TD, Droit de La Famille

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Licence 1.

Année Universitaire 2021-2022

TRAVAUX DIRIGES
DROIT DE LA FAMILLE : LE COUPLE

Chargé du cours : Dr AKOUSSAN, Enseignant Chercheur, Université de Lomé.

Chargé des TD : M. SAMBIANI P. Elève-Avocat, CFPA-BF

NB :

- Les séances de TD sont à traiter obligatoirement par chaque étudiant avant le jour
prévu pour la tenue de la séance.
- La participation de chaque étudiant lors des séances est obligatoire.
- Le cours magistral est à réviser et à maitriser avant la tenue de chaque séance.

Bonne préparation.

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SOMMAIRE :

I. METHODOLOGIE
o Séance 1 : Rappel méthodologique des différents exercices
II. FORMATION DU MARIAGE
o Séance 2 : La liberté matrimoniale
III. N ULLITE DU MARIAGE : CAUSES
o Séance 3 : Nullité du mariage pour défaut d’intention matrimoniale
o Séance 4 : Erreur, cause de nullité du mariage
o Séance 5 : Nullité du mariage pour erreur sur les qualités essentielles de la
personne
o Séance 6 : Nullité du mariage pour violence
IV. EFFETS DU MARIAGE
o Séance 7 : Solidarité des époux aux dettes ménagères
V. D IVORCE : CAUSES
o Séance 8 : Divorce aux torts partagés
o Séance 9 : Divorce aux torts exclusifs
VI. EFFETS DU DIVORCE
o Séance 10 : Date de prise d’effets du divorce

Fiche de Travaux
Dirigés

I. METHODOLOGIE :

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➢ Séance 1 :
- Commentaire d’arrêt
En rappel :
- Cas pratique
- Dissertation
- Commentaire d’article

II. FORMATION DU MARIAGE

➢ Séance 2 : Le principe de la liberté matrimoniale

Arrêt à commenter : Cass. soc. 10 juin 1982, n° 80-40929

Sur le moyen unique, pris de la violation des articles l 122-33 du code du travail, 1134 du code
civil et 455 du code de procédure civile : attendu qu'une clause du règlement intérieur de la
société des éditions quo vadis dispose que des conjoints ne peuvent être employés
simultanément dans l'entreprise ;

Que Mme x... z... Audran a été licenciée en application de cette clause ensuite de son mariage
avec un camarade de travail ;

Que l'arrêt confirmatif attaque a déclaré la clause nulle et a condamne la société à lui verser des
dommages-interêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse ;

Attendu que la société fait grief a la cour d'appel d'avoir ainsi statue alors que l'inobservation
par le salarie du règlement intérieur, qui est l'expression du pouvoir règlementaire attribue a
l'employeur pour la bonne marche de l'entreprise, est une cause réelle et sérieuse de
licenciement lorsqu'elle porte comme en l'espèce sur un élément déterminant du contrat de
travail ;

Que la clause litigieuse ne stipulant pas une prohibition absolue, et sa validité n'étant pas
contestée en ce qu'elle excluait également l'emploi d'ascendants et de descendants, l'arrêt
attaque ne pouvait y trouver une atteinte a la vie privée d'employés modestes devenant conjoints
sans s'expliquer préalablement sur les conséquences de l'inobservation d'une obligation imposée
dans le contrat et commise en connaissance de cause ;

Mais attendu que les salaries ne sont pas tenus d'observer une clause illicite d'un règlement
intérieur même s'ils en ont eu connaissance lors de leur engagement ;

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Aue la cour d'appel, qui n'avait pas a apprécier la validité de la clause en ce qui concernait les
ascendants et descendants, a exactement énonce qu'il ne peut être porte atteinte à la liberté du
mariage par un employeur hormis les cas très exceptionnels ou les nécessités des fonctions
l'exigent impérieusement ;

Qu'après avoir relevé que si la clause critiquée n'interdisait pas tout droit au mariage, elle y
apportait cependant une sérieuse atteinte puisqu'elle entrainait la perte par l'un des époux de sa
situation, elle a constaté que la société n'invoquait pour la justifier que le risque d'incidents entre
conjoints dus a la médisance, qui pouvaient aussi bien se produire en cas d'union libre ;

Que, s'étant ainsi expliquée sur les conséquences que pouvaient entrainer la violation de la
clause, elle a à bon droit estime qu'elles n'étaient pas de nature a la rendre licite, et que
l'employeur ne pouvait donc s'en prévaloir pour licencier Mme Y... ;

Que le moyen n'est pas fondé ;

Par ces motifs : rejette le pourvoi forme contre l'arrêt rendu le 31 janvier 1980 par la cour d'appel
de Rennes.

III. NULLITE DU MARIAGE : CAUSES

➢ Séance 3 : Nullité du mariage pour défaut d’intention matrimoniale


o Arrêt à commenter : Cass. 1ère Civ. 20 nov. 1963 : Affaire Appietto.

Attendu qu'il résulte des constatations des juges du fond qu'Appietto a demandé la nullité du
mariage qu'il a contracté à Ajaccio avec demoiselle Liliane Feibelman, exposant qu'il n'avait
consenti à cette union que dans le but de conférer la légitimité à l'enfant dont il était le père,
mais qu'il n'avait aucune intention de fonder un foyer et qu'il fut convenu entre les futurs époux
que le divorce serait demandé dès la célébration du mariage ;

Attendu qu'il est fait grief à l'arrêt confirmatif attaqué (CA Bastia, 9 avr. 1962) d'avoir débouté
l'appelant de sa demande, au motif que le mariage n'était ni entaché du vice d'erreur ni du vice
de violence, alors que les époux n'avaient pas l'intention véritable et sérieuse de fonder une
famille ;

Mais attendu que si le mariage est nul, faute de consentement, lorsque les époux ne se sont
prêtés à la cérémonie qu'en vue d'atteindre un résultat étranger à l'union matrimoniale, il est au
contraire valable lorsque les conjoints ont cru pouvoir limiter ses effets légaux, et notamment

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n'ont donné leur consentement que dans le but de conférer à l'enfant commun la situation
d'enfant légitime ;

Attendu que tant par ses motifs propres que par ceux des premiers juges qu'il adopte, l'arrêt
relève exactement que "le désir et le souci d'assurer à un enfant une naissance légitime au sein
d'un foyer légalement fondé constitue l'une des raisons majeures (...) de l'institution du mariage"
et que le mariage est "une institution d'ordre public à laquelle les parties contractantes ne
peuvent apporter les modifications que leur intérêt ou les circonstances exigeraient" ; qu'ainsi
l'arrêt attaqué qui est motivé, n'a pas violé les textes visés au moyen et que le grief doit être
écarté ;

PAR CES MOTIFS,

Rejette...

Annexe : A simplement lire :

Cour de cassation, Chambre civile 1, 19 décembre 2012, 09-15.606

LA COUR DE CASSATION, PREMIÈRE CHAMBRE CIVILE, a rendu l'arrêt suivant

Sur le moyen unique :

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 25 septembre 2008), rendu sur renvoi après cassation (1re
Civ, 3 octobre 2006, Bull. n° 429), que Mme X... a épousé Philippe Y... le 12 juillet 1996 ; que
celle-là a été condamnée pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort de celui-ci
sans intention de la donner, laquelle est intervenue le 7 août 1996 ;

Attendu que Mme X... fait grief à l'arrêt d'annuler son mariage avec Philippe Y..., alors, selon
le moyen :

1°/ que le devoir de secours entre époux et la vocation successorale du conjoint survivant, qui
emportent l'un et l'autre des effets patrimoniaux, sont inhérents à l'institution matrimoniale ;
qu'en considérant que le mariage avait été contracté à des fins étrangères à l'union matrimoniale
cependant qu'il ressortait de ses propres constatations que Mme X... avait au contraire épousé
M. Y... dans le but de bénéficier d'un avantage inhérent au mariage, la cour d'appel a violé
l'article 146 du code civil ;

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2°/ que la protection de la liberté du mariage implique que celui-ci puisse être contracté
indépendamment de la finalité poursuivie par les époux, laquelle ne regarde qu'eux et n'intéresse
pas la société ; qu'en considérant, pour annuler le mariage contracté par Mme X..., que cette
dernière avait exclusivement cherché à appréhender le patrimoine de son époux, la cour d'appel
a violé l'article 12 de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés
fondamentales ;

Mais attendu que l'arrêt relève qu'il ressort de plusieurs dépositions qu'au moment du mariage,
Mme X... était animée par une intention de lucre et de cupidité, n'ayant pour but que
d'appréhender le patrimoine de Philippe Y..., afin d'assurer son avenir et celui du fils qu'elle
avait eu avec un tiers, et que cette dernière s'était refusée à son époux après le mariage, n'ayant
consenti à une relation sexuelle que le jour du mariage, ce qui avait conduit Philippe Y..., qui
éprouvait des doutes sur la sincérité de l'intention matrimoniale de son épouse, à exprimer sa
volonté, dès le début du mois d'août, soit quelques jours avant de subir les coups mortels portés
par Mme X..., de demander l'annulation du mariage ; qu'ayant ainsi fait ressortir que celle-ci
n'avait pas eu l'intention de se soumettre à toutes les obligations nées de l'union conjugale, c'est
à bon droit que la cour d'appel, après avoir retenu que Mme X... s'était mariée dans le but
exclusif d'appréhender le patrimoine de Philippe Y..., en a déduit, sans méconnaître les
exigences conventionnelles de la liberté du mariage, qu'il y avait lieu d'annuler celui-ci, faute
de consentement ; que le moyen n'est fondé en aucune de ses branches ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi ;

Condamne Mme X... aux dépens ;

Vu l'article 700 du code de procédure civile, condamne Mme X... à payer à Mmes Arlette et
Mireille Y... et à M. Francis Z... la somme globale de 3 500 euros, et rejette sa demande ;

Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, première chambre civile, et prononcé par le président
en son audience publique du dix-neuf décembre deux mille douze.

➢ Séance 4 : Erreur, cause de nullité du mariage

o Arrêt à commenter : Cour de Cassation, Chambres réunies, du 24 avril 1862 :


Affaire Berthon
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LA COUR, chambres réunies,

Attendu que l'erreur dans la personne dont les articles 146 et 180 du Y... Napoléon ont fait une
cause de nullité du mariage ne s'entend, sous la nouvelle comme sous l'ancienne législation,
que d'une erreur portant sur la personne elle-même ;

Attendu que si la nullité, ainsi établie, ne doit pas être restreinte au cas unique de l'erreur
provenant d'une substitution frauduleuse de personne au moment de la célébration ; Si elle peut
également recevoir son application quand l'erreur procède de ce que l'un des époux s'est fait
agréer en se présentant comme membre d'une famille qui n'est pas la sienne, et s'est attribué les
conditions d'origine et la filiation qui appartiennent à un autre ; Le texte et l'esprit de l'article
180 écartent virtuellement de sa disposition les erreurs d'une autre nature, et n'admettent la
nullité que pour l'erreur qui porte sur l'identité de la personne et par le résultat de laquelle l'une
des parties a épousé une personne autre que celle à qui elle croyait s'unir ;

Qu'ainsi la nullité pour erreur dans la personne reste sans extension possible aux simples erreurs
sur des conditions ou des qualités de la personne, sur des flétrissures qu'elle aurait subies, et
spécialement à l'erreur de l'époux qui a ignoré la condamnation à des peines afflictives ou
infamantes antérieurement prononcées contre son conjoint, et la privation des droits civils et
civiques qui s'en est suivie ;

Que la déchéance établie par l'article 34 du Code pénal ne constitue par elle-même ni un
empêchement au mariage ni une cause de nullité de l'union contractée ; Qu'elle ne touche non
plus en rien à l'identité de la personne ; qu'elle ne peut donc motiver une action en nullité du
mariage pour erreur dans la personne ;

Qu'en le jugeant ainsi et en rejetant la demande en nullité de son mariage formée par Zoé
Herbin, et motivée sur l'ignorance où elle avait été à l'époque du mariage de la condamnation à
quinze ans de travaux forcés qu'avait antérieurement subie Berthon, son mari, et de la privation
des droits civils et civiques qui en avait été la suite, l'arrêt attaqué n'a fait qu'une juste et saine
application des articles 146 et 180 du Y... Napoléon.

LA COUR REJETTE,

Ainsi fait et prononcé, Chambres réunies.

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➢ Séance 5 : Nullité du mariage pour erreur sur les qualités essentielles de la


personne

Arrêt à commenter : Civ 1ère, 2 décembre 1997 n°96-10498

LA COUR,
Sur le moyen unique du pourvoi principal :
Attendu que M. X... fait grief à l'arrêt attaqué (Angers, 5 décembre 1994) d'avoir prononcé
l'annulation de son mariage avec Mme Y..., célébré le 18 août 1973, sans rechercher si l'erreur
sur une qualité essentielle de la personne aurait été déterminante pour n'importe qui d'autre que
Mme Y... et non pas seulement par l'effet d'une disposition d 'esprit particulière à celle-ci, de
sorte que la cour d'appel n'aurait pas légalement justifié sa décision au regard de l'article 180,
alinéa 2, du Code civil ;
Mais attendu que la cour d'appel a retenu, à bon droit, que le fait pour M. X... d'avoir caché à
son épouse qu'il avait contracté un premier mariage religieux et qu'il était divorcé, avait entraîné
pour son conjoint une erreur sur des qualités essentielles de la personne;
Qu'elle a souverainement estimé que cette circonstance était déterminante de son consentement
pour Mme Y... qui, désirant contracter un mariage religieux, entendait, par là même, épouser
une personne non divorcée ;

Qu'elle a ainsi légalement justifié sa décision ;


PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur le pourvoi incident de Mme Y... :
REJETTE le pourvoi ;

➢ Séance 6 : Nullité du mariage pour violence


Arrêt à commenter : Civ. 1ère, 17 décembre 1968 : D. 1969.410

Sur le moyen unique pris en ses trois branches : attendu qu'il résulte des énonciations de l'arrêt
attaque qu'a été célébré le 2 octobre 1960 à la mairie de Calcatoggio (corse) le mariage d'ange-
Marie Y... et de Nicolette x... ;
Que, prétendant n'avoir cède qu'a des menaces, Y... a demande la nullité de son mariage pour
violence ;
Que la cour d'appel a refusé de faire droit a sa demande ;
Attendu qu'il est reproche a l'arrêt attaque d'avoir ainsi statue, alors, selon le moyen, et d'une
part, qu'un procès-verbal de constat dresse par un huissier a la demande de y... et produit par
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celui-ci établissait, non seulement que le mariage n'avait été qu'une formalité, mais que, le matin
même du mariage, y... avait déclaré que son consentement n'était pas libre, et qu'il n'agirait que
sous une pression extérieure alors, d'autre part, que la cour d'appel ne pouvait, sans que ce
moyen eut été invoque par la partie défenderesse, admettre que y... avait verse des subsides
pour l'enfant, puisque, lors de la comparution personnelle, demoiselle x... avait reconnu que y...
ne voulait pas l'épouser en prétendant que l'enfant n'était pas de lui et qu'il avait été juge au
pénal que y... n'était pas coupable d'abandon de famille et que sa femme avait refuse des
subsides offerts avec d'expresses réserves, alors, enfin, que la cour d'appel ne pouvait, en
s'abstenant de les reproduire, considérer que les menaces n'avaient pu vicier le consentement
tout en admettant qu'elles avaient été sérieuses et qu'elles concernaient la vie du demandeur en
cassation ;
Qu'une menace de mort sérieuse ne laissait place a aucune appréciation ;

Mais attendu qu'après avoir analyse les faits et circonstances de la cause, la cour d'appel décide
en résume qu'il ne résulte pas suffisamment des documents produits que le consentement de
Y... ait été extorque par la violence et soit nul ;
Qu'ayant ainsi souverainement apprécie que la preuve n'était pas faite d'une violence ayant
déterminé la volonté de Y..., la juridiction du second degré a, sans dénaturation ni contradiction
et par ces seuls motifs, légalement justifie sa décision ;
Que le moyen n'est fondé en aucune de ses trois branches ;
Par ces motifs : Rejette le pourvoi forme contre l' arrêt rendu le 13 décembre 1966 par la cour
d'appel de Bastia.

IV. LES EFFETS DU MARIAGE

➢ Séance 7 : La solidarité des époux aux dettes ménagères


o Arrêt à commenter : Cass., Civ. 1ère, 10 mai 2006, n° de pourvoi : 03-16593

Sur le premier moyen, pris en ses deux premières branches :


Vu les articles 220, alinéa 1 et 2, et 1315 du Code civil ;

Attendu que Mme Z... a été condamnée par un jugement du tribunal d’instance de Cannes à
payer une somme de 18.402,67 francs au titre de soins dentaires, que son employeur, M. X...
Y..., a réglée pour son compte ;

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Attendu que pour débouter M. X... Y... de sa demande de remboursement formée à l’encontre
du mari de Mme Z..., l’arrêt énonce que M. X... Y... ne démontre ni la nécessité ni l’urgence
des soins reçus par Mme Z... et n’établit pas que leur coût correspondait au train de vie
apparemment modeste du ménage Z... ;

Qu’en statuant ainsi alors que les soins dentaires dispensés à un époux constituent des dépenses
engagées pour l’entretien du ménage et qu’il appartenait à son conjoint, qui entendait écarter la
solidarité, d’établir que la dépense était manifestement excessive eu égard au train de vie du
ménage et à l’utilité de l’opération, la cour d’appel a inversé la charge de la preuve et violé le
texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur la troisième branche du moyen :
CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu’il a débouté M. X... Y... de sa demande de
condamnation de M. Z... à lui payer la somme de 18.402,67 F majorée des intérêts de droit à
compter de l’assignation, l’arrêt rendu le 11 mars 2000, entre les parties, par la cour d’appel
d’Aix-en-Provence ; remet, en conséquence, quant à ce, la cause et les parties concernées dans
l’état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour
d’appel d’Aix-en-Provence, autrement composée ;

o Annexe 1. A lire simplement :

Cass., Civ. 1ère, 14 fév. 2014, n°13-13.873.

Sur le moyen unique :


Vu les articles 21-2, 108 et 215 du code civil ;
Attendu, selon l'arrêt attaqué, que Mme X..., de nationalité algérienne, s'est mariée le 5 mars
2005 avec M. Y..., de nationalité française ; que le 12 juin 2009, Mme X...a souscrit une
déclaration de nationalité française sur le fondement de l'article 21-2 du code civil, en sa qualité
de conjoint d'un ressortissant français, qui a été rejetée le 3 novembre 2009 au motif que la
preuve de la communauté de vie tant matérielle qu'affective des deux époux n'était pas établie,
l'épouse travaillant en région parisienne alors que son mari habite dans la Creuse ; que par acte
délivré le 28 avril 2010, M. et Mme Y...ont assigné le ministère public aux fins de contester le
refus d'enregistrement de la déclaration de l'épouse ;

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Attendu que, pour constater l'extranéité de Mme X..., l'arrêt retient que les époux n'ont plus
habité ensemble depuis le 24 avril 2006, date de prise de fonctions de la femme en région
parisienne, le mari restant vivre dans la Creuse, que les époux ont choisi de vivre séparés la
plupart du temps et ont accepté ce mode de vie résultant selon eux de l'impossibilité d e trouver
un travail à proximité, mais que cette pratique ne correspond pas à la communauté de vie « tant
affective que matérielle » et ininterrompue exigée par la loi, distincte de la seule obligation
mutuelle du mariage ;
Qu'en statuant ainsi, alors que, pour des motifs d'ordre professionnel, les époux peuvent avoir
un domicile distinct, sans qu'il soit pour autant porté atteinte à la communauté de vie, la cour
d'appel a violé les textes susvisés ;

PAR CES MOTIFS :


CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu le 8 janvier 2013, entre les
parties, par la cour d'appel de Bordeaux ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans
l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour
d'appel de Lyon ;

o Annexe 2. A lire simplement : Cass., Civ. 1ère, 27 novembre 2001

Sur le moyen unique :


Vu l'article 220, alinéas 1 et 3, du Code civil ;
Attendu que, selon ces textes, toute dette contractée par l'un des époux pour l'entretien du
ménage oblige l'autre solidairement, mais la solidarité n'a pas lieu pour les emprunts qui
n'auraient pas été conclus du consentement des deux époux, à moins qu'ils ne portent sur des
sommes modestes et qu'ils soient nécessaires aux besoins de la vie courante ;
Attendu que pour déclarer Mme X... solidairement tenue au remboursement de l’emprunt
souscrit par son mari pour l'acquisition d'un véhicule automobile, après avoir constaté qu'elle
produisait des signatures de comparaison manifestement différentes de celle qui lui était
attribuée sur l'acte de prêt qu'elle contestait avoir signé, l'arrêt attaqué retient qu'il s'agissait de
l'emprunt d'une somme modeste eu égard aux revenus du ménage ;
Attendu qu'en se déterminant ainsi, sans expliquer en quoi l'acquisition litigieuse était
nécessaire aux besoins de la vie courante du ménage, ce qui était contesté par l'épouse, la
Cour d'appel a privé sa décision de base légale ;

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PAR CES MOTIFS :


Casse et annule l’arrêt rendu le 10 décembre 1998 par la Cour d’appel de Pau.

V. LE DIVORCE : CAUSES

Séance 8 : Divorce aux torts partagés

Arrêt à commenter : Civ. 1ère , 09 mars 2011 : AJ fam. 2011.258 ; Dr.fam 2011. N°123.

Attendu que M. X... et Mme Y... se sont mariés sans contrat le 9 décembre 1977 ;

Sur le premier moyen :

Attendu que Mme Y... fait grief à l'arrêt attaqué (Riom, 13 janvier 2009) d'avoir prononcé le
divorce aux torts partagés des époux, alors, selon le moyen, que le divorce pour faute ne peut
être prononcé qu'à la double condition que les faits imputables à l'un ou l'autre époux constituent
une violation grave ou renouvelée des devoirs et obligations du mariage et rendent intolérables
le maintien de la vie commune ; qu'en prononçant le divorce aux torts partagés des époux sans
constater que les faits retenus à l'encontre de chacun remplissaient cette double condition, et
sans faire référence à l'article 242 du code civil, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à
sa décision ;

Mais attendu qu'après avoir souverainement relevé, par motifs propres et adoptés, qu'il existait
entre les époux une désaffection réciproque, un manque de respect respectif, une volonté de
cesser la vie commune imputable à l'un comme à l'autre des époux qui étaient incompatibles
avec le maintien du lien conjugal et que ces faits constituaient des violations graves et
renouvelées des devoirs et obligations résultant du mariage, le cour d'appel, en prononçant le
divorce aux torts partagés des époux a fait une exacte application de l'article 242 du code civil
; que le moyen manque en fait ;

Et sur le second moyen, ci-après annexé :

Attendu que ce grief n'est pas de nature à permettre l'admission du pourvoi ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi ;

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Séance 9 : Divorce aux torts exclusifs :

Arrêt à commenter : Civ. 1ère, 30 avril 2014, N°13-16649

Attendu, selon l'arrêt attaqué (Aix-en-Provence, 10 avril 2012), que M. X... et Mme Y... se sont
mariés le 22 septembre 1990 ; que trois enfants sont issus de leur union ; qu'un juge aux affaires
familiales a prononcé leur divorce aux torts exclusifs de l'épouse et a, notamment, rejeté la
demande de prestation compensatoire de celle-ci ;

Sur le premier moyen, ci-après annexé :

Attendu que Mme Y... fait grief à l'arrêt de prononcer le divorce à ses torts exclusifs ;

Attendu que l'arrêt, par motifs propres et adoptés, relève que les « mails » équivoques échangés
sur « netlog » par l'épouse avec un certain nombre de correspondants masculins, ainsi que les
photographies intimes de cette dernière, établissent que celle-ci avait un comportement de
recherches de relations masculines multiples et retient que ce comportement, sans rapport avec
son état dépressif, constitue un manquement grave et renouvelé aux obligations du mariage ;
qu'en prononçant le divorce aux torts de l'épouse, la cour d'appel, qui n'était pas tenue d'entrer
dans le détail de l'argumentation des parties, a fait une exacte application de l'article 242 du
code civil ; que le moyen n'est fondé en aucune de ses branches ;

Et sur le second moyen, ci-après annexé :

Attendu que Mme Y... fait grief à l'arrêt de la débouter de sa demande de prestation
compensatoire ;

Attendu que c'est dans l'exercice de son pouvoir souverain d'appréciation et sans encourir le
grief du moyen que la cour d'appel, après avoir procédé à une analyse détaillée des situations
respectives des époux, a estimé que l'équité commandait, au regard des circonstances
particulières de la rupture, de rejeter la demande de prestation compensatoire de l'épouse ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi

VI. LE DIVORCE : EFFETS

Séance 10 : La date de prise d’effets du divorce

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Cass. Civ.1. 11 avril 2018, n° 17-17575

LA COUR DE CASSATION, PREMIÈRE CHAMBRE CIVILE, a rendu l'arrêt suivant :

Attendu, selon l'arrêt attaqué, qu'un jugement a prononcé le divorce de M. Y... et de Mme X...
;

Sur le premier moyen, ci-après annexé :

Attendu que Mme X... fait grief à l'arrêt de prononcer le divorce aux torts partagés des époux
et de rejeter sa demande de prestation compensatoire et de dommages-intérêts ;

Attendu qu'à défaut d'indications contraires, les magistrats mentionnés dans l'arrêt comme ayant
siégé à l'audience au cours de laquelle les débats se sont déroulés, sont présumés en avoir
délibéré ; que si l'arrêt mentionne aussi la composition de la cour d'appel au jour de son
prononcé, cette indication ne signifie pas que ces magistrats ont participé au délibéré de l'arrêt
; que le moyen ne peut être accueilli ;

Sur le deuxième moyen, ci-après annexé :

Attendu que Mme X... fait le même grief à l'arrêt ;

Attendu qu'ayant relevé, d'une part, que Mme X..., dès le 9 octobre 2012, soit un mois après le
départ de son conjoint du domicile conjugal, s'était inscrite sur des sites de rencontres,
s'installant par ailleurs avec un nouveau compagnon le 13 janvier 2013, d'autre part, qu'elle
s'était félicitée auprès d'une amie, le 15 novembre 2012, de ce que son conjoint avait refusé de
revenir au domicile conjugal, considérant qu'il porterait ainsi la responsabilité de la rupture, la
cour d'appel, qui a procédé à la recherche prétendument omise, a souverainement estimé
l'existence de torts partagés, à la charge de l'un et l'autre époux, justifiant ainsi légalement sa
décision ;

Mais sur le troisième moyen :

Vu les articles 262-1, 270 et 271 du code civil ;

Attendu que, pour rejeter la demande de prestation compensatoire de Mme X... en raison de
l'absence de disparité dans les conditions de vie respectives des époux, l'arrêt retient qu'à
l'occasion de son licenciement, M. Y... a perçu, le 31 janvier 2014, avant la dissolution de la
communauté, diverses indemnités qui font partie de l'actif commun à partager ;

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Qu'en statuant ainsi, alors que le jugement de divorce prononcé pour faute avait pris effet dans
les rapports entre les époux, en ce qui concernait leurs biens, à la date de l'ordonnance de non-
conciliation, soit le 12 mars 2013, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il rejette la demande de prestation


compensatoire de Mme X..., l'arrêt rendu le 28 février 2017, entre les parties, par la cour d'appel
de Bordeaux.

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