Étude Numérique D Une Éolienne Hybride Asynchrone
Étude Numérique D Une Éolienne Hybride Asynchrone
Étude Numérique D Une Éolienne Hybride Asynchrone
FADY JAMATI
(GÉNIE MÉCANIQUE)
AOÛT 2011
Ce mémoire intitulé:
REMERCIEMENTS
Dans le cadre de cette maîtrise, le travail de recherche auquel j’ai été initié a été une expérience
intellectuellement épanouissante et humainement exaltante. Rien de cela n’aurait été possible
sans ceux qui mon donné l’opportunité de poursuivre mon ambition scientifique, ceux qui ont
partagé avec moi leur savoir, qui m’ont soutenu dans mes efforts, et qui m’ont permis d’éviter les
difficultés par leurs bons conseils.
En premier lieu, je tiens à remercier mon directeur de recherche le Professeur Ion Paraschivoiu,
qui m’a ouvert une porte vers le monde de la recherche scientifique, et qui m’a donné, à la fois,
l’autonomie et l’encadrement nécessaire pour faire mes premiers pas dans cette discipline
exigeante. De surcroît, je me sens particulièrement honoré et privilégié d’avoir mené mes
recherches sur les éoliennes à axe vertical sous la direction d’un chercheur qui est l’un des
pionniers de cette technologie, et dont l’expertise m’a éclairée.
Enfin, je remercie, avec émotion, mes proches qui m’ont toujours apporté un soutien moral sans
faille, dans mon parcours académique, et dans la poursuite de mon bonheur.
iv
RÉSUMÉ
L’éolienne hybride asynchrone est une éolienne à axe vertical qui combine deux turbines
concentriques qui ont chacune au moins deux pales: une turbine intérieure qui exploite la force de
traînée du vent (type Savonius), et une turbine extérieure qui exploite la force de portance du vent
(type Darrieus). Le concept de l’éolienne hybride asynchrone est que chaque turbine tourne à une
vitesse angulaire différente de l’autre qui correspond à sa vitesse optimale, c'est-à-dire à la vitesse
à laquelle elle a le meilleur rendement. Ceci est rendu possible par l’utilisation du train
épicycloïdal qui est l’élément nouveau de la machine. Les différentes turbines ne sont pas
directement liées à l’axe d’entraînement du générateur mais elles le sont par l’intermédiaire d’un
train épicycloïdal. Chaque turbine est liée à l’engrenage périphérique (l’Anneau) d’un train
épicycloïdal et tourne à une vitesse différente de l’autre selon le ratio de distribution des vitesses
du train épicycloïdal auquel elle est liée. L’engrenage central (le Soleil) des trains épicycloïdaux
est fixé à l’axe d’entraînement. Les axes des engrenages intermédiaires (les Planètes) des trains
épicycloïdaux sont fixes. De cette manière, la turbine exploitant la force de portance tourne plus
vite que celle exploitant la force de traînée, ce qui permet de réduire les interférences entre les
rotors concentriques du modèle hybride Darrieus-Savonius. La finalité est d’essayer d’exploiter
simultanément les forces de portance et de traînée du vent, pour profiter à la fois d’un couple
élevé, donc d’une faible vitesse de démarrage, et d’un haut rendement. La présente étude évalue,
par des simulations numériques, les performances de la turbine hybride asynchrone, en
comparaison avec l’hybride Darrieus-Savonius conventionnelle. Nous avons conclu que l’on peut
améliorer le rendement aérodynamique d’une éolienne hybride de 20% avec un fonctionnement
asynchrone. Nous avons aussi conclu qu’il n’y a pas de synergie entre les rotors dans le montage
imbriqué, et qu’un montage en étage (un rotor au-dessus de l’autre) est plus avantageux
v
ABSTRACT
Turbines of different shapes function optimally at different rotation speeds. For example, a
Savonius type wind turbine functions optimally when it rotates at about the same speed than the
wind that drags it, whereas the Darrieus type functions optimally when it rotates, in average, five
times faster. If these two turbines are both simply fixed to the same rotating axis and thus rotate
at the same angular speed there will be interferences between the two. The first being slowed
down by the second, and the second being accelerated by the first.
The asynchronous hybrid wind turbine is a vertical axis wind turbine that combines two
concentric turbines of at least two blades each: An interior turbine that harnesses the drag force of
the wind (Savonius type), and an exterior turbine that harnesses the lift force of the wind
(Darrieus type). The concept of the asynchronous hybrid wind turbine is that each turbine rotates
at a different angular speed corresponding to its optimal speed, that is to say the speed at which it
has the best efficiency. This is enabled by the use of a planetary gear which is the new element of
the machine. The different turbines are not directly linked to the shaft but they are threw a
planetary gear. Each turbine is fixed to the Annulus of a planetary gear and rotates at an angular
speed different than the other according to the speed ratio of the planetary gear to which it is
fixed. The Sun gears of the planetary gears are fixed to the shaft. The rotating axes of the Planets
are fixed. This way the lift-based turbine rotates faster than the drag-based turbine, which reduces
interference between the concentric rotors of the Darrieus-Savonius hybrid. The purpose of this is
to attempt to exploit simultaneously the lift and drag forces, in order to take advantage of both
high torque, thus low starting speed, and high efficiency. This study evaluates, by numerical
simulations, the performance of the hybrid asynchronous turbine compared to the conventional
Darrieus-Savonius hybrid. We have concluded that we can increase the aerodynamic efficiency
of a hybrid wind turbine by 20% with an asynchronous operating mode. We have also concluded
that is no synergy between the concentric turbines, and mounting one rotor above the other, rather
than one inside the other, is recommended.
vi
RÉSUMÉ....................................................................................................................................... IV
ABSTRACT ................................................................................................................................... V
INTRODUCTION ........................................................................................................................... 1
Le contexte ................................................................................................................................... 1
Objectif ......................................................................................................................................... 4
CONCLUSION ............................................................................................................................. 68
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................ 70
ANNEXES .................................................................................................................................... 71
ix
Figure 1-2 : Variation des forces aérodynamiques en fonction de l’angle d’attaque ....................... 8
Figure 3-3 : Les coefficients aérodynamiques pour une éolienne Darrieus ................................... 21
Figure 4-3 : Vue rapprochée du maillage du profil aérodynamique dans la turbine Darrieus ....... 34
Figure 5-2 : Coefficient de puissance en fonction de la vitesse spécifique pour le rotor-H .......... 50
x
Figure 5-3 : Distribution des vitesses (m/s) dans le rotor-H (X=4) ................................................ 51
Figure 5-4 : Distribution des pressions (Pa) sur un profil, θ=0 (gauche), θ=90 (droite) ............... 52
Figure 5-6 : Coefficient de puissance en fonction de la vitesse spécifique pour le rotor-S ........... 54
Figure 5-8 : Distribution des pressions (Pa) sur un profil du rotor-H ............................................ 56
Figure 5-10 : Distribution des vitesses (m/s) dans le rotor S-H (X=4)........................................... 58
Figure 5-11 : Coefficient de puissance en fonction de la vitesse spécifique pour le rotor-H ........ 59
Figure 5-13 : Distribution des vitesses (m/s) dans le rotor S-H asynchrone (X=4) ....................... 61
Figure 5-14 : Coefficient de puissance en fonction de la vitesse spécifique pour le rotor S-H
ASYNC .................................................................................................................................. 62
Figure 5-16 : Couple en fonction du temps pour le rotor S-H (X=4) ............................................. 64
Figure 5-17 : Couple en fonction du temps pour le rotor S-H asynchrone (X=4) .......................... 64
Figure 5-19 : Distribution des vitesses (m/s) dans le rotor S-H asynchrone inverse (X=4) ........... 66
Figure 5-20 : Coefficient de puissance en fonction de la vitesse spécifique pour le rotor S-H
ASYNC INV .......................................................................................................................... 66
xi
𝐶 : Couple (N.m)
c: Corde du profil (m)
𝐶𝑑 : Coefficient de trainée
𝐶𝐿 : Coefficient de portance
𝐶𝑁 : Coefficient de la force normale
𝐶𝑝 : Coefficient de puissance
Lettre grecques
INTRODUCTION
Le contexte
Pour répondre au défi environnemental et énergétique, de nombreuses alternatives sont
considérées. Les pouvoirs politiques, encore confus sur la stratégie à suivre, s’accordent tous
cependant sur certaines actions à entreprendre, une ambition est partagée: Etendre et généraliser
l’utilisation des énergies renouvelables par des politiques d’investissements, de subventions ou de
détaxations. Les politiques d’incitations fiscales, pour favoriser l’initiative privée dans la
production locale ou domestique de l’énergie durable, incitent de plus en plus de particuliers à
installer des sources d’énergies renouvelables à petite échelle dans leur propriété. Le plus
souvent, le choix de ces nouveaux consommateurs se tourne vers le photovoltaïque, mais de
nouvelles compagnies mettent en vente des éoliennes de petites puissances.
L’éolien de grande puissance a déjà fait ses preuves et les grandes éoliennes à axe
horizontal ont atteint une certaine maturité dans leur développement. Cependant, la technologie
éolienne actuelle connait certaines limites, en premier lieu, le problème majeur de cette
technologie est que, souvent, son fonctionnent optimal ne correspond pas à tous les régimes de
vent. En effet, les éoliennes de grandes puissances sont conçues pour fonctionner avec des
vitesses de vent élevées et de direction constante. Par conséquent, les ressources éoliennes
adaptées pour cette technologie sont limitées, et se situent essentiellement sur les côtes et dans les
grandes plaines. Ce type d’éoliennes sont généralement des éoliennes à axe horizontale ou
HAWT « Horizontal Axis Wind Turbine ».
Revue de littérature
La technologie des éoliennes à axe vertical est née avec l’invention de la turbine de type
Savonius par l’ingénieur finlandais Johannes Savonius en 1925. Cette éolienne, formée de deux
aubes en formes de demi-cercles, exploite la force de traînée du vent. Les aubes d’une éolienne
de type Savonius tournent à peu près à la même vitesse que le vent qui l’entraîne. Ce type de
turbine développe un couple élevé et il démarre et fonctionne à des faibles vitesses de vent (2-
3m/s). Cependant son rendement est faible (20%).
Un certain nombre d’études ont été menées pour caractériser le fonctionnement de turbines
Savonius. On remarque en particulier l’étude de V. D’Alessandro (2010) qui produit des résultats
expérimentaux et numériques convainquants évaluant les performances d’une Savonius. On
remarque aussi les recherches de Burçin Deda Altan (2008) qui démontre que l’on peut
significativement améliorer (+40%) les performances d’une Savonius par l’utilisation de guides
d’écoulements.
Après les travaux de Darrieus et Savonius, les éoliennes à axe vertical ont perdu l’intérêt du
monde scientifique au milieu du 20ieme siècle. On commence à s’y intéresser de nouveau à partir
du début des années 80. Depuis le regain d’intérêt pour cette technologie, de nombreuses études
ont été menées pour évaluer ces performances et modéliser son fonctionnement. Le chef de file
dans ce domaine est le Professeur Ion Paraschivoiu. En 1981, Ce dernier expose son modèle
« Double-Mulltiple Stream Tube for Darrieus Wind Turbines ». Depuis, ce modèle
aérodynamique est la référence pour caractériser le fonctionnement et prédire les performances
des éoliennes de type Darrieus. Dans la même période, le centre de recherche américain Sandia
National Laboratoires a effectué de nombreux essais expérimentaux sur des turbines du même
type.
3
En 2004, Robert Nason Thomas a couplé deux éoliennes à axe vertical de type Darrieus
pour que le vortex engendré par une turbine augmente l’efficacité de l’autre. Les deux turbines
sont placées l’une à côté de l’autre sur des axes séparés, et l’une tourne dans le sens opposé de
l’autre.
En 2005, un britannique du nom de Michael Mark Rainbow combine des turbines de type
Darrieus et Savonius. Les deux turbines sont concentriques et solidaires du même axe, la turbine
Savonius étant à l’intérieur la turbine Darrieus. L’avantage de ce système hybride est que les
aubes de la Savonius permettent à l’éolienne de démarrer à de faibles vitesses de vents sans
assistance, alors que les pales de la Darrieus exploitent la force de portée du vent. Le problème
majeur de ce type est que des interférences entre les deux turbines nuisent au mouvement de
l’ensemble.
Peu de temps après, un américain du nom Willian S. Becker (2005) élabore un autre
modèle hybride. La turbine intérieure est cette fois de forme hélicoïdale, et la structure extérieure
de cette éolienne la rend modulable, plusieurs modules pouvant s’emboîter les uns à la suite des
autres verticalement ou horizontalement.
Dans la même période de temps, un scientifique japonais nommé Fumiro Kaneda (2007)
développe une turbine avec trois pales concaves décalées par rapport au centre, qui s’apparente
au type Savonius. Ces trois pales forment un rotor entouré de trois pales fixes qui servent à
diriger l’air sur le rotor pour empêcher la formation de vortex et améliorer les performances.
Peu de temps après, deux américains Gary d. Roberts et David W. Roberts (2008)
conçoivent une variation de la machine de Kaneda avec des formes de pales différentes. Les pales
du rotor sont en forme de croissant et celles du guide d’air sont droites.
Toujours dans ces dernières années, une équipe canadienne formée de Pertti H. Naslaki,
Angus MacLean, Neil C. C. Gray, J. Harry Lewis, et A. Patrick Newall (2008), améliorent la
conception des turbines à trois pales concaves en leur donnant une forme hélicoïdale.
Peu d’études ont été effectuées sur le système hybride Darrieus-Savonius, on note surtout
les travaux de chercheurs Japonais menés par Tetsuya Wakui qui publient en 2005 une étude
expérimentale sur deux configurations d’hybrides : un montage où les deux rotors sont encastrés
4
l’un à l’intérieur de l’autre, et un montage où les deux rotors sont superposés en étage l’un au-
dessus de l’autre, dans les deux cas il mesure le même rendement aérodynamique (20%). Gupta
(2008), a lui aussi publié une étude expérimental sur un montage hybride en étage avec des
turbines à trois pales montées en étage.
Objectif
• Les interférences par obstructions : Un rotor ralenti le vent qui attaque l’autre
Nous voulons comprendre la nature et l’impact de ces interférences et les caractériser. Nous
voulons aussi déterminer si l’interaction des deux rotors peut être constructive plutôt
5
qu’obstructive, ce qui permettrait de créer une synergie entre les deux turbines. Enfin, notre
objectif spécifique est d’améliorer le rendement de l’éolienne hybride standard.
Chapitre 1 : Nous définirons tout d’abord les variables aérodynamiques qui caractérisent
le fonctionnement et les performances des éoliennes, et qui sont nécessaires à la
compréhension de cette étude.
Chapitre 2 : Nous présenterons brièvement les différents types d’éoliennes et leur mode
de fonctionnement pour cadrer notre projet de recherche et situer l’éolienne hybride
asynchrone dans la gamme des technologies disponibles.
Chapitre 5 : Enfin, après avoir vérifié la validité de nos calculs, nous analyserons les
résultats et tirerons nos conclusions, sur les performances de l’éolienne hybride
asynchrone, sur l’avancée réalisée, et sur l’avancement qui reste à réaliser.
6
Un profil aérodynamique présente un nez arrondi, le bord d’attaque, et une queue affutée, le bord
de fuite. La corde c du profil joint par une ligne droite le bord d’attaque et le bord de fuite. Le
centre de pression est point d’application des forces aérodynamiques, il est généralement situé à
c/4 du bord d’attaque.
Face au vent, un profil aérodynamique subit deux types de forces, une force de portance et une
force de trainée. La force de portance est perpendiculaire à la direction du vent, et elle est causée
par la distribution de la pression sur le profil. La trainée est parallèle à la direction du vent, elle
est causée par le frottement sur le profil et par la dépression dans son sillage. Les forces et les
variables aérodynamiques pertinentes à ces études sont expliquées ci-dessous.
La vitesse relative W
La vitesse relative de l’écoulement sur le profil est la sommation vectorielle du vent perturbé (par
le mouvement du profil) et la vitesse de déplacement du profil aérodynamique. Si le profil est
immobile alors La vitesse relative n’est autre que la vitesse du vent non perturbé.
7
L’angle d’attaque α
L’angle d’attaque est l’angle formée par la code c du profil aérodynamique par rapport à la
direction de la vitesse relative du vent (Figure 1-1).
La force de portance L
Quand un profil est légèrement incliné par rapport à la direction du vent (faible angle d’attaque),
l’écoulement reste attaché au profil, il est accéléré sur la partie inclinée face au vent, soit
l’intrados, et il est ralenti sur la partie faisant dos au vent, soit l’extrados. Il se crée alors une
dépression sur l’extrados et une surpression sur l’intrados. Cette différence de pression génère
une force perpendiculaire à la direction du vent, dirigée de l’intrados vers l’extrados, c’est la
portance.
La force de trainée D
La force de trainée est la force qui résiste à l’écoulement, elle est donc de même sens et de même
direction que la vitesse relative de l’écoulement. On distingue deux types de forces de trainées, la
trainée de frottement et la traînée de pression. La trainée de frottement dépend de la rugosité de la
paroi et de la viscosité du fluide. La trainée de pression dépend de l’importance de la dépression
dans le sillage qui est due essentiellement à la forme du profil et à son orientation par rapport au
vent. Ainsi, dans les écoulements attachés, la trainée est essentiellement due au frottement et son
ampleur est limitée, alors que la portance est dominante. Par contre, quand un profil est fortement
incliné par rapport au vent, l’écoulement se détache, une dépression apparait dans le sillage, et la
trainée de pression devient dominante, c’est ce qu’on appelle le décrochage (Figure 1-2).
8
Le Nombre de Reynolds Re
Le nombre de Reynolds est un coefficient adimensionnel qui caractérise l’importance des forces
de viscosité dans un fluide. Il est égal au rapport entre la force d’inertie et la force de viscosité.
W étant la vitesse de vent relative sur la pale, 𝜌 la densité, c la corde, et 𝜇 la viscosité, le nombre
de Reynolds est donné par :
𝜌𝑊𝑐
𝑅𝑒 = (1-3)
𝜇
9
Il est très utile pour les études aérodynamiques d’exprimer ces forces de manière
adimensionnelles, pour ce faire on définît les coefficients suivants :
𝐿
Coefficient de portance 𝐶𝐿 = (1-4)
𝑆𝑞
𝐷
Coefficient de trainée 𝐶𝑑 = (1-5)
𝑆𝑞
𝑁
Coefficient de la force normale 𝐶𝑁 = (1-6)
𝑆𝑞
𝑇
Coefficient de la force tangentielle 𝐶𝑇 = (1-7)
𝑆𝑞
1
q: pression dynamique : 𝑞 = 2 𝜌𝑉∞2
𝐶𝐿 et 𝐶𝐷 sont des coefficients adimensionnels, qui sont propre à la forme d’un profil
aérodynamique mais indépendants de son échelle. Pour une géométrie de profil donnée et pour
un nombre de Reynolds donné, ces coefficients varient donc en fonction de l’angle d’attaque 𝛼.
10
Coefficient de puissance Cp
𝑃 𝜔𝐶
𝐶𝑝 = =1 (1-8)
𝑃𝑚𝑎𝑥 2
𝜌𝐴𝑉∞3
Ou ω est la vitesse angulaire du rotor, C le couple du rotor, et A la section balayée par le vent.
La vitesse spécifique est une variable adimensionnelle qui caractérise la vitesse relative du vent
sur les pales. Elle est le rapport entre la vitesse tangentielle, produit de la vitesse angulaire 𝜔 et
du rayon R, et de la vitesse du vent non perturbé :
𝜔𝑅
𝑋= (1-9)
𝑉∞
Les éoliennes se classent en deux grande familles : Les éoliennes à axe horizontal HAWT
« Horizontal Axis Wind Turbine » et les éoliennes à axe vertical VAWT « Vertical Axis Wind
Turbine ». Les HAWT sont les plus répandues dans l’éolien de grande puissance. Le
développement des VAWT est plus récent, mais ce type de turbines connait un développement
accéléré, surtout pour des petites ou moyennes puissances adaptées à des applications urbaines ou
domestiques. Des projets pour des VAWT de grandes puissances voient aussi le jour.
Les éoliennes à axe vertical sont plus adaptées à une utilisation dans le milieu urbain, étant donné
que leur fonctionnement est indépendant de la direction du vent, imprévisible dans cet
environnement, et qu’elles sont généralement plus robustes que les HAWT et moins bruyantes.
La forme privilégiée pour les VAWT, du moins pour le milieu urbain, n’est pas encore bien
identifiée puisque aucun modèle ne s’est encore imposé comme étant le plus performant. On peut
toutefois classer Les VAWT en deux familles de turbines, le type Darrieus et le type Savonius.
Les éoliennes de type Darrieus sont constituées de deux ou trois pales à profils aérodynamiques,
et fonctionnent sur la force de portance. Elles peuvent être à pales droites, troposkein ou
hélicoïdales. Les principales caractéristiques de ce type d’éoliennes sont les suivantes (Figure
2-2):
Les éoliennes de type Savonius sont constituées de deux ou trois aubes, généralement en forme
de demi-cylindre et fonctionnent sur la force de trainée. Elles peuvent être à pales droites, ou
torsadées. Les principales caractéristiques de ce type d’éoliennes sont les suivantes (Figure 2-3):
Les performances des différents types d’éoliennes peuvent être résumées, de manière
approximative, par le graphique suivant (Figure 2-5) qui définit le coefficient de pression en
fonction de la vitesse spécifique.
Le rapport entre les vitesses angulaires des deux rotors dépend du ratio de distribution des
vitesses des trains épicycloïdaux auquel ils sont liés. L’engrenage central (le Soleil) des trains
épicycloïdaux est fixé à l’axe d’entraînement. Les axes des engrenages intermédiaires (les
Planètes) sont fixes. L’engrenage périphérique (l’Anneau) du train épicycloïdal est lié à
l’entretoise d’un rotor. Ces mécanismes ont pour but d’éliminer les interférences de couplage. La
Figure 2-6 illustre le principe de fonctionnement du mode asynchrone inverse.
• Le montage imbriqué : Le rotor Savonius est à l’intérieur du rotor Darrieus. Dans ce cas
la Savonius peur s’étendre sur toute la hauteur de la tour.
• Le montage en étage : Les rotors sont montés l’un au-dessus de l’autre, de préférence, le
rotor Darrieus est monté au-dessus du rotor Savonius, ce qui, structurellement, semble
plus favorable. D’autre part, cela permet à la Darrieus de profiter du vent d’altitude
puisque son rendement est meilleur pour les vents forts.
17
Dans le modèle du disc actuateur, le rotor est considéré avoir un nombre infini de pales ; la
vitesse traversant le rotor est considérée constante ; la pression statique éloignée du disque en
amont et en aval est égale à la pression atmosphérique 𝑝𝑎 ; les forces exercées localement sur les
pales ne sont pas étudiées ; on considère que la force de poussée exercée par le vent est égale à la
force de trainée exercée sur le rotor (Figure 3-1).
𝜌𝑉∞2 𝜌𝑉 2
En amont : 𝑝𝑎 + = 𝑝1 + (3-4)
2 2
𝜌𝑉′2 𝜌𝑉 2
En aval : 𝑝𝑎 + = 𝑝2 + (3-5)
2 2
En associant les relations précédentes (3-6) (3-7) (3-8) (3-9) on peut démontrer que la vitesse du
vent traversant la section du rotor est la moyenne des vitesses en amont et en aval:
Avec le débit massique traversant le rotor 𝑚̇ = 𝜌𝐴𝑉 on peut calculer la puissance développée qui
correspond à la différence d’énergie cinétique du vent par unité de temps entre l’amont et l’aval :
1
𝑃 = 𝜌𝐴𝑉(𝑉∞2 − 𝑉′2 ) (3-11)
2
D’autre part, la puissance maximale disponible correspond à l’énergie cinétique du vent non
perturbé traversant la surface A par unité de temps
1
𝑃𝑚𝑎𝑥 = 𝜌𝐴𝑉∞3 (3-12)
2
Ave (3-11) et (3-12) on peut calculer le coefficient de puissance du rotor (ou rendement
aérodynamique) :
On peut démontrer que le coefficient de puissance maximum est : 𝐶𝑝𝑚𝑎𝑥 = 16⁄27 ≈ 0.59
C’est ce qu’on appelle la limite de Betz, généralement considérée comme le rendement
aérodynamique théorique maximal pour une éolienne.
19
Dans le modèle du double disque actuateur, développé par Lapin (1975), la première demi-
révolution azimutale est représentée par un disque actuateur en amont du vent et la seconde demi-
révolution est représentée par un disque actuateur en aval du vent. La différence entre les deux
modèles est que dans le dernier on considère que la vitesse du vent qui traverse le rotor dans sa
1ere demi-révolution n’est pas le même que celle qui le traverse dans sa 2nd demi-révolution
puisque le vent a été ralenti. En conséquence, les forces qu’il subit sont aussi différentes. D’autre
part, on prend aussi en compte l’écoulement représenté par la vitesse 𝑉𝛺 qui s’échappe du 1er
disque actuateur sans attaquer le second (Figure 3-2).
𝑉∞ + 𝑉𝛺 (3-14)
𝑉=
2
𝐷1 = 2𝜌𝐴𝑉(𝑉∞ − 𝑉) (3-15)
On obtient ainsi une relation entre la trainée du 1er rotor et la vitesse induite V, et on peut définir
le coefficient de trainée du 1er rotor :
𝐷1
(𝐶𝐷1 )𝑟𝑜𝑡𝑜𝑟 =
1 2 (3-16)
2 𝜌𝑉∞ 𝐴
• disque actuateur aval
1�
𝑉" = 𝑉′ ± [𝑉′2 + 4𝑉(𝑉 − 𝑉 ′ − 𝑉∞ ) + 𝑉∞ (2𝑉 ′ + 𝑉∞ )] 2 (3-17)
On obtient ainsi une relation entre la trainée du 2nd rotor et les deux vitesses induites V et V’ et la
vitesse de sortie 𝑉", et on peut définir le coefficient de trainée du 2nd rotor :
𝐷2
(𝐶𝐷2 )𝑟𝑜𝑡𝑜𝑟 =
1 2 (3-19)
2 𝜌𝑉∞ 𝐴
Le modèle du disque actuateur fournit une évaluation générale sur les performances d'un rotor,
mais pas de données détaillées. Des données plus précises peuvent être obtenues par l'analyse des
forces agissant sur un élément de pale. Les forces agissant sur une section élémentaire de pale
sont déterminées sur la base de données expérimentales et ensuite intégrées sur le long de la
géométrie du rotor afin de prédire la force de de trainée ou de portée d’une éolienne, de même
que son couple et sa puissance.
Pour les profils de pales utilisés dans l’industrie, les valeurs de 𝐶𝐿 et 𝐶𝐷 sont connues
expérimentalement en fonction de 𝛼 et 𝑅𝑒 , avec :
𝜌𝑊𝑐
𝑅𝑒 = (3-22)
𝜇
22
Référant au schéma ci-dessus (Figure 3-3), les forces élémentaires exercées sur un élément de
pale peuvent être définies de la manière suivante (pour des pales droites cos 𝛿 = 1):
cos 𝜃 (3-23)
𝑑𝐿 = 𝑞𝑐 �−𝐶𝑁 sin 𝜃 + 𝐶𝑇 � 𝑑𝑧
cos 𝛿
sin 𝜃 1
𝑑𝐷 = 𝑞𝑐 �𝐶𝑁 cos 𝜃 + 𝐶𝑇 � 𝑑𝑧 𝑎𝑣𝑒𝑐: 𝑞 = 𝜌𝑊 2 (3-24)
cos 𝛿 2
Pour un rotor de 𝑁𝑝 pales, on peut calculer la force de trainée totale en intégrant la force
élémentaire de l’élément de pale (3-24), sur la hauteur total (−𝐻 ≤ 𝑧 ≤ 𝐻) et sur la révolution
azimutale (0 ≤ 𝜃 ≤ 2𝜋) :
𝐻 2𝜋
𝑁𝑝 𝑐 sin 𝜃
𝐷= � � 𝑞 �𝐶𝑁 cos 𝜃 + 𝐶𝑇 � 𝑑𝜃𝑑𝑧 (3-25)
2𝜋 cos 𝛿
𝑧=−𝐻 𝜃=0
Avec l’équation (3-26) et les équations (3-20) et (3-21), on obtient une relation entre la force de
trainée D du rotor, l’angle d’attaque α, la vitesse relative W, le coefficient de trainée du profil de
pale 𝐶𝐷 = 𝑓(𝑅𝑒 , 𝛼), et le coefficient de portée du profil de pale 𝐶𝐿 = 𝑓(𝑅𝑒 , 𝛼), avec 𝑅𝑒 =
𝜌𝑊𝑐 ⁄𝜇. Et on peut définir le coefficient de trainée du rotor :
𝐷
(𝐶𝐷 )𝑟𝑜𝑡𝑜𝑟 =
1 2 (3-26)
2 𝜌𝑉∞ 𝐴
𝑃 = 𝜔𝐶 (3-28)
23
Le modèle du double disque actuateur multiple a été développé par Paraschivoiu (1981) pour
l’étude d’une éolienne à axe vertical de type Darrieus. On considère le schéma fondamental ci-
dessous (Figure 3-4). L’angle de calage, entre la corde et l’entretoise est nul comme ça sera le cas
dans toute cette étude. L’angle θ représente l’azimute, l’angle d’attaqueα est mesuré entre la
corde de la pale et la direction de la vitesse relative W. La vitesse relative W est la somme
vectorielle de la vitesse du vent V qui traverse le rotor et la vitesse tangentielle Rω du rotor égale
au produit de la vitesse angulaire ω et du rayon du rotor R. Modélisant ce type de rotor par deux
disques actuateurs en tandem comme vu précédemment, on considère la 1ere demi-révolution
azimutale (−𝜋⁄2 ≤ 𝜃 ≤ −𝜋⁄2) comme correspondant au 1er disque actuateur (disque amont) et
la 2nd demi-révolution (𝜋⁄2 ≤ 𝜃 ≤ 3𝜋⁄2) comme correspondant au 2nd disque actuateur (disque
aval). On définit donc des variables différentes pour les deux demi-révolutions.
cos 𝜃 cos 𝛿
𝛼 = sin−1 � � (3-30)
�(𝑋 − sin 𝜃)2 + 𝑐𝑜𝑠 2 𝜃𝑐𝑜𝑠 2 𝛿
cos 𝜃 cos 𝛿
𝛼′ = sin−1 � � (3-32)
�(𝑋′′ − sin 𝜃)2 + 𝑐𝑜𝑠 2 𝜃𝑐𝑜𝑠 2 𝛿
Dans le cas le plus général, en plus des variations dans le plan horizontal on considère également
les variations dans le plan vertical (Figure 3-5). Sur ce plan, la forme de l’éolienne peut changer,
ainsi que la distribution du vent. Le profil du vent balayant le sol peut être modélisé par la
relation suivante :
𝜖
𝑉∞𝑖 𝑍𝑖
=� � (3-33)
𝑉∞ 𝑍𝐸𝑄
Où 𝑉∞𝑖 est la vitesse du vent à l’altitude 𝑍𝑖 , 𝑍𝐸𝑄 est la hauteur médiane du rotor, et ϵ un facteur
de frottement propre au type de terrain.
Dans le modèle « Double Multiple Stream Tube » développé par le Paraschivoiu (1981), en plus
de considérer deux disques actuateurs, on considère aussi l’influence des variations dans le plan
vertical. Pour ce faire, on applique la théorie du « Double Stream Tube » sur un volume
élémentaire de hauteur z qui traverse horizontalement l’éolienne.
Bien que l’on expose le principe du cas général, dans le cas d’une étude en 2D comme la nôtre,
on considère une distribution de vitesse uniforme dans le plan vertical, et des pales droites dans
le plan vertical (on ne modélisera pas non plus les pertes en bout de pales), négligeant ainsi les
variations dans le plan vertical.
Pour chaque volume de contrôle élémentaire, après avoir égalisé les coefficients de trainées des
rotors obtenus d’une part avec la théorie des disques actuateurs (3-16) (3-19) et de l’autre par la
théorie des éléments de pales (4.21), on obtient les relations suivantes :
Pour chaque volume de contrôle élémentaire (« stream tube »), avec les relations précédemment
définies, connaissant 𝑉∞ , 𝜔 , 𝛿, 𝑐, 𝑟 , on peut calculer les facteurs d’interférences 𝜎 et 𝜎′ du 1er
et 2nd disque actuateur, par un calcul itératif selon la méthode suivante :
Initialisation : 𝜎=1
- 𝜎 → 𝑉 → 𝛼 𝑒𝑡 𝑊
- 𝑊 → 𝑅𝑒
- 𝛼 𝑒𝑡 𝑅𝑒 → 𝐶𝐿 𝑒𝑡 𝐶𝐷
- 𝐶𝐿 𝑒𝑡 𝐶𝐷 → 𝐶𝑁 𝑒𝑡 𝐶𝑇
- 𝑉, 𝑊, 𝐶𝑁 𝑒𝑡 𝐶𝑇 → 𝑓
- 𝑓 → Nouvelle valeur de 𝜎
...On continue les itérations jusqu’à convergence des valeurs de 𝜎. On considère qu’il y a
convergence pour une erreur inferieure à10−4 . Apres avoir calculé 𝜎, on peut ensuite calculer 𝜎′
par un processus itératif similaire avec 𝜎 ′ = 𝜎 pour valeur initiale. Avec les valeurs de 𝜎 et 𝜎′ les
autres variables peuvent être déduites.
Considérant un rotor de 𝑁𝑝 pales, en utilisant la théorie des éléments de pales, on peut calculer la
force tangentielle de chaque rotor en intégrant la force élémentaire de l’élément de pale, sur la
hauteur total (−𝐻 ≤ 𝑧 ≤ 𝐻) et sur la demi- révolution en aval pour le 1er disque (−𝜋⁄2 ≤ 𝜃 ≤
−𝜋⁄2), et la demi- révolution en amont pour le 2nd disque (𝜋⁄2 ≤ 𝜃 ≤ 3𝜋⁄2).
27
On somme les forces tangentielles (3-39) et (3-41) pour avoir le couple total de l’éolienne :
𝐶 = 𝐶1 + 𝐶2 (3-42)
La puissance totale de l’éolienne est le produit du couple total par la vitesse angulaire :
𝑃 = 𝜔𝐶 (3-43)
𝑃 𝜔𝐶
𝐶𝑝 = =
𝑃𝑚𝑎𝑥 1 3
(3-44)
2 𝜌𝐴𝑉∞
Où A est la section vertical de l’éolienne. De manière adimensionnelle, le coefficient de
puissance peut être exprimé en fonction de la vitesse spécifique du rotor :
𝑅𝜔
𝑋𝐸𝑄 = (3-45)
𝑉∞
Le modelé du « Double Multiple Stream Tube » est reconnu pour sa précision. Le code
CARAAV basé sur ce modèle et développé par le Prof. Paraschivoiu est probablement le code le
plus utilisé dans l’industrie. Il a été validé maintes fois par comparaison à des essais
expérimentaux, notamment ceux du centre de recherche de SANDIA (Paraschivoiu, 2002).
28
Hypothèse : Etant donné que nous ferons des calculs numériques en 2D, on ne prendra pas en
compte les variations de l’écoulement dans le plan vertical. Par conséquent, dans le plan vertical,
on considère une vitesse de vent de distribution uniforme, et des pales droites. D’autre part, on
néglige les pertes en bout de pale. En cas réel, les effets de pertes en bout de pale sont
négligeables si les pales sont d’une longueur importante par rapport au diamètre du rotor, ou si
elles sont terminées par un élément (comme un disque) qui empêche l’air de s’échapper
verticalement, par hypothèse c’est ce cas que l’on considère.
Validation : Evaluer les performances d’une H-Darrieus, dar des calculs numériques, et
valider le schéma numérique en comparant les résultats obtenus avec ceux du modèle du
« Double Multiple Stream Tube », et les publications pertinentes.
Analyse : A partir des données numériques générées, analyser le fonctionnement de la H-
Darrieus, en comparaison avec le modèle aérodynamique du double disque actuateur, et
les publications pertinentes.
Validation : Evaluer les performances d’une Savonius, par des calculs numériques, et
valider le schéma numérique en comparant avec les résultats expérimentaux disponibles
dans la littérature pour une turbine de la même forme.
Analyse : A partir des données numériques générées, analyser le fonctionnement de la
Savonius, en comparaison avec le les publications pertinentes.
29
Après avoir analysé le fonctionnement et les performances des différentes éoliennes nous tirerons
nos conclusions, nous ferons nos recommandations, et identifierons les travaux futurs.
30
Le CFD « Computational Fluid Dynamics » fournit une approximation numérique des équations
qui régissent le mouvement des fluides. Il offre une réduction considérable de temps et de coûts,
en fournissant des données pertinentes dans la phase de conception. Un code CFD contient trois
éléments principaux:
- Un préprocesseur, qui prend en entrée le maillage défini selon la géométrie étudiée, les
paramètres d'écoulement et les conditions limites.
- Un solutionneur, qui est utilisé pour résoudre les équations régissant le fluide dans les
conditions prévues.
- Un post-processeur, qui permet de manipuler les données et d’afficher les résultats sous forme
graphique.
Il existe quatre différentes méthodes utilisées pour résoudre les équations numériques de fluide:
La méthode de différences finies, la méthode des éléments finis, la méthode des volumes finis, et
la méthode spectrale. La plupart des programmes CFD comme celui qui a été utilisé dans ce
projet (FLUENT) sont basés sur la méthode des volumes finis.
L’utilisation du CFD pour analyser un problème nécessite les étapes suivantes. Tout d'abord, le
domaine est divisé en petits éléments. Puis, les modèles mathématiques appropriés sont
sélectionnés. Alors, les équations mathématiques décrivant l'écoulement du fluide sont
discrétisées et formulées sous forme numérique. Puis, les conditions limites du problème sont
définies. Enfin, le système algébrique est résolu en utilisant un processus itératif. Nous
détaillerons toutes ces étapes dans ce chapitre, afin d'expliquer comment les calculs CFD ont été
réalisés pour analyser les performances de l’éolienne à l’étude.
31
La génération du maillage a pour but la discrétisation du domaine de calcul. Dans la méthode des
volumes finis la grille de points générés par le maillage forme un ensemble de volumes qui sont
appelées cellules. Chaque cellule constitue un volume de contrôle où les valeurs des variables
mécaniques, comme la vitesse et la pression, seront calculées.
Le raffinement du maillage est nécessaire pour résoudre les petites variations du flux. En
augmentant le nombre de nœuds on augmente la précision, mais cela augmente aussi la charge de
calcul. Par conséquent, l'une des principales difficultés de la génération du maillage est
d'accroitre le raffinement là où les gradients élevés sont attendus et de diminuer de raffinement là
où les gradients sont censés être faibles.
Généralement, le raffinement est nécessaire près des murs, des points de stagnation, dans les
régions de séparation, et dans les sillages. En particulier, le raffinement est nécessaire le long des
surfaces solides où la couche limite est développée.
Les maillages peuvent être catégorisés en deux groupes : les maillages structurés et les maillages
non structurés. Les programmes de calculs numériques basés sur le modèle de différences finies
nécessite d'avoir un maillage structuré, alors que les programmes basés sur le modèle de volumes
finis peuvent utiliser l’un ou l’autre, bien qu’un maillage de structure régulière est toujours
préférable.
tendance à être plus faciles à produire que ceux composés d'éléments quadrilatéraux, mais ils ont
généralement une plus faible précision numérique.
Quand un maillage avec une structure régulière est utilisé, le principal avantage est que le solveur
numérique est plus rapide que si un maillage non structuré est utilisé. Cela est dû au fait que
l’indexation des points dans un maillage régulier est plus directe que dans un maillage irrégulier
comme illustré dans (Figure 4-1). Ainsi, la relation qui existe entre une cellule et ses voisines est
plus simple dans un maillage régulier, ce qui permet aux données d'être trouvées plus facilement.
Alors que dans un maillage irrégulier, trouver les valeurs des variables de flux dans des volumes
voisins entraine une surcharge de calcul. Par conséquent, par rapport aux grilles non structurées,
les grilles structurées sont plus efficaces en termes de précision et de temps de calcul.
Les maillages structurés sont basés sur des éléments quadrilatéraux (2D) ou hexaédriques (3D).
Les étapes pour générer une grille structurée sont les suivants:
- Spécifier la distribution des points sur les arêtes par des fonctions polynomiales,
trigonométriques, ou logarithmiques.
33
Le meilleur choix pour un type de grille dépend de plusieurs facteurs: la facilité de production,
les besoins en mémoire, la précision numérique, l’adaptabilité aux géométries complexes et de
l’adaptabilité du raffinement pour des régions localisées.
Dans ce projet, des maillages structurés ont été utilisés afin de bénéficier de flexibilité dans la
conception, d’une meilleure précision et de la réduction du temps de calcul. Le concept suivi dans
le maillage a été d’aligner les lignes du maillage avec la forme de l’écoulement envisagé de façon
à suivre les lignes de courants. Le raffinement du maillage varie selon l’intensité des gradients
envisagés, comme expliqué précédemment.
Nous ferons nos calculs en 2D en considérants des éoliennes à pales droites, dont l’écoulement
varie essentiellement dans le plan horizontal. Pour des travaux futurs, ce type de maillage
structuré 2D peut facilement être transformé en 3D par extrusion.
Utilisant le logiciel Gambit, nous avons dessiné des maillages 2D avec des architectures
originales qui permettent de réduire le nombre de points de mesures nécessaires, par une
distribution judicieuse, avec un raffinement croissant vers les parois et les bords de fuite.
Pour la turbine Savonius, nous avons construit un maillage avec des formes en spirales (Figure
4-2, Figure 4-5). Pour le maillage de la Darrieus, nous avons créé un maillage en anneau avec une
distribution en forme de C autour des pales. Le maillage en forme de C est un maillage de
référence utilisé dans l’étude des profils aérodynamiques, nous l’avons intégré dans une forme
annulaire pour l’utiliser dans un maillage tournant (Figure 4-3, Figure 4-4).
Figure 4-3 : Vue rapprochée du maillage du profil aérodynamique dans la turbine Darrieus
35
Pour simuler l’interaction entre des éléments rotatifs comme les rotors concentriques que nous
désirons étudier, en générant des résultats précis, la méthode des maillages coulissants est la plus
adaptée. Cette méthode nécessite un calcul instationnaire et génère des résultats variables dans le
temps plutôt qu'une moyenne temporelle comme on peut obtenir avec la méthode des référentiels
rotatif ou « multiple moving reference frames ». Bien que ce soit une méthode plus lourde en
calcul, nous avons utilisé la méthode « Sliding meshes » afin d’obtenir des résultats précis et
d’évaluer les interactions entre les rotors et les observer.
La discrétisation introduit des erreurs qui dépendent de la distance ∆𝒙 entre les nœuds du
9T
Les maillages que nous avons construits pour les différentes turbines sont les suivants :
Les équations régissant le mouvement des fluides sont les trois principes fondamentaux de la
conservation de la masse, la conservation de la quantité de mouvement, et la conservation de
l'énergie. Les écoulements fluides, où le nombre de Mach est inférieur à 0,3 peuvent être
considéré comme incompressible. Puisque les vitesses étudiées avec les éoliennes sont bien en
dessous de ce nombre critique, nous pouvons considérer l’écoulement comme incompressible.
Ainsi, nous n'aurons pas besoin de calculer l'équation d'énergie, ni la loi des gaz parfaits, mais
seulement les équations de conservation de la masse et de la quantité de mouvement. Ces
équations dans leur notation vectorielle peuvent être écrites comme suit :
38
Conservation de la masse:
𝜕𝜌
+ ∇. (𝜌𝑣⃗) = 0 (4-1)
𝜕𝑡
𝜕
(𝜌𝑣⃗) + ∇. (𝜌𝑣⃗𝑣⃗) = −∇𝑝 + ∇. (𝜏̿) + 𝜌𝑔⃗ + 𝐹⃗ (4-2)
𝜕𝑡
1 𝑡0 +∆𝑡
𝑣̅𝑖 = � 𝑣𝑖 𝑑𝑡 (4-4)
Δ𝑡 𝑡0
39
Après l'application de l'expression précédente à toutes les variables dans les équations de N-S, on
obtient les équations moyennée de N-S, communément appelées RANS « Reynolds-Averaged
Navier-Stokes ». Les équations RANS permettent de modéliser efficacement les écoulements
turbulents en réduisant considérablement les ressources nécessaires aux calculs numériques.
Cependant, ces équations modifiées introduisent des inconnues supplémentaires. En
conséquence, des modèles de turbulence sont nécessaires pour déterminer ces inconnues. Une
large gamme de modèles de de turbulence sont disponibles dans FLUENT notamment Spalart-
Allmaras, k-ε, k-ω, et d'autres.
Pour notre étude, le modèle Spalart-Allmaras a été choisi. Il est souvent recommandé dans la
littérature pour ce genre de calcul, et il est généralement retenu comme la solution la plus
appropriée pour l’étude aérodynamique des éoliennes
Dans la couche limite, le modèle S-A a été programmé pour utiliser la loi logarithmique de la
paroi lorsque la résolution du maillage n'est pas suffisamment détaillée. Cela en fait un bon choix
pour un maillage relativement grossier comme celui utilisé dans ce projet. Ainsi, pour un
maillage grossier, il est supposé que le centre de la cellule adjacente à la paroi tombe dans la
région logarithmique de la couche limite, et la loi logarithmique de la paroi est alors employée :
40
𝑢 1
= 𝑙𝑛𝐸(𝑌𝑝𝑙𝑢𝑠) (4-5)
𝑢𝑇 𝑘
La loi de la paroi est décrite par la relation (4-5) où u est la vitesse parallele à la paroie, 𝑢𝑇 est la
vitesse de cisaillement, k est la constante de Kármán (0.4187), et E=9.793 ;
𝑌𝑝𝑙𝑢𝑠 est une mesure adimensionnelle de distance par rapport à la paroi :
𝜌𝑢𝑇 𝑦
𝑌𝑝𝑙𝑢𝑠 ≡ ; où 𝑦 est la distance de la paroi (4-6)
𝜇
Pour une fonction modélisant la loi de la paroi, chaque cellule adjacente au mur doit se trouver
dans la région logarithmique de la couche limite qui se définie telle suit :
Le plus exactitude étant obtenu pour les valeurs proches de trente: 𝑌𝑝𝑙𝑢𝑠 ≈ 30
Les maillages utilisés dans ce projet ont étés ajustés pour atteindre cette valeur.
𝜕𝜌∅
� 𝑑𝜗 + � 𝜌∅𝑣⃗. 𝑑𝑛�⃗ − � 𝜏∅ ∇∅. 𝑑𝑛�⃗ = � 𝑆∅ 𝑑𝜗 (4-7)
𝜗 𝜕𝑡 𝜗
𝜌 ∶ densité
𝑣⃗ ∶ vecteur de vitesse, 𝑣⃗ = 𝑢𝚤⃗ + 𝑣𝚥⃗ (𝑖𝑛 2𝐷)
𝑛�⃗ ∶ vecteur normal à la surface
𝜏∅ ∶ coéf�icent de diffusion pour ∅
𝑆∅ ∶ source de ∅
𝜕∅ 𝜕∅
∇∅ ∶ gradient de ∅, ∇∅ = 𝚤⃗ + 𝚥⃗ (𝑒𝑛 2𝐷)
𝜕𝑥 𝜕𝑦
L’équation précédente est appliquée à chaque volume de contrôle, c’est à dire chaque cellule dans
le domaine de calcul. La discrétisation de l’équation de transport sur une cellule donne:
𝑁𝑓𝑎𝑐𝑒𝑠 𝑁𝑓𝑎𝑐𝑒𝑠
𝜕𝜌∅
𝜗 + � 𝜌𝑓 𝑣⃗𝑓 ∅𝑓 . 𝐴⃗𝑓 − � 𝜏∅ ∇∅𝑓 . 𝐴⃗𝑓 = 𝑆∅ 𝜗 (4-8)
𝜕𝑡
𝑓 𝑓
Ainsi, la discrétisation des équations de conservation consiste en une discrétisation spatiale et,
pour les écoulements instationnaires, en une discrétisation temporelle. Les schémas de
discrétisations spatiale et temporelle sont présentés ci-dessous.
Dans FLUENT, les valeurs discrètes des variables scalaires ∅ sont enregistrées au centre de la
cellule. Cependant, les valeurs sur les faces ∅𝑓 sont requises pour les termes convectifs dans les
équations de conservation intégrales et doivent être interpolées à partir des valeurs du centre de la
cellule. Ceci est accompli en utilisant un schéma « upwind». Ce terme anglais qui réfère à
l’amont, signifie que la valeur surfacique moyenne ∅𝑓 est extrapolée à partir de la valeur de la
valeur centrale ∅ de la cellule en amont. Plusieurs schémas « upwind» sont disponibles dans un
code CFD comme FLUENT. Le schéma « first-order upwind » est une approximation basique
correspondant à un développement de premier-ordre. Dans ce schéma, la valeur surfacique ∅𝑓 est
égalisée à la valeur du centre de la cellule en amont, considérant que la valeur au centre est la
valeur moyenne et uniforme d’une cellule. D’autre part, Le schéma « second-order upwind », qui
correspond à un développement du second-ordre, offre plus de précision ; il est expliqué ci-
dessous.
Dans ce schéma la valeur surfacique ∅𝑓 est évaluée par un développement de Taylor de second
ordre de la valeur centrale ∅ de la cellule. L’expression obtenue est la suivante :
∅𝑓 = ∅ + ∇∅. 𝑟⃗ (4-9)
Ce schéma permet de calculer le gradient d’une variable scalaire ∅ au centre c0 d’une cellule.
Son expression discrétisée est :
1
(∇∅)𝑐0 = � 𝑓 𝐴⃗𝑓
�∅
𝜗 (4-10)
𝑓
Dans cette étude, la méthode de discrétisation spatiale utilisée est le « Second-Order Upwind »
avec le «Green-Gauss node-based», puisque cette méthode, bien que plus couteuse en temps de
calcul, est celle qui offre le plus de précision.
44
Pour les simulations instationnaires, les équations de transports doivent être discrétisées non
seulement dans l’espace mais aussi dans le temps. On prend donc en compte la dérivée
temporelle des variables 𝜕∅⁄𝜕𝑡 dans l’équation de transport (4-8). Comme pour la discrétisation
spatial, la discrétisation temporelle peut être un développement du premier ou du second ordre, le
second étant évidemment le plus précis. Considérant que dans l’équation de transport (4-8) on
peut exprimer la variation temporelle des flux en fonction des variations spatiales, une expression
générale pour la variation temporelle d'une variable ∅ est:
𝜕∅
= 𝐹(∅) (4-12)
𝜕𝑡
Bien que la discrétisation temporelle du 1er ordre puisse donner des résultats acceptables, la
discrétisation du second ordre a été préférée pour plus de précision.
Avec
∅𝑛 = variable scalaire au temps t
∅𝑛+1 = variable scalaire au temps t + ∆t
∅𝑛−1 = variable scalaire au temps t − ∆t
Le pas de temps ∆𝒕 utilisé pour la discrétisation temporelle est défini par l'utilisateur et doit être
ajusté selon la périodicité de l’appareil à l’étude. Pour l’étude des rotors, le guide du logiciel
Ansys Fluent 12.0 (2009) recommande, comme mesure de référence, de laisser 20 pas de temps
entre le passage de chaque pale.
45
Les conditions limites permettent de définir les variables de flux sur les limites du modèle
physique choisi, certaines variables sont fixées et les autres calculées en fonction des variables
fixes. Il est donc important qu'elles soient définies de manière cohérente avec la réalité physique.
Les conditions limites sont aussi nécessaires pour avoir un nombre d’équations égales au nombre
d’inconnues, afin de résoudre le système algébrique. De nombreux types de conditions limites
peuvent être utilisés dans un code CFD, ceux utilisés dans notre étude sont les suivants.
Mur « Wall »
Une paroi ou un élément solide est défini comme un Mur. Dans les éoliennes à l’étude, les pales
et la tour sont définies comme des Murs. Différentes variables peuvent être fixées comme
conditions limites sur un Mur comme la rugosité ou le taux de cisaillement. Nous définirons une
rugosité correspondant à un mur lisse, et à la place de définir le taux de cisaillement nous avons
utilisé la condition « No slip » (sans glissement) qui fixe la vitesse relative du fluide à zéro au
niveau des parois.
« Velocity-Inlet »
Le « Velocity-Inlet », ou vitesse à l’entrée, permet de définir la valeur, la direction, et la variation
de la vitesse de l’écoulement à l’entrée du domaine de calcul. Nous définirons une vitesse
horizontale fixe (la direction du vent n’a pas d’importance pour une VAWT). Nous pouvons
aussi définir la pression relative (de gauge) sur cette limite, que nous fixerons à zéro. Par
conséquent, il est important de placer cette limite suffisamment loin de l’éolienne pour que les
variations de la pression au niveau du rotor ne soient pas affectées par la pression fixée à la limite
du domaine. Nous avons éloigné la limite du domaine à plus de 25 fois le rayon du rotor.
«Pressure-Outlet»
s’est assuré de ne pas avoir de flux inverses dans nos simulations, et nous avons éloigné la limite
du domaine à plus de 25 fois le rayon du rotor. Il est à noter que ce qui nous permet d’utiliser
cette condition limite, tout comme le «Velocity-Inlet», est le fait que l’on considère un
écoulement incompressible, sinon ces conditions limites ne sont pas définissables.
Deux méthodes numériques sont disponibles dans le code FLUENT, le «Pressure-based solver»
et le «Densité à base solveur». Le premier a été développé pour les écoulements incompressibles
à basse vitesse, tandis que le second a été créé pour les écoulements compressibles de haute
vitesse. Dans la présente étude, qui implique les écoulements incompressibles, le «Pressure-based
solver» a été utilisé.
Le «Pressure-based solver»
L’équation de transport discrétisée (4-8) contient les variables inconnues ∅ au centre d’une
cellule ainsi que les variables inconnues des cellules avoisinantes. Cette équation est
généralement non linéaire. La méthode utilisée pour la résoudre est de linéariser cette équation en
y introduisant une valeur à deviner. Une forme linéarisée de l’équation de transport peut s’écrire
sous la forme suivante :
𝑎𝑖 ∅ = � 𝑎𝑗 ∅𝑗 + 𝑏
(4-14)
𝑗
Le logiciel FLUENT intègre un module de traitement des données. Les résultats numériques
peuvent être présentés sous différentes formes, graphiques ou numériques.
D’autre part, le logiciel permet de mesurer les coefficients adimensionnels des forces
aérodynamiques précédemment présentés. A partir de ces coefficients, on peut calculer les forces
en utilisant les formules du Chapitre 1. On s’intéresse essentiellement à mesurer le couple qui
permet de calculer la puissance. Ayant choisi la vitesse angulaire et fixé la vitesse du vent en
entrée on peut calculer le rendement à partir de la formule (1-8). Le rendement est calculé en
fonction de la vitesse spécifique (1-9).
Nous ferons alternativement le lien entre les observations graphiques et le rendement mesuré
pour comprendre d’où viennent les pertes. Notre but spécifique est d’améliorer le rendement de
l’éolienne hybride
48
En résumé, dans nos simulations numériques, nous avons utilisé les paramètres suivants :
Maillage
- Structure : Maillages structurés à éléments quadrilatéraux
- Méthode de rotation : Maillages coulissants « Sliding meshes »
Le modèle mathématique
- Equations de conservation : Continuité et Navier-Stokes, instationnaire et incompressible
- Modèle de turbulence : Spalart-Allmaras
- Couche limite : « Low of the wall » (Yplus≈30)
Schéma de discrétisation
- Discrétisation spatiale du second ordre : « Second-Order Upwind»
- Calcul des gradients : « Green-Gauss node-based »
- Discrétisation temporelle du second ordre
Conditions limites
- Sur les parois : « No slip »
- En entrée : « Velocity-Inlet »
- En sortie : « Pressure-Outlet »
Solveur : « Pressure-based »
49
La première série de simulations a pour but premier d’évaluer les performances de l’éolienne à
axe vertical de type H-Darrieus (ou Rotor-H), fonctionnant seule, et de caractériser l’écoulement
dans ce type de machine. L’autre objectif est de valider nos calculs numériques pour ce type de
rotor, en comparant les résultats obtenus par simulations avec les résultats générés par le logiciel
CARDAAV qui implémente le model du « Double Multiple Stream Tube » (Paraschivoiu, 1981)
précédemment expliqué. Bien évidemment, dans le deux cas, on utilise la même géométrie et les
mêmes conditions d’écoulements. La géométrie étudiée est caractérisée par les données
suivantes (Figure 5-1):
2 pales droites
Profil : NACA0018
Corde C=10cm
Rayon du rotor R= 1m
Diamètre de la tour= 0.06m
Vitesse du vent 𝑉∞ =10m/s
5.1.1 Validation
Etant donné que nos calculs numériques sont effectués en 2D, pour avoir des conditions
d’écoulement similaires avec le « Double Multiple Stream Tube », on ne prend pas en compte les
variations dans le plan vertical. Par conséquent, on considère une distribution de vitesse du vent
droite, et des pales droites dans le plan vertical, et on néglige les pertes en bout de pale.
50
CFD CARDAAV
0.50
ROTOR-H
0.40
0.30
Cp
0.20
0.10
0.00
1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0 5.5 6.0 6.5
X
On observe une bonne concordance entre les résultats CFD et les résultats du « Double Multiple
Stream Tube » avec un petit écart jugé acceptable (Figure 5-2), d’autant plus qu’un écart du
même ordre existe entre CARDAAV et les essais réels. De plus, ces résultats sont cohérents avec
les standards de l’industrie et les publications pertinentes. On fait référence en particulier, à
l’article de Sandra Eriksson (2008) qui passe en revue une large gamme de résultats
expérimentaux pour les VAWT. On considère donc que nos calculs numériques sont valides,
pour ce modèle.
5.1.2 Analyse
Considérant la courbe CFD (Figure 5-2), on observe que le Cp maximal est près de 42% pour une
vitesse spécifique de près de 4.6. D’autre part, sur la Figure 5-3, nous pouvons observer la
distribution de la vitesse du vent dans le fonctionnement d’une Darrieus-H. Avec un vent non
perturbé de 10m/s, et une vitesse spécifique de 4, la vitesse perturbée qui traverse le rotor dans sa
première demi-révolution est de 9m/s, vers le centre le vent est près de 7.5m/s, il est localement
51
ralenti par la tour, et il traverse à nouveau le rotor dans sa seconde demi-révolution avec une
vitesse moyenne de 6.5m/s. Cette observation est assez conforme avec le modèle du double
disque actuateur, et cela permet d’envisager les problèmes d’obstructions que l’on connaitra avec
le modèle hybride.
Remarque : Il est à noter que dans les visualisations graphiques nous avons fixé l’échelle
supérieure à 15m/s pour un vent nominal de 10m/s afin d’observer les gradients dominants ;
mais des vitesses plus élevées existent localement.
Il est aussi intéressant de noter que le vent qui s’échappe sur les côtes est accéléré de près de
20%. Dans le modèle du double disque actuateur cet écoulement correspond à la vitesse 𝑉𝛺
(Figure 3-2). Cet écoulement ne profite pas au rotor dans sa seconde demi-résolution (le second
disque actuateur) ce qui constitue une perte. De plus, le fait que cet écoulement soit fortement
accéléré correspond à une perte d’énergie cinétique.
52
Figure 5-4 : Distribution des pressions (Pa) sur un profil, θ=0 (gauche), θ=90 (droite)
Robert Nason Thomas (2004) a réussi à tirer profit de ce phénomène en plaçant des turbine-H
côtes à côtes de manière à ce que le fluide accéléré sur les côtés par une turbine bénéficie à la
turbine adjacente.
53
La seconde série de simulations a pour but premier d’évaluer les performances de l’éoliennes à
axe vertical de type Savonius (ou Rotor-S), fonctionnant seule, et de caractériser l’écoulement
dans ce type d’éolienne. L’autre objectif est de valider nos calculs numérique pour ce type de
rotor, en comparants les résultats numériques avec les résultats expérimentaux obtenus par V.
D’Alessandro (ref). La géométrie étudiée est caractérisée par les données suivantes (Figure 5-5) :
2 aubes en demi-cercle
Diamètre des aubes d= 0.38m
Rayon du rotor R= 0.33m
Diamètre de la tour= 0.06m
Vitesse du vent 𝑉∞ =10m/s
5.2.1 Validation
Les essais en soufflerie de V. D’Alessandro (2010) ont étés conduits de manière à être cohérente
avec un écoulement en 2D, puisque le but de ces essais étaient de valider une étude CFD 2D.
Pour ce faire D’Alessandro à placé deux disques sur le dessous et le dessus de son rotor de
manière à empêcher toute circulation verticale de l’air. A quelques détails près, nous avons utilisé
la même géométrie que D’Alessandro. On observe une très bonne corrélation entre les résultats
CFD et les résultats expérimentaux. On considère donc que nos calculs numériques, pour ce
modèle, sont valides. On observe sur la Figure 5-6 que le Cp maximal est près de 24% pour une
vitesse spécifique de près de 0.9, ces résultats sont cohérents avec les standards de l’industrie et
les publications pertinentes (Kamoji, 2009).
54
CFD EXP
0.3
ROTOR-S
0.25
0.2
0.15
CP
0.1
0.05
0
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4 1.6
X
5.2.2 Analyse
On note (Figure 5-6) que la vitesse spécifique optimale de 0.9 de ce type de rotor est très
différente de celle de la turbine H dont on a précédemment mesuré la vitesse spécifique maximale
à 4.6. Nous verrons comment cela peut affecter le fonctionnement couplé entre les rotors H et S.
Le Cp maximal de 24% (Figure 5-6) est aussi largement inférieur à celui de la Darrieus, ce qui
implique que la perte d’énergie cinétique dans l’écoulement est d’autant plus importante.
Sur la Figure 5-7, nous pouvons observer la distribution des vitesses de l’écoulement dans le
fonctionnement d’une Savonius. Avec un vent non perturbe de 10m/s, et une vitesse spécifique
de 0.8, la vitesse qui frappe le rotor est d’environ 7 à 8m/s, ce qui veut dire que ce type de turbine
affecte beaucoup le vent qui l’attaque en amont. D’autre part, on observe que le vent qui quitte le
rotor en amont est d’environ 3m/s en moyenne, ce qui veut dire que cette turbine affecte
beaucoup le vent en aval. Cette observation est aussi révélatrice des interférences qui peuvent
affecter le fonctionnement couplé avec la H-Darrieus.
55
On note aussi que l’écoulement est fortement accéléré sur les côtés vers l’azimute 90 ou -90 où il
est en moyenne 30% supérieur au vent non perturbé. Cette accélération correspond à des
écoulements tourbillonnaires, ou vortex, caractéristiques des turbines qui fonctionnent sur la
force de traînée (drag-divise). Nous verrons si cela peut affecter ou avantager le fonctionnement
couplé. Ces écoulements tourbillonnaires sont causés par des grandes différences de pression
entre les deux faces des pales comme on peut le voir sur la Figure 5-8.
On note, en particulier, la forte pression sur l’aube du bas qui ralenti le vent à ce niveau, et crée
le gradient qui accélère le vent du côté du bas. On note d’autre part la forte dépression sur de bout
de l’aube du dessus qui cause le vortex au-dessus.
Ce sont ces différences de pression qui engendre la trainée de pression qui fait tourner la
Savonius avec un couple élevé. Cependant se mode de fonctionnement engendre beaucoup de
pertes, et l’écoulement accéléré correspond à une perte puisque c’est de l’énergie cinétique qui
est transmise au vent et dissipée.
56
Il serait donc avantageux de bénéficier de cette énergie cinétique perdue, comme l’a fait Robert
Nason Thomas (2004) avec le couplage des Darrieus. D’autre part, Shigetomi (2011) a observé
dans ses mesures que des turbines Savonius, placées l’une à proximité de l’autre peuvent avoir
une interaction positive. On verra si le couplage de la Savonius avec la Darriues peut avoir un
effet semblable. Burçin Deda Altan (2008) affirme que l’on peut augmenter le rendement de la
Savonius en plaçant des guides d’écoulements de manière à diriger le vent sur l’aube qui fait face
au vent et bloquer le flux sur l’aube qui fait dos au vent ; cet assemblage augmenterait le
rendement d’une Savonius de 40%.
57
Après avoir évalué les performances des ROTOR-H et ROTOR-S séparément, et validé les
modèles numériques utilisés, on combine les deux rotors dans une même simulation numérique.
Dans cette série de simulations on évalue donc les performances d’une éolienne hybride de type
Darrieus-Savonius (ROTOR S-H SYNC). Dans ce type de montage, les deux rotors étant
directement fixés à l’axe de rotation, ils tournent à la même vitesse angulaire 𝜔. On parlera donc
d’un mode de fonctionnement synchrone. On examine les coefficients de puissances des deux
rotors séparément et ensembles par rapport à la vitesse spécifique du rotor-H. Le mode de
fonctionnement étudié est caractérisé par les données suivantes (Figure 5-9) :
ROTOR-S + ROTOR-H
Vitesse du vent 𝑉∞ =10m/s
ROTOR-S : rayon R= 0.33m
ROTOR-H : rayon R= 0.33m
Diamètre de la tour = 0.06m
ROTOR-H : Vitesse angulaire : 𝜔𝐻
ROTOR-S : Vitesse angulaire : 𝜔𝑆 = 𝜔𝐻
On peut observer sur la Figure 5-10, qui correspond à un fonctionnement à une vitesse spécifique
de 4, que la vitesse sur les aubes de la Savonius est plus de 50% plus élevée que la vitesse du vent
non perturbé de 10m/s. Cela veut dire que la turbine centrale transmet de l’énergie cinétique au
vent au lieu de l’extraire, donc qu’elle consomme de l’énergie, ce qui correspond à un rendement
négatif à cette vitesse spécifique comme on peut le voir dans le graphique de la Figure 5-11. Ceci
est seulement rendu possible par le fait que, dans nos simulations, on impose une vitesse
angulaire, mais en conditions réelles la turbine-S freinera la turbine-H pour lui imposer une
vitesse de rotation plus proche de sa zone de fonctionnement.
58
Figure 5-10 : Distribution des vitesses (m/s) dans le rotor S-H (X=4)
spécifiques, avec un Cp minimal de -0.47. Ce qui explique le rendement négatif est le fait que
quand le ROTOR-H tourne à des vitesses spécifiques élevées, le ROTOR-S, qui tourne à la
même vitesse angulaire, tourne trop vite et sort de sa zone de fonctionnement et consomme de
l’énergie au lieu d’en produire, comme on l’a vu dans la Figure 5-10.
0.3
ROTOR S-H
0.2 SYNC
0.1
0
-0.1 0.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0
Cp
-0.2
-0.3
-0.4
-0.5
X
Dans la courbe rouge du graphique de la Figure 5-11 on a mesuré le coefficient de puissance total
du rotor S-H (la turbine hybride) en mode synchrone. On observe que le Cp max est de 0.19 pour
une vitesse spécifique de 3.8. On note que ce résultat est cohérent avec les résultats
expérimentaux de Wakui (2005) qui a mesuré un Cp max de 0.2 sur son hybride. C’est un
rendement inférieur à celui du rotor-H et même du rotor-S, fonctionnant séparément. Ceci veut
dire que, montés ensemble, chacun des rotors fonctionne nettement moins bien que montés seuls.
Ce couplage n’est donc pas harmonieux du point de vue du rendement maximal. On note aussi
que le Cp max du rotor hybride est inférieur au Cp max du rotor-H au sien du montage hybride
qui est de 0.24. Ceci s’explique par le fait que pour la vitesse spécifique correspondante 4.5, le
rotor-S a un rendement négatif de -0.37. On note par contre, que pour des faibles vitesses
spécifiques, de l’ordre de 2, le rendement de l’hybride est deux fois supérieur à celui de la H-
Darrieus, ce qui est dû à l’apport de la Savonius qui atteint son maximum à cette vitesse
spécifique.
60
L’introduction des trains épicycloïdaux entre les rotors et l’axe de rotation, permet de fixer un
rapport entre les vitesses angulaires du rotor-H et du rotor-S. Les deux rotors concentriques
auront donc des vitesses angulaires différentes 𝜔𝑆 et 𝜔𝐻 . On fera donc référence à ce montage
comme le mode de fonctionnement asynchrone. On fixe le rapport des vitesses angulaires de
manière à ce que les vitesses spécifiques respectives des deux rotors correspondent à leur point de
fonctionnement optimal (𝑋𝑆 = 0.9 𝑒𝑡 𝑋𝐻 = 4.6):
𝜔𝑆 𝑅𝑆 𝜔𝐻 𝑅𝐻
𝑋𝑆 = ; 𝑒𝑡 𝑋𝐻 =
𝑉 𝑉∞
Avec 𝑉∞ = 10𝑚/𝑠 : La vitesse du vent non perturbé, et 𝑉 ≈ 9𝑚/𝑠 : La vitesse du vent ralenti par
le rotor-H dans sa 1ere demi-révolution (Figure 3-2), dont la valeur a été précédemment identifiée
dans la Figure 5-2. D’où :
𝜔𝑆 𝑋𝑆 𝑉𝑅𝐻 (0.9)(9)(1)
= = ≈ 0.5
𝜔𝐻 𝑋𝐻 𝑉∞ 𝑅𝑆 (4.6)(10)(0.33)
Ayant évalué le mode synchrone, on pourra comparer les performances des deux modes. On
examine les coefficients de puissances des deux rotors séparément et ensemble par rapport à la
vitesse spécifique du rotor-H. Le mode de fonctionnement étudié est caractérisé par les données
suivantes (Figure 5-12) :
ROTOR-S + ROTOR-H
Vitesse du vent 𝑉∞ =10m/s
ROTOR-S : rayon R= 0.33m
ROTOR-H : rayon R= 1m
Diamètre de la tour= 0.06m
ROTOR-H : Vitesse angulaire : 𝜔𝐻
ROTOR-S : Vitesse angulaire :
𝜔𝑆 = 𝜔𝐻 /2
Dans la Figure 5-13 on peut voir que, pour une même vitesse spécifique (X=4), contrairement au
fonctionnement synchrone, la turbine centrale fonctionne normalement, transformant l’énergie
cinétique du vent qui se voit affaibli en aval. En conséquence, le vent qui traverse le rotor externe
dans sa seconde demi-révolution est bien plus faible que dans le fonctionnement de la turbine-H
seul. En effet il est d’environ 1.5m/s alors qu’il était de 6.5m/s dans le 1er cas. D’autre part, on
observe aussi une accélération du vent sur les côtés du rotor-S mais le vent ayant été
préalablement ralenti pat la première demi-révolution du rotor-H, la vitesse au niveau du rotor-H
reste plus au moins la même. Il n’y a donc pas d’effet de synergie
Figure 5-13 : Distribution des vitesses (m/s) dans le rotor S-H asynchrone (X=4)
0.25
0.1
Cp
0.05
0
0 1 2 3 4 5 6 7
-0.05
-0.1
X
Figure 5-14 : Coefficient de puissance en fonction de la vitesse spécifique pour le rotor S-H
ASYNC
63
Dans la courbe rouge du graphique de la Figure 5-14 on a mesuré le coefficient de puissance total
du rotor hybride S-H en mode asynchrone. On observe que le Cp max est de 0.23 pour une
vitesse spécifique de 4. C’est un rendement inférieur à celui du rotor-H fonctionnant seul, et
presque égale à celui du rotor-S fonctionnant seul. Par contre, comme on peut le voir dans le
graphique de la Figure 5-15, le Cp du mode asynchrone est nettement supérieure à celui du mode
synchrone (+21%). Pourtant, les Cp max des rotors dans le mode synchrone mesurés séparément
sont supérieurs aux Cp max des rotors dans le mode asynchrone mesurés séparément. Ceci
s’explique par le fait que dans le mode asynchrone le rotor-S a toujours un rendement positif
alors qu’en mode synchrone se rendement est négatif pour la moitié supérieure des vitesses
spécifiques. On peut aussi faire cette observation en examinant les graphiques de la Figure 5-16
et la Figure 5-17 qui représentent l’oscillation du couple des rotors H et S, dans leurs
fonctionnements synchrones et asynchrones pour une vitesse spécifique de 4. Dans le mode
synchrone (Figure 5-16) le couple oscille autour d’une valeur négative, alors qu’il oscille autour
d’une valeur positive dans le mode asynchrone (Figure 5-17).
SYNC ASYNC
0.25
0.15
0.1
Cp
0.05
0
0.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0
-0.05
-0.1
X
15
10
Couple (N.m)
0
7.218 7.268 7.318 7.368 7.418
-5
-10
Temps (s)
15
10
Couple (N.m)
0
8.094 8.144 8.194 8.244 8.294 8.344 8.394
-5
-10
Temps (s)
Figure 5-17 : Couple en fonction du temps pour le rotor S-H asynchrone (X=4)
65
ROTOR-S + ROTOR-H
Vitesse du vent 𝑉∞ =10m/s
ROTOR-S : rayon R= 0.33m
ROTOR-H : rayon R= 0.33m
Diamètre de la tour= 0.06m
ROTOR-H : Vitesse angulaire : 𝜔𝐻
ROTOR-S : Vitesse angulaire :
𝜔𝑆 = −𝜔𝐻 /2
On peut voir dans la Figure 5-19 que l’écoulement dans le mode asynchrone inverse est similaire
à celui du mode asynchrone.
66
Figure 5-19 : Distribution des vitesses (m/s) dans le rotor S-H asynchrone inverse (X=4)
D’autre part, dans le graphique de la Figure 5-20 nous observons que l’allure el les valeurs des
courbes pour le fonctionnement inverse sont pratiquement identiques à celle du fonctionnement
asynchrone, les deux modes sont donc équivalents.
0.25
ROTOR S-H
0.2 ASYNC INV
0.15
0.1
Cp
0.05
0
0.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0 7.0
-0.05
-0.1
X
Figure 5-20 : Coefficient de puissance en fonction de la vitesse spécifique pour le rotor S-H
ASYNC INV
5.6 Discussion
Suite à l’analyse des résultats, on conclut que le mode de fonctionnement asynchrone,
permis par l’utilisation du train épicycloïdal, permet d’améliorer le rendement du montage
hybride en permettant à chaque rotor de tourner à la vitesse spécifique qui correspond à son mode
de fonctionnement. En éliminant ainsi les pertes de couplage nous avons augmenté le rendement
de l’éolienne de plus de 20%. Cependant, les pertes de rendement causées par les obstructions
successives du vent restent très importantes puisque le rendement de l’hybride asynchrone reste
deux fois moins efficace que la Darrieus, et puisque les rendements des rotors couplés sont bien
inférieurs à leurs rendements respectifs fonctionnent seul.
67
Vu l’importance des pertes par obstruction, causées par le montage imbriqué des deux
rotors, on préfère le montage superposé ou une turbine est place au-dessus de l’autre. Wakui
(2005) a expérimenté cette configuration en comparaison avec le montage imbriqué mais dans un
fonctionnement synchrone classique. Il n’a pas observé de différence significative de rendement
entre les deux montages, avec un Cp de 0.2, probablement à cause du fait que la Savonius impose
son mode de fonctionnement à la Darrieus. Cependant, on a vu, dans l’analyse des résultats
précédents, que dans le mode asynchrone les deux turbines fonctionnement dans leur plage de
vitesse spécifique, et la seule cause de la perte de rendement est l’obstruction du vent. Par
conséquent, dans un montage en étage il ne devrait pas y avoir de pertes causées par les
interférences entre les des deux turbines, ni par obstruction ni par couplage. On pourrait ainsi
bénéficier d’un haut rendement et d’une faible vitesse de démarrage. En outre, vu que les
performances des fonctionnements asynchrones et asynchrones inverse sont identiques, on
préfère le mode inverse vu qu’il est plus facile à implémenter.
D’autre part, nous n’avons pas réussi à générer de synergie entre les turbines concentriques.
Nous avons observé de nombreuses pertes d’énergies cinétiques dissipées sur les côtés des
éoliennes, et il aurait été intéressant que le couplage des deux turbines permette que l’écoulement
accéléré par une turbine bénéficie à l’autre, mais nous n’avons pas observé de tels phénomènes.
Nous n’avons pas pu créer une cohérence entre les deux écoulements et il n’y a donc pas de
synergie dans ce type de configuration, ou en tout cas pas avec cette géométrie.
Toutefois, nous n’enterrons pas complètement la possibilité de générer une synergie entre
des turbines concentriques. Dans cette recherche, nous avons uniquement étudié des écoulements
en 2D, ignorant ainsi les flux verticaux. Cependant, des écoulements verticaux peuvent aussi être
mis à profit dans le fonctionnement des éoliennes. Haers et Dick (1983) ont montré en
expérimentant leur système de transformation d’énergie « the tornado wind energy concentrator »
qu’un collecteur de vent en forme de spirale peut induire un écoulement vertical en vortex. Dans
le cadre de l’étude des interactions entre des turbines concentriques, nous pensons qu’il serait
intéressant d’étudier l’influence d’un flux vertical induit par une Savonius torsadée en forme de
spirale. Ceci nécessite des simulations en 3D qui pourraient faire l’objet de travaux futurs.
68
CONCLUSION
Dans ce projet de recherche, nous avons analysé les performances des principaux types
d’éoliennes à axe vertical : la Darrieus, la Savonius, l’hybride Darrieus-Savonius. Nous avons
étudié les écoulements que ces turbines induisent par des simulations CFD. Nous avons souligné
les phénomènes aérodynamiques qui causent les pertes d’énergies cinétiques et qui affectent donc
le rendement. Peu d’études ont été menées sur les turbine hybrides et nous espérons donc avoir
contribué à la meilleure compréhension de cette technologie qui est encore marginale dans le
monde de l’éolien mais qui pourrait avoir son rôle à jouer dans la diversification des sources
d’énergies, en particulier dans l’exploitation du vent en milieu urbain.
De plus, nous avons introduit le concept d’un mode de fonctionnement asynchrone pour
des turbines concentriques de différentes formes. Nous avons établi, pour des formes
conventionnelles, que ce mode de fonctionnement permet d’augmenter le rendement d’une
éolienne hybride de manière significative, plus de 20% considérant un montage imbriqué. Nous
concluons que ce gain correspond une réduction presque totale des pertes de couplage, le reste
correspondant aux pertes par obstructions qui sont très importantes. Mais, considérant que les
pertes par obstruction sont virtuellement inexistantes dans un montage en étage (quoique les flux
verticaux peuvent avoir un impact), nous avons conclu qu’un montage en étage implémentant un
mécanisme asynchrone peut fonctionner presque sans pertes causées par obstruction ou par
couplage, et ainsi permettre un fonctionnement optimal pour les deux rotors. De cette manière,
une éolienne hybride pourrait fonctionner à haut rendement avec une faible vitesse de démarrage
et indépendamment de la direction du vent, ce qui peut être intéressant pour une utilisation
urbaine. Le couplage avec une Savonius pourrait aussi permettre d’empêcher l’emballement
d’une Darrieus, en remplacement d’un système de régulation supplémentaire.
D’autre part, dans nos simulations numériques, nous avons développé des maillages avec
des architectures originales qui ont fournie des résultats précis. Ce type de maillage structuré 2D
peut facilement être transformé en 3D par extrusion. Le maillage pour la turbine Savonius a été
construit avec des formes en spirales qui permettent de réduire le nombre de points de mesures
nécessaires en leur assignant une distribution judicieuse. Ce type d’architectures original pourrait
servir à l’étude d’autres turbines. Le maillage en forme de C est un maillage de référence utilisé
69
dans l’étude des profils aérodynamiques fixes. Dans le maillage pour la Darrieus, nous avons
intégré cette forme dans un anneau, ce qui est aussi une originalité qui pourrait être utile dans
l’étude numérique des éoliennes à axe vertical.
Enfin, dans le couplage des turbines que nous avons étudié, nous n’avons pas réussi à
créer une cohérence entre les écoulements induits de manière à générer une synergie entre les
rotors concentriques. Nous en somme arriver à la conclusion, que si une telle synergie est
possible, elle ne se produira pas pour des géométries classiques, et elle ne se produira pas pour un
écoulement en 2D. Pour chercher à créer un tel phénomène il sera donc nécessaire de développer
des géométries différentes qui peuvent agir sur la circulation verticale du flux. Par conséquent,
pour des recherches futures, nous pensons qu’il serait intéressant d’étudier des formes spirales
torsadées et leur influence sur les flux verticaux. Ce que l’on cherche à savoir, c’est si un flux
vertical peut créer une aspiration vers le centre.
70
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