Syllabus Du Cours de Gestion de L'environnement Pétrolier

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE ET RECHERCHE SCIENTIFIQUE
INSTITUT DU PETROLE ET DU GAZ

KINSHASA/ LIMETE

B.P.1670 KINSHASA I
Site web: www.ipg_rdc.org

Sections: Forage et Production, Raffinage


Génie II

COURS DE GESTION DE L’ENVIRONNEMENT PETROLIER (30 hrs)

Arthur MANGANGU MAZEDI.

Chargé du cours à l’IPG Kinshasa

ANNEE ACADEMIQUE : 2018-2019


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Objectifs du cours
 Apporter aux étudiants un condensé de connaissances relatives aux
contraintes environnementales à prendre en compte au cours des
différentes activités pétrolières ;
 Sensibiliser les étudiants en vue de les amener à contribuer à la
protection de l’environnement dans leur vie courante.
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PLAN DU COURS
Chapitre I : : Contexte du cours et notions de base de la gestion de
l’environnement
I.1. Contexte du cours
I.2. Définition des concepts
I.3. L’évolution de la politique d’environnement
 L’élasticité des finalités de la politique d’environnement.
 Le concept du développement durable.
 La conférence de Rio.
 Les acteurs de la politique d’environnement.
I.4. Compartiments de l’environnement.
I.5. Facteurs responsables de l’altération des écosystèmes.
I.6. Classification des pollutions.
Chapitre II : Règlements nationaux et conventions internationales ratifiées par
la RDC, relatifs aux activités pétrolières et à la gestion de l’environnement.
II.1 Le cadre institutionnel.
II.2. Quelques règlements nationaux en la matière.
II.3. Les activités pétrolières et la protection de l’environnement (biodiversité) :
dilemme ou qu’il y a une possibilité de compatibilité ?
II.4. Evaluation des impacts de pollution et de nuisance : les EIES, PAR, audits
environnementaux, etc.
Chapitre III : Activités pétrolières et protection de l’environnement
III.1. Les sources de risques de pollution due aux activités pétrolières.
III.2. Quelques cas concrets de pollution due aux activités pétrolières.
Chapitre IV : Gestion environnementale des différents compartiments de
l’environnement lors des activités pétrolières
IV.1. Cas de pollution des sols
I V. Cas de pollution des eaux
IV. Cas de pollution atmosphérique
IV : Cas de pollution des habitats.
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Chapitre I : GENERALITES SUR LES NOTIONS DE GESTION DE


L’ENVIRONNEMENT
I.1. Contexte du cours
A cause des nombreux impacts négatifs qui résultent de leur exploration,
exploitation et même de leur consommation, les hydrocarbures tant liquides
que gazeux sont considérés comme étant une ressource naturelle sale. Ils sont
parmi les substances les plus incriminés à la base du changement ou plus
particulièrement du réchauffement climatique dû aux gaz à effet de serre émis
lors des activités pétrolières.
Le changement climatique auquel l’humanité fait face aujourd’hui parait quasi
irréversible. Le défi de l’humanité se pose plutôt en termes de :
 Identification des différentes causes et effets du changement
climatique ;
 Atténuation des impacts négatifs responsables des émissions des gaz à
effets de serre en particulier et de la pollution de l’environnement en
général;
 Adaptation de l’homme aux effets actuels résultants de ce changement
climatique dans les différents domaines qui affectent la vie tels que le
climat, l’agriculture, l’environnement, etc.
Cependant jusqu’à ce jour, en dépit de l’existence des sources d’énergie plus
propres (énergies hydroélectriques, éolienne, hydrothermales, nucléaire, etc.),
l’homme ne peut pas encore se passer du pétrole aussi à cause de sa qualité de
ressource importante de nombreuses matières premières, notamment les
plastiques.
Les conséquences négatives qui affectent l’environnement (émission des gaz à
effet de serre, destruction des écosystèmes, la pollution sous toutes ses
formes, etc.) frappent toute personne humaine qui qu’elle soit et où qu’elle se
trouve.
De ce fait pour le mieux-être de l’humanité, on ne pourra jamais parler
d’activités pétrolières dans toutes ses composantes sans en contrepartie
accorder une attention particulière à la protection de l’environnement associé
à ces activités.
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I.2. Définition des concepts


I.2.1.Environnement
En toute rigueur, le terme environnement ne désigne pas une réalité objective
(ce qui entoure effectivement un animal ou une plante), mais une réalité
subjective : ce que l’animal peut percevoir et prendre en considération, ce qui
peut influencer sur son comportement.
L’environnement d’une espèce, c’est son univers sensoriel. Les abeilles voient
dans l’UV ; les chiens, les rongeurs et chauve-souris entendent les ultra-sons; le
vairon perçoit le goût du sucre de fruit (fructose) 2500 fois mieux que l’homme
et détecte une goutte d’alcool phényléthylique dans un grand étang.
Dans le cadre de ce cours comme aussi dans la plupart des cas où l’on parle de
l’environnement, on pense plus à l’environnement humain, c’est-à-dire, à
l’environnement par rapport à l’homme, à l’environnement humain objectif,
perçu ou non par nos sens et envisagé dans ses aspects bénéfiques (oxygène,
eau potable, silence, aliments sains,…) à préserver, ou dans ses aspects
maléfiques (pollution, bruit, laideur,…) à combattre.
Nous retiendrons donc comme définition scientifique de l’environnement celle
de Sachs et al : L’environnement consiste en ces trois sous-ensembles ci-après
étroitement imbriqués. Pas juxtaposés mais ce sont trois aspects de
l’environnement. L’environnement est un potentiel de ressources, c’est aussi
l’espace, et enfin, c’est la qualité du milieu physique.
Dans l’optique d’environnement, les ressources ne sont plus considérées
simplement sous l’angle de leur disponibilité immédiate et de leur prix, mais
aussi sous un regard éthique et en accord avec les générations futures.
L’espace est géré de façon à assurer chaque fois que possible, la préservation
des options pour l’avenir, l’harmonisation des vocations multiples du même
espace tels que les usages industriels, portuaires, agricoles, touristiques,
urbains, etc. L’aménagement du territoire et la planification socio-économique
et écologique deviennent un tout.
Enfin, pour ce qui est de la qualité du milieu physique au lieu d’éviter ou
d’éponger coup par coup les nuisances les plus intolérables, il convient de
veiller aux équilibres écologiques globaux. Cela se traduit en cas de réussite en
une vision dynamique d’équilibres changeant ; mais les échecs se soldent par
des désastres écologiques qu’il faut apprendre à éviter, si l’on veut rester fidèle
au vœu de solidarité avec les générations futures.
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I.2.2 Ressources
Les ressources représentent un concept culturel et historique. Les ressources
sont la partie de l’environnement qu’à un moment donné une société utilise à
l’aide des techniques dont elle dispose, pour produire des biens et des services
qu’elle consomme ou qu’elle vend à l’étranger pour en acheter d’autres.
Ce qui est ressource aujourd’hui peut ne pas l’être demain, ce qui était
ressource hier, ne l’est pas aujourd’hui ; ce qui n’est pas ressource aujourd’hui
peut le devenir demain.
I.2.3.Gestion de l’environnement
La gestion de l’environnement consiste en une gestion rationnelle des
ressources de l’environnement : de l’espace en vue de maintenir la qualité du
milieu physique et d’harmoniser les équilibres écologiques globaux pour en
garantir une (meilleure) qualité de vie pour les générations actuelles et futures.
I.2.4 Habitat
L’habitat c’est certes le toit, la maison mais d’une manière générale, l’habitat
c’est l’espace que la société organise pour y vivre et exercer des activités
nécessaires à l’ensemble des besoins matériels et spirituels de l’homme.
I.2.5. Ecologie
Ce mot a été employé pour la première fois par le biologiste allemand E.
HAECKEL en 1866 dans son ouvrage « Generale Morphologieder Organismen ».
Etymologiquement il signifie « science de l’habitat » .Nous pouvons donner la
définition actuelle de l’écologie comme étant la science qui étudie les
conditions d’existence des êtres vivants et les interactions de toutes natures
qui existent entre ces êtres vivants d’une part et entre ces êtres vivants et leur
milieu d’autre part.
L’écologie se subdivise en trois groupes : l’autoécologie, la synécologie, et la
démo écologie.
L’autoécologie (Schröder, 1896) étudie les rapports d’une seule espèce avec
son milieu ; elle définit essentiellement les limites de tolérance et les
préférences des espèces vis-à-vis des facteurs écologiques et examine l’action
du milieu sur la morphologie, la physiologie et le comportement. On néglige les
interactions de l’espèce étudiée avec les autres.
La synécologie (Schroter, 1902) analyse les rapports entre les individus qui
appartiennent aux diverses espèces d’un même groupe et avec leur milieu.
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L’écologie des populations étudie les caractéristiques qualitatives et


quantitatives des populations, analyse les variations d’abondance des diverses
espèces pour en chercher les causes et si possible les prévoir (dynamique des
populations).
On peut aussi subdiviser l’écologie en considérant le milieu ; on distingue ainsi :
l’écologie marine (eaux), l’écologie terrestre (sol), l’écologie limnique (air).
L’ancienne division d’écologie animale et d’écologie végétale a été
abandonnée.
I.2.6 Ecodéveloppement
C’est un système de développement qui privilégie des styles de développement
écologiquement convenables. L’écodéveloppement implique que les
populations concernées s’organisent et s’éduquent pour mieux appréhender
les possibilités spécifiques de leur écosystème et les mettre en valeur à l’aide
des techniques appropriées spécialement conçues à cette fin, adaptées ou
,dans certains cas délibérément limitées.
Compter sur ses propres forces (self reliance) ne veut pas dire s’isoler dans une
autarcie plus ou moins impossible, mais décider d’une façon autonome où doit
se porter la recherche originale et où il convient d’emprunter à l’extérieur,
quand il faut renouer avec la tradition et quand, au contraire, la rupture
s’impose .
I.2.7. Biosphère
C’est la partie de notre planète qui renferme l’ensemble de tous les êtres
vivants et donc dans laquelle la vie est possible de façon permanente. Elle est
constituée de la pédosphère, l’hydrosphère et de l’atmosphère.
I.2.8.Biocénose
C’est un groupe d’êtres vivants dans un milieu donné et qui occupe un espace
qu’on appelle biotope. Ce groupement est caractérisé par l’existence de
phénomène d’interdépendance entre les individus (êtres vivants) et entre les
individus et leur milieu. Le terme de biocénose a été créé par MOBIUS en 1877
lors de ses études sur les bancs d’huîtres et des organisations qui leur sont
associées.
I.2.9.Biotope
Le biotope est une aire géographique de surface et de volume variable soumise
à des conditions dont les dénominations sont homogènes (Pères, 1961).C’est
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donc l’espace occupé par la biocénose. Le biotope peut être de nature


inorganique ou organique (dans le cas des parasites).
I.2.10. Ecosystème
L’écosystème est l’unité fonctionnelle de base en écologie puisqu’elle
inclut à la fois les êtres vivants et le milieu dans lequel ils vivent avec toutes les
interactions réciproques entre le milieu et les organismes. L’écosystème c’est
donc l’ensemble des êtres vivants dans un milieu donné, y compris les
interactions réciproques entre ces êtres vivants et aussi entre ces êtres vivants
et le milieu. De façon brève l’écosystème c’est l’ensemble de la biocénose plus
biotope et les interactions réciproques.
L’écosystème est composé donc de deux parties :
 Une partie biotique=la biocénose
 Une partie abiotique=le biotope.
Les écologistes russes emploient le terme biogéocénose pour désigner le terme
écosystème.
I.2.11. Pollution
Selon le conseil sur la qualité de l’environnement de la Maison
Blanche, en 1965 : « la pollution est une modification défavorable du milieu
naturel qui apparaît en totalité ou en partie comme un sous-produit de
l’action humaine au travers des effets directs ou indirects altérant les
critères de répartition des flux d’énergie, des niveaux de radiation, de la
constitution physicochimique du milieu naturel et de l’abondance des
espèces vivants.
Ces modifications peuvent affecter l’homme directement ou au travers des
ressources agricoles, en eau et en produit s biologiques. Elles peuvent aussi
l’affecter en altérant les objets physiques qu’il possède ou les possibilités
recréatrices du milieu ou encore en enlaidissant la nature».

I.2.12. Polluant

Toute substance naturelle ou d’origine anthropogénique


(anthropique) que l’homme introduit dans un biotope donné dont elle était
absente ou encore dont il modifie et augmente la teneur (dans l’eau, l’air ou
les sols selon le biotope) lorsqu’elle y est spontanément présente ; ou les
niveaux de radiation dans l’environnement ; Toute espèce allochtone
(étrangère) dans un écosystème éloigné de son aire d’origine.
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I.2.13. Nuisance

Elle désigne toute modification de l’environnement qui sans


produire de perturbation ayant des conséquences écologiques ou
réellement pathologiques cause un gêne aux humaines ou individus isolés
qui y sont exposés ou encore aussi toute modification qui enlaidit la nature.
Trois types de nuisances affectent les principaux sens : sonore, olfactive et
visuelle (esthétique). La nuisance est une notion très subjective qui
correspond à une gêne pour l’homme au sein de son environnement.

I.2.14. Toxicologie

C’est une science qui s’occupe de l’étude de différents facteurs


responsables de l’intoxication des êtres vivants ; elle fait l’analyse de
conséquences et recherche les moyens d’éviter l’intoxication. L’intoxication
consiste à l’attaque d’organisme par des substances chimiques indésirables
et généralement absentes de cet organisme ou aussi elle consiste à
l’accroissement de la concentration d’une substance chimique
généralement présente dans cet organisme, jusqu’à des doses affectant
négativement le fonctionnement normal de l’organisme.

I.2.15. Eco toxicologie

Etudie les différents facteurs responsables de la pollution de


l’environnement ; elle en évalue l’impact sur l’environnement humain,
naturel et physique et elle recherche les solutions alternatives pour indiquer
les facteurs responsables de la pollution de l’environnement. En éco
toxicologie on étudie aussi la migration des polluants dans l’environnement
notamment au niveau des compartiments de l’environnement.

I.2.16. Quelques termes utilisés en toxicologie.

1. Dose infectante (DI)

Désigne la concentration des microorganismes susceptibles de


provoquer une maladie chez un sujet donné.

2. Dose infectante 50(DI50) (Dose infectante médiane) :


Représente pour une espèce bactérienne particulière la dose
Infectieuse nécessaire pour provoquer l’infection chez une proportion définie
de sujets et équipement à la moitié d’entre eux.
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3. Dose journalière tolérable (DJT) et journalière admissible (DJA).

La DJT est une estimation de la quantité d’une substance chimique


présente dans les aliments, l’eau de boisson ou l’air, elle est exprimée en
fonction du poids corporel (mg ou µg par kg de poids corporel) qui peut être
ingérée quotidiennement pendant toute la vie sans risque appréciable pour la
sante. Une brève exposition à des concentrations dépassant la DJT ne doit pas
causer d’inquiétude à condition que la dose moyenne ingérée par un individu
sur une longue période ne dépasse pas de façon appréciable la limite établie.
La dose journalière admissible (DJA) représente la quantité d’une
substance chimique présente dans les aliments, l’eau de boisson ou l’air qui
une fois ingérée ne présente aucun risque pour la sante.

4. Dose létale (DL) et dose létale 50(DL50)

La DL est une estimation de la quantité d’une substance chimique


susceptible d’entraîner la mort chez un sujet donné ou une proportion définie
des sujets.
La DL50 représente donc la dose d’une substance chimique susceptible
d’entraîner à une proportion des sujets équivalents à la moitié d’entre eux.
La DL5O représente donc la dose létale médiane.

5. concentration inhibitrice minimale (CMI)

La CMI représente la plus petite concentration d’une substance donnée


susceptible de tuer les microorganismes dans un substrat donnée.

I.2.17. Assainissement

Le terme assainissement est défini par l’OMS comme étant l’ensemble


des activités visant toutes les conditions qui, dans le milieu physique de la vie
humaine, influent ou sont susceptibles d’influencer défavorablement sur le
développement, la santé et la longévité, notamment :

 La gestion des déchets domestiques par la collecte, l’évacuation,


le traitement et l’élimination des déchets solides, liquides et des
excréta y compris leur recyclage ;
 Le drainage des marais, des eaux de pluie et de toutes les eaux
stagnants susceptibles de constituer des gîtes pour les vecteurs
des maladies et de tous les agents de nuisance tels que
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moustiques, rats, mollusques, mouches, glossines, simules,


cafards, etc…
 Le contrôle de la potabilité de l’eau de boisson, de la qualité des
autres boissons et des denrées alimentaires ;
 Le contrôle des conditions d’hygiène de l’habitation, bref le
contrôle de la qualité de la vie ;
 L’éducation pour la sante et l’intoxication de la population à la
prise en charge de son propre développement sanitaire et
écologique par l’application des mesures d’assainissement de
base
 La lutte contre la pollution sous toutes ses formes : pollution du
sol, de l’air, de l’eau et pollution sonore et celle due aux
substances potentiellement toxiques et ionisantes.
I.2.18. Salubrité
Selon l’OMS, la salubrité est un état de l’habitat dont les services ci-
après sont assurés avec efficacité :
 Evacuation régulière des déchets ménagers, des immondices,
des excréta, des eaux usées et de ruissellement ;
 Traitement réguliers des effluents d’eaux usées et de divers
déchets, y compris les déchets radioactifs ;
 Désinsectisation et dératisation de tous les vecteurs des
maladies et des agents de nuisance, notamment les moustique,
rats, mollusques, mouches, glossines, simulies, cafards, etc..
I.3. L’évolution de la politique d’environnement
I.3.1. La prise de conscience environnementale.
La prise de conscience environnementale s’est développée
progressivement à partir des années 1970.
A l’époque, l’objectif était :
 De gérer à court terme un niveau acceptable de nuisance ;
 De limiter les risques pour la santé ;
 D’organiser le cadre de vie (notamment l’occupation du territoire) ;
 De protéger les espèces et les milieux considérés comme étant en
danger.
Cette première génération des politiques d’environnement (1970-1985) se
caractérisait par :
 Une conception très sectorielle de l’approche et des actions
(secteurs de l’air, de l’eau, des déchets, etc.) ;
 La lutte contre les dégradations et pollutions ponctuelles les plus
visibles ;
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 Des objectifs et des moyens relativement limités.


La première grande conférence mondiale sur l’environnement s’était
tenue à STOCKHLOM en 1972 ; à l’issue de cette conférence fut crée le PNUE
(Programme des Nations Unies pour l’environnement dont le siège est à
Nairobi au Kenya, qui fixa le 5 juin de chaque année comme journée mondiale
de l’environnement).
Depuis la fin des années 1980, des changements en profondeur sont
intervenus.
Il s’agit :
a) Une modification de la problématique de l’environnement
Tout d’abord, les premières actions d’environnement n’ont eu que peu
d’effets visibles et de plus, dans plusieurs secteurs, les dégradations ont
continué. Ensuite, à côté des problèmes locaux, des problèmes
d’environnement à large échelle (échelle mondiale notamment le
réchauffement climatique) ont été mis en évidence, comme la problématique
des modifications du climat ou celle de la couche d’ozone. On a pu constater
une contamination générale de l’environnement par certains produits, y
compris dans les zones géographiques dépourvues de toute source locale (par
exemple, les calottes polaires).
Enfin, des effets cumulatifs et des effets à long terme ont été dénoncés
comme pouvant entraîner un transfert des conséquences vers les générations
futures.
b) Une intervention croissante de l’environnement dans le jeu
économique.
L’environnement qui était marginal pour les entreprises, est passé
progressivement au centre du système industriel, influençant de plus en plus
les technologies utilisées et les produits fabriqués. L’environnement est ainsi
devenu un des facteurs-clés ayant une incidence croissante sur les choix
stratégiques des entreprises.
En outre, les activités liées au secteur de l’environnement constituent
actuellement un secteur en expansion, porteur d’innovations technologies et
créateur d’emploi.
c) Une modification profonde de l’opinion publique.
L’application des procédures décisionnelles s’est heurtée à des difficultés
croissantes d’acceptation telles que syndrome NIMBY « pas dans mon jardin »,
l’opinion publique étant devenue de plus en plus inquiète et exigeante.
On constate ainsi l’émergence d’une revendication forte (individuelle et
collective) pour un droit à un environnement de qualité et pour un droit à
l’information et à la transparence.
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I.3.2. L’élargissement des finalités de la politique d’environnement


Depuis les années 1980, les finalités de la politique d’environnement ont
largement évolué.
Il s’agissait :

 De maintenir et d’améliorer la qualité des milieux et du cadre de vie ;


 D’éviter les dégradations irréversibles et l’utilisation excessive des
ressources naturelles ;
 De protéger le patrimoine écologique et culturel que constituent la
nature et les écosystèmes.
Progressivement, se sont ajouté d’autres finalités : économique,
sociale et même politique.
Du point de vue économique
La politique d’environnement doit permettre :
1. D’assurer le développement des activités économiques tout en
maintenant les impacts sur l’environnement à un niveau tolérable
et d’éviter les impasses économiques à court et à long terme qui
peuvent résulter de l’exploitation inconsidérée des ressources
naturelles et de la production de déchets ;
2. De développer le marché des investissements de l’environnement
(réhabilitation de site, épuration, isolation du bruit, traitement des
déchets, etc.) ;
3. De développer de nouveaux marchés (technologies propres et
produits propres).

Via ces développements économiques, la politique environnementale aura des


répercussions directes sur l’emploi ; d’abord en créant des emplois, mais aussi
en conservant des emplois : le respect de l’environnement est devenu une
condition impérative de survie de nos entreprises, dans le contexte local,
national et international : les entreprises propres d’aujourd’hui seront les
entreprises viables de demain.
Du point de vue social
La politique d’environnement doit :
1. Contribuer à l’approfondissement des mécanismes de participation et
de décision démocratiques ;
2. Permettre la mise en place de mécanisme organisant l’équité sens de
juste, d’impartialités et la solidarité sur le plan environnemental.
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I.3.3. Le concept de développement durable.


En 1987, la commission des Nations Unies pour l’environnement et le
Développement à mis clairement en évidence la dégradation continue de
l’environnement économique.
Les travaux de cette commission, rassemblés dans le rapport « Bruntland », ont
également mis en évidence le report systématique de certaines dégradations
de l’environnement (climat, déchets, etc.) vers les générations futures, et ont
montré que les problèmes environnementaux sont inséparables de ceux du
bien-être humain et du développement économique en général.
Le rapport Bruntland plaidait pour « un autre type de développement »,
capable d’assurer, simultanément et à long terme la croissance économique,
l’amélioration de l’environnement et la préservation des ressources
naturelles. Ce nouveau type de développement a été qualifié de
« développement durable ».
Nous pouvons donc définir le développement durable comme un
développement capable d’assurer simultanément et à long terme :
 La croissance économique ;
 L’amélioration de l’environnement ;
 Et la préservation des ressources naturelles en considérant les
générations actuelles, futures et les équilibres écologiques.
Le développement durable présente donc 3 caractéristiques essentielles :

 Permettre la production des biens et services nécessaires pour la


satisfaction des besoins matériels et spirituels de l’homme ;
 Ce développement doit éviter, à moyen ou à long terme, toute
catastrophe économico-écologique ;
 Permettre de répondre aux besoins actuels, sans compromettre les
possibilités pour les générations futures de répondre à leurs propres
besoins.
Le concept de développement durable a été largement approuvé et
accepté dans son principe du fait essentiellement qu’il est compatible avec
celui de croissance économique. La croissance économique apparaît même
comme nécessaire, puisqu’elle permet la création des ressources
indispensables au développement, à la réhabilitation des dégradations
antérieures et la prévention des dégradations futures de l’environnement.
En fait, l’enjeu est de « modifie les modèles de croissance » anciennes de
manière à emprunter la voie du développement, ce qui suppose notamment :
 Que chacun prenne conscience de ce que la qualité et la préservation
du milieu naturel et de ses ressources sont un des fondements de la
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pérennité des activités humaines et du développement économique


et social ;
 Que le développement des activités économiques ne soit plus
considéré comme une fin en soi, mais qu’il se traduise par une
amélioration de la qualité de la vie et du milieu de vie.
I.3.5. La conférence de Rio
La conférence des Nations Unies sur l’environnement et le
développement, qui s’est tenue à Rio en juin 1992, à démontré la nécessité
d’intégrer le concept de Développement Durable. D’une manière générale, la
communauté internationale à accepté l’objectif d’un développement durable
pour le monde entier.
Les résultats concrets de la conférence de Rio sont les suivants :
1. La déclaration de Rio sur l’environnement et le développement, a visé à :
 Instaurer le développement durable ;
 Eliminer les modes de production et de consommation non
viables ;

2. La convention sur les changements climatiques, qui se fixe pour objectif :


 La stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre à un
niveau sans danger pour le climat ;
 L’établissement de programme et de stratégies nationales et
régionales pour les dispositions à prendre.

3. La convention sur la biodiversité, qui vise à assurer une conservation de


la diversité des espèces et des écosystèmes ;
4. La déclaration sur la forêt, qui reconnaît le rôle vital des forêts pour la
protection des écosystèmes. Les ressources en eau, le climat, ainsi que
pour la diversité biologique, et qui organise la mise en place des
mesures de protection ;
5. Le Plan d’Action 21, qui est un programme global reprenant l’ensemble
des actions à entreprendre par la communauté internationale dans
tous les domaines liés au développement durable, jusqu’au 21émesicle.

A toutes ces résolutions se sont ajoutées celles de la conférence de


Paris sur le changement climatique ou COP 21 : Tenue à Paris en fin
décembre 2015, cette conférence qui visait de limiter le réchauffement
de la planète en dessous de 2° C, a réuni plusieurs pays dont les
délégués ont réfléchi sur les moyens devant être mis en œuvre afin de
maitriser le changement climatique.
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C’est à cet effet qu’il avait été mis un accent particulier sur la limitation
des émissions atmosphériques du CO2, considéré comme étant le
principal gaz à effet de serre. Cherchant aussi à limiter les activités
pétrolières, en visant l’exclusion de celles plus polluantes. La signature
des accords de la COP 21, est intervenue à partir d’avril 2016 pour leur
mise en application par les pays signataires.

Les signataires de ces conventions et déclarations se sont


engagés à établir un plan de mise en œuvre de ces différentes
conventions et déclarations. A la COP 24 tenue en Pologne et clôturée
le 14 décembre 2018, les résultats accomplis ont été jugés
insatisfaisants (réchauffement tendant à plus de 2°C et contributions au
budget non respectées).

I.3.6. Les acteurs de la politique d’environnement.

Tous doivent avoir les yeux tournés vers le développement durable, avoir
une vision d’un développement durable.
Jusqu’à la conférence de Rio (1992), la plupart des actions en matière
d’environnement étaient basées, dans une large mesure, sur des
réglementations.
L’instauration du développement durable exige une autre approche, beaucoup
plus large avec une participation active de tous les acteurs et un partage des
responsabilités entre les pouvoirs publics, et les entreprises et la société civile
qui représente les individus en tant que citoyens et consommateur et les
associations ou ONG diverses. C’est donc l’approche de bonne gouvernance en
environnement et développement durable.

I.3.6.1. Le citoyen et le consommateur.

Chacun d’entre nous peut avoir en matière d’amélioration


d’environnement et d’instauration du développement durable une intervention
directe :

 En tant que citoyen responsable, conscient des grands enjeux


d’aujourd’hui et de demain ;
 En tant que consommateur de biens et de services, consommateur
des ressources naturelles et générateur pollution et de déchets ;
 En tant que agent économique, responsable de ses choix de
consommation.
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I.3.6.2. Les associations de protection de l’environnement et des


Consommateurs (société civile).

Le rôle de ces associations a été marquant dans la prise de conscience


environnementale des citoyens et des consommateurs, mais aussi des
entreprises et des autorités publiques. L’audience dont elles disposent et les
missions d’information et d’avis qu’elles remplissent déjà aujourd’hui, les
qualifient pour exercer de façon responsable un véritable rôle de relais pour le
débat démocratique autour des enjeux, tant locaux que globaux, de
l’environnement et du développement durable.
Les pouvoirs publics devront développer avec ces associations un
partenariat renforcé et efficace. Mais doivent également réclamer de leur part
des attitudes et prises de position responsables conformes à l’importance de
leur mission.
I.3.6.3. Les entreprises.
Le comportement des entreprises, tant publiques que privées, est crucial
pour l’amélioration de l’environnement et l’évolution vers le développement
durable.
Il est essentiel que les entreprises mettent en place un « management
économique » qui leur permettra de développer une nouvelle approche vis-à-
vis des produits finis mis sur le marché. L’enjeu pour les entreprises est autant
économique qu’écologique, les mécanismes du marché étant appelés à jouer
un rôle toujours croissant en fonction de la protection de l’environnement et
de la préservation des ressources naturelles.
I.3.6.4. Les pouvoirs publics.
Pour orchestrer l’action de l’ensemble des acteurs dans l’optique de
l’instauration progressive d’un développement durable, les pouvoirs publics
doivent dépasser leur rôle premier d’élaboration et de contrôle de la
réglementation environnementale.
 il leur revient de mettre en place l’ensemble des conditions
nécessaire d’une responsabilité partagée ;
 ils doivent, à tous les niveaux, mettre un accent particulier sur la
sensibilisation, l’information et l’éducation, afin de faire de chaque
citoyen et de chaque agent économique un partenaire de
développement durable.

Dans le cas de la RDC, parmi tous les publics, c’est la province qui devra
avoir la plus importante mission, à cause notamment de ses compétences en
matière économique, d’aménagement du territoire, d’infrastructures, de
18

transport, de conservation de la nature, de préservation des ressources


naturelles et de maîtrise des pollutions et nuisances.
Les provinces, les communes et les territoires ont un rôle essentiel à tenir,
comme niveau de pouvoir en contact direct avec les citoyens au quotidien :
elles exercent des responsabilités d’autorisation, de surveillance et de mesures
d’urgence en matière d’environnement. Ces structures devraient aussi jouer un
rôle de première importance dans la mise en œuvre de différentes politiques
d’environnement, telles que la politique de l’eau et la politique des déchets.
Les communes, territoires ont un rôle privilégié à jouer dans les relais d’une
dynamique de développement durable à partir de la base. Les communes
constituent en effet le premier échelon de l’exercice quotidien de la
démocratie participative de l’ensemble des citoyens. Or la participation au
débat, la prise de conscience des enjeux, l’adhésion aux options et la prise de
part à l’action des citoyens est indispensable pour relever le défi du
développement durable.
L’action permanente de la commune/secteur/territoire en faveur du
développement durable entraînera l’adhésion de la population aux objectifs à
poursuivre : la commune ou le territoire représentent en effet le premier degré
de l’organisation de la société et à valeur d’exemple pour les enjeux se situent
à une échelle plus large.
Sa mission d’éducation et d’organisation du débat démocratique à
l’échelle locale sur les enjeux de l’environnement est à la fois le gage et
l’exemple, population, de l’évolution organisée d’une société vers un objectif
ambitieux qu’elle s’est démocratiquement fixé.
I.4. Compartiments de l’environnement.
Notre environnement est subdivisé en plusieurs sphères qui forment ce
qu’on appelle compartiment de l’environnement. On distingue ainsi les cinq
compartiments ci-après de la sphère ou de l’environnement : l’atmosphère,
l’hydrosphère, la pédosphère, la lithosphère, et la biosphère.

 L’atmosphère : c’est la couche des gaz qui enveloppe le globe terrestre ;


elle est, elle-même subdivisé en plusieurs couches qui sont décrites au
chapitre 6.
L’atmosphère proprement dite se limite jusqu’à 100 Km et contient 4
couches : l’homosphère, la stratosphère, la mésosphère et l’ionosphère.
Chaque sphère a son élément dominant. L’azote suivi de l’oxygène sont
les éléments dominants de la basse atmosphère.
 L’hydrosphère : recouvre des eaux de la sphère : rivières, fleuves, lacs,
océans, mers, eaux de l’atmosphère. L’eau est la substance la plus
abondante de l’hydrosphère.
19

 La pédosphère : c’est la partie plus ou moins superficielle de la planète. La


pédogenèse représente la formation des sols. Cette partie de la sphère
provient de l’altération de la roche mère. Le carbone est parmi les
éléments de la pédosphère ;
 La lithosphère : c’est la couche profonde de la planète qui est constitué de
la roche mère. Le silicium et l’aluminium sont les éléments dominants de
la lithosphère ; ils ne se rencontrent qu’en très faible quantité dans les
êtres vivants ;
 La biosphère : c’est la partie de la planète terre qui renferme l’ensemble
de tous les êtres vivants laquelle la vie est possible de manière
permanente. C’est dans ce compartiment où nous allons classer le social
ou la société des humains.
La parabiosphère est la partie du globe où la vie n’est pas permanente,
c’est le cas des sommets des hautes montagnes, les pôles.
La biosphère est constitué par les couches les plus superficielles de l’écorce
terrestre (pédosphère), les eaux des rivières, lacs fleuves, océans, mers
(hydrosphère) et les couches les plus basses de l’atmosphère. La vie est
littéralement prisonnière de cette sphère, ne pouvant s’installer ni en pleine
atmosphère, ni dans la compacité du sous-sol.
La teneur en eau des organismes en vie active est très élevée ; seules des
formes en état de vie ralentie (comme les graines) sont pauvres en eau.
Les éléments indispensables à tous les êtres vivants sont N, S, P, Na, Ca, K,
Mg, P, Ca, C, H, O. Les êtres vivants sont mieux caractérisés par leur capacité de
fixer l’oxygène en vue de la respiration : « vivre, c’est respirer ».
I.5. Facteurs responsables de l’altération des écosystèmes.
I.5.1. Phénomènes naturels
Les contaminations naturelles ont pour la plupart une origine
géologique. A la faveur de divers processus biogéochimiques, certains éléments
peuvent se dissoudre dans l’eau et parvenir ainsi dans les aquifères, les sources
d’eau.
L’activité volcanique et la volatilisation via des micro-organismes
constituent également des sources naturelles d’émission de certains métaux
lourds.
I.5.2. Activité humaine (Facteurs anthropogéniques ou facteurs anthropiques).
L’activité humaine est la principale cause de l’altération des écosystèmes
et elle se situe au niveau de l’exploitation de la ressource ou de son utilisation.
20

1. La production et l’utilisation de l’énergie.


L’extraction du pétrole constitue une source important de la pollution
de l’environnement. En effet au cours de l’exploration pétrolière, de
l’exploitation, de raffinage jusqu’à la consommation, des hydrocarbures
sont déversés dans l’environnement et une bonne partie se volatilise
dans l’air(Le cas des hydrocarbures sera développé ultérieurement). Ils
entraînent ainsi la pollution de l’environnement par les hydrocarbures ou
d’autres substances sulfurés, azotes et autres contenues dans le pétrole
ou formées au cours du raffinage.
L’utilisation des produits pétroliers est aussi une des principales causes de
la pollution de l’environnement, cas de la circulation automobile. La
combustion des pétroles entraînent la formation de nombreux produits
toxiques, comme : le CO, les oxydes d’azote, le CO2, le SO2, NOX.
Les oxydes d’azote ou de soufre sont responsables des pluies acides.
Le CO2 est un gaz à effet de serre responsable actuellement du réchauffement
de la planète terre avec plusieurs effets notamment les changements
climatiques.
Le déversement des produits pétroliers dans les mers ou les océans et
l’exploitation du pétrole sous-marin offshore produisent les marées noires.
D’autres sources d’énergie sont aussi sources de pollution ; il s’agit par
exemple de la combustion du bois, du charbon, de la houille, etc.
La production des gaz pollue l’environnement.

2. Les activités industrielles.


L’industrie chimique produit et utilise actuellement diverses matières
premières. Les déchets produits lors de différentes transformations
industrielles peuvent être sources de pollutions ; de même certains produits
industriels sont des polluants potentiels de l’environnement. Ainsi par exemple
les pesticides et les fertilisants chimiques sont des vrais polluants de
l’environnement (essentiellement l’eau et les sols).
L’industrie des sachets en plastiques (déchets non biodégradables) est
reconnue responsable de l’insalubrité qui sévit dans la plupart des pays en
développement.
3. L’agriculture
A également été reconnue coupable de la pollution de l’environnement à
cause des pesticides et des fertilisations qu’on utilise, y compris les métaux
lourds qui accompagnent généralement ces produits.
21

4. Feux de brousse.
Les feux de brousse sont aussi responsables de la pollution de
l’environnement. Ils produisent d’énormes quantités des gaz toxiques et de
CO2. Les sols, les eaux et l’atmosphère sont ainsi pollués.
Les feux de brousse sont responsables de l’appauvrissement de la faune, de la
destruction du couvert végétal, de la modification ou restriction de
l’abondance des espèces.
5. L’urbanisation
Des villes existent depuis près de 5000 ans. La population urbaine
mondiale était estimée à près de 2% en 1800.
A présent, près de la moitié de la population habite la ville.
Cette urbanisation accrue a entraîné dans de nombreuses villes l’insalubrité,
responsable de diverses maladies d’environnement.
I.9. Classification des pollutions
La classification des pollutions peut se faire sur base de différents critères,
notamment : la nature du polluant, la partie de l’environnement polluée, la
source de pollution.
I.5.1. Nature du polluant.
Selon la nature du polluant on distingue les pollutions biologique,
chimique et physique.
 La pollution biologique est celle qui est due par les micro-organismes
pathogènes présents dans l’environnement et provenant
principalement des activités biologiques et physiologiques des êtres
vivants de l’environnement ;
 La pollution chimique est celle qui est due à des polluants chimiques
organiques ou minéraux présents dans l’environnement (cas de la
pollution les métaux lourds, les pesticides) ;
 La pollution physique est celle qui est induite par un polluant de nature
physique, c’est le cas de la pollution due à la chaleur (caléfaction), par
les radionucléides (pollution nucléaire ou radiochimique), par les bruits
(pollution sonore ou nuisance sonore).
I.5.2. Selon le compartiment de l’environnement pollué
Selon le compartiment de l’environnement contaminé on distingue :
 La pollution du sol : c’est celle qui pollue la pédosphère ;
 La pollution de l’eau : c’est celle qui pollue l’hydrosphère ;
 La pollution atmosphérique : celle qui pollue l’atmosphère.
Dans la suite, nous ferons référence à cette classification.
22

I.5.3. Selon la source du polluant.


Selon la source du polluant, on distingue :
 La pollution industrielle : lorsque le polluant est d’origine
industrielle ;
 La pollution domestique : lorsque le polluant est d’origine
domestique ;
 La pollution municipale : lorsque le polluant est d’origine urbaine ;
 La pollution agricole : lorsque le polluant et d’origine agricole.
23

Chapitre II : REGLEMENTS NATIONAUX ET CONVENTIONS INTERNATIONALES


RATIFIEES PAR LA RDC, RELATIFS AUX ACTIVITES PETROLIERES ET A LA
GESTION DE L’ENVIRONNEMENT.
II.1. Cadre institutionnel régissant la gestion de l’environnement en RD.
Congo
L’exécution de tout projet pétrolier devra se faire conformément aux lois de la
RDC applicables à la planification et au déroulement du projet. Outre ces lois,
ce projet sera également régi par les directives nationales et internationales
applicables aux zones sensibles d'un point de vue environnemental et aux
éléments sensibles du point de vue socio-culturel.

II.2.Cadre politique

Le cadre politique du projet doit s’inscrire parmi les projets d’investissement


dont le pays tirera profit, lequel va continuer à promouvoir le niveau de vie de
la population.
Pour une exécution sereine du projet, l’entreprise doit s’engager à respecter
les dispositions relatives à la constitution de la RD.Congo et aux politiques de
protection de l’environnement.

II.3. Cadre institutionnel

Conformément à l’Ordonnance n° 12/007 du 11 Juin 2012 portant organisation


et fonctionnement du Gouvernement, les modalités pratiques de collaboration
entre le Président de la République et les membres du Gouvernement,
l’Ordonnance n°12/008 de la même date fixant les attributions des ministères,
quelques institutions étatiques interviendront chacune en ce qui la concerne
dans le cadre de l’exécution du projet. Il s’agit notamment: du Ministère des
hydrocarbures, Ministère de l’Environnement Conservation de la Nature et
Tourisme, Ministère de l’Emploi, Travail et Prévoyance Sociale, Ministère de
l’Agriculture et Développement Rural, Le Ministère de l’Energie, Ministère des
Affaires Foncières, Société Civile...

Le Ministère des Hydrocarbures

Dans la réalisation de ce projet, l’entreprise se réfèrera au Ministère des


hydrocarbures qui est l’organe de conception et d’exécution de la politique du
Gouvernement de la RD. Congo dans le domaine des hydrocarbures.
24

Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD)

Le MEDD a pour prérogatives entre autres l’exécution des études d’impacts


environnemental et social et assainissement des milieux.

Pour assurer la bonne exécution d’un projet et compte tenu du caractère


sensible de certaines zones d’activités, l’entreprise est appelée à collaborer
avec les Directions du MEDD notamment :
 La Direction des ressources en eau dont les attributions sont les
suivantes :

- Assurer la gestion intégrée des ressources en eau de la RD. Congo ;


- Participer à la réalisation des études et à la planification des projets
relatifs aux ressources en eau ;
- Procéder à l’inventaire des ressources en eau de la RD. Congo ;
- Assurer la protection, la gestion et conservation des ressources en
eau et des écosystèmes aquatiques ;
- Veiller sur la quantité et la qualité des eaux disponibles pour divers
usages ;
- Assurer la gestion des eaux transfrontalières ;
- Élaborer et faire respecter une réglementation aquatique.
 L’Agence Congolaise de l’Environnement (ACE) autrefois dénommée
Groupe d’Études Environnementales du Congo.
L’ACE est une structure technique du Ministère de l’Environnement et du
Développement Durable. La mission principale de cette institution est de
conduire et coordonner le processus de l’évaluation environnementale
et sociale de tout projet ou programme de développement en
République Démocratique du Congo. L’Arrêté Ministériel n°008 du 3 avril
2007 lui attribue une compétence nationale.
Ce texte qui avait créé le GEEC lui confère les prérogatives de traiter et
analyser les aspects environnementaux et sociaux des projets effectués
sur toute l’étendue du territoire national, indifféremment du domaine
d’activités (forestières, agricoles, routières, pétrolières, etc.).
Ce service est donc compétent pour délivrer aux projets économiques et
de développement un Certificat d’Acceptabilité Environnementale.
 Etc.
25

II.4.Quelques règlements nationaux en la matière.


Pour le cadre légal relatif aux Etudes d’Impact Environnemental et Social (ÉIES),
quelques dispositions sont à prendre en compte, pendant et après la période
d’exécution du projet.
Il s’agit de :
 L’application des dispositions de la Constitution du 18 février 2006
La Constitution de la République Démocratique du Congo oblige l’État
Congolais à protéger l’environnement (article 53) et renvoie au domaine de la
loi, la détermination du régime de la protection de l’environnement et du
tourisme (article 123, point 15).
Les textes législatifs fixant les principes fondamentaux relatifs à la protection
de l’environnement et à la conservation de la nature, et ce, en remplacement
de l’actuelle Ordonnance-loi n°69-041 du 22 août 1969 sur la Conservation de
la nature, est en cours de vulgarisation.
 Loi n°11/009 du 09 juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs
à la protection de l’environnement
En son article 21, cette Loi assujettit tout projet de développement,
d’infrastructures ou d’exploitation de toute activité industrielle, commerciale,
agricole, forestière, minière, de télécommunication ou autre susceptible
d’avoir un impact sur l’environnement à une étude d’impact environnemental
et social préalable, assortie de son plan de gestion environnementale et
sociale.
 Ordonnance-loi n°69-041 du 22 août 1969 portant sur les mesures en
matière de conservation de la nature
Ce texte confère au Président de la République le pouvoir d’ériger toute partie
du territoire de la République en « réserve naturelle intégrale » lorsque la
conservation de la faune, de la flore, du sol, des eaux et, en général, d’un milieu
à toute intervention susceptible d’en altérer l’aspect, la composition et
l’évolution le requiert.
En outre, la même loi, en son article 7, permet à l’ICCN de lever au profit des
personnes qu’il désigne et sous les conditions qu’il détermine, les interdictions
prononcées aux articles 4 et 5, notamment dans le cas où, à l’occasion des
recherches scientifiques, il s’agit de prélever des matériaux d’étude (animaux,
végétaux et minéraux), de faire des fouilles, terrassements, sondages, et tous
autres travaux de nature à modifier l’aspect du terrain ou de la végétation.
26

 Loi n°73 du 20 juillet 1973 portant Régime général des biens, Régime
foncier et immobilier
Cette loi avait introduit des réformes fondamentales du régime foncier
congolais et se trouve être jusqu’à ce jour le texte de base en la matière. En
effet, après avoir domanialisé et placé toutes les terres sur le principe de
l’appropriation publique, elle a introduit une catégorisation des terres en terres
du domaine public, d’une part, et en terres de domaine privé, d’autre part. Les
terres du domaine public de l’État sont celles qui sont affectées à un usage ou à
un service public, tandis que celles de son domaine privé sont constituées de
toutes les autres terres.
Les parcs nationaux et les réserves naturelles intégrales, à l’instar du Parc
marin des mangroves, relèvent du domaine public de l’État, en raison du
caractère d’utilité publique tiré de leur affectation aux objectifs de la
conservation. Ce caractère d’utilité publique ne peut être que renforcé par les
considérations scientifiques sur le climat.
 La Loi n°011/2002 portant Code forestier
Selon le Code forestier, font partie des forêts classées, celles se trouvant dans
les réserves naturelles intégrales (article 12, point a) ainsi que celles
nécessaires à la conservation de la biodiversité (article 13, point c). Ainsi, par
exemple, les forêts situées dans le Parc marin des Mangroves sont des forêts
classées et relèvent par conséquent du domaine public de l’État. Elles ne
peuvent, dès lors, recevoir aucune allocation de droits d’exploitation (foncière,
minière, pétrolière ou autre) sans une procédure de déclassement préalable.
 Décret du 12 juillet 1932 et Décret du 21 avril 1937 sur la Pêche en
République Démocratique du Congo
Le Décret du 21 Avril 1937 traitait soit de la chasse et soit de la pêche, mais
seule la partie sur la pêche est encore en vigueur.
Selon cette loi, la pêche « est permise sur tout le territoire du Congo belge »,
sans préjudice, toutefois, de l'application du Décret du 12 Juillet 1932 relatif
aux concessions de pêche.
L’article 59 indique que « les indigènes exercent leurs droits traditionnels de
pêche, notamment au moyen de barrages, nasses et filets, dans la mesure fixée
par la coutume et dans les limites de la circonscription, sous réserve des
restrictions du présent décret ».
Aussi le Décret du 12 Juillet 1932 relatif aux concessions de pêche respecte les
droits des natives ; en effet l’article 6 indique que : « Toute demande de
concessions de pêche sera suivie d'une enquête qui aura pour but de vérifier
27

s'il existe des droits de pêche exercés par les indigènes à leur profit propre dans
les eaux faisant l'objet de la demande de concession, ou si des tiers sont dans
l'habitude de procéder à la pêche pour leurs besoins ou ceux de leurs
entreprises. Si l'enquête révèle l'existence de droits de pêche exercés par les
indigènes à leur profit propre, la concession sera, soit refusée, soit accordée
sous réserve du respect, par le concessionnaire, de l'exercice de ces droits».
 La politique nationale en matière sociale et sanitaire
Dans le souci d’aligner un processus national de développement conforme à la
réforme des Nations Unies, la RDC a rédigé les Documents de Stratégie de
Croissance et Réduction de la Pauvreté (DSCRP 1 et DSCRP 2). Dans l’optique
d’accélérer la reconstruction du pays, les partenaires de la RDC ont aussi
formulé le Cadre d’Assistance au Pays (CAP) qui est aussi aligné au DSRP.
 Textes législatifs nationaux en matière de gestion sociale
La législation nationale congolaise en matière de gestion sociale en rapport
avec la zone du projet est couverte parmi les textes suivants :
 L’Ordonnance n°80-211 du 27 Août 1980, portant création d’un
département des affaires sociales ;
 L’Ordonnance nº08/074 du 24 Décembre 2008 fixant les
attributions des Ministères ;
 Le Décret n° 009/2002 du 5 février 2002 portant création et
statuts d’un établissement public dénommé Fonds social de la
République démocratique du Congo, en sigle F.S.R.D.C.
 La Loi nº015-2002 du 16 Octobre 2002 portant code du travail ;
 La Loi nº021-2002 du 16 Octobre 2002, portant Statut des réfugiés
en République Démocratique du Congo.
 L’Arrêté n° 044/CAB/MIN/ECN-EF/2006 du 08 décembre 2006 portant
création, organisation et fonctionnement du Groupe d’Études
Environnementales du Congo, modifié par l’Arrêté n°
008/CAB/MIN/ECN-EF/2007 du 03 avril 2007
Ce texte qui crée le GEEC lui confère les prérogatives de traiter et analyser les
aspects environnementaux et sociaux des projets effectués sur tout le
territoire, indifféremment du domaine d’activités (forestières, agricoles,
routières, pétrolières, etc.).
 L’applicabilité des dispositions sur les hydrocarbures
Ces dispositions sont consacrées par la Loi n°081-013 du 02 avril 1981 sur les
Mines et Hydrocarbures et ses textes d’application. Les dispositions sur les
28

mines ont été abrogées par le Code minier de 2002. Seuls neuf des 87 articles
qu’il comportait sont restés en vigueur pour régenter le secteur des
hydrocarbures. Pour mieux appréhender les nouveaux enjeux pétroliers, le
Gouvernement a engagé une réforme législative du secteur. Un projet de loi
est en voie d’adoption au Parlement et au Sénat.
En attendant, c’est la Loi n°081 qui s’applique et en vertu de laquelle
l’Ordonnance n°69 /25 du 14 octobre 1969 ainsi que les Avenants 1, 2, 3, 4, 6, 7
et 8 consentis à PERENCO ont été pris.
II.5. Quelques conventions internationales ratifiées par la RDC en la matière.
La République Démocratique du Congo a ratifié un certain nombre de
conventions internationales à caractère environnemental. Parmi celles d’entre
elles qui devront servir de référence pendant l’exécution des travaux nous
avons notamment:
 La Charte des Nations Unies (en vigueur depuis 1960), dont l’un des
objectifs est d’établir les conditions dans lesquelles la justice et le respect
des obligations des traités et autres lois internationales peuvent être
maintenues.
 La Convention relative à la Conservation de la faune et de la flore à l’état
sauvage (1933). L’objectif est de préserver la faune dans certaines
parties du monde, en particulier en Afrique, en créant des parcs
nationaux et des réserves nationales et en réglementant la chasse et la
capture des certaines espèces.
 L’Accord sur la Conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-
Eurasie (AEWA). Cet accord environnemental multilatéral indépendant a
été élaboré dans le cadre de la Convention sur les espèces migratrices de
la faune sauvage (CMS) et conclu le 16 juin 1995 à la Haye, l’AEWA en est
l’outil principal d’application dans la région Afrique-Eurasie.
 La Convention africaine d’Alger adoptée le 15 septembre 1968 et entrée
en vigueur le 16 juin 1969, qui vise la conservation et l'utilisation
rationnelle des ressources en sol, en eau, en flore et en faune.
Les Parties doivent prendre les mesures nécessaires pour conserver et
améliorer le sol, prévenir la pollution et contrôler l'utilisation de l'eau.
Elles doivent protéger la flore et en assurer la meilleure utilisation
possible, conserver et utiliser rationnellement les ressources en faune
par une meilleure gestion des populations et des habitats, et un contrôle
de la chasse, des captures et de la pêche.
29

 La Convention sur la protection de la couche d’Ozone (Vienne, 22 mars


1985 et New York, 1992) avec les protocoles de Montréal et Londres.
L’objectif est de protéger la santé humaine et l’environnement contre les
effets néfastes résultant ou susceptibles de résulter des activités
humaines qui modifient ou sont susceptibles de modifier la couche
d’ozone.
 La Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
(CCNUCC), adoptée le 09 mai 1992. Son objectif ultime est de stabiliser,
dans un délai suffisant, les concentrations de gaz à effet de serre dans
l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique
dangereuse du système climatique pour que les écosystèmes puissent
s’adapter naturellement aux changements climatiques, que la production
alimentaire ne soit pas menacée et que le développement économique
puisse se poursuivre d’une manière durable.
 La Convention des Nations Unies sur la loi de la mer (UNCLOS, 1982
amendée par l’accord de 1994), qui propose un régime légal pour les
mers et océans. Elle précise un certain nombre de notions apparues dans
le droit coutumier, comme la mer territoriale, la zone économique
exclusive, le plateau continental. Elle définit en outre les principes
généraux de l'exploitation des ressources de la mer (ressources vivantes,
ressources du sol et du sous-sol). Elle a aussi créé le Tribunal
international du droit de la mer, "compétent pour connaitre les
différends relatifs aux droits de la mer", mais non exclusivement en
charge de régler ces différends.
 La Convention RAMSAR (Iran, 1971), est une convention relative aux
zones humides d'importance internationale amendée par le protocole de
1982, qui est un traité intergouvernemental proposant un cadre pour les
actions nationales et les coopérations internationales pour la
conservation et l'utilisation durable des zones humides, visant à enrayer
la dégradation et la perte de ces zones humides, aujourd'hui et demain,
en reconnaissant les fonctions écologiques fondamentales de celles-ci
ainsi que leur valeur économique, culturelle, scientifique et récréative.
La liste des zones humides d'importance internationale contient
maintenant plus de 1 200 sites, représentant une superficie d'environ
1 119 000 km², alors qu'en 2000, il n'y en avait que 1 021. Parmi les sites
à statut Ramsar de la République Démocratique du Congo, nous avons
dans le Parc national des Virunga, la Réserve de Tumba-Ledima et le Parc
marin des Mangroves.
30

 Le Protocole de Bâle sur la responsabilité et l’indemnisation en cas de


dommages résultant des mouvements transfrontières et de l’élimination
de déchets dangereux.
 La Convention de Bamako sur l’interdiction de l’importation en Afrique et
le contrôle des mouvements transfrontières des déchets dangereux en
Afrique et vers l’Afrique (Bamako, Mali, 30 novembre 1991).
 La Convention relative à la Conservation des espèces migratrices
appartenant à la faune sauvage (Bonn, 1979), dont l’objectif est de
protéger les espèces d’animaux sauvages dont les migrations s’étendent
à plus d’un territoire national.
 La Convention des Nations Unies sur le Droit de la mer (Montego Bay,
1982), dont l’objectif est de créer un ordre juridique complet et nouveau
pour les mers et les océans et, du point de vue du milieu, établir des
règles concrètes concernant des normes environnementales ainsi que
des dispositions d’application concernant la pollution du milieu marin.
 La Convention sur le Commerce international des espèces de faune et de
flore sauvages menacées d’extinction ou CITES (Washington, 1973), dont
l’objectif est de protéger certaines espèces en voie d’extinction de la
surexploitation par un système de permis d’importation et d’exportation.
 La Convention sur la Diversité biologique, signée le 05 juin 1992 à Rio de
Janeiro et entrée en vigueur le 29 décembre 1993, dont les objectifs sont
la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de ses
éléments et le partage juste et équitable des avantages découlant de
l’exploitation des ressources génétiques.
NB : Cette convention met l’accent sur les quatre principes suivants:
1. Le principe du développement durable ;
2. Le principe du pollueur-payeur ;
3. Le principe de précaution ;
4. Le principe d’accès à l’information.
Il faut noter que la prise en compte de chacun de ces principes, peut
constituer une garantie de réussite dans la mise en œuvre d’un projet.
II.6. Les références internationales
En plus des lois et conventions mentionnées ci-dessus, selon les possibles
implications, l’entreprise doit veiller à respecter les prescrits en la matière de :
 La Banque Mondiale ;
 Association internationale des producteurs pétroliers ;
 Association internationale de l’industrie pétrolière pour la protection de
l’environnement (IPIECA) ;
31

 Organisation maritime internationale pour les exploitations offshore


(IMO) ;
 Etc.

II.7. Les activités pétrolières et protection de l’environnement (biodiversité) :


dilemme ou possible compatibilité ?
Compte tenu de ce qui précède, l’exécution des projets de développement du
secteur pétrolier notamment et la protection de la biodiversité surtout
apparaissent comme deux notions en conflit lorsqu’on considère la
souveraineté des Etats sur leurs ressources naturelles et l’environnement de
certains sites « patrimoine de l’humanité ». Tel le cas de l’exploitation
pétrolière dans des zones protégées principalement.
En effet, la progression au sein de la communauté internationale de l’idée
majeure selon laquelle l’environnement doit être préservé non seulement dans
l’intérêt des habitants actuels de la planète mais aussi dans celui des
générations futures a conduit à la nécessité d’ériger l’environnement en
« patrimoine commun de l’humanité ».
L’érection de l’environnement en patrimoine de l’humanité implique en effet
que de chose d’un seul Etat, les ressources concernées deviennent un « bien »
collectif. C’est le cas des forêts spécifiques, des parcs nationaux,… qui sont
avant tout des ressources naturelles à valeur économique. Elles constituent par
conséquent des richesses nationales au même titre que d’autres richesses.
Les Etas qui par le hasard de la géographie abritent ces richesses sur leur
territoire les perçoivent d’abord sous cet angle avant toute autre
considération. Dès lors, déclarer ces ressources patrimoine de l’humanité
apparaît à leurs yeux comme une spoliation de leurs richesses nationales. La
notion de patrimoine commun entrant alors directement en conflit avec le
principe de la souveraineté permanente des Etats sur leurs ressources
naturelles.
Ce principe, consacré par la résolution 1803(XVII) adoptée par l’Assemblée
Générale des Nations Unies le 14 décembre 1962, est considéré comme un des
principes fondamentaux du nouvel ordre économique international(NOEI).
Ce principe fait désormais partie intégrante du droit international positif au
même titre que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes dont il constitue
un « élément fondamental » (cf. Préambule de la résolution 1803).
32

Cette résolution indique d’ailleurs que toute mesure prise aux fins de la
résolution 1514(XV) « doit se fonder sur la reconnaissance du droit inaliénable
qu’a tout Etat de disposer librement de ses richesses et de ses ressources
naturelles, conformément à ses intérêts nationaux et dans le respect de
l’indépendance économique des Etats ».
L’Assemblée Générale des Nations Unies déclare par ailleurs dans la même
résolution que « le droit de souveraineté permanente des peuples et des
nations sur leurs richesses et leurs ressources naturelles doit s’exercer dans
l’intérêt du développement national et du bien-être des populations de l’Etat
intéressé ».
Elle ajoute que « la violation des droits souverains des peuples et des nations
sur leurs richesses et leurs ressources naturelles va à l’encontre de l’esprit et
des principes de la Charte des Nations Unies et gêne le développement de la
coopération internationale et le maintien de la paix ».
II.8. Evaluation des impacts de pollution et nuisances : les EIES, PAR et audits
environnementaux et autres études environnementales.
Comme dit ci-dessus, tout projet pétrolier quelle que soit sa phase, est assujetti
soit à une Etude d’Impact Environnemental et Social (EIES) ou à un Plan
d’Atténuation et de Réhabilitation (PAR) selon le cas.
A cet effet, une validation adéquate de ces documents environnementaux et
leur strict suivi par l’ACE à travers des audits efficaces auprès des promoteurs
des projets doivent constituer le garde-fou susceptible d’apporter les garanties
nécessaires à la bonne gestion de l’environnement lors de l’exploitation
pétrolière sur des sites jugés sensibles tels que les zones protégée ou les parcs.
Ce qui permettra de rendre compatible les projets d’exploitation des
ressources naturelles et ceux de la protection de l’environnement, et créer une
certaine harmonie au sujet du conflit qui en résulte.
Donc satisfaire au principe du Développement Durable.
33

Chapitre III. LES SOURCES DES RISQUES DE POLLUTION DUE AUX ACTIVITES
PETROLIERES
III.1. Les cibles environnementales susceptibles d’être affectées par les
activités pétrolières
En rapport avec les activités pétrolières, les cibles ci-après peuvent subir soit
une altération naturelle, une pollution par action de l’homme (anthropique) ou
naturelle, ou une simple dégradation.
Il s’agit :
 Des sols ;
 des eaux de surfaces et eaux souterraines (sources, ruisseaux, rivières,
fleuves, lacs, océans, aquifères, etc.)
 de la flore, de la faune et leurs écosystèmes ;
 de l’atmosphère par les émissions des gaz tels que le CH4, CO2, NOx SO2,
H2S, les fumées et les poussières ;
 les communautés (populations) et leurs biens (habitations, cultures et
élevages, cimetières et œuvres d’arts etc...).
 Hormis les impacts physiques résultants des émissions notamment
atmosphériques des activités pétrolières, il faut noter que des traces des
métaux lourds et métalloïdes se retrouvent dans le pétrole brut, les
carburants, les produits pétrochimiques, les produits intermédiaires de
synthèse et d’autres produits de raffinage.
Parmi ces éléments chimiques nous pouvons citer : l’antimoine, l’arsenic,
le béryllium, le cobalt, le chrome, le cadmium, le plomb, le manganèse, le
mercure, le molybdène, le nickel, le sélénium, le vanadium et autres
métaux et composés.
Ces éléments chimiques peuvent contribuer à polluer ces cibles
environnementales et ainsi devenir dangereux pour la santé des humains
et des autres êtres vivants.
 La protection de l’environnement étant un secteur très sensible, lors de
tout audit environnemental sur les activités pétrolières, il conviendra
pour chaque description, de bien peser les termes employés afin d’éviter
toute mauvaise interprétation ou réaction démesurée notamment vis-à-
vis de la législation et des administrations.
Il est à noter que les activités pétrolières au cours desquelles ces cibles peuvent
être affectées couvrent toutes les différentes phases suivantes :
34

 La phase de recherche et d’exploration : géologique, géochimique,


géophysique (aérogravimétrique, aéromagnétique et sismique) et forage
des puits d’exploration ;
 La phase d’exploitation : forage des puits de production ou d’injection et
production proprement dite, sans oublier les opérations de transport du
pétrole brut part les tankers ou par pipe-lines ;
 La phase de raffinage : consiste à séparer les constituants du pétrole
brut afin d’obtenir les produits finis et/ou les matières premières pour la
pétrochimie (matières plastiques,fibres synthétiques, résines etc. ;
 La phase de commercialisation : transports du pétrole brut ou des
produits pétroliers sur l’eau ou sur terre ;
 La phase de consommation des produits pétroliers : les activités sur les
stations-services de distribution et de vente des produits pétroliers par
les entreprises industrielles et celles agissant en informel couramment
appelées en R.D.Congo, les Kadhafi.
III.2. L’altération naturelle des sols et des eaux
Les gisements de pétrole: Phénomènes du suintement et phénomène de la
dysmigration
Pour que les hydrocarbures se forment dans l’écorce terrestre et puissent
constituer un gisement économiquement exploitable, un certain nombre de
conditions doit être rempli.
Il s’agit notamment de l’existence d’une roche-mère, d’une roche réservoir et
d’une roche de couverture. Les hydrocarbures qui se forment au sein de la
roche-mère vont migrer et s’accumuler dans la roche réservoir, cette migration
n’est arrêtée que par la roche de couverture, ils y sont alors piégés.
Il a été démontré que la roche couverture n’est pas toujours hermétiquement
fermée. Aussi, lorsque les hydrocarbures ne rencontrent pas de piège au cours
de leur remontée ou migration vers la surface, ils finissent par suinter en
surface ou au fond des eaux et forment en quelque sorte des affleurements de
pétrole ou de gaz, généralement appelés « indices de surface ou oil shows ».
Ce sont souvent ces indices qui historiquement ont permis les premières
découvertes d’hydrocarbures.
La dysmigration est d’avance exploitée lors de l’exploration géochimique du
pétrole et de gaz par échantillonnage et analyse des sols prélevés entre 30 et
50 cm avec les techniques telles que :
 Microbial Oil Survey Technic (MOST)
35

 Sorebed Soil Gas (SSG)


 Gore
Beaucoup de cas de présence de traces d’hydrocarbures dans les sols ou sous-
sols proche de la surface sont liés à ce phénomène de « Dysmigration ». Ce
phénomène induit une altération naturelle des sols et des eaux par imbibition
des sols. C’est ainsi que la plupart des sols des champs de pétrole sont
naturellement altérés par les hydrocarbures.
III.3. Source de pollution ou dégradation pendant la phase d’exploration
pétrolière
Lors des études géologiques et géochimiques, ces risques surviennent
pendant :
 L’échantillonnage des sols ou des roches : il y a dégradation de la
végétation que l’on doit couper afin de s’effrayer des voix d’accès, ce qui
expose aussi la faune de surface et la pédofaune du coin;
 L’ouverture des mailles d’exploration géochimique et le creusement des
sites d’échantillonnage des sols ;
 Risque de dégradation de la végétation. L’ouverture des layons de
l’exploration sismique avec la coupe des végétaux, dont les layons
offrent des voies d’accès aux chasseurs qui menaceront la faune, le
risque de dégâts sur les biens de la communauté ;
 Le forage d’exploration avec : le risque de contaminer les eaux
souterraines, la gestion des différents types de déchets,
 Le risque d’épandage des produits chimiques, des huiles de vidange ou
des carburants ;
III.4. En phase de développement et exploitation proprement dite
 Tous les risques liés au forage des puits comme pour les puits
d’exploration ;
Le risque d’épandage des hydrocarbures à la suite d’accident, d’une
défaillance des équipements ou d’une faute résultant des ressources
humaines, ou encore d’un sabotage ou d’actes de vandalisme sur les
équipements de production (ex : pipe-lines perforés etc.) ;
 Les émissions atmosphériques incontrôlables de CO2, CH4, NOX, SO2 à
partir des torchères….
 La mauvaise gestion et mauvaise utilisation des matériels de production,
des différents produits chimiques pendant les opérations de forage, de
prétraitement et de traitement du pétrole brut , injection d’eau,
protection des pipi line ( inhibiteurs de corrosion et peintures ) etc.
36

 Les risques liés à toute mauvaise gestion des différents types de déchets ;
 Etc.
III.5. En phase de commercialisation et de consommation des produits
pétroliers
Il s’agit notamment :
 des risques d’épandage des produits pétroliers dus aux raisons avancées
ci-dessus ;
 des émissions atmosphériques de CH4 et autres gaz à partir des tanks ;
 des émissions atmosphériques de CO2, SO2, NOX et autres lors de la
combustion des produits pétroliers ;
 l’épandage des produits pétroliers par les vendeurs et les
consommateurs (stations-services des sociétés commerciales et des
vendeurs informels).
DEPART
III.6. Quelques cas concrets de pollution par le pétrole brut, par les produits
pétroliers ou par les dérivés du pétrole.
En termes du développement durable, les activités pétrolières dans leur
ensemble, l’utilisation des produits pétroliers et des dérivés du pétrole
génèrent certes des nombreux impacts positifs (l’économie, les emplois, les
aspects sociaux tels que la construction des infrastructures sanitaires, scolaires,
routières,…) qui doivent être encouragés pour le bien-être des populations.
Cependant, ces activités s’accompagnent aussi souvent d’un certain nombre
d’impacts négatifs graves pour lesquels si des mesures adéquates d’atténuation
n’ont pas été prévues, compromettent très sérieusement la vie de ces mêmes
populations, la biodiversité et l’environnement.
Ces impacts négatifs comprennent principalement :

III.6.1 La pollution directe par du pétrole.

1 ° Les marées noires


Une marée noire est une catastrophe industrielle et écologique due à
l'échouement d'une nappe d'hydrocarbures en zone côtière. Cette nappe est
due à un déversement volontaire ou accidentel d'une certaine quantité de
pétrole brut ou bien de produits pétroliers à la mer et qui est ramenée vers la
côte par l'effet des marées, des vents et des courants.
37

Une plage polluée par le pétrole


Les marées noires sont une cause de pollutions et ces dernières ont un impact
non négligeable sur l'écologie. Ces marées noires perturbent durement et
durablement la faune et la flore. Elles génèrent de graves dégradations au
niveau biotique et de l'écosystème, ce qui causera l’asphyxie totale du milieu.
L'habitat de nombreux animaux ainsi que les fonds marins seront détruits et
bien évidemment, la faune et la flore des zones côtières seront elles aussi
gravement touchées.
Les marées noires ont pour impacts :
a) La perturbation des espèces et de la biocénose
1. Une fraction des éléments composant le pétrole sera bio-accumulé par
les animaux filtreurs et ces produits vont sérieusement contaminer le
réseau trophique.

2. Les individus aussi seront perturbés : récemment, des scientifiques ont


réussi à montrer que lorsque des jeunes Morus franches (Godus morhua)
sont exposés à de faibles doses de pétrole brut comprenant des alkyl
phénols et hydrocarbures aromatiques polycycliques dans l'eau, elles
présentaient des changements de classe majeur au niveau de la
composition de leurs protéines du plasma : 137 protéines étaient
exprimées différemment, selon le niveau d’exposition au pétrole brut.
Bon nombre de changements survenus apparaissent après de faibles
niveaux d’exposition. On peut donc penser que le pétrole a des effets sur
la fibrinolyse, le système immunitaire , la fertilité, la résorption osseuse,
le métabolisme des acides gras et aussi l' augmentation du stress
38

oxydatif, ainsi que des troubles de la mobilité cellulaire et une


augmentation du taux de protéines associées à l' apoptose. Un des
apports de cette étude est que certaines protéines du plasma du
cabillaud pourraient par exemple devenir des bio marqueurs reflétant les
effets potentiels de pétrole brut si le poisson est exposé à du pétrole
avant d'avoir été pêché.
3. La vie végétale et animale dans la mer et sur les rives est en partie
détruite par les marées noires. Ainsi le Soleil ne peut plus éclairer les
fonds marins. L'air ne plus passer à cause de ces marées noires. Par
conséquent, les végétaux ainsi que les animaux formant le plancton
disparaissent et la chaîne alimentaire est détruite. Ainsi une marée noire
met plusieurs espèces animales en péril. Elle détruit la faune mais aussi
la flore qui nourrit les animaux marins.
4. La quantité de pétrole déversé, la nature de celui-ci ainsi que le lieu où il
se déverse sont les différents facteurs de l’impact d’une marée noire. Le
produit pétrolier va s'évaporer beaucoup plus facilement s’il est léger
donc le milieu marin sera moins touché. Certes si on brûle le pétrole
présent dans l’eau, la quantité va diminuer mais on aura de la pollution
atmosphérique. Les vents, les courants ainsi que l'aspect de la côte
influence la dispersion de la nappe de pétrole donc l'époque de l'année
où le naufrage a lieu est très importante. Il est sûr que si une zone subit
plusieurs fois des marées noires, alors elle sera beaucoup plus fragile et
affecté.
5. Les hydrocarbures composant le pétrole sont en majorité insolubles dans
l'eau et aussi plus légers que celle-ci. Ainsi les hydrocarbures déversés
sur l’eau vont d’abord flotter et ensuite subir une série des
transformations physiques et chimiques. Cependant dès le versement et
tout au cours de ces transformations, ils auront exercé une pollution sur
l’environnement, plus particulièrement des dégâts sur la faune
aquatique.

6. Les dégâts sur la faune : il y a une multitude d'espèces touchées par les
marées noires.
a) Les animaux tels que les tortues marines sont atteints.
1. Ce sont des animaux migrateurs.
2. Prenons l’exemple du Golfe du Mexique, elles passent par là - bas durant
la migration. La tortue imbriquée, la tortue verte, le tortu luth, la
caouanne et la tortue de Kemp sont des espèces qui sont de nos jours
considérées comme en voie de disparition. La tortue de Kemp est, à
39

l'échelle mondiale, celle qui est le plus en danger. Il y a une probabilité


d'effets néfastes dus au pétrole sur les tortues de mer. Il suffit d'une
simple contamination sur les œufs par le pétrole pour qu’ils ne puissent
éclosent et même si ils réussissent, les bébés naîtront avec des
anomalies, ils seront difformes ou malades. Lorsque ces derniers
éclosent, ils quittent la plage et vont dans l'océan. Si la plage est
submergée par une marée noire, les nouveaux - nés seront ensevelis. Ces
jeunes tortues aiment et ont tendance à nager à la surface et lorsqu'
elles trouvent du pétrole en chemin, ce dernier les empoisonne. Quant
aux adultes, ils peuvent ingérer une certaine quantité de pétrole quand
ils remontent à la surface de l'eau pour respirer. Ils peuvent aussi manger
des boules de goudrons ce qui serait dévastateurs pour leur appareil
digestif.

c)Les oiseaux sont aussi victimes des marées noires.


Un oiseau utilise ses ailes pour voler mais aussi pour se tenir chaud et si ces
dernières sont pleines de pétrole, il ne pourra plus voler ni se tenir au chaud ce
qui va probablement le conduire à une hypothermie. Face à cette situation,
l’oiseau va essayer de lisser ses ailes et il va avaler du pétrole ce qui entraînera
de très graves problèmes de santé avec de gros dégâts au niveau du foie et du
rein. Cela mène toujours l’oiseau à la mort. Les mouettes, les aigrettes, les
goélands, les oiseaux migrateurs ou encore les strenes aiment les milieux
humides du littoral et lorsque ces milieux sont submergés par les marées
noires, ces oiseaux sont condamnés. Le pélican a eu la vie difficile avec toutes
les tempêtes. Il commençait à se reproduire lors du déversement du pétrole de
BP. Son taux de reproduction était faible, l'incubation des œufs au contact du
pétrole est une menace certaine pour cette espèce emblématique.
40

Des oiseaux Mazoutés

Des oiseaux mazoutés


41

d) Un impact néfaste sur les poissons, les mollusques et les crustacés


Ces espèces peuvent ingérer des substances très toxiques et les
transmettre au prédateur qui les dévorera. Un poisson comme le requin
peut être touché mais aussi un être humain car si on pêche un poisson
malade, et qu'on le mange, on sera contaminé. Un déversement de pétrole
peut gravement entraver la prochaine génération de poisson, de mollusques
et de crustacés. Dans le Golfe du Mexique, à cause des fuites de la
plateforme engloutie de BP, les poissons très demandés tels que le thon
rouge voient leur population décroître à grande vitesse à cause du pétrole.

Épithélium* branchial d’un poisson témoin et un poisson intoxiqué (


source:www.marées-noires.com)
42

Poissons morts flottants sur du pétrole

e) La mort des mammifères marins.


Les mammifères marins tels que les baleines, les orques, les dauphins, les
morses et bien d'autres encore ne sont pas épargnés par la pollution. Ils
passent la plupart du temps sous l'eau mais ils font partie des premiers à être
touchés par le pétrole car ils doivent remonter à la surface pour pouvoir
respirer.
Ils peuvent aussi se nourrir de proies contaminées, donc ingurgiter de grandes
quantités de pétrole. Les dispersants chimiques utilisés pour réduire le pétrole
en petites particules sont également très nocifs pour les mammifères marins :
ils causent de très graves brulures, des grosses infections ainsi que de graves
lésions des voies respiratoires ou encore du tube digestif.

Ci-dessous est présentée une baleine échouée qui a été empoisonnée par la
nappe de pétrole produite par l’Exxon Valdes en 1989. On estime que cette
tragédie a tué des millions d’oiseaux de mer, de mammifères marins et de
poissons.
43

2° La pollution acoustique
Le son est important pour les aspects de la vie des animaux : communication,
proie, navires ou encore détection de prédateurs.
Les sons provoqués par l’exploration sismique du pétrole entraînent des pertes
de sensibilité auditive, des blessures internes ou encore la mort. Les animaux
perdent donc leurs repères.

3° Les boues polluantes :


Les fonds marins sont remplis de boue de forage, qui se dépose sur ces mêmes
fonds. Cela forme une sorte de soupe toxique de métaux lourds et
d’hydrocarbures. Les contaminants s’immiscent aussi dans l'écosystème
avoisinant les plateformes via la pollution de l'air.
Il faut savoir que les grandes entreprises pétrolières telles que BP puise 1/5 de
leur production dans des gisements offshores. Il y a beaucoup d'accidents
pendant l'extraction ou encore durant le transport des hydrocarbures. En
moyenne, 6 millions de tonnes par an d'hydrocarbures sont introduites dans
l'océan par l'intermédiaire de l'activité humaine. Cela a pour conséquence une
pollution majeure des océans. Il faut savoir que rien qu'avec une tonne
d'hydrocarbure, on peut recouvrir entièrement une surface de 12 Km2. Les
films d'hydrocarbures contaminent et salissent les océans. Des effets négatifs
sont ressentis par les ressources vivantes touchées. On observe des baisses de
l'activité photosynthétique des algues et du phytoplancton.
44

Les marées noires sont des catastrophes écologiques très médiatisées comme
par exemple le naufrage de L'Erika en 1999 ou l'explosion de la plateforme
pétrolière de BP en 2010.
Explosion de la plate- forme de BP.

4° Les dégâts sur la flore


Plusieurs milieux naturels sont touchés par les marées noires. Les milieux tels
que les marais, les vasières, les mangroves ou encore les récifs coralliens sont
très sensibles aux déchets pétroliers. Dans ces milieux, la toxicité des rejets
étouffe et tue la végétation. Des crustacés sont accueillis par ces végétations et
suite à l'extinction de leurs milieux, ils ne parviennent pas à survivre. De plus, le
pétrole peut polluer les eaux souterraines car il existe des roches qui
permettent l'infiltration de ce dernier. Il faut savoir que le nettoyage des côtes
peut détériorer le milieu.

Marais pollué (source : www.marées-noires.com )

La pollution maritime peut être causée en amont par des rejets chroniques ou
accidentels d’hydrocarbures dans les fleuves et les rivières par des industries
ou des particuliers.
45

Irisation caractéristique causée par le rejet d'hydrocarbures dans un ruisseau


(source : www.marées-noires.com)

Ci-dessous nous avons la carte des principaux déversements de pétrole de 1967


à 2010 à travers le monde.
46

III.6.2. Rejets naturels d'hydrocarbures dans la nature

Les marées noires sont vues par le monde comme des catastrophes qui
souillent un milieu vierge d’hydrocarbures.
 Il faut savoir que des suintements naturels de pétrole existent aussi. Ce
phénomène est observable autour de diverses zones de mer côtières au
niveau de bassins sédimentaires érodés ou de faille entre blocs de la
couche terrestre. On peut trouver cela en RDC sur la plupart de ses blocs
pétroliers, sur les côtes de l'Alaska, de la mer Rouge, de la Californie ou
encore de Golfe du Mexique.
 A l’intérieur de ces terres, on peut aussi trouver des affleurements de
sables bitumeux à partir desquels des hydrocarbures sont entrainés
dans le réseau fluvial.
Néanmoins, il reste toujours un espoir pour les espèces marines touchées par
les marées noires car la vie n'est pas complètement détruite.

III.6.3. La pollution indirecte du pétrole

Le pétrole provoque des pollutions directes, mais aussi indirectes notamment


par l’intermédiaire de ses dérivés.
Par exemple il y a :
 la combustion des carburants qui entraîne une pollution atmosphérique
par émission de CO2 et des fumées;
 aussi une dégradation de la faune et de la flore à cause des plastiques.
Ainsi, le pétrole fait de nos jours parti de la vie. Il est absolument partout,
même là où on ne s'y attend pas.

3 ° Les paysages de notre planète sont dégradés

Le pétrole est de nos jours un élément quasiment indispensable à la vie des


hommes car ces derniers l’utilisent beaucoup.
Malheureusement, il entraîne des répercussions sur la faune et la flore.
On pense principalement :
 aux dérivés plastiques tels que les poches ou encore les bouteilles qui
s’entassent dans des décharges à ciel ouvert ou sont jetés dans la
nature. Ces déchets salissent l’esthétique de la nature, ils sont néfastes.
Ils ne font que souiller les paysages ;
 Deuxièmement, les animaux peuvent les injecter et en mourir. ;
 Les premières victimes du " continent plastique " sont les tortues de
mer. Ce continent se développe au fil du temps et il erre en mer. On
47

peut dire qu’il y a une pollution à long terme car ces morceaux de
plastiques peuvent rester intacts pendant 40 ans.
La figure ci-dessous montre un courants marins qui contribuent à la création
d’une nappe de déchet (les points jaunes, source : www.abj.asso.fr )

 Une pollution atmosphérique est aussi créée par la combustion des


déchets et cette pollution entre avec les hydrocarbures polycycliques
aromatiques dans la catégorie des POP.
Les POP sont des polluants organiques persistants. Ils sont très toxiques pour
les animaux et les hommes. Il faut savoir que ces POP sont consommés par les
animaux et ces derniers en subissent donc les conséquences néfastes. Ces POP
sont stockés dans la graisse des animaux tels que les poissons ou les phoques.
Les esquimaux en consomment et sont donc touchés par des effets néfastes.
Il a été montré par des chercheurs qu’il y a une baisse de la fertilité ainsi que du
système immunitaire ainsi qu’une augmentation du cancer à cause des
poissons contaminés chez cette population.
Comme mesure d’atténuation de ces impacts négatifs, il faudra traiter ces
déchets écologiquement. Par exemple, de nos jours, des pulls polaires sont
fabriqués grâce à des bouteilles plastiques.
48

La figure ci-dessous nous montre un Continent plastique de 600 000 km² entre
les îles Hawaï et la Californie ( source :www.abj.asso.fr )

 Aussi, la majeure partie du temps, les extractions de pétrole sont faites


dans le désert mais cela n’empêche malheureusement pas la pollution
des forêts. On fouille les sous-sols et les forêts sont détruites, donc la
faune est également touchée à cause de leur habitat qui est affecté.
Par exemple, en Equateur, le pétrole a été exploité pendant 30 ans, ce qui a
entraîné la perte de 2000 Km ² de forêt vierge.
 Les pipelines aussi n’embellissent pas le paysage surtout lorsqu' il y a des
accidents qui ont le même effet que des marées noires.
4 ° La pollution atmosphérique

 Il existe des masses de dérivés pétroliers comme par exemple l'essence


qui est le plus connu. Il pollue car il crée une combustion dans les
moteurs et il y a ensuite pollution de l’atmosphère. Les produits de la
combustion sont le CO2, H2O, et la fumée. Le pétrole ou les
hydrocarbures en général libère du dioxyde de carbone (CO2) qui est un
gaz à effet de serre, donc il y a de la pollution
 D’autres gaz nocifs sont aussi lâchés lors de cette combustion comme le
monoxyde de carbone et le dioxyde d’azote (CO, NO2, etc.) et il y a aussi
des hydrocarbures non brûlés. Ces gaz sont à l' origine de pluies acides
qui détruisent la végétation ainsi que les milieux aquatiques fermés.
 Certains polluants sont dispersés dans l’air comme par exemple la suie
(résidus de la matière inorganique qui était avec les hydrocarbures
49

brulés) est un composé non brûlé par les moteurs diesel. Ces polluants
sont très dangereux pour l’homme car ils sont la cause d’asthme,
d’allergies ou encore de cancer à cause notamment des métaux lourds
qu’ils peuvent contenir.
On ressent les effets de la concentration des polluants dans l'air après une
exposition chronique. La pollution atmosphérique tue 3 millions de personnes
dans le monde soit 5 % de la population mondiale.
Cependant, des efforts sont réalisés pour diminuer ces émissions néfastes (Cfr :
les recommandations de la COP 21, la réunion de Paris sur le changement
climatique de Décembre 2015).
 Des biocarburants sont introduits à la place des essences ;
 Les constructeurs automobiles adaptent leurs moteurs à l’utilisation de
l'huile végétale comme le colza ou encore le soja comme carburant ;
 Des moteurs solaires et électriques sont créés, tandis que les chercheurs
se penchent sur la création d’énergie propre et de nouveaux carburants
tels que l’hydrogène.
 Des pluies acides ont complètement dévastées la forêt de République
Tchèque ( source : www.wikipedia.org )

5 ° La pollution par les dérivés du pétrole


Le pétrole a aussi plusieurs dérivés qui sont utilisés dans les cosmétiques et les
produits pharmaceutiques et alimentaires. Ci-dessous nous avons la
représentation chimique de Lewis d'un para-benzène.

Les para-benzènes et paraoxybenzoate sont les plus connus dont la formule


chimique globale est présentée ci-dessous.

Ils sont fréquents dans plusieurs produits alimentaires sous l’appellation E214
et E219.
78 à 80 % des produits alimentaires contiennent des parabenzènes. L’homme
consomme quotidiennement des aliments contenant au moins 5 mg/kg de para
benzènes.
 Certaines substances que l'on trouve dans l'aspirine viennent du pétrole
et il y a beaucoup de gens qui sont allergiques à l'aspirine. On penser que
ces substances venant du pétrole y sont pour quelque chose.
50

Certaines crèmes sont aussi faites à partir de la gelée de pétrole.

Une gelée de pétrole

 Les parabenzènes sont fabriqués à partir du pétrole. C'est un ester


d'acide parahydroxybenzoique, dérivé du benzène qui est un
hydrocarbure provocant le cancer. Le benzène est trouvable dans la
fumée de cigarette.
Le docteur Philippa Darbe a réalisé une étude. Elle aurait trouvé des parabènes
dans 18 échantillons sur 20 de tumeurs cancéreuses du sein.
Certaines personnes sont allergiques à certains produits contenant des
parabenzènes et les parabenzènes sont aussi la cause de la diminution de la
fertilité. Ces mêmes parabènes ont la capacité d’activer le gène régulateur
d’œstrogènes et aussi de déplacer les inhibiteurs des cellules cancéreuses de
leur récepteur. Cela a pour conséquence une probabilité de prolifération des
cellules cancéreuses.

III.6.5. Principales substances chimiques dérivés du pétrole couramment


utilisés

 Les formaldéhydes sont des substances cancérigènes pour l’homme. Le


cancer du nasopharynx est favorisé ainsi que les leucémies et pour finir,
le cancer nasosinusiens. Ce composé est associé à la mélanine et à l’urée.
On l’utilise pour la fabrication des résines et des matériaux agglomérés
que l’on peut retrouver dans les meubles de cuisine. Ces produits ont été
commercialisés dans les années 50 et sont plus connus sous le nom de
formica.
51

De nos jours, un autre dérivé pétrolier moins cassant remplace la mélanine. On


utilise couramment le formol en dentisterie. Il sert à boucher les canaux des
dents dévitalisées car il n’est soumis à aucune réglementation, ce qui n’est pas
le cas pour les médicaments dans lesquels les formaldéhydes sont interdits par
une directive européenne.
Des chaise en formica et sac de mélamine chinoise sont entre autres matériels
fabriqués à partir des dérivés du pétrole.,

Remarque
En juillet 2008 et septembre 2008, quatre bébés chinois étaient décédés. Ils
étaient morts à cause de la mélamine. Cette dernière avait été incorporée à du
lait artificiel pour nourrisson dans le but que ces derniers paraissent plus
protéinés. Il faut savoir que des dizaines de milliers d’autres enfants sont
tombés malade. En 2007, de la mélamine a été découverte dans la nourriture
pour chien et chat venant de Chine. Il y en avait aussi dans les œufs.

 Les phénols et le biphénol A entrent dans la composition du PVC, ils le


rendent plus transparent.
En 2008 en France, soit 98 % des biberons contenaient ce produit. Cependant
le biphénol a été détecté dans 90 % des urines de la population aux Etats Unis.
Sa présence provoquait des diabètes, des maladies cardio-vasculaires et des
anomalies du bilan hépatique.
Des études américaines ont montré son caractère de perturbateur hormonal
sur des animaux de laboratoire.
On donc penser que ce produit est un facteur de la délétion de
spermatogénèse chez l’homme. Depuis le 18 avril 2008, ce produit est
considéré comme dangereux.
52

Chapitre IV : GESTION ENVIRONNEMENTALE DES DIFFERENTS


COMPARTIMENTS ENVIRONNEMENTAUX POLLUES LORS DES ACTIVITES
PETROLIERES
Afin de minimiser les impacts négatifs dus à la pollution par les hydrocarbures,
le principe de la prévention des incidents constitue la meilleure des solutions.
Cependant dans le cas de dérapages, selon le cas, des mesures d’atténuation
de ces impacts négatifs peuvent être de recours. La portée de ces mesures et
leur suivi sont généralement définis dans le Pan de Gestion Environnemental et
Social (PGES) du projet.
Il s’agit :

IV.1. Cas des sols pollués par les hydrocarbures


IV.1.1. Introduction
Les sols ne sont pas pollués uniquement par les activités pétrolières. Les
principaux polluants des sols sont essentiellement :
 des substances chimiques utilisées en agricultures, notamment les
fertilisations, les pesticides, les produits phytosanitaires. Certains métaux
lourds qu’ils contiennent seront donc aussi une source pollution des
sols ;
 Les matières organiques provenant de diverses sources sont également
des polluants des sols. Il s’agit des déchets ménagers, des fèces humains
ou d’animaux, les fertilisants organiques végétaux, etc.
 Les hydrocarbures sont aussi parmi les polluants courant des sols à partir
de la production, de leur transport ou de leur utilisation. Les pluies
acides qui résultent des émissions atmosphériques sont aussi une source
de pollution des sols. Ce dernier mode est celui qui nous intéresse
particulièrement dans ce chapitre.

IV.1.2. Traitement des sols pollués par les hydrocarbures


Parmi ces types de sols nous avons ceux pollués à la suite d’un déversement
d’hydrocarbures à partir des tanks ou au cours des opérations de forage ou de
traitement, d’une fuite due à une corrosion ou à un sabotage des tuyauteries
de conduite, mais aussi nous pouvons y assimiler les déblais de forage ou les
déchets de boue solidifiés récupérés des bourbiers des opérations de forage.
Le traitement des pareils déchets consiste en leur collecte suivie d’une
incinération sur un site spécialement préparé et entouré d’un reboisement
pour la séquestration du CO2 émis afin de minimiser l’effet de serre. Le sable
ou sol qui reste de cette incinération peut à son tour être récupéré pour être
utilisé dans la fabrication des parpaings.
53

IV.1.3. Pollution des sols par les fertilisants.

IV.1.3.1. Définitions.

La fertilité du sol peut être définie comme son aptitude à fournir des
nutriments, de l’eau et l’oxygène à la culture, bref, son aptitude à produire.
La fertilisation est l’amélioration de la fertilité d’un sol au moyen d’actions ou
des substances qui modifient les propriétés chimiques, physiques et
biologiques du sol..
Les matières fertilisantes, sont des produits destinés à assurer ou à
améliorer la nutrition des végétaux, ainsi que les propriétés chimiques et
biologiques des sols.
Elles comprennent : les engrais, les amendements, les supports de culture et
d’une manière générale tous les produits tels que les conditionneurs des sols,
les préparations microbiennes, etc.

IV.1.3.2. Engrais
1. Définition et rôle

Les engrains sont des substances chimiques ou des corps destinés à


faciliter la croissance des plantes en leur apportant les éléments fertilisants
directement utiles à leur nutrition. A l’instar de tous les organismes vivants, les
végétaux ont besoin de nourriture pour croître et se développer. Ils poussent et
ils se reproduisent en prélevant de l’eau et des substances minérales dans le
sol, du dioxyde de carbone dans l’air et de l’énergie dans la lumière solaire.
Seize éléments chimiques sont indispensables pour assurer la croissance
des végétaux. Ces éléments sont appelés « nutriments », ou « éléments
nutritifs » ou aussi « éléments fertilisants ». Les éléments essentiels dont le
carbone, l’hydrogène et l’oxygène sont tirés de l’atmosphère, du sol et de
l’eau.
L’azote, le phosphore, le potassium, le calcium, le magnésium, le soufre, le fer,
le zinc, le manganèse, le cuivre, le bore, le molybdène et le chlore proviennent
des réserves dans le sol (pédosphère) ou de l’application du fumier où les
plantes utilisent six de ces éléments en quantités assez importantes : l’azote, le
phosphore, le potassium, le soufre, le calcium et le magnésium. L’azote, le
phosphore et le potassium sont utilisés en grandes quantités et sont souvent
appelés éléments fertilisants majeurs. Le calcium, le magnésium, et le soufre
nécessaires en quantités plus faibles, mais encore appréciables et sont qualifiés
d’éléments fertilisants secondaires.
54

Les végétaux ont aussi besoin d’autres éléments en très petites quantités,
notamment le fer, le zinc, le manganèse, le cuivre, le bore, le molybdène et le
chlore. Ces éléments sont appelés micronutriments ou oligo-éléments.

Un écosystème productif doit fournir aux végétaux tous les éléments


nutritifs essentiels en quantités suffisantes et dans des proportions équilibrées
et sous une forme convenable.
IV.2. Cas des eaux polluées par les hydrocarbures
IV.2.1. Utilité de l’eau
 L’hygiène de l’environnement est un facteur déterminant pour le
développement de l’habitat humain. L’habitat humain doit être salubre
pour garantir la qualité de la vie des humains.
Cette salubrité est aussi exigée pour l’habitat aquatique dans la mesure où il
regorge la population halieutique (les poissons) dont l’homme a grandement
besoin en quantité et en qualité pour son alimentation.
 L’homme obtient des nombreux services des eaux de surface notamment
dans le domaine de transport, de la construction, des énergies, etc.
 Dans le milieu cellulaire, l’eau joue aussi plusieurs rôles :
 L’eau est solvant : de nombreuses substance cellulaires se trouvent à
l’état dissous dans l’eau ;
 L’eau est un milieu de suspension : les organismes cellulaires sont à l’état
de suspension dans la cellule ;
 L’eau est un milieu de réaction : la plupart des réactions dont la cellule
est le siège se passe en milieu aqueux ;
 L’eau est un réactif chimique : dans certains cas l’eau agit en tant que
réactif chimique ; c’est le cas de la photolyse de l’eau lors de la
photosynthèse ;
 Chez les homéothermes, l’eau est un régulateur ou stabilisateur de
température ; cela permet à ces organismes de maintenir constant leur
température corporelle. Cette remarquable importance de l’eau est en
rapport avec son abondance sur la terre. En effet, l’eau représente près
du 3/4 de la superficie de la planète terre.
55

IV.2.2. Les sources de la pollution des eaux par les activités pétrolières
Parmi les principales causes de la pollution des eaux nous citerons les activités
pétrolières et les différentes eaux usées notamment urbaines ou industrielles.
Comme cela a été dit dans le chapitre III, les activités pétrolières sont grandes
consommatrices d’eau pour les usages suivants :
 L’injection d’eau dans les réservoirs de pétrole pour une pressurisation ;
 La préparation des boues de forage et fluides de complétion des puits
d’hydrocarbures ;
 Certaines opérations de stimulation des réservoirs tels que l’acidification,
la fracturation hydraulique, etc ;
 Certaines opérations d’entretien des puits de pétrole, notamment le
nettoyage des tubings ;
 Etc.
Cependant, à toutes les phases des activités pétrolières peut résulter une
pollution des eaux.
Il s’agit principalement :
 Pour les eaux souterraines : la contamination des nappes phréatiques
par perte des boues de forage, etc.
 Pour les eaux de surface : les marées noires dues notamment à
l’échouement des pétroliers, aux déversements accidentels
d’hydrocarbures lors des opérations de traitement, à la rupture et fuite
des pipelines à la traversée des rivières ou en offshore, etc;
IV.2.3. Traitement des eaux polluées par le pétrole
Comme dit ci-haut, il faudra prévenir la pollution des eaux de surface partant
des mesures recommandées dans le PGES du projet. Leur nettoyage est
toujours plus difficile.
Des normes dans le rejet des eaux de production doivent être respectées, dans
la plupart des compagnies pétrolières, la tolérance est autour de 40 ppm de
traces d’huile dans les eaux de rejet.
A cet effet pour y parvenir, outre le respect des procédures de traitement, les
produits chimiques injectés dans ces eaux de rejet afin de détruire les traces
d’hydrocarbures et rendre plus claires ces eaux ne font que contribuent à
56

renforcer la pollution. D’où la solution recommandable est le recyclage des


eaux de production, comme eau d’injection dans le réservoir.

Dans le cas des déversements importants tels que les marées noire, des
procédures de récupération du pétrole brut par raclage des surfaces
polluées et aspiration telle que montré ci-dessous, existent. Elles sont
cependant toujours pénibles.

A COMPLETER PAR DES IMAGES


IV.2.4. Evolution des hydrocarbures déversés sur les eaux de surface

Quand le pétrole est déversé dans l'eau, il s'étale à la surface. Il forme un film
huileux d'un dixième de millimètre à un millimètre d'épaisseur. Sachant qu'il y
a une soumission de cette nappe aux courants et aux vents, elle se divise en
gouttelettes qu'elles-mêmes sont progressivement dégradées par plusieurs
processus physiques et chimiques : on a l'évaporation, l'émulsification, la
57

dissolution, l'oxydation et la sédimentation. Après la division du produit, c'est


au tour de la biodégradation de commencer : des microorganismes tels que les
algues ou encore les bactéries dégradent le pétrole. Ces microorganismes
utilisent le carbone présent dans les hydrocarbures pour se développer.
Devenir du pétrole dans l’eau (source : www.maréenoires.com)

IV.2.5. Micropolluants inorganiques des eaux usées.


Les micropolluants inorganiques trouvés dans les différentes eaux usées
sont constitués de nombreuses particules notamment les cations des métaux
lourds (Ag, As, Cd, Cr, etc.), des anions (CN-, F-, NO2-, NO3-etc) et des
électrolytes faibles (H2S, etc.)
IV.2.5.1. Argent
La présence de l’argent dans l’environnement provient de ses minerais
(argentite et autre), des aliments de ses usages : alliages et soudures, synthèse
des fongicides, monnaie, joaillerie, photographie, radiologie, argenterie,
désinfection de l’eau. La teneur moyenne de l’argent dans l’eau brute est de
1µg/l. Elle est généralement très inférieure à 1 µg/l pour l’eau de robinet,
l’argent étant éliminé par la plupart de traitements classiques.
L’intoxication à l’argent se manifeste principalement par l’argyrie. La
valeur guide pour l’argent est de 0,1 mg/l d’eau.
IV.2.5.2. Arsenic
L’arsenic est un élément présent dans les divers écosystèmes de
l’environnement. Dans la nature, il est sous forme minérale ou organique,
trivalente ou pentavalente. Sa teneur dans l’environnement s’exprime en
arsenic total.
58

L’intoxication à l’arsenic se manifeste par différents symptômes : atonie


musculaire générale, perte de l’appétit, nausées, inflammation des muqueuses
de l’œil, du nez et du larynx, lésions cutanées, tumeurs malignes sur certains
vitaux, affectent le système nerveux central et entraîner le coma ou la mort
pour des doses allant de 70 à 180 mg. La valeur guide pour l’arsenic est de 0,01
mg/1 d’eau.
IV.2.5.3. Baryum
La concentration de baryum dans l’eau naturelle est généralement
inférieure à 0,1 mg/l. Le risque de contamination au baryum par l’eau est
faible. La dose toxique se situe entre 200 et 500 mg. Les manifestations d’une
intoxication au baryum sont souvent d’ordre cardio-vasculaire. Pelson et al
signalent une épidémie d’intoxication au baryum en chine (Maladie de ‟Pa
Ping”) de suite de la contamination prolongée du sel de table contenant du
chlorure de baryum jusqu’à 250 mg/ Kg. La valeur guide pour le baryum est de
0,3 mg/l d’eau.
IV.2.5.4. Béryllium
Le béryllium naturel de l’environnement provient essentiellement des
combustibles fossiles ou des roches feldspathiques. L’eau douce contient moins
de 1 µg/l.
La contamination d’une eau au béryllium provient d’une exposition
industrielle à diverses industries traitant ou utilisant ce métal : fabrication de
matériels aérospatiaux, usinage d’alliages, galvanoplastie, centrales nucléaires.
IV.2.5.5. Cadmium
Le cadmium présent dans l’environnement provient de diverses
sources : sol, eau, aliment. Il provient également de l’industrie de fabrication de
revêtements électriques des métaux, d’alliages, de pigments, de stabilisants
pour matières plastiques et de batteries. Le cadmiage des accessoires de
plomberie, les soudures à l’argent et les tuyauteries en acier galvanisé sont
aussi responsables de la pollution de l’eau par le cadmium.
Le cadmium contamine le sang et se concentre dans le foie et les
reins. Il peut aussi réagir avec la métallothionéine. L’intoxication au cadmium
peut entraîner des bronchites, l’emphysème, l’anémie ou des calculs rénaux. La
valeur guide pour le cadmium est de 3µg/l d’eau.
59

IV.2.5.6. Chrome
La teneur du chrome total (chrome trivalent, non toxique et chrome
hexavalent, toxique) dans l’eau brute est en moyenne de 10 µg/l ; elle est de
5µg/l pour l’eau de boisson, c’est le chrome hexavalent qui est présent dans
l’eau désinfecté au chlore. L’eau polluée au chrome contient des sels
chromites, chromates complexe, et des hydroxydes selon l’acidité de l’eau. Plus
l’eau est dure, plus riche elle est en chrome.
La présence du chrome dans l’eau est due à la chromite et à ses diverses
applications : chromage, fabrication des alliages, d’argents oxydants,
d’inhibiteurs de corrosion, des textiles et de pigments, du verre, des objets
photographiques et des céramiques.
Les affections dues par le chrome hexavalent sont essentiellement les
suivantes : ulcères cutanées et de la muqueuse nasale, dermatites, nécrose du
foie, néphrite, irritation de la muqueuse gastro-intestinale et dans certains cas
la mort du sujet. La dose toxique est estimée à 10 µg/Kg de poids corporel. La
valeur guide pour le chrome est de 0,05 mg/l d’eau.
IV.2.5.7. Plomb
La pollution au plomb provient essentiellement de sa production ou de
ses applications : fabrication des accumulateurs pour batteries, des pigments,
des munitions, matage et gainage des câbles, des peintures, essence
d’automobile, des accessoires des plomberies. L’essence d’automobile contient
le tétraethylplomb, (C2H5)4Pb, ajouté dans l’essence pour augmenter l’indice
d’octane. La circulation automobile est donc une source importante de
pollution.
La teneur en plomb total de l’eau brute est en moyenne de 1 à 10
mg/l. Celle de l’eau de robinet est inférieure à 10 à 20 µg/l d’eau.
Les effets d’intoxication au plomb sont divers : abattement, lassitude,
gêne abdominale, irritable, anémie, aberrations chromosomiques des
lymphocytes périphériques.
Le comportement des enfants intoxiqués au plomb est sensiblement modifié.
On admet une dose moyenne de 300 à 350 µg/l de sang pour les adultes non
exposés professionnellement ; la dose limite admise est de 300 µg/l pour les
enfants. La valeur guide pour le plomb est de 0,01 mg/l d’eau pour le plomb.
60

IV.2.5.8. Mercure
Le mercure présent dans l’environnement provient principalement des
éruptions volcaniques, des usines productrices et utilisatrices de ce métal
lourd : fabrication du chlore et de la soude caustique, de peintures, de
pigments, des piles, des matériels de mesure (thermomètres, électrodes), des
équipements médicaux, enrobage des semences, usages en dentisterie.
Le mercure peut se trouver dans l’environnement sous plusieurs états
physiques (solides, liquide, gazeux) ou chimique (métal, composé minéraux
monovalents ou bivalents, ou composés organiques)..Parmi les composés
organomercuriels, le méthylmercure est le plus important. Des micro-
organismes transforment le mercure métallique en méthylmercure et d’autres
micro-organismes réalisent la réaction inverse. On observe donc une
amplification de la teneur méthylmercure dans la chaîne trophique.
L’excrétion des composés mercuriels se fait par différentes voies : urine,
fèces, reins, foie, muqueuse intestinale, glandes sudoripares et salivaires, lait
maternel, la valeur guide pour le mercure est de 1 µg/l d’eau.
V.2.5.9. Nickel
Le nickel se trouve dans le sol sous-forme d’arséniures ou des sulfures.
La présence du nickel dans l’environnement est due à sa production ou à ses
applications : alliages, nickelage, catalyseur, accumulateurs, fongicides,
équipements d’industries alimentaires.
L’eau est polluée par les sels de nickel et par les effluents industriels. La
teneur moyenne du nickel dans l’eau brute est de 5 à 10 µg/l ; elle est de 2 à 5
µg/l pour l’eau de robinet et de 0,2 µg/m3 pour l’air en milieu urbain. La valeur
guide pour le nickel est de 0,2 mg/l d’eau.
IV.2.5.10. Sélénium
Le sélénium se retrouve dans l’environnement sous plusieurs formes
chimiques. On rencontre ainsi des séléniures, des sélénites ou des séléniates.
Le sélénium est important pour la santé humaine. L’excès de sélénium peut
conduire à des nausées, des dermatites et des modifications pathologiques des
ongles. La valeur guide pour le sélénium est de 0,01 mg/l.
IV.2.5.11. Cyanures
Les cyanures les plus courants sont l’acide cyanhydrique, ses sels et les
cyano-métallates. La présence des cyanures dans l’eau est due spécialement
aux aliments contaminés, et aux effluents industriels des usines réalisant les
61

diverses activités ci-après : production d’acrylonitrile, d’adiponitrile, de


méthylacrylate de méthyle et d’acier, production de coke et de gaz d’éclairage,
de produits synthétiques, extraction de l’or et de l’argent.
Une dose de 50 à 60 mg de cyanures est mortelle pour l’homme. Une
exposition quotidienne de 2,9 à 4,7 mg de cyanures est généralement non
toxique, le cyanure étant transformé en thiocyanates en présence de la
rhodonase. Le maximum d’exposition quotidienne admissible pour l’homme
est de 8,4 mg. La valeur guide pour les cyanures est de 0,07 g/l d’eau.
IV.2.5.12. Nitrates et nitrites
La présence des nitrates et nitrites dans l’eau est due principalement à
la décomposition des matières végétales et animales, aux effluents
domestiques ou industriels, au lessivage de l’atmosphère, aux engrais. Certains
sols sont riches en nitrates.
Les nitrates résultent essentiellement d’une oxydation complète de
l’azote organique par les bactéries du sol ou de l’eau. Les nitrites eux
proviennent d’une oxydation incomplète de cet azote ou d’une bioconversion
des nitrates. Selon le National Research Council des Etats-Unis, la teneur de
nitrates dans l’eau est souvent inférieure à 5 mg d’azote par litre et celle de
nitrites dans une eau chlorée ne dépasse pas 0,05 mg d’azote par litre, dans la
plupart des cas. La valeur guide pour les nitrates est de 50 mg de NO-3/l d’eau
et celle des nitrites est de 3 mg de NO-2/l d’eau.
IV.2.6. Micropolluants organiques des eaux usées
Les micropolluants organiques des eaux usées sont principalement le
benzène, les alkylbenzènes, les hydrocarbures aromatiques polycondensés, les
chlorures d’alkyles,les trihaméthanes, les chlorobenzènes, le phénol, les
chlorophénols, et les pesticides.
IV.2.6.1. Benzène et Alkylbenzènes inférieurs
Les principaux micropolluants de cette classe sont les suivants :
Benzène, Toluène, o-xylène, m-xylène, p-xylène, éthylbenzène, cumène,
styrène, phénylacétylène. La présence du benzène et de ses dérivés alkylés
dans l’eau résulte principalement de la solubilisation de ces composés
contenus dans l’air lors des pluies ou de la neige et dans une moindre mesure
des effluents des usines chimiques et du lessivage du sol par les eaux pluviales.
La teneur en benzène et toluène peut atteindre 179 µg/l dans les effluents des
usines chimiques.
62

La concentration résiduelle dans l’eau de boisson se situe souvent entre 0,01


et 0,3 µg/l . La valeur guide pour le benzène est de 10 µg/l pour l’eau de
boisson, avec un risque de causer de 1 pour 105 sur une vie entière.
IV.2.6.2. Hydrocarbures aromatiques polycycliques condensés
Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) les plus importants
sont : naphtalène, anthracène, phénanthrène, chrysène, pyrène, fluorarène. La
présence des HAP dans l’environnement résulte de la combustion incomplète
de certains composés organiques (bios, etc.) ou de la biosphère (intervention
de certaines bactéries, algues ou végétaux supérieurs). Les activités humaines
apportent aussi une grande part des HAP. La biodécomposition des HAP par
voie oxydative conduit à une diversité des dérivés (époxydes, phénols) qui
peuvent évoluer en formant des glycuronides, des sulfates ou conjugués du
glutathion, et dans certains cas en hydrodiols qui s’oxydent en époxydes de
diol. Les époxyddes de diol possèsent une cancérogénicité éprouvée. La valeur
guide limite fixée par l’OMS pour l’eau de boisson est de 7 µg/l pour le benzo
[a] pyrène.
IV.2.6.3. Chlorures d’alkyles : R-X
Les chlorures d’alkyles sont couramment utilisés comme solvants ou
aussi comme intérmediaires de synthèse dans l’industrie chimique. Les plus
concernés ici sont le tétrachlorure de carbone et le 1,2-dichloroéthane. Ce
dernier produit est en plus utilisé comme insecticide.
IV.2.6.4.Tétrachlorure de carbone
Des études réalisées par l’US environnemental protection Agency
montrent que le CCl4 est peu présent dans les eaux des réseaux publics et que
son niveau est inférieur à 2 ou 3 µg/l.
Sa présence accidentelle dans l’eau peut être due à l’utilisation du chlore lors
de la désinfection de l’eau. La transformation du CCl4 est faible et les
métabolites sont le chloroforme, l’hexachloroéthane et le dioxyde de carbone.
Les effets nocifs d’une exposition aiguë ou subaiguë se manifestent sur
la peau, la circulation, la respiration, le sang et le fonctionnement des reins, du
foie, du pancréas et des yeux, avec possibilités de la manifestation des
symptômes hépatiques : jaunisse, hépatomégalie et foie mou. Les
complications rénales sont moins fréquentes.
La valeur guide pour le CCl4 est de 2 µg/l.
63

1,2-Dichloroéthane
La présence du 1,2-Dichloroéthane dans l’eau est due principalement aux
effluents industriels contaminés. Des eaux de réseaux publics peuvent ainsi
atteindre de taux de 6 µg/l. Les animaux aquatiques ont une capacité de
bioconcentration de 1,2 pour ce produit. Ils apportent ainsi dans l’alimentation
près de 0,4% du 1,2- dichloroéthane, l’eau de boisson en apporte près de
99,6%.
Le 1,2-dichloroéthane est un mutagène. La valeur guide pour le 1,2-
dichloroéthane dans l’eau est de 300, 30 et 3 µg/l pour maintenir le risque du
cancer en dessous de 10-4, 10-5 et 10-6 respectivement.
IV.2.6.5. Trihalométhanes : CHX3
Les trihalométhanes les plus couramment rencontrés comme polluants
de l’eau sont le chloroforme (CHCL3), le bromodichlorométhane (CHBrCl2), le
dibromochlorométhane (CHBr2Cl) et le bromoforme (CHBr3).
Le traitement de l’eau au chlore pour sa désinfection est la cause
essentielle de la présence des trihalométhanes dans l’eau. Les effluents
industriels apportent aussi des trihalométhanes dans l’eau. Ils sont utilisés dans
la préparation de nombreux produits : anesthésies, liniments, lotions pour
indéfrisables, dentifrices, conservateurs dans les médicaments. La formation de
trihalométhanes peut continuer dans les réseaux de distribution d’eau en
présence du chlore libre résiduel.
La concentration globale dans l’eau en trihalométhanes est
généralement inférieure à 100 µg/l. Le chloroforme est le principal
trihalométhane étudié dans l’eau de boisson. Il agit comme dépresseur du
système nerveux central ; il agit aussi sur les fonctions hépatiques et rénales.
Les effets observables de l’intoxication sont la perte de conscience, le coma et
éventuellement la mort. Le chloroforme est cancérogène. La dose létale
moyenne est d’environ 44 g de chloroforme soit 630 mg/kg de poids corporel
pour un homme de 70 kg. Les effets du bromoforme sont analogues à ceux du
chloroforme. La valeur guide pour le chloroforme est de 30 µg/l d’eau de
boisson.
IV.2.6.6. Chlorures éthyléniques
L’industrie chimique est la principale source des chlorures éthyléniques
où ils sont utilisés comme solvants, plastifiants, diluants pour le nettoyage à sec
et les peintures, matières premières de synthèse dans la préparation d’autres
organochlorés.
64

Les composants essentiels de cette série sont le chlorure de vinyle, le 1,1-


dichloroéthène (1,1-DCE), le trichloroéthène (TCE), le tétrachloroéthène ou
perchloéthène PCE).
IV.2.6.7. Chlorobenzènes
Les chlorobenzènes sont très utilisés dans l’industrie comme solvants
intermédiaires pour la fabrication des insecticides, phénols, colorants et
pesticides.
Les chlorobenzènes les plus rencontrés dans l’eau sont le 1,2- dichlorobenzène
et le 1,4-dichlorobenzène. Le 1,2, 4-trichlorobenzène est l’un des
trichlorobenzès le plus courant dans l’eau.
Le chlorobenzène entraîne l’irritation de l’appareil respiration et la
dépression du système nerveux central. Les métabolites de la dégradation du
chlorobenzène sont les derivés diphénoliques et l’acides p-
chlorophénylmercapturique, le 4-chlorocatechol et le p-chlorophénol. La valeur
guide du chlorobenzène dans l’eau de boisson est de 300 µg/l.
IV.2.6.8. Phénol et chlorophénols
Les noms des principales substances qui forment cette classe sont :
phénol, 2-chlorophénol, 4-chlorophénol, 2,4-dichlorophénol, 2,6-
dichlorophénol, 2,4,5-trichlorophénol, 2,4,6-trichlorophénol, 2,3,4-
trichlorophénol, et le pentachlorophénol.
La contamination de l’eau par les phénols chlorés se fait au niveau du
captage et lors de la chloration de l’eau contenant des composés phénoliques.
L’eau peut contenir entre 1 à 10 µg/l des phénols. La présence des
chlorophénols dans l’eau dégrade ses qualités organoleptiques. L’intoxication
au chlorophénols se manifeste par divers symptômes notamment la soif,
l’élévation de température, pouls et respiration rapide et finalement arrêt du
cœur, des lésions des reins et du foie. La valeur guide pour l’eau de boisson est
de 200 µg/l pour le 2,4,6-Trichlorophénol. Pour le pentachlorophénol, elle est
de 10µg/l.
IV.3. Cas de pollution atmosphérique
IV.3.1. Introduction
La pollution atmosphérique est une des plus importantes caractéristiques
de la dégradation de l’environnement.
Elle résulte principalement de :
65

 l’industrialisation ;
 l’urbanisation ;
 la circulation automobile ;
 Les feux de brousse ;
 le volcanisme ;
 les divers déchets gazeux et aérosols participant aussi à la pollution de
l’atmosphère.
La modification du rayonnement solaire suite au changement de la composition
de l’atmosphère est également une conséquence de la pollution
atmosphérique.
IV.3.2. Composition de l’atmosphère (proprement dite)
Les gaz de l’atmosphère proprement dite sont l’azote (N2), l’oxygène (02),
l’hydrogène (H2), le dioxyde de carbone (CO2), l’argon (Ar).
Le tableau 1 donne la naissance des gaz (en %) de l’atmosphère en
fonction de l’altitude.
Tableau 1. Variation des gaz (%) de l’atmosphère en fonction de l’altitude.
Atmosphère

O2 N2 Ar He H2 pression
(mmHg)
Niveau 0 km 20,94 78,09 0,93 - 0,01 760
Altitude 5 km 20,94 77,89 0,94 - 0,01 405
Altitude 10 km 20,94 78,02 0,94 - 0,01 168
Altitude 20 km 18,10 81,24 0,56 - 0,4 41
Altitude 100 km 0,11 2,97 - 0,56 98,31 0,0067
66

IV.3.3. Effet de serre


A) l’effet de serre proprement dit

L’effet de serre est un phénomène qui se produit lorsqu’un


rayonnement solaire est envoyé sur du verre. Il dépend de la transparence du
verre et de la radiation des corps chauffés.
 Si le verre est propre, la radiation solaire pénètre et réchauffe le verre,
le rayonnement calorifique de celui-ci est arrêté par le verre ;
 Si le verre est sale ou sali artificiellement, la radiation est réfléchie par la
vitre et l’aire au -dessus se réchauffe à l’intérieur.
Le réchauffement dû à ce phénomène est dit effet de serre.

A) L’effet de serre dans l’environnement atmosphérique.

Le verre est ici remplacé par un cousin d’air humide se comportant de la même
façon.
 Toute l’énergie reçue par la terre est d’origine solaire. La terre reçoit du
soleil des radiations dont les longueurs d’onde varient de moins d’un
millième d’Angstrom à plusieurs milliers de mètre. Pratiquement la
surface de la terre ne reçoit que les radiations visibles de 3900 à 7700 A
et qui transportent environ 50% de l’énergie globale, une faible partie de
l’UV (l’ozone atmosphérique qui se forme vers 25.000 m d’altitude
absorbe des radiations de longueurs d’onde inférieure à 2950 A), et de
l’IR (jusqu’à 2,410 A environ) ainsi que les ondes radio de longueur
d’onde supérieure à 106 A.
 Au point de vue écologique seule les radiations infrarouges, visibles et
ultra-violettes ont un rôle bien connu ; les radiations de très courte
longueur d’onde (rayons cosmiques) qui sont surtout présentes dans la
haute atmosphère ont un rôle encore mal connu, en dehors de leur
pouvoir mutagène éventuel.
 La quantité d’énergie solaire qui traverse l’atmosphère semble être
pratiquement constante, elle est de 1,98 à 2 calories par cm2et par
minute ; soit 5.1021 kcal pour l’ensemble du globe. Cette valeur est
appelée constante solaire ; quelques variations de cette valeur peuvent
toutefois être observées.

 En altitude, une partie de l’énergie reçue est réfléchie par les nuages vers
l’univers et elle est donc perdue pour la terre. Une autre partie, dans l’IR
(20% environ) est absorbée par la vapeur d’eau et contribue à
l’échauffement de l’air, l’azote absorbe l’UV en grande partie.
67

 Ce qui reste du rayonnement solaire arrive au sol soit sous la forme de


lumière directe, soit sous-forme de lumière diffuse. La diffusion étant
produite d’une part par les molécules gazeuses de l’atmosphère (ce qui
donne la couleur bleu du ciel), d’autre part par les particules solides en
suspension (ce qui donne un ciel blanchâtre, surtout au-dessus des
grandes villes).
 La quantité d’énergie qui arrive au sol est fonction de la durée du jour, de
l’angle d’incidence des rayons solaires et de la transparence de l’aire.
 Une partie d’énergie qui arrive au sol est réfléchie et est retenue par la
couche de nuages. A cet effet il participe à l’échauffement des gaz de
l’atmosphère notamment des vapeurs d’eau (H2O), le CO2.
Cet échauffement représente l’effet de serre tel que montré ci-dessous.

Rayons incident

Nuages

H2O CO 2 CO2
H2O
Atmosphère particule rayon
Solides réfléchi
CO2 H2O

Terre

 L’effet de serre augmente la température de la terre et de ce fait


modifie le cycle de l’eau ; les vapeurs d’eau ne se condensent pas ;
d’où la raréfaction des pluies. Ces vapeurs sont chassées sous
forme de nuage avec parfois quelques gouttelettes.

IV.3. 4. Origine et nature des polluants atmosphériques

Les polluants atmosphériques se classent en polluants gazeux,


poussières et aérosols. Les polluants gazeux sont des substances chimiques
légères et qui sont à l’état gazeux. Les poussières sont des particules solides de
68

masse inférieure au grain de sable, mais supérieure aux éléments d’un aérosol,
et qui demeurent pendant longtemps en basse atmosphère et sont ainsi
transportées plus loin de leur lieu de production, même par un vent faible et
qui finissent par retomber sur le sol. Les poussières ont une origine naturelle et
industrielle. Elles peuvent être d’origine terrestre : pollens, spores, débris
d’écorces ou d’argile, poils végétaux, cendres volcaniques.

A. Polluants gazeux

Les principaux polluants gazeux de l’atmosphère sont :


 les dérivés du carbone (gaz carbonique, le monoxyde de carbone,
les hydrocarbures ; les aldéhydes) ;
 du soufre (anhydride sulfureux, hydrogène sulfureux) ;
 de l’azote (monoxyde d’azote, P.A.N.) ;
 l’ozone ;
 et les dérivés halogénés.

1. Dérivés du carbone

a) L’anhydride carbonique ou gaz carbonique, formule chimique : CO2

Le dioxyde de carbone est un constituant normal de l’air


atmosphérique qui en contient en très faible concentration. Il est actuellement
considéré comme polluant atmosphérique à cause de l’accroissement exagéré
de sa concentration dans l’atmosphère et des perturbations ou altérations des
écosystèmes qui en résultent et dont nous parlerons dans la suite.
Cet accroissement est dû à l’exploitation des quantités énormes des
combustibles fossiles, la production du pétrole, la circulation automobile,
l’industrialisation, les feux de brousse, la production et l’utilisation du charbon
de bois.
On observe une perturbation du cycle biogéochimique du carbone.
Le cycle du carbone comprend deux systèmes ou processus : dont ceux qui
produisent le CO2 et processus qui consomment le CO2.
Processus qui produisent le CO2
Les phénomènes générateurs du CO2 sont principalement :
 La respiration et la fermentation : ces deux phénomènes constituent en
la dégradation des substances organiques des êtres autotrophes et
hétérotrophes en CO2, H2O et autres substances organiques. L’énergie
69

biologique ainsi produite sert au maintien de la vie et le carbone libéré


sous forme du CO2 va dans l’atmosphère ;
 Les combustions diverses : les matières organique animale ou végétale
libèrent par combustion du CO2 dans l’atmosphère ;
 Le volcanisme : les volcans en activité libèrent aussi du CO2 dans
l’atmosphère ;
 La décomposition des carbonates (calcaires, etc.), produit du CO2
Processus qui consomment le CO2 atmosphérique
Les principaux systèmes consommateurs du CO2 sont :
 La photosynthèse ;
 La chimiosynthèse ;
 La fossilisation : fixation du CO2 sous forme de calcaire (coquille,
squelette, fossiles) ;
 Les eaux (rivières, fleuves, mers, océans).
b) Le monoxyde de carbone
Formule chimique : CO
Le monoxyde de carbone est un gaz très abondant dans l’atmosphère.
En absence de pollution, sa teneur moyenne dans l’air est évaluée à 0,1-0,2
ppm (1ppm égal 1mg/l).
Ce gaz résulte principalement d’une combustion incomplète de carbone des
matières organiques.
Les principales sources de ce gaz sont :
 le volcanisme ;
 les fermentations en anaérobiose ;
 les incendies de forêt ;
 les feux de brousse ;
 les gaz d’échappement des véhicules ;
 la production et l’utilisation du charbon de bois ;
 la respiration des végétaux.
Les effets du monoxyde de carbone sur l‘environnement sont
essentiellement d’ordre sanitaire. Les gaz d’échappement des véhicules
contiennent jusqu’à 10% d’oxyde de carbone. En France on recommande de ne
pas dépasser le taux de 4,5% de monoxyde de carbone sous peine de
pénalisation.
c) Les hydrocarbures
Tel que dit au chapitre III, la production pétrolière est une source
importante de la pollution de l’air par les hydrocarbures. On observe une
70

pollution des sites des activités pétrolières, mais aussi une pollution due à la
circulation automobile.
2. Dérives du soufre
a) L’anhydride sulfureux, formule chimique : SO2
La source naturelle importante de production de l’anhydride sulfureux
est le volcanisme.
Toutefois, à côté de cette source naturelle il y a des sources anthropiques dues
principalement à l’industrialisation. C’est le cas des opérations métallurgiques,
de la production de l’acide sulfurique. Le traitement de 1000 t de pyrites
cuivreuses par jour dégage 600 t/jour d’anhydride sulfureux dans l’atmosphère.
L’anhydride sulfureux présent dans l’air subit une conversion en d’autres
substances à cause du rayonnement solaire (rayon UV) ou de la présence d’eau
dans l’air. Les réactions de conversion sont reprises ci-dessous (non équilibrées
mais expliquent uniquement le phénomène) :

hv
SO2+1/202 SO3 H2O H2SO4

H2O H2SO4
SO2+H2O H2SO3

En présence des rayons ultraviolets, il se forme le trioxyde de soufre. En


présence de la vapeur d’eau il y a formation de l’acide sulfureux et ensuite de
l’acide sulfurique. Ces réactions qui se passent dans l’atmosphère sont lentes
mais favorisées par la présence dans l’atmosphère des poussières métalliques.
b) L’hydrogène sulfureux
Formule chimique : H2S
L’hydrogène sulfureux se trouve à l’état naturel dans l’atmosphère et
provient des fermentations anaérobies. Au fond de la mer Noire, le non
renouvellement des eaux favorise les fermentations anaérobies et donc
l’augmentation de la concentration de l’hydrogène sulfureux ; toute vie est
ainsi impossible au-dessous de 150 m de profondeur. L’hydrogène sulfureux est
un gaz très toxique ; son oxydation dans l’air conduit facilement à la formation
de l’anhydride sulfureux.
3. Dérivés de l’azote
a) Monoxyde d’azote (NO) et dioxyde d’azote (NO2)
Le dioxyde d’azote est généralement un gaz stable de coloration
jaune ; il donne la coloration brunâtre caractéristique aux masses d’air qui
recouvrent les zones urbanisées (et industrialisation). Dans l’air il peut se
71

combiner à l’eau et donner l’acide nitrique, selon l’équation de la réaction


suivante :

NO2+1/2H2O HNO3

Il peut aussi se dissocier, en présence du rayonnement solaire, en monoxye


d’azote selon l’équation ci-après :

NO2 hv NO+1/202
72kcal

Le dioxyde d’azote présent dans l’atmosphère à une origine naturelle


(processus biologiques et géochimiques). Les sources industrielles essentielles
dues à la combustion du charbon, de l’essence et fuels sont moins importantes.
4. Dérivés halogénés
Les dérivés halogénés sont des composés du fluor, chlore, brome, iode.
Il s’agit par exemple de l’acide chlorhydrique, l’acide fluorhydrique.
L’électrochimie de l’alumine est une importante source de la pollution par le
fluor.
B. Poussières et aérosols

Les poussières et les aérosols présents dans l’atmosphère proviennent


principalement de l’activité industrielle (activité humaine) ou de façon
accidentelle du volcanisme, des tempêtes de sable (dans le désert).
Ces particules se classent en catégories distinctes :
 Poussières de grands diamètres, sédimentables ;
 Poussières semi-finies peu ou pas sédimentables ;
 Poussières infra-microscopiques insédimentables.
IV.3.4. Impact de la pollution atmosphérique sur l’environnement
La pollution atmosphérique cause de multiples effets sur l’environnement.
Elle est à l’origine de :
 nombreuses altérations des écosystèmes observées actuellement dans
notre environnement. Ses effets touchent l’ensemble des
compartiments de l’environnement. Ces effets sont d’ordre sanitaire et
aussi et surtout d’ordre écologique.
 Les plus grands problèmes actuels à soulever à ce niveau sont
l’amplification de l’effet de serre, la destruction de la couche d’ozone
stratosphérique.
72

Ces différents impacts sont décrits ci-dessous :

IV.3.4.1. Amplification de l’effet de serre (effet de serre anthropique)

L’augmentation de la concentration de dioxyde de carbone et d’autres


gaz dits gaz à effet de serre dans l’environnement est à la base de
l’amplification de l’effet de serre. De nos jours cette amplification est à la base
des changements climatiques à l’échelle de la planète.
Le dioxyde de carbone est le principal gaz qui contribue à l’amplification
de l’effet de serre.
Les gaz incriminés sont :
 le dioxyde de carbone, CO2 ;
 l’hexafluorure de soufre, SF6 ;
 les hydrofluorocarbones, HFC ;
 les hydrocarbures perfluorés ou les perfluorocarbones, HPFC ;
 le méthane, CH4 ;
 l’oxyde nitreux, N2O ;

Le changement climatique correspond à un changement du « temps moyen »


observé dans une région donnée.
Le temps moyen comprend tous les éléments que nous associons
habituellement au temps à savoir la température, les caractéristiques des vents
et les précipitations. En parlant de changement climatique à l’échelle de la
planète, on fait référence aux modifications que connaît l’ensemble du climat
de la terre. A long terme, la rapidité et l’ampleur des changements climatiques
peuvent avoir de nombreuses conséquences sur les écosystèmes naturels.
Les registres actuels des températures ne remontent que jusque vers 1860.
Les scientifiques étudient donc des calottes de glaciers et de sédiment du fond
des océans et des lacs, les anneaux des arbres et d’autres sources de données
afin de connaître les changements climatiques qui se sont produits à travers les
âges.

a) La terre se réchauffe.

De nombreuses données scientifiques démontrent que le climat mondial


s’est réchauffé au cours des 150 dernières années. La hausse de température
n’a pas été constante ; des cycles de réchauffement et de refroidissement se
sont succédés à des intervalles de plusieurs décennies. Toutefois, à long terme,
la tendance est au réchauffement planétaire net, à cause de ce réchauffement,
73

les glaciers alpins, diminuent, le niveau de la mer monte et les zones


climatiques bougent.

IV.3.4.2. Destruction de la couche d’ozone stratosphérique.

La couche d’ozone est une masse de gaz essentiellement composée de


l’ozone (O3) qui agit comme un filtre naturel de certains rayonnements
autrement, ces rayonnements provoqueraient des dégâts sanitaires par des
mutations génétiques, des cancers de la peau, la diminution du système
immunitaire.
Les rayonnements UV sont susceptibles d’endommager plusieurs parties de
l’œil. Depuis 1985 on a observé un appauvrissement assez important de la
couche d’ozone, phénomène pouvant avoir commencé vers la fin des années
1970, au-dessus de l’antarctique.
On s’est rendu rapidement en évidence que ce sont le
(chlorofluorocarbones) CFC qui étaient à la base de la destruction de l’ozone.
Cette destruction entraînait la formation d’un vide en ozone connu sous le nom
de « trou d’ozone ».
En 1992, on constata que la couche d’ozone dans l’antarctique atteignait une
surface de 14 millions de km2 soit 25 fois la superficie de la France, près de 7
fois celle de la République Démocratique du Congo. L’ozone déserte également
l’hémisphère Nord où sa concentration a diminué de 6 à 8% depuis 10 ans, à un
rythme deux fois plus rapide que prévu. En 1998, le trou d’ozone en
antarctique atteignait 27,3 millions de km2 ; en 2000, il était de 28,3 millions de
km2.
Malgré la substitution des CFC par d’autres gaz, l’on s’est rendu
rapidement compte que les gaz de substitution (HCFC, HFC) sont aussi
ozonicides et en plus ils contribuent à l’amplification de l’effet de serre.
Les gaz qui contribuent à l’appauvrissement de la couche d’ozone sont
bien identifiés ; il s’agit principalement de :
 tétrachlorure de carbone ;
 chloroflorocarbone, CFC ;
 hydrobromofluorocarbones, HBFC ;
 hydrofluorocarbine, HFC ;
 méthylchloroformes ;
 bromure de méthyle.

Les CFC sont des composés utilisés comme fluides réfrigérants (fréons) et
comme propulseurs dans les bombes aérosols. Ils se dégagent également lors
de la combustion des mousses synthétiques.
74

IV.3.4.3. Mécanisme de la destruction de la couche d’ozone

Au moyen de la stratosphère les CFC subissent de transformations


chimiques en plusieurs étapes :
1ére étape : rupture des liaisons chimiques C-X dans les molécules des CFC avec
formation des atomes de chlore naissant ; très réactifs.
2éme étape : les atomes de chlore (ou autre atome des CFC) réagissent avec
l’ozone pour former de l’oxygène moléculaire et le monoxyde de chlore.
3émeétape : en présence des rayonnements UV, le monoxyde de chlore se brise
à son tour et libère des atomes naissants d’oxygène et de chlore.
4éme étape : les atomes de chlore ainsi formés vont à nouveau s’attaquer à de
nouvelles molécules recommence et continue la destruction des molécules
d’ozone, donc de la couche d’ozone.
Les atomes de chlore interviennent dans ce processus comme catalyseurs et
sont donc toujours régénérés. C’est pour cette raison que même en stoppant
définitivement l’émanation des CFC dans l’atmosphère, le cycle de destruction
de l’ozone se poursuivra pendant encore longtemps.
IV.4.3. Effets direct de la pollution atmosphérique sur les êtres vivants
Les gaz polluants présents dans l’atmosphère affectent l’homme et les
animaux et touchent d’abord l’appareil respiratoire (bronches et poumons),
d’où l’apparition de bronchite chronique, d’asthme, de l’emphysème, etc. Les
populations urbaines des régions industrialisées sont les plus exposées à
l’action des gaz polluants l’atmosphère.
Le smog affecte aussi l’homme ou les animaux au niveau des yeux
(conjonctivite) et des voies respiratoires (toux, bronchite, etc.)
Le smog de 1952 à Londres provoqua en quatre jours la mort de 4000
personnes.
Le monoxyde de carbone se combine à hémoglobine et donne la
formation de la carbxyhémoglobine, substance incapable de transporter
l’oxygène dans le sang. La non oxygénation des cellules amène à l’asphyxie et
finalement à la mort de l’individu.
Les polluants atmosphériques sont l’un des facteurs (le tabac étant le
principal) de cancers broncho-pulmonaires. Le smog oxydant riche en PAN
provoque des conjonctivites (cas à los Angeles).
Le fluor produit par l’industrie de l’alumine empoisonne lentement les
bovins et les ovins (déformations du squelette et mort par fluorose), et tue les
insectes polliniques la silicose, celle de particules d’amiante provoque une
affection respiratoire du même type.
75

L’atmosphère polluée renferme aussi des hydrocarbures polycycliques


aromatiques (HPA), cas du benzopyrène te des dérivées organiques de l’azote.
Ces substances possèdent une action mutagène. Les radioisotopes
(radionucleides) peuvent aussi se retrouver dans l’atmosphère ; ils sont
mutagères.
Plusieurs gaz polluants ont des effets sur la végétation ; l’anhydride
sulfureux est toxique à des doses très faibles (2 mg/m33) et provoque des
nécroses foliaires chez les plantes et spécifiquement les cultures fourragères,
les arbres fruitiers et la vigne. Le fluor s’accumule sur les parties aériennes des
végétaux. Les conifères et les arbres fruitiers qui consomment ces parties
meurent ; le fourrage naturel concentre le fluor, les animaux qui le
consomment meurent par fluorose. Le dioxyde d’azote et l’ozone sont
phytotoxiques.
IV.3.4.4. Effets sur les infrastructures et matériaux
Les gaz polluants dans l’air participent à la dégradation des
infrastructures et à l’altération des matériaux. On signale le cas de l’altération
des façades des monuments, des statues, des bâtiments ; la corrosion des
métaux des clôtures, des tôles et de divers éléments métalliques.
L’air riche en acides volatils (HCL, HNO3, H2SO3, H2SO4), l’eau de pluie, rendue
agressive par l’acide de l’air et les bactéries sulfureuses (utilisant les gaz
sulfureux) sont les principaux agents de ces dégradations.
IV.3.4.5. Pluies acides
Les pluies acides se forment lorsque les eaux de pluie rencontrent dans
l’atmosphère des gaz polluants NO2, SO2, SO3, il s’agit donc des eaux de pluie
très agressives, acides à cause de la présence des acides. Ces eaux polluent les
sols, les eaux, les infrastructures, les matériaux. Elles ont aussi une action
directe sur les biocénoses. Elles dévastent des forêts, des savanes, etc.
IV.4. Lutte contre la pollution atmosphérique
Plusieurs solutions alternatives existent pour lutter contre la pollution
atmosphérique, allant des mesures de réduction des émissions gazeuses aux
mesures institutionnelles.
Ici, nous voulons plus parler du protocole de Kyoto sur la réduction des gaz
à effet de serre et les changements climatiques.
LE PROTOCOLE DE KYOTO
1. Objectif
Le protocole de Kyoto est un traité international proposant un calendrier
de réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui sont considérés comme
76

une cause possible du réchauffement planétaire. Il a été négocié à Kyoto, au


japon. Ouvert aux signatures le 16 mars et arrêté le 15 mars 1999. Ce protocole
fait suite au sommet de la terre de Rio de Janeiro en 1992. Il peut être ouvert
aux 189 pays participant à la convention sur le climat de L’ONU, mais il ne
comporte d’engagement que pour 38 pays industrialisés, avec une réduction
globale de 5,2% des émissions de dioxyde de carbone d’ici 2012 par rapport
aux émissions de 1990.
2. Entrée en vigueur
Pour que le protocole de Kyoto entre en vigueur, il faillait :
 qu’au moins 55 pays ratifient le traité ;
 que les pays l’ayant ratifié émettent au total au moins 55% des
émissions de CO2 de 1990.
Le protocole est entré en vigueur le 16 janvier 2005.
3. Les Etats-Unis
En 1999, le sénat américain a refusé de ratifier le traité à une très large
majorité. Bill Clinton a alors tenté en 2000 de négocier des avenants avec les
européens mais sans succès. En février 2005, l’administration de George W.
Bush refuse de présenter de nouveau le traité pour ratification par ce qu’elle
considère que cela freinerait l’économie des Etats-Unis et que le combat contre
le réchauffement climatique doit se faire non pas avec une simple réduction
des gaz à effet de serre, mais par une meilleure gestion de leur émission. USA :
23% d’émissions.
4. La Russie
Après plusieurs années d’hésitation, le gouvernement russe a annoncé, le 30
septembre 2004, qu’il ratifiera le traité. La Russie émet 17% des gaz à effet de
serre contre 20% lui autorisé par le protocole de Kyoto. La ratification russe a
permis à cet accord international signé en 1997 contre le réchauffement de la
planète d’entrer en vigueur le 16 février 2005.
5. Les pays en développement
 Les pays en développement doivent seulement établir des inventaires
d’émissions de gaz polluants, sans s’engager dans une réduction
effective de ces gaz.
 Certains pays émergents posent aussi problème, il s’agit de l’Inde, du
brésil, du Mexique, de l’Indonésie, de la Chine et de la Corée du sud.
77

Chapitre V : Les outils de la gestion de l’environnement : Evaluation des


impacts des pollutions et nuisances sur l’environnement

V.1. Les outils de gestion de l’environnement

Les exploitations minières et celles des hydrocarbures sont à la base de


nombreux impacts positifs et mais aussi impacts négatifs.
Pour le bien-être des communautés et de tout le pays, si les impacts positifs
des projets miniers ou des projets pétroliers devront être promus, les impacts
négatifs par contre devront être si pas supprimés, mais du moins atténués
jusqu’à un niveau acceptable. Dans le cas contraire, l’exécution du projet ne
devra pas être autorisée.
Les impacts des différents polluants sur l’environnement sont nombreux et
peuvent être déterminés en fonction des éléments suivants :
 affections causées ;
 réduction des populations ;
 perturbation des écosystèmes ;
 modification de la structure de l’écosystème aquatique ;
 l’esthétique.
Les différents impacts à prévoir peuvent à cet effet être rangés de la manière
que voici :

 effet sanitaires et épidémiologiques ;


 effet démo écologiques et biocénotiques ;
 effet d’eutrophisation ;
 effet esthétique ;
 effet économique.

En RD. Congo, les outils de gestion des impacts environnementaux et sociaux


des projets industriels sont les études environnementales qui, soumises à l’ACE
pour validation aboutissent à la livraison d’un Certificat d’Acceptabilité
Environnementale qui autorise le démarrage du projet. Dans la suite, l’ACE est
en charge du suivi de leur exécution sur terrain.
Ces études comprennent notamment : les EIES, NIES, PMC, Audit
Environnemental, Evaluation Environnementale Stratégique, etc.
Parmi les effets évalués, la préoccupation de ces études tournera autour de :
V.1.1. Leurs effets sanitaires et épidémiologiques
Les effets de la pollution microbienne sont énormes et inquiétants. Parmi
les affections d’origine environnementale, citons les salmonelloses, les
shigelloses, la gardiase, la maladie du légionnaire, l’hépatite A, les méningo-
78

encéphalites, les gastro-entérites, la dysenterie, la fièvre typhoïde,


l’entérovirus.
A Kinshasa, une forte incidence de fièvre typhoïde, dysenterie amibienne,
paludisme, verminose est souvent signalée. Du fait de la stagnation des eaux
dans les effluents secondaires, la prolifération des moustiques est favorisée
avec pour conséquence l’existence de nombreux cas de paludisme dans cet
environnement.
La contamination de l’homme par les eaux peut se faire par les voies suivantes :

 consommation des poissons capturés dans les eaux polluées ;


 contamination par les aliments nettoyés avec ces eaux. Certaines
maraîchères utilisent des eaux usées pour l’arrosage des légumes ;
 les baignades : il n’est pas rare de trouver des enfants voire des adultes
qui se baignent dans des eaux polluées ;
 l’inondation des rues, parcelles, ou maisons en cas de pluie ;
 les utilisations diverses des eaux ;
 les moustiques.

Les bains dans les eaux polluées sont une source de certaines maladies
spécifiques telles que méningite, poliomyélite, rhinites, sinusites, otites,
affections gynécologiques (vaginites à candida). Les microorganismes ne sont
pas les seuls responsables hydriques.

V.2. Leurs effets démo écologiques et biocénotiques

Les polluants déversés dans l’environnement peuvent entraîner des effets


démo écologiques caractérisés par une réduction des populations de
l’écosystème aquatique. Des teneurs faibles en O2 dissous et des teneurs
élevées en substances azotées ou organiques (DCO) sont les principaux
responsables de ces effets. Les métaux lourds et les pesticides sont aussi à la
base des effets démo écologiques et biocénotiques.

Les effets des polluants chimiques sur l’homme, la faune ou la flore


peuvent être directs (mort immédiats) ou indirects et chroniques. Les effets
indirects sont dus au fait que les substances toxiques passent dans la biomasse
aquatique et les organismes vivants présents agissent comme des bio
concentrateurs (bio accumulateurs) des substances toxiques. La concentration
de ces toxiques par les organismes vivants influents suffisamment sur la chaîne
trophique. Ramade donne les concentrations de l’accumulation de la dieldrine
dans la chaîne trophique.
79

Eau de mer phytoplancton zooplancton

(Dieldrine) (10-3ppm) (2.10-2ppm)

Oiseaux ← poissons prédateurs ← crustacées et poissons

Ichtyophages 0,2 ppm microphages (3.10-2ppm)

(1,6 ppm)

Homme

Figure1. Accumulation de la dieldrine dans l’eau le long de la chaîne trophique

Nous observons que la concentration du polluant augmente dans la chaîne


trophique du plus petit au plus grand. Ramade rapporte également deux cas
spectaculaires de pollution dans deux villes du japon : Minamata (en 1953-
1961) où plus de 150 personnes sont mortes de l’intoxication due à la
consommation des poissons contaminés par les eaux d’un effluent industriel.
Les chercheurs ont montré plus tard que le méthylmercure était la source de la
contamination. Showa Denku, l’usine en cause, fabriquait de l’acétaldéhyde en
utilisant le méthylmercure comme catalyseur. La toxicité des composés
mercuriels est redoutable.

Les micropolluants des eaux usées sont susceptibles de détruire le plancton


et le necton des eaux, voire du fleuve, situé en aval. Cette destruction des
espèces aquatiques sera responsable d’un déséquilibre écologique dans
l’environnement. En effet espèce donnée de l’écosystème, on prive de
nourriture à une autre espèce qui s’en nourrissait, d’où on assiste aussi à la
réduction de cette autre espèce. La réduction des populations de certaines
espèces dans l’environnement entraîne dans les écosystèmes des déséquilibres
écologiques ou des effets biocénotiques. La prévalence des maladies influe
également sur la morbidité et la mortalité humaine.
80

V.1.3. Leurs effets d’eutrophisation

Les eaux peuvent être chargées en phosphore et en azote ; elles sont alors
capables d’entraîner l’eutrophisation des cours d’eau.
L’eutrophisation est un processus évolutif, naturel ou provoqué, rendant un
écosystème aquatique de plus en plus pourvu de sels nutritifs, et donc de plus
en plus riches en matières organiques et en organismes vivants, notamment les
algues. Ces organismes forment un écran épais empêchant l’accès de la lumière
dans l’eau. La prolifération de la flore dans l’écosystème aquatique tue
certaines espèces et peut à l’échelle géologique parfois, provoquer le
rétrécissement ou le comblement des cours d’eau.
Signalons toutefois que les phénomènes qui se passent dans le milieu
aquatique sont complexes et s’accompagnent des effets de synergie ou
d’antagonisme.

V.4. Les effets esthétiques

Les eaux usées et les dépotoirs des déchets solides sont le siège de
nombreuses réactions métaboliques. Certains produits métabolites comme H2S
sont responsables des odeurs délétères.
Les eaux usées domestiques et municipales dégagent des odeurs désagréables.
Il n’est vraiment pas aisé de vivre aux abords des effluents qui drainent des
eaux usées.

V.5. Les effets économiques

La fréquence d’une morbidité élevée dans la population a des effets


économiques graves.
Une population souvent malade n’est pas apte à produire un travail utile. Les
soins de santé coûtent très chers et sont souvent inaccessible à la majorité de
la population dans les pays en développement. Cette situation accentue la
misère des personnes déjà démunies et maintient ces pays dans le sous-
développement.

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