Chap 1 - CirMag - Mimouni
Chap 1 - CirMag - Mimouni
Chap 1 - CirMag - Mimouni
I. Matériaux conducteurs :
I.1. Propriétés physiques
I.2. Différents types de conducteurs
I.3. Normalisation des conducteurs
I.4. Modification des caractéristiques par rapport à des
phénomènes extérieurs (température…)
Les machines électriques, connues depuis le siècle dernier, ainsi que l'ensemble du matériel
électrique évoluent vers une plus grande compacité, grâce à l'amélioration des matériaux qui
les constituent.
Ces matériaux peuvent être classés en quatre groupes selon leur fonction :
- les matériaux conducteurs pour véhiculer le courant électrique.
- les matériaux magnétiques pour créer ou canaliser l'induction magnétique.
- les matériaux isolants pour isoler les conducteurs électriques.
- les matériaux semi-conducteurs pour la fabrication des composants électroniques.
a) propriétés physiques,
Densité ou masse volumiques (Kg/m3) : C’est la masse de l'unité de volume d'un matériau.
Point de fusion : Les matériaux à l'état solide passent à l'état liquide toujours à la même
température ; c'est leur point de fusion.
Dilatation : Une barre chauffée s'allonge d'autant plus qu'elle est portée à une température
plus élevée. On définit un coefficient de dilatation ß pour chaque matériau.
b) propriétés chimiques,
Action des acides : La plupart des métaux sont attaqués par les acides alors que les
matériaux plastiques sont insensibles aux agents chimiques.
c) propriétés mécaniques,
- La résistance à la rupture, à l'extension: C'est le quotient de la charge maximale par
la section de départ
- La résistance limite élastique.
- L'allongement.
- La dureté (résistance à la pénétration d'un corps dans un matériau).
d) propriétés électriques,
Les métaux en général offrent une faible résistance au passage du courant, ce sont les
matériaux bons conducteurs.
D'autres présentent une très grande résistance au passage du courant: ce sont les
matériaux isolants.
I. Matériaux conducteurs :
I.1. Propriétés physiques
I.2. Différents types de conducteurs
I.3. Normalisation des conducteurs
I.4. Modification des caractéristiques par rapport à des
phénomènes extérieurs (température…)
I. Matériaux conducteurs :
Introduction
Les matériaux conducteurs les plus utilisés en électrotechnique sont le cuivre et
l'aluminium. On utilise le cuivre dans la plupart des applications magnétiques pour sa faible
résistivité (e.g. moteurs électriques, alternateurs, transformateurs). Dans les lignes à haute
tension, on utilise l'aluminium pour son faible poids (e.g. lignes 735 kV).
Dans ce sous chapitre, il sera d'abord question de la physique des matériaux conducteurs.
Cette analyse permettra de décrire ce qui, au niveau de l'atome, distingue les conducteurs des
isolants. Ces notions seront aussi utiles lors de l'étude des isolants électriques couverts à la
section III de ce chapitre..
En second lieu, le sous chapitre I traitera les différents types de conducteurs, la normalisation
de ces conducteurs et de la modification de leurs caractéristiques par rapport à des
phénomènes extérieurs, par exemple la température.
Ensuite, il sera question de l'application de ces conducteurs dans les dispositifs usuels de
l’électrotechnique, par exemple les machines électriques et les transformateurs. Il sera alors
question des classes de conducteurs, de leur isolation. Finalement, le chapitre I traitera des
matériaux conducteurs, des aspects de base de leur physique et des applications principales.
Cette habileté est ce qu'on appelle la conductivité électrique des métaux et elle a d'abord été
décrite par Ohm en 1826 sous la forme bien connue
V=RI
𝒍
𝑽=𝝆 𝑰
𝑨
C'est seulement à partir du XXième siècle qu'on a pu décrire avec précision les processus
atomiques qui permettaient d'expliquer et de prédire ce comportement conducteur ou isolant
des matériaux. Les isolants (diélectriques) seront traités à la 3ième partie de ce 1er chapitre.
Il est important de noter que plus le numéro de la couche électronique est faible (e.g.
couche 1), plus les électrons sont localisés près du noyau et plus difficile il sera d'arracher
l'électron à l'attraction de son noyau. Aussi, il est important de noter que les couches
électroniques et les orbitales sont remplies successivement dans l'ordre 1s, 2s, 2p, 3s, 3p, 4s,
4p. 4d. etc.
Par exemple, l'atome de cuivre possède 29 électrons et les orbitales suivantes sont
remplies, tel que l'indique le tableau suivant.
Un autre exemple. On prend un atome de sodium (Na) et on suppose que cet atome de
sodium est localisé à une distance suffisante de toute particule, tel qu'il ne subisse aucune
interaction électromagnétique avec d'autres atomes.
Tel que mentionné plus tôt, les électrons localisés sur les couches internes sont situés
plus près du noyau et sont donc plus fortement liés au noyau par l'attraction électrique
entre le noyau et l'électron. Au contraire, les électrons situés sur la dernière couche
électronique sont plus distants du noyau et plus faiblement attachés à l'atome.
Les électrons de valence sont définis comme étant les électrons localisés sur la dernière
couche électronique de l'atome. Ainsi, l'atome de cuivre comporte 11 électrons de valence
et l'atome de sodium en possède un seul. Les électrons de valence seront en général les plus
faciles à détacher de la structure atomique.
Posons maintenant qu'une source d'énergie extérieure transfert de l'énergie à un des
électrons situés sur la couche extérieure. Tous les électrons augmenteront alors leur
énergie cinétique. Si cette énergie cinétique est suffisamment élevée, un ou des électrons
de valence pourront passer sur une couche électronique plus élevée.
Pour qu'un électron de valence puisse passer de la couche de valence vers l’état d'électron
libre, il lui faudra acquérir une énergie cinétique additionnelle Eg. La figure 4 illustre une
répartition typique des niveaux d'énergie cinétique propre à un atome seul.
Figure I.4 : Répartition typique des niveaux d'énergie cinétique propre à un atome seul
L'analyse du phénomène de conduction électrique fait intervenir des atomes qui sont
agencés en un cristal compact, plutôt qu'en un gaz ou en atomes individuels. Or, le
rapprochement des atomes, comme c'est le cas avec un conducteur, modifie le nombre des
niveaux d'énergie disponibles pour les électrons autour du noyau.
Posons un solide avec des milliards d’atomes identiques fixes, tel qu’illustré à la figure I.5
suivante.
Figure I.5 : Solide constitué d’atomes identiques fixes
L'influence des atomes les uns sur les autres tend à modifier les niveaux d'énergie
disponibles. Ainsi, les répulsions et attractions entre électrons voisins doivent être prises en
considération pour établir l'énergie nécessaire pour pousser un électron au niveau d'énergie
supérieure. Le nombre de niveaux discrets disponibles devient dépendant :
- du nombre d'atomes dans le solide,
- de la distance interatomique.
La figure I.6 illustre l'effet du rapprochement atomique sur la multiplication des niveaux
d'énergie dans le cas d'un cristal composé de six atomes. Selon cette figure, pour une distance
interatomique R faible, les niveaux sont distribués de part et d'autre de E1 leur nombre est
multiplié par le nombre d'atomes présents dans le cristal.
Figure I.6 : Des niveaux d'énergie d'un cristal composé de six atomes.
Lorsque le cristal est composé de milliards d'atomes, comme c'est le cas en pratique,
une infinité de niveaux d'énergie sont possibles pour les électrons. Les électrons voient leur
niveau d'énergie cinétique non plus distribué sur des états discrets, comme c'était le cas pour
des atomes individuels, mais plutôt sur des "bandes" discrètes d'énergie. Les niveaux
d'énergie électronique des solides sont donc concentrés dans des "bandes d'énergie", tel que
l'illustre la figure I.7 suivante.
Figure I.7 : Les niveaux d'énergie électronique des solides concentrés dans des
"bandes d'énergie ’’
En l'absence de champ électrique externe (Ex = 0), le mouvement des électrons libres
est aléatoire à l'intérieur du solide. Les électrons libres se déplacent alors à une vitesse
moyenne Vtherm, laquelle est une conséquence de l'agitation thermique du solide. Cette vitesse
varie avec la température du solide et est indépendante du champ électrique externe appliqué.
L'électron libre se déplace sous l'influence de l'agitation thermique, mais son mouvement
est limité par les collisions avec les autres atomes du solide. À chaque collision, l'électron
libre perd son énergie cinétique, laquelle est transformée en radiation thermique par
l'émission d'un photon.
On définit le comme étant la distance moyenne parcourue par l'électron libre entre chaque
collision. La figure suivante illustre le mouvement aléatoire de l’électron libre dans le solide.
La fréquence moyenne fcoll des collisions pour un électron libre sera donc définie par :
Si une tension V est appliquée aux bornes du solide conducteur, résultant en un champ
électrique Ex à l'intérieur du solide, on observera un déplacement moyen ΔX des électrons
libres sur une période de temps Δt. En plus de son mouvement thermique habituel, chaque
électron libre dérivera d'une distance moyenne ld dans la direction parallèle à l'orientation
du champ électrique E entre chacune des collisions.
Chaque électron libre sera soumis à une force électrique eEx dans la direction du champ
électrique appliqué, laquelle engendrera une accélération ax, tel que :
La vitesse de dérive Vd sera en général beaucoup plus faible que la vitesse Vtherm
résultant de l'agitation thermique. Par exemple, la vitesse moyenne de dérive des électrons
libres du cuivre soumis à un champ électrique de 10 V/m à T = 273 K sera égale à Vd = 4,7
cm/s, alors que l'agitation thermique engendrera une vitesse Vtherm dont l’ordre de grandeur
sera de 1000 km/s. Il est donc raisonnable d'affirmer que la vitesse de dérive des électrons
n'affecte en rien la fréquence des collisions à l'intérieur du solide et que seule la température
affecte la fréquence de ces collisions.
On exprime la vitesse de dérive en fonction de l'accélération ax. Selon la mécanique
classique:
Et la vitesse moyenne de dérive sur le parcours de l'électron libre entre deux collisions est
donnée par :
Et donc,
ou encore
Or. on a vu que la vitesse moyenne de dérive Vd était proportionnelle à l'intensité du champ
électrique Ex dans le conducteur. On obtient ainsi une relation liant la densité de courant jx à
l'intensité du champ électrique Ex :
Le nombre d’électrons libres ne par unité de volume varie d’un matériau à un autre. Il est
donné au tableau I.3 pour différents métaux.
Tableau I.3 : Le nombre d’électrons libres ne par unité de volume pour différents métaux.
1°) Une faible résistivité électrique : < 10-6 Ωm (≈1 million de milliard fois plus pour les
isolants). On peut situer les valeurs de leurs résistivités par rapport à celles des
supraconducteurs, des semi-conducteurs et des isolants sur le schéma de la figure11.
Les matériaux supraconducteurs sont des conducteurs qui, en dessous d'une certaine
température critique (-148°C pour la plus élevée connue actuellement), ne présentent plus
aucune résistance au passage du courant (résistivité électrique nulle).
2°) Bonne conductivité thermique : ≈ 100 W/(m°C) (≈ 500 fois moins pour les isolants)
3°) Solide de grande dureté sauf pour le mercure (liquide), le sodium et le plomb
Il est à noter que, peu importe la répartition radiale à l'intérieur du conducteur, le champ
magnétique H à la surface du conducteur demeure égal à I/2πr, pour autant que la répartition
du courant soit symétrique à l'intérieur du conducteur.
La section totale πr² de ce conducteur est traversée par un courant I. On segmente la section
du conducteur en une infinité de sections infinitésimales de surface ds et on détermine la
valeur du courant δI qui traverse ds. On appelle "densité de courant" le rapport j = δI/ds et sa
valeur à l'intérieur du conducteur nous indique la répartition du courant.
On peut exprimer les pertes par conduction Pcond en fonction de la densité de courant j
selon l'expression suivante :
où Vcond est le volume total du conducteur.
Localement, les pertes varient selon le carré de la densité de courant j. Par conséquent,
une répartition non-uniforme de j sur la section du conducteur entraînera une augmentation
des pertes totales.
La répartition de j a été déterminée à partir des équations de Maxwell.
le champ magnétique Hy (z,t) variera également dans le temps de manière sinusoïdale, selon
Selon ( Maxime Dubois ; Chapitre 2 ; ‘Matériaux conducteurs’ page 47), la densité de courant jx
est trouvée sous la forme :
La densité de courant jx sera donc égale à I/2πrδ à la surface du conducteur. Elle sera égale à
37% de cette valeur à une profondeur de δ et de 5% de cette valeur à une profondeur de 3δ.
I.2.1) Introduction :
Les conducteurs et les câbles assurent la transmission de l'énergie électrique et sa
distribution. Ils représentent les éléments actifs des liaisons électriques. Il en existe une très
grande variété pour satisfaire à toutes les utilisations de l'électricité.
Qu'est ce qui différencie un conducteur d'un câble ?
Le conducteur ne dispose que d'un seul isolant, alors que le câble comporte un isolant et une
gaine isolante supplémentaire. Il existe des câbles unipolaires (qui ne comportent qu'un
conducteur) et des câbles multipolaires (qui comportent plusieurs conducteurs)
• Le conducteur isolé : ensemble formé par une âme conductrice entourée d'une
enveloppe isolante (f ig.I.13) ;
a) L'âme conductrice
a.1) Caractéristiques électriques
L'âme conductrice, en cuivre ou en aluminium, doit présenter une très faible résistivité (ρ)
afin d'avoir le minimum de pertes par effet Joule : PJ (échauffement du câble) et le minimum
de chute de tension (ΔU) dans le câble.
𝝆.𝑳
• Calcul de la résistance : 𝑹 = 𝑺
• Calcul de la réactance : X=χ . L
• Calcul de l'impédance : 𝒁 = 𝑹² + 𝑿² .
• Calcul de la chute de tension : ΔU = Z.I. Elle s'exprime généralement en %.
• Calcul des pertes Joule : PJ=R . I ² .
b) Enveloppe isolante
L'enveloppe isolante est la matière entourant l'âme et qui est destinée à assurer
son isolation. Elle doit posséder des propriétés bien précises :
Figure I.18: Câble dans une gaine, Figure I.19: Câble armé avec feuillard
H 07 RN-F 2G25 d’acier et étanche avec une gaine de plomb
H : Série harmonisée
07 : Tension nominale : 450/750V
V : Enveloppe isolante en PVC (Polychlorure de vinyle)
V : Gaine de protection non métallique en PVC
Pas de lettre : câble rond.
Pas de lettre : âme en cuivre.
-F : Ame souple, classe 5.
3G l.5 : 3 conducteurs en cuivre âme souple 1,5 mm2
(G : Câble avec conducteur vert/jaune dans le câble)
2°) LE système NF-USE
• une lettre indiquant que le câble (conducteur) fait l'objet d'une norme UTE,
• un groupe de chiffres (3 ou 4) indiquant la tension nominale,
• une lettre facultative qui décrit la rigidité de l'âme (souple ou rigide),
• une lettre facultative qui décrit la matière constituant l'âme (cuivre ou aluminium),
• une lettre qui décrit la matière constituant l'isolant de l'âme,
• un chiffre qui décrit la gaine,
• une lettre qui décrit la matière constituant le matériau de la gaine,
• enfin une dernière lettre facultative qui décrit la forme du câble.
Applications : Ces câbles dotés d'une gaine épaisse, sont couramment utilisés dans les
installations industrielles.
Exercice 2:
Conducteur isolé : H07 V-U
H : Série harmonisée
07 : Tension nominale 450/700V ( 𝟑 )
V : Enveloppe isolante en polychlorure de vinyle (PVC)
-U : Ame rigide, massive et ronde en cuivre
Exercice 3:
H : Série harmonisée
05: Tension nominale 300/500V ( √3)
V: Enveloppe isolante en polychlorure de vinyle (PVC)
-K: Âme souple, classe 5 en cuivre pour installation fixe
H : Série harmonisée
07 : Tension nominale 450/700V (√3)
V : Enveloppe isolante en polychlorure de vinyle (PVC)
V : Gaine de protection épaisse en polychlorure de vinyle (PVC)
H6 : Câble méplat « non divisible »
-F : Âme souple, classe 5 en cuivre
Le choix d'un conducteur ou d'un câble se fait à partir des critères suivants :
• section de l'âme conductrice,
• utilisation fixe ou mobile,
• présence d'eau ou de corps solides,
• température ambiante,
• exposition au rayonnement solaire,
• modes de pose (encastré, apparent, immergé...),
• présence de polluants ou produits chimiques,
• respect de l'environnement...
Il existe des conducteurs isolés et câbles « classiques » pour certaines applications que sont :
I.3.5) Applications
Question 1 :
Le câble U-1000 R2V est il adapté pour une utilisation en extérieur sous abri pour des
températures allant de -25°C à +55°C ?
Solution 1
U-1000 R2V (industriels non armées)
Câbles basse tension pour installation fixe, isolés PRC et gainés PVC.
Description
Utilisation
Les câbles U-1000 R2V sont destinés à un usage courant dans l'industrie et sont
particulièrement recommandés pour les installations fixes de distribution d’énergie basse
tension. L’usage des câbles multiconducteurs est adapté aux installations de télécommande et
de télé contrôle.
En cas de température ambiante élevée, appliquer les coefficients de correction.
Pose
Ces câbles peuvent être posés sur chemins de câbles, sur tablettes, à l'intérieur de caniveaux
ou fixés aux parois. Ils peuvent aussi être enterrés avec protection mécanique
complémentaire.
Les sections de 1,5 - 2,5 et 4 mm² doivent être réalisées en classe 2 (âmes câblées), chaque
fois que le câble sera raccordé à un appareil sujet à vibrations.
Marquage
N(x ou G) mm² U-1000 R2V NF-USE N° Usine S.Y + Sans Pb
• n = nombre de conducteurs
• s = section en mm²
• G = avec V/J Normes
• x = sans V/J Nationales NF
C 32-321
Question 2 :
Le câble H07V-K est il adapté pour une pose en apparent sans conduits ?
Solution 2 :
H07V-K
Conducteurs souples, sans gaine, isolés PVC pour usage général.
Description
Utilisation
Les conducteurs H07V-K sont particulièrement destinés au câblage de tableaux et d'armoires.
Pose
Air libre, sur isolateur, ou sous conduit : gaines, goulottes, etc...
Marquage
• Pour des sections entre 0,75 et 4 mm² : S.Y + USE <HAR> N° Usine
• Pour des sections supérieures 4 mm² : S.Y + USE <HAR> H07VK – N° Usine
Normes
Internationales HD 21.3 ; IEC 60227-2
Nationales NF c 32-201/3
Tableau I.8 : Désignation Normalisée des Câbles
1°) Couleurs normalisées des fils à respecter obligatoirement lors de toute installation
électrique :
Les conducteurs sont le siège de collisions entre les électrons libres et les atomes
environnants. Tel qu'indiqué précédemment, chaque collision entraîne une émission d'un
photon. Lorsque le solide est en équilibre thermique, i.e. qu'il est à la même température que
l'air ambiant et qu'aucun champ électrique externe n'est imposé, l'énergie des photons
expulsés vers l'extérieur du conducteur est exactement compensée par l'apport énergétique de
l'air ambiant sur le conducteur. En d'autres termes, il y a autant d'énergie qui entre dans le
conducteur que d'énergie qui en ressort.
Lorsqu'un champ électrique externe Ex est appliqué, la vitesse de dérive entraîne une
très légère augmentation de la fréquence des collisions électrons-atomes. Quoique très légère,
cette augmentation du nombre des collisions est suffisante pour créer un échauffement
supplémentaire dans le solide. Cette augmentation de la puissance dissipée est évidemment
exprimée par l'équation classique :
Aux températures près de l'ambiant, la résistivité d'un conducteur peut s'exprimer par la
formule suivante :
4) Contacts glissants
Le carbone amorphe (« charbon ») entre dans la constitution des balais
de machines à courant continu et de machines synchrones ou asynchrones. Malgré sa
résistivité médiocre, il n'altère pas les bagues ou collecteurs tournants et présentent une bonne
résistance de contact.
Le bronze est utilisé dans les contacts avec les caténaires.
5) Résistances bobinées
II faut une résistivité plus élevée que pour les câbles (≈ 100.10-8 ).
On les atteint avec des alliages :
- Fe Cu Ni (maillechort)
- Ni Cr
- Fe Ni Cr
- Fe Cr Al
6) Lampes à incandescence
Le tungstène, grâce à sa température de fusion élevée (3400 °C),
constitue le filament des lampes à incandescence.
7) Lampes à décharges
Le mercure et le sodium, sous forme de vapeur, émettent un rayonnement lumineux.
8) Sondes de température
Thermocouple : plages de [-185 °C , 300 °C] à [20 °C , 2300 °C] :
la jonction de 2 métaux différents (fer, cuivre, platine...) génère une tension fonction de la
température.
Thermorésistante : plages de [0 °C , 200 °C ] à [600 °C , 850 °C] :
le plus souvent en fil de platine (sonde PT 100). La résistance, parcourue par un courant
connu, génère une tension fonction de la température.
II. Matériaux Magnétiques :
II.1. Propriétés physiques
II.2. Matériaux ferromagnétiques doux et matériaux
ferromagnétiques durs, notions sur les pertes ferromagnétiques
II.2.1) Matériaux ferromagnétiques doux
II.2.2) Matériaux ferromagnétiques durs
II.2.3) Notions sur les pertes ferromagnétiques
II.3. Domaine d’application des matériaux magnétiques
Introduction
Les plus anciens objets magnétiques (perles tubulaires) ont été retrouvés dans des tombes
sumériennes et égyptiennes au quatrième millénaire avant Jésus-Christ. Les chinois et les
grecs de l’antiquité ont été les premiers à constater les propriétés que possèdent certaines
pierres à attirer des objets contenant du fer. Ces objets en fer une fois mis en contact avec ces
pierres acquéraient à leur tour le pouvoir d’attirer d’autres objets en fer. Ces pierres appelées
« magnétite » sont constituées d’oxyde de fer.
Vers le 2ième siècle, les chinois ont exploité la propriété qu’a l’aiguille métallique aimantée de
s’orienter constamment vers la même direction. Une boussole fonctionnant sur ce principe a
été d’abord utilisée par les chinois, ensuite par les arabes puis par les occidentaux. Les
premiers traités de magnétisme ont été écrits vers 1 600 en Angleterre par William Gilbert.
Charles Augustin de Coulomb a réalisé les premières mesures des forces magnétiques
s'exerçant sur deux charges magnétiques, puis Hans Oersted (1777 – 1851) a établi le lien
entre l’électricité et le magnétisme en observant que l’aiguille magnétique est déviée par un
courant parcourant un fil conducteur situé à proximité de cette aiguille. William Thomson
(1857-1907) a découvert l’effet magnétorésistance, c’est à dire la propriété qu'ont certains
matériaux de présenter une résistance qui évolue lorsqu'ils sont soumis à un champ
magnétique. Enfin les physiciens Samuel Abraham Goudsmit et George Eugène Uhlenbeck
en 1925 ont montré que l’électron se comporte comme un aimant.
Ce premier chapitre a pour objectif de fournir les éléments de base nécessaires pour comprendre
le comportement des matériaux magnétiques et plus particulièrement des alliages magnétiques
nanocristallins. Pour cela nous rappelons d'abord les lois et les propriétés principales des
matériaux magnétiques. Puis, nous abordons le comportement magnétique d’un matériau
ferromagnétique permettant de comprendre le processus d'aimantation, la structure physique et les
propriétés spécifiques du matériau ferromagnétique (analyse de la courbe d’aimantation, cycle
d’hystérésis, perte dans le matériau). Ensuite, nous présentons les familles de matériaux
ferromagnétiques doux et les durs:
Dans un système magnétique comportant à la fois des courants donnés et des matériaux dont
on connaît la courbe d’aimantation, le problème est la détermination des champs et de
l’aimantation. Dans la littérature le champ d’excitation est noté par 𝑯, l’induction magnétique
par 𝑩 et l’aimantation par 𝑴 .
(équation de Maxwell-Gauss)
(équation de Maxwell-Faraday)
(équation de Maxwell-Ampère)
L'induction magnétique 𝑩 créée par une boucle de courant (C) parcourue par un courant I
s'exprime par :
où µ0=4π.10-7 H/m, r est la distance entre le point P situé sur la boucle (C) et le point
M auquel on observe l'induction, 𝒅𝒍 le vecteur déplacement élémentaire tangent à la
courbe C au point r orienté dans le sens du courant I, 𝒓 représente le vecteur unitaire.
Si au point d'observation M, il n'y a pas de courant, l'induction magnétique 𝑩 dérive d'un
potentiel scalaire A.
b) Loi de Laplace
c) Théorème d’Ampère :
La circulation de B le long d’un contour fermé (C) est égale au produit de μ0 par la
somme des courants Ii entourés par (C) tel que :
ce qui donne :
où
est la perméabilité absolue du matériau. µ0 est une constante
universelle et µr dépend de l’excitation 𝑯.
a) Aimantation magnétique
Pour un circuit filiforme (C), parcouru par un courant I, on définit le moment magnétique
par :
où dv est l’élément de volume, 𝒓 est le vecteur qui joint le point P sur le circuit (C) au point
d’observation M (figure 1.1), 𝒋 est le vecteur densité de courant.
Figure 1.1 Circuit filiforme (C).
Cette relation reste vraie dans la matière mais les ordres de grandeurs sont modifiés. En effet,
comme l’illustre la figure 1.2 dans le cas d’un cylindre uniformément aimanté, le champ 𝑯
dont l’orientation s’oppose à 𝑴 est qualifié pour cette raison de champ démagnétisant 𝑯𝒅 de
sorte que :
Figure 1.2 : Exemple : 𝑯𝒅 et 𝑴 respectivement champ démagnétisant et
moment magnétique d'un cylindre axial.
On peut montrer que dans le cas d'un matériau ayant la forme d'un ellipsoïde uniformément
aimanté , 𝑴 dans le matériau est uniforme et constante.
Le champ démagnétisant dans un ellipsoïde uniformément aimanté peut alors s’écrire :
Pour calculer le champ démagnétisant d’un matériau allongé (ruban) dont l’aimantation
est orientée suivant l’un de ces axes (Fig. 1.3), nous allons l’assimiler à un ellipsoïde
allongé de révolution de longueur c selon l'axe de révolution Z et de diamètre a
perpendiculaire à cet axe, on a [F:
Remarquons que si (μr -1) NZZ (r) >>1 et μr >> 1, l’expression de la perméabilité
apparente devient :
Ce qui suggère que pour augmenter la perméabilité apparente, il faut réduire le coefficient
de champ démagnétisant par l’augmentation du rapport r : soit en augmentant la longueur
soit en réduisant le diamètre.
Le moment magnétique de l’ion tient compte du remplissage des couches atomiques de telle
sorte que les matériaux magnétiques peuvent être classés en trois catégories décrites ci-
dessous.
Diamagnétisme : Les couches sont remplies et la somme des moments cinétiques orbitaux et
des moments cinétiques de spin est nulle. L’ion ne possède pas de moment magnétique.
Si un champ magnétique externe est appliqué à un tel ion, il se crée un moment magnétique
induit qui s’oppose au champ : son aimantation induite par le champ est très faible et opposée
à ce dernier.
La perméabilité est la faculté d'un matériau à modifier les lignes de flux magnétique. Lorsque
la perméabilité du matériau augmente, la ‘force d’attraction des lignes de champ’ dans le
matériau augmente et concentre le champ. La figure 1.6 montre que, seul le matériau
ferromagnétique peut canaliser les lignes du champ grâce à sa perméabilité relative.
Figure 1.6 Canalisation des lignes du champ en fonction de la perméabilité.
où µ=µ0.µr est la perméabilité magnétique du matériau (en henry par mètre, symbole :
H.m-1 ou H/m).
- µ0 est une constante universelle, la constante magnétique, qui vaut 4π×10-7 H/m
- µr dépend du matériau.
Conclusion
Introduction
On classe des matériaux selon leurs propriétés magnétiques. Les matériaux magnétiques
sont généralement séparés en deux classes : les matériaux doux et les matériaux durs
(aimants permanents). Le matériau doux se sature avec un champ d’excitation très faible
alors que le matériau dur requiert un fort champ d’excitation. Les sous-chapitres suivants
présentent les propriétés et les caractéristiques des matériaux doux et ceux des matériaux durs.
||B||= BM = μ0 x kI
avec μ0 = 4π.10-7 est la perméabilité du vide.
Certaines substances dites ferromagnétiques, très souvent à base de fer, ont une perméabilité
très élevée :
Les alliages nanocristallins ont pour rôle de canaliser et d'augmenter le flux magnétique.
Ils sont caractérisés par une courbe dite d'aimantation et un cycle d'hystérésis. La figure 1.15
montre une courbe d'aimantation dans laquelle on distingue trois zones.
Figure 1.15 : (a)Variation de µr en fonction de H ,(b)Courbe d'aimantation.
-
- En zone saturée « 3 »,
En zone linéaire (1) : pour des valeurs faibles de l’excitation 𝑯, l’induction magnétique croît
linéairement en fonction de l’excitation 𝑩 = µ𝟎 𝑯 . Dans cette zone le champ B est trop
faible.
La zone (2) : pour des valeurs un peu plus élevées de 𝑯, l’induction magnétique croît
beaucoup moin vite que l’excitation : il n’y a pas de proportionnalité. Les machines
électriques fonctionnent dans la zone utile « 2 » (légèrement saturée).
En zone saturée (3): pour des excitations fortes, l’induction magnétique augmente lentement
avec l'augmentation de l’excitation. La quantité B = BS est appelée aimantation à la saturation.
le courant I créant B est trop élevé (échauffement de la machine).
Ce n’est pas une caractéristique intrinsèque mais elle dépend de la forme de Hd , champ
démagnétisant.
a) Champ coercitif Hc
Lorsque le champ coercitif d'un ferromagnétique est très élevé, le matériau est
qualifié de dur. Il est alors très approprié comme matériau pour la fabrication d'aimants
permanents, par exemple à l'intérieur de moteurs électriques ou des supports d'enregistrement
magnétiques (disques durs, disquettes, bandes magnétiques, etc.).
Figure : Famille de cycles d'hystérésis mineurs pour un fer à grains. note la
rémanence, le champ coercitif.
Si le diamètre D de grain est petit HC est faible. De même si HC est élevé, le diamètre D
de grain est élevé. Le champ coercitif HC désigne l'intensité du champ magnétique qu'il
est nécessaire d'appliquer à un échantillon donné d’un matériau ferromagnétique pour
l’aimanter et le désaimanter.
b) Coefficient d'orientation
NB :
1°) (en sciences) matériau isotrope : se dit de corps et de substances qui ont les mêmes propriétés
dans toutes les directions.
2°) cristallites : (en minéralogie) cristal microscopique rencontré dans des roches éruptives
Figure 1.17 Coefficient d'orientation.
Ce sont des matériaux à cycle d'hystérésis étroit pour minimiser les pertes par hystérésis, ils
sont en général feuilletés et à base de fer (le fer pur a une résistivité trop importante). On
distingue essentiellement :
Ils sont essentiellement utilisés, dans les machines électriques travaillant aux fréquences
industrielles (transformateurs et machines tournantes).
Ils sont constitués de tôles en acier allié à du silicium (1 à 5 %), ce qui a l'avantage
d'augmenter la résistivité mais l'inconvénient est de rendre les tôles cassantes.
On distingue :
- les tôles classiques à grains non orientés. CFER ≈ 5 W/ kg (cte des pertes dans le fer =
[puissance / masse ]?)
Elles sont obtenues par un laminage à chaud suivi d'un décapage chimique, d'un
dernier laminage à froid et d'un traitement thermique.
Elles sont essentiellement utilisées dans les machines tournantes et les transformateurs
de faible puissance (< 100 kW).
Elles sont très utilisées en Electronique de Puissance et plus particulièrement dans les
alimentations à découpage où la fréquence de fonctionnement est élevée (f > 100 kHz).
Ce sont des céramiques ferromagnétiques à base d'oxydes de fer (X.Fe12O19 - X = Mn ou
Ni, Zn).
Elles sont fabriquées sous atmosphère inerte : Après mélange et broyage des composants,
les poudres sont assemblées par frittage à haute température (≈1200 °C). On obtient ainsi un
matériau de grande résistivité, massif, mais malheureusement très cassant.
Le tableau II.1 peut être utilisé comme un guide pour choisir le matériau doux approprié.
Ces matériaux sont utilisés pour la réalisation d'aimants permanents. Ils possèdent une
induction rémanente importante et un champ coercitif élevé.
Ils sont en général massifs et à base de fer ou de terres rares ( Sm : samarium - Nd :
Néodyme).
Ils sont souvent associés à du fer doux qui canalisent les lignes d'induction et sont
aimantés lors du procédé de fabrication.
1) Alnico
Les Alnico ont été les premiers aimants fabriqués artificiellement. Ils sont aujourd'hui en
perte de vitesse derrière les ferrites et les aimants à base de terres rares.
Ce sont des alliages de fer, d'aluminium, de nickel et de cobalt (les meilleures
performances sont obtenues pour des alliages riches en cobalt).
Ils sont obtenus par moulage à haute température, suivi de divers traitements thermiques
et magnétiques, ou alors par frittage suivi d'une rectification et d'une découpe.
Ils ont une très bonne tenue en température (maintien des performances magnétiques),
ainsi qu'une bonne solidité mécanique. Leur induction rémanente est assez élevée (1,2 T),
mais leur aimantation chute très rapidement de manière irréversible en présence d'un champ H
démagnétisant (augmentation brutale de l'entrefer).
Ils sont surtout utilisés en métrologie ou dans des applications ou les aimants sont exposés
à des sollicitations mécaniques.
2.) Ferrites dures
Ce sont des céramiques à base d'oxydes ferriques (Fe2O3) associées à du Baryum (Ba) ou
du Strontium (Sr).
Elles sont obtenues après plusieurs étapes :
Broyage fin des différents constituants puis mélange à 1200 "C pour former la ferrite.
Broyage de la ferrite en présence d'eau pour obtenir une poudre très fine (0,5μ.).
Compression avec un liant dans des moules de forme adaptées, en présence d un
champ magnétique.
Frittage haute température (1200°C), suivi d'un refroidissement contrôlé.
Elles présentent le meilleur rapport qualité/prix. Par contre, leur induction rémanente est
assez modeste (< 0,5 T), et leur aimantation chute aussi rapidement de manière irréversible en
présence d'un champ H démagnétisant (idem alnico). De plus, les céramiques obtenues sont
très dures et cassantes ce qui interdit l'usinage des produits finis.
Assez récemment, des alliages à base de terres rares sont apparus. Ils possèdent
d'excellentes propriétés magnétiques :
- Densité d'énergie spécifique de 350 kJ/m3 (50 kJ/m3 pour les alnico), ce qui permet
une diminution importante du poids et du volume à induction et entrefer donnés.
- Champ coercitif très élevé avec une aimantation quasi constante ce qui rend très
difficile une désaimantation de l'aimant.
Ces produits sont relativement chers et n'ont pas une bonne tenue en température. Ils sont
réservés à des applications spécifiques où l'encombrement est le paramètre majeur.
Lors de la mesure d’un cycle d’aimantation tel que celui de la figure 1.2, un gonflement du
cycle d’hystérésis est observé lors de l’augmentation de la fréquence appliquée. Un tel
gonflement est présenté à la figure 1.3.
Figure 1.3 : Cycle d'hystérésis mesuré en fonction de la fréquence pour un
matériau faiblement conducteur
Dans un matériau soumis à un champ magnétique variable les pertes magnétiques sont
généralement séparées en trois types :
- les pertes par hystérésis
- les pertes par courants de Foucault
- les pertes excédentaires.
Cette séparation arbitraire n’est pas basée sur le mécanisme physique qui les engendre mais
plutôt en fonction des diverses échelles de temps et d’espace qui les concernent. L’équation
classique de séparation des pertes magnétiques est :
Ph = k1.f .B2max
k1 coefficient des pertes par hystérésis, dépend du matériau et est proportionnel à la surface
du cycle
f fréquence d’excitation (Hz)
B induction crête (T)
Remarque :
Les variations du champ magnétique dans le matériau génèrent des courants induits qui
circulent dans une épaisseur dite de peau à la surface du matériau et créent une dissipation
d'énergie.
L’épaisseur de peau δ dépend de la résistivité ρ du matériau, des propriétés magnétiques (μ)
et de la fréquence f du champ magnétique :
𝒆.𝒇.𝑩𝑴𝒂𝒙 ²
𝑷𝒄 = 𝑲𝟐 . 𝝆
k2 : coefficient des pertes par courants de Foucault
Remarques :
Les pertes par hystérésis et par courants de Foucault prennent naissance à l'intérieur du
matériau. Elles sont très souvent cumulées et prénommées «pertes magnétiques ou pertes
fer»
𝑭 𝒌 𝑩 𝟐
𝒑𝒆𝒓𝒕𝒆 𝒇𝒆𝒓 = 𝑪𝑭𝑬𝑹 . . .𝑴
𝑭𝟎 𝑩𝟎
Les pertes dites excédentaires sont dues aux interactions spatio-temporelles entre les
domaines lors de l’aimantation du matériau qui causent une augmentation locale des pertes
magnétiques autour des parois en déplacement. Bertotti a montré que ce phénomène est
proportionnel à la fréquence avec un exposant de 1.5 pour une aimantation sinusoïdale.
Les pertes par hystérésis et les pertes excédentaires dépendent grandement de l’état cristallin
du matériau relié à l’historique de déformation et de recuit de l’échantillon, et de la quantité
d’inclusions sous forme de précipités dans le matériau reliée à sa pureté.
1. DEFINITION
Les isolants ou diélectriques sont des matériaux ayant une résistivité très élevée : 108 à
16
10 Ω.m, car ils contiennent très peu d’électrons libres. Un isolant est caractérise par ses
propriétés électriques, mécaniques, chimiques et thermiques. Un bon isolant ne devrait pas
laisser passer de courant lorsqu’il est soumis a une tension continue. Autrement dit, sa
résistance en CC doit être infiniment grande. Cependant, en pratique, un courant de fuite très
faible circule dans tous les matériaux isolants utilises en HT continue. Le courant passant a
travers un isolant en HT continue est également constant et est appelé courant résiduel. En HT
alternative, n’importe quel matériau isolant laisserait passer un courant capacitif.
Les isolants ( le vide, le verre et de nombreux plastiques etc …) sont utilises pour :
- assurer une séparation électrique entre des conducteurs portés a des potentiels différents
afin de diriger l’écoulement du courant dans les conducteurs désires donc → protection des
personnes et des équipements ;
- supporter les éléments d’un réseau électrique et les isoler les uns par rapport aux autres et
par rapport a la terre ;
- remplir les fonctions de diélectrique d’un condensateur.
Un isolant possède peu de charges libres, elles y sont piégées, contrairement à un matériau
conducteur où les charges sont nombreuses et libres de se déplacer sous l'action d'un champ
électromagnétique.
La faculté d'un matériau à être isolant peut aussi être expliquée par la notion de bandes
d'énergie. L'isolation électrique est rattachée à une grandeur physique mesurable, la
résistance, qui s'exprime en ohms (symbole : Ω).
Un dipôle est forme de deux charges égales et de signes opposes. La valeur du moment
électrique d’un dipôle est p0 = q a.
Remarque : jusqu’à présent, les scientifiques ne se sont pas mis d’accord quant au sens a
donner au dipôle électrique, de la charge positive vers la charge négative ou vice versa.
La propriété la plus importante d’un diélectrique est la polarisation sous l’action d’un champ
électrique externe.
A l’échelle atomique : en l’absence d’un champ électrique, le moment électrique est nul car la
somme algébrique des charges dans toutes les molécules dans un volume donné est nulle, du
fait que les centres de gravite des charges positives et négatives coïncident. Lors de
l’application d’un champ électrique, les centres de gravite ne coïncident plus et les particules
(atomes et molécules) sont alignées suivant la direction de E et acquièrent un moment p0 (voir
figure).
La polarisation est souvent proportionnelle au champ électrique qui l'a créée (ce cas est dit
linéaire) :
P = χ ε0 E χ : susceptibilité diélectrique
La somme totale des charges dans une molécule est nulle, mais l’arrangement (la structure) de
ces charges peut être différent d’une matière à une autre.
Les centres de gravite peuvent coïncider ou ne pas coïncider :
• Dans le 1er cas : la molécule est non polaire.
• Dans le 2ème cas : la molécule (et donc la matière en question) est dite polaire. Même en
l’absence de champ électrique externe, la molécule possède un moment dipolaire.
Il est clair que les molécules arrangées de façon symétrique (qui possèdent un centre de
symétrie) sont non polaires du moment que les centres de gravite des charges positives et
négatives coïncident avec le centre de symétrie. Par contre, les molécules asymétriques sont
polaires.
Les molécules monoatomiques (He, Ne, Ar, Kr, Xe) et les molécules formées de deux atomes
identiques (H2, N2, Cl2, etc.…) sont non polaires. Par contre, les molécules à composition
ionique telles que l’iode de potassium KI ont un moment dipolaire élèvé.
Exemple :
Les molécules CH4 et CCl4 sont symétriques et donc non polaires. Les autres
molécules sont asymétriques et donc polaires.
Remarque :
La polarisation d’orientation met plus de temps à s’établir (ou à disparaitre) lors
de l’application de la tension (ou la mise hors tension) par rapport aux autres types de
polarisation. Il est clair en effet, que plus de temps est requis pour le mouvement des
molécules, surtout les grandes molécules et la viscosité dynamique (coefficient de frottement
interne) élevé. Ce temps peut être de l’ordre d’une demi-période de la tension alternative.
Tous les types de polarisation provoquent des pertes diélectriques sous forme de chaleur suite
aux frottements. En tension alternative les pertes sont beaucoup plus grandes qu'en tension
continue.
Par conséquent, la tension thermique de claquage est généralement plus faible pour les
champs alternatifs, et elle diminue avec l'augmentation de la fréquence de la tension
appliquée.
P = χ. ε0.E
D = εr.ε0. E
Pour certains matériaux «non linéaires» ces relations ne sont plus linéaires, la permittivité
dépend alors du champ E. Ce type de diélectrique est utilisé dans certaines applications
spécifiques.
Susceptibilité électrique
.
L'indice de réfraction d'un milieu à une longueur d'onde donnée mesure le facteur de réduction de
la vitesse de phase de la lumière dans le milieu, par rapport à la vitesse qu'elle aurait dans le vide.
Cela correspond exactement à la définition de l'indice de réfraction n d'un milieu :
.
Cela explique donc le phénomène de réfraction de la lumière. D'autre part, la partie
imaginaire correspond à une absorption de la lumière par le matériau. Lorsque le matériau
est anisotrope, les relations ne sont pas aussi simples, et on voit apparaitre le phénomène
de biréfringence : deux rayons sont réfractés au lieu d'un seul.
La réflexion peut également être comprise de cette façon. On peut alors montrer que, au
passage de la lumière à travers un dioptre séparant deux milieux différents, une partie de
l'onde est réfléchie, et le reste est réfracté. Le calcul correspondant aboutit aux coefficients de
Fresnel qui donnent les proportions de la lumière réfléchie et réfractée. Dans le cas où toute la
lumière est réfléchie (réflexion totale), on peut observer une onde évanescente, c'est-à-dire
une onde de très courte portée qui apparaît de l'autre côté du dioptre. On peut même, en
plaçant un autre dioptre très proche du premier, récupérer cette onde évanescente : c'est le
phénomène de réflexion totale frustrée.
Dans les isolants solides : le claquage dans un diélectrique peut provoquer la fusion, bruler
ou perforer le diélectrique et les électrodes. Apres un claquage, une trace du claquage sous
forme de perforation, de fonte ou de brulure sur le diélectrique peut rester et donner une forme
irrégulière a l’isolant. Si une tension est de nouveau appliquée a cet isolant, un claquage
survient dans la majorité des cas, suivant le canal tracé par la décharge précédente et même a
une tension inférieure. Donc un arc qui survient dans les isolants solides nécessite leur
remplacement.
Dans les isolants liquides et gazeux : Si le claquage survient dans les isolants liquides ou
gazeux, la grande mobilité des particules permet à la trace de disparaitre et l’isolant est ainsi
régénéré (si le claquage n’a pas eu lieu pendant une durée assez grande pour changer les
propriétés intrinsèques de l’isolant).
Chaque type de matériau possède une résistance au claquage (rigidité diélectrique) différente
des autres. La rigidité diélectrique dépend considérablement de :
- la fréquence du réseau : la rigidité diélectrique diminuant avec l’augmentation de la
fréquence ;
- température : la rigidité diélectrique diminuant avec l’augmentation de la température ;
- durée d’application de la tension.
Les causes du claquage des solides sont diverses :
• Causes d’origine électrique : des charges électriques sont injectées par les électrodes ou
proviennent par dissociation de particules dans le volume du matériau.
• Claquage d’origine thermique : à l’origine il existe un phénomène électrique conduisant a un
échauffement du matériau.
• Claquage dût à des effets parasites : des défauts dans le matériau sous forme d’inclusions
solides ou gazeuses, qui provoquent une distorsion du champ électrique.
• Claquage électromécanique : sous l’action d’un champ électrique E, un matériau de
permittivité ε est soumis a une pression qui a tendance a rapprocher les électrodes et donc
d’exercer une contrainte de compression, sur le matériau.
III.1.3 Contournement
Le contournement est la formation d'un chemin de conduite (fuite) permanent sur la
surface d'un isolant qui dans la plupart des cas provoquent la dégradation de l'isolation.
Lorsque l'isolant se trouve à l'extérieur, il subit les conditions ambiantes de l'environnement et
devient couvert de pollution qui peut être d'origine industrielle ou côtière. En présence de
l'humidité la couche de contamination provoque un courant de fuite qui chauffe et évapore
par échauffement l’humidité a la surface et provoque une interruption dans le film d'humidité;
de petites étincelles apparaissent alors aux bornes des bandes sèches.
Cas particulier
Dans le cas d'un isolant gazeux, la rigidité diélectrique dépend de la pression du gaz,
selon une relation non linéaire. (Loi de Paschen)
À la base, l'air est un fort isolant. Mais sous de fortes tensions, les électrons qui
composent les atomes des molécules de l'air sont littéralement arrachés à leur orbite de
valence pour participer à la conduction électrique : la foudre traverse alors l'atmosphère. La
valeur du champ disruptif de l'air la plus communément admise est : 36000 V.cm-1
Cette interprétation étant plus connue sous le nom de « règle des 30000 V par cm ». Cela
laisse présager en outre de l'ordre de grandeur des tensions mises en jeu dans le phénomène de
la foudre.
Pour un air saturé en humidité, cette valeur peut tomber à 10 000 V.
Propriétés particulières
Par rapport aux positions relatives de la direction du champ électrique et des surfaces
principales de l’isolant, la rigidité diélectrique peut être transversale ou longitudinale.
On peut également parler de champ disruptif dans le cas des câbles électriques, où le cœur
(appelé également l'âme) est séparé de la gaine de masse par un isolant. Ici encore, un champ
électrique radial trop élevé conduit au claquage de cet isolant, endommageant
irréversiblement le câble.
𝟏
𝜺𝟎 =
𝝁𝟎 𝑪𝟐
où :
- μ0 est la constante magnétique
- c est la vitesse de la lumière dans le vide.
Dans le système d'unité SI ε0 est la permittivité absolue du vide (ou de l’air) et a pour valeur:
ε0 = 8,854187817...×10−12 F·m-1.
La constante diélectrique décrit la réponse d'un milieu donné à un champ électrique. Elle
intervient dans de nombreux domaines, en particulier en optique, via l'indice de réfraction.
Les lois gérant la réfraction et la réflexion de la lumière y font appel.
Sa capacité est :
Pour l’air, les gaz et le vide, εr = 1. Donc, ε =ε0= 8,85.10 -12 F/m .
Pour tous les autres isolants, εr > 1.
III.2.3) Angle de perte
On a :
La valeur tanδ est appelée facteur de dissipation diélectrique.
Les isolants sont classes suivant la température maximale en dessous de laquelle ils ont une
durée de vie d’une dizaine d’années.
III.4) Quelques milieux diélectriques usuels
1.) Solides
2.) Liquides
le pyralène, autrefois utilisé dans les transformateurs, mais qui tend à disparaître à cause
de ses risques
l'huile minérale, qui a remplacé le pyralène dans les transformateurs
l'eau pure. Si l'eau usuelle est conductrice, une eau parfaitement pure est un très bon
isolant. La difficulté de garder une eau très pure rend toute utilisation industrielle difficile.
l'huile végétale, innovation récente dans l'isolation diélectrique dans les transformateurs
électriques.
3.) Gazeux
l'air
l'hexafluorure de soufre
l'azote
V. Systèmes déséquilibrés
Chapitre 4 : TRANSFORMATEURS
(12H cours + 06H TD + 06H TP)
I. Bobine à noyau ferromagnétique.
Annexe 2 :
Perméabilité magnétique
Susceptibilité magnétique
Aimantation
Champ coercitif
Point de Curie
Hystérésis
a) Relation de constitution
Si le régime du matériau est dit linéaire, le champ magnétique et le
champ d'excitation magnétique sont reliés, dans un matériau donné, par la relation dite
« constitutive » :
où µ est la perméabilité magnétique du matériau (en henry par mètre, symbole : H.m-1 ou
H/m).
Attention, cette relation de constitution est commode et se rencontre dans de nombreux cas
mais n'est pas universelle, y échappe notamment les cycles d'hystérèse, les phénomènes de
saturation, les milieux biréfringents, les milieux chiraux, les milieux optiques non linéaires,
etc.
La perméabilité magnétique du matériau (µ) s'exprime par le produit de la perméabilité du
vide (µ0, exprimée en henry par mètre) et de la perméabilité relative (µr, sans dimension) :
µ=µ0.µr
- µ0 est une constante universelle, la constante magnétique, qui vaut 4π×10-7 H/m
- µr dépend du matériau.
Dans l'air, le vide, les gaz, le cuivre, l'aluminium, la terre, et d'autres matériaux, µr est
approximativement égal à 1, ces matériaux ne pouvant alors canaliser le champ magnétique.
c) Influence de la température
Pour les matériaux ferromagnétiques, il existe une température
caractéristique, dite température de Curie Tc, au-dessus de laquelle ils perdent leur propriété
ferromagnétique :
a) Description microscopique
En présence d'une excitation magnétique , les différents moments magnétiques
électroniques ou nucléaires vont se diviser en différents niveaux d'énergie. Pour le noyau
d'hydrogène caractérisé par un spin de valeur 1/2, l'aimantation peut prendre deux positions
dites parallèle ou anti-parallèle. L'état parallèle étant de plus basse énergie, il est plus peuplé
et il en résulte dans le milieu, une aimantation nucléaire macroscopique notée .
b) Caractérisation macroscopique
L'aimantation est proportionnelle à l'excitation magnétique appliquée : le coefficient de
proportionnalité, noté , définit la susceptibilité magnétique du milieu ou matériau
considéré.
c) Exemple de matériaux
,
Où désigne la partie réelle de la susceptibilité électrique.
b) Difficulté du calcul
Dans la plupart des cas, plusieurs de ces phénomènes sont présents et se cumulent. La
principale difficulté du calcul réside dans le fait que le champ électrique macroscopique dans
lequel est plongé le matériau est souvent différent du champ électrique local qui agit
réellement sur les constituants microscopiques et donc crée la polarisation. C'est pourquoi il
faut distinguer susceptibilité (grandeur macroscopique) de polarisabilité (grandeur
microscopique). Enfin, la polarisation modifiant en retour le champ électrique, il est souvent
nécessaire de faire appel à une méthode auto-cohérente
On se place dans le cas d'un gaz très peu dense1 soumis à un rayonnement2 de
fréquence . La modélisation la plus simple fait appel à la notion d'atome de Lorentz
décrivant l'interaction entre un atome et du rayonnement par la mécanique classique. Ce
modèle, également appelé modèle de l'électron élastiquement lié, consiste à supposer que les
électrons gravitant autour du noyau atomique sont soumis à trois forces :
- la force attractive de la part de ce noyau (supposée correspondre à un oscillateur
harmonique de fréquence ),
- la force sinusoïdale due au champ électrique ,
- et une force de freinage3 en .
Le mouvement obtenu peut alors être relié à celui d'un dipôle électrique, et finalement, la
somme de tous les dipôles est égale à la polarisation recherchée. Ce modèle aboutit à
l'expression suivante de la susceptibilité électrique :
Où
où est maintenant un tenseur d'ordre 2, autrement dit une matrice carrée 3x3. Si les trois
dimensions spatiales sont nommées x, y et z, la relation précédente développée devient :
On peut aller encore plus loin dans la description de la susceptibilité électrique car il existe
des cas où la polarisation n'est pas directement reliée à E, mais plutôt à des puissances de E.
Par exemple, la polarisation peut être proportionnelle à E ². Dans ces cas dits non-linéaires, on
a recours à des susceptibilités électriques qui sont des tenseurs. Pour comprendre les
phénomènes qui en découlent, on a recours à l'optique non-linéaire.
e) Notes et références
1. ↑ Dans ce cas champ local et champ macroscopique sont identiques, ce qui permet d'éviter le passage du
microscopique au macroscopique.
2. ↑ c'est-à-dire un régime sinusoïdal permanent : le champ électrique est supposé sinusoïdal dans le temps, et on
attend que le régime transitoire soit dépassé.
3. ↑ Cette force, appelée réaction de rayonnement, vient du fait que les électrons accélérés rayonnent, et donc
perdent de l'énergie. Elle est en toute rigueur proportionnelle à mais son effet, au premier ordre en , est
un amortissement du mouvement de l'électron qui est bien rendu par la force de frottement fluide supposée ici. La
valeur de est déduite de ce développement limité (cf. Alain Aspect, Claude Fabre et Gilbert Grynberg, Optique
quantique 1 : lasers [lire en ligne [archive]], p. 177-179).
4°) Aimantation
a) Aimant permanent
Un aimant permanent ou aimant dans le langage courant, est un objet fabriqué dans un
matériau magnétique dur, c’est-à-dire dont le champ rémanent et l'excitation coercitive sont
grands (voir ci-dessous). Cela lui donne des propriétés particulières liées à l'existence du
champ magnétique, comme celle d'exercer une force d'attraction sur tout matériau
ferromagnétique.
c) Caractéristiques
Les aimants permanents contiennent presque toujours des atomes d'au moins un des éléments
chimiques suivants : fer, cobalt ou nickel, ou de la famille des lanthanides (terres rares). Les
aimants naturels sont des oxydes mixtes de fer II et de fer III de la famille des ferrites (oxyde
mixtes d'un métal divalent et de fer III). Ce sont des matériaux magnétiques durs (à cycle
d'hystérésis large). Il existe aussi des aimants moléculaires comme des aimants de chimie de
coordination4, des aimants organo-métalliques8 et des aimants purement organiques (CHNO)9
mais en 2010, ils ont tous des températures de Curie très basses excepté V(TCNE)210 (di-
tétracyanoéthylénure de vanadium).
Ce travail s'est transformé en énergie du champ magnétique dans le volume créé entre l'aimant
et le fer. La densité d'énergie par unité de volume due au champ magnétique est :
[ J.m-3 ]
Ici est la perméabilité de l'air, presque égale à celle du vide : [ H.m-1].
Le volume de l'espace créé entre l'aimant et le fer est égal à où est la surface de l'aimant
qui était collée au fer. Le travail fait s'est transformé en énergie :
7°) Hystérésis