Conception Globale Des Generateurs Asynchrones À Double Alimentation P O U R Éoliennes

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DAVIDE AGUGLIA

CONCEPTION GLOBALE DES GENERATEURS


ASYNCHRONES À DOUBLE ALIMENTATION
P O U R ÉOLIENNES

Thèse présentée
à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval
dans le cadre du programme de doctorat en génie électrique
pour l'obtention du grade de PhilosophiasDoctor (Ph.D.)

FACULTE DES SCIENCES ET DE GENIE


UNIVERSITÉ LAVAL
QUÉBEC

2010

©Davide Aguglia, 2010


Résumé

L'industrie des aérogénérateurs a connu une croissance spectaculaire au cours des


dernières années. La chaîne de conversion électromécanique la plus employée dans le
domaine de puissance de l'ordre du MW utilise une Machine Asynchrone à Double
Alimentation (MADA). L'avantage principal de cette solution concerne son coût initial
qui est réduit par rapport aux topologies concurrentes. Ce type d'aérogénérateur utilise
un multiplicateur de vitesse à engrenages qui adapte la vitesse de rotation élevée de
la MADA à la basse vitesse de rotation de la turbine éolienne. Cette composante qui
nécessite des coûts de maintenance élevés est à l'origine des principaux problèmes de
fiabilité associés aux aérogénérateurs qui utilisent la MADA. Par exemple, le multi-
plicateur est soumis à de fortes contraintes lors des régimes de défauts électriques qui
peuvent survenir sur le réseau électrique. Bien que les industriels aient développé des
multiplicateurs de vitesse qui s'adaptent mieux au domaine des aérogénérateurs, il ap-
paraît qu'aucune solution globale et innovatrice n'a été proposée pour faire face à cette
problématique.

Ce travail présente un environnement de conception globale et optimale de la chaîne


de conversion électromécanique utilisant la MADA pour les aérogénérateurs dont la
puissance est de l'ordre du MW. L'établissement des divers modèles de dimensionne-
ment et la mise au point des outils méthodologiques disponibles dans l'environnement
sont détaillés. Les principaux composants de la chaîne de conversion sont modélisés et
la MADA fait l'objet d'une attention particulière quant à son dimensionnement. Des
méthodes analytiques et numériques sont proposées pour mener à bien la conception
optimale de l'entraînement tout entier incluant la MADA, le multiplicateur de vitesse
mécanique et le convertisseur statique de puissance. La mise en oeuvre de l'environ-
nement est illustrée par des solutions de conception globale associées à différents spé-
cifications du cahiers des charges incluant la distribution annuelle de vitesses de vent
sur le site. Les résultats obtenus montrent qu'il existe différentes solutions originales
tant du point de vue topologique que dimensionnel. En particulier, on montre qu'il est
possible de diminuer le nombre d'étages de multiplication mécanique de la vitesse pour
améliorer la fiabilité et le coût global de l'installation.
Abstract

During the last few years the wind turbine industry experienced an impressive
growth. The most used topology of electromechanical conversion system for wind po-
wer plants in the MW range is based on the so called Doubly-Fed Induction Generator
(DFIG). The advantage of this topology lies in a reduced initial cost compared to al-
ternative topologies. The DFIG based wind turbine is using a gearbox to adapt the
generator's high rotating speed to the turbine's low rotating speed. This mechanical
component, which presents high maintenance costs, is the major cause of reliability
problems of DFIG based wind turbines. For instance, during severe grid fault condi-
tions (i.e. short-circuits) the gearbox is mechanically stressed. Although the new gear-
box generation has been improved to better fit to the wind industry constraints, one
can notice that no new and innovative solutions have been proposed to cope with this
problematic.

This works presents a global and optimal design methodology associated to a spe-
cific CAD environment of DFIG based electromechanical conversion systems for wind
turbines in the MW power range. The development of the different design models and
the realization of the methodological tools available in the environment are detailed.
The main components of the electromechanical conversion system are modeled and the
DFIG design procedure is detailed. Different analytical and numerical methods are pro-
posed to perform an efficient optimal design of the whole drive system that includes
the DFIG, the gearbox and the static power converter. The environment efficiency is
demonstrated by the determination of different optimal global design solutions associa-
ted to several kinds of specifications, which take into account the annual wind speed
statistical distribution on the site. The results show that there are several original solu-
tions in terms of topological structure and dimensions. The use of the proposed design
methodology demonstrates that it is possible to reduce the number of gearbox stages
in order to increase the plant reliability and to decrease its global cost.
Avant-propos

J'aimerais tout d'abord remercier mon directeur de recherche, le Professeur Philippe


Viarouge de l'Université Laval, pour m'avoir soutenu, encouragé et guidé tout au long de
ce parcours. Grâce à ces qualités humaines et scientifiques, j'ai eu la chance d'apprendre
bien plus de ce qui était en relations avec ce travail. Son enthousiasme pour la science,
son humilité et ses approches rigoureuses et méthodologiques resterons pour moi des
modèles importants. Qu'il puisse trouver ici l'expression de ma gratitude et de mon
amitié.

Je suis particulièrement reconnaissant à mon co-directeur de recherche, le Professeur


René Wamkeue de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, qui m'a encouragé
à continuer mes études et qui m'a soutenu tout au long de ce travail.

Pour avoir lu, corrigé et jugé ce travail je suis très reconnaissant aux membres du
jury :
• Prof. Bernard Multon de l'École Normale Supérieure (ENS de Cachan), que je
remercie particulièrement pour les échanges constructifs et très intéressants sur-
venus après la soutenance de cette thèse.
• Dr. Sami Siala, Directeur Recherche et Développement d'EDC CONVERTEAM
Group.
• Dr. Jacques Saint-Michel, Directeur scientifique de Moteurs LEROY-SOMER.
• Dr. Richard Gagnon, Chercheur à l'Institut de Recherche d'Hydro-Québec (IREQ).
Je remercie aussi le Président du jury, le Professeur Maxime Dubois, que j'ai eu la
chance de côtoyer pendant mon séjour à Québec.

Il me tient à coeur de remercier Professeur Jérôme Cros du Laboratoire L.E.E.P.C.I.,


pour le temps qu'il m'a consacré et pour ses enseignements dans le domaine de la
conception des machines électriques. Ces conseils et son travail ont été précieux pour la
réalisation de cette thèse.

Ce travail à été préparé au Laboratoire d'Électrotechnique, d'Électronique de Puis-


Avant-propos v

sance et de Commande Industrielle (L.E.E.P.C.I.) de l'Université Laval à Québec. Lors


de mon séjour j'ai eu la chance et la joie de côtoyer mes collègues et amis que je remer-
cie pour tous les bons moments passés ensemble. Ahmed, Ruben, Jose, Geraldo, Loicq,
Arnaud, Nicolas, Charles, Marc, Mehdi, Jude, Marcel, Michael, Louis, Maxime, Zhu,
Ahmid, Jean-Mathieu, Liva, Kidi, Jeanne et Marion, je garderais toujours un excellent
souvenir !

Enfin, il faut que je remercie les personnes que j'ai quittées pendant toutes ces
années, mais qui m'ont soutenu à distance et pendant les courtes périodes passées en
Europe. Tout particulièrement merci à mes parents Claire et Aldo et mon frère Joël et
à mes amis Maurizio, Samanta, Eric, Cecio, Simona, Matteo et Hélène, vous avez été
et vous restez très importants pour moi.

Genève, le 10 mai 2010.


It doesn't matter how beautiful your
theory is, it doesn't matter how smart
you are. If it doesn't agree with
experiment, it's wrong!

Richard Phillips Feynman.


Table des matières

Résumé ii

Abstract iii

Avant-propos iv

Table des matières vii

Liste des tableaux xiii

Table des figures xvii

Nomenclature xxiv

Introduction générale 1

1 Introduction aux aérogénérateurs utilisant la machine asynchrone à


double alimentation (MADA) 6
1.1 Introduction 7
1.2 Évolution historique dans le domaine des éoliennes et des aérogénérateurs 7
1.3 Tendances actuelles dans le domaine des aérogénérateurs 10
1.4 Constitution des aérogénérateurs utilisant la MADA 15
1.5 Principes et performances simplifiés des aérogénérateurs utilisant la MADA
et raccordés au réseau électrique 17
1.5.1 Principes de fonctionnement des MADA 17
1.5.1.1 Bilan de puissance active de la MADA en régime per-
manent 19
1.5.1.2 Bilan de puissance réactive de la MADA en régime per-
manent 22
1.5.2 Stratégie de commande de l'aérogénérateur utilisant une MADA
raccordée au réseau électrique 25
1.5.3 Procédure de raccordement de l'aérogénérateur au réseau électrique 28
1.5.4 Généralités sur les performances des entraînements utilisant la
MADA 30
Table des matières viii

1.5.4.1 Adaptation des entraînements utilisant la MADA à d'autres


applications industrielles 30
1.5.4.2 Sensibilité aux défauts des entraînements utilisant la
MADA avec stator raccordé directement au réseau . . . 32
1.6 Avantages et inconvénients des aérogénérateurs utilisant la MADA . . . . 35
1.6.1 Avantages de la topologie basée sur la MADA 35
1.6.2 Problématique des aérogénérateurs utilisant la MADA 35
1.7 Conclusion 37

2 Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 39


2.1 Introduction 39
2.2 Modélisation du gisement éolien sur le site de l'aérogénérateur 40
2.3 Modélisation de la turbine éolienne 43
2.3.1 Puissance disponible dans le vent et puissance utilisable 43
2.3.2 Caractéristiques simplifiées de la puissance d'une turbine éolienne 45
2.3.3 Limitation de la vitesse de rotation de la turbine éolienne 48
2.3.4 Caractéristiques de puissance des turbine éoliennes réelles 48
2.3.5 Méthode de caractérisation du modèle analytique d'une turbine
éolienne quelconque 51
2.4 Modélisation et caractéristiques du multiplicateur de vitesse à engrenages 54
2.4.1 Topologie usuelle du multiplicateur de vitesse 54
2.4.2 Modèle de pertes du multiplicateur de vitesse 56
2.4.3 Modèle de masse du multiplicateur de vitesse 57
2.5 Modélisation de la machine asynchrone à double alimentation 60
2.5.1 Modèle de fonctionnement en régime permanent de la machine
asynchrone à double alimentation 60
2.5.2 Modélisation des pertes magnétiques de la machine asynchrone à
double alimentation en régime permanent 63
2.5.3 Expression du couple électromagnétique de la machine asynchrone
à double alimentation en régime permanent 63
2.5.4 Modèle dynamique de la machine asynchrone à double alimentation 64
2.5.5 Procédure de simulation des performances de la MADA pendant
les régimes de défaut de l'aérogénérateur 67
2.6 Modélisation des performances des convertisseurs statiques de l'entraîne-
ment utilisant la MADA 68
2.6.1 Puissance de dimensionnement des convertisseurs statiques asso-
ciés à la MADA 68
2.6.2 Modélisation des pertes dans les convertisseurs statiques associés
à la MADA 70
2.7 Conclusion 74
Table des matières ix

3 Méthodes d'analyse des performances globales d ' u n aérogénérateur 75


3.1 Introduction 76
3.2 Détermination des lois de commande en régime permanent 76
3.2.1 Méthodes numériques de calcul des lois de commande 78
3.2.2 Méthode analytique de calcul des lois de commande de la MADA 80
3.3 Calcul de la production annuelle d'énergie électrique 87
3.3.1 Énergie mécanique annuelle produite par la turbine sur un site
donné 87
3.3.2 Énergie électrique annuelle produite par la turbine sur un site
donné 88
3.3.3 Prise en compte des limites de fonctionnement imposées par le
convertisseur statique 89
3.3.4 Sensibilité de l'énergie électrique annuelle produite vis-à-vis des
variables de dimensionnement de la chaîne de conversion 91
3.4 Simulations des performances globales d'un aérogénérateur typique en
régime permanent 93
3.4.1 Simulations pour un fonctionnement à facteur de puissance uni-
taire de l'installation 93
3.4.2 Simulations pour un fonctionnement de l'installation avec pro-
duction de puissance réactive 96
3.4.3 Sensibilité de l'énergie électrique annuelle produite vis-à-vis des
spécifications de l'aérogénérateur et des caractéristiques du gise-
ment éolien 102
3.5 Simulations des performances dynamiques globales de l'aérogénérateur
en régime de défaut 104
3.6 Conclusion 109

4 Dimensionnement optimal de la M A D A par modèles analytiques 110


4.1 Introduction 110
4.2 Structure du circuit magnétique de la machine 113
4.3 Modélisation dimensionnelle simplifiée de la puissance et du couple de la
machine 114
4.4 Dimensionnement du circuit magnétique 117
4.4.1 Principe de conservation du flux magnétique 117
4.4.2 Dimensionnement classique du stator 117
4.4.3 Dimensionnement classique du rotor 119
4.4.4 Calcul de l'entrefer radial entre stator et rotor 120
4.4.5 Mise en forme du modèle analytique de dimensionnement pour
l'optimisation 122
4.5 Caractéristiques des bobinages d'une MADA 125
4.5.1 Structures des bobinages d'une MADA 125
Table des matières

4.5.2 Effet de la répartition spatiale du bobinage sur la force électro-


motrice 129
4.5.3 Effet du pas du bobinage sur la force électromotrice 132
4.5.4 Étude de la répartition spatiale de la force magnétomotrice d'un
enroulement au niveau de l'entrefer 133
4.5.5 Couples parasites asynchrones 141
4.6 Choix du nombre d'encoches 144
4.6.1 Nombre maximal d'encoches 144
4.6.2 Choix du rapport entre les nombres d'encoches au stator et au rotor 145
4.7 Détermination des éléments du circuit équivalent d'une MADA sous
forme analytique 147
4.7.1 Précision recherchée du calcul des éléments du circuit équivalent . 147
4.7.2 Calcul des résistances d'enroulement 148
4.7.3 Calcul des inductances du circuit équivalent 149
4.7.3.1 Clarification sur les concepts de fuites "zigzag", boucle
et différentielles 150
4.7.3.2 Inductance de fuites d'encoches 151
4.7.3.3 Inductance de fuites différentielle 154
4.7.3.4 Inductance magnétisante ou du flux principal 159
4.7.3.5 Inductance de fuites des têtes de bobine 160
4.7.3.6 Inductance de fuites due à l'inclinaison des encoches . . 162
4.8 Prise en compte de réchauffement de la machine 162
4.9 Procédure de dimensionnement analytique par optimisation non linéaire
avec contraintes et exemple de CAO d'une MADA 164
4.9.1 Présentation de la procédure 164
4.9.2 Exemple de CAO d'une MADA de 2MW par optimisation du
modèle de dimensionnement analytique 165
4.10 Conclusion 169

Correction du dimensionnement de la M A D A par expérimentation


simulée et validation expérimentale 170
5.1 Introduction 171
5.2 Validation des modèles de dimensionnement analytiques des inductances
d'une MADA 172
5.2.1 Vérification par calcul des champs utilisant les mêmes hypothèses
que celles du calcul analytique 173
5.2.2 Influence des hypothèses utilisées lors du calcul analytique . . . .178
5.3 Méthodes d'identification par calcul des champs pour la correction et la
validation des modèles analytiques 184
5.3.1 Méthodes d'identification paramétrique réalisées dans les hypo-
thèses de la magnétostatique 185
Table des matières xi

5.3.1.1 Méthode utilisant la mesure du flux cyclique moyen . . . 185


5.3.1.2 Méthode utilisant la décomposition harmonique du champ
magnétique radial dans l'entrefer 191
5.3.2 Méthodes d'identification paramétrique réalisées dans les hypo-
thèses de la magnétodynamique 194
5.3.2.1 Essai à rotor bloqué et en court-circuit 194
5.3.2.2 Essai à vide à l'arrêt et en rotation 195
5.3.3 Analyse comparative et mise en oeuvre des méthodes d'identifi-
cation par calcul des champs 196
5.3.3.1 Choix de la méthode finale d'identification par calcul
des champs 196
5.3.3.2 Étude de la sensibilité numérique de la méthode finale
d'identification paramétrique par calcul des champs . . . 197
5.4 Validation de l'outil de dimensionnement des MADA par mesures expé-
rimentales 199
5.4.1 Méthode d'identification expérimentale 200
5.4.2 Analyse comparative des résultats de l'identification expérimen-
tale, et de l'identification par calcul des champs et par le modèle
analytique 202
5.5 Méthode de correction du modèle analytique de dimensionnement de la
MADA 203
5.6 Validation directe des performances du projet de conception par expéri-
mentation simulée en calcul des champs 207
5.7 Procédure de dimensionnement optimal d'une MADA avec correction et
validation par calcul des champs 209
5.8 Conclusion 219

6 Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opti-


males 220
6.1 Introduction 221
6.2 Scénarios et procédures de conception globale 221
6.2.1 Description des scénarios d'optimisation globale de la chaîne de
conversion électromécanique d'un aérogénérateur utilisant la MADA221
6.2.2 Formulation du problème d'optimisation globale 223
6.2.3 Implantation logicielle du problème d'optimisation globale de la
chaîne de conversion et algorithme de la procédure complète . . . 225
6.3 Conception globale de la chaîne de conversion électromécanique d'aéro-
générateurs typiques de 2MW 227
6.3.1 Conception globale pour un cahier des charges de régime perma-
nent sans contraintes de régime transitoire 227
Table des matières xii

6.3.2 Sensibilité de la chaîne de conversion obtenue par optimisation


globale vis-à-vis des caractéristiques du gisement éolien 230
6.3.3 Sensibilité de la chaîne de conversion obtenue par optimisation
globale vis-à-vis de la capacité de production de puissance réactive
de l'aérogénérateur 237
6.3.4 Conception globale pour un cahier des charges avec prise en compte
des contraintes de régime transitoire 238
6.3.5 Etude de scénarios de réduction de la puissance apparente du
convertisseur statique de fréquence 241
6.4 Proposition de nouvelles topologies de chaîne de conversion visant à ré-
duire le nombre d'étages de multiplication de vitesse mécanique 247
6.4.1 Topologie de chaîne de conversion à deux étages de multiplication
de vitesse mécanique 247
6.4.2 Topologie de chaîne de conversion à un étage de multiplication de
vitesse mécanique 254
6.4.3 Synthèse des topologies à un, deux et trois étages de multiplica-
tion de vitesse mécanique 259
6.4.4 Réflexions sur une topologie à entraînement direct 260
6.5 conclusion 261

Conclusion générale et perspectives 263

Bibliographie 268

A Spécifications d ' I G B T et Diode d ' u n convertisseur de la série S K i i P ® 3


de S E M I K R O N 281

B Connections séries, parallèles et mixtes des bobinages utilisés dans les


MADA 284
B.l Bobinages imbriqués 284

C Description de la machine asynchrone à rotor bobiné utilisée aux fins


de validation 289
C l Description de la machine 289
C.l.l Plaque signalétique 289
C.1.2 Dimensions et plans originaux 289

D M é t h o d e de prise en compte de la saturation magnétique lors du pro-


cessus de correction des modèles de dimensionnement par calcul des
champs 295

Index 298
Liste des tableaux

1.1 Modèles de turbines éoliennes offertes sur le marché actuel - Puissances


nominales supérieures à 2.5 MW. 14
1.2 Valeurs algébriques des puissances actives pour les 4 domaines de fonc-
tionnement de la MADA 21

3.1 Spécifications de l'aérogénérateur typique utilisé dans les simulations. . . 94


3.2 Sensibilité de la production annuelle vis-à-vis de variations des para-
mètres de l'aérogénérateur et du gisement éolien définis au Tableau 3.1
(valeurs de référence entre parenthèses) 102

4.1 Augmentation de hauteur et de largeur des encoches (h s et ls) à prévoir


pour l'inclusion de l'isolation et des cales d'encoche 129
4.2 Cahier des charges pour une MADA de 2MW. '. 165
4.3 Contraintes pour le dimensionnement 166
4.4 Variables de dimensionnement ou variables d'état de l'optimisation. . . . 168
4.5 Résultat optimal du dimensionnement analytique d'une MADA de 2MW
- Solution MADA1 169

5.1 Flux total dans une phase calculé par trois méthodes ASH, C C F B et C C H - 176
5.2 Comparaison des résultats des calculs analytiques et numériques des flux
magnétiques dans le cas idéal sans encoches avec une perméabilité du
matériau magnétique supposée infinie et un bobinage à simple couche. . . 177
5.3 Comparaison des résultats des calculs analytique et numérique des flux
magnétiques dans le cas idéal sans encoches avec une perméabilité du
matériau magnétique supposée infinie et un bobinage à double couche à
pas raccourci 178
5.4 Comparaison des résultats des calculs analytique et numérique des flux
magnétiques dans le cas idéal de l'alimentation triphasée d'une structure
sans encoches avec un bobinage à simple couche et une perméabilité
relative finie (pT = 1000) 180
Liste des tableaux xiv

5.5 Comparaison des résultats des calculs analytique et numérique des flux
magnétiques dans le cas idéal de l'alimentation triphasée d'une structure
sans encoches avec un bobinage à simple couche, une perméabilité relative
finie (pT = 1000) et des conducteurs non localisés en un point 181
5.6 Calcul des inductances par la méthode utilisant la mesure du flux cyclique
moyen dans les 4 variantes de machine étudiées : 190
5.7 Determination de L m par la mesure du champ magnétique radial dans
l'entrefer 193
5.8 Détermination des inductances de fuites en magnétodynamique ; Essai à
rotor bloqué 194
5.9 Détermination de inductances de fuites en magnétodynamique ; Essai à
vide 195
5.10 Paramètres de la machine asynchrone du laboratoire estimés par calcul
des champs avec la méthode finale 197
5.11 Inductances cycliques identifiées par calcul des champs pour 4 maillages
différents 198
5.12 Éléments du circuit équivalent de la machine asynchrone du laboratoire
de machines identifiés expérimentalement. 202
5.13 Comparaison entre les résultats de l'identification expérimentale, et de
l'identification par calcul des champs et par le modèle analytique 203
5.14 Résultats du dimensionnement optimal d'une MADA de 2MW avec mé-
canisme de correction par calcul des champs - Solution MADA2. Entre
parenthèses les valeurs de la solution MADA1 illustrées au Tableau 4.5 . 209
5.15 Évolution des facteurs de correction du calcul analytique des inductances
par le calcul des champs 210
5.16 Analyse comparative du flux magnétisant obtenu lors de l'identification
à vide en magnétostatique et en charge par la magnétodynamique 218

6.1 Quelques scénarios de conception envisageables avec l'outil conçu 222


6.2 Cahier des charges d'un aérogénérateur classique de puissance nominale
2MW 228
6.3 Performances globales de la solution optimale MADA3 pour le cahier des
charges d'un aérogénérateur classique de puissance nominale 2MW sans
contraintes dynamiques 228
6.4 Caractéristiques de la MADA de la solution optimale MADA3 pour le
cahier des charges d'un aérogénérateur classique de puissance nominale
de 2MW sans contraintes dynamiques (en parenthèses les résultats du
Tableau 5.14 pour la MADA2) 229
Liste des tableaux xv

6.5 Comparaison des performances globales d'un aérogénérateur utilisant des


chaînes de conversion optimisées pour différents cycles de vent avec des
vitesses moyennes différentes (Les productions annuelles suivies d'un as-
térisque * correspondent à celles de la solution optimale obtenue pour le
site qui présente cette vitesse moyenne de vent) 231
6.6 Caractéristiques de la MADA de la solution optimale MADA7 pour
le cahier des charges d'un aérogénérateur classique de puissance no-
minale 2MW, sans contraintes dynamiques, avec un Facteur de puis-
sance F P r e s — 0.93AV (production de puissance réactive) et un site avec
p v = 8m/s - (Entre parenthèses caractéristiques de la solution MADA3). 238
6.7 Caractéristiques de la solution optimale MADA8 pour le cahier des charges
d'un aérogénérateur classique de puissance nominale 2MW avec une va-
leur d'à-coup de couple réduite en régime de défaut - (entre parenthèses
caractéristiques de la MADA3) 240
6.8 Caractéristiques de la chaîne de conversion optimale MADA9 d'un aéro-
générateur de 2MW utilisant un convertisseur statique avec une techno-
logie d'IGBT à 1200 V - (Caractéristiques de la solution MADA3 (IGBT
1700V) entre parenthèses) 243
6.9 Caractéristiques de la chaîne de conversion optimale MADA10 d'un aéro-
générateur de 2MW obtenue en réduisant la puissance du convertisseur
statique par une contrainte du problème d'optimisation - Caractéristiques
de la MADA3 entre paranthèses 246
6.10 Caractéristiques de la chaîne de conversion optimale MADAll d'un aéro-
générateur de 2MW obtenue avec un multiplicateur de vitesse à 2 étages
- Caractéristiques de la MADA3 entre parenthèses 248
6.11 Caractéristiques de la MADAll à 10 pôles d'un aérogénérateur de 2MW
avec un multiplicateur de vitesse à 2 étages 249
6.12 Caractéristiques de la chaîne de conversion optimale MADA12 d'un aéro-
générateur de 2MW obtenue avec un multiplicateur de vitesse à 2 étages,
une MADA à 10 pôles et un réseau électrique à 60 Hz 250
6.13 Caractéristiques de la MADA12 à 10 pôles d'un aérogénérateur de 2MW
avec un multiplicateur de vitesse à 2 étages et un réseau électrique à 60
Hz 251
6.14 Caractéristiques de la chaîne de conversion optimale MADA13 d'un aéro-
générateur de 2MW obtenue avec un multiplicateur de vitesse à 2 étages,
une MADA à 12 pôles et un réseau électrique à 60 Hz. 252
6.15 Caractéristiques de la MADA13 à 12 pôles d'un aérogénérateur de 2MW
avec un multiplicateur de vitesse à 2 étages et un réseau électrique à 60
Hz 253
Liste des tableaux xvi

6.16 Recherche du nombre de pôles optimal pour une topologie à 1 étage de


multiplication de vitesse - Aérogénérateur de 2 MW - rjMADA = 0.9—. . . 255
6.17 Résultats de conception globale pour une topologie à 1 étage de multi-
plication de vitesse (p = 42) - Installation de 2 MW - pour différents
rendement de la MADA 256
6.18 Caractéristiques de la MADA14 à 84 pôles d'un aérogénérateur de 2MW
avec un multiplicateur de vitesse à 1 étage et un réseau électrique à 50 Hz.257

C l Plaque signalétique de la machine du laboratoire 290


C.2 Description complète du stator de la machine du laboratoire 290
C.3 Description complète du rotor de la machine du laboratoire 291
Table des figures

1 Croissance annuelle de la puissance des nouvelles centrales de production


éolienne installées dans le monde[155] 3

1.1 Concepts de topologie à axe vertical (gauche) et à axe horizontal (droite). 9


1.2 Topologies d'aérogénérateurs utilisées actuellement dans la gamme des
puissances supérieures ou égales au MW. 11
1.3 Constitution d'un aérogénérateur utilisant la MADA. Image de presse
officielle de la firme Nordex. 15
1.4 Vue interne d'un moyeu d'une turbine éolienne de 2.5MW. 16
1.5 Schémas monophasés équivalents d'une MADA en régime permanent à
rotor ouvert à l'arrêt (a) et pour une vitesse quelconque (b) 18
1.6 Visualisation des bilans de puissances - (a) Écoulement des puissances
actives; (b) Diagramme simplifié du parcours des puissances actives. . . . 19
1.7 Écoulement des valeurs absolues des puissances actives dans une MADA
en fonction des modes de fonctionnement 21
1.8 Circuit équivalent simplifié de la MADA utilisé pour le bilan simplifié de
puissance réactive 23
.1.9 Visualisation des bilans de puissances - Écoulement des puissances réac-
tives : 24
1.10 Stratégie de commande de la vitesse d'un aérogénérateur utilisant la
MADA - (a) méthode intuitive ; (b) méthode utilisée en pratique 26
1.11 Système de commande d'un aérogénérateur utilisant la MADA avec uti-
lisation du contrôle vectoriel à flux statorique orienté 28
1.12 Emplacements des disjoncteurs pour la synchronisation de l'aérogénéra-
teur au réseau électrique 29
1.13 Répartition de la puissance active en fonction du glissement pour dif-
férentes caractéristiques couple-vitesse et puissance-vitesse du moteur
d'entraînement de la MADA 32
1.14 Mise en évidence de la liaison directe entre le stator de la MADA et le
réseau électrique pendant un défaut 33
1.15 Exigences de raccordement au réseau électrique d'un aérogénérateur four-
nies par l'opérateur de réseau E.On Netz en allemagne 34
Table des figures xviii

1.16 Statistiques de défaillances des aérogénérateurs en Suède entre 2000 et


2004 ; (a) Distribution des défaillances par composante, (b) Distribution
par composante du pourcentage de temps d'arrêt dû à la défaillance sur
la durée totale de service 36

2.1 Distribution de Weibull pour trois vitesses moyennes du vent 42


2.2 Masse d'air associée à un capteur fictif idéal 43
2.3 Vitesse en amont et en aval du capteur éolien et limite de Betz. 44
2.4 Calage variable des pales par rapport à la direction du vent 46
2.5 Coefficient de puissance C p en fonction de A( pour différents 3 47
2.6 Caractéristiques de puissance maximale et coefficient de puissance en
fonction de la vitesse du vent pour deux modèles de turbine éolienne de
la firme Nordex. 49
2.7 Caractéristiques d'une turbine de 2 MW ; At = 8 et fitn = 17.6rpra. . . . 52
2.8 Caractéristique optimale de l'angle 3 pour une turbine de 2 MW, Xt = 8
et fit„ = I7.6rpm 53
2.9 Caractéristiques d'une turbine de 2 MW pour deux vitesses de rotation
maximales ; 16 rpm et 19 rpm 54
2.10 Trains d'engrenages : (a) type planétaire et (b) type parallèle 55
2.11 Masse d'un multiplicateur de vitesse planétaire (un étage à 6 satellites)
de 2MW, 950 kNm, en fonction du rapport de multiplication 58
2.12 (a) - Circuits équivalents réels du stator à cos et du rotor à cor ; (b) -
Circuit équivalent fictif de la MADA pour un glissement g ; (c) - - Circuit
équivalent fictif de la MADA ramené au stator pour un glissement g. . . 62
2.13 Rappel sur les définitions de la vitesse angulaire du référentiel de Park. . 65
2.14 Système de protection classique des MADA pour un défaut sur le réseau. 67
2.15 Convertisseur statique 4 quadrants à deux niveaux de tensions à IGBT. . 68
2.16 Zones de fonctionnement des convertisseurs statiques de la MADA dans
le plan P-Q 69
2.17 Circuit équivalent du transistor IGBT et de la diode en conduction. . . . 70
2.18 Pertes absolues et relatives du convertisseur spécifié à 1' Annexe A. . . . 73

3.1 Processus de dimensionnement optimal d'une MADA associé à une mé-


thode numérique pour le calcul des lois de commande 80
3.2 Processus de dimensionnement optimal d'une MADA associé à une for-
mulation analytique des lois de commande 81
3.3 Étapes du processus de calcul analytique des lois de commande 82
3.4 Circuit équivalent de Thévenin de la MADA 82
3.5 Mise en évidence de la limitation de la tension V'T associée au calibre
tension des interrupteurs du CSR 90
Table des figures xix

3.6 Influence du choix du rapport de multiplication sur les zones de fonction-


nement de la MADA 92
3.7 Caractéristiques de la turbine éolienne typique utilisée 95
3.8 Lois de commandes, courants statorique et rotorique de l'aérogénérateur
typique simulé ; 97
3.9 Bilan des puissances actives et réactive de l'aérogénérateur typique simulé. 98
3.10 Pertes et rendement global de l'aérogénérateur typique utilisé dans les
simulations 99
3.11 Étude comparative des caractéristiques de la turbine éolienne et de la loi
de commande avec et sans prise en compte de la limitation de tension du
convertisseur CSR 100
3.12 Analyse comparatives des caractéristiques - F P r e s — 0.9 et F P r e s = 1. . . 101
3.13 Comportement dynamique lors d'un court-circuit triphasé symétrique au
stator de la MADA 105
3.14 Comportement dynamique lors d'un court-circuit monophasé au stator
de la MADA. 106
3.15 Comportement dynamique lors d'un court-circuit biphasé au stator de la
MADA 107
3.16 Variations des valeurs maximales de tension rotorique et de couple élec-
tromagnétique en fonction de l'instant d'apparition du défaut lors d'un
court-circuit monophasé 108
3.17 Effet de l'instant d'occurrence d'un court-circuit biphasé sur la tension
rotorique et le couple électromagnétique maximales 108

4.1 Méthodologie de détermination des performances d'une machine 112


4.2 Structure du circuit magnétique et caractérisation de la géométrie de la
MADA 113
4.3 Illustration de la conservation du flux dans le circuit magnétique du stator 118
4.4 Variations de l'entrefer en fonction du diamètre d'alésage D, de la lon-
gueur L et la vitesse de rotation fim ; (—) 2000 [rpm] ; (- -) 1500 [rpm] ;
(••) 1000 [rpm] ; (-) 500 [rpm] 121
4.5 Tête des bobines préformées d'un bobinage à simple couche (à gauche)
et à double couche (à droite) 126
4.6 Bobinage triphasé, 4 pôles, pas fractionnaire (13/15) ; (a) Schéma de bo-
binage et définition des connexions ; (b) Vue de la disposition des bobines
dans les encoches 127
4.7 (a) bobinage imbriqué série ; (b) bobinage imbriqué en double étoile pa-
rallèle 128
4.8 FEM dans un bobinage concentré 130
4.9 Force électromotrice induite dans un bobinage réparti 131
4.10 Effet du raccourcissement du pas de bobine 132
Table des figures xx

4.11 Répartition spatiale de la FMM d'un bobinage concentré et d'un bobi-


nage réparti 134
4.12 Vitesse de propagation des harmoniques dans l'espace 136
4.13 Vitesse et direction de propagation des harmoniques dans l'espace . . . . 138
4.14 Effet de la répartition des bobines sur les harmoniques d'espace de rang
h= 5 139
4.15 Rapport - £ en fonction du as de bobine 140
4.16 Effet de l'ouverture d'encoche sur la forme de la FMM 141
4.17 Variation du coefficient d'ouverture de l'encoche en fonction de l'angle
d'ouverture des encoches 142
4.18 Effet des couples asynchrones parasites sur la caractéristique couple -
vitesse de régime permanent d'une machine asynchrone à cage 143
4.19 Annulation du flux harmonique de rang 5 par raccourcissement du pas
de bobine 143
4.20 Illustration du fléchissement (exagéré) des dents pour deux rapports r^. . 145
4.21 Effet de répartition résultant de l'inclinaison des encoches 146
4.22 Forme d'une tête de bobine préformée 148
4.23 Parcours approximatifs des flux de fuites et du flux commun au stator et
au rotor dans le cas où le bobinage du stator est alimenté seul 150
4.24 Vue détaillée de l'encochage pour le calcul des fuites (bobinage simple
couche) 152
4.25 Coupes des encoches pour le calcul des fuites dans le cas d'un bobinage
à double couche. 154
4.26 Illustration du concept du coefficient de Carter 157
4.27 Facteur de fuites différentielle pour différents nombre d'encoches par pôle
par phase q 159
4.28 Méthode expérimentale de Barnes pour la mesure des inductances de
fuites dues aux têtes de bobines 161
4.29 Procédure de dimensionnement analytique d'une MADA par optimisa-
tion non linéaire avec contraintes à partir des spécifications d'un point
de fonctionnement du régime permanent 167

5.1 Vérification numérique du modèle analytique des inductances - Struc-


ture géométrique et répartition du champ magnétique - vérification des
inductances 173
5.2 Vérification numérique du modèle analytique des inductances - Vue dé-
taillée de la géométrie et du maillage 174
5.3 Champ magnétique d'entrefer d'une phase alimentée en fonction de la
position et spectre correspondant 175
5.4 Répartition spatiale du champ magnétique dans l'entrefer et analyse
spectrale dans le cas de l'alimentation triphasée 176
Table des figures xxi

5.5 Répartition spatiale du champ magnétique dans l'entrefer et analyse


spectrale dans le cas de l'alimentation triphasée pour un bobinage à deux
couches 178
5.6 Répartition spatiale du champ magnétique dans l'entrefer et analyse
spectrale dans le cas de l'alimentation triphasée avec un bobinage à
simple couche, et une perméabilité relative finie (p r = 1000) 179
5.7 Structures avec nappes de conducteurs de largeur non négligeable - Étude
de l'influence de l'ouverture d'encoches fictives 181
5.8 Répartition spatiale du champ magnétique dans l'entrefer et analyse
spectrale dans le cas d'une alimentation triphasée avec un bobinage à
simple couche, une perméabilité relative finie (p r = 1000) et une ouver-
ture d'encoches fictives non négligeable 182
5.9 Géométrie comportant une seule denture 182
5.10 Répartition spatiale du champ magnétique dans l'entrefer et analyse
spectrale dans le cas d'une alimentation triphasée avec un bobinage à
simple couche, une perméabilité relative infinie et une denture simple. . . 183
5.11 (a) Circuit équivalent de la MADA utilisant des inductances couplées,
(b) Circuit équivalent classique en "T" 185
5.12 Principe de la mesure du flux cyclique pour l'estimation des inductances. 187
5.13 Inductances mesurées par calcul des champs avec la méthode du flux
cyclique 188
5.14 Variations des inductances en fonction de la position mécanique 9 causées
par la denture 190
5.15 Champ magnétique radial dans l'entrefer de la machine du laboratoire
sans becs d'encoches (p r = oo) 192
5.16 Champ magnétique radial dans l'entrefer de la machine du laboratoire
avec becs d'encoches (p r = oo). 192
5.17 Variations en fonction de la position des inductances cycliques identifiées
par calcul des champs pour 4 maillages différents 199
5.18 Caractéristiques courant du stator en fonction de la vitesse de rotation :
Caractéristique expérimentale et Caractéristique calculée avec le modèle
analytique identifié 201
5.19 Diagramme du processus de dimensionnement optimal incluant un mé-
canisme de correction par calcul des champs 205
5.20 Principe de la validation finale par expérimentation simulée 208
5.21 Courbe B=f(H) du matériau magnétique de type tôle ordinaire utilisée
dans le programme Difimédi 211
5.22 Tracés des densités de flux magnétique pour la solution optimale du
Chapitre 4 MADA 1 obtenue sans correction par calcul des champs. . . .212
Table des figures xxii

5.23 Tracés des densités de flux magnétique pour la solution optimale MADA
2 obtenue avec correction par calcul des champs 212
5.24 Couple statique - effet de l'inclinaison des encoches sur les ondulations
du couple électromagnétique 213
5.25 Couples électromagnétiques instantanés obtenus par calcul des champs
en magnétodynamique 2D et en alimentation en courant pour différentes
vitesses de rotation - Solution MADA2 214
5.26 Analyse comparative des couples électromagnétiques moyens obtenus res-
pectivement par le circuit équivalent et par le calcul des champs en ma-
gnétodynamique 2D - Solution MADA2 215
5.27 Structure optimale de la MADA2 obtenue avec correction par calcul des
champs 215
5.28 Tensions induites au rotor à l'arrêt lors d'une alimentation en tension
par calcul des champs - Solution MADA2 217
5.29 Contenu harmonique de la tension induite au rotor lors de la vérification
du niveau de saturation de la MADA2 218

6.1 Répartition des taches entre Microsoft Excel, Matlab et Difimédi 226
6.2 Algorithme de la procédure d'optimisation globale de la chaîne de conver-
sion d'un aérogénérateur utilisant la MADA 232
6.3 Comparaison relative entre les solutions MADA1, MADA2 et MADA3 -
Référence de comparaison : MADA2 233
6.4 Géométrie et répartition de l'induction au point de fonctionnement no-
minal dans le cas de la MADA3 de 2MW - solution avec 4 pôles 233
6.5 Puissance mécanique de la turbine éolienne et vitesse de rotation en
fonction de la vitesse du vent 234
6.6 Lois de commande appliquées au rotor de la MADA3 235
6.7 Courants stator et rotor de la MADA3 235
6.8 Pertes du multiplicateur, de la MADA, du convertisseur statique et ren-
dement total de la chaîne de conversion et rendement de la MADA3 seule. 236
6.9 Comportement transitoire de la MADA3 conçue lors du pire régime de
défaut correspondant au pire des instants de déclenchement sur le réseau. 239
6.10 Géométrie de la MADA8 conçue pour un aérogénérateur de 2MW avec
prise en compte de la contrainte dynamique sur l'à-coup de couple élec-
tromagnétique 240
6.11 Comportement transitoire de la MADA8 conçue avec prise en compte de
la contrainte dynamique sur l'à-coup de couple électromagnétique lors du
pire des défauts au pire des instants de déclenchement du court-circuit
sur le réseau 241
6.12 Lois de commande du CSR pour un aérogénérateur de 2MW avec Tech-
nologie d'IGBT à 1200 V - Solution MADA9 244
Table des figures xxiii

6.13 Modifications topologiques de la chaîne de conversion causée par le chan-


gement de technologie d'IGBT du convertisseur statique 245
6.14 Géométrie et répartition de l'induction au point de fonctionnement no-
minal dans le cas de la MADA 14 de 2MW - solution avec 84 pôles -
qr = 2 et qs = 3 258
6.15 Géométrie et répartition de l'induction au point de fonctionnement no-
minal dans le cas de la MADA15 de 2MW - solution avec 84 pôles -
qr = 1 et qs = 2 259
6.16 Analyse comparative entre les solutions à un, deux et trois étages de
multiplication mécanique de vitesse - Référence de normalisation MADA3.260

B.l Méthodes de connection des bobines appartenant à un bobinage imbri-


qué ; (a) simple étoile série ; (b) double étoile parallèle ; (c) triple étoile
parallèle et (c) sextuple étoile parallèle 285
B.2 Bobinage imbriqué; (a) simple étoile série; (b) double étoile parallèle . . 287
B.3 Bobinage imbriqué ; (a) triple étoile parallèle ; (b) sextuple étoile parallèle 288

Cl Plan original du stator 292


C.2 Plan original du stator - détail 292
C.3 Plan original du rotor 293
C.4 Plan original du rotor - détail 293
C.5 Photo de la machine asynchrone démontée du laboratoire 294

D.l Circuit équivalent par phase du régime permanent d'une MADA 296
D.2 Évolution du module de la tension de magnétisation Vm en fonction de
la vitesse du vent pour un aérogénérateur typique dont les spécifications
sont présentées au Tableau 3.1 - 296
Nomenclature

Abréviations
CAO Conception Assistée par Ordinateur
CSR Convertisseur Statique du côté du Rotor de la MADA
CSS Convertisseur Statique du côté du Stator de la MADA
FEM Force Électro-Motrice
FMM Force Magnéto-Motrice
MADA Machine Asynchrone à Double Alimentation
MS Machine Synchrone
MSAP Machine Synchrone à Aimants Permanents
ONL Optimisation Non Linéaire

Indices
s,r stator, rotor
ds, dr dents du stator, dents du rotor
cs, cr culasse du stator, culasse du rotor
h rang harmonique

Symboles latins principaux


Symbole Signification Unité

A densité linéique de courant A/m


B induction moyenne sous un pôle dans l'entre- T
fer
induction maximale sous un pôle dans l'en-
trefer (amplitude du premier harmonique
spatial)
Nomenclature xxv

coefficient de performance (ou puissance) de —


la turbine éolienne
D diamètre d'alésage de la MADA m
Dfes, Df e diamètre du fond d'encoches stator, rotor m
Dext diamètre externe de la MADA m
Dim diamètre interne de la MADA m
e longueur de l'entrefer mécanique de la m
MADA
e< tension induite efficace par phase V
et(t) tension induite instantanée par phase V
e-A tension induite dans un groupe de bobines V
^A\, eA 2 , tension induite dans une bobine V
épaisseur de la culasse du stator, rotor m
épaisseur des becs d'encoches du stator, rotor m
^an énergie électrique annuelle produite dans le Wh
réseau
C/n/n m p r énergie mécanique annuelle produite par la Wh
turbine
fréquence électrique du réseau ou du stator Hz
FP facteur de puissance global de l'installation —
-1 * r e s rang harmonique —
h champ magnétique A/m
H courant électrique en rms A
I
K courant électrique en rms du rotor, côté rotor A
j densité de courant électrique en rms A/m 2
i^becs, l^becr Facteur d'ouverture des encoches stator, ro- —
tor
coefficient de Carter —
facteur de distribution du bobinage —
k
"'inc facteur d'inclinaison des encoches —
™lps, "-Ipr facteur d'ouverture d'encoche stator, rotor —
kp facteur de raccourcissement du pas de bobi- —
nage
Nomenclature xxvi

facteur de bobinage total —■


longueur axiale magnétiquement active de la m
MADA
inductance de fuite H
I'm inductance magnétisante (ou de flux princi­ H
pal)
U inductance cyclique rotor MA DA H
u inductance cyclique stator MA DA H
'tot longueur totale d'un conducteur de phase m
111 nombre de phases —
MMADA masse de la MA DA kg
Mmult. masse du multiplicateur de vitesse mécanique kg
Mtot masse totale (MA DA + multiplicateur de vi­ kg
tesse mécanique)
ns, nr nombre d'encoches stator, rotor —
Ns,Nr nombre de spires en série par phase du stator, —
rotor
Nb nombre de spires en série par bobine —
P nombre de paires de pôles magnétiques de la —
MADA
Pt puissance de la turbine éolienne W
p puissance au niveau du réseau électrique W
1
res pertes fer de la MA DA W
Pfe pertes Joule dans le cuivre de la MA DA W
* Joule pertes dans le multiplicateur de vitesse mé­ W
*mult canique
*tot,conv pertes totales dans le convertisseur statique W
q nombre d'encoches par pôle par phase —
R résistance de phase fi
rih
rapport entre largeur et hauteur d'une dent —
rapport de multiplication de vitesse méca­ —
nique
^cond section d'un conducteur de phase m2
^es, ^es surface totale de la fenêtre d'une encoches m2
stator, rotor
Nomenclature xxvn

Stotcu section totale de cuivre (stator ou rotor) m'


t temps s
Te couple électromagnétique de la MADA Nm ou p.u.
Icond température des conducteurs °C
Tt couple de la turbine éolienne Nm
V v',
v v
tension efficace de phase (simple) et de ligne V
r i rl (composée) du rotor, côté rotor
v„vr tension efficace de phase (simple) du stator
et du rotor ramenée au stator
V s i, V H tension efficace ligne-ligne du stator et du ro-
tor ramenée au stator
V, vitesse du vent en régime permanent m/s
Vi tension efficace induite par spire V
we largeur angulaire d'une encoche rad
™'e
largeur linéique d'une encoche rn
X symbole en notation phaseurs (dans ce cas
variable arbitraire x)
nombre de satellites d'un multiplicateur pla-
nétaire

Symboles grecs principaux


Symbole Signification Unité

a coefficient de remplissage en cuivre


ae angle du pas d'encoche rad
0 angle de calage des pales de la turbine éo- rad
lienne
X angle têtes de bobines rad
6 angle relatif d'inclinaison des encoches rad
e résidus d'optimisation (ONL)
0 flux magnétique moyen par pôle par phase Wb
flux magnétique maximal par pôle par phase Wb
angle entre courant et tension du stator de la rad
MADA
Nomenclature xxvin

': facteur de raccourcissement de pas —


VMADA rendement de la MADA —
ritot rendement total de l'aérogénérateur —
At vitesse relative en bout de pale de la turbine —
éolienne
IM),llr perméabilité du vide et perméabilité relative H/m
vitesse moyenne du vent m/s
H angle mécanique rad
P résistivité électrique fi •m
rf facteur de couplage magnétique —
n pas de bobine rad
Te pas d'encoche rad
T
P pas polaire rad
U) pulsation électrique rad
»'m vitesse de rotation mécanique du rotor de la rad/s
MADA
fis vitesse de rotation du champ tournant de la rad/s
MADA
fit vitesse de rotation de la turbine éolienne rad/s
0 flux totalisé (Nkw<p) Wb
C coefficient de Weibull —
Introduction générale

Au cours de la dernière décennie, on a pu assister à une augmentation spectaculaire


de l'intérêt de la société à l'égard des énergies renouvelables. Ceci est en partie la
conséquence des effets des changements climatiques, devenus désormais perceptibles par
le commun des mortels. En réalité, cet intérêt remonte aux débuts des années 1970 avec
l'apparition des premiers mouvements écologistes. La hausse du prix du pétrole et le
sentiment croissant de dépendance des pays industrialisés vis-à-vis des pays exportateurs
sont aussi des facteurs importants qui ont contribué à susciter l'intérêt pour les énergies
renouvelables. Dans les années 1970, c'est principalement la crise pétrolière qui a incité
les gouvernements à investir dans des sources d'énergie alternatives. Ces développements
se sont fortement ralentis dans les années 1980, lors de la baisse du prix du pétrole.
Le mouvement écologiste était alors incapable d'exercer une influence notable sur la
scène politique à cause de l'importance des enjeux économiques reliés à l'énergie. Nous
vivons actuellement dans une période caractérisée par un fort regain d'intérêt pour les
énergies renouvelables. À la différence du passé, on peut constater l'apparition d'une
prise de conscience globale des effets et des causes du changement climatique. L'intérêt
des gouvernements pour les énergies renouvelables n'est plus exclusivement relié à des
causes économiques, il s'explique aussi par l'urgence des problèmes environnementaux.
Contrairement au contexte des années 1970, l'industrialisation à grande échelle peut
aujourd'hui assurer la continuité du développement des technologies liées aux énergies
renouvelables, même dans les périodes de baisse de coût du pétrole.

Une des multiples solutions aux problèmes d'environnement et de pénurie d'énergie


facilement utilisable par l'homme, comme l'électricité, consiste à adopter des sources
renouvelables. Une autre solution, sans doute la plus raisonnable, consiste, bien sûr, à
réduire notre consommation énergétique. Mais cette dernière solution nécessite la réso-
lution de problèmes extrêmement complexes faisant globalement intervenir toute une
panoplie de variables, principalement économiques et politiques. Nous nous limiterons
dans ce qui suit à traiter un domaine particulier de la production d'énergie électrique
à partir d'une source renouvelable. Il est difficile de donner une définition exacte du
terme " énergie renouvelable ", puisqu'elle varie sensiblement d'un ouvrage à l'autre. De
Introduction générale 2

manière générale, cette énergie peut être définie de manière synthétique, comme une
énergie qui est renouvelée ou régénérée avec une constante de temps qui avoisine celle
de sa consommation. Dans ce contexte, le pétrole et tous les autres combustibles fossiles
ne sont pas des sources d'énergie renouvelable puisque la vitesse de leur régénération est
bien inférieure à la vitesse à laquelle la race humaine les consomme. Quant à l'énergie
hydraulique, c'est une source d'énergie renouvelable puisque que son temps de régéné-
ration par le cycle de l'eau est sensiblement égal au temps de sa consommation. Avec
cette définition, on voit bien que dans un futur relativement lointain l'énergie hydrau-
lique sera toujours présente, donc renouvelable, alors que le pétrole ou l'uranium seront
épuisés. La problématique principale reliée aux énergies renouvelables réside dans leur
caractère intermittent. Par exemple, le soleil n'est présent que durant la journée, il ne
pleut pas constamment, les interactions terre-lune suivent certains cycles intermittents,
etc. C'est pourquoi, dans le contexte de la production d'énergie électrique à partir de
sources renouvelables, il est absolument nécessaire de disposer de systèmes de stockage
énergétique pour assurer la continuité de l'approvisionnement [109].

Le soleil est une des principales sources d'énergie renouvelable. Pour que la définition
d'énergie renouvelable s'applique, il faudrait supposer que le soleil a une durée de vie
infinie. Le soleil produit de l'énergie thermique, photovoltaique, hydraulique, éolienne,
etc. La principale cause de l'existence du vent sur la terre est le soleil. Son rayonnement
atteint différents types de surfaces terrestres, qui sont inhomogènes (eau, terre, forêts,
etc.). Il est donc absorbé de manière différente, ce qui provoque des répartitions spatiales
non homogènes aussi bien de température, que de densité et de pression atmosphérique.
Ce phénomène provoque le déplacement des masses d'air qui constitue le vent [72] [104].
L'énergie éolienne est donc une dérivée de l'énergie solaire.

Cette thèse traite de la production d'énergie électrique à partir de l'énergie éolienne.


En 2008, la production annuelle totale de toute les installations éoliennes de la planète a
atteint 260 TWh, soit l'équivalent de plus de 1.5 % de la consommation mondiale d'élec-
tricité [155]. Toujours en 2008 la capacité installé mondiale d'aérogénérateur s'élevait à
121 GW [155]. Pour donner un aperçu de la croissance de ce secteur, il suffit de consul-
ter la Figure 1 pour estimer la croissance annuelle de la puissance totale des nouvelles
installations éoliennes additionnées dans le monde.

Au niveau mondial, le nombre total d'employés dans le domaine de l'énergie éolienne


est passé de 235 000 en 2005 à 440 000 en 2008 [155]. Ceci confirme qu'il s'agit d'une
industrie en pleine croissance.

Les centrales éoliennes que nous allons traiter dans ce mémoire appartiennent à
la catégorie des centrales de grande puissance, de l'ordre du MW, et elles sont reliées
Introduction générale

40 000

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Année

Figure 1 - Croissance annuelle de la puissance des nouvelles centrales de produc-


tion éolienne installées dans le monde[155j.

au réseau électrique. Dans cette gamme de puissance il existe toute une panoplie de
topologies, plus ou moins nouvelles. Parmi les topologies "anciennes", mais encore en
opération, on retrouve les machines asynchrones à cage d'écureuil (représentent encore
le 30% environ du marché en puissance installée en 2006) et les machines asynchrones à
rotor bobiné avec réglage électronique du glissement (variation de résistance rotorique).
Il existe deux principales topologies de chaîne de conversion électromécanique associée
aux turbines éoliennes de dernière génération : l'une utilise une Machine Asynchrone à
Double Alimentation (MADA), alors que l'autre utilise une Machine Synchrone (MS).
La chaîne actuellement la plus utilisée industriellement dans ces gammes de puissances
est celle qui est basée sur la MADA [69] [70] [96]. Ces deux topologies présentent chacune
des avantages et des inconvénients. Parmi ceux-ci, il faut considérer le coût initial, le coût
de maintenance, la fiabilité et les performances. Il s'agit d'une technologie en plein essor,
les problèmes rencontrés sont encore nombreux et les solutions industrielles sont loin
d'être stabilisées. En particulier, les coûts de maintenance ne sont pas négligeables pour
les topologies utilisant la MADA, alors que les coûts d'investissement initial sont élevés
pour les topologies utilisant la MS. La principale différence entre ces deux topologies
réside dans la présence d'un multiplicateur de vitesse mécanique entre la turbine éolienne
et le générateur dans la topologie utilisant la MADA. La topologie utilisant la MS est
pour le moment à entraînement direct, c'est à dire qu'aucun système de multiplication
de vitesse à engrenages est utilisé. Le multiplicateur de vitesse mécanique présente des
inconvénients au niveau de la fiabilité et de la maintenance. Dans les projets de parcs
éoliens en mer qui sont en pleine croissance, la topologie basée sur la MADA n'est
pas la mieux adaptée, en raison de ses problèmes de maintenance inhérents à l'emploi
d'un multiplicateur de vitesse. C'est pour cette raison que, dans les dernières années,
Introduction générale 4

on a pu assister à une croissance de l'intérêt des industriels à l'égard des chaînes de


conversion utilisant la MS. Les MS à aimants permanents semblent en effet offrir de
meilleures performances économiques à long terme. Quelques travaux de recherche sur
la conception optimale de ce type de générateurs sont disponibles dans la littérature.
Ils visent en particulier à optimiser la topologie et les dimensions du générateur pour
pouvoir exploiter au maximum les propriétés des aimants permanents en réduisant
la masse de la machine. Par contre, il est pratiquement impossible de trouver dans
la littérature des travaux qui concernent le dimensionnement et l'optimisation de la
chaîne de conversion électromécanique qui utilise la MADA, surtout dans le cas des
applications éoliennes. En revanche, on trouve une quantité impressionnante de travaux
sur la commande des chaînes de conversion électromécanique utilisant la MADA, ce qui
ne facilite pas particulièrement les innovations en matière de conception. La référence
[119] constitue, à notre connaissance, le seul travail publié qui montre, à l'aide d'une
analyse dimensionnelle très simplifiée, qu'un changement topologique d'un entraînement
utilisant la MADA pourrait se révéler très avantageux. En particulier, l'auteur y analyse
brièvement les dimensionnements relatifs du générateur et du multiplicateur de vitesse
afin de tenter de dégager le meilleur compromis global. Malheureusement, cette piste n'a
pas apparemment été explorée plus profondément. Un des objectifs principaux de cette
thèse vise à fournir une réponse claire et quantifiée sous forme d'une solution optimale
et globale au problème des dimensionnements relatifs du multiplicateur de vitesse et du
générateur dans la chaîne de conversion qui utilise la MADA.

Après une revue exhaustive de l'état de l'art, nous avons été convaincus qu'une
étude approfondie visant à améliorer et à adapter les dimensions, voire la topologie,
d'une chaîne de conversion électromécanique d'aérogénérateur utilisant la MADA était
nécessaire, d'autant plus qu'il s'agit de la topologie la plus utilisée et qu'il ne semble
pas y avoir de recherche publiée sur le sujet. Cette thèse a donc pour objectif d'établir
une méthodologie de conception globale de la chaîne de conversion électromécanique,
incluant le multiplicateur, la machine électrique et les convertisseurs statiques afin de
déterminer des solutions optimales répondant aux spécifications de divers cahiers des
charges et à des critères de performance globale de l'aérogénérateur dans son ensemble.
Cette méthodologie associée à un environnement de CAO spécifique doit permettre alors
de présenter des solutions topologiques et dimensionnelles originales mieux adaptées aux
exigences de l'industrie éolienne.

Le document est subdivisé en six chapitres. Les trois premiers chapitres présentent
une approche détaillée du fonctionnement, de la mise en oeuvre, de la modélisation et
de la commande des aérogénérateurs utilisant la MADA, afin d'en dégager les avantages
et les inconvénients, et d'établir une méthodologie d'évaluation de leurs performances
globales. Les trois derniers chapitres décrivent les modèles de dimensionnement et les
Introduction générale 5

outils qui ont été implantés dans l'environnement de conception ainsi que la méthodo-
logie d'optimisation globale et optimale qui a été développée. Dans le dernier chapitre,
les solutions optimales déterminées à l'aide des outils précédents sont présentées. Le
début de chaque chapitre comporte une description sommaire qui permet au lecteur
d'appréhender la structure du développement.
Chapitre 1

Introduction aux aérogénérateurs


utilisant la machine asynchrone à
double alimentation (MADA)

Résumé : Ce chapitre introduit les aspects les plus importants des aérogé-
nérateurs utilisant la machine asynchrone à double alimentation (MADA).
Il a pour objectif d'exposer les principes généraux de fonctionnement de
ce type d'aérogénérateur, ses avantages et ses inconvénients. Il présente la
problématique et justifie la pertinence des problèmes de conception abordés
dans le mémoire. Après une brève introduction historique et un exposé des
tendances actuelles dans le domaine, il décrit les principales parties consti-
tutives de l'aérogénérateur. Une analyse simplifiée du bilan des puissances
actives et réactives de la MADA est fournie afin d'expliquer simplement
le fonctionnement de ce type d'entraînement et de comprendre la stratégie
de commande actuellement utilisée dans les applications industrielles. La
procédure générale de raccordement au réseau électrique ainsi que les per-
formances globales de l'aérogénérateur en régime permanent de fonctionne-
ment sont mises en évidence en utilisant la même approche simplifiée. Ces
analyses permettent de mettre clairement en évidence les avantages et les
inconvénients des aérogénérateurs utilisant la machine asynchrone à double
alimentation (MADA).
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA.

1.1 Introduction

Avant d'aborder la mise au point de la méthodologie et des outils de conception qui


seront décrits dans les chapitres suivants, il est important d'introduire la problématique
des aérogénérateurs utilisant la MADA d'un point de vue global. Le principe de fonc-
tionnement de cette chaîne de conversion est relativement complexe et il est essentiel de
développer une analyse synthétique permettant de mettre en évidence les points faibles
et les points forts de cette topologie ainsi que les aspects les plus importants pour la
conception. Ce type d'approche orienté vers la conception et le dimensionnement effec-
tif des composantes du système est généralement peu documenté dans la littérature.
Les performances dynamiques de la stratégie de commande de la MADA qui font, par
contre, l'objet d'une abondante littérature mise à la disposition du lecteur dans les
références bibliographiques du mémoire ne sont que survolées dans ce chapitre.

Afin de ne pas alourdir inutilement l'exposé de ce chapitre, l'énoncé de toutes les hy-
pothèses simplificatrices adoptées dans les analyses de ce chapitre a été volontairement
limité.

1.2 Évolution historique dans le domaine des éo-


liennes et des aérogénérateurs

Depuis l'antiquité l'énergie du vent a été transformée en énergie mécanique afin


de propulser des navires (3000 ans av. J.-C), d'entraîner divers types de moulins à
céréales et à huile ou encore des pompes à eau au Moyen Age [110]. Il existe beaucoup
d'incertitude par rapport aux origines des moulins et des turbines entraînées par le
vent dans diverses civilisations (Egypte, Grèce, Empire Romain, etc.), par contre des
preuves irréfutables confirment leurs existence dès 644 ap. J.-C. [72]. Leurs premières
traces ont été relevées en Perse où elles présentaient un axe de rotation vertical [72] [73]
[102]. Ce n'est qu'après les développements de la technologie électrique, à la fin du 19eme
siècle que les éoliennes ont été considérées pour la production d'énergie électrique. Ces
nouveaux systèmes sont alors appelés " aérogénérateurs ". Le plus grand pionnier dans le
domaine de la conversion d'énergie éolienne en énergie électrique est le Professeur danois
Poul La Cour [72] [110]. Encouragé par le gouvernement danois qui voulait fournir
de l'électricité dans des zones rurales, La Cour construit un premier aérogénérateur
utilisant une "dynamo" (génératrice à courant continu) dès 1891. Son concept a été par
la suite commercialisé, et il est important de souligner que La Cour avait déjà résolu
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 8

le problème du stockage énergétique, car son premier prototype pouvait produire de


l'hydrogène par electrolyse pendant les périodes de surproduction afin d'alimenter des
lampes utilisant ce type de gaz [72].

L'énergie hydraulique qui est aussi renouvelable s'est beaucoup plus développée par
la suite en raison de ses facilités de stockage spécifiques [110]. Elle est ainsi restée
toujours dominante et les aérogénérateurs ne se sont développés que dans le cadre de
recherches ou dans des niches d'application bien spécifiques en petites séries. Même dans
la période de forte industrialisation, après la deuxième guerre mondiale, le bas prix des
dérivés du pétrole et du charbon a fait en sorte que très peu d'intérêt s'est manifesté
envers l'énergie éolienne [72]. Une petite relance du secteur éolien s'est produite à la
fin des années 1960, quand la population occidentale a commencé à s'intéresser aux
problèmes environnementaux reliés au développement industriel [102] (selon Manwell
et al. les premiers mouvements écologistes sont nés grâce au livre intitulé "Silent Spring"
de Rachel Carson en 1962).

Il y a eu néanmoins dans le passé quelques rares réalisations d'aérogénérateurs. L'un


des premiers aérogénérateurs de grande taille pour l'époque, a vu le jour au Bourget
(France) en 1929 par la compagnie Électro-Mécanique en collaboration avec Georges
Darrieus [14]. Il s'agissait d'un aérogénérateur possédant un diamètre des pales de 20
mètres. En 1931 ce sont les russes, sur la mère noire, à expérimenter une éolienne de 30
mètres de diamètre et 100 kW de puissance [14]. Dans les années 1940 un aérogénéra-
teur de 1250 kW possédant un diamètre des pales de 60 mètres, a fonctionné dans le
Vermont aux États-Unis d'Amérique (E.U.A.) [14]. Aux E.U.A., c'est la crise pétrolière
de 1974 qui a fortement relancé les recherches dans le domaine et le développement d'aé-
rogénérateurs en grande échelle. À cette époque, les motivations associées aux énergies
éolienne et solaire étaient d'ordre économique et politique [72] à cause de la dépendance
élevée des pays consommateurs vis-à-vis des pays exportateurs de pétrole. De nombreux
projets de recherche financés par le gouvernement des E.U.A. ont permis la réalisation
des premiers grands aérogénérateurs expérimentaux (de lOOkW à 3.2 MW au début des
années 1980). La même tendance s'est confirmée au Canada au cours de cette époque.
Entre 1974 et 1975, l'Europe est entrée dans la course au développement de grands
aérogénérateurs grâce à des aides gouvernementales [72], en particulier au Danemark,
en Allemagne et en Suède. Dès 1974, une commission d'experts danois a déclaré qu'il
serait possible de générer 10 % de l'énergie électrique du pays à l'aide d'aérogénéra-
teurs. C'est dans les années 1980 qu'on a pu enfin constater un essor significatif de la
commercialisation d'aérogénérateurs.

Le concept d'aérogénérateur le plus ancien est celui de la turbine à axe de rota-


tion vertical comme dans l'exemple de la Figure 1.1 (à gauche). Il s'agit dans ce cas
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 9

d'un rotor de type Darrieus , du nom de l'ingénieur français, qui l'a proposé en 1925.
D'autres topologies à axe vertical ont été commercialisées comme celle de type Savo-
nius, une structure " à trainée " de rendement médiocre et celle du "rotor en H" (voir
[72] [73] [102] ). L'avantage principal de la topologie à axe vertical réside dans la possi-
bilité de placer au sol tout l'équipement mécanique et électrique qui constitue la chaîne
de conversion électromécanique. De plus aucun système d'orientation de l'azimut de
la turbine n'est nécessaire. Les inconvénients principaux de cette structure concernent
l'absence d'auto-démarrage dans le cas du type Darrieus et la difficulté de contrôler la
puissance produite et la vitesse de rotation par un système mécanique de variation de
l'angle de calage des pales. Ce type de turbine a été largement étudié dans les années
1970 et 1980 particulièrement aux E.U.A. et au Canada [102], en particulier dans le
groupe d'énergies renouvelables EDEN qui réunissait des chercheurs du LEEPCI et du
département de Génie Mécanique de l'Université Laval [15] [92] [93] [94] [151]. L'autre
concept de turbine est présenté à la Figure 1.1 (droite) et il se caractérise par un axe
de rotation horizontal. Il s'agit de la topologie la plus utilisée actuellement pour la
production d'énergie électrique car elle présente différents avantages [72] [73] [102]. Le
premier consiste dans la possibilité de varier l'angle de calage des pales pour contrôler
la puissance produite et la vitesse de la turbine. Ce mécanisme est aussi utilisé pour
protéger la turbine contre les survitesses lors des tempêtes. Le second avantage concerne
le rendement aérodynamique plus élevé par rapport aux topologies à axe vertical, ce qui
implique une puissance captée par unité de surface plus élevée. Le succès des topologies
à axe horizontal est également lié à la grande expérience acquise au cours du dévelop-
pement technologique des hélices [72]. C'est uniquement la topologie à axe horizontal
qui est considérée dans ce mémoire.

Figure 1.1 - Concepts de topologie à axe vertical (gauche) et à axe horizontal


(droite).

Le nombre de pales des turbines éoliennes à axe horizontal actuelles s'élève à deux ou
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 10

trois. Ces caractéristiques sont imposées par certains compromis entre les performances
et le coût des dispositifs. Sans entrer dans les détails, qui peuvent être consultés en [72]
[73] [102], on peut souligner que les turbines avec un nombre réduit de pales inférieur à
trois possèdent un rendement aérodynamique bien supérieur à celui des anciennes tur-
bines multi-pales. Elles présentent aussi des vitesses de rotation nominales plus élevées.
La tendance à choisir des rotors à trois pales a plusieurs explications. D'une part, les
niveaux sonores sont plus acceptables par rapport à des turbines à une ou deux pales
[144], et d'autre part les efforts mécaniques puisants subis par la structure de l'aérogé-
nérateur sont réduits à partir de trois pales [72]. Un nombre de pales supérieur à trois,
impliquerait d'une part une diminution du rendement aérodynamique et d'autre part
une augmentation injustifiée du coût et de la masse de la turbine éolienne.

Depuis les débuts du développement des aérogénérateurs, les concepteurs ont essayé
d'augmenter le rendement aérodynamique des turbines éoliennes. L'une des solutions
adoptées consiste à faire varier la vitesse de rotation de la turbine en fonction de la
vitesse du vent [160] [64] [144](cet aspect est présenté en détail au deuxième chapitre). La
capacité de varier la vitesse de rotation de la turbine éolienne est directement assujettie
à la nécessité de disposer d'un générateur électrique à vitesse variable, puisque ces
deux composantes sont mécaniquement couplées entre elles. Dans les applications de
grande puissance reliées au réseau électrique, le système de génération doit fournir de
l'énergie électrique à fréquence fixe. C'est grâce aux développements de l'électronique de
puissance que de telles chaînes de conversion ont pu voir le jour. De plus, la possibilité de
variation de la vitesse mécanique de l'entraînement favorise l'absorption des variations
transitoires du couple moteur de la turbine provoquées par des rafales de vents, ce qui
permet de diminuer considérablement la fatigue mécanique de certaines composantes de
l'aérogénérateur [111] [34]. Les descriptions détaillées des premières grandes expériences
d'aérogénérateurs à vitesse variable peuvent être consultées en [34].

1.3 Tendances actuelles dans le domaine des aéro-


générateurs

Il existe toute une panoplie de topologies de chaînes de conversion électromécanique


(nous parlerons aussi "d'entraînements" au cours de ce mémoire) applicable aux aérogé-
nérateurs. Une vaste gamme de topologies à vitesse fixe et variable, utilisant la machine
synchrone (MS) ou la machine asynchrone sont analysées et comparées en [96]. La réfé-
rence [121] présente cette gamme de topologies modernes en fournissant pour chacune
une estimation du coût initial et, s'il y a lieu, le détenteur de la propriété intellectuelle.
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 11

Dans ce mémoire, nous allons nous concentrer sur les topologies les plus récentes qui
permettent la variation de la vitesse de rotation de la turbine tout en fournissant l'éner-
gie à un réseau électrique à fréquence fixe. Il s'agit des aérogénérateurs qui présentent
à l'heure actuelle les puissances nominales plus élevées. Les deux topologies les plus
répandues dans le domaine de puissance supérieure à 1 MW sont illustrées à la Figure
1.2.

cy 1 ce/
/ce T /CA

Figure 1.2 - Topologies d'aérogénérateurs utilisées actuellement dans la gamme


des puissances supérieures ou égales au MW.

La topologie présentée à la Figure 1.2 (b) et qui utilise la machine synchrone (MS)
est caractérisée en général par un entraînement mécanique direct entre la turbine éo-
lienne et le générateur. Comme les vitesses de rotation des turbines éoliennes de forte
puissance sont basses, le générateur synchrone présente un nombre de pôles élevé. Le
convertisseur statique de fréquence gère l'échange de puissance active et réactive entre
le réseau et la MS, tout en assurant une fréquence constante du côté du réseau et une
fréquence variable du côté générateur. Le convertisseur statique permet un fonctionne-
ment à vitesse de rotation variable de la turbine. Dans ce type d'entraînement classique,
toute la puissance électrique produite doit transiter par le convertisseur statique, ce qui
implique a priori une puissance de dimensionnement de celui-ci égale à la puissance
nominale de l'installation. Pour que cette topologie soit intéressante du point de vue
de la minimisation de la masse totale de la nacelle de l'aérogénérateur, il est préférable
que l'excitation du rotor de la machine synchrone (MS) soit réalisée avec des aimants
permanents. En contrepartie, ceci peut augmenter le coût initial du générateur. Plu-
sieurs recherches sont actuellement en cours sur les topologies optimales de générateurs
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 12

à aimants permanents qui permettent de réduire la masse et le coût [49].

La topologie présentée à la Figure 1.2 (a) utilise une machine asynchrone à rotor
bobiné dont les enroulements du stator sont directement reliés au réseau électrique. Les
enroulements du rotor sont reliés au réseau électrique par l'intermédiaire d'un convertis-
seur statique de fréquence réversible en puissance de type " quatre quadrants ". Compte-
tenu de cet arrangement, cette topologie d'entraînement électrique est usuellement nom-
mée " Machine Asynchrone à Double Alimentation " (MADA). Comme les machines
asynchrones présentent généralement un nombre de pôles limité, il est nécessaire afin de
s'adapter aux fréquences industrielles des réseaux électriques (50Hz et 60Hz) d'entraîner
leur rotor à des vitesses mécaniques élevées par rapport a celles des turbines éoliennes. Il
est donc nécessaire d'utiliser un multiplicateur de vitesse mécanique à engrenages entre
la turbine éolienne et la MADA. Les principes de fonctionnement de cette topologie
sont présentés ultérieurement dans ce chapitre.

L'ancêtre de la topologie MADA utilisée aujourd'hui est la version de la topologie


connue sous le nom de son inventeur, Arthur Scherbius qui utilise des convertisseurs
statiques d'électronique de puissance au lieu de convertisseurs rotatifs à base de ma-
chines électriques tournantes supplémentaires. Cette topologie pouvait utiliser entre le
rotor de la machine asynchrone et le réseau électrique un convertisseur à commuta-
tion de courant direct dans le cas d'un cycloconvertisseur ou indirect dans le cas d'un
étage intermédiaire à courant continu. Elle a été utilisée pour les applications à forte
puissance sur une plage de variation de vitesse limitée, comme dans les centrales hy-
drauliques réversibles à réserve pompée [77]. La référence [138] est une des premières
publications scientifiques présentant l'utilisation de la topologie Scherbius à base de
convertisseurs statiques pour des applications éoliennes. Les premiers travaux de re-
cherche sur l'optimisation de cette topologie pour des applications éoliennes ont vu le
jour au début des années 1990 [31]. Cette première version présentait des désavantages
importants liés au type de convertisseur statique utilisé. En particulier le commutateur
de courant à commutation assistée avec étage indirect à courant continu présente des
problèmes de fonctionnement au voisinage de la vitesse de synchronisme qui fait partie
de la plage d'utilisation de l'entraînement [31]. D'autre part le convertisseur direct de
type cycloconvertisseur présente certaines limitations au niveau de la plage de varia-
tion de fréquence autorisée, des harmoniques de courant injectés dans le réseau et du
facteur de puissance. Au début des années 1990, la montée en tension des interrupteurs
entièrement commandés de type IGBT a permis d'utiliser dans la topologie MADA
une structure de convertisseur indirect utilisant deux onduleurs de tension reliés par
un étage à courant continu de type capacitif et commandés par modulation de largeur
d'impulsions (MLI). Les premières études par simulation ont été présentées en [142]
et [25], alors que la première publication présentant des résultats expérimentaux sur
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 13

une MADA de 7.5 kW se trouve en [117]. Les avantages importants de cette topo-
logie de convertisseur statique ont mené rapidement à son emploi généralisé dans les
aérogénérateurs utilisant la topologie MADA.

Une des grandes questions d'actualité sur les chaînes de conversion électroméca-
nique des aérogénérateurs concerne la comparaison des performances de la topologie
à entraînement direct utilisant la machine synchrone (MS) et de la topologie utilisant
la machine asynchrone à double alimentation (MADA). Les deux solutions techniques
diffèrent du point de vue de l'intérêt commercial à long terme ou à court terme. La topo-
logie basée sur la machine synchrone présente une grande simplicité puisqu'elle permet
de s'affranchir de l'emploi d'un multiplicateur de vitesse mais elle implique une machine
à fort couple d'encombrement important et des convertisseurs statiques dimensionnés
pour permettre le transit de la puissance nominale de l'aérogénérateur. La topologie
basée sur la MADA doit utiliser un multiplicateur de vitesse mais elle implique une
machine de plus faible couple, donc d'encombrement réduit, avec des convertisseurs
statiques dimensionnés pour permettre le transit d'une fraction seulement de la puis-
sance nominale de l'aérogénérateur. Une comparaison technico-économique entre ces
solutions topologiques les plus modernes, basée sur une approche de modélisation sim-
plifiée est présentée en [119]. De manière générale, par rapport à une topologie utilisant
une machine synchrone à aimants permanents, la topologie utilisant la MADA présente
un coût initial plus faible. En revanche elle présente un coût d'entretien plus élevé et un
rendement légèrement moins élevé à cause des pertes supplémentaires engendrées par le
multiplicateur de vitesse. Des études statistiques concernant d'une part la fiabilité des
différents éléments constitutifs des aérogénérateurs utilisant la MADA et la machine
synchrone et d'autre part leurs rendements respectifs sont disponibles en [50] et en [63].

Au cours des deux dernières décennies, la puissance nominale des aérogénérateurs a


connu une croissance exceptionnelle, passant d'une cinquantaine de kW aux débuts des
années 1980 jusqu'à 6 MW aujourd'hui. La réalisation d'aérogénérateurs de puissance
nominale de plus en plus élevée se justifie par l'abaissement du coût par unité de masse et
par unité d'énergie électrique produite. L'emploi d'aérogénérateurs plus grands permet
également d'optimiser l'utilisation de l'espace du gisement éolien.

La littérature récente présente des avant-projets d'aérogénérateurs ayant des puis-


sances nominales de 10 MW [120]. Les plus grandes et plus puissantes turbines éoliennes
sur le marché actuel sont présentées au Tableau 1.1 (source [143]).

Parmi les constructeurs énoncés au Tableau 1.1, il faut remarquer l'absence de Mul-
tibrid - Areva et Winwind qui fournissent des aérogénérateurs d'une puissance nominale
de 5 MW et 3 MW respectivement. Ils sont basés sur une nouvelle technologie, brève-
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 14

Tableau 1.1 - Modèles de turbines éoliennes offertes sur le marché actuel - Puis-
sances nominales supérieures à 2.5 MW.

Modèle Puissance [MW] Diamètre turbine [m] type gêné.


Enercon El26 6 127 MS
REpower 5M 5 126 MADA
Darwind VM 5 122 MS
Enercon El 12 4.5/6 114 MS
Vestas V120-4.5 4.5 120 MADA
Siemens SWT 3.6-107 3.6 107 MADA
GE Energy 3.6 si 3.6 111 MADA
Scanwind SW-90-3500 DL 3.5 91 MS
Scanwind SW-100-3500 DL 3.5 100 MS
Vestas V90 - 3.0 3 90 MADA
Vestas VI12 - 3.0 3 112 MADA
Ecotecnia (Alstom) 100 3 100 MADA
GE Energy 3.0s 3 90 MADA
GE Energy 3.0sl 3 94 MADA
GE energy GE 3000 3 104 MADA
Neg Micon NM92/2750 2.75 92 MADA
Vestas V100 - 2.75 2.75 100 MADA

tée sous le nom de "multibrid" qui consiste à utiliser une machine synchrone à aimants
permanents couplée avec un multiplicateur de vitesse à un seul étage [135] [79]. La parti-
cularité réside dans le fait que le générateur est intégré dans le multiplicateur de vitesse,
ce qui permet une optimisation importante de l'espace et de la masse embarquée dans
la nacelle. Selon nous, la technologie "Multibrid" est destinée à un développement im-
portant compte tenu des problèmes complexes posés par l'augmentation de la masse des
générateurs synchrones à entraînement direct pour la prochaine génération de grands aé-
rogénérateurs. Une des contributions de cette thèse consiste à démontrer que la MADA
demeure également une excellente candidate pour ce domaine d'application.
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 15

1.4 Constitution des aérogénérateurs utilisant la


MADA

Les principaux éléments constitutifs d'un aérogénérateur utilisant la MADA, ainsi


que leur disposition spatiale, sont présentés à la Figure 1.3 qui correspond à une éolienne
de 2.5MW de la firme Nordex (dessin à l'échelle).

Multiplicateur
de vitesse
MADA

Arbre de
transmission
principal

Nacelle

Figure 1.3 - Constitution d'un aérogénérateur utilisant la MADA. Image de


presse officielle de la firme Nordex.

La dernière génération d'aérogénérateurs utilise une tour de forme tubulaire en acier.


La fabrication des pales a connu une grande évolution au cours des dernières années
[72] . Les aérogénérateurs plus récents utilisent différents matériaux comme l'aluminium,
l'acier, la fibre de verre, la fibre de carbone et même plus récemment le bois [72] [102] [73],
qui peuvent même être associés dans des technologies de construction hybrides. La
fonction du moyeu, constitué d'acier, ne se limite pas uniquement à maintenir les pales
et à transmettre le couple mécanique vers l'arbre principal ; il contient aussi un dispositif
embarqué de variation de l'angle de calage des pales illustré par la Figure 1.4 et qui
comporte des convertisseurs d'électronique de puissance, des moteurs et des réducteurs.
Un système similaire est utilisé afin de contrôler la position d'azimut de la nacelle de
manière à placer le plan de rotation des pales perpendiculairement à la direction du
vent.

La nacelle est constituée d'une structure rigide en acier sur laquelle sont fixés le
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 16

Système de calage
variable des pales

Figure 1.4 ~ Vue interne d'un moyeu d'une turbine éolienne de 2.5MW.

générateur, le multiplicateur de vitesse et le roulement principal ainsi qu'une couverture


de protection généralement constituée de fibre de verre renforcée. Un frein à disque,
placé sur l'arbre de transmission à haute vitesse est utilisé lors des arrêts d'urgence et
pour maintenir à l'arrêt la turbine éolienne lors d'interventions de maintenance, en cas
de tempête ou encore en cas de vents trop faibles.

Un accouplement flexible est placé en général sur l'arbre de transmission à haute


vitesse pour permettre de tolérer des erreurs d'alignement entre la MADA et le multi-
plicateur de vitesse [72] [102]. Ce composant permet de supporter des surcharges mé-
caniques importantes qui peuvent soumettre la structure entière de la nacelle à des
contraintes de torsion. Il permet aussi un découplage rapide entre le générateur et le
multiplicateur de vitesse en cas d'intervention de maintenance.

La transmission mécanique peut être sujette à des variations de couple importantes,


qui peuvent être produites par des rafales de vents, des manoeuvres d'arrêt d'urgence de
la turbine ou encore des défauts mécaniques ou électriques [73]. Les problèmes liés aux
régimes transitoires de charge mécanique sur la transmission ont été largement atténués
par le développement des générateurs à vitesse variable qui assurent un couplage souple
entre la vitesse de la turbine et la pulsation électrique fixe du réseau [34]. Cependant, il
existe toujours des régimes de fonctionnement qui peuvent affecter lourdement la trans-
mission mécanique : lors d'un régime de défaut électrique (un court-circuit côté réseau
par exemple), la MADA peut produire des couples oscillatoires d'amplitude pouvant
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 17

atteindre 5 à 6 fois le couple nominal comme cela est décrit en [72]. D'un point de vue
économique, il est impensable de dimensionner toute la transmission mécanique incluant
le multiplicateur de vitesse pour ces valeurs de couple très élevées. Habituellement, un
système de protection contre les surcharges de couple mécanique est placé sur l'arbre de
transmission à haute vitesse ainsi que des composantes mécaniques à rupture comme le
"braking ring coupling" [72]. Un couplage par embrayage hydraulique placé sur l'arbre
de transmission à haute vitesse a déjà été utilisé par certains constructeurs en vue de
protéger la transmission mécanique, mais cette solution a été abandonnée en raison des
pertes mécaniques importantes en régime de fonctionnement normal [72].

1.5 Principes et performances simplifiés des aéro-


générateurs utilisant la MADA et raccordés au
réseau électrique

1.5.1 Principes de fonctionnement des MADA

Pour bien saisir le fonctionnement général d'un aérogénérateur utilisant une MADA,
il est d'abord essentiel de comprendre le fonctionnement de l'installation en régime per-
manent. Diverses approches simplifiées sont disponibles dans la littérature mais elles
peuvent présenter, à notre avis, certaines limites au niveau de la synthèse et de la
généralité [111] [73] [72] [102]. Dans de nombreux cas, les auteurs expliquent le fonc-
tionnement de l'entraînement en se basant sur des modèles dynamiques uniquement [28]
[117] [108]. Les références les plus pertinentes dans ce domaine sont disponibles en [31]
[152].

Bien qu'une présentation plus rigoureuse soit présentée dans les autres chapitres,
l'objectif recherché dans ce paragraphe concerne la compréhension physique du fonc-
tionnement d'une MADA. Il faut adopter des hypothèses simplificatrices plus ou moins
importantes afin de favoriser la synthèse et d'apporter des explications plus intuitives
que formelles. La Figure 1.5 présente le schéma monophasé équivalent d'une machine
asynchrone à rotor bobiné classique pour un fonctionnement en régime permanent à
rotor ouvert à l'arrêt et pour une vitesse quelconque lorsque les enroulements du rotor
sont alimentés par l'intermédiaire d'un système de bagues et de balais [41]. Dans le
circuit équivalent, on a adopté la convention récepteur au stator et générateur au rotor.
Le rotor d'une telle machine est illustrée au premier plan de la Figure C.5 de l'Annexe
C.
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MA DA . 18

(a) R, >.L S ML*

Vs ja>,Lm

(b)

Figure 1.5 ­ Schémas monophasés équivalents d'une MA DA en régime permanent


à rotor ouvert à l'arrêt (a) et pour une vitesse quelconque (b).

Le schéma équivalent présenté à la Figure 1.5 (a) n'est valable que pour un fonction­
nement avec rotor à l'arrêt, c'est à dire avec un glissement unitaire g = 1, le glissement
étant défini comme étant le rapport (Q s — Î7m) /Çl, (Qs est la vitesse angulaire de la
force magnétomotrice tournante résultante et QTO la vitesse angulaire mécanique du ro­
tor). Le glissement est positif lorsque la vitesse mécanique de la MA DA est inférieure à
la vitesse synchrone (fonctionnement hypo­synchrone), il est négatif lorsque la vitesse
mécanique de la MA DA est supérieure à la vitesse synchrone (fonctionnement hyper­
synchrone). Dans le cas du fonctionnement avec rotor à l'arrêt et ouvert, la machine
asynchrone se comporte exactement comme un transformateur avec un entrefer, et le
rapport entre la tension Vm et la tension induite VT est égal au rapport de transforma­
tion a. Si le rotor, avec ses bobinages ouverts est entraîné à la vitesse de synchronisme,
la tension induite Vr est nulle puisqu'aucune variation du flux magnétique n'est perçue
par le bobinage rotorique. La tension induite au rotor est proportionnelle à la vitesse
de variation du flux magnétique vu par ses bobinages, en d'autres termes elle est pro­
portionnelle au glissement g. Dans le schéma équivalent ramené au stator de la Figure
1.5 (b), la tension du rotor doit être divisée par le glissement g.

Si on néglige les pertes magnétiques dans les culasses de la MA DA , le couple élec­


tromagnétique peut être déduit de la puissance active traversant l'entrefer P e illustrée
à la Figure 1.5 (b). Dans ces conditions on peut poser l'équation (1.1).

Fe = 3 [ Rr
­ / r 2 + fVr IrCOS (Vj) 1 = ■•*"'
3—/? + — (1.1)
fi 9 J 9 9
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 19

ib est l'angle entre les phaseurs de courant et de tension rotoriques iT et t^. P r est
la puissance active transitant aux bornes de sortie du rotor de la MADA. Avec les
hypothèses adoptées, le couple électromagnétique de la MADA s'exprime sous la forme
de l'équation (1.2).

Te = _P_ (ZRrI2r + P r ) (1.2)


g"*

p est le nombre de paires de pôles de la MADA et cos = 2-Txf la pulsation électrique


au stator. Si les pertes Joule représentées par le terme 3RrI 2 en (1.2) sont négligées,
on s'aperçoit que le couple d'une MADA est directement proportionnel à la puissance
active transitant aux bornes des connexions des bobinages rotoriques.

1.5.1.1 Bilan de puissance active de la M A D A en régime p e r m a n e n t

La Figure 1.6 (a) rappelle les conventions de signe sur les sens positifs des puissances
actives et réactives qui seront utilisées dans ce chapitre (convention récepteur au stator
et générateur au rotor avec une valeur algébrique de puissance sur l'arbre positive quand
la MADA fonctionne effectivement en moteur). La Figure 1.6 (b) présente un diagramme
simplifié du parcours des puissances actives dans la machine en régime permanent avec
les conventions de signe adoptées.

(b)
Pr

Figure 1.6 - Visualisation des bilans de puissances - (a) Écoulement des puis-
sances actives ; (b) Diagramme simplifié du parcours des puissances
actives.

Si on néglige les pertes Joule du stator de la MADA, la puissance active qui transite
par le stator P s est égale à la puissance P e . Si on néglige également les pertes Joule au
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MA DA . 20

rotor de la MA DA , l'équation (1.2) peut être réécrite de la manière suivante :

Pe = Ps = — (1­3)

Le bilan des puissances actives au noeud A ^ du diagramme de la Figure 1.6 (b)


s'écrit ainsi :

P m = P s ­ Pr (1­4)

Une simple combinaison des équations (1.3) et (1.4) permet d'obtenir le bilan de
puissance active du stator et du rotor de la MADA en fonction de la puissance mécanique
P m et du glissement g. Ceci est montré en (1.5).

9
Pr = ■'m i
­9
PL = Pn
Ps = (1.5)
9 1 ­g
P = P s ­ Pr
1
res
P = p
1 1
res m

Les équations en (1.5) permettent aussi de déterminer les valeurs algébriques des
puissances actives en fonction du mode d'opération de la MA DA et des conventions
de signe qui ont été adoptées. Rappelons que dans la MA DA comme dans toutes les
machines électriques, la production d'un couple moyen non nul en régime permanent
impose le respect d'une condition de synchronisme (1.6) entre les forces magnétomotrices
et les flux magnétiques résultants au stator et au rotor.

COs=COrn­\­C0T (1­6)

cor est la pulsation électrique au rotor et com est la vitesse mécanique équivalente
du rotor (com = Qmp) . Le convertisseur statique du côté rotor (CSR) illustré à la
Figure 1.6 (a) peut alimenter les enroulements de celui­ci avec un système triphasé de
tensions et de courants à fréquence variable. On peut ainsi obtenir un couple moyen
non nul en maintenant le synchronisme des forces magnétomotrices du stator et du
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 21

rotor pour toutes les vitesses mécaniques de l'arbre de la MADA. Le fait de pouvoir
inverser la séquence des phases au rotor grâce au CSR implique que la MADA peut
fonctionner en hypo-synchronisme (g > 0) aussi bien qu'en hyper-synchronisme (g < 0).
Comme toutes les machines électriques, la MADA est réversible et peut opérer en mode
moteur (P m > 0) ou en mode générateur (P m < 0). Les relations simplifiées (1.5)
et les conventions de signe adoptées permettent de déterminer le signe des valeurs
algébriques des puissances actives sur le Tableau 1.2. La figure Figure 1.7 présente le
sens d'écoulement réel de la valeur absolue des puissances actives dans les quatre modes
de fonctionnement possibles, en hypo et en hyper-synchronisme, en fonctionnement
moteur et en fonctionnement générateur.

Tableau 1.2 Valeurs algébriques des puissances actives pour les 4 domaines de
fonctionnement de la MADA

Fonctionnement Fonctionnement
Hypo-synchrone Hyper-synchrone
l>g>0 g<0
Fonctionnement Mo- Pr > 0,PS > o, P r < 0,PS > 0.
teur P m > 0 |P.| = |P«| + |Pr| \ p 1 — IP 1 + IP 1
Fonctionnement Pr < 0,P S < o, Pr > 0,P S < o,
Générateur P m < 0 \P,\ = \Pm\ + |Pr| \P m \ = \P,\ + \Pr\

Hypo-synchrone Hyper-synchrone

|P,I = I Pml + IPrl |Pml = | P s l + |Prl

|Presl = | P s | - | P r l = | P m l |Presl = | P s l + | P r l = | P m l

Moteur

|Psl = | P m l + |Prl |Pml = | P s l + |Prl

|Presl = | P s | - | P r l = | P m l |Presl = | P s l + | P r l = | P m l

Générateur

Figure 1.7 - Écoulement des valeurs absolues des puissances actives dans une
MADA en fonction des modes de fonctionnement.

Lorsque la MADA est entraînée par une éolienne, elle fonctionne en génératrice avec
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 22

la possibilité d'opérer en hypo-synchronisme ou en hyper-synchronisme. En fonction-


nement générateur, le passage par la vitesse de synchronisme implique uniquement un
changement de sens de la puissance active transitant par le rotor. Remarquons qu'en
mode générateur et en hyper-synchronisme, la MADA transfère au réseau électrique la
puissance mécanique fournie sur son arbre par l'éolienne sous forme d'une somme de
puissances actives fournies à la fois par le stator et par le rotor. La fraction de puissance
mécanique fournie au réseau par le rotor de la MADA est d'autant plus élevée que la
vitesse de rotation est supérieure à la vitesse synchrone. Si on fonctionne au synchro-
nisme, la MADA se comporte exactement comme une machine synchrone à rotor bobiné
alimenté par un courant continu d'excitation.

1.5.1.2 Bilan de puissance réactive de la M A D A en régime p e r m a n e n t

Un aérogénérateur équipé d'une MADA raccordée au réseau électrique est une véri-
table centrale de production d'énergie électrique qui doit respecter un cahier des charges
précis en termes d'échanges de puissance réactive avec le réseau. D'un autre côté, la
puissance réactive échangée avec les convertisseurs statiques de la MADA influe gran-
dement sur leur dimensionnement et leur coût. Pour analyser le fonctionnement, la
stratégie de commande et le dimensionnement d'un aérogénérateur utilisant la MADA,
il est nécessaire d'établir le bilan de puissance réactive. Selon les conventions généra-
lement utilisées en électrotechnique, un élément inductif "consomme" de la puissance
réactive alors qu'un élément capacitif en "fournit". Par principe, la machine asynchrone
à rotor bobiné consomme toujours une certaine quantité de puissance réactive associée
à l'énergie "magnétisante" nécessaire à l'établissement du flux dans son circuit magné-
tique. En outre, l'opérateur du réseau électrique peut exiger dans son cahier des charges
un certain niveau de production de puissance réactive par l'aérogénérateur. Ainsi les
deux convertisseurs statiques quatre quadrants (CSR et CSS) de la MADA doivent
fournir assez de puissance réactive pour assurer d'une part sa propre consommation
de puissance réactive et pour satisfaire d'autre part la production de puissance réactive
exigée par l'opérateur du réseau. Les deux convertisseurs (CSR et CSs) pouvant a priori
assurer de manière indépendante cette mission, la répartition de la puissance réactive
produite entre les deux est une question importante qui influe sur leur dimensionnement.

L'hypothèse que nous adoptons pour présenter un bilan simplifié de la puissance


réactive de la MADA consiste à négliger les résistances des bobinages du stator et du
rotor ainsi qu'à négliger la chute de tension créée par les inductances de fuites du circuit
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MA DA . 23

équivalent en régime permanent '. Le circuit équivalent ainsi simplifié se réduit alors à
celui de la Figure 1.8.
O I o
" K L >-■
I, J Ir
Vr_
g

i I o

Figure 1.8 ­ Circuit équivalent simplifié de la MADA utilisé pour le bilan simplifié
de puissance réactive.

Remarquons que dans ces conditions Vs = ^ . La puissance réactive consommée


par la MADA, QMA DA , se réduit à celle consommée par sa reactance magnétisante. On
définit compte­tenu des conventions de signe du circuit équivalent les diverses puissances
réactives qui transitent dans le système :

­ Q s est la valeur algébrique de puissance réactive absorbée au stator de la MA DA .


­ Q r est la valeur algébrique de puissance réactive produite au rotor de la MA DA .
_
QMA DA est la valeur algébrique de puissance réactive consommée par le circuit
magnétique de la MA DA .
On définit aussi par convention et en se référant à la Figure 1.9 :
­ Qcss l a valeur algébrique de puissance réactive du convertisseur CSS côté stator.
Par convention, on choisit Qcss > 0 lorsqu'elle est produite par le convertisseur
CSS.
­ QCSR l a valeur algébrique de puissance réactive du convertisseur CSR côté rotor.
Par convention, on choisit QCSR > 0 lorsqu'elle est produite par le convertisseur
CSR.
­ Qres la valeur algébrique de puissance réactive totale de la centrale raccordée au
réseau. Par convention, on choisit Q r e s > 0 lorsqu'elle est fournie par le réseau
(fonctionnement de la centrale avec un facteur de puissance arrière).
:
I1 faut remarquer que la machine est généralement assez bien conçue pour que la consommation
de puissance réactive associée à ses inductances de fuite soit négligeable par rapport à celle qui est
associée à son inductance magnétisante.
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 24

QCSR Qcss

Figure 1.9 - Visualisation des bilans de puissances - Écoulement des puissances


réactives.

À partir du circuit équivalent simplifié, on peut écrire :

Q s = W s I s sin (cp)
Q r = 3VrI r sin (ip)
V2
QMADA = 3TT~

Qs = QMADA + 3—I r sin (tp) = QMADA H - (1.7)


9 9

Qres — Qs — QcSS = Q M A D A H QcSS


9
_ n QCSR n
— WMADA Wcss

On peut écrire sous une autre forme

Q CSR
+ Qcss — QMADA — Qr (1.8)

Avec cp l'angle entre les phaseurs du courant statorique i s et de la tension statorique


v..

Si la centrale travaille à facteur de puissance unitaire (Qres = 0) ou à facteur de


puissance avant (Qres < 0), alors la totalité de la puissance réactive produite par les
convertisseurs statiques, représentée par la somme ^ CSR + Qcss de l'équation (1.8),
doit être positive. Etant donné qu'un aérogénérateur utilisant la MADA opère dans une
gamme de vitesses où la valeur absolue du glissement est toujours approximativement
inférieure à g = 0.3, on voit l'intérêt de compenser la puissance réactive consommée par
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 25

la MADA, ainsi que celle demandée par le réseau via le CSR (cf. (1-8)). Du point de
vue du dimensionnement des convertisseurs statiques, il est donc préférable de produire
la puissance réactive via le CSR. Habituellement c'est uniquement le CSR qui a la
tâche de produire la puissance réactive alors que le CSS opère à facteur de puissance
unitaire [117] [108] [51]. Une optimisation concernant l'allocation de la production de la
puissance réactive entre les deux convertisseurs statiques peut être faite [5] [1], toutefois
les gains en termes de puissance de dimensionnement de l'électronique de puissance sont
très limités. Dans cette thèse on considère le contrôle classique le plus souvent adopté
qui consiste à faire fonctionner le CSS à facteur de puissance unitaire.

1.5.2 Stratégie de commande de l'aérogénérateur utilisant une


MADA raccordée au réseau électrique

La stratégie de commande d'un aérogénérateur utilisant une MADA raccordée au


réseau électrique utilise comme grandeurs de réglage les puissances actives et réactives
gérées par les convertisseurs statiques CSR et CSS et l'angle de calage des pales de la
turbine. Cette stratégie vise à atteindre les objectifs suivants :

• Régler la vitesse de rotation de la turbine pour en optimiser le rendement aéro-


dynamique et protéger la structure mécanique en limitant la vitesse.
• Régler le facteur de puissance global de la centrale éolienne, vu par le réseau
électrique.
• Extraire le maximum de puissance active en fonction de la vitesse du vent.

Pour une turbine éolienne donnée, et pour une vitesse de vent donnée, il existe une
vitesse de rotation, optimale et un angle de calage des pales optimal, qui permettent
de produire une puissance mécanique maximale. Ces lois de commande optimales des
turbines éoliennes sont issues des principes de l'aérodynamique qui sont présentés au
deuxième chapitre. Elles peuvent être déterminées pour une turbine donnée et sont en
général fournies par le concepteur et le constructeur de celle-ci. L'un des objectifs de
la commande de l'aérogénérateur consiste à respecter ces lois optimales. L'approche la
plus intuitive pour le réglage de la vitesse de rotation consiste à mesurer la vitesse du
vent pour ensuite en déduire la vitesse de rotation optimale de la turbine qui maximise
la puissance mécanique extraite du gisement éolien et produite sur l'arbre. Ce principe
de commande de vitesse de l'aérogénérateur est illustré à la Figure 1.10 (a) [86]. La
limite de cette méthode est reliée à la mesure de la vitesse du vent à considérer pour
son implantation. Le simple choix du nombre et de l'emplacement d'anémomètres en
avant ou en arrière de la turbine, à la hauteur ou au-dessus de la nacelle, constitue un
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 26

problème complexe. La méthode de réglage qui est utilisée en pratique est différente
et le principe en est illustré à la Figure 1.10 (b) [32] [71] [86] [108]. En utilisant les
spécifications de la turbine éolienne fournies par le constructeur, il est possible d'obtenir
la loi optimale qui lie la puissance maximale que la turbine peut produire à la vitesse
de rotation. Celle-ci est alors implantée dans un tableau préenregistré dans le système
de commande qui fournit pour chaque vitesse de rotation de la turbine une référence de
puissance maximale à produire sur le réseau2. Cette technique de réglage, qui nécessite
uniquement un capteur de la vitesse de rotation, permet de s'affranchir du problème
de mesure de la vitesse de vent effective tout en assurant une stratégie de poursuite du
point de puissance maximal lorsque la vitesse de vent varie (Le nom anglais de cette
stratégie de commande est "Maximum Power Point Tracking" ou stratégie MPPT). La
stabilité de ce type d'asservissement de puissance est démontrée en [32].

(a)

Entrainement
électromécanique

Unité de contrôle Unité de contrôle


angle de calage CSR
des pales/?
Anémomètre
Q Q Relation optimale
é*8>t vitesse vent- fi,

(b)

Entrainement
électromécanique

Unité de contrôle Unité de contrôle


angle de calage CSR
des pales B

53®t

Figure 1.10 - Stratégie de commande de la vitesse d'un aérogénérateur utilisant


la MADA - (a) méthode intuitive; (b) méthode utilisée en pratique.
2
pour cette approche simplifiée, on néglige les pertes de la chaîne de conversion.
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 27

Imaginons un point de fonctionnement stable de l'installation, où la puissance pro-


duite sur le réseau correspond à la puissance captée par la turbine éolienne. Si on néglige
toutes les pertes, la turbine éolienne ne subit aucune accélération tant que la vitesse du
vent reste inchangée. Admettons à présent que la vitesse du vent augmente rapidement
et se stabilise à une valeur plus élevée. Dans ce cas le couple de la turbine augmente ra-
pidement tandis que la vitesse de rotation augmente plus lentement à cause de l'inertie.
Sur la Figure 1.10 (b) on constate que plus la vitesse de rotation S7f augmente, plus la
référence de puissance P t à produire sur le réseau et affichée par la commande est élevée.
La vitesse de rotation de la turbine augmente alors jusqu'à ce que la puissance produite
sur le réseau égalise (ou dépasse transitoirement suivant la dynamique du régulateur)
la puissance captée par la turbine éolienne. À ce moment le couple d'accélération de la
turbine s'annule et le système se stabilise à nouveau à un nouveau point de fonctionne-
ment correspondant à une nouvelle vitesse de rotation de la turbine et à une nouvelle
puissance active produite. Dans le cas où la vitesse du vent diminue rapidement jus-
qu'à une valeur inférieure, le couple fourni par la turbine diminue rapidement, ainsi que
la vitesse de rotation. La référence de puissance à produire générée par le système de
commande diminue alors, empêchant la turbine éolienne de s'arrêter complètement et
le point de fonctionnement se stabilise à une autre valeur de vitesse optimale.

La stabilité de ce réglage est démontrée par le fait que si la puissance captée par
la turbine augmente en cas de vent plus fort, la référence de puissance à produire sur
le réseau augmente elle aussi, ce qui limite l'augmentation de vitesse de la turbine.
De même, si la puissance captée par la turbine diminue en cas de vent plus faible,
la référence de puissance à produire sur le réseau diminue elle aussi ce qui limite la
diminution de vitesse de la turbine.

Au cours de tout le processus de réglage de vitesse précédent, l'angle de calage des


pales de la turbine est maintenu constant à une valeur optimale. La commande de l'angle
de calage n'est donc pas active dans une certaine gamme de vitesse du vent. Lorsque la
vitesse du vent est trop élevée, la vitesse de rotation est maintenue constante à sa valeur
maximale afin de limiter les contraintes mécaniques et aérodynamiques. Le système de
commande génère alors une puissance active de référence constante qui correspond à la
puissance nominale à ne pas dépasser. Dans cette zone de fonctionnement de l'aérogé-
nérateur, le contrôle de l'angle de calage des pales s'active et prend la relève du réglage
de vitesse optimal précédent. La vitesse est alors maintenue constante par action sur
l'angle de calage des pales uniquement. Quand la vitesse du vent est trop faible, l'ins-
tallation est mise à l'arrêt. En effet, le rendement de l'installation à ces régimes est très
dégradé et il pourrait même arriver que la puissance fournie par la turbine éolienne à
ces vitesses ne soit pas suffisante pour compenser les différentes pertes.
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 28

Au cours de la présentation simplifiée du fonctionnement de la MADA au paragraphe


précédent, on a montré que le couple de la MADA est étroitement lié à la puissance
active gérée par le CSR. Le réglage de la vitesse de rotation de la turbine se fait donc
par régulation de la puissance active transitant par le convertisseur CSR. Le facteur de
puissance de l'installation est lui aussi géré en réglant la puissance réactive du CSR. Le
convertisseur CSS est en général commandé de manière à réguler la tension continue
du bus reliant le CSR et le CSS tout en maintenant son propre facteur de puissance
unitaire. Le schéma de principe de la commande des convertisseurs statiques est présenté
à la Figure 1.11 [32] [71] [86] [108] [161].

Pres
Rég. <&
—>i

Q",
Rég. <—«fe-

1 Voc
Contrôle
e s -K
découplé Q'css=0
ik À A
Calcul de
< res 6 t Ures

Encodeur" Bs rzA/ s
position 1 e
Calcul angle
Près, Q,
vecteur tension
e.

Figure 1.11 - Système de commande d'un aérogénérateur utilisant la MADA avec


utilisation du contrôle vectoriel à flux statorique orienté.

On remarque sur cette figure que le découplage du réglage des puissances est réalisé
en utilisant les changements de repère et les transformations classiques [29] (Clarke et
Park). Le contrôle vectoriel ou le contrôle direct du couple (DTC) sont généralement
utilisés [156] [61].

1.5.3 Procédure de raccordement de l'aérogénérateur au ré-


seau électrique

La procédure de raccordement de l'aérogénérateur au réseau électrique est une sé-


quence de fonctionnement importante, surtout lorsqu'il s'agit d'une resynchronisation
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 29

de l'installation après un déclenchement automatique des protections à l'issue d'un dé-


faut. Dans les cas où le défaut électrique est transitoire, c'est-à-dire d'une durée de
quelques dizaines ou centaine de millisecondes, il est essentiel que le processus de re-
synchronisation sur le réseau se fasse le plus rapidement possible pour que l'installation
puisse à nouveau garantir la production de puissance active demandée immédiatement
avant l'occurrence du défaut. Cette précaution a pour but d'améliorer la stabilité du
réseau électrique [90]3.

La procédure de synchronisation est décrite en [61] et en [156]. Elle se subdivise en


diverses séquences de fermeture des quatre disjoncteurs représentés à la Figure 1.12.

Kres

Figure 1.12 - Emplacements des disjoncteurs pour la synchronisation de l'aéro-


générateur au réseau électrique

Considérons une procédure de synchronisation sur le réseau électrique à partir d'un


état d'arrêt complet de la turbine éolienne. À l'instant initial les disjoncteurs K r , K s ,
Kpc et K res sont ouverts. Lorsque la vitesse du vent atteint une valeur suffisante pour
permettre un niveau de production acceptable, le processus de synchronisation peut
commencer. La turbine est laissée libre de se mettre en rotation par un relâchement du
frein mécanique et par une action adéquate sur l'angle de calage des pales. Une fois la
vitesse de rotation minimale d'opération atteinte, l'aérogénérateur peut être raccordé au
réseau électrique. Le disjoncteur k res est alors enclenché et la capacité du bus continu des
convertisseurs se charge à travers les diodes du convertisseur CSS. Pendant cette phase
de charge des capacités, le courant est limité par la résistance de pré-charge Rpc. Lorsque
la tension du bus continu se stabilise à la valeur équivalente au pic de la tension ligne
à ligne, la résistance de pré-charge est court-circuitée par la fermeture du disjoncteur
Kpc. À ce moment le CSS est directement relié au réseau et il est commandé de manière
à maintenir la valeur de la tension du bus continu à sa valeur nominale. Ensuite le
3
En [90] la stabilité d'un réseau électrique est définie comme : "the ability to remain in operating
equilibrium during normal operating conditions and to regain an acceptable equilibrium after being
subjected to a disturbance".
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 30

disjoncteur K r est enclenché et le contrôle vectoriel (ou DTC) est mis en service de
manière à ce que l'amplitude, la fréquence et la phase des tensions statoriques soient
égales à celles de l'entrée du convertisseur CSS. Au moment où ces conditions sont
respectées, le disjoncteur K s est enclenché et l'aérogénérateur est raccordé au réseau
électrique bien que le courant statorique soit nul. La commande du CSR passe à ce
moment du mode de synchronisation au mode de fonctionnement normal : la puissance
active produite et le courant statorique augmentent pour atteindre les valeurs optimales
contrôlées par le système de commande décrit dans les paragraphes précédents.

Si on la compte à partir de l'instant où la turbine éolienne a atteint sa vitesse de


rotation minimale, la durée du processus de synchronisation peut être inférieure à une
seconde [61]. Il faut remarquer que lorsque le processus de synchronisation fait suite à
un débranchement de l'aérogénérateur dû à un défaut électrique, la durée précédente
peut être très pénalisante pour la stabilité du réseau électrique. C'est pourquoi il est
primordial que l'installation ne se débranche pas facilement du réseau électrique lors
d'un défaut transitoire. Des précisions à ce sujet sont présentées au paragraphe suivant.

1.5.4 Généralités sur les performances des entraînements uti-


lisant la MADA

1.5.4.1 Adaptation des entraînements utilisant la MADA à d'autres appli-


cations industrielles

Bien que notre travail se limite à la conception des entraînements utilisant la MADA
destinés aux aérogénérateurs, il est intéressant d'utiliser les outils méthodologiques sim-
plifiés présentés à la section §1.5.1 pour faire quelques remarques synthétiques sur les
performances de ce type d'entraînement en fonction d'autres applications de génération
et de motorisation. La MADA peut-être utilisée pour des applications de motorisation
avec des charges mécaniques entraînées présentant des caractéristiques couple-vitesse
et puissance-vitesse diverses (traction électrique, pompage, compresseurs par exemple),
ou des applications de génération électrique lorsqu'elle est entraînée par des turbines
ou des moteurs présentant des caractéristiques couple-vitesse et puissance-vitesse égale-
ment diverses (turbines éoliennes ou hydrauliques, moteurs à combustion par exemple).
Les équations du bilan simplifié de puissance active présentées en (1.5) peuvent être
utilisées pour étudier le comportement de la MADA en génératrice vis-à-vis de diffé-
rentes spécifications du moteur d'entraînement et de cerner les avantages d'une telle
topologie. La Figure 1.13 montre la répartition de la puissance active en fonction du
glissement pour différentes caractéristiques de puissance du moteur d'entraînement. La
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 31

Figure 1.13 (a) montre le bilan de puissance active entre le stator et le rotor pour un
couple du moteur d'entraînement constant, c'est à dire pour une puissance active qui
croît linéairement avec la vitesse. Dans ce cas, la puissance transitant à travers le stator
est constante et correspond à la moitié de la puissance mécanique nominale prise comme
base unitaire P m = Ip.u.. La puissance active circulant au rotor s'inverse au passage
par zéro du glissement. On constate que pour cette caractéristique de moteur d'entraî-
nement, la topologie utilisant une MADA permet d'obtenir une vaste plage de variation
de vitesse (égale au double de la vitesse nominale) tout en nécessitant un transit de
puissance active maximale au rotor correspondant à seulement 50% de la puissance mé-
canique maximale. La puissance de dimensionnement du convertisseur statique associé
n'est qu'une fraction de la puissance nominale de l'installation : un peu plus que 50%
en raison de la puissance réactive à produire et de la marge de puissance transitoire
supplémentaire qui est nécessaire pour disposer de performances dynamiques accep-
tables. Les Figures 1.13 (b) et (c) montrent les résultats obtenus respectivement pour
un couple du moteur d'entraînement augmentant linéairement avec la vitesse, c'est à
dire pour une puissance active qui croît avec le carré la vitesse et pour un couple du
moteur d'entraînement augmentant avec le carré de la vitesse, c'est à dire pour une
puissance active qui croît avec le cube de la vitesse. On constate que même dans ces
deux derniers cas la puissance active maximale transitant par le rotor correspond à 50%
de la puissance mécanique maximale. Il faut remarquer que pour une plage de vitesse
variable de plus en plus restreinte, la puissance active circulant par le rotor est de plus
en plus faible. La Figure 1.13 (d) montre le pourcentage de puissance mécanique qui
est partagée entre stator et rotor, en fonction du glissement. Cette figure correspond
aussi au cas où le moteur d'entraînement fonctionne à puissance mécanique constante
sur toute la plage de vitesse de rotation de la MADA. On observe que lors d'un fonc-
tionnement hypo-synchrone (g > 0) la puissance transitant par le stator est supérieure
à la puissance mécanique. Ceci entraîne un surdimensionnement du stator par rapport
à la puissance nominale de l'installation. Si le glissement est supérieur à g > 0.5, des
contraintes de surdimensionnement du rotor de la MADA et du convertisseur statique
peuvent être constatées pour un fonctionnement à puissance mécanique P m constante
ou pour des applications où la puissance P m ne croît pas suffisamment rapidement avec
la vitesse de rotation.

Pour qu'un entraînement à vitesse variable utilisant la MADA présente des perfor-
mances avantageuses, il faut que la caractéristique du moteur d'entraînement ou de la
charge mécanique entraînée soit telle que la puissance mécanique croisse rapidement
avec la vitesse de rotation. Il faut au moins que cette caractéristique soit à couple
constant. Dans le cas d'une application pour la traction électrique par exemple, cette
topologie peut rapidement présenter des problèmes de surdimensionnement. Par contre,
pour des applications où la puissance augmente avec la vitesse, comme dans le cas des
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MA DA . 32

(a) P ^S^
,-
S 0.5 -t p-"
Q- s

0_

*•*. p
v r
-0.5
0.5 0 -0.5 ­1 0 ­0.5 ­1
glissement g [-] glissement g [-]

200
(c) p / (d) \ \
m/ -s- 150 ■••»■:■ v

■S 0.5
V \ P
i o s m
Q.
Q." 100
"4-'
*■»
^ ^ < o \
Q.- 50
E P\
r V
°- 0
-0.5 >
0.5 0 -0.5 ­1 -50 0.5 0 -0.5 -1
glissement g [-] glissement g [-]

Figure 1.13 ­ Répartition de la puissance active en fonction du glissement pour


différentes caractéristiques couple­vitesse et puissance­vitesse du
moteur d'entraînement de la MA DA .

turbines éoliennes, des pompes, des groupes hydrauliques réversibles et des ventilateurs,
cette topologie se révèle très intéressante.

Pour une illustration plus complète comportant également une approche dimension­
nelle et la prise en compte du bilan de puissance réactive, le lecteur peut consulter la
référence [7], dont le contenu est issu du travail de cette thèse.

1.5.4.2 Sensibilité aux défauts des entraînements utilisant la M A D A avec


s t a t o r raccordé directement au réseau

Une particularité des entraînements à vitesse variable utilisant la MA DA concerne


l'existence d'une connexion directe entre les enroulements du stator de la machine et
le réseau électrique (cf. Figure 1.14). Cette liaison directe n'existe pas pour les topolo­
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 33

gies d'entraînements à vitesse et fréquence variable présentant une "liaison souple" avec
le réseau à fréquence fixe. Celles-ci utilisent un ou des convertisseurs statiques entre
le réseau et les enroulements de la machine qui doivent présenter obligatoirement une
puissance de dimensionnement supérieure ou égale à la puissance nominale (cf. Figure
1.2 (b)). Lors d'un défaut électrique en amont ou au point de raccordement au réseau
(par exemple un court-circuit), la topologie utilisant la MADA présente certains désa-
vantages. Comme pour les machines synchrones ou asynchrones directement reliées au
réseau électrique sans l'intermédiaire d'un convertisseur statique, une brusque diminu-
tion de la tension sur une ou plusieurs phases fait apparaître des courants statoriques
transitoires qui peuvent atteindre de grandes amplitudes [87] (typiquement 5 à 10 fois le
courant nominal). Dans une MADA, ces courants oscillatoires produisent des tensions
induites de forte amplitude dans les enroulements du rotor [106]. Deux configurations
de défaut sont possibles en fonction de la commande ou de l'état du convertisseur au
rotor CSR :

• Les interrupteurs du CSR sont maintenus ouverts : dans ce cas, il apparaît des
surtensions à leurs bornes qui peuvent conduire à une défaillance de l'électronique
de puissance.
• Les interrupteurs du CSR sont maintenus fermés : dans ce cas, le courant de
court-circuit qui y circule devient trop important, ce qui conduit également à une
défaillance de l'électronique de puissance.

Défaut

Figure 1.14 - Mise en évidence de la liaison directe entre le stator de la MADA


et le réseau électrique pendant un défaut.

On peut en conclure que sans un surdimensionnement du CSR (qui serait irréaliste


au niveau du coût) ou sans l'ajout d'un système de protection du CSR, cette topologie
n'est pas fiable vis-à-vis des défauts électriques survenant sur le réseau. Un dispositif de
mise en court-circuit spécifique dit "crowbar" est généralement utilisé pour mettre en
court-circuit le rotor de la MADA pendant le défaut, afin de protéger le convertisseur
CSR [106] [69]. Ce système est composé d'une série de thyristors dimensionnés pour
le courant de court-circuit. Il faut également mentionner que si le rotor est mis en
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 34

court-circuit pendant le défaut, de forts courants circulent au travers des bobinages


du stator et du rotor simultanément. L'interaction entre les forces magnétomotrices du
stator et du rotor donnent alors naissance à des couples électromagnétiques oscillatoires
d'amplitude très importante. Ces derniers soumettent le multiplicateur de vitesse à des
contraintes mécaniques non négligeables nécessitant un surdimensionnement de celui-ci
si on veut garantir une durée de vie acceptable de l'entraînement.

Les opérateurs des réseaux électriques imposent certaines exigences de raccordement


au réseau électrique des aérogénérateurs. Par exemple l'opérateur allemand E. On Netz
impose les exigences illustrées à la Figure 1.15 [106].

Tension ligne-ligne
U/Un
II

100%

3000
Temps [ms]

Figure 1.15 - Exigences de raccordement au réseau électrique d'un aérogénérateur


fournies par l'opérateur de réseau E.On Netz en allemagne.

Selon la valeur et la durée du creux de tension, trois zones peuvent être mises en
évidence. Lorsque la baisse de tension n'est pas trop importante (dans le cas d'un court-
circuit résistif ou à une grande distance), l'aérogénérateur doit rester branché au réseau
et continuer de fonctionner normalement. Si la baisse de tension est très importante,
l'aérogénérateur doit pouvoir fournir suffisamment de puissance réactive pour maintenir
le niveau de tension du réseau et contribuer à son rétablissement rapide. Dans le cas
où la baisse de tension est trop importante ou trop longue, l'aérogénérateur peut être
débranché du réseau électrique.

Le respect de ces exigences par un aérogénérateur utilisant la MADA n'est pas


une tâche simple et ceci est démontré par une littérature abondante sur le sujet [106]
[130]. Compte tenu de la durée de resynchronisation de la MADA au réseau électrique,
et des exigences imposées par les opérateurs, il est indispensable que l'aérogénérateur
puisse rester branché au réseau électrique dans les conditions les plus défavorables. C'est
pourquoi il est nécessaire de prendre en compte les contraintes dynamiques liées à ce type
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 35

de fonctionnement dès les premières étapes de la conception et du dimensionnement du


système. C'est ce qui a été réalisé dans l'environnement de conception globale présenté
dans cette thèse.

1.6 Avantages et inconvénients des aérogénérateurs


utilisant la MADA

1.6.1 Avantages de la topologie basée sur la MADA

L'avantage principal de l'emploi de la topologie utilisant la MADA dans les aéro-


générateurs concerne la faible valeur relative de la puissance de dimensionnement des
convertisseurs statiques par rapport à la puissance nominale de l'installation. Le coût
de ce type d'entraînement électrique est intéressant pour les aérogénérateurs à vitesse
variable malgré la nécessité d'employer un multiplicateur de vitesse. Si le prix du sys-
tème électrique et du multiplicateur de vitesse sont pris en compte, dans la gamme du
MW, le coût total de l'entraînement est actuellement inférieur à celui d'une topologie
avec machine synchrone sans multiplicateur de vitesse [119]. Ceci est accentué par le
fait que le coût des matériaux et de la fabrication d'une machine synchrone à aimants
permanents à entraînement direct demeure largement supérieur à celui d'une MADA
[119]. Mais si le coût total de l'installation est considéré, la différence de coût entre les
deux topologies reste minime [119].

1.6.2 Problématique des aérogénérateurs utilisant la MADA

La problématique de l'emploi de la MADA dans les aérogénérateurs comporte trois


aspects principaux :

1. Le multiplicateur de vitesse mécanique est la composante de l'aérogénéra-


teur qui, à l'heure actuelle, occasionne les plus grands problèmes de fonctionne-
ment [126].
2. Le système bagues-balais nécessaire à la connexion électrique des bobinages
du rotor nécessite une maintenance rigoureuse [96] qui peut se révéler économi-
quement inacceptable lors d'une opération de l'aérogénérateur en mer.
3. La sensibilité élevée de la M A D A vis-à-vis des défauts électriques fait
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 36

apparaître de nombreuses difficultés d'une part en termes de respect des spécifica-


tions imposées par les opérateurs des réseaux électriques et d'autre part en termes
de fiabilité à long terme des composants mécaniques de l'aérogénérateur.

La problématique des multiplicateurs de vitesse mécanique est décrite en profon-


deur en [126]. Ce document présente les résultats des études statistiques effectuées en
Allemagne, en Suède et en Finlande en ce qui concerne le nombre de défaillances de
chaque partie constitutive de l'aérogénérateur. Il présente aussi des données statistiques
sur les durées d'arrêts des installations causés par chaque composante défaillante. La
Figure 1.16 (a) montre la distribution des défaillances des différentes composantes pour
toutes les éoliennes en opération en Suède durant 5 ans entre l'an 2000 et l'an 2004. Il
s'agit uniquement d'éoliennes utilisant un multiplicateur de vitesse et présentant une
puissance nominale supérieure à 490 kW. La Figure 1.16 (b) montre le pourcentage de
temps d'arrêt sur la durée totale de service pour la défaillance de chaque composante.

(a) Syst. calage (b) Syst. calage


des pales Générateur des pales
Générateur

Syst.
r Système Syst.
azimut électrique azimut Système
électrique

Hydrauliqu

Hydraulique
Frein
mécaniqu Reste
Frein
mécanique

Multiplicateur
Multiplicateur Syst. contrôle
Syst. contrôle

Capteurs Capteurs

Figure 1.16 - Statistiques de défaillances des aérogénérateurs en Suède entre 2000


et 2004 ; (a) Distribution des défaillances par composante, (b) Dis-
tribution par composante du pourcentage de temps d'arrêt dû à la
défaillance sur la durée totale de service.

Les différentes composantes de l'aérogénérateur ont des fréquences de défaillances


très différentes, en particulier le multiplicateur de vitesse est l'objet d'environ 10 %
du nombre total de défaillances. Ce n'est pas la composante qui présente le nombre de
défaillances le plus élevé, mais en termes de temps d'arrêt de l'installation elle constitue
la composante plus problématique.

Bien que les statistiques pour les autres pays ne soient pas identiques, il en res-
sort que le temps d'arrêt de l'installation causé par une défaillance du multiplicateur
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 37

de vitesse est l'un des plus élevés. Ceci implique une disponibilité d'opération réduite
de l'aérogénérateur, avec des conséquences économiques non négligeables [126]. Cette
problématique est illustrée par le fait que de nombreuses stratégies de conception vi-
sant à augmenter la fiabilité des multiplicateurs de vitesse pour éoliennes sont à l'étude
[112]. Le multiplicateur de vitesse est ainsi souvent considéré comme la composante la
plus sensible d'un aérogénérateur. C'est pour cette raison qu'un des objectifs princi-
paux de ce travail concerne la mise au point d'une méthodologie de conception globale
permettant de quantifier la faisabilité de solutions optimales destinées à résoudre cette
problématique.

Le système bagues-balais nécessite un entretien régulier pour garantir un contact


électrique satisfaisant. D'après les constructeurs, cet entretien est généralement effec-
tué lors du service de maintenance préventive qui a lieu une ou deux fois par année
[148] [149]. Lors de cette opération de maintenance, le lubrifiant des engrenages du
multiplicateur de vitesse est vérifié et changé au besoin. Ce service peut se révéler très
coûteux surtout lorsqu'il s'agit d'entretenir des parcs éoliens situés en mer, où l'accès
aux aérogénérateurs nécessite un équipement particulier et plusieurs personnes. Selon
la "Danish Wind industry Association", le coût de maintenance préventive annuelle des
aérogénérateurs de dernière génération peut-être estimé entre 1.5 % et 2 % du coût
initial en moyenne [47].

La sensibilité vis-à-vis des défauts électriques rend la topologie utilisant la MADA


mal adaptée aux exigences de raccordement au réseau électrique. L'ampleur de cet in-
convénient est corroborée par le nombre de publications à ce sujet [43] [69] [106] [130]
[161], qui traitent principalement des stratégies de commande des convertisseurs sta-
tiques permettant de respecter les spécifications imposées par les opérateurs du réseau
lors d'un défaut électrique. Les défauts électriques impliquent aussi des contraintes
mécaniques sur le multiplicateur de vitesse qui peuvent diminuer la fiabilité de l'entraî-
nement. La problématique de la sensibilité aux défauts est donc en partie reliée à celle
du multiplicateur de vitesse, puisque toute augmentation de la fiabilité de ce dernier
contribue à diminuer la sensibilité de l'installation vis-à-vis des défauts électriques.

1.7 Conclusion

La topologie utilisant la MADA est actuellement celle qui est la plus répandue dans
l'industrie des aérogénérateurs dans la gamme du MW. Par contre, la tendance actuelle
voit une augmentation de la production d'aérogénérateurs utilisant la machine syn-
chrone sans multiplicateur de vitesse afin de réduire la maintenance. Le fonctionnement
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 38

des aérogénérateurs utilisant la MADA est complexe même en régime permanent et


il est assez rare de trouver une approche pédagogique synthétique dans la littérature.
L'analyse simplifiée présentée dans ce chapitre a permis de mettre en évidence et de
justifier les stratégies de commande généralement utilisées et de démontrer les avantages
et inconvénients de cet entraînement au niveau du dimensionnement et de la mise en
oeuvre.

Le convertisseur statique CSR du côté du rotor est commandé de manière à réguler


le couple et la vitesse de l'éolienne et de manière à respecter la consigne de facteur
de puissance global imposée à l'installation. Le convertisseur statique du côté du stator
CSS contrôle la tension du bus continu. La puissance de dimensionnement des convertis-
seurs statiques CSS et CSR est égale à une fraction seulement de la puissance nominale
de l'installation, ce qui constitue l'avantage principal de la topologie utilisant la MADA.
Bien qu'elle soit la topologie la plus répandue dans l'industrie des grandes éoliennes,
la MADA présente plusieurs inconvénients. En particulier, nous avons mis en évidence
que le multiplicateur de vitesse mécanique est un de ceux qui en apportent le plus. Il est
donc nécessaire de proposer une méthodologie de conception permettant d'investiguer
plusieurs scénarios de solutions optimales et de comparer leurs performances globales
respectives. Par ailleurs, il est important de souligner qu'une telle approche d'optimisa-
tion doit obligatoirement être globale afin de prendre en compte toutes les contraintes
et tous les objectifs de performance dès les premières étapes de la conception. C'est
l'objectif principal de la méthodologie de conception qui a été mise en oeuvre dans
cette thèse et qui constitue sa principale originalité.
Chapitre 2

Modélisation du gisement éolien et


de l'aérogénérateur

Résumé : Ce chapitre présente la modélisation analytique des principaux


composants d'un aérogénérateur utilisant la machine asynchrone à double
alimentation. Les divers modèles analytiques développés sont utilisés dans
plusieurs procédures du processus de conception globale du système afin
d'estimer ses performances sur toute la plage d'utilisation, ou de simuler les
comportements lors de régimes de fonctionnement particuliers. Bien que la
majorité des outils de modélisation utilisés concerne le fonctionnement en
régime permanent, un modèle du fonctionnement en régime transitoire de
la MADA s'avère aussi nécessaire pour la détermination des contraintes dy-
namiques appliquées en régime de défaut. Elles peuvent ainsi être prises en
compte dans le processus de conception globale. La modélisation des compo-
santes principales de la chaîne de conversion est abordée : turbine éolienne,
multiplicateur de vitesse mécanique, machine électrique à double alimenta-
tion MADA et convertisseurs statiques. La détermination des performances
globales de l'aérogénérateur comme la production d'énergie électrique an-
nuelle sur un site donné nécessite aussi une modélisation du gisement éolien,
ce que nous appellerons le modèle de vent dans le cadre de notre étude.

2.1 Introduction

Les modèles développés dans ce chapitre doivent permettre d'évaluer les perfor-
mances globales d'un aérogénérateur utilisant la MADA, en particulier les bilans de
puissances et les pertes des différents éléments de la chaîne de conversion. Comme la
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 40

puissance produite par l'installation joue un rôle très important lors de la conception,
il faut disposer par exemple d'un modèle de pertes en régime permanent des différents
éléments. On remarquera que dans ce chapitre la description du modèle thermique et
du modèle de masse de la MADA ne sont pas présentés. Le modèle de régime perma-
nent thermique de la MADA utilisé dans cette thèse est basé sur les données expertes
des constructeurs et développé au Chapitre 4. Le calcul de la masse de la MADA est
basé sur un calcul simple des différents volumes à partir des paramètres géométriques
du modèle de dimensionnement présenté au Chapitre 4 et les masses volumiques des
divers matériaux utilisés. Les hypothèses principales adoptées dans ce chapitre sont les
suivantes :

• Dans le cas du vent, on suppose l'existence d'un champ de vecteurs vitesses de


vent homogène dans l'espace et en régime permanent dans le temps, l'existence
d'un régime d'écoulement d'air laminaire (non-turbulent), une densité et une tem-
pérature de l'air homogènes dans l'espace.
• Dans le cas du multiplicateur à engrenages, on prend en compte uniquement les
frottements visqueux associées aux parties tournantes et au lubrifiant. Le modèle
de la masse de ce composant est principalement basé sur les données fournies par
les constructeurs.
• Dans le cas de la MADA, on prend en compte uniquement le premier harmonique
d'espace du flux magnétique et le premier harmonique de temps des grandeurs
électriques (hypothèses de Park [115]). Le phénomène de saturation magnétique
est négligé.
• Dans le cas des convertisseurs statiques, l'importance de la masse est négligée par
rapport à la masse totale de l'entraînement et le calcul des pertes est basé sur une
linéarisation des caractéristiques des composants et une tension du bus continu
constante.

Ces hypothèses sont communément adoptées dans la littérature spécialisée qui sera
citée aux endroits où cela sera nécessaire.

2.2 Modélisation du gisement éolien sur le site de


l'aérogénérateur

La caractérisation du gisement éolien est l'étape la plus importante qui doit être
franchie lors d'un projet de conception d'une éolienne ou d'un parc éolien. Cette étape,
complétée par l'analyse des spécifications relatives au raccordement au réseau électrique
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 41

(puissance nominale, fréquence, tension nominale, facteur de puissance, etc.), permet de


déterminer d'une part le choix des caractéristiques de la turbine éolienne et d'autre part
de faire des prédictions quant à la capacité de production de l'installation. Il est ainsi
possible d'estimer certains paramètres économiques du projet et de réduire le risque
d'investissement [73]. Pour ce type de prédiction, un modèle du régime permanent de
la vitesse du vent sur un site donné est généralement suffisant [21]. En réalité, pour les
grandes éoliennes, certains phénomènes transitoires, comme les rafales de vent sur le
site, peuvent affecter le calcul des paramètres économiques [73]. Dans cette thèse, ces
phénomènes sont considérés comme étant secondaires et ne sont pas pris en compte.

Pour caractériser expérimentalement un gisement éolien, il faut procéder à une col-


lecte de mesures des vitesses et des directions du vent sur une période d'au moins un
an. La mesure sur le site devrait être faite à une hauteur correspondante à celle de la
nacelle ; mais pour des raisons de coût associé à la hauteur importante des éoliennes de
grande puissance, les mesures sont effectuées à des hauteurs réduites (10m, 20m, 30m et
40m) et par la suite extrapolées aux valeurs correspondant à des hauteurs plus élevées
[73]. Une fois ces mesures effectuées, on peut procéder à un traitement des données pour
obtenir un modèle statistique des vitesses du vent. Par expérience on a constaté que
la fonction de distribution de probabilité de Weibull s'adapte bien à la description des
propriétés statistiques du vent [111]. L'expression mathématique de cette fonction de
probabilité de la vitesse du vent Vv est présentée en (2.1).

±f^Y<_Va)'
A w (m/s) est un facteur d'échelle et Ç un facteur de forme (sans dimension) qui
caractérise l'asymétrie de cette distribution. Le nombre d'échantillons de mesure de
la vitesse du vent est habituellement limité. La méthode consiste à ré-échantillonner
les données de mesure de la vitesse du vent sur une année en intervalles d'une durée
de 10 minutes en prenant la valeur moyenne sur chacun de ces intervalles [102]. Les
52560 échantillons représentant chacun une moyenne de vitesse de vent sur 10 minutes
sont utilisés pour déterminer un graphique de fréquence. Par la suite on identifie les
paramètres Aw et C, de la fonction de Weibull par la méthode des moindres carrés
par exemple. La vitesse moyenne annuelle du vent sur le site se calcule à partir des
paramètres de la fonction de Weibull à l'aide de l'équation (2.2).

d
pv = A w T [ l + - \ (2.2)
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 42

T est la fonction mathématique Gamma. La Figure 2.1 montre trois fonctions de


répartition de Weibull caractérisées par trois valeurs moyennes de vitesse de vent. Pour
ces trois courbes nous avons utilisé un facteur £ = 1.8 constant.

0.12

Vy [m/s]

Figure 2.1 - Distribution de Weibull pour trois vitesses moyennes du vent.

Bien que chaque gisement éolien possède des caractéristiques différentes, il est pos-
sible d'en distinguer deux types suivant que l'on est dans une région côtière ou dans
l'arrière-pays. Le vent en région côtière est plus régulier et sa valeur moyenne est géné-
ralement plus élevée [73]. En région côtière, la forme de la fonction de distribution de
Weibull diffère de celle correspondant aux gisements en arrière-pays et, en général, le
facteur de forme Ç a une valeur plus élevée. Pour la génération d'énergie électrique à
partir du vent, les régions côtières sont plus intéressantes parce que les vents sont plus
réguliers et plus intenses. Le problème de l'irrégularité des vents, surtout dans les ré-
gions en arrière-pays, est amplifié par le fait que le vent souffle particulièrement pendant
les heures de la journée qui ne nécessitent pas nécessairement une grande production
d'énergie électrique. Le vent est plutôt présent durant la moitié de matinée et en moitié
d'après midi, alors que les besoins énergétiques sont généralement faibles pendant ces
périodes. Ce problème explique les recherches intenses sur les techniques de stockage de
l'énergie électrique dans le monde.

Les aérogénérateurs installés en mer ou à terre dans les régions côtières ont une
hauteur de mât plus faible par rapport à ceux installés dans l'arrière-pays, parce que le
vent rencontre moins d'obstacles au sol et qu'il est déjà relativement fort et régulier à
des hauteurs moins importantes. Des études sur l'influence de l'altitude et du type de
terrain sur le gisement éolien peuvent être consultées dans les références [73] [102].
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 43

2.3 Modélisation de la turbine éolienne

2.3.1 Puissance disponible dans le vent et puissance utilisable

L'énergie cinétique E c d'une masse d'air m a se déplaçant à une vitesse Vv s'exprime


comme montré en (2.3). La masse m a est celle d'un cylindre d'air associé à la forme
idéale d'un capteur fictif de rayon fixé qui est représentée à la Figure 2.2.

E c = \ m a V 2 = \p a irr*xVJ (2.3)

Y
--►

Masse
d'air Capteur
éolien fictif

Figure 2.2 ­ Masse d'air associée à un capteur fictif idéal.

Pour obtenir la puissance disponible dans le vent, il suffit de dériver l'énergie ciné­
tique E c par rapport au temps t. À vitesse Vv constante, la seule variable est la position
x; l'expression de la puissance du vent est alors celle présentée en (2.4) [73] [102].

dE c 1 ~2„.2 dx 1 2„.3
P,= PalîTtVv = (2.4)
dt = 2 dl 2Pa7ï

L'équation (2.4) n'est valable qu'en régime permanent à vitesse de vent constante.
Elle montre que la puissance qui peut être extraite du vent varie avec le cube de sa
vitesse, la surface balayée par le capteur éolien et les conditions atmosphériques puisque
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 44

la densité volumique de l'air p„ dépend de la température, de l'humidité et de la pression.


En réalité, on constate que la puissance captée par un capteur idéal de forme circulaire,
comme celui de la Figure 2:2, est inférieure à la puissance exprimée en (2.4).

L'énergie cinétique absorbée par le capteur éolien est la différence entre les énergies
cinétiques calculées dans la veine d'air en amont et en aval de celui­ci. La théorie de
Betz met en évidence l'existence d'une valeur limite de l'énergie cinétique récoltée par
un capteur éolien idéal [102] [104]. La masse d'air qui a été balayée par le capteur éolien
en amont poursuit son chemin vers l'aval avec une vitesse qui n'est pas nulle à cause
de l'hypothèse d'incompressibilité du fluide, donc son énergie cinétique en aval est non
nulle. La Figure 2.3 illustre ce concept. La vitesse du vent Vv2 ne peut pas être nulle, à
moins que Vv\ le soit aussi : la masse d'air en aval contient donc encore de l'énergie.

V W V
*■ Y ►

Figure 2.3 ­ Vitesse en amont et en aval du capteur éolien et limite de Betz.

L'équation (2.5), exprime la puissance récoltée dans une certaine masse d'air, dérivée
de la différence d'énergie cinétique.

_ dEçi dEœ _ 1 2dx. 2 2 v


K Panrt [Kl Vv2) (2 5j
~ dt dt ~ 2 dt '

En mécanique classique [53], l'énergie cinétique et la quantité de mouvement se


conservent. Ceci implique, comme pour le cas de l'énergie, qu'une variation de la quan­
tité de mouvement d'un objet correspond à un effort F d'après le théorème de la varia­
tion de quantité de mouvement. Il est donc possible de poser (2.6) sachant qu'une force
est issue de la dérivée temporelle de la quantité de mouvement [104].

F = p a n r ^ (Ki ­ Vv2) (2.6)


dt

En multipliant l'équation (2.6) par la vitesse du vent Vv on obtient une puissance


Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 45

(2.7).

Pv = P * * r X i ( V v l - V v 2 ) (2.7)

Les équations (2.5) et (2.7) sont équivalentes et donnent naissance à la relation


suivante :

v; = ik+^k (2.8)

En posant i = j ^ il est possible d'exprimer la puissance utilisable qui a été extraite


du vent comme en (2.9).

Pv = \ P a n r 2 V v \ ( l + i ) 2 ( l - i ) (2.9)

Le facteur i qui maximise la puissance exprimée en (2.9) peut être déterminé en


résolvant l'équation ^ = 0, et son résultat est i = | . La puissance maximale collectée
par un capteur éolien idéal est donc obtenue lorsque la vitesse VV2 est 3 fois plus petite
que Vvi (Figure 2.3). Dans ce cas idéal, la puissance maximale absorbée par le capteur
éolien s'exprime par :

P v = 0.593^-pa7rrt2K3i (2-10)

Le facteur 0.593 en (2.10) signifie que moins de 60% de la puissance disponible dans
le vent peut être extraite par un capteur idéal. Ce facteur est appelé limite de Betz.
Dorénavant, pour alléger l'écriture, nous allons considérer que le symbole Vv correspond
à Vvi de la Figure 2.3.

2.3.2 Caractéristiques simplifiées de la puissance d'une tur-


bine éolienne

Une turbine éolienne réelle possède un certain rendement aérodynamique qui est
inférieur aux 59.3% imposé par la limite de Betz. De manière générale, on écrit la
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 46

puissance de la turbine en fonction de ce rendement communément appelé coefficient


de puissance ou coefficient de performance C p (2.11) [102] [73].

Pturb. = 2 C P ( & A«) PairrfurbVv (2.11)

C p dépend de la géométrie de la pale et de deux grandeurs qui peuvent être variables,


il s'agit de l'angle de calage des pales B par rapport à la direction du vent (Figure 2.4),
et de la vitesse relative en bout de pale Xt définie en (2.12).

A, = (2.12)
Vv

At est le rapport entre la vitesse linéaire du bout de pale et la vitesse du vent. Dans
les éoliennes de grande puissance actuelles (dans l'ordre du MW), l'angle de calage des
pales 3 et la vitesse de rotation de la turbine £lt sont contrôlables. Le coefficient de
performances C p peut-être déterminé précisément par un calcul numérique par volumes
finis ou par la méthode des moments d'élément de pales en fonction du profil géomé-
trique de celles-ci [102]. Par contre Heier présente à la référence en [73] une formule
analytique simplifiée pour le calcul de C p = f (3, Xt) pour des éoliennes à rotation ra-
pide à 2 ou 3 pales. Cette expression, présentée en (2.13), est basée sur des données
expérimentales.
Axe de
rotation

Figure 2.4 ~ Calage variable des pales par rapport à la direction du vent.

[ ^-0A3-b)exp~'
(2.13)
1 0.035
avec—-
Ai = A + 0.08/? /?3 + 1

La Figure (2.5) montre l'évolution du coefficient de performance C p en fonction de


Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 47

At pour quelques angles de calage 3. Quand la turbine éolienne est à l'arrêt Qt = 0, le


ratio des vitesses en bout de pale At s'annule. La puissance de la turbine doit être nulle
aussi puisque P t = TtQ.t (où Tt le couple mécanique de la turbine). Ceci ne veut pas dire
que le couple Tt exercé par le vent sur la turbine est nul. Quand la vitesse de rotation
augmente par rapport à la vitesse du vent (At augmente), C p augmente jusqu'à une
valeur maximale. Si Xt devient trop grand, le coefficient de puissance C p peut prendre
une valeur négative qui provoque une inversion de l'écoulement de puissance sur l'arbre
de la turbine (2.11). Ceci signifie qu'à partir d'une certaine vitesse de rotation de la
turbine, et pour une vitesse de vent donnée, la turbine se retrouve en mode "propulsion"
et fonctionne comme un ventilateur. Elle transfère de l'énergie mécanique fournie sur
son arbre vers l'atmosphère.

0.4
p=o° ^ - ^ ^ « ^
0
p=1 ^
0.3
/ / / J S 0
* " P = 5 < , , ^\ \ P=2°

T 0.2
Q. l//r P=10°
O
\ \ \
0.1 Jà P=15° \ \ \.

p=25° \

. \ A
-0.1 I I

0 2 4 6 8 10 12 14 16

Figure 2.5 - Coefficient de puissance C p en fonction de Xt pour différents 3

On constate que pour chaque angle 3 il existe un ratio de vitesses Xt optimal qui
maximise le coefficient Cp. L'équation (2.12) montre que pour maintenir At à sa valeur
optimale, et donc maximiser la puissance de la turbine éolienne, il faut varier la vitesse
de rotation Çlt de manière linéaire avec la vitesse du vent Vv. La Figure 2.5 montre ainsi
tout l'intérêt du fonctionnement à vitesse variable d'un aérogénérateur. Il permet en
effet par un réglage adapté de maximiser la puissance de la turbine pour chaque valeur
de la vitesse du vent sur le site et donc la production annuelle d'énergie [160].

Pour une vitesse de vent donnée, il existe deux grandeurs réglantes pour la puissance
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 48

d'une turbine : la vitesse de rotation et l'angle de calage des pales par rapport à la
direction du vent1.

2.3.3 Limitation de la vitesse de rotation de la turbine éolienne

On appelle vitesse nominale d'une turbine éolienne, la vitesse de rotation maximale


qui est limitée par l'amplitude des forces mécaniques radiales qui peuvent être appli-
quées au rotor et par le niveau admissible d'émission de bruit acoustique [21]. Le bruit
d'origine aérodynamique causé par le flux d'air autour des pales constitue la partie plus
importante de l'émission de bruit audible d'un aérogénérateur [127], même pour les
aérogénérateurs utilisant un multiplicateur de vitesse. La limite maximale d'émission
de bruit audible des aérogénérateurs est réglementée par les gouvernements locaux. Au
Québec par exemple, il existe une norme [114] dictée par le Ministère du développement
durable, de l'environnement et des parcs, qui définit les niveaux sonores maximaux
pour différentes zones de peuplement (arrière pays, zones industrielles, etc.) et diffé-
rentes tranches horaires. Des actions visant à limiter le bruit aérodynamique doivent
donc être prises. Pour une vitesse de vent donnée, plus la vitesse de rotation d'une
turbine est élevée, plus le niveau de bruit aérodynamique est élevé [127]. Ceci a mené
les constructeurs à utiliser des ratios de vitesse At plus faibles et à limiter fortement les
vitesses en bout de pales [72] [127]. Une réduction de la vitesse maximale en bout de
pale de 25 % produit une réduction de 600 % du bruit aérodynamique [72].

Au-delà du niveau maximal de bruit audible, le fonctionnement à vitesse variable


permet de réduire considérablement le bruit aérodynamique lors du fonctionnement à
basse vitesse de vent. Cette réduction est très appréciée car dans ces conditions de
fonctionnement, le niveau du bruit de fond est très bas, étant donné que la vitesse du
vent est basse [72]. Les concepteurs de turbines éoliennes cherchent à concevoir des
extrémités de pales les moins bruyantes possible tout en restant efficaces en termes de
rendement aérodynamique [47].

2.3.4 Caractéristiques de puissance des turbine éoliennes réelles

Généralement les constructeurs mettent à la disposition des utilisateurs les carac-


téristiques de puissance maximale de leurs turbines éoliennes. La firme Nordex [113]
*I1 existe une autre méthode de réglage de la puissance qui consiste à changer la position de la
nacelle vis-à-vis de la direction du vent. Dans cette étude nous supposons que le plan de rotation décrit
par la turbine éolienne est toujours maintenu perpendiculaire à la direction du vent.
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 49

propose deux éoliennes d'une même puissance nominale de 2.5 MW qui sont dispo­
nibles avec deux diamètres différents; le modèle N80, a un diamètre du rotor de 80
mètres et le modèle NI 00, un diamètre de 100 mètres. La N80 est conçue pour des
gisements éoliens possédant des vitesses moyennes de vent plus élevées, alors que le
modèle NI00 s'adapte mieux à des gisements avec des vitesses moyennes de vent plus
basses. Certaines brochures fournies par les constructeurs, comme dans le cas de Nor­
dex, fournissent également la caractéristique du coefficient de puissance C p en fonction
de la vitesse du vent. Les Figures 2.6(a) et (b) présentent les spécifications de la N80
et les Figures 2.6(c) et (d) celles du modèle N100.

(c)

© jm ©

i i
(N100)
10 15 20 10 15 20
V, [m/s] V [m/s]

(b)
0.4 ■ Ï^\ ;

0.3 f ât=opL \ ;

O a 0.2 f\
/ jp=opt.:
:
0.1 f ■ :

n
(N80)
10 15 20 25
Vv [m/s] Vv[m/s]

Figure 2.6 ­ Caractéristiques de puissance maximale et coefficient de puissance en


fonction de la vitesse du vent pour deux modèles de turbine éolienne
de la firme Nordex.

A partir de ces informations, il est possible de mettre en évidence la stratégie de


commande adoptée en pratique par chaque constructeur, en termes de vitesse de rota­
tion Çlt et d'angle de calage des pales 3. Bien que l'analyse présentée dans ce paragraphe
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 50

s'appuie sur une méthode de "rétro-ingénierie", elle a été validée par les études appro-
fondies menées par les experts dans le domaine [71] [21]. L'analyse proposée est mieux
adaptée au contexte de ce travail car elle permet de s'affranchir d'une modélisation aéro-
dynamique qui n'est pas maîtrisée par l'auteur. Elle procède néanmoins d'une approche
scientifique rigoureuse validée par la littérature.

Les allures des coefficients de performance C p combinées à celles des puissances P t


de la Figure 2.6 permettent de faire les constatations suivantes :

• Dans la zone de puissance variable, P t ne varie pas en tout temps avec le cube de
la vitesse du vent Vv.
• C p n'est pas tout à fait à sa valeur maximale aux basses vitesses de vent.
• C p a une valeur maximale presque constante pour une certaine plage de vitesse
de vents.
• Cp commence à se dégrader avant que la puissance nominale P t n ne soit atteinte.

Pendant l'intervalle où C p est proche de sa valeur maximale (zone 2 sur la Figure


2.6), At (équation 2.12) est maintenu constant et égal à sa valeur optimale. Dans cette
région, la vitesse de rotation Qt varie linéairement en fonction de la vitesse du vent et
l'angle de calage des pales 3 est aussi maintenu constant à sa valeur optimale. Pour des
vitesses de vent plus faibles (zone 1), le coefficient C p diminue plus ou moins fortement
selon le modèle de turbine (plus pour la N80 et moins pour la NI00). Cette dégradation
est le fruit d'une limitation de la vitesse de rotation de la turbine en basse vitesse qui sera
exposée en détail au Chapitre 3 et qui n'est pas reliée à un phénomène aérodynamique.
Nous supposons ici que C p est à sa valeur maximale déjà pour des vitesses de vent très
basses (ce qui est presque le cas pour la NI00, dans la zone 2 de la Figure 2.6 (d)). Pour
une certaine valeur de vitesse du vent (12 m/s environ pour la N80 et 10 m/s pour la
NI00), C p diminue à nouveau (zone 3) parce que la vitesse de rotation Qt a atteint sa
valeur maximale imposée par les contraintes de bruit aérodynamique et qu'elle doit être
limitée. Dans la zone 3, At s'éloigne de sa valeur optimale et diminue lorsque la vitesse
du vent augmente ce qui provoque une diminution de C p . La puissance de la turbine P t
n'évolue plus en fonction du cube de la vitesse du vent. Dans la zone 3 on cherche tout de
même à optimiser la puissance captée par la turbine avec un réglage optimal de l'angle
3 [32] [71]. Cette stratégie est appliquée pour les vitesses de vent supérieures jusqu'à ce
que la puissance nominale P t n de la turbine soit atteinte. Si la vitesse du vent augmente
davantage (zone 4), l'angle de calage des pales 3 est contrôlé de manière à maintenir P tn
constante, en assurant une dégradation contrôlée du coefficient C p . Dans cette dernière
zone, la vitesse de rotation de la turbine est maintenue à sa valeur nominale.
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 51

2.3.5 Méthode de caractérisation du modèle analytique d'une


turbine éolienne quelconque

L'approche de modélisation présentée au paragraphe §2.3.2 est issue de la littérature


[73] [102] [72] et complétée par les considérations des paragraphes §2.3.3 et §2.3.4 qui
sont également mentionnées dans la littérature spécialisée [21] [127] [72]. Avec cette
approche, nous avons établi une méthode d'identification des paramètres d'un modèle
analytique permettant de prédire les performances et la stratégie de commande d'une
turbine éolienne quelconque à partir d'un nombre restreint de données et d'hypothèses
initiales. La méthode permet d'obtenir la caractéristique de puissance maximale et de
coefficient de puissance associé en fonction du vent, à partir de trois données initiales
de l'éolienne : la puissance nominale P t n , le ratio des vitesses optimal Xt et la vitesse
maximale de rotation de la turbine.

Pour illustrer la méthode, nous proposons de caractériser le modèle analytique d'une


turbine éolienne de puissance nominale P t n = 2 MW . Nous supposons qu'il s'agit d'une
éolienne "silencieuse" (pour information, la vitesse en bout de pale de la turbine N80
est de 80 m/s et celle de la N100, plus silencieuse, est de 77 m/s) et que le profil des
pales choisi est tel que le coefficient de puissance C p peut-être décrit par l'équation
2.13 (Figure 2.5) [73]. Dans ce cas, le coefficient C p est optimal pour At = 8 et pour
3 = 0. La valeur optimale de At, pour les turbines de dernière génération et possédant
3 pales, est comprise entre 6 et 8 [72] (pour les turbines possédant 2 pales, cette valeur
est comprise entre 9 et 10). Pour une puissance nominale de 2 MW, nous choisissons
a priori un diamètre de 80 m (comme dans le cas de la turbine de Vestas, modèle
V80 [147]). Si la vitesse de rotation nominale de la turbine est de Q,tn = 17.6 rpm,
la vitesse en bout de pale a une valeur de 74m/s = 266km/h. Les caractéristiques de
cette turbine en fonction de la vitesse du vent correspondent à celles présentées à la
Figure 2.7. Remarquons que la combinaison des courbes des Figures 2.7 (a) et 2.7 (b)
permet d'obtenir la caractéristique de puissance de la turbine en fonction de la vitesse de
rotation. C'est la courbe qui est utilisée pour mettre au point la stratégie de commande
de l'aérogénérateur, présentée à la Figure 1.11.

Dans la zone 2 de la Figure 2.7, le coefficient de performance C p est maximisé par


un choix optimal de l'angle de calage 3 [32]. La dérivation par rapport à 3 de l'équation
2.13 ne permet malheureusement pas de déterminer analytiquement la valeur optimale
de cet angle de calage. Nous avons donc utilisé une méthode d'analyse numérique. La
Figure 2.8 illustre les variations de l'angle 3 optimal pour la turbine décrite à la Figure
2.7. Une courbe similaire a été obtenue par la " méthode des éléments de pale " pour une
turbine de 2 MW, présentée à la référence [71]. En [157], on retrouve une caractéristique
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 52

Zone 1 Zone 2 Zone 3

10 12
V v [m/s]
Figure 2.7 - Caractéristiques d'une turbine de 2 MW ; Xt = 8 et Q tn = 17.6rpm.

similaire de l'angle 3 optimal, toujours obtenue par la théorie de l'élément de pale, pour
une turbine de 1.5 MW.

La Figure 2.!) présente les caractéristiques de la même turbine éolienne mais avec
deux valeurs maximales de vitesse de rotation différentes.

Les deux vitesses nominales de la Figure 2.9 (a) ont respectivement pour valeur
Çltn = 1 6 rpm et Q t n = 19 rpm, ce qui correspond à des vitesses en bout de pale de 67
m/s et 80 m/s. Dans le cas d'une vitesse nominale de Q tn = 16rpm (courbe en traits
continus de la Figure 2.9), on remarque que Xt et C p commencent à se dégrader autour
de 8.5 m/s. Même avec une optimisation de l'angle 3, la puissance de la turbine n'atteint
jamais la puissance nominale souhaitée. Pour pouvoir l'atteindre il faut soit augmenter
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 53

20

15

10-
GQ.

5-

10 15 20 25
V [m/s]

Figure 2.8 - Caractéristique optimale de l'angle 3 pour une turbine de 2 MW,


At = 8 et Qtn = I7.6rpm.

la vitesse QtTl, soit augmenter le diamètre de la turbine éolienne. Dans les deux cas, la
vitesse en bout de pale va augmenter en affectant le niveau de bruit aérodynamique.
Si la valeur de la vitesse maximale est Q tn = 19rpm (courbes en traits discontinus de
la Figure 2.9), Xt et C p commencent à se dégrader à une vitesse de vent supérieure (10
m/s), ce qui permet d'atteindre la puissance nominale de 2 MW. Cette turbine atteint
la puissance nominale à une vitesse de vent de 12 m/s alors que la turbine caractérisée
à la Figure 2.7 l'atteint pour une vitesse de vent de 13.5 m/s. Une turbine est plus
efficace que l'autre à des vitesses de vent plus faibles, mais elle est en revanche plus
bruyante.

Nous avons montré qu'il est possible avec l'approche proposée d'identifier les pa-
ramètres d'un modèle analytique des performances d'une turbine éolienne virtuelle en
spécifiant uniquement sa puissance et sa vitesse nominales. Ce modèle simplifié n'est
valable que pour le régime permanent et pour des turbines possédant 2 ou 3 pales
dans la gamme du MW. Dans cette thèse, c'est cette technique qui est utilisée pour la
caractérisation des turbines éoliennes considérées.
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 54

20 y ^ ­ ­ ■ ' ­ ­ ­ ­ U ­ ­ ­ U ­ ­ . U ­ ­ ­

0
4 6 8 10 12 14 16 18 2l
10 i i 1 1

7" -
"_ 5 -(b)

n i i i i i

4 6 8 10 12 14 16 18 2
0.5 i i i i i i

(C)
o

0 i t i i i i i i

8 10 12 14 16 18 20

10 12 14 16 18 20
V [m/s]
Figure 2.9 ­ Caractéristiques d'une turbine de 2 MW pour deux vitesses de rota­
tion maximales; 16 rpm et 19 rpm.

2.4 Modélisation et caractéristiques du multiplica­


teur de vitesse à engrenages

2.4.1 Topologie usuelle du multiplicateur de vitesse

Les multiplicateurs de vitesse à engrenages pour les éoliennes de grande puissance


sont en général composés de plusieurs étages de multiplication mis en cascade pour
pouvoir atteindre des rapports de multiplication r m importants, compris entre 60 et
100 pour les aérogénérateurs dans la gamme du MW . Chaque étage est généralement
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 55

constitué soit d'un train à engrenages planétaire, aussi nommé épicycloïdal, soit d'un
train parallèle [56]. Le schéma de la Figure 2.10 (a) présente les éléments principaux
d'un train planétaire et celui de la Figure 2.10 (b) celle d'un train parallèle simple [75].

(a) (b)

Couronne Boitier
(partie fixe) (partie fixe)

Figure 2.10 - Trains d'engrenages : (a) type planétaire et (b) type parallèle.

Les trains planétaires présentent des rapports de réduction ou de multiplication


relativement élevés [74] et ils sont beaucoup plus compacts qu'un train parallèle qui
ne possède qu'un seul point de transmission du couple entre les deux axes de rotation.
Dans un train planétaire, les efforts sont répartis entre plusieurs points de contact entre
les satellites et le soleil : sur la Figure 2.10 (a) on constate qu'il existe 3 points de
contact car il y à 3 satellites. Par rapport aux trains parallèles, les trains planétaires
présentent un coût et une masse fortement inférieurs pour un même couple nominal [72].
Dans le cas des aérogénérateurs, la couronne du train planétaire est maintenue fixe et la
multiplication de vitesse se fait entre le porte planète ou planétaire et le soleil". Comme
le rapport de multiplication total nécessaire dans les grands aérogénérateurs utilisant
la MADA doit être compris entre r m = 60 et r m = 100, le multiplicateur de vitesse
doit posséder un minimum de 3 étages connectés en cascade. Selon les informations
disponibles en [30] et en [72], les structures de train d'engrenages employées dans les
grands aérogénérateurs correspondent aux principales combinaisons suivantes :

• Structure multi-étages de type parallèle.


• Structure simple étage planétaire couplé à deux étages parallèles.
• Structure à deux étages planétaires couplés à un étage parallèle.
2
Le train planétaire est très utilisé dans les boîtes de vitesse automatiques et le différentiel dans
l'industrie automobile car le rapport de réduction / multiplication peut devenir variable si la couronne
est mise en mouvement.
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 56

Chez les principaux constructeurs de multiplicateurs de vitesse pour aérogénéra-


teurs, Flender de Siemens et Hansen Transmissions, les structures les plus utilisées
comportent soit des combinaisons à deux étages planétaires couplés à un étage paral-
lèle, soit des combinaisons à trois étages planétaires. Par ailleurs, dans la gamme de
puissances inférieure à SOOfcW7, les trains utilisés dans les éoliennes sont de type paral-
lèle pour des raisons de coût [72]. Les deux trains planétaires se trouvent du côté basse
vitesse et le train parallèle du côté haute vitesse [56]. L'arbre de transmission principal
de la turbine éolienne est couplé au porte-satellites du premier train planétaire dont
le soleil est couplé avec le porte satellite du deuxième train planétaire. Le soleil de ce
dernier est couplé au train parallèle. Pour une puissance de 2MW, le niveau de bruit
acoustique au niveau du carter du multiplicateur de vitesse peut atteindre des valeurs
comprises entre 98 dB(A) et 102 dB(A) [57]. Le rapport de multiplication que l'on peut
obtenir avec deux étages planétaires est de r m = 45 selon [75], ce qui est confirmé par
les modèles commercialisés par les constructeurs [56].

2.4.2 Modèle de pertes du multiplicateur de vitesse

On distingue deux types de pertes dans les trains d'engrenages suivant qu'elles
dépendent des couples de charge ou non [74]. Les pertes sont localisées au niveau de la
denture, des paliers et des joints et elles dépendent de la structure du train d'engrenages
et de la vitesse de rotation des différentes parties qui le constituent [74].

Comme dans les trains planétaires l'effort est reparti sur plusieurs point correspon-
dant au nombre de satellites, la pression entre les dents et les pertes par frottement qui y
sont associées sont réduites. Il est donc justifié de considérer uniquement les frottements
visqueux créés dans le lubrifiant dans le cas des systèmes d'engrenages pour éoliennes
[44]. Cette hypothèse est néanmoins moins justifiée dans le cas du train parallèle [74].
Cette simplification est généralement adoptée par les experts du domaine pour le calcul
des performances globales d'un aérogénérateur [119] [95].

Dans l'environnement de conception que nous avons réalisé, nous avons implanté
les expressions suivantes des pertes et du rendement du multiplicateur de vitesse à
engrenages qui étaient proposées en [44] (2.14) et (2.15) :

n
i m u l t ~ *max,mult \^"")
Tlnom
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 57


Mn,mul( Q ' Ppm ' *nom,mtdt /n ir\
Vmuit = 5—^ (2.15)
*in,mult

q est le nombre d'étages du multiplicateur, n la vitesse de rotation effective et


finom l a vitesse de rotation nominale. Le paramètre Ppm dans l'équation 2.15 indique le
pourcentage de pertes par étage de multiplication par rapport à la puissance nominale.
Dans le cas d'un multiplicateur à trois étages (q = 3) et en admettant un coefficient
Ppm = 0.01, c'est-à-dire 1 % de pertes par étage à la puissance nominale, le rendement
nominal du multiplicateur sera de 97 %. D'après [44], le rendement d'un multiplicateur
de vitesse à trois étages est effectivement de 97% à la vitesse nominale et il diminue
linéairement et proportionnellement à la vitesse de rotation. En [139] l'auteur indique
que les pertes maximales sont de l'ordre de 1% pour chaque étage. Cette valeur de pertes
est également confirmée pour les trains planétaires dont la couronne est à l'arrêt dans
[74]. Dans le cas des trains planétaires simples, le rendement est pratiquement constant
en fonction du rapport de multiplication r m . L'auteur de la référence [72] annonce aussi
des pertes nominales de 1% pour chaque train planétaire. Ces multiples constatations
viennent valider la modélisation présentée en (2.15). L'auteur de la référence [72] fait
tout de même remarquer qu'un train parallèle comporte des pertes nominales avoisinant
les 2%. C'est la raison pour laquelle, lorsqu'il s'agit d'un multiplicateur à deux étages
planétaires en cascade avec un étage parallèle, nous adoptons un coefficient ppm = 0.0133
pour considérer 1 % de pertes nominales pour les trains planétaires et 2 % de pertes
nominales pour le train parallèle.

2.4.3 Modèle de masse du multiplicateur de vitesse

La masse totale installée dans la nacelle est très importante aussi bien au niveau
du dimensionnement et des performances que du coût de l'aérogénérateur. Si la masse
de la nacelle est trop élevée, il est plus coûteux de placer l'axe de l'hélice à des hau-
teurs importante afin de fonctionner au-dessus de la couche limite terrestre et le coût
des fondations est aussi très important, surtout sur mer. Comme le multiplicateur de
vitesse utilisé dans les éoliennes actuelles utilisant la MADA est la composante la plus
lourde embarquée dans la nacelle, il est nécessaire de disposer dans l'environnement de
conception globale d'un modèle de masse de cette composante dont la sensibilité sur la
solution optimale est importante. Le volume et la masse du multiplicateur de vitesse
varient en fonction du couple nominal à la sortie, du nombre d'étages de multiplication
et du rapport de multiplication. Selon la modélisation présentée en [95], la masse d'un
multiplicateur à engrenages planétaires comportant un étage de multiplication peut
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 58

s'exprimer sous la forme de l'équation (2.16).

3.2T,n,mult."F.F„
srm
-Mmult./etage (2.16)
1000

Tn,muit. est le couple nominal de sortie du multiplicateur sur l'arbre à haute vitesse.
F s est le facteur de service qui prend en compte les contraintes mécaniques lors d'un
cycle de fonctionnement et F m est le facteur de masse qui s'exprime par (2.17).

n 2 , r> A ' ^roue i . \2


Fm = - + - + r roU e + r2roue + 0.4 (r m - 1) (2.17)
Zl z rTmw z

Z est le nombre de satellites et rroUe le rapport défini comme suit : r roue = (r m /2) — 1.

La Figure 2.11 présente les variations de la masse d'un multiplicateur planétaire à


un étage en fonction du rapport de multiplication obtenues à partir des modèles pré-
sentés en (2.16) et en(2.17). Ce multiplicateur possède Z = 6 satellites et une puissance
nominale de 2 MW à une vitesse de rotation de 20 rpm (950 kNm). Le facteur de service
a été choisi à F s = 1.25, comme en [95].

12000

10000

§. 8000

6000

4000

2000
5 6
Rapport de multipl. r [-]
Figure 2.11 - Masse d'un multiplicateur de vitesse planétaire (un étage à 6 satel-
lites) de i?MW, 950 kNm, en fonction du rapport de multiplication.

Une analyse approfondie des données disponibles dans une brochure de la firme
Flender [56], qui est le fournisseur de plusieurs constructeurs d'éoliennes a permis de
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 59

remarquer que les masses et les volumes des multiplicateurs dépendent uniquement
de leur couple nominal côté basse vitesse, pour un nombre d'étages de multiplication
donné. Pour les produits de Flender, le rapport de multiplication n'affecte pas la masse
et le volume pourvu que le nombre d'étages ne change pas. Ceci est compréhensible
du point de vue de la standardisation des dimensions et de la fabrication ainsi que du
point de vue économique car il serait peu concevable d'offrir un produit spécifique pour
chaque rapport de multiplication.

Dans les scénarios que nous traitons dans les chapitres suivants, le couple nominal
fourni par la turbine éolienne est imposé. Le volume et la masse du multiplicateur à
engrenages sont alors fixés suivant les données du constructeur Flender. Dans le cas
d'une turbine éolienne de 2 MW par exemple, avec une vitesse de rotation maximale de
18 rpm, le couple mécanique maximal sur l'arbre basse vitesse est d'environ 1060 kNm
en régime permanent. Ceci nécessite selon [56] un multiplicateur à engrenages possédant
3 étages, un rapport de multiplication compris entre 44 et 125 et une masse égale à 8500
kg. Pour un multiplicateur avec un même couple mécanique à l'entrée et des rapports
de multiplication compris entre 24 et 40, les étages de multiplication se réduisent à 2 et
la masse est réduite à 7800 kg .

L'environnement de conception que nous avons établi présente la souplesse nécessaire


pour que l'on puisse choisir un modèle de masse du multiplicateur issu soit de l'analyse
analytique en (2.16) soit des données constructeurs. Dans cette thèse, on considère les
spécifications des multiplicateurs fournies par Flender en [56] pour les multiplicateurs à
deux et trois étages. Nous avons éprouvé des difficultés à obtenir des données construc-
teurs concernant des multiplicateurs à un seul étage de multiplication K C'est pourquoi
nous avons choisi d'employer le modèle analytique présenté en (2.16) et (2.17) pour les
multiplicateurs de vitesse à un seul étage de multiplication.
3
I1 faut remarquer que les spécifications de multiplicateurs de vitesse d'autres fabricants, comme
Hansen Transmissions, ne sont pas facilement disponibles sous forme de brochures gratuites.
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 60

2.5 Modélisation de la machine asynchrone à double


alimentation

2.5.1 Modèle de fonctionnement en régime permanent de la


machine asynchrone à double alimentation

Le modèle de régime permanent de la machine asynchrone à rotor bobiné est basé


sur le circuit monophasé équivalent classique. Ce schéma fictif en T est celui d'un
transformateur monophasé à fréquence fixe au primaire et au secondaire mais dont
les impédances et les tensions appliquées au rotor dépendent du glissement g. Il est
important dans le cas de la machine asynchrone à double alimentation de rappeler la
méthode qui permet d'établir ce schéma équivalent fictif à la fréquence fixe du stator
pour un glissement quelconque. Les valeurs efficaces des grandeurs électriques au rotor
et leurs déphasages respectifs, calculés à partir de ce schéma équivalent fictif, sont
égaux à ceux qui existent réellement au rotor [150]. Pour un fonctionnement en régime
permanent à une vitesse de rotation correspondante à un glissement g, les grandeurs
électriques instantanées au stator et au rotor ont pour pulsations respectives cos et
cor = gcos. L'équation de phaseurs au stator s'écrit :

Us = Rsis + j^sL/sis + v m (2.18)


Elle correspond au circuit équivalent du stator à la pulsation cos représenté à la Figure
2.12 (a) à gauche. L'équation de phaseurs au rotor s'écrit :

e r = R'rir + jco r L' fr i r + v r (2.19)


Elle correspond au circuit équivalent du rotor à la pulsation cor représenté à la Figure
2.12 (a) à droite.

Le phaseur de la force électromotrice induite au rotor est de la forme :

er = c o r - (2.20)
a

a est le rapport de transformation stator-rotor de la MADA. Le phaseur de la force


Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 61

contre-électromotrice au stator est quant à elle :

Km = " . * (2-21)

\& est le phaseur du flux commun au stator et au rotor capté par les enroulements
du stator. On a donc :

e_T = g ^ n . (2.22)
a

On peut réécrire l'équation 2.19 sous la forme suivante en divisant à droite et à


gauche par le glissement g :

* m Rf ' . r' J V- f .
— = — l r + 3UsL fr l r + ~ (2.23)
a g g

L'équation (2.23) est une équation de phaseurs correspondant aux grandeurs élec-
triques instantanées au rotor qui sont à la pulsation cor. Mais on peut aussi considérer
cette équation (2.23) comme une équation de phaseurs correspondant à des grandeurs
électriques instantanées d'un circuit fictif à la pulsation cos. Dans ce circuit fictif, les
valeurs efficaces des courants et les déphasages entre courants et tensions instantanées
sont conservés puisqu'on a divisé les termes de l'équation comportant des nombres
complexes par un scalaire g.

Le circuit fictif précédent peut alors être relié au circuit équivalent du stator par
un transformateur parfait dont le primaire et le secondaire fonctionnent à la même
pulsation cos. On obtient ainsi le circuit équivalent de la Figure 2.12 (b). On peut alors
appliquer la transformation d'impédance associée au transformateur parfait de rapport
a pour obtenir le schéma équivalent de la Figure 2.12 (c) ramené au stator avec :

2
Rr = a R' r
Lfr = a 2 L' fr
(2.24)
y = av r

ir = k
a
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 02

(a) R, MLr, MX» R'r


4 -A/vV A/VV-

L
?r y

(b) R, MLrs
t-^/Vv- _nrY~y-\

ja>tL

3L
(c) R, ML f s MU g
-AAA—ryYyy^^nnr\ y ^
MU

Figure 2.12 ­ (a) ­ Circuits équivalents réels du stator à cos et du rotor à cor ; (b)
­ Circuit équivalent fictif de la MADA pour un glissement g ; (c) ­
­ Circuit équivalent fictif de la MADA ramené au stator pour un
glissement g.

Il faut remarquer que dans ce circuit équivalent, on n'a pas inséré un élément résistif
supplémentaire pour modéliser les pertes magnétiques dans les culasses et les dentures
du rotor et du stator. On fait l'hypothèse que les pertes magnétiques ont peu d'influence
sur les valeurs efficaces et les déphasages des grandeurs électriques. Cette hypothèse est
communément adoptée dans la littérature et d'autant plus justifiée que la puissance
nominale de la machine est élevée comme c'est le cas dans notre étude. Mais comme les
objectifs de performances en termes de rendement sont importants dans le processus
de conception de la machine (au niveau du compromis entre les pertes Joule et les
pertes magnétiques notamment), les pertes magnétiques sont estimées a posteriori par
utilisation du modèle présenté dans le paragraphe suivant.
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 63

2.5.2 Modélisation des pertes magnétiques de la machine asyn-


chrone à double alimentation en régime permanent

Les pertes magnétiques de la MADA sont calculées par un modèle spécifique dé-
couplé de celui du circuit et utilisé comme post-processeur de la résolution de celui-ci.
Elles se composent des pertes par hystérésis que l'on estime à partir d'une formulation
simplifiée de type Steinmetz [81]) et des pertes par courant de Foucault. Dans le modèle
de dimensionnement analytique de la MADA, nous utilisons une expression simplifiée
qui intègre ces deux types de pertes par le biais d'un coefficient de pertes magnétiques
global. Cette formule est issue de la référence [83] (2.25).

P
fe = C pfe -i- — mfe (2.25)

Cpfe est le coefficient de pertes spécifiques (exprimé en jp), m/ e est la masse du


circuit magnétique considérée. Elle est supposée a priori soumise à une variation sinu-
soïdale de l'induction de valeur crête B à une fréquence / . Dans le cas de la MADA,
on applique l'expression (2.25) aux différentes parties du circuit magnétique soumises
à différents niveaux d'induction et de fréquence (dentures et culasses du stator et du
rotor). Des tôles de qualité moyenne et d'une épaisseur de 0.5 mm ont un coefficient de
pertes spécifiques d'environ Cpfe = 3.5 (à / =50Hz et B =1.5 T) [17]. L'exposant k est
généralement compris entre 1.5 et 1.6 [83].

2.5.3 Expression du couple électromagnétique de la machine


asynchrone à double alimentation en régime permanent

La puissance transmise du stator vers le rotor à travers l'entrefer de la machine est


conformément à la Figure 2.12 (c)) :

P e = 3 — I 2 + 3—Ir cos {tp) (2.26)

ip est l'angle entre les phaseurs i r et v r . De (2.26) on déduit le couple électromagné-


Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 64

tique (2.27).

3p ^ L I 2 + Y L
T = ITCOS(^) [3RrI2r + P r ] (2.27)
U). 9 9 flWi

P r est la puissance active qui transite aux bornes du système bagues­balais du rotor
de la MA DA . On vérifie ainsi que le couple électromagnétique de la MA DA peut­
être réglé à partir de la puissance active qui est échangée par le rotor et gérée par
une commande adaptée des interrupteurs du convertisseur statique CSR. Les autres
performances de la machine en termes de facteur de puissance, et de pertes Joule sont
aussi calculées à partir du schéma équivalent.

2.5.4 Modèle dynamique de la machine asynchrone à double


alimentation

Pour l'étude des régimes transitoires, nous adoptons le modèle classique basé sur
le changement de base triphasé­diphasé de Park [115] (appelé aussi transformation de
Park). Il permet une simplification notable des équations en faisant apparaître des
inductances mutuelles entre stator et rotor constantes si les vitesses des repères sont
convenablement choisies. Toutes les inductances appartenant à deux axes différents du
système diphasé sont découplées magnétiquement '. Dans cette thèse, nous utilisons la
transformée de Park originale [115] qui conserve les amplitudes des flux, des courants et
des tensions. En revanche, lors du calcul des puissances actives, réactives et apparentes
et lors du calcul du couple électromagnétique, il faut multiplier les expressions par un
facteur I. L'équation (2.28) présente la transformation utilisée pour le stator. L'angle
Oda est défini à la Figure 2.13.

•Eds ■&CL cos(6»da) cos (9da ­ f ) cos (6da + f ) X a


2
■Eqs = [P) xb ­ sin (0 da ) ­ s i n ^ ­ f ) sin (0da + f ) ■l'b (2.28)
" 3 i
%0s xc 2

Dans (2.28) x peut représenter un flux, un courant ou une tension. La transformée


inverse de Park est obtenue en inversant la matrice [P] en (2.28). Par rapport à (2.28), la
4
I1 n'existe pas de couplage magnétique entre l'axe direct d et l'axe transversal q seulement si la
répartition spatiale de la FMM dans l'entrefer de la machine est de forme parfaitement sinusoïdale.
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 65

transformée au rotor doit utiliser l'angle 0dA au lieu de 0^, afin que les axes magnétiques
des inductances du stator et du rotor dans l'axe direct d et dans l'axe transversal q soient
toujours alignés.

(o = 0

Avec:
x: flux, courant ou tension

da d a
entrefer d t

°>dA=- = <0d-<»A

COA : pulsation mécanique

Figure 2.13 - Rappel sur les définitions de la vitesse angulaire du référentiel de


Park.

En appliquant la transformée de Park aux équations de tension de la machine asyn-


chrone, on obtient le système décrit en (2.29) [87] [41]. Puisqu'aucune connexion au
neutre n'est effectuée au stator et au rotor, nous pouvons nous affranchir de l'axe ho-
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 66

mopolaire 0.

dVds
V ds = Rsids H T T ~ Udalpqs
dt

V" gs" ­ =" ■Rgiqs


• ' « ' ­H
r ­JT
d t + Uda^ds
(2.29)
d d r
D ' , ^ ( \ I
Vdr = Rridr + —J. (^da ­ ^ A J W q r
dvjqr
Vqr = Rrlqr + — j — + (uJda ~ U A ) lp dr

Les relations flux­courants sont présentées en (2.30).

fpds = Lf s i d s + L m (i d s + idr)
tyqs = ^fs^qs T '­'m \^qs T ?>qr)
(2.30)
lb d r = L f r i d r + L m ( i d s + idr)
tPqr = Lf r ldr + I'm V'ds + l dr)

La vitesse de rotation du référentiel de Park coda qui apparaît dans le système d'équa­
tions (2.29) peut prendre n'importe quelle valeur et varier dans le temps. Néanmoins, on
peut choisir habituellement la valeur de coda parmi les trois options suivantes : coda = coA ,
Uda = IJJS = 2­ïïfs ou coda = 0. Le choix est adapté au type d'étude envisagé pour pouvoir
simplifier au mieux le système (2.29) et éventuellement accélérer la résolution numérique
lors du calcul des régimes permanents. Le modèle du régime dynamique de la MADA est
utilisé principalement dans notre environnement de conception pour la détermination
du couple électromagnétique (2.31) lors d'un régime de défaut, le plus souvent de type
court­circuit, sur une période de temps très courte.

3
te = y p (tpdsiqs ­ Ipqaïd») (2­31)

Compte tenu de la valeur relativement élevée de l'inertie des parties tournantes de


l'entraînement et de la très courte durée relative des phénomènes électromagnétiques
transitoires à étudier, l'équation mécanique n'est pas prise en compte et la vitesse de
rotation de la MA DA est considérée comme constante pendant le régime transitoire
électromagnétique.
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 67

2.5.5 Procédure de simulation des performances de la MADA


pendant les régimes de défaut de l'aérogénérateur

Dans cette thèse, le modèle dynamique de la MADA est utilisé pour le calcul des
performances pendant les régimes de défaut de l'aérogénérateur décrits au Chapitre
1. En particulier, on considère l'emploi du système de protection le plus utilisé qui
comporte un dispositif de mise en court-circuit spécifique dit "crowbar" [106] [107] [69]
connecté au rotor de la MADA et illustré par la Figure 2.14.

Défaut

Système/
«Crowbar» i

Figure 2.14 - Système de protection classique des MADA pour un défaut sur le
réseau.

Pendant le défaut, les transistors IGBT du convertisseur du côté du rotor sont


maintenus ouverts et les thyristors du dispositif de mise en court-circuit sont amorcés
de manière à dévier le courant rotorique de défaut dans les résistances R,^,.

Pendant la simulation numérique de ce régime de défaut, les tensions Vds et vqs du


système d'équations (2.29) sont définies selon la nature du court-circuit qui peut-être
de type triphasé, biphasé, ou monophasé. La résistance du rotor Rr en (2.29) est alors
remplacée par R r +R c b' (Rdb> est la résistance du "crowbar" ramenée du côté du stator) et
les tensions du rotor u dr et vqr sont mises à zéro. Pour obtenir une résolution numérique
rapide du problème dynamique, un calcul des conditions initiales des flux magnétiques
du système présenté en (2.29) est nécessaire. Il consistera considérer par hypothèse
que le régime permanent était établi à l'instant précédant l'apparition du défaut et
du transitoire à simuler. Une technique analytique de calcul des conditions initiales en
régime permanent de l'installation, en fonction de l'état de charge du générateur a été
développée au cours de notre travail. Elle est détaillée en [5] et présentée au chapitre
suivant.
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 68

2.6 Modélisation des performances des convertis-


seurs statiques de l'entraînement utilisant la
MADA

Pour pouvoir mener à bien la conception globale de l'entraînement de l'aérogéné-


rateur, il est nécessaire de disposer d'un modèle de dimensionnement simplifié associé
à la puissance apparente et d'un modèle de pertes des convertisseurs statiques pla-
cés entre le rotor de la MADA et le réseau électrique. La masse de l'électronique de
puissance implantée dans la nacelle est négligeable par rapport a celle de la machine
et du multiplicateur de vitesse à engrenages (cf. Annexe A). La topologie de conver-
tisseur employée généralement avec la MADA est constituée d'une structure indirecte
CA/CC/CA avec deux convertisseurs "quatre quadrants" reliés par un étage intermé-
diaire à tension continue (Figure 2.15). La commande des interrupteurs électroniques est
réalisée par modulation de largeur d'impulsions (MLI) ou par modulation vectorielle.
Au point de fonctionnement nominal, la tension de l'étage continu est généralement
maintenue entre 1000 V et 1200 V si on utilise des transistors de type IGBT avec une
tension de blocage de 1700 V [118]. Les transistors IGBT avec une tension de blocage de
1200 V sont eux utilisés pour des tensions de bus continu égales à 800 V au maximum.
Ces niveaux de tension de blocage expliquent en partie le fait que les MADA utilisées
dans les aérogénérateurs ont une tension nominale ligne à ligne qui ne dépasse pas 700
V rms.

Figure 2.15 - Convertisseur statique 4 quadrants à deux niveaux de tensions à


IGBT

2.6.1 Puissance de dimensionnement des convertisseurs sta-


tiques associés à la MADA

La Figure 2.16 présente les zones de fonctionnement des convertisseurs statiques en


en régime permanent dans le plan formé par les axes de puissances active P et réactive
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 69

Q. Cette représentation est issue de l'étude simplifiée du fonctionnement de la MADA


présentée au chapitre 1 (§15).

Figure 2.16 - Zones de fonctionnement des convertisseurs statiques de la MADA


dans le plan P-Q.

Le convertisseur statique du côté stator (CSS) fonctionne à facteur de puissance


unitaire et l'écoulement de puissance active dans le bus continu change de sens aux
alentours de la vitesse de synchronisme. Le lieu des points de fonctionnement du CSS
sur la Figure 2.16 se trouve donc sur l'axe des abscisses P (Zone rouge). On remarque
que ce convertisseur (CSS) peut éventuellement être utilisé en dehors du fonctionnement
normal pour échanger de la puissance réactive avec le réseau électrique dans la limite
de sa puissance apparente maximale décrite par le cercle interne de la Figure 2.16 (en
rouge). Cette possibilité peut être exploitée lors d'un régime de défaut qui nécessite
une production exceptionnelle de puissance réactive afin de supporter la tension du
réseau électrique, comme cela est exigé par les opérateurs de réseau pour tous les types
de centrales de production[161] [43]. Comme les deux convertisseurs (CSS et CSR)
sont traversés par la même puissance active, la puissance apparente du CSR doit être
dimensionnée au moins pour la puissance P rn - Néanmoins, l'étude simplifiée du chapitre
a montré que le CSR doit être d'une part capable de traiter la puissance active nominale
P r n au rotor, et d'autre part capable de produire la puissance réactive Q r n nécessaire
non seulement à la consommation de la MADA mais aussi aux exigences de production
imposées par l'opérateur du réseau électrique. Le CSR doit donc être dimensionné pour
une puissance apparente supérieure à celle du CSS. La zone bleue de la Figure 2.16
montre que la puissance réactive produite par le CSR est toujours dirigée vers la MADA
et qu'elle diminue linéairement proportionnellement au glissement (à g = 0 aucune
puissance réactive n'est produite).
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 70

2.6.2 Modélisation des pertes dans les convertisseurs statiques


associés à la MADA

La détermination analytique des pertes d'un convertisseur statique est généralement


complexe parce qu'elle dépend fortement de la technologie des interrupteurs utilisés. Les
pertes peuvent être subdivisées en pertes de conduction et en pertes de commutation
dans les IGBTs et dans les diodes de roue libre associées. Une modélisation analytique
relativement complète de celles-ci a été présentée en [2]. Elle a été reprise et simplifiée
sans dégradation notable de sa précision en [118]. Nous considérerons ici la méthode
plus complète présentée en [2].

Le calcul des pertes par conduction repose sur une hypothèse simplificatrice qui
consiste à considérer une relation linéaire entre la tension de conduction et le courant
des transistors et des diodes. Ceci permet de considérer les circuits équivalent de la
Figure 2.17 et les équations en 2.32.

Vds,cond — VdsO + Rdsld, Voiode^cond — V D + R Q I D (2.32)

i
I
Figure 2.17 - Circuit équivalent du transistor IGBT et de la diode en conduction.

Pour le calcul des pertes par conduction dans ces interrupteurs, il faut prendre
en compte les variations du rapport cyclique de conduction reliées aux fonctions de
modulation appliquées. On considère une fonction de modulation qui tient compte d'une
insertion du troisième harmonique (2.33) et (2.34).

DT (t) = 0.5 + 0.5m, ( ' 2 ^ M _ + ^ ) + s i n ( 3 ( ^ + V l v )Y ] ^

DD (t) = 0.5 - 0.5m, ( 2 ^ M _ + ^ ) + «n(3M + M ) j (2 34)


Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 71

m-i est l'index de modulation et ipiv est l'angle entre le courant et la tension du côté
alternatif du convertisseur. Ainsi le facteur de puissance du CSR est pris en compte
lors du calcul des pertes du convertisseur. Les pertes par conduction dans un bras du
convertisseur sont déterminées en calculant la moyenne des pertes sur une demi-période
et en considérant la fonction de modulation (2.35) [2].

r/2
M II.

2
"cond,T = | J %{t) Vds^dDr (t)dt (2.35)

Avec i (t) = y/21sin (ut). Le calcul des pertes par conduction dans les diodes est
équivalent à celui présenté en (2.35). Après intégration on obtient les résultats en (2.36)
et (2.37).

VdMly/2 | IVdsomjCos (ipiy) | RdsI2


+ +
Pcond,T- ~ ^ — ^ ~Y~
(2.36)
RdsI2mi AR ds I 2 miCos (3<pIV)
+ y/3cos (cpiv) 67T 457T\/3

VDIy/2 IVprnjCOS^y) RDI2


fœndV-- n ^ -+ 2
(2.37)
RpPmi 4RDI2miCos (3ipw)
\/3cos (tp]v)6ir 457Tv^3

Les pertes moyennes de conduction d'un convertisseur se calculent alors de la ma-


nière suivante :

Pcond,tot — 3 (Pcond,T + Pcond,D) (2.38)

Les pertes par commutation des IGBT se calculent à partir des valeurs des énergies
dissipées pendant les commutations à la fermeture Eferm et à l'ouverture E ^ ^ . Pour
le calcul des pertes de commutation des diodes, on ne prend en compte que l'énergie
dissipée à la fermeture. Toutes ces données sont fournies par les fabricants. Comme
dans la référence [118], nous utilisons a priori dans cette thèse les spécifications des
IGBT et des diodes de la gamme S K i i P ® [131] de la firme SEMIKRON. Cette gamme
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 72

est spécialement conçue pour les convertisseurs utilisés dans les éoliennes [132]. En [2]
et [24], on montre à l'aide de mesures expérimentales qu'en pratique les pertes par
commutation des transistors IGBT et des diodes varient linéairement en fonction du
courant qui les traverse pour une tension fixée du bus continu. Il est alors très simple de
formuler l'expression des pertes par commutation (2.39) [118] en fonction des énergies
de commutation des transistors et des diodes.

p _ (JP _ p \ 2 v 2 Irms r rv T / 2y2


r
com,T — y^ferm > ^ouve) T J m — vcom,T ■'rms
** *nom "
(2.39)
2y
P
r
­F ^/ÏL^Lf ~ï/ v
^r
1
com,D J­Jferm j Jm — com,D rms
** * nom. 7»

La simplification qui apparaît dans le terme de droite de (2.39) dérive du fait que tous
les modules IGBT­diode en [131] présentent en pratique un rapport (Eferm + E ^ e ) /In0m
constant. Il en est de même pour les diodes qui ont aussi un rapport Ef erm /I n om
constant. Ces rapports multipliés par la fréquence de modulation fm sont équivalents
à des tensions fictives ( V ^ ^ T et K Q ^ D ) ­ Cette remarque mise en évidence en [118]
permet de constater que les pertes par commutation ne dépendent pas de manière mar­
quée du courant nominal de l'interrupteur, du moins sur une certaine plage de courant
autour des valeurs nominales. Ce fait est important dans le cas de notre travail car il
permet d'assurer que le modèle de pertes du convertisseur ne dépend pas du courant
nominal sélectionné par le processus d'optimisation. Celui­ci peut ainsi varier pendant
le processus de dimensionnement lors de la recherche de la solution optimale.

Les pertes des convertisseurs CSS et CSR qui comportent 3 bras s'expriment alors
ainsi :

Ptot.conv — 3 ( P c o n d , T + P c o n d , D + P c o m , T + P c o m , D ) (2.40)

Nous considérons des transistors IGBT de la série S K i i P ® 3 qui pouvent supporter


une tension de blocage maximale de 1700 V [131]. La tension nominale du bus continu
des convertisseurs est alors égale à 1200 V Pour les niveaux de courant applicables,
la fréquence de modulation maximale peut aller de 7 kHz à 14 kHz. Les spécifications
d'un de ces modules sont fournies à l'annexe A . Pour une fréquence de modulation
de fm = 5kHz, on peut utiliser les paramètres suivants : Vdso = 2.2 F, Vcom^ — 2.6 V,
Vcom.D = 0.56Vet Rdso = L4mf2 . Selon ces spécifications, les résistances Rdso et R D
ont pratiquement la même valeur tout comme les tensions Vdso et VD. La Figure 2.18
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 73

(a) montre l'évolution des pertes du convertisseur statique de l'A nnexe A en fonction
du courant de charge lorsque la tension continue du bus est maintenue constante à 1200
V à facteur de puissance unitaire. Le courant maximal de I r m s = 400A a été choisi de
manière à conserver un facteur de sécurité égal à deux par rapport au courant maximal
de l'IGBT (400 = 1125/ ( 2 ^ ) .

8000 1.5

W
Agrandissement
<D
C
CD
Q. 1.3
d)
■o 0.5 1.25
1.2
200 400

100 200 300 400 100 200 300 400


I [A] I [A]
rms L J
rms l '

Figure 2.18 ­ Pertes absolues et relatives du convertisseur spécifié à V Annexe A .

Si la tension du côté alternatif est fixée à 690 V, comme dans le cas du convertis­
seur du côté du stator CSS, les pertes en fonction du courant 7 r m s évoluent comme sur
la Figure 2.18 (b). La puissance apparente maximale transitant dans ce convertisseur
est alors égale à 480 kVA . Dans cette gamme de puissance, et pour un convertisseur 4
quadrants de la Figure 2.15, il faut compter 2.5 % à 3 % de pertes lors d'un transfert
maximal de puissance. Il faut souligner que les deux convertisseurs d'une telle topolo­
gie ne fonctionnent pas nécessairement simultanément au même niveau de courant et
avec un même angle de déphasage entre le courant et la tension à cause des facteurs
de puissances qui sont différents. De plus il faut remarquer que la valeur relative des
pertes dans les convertisseurs statiques d'une MA DA baisse considérablement si on les
normalisent par rapport à la puissance mécanique de l'éolienne, puisqu'une fraction
seulement de la puissance transférée au réseau est traitée par les convertisseurs. C'est
aussi pour cette raison que, dans une topologie avec MA DA , l'importance des harmo­
niques de courant produits par le convertisseur est réduite par rapport à une topologie
classique où toute la puissance de l'installation est traitée par les convertisseurs. Ceci
permet une diminution des pertes magnétiques dans la MA DA et une réduction de la
taille du filtre harmonique connecté entre le convertisseur et le réseau1.
5
Signalons aussi qu'en [32] le lecteur intéressé peut trouver la méthode de dimensionnement de la
capacité nécessaire au lien DC entre les deux convertisseurs.
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 74

2.7 Conclusion

La modélisation des différentes parties de la chaîne de conversion de l'aérogénéra-


teur présentée dans ce chapitre concerne en grande partie l'estimation des pertes et la
masse des composants de la chaîne de conversion. Ce sont en général des modèles reliés
aux performances en régime permanent de fonctionnement qui sont les plus utilisés par
le concepteur du système global. Dans le cas de la machine électrique, un modèle en
régime transitoire a été aussi pris en compte afin de tenir compte des contraintes dy-
namiques lors des défauts qui peuvent nécessiter un surdimensionnement. Néanmoins
il faut mentionner que la conception de la turbine éolienne et de toutes ses parties
mécanique nécessite une analyse approfondie des contraintes en termes de surcharges
liées aux rafales de vents ou aux arrêts d'urgence par exemple. Ce chapitre permet
de justifier certaines tendances actuelles dans le développement de la technologie des
aérogénérateurs, comme par exemple les avantages de la vitesse variable en termes de
production d'énergie et de bruit aérodynamique. Nous avons essayé d'utiliser des outils
de modélisation basés sur des spécifications existantes fournies par les constructeurs
des différentes parties de l'aérogénérateur. Cette approche a été choisie par souci de
précision tout en évitant d'emprunter des approches de modélisation plus complexes
dans des domaines qui sortent du cadre de cette thèse et de la mise au point d'une mé-
thodologie de conception globale. L'environnement de conception proposé a été réalisé
de manière à ce qu'à tout moment l'un ou l'autre modèle puisse être remplacé par une
version améliorée par les spécialistes.
Chapitre 3

Méthodes d'analyse des


performances globales d'un
aérogénérateur

Résumé : Ce chapitre présente les méthodes d'analyse des performances glo-


bales d'un aérogénérateur utilisant la MADA avec les outils de modélisation
décrits au chapitre précédent. L'optimisation des performances sur tout le
domaine de vitesse nécessite l'application d'une stratégie de commande qui
a été décrite dans les chapitres précédents. Pour analyser les performances
d'un aérogénérateur sur un site donné, il faut disposer d'une méthode de dé-
termination des lois de commande à appliquer sur les grandeurs électriques
au rotor de la MADA pour obtenir pour chaque vitesse de vent le point de
fonctionnement visé par la stratégie de commande utilisée. Une méthode
analytique particulièrement bien adaptée à une utilisation dans un proces-
sus de conception globale est présentée. La méthode de calcul de l'énergie
électrique produite sur une année par un aérogénérateur donné utilisant une
MADA sur un site spécifique est détaillée. Ce type de performance est un
critère très important pour l'optimisation de la conception globale d'un aé-
rogénérateur. Cette méthodologie d'analyse des performances globales est
appliquée à un aérogénérateur typique de 2 MW. Les simulations des per-
formances en régime permanent sont illustrées par l'évolution des grandeurs
électriques de la MADA, des pertes dans les différentes composantes et du
rendement global de l'installation sur toute la plage de fonctionnement sur
le site. Cette analyse est complétée par une étude de sensibilité de l'éner-
gie électrique annuelle produite vis-à-vis des diverses caractéristiques du
gisement éolien et de la MADA. La fin du chapitre est consacrée à la pré-
sentation d'une méthode d'évaluation des performances dynamiques de l'aé-
rogénérateur en régime de défaut, en particulier lors de plusieurs types de
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 76

court-circuits. A cette occasion, le fonctionnement du système de protection


constitué par le dispositif de mise en court-circuit ("crowbar") est examiné en
détail. La conclusion du chapitre permet d'approfondir, à partir des exemples
simulés, la compréhension du fonctionnement de ce type d'aérogénérateurs
en vue de leur dimensionnement global et optimal.

3.1 Introduction

L'analyse des performances de l'aérogénérateur constitue une étape importante


dans le processus de dimensionnement global. Les méthodes présentées dans ce cha-
pitre permettent, une fois implantées dans l'environnement de conception d'évaluer les
contraintes associées aux spécifications du cahier des charges et les divers critères de
performance à optimiser. Les principes de fonctionnement et les outils de modélisation
présentés dans les deux premiers chapitres sont mis en oeuvre ici sous forme d'outils
d'analyse des performances globales de l'installation. Cette méthodologie est appliquée
à la simulation des performances d'un aérogénérateur typique implanté sur un site
présentant des caractéristiques données. Les analyses qui en découlent permettent au
concepteur d'approfondir sa compréhension du fonctionnement global de cette installa-
tion complexe et d'appréhender quantitativement les principaux compromis de dimen-
sionnement ainsi que la sensibilité des performances à plusieurs variables de conception.

Après une présentation de la méthode de calcul des lois de commande de la MADA


qui est un outil essentiel pour le calcul des performances, le calcul de la production
annuelle d'énergie électrique est présenté. Cette dernière variable constitue un critère
de performance très important, qui doit être pris en compte au cours du processus de
conception globale. Une méthode d'évaluation des performances dynamiques de l'aéro-
générateur en régime de défaut complète la panoplie d'outils mise au point en vue de
la conception globale.

3.2 Détermination des lois de commande en régime


permanent

Pour calculer les performances globales de l'aérogénérateur, il est nécessaire de dé-


terminer les lois de commande à appliquer aux grandeurs électriques au niveau de
l'alimentation du rotor de la MADA par le convertisseur CSR pour chaque point de
fonctionnement en régime permanent de la plage de vitesse de l'aérogénérateur. Pour
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 77

chaque point de fonctionnement correspondant à une vitesse de vent donnée, le couple


mécanique résistant exercé à travers le multiplicateur de vitesse sur l'arbre basse vitesse
par la MADA doit être égal au couple mécanique appliqué par la turbine qui est obtenu
à l'aide de la caractéristique de puissance de la turbine éolienne et des lois de commande
de sa vitesse de rotation en fonction de la vitesse du vent issues du modèle développé
au Chapitre deux : (Tt = n (v "!)• Le couple résistant exercé sur l'arbre haute vitesse par
la MADA Tm s'obtient en soustrayant du couple de la turbine éolienne Tt ramené à la
sortie du multiplicateur le couple de pertes du multiplicateur de vitesse :

Tm = ^HË (3.i)

Si on néglige les couples de pertes mécaniques et magnétiques de la MADA, le couple


électromagnétique Te est égal à T m(T e = T m ). L'hypothèse sur les couples de pertes mé-
caniques et magnétiques de la MADA est adoptée dans la littérature compte tenu des
ordres de grandeur dans les installations classiques. Néanmoins on ne néglige pas les
pertes magnétiques pour le calcul du rendement. Au niveau de la MADA, il faut donc
déterminer la tension Vr et l'angle tp à appliquer aux bornes des enroulements du rotor
pour obtenir le couple électromagnétique Te . La tension Vs au stator de la MADA est
imposée par le réseau électrique et elle est supposée constante sur toute la plage de
fonctionnement en régime permanent. On néglige ainsi les chutes de tension éventuelles
dans la ligne et dans les transformateurs. En utilisant les équations (1.1) et (1.2) pré-
sentées au premier chapitre, on obtient l'expression du couple électromagnétique Te de
l'équation (3.2). On constate qu'il y a deux grandeurs de réglage du couple et qu'une
même valeur de couple électromagnétique Te peut être produite par une infinité de
combinaisons de tensions Vr et d'angles tp.

3 P
T= *Lp} + YLIr cos (tp) - £ - [3RrI 2 + P r ] (3.2)
g g gu s

La production d'un certain couple électromagnétique à une vitesse de rotation don-


née impose l'échange de puissance active au niveau du rotor de la MADA et il existe
donc une infinité de solutions en termes de combinaisons de grandeurs de réglage Vr
et tp. Par contre, chaque combinaison de ces deux grandeurs imposant le même couple
électromagnétique correspond à des performances différentes de la MADA en termes de
puissance réactive échangée au rotor, de courants et de rendement. Il est donc possible
avec les lois de commande des deux grandeurs de réglage Vr et tp d'imposer d'une part
le couple permettant le fonctionnement de la turbine à puissance mécanique maximale
pour une vitesse de vent donnée, et d'autre part un autre objectif de performance en
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 78

termes de facteur de puissance et/ou de rendement. Dès que les lois de commande sont
connues, il est possible, en utilisant le modèle de régime permanent de la MADA dé-
veloppé au deuxième chapitre d'évaluer analytiquement toutes les performances de la
MADA en termes de courants, de pertes, de tensions, etc. Nous allons brièvement ex-
poser plusieurs méthodes de détermination des lois de commande qui ont été proposées
dans la littérature en utilisant des approches purement numériques et par la suite nous
décrirons la méthode analytique spécifique que nous avons développée.

3.2.1 Méthodes numériques de calcul des lois de commande

Telle que présentées en [31], les lois de commande à appliquer aux grandeurs élec-
triques du rotor de la MADA sur tout le domaine de vitesse peuvent être obtenues par
une résolution numérique basée sur une méthode d'optimisation non linéaire (ONL)
avec contraintes. Elle consiste à trouver la combinaison Vr - tp qui produit le couple
électromagnétique souhaité tout en minimisant une certaine fonction objectif associée
à un certain critère de performance. Dans le cas considéré par les auteurs en [31], le
critère consiste à minimiser les pertes dans la MADA. Dans le cas considéré, le problème
d'optimisation peut être formulé comme présenté en (3.3).

I min2 F M = Pertes M A D A
ie»
variables : x = [V r , tp]
assujetti à : T e = T m = TilhmiL
(33)

Cette méthode de détermination des lois de commande est très lourde car le pro-
cessus itératif d'optimisation numérique décrit en (3.3) doit être effectué pour chaque
vitesse d'opération de la MADA. Le temps de calcul des lois de commande V_r = f (Clm)
et tp = f (Çlm) est proportionnel au nombre de points de fonctionnement nécessaire sur
toute la plage de vitesse. Avec ce type d'approche, il est aussi possible de rencontrer
des problèmes de convergence numérique de la méthode itérative employée. Il est im-
portant de souligner que l'efficacité du processus de dimensionnement optimal d'une
MADA associée à un aérogénérateur dépend fortement de la robustesse et du temps
de calcul reliés à l'évaluation des performances, donc à la détermination des lois de
commande. La fonction objectif à optimiser est la plupart du temps évaluée à partir des
performances en termes de rendement global et les fonctions contraintes font intervenir
des valeurs maximales de couple, de tensions et de courants. La Figure 3.1 illustre une
procédure de dimensionnement optimal d'une MADA dans laquelle est implantée une
méthode de détermination des lois de commande utilisant la méthode numérique qui
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 79

vient d'être exposée. La procédure de la Figure 3.1 peut être décrite simplement de la
manière suivante : à chaque itération du processus d'optimisation piloté par l'algorithme
principal 1, le circuit équivalent d'un avant-projet de MADA est déterminé à partir d'un
vecteur de variables d'état comportant entre autres des dimensions géométriques. Pour
évaluer les performances globales de la MADA sur toute sa plage d'utilisation qui sont
nécessaires au calcul de la fonction objectif et de diverses fonctions de contraintes, on
utilise le circuit équivalent à condition d'avoir déterminé également les lois de com-
mande. A cette fin et conformément à l'approche précédente, on utilise l'algorithme
d'optimisation non linéaire 2 identifié sur l'organigramme de la Figure 3.1. À l'issue de
l'estimation des variations de la fonction objectif et des fonctions de contraintes cor-
respondant à l'avant-projet par rapport à l'itération précédente, l'algorithme principal
d'optimisation 1 teste la convergence du processus itératif en décidant s'il s'agit de la
solution optimale ou s'il est nécessaire de poursuivre les itérations. Il faut remarquer
que l'algorithme de dimensionnement optimal de la Figure 3.1 présente l'inconvénient
d'avoir deux algorithmes d'optimisation non-linéaires imbriqués. À chaque itération de
l'algorithme 1, l'algorithme 2 doit effectuer un certain nombre d'itérations pour trou-
ver la loi de commande. Le nombre total d'itérations nécessaire à la convergence du
processus de dimensionnement est alors très important. L'imbrication des deux mé-
thodes d'optimisation peut mener d'une part à une augmentation importante du temps
d'exécution de la procédure de dimensionnement, et d'autre part à une robustesse insuf-
fisante due au risque de divergence numérique des deux méthodes imbriquées. Si cette
technique numérique de calcul des lois de commande est utilisée dans un contexte de
dimensionnement optimal, il faut obligatoirement que l'algorithme d'optimisation 2 soit
particulièrement rapide et robuste en termes de convergence.

Nous avons testé cette technique pour valider la méthode analytique spécifique que
nous avons développée mais nous ne l'avons pas implantée dans notre environnement
de conception global pour les raisons que nous venons de mentionner.

Il existe une autre méthode pour la détermination des lois de commande d'une
MADA utilisée dans un aérogénérateur qui consiste à intégrer numériquement les équa-
tions différentielles décrivant le comportement dynamique de la MADA et des régu-
lateurs associés jusqu'à ce que le régime permanent soit atteint. Comme cela a été
mentionné au deuxième chapitre, les régulateurs sont conçus pour obtenir un fonction-
nement en régime permanent qui respecte les consignes d'écoulements de puissances
active et réactive au niveau de la connexion au réseau électrique. Cette méthode de
calcul des lois de commande nécessite une simulation en régime transitoire jusqu'au
fonctionnement en régime permanent et un calcul préalable complexe des paramètres
des régulateurs. Comme dans le cas de la méthode numérique précédente, la recherche
du régime permanent à partir d'une simulation en transitoire se révèle peu efficace
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 80

Dimensions Tension Vr ' et angle 1/


initiales rotoriques initiales

I ï
Détermination courant du
Circuit équivalent rotor, pour une tension Vs
et un glissement g donnés ~

Optimisation des Calcul des


ï
Détermination couple
Itération sur
tension V / e t
angle <// par
dimensions performances électromagnétique et
optimisation non-

I
algorithme 1 courant stator linéaire
algorithme 2
Évaluation de la
fonction objectif

Non

La MADA doit égaler le


couple de la turbine pour un
régime permanent

Fin procédure
Algorithme de CAO

Figure 3.1 Processus de dimensionnement optimal d'une MADA associé à une


méthode numérique pour le calcul des lois de commande.

en termes de complexité et de temps de calcul dans le contexte d'une procédure de


dimensionnement optimal.

3.2.2 Méthode analytique de calcul des lois de commande de


la MADA

Pour pallier aux inconvénients des méthodes numériques précédentes, nous avons dé-
veloppé une méthode de détermination des lois de commande sous une forme analytique
à partir d'une approche utilisant le calcul symbolique. Une telle formulation analytique
des lois de commande permet de s'affranchir de l'emploi d'un deuxième algorithme
d'optimisation et d'augmenter l'efficacité de l'algorithme d'optimisation principal en
termes de temps de calcul et de robustesse de convergence. Dans ce cas, la procédure
de dimensionnement optimal d'une MADA se simplifie sous l'aspect de la Figure 3.2.

La méthode originale de détermination sous forme analytique des lois de commande


d'une MADA que nous avons développée a été publiée en [5]. La stratégie de réglage
imposée par ces lois de commande V_r = f (Vtm) et tp = f (Qm) permet d'imposer
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 81

Dimensions
iAvec méthode initiales
analytique

Optimisation des
dimensions
algorithme 1

Non

Fin procédure
Algorithme de CAO

Figure 3.2 - Processus de dimensionnement optimal d'une MADA associé à une


formulation analytique des lois de commande.

d'une part le couple permettant le fonctionnement de la turbine à puissance mécanique


maximale pour une vitesse de vent donnée, et d'autre part le facteur de puissance de la
MADA vu du stator.

En effet, le facteur de puissance total de l'installation est une spécification imposée


par l'opérateur du réseau. Nous allons montrer que si le facteur de puissance et le couple
électromagnétique d'une MADA sont imposés pour chaque point d'opération, alors les
lois de commande peuvent être déterminées sous une forme analytique. Le calcul des
lois de commande se résume à déterminer la tension rotor et le déphasage entre courant
et tension du rotor de la MADA (vr et tp). Le phaseur v r peut se caractériser par sa
composante réelle et sa composante imaginaire. Ceci implique que le nombre total de
variables à déterminer s'élève à trois :

1. Re[v r ]
2. Im[v r ]
3. tp

Pour obtenir une. solution unique, nous devons établir un système de trois équa-
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 82

tions indépendantes à 3 inconnues. La méthode proposée consiste à trouver un système


d'équations analytique qui permet, en un premier temps, de déterminer le module du
courant du stator I s et le phaseur de la tension rotorique v r . Par la suite, grâce à des
relations analytiques simples, le module de v r et l'angle tp entre courant et tension au
rotor sont obtenus. Ce processus est illustré à la Figure 3.3. Le phaseur de tension du
stator Vg est pris comme origine des phases, il possède donc un angle de phase nul.

T t =f(n m ) Solution du système


%
Relations
Vs,cos(ç\sm((p\ d'équations L analytiques ¥
analytiques

Figure 3.3 - Étapes du processus de calcul analytique des lois de commande.

Dans ce système, le glissement, le couple électromagnétique de la MADA et le facteur


de puissance avant ou arrière au stator (donc cos(cp) et sin (cp)) sont des paramètres
connus et imposés par les caractéristique de puissance maximale de la turbine pour
la vitesse de vent considérée et les spécifications de l'opérateur de réseau. Pour une
question de simplification on considère que le couple électromagnétique est égal au
couple fourni par la turbine éolienne au travers du multiplicateur Te = "?""<<* qui peut
être déterminé à partir de la caractéristique de la turbine éolienne issue des outils de
modélisation présentés au deuxième chapitre.

On considère le circuit équivalent de Thévenin illustré à la Figure 3.4 ' qui a été
obtenu à partir du schéma équivalent en "T" du deuxième chapitre.

Rth JjX»,
A
<" LZG JXr
JAr rvg
k —-V\Av—nrY^r\_£_jnnnn /yy\,—
VthZa Wg^

Figure 3.4 - Circuit équivalent de Thévenin de la MADA.

Les paramètres Rth, X t h et la tension Vtn peuvent être calculés à partir de la tension
du stator Vs, de la résistance R s et des reactances X s et X m en appliquant la trans-
formation des sources de Thévenin au circuit équivalent de la MADA. On définit les
1
Rappelons qu'il n'y a que le courant rotorique (ramené au stator) qui circule dans le circuit de la
Figure 3.4.
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 83

variables intermédiaires suivantes présentées en (3.4).

^ = V s +jO
StH = Vtnr + j V M = V t
v, = a l + j a 2 = VrL*
i s = a3cos (cp) + jaâsin (cp) = a3x + ja3y = l y

Les trois variables à déterminer al, a2 et a3 sont définies en (3.4). Remarquons qu'il
est possible de déterminer le facteur de puissance du stator de la MADA (cos (cp) et
sin(cp), ou x et y) si le facteur de puissance total de la MADA requis par le réseau
électrique est défini, et en sachant que le convertisseur CSS fonctionne à facteur de
puissance unitaire. La première équation du système à résoudre permet d'exprimer
le courant rotorique i r . Il peut être déterminé soit à partir du circuit équivalent de
Thévenin de la Figure 3.4, soit à partir du circuit équivalent classique de la Figure 2.12.
Cette équation est présentée en (3.5).

Ir — l s hm

Vs ( a 3 x + j a 3 y ) { R s+ j X s ) Vthr + J V m
a3x I iBto ­ ­ " ^ (35)
jXm M Rth + f + j ( X t h + Xr)
■^ v.
Circuit classique Circujt d e ThévÉnin

Il faut remarquer que l'équation (3.5) est en réalité constituée de deux équations,
l'une faisant intervenir la partie réelle et l'autre la partie imaginaire. La troisième équa­
tion s'obtient en exprimant le couple électromagnétique Te en fonction des trois variables
a l , a2 et a3. Pour cela on commence par exprimer le couple électromagnétique de la
MADA en fonction de la tension rotorique et du courant statorique. On reprend donc
l'équation (1.2) présentée au premier Chapitre :

Te=Tt = ^(3^I2 + ^)

Le courant rotorique I r peut être exprimé en fonction du courant statorique. Le


terme de gauche de l'équation (3.5), qui exprime le courant rotorique à partir du circuit
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 84

équivalent classique, peut être remis en forme en séparant la partie réelle de la partie
imaginaire comme cela est montré dans l'équation (3.7).

i r = Re{i T \+jIm[i r ]
a.3xXs + a3yR s ( Va - a3xR s + a3yX s \ (3-7)
i r = a3x + — — - + j [a3y +
xm v x.

Comme la racine carrée de la somme des carrés des termes réel et imaginaire de
l'équation (3.7) donne la valeur rms du courant rotorique, le carré du courant rotorique
s'exprime par :

+ a3yRs\2 V8 - a3xR s + a 3 y X s \ 2
Ir2 = /(a3s + a3xX s J +
(
^a3, + j (3.8)

Comme montré au premier Chapitre, à l'équation (1.1), le terme ^ peut s'écrire

Pr V,
— = —I r cos (tp) (3.9)
g g

Le terme ^ peut être exprimé en fonction du courant statorique, grâce à l'équation


(3.7). Nous pouvons également écrire la puissance apparente complexe du côté du rotor
sous la forme :

a3^ a3xX s + a3yR s _ . / Vs - a3xR s + a3yX t


S r = 3vX = 3 (al - ja2)
Xm \ A.m
(3.10)

Le terme ^ peut être obtenu en divisant la partie réelle de la puissance apparente


complexe présentée à l'équation (3.1(1) par le glissement comme en (3.11).

Pr Re[S*] _ a3xal+_a3j/a2 a2Vs - a3xi? s a2 + a 3 x X s a l -f- a3yR s al + a3yX s a2


Xmg
(3.11)
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 85

Le couple électromagnétique de l'équation (3.6) peut ainsi être réécrit en remplaçant


le carré du cornant rotorique par l'équation (3.8) et le terme &­ par l'équation (3.11) :

a3xXs+a3yRs\ 2 / Vs ­ a3xR s + a3yX s N


"s 9

a 3 x a l + a3ya2
Am / ■H \ A „
a2Vs ­ a3x/? s a2 + a3:rX s al + a3yR s al + a3yX s a2
Xm9
(3.12)

La résolution du système formé par les équations (3.5) et (3.12) permet d'obtenir les
valeurs de al, a2 et a3. Les expressions complètes étant très volumineuses, nous n'avons
pas jugé nécessaire d'alourdir le texte en les développant davantage. La résolution en
calcul symbolique a donc été effectuée en utilisant le programme Mathematica. Le pha­
seur de tension du rotor est totalement défini par la connaissance des variables a l et
a2, le courant statorique est déterminé grâce à a3. Pour obtenir les lois de commande
complètes, il suffit de déterminer l'angle tp entre le courant et la tension rotoriques en
soustrayant l'argument du phaseur de tension rotorique (p de l'argument du phaseur du
courant rotorique. À partir de l'expression du phaseur du courant rotorique en (3.7), il
est possible de déterminer l'angle tp. Les lois de commande sont exprimées en (3.13).

vr = a l + j a 2
( Im[ir]\ ( Im[v r ]
tp = arctan I Re[i.. .]JJ — arctan \Re[v ]J (3.13)
r r
v a3 +a3
^a3y+ ­­ ^ ^\ /a2

Ainsi nous avons la possibilité de déterminer sous une forme analytique les lois de
commande de la MADA pour chaque point d'opération défini par le glissement o, la
tension du réseau Vs, le facteur de puissance au niveau du stator (x ­ y) et le couple
fourni par la turbine éolienne Tt. La détermination du facteur de puissance du stator
est souvent plus ardue parce que c'est seulement une fraction de la puissance active
qui traverse le stator. Il existe un cas particulier simple qui correspond à un fonction­
nement de l'aérogénérateur à facteur de puissance unitaire. Comme le convertisseur
CSS fonctionne déjà à facteur de puissance unitaire, le facteur de puissance du stator
peut être unitaire également si le CSR compense la puissance réactive absorbée par la
MADA. A insi la puissance réactive globale peut­être nulle. Il est tout de même possible
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 86

de calculer de manière analytique la valeur souhaitée du facteur de puissance du stator


nécessaire pour n'importe quelle valeur du facteur de puissance requis au niveau du
réseau. Mais il est alors préférable pour une question de simplicité de négliger toutes
les pertes de l'aérogénérateur. À partir de l'équation (3.6) on peut obtenir :

Pr = T e ^ ­ ­ 3 R r I 2 ^ T e ^ ­ (3.14)
' P ' P

Si on néglige effectivement toutes les pertes on peut supposer que :

t — * res
(3.15)
Ps = P r ~ Pt

Connaissant le facteur de puissance du réseau (FP re s) et la puissance de la turbine


éolienne il est possible de déterminer la puissance réactive produite dans le réseau :

*res * i — <­Ves* * r e s

Qres = SresSin [arccos (FP r e s )} (3.16)


Pt
boires — ­sin [arccos (FP res )] x e
FP
1 1 ri

Avec e = 1 dans le cas où l'aérogénérateur produit de la puissance réactive au réseau


et e = —1 dans le cas contraire. La puissance réactive du stator peut être réécrite comme
suit :

Qs — QcSS — Qr (3.17)

Finalement, si on connaît le facteur de puissance du réseau F P r e s et les caractéris­


tiques de la turbine éolienne, le facteur de puissance du stator FP S peut être déterminé
comme montré en (3.18).

F P , =■ cos arctan [ —­
(3.18)
QCSS ~ FPr7, s i n [aTCC0S {FPres)] * Ç
arctan
T e ^f ­ P t
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 87

Rappelons que Te est connu et issu de (3.12). À partir de l'équation (3.18), on peut
remarquer qu'il est possible d'obtenir le facteur de puissance du stator sur tout le do-
maine de fonctionnement de l'aérogénérateur (P t = f (Vv)) pour différentes stratégies
de commande du convertisseur CSS (Qcss ¥" 0). Dans ce cas général d'un facteur de
puissance quelconque, la formulation utilisée pour la détermination du facteur de puis-
sance du stator de la MADA a été obtenue en négligeant les pertes de l'aérogénérateur.
Néanmoins nous avons montré en [5] par comparaison avec les lois obtenues en utili-
sant la méthode numérique de détermination basée sur l'optimisation non linéaire avec
contraintes, que cette formulation de FP S est suffisamment précise dans le cas des aéro-
générateurs de grande puissance. Pour résumer, nous avons développé une méthode de
calcul symbolique qui nous permet de déterminer les lois de commande v r = f (fi m ) et
tp = / (Clm) sous une forme analytique. Dans le cas d'un fonctionnement de l'installation
à facteur de puissance imposé et unitaire, ces expressions analytiques des lois de com-
mandes tiennent compte des pertes. Dans le cas d'un fonctionnement de l'installation
à facteur de puissance imposé différent de l'unité, ces expressions analytiques des lois
de commande présentent une légère erreur reliée à l'imprécision sur la détermination de
FP S (x et y) découlant de l'hypothèse simplificatrice sur les pertes.

3.3 Calcul de la production annuelle d'énergie élec-


trique

Une des performances les plus importantes à considérer lors de la conception d'un
aérogénérateur est la production énergétique annuelle sur un site donné. La maximisa-
tion de celle-ci optimise la rentabilité de l'installation, sans forcément augmenter le coût
d'investissement initial, mais plutôt en adoptant des choix dimensionnels judicieux.

3.3.1 Énergie mécanique annuelle produite par la turbine sur


un site donné

L'estimation de l'énergie mécanique extraite de l'énergie éolienne disponible sur un


site est très importante pour la prédiction de la rentabilité économique d'un aérogénéra-
teur ou d'un parc d'aérogénérateurs. Pour calculer l'énergie mécanique totale produite
sur l'arbre de la turbine éolienne pendant une période égale à une année, il est nécessaire
de connaître la caractéristique de puissance de la turbine éolienne (P t = f (Vv)) et la
distribution de vitesses de vent de type Weibull p = f(V v ), issue de la modélisation
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 88

du gisement éolien qui ont été présentées au deuxième chapitre. Le calcul consiste à
déterminer le nombre d'heures annuelles associé à chaque point de fonctionnement de
la turbine caractérisé par une puissance P t . On en déduit l'énergie mécanique extraite
du vent en multipliant par le nombre d'heures. La somme de toutes les énergies cor-
respondantes à chaque point de fonctionnement constitue l'énergie mécanique annuelle
produite par la turbine. Ce calcul est présenté à l'équation (3.19) [63].

E an , mec = 8760 f p(V v )P t (V v )dV v (3.19)


'vmin

Le coefficient 8760 de l'équation (3.19) est le nombre total d'heures dans une année
et les bornes d'intégration Vvmin et Vvmax correspondent respectivement aux vitesses de
vent minimale et maximale auxquelles fonctionne la turbine sur le site.

3.3.2 Energie électrique annuelle produite par la turbine sur


un site donné

L'estimation de l'énergie électrique produite par année sur un site donné est plus
pertinente pour le concepteur de l'entraînement de l'aérogénérateur, car il travaille le
plus souvent à partir d'une turbine éolienne donnée utilisée sur un gisement éolien déjà
choisi. Dans ce contexte, l'énergie mécanique annuelle produite ne peut plus être op-
timisée ou améliorée par des choix de conception de l'entraînement électrique si on
utilise une stratégie de commande faisant fonctionner la turbine à puissance mécanique
maximale pour chaque vitesse de vent donnée. Par contre, l'énergie électrique produite
annuellement peut être optimisée par des choix adéquats du concepteur de l'entraîne-
ment. La méthode de calcul de l'énergie électrique annuelle produite par la turbine sur
un site donné consiste à pondérer l'énergie mécanique annuelle par le rendement global
de l'installation comme cela est montré à l'équation (3.20).

Vvmax

E a n,mec = 8 7 6 0 / p ( V v ) P t (V v ) Vtot (V v ) d V v (3.20)

Le rendement global de l'installation r)tot (Vv) tient compte des pertes de chaque
élément de la chaîne de conversion qui ont été modélisées au chapitre précédent. Comme
ce rendement est différent pour chaque point de fonctionnement de l'aérogénérateur, il
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 89

dépend de la vitesse du vent. Il doit donc être compris dans l'intégrale de l'équation
(3.20). Une autre méthode équivalente à la précédente consiste à calculer séparément
les pertes totales moyennes de l'aérogénérateur sur une base annuelle et à les soustraire
de l'énergie mécanique annuelle [62].

3.3.3 Prise en compte des limites de fonctionnement imposées


par le convertisseur statique

Le choix du calibre de tension des interrupteurs (IGBT) impose une limitation de


tension sur le bus continu et sur le fonctionnement du convertisseur statique du côté du
rotor CSR. Dans le premier chapitre, nous avons montré que, si on néglige les chutes
de tension provoquées par les résistances des enroulements et par les inductances de
fuites de la génératrice, la tension au stator V, en régime permanent peut être exprimée
comme montré en (3.21).

V, = * = S î (3.21)

Vr est la tension du rotor du côté CSR ramenée au rotor et a est le rapport de


transformation stator-rotor de la MADA. Pour une valeur efficace de tension ligne-
ligne égale à 690V, la tension nominale au stator vaut Vs = ^jè. Les variations de la
valeur absolue de la tension appliquée par le CSR (Vr') en fonction du glissement sont
présentées à la Figure 3.5. Trois courbes sont présentées pour trois valeurs différentes
de a. On constate que la tension Vr qui doit être appliquée par le CSR va au delà
de la limite de tension qui peut être produite à partir d'une tension du bus continu
Vbc = 1000V. Il faut ajouter qu'une certaine marge de tension en régime permanent
(de l'ordre de 25% environ) doit être en tout temps disponible du côté du CSR pour
pouvoir garantir une réserve de puissance dynamique en cas de rafales de vent ou autres
phénomènes transitoire [118].

L'équation (3.21) doit être respectée en tout temps lors du régime permanent. Si
la tension Vr atteint sa limite qui tient également compte de la marge dynamique de
tension , le glissement o ne doit plus varier. La vitesse de rotation de la turbine éolienne
doit alors être maintenue constante. Cette limitation peut réduire la plage de varia-
tion de vitesse de la turbine et ainsi dégrader la puissance aérodynamique transmise
au générateur. En règle générale, le concepteur fait en sorte que la limite de tension
en hypersynchronisme (g < 0 sur la Figure 3.5) ne soit jamais atteinte pour pouvoir
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 90

600 1

\ \ r
pour a=0.3
\ \
T. \ . . - V pour a=0.4
r
500 V poura=0.5
— Limite physique IGBT
^ ^ — Limite avec marge dynamique
7. \
400
7. \
o * \
o ^ \
7. \

'3 300 /
*
*
'! T. *
<■: < *
i '.'. ë / 4
200 i '♦.
7 V
\
V
\ /
/ 4}
*
I 7. \ f *
i '- * \ f * .-
i
''. * \ f * -"
I ': *
100 ■

I

1
0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 ­0.1 ­0.2
glissement g [-]

Figure 3.5 ­ Mise en évidence de la limitation de la tension Vr associée au calibre


tension des interrupteurs du CSR.

faire fonctionner la turbine éolienne à la vitesse et à la puissance nominale. La limi­


tation de vitesse n'intervient donc qu'en hyposynchronisme. Une zone de dégradation
du coefficient de puissance C p apparaît alors dans le domaine des basses vitesses de
vent comme cela est illustré à la Figure 2.6 (zone 1). Il est à priori envisageable de
choisir une valeur bien plus élevée du rapport de transformation a pour permettre une
plage de vitesse variable plus étendue. Un tel choix conduit à une augmentation du
courant rotorique en régime d'opération nominal, c'est­à­dire à un surdimensionnement
du CSR en courant. A insi dans tous les cas, l'extension de la zone de fonctionnement
de la turbine à puissance mécanique maximale dans le domaine des basses vitesses de
vent nécessite un surdimensionnement du convertisseur CSR qui devient rapidement
inintéressant compte­tenu de l'énergie exploitable à faible vitesse. Un exemple du choix
du rapport a en considérant une plage de vitesse décrite par un glissement maximal de
gmax — 0.3 et une marge de tension rotorique de 25% est montré en (3.22) et découle
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 91

de (3.21). Ce résultat est typique comme indiqué en [118].

V _W =690 0.3

Dans tous les exemples de simulation et de conception présentés dans cette thèse,
on considère systématiquement une marge de tension du rotor de 25%. Comme le fonc-
tionnement de la turbine éolienne aux basses vitesses de vent est caractérisé par une
vitesse de rotation fixe imposée par la limitation en tension du convertisseur statique
CSR, le coefficient de performance C p se dégrade. Pour ces régimes, on adopte, dans
tous les exemples présentés dans cette thèse, une stratégie de commande optimale de
l'angle de calage des pales 8 déterminée à partir du modèle aérodynamique présenté à
l'équation (2.13).

3.3.4 Sensibilité de l'énergie électrique annuelle produite vis-


à-vis des variables de dimensionnement de la chaîne de
conversion

Le rendement global de l'installation r)tot (Vv) introduit lors du calcul de la produc-


tion d'énergie électrique annuelle en (3.20) est sensible à plusieurs variables de dimen-
sionnement associées à différents composants de la chaîne de conversion. Par exemple,
des projets de MADA présentant des variables dimensionnelles différentes peuvent avoir
des répartitions inégales en termes de pertes magnétiques, pertes Joule et pertes méca-
niques sur tout le domaine de fonctionnement, qui conduisent à des énergies électriques
annuelles produites différentes. Ceci est lié au fait que la probabilité (de Weibull) d'opé-
rer l'installation à un certain "régime de fonctionnement 1" est différente de la probabilité
d'opérer à un "régime de fonctionnement 2". Ce concept est illustré par l'exemple de la
Figure 3.6.

Considérons une turbine éolienne avec un profil de vitesse de rotation en fonction


de la vitesse de vent (Çît = f (Vv)) imposé et illustré au bas de la Figure 3.6. On
peut en déduire les profils de vitesse de rotation de la MADA (Cl M AD A = ^t x r m )
qui correspondent à divers rapports du multiplicateur de vitesse. Comme la vitesse de
synchronisme de la MADA Qs est imposée par la fréquence du réseau électrique, deux
rapports de multiplication différents (r m l et r m2 ) conduisent à deux vitesses de vent
différentes associées à la même vitesse synchrone f2s (voir Figure 3.6). Si les deux pro-
fils de vitesse de rotation de la MADA sont associés à la caractéristique décrivant la
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 92

Vitesse du vent vv [m/s]


i
l Vitesse rotation 2 MADA ; rm2
l
9hyper2
Vitesse rotation 1 MADA ; rm1
l;___|ghyper1

r m Kr m 2

Rotation turbine éolienne

Vitesse du vent vv [m/s]

Figure 3.6 - Influence du choix du rapport de multiplication sur les zones de fonc-
tionnement de la MADA.

distribution de probabilité des vitesses du vent sur le site (cf. haut de la Figure 3.6),
on s'aperçoit que les probabilités d'opérer la MADA en hyposynchronisme et en hy-
persynchronisme ne sont pas du tout les mêmes. En analysant en peu plus en détail la
Figure 3.6, il est possible d'estimer que dans le cas du rapport de multiplication r m \, la
probabilité de fonctionner en hyposynchronisme est sensiblement égale à la probabilité
de fonctionner en hypersynchronisme. Par contre dans le cas du rapport de multiplica-
tion r m2 la probabilité de fonctionner en hypersynchronisme est largement supérieure
à la probabilité de fonctionner en hyposynchronisme. Même si les deux systèmes sont
exactement identiques mais qu'ils diffèrent uniquement au niveau du rapport de mul-
tiplication r m , la production d'énergie annuelle de l'installation ne sera pas la même
puisque les pertes globales dans les régimes hyposynchrone et hypersynchrone ne sont
pas les mêmes.

Cette courte analyse permet de comprendre de quelle manière le choix d'une variable
dimensionnelle peut affecter la production annuelle d'énergie électrique. Des analyses
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 93

similaires peuvent être effectuées avec d'autres variables de dimensionnement, même si,
pour certaines d'entre elles, la difficulté peut être très élevée (par exemple au niveau
de l'influence de l'ouverture d'encoche de la MADA sur la production énergétique an-
nuelle). Nous avons mis ainsi en évidence que la production annuelle d'énergie électrique
est une performance de l'aérogénérateur qui varie en fonction de plusieurs variables de
dimensionnement réparties dans tous les composants de la chaîne de conversion élec-
tromécanique de l'aérogénérateur. Elle constitue une des fonctions objectif pertinentes
à maximiser dans le cadre d'une optimisation globale de cette chaîne, comme cela sera
montré au sixième chapitre.

3.4 Simulations des performances globales d'un aé-


rogénérateur typique en régime permanent

Dans cette section, les performances globales d'un aérogénérateur typique de 2 MW


sont simulées et analysées en utilisant les outils de modélisation décrits au début de ce
chapitre et dans le chapitre précédent. Les paramètres électriques de la MADA associée
à cet aérogénérateur de 2 MW sont issus de la référence [129] et ils ont été détermi-
nés à partir de mesures expérimentales. Le Tableau 3.1 résume les spécifications de
l'aérogénérateur considéré pour cette étude.

3.4.1 Simulations pour un fonctionnement à facteur de puis-


sance unitaire de l'installation

Pour cette étude, on considère un fonctionnement de la centrale éolienne à facteur de


puissance unitaire F P r e s = 1. La Figure 3.7 présente les caractéristiques de la turbine
éolienne considérée en tenant compte de la limitation de tension rotorique imposée
par le calibre tension des interrupteurs du convertisseur statique CSR. Comme cette
limitation ne permet plus une variation de vitesse de la turbine dans la zone de vents
faibles, la vitesse relative en bout de pale At ne peut plus être maintenue à sa valeur
optimale. Il s'ensuit une dégradation du coefficient de performance C p et une légère
perte de la puissance captée par la turbine éolienne dans cette zone.

La loi de commande, ainsi que les courants circulant dans la MADA, associée à
l'installation décrite au Tableau 3.1 sont illustrés à la Figure 3.8. La limitation de tension
est fixée à 75% de la tension maximale admissible par phase. Les IGBT utilisés possèdent
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 94

Tableau 3.1 - Spécifications de l'aérogénérateur typique utilisé dans les simula-


tions.

Grandeur valeur unité


Puissance nominale 2 MW
Tension nominale stator Vs 690 V
Rapport transformation a 0.28
Fréquence nominale / 50 Hz
Nombre de paires de pôles p 2 Hz
Résistance statorique R s 1.6 mfi
Résistance rotorique Rr 2.3 mQ.
Reactance de fuite stator (/ = 50Hz) X s 29 rafi
Reactance de fuite rotor (/ = bOHz) X r 26 mQ,
Reactance magnétisante (/ = 50Hz) X m 787 mf)
Diamètre turbine éolienne 80 m
Vitesse maximale turbine î \ m a i 19.1 rpm
Vitesse minimale du vent pour l'opération VVjmin 3.5 m/s
Vitesse maximale du vent pour l'opération K, imai 25 m/s
Rapport de multiplication de vitesse r m 95
Vitesse moyenne du vent p v 7 m/s

une tension maximale de blocage de 1700 V. Si on adopte une tension nominale du bus
continu égale à 1000 V, la tension rotorique maximale v' rmax qui peut être appliquée
par le CSR s'élève à v' rmax = -7=77= = 408V (en négligeant l'ondulation de tension et
les marges à garantir sur les rapports cycliques). Si on choisit une marge de tension de
25%, la tension rotorique maximale admissible en régime permanent est v r m a x = 306V.
Les courants du stator et du rotor augmentent avec la vitesse de rotation de la turbine
pour permettre à la MADA de produire un couple électromagnétique de plus en plus
élevé.

La Figure 3.9 montre l'évolution des flux de puissance active à travers le stator
de la MADA et à travers le convertisseur CSR ainsi que la puissance réactive délivrée
par ce dernier. On remarque que la puissance réactive fournie par le CSR est toujours
positive, puisque la puissance réactive consommée par la MADA doit être compensée
pour maintenir un facteur de puissance unitaire de l'installation. Dans ce cas, le facteur
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 95

x10

.- 1

Vv [m/s] V v [m/s]

15

10
ri"

10 15 20 25
Vv [m/s] Vv [m/s]

Figure 3.7 - Caractéristiques de la turbine éolienne typique utilisée.

de puissance au stator de la MADA est aussi unitaire.

Les pertes dans les composantes principales de l'entrainement ainsi que le rendement
global de l'installation éolienne sont présentés à la Figure 3.10. Il est intéressant de
remarquer la contribution importante du multiplicateur de vitesse à la production de
pertes.

À titre de comparaison, la Figure 3.11 montre les différences obtenues sur certaines
caractéristiques suivant que la limitation de tension du convertisseur CSR est négligée
ou non. En particulier, on peut constater à nouveau la perte de puissance captée par la
turbine éolienne aux bas régimes de vent.
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 96

3.4.2 Simulations pour un fonctionnement de l'installation avec


production de puissance réactive

La Figure 3.12 présente les caractéristiques du même aérogénérateur fonctionnant à


FPres = 0.9 avant avec production de puissance réactive sur le réseau. On a représenté
sur les mêmes figures le fonctionnement à F P r e s = 1 et à F P r e s = 0.9 pour fins de
comparaison. On remarque l'augmentation des courants statoriques et rotoriques qui
entraînent d'une part une augmentation des pertes Joule et d'autre part une augmen-
tation de la puissance apparente du convertisseur CSR. L'augmentation des pertes est
confirmée par une réduction du rendement global de l'installation de presque 1%. Sur
la même Figure, est représentée l'allure du facteur de puissance au niveau du stator de
la MADA.
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 97

Vv [m/s]

5-2

1r

10 12 14
Vv [m/s]

1500

1000-

500-

Vv [m/s]

1500

_ , 1000

500

Vv [m/s]

Figure 3.8 - Lois de commandes, courants statorique et rotorique de l'aérogéné-


rateur typique simulé.
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 98

2000

Vv [m/s]

1 100h
w 0
w
0_° -100h
g -200
CL -300
Vv [m/s]

200
03

>
CO
u
O
0
10 12 14
Vv [m/s]

Figure 3.9 - Bilan des puissances actives et réactive de l'aérogénérateur typique


simulé.
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 99

x10

Vv [m/s]

0.9

0.8

0.7

0.6

3 0.5

0.4

0.3

0.2

0.1

0
10 12 14
Vv [m/s]

Figure 3.10 - Pertes et rendement global de l'aérogénérateur typique utilisé dans


les simulations.
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 100

x10D 1
2
/ x105
1.5 agrandissement 4
2
/
\ 1
L

0.5 i 4 5 6

0 10 15 20 25
Vv [m/s] Vv [m/s]

20
15 J
V*" ■ Avec limitation
15 \ iconvert sseur
E
Q. ^L 10
a 10 ■-^ v
Sans limitation
convertisseur

10 15 20 25 10 15 20 25
Vv [m/s] Vv [m/s]

=5-2
CD \k ^ ^

10 15
Vv [m/s] Vv [m/s]

Figure 3.11 - Étude comp arative des caractéristiques de la turbine éolienne et de


la loi de commande avec et sans p rise en comp te de la limitation
de tension du convertisseur CSR.
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 101

1000r

Vv [m/s] Vv [m/s]

FP =1 FP =1
res res

<
^ 0.95
>v
8: o.9
X FP =0.9
^^ res

0.85
10 15
Vv [m/s] . V y [m/s]

Figure 3.12 - Analyse comparatives des caractéristiques - F P r e s = 0.9 et F P r e s


1.
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 102

3.4.3 Sensibilité de l'énergie électrique annuelle produite vis-


à-vis des spécifications de l'aérogénérateur et des carac-
téristiques du gisement éolien

Du point de vue du concepteur, il est intéressant d'estimer au préalable la sensibilité


des performances vis-à-vis de certaines spécifications, afin de sélectionner les variables de
dimensionnement les plus importantes lors de la formulation du problème de conception
global. En particulier, nous avons déjà mentionné que la production annuelle d'énergie
électrique est une performance globale de l'aérogénérateur qui peut être une excellente
candidate au rôle de fonction objectif à maximiser. Le Tableau 3.2 montre les variations
en pourcentage de la production annuelle d'énergie électrique lorsque qu'on modifie les
spécifications de départ exposées au Tableau 3.1.

Tableau 3.2 Sensibilité de la production annuelle vis-à-vis de variations des pa-


ramètres de l'aérogénérateur et du gisement éolien définis au Ta-
bleau 3.1 (valeurs de référence entre parenthèses).

Changement de paramètre E a n [GWh] A £ a n [%]


Aucun changement 5.046004 0
Paramètres faisant p v = 9(7) m/s 7.45821598 +47
partie de la p v = 5.5(7) m/s 2.944161439 -41.6
spécification initiale. FPres = 0.9(1) W/VA 5.007843519 -0.75
r m = 90(95) - 5.02027618 -0.5
r m = 100(95) - 5.00403598 -0.83
a = 0.5(0.28) - 5.054165968 +0.16
Paramètres qui 2 x Rs 5.029240504 -0.33
peuvent varier
2 x Rr 5.005227542 -0.8
pendant le processus
de conception . Xm/2 4.990142894 -1.1
optimale. 2xXs 5.0430572159 -0.06
Xr/3 5.045193447 -0.016

< w = 2°°(306) y 4.9380723 -2.1


v'r,max = 400(306) V 5.0684353 +0.44

Les changements plus importants sur la production annuelle s'obtiennent évidem-


Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 103

ment lorsqu'on modifie les caractéristiques du gisement éolien en terme de vitesse


moyenne de vents nv. Mais cela est moins pertinent dans notre travail de conception
de la MADA, puisque le gisement éolien et la turbine ont déjà été généralement choisis
avant d'entamer le processus de conception globale de la chaîne de conversion. On peut
remarquer que la spécification du facteur de puissance global de l'installation F P r e s a un
impact relativement important par rapport à celui d'autres paramètres. Les paramètres
qui peuvent être modifiés lors du processus de conception optimal de l'aérogénérateur
sont associés au multiplicateur de vitesse mécanique (r m ), à la MADA (éléments du cir-
cuit équivalent) et au convertisseur statique (limite de tension v' rmax ). Le changement
du rapport de multiplication r m peut entraîner des variations non négligeables sur la
production annuelle, il faut toutefois considérer les variations possibles de la masse qui
y sont associées. En ce qui concerne la MADA, on remarque que la production annuelle
d'énergie électrique est très sensible à la valeur de la reactance magnétisante. Comme
celle-ci influe directement sur la consommation de puissance réactive de la MADA, son
effet sur la production annuelle d'énergie électrique est très similaire à celui provoqué
par un changement de spécification du facteur de puissance global de l'installation. Les
inductances de fuite de la MADA sont les paramètres qui influent le moins sur le calcul
de l'énergie électrique produite. Une modification de la tension maximale admissible
au rotor v r m a x peut être envisagée si on choisit des interrupteurs de calibre tension
différents, ou si on adopte une marge de tension différente. On peut remarquer qu'une
limitation trop sévère de v r m a x conduit à un abaissement important de la production
annuelle d'énergie électrique associé à la diminution de la plage de vitesse variable de
la turbine.
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 104

3.5 Simulations des performances dynamiques glo-


bales de l'aérogénérateur en régime de défaut

Dans ce paragraphe, le comportement dynamique de l'aérogénérateur soumis à des


défauts électriques survenant sur le réseau électrique est étudié à l'aide des outils de
modélisation décrits dans le chapitre précédent. En particulier, nous considérons des
courts-circuits francs aux bornes des enroulements du stator correspondant aux trois
configurations classiques suivantes :

- court-circuit triphasé symétrique avec trois phases à la terre.


- court-circuit monophasé avec une phase à la terre.
- court-circuit biphasé avec deux phases à la terre.

Lorsqu'un tel défaut apparaît, les interrupteurs du CSR sont maintenus ouverts et
les thyristors du système de protection ("crowbar") illustré à la Figure 2.14 sont amor-
cés. Au cours de l'analyse présentée dans ce paragraphe, la résistance de protection R^,
est fixée à une valeur arbitraire mais néanmoins adaptée afin de permettre d'illustrer
la problématique du comportement dynamique en cas de défaut. La valeur choisie est
Rd, = 0.1Q et les spécifications de l'aérogénérateur présentées au Tableau 3.1 sont main-
tenues. Comme le comportement en régime dynamique dépend fortement des conditions
initiales précédant le défaut, nous nous sommes intéressés à rechercher les pires condi-
tions de défaut, en termes de surtension aux bornes du convertisseur CSR et en termes
d'à-coup de couple électromagnétique sur l'arbre. Celles-ci apparaissent toujours pour
le point de fonctionnement nominal de l'aérogénérateur à l'instant du défaut. Dans les
simulations présentées ici, le facteur de puissance global de l'installation à l'instant du
défaut est toujours unitaire.

Le comportement du système est d'abord analysé dans le cas d'un court-circuit


triphasé symétrique. La Figure 3.13 présente les variations respectives des courants du
stator et du rotor exprimés dans le système "per unit" (p.u.), de la tension v'r aux bornes
de la résistance Rd, et du couple électromagnétique. Les courants de la MADA atteignent
des valeurs crêtes proches de six fois le courant crête nominal. Les courants rotoriques
circulent entièrement dans les résistances de protection Rd,, provoquant l'apparition de
surtensions aux bornes du convertisseur CSR de type V C SR = v'r = Rcbi'j.. Le couple élec-
tromagnétique présente une valeur crête de l'ordre de 4 à 5 fois le couple nominal. Des
contraintes mécaniques de cet ordre sont dangereuses pour le multiplicateur de vitesse
qui risque de subir une défaillance. Il est possible d'augmenter la résistance Rd, pour
atténuer le courant rotorique, mais cela a pour conséquence d'augmenter proportion-
nellement la tension v'r et d'appliquer des contraintes inacceptables aux interrupteurs
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 105

du convertisseur CSR. Il est donc nécessaire de réaliser un compromis au niveau de la


sélection de la valeur de Ro,- Elle ne doit pas être trop élevée pour ne pas produire des
surtensions inacceptables par le CSR mais elle doit aussi présenter la valeur plus élevée
possible pour atténuer l'à-coup de couple électromagnétique [9] [106] [107].

6 (a)
d
A
4 / \ D
Q.
2
r» z
Q.
^^"^^^^^
ico o % / ^^~ C
ro
S -2 L.
O
O O
-4
0.05 0.1 0.05
temps [s] temps [s]

0.05 0.05
temps [s] temps [s]

Figure 3.13 - Comportement dynamique lors d'un court-circuit triphasé symé-


trique au stator de la MADA.

La Figure 3.14 montre la réponse dynamique de la MADA à un court-circuit mono-


phasé à la terre. On remarque que la surtension rotorique ainsi que l'à-coup de couple
électromagnétique sont réduits par rapport au cas du court-circuit triphasé.

La figure 3.15 montre les effets d'un court-circuit biphasé avec deux phases à la
terre. On peut remarquer que ce défaut produit les conditions les plus défavorables en
termes de valeurs maximales de tension rotorique et de couple électromagnétiques, par
rapport à celles des deux autres types de court-circuit.

Le décalage entre l'instant d'apparition du défaut et le passage par zéro des ten-
sions du réseau influe également, suivant le type de défaut, sur les pires conditions
(Temax et V rmax ). Dans le cas d'un court-circuit triphasé symétrique, ce décalage n'a pas
d'influence sur le couple maximal Temax et la tension maximale V'Tmax qui demeurent
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 106

0.05 0.05
temps [s] temps [s]

0.05 0.05
temps [s] temps [s]

Figure 3.14 ~ Comportement dynamique lors d'un court-circuit monophasé au


stator de la MADA.

identiques. Par contre dans le cas d'un court-circuit asymétrique monophasé ou biphasé,
le décalage entre l'instant d'apparition du défaut et le passage par zéro des tensions du
réseau peut avoir une grande influence sur la tension rotorique et le couple électro-
magnétique. La Figure 3.16 illustre l'influence de ce décalage sur la tension rotorique
maximale et l'à-coup de couple électromagnétique lors d'un court-circuit monophasé. La
même représentation pour un court-circuit biphasé est montrée à la Figure 3.17. Il faut
préciser que les Figures 3.14 et 3.15 représentent effectivement les effets dynamiques
qui correspondent au pire cas de décalage entre l'instant d'apparition du défaut et le
passage par zéro des tensions du réseau.

Le court-circuit biphasé à la terre semble être ainsi le plus contraignant vis-à-vis des
protections du convertisseur statique et du multiplicateur de vitesse. Il est important
de souligner, à ce stade de l'étude, qu'il est absolument nécessaire pour le dimensionne-
ment du système de rechercher systématiquement le type de défaut et le décalage entre
son instant d'apparition et le passage par zéro des tensions du réseau qui produisent
les conditions les plus défavorables. Cette approche est utilisée lors de la conception de
l'installation, pour laquelle T emax et VT sont considérés comme des contraintes maxi-
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 107

5 A (b)
3
Q.

05
0
C
ro
L.
3
O
u -5 i l

0.05 0.05 0.1


temps [s] temps [s]

500 (c)
A A
E o
>

-500 I I
0.05 0.1 0.05
temps [s] temps [s]

Figure 3.15 - Comportement dynamique lors d'un court-circuit biphasé au stator


de la MADA.

maies à respecter. Le calcul des contraintes (Temax et V rmax ) doit être systématiquement
effectué à chaque étape intermédiaire du processus de dimensionnement optimal de la
MADA, pour chacun des trois types de défaut présentés et avec une recherche systéma-
tique de la pire valeur de décalage entre l'instant d'apparition du défaut et le passage
par zéro des tensions du réseau.
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 108

=! 4.5
Q.
E450
Hœ 4 x 400
X co
5 E
E 3.5 » 350
0) TJ
•o 3
1 ^
3 3
Q.
|- 300
1 2-5 <
0.005 0.01 0.015 0.02 0.005 0.01 0.015 0.02
Instant du défaut [s] Instant du défaut [s]

Figure 3.16 - Variations des valeurs maximales de tension rotorique et de couple


électromagnétique en fonction de l'instant d'apparition du défaut
lors d'un court-circuit monophasé.

E 600
X
co 500
a>
"O
3
-^
Q.
400
E
<
300
0.005 0.01 0.015 0.02 0.005 0.01 0.015 0.02
Instant du défaut [s] Instant du défaut [s]

Figure 3.17 - Effet de l'instant d'occurrence d'un court-circuit biphasé sur la ten-
sion rotorique et le couple électromagnétique maximales.
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 109

3.6 Conclusion

Ce chapitre a permis de présenter les méthodes d'analyse des performances globales


d'un aérogénérateur utilisant la MADA. La méthode analytique proposée pour le calcul
des lois de commande en régime permanent est bien adaptée au contexte de la conception
globale et optimale de l'entraînement de l'aérogénérateur. Le calcul de la production an-
nuelle d'énergie électrique fait intervenir les paramètres de toutes les composantes de la
chaîne de conversion. La maximisation de cette performance globale est donc pertinente
dans le contexte d'un processus de conception optimale. L'énergie annuelle produite est
particulièrement sensible aux choix du rapport de multiplication de vitesse mécanique,
à la limitation de tension imposée par le convertisseur statique et à la reactance magné-
tisante de la MADA. Cette dernière étude montre l'importance d'adopter une approche
globale pour le dimensionnement de l'ensemble MADA-convertisseur-multiplicateur de
vitesse. Le défaut électrique le plus contraignant en termes de protection du convertis-
seur statique et du multiplicateur de vitesse semble être le court-circuit franc biphasé
à la terre. Ses effets dépendent du décalage entre l'instant d'apparition du défaut et
le passage par zéro des tensions du réseau, comme c'est le cas pour tout court-circuit
asymétrique. Une recherche systématique du défaut le plus contraignant pour le conver-
tisseur statique et le multiplicateur de vitesse doit être nécessairement implantée dans
le processus de conception globale afin d'être pris en compte dès les premières étapes
de calcul.
Chapitre 4

Dimensionnement optimal de la
M A D A par modèles analytiques

Résumé : Ce chapitre présente les modèles de dimensionnement d'une ma-


chine asynchrone à double alimentation. La méthode de dimensionnement
du circuit magnétique repose entre autres sur le principe de conservation du
flux et le modèle est systématiquement formulé sous forme analytique. Les
caractéristiques des bobinages employés dans les MADA sont détaillées afin
de permettre un choix judicieux de leur structure. Les règles de sélection du
nombre d'encoches du stator et du rotor sont décrites. La deuxième partie
du chapitre concerne les méthodes de calcul des éléments du circuit équi-
valent électrique de la MADA en fonction des dimensions géométriques et de
la structure des bobinages. La prise en compte de réchauffement est présen-
tée. La procédure de dimensionnement analytique qui a été mise au point à
partir des modèles décrits est illustrée par un exemple de dimensionnement
d'un générateur asynchrone pour une éolienne de 2MW.

4.1 Introduction

La conception d'une machine électrique peut être définie comme l'ensemble des pro-
cessus et des méthodes utilisées pour mener à sa réalisation physique en respectant les
objectifs de performance et les diverses contraintes du cahier des charges. De manière
générale, le choix de la structure de la machine et la détermination de ses dimensions
constituent des étapes importantes du processus de conception. L'analyse topologique
des structures de machines applicables à un cahier des charges donné est à l'heure
actuelle difficilement implantable sous forme d'outils de conception assistée par ordi-
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 111

nateur. Cette tâche est jusqu'ici laissée à l'expertise ou à la créativité du concepteur.


Dans le cadre de notre travail, cette étape n'est pas nécessaire, puisque les caractéris-
tiques structurelles de la MADA sont pratiquement imposées. Nous nous sommes plutôt
intéressés au dimensionnement optimal d'une structure donnée en autorisant tout de
même des variations de paramètres structurels tels que le nombre de pôles par exemple.
Il est important de signaler que la structure des machines asynchrones a peu changé
depuis les premiers prototypes conçus à la fin du dix-neuvième siècle. Ceci démontre
d'une part le génie des ingénieurs de l'époque et d'autre part la complexité de la métho-
dologie permettant de trouver une topologie optimale. Les performances des machines
asynchrones ont été principalement améliorées au fil des années grâce à l'optimisation
des dimensions et des matériaux.

Après l'adoption des choix topologiques, la procédure de conception comporte une


première phase de dimensionnement de la structure et une deuxième phase de vérifica-
tion des performances. Lorsque celles-ci ne correspondent pas au cahier des charges, une
correction doit être menée au niveau des dimensions. Ce processus se répète jusqu'à ce
que le cahier des charges soit entièrement respecté. Ces étapes répétitives de correction
et de vérification mettent en évidence la nature itérative du processus de conception.
Dans le passé, les décisions prises à chaque itération pour une modification dimen-
sionnelle éventuelle de la structure étaient basées sur l'expérience des concepteurs'.
Depuis l'arrivée des ordinateurs, cette tâche est de plus en plus assignée à un algo-
rithme d'optimisation numérique. L'ordinateur est aussi largement utilisé pour d'autres
tâches répétitives et complexes qui apparaissent, le plus souvent, lors du calcul des per-
formances. Cette intégration de l'ordinateur au service du concepteur est à la base du
terme "Conception Assistée par Ordinateur" (CAO) [128] [82]. La CAO permet d'ac-
célérer le processus de conception et surtout de s'affranchir des coûts engendrés par
la construction physique et les essais de plusieurs prototypes. La validation des perfor-
mances des avant-projets de conception nécessite, suivant l'application, la réalisation de
plusieurs prototypes de validation dans le cadre d'un processus itératif. La CAO permet
de limiter grandement le nombre de prototypes en validant les performances des avant-
projets sur des "prototypes virtuels" avec des techniques " d'expérimentation simulée "
basées sur des modèles fins de la machine dimensionnée dans les étapes précédentes.

Dans le cas particulier des machines électriques les concepteurs font le plus souvent
recours à deux méthodes pour la détermination des performances. Ces deux méthodes
consistent à :

• Calculer directement les performances à partir de la géométrie par une résolution


1
À la référence [27] on trouve un exemple de dimensionnement itératif et manuel de machine asyn-
chrone, avec des prises de décision basées sur l'expertise des concepteurs.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 112

analytique ou numérique des équations locales de Maxwell (équation de Poisson,


tenseur de Maxwell pour la détermination du couple, etc.).
• Passer par une étape intermédiaire de détermination d'un circuit électrique équi-
valent (de manière analytique ou numérique), pour ensuite s'en servir pour calculer
les performances.

Avec l'approche adoptée dans cette thèse, la détermination d'un circuit électrique
équivalent est nécessaire pour la détermination des lois de commande du convertisseur
statique du côté du rotor et pour un calcul aisé des contraintes dynamiques lors d'un
défaut du réseau à proximité de l'éolienne. Le circuit équivalent va aussi permettre une
implantation aisée d'un processus de correction des modèles analytique de dimension-
nement grâce à des analyses numériques par calcul des champs, comme on le verra dans
le cinquième chapitre.

La Figure 4.1 montre les deux parcours possibles qui permettent, à partir d'une
structure de dimensions données, de déterminer les performances d'une machine.

Figure 4-1 ~ Méthodologie de détermination des performances d'une machine.

Les parcours 1 et 2 de la Figure 4.1 sont empruntés systématiquement lors du dimen-


sionnement de la MADA, alors que le parcours 3 est utilisé dans les phases de validation
finale par calcul des champs.

Les hypothèses principales que nous adoptons dans ce chapitre sont les suivantes :

• Le phénomène de saturation magnétique est négligé. Le circuit magnétique a une


perméabilité relative finie et repartie de manière homogène en tout point de la
structure.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 113

• Le premier harmonique temporel des grandeurs électriques (courants et tensions)


est le seul à être pris en compte.
• Le vecteur densité de flux magnétique dans l'entrefer n'a qu'une composante ra-
diale.
• Le développement présenté n'est valable que pour des machines ayant un nombre
d'encoches par pôle par phase q entier, à moins qu'il y soit fait mention explicite-
ment.

4.2 Structure du circuit magnétique de la machine

La topologie de la machine utilisée est présentée à la Figure 4.2. Les bobinages sont
de type distribué et logés dans des encoches, dont le nombre sera analysé ultérieurement.
On considère de manière générale l'existence de becs d'encoches, bien qu'ils soient le
plus souvent absents dans les machines de grande puissance afin de permettre l'insertion
de bobinages préformés dans les encoches.

Te
—.- I

Figure 4-2 - Structure du circuit magnétique et caractérisation de la géométrie de


la MADA.

Les becs peuvent être utilisés pour fermer plus ou moins la fenêtre des encoches au
voisinage de l'entrefer. On définit le degré d'ouverture des encoches k^cs pour le stator
et ktecr pour le rotor. Si k^c = 0, les encoches sont complètement fermées par les becs,
si kfec = 1 les becs sont inexistants et les encoches sont complètement ouvertes.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 114

4.3 Modélisation dimensionnelle simplifiée de la puis-


sance et du couple de la machine

Si on considère un cahier des charges comportant un seul point de fonctionnement,


les valeurs nominales du couple et de la vitesse mécanique de la machine électrique à
concevoir, sont généralement des données imposées par le cahier des charges. Le concep-
teur doit donc exprimer ces grandeurs en fonction de certaines variables dimensionnelles.
Par exemple, la puissance mécanique d'une machine asynchrone peut s'exprimer à l'aide
de la relation suivante :

Pmec = 3VsIscos((p)n (4.1)

Le rendement et, dans une certaine mesure, le facteur de puissance dépendent prin-
cipalement des propriétés physiques des matériaux utilisés et de la longueur d'entrefer
e. Dans le cadre de cette analyse simplifiée, le facteur de puissance et le rendement sont
mis de côté car ils ne sont pas directement liés à un choix dimensionnel (la longueur
d'entrefer, par exemple, est imposée par des contraintes mécaniques). En première ap-
proximation, la chute de tension causée par la résistance du bobinage du stator et par
la reactance de fuite du stator peut être négligée. Ainsi, la tension Vs correspond à la
tension induite créée aux bornes de l'inductance magnétisante du circuit équivalent. Elle
peut s'exprimer par la variation du flux magnétique propre, multipliée par le nombre
de spires en série, si on suppose que chaque spire embrasse le même flux. En régime
permanent sinusoïdal, on peut donc poser l'expression (4.2).

V, = N M = N s ^ = N & r f û , (4.2)

(ppp est le flux magnétique maximal sous un pôle d'une phase et V est la tension
efficace induite par spire. Si nous supposons que le flux dans l'entrefer de la machine
n'a qu'une composante radiale, le flux est égal au produit de l'induction moyenne B
dans l'entrefer par la section normale à sa direction sous un pôle. La tension V, peut
être alors définie comme suit :

Vs = NsVi = N s 2 7 T f s k f b B 7 ^ N (4.3)
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 115

kfb est une constante qui dépend de la forme du champ B dans l'espace sous un pôle
magnétique. Le courant I s d'une phase peut être exprimé comme étant le produit entre
la densité de courant et la section correspondante du matériau conducteur (cuivre).

Stotcu est la surface totale de cuivre des m phases dans l'encochage. En remplaçant
les expressions de la tension Vs et du courant I s dans l'expression de la puissance
mécanique, et en regroupant toutes les constantes en une seule (C), on obtient :

Pmec = cfsBDLJsStotcu
mp

Il est d'usage de relier la densité de courant, les dimensions et surface totale de


cuivre de l'encochage Stotcu à une grandeur caractéristique, appelée charge linéique, ou
densité linéique de courant A qui peut être définie de la manière suivante :

A= ^%^ (4.6)
nD

La puissance mécanique s'exprime alors sous la forme :

Pmec m y^y (47)


mp

On en déduit le couple électromagnétique de la machine

,,BD 2 LA . .
Tmec = C 4.8
m
Ces expressions simplifiées constituent une première approche du modèle dimen-
sionnel de la machine. Elles permettent au concepteur de déterminer rapidement les
dimensions approximatives de la machine à concevoir. Les raisons en sont les suivantes :

• Les constantes C et C" sont facilement calculables.


Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 116

• Le nombre de phases m, le nombre de paires de pôles p et la fréquence fs sont


généralement en partie imposées par le cahier des charges.
• La charge linéique A est de manière générale une donnée experte, surtout pour
un type de machine et d'application déjà connu. Elle présente des valeurs proches
pour des machines de tailles similaires. Elle dépend, au premier ordre, de l'éléva-
tion de température, du rendement et d'autres contraintes géométriques comme le
facteur de forme des encoches. Elle est généralement comprise entre 10000 [A/m]
et 20000 [A/m] pour le type de machines que nous devons concevoir.
• L'induction magnétique maximale dans l'entrefer est indirectement imposée par
les propriétés physiques des matériaux magnétiques car elle est reliée à la satura-
tion et aux pertes magnétiques. Elle est généralement comprise entre 0.3 [T] et 1
[T].

A partir du modèle dimensionnel simplifié et des données expertes précédentes, on


peut déterminer un estimé du produit DL. Suivant leur expérience, les concepteurs
savent ensuite comment choisir Z) et L de façon à obtenir la meilleure machine en
termes de performances globales [68].

On peut également remarquer que les pertes Joule sont proportionnelles au carré
de la densité de courant et au volume total de Cuivre, alors que les pertes magnétiques
sont proportionnelles à une certaine puissance de la densité de flux magnétique (qui
dépend du matériau) et au volume total de Fer dans le circuit magnétique.

La simple analyse que nous venons d'exposer permet d'identifier les variables di-
mensionnelles principales suivantes ; D, L, B, A et J. La charge linéique A et la densité
de courant J, permettent de déterminer la section de cuivre nécessaire ou le volume de
cuivre dans l'encochage puisqu'on connaît L. Le volume de matériau magnétique est
déterminé à partir des méthodes exposées dans le paragraphe suivant. La conception
d'une machine asynchrone de structure donnée revient donc, en première approxima-
tion, à déterminer les valeurs relatives des volumes de matériau conducteur (Cuivre) et
de matériau magnétique (Fer), en respectant un cahier des charges qui impose le couple,
la vitesse, la fréquence et le rendement.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 117

4.4 Dimensionnement du circuit magnétique

4.4.1 Principe de conservation du flux magnétique

Une approche pour la détermination analytique des dimensions des parties magné-
tiques d'une machine asynchrone consiste à appliquer systématiquement le principe de
conservation du flux magnétique. L'induction dans l'entrefer étant une variable de di-
mensionnement, il est possible de déterminer le flux magnétique d'entrefer <pw sous un
pôle à partir des variables de dimensionnement D et L, et du nombre de pôles p imposé
par le cahier des charges (4.9).

K =B — (4.9)

Il faut remarquer que le calcul de <pw repose sur l'hypothèse d'une répartition ra-
diale du champ d'induction magnétique B. Cette hypothèse revient à considérer que
l'influence des dentures du stator et du rotor est négligée. L'application du principe de
conservation du flux magnétique dans les différentes parties de la machine est illustrée
à la Figure 4.3. On suppose que l'induction maximale est uniformément répartie dans
l'espace sous un pôle de pas rp, et qu'il n'y a aucun flux de fuite traversant les fenêtres
des encoches.

A partir des parcours du flux magnétique représentés à la Figure 4.3, il est possible
de poser la relation suivante :

4>pp = <}>ds = <j>dr = 2-4>cs = 2<ï>cr (4-10)

Les flux (pds, <Pdr, (pes et (po- désignent respectivement le flux maximal dans les dents
et le flux dans les culasses du stator et du rotor.

4.4.2 Dimensionnement classique du stator

Le flux maximal commun qui traverse l'entrefer, les dents ainsi que la culasse peut
être calculé à partir des inductions maximales et des sections respectives des trois par-
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 118

Lignes équipotentie les - parcours idéalisés

Figure 4-3 - Illustration de la conservation du flux dans le circuit magnétique du


stator

ties. L'équation (4.10) peut alors se réécrire de la manière suivante :

-irDL - TrDLTes — wes -


B—-— (4.11)
2p = Bds—i2p = 2Brsery

Avec r es le pas d'écoche du stator (cf. Figure 4.2). Si les inductions maximales dans
les dents Bds et dans la culasse B c s sont connues a priori, il est possible de déterminer
la largeur des encoches wes et l'épaisseur de la culasse e cs à partir de (4.11).

B_ (4.12)
wPS = 1
Brss
7[DB_
Ces — (4.13)
*P Bcs

La surface totale de cuivre est déterminée à partir de (4.6). La surface totale de


la fenêtre d'une encoches S es peut être estimée en considérant un certain coefficient de
remplissage en cuivre des fenêtres a s et le nombre d'encoches n s . Il est inférieur à l'unité
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 119

à cause de la présence des isolants électriques dans les encoches.

s ^ = n(D + yA, (414)

On peut aussi l'exprimer de la manière suivante :

Ses = \ [D%s ~ (D + 2e6s)2] £ - (4.15)


T1 n3Tes

Le diamètre de fond d'encoche peut donc être obtenu en égalisant (4.14) et (4.15).

n I t n ^ o » ^ 2 , j \ D + 2ebs)AsT es
D f e s = \ ( D + 2ebs) + (4.16)
's^s
Jeu* wes

On peut en déduire le diamètre externe du stator :

Dext = D f e s + 2ecs (4.17)

Les dimensions du stator sont ainsi complètement définies. Les inductions maximales
dans les dents B d s et dans la culasse Bcs doivent être choisies en fonction des propriétés
du matériau magnétique. En particulier le choix doit prendre en compte les phénomènes
de saturation et de pertes magnétiques. Dans la plupart des cahiers des charges, ce choix
doit permettre de minimiser la masse totale de matériau magnétique. Il faut choisir une
induction maximale assez grande pour réduire la masse du circuit magnétique, sans le
saturer excessivement pour éviter :
• Un courant de magnétisation trop élevé qui peut mener au vieillissement accéléré
des isolants des conducteurs.
• Des pertes magnétiques excessives qui peuvent mener au vieillissement accéléré
des isolants entre les tôles du circuit magnétique.

4.4.3 Dimensionnement classique du rotor

Le dimensionnement du rotor se fait de la même manière de celui du stator. La


largeur des encoches, l'épaisseur de la culasse et l'hauteur des encoches du rotor sont
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 120

respectivement :

Wer = ( 1 - 4 ^ | Ter (4.18)


BcrJ
nD É
(4.19)
4p Bc

= , l ( D - 2 e - 2e*) 2 + ^ - 2e - 2e,) A r r^_


Jrar wer

Le diamètre interne s'exprime par

Dint = D f e r - 2 e c r (4.21)

On remarque que si le choix initial des variables D, A r , J r et B n'est pas judicieux, le


calcul de Dfer peut s'avérer impossible (racine d'un nombre négatif). La même remarque
s'applique au diamètre interne D i n t qui ne peut être négatif.

4.4.4 Calcul de l'entrefer radial entre stator et rotor

Le choix de l'entrefer influe fortement sur les performances d'une machine asyn-
chrone. Généralement, il faut choisir un entrefer très faible pour obtenir un moteur à
induction de bonnes performances. Cependant il existe une valeur minimale de e im-
posée par des contraintes mécaniques et même électromagnétiques afin, par exemple,
que l'effet de l'excentricité du rotor dans l'alésage du stator soit négligeable. Dans [27]
on propose une formule empirique qui permet de déterminer la valeur minimale de
l'entrefer :

3 1 8 (4 22)
'"iâôl - - 1000^2300' '

Dans le livre de Gray [65] on propose une formule qui prend en compte non seulement
le diamètre d'alésage mais aussi la longueur axiale de la machine et la vitesse de rotation
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 121

du rotor. Nous la reportons en (4.23) après conversion en unités S I.

e = 1.27 x 10 - 4 -I- 3.5 x 10" 4 D + 0.001L + 7.5 x 10 _6 DfL (4.23)

Si on compare l'expression présentée en [27] à celle de Gray, on constate que cette


dernière permet d'avoir une sensibilité du calcul de l'entrefer vis-à-vis de deux variables
supplémentaires. La formule présentée en (4.23) a été utilisée par Gray, dès 1926, pour
la conception de machines de dimensions semblables à celles des générateurs que nous
voulons concevoir, de l'ordre de quelques MW. Il est raisonnable de supposer que la
valeur de l'entrefer obtenue de cette manière est relativement conservatrice, compte
tenu des améliorations faites au niveau de la mécanique et des matériaux. La Figure 4.4
montre les variations de e en fonction du diamètre d'alésage D, pour quatre longueurs
axiales L et quatre vitesses de rotation différentes.

x10 x10

0.2 0.4
D[m]
x10

0.5 1 1.5 0 0.5 1 1.5 2


D [m] D [m]
Figure 4-4 ~ Variations de l'entrefer en fonction du diamètre d'alésage D, de la
longueur L et la vitesse de rotation Qm ; (—) 2000 [rpm] ; (- -) 1500
[rpm]; (■■) 1000 [rpm]; (-) 500 [rpm].

La valeur de l'entrefer influe particulièrement sur l'inductance magnétisante et les


inductances de fuites de la machine. Une augmentation de l'entrefer se traduit par
une diminution de l'inductance magnétisante et des inductances de fuites. Dans les
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 122

machines à induction classiques, un compromis doit être obligatoirement adopté entre


le facteur de puissance spécifié qui dépend de l'inductance magnétisante et le couple
électromagnétique maximal qui dépend des inductances de fuites. La valeur de l'entrefer
mécanique peut donc être choisie suivant des compromis entre diverses performances
de la machine. Il suffit de vérifier systématiquement que la valeur d'entrefer choisie est
toujours supérieure à la valeur minimale exprimée en (4.23).

4.4.5 Mise en forme du modèle analytique de dimensionne-


ment pour l'optimisation

Les modèles analytiques de dimensionnement de la MADA développés dans ce cha-


pitre doivent être implantés dans un environnement de conception assistée par ordina-
teur (CAO) qui comporte une procédure d'optimisation non linéaire avec contraintes. Le
choix des valeurs des variables de dimensionnement (D, L, B, A s , A r , J a et J r ) est effec-
tué par cette procédure itérative, afin de minimiser une fonction objectif spécifique reliée
au cahier des charges. Au début de chaque itération, la sensibilité de la fonction objec-
tive vis-à-vis des variables d'optimisation est généralement évaluée. Suivant la méthode
d'optimisation utilisée, l'algorithme numérique peut, au cours de cette étape, essayer des
combinaisons de valeurs des variables qui ne correspondent pas à la géométrie d'une ma-
chine usuelle. Dans les méthodes classiques d'optimisation (gradient conjugué, Newton,
Gauss-Newton, etc.), les variables peuvent prendre des valeurs qui sortent du domaine
défini par les contraintes imposées par le concepteur. Ces contraintes sont respectées
uniquement à l'instant du choix de l'itération de l'algorithme, mais pendant le test de
sensibilité, les variables n'y sont pas assujetties. Il est alors possible que le calcul de
certaines dimensions géométriques, comme (4.20) par exemple puisse être incalculable.
Dès qu'une telle erreur est constatée, le processus de conception s'arrête. Il est donc
absolument nécessaire de formuler le problème d'optimisation afin que, pour n'importe
quelle combinaison de variables, une machine réellement réalisable soit évaluée. Pour ce
faire, il est nécessaire de reformuler le modèle analytique de dimensionnement afin que
les valeurs des variables d'état ne soient jamais en dehors du domaine de définition des
diverses fonctions des variables d'état qui y sont évaluées. Pour ce faire, on choisit les
variables d'état dimensionnelles suivantes : Di nt , e^, e^, L, B, kips, kipr, Scus, Seur-

Le diamètre du fond d'encoches du rotor devient :

Dfer = D i n t + 2eCT (4.24)


Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 123

La section de cuivre et le facteur d'ouverture des encoches au rotor étant fixés, on


peut déterminer le diamètre sous les becs d'encoches du rotor Dg*.

^^cur , r-. 0 \2
P * * = \ I - J T ^ - + (A»t + 2ea.y (4.25)
ITKiprCtr

Avec kipr le facteur d'ouverture sur pas d'encoche du rotor. Le diamètre d'alésage
du stator est alors :

D = Dsbr + 2 e * + 2e (4.26)

On détermine le diamètre du fond d'encoche du stator Dfes à partir de (4.15)

4«->cus
>l^t s + { D + 2ebs) (427)

Enfin le diamètre externe s'écrit suivant (4.28).

Dext = Df e s + 2ecs (4.28)

Avec cette approche de formulation, la géométrie est complètement redéfinie par les
équations (4.24)-(4.28) sans utiliser de soustractions. Dans la plupart des outils d'op-
timisation, il est possible de fixer le domaine de définition des variables d'état égal
à l'ensemble des nombres réels positifs. Dans ces conditions, la formulation proposée
permet d'éviter toutes les erreurs de calcul et les arrêts de l'algorithme d'optimisation
signalés précédemment. Avec ce nouveau choix de variables d'état, on peut à présent
calculer les inductions maximales dans le circuit magnétique comme des variables de
sortie sans les imposer à priori comme paramètre, comme dans la méthode de modélisa-
tion classique exposée dans les paragraphes précédents. L'induction maximale d'entrefer
B reste toujours une variable d'état de l'optimisation. La détermination des inductions
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 124

maximales est présentée en (4.29).

B
Bd S =
i ki p s

Bdr =
ë
1
~V (4.29)
DB
n *
4p tes
ô _nDB
'cr —
tfrr
\p ec

Lorsque les inductions maximales sont des variables de sortie du modèle de dimen-
sionnement, on obtient aussi une sensibilité supplémentaire sur la masse de la machine
et les pertes magnétiques, si elles sont calculées à partir des inductions maximales dans
les diverses régions du circuit magnétique. Ceci peut-être intéressant dans le cas d'objec-
tifs de performance comme le rapport entre le rendement et la masse. Comme les effets
de saturation magnétique ne sont pas pris en compte explicitement dans le modèle de
dimensionnement, il faut tout de même fixer des contraintes sur les valeurs d'inductions
maximales pour éviter de sortir de cette hypothèse et faire apparaître en réalité des
courants magnétisants inadmissibles.

Si on se réfère au dimensionnement classique du stator et du rotor exposé précédem-


ment, on remarque qu'on ne fait plus appel aux variables A et J. Ces deux grandeurs
sont souvent utilisées par les concepteurs car ce sont des données expertes qui peuvent
être relativement bien connues a priori, pour certains cahiers des charges donnés. Par
contre, choisir A et J comme variables peut mener à un inconvénient ; Dans le cadre
de la conception d'une machine qui est alimentée en tension comme dans le cas de la
MADA, on ne peut pas garantir les valeurs nominales de A et de J.

Considérer l'induction magnétique d'entrefer B comme variable est tout à fait justi-
fié, car le flux d'entrefer est imposé par la tension d'alimentation et la fréquence. Pour
adapter le flux d'entrefer à la tension d'alimentation on dispose d'une autre variable :
le nombre de spires des enroulements.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 125

4.5 Caractéristiques des bobinages d'une MADA

Jusqu'ici, nous avons déterminé les dimensions du circuit magnétique et les sections
de cuivre. Les performances globales d'une machine ne sont pas prédictibles si les ca-
ractéristiques des bobinages ne sont pas connues. Au paragraphe §4.3 le couple et la
puissance sont proportionnels à des constantes (C, C' et C") qui dépendent de la struc-
ture du bobinage. D'autres performances, qui ne sont pas montrées par les équations
du paragraphe §4.3, peuvent être affectées, en particulier toutes les conséquences cau-
sées par la création d'harmoniques d'espace (principalement les couples parasites et les
pertes supplémentaires).

4.5.1 Structures des bobinages d'une MADA

Les bobinages répartis dans les encoches d'une MADA sont habituellement de type
imbriqué ou ondulé à double couche, avec un nombre entier d'encoches par pôle et par
phase [103]. Le bobinage de type ondulé est employé principalement au rotor [101] [103]
[85], pour diminuer le nombre d'interconnexions entre les groupes de bobines qui sont
montées sur une partie tournante. La Figure 4.5 montre la forme des têtes de bobine
préformées d'un bobinage à double couche et d'un bobinage à simple couche. Le pas
des bobines (ou pas du bobinage) est dit fractionnaire, ou raccourci par rapport au
pas polaire, pour réduire le contenu harmoniques de la FMM produite comme nous le
verrons plus loin. Le raccourcissement du pas réduit également la longueur des têtes de
bobine et en conséquence la résistance de phase sauf pour le bobinage de type ondulé
[85]. Il est possible de concevoir un bobinage à simple couche à pas raccourci, mais cela
nécessite des longueurs différentes entre les têtes des bobines de la même phase. Des
bobinages à simple couche semblent être utilisés au rotor des MADA par l'industrie
(comme cela est montré par la modélisation de la géométrie d'un générateur existant
d'ABB en [129]).

La Figure 4.6 montre le plan d'un bobinage imbriqué à double couche et à pas rac-
courci pour une machine à 4 pôles. Le schéma représente deux pas polaires uniquement,
on y voit aussi la manière dont il est logé dans les encoches. Les bobines de la même
phase qui se trouvent côte à côte forment un groupe de bobines qui constitue un pôle
magnétique de la phase concernée. Les bobines appartenant à un même groupe sont
généralement connectées en série comme dans le cas de la Figure 4.6 où un groupe de
bobines est formé par 5 bobines connectées en série. Les MADA pour éoliennes opèrent
à des tensions nominales entre 600V et 700V. Ces tensions sont relativement basses
si on considère la puissance nominale de ces machines. Pour les grandes machines qui
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 126

Figure 4-5 ~ Tête des bobines préformées d'un bobinage à simple couche (à
gauche) et à double couche (à droite)

présentent une surface d'entrefer importante sous un pôle, la tension induite par spire
peut être trop élevée pour pouvoir envisager une mise en série de tous les groupes de
bobines d'une même phase. On doit donc souvent procéder à des mises en parallèle de
certains groupes de bobines d'une même phase. L'Annexe B présente une description
détaillée des bobinages qui présentent des voies parallèles et les particularités qu'ils im-
pliquent au niveau du calcul des inductances. Les bobinages utilisés dans les projets de
dimensionnement présentés dans cette thèse comportent tous une connexion en étoile
avec éventuellement des voies en parallèle.

La Figure 4.7(a) montre le plan d'un bobinage sans voies en parallèle d'une seule
phase alors que la Figure 17(b) montre le plan d'un bobinage avec deux étoiles en
parallèle constituées, chacune, de trois groupes de bobines connectées en série.

Pour les machines de tension nominale ligne à ligne dépassant légèrement 600V
qui sont implantées dans les éoliennes de grande puissance, on utilise des bobines pré-
formées, avec des conducteurs de forme rectangulaire, pour égaliser et minimiser les
tensions entre spires de la même bobine. Ceci présente l'avantage d'augmenter le coeffi-
cient de remplissage des encoches puisque la quantité d'isolant entre spires est minimisée
et que la répartition des conducteurs dans l'encoche est plus ordonnée. Dans [27], on
présente les surdimensionnement de la hauteur et de la largeur des encoches qui doit
être prévu pour tenir compte de l'isolation, suivant le diamètre d'alésage D et la tension
d'alimentation nominale. Ces données sont reportées au Tableau 4.1.

Les données du Tableau 4.1 considèrent une épaisseur supplémentaire allouée aux
cales d'encoche de 4mm pour les diamètres inférieurs à lm et de 5mm pour les dia-
mètres supérieurs à lm. À partir de ces données, il est possible d'estimer avec une bonne
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 127

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30

(a)

Connexion Connexion entre


entre groupes bobines du
de bobines même groupe

(b)

Figure 4-6 - Bobinage triphasé, 4 pôles, pas fractionnaire (13/15); (a) Schéma
de bobinage et définition des connexions; (b) Vue de la disposition
des bobines dans les encoches.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 128

(a) (b)

Figure ^ . 7 - (a) bobinage imbriqué série; (b) bobinage imbriqué en double étoile
parallèle.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 129

Tableau 4-1 Augmentation de hauteur et de largeur des encoches (h8 et l s ) à


prévoir pour l'inclusion de l'isolation et des cales d'encoche.

Diamètre D'alésage [m]


Tension [V] 0à0.4 0.4 à 1 1 et plus
Augmentation d'épaisseur [mm]
hs h h s ls hs ls
0à300 6.1 1.5 6.3 1.6 7.9 2.0
300 à 600 6.3 1.9 7.4 1.2 8.6 2.4
600 à 1500 - - 7.9 2.4 9.4 2.8
1500 à 3000 - - 9.1 3.0 11.6 3.8

précision le facteur de remplissage en cuivre des encoches puisque la surface de cuivre


et le diamètre d'alésage, qui sont des variables de dimensionnement, et la tension d'ali-
mentation, qui est un paramètre des spécifications, sont connus a priori. Par exemple, le
facteur de remplissage des encoches pour une machine de tension nominale entre 600 V
et 1500 V, possédant un diamètre d'alésage entre 0.4m et lm peut être évalué comme
en (4.30).

a = (4.30)
Sou + 0.0079 x 0.0024 x n

Il faut remarquer que le facteur de remplissage n'est pas choisi a priori pendant le
processus de conception, mais qu'il est calculé en fonction de l'évolution des dimensions.

4.5.2 Effet de la répartition spatiale du bobinage sur la force


électromotrice

Supposons que l'on a produit, à l'aide d'une combinaison des forces magnétomotrices
au stator et au rotor, une répartition d'induction magnétique B, de forme parfaitement
sinusoïdale, qui se déplace dans l'entrefer à une certaine vitesse v. Supposons également,
comme cela est montré à la Figure 4.8, que tous les conducteurs d'une même phase soient
regroupés dans trois sous-bobines empilées, logées dans les mêmes encoches (répartition
à une encoche par pôle par phase).

Dans ce cas, le flux magnétique total capté par une spire de la bobine se calcule
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MA DA par modèles analytiques 130

i L ▲
Tête de bobine

eA3

eA2 eA

eM

Figure 4 ' 8 ­ FEM dans un bobinage concentré.

ainsi :

<t> f f B ( 0 ) d S = BmoyTpL (4.31)

S désigne la surface active embrassée par la bobine. Pour une répartition sinusoïdale
de l'induction B, et pour une spire dont le pas est diamétral (rp = y^), le flux maximal
capté est dans le cas de la phase A de la Figure 4.8 :

1 f 2 2 B DT
o Hmoymax & = ­ / Êsm(6)d0 ■ S = ­ E S = ­ ê r p L = (4.32)
nJ n n P

En utilisant la loi de Faraday, et en considérant une variation temporelle sinusoïdale


du flux total vu par une bobine, on peut exprimer la force électromotrice (FEM) induite
dans une telle phase suivant (4.33).

dtp(t) d(p(t)
e(*) = = ­N = ­2?rfNs(p cos (2?rft) (4.33)
dt dt

Les tensions CA \, &A I et e^i ont les mêmes valeurs d'amplitude, fréquence et phase,
car les trois sous­bobines A\, Ai et A3 sont identiques et logées dans les mêmes encoches.
Si les trois sous­bobines sont connectées en série, la tension induite totale de phase est
la somme arithmétique des tensions induites de chaque sous­bobine. Dans un bobinage
réparti à plusieurs encoches par pôle par phase q, les spires de la même phase sont
subdivisées et réparties dans l'espace à des endroits différents. La Figure 4.') montre le
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MA DA par modèles analytiques 131

bobinage traité précédemment (figure 4.H) mais les mêmes 3 sous­bobines ont été logées
dans des encoches adjacentes.

U
e , ... _>—;::
-r ,|'^—'•'■'--• —■'■'•' '•'•'■■

A A A B B B Ici c ICI A A A
1 2 3 1 2 3 ; i : 2\ | 3 ; 1 2 3

Figure 4­9 ~ Force électromotrice induite dans un bobinage réparti.

Dans chaque bobine, les tensions induites ont les mêmes valeurs d'amplitude et
de fréquence. Par contre, dans les bobines de la même phase, les FEM induites sont
déphasées dans le temps d'un angle correspondant au pas d'encoche a e .

7T
ftp (4.34)
mq

m est le nombre de phases. Par exemple, dans la Figure 4.9, la valeur crête de l'in­
duction dans l'entrefer se trouve au centre de la bobine A <L qui embrasse le maximum de
flux. La bobine A 3 embrassera le maximum de flux quand l'onde d'induction tournante
se sera déplacée d'un angle a e . Il y aura donc un retard entre les deux passages par
zéro des deux FEM induites eA 2 et eA 3­ La FEM totale de la phase A dans ce cas est la
somme vectorielle des trois tensions e A \, eA 2 et eA $. Le rapport exprimé en (4.35) est
appelé facteur de distribution.

, _ eA i + eA 2 + eA 3 + ... + eA q _ Y?x=i ÇA X
(4.35)
||êUi + 6*42 + êU3 + ... + eA q\\ A qe l

Il représente la réduction de tension induite causée par la répartition spatiale des


bobines d'une phase, par rapport au même bobinage concentré. Ce facteur, toujours
inférieur à 1 (kd < 1), peut se calculer simplement à l'aide de (4.36).

kd = sin (4.36)
g sin (f)
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 132

Dans le cas général, la force électromotrice induite d'une phase s'exprime par

et (t) = -2nfkdNs(l>cos (2irft) (4.37)

Jusqu'ici nous avons considéré une bobine à pas diamétral égale au pas polaire.

4.5.3 Effet du pas du bobinage sur la force électromotrice

L'ouverture d'une bobine peut varier, elle est souvent inférieure au pas polaire, on
parle alors de pas raccourci ou fractionnaire. Ceci conduit à une réduction du flux
maximal qu'une spire d'une bobine peut embrasser (Figure 4.10), avec par conséquence
une réduction de la tension induite.

Répartition de B
dans l'espace,
forme sinusoïdale

Figure 4-10 - Effet du raccourcissement du pas de bobine.

Le facteur qui exprime la réduction du flux capté par une bobine, est aussi le facteur
qui exprime le rapport entre l'aire hachurée de la Figure 4.10 et l'aire totale sous un
pôle magnétique (4.38).

f?=(Tp+T,)/2

kp = / sin ( - 9 j dô/ f sin ( - 0 J dd = sin ( 7 - ) (4.38)


0=(TD-T7,)/2 0=0

7 = a est le raccourcissement du pas de bobine. kp est appelé facteur de raccour-


cissement de pas du bobinage et corrige la valeur du flux maximal dans le calcul de la
tension induite. Le calcul de la FEM par phase doit donc être encore réajusté comme
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 133

montré en (4.39 ).

ej (t) = -2TrfkdkpNa<j)cos (2nft) (4.39)

La valeur efficace de cette tension est :

2TT
d = —fk w N s (t> = 4A4fkwNs<p (4.40)
v2

kw est le facteur de bobinage (kw = kdkp). Pour le concepteur, il est un peu plus inté-
ressant d'exprimer cette tension induite, directement en fonction de la valeur maximale
de l'induction dans l'entrefer (4.41).

e< = ^ f k w N s — (4.41)
V2 P

4.5.4 Étude de la répartition spatiale de la force magnétomo-


trice d'un enroulement au niveau de l'entrefer

Ce paragraphe expose des notions de base sur l'étude de la force magnétomotrice


(notée systématiquement FMM dans la suite de ce mémoire) créé par un enroulement
stator ou rotor au niveau de l'entrefer. Bien que ces notions soient amplement dévelop-
pées dans la littérature classique en électrotechnique [100] [13] [65] [36] [26], il est essentiel,
pour la suite de l'exposé, d'en reprendre les bases afin de définir précisément la termino-
logie employée. Jusqu'à présent nous avons traité le cas idéal où la répartition spatiale
de l'induction dans l'entrefer est parfaitement sinusoïdale. En réalité, la répartition spa-
tiale discrète du bobinage dans un nombre fini d'encoches provoque une distorsion de
la FMM. La Figure 4.11 montre la forme de la distribution de la FMM d'un bobi-
nage de phase concentré et d'un bobinage de phase réparti. Dans cette représentation,
on suppose que les courants circulent dans un fil de diamètre nul placé au centre de
l'encoche.

La FMM dans l'entrefer peut être décomposée en série de Fourier. Dans le cas simple
où la FMM a une répartition de forme rectangulaire comme dans un bobinage de phase
concentré, q = 1, l'équation de l'harmonique fondamentale de la FMM de la phase A)
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 134

Bobinage de phase concentré


0 S

Bobinage de phase reparti

O 0 O O O O O © 0 0 0 © © ©

r-^
e
i
Figure 4-11 ~ Répartition spatiale de la FMM d'un bobinage concentré et d'un
bobinage réparti

s'exprime par :

F M M A , h = 1 (t,0) = ^ - N b I s i n ( u j t ) c o s ( (4.42)

Nb est le nombre de spires par bobine et I le courant (en rms) qui y circule. L'indice
h indique le rang harmonique. On remarque que la FMM fondamentale de cette phase
est puisante et qu'elle varie sinusoïdalement en fonction du temps t. Dans l'espace, cette
FMM varie selon 0 et sa longueur d'onde correspond à deux pas polaires (2r p ), c'est-
à-dire qu'elle crée deux pôles sur deux pas polaires. Dans ce type de représentation
on utilise la notion d'harmonique de temps et d'espace. Pour cette FMM de forme
rectangulaire, on obtient en développant une partie de la série de Fourier :

FMM A (t,0) = ^ - N b I sin (ut) x


2 7T
COS
(?) (4.43)
I cos ( 3 - e ) + l cos ( 5 - o ) - l cos f 7-<

Les termes en sinus montrent que tous les harmoniques sont puisantes à une certaine
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 135

fréquence dans le temps (ut = 2-irft). Par contre, les termes en cosinus montrent que
chaque harmonique présente une répartition spatiale avec un nombre de pôles différents.
Par exemple, sous deux pas polaires, la fondamentale a deux pôles, le troisième harmo-
nique en a six, le septième en a quatorze, et ainsi de suite. Dans une machine triphasée,
les phases sont décalées dans l'espace d'un angle de 120 degrés électriques les unes par
rapport aux autres. Le développement des FMM des phases B et C est donc le suivant :

7T 27T
F M M B (t,0) = ^ - N b I s i n ( u t ) x cos | —0 —
2 7T
(4.44)
1 /'„tf „ 2TT\ 1 /' 7T „ 27T .
- cos 3—9 - 3 — j + - cos ( 5—0 - 5— ) - ...

F M M c ( t , 0 ) = ^ - N b I s m ( u t ) x cos — 9 + — I -
2 7T
(4.45)
1 (nitn „2TT 1 /\7T. 27T
- c o s [3—9 + 3 — h - cos ( 5—6» + 5—
Tn r„ 3

On remarque que ces deux dernières FMM sont décalées non seulement dans l'es-
pace mais aussi dans le temps, à cause du système électrique triphasé. Pour déterminer
l'expression de la FMM résultante, ou du champ magnétique tournant, il suffit d'ad-
ditionner les harmoniques de FMM de chaque phase. Par exemple, pour le premier,
troisième, cinquième et septième harmonique on a :

FMM t o t t h = l (t,9) = \ ^ - N bTbI sin ( ut — (4.46)


Z Z 7T

FMM t o t A = 3 (t,9) = 0 (4.47)

13\/24nr _ . / TT „
FMM t o t , h = 5 (t,9) (4.48)

FMM t o t , h = 7 (t,9) (4.49)


7 2 2 TT V TT,

On remarque que le troisième harmonique de chaque phase s'annule, c'est-à-dire


que le champ tournant total dans l'entrefer ne contient pas de troisième harmonique,
ou de multiples du troisième harmonique. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'on permet
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 136

l'insertion d'harmoniques trois dans la commande d'onduleurs pour machines triphasées


[125] [66]. Ces composantes harmoniques n'influent pas sur le couple électromagnétique
car leurs effets s'annulent au niveau du champ tournant dans l'entrefer. On remarque
aussi l'apparition, dans le cas triphasé, d'un terme 3/2 dans l'amplitude des FMM
tournantes par rapport aux FMM puisantes. Ce facteur permet de passer de l'amplitude
de la FMM associée à une phase et qui crée le flux propre, à l'amplitude de la FMM
résultante créée par les trois phases et qui crée le flux cyclique. Ce même terme apparaît
lors du calcul des inductances cycliques à partir des inductances propres d'un bobinage
triphasé, alimenté par un système de courants triphasés. Dans le cas général, ce terme
vaut m/2 où m est le nombre de phases. Si on considère les termes contenus dans la
fonction sinus de chaque harmonique de la FMM tournante, on remarque qu'à un instant
t donné, le premier harmonique a deux alternances à chaque paire de pas polaires (2rp),
le cinquième harmonique en a 10, le septième 14, etc. Donc, pour un bobinage à une
paire de pôles, la composante fondamentale de la FMM tournante possède une paire de
pôles, le cinquième harmonique 5 paires de pôles, etc.

La vitesse de propagation de chaque harmonique dans l'entrefer est une grandeur qui
s'avère très utile pour le calcul des inductances de fuites du circuit équivalent. Prenons
l'exemple du premier harmonique de la FMM tournante (4.46). Imaginons un point
solidaire à cette FMM, qui se déplace à la même vitesse (Point P Figure 4.12).

Figure 4-12 - Vitesse de propagation des harmoniques dans l'espace.

À tout instant l'amplitude Ap de cette FMM au point P est constante. L'expression


de l'équation (4.46) reste constante, le terme ut — ~rB doit rester constant pour tout
instant t. Dans cette équation, le temps t et la position angulaire 9 varient et la variation
relative de l'espace parcouru par rapport au temps, représente la vitesse de propagation
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 137

de la FMM. On obtient donc

d0h=1 Tp f A ke\\
- 1 F = " - = VrP (4.50)

L'équation (4.50) montre que pendant un cycle électrique du courant, le premier


harmonique de la FMM se déplace dans l'espace d'une distance équivalente à deux pas
polaires r p . Le même calcul pour le cinquième harmonique de la FMM tournante donne :

d9 h= < b TP f
= = 2T (4 51)
-dT - ^ Ï » -

Cet harmonique se déplace à une vitesse correspondant à un cinquième de celle du


fondamental. Le signe " - " montre que cette vitesse est opposée à celle de la fondamen-
tale. De manière générale la vitesse de propagation de chaque harmonique tournante
est :

*-="ȣ "HE***! (4.52)


En termes de vitesse angulaire, on peut écrire :

d9 f
Çlh = - ± = ± ± - x 60[rpm] (4.53)

La vitesse de l'harmonique de rang h se déplace à une vitesse h fois plus petite que
celle de la fondamentale (Vth=i — $ls, vitesse de synchronisme). Certaines harmoniques
se déplacent dans le même sens que celui de la fondamentale et certaines dans le sens
opposé (Figure 4.13).

L'étude de la répartition spatiale de la FMM que nous venons d'aborder, se limite


au cas d'un bobinage à une encoche par pôle par phase (q = 1) avec des bobines à
pas diamétral. Un développement simple en série de Fourier, a permis de déterminer
l'amplitude de chaque harmonique du champ tournant (4.46)-(4.49). Ces amplitudes
sont inversement proportionnelles au rang de l'harmonique considéré. Pour avoir une
connaissance plus générale du contenu harmonique de la FMM tournante, il est néces-
saire de généraliser les équations pour des bobinages comportant un nombre d'encoches
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MA DA par modèles analytiques 138

1 1 * ™ » r i 1 1
** K
\v ^h=1;Q=Q
t
t
t
0.67 * » _
f h=7; Q=îî n h=5; Q= - a 15
s s
* . « \
t \ « \
i \ » \
0.33 t \ t \ -
i \ » ' \
i Y -•". * i .>"-. »*"*
0 *^ v^ y\ » : > \ '-. ^^rk *" * ^^ / A
* 1 -A '*- / \ ■" /'-. \ \J \ '-. À / \ / / \
\ ^^^/ / s \^^^X'' \ /
* ^^'
'-.'-.\\ f f\\\ » \ \ <'-„r / ." \^ ^ f '■ \~ / *
'.I»" ''.'* -.,,- 1. % X *'..»**v / #*
\ #
-0.33 _ 1 \ #
1 « t
i
: \ i
\ *
T i \ *
-0.67 P *
V \
^ *! %V t
% *
% *
i i l 1 *-- -r
3
0 [rad]

Figure 4­13 ­ Vitesse et direction de propagation des harmoniques dans l'espace

par pole par phase q > 1 et un pas de bobine rb quelconque [100][41]. La figure 4.14
montre le cas de trois bobines réparties appartenant à la même phase.

Pour déterminer l'amplitude de chaque harmonique de la FMM créée par un bobi­


nage réparti, il est nécessaire d'additionner les harmoniques de même rang créées par
chaque bobine. Or, ces bobines sont décalées dans l'espace d'un angle a e (4.34). Les
fondamentales des FMM créées par chaque bobine sont décalées entre elles d'un angle
correspondant à un pas d'encoche a e . Par contre, pour l'harmonique de rang h, cet angle
de décalage dans l'espace est différent. Dans la Figure 4.14 on a représenté la cinquième
harmonique créée par chaque bobine avec des amplitudes arbitraires. On remarque que
les trois bobines produisent des harmoniques de rang h = 5 qui sont déphasées entre
elles d'un angle supérieur à a e par rapport à leur propre période. De manière générale,
comme l'harmonique de rang h possède une période qui est h fois plus petite de celle
de la fondamentale, l'angle de déphasage entre les différentes harmoniques vaut :

-
a/j = h — = ha e (4.54)
mq

Comme dans le cas du calcul des FEM dans l'enroulement de phase, on utilise à
nouveau la notion de facteur de distribution qui traduit l'atténuation en termes d'am­
plitude de la FMM totale qui, pour chaque harmonique, est causée par la répartition
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 139

B0B2
BOB1

Figure 4-14 ~ Effet de la répartition des bobines sur les harmoniques d'espace de
rang h = 5.

du bobinage kdn.

sin ( h ^ )
Uh (4.55)
qsin(h^)

Une bobine à pas raccourci crée une FMM sur une fraction de l'arc polaire seulement,
ce qui se traduit par une diminution du flux créé. Si on utilise une approche similaire avec
le facteur de distribution (4.55), le facteur de pas du bobinage devient pour l'harmonique
de rang h :

k ph = sin ( h ~ i - J (4.56)

L'expression de chaque harmonique de la FMM tournante, pour un bobinage à m


phases devient (I en rms) :

1 m \/24 ( 7r
FMMtot (h,t,9) = k d h k p h -———qN b Isin ut - h—9 (4.57)
n 2 2 TT \ TP
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 140

Cette expression est valable pour un bobinage comportant un nombre entier d'en-
coches par pôle par phase. Sachant que le nombre de spires en série par phase N peut
être exprimé par N = pqNb, l'amplitude de l'harmonique de rang h de la FMM tour-
nante devient :

1 m v2 4 1 m
\FMMtot,h\ = k d h k p h - - ^ N I = 0A5k w h —NI (4.58)
h 2 2 np hp
kwh est le facteur de bobinage global de l'harmonique considérée. La Figure 4.15
présente l'allure du rapport -jp présent en (4.58), en fonction du pas du bobinage, pour
les premières harmoniques. On remarque que les harmoniques 5 et 7 sont celles qui pré-
sentent les plus grandes amplitudes. Pour atténuer au maximum ces deux harmoniques
il faut choisir un pas de bobine d'environ 5/6 = 0.83.

°Ï5-5 55 0.6 0.65 0.7 0.75 0.8 0.85 0.9 0.95 1


^Jt I"!
b pl '

Figure 4-15 - Rapport -f^- en fonction du as de bobine.

Jusqu'à présent nous avons considéré que les courants portés par les bobines circu-
laient dans un fil de diamètre nul placé au centre de l'encoche. Dans le cadre de cette
hypothèse, la FMM dans l'entrefer varie brusquement en fonction de la position au
voisinage d'une bobine. En réalité, une bobine est disposée sur toute la largeur d'une
encoche. Si on suppose une distribution uniforme de courant dans toute la fenêtre d'en-
coche, la FMM d'entrefer sous une bobine varie plutôt en fonction de la largeur de
l'encoche comme cela est illustré à la Figure 4.16 pour deux largeurs d'encoche diffé-
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 141

rentes.

fer

Figure 4-16 - Effet de l'ouverture d'encoche sur la forme de la FMM.

Ce changement de forme de la FMM a un effet de filtrage passe bas, qui est accentué
pour les harmoniques de rang élevé. Cette atténuation peut être prise en compte par
un autre coefficient spécifique [99] :

(hf)
sin
™weh ~ (4.59)
hf
Kweh est le coefficient d'ouverture de l'encoche qui doit être intégré au coefficient de
bobinage kwb, = kdhkphkweh- Ou peut l'interpréter comme un coefficient de répartition à
l'intérieur de l'encoche. Dans la Figure 4.17, on présente les variations de ce coefficient
en fonction de l'ouverture de l'encoche pour les premiers harmoniques de la FMM totale.

Dans le cas des machines conçues dans le cadre de ce mémoire, l'ouverture des
encoches est de l'ordre de quelques degrés, dans la plage de variation de we présentée à
la Figure 4.17(b)).

4.5.5 Couples parasites asynchrones

Dans une machine à induction à cage d'écureuil les harmoniques d'espace créées par
la répartition discrète du bobinage du stator induisent dans le rotor des tensions qui font
circuler des courants dans les barres. Ces courants tendent à s'opposer, suivant la loi
de Lenz, à la variation du flux harmonique du stator en produisant à leur tour des flux
harmoniques du même rang que ceux produits au stator. L'interaction d'une harmonique
de la FMM créée par le stator avec une harmonique de même rang produite par le rotor,
conduit à la création d'une composante de couple électromagnétique supplémentaire, et
ce pour n'importe quelle valeur de la vitesse du rotor. Comme on l'a vu, les harmoniques
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 142

o 0.5 1 1.5 2 2.5


Ouverture d'encoche w [rad]
(b)
1

0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.12 0.14 0.16 0.18


Ouverture d'encoche w [rad]

Figure ^ . 1 7 - Variation du coefficient d'ouverture de l'encoche en fonction de


l'angle d'ouverture des encoches.

de FMM produites par le stator correspondent à des champs tournants à des vitesses
différentes avec un nombre de pôles différent. Le couple électromagnétique total d'une
machine asynchrone à cage est le résultat de la superposition de couples créés par des
machines différentes possédant des vitesses de synchronisme différentes. La Figure 4.18
présente l'effet des harmoniques d'espace 5 et 7 sur la caractéristique couple-vitesse
d'une machine asynchrone à cage alimentée en tension et possédant un bobinage à pas
entier et non réparti au stator (ce qui constitue le pire des cas).

Le creux de couple dans la zone des basses vitesses peut créer des problèmes bien
connus des électrotechniciens, lors du démarrage direct des moteurs asynchrones sur le
réseau d'alimentation. On remarque qu'au voisinage de la zone d'opération nominale
d'une machine à induction, le circuit équivalent classique, qui ne prend en compte
que le premier harmonique d'espace, approxime très bien le comportement du couple
électromagnétique. La particularité d'une cage d'écureuil est qu'elle peut produire des
FMM possédant n'importe quel nombre de pôles. Un rotor bobiné ne se comporte pas
du tout de la même manière, car il a été bobiné pour un seul nombre de pôles. À
la Figure 4.19 est représentée une bobine du rotor ayant un raccourcissement de pas
7 = 0.8 = 4/5. Une harmonique 5 de la FMM , créée par le stator, qui défile à une
certaine vitesse ne sera jamais vue par la bobine du rotor. En effet, avec ce pas de
bobine, l'intégrale de la FMM de cette harmonique sous l'ouverture de la bobine du
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 143

n [p.u]
mlr '

Figure 4-18 Effet des couples asynchrones parasites sur la caractéristique couple
-vitesse de régime permanent d'une machine asynchrone à cage.

rotor est nulle à tout instant.

Figure 4-19 ~ Annulation du flux harmonique de rang 5 par raccourcissement du


pas de bobine.

Si le pas de bobine du rotor est différent de 4/5, une petite tension y est induite, à la
fréquence du fondamental et avec une amplitude qui dépend du facteur raccourcissement
de pas kphr- Si le rotor est en court-circuit, comme dans une machine à cage, cette tension
induite engendre un courant dans le bobinage du rotor qui va produire une petite FMM
du rotor de forme rectangulaire. Sa décomposition en série de Fourier fait apparaître
une très petite harmonique de rang 5, atténuée à nouveau par le facteur kpnr qui peut
interagir avec l'harmonique 5 du stator qui lui a donné naissance, et créer un petit couple
parasite asynchrone. Les couples asynchrones parasites dépendent donc fortement du
facteur de raccourcissement du stator kphs et du carré du facteur de raccourcissement
de pas du rotor kphr. Dans une machine à cage, kphT a une valeur élevée pour toutes
les harmoniques [98] [99], par conséquent les couples asynchrones parasites ne sont pas
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 144

négligeables. Comme cela est expliqué en [100], ce phénomène est plutôt négligeable
dans les machines à rotor bobiné.

Néanmoins, la MADA présente une différence essentielle avec la machine asynchrone


à rotor en court-circuit, dans la mesure où les enroulements du rotor sont alimentés le
plus souvent en courant. Le rotor doit être considéré exactement comme le stator, et
les harmoniques des FMM du stator et du rotor ne sont atténuées qu'une fois par leur
facteur de raccourcissement de pas respectif. Les couples parasites asynchrones peuvent
donc ne plus être négligeables si, par exemple, on adopte au rotor un bobinage à simple
couche, associé à un bobinage statorique à simple couche également. Bien que le sujet
ne semble pas être abordé dans la littérature, nous avons la conviction que le choix des
caractéristiques des bobinages d'une MADA doit être effectué avec grand soin. Certes,
un bobinage du stator qui élimine complètement l'harmonique 5 combiné à un bobinage
du rotor qui élimine complètement l'harmonique 7 (ou vice versa) éliminerait d'emblée
les couples parasites asynchrones de ces deux rang harmoniques. Il faut donc chercher à
obtenir, si le nombre d'encoches par pôle par phase le permet, un raccourcissement du
pas qui se rapproche le plus possible de 4/5 pour un bobinage et de 6/7 pour l'autre. Si
l'un des deux bobinages ne présente pas de raccourcissement de pas, l'autre devra être
choisi pour trouver un bon compromis entre l'atténuation des harmoniques de rangs 5
et 7.

4.6 Choix du nombre d'encoches

4.6.1 Nombre maximal d'encoches

Dans la conception d'une MADA, comme dans la conception des machines asyn-
chrones en général, le choix du nombre d'encoches du stator et du rotor est très impor-
tant, car il agit directement sur les performances. En théorie, il pourrait être intéressant
pour le concepteur de choisir un très grand nombre d'encoches de manière à réduire au
maximum les harmoniques d'espace associés à la discrétisation du bobinage. En réalité,
le nombre d'encoches maximal est limité par des contraintes d'ordre mécaniques. Les
dents doivent supporter des contraintes tangentielles qui sont exercées par les bobi-
nages. Lors des régimes de court-circuit, celles-ci peuvent devenir très grandes et leurs
variations provoquent des vibrations et une fatigue en flexion sur la denture qui risquent
également d'endommager les isolants des bobines. Pour une section de cuivre totale de
l'encochage donnée, le rapport entre la largeur et la hauteur des dents est proportionnel
au nombre d'encoches. Par expérience, ce rapport ne doit pas dépasser 1/6 [27]. La
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 145

Figure 4.20 montre l'effet non désiré du fléchissement des dents pour deux rapports de
largeur de dent sur hauteur d'encoche r//,.

Culasse Culasse

r„=1/6 r*=1/4

Figure 4-&0 - Illustration du fléchissement (exagéré) des dents pour deux rapports
rih-

Pour connaître le nombre d'encoches maximal admissible, on peut estimer le dia-


mètre d'alésage et la surface totale de cuivre, à partir de (4.6)-(4.7), pour un cahier des
charges donné. Par la suite, en supposant une ouverture d'encoche d'environ 0.5 il est
possible d'en estimer leur profondeur et ainsi vérifier que le rapport r;/j ne dépasse pas
1/6.

4.6.2 Choix du rapport entre les nombres d'encoches au stator


et au rotor

Le choix du rapport entre le nombre d'encoches au stator et au rotor est très im-
portant car il peut influencer fortement les performances d'une machine asynchrone. Ce
problème s'applique à toutes les machines asynchrones (rotor à cage, rotor bobiné court-
circuité et machine à double alimentation). Le choix du rapport du nombre d'encoches
stator-rotor doit prendre en compte les vibrations, le bruit et les couples synchrones.
L'effet de reluctance variable le long de l'entrefer créé des flux harmoniques dont l'ordre
dépend des nombres d'encoches du stator, du rotor et de la vitesse mécanique [13] [141].
Deux harmoniques créées par les dentures respectives du stator et du rotor interagissent
de deux manières différentes :

1. Si leur rang (ou le nombre de pôles qu'ils créent) est le même, et que leurs vitesses
de propagation dans l'entrefer sont différentes à cause du régime asynchrone, il y
a production d'ondulations de couple.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 146

2. Si leur rang est le même et qu'elles se propagent de manière synchrone, il y aura


production d'un couple parasite synchrone. Ceci n'arrive que pour une certaine
combinaison de nombre d'encoches et pour une seule vitesse mécanique.

On peut énoncer, à partir de la théorie présentée en [13] [20] [48] [59] [89] [100], un
certain nombre de règles à respecter pour obtenir un fonctionnement acceptable d'une
machine asynchrone. En 1931 [89], Kron les a présentées, en les validant par la mesure
du couple d'une dizaine de machines construites avec des combinaisons spécifiques de
nombres d'encoches qui devaient créer des problèmes. Pour éliminer les couples parasites
synchrones il faut que n s — n r soit différent de 0, ±p, de — 2p et de —5p. Pour éliminer
les vibrations et le bruit il faut que n s — n r soit différent de ± 1 , =p2, ± ( p ± 1) et
± (p ± 2). Il faut aussi que n s — n r soit différent de ±3p ou tout multiple de 3p [27]
pour ne pas créer des couples de détente trop importants. En appliquant ces règles, on
atténue fortement les vibrations et les couples parasites synchrones pour garantir un
fonctionnement acceptable. Pour réduire davantage ces phénomènes indésirables, il est
usuel, dans les machines de petite puissance, d'incliner les encoches par rapport à l'axe
de rotation. On peut incliner indifféremment les encoches du rotor ou du stator, pourvu
que l'on adopte une valeur adéquate de l'angle d'inclinaison relatif entre les deux parties.
On obtient des bons résultats quand l'angle d'inclinaison correspond au plus petit pas
d'encoche, du stator ou du rotor [27]. Ainsi, les variations de reluctance vues par les
bobinages sont lissées et toutes les harmoniques créées par la denture sont fortement
filtrées. Incliner les conducteurs par rapport à l'axe de rotation revient à distribuer ce
dernier selon des tronçons infiniment petits sur la longueur axiale de la machine (voir
Figure 4.21).

oooooo

Figure 4-%l ~ Effet de répartition résultant de l'inclinaison des encoches.

Cette distribution provoque une atténuation de la tension induite par rapport à celle
que l'on obtient avec des conducteurs parallèles à l'axe de rotation. On introduit donc
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 147

un facteur d'inclinaison des encoches [100] qui s'exprime par :

si* (M) ,: x
hne = V (4.60)

Ce facteur intervient plus particulièrement sur les harmoniques d'ordre élevé. Il doit
être pris en compte dans le facteur de bobinage global kwh — kdhkphkwehkinch- L'inclinai-
son des encoches contribue à l'élimination des couples parasites synchrones ainsi qu'à
la diminution du coefficient de bobinage kwh, surtout aux rangs harmoniques supérieurs
à h = 1. Ce coefficient intervient lors du calcul des couples parasites asynchrones, c'est
pourquoi ils sont aussi atténués lors de l'inclinaison des encoches.

4.7 Détermination des éléments du circuit équivalent


d'une MADA sous forme analytique

Il est possible, avec quelques approximations, d'exprimer analytiquement la valeur


des éléments du circuit équivalent, à partir des dimensions de la machine. Il faut déter-
miner en particulier les résistances et les différentes inductances des bobinages du stator
et rotor qui apparaissent dans ce circuit électrique présenté dans le deuxième chapitre.

4.7.1 Précision recherchée du calcul des éléments du circuit


équivalent

Le dimensionnement de la machine est effectué de manière à optimiser certaines


performances qui sont, pour la plupart, déterminées à partir du circuit équivalent. La
précision absolue du calcul des performances dépend de celle du calcul des éléments du
circuit équivalent. Il est important de préciser que dans le cadre de notre approche mé-
thodologique de la conception présentée au chapitre cinq, qui utilise un mécanisme de
correction par calcul des champs, la qualité de la précision absolue du calcul analytique
des éléments du circuit équivalent n'est pas forcément critique. Par contre, il est essen-
tiel que la sensibilité du modèle analytique de dimensionnement vis-à-vis des variables
d'état du problème d'optimisation, en particulier des dimensions, soit soignée, afin que
l'algorithme d'optimisation puisse converger vers une solution optimale réaliste.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 148

4.7.2 Calcul des résistances d'enroulement

La résistance électrique du stator et celle du rotor se calculent de manière similaire.


La forme générale de l'expression est montrée en (4.61).

hot
fl = p (4.61)
>cond

p est la résistivité du matériau conducteur, ltot est la longueur totale d'un conducteur
d'une phase et Scond sa section. La résistivité du matériau conducteur varie en fonction
de la température Tcond du conducteur suivant (4.62).

P (Tcond) = P20 [1 + «20 (Tcond ~ 20)] (4.62)

P20 est la résistivité à 20°C et a2o est le coefficient thermique de résistivité. Dans le
cas du cuivre, p 20 = 17 x 10 _9 [^m] et a 20 varie entre 3.93 x 10~3 et 4.1 x 10- 3 [1/°C]
suivant la pureté du cuivre. Les effets de peau et de proximité sont négligés. La longueur
ltot dépend aussi de la forme des têtes de bobines que nous considérons a priori avec
une structure de type préformé, comme cela est montré à la Figure 4.22.

Encoches Vue en z

Vue en y
1—n
Tête de bobine

Figure 4-22 - Forme d'une tête de bobine préformée.

Pour les machines de tension nominale comprise entre 600 V et 2300 V, la longueur
L t \ est d'environ 0.03m. La longueur L t2 se détermine ainsi :

D + He
Lt2 = -. 7-T7
(4.63)
4p cos (x)

La longueur d'une bobine, et donc d'une spire, se détermine par L sp = 2L +


Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 149

4 (L t i + L t2 ). La résistance d'une phase peut être ainsi calculée (4.64).

R = p(Tcond)2m^N2 (4.64)

On peut remarquer à partir de ces deux dernières équations que la réduction du pas
de bobinage contribue à la réduction de la résistance de phase et par conséquent à celle
des pertes Joule.

4.7.3 Calcul des inductances du circuit équivalent

La détermination analytique des inductances du circuit équivalent est plus ardue


car elle nécessite une estimation exacte des parcours des différents flux magnétiques.
Le circuit équivalent de la machine asynchrone en régime permanent est similaire à
celui d'un transformateur. Les premiers travaux sur le calcul des inductances du circuit
équivalent de la machine asynchrone ont été présentés entre 1904 et 1907 par Adams
[3] [4]. L'inductance magnétisante doit permettre le calcul du flux magnétique cyclique
commun aux bobinages du stator et du rotor, tandis que les inductances de fuites
doivent pouvoir permettre la détermination des flux qui ne sont pas en commun aux
bobinages du stator et du rotor. À la Figure 4.23 nous avons reproduit le parcours de
certains de ces flux présentés par Alger en [13].

Sur la Figure 4.23, où le stator seul est alimenté, on peut imaginer le parcours
du flux dit utile, principal, mutuel ou encore magnétisant, qui est commun à toutes
les spires des bobinages du stator et du rotor. Si un courant est présent au rotor, il
interagit avec ce flux utile, pour produire un couple utile. C'est ce flux qui doit être
représenté par l'inductance magnétisante du circuit équivalent. D'autre part, on constate
qu'une partie du flux créé par le stator n'est pas captée par les bobinages du rotor, on
parle alors de flux de fuites. Ces flux sont associés dans le modèle aux inductances de
fuites du stator. La même approche est valable pour le rotor [140]. Il existe différents
parcours des flux de fuites, la Figure 4.23 n'en présente qu'une partie, dans le cas où
le bobinage du stator est alimenté seul. Les courants dans les encoches du stator font
circuler des flux magnétiques qui ne sont pas couplés avec les enroulements du rotor et
qui empruntent différents parcours en privilégiant ceux le long duquel la perméabilité
est la plus grande. Les flux de fuites se referment systématiquement dans les culasses. Us
peuvent traverser uniquement les encoches sans traverser l'entrefer ou même traverser
l'entrefer si la machine présente un entrefer très petit et des encoches très profondes.
Tous les flux qui traversent les encoches sans créer de couplage avec le bobinage du
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 150

Flux utile (magnétisant)


Fuites zigzag et boucle ("belt*)
uites d'encoches

Stator

3~"C Zl
r3r7^jTbri?n^3-=^ r^-CT

Rotor

Figure 4-23 ~ Parcours approximatifs des flux de fuites et du flux commun au


stator et au rotor dans le cas où le bobinage du stator est alimenté
seul.

rotor portent le nom de flux de fuites d'encoches. Les flux harmoniques dans l'entrefer
(de type zigzag, boucle ou encore différentiel) ne contribuent pas à la production d'un
couple, ils sont ainsi considérés comme étant des flux de fuites. Un troisième type de
flux de fuites se manifeste aussi autour des têtes de bobines.

Pour donner un ordre de grandeur, les inductances de fuites différentielles peuvent


atteindre 50% de l'inductance de fuite totale [88]. L'inductance de fuite des têtes de
bobines peut atteindre de 30% à 50% de l'inductance de fuite totale, selon des expéri-
mentations conduites par Barnes en 1951 [16]. Cette tendance était déjà montrée par
Adams en [4]. Les inductances de fuites d'encoches sont généralement les plus faibles.

4.7.3.1 Clarification sur les concepts de fuites "zigzag", boucle et différen-


tielles

Bien souvent on rencontre des difficultés quant à la dénomination des fuites d'en-
trefer. Les fuites appelées de zigzag et de boucle, dont la théorie a été développée au
début du 20ème siècle, constituent ce que l'on a appelé par la suite les fuites diffé-
rentielles ou fuites d'entrefer ou encore fuites harmoniques [37]. Elles sont le résultat
de la production d'harmoniques d'espace causées par le nombre fini de phases (fuites
de boucle) et le nombre fini d'encoches (fuites zigzag) [12], qui ne contribuent pas à la
création du couple utile. La séparation de ces divers types de fuites provient du fait que,
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 151

pour un changement de nombre d'encoches au cours du processus de dimensionnement,


seul le calcul des fuites zigzag est affecté, sans que les fuites de boucle soient altérées,
alors qu'un changement dans le pas du bobinage n'affecte que le calcul des fuites de
boucle. En consultant la littérature de l'époque, on comprend que c'est la longueur et
la complexité du calcul de ces inductances qui a emmené les concepteurs à séparer les
fuites différentielles en zigzag et boucle. Par contre cette formulation mène à des er-
reurs non négligeables quand le nombre d'encoches par pôle par phase est petit. C'est
en 1916 seulement, que Chapman [37]a proposé la théorie généralisée des fuites diffé-
rentielles (zigzag + boucle). Dans cette thèse, on ne parle que des fuites différentielles
qui prennent en compte tous les harmoniques d'espaces présents dans l'entrefer, sauf le
fondamental.

4.7.3.2 Inductance de fuites d'encoches

La Figure 4.24(a) présente une encoche semi-ouverte dans laquelle on a disposé une
bobine appartenant à une phase d'un bobinage à une seule couche. La Figure 4.24(b)
montre (par des parcours en traits) les parcours du flux de fuites d'encoche et définit
les variables géométriques. La Figure 4.24(c) montre une encoche ouverte, utilisée dans
les machines de moyenne et de grande puissance, pour permettre une insertion aisée des
bobines préformées. Une clavette de matériau non magnétique est utilisée pour assurer
le maintien des bobines à l'intérieur des encoches, sans créer de flux de fuites d'encoche
supplémentaire.

En négligeant le parcours dans le fer, la permeance vue par le flux de fuites d'encoche
par élément de hauteur dx vaut :

Ai = po—dx (4.65)
we

Le nombre de conducteurs dans la direction x varie de la manière suivante, si on


suppose que ce nombre s'incrémente de manière continue :

x
N x = —N b pour 0 > x > hi
"i (4.66)
N x = Nb pour x > h\

Nb est le nombre de spires en série dans une bobine. L'inductance de fuites d'une
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MA DA par modèles analytiques 152

Bec d'encoche

Culasse
I*. m
■S
>i
i, i — 1 1

\ * » _ „ " . ' I
+we
k

(a) (b)

Clavette

(c)

Figure 4­24 ­ Vue détaillée de l'encochage pour le calcul des fuites (bobinage
simple couche).
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 153

encoche peut alors être calculée par parties (4.67)-(4.69).

x=h\ x=h\
2
Lfei = f N X x dx = f i o ^ I x 2 dx = H o N t L - ^ (4.67)
i=0 i=0

I=/l2

Lfe2 = f N 2 X x dx = poN 2 L— (4.68)


w
J
i=0
e
x=e b

Lfe3 = f N2\xdx = p o r f L ^ - (4.69)


w
J e
x=Q

L'inductance de fuites d'encoche d'une phase est alors :

L,. = m" Um + L,a + L,*) = ^ M


m
£ \3u;
Cp . +wh. +wO.' j
P e P

Pour un bobinage à simple couche, il n'existe pas de flux mutuel entre deux phases
dans une même encoche ; ainsi l'inductance de fuites d'encoche primaire est considérée
comme étant équivalente à l'inductance cyclique utilisée dans le schéma équivalent de
la MADA. Dans le cas d'une encoche ouverte (Figure 4.24(c)), il suffit de considérer
eb = 0.

D'habitude, comme nous l'avons mentionné, les bobinages sont à double couches et
ont un pas de bobine raccourci ou fractionnaire. La Figure 4.25 montre la disposition
des bobines, des conducteurs et de l'isolant dans l'encoche. Il faut noter qu'il y a aussi de
l'isolation entre les conducteurs d'une même bobine. Dans un bobinage à double couche,
on peut trouver dans la même encoche deux moitiées de bobine qui appartiennent à la
même phase ou à deux phases différentes. Ceci dépend du raccourcissement du pas de
la bobine. On peut montrer, pour le cas triphasé, que si le raccourcissement du pas de
bobine est compris entre 1 > 7 > 2/3, certaines encoches comprennent des portions
de bobine appartenant à la même phase alors que d'autres comprennent des portions
de bobines appartenant à deux phases différentes. Si le facteur de raccourcissement du
pas de bobine est 7 < 2/3, toutes les encoches contiennent des portions de bobines
appartenant à des phases différentes [4] [13] [100].

Si une encoche contient deux portions de bobines appartenant à deux phases diffé-
rentes, les courants circulant dans les portions de bobine placées respectivement en haut
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MA DA par modèles analytiques 154

Clavette

ï
Conducteur

■«-w.-^
Bobine

(a) (b)

Figure 4­^5 ­ Coupes des encoches pour le calcul des fuites dans le cas d'un bobi­
nage à double couche.

et au fond de l'encoche sont déphasés dans le temps. L'inductance mutuelle entre deux
portions de bobine placées dans une même encoche est donc différente suivant qu'elles
appartiennent ou non à la même phase [4] [100]. Dans le cas de bobines appartenant à
deux phases différentes, l'inductance mutuelle et l'inductance propre sont plus faibles.
Si on néglige l'hauteur h t de la Figure 4.25, l'équation 4.70 peut être réutilisée en la
multipliant par un coefficient correcteur kr qui dépend du pas de la bobine [100][13][27].

• Si le facteur de raccourcissement du pas est compris entre 1/2 et 2/3 :

k
r = \l­\ (4­71)
• Si le facteur de raccourcissement du pas est compris entre 2/3 et 1 :

kr = ­ ^ + \ (4.72)

Ce facteur est toujours inférieur ou égal à 1. Un bobinage à double couche, à pas


raccourci, possède une inductance de fuites d'encoches inférieure à celle d'un bobinage
à pas diamétral ou à simple couche quel que soit le pas.

4.7.3.3 Inductance de fuites différentielle

Le flux dans l'entrefer contient une série d'harmoniques d'espace causées par la
répartition discrète du bobinage. On a montré dans ce chapitre (§4.5.4) que ces har­
moniques possèdent un nombre de paires de pôles correspondant à leur rang et qu'elles
se déplacent à une vitesse qui est inversement proportionnelle à leur rang (4.52). Si un
observateur se place sur un conducteur du stator par exemple, il peut chronométrer
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 155

le temps nécessaire pour voir défiler successivement un pôle nord et un pôle sud de la
FMM fondamentale. S'il chronomètre ensuite le temps nécessaire pour voir défiler un
pôle nord et un pôle sud de l'harmonique h = 5 de la FMM, il s'aperçoit que le temps dé-
coulé est identique à celui qu'il a mesuré dans le cas de la FMM fondamentale. Tous les
harmoniques d'espace créées par la répartition discrète d'un bobinage ont la propriété
d'induire dans celui-ci, par auto induction, des tensions de fréquence fondamentale [88].
Ces tensions induites doivent être représentées par une chute de tension dans une re-
actance dans le schéma équivalent d'une machine. On les inclut dans la reactance de
fuites car elles ne contribuent pas à la création du flux utile, et donc du couple. Les
fuites différentielles représentent le flux de fuites créé par la différence entre la forme
de la FMM totale réelle et celle de la FMM idéale de forme parfaitement sinusoïdale.
Par définition [100], l'inductance magnétisante représente uniquement le flux crée par le
fondamental de la FMM. La procédure de calcul des inductances de fuites différentielles
et magnétisante consiste donc à déterminer tous les flux harmoniques dans l'entrefer,
à partir des harmoniques des FMM déterminées au paragraphe §4.5.4 [98][100]. Dans
le cas du stator, l'amplitude des inductions de chaque harmonique dans l'entrefer se
calcule de la manière suivante :

ô FMM t o t , h 1 ro po
Btot,h = A*o—T— = 0A5kwh-—NsI—r- (4.73)
rCg/c^c n p rCgft/^c

Le coefficient ks prend en compte la chute de potentiel scalaire magnétique dans le


fer qui ne possède pas une perméabilité infinie. Comme il est mentionné en [100] (page
485), ce facteur peut être fixé à ks = 1 pour les harmoniques d'ordre supérieur à h = 1.
En effet, si les harmoniques d'espace dues à la répartition discrète du bobinage ne
contribuent pas (ou très faiblement sous forme de couples parasites) à la production du
couple, cela veut dire qu'ils n'embrassent pas les bobines du stator et du rotor, ce qui
implique forcément un parcours plus court dans le fer. Le flux magnétisant, ou flux du
premier harmonique, embrasse les deux bobinages au stator et au rotor et son parcours
dans le fer est forcement plus long par rapport aux flux harmoniques. Le facteur ks
n'agit donc que sur le calcul de l'induction B (ou champ H) du fondamental. Ce facteur
peut être non-négligeable dans les machines à induction car elles possèdent un entrefer
très petit. Même si la perméabilité relative du fer est de loin supérieure à celle de
l'air, le parcours du flux dans le fer commence à devenir relativement important. Pour
déterminer une valeur approchée du facteur ks, on peut imaginer le parcours moyen Ipm
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MA DA p a r modèles analytiques 156

emprunté par le flux magnétisant 2 .

■nD nD
Htotlpm = H e 2e + H d s 2h e s + # d r 2 / i e r + H a — + #CT— (4.74)
2p 2p

En d'autres termes, on peut écrire :

u i Be Bds 0 , B d r _, Bcs n D Bcr n D


Htotlpm = — 2 e + 2hes + 2her + — + — (4.75)
//n PoPr UoPr PiiPr 2p p 0 U r 2p

Il est important de savoir quel est le rapport entre la chute de potentiel magnétique
dans l'entrefer par rapport à la chute magnétique totale (entrefer + parties magné­
tiques).

^2e
ks — Mo
2e+ 2h es + e r + ■ïïD
2p + Bcr ■KD
2p
MOMr WMr MOMr I^OUr
(4.76)
p r B e 2e
p r B e 2 e + Bds2hes + Bdr2her + E c s 1 ^ + Ecr\p­

Dans l'équation (4.73), le. coefficient kc est utilisé pour corriger la valeur de l'entrefer
e en prenant en compte l'effet de la denture. Le coefficient kc est communément appelé
coefficient de Carter, du nom de son inventeur. La Figure 4.26 illustre les hypothèses
de modélisation de Carter, au niveau de l'entrefer.

Ce coefficient dérive d'une transformation conforme de la géométrie avec denture


dans le plan complexe où la résolution du champ (équation de Laplace) peut être effec­
tuée de manière analytique. Le résultat est présenté en (4.77)[159].

kcs ­ — ^ 7 ­ (4.77)
Tes ~ Ce
2
I1 faut mentionner que la précision du calcul de ks au niveau du modèle de dimensionnement
analytique n'est pas critique, puisque dans l'environnement de conception global, une correction du
calcul de l'inductance magnétisante par calcul des champs sera systématiquement effectuée, de plus en
prenant en compte le phénomène de saturation magnétique.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 157

Réalité Carter

%
. £ , Kcs.e
* A

Réalité Carter

LD Ke
\nJLTLR'
Figure 4-26 - Illustration du concept du coefficient de Carter

Avec :

n t^m-^f^E)" (4.78)

Dans le cas d'une double denture comme dans la machine asynchrone à rotor bobiné
par exemple, le coefficient de Carter total est obtenu par multiplication des coefficients
de Carter respectifs du stator et du rotor kc = kcskcr. Il faut tout de même remarquer
que ce calcul n'offre que des résultats très approximatifs et une vérification par calcul
des champs s'impose3.

À partir de l'amplitude d'induction de chaque harmonique d'espace dans l'équa-


tion (4.73), il est possible de calculer les flux magnétiques harmoniques correspondants
(4.79).

2 nDL BDL
4>tot,h — Btot,h,moySSp — ~ B n (4.79)
n 2ph ph

S sp est la surface traversée par le flux magnétique sous un pôle associé à l'harmonique
correspondant. L'équation précédente est divisée par le rang d'harmonique h car la
surface vue par un pôle du h eme harmonique est h fois plus petite. Le facteur 2/7T
dérive du fait que, pour une demi-période d'un harmonique d'amplitude Btot, la valeur
3
L'imprécision du calcul des coefficients de Carter est uniquement reliée aux hypothèses de modé-
lisation utilisées.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 158

moyenne vaut - B ^ . Le flux total capté par une phase se calcule ainsi :
-

î>u*fi = <l>tot,hNkwh (4.80)

L'inductance de fuites différentielle est définie par la division du flux total harmo-
nique (pour h ^ 1) d'entrefer par le courant qui l'a produit (4.81) :

, E/,/i^fc /i00.45m£>ZJV2 ^ /kwh\2


L (4 81)
«> = ym-= vv*,* g vr) -
L'évaluation du terme contenu dans la somme de l'équation (4.81) peut être fasti-
dieuse. Néanmoins, dans [98] une méthode exacte est présentée afin d'exprimer ce terme
par une simple expression analytique. Le résultat obtenu dans le cas triphasé et pour
un nombre entier d'encoches par pôle par phase est le suivant :

• Si le facteur de raccourcissement de pas 7 est compris entre 2/3 et 1 :

1
EOT-S»"'-'? '-*'-» . « >
• Si le facteur de raccourcissement de pas 7 est compris entre 1/3 et 2/3 :

E l kwh
{v h
/l#l (4.83)
2
7r 2(5 q + l ) - [ 3 q ( c - q ) + l ^ + (c-qf-j^] 2
Kw,h=l
18 4q2

c est le raccourcissement du pas de bobine exprimé en nombre d'encoches. Le rac-


courcissement du pas peut s'exprimer comme en (4.84).

7 = ^ ^ (4.84)
mq

La Figure 4.27 montre l'allure de la valeur des sommes établies en (4.82) et (4.83)
pour différents nombres d'encoches par pôle par phase q. A partir de ce graphique,
on peut affirmer que le choix d'un raccourcissement du pas 7 proche de 0.8 permet
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 159

de minimiser l'inductance de fuites différentielle. Ceci est explicable par le fait que les
harmoniques d'amplitude plus importante, h = 5 et h = 7, sont fortement réduites
comme nous l'avons montré. La réduction des inductances de fuites d'une machine à
induction à cage d'écureuil lors de la conception est très importante pour augmenter
son couple électromagnétique maximum.

L'équation (4.81) s'applique de la même manière au stator et au rotor pour détermi-


ner leurs inductances de fuites différentielles respectives. Pour une machine à induction
à cage d'écureuil, ce calcul doit être corrigé par un certain facteur d'amortissement har-
monique causé par le rotor. En effet, dans ce type de machine, le rotor amortit fortement
les harmoniques d'espace créés par le stator et diminue les amplitudes des harmoniques
présentes dans l'entrefer (se référer à [100] pour le calcul des facteurs d'amortissement
harmoniques). Dans le cas des machines à rotor bobiné avec un entrefer plus important,
il n'est pas nécessaire de prendre en compte ce phénomène [98].

0.014

0.85 0.8

Figure 4-27 - Facteur de fuites différentielle pour différents nombre d'encoches


par pôle par phase q.

4.7.3.4 Inductance magnétisante ou du flux principal

L'inductance magnétisante du circuit équivalent d'une machine asynchrone est défi-


nie comme étant celle qui est associée au flux fondamental dans l'entrefer [3], car c'est
le seul qui est effectivement relié à la création d'un couple électromagnétique utile.
Nous avons vu, en réalité, que les harmoniques d'espace peuvent eux aussi créer des
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 160

petit couples asynchrones parasites ', mais nous considérerons au niveau du modèle de
dimensionnement analytique que ces phénomènes sont négligeables. Avec le dévelop-
pement harmonique que nous venons d'exposer, il suffit de considérer, pour exprimer
l'inductance magnétisante, uniquement le premier harmonique (h = l) de l'équation
(4.81), ce qui aboutit à l'équation (4.85).

L
p o 0A5mDLN 2 ,
™ = ^ y/2p
4 r 2^k k e < A = I (4-85)
s c

À la différence des équations (4.81), dans (4.85), le facteur ks intervient. L'équation


(4.85) montre que l'inductance magnétisante d'une machine asynchrone est inversement
proportionnelle au carré du nombre de pôles. Une inductance magnétisante trop faible
induit une consommation importante de puissance réactive de la machine, au détri-
ment du facteur de puissance. De plus, le courant magnétisant croît ce qui diminue le
rendement de la machine. Ceci explique le fait que dans la pratique industrielle, les
machines asynchrones usuelles n'ont jamais un nombre de pôles élevé. Dans le cas qui
nous intéresse, celui de la MADA, une augmentation du nombre de pôles, induit di-
rectement une augmentation de la puissance apparente du convertisseur statique, qui
doit fournir la puissance réactive consommée par le générateur. Mais il est important
de souligner que dans un contexte de dimensionnement de la MADA, les paramètres
intervenant dans l'équation (4.85) sont variables. L'augmentation de puissance réactive
provoquée par l'incrémentation du nombre des pôles peut être atténuée par les modifi-
cations d'autres dimensions (D, L etc.). Il est donc possible d'augmenter le nombre de
pôles d'une MADA sans que ses performances se dégradent de manière drastique.

4.7.3.5 Inductance de fuites des têtes de bobine

L'inductance de fuites des têtes de bobine est associée au flux magnétique qui circule
dans l'air au voisinage de celles-ci. La détermination de cette inductance est difficile à
cause de la nature tridimensionnelle des parcours du flux magnétique. Les travaux les
plus importants réalisés sur le calcul des inductances de fuites des têtes de bobines
ont été effectués par Barnes en 1951 [16]. En se basant sur les mesures expérimentales
effectuées sur sept machines différentes en termes de nombre de pôles et de pas de
bobinage, Barnes a comparé la précision de différentes méthodes de calcul analytique de
ces inductances, en particulier celles proposées par Caldwell, Alger, Gray et Kuhlmann.
La méthode expérimentale consistait à mesurer l'inductance propre des bobinages de
*Ce phénomène peut-être, nous l'avons vu, minimisé si un pas de bobinage adéquat a été adopté.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 161

phase de chaque type de machine pour quatre longueurs axiales différentes, sachant
qu'à chaque fois, les machines étaient rebobinées avec une même longueur de têtes de
bobines. L'inductance propre étant linéairement dépendante de la longueur axiale de
la machine, l'auteur a pu ainsi déterminer par extrapolation l'inductance de fuites des
têtes de bobines pour une longueur axiale L nulle. Les expériences ont de plus été
réalisées avec et sans insertion du rotor dans le stator, ce qui a permis de vérifier que
les inductances de fuites des têtes de bobines du stator étaient indépendantes de la
présence du circuit magnétique du rotor (Figure 4.28).

Avec rotor inséré


Sans rotor

H h
L (longueur axiale)

Figure 4-28 - Méthode expérimentale de Barnes pour la mesure des inductances


de fuites dues aux têtes de bobines.

Cette étude exhaustive a montré que, pour les bobinages comportant des fils ronds
et des bobines non préformées, l'expression analytique la plus précise est celle proposée
par Gray en [65]. Dans le cas des bobines préformées, qui est Celui de la MADA, la
formule plus adéquate est celle de Alger en [12] (la même formule est d'ailleurs reprise
en [58]). L'expression analytique que nous avons adoptée dans cette thèse pour le calcul
de l'inductance de fuites des têtes de bobines est donc la suivante :

mN 2 D
(4.86)

Avec

/(7) = ZΣW(l-S£M) + ^l (l+0 .12^) (4.87)

Typiquement, dans les bobines préformées, l'angle x — 60°. Ceci permet de simplifier
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 162

l'équation (4.87) en la linéarisant :

/ ( 7 ) = 0.3 ( 3 7 - l ) (4.88)

4.7.3.6 Inductance de fuites due à l'inclinaison des encoches

Pour des machines à rotor bobiné de petite puissance, l'inclinaison des encoches
du rotor ou du stator présente la même difficulté d'exécution, car les bobinages sont
similaires. Cette inclinaison provoque une augmentation de l'inductance de fuites totale.
Nous avons adopté l'expression développée en [58] et reportée en (4.89).

x2 (9Lwz\'
;
L f , inc = L m \ l - ~" L * 1 (4.89)

ctinc e s t l'angle d'inclinaison des encoches du rotor ou du stator. Il est difficile de


séparer cette inductance de fuites entre les enroulements du stator et du rotor; c'est
pourquoi il est usuel de la séparer équitablement entre ces deux parties [27].

4.8 Prise en compte de réchauffement de la ma-


chine

La température des diverses parties d'une machine électrique est à surveiller lors
de son dimensionnement. Des températures trop élevées peuvent provoquer un vieillis-
sement prématuré des matériaux utilisés en particuliers les isolants des conducteurs.
L'échauffement est causé par les sources de pertes, en particulier les pertes Joule dans
les bobinages, les pertes dans les matériaux magnétiques des culasses et les pertes mé-
caniques dans les roulements et paliers. La valeur de réchauffement dépend aussi de
la capacité de la MADA à évacuer la chaleur produite [19]. Dans le cas simple d'un
corps de surface de dissipation externe Sext, qui produit des pertes totales P tot dans une
ambiance à la température Ta que l'on suppose constante (échauffement adiabatique),
on peut exprimer la température d'équilibre comme cela est montré en (4.90) [45] :

Teç = Ta + T - ~ - (4.90)
n-dt^ext
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 163

hdt est un coefficient de dissipation par convection et radiation de la surface ex-


térieure (exprimé en m i^ c )- Il peut être largement différent suivant le type de refroi-
dissement utilisé (convection naturelle, ou convection forcée, par un fluide de refroi-
dissement). La distribution des flux de chaleur induits par les pertes à l'intérieur de
la machine (bobinages, dents, etc.) et des températures qui en découlent nécessite un
modèle thermique plus évolué. Cette modélisation des phénomènes thermiques peut-
être effectuée par une approche nodale (analytique ou numérique) ou par éléments finis
[60]. La modélisation thermique d'une machine électrique s'avère nécessaire lorsque les
connaissances du concepteur, basées sur l'expérience, sont limitées. En particulier cette
nécessité survient lors de la conception de machines dont la structure est originale [49],
ou lors de la conception d'un entraînement à vitesse variable avec des cycles thermiques
particuliers, comme dans le cas des véhicules électriques ou hybrides [18]. Les géné-
rateurs pour éoliennes sont eux aussi sujets à des cycles thermiques qui dépendent
directement des cycles de vitesses du vent. Sur des gisements éoliens performants, le
fonctionnement à la puissance nominale de la génératrice sur des durées très supérieures
à la constante de temps thermique de la génératrice est courant, ce qui signifie que le
régime permanent thermique du dispositif est atteint. Il est donc nécessaire de dimen-
sionner le générateur pour un fonctionnement continu à puissance nominale.

La structure topologique de la MADA que nous traitons dans cette thèse est bien
connue et est similaire à celle d'une machine asynchrone classique. Les données expertes
sur la capacité d'évacuation de la chaleur de ce type de machines sont disponibles. La
quantité de pertes admissible selon la taille de l'installation est connue a priori par
expérience. Par exemple à la référence [129], on présente les paramètres électriques d'une
MADA pour éolienne de 2MW dont il est possible de calculer les pertes nominales ainsi
que le rendement. La valeur typique du rendement est de 98% pour une MADA de 2MW
à deux paires de pôles. Pour toutes ces raisons, aucun modèle thermique n'est développé
dans cette thèse. Lors de la conception c'est le rendement nominal de la MADA qui est
imposé et qui par conséquent impose une température maximale.

Le cuivre des bobinages du stator et du rotor subit des variations de résistivité élec-
trique provoquée par les variations de température, comme cela est montré à l'équation
(4.62). Lors du calcul des performances d'une MADA, la valeur de la résistivité du
cuivre joue un rôle important (pertes Joule). Dans ce travail la valeur de la tempéra-
ture du cuivre est fixée a priori à 155°C (Classe F de la norme CEI) et sa résistivité
est calculée en conséquence (4.62). Il faut remarquer que le calcul de la production
annuelle de l'aérogénérateur devrait théoriquement prendre en compte la variation de
résistivité du cuivre en fonction de la distribution statistique des vitesses de vent sur le
site. Cependant, pour des raisons de simplification et pour être conservateur au niveau
de la production annuelle, la résistivité du cuivre est maintenue constante à la valeur
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 164

correspondante à la température de 155°C.

4.9 Procédure de dimensionnement analytique par


optimisation non linéaire avec contraintes et ex-
emple de CAO d'une MADA

4.9.1 Présentation de la procédure

Les grandes lignes de la procédure de conception optimale d'une MADA basée sur
des modèles de dimensionnement analytiques sont présentées à la Figure 4.29.

Dans ce paragraphe, le cahier des charges se limite à spécifier les caractéristiques


souhaitées au point de fonctionnement nominal en régime permanent en termes de
vitesse de rotation, puissance, tension, rendement, et facteur de puissance. L'analyse
de ce cahier des charges permet au concepteur de sélectionner une fonction objectif
caractérisant les performances à maximiser et les fonctions de contraintes issues des
spécifications. Dans une première phase, les caractéristiques structurelles de la machine
comme le nombre d'encoches du stator et du rotor ainsi que les pas des bobinages sont
choisis en fonction des connaissances expertes. Un jeu de dimensions initiales est choisi a
priori pour fixer les conditions initiales des variables d'état du problème d'optimisation.
A partir de cette première géométrie, il est possible de déterminer les éléments du
circuit électrique équivalent de la MADA de manière analytique en utilisant le modèle de
dimensionnement décrit précédemment. On évalue alors les performances de la MADA
au point de fonctionnement nominal pour évaluer la fonction objectif et les fonctions
contraintes, à partir du cahier des charges (Vs,fs, facteur de puissance, etc.), du circuit
équivalent et des variables de commande. La procédure d'optimisation non linéaire avec
contraintes en déduit la prochaine itération à appliquer sur les variables dimensionnelles.
Le processus itératif se poursuit jusqu'à ce que la convergence et les objectifs en termes
de performances et de contraintes soient atteints.

La procédure complète de dimensionnement optimal est exécutée une première fois


en calculant les nombres de spires des bobinages du stator et du rotor qui permettent
d'adapter parfaitement la machine à la tension du réseau électrique et le rapport de
transformation entre les bobinages du stator et du rotor, il s'agit d'un simple calcul
d'adaptation de tension et les nombres de spires ne sont pas considérés comme étant des
variables d'état. Au cours de cette première étape, les nombres de spires sont considérés
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 165

comme des nombre réels qui peuvent prendre des valeurs non entières. Une fois la
première solution optimale obtenue, on choisit les valeurs entières les plus proches pour
le nombre d'étoiles en parallèles et les nombres de spires par bobine. La procédure
complète de dimensionnement optimal est ensuite relancée avec ces valeurs discrètes
physiquement réalisables afin de permettre à la procédure d'optimisation d'apporter des
corrections mineures aux dimensions et de converger vers la solution finale optimisée et
faisable en termes d'adaptation de tension.

4.9.2 Exemple de CAO d'une MADA de 2 M W par optimisa-


tion du modèle de dimensionnement analytique

Nous illustrons la procédure de conception par un exemple de dimensionnement


d'une MADA de 2MW dont le cahier des charges est présenté au Tableau 4.2. Il corres-
pond à un générateur à double alimentation réel de la firme ABB destiné aux éoliennes,
dont la description des caractéristiques est donnée à la référence [129]. En particulier
remarquons son rendement nominal de 98 %, qui correspond au point de fonction-
nement nominal du générateur (vitesse de rotation nominale/maximale et puissance
nominale/maximale).

Tableau 4-2 - Cahier des charges pour une MADA de 2MW.

Grandeur valeur unité


p 2 MW
1
mec
Va 690 V (rms)
FP 0.95 (production) -

P 2 -

fs 50 Hz
V 0.98 -

*^max 1850 rpm

Les contraintes de dimensionnement sont résumées au Tableau 4.3.

La tension maximale du rotor Vrmax en régime permanent est fixée à 75% de la


tension du réseau pour garantir une marge de tension dynamique suffisante. Dans cet
exemple l'objectif de l'optimisation consiste à minimiser la masse de la machine, en
respectant le cahier des charges et les contraintes et en utilisant les variables d'état
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 166

Tableau 4-3 - Contraintes pour le dimensionnement.

Grandeur type de contrainte valeur unité

V valeur min. 0.98 -

Bds valeur max. 1.8 T


Bdr valeur max. 1.8 T
Bcs valeur max.e 1.8 T
Bcr valeur max. 1.8 T
rih valeur max. 1/5 -

Vrmax valeur max. 0.75 • Vs V (rms)


V égalité 'msat V (rms)
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 167

Cahier des charges Sélection de la


(Tableau 4.2) fonction objectif et des
contraintes par le
concepteur

Choix structurels
Nombre d'encoches et
pas des bobines.

Conditions initiales
Dimensions initiales:
" t f ï 6 &CSr &CTt *-» &CUSI &CUTI

Détermination
analytique des
éléments du circuit
équivalent
Calcul des
pertes fer
Calcul analytique de la
loi de commande

Détermination des
performances de. la
MADA en régime
permanent en un point
de fonctionnement

Procédure d'optimisation
Évaluation des Évaluation de la non-linéaire avec
contraintes (CO) Fonction Objectif (FO) contraintes - changement
des dimensions

Non

Figure 4-29 - Procédure de dimensionnement analytique d'une MADA par opti-


misation non linéaire avec contraintes à partir des spécifications
d'un point de fonctionnement du régime permanent.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 168

présentées au Tableau 4.4. L'optimisation des performances s'effectue, dans ce premier


exemple, en considérant un seul point d'opération de la MADA, c'est à dire le point
nominal de fonctionnement décrit au Tableau 4.2.

Tableau 4-4 ~ Variables de dimensionnement ou variables d'état de l'optimisation.

Variable symbole unité


Diamètre interne Dint m
Longueur axial L m
Epaisseur culasse stator &CS m
Épaisseur culasse rotor ecr m
Facteur largeur/pas d'encoche stator kips -

Facteur largeur/pas d'encocher rotor kipr -


9
Section totale de cuivre stator &CUS
mr
9
Section totale de cuivre stator Ocur 77T
2
Induction magnétique max. d'entrefer B
m

Nous choisissons les nombres d'encoches du stator et du rotor, ainsi que les raccour-
cissements de pas des bobines, identiques à ceux de la machine présentée à la référence
[129], soit ; n s = 48, n r = 60, 7S = 5/6 et 7 r = 1. Les dimensions finales de la solution
optimale, que nous appelons M ADA 1, sont présentées au Tableau 4.5.

Dans ce dimensionnement les inductions magnétiques maximales dans les culasses


et dans les dents ont atteint leur valeur maximale admissible, fixée à priori à 1.8T pour
pouvoir minimiser la masse de matériau magnétique. La méthode d'optimisation non
linéaire avec contraintes utilisée est l'outil Solveur qui est disponible dans l'environne-
ment programme Excel. Il met en oeuvre, au choix, les méthodes quasi-Newton ou du
gradient conjugué. Les contraintes sont prises en compte par le biais des multiplicateurs
de Lagrange. Pour s'assurer d'avoir atteint un optimum global de la fonction objectif,
il est important de répéter l'optimisation en considérant différentes conditions initiales
et de vérifier que le résultat final n'est pas différent du précédent. On a pu constater
en général que, pour le dimensionnement optimal d'une MADA avec la formulation
proposée, deux types de solution optimale peuvent être obtenus suivant les conditions
initiales. Le premier type, comme par exemple celui présenté au Tableau 4.5, possède
une meilleure valeur finale de la fonction objectif et est atteint à partir d'une machine
initiale moins volumineuse. Le second type possède une valeur finale de la fonction ob-
jectif moins satisfaisante et est atteint à partir d'une machine initiale plus volumineuse.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 169

Tableau 4-5 - Résultat optimal du dimensionnement analytique d'une MADA de


2MW - Solution MADAl.

Grandeur valeur unité Grandeur valeur unité

Dext 0.832 m Rs 2.38 mO


L 0.567 m Rr 2.12 mf2
ees 0.0828 m Lm 2.74 mH
6cr 0.0828 m Lfs 84.8 pH
klps 0.405 - Lfr 107.2 uH
n>lpr 0.405 - a 0.387 -
Ç 2
'-'eus 0.0254 Is (nominal) 1450 A
mr
q 0.0268 2
z Ir (nominal) 667 A
'-'eur m
B 1.07 T Masse totale 3670 kg
Ns 12 - Masse fer 1805 kg
Nr 30 - Masse cuivre 1894 kg

Cette tendance a été remarquée lors de la conception des diverses MADA présentées
dans cette thèse.

4.10 Conclusion

Les modèles dimensionnels présentés dans ce chapitre sont entièrement analytiques.


Ils dépendent de nombreuses hypothèses qui peuvent affecter leur précision et conduire
à des solutions optimales théoriques moins performantes en réalité. Par contre, la formu-
lation analytique de tels modèles autorise un couplage aisé avec la procédure d'optimi-
sation non linéaire avec contraintes, et permet d'obtenir des temps de résolution réduits.
Pour obtenir des solutions optimales performantes, il est primordial que la fonction ob-
jectif et les fonctions de contraintes offrent une sensibilité élevée aux variables d'état
choisies. Les modèles analytiques doivent donc obligatoirement prendre en compte le
plus grand nombre de variables dimensionnelles qui répondent à ce critère. Pour aug-
menter les performances de l'environnement de CAO avec optimisation globale, dont
seul un aperçu a été donné dans ce chapitre, il faut lui adjoindre des outils d'expérimen-
tation simulée et des mécanismes de corrections de la précision, comme nous le verrons
dans le chapitre suivant.
Chapitre 5

Correction du dimensionnement de
la M A D A par expérimentation
simulée et validation expérimentale

Résumé : Ce chapitre présente les techniques de correction et de valida-


tion par expérimentation simulée à l'aide du calcul des champs, qui sont
associées au modèle de dimensionnement de la MADA présenté au cha-
pitre quatre dans l'environnement de conception globale. La première partie
est consacrée à la validation des modèles de dimensionnement analytiques
des inductances du circuit équivalent, par calcul des champs. L'influence
des hypothèses adoptées lors de la modélisation analytique est quantifiée
et différentes techniques d'identification paramétrique du circuit équivalent
par calcul des champs sont proposées. Une analyse comparative des perfor-
mances des méthodes faisant appel à la magnétostatique et à la magnéto-
dynamique permet de sélectionner la méthode finale la plus performante en
termes de précision et de temps de calcul qui a été retenue. La validation
des modèles analytiques et des techniques de calcul des champs est réali-
sée à partir de l'identification expérimentale d'une machine asynchrone à
rotor bobiné disponible au laboratoire L.E.E.P.C.I. Des techniques directes
d'expérimentation simulée (au sens où elles s'affranchissent de l'étape in-
termédiaire de passage par le circuit équivalent) sont également présentées.
Elles sont utilisées pour la validation finale des avant-projets issus de l'en-
vironnement de conception globale qui a été mis au point dans cette thèse.
Dans la dernière partie, la mise en oeuvre de la méthodologie de correction
et de validation par expérimentation simulée est illustrée par la conception
d'une MADA de 2 MW.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu..A71

5.1 Introduction

Une bonne prédiction des performances en régime permanent de la MADA dépend


directement de la précision des paramètres du circuit équivalent. Dans le chapitre pré-
cédent, ils ont été estimés par des méthodes analytiques simplifiées qui reposent sur
certaines hypothèses. En particulier nous avons considéré une direction radiale du flux
magnétique dans l'entrefer et une perméabilité constante des matériaux magnétiques.
Des méthodes numériques de calcul des champs (utilisant les éléments ou les diffé-
rences finies) peuvent être intégrées dans le processus de conception pour en corriger
la précision et prendre en compte certains phénomènes négligés lors de la modélisation
analytique. Leur intégration dans un processus de conception n'est pas triviale et des
compromis entre précision et temps de calcul doivent être étudiés avec soin [137] [154].
Le premier objectif de ce chapitre consiste à vérifier par calcul des champs les formu-
lations analytiques des inductances de fuites et magnétisante. À ce sujet, on propose
une méthode de vérification qui découle directement de la définition même des induc-
tances du circuit équivalent des machines asynchrones. Pour la mettre en oeuvre, il faut
définir des protocoles d'expérimentation simulée par calcul des champs qui respectent
les mêmes hypothèses que celles qui ont été adoptées lors du calcul analytique. Dans
ces conditions, les deux méthodes doivent conduire aux mêmes résultats, aux erreurs
numériques près. Un autre objectif consiste à comparer les résultats obtenus respecti- .
vement avec le modèle de dimensionnement analytique et avec le calcul des champs en
introduisant dans ce dernier une prise en compte des divers phénomènes qui ont été
négligés lors de la modélisation analytique. Cette étude permet de quantifier les erreurs
systématiques du calcul analytique liées aux hypothèses simplificatrices. La mise à dis-
position du concepteur de méthodes d'identification paramétrique par calcul des champs
est essentielle et celles-ci doivent s'intégrer aisément dans la méthodologie de conception
globale. Elles doivent en particulier assurer une précision suffisante tout en offrant des
temps de résolution compatibles avec l'efficacité que l'on peut attendre d'un processus
de CAO. Dans ce chapitre, des méthodes d'identification paramétrique par calcul des
champs comportant différents degrés de complexité et précision sont présentées.

L'identification paramétrique doit permettre d'estimer les erreurs des modèles ana-
lytiques de dimensionnement et de les corriger. La méthodologie de correction présentée
est basée sur des travaux antérieurs réalisés au sein du laboratoire LEEPCI [97] [46].

Dans un processus de CAO, une validation finale avant la fabrication d'un pre-
mier prototype est obligatoire. Elle doit faire en sorte de prendre en compte le plus
grand nombre de phénomènes physiques possible. Nous présentons donc également des
techniques de validation par calcul des champs qui utilisent les hypothèses de la magné-
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 172

todynamique et prennent en compte la rotation du rotor et le phénomène de saturation


magnétique. La fin du chapitre est consacrée à un exemple de mise en oeuvre de la
procédure finale de dimensionnement d'une MADA de 2MW, qui utilise le mécanisme
de correction du modèle analytique par calcul des champs.

5.2 Validation des modèles de dimensionnement ana-


lytiques des inductances d'une MADA

La vérification que nous présentons ici ne montre pas simplement que la formulation
analytique est correcte compte-tenu des hypothèses sur lesquelles elle s'appuie, elle per-
met aussi d'introduire une nouvelle technique d'identification des inductances par calcul
des champs qui sera utilisée systématiquement dans l'environnement de conception de
la MADA. En outre, cette technique permet de visualiser simplement les conséquences
des hypothèses adoptées lors de la modélisation analytique. L'efficacité de la vérifica-
tion impose de travailler avec une géométrie et des dimensions identiques avec le calcul
analytique et avec le calcul des champs. Dans ce dernier, nous employons une simple
résolution en magnétostatique. On impose des courants dans les bobinages du stator, ou
du rotor, et on mesure le champ d'induction magnétique radiale B r le long d'une ligne
placée au centre de l'entrefer. Nous obtenons ainsi la répartition de B r dans l'entrefer
en fonction de l'angle mécanique 9. Ces courbes peuvent être facilement sauvegardées et
traitées dans un logiciel de calcul numérique comme MatLab. La transformée de Fourier
(FFT-Fast Fourier Transform) appliquée aux courbes B r = f (9) permet d'obtenir les
amplitudes de B r (ou du champ magnétique H r ) de chaque harmonique d'espace dans
l'entrefer. Une attention particulière doit être portée à la finesse du maillage d'entrefer
par rapport au plus haut rang harmonique que nous voulons observer en respectant le
théorème de l'échantillonnage de Shannon [67]). À partir des amplitudes de chaque har-
monique h de B r = f (9), il est possible de calculer les flux et les inductances cyclique,
magnétisante et de fuites différentielles. La procédure peut se résumer de la manière
suivante :

• Calculer les harmoniques de flux magnétique radial dans l'entrefer par : 0 r =


Br hu ^h- krvwhu
JJ

• Calculer le flux du premier harmonique en posant h = 1. Ce flux, multiplié par le


coefficient de bobinage du premier harmonique, est, par définition, le flux magné-
tisant de la machine asynchrone.
• La somme des amplitudes de tous les harmoniques de rang supérieur à h — 1,
multipliées par leur coefficient de bobinage, est, par définition, le flux de fuites
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la AI ADA par expérimentation simu... 173

différentiel.

On détermine ensuite les différentes inductances en divisant les flux par l'amplitude
du courant de phase imposé au préalable. Pour obtenir le flux et les inductances cy-
cliques, il est nécessaire d'alimenter les bobinages des trois phases par trois courants
dont les amplitudes sont telles qu'elles correspondent à celles d'un instant donné dans
le cas d'une alimentation triphasée.

5.2.1 Vérification par calcul des champs utilisant les mêmes


hypothèses que celles du calcul analytique

Une première vérification du modèle analytique pour le calcul des inductances de la


machine, consiste à traiter par calcul des champs un problème qui respecte les mêmes
hypothèses simplificatrices qui ont été utilisées. Nous commençons par un cas très simple
dont la géométrie est présentée aux figures 5.1 et 5.2. Il s'agit d'une topologie sans
encoches et avec des conducteurs pratiquement concentrés en un seul point, comme
cela est montré à la figure 5.2. La section des bobines présentent des dimensions très
petites par rapport aux autres dimensions. Les culasses sont constituées par un matériau
magnétique de perméabilité infinie et le bobinage se compose de 4 conducteurs par pôle
et par phase (q = 4).

Figure 5.1 - Vérification numérique du modèle analytique des inductances -


Structure géométrique et répartition du champ magnétique - véri-
fication des inductances.

La figure 5.3(a) montre les variations du champ magnétique d'entrefer H e en fonction


de la position dans le cas où une seule phase est alimentée. Le graphique de la figure
5.3(b) montre les résultats d'une transformation de Fourier numérique (FFT) de He
comparés aux amplitudes des harmoniques d'espace obtenues de manière analytique
par la méthode de calcul des inductances différentielles présentée au quatrième chapitre
(§4.7.3.3). La figure 5.3(c) est un agrandissement du graphique de la figure 5.3(b).

On remarque que la prise en compte des mêmes hypothèses aboutit à des résul-
tats concordants sur le contenu harmonique spatial calculé de manière analytique d'une
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 174

Fer

Conducteur
Entrefer

Fer •

Figure 5.2 ­ Vérification numérique du modèle analytique des inductances ­ Vue


détaillée de la géométrie et du maillage.

part et par calcul des champs d'autre part. Rappelons qu'une attention particulière
doit cependant être portée au nombre maximal d'harmoniques d'espace qui peuvent
être considérées lors de la transformation de Fourier du signal obtenu par calcul des
champs en respectant le théorème d'échantillonnage de Shannon. Il faut prévoir un
maillage d'entrefer suffisamment dense pour obtenir une erreur acceptable sur l'harmo­
nique d'espace de rang maximal que l'on veut prendre en compte. Comme cela était
mentionné au (§5.2), il est possible de calculer le flux créé par un bobinage à partir des
amplitudes des harmoniques. Quatre méthodes de calcul du flux dans l'entrefer sont
utilisées pour comparer et valider :

• Méthode A S H ■' Calcul analytique du flux par sommation des harmoniques spa­
tiales du champ magnétique calculées par les méthodes analytiques (Chapitre
quatre).
• Méthode A E : Calcul analytique à partir de l'énergie magnétique qui n'est valable
que pour le cas triphasé [100].
• Méthode C C F B ■' Calcul des champs, et détermination du flux embrassé par le
bobinage.
• Méthode C C H ■' Calcul des champs et mesure des harmoniques d'espace dans
l'entrefer.

La première méthode A S H consiste à calculer les flux créés par chaque harmonique
à l'aide des méthodes analytiques présentées au Chapitre quatre, et à en faire la som­
mation dans un programme (MatLab). La deuxième méthode A E utilise la formule
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 175

50 100 150 200


Position en x [mm]
x10°
„ 5
fE
I I
■ Analytique
■■Calcul des champs
(b)

.
C) 5 10 15 20 25 3(
x10 5 Rang harmonique [-]

' 2
«1
I hi 10 15
Rang harmonique [-]
20
illi.
25
(c)

30

Figure 5.3 ­ Champ magnétique d'entrefer d'une phase alimentée en fonction de


la position et spectre correspondant.

analytique proposée par Liwschitz en [100]'. Elle permet, comme cela a été dit au cha­
pitre précédent, de s'affranchir d'une sommation jusqu'à l'infini. La comparaison des
deux premières méthodes (A SH et A E ) a pour objectifs de vérifier la formule proposée
en [100] et d'estimer le nombre d'harmoniques qu'il est nécessaire de considérer lors
d'un calcul du flux d'entrefer. La troisième méthode, C C F B , consiste à faire une mesure
du flux capté par un bobinage par calcul des champs. A vec cette approche, aucune
séparation entre flux magnétisant et flux de fuites ne peut être envisagée. La quatrième
méthode, C C H , utilise la mesure de la distribution du champ magnétique radial dans
l'entrefer pour calculer les amplitudes de ses harmoniques spatiales par transformée de
Fourier, comme cela est présenté à la figure 5.3.

Dans une première étape, on considère le cas où une seule phase de la structure de
machine idéale décrite aux figures 5.1 et 5.2 est alimentée. Le calcul du flux total dans
cette phase tptot ne peut se faire qu'à l'aide de trois des quatre méthodes de calcul propo­
sées, car la deuxième méthode ( A E ) ne s'applique qu'à l'alimentation des trois phases.
L'intensité du courant d'alimentation est arbitraire car la saturation magnétique n'est
pas considérée. La somme numérique de la méthode A SH s'étend jusqu'au cinquantième
rang. De la même manière, les premières cinquante harmoniques sont considérées lors
de l'estimation par calcul des champs avec un maillage adapté en conséquence. Le Ta­
1
II faut rappeler qu'elle ne s'applique que dans le cas triphasé ou cyclique
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 176

bleau 5.1 présente les résultats du calcul du flux total dans la phase obtenus par les
trois méthodes. De légères différences sont perceptibles, elles proviennent des erreurs
numériques du calcul des champs et de la plage d'harmoniques considérées dans les
méthodes A SH et C C H qui est réduite. Pour ces mêmes raisons, la mesure directe du
flux capté par le bobinage ( C C F B ) fournit toujours la valeur plus grande.

Tableau 5.1 ­ Flux total dans une phase calculé par trois méthodes A SH, C C F B
et CCH­

ASH(1) CC F B (2) CC H (3) A 1/2 % Ai/3%


1>u* [Wb] 0.3819 0.3824 0.3817 0.13 0.05

Au Tableau 5.1 la dénomination A i/ 2 indique l'écart en pourcentage entre la mé­


thode A S H ( 1 ) et la méthode C C F B ( 2 ) ­ Dans une deuxième étape, on considère le cas
d'une alimentation triphasée de la structure de machine idéale décrite aux figures 5.1 et
5.2. La répartition spatiale du champ magnétique dans l'entrefer et de ses harmoniques
est présentée à la figure 5.4. La valeur crête du courant d'alimentation correspond à
celle employée lors de l'étude de l'étape précédente 5.3.

x10

o 100 150
Position en x [mm]
xio'
1
1 I

i= ^■Analytique
■■Calcul des champs (b)

.
10 15 20 25 30
,x10 Rang harmonique [-]

10 15 20
Rang harmonique [-]

Figure 5.4 Répartition spatiale du champ magnétique dans l'entrefer et analyse


spectrale dans le cas de l'alimentation triphasée.

On remarque que l'harmonique d'espace d'ordre h = 3 s'annule bien dans le cas d'une
alimentation triphasé équilibrée et que le rapport r n i entre le premier harmonique du
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...Ill

champ magnétique correspondant à l'alimentation triphasée (figure 5.4) et celui du cas


monophasé (figure 5.3) est exactement égal à r n i = 3/2. Ce rapport, qui est utilisé dans
la modélisation circuit classique des machines électriques, n'est valable que pour le cas
idéal que nous venons d'étudier. Le tableau 5.2 présente les valeurs des flux totaux,
magnétisants (correspondant au premier harmonique) et différentiels, calculés par les
quatre méthodes décrites plus haut.

Tableau 5.2 - Comparaison des résultats des calculs analytiques et numériques


des flux magnétiques dans le cas idéal sans encoches avec une per-
méabilité du matériau magnétique supposée infinie et un bobinage
à simple couche.

A S H (l) AE(2) CC F B (3) CC H (4) A2/1% A 2/3 % A 2/4 %


i>tot[Wb] 0.5424 0.5427 0.5432 0.5395 0.05 0.09 0.58
iI>m[Wb] 0.5381 0.5379 0.5379 0.037 0
ii>*ff[Wb] 0.004766 0.004785 0.00465 0.39 2.82

Dans ce cas idéal, on remarque que les résultats issus des méthodes analytiques et
numériques sont équivalents, aux erreurs numériques près. Les erreurs se font plus im-
portantes lors du calcul du flux différentiel. Les erreurs numériques ( C C H ) apparaissent
plus nettement à cause des approximations qui sont de plus en plus grossières lorsque
le rang des harmoniques augmente.

On considère à présent une structure de machine idéale avec un bobinage à deux


couches et un pas de bobine raccourci (7 = 10/12). La perméabilité magnétique du
matériau est toujours supposée infinie et il n'y a pas d'encoches. On n'étudie que le cas
de l'alimentation triphasée pour vérifier la formulation analytique par calcul des champs,
La figure 5.5 montre la répartition spatiale du champ magnétique correspondant à ce
cas.

On remarque à la figure 5.5 que l'harmonique d'espace d'ordre 5 a été atténuée


grâce au raccourcissement du pas de bobinage. Les flux correspondant à ce dernier cas
sont présentés au tableau 5.3. On constate une fois de plus la concordance entre les
différentes méthodes de calcul.

Le calcul analytique des coefficients de bobinage entre en ligne de compte, dans le


cas d'un raccourcissement du pas de bobinage. Dans ce dernier exemple, nous avons
donc vérifié par calcul des champs, avec des hypothèses identiques, la validité de la
modélisation analytique du calcul des inductances présentée au Chapitre quatre.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 178

x10

100 150
Position en x [mm]

I
x10°
■■Analytique

I
I B Calcul des champs
(b)

10 15 20 25 30
x10 Rang harmonique [-]

10 15 20
Rang harmonique [-]

Figure 5.5 ­ Répartition spatiale du champ magnétique dans l'entrefer et analyse


spectrale dans le cas de l'alimentation triphasée pour un bobinage à
deux couches.

Tableau 5.3 ­ Comparaison des résultats des calculs analytique et numérique des
flux magnétiques dans le cas idéal sans encoches avec une perméa­
bilité du matériau magnétique supposée infinie et un bobinage à
double couche à pas raccourci.

­__ A SH (1) A E (2) CC FB (3) CC H (4) A 2/1 % A 2/3 % A 2/4 %


^toAWb] 1.0102 1.00998 1.01048 1.0098 0.02 0.05 0.017
tl>m[Wb] 1.0040 1.0037 1.0037 0.03 0
ipdiff[Wb] 0.00622 0.00626 0.00607 0.64 3.04

5.2.2 Influence des hypothèses utilisées lors du calcul analy­


tique

Nous avons montré la validité de la formulation analytique du calcul des inductances


en la comparant avec une formulation numérique qui utilise les mêmes hypothèses.
Le calcul des champs offre la possibilité de s'affranchir facilement de certaines de ces
hypothèses. On peut ainsi évaluer leur influence sur le calcul afin de déterminer si la
modélisation analytique est suffisamment précise.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 179

Nous considérons, dans un premier temps, une simulation par calcul des champs
avec une perméabilité magnétique relative constante en tout point de la culasse et de
valeur u r = 1000. Comme pour le premier cas traité, il s'agit d'une structure sans
encoches (q = 4, m = 3) avec des courants localisés en un point. La figure 5.6 montre la
répartition du champ magnétique dans l'entrefer pour le cas de l'alimentation triphasée.

x10°

100 150
x10° Position en x [mm]
I Analytique
E 5 I Calcul des champs
(b)

() 5 10 15 20 25 3
x105 Rang harmonique [-]

E
1 2
X
œ
n
I Il 10
. . . . II
15 20
Rang harmonique [-]
25

30

Figure 5.6 ­ Répartition spatiale du champ magnétique dans l'entrefer et analyse


spectrale dans le cas de l'alimentation triphasée avec un bobinage à
simple couche, et une perméabilité relative finie (p r = 1000,).

Le spectre de la Figure 5.6 fait apparaître une différence importante de 32% entre
le premier harmonique calculé de manière analytique et celui obtenu par calcul des
champs. Le calcul analytique a été mené sans utiliser le facteur ks qui tient compte de
la chute du champ magnétique H dans le fer. Contrairement au fondamental, les har­
moniques d'ordre supérieur ne sont pas très affectées par la diminution de perméabilité
relative du fer. Ce résultat démontre la validité de l'hypothèse faite au chapitre quatre
(§4.7.3.3) quant à l'adoption du facteur ks — 1 pour les harmoniques d'ordre supérieur
à h — 1. Cette constatation est très importante, car elle met en évidence le fait que
les harmoniques d'espace du champ magnétique, et donc les flux harmoniques, d'ordre
supérieur à h = 1, circulent sur des parcours qui ne comportent qu'un faible trajet dans
le fer. Le tableau 5.4 présente les résultats des différentes méthodes de calcul des flux.

L'harmonique de rang h = 3 est aussi légèrement affectée par la chute de potentiel


scalaire magnétique dans le cas d'un matériau de perméabilité finie. En revanche, dans le
cas d'un bobinage triphasé, les troisièmes harmoniques d'espace du champ magnétique
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 180

Tableau 5.4 Comparaison des résultats des calculs analytique et numérique des
flux magnétiques dans le cas idéal de l'alimentation triphasée d'une
structure sans encoches avec un bobinage à simple couche et une
perméabilité relative finie (p r = 1000,).

~^_ A S H (l) A E (2) CC F B (3) CC H (4) A2/17c A 2/3 % A 2 /4%


Aot[Wb] 0.4003 0.4004 0.41239 0.4114 0.025 2.99 2.75
ll>m[Wb] 0.3955 0.3956 0.40711 0.025 2.91
1>*ff[Wb] 0.004766 0.004785 0.004357 0.4 8.9

total s'annulent. La prise en compte d'une perméabilité finie ne doit être considérée que
pour le cas du premier harmonique, ce qui est important pour le calcul de l'inductance
magnétisante du circuit équivalent. Les harmoniques d'ordre supérieur ne sont prati-
quement pas affectées par la chute de potentiel scalaire magnétique dans les culasses.
Ceci s'explique par le fait que ces "flux harmoniques" circulent le long d'un parcours
principalement constitué d'air. On en déduit que l'inductance magnétisante peut varier
très fortement en fonction de l'état de saturation du matériau magnétique. En revanche,
les inductances de fuites différentielles ne dépendent que très légèrement de l'état de
saturation magnétique2.

Considérons à présent le cas où la section des bobines ne présente plus des dimensions
négligeables par rapport aux autres dimensions. Les conducteurs de phase ne sont plus
localisés en un point, mais ils se trouvent toujours dans l'entrefer et il n'y a toujours
pas d'encoches. Cette structure est illustrée par la figure 5.7. Ce type de configuration
permet d'étudier l'influence de la discrétisation des conducteurs et d'une ouverture
équivalente à celle d'encoches fictives à proximité de l'entrefer en s'affranchissant de
l'effet de reluctance variable associé à l'encochage.

La largeur des conducteurs correspond à 50% du pas d'encoche, c'est-à-dire que la


largeur de l'encoche fictive correspond à la largeur du conducteur. La figure 5.8 présente
la répartition du champ magnétique d'entrefer et les harmoniques d'espace.

Les harmoniques d'ordre supérieur à h = 1 sont remarquablement atténuées. On


constate que la courbe de la figure 5.ft(a) est en quelque sorte filtrée par rapport aux
cas précédents. Ceci a pour effet une diminution de l'inductance de fuites différentielle.
2
Une quantification des effets de saturation magnétique sur les inductances du circuit équivalent est
très difficile à cause du caractère local de la saturation magnétique. Celui-ci n'a pas été pris en compte
dans cette vérification. On ne peut pas exclure une saturation importante des flux harmoniques lors
de points de fonctionnement particulier de la machine (court-circuits, etc.)
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 181

Fer
— i r=
Entrefer Conducteur

Fer

Figure 5.7 - Structures avec nappes de conducteurs de largeur non négligeable -


Étude de l'influence de l'ouverture d'encoches fictives.

Le tableau 5.5 présente les résultats des calculs des flux magnétiques obtenus par les
différentes méthodes.

Tableau 5.5 - Comparaison des résultats des calculs analytique et numérique des
flux magnétiques dans le cas idéal de l'alimentation triphasée d'une
structure sans encoches avec un bobinage à simple couche, une per-
méabilité relative finie (p r = 1000,) et des conducteurs non localisés
en un point.

A S H (l) AE(2) CC FB (3) CC H (4) A 2/1 % ^2/3 A) A 2/4 %


Aot[Wb] 0.4004 0.40029 0.40874 0.40952 0.027 2.04 2.3
1>m[Wb] 0.3956 0.3955 0.4068 0.025 2.86
1pdiff[Wb] 0.002806 0.004785 0.002703 58.6 56.4

Dans ce cas, on remarque une différence considérable entre le flux différentiel calculé
par la méthode de l'énergie (AE) et celui obtenu par la mesure d'harmoniques d'entrefer
( C C H ) - Ceci s'explique par le fait que l'expression simplifiée proposée par Liwschitz
[98], et utilisée dans les équations (4.81), (4.82) et (4.83), ne prend pas en compte un
facteur d'ouverture d'encoches (4.59). L'erreur de 56.4%, qui en découle dans l'exemple
étudié est inacceptable. La formule analytique simplifiée proposée par Liwschitz [98]
est donc utilisable uniquement dans le cas d'une machine avec des encoches totalement
fermées par des clavettes magnétiques, ou, moyennant quelques petites erreurs, dans le
cas d'une fermeture importante de la fenêtre d'encoche par des becs. Pour des raisons de
rapidité de calcul, nous allons utiliser cette formule simplifiée sachant qu'une procédure
de correction par calcul des champs des inductances de fuites sera appliquée dans le
processus de conception. Il faut remarquer que l'harmonique fondamentale du flux (tpm),
n'est pratiquement pas affectée par la largeur du conducteur, ou l'ouverture de la fenêtre
d'encoche.

Pour la dernière étape de l'étude de l'influence des hypothèses adoptées, nous consi-
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 182

x10°

0 50 100 150 200


x10 6 Position en x [mm]

I
f 5 ^■Analytique
2" ^ H Calcul des champs
(b)
«
X
n
10 15 20 25 30
,x10 Rang harmonique [-]

10 15 20 25 30 35 40 45 50
Rang harmonique [-]

Figure 5.8 ­ Répartition spatiale du champ magnétique dans l'entrefer et analyse


spectrale dans le cas d'une alimentation triphasée avec un bobinage
à simple couche, une perméabilité relative finie (p r — 1000,) et une
ouverture d'encoches fictives non négligeable.

dérons une configuration avec une denture simple représentée à la Figure 5.9. Une seule
des deux culasses magnétiques possède une denture. A fin de quantifier uniquement l'in­
fluence de la denture, la perméabilité relative du fer est considéré infinie.

Figure 5.9 ­ Géométrie comportant une seule denture.

La figure 5.10 montre la répartition du champ magnétique radial dans l'entrefer.

On remarque que la répartition du champ magnétique est fortement distordue par la


présence des encoches. Des harmoniques d'amplitude très élevées apparaissent autour
du rang correspondant au nombre d'encoches (h = 24). Le calcul analytique du flux
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 183

x10"

D 50 100 150 200


x10 6 Position en x [mm]

I
E ■■Analytique
■■Calcul des champs (b)

1 J
10 15 20 25 30
x10 Rang harmonique [-]

10 15 20 25 30 35 40 45 50
Rang harmonique [-]

Figure 5.10 ­ Répartition spatiale du champ magnétique dans l'entrefer et analyse


spectrale dans le cas d'une alimentation triphasée avec un bobinage
à simple couche, une perméabilité relative infinie et une denture
simple.

du premier harmonique correspond à celui calculé par calcul des champs3. Le calcul du
flux différentiel n'est pas simple dans ce cas et la procédure de sommation des d'har­
moniques mesurées dans l'entrefer, conduirait à un résultat totalement faux. Comme
il a été expliqué au Chapitre quatre, la somme des harmoniques pour l'obtention du
flux différentiel n'est permise que lorsqu'elles induisent des forces électromotrices de
même fréquence dont la valeur est égale à la fréquence fondamentale temporelle dans
les bobinages. Or, les harmoniques issues de l'effet d'encochage ne se propagent pas à
la bonne vitesse et ne peuvent pas entrer en ligne de compte dans le calcul du flux
différentiel. Lors d'une mesure expérimentale, il est possible de mesurer l'ondulation de
tension produite par les encoches, ce qui prouve que les harmoniques d'espace associées
ne se propagent pas à la bonne vitesse.

L'étude des harmoniques d'espace dans l'entrefer a permis d'une part de vérifier
les formulations analytiques des calculs d'inductances, et d'autre part de redécouvrir
une méthode simple et efficace pour l'identification de l'inductance magnétisante d'une
machine tournante par calcul des champs. L'identification des inductances de fuites dif­
3
Dans ce cas précis le calcul analytique est précis car le facteur de Carter l'est aussi. Le fait
de considérer une seule denture et une perméabilité relative du fer très élevée permet d'obtenir des
résultats optimaux.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 184

férentielles ne peut se faire avec cette approche que dans le cas d'une machine possédant
un stator et un rotor lisses.

5.3 Méthodes d'identification par calcul des champs


pour la correction et la validation des modèles
analytiques

Les techniques de calcul des champs ont été appliquées à l'identification par expéri-
mentation simulée d'une machine asynchrone à rotor bobiné disponible au laboratoire
L.E.E.P.C.I., dont les détails et les dimensions sont présentés en Annexe C. Pour mettre
en lumière, par expérimentation simulée, certaines caractéristiques de ce type de ma-
chine, nous considérons quatre variantes théoriques de la machine du laboratoire qui
conservent les mêmes dimensions originales :

1. Machine du laboratoire avec matériau magnétique de perméabilité infinie p r — °°-


2. Machine du laboratoire avec matériau magnétique de perméabilité infinie p r = °°
sans becs d'encoches.
3. Machine du laboratoire avec matériau magnétique de perméabilité finie p r = 1000.
4. Machine du laboratoire avec matériau magnétique de perméabilité finie p r = 1000
sans becs d'encoches.

Les variations de perméabilité vont permettre de mettre en évidence les effets re-
liés au phénomène de saturation magnétique du fer. L'étude avec et sans becs d'en-
coches permet de quantifier l'influence de ceux-ci sur les performances. La machine de
faible puissance disponible au laboratoire possède des becs d'encoches alors que dans
les MADA de puissance et de taille élevées, ils sont généralement absents pour faciliter
l'insertion de bobines préformées. Il est donc important d'étudier le cas où les becs
d'encoches sont absents.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 185

5.3.1 Méthodes d'identification paramétrique réalisées dans


les hypothèses de la magnétostatique

5.3.1.1 M é t h o d e utilisant la mesure du flux cyclique moyen

La première méthode que nous proposons consiste à déterminer en un premier temps


les inductances cycliques du stator et du rotor et l'inductance mutuelle cyclique entre
stator et rotor, de manière à identifier le schéma équivalent de la machine asynchrone
utilisant des inductances cycliques couplées (L s et L r ) comme celui présenté à la Figure
5.11(a).

(a)

Figure 5.11 - (a) Circuit équivalent de la MADA utilisant des inductances cou-
plées, (b) Circuit équivalent classique en "T".

Les éléments du circuit utilisant des inductances couplées peuvent être transformés
pour obtenir le schéma équivalent classique en "T" de la Figure 5.11(b). Par exemple,
dans le cas d'un fonctionnement à vide, on alimente le stator par des courants, et on
mesure le flux capté par les trois phases du rotor et on calcule le flux cyclique. Ce même
flux doit pouvoir être aussi déterminé à partir des deux schémas de la Figure 5.11. À
partir du schéma de la Figure 5.11(a), on peut poser la relation suivante :

tjirs = i\M S T (5.1)

tprs représente le flux mutuel cyclique vu par le rotor et créé par le stator. Dans le
schéma de la Figure 5.11(b), le flux répondant à la définition de tprs est un flux tpm qui
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 186

s exprime par :

1pm = «lfl­?2 (5.2)


a

L'égalité des flux tbT3 et tpm permet donc d'écrire :

Lm = aMsr (5.3)

Les inductances de fuites du schéma de la Figure 5.11(b) peuvent alors être déter­
minées à partir des équations (5.4).

Lf s — L s — L m — L s — a M s r
, , Lm Msr (5­4)
Lfr — Lr 7T — L T
2
a a

Le choix du facteur de transformation stator­rotor a n'influence pas le calcul des


performances de la machine. Il existe une infinité de schémas équivalents correspondant
à une infinité de valeurs du rapport a, qui présentent exactement les mêmes perfor­
mances. En revanche, comme les inductances de fuites doivent être positives, on doit
satisfaire les conditions suivantes [35] :

Ls
L s ­ a M s r > 0 =T> a < 55
Lr
Msr „ M
­ > 0 =*► a > —s ­r
a* (­) V
'
a Lr

Si on fixe le facteur a à la valeur correspondant à l'une de ces deux bornes, on obtient


soit un schéma équivalent avec toutes les fuites ramenées au rotor, soit un schéma équi­
valent avec toutes les fuites ramenées au stator. Dans ce travail, il faut choisir la bonne
valeur du facteur de transformation a de façon à séparer judicieusement les fuites du ro­
tor et du stator. Si cette séparation est effectuée en utilisant la bonne valeur de a, alors
on pourra comparer les inductances de fuites obtenues par identification dans le calcul
des champs avec celles obtenues à partir du modèle analytique de dimensionnement.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 187

Rappelons que le facteur a peut être calculé avec précision par la relation (5.6).

NxS"'U)S,/l=l
k,
a = Nk (5.6)
r wr,h= 1

En résumé, si on peut d'une part déterminer par des essais les inductances cycliques
du stator L s et du rotor LT et l'inductance mutuelle cyclique entre stator et rotor
MST = Mrs et si on connaît d'autre part le rapport a, il est possible d'obtenir le circuit
équivalent classique en "T" à partir du circuit équivalent avec les inductances couplées.
La détermination de L s , L r et M s r est relativement simple en magnétostatique. Il suffit
d'alimenter les trois phases du stator ou du rotor avec des courants constants dans
un rapport tel qu'ils correspondent aux valeurs appliquées à un instant quelconque de
l'alimentation sinusoïdale triphasée symétrique en régime permanent (voir la Figure
5.12) et de mesurer le flux capté par toutes les bobines.

Figure 5.12 - Principe de la mesure du flux cyclique pour l'estimation des induc-
tances.

Si, par exemple, ce sont les phases du stator qui doivent être alimentées, on mesure
les flux captés par les phases du rotor ipA, iftB et tpc en fonction de la position du rotor
9. Pour procéder au calcul du flux cyclique vu par le rotor, les flux triphasés captés
par le rotor sont transformés dans le système de coordonnées de Clarke (axes a et fî)
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la Al ADA par expérimentation simu... 188

comme cela est montré en (5.7).

1 V>>1
i -j
o 4
2
i>B (5.7)
2 .
i>c m

Cette transformation permet de conserver les amplitudes des grandeurs transfor-


mées, ce qui veut dire que le flux cyclique capté par les enroulements du rotor peut
s'exprimer ainsi :

A s = '4>m= yJtPl + ^ (5.8)

La Figure 5.13 présente les variations en fonction de la position des flux captés par le
rotor de la machine du laboratoire représentés dans le système de coordonnées de Clarke.
Les courbes ont été obtenues par calcul des champs. Les harmoniques perceptibles sur
ces courbes sont causées par la présence des encoches au stator et au rotor. En l'absence
de denture, les flux représentés dans le système de coordonnées de Clarke, tpa et ip@,
sont parfaitement sinusoïdaux. Un simple filtrage adapté du flux cyclique permet de
s'affranchir du problème de la denture.

0 5
S" F^
a> Phase C
in
ro
r. U
Q.
<D Phase A
T3
12
^ -0.5

Figure 5.13 - Inductances mesurées par calcul des champs avec la méthode du
flux cyclique.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 189

La procédure de détermination des flux propres, c'est à dire des flux captés par les
bobinages qui sont les seuls à être alimentés, est exactement identique à celle présentée
pour le flux mutuel cyclique entre stator et rotor. L'estimation de ces flux peut se faire
sans faire appel à la transformation de Clarke, mais il faut alors mesurer tous les flux
pour un grand nombre de positions correspondant à une période électrique complète
afin de pouvoir en calculer l'amplitude du fondamental à partir d'une transformée de
Fourier. Par contre, si on utilise la transformée de Clarke, un filtrage correct du flux
cyclique tpm s'obtient en effectuant seulement des mesures sur un angle mécanique
correspondant au plus petit pas d'encoche des dentures du stator et du rotor.

Pour obtenir les inductances du circuit équivalent, il faut simplement diviser les flux
cycliques mesurés (flux propre cyclique au stator, flux propre cyclique au rotor et flux
mutuel cyclique) par les courants qui les ont créés. En toute rigueur, il faut ici aussi
transformer les courants de phase dans le système de Clarke et ensuite en calculer les
amplitudes comme cela est montré en (5.9) et (5.10).

_i 1 "
2 2
/S h (5.9)
2 2_
le

= yfn + n (5.10)

En réalité cette dernière opération est superflue car la valeur de I s est équivalente au
module de courant utilisé pour l'essai, et aucun filtrage n'est nécessaire. La Figure 5.14
illustre les variations des inductances en fonction de la position mécanique 9 causées par
la denture dans le cas de la machine du laboratoire sans becs d'encoches (et p r = oo).

Le Tableau 5.6 résume les résultats obtenus en appliquant la méthode présentée


précédemment sur les quatre variantes de la machine du laboratoire (avec un rapport
a — 1.2928). Les pourcentages entre parenthèses indiquent les différences par rapport à
la même configuration avec une perméabilité relative infinie.

On peut remarquer l'influence des becs d'encoches sur les paramètres du circuit
équivalent. L'inductance magnétisante augmente fortement ce qui améliore le facteur
de puissance de la machine. En revanche, les inductances de fuites augmentent elles
aussi. Dans le cas d'une machine asynchrone à cage d'écureuil, l'augmentation des fuites
se traduit par une diminution du couple de décrochage en alimentation en tension. Le
concepteur de ce type de machines doit donc faire un compromis entre le facteur de puis-
sance et le couple maximal lors du dimensionnement des becs d'encoches. On remarque
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 190

0.126

fe 0.094

Figure 5.14 ~ Variations des inductances en fonction de la position mécanique 9


causées par la denture.

Tableau 5.6 - Calcul des inductances par la méthode utilisant la mesure du flux
cyclique moyen dans les 4 variantes de machine étudiées.

Élément Sans becs Sans becs et Avec becs et Avec becs et


du circuit et p r — °o Hr = 1000 p r = oo p r = 1000
Circuit aux M sr [H] 0.0942 0.0775 0.2203 0.1483
inductances L s [H] 0.1235 0.1019 0.2877 0.1945
couplées L r [H] 0.0743 0.0613 0.1734 0.1176
Circuit en L m [mH] 122 100.2(-17.8%) 284.6 191.7(-32.8%)
"T" (côté Lf s [mH] 1.72 1.708(-0.7%) 2.996 2.778(-7.2%)
stator) Lf r [mH] 2.398 2.261(-5.7%) 5.005 4.826(-3.5%)

encore une fois que la perméabilité relative p r influence particulièrement l'inductance


magnétisante alors qu'elle a relativement peu d'effet sur les inductances de fuites.

Cette analyse ne prend pas en compte les effets de saturation magnétique. Les becs
d'encoches sont généralement le siège d'une fortes saturations magnétique, raison pour
laquelle cette analyse a été présentée pour ne montrer que des tendances.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 191

5.3.1.2 M é t h o d e utilisant la décomposition harmonique du c h a m p magné-


tique radial dans l'entrefer

Lors de la validation du calcul analytique des inductances à la section §5.2, nous


avons mentionné que le flux harmonique fondamental se trouvant au niveau de l'entrefer
correspond, par définition [3], à celui qui doit être crée par le courant traversant l'induc-
tance magnétisante du circuit équivalent. Ceci est conforme à la méthode analytique
de calcul de l'inductance magnétisante dans laquelle on ne considère que le premier
harmonique d'espace de la FMM d'entrefer. Il est étonnant de voir que la méthode que
nous présentons ici est, à notre connaissance, absente de la littérature.

Beaucoup de méthodes complexes sont présentées dans la littérature et les premières


simulations par calcul des champs appliquées aux machines électriques ont été effectuées
aux débuts des années 1970 [38]. Elles présentent souvent des coûts relativement élevés
en termes de précision et de temps de calcul. Parfois elles consistent à reproduire les
essais expérimentaux classiques [22] (essai à vide et essai à rotor bloqué) pour la dé-
termination des paramètres du circuit équivalent. D'autres fois, elles sont utilisées dans
des procédures itératives associées à des méthodes d'optimisation, comme dans notre
cas, et les contraintes de temps de calcul poussent alors les auteurs à simplifier l'analyse
par calcul des champs [54]. Très peu d'auteurs se sont penchés sur les méthodes d'ana-
lyse par calcul des champs appliquées aux MADA [133] [129] et on peut dire que la
puissance de ces outils n'a pas été totalement exploitée dans le cadre de l'identification
performante des paramètres des MADA.

Il est très probable que Professeur Adams [3], principal acteur de l'élaboration du
circuit équivalent de la machine asynchrone à la fin du dix-neuvième siècle, aurait
adopté une approche similaire à celle que nous présentons, s'il en avait eu la possibilité.
Elle consiste à mesurer la répartition du champ radial dans l'entrefer en fonction de
l'angle mécanique H r = f (9) et à la soumettre à une transformée de Fourier (FFT).
Les Figures 5.15 et 5.16 présentent les formes d'ondes de la composante radiale du
champ magnétique dans l'entrefer et leur transformées respectives pour la machine du
laboratoire L.E.E.P.C.I. avec et sans becs d'encoches.

La machine pourvue de becs d'encoches présente une harmonique fondamentale du


champ radial d'entrefer d'amplitude plus élevée que celle observée dans la machine sans
becs d'encoches, alors que les harmoniques d'ordre supérieur ont au contraire des ampli-
tudes inférieures. Ceci se traduit par une augmentation de l'inductance magnétisante,
une diminution des couples asynchrones parasites et une augmentation du couple de
décrochage en alimentation en tension puisque les fuites différentielles sont réduites.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 192

x10 6
M M

b 1 *.
<"
i_
Cl)
a> 0 /V/**»/! DT~' ^~V\ fVMi ii
cCD 1 11 1 II IuI 1 II
y
i " -1
Ji ■ 0.5 1.5 2.5
' i
)MO 5 <W r a d i
~ 5 _
E
3 4 Denture rotor Denture stator -
|
CD
3 \
« ^ -~. ^-JF
y -
-
kCD 2 11- -rD cfT)
Il . J1 il. ...
ï-r
1^ 1

10 20 30
.1 L.
40
. «■.
50
Rang harmonique [-]

Figure 5.15 Champ magnétique radial dans l'entrefer de la machine du labora­


toire sans becs d'encoches (p r = oo).

20 30 50
Rang harmonique [-]

Figure 5.16 ­ Champ magnétique radial dans l'entrefer de la machine du labora­


toire avec becs d'encoches (p r — oo).

La méthode que nous proposons consiste donc à calculer le flux magnétique total
tpm créé dans le bobinage par la première harmonique du champ magnétique radial dans
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 193

l'entrefer HT\ (voir (5.11)). L'inductance magnétisante se calcule alors en divisant ce


flux par la valeur crête du courant (5.12).

7 2 *DLAT] DLAT1
tPm = -poHri——N s k w l = PoHn-^—N s k wl (5.11)
n 2p 2p

Vr,
Lm — (5.12)
y/2Is

On remarque que le calcul de l'inductance magnétisante dépend du facteur de bobi-


nage. La validité du calcul analytique de celui-ci a déjà été vérifiée par calcul des champs
à la section §5.2. Il faut également rappeler que le coefficient d'ouverture d'encoche n'in-
fluence pratiquement pas le coefficient total de bobinage de la première harmonique k w i.

Cette méthode permet aussi de calculer le rapport a sans passer par des méthodes
analytiques. Il suffit de déterminer l'inductance magnétisante d'abord du côté du stator
en n'alimentant que celui-ci, puis du côté du rotor en l'alimentant seul. Le rapport entre
les deux valeurs d'inductance magnétisante obtenues correspond par définition au carré
du rapport a (5.13). Dans cette équation, L m r désigne l'inductance magnétisante vue
du côté rotor.

a = (5.13)

Le tableau 5.7 présente les résultats du calcul de l'inductance magnétisante et du


rapport de transformation obtenues avec cette méthode pour les quatre variantes de la
machine du laboratoire.

Tableau 5.7 - Determination de L m par la mesure du champ magnétique radial


dans l'entrefer.

Élément du Sans becs et Sans becs et Avec becs et Avec becs et


circuit P r = CO p r = 1000 P r = OO p r = 1000
L m [mH] 123.88 101.803 (-18%) 283.98 191.39(-32%)
L mr [mH] 74.18 60.99(-18%) 169.56 114.60(-32%)
a[— 1.2923 1.2919(-0.03%) 1.2941 1.2923(-0.14%)
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 194

5.3.2 Méthodes d'identification paramétrique réalisées dans


les hypothèses de la magnétodynamique

Des méthodes utilisant les hypothèses de la magnétodynamique peuvent être utilisées


pour l'identification paramétrique du circuit équivalent. Nous illustrons ici deux essais
classiques qui permettent de déterminer les inductances de fuites. Dans cette section
on considère connue l'inductance magnétisante L m , sachant qu'elle a été préalablement
déterminée par la méthode utilisant la décomposition harmonique du champ magnétique
radial dans l'entrefer présentée à la section §5.3.1.2.

5.3.2.1 Essai à rotor bloqué et en court-circuit

Les courants du rotor et du stator dans une machine à rotor bobiné sont facilement
mesurables. Si la machine est alimentée en tension au stator et que le rotor en court-
circuit est à l'arrêt, alors on peut déterminer les inductances de fuites en résolvant le
système d'équations (5.14).

'lïXfs+{ I ï) 2 Xfr + ImXm = f


jXm(Rr+jXfr) (5.14)
Ks + j X f s + jXrn+ (Rr+jXfr)-^

Le courant magnétisant I m peut être déterminé en additionnant les phaseurs du


courants stator et du courant rotor ramené au stator. Les courants et tensions mesurées
au stator permettent de calculer la puissance réactive Q s . Par contre, en calcul des
champs, la mesure de cette puissance peut être très problématique en termes de précision
à cause de la discrétisation temporelle. Les résultats de l'identification sont disponibles
dans le Tableau 5.8.

Tableau 5.8 - Détermination des inductances de fuites en magnétodynamique;


Essai à rotor bloqué.

Éléments du Sans becs et Sans becs et Avec becs et Avec becs et


circuit p r = oo p r = 1000 P r — OO p T = 1000
Lfs[mH] 1.787 1.735(-4.8%) 3.273 3.1139(-4.8%)
Lfr[mH] 2.43 2.35(-2.9%) 5.1746 5.025(-2.9%)

Cette méthode est théoriquement très puissante car elle permet de déterminer les
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 195

inductances de fuites pour chaque vitesse du rotor car elles dépendent de celle-ci. Il suffit
pour cela d'inclure la variable du glissement g correspondant dans le système (5.14). En
revanche, à cause des problèmes de discrétisation dans le temps, il est difficile d'accorder
une très grande confiance aux résultats qu'elle fournit.

5.3.2.2 Essai à vide à l'arrêt et en rotation

Une autre méthode théoriquement valide consiste à effectuer des essais à vide, c'est
à dire avec le rotor ouvert. A partir d'une simulation en magnétodynamique, on es-
time l'inductance cyclique du stator ou du rotor (dans ce dernier cas on laisse le stator
ouvert et on alimente le rotor), et on soustrait la valeur de l'inductance magnétisante
déterminée préalablement par la méthode utilisant la décomposition harmonique du
champ magnétique radial dans l'entrefer présentée à la section §5.3.1.2. Comme pour
la méthode de l'essai à rotor bloqué, cet essai peut être effectué pour n'importe quelle
vitesse de rotation. Dans ce cas également, on retrouve toutes les limitations des simu-
lations en magnétodynamique avec circuit électrique couplé au calcul des champs, que
ce soit en termes de précision ou en termes de temps de calcul. À titre d'illustration, les
valeurs des inductances de fuites du stator obtenues uniquement pour une perméabilité
relative pratiquement infinie sont présentées au Tableau 5.9, dans le cas de la machine
du laboratoire.

Tableau 5.9 - Détermination de inductances de fuites en magnétodynamique ; Es-


sai à vide.

Eléments du Sans becs et Avec becs et


circuit p r = oo P r = OO
à l'arrêt Lfs[mH] 1.47 3.78 (+157%)
au synchr. Lfs[mH] 2.61 7.10 (+172%)

Il faut remarquer que cette méthode de détermination des inductances de fuites


souffre aussi d'un autre problème lié à la précision du calcul numérique. En effet, les
inductances de fuites sont obtenues par soustraction de l'inductance cyclique et de
l'inductance magnétisante qui sont deux nombres de valeurs très proches.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 196

5.3.3 Analyse comparative et mise en oeuvre des méthodes


d'identification par calcul des champs

5.3.3.1 Choix de la m é t h o d e finale d'identification par calcul des champs

Les méthodes qui utilisent la magnétodynamique avec circuit électrique couplé souf-
frent des inconvénients dus aux erreurs d'approximation numérique lors de l'intégration
temporelle discrète. Le logiciel de calcul des champs que nous utilisons (Difimédi) utilise
une méthode d'intégration de type Euler simple. Pour obtenir une précision suffisante,
il faut choisir un pas d'intégration très petit, ce qui nuit à l'efficacité de cette approche
en termes de temps d'exécution. En revanche, les simulations en magnétodynamique
peuvent donner de bons résultats si on veut valider directement certaines performances,
comme le couple électromagnétique, sans passer par le circuit équivalent, à condition de
choisir un pas d'intégration temporel bien adapté à la méthode d'intégration4. L'emploi
des méthodes utilisant la magnétodynamiques pour l'estimation paramétrique du circuit
équivalent ne se justifient donc pas dans le cadre du processus de conception que nous
avons mis au point dans ce travail.

Pour la détermination des paramètres du circuit équivalent, les simulations en ma-


gnétostatique sont les plus efficaces en termes de précision et temps d'exécution. La
précision de la détermination de l'inductance magnétisante L m et du facteur de transfor-
mation stator-rotor a par la méthode utilisant la décomposition harmonique du champ
magnétique radial dans l'entrefer que nous avons proposée est fiable. Sa précision ne
dépend que de la discrétisation spatiale du domaine d'étude. La méthode finale qui a été
choisie pour l'identification paramétrique d'une MADA par calcul des champs comporte
donc les étapes suivantes :

• Identification des inductances cycliques L s et L r en prenant en compte l'effet de


denture par la méthode du flux cyclique moyen présentée à la section §5.3.1.1.
• Identification de l'inductance magnétisante L m et du rapport de transformation
a par la méthode utilisant la décomposition harmonique du champ magnétique
radial dans l'entrefer proposée à la section §5.3.1.2.
• Calcul des inductances de fuites par soustraction : Lfs = L s — L m et Lj T =
Lra — Lm
4
Une estimation du pas d'intégration peut être faite en intégrant numériquement à l'aide de MatLab
un système d'équations différentielles que l'on peut résoudre analytiquement et qui présente des carac-
téristiques dynamiques similaires à celle d'une machine électrique. On peut ainsi estimer au préalable
les erreurs numériques en fonction de la méthode et du pas d'intégration.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...l91

Les paramètres obtenus par l'application de cette méthode à la machine asynchrone


à rotor bobiné du laboratoire avec prise en compte des becs d'encoches sont présentés
au Tableau 5.10.

Tableau 5.10 Paramètres de la machine asynchrone du laboratoire estimés par


calcul des champs avec la méthode finale.

Éléments du Avec becs et Avec becs et


circuit p r = oo Pr = 1000
L m [H] 0.28398 0.19139 (-32%)
Lf s [mH] 3.71 3.11 (-16.4%)
Lfr[mH] 6.42 5.0 (-22%)
a 1.2926 1.2923 (-0.02%)

5.3.3.2 É t u d e de la sensibilité numérique de la m é t h o d e finale d'identifica-


tion p a r a m é t r i q u e par calcul des champs

La méthode d'identification finale par calcul des champs proposée présente un pro-
blème de précision numérique qui a été déjà mentionné. A la dernière étape de la mé-
thode, la détermination de l'inductance de fuites par soustraction entre les inductances
cyclique et magnétisante (par exemple Lfs = L s — L m ), peut-être entachée d'erreurs
importantes si la précision du calcul de L s et L m n'est pas suffisamment élevée sachant
que ces deux grandeurs (L s et L m ) ont des valeurs similaires. L'erreur commise est
principalement liée à la finesse du maillage choisi lors de la discrétisation spatiale du
problème de calcul des champs. Une étude de sensibilité vis-à-vis du choix du maillage
s'impose. Si le nombre de mailles dans le domaine d'étude tend ver l'infini, l'erreur sur
le calcul des inductances de fuites tend vers zéro, au sens des équations de Maxwell
résolues et au sens de la précision numérique du calculateur employé si nous supposons
que le calculateur utilisé est capable de conserver une erreur très faible lors d'opérations
avec des chiffres de l'ordre des 6-7 décimales.

Une manière d'estimer la précision numérique de la méthode proposée consiste à


effectuer la même procédure d'identification, sur une même géométrie de machine, pour
différentes finesses du maillage. On observe alors l'évolution des valeurs des inductances
identifiées avec différents niveaux de discrétisation spatiale et on détermine à partir
de quelle finesse du maillage elles se stabilisent. Le Tableau 5.11 montre les résultats
d'identification des inductances statoriques pour quatre maillages différents en termes
de nombre de mailles n m (la machine considérée dans ce cas est différente de celle
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 198

du laboratoire L.E.E.P.C.I.). À la Figure 5.17, l'évolution des inductances cycliques


en fonction de la position mécanique du rotor est présentée pour les quatre maillages
utilisés.

Tableau 5.11 - Inductances cycliques identifiées par calcul des champs pour 4
maillages différents.

Éléments du n m =5497 n m =7409 n m =11129 n m =14849


circuit
L s [mH] 3.67317 3.75544 3.79632 3.81714
L m [mH] 3.65310 3.73500 3.77550 3.79700
L fs [mH] 0.0200748 0.0204393 0.0208187 0.0201421

Le Tableau 5.11 permet de constater que l'identification des inductances de fuites


n'est pratiquement pas affectée par le choix de la finesse du maillage, alors que c'est le cas
pour les inductances cycliques et magnétisante. En effet, lors de la résolution basée sur le
potentiel vecteur magnétique que nous avons adoptée, l'énergie dans le domaine d'étude
augmente avec la finesse du maillage. Les valeurs des inductances croissent avec nombre
de mailles sur le domaine d'étude, jusqu'à atteindre la "vraie" valeur correspondante à
un nombre de mailles infini. La méthode d'identification proposée est donc fiable pour
le calcul des inductances de fuites. La seule contrainte de cette méthode concerne la
nécessité d'effectuer l'identification de l'inductance cyclique totale (L s ou L r ) et de
l'inductance magnétisante L m avec des maillages exactement identiques. Cela permet
en effet d'éviter que les écarts entre les erreurs de discrétisation de deux maillages
différents créent une erreur très grande sur le calcul des inductances de fuites.

Un autre aspect très important pour la précision est le choix du placement des
mailles dans le domaine d'étude. Pour un nombre de mailles donné, il faut chercher
à optimiser leur emplacement dans le domaine d'étude de façon à maximiser l'énergie
dans une formulation en potentiel vecteur magnétique. Ce problème peut-être résolu
par optimisation non linéaire en déterminant des lois de maillage optimales, comme
cela été déjà réalisé au L.E.E.PC.I. avec Difimedi [39] [40].

Dans notre cas spécifique, nous avons optimisé par essais successifs l'emplacement
des mailles pour une géométrie standard de MADA, en cherchant l'énergie maximale
dans le domaine d'étude avec un nombre fixe de mailles n m . Dans le cas d'une incrémen-
tation de ce nombre, la répartition des mailles dans les dents, les culasses, et l'entrefer
est toujours maintenue dans la même proportion.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 199

3.68
3.76

E
» 3.75:

3.75
2 4 2 4
e [deg] 0 [deg]

3.825 r
3.802
3.8
x 3.798
— 3.79

2 4 2 4
9 [deg] 6 [deg]

Figure 5.17 - Variations en fonction de la position des inductances cycliques


identifiées par calcul des champs pour 4 maillages différents.

5.4 Validation de l'outil de dimensionnement des


MADA par mesures expérimentales

Pour valider expérimentalement l'outil de conception d'une MADA qui comporte


entre autres le modèle analytique de dimensionnement présenté au Chapitre 4 et les
techniques d'identification par calcul des champs présentées précédemment, des me-
sures ont été.menées de manière à identifier les paramètres du circuit équivalent en
régime permanent de la machine à rotor bobiné disponible au laboratoire de machines
électriques de l'université Laval. Ce circuit équivalent doit être comparé à celui obtenu
avec le modèle analytique de dimensionnement et avec les techniques d'identification
par calcul des champs. Toutes les caractéristiques de la machine étudiée sont dispo-
nibles en Annexe C. Cette machine est de faible puissance, alors que les modèles de
dimensionnement conçus au Chapitre 4 doivent plutôt servir à prédire les performances
de machines de forte puissance. La machine du laboratoire comporte pourtant certaines
caractéristiques propres à de grandes machines, en particulier des bobinages à double
couches et à pas raccourci au stator et au rotor. Elle possède par contre des encoches
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...200

inclinées au stator et des encoches relativement fermées, caractéristiques des machines


de faible puissance.

5.4.1 Méthode d'identification expérimentale

Il existe de nombreuses méthodes plus ou moins précises pour l'identification d'une


machine asynchrone. L'une des plus simples est la procédure standard qui consiste à
effectuer deux essais, à vide au synchronisme et à rotor bloqué. Cette méthode ne per-
met d'obtenir qu'une grossière approximation des paramètres à cause de l'hypothèse
de Kapp. Les méthodes par essais dynamiques (court-circuit, démarrages, délestage de
charge etc.) [84][11] ou par réponse fréquentielle [52] sont souvent laborieuses. À la dif-
férence des machines synchrones, où ces derniers types d'essais sont nécessaires pour
identifier les paramètres qui déterminent le comportement dynamique (circuits amortis-
seurs par exemple), les machines asynchrones à rotor bobiné présentent la particularité
d'avoir pratiquement les mêmes paramètres de circuit équivalent en régime transitoire
et en régime permanent, puisqu'aucun effet pelliculaire ne se manifeste de manière
marquée dans le circuit du rotor du fait de la taille des conducteurs. Il n'est donc pas
nécessaire d'identifier ce phénomène en prenant en compte, au niveau du circuit équi-
valent, plusieurs cages au rotor pour représenter ce phénomène [33]. La méthode que
nous présentons n'est entièrement justifiée que pour une machine à rotor bobiné du
type employé dans la MADA.

La méthode que nous adoptons consiste à effectuer plusieurs essais correspondant


à différents points de fonctionnement en régime permanent et à collecter les données
de la caractéristique de la valeur efficace du courant au stator en fonction de la vitesse
mécanique. Ensuite, par optimisation non-linéaire on cherche les paramètres du modèle
équivalent qui minimisent une fonction objectif égale à la somme des carrés des écarts
entre les courants mesurés expérimentalement et les courants issus du calcul par modèle
analytique. Le modèle analytique est bien sûr soumis à la même alimentation que celle
qui est utilisée dans l'expérimentation. La fréquence et la tension d'alimentation sont
constantes tout au long de l'essai. La vitesse de rotation est ajustée en agissant sur le
couple résistant exercé par la machine à courant continu qui est mécaniquement couplée
à la machine à identifier. Nous avons pris soin d'effectuer la mesure à des niveaux
de tension suffisamment réduits pour limiter les effets du phénomène de saturation
magnétique. Ceci permet de s'assurer que les paramètres du circuit équivalent restent
constants pour tous les points d'opération. Il faut s'assurer également que les valeurs des
résistances n'évoluent pas pendant les essais à cause de l'élévation de température. Pour
ce faire, chaque point de mesure a été effectué à froid et chaque prise de mesure a été
espacée de quelques heures. En effet, après diverses tentatives de mesure avec la machine
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...201

préchauffée, le résultat de l'optimisation a montré des résidus très supérieurs comparés


à ceux qui avaient été obtenus lors de la mesure à froid. Ceci est un symptôme clair
qui montre que la mesure à froid maintient les valeurs des résistances à des valeurs plus
stables. Les valeurs des résistances d'enroulement ont été mesurées au préalable avec une
alimentation en courant continu. Les variables à identifier par optimisation non-linéaire
sont donc au nombre de trois : les inductances de fuites du stator Lfs et du rotor Lfs et
l'inductance magnétisante L m - Bien que trois points de mesure suffisent théoriquement
pour identifier ces trois paramètres, nous avons utilisé systématiquement des mesures
sur sept points de fonctionnement pour minimiser l'effet des erreurs de mesure.

La Figure 5.18 présente deux caractéristiques de régime permanent du courant effi-


cace du stator en fonction de la vitesse : celle mesurée expérimentalement et celle dé-
terminée avec le modèle analytique obtenu à l'issue de l'identification. Les paramètres
identifiés sont présentés au Tableau 5.12 et le résidu de l'optimisation est e = 0.14.
La machine est couplée en étoile au stator et au rotor qui est mis en court-circuit. La
tension d'alimentation par phase est de Vs — 69.3 V

ï •
T
Mesure expérimentale
Modèle identifié

<L 4

200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800


Om[rpm]

Figure 5.18 - Caractéristiques courant du stator en fonction de la vitesse de ro-


tation : Caractéristique expérimentale et Caractéristique calculée
avec le modèle analytique identifié.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...202

Tableau 5.12 - Eléments du circuit équivalent de la machine asynchrone du labo-


ratoire de machines identifiés expérimentalement.

Élément Valeur
(par mesure indépendante) R s 2.02 [Q]
(par mesure indépendante) Rr 2.05 [Q]
(par identification) Lfs 0.010 [H]
(par identification) L m 0.26 [H]
(par identification) Lfr 0.011 [H]

5.4.2 Analyse comparative des résultats de l'identification ex-


périmentale, et de l'identification par calcul des champs
et par le modèle analytique

Le tableau 5.13 résume les résultats de l'identification des inductances du circuit


équivalent de la machine du laboratoire par les différentes méthodes. La différence
entre la dénomination "Analytique (3D)" et "Analytique (2D)" consiste dans la prise
en compte dans le modèle du calcul analytique des inductances de fuites des têtes de
bobines. En ce qui concerne les inductances de fuites, on peut comparer les résultats
entre l'identification expérimentale et l'Analytique (3D) et ceux entre le calcul des
champs (2D) et l'analytique (2D).

En analysant les résultats obtenus par calcul des champs et par le modèle analy-
tique (2D), on s'aperçoit que des différences relativement importantes existent entre
les valeurs des inductances de fuites. En ce qui concerne l'inductance magnétisante, les
résultats se rapprochent d'avantage. Des erreurs tout à fait comparables se présentent
lors de la comparaison entre les résultats obtenus expérimentalement sur la machine
réelle et par la modélisation analytique (3D). Malgré les efforts pour obtenir de bons
modèles analytiques de dimensionnement, nous constatons des différences importantes
avec le calcul des champs. Il faut mentionner que ces différences peuvent fortement va-
rier d'une machine à l'autre, et que nous avons réalisé cette étude sur une seule machine.
Nous avons néanmoins adopté dans notre environnement de conception une méthode
itérative de correction des modèles analytiques par l'utilisation du calcul des champs.
C'est à cause de ce processus itératif que la méthode d'identification par calcul des
champs doit être performante en termes de temps de résolution. C'est la raison pour
laquelle nous n'avons pas voulu rechercher des procédures de calcul des champs spéci-
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...203

Tableau 5.13 Comparaison entre les résultats de l'identification expérimentale,


et de l'identification par calcul des champs et par le modèle ana-
lytique.

Méthode Elément Valeur A%


Lfs 0.01025 [H] -
(1) Expérimentation I'm 0.2669 [H] -
Lfr 0.01149 [H] -
Lfs 0.00372 [H] A 2 /i = - 6 3 %
(2) Calcul des champs (2D) Lm 0.2833 [H] A 2 / 1 = +6.14%
Lfr 0.00642 [H] A 2 /i = -44.12%
Lfs 0.00309 [H] A3/2 = - 1 7 %
(3) Analytique (2D) Lm 0.292 [H] A3/2 = +3.07%
Lfr 0.00507 [H] A3/2 = - 2 1 %
Lfs 0.00865 [H] A 4 /i = - 1 5 %
(4) Analytique (3D) Lm 0.292 [H] A 4 /i = +9.4%
Lfr 0.01007 [H] A 4 /i = -12.4%

fiques pour la détermination des inductances de fuites des têtes de bobines. Pour leur
détermination nous nous appuyons sur les travaux expérimentaux présentés par Barnes
en [16], qui valident leur modèle analytique. La méthode de correction que nous utilisons
a déjà été proposée et employée avec succès à plusieurs reprises au sein du laboratoire
L.E.E.P.C.I., pour la conception de machines synchrones [97] [46]. Nous allons à présent
la présenter en l'adaptant au cas d'une MADA.

5.5 Méthode de correction du modèle analytique de


dimensionnement de la MADA

Si on connaît la géométrie et la structure du bobinage de la machine, il est aussi


possible de calculer certaines performances de manière analytique, sans utiliser une mo-
délisation de type circuit équivalent. Ces méthodes consistent, de manière générale, à
résoudre analytiquement les équations de Maxwell, si la structure géométrique de la ma-
chine permet d'adopter des hypothèses simplificatrices faisant apparaître des symétries
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...204

utiles. Ces méthodes sont principalement utilisées dans le cadre du dimensionnement


des machines synchrones à aimants permanents [55] [42]. Elles peuvent être très puis-
santes pour la conception mais leur complexité croît très rapidement lorsque la structure
géométrique de la machine évolue, avec l'utilisation de dentures par exemple. De plus,
avec cette approche, le phénomène de saturation magnétique ne peut pas être pris en
compte de manière simple, et dans des machines à faible entrefer, comme les machines
asynchrones à rotor court-circuité par exemple, ceci peut dégrader la précision '. Les rai-
sons qui précèdent expliquent que ce type d'approche de calcul des champs analytique
n'est généralement pas adapté à la conception des machines asynchrones.

Le choix d'utiliser le passage intermédiaire par le circuit équivalent dans le proces-


sus de conception est aussi justifié par le fait qu'il est nécessaire de calculer les lois de
commande de l'aérogénérateur sur toute la plage de vitesse de fonctionnement et les
contraintes transitoires lors d'un régime de défaut. Nous avons vu précédemment que
les inductances sont les éléments du circuit équivalent qui sont les plus critiques à iden-
tifier à partir des dimensions d'une structure de machine donnée. C'est pourquoi il est
nécessaire de corriger, par le biais du calcul des champs, le modèle de dimensionnement
analytique de celle-ci. On cherche ainsi au cours de la conception, à utiliser judicieuse-
ment le calcul des champs de manière à bénéficier de sa précision tout en limitant le
temps de calcul qui y est inévitablement associé. Le concept de base consiste à corriger
le modèle analytique pour chaque solution optimale intermédiaire [97] [46]. La figure
5.19 présente le diagramme fonctionnel du processus de conception qui comporte un
mécanisme de correction par calcul des champs. Il s'agit, comme dans le chapitre pré-
cédant, d'une procédure qui vise à optimiser les performances de la MADA sur un seul
point de fonctionnement.

L'optimisation non linéaire avec contraintes est appliquée systématiquement au mo-


dèle de dimensionnement analytique comme cela a été exposé au Chapitre 4. Le calcul
des champs n'est alors utilisé que lorsque l'algorithme d'optimisation a convergé sur une
solution optimale du modèle analytique. Cette intégration du mécanisme de correction
par calcul des champs dans le processus de conception permet de converger vers une
solution optimale avec un nombre réduit de simulations par calcul des champs, ce qui
réduit la durée totale de la conception. À la fin du processus d'optimisation, le circuit
équivalent obtenu par les modèles analytiques correspond à celui obtenu par calcul des
champs. Les facteurs de correction du calcul des inductances sont calculés après chaque
5
Dans une machine synchrone à aimants, l'entrefer effectif est souvent non négligeable vis-à-vis
du parcours total du flux magnétique principal. La saturation magnétique n'est généralement pas un
phénomène dominant dans ces applications.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...205

Spécifications de Détermination de la
fl I " l'entraînement (Cahier
des charges)
fonction objectif et des
contraintes

Choix de la structure de
la MADA

Dimensions initiales de
la MADA

Détermination analytique
des éléments du circuit
équivalent

Détermination des
performances globales
en régime permanent

Optimisation non-linéaire
Évaluation des Évaluation de la - changement des
contraintes Fonction Objectif (F0) dimensions

Non

Détermination des
facteurs de correction du
Oui modèle analytique -
répétition du processus
Évaluation par calcul des
champs de la solution
optimale - determination
du circuit équivalent

Comparaison des
éléments du circuit Non
équivalent (analytique &
calcul des champs)

Figure 5.19 - Diagramme du processus de dimensionnement optimal incluant un


mécanisme de correction par calcul des champs.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...206

simulation par calcul des champs de la manière suivante :

L. _ Lmcc
n-Lm —
LmA
kLfs = ^pss. (5>15)

Lfree
kLfr =
Lf*A

Les inductances de fuites dans (5.15) n'incluent pas les fuites des têtes de bobine, car
ces dernières ne peuvent pas être déterminées par calcul des champs en deux dimensions.
Les inductances de fuites des têtes de bobines ne subissent donc aucune correction. Ces
facteurs sont associés aux modèles de dimensionnement analytique des inductances
comme cela est montré en (5.16).

*-Jm K'Lm*-Jm

Lfs = k L f s L f s (5.16)
Lfr — k^frLfr

Il s'agit donc d'une correction linéaire qui n'affecte pas la sensibilité de la valeur
d'une inductance vis-à-vis des variations des dimensions. Lors des premières correc-
tions par calcul des champs, les facteurs de correction peuvent atteindre des valeurs
qui s'écartent largement de l'unité. Dans ce cas, les modifications apportées à la mo-
délisation analytique sont telles qu'il est possible de rendre instable ce processus de
correction. Il est tout de même possible d'utiliser alors une technique de correction si-
milaire qui permet d'atténuer les problèmes d'instabilité causés par l'action correctrice,
comme cela est proposé à la référence [97]. Dans les projets de conception présentés
dans cette thèse, nous n'avons jamais rencontré ce problème, et avons donc utilisé la
correction linéaire simple (5.16).
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...201

5.6 Validation directe des performances du projet


de conception par expérimentation simulée en
calcul des champs

Les méthodes de validation et de correction que nous venons de présenter ne s'ap-


pliquent qu'aux éléments du circuit équivalent de la MADA. Comme nous l'avons mon-
tré au chapitre précédent, la modélisation d'une machine par son circuit électrique
équivalent est issue d'un certain nombre d'hypothèses plus ou moins acceptables. L'ob-
tention d'un circuit équivalent qui correspond exactement à celui déterminé par calcul
des champs n'est pas suffisant pour conclure que les performances estimées à partir de
celui-ci sont équivalentes à celles qu'on obtiendrait dans la réalité. L'utilité du circuit
équivalent consiste en premier lieu à permettre un calcul aisé et rapide des performances
de la machine électrique, c'est pourquoi une validation finale des performances sans pas-
ser par le circuit équivalent doit aussi être envisagée lors de la conception. Le calcul
des champs offre des possibilités pour déterminer directement les performances (cou-
rants, couple électromagnétique, etc.) à partir de la résolution locale des équations de
Maxwell*'. On peut obtenir un circuit équivalent de la machine qui représente très bien
ses performances en un point de fonctionnement donné, mais qui est moins précis pour
d'autres points de fonctionnement. Par exemple les méthodes classiques d'identification
paramétrique du circuit équivalent d'une machine asynchrone, comme les essais à vide
et à rotor bloqué, permettent de déterminer un circuit équivalent qui n'est pas forcement
représentatif pour le point d'opération nominal de la machine. En effet, l'essai à vide
d'une machine avec rotor à cage donne généralement une inductance magnétisante sa-
turée, alors qu'en régime permanent nominal cette inductance ne l'est pas autant. Pour
toutes ces raisons, il faut vérifier que le circuit équivalent permet de bien représenter
les performances pour tous les points de fonctionnement de la MADA.

L'expérimentation simulée par calcul des champs doit être réalisée de manière à
simuler le mieux possible les phénomènes physiques réels. Il faut donc prendre en compte
les effets associés à la saturation magnétique et à la rotation du rotor. La Figure 5.20
illustre le principe de cette validation.

La connaissance des éléments du circuit équivalent permet de déterminer toutes les


performances de la MADA pour chaque point de fonctionnement. Pour un de ces points
6
Rappelons que ce type de détermination des performances est elle aussi sujette à des approxima-
tions numériques liées aux discrétisations spatiale et temporelle et que les équations de Maxwell ne
représentent pas exactement la réalité au niveau de la modélisation des matériaux ferromagnétiques
en termes de saturation et d'hystérésis par exemple.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...208

Spécifications
Vs, cos(p) Calcul lois de
réseau commande et Calcul des champs en
des courants magnétodynamique avec
Spécifications de la
Q.
"■■ stator et rotor rotation ( à f i j et saturation
turbine éolienne (phaseurs)
Erreur

Circuit équivalent corrigé


par calcul des champs lors
du dimensionnement

Figure 5.20 ­ Principe de la validation finale par expérimentation simulée.

correspondant à une vitesse de rotation donnée, on connaît les phaseurs des tensions et
des courants qui circulent dans les bobinages du stator et du rotor. L'expérimentation
simulée par calcul des champs que nous proposons consiste à alimenter la MA DA par
ces deux systèmes d'alimentation triphasés, à faire tourner le rotor à la vitesse du point
considéré, et à vérifier que le couple électromagnétique simulé correspond à celui obtenu
par le biais du circuit équivalent. Si tel est le cas, l'expérimentation simulée permet à
la fois une vérification ultérieure de la précision des éléments du circuit équivalent et
une validation supplémentaire du calcul des lois de commande.

Le fait d'imposer les tensions aux deux bobinages impliquerait, au cours de la simu­
lation, un régime transitoire des courants et des flux magnétiques, et par conséquent
du couple électromagnétique. L'atteinte du régime permanent allonge de manière très
importante le processus de validation. Pour cette raison, il est préférable d'alimenter
les phases du stator et du rotor par des courants imposés. Dans ce cas, ce sont les ten­
sions qui subissent un transitoire, mais les flux et le couple électromagnétique atteignent
directement leurs valeurs de régime permanent.

Ce processus de validation comprend une étape délicate qui consiste à définir la


position initiale du rotor par rapport au stator. Elle doit être choisie de telle manière
à ce que l'axe magnétiques du bobinage d'une phase du rotor (par ex. phase A ) soit
parfaitement aligné avec l'axe magnétique de la phase correspondante du stator (phase
a). Ce n'est qu'à partir de cette position initiale que les courants initiaux de chaque
phase du stator et du rotor, peuvent être attribués à chaque bobinage pour obtenir le
couple souhaité. Le sens de rotation du rotor doit être choisi de manière à respecter la
condition de synchronisme entre la FMM du rotor et celle du stator.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...209

5.7 Procédure de dimensionnement optimal d'une


MADA avec correction et validation par calcul
des champs

À" la fin du chapitre précédent nous avons illustré le dimensionnement analytique


d'une MADA de 2MW (solution MADA1). Nous reprenons à présent ces résultats et
nous poursuivons le processus de dimensionnement en utilisant le mécanisme de cor-
rection et de validation par calcul des champs. Rappelons qu'il s'agit toujours d'une
optimisation des performances d'une MADA sur un seul point de fonctionnement (no-
minal). Les résultats de cette étape permettent, entre autres, de mettre en évidence
l'importance de cette correction. Nous avons décidé d'arrêter le processus de correction
au moment où la différence entre les valeurs des inductances obtenues par les modèles
analytiques et par calcul des champs est inférieure à 3%. Le Tableau 5.14 présente les
résultats du dimensionnement alors que le Tableau 5.15 présente l'évolution des facteurs
de correction des inductances du circuit équivalent.

Tableau 5.14 Résultats du dimensionnement optimal d'une MADA de 2MW


avec mécanisme de correction par calcul des champs - Solution
MADA2. Entre parenthèses les valeurs de la solution M ADAl
illustrées au Tableau 4-5

Grandeur valeur unité Grandeur valeur unité


D e xt 0.874 (0.832) m Rs 2.19 (2.38) rafi
L 0.535 (0.567) m Rr 1.91 (2.12) mQ,
&CS 0.0868 (0.0828) m Lm 1.89 (2.74) mH
&cr 0.0867 (0.0828) m Lfs 61.25 (84.8) pH
™lps 0.409 (0.405) - Lfr 101 (107.2) pH
Kipr 0.409 (0.405) - a 0.387 (0.387) -

'-'eus 0.0277 (0.0254) m2 I s (nominal) 1450 (1450) A


ç 0.0299 (0.0268) 9
I r (nominal) 719 (667) A
'-'eur mr
B 1.06 (1.07) T Masse totale 4015 (3670) kg
Ns 12 (12) - Masse fer 1870 (1805) kg
Nr 30 (30) - Masse cuivre 2145 (1894) kg

En sept itérations seulement une précision satisfaisante de 3% sur les inductances a


Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...210

Tableau 5.15 - Evolution des facteurs de correction du calcul analytique des in-
ductances par le calcul des champs.

Élément itér. 1 itér. 2 itér. 3 itér. 4 itér. 5 itér. 6 itér. 7


kLm 0.88 0.92 0.947 0.966 0.977 0.984 0.99
kLfs 0.80 0.86 0.90 0.914 0.942 0.96 0.971
khfr 1.04 0.96 0.964 0.970 0.972 0.976 0.978

été atteinte. Si on compare les résultats obtenus à ceux du dimensionnement analytique


du Chapitre quatre (Tableau 4.5), on constate une augmentation modérée de la masse
totale de la machine et une diminution très importante de l'inductance magnétisante.
Ceci a pour conséquence l'augmentation du courant du rotor compte tenu de la né-
cessité d'une compensation de puissance réactive supplémentaire qui doit être fournie
par le convertisseur statique CSR du coté du rotor. Les grands changements au niveau
de la masse de la MADA sont provoqués principalement par la surestimation de la va-
leur de l'inductance magnétisante par le modèle analytique. En effet, pour permettre
une augmentation du courant magnétisant, vu que par calcul des champs l'inductance
magnétisante résulte avoir une valeur inférieure, il est nécessaire, pour un rendement
donné, d'augmenter considérablement le volume et la masse du cuivre.

La correction par calcul des champs s'effectue à l'aide de la version du programme de


calcul des champs Difimédi qui a été développée par le Professeur Cros au Laboratoire
L.E.E.P.C.I. Ce programme discrétise l'espace par la méthode des différences finies. La
courbe de saturation utilisée pour les tôles magnétiques est présentée à la Figure 5.21.

Il faut remarquer que lors de l'identification des inductances du circuit équivalent


par calcul des champs, dans le cadre du processus de correction du modèle analytique, la
saturation magnétique est prise en compte. Ceci implique qu'une attention particulière
doit être portée lors de la sélection des courants électriques à imposer dans le calcul des
champs afin d'obtenir le bon état de saturation de la MADA lors de l'estimation de ses
inductances. Cette méthode est détaillée en Annexe D.

Les Figures 5.22 présentent la géométrie et les répartitions de l'induction magné-


tique de la MADA conçue au Chapitre 4 par optimisation du modèle analytique de
dimensionnement uniquement et la Figure 5.23 présente les mêmes résultats pour la
MADA conçue avec le processus utilisant le mécanisme de correction par calcul des
champs. Les tracés sont obtenus à partir d'un calcul en magnétostatique, qui prend en
compte le phénomène de saturation magnétique, le stator étant alimenté avec les valeurs
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...211

4000 6000 10000


Champs magnétique H [A/m]

Figure 5.21 - Courbe B=f(H) du matériau magnétique de type tôle ordinaire uti-
lisée dans le programme Difimédi.

des courants magnétisants nominaux, et le rotor n'étant pas alimenté. L'induction ma-
gnétique au niveau de la base des dents du rotor peut atteindre 1.85-T. Ce phénomène
est principalement causé par la section non uniforme des dents suivant un rayon, et il
peut varier légèrement selon la position du rotor vis-à-vis du stator. Une augmentation
du flux magnétique dans le cas de la solution avec correction par calcul des champs
est perceptible. Dans la solution précédente non corrigée du Chapitre 4, l'inductance
magnétisante issue du modèle analytique est surestimée par rapport à celle obtenue
par calcul des champs, ce qui correspond à un flux magnétique inférieur comme cela
est montré à la Figure 5.22 (l'inductance L m étant plus petite, le flux magnétique est
inférieur pour un même courant d'alimentation - ^ = L • i).

Le programme Difimédi permet de simuler, par une résolution en deux dimensions,


une inclinaison des encoches selon la longueur axiale de la machine. La Figure 5.24
montre le couple statique de la machine conçue avec correction par calcul des champs
tel qu'il peut être obtenu en alimentant les bobinages du stator et du rotor par des
courants continus correspondants à un instant du cas triphasé et en faisant tourner
mécaniquement le rotor. Les valeurs des courants d'alimentation sont arbitraires et
inférieures aux courants nominaux. Différents angles d'inclinaison des encoches S ont
été considérés et avec ces résultats on constate qu'effectivement le meilleur angle ô
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...212

DSORT
B-TESLA

600E+0
.400E+0
.400E+00
.OOOE+00

Figure 5.22 - Tracés des densités de flux magnétique pour la solution optimale du
Chapitre 4 MADA 1 obtenue sans correction par calcul des champs.

DSORT
B-TESLA

600E+0
400E+
400E+C
OOOE+0

Figure 5.23 - Tracés des densités de flux magnétique pour la solution optimale
MADA 2 obtenue avec correction par calcul des champs.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...213

correspond à celui du plus grand pas d'encoches (dans ce cas particulier ô.= a e s ).

1 i i

240

220

200

E 180 -
z
S 160
çr
|l40
o. 120
o
O
100 Inclinaison encoches rotor de 6°
Inclinaison encoches rotor de 6.5°
80 Inclinaison encoches rotor de 7°
— Inclinaison encoches rotor de 7.5°
60 Inclinaison encoches rotor de 8°
Inclinaison encoches rotor de 10°
40 I I I I i

10 20 30 40 50 60 70 80
Position du rotor 0 [deg]

Figure 5.24 ~ Couple statique - effet de l'inclinaison des encoches sur les ondula-
tions du couple électromagnétique.

Pour illustrer la procédure de validation finale par la méthode en magnétodynamique


présentée au paragraphe §5.6, nous avons simulé plusieurs points de fonctionnement de
la MADA conçue en prenant en compte la caractéristique couple-vitesse d'une éolienne
de 2MW. La Figure 5.25 montre les variations temporelles du couple électromagnétique
mesuré par le tenseur de Maxwell pour différents points de fonctionnement obtenus à
partir des lois de commande correspondant à la production de puissance réactive sur
le réseau électrique avec un facteur de puissance F p = 0.95. Les ondulations du couple
électromagnétique de la Figure 5.25 sont telles qu'une inclinaison des encoches du rotor
s'impose.

À la Figure 5.26, les couples électromagnétiques moyens obtenus respectivement à


partir du circuit équivalent et du calcul des champs, avec les mêmes lois de commande,
sont comparés. On constate que les résultats sont très similaires au voisinage du point
de fonctionnement nominal utilisé pour l'identification des éléments du circuit équi-
valent. Les différences augmentent dès que le point fonctionnement s'écarte du point
nominal. Ces écarts s'expliquent par la différence du niveau de saturation magnétique
de la MADA par rapport au point d'opération nominal. Les éléments du circuit équi-
valent, et en particulier l'inductance magnétisante, ne varient pas avec le niveau de
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...214

saturation magnétique, ce qui aboutit à des écarts pouvant aller jusqu'à 7% dans ce
projet de conception. La Figure 5.7 présente la structure, le maillage et la configuration
des bobinages de phase du stator et du rotor utilisée.

.=. 12000
A i v
:::k%/ vT"°r N^
2- 10000

0 0.5 1 2.5 3.5


f 6000
2 , 5000 Qm=1650 [rpm]
\ - ° 4000 P
0 0.5 1 1.5 2.5 3.5
E 5000
2, 4000
r-* 3000
0
^^/^^g^^g
0.5 1 1.5 2.5 3.5

-c; 5000
z 4000 / v /
h * 3000 iAAP %/ .^Tv^.W ^ 2.5 3.5

Q =1250 [rpm]
m ■
H* 2000 - N
, w y
2.5 3.5

I ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3.5
Temps [ms]

Figure 5.25 - Couples électromagnétiques instantanés obtenus par calcul des


champs en magnétodynamique 2D et en alimentation en courant
pour différentes vitesses de rotation - S olution MADA2.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...215

10000 — i » 10000
Circuit équivalent —— Circuit équivalent
• Calcul des champs ♦ Calcul des champs
8000 8000

| 6000 | 6000

| Œ> | <
- 4000
t ^y^^ - ° 4000

2000

n
f 2000

0
1000 1500 2000 6 8 10
" m [rpm] v[m/s]

Figure 5.26 ­ A nalyse comparative des couples électromagnétiques moyens obte­


nus respectivement par le circuit équivalent et par le calcul des
champs en magnétodynamique 2D ­ Solution MA DA 2.

Figure 5.27 ­ Structure optimale de la MADA2 obtenue avec correction par calcul
des champs.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...216

Les niveaux maximaux de l'induction magnétique fixés dans les fonctions contraintes
du problème d'optimisation ont été fixés dans les différentes parties du circuit magné-
tique conformément à l'expérience des concepteurs de machines électriques. Une satu-
ration excessive du circuit magnétique peut conduire à une distorsion trop importante
des courants circulant dans les bobinages, ce qui peut provoquer des pertes supplémen-
taires. Or dans les modèles que nous avons utilisés, seule l'harmonique fondamentale
temporelle a été prise en compte. Il est donc important de vérifier que les niveaux de
saturation choisie n'ont pas une influence excessive sur les performances recherchées.
Une manière de quantifier ces effets par calcul des champs consiste à employer des simu-
lations en magnétodynamique pour observer l'évolution temporelle des valeurs du flux
magnétique total. La méthode que nous proposons consiste à simuler un essai à vide
avec rotor à l'arrêt en alimentant le stator en tension avec une valeur égale à celle de
la tension magnétisante maximale survenant au point d'opération nominal (cf. Annexe
D), ce qui provoque la saturation maximale de la MADA. On mesure alors la tension
induite au rotor. Dans ces conditions, la variation de la tension induite au rotor est
l'image de la variation du flux magnétique circulant dans le fer. La Figure 5.28 montre
la tension induite au rotor de la MADA optimale obtenue avec correction par calcul
des champs, lorsqu'on alimente en tension son stator avec une valeur de Vs telle que
la tension sur l'inductance magnétisante correspond au point de fonctionnement nomi-
nal Vm = 4131/. Dans ces conditions, on impose effectivement un état de saturation
magnétique maximale de la MADA. Pour minimiser le temps de simulation, la valeur
de la résistance du stator a été largement augmentée pour diminuer la constante de
temps électrique, ce qui a pour conséquence une forte augmentation de la tension d'ali-
mentation du stator pour compenser la chute de tension importante dans la résistance
R.).

Pour quantifier le niveau de saturation magnétique de cet essai, on a décomposé en


série de Fourrier le signal de tension sur une période du régime permanent de la Figure
5.28. Les amplitudes des premières harmoniques sont présentées à la Figure 5.29. La
valeur crête de la tension induite fondamentale de phase correspond à la valeur attendue
( ^ = ^T = 4rj3872 = 15091^). Dans le contenu harmonique de ce signal, les harmoniques
dues à l'effet de denture sont mélangées avec les harmoniques reliées au phénomène
de saturation magnétique. En particulier, l'harmonique h = 3 est la plus affectée par
le phénomène de saturation. Par contre, les harmoniques dues à l'effet de denture sont
négligeables vis-à-vis de la distorsion harmonique causée par la saturation magnétique'.
7
Le même essai a été mené en prenant en compte un matériau linéaire et il a été montré que la
distorsion harmonique de la tension Vr causée par l'effet de reluctance variable est négligeable par
rapport à celle causée par la saturation magnétique. L'effet des encoches se remarque pour des rangs
harmoniques supérieurs qui nécessitent l'adoption d'un nombre de points de calcul très élevé.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...211

2000

-1000

-1500

-2000
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08
temps [s]
Figure 5.28 - Tensions induites au rotor à l'arrêt lors d'une alimentation en ten-
sion par calcul des champs - Solution MADA2.

Pour rester cohérent, il est nécessaire de s'assurer que le niveau de saturation imposé
lors de l'identification paramétrique par les méthodes en magnétostatique est équivalent
à celui imposé lors de la validation par les méthodes utilisant la magnétodynamique. À
ce sujet, on propose de mesurer le flux maximal capté par un bobinage dans les deux
cas. Rappelons que lors de l'identification paramétrique un seul des deux bobinages,
stator ou rotor, est alimenté à la fois, alors que dans le cas de la validation en magné-
todynamique les deux bobinages sont alimentés simultanément. Lors de l'identification
paramétrique nous avons pris soin d'imposer le flux qui correspond au cas en pleine
charge qui est le pire des cas en termes de saturation, par le biais d'un seul bobinage
alimenté, et non pas les deux simultanément comme dans le cas réel du fonctionne-
ment en charge. Le calcul des champs offre la possibilité de mesurer simplement le flux
magnétique capté par les bobinages durant les essais de validation en magnétodyna-
mique. Il suffit alors de mesurer le flux magnétique capté par une phase de la MADA
en fonction du temps, pour un fonctionnement en pleine charge. La valeur maximale
atteinte par ce flux doit être très proche de celle imposée au cours de l'identification
réalisée en magnétostatique. Une autre approche consiste à employer la méthode utili-
sant la décomposition harmonique du champ magnétique radial dans l'entrefer pendant
le fonctionnement en pleine charge de la MADA et à estimer le flux magnétisant en
considérant le premier harmonique d'espace de l'onde magnétique tournante. Le Ta-
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...218

1500
E
>"
o 1000-
3
%. 500 h
I
0
5 7 9 11 13 15
rang harmonique [-]
1 1 1 1 1 1

I ,^?
60 "^<— . Pourcentages de
E ^ , — ^ la fondamentale
o 40

| - 20
< 0.75% t
m m
5 m7 y&
9 11 13 15
rang harmonique [-]

Figure 5.29 - Contenu harmonique de la tension induite au rotor lors de la véri-


fication du niveau de saturation de la MADA2.

bleau 5.16 présente cette valeur comparée à celle obtenue lors de l'identification à vide
en magnétostatique.

Tableau 5.16 - Analyse comparative du flux magnétisant obtenu lors de l'identi-


fication à vide en magnétostatique et en charge par la magnétody-
namique.

Flux magnétisant Flux magnétisant erreur


à vide (sat. nom) en charge
158.3 mWb 163.7 mWb 3.3%

L'erreur entre les deux méthodes provient du fait que l'équivalence, en termes de
saturation magnétique, entre l'essai à vide avec courant magnétisant nominal imposé
et l'essai en charge était basée sur l'utilisation d'un circuit équivalent. Or, le caractère
local de la saturation magnétique n'est pas pris en compte par le circuit équivalent, ce
qui explique l'erreur (malgré tout acceptable) entre les valeurs des flux magnétisants
des deux essais.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...219

5.8 Conclusion

Le calcul des champs peut être utilisé dans le processus de conception d'une MADA
pour corriger les modèles analytiques de dimensionnement et pour valider la solution
finale. Il doit cependant être utilisé de manière judicieuse pour pouvoir bénéficier de ses
avantages en termes de précision sans pénaliser la durée du processus de conception.
Une correction des modèles de dimensionnement analytiques s'est avérée nécessaire
et le caractère itératif de ce mécanisme de correction nous a amené à adopter des
méthodes d'identification par calcul des champs en magnétostatique. Des méthodes
en magnétodynamique ont été utilisées pour la validation de la solution finale. Elles
permettent de reproduire les conditions de plusieurs points de fonctionnement de la
MADA et de vérifier que le couple électromagnétique estimé à l'aide du circuit équivalent
correspond effectivement à celui obtenu par calcul des champs.

Les différences entre les performances dérivées des modèles analytiques corrigés par
calcul des champs et celles calculées directement par les méthodes en magnétodyna-
mique concordent de manière acceptable. Pour obtenir - une précision encore plus élevée
au cours de la conception de la MADA, le circuit équivalent électrique devrait s'adapter
par rapport au point de fonctionnement pour prendre en compte d'une manière plus
exacte l'état de saturation magnétique. Il faut dire que le fait de maintenir la valeur de
l'inductance à sa valeur de saturation maximale sur tout le domaine de fonctionnement
de la MADA est conservateur en termes de capacité de production de puissance réac-
tive. Si des améliorations de la précision des modèles analytiques de dimensionnement
étaient nécessaires, ce serait plutôt au niveau d'une analyse tridimensionnelle par cal-
cul des champs de la MADA. Pour ce qui est de la précision du calcul analytique des
inductances de fuites des têtes de bobines, nous nous reposons dans cette thèse sur les
résultats expérimentaux précieux obtenus dans le passé par les auteurs en [16] et [12].

Les méthodes de dimensionnement et de validation des MADA proposées dans


les chapitres précédents peuvent maintenant être intégrées dans un environnement de
conception globale de la chaîne de conversion électromécanique des aérogénérateurs.
Chapitre 6

Méthodologie de conception globale


et proposition de solutions
optimales

Résumé : Dans ce chapitre, les modèles et les méthodes de conception dé-


veloppées dans les chapitres précédents sont mis en oeuvre dans un seul
environnement de conception globale pour les chaînes de conversion électro-
mécanique des aérogénérateurs qui utilisent la MADA. La première partie
présente de manière détaillée l'algorithme d'optimisation globale de la chaîne
de conversion, et l'organisation de son implantation pratique en termes d'ou-
tils logiciels. Par la suite, la flexibilité et la puissance de l'outil sont mises en
évidence par une enumeration non exhaustive des scénarios d'optimisation
globale qui peuvent être envisagés. La méthodologie de formulation du pro-
blème de conception en termes d'optimisation globale est illustrée dans le cas
de quelques scénarios. La conception globale d'un aérogénérateur typique
de 2MW est détaillée et les résultats obtenus sont validés par comparai-
son avec ceux disponibles dans la documentation décrivant des installations
existantes. Avec la méthodologie proposée, les spécifications portant sur le
comportement dynamique de l'installation vis-à-vis à des défauts survenant
sur le réseau électrique sont pris en compte dès les premières étapes de la
conception globale. Dans la dernière partie, l'environnement de conception
est utilisé pour évaluer et valider de nouvelles structures de MADA permet-
tant de réduire le nombre d'étages du multiplicateur de vitesse mécanique et
de les comparer aux solutions classiques en termes de performances globales
et de coût.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 221

6.1 Introduction

Les méthodes et les modèles présentés jusqu'ici doivent être utilisés de manière
judicieuse dans l'environnement de conception globale pour obtenir des performances
acceptables. Certaines méthodes qui peuvent nécessiter des temps de calcul élevés, sont
susceptibles de dégrader l'efficacité de l'outil de conception. Par exemple, comme la
simulation numérique des comportements transitoires de la MADA vis-à-vis de défauts
du réseau électrique doit être exécutée à chaque itération de l'algorithme d'optimisa-
tion globale, il est important de minimiser son temps d'exécution. Dans un premier
temps, il est souhaitable d'utiliser les méthodes proposées pour concevoir des instal-
lations classiques avec des cahiers des charges qui se rapprochent le plus possible de
ceux utilisés par les constructeurs. Cette approche permet une validation préliminaire
de la méthodologie adoptée. Par la suite, il est alors possible d'explorer de nouvelles
solutions structurelles de la chaîne de conversion pour essayer de répondre aux objec-
tifs initiaux du travail présenté dans ce mémoire. Toutes les solutions obtenues sont
systématiquement validées par expérimentation simulée avec le calcul des champs en
magnétodynamique.

6.2 Scénarios et procédures de conception globale

6.2.1 Description des scénarios d'optimisation globale de la


chaîne de conversion électromécanique d'un aérogénéra-
teur utilisant la MADA

Grâce aux méthodes élaborées dans les chapitres précédents, il est possible d'explorer
de nombreux scénarios de conception globale. Ils peuvent aller de la conception d'une
seule composante de l'installation (multiplicateur de vitesse, MADA ou convertisseur
statique) à la conception globale du système, suivant différentes spécifications. Quelques
scénarios de conception possibles sont résumés au Tableau 6.1.

Même si certains scénarios de conception présentés ne traitent que d'une partie de


la chaîne de conversion, une approche globale du problème est nécessaire pour obte-
nir des résultats optimaux. Par exemple, pour concevoir le convertisseur de puissance
uniquement, les modèles de toutes les parties de l'aérogénérateur ainsi que les lois de
commande doivent être connues pour optimiser la production d'énergie annuelle sur un
site donné tout en minimisant le coût de l'électronique de puissance. Dans un autre
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 222

Tableau 6.1 - Quelques scénarios de conception envisageables avec l'outil conçu.

* *
Variable de conception Fonctions objectifs
Eléments à Eléments imposés
concevoir
Multiplicateur • rapport multipl. • convertisseur • production annuelle
de vitesse • MADA • masse
Convertisseur • convertisseur • multiplicateur • production annuelle
statique • MADA • coût
• dimensions MADA • multiplicateur • production annuelle
MADA
• bobinage • convertisseur • masse
• dimensions MADA • multiplicateur • production annuelle
Entraînement
• convertisseur • masse
électrique
• coût
• convertisseur • MADA • production annuelle
Convertisseur et
• rapport multipl. • masse
multiplicateur
• coût
Chaîne de • dimensions MADA • production annuelle
conversion • convertisseur • masse
complète • rapport multipl. • coût

type de scénario, on peut avoir à sélectionner le rapport du multiplicateur de vitesse


mécanique optimal qui permette d'optimiser la production annuelle sur un site donné,
en limitant éventuellement sa masse. Dans ce dernier cas aussi, la prise en compte de
tout le système est indispensable pour pouvoir donner une réponse. Aucun des scénarios
présentés au Tableau 6.1 n'a été traité à notre connaissance, dans la littérature. C'est le
cas par exemple du problème de sélection du rapport du multiplicateur de vitesse méca-
nique pour des éoliennes utilisant la MADA (récemment, une étude similaire a pourtant
été menée pour des éoliennes utilisant un générateur synchrone à aimants permanents
avec un étage de multiplication de vitesse mécanique [79]).

Nous allons uniquement traiter dans ce mémoire les scénarios qui visent à concevoir
la chaîne de conversion complète, bien qu'aux références [6] [8] (publiées au cours de ce
travail de recherche), le lecteur puisse facilement trouver des scénarios de conception
limités au multiplicateur de vitesse mécanique et au convertisseur statique.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 223

Il est aussi possible d'étudier la sensibilité de l'avant-projet de conception optimal


vis-à-vis de différentes spécifications, comme par exemple des gisements éoliens ayant des
vitesses moyennes de vents différentes ou plusieurs exigences de production de puissance
réactive. Les méthodes et les modèles conçus permettent de répondre à ces questions
qui sont encore sans réponses précises dans la littérature.

6.2.2 Formulation du problème d'optimisation globale

Différentes formulations du problème d'optimisation globale de la chaîne de conver-


sion électromécanique peuvent être facilement programmées par l'utilisateur dans l'en-
vironnement développé. Nous avons choisi ici de détailler la formulation de quelques
scénarios typiques d'optimisation globale de la chaîne de conversion électromécanique
d'une turbine éolienne donnée avec un gisement éolien et des spécifications de connexion
au réseau électrique fixés. Il importe en premier lieu de définir clairement quels sont
les objectifs, les contraintes et les variables du problème de conception. La chaîne de
conversion à concevoir se compose du multiplicateur de vitesse mécanique, du généra-
teur asynchrone à double alimentation et des convertisseurs statiques.

De manière générale les spécifications du cahier des charges comportent les informa-
tions suivantes :

• Caractéristiques statistiques du régime des vents sur une année - distribution de


Weibull.
• Puissance nominale de la turbine éolienne (maximale).
• Caractéristique de régime permanent de la puissance mécanique fournie par la
turbine éolienne.
• Tension et fréquence nominale du réseau électrique.
• Facteur de puissance nominal de l'installation vu du réseau (facteur de puissance
que l'installation doit pouvoir garantir pour tous les régimes d'opération).
• Éventuellement : à-coup de couple maximal produit par la MADA pendant le pire
des régimes de défaut correspondant au seuil de protection du multiplicateur de
vitesse mécanique.
• Éventuellement : puissance apparente maximale du convertisseur statique de fré-
quence correspondant au coût maximal consenti par l'utilisateur.

Les objectifs du problème d'optimisation peuvent être :

• Maximisation de la production annuelle d'énergie électrique E a n .


Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 224

• Minimisation de la masse totale embarquée dans la nacelle (MADA et multipli-


cateur) Mtot-
• Minimisation de la puissance apparente du convertisseur statique. SCSR + Scss-

Les contraintes du problème d'optimisation sont :

• Rendement minimum de la MADA correspondant aussi indirectement à l'élévation


de température maximale admissible.
• Rapport maximal entre largeur des dents et hauteur des encoches de la MADA.
• Inductions magnétiques maximales dans les différentes parties du circuit magné-
tique de la MADA.
• Diamètre interne de la MADA positif.
• Dimensions maximales (Dext et L) de la MADA.
• Tension magnétisante Vm maximale correspondant au point de saturation magné-
tique pour le point de fonctionnement nominal de la génératrice (cf. Annexe D)
doit correspondre à la tension induite totale dans le bobinage du stator calculée
dans le modèle de dimensionnement analytique.
• Tension maximale admissible au rotor de la MADA en régime permanent compte
tenu de la marge de tension dynamique admissible (cf. paragraphe §3.3.3 du
troisième chapitre).
• Valeur maximale du rapport du multiplicateur de vitesse mécanique imposé par
le nombre d'étages de multiplication utilisé.

Les variables d'état du problème d'optimisation sont les suivantes :

• Diamètre interne de la MADA D i n t .


• Longueur axiale du paquet de tôles de la MADA L.
• Épaisseurs des culasses du stator et du rotor de la MADA ecs et e^..
• Amplitude maximale de l'harmonique fondamentale de l'induction magnétique
dans l'entrefer B.
• Facteur d'ouverture d'encoche relatif au pas d'encoche du stator et du rotor kips
et kipr-
• Sections totales de cuivre respectives du stator et du rotor Scus et Seur-
• Rapport de multiplication de vitesse mécanique r m .
• Rapport entre le nombre de spires en série par phase au stator et au rotor a1.
'Ce rapport est imposé uniquement lors d'une première optimisation. Par la suite, il est fixé à
la valeur la plus proche physiquement réalisable au cours d'une deuxième optimisation qui permet
d'affiner les résultats.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 225

• Éventuellement : valeur des résistances Rcb du système de protection "crowbar"


vis­à­vis des défauts électriques survenant au niveau du réseau.

La formulation du problème d'optimisation non linéaire avec contraintes se présente


plus précisément sous la forme suivante pour un aérogénérateur typique de 2MW :

max Fob, (x) = ^""ffil

VanaDleS . X = Ui n t, Li, Ces, &cr, *­>,fclPs,i^lpr, Jcus, ^cur, ■''si rm, a, t\cb

assujetti à : IJMA DA > 0.98


F p < 0.95( production react.)
Va = 690/v/3>
/ . = 50Jïz
Vrmax < 0­75 V, S 300F
D i n t > Om
Dext < l­5m (6­ 1 )
L < 1.5m
hhds < 1/6
klhdr < 1/6
Bcs < 1ST
Bcr < 1 S T
B d s < 1­8T
B d T < L8T
Vm = e i s V
r m < 125

6.2.3 Implantation logicielle du problème d'optimisation glo­


bale de la chaîne de conversion et algorithme de la pro­
cédure complète

Tous les modèles, tous les outils et toutes les procédures qui ont été développés dans
le cadre de ce travail ont été programmés dans deux environnements : Microsoft Excel
et Matlab. Le programme de calcul des champs utilisé est la version du logiciel Difimédi
qui a été développée au L.E.E.P.C.I. par le Professeur Cros.

L'algorithme de la procédure d'optimisation globale de la chaîne de conversion est


Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 226

géré par un programme principal dans Excel. La procédure d'optimisation non linéaire
avec contraintes utilisée est le Solveur disponible dans Excel. Le calcul des lois de
commande et des performances de l'aérogénérateur sur toute la plage de vitesse de vent
du gisement éolien considéré est un processus qui peut engendrer un temps de calcul non
négligeable. Ceci devient encore plus critique lorsqu'il est nécessaire, à chaque itération
du processus d'optimisation, d'évaluer les performances dynamiques lors des régimes de
défaut associés à un court-circuit sur le réseau électrique (cf. §2.5.4 et §2.5.5). Il est
donc judicieux de pré-compiler les programmes effectuant des opérations répétitives.
Ainsi, les procédures de calcul des performances de la MADA, en régime permanent et
en régime dynamique, ont été programmées en Matlab, sous forme de fonctions dans
des fichiers *.m. Ces fonctions ont été compilées à l'aide de l'utilitaire "Matlab Builder
for Excel" pour obtenir des fichiers de type *.dll codés en language machine et elles
sont appelées par le programme principal à l'aide des macros Excel, qui assurent le
passage des variables d'entrée-sortie. Un utilitaire de Matlab prépare automatiquement
la macro Excel indispensable pour la communication. Le programme Difimédi est utilisé
pour toutes les procédures nécessitant du calcul des champs. La Figure 6.1 illustre la
répartition des taches entre les deux environnements de programmation et Difimédi.

Microsoft Excel
-Cahier des charges.
-Solveur pour optimisation.
-Modèles de dim. de la MADA.

Difimédi *.dll créée avec MatLab


*.dll créée avec MatLab
- Identification par méthodes - Lois de commande.
- Recherche et calcul des
magnétostatiques (correction). - Calcul des performances de la
performances durant un défaut
- Validation par méthodes MADA pour toutes les vitesses
sur le réseau.
magnétodynamiques. de vent.

*.dll créée avec MatLab


- Méthode d'intégration num.
(Runge-Kutta ordre 4).

Figure 6.1 - Répartition des taches entre Microsoft Excel, Matlab et Difimédi.

Les communications entre Excel et les fichiers *.dll sont automatisée alors que la
liaison entre Excel et Difimédi ne l'est que partiellement. En effet l'étape de garnissage
des sources conformément à la structure et aux connexions des bobinages nécessite par
expérience une vérification systématique 2.

La Figure 6.2 présente l'algorithme détaillé de la procédure d'optimisation globale


2
Une automatisation complète des communications avec Difimédi est déjà maîtrisée au L.E.E.P.C.I.
et elle ne posera pas de problème particulier à l'avenir.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 227

de la chaîne de conversion d'un aérogénérateur utilisant la MADA. Les exécutants


(programmes ou concepteur) y sont identifiés pour chaque tâche.

On remarque que le rôle du concepteur demeure encore important. Bien entendu,


certaines tâches peuvent encore être facilement automatisées, comme le choix des dimen-
sions initiales de la MADA par exemple. Mais le choix de conditions initiales réalistes
basées sur l'expertise du concepteur facilite souvent la rapidité de la convergence vers la
solution optimale. Dans l'environnement qui a été conçu, il est possible de programmer
facilement diverses expressions de la fonction objectif et de changer les caractéristiques
structurelles de la MADA.

6.3 Conception globale de la chaîne de conversion


électromécanique d'aérogénérateurs typiques de
2MW

6.3.1 Conception globale pour un cahier des charges de régime


permanent sans contraintes de régime transitoire

Il semble difficile de trouver dans la littérature des informations précises sur les di-
mensions et les caractéristiques de la MADA d'un aérogénérateur existant. Nous consi-
dérons un aérogénérateur de 2MW de puissance nominale compte tenu de l'information
disponible sur une MADA de la firme ABB présentée en [129]. C'est d'ailleurs une va-
leur de puissance nominale typique offerte par plusieurs constructeurs. Nous proposons
de travailler sur la conception d'une chaîne de conversion pour le cahier des charges
du (Tableau 6.2). Il faut remarquer qu'il ne comporte aucune contrainte sur les perfor-
mances dynamiques lors des régimes de défaut associés à un court-circuit sur le réseau
électrique. Le problème d'optimisation associé est celui qui est formulé en (6.1 ) au
paragraphe §6.2.2.

La solution optimale est obtenue à l'aide de la procédure d'optimisation globale de


la chaîne de conversion illustrée à la Figure 6.2. Quelques performances globales de
l'installation conçue sont présentées au Tableau 6.3, alors que le Tableau 6.4 présente
les caractéristiques de la MADA obtenue. Elles peuvent être comparées à celles du
Tableau 5.14 qui appartiennent à la MADA2 conçue au Chapitre cinq et dont le cahier
des charges ne spécifiait qu'un seul point de fonctionnement nominal en service continu,
sans prise en compte d'un cycle de production annuel sur un gisement éolien caractérisé
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 228

Tableau 6.2 ­ Cahier des charges d'un aérogénérateur classique de puissance no­
minale 2MW

Grandeur valeur unité


Moyenne des vents p v 8 m/s
Facteur de forme de Weibull 1.8 —

VMADA 0.98 —
FP 0.95 ( AV ) ­
*■ •* r e s
v. 690/ y/3 V
p 2 —

fs 50 Hz

par une distribution de Weibull réaliste. Pour faciliter la comparaison on a d'ailleurs


reporté entre parenthèses les chiffres de la MA DA 2 du Tableau 5.14 du Chapitre cinq.

Tableau 6.3 ­ Performances globales de la solution optimale M ADA3 pour le ca­


hier des charges d'un aérogénérateur classique de puissance nomi­
nale £MW sans contraintes dynamiques.

Grandeur valeur unité


Production annuelle E a n 6.290 GWh
SCSR (IGBT de 1700 V) 840 AkV
Rapport multiplicateur r m 99 —
Masse multiplicateur 8500 kg
Masse totale (MA DA + multiplicateur) 12212 kg
Nombre d'étages de multiplication 3 —
Vitesse synchrone MA DA fis 1500 rpm
Plage de vitesse variable MA DA 1079 ­ 1879 rpm
Plage de vitesse variable turbine éolienne 11.1 ­ 19 rpm

La puissance apparente maximale SCSR = V/3690/rO(max a été calculée en considé­


rant les valeurs maximales de la tension et du courant en régime permanent, elle ne
correspond pas à la définition de puissance de dimensionnement du convertisseur.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 229

Tableau 6.4 Caractéristiques de la MADA de la solution optimale M ADA3 pour


le cahier des charges d'un aérogénérateur classique de puissance
nominale de 2MW sans contraintes dynamiques (en parenthèses
les résultats du Tableau 5.14 pour la MADA2).

Grandeur valeur unité Grandeur valeur unité


Dext 0.8429 (0.874) m Rs 2.41 (2.19) mQ.
L 0.548 (0.535) m Rr 2.04 (1.91) mil
&CS 0.0845 (0.0868) m Lm 1.83 (1.89) mH
^cr 0.0845 (0.0867) m Lfs 58.6 (61.25) pH
kl P s 0.404 (0.409) - Lfr 97.2 (101) pH
Klpr 0.404 (0.409) - a 0.387 (0.3868) -
q 0.0249 (.0277) m 2
Is (nominal) 1383.5 (1450) A
'-'eus
Ocur 0.0277 (0.029) mr2 I'r (nominal) 700 (719) A
Ê 1.07 (1.06) T Masse MADA 3712 (4015) kg.
Ns 12 (12) - Masse fer 1793 (1870) kg
Nr 30 (30) - Masse cuivre 1918 (2145) kg

La machine est différente de la machine MADA2 optimisée au chapitre cinq pour


un cahier des charges qui ne spécifiait qu'un seul point de fonctionnement nominal en
service continu, sans prise en compte d'un cycle de production annuel. Les rendements
des deux machines sont identiques pour le point de fonctionnement nominal, mais cela
ne reste pas forcement vrai sur toute la plage de vitesse de l'aérogénérateur. Des volumes
différents de cuivre et de fer peuvent en effet donner les mêmes pertes en un seul point de
fonctionnement. La solution optimale présentée dans ce paragraphe a pour objectif de
conception la maximisation de la production annuelle combinée avec la minimisation de
la masse. Ceci montre la différence importante entre la conception d'une MADA basée
sur les spécifications d'un seul point de fonctionnement et la conception d'une MADA
qui prend en compte tout le domaine de vitesse et le cycle de production annuel sur un
gisement éolien donné. Il est bien sûr possible de modifier la fonction objectif de telle
sorte à pondérer différemment les importances relative de la masse et de la production
annuelle (par ex. : F O = kiE a n + k2Miot, ou k\ et k2 sont des facteurs de pondération).
La Figure 6.3 illustre la comparaison de certaines caractéristiques des solutions MADAl,
MADA2 et MADA3. La solution MADA2 étant prise comme référence.

La Figure 6.4 présente la structure du circuit magnétique et la répartition de l'indue-


Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 230

tion de la MADA conçue pour le point de fonctionnement nominal. Il faut remarquer


que pour cette solution aussi, les valeurs maximales des inductions dans les différentes
parties du circuit magnétique, ont atteint leur valeurs maximales admissibles définies
en contrainte soit (1.8 T).

Les performances globales complémentaires de l'aérogénérateur conçu sont présen-


tées sur les Figures 6.5 à 6.8.

6.3.2 Sensibilité de la chaîne de conversion obtenue par op-


timisation globale vis-à-vis des caractéristiques du gise-
ment éolien

La procédure d'optimisation globale de la chaîne de conversion qui a été dévelop-


pée dans ce travail permet au concepteur d'analyser et de quantifier la sensibilité des
solutions optimales vis-à-vis de nombreuses spécifications. Dans ce paragraphe, nous
illustrons l'importance de prendre en compte, lors de l'optimisation globale de la chaîne
de conversion, le cycle de production annuel de l'aérogénérateur sur un gisement éolien
caractérisé par sa distribution de Weibull. Pour cela, nous considérons a priori trois gi-
sements éoliens caractérisés par des vitesses moyennes des vents différentes (p v = 6m/s,
p v = 8m/s et p v = 10m/s), mais avec un même coefficient de forme de Weibull égala
C = 1.8. On considère d'autre part que l'on utilise dans les trois cas la même turbine
éolienne caractérisée par sa courbe de puissance. On utilise la procédure d'optimisation
globale de la chaîne de conversion illustrée à la Figure 6.2 pour déterminer une chaîne
de conversion optimale pour chacun des trois sites. On évalue ensuite les performances
de chacune de ces solutions en termes d'énergie annuelle produite dans le cas de son uti-
lisation sur les deux autres sites pour lesquels elle n'a pas été optimisée. Cette approche
permet d'apprécier l'intérêt du concept d'optimisation globale d'une chaîne de conver-
sion qui prend en compte le cycle de fonctionnement annuel. Le Tableau 6.5 montre les
résultats obtenus au cours de l'étude. Les productions annuelles suivies d'un astérisque
* correspondent à celles de la solution optimale.

Ces résultats montrent que la vitesse moyenne du vent du gisement éolien influe
légèrement sur la masse de la MADA et modifie la capacité de production de l'aéro-
générateur pour des gisements avec des caractéristiques différentes. Les résultats de
l'optimisation globale présentés au Tableau 6.5 sont relativement difficiles à interpréter,
car le multiplicateur de vitesse, par exemple, joue aussi un rôle important dans le calcul
de la production annuelle. C'est justement dans ce genre d'étude de sensibilité que la
méthode de conception globale se justifie. Cette analyse de sensibilité de la solution op-
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt.. 231

Tableau 6.5 Comparaison des performances globales d'un aérogénérateur utili-


sant des chaînes de conversion optimisées pour différents cycles
de vent avec des vitesses moyennes différentes (Les productions
annuelles suivies d'un astérisque * correspondent à celles de la
solution optimale obtenue pour le site qui présente cette vitesse
moyenne de vent).

MADA4 MADA5 MADA6


opt. pour opt. pour opt. pour
grandeur p v = 6m/s p v — 8m/s p v = 10m/s unité
E a n (Pv = 6m/s) 3.630* 3.625 3.629 GWh
E a n (Pv = 8m/s) 6.287 6.30* 6.295 GWh
E a n (Pv = 10m/S) 8.277 8.2733 8.278* GWh
SCSR 840 840 824 WA
rm 98 99 99 —

MMADA 3722 3712 3921 kg


Plage de vitesse QMADA 1079 - 1878 1079 - 1880 1079 - 1879 rpm
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 232

CONCEPTEUR : Détermination
Cahier des charges de la fonction objectif, des
contraintes et des variables
d'optimisation

CONCEPTEUR : Choix de la
structure de la MADA, choix de
la technologie de l'électronique
de puissance

CONCEPTEUR : Dimensions
initiales de la MADA, ratio initial
du multiplicateur de vitesse

EXCEL : Détermination
analytique des éléments du
circuit équivalent
*.dll (MATLAB) :
Détermination des
performances globales
en régime dynamique *.cltI (MATLAB) : Détermination
avec calcul des des performances globales en
conditions Initiales régime permanent

SOLVEUR d'EXCEL : SOLVEUR d'EXCEL :


Évaluation de la Fonction Optimisation non-
Objectif (FO) linéaire, changement
des variables

EXCEL : Détermination
des facteurs de
correction du modèle
analytique - répétition du
processus
DIFIMÉDI : Évaluation par calcul
des champs de la solution
optimale - détermination du
circuit équivalent

EXCEL : Comparaison des


éléments du circuit équivalent
(analytique & calcul des
champs)

*.dll (MATLAB) : Calcul et


DIFIMÉDI : Validation
affichage de toutes les
par calcul des champs,
performances de l'aérogénérateur
magnétodynamique
(régime permanent et transitoire)

Figure 6.2 - Algorithme de la procédure d'optimisation globale de la chaîne de


conversion d'un aérogénérateur utilisant la MADA.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 233

î.i 1 r n 1 1 r ZLZ
IMADA1
IMADA2
1.05 ÎMADA3

6.
</>
>
g 0.95-
10
c
o
•S 0.9
•c
ro
>
0.85-

0.8
D ext L S eus S eur M fer M cu M MADA I s I r

Figure 6.3 - Comparaison relative entre les solutions MADA1, MADA2 et


M ADA3 - Référence de comparaison : MADA2.

DSORT
B-TESLA

100E

800E+00
600E+00
600E+00
400E+00
400E+00
000E+00
I
Figure 6.4 ~ Géométrie et répartition de l'induction au point de fonctionnement
nominal dans le cas de la MADA3 de 2MW - solution avec 4 pôles.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 234

x10°

15 20 25
Vv[m/s]

Vv [m/s]

Figure 6.5 Puissance mécanique de la turbine éolienne et vitesse de rotation en


fonction de la vitesse du vent.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 235

300

Figure 6.6 - Lois de commande appliquées au rotor de la MADA3.

1500

1000

500-

10 12 14
Vv [m/s]

2000

V v [m/s]

Figure 6.7 ~ Courants stator et rotor de la MADA3.


Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 236

X10

û.E4r

8 10 12 14
V [m/s]
x10

V [m/s]
x10

E 1-5
1
|
Q-S 0.5

8 10 12 14
Vu [m/s]

0.9
Z 0.8
B
r 0.7
0.6
0.5
8 10 12 14
V., [m/s]

Q 0.95

8 10 12 14
V v [m/s]
Figure 6.8 - Pertes du multiplicateur, de la MADA, du convertisseur statique
et rendement total de la chaîne de conversion et rendement de la
M ADA3 seule.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 237

timale à la vitesse moyenne annuelle de vent sur le site n'avait pour but que d'illustrer
la puissance et l'efficacité de l'approche de conception globale. En réalité, si l'on veut
concevoir un aérogénérateur optimal pour un seul ou pour différents gisements éoliens
on devrait non seulement concevoir la chaîne de conversion optimale mais également la
turbine éolienne optimale. Il est intéressant de remarquer que l'intégration, dans l'envi-
ronnement de conception globale conçu au cours du travail présenté ici, d'un modèle de
dimensionnement de turbine éolienne est tout à fait envisageable et relativement aisé.

6.3.3 Sensibilité de la chaîne de conversion obtenue par opti-


misation globale vis-à-vis de la capacité de production
de puissance réactive de l'aérogénérateur

Un autre scénario intéressant consiste à étudier la sensibilité de la solution de concep-


tion globale vis-à-vis d'un changement de la spécification du facteur de puissance mi-
nimal qui garantit la capacité de production de puissance réactive de l'aérogénérateur.
Dans les avant-projets de conception précédents, comme cela est montré dans la for-
mulation du problème d'optimisation en (6.1), le facteur de puissance était imposé à
une valeur minimale de F P r e s = 0.95AV (production de puissance réactive). Nous uti-
lisons à nouveau la procédure d'optimisation globale de la chaîne de conversion avec
une modification de cette contrainte correspondant à F P r e s = 0.93AV (production de
puissance réactive). On considère toujours la même turbine éolienne et un gisement
éolien avec une vitesse moyenne de vent p v = 8m/s. Les caractéristiques de la solution
optimale obtenue (MADA7), ainsi que le caractéristiques de la solution MADA3 entre
parenthèses (pour la spécification F P r e s = 0.95AV) sont présentés au Tableau 6.6.

Le courant réactif nécessaire à la création de puissance réactive supplémentaire tend


à augmenter les sections de cuivre du stator et du rotor, ce qui se traduit par une
augmentation importante de la masse de la MADA. Ceci s'explique par le fait que
la puissance réactive produite par le convertisseur du côté du rotor doit transiter par
la MADA. On constate évidemment une augmentation de la puissance apparente du
convertisseur CSR. Cette analyse de sensibilité de la solution optimale à une variation
des spécifications du cahier des charges n'avait pour but que d'illustrer la puissance et
l'efficacité de l'approche de conception globale. Dans le cas étudié ici, il serait peut-être
plus judicieux d'évaluer la possibilité de fournir une partie de la puissance réactive à
partir du convertisseur du coté du stator CSS. On pourrait alors utiliser à nouveau la
même méthodologie développée dans ce travail pour déterminer le compromis optimal
entre le coût du convertisseur statique et la masse de la MADA.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 238

Tableau 6.6 Caractéristiques de la MADA de la solution optimale M ADA l pour


le cahier des charges d'un aérogénérateur classique de puissance
nominale 2MW, sans contraintes dynamiques, avec un Facteur de
puissance F P r e s = 0.93AV (production de puissance réactive) et
un site avec p v = 8m/s - (Entre parenthèses caractéristiques de la
solution MADA3).

Grandeur valeur unité


Ean 6.279 (6.290) GWh
SCSR 862 (840) kVA
Is 1425 (1383) A
ïr 718 (700) A
MMADA 4967(3712) kg

6.3.4 Conception globale pour un cahier des charges avec prise


en compte des contraintes de régime transitoire

Jusqu'à présent les solutions de conception globale présentées ne prenaient en compte


que le fonctionnement en régime permanent de toutes les composantes de l'aérogénéra-
teur. Lors de la conception globale, il est possible, avec la méthodologie développée, de
prendre en compte le comportement dynamique de la chaîne de conversion comme, par
exemple, les à-coups de couple électromagnétique produits par la MADA lors d'un dé-
faut de type court-circuit survenant sur le réseau électrique. Notre objectif est à présent
d'intégrer le système de protection du convertisseur statique dès les premières phases
de conception de la chaîne de conversion, pour limiter la sollicitation mécanique du
multiplicateur de vitesse.

Nous considérons à présent la solution de conception globale MADA3 issue du cahier


des charges du Tableau 6.2 et dont les résultats sont reportés aux Tableaux 6.3 et 6.4.
Pour cette solution (MADA3) on peut procéder à posteriori à la recherche optimale
de la résistance de protection du convertisseur statique. Pour la solution MADA3 nous
avons obtenu une résistance optimisée à Rd, = 0.54Q. Le pire régime de défaut pour
cette solution consiste en un court-circuit de deux phases mises à la terre. Les résultats
correspondants sont présentées à la Figure 6.9.

On constate que pendant le défaut le couple électromagnétique atteint une valeur


Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 239

o o
ro o
B
c ro
ro
c D
u O
o O
O

0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1
temps [s] temps [s]

o
P
o
c

0.04 0.06 0.08 0.02 0.04 0.06 0.08


temps [s] temps [s]

Figure 6.9 - Comportement transitoire de la M ADA3 conçue lors du pire régime


de défaut correspondant au pire des instants de déclenchement sur
le réseau.

crête correspondant à 7.4 fois le couple nominal de la MADA (Te = lAp.u.). Les effets
des à-coups de couple électromagnétiques sur les composantes mécaniques de la chaîne
de conversion d'un aérogénérateur ayant un multiplicateur de vitesse mécanique ont
été étudiés en [158]. Il y est montré que les à-coups de couple ont des effets néfastes
sur les roulements du multiplicateur de vitesse même pour des amplitudes largement
inférieures à lAp.u.. Nous avons donc répété la procédure d'optimisation globale de la
chaîne de conversion en incluant dés le départ une contrainte supplémentaire qui limite
l'à-coup de couple électromagnétique à Te < 5.9p.w., c'est à dire à une valeur réduite de
ATe < l.hp.u.. Les résultats sont présentés au Tableau 6.7 et aux Figures 6.10 et 6.11
(MADA8).

Une étude similaire, issue de ce travail, a été présentée par l'auteur de ce mémoire,
à la référence [10] dans le cas d'un cahier des charges différent. Les résultats publiés
montrent la grande sensibilité des performances de la solution finale vis-à-vis de la
prise en compte de la contrainte dynamique sur l'à-coup de couple électromagnétique.
Une meilleure protection des parties mécaniques de l'aérogénérateur peut être obtenue
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 240

Tableau 6.7 Caractéristiques de la solution optimale MADA8 pour le cahier des


charges d'un aérogénérateur classique de puissance nominale 2MW
avec une valeur d'à-coup de couple réduite en régime de défaut -
(entre parenthèses caractéristiques de la MADA3).

Grandeur valeur unite


Ean 6.315 (6.290) GWh
SCSR 777(840) kVA
U 1387 (1383) A
I'r 647 (700) A
MMADA 7780(3712) kg
Rcb 0.067 n

Figure 6.10 - Géométrie de la MADA8 conçue pour un aérogénérateur de 2MW


avec prise en compte de la contrainte dynamique sur l'à-coup de
couple électromagnétique.

si on augmente de manière considérable, voire inacceptable, la masse de la MADA.


La tendance générale proposée par l'optimisation globale consiste à augmenter les ré-
sistances des bobinages pour une meilleure atténuation des courants de court-circuit.
Pour respecter le rendement minimal de la MADA, le volume du circuit magnétique et
les inductions magnétiques maximales sont ajustés pour réduire les pertes magnétiques.
Ceci démontre que le système de protection utilisé pour réduire les surtensions sur le
convertisseur statique lors d'un défaut de type court-circuit sur le réseau n'est pas effi-
cace pour la réduction des à-coups de couple mécanique sur le multiplicateur de vitesse.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 241

i
c

0.04 0.06 0.04 0.06


Time [s] Time [s]

300
Fw
> 1—

o
100
o
c
o -100 W ÏÀ/C f i l I lÂJvN ï AA/
tn
c<l>
(- -300 " i l

0.02 0.04 0.06 0.08 0.1


Time [s]

Figure 6.11 - Comportement transitoire de la MADA8 conçue avec prise en


compte de la contrainte dynamique sur l'à-coup de couple électro-
magnétique lors du pire des défauts au pire des instants de déclen-
chement du court-circuit sur le réseau.

D'autres solutions pour le système de protection du multiplicateur de vitesse doivent


être étudiées. Une solution, à notre avis prometteuse, consiste à utiliser le convertis-
seur statique du côté du stator (CSS) comme compensateur statique série, en utilisant
une topologie de type "UPFC" [76]. L'insertion de tensions en série permettrait à la
MADA de ne jamais subir de baisses de tension. Le manque de tension provoqué par
un court-circuit serait ainsi compensé par le CSS.

6.3.5 Etude de scénarios de réduction de la puissance appa-


rente du convertisseur statique de fréquence

La puissance apparente, qui est la puissance de dimensionnement du convertisseur


statique peut être augmentée ou réduite pour trouver d'autres compromis entre les
performances et les coûts relatifs des composants de la chaîne de conversion électro-
mécanique. L'inclusion de la puissance apparente du convertisseur statique dans la for-
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 242

mulation du problème d'optimisation globale, comme contrainte ou comme composante


de la fonction objectif, nécessite des précautions. En effet, la puissance apparente fait
intervenir le courant et la tension maximale que les interrupteurs doivent commuter. La
technologie des interrupteurs électroniques utilisés (IGBT) impose les seuils de tension
maximale admissibles à des valeurs bien définies. Par exemple les tensions maximales
pour les IGBT sont de 600 V, 1200 V, 1700 V et 3300 VT Ceci peut introduire une
variable de nature discrète au sein du problème d'optimisation. Le courant maximal
fourni au rotor de la MADA par le CSR, dépend, quant à lui, du couple électromagné-
tique maximal, du glissement nominal, de l'inductance magnétisante de la MADA et
de la valeur spécifiée du facteur de puissance de l'installation3. Le couple maximal que
la MADA doit fournir est spécifié indirectement par le cahier des charges, étant donné
que la vitesse de rotation maximale et la puissance nominale de la turbine éolienne sont
imposées. Le facteur de puissance de l'installation est lui aussi imposé par le cahier des
charges. La marge de manoeuvre pour modifier le courant maximal circulant au rotor de
la MADA réside donc dans la valeur de son inductance magnétisante et dans la valeur
du glissement nominal. En fait, les variations admissibles de la valeur de l'inductance
magnétisante ne peuvent pas être très élevées, car celle-ci dépend principalement de la
taille de la machine qui est-elle-même pratiquement imposée par le couple spécifié dans
le cahier des charges et le nombre de pôles. Pour modifier le courant maximal à fournir
au bobinage du rotor de la MADA, on peut aussi agir sur le glissement nominal, par une
sélection optimale du rapport de multiplication de vitesse mécanique. Pour résumer, la
puissance apparente du convertisseur statique dépend principalement :

1. du choix technologique des interrupteurs électroniques du convertisseur statique


de fréquence.
2. du choix du rapport de multiplication de vitesse mécanique.

Considérons un scénario de changement de technologie des interrupteurs électro-


niques.' Par exemple, le fait de passer d'une technologie d'IGBT de 1700 V à une
technologie de 1200 V peut largement réduire la puissance de dimensionnement du
convertisseur statique ; mais quelles sont les conséquences sur les performances globales
de l'aérogénérateur ? Premièrement il faut mentionner la nécessité d'utiliser un trans-
formateur abaisseur pour adapter la tension du côté du réseau à la tension réduite de
l'électronique de puissance. Pour répondre à cette question, nous pouvons effectuer une
conception globale avec les mêmes spécifications qu'au Tableau 6.2, mais avec une ten-
sion du rotor maximale de V'rmax < 215V prise en compte sous forme de contrainte
dans la formulation du problème d'optimisation globale (6.1). Cette valeur se calcule en
3
Nous considérons que les points de fonctionnement en régime permanent dans cette analyse. Une
marge de courant pour les régimes dynamiques est à prévoir.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 243

prenant en compte une tension du circuit intermédiaire à courant continu des conver-
tisseurs égale à Voc = 100V et en considérant encore une fois, pour le fonctionnement
en régime permanent, une marge de tension dynamique au rotor de 25%. Le calcul est
détaillé en (6.2).

v
-= 0Jb 7m = 0 . 7 5 ™ £ = 215V (6.2)

Les caractéristiques de la chaîne de conversion optimale obtenue (MADA9) en uti-


lisant un convertisseur statique avec une technologie d'IGBT à 1200 V sont présentées
au Tableau 6.8 et les lois de commande associées sont illustrées par la Figure 6.12.

Tableau 6.8 - Caractéristiques de la chaîne de conversion optimale MADA9 d'un


aérogénérateur de M W utilisant un convertisseur statique avec
une technologie d'IGBT à 1200 V - (Caractéristiques de la solution
MADA3 (IGBT 1700V) entre parenthèses).

Grandeur valeur unité


Ean 6.25 (6.290) GWh
SCSR 610 (840) kVA
MMADA 3940 (3712) kg
rm 93 (99)
Plage QMADA 1218 - 1767 (1079 - 1879) rpm
Plage Çlt 13.1 - 19.1 (11.1 - 19.1) rpm

Comme la plage de vitesse variable a été réduite à cause de la tension limitée par le
CSR, la production annuelle est diminuée puisque la puissance produite par la turbine
éolienne n'est pas optimisée sur la même plage de vitesse de vent. La MADA9 a une
masse supérieure à celle de la solution qui utilise une technologie d'IGBT à 1700 V
(MADA3). Cette tendance s'explique par le fait que la plage de vitesse variable réduite
nécessite un changement important du rapport de multiplication de vitesse mécanique,
pour l'optimisation de la production annuelle. La réduction du rapport de multiplication
de vitesse de r m = 99 à r m = 93 se traduit par une augmentation du couple nominal de
la MADA9, et par conséquent de sa masse.

Cette solution peut être intéressante du point de vue économique, à cause de la dimi-
nution de la puissance apparente du convertisseur statique et, surtout, du changement
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 244

8 10 12 14
V [m/s]

Figure 6.12 - Lois de commande du CSR pour un aérogénérateur de âMW avec


Technologie d'IGBT à 1200 V - Solution MADA9.

technologique des IGBT. Néanmoins, il faut préciser que ce changement technologique


est appliqué aux deux convertisseurs (CSR et CSS) et que cela peut donc comporter un
désavantage non négligeable vu que le niveau de tension alternative du côté du CSS doit
être abaissé pour ne pas le détruire. Ceci nécessite soit l'insertion d'un transformateur
supplémentaire ou d'un enroulement secondaire supplémentaire sur le transformateur
d'entrée, soit la modification de la tension nominale de la MADA. La première solution
est illustrée par la Figure 6.13.

L'aérogénérateur modèle 5M de RE Power Systems qui a une puissance nominale de


5 MW [124] comporte une MADA avec une tension efficace nominale ligne-ligne de Vsi =
950 V au stator et une tension efficace nominale ligne-ligne de Vsi = 660 V au rotor.
Ceci s'explique par l'emploi d'une technologie IGBT à 1700 V. La deuxième solution,
soit l'abaissement de la tension nominale de la MADA, est difficilement adoptable dans
le cas des aérogénérateurs dans la gamme de puissance de l'ordre du MW, et a fortiori
encore moins dans le cas de la prochaine génération d'éoliennes qui deviennent de plus
en plus puissantes. Dans ce dernier cas, la tendance est en effet d'augmenter plutôt
la tension nominale du générateur (comme cela est illustré par le cas de RE Power
Systems).
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 245

IGBT IGBT
1700 V 17001/

Moyenne
690V i tension

i:

(b) IGBT IGBT


1200 V 1200 V

-500V

Moyenne
tension

Figure 6.13 - Modifications topologiques de la chaîne de conversion causée par le


changement de technologie d'IGBT du convertisseur statique.

L'autre possibilité pour réduire la puissance apparente du convertisseur statique,


sans changement de technologie d'IGBT, consiste à sélectionner un autre rapport de
multiplication de vitesse mécanique. Il faut tout de même être conscient que la seule
modification du rapport r m dans une chaîne de conversion donnée, entraîne des pertes
différentes dans la MADA puisque le glissement nominal est modifié. Il est donc né-
cessaire d'adopter à nouveau une approche globale pour résoudre ce problème. Pour
illustrer ce scénario, nous reprenons l'optimisation globale en modifiant la fonction ob-
jectif comme suit :

=/(*)
{ max Fobj (x) = (Mtot=f(x)S SR C
(6.3)

La chaîne de conversion optimale obtenue est très similaire à celle issue de la formu-
lation en (6.1). Les seuls changements perceptibles par rapport à la solution MADA3,
caractérisée aux Tableaux 6.3 et 6.4 sont :

• Une réduction de la puissance apparente du convertisseur de SCSR = 840kVA à


SCSR = 821kVA.

• Une augmentation de la masse de la MADA de M M AD A = 3112kg à M M A D A =


3730% pour respecter la contrainte de rendement minimal.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 246

• Une réduction du rapport de multiplication de r m = 99 à r m = 98.

On constate que ces changements n'ont pas l'ampleur souhaitée. Ceci signifie que
l'objectif de minimiser la masse de la MADA et de maximiser la production annuelle
revient à trouver des solutions acceptables vis-à-vis de la puissance apparente du conver-
tisseur, du moins dans ce cas de conception particulier. Une autre possibilité pour at-
teindre des résultats plus significatifs au niveau de notre objectif, consiste à poser comme
contrainte d'optimisation une puissance apparente SCSR maximale. Avec une contrainte
de type SCSR < 660kVA, on obtient les résultats optimaux présentés au Tableau 6.9.

Tableau 6.9 - Caractéristiques de la chaîne de conversion optimale MADA10


d'un aérogénérateur de 2MW obtenue en réduisant la puissance
du convertisseur statique par une contrainte du problème d'optimi-
sation - Caractéristiques de la M ADA3 entre paranthèses.

Grandeur valeur unité


Ean 6.296 (6.290) GWh
SCSR 660 (840) WA
MMADA 4838(3712) kg
rm 94(99)
Plage QMADA 1185 - 1800 (1079 - 1879) rpm
Plage Î2t 12.5 - 19.1 (11.1 - 19) rpm

Dans ce cas la limitation de la puissance apparente du convertisseur a provoqué


une forte augmentation de la masse de la MADA. Cette solution n'est pas optimale du
point de vue de la fonction objectif, c'est une solution qui se limite à respecter toutes les
contraintes (comme cela est explicité par le rapport de sensibilité du Solveur d'Excel).
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 247

6.4 Proposition de nouvelles topologies de chaîne de


conversion visant à réduire le nombre d'étages
de multiplication de vitesse mécanique

6.4.1 Topologie de chaîne de conversion à deux étages de mul-


tiplication de vitesse mécanique

L'un des objectifs principaux de ce travail consiste à étudier la possibilité de diminuer


le nombre d'étages de multiplication de vitesse d'un aérogénérateur utilisant la MADA
afin de réduire les désavantages associés à ce composant de la chaîne de conversion.
L'environnement de conception et d'optimisation globale que nous avons développé
nous permet à présent d'aborder ce problème et de tenter d'y apporter une réponse.
Nous proposons donc de concevoir un aérogénérateur qui utilise un multiplicateur de
vitesse mécanique à deux étages. Dans la documentation en [56], on apprend que le
rapport maximal admissible pour un multiplicateur à deux étages de 2 MW est de
r m = 40. Comme la turbine éolienne que nous employons pour notre étude possède
une vitesse maximale de Qt = 19.1 rpm, la vitesse de rotation maximale de la MADA
couplée avec un multiplicateur de vitesse à deux étages est d'environ Q mma i = 760rpm.
Le nombre de paires de pôles minimal à considérer est alors p = ^*- = E N T (^go ) = 4.
Toutefois si une MADA avec 8 pôles est choisie, on ne pourra certainement pas obtenir
de fonctionnement en mode super-synchrone, puisque dans ce cas, la vitesse synchrone
correspondrait exactement à la vitesse maximale de la turbine éolienne. Pour cette
raison, nous avons choisi d'étudier un scénario avec une génératrice à 10 pôles (p = 5).
Dans ce cas, la vitesse synchrone de la MADA se situe à Q s = 600rpm. Les nombres
d'encoches choisis au stator et au rotor sont respectivement n s = 90 et n r = 60.
Les spécifications du cahier des charges de l'aérogénérateur sont identiques à celles
présentées au Tableau 6.2. Les caractéristiques de la chaîne de conversion optimale
obtenue sont présentées dans les Tableaux 6.10 et 6.11.

Pour un même cahier des charges, cette chaîne de conversion s'avère très intéressante
par rapport à la solution classique avec un multiplicateur à trois étages. Outre les
avantages en termes de prix et de fiabilité d'un multiplicateur de vitesse mécanique à
deux étages, on remarque également une incrémentation de l'énergie annuelle produite.
Cette augmentation est provoquée par la diminution des pertes mécaniques résultant
de la suppression d'un des trois étages de multiplication, bien que la plage de vitesse
variable de la turbine éolienne se soit légèrement réduite. Le facteur a est en effet
différent de celui des solutions précédentes. La diminution de l'inductance magnétisante
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 248

Tableau 6.10 - Caractéristiques de la chaîne de conversion optimale MADAll


d'un aérogénérateur de 2MW obtenue avec un multiplicateur de
vitesse à 2 étages - Caractéristiques de la M ADA3 entre paren-
thèses.

Grandeur valeur unité


Production annuelle E a n 6.349 (6.290) GWh
SCSR (IGBT de 1700 V) 643 (840) WA
Rapport de multiplication r m 36 (99) —
Masse multiplicateur 7800 (8500) kg
Masse totale (MADA + multiplicateur) M tot 13084 (12212) kg
Nombre d'étages de multiplication 2 (3) —
Nombre de paires de pôles de la MADA p 5 (2) —
Vitesse synchrone MADA Os 600 (1500) rpm
Plage de vitesse variable MADA 500 - 692 (1079 - 1879) rpm
Plage de vitesse variable turbine éolienne 13.75 - 19 (11.1 - 19) rpm

n'a pas fait augmenter la puissance apparente du convertisseur CSR. Au contraire,


celui-ci a subi une diminution de puissance apparente. Cette tendance s'explique par
le fait que le glissement au point de fonctionnement nominal est très faible dans cette
solution, ce qui est avantageux pour la production de puissance réactive sur le réseau
à partir du CSR. La masse de la MADA est augmentée comme cela était prévisible,
puisque son couple nominal s'est accru, mais cette augmentation est en partie compensée
par la diminution de masse du multiplicateur de vitesse. En effet, la masse totale du
multiplicateur de vitesse et de la MADA est augmentée de AM tot = 812kg par rapport
à la solution classique à deux paires de pôles, ce qui correspond à une augmentation
de 7.14 %. La production annuelle est sensiblement augmentée (1%). Compte tenu des
avantages obtenus par la réduction d'un étage de multiplication de vitesse mécanique
en termes de fiabilité et de coût, la solution MADA à cinq paires de pôles associée à
un multiplicateur de vitesse à deux étages semble être plus avantageuse lorsqu'on la
compare à la solution classique.

Les avant-projets de conception présentés jusqu'à présent étaient réalisés pour une
fréquence du réseau fs = bOHz , principalement parce qu'une plus vaste documentation
sur les spécifications des MADA était disponible dans la littérature. Ceci nous a permis
de mieux comparer nos résultats avec les caractéristiques des installations existantes.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 249

Tableau 6.11 - Caractéristiques de la MADAll à 10 pôles d'un aérogénérateur


de 2MW avec un multiplicateur de vitesse à 2 étages

Grandeur valeur unité Grandeur valeur unité


Dext 1.09 (0.8429) m Rs 2.33 (2.41) mQ,
L 0.628 (0.548) m RT 1.24 (2.04) mQ,

&cs 0.0574 (0.845) m Lm 1.270 (1.83) mH


&CT 0.0574 (0.845) m Lfs 40.2 (58.6) pH
klPs 0.34 (0.404) - Lfr 106 (97.2) ,pH
i^lpr 0.34 (0.404) - a 0.253 (0.387) -
q 0.0335 (0.0249) m* I s (nominal) 1490 (1383.5) A
'-'eus
q o
u 0.0597 (0.0277) 77T l'r (nominal) 535 (700) A
cur
Ê 1.19 (1.07) T Masse MADA 5284 (3712) kg
Ns 15 (12) - Masse fer 2893 (1793) kg
Nr 60 (30) - Masse cuivre 2390 (1918) kg
ls 8/9 (2 couches) - étoiles parallèles stator 10 -

7r 5/6 (2 couches) - étoiles parallèles rotor 1 \ -

Il faut dire aussi que les constructeurs fournissent des produits qui sont adaptés à
la fois pour les réseaux électriques à 50Hz et à 60Hz. Malgré cela, la conception du
générateur doit se faire en prenant en compte la fréquence du réseau électrique la plus
basse, pour une même tension nominale. Dans l'étude spécifique qui nous occupe, la
fréquence du réseau électrique a une importance particulière, parce qu'elle définit la
vitesse synchrone fis de la MADA. Ainsi, lors du choix du nombre de pôles minimal
de la MADA nécessaire pour réduire le nombre d'étages de multiplication de vitesse,
la fréquence du réseau électrique a un poids particulièrement grand. Dans le cas du
réseau électrique à 60Hz, il peut devenir nécessaire d'augmenter d'avantage le nombre
de pôles de la MADA. Comme première approche, nous proposons de concevoir un
aérogénérateur avec un multiplicateur de vitesse mécanique à deux étages associé à
une MADA à dix paires de pôles avec une fréquence nominale du réseau électrique de
60Hz. Les caractéristiques de la chaîne de conversion optimale obtenue (MADA12) sont
présentées dans les Tableaux 6.12 et 6.13.

On remarque que la contrainte maximale sur la valeur du rapport de multiplication


de vitesse a été atteinte au cours de l'optimisation. La MADA fonctionne presque ex-
clusivement en mode hypo-synchrone et la procédure d'optimisation nous informe avoir
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 250

Tableau 6.12 - Caractéristiques de la chaîne de conversion optimale MADA 12


d'un aérogénérateur de 2MW obtenue avec un multiplicateur de
vitesse à 2 étages, une MADA à 10 pôles et un réseau électrique
à 60 Hz

Grandeur valeur unite


Production annuelle E a n 6.297 GWh
SCSR (IGBT de 1700 V) 983 kVA
Rapport de multiplication r m 40
Masse multiplicateur 7800 kg
Masse totale (MADA + multipl.) M M 12606 kg
Nombre d'étages de multiplication 2
Nombre de pôles de la MADA p 10
Vitesse synchrone MADA fls 720 rpm
Plage de vitesse variable MADA 548 - 760 rpm
Plage de vitesse variable turbine éolienne 13.7 - 19.1 rpm

trouvé une solution qui respecte les contraintes sans qu'il s'agisse d'une solution opti-
male. Ces constatations nous mènent à refaire une autre conception avec une MADA
possédant six paires de pôles (p = 6). Les caractéristiques de la chaîne de conversion
optimale (MADA13) obtenue sont présentées dans le Tableau 6.14 qui résume les dé-
tails des performances obtenues. Les caractéristiques de la MADA13 sont montrées au
Tableau 6.15. Dans cette configuration, avec une MADA à 12 pôles, l'algorithme d'op-
timisation converge vers une solution optimale. La masse de la MADA est réduite par
rapport à la solution à 10 pôles puisque la fréquence est plus élevée dans ce cas. Cette
dernière solution est acceptable lors d'un branchement sur un réseau à 60Hz unique-
ment, il est important de refaire la conception avec une MADA à 12 pôles si l'installation
doit pouvoir être branchée sur un réseau à 50 Hz.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 251

Tableau 6.13 ­ Caractéristiques de la MA DA 12 à 10 pôles d'un aérogénérateur


de 2MW avec un multiplicateur de vitesse à 2 étages et un réseau
électrique à 60 Hz.

Grandeur valeur unité Grandeur valeur unité

Dext 1.05 m Rs 1.91 rafi


L 0.626 m Rr 0.98 mQ.

&CS 0.055 m Lm 0.92 mH


^■CT 0.055 m Lfs 29.2 pH
klps 0.343 ­ Lfr 77.3 pH
klpr 0.343 ­ a 0.352 ­
9
Ocus 0.030 I s (nominal) 1624 A
mr
2
*­>cw 0.055 77r l'r (nominal) 819 A
B 1.18 T Masse MA DA 4806 kg
Ns 13 ­ Masse fer 2644 kg
Nr 37 ­ Masse cuivre 2161 kg
ls 8/9 (2 couches) ­ étoiles parallèles stator 10 ­

lr 5/6 (2 couches) ­ étoiles parallèles rotor 1 ­


Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 252

Tableau 6.14 - Caractéristiques de la chaîne de conversion optimale MADA 13


d'un aérogénérateur de 2MW obtenue avec un multiplicateur de
vitesse à 2 étages, une MADA à 12 pôles et un réseau électrique
à 60 Hz.

Grandeur valeur unité


Production annuelle E a n 6.343 GWh
SCSR (IGBT de 1700 V) 876 kVA
Rapport de multiplication r m 38 —
Masse multiplicateur 7800 kg
Masse totale (MADA + multipl.) M tot 12543 kg
Nombre d'étages de multiplication 2 —
Nombre de paires de pôles de la MADA p 6 —
Vitesse synchrone MADA Çls 720 rpm
Plage de vitesse variable MADA 463 - 728 rpm
Plage de vitesse variable turbine éolienne 12.1 - 19.1 rpm
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 253

Tableau 6.15 - Caractéristiques de la MADA 13 à 12 pôles d'un aérogénérateur


de SMW avec un multiplicateur de vitesse à 2 étages et un réseau
électrique à 60 Hz.

Grandeur valeur unité Grandeur valeur unité


Dext 1.13 m Rs 2.37 mQ
L 0.587 m RT 1.16 mQ
^cs 0.052 m Lm 0.924 mH
&cr 0.052 m Lfs 29.11 pH
kl P s 0.328 - Lfr 70 pH
klpr 0.328 - a 0.3357 -
2
£>cus 0.0299 I s (nominal) 1435 A
mz
2
Seur 0.0587 l'r (nominal) 733 A
mz
B 1.21 T Masse MADA 4743 kg
Ns 15 - Masse fer 2676 kg
Nr 45 - Masse cuivre 2066 kg
ls 8/9 (2 couches) - étoiles parallèles stator 10 -

lr 5/6 (2 couches) - étoiles parallèles rotor 1 -'


Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 254

6.4.2 Topologie de chaîne de conversion à un étage de multi-


plication de vitesse mécanique

Les résultats encourageants obtenus lors de la conception d'un aérogénérateur uti-


lisant un multiplicateur de vitesse à deux étages nous amènent logiquement à explorer
la possibilité de supprimer un autre étage de multiplication. Pour une topologie avec
un seul étage de multiplication le choix du nombre de paires de pôles est plus vaste.
Comme un rapport de multiplication compris entre r m = 3 et r m = 15 peut être facile-
ment obtenu avec un étage planétaire [44]' et [121], le nombre de paires de pôles de la
MADA peut varier entre p = 34 et p = 44 environ. Vue la grande marge de manoeuvre
quant à ce choix, plusieurs optimisation globales pour différents nombres de paires de
pôles doivent être effectuées. Comme une MADA avec un nombre de pôles élevé peut
atteindre des diamètres importants, le volume des matériaux actifs et les surfaces utiles
de dissipation de la chaleur permettent de diminuer considérablement la température de
fonctionnement nominal pour une même quantité de pertes. Il est donc tout à fait légi-
time d'augmenter la limite de pertes de la MADA pour maintenir approximativement la
même densité de pertes par unité de surface externe. Rappelons que, pour une machine
à fort diamètre, la surface interne du rotor contribue à l'évacuation de la chaleur. Des
pertes élevées, impliquant des rendements pouvant varier entre 82% et 93%, pour des
machines synchrones à grand diamètre sont prises en compte en [49]. Précisons aussi
que le rendement global du système est également augmenté parce qu'on a supprimé
deux étages de multiplication de vitesse. Pour cette dernière raison, il est tout à fait rai-
sonnable d'augmenter les pertes dans la MADA sans que la production annuelle ne soit
affectée de manière importante, vu le gain de rendement obtenu par le multiplicateur à
un seul étage.

Pour maintenir une approche conservatrice vis-à-vis de la faisabilité des machines à


grand diamètre que nous proposons, nous avons préféré augmenter de 50% la longueur
de l'entrefer e, par rapport à la modélisation présentée en (4.23), en adoptant une
règle souvent utilisée pour les grandes machines synchrones, qui consiste à considérer la
longueur d'entrefer acceptable comme étant égale à un millième du diamètre d'alésage
(e = 0.001 • D) [49][105][120][134] \

Les premiers essais d'optimisation globale ont montré que, dans le cas de cette
topologie, la puissance apparente du convertisseur statique avait tendance à augmenter
considérablement. Nous adoptons donc dans cette étude la fonction objectif présentée en
4
Le rapport optimal se situe entre r m = 6 à r m = 7 selon [135].
5
Signalons qu'en [119] un entrefer de 2 mm de longueur a été utilisé pour une machine dont le
diamètre externe est de 3.6 m : ceci nécessite une structure de rigidité exceptionnelle qui augmente
inévitablement le prix de fabrication du générateur.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 255

(6.3), dont la recherche du maximum, maximise effectivement la production annuelle et


minimise la masse totale ainsi que la puissance apparente du convertisseur statique. Le
cahier des charges est identique à celui présenté au Tableau 6.2, sauf pour le rendement
qui est fixé à rjMADA = 0.9. Les résultats pour la recherche du nombre de pôles optimal
pour l'atteinte de ce cahier des charges sont présentés au Tableau 6.16.

Tableau 6.16 ­ Recherche du nombre de pôles optimal pour une topologie à 1 étage
de multiplication de vitesse ­ Aérogénérateur de 2 MW ­ T\MADA =
0.9­.

P Dext L MMADA Mmult Mtot ■t­'an SCSR rm

34 3.72 0.615 8550 6687 15236 5.896 922 5.63


36 3.76 0.695 9112 6064 15176 5.88 894 5.34
38 3.77 0.71 9578 5473 15051 5.87 927 5.06
40 3.78 0.72 9920 4981 14901 5.84 961 4.8
42 3.8 0.74 10430 4537 14967 5.83 992 4.57
44 3.81 0.76 10957 4149 15106 5.81 1025 4.36

Les résultats du Tableau 6.16 montrent que la meilleure solution en termes de masse
totale est celle qui propose une MA DA à 80 pôles (p = 40). En revanche, de meilleures
performances globales sont atteintes avec une solution à 84 pôles (p = 42), si l'aérogé­
nérateur doit pouvoir être relié à un réseau électrique 60 Hz également. Le nombre de
paires de pôles optimal retenu est donc de p = 42. Les caractéristiques de la chaîne de
conversion optimale obtenue (p = 42) sont présentées au Tableau 6.17. Pour cette to­
pologie (p = 42) nous avons optimisé 6 différents aérogénérateurs comportant 6 valeurs
différentes de rendement de la MA DA (Tableau 6.17).

En termes de masse totale, la solution présentant un rendement de MA DA de


r\MADA = 0.84 est celle qui se rapproche le plus de la solution classique, qui utilise
un multiplicateur à trois étages et présente un rendement de MA DA TIMA DA = 0.98
(Tableau 6.3). Les deux solutions sont similaires en termes de température nominale de
fonctionnement. Une comparaison relativement simpliste peut être effectuée en estimant
la densité de pertes de la MADA par unité de surface externe (PertesMA DA / (^D ex tL)).
Dans le cas de la solution MA DA 3 classique (TJMA DA = 0.98 et trois étages de multipli­
cation) les pertes par unité de surface s'élèvent à 27 kW/m 2 , alors que dans le dernier
cas (rjMA DA — 0.84 et un seul étage de multiplication) cette grandeur se situe à 30
kW/m 2 . Rappelons à nouveau que le grand diamètre interne de la dernière solution
permet d'abaisser les pertes par unité de surface, étant donné que la surface décrite par
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 256

Tableau 6 . 1 7 - Résultats de conception globale pour une topologie à 1 étage de


multiplication de vitesse (p = A2) - Installation de 2 MW - pour
différents rendement de la MADA.

VMADA D e xt L MMADA Mmuu Mtot E an SCSR rm


0.94 3.96 0.8 17690 4519 22209 6.103 981 4.570
0.92 3.88 0.8 13973 4536 18510 5.986 949 4.574
0.9 3.8 0.74 10430 4537 14967 5.83 992 4.574
0.88 3.76 0.74 8894 4545 13440 5.687 990 4.578
0.86 3.75 0.77 7970 4567 12537 5.545 965 4.59
0.84 3.75 0.8 7350 4583 11934 5.411 936 4.6

le diamètre interne de la MADA peut servir à l'évacuation de la chaleur. Selon cette


analyse comparative simplifiée, nous avons le droit de comparer ces deux solutions puis-
qu'elle présentent sensiblement le même échauffement nominal.

Si on la compare à la solution MADA3 classique, la solution à un étage de multipli-


cation (TJMADA = 0.84) présente une dégradation de la production annuelle de 14% et
une augmentation de la puissance apparente du convertisseur statique du côté du rotor
de 33%. Le coût du multiplicateur de vitesse est quasiment diminué de moitié par rap-
port au multiplicateur de la topologie à trois étages. En revanche le coût du générateur
augmente considérablement à cause du surplus de matériaux actifs et d'un processus
de fabrication à coup sûr plus complexe. Selon l'analyse simplifiée présentée en [119],
le coût de cette topologie (MADA + multiplicateur) devrait être approximativement
équivalent au coût de la topologie classique employant un multiplicateur de vitesse à
trois étages. En contrepartie, le prix du convertisseur statique est légèrement supérieur,
puisqu'il doit être dimensionné approximativement à la moitié de la puissance nominale
de l'installation. Ce surplus de coût et la baisse de production annuelle sont le prix à
payer pour augmenter la fiabilité et la durée de vie de l'installation.

La solution avec un étage de multiplication de vitesse est viable et intéressante. Il


faut tout de même mentionner que la masse de la MADA considérée dans cette thèse
prend en comte les matériaux actifs uniquement. Ceci est satisfaisant pour des machines
à faible nombre de pôles, quand le diamètre interne ne dépasse pas de manière exagérée
celui de l'arbre de transmission qui relie le multiplicateur de vitesse à la MADA. Dans
le cas contraire, comme celui de la solution avec un étage de multiplication, la masse
structurale inscrite dans l'espace décrit par le diamètre interne de la MADA devient
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 257

non négligeable. Cette structure ne comprend pas de matériaux électro-magnétiquement


actifs, son rôle étant de transmettre le couple mécanique entre le rotor de la MADA
et l'arbre de transmission, tout en assurant une rigidité suffisante pour maintenir la
longueur d'entrefer de la MADA dans certaines limites. Ce problème d'ajout de masse
structurelle se retrouve en particulier dans les topologies utilisant des machine syn-
chrones à entraînement direct, où les diamètres des générateurs sont encore plus im-
portants [105]. Bien que la topologie proposée avec un seul étage de multiplication de
vitesse ne présente pas des diamètres externes trop importants, une augmentation de la
masse totale due à la structure mécanique additionnelle, ainsi qu'une modification de la
forme de la nacelle sont à prévoir. Précisons qu'aucune contrainte sur l'encombrement
de la MADA n'a été prise en compte. Le diamètre Dext peut être limité à une valeur
inférieure à 2 mètres, par contre cette action entraîne une augmentation importante de
la masse totale.

Au Tableau 6.18 sont présentés les détails de la MADA 14 conçue pour une topologie
à un étage de multiplication et pour un rendement de TJMADA = 0.84.

Tableau 6.18 - Caractéristiques de la MADA 14 à 84 pôles d'un aérogénérateur


de i?MW avec un multiplicateur de vitesse à 1 étage et un réseau
électrique à 50 Hz.

Grandeur valeur unité Grandeur valeur unité

Dext 3.75 m Rs 24.4 mQ


L 0.8 m Rr 11.45 mfl
e
cs 0.012 m Lm 0.95 mH
ecr 0.012 m Lfs 35.3 pH
kips 0.33 - Lfr 79.5 pH
klpr 0.39 - a 0.337 -
9
Ocus 0.0462 I s (nominal) 1335 A
mr
2
&cur 0.0997 IT (nominal) 780 A
mr
B 0.485 T Masse MADA 7350 kg
Ns 63 - Masse fer 4317 kg
Nr 189 - Masse cuivre 3033 kg
ls 8/9 (2 couches) - étoiles parallèles stator 12 -
lr 5/6 (2 couches) - étoiles parallèles rotor 8 -
e 3.75 mm -
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 258

La Figure 6.14 présente la structure du circuit magnétique (sur un pas polaire) et


la répartition de l'induction au point de fonctionnement nominal pour la MADA 14 à
84 pôles. Le nombre d'encoches par pôle et par phase a été fixé à qr = 2 au rotor et à
qs = 3 au stator, ce qui implique un nombre total d'encoches au rotor de N er = 504 et
au stator N er = 756. Ces nombres sont relativement élevés et doivent être minimisés si
on veut réduire le coût de fabrication de la MADA en réduisant le nombre de bobines
et en évitant des pas d'encoches trop petits. Nous avons optimisé à nouveau la chaîne
de conversion en imposant des nombres d'encoches par pôle et par phase au rotor et
au stator, respectivement égaux à qr = 1 et qs = 2. Nous ayons alors obtenu des
résultats similaires sur toutes les performances mis à part une augmentation de 5%
de la masse de la MADA. Ces petites variations sont dues au fait que l'on a, cette
fois-ci, imposé un pas de bobinage unitaire au rotor. La solution correspondant à qT =
1 et qs = 2 nécessite une inclinaison des encoches du rotor (ou du stator) compte
tenu de l'importante ondulation du couple électromagnétique mise en évidence lors de
la validation par calcul des champs qui utilise la magnétodynamique. La Figure 6.15
présente la structure du circuit magnétique (sur un pas polaire) et la répartition de
l'induction au point de fonctionnement nominal pour cette dernière solution.

DSORT
B-TESLA

.800E+00
.600E+00
600E+00
400E+00
400E+00
000E+00

Figure 6.14 - Géométrie et répartition de l'induction au point de fonctionnement


nominal dans le cas de la MADA 14 de 2MW - solution avec 84
pôles - qT = 2 et qs = 3.

Une optimisation en fonction du nombre d'encoches par pôle et par phase peut
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 259

DSORT
B-TESLA

160E+01
140E+01

aooE+oo
600E+00
600E+00
400E+00
400E+00
000E+00
: ■ -

Figure 6.15 ­ Géométrie et répartition de l'induction au point de fonctionnement


nominal dans le cas de la MA DA 15 de 2MW ­ solution avec 84
pôles ­ qr = 1 et qs = 2.

être également réalisée, sachant que les caractéristiques globales de la MA DA et de


la chaîne de conversion n'en sont que très légèrement affectées. Une solution optimale
pourrait faire intervenir un nombre fractionnaire d'encoches par pôle et par phase.
Mais la modélisation présentée dans cette thèse ne prend pas en compte des nombres
d'encoches par pôles par phase q fractionnaires. En revanche, on peut rappeler, comme
cela est montré en [99] et [100], que l'influence d'un nombre q fractionnaire n'affecte
de manière sensible que les inductances de fuites. Le choix du nombre q fractionnaire
peut donc être optimisé pour réduire le prix de la MA DA en sachant que les résultats
globaux ne seront pratiquement pas affectés.

6.4.3 Synthèse des topologies à un, deux et trois étages de


multiplication de vitesse mécanique

La chaîne de conversion classique utilisée actuellement est équipée d'un multipli­


cateur de vitesse à trois étages. Une topologie à deux étages est envisageable et elle
n'implique pratiquement pas de dégradations des performances globales si on la com­
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 260

pare à la solution classique. Une topologie à un seul étage de multiplication de vitesse


est envisageable si on tolère une certaine diminution des avantages et des performances
de la solution classique. En particulier le prix du convertisseur statique est alors lé­
gèrement augmenté et la production annuelle est réduite, ce qui augmente le temps
d'amortissement du coût initial de l'installation. En revanche, la fiabilité et la mainte­
nance sont inévitablement réduites, ce qui constituait l'objectif principal recherché. La
Figure 6.16 illustre la comparaison relative des trois solutions (MA DA 3, MA DA ll et
MADA14) en prenant comme référence la solution classique MADA3.

IMADA3, p=2, r =99, trois étages


4.45 [p.u.; IMADA11, p=5, r =36, deux étages
d.1.5 IMADA14, p=42, r =4.6, un étage

I
£ 1
ut

.2
!o.5

D ext M MADA M mult M tot S CSR

Figure 6.16 ­ A nalyse comparative entre les solutions à un, deux et trois étages
de multiplication mécanique de vitesse ­ Référence de normalisation
MADA3.

6.4.4 Réflexions sur une topologie à entraînement direct

Nous avons également essayé d'évaluer la faisabilité d'une MA DA pour un aérogé­


nérateur à entraînement direct à l'aide de l'environnement et de la méthodologie de
conception globale que nous avons présentés dans ce mémoire. Les nombres de paires
de pôles considérés pour cette étude se situent entre p = 160 et p = 180. Les caractéris­
tiques des chaînes de conversion optimales obtenues utilisent des machines électriques
dont le diamètre avoisine les 10m avec une longueur axiale de 0.75 m et dont la masse at­
teint des valeurs prohibitives de l'ordre de (90 tonnes). Avec les dimensions précédentes,
il est facile d'estimer l'inductance magnétisante :

PoOAbmDLN2 l2 /ioO.45 • 3 • 8 ■ 0.75 • 602 2


m 0.92 = 54pH (6.4)
~ V2p2kskce ^=1 y/2 ■ 1102 ■ 1 ■ 1.4 • 0.01
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 261

Le courant magnétisant peut être alors en être déduit approximativement par :

K _ 690A/5 .23M
m K
27r/L m 2TT • 50 • 5.4e - 5 /

Le courant magnétisant au stator avoisine les 20 kA, ce qui implique un surdimen-


sionnement sévère du convertisseur statique d'une part et de la MADA d'autre part afin
de faciliter l'évacuation des pertes Joule supplémentaires. Les résultats de l'optimisa-
tion globale montrent indiscutablement que la MADA est incapable de concurrencer le
générateur synchrone à aimants permanent dans les topologies de conversion à entraîne-
ment direct. L'utilisation d'une MADA à entraînement direct nécessite un convertisseur
statique dont la puissance de dimensionnement dépasse la puissance nominale de l'instal-
lation, ce qui fait disparaître un des principaux avantages de cette chaîne de conversion
en terme de dimensionnement de l'électronique. L'utilisation de notre méthodologie de
conception globale montre que la masse et le prix de la chaîne de conversion à entraî-
nement direct avec MADA sont tels qu'ils condamnent la viabilité d'une telle solution
industrielle, d'autant plus que la vitesse nominale des turbines éoliennes est destinée à
diminuer davantage dans les futures générations d'aérogénérateurs.

6.5 conclusion

La méthodologie de conception globale présentée dans ce chapitre nous a permis


d'explorer différents scénarios d'optimisation de la chaîne de conversion d'un aérogé-
nérateur utilisant la MADA. La conception de la chaîne d'un aérogénérateur classique
de 2 M W a été réalisée suivant différents scénarios. Une analyse de la sensibilité du
dimensionnement global vis-à-vis de différentes spécifications du cahier des charges, en
particulier au niveau des caractéristiques du gisement éolien et de la production de
puissance réactive, a été réalisée. La méthodologie de conception globale prend aussi
en compte des contraintes de comportement dynamique de l'installation lors de défauts
électriques sur le réseau qui ont pour objectif de protéger le multiplicateur de vitesse
mécanique. Les résultats obtenus ont démontré que le système de protection classique
du convertisseur statique du rotor n'était pas efficace et qu'il était nécessaire de pro-
poser de nouvelles stratégies et de nouvelles topologies de système de protection. Les
possibilités de minimisation de la puissance apparente du convertisseur statique ont été
illustrées par un scénario d'optimisation spécifique et par une étude de sensibilité de la
solution optimale vis-à-vis de la technologique des interrupteurs électroniques employés.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 262

Nous avons montré que l'approche globale pour la conception d'une chaîne de conver-
sion d'aérogénérateur utilisant la MADA peut se révéler précieuse pour apporter des
réponses aux questions fondamentales et multidisciplinaires qui surviennent lors du di-
mensionnement d'un tel système complexe. Nous avons donc exploité cette méthodologie
pour répondre à la question principale qui a motivé le travail de cette thèse : Quelles
sont les possibilités de réduction du rapport de multiplication de vitesse mécanique qui
permettraient de garantir une meilleure fiabilité de la chaîne de conversion, tout en en
conservant les avantages ? Ce dernier chapitre montre qu'il est effectivement possible de
réduire le nombre d'étages du multiplicateur à engrenages et de minimiser le nombre
de composants mécaniques. Les compromis sont de moins en moins acceptables au fur
et à mesure que l'on réduit le nombre d'étages de multiplication.

Les résultats montrent que la chaîne de conversion classique comportant une MADA
associée à un multiplicateur de vitesse à trois étages n'est pas forcément optimale si
la fiabilité, les coûts de maintenance et le prix de l'installation sont pris en compte.
Compte tenu des importants problèmes qui sont associés actuellement aux aérogénéra-
teurs utilisant la MADA, des solutions à deux ou à un seul étage de multiplication de
vitesse mécanique semblent être globalement plus avantageuses.
Conclusion générale et perspectives

L'optimisation des performances globales d'un système nécessite obligatoirement


une approche de conception qui soit également globale. Dans ce travail, on montre
qu'une telle approche permet d'obtenir des solutions optimales innovantes, malgré une
connaissance initiale parfois limitée de certains composants du système. Les solutions
industrielles actuelles proposent des aérogénérateurs dont chaque composant est conçu
de manière optimale par des spécialistes distincts, suivant un cahier des charges spéci-
fique qui lui a été dédié a priori. La prédétermination de ces divers cahiers des charges
est le plus souvent réalisée en utilisant une approche non systématique en termes de
recherche des performances globales du système dans son ensemble. Le multiplicateur
de vitesse est sans conteste le composant de la chaîne de conversion électromécanique
qui a connu, dans l'industrie, la plus forte adaptation aux spécifications des aérogéné-
rateurs en termes de vitesse et de couple variables. Dans le cas des autres composants,
comme la MADA et les convertisseurs, le cahier des charges est somme toute resté très
similaire à celui qui est requis dans d'autres applications industrielles où ils sont aussi
employés. Même si les sous-ensembles sont optimisés, rien ne garantit que leur asso-
ciation permettra d'obtenir une solution globalement optimale au niveau du système
complet. Cette problématique de conception système se retrouve dans tous les domaines
de l'industrie qui nécessitent l'intégration des connaissances expertes des concepteurs
de chaque sous-système. Notre travail montre qu'il est possible de faire apparaître des
solutions innovatrices et optimales au niveau des performances globales d'un aérogéné-
rateur, en utilisant une méthodologie de conception globale basée sur une modélisation
de tous les composants, relativement restreinte en termes de complexité. Les méthodes
et les modèles proposés sont réunis dans un même environnement de conception globale
qui peut s'enrichir par la suite en intégrant des modèles plus évolués élaborés au fur
et à mesure par les experts de chaque domaine (mécanique, thermique, mécanique des
fluides, commande etc.). L'outil conçu peut donc être facilement amélioré sans perdre
son caractère d'approche globale.

Le calcul des performances de l'aérogénérateur à chaque itération du processus de


dimensionnement optimal est une étape importante qui doit nécessiter un minimum de
Conclusion générale et perspectives 264

temps de calcul. C'est pourquoi une méthode analytique pour le calcul des lois de com-
mandes du régime permanent des MADA, qui n'existait pas dans la littérature, a été
proposée. Elle s'est révélée très pratique lors de son utilisation à l'intérieur du processus
de conception optimale. Les formulations analytiques pour le dimensionnement d'une
MADA sont entièrement inspirées de la littérature existante. Néanmoins elles ont fait
l'objet d'une adaptation pour la conception assistée par ordinateur. Une méthodologie
de correction par calcul des champs du modèle de dimensionnement analytique a été
présentée. Elle utilise des techniques originales pour l'estimation des inductances du
circuit équivalent de la MADA par calcul des champs. Dans cette partie du travail,
nous pensons avoir contribué à combler certaines lacunes dans la littérature au sujet de
l'utilisation efficace des outils d'expérimentation simulée. Souvent ces outils très puis-
sants ne sont pas exploités à leur juste potentialité. Il importe pourtant de les utiliser à
plusieurs niveaux de la procédure de conception, en séparant les techniques qui doivent
être performantes en termes de temps de calcul, car elles sont utilisées à chaque itéra-
tion du processus d'optimisation, et les techniques de validation de l'avant-projet final
issu de la procédure d'optimisation. Nous avons donc cherché plus particulièrement à
développer des techniques d'expérimentation simulée robustes et efficaces, destinées à
être implantées dans la procédure itérative d'optimisation, qui sont basées sur les hy-
pothèses de la magnétostatique et qui permettent d'identifier les inductances du circuit
équivalent.

Dans le dernier chapitre, la méthode de conception globale et optimale a été systé-


matiquement mise en oeuvre pour divers cahiers des charges. Un autre aspect particuliè-
rement intéressant de la conception globale des chaînes de conversion électromécanique
concerne la possibilité de prise en compte des cycles de fonctionnement. Dans le cas
des aérogénérateurs, c'est le cycle annuel de vitesse de vent sur le site qui a été pris
en compte, ce qui a permis d'optimiser les performances globales en termes d'énergie
électrique annuelle fournie au réseau électrique sur un gisement éolien donné. On a pu
ainsi effectuer une étude de sensibilité de la solution optimale aux caractéristiques du
gisement éolien. L'outil conçu au cours de cette thèse peut également être utile pour
optimiser la conception d'une seule partie de l'aérogénérateur si les autres composants
sont connus. À ce propos, il faut mentionner le fait que dans la littérature, il n'existe
pas, à notre connaissance, de méthode systématique pour sélectionner le rapport de
multiplication optimal d'un aérogénérateur à vitesse variable. Le fait que la métho-
dologie proposée dans ce travail permet de résoudre ce problème constitue une bonne
illustration de son utilité et de sa puissance.

Lors du premier chapitre nous avons pu exposer la problématique associée aux aé-
rogénérateurs utilisant la MADA. En particulier, nous avons mis en évidence les incon-
vénients associés à l'emploi du multiplicateur de vitesse mécanique. Nous avons donc
Conclusion générale et perspectives 265

choisi, comme objectif de notre travail de recherche, de déterminer des solutions globa-
lement optimales au niveau des caractéristiques topologiques de la chaîne de conversion,
qui permettent de diminuer ce type d'inconvénients. Dans le dernier chapitre, on a pu
ainsi apporter quelques réponses et en tirer des conclusions quantifiées. Suite à notre
étude, il apparaît que la solution industrielle classique pour la chaîne de conversion des
aérogénérateurs utilisant la MADA, qui consiste à coupler celle-ci avec un multiplica-
teur de vitesse à trois étages est loin d'être la meilleure, si la fiabilité et le coût de
maintenance sont pris en compte dans les performances globales. Par ailleurs, il a été
démontré, dans le dernier chapitre, qu'une solution à entraînement direct de la MADA
ne semble pas avoir de grandes chances d'avenir dans le cas des grands aérogénérateurs.
En revanche des solutions topologiques concernant une chaîne de conversion électromé-
canique qui comporte un multiplicateur avec un nombre d'étages réduit semblent être
avantageuses. La solution qui, à notre avis, est la plus prometteuse consiste à utiliser un
multiplicateur de vitesse mécanique à un seul étage, compte tenu de la forte amélioration
que l'on peut en attendre en ce qui concerne la fiabilité et le coût de maintenance.

Certains résultats de conception globale ont permis de démontrer l'inefficacité du


dispositif de mise en court-circuit, dit "crowbar", qui est utilisé comme système de pro-
tection du convertisseur statique du rotor, vis-à-vis des défauts électriques survenant
sur le réseau. Bien que le dimensionnement de ce système ait été pris en compte dès les
premières étapes de conception avec notre méthodologie, il est apparu qu'il était très
contraignant vis-à-vis des autres performances globales de l'installation : en particulier,
il a été montré que le compromis avec les contraintes mécaniques appliquées au mul-
tiplicateur en régime de défaut côté réseau électrique ne peut se traduire que par une
augmentation inacceptable de la masse de la MADA. Ces considérations permettent de
conclure que le système de protection doit être revu.

Les différents modèles de dimensionnement des composants de la chaîne de conver-


sion électromécanique d'un aérogénérateur utilisant la MADA qui ont été présentés
sont parfois simplifiés. Toutefois, les résultats de conception obtenus montrent de tels
avantages par rapport aux solutions existantes, qu'il est raisonnable de croire qu'une
amélioration de la modélisation n'affecterait que de manière sensible le résultat final.
En tout état de cause, cela ne remettrait pas en cause les tendances qui ont été mises
en évidence au niveau de la topologie de la chaîne de conversion avec un nombre réduit
d'étages de multiplication.

Au delà des résultats spécifiques obtenus dans le dernier chapitre, il faut à nouveau
souligner l'importance de la méthode de conception globale adoptée. Cette approche
a permis d'explorer de nouvelles solutions globales et elle permettra, dans le futur,
d'étudier d'autres cahiers des charges.
Conclusion générale et perspectives 266

Perspectives

Nous avons souligné au début de ce mémoire, qu'il existe peu de références dans
la littérature sur le dimensionnement et la conception des chaînes de conversion élec-
tromécanique des aérogénérateurs utilisant la MADA. La méthodologie et l'approche
globale que nous avons systématiquement développées dans ce travail nous ont permis
de réaliser une certaine synthèse des problématiques principales de ce système et laissé
entrevoir de multiples perspectives de recherche dans ce domaine. Il serait fastidieux de
les énoncer toutes. Nous tenons tout de même à en citer deux que nous considérons de
la plus haute importance à court terme.

Le dispositif de mise en court-circuit, dit "crowbar", qui est utilisé comme système
de protection n'est pas adapté pour garantir une protection efficace du convertisseur
statique et du multiplicateur de vitesse mécanique lors de défaut électriques importants
survenant sur le réseau. Ceci est une problématique importante à tenter de résoudre, car,
bien qu'une solution à un seul étage de multiplication offre certainement une meilleure
fiabilité, il faut à tout prix diminuer les contraintes mécaniques lors d'un défaut élec-
trique. Rappelons que le couple maximal qu'un multiplicateur de vitesse peut absorber
est une spécification importante pour son dimensionnement et que la réduction de la
masse de cet organe reste toujours un objectif majeur de la conception. Un concept
de protection qui est susceptible d'être particulièrement intéressant consiste à insérer
une source de tension commandée en série entre les enroulements du stator et le réseau
électrique, lors de l'apparition d'un creux de tension sur celui-ci. On peut ainsi faire en
sorte que la MADA ne soit pas soumise au creux de tension, et qu'elle puisse continuer à
fonctionner normalement pendant le défaut. Ceci aurait pour avantage d'éliminer d'em-
blée le problème de protection du convertisseur statique et du multiplicateur de vitesse.
La source de tension commandée en série entre les enroulements du stator et le réseau
électrique pourrait alors être réalisée en branchant en série le convertisseur statique
du côté du réseau à l'aide d'un transformateur, comme dans le cas des compensateurs
statiques de type série utilisés dans les "UPFC".

Dans les dernières recherches publiées au plan international sur les topologies de
chaîne de conversion d'aérogénérateur utilisant la machine synchrone à aimants per-
manents MSAP, une solution portant le nom de "Multibrid" est apparue, comme nous
l'avons mentionné au premier chapitre. Cette solution consiste à utiliser une machine
synchrone à aimants permanents couplée avec un multiplicateur de vitesse à un seul
étage de multiplication. Le générateur à nombre de pôles élevé peut-être intégré dans
le multiplicateur de vitesse, ce qui permet une optimisation importante de l'espace et
de la masse embarquée dans la nacelle. Les résultats issus de cette thèse montrent que
la topologie utilisant une MADA avec un diamètre relativement grand, couplée à un
Conclusion générale et perspectives 267

multiplicateur de vitesse à un seul étage, pourrait utiliser le même type de concept


d'intégration. Il serait intéressant d'étudier une topologie avec multiplicateur de vitesse
à un seul étage intégré au générateur (MADA). Par la suite, il serait alors possible de
comparer les deux topologies, utilisant respectivement la MADA et la MSAP avec la
même approche de conception globale et optimale que nous avons développée, en les
soumettant au même cahier des charges. Il est tout de même intéressant de remarquer la
convergence des deux topologies utilisant respectivement la MADA et la MSAP vers des
solutions plutôt similaires en termes d'étages de multiplication pour des aérogénérateurs
de grande puissance.
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Annexe A

Spécifications d ' I G B T et Diode


d'un convertisseur de la série
S K i i P ® 3 de S E M I K R O N
SKNP1513GB172-3DL
Absolute Maximum Ratings T s = 25 °C, unless otherwise specified
Symbol j Conditions Values Units
IGBT
V
CES 1700 V
Vcc » 1 Operating DC link voltage 1200 V
V
GES ±20 V

"c T , = 25 (70) *C 1500(1125) A

Inverse diode
IF = - I C
T, = 25 (70) °C 1250(950) A
Tj = 150 "C, t,, = 10 ms; sin 10200 A
SKiiP®3 'FSM
l2t (Diode) Diode, Tj = 150 °C, 10 ms 520 kA*s
T T
i.< s. 9 > - 4 0 ...+ 150(125) °C
2-pack-integrated Visol rms, AC, 1 min, main terminals to heat sink 4000 V

intelligent Power System 'AC-terminal per AC terminal, mns, T s = 70 °C, 400 A

Power section
Characteristics T s = 25 °C, unless otherwise specified
SKMP1513GB172-3DL
Symbol j Conditions min. typ. max. | Units
Data IGBT
V
CEsat l c = 9 0 0 A , T j = 25(125)°C; 1,9(2,2) 2,4 V
measured at terminal
Power section features
• SKiiP technology inside VcEO ^ = 25 (125) °C; at terminal 1 (0,9) 1,2(1,1) V
• Trench IGBTs r
CE Tj = 25 (125) °C; at terminal 1 (1.4) 1,3(1,7) mn
VGE = ° V , V = VCES. 3,6(216) mA
• CAL diode technology 'CES C E

Tj = 25(125)°C
« Integrated current sensor E + E l c = 900 A, V c c = 900 V 585 mJ
on off
. Integrated teperature sensor ^ = 1 2 5 - 0 , V c c = 1200 V 863 mJ
« Integrated heat sink
terminal chip, T, = 25 °C 0,17 mO
. IEC 60721-3-3 (humidity) class ^CC+EE'
LCE top, bottom 4 nH
3K3/IE32 (SKiiP® 3 System)
per phase, AC-side 5,1 nF
. IEC 60068-1 (climate) 40/125/56 ^CHC

. UL recognized file no. E63532 Inverse diode


vF = vEC l F = 9 0 0 A , T j = 25(125)°C 2(1,8) 2,15 V
1) with assembly of suitable MKP capacitor measured at terminal
per terminal
8) AC connection busbars must be VTo Tj = 25(125)°C 1.1 (0,8) 1,2(0,9) V
connected by the user; copper busbars r
T Tj = 25(125)°C 1(1.1) 1,1 (1,2) mfi
E„ l c = 900 A, V c c = 900 V 108 mJ
available on request
T, = 125 °C,V C C = 1200 V 128 mJ

Mechanical data
M
dc DC terminals, SI Units 6 8 Nm
"ac AC terminals, SI Units 13 15 Nm
W SKiiP® 3 System w/o heat sink 2,4 kg
W heat sink 7,5 kg
Thermal characteristics (PX 16 heat sink with fai1SKF16B-Î 130-1); " s "
reference to heat sink; "r" reference to biiilt-in temperature sensor (acc.lEC
60747-15 )
^(j-s)!
per IGBT 0,02 K/W

"th(j-s)D per diode 0,038 K/W

2* R, (mK/W) (max. values) taUj(s)


1 2 3 4 1 2 3 4
3,4 9,6 7 0 363 0,18 0,04 1
2*10-01
2tti(H)D 12 12 18 20 30 5 0,25 0,04

2tfi(r-a) 2,1 20 5,5 1,4 210 85 11 0,4

This technical information specifies semiconductor devices but promises no


characteristics. No warranty or guarantee, expressed or implied is made regarding
delivery, performance or suitability.

05-07-2007 HER ©bySEMIKRON


SKiiP 1513GB172-3DL
Absolute Maximum Ratings T
a
= 25 °C, unless otherwise specified
Symbol Conditions Values Units
V
S2 unstabilized 24 V power supply 30 V

v, input signal voltage (high) 15 + 0.3 v


dv/dt secondary to primary side 75 kV/us
V
isollO input / output (AC, rms, 2 s) 4000 v
V
isolPD partial discharge extinction voltage, 1500 V
mis, Q P D < 10 pC;
V
»ol12 output 1 / output 2 (AC, rms, 2 s) 1500 v
7 . switching frequency 9 kHz
SKiiP" 1* output frequency for I p ^ ^ c 9 kHz
Top r w operating / storage temperature - 4 0 . . . + 85 °C

2-pack-integrated = 25 °C)
Characte ristics (Ta
intelligent Power System
Symbol Conditions min. typ. max. Units
VS2 supply voltage non stabilized 13 24 30 v
2-pack
VS2 = 2 4 V 380+34*f/kHz+0,00015 ' ( ' A C / A ) 2 mA
integrated gate driver 's2
input threshold voltage (High) 12,3 V
SKiiP 1513GB172-3DL
V,T- input threshold voltage (Low) 4,6 v
Data R input resistance 10 kn
tN
C
IN input capacitance 1 nF
input-output tum-on propagation time 1,3 ps
Gate driver features 'd(on)IO
71(0(1)10 input-output turn-off propagation time 1.3 us
« CMOS compatible inputs error memory reset time 9 MS
VRRRESET
. Wide range power supply top / bottom switch interlock time 3,3 ps
>TD
> Integrated circuitry to sense
max. 5 mA; 8 V corresponds to 15 V supply 1500 A
phase current, heat sink 'anatogOUT
voltage for external components
temperature and max. load current 50 mA
'slout
DC-bus voltage (option) over current trip level
'TRIPSC
• Short circuit protection ('analog O U T = 10 V ) 1875 A
• Over current protection over temperature protection 110 120 "C
« Over voltage protection (option) ^DCTRIP UDC-protection ( U a n a l o g O U T = 9 V); not V
• Power supply protected against implemented
under voltage (option for GB types)
. Interlock of top/bottom switch
• Isolation by transformers
. Fibre optic interface (option for
GB-types only ) For electrical and thermal design support please use SEMISEL.
. IEC 60068-1 (climate) 40/85/56 Access to SEMISEL is via SEMIKRON website http://www.semikron.com.
« UL recognized file no. 242581

This technical information specifies semiconductor devices but promises no


characteristics. No warranty or guarantee, expressed or implied is made regarding
delivery, performance or suitability.

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J
Case S33

05-07-2007 HER © by SEMIKRON


Annexe B

Connections séries, parallèles et


mixtes des bobinages utilisés dans
les M A D A

B.l Bobinages imbriqués

Le bobinage de type imbriqué est généralement utilisé dans les machines synchrones
et asynchrones. La méthode de connection des bobines appartenant à la même phase
consiste généralement à mettre en série toutes les bobines, comme cela est schématisé à
la Figure B.l (a) et détaillée à la Figure B.2 (a). Dans cette dernière figure, on remarque
qu'un groupe de bobines est formé pax des bobines contigiies. Lors de l'adaptation de la
tension nominale du bobinage, un nombre de spires en série par phase doit être choisi.
Il peut arriver que, pour des machines à fort courant et à basse tension, le nombre
de spires obtenu soit inférieur au nombre de bobines appartenant à une phase. Ceci
signifierait que chaque bobine doit loger un nombre de spires inférieur h N < 1. La
solution consiste à créer des chemins en parallèle pour réduire le nombre de bobines
connectées en série (le nombre total de bobine ne varie pas car il est imposé par le
nombre d'encoches) et ainsi à obtenir un nombre de spires par bobine supérieur ou
égal à N > 1. La solution généralement adoptée consiste à connecter différemment
les groupes de bobines appartenant à la même phase. Par exemple nous remarquons
que dans la configuration de la Figure B.l (a) il y a 6 groupes de bobines par phase
connectées en série (voir aussi la Figure B.2 (a)). Nous avons la possibilité de former
deux réseau de 3 groupes de bobines connectées en série et de les connecter en parallèle.
Ceci est le cas présenté à la Figure B.l (b) et associé au schéma de la Figure B.2 (b).
Annexe B. Connections séries, parallèles et mixtes des bobinages... 285

On peut arriver à mettre en parallèle tous les groupes de bobines comme dans le cas
illustré par les Figures B.l (d) et B.3 (b) [101] (le nombre de groupes de bobines et
égal au nombre de pôles). Une attention particulière doit être prêtée lors de la mise en
parallèle de groupes de bobines d'un bobinage à nombres d'encoches par pôle et par
phase fractionnaire (courants de circulations dus aux différences magnétiques entre les
groupes de bobines)[l01].

(a) (b)

(c) (d)

Figure B . l ­ Méthodes de connection des bobines appartenant à un bobinage im­


briqué; (a) simple étoile série; (b) double étoile parallèle; (c) triple
étoile parallèle et (c) sextuple étoile parallèle.

Dans le calcul des inductances du bobinage, il faut considérer le nombre de spires


en série par phase, et non pas le nombre total de spires. Lors du choix du type de
bobinage, au sens de la mise en parallèle éventuelle ou non de groupes de bobines,
le flux magnétique vu par une bobine est une constante. À titre d'illustration et sans
considérer les coefficients de bobinage, l'inductance d'un groupe de bobines est définie
comme étant le flux total capté par ses spires divisé par le courant :

t ' groupe o
■'groupe = Ngroupe (B.l)
'­groupe ^groupe

Dans le cas où tous les groupes de bobines appartenant à une phase sont connectés
en série (cas des Figures B. 1 (a) et B.2 (a)), le courant de phase I ph équivaut au courant
Annexe B. Connections séries, parallèles et mixtes des bobinages... 286

circulant dans chaque groupe troupe­, et le nombre de spires total en série par phase vaut
Nph = nOgroupe,Ngroupe (nOgroupe, étant le nombre de groupes en série par phase). Dans
ce cas, l'inductance propre d'une phase se determine ainsi :

L p r o p — riOgroupe,**groupe ■ — ■'"p/i . {^•^)


^groupe îph

Considérons à présent le cas de deux voies parallèles comme cela est montré aux
Figures B.l (b) et B.2 (b). Le flux magnétique vu par chaque bobine faob reste invariant
par rapport au cas précédent, tout comme la géométrie du circuit magnétique et les
bobines. Pour créer le même flux magnétique que précédemment, un groupe de bobines
doit être traversé par le courant igr0upe­ Étant donné qu'il y a deux voies parallèles
(nch// = 2), le courant de phase total vaut i pn = nch//igroupe = 2igroupe (P a r contre la
tension de phase est divisée par deux). L'inductance propre de chaque voie parallèle se
calcule comme suit :

r _ «r Qbob »r Qbob /p. Q\


'­'ch—prop — riOgroupe, l ' g r o u p e ■ ~ riOgroupeglygroupe j . V*­*­"/
^groupe —"—
"ch//

De manière générale l'inductance propre d'une phase s'obtient par la mise en paral­
lèle des inductances de chaque voie Lch­propi soit :

T ^ i­ _ N <foob _ M 4>bob / R .■,


'­'prop — ■'­'ch—prop — r i O g T O u p e s ^ g r o u p e . — ^ph ■ \**'^t
flch// Iph hh

On constate que l'inductance du bobinage de phase ne dépend que du nombre total


de spires en série par phase.

Le nombre minimal de spires en série par phase est obtenu lorsque une bobine est
formée d'une seule spire. Par exemple, le nombre de spires minimal en série par phase
du bobinage illustré à la Figure B.3 (b) s'élève à Nph = 4.
Annexe B. Connections séries, parallèles et mixtes des bobinages... 287

(a) (b)

Figure B . 2 -Bobinage imbriqué; (a) simple étoile série; (b) double étoile paral-
lèle
Annexe B. Connections séries, parallèles et mixtes des bobinages... 288

(a)

î-
3 <

Figure B . 3 - Bobinage imbriqué; (a) triple étoile parallèle ; (b) sextuple étoile pa-
rallèle
Annexe C

Description de la machine
asynchrone à rotor bobiné utilisée
aux fins de validation

Cl Description de la machine

Il s'agit d'une des machines asynchrones (table no. 2) à rotor bobiné du laboratoire de
machines électriques du département de génie électrique et informatique de l'université
Laval.

C.l.l Plaque signalétique

Le Tableau CM reporte la plaque signalétique. Le stator est couplé en triangle et le


rotor en étoile.

Cl.2 Dimensions et plans originaux

Les Tableaux C.2 et C.3 décrivent respectivement le bobinage et les dimensions


géométriques du stator et du rotor.

Les Figures C l C.2 et C.3 présentent les plans originaux du stator et du rotor et la
Annexe C. Description de la machine asynchrone à rotor bobiné utilisée aux... 290

Tableau C l - Plaque signalétique de la machine du laboratoire

Caractéristique Valeurs nom. unité


Puissance (méc.) 2.5 hp
Tension (ligne) 208 V
Nombre de phases 3 -
Fréquence 60 Hz
Vitesse méc. 1690 rpm
Facteur de Puissance 0.81 -
Courant de ligne 8 A
Elévation température 40 C

Tableau C.2 - Description complète du stator de la machine du laboratoire

Bobinage Valeur en [mm


Nombre de phases 3
Nombre de pôles 4
Nombre d'encoches (inclinées) 48
Nombre de couches du bobinage imbriqué 2
Pas de bobine 10/12 (encoches 1 et 11)
Nombre de spires par bobine 17
Nombre de spires par phase 272
Diamètre fil bobinage stator AWGHF 19 0.91
Longueur moyenne d'une spire (d'une bobine) 520.7
Longueur d'une tête de bobine 200
Dimensions géométriques
Longueur axiale 60
Diamètre d'alésage 6.25 [pouces] 158.75
Diamètre externe 9.75 [pouces] 247.65
Diamètre au fond d'encoche 8.19 [pouces] 208
Epaisseur des becs d'encoche 0.065 [pouces]s 1.65
Ouverture d'encoche 0.1 [pouces] 2.54
Largeur dents, largeur constante/côtés parallèles 0.21 [pouces] 5.334
Largeur d'encoche (au fond) 0.326 [pouces] 8.28
Largeur d'encoche (sous les becs) 0.212 [pouces] 5.38
Annexe C. Description de la machine asynchrone à rotor bobiné utilisée aux... 291

Tableau C.3 Description complète du rotor de la machine du laboratoire

Bobinage Valeur en [mm]


Nombre de phases 3
Nombre de pôles 4
Nombre d'encoches (inclinées) 36
Nombre de couches du bobinage imbriqué 2
Pas de bobine 7/9 (encoches 1 et 8)
Nombre de spires par bobine 18
Nombre de spires par phase 216
Diamètre fil bobinage stator AWGHF 18 1.023
Longueur moyenne d'une spire (d'une bobine) 355.6
Longueur d'une tête de bobine 118
Dimensions géométriques
Longueur axiale 60
Epaisseur d'entrefer 0.0175 [pouces] 0.44
Diamètre interne (arbre) 2 [pouces] 50.8
Diamètre au fond d'encoche 4.342 [pouces] 110.28
Epaisseur des becs d'encoche 0.05 [pouces] 1.27
Ouverture d'encoche 0.1 [pouces] 2.54
Largeur dents, largeur constante/côtés parallèles 0.25 [pouces] 6.35
Largeur d'encoche (au fond) 0.14 [pouces] 3.556
Largeur d'encoche (sous les becs) 0.282 [pouces] 7.163

Figure C.5 montre une photo des détails du rotor de la machine.


Annexe C. Description de la machine asynchrone à rotor bobiné utilisée aux... 292

46X0T? EÛ?PM£I>

F i g u r e C l - Plan original du stator

p t T M L OF 5L0T 1X-FULU

Figure C.2 Plan original du stator - détail


Annexe C. Description de la machine asynchrone à rotor bobiné utilisée aux... 293

Figure C.3 - Plan original du rotor

PLTA>L Or f i o i - g * PULL

Figure C 4 - Plan original du rotor - détail


Annexe C. Description de la machine asynchrone à rotor bobiné utilisée aux... 294

Figure C.5 - Photo de la machine asynchrone démontée du laboratoire


Annexe D

M é t h o d e de prise en compte de la
saturation magnétique lors du
processus de correction des modèles
de dimensionnement par calcul des
champs

Lors de l'identification des inductances du circuit équivalent de la MADA aux fins


de correction du modèle de dimensionnement, la saturation magnétique est prise en
compte. Il faut donc obtenir les valeurs des courants à imposer lors du calcul des champs
qui permettent d'obtenir le niveau de saturation attendu.

La méthode proposée consiste à identifier les inductances du circuit équivalent qui


correspondent à l'état de saturation magnétique maximal de la MADA sur toute la
plage d'opération. En régime permanent, et pour une spécification qui impose une pro-
duction de puissance réactive au réseau, l'état de saturation maximale de la MADA est
atteint lors de la production maximale d'énergie. Nous pouvons illustrer ce concept en
présentant quelques résultats de simulation en se basant sur le circuit équivalent de la
MADA montré à la Figure D.l.

Considérons les valeurs des éléments du circuit équivalent d'une MADA utilisée
dans un aérogénérateur typique et présentés au Tableau 3.1 du troisième Chapitre.
Grâce aux lois de commandes développées au cours de ce même Chapitre, il est possible
de calculer toutes les performances de cet aérogénérateur. En particulier nous pouvons
tracer l'évolution du module de la tension de magnétisation Vm en fonction de la vitesse
Annexe D. Méthode de prise en compte de la saturation magnétique. 296

3L
Rs MLfc -MLrv g

M iSt
Vs ML,; V,
Jim

Figure D . l - Circuit équivalent par phase du régime permanent d'une MADA.

du vent, pour différentes spécifications de facteur de puissance du côté du réseau. Ceci


est montré à la Figure D.2 pour trois facteurs de puissances du réseau (production de
puissance réactive par l'aérogénérateur).

i t i i i i
425
/
FP =0.9
res
420
FP =nQ5
f^ res
>
(D
•*- 415
C
03
w
*^—.
c 410
-d)
CD
ro
E
c
o
05 405
C
Q) CD -1
S^f ^^^^ res
400
i i i i i i

10 12 14 16 18 20
Vitesse du vent v [m/s]

Figure D . 2 - Evolution du module de la tension de magnétisation Vm en fonc-


tion de la vitesse du vent pour un aérogénérateur typique dont les
spécifications sont présentées au Tableau 3.1.

Le flux magnétisant est le plus sujet à la saturation magnétique, il est proportionnel


à la tension Vm et inversement proportionnel à la fréquence du réseau électrique / s .
La reactance magnétisante étant ramenée au primaire et la fréquence fs étant une
constante, le module de la tension Vm de la Figure D.2 est l'image de l'amplitude du
Annexe D. Méthode de prise en compte de la saturation magnétique... 297

flux magnétique magnétisant dans la MADA. Nous pouvons donc conclure que le point
de fonctionnement présentant l'état de saturation maximale de la MADA correspond
à celui de l'aérogénérateur à la puissance nominale. Bien évidemment ceci n'est qu'une
approche circuit et l'aspect local de la saturation magnétique n'est pas pris en compte.

Lors du processus de correction du modèle de dimensionnement de la MADA à


l'aide du calcul des champs, le circuit équivalent est disponible grâce aux relations
analytiques présentées au quatrième Chapitre. Il est donc possible de déterminer la
tension maximale de magnétisation Vm. À partir de cette tension et de la valeur de
la reactance magnétisante X m obtenue elle aussi de manière analytique, il est possible
d'en déduire la valeur du courant de magnétisation i m (cf. Figure D.l). Ceci est le
courant utilisé pour l'estimation des inductances du circuit équivalent de la MADA
par calcul des champs. Par exemple lors du calcul de l'inductance cyclique du stator
L s , on impose par calcul des champs le courant de magnétisation i m correspondant au
niveau de saturation maximal de la MADA obtenu par la méthode décrite. Lors de
cette estimation le rotor n'est pas alimenté, il s'agit d'un essai à vide. Néanmoins le
fait d'imposer le courant i m implique que le flux magnétisant créé correspond à celui en
charge lorsque la MADA opère au régime nominal. Il s'agit donc d'un essai à vide qui
représente l'état magnétique en pleine charge. Lors de l'identification de l'inductance
magnétisante par la méthode de mesure d'harmoniques d'entrefer qui a été proposée,
c'est ce même courant de magnétisation i m qui est utilisé.

Il faut signaler que lors des premières itérations du mécanisme de correction par
calcul des champs, la reactance magnétisante calculée à partir du modèle analytique ne
correspond pas exactement à la reactance que l'on estimerait par calcul des champs,
ce qui conduit à des niveaux erronés de saturation magnétique lors de l'identification
par calcul des champs. Néanmoins, après les premières itérations du mécanisme de
correction, on assiste à une convergence du modèle analytique vers le modèle par calcul
des champs. Cet écart disparaît et on obtient au final les niveaux de saturation imposé
par l'algorithme d'optimisation.
Index
Symbols MADA11 247, 248, 259
60Hz 248, 250 MADA12 249, 250
MADA13 251, 252
B MADA14 256, 257, 259
bilan 18, 21, 22, 97 MADA15 258
bobinages 112, 124, 125 MADA2 208, 230
C MADA3 229, 230, 259
cahier des charges 222, 228 MADA4 235
circuit équivalent 21, 61, 69, 81 MADA5 235
coefficient d'ouverture 140 MADA6 235
contraintes 164, 223 MADA7 237
convertisseur statique 67, 69, 88 MADA8 239
correction. 111, 146, 169, 183, 201, 202, MADA9 242
204 multibrid 12
couple électromagnétique. 17, 63, 76, 82 multiplicateur de vitesse. 11, 12, 34, 53,
55-57, 222, 237, 246
D
Dimensionnement 109 N
nacelle 10, 14
F
facteur d'inclinaison 146 O
facteur de bobinage 132, 139, 192 objectif 221, 222, 244, 245
facteur de distribution 130 P
facteur de pas 138 pales 8, 13, 24
facteur de puissance 23, 68, 84, 92, 121, Park 27,63,64
212, 222, 236 puissance de la turbine 45
facteur de remplissage 128
R
L
rapport de multiplication — 55-57, 91,
limitation de vitesse 89 102, 241, 242
lois de commande 75, 79
S
M
saturation. 111, 118, 155, 170, 179, 199,
MADA1 164, 230
209, 215
MADA10 245 scénarios 24, 220, 222, 240
Index 299

sensibilité 31, 34, 90, 101, 196, 205, 231,


236
statistiques 34, 35, 40
stratégie de commande 25, 50, 90

T
turbine éolienne 42, 44, 47, 50

V
validation 110, 169, 171, 183, 198,
206-208
variables 90, 119, 121, 164, 223
vitesse du vent — 24, 40

À
à-coup de couple 103, 105, 222, 238, 239

É
énergie annuelle 91, 235
étages de multiplication 246

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