Conception Globale Des Generateurs Asynchrones À Double Alimentation P O U R Éoliennes
Conception Globale Des Generateurs Asynchrones À Double Alimentation P O U R Éoliennes
Conception Globale Des Generateurs Asynchrones À Double Alimentation P O U R Éoliennes
Thèse présentée
à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval
dans le cadre du programme de doctorat en génie électrique
pour l'obtention du grade de PhilosophiasDoctor (Ph.D.)
2010
During the last few years the wind turbine industry experienced an impressive
growth. The most used topology of electromechanical conversion system for wind po-
wer plants in the MW range is based on the so called Doubly-Fed Induction Generator
(DFIG). The advantage of this topology lies in a reduced initial cost compared to al-
ternative topologies. The DFIG based wind turbine is using a gearbox to adapt the
generator's high rotating speed to the turbine's low rotating speed. This mechanical
component, which presents high maintenance costs, is the major cause of reliability
problems of DFIG based wind turbines. For instance, during severe grid fault condi-
tions (i.e. short-circuits) the gearbox is mechanically stressed. Although the new gear-
box generation has been improved to better fit to the wind industry constraints, one
can notice that no new and innovative solutions have been proposed to cope with this
problematic.
This works presents a global and optimal design methodology associated to a spe-
cific CAD environment of DFIG based electromechanical conversion systems for wind
turbines in the MW power range. The development of the different design models and
the realization of the methodological tools available in the environment are detailed.
The main components of the electromechanical conversion system are modeled and the
DFIG design procedure is detailed. Different analytical and numerical methods are pro-
posed to perform an efficient optimal design of the whole drive system that includes
the DFIG, the gearbox and the static power converter. The environment efficiency is
demonstrated by the determination of different optimal global design solutions associa-
ted to several kinds of specifications, which take into account the annual wind speed
statistical distribution on the site. The results show that there are several original solu-
tions in terms of topological structure and dimensions. The use of the proposed design
methodology demonstrates that it is possible to reduce the number of gearbox stages
in order to increase the plant reliability and to decrease its global cost.
Avant-propos
Pour avoir lu, corrigé et jugé ce travail je suis très reconnaissant aux membres du
jury :
• Prof. Bernard Multon de l'École Normale Supérieure (ENS de Cachan), que je
remercie particulièrement pour les échanges constructifs et très intéressants sur-
venus après la soutenance de cette thèse.
• Dr. Sami Siala, Directeur Recherche et Développement d'EDC CONVERTEAM
Group.
• Dr. Jacques Saint-Michel, Directeur scientifique de Moteurs LEROY-SOMER.
• Dr. Richard Gagnon, Chercheur à l'Institut de Recherche d'Hydro-Québec (IREQ).
Je remercie aussi le Président du jury, le Professeur Maxime Dubois, que j'ai eu la
chance de côtoyer pendant mon séjour à Québec.
Enfin, il faut que je remercie les personnes que j'ai quittées pendant toutes ces
années, mais qui m'ont soutenu à distance et pendant les courtes périodes passées en
Europe. Tout particulièrement merci à mes parents Claire et Aldo et mon frère Joël et
à mes amis Maurizio, Samanta, Eric, Cecio, Simona, Matteo et Hélène, vous avez été
et vous restez très importants pour moi.
Résumé ii
Abstract iii
Avant-propos iv
Nomenclature xxiv
Introduction générale 1
Bibliographie 268
Index 298
Liste des tableaux
5.1 Flux total dans une phase calculé par trois méthodes ASH, C C F B et C C H - 176
5.2 Comparaison des résultats des calculs analytiques et numériques des flux
magnétiques dans le cas idéal sans encoches avec une perméabilité du
matériau magnétique supposée infinie et un bobinage à simple couche. . . 177
5.3 Comparaison des résultats des calculs analytique et numérique des flux
magnétiques dans le cas idéal sans encoches avec une perméabilité du
matériau magnétique supposée infinie et un bobinage à double couche à
pas raccourci 178
5.4 Comparaison des résultats des calculs analytique et numérique des flux
magnétiques dans le cas idéal de l'alimentation triphasée d'une structure
sans encoches avec un bobinage à simple couche et une perméabilité
relative finie (pT = 1000) 180
Liste des tableaux xiv
5.5 Comparaison des résultats des calculs analytique et numérique des flux
magnétiques dans le cas idéal de l'alimentation triphasée d'une structure
sans encoches avec un bobinage à simple couche, une perméabilité relative
finie (pT = 1000) et des conducteurs non localisés en un point 181
5.6 Calcul des inductances par la méthode utilisant la mesure du flux cyclique
moyen dans les 4 variantes de machine étudiées : 190
5.7 Determination de L m par la mesure du champ magnétique radial dans
l'entrefer 193
5.8 Détermination des inductances de fuites en magnétodynamique ; Essai à
rotor bloqué 194
5.9 Détermination de inductances de fuites en magnétodynamique ; Essai à
vide 195
5.10 Paramètres de la machine asynchrone du laboratoire estimés par calcul
des champs avec la méthode finale 197
5.11 Inductances cycliques identifiées par calcul des champs pour 4 maillages
différents 198
5.12 Éléments du circuit équivalent de la machine asynchrone du laboratoire
de machines identifiés expérimentalement. 202
5.13 Comparaison entre les résultats de l'identification expérimentale, et de
l'identification par calcul des champs et par le modèle analytique 203
5.14 Résultats du dimensionnement optimal d'une MADA de 2MW avec mé-
canisme de correction par calcul des champs - Solution MADA2. Entre
parenthèses les valeurs de la solution MADA1 illustrées au Tableau 4.5 . 209
5.15 Évolution des facteurs de correction du calcul analytique des inductances
par le calcul des champs 210
5.16 Analyse comparative du flux magnétisant obtenu lors de l'identification
à vide en magnétostatique et en charge par la magnétodynamique 218
5.23 Tracés des densités de flux magnétique pour la solution optimale MADA
2 obtenue avec correction par calcul des champs 212
5.24 Couple statique - effet de l'inclinaison des encoches sur les ondulations
du couple électromagnétique 213
5.25 Couples électromagnétiques instantanés obtenus par calcul des champs
en magnétodynamique 2D et en alimentation en courant pour différentes
vitesses de rotation - Solution MADA2 214
5.26 Analyse comparative des couples électromagnétiques moyens obtenus res-
pectivement par le circuit équivalent et par le calcul des champs en ma-
gnétodynamique 2D - Solution MADA2 215
5.27 Structure optimale de la MADA2 obtenue avec correction par calcul des
champs 215
5.28 Tensions induites au rotor à l'arrêt lors d'une alimentation en tension
par calcul des champs - Solution MADA2 217
5.29 Contenu harmonique de la tension induite au rotor lors de la vérification
du niveau de saturation de la MADA2 218
6.1 Répartition des taches entre Microsoft Excel, Matlab et Difimédi 226
6.2 Algorithme de la procédure d'optimisation globale de la chaîne de conver-
sion d'un aérogénérateur utilisant la MADA 232
6.3 Comparaison relative entre les solutions MADA1, MADA2 et MADA3 -
Référence de comparaison : MADA2 233
6.4 Géométrie et répartition de l'induction au point de fonctionnement no-
minal dans le cas de la MADA3 de 2MW - solution avec 4 pôles 233
6.5 Puissance mécanique de la turbine éolienne et vitesse de rotation en
fonction de la vitesse du vent 234
6.6 Lois de commande appliquées au rotor de la MADA3 235
6.7 Courants stator et rotor de la MADA3 235
6.8 Pertes du multiplicateur, de la MADA, du convertisseur statique et ren-
dement total de la chaîne de conversion et rendement de la MADA3 seule. 236
6.9 Comportement transitoire de la MADA3 conçue lors du pire régime de
défaut correspondant au pire des instants de déclenchement sur le réseau. 239
6.10 Géométrie de la MADA8 conçue pour un aérogénérateur de 2MW avec
prise en compte de la contrainte dynamique sur l'à-coup de couple élec-
tromagnétique 240
6.11 Comportement transitoire de la MADA8 conçue avec prise en compte de
la contrainte dynamique sur l'à-coup de couple électromagnétique lors du
pire des défauts au pire des instants de déclenchement du court-circuit
sur le réseau 241
6.12 Lois de commande du CSR pour un aérogénérateur de 2MW avec Tech-
nologie d'IGBT à 1200 V - Solution MADA9 244
Table des figures xxiii
D.l Circuit équivalent par phase du régime permanent d'une MADA 296
D.2 Évolution du module de la tension de magnétisation Vm en fonction de
la vitesse du vent pour un aérogénérateur typique dont les spécifications
sont présentées au Tableau 3.1 - 296
Nomenclature
Abréviations
CAO Conception Assistée par Ordinateur
CSR Convertisseur Statique du côté du Rotor de la MADA
CSS Convertisseur Statique du côté du Stator de la MADA
FEM Force Électro-Motrice
FMM Force Magnéto-Motrice
MADA Machine Asynchrone à Double Alimentation
MS Machine Synchrone
MSAP Machine Synchrone à Aimants Permanents
ONL Optimisation Non Linéaire
Indices
s,r stator, rotor
ds, dr dents du stator, dents du rotor
cs, cr culasse du stator, culasse du rotor
h rang harmonique
manière générale, cette énergie peut être définie de manière synthétique, comme une
énergie qui est renouvelée ou régénérée avec une constante de temps qui avoisine celle
de sa consommation. Dans ce contexte, le pétrole et tous les autres combustibles fossiles
ne sont pas des sources d'énergie renouvelable puisque la vitesse de leur régénération est
bien inférieure à la vitesse à laquelle la race humaine les consomme. Quant à l'énergie
hydraulique, c'est une source d'énergie renouvelable puisque que son temps de régéné-
ration par le cycle de l'eau est sensiblement égal au temps de sa consommation. Avec
cette définition, on voit bien que dans un futur relativement lointain l'énergie hydrau-
lique sera toujours présente, donc renouvelable, alors que le pétrole ou l'uranium seront
épuisés. La problématique principale reliée aux énergies renouvelables réside dans leur
caractère intermittent. Par exemple, le soleil n'est présent que durant la journée, il ne
pleut pas constamment, les interactions terre-lune suivent certains cycles intermittents,
etc. C'est pourquoi, dans le contexte de la production d'énergie électrique à partir de
sources renouvelables, il est absolument nécessaire de disposer de systèmes de stockage
énergétique pour assurer la continuité de l'approvisionnement [109].
Le soleil est une des principales sources d'énergie renouvelable. Pour que la définition
d'énergie renouvelable s'applique, il faudrait supposer que le soleil a une durée de vie
infinie. Le soleil produit de l'énergie thermique, photovoltaique, hydraulique, éolienne,
etc. La principale cause de l'existence du vent sur la terre est le soleil. Son rayonnement
atteint différents types de surfaces terrestres, qui sont inhomogènes (eau, terre, forêts,
etc.). Il est donc absorbé de manière différente, ce qui provoque des répartitions spatiales
non homogènes aussi bien de température, que de densité et de pression atmosphérique.
Ce phénomène provoque le déplacement des masses d'air qui constitue le vent [72] [104].
L'énergie éolienne est donc une dérivée de l'énergie solaire.
Les centrales éoliennes que nous allons traiter dans ce mémoire appartiennent à
la catégorie des centrales de grande puissance, de l'ordre du MW, et elles sont reliées
Introduction générale
40 000
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Année
au réseau électrique. Dans cette gamme de puissance il existe toute une panoplie de
topologies, plus ou moins nouvelles. Parmi les topologies "anciennes", mais encore en
opération, on retrouve les machines asynchrones à cage d'écureuil (représentent encore
le 30% environ du marché en puissance installée en 2006) et les machines asynchrones à
rotor bobiné avec réglage électronique du glissement (variation de résistance rotorique).
Il existe deux principales topologies de chaîne de conversion électromécanique associée
aux turbines éoliennes de dernière génération : l'une utilise une Machine Asynchrone à
Double Alimentation (MADA), alors que l'autre utilise une Machine Synchrone (MS).
La chaîne actuellement la plus utilisée industriellement dans ces gammes de puissances
est celle qui est basée sur la MADA [69] [70] [96]. Ces deux topologies présentent chacune
des avantages et des inconvénients. Parmi ceux-ci, il faut considérer le coût initial, le coût
de maintenance, la fiabilité et les performances. Il s'agit d'une technologie en plein essor,
les problèmes rencontrés sont encore nombreux et les solutions industrielles sont loin
d'être stabilisées. En particulier, les coûts de maintenance ne sont pas négligeables pour
les topologies utilisant la MADA, alors que les coûts d'investissement initial sont élevés
pour les topologies utilisant la MS. La principale différence entre ces deux topologies
réside dans la présence d'un multiplicateur de vitesse mécanique entre la turbine éolienne
et le générateur dans la topologie utilisant la MADA. La topologie utilisant la MS est
pour le moment à entraînement direct, c'est à dire qu'aucun système de multiplication
de vitesse à engrenages est utilisé. Le multiplicateur de vitesse mécanique présente des
inconvénients au niveau de la fiabilité et de la maintenance. Dans les projets de parcs
éoliens en mer qui sont en pleine croissance, la topologie basée sur la MADA n'est
pas la mieux adaptée, en raison de ses problèmes de maintenance inhérents à l'emploi
d'un multiplicateur de vitesse. C'est pour cette raison que, dans les dernières années,
Introduction générale 4
Après une revue exhaustive de l'état de l'art, nous avons été convaincus qu'une
étude approfondie visant à améliorer et à adapter les dimensions, voire la topologie,
d'une chaîne de conversion électromécanique d'aérogénérateur utilisant la MADA était
nécessaire, d'autant plus qu'il s'agit de la topologie la plus utilisée et qu'il ne semble
pas y avoir de recherche publiée sur le sujet. Cette thèse a donc pour objectif d'établir
une méthodologie de conception globale de la chaîne de conversion électromécanique,
incluant le multiplicateur, la machine électrique et les convertisseurs statiques afin de
déterminer des solutions optimales répondant aux spécifications de divers cahiers des
charges et à des critères de performance globale de l'aérogénérateur dans son ensemble.
Cette méthodologie associée à un environnement de CAO spécifique doit permettre alors
de présenter des solutions topologiques et dimensionnelles originales mieux adaptées aux
exigences de l'industrie éolienne.
Le document est subdivisé en six chapitres. Les trois premiers chapitres présentent
une approche détaillée du fonctionnement, de la mise en oeuvre, de la modélisation et
de la commande des aérogénérateurs utilisant la MADA, afin d'en dégager les avantages
et les inconvénients, et d'établir une méthodologie d'évaluation de leurs performances
globales. Les trois derniers chapitres décrivent les modèles de dimensionnement et les
Introduction générale 5
outils qui ont été implantés dans l'environnement de conception ainsi que la méthodo-
logie d'optimisation globale et optimale qui a été développée. Dans le dernier chapitre,
les solutions optimales déterminées à l'aide des outils précédents sont présentées. Le
début de chaque chapitre comporte une description sommaire qui permet au lecteur
d'appréhender la structure du développement.
Chapitre 1
Résumé : Ce chapitre introduit les aspects les plus importants des aérogé-
nérateurs utilisant la machine asynchrone à double alimentation (MADA).
Il a pour objectif d'exposer les principes généraux de fonctionnement de
ce type d'aérogénérateur, ses avantages et ses inconvénients. Il présente la
problématique et justifie la pertinence des problèmes de conception abordés
dans le mémoire. Après une brève introduction historique et un exposé des
tendances actuelles dans le domaine, il décrit les principales parties consti-
tutives de l'aérogénérateur. Une analyse simplifiée du bilan des puissances
actives et réactives de la MADA est fournie afin d'expliquer simplement
le fonctionnement de ce type d'entraînement et de comprendre la stratégie
de commande actuellement utilisée dans les applications industrielles. La
procédure générale de raccordement au réseau électrique ainsi que les per-
formances globales de l'aérogénérateur en régime permanent de fonctionne-
ment sont mises en évidence en utilisant la même approche simplifiée. Ces
analyses permettent de mettre clairement en évidence les avantages et les
inconvénients des aérogénérateurs utilisant la machine asynchrone à double
alimentation (MADA).
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA.
1.1 Introduction
Afin de ne pas alourdir inutilement l'exposé de ce chapitre, l'énoncé de toutes les hy-
pothèses simplificatrices adoptées dans les analyses de ce chapitre a été volontairement
limité.
L'énergie hydraulique qui est aussi renouvelable s'est beaucoup plus développée par
la suite en raison de ses facilités de stockage spécifiques [110]. Elle est ainsi restée
toujours dominante et les aérogénérateurs ne se sont développés que dans le cadre de
recherches ou dans des niches d'application bien spécifiques en petites séries. Même dans
la période de forte industrialisation, après la deuxième guerre mondiale, le bas prix des
dérivés du pétrole et du charbon a fait en sorte que très peu d'intérêt s'est manifesté
envers l'énergie éolienne [72]. Une petite relance du secteur éolien s'est produite à la
fin des années 1960, quand la population occidentale a commencé à s'intéresser aux
problèmes environnementaux reliés au développement industriel [102] (selon Manwell
et al. les premiers mouvements écologistes sont nés grâce au livre intitulé "Silent Spring"
de Rachel Carson en 1962).
d'un rotor de type Darrieus , du nom de l'ingénieur français, qui l'a proposé en 1925.
D'autres topologies à axe vertical ont été commercialisées comme celle de type Savo-
nius, une structure " à trainée " de rendement médiocre et celle du "rotor en H" (voir
[72] [73] [102] ). L'avantage principal de la topologie à axe vertical réside dans la possi-
bilité de placer au sol tout l'équipement mécanique et électrique qui constitue la chaîne
de conversion électromécanique. De plus aucun système d'orientation de l'azimut de
la turbine n'est nécessaire. Les inconvénients principaux de cette structure concernent
l'absence d'auto-démarrage dans le cas du type Darrieus et la difficulté de contrôler la
puissance produite et la vitesse de rotation par un système mécanique de variation de
l'angle de calage des pales. Ce type de turbine a été largement étudié dans les années
1970 et 1980 particulièrement aux E.U.A. et au Canada [102], en particulier dans le
groupe d'énergies renouvelables EDEN qui réunissait des chercheurs du LEEPCI et du
département de Génie Mécanique de l'Université Laval [15] [92] [93] [94] [151]. L'autre
concept de turbine est présenté à la Figure 1.1 (droite) et il se caractérise par un axe
de rotation horizontal. Il s'agit de la topologie la plus utilisée actuellement pour la
production d'énergie électrique car elle présente différents avantages [72] [73] [102]. Le
premier consiste dans la possibilité de varier l'angle de calage des pales pour contrôler
la puissance produite et la vitesse de la turbine. Ce mécanisme est aussi utilisé pour
protéger la turbine contre les survitesses lors des tempêtes. Le second avantage concerne
le rendement aérodynamique plus élevé par rapport aux topologies à axe vertical, ce qui
implique une puissance captée par unité de surface plus élevée. Le succès des topologies
à axe horizontal est également lié à la grande expérience acquise au cours du dévelop-
pement technologique des hélices [72]. C'est uniquement la topologie à axe horizontal
qui est considérée dans ce mémoire.
Le nombre de pales des turbines éoliennes à axe horizontal actuelles s'élève à deux ou
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 10
trois. Ces caractéristiques sont imposées par certains compromis entre les performances
et le coût des dispositifs. Sans entrer dans les détails, qui peuvent être consultés en [72]
[73] [102], on peut souligner que les turbines avec un nombre réduit de pales inférieur à
trois possèdent un rendement aérodynamique bien supérieur à celui des anciennes tur-
bines multi-pales. Elles présentent aussi des vitesses de rotation nominales plus élevées.
La tendance à choisir des rotors à trois pales a plusieurs explications. D'une part, les
niveaux sonores sont plus acceptables par rapport à des turbines à une ou deux pales
[144], et d'autre part les efforts mécaniques puisants subis par la structure de l'aérogé-
nérateur sont réduits à partir de trois pales [72]. Un nombre de pales supérieur à trois,
impliquerait d'une part une diminution du rendement aérodynamique et d'autre part
une augmentation injustifiée du coût et de la masse de la turbine éolienne.
Depuis les débuts du développement des aérogénérateurs, les concepteurs ont essayé
d'augmenter le rendement aérodynamique des turbines éoliennes. L'une des solutions
adoptées consiste à faire varier la vitesse de rotation de la turbine en fonction de la
vitesse du vent [160] [64] [144](cet aspect est présenté en détail au deuxième chapitre). La
capacité de varier la vitesse de rotation de la turbine éolienne est directement assujettie
à la nécessité de disposer d'un générateur électrique à vitesse variable, puisque ces
deux composantes sont mécaniquement couplées entre elles. Dans les applications de
grande puissance reliées au réseau électrique, le système de génération doit fournir de
l'énergie électrique à fréquence fixe. C'est grâce aux développements de l'électronique de
puissance que de telles chaînes de conversion ont pu voir le jour. De plus, la possibilité de
variation de la vitesse mécanique de l'entraînement favorise l'absorption des variations
transitoires du couple moteur de la turbine provoquées par des rafales de vents, ce qui
permet de diminuer considérablement la fatigue mécanique de certaines composantes de
l'aérogénérateur [111] [34]. Les descriptions détaillées des premières grandes expériences
d'aérogénérateurs à vitesse variable peuvent être consultées en [34].
Dans ce mémoire, nous allons nous concentrer sur les topologies les plus récentes qui
permettent la variation de la vitesse de rotation de la turbine tout en fournissant l'éner-
gie à un réseau électrique à fréquence fixe. Il s'agit des aérogénérateurs qui présentent
à l'heure actuelle les puissances nominales plus élevées. Les deux topologies les plus
répandues dans le domaine de puissance supérieure à 1 MW sont illustrées à la Figure
1.2.
cy 1 ce/
/ce T /CA
La topologie présentée à la Figure 1.2 (b) et qui utilise la machine synchrone (MS)
est caractérisée en général par un entraînement mécanique direct entre la turbine éo-
lienne et le générateur. Comme les vitesses de rotation des turbines éoliennes de forte
puissance sont basses, le générateur synchrone présente un nombre de pôles élevé. Le
convertisseur statique de fréquence gère l'échange de puissance active et réactive entre
le réseau et la MS, tout en assurant une fréquence constante du côté du réseau et une
fréquence variable du côté générateur. Le convertisseur statique permet un fonctionne-
ment à vitesse de rotation variable de la turbine. Dans ce type d'entraînement classique,
toute la puissance électrique produite doit transiter par le convertisseur statique, ce qui
implique a priori une puissance de dimensionnement de celui-ci égale à la puissance
nominale de l'installation. Pour que cette topologie soit intéressante du point de vue
de la minimisation de la masse totale de la nacelle de l'aérogénérateur, il est préférable
que l'excitation du rotor de la machine synchrone (MS) soit réalisée avec des aimants
permanents. En contrepartie, ceci peut augmenter le coût initial du générateur. Plu-
sieurs recherches sont actuellement en cours sur les topologies optimales de générateurs
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 12
La topologie présentée à la Figure 1.2 (a) utilise une machine asynchrone à rotor
bobiné dont les enroulements du stator sont directement reliés au réseau électrique. Les
enroulements du rotor sont reliés au réseau électrique par l'intermédiaire d'un convertis-
seur statique de fréquence réversible en puissance de type " quatre quadrants ". Compte-
tenu de cet arrangement, cette topologie d'entraînement électrique est usuellement nom-
mée " Machine Asynchrone à Double Alimentation " (MADA). Comme les machines
asynchrones présentent généralement un nombre de pôles limité, il est nécessaire afin de
s'adapter aux fréquences industrielles des réseaux électriques (50Hz et 60Hz) d'entraîner
leur rotor à des vitesses mécaniques élevées par rapport a celles des turbines éoliennes. Il
est donc nécessaire d'utiliser un multiplicateur de vitesse mécanique à engrenages entre
la turbine éolienne et la MADA. Les principes de fonctionnement de cette topologie
sont présentés ultérieurement dans ce chapitre.
une MADA de 7.5 kW se trouve en [117]. Les avantages importants de cette topo-
logie de convertisseur statique ont mené rapidement à son emploi généralisé dans les
aérogénérateurs utilisant la topologie MADA.
Une des grandes questions d'actualité sur les chaînes de conversion électroméca-
nique des aérogénérateurs concerne la comparaison des performances de la topologie
à entraînement direct utilisant la machine synchrone (MS) et de la topologie utilisant
la machine asynchrone à double alimentation (MADA). Les deux solutions techniques
diffèrent du point de vue de l'intérêt commercial à long terme ou à court terme. La topo-
logie basée sur la machine synchrone présente une grande simplicité puisqu'elle permet
de s'affranchir de l'emploi d'un multiplicateur de vitesse mais elle implique une machine
à fort couple d'encombrement important et des convertisseurs statiques dimensionnés
pour permettre le transit de la puissance nominale de l'aérogénérateur. La topologie
basée sur la MADA doit utiliser un multiplicateur de vitesse mais elle implique une
machine de plus faible couple, donc d'encombrement réduit, avec des convertisseurs
statiques dimensionnés pour permettre le transit d'une fraction seulement de la puis-
sance nominale de l'aérogénérateur. Une comparaison technico-économique entre ces
solutions topologiques les plus modernes, basée sur une approche de modélisation sim-
plifiée est présentée en [119]. De manière générale, par rapport à une topologie utilisant
une machine synchrone à aimants permanents, la topologie utilisant la MADA présente
un coût initial plus faible. En revanche elle présente un coût d'entretien plus élevé et un
rendement légèrement moins élevé à cause des pertes supplémentaires engendrées par le
multiplicateur de vitesse. Des études statistiques concernant d'une part la fiabilité des
différents éléments constitutifs des aérogénérateurs utilisant la MADA et la machine
synchrone et d'autre part leurs rendements respectifs sont disponibles en [50] et en [63].
Parmi les constructeurs énoncés au Tableau 1.1, il faut remarquer l'absence de Mul-
tibrid - Areva et Winwind qui fournissent des aérogénérateurs d'une puissance nominale
de 5 MW et 3 MW respectivement. Ils sont basés sur une nouvelle technologie, brève-
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 14
Tableau 1.1 - Modèles de turbines éoliennes offertes sur le marché actuel - Puis-
sances nominales supérieures à 2.5 MW.
tée sous le nom de "multibrid" qui consiste à utiliser une machine synchrone à aimants
permanents couplée avec un multiplicateur de vitesse à un seul étage [135] [79]. La parti-
cularité réside dans le fait que le générateur est intégré dans le multiplicateur de vitesse,
ce qui permet une optimisation importante de l'espace et de la masse embarquée dans
la nacelle. Selon nous, la technologie "Multibrid" est destinée à un développement im-
portant compte tenu des problèmes complexes posés par l'augmentation de la masse des
générateurs synchrones à entraînement direct pour la prochaine génération de grands aé-
rogénérateurs. Une des contributions de cette thèse consiste à démontrer que la MADA
demeure également une excellente candidate pour ce domaine d'application.
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 15
Multiplicateur
de vitesse
MADA
Arbre de
transmission
principal
Nacelle
La nacelle est constituée d'une structure rigide en acier sur laquelle sont fixés le
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 16
Système de calage
variable des pales
Figure 1.4 ~ Vue interne d'un moyeu d'une turbine éolienne de 2.5MW.
atteindre 5 à 6 fois le couple nominal comme cela est décrit en [72]. D'un point de vue
économique, il est impensable de dimensionner toute la transmission mécanique incluant
le multiplicateur de vitesse pour ces valeurs de couple très élevées. Habituellement, un
système de protection contre les surcharges de couple mécanique est placé sur l'arbre de
transmission à haute vitesse ainsi que des composantes mécaniques à rupture comme le
"braking ring coupling" [72]. Un couplage par embrayage hydraulique placé sur l'arbre
de transmission à haute vitesse a déjà été utilisé par certains constructeurs en vue de
protéger la transmission mécanique, mais cette solution a été abandonnée en raison des
pertes mécaniques importantes en régime de fonctionnement normal [72].
Pour bien saisir le fonctionnement général d'un aérogénérateur utilisant une MADA,
il est d'abord essentiel de comprendre le fonctionnement de l'installation en régime per-
manent. Diverses approches simplifiées sont disponibles dans la littérature mais elles
peuvent présenter, à notre avis, certaines limites au niveau de la synthèse et de la
généralité [111] [73] [72] [102]. Dans de nombreux cas, les auteurs expliquent le fonc-
tionnement de l'entraînement en se basant sur des modèles dynamiques uniquement [28]
[117] [108]. Les références les plus pertinentes dans ce domaine sont disponibles en [31]
[152].
Bien qu'une présentation plus rigoureuse soit présentée dans les autres chapitres,
l'objectif recherché dans ce paragraphe concerne la compréhension physique du fonc-
tionnement d'une MADA. Il faut adopter des hypothèses simplificatrices plus ou moins
importantes afin de favoriser la synthèse et d'apporter des explications plus intuitives
que formelles. La Figure 1.5 présente le schéma monophasé équivalent d'une machine
asynchrone à rotor bobiné classique pour un fonctionnement en régime permanent à
rotor ouvert à l'arrêt et pour une vitesse quelconque lorsque les enroulements du rotor
sont alimentés par l'intermédiaire d'un système de bagues et de balais [41]. Dans le
circuit équivalent, on a adopté la convention récepteur au stator et générateur au rotor.
Le rotor d'une telle machine est illustrée au premier plan de la Figure C.5 de l'Annexe
C.
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MA DA . 18
Vs ja>,Lm
(b)
Le schéma équivalent présenté à la Figure 1.5 (a) n'est valable que pour un fonction
nement avec rotor à l'arrêt, c'est à dire avec un glissement unitaire g = 1, le glissement
étant défini comme étant le rapport (Q s — Î7m) /Çl, (Qs est la vitesse angulaire de la
force magnétomotrice tournante résultante et QTO la vitesse angulaire mécanique du ro
tor). Le glissement est positif lorsque la vitesse mécanique de la MA DA est inférieure à
la vitesse synchrone (fonctionnement hyposynchrone), il est négatif lorsque la vitesse
mécanique de la MA DA est supérieure à la vitesse synchrone (fonctionnement hyper
synchrone). Dans le cas du fonctionnement avec rotor à l'arrêt et ouvert, la machine
asynchrone se comporte exactement comme un transformateur avec un entrefer, et le
rapport entre la tension Vm et la tension induite VT est égal au rapport de transforma
tion a. Si le rotor, avec ses bobinages ouverts est entraîné à la vitesse de synchronisme,
la tension induite Vr est nulle puisqu'aucune variation du flux magnétique n'est perçue
par le bobinage rotorique. La tension induite au rotor est proportionnelle à la vitesse
de variation du flux magnétique vu par ses bobinages, en d'autres termes elle est pro
portionnelle au glissement g. Dans le schéma équivalent ramené au stator de la Figure
1.5 (b), la tension du rotor doit être divisée par le glissement g.
Fe = 3 [ Rr
/ r 2 + fVr IrCOS (Vj) 1 = ■•*"'
3—/? + — (1.1)
fi 9 J 9 9
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 19
ib est l'angle entre les phaseurs de courant et de tension rotoriques iT et t^. P r est
la puissance active transitant aux bornes de sortie du rotor de la MADA. Avec les
hypothèses adoptées, le couple électromagnétique de la MADA s'exprime sous la forme
de l'équation (1.2).
La Figure 1.6 (a) rappelle les conventions de signe sur les sens positifs des puissances
actives et réactives qui seront utilisées dans ce chapitre (convention récepteur au stator
et générateur au rotor avec une valeur algébrique de puissance sur l'arbre positive quand
la MADA fonctionne effectivement en moteur). La Figure 1.6 (b) présente un diagramme
simplifié du parcours des puissances actives dans la machine en régime permanent avec
les conventions de signe adoptées.
(b)
Pr
Figure 1.6 - Visualisation des bilans de puissances - (a) Écoulement des puis-
sances actives ; (b) Diagramme simplifié du parcours des puissances
actives.
Si on néglige les pertes Joule du stator de la MADA, la puissance active qui transite
par le stator P s est égale à la puissance P e . Si on néglige également les pertes Joule au
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MA DA . 20
Pe = Ps = — (13)
P m = P s Pr (14)
Une simple combinaison des équations (1.3) et (1.4) permet d'obtenir le bilan de
puissance active du stator et du rotor de la MADA en fonction de la puissance mécanique
P m et du glissement g. Ceci est montré en (1.5).
9
Pr = ■'m i
9
PL = Pn
Ps = (1.5)
9 1 g
P = P s Pr
1
res
P = p
1 1
res m
Les équations en (1.5) permettent aussi de déterminer les valeurs algébriques des
puissances actives en fonction du mode d'opération de la MA DA et des conventions
de signe qui ont été adoptées. Rappelons que dans la MA DA comme dans toutes les
machines électriques, la production d'un couple moyen non nul en régime permanent
impose le respect d'une condition de synchronisme (1.6) entre les forces magnétomotrices
et les flux magnétiques résultants au stator et au rotor.
COs=COrn\C0T (16)
cor est la pulsation électrique au rotor et com est la vitesse mécanique équivalente
du rotor (com = Qmp) . Le convertisseur statique du côté rotor (CSR) illustré à la
Figure 1.6 (a) peut alimenter les enroulements de celuici avec un système triphasé de
tensions et de courants à fréquence variable. On peut ainsi obtenir un couple moyen
non nul en maintenant le synchronisme des forces magnétomotrices du stator et du
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 21
rotor pour toutes les vitesses mécaniques de l'arbre de la MADA. Le fait de pouvoir
inverser la séquence des phases au rotor grâce au CSR implique que la MADA peut
fonctionner en hypo-synchronisme (g > 0) aussi bien qu'en hyper-synchronisme (g < 0).
Comme toutes les machines électriques, la MADA est réversible et peut opérer en mode
moteur (P m > 0) ou en mode générateur (P m < 0). Les relations simplifiées (1.5)
et les conventions de signe adoptées permettent de déterminer le signe des valeurs
algébriques des puissances actives sur le Tableau 1.2. La figure Figure 1.7 présente le
sens d'écoulement réel de la valeur absolue des puissances actives dans les quatre modes
de fonctionnement possibles, en hypo et en hyper-synchronisme, en fonctionnement
moteur et en fonctionnement générateur.
Tableau 1.2 Valeurs algébriques des puissances actives pour les 4 domaines de
fonctionnement de la MADA
Fonctionnement Fonctionnement
Hypo-synchrone Hyper-synchrone
l>g>0 g<0
Fonctionnement Mo- Pr > 0,PS > o, P r < 0,PS > 0.
teur P m > 0 |P.| = |P«| + |Pr| \ p 1 — IP 1 + IP 1
Fonctionnement Pr < 0,P S < o, Pr > 0,P S < o,
Générateur P m < 0 \P,\ = \Pm\ + |Pr| \P m \ = \P,\ + \Pr\
Hypo-synchrone Hyper-synchrone
|Presl = | P s | - | P r l = | P m l |Presl = | P s l + | P r l = | P m l
Moteur
|Presl = | P s | - | P r l = | P m l |Presl = | P s l + | P r l = | P m l
Générateur
Figure 1.7 - Écoulement des valeurs absolues des puissances actives dans une
MADA en fonction des modes de fonctionnement.
Lorsque la MADA est entraînée par une éolienne, elle fonctionne en génératrice avec
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 22
Un aérogénérateur équipé d'une MADA raccordée au réseau électrique est une véri-
table centrale de production d'énergie électrique qui doit respecter un cahier des charges
précis en termes d'échanges de puissance réactive avec le réseau. D'un autre côté, la
puissance réactive échangée avec les convertisseurs statiques de la MADA influe gran-
dement sur leur dimensionnement et leur coût. Pour analyser le fonctionnement, la
stratégie de commande et le dimensionnement d'un aérogénérateur utilisant la MADA,
il est nécessaire d'établir le bilan de puissance réactive. Selon les conventions généra-
lement utilisées en électrotechnique, un élément inductif "consomme" de la puissance
réactive alors qu'un élément capacitif en "fournit". Par principe, la machine asynchrone
à rotor bobiné consomme toujours une certaine quantité de puissance réactive associée
à l'énergie "magnétisante" nécessaire à l'établissement du flux dans son circuit magné-
tique. En outre, l'opérateur du réseau électrique peut exiger dans son cahier des charges
un certain niveau de production de puissance réactive par l'aérogénérateur. Ainsi les
deux convertisseurs statiques quatre quadrants (CSR et CSS) de la MADA doivent
fournir assez de puissance réactive pour assurer d'une part sa propre consommation
de puissance réactive et pour satisfaire d'autre part la production de puissance réactive
exigée par l'opérateur du réseau. Les deux convertisseurs (CSR et CSs) pouvant a priori
assurer de manière indépendante cette mission, la répartition de la puissance réactive
produite entre les deux est une question importante qui influe sur leur dimensionnement.
équivalent en régime permanent '. Le circuit équivalent ainsi simplifié se réduit alors à
celui de la Figure 1.8.
O I o
" K L >-■
I, J Ir
Vr_
g
i I o
Figure 1.8 Circuit équivalent simplifié de la MADA utilisé pour le bilan simplifié
de puissance réactive.
QCSR Qcss
Q s = W s I s sin (cp)
Q r = 3VrI r sin (ip)
V2
QMADA = 3TT~
Q CSR
+ Qcss — QMADA — Qr (1.8)
la MADA, ainsi que celle demandée par le réseau via le CSR (cf. (1-8)). Du point de
vue du dimensionnement des convertisseurs statiques, il est donc préférable de produire
la puissance réactive via le CSR. Habituellement c'est uniquement le CSR qui a la
tâche de produire la puissance réactive alors que le CSS opère à facteur de puissance
unitaire [117] [108] [51]. Une optimisation concernant l'allocation de la production de la
puissance réactive entre les deux convertisseurs statiques peut être faite [5] [1], toutefois
les gains en termes de puissance de dimensionnement de l'électronique de puissance sont
très limités. Dans cette thèse on considère le contrôle classique le plus souvent adopté
qui consiste à faire fonctionner le CSS à facteur de puissance unitaire.
Pour une turbine éolienne donnée, et pour une vitesse de vent donnée, il existe une
vitesse de rotation, optimale et un angle de calage des pales optimal, qui permettent
de produire une puissance mécanique maximale. Ces lois de commande optimales des
turbines éoliennes sont issues des principes de l'aérodynamique qui sont présentés au
deuxième chapitre. Elles peuvent être déterminées pour une turbine donnée et sont en
général fournies par le concepteur et le constructeur de celle-ci. L'un des objectifs de
la commande de l'aérogénérateur consiste à respecter ces lois optimales. L'approche la
plus intuitive pour le réglage de la vitesse de rotation consiste à mesurer la vitesse du
vent pour ensuite en déduire la vitesse de rotation optimale de la turbine qui maximise
la puissance mécanique extraite du gisement éolien et produite sur l'arbre. Ce principe
de commande de vitesse de l'aérogénérateur est illustré à la Figure 1.10 (a) [86]. La
limite de cette méthode est reliée à la mesure de la vitesse du vent à considérer pour
son implantation. Le simple choix du nombre et de l'emplacement d'anémomètres en
avant ou en arrière de la turbine, à la hauteur ou au-dessus de la nacelle, constitue un
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 26
problème complexe. La méthode de réglage qui est utilisée en pratique est différente
et le principe en est illustré à la Figure 1.10 (b) [32] [71] [86] [108]. En utilisant les
spécifications de la turbine éolienne fournies par le constructeur, il est possible d'obtenir
la loi optimale qui lie la puissance maximale que la turbine peut produire à la vitesse
de rotation. Celle-ci est alors implantée dans un tableau préenregistré dans le système
de commande qui fournit pour chaque vitesse de rotation de la turbine une référence de
puissance maximale à produire sur le réseau2. Cette technique de réglage, qui nécessite
uniquement un capteur de la vitesse de rotation, permet de s'affranchir du problème
de mesure de la vitesse de vent effective tout en assurant une stratégie de poursuite du
point de puissance maximal lorsque la vitesse de vent varie (Le nom anglais de cette
stratégie de commande est "Maximum Power Point Tracking" ou stratégie MPPT). La
stabilité de ce type d'asservissement de puissance est démontrée en [32].
(a)
Entrainement
électromécanique
(b)
Entrainement
électromécanique
53®t
La stabilité de ce réglage est démontrée par le fait que si la puissance captée par
la turbine augmente en cas de vent plus fort, la référence de puissance à produire sur
le réseau augmente elle aussi, ce qui limite l'augmentation de vitesse de la turbine.
De même, si la puissance captée par la turbine diminue en cas de vent plus faible,
la référence de puissance à produire sur le réseau diminue elle aussi ce qui limite la
diminution de vitesse de la turbine.
Pres
Rég. <&
—>i
Q",
Rég. <—«fe-
1 Voc
Contrôle
e s -K
découplé Q'css=0
ik À A
Calcul de
< res 6 t Ures
Encodeur" Bs rzA/ s
position 1 e
Calcul angle
Près, Q,
vecteur tension
e.
On remarque sur cette figure que le découplage du réglage des puissances est réalisé
en utilisant les changements de repère et les transformations classiques [29] (Clarke et
Park). Le contrôle vectoriel ou le contrôle direct du couple (DTC) sont généralement
utilisés [156] [61].
Kres
disjoncteur K r est enclenché et le contrôle vectoriel (ou DTC) est mis en service de
manière à ce que l'amplitude, la fréquence et la phase des tensions statoriques soient
égales à celles de l'entrée du convertisseur CSS. Au moment où ces conditions sont
respectées, le disjoncteur K s est enclenché et l'aérogénérateur est raccordé au réseau
électrique bien que le courant statorique soit nul. La commande du CSR passe à ce
moment du mode de synchronisation au mode de fonctionnement normal : la puissance
active produite et le courant statorique augmentent pour atteindre les valeurs optimales
contrôlées par le système de commande décrit dans les paragraphes précédents.
Bien que notre travail se limite à la conception des entraînements utilisant la MADA
destinés aux aérogénérateurs, il est intéressant d'utiliser les outils méthodologiques sim-
plifiés présentés à la section §1.5.1 pour faire quelques remarques synthétiques sur les
performances de ce type d'entraînement en fonction d'autres applications de génération
et de motorisation. La MADA peut-être utilisée pour des applications de motorisation
avec des charges mécaniques entraînées présentant des caractéristiques couple-vitesse
et puissance-vitesse diverses (traction électrique, pompage, compresseurs par exemple),
ou des applications de génération électrique lorsqu'elle est entraînée par des turbines
ou des moteurs présentant des caractéristiques couple-vitesse et puissance-vitesse égale-
ment diverses (turbines éoliennes ou hydrauliques, moteurs à combustion par exemple).
Les équations du bilan simplifié de puissance active présentées en (1.5) peuvent être
utilisées pour étudier le comportement de la MADA en génératrice vis-à-vis de diffé-
rentes spécifications du moteur d'entraînement et de cerner les avantages d'une telle
topologie. La Figure 1.13 montre la répartition de la puissance active en fonction du
glissement pour différentes caractéristiques de puissance du moteur d'entraînement. La
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 31
Figure 1.13 (a) montre le bilan de puissance active entre le stator et le rotor pour un
couple du moteur d'entraînement constant, c'est à dire pour une puissance active qui
croît linéairement avec la vitesse. Dans ce cas, la puissance transitant à travers le stator
est constante et correspond à la moitié de la puissance mécanique nominale prise comme
base unitaire P m = Ip.u.. La puissance active circulant au rotor s'inverse au passage
par zéro du glissement. On constate que pour cette caractéristique de moteur d'entraî-
nement, la topologie utilisant une MADA permet d'obtenir une vaste plage de variation
de vitesse (égale au double de la vitesse nominale) tout en nécessitant un transit de
puissance active maximale au rotor correspondant à seulement 50% de la puissance mé-
canique maximale. La puissance de dimensionnement du convertisseur statique associé
n'est qu'une fraction de la puissance nominale de l'installation : un peu plus que 50%
en raison de la puissance réactive à produire et de la marge de puissance transitoire
supplémentaire qui est nécessaire pour disposer de performances dynamiques accep-
tables. Les Figures 1.13 (b) et (c) montrent les résultats obtenus respectivement pour
un couple du moteur d'entraînement augmentant linéairement avec la vitesse, c'est à
dire pour une puissance active qui croît avec le carré la vitesse et pour un couple du
moteur d'entraînement augmentant avec le carré de la vitesse, c'est à dire pour une
puissance active qui croît avec le cube de la vitesse. On constate que même dans ces
deux derniers cas la puissance active maximale transitant par le rotor correspond à 50%
de la puissance mécanique maximale. Il faut remarquer que pour une plage de vitesse
variable de plus en plus restreinte, la puissance active circulant par le rotor est de plus
en plus faible. La Figure 1.13 (d) montre le pourcentage de puissance mécanique qui
est partagée entre stator et rotor, en fonction du glissement. Cette figure correspond
aussi au cas où le moteur d'entraînement fonctionne à puissance mécanique constante
sur toute la plage de vitesse de rotation de la MADA. On observe que lors d'un fonc-
tionnement hypo-synchrone (g > 0) la puissance transitant par le stator est supérieure
à la puissance mécanique. Ceci entraîne un surdimensionnement du stator par rapport
à la puissance nominale de l'installation. Si le glissement est supérieur à g > 0.5, des
contraintes de surdimensionnement du rotor de la MADA et du convertisseur statique
peuvent être constatées pour un fonctionnement à puissance mécanique P m constante
ou pour des applications où la puissance P m ne croît pas suffisamment rapidement avec
la vitesse de rotation.
Pour qu'un entraînement à vitesse variable utilisant la MADA présente des perfor-
mances avantageuses, il faut que la caractéristique du moteur d'entraînement ou de la
charge mécanique entraînée soit telle que la puissance mécanique croisse rapidement
avec la vitesse de rotation. Il faut au moins que cette caractéristique soit à couple
constant. Dans le cas d'une application pour la traction électrique par exemple, cette
topologie peut rapidement présenter des problèmes de surdimensionnement. Par contre,
pour des applications où la puissance augmente avec la vitesse, comme dans le cas des
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MA DA . 32
(a) P ^S^
,-
S 0.5 -t p-"
Q- s
0_
*•*. p
v r
-0.5
0.5 0 -0.5 1 0 0.5 1
glissement g [-] glissement g [-]
200
(c) p / (d) \ \
m/ -s- 150 ■••»■:■ v
■S 0.5
V \ P
i o s m
Q.
Q." 100
"4-'
*■»
^ ^ < o \
Q.- 50
E P\
r V
°- 0
-0.5 >
0.5 0 -0.5 1 -50 0.5 0 -0.5 -1
glissement g [-] glissement g [-]
turbines éoliennes, des pompes, des groupes hydrauliques réversibles et des ventilateurs,
cette topologie se révèle très intéressante.
Pour une illustration plus complète comportant également une approche dimension
nelle et la prise en compte du bilan de puissance réactive, le lecteur peut consulter la
référence [7], dont le contenu est issu du travail de cette thèse.
gies d'entraînements à vitesse et fréquence variable présentant une "liaison souple" avec
le réseau à fréquence fixe. Celles-ci utilisent un ou des convertisseurs statiques entre
le réseau et les enroulements de la machine qui doivent présenter obligatoirement une
puissance de dimensionnement supérieure ou égale à la puissance nominale (cf. Figure
1.2 (b)). Lors d'un défaut électrique en amont ou au point de raccordement au réseau
(par exemple un court-circuit), la topologie utilisant la MADA présente certains désa-
vantages. Comme pour les machines synchrones ou asynchrones directement reliées au
réseau électrique sans l'intermédiaire d'un convertisseur statique, une brusque diminu-
tion de la tension sur une ou plusieurs phases fait apparaître des courants statoriques
transitoires qui peuvent atteindre de grandes amplitudes [87] (typiquement 5 à 10 fois le
courant nominal). Dans une MADA, ces courants oscillatoires produisent des tensions
induites de forte amplitude dans les enroulements du rotor [106]. Deux configurations
de défaut sont possibles en fonction de la commande ou de l'état du convertisseur au
rotor CSR :
• Les interrupteurs du CSR sont maintenus ouverts : dans ce cas, il apparaît des
surtensions à leurs bornes qui peuvent conduire à une défaillance de l'électronique
de puissance.
• Les interrupteurs du CSR sont maintenus fermés : dans ce cas, le courant de
court-circuit qui y circule devient trop important, ce qui conduit également à une
défaillance de l'électronique de puissance.
Défaut
Tension ligne-ligne
U/Un
II
100%
3000
Temps [ms]
Selon la valeur et la durée du creux de tension, trois zones peuvent être mises en
évidence. Lorsque la baisse de tension n'est pas trop importante (dans le cas d'un court-
circuit résistif ou à une grande distance), l'aérogénérateur doit rester branché au réseau
et continuer de fonctionner normalement. Si la baisse de tension est très importante,
l'aérogénérateur doit pouvoir fournir suffisamment de puissance réactive pour maintenir
le niveau de tension du réseau et contribuer à son rétablissement rapide. Dans le cas
où la baisse de tension est trop importante ou trop longue, l'aérogénérateur peut être
débranché du réseau électrique.
Syst.
r Système Syst.
azimut électrique azimut Système
électrique
Hydrauliqu
Hydraulique
Frein
mécaniqu Reste
Frein
mécanique
Multiplicateur
Multiplicateur Syst. contrôle
Syst. contrôle
Capteurs Capteurs
Bien que les statistiques pour les autres pays ne soient pas identiques, il en res-
sort que le temps d'arrêt de l'installation causé par une défaillance du multiplicateur
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 37
de vitesse est l'un des plus élevés. Ceci implique une disponibilité d'opération réduite
de l'aérogénérateur, avec des conséquences économiques non négligeables [126]. Cette
problématique est illustrée par le fait que de nombreuses stratégies de conception vi-
sant à augmenter la fiabilité des multiplicateurs de vitesse pour éoliennes sont à l'étude
[112]. Le multiplicateur de vitesse est ainsi souvent considéré comme la composante la
plus sensible d'un aérogénérateur. C'est pour cette raison qu'un des objectifs princi-
paux de ce travail concerne la mise au point d'une méthodologie de conception globale
permettant de quantifier la faisabilité de solutions optimales destinées à résoudre cette
problématique.
1.7 Conclusion
La topologie utilisant la MADA est actuellement celle qui est la plus répandue dans
l'industrie des aérogénérateurs dans la gamme du MW. Par contre, la tendance actuelle
voit une augmentation de la production d'aérogénérateurs utilisant la machine syn-
chrone sans multiplicateur de vitesse afin de réduire la maintenance. Le fonctionnement
Chapitre 1. Introduction aux aérogénérateurs utilisant la MADA. 38
2.1 Introduction
Les modèles développés dans ce chapitre doivent permettre d'évaluer les perfor-
mances globales d'un aérogénérateur utilisant la MADA, en particulier les bilans de
puissances et les pertes des différents éléments de la chaîne de conversion. Comme la
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 40
puissance produite par l'installation joue un rôle très important lors de la conception,
il faut disposer par exemple d'un modèle de pertes en régime permanent des différents
éléments. On remarquera que dans ce chapitre la description du modèle thermique et
du modèle de masse de la MADA ne sont pas présentés. Le modèle de régime perma-
nent thermique de la MADA utilisé dans cette thèse est basé sur les données expertes
des constructeurs et développé au Chapitre 4. Le calcul de la masse de la MADA est
basé sur un calcul simple des différents volumes à partir des paramètres géométriques
du modèle de dimensionnement présenté au Chapitre 4 et les masses volumiques des
divers matériaux utilisés. Les hypothèses principales adoptées dans ce chapitre sont les
suivantes :
Ces hypothèses sont communément adoptées dans la littérature spécialisée qui sera
citée aux endroits où cela sera nécessaire.
La caractérisation du gisement éolien est l'étape la plus importante qui doit être
franchie lors d'un projet de conception d'une éolienne ou d'un parc éolien. Cette étape,
complétée par l'analyse des spécifications relatives au raccordement au réseau électrique
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 41
±f^Y<_Va)'
A w (m/s) est un facteur d'échelle et Ç un facteur de forme (sans dimension) qui
caractérise l'asymétrie de cette distribution. Le nombre d'échantillons de mesure de
la vitesse du vent est habituellement limité. La méthode consiste à ré-échantillonner
les données de mesure de la vitesse du vent sur une année en intervalles d'une durée
de 10 minutes en prenant la valeur moyenne sur chacun de ces intervalles [102]. Les
52560 échantillons représentant chacun une moyenne de vitesse de vent sur 10 minutes
sont utilisés pour déterminer un graphique de fréquence. Par la suite on identifie les
paramètres Aw et C, de la fonction de Weibull par la méthode des moindres carrés
par exemple. La vitesse moyenne annuelle du vent sur le site se calcule à partir des
paramètres de la fonction de Weibull à l'aide de l'équation (2.2).
d
pv = A w T [ l + - \ (2.2)
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 42
0.12
Vy [m/s]
Bien que chaque gisement éolien possède des caractéristiques différentes, il est pos-
sible d'en distinguer deux types suivant que l'on est dans une région côtière ou dans
l'arrière-pays. Le vent en région côtière est plus régulier et sa valeur moyenne est géné-
ralement plus élevée [73]. En région côtière, la forme de la fonction de distribution de
Weibull diffère de celle correspondant aux gisements en arrière-pays et, en général, le
facteur de forme Ç a une valeur plus élevée. Pour la génération d'énergie électrique à
partir du vent, les régions côtières sont plus intéressantes parce que les vents sont plus
réguliers et plus intenses. Le problème de l'irrégularité des vents, surtout dans les ré-
gions en arrière-pays, est amplifié par le fait que le vent souffle particulièrement pendant
les heures de la journée qui ne nécessitent pas nécessairement une grande production
d'énergie électrique. Le vent est plutôt présent durant la moitié de matinée et en moitié
d'après midi, alors que les besoins énergétiques sont généralement faibles pendant ces
périodes. Ce problème explique les recherches intenses sur les techniques de stockage de
l'énergie électrique dans le monde.
Les aérogénérateurs installés en mer ou à terre dans les régions côtières ont une
hauteur de mât plus faible par rapport à ceux installés dans l'arrière-pays, parce que le
vent rencontre moins d'obstacles au sol et qu'il est déjà relativement fort et régulier à
des hauteurs moins importantes. Des études sur l'influence de l'altitude et du type de
terrain sur le gisement éolien peuvent être consultées dans les références [73] [102].
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 43
E c = \ m a V 2 = \p a irr*xVJ (2.3)
Y
--►
Masse
d'air Capteur
éolien fictif
Pour obtenir la puissance disponible dans le vent, il suffit de dériver l'énergie ciné
tique E c par rapport au temps t. À vitesse Vv constante, la seule variable est la position
x; l'expression de la puissance du vent est alors celle présentée en (2.4) [73] [102].
dE c 1 ~2„.2 dx 1 2„.3
P,= PalîTtVv = (2.4)
dt = 2 dl 2Pa7ï
L'équation (2.4) n'est valable qu'en régime permanent à vitesse de vent constante.
Elle montre que la puissance qui peut être extraite du vent varie avec le cube de sa
vitesse, la surface balayée par le capteur éolien et les conditions atmosphériques puisque
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 44
L'énergie cinétique absorbée par le capteur éolien est la différence entre les énergies
cinétiques calculées dans la veine d'air en amont et en aval de celuici. La théorie de
Betz met en évidence l'existence d'une valeur limite de l'énergie cinétique récoltée par
un capteur éolien idéal [102] [104]. La masse d'air qui a été balayée par le capteur éolien
en amont poursuit son chemin vers l'aval avec une vitesse qui n'est pas nulle à cause
de l'hypothèse d'incompressibilité du fluide, donc son énergie cinétique en aval est non
nulle. La Figure 2.3 illustre ce concept. La vitesse du vent Vv2 ne peut pas être nulle, à
moins que Vv\ le soit aussi : la masse d'air en aval contient donc encore de l'énergie.
V W V
*■ Y ►
L'équation (2.5), exprime la puissance récoltée dans une certaine masse d'air, dérivée
de la différence d'énergie cinétique.
(2.7).
Pv = P * * r X i ( V v l - V v 2 ) (2.7)
v; = ik+^k (2.8)
Pv = \ P a n r 2 V v \ ( l + i ) 2 ( l - i ) (2.9)
P v = 0.593^-pa7rrt2K3i (2-10)
Le facteur 0.593 en (2.10) signifie que moins de 60% de la puissance disponible dans
le vent peut être extraite par un capteur idéal. Ce facteur est appelé limite de Betz.
Dorénavant, pour alléger l'écriture, nous allons considérer que le symbole Vv correspond
à Vvi de la Figure 2.3.
Une turbine éolienne réelle possède un certain rendement aérodynamique qui est
inférieur aux 59.3% imposé par la limite de Betz. De manière générale, on écrit la
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 46
A, = (2.12)
Vv
At est le rapport entre la vitesse linéaire du bout de pale et la vitesse du vent. Dans
les éoliennes de grande puissance actuelles (dans l'ordre du MW), l'angle de calage des
pales 3 et la vitesse de rotation de la turbine £lt sont contrôlables. Le coefficient de
performances C p peut-être déterminé précisément par un calcul numérique par volumes
finis ou par la méthode des moments d'élément de pales en fonction du profil géomé-
trique de celles-ci [102]. Par contre Heier présente à la référence en [73] une formule
analytique simplifiée pour le calcul de C p = f (3, Xt) pour des éoliennes à rotation ra-
pide à 2 ou 3 pales. Cette expression, présentée en (2.13), est basée sur des données
expérimentales.
Axe de
rotation
Figure 2.4 ~ Calage variable des pales par rapport à la direction du vent.
[ ^-0A3-b)exp~'
(2.13)
1 0.035
avec—-
Ai = A + 0.08/? /?3 + 1
0.4
p=o° ^ - ^ ^ « ^
0
p=1 ^
0.3
/ / / J S 0
* " P = 5 < , , ^\ \ P=2°
T 0.2
Q. l//r P=10°
O
\ \ \
0.1 Jà P=15° \ \ \.
p=25° \
. \ A
-0.1 I I
0 2 4 6 8 10 12 14 16
On constate que pour chaque angle 3 il existe un ratio de vitesses Xt optimal qui
maximise le coefficient Cp. L'équation (2.12) montre que pour maintenir At à sa valeur
optimale, et donc maximiser la puissance de la turbine éolienne, il faut varier la vitesse
de rotation Çlt de manière linéaire avec la vitesse du vent Vv. La Figure 2.5 montre ainsi
tout l'intérêt du fonctionnement à vitesse variable d'un aérogénérateur. Il permet en
effet par un réglage adapté de maximiser la puissance de la turbine pour chaque valeur
de la vitesse du vent sur le site et donc la production annuelle d'énergie [160].
Pour une vitesse de vent donnée, il existe deux grandeurs réglantes pour la puissance
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 48
d'une turbine : la vitesse de rotation et l'angle de calage des pales par rapport à la
direction du vent1.
propose deux éoliennes d'une même puissance nominale de 2.5 MW qui sont dispo
nibles avec deux diamètres différents; le modèle N80, a un diamètre du rotor de 80
mètres et le modèle NI 00, un diamètre de 100 mètres. La N80 est conçue pour des
gisements éoliens possédant des vitesses moyennes de vent plus élevées, alors que le
modèle NI00 s'adapte mieux à des gisements avec des vitesses moyennes de vent plus
basses. Certaines brochures fournies par les constructeurs, comme dans le cas de Nor
dex, fournissent également la caractéristique du coefficient de puissance C p en fonction
de la vitesse du vent. Les Figures 2.6(a) et (b) présentent les spécifications de la N80
et les Figures 2.6(c) et (d) celles du modèle N100.
(c)
© jm ©
i i
(N100)
10 15 20 10 15 20
V, [m/s] V [m/s]
(b)
0.4 ■ Ï^\ ;
0.3 f ât=opL \ ;
O a 0.2 f\
/ jp=opt.:
:
0.1 f ■ :
n
(N80)
10 15 20 25
Vv [m/s] Vv[m/s]
s'appuie sur une méthode de "rétro-ingénierie", elle a été validée par les études appro-
fondies menées par les experts dans le domaine [71] [21]. L'analyse proposée est mieux
adaptée au contexte de ce travail car elle permet de s'affranchir d'une modélisation aéro-
dynamique qui n'est pas maîtrisée par l'auteur. Elle procède néanmoins d'une approche
scientifique rigoureuse validée par la littérature.
• Dans la zone de puissance variable, P t ne varie pas en tout temps avec le cube de
la vitesse du vent Vv.
• C p n'est pas tout à fait à sa valeur maximale aux basses vitesses de vent.
• C p a une valeur maximale presque constante pour une certaine plage de vitesse
de vents.
• Cp commence à se dégrader avant que la puissance nominale P t n ne soit atteinte.
10 12
V v [m/s]
Figure 2.7 - Caractéristiques d'une turbine de 2 MW ; Xt = 8 et Q tn = 17.6rpm.
similaire de l'angle 3 optimal, toujours obtenue par la théorie de l'élément de pale, pour
une turbine de 1.5 MW.
La Figure 2.!) présente les caractéristiques de la même turbine éolienne mais avec
deux valeurs maximales de vitesse de rotation différentes.
Les deux vitesses nominales de la Figure 2.9 (a) ont respectivement pour valeur
Çltn = 1 6 rpm et Q t n = 19 rpm, ce qui correspond à des vitesses en bout de pale de 67
m/s et 80 m/s. Dans le cas d'une vitesse nominale de Q tn = 16rpm (courbe en traits
continus de la Figure 2.9), on remarque que Xt et C p commencent à se dégrader autour
de 8.5 m/s. Même avec une optimisation de l'angle 3, la puissance de la turbine n'atteint
jamais la puissance nominale souhaitée. Pour pouvoir l'atteindre il faut soit augmenter
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 53
20
15
10-
GQ.
5-
10 15 20 25
V [m/s]
la vitesse QtTl, soit augmenter le diamètre de la turbine éolienne. Dans les deux cas, la
vitesse en bout de pale va augmenter en affectant le niveau de bruit aérodynamique.
Si la valeur de la vitesse maximale est Q tn = 19rpm (courbes en traits discontinus de
la Figure 2.9), Xt et C p commencent à se dégrader à une vitesse de vent supérieure (10
m/s), ce qui permet d'atteindre la puissance nominale de 2 MW. Cette turbine atteint
la puissance nominale à une vitesse de vent de 12 m/s alors que la turbine caractérisée
à la Figure 2.7 l'atteint pour une vitesse de vent de 13.5 m/s. Une turbine est plus
efficace que l'autre à des vitesses de vent plus faibles, mais elle est en revanche plus
bruyante.
Nous avons montré qu'il est possible avec l'approche proposée d'identifier les pa-
ramètres d'un modèle analytique des performances d'une turbine éolienne virtuelle en
spécifiant uniquement sa puissance et sa vitesse nominales. Ce modèle simplifié n'est
valable que pour le régime permanent et pour des turbines possédant 2 ou 3 pales
dans la gamme du MW. Dans cette thèse, c'est cette technique qui est utilisée pour la
caractérisation des turbines éoliennes considérées.
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 54
20 y ^ ■ ' U U . U
0
4 6 8 10 12 14 16 18 2l
10 i i 1 1
7" -
"_ 5 -(b)
n i i i i i
4 6 8 10 12 14 16 18 2
0.5 i i i i i i
(C)
o
0 i t i i i i i i
8 10 12 14 16 18 20
10 12 14 16 18 20
V [m/s]
Figure 2.9 Caractéristiques d'une turbine de 2 MW pour deux vitesses de rota
tion maximales; 16 rpm et 19 rpm.
constitué soit d'un train à engrenages planétaire, aussi nommé épicycloïdal, soit d'un
train parallèle [56]. Le schéma de la Figure 2.10 (a) présente les éléments principaux
d'un train planétaire et celui de la Figure 2.10 (b) celle d'un train parallèle simple [75].
(a) (b)
Couronne Boitier
(partie fixe) (partie fixe)
Figure 2.10 - Trains d'engrenages : (a) type planétaire et (b) type parallèle.
On distingue deux types de pertes dans les trains d'engrenages suivant qu'elles
dépendent des couples de charge ou non [74]. Les pertes sont localisées au niveau de la
denture, des paliers et des joints et elles dépendent de la structure du train d'engrenages
et de la vitesse de rotation des différentes parties qui le constituent [74].
Comme dans les trains planétaires l'effort est reparti sur plusieurs point correspon-
dant au nombre de satellites, la pression entre les dents et les pertes par frottement qui y
sont associées sont réduites. Il est donc justifié de considérer uniquement les frottements
visqueux créés dans le lubrifiant dans le cas des systèmes d'engrenages pour éoliennes
[44]. Cette hypothèse est néanmoins moins justifiée dans le cas du train parallèle [74].
Cette simplification est généralement adoptée par les experts du domaine pour le calcul
des performances globales d'un aérogénérateur [119] [95].
Dans l'environnement de conception que nous avons réalisé, nous avons implanté
les expressions suivantes des pertes et du rendement du multiplicateur de vitesse à
engrenages qui étaient proposées en [44] (2.14) et (2.15) :
n
i m u l t ~ *max,mult \^"")
Tlnom
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 57
—
Mn,mul( Q ' Ppm ' *nom,mtdt /n ir\
Vmuit = 5—^ (2.15)
*in,mult
La masse totale installée dans la nacelle est très importante aussi bien au niveau
du dimensionnement et des performances que du coût de l'aérogénérateur. Si la masse
de la nacelle est trop élevée, il est plus coûteux de placer l'axe de l'hélice à des hau-
teurs importante afin de fonctionner au-dessus de la couche limite terrestre et le coût
des fondations est aussi très important, surtout sur mer. Comme le multiplicateur de
vitesse utilisé dans les éoliennes actuelles utilisant la MADA est la composante la plus
lourde embarquée dans la nacelle, il est nécessaire de disposer dans l'environnement de
conception globale d'un modèle de masse de cette composante dont la sensibilité sur la
solution optimale est importante. Le volume et la masse du multiplicateur de vitesse
varient en fonction du couple nominal à la sortie, du nombre d'étages de multiplication
et du rapport de multiplication. Selon la modélisation présentée en [95], la masse d'un
multiplicateur à engrenages planétaires comportant un étage de multiplication peut
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 58
3.2T,n,mult."F.F„
srm
-Mmult./etage (2.16)
1000
Tn,muit. est le couple nominal de sortie du multiplicateur sur l'arbre à haute vitesse.
F s est le facteur de service qui prend en compte les contraintes mécaniques lors d'un
cycle de fonctionnement et F m est le facteur de masse qui s'exprime par (2.17).
Z est le nombre de satellites et rroUe le rapport défini comme suit : r roue = (r m /2) — 1.
12000
10000
§. 8000
6000
4000
2000
5 6
Rapport de multipl. r [-]
Figure 2.11 - Masse d'un multiplicateur de vitesse planétaire (un étage à 6 satel-
lites) de i?MW, 950 kNm, en fonction du rapport de multiplication.
Une analyse approfondie des données disponibles dans une brochure de la firme
Flender [56], qui est le fournisseur de plusieurs constructeurs d'éoliennes a permis de
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 59
remarquer que les masses et les volumes des multiplicateurs dépendent uniquement
de leur couple nominal côté basse vitesse, pour un nombre d'étages de multiplication
donné. Pour les produits de Flender, le rapport de multiplication n'affecte pas la masse
et le volume pourvu que le nombre d'étages ne change pas. Ceci est compréhensible
du point de vue de la standardisation des dimensions et de la fabrication ainsi que du
point de vue économique car il serait peu concevable d'offrir un produit spécifique pour
chaque rapport de multiplication.
Dans les scénarios que nous traitons dans les chapitres suivants, le couple nominal
fourni par la turbine éolienne est imposé. Le volume et la masse du multiplicateur à
engrenages sont alors fixés suivant les données du constructeur Flender. Dans le cas
d'une turbine éolienne de 2 MW par exemple, avec une vitesse de rotation maximale de
18 rpm, le couple mécanique maximal sur l'arbre basse vitesse est d'environ 1060 kNm
en régime permanent. Ceci nécessite selon [56] un multiplicateur à engrenages possédant
3 étages, un rapport de multiplication compris entre 44 et 125 et une masse égale à 8500
kg. Pour un multiplicateur avec un même couple mécanique à l'entrée et des rapports
de multiplication compris entre 24 et 40, les étages de multiplication se réduisent à 2 et
la masse est réduite à 7800 kg .
er = c o r - (2.20)
a
Km = " . * (2-21)
\& est le phaseur du flux commun au stator et au rotor capté par les enroulements
du stator. On a donc :
e_T = g ^ n . (2.22)
a
* m Rf ' . r' J V- f .
— = — l r + 3UsL fr l r + ~ (2.23)
a g g
L'équation (2.23) est une équation de phaseurs correspondant aux grandeurs élec-
triques instantanées au rotor qui sont à la pulsation cor. Mais on peut aussi considérer
cette équation (2.23) comme une équation de phaseurs correspondant à des grandeurs
électriques instantanées d'un circuit fictif à la pulsation cos. Dans ce circuit fictif, les
valeurs efficaces des courants et les déphasages entre courants et tensions instantanées
sont conservés puisqu'on a divisé les termes de l'équation comportant des nombres
complexes par un scalaire g.
Le circuit fictif précédent peut alors être relié au circuit équivalent du stator par
un transformateur parfait dont le primaire et le secondaire fonctionnent à la même
pulsation cos. On obtient ainsi le circuit équivalent de la Figure 2.12 (b). On peut alors
appliquer la transformation d'impédance associée au transformateur parfait de rapport
a pour obtenir le schéma équivalent de la Figure 2.12 (c) ramené au stator avec :
2
Rr = a R' r
Lfr = a 2 L' fr
(2.24)
y = av r
ir = k
a
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 02
(b) R, MLrs
t-^/Vv- _nrY~y-\
ja>tL
3L
(c) R, ML f s MU g
-AAA—ryYyy^^nnr\ y ^
MU
Figure 2.12 (a) Circuits équivalents réels du stator à cos et du rotor à cor ; (b)
Circuit équivalent fictif de la MADA pour un glissement g ; (c)
Circuit équivalent fictif de la MADA ramené au stator pour un
glissement g.
Il faut remarquer que dans ce circuit équivalent, on n'a pas inséré un élément résistif
supplémentaire pour modéliser les pertes magnétiques dans les culasses et les dentures
du rotor et du stator. On fait l'hypothèse que les pertes magnétiques ont peu d'influence
sur les valeurs efficaces et les déphasages des grandeurs électriques. Cette hypothèse est
communément adoptée dans la littérature et d'autant plus justifiée que la puissance
nominale de la machine est élevée comme c'est le cas dans notre étude. Mais comme les
objectifs de performances en termes de rendement sont importants dans le processus
de conception de la machine (au niveau du compromis entre les pertes Joule et les
pertes magnétiques notamment), les pertes magnétiques sont estimées a posteriori par
utilisation du modèle présenté dans le paragraphe suivant.
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 63
Les pertes magnétiques de la MADA sont calculées par un modèle spécifique dé-
couplé de celui du circuit et utilisé comme post-processeur de la résolution de celui-ci.
Elles se composent des pertes par hystérésis que l'on estime à partir d'une formulation
simplifiée de type Steinmetz [81]) et des pertes par courant de Foucault. Dans le modèle
de dimensionnement analytique de la MADA, nous utilisons une expression simplifiée
qui intègre ces deux types de pertes par le biais d'un coefficient de pertes magnétiques
global. Cette formule est issue de la référence [83] (2.25).
P
fe = C pfe -i- — mfe (2.25)
tique (2.27).
3p ^ L I 2 + Y L
T = ITCOS(^) [3RrI2r + P r ] (2.27)
U). 9 9 flWi
P r est la puissance active qui transite aux bornes du système baguesbalais du rotor
de la MA DA . On vérifie ainsi que le couple électromagnétique de la MA DA peut
être réglé à partir de la puissance active qui est échangée par le rotor et gérée par
une commande adaptée des interrupteurs du convertisseur statique CSR. Les autres
performances de la machine en termes de facteur de puissance, et de pertes Joule sont
aussi calculées à partir du schéma équivalent.
Pour l'étude des régimes transitoires, nous adoptons le modèle classique basé sur
le changement de base triphasédiphasé de Park [115] (appelé aussi transformation de
Park). Il permet une simplification notable des équations en faisant apparaître des
inductances mutuelles entre stator et rotor constantes si les vitesses des repères sont
convenablement choisies. Toutes les inductances appartenant à deux axes différents du
système diphasé sont découplées magnétiquement '. Dans cette thèse, nous utilisons la
transformée de Park originale [115] qui conserve les amplitudes des flux, des courants et
des tensions. En revanche, lors du calcul des puissances actives, réactives et apparentes
et lors du calcul du couple électromagnétique, il faut multiplier les expressions par un
facteur I. L'équation (2.28) présente la transformation utilisée pour le stator. L'angle
Oda est défini à la Figure 2.13.
transformée au rotor doit utiliser l'angle 0dA au lieu de 0^, afin que les axes magnétiques
des inductances du stator et du rotor dans l'axe direct d et dans l'axe transversal q soient
toujours alignés.
(o = 0
Avec:
x: flux, courant ou tension
da d a
entrefer d t
°>dA=- = <0d-<»A
mopolaire 0.
dVds
V ds = Rsids H T T ~ Udalpqs
dt
fpds = Lf s i d s + L m (i d s + idr)
tyqs = ^fs^qs T ''m \^qs T ?>qr)
(2.30)
lb d r = L f r i d r + L m ( i d s + idr)
tPqr = Lf r ldr + I'm V'ds + l dr)
La vitesse de rotation du référentiel de Park coda qui apparaît dans le système d'équa
tions (2.29) peut prendre n'importe quelle valeur et varier dans le temps. Néanmoins, on
peut choisir habituellement la valeur de coda parmi les trois options suivantes : coda = coA ,
Uda = IJJS = 2ïïfs ou coda = 0. Le choix est adapté au type d'étude envisagé pour pouvoir
simplifier au mieux le système (2.29) et éventuellement accélérer la résolution numérique
lors du calcul des régimes permanents. Le modèle du régime dynamique de la MADA est
utilisé principalement dans notre environnement de conception pour la détermination
du couple électromagnétique (2.31) lors d'un régime de défaut, le plus souvent de type
courtcircuit, sur une période de temps très courte.
3
te = y p (tpdsiqs Ipqaïd») (231)
Dans cette thèse, le modèle dynamique de la MADA est utilisé pour le calcul des
performances pendant les régimes de défaut de l'aérogénérateur décrits au Chapitre
1. En particulier, on considère l'emploi du système de protection le plus utilisé qui
comporte un dispositif de mise en court-circuit spécifique dit "crowbar" [106] [107] [69]
connecté au rotor de la MADA et illustré par la Figure 2.14.
Défaut
Système/
«Crowbar» i
Figure 2.14 - Système de protection classique des MADA pour un défaut sur le
réseau.
Le calcul des pertes par conduction repose sur une hypothèse simplificatrice qui
consiste à considérer une relation linéaire entre la tension de conduction et le courant
des transistors et des diodes. Ceci permet de considérer les circuits équivalent de la
Figure 2.17 et les équations en 2.32.
i
I
Figure 2.17 - Circuit équivalent du transistor IGBT et de la diode en conduction.
Pour le calcul des pertes par conduction dans ces interrupteurs, il faut prendre
en compte les variations du rapport cyclique de conduction reliées aux fonctions de
modulation appliquées. On considère une fonction de modulation qui tient compte d'une
insertion du troisième harmonique (2.33) et (2.34).
m-i est l'index de modulation et ipiv est l'angle entre le courant et la tension du côté
alternatif du convertisseur. Ainsi le facteur de puissance du CSR est pris en compte
lors du calcul des pertes du convertisseur. Les pertes par conduction dans un bras du
convertisseur sont déterminées en calculant la moyenne des pertes sur une demi-période
et en considérant la fonction de modulation (2.35) [2].
r/2
M II.
2
"cond,T = | J %{t) Vds^dDr (t)dt (2.35)
Avec i (t) = y/21sin (ut). Le calcul des pertes par conduction dans les diodes est
équivalent à celui présenté en (2.35). Après intégration on obtient les résultats en (2.36)
et (2.37).
Les pertes par commutation des IGBT se calculent à partir des valeurs des énergies
dissipées pendant les commutations à la fermeture Eferm et à l'ouverture E ^ ^ . Pour
le calcul des pertes de commutation des diodes, on ne prend en compte que l'énergie
dissipée à la fermeture. Toutes ces données sont fournies par les fabricants. Comme
dans la référence [118], nous utilisons a priori dans cette thèse les spécifications des
IGBT et des diodes de la gamme S K i i P ® [131] de la firme SEMIKRON. Cette gamme
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 72
est spécialement conçue pour les convertisseurs utilisés dans les éoliennes [132]. En [2]
et [24], on montre à l'aide de mesures expérimentales qu'en pratique les pertes par
commutation des transistors IGBT et des diodes varient linéairement en fonction du
courant qui les traverse pour une tension fixée du bus continu. Il est alors très simple de
formuler l'expression des pertes par commutation (2.39) [118] en fonction des énergies
de commutation des transistors et des diodes.
La simplification qui apparaît dans le terme de droite de (2.39) dérive du fait que tous
les modules IGBTdiode en [131] présentent en pratique un rapport (Eferm + E ^ e ) /In0m
constant. Il en est de même pour les diodes qui ont aussi un rapport Ef erm /I n om
constant. Ces rapports multipliés par la fréquence de modulation fm sont équivalents
à des tensions fictives ( V ^ ^ T et K Q ^ D ) Cette remarque mise en évidence en [118]
permet de constater que les pertes par commutation ne dépendent pas de manière mar
quée du courant nominal de l'interrupteur, du moins sur une certaine plage de courant
autour des valeurs nominales. Ce fait est important dans le cas de notre travail car il
permet d'assurer que le modèle de pertes du convertisseur ne dépend pas du courant
nominal sélectionné par le processus d'optimisation. Celuici peut ainsi varier pendant
le processus de dimensionnement lors de la recherche de la solution optimale.
Les pertes des convertisseurs CSS et CSR qui comportent 3 bras s'expriment alors
ainsi :
Ptot.conv — 3 ( P c o n d , T + P c o n d , D + P c o m , T + P c o m , D ) (2.40)
(a) montre l'évolution des pertes du convertisseur statique de l'A nnexe A en fonction
du courant de charge lorsque la tension continue du bus est maintenue constante à 1200
V à facteur de puissance unitaire. Le courant maximal de I r m s = 400A a été choisi de
manière à conserver un facteur de sécurité égal à deux par rapport au courant maximal
de l'IGBT (400 = 1125/ ( 2 ^ ) .
8000 1.5
W
Agrandissement
<D
C
CD
Q. 1.3
d)
■o 0.5 1.25
1.2
200 400
Si la tension du côté alternatif est fixée à 690 V, comme dans le cas du convertis
seur du côté du stator CSS, les pertes en fonction du courant 7 r m s évoluent comme sur
la Figure 2.18 (b). La puissance apparente maximale transitant dans ce convertisseur
est alors égale à 480 kVA . Dans cette gamme de puissance, et pour un convertisseur 4
quadrants de la Figure 2.15, il faut compter 2.5 % à 3 % de pertes lors d'un transfert
maximal de puissance. Il faut souligner que les deux convertisseurs d'une telle topolo
gie ne fonctionnent pas nécessairement simultanément au même niveau de courant et
avec un même angle de déphasage entre le courant et la tension à cause des facteurs
de puissances qui sont différents. De plus il faut remarquer que la valeur relative des
pertes dans les convertisseurs statiques d'une MA DA baisse considérablement si on les
normalisent par rapport à la puissance mécanique de l'éolienne, puisqu'une fraction
seulement de la puissance transférée au réseau est traitée par les convertisseurs. C'est
aussi pour cette raison que, dans une topologie avec MA DA , l'importance des harmo
niques de courant produits par le convertisseur est réduite par rapport à une topologie
classique où toute la puissance de l'installation est traitée par les convertisseurs. Ceci
permet une diminution des pertes magnétiques dans la MA DA et une réduction de la
taille du filtre harmonique connecté entre le convertisseur et le réseau1.
5
Signalons aussi qu'en [32] le lecteur intéressé peut trouver la méthode de dimensionnement de la
capacité nécessaire au lien DC entre les deux convertisseurs.
Chapitre 2. Modélisation du gisement éolien et de l'aérogénérateur 74
2.7 Conclusion
3.1 Introduction
Tm = ^HË (3.i)
3 P
T= *Lp} + YLIr cos (tp) - £ - [3RrI 2 + P r ] (3.2)
g g gu s
termes de facteur de puissance et/ou de rendement. Dès que les lois de commande sont
connues, il est possible, en utilisant le modèle de régime permanent de la MADA dé-
veloppé au deuxième chapitre d'évaluer analytiquement toutes les performances de la
MADA en termes de courants, de pertes, de tensions, etc. Nous allons brièvement ex-
poser plusieurs méthodes de détermination des lois de commande qui ont été proposées
dans la littérature en utilisant des approches purement numériques et par la suite nous
décrirons la méthode analytique spécifique que nous avons développée.
Telle que présentées en [31], les lois de commande à appliquer aux grandeurs élec-
triques du rotor de la MADA sur tout le domaine de vitesse peuvent être obtenues par
une résolution numérique basée sur une méthode d'optimisation non linéaire (ONL)
avec contraintes. Elle consiste à trouver la combinaison Vr - tp qui produit le couple
électromagnétique souhaité tout en minimisant une certaine fonction objectif associée
à un certain critère de performance. Dans le cas considéré par les auteurs en [31], le
critère consiste à minimiser les pertes dans la MADA. Dans le cas considéré, le problème
d'optimisation peut être formulé comme présenté en (3.3).
I min2 F M = Pertes M A D A
ie»
variables : x = [V r , tp]
assujetti à : T e = T m = TilhmiL
(33)
Cette méthode de détermination des lois de commande est très lourde car le pro-
cessus itératif d'optimisation numérique décrit en (3.3) doit être effectué pour chaque
vitesse d'opération de la MADA. Le temps de calcul des lois de commande V_r = f (Clm)
et tp = f (Çlm) est proportionnel au nombre de points de fonctionnement nécessaire sur
toute la plage de vitesse. Avec ce type d'approche, il est aussi possible de rencontrer
des problèmes de convergence numérique de la méthode itérative employée. Il est im-
portant de souligner que l'efficacité du processus de dimensionnement optimal d'une
MADA associée à un aérogénérateur dépend fortement de la robustesse et du temps
de calcul reliés à l'évaluation des performances, donc à la détermination des lois de
commande. La fonction objectif à optimiser est la plupart du temps évaluée à partir des
performances en termes de rendement global et les fonctions contraintes font intervenir
des valeurs maximales de couple, de tensions et de courants. La Figure 3.1 illustre une
procédure de dimensionnement optimal d'une MADA dans laquelle est implantée une
méthode de détermination des lois de commande utilisant la méthode numérique qui
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 79
vient d'être exposée. La procédure de la Figure 3.1 peut être décrite simplement de la
manière suivante : à chaque itération du processus d'optimisation piloté par l'algorithme
principal 1, le circuit équivalent d'un avant-projet de MADA est déterminé à partir d'un
vecteur de variables d'état comportant entre autres des dimensions géométriques. Pour
évaluer les performances globales de la MADA sur toute sa plage d'utilisation qui sont
nécessaires au calcul de la fonction objectif et de diverses fonctions de contraintes, on
utilise le circuit équivalent à condition d'avoir déterminé également les lois de com-
mande. A cette fin et conformément à l'approche précédente, on utilise l'algorithme
d'optimisation non linéaire 2 identifié sur l'organigramme de la Figure 3.1. À l'issue de
l'estimation des variations de la fonction objectif et des fonctions de contraintes cor-
respondant à l'avant-projet par rapport à l'itération précédente, l'algorithme principal
d'optimisation 1 teste la convergence du processus itératif en décidant s'il s'agit de la
solution optimale ou s'il est nécessaire de poursuivre les itérations. Il faut remarquer
que l'algorithme de dimensionnement optimal de la Figure 3.1 présente l'inconvénient
d'avoir deux algorithmes d'optimisation non-linéaires imbriqués. À chaque itération de
l'algorithme 1, l'algorithme 2 doit effectuer un certain nombre d'itérations pour trou-
ver la loi de commande. Le nombre total d'itérations nécessaire à la convergence du
processus de dimensionnement est alors très important. L'imbrication des deux mé-
thodes d'optimisation peut mener d'une part à une augmentation importante du temps
d'exécution de la procédure de dimensionnement, et d'autre part à une robustesse insuf-
fisante due au risque de divergence numérique des deux méthodes imbriquées. Si cette
technique numérique de calcul des lois de commande est utilisée dans un contexte de
dimensionnement optimal, il faut obligatoirement que l'algorithme d'optimisation 2 soit
particulièrement rapide et robuste en termes de convergence.
Nous avons testé cette technique pour valider la méthode analytique spécifique que
nous avons développée mais nous ne l'avons pas implantée dans notre environnement
de conception global pour les raisons que nous venons de mentionner.
Il existe une autre méthode pour la détermination des lois de commande d'une
MADA utilisée dans un aérogénérateur qui consiste à intégrer numériquement les équa-
tions différentielles décrivant le comportement dynamique de la MADA et des régu-
lateurs associés jusqu'à ce que le régime permanent soit atteint. Comme cela a été
mentionné au deuxième chapitre, les régulateurs sont conçus pour obtenir un fonction-
nement en régime permanent qui respecte les consignes d'écoulements de puissances
active et réactive au niveau de la connexion au réseau électrique. Cette méthode de
calcul des lois de commande nécessite une simulation en régime transitoire jusqu'au
fonctionnement en régime permanent et un calcul préalable complexe des paramètres
des régulateurs. Comme dans le cas de la méthode numérique précédente, la recherche
du régime permanent à partir d'une simulation en transitoire se révèle peu efficace
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 80
I ï
Détermination courant du
Circuit équivalent rotor, pour une tension Vs
et un glissement g donnés ~
I
algorithme 1 courant stator linéaire
algorithme 2
Évaluation de la
fonction objectif
Non
Fin procédure
Algorithme de CAO
Pour pallier aux inconvénients des méthodes numériques précédentes, nous avons dé-
veloppé une méthode de détermination des lois de commande sous une forme analytique
à partir d'une approche utilisant le calcul symbolique. Une telle formulation analytique
des lois de commande permet de s'affranchir de l'emploi d'un deuxième algorithme
d'optimisation et d'augmenter l'efficacité de l'algorithme d'optimisation principal en
termes de temps de calcul et de robustesse de convergence. Dans ce cas, la procédure
de dimensionnement optimal d'une MADA se simplifie sous l'aspect de la Figure 3.2.
Dimensions
iAvec méthode initiales
analytique
Optimisation des
dimensions
algorithme 1
Non
Fin procédure
Algorithme de CAO
1. Re[v r ]
2. Im[v r ]
3. tp
Pour obtenir une. solution unique, nous devons établir un système de trois équa-
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 82
On considère le circuit équivalent de Thévenin illustré à la Figure 3.4 ' qui a été
obtenu à partir du schéma équivalent en "T" du deuxième chapitre.
Rth JjX»,
A
<" LZG JXr
JAr rvg
k —-V\Av—nrY^r\_£_jnnnn /yy\,—
VthZa Wg^
Les paramètres Rth, X t h et la tension Vtn peuvent être calculés à partir de la tension
du stator Vs, de la résistance R s et des reactances X s et X m en appliquant la trans-
formation des sources de Thévenin au circuit équivalent de la MADA. On définit les
1
Rappelons qu'il n'y a que le courant rotorique (ramené au stator) qui circule dans le circuit de la
Figure 3.4.
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 83
^ = V s +jO
StH = Vtnr + j V M = V t
v, = a l + j a 2 = VrL*
i s = a3cos (cp) + jaâsin (cp) = a3x + ja3y = l y
Les trois variables à déterminer al, a2 et a3 sont définies en (3.4). Remarquons qu'il
est possible de déterminer le facteur de puissance du stator de la MADA (cos (cp) et
sin(cp), ou x et y) si le facteur de puissance total de la MADA requis par le réseau
électrique est défini, et en sachant que le convertisseur CSS fonctionne à facteur de
puissance unitaire. La première équation du système à résoudre permet d'exprimer
le courant rotorique i r . Il peut être déterminé soit à partir du circuit équivalent de
Thévenin de la Figure 3.4, soit à partir du circuit équivalent classique de la Figure 2.12.
Cette équation est présentée en (3.5).
Ir — l s hm
Vs ( a 3 x + j a 3 y ) { R s+ j X s ) Vthr + J V m
a3x I iBto " ^ (35)
jXm M Rth + f + j ( X t h + Xr)
■^ v.
Circuit classique Circujt d e ThévÉnin
Il faut remarquer que l'équation (3.5) est en réalité constituée de deux équations,
l'une faisant intervenir la partie réelle et l'autre la partie imaginaire. La troisième équa
tion s'obtient en exprimant le couple électromagnétique Te en fonction des trois variables
a l , a2 et a3. Pour cela on commence par exprimer le couple électromagnétique de la
MADA en fonction de la tension rotorique et du courant statorique. On reprend donc
l'équation (1.2) présentée au premier Chapitre :
Te=Tt = ^(3^I2 + ^)
équivalent classique, peut être remis en forme en séparant la partie réelle de la partie
imaginaire comme cela est montré dans l'équation (3.7).
i r = Re{i T \+jIm[i r ]
a.3xXs + a3yR s ( Va - a3xR s + a3yX s \ (3-7)
i r = a3x + — — - + j [a3y +
xm v x.
Comme la racine carrée de la somme des carrés des termes réel et imaginaire de
l'équation (3.7) donne la valeur rms du courant rotorique, le carré du courant rotorique
s'exprime par :
+ a3yRs\2 V8 - a3xR s + a 3 y X s \ 2
Ir2 = /(a3s + a3xX s J +
(
^a3, + j (3.8)
Pr V,
— = —I r cos (tp) (3.9)
g g
a 3 x a l + a3ya2
Am / ■H \ A „
a2Vs a3x/? s a2 + a3:rX s al + a3yR s al + a3yX s a2
Xm9
(3.12)
La résolution du système formé par les équations (3.5) et (3.12) permet d'obtenir les
valeurs de al, a2 et a3. Les expressions complètes étant très volumineuses, nous n'avons
pas jugé nécessaire d'alourdir le texte en les développant davantage. La résolution en
calcul symbolique a donc été effectuée en utilisant le programme Mathematica. Le pha
seur de tension du rotor est totalement défini par la connaissance des variables a l et
a2, le courant statorique est déterminé grâce à a3. Pour obtenir les lois de commande
complètes, il suffit de déterminer l'angle tp entre le courant et la tension rotoriques en
soustrayant l'argument du phaseur de tension rotorique (p de l'argument du phaseur du
courant rotorique. À partir de l'expression du phaseur du courant rotorique en (3.7), il
est possible de déterminer l'angle tp. Les lois de commande sont exprimées en (3.13).
vr = a l + j a 2
( Im[ir]\ ( Im[v r ]
tp = arctan I Re[i.. .]JJ — arctan \Re[v ]J (3.13)
r r
v a3 +a3
^a3y+ ^ ^\ /a2
Ainsi nous avons la possibilité de déterminer sous une forme analytique les lois de
commande de la MADA pour chaque point d'opération défini par le glissement o, la
tension du réseau Vs, le facteur de puissance au niveau du stator (x y) et le couple
fourni par la turbine éolienne Tt. La détermination du facteur de puissance du stator
est souvent plus ardue parce que c'est seulement une fraction de la puissance active
qui traverse le stator. Il existe un cas particulier simple qui correspond à un fonction
nement de l'aérogénérateur à facteur de puissance unitaire. Comme le convertisseur
CSS fonctionne déjà à facteur de puissance unitaire, le facteur de puissance du stator
peut être unitaire également si le CSR compense la puissance réactive absorbée par la
MADA. A insi la puissance réactive globale peutêtre nulle. Il est tout de même possible
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 86
Pr = T e ^ 3 R r I 2 ^ T e ^ (3.14)
' P ' P
t — * res
(3.15)
Ps = P r ~ Pt
*res * i — <Ves* * r e s
Qs — QcSS — Qr (3.17)
F P , =■ cos arctan [ —
(3.18)
QCSS ~ FPr7, s i n [aTCC0S {FPres)] * Ç
arctan
T e ^f P t
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 87
Rappelons que Te est connu et issu de (3.12). À partir de l'équation (3.18), on peut
remarquer qu'il est possible d'obtenir le facteur de puissance du stator sur tout le do-
maine de fonctionnement de l'aérogénérateur (P t = f (Vv)) pour différentes stratégies
de commande du convertisseur CSS (Qcss ¥" 0). Dans ce cas général d'un facteur de
puissance quelconque, la formulation utilisée pour la détermination du facteur de puis-
sance du stator de la MADA a été obtenue en négligeant les pertes de l'aérogénérateur.
Néanmoins nous avons montré en [5] par comparaison avec les lois obtenues en utili-
sant la méthode numérique de détermination basée sur l'optimisation non linéaire avec
contraintes, que cette formulation de FP S est suffisamment précise dans le cas des aéro-
générateurs de grande puissance. Pour résumer, nous avons développé une méthode de
calcul symbolique qui nous permet de déterminer les lois de commande v r = f (fi m ) et
tp = / (Clm) sous une forme analytique. Dans le cas d'un fonctionnement de l'installation
à facteur de puissance imposé et unitaire, ces expressions analytiques des lois de com-
mandes tiennent compte des pertes. Dans le cas d'un fonctionnement de l'installation
à facteur de puissance imposé différent de l'unité, ces expressions analytiques des lois
de commande présentent une légère erreur reliée à l'imprécision sur la détermination de
FP S (x et y) découlant de l'hypothèse simplificatrice sur les pertes.
Une des performances les plus importantes à considérer lors de la conception d'un
aérogénérateur est la production énergétique annuelle sur un site donné. La maximisa-
tion de celle-ci optimise la rentabilité de l'installation, sans forcément augmenter le coût
d'investissement initial, mais plutôt en adoptant des choix dimensionnels judicieux.
du gisement éolien qui ont été présentées au deuxième chapitre. Le calcul consiste à
déterminer le nombre d'heures annuelles associé à chaque point de fonctionnement de
la turbine caractérisé par une puissance P t . On en déduit l'énergie mécanique extraite
du vent en multipliant par le nombre d'heures. La somme de toutes les énergies cor-
respondantes à chaque point de fonctionnement constitue l'énergie mécanique annuelle
produite par la turbine. Ce calcul est présenté à l'équation (3.19) [63].
Le coefficient 8760 de l'équation (3.19) est le nombre total d'heures dans une année
et les bornes d'intégration Vvmin et Vvmax correspondent respectivement aux vitesses de
vent minimale et maximale auxquelles fonctionne la turbine sur le site.
L'estimation de l'énergie électrique produite par année sur un site donné est plus
pertinente pour le concepteur de l'entraînement de l'aérogénérateur, car il travaille le
plus souvent à partir d'une turbine éolienne donnée utilisée sur un gisement éolien déjà
choisi. Dans ce contexte, l'énergie mécanique annuelle produite ne peut plus être op-
timisée ou améliorée par des choix de conception de l'entraînement électrique si on
utilise une stratégie de commande faisant fonctionner la turbine à puissance mécanique
maximale pour chaque vitesse de vent donnée. Par contre, l'énergie électrique produite
annuellement peut être optimisée par des choix adéquats du concepteur de l'entraîne-
ment. La méthode de calcul de l'énergie électrique annuelle produite par la turbine sur
un site donné consiste à pondérer l'énergie mécanique annuelle par le rendement global
de l'installation comme cela est montré à l'équation (3.20).
Vvmax
Le rendement global de l'installation r)tot (Vv) tient compte des pertes de chaque
élément de la chaîne de conversion qui ont été modélisées au chapitre précédent. Comme
ce rendement est différent pour chaque point de fonctionnement de l'aérogénérateur, il
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 89
dépend de la vitesse du vent. Il doit donc être compris dans l'intégrale de l'équation
(3.20). Une autre méthode équivalente à la précédente consiste à calculer séparément
les pertes totales moyennes de l'aérogénérateur sur une base annuelle et à les soustraire
de l'énergie mécanique annuelle [62].
V, = * = S î (3.21)
L'équation (3.21) doit être respectée en tout temps lors du régime permanent. Si
la tension Vr atteint sa limite qui tient également compte de la marge dynamique de
tension , le glissement o ne doit plus varier. La vitesse de rotation de la turbine éolienne
doit alors être maintenue constante. Cette limitation peut réduire la plage de varia-
tion de vitesse de la turbine et ainsi dégrader la puissance aérodynamique transmise
au générateur. En règle générale, le concepteur fait en sorte que la limite de tension
en hypersynchronisme (g < 0 sur la Figure 3.5) ne soit jamais atteinte pour pouvoir
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 90
600 1
\ \ r
pour a=0.3
\ \
T. \ . . - V pour a=0.4
r
500 V poura=0.5
— Limite physique IGBT
^ ^ — Limite avec marge dynamique
7. \
400
7. \
o * \
o ^ \
7. \
'3 300 /
*
*
'! T. *
<■: < *
i '.'. ë / 4
200 i '♦.
7 V
\
V
\ /
/ 4}
*
I 7. \ f *
i '- * \ f * .-
i
''. * \ f * -"
I ': *
100 ■
■
I
■
1
0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0.1 0.2
glissement g [-]
V _W =690 0.3
Dans tous les exemples de simulation et de conception présentés dans cette thèse,
on considère systématiquement une marge de tension du rotor de 25%. Comme le fonc-
tionnement de la turbine éolienne aux basses vitesses de vent est caractérisé par une
vitesse de rotation fixe imposée par la limitation en tension du convertisseur statique
CSR, le coefficient de performance C p se dégrade. Pour ces régimes, on adopte, dans
tous les exemples présentés dans cette thèse, une stratégie de commande optimale de
l'angle de calage des pales 8 déterminée à partir du modèle aérodynamique présenté à
l'équation (2.13).
r m Kr m 2
Figure 3.6 - Influence du choix du rapport de multiplication sur les zones de fonc-
tionnement de la MADA.
distribution de probabilité des vitesses du vent sur le site (cf. haut de la Figure 3.6),
on s'aperçoit que les probabilités d'opérer la MADA en hyposynchronisme et en hy-
persynchronisme ne sont pas du tout les mêmes. En analysant en peu plus en détail la
Figure 3.6, il est possible d'estimer que dans le cas du rapport de multiplication r m \, la
probabilité de fonctionner en hyposynchronisme est sensiblement égale à la probabilité
de fonctionner en hypersynchronisme. Par contre dans le cas du rapport de multiplica-
tion r m2 la probabilité de fonctionner en hypersynchronisme est largement supérieure
à la probabilité de fonctionner en hyposynchronisme. Même si les deux systèmes sont
exactement identiques mais qu'ils diffèrent uniquement au niveau du rapport de mul-
tiplication r m , la production d'énergie annuelle de l'installation ne sera pas la même
puisque les pertes globales dans les régimes hyposynchrone et hypersynchrone ne sont
pas les mêmes.
Cette courte analyse permet de comprendre de quelle manière le choix d'une variable
dimensionnelle peut affecter la production annuelle d'énergie électrique. Des analyses
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 93
similaires peuvent être effectuées avec d'autres variables de dimensionnement, même si,
pour certaines d'entre elles, la difficulté peut être très élevée (par exemple au niveau
de l'influence de l'ouverture d'encoche de la MADA sur la production énergétique an-
nuelle). Nous avons mis ainsi en évidence que la production annuelle d'énergie électrique
est une performance de l'aérogénérateur qui varie en fonction de plusieurs variables de
dimensionnement réparties dans tous les composants de la chaîne de conversion élec-
tromécanique de l'aérogénérateur. Elle constitue une des fonctions objectif pertinentes
à maximiser dans le cadre d'une optimisation globale de cette chaîne, comme cela sera
montré au sixième chapitre.
La loi de commande, ainsi que les courants circulant dans la MADA, associée à
l'installation décrite au Tableau 3.1 sont illustrés à la Figure 3.8. La limitation de tension
est fixée à 75% de la tension maximale admissible par phase. Les IGBT utilisés possèdent
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 94
une tension maximale de blocage de 1700 V. Si on adopte une tension nominale du bus
continu égale à 1000 V, la tension rotorique maximale v' rmax qui peut être appliquée
par le CSR s'élève à v' rmax = -7=77= = 408V (en négligeant l'ondulation de tension et
les marges à garantir sur les rapports cycliques). Si on choisit une marge de tension de
25%, la tension rotorique maximale admissible en régime permanent est v r m a x = 306V.
Les courants du stator et du rotor augmentent avec la vitesse de rotation de la turbine
pour permettre à la MADA de produire un couple électromagnétique de plus en plus
élevé.
La Figure 3.9 montre l'évolution des flux de puissance active à travers le stator
de la MADA et à travers le convertisseur CSR ainsi que la puissance réactive délivrée
par ce dernier. On remarque que la puissance réactive fournie par le CSR est toujours
positive, puisque la puissance réactive consommée par la MADA doit être compensée
pour maintenir un facteur de puissance unitaire de l'installation. Dans ce cas, le facteur
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 95
x10
.- 1
Vv [m/s] V v [m/s]
15
10
ri"
10 15 20 25
Vv [m/s] Vv [m/s]
Les pertes dans les composantes principales de l'entrainement ainsi que le rendement
global de l'installation éolienne sont présentés à la Figure 3.10. Il est intéressant de
remarquer la contribution importante du multiplicateur de vitesse à la production de
pertes.
À titre de comparaison, la Figure 3.11 montre les différences obtenues sur certaines
caractéristiques suivant que la limitation de tension du convertisseur CSR est négligée
ou non. En particulier, on peut constater à nouveau la perte de puissance captée par la
turbine éolienne aux bas régimes de vent.
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 96
Vv [m/s]
5-2
1r
10 12 14
Vv [m/s]
1500
1000-
500-
Vv [m/s]
1500
_ , 1000
500
Vv [m/s]
2000
Vv [m/s]
1 100h
w 0
w
0_° -100h
g -200
CL -300
Vv [m/s]
200
03
>
CO
u
O
0
10 12 14
Vv [m/s]
x10
Vv [m/s]
0.9
0.8
0.7
0.6
3 0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
10 12 14
Vv [m/s]
x10D 1
2
/ x105
1.5 agrandissement 4
2
/
\ 1
L
0.5 i 4 5 6
0 10 15 20 25
Vv [m/s] Vv [m/s]
20
15 J
V*" ■ Avec limitation
15 \ iconvert sseur
E
Q. ^L 10
a 10 ■-^ v
Sans limitation
convertisseur
10 15 20 25 10 15 20 25
Vv [m/s] Vv [m/s]
=5-2
CD \k ^ ^
10 15
Vv [m/s] Vv [m/s]
1000r
Vv [m/s] Vv [m/s]
FP =1 FP =1
res res
<
^ 0.95
>v
8: o.9
X FP =0.9
^^ res
0.85
10 15
Vv [m/s] . V y [m/s]
Lorsqu'un tel défaut apparaît, les interrupteurs du CSR sont maintenus ouverts et
les thyristors du système de protection ("crowbar") illustré à la Figure 2.14 sont amor-
cés. Au cours de l'analyse présentée dans ce paragraphe, la résistance de protection R^,
est fixée à une valeur arbitraire mais néanmoins adaptée afin de permettre d'illustrer
la problématique du comportement dynamique en cas de défaut. La valeur choisie est
Rd, = 0.1Q et les spécifications de l'aérogénérateur présentées au Tableau 3.1 sont main-
tenues. Comme le comportement en régime dynamique dépend fortement des conditions
initiales précédant le défaut, nous nous sommes intéressés à rechercher les pires condi-
tions de défaut, en termes de surtension aux bornes du convertisseur CSR et en termes
d'à-coup de couple électromagnétique sur l'arbre. Celles-ci apparaissent toujours pour
le point de fonctionnement nominal de l'aérogénérateur à l'instant du défaut. Dans les
simulations présentées ici, le facteur de puissance global de l'installation à l'instant du
défaut est toujours unitaire.
6 (a)
d
A
4 / \ D
Q.
2
r» z
Q.
^^"^^^^^
ico o % / ^^~ C
ro
S -2 L.
O
O O
-4
0.05 0.1 0.05
temps [s] temps [s]
0.05 0.05
temps [s] temps [s]
La figure 3.15 montre les effets d'un court-circuit biphasé avec deux phases à la
terre. On peut remarquer que ce défaut produit les conditions les plus défavorables en
termes de valeurs maximales de tension rotorique et de couple électromagnétiques, par
rapport à celles des deux autres types de court-circuit.
Le décalage entre l'instant d'apparition du défaut et le passage par zéro des ten-
sions du réseau influe également, suivant le type de défaut, sur les pires conditions
(Temax et V rmax ). Dans le cas d'un court-circuit triphasé symétrique, ce décalage n'a pas
d'influence sur le couple maximal Temax et la tension maximale V'Tmax qui demeurent
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 106
0.05 0.05
temps [s] temps [s]
0.05 0.05
temps [s] temps [s]
identiques. Par contre dans le cas d'un court-circuit asymétrique monophasé ou biphasé,
le décalage entre l'instant d'apparition du défaut et le passage par zéro des tensions du
réseau peut avoir une grande influence sur la tension rotorique et le couple électro-
magnétique. La Figure 3.16 illustre l'influence de ce décalage sur la tension rotorique
maximale et l'à-coup de couple électromagnétique lors d'un court-circuit monophasé. La
même représentation pour un court-circuit biphasé est montrée à la Figure 3.17. Il faut
préciser que les Figures 3.14 et 3.15 représentent effectivement les effets dynamiques
qui correspondent au pire cas de décalage entre l'instant d'apparition du défaut et le
passage par zéro des tensions du réseau.
Le court-circuit biphasé à la terre semble être ainsi le plus contraignant vis-à-vis des
protections du convertisseur statique et du multiplicateur de vitesse. Il est important
de souligner, à ce stade de l'étude, qu'il est absolument nécessaire pour le dimensionne-
ment du système de rechercher systématiquement le type de défaut et le décalage entre
son instant d'apparition et le passage par zéro des tensions du réseau qui produisent
les conditions les plus défavorables. Cette approche est utilisée lors de la conception de
l'installation, pour laquelle T emax et VT sont considérés comme des contraintes maxi-
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 107
5 A (b)
3
Q.
05
0
C
ro
L.
3
O
u -5 i l
500 (c)
A A
E o
>
-500 I I
0.05 0.1 0.05
temps [s] temps [s]
maies à respecter. Le calcul des contraintes (Temax et V rmax ) doit être systématiquement
effectué à chaque étape intermédiaire du processus de dimensionnement optimal de la
MADA, pour chacun des trois types de défaut présentés et avec une recherche systéma-
tique de la pire valeur de décalage entre l'instant d'apparition du défaut et le passage
par zéro des tensions du réseau.
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 108
=! 4.5
Q.
E450
Hœ 4 x 400
X co
5 E
E 3.5 » 350
0) TJ
•o 3
1 ^
3 3
Q.
|- 300
1 2-5 <
0.005 0.01 0.015 0.02 0.005 0.01 0.015 0.02
Instant du défaut [s] Instant du défaut [s]
E 600
X
co 500
a>
"O
3
-^
Q.
400
E
<
300
0.005 0.01 0.015 0.02 0.005 0.01 0.015 0.02
Instant du défaut [s] Instant du défaut [s]
Figure 3.17 - Effet de l'instant d'occurrence d'un court-circuit biphasé sur la ten-
sion rotorique et le couple électromagnétique maximales.
Chapitre 3. Méthodes d'analyse des performances globales d'un aérogénérateur 109
3.6 Conclusion
Dimensionnement optimal de la
M A D A par modèles analytiques
4.1 Introduction
La conception d'une machine électrique peut être définie comme l'ensemble des pro-
cessus et des méthodes utilisées pour mener à sa réalisation physique en respectant les
objectifs de performance et les diverses contraintes du cahier des charges. De manière
générale, le choix de la structure de la machine et la détermination de ses dimensions
constituent des étapes importantes du processus de conception. L'analyse topologique
des structures de machines applicables à un cahier des charges donné est à l'heure
actuelle difficilement implantable sous forme d'outils de conception assistée par ordi-
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 111
Dans le cas particulier des machines électriques les concepteurs font le plus souvent
recours à deux méthodes pour la détermination des performances. Ces deux méthodes
consistent à :
Avec l'approche adoptée dans cette thèse, la détermination d'un circuit électrique
équivalent est nécessaire pour la détermination des lois de commande du convertisseur
statique du côté du rotor et pour un calcul aisé des contraintes dynamiques lors d'un
défaut du réseau à proximité de l'éolienne. Le circuit équivalent va aussi permettre une
implantation aisée d'un processus de correction des modèles analytique de dimension-
nement grâce à des analyses numériques par calcul des champs, comme on le verra dans
le cinquième chapitre.
La Figure 4.1 montre les deux parcours possibles qui permettent, à partir d'une
structure de dimensions données, de déterminer les performances d'une machine.
Les hypothèses principales que nous adoptons dans ce chapitre sont les suivantes :
La topologie de la machine utilisée est présentée à la Figure 4.2. Les bobinages sont
de type distribué et logés dans des encoches, dont le nombre sera analysé ultérieurement.
On considère de manière générale l'existence de becs d'encoches, bien qu'ils soient le
plus souvent absents dans les machines de grande puissance afin de permettre l'insertion
de bobinages préformés dans les encoches.
Te
—.- I
Les becs peuvent être utilisés pour fermer plus ou moins la fenêtre des encoches au
voisinage de l'entrefer. On définit le degré d'ouverture des encoches k^cs pour le stator
et ktecr pour le rotor. Si k^c = 0, les encoches sont complètement fermées par les becs,
si kfec = 1 les becs sont inexistants et les encoches sont complètement ouvertes.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 114
Le rendement et, dans une certaine mesure, le facteur de puissance dépendent prin-
cipalement des propriétés physiques des matériaux utilisés et de la longueur d'entrefer
e. Dans le cadre de cette analyse simplifiée, le facteur de puissance et le rendement sont
mis de côté car ils ne sont pas directement liés à un choix dimensionnel (la longueur
d'entrefer, par exemple, est imposée par des contraintes mécaniques). En première ap-
proximation, la chute de tension causée par la résistance du bobinage du stator et par
la reactance de fuite du stator peut être négligée. Ainsi, la tension Vs correspond à la
tension induite créée aux bornes de l'inductance magnétisante du circuit équivalent. Elle
peut s'exprimer par la variation du flux magnétique propre, multipliée par le nombre
de spires en série, si on suppose que chaque spire embrasse le même flux. En régime
permanent sinusoïdal, on peut donc poser l'expression (4.2).
V, = N M = N s ^ = N & r f û , (4.2)
(ppp est le flux magnétique maximal sous un pôle d'une phase et V est la tension
efficace induite par spire. Si nous supposons que le flux dans l'entrefer de la machine
n'a qu'une composante radiale, le flux est égal au produit de l'induction moyenne B
dans l'entrefer par la section normale à sa direction sous un pôle. La tension V, peut
être alors définie comme suit :
Vs = NsVi = N s 2 7 T f s k f b B 7 ^ N (4.3)
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 115
kfb est une constante qui dépend de la forme du champ B dans l'espace sous un pôle
magnétique. Le courant I s d'une phase peut être exprimé comme étant le produit entre
la densité de courant et la section correspondante du matériau conducteur (cuivre).
Stotcu est la surface totale de cuivre des m phases dans l'encochage. En remplaçant
les expressions de la tension Vs et du courant I s dans l'expression de la puissance
mécanique, et en regroupant toutes les constantes en une seule (C), on obtient :
Pmec = cfsBDLJsStotcu
mp
A= ^%^ (4.6)
nD
,,BD 2 LA . .
Tmec = C 4.8
m
Ces expressions simplifiées constituent une première approche du modèle dimen-
sionnel de la machine. Elles permettent au concepteur de déterminer rapidement les
dimensions approximatives de la machine à concevoir. Les raisons en sont les suivantes :
On peut également remarquer que les pertes Joule sont proportionnelles au carré
de la densité de courant et au volume total de Cuivre, alors que les pertes magnétiques
sont proportionnelles à une certaine puissance de la densité de flux magnétique (qui
dépend du matériau) et au volume total de Fer dans le circuit magnétique.
La simple analyse que nous venons d'exposer permet d'identifier les variables di-
mensionnelles principales suivantes ; D, L, B, A et J. La charge linéique A et la densité
de courant J, permettent de déterminer la section de cuivre nécessaire ou le volume de
cuivre dans l'encochage puisqu'on connaît L. Le volume de matériau magnétique est
déterminé à partir des méthodes exposées dans le paragraphe suivant. La conception
d'une machine asynchrone de structure donnée revient donc, en première approxima-
tion, à déterminer les valeurs relatives des volumes de matériau conducteur (Cuivre) et
de matériau magnétique (Fer), en respectant un cahier des charges qui impose le couple,
la vitesse, la fréquence et le rendement.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 117
Une approche pour la détermination analytique des dimensions des parties magné-
tiques d'une machine asynchrone consiste à appliquer systématiquement le principe de
conservation du flux magnétique. L'induction dans l'entrefer étant une variable de di-
mensionnement, il est possible de déterminer le flux magnétique d'entrefer <pw sous un
pôle à partir des variables de dimensionnement D et L, et du nombre de pôles p imposé
par le cahier des charges (4.9).
K =B — (4.9)
Il faut remarquer que le calcul de <pw repose sur l'hypothèse d'une répartition ra-
diale du champ d'induction magnétique B. Cette hypothèse revient à considérer que
l'influence des dentures du stator et du rotor est négligée. L'application du principe de
conservation du flux magnétique dans les différentes parties de la machine est illustrée
à la Figure 4.3. On suppose que l'induction maximale est uniformément répartie dans
l'espace sous un pôle de pas rp, et qu'il n'y a aucun flux de fuite traversant les fenêtres
des encoches.
A partir des parcours du flux magnétique représentés à la Figure 4.3, il est possible
de poser la relation suivante :
Les flux (pds, <Pdr, (pes et (po- désignent respectivement le flux maximal dans les dents
et le flux dans les culasses du stator et du rotor.
Le flux maximal commun qui traverse l'entrefer, les dents ainsi que la culasse peut
être calculé à partir des inductions maximales et des sections respectives des trois par-
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 118
Avec r es le pas d'écoche du stator (cf. Figure 4.2). Si les inductions maximales dans
les dents Bds et dans la culasse B c s sont connues a priori, il est possible de déterminer
la largeur des encoches wes et l'épaisseur de la culasse e cs à partir de (4.11).
B_ (4.12)
wPS = 1
Brss
7[DB_
Ces — (4.13)
*P Bcs
Le diamètre de fond d'encoche peut donc être obtenu en égalisant (4.14) et (4.15).
n I t n ^ o » ^ 2 , j \ D + 2ebs)AsT es
D f e s = \ ( D + 2ebs) + (4.16)
's^s
Jeu* wes
Les dimensions du stator sont ainsi complètement définies. Les inductions maximales
dans les dents B d s et dans la culasse Bcs doivent être choisies en fonction des propriétés
du matériau magnétique. En particulier le choix doit prendre en compte les phénomènes
de saturation et de pertes magnétiques. Dans la plupart des cahiers des charges, ce choix
doit permettre de minimiser la masse totale de matériau magnétique. Il faut choisir une
induction maximale assez grande pour réduire la masse du circuit magnétique, sans le
saturer excessivement pour éviter :
• Un courant de magnétisation trop élevé qui peut mener au vieillissement accéléré
des isolants des conducteurs.
• Des pertes magnétiques excessives qui peuvent mener au vieillissement accéléré
des isolants entre les tôles du circuit magnétique.
respectivement :
Dint = D f e r - 2 e c r (4.21)
Le choix de l'entrefer influe fortement sur les performances d'une machine asyn-
chrone. Généralement, il faut choisir un entrefer très faible pour obtenir un moteur à
induction de bonnes performances. Cependant il existe une valeur minimale de e im-
posée par des contraintes mécaniques et même électromagnétiques afin, par exemple,
que l'effet de l'excentricité du rotor dans l'alésage du stator soit négligeable. Dans [27]
on propose une formule empirique qui permet de déterminer la valeur minimale de
l'entrefer :
3 1 8 (4 22)
'"iâôl - - 1000^2300' '
Dans le livre de Gray [65] on propose une formule qui prend en compte non seulement
le diamètre d'alésage mais aussi la longueur axiale de la machine et la vitesse de rotation
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 121
x10 x10
0.2 0.4
D[m]
x10
^^cur , r-. 0 \2
P * * = \ I - J T ^ - + (A»t + 2ea.y (4.25)
ITKiprCtr
Avec kipr le facteur d'ouverture sur pas d'encoche du rotor. Le diamètre d'alésage
du stator est alors :
D = Dsbr + 2 e * + 2e (4.26)
4«->cus
>l^t s + { D + 2ebs) (427)
Avec cette approche de formulation, la géométrie est complètement redéfinie par les
équations (4.24)-(4.28) sans utiliser de soustractions. Dans la plupart des outils d'op-
timisation, il est possible de fixer le domaine de définition des variables d'état égal
à l'ensemble des nombres réels positifs. Dans ces conditions, la formulation proposée
permet d'éviter toutes les erreurs de calcul et les arrêts de l'algorithme d'optimisation
signalés précédemment. Avec ce nouveau choix de variables d'état, on peut à présent
calculer les inductions maximales dans le circuit magnétique comme des variables de
sortie sans les imposer à priori comme paramètre, comme dans la méthode de modélisa-
tion classique exposée dans les paragraphes précédents. L'induction maximale d'entrefer
B reste toujours une variable d'état de l'optimisation. La détermination des inductions
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 124
B
Bd S =
i ki p s
Bdr =
ë
1
~V (4.29)
DB
n *
4p tes
ô _nDB
'cr —
tfrr
\p ec
Lorsque les inductions maximales sont des variables de sortie du modèle de dimen-
sionnement, on obtient aussi une sensibilité supplémentaire sur la masse de la machine
et les pertes magnétiques, si elles sont calculées à partir des inductions maximales dans
les diverses régions du circuit magnétique. Ceci peut-être intéressant dans le cas d'objec-
tifs de performance comme le rapport entre le rendement et la masse. Comme les effets
de saturation magnétique ne sont pas pris en compte explicitement dans le modèle de
dimensionnement, il faut tout de même fixer des contraintes sur les valeurs d'inductions
maximales pour éviter de sortir de cette hypothèse et faire apparaître en réalité des
courants magnétisants inadmissibles.
Considérer l'induction magnétique d'entrefer B comme variable est tout à fait justi-
fié, car le flux d'entrefer est imposé par la tension d'alimentation et la fréquence. Pour
adapter le flux d'entrefer à la tension d'alimentation on dispose d'une autre variable :
le nombre de spires des enroulements.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 125
Jusqu'ici, nous avons déterminé les dimensions du circuit magnétique et les sections
de cuivre. Les performances globales d'une machine ne sont pas prédictibles si les ca-
ractéristiques des bobinages ne sont pas connues. Au paragraphe §4.3 le couple et la
puissance sont proportionnels à des constantes (C, C' et C") qui dépendent de la struc-
ture du bobinage. D'autres performances, qui ne sont pas montrées par les équations
du paragraphe §4.3, peuvent être affectées, en particulier toutes les conséquences cau-
sées par la création d'harmoniques d'espace (principalement les couples parasites et les
pertes supplémentaires).
Les bobinages répartis dans les encoches d'une MADA sont habituellement de type
imbriqué ou ondulé à double couche, avec un nombre entier d'encoches par pôle et par
phase [103]. Le bobinage de type ondulé est employé principalement au rotor [101] [103]
[85], pour diminuer le nombre d'interconnexions entre les groupes de bobines qui sont
montées sur une partie tournante. La Figure 4.5 montre la forme des têtes de bobine
préformées d'un bobinage à double couche et d'un bobinage à simple couche. Le pas
des bobines (ou pas du bobinage) est dit fractionnaire, ou raccourci par rapport au
pas polaire, pour réduire le contenu harmoniques de la FMM produite comme nous le
verrons plus loin. Le raccourcissement du pas réduit également la longueur des têtes de
bobine et en conséquence la résistance de phase sauf pour le bobinage de type ondulé
[85]. Il est possible de concevoir un bobinage à simple couche à pas raccourci, mais cela
nécessite des longueurs différentes entre les têtes des bobines de la même phase. Des
bobinages à simple couche semblent être utilisés au rotor des MADA par l'industrie
(comme cela est montré par la modélisation de la géométrie d'un générateur existant
d'ABB en [129]).
La Figure 4.6 montre le plan d'un bobinage imbriqué à double couche et à pas rac-
courci pour une machine à 4 pôles. Le schéma représente deux pas polaires uniquement,
on y voit aussi la manière dont il est logé dans les encoches. Les bobines de la même
phase qui se trouvent côte à côte forment un groupe de bobines qui constitue un pôle
magnétique de la phase concernée. Les bobines appartenant à un même groupe sont
généralement connectées en série comme dans le cas de la Figure 4.6 où un groupe de
bobines est formé par 5 bobines connectées en série. Les MADA pour éoliennes opèrent
à des tensions nominales entre 600V et 700V. Ces tensions sont relativement basses
si on considère la puissance nominale de ces machines. Pour les grandes machines qui
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 126
Figure 4-5 ~ Tête des bobines préformées d'un bobinage à simple couche (à
gauche) et à double couche (à droite)
présentent une surface d'entrefer importante sous un pôle, la tension induite par spire
peut être trop élevée pour pouvoir envisager une mise en série de tous les groupes de
bobines d'une même phase. On doit donc souvent procéder à des mises en parallèle de
certains groupes de bobines d'une même phase. L'Annexe B présente une description
détaillée des bobinages qui présentent des voies parallèles et les particularités qu'ils im-
pliquent au niveau du calcul des inductances. Les bobinages utilisés dans les projets de
dimensionnement présentés dans cette thèse comportent tous une connexion en étoile
avec éventuellement des voies en parallèle.
La Figure 4.7(a) montre le plan d'un bobinage sans voies en parallèle d'une seule
phase alors que la Figure 17(b) montre le plan d'un bobinage avec deux étoiles en
parallèle constituées, chacune, de trois groupes de bobines connectées en série.
Pour les machines de tension nominale ligne à ligne dépassant légèrement 600V
qui sont implantées dans les éoliennes de grande puissance, on utilise des bobines pré-
formées, avec des conducteurs de forme rectangulaire, pour égaliser et minimiser les
tensions entre spires de la même bobine. Ceci présente l'avantage d'augmenter le coeffi-
cient de remplissage des encoches puisque la quantité d'isolant entre spires est minimisée
et que la répartition des conducteurs dans l'encoche est plus ordonnée. Dans [27], on
présente les surdimensionnement de la hauteur et de la largeur des encoches qui doit
être prévu pour tenir compte de l'isolation, suivant le diamètre d'alésage D et la tension
d'alimentation nominale. Ces données sont reportées au Tableau 4.1.
Les données du Tableau 4.1 considèrent une épaisseur supplémentaire allouée aux
cales d'encoche de 4mm pour les diamètres inférieurs à lm et de 5mm pour les dia-
mètres supérieurs à lm. À partir de ces données, il est possible d'estimer avec une bonne
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 127
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
(a)
(b)
Figure 4-6 - Bobinage triphasé, 4 pôles, pas fractionnaire (13/15); (a) Schéma
de bobinage et définition des connexions; (b) Vue de la disposition
des bobines dans les encoches.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 128
(a) (b)
Figure ^ . 7 - (a) bobinage imbriqué série; (b) bobinage imbriqué en double étoile
parallèle.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 129
a = (4.30)
Sou + 0.0079 x 0.0024 x n
Il faut remarquer que le facteur de remplissage n'est pas choisi a priori pendant le
processus de conception, mais qu'il est calculé en fonction de l'évolution des dimensions.
Supposons que l'on a produit, à l'aide d'une combinaison des forces magnétomotrices
au stator et au rotor, une répartition d'induction magnétique B, de forme parfaitement
sinusoïdale, qui se déplace dans l'entrefer à une certaine vitesse v. Supposons également,
comme cela est montré à la Figure 4.8, que tous les conducteurs d'une même phase soient
regroupés dans trois sous-bobines empilées, logées dans les mêmes encoches (répartition
à une encoche par pôle par phase).
Dans ce cas, le flux magnétique total capté par une spire de la bobine se calcule
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MA DA par modèles analytiques 130
i L ▲
Tête de bobine
eA3
eA2 eA
eM
ainsi :
S désigne la surface active embrassée par la bobine. Pour une répartition sinusoïdale
de l'induction B, et pour une spire dont le pas est diamétral (rp = y^), le flux maximal
capté est dans le cas de la phase A de la Figure 4.8 :
1 f 2 2 B DT
o Hmoymax & = / Êsm(6)d0 ■ S = E S = ê r p L = (4.32)
nJ n n P
dtp(t) d(p(t)
e(*) = = N = 2?rfNs(p cos (2?rft) (4.33)
dt dt
Les tensions CA \, &A I et e^i ont les mêmes valeurs d'amplitude, fréquence et phase,
car les trois sousbobines A\, Ai et A3 sont identiques et logées dans les mêmes encoches.
Si les trois sousbobines sont connectées en série, la tension induite totale de phase est
la somme arithmétique des tensions induites de chaque sousbobine. Dans un bobinage
réparti à plusieurs encoches par pôle par phase q, les spires de la même phase sont
subdivisées et réparties dans l'espace à des endroits différents. La Figure 4.') montre le
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MA DA par modèles analytiques 131
bobinage traité précédemment (figure 4.H) mais les mêmes 3 sousbobines ont été logées
dans des encoches adjacentes.
U
e , ... _>—;::
-r ,|'^—'•'■'--• —■'■'•' '•'•'■■
A A A B B B Ici c ICI A A A
1 2 3 1 2 3 ; i : 2\ | 3 ; 1 2 3
Dans chaque bobine, les tensions induites ont les mêmes valeurs d'amplitude et
de fréquence. Par contre, dans les bobines de la même phase, les FEM induites sont
déphasées dans le temps d'un angle correspondant au pas d'encoche a e .
7T
ftp (4.34)
mq
m est le nombre de phases. Par exemple, dans la Figure 4.9, la valeur crête de l'in
duction dans l'entrefer se trouve au centre de la bobine A <L qui embrasse le maximum de
flux. La bobine A 3 embrassera le maximum de flux quand l'onde d'induction tournante
se sera déplacée d'un angle a e . Il y aura donc un retard entre les deux passages par
zéro des deux FEM induites eA 2 et eA 3 La FEM totale de la phase A dans ce cas est la
somme vectorielle des trois tensions e A \, eA 2 et eA $. Le rapport exprimé en (4.35) est
appelé facteur de distribution.
, _ eA i + eA 2 + eA 3 + ... + eA q _ Y?x=i ÇA X
(4.35)
||êUi + 6*42 + êU3 + ... + eA q\\ A qe l
kd = sin (4.36)
g sin (f)
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 132
Dans le cas général, la force électromotrice induite d'une phase s'exprime par
Jusqu'ici nous avons considéré une bobine à pas diamétral égale au pas polaire.
L'ouverture d'une bobine peut varier, elle est souvent inférieure au pas polaire, on
parle alors de pas raccourci ou fractionnaire. Ceci conduit à une réduction du flux
maximal qu'une spire d'une bobine peut embrasser (Figure 4.10), avec par conséquence
une réduction de la tension induite.
Répartition de B
dans l'espace,
forme sinusoïdale
Le facteur qui exprime la réduction du flux capté par une bobine, est aussi le facteur
qui exprime le rapport entre l'aire hachurée de la Figure 4.10 et l'aire totale sous un
pôle magnétique (4.38).
f?=(Tp+T,)/2
montré en (4.39 ).
2TT
d = —fk w N s (t> = 4A4fkwNs<p (4.40)
v2
kw est le facteur de bobinage (kw = kdkp). Pour le concepteur, il est un peu plus inté-
ressant d'exprimer cette tension induite, directement en fonction de la valeur maximale
de l'induction dans l'entrefer (4.41).
e< = ^ f k w N s — (4.41)
V2 P
La FMM dans l'entrefer peut être décomposée en série de Fourier. Dans le cas simple
où la FMM a une répartition de forme rectangulaire comme dans un bobinage de phase
concentré, q = 1, l'équation de l'harmonique fondamentale de la FMM de la phase A)
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 134
O 0 O O O O O © 0 0 0 © © ©
r-^
e
i
Figure 4-11 ~ Répartition spatiale de la FMM d'un bobinage concentré et d'un
bobinage réparti
s'exprime par :
F M M A , h = 1 (t,0) = ^ - N b I s i n ( u j t ) c o s ( (4.42)
Nb est le nombre de spires par bobine et I le courant (en rms) qui y circule. L'indice
h indique le rang harmonique. On remarque que la FMM fondamentale de cette phase
est puisante et qu'elle varie sinusoïdalement en fonction du temps t. Dans l'espace, cette
FMM varie selon 0 et sa longueur d'onde correspond à deux pas polaires (2r p ), c'est-
à-dire qu'elle crée deux pôles sur deux pas polaires. Dans ce type de représentation
on utilise la notion d'harmonique de temps et d'espace. Pour cette FMM de forme
rectangulaire, on obtient en développant une partie de la série de Fourier :
Les termes en sinus montrent que tous les harmoniques sont puisantes à une certaine
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 135
fréquence dans le temps (ut = 2-irft). Par contre, les termes en cosinus montrent que
chaque harmonique présente une répartition spatiale avec un nombre de pôles différents.
Par exemple, sous deux pas polaires, la fondamentale a deux pôles, le troisième harmo-
nique en a six, le septième en a quatorze, et ainsi de suite. Dans une machine triphasée,
les phases sont décalées dans l'espace d'un angle de 120 degrés électriques les unes par
rapport aux autres. Le développement des FMM des phases B et C est donc le suivant :
7T 27T
F M M B (t,0) = ^ - N b I s i n ( u t ) x cos | —0 —
2 7T
(4.44)
1 /'„tf „ 2TT\ 1 /' 7T „ 27T .
- cos 3—9 - 3 — j + - cos ( 5—0 - 5— ) - ...
F M M c ( t , 0 ) = ^ - N b I s m ( u t ) x cos — 9 + — I -
2 7T
(4.45)
1 (nitn „2TT 1 /\7T. 27T
- c o s [3—9 + 3 — h - cos ( 5—6» + 5—
Tn r„ 3
On remarque que ces deux dernières FMM sont décalées non seulement dans l'es-
pace mais aussi dans le temps, à cause du système électrique triphasé. Pour déterminer
l'expression de la FMM résultante, ou du champ magnétique tournant, il suffit d'ad-
ditionner les harmoniques de FMM de chaque phase. Par exemple, pour le premier,
troisième, cinquième et septième harmonique on a :
13\/24nr _ . / TT „
FMM t o t , h = 5 (t,9) (4.48)
La vitesse de propagation de chaque harmonique dans l'entrefer est une grandeur qui
s'avère très utile pour le calcul des inductances de fuites du circuit équivalent. Prenons
l'exemple du premier harmonique de la FMM tournante (4.46). Imaginons un point
solidaire à cette FMM, qui se déplace à la même vitesse (Point P Figure 4.12).
d0h=1 Tp f A ke\\
- 1 F = " - = VrP (4.50)
d9 h= < b TP f
= = 2T (4 51)
-dT - ^ Ï » -
d9 f
Çlh = - ± = ± ± - x 60[rpm] (4.53)
La vitesse de l'harmonique de rang h se déplace à une vitesse h fois plus petite que
celle de la fondamentale (Vth=i — $ls, vitesse de synchronisme). Certaines harmoniques
se déplacent dans le même sens que celui de la fondamentale et certaines dans le sens
opposé (Figure 4.13).
1 1 * ™ » r i 1 1
** K
\v ^h=1;Q=Q
t
t
t
0.67 * » _
f h=7; Q=îî n h=5; Q= - a 15
s s
* . « \
t \ « \
i \ » \
0.33 t \ t \ -
i \ » ' \
i Y -•". * i .>"-. »*"*
0 *^ v^ y\ » : > \ '-. ^^rk *" * ^^ / A
* 1 -A '*- / \ ■" /'-. \ \J \ '-. À / \ / / \
\ ^^^/ / s \^^^X'' \ /
* ^^'
'-.'-.\\ f f\\\ » \ \ <'-„r / ." \^ ^ f '■ \~ / *
'.I»" ''.'* -.,,- 1. % X *'..»**v / #*
\ #
-0.33 _ 1 \ #
1 « t
i
: \ i
\ *
T i \ *
-0.67 P *
V \
^ *! %V t
% *
% *
i i l 1 *-- -r
3
0 [rad]
par pole par phase q > 1 et un pas de bobine rb quelconque [100][41]. La figure 4.14
montre le cas de trois bobines réparties appartenant à la même phase.
-
a/j = h — = ha e (4.54)
mq
Comme dans le cas du calcul des FEM dans l'enroulement de phase, on utilise à
nouveau la notion de facteur de distribution qui traduit l'atténuation en termes d'am
plitude de la FMM totale qui, pour chaque harmonique, est causée par la répartition
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 139
B0B2
BOB1
Figure 4-14 ~ Effet de la répartition des bobines sur les harmoniques d'espace de
rang h = 5.
du bobinage kdn.
sin ( h ^ )
Uh (4.55)
qsin(h^)
Une bobine à pas raccourci crée une FMM sur une fraction de l'arc polaire seulement,
ce qui se traduit par une diminution du flux créé. Si on utilise une approche similaire avec
le facteur de distribution (4.55), le facteur de pas du bobinage devient pour l'harmonique
de rang h :
k ph = sin ( h ~ i - J (4.56)
1 m \/24 ( 7r
FMMtot (h,t,9) = k d h k p h -———qN b Isin ut - h—9 (4.57)
n 2 2 TT \ TP
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 140
Cette expression est valable pour un bobinage comportant un nombre entier d'en-
coches par pôle par phase. Sachant que le nombre de spires en série par phase N peut
être exprimé par N = pqNb, l'amplitude de l'harmonique de rang h de la FMM tour-
nante devient :
1 m v2 4 1 m
\FMMtot,h\ = k d h k p h - - ^ N I = 0A5k w h —NI (4.58)
h 2 2 np hp
kwh est le facteur de bobinage global de l'harmonique considérée. La Figure 4.15
présente l'allure du rapport -jp présent en (4.58), en fonction du pas du bobinage, pour
les premières harmoniques. On remarque que les harmoniques 5 et 7 sont celles qui pré-
sentent les plus grandes amplitudes. Pour atténuer au maximum ces deux harmoniques
il faut choisir un pas de bobine d'environ 5/6 = 0.83.
Jusqu'à présent nous avons considéré que les courants portés par les bobines circu-
laient dans un fil de diamètre nul placé au centre de l'encoche. Dans le cadre de cette
hypothèse, la FMM dans l'entrefer varie brusquement en fonction de la position au
voisinage d'une bobine. En réalité, une bobine est disposée sur toute la largeur d'une
encoche. Si on suppose une distribution uniforme de courant dans toute la fenêtre d'en-
coche, la FMM d'entrefer sous une bobine varie plutôt en fonction de la largeur de
l'encoche comme cela est illustré à la Figure 4.16 pour deux largeurs d'encoche diffé-
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 141
rentes.
fer
Ce changement de forme de la FMM a un effet de filtrage passe bas, qui est accentué
pour les harmoniques de rang élevé. Cette atténuation peut être prise en compte par
un autre coefficient spécifique [99] :
(hf)
sin
™weh ~ (4.59)
hf
Kweh est le coefficient d'ouverture de l'encoche qui doit être intégré au coefficient de
bobinage kwb, = kdhkphkweh- Ou peut l'interpréter comme un coefficient de répartition à
l'intérieur de l'encoche. Dans la Figure 4.17, on présente les variations de ce coefficient
en fonction de l'ouverture de l'encoche pour les premiers harmoniques de la FMM totale.
Dans le cas des machines conçues dans le cadre de ce mémoire, l'ouverture des
encoches est de l'ordre de quelques degrés, dans la plage de variation de we présentée à
la Figure 4.17(b)).
Dans une machine à induction à cage d'écureuil les harmoniques d'espace créées par
la répartition discrète du bobinage du stator induisent dans le rotor des tensions qui font
circuler des courants dans les barres. Ces courants tendent à s'opposer, suivant la loi
de Lenz, à la variation du flux harmonique du stator en produisant à leur tour des flux
harmoniques du même rang que ceux produits au stator. L'interaction d'une harmonique
de la FMM créée par le stator avec une harmonique de même rang produite par le rotor,
conduit à la création d'une composante de couple électromagnétique supplémentaire, et
ce pour n'importe quelle valeur de la vitesse du rotor. Comme on l'a vu, les harmoniques
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 142
de FMM produites par le stator correspondent à des champs tournants à des vitesses
différentes avec un nombre de pôles différent. Le couple électromagnétique total d'une
machine asynchrone à cage est le résultat de la superposition de couples créés par des
machines différentes possédant des vitesses de synchronisme différentes. La Figure 4.18
présente l'effet des harmoniques d'espace 5 et 7 sur la caractéristique couple-vitesse
d'une machine asynchrone à cage alimentée en tension et possédant un bobinage à pas
entier et non réparti au stator (ce qui constitue le pire des cas).
Le creux de couple dans la zone des basses vitesses peut créer des problèmes bien
connus des électrotechniciens, lors du démarrage direct des moteurs asynchrones sur le
réseau d'alimentation. On remarque qu'au voisinage de la zone d'opération nominale
d'une machine à induction, le circuit équivalent classique, qui ne prend en compte
que le premier harmonique d'espace, approxime très bien le comportement du couple
électromagnétique. La particularité d'une cage d'écureuil est qu'elle peut produire des
FMM possédant n'importe quel nombre de pôles. Un rotor bobiné ne se comporte pas
du tout de la même manière, car il a été bobiné pour un seul nombre de pôles. À
la Figure 4.19 est représentée une bobine du rotor ayant un raccourcissement de pas
7 = 0.8 = 4/5. Une harmonique 5 de la FMM , créée par le stator, qui défile à une
certaine vitesse ne sera jamais vue par la bobine du rotor. En effet, avec ce pas de
bobine, l'intégrale de la FMM de cette harmonique sous l'ouverture de la bobine du
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 143
n [p.u]
mlr '
Figure 4-18 Effet des couples asynchrones parasites sur la caractéristique couple
-vitesse de régime permanent d'une machine asynchrone à cage.
Si le pas de bobine du rotor est différent de 4/5, une petite tension y est induite, à la
fréquence du fondamental et avec une amplitude qui dépend du facteur raccourcissement
de pas kphr- Si le rotor est en court-circuit, comme dans une machine à cage, cette tension
induite engendre un courant dans le bobinage du rotor qui va produire une petite FMM
du rotor de forme rectangulaire. Sa décomposition en série de Fourier fait apparaître
une très petite harmonique de rang 5, atténuée à nouveau par le facteur kpnr qui peut
interagir avec l'harmonique 5 du stator qui lui a donné naissance, et créer un petit couple
parasite asynchrone. Les couples asynchrones parasites dépendent donc fortement du
facteur de raccourcissement du stator kphs et du carré du facteur de raccourcissement
de pas du rotor kphr. Dans une machine à cage, kphT a une valeur élevée pour toutes
les harmoniques [98] [99], par conséquent les couples asynchrones parasites ne sont pas
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 144
négligeables. Comme cela est expliqué en [100], ce phénomène est plutôt négligeable
dans les machines à rotor bobiné.
Dans la conception d'une MADA, comme dans la conception des machines asyn-
chrones en général, le choix du nombre d'encoches du stator et du rotor est très impor-
tant, car il agit directement sur les performances. En théorie, il pourrait être intéressant
pour le concepteur de choisir un très grand nombre d'encoches de manière à réduire au
maximum les harmoniques d'espace associés à la discrétisation du bobinage. En réalité,
le nombre d'encoches maximal est limité par des contraintes d'ordre mécaniques. Les
dents doivent supporter des contraintes tangentielles qui sont exercées par les bobi-
nages. Lors des régimes de court-circuit, celles-ci peuvent devenir très grandes et leurs
variations provoquent des vibrations et une fatigue en flexion sur la denture qui risquent
également d'endommager les isolants des bobines. Pour une section de cuivre totale de
l'encochage donnée, le rapport entre la largeur et la hauteur des dents est proportionnel
au nombre d'encoches. Par expérience, ce rapport ne doit pas dépasser 1/6 [27]. La
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 145
Figure 4.20 montre l'effet non désiré du fléchissement des dents pour deux rapports de
largeur de dent sur hauteur d'encoche r//,.
Culasse Culasse
r„=1/6 r*=1/4
Figure 4-&0 - Illustration du fléchissement (exagéré) des dents pour deux rapports
rih-
Le choix du rapport entre le nombre d'encoches au stator et au rotor est très im-
portant car il peut influencer fortement les performances d'une machine asynchrone. Ce
problème s'applique à toutes les machines asynchrones (rotor à cage, rotor bobiné court-
circuité et machine à double alimentation). Le choix du rapport du nombre d'encoches
stator-rotor doit prendre en compte les vibrations, le bruit et les couples synchrones.
L'effet de reluctance variable le long de l'entrefer créé des flux harmoniques dont l'ordre
dépend des nombres d'encoches du stator, du rotor et de la vitesse mécanique [13] [141].
Deux harmoniques créées par les dentures respectives du stator et du rotor interagissent
de deux manières différentes :
1. Si leur rang (ou le nombre de pôles qu'ils créent) est le même, et que leurs vitesses
de propagation dans l'entrefer sont différentes à cause du régime asynchrone, il y
a production d'ondulations de couple.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 146
On peut énoncer, à partir de la théorie présentée en [13] [20] [48] [59] [89] [100], un
certain nombre de règles à respecter pour obtenir un fonctionnement acceptable d'une
machine asynchrone. En 1931 [89], Kron les a présentées, en les validant par la mesure
du couple d'une dizaine de machines construites avec des combinaisons spécifiques de
nombres d'encoches qui devaient créer des problèmes. Pour éliminer les couples parasites
synchrones il faut que n s — n r soit différent de 0, ±p, de — 2p et de —5p. Pour éliminer
les vibrations et le bruit il faut que n s — n r soit différent de ± 1 , =p2, ± ( p ± 1) et
± (p ± 2). Il faut aussi que n s — n r soit différent de ±3p ou tout multiple de 3p [27]
pour ne pas créer des couples de détente trop importants. En appliquant ces règles, on
atténue fortement les vibrations et les couples parasites synchrones pour garantir un
fonctionnement acceptable. Pour réduire davantage ces phénomènes indésirables, il est
usuel, dans les machines de petite puissance, d'incliner les encoches par rapport à l'axe
de rotation. On peut incliner indifféremment les encoches du rotor ou du stator, pourvu
que l'on adopte une valeur adéquate de l'angle d'inclinaison relatif entre les deux parties.
On obtient des bons résultats quand l'angle d'inclinaison correspond au plus petit pas
d'encoche, du stator ou du rotor [27]. Ainsi, les variations de reluctance vues par les
bobinages sont lissées et toutes les harmoniques créées par la denture sont fortement
filtrées. Incliner les conducteurs par rapport à l'axe de rotation revient à distribuer ce
dernier selon des tronçons infiniment petits sur la longueur axiale de la machine (voir
Figure 4.21).
oooooo
Cette distribution provoque une atténuation de la tension induite par rapport à celle
que l'on obtient avec des conducteurs parallèles à l'axe de rotation. On introduit donc
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 147
si* (M) ,: x
hne = V (4.60)
Ce facteur intervient plus particulièrement sur les harmoniques d'ordre élevé. Il doit
être pris en compte dans le facteur de bobinage global kwh — kdhkphkwehkinch- L'inclinai-
son des encoches contribue à l'élimination des couples parasites synchrones ainsi qu'à
la diminution du coefficient de bobinage kwh, surtout aux rangs harmoniques supérieurs
à h = 1. Ce coefficient intervient lors du calcul des couples parasites asynchrones, c'est
pourquoi ils sont aussi atténués lors de l'inclinaison des encoches.
hot
fl = p (4.61)
>cond
p est la résistivité du matériau conducteur, ltot est la longueur totale d'un conducteur
d'une phase et Scond sa section. La résistivité du matériau conducteur varie en fonction
de la température Tcond du conducteur suivant (4.62).
P20 est la résistivité à 20°C et a2o est le coefficient thermique de résistivité. Dans le
cas du cuivre, p 20 = 17 x 10 _9 [^m] et a 20 varie entre 3.93 x 10~3 et 4.1 x 10- 3 [1/°C]
suivant la pureté du cuivre. Les effets de peau et de proximité sont négligés. La longueur
ltot dépend aussi de la forme des têtes de bobines que nous considérons a priori avec
une structure de type préformé, comme cela est montré à la Figure 4.22.
Encoches Vue en z
Vue en y
1—n
Tête de bobine
Pour les machines de tension nominale comprise entre 600 V et 2300 V, la longueur
L t \ est d'environ 0.03m. La longueur L t2 se détermine ainsi :
D + He
Lt2 = -. 7-T7
(4.63)
4p cos (x)
R = p(Tcond)2m^N2 (4.64)
On peut remarquer à partir de ces deux dernières équations que la réduction du pas
de bobinage contribue à la réduction de la résistance de phase et par conséquent à celle
des pertes Joule.
Sur la Figure 4.23, où le stator seul est alimenté, on peut imaginer le parcours
du flux dit utile, principal, mutuel ou encore magnétisant, qui est commun à toutes
les spires des bobinages du stator et du rotor. Si un courant est présent au rotor, il
interagit avec ce flux utile, pour produire un couple utile. C'est ce flux qui doit être
représenté par l'inductance magnétisante du circuit équivalent. D'autre part, on constate
qu'une partie du flux créé par le stator n'est pas captée par les bobinages du rotor, on
parle alors de flux de fuites. Ces flux sont associés dans le modèle aux inductances de
fuites du stator. La même approche est valable pour le rotor [140]. Il existe différents
parcours des flux de fuites, la Figure 4.23 n'en présente qu'une partie, dans le cas où
le bobinage du stator est alimenté seul. Les courants dans les encoches du stator font
circuler des flux magnétiques qui ne sont pas couplés avec les enroulements du rotor et
qui empruntent différents parcours en privilégiant ceux le long duquel la perméabilité
est la plus grande. Les flux de fuites se referment systématiquement dans les culasses. Us
peuvent traverser uniquement les encoches sans traverser l'entrefer ou même traverser
l'entrefer si la machine présente un entrefer très petit et des encoches très profondes.
Tous les flux qui traversent les encoches sans créer de couplage avec le bobinage du
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 150
Stator
3~"C Zl
r3r7^jTbri?n^3-=^ r^-CT
Rotor
rotor portent le nom de flux de fuites d'encoches. Les flux harmoniques dans l'entrefer
(de type zigzag, boucle ou encore différentiel) ne contribuent pas à la production d'un
couple, ils sont ainsi considérés comme étant des flux de fuites. Un troisième type de
flux de fuites se manifeste aussi autour des têtes de bobines.
Bien souvent on rencontre des difficultés quant à la dénomination des fuites d'en-
trefer. Les fuites appelées de zigzag et de boucle, dont la théorie a été développée au
début du 20ème siècle, constituent ce que l'on a appelé par la suite les fuites diffé-
rentielles ou fuites d'entrefer ou encore fuites harmoniques [37]. Elles sont le résultat
de la production d'harmoniques d'espace causées par le nombre fini de phases (fuites
de boucle) et le nombre fini d'encoches (fuites zigzag) [12], qui ne contribuent pas à la
création du couple utile. La séparation de ces divers types de fuites provient du fait que,
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 151
La Figure 4.24(a) présente une encoche semi-ouverte dans laquelle on a disposé une
bobine appartenant à une phase d'un bobinage à une seule couche. La Figure 4.24(b)
montre (par des parcours en traits) les parcours du flux de fuites d'encoche et définit
les variables géométriques. La Figure 4.24(c) montre une encoche ouverte, utilisée dans
les machines de moyenne et de grande puissance, pour permettre une insertion aisée des
bobines préformées. Une clavette de matériau non magnétique est utilisée pour assurer
le maintien des bobines à l'intérieur des encoches, sans créer de flux de fuites d'encoche
supplémentaire.
En négligeant le parcours dans le fer, la permeance vue par le flux de fuites d'encoche
par élément de hauteur dx vaut :
Ai = po—dx (4.65)
we
x
N x = —N b pour 0 > x > hi
"i (4.66)
N x = Nb pour x > h\
Nb est le nombre de spires en série dans une bobine. L'inductance de fuites d'une
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MA DA par modèles analytiques 152
Bec d'encoche
Culasse
I*. m
■S
>i
i, i — 1 1
•
\ * » _ „ " . ' I
+we
k
(a) (b)
Clavette
(c)
Figure 424 Vue détaillée de l'encochage pour le calcul des fuites (bobinage
simple couche).
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 153
x=h\ x=h\
2
Lfei = f N X x dx = f i o ^ I x 2 dx = H o N t L - ^ (4.67)
i=0 i=0
I=/l2
Pour un bobinage à simple couche, il n'existe pas de flux mutuel entre deux phases
dans une même encoche ; ainsi l'inductance de fuites d'encoche primaire est considérée
comme étant équivalente à l'inductance cyclique utilisée dans le schéma équivalent de
la MADA. Dans le cas d'une encoche ouverte (Figure 4.24(c)), il suffit de considérer
eb = 0.
D'habitude, comme nous l'avons mentionné, les bobinages sont à double couches et
ont un pas de bobine raccourci ou fractionnaire. La Figure 4.25 montre la disposition
des bobines, des conducteurs et de l'isolant dans l'encoche. Il faut noter qu'il y a aussi de
l'isolation entre les conducteurs d'une même bobine. Dans un bobinage à double couche,
on peut trouver dans la même encoche deux moitiées de bobine qui appartiennent à la
même phase ou à deux phases différentes. Ceci dépend du raccourcissement du pas de
la bobine. On peut montrer, pour le cas triphasé, que si le raccourcissement du pas de
bobine est compris entre 1 > 7 > 2/3, certaines encoches comprennent des portions
de bobine appartenant à la même phase alors que d'autres comprennent des portions
de bobines appartenant à deux phases différentes. Si le facteur de raccourcissement du
pas de bobine est 7 < 2/3, toutes les encoches contiennent des portions de bobines
appartenant à des phases différentes [4] [13] [100].
Si une encoche contient deux portions de bobines appartenant à deux phases diffé-
rentes, les courants circulant dans les portions de bobine placées respectivement en haut
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MA DA par modèles analytiques 154
Clavette
ï
Conducteur
■«-w.-^
Bobine
(a) (b)
Figure 4^5 Coupes des encoches pour le calcul des fuites dans le cas d'un bobi
nage à double couche.
et au fond de l'encoche sont déphasés dans le temps. L'inductance mutuelle entre deux
portions de bobine placées dans une même encoche est donc différente suivant qu'elles
appartiennent ou non à la même phase [4] [100]. Dans le cas de bobines appartenant à
deux phases différentes, l'inductance mutuelle et l'inductance propre sont plus faibles.
Si on néglige l'hauteur h t de la Figure 4.25, l'équation 4.70 peut être réutilisée en la
multipliant par un coefficient correcteur kr qui dépend du pas de la bobine [100][13][27].
k
r = \l\ (471)
• Si le facteur de raccourcissement du pas est compris entre 2/3 et 1 :
kr = ^ + \ (4.72)
Le flux dans l'entrefer contient une série d'harmoniques d'espace causées par la
répartition discrète du bobinage. On a montré dans ce chapitre (§4.5.4) que ces har
moniques possèdent un nombre de paires de pôles correspondant à leur rang et qu'elles
se déplacent à une vitesse qui est inversement proportionnelle à leur rang (4.52). Si un
observateur se place sur un conducteur du stator par exemple, il peut chronométrer
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 155
le temps nécessaire pour voir défiler successivement un pôle nord et un pôle sud de la
FMM fondamentale. S'il chronomètre ensuite le temps nécessaire pour voir défiler un
pôle nord et un pôle sud de l'harmonique h = 5 de la FMM, il s'aperçoit que le temps dé-
coulé est identique à celui qu'il a mesuré dans le cas de la FMM fondamentale. Tous les
harmoniques d'espace créées par la répartition discrète d'un bobinage ont la propriété
d'induire dans celui-ci, par auto induction, des tensions de fréquence fondamentale [88].
Ces tensions induites doivent être représentées par une chute de tension dans une re-
actance dans le schéma équivalent d'une machine. On les inclut dans la reactance de
fuites car elles ne contribuent pas à la création du flux utile, et donc du couple. Les
fuites différentielles représentent le flux de fuites créé par la différence entre la forme
de la FMM totale réelle et celle de la FMM idéale de forme parfaitement sinusoïdale.
Par définition [100], l'inductance magnétisante représente uniquement le flux crée par le
fondamental de la FMM. La procédure de calcul des inductances de fuites différentielles
et magnétisante consiste donc à déterminer tous les flux harmoniques dans l'entrefer,
à partir des harmoniques des FMM déterminées au paragraphe §4.5.4 [98][100]. Dans
le cas du stator, l'amplitude des inductions de chaque harmonique dans l'entrefer se
calcule de la manière suivante :
ô FMM t o t , h 1 ro po
Btot,h = A*o—T— = 0A5kwh-—NsI—r- (4.73)
rCg/c^c n p rCgft/^c
■nD nD
Htotlpm = H e 2e + H d s 2h e s + # d r 2 / i e r + H a — + #CT— (4.74)
2p 2p
Il est important de savoir quel est le rapport entre la chute de potentiel magnétique
dans l'entrefer par rapport à la chute magnétique totale (entrefer + parties magné
tiques).
^2e
ks — Mo
2e+ 2h es + e r + ■ïïD
2p + Bcr ■KD
2p
MOMr WMr MOMr I^OUr
(4.76)
p r B e 2e
p r B e 2 e + Bds2hes + Bdr2her + E c s 1 ^ + Ecr\p
Dans l'équation (4.73), le. coefficient kc est utilisé pour corriger la valeur de l'entrefer
e en prenant en compte l'effet de la denture. Le coefficient kc est communément appelé
coefficient de Carter, du nom de son inventeur. La Figure 4.26 illustre les hypothèses
de modélisation de Carter, au niveau de l'entrefer.
kcs — ^ 7 (4.77)
Tes ~ Ce
2
I1 faut mentionner que la précision du calcul de ks au niveau du modèle de dimensionnement
analytique n'est pas critique, puisque dans l'environnement de conception global, une correction du
calcul de l'inductance magnétisante par calcul des champs sera systématiquement effectuée, de plus en
prenant en compte le phénomène de saturation magnétique.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 157
Réalité Carter
%
. £ , Kcs.e
* A
Réalité Carter
LD Ke
\nJLTLR'
Figure 4-26 - Illustration du concept du coefficient de Carter
Avec :
n t^m-^f^E)" (4.78)
Dans le cas d'une double denture comme dans la machine asynchrone à rotor bobiné
par exemple, le coefficient de Carter total est obtenu par multiplication des coefficients
de Carter respectifs du stator et du rotor kc = kcskcr. Il faut tout de même remarquer
que ce calcul n'offre que des résultats très approximatifs et une vérification par calcul
des champs s'impose3.
2 nDL BDL
4>tot,h — Btot,h,moySSp — ~ B n (4.79)
n 2ph ph
S sp est la surface traversée par le flux magnétique sous un pôle associé à l'harmonique
correspondant. L'équation précédente est divisée par le rang d'harmonique h car la
surface vue par un pôle du h eme harmonique est h fois plus petite. Le facteur 2/7T
dérive du fait que, pour une demi-période d'un harmonique d'amplitude Btot, la valeur
3
L'imprécision du calcul des coefficients de Carter est uniquement reliée aux hypothèses de modé-
lisation utilisées.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 158
moyenne vaut - B ^ . Le flux total capté par une phase se calcule ainsi :
-
L'inductance de fuites différentielle est définie par la division du flux total harmo-
nique (pour h ^ 1) d'entrefer par le courant qui l'a produit (4.81) :
1
EOT-S»"'-'? '-*'-» . « >
• Si le facteur de raccourcissement de pas 7 est compris entre 1/3 et 2/3 :
E l kwh
{v h
/l#l (4.83)
2
7r 2(5 q + l ) - [ 3 q ( c - q ) + l ^ + (c-qf-j^] 2
Kw,h=l
18 4q2
7 = ^ ^ (4.84)
mq
La Figure 4.27 montre l'allure de la valeur des sommes établies en (4.82) et (4.83)
pour différents nombres d'encoches par pôle par phase q. A partir de ce graphique,
on peut affirmer que le choix d'un raccourcissement du pas 7 proche de 0.8 permet
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 159
de minimiser l'inductance de fuites différentielle. Ceci est explicable par le fait que les
harmoniques d'amplitude plus importante, h = 5 et h = 7, sont fortement réduites
comme nous l'avons montré. La réduction des inductances de fuites d'une machine à
induction à cage d'écureuil lors de la conception est très importante pour augmenter
son couple électromagnétique maximum.
0.014
0.85 0.8
petit couples asynchrones parasites ', mais nous considérerons au niveau du modèle de
dimensionnement analytique que ces phénomènes sont négligeables. Avec le dévelop-
pement harmonique que nous venons d'exposer, il suffit de considérer, pour exprimer
l'inductance magnétisante, uniquement le premier harmonique (h = l) de l'équation
(4.81), ce qui aboutit à l'équation (4.85).
L
p o 0A5mDLN 2 ,
™ = ^ y/2p
4 r 2^k k e < A = I (4-85)
s c
L'inductance de fuites des têtes de bobine est associée au flux magnétique qui circule
dans l'air au voisinage de celles-ci. La détermination de cette inductance est difficile à
cause de la nature tridimensionnelle des parcours du flux magnétique. Les travaux les
plus importants réalisés sur le calcul des inductances de fuites des têtes de bobines
ont été effectués par Barnes en 1951 [16]. En se basant sur les mesures expérimentales
effectuées sur sept machines différentes en termes de nombre de pôles et de pas de
bobinage, Barnes a comparé la précision de différentes méthodes de calcul analytique de
ces inductances, en particulier celles proposées par Caldwell, Alger, Gray et Kuhlmann.
La méthode expérimentale consistait à mesurer l'inductance propre des bobinages de
*Ce phénomène peut-être, nous l'avons vu, minimisé si un pas de bobinage adéquat a été adopté.
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 161
phase de chaque type de machine pour quatre longueurs axiales différentes, sachant
qu'à chaque fois, les machines étaient rebobinées avec une même longueur de têtes de
bobines. L'inductance propre étant linéairement dépendante de la longueur axiale de
la machine, l'auteur a pu ainsi déterminer par extrapolation l'inductance de fuites des
têtes de bobines pour une longueur axiale L nulle. Les expériences ont de plus été
réalisées avec et sans insertion du rotor dans le stator, ce qui a permis de vérifier que
les inductances de fuites des têtes de bobines du stator étaient indépendantes de la
présence du circuit magnétique du rotor (Figure 4.28).
H h
L (longueur axiale)
Cette étude exhaustive a montré que, pour les bobinages comportant des fils ronds
et des bobines non préformées, l'expression analytique la plus précise est celle proposée
par Gray en [65]. Dans le cas des bobines préformées, qui est Celui de la MADA, la
formule plus adéquate est celle de Alger en [12] (la même formule est d'ailleurs reprise
en [58]). L'expression analytique que nous avons adoptée dans cette thèse pour le calcul
de l'inductance de fuites des têtes de bobines est donc la suivante :
mN 2 D
(4.86)
Avec
Typiquement, dans les bobines préformées, l'angle x — 60°. Ceci permet de simplifier
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 162
/ ( 7 ) = 0.3 ( 3 7 - l ) (4.88)
Pour des machines à rotor bobiné de petite puissance, l'inclinaison des encoches
du rotor ou du stator présente la même difficulté d'exécution, car les bobinages sont
similaires. Cette inclinaison provoque une augmentation de l'inductance de fuites totale.
Nous avons adopté l'expression développée en [58] et reportée en (4.89).
x2 (9Lwz\'
;
L f , inc = L m \ l - ~" L * 1 (4.89)
La température des diverses parties d'une machine électrique est à surveiller lors
de son dimensionnement. Des températures trop élevées peuvent provoquer un vieillis-
sement prématuré des matériaux utilisés en particuliers les isolants des conducteurs.
L'échauffement est causé par les sources de pertes, en particulier les pertes Joule dans
les bobinages, les pertes dans les matériaux magnétiques des culasses et les pertes mé-
caniques dans les roulements et paliers. La valeur de réchauffement dépend aussi de
la capacité de la MADA à évacuer la chaleur produite [19]. Dans le cas simple d'un
corps de surface de dissipation externe Sext, qui produit des pertes totales P tot dans une
ambiance à la température Ta que l'on suppose constante (échauffement adiabatique),
on peut exprimer la température d'équilibre comme cela est montré en (4.90) [45] :
Teç = Ta + T - ~ - (4.90)
n-dt^ext
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 163
La structure topologique de la MADA que nous traitons dans cette thèse est bien
connue et est similaire à celle d'une machine asynchrone classique. Les données expertes
sur la capacité d'évacuation de la chaleur de ce type de machines sont disponibles. La
quantité de pertes admissible selon la taille de l'installation est connue a priori par
expérience. Par exemple à la référence [129], on présente les paramètres électriques d'une
MADA pour éolienne de 2MW dont il est possible de calculer les pertes nominales ainsi
que le rendement. La valeur typique du rendement est de 98% pour une MADA de 2MW
à deux paires de pôles. Pour toutes ces raisons, aucun modèle thermique n'est développé
dans cette thèse. Lors de la conception c'est le rendement nominal de la MADA qui est
imposé et qui par conséquent impose une température maximale.
Le cuivre des bobinages du stator et du rotor subit des variations de résistivité élec-
trique provoquée par les variations de température, comme cela est montré à l'équation
(4.62). Lors du calcul des performances d'une MADA, la valeur de la résistivité du
cuivre joue un rôle important (pertes Joule). Dans ce travail la valeur de la tempéra-
ture du cuivre est fixée a priori à 155°C (Classe F de la norme CEI) et sa résistivité
est calculée en conséquence (4.62). Il faut remarquer que le calcul de la production
annuelle de l'aérogénérateur devrait théoriquement prendre en compte la variation de
résistivité du cuivre en fonction de la distribution statistique des vitesses de vent sur le
site. Cependant, pour des raisons de simplification et pour être conservateur au niveau
de la production annuelle, la résistivité du cuivre est maintenue constante à la valeur
Chapitre 4. Dimensionnement optimal de la MADA par modèles analytiques 164
Les grandes lignes de la procédure de conception optimale d'une MADA basée sur
des modèles de dimensionnement analytiques sont présentées à la Figure 4.29.
comme des nombre réels qui peuvent prendre des valeurs non entières. Une fois la
première solution optimale obtenue, on choisit les valeurs entières les plus proches pour
le nombre d'étoiles en parallèles et les nombres de spires par bobine. La procédure
complète de dimensionnement optimal est ensuite relancée avec ces valeurs discrètes
physiquement réalisables afin de permettre à la procédure d'optimisation d'apporter des
corrections mineures aux dimensions et de converger vers la solution finale optimisée et
faisable en termes d'adaptation de tension.
P 2 -
fs 50 Hz
V 0.98 -
Choix structurels
Nombre d'encoches et
pas des bobines.
Conditions initiales
Dimensions initiales:
" t f ï 6 &CSr &CTt *-» &CUSI &CUTI
Détermination
analytique des
éléments du circuit
équivalent
Calcul des
pertes fer
Calcul analytique de la
loi de commande
Détermination des
performances de. la
MADA en régime
permanent en un point
de fonctionnement
Procédure d'optimisation
Évaluation des Évaluation de la non-linéaire avec
contraintes (CO) Fonction Objectif (FO) contraintes - changement
des dimensions
Non
Nous choisissons les nombres d'encoches du stator et du rotor, ainsi que les raccour-
cissements de pas des bobines, identiques à ceux de la machine présentée à la référence
[129], soit ; n s = 48, n r = 60, 7S = 5/6 et 7 r = 1. Les dimensions finales de la solution
optimale, que nous appelons M ADA 1, sont présentées au Tableau 4.5.
Cette tendance a été remarquée lors de la conception des diverses MADA présentées
dans cette thèse.
4.10 Conclusion
Correction du dimensionnement de
la M A D A par expérimentation
simulée et validation expérimentale
5.1 Introduction
L'identification paramétrique doit permettre d'estimer les erreurs des modèles ana-
lytiques de dimensionnement et de les corriger. La méthodologie de correction présentée
est basée sur des travaux antérieurs réalisés au sein du laboratoire LEEPCI [97] [46].
Dans un processus de CAO, une validation finale avant la fabrication d'un pre-
mier prototype est obligatoire. Elle doit faire en sorte de prendre en compte le plus
grand nombre de phénomènes physiques possible. Nous présentons donc également des
techniques de validation par calcul des champs qui utilisent les hypothèses de la magné-
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 172
La vérification que nous présentons ici ne montre pas simplement que la formulation
analytique est correcte compte-tenu des hypothèses sur lesquelles elle s'appuie, elle per-
met aussi d'introduire une nouvelle technique d'identification des inductances par calcul
des champs qui sera utilisée systématiquement dans l'environnement de conception de
la MADA. En outre, cette technique permet de visualiser simplement les conséquences
des hypothèses adoptées lors de la modélisation analytique. L'efficacité de la vérifica-
tion impose de travailler avec une géométrie et des dimensions identiques avec le calcul
analytique et avec le calcul des champs. Dans ce dernier, nous employons une simple
résolution en magnétostatique. On impose des courants dans les bobinages du stator, ou
du rotor, et on mesure le champ d'induction magnétique radiale B r le long d'une ligne
placée au centre de l'entrefer. Nous obtenons ainsi la répartition de B r dans l'entrefer
en fonction de l'angle mécanique 9. Ces courbes peuvent être facilement sauvegardées et
traitées dans un logiciel de calcul numérique comme MatLab. La transformée de Fourier
(FFT-Fast Fourier Transform) appliquée aux courbes B r = f (9) permet d'obtenir les
amplitudes de B r (ou du champ magnétique H r ) de chaque harmonique d'espace dans
l'entrefer. Une attention particulière doit être portée à la finesse du maillage d'entrefer
par rapport au plus haut rang harmonique que nous voulons observer en respectant le
théorème de l'échantillonnage de Shannon [67]). À partir des amplitudes de chaque har-
monique h de B r = f (9), il est possible de calculer les flux et les inductances cyclique,
magnétisante et de fuites différentielles. La procédure peut se résumer de la manière
suivante :
différentiel.
On détermine ensuite les différentes inductances en divisant les flux par l'amplitude
du courant de phase imposé au préalable. Pour obtenir le flux et les inductances cy-
cliques, il est nécessaire d'alimenter les bobinages des trois phases par trois courants
dont les amplitudes sont telles qu'elles correspondent à celles d'un instant donné dans
le cas d'une alimentation triphasée.
On remarque que la prise en compte des mêmes hypothèses aboutit à des résul-
tats concordants sur le contenu harmonique spatial calculé de manière analytique d'une
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 174
Fer
Conducteur
Entrefer
Fer •
part et par calcul des champs d'autre part. Rappelons qu'une attention particulière
doit cependant être portée au nombre maximal d'harmoniques d'espace qui peuvent
être considérées lors de la transformation de Fourier du signal obtenu par calcul des
champs en respectant le théorème d'échantillonnage de Shannon. Il faut prévoir un
maillage d'entrefer suffisamment dense pour obtenir une erreur acceptable sur l'harmo
nique d'espace de rang maximal que l'on veut prendre en compte. Comme cela était
mentionné au (§5.2), il est possible de calculer le flux créé par un bobinage à partir des
amplitudes des harmoniques. Quatre méthodes de calcul du flux dans l'entrefer sont
utilisées pour comparer et valider :
• Méthode A S H ■' Calcul analytique du flux par sommation des harmoniques spa
tiales du champ magnétique calculées par les méthodes analytiques (Chapitre
quatre).
• Méthode A E : Calcul analytique à partir de l'énergie magnétique qui n'est valable
que pour le cas triphasé [100].
• Méthode C C F B ■' Calcul des champs, et détermination du flux embrassé par le
bobinage.
• Méthode C C H ■' Calcul des champs et mesure des harmoniques d'espace dans
l'entrefer.
La première méthode A S H consiste à calculer les flux créés par chaque harmonique
à l'aide des méthodes analytiques présentées au Chapitre quatre, et à en faire la som
mation dans un programme (MatLab). La deuxième méthode A E utilise la formule
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 175
.
C) 5 10 15 20 25 3(
x10 5 Rang harmonique [-]
' 2
«1
I hi 10 15
Rang harmonique [-]
20
illi.
25
(c)
30
analytique proposée par Liwschitz en [100]'. Elle permet, comme cela a été dit au cha
pitre précédent, de s'affranchir d'une sommation jusqu'à l'infini. La comparaison des
deux premières méthodes (A SH et A E ) a pour objectifs de vérifier la formule proposée
en [100] et d'estimer le nombre d'harmoniques qu'il est nécessaire de considérer lors
d'un calcul du flux d'entrefer. La troisième méthode, C C F B , consiste à faire une mesure
du flux capté par un bobinage par calcul des champs. A vec cette approche, aucune
séparation entre flux magnétisant et flux de fuites ne peut être envisagée. La quatrième
méthode, C C H , utilise la mesure de la distribution du champ magnétique radial dans
l'entrefer pour calculer les amplitudes de ses harmoniques spatiales par transformée de
Fourier, comme cela est présenté à la figure 5.3.
Dans une première étape, on considère le cas où une seule phase de la structure de
machine idéale décrite aux figures 5.1 et 5.2 est alimentée. Le calcul du flux total dans
cette phase tptot ne peut se faire qu'à l'aide de trois des quatre méthodes de calcul propo
sées, car la deuxième méthode ( A E ) ne s'applique qu'à l'alimentation des trois phases.
L'intensité du courant d'alimentation est arbitraire car la saturation magnétique n'est
pas considérée. La somme numérique de la méthode A SH s'étend jusqu'au cinquantième
rang. De la même manière, les premières cinquante harmoniques sont considérées lors
de l'estimation par calcul des champs avec un maillage adapté en conséquence. Le Ta
1
II faut rappeler qu'elle ne s'applique que dans le cas triphasé ou cyclique
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 176
bleau 5.1 présente les résultats du calcul du flux total dans la phase obtenus par les
trois méthodes. De légères différences sont perceptibles, elles proviennent des erreurs
numériques du calcul des champs et de la plage d'harmoniques considérées dans les
méthodes A SH et C C H qui est réduite. Pour ces mêmes raisons, la mesure directe du
flux capté par le bobinage ( C C F B ) fournit toujours la valeur plus grande.
Tableau 5.1 Flux total dans une phase calculé par trois méthodes A SH, C C F B
et CCH
x10
o 100 150
Position en x [mm]
xio'
1
1 I
i= ^■Analytique
■■Calcul des champs (b)
.
10 15 20 25 30
,x10 Rang harmonique [-]
10 15 20
Rang harmonique [-]
On remarque que l'harmonique d'espace d'ordre h = 3 s'annule bien dans le cas d'une
alimentation triphasé équilibrée et que le rapport r n i entre le premier harmonique du
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...Ill
Dans ce cas idéal, on remarque que les résultats issus des méthodes analytiques et
numériques sont équivalents, aux erreurs numériques près. Les erreurs se font plus im-
portantes lors du calcul du flux différentiel. Les erreurs numériques ( C C H ) apparaissent
plus nettement à cause des approximations qui sont de plus en plus grossières lorsque
le rang des harmoniques augmente.
x10
100 150
Position en x [mm]
I
x10°
■■Analytique
I
I B Calcul des champs
(b)
10 15 20 25 30
x10 Rang harmonique [-]
10 15 20
Rang harmonique [-]
Tableau 5.3 Comparaison des résultats des calculs analytique et numérique des
flux magnétiques dans le cas idéal sans encoches avec une perméa
bilité du matériau magnétique supposée infinie et un bobinage à
double couche à pas raccourci.
Nous considérons, dans un premier temps, une simulation par calcul des champs
avec une perméabilité magnétique relative constante en tout point de la culasse et de
valeur u r = 1000. Comme pour le premier cas traité, il s'agit d'une structure sans
encoches (q = 4, m = 3) avec des courants localisés en un point. La figure 5.6 montre la
répartition du champ magnétique dans l'entrefer pour le cas de l'alimentation triphasée.
x10°
100 150
x10° Position en x [mm]
I Analytique
E 5 I Calcul des champs
(b)
() 5 10 15 20 25 3
x105 Rang harmonique [-]
E
1 2
X
œ
n
I Il 10
. . . . II
15 20
Rang harmonique [-]
25
■
30
Le spectre de la Figure 5.6 fait apparaître une différence importante de 32% entre
le premier harmonique calculé de manière analytique et celui obtenu par calcul des
champs. Le calcul analytique a été mené sans utiliser le facteur ks qui tient compte de
la chute du champ magnétique H dans le fer. Contrairement au fondamental, les har
moniques d'ordre supérieur ne sont pas très affectées par la diminution de perméabilité
relative du fer. Ce résultat démontre la validité de l'hypothèse faite au chapitre quatre
(§4.7.3.3) quant à l'adoption du facteur ks — 1 pour les harmoniques d'ordre supérieur
à h — 1. Cette constatation est très importante, car elle met en évidence le fait que
les harmoniques d'espace du champ magnétique, et donc les flux harmoniques, d'ordre
supérieur à h = 1, circulent sur des parcours qui ne comportent qu'un faible trajet dans
le fer. Le tableau 5.4 présente les résultats des différentes méthodes de calcul des flux.
Tableau 5.4 Comparaison des résultats des calculs analytique et numérique des
flux magnétiques dans le cas idéal de l'alimentation triphasée d'une
structure sans encoches avec un bobinage à simple couche et une
perméabilité relative finie (p r = 1000,).
total s'annulent. La prise en compte d'une perméabilité finie ne doit être considérée que
pour le cas du premier harmonique, ce qui est important pour le calcul de l'inductance
magnétisante du circuit équivalent. Les harmoniques d'ordre supérieur ne sont prati-
quement pas affectées par la chute de potentiel scalaire magnétique dans les culasses.
Ceci s'explique par le fait que ces "flux harmoniques" circulent le long d'un parcours
principalement constitué d'air. On en déduit que l'inductance magnétisante peut varier
très fortement en fonction de l'état de saturation du matériau magnétique. En revanche,
les inductances de fuites différentielles ne dépendent que très légèrement de l'état de
saturation magnétique2.
Considérons à présent le cas où la section des bobines ne présente plus des dimensions
négligeables par rapport aux autres dimensions. Les conducteurs de phase ne sont plus
localisés en un point, mais ils se trouvent toujours dans l'entrefer et il n'y a toujours
pas d'encoches. Cette structure est illustrée par la figure 5.7. Ce type de configuration
permet d'étudier l'influence de la discrétisation des conducteurs et d'une ouverture
équivalente à celle d'encoches fictives à proximité de l'entrefer en s'affranchissant de
l'effet de reluctance variable associé à l'encochage.
Fer
— i r=
Entrefer Conducteur
Fer
Le tableau 5.5 présente les résultats des calculs des flux magnétiques obtenus par les
différentes méthodes.
Tableau 5.5 - Comparaison des résultats des calculs analytique et numérique des
flux magnétiques dans le cas idéal de l'alimentation triphasée d'une
structure sans encoches avec un bobinage à simple couche, une per-
méabilité relative finie (p r = 1000,) et des conducteurs non localisés
en un point.
Dans ce cas, on remarque une différence considérable entre le flux différentiel calculé
par la méthode de l'énergie (AE) et celui obtenu par la mesure d'harmoniques d'entrefer
( C C H ) - Ceci s'explique par le fait que l'expression simplifiée proposée par Liwschitz
[98], et utilisée dans les équations (4.81), (4.82) et (4.83), ne prend pas en compte un
facteur d'ouverture d'encoches (4.59). L'erreur de 56.4%, qui en découle dans l'exemple
étudié est inacceptable. La formule analytique simplifiée proposée par Liwschitz [98]
est donc utilisable uniquement dans le cas d'une machine avec des encoches totalement
fermées par des clavettes magnétiques, ou, moyennant quelques petites erreurs, dans le
cas d'une fermeture importante de la fenêtre d'encoche par des becs. Pour des raisons de
rapidité de calcul, nous allons utiliser cette formule simplifiée sachant qu'une procédure
de correction par calcul des champs des inductances de fuites sera appliquée dans le
processus de conception. Il faut remarquer que l'harmonique fondamentale du flux (tpm),
n'est pratiquement pas affectée par la largeur du conducteur, ou l'ouverture de la fenêtre
d'encoche.
Pour la dernière étape de l'étude de l'influence des hypothèses adoptées, nous consi-
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 182
x10°
I
f 5 ^■Analytique
2" ^ H Calcul des champs
(b)
«
X
n
10 15 20 25 30
,x10 Rang harmonique [-]
10 15 20 25 30 35 40 45 50
Rang harmonique [-]
dérons une configuration avec une denture simple représentée à la Figure 5.9. Une seule
des deux culasses magnétiques possède une denture. A fin de quantifier uniquement l'in
fluence de la denture, la perméabilité relative du fer est considéré infinie.
x10"
I
E ■■Analytique
■■Calcul des champs (b)
1 J
10 15 20 25 30
x10 Rang harmonique [-]
10 15 20 25 30 35 40 45 50
Rang harmonique [-]
du premier harmonique correspond à celui calculé par calcul des champs3. Le calcul du
flux différentiel n'est pas simple dans ce cas et la procédure de sommation des d'har
moniques mesurées dans l'entrefer, conduirait à un résultat totalement faux. Comme
il a été expliqué au Chapitre quatre, la somme des harmoniques pour l'obtention du
flux différentiel n'est permise que lorsqu'elles induisent des forces électromotrices de
même fréquence dont la valeur est égale à la fréquence fondamentale temporelle dans
les bobinages. Or, les harmoniques issues de l'effet d'encochage ne se propagent pas à
la bonne vitesse et ne peuvent pas entrer en ligne de compte dans le calcul du flux
différentiel. Lors d'une mesure expérimentale, il est possible de mesurer l'ondulation de
tension produite par les encoches, ce qui prouve que les harmoniques d'espace associées
ne se propagent pas à la bonne vitesse.
L'étude des harmoniques d'espace dans l'entrefer a permis d'une part de vérifier
les formulations analytiques des calculs d'inductances, et d'autre part de redécouvrir
une méthode simple et efficace pour l'identification de l'inductance magnétisante d'une
machine tournante par calcul des champs. L'identification des inductances de fuites dif
3
Dans ce cas précis le calcul analytique est précis car le facteur de Carter l'est aussi. Le fait
de considérer une seule denture et une perméabilité relative du fer très élevée permet d'obtenir des
résultats optimaux.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 184
férentielles ne peut se faire avec cette approche que dans le cas d'une machine possédant
un stator et un rotor lisses.
Les techniques de calcul des champs ont été appliquées à l'identification par expéri-
mentation simulée d'une machine asynchrone à rotor bobiné disponible au laboratoire
L.E.E.P.C.I., dont les détails et les dimensions sont présentés en Annexe C. Pour mettre
en lumière, par expérimentation simulée, certaines caractéristiques de ce type de ma-
chine, nous considérons quatre variantes théoriques de la machine du laboratoire qui
conservent les mêmes dimensions originales :
Les variations de perméabilité vont permettre de mettre en évidence les effets re-
liés au phénomène de saturation magnétique du fer. L'étude avec et sans becs d'en-
coches permet de quantifier l'influence de ceux-ci sur les performances. La machine de
faible puissance disponible au laboratoire possède des becs d'encoches alors que dans
les MADA de puissance et de taille élevées, ils sont généralement absents pour faciliter
l'insertion de bobines préformées. Il est donc important d'étudier le cas où les becs
d'encoches sont absents.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 185
(a)
Figure 5.11 - (a) Circuit équivalent de la MADA utilisant des inductances cou-
plées, (b) Circuit équivalent classique en "T".
Les éléments du circuit utilisant des inductances couplées peuvent être transformés
pour obtenir le schéma équivalent classique en "T" de la Figure 5.11(b). Par exemple,
dans le cas d'un fonctionnement à vide, on alimente le stator par des courants, et on
mesure le flux capté par les trois phases du rotor et on calcule le flux cyclique. Ce même
flux doit pouvoir être aussi déterminé à partir des deux schémas de la Figure 5.11. À
partir du schéma de la Figure 5.11(a), on peut poser la relation suivante :
tprs représente le flux mutuel cyclique vu par le rotor et créé par le stator. Dans le
schéma de la Figure 5.11(b), le flux répondant à la définition de tprs est un flux tpm qui
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 186
s exprime par :
Lm = aMsr (5.3)
Les inductances de fuites du schéma de la Figure 5.11(b) peuvent alors être déter
minées à partir des équations (5.4).
Lf s — L s — L m — L s — a M s r
, , Lm Msr (54)
Lfr — Lr 7T — L T
2
a a
Ls
L s a M s r > 0 =T> a < 55
Lr
Msr „ M
> 0 =*► a > —s r
a* () V
'
a Lr
Rappelons que le facteur a peut être calculé avec précision par la relation (5.6).
NxS"'U)S,/l=l
k,
a = Nk (5.6)
r wr,h= 1
En résumé, si on peut d'une part déterminer par des essais les inductances cycliques
du stator L s et du rotor LT et l'inductance mutuelle cyclique entre stator et rotor
MST = Mrs et si on connaît d'autre part le rapport a, il est possible d'obtenir le circuit
équivalent classique en "T" à partir du circuit équivalent avec les inductances couplées.
La détermination de L s , L r et M s r est relativement simple en magnétostatique. Il suffit
d'alimenter les trois phases du stator ou du rotor avec des courants constants dans
un rapport tel qu'ils correspondent aux valeurs appliquées à un instant quelconque de
l'alimentation sinusoïdale triphasée symétrique en régime permanent (voir la Figure
5.12) et de mesurer le flux capté par toutes les bobines.
Figure 5.12 - Principe de la mesure du flux cyclique pour l'estimation des induc-
tances.
Si, par exemple, ce sont les phases du stator qui doivent être alimentées, on mesure
les flux captés par les phases du rotor ipA, iftB et tpc en fonction de la position du rotor
9. Pour procéder au calcul du flux cyclique vu par le rotor, les flux triphasés captés
par le rotor sont transformés dans le système de coordonnées de Clarke (axes a et fî)
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la Al ADA par expérimentation simu... 188
1 V>>1
i -j
o 4
2
i>B (5.7)
2 .
i>c m
La Figure 5.13 présente les variations en fonction de la position des flux captés par le
rotor de la machine du laboratoire représentés dans le système de coordonnées de Clarke.
Les courbes ont été obtenues par calcul des champs. Les harmoniques perceptibles sur
ces courbes sont causées par la présence des encoches au stator et au rotor. En l'absence
de denture, les flux représentés dans le système de coordonnées de Clarke, tpa et ip@,
sont parfaitement sinusoïdaux. Un simple filtrage adapté du flux cyclique permet de
s'affranchir du problème de la denture.
0 5
S" F^
a> Phase C
in
ro
r. U
Q.
<D Phase A
T3
12
^ -0.5
Figure 5.13 - Inductances mesurées par calcul des champs avec la méthode du
flux cyclique.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 189
La procédure de détermination des flux propres, c'est à dire des flux captés par les
bobinages qui sont les seuls à être alimentés, est exactement identique à celle présentée
pour le flux mutuel cyclique entre stator et rotor. L'estimation de ces flux peut se faire
sans faire appel à la transformation de Clarke, mais il faut alors mesurer tous les flux
pour un grand nombre de positions correspondant à une période électrique complète
afin de pouvoir en calculer l'amplitude du fondamental à partir d'une transformée de
Fourier. Par contre, si on utilise la transformée de Clarke, un filtrage correct du flux
cyclique tpm s'obtient en effectuant seulement des mesures sur un angle mécanique
correspondant au plus petit pas d'encoche des dentures du stator et du rotor.
Pour obtenir les inductances du circuit équivalent, il faut simplement diviser les flux
cycliques mesurés (flux propre cyclique au stator, flux propre cyclique au rotor et flux
mutuel cyclique) par les courants qui les ont créés. En toute rigueur, il faut ici aussi
transformer les courants de phase dans le système de Clarke et ensuite en calculer les
amplitudes comme cela est montré en (5.9) et (5.10).
_i 1 "
2 2
/S h (5.9)
2 2_
le
= yfn + n (5.10)
En réalité cette dernière opération est superflue car la valeur de I s est équivalente au
module de courant utilisé pour l'essai, et aucun filtrage n'est nécessaire. La Figure 5.14
illustre les variations des inductances en fonction de la position mécanique 9 causées par
la denture dans le cas de la machine du laboratoire sans becs d'encoches (et p r = oo).
On peut remarquer l'influence des becs d'encoches sur les paramètres du circuit
équivalent. L'inductance magnétisante augmente fortement ce qui améliore le facteur
de puissance de la machine. En revanche, les inductances de fuites augmentent elles
aussi. Dans le cas d'une machine asynchrone à cage d'écureuil, l'augmentation des fuites
se traduit par une diminution du couple de décrochage en alimentation en tension. Le
concepteur de ce type de machines doit donc faire un compromis entre le facteur de puis-
sance et le couple maximal lors du dimensionnement des becs d'encoches. On remarque
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 190
0.126
fe 0.094
Tableau 5.6 - Calcul des inductances par la méthode utilisant la mesure du flux
cyclique moyen dans les 4 variantes de machine étudiées.
Cette analyse ne prend pas en compte les effets de saturation magnétique. Les becs
d'encoches sont généralement le siège d'une fortes saturations magnétique, raison pour
laquelle cette analyse a été présentée pour ne montrer que des tendances.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 191
Il est très probable que Professeur Adams [3], principal acteur de l'élaboration du
circuit équivalent de la machine asynchrone à la fin du dix-neuvième siècle, aurait
adopté une approche similaire à celle que nous présentons, s'il en avait eu la possibilité.
Elle consiste à mesurer la répartition du champ radial dans l'entrefer en fonction de
l'angle mécanique H r = f (9) et à la soumettre à une transformée de Fourier (FFT).
Les Figures 5.15 et 5.16 présentent les formes d'ondes de la composante radiale du
champ magnétique dans l'entrefer et leur transformées respectives pour la machine du
laboratoire L.E.E.P.C.I. avec et sans becs d'encoches.
x10 6
M M
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Il . J1 il. ...
ï-r
1^ 1
10 20 30
.1 L.
40
. «■.
50
Rang harmonique [-]
20 30 50
Rang harmonique [-]
La méthode que nous proposons consiste donc à calculer le flux magnétique total
tpm créé dans le bobinage par la première harmonique du champ magnétique radial dans
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 193
7 2 *DLAT] DLAT1
tPm = -poHri——N s k w l = PoHn-^—N s k wl (5.11)
n 2p 2p
Vr,
Lm — (5.12)
y/2Is
Cette méthode permet aussi de calculer le rapport a sans passer par des méthodes
analytiques. Il suffit de déterminer l'inductance magnétisante d'abord du côté du stator
en n'alimentant que celui-ci, puis du côté du rotor en l'alimentant seul. Le rapport entre
les deux valeurs d'inductance magnétisante obtenues correspond par définition au carré
du rapport a (5.13). Dans cette équation, L m r désigne l'inductance magnétisante vue
du côté rotor.
a = (5.13)
Les courants du rotor et du stator dans une machine à rotor bobiné sont facilement
mesurables. Si la machine est alimentée en tension au stator et que le rotor en court-
circuit est à l'arrêt, alors on peut déterminer les inductances de fuites en résolvant le
système d'équations (5.14).
Cette méthode est théoriquement très puissante car elle permet de déterminer les
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 195
inductances de fuites pour chaque vitesse du rotor car elles dépendent de celle-ci. Il suffit
pour cela d'inclure la variable du glissement g correspondant dans le système (5.14). En
revanche, à cause des problèmes de discrétisation dans le temps, il est difficile d'accorder
une très grande confiance aux résultats qu'elle fournit.
Une autre méthode théoriquement valide consiste à effectuer des essais à vide, c'est
à dire avec le rotor ouvert. A partir d'une simulation en magnétodynamique, on es-
time l'inductance cyclique du stator ou du rotor (dans ce dernier cas on laisse le stator
ouvert et on alimente le rotor), et on soustrait la valeur de l'inductance magnétisante
déterminée préalablement par la méthode utilisant la décomposition harmonique du
champ magnétique radial dans l'entrefer présentée à la section §5.3.1.2. Comme pour
la méthode de l'essai à rotor bloqué, cet essai peut être effectué pour n'importe quelle
vitesse de rotation. Dans ce cas également, on retrouve toutes les limitations des simu-
lations en magnétodynamique avec circuit électrique couplé au calcul des champs, que
ce soit en termes de précision ou en termes de temps de calcul. À titre d'illustration, les
valeurs des inductances de fuites du stator obtenues uniquement pour une perméabilité
relative pratiquement infinie sont présentées au Tableau 5.9, dans le cas de la machine
du laboratoire.
Les méthodes qui utilisent la magnétodynamique avec circuit électrique couplé souf-
frent des inconvénients dus aux erreurs d'approximation numérique lors de l'intégration
temporelle discrète. Le logiciel de calcul des champs que nous utilisons (Difimédi) utilise
une méthode d'intégration de type Euler simple. Pour obtenir une précision suffisante,
il faut choisir un pas d'intégration très petit, ce qui nuit à l'efficacité de cette approche
en termes de temps d'exécution. En revanche, les simulations en magnétodynamique
peuvent donner de bons résultats si on veut valider directement certaines performances,
comme le couple électromagnétique, sans passer par le circuit équivalent, à condition de
choisir un pas d'intégration temporel bien adapté à la méthode d'intégration4. L'emploi
des méthodes utilisant la magnétodynamiques pour l'estimation paramétrique du circuit
équivalent ne se justifient donc pas dans le cadre du processus de conception que nous
avons mis au point dans ce travail.
La méthode d'identification finale par calcul des champs proposée présente un pro-
blème de précision numérique qui a été déjà mentionné. A la dernière étape de la mé-
thode, la détermination de l'inductance de fuites par soustraction entre les inductances
cyclique et magnétisante (par exemple Lfs = L s — L m ), peut-être entachée d'erreurs
importantes si la précision du calcul de L s et L m n'est pas suffisamment élevée sachant
que ces deux grandeurs (L s et L m ) ont des valeurs similaires. L'erreur commise est
principalement liée à la finesse du maillage choisi lors de la discrétisation spatiale du
problème de calcul des champs. Une étude de sensibilité vis-à-vis du choix du maillage
s'impose. Si le nombre de mailles dans le domaine d'étude tend ver l'infini, l'erreur sur
le calcul des inductances de fuites tend vers zéro, au sens des équations de Maxwell
résolues et au sens de la précision numérique du calculateur employé si nous supposons
que le calculateur utilisé est capable de conserver une erreur très faible lors d'opérations
avec des chiffres de l'ordre des 6-7 décimales.
Tableau 5.11 - Inductances cycliques identifiées par calcul des champs pour 4
maillages différents.
Un autre aspect très important pour la précision est le choix du placement des
mailles dans le domaine d'étude. Pour un nombre de mailles donné, il faut chercher
à optimiser leur emplacement dans le domaine d'étude de façon à maximiser l'énergie
dans une formulation en potentiel vecteur magnétique. Ce problème peut-être résolu
par optimisation non linéaire en déterminant des lois de maillage optimales, comme
cela été déjà réalisé au L.E.E.PC.I. avec Difimedi [39] [40].
Dans notre cas spécifique, nous avons optimisé par essais successifs l'emplacement
des mailles pour une géométrie standard de MADA, en cherchant l'énergie maximale
dans le domaine d'étude avec un nombre fixe de mailles n m . Dans le cas d'une incrémen-
tation de ce nombre, la répartition des mailles dans les dents, les culasses, et l'entrefer
est toujours maintenue dans la même proportion.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu... 199
3.68
3.76
E
» 3.75:
3.75
2 4 2 4
e [deg] 0 [deg]
3.825 r
3.802
3.8
x 3.798
— 3.79
2 4 2 4
9 [deg] 6 [deg]
ï •
T
Mesure expérimentale
Modèle identifié
<L 4
Élément Valeur
(par mesure indépendante) R s 2.02 [Q]
(par mesure indépendante) Rr 2.05 [Q]
(par identification) Lfs 0.010 [H]
(par identification) L m 0.26 [H]
(par identification) Lfr 0.011 [H]
En analysant les résultats obtenus par calcul des champs et par le modèle analy-
tique (2D), on s'aperçoit que des différences relativement importantes existent entre
les valeurs des inductances de fuites. En ce qui concerne l'inductance magnétisante, les
résultats se rapprochent d'avantage. Des erreurs tout à fait comparables se présentent
lors de la comparaison entre les résultats obtenus expérimentalement sur la machine
réelle et par la modélisation analytique (3D). Malgré les efforts pour obtenir de bons
modèles analytiques de dimensionnement, nous constatons des différences importantes
avec le calcul des champs. Il faut mentionner que ces différences peuvent fortement va-
rier d'une machine à l'autre, et que nous avons réalisé cette étude sur une seule machine.
Nous avons néanmoins adopté dans notre environnement de conception une méthode
itérative de correction des modèles analytiques par l'utilisation du calcul des champs.
C'est à cause de ce processus itératif que la méthode d'identification par calcul des
champs doit être performante en termes de temps de résolution. C'est la raison pour
laquelle nous n'avons pas voulu rechercher des procédures de calcul des champs spéci-
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...203
fiques pour la détermination des inductances de fuites des têtes de bobines. Pour leur
détermination nous nous appuyons sur les travaux expérimentaux présentés par Barnes
en [16], qui valident leur modèle analytique. La méthode de correction que nous utilisons
a déjà été proposée et employée avec succès à plusieurs reprises au sein du laboratoire
L.E.E.P.C.I., pour la conception de machines synchrones [97] [46]. Nous allons à présent
la présenter en l'adaptant au cas d'une MADA.
Spécifications de Détermination de la
fl I " l'entraînement (Cahier
des charges)
fonction objectif et des
contraintes
Choix de la structure de
la MADA
Dimensions initiales de
la MADA
Détermination analytique
des éléments du circuit
équivalent
Détermination des
performances globales
en régime permanent
Optimisation non-linéaire
Évaluation des Évaluation de la - changement des
contraintes Fonction Objectif (F0) dimensions
Non
Détermination des
facteurs de correction du
Oui modèle analytique -
répétition du processus
Évaluation par calcul des
champs de la solution
optimale - determination
du circuit équivalent
Comparaison des
éléments du circuit Non
équivalent (analytique &
calcul des champs)
L. _ Lmcc
n-Lm —
LmA
kLfs = ^pss. (5>15)
Lfree
kLfr =
Lf*A
Les inductances de fuites dans (5.15) n'incluent pas les fuites des têtes de bobine, car
ces dernières ne peuvent pas être déterminées par calcul des champs en deux dimensions.
Les inductances de fuites des têtes de bobines ne subissent donc aucune correction. Ces
facteurs sont associés aux modèles de dimensionnement analytique des inductances
comme cela est montré en (5.16).
*-Jm K'Lm*-Jm
Lfs = k L f s L f s (5.16)
Lfr — k^frLfr
Il s'agit donc d'une correction linéaire qui n'affecte pas la sensibilité de la valeur
d'une inductance vis-à-vis des variations des dimensions. Lors des premières correc-
tions par calcul des champs, les facteurs de correction peuvent atteindre des valeurs
qui s'écartent largement de l'unité. Dans ce cas, les modifications apportées à la mo-
délisation analytique sont telles qu'il est possible de rendre instable ce processus de
correction. Il est tout de même possible d'utiliser alors une technique de correction si-
milaire qui permet d'atténuer les problèmes d'instabilité causés par l'action correctrice,
comme cela est proposé à la référence [97]. Dans les projets de conception présentés
dans cette thèse, nous n'avons jamais rencontré ce problème, et avons donc utilisé la
correction linéaire simple (5.16).
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...201
L'expérimentation simulée par calcul des champs doit être réalisée de manière à
simuler le mieux possible les phénomènes physiques réels. Il faut donc prendre en compte
les effets associés à la saturation magnétique et à la rotation du rotor. La Figure 5.20
illustre le principe de cette validation.
Spécifications
Vs, cos(p) Calcul lois de
réseau commande et Calcul des champs en
des courants magnétodynamique avec
Spécifications de la
Q.
"■■ stator et rotor rotation ( à f i j et saturation
turbine éolienne (phaseurs)
Erreur
correspondant à une vitesse de rotation donnée, on connaît les phaseurs des tensions et
des courants qui circulent dans les bobinages du stator et du rotor. L'expérimentation
simulée par calcul des champs que nous proposons consiste à alimenter la MA DA par
ces deux systèmes d'alimentation triphasés, à faire tourner le rotor à la vitesse du point
considéré, et à vérifier que le couple électromagnétique simulé correspond à celui obtenu
par le biais du circuit équivalent. Si tel est le cas, l'expérimentation simulée permet à
la fois une vérification ultérieure de la précision des éléments du circuit équivalent et
une validation supplémentaire du calcul des lois de commande.
Le fait d'imposer les tensions aux deux bobinages impliquerait, au cours de la simu
lation, un régime transitoire des courants et des flux magnétiques, et par conséquent
du couple électromagnétique. L'atteinte du régime permanent allonge de manière très
importante le processus de validation. Pour cette raison, il est préférable d'alimenter
les phases du stator et du rotor par des courants imposés. Dans ce cas, ce sont les ten
sions qui subissent un transitoire, mais les flux et le couple électromagnétique atteignent
directement leurs valeurs de régime permanent.
Tableau 5.15 - Evolution des facteurs de correction du calcul analytique des in-
ductances par le calcul des champs.
Figure 5.21 - Courbe B=f(H) du matériau magnétique de type tôle ordinaire uti-
lisée dans le programme Difimédi.
des courants magnétisants nominaux, et le rotor n'étant pas alimenté. L'induction ma-
gnétique au niveau de la base des dents du rotor peut atteindre 1.85-T. Ce phénomène
est principalement causé par la section non uniforme des dents suivant un rayon, et il
peut varier légèrement selon la position du rotor vis-à-vis du stator. Une augmentation
du flux magnétique dans le cas de la solution avec correction par calcul des champs
est perceptible. Dans la solution précédente non corrigée du Chapitre 4, l'inductance
magnétisante issue du modèle analytique est surestimée par rapport à celle obtenue
par calcul des champs, ce qui correspond à un flux magnétique inférieur comme cela
est montré à la Figure 5.22 (l'inductance L m étant plus petite, le flux magnétique est
inférieur pour un même courant d'alimentation - ^ = L • i).
DSORT
B-TESLA
600E+0
.400E+0
.400E+00
.OOOE+00
Figure 5.22 - Tracés des densités de flux magnétique pour la solution optimale du
Chapitre 4 MADA 1 obtenue sans correction par calcul des champs.
DSORT
B-TESLA
600E+0
400E+
400E+C
OOOE+0
Figure 5.23 - Tracés des densités de flux magnétique pour la solution optimale
MADA 2 obtenue avec correction par calcul des champs.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...213
correspond à celui du plus grand pas d'encoches (dans ce cas particulier ô.= a e s ).
1 i i
240
220
200
E 180 -
z
S 160
çr
|l40
o. 120
o
O
100 Inclinaison encoches rotor de 6°
Inclinaison encoches rotor de 6.5°
80 Inclinaison encoches rotor de 7°
— Inclinaison encoches rotor de 7.5°
60 Inclinaison encoches rotor de 8°
Inclinaison encoches rotor de 10°
40 I I I I i
10 20 30 40 50 60 70 80
Position du rotor 0 [deg]
Figure 5.24 ~ Couple statique - effet de l'inclinaison des encoches sur les ondula-
tions du couple électromagnétique.
saturation magnétique, ce qui aboutit à des écarts pouvant aller jusqu'à 7% dans ce
projet de conception. La Figure 5.7 présente la structure, le maillage et la configuration
des bobinages de phase du stator et du rotor utilisée.
.=. 12000
A i v
:::k%/ vT"°r N^
2- 10000
-c; 5000
z 4000 / v /
h * 3000 iAAP %/ .^Tv^.W ^ 2.5 3.5
Q =1250 [rpm]
m ■
H* 2000 - N
, w y
2.5 3.5
I ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3.5
Temps [ms]
10000 — i » 10000
Circuit équivalent —— Circuit équivalent
• Calcul des champs ♦ Calcul des champs
8000 8000
| 6000 | 6000
| Œ> | <
- 4000
t ^y^^ - ° 4000
2000
n
f 2000
0
1000 1500 2000 6 8 10
" m [rpm] v[m/s]
Figure 5.27 Structure optimale de la MADA2 obtenue avec correction par calcul
des champs.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...216
Les niveaux maximaux de l'induction magnétique fixés dans les fonctions contraintes
du problème d'optimisation ont été fixés dans les différentes parties du circuit magné-
tique conformément à l'expérience des concepteurs de machines électriques. Une satu-
ration excessive du circuit magnétique peut conduire à une distorsion trop importante
des courants circulant dans les bobinages, ce qui peut provoquer des pertes supplémen-
taires. Or dans les modèles que nous avons utilisés, seule l'harmonique fondamentale
temporelle a été prise en compte. Il est donc important de vérifier que les niveaux de
saturation choisie n'ont pas une influence excessive sur les performances recherchées.
Une manière de quantifier ces effets par calcul des champs consiste à employer des simu-
lations en magnétodynamique pour observer l'évolution temporelle des valeurs du flux
magnétique total. La méthode que nous proposons consiste à simuler un essai à vide
avec rotor à l'arrêt en alimentant le stator en tension avec une valeur égale à celle de
la tension magnétisante maximale survenant au point d'opération nominal (cf. Annexe
D), ce qui provoque la saturation maximale de la MADA. On mesure alors la tension
induite au rotor. Dans ces conditions, la variation de la tension induite au rotor est
l'image de la variation du flux magnétique circulant dans le fer. La Figure 5.28 montre
la tension induite au rotor de la MADA optimale obtenue avec correction par calcul
des champs, lorsqu'on alimente en tension son stator avec une valeur de Vs telle que
la tension sur l'inductance magnétisante correspond au point de fonctionnement nomi-
nal Vm = 4131/. Dans ces conditions, on impose effectivement un état de saturation
magnétique maximale de la MADA. Pour minimiser le temps de simulation, la valeur
de la résistance du stator a été largement augmentée pour diminuer la constante de
temps électrique, ce qui a pour conséquence une forte augmentation de la tension d'ali-
mentation du stator pour compenser la chute de tension importante dans la résistance
R.).
2000
-1000
-1500
-2000
0 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08
temps [s]
Figure 5.28 - Tensions induites au rotor à l'arrêt lors d'une alimentation en ten-
sion par calcul des champs - Solution MADA2.
Pour rester cohérent, il est nécessaire de s'assurer que le niveau de saturation imposé
lors de l'identification paramétrique par les méthodes en magnétostatique est équivalent
à celui imposé lors de la validation par les méthodes utilisant la magnétodynamique. À
ce sujet, on propose de mesurer le flux maximal capté par un bobinage dans les deux
cas. Rappelons que lors de l'identification paramétrique un seul des deux bobinages,
stator ou rotor, est alimenté à la fois, alors que dans le cas de la validation en magné-
todynamique les deux bobinages sont alimentés simultanément. Lors de l'identification
paramétrique nous avons pris soin d'imposer le flux qui correspond au cas en pleine
charge qui est le pire des cas en termes de saturation, par le biais d'un seul bobinage
alimenté, et non pas les deux simultanément comme dans le cas réel du fonctionne-
ment en charge. Le calcul des champs offre la possibilité de mesurer simplement le flux
magnétique capté par les bobinages durant les essais de validation en magnétodyna-
mique. Il suffit alors de mesurer le flux magnétique capté par une phase de la MADA
en fonction du temps, pour un fonctionnement en pleine charge. La valeur maximale
atteinte par ce flux doit être très proche de celle imposée au cours de l'identification
réalisée en magnétostatique. Une autre approche consiste à employer la méthode utili-
sant la décomposition harmonique du champ magnétique radial dans l'entrefer pendant
le fonctionnement en pleine charge de la MADA et à estimer le flux magnétisant en
considérant le premier harmonique d'espace de l'onde magnétique tournante. Le Ta-
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...218
1500
E
>"
o 1000-
3
%. 500 h
I
0
5 7 9 11 13 15
rang harmonique [-]
1 1 1 1 1 1
I ,^?
60 "^<— . Pourcentages de
E ^ , — ^ la fondamentale
o 40
| - 20
< 0.75% t
m m
5 m7 y&
9 11 13 15
rang harmonique [-]
bleau 5.16 présente cette valeur comparée à celle obtenue lors de l'identification à vide
en magnétostatique.
L'erreur entre les deux méthodes provient du fait que l'équivalence, en termes de
saturation magnétique, entre l'essai à vide avec courant magnétisant nominal imposé
et l'essai en charge était basée sur l'utilisation d'un circuit équivalent. Or, le caractère
local de la saturation magnétique n'est pas pris en compte par le circuit équivalent, ce
qui explique l'erreur (malgré tout acceptable) entre les valeurs des flux magnétisants
des deux essais.
Chapitre 5. Correction du dimensionnement de la MADA par expérimentation simu...219
5.8 Conclusion
Le calcul des champs peut être utilisé dans le processus de conception d'une MADA
pour corriger les modèles analytiques de dimensionnement et pour valider la solution
finale. Il doit cependant être utilisé de manière judicieuse pour pouvoir bénéficier de ses
avantages en termes de précision sans pénaliser la durée du processus de conception.
Une correction des modèles de dimensionnement analytiques s'est avérée nécessaire
et le caractère itératif de ce mécanisme de correction nous a amené à adopter des
méthodes d'identification par calcul des champs en magnétostatique. Des méthodes
en magnétodynamique ont été utilisées pour la validation de la solution finale. Elles
permettent de reproduire les conditions de plusieurs points de fonctionnement de la
MADA et de vérifier que le couple électromagnétique estimé à l'aide du circuit équivalent
correspond effectivement à celui obtenu par calcul des champs.
Les différences entre les performances dérivées des modèles analytiques corrigés par
calcul des champs et celles calculées directement par les méthodes en magnétodyna-
mique concordent de manière acceptable. Pour obtenir - une précision encore plus élevée
au cours de la conception de la MADA, le circuit équivalent électrique devrait s'adapter
par rapport au point de fonctionnement pour prendre en compte d'une manière plus
exacte l'état de saturation magnétique. Il faut dire que le fait de maintenir la valeur de
l'inductance à sa valeur de saturation maximale sur tout le domaine de fonctionnement
de la MADA est conservateur en termes de capacité de production de puissance réac-
tive. Si des améliorations de la précision des modèles analytiques de dimensionnement
étaient nécessaires, ce serait plutôt au niveau d'une analyse tridimensionnelle par cal-
cul des champs de la MADA. Pour ce qui est de la précision du calcul analytique des
inductances de fuites des têtes de bobines, nous nous reposons dans cette thèse sur les
résultats expérimentaux précieux obtenus dans le passé par les auteurs en [16] et [12].
6.1 Introduction
Les méthodes et les modèles présentés jusqu'ici doivent être utilisés de manière
judicieuse dans l'environnement de conception globale pour obtenir des performances
acceptables. Certaines méthodes qui peuvent nécessiter des temps de calcul élevés, sont
susceptibles de dégrader l'efficacité de l'outil de conception. Par exemple, comme la
simulation numérique des comportements transitoires de la MADA vis-à-vis de défauts
du réseau électrique doit être exécutée à chaque itération de l'algorithme d'optimisa-
tion globale, il est important de minimiser son temps d'exécution. Dans un premier
temps, il est souhaitable d'utiliser les méthodes proposées pour concevoir des instal-
lations classiques avec des cahiers des charges qui se rapprochent le plus possible de
ceux utilisés par les constructeurs. Cette approche permet une validation préliminaire
de la méthodologie adoptée. Par la suite, il est alors possible d'explorer de nouvelles
solutions structurelles de la chaîne de conversion pour essayer de répondre aux objec-
tifs initiaux du travail présenté dans ce mémoire. Toutes les solutions obtenues sont
systématiquement validées par expérimentation simulée avec le calcul des champs en
magnétodynamique.
Grâce aux méthodes élaborées dans les chapitres précédents, il est possible d'explorer
de nombreux scénarios de conception globale. Ils peuvent aller de la conception d'une
seule composante de l'installation (multiplicateur de vitesse, MADA ou convertisseur
statique) à la conception globale du système, suivant différentes spécifications. Quelques
scénarios de conception possibles sont résumés au Tableau 6.1.
* *
Variable de conception Fonctions objectifs
Eléments à Eléments imposés
concevoir
Multiplicateur • rapport multipl. • convertisseur • production annuelle
de vitesse • MADA • masse
Convertisseur • convertisseur • multiplicateur • production annuelle
statique • MADA • coût
• dimensions MADA • multiplicateur • production annuelle
MADA
• bobinage • convertisseur • masse
• dimensions MADA • multiplicateur • production annuelle
Entraînement
• convertisseur • masse
électrique
• coût
• convertisseur • MADA • production annuelle
Convertisseur et
• rapport multipl. • masse
multiplicateur
• coût
Chaîne de • dimensions MADA • production annuelle
conversion • convertisseur • masse
complète • rapport multipl. • coût
Nous allons uniquement traiter dans ce mémoire les scénarios qui visent à concevoir
la chaîne de conversion complète, bien qu'aux références [6] [8] (publiées au cours de ce
travail de recherche), le lecteur puisse facilement trouver des scénarios de conception
limités au multiplicateur de vitesse mécanique et au convertisseur statique.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 223
De manière générale les spécifications du cahier des charges comportent les informa-
tions suivantes :
VanaDleS . X = Ui n t, Li, Ces, &cr, *>,fclPs,i^lpr, Jcus, ^cur, ■''si rm, a, t\cb
Tous les modèles, tous les outils et toutes les procédures qui ont été développés dans
le cadre de ce travail ont été programmés dans deux environnements : Microsoft Excel
et Matlab. Le programme de calcul des champs utilisé est la version du logiciel Difimédi
qui a été développée au L.E.E.P.C.I. par le Professeur Cros.
géré par un programme principal dans Excel. La procédure d'optimisation non linéaire
avec contraintes utilisée est le Solveur disponible dans Excel. Le calcul des lois de
commande et des performances de l'aérogénérateur sur toute la plage de vitesse de vent
du gisement éolien considéré est un processus qui peut engendrer un temps de calcul non
négligeable. Ceci devient encore plus critique lorsqu'il est nécessaire, à chaque itération
du processus d'optimisation, d'évaluer les performances dynamiques lors des régimes de
défaut associés à un court-circuit sur le réseau électrique (cf. §2.5.4 et §2.5.5). Il est
donc judicieux de pré-compiler les programmes effectuant des opérations répétitives.
Ainsi, les procédures de calcul des performances de la MADA, en régime permanent et
en régime dynamique, ont été programmées en Matlab, sous forme de fonctions dans
des fichiers *.m. Ces fonctions ont été compilées à l'aide de l'utilitaire "Matlab Builder
for Excel" pour obtenir des fichiers de type *.dll codés en language machine et elles
sont appelées par le programme principal à l'aide des macros Excel, qui assurent le
passage des variables d'entrée-sortie. Un utilitaire de Matlab prépare automatiquement
la macro Excel indispensable pour la communication. Le programme Difimédi est utilisé
pour toutes les procédures nécessitant du calcul des champs. La Figure 6.1 illustre la
répartition des taches entre les deux environnements de programmation et Difimédi.
Microsoft Excel
-Cahier des charges.
-Solveur pour optimisation.
-Modèles de dim. de la MADA.
Figure 6.1 - Répartition des taches entre Microsoft Excel, Matlab et Difimédi.
Les communications entre Excel et les fichiers *.dll sont automatisée alors que la
liaison entre Excel et Difimédi ne l'est que partiellement. En effet l'étape de garnissage
des sources conformément à la structure et aux connexions des bobinages nécessite par
expérience une vérification systématique 2.
Il semble difficile de trouver dans la littérature des informations précises sur les di-
mensions et les caractéristiques de la MADA d'un aérogénérateur existant. Nous consi-
dérons un aérogénérateur de 2MW de puissance nominale compte tenu de l'information
disponible sur une MADA de la firme ABB présentée en [129]. C'est d'ailleurs une va-
leur de puissance nominale typique offerte par plusieurs constructeurs. Nous proposons
de travailler sur la conception d'une chaîne de conversion pour le cahier des charges
du (Tableau 6.2). Il faut remarquer qu'il ne comporte aucune contrainte sur les perfor-
mances dynamiques lors des régimes de défaut associés à un court-circuit sur le réseau
électrique. Le problème d'optimisation associé est celui qui est formulé en (6.1 ) au
paragraphe §6.2.2.
Tableau 6.2 Cahier des charges d'un aérogénérateur classique de puissance no
minale 2MW
VMADA 0.98 —
FP 0.95 ( AV )
*■ •* r e s
v. 690/ y/3 V
p 2 —
fs 50 Hz
Ces résultats montrent que la vitesse moyenne du vent du gisement éolien influe
légèrement sur la masse de la MADA et modifie la capacité de production de l'aéro-
générateur pour des gisements avec des caractéristiques différentes. Les résultats de
l'optimisation globale présentés au Tableau 6.5 sont relativement difficiles à interpréter,
car le multiplicateur de vitesse, par exemple, joue aussi un rôle important dans le calcul
de la production annuelle. C'est justement dans ce genre d'étude de sensibilité que la
méthode de conception globale se justifie. Cette analyse de sensibilité de la solution op-
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt.. 231
CONCEPTEUR : Détermination
Cahier des charges de la fonction objectif, des
contraintes et des variables
d'optimisation
CONCEPTEUR : Choix de la
structure de la MADA, choix de
la technologie de l'électronique
de puissance
CONCEPTEUR : Dimensions
initiales de la MADA, ratio initial
du multiplicateur de vitesse
EXCEL : Détermination
analytique des éléments du
circuit équivalent
*.dll (MATLAB) :
Détermination des
performances globales
en régime dynamique *.cltI (MATLAB) : Détermination
avec calcul des des performances globales en
conditions Initiales régime permanent
EXCEL : Détermination
des facteurs de
correction du modèle
analytique - répétition du
processus
DIFIMÉDI : Évaluation par calcul
des champs de la solution
optimale - détermination du
circuit équivalent
î.i 1 r n 1 1 r ZLZ
IMADA1
IMADA2
1.05 ÎMADA3
6.
</>
>
g 0.95-
10
c
o
•S 0.9
•c
ro
>
0.85-
0.8
D ext L S eus S eur M fer M cu M MADA I s I r
DSORT
B-TESLA
100E
800E+00
600E+00
600E+00
400E+00
400E+00
000E+00
I
Figure 6.4 ~ Géométrie et répartition de l'induction au point de fonctionnement
nominal dans le cas de la MADA3 de 2MW - solution avec 4 pôles.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 234
x10°
15 20 25
Vv[m/s]
Vv [m/s]
300
1500
1000
500-
10 12 14
Vv [m/s]
2000
V v [m/s]
X10
û.E4r
8 10 12 14
V [m/s]
x10
V [m/s]
x10
E 1-5
1
|
Q-S 0.5
8 10 12 14
Vu [m/s]
0.9
Z 0.8
B
r 0.7
0.6
0.5
8 10 12 14
V., [m/s]
Q 0.95
8 10 12 14
V v [m/s]
Figure 6.8 - Pertes du multiplicateur, de la MADA, du convertisseur statique
et rendement total de la chaîne de conversion et rendement de la
M ADA3 seule.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 237
timale à la vitesse moyenne annuelle de vent sur le site n'avait pour but que d'illustrer
la puissance et l'efficacité de l'approche de conception globale. En réalité, si l'on veut
concevoir un aérogénérateur optimal pour un seul ou pour différents gisements éoliens
on devrait non seulement concevoir la chaîne de conversion optimale mais également la
turbine éolienne optimale. Il est intéressant de remarquer que l'intégration, dans l'envi-
ronnement de conception globale conçu au cours du travail présenté ici, d'un modèle de
dimensionnement de turbine éolienne est tout à fait envisageable et relativement aisé.
o o
ro o
B
c ro
ro
c D
u O
o O
O
0.02 0.04 0.06 0.08 0.1 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1
temps [s] temps [s]
o
P
o
c
crête correspondant à 7.4 fois le couple nominal de la MADA (Te = lAp.u.). Les effets
des à-coups de couple électromagnétiques sur les composantes mécaniques de la chaîne
de conversion d'un aérogénérateur ayant un multiplicateur de vitesse mécanique ont
été étudiés en [158]. Il y est montré que les à-coups de couple ont des effets néfastes
sur les roulements du multiplicateur de vitesse même pour des amplitudes largement
inférieures à lAp.u.. Nous avons donc répété la procédure d'optimisation globale de la
chaîne de conversion en incluant dés le départ une contrainte supplémentaire qui limite
l'à-coup de couple électromagnétique à Te < 5.9p.w., c'est à dire à une valeur réduite de
ATe < l.hp.u.. Les résultats sont présentés au Tableau 6.7 et aux Figures 6.10 et 6.11
(MADA8).
Une étude similaire, issue de ce travail, a été présentée par l'auteur de ce mémoire,
à la référence [10] dans le cas d'un cahier des charges différent. Les résultats publiés
montrent la grande sensibilité des performances de la solution finale vis-à-vis de la
prise en compte de la contrainte dynamique sur l'à-coup de couple électromagnétique.
Une meilleure protection des parties mécaniques de l'aérogénérateur peut être obtenue
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 240
i
c
300
Fw
> 1—
o
100
o
c
o -100 W ÏÀ/C f i l I lÂJvN ï AA/
tn
c<l>
(- -300 " i l
prenant en compte une tension du circuit intermédiaire à courant continu des conver-
tisseurs égale à Voc = 100V et en considérant encore une fois, pour le fonctionnement
en régime permanent, une marge de tension dynamique au rotor de 25%. Le calcul est
détaillé en (6.2).
v
-= 0Jb 7m = 0 . 7 5 ™ £ = 215V (6.2)
Comme la plage de vitesse variable a été réduite à cause de la tension limitée par le
CSR, la production annuelle est diminuée puisque la puissance produite par la turbine
éolienne n'est pas optimisée sur la même plage de vitesse de vent. La MADA9 a une
masse supérieure à celle de la solution qui utilise une technologie d'IGBT à 1700 V
(MADA3). Cette tendance s'explique par le fait que la plage de vitesse variable réduite
nécessite un changement important du rapport de multiplication de vitesse mécanique,
pour l'optimisation de la production annuelle. La réduction du rapport de multiplication
de vitesse de r m = 99 à r m = 93 se traduit par une augmentation du couple nominal de
la MADA9, et par conséquent de sa masse.
Cette solution peut être intéressante du point de vue économique, à cause de la dimi-
nution de la puissance apparente du convertisseur statique et, surtout, du changement
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 244
8 10 12 14
V [m/s]
IGBT IGBT
1700 V 17001/
Moyenne
690V i tension
i:
-500V
Moyenne
tension
=/(*)
{ max Fobj (x) = (Mtot=f(x)S SR C
(6.3)
La chaîne de conversion optimale obtenue est très similaire à celle issue de la formu-
lation en (6.1). Les seuls changements perceptibles par rapport à la solution MADA3,
caractérisée aux Tableaux 6.3 et 6.4 sont :
On constate que ces changements n'ont pas l'ampleur souhaitée. Ceci signifie que
l'objectif de minimiser la masse de la MADA et de maximiser la production annuelle
revient à trouver des solutions acceptables vis-à-vis de la puissance apparente du conver-
tisseur, du moins dans ce cas de conception particulier. Une autre possibilité pour at-
teindre des résultats plus significatifs au niveau de notre objectif, consiste à poser comme
contrainte d'optimisation une puissance apparente SCSR maximale. Avec une contrainte
de type SCSR < 660kVA, on obtient les résultats optimaux présentés au Tableau 6.9.
Pour un même cahier des charges, cette chaîne de conversion s'avère très intéressante
par rapport à la solution classique avec un multiplicateur à trois étages. Outre les
avantages en termes de prix et de fiabilité d'un multiplicateur de vitesse mécanique à
deux étages, on remarque également une incrémentation de l'énergie annuelle produite.
Cette augmentation est provoquée par la diminution des pertes mécaniques résultant
de la suppression d'un des trois étages de multiplication, bien que la plage de vitesse
variable de la turbine éolienne se soit légèrement réduite. Le facteur a est en effet
différent de celui des solutions précédentes. La diminution de l'inductance magnétisante
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 248
Les avant-projets de conception présentés jusqu'à présent étaient réalisés pour une
fréquence du réseau fs = bOHz , principalement parce qu'une plus vaste documentation
sur les spécifications des MADA était disponible dans la littérature. Ceci nous a permis
de mieux comparer nos résultats avec les caractéristiques des installations existantes.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 249
Il faut dire aussi que les constructeurs fournissent des produits qui sont adaptés à
la fois pour les réseaux électriques à 50Hz et à 60Hz. Malgré cela, la conception du
générateur doit se faire en prenant en compte la fréquence du réseau électrique la plus
basse, pour une même tension nominale. Dans l'étude spécifique qui nous occupe, la
fréquence du réseau électrique a une importance particulière, parce qu'elle définit la
vitesse synchrone fis de la MADA. Ainsi, lors du choix du nombre de pôles minimal
de la MADA nécessaire pour réduire le nombre d'étages de multiplication de vitesse,
la fréquence du réseau électrique a un poids particulièrement grand. Dans le cas du
réseau électrique à 60Hz, il peut devenir nécessaire d'augmenter d'avantage le nombre
de pôles de la MADA. Comme première approche, nous proposons de concevoir un
aérogénérateur avec un multiplicateur de vitesse mécanique à deux étages associé à
une MADA à dix paires de pôles avec une fréquence nominale du réseau électrique de
60Hz. Les caractéristiques de la chaîne de conversion optimale obtenue (MADA12) sont
présentées dans les Tableaux 6.12 et 6.13.
trouvé une solution qui respecte les contraintes sans qu'il s'agisse d'une solution opti-
male. Ces constatations nous mènent à refaire une autre conception avec une MADA
possédant six paires de pôles (p = 6). Les caractéristiques de la chaîne de conversion
optimale (MADA13) obtenue sont présentées dans le Tableau 6.14 qui résume les dé-
tails des performances obtenues. Les caractéristiques de la MADA13 sont montrées au
Tableau 6.15. Dans cette configuration, avec une MADA à 12 pôles, l'algorithme d'op-
timisation converge vers une solution optimale. La masse de la MADA est réduite par
rapport à la solution à 10 pôles puisque la fréquence est plus élevée dans ce cas. Cette
dernière solution est acceptable lors d'un branchement sur un réseau à 60Hz unique-
ment, il est important de refaire la conception avec une MADA à 12 pôles si l'installation
doit pouvoir être branchée sur un réseau à 50 Hz.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 251
Les premiers essais d'optimisation globale ont montré que, dans le cas de cette
topologie, la puissance apparente du convertisseur statique avait tendance à augmenter
considérablement. Nous adoptons donc dans cette étude la fonction objectif présentée en
4
Le rapport optimal se situe entre r m = 6 à r m = 7 selon [135].
5
Signalons qu'en [119] un entrefer de 2 mm de longueur a été utilisé pour une machine dont le
diamètre externe est de 3.6 m : ceci nécessite une structure de rigidité exceptionnelle qui augmente
inévitablement le prix de fabrication du générateur.
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 255
Tableau 6.16 Recherche du nombre de pôles optimal pour une topologie à 1 étage
de multiplication de vitesse Aérogénérateur de 2 MW T\MADA =
0.9.
Les résultats du Tableau 6.16 montrent que la meilleure solution en termes de masse
totale est celle qui propose une MA DA à 80 pôles (p = 40). En revanche, de meilleures
performances globales sont atteintes avec une solution à 84 pôles (p = 42), si l'aérogé
nérateur doit pouvoir être relié à un réseau électrique 60 Hz également. Le nombre de
paires de pôles optimal retenu est donc de p = 42. Les caractéristiques de la chaîne de
conversion optimale obtenue (p = 42) sont présentées au Tableau 6.17. Pour cette to
pologie (p = 42) nous avons optimisé 6 différents aérogénérateurs comportant 6 valeurs
différentes de rendement de la MA DA (Tableau 6.17).
Au Tableau 6.18 sont présentés les détails de la MADA 14 conçue pour une topologie
à un étage de multiplication et pour un rendement de TJMADA = 0.84.
DSORT
B-TESLA
.800E+00
.600E+00
600E+00
400E+00
400E+00
000E+00
Une optimisation en fonction du nombre d'encoches par pôle et par phase peut
Chapitre 6. Méthodologie de conception globale et proposition de solutions opt... 259
DSORT
B-TESLA
160E+01
140E+01
aooE+oo
600E+00
600E+00
400E+00
400E+00
000E+00
: ■ -
I
£ 1
ut
.2
!o.5
Figure 6.16 A nalyse comparative entre les solutions à un, deux et trois étages
de multiplication mécanique de vitesse Référence de normalisation
MADA3.
K _ 690A/5 .23M
m K
27r/L m 2TT • 50 • 5.4e - 5 /
6.5 conclusion
Nous avons montré que l'approche globale pour la conception d'une chaîne de conver-
sion d'aérogénérateur utilisant la MADA peut se révéler précieuse pour apporter des
réponses aux questions fondamentales et multidisciplinaires qui surviennent lors du di-
mensionnement d'un tel système complexe. Nous avons donc exploité cette méthodologie
pour répondre à la question principale qui a motivé le travail de cette thèse : Quelles
sont les possibilités de réduction du rapport de multiplication de vitesse mécanique qui
permettraient de garantir une meilleure fiabilité de la chaîne de conversion, tout en en
conservant les avantages ? Ce dernier chapitre montre qu'il est effectivement possible de
réduire le nombre d'étages du multiplicateur à engrenages et de minimiser le nombre
de composants mécaniques. Les compromis sont de moins en moins acceptables au fur
et à mesure que l'on réduit le nombre d'étages de multiplication.
Les résultats montrent que la chaîne de conversion classique comportant une MADA
associée à un multiplicateur de vitesse à trois étages n'est pas forcément optimale si
la fiabilité, les coûts de maintenance et le prix de l'installation sont pris en compte.
Compte tenu des importants problèmes qui sont associés actuellement aux aérogénéra-
teurs utilisant la MADA, des solutions à deux ou à un seul étage de multiplication de
vitesse mécanique semblent être globalement plus avantageuses.
Conclusion générale et perspectives
temps de calcul. C'est pourquoi une méthode analytique pour le calcul des lois de com-
mandes du régime permanent des MADA, qui n'existait pas dans la littérature, a été
proposée. Elle s'est révélée très pratique lors de son utilisation à l'intérieur du processus
de conception optimale. Les formulations analytiques pour le dimensionnement d'une
MADA sont entièrement inspirées de la littérature existante. Néanmoins elles ont fait
l'objet d'une adaptation pour la conception assistée par ordinateur. Une méthodologie
de correction par calcul des champs du modèle de dimensionnement analytique a été
présentée. Elle utilise des techniques originales pour l'estimation des inductances du
circuit équivalent de la MADA par calcul des champs. Dans cette partie du travail,
nous pensons avoir contribué à combler certaines lacunes dans la littérature au sujet de
l'utilisation efficace des outils d'expérimentation simulée. Souvent ces outils très puis-
sants ne sont pas exploités à leur juste potentialité. Il importe pourtant de les utiliser à
plusieurs niveaux de la procédure de conception, en séparant les techniques qui doivent
être performantes en termes de temps de calcul, car elles sont utilisées à chaque itéra-
tion du processus d'optimisation, et les techniques de validation de l'avant-projet final
issu de la procédure d'optimisation. Nous avons donc cherché plus particulièrement à
développer des techniques d'expérimentation simulée robustes et efficaces, destinées à
être implantées dans la procédure itérative d'optimisation, qui sont basées sur les hy-
pothèses de la magnétostatique et qui permettent d'identifier les inductances du circuit
équivalent.
Lors du premier chapitre nous avons pu exposer la problématique associée aux aé-
rogénérateurs utilisant la MADA. En particulier, nous avons mis en évidence les incon-
vénients associés à l'emploi du multiplicateur de vitesse mécanique. Nous avons donc
Conclusion générale et perspectives 265
choisi, comme objectif de notre travail de recherche, de déterminer des solutions globa-
lement optimales au niveau des caractéristiques topologiques de la chaîne de conversion,
qui permettent de diminuer ce type d'inconvénients. Dans le dernier chapitre, on a pu
ainsi apporter quelques réponses et en tirer des conclusions quantifiées. Suite à notre
étude, il apparaît que la solution industrielle classique pour la chaîne de conversion des
aérogénérateurs utilisant la MADA, qui consiste à coupler celle-ci avec un multiplica-
teur de vitesse à trois étages est loin d'être la meilleure, si la fiabilité et le coût de
maintenance sont pris en compte dans les performances globales. Par ailleurs, il a été
démontré, dans le dernier chapitre, qu'une solution à entraînement direct de la MADA
ne semble pas avoir de grandes chances d'avenir dans le cas des grands aérogénérateurs.
En revanche des solutions topologiques concernant une chaîne de conversion électromé-
canique qui comporte un multiplicateur avec un nombre d'étages réduit semblent être
avantageuses. La solution qui, à notre avis, est la plus prometteuse consiste à utiliser un
multiplicateur de vitesse mécanique à un seul étage, compte tenu de la forte amélioration
que l'on peut en attendre en ce qui concerne la fiabilité et le coût de maintenance.
Au delà des résultats spécifiques obtenus dans le dernier chapitre, il faut à nouveau
souligner l'importance de la méthode de conception globale adoptée. Cette approche
a permis d'explorer de nouvelles solutions globales et elle permettra, dans le futur,
d'étudier d'autres cahiers des charges.
Conclusion générale et perspectives 266
Perspectives
Nous avons souligné au début de ce mémoire, qu'il existe peu de références dans
la littérature sur le dimensionnement et la conception des chaînes de conversion élec-
tromécanique des aérogénérateurs utilisant la MADA. La méthodologie et l'approche
globale que nous avons systématiquement développées dans ce travail nous ont permis
de réaliser une certaine synthèse des problématiques principales de ce système et laissé
entrevoir de multiples perspectives de recherche dans ce domaine. Il serait fastidieux de
les énoncer toutes. Nous tenons tout de même à en citer deux que nous considérons de
la plus haute importance à court terme.
Le dispositif de mise en court-circuit, dit "crowbar", qui est utilisé comme système
de protection n'est pas adapté pour garantir une protection efficace du convertisseur
statique et du multiplicateur de vitesse mécanique lors de défaut électriques importants
survenant sur le réseau. Ceci est une problématique importante à tenter de résoudre, car,
bien qu'une solution à un seul étage de multiplication offre certainement une meilleure
fiabilité, il faut à tout prix diminuer les contraintes mécaniques lors d'un défaut élec-
trique. Rappelons que le couple maximal qu'un multiplicateur de vitesse peut absorber
est une spécification importante pour son dimensionnement et que la réduction de la
masse de cet organe reste toujours un objectif majeur de la conception. Un concept
de protection qui est susceptible d'être particulièrement intéressant consiste à insérer
une source de tension commandée en série entre les enroulements du stator et le réseau
électrique, lors de l'apparition d'un creux de tension sur celui-ci. On peut ainsi faire en
sorte que la MADA ne soit pas soumise au creux de tension, et qu'elle puisse continuer à
fonctionner normalement pendant le défaut. Ceci aurait pour avantage d'éliminer d'em-
blée le problème de protection du convertisseur statique et du multiplicateur de vitesse.
La source de tension commandée en série entre les enroulements du stator et le réseau
électrique pourrait alors être réalisée en branchant en série le convertisseur statique
du côté du réseau à l'aide d'un transformateur, comme dans le cas des compensateurs
statiques de type série utilisés dans les "UPFC".
Dans les dernières recherches publiées au plan international sur les topologies de
chaîne de conversion d'aérogénérateur utilisant la machine synchrone à aimants per-
manents MSAP, une solution portant le nom de "Multibrid" est apparue, comme nous
l'avons mentionné au premier chapitre. Cette solution consiste à utiliser une machine
synchrone à aimants permanents couplée avec un multiplicateur de vitesse à un seul
étage de multiplication. Le générateur à nombre de pôles élevé peut-être intégré dans
le multiplicateur de vitesse, ce qui permet une optimisation importante de l'espace et
de la masse embarquée dans la nacelle. Les résultats issus de cette thèse montrent que
la topologie utilisant une MADA avec un diamètre relativement grand, couplée à un
Conclusion générale et perspectives 267
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Annexe A
Inverse diode
IF = - I C
T, = 25 (70) °C 1250(950) A
Tj = 150 "C, t,, = 10 ms; sin 10200 A
SKiiP®3 'FSM
l2t (Diode) Diode, Tj = 150 °C, 10 ms 520 kA*s
T T
i.< s. 9 > - 4 0 ...+ 150(125) °C
2-pack-integrated Visol rms, AC, 1 min, main terminals to heat sink 4000 V
Power section
Characteristics T s = 25 °C, unless otherwise specified
SKMP1513GB172-3DL
Symbol j Conditions min. typ. max. | Units
Data IGBT
V
CEsat l c = 9 0 0 A , T j = 25(125)°C; 1,9(2,2) 2,4 V
measured at terminal
Power section features
• SKiiP technology inside VcEO ^ = 25 (125) °C; at terminal 1 (0,9) 1,2(1,1) V
• Trench IGBTs r
CE Tj = 25 (125) °C; at terminal 1 (1.4) 1,3(1,7) mn
VGE = ° V , V = VCES. 3,6(216) mA
• CAL diode technology 'CES C E
Tj = 25(125)°C
« Integrated current sensor E + E l c = 900 A, V c c = 900 V 585 mJ
on off
. Integrated teperature sensor ^ = 1 2 5 - 0 , V c c = 1200 V 863 mJ
« Integrated heat sink
terminal chip, T, = 25 °C 0,17 mO
. IEC 60721-3-3 (humidity) class ^CC+EE'
LCE top, bottom 4 nH
3K3/IE32 (SKiiP® 3 System)
per phase, AC-side 5,1 nF
. IEC 60068-1 (climate) 40/125/56 ^CHC
Mechanical data
M
dc DC terminals, SI Units 6 8 Nm
"ac AC terminals, SI Units 13 15 Nm
W SKiiP® 3 System w/o heat sink 2,4 kg
W heat sink 7,5 kg
Thermal characteristics (PX 16 heat sink with fai1SKF16B-Î 130-1); " s "
reference to heat sink; "r" reference to biiilt-in temperature sensor (acc.lEC
60747-15 )
^(j-s)!
per IGBT 0,02 K/W
2-pack-integrated = 25 °C)
Characte ristics (Ta
intelligent Power System
Symbol Conditions min. typ. max. Units
VS2 supply voltage non stabilized 13 24 30 v
2-pack
VS2 = 2 4 V 380+34*f/kHz+0,00015 ' ( ' A C / A ) 2 mA
integrated gate driver 's2
input threshold voltage (High) 12,3 V
SKiiP 1513GB172-3DL
V,T- input threshold voltage (Low) 4,6 v
Data R input resistance 10 kn
tN
C
IN input capacitance 1 nF
input-output tum-on propagation time 1,3 ps
Gate driver features 'd(on)IO
71(0(1)10 input-output turn-off propagation time 1.3 us
« CMOS compatible inputs error memory reset time 9 MS
VRRRESET
. Wide range power supply top / bottom switch interlock time 3,3 ps
>TD
> Integrated circuitry to sense
max. 5 mA; 8 V corresponds to 15 V supply 1500 A
phase current, heat sink 'anatogOUT
voltage for external components
temperature and max. load current 50 mA
'slout
DC-bus voltage (option) over current trip level
'TRIPSC
• Short circuit protection ('analog O U T = 10 V ) 1875 A
• Over current protection over temperature protection 110 120 "C
« Over voltage protection (option) ^DCTRIP UDC-protection ( U a n a l o g O U T = 9 V); not V
• Power supply protected against implemented
under voltage (option for GB types)
. Interlock of top/bottom switch
• Isolation by transformers
. Fibre optic interface (option for
GB-types only ) For electrical and thermal design support please use SEMISEL.
. IEC 60068-1 (climate) 40/85/56 Access to SEMISEL is via SEMIKRON website http://www.semikron.com.
« UL recognized file no. 242581
«•mot
+
r--l I—I P" "I
1 i i I I 1_ 8.
iii;!lJ ,!!J
M 11
[TT -.
; L . J L . J L .j ;
drlvw
J
Case S33
Le bobinage de type imbriqué est généralement utilisé dans les machines synchrones
et asynchrones. La méthode de connection des bobines appartenant à la même phase
consiste généralement à mettre en série toutes les bobines, comme cela est schématisé à
la Figure B.l (a) et détaillée à la Figure B.2 (a). Dans cette dernière figure, on remarque
qu'un groupe de bobines est formé pax des bobines contigiies. Lors de l'adaptation de la
tension nominale du bobinage, un nombre de spires en série par phase doit être choisi.
Il peut arriver que, pour des machines à fort courant et à basse tension, le nombre
de spires obtenu soit inférieur au nombre de bobines appartenant à une phase. Ceci
signifierait que chaque bobine doit loger un nombre de spires inférieur h N < 1. La
solution consiste à créer des chemins en parallèle pour réduire le nombre de bobines
connectées en série (le nombre total de bobine ne varie pas car il est imposé par le
nombre d'encoches) et ainsi à obtenir un nombre de spires par bobine supérieur ou
égal à N > 1. La solution généralement adoptée consiste à connecter différemment
les groupes de bobines appartenant à la même phase. Par exemple nous remarquons
que dans la configuration de la Figure B.l (a) il y a 6 groupes de bobines par phase
connectées en série (voir aussi la Figure B.2 (a)). Nous avons la possibilité de former
deux réseau de 3 groupes de bobines connectées en série et de les connecter en parallèle.
Ceci est le cas présenté à la Figure B.l (b) et associé au schéma de la Figure B.2 (b).
Annexe B. Connections séries, parallèles et mixtes des bobinages... 285
On peut arriver à mettre en parallèle tous les groupes de bobines comme dans le cas
illustré par les Figures B.l (d) et B.3 (b) [101] (le nombre de groupes de bobines et
égal au nombre de pôles). Une attention particulière doit être prêtée lors de la mise en
parallèle de groupes de bobines d'un bobinage à nombres d'encoches par pôle et par
phase fractionnaire (courants de circulations dus aux différences magnétiques entre les
groupes de bobines)[l01].
(a) (b)
(c) (d)
t ' groupe o
■'groupe = Ngroupe (B.l)
'groupe ^groupe
Dans le cas où tous les groupes de bobines appartenant à une phase sont connectés
en série (cas des Figures B. 1 (a) et B.2 (a)), le courant de phase I ph équivaut au courant
Annexe B. Connections séries, parallèles et mixtes des bobinages... 286
circulant dans chaque groupe troupe, et le nombre de spires total en série par phase vaut
Nph = nOgroupe,Ngroupe (nOgroupe, étant le nombre de groupes en série par phase). Dans
ce cas, l'inductance propre d'une phase se determine ainsi :
Considérons à présent le cas de deux voies parallèles comme cela est montré aux
Figures B.l (b) et B.2 (b). Le flux magnétique vu par chaque bobine faob reste invariant
par rapport au cas précédent, tout comme la géométrie du circuit magnétique et les
bobines. Pour créer le même flux magnétique que précédemment, un groupe de bobines
doit être traversé par le courant igr0upe Étant donné qu'il y a deux voies parallèles
(nch// = 2), le courant de phase total vaut i pn = nch//igroupe = 2igroupe (P a r contre la
tension de phase est divisée par deux). L'inductance propre de chaque voie parallèle se
calcule comme suit :
De manière générale l'inductance propre d'une phase s'obtient par la mise en paral
lèle des inductances de chaque voie Lchpropi soit :
Le nombre minimal de spires en série par phase est obtenu lorsque une bobine est
formée d'une seule spire. Par exemple, le nombre de spires minimal en série par phase
du bobinage illustré à la Figure B.3 (b) s'élève à Nph = 4.
Annexe B. Connections séries, parallèles et mixtes des bobinages... 287
(a) (b)
Figure B . 2 -Bobinage imbriqué; (a) simple étoile série; (b) double étoile paral-
lèle
Annexe B. Connections séries, parallèles et mixtes des bobinages... 288
(a)
î-
3 <
Figure B . 3 - Bobinage imbriqué; (a) triple étoile parallèle ; (b) sextuple étoile pa-
rallèle
Annexe C
Description de la machine
asynchrone à rotor bobiné utilisée
aux fins de validation
Cl Description de la machine
Il s'agit d'une des machines asynchrones (table no. 2) à rotor bobiné du laboratoire de
machines électriques du département de génie électrique et informatique de l'université
Laval.
Les Figures C l C.2 et C.3 présentent les plans originaux du stator et du rotor et la
Annexe C. Description de la machine asynchrone à rotor bobiné utilisée aux... 290
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p t T M L OF 5L0T 1X-FULU
PLTA>L Or f i o i - g * PULL
M é t h o d e de prise en compte de la
saturation magnétique lors du
processus de correction des modèles
de dimensionnement par calcul des
champs
Considérons les valeurs des éléments du circuit équivalent d'une MADA utilisée
dans un aérogénérateur typique et présentés au Tableau 3.1 du troisième Chapitre.
Grâce aux lois de commandes développées au cours de ce même Chapitre, il est possible
de calculer toutes les performances de cet aérogénérateur. En particulier nous pouvons
tracer l'évolution du module de la tension de magnétisation Vm en fonction de la vitesse
Annexe D. Méthode de prise en compte de la saturation magnétique. 296
3L
Rs MLfc -MLrv g
M iSt
Vs ML,; V,
Jim
i t i i i i
425
/
FP =0.9
res
420
FP =nQ5
f^ res
>
(D
•*- 415
C
03
w
*^—.
c 410
-d)
CD
ro
E
c
o
05 405
C
Q) CD -1
S^f ^^^^ res
400
i i i i i i
10 12 14 16 18 20
Vitesse du vent v [m/s]
flux magnétique magnétisant dans la MADA. Nous pouvons donc conclure que le point
de fonctionnement présentant l'état de saturation maximale de la MADA correspond
à celui de l'aérogénérateur à la puissance nominale. Bien évidemment ceci n'est qu'une
approche circuit et l'aspect local de la saturation magnétique n'est pas pris en compte.
Il faut signaler que lors des premières itérations du mécanisme de correction par
calcul des champs, la reactance magnétisante calculée à partir du modèle analytique ne
correspond pas exactement à la reactance que l'on estimerait par calcul des champs,
ce qui conduit à des niveaux erronés de saturation magnétique lors de l'identification
par calcul des champs. Néanmoins, après les premières itérations du mécanisme de
correction, on assiste à une convergence du modèle analytique vers le modèle par calcul
des champs. Cet écart disparaît et on obtient au final les niveaux de saturation imposé
par l'algorithme d'optimisation.
Index
Symbols MADA11 247, 248, 259
60Hz 248, 250 MADA12 249, 250
MADA13 251, 252
B MADA14 256, 257, 259
bilan 18, 21, 22, 97 MADA15 258
bobinages 112, 124, 125 MADA2 208, 230
C MADA3 229, 230, 259
cahier des charges 222, 228 MADA4 235
circuit équivalent 21, 61, 69, 81 MADA5 235
coefficient d'ouverture 140 MADA6 235
contraintes 164, 223 MADA7 237
convertisseur statique 67, 69, 88 MADA8 239
correction. 111, 146, 169, 183, 201, 202, MADA9 242
204 multibrid 12
couple électromagnétique. 17, 63, 76, 82 multiplicateur de vitesse. 11, 12, 34, 53,
55-57, 222, 237, 246
D
Dimensionnement 109 N
nacelle 10, 14
F
facteur d'inclinaison 146 O
facteur de bobinage 132, 139, 192 objectif 221, 222, 244, 245
facteur de distribution 130 P
facteur de pas 138 pales 8, 13, 24
facteur de puissance 23, 68, 84, 92, 121, Park 27,63,64
212, 222, 236 puissance de la turbine 45
facteur de remplissage 128
R
L
rapport de multiplication — 55-57, 91,
limitation de vitesse 89 102, 241, 242
lois de commande 75, 79
S
M
saturation. 111, 118, 155, 170, 179, 199,
MADA1 164, 230
209, 215
MADA10 245 scénarios 24, 220, 222, 240
Index 299
T
turbine éolienne 42, 44, 47, 50
V
validation 110, 169, 171, 183, 198,
206-208
variables 90, 119, 121, 164, 223
vitesse du vent — 24, 40
À
à-coup de couple 103, 105, 222, 238, 239
É
énergie annuelle 91, 235
étages de multiplication 246