Cours STU 05 2020
Cours STU 05 2020
Cours STU 05 2020
WAFIK
COURS DE METALLOGENIE
FILIÈRE S.T.U. S5
PR. A. WAFIK
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Cours de Métallogénie STU_S5 Pr . A. WAFIK
PLAN DU COURS
AVANT-PROPOS
I. GENÉRALITÉS : DEFINITIONS
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Cours de Métallogénie STU_S5 Pr . A. WAFIK
AVANT-PROPOS
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I GENÉRALITÉS :
La recherche des substances minérales est l’une des plus anciennes activités humaines. Après
avoir utilisé bois, os, coquille, silex, argile, (l’âge de pierre), l’homme a découvert la malléabilité
de certains métaux que l’on rencontre à l’état natif (cuivre, or, argent). Il a observé la fusion des
métaux natifs ou d’autres réfractaires (oxydes, carbonates) par du charbon de bois (1 ère
métallurgie accidentelle). La fusion de certains minerais complexes lui fournissait les premiers
alliages « bronze, laiton », (l’âge de bronze).
En apprenant à associer la production de bronze à la présence, dans le minerai de cuivre, d’un
minéral noir ou brun à éclat résineux : la cassitérite (SnO2) , le métallurgiste primitif prenait peu
à peu conscience à sa manière , de la notion de minéral.
L’obtention du Fe, qui nécessite une température plus élevée n’est apparu dans le bassin
méditerranéen qu’environ 13 siècles avant J.C. Parallèlement à ces découvertes se développe
« l’art des mines ». Dès 2500 ans avant J.C., les Grecs exploitaient des filons aurifères (mines de
Cassandre) et les fameuses mines de plomb-argentifère du Laurium (au moins 1000 avant J.C.),
étaient dotées de laveries pour la concentration du minerai.
Le premier exposé cohérent de « l’Art des Mines » qui nous soit parvenu, ne remonte qu’au
1556 : « De Re Metallica » du Saxon Georgius Agricola. La formulation de plus en plus précise
de l’Art des Mines, les observations faites dans les exploitations minières contribuèrent largement
à la naissance de la géologie, qui n’aurait été possible sans les progrès de la minéralogie, de la
chimie générale et de la cristallographie.
Après une longue période consacrée à la théorie, la géologie se mit enfin au service de la
recherche et l’exploitation minérale. L’Ecossais Hutton, introduit en 1788 sa théorie
« Plutonienne » qu’il appliquait à tous les dépôts minéraux, cette théorie s’oppasait à la théorie de
Werner pour qui toutes les roches prennent naissance dans un milieu aqueux marin.
En 1841, le Français Daubré, synthétisa la cassitérite selon la réaction suivante :
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B- Définitions
Les minéraux sont à la base des civilisations : après l’âge de la pierre, l’humanité a toujours cherché
à diversifier ses sources de matières premières (cuivre, fer, …). L’étude des gîtes minéraux est à la
base de la géologie. Après les alchimistes du moyen âge, les premières études scientifiques sont
celles des érudits de la renaissance en Europe centrale, en particulier Goerge Bauer (1494-1555), dit
Agricola. Les travaux ont ensuite suivi les développements de la métallurgie, en particulier en
Europe centrale et dans l’ouest-américain.
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En apprenant à reconnaître à utiliser les propriétés des divers minéraux et métaux, les hommes se
créent peu à peu des besoins, il fallut des quantités croissantes de produits minéraux ; de cette
manière se développa la recherche minière. Mais on s’aperçut vite que certains gisements étaient
trop petits ou à teneur trop basse pour valoir la peine d’être exploités dans les conditions techniques,
économiques et sociales du moment. Ainsi apparaissent les notions d’exploitabilité des gîtes.
1- La métallogénie : « la science des gîtes métallifères » : c’est à la fois une science fondamentale
et une science appliquée. Elle vise à décrire les gîtes minéraux, à comprendre leur mécanisme de
formation et à fournir à l’explorateur minier des guides de prospection. Le terme gîtologie en
désigne la partie descriptive. L’étude des gîtes métallifères s’appuie sur un vocabulaire concis et
rigoureux.
2- Un minerai métallique : c’est un minéral ou une substance minérale susceptible d’être
exploitée pour l’obtention de un ou de plusieurs métaux. On distinguera les concentrations
métallifères où l’on va détruire la structure des minéraux pour en extraire un élément, par exemple
la sphalérite pour le zinc, des concentrations de minéraux industriels où l’on conserve la structure
naturelle tout en l’aménageant comme c’est le cas pour l’amiante.
3- Un gisement : est une masse de minerai métallique ou une concentration minérale anormale en
éléments métalliques dans l’écorce terrestre, et qui est exploitable économiquement. La notion de
gisement repose sur une base économique, elle-même dépend de facteurs naturels non modifiables
la nature du minerai, de sa teneur et tonnage, de sa localisation géographique, et de facteurs
techniques, scientifiques et économiques variables dans le temps des coûts métallurgiques (le coût
et le mode de traitement etc.) et à la structure du marché tel que l’existence d’une concurrence plus
ou moins vive.
D’un point de vue géologique un gisement constitue un volume de roche. Sa position, sa forme, son
contenu minéral et chimique sont en relation avec les traits géologiques locaux et régionaux des
terrains qui l’entourent. La genèse du gisement doit être interprétée à la lumière de l’histoire
géologique du district qui le contient, c’est à dire les faits relatifs à la sédimentation, au
métamorphisme, à la granitisation, au volcanisme et à la tectonique.
L’exploitabilité (le profit) va être quantifiée par deux paramètres :
La teneur : Terme courant, c’est le pourcentage de l’élément intéressant contenu dans le
minerai. L’exploitabilité est définie par une teneur seuil appelée teneur de coupure. C’est la teneur
limite, minimal au dessus de laquelle il est intéressant d’exploiter une masse de roche, cela
différencie une masse de roche quelconque d’un minerai.
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Le tonnage : Masse (volume) total d’élément qu’on va pouvoir extraire avec profit du
gisement.
Pour valider l’exploitabilité d’un gisement il faut :
Une teneur suffisante
Un tonnage suffisant
Donc des matériaux suffisamment concentrés dans une roche permettent l’exploitation rentable du
gisement.
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Le clarke n’est pas le même pour tous les métaux (tabl.1.1). Les corps géologiques qui méritent
l’appellation de gîtes minéraux montrent des concentrations beaucoup plus importantes que le
clarke.
5a- Le facteur de concentration : est le coefficient multiplicateur qui permet d'atteindre la teneur
limite d'exploitabilité pour un élément. correspond au taux d’enrichissement en un élément
chimique, c’est à dire au rapport entre sa teneur moyenne d’exploitation et son abondance dans la
croûte (clarcke). Il est d'autant plus élevé que l'élément est rare dans la croûte.
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6- Un gîte métallifère : est une concentration minérale qui n’est pas encore possible d’exploiter
avec profit : accumulation minérale particulière (plus importante que la normale) mais dont les
conditions d’exploitabilité ne sont pas réunies, selon des changements économiques un gîte peu
devenir un gisement.
7- Un indice : est une concentration de petite taille d'un élément, c’est une indication ou signe
révélateur de la présence d’une minéralisation qui peut être sans valeur économique mais qui
éventuellement peu indiquer (qui peut être la partie affleurant d’un gisement) une concentration
plus importante. Un indice peut être direct c.à.d. un affleurement ou indirect c.à.d. anomalie
géophysique ou géochimique.
8- Un corps minéralisé : correspond à une continuité de travaux miniers, sa plus grande dimension
est généralement inférieure au kilomètre. Un champ correspond à l’assemblage de plusieurs corps
minéralisés, ses dimensions varient de 1 à 10 km. Un district regroupe plusieurs champs, ses
dimensions varient de 10 à 100 km. Au-delà de 100 km on parle de province.
9- Province ou ceinture : la notion de province implique des concepts différents, selon les écoles
ou le but que l’on se propose d’atteindre. C’est une portion de la croûte terrestre (au-delà de 100
km) qui est en quelque sorte géochimiquement spécialisée donc on y trouve une concentration de
gîte avec un ou plusieurs métaux. Généralement, on a une concentration originelle importante dans
cette zone mais qui a été intensifiée par des processus géologiques.
- Une province métallique : est une vaste zone, où se trouvent rassemblés un ou plusieurs métaux,
quelque soit leur origine, souvent dans des espaces de temps très grands ;gîtes métallifères, elle peut
prendre la forme d’une ceinture. Une province métallique est constituée par plusieurs gisements ;
- Une province métallogénique : est une vaste zone qui implique une origine commune des
métaux ;
- Une province gîtologique : est une vaste zone dans laquelle les métaux obeisssent à une
répartition métallotectique commune.
exemple :
- les Jbilete (Cu, Fe, Zn, Pb, Au, Ag …)
- le domaine cuprifère du sud du Maroc
- la ceinture à Zn-Pb ardenno-hercynienne d’Europe
- les ceintures des roches vertes archéennes (Cu, Au, Cr, Pt, Ni, Co …) (fig. 45)
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1) La quasi totalité des gisements importants de PGE (éléments du groupe de platine), se sont
formés pendant le précambrien (Archéen- Protérozoïque inférieur) ;
2) Les gisements du fer rubané sont protérozoïques, l’absence d’une atmosphère oxydante pendant
l’Archéen, le fer qui se met en place sur des deltas alluviaux sous forme de conglomérats. Et le
fer est transporté sous forme réduite (pyrite FeS2 réduite). En rencontrant l’océan oxydant, car les
stomatolites depuis 2 millions d’années enrichissent la mer en O2, il s’oxyde pour former des
gisements stratifiés de fer : (BIF : Banded Iron Formations).
permet d’expliquer l’abondance du fer en solution, dans les océans et sa précipitation au
Protérozoïque.
3) La majeure partie des gisements pétroliers provient d’horizons d’âge Crétacé.
12- Les gisements sont polymétalliques donc il existe des associations minérales, métalliques et
là, deux cas de figure. L'association indique que les éléments se trouvent ensembles au moment de
l’exploitation mais :
Soit ils se sont formés lors d’un même événement métallogénique. Ils sont nés ensemble,
on parle alors de paragenèse
Soit ils ont été formés au cours d’événements successifs : on a une succession minérale, les
minéralisations sont polyphasées. Souvent lors d’un polyphasage, on a généralement des
premières phases liées à la géodynamique interne (par exemple des phases de concentration
magmatique) puis des phases secondaires liées à des concentrations, elles même liées à la
géodynamique externe : climat, érosion qui induisent d’autres phases de concentrations minérales.
13 a- Paragenèse minérale : c’est une association de minéraux génétiquement liés, c’est à dire qui
se forme au cours d’un processus limité dans le temps et dans l’espace, caractérisant une
composition chimique, une pression et une température.
13 b- Association minérale : c’est un assemblage de minéraux dont la formation peut être due à des
événements divers et génétiquement différents, c’est à dire de la superposition de plusieurs
domaines métalliques (magmatiques, métamorphiques, altération hydrothermale ou supergène).
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Exemple * Evénement 1 : pyrite et pyrrhotite ensuite
* Evénement 2 : hématite et goethite
Un corps minéralisé est rarement une masse homogène présentant des contacts nets et tranchés avec
les roches encaissantes. Les formes des corps minéralisées sont très variables. Il est impossible de
réduire la variété des formes à quelques modèles simples. Les corps minéralisés qui forment les
gisements seront classés selon leur forme, taille et éventuellement leur rapport avec l’encaissant.
On peut toutefois définir quelques termes correspondant à de grands « types » morphologiques.
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1) Dissémination (fig.1.a) : Ce sont des minerais à faible concentration où l’élément est
accessoire dans une roche donnée.
La minéralisation est disséminée à faible teneur dans des grands volumes rocheux.
C’est souvent des inclusions d’éléments au sein de minéraux ou des roches. Ce type est très
fréquent dans les roches magmatiques. Exemple la chromite dans les péridotites.
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3) Lits (fig. 2) : la minéralisation constitue des plaques à faces parallèles, d’épaisseur relativement
faible. Ce type est fréquent dans les roches sédimentaires (exemple le fer oolithique), mais existe
également dans certains gisements magmatiques tels que les gisements de chromite stratiforme dans
des formations magmatiques ultrabasiques stratifiées (complexe du Bushveld, Afrique du Sud).
4) Les lentilles (fig. 3) : les lentilles sont de tailles et d’épaisseurs variables et peuvent se rencontrer
aussi bien dans les formations sédimentaires que dans les formations magmatiques basiques et
ultrabasiques.
Exemple les lentilles de chromitite dans l’ophiolite de Bou Azzer
5) Les amas (fig. 4 et 5) : ce sont des volumes minéralisés à contours capricieux.
Exemples : les amas de bauxite en remplissage des karsts
Les amas sulfurés de Fe-Cu dans les Jbilete
6) Les filons (fig. 6) : ce sont des corps de faible épaisseur et à faces parallèles. Ils sont mis en
place postérieurement aux roches encaissantes et correspondent souvent à un remplissage de failles.
Les bords de la roche encaissante s’appellent épontes ; celle sous le filon est nommée mur et celle
au-dessus le toit. Le remplissage du filon (minerai + stérile) constitue « la caisse filonienne ».
Lorsque la taille des filons est très réduite ceux-ci sont appelés veines.
7) Le stockwork (fig.7) : la minéralisation est constituée par un réseau de veines interconnectées
(anastomosées), où la minéralisation peut être massive ou disséminée.
e) Texture conglomératique : Des fragments arrondis de la roche encaissante sont englobés dans
la minéralisation ou vis-versa.
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f) Texture colloforme : constitué de dépôts en couches concentriques fines et convexes vers la
surface libre.
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III-2 STRUCTURE
Le terme structure désigne la morphologie ou la position d’un cristal pris isolément sans tenir
compte de la relation du minéral avec ses voisins, ou bien les particularités de structure interne des
individus cristallins (zone, macle, inclusions).
a) Structure zonée : le cristal montre une évolution de la composition chimique du cœur vers la
périphérie.
b) Structure d’exsolution ou réticulé : un minéral peut contenir des cristaux de petite taille d’un autre minéral,
ressemblant à un grillage. Ceci résulte de la cristallisation simultanée de deux minéraux.
être examinée avec beaucoup de soin si l’on veut tirer des enseignements bien fondés sur la
genèse des gisements.
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3) Les relations chronologiques des corps minéralisés avec leur enveloppe : Ici, comme en stratigraphie, on peut se
préoccuper soit de l’âge absolu de la minéralisation (qui est déterminé par radiochronologie), soit de l’âge relatif
par rapport aux déformations subies par ces terrains. A cette question est lié le problème de l’origine syngénétique
ou épigénétique des gisements.
FIGURE 5 : a) Remplissage progressif d’une fissure dans l’encaissant par le minerai et la gangue. b) Remplacement
d’un faciès carbonaté par une minéralisation. c) gisement concordant et d) gisement épigénétique.
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la géométrie des minéralisations, leurs relations spatiales avec l’encaissant (conformité ou
discordance notamment), l’établissement de chronologie dans une histoire géologique locale ou
régionale. Il n’y a donc pas de méthodes spécifiques, mais un effort vers la mise en œuvre des
méthodes géologiques les plus adaptées. On retiendra toutefois que la cartographie à une échelle
détaillée (1/1000 à 1/10000) constitue presque toujours une étape essentielle.
En laboratoire, les méthodes utilisées devront répondre à des besoins de description détaillée des
objets géologiques et miniers et à une compréhension de la genèse des concentrations. La partie
descriptive s’appuiera en particulier sur une minéralogie détaillée des minéraux (minéragraphie)
afin d’établir la position des substances économiques et l’évolution des paragenèses minérales. La
nature des altérations peut être reconnue par l’étude des minaraux, par les assemblages
minéralogiques et par des analyses chimiques (bilans de masses). Les relations chronologiques
entre minéralisations, altérations et encaissants constitueront également un élément fondamental à
éclaircir en utilisant les textures des dépôts.
La reconstitution de la genèse des minéralisations portera sur les conditions de dépôt, de transport
et la nature de la source des éléments. On devra d’abord déterminer l’âge de la minéralisation, par
rapport à l’encaissant et à l’évolution géologique, puis d’une manière absolue (chronomètre
isotopiques). Les conditions de transport et de dépôt pourront être approchées par l’étude des
inclusions fluides, les équilibres minéralogiques des minéralisations et des altérations, la
géothermométrie isotopique et l’analyse microtectonique. La recherche des sources reste une
entreprise difficile, faisant appel à la géochimie des éléments en trace, la pétrologie et la géochimie
isotopique. L’élaboration d’une synthèse pourra s’éffectuer au sein d’un modèle descriptif ou d’un
modèle génétique exprimant les processus génétiques. La mise au point de guides de prospection
et la découverte constituent les éléments décisifs qui permettent de valider les résultats de la
recherche.
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Que faut –il pour former un gisement ?
Répartition spatiale des gisements à l’échelle mondiale : ceinture métallogénique
Étude de la répartition temporelle des gisements : existence d’époque métallogénique
Le concept géologique des concentrations minérales est complexe, celles-ci sont d’origine interne
en général, mais l’évolution géologique fait qu’elles subissent les mêmes cycles que les roches.
Trois types de gisements peuvent être distingués : par processus endogène déposé au sein de la
lithosphère, par processus exogènes c’est à dire des gisements déposés à la surface de la lithosphère
et enfin par processus supergènes déposés dans la zone d’altération météorique.
Le stock et la répartition des minerais s’est faite dès la formation du globe : stock
primordial sauf pour les éléments radioactifs.
Les minerais se forment quand même relativement à proximité de la surface : dans la
croûte et en particulier dans la partie externe de la croûte terrestre car c'est là qu’on a les variations
des propriétés physiques et chimiques les plus marquées. En plus la partie externe à un
comportement rhéologique cassant (forte porosité donc circulation de fluide)donc on a des fractures
ouvertes qui permettent le transport d’éléments en particulier métalliques. Par contre à plus grande
profondeur les perméabilités sont plus faibles, le comportement est ductile, les fluides circulent
moins bien.
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L’altération : qu’on peut combiné avec la pédogenèse exemple : la bauxite mais aussi les
latérite nickélifère (produit d’altération)
Processus sédimentaire
Processus hydrothermal
Processus magmatique
Processus métamorphique
Tout s’inscrit dans ce que nous appelons traditionnellement « les cycles », qui se répètent depuis le
précambrien.
Sur ce cycle se greffent souvent mais de façon non obligatoire et à des stades variés : volcanisme,
métamorphisme, formation de granite et parfois mise en place de roches grenues basiques et
ultrabasiques. Les concentrations métallifères prennent place à des moments divers du cycle et leur
étude peut donc s’inscrire dans le cadre de la géodynamique externe et interne.
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Tableau II : Tableau synthétique des minéralisations affiliées aux magmas acides et intermédiaires
G. hydrothermaux
remplissages
de failles
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Les fluides hydrothermaux ne sont pas toujours en liaison avec les magmas. Il peut s’agir des eaux
météoriques qui s’infiltrent dans la croûte terrestre, se réchauffent en profondeur et lessivent des
éléments chimiques variés disponibles dans les formations géologiques. Ces fluides réchauffés,
remontent ensuite vers la surface suite à la diminution de leur densité. Les changements de la
pression et la température vers la surface vont faciliter la précipitation des éléments métalliques
dans les fractures sous forme de sulfures, de sulfosels, d’oxydes, d’éléments natifs …
Ils peuvent être liés à un volcanisme à l’axe des rifts (dorsales océaniques, rifts continentaux et
domaines d’arcs). Les eaux marines s’infiltrent dans la croûte océanique et se réchauffent en
profondeur au contact des laves chaudes (Figure 8). Les eaux réchauffées lessivent des éléments
chimiques variés (Pb, Zn, Cu, Fe, Au, Ag, …) dispersés dans la croûte. Ces fluides minéralisés
chauds (fluides hydrothermaux), remontent ensuite vers la surface et déposent les éléments
métalliques sous forme d'amas sulfurés.
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Le métamorphisme régional et de contact sont les types les plus
communs à ce type de gisements (Bucher & Frey 2002).
VI-1-3-1 Les gisements liés au métamorphisme régional
Gisements métamorphisés correspondent à des concentrations minérales formées avant le
métamorphisme et n‘ayant pas subi une transformation chimique ou minéralogique essentielle
(Pohl, 1992). Ces gîtes sont formés antérieurement au métamorphisme et à la déformation et
montrent des spécificités d‘un minerai remobilisé (Marshall et Spry, 1998). Le métamorphisme
régional affecte les minéraux sous forme de rééquilibrage pour former de nouvelles associations
minéralogiques à des températures et pressions élevées. L‘encaissant métamorphique montre une
augmentation de la taille des grains qui s'orientent préférentiellement suivant la schistosité.
Le minerai métamorphisés réagit avec la déformation de la même manière que l‘encaissant
métamorphisé. En général, les sulfures tendent à être plus ductiles que la plupart des roches
encaissantes, de sorte que la charnière de pli s‘épaississe et les flancs s‘amincissent. Lorsque les
couches de sulfures sont encaissées dans des roches ductiles, comme les schistes noirs ou
migmatites, ils peuvent présenter une réponse fragile, s'exprimant par exemple sous forme de «
boudinage ». Les relations spatiales originales entre le minerai et les zones d‘altérations qui lui sont
associées, sont souvent perturbées et ne peuvent pas être reconstruites. L‘augmentation de la taille
des grains induite par le métamorphisme est importante du point de vue économique. Sous l'action
des contraintes, les sulfures peuvent être orientés de sorte que le minerai montre des textures
foliées.
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La perméabilité de la croûte ductile inférieure (10-15 km de la surface,
selon le gradient géothermique), subissant un métamorphisme prograde présente une perméabilité
très faible avec une vitesse de seulement 0,25 m/an (Beaudoin & Therrien 1999) et le régime de
pression est lithostatique. Dans la croûte supérieure fragile, la perméabilité est beaucoup plus
importante avec une vitesse de seulement 1000 m/an (Beaudoin & Therrien 1999). L‘eau
descendante (par exemple météorique) peut pénétrer jusqu‘à la limite fragile/ductile (Ingebritsen &
Manning 1999). En raison de ces conditions particulières, la transition fragile/ductile est une
localisation très fréquente de la formation de gisements métamorphogéniques.
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VI-1-3-2 Les gisements liés au métamorphisme de contact
allochimique (pyrométasomatiques)
Le minerai lié au métamorphisme de contact est exposé à des températures élevées (avec un
maximum de 750 C°). Ceci affecte la minéralogie et la chimie des minéraux (par exemple en
chassant de l‘eau et d‘autres volatils). Ces gisements naissent des échanges chimiques entre fluides
silicatés minéralisés provenant des magmas granitiques et l’encaissant; lorsque ce dernier est
carbonaté nous obtenons les skarns ou tactites (gîtes pyrométasomatiques)
et lorsqu’il est granitique nous obtenons les greisens (gîtes pneumatolytiques)
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VI-2 Processus exogènes (sédimentation)
VI-2-1 Sédimentation détritique
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Les ions les plus solubles migrent en solution et sont entraînés vers les bassins de sédimentation
(lacs, lagunes côtières, mers, océans). Ils précipitent et se concentrent dans ces bassins, en raison
des changements physico-chimiques du milieu pH, Eh… (fig. 13).
Figure 12 : Classification de Goldschmidt des éléments selon le potentiel ionique (rayon ionique/
charge ionique)
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Certains cations sont solubles voire très solubles (K+, Na+, Ca++, Mg++, Fe++, Zn++, Cu++, …),
migrent facilement et sont entraînés par les eaux continentales à pH généralement acide. D’autres
sont en revanche peu solubles et s’accumulent sur le continent : Al3+, Fe3+, Ni3+, Ti4+. C’est de cette
manière que se forme sur le contient des terrasses ou cuirasses riches en éléments immobiles,
appelées latérites qui selon les cas sont alumineuses ou ferrifères ou nickélifères. (fig. 14).
Les éléments très solubles sont entraînés vers les bassins de sédimentation où ils pourront
éventuellement précipiter.
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Si les sulfures de Fe (pyrite, pyrrhotite …) dominent dans la paragenèse sulfurée primaire, les
oxydes et les hydroxydes de Fe seront abondants et le chapeau d’oxydation sera appelé chapeau de
Fe.
Exemples de réactions mises en jeu dans la zone d’oxydation :
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à l’origine de l’apport supplémentaire des métaux dans la zone de cémentation. Cet enrichissement
concerne généralement le cuivre.
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Si l’on considère le cadre de la tectonique des plaques, on peut constater que les gisements
métalliques existent dans des sites géotectoniques variés : dorsales océaniques, marge actives et arcs
insulaires, marges passives, zones de collisions continentales. Ainsi les gisements formés au niveau
des dorsales océaniques sont différents de ceux qui prennent naissance dans les marges passives.
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L’importance des matières premières minérales n’est plus à démontrer. La mise en évidence de
nouveaux gisements métalliques est ainsi devenue primordiale et a motivé la mise en œuvre de
techniques sophistiquées comme la géochimie, la géophysique et la télédétection comme méthodes
de prospection. Cependant un stade de recherche s’impose, c’est celui du géologue de terrain (ayant
une bonne connaissance de la géologie globale et régionale) et dont dépend en grande partie le
succès des recherches.
Le but d’une classification et non seulement de regrouper les gisements mais aussi de faciliter leur
recherche.
En s’appuyant sur les analogies entre les gîtes métallifères, des classifications peuvent être
constituées.
Une classification aura pour but de faciliter la découverte de nouveaux gîtes minéraux en se
basant sur des similitudes avec des gîtes connus actuellement.
La création de telles classifications nécessite en premier lieu, l’inventaire des gîtes
minéraux.
Il existe différents systèmes de classification concernant les gisements.
Une classification pourra être descriptive ou interprétative à caractère génétique, suivant les
critères choisis : les classifications descriptives se rapportent à des observations
contrairement aux classifications génétiques qui se basent sur l’interprétation du mode de
formation des différents gîtes.
La substance, la morphologie, la température et la profondeur de formation (Lindgren, 1933)
ou la nature des roches associées au gisement (Jèbrak, 2004) ont ainsi été utilisées pour
classer les gîtes minéraux.
Suivant le critère utilisé, on pourra obtenir des classifications descriptives, pratiques en exploration
ou des classifications interprétatives à caractère génétique. On a pu ainsi utiliser la substance, la
nature de l’encaissant, la morphologie, la température de formation, le contexte géodynamique, les
processus génétiques, les relations avec des processus géologiques ou les types des fluides. La
tectonique des plaques est une forme où il est intéressent de placer les gisements, mais l’application
directe présente parfois des difficultés dues à des différences d’échelle.
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Nous adoptons la classification génétique de Raguin, qui est en réalité une classification des
processus concentrateurs et nous distinguons de ce fait : les gisements exogènes et les gisements
endogènes (Figure 17).
Gîtes d’inclusions
GISEMENTS
Gîtes Pegmatitiques
ENDOGÈNES
Gîtes Pneumatolytiques
GISEMENTS LIÉS AU PLUTONISME ACIDE
Gîtes pyrométasomatiques
(marges actives) STADE TARDIMAGMATIQUE
Gîtes Hydrothermaux
et domaine collisionnels)
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