Les Critères D

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Les critères d’éligibilité pour bénéficier de l’indemnité pour

perte d’emploi seront revus au cours de cette année 2017.


Les conditions mises en place sont jugées trop draconiennes
et n’ont pas permis d’atteindre le nombre de bénéficiaire
escompté, bien que le financement soit disponible. En deux
ans, seules 17.619 personnes ont bénéficié de l’IPE alors que
l’objectif de départ était de 30.000 par an.
L’indemnité pour perte d’emploi, dont la mise en place en 2015
a été chaleureusement saluée, n’a pas pu atteindre les objectifs
escomptés. Le système demeure perfectible. Un constat dressé
quelques mois après la mise en œuvre de cette mesure.
L’objectif de départ était de faire bénéficier 30.000 personnes
par an. En 2015, seuls 8.643 demandeurs ont bénéficié de l’IPE
sur un total de 20.696 soit 41,76%.

En 2016, ce chiffre est de 8.976 sur 21.388 demandeurs, soit


41,96%. Le montant servi est de 96.175.670 DH à fin novembre
2016 contre 113.499.001 DH en 2015 soit un total de
209.674.671. On n’a même pas atteint la moitié du fonds
d’amorçage qui est, rappelons-le, de 500 MDH: 250 MDH pour
la première année et 125 MDH pour la 2e et la 3e année. Les
conditions pour l’accès à l’indemnité pour perte d’emploi sont
jugées trop draconiennes. C’était voulu au départ pour assurer la
viabilité du système, explique le ministre de l’Emploi et des
affaires sociales, Abdeslam Seddiki. Après la mise en œuvre de
l’IPE, il a été constaté «par des partenaires sociaux et
chercheurs que plusieurs salariés qui ont perdu leur emploi
n’ont pas pu bénéficier de cette indemnité et que le montant
reste très modeste et ne peut répondre à leurs besoins basiques».
Le ministère de l’Emploi explique ce constat par plusieurs
raisons. Il s’agit notamment de la méconnaissance des modalités
d’octroi de l’indemnité, notamment les conditions d’attribution.
Plusieurs salariés ont déposé leur demande hors délai, ne
remplissant ainsi pas le nombre de jours exigé pour bénéficier
de la prestation. D’autres n’ont pas été licenciés par leur
employeur ou ont quitté volontairement leur emploi (démission
ou abandon de poste, départ volontaire). Ainsi, le nombre de
demandes rejetées s’élève à 11.662 à fin novembre 2016 contre
11.357 en 2015.

À cela s’ajoute le montant de l’IPE, fixé selon des paramètres


préétablis suite à l’étude actuarielle effectuée à cet effet. Il
s’agit notamment du taux et de la durée de cotisation. Lors de
l’examen du projet de l’IPE par les partenaires sociaux et
économiques au sein du Conseil d’administration de la CNSS et
pendant les sessions du dialogue social, deux autres scenarii ont
été proposés, dont les taux de cotisation et les montants de
l’indemnité ont été élevés, mais les partenaires ont choisi le
scénario le moins coûteux pour démarrer le projet, précise le
département de Abdeslam Seddiki. Ils ont décidé de l’évaluer
trois ans après sa mise en œuvre pour étudier les éventuelles
pistes d’amélioration. Les critères qui devront être revus sont
étroitement liés aux difficultés constatées. Les discussions sont
en cours entre les différentes parties prenantes (État et
partenaires économiques et sociaux) en vue de trouver les
solutions idoines pour faire bénéficier le maximum de
personnes sans pour autant mettre en danger l’équilibre du
système. Le prochain Conseil d’administration de la CNSS
devrait être décisif. L’assouplissement des conditions
d’éligibilité pourrait porter, à titre d’exemple sur la réduction du
nombre de jours exigés de travail effectif déclaré durant les 36
derniers mois précédant la date de perte d’emploi. S’agissant de
la condition clé portant sur le licenciement du salarié pour des
raisons économiques, on écarte pour le moment la révision de
ce critère qui est la principale raison de la mise en œuvre de
l’IPE.
Des conditions trop contraignantes
L’accès à l’indemnité pour perte d’emploi est conditionné par
780 jours de travail effectif déclaré durant les 36 derniers mois
précédant la date de perte d’emploi (dont 260 jours, pendant les
12 mois précédant cette date). L’assuré doit adresser sa
demande dans un délai de deux mois à compter de la date de
perte d’emploi. Rappelons que la cotisation mise en place est de
0,57% (0,19% pour la part salariale et 0,38% pour la part
patronale. Le montant des cotisations s’ajoute au fonds
d’amorçage mis en place par l’État. La perte d’emploi doit
résulter des circonstances indépendantes de la volonté de
l’assuré qui est appelé à faire une déclaration sur l’honneur
portant sur le motif et la date de la perte d’emploi, et à
s’engager à aviser la CNSS en cas de reprise d’activité. Il est
aussi obligé de s’inscrire comme demandeur d’emploi à
l’ANAPEC.
L’indemnité est calculée sur la base de la moyenne des 36
derniers mois précédant la date de perte d’emploi, dans la limite
du plafond en vigueur. Elle ne dépasse pas 70% du salaire
journalier moyen de référence sans excéder le SMIG. Le
bénéficiaire de l’IPE peut, en plus de l’indemnité financière,
bénéficier d’un entretien de positionnement auprès de
l’ANAPEC et des ateliers de recherche d’emploi organisés par
cette agence. Il peut être réorienté par l’ANAPEC vers l’OFPPT
pour bénéficier d’éventuelles formations le qualifiant à
réintégrer le marché d’emploi

LA GÉNÉRALISATION DE
L’IPE EN 2025, IL EST TEMPS
DE S’Y PRÉPARER- PAR
ABDESLAM SEDDIKI
La généralisation de l’indemnité pour perte d’emploi
(IPE)  à toutes les personnes qui disposent d’un
emploi stable constitue l’un des quatre piliers de la
généralisation de la protection sociale telle qu’elle a
été définie par la loi-cadre n° 09-21. IL est à rappeler
qu’il s’agit d’un vaste et ambitieux chantier qualifié, 
à juste titre,  de révolutionnaire eu égard à ses
retombées sur le tissu socio-économique du pays et à
ses effets sur la vie des travailleurs. 
Il se déroule en quatre  étapes : la première étape porte sur la
généralisation de l’assurance maladie obligatoire au cours des
deux années 2021-2022 au profit de 22 millions de personnes  ;
la deuxième étape porte sur l’extension des allocations
familiales en 2023 et 2024 en ciblant 7 millions d’enfants en
âge de scolarité; la troisième consiste à élargir  la base des
adhérents aux régimes de retraie pour inclure environ 5
millions de personnes qui exercent un emploi et  qui ne
bénéficient d’aucune  pension à l’horizon  2025 ; la quatrième
et dernière étape  consiste à généraliser l’IPE durant l’année
2025 pour couvrir toute personne  exerçant un emploi stable.

Le coût global de ce projet est estimé, une fois mené à son


terme, à 51 MMDH par an dont 28 MM sont financés par les
cotisations et le reste, soit 21 MMDH,  sont à la charge de la
collectivité et financés par le budget.  Bien sûr,  la réussite de
ce projet est tributaire de mesures d’accompagnement qu’il
convient de prendre en parallèle et des réformes de structure à
accomplir dans différents domaines dont en premier lieu la
réalisation d’une réforme fiscale à même de générer des
ressources pérennes, l’assainissement de l’économie à travers 
la lutte contre l’informel, les privilèges  et les rentes  de toutes
sortes.

Pour ce qui est de la généralisation de l’IPE, il faut saluer le


travail préliminaire réalisé par le CESE suite à une saisine du
Président de la Chambre des Conseillers «  Indemnité pour
perte d’emploi :quelles alternatives à la lumière de la loi-cadre
sur la protection sociale ? ».  Dans ce rapport, le CESE a
décliné  la  configuration de  la prochaine réforme en partant
de l’existant. On sait en effet que le Maroc a adopté en 2015,
pour la première fois, un régime de l’IPE, faisant de lui l’un
des rares à disposer d’un tel régime parmi les PVD. 

Les limites de l’IPE


L’analyse des caractéristiques du dispositif actuel de l’IPE fait
ressortir trois principales raisons limitant sa portée :

-Des conditions d’éligibilités restrictives :  la perte involontaire


d’emploi ; la justification d’une période d’assurance au régime
de sécurité sociale d’au moins 780 jours dans les trois années
précédant la date d’arrêt du travail, dont 260 jours durant les
douze derniers mois civils ; l’inscription comme demandeur
d’emploi auprès des services d’intermédiation compétents du
marché du travail (ANAPEC) ; l’aptitude au travail ; la
notification à la CNSS de la perte d’emploi dans un délai de 60
jours, sauf en cas de force majeure, sous peine de perte de
droit à l’IPE.  Ces conditions ont fait que la moitié  des
dossiers présentés furent rejetés  à cause notamment  de
l’insuffisance du nombre de jours déclarés. Depuis son
instauration en 2016, un peu moins de 8OOOO  personnes ont
pu bénéficier de cette indemnité alors que l’objectif fixé au
départ tablait sur 30000 bénéficiaires par an.
- Des niveaux de prestations insuffisants :  l’IPE permet de
bénéficier, durant une période n’excédant pas six mois, d’un
montant mensuel égal à 70% du salaire de référence (salaire
mensuel moyen déclaré au cours des 36 derniers mois) sans
excéder le montant du salaire minimum légal, qui est de
2828.71 DH (janvier 2021). Elle permet en plus, le maintien du
service des allocations familiales, de la couverture AMO et de
la retraite pendant la période d’indemnisation.

- Un financement insuffisant et inéquitable : l’IPE est financé


à travers un taux de cotisation correspondant à 0,57% du
salaire plafonné à 6000 DH. Les cotisations sont versées par
l’employeur, à hauteur de 0,38%, et par le salarié, à hauteur
de 0,19%. Pour sa part, l’Etat s’est engagé à participer avec
un fonds d’amorçage de 500 millions de dirhams, étalé sur 3
ans (250 MDH la première année, et le reliquat à verser en cas
de besoin: 125 MDH la deuxième et 125 MDH la troisième).
Ainsi, une première tranche de 250 millions de dirhams a été
débloquée, en 2015.

Aussi limitée soit-elle, cette mesure, qui constitue une première


dans notre pays, a demandé pour son adoption et sa mise en
œuvre plus de dix ans de négociations  et de tractations au sein
du CA de la CNSS et des autres instances.  Il a fallu beaucoup
de volontarisme et d’abnégation pour la libérer  des arcanes de
l’administration. On savait dès le départ qu’elle est
insuffisante et de portée limitée. Mais l’essentiel était de
démarrer en prenant l’engagement de procéder après deux à
trois années à son évaluation  et rectifier le tir.  La perfection 
est l’ennemie de l’action, on ne le dira jamais assez

Une approche pour les non-salariés


Maintenant, on est dans un autre contexte.  Depuis 2016,
beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et  d’autres priorités  se
sont imposées à notre pays dont notamment  la question
sociale,  la nécessité d’une croissance inclusive et d’une
réduction des inégalités. .. Autant de problématiques qui ont 
constitué la trame du NMD.

En partant de ces insuffisances, le CESE a fait un certain


nombre de propositions pouvant  faire l’objet d’une
plateforme sérieuse de débat. Il plaide pour une réforme
systémique progressive conduisant  vers l’instauration d’un
système d’indemnisation de chômage. 

 Ainsi, pour les   travailleurs salariés, il s’agit de : réduire le


nombre minimum de jours de cotisations requis ;  augmenter
le plafond de l’indemnité en le portant à un multiple du SMIG
(4 à 5 fois le SMIG) ;  étendre la durée des prestations de
manière proportionnelle à la durée cotisée ; améliorer le
financement de l’IPE à travers l’augmentation des cotisations
et une autre série de mesures  exposées dans le rapport. 

En revanche,  pour les travailleurs non-salariés, une approche


graduelle est privilégiée  devant faire l’objet d’un débat et
d’une concertation entre les parties concernées de manière à
tenir compte des spécificités des différents métiers et  de
définir préalablement ce que constituerait la cessation
d’activité pour ces catégories de travailleurs. Question on ne
peut plus délicate comme on le voit déjà avec l’extension de
l’AMO aux indépendants.

Telles sont, les idées-forces développées par le CESE. Elles ont


le mérite d’exister et d’enrichir le débat national sur une
question sociale de première importance pour  sécuriser la vie
des travailleurs menacés à tout moment de perdre leur emploi
et de se retrouver sans ressources.
L'indemnité pour perte d'emploi,
première assurance chômage
au Maroc, entre en vigueur ce
1er décembre
Au Maroc, les salariés du privé au chômage peuvent bénéficier
désormais sous conditions d'une Indemnité pour perte d'emploi
(IPE) . Si c'est une première pour le royaume le dispositif reste
modeste. Son montant représentera 70% du salaire moyen perçu
sur les 36 derniers mois, mais sera plafonné à hauteur du Smig,
soit un peu plus de 200 euros par mois. Et limité à six mois.

Ça y est, l'économie marocaine se dote d'une allocation chômage. Après


12 ans de tractations, la loi fixant l’Indemnité pour perte d’emploi (IPE),
adoptée en septembre entre en vigueur à partir du 1er décembre (Loi n°
03-14). Le dispositif aura fait l'objet de longues négociations entre les
partenaires sociaux, patronat surtout et le ministre de l'Emploi Abdeslam
Seddiki.

Pour qui ?
Cette indemnité concerne les salariés du secteur privé déclarés,
notamment à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

A quelles conditions ?
Pour pouvoir en bénéficier, le salarié devra être inscrit à l'Agence
nationale de promotion de l'emploi et des compétences (Anapec)
et l'en informer dans un délai de 60 jours après avoir perdu son
emploi indépendamment de sa volonté.

Autre condition, il faut prouver avoir travaillé un minimum de 780


jours durant les trois années précédant la date d’arrêt du travail,
dont 260 jours durant les douze derniers mois civils.

Pour en bénéficier, le salarié doit être apte au travail et ne pas


être titulaire d’un droit à une pension d’invalidité ou de retraite.
Pendant la période d’attribution, le bénéficiaire de l’IPE devra se
soumettre le cas échéant à un programme de formation
qualifiante de l’Anapec et de l’OFPPT pour trouver un nouvel
emploi.

La démission et le départ volontaire n'ouvrent pas droit à


l'Indemnisation pour perte d'emploi. Quant aux salariés du public,
ils ne sont pas concernés.

Quel en est le montant pour le salarié ?


L’indemnité pour perte d’emploi est égale à 70 % du salaire
mensuel moyen déclaré au profit du salaire durant les 36
derniers mois qui précèdent de la date de perte de l’emploi. Mais
ce montant ne peut excéder le salaire minimum légal.

Pour rappel, dans le secteur de l'industrie, du commerce et des


services, le Smig horaire est de 12,85 dirhams depuis le 1er
juillet 2014. Il passera à 13,46 dirhams à partir du 1er juillet 2015.
Le Smig mensuel s'élève de 2350 dirhams (211 euros), c'est
donc là le plafond de l'IPE qui interessera donc surtout les
salaires modestes.

Pour combien de temps ?


L'IPE sera versée durant six mois maximum à compter du jour
suivant la date de la perte d’emploi.

Quel est son financement ?

L'IPE est financée par application du taux de 0,57% au salaire


déclaré dans la limite du plafond en vigueur.

Pour celà, le Conseil de gouvernement, réuni le 21 novembre


sous la présidence du chef du Gouvernement, Abdelilah
Benkirane, a adopté le décret fixant le taux des cotisations dues
à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) passant de 1 à
1,57 %.
Cette cotisation est réglée par l’employeur à hauteur de 0,38%
du salaire plafonné à 6 000 dirhams et l’employé à 0,19%. La
charge revient donc pour les deux tiers aux entreprises et pour le
tiers aux salariés.

A noter que pour lancer le dispositif, le temps que les cotisations


rentrent, l'Etat met à disposition de la CNSS un fonds
d’amorçage de 500 millions de dirhams étalé sur trois ans (45
millions d'euros). 250 millions de dirhams la première année, 125
millions de dirhams la deuxième année et 125 millions de
dirhams la troisième.

Comment cela va -t-il se passer pour les entreprises ?

La CNSS précise "qu'afin de permettre aux entreprises affiliées


de s’acquitter de cette cotisation additionnelle qui sera exigible à
partir du mois de décembre 2014" elle a procédé à la
modification du bordereau de paiement des cotisations du régime
général, du taux de cotisation correspondant aux prestations
sociales. Le taux passe ainsi 12,89% à 13,46%.

A noter que pour une population totale de 33 millions d'habitants,


le nombre de salariés du seul secteur privé au Maroc est de
l'ordre de 3,6 millions de personnes. Mais le nombre d'asujettis à
la CNSS, par définition seuls ayant droits de l'IPE, ne dépasse
pas 2,9 millions de personnes du fait de fraudes ou de sous
déclarations.

Sous toutes ces réserves, la mise en place de ce système


constitue néanmoins une vraie avancée pour le système social
du Maroc.

Y compris pour le patronat. Jamal Belahrach, vice-président de la


CGEM en charge du social a indiqué au site Media24 que cette
indemnité allait encourager la flexibilité du marché du travail.
 "L’indemnité perte d’emploi encourage la
flexibilité du travail"
Jamal Belahrach, président de la commission
emploi de la CGEM à Média24

Indemnité pour perte d’emploi : Près


de 78.000 bénéficiaires depuis la
création du Fonds
13.871 travailleurs ont bénéficié de l’IPE au cours des 9 premiers
mois de l’année

Depuis la création du Fonds de l’indemnité pour perte d’emploi, le


nombre de bénéficiaires a atteint 77.826, avec une enveloppe
budgétaire de plus de 962 millions de dirhams. Ces chiffres ont été
présentés mardi par le ministre du travail et de l’insertion
professionnelle, Mohamed Amkraz, à la Chambre des conseillers. En
réponse à une question orale portant sur l’accès des salariés du
secteur privé aux indemnités de perte d’emploi, le ministre a indiqué
que le nombre de bénéficiaires a atteint 13.871 au cours des 9
premiers mois de l’année 2020, pour près de 84 millions de dirhams.
Le ministre a rappelé qu’en cas de licenciement abusif, le salarié
bénéficie de l’indemnité pour perte d’emploi d’une durée de six mois.

Est éligible à l’indemnité de perte d’emploi, le salarié qui a cumulé


780 jours de déclarations de salaires pendant les 36 derniers mois
précédant la date de perte d’emploi, dont 260 jours durant les 12
derniers mois précédant cette date et qui a perdu son emploi dans
des circonstances indépendantes de sa volonté. A ce sujet, le
ministre a aussi rappelé la nécessité d’être inscrit à l’Agence
nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC).
Le montant mensuel de l’indemnité est égal à 70% du salaire de
référence (salaire mensuel moyen déclaré des 36 derniers mois) sans
excéder le montant du salaire minimum légal (SMIG). Après une
étude d’évaluation réalisée par la Caisse nationale de sécurité sociale
(CNSS) portant sur le système d’indemnisation de perte d’emploi, il
avait été décidé de réviser les conditions d’éligibilité, de simplifier les
procédures administratives et d’élargir le cercle des bénéficiaires.
Finalement, le chef de gouvernement aurait décidé de mettre en
œuvre le premier scénario, qui prévoit de maintenir comme condition
d’éligibilité à l’indemnité pour perte d’emploi, celle de justifier de 780
jours de travail effectif déclarés durant les 36 derniers mois
précédant la date de perte d’emploi.

Dans le cadre de ce premier scénario, le taux d’équilibre nécessaire


est estimé à 0,61%, ce qui représente un taux de cotisation
supplémentaire de 0,04% sachant que le taux de cotisation actuel est
fixé à 0,57%. Il est important de rappeler que la CNSS avait établi 3
scénarios dans le but précis de faciliter l’accès aux assurés, à travers
la réduction du nombre de jours déclarés. Le premier scénario prend
comme hypothèse 780 jours de déclarations dans les 36 mois
précédant la date de perte d’emploi. Dans ce cas, il faut bien noter
que le nombre minimum qui sera déclaré sur les 12 derniers mois ne
devra pas être inférieur à 156 jours. Ce premier scénario prévoit
d’atteindre 58.553 bénéficiaires à l’horizon 2027. Le deuxième
scénario étudié prend comme hypothèse 212 jours de déclarations
sur les 12 mois avant la perte d’emploi et 636 jours de déclarations
dans les 36 mois précédents. Selon ce scénario, le nombre des
bénéficiaires s’élève à 68.611.
Enfin, le troisième scénario prévoit 182 jours de déclarations dans les
12 derniers mois et 546 jours de déclarations dans les 36 mois
précédents. Dans le cadre de ce scénario, 70.605 bénéficiaires sont
prévus. Le ministre a aussi affirmé que l’Etat a soutenu ledit fonds de
près de 250 millions DH depuis sa création. Le gouvernement
soutiendra ce fonds avec quelque 54 millions DH par an. Pour rappel,
en projet depuis plusieurs années, l’indemnité pour perte d’emploi
est entrée en vigueur le 1er décembre 2014.

IPE : Plus de 17.000 dossiers rejetés en 2019

Dans son rapport d’activité du régime général au titre de l’année


2019, la CNSS avait révélé que le nombre de bénéficiaires de
l’Indemnité pour perte d’emploi est passé de 9.236 en 2015 à 14.821
en 2019, soit une augmentation annuelle moyenne de 13%. En 2019,
la durée de service de cette prestation est de 5,6 mois et le montant
mensuel moyen versé s’élève à 2.485 DH (le plafond indemnisé est le
Smig). 81% des bénéficiaires de l’IPE sont des salariés hommes.
Quant aux dossiers rejetés, la Caisse avance le chiffre de 17.352 sur
un total de 33.519 demandes déposées. Un chiffre en hausse par
comparaison à l’année 2018 où 15.093 dossiers avaient été rejetés.
Le motif principal de rejet des demandes est l’insuffisance du nombre
de jours cumulés durant la période précédant la perte de l’emploi. A
noter que le nombre de dossiers liquidés s’est élevé à 14.821 en
2019 contre 14.313 en 2018, ce qui représente une progression de
3,5%.

IPE : 1,2 milliard de dirhams pour


97.000 bénéficiaires
En attendant une réforme en cours depuis 2018 et
retardée par la crise Covid-19

Au cours de la première moitié de l’année en cours et précisément jusqu’au


14 juin dernier, quelque 7.339 personnes ont pu bénéficier de l’indemnité
pour perte d’emploi avec un soutien financier total de plus de 50 millions
de dirhams.

L’indemnité pour perte d’emploi (IPE) va ratisser plus large. En tout


cas, c’est l’objectif principal d’un projet de loi en cours d’adoption. En
attendant, le dispositif mis en place depuis 2014 s’approche de la
barre des 100.000 bénéficiaires. Un seuil qui sera atteint dans les
prochains mois. En effet, selon les dernières statistiques disponibles,
le nombre de bénéficiaires a atteint au 15 juin dernier 96.826
personnes avec un total d’indemnités estimé à 1.256 millions de
dirhams (1,25 milliard de dirhams). Au cours de l’année 2020
marquée par la crise sanitaire et la période de confinement sans
oublier la distribution des aides financières directes pour les familles
impactées par la crise, le dispositif IPE a également permis de
soutenir des demandeurs ayant perdu leurs emplois. Ainsi, les
données officielles font état d’un total de 23.034 bénéficiaires avec
un budget d’indemnités estimé à plus de 372 millions de dirhams. Au
cours de la première moitié de l’année en cours et précisément
jusqu’au 14 juin dernier, quelque 7.339 personnes ont pu bénéficier
de l’indemnité pour perte d’emploi avec un soutien financier total de
plus de 50 millions de dirhams. Les responsables semblent
déterminés à aller encore plus vite et plus loin dans ce dispositif.
Pour ce faire, la tutelle compte agir sur certaines conditions
d’éligibilité dans le but de permettre à un plus grand nombre de
chômeurs de bénéficier du soutien financier.
Impact Covid

Dans ce sens, le ministre de l’emploi et de l’insertion professionnelle


annonce du nouveau concernant la réforme de l’IPE. En effet, les
responsables planchent sur les scénarios de réforme depuis 2018,
date de la réalisation d’une étude. Sur les trois scénarios fixés
initialement, le gouvernement avait opté concernant le premier pour
la modification et la simplification de la procédure. Les changements
devaient porter essentiellement sur la réduction du nombre des jours
déclarés requis pour être éligible à l’IPE. Cependant, les responsables
ont dû revoir leurs calculs en raison de l’impact généré par la crise
sanitaire Covid-19 durant les derniers mois. Ils se sont donc rabattus,
selon le ministère de l’emploi sur la seconde option consistant à
passer de 780 jours déclarés à 636 jours et de ramener les 260 jours
requis à 212 seulement sur les 12 mois. Ces changements font l’objet
d’un projet de loi qui est actuellement en cours de validation. Il
semble cependant que le texte en question attendra le prochain
Parlement.
L’institution s’apprête à clôturer la session parlementaire du
printemps et avec elle l’actuelle législature dans les prochains jours.
Une chose est sûre en tout cas. Les changements du projet de loi
seront très attendus puisqu’ils permettront d’élargir la cible des IPE
et simplifier encore davantage la procédure.
La question du financement devra également être tranchée puisque
l’augmentation du nombre des bénéficiaires va mécaniquement
accentuer la pression sur les fonds disponibles pour le financement
du mécanisme de l’indemnité pour perte d’emploi.

Conditions
Les demandeurs de l’indemnité pour perte d’emploi doivent remplir
plusieurs conditions. Pour rappel, ce dispositif qui a été mis en place
pour la première fois en 2014 garantit au bénéficiaire une
indemnisation pour une période de 6 mois, égale à 70% du salaire de
référence, c’est-à-dire la moyenne des salaires mensuels déclarés au
cours des 36 derniers mois précédant la perte d’emploi. Cela dit, le
montant de l’indemnisation ne peut pas dépasser dans tout les cas le
SMIC en vigueur. Il faut préciser que la période d’indemnisation est
considérée comme une période d’assurance qui ouvre le droit à une
couverture médicale, les allocations indemnités familiales.
La même période est également prise en compte dans le calcul de la
pension de retraite.
A noter que le salarié doit être inscrit comme demandeur d’emploi
auprès de l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi et des
compétences (ANAPEC) et qu’il soit victime d’un licenciement abusif.

Scénarios
Une étude commandée en 2018 avait fixé trois scénarios de réforme
pour l’IPE.
Le premier retient une hypothèse de 780 jours de déclarations dans
les 36 mois précédant la date de perte d’emploi. Ce scénario prévoit
d’atteindre 58.553 bénéficiaires à l’horizon 2027.
Le deuxième scénario étudié prend comme hypothèse 212 jours de
déclarations sur les 12 mois avant la perte d’emploi et 636 jours de
déclarations dans les 36 mois précédents. Selon ce scénario, le
nombre des bénéficiaires s’élèvera à terme à 68.611.
Enfin, le troisième scénario prévoit 182 jours de déclarations dans les
12 derniers mois et 546 jours de déclarations dans les 36 mois
précédents, avec 70.605 bénéficiaires prévus.
A noter enfin qu’au départ, l’IPE avait été dotée d’un fonds
d’amorçage de 500 millions de dirhams.

INDEMNITÉ POUR PERTE


D’EMPLOI: LE CESE POUR UNE
RÉFORME “SYSTÉMIQUE
PROGRESSIVE”
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE)
préconise à la lumière des dispositions de la loi-cadre sur la
protection sociale, “une réforme systémique progressive” de
l’indemnité pour perte d’emploi (IPE) et recommande la mise
à l’étude urgente d’un système d’indemnisation-chômage.
Dans une étude sur le système de l’IPE réalisée suite à une
saisine de la Chambre des Conseillers, le CESE précise que
ce système d’indemnisation-chômage devra comprendre
un régime assurantiel couplé à un régime d’assistance,
arrimés à un dispositif actif d’aide au retour à l’emploi.

Le régime assurantiel comprend deux dispositifs, à savoir


un régime d’assurance-chômage pour les travailleurs
salariés cotisants qui permettrait de dépasser les limites
actuelles de l’IPE à travers la réduction du nombre
minimum de jours de cotisation requis, l’augmentation du
plafond de l’indemnité (4 à 5 fois le SMIG), l’extension de
la durée des prestations de manière proportionnelle à la
durée cotisée, le renforcement du financement du
dispositif en déplafonnant les cotisations à l’IPE, la
simplification des procédures administratives et
l’extension des conditions d’éligibilités de manière
progressive.

Le deuxième dispositif consiste en un régime d’assurance-


chômage pour les travailleurs non-salariés, indique le
Conseil, notant que cette proposition qui interviendrait de
manière progressive, dans une seconde phase, doit faire
l’objet d’un débat élargi de manière à tenir compte des
spécificités des différents métiers et implique de définir
préalablement ce que constituerait la cessation d’activité
pour ces catégories de travailleurs.

Quant au régime assistanciel, il couvrirait les travailleurs


ayant perdu leurs emplois et ne remplissant pas les
conditions d’éligibilité à l’assurance chômage ou les
personnes en fin de droit.

Le Conseil souligne que le dispositif actif d’aide au retour


à l’emploi devrait faire partie intégrante de ce nouveau
système en garantissant l’accès des bénéficiaires à des
dispositifs de formation pour un renforcement des
compétences ou une reconversion.

L’objectif, poursuit la même source, est de favoriser leur


réinsertion rapide au marché du travail, tout en
impliquant, dans ce processus, de manière obligatoire et
formalisée, l’ANAPEC et l’OFPPT.

Par ailleurs, le CESE constate que depuis sa mise en place


en 2015, un nombre très limité de personnes bénéficie
effectivement de l’IPE.
Selon les derniers chiffres disponibles, le nombre de
bénéficiaires de cette indemnité a atteint, depuis sa
création, 77.826, “soit bien en-deçà de l’objectif visé de
30.000 bénéficiaires par an”.

“Cette indemnité qui a été mise en place, en cas de


licenciement, pour une durée de six mois, au profit des
salariés du secteur privé formel, déclarés auprès de la
CNSS s’apparente beaucoup plus à un filet de sécurité
sociale qu’à une assurance-chômage. En effet, le montant
mensuel de l’indemnité est égal à 70% du salaire de
référence (salaire mensuel moyen déclaré des 36 derniers
mois) sans excéder le montant du salaire minimum légal
(SMIG)”, relève le CESE.

L’analyse des caractéristiques du dispositif actuel de l’IPE


fait ressortir un ensemble de raisons limitant sa portée,
indique le CESE, citant “les conditions d’éligibilité
restrictives”, avec notamment un rejet de la moitié des
dossiers à cause de l’insuffisance du nombre de jours
déclarés, “le niveau insuffisant des indemnités versées”,
avec comme base de calcul le SMIG, et qui ne tiennent
compte, ni de la durée des cotisations, ni de la diversité
des situations des catégories professionnelles.
“Cette situation interpelle sur l’urgence d’une
réorganisation de cette indemnité, qui fait partie des
quatre axes visés par la réforme prévue par la loi-cadre sur
la protection sociale”, souligne la même source.

Cette réorganisation pourrait prendre la forme d’une


réforme paramétrique, qui constitue la voie privilégiée
depuis 2018 par le gouvernement, soit avant l’adoption de
la loi-cadre sur la protection sociale.

L’examen, par le CESE, de cette modalité “laisse conclure


qu’elle reste limitée, n’agissant que sur un paramètre
(période minimum de cotisation), soit l’option la moins
coûteuse financièrement et la moins avantageuse
socialement”.

Le Conseil a été saisi le 18 janvier 2021 par la Chambre


des Conseillers pour la réalisation de cette étude sur le
système de l’indemnité pour perte d’emploi qui s’inscrit
dans le cadre de l’adoption de la loi-cadre sur la protection
sociale.

Cette réforme a été initiée à la suite des directives Royales


prononcées à l’occasion de la fête du Trône en juillet
2020.
La présente étude, élaborée sur la base d’une approche
participative, vise d’une part à déterminer les raisons
restreignant le bénéfice de cette couverture à un nombre
de personnes et d’autre part, à formuler des propositions
de réorganisation du système en vue d’élargir la base des
bénéficiaires, à la lumière des orientations de la loi-cadre
sur la protection sociale.

CNSS : L’indemnité pour


perte d’emploi vers une
révision
En conseil d’administration, la caisse de sécurité sociale

examine le bilan de l'Indemnité pour perte d'emploi (IPE) sur

la période 2015–2017 et l'analyse de l'impact du

changement des conditions pour les dix prochaines années.

Parmi les points examinés, figure le bilan de l'Indemnité

pour perte d'emploi (IPE) sur la période 2015-2017, ainsi

que l'impact du changement des conditions de l'IPE au titre

de la période 2018-2027.
L’analyse de cet impacte consiste à alléger les conditions

concernant le nombre de jours de déclarations et à évaluer

l'impact financier avec le même taux de cotisation de 0,57%.

Avant d'examiner dans le détail l'étude d'impact de

changement des conditions de bénéfice de l'IPE, il faut

rappeler que, jusqu'à présent, pour bénéficier de cette

prestation, le salarié assuré à la CNSS doit cumuler 780

jours de déclarations de salaires pendant les 36 derniers

mois précédant la date d'emploi, dont 260 jours durant les

12 derniers mois précédant cette date. Le montant mensuel

de l'indémnité est égal à 70% du salaire de référence

(salaire mensuel moyen déclaré les 36 derniers mois), sans

excéder le montant du salaire minimum légal (SMIG).

La CNSS a ainsi établi 3 scénarios dans le but précis de

faciliter l'accès aux assurés, à travers la réduction du

nombre de jours déclarés. Le premier scénario prend pour

hypothèse 780 jours de déclarations dans les 36 mois


précédant la date de perte d'emploi. Le deuxième se base

sur 212 jours, tandis que le troisième prévoit 182 jours de

déclarations.

La CNSS estime qu'un changement éventuel de ce

paramètre devrait permettre l'augmentation du nombre de

bénéficiaires de 15.731 à 17.847 selon le premier scénario.

En tenant compte du deuxième scénario, le nombre de

bénéficiaires passerait à 23.759, alors que la troisième

hypothèse devrait permettre de porter ce nombre à 29.531.

Néanmoins, ces changements de conditions de l'IPE

entraîneront une aggravation du taux de cotisation qui

variera entre 0,04 et 0,32%, selon le scénario choisi.

Réforme du système de l’IPE : la


vision du CESE
A la lumière des dispositions de la loi-cadre sur la
protection sociale, le CESE, dans une étude réalisée suite à
une saisine de la Chambre des conseillers, recommande une
réforme systémique progressive de l'Indemnité pour perte
d'emploi (IPE) et la mise à l’étude urgente d’un système
d’indemnisation-chômage.
Dans une étude sur le système de l’IPE réalisée suite à une saisine
de la Chambre des Conseillers, le Conseil économique, social et
environnemental (CESE) précise que ce système d’indemnisation-
chômage devra comprendre un régime assurantiel couplé à un
régime d’assistance, arrimés à un dispositif actif d’aide au retour à
l’emploi. Le régime assurantiel comprend deux dispositifs. Le
premier se résume en un régime d’assurance-chômage pour les
travailleurs salariés cotisants qui permettrait de dépasser les limites
actuelles de l’IPE. Et ce, à travers la réduction du nombre
minimum de jours de cotisation requis, l’augmentation du plafond
de l’indemnité (4 à 5 fois le SMIG), l’extension de la durée des
prestations de manière proportionnelle à la durée cotisée, le
renforcement du financement du dispositif en déplafonnant les
cotisations à l’IPE, la simplification des procédures administratives
et l’extension des conditions d’éligibilités de manière progressive.

L’ANAPEC et l’OFPPT sont à impliquer

Le deuxième dispositif, lui, consiste en un régime d’assurance-


chômage pour les travailleurs non-salariés. Cette proposition qui
interviendrait de manière progressive, dans une seconde phase, doit
faire l’objet d’un débat élargi de manière à tenir compte des
spécificités des différents métiers et implique de définir
préalablement ce que constituerait la cessation d’activité pour ces
catégories de travailleurs.

Pour ce qui est du régime assistanciel, il couvrirait les travailleurs


ayant perdu leurs emplois et ne remplissant pas les conditions
d’éligibilité à l’assurance chômage ou les personnes en fin de droit.
Le Conseil estime que le dispositif actif d’aide au retour à l’emploi
devrait faire partie intégrante de ce nouveau système en
garantissant l’accès des bénéficiaires à des dispositifs de formation
pour un renforcement des compétences ou une reconversion. Selon
le CESE, l’objectif est de favoriser leur réinsertion rapide au
marché du travail, tout en impliquant, dans ce processus, de
manière obligatoire et formalisée, l’ANAPEC et l’OFPPT.

77.826 ont bénéficié de l’IPE depuis sa mise en place en 2015

Le CESE constate que depuis sa mise en place en 2015, un nombre


très limité de personnes bénéficie effectivement de l’IPE. Selon les
derniers chiffres disponibles, le nombre de bénéficiaires de cette
indemnité a atteint, depuis sa création, 77.826, "soit bien en-deçà
de l’objectif visé de 30.000 bénéficiaires par an". " Cette indemnité
qui a été mise en place, en cas de licenciement, pour une durée de
six mois, au profit des salariés du secteur privé formel, déclarés
auprès de la CNSS s’apparente beaucoup plus à un filet de sécurité
sociale qu’à une assurance-chômage. En effet, le montant mensuel
de l’indemnité est égal à 70% du salaire de référence (salaire
mensuel moyen déclaré des 36 derniers mois) sans excéder le
montant du salaire minimum légal (SMIG)", indique le CESE.
L’analyse des caractéristiques du dispositif actuel de l’IPE fait
ressortir un ensemble de raisons limitant sa portée. Il s'agit
notamment des conditions d’éligibilité restrictives, avec notamment
un rejet de la moitié des dossiers à cause de l’insuffisance du
nombre de jours déclarés,. En plus du niveau insuffisant des
indemnités versées, avec comme base de calcul le SMIG, et qui ne
tiennent compte, ni de la durée des cotisations, ni de la diversité
des situations des catégories professionnelles.

Réforme paramétrique

"Cette situation interpelle sur l’urgence d’une réorganisation de


cette indemnité, qui fait partie des quatre axes visés par la réforme
prévue par la loi-cadre sur la protection sociale", considère le
conseil. Cette réorganisation pourrait prendre la forme d’une
réforme paramétrique, qui constitue la voie privilégiée depuis 2018
par le gouvernement, soit avant l’adoption de la loi-cadre sur la
protection sociale. L’examen, par le CESE, de cette modalité
"laisse conclure qu’elle reste limitée, n’agissant que sur un
paramètre (période minimum de cotisation), soit l’option la moins
coûteuse financièrement et la moins avantageuse socialement ". Le
Conseil a été saisi le 18 janvier 2021 par la Chambre des
Conseillers pour la réalisation de cette étude sur le système de
l’indemnité pour perte d’emploi qui s’inscrit dans le cadre de
l’adoption de la loi-cadre sur la protection sociale. Cette réforme a
été initiée à la suite des directives Royales prononcées à l’occasion
de la fête du Trône en juillet 2020. La présente étude, élaborée sur
la base d’une approche participative, vise d’une part à déterminer
les raisons restreignant le bénéfice de cette couverture à un nombre
de personnes et d’autre part, à formuler des propositions de
réorganisation du système en vue d’élargir la base des
bénéficiaires, à la lumière des orientations de la loi-cadre sur la
protection sociale.

Indemnité pour perte d’emploi: Les


conditions vont être allégées
 03 mars 2021  Medias24

Le gouvernement a décidé d'alléger les conditions d'éligibilité pour


bénéficier de l'indemnité pour perte d'emploi. 
Peu de personnes ont pu bénéficier de l'Indemnité pour Perte d'Emploi
(IPE) depuis sa mise en place en 2015. Selon les derniers chiffres
disponibles, le nombre de bénéficiaires de cette indemnité a atteint,
depuis sa création, 77.826, avec une enveloppe budgétaire de plus de
962 millions de DH. 
Pour rappel, cette indemnité a été mise en place, pour une durée de six
mois, au profit des salariés en cas de licenciement indépendant
de leur volonté et qui cherchent activement à réintégrer le marché du
travail. Le montant mensuel de l'indemnité est égal à 70% du salaire de
référence (salaire mensuel moyen déclaré des 36 derniers mois) sans
dépasser le Smig (2.828 DH bruts).
Sauf que les conditions mises en place ont été trop restrictives, privant
une grande partie des salariés de cette indemnité.
En effet, le salarié en question doit cumuler 780 jours de déclaration de
salaire pendant les trente six derniers mois précédant la date de perte
d’emploi dont 260 jours durant les 12 derniers mois précédant cette
date. 
Conscient de la problématique, le gouvernement envisage de réformer le
système et y travaille depuis plusieurs mois avec la CGEM.
"Il y a eu une première version soumise au Secrétariat général du
gouvernement révisant les conditions d’accès à l’IPE à savoir le nombre
de jours de cotisation dans l’année de départ et les trois dernières années
précédant cette date", rappelle une source jointe par Médias24.
"Dans cette version, il est question d'une réduction importante
du nombre de jours exigés pendant l'année de départ (260 jours) et d'une
petite diminution dans le nombre de jours exigés pendant les 36 derniers
mois (780 jours), ce qui ne résout pas le problème", nous explique-t-on. 
Car l’essentiel des bénéficiaires qui ont des problèmes d’accès à l'IPE
ne répondent pas à la condition du nombre de jours de cotisation
pendant les 36 derniers mois. 
Dans cette version, le gouvernement prévoyait également une
augmentation de 0,04 point du taux de cotisation (actuellement fixé à
0,57%) pour le porter à 0,61% dont les deux tiers sont supportés par
l'employeur et 1/3 par le salarié.
La version a été retirée du Secrétariat général du gouvernement et le
dossier a été repris dans le cadre de la plateforme CGEM-
gouvernement.
"Nous avons revu notre itération avec deux simulations en diminuant le
nombre de jours exigés aussi bien pour l’année de départ que pour les
trois dernières années en mettant en condition aucun surplus de
cotisation ni pour les patrons ni pour les salariés", ajoute notre source.
Selon nos informations, les deux critères ont été réduits
considérablement afin de couvrir le plus de salariés possibles dans la
limite du budget annuel prévu pour l'IPE. "Nous avons veillé à ce que
les nouveaux critères cadrent avec le budget existant pour ne dégager
aucun excédant mais sans pour autant déséquilibrer le régime", nous
explique-t-on.
La réforme globale de la couverture sociale dont le projet de loi-cadre
est actuellement en examen au parlement prévoit une généralisation de
l'IPE à tous les salariés disposant d'un emploi stable à horizon 2025. Ce
qui revient à dire que les critères actuellement en discussion seront peut-
être élargis.

L’indemnité de perte d’emploi enfin o


Rédigé par Julie Chaudier, à CASABLANCA , le Jeudi 30 Avril 2015 - Lu 10
MAROC. La CGEM se félicite, dans un communiqué paru mercredi
29 avril 2015, du déblocage, des ressources nécessaires à la mise
en œuvre de l’Indemnité de perte d’emploi (IPE).

Première assurance chômage de l’histoire du Maroc, l’IPE a été


promulguée le 1er décembre 2014, mais aucune indemnité n’a été
octroyée pendant les cinq premiers mois, car l’Etat n’avait pas
encore versé sa participation au fond d’amorçage public de 46 M€
(500 millions de dirhams) : 23 M€, la première année contre 11,5
M€ pour la deuxième puis la troisième année.

Lancée officiellement vendredi 24 avril 2015, l’IPE va permettre aux


3 620 personnes d’ores et déjà éligibles de recevoir une indemnité
équivalente à 70% de leur salaire de référence (salaire moyen des
trois dernières années de travail déclarées), plafonné à hauteur du
SMIG, s’ils ont perdu leur travail de façon involontaire.

L’indemnité pour perte


d’emploi opérationnelle
d’ici la fin de l’année
Les employés de la CNSS en cours de formation à
l’IPE
Meyssoune Belmaza
Mercredi 5 Novembre 2014
Enfin l’on commence à voir le bout du tunnel concernant l’indemnité
pour perte d’emploi (IPE). Actuellement, une rumeur fait état que
les employés de la CNSS, ont, d’ores et déjà, reçu les instructions
et directives nécessaires pour se familiariser avec les modes et les
traitements de dossiers IPE à venir. En effet, le salarié fraîchement
débarqué de son emploi fera, ainsi, contre mauvaise fortune bon
cœur, en percevant une indemnité pendant les six mois suivant sa
mise au chômage. Loin d’être considérée comme une allocation
chômage, cette IPE est une première au Maroc et fait trépigner
d’impatience une bonne partie de travailleurs. En fait, sous réserve,
bien évidemment, de remplir certaines conditions et modalités, les
bénéficiaires pourront prétendre à une somme pouvant atteindre les
25.200 DH étalée sur ladite durée. En décodé, tout salarié qui a
perdu son travail «de manière involontaire» (les démissions, départs
volontaires et abandons de poste sont exclus) et à même de justifier
de 780 jours de cotisations sociales dont 216 durant la dernière
année de travail avant la perte de son emploi, recevra l’équivalent
de 70% de son salaire mensuel moyen des 36 derniers mois mais
n’excédant pas les 6000 DH. «Si, à titre d’exemple, un salarié
touchait 6000 DH par mois et venait à perdre involontairement son
travail, il percevra 4200 DH mensuellement durant les 6 mois
ultérieurs, soit à hauteur de 70% de sa rétribution. En revanche, si
le salaire d’un employé est, de plus ou moins, 2000 DH, son
indemnisation sera plafonnée à son maximum et il recevra, de ce
fait, 12.000 DH en tout», nous a expliqué un responsable à la CNSS
avant d’ajouter que la prise d’effet IPE se fera, en principe, le jour
qui suit la date de la perte d’emploi.
Toutefois, s’il est vrai que la mise en œuvre de ce mécanisme de «
dédommagement » des salariés actifs en cas de perte d’emploi,
enregistre encore un retard patent, puisqu’elle avait été
précédemment annoncée pour janvier dernier, il n’en demeure pas
moins que cette disposition a le mérite d’apporter du baume au
cœur d’une certaine frange de la société. Au sujet du retard, d’après
la même source à la CNSS, il est juste question de formalités et la
mise en branle devra être effective au plus tard vers la fin de l’année
en cours.
Quant à la partie financement, un changement du taux de cotisation
de la branche sera opéré à court terme pour passer de 1% à 1,57%.
Et en plus de l'apport de l'Etat (ndlr, le gouvernement avait accepté
de passer de 250  à 500 millions de dirhams), il y aura une
cotisation de 0,19% à la charge des salariés et 0,38% pour le
patronat. 
Dans la foulée, le salarié sera accompagné par l’Anapec dans sa
recherche d’un nouvel emploi. En effet, la  CNSS étant désignée
comme guichet unique pour la réception des dossiers IPE, elle sera
en charge de l’inscription automatique de l’assuré éligible à l’IPE
auprès de l’Anapec, afin de l’aider à se réinsérer dans le monde du
travail. 
Quoi qu’il en soit, du côté de la CNSS, l’on tient à préciser qu’il ne
faut surtout pas confondre, l’IPE avec une allocation chômage!
Il s’agit, précise-t-on, comme l’explicite si bien leur slogan générique
«Une main tendue pour mieux se relever», d’une certaine forme de
«dépannage» inédite dans le Royaume. Pour certains, cette
dernière est trop modeste et pour d’autres, c’est une initiative fort
louable et ambitieuse. Ce qui rappelle le fameux dicton «Un tiens
vaut mieux que deux tu l'auras». 
 L'indemnitépour perte d’emploi
décortiquée par le CESE
Loi-cadre sur la protection sociale
Depuis la mise en place de l’indemnité pour perte
d’emploi en 2015, un nombre très limité de
personnes bénéficient de cette mesure, puisqu’il a
atteint 77.826, soit bien en-deçà de l’objectif visé de
30.000 bénéficiaires par an.
Le Conseil économique, social et environnemental a
été saisi le 18 janvier 2021 par la Chambre des
conseillers pour la réalisation d’une étude sur le
système de l’indemnité pour perte d’emploi qui
s’inscrit dans le cadre de l’adoption de la loi-cadre
sur la protection sociale.
Cette réforme a été initiée à la suite des directives
royales prononcées à l’occasion de la fête du Trône
en juillet 2020. L’étude, élaborée sur la base d’une
approche participative, vise d’une part à déterminer
les raisons restreignant le bénéfice de cette
couverture à un nombre de personnes et, d’autre
part, à formuler des propositions de réorganisation
du système en vue d’élargir la base des
bénéficiaires, à la lumière des orientations de la loi-
cadre sur la protection sociale.
Depuis sa mise en place en 2015, un nombre très
limité de personnes bénéficient effectivement de
l’Indemnité pour Perte d’Emploi (IPE), relève le
CESE. Selon les derniers chiffres disponibles, le
nombre de bénéficiaires a atteint, depuis sa
création, 77.826, soit bien en-deçà de l’objectif visé
de 30.000 bénéficiaires par an.
L’urgence d’une réorganisation
Cette indemnité qui a été mise en place, en cas de
licenciement, pour une durée de six mois, au profit
des salariés du secteur privé formel, déclarés
auprès de la CNSS «s’apparente beaucoup plus à un
filet de sécurité sociale qu’à une assurance-
chômage», selon le CESE. En effet, le montant
mensuel de l’indemnité est égal à 70% du salaire de
référence (salaire mensuel moyen déclaré des 36
derniers mois) sans excéder le montant du salaire
minimum légal (SMIG).
L’analyse des caractéristiques du dispositif actuel
de l’IPE fait ressortir un ensemble de raisons
limitant sa portée comme les conditions d’éligibilité
restrictives et le niveau insuffisant des indemnités
versées. «Cette situation interpelle sur l’urgence
d’une réorganisation de cette indemnité, qui fait
partie des quatre axes visés par la réforme prévue
par la loi-cadre sur la protection sociale», lance le
CESE.
Cette réorganisation pourrait prendre la forme d’une
réforme paramétrique, qui constitue la voie
privilégiée depuis 2018 par le gouvernement, soit
avant l’adoption de la loi-cadre sur la protection
sociale. L’examen, par le CESE, de cette modalité
laisse conclure qu’elle reste limitée, n’agissant que
sur un paramètre (période minimum de cotisation),
soit l’option la moins coûteuse financièrement et la
moins avantageuse socialement.
Le CESE préconise, pour sa part, à la lumière des
dispositions de la loi-cadre sur la protection sociale,
une réforme systémique progressive et
recommande la mise à l’étude urgente d’un système
d’indemnisation-chômage, comprenant un régime
assurantiel couplé à un régime d’assistance, arrimés
à un dispositif actif d’aide au retour à l’emploi.
 
ARTICLE

Maroc : Le CESE pointe les raisons


limitant la portée de l’indemnité
pour perte d’emploi
Saisi par la Chambre des conseillers, le CESE a rendu
récemment un avis sur le mécanisme d’indemnité pour perte
d’emploi, pointant ses faiblesses ainsi que les raisons limitant sa
portée. Le conseil recommande ainsi de mettre en œuvre un
système d’indemnisation chômage, avec un régime assurantiel,
un régime d’assistance et un dispositif actif d’aide au retour à
l’emploi.

Pensée comme un «filet de sécurité sociale» pour éviter aux


personnes de tomber, du jour au lendemain, dans la pauvreté
plutôt qu’une assurance chômage, l’indemnité pour perte
d’emploi (IPE) n’a pas réalisé son objectif escompté. Prévue par
le Code du travail depuis 2004, le mécanisme ayant vu le jour en
2015 n’a bénéficié qu’à un nombre limité de personnes.
Ainsi, sur les 32 633 salariés qui ont déposé une demande de
l’IPE en 2019, seuls 15 036 salariés ont pu bénéficier de cette
prestation. Au total et depuis sa création, cette indemnité, égal à
70% du salaire de référence (salaire mensuel moyen déclaré des
36 derniers mois) sans excéder le montant du salaire minimum
légal (SMIG), n’a été accordée qu’à 77 826 salariés, un chiffre
bien en deçà de l’objectif fixé de 30 000 bénéficiaires par an.
Alors que la loi-cadre sur la protection sociale prévoit notamment
la généralisation de l’indemnité pour perte d’emploi durant
l’année 2025 pour couvrir toute personne exerçant un emploi
stable, à travers la simplification des conditions pour bénéficier
de cette indemnité et l’élargissement de la base des
bénéficiaires, la Chambre des conseillers a saisi le Conseil
économique, social et environnemental (CESE) pour réaliser une
étude sur «Le système d’indemnité pour perte d’emploi».
L’instance, dirigée par Ahmed Réda Chami vient de rendre sa
copie.
Trois principales raisons limitant la portée de l’IPE
L’analyse des caractéristiques du dispositif actuel de l’IPE fait
ressortir trois principales raisons limitant sa portée, indique le
CESE dans son étude publiée en ce mois de décembre. Le
conseil cite ainsi «les conditions d’éligibilités restrictives, avec
notamment un rejet de la moitié des dossiers à cause de
l’insuffisance du nombre de jours déclarés». Il pointe, à cet
égard, l’«inaccessibilité de l’IPE pour plus de la moitié des
salariés concernés» et l’«exclusion des travailleurs occasionnels
et saisonniers». 
La deuxième raison reste les «niveaux de prestations
insuffisants, avec comme base de calcul le SMIG et qui ne
répond pas au niveau de vie de plusieurs catégories
professionnelles». «Le montant moyen mensuel de l’IPE, de
l’ordre de 2485 DH en 2019, est loin de permettre à l’assuré de
sauvegarder un niveau de vie suffisant. Ce montant reste très
faible, voire dérisoire pour les personnes ayant un salaire
supérieur à 6000 DH qui se retrouveraient du jour au lendemain
avec un revenu inférieur au SMIG», explique-t-on
Enfin, le conseil estime que le financement reste «insuffisant et
inéquitable» et «ne tient compte ni de la durabilité des sources
de financement ni de la répartition des catégories
professionnelles». «Cette situation interpelle sur l’urgence d’une
réorganisation de cette indemnité, qui fait partie des quatre axes
visés par la réforme prévue par la loi-cadre sur la protection
sociale. Certes, cette réorganisation peut être effectuée à travers
une réforme paramétrique, ce qui constitue la voie adoptée par le
gouvernement à partir de 2018 avant l’adoption de la loi-cadre
sur la protection sociale», poursuit l’étude.
«L’examen de cette modalité, par le CESE, laisse conclure
qu’elle reste limitée, ne portant que sur la variation d’un seul
paramètre (période minimum de cotisation), avec un choix du
scénario le moins coûteux financièrement et le moins avantageux
socialement.»
Etude du CESE
Un régime assurantiel et un régime d’assistance
Dans le cadre de ses recommandations, le CESE préconise à la
lumière de la loi-cadre sur la protection sociale, une «réforme
systémique progressive» et recommande «la mise à l’étude
urgente d’un système d’indemnisation chômage, comprenant un
régime assurantiel et un régime d’assistance, arrimé à un
dispositif actif d’aide au retour à l’emploi». «Sur la base du
diagnostic réalisé et en considérant le contexte économique et
social que connait notre pays actuellement du fait des
répercussions de la crise de la Covid-19, il est recommandé
l’instauration d’un régime assurantiel qui comprend deux
dispositifs», suggère-t-on.
Il s’agit d’un «régime d’assurance chômage pour les travailleurs
salariés, qui permettrait de dépasser les limites actuelles de
l’IPE» à travers notamment «la réduction du nombre minimum de
jours de cotisation requis», «l’augmentation du plafond de
l’indemnité en le portant à un multiple du SMIG (4 à 5 fois le
SMIG)» ou encore «l’extension de la durée des prestations de
manière proportionnelle à la durée cotisée». Pour le deuxième
dispositif, le CESE recommande «un régime d’assurance
chômage pour les travailleurs non-salariés», qui «doit faire l’objet
d’un débat et d’une concertation entre les parties concernées de
manière à tenir compte des spécificités des différents métiers et
implique de définir préalablement ce que constituerait la
cessation d’activité pour ces catégories de travailleurs».
Enfin, le CESE recommande d’«associer à ce régime assurantiel
deux mesures importantes d’accompagnement : Un régime
assistanciel qui couvrirait les travailleurs ayant perdu leur emploi
et ne remplissant pas les conditions d’éligibilité à l’assurance
chômage ou les personnes en fin de droit et un dispositif actif
d’aide au retour à l’emploi».

Pourquoi l'indemnité
chômage au Maroc est-elle
inadéquate ?
Le Conseil économique, social et
environnemental (CESE) a rendu son avis sur
l’indemnité pour perte d’emploi (IPE). Dans un
rapport de 47 pages, il pointe plusieurs limites de
cette indemnité qui ne profite pas aux Marocains,
et estime que ce modèle a été fait pour des
salariés touchant 4000 dirhams et moins.
Alors que la Chambre des conseillers a saisi l’institution
dirigée par Ahmed Reda Chami sur l’IPE, le CESE a rendu
son avis, qui témoigne de l’inadéquation de ce mécanisme
qui figure dans le Code du Travail depuis 2004 et qui n’a
été mis en place qu’en 2015.
Selon les éléments mis en lumière par le CESE, ce
mécanisme n’a finalement profité qu’à un nombre très
limité de personnes, puisqu’il s’est montré inaccessible
pour plus de la moitié des salariés concernés, c’est à dire
ceux qui l’ont demandé.
Alors que depuis sa mise en place, l’objectif affiché était
d’avoir 30.000 bénéficiaires par an, en réalité, depuis sa
création, l’IDE n’a été octroyée qu’à 77 826 personnes. En
2019 par exemple, sur les 32 633 salariés ayant déposé
une demande seuls 15 036 salariés ont pu en bénéficier.
Le CESE estime que cette indemnisation est pénalisée par
3 éléments centraux, notamment des conditions
d’éligibilité très restrictives, des niveaux de prestations
insuffisants et une source de financement insuffisante et
surtout inéquitable.

Conditions d’éligibilité restrictives


« Depuis son instauration, plus de la moitié des personnes
concernées par cette indemnité n’arrivent pas à l’obtenir,
compte tenu notamment, de conditions d’éligibilité assez
contraignantes », indique le rapport.
Et de préciser qu’entre 2015 et 2019, en moyenne seuls
47% des dossiers ont donné lieu à l’octroi de l’indemnité,
citant comme motifs de rejets, des dossiers insuffisants,
des jours déclarés insuffisants.

Entretien avec Souabni Omar, directeur des


Études, communication et développement à la
CNSS
«L’IPE ne se résume pas uniquement en une
indemnité mensuelle en numéraire»
Éco-Emploi : Quel est le dernier bilan de l’opération
d’indemnisation pour perte d’emploi ?
Souabni Omar : Il y a lieu de rappeler que l’indemnité pour perte
d’emploi est entrée en vigueur le 1er décembre 2014 après
publication, au Bulletin officiel le 11 septembre 2014, de la loi 03-
14 modifiant la Loi 1-72-184 relative à l’organisation de la
sécurité sociale. Depuis cette date jusqu’à fin août 2015, nous
avons reçu et exploité 12.000 demandes dont 5.000 dossiers ont
été liquidés et payés pour un montant de près de 50 millions de
dirhams. Le reste des dossiers sont soit irrecevables pour non-
vérification des conditions d’ouverture de droit ou en cours de
traitement pour complément d’information.
Vous aviez annoncé une réévaluation du dispositif relatif à
l’IPE, 6 mois après son démarrage en avril 2015. Qu’en est-il
aujourd’hui ?
L’indemnité pour perte d’emploi est entrée en vigueur à partir de
décembre 2014 et non en avril 2015 suite à la publication de la
loi y afférente au B.O le 11 septembre 2014. De ce fait, 9 mois
sont passés depuis le démarrage de cette indemnité, durée
insuffisante pour pouvoir évaluer d’une manière complète et
suffisante la mesure.
Parallèlement, il y a lieu de vous rappeler qu’au niveau de la
décision n° 12/2013 du Conseil d’administration de la CNSS qui
acté la mesure de l’IPE, il a été demandé à la Direction générale
de précéder à une évaluation régulière tous les trois ans afin de
proposer d’éventuelles corrections.
Néanmoins, au niveau de la CNSS, et pour les besoins de
pilotage, nous procédons à un suivi au jour le jour de l’IPE.

Le montant de l’IPE est jugé insuffisant par certains. Qu’en


pensez-vous et comment avez-vous procédé pour le
déterminer ?
Je vous rappelle que la mise en place de l’indemnité pour perte
d’emploi a pour objet d’assurer un minimum de revenu pendant
une période de temps limitée à 6 mois pour le salarié qui perd de
manière involontaire son emploi. Elle vise essentiellement
l’accompagnement des bénéficiaires ayant une ancienneté
suffisante pour qu’ils puissent réintégrer le marché de travail. De
ce fait, l’IPE ne se résume pas uniquement en une indemnité
mensuelle en numéraire, mais plutôt en un package qui intègre
également le bénéfice des services de l’ANAPEC en matière
d’orientation et d’assistance et éventuellement de formation
susceptible de faciliter son retour au marché de
l’emploi.
Par ailleurs, durant la période d’indemnisation, la personne
indemnisée bénéficie d’autres avantages comme le maintien du
service des allocations familiales, de la couverture médicale pour
lui et sa petite famille et voit ses droits à la retraite augmentés
par le nombre de jours indemnisés sans contrepartie.
En ce qui concerne le niveau de l’indemnité, il a été fixé sur la
base du financement qui a été alloué à cette indemnité par les
partenaires sociaux au niveau du conseil d’administration de la
caisse, soit un taux de cotisation global de 0,57% du salaire
déclaré dans la limite d’un plafond de 6.000 DH (1/3 à la charge
du salarié et 2/3 à la charge de l’employeur). Parallèlement, l’État
s’est engagé à participer avec un fonds d’amorçage de 500
millions de DH, pour le démarrage de cette prestation sous forme
de 3 versements (250 la 1re année, 125 la deuxième et 125 la
troisième année).
À titre d’exemple, un salarié ayant 3 enfants qui touche un salaire
de 3.000 DH ; on lui prélève mensuellement au titre de l’IPE une
cotisation de 5,7 dirhams et son employeur paie pour lui 11,4
dirhams, soit une cotisation totale mensuelle de 17 dirhams. Ce
salarié, s’il satisfait les conditions d’ouverture de droit à l’IPE, il
recevra une indemnité mensuelle égale à 2.100 DH et
bénéficiera du maintien de bénéfice des allocations familiales,
soit 600 DH/mois, en plus des autres avantages cités
auparavant.

Indemnité pour perte d’emploi: Le CESE pour une


réforme "systémique progressive"

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE)


préconise à la lumière des dispositions de la loi-cadre sur la
protection sociale, "une réforme systémique progressive" de
l'indemnité pour perte d'emploi (IPE) et recommande la mise à
l’étude urgente d’un système d’indemnisation-chômage.

Dans une étude sur le système de l’IPE réalisée suite à une saisine de la
Chambre des Conseillers, le CESE précise que ce système
d’indemnisation-chômage devra comprendre un régime assurantiel
couplé à un régime d’assistance, arrimés à un dispositif actif d’aide au
retour à l’emploi.

Le régime assurantiel comprend deux dispositifs, à savoir un régime


d’assurance-chômage pour les travailleurs salariés cotisants qui
permettrait de dépasser les limites actuelles de l’IPE à travers la
réduction du nombre minimum de jours de cotisation requis,
l’augmentation du plafond de l’indemnité (4 à 5 fois le SMIG),
l’extension de la durée des prestations de manière proportionnelle à la
durée cotisée, le renforcement du financement du dispositif en
déplafonnant les cotisations à l’IPE, la simplification des procédures
administratives et l’extension des conditions d’éligibilités de manière
progressive.

Le deuxième dispositif consiste en un régime d’assurance-chômage


pour les travailleurs non-salariés, indique le Conseil, notant que cette
proposition qui interviendrait de manière progressive, dans une seconde
phase, doit faire l’objet d’un débat élargi de manière à tenir compte des
spécificités des différents métiers et implique de définir préalablement
ce que constituerait la cessation d’activité pour ces catégories de
travailleurs.

Quant au régime assistanciel, il couvrirait les travailleurs ayant perdu


leurs emplois et ne remplissant pas les conditions d’éligibilité à
l’assurance chômage ou les personnes en fin de droit.

Le Conseil souligne que le dispositif actif d’aide au retour à l’emploi


devrait faire partie intégrante de ce nouveau système en garantissant
l’accès des bénéficiaires à des dispositifs de formation pour un
renforcement des compétences ou une reconversion.

L’objectif, poursuit la même source, est de favoriser leur réinsertion


rapide au marché du travail, tout en impliquant, dans ce processus, de
manière obligatoire et formalisée, l’ANAPEC et l’OFPPT.

Par ailleurs, le CESE constate que depuis sa mise en place en 2015, un


nombre très limité de personnes bénéficie effectivement de l’IPE.

Selon les derniers chiffres disponibles, le nombre de bénéficiaires de


cette indemnité a atteint, depuis sa création, 77.826, "soit bien en-deçà
de l’objectif visé de 30.000 bénéficiaires par an".

"Cette indemnité qui a été mise en place, en cas de licenciement, pour


une durée de six mois, au profit des salariés du secteur privé formel,
déclarés auprès de la CNSS s’apparente beaucoup plus à un filet de
sécurité sociale qu’à une assurance-chômage. En effet, le montant
mensuel de l’indemnité est égal à 70% du salaire de référence (salaire
mensuel moyen déclaré des 36 derniers mois) sans excéder le montant
du salaire minimum légal (SMIG)", relève le CESE.

L’analyse des caractéristiques du dispositif actuel de l’IPE fait ressortir


un ensemble de raisons limitant sa portée, indique le CESE, citant "les
conditions d’éligibilité restrictives", avec notamment un rejet de la
moitié des dossiers à cause de l’insuffisance du nombre de jours
déclarés, "le niveau insuffisant des indemnités versées", avec comme
base de calcul le SMIG, et qui ne tiennent compte, ni de la durée des
cotisations, ni de la diversité des situations des catégories
professionnelles.

"Cette situation interpelle sur l’urgence d’une réorganisation de cette


indemnité, qui fait partie des quatre axes visés par la réforme prévue par
la loi-cadre sur la protection sociale", souligne la même source.

Cette réorganisation pourrait prendre la forme d’une réforme


paramétrique, qui constitue la voie privilégiée depuis 2018 par le
gouvernement, soit avant l’adoption de la loi-cadre sur la protection
sociale.

L’examen, par le CESE, de cette modalité "laisse conclure qu’elle reste


limitée, n’agissant que sur un paramètre (période minimum de
cotisation), soit l’option la moins coûteuse financièrement et la moins
avantageuse socialement".

Le Conseil a été saisi le 18 janvier 2021 par la Chambre des Conseillers


pour la réalisation de cette étude sur le système de l’indemnité pour
perte d’emploi qui s’inscrit dans le cadre de l’adoption de la loi-cadre
sur la protection sociale.

Cette réforme a été initiée à la suite des directives Royales prononcées à


l’occasion de la fête du Trône en juillet 2020.
La présente étude, élaborée sur la base d’une approche participative,
vise d’une part à déterminer les raisons restreignant le bénéfice de cette
couverture à un nombre de personnes et d’autre part, à formuler des
propositions de réorganisation du système en vue d’élargir la base des
bénéficiaires, à la lumière des orientations de la loi-cadre sur la
protection sociale.
(MAP-17/07/2021)

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