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DOI: 10.5281/zenodo.5348339
Received: July 08, 2021 Published online: September 01, 2021
Résumé
Dans cette recherche, nous envisageons la proposition d’un modèle qui comporte les facteurs ayant un
pouvoir explicatif dans les intentions comportementales, à l’égard des achats via le canal Web,
particulièrement en période épidémiologique (Covid-19). Ainsi, les variables : attitude, utilité perçue,
risque perçu de contagion, et intention comportementale ont été retenues par la littérature, auxquelles nous
avons ajouté le risque perçu de contagion, qui est un facteur lié au contexte de la Covid-19. Nous avons
mené une étude empirique et réalisé une série d’analyses statistiques en recourant au modèle de régression
linéaire multiple, qui nous a permis de déterminer le pouvoir explicatif de l’utilité perçue et l’attitude sur
l’intention de réaliser des achats via le canal Web en période de la Covid-19. Aussi, un autre résultat atteint,
le facteur risque perçu de contagion agit faiblement sur l’intention de réaliser les achats sur le Web en
période de la crise sanitaire.
Abstract
In this research, we consider the proposal of a model that includes the factors that have explanatory power
in the behavioral intentions, with regard to purchases via the web channel, especially in epidemiological
periods (Covid-19). Thus, the variables: attitude, perceived usefulness, perceived risk of contagion, and
behavioral intention, were retained by the literature, to which we added the perceived risk of contagion,
which is a factor related to the context of the Covid-19. We carried out an empirical study and a series of
statistical analyses using the multiple linear regression model, which allowed us to determine the
explanatory power of perceived usefulness and attitude with the intention to make purchases via the web
channel during the Covid-19. Also, another result reached, the factor perceived risk of contagion acts
weakly on the intention to realize purchases on the Web in the period of the sanitary crisis.
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Ayoub Bourchich & Boubker Nejjar. Les déterminants de l’achat en ligne en période de la Covid-19 : Approche quantitative
« Une étude Post confinement »
1. Introduction
L’évolution des technologies Web que le monde a connue depuis le début des années 1990,
a contribué à l’avènement d’un nouveau canal de distribution qui est le commerce
électronique. Ce dernier est une notion qui est rarement définie de manière précise, ce
problème est particulièrement épineux lorsqu’on cherche à le mesurer (Piaptie, 2008). Selon
le programme E-business Measurement Program de United States Census Bureau1, le
commerce en ligne, est défini comme étant « toute transaction réalisée par un réseau
d’ordinateurs, et qui implique un transfert de droits de propriété ou de droit d’usage de biens
ou de services » (Mesenbourg, 2001). Autrement dit, l’achat électronique regroupe toute
activité commerciale dans le Business to Business (B to B) et le Business to Costumer (B to
C) même si le paiement ne s’effectue pas en ligne.
Notons aussi que le taux d’accès à internet est devenu très élevé dans le monde entier,
même constat pour le Maroc. Selon le cabinet de conseil NIEME2, nous comptons
25,32 millions d’internautes3 en 2020 avec une progression de 13 % entre 2019 et 2020. Cette
évolution a favorisé le climat aux praticiens pour se développer et se lancer dans plusieurs
secteurs d’activité, à travers la création des sites web spécialisés par gamme de produits. Ceci
se traduit dans le nombre des vitrines électroniques actif au Maroc, selon le cabinet Sunergia4,
plus de 1000 sites marchands ont été créés en 2019. Cette tendance est appelée à se consolider
dans l’avenir. En effet, selon les statistiques du rapport d’activité du 1er semestre 2020, établi
par le CMI (Centre Monétique Interbancaire), l'e-commerce est resté sur un trend ascendant
durant le 1er semestre 2020, au niveau des opérations de paiement en ligne par cartes
bancaires marocaines et étrangères, avec une progression de +31.3 % en nombre et de +23.6
% en montant par rapport au 1er semestre 2019.
Avec les millions d’utilisateurs du Web, dont une catégorie importante qui est
difficilement quantifiable achète sur les sites électroniques. Pour cette raison, nous avons
pensé qu’il est plus judicieux d’étudier l’intention d’achat en ligne dans le contexte de la
pandémie, au lieu du comportement réel d’achat. En effet, Ajzen (1991) et Triandis (1979) ont
réalisé des travaux scientifiques sur le même phénomène (Adoption et utilisation de la
technologie). Ces auteurs se sont focalisés sur les intentions comportementales, car à travers
la compréhension des déterminants de l’achat en ligne on pourra d’une part, apporter des
éléments de décisions au profit des responsables marketing. D’autre part, l’élaboration de
notre modèle s’est déroulée en période épidémique, ceci va aider les entreprises souhaitant se
lancer dans le secteur du commerce en ligne de mieux comprendre le comportement des
clients potentiels.
Par ailleurs, dans cet article nous envisageons de répondre à la question qui s’articule
comme suit : quels sont les facteurs qui ont favorisé l’adoption des achats en ligne chez le
consommateur depuis l’annonce de l’alerte sanitaire ? Pour ce faire, nous avons fixé comme
objectif de recherche, de proposer un modèle montrant les déterminants de l’intention d’achat
en ligne pendant la période de crise sanitaire (Covid19), en mettant l’accent sur les différents
modèles théoriques de l’acceptation des technologies, qui rentrent dans le domaine marketing
et précisément au niveau d’étude du comportement des consommateurs. Ainsi, notre apport
scientifique réside dans l’insertion d’un nouveau facteur que nous appellerons « risque perçu
1
U S Census Bureau : est un bureau situé dans différentes régions aux états unis ( Atlanta, Chicago, Denver,
Los Angeles, New York, Philadelphia), le bureau a pour mission de servir le principal fournisseur des pays en
terme de donnés sur leurs populations et économies et d’autres sujets
2
NIEM : cabinet de conseil situé à Rabat, spécialisé dans le Web marketing
3
https://www.niemeconseil.ma/rapport-digital2020-pour-le-maroc/
4
Sunergia : est un bureau d’étude créé en 1989, spécialisé en étude de marché Marketing au niveau national et
Afrique
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de contagion » dans notre modèle de recherche. Ce facteur a été inspiré de la théorie du risque
perçu de Bauer (1960).
Dans ce qui suit, nous allons présenter tout d’abord les différentes théories qui expliquent
le comportement du consommateur quant à l’achat en ligne, et puis nous allons annoncer les
hypothèses de la recherche avec le modèle conceptuel et sa mise en application. Ensuite, on
va présenter les résultats obtenus de la régression. Au final, nous allons conclure avec la
discussion des résultats et les implications managériales.
2. Fondements théoriques
2.1 La théorie de l’action raisonnée (Théorie of Reasoned Action)
Fishbein et Ajzen (1975), les précurseurs de la théorie de l’action raisonnée (TAR), ont
proposé un modèle qui a pour but d’expliquer et comprendre le comportement des individus
dans plusieurs situations. Cette théorie considère que chaque comportement est déterminé de
façon directe par l’intention de l’individu d’émettre ce comportement. À son tour, l’intention
comportementale est déterminée par deux variables : l’attitude envers le comportement et la
norme subjective.
Le premier déterminant est l’attitude envers le comportement, comme c’est justifié dans
l’ouvrage de Fishbein et Ajzen (1975), l’attitude est déterminée par les croyances des
individus envers les conséquences d’un tel comportement multiplié par l’évaluation de ces
conséquences. En ce qui concerne le deuxième déterminant de l’intention comportementale,
c’est la norme subjective, elle se traduit dans l’influence qu’exercent les référents d’un
individu pour adopter un comportement. Autrement dit, quand un individu pense que les
personnes référentes dans son entourage croient qu’il doit adopter un comportement, son
intention d’adopter ce comportement sera plus grande.
En effet, dans sa méta-analyse5 Sutton (1998) confirme que la TRA a une bonne validité,
sauf qu’elle est sous-contrôlée par le comportement intentionnel seulement, et que cela
manque de facteurs situationnels. Cette théorie écarte tout comportement irrationnel ou
inconscient chez les individus.
C’est ce qui a poussé plusieurs chercheurs à tester d’autres pistes d’améliorations de cette
théorie (Doll & Ajzen, 1992). Alors pour ces raisons, Ajzen (1991) a été amené à revoir la
théorie de l’action raisonnée tout en proposant la théorie dérivée de la TRA qui est la théorie
du comportement planifié (TCP).
2.2 La théorie du comportement planifié (theory of planned behavior)
Dans le but d’améliorer la théorie de l’action raisonnée (TRA), Ajzen (1991) a développé
la nouvelle théorie dérivée de la TRA, qui est la théorie du comportement planifié (TCP),
dans laquelle un déterminant complémentaire a été ajouté : le contrôle comportemental perçu
(Ajzen, 1991; Emin, 2004), « the theory of planned behavior differs from the theory of
reasoned action in its addition of perceived behavioral control » (Ajzen, The Theory Of
Planned Behavior, 1991).
Selon la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991), tout comportement qui
demande une certaine réflexion et/ou planification telle que la réalisation d’un achat en ligne
est affecté directement par l’intention, cette dernière est déterminée par trois variables :
✓ L’attitude envers le comportement
✓ La norme subjective
✓ Le contrôle comportemental perçu
5
Predicting and Explaining Intentions and Behaviors : How Well Are We Doing
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perçu. Bauer (1960) a initié la théorie du risque perçu en expliquant que le comportement du
consommateur implique un risque dans le sens où toute action produira des conséquences
qu’un individu ne peut anticiper avec certitude.
Bauer (1960) a introduit le concept de risque perçu (Gronhaug & Stone, 1995), et il l’a
décomposé en 5 types de risques : financier, de performance, physique, psychologique et
finalement social. Ces deux derniers risques sont souvent traités de manière fusionnée en une
seule variable qui est le risque psychosocial (Kaplan & Jacoby, 1974). Nous citons aussi
Murray (1991), qui a défini le risque perçu comme l’incertitude perçue par le consommateur
quant aux pertes ou aux gains d’une transaction particulière, dans le même sens, Garbarino et
strahilevitz (2004) décomposent le risque perçu en deux composantes : l’incertitude quant à
l’efficacité de la décision, et les pertes probables subies à l’occasion de l’achat ou bien de la
consommation, tout en formant le risque global (Gabarino & Strahilevitz, 2004).
Avec l’apparition du Corona virus, une autre dimension du risque a été identifiée qui est le
risque de contagion. Il s’agit du risque d’être contaminé à travers la promiscuité sociale, par
exemple dans des endroits comme les magasins, les bus, les écoles…et, ce constat nous
pourrons le fondé sur l’étude qui a été réalisée par le cabinet Criteo6 en Mars 2020. L’étude
montre que 52% des consommateurs en US et UK préfèrent le Web comme canal d’achat,
nous trouvons aussi plus de 70% des consommateurs au niveau de la Corée du Sud
privilégient l’achat en ligne et le Brésil avec un pourcentage important de 67%. Au final les
pays qui présentent un taux modéré, nous trouvons l’Espagne avec un pourcentage de 42% et
la France 36%7. Nous constatons alors que la peur de choper du virus pousse le
consommateur d’adopter le Web comme canal d’effectuer les achats. Donc, nous souhaitons
étudier cette dimension du risque en partant de l’idée que le risque perçu (risque de contagion)
a un impact sur les intentions de réaliser des achats sur internet. Alors, pour vérifier ce fait
nous proposons l’hypothèse suivante :
H2 : il existe une relation positive et significative entre le risque perçu de contagion et
l’intention comportementale quant aux achats sur le Web en période de crise sanitaire.
3.3 Intention comportementale d’utilisation
Selon Limayem et al. (2000), l’intention comportementale se traduit dans le désir, le
souhait, la détermination et la volonté de réaliser un comportement. Plusieurs auteurs ont
prouvé qu’il y’ a de fortes dyades entre l’intention comportementale, dans le cadre
d’utilisation et d’adoption des systèmes d’information, et le comportement lui-même (Davis
& al, 1989; Ajzen, 1991; Venkatesh & Brown, 2001). Dans le cas des achats sur internet,
Heijdein et al. (2001) définissent l’intention d’achat en ligne par le seuil à partir duquel le
consommateur est disposé à acheter un produit d’un site internet spécifique. Limayem et al.
(2000) ont réalisé une étude qui porte sur le comportement d’achat sur le Web, et qui vérifie
empiriquement que le comportement d’achat à partir du Web est déterminé par les intentions
(Limayem & al, 2000).
À la base de ce soubassement théorique, la variable « intention d’utilisation dans la durée
des achats en ligne pendant et après la crise sanitaire du Covid-19 » constitue la variable
dépendante de notre modèle de recherche.
3.4 L’utilité perçue
Le concept de l’utilité perçue peut être défini comme l’évaluation des récompenses
probables en réalisant un comportement donné. Selon Triandis (1980), la probabilité de
6
Criteo : une société fondée en 2005, qui œuvre dans le commerce marketing
7
Lien vers les résultats de l’étude réalisé par Criteo : Coronavirus Consumer Trends: Consumer Electronics, Pet
Supplies, and More | Criteo, Consulté le 27 juillet 2021
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Ayoub Bourchich & Boubker Nejjar. Les déterminants de l’achat en ligne en période de la Covid-19 : Approche quantitative
« Une étude Post confinement »
réaliser un comportement est relative à la valeur attendue. Par exemple, dans notre cas (les
achats en ligne pendant la période de crise sanitaire), le consommateur peut évaluer les
avantages, en passant par le WEB, tels que l’évitement de la foule, gains de temps en période
de crise...
Alors, nous suggérons l’idée que le consommateur qui pense que l’achat en ligne pendant
la période de crise sanitaire est utile, ceci peut augmenter la probabilité de réaliser ce
comportement via l’intention comportementale. Nous formulons notre dernière
hypothèse ainsi :
H3 : il existe une relation positive et significative entre l’utilité perçue de l’achat en
ligne en période de la Covid-19 et l’intention d’achat comportementale d’effectuer les
achats à partir du Web. Hypothèse validée par Oueslati. H ; El Louadi. M en 2014 dans le
contexte tunisien
4. Modèle conceptuel des déterminants de l’achat en ligne en période de
la Covid-19
Nous nous sommes basés sur des construits issus des travaux antécédents de Fishbein et
Ajzen (1975), Ajzen (1991) et Davis (1989), en gardant les mêmes items vu leurs validités et
leurs fiabilités sauf qu’on les a adaptés avec la situation de la Covid-19, puis nous avons
inséré à notre modèle le facteur Covid-19 « Risque perçu de contagion ».
Figure 1 : les déterminants de l’achat en ligne en période de la crise sanitaire (Covid-19)
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5.1 L’échantillon
La technique d’échantillonnage que nous avons adoptée dans notre étude, est la technique
non probabiliste, particulièrement la méthode de boule neige qui consiste à identifier un
groupe de notre entourage, auquel nous avons adressé des courriels contenant le lien du
questionnaire. Dès qu’ils répondent à notre enquête, ils procèdent au recrutement de nouveaux
répondants de leurs entourages. Donc, c’est suite à un recrutement continu que nous avons
collecté les réponses.
Notre échantillon comprend deux principales typologies de consommateurs, situées dans
différentes régions du Maroc, ceux qui ont déjà réalisé des achats sur des sites e-commerces
pendant et après le confinement (66.8%) et ceux qui n’ont jamais effectué des achats sur des
sites marchands (33.2%) (Voir annexe, p23). Ainsi, nous trouvons parmi cet échantillon des
promeneurs web qui se divisent en trois catégories : ceux que leur navigation sur internet est
quotidienne (85%) et c’est la catégorie majoritaire de l’échantillon. Ensuite, nous trouvons
une autre partie qui fréquente internet trois fois par semaine (14.5 %) et le reste (0.5%) pour
ceux qui naviguent une seule fois par semaine. Le tableau ci-dessous présente le profile
sociodémographique des répondants.
Tableau 1 : Analyse descriptive : profile des répondants
Effectifs Pourcentages
Homme 103 46.8 %
Sexe
Femme 117 53.2 %
18-24 ans 30 13.6 %
25-35 ans 133 60.5 %
Tranche 35-45 ans 48 21.8 %
d’âge 45-55 ans 5 2.3 %
55 ans et plus 4 1.8 %
Marié 68 30.9 %
Divorcé 10 4.5 %
Situation
Célibataire 141 64,1 %
familiale
Veuf (ve) 1 0.5 %
Primaire 1 0.5 %
Secondaire 30 13.6 %
Niveau de Universitaire (1er cycle) 120 54.5 %
scolarité Maitrise / doctorat 69 31.4 %
Salarié 78 35.5 %
Fonctionnaire 36 16.4 %
Etudiant 72 32.7 %
Sans emploi 16 7.3 %
Profession
Travailleur autonome 17 7.7 %
Retraité 1 0.5 %
Tous les jours 187 85.0 %
Fréquence
1 à 3 fois par semaine 32 14.5 %
d’utilisation
Au moins une fois par 1 0.5 %
d’internet
semaine
Source : Auteurs de l’article
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« Une étude Post confinement »
Échelles de mesure /
Alpha de Cronbach Alpha de Cronbach en cas de
Concepts Auteurs
(Voir annexe) suppression de l’élément
(Voir annexe)
Attitude (6 items) Limayem and Rowe (2006) 0.519 Attitude 5 Exclu (0.731)
Risque perçu de
Auteurs du présent article 0.875
contagion (2 items)
Utilité perçue (6 items) Limayem and Rowe (2006) 0.679 Utilité 4 Exclu (0.728)
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Tableau 3 : Corrélation de Pearson entre l’attitude et l’achat en ligne pendant la période de la crise sanitaire
Covid19
Coefficient de corrélation
Variable Significativité
de Pearson
Attitude envers les achats en ligne
0.464 0.000
pendant la crise sanitaire (Covid-19)
Source : Auteurs de l’article
L’examen du tableau 3 montre qu’il existe une relation significative entre l’attitude et
l’intention (Sig = 0,000 ; P < 5%) et, en ce qui concerne le coefficient de corrélation (Pr =
0,464). Donc, les deux variables (Attitude, intention) sont corrélées positivement avec une
intensité moyenne. Nous pouvons conclure que l’hypothèse H1 est validée.
H2 : il existe une relation positive et significative entre le risque perçu de contagion et l’intention
d’achat en ligne pendant la période de la crise sanitaire
Notre deuxième hypothèse suppose que plus le risque perçu de contagion par le Corona virus est
élevé, plus l’intention de réaliser les achats sur internet est élevée.
Tableau 4 : Corrélation de Pearson entre le risque perçu de contagion et l’achat en ligne pendant la période de
la crise sanitaire Covid19
Coefficient de corrélation
Variable Significativité
de Pearson
Risque perçu de contagion quant aux achats
en ligne en période de crise sanitaire 0.453 0.000
(Covid-19)
Source : Auteurs de l’article
L’examen des résultats présentés dans le tableau 4 ci-dessus montre qu’il y a une relation
très significative entre le concept risque perçu de contagion et l’intention (Sig = 0.000 ; P <
5%), pour le coefficient de corrélation (Pr = 0.453). Donc, les deux variables sont corrélées
positivement avec une intensité moyenne. Nous pouvons conclure que l’hypothèse H2 est
validée.
H3 : il existe une relation positive et significative entre l’utilité perçue de l’achat en ligne
en période de la Covid-19 et l’intention d’achat comportementale d’effectuer les achats à
partir du Web
L’hypothèse suppose que, plus le consommateur ne perçoit les avantages et l’utilité quant à
l’achat en ligne pendant la crise sanitaire (Cobid-19), plus l’intention d’effectuer les achats en
ligne n’est élevée.
Tableau 5 : Corrélation de Pearson entre l’utilité perçue et l’achat en ligne pendant la période de la crise
sanitaire Covid19
Coefficient de corrélation
Variable Significativité
de Pearson
L’utilité perçue envers les
achats en ligne en période de 0.582 0.000
crise (Covid-19)
Source : Auteurs de l’article
L’examen des résultats présentés dans le tableau 4 indique qu’il y a une relation très
significative entre la variable utilité perçue et l’intention (Sig = 0,000 P < 5%). En effet, le
coefficient de corrélation de Pearson (Pr = 0,582; P < 5%), ce qui explique que les deux
variables sont corrélées positivement avec une forte intensité. Nous pouvons conclure que
l’hypothèse H3 est validée.
En parallèle avec l’analyse de la corrélation, nous allons nous assurer qu’il n’existe pas
d’effet de multi-colinéarité entre les variables. Pour ce faire, nous devons examiner
l’indicateur de la multi-colinéarité qui est le VIF (voir tableau 6).
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Statistiques de
Variables colinéarité
VIF
ATTITUDE 1.198
RISQUE 1.195
UTILITÉ 1.379
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Davis (1989). Nous avons introduit dans notre modèle conceptuel les construits « Attitude »,
« utilité perçue », « intention » et la variable que nous avons nous-mêmes proposé « risque
perçu de contagion ». Les résultats obtenus stipulent que l’attitude et l’utilité perçue agissent
favorablement sur l’intention d’achat en ligne en période de la crise sanitaire (Covid19).
Le coefficient standardisé bêta entre le risque perçu de contagion et l’intention affiche le
coefficient le plus faible par rapport à l’attitude et l’utilité perçue. Ce résultat explique que la
progression du secteur e-commerce au Maroc depuis le début 2020 n’est pas due seulement à
la crise sanitaire, mais nous pouvons dire que mis à part le risque d’attraper le virus,
l’évolution des achats sur les vitrines électroniques est influencée par d’autres facteurs.
Comme nous avons pu démontrer, l’attitude et l’utilité perçue prennent la première place dans
l’analyse de régression, ce qui signifie que le consommateur marocain développe de plus en
plus une attitude favorable vis-à-vis les sites web marchands. Ainsi, il est devenu conscient
des avantages qu’il peut tirer, à travers ce choix de magasinage (gain de temps, moins de
promiscuité sociale, livraison, promotions). Par ailleurs, le fait que la variable « risque perçu
de contagion » a un effet faible, cela peut s’expliquer par la période durant laquelle nous
avons entamé notre enquête qui s’est déroulée quelques mois après le confinement. Ceci dit
que la panique et la peur vis-à-vis la pandémie (Covid-19) ont visiblement diminué chez le
consommateur, et nous pouvons dire en fin de compte que l’étude que nous avons menée nous
a montré que la pandémie n’a contribué que faiblement dans l’évolution du pôle achats
électroniques au Maroc.
Toutefois, ce travail comprend quelques limites, comme tous les travaux scientifiques, dus
en premier lieu à la méthode de collecte de données. La méthode de boule de neige que nous
avons adoptée dans cet article présente un certain nombre de limites. Même si cette méthode
s’adapte le plus à notre recherche, nous n’avons pas eu accès à une base de données solide.
Ainsi, l’enquête en ligne présente un obstacle qui réside dans l’absence de l’enquêteur qui
pourra répondre et clarifier aux éventuels points d’ombre dans le questionnaire. Cela peut être
expliqué par les parties du questionnaire qui n’ont pas été remplies, ce qui nous a permis de
ne pas les prendre en considération dans l’étude statistique. Notant aussi que notre modèle de
recherche a été validé sur le plan statistique, mais nous ne pourrons pas le généraliser, vu que
la taille de notre échantillon est relativement faible pour mieux prédire l’usage du Web
comme canal d’achat dans le contexte marocain, et particulièrement en période de la
pandémie.
Par ailleurs, toutes les échelles de mesure ont été retenues de la littérature, excepte
l’échelle mesurant la variable « risque perçu de contagion » que nous avons proposée nous-
mêmes et qui n’a jamais été utilisée dans d’autres travaux. Rappelons que la variable « risque
perçu de contagion » a eu le plus faible score dans l’analyse de corrélation, chose qui remet en
question la fidélité interne de l’échelle utilisée même si nous avons obtenu un Alpha de
Cronbach élevé.
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« Une étude Post confinement »
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International Journal of Accounting, Finance, Auditing, Management and Economics,
1, 2-22.
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www.ijafame.org
ISSN: 2658-8455
Volume 2, Issue 5 (September, 2021), pp.60-77.
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Ayoub Bourchich & Boubker Nejjar. Les déterminants de l’achat en ligne en période de la Covid-19 : Approche quantitative
« Une étude Post confinement »
Annexes
Annexe1 : Achats les 12 derniers mois
Effectifs Pourcentage Pourcentage Pourcentage
valide cumulé
Annexe 2 : Fiabilité
Statistiques de fiabilité
(Risque perçue de contagion)
Statistiques de fiabilité (Utilité
perçue)
Alpha de Nombre
Alpha de Nombre
Cronbach d'éléments
Cronbach d'éléments
,875 2
,697 6
,519 6 ,869 4
Annexe 3 : Corrélations
ATIITUDE RISQUE INTENTION UTILITE
PERCUE
Corrélation de Pearson 1 ,189** ,464** ,406**
ATIITUDE Sig. (bilatérale) ,005 ,000 ,000
N 220 220 220 220
Corrélation de Pearson ,189** 1 ,453** ,403**
RISQUE Sig. (bilatérale) ,005 ,000 ,000
N 220 220 220 220
Corrélation de Pearson ,464** ,453** 1 ,582**
INTENTION Sig. (bilatérale) ,000 ,000 ,000
N 220 220 220 220
Corrélation de Pearson ,406** ,403** ,582** 1
UTILITE PERCUE Sig. (bilatérale) ,000 ,000 ,000
N 220 220 220 220
**. La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).
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Volume 2, Issue 5 (September, 2021), pp.60-77.
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