CM Paradigmes Sociologiques

Télécharger au format odt, pdf ou txt
Télécharger au format odt, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 17

PARADIGMES SOCIOLOGIQUES

Evaluation TD : 30%


Partiel CM : 30%
Examen final : 40%

Introduction à l’individualisme en sociologie :


WEBER nous dit que le terme « individualisme » est une des notions les plus hétérogènes
que l’on puisse imaginer. Elle désigne en général la doctrine qui accorde à l’individu une
valeur supérieure à une autre. Ceci dans tous les domaines éthiques, politiques, éco selon la
doctrine de l’individualisme où l’individu prime sur les droits et les responsabilités dans
lesquels il dispose de droits et devoirs et où il est également la figure principale de la société.
On parle beaucoup de société des individus où l’individu devient le centre de réalisation de
la société notamment par exemple le développement des personnes. BOURDIEU est
totalement opposé lui à la sociologie individuelle (l’individu moderne). En effet, la théorie
des champs de BOURDIEU est une manière justement de prendre en compte tout cela. Avec
la période de la Renaissance, l’individu devient ce qu’on appelle un citoyen orphelin dit « de
père de prince et de Dieu » notamment en ce qui concerne le droit subjectif. Il y a cette idée
des réseaux sociaux cad que les réseaux sociaux ne sont plus un groupe.
Par ailleurs, certains soulignent un danger pour la cohésion sociale autrement dit un péril
pour la crise sociale. Cet individualisme est aussi une crise des politiques comme le
mouvement social des Gilets Jaunes qui est apparu au courant de l’année 2018. De plus, cet
individualisme provoque même des pathologies chez certains individus. Par exemple, les
« jeunes » chiffrent 1/5 des pensées et troubles suicidaires depuis la crise sanitaire en
France. En effet, l’homme est considéré comme un « animal social ».
Elle repose sur la responsabilité individuelle, sur l’énergie que chacun doit mobiliser pour
devenir soi-même inconsciemment au social. En sociologie, c’est la société qui mobilise
avant tout. Il y a 3 prénotions lesquelles sont :
-Retenir que son sens courant et restreint cad le fait d’être égoïste et replié sur soi cad que
l’individualisme est comparé à de l’égoïsme
-Retenir que les dangers qui accompagnent l’individualisme, on parle de « déclin des
sociétés »
Comment définir l’individualisme ?
En 1834, le terme n’apparaissait pas encore dans le dictionnaire. Ce terme d’individualisme
serait issu du discours post révolutionnaire des disciples de St Simon qui a beaucoup
influencé Auguste Comte. St Simon est à l’origine du saint simonisme qui est un courant
politique et idéologique qui repose donc sur la doctrine. St Simon publie différents articles
où il va défendre notamment l’industrialisme. Il va ouvrir la voie à pas mal de penseurs du
XXe siècle du fait que St Simon a foi dans le progrès et dans l’industrie et il a la certitude que
c’est par le progrès qu’on va pouvoir émanciper les individus, il dit que c’est « la condition
du bonheur des individus ».
En ce sens, il témoigne du positivisme et c’est ce qui va donner un sens positif à l’individu. Il
y a 3 états de la société à savoir l’état théologique soit religieux, l’état métaphysique soit
philosophique et enfin l’état positif soit la sociologie reine des filières. St Simon préconise
une société dite « fraternelle » où cette fraternité n’est pas issue du « Manifeste » du
communisme de Marx. Pour lui, reconnaitre une société fraternelle c’est reconnaitre une
société où les membres les plus compétents vont avoir pour tâche d’administrer la France au
service de l’intérêt général. L’individualisme est donc un terme qui désigne aussi bien au-
delà de l’individu une pratique et une politique.
Tocqueville s’interroge de savoir comment l’Amérique peut-elle être démocratique en
favorisant l’individu et l’individualisme, la question qui se pose est celle du développement
de l’individualisme > « Comment une société démocratique peut-elle être individuelle » ?
Pour Tocqueville, l’aristocratie est une société d’ordre en fonction de la place de chacun or
dans le cas des USA les hommes et femmes sont liés par un système de croyances entre eux.
Il montre en quoi l’Amérique est différente de la France sur le plan de la société.

Utilisation historique du mot « individualisme » :


L’usage du mot « libéralisme » : il apparait pour la première fois en public en 1820 dans un
discours de Joseph de Maistre (homme politique, porte-drapeau de la philosophie
réactionnaire).
« Société des individualistes » : en 1823, apparait le terme « individualiste » chez certains
membres qui défendent des grévistes d’une charbonnerie lors de la guerre d’Espagne. Ceux
qui les accompagnent créaient la société des individualistes, engagé de gauche défendant les
manifestants. Cette société des individualistes souhaite répondre aux besoins des individus
en opposition radicale au système qui subordonne les individus aux droits de la société, à
l’arbitraire du gouvernement. Cette société souhaite intégré l’individu = cela témoigne la
première attestation de la conceptualisation de l’individualisme.
La revue « Le producteur » : sa thématique repose sur la liberté individuelle et des disciplines
st-simonien essaie de conceptualiser ce terme « individualisme ». Rouen fait un compte
rendu critique de cette revue : sa contribution s’appuierait sur l’association de
l’individualisme à une forme de liberté. Pour Rouen qui serait un anti-st-simonien, il y voit
une connotation négative, l’individualisme s’opposant au contrat social, aux associations.
Benjamin CONSTANT (1767-1830) : est un écrivain, politique franco-suisse et libéral. Il réagit
à cette revue et il affirme que l’individualisme a le plus souvent une connotation négative et
il propose de situer un terme à un nouveau référentiel à savoir le « libre développement des
facultés humaines » et la « reconnaissance de la liberté individuelle ». Il élargit le champ
sémantique des substantif en « isme » en substantif « ité ». C’est la naissance d’un nouveau
terme qui est celui de « individualité » qui comprend dans le sens un principe de liberté
(« par la liberté, j’entends le triomphe de l’individualité »). L’individualisme va s’opposer au
socialisme en politique mais également à l’usage du terme « individualisme » sous sa forme
négative concernant la critique de la plupart des autorités qui pèsent sur les individus,
qu’elles soient politiques ou ecclésiastiques.
Concept « d’individualité » : signifie la reconnaissance du sujet (on le retrouve chez
Foucault) et une opposition entre une forme de libéralisme tantôt à gauche/droite et qui
touche les champs de la société. La Martine (poète), dans « Le lac » : « notre malheur est
d’être né dans ce mauvais temps que tout s’écroule et que rien n’est neuf ». L’individualité
est une manière d’être, d’agir, de sentir d’où l’expression « esprit de l’individualisme »
désignant une société individualiste mais qui commence à s’amalgamer avec le terme
« égoïsme ».

Distinction égoïsme/égotisme :
Davantage tourné vers une dimension morale, vers l’épanouissement de soi, vers sa propre
réalisation. L’opposition entre ceux qui refusent l’individu (Durkheim, holisme) et l’école de
Chicago qui glorifie l’individu (François de Singly, individualisme). L’individualisme
méthodologique (Boudon) n’est pas l’ensemble de l’individualisme.

L’individu chez Tocqueville :


Au XIXe siècle, il compare les Etats-Unis avec la France. Il cherche le lien entre une forme
d’individualisme et une forme de démocratie. « La démocratie est un fait providentiel et
générateur de la modernité. Si l’individu occupe une place centrale dans l’égalité des
conditions, quelle valeur lui accorder ? ». L’égalité des chances est liée à la mobilité sociale.
Par l’attrait des jouissances matérielles, par la mobilité sociale, par la possibilité de
changement de trajectoire professionnelle, le processus d’individualisation se développe.
C’est un véritable changement par rapport à la société aristocratique qui est pour
Tocqueville une société d’ordre immobile : le clivage se situe entre les maîtres et les
serviteurs et les valeurs sont celles de la tradition. Le lien entre les hommes et les femmes
prend une forme de croyance en la mobilité sociale et une suppression des privilèges. Il y a
un contrat où chaque individu accepte momentanément sa place mais avec cette idée qu’on
peut sortir de son statut (mobilité sociale). « C’est une sorte d’égalité imaginaire en dépit
des inégalités réelles de leur condition. Il s’agit d’une forme de rapport inégal entre égaux ».
Face à cette inégalité réelle, les individus ont du mal à accepter un type de domination qui
n’est pas contractualisé.
Ces rapports de domination sont relativisés puisque l’individu peut le refuser et parce qu’on
est en situation de plein emploi (contexte, fin XVIIIe – début XIXe). Dans l’industrie, il y a le
devoir d’obéir = chacun accepte son rôle parce qu’il a avantage de le faire (idée du dominé
qui joue le jeu et peut devenir le dominant). Cette égalité de condition s’accompagne
d’inégalités = il peut y avoir des situations où il n’y a pas de mobilité sociale avec des
inégalités fortes. Une seule partie de la population américaine parvient à connaître une
mobilité ascendante – certains sont condamnés au bas de la hiérarchie sociale. La force de
l’égalisation des conditions de la démocratie américaine n’élimine pas la pauvreté.
« L’avantage réelle de la démocratie n’est pas la prospérité de tous mais seulement elle a
pour but que de servir au bien être de tout le monde ».
La mobilité, c’est la tyrannie de la majorité = il y en a qui reste en bas de l’échelle sociale =
prend la forme d’une confrontation entre individus. C’est le danger que perçoit Tocqueville
car se créait une concurrence entre les individus. Si la société américaine devient celle du
salariat, la concurrence par rapport à la mobilité sera pleine, on rentrera dans une société de
chômage. A termes, le salariat peut nuire au caractère révolutionnaire de la démocratie.
Si l’individu centre sur ses intérêts, rentre en concurrence, il peut perdre l’intérêt pour le
bien commun et la chose publique : l’abstention au vote. Tocqueville parle donc d’une
forme d’individualisme (qui devient égoïsme) qui peut nuire à la démocratie. Cette forme
d’égotisme tendrait vers une forme d’uniformisation tant sur les modes de vie que sur les
valeurs. Enfin, dit-il, l’individu serait en proie au sens de la nation (ce qui fait vivre un pays) =
l’idée qu’on appartient à un pays. Une nouvelle forme de domination (despotisme) apparait
= c’est cet individualisme et cette rupture des liens avec le bien commun, avec l’autre.
Quand l’individu pense disposer des libertés fondamentales, lorsqu’il se satisfait de cet état
et lorsque l’opinion publique partage ses pensées et ses conduites (uniformisation des
conditions) alors l’individu subit une nouvelle forme de domination, d’autant plus forte
« qu’elle est étendue et douce, qu’elle dégrade les hommes sans les tourmenter ».
Il se demande si la société des individus américaine est-elle vouée à l’échec ? Pour
Tocqueville, vu que cette société a connu une décentralisation américaine et favorisé le
développement d’association, c’est par l’action civique des individus que la démocratie peut
survivre. C’est en agissant ensemble, au sein d’association que les individus américains
pourraient développer un sentiment d’altérité (rapport à l’autre) et d’interdépendance qui
aurait pour finalité de dynamiser l’action individuelle à la vie collective locale (démocratie
locale), pour l’intérêt général. Il y voit donc la force et le risque en la société américaine.

L’individu chez Marx :


La société moderne est une démocratie « comme une démocratie qui n’a que le nom ». La
société pour Marx est divisée en deux catégories d’individus : les propriétaires qui
possèdent le capital et les moyens de production qui peuvent se penser en tant qu’individu
libre et les prolétaires qui ne disposent que de leur force de travail et qui sont assujettis et
dépendant du capital.
« Ces derniers sont aliénés (étranger à soi) et ne peuvent se penser comme individu que par
défaut ». Cette aliénation est triple : par l’extraction de la plus-value (on retire la plus-value
créée par le travailleur) de la force de travail – par la suppression de l’annihilation de la
créativité de l’individu (incompétent) – par la religion (opium du peuple).
Il n’y a pas de réductionnisme économique (réduit à une seule discipline) et l’individu existe
chez Marx. Il montre que par la création de la plus-value, il parle de « mystification » de la
conscience des individus, soit de la « camera obscura » (= métaphore qui est celle de la
photographie où on voit à l’envers). L’individu voit, avec une conscience mystifiée, le monde
à l’envers. Se rajoute deux autres mystifications : renvoie au capital marchand et au capital
d’intérêt. La mystification est bien sûr liée au profit commercial, à l’exploitation qui est
dissimulée à la conscience des individus.
Sans cela, le capitalisme ne tiendrait pas : c’est d’autant plus pervers que les individus sont
assujettis par une chose qu’ils ont créé eux-mêmes et qui se représentent bien malgré-eux,
comme une divinité = c’est le fétichisme de la marchandise.
Cette aliénation provoquée par le grand capital s’accroit dans une société de classe par la
négation (nier) des potentialités individuelles et créatrices des individus. Dans « L’idéologie
allemande », cette domination est présentée comme une aliénation « individuelle et
collective ». Dans « Le Capital », cette négation de l’individu est expliquée par la division
hiérarchique du travail (tellement parcelliser la tache de travail que l’individu n’aura plus
conscience de sa capacité de créativité). C’est un passage du concept de domination au
concept d’exploitation : par l’exploitation, l’on comprend mieux ce rapport interindividuel
(distinction valeur d’usage – valeur d’échange).
Cette prise en compte de l’individu nécessite la prise en compte de la liberté fondamentale
de l’individu : celle de la liberté d’un choix révolutionnaire liée à l’ouverture du possible, de
la raison. C’est l’idée d’un choix audacieux, d’un pari sur le changement, sur la révolution. Ce
choix audacieux, ce pari n’est pas fait selon uniquement selon les déterminations objectives
« qui pousseraient l’individu dans le dos ». Non. C’est bien ce pari sur l’avenir, sur l’horizon
que l’individu parvient à réaliser ce choix audacieux pour la révolution.

L’individu chez Durkheim :


La sociologie durkheimienne a pour objet des faits sociaux qui ne sont pas réductibles à des
individus. Les phénomènes privés se situent en dehors du cadre individuel (ex : le suicide).
Sa sociologie se met en place contre un individu isolé et abstrait. Il reprend les analyses de
Tönnies en insistant sur la nécessité de la cohésion sociale au sein de sociétés qui
connaissent une division sociale du travail. Ceux sont les solidarités qui maintiennent les
individus dans une sorte de contrat social.
Extériorité, généralité, contrainte : si on se fonde à ça, l’individu semble totalement écarté.
Pourtant, dès 1893, Durkheim pose les questions suivantes (Sur la division social du travail) :
« Comment se fait-il tout en devenant plus autonome, l’individu dépende plus étroitement de
la société ? » ; « Comment peut-il être à la fois plus personnel et plus solidaire ? ». Dans les
sociétés traditionnelles où règne la solidarité mécanique, les individus se forment sur les
autres (= la similitude). La différenciation devient de plus en plus forte et les individus
détiennent des personnalités plus complexes. Dans ces sociétés modernes, les liens se
diversifient : Durkheim parle alors d’une solidarité organique qui change de forme. On peut
être tout à fait interdépendant et connaître des taux de suicide élevé (ex : Japan). Le risque
que voit Durkheim est de l’ordre d’une liberté prise par l’individu par ses fonctions/rôles
sociaux et par une forme de développement anarchique de ses désirs et de son imagination
qui peuvent donner lieu à l’anomie (perte de valeur, dérèglement de la vie collective qui
peut développer une souffrance chez l’individu).
Il y a un dualisme entre la dimension social et l’individualisme par un rejet du discours de
l’individu. Cependant, dans « L’introduction à la méthode sociologique », la sociologie doit
recourir à des « artifices de méthodes ». Comment va-t-il travailler la réalité des faits sociaux
sans prendre en compte l’individu en tant que tel ? Par les statistiques qui forment la
méthode par excellence pour dissocier la dimension sociale du reste en faisant abstraction
aux caractères individuels. « Comprendre tous les cas particuliers indistinctement ». Les
circonstances individuelles peuvent avoir une explication dans la production du
phénomène, il ajoute à cela que « ces circonstances individuelles se neutralisent
mutuellement et par suite ne contribuent pas à le déterminer ». La circonstance individuelle
ne détermine pas l’ensemble du phénomène mais bien les phénomènes sociaux qui
apparaissent donc « débarrassés de tout élément étranger » (individuel).
Il distingue la cause social du motif individuel : il prend un pari. Seules les forces collectives
(anomie, égoïsme) du suicide doivent être considérer comme les véritables facteurs du
courant suicidaire tandis que les motifs particuliers ne ressemblent pas à Durkheim que des
« prétextes », des « occasions » sans rapport au fait social considéré. La déception, le
chagrin, le revers de fortune, la maladie ne sont pas les vrais raisons du suicide.
Chez un Durkheimien, dans « Les causes du suicide », Maurice Halbwachs critique Durkheim
parce qu’il aurait opposé trop fortement au social la sphère individuel. Pour lui, il aurait nié
les motifs du suicide chez les individus. Dans le chapitre 6 « Formes individuelles des
différents types de suicide », Durkheim précise qu’une personne qui est déterminée à se
suicider, elle ne dira pas qu’elle se suicide parce que la société est anomique, ni parce qu’elle
est dérégulée et égoïste.
Mais alors, comment les causes du suicide s’expriment-elles ? Il est embêté par le lien entre
le fait social et la cause individuelle. Il tente de résoudre cette difficulté en affirmant qu’il est
possible de faire correspondre à chaque type de suicide une attitude mentale ou une
humeur déterminée. Le suicide égoïste est ramené à « l’apathie ». Le suicide altruiste serait
dû à une énergie passionnelle ou volontaire (amour, suicide altruiste). Le suicide anomique
serait liée à l’irritation de l’individu par le dégoût. Il établit une corrélation entre des états
d’humeur psychiques et des types de suicide. Il voit bien les limites dans sa démarche, il va
ramener son analyse à « un fait social qui s’individualise dans des cas particuliers ». Il perçoit
son problème à relier « les formes sociales qu’il privilégie plus étroitement aux données
d’observations sensibles et au détail de l’expérience journalière (du vécu) ».

L’individu chez Halbwachs :


L’explication qu’il fournit n’est pas suffisante pour Halbwachs pour relier les motifs
particuliers des causes sociales. L’état social est détaché des circonstances individuelles.
Durkheim se trouve face à des difficultés, il ne donne pas de réponse à la fin de son ouvrage.
Il donne au suicide un caractère social qui n’a rien à voir avec les motifs individuels mais il
dit aussi que des cas particuliers ne peuvent s’expliquer seulement par leur cas personnel.
« La situation concrète qui pousse l’individu à se donner la mort est-t-elle qu’elle détache
l’individu ou l’exclu de son milieu social et lui impose le sentiment insupportable de la
solitude ». Les circonstances du suicide ne méritent pas vraiment ce label (nom) puisqu’elles
ne sont pas le fruit du hasard et qu’elle possède une certaine régularité. Quelle différence
avec Durkheim ? Ce dernier nous dit « Les malheurs ont bien tendance à se retourner contre
des proportions constantes ».
Halbwachs nous dit qu’un individu reste un être social. Ce n’est pas parce que la pensée la
plus subjective (psychologisante) ne peux pas rendre compte des phénomènes sociaux à
titre de cause. Elle appartient à un autre différent et constitue une réalité à part. L’être et la
cause restent sociales. Il conclue qu’on ne peut pas séparer les phénomènes collectifs des
phénomènes privés. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas une part individuelle du suicide, mais
qu’il est impossible de dissocier les causes du social (celles-ci se ramènent à du social).
Changement avec Durkheim : nouveau concept, celui de « genre de vie » = afin de rendre
compte du phénomène social du suicide (« Les codes du Suicide »). Un ensemble de
coutume, de croyance et de manière d’être qui résulte des occupations habituelles des
autres. Alors que Durkheim n’y voit dans le suicide que des motifs, Halbwachs y met bien
avant Bourdieu une sorte d’habitus.
Il y a encore ce tiraillement entre l’individu et l’individu social. Il parle d’un « abîme » entre
les grandes forces collectives et les motifs individuels : ça soulève des problèmes
épistémologiques considérables. Durkheim traite déjà de cette difficulté : il essaie d’y
attribuer une attitude mentale ou une humeur. Pour Halbwachs, il conserve cette idée de
l’individu mais c’est bien l’individu social qui prime.

La première école de Chicago et l’individu


Comment penser l’individu dans la vie urbaine ?

Ouvrages : Jean-Michel CHAPOULIE, « La tradition sociologique de Chicago 1892-1961 »


(Paris, Seuil, 2001) ; Graf MEYER et Isaac JOSEPH, « L’école de Chicago, naissance de
l‘écologie urbaine » (Paris, 1984).
Le département de l’école de Chicago est fondé en 1892 par fondé par Albion Small mais ne
connait son essor qu’à partir de 1910 avec l’arrivée de Robert Park (1844-1944) et de
Thomas Znaniecki (1863-1947).

Robert Park :
Robert Park qui est un étudiant en philosophie qui a été journaliste qui est conseillé d’un
leader politique noir, Brooker Washington et il a rejoint l’école de Chicago. Son militantisme
politique et son ancienne carrière de journalisme le conduisent à s’intéresser à des objets
qui sont nouveaux pour l’école de Chicago. La sociologie est en construction et Park
commence à donner des cours.
Robert Park « tous ces personnages sont des produits de la vie urbaine » suscite l’intérêt :
nouveaux personnages, nouveaux individus, nouveaux acteurs qui composent la ville de
Chicago comme un « laboratoire vivant ». Les transformations morphologiques de la ville
qui se produisent devant les sociologues les conduisent à s’intéresser à l’urbain, à la ville et à
ses nouveaux habitants. Si on parle d’écologie urbaine (humaine) qui influence Park, il
emploie un modèle explicatif qu’il emprunte de la nature et du darwinisme social (sélection
des espèces).
<>------------------------------------------------------<> ENCART
<>------------------------------------------------------<>
Charles Darwin (1809-1882) avec son ouvrage « L’origine des espèces » publié en 1859 met
l’accent sur la sélection des espèces (seul les plus aptes survivent). L’environnement exerce
une influence sur le comportement des individus et les groupes sociaux. Il insiste tout
particulièrement sur le rôle joué sur la communauté écologique.
Nicolas Herpin dans « Les sociologues américains et le siècle » (Paris, Puff, 1973) explique
qu’il y a une relation forte entre l’environnement et les habitants. Une forte compétition
existe entre les espèces et ce système-là n’est pas clos mais il est en construction. Il ne réduit
pas la communauté humaine à la communauté animale ou végétale mais il en souligne
toutes les différences dans la mesure où les humains ont cette capacité à la différence des
animaux de transformer l’environnement dans lequel ils évoluent.
La transformation par la révolution Neandertal vient par la transformation du milieu et par la
volonté de l’homme (praxis de Marx = l’homme se change par sa pratique de transformation
de la nature).
<>------------------------------------------------------<>-------------
<>------------------------------------------------------<>
Park se réfère à du darwinisme mais par « effet de miroir » (différence écologie
humaine/animale). Il s’avère nécessaire d’étudier les différentes modalités d’adaptations qui
sont mises en œuvre par les communautés humaines qui cohabitent dans un même espace.

Georg Simmel :
L’école de Chicago est influencée par Georg Simmel (1858-1918 = contemporain Max
Weber) : Park rencontre l’œuvre de Simmel. Il a voyagé et a séjourne à Berlin (1899-1903) et
il suit les cours de Simmel qui sont des cours de philosophie (« Philosophie de l’argent »).
Park n’a jamais nié sa dette intellectuelle envers Simmel (il a donc une influence aux Etats-
Unis). C’est l’un des premiers a rejeté l’opposition entre holisme et individualisme pour
mettre l’accent sur leur réciprocité qui sera reprise par la seconde école de Chicago par
l’interactionnisme symbolique (holisme-individualisme).

Sociologie allemande : « Sociologie et épistémologie » date de 1918 (publié à titre


posthume). Park reprend ce texte de Simmel : « La société signifie toujours que les individus
sont liés par des influences et des déterminations réprouvés réciproquement. Elle est par
conséquent quelque chose de fonctionnel, que les individus font mais subissent à la fois. Ne
devrait-on par parler de société mais de socialisation ? ». La société serait alors un ensemble
d’individu lié entre eux par des relations réciproques (en politique : « la société n’existe
pas », Thatcher).
Cela va favoriser l’étude des relations sociales entre individus, entre groupes sociaux sur un
territoire donné. Simmel s’intéresse à la figure de l’étranger, à la marginalité sociale en
essayant de montrer « Comment un individu peut se retrouver dans une situation
ambivalente à l’égard des autres individus, de sa communauté et des autres
communautés ? ».
Vers les années 1963-1977, il existe des digressions sur l’étranger. Le social se construit par
des interactions, par des rencontres, par des oppositions, par l’empathie = c’est le point
fondamental de la vie en société, de la construction de l’individu et sa biographie.
Les sociologues de l’école de Chicago dont Park vont donc s’intéresser aux marginaux (ex :
Goffman avec les sdf etc.). On va s’intéresser à des figures d’individu particulières. Park
parlait de « personnage » : « l’homme marginal » est décrit comme une personnalité
nouvelle des villes. Il naît avec le monde moderne, avec l’intensification des mouvements
migratoires internes et externes. Cet individu est vu par Park comme fondamental de la
compréhension de la société parce qu’il est révélateur d’interactions sociales de prise en
charge de la communauté ou d’exclusion.

Thomas Znaniecki :
[Petit Encart] Anderson dans « Le Hobo » (1923) s’intéresse aux marginalités. Pour travailler
cet objet d’enquête, il va jouer au sdf et va travailler sur ces dits « marginaux » (observation
participante). Ils sont caractéristiques aux emprunts à Simmel. Alors que Simmel mise sur la
philosophie, les suivants mises sur le terrain, la collecte des données [Fin Encart].
Comment la figure du marginal déstabilise l’ordre social ? Thomas Znaniecki, dans « Le
paysan polonais » (1918-1920) y voit dans la figure du marginal le déclin de l’influence des
règles, de comportements sur les membres du groupe. Les paysans polonais qui sont exilés
dans la ville de Chicago connaissent l’éclatement de la figure traditionnelle familiale, propre
à une société rurale dont ils sont issus opérant une transformation dans leurs valeurs, du
paysan sur lui-même mais aussi sur ceux qui sont restés soit sa famille.
En termes de ce changement, ils adoptent des comportements fondés sur l’individualité. Ça
a un effet vertueux parce qu’il s’insère d’autant mieux dans la société américaine. Cette
désorganisation sociale désigne pour eux une sortie du groupe primaire, de la culture
d’origine, de la famille traditionnelle et à une socialisation du nouveau territoire avec
l’acquisition de nouvelles normes sociales, valeurs.
Dans cet ouvrage, il distingue 3 modes d’adaptation par le paysan polonais :
- Le philistin, c’est-à-dire le modèle rigide, conformiste de celui qui est incapable de
s’adapter à la nouvelle situation qu’il rencontre et il reste fidèle à son groupe d’origine ;
- Le bohémien, c’est-à-dire qu’il a une volonté d’adaptation mais elle reste inachevée
(reste en errance entre sa culture d’origine et d’accueil) ;
- Le créatif, c’est-à-dire celui qui s’adapte, qui arrive à s’approprier le changement et qui
accepte sa trajectoire biographique.
Ils accordent à la démoralisation des individus qui constituent le « versent personnel ou
psychologique » de la désorganisation sociale. Certaines biographies d’individus qui sont les
plus fragilisées les conduisent à adopter un comportement qui fait échec à leur intégration
dans la ville de Chicago. La dépendance des paysans polonais envers les organisations
caritatives serait une des raisons de leur démoralisation. Des comportements proches d’une
pathologie psychologique peuvent alors subvenir chez eux.
A partir de ces enquêtes, Thomas rédige des travaux théoriques dont certains auront une
influence sur l’école de Chicago. Il a entretenu des liens forts avec Jon Dewey (1859-1952).
Ce dernier est un philosophe pragmatique qui met l’accent sur la méthode expérimentale et
sur la situation pour accéder à la connaissance. Il est influencé aussi par Georg Mead
(enseigne à l’école de Chicago tout comme Dewey). Il a eu l’influence de Charles Cooley
(1839-1949) qui met l’accent sur le rôle exercé par les groupes primaires dans la formation
de l’identité sociale de l’individu (thèmes importants = socialisation primaire & les
interactions sociales).

Thomas fonde un concept qui est repris par le sociologue américain Merton et qu’il nomme
le « théorème de Thomas » : soit la « définition de la situation » (déjà présent dans « Le
paysan polonais ») qui est marquée par notre culture, notre trajectoire biographique. C’est
une forme de sécurité sociale de ne pas analyser finement tout le temps. Cette mise en
situation est largement créée par la socialisation primaire.
Thomas insiste sur la manière dont l’individu, à partir de sa perception du réel, est conduit à
modifier son comportement et est amené à comprendre les effets qui sont produits. « Si les
hommes définissent leur situation comme réel, elles sont réelles dans leur effet » (Merton).
Cette analyse de Merton permet de voir comment l’école de Chicago aborde l’individu, ses
croyances et les valeurs individuelles (= grande mode du cognitivisme). L’individu, ses
croyances, ses valeurs sont en interaction avec celle des autres. Dans ce « théorème de
Thomas », ces croyances/valeurs deviennent des réalités objectives et qui peuvent par
retour avoir un effet sur la réalité elle-même. (= prédiction créatrice, des croyances/valeurs
deviennent réelles, fable auto-prophétique).

-> Le paysan polonais (Thomas & Znaniecki)


C’est l’idée de récolter des données abondantes provenant des indigènes(terme de
l’époque), avec une attention particulière pour tous ceux qui sont stigmatisés, en marge de
la société pour voir ce qui pose problème dans l’action réciproque. Lorsqu’un polonais est
exilé à Chicago il y a une explosion familiale, cela change un peu leur valeur
(désenchantement du monde). Thomas dit au terme du processus qu’ils adoptent des
comportements qui sont fondés sur l’individualité et non sur le groupe. Ce qui facilite
d’ailleurs leur insertion dans la société américaine. L’urbanisation pour les sociologues de
Chicago est une période de changement sociale qui favorise une position d’individualisme,
mais tjr avec la réserve individualisme d’action réciproque. Ils accordent aussi de l
'importance à ce qu’il nomme, dans le processus d’individualisation, la démoralisation. Elle
constitue d’une certaine façon le versant psychologique du versant social. Pour eux certaines
trajectoire sociale, que connaissent certains individus notamment les plus fragilisés, les
conduisent à une certaine forme de marginalisation. Thomas dira finalement que les paysans
polonais lorsque ceux-ci s’assimilent sont obligé d’aller dans des associations caritatives, et
ce premier moment de rupture avec des liens familiaux passe par une période de
démoralisation. Park nous dit, comme Thomas, “on est comme une forme de pathologie
sociale qui peut aller vers la démoralisation et une stigmatisation qui est le signe d’une
désorganisation sociale”. (-> Ghettos)
John DEWEY (1859-1952) -> courant du pragmatisme, il est plus étudié en sociologie de
l’éducation. Il met l’accent sur la méthode expérimentale et sur la situation (Terme très
important) pour “accéder” à la science. Georges Smith, ils sont tous deux influencés par le
pragmatisme. Les groupes primaires comme formation de l’individu. Thomas, Mead vont
établir ce concept de situation, il parle de la définition de la situation. les processus
importants.
Dans un article de 1923 -> “Toute conduite auto déterminée est déterminée par la situation.”
A partir de la vision qu'il se fait progressivement il modifie progressivement son
comportement et donc les effets que son comportement produit dans l'interaction.
Merton (1910 -2003) : interprète ce “Si les hommes définissent leur” .. comme réelles, elles
sont bien réelles dans leurs conséquences. Ce postulat des situation réelles, des
conséquences dans une forme de réciprocité, permet de s’interroger
sur l’importance des croyances des valeurs des individus. Comme sur les réalité objectives et
les effets sur la réalité elle-même.

Jean-Claude Kaufmann > L’égo-Sociologicus


L’identité n’est pas une substance, c’est un processus. Kaufmann refuse de réduire la
carrière de l’individu à la trajectoire de l’individu. Il se refuse aussi à tout objectivisme pur, il
se refuse de négliger le poids des déterminants des cadres sociaux. Pour lui la subjectivité
est tjr orientée par le social. Les self-schéma sont produits par des socialisations passées, qui
sont définies comme autant de grilles de filtrage, de l’information et de guidage de l’action.
Ce qui renvoie à la pensée de Lahire, “comme la définition de l’habitus”. Il essaie de penser
l'individu comme la diachronie c'est-à-dire la mémoire, les dispositions qu’on y a
incorporées. La synchronie cad le contexte, l'interaction, la logique de la situation. Malgré la
force qu’il reconnaît des normes, des habitus, l’individu est confronté à des possibles, s’il y a
des ouvertures ou il y a des possibles. Des interactions avec autrui.
Comme par exemple : dans son ouvrage “La trame conjugale”, où il fait l’analyse du couple.
Kauffmann commence par annoncer l’idée, le constat qu’il y a un affaiblissement des rites de
passages dans le couple. Le contraste est saisissant en l’espace de 50 ans. Cette période plus
ou moins longue était un rite, le rite des fiançailles par ex. C’était l'occasion d'une rupture
franche entre deux tranches de vie, celle de la jeunesse et celle de l'âge adulte. Avec le
mariage, avec la nuit de mariage les nouveaux conjoints changent brutalement à leur ils
passent de la place d’enfant de jeune qui habitent chez leur parents à celui
d’épouse/d’époux qui habitent dans leur propre chez soi.
Aujourd'hui c’est tout le contraire. Les seuils sont mouvants, incertains, les rites ont quasi
disparu. Dans le nouveau processus de la formation du couple il est devenu malaisé,
incertain de définir quand ce dernier commence et quand il finit “le couple a tendance a
préféré la légèreté conjugale.” C’est ce qui permet et ce qui consiste à freiner l'intégration
dans un couple officiel. “pour mettre quoi que ce soit défini pour chacun progressivement
les positions les mieux adaptées”. Kauffmann va détecter des petits moments décisifs. Pour
lui c'est l’achat du lave-linge qui constitue une étape fondamentale “dans l’existence d’un
temps conjugal” il s’opère avec le premier objet personnel qui est installé chez le personnel
à partir du moment où l’n va installer le premier d’entre eux qu’est-ce qu’on va installer en
premier lieu chez son partenaire -> la brosse à dents

C’est le moment où on va mettre en commun ses meubles, ses usages, un ordinateur, un


micro-onde bref tout ce qui était particulier. C’est vaguement la propriété de l’un et de
l’autre, on est pas dans cette situation seulement pour ses échanges. Le linge est l’une des
étapes de cet ensemble. Lorsqu’on va laver son linge, les vêtements s’entremêlent et se
mélangent, c’est cette espèce de mélange qui est important.

Sociologie du couple : A ce moment une décision doit être prise, une domination. Selon
qu’elle rite, quel modèle de propreté? Si on est plus dans l’image qu’une femme est la “fée
du logie” mais les études montrent que les couples restent inégaux sur certains point de la
propreté dans le couple, notamment en matière de lavage de linge. Donc il y a une
répartition des tâches. En termes de changement, il y a des fois aussi un retour chez les
parents ; parfois les parents acceptent que le couple vive chez un couple de parents. Il y a
une personne qui fait l’offre de service, qui maintient le nouveau couple, qui n’est plus chez
lui, dans un degré de légèreté ménagère. Qui préserve la souplesse des rapports des
personnes.
> L’identité, les rôles sont donc le fruit d’un processus constant au cours duquel l'individu
est amené à préciser

Pour Kauffmann on a vu le concept de l’identité personnelle :


Les statistiques montrent qu’il y’a de plus en plus de femmes célibataires et il montre que
dans la mise en couple il y’a une figure du Prince Charmant qui au cours de la vie, cette
vision se transforme en Petit Prince, moins rêvé et l’imaginaire se retrouve entre le rêve et la
réalité. Selon Kauffmann les identités se construisent aussi à partir de l’imaginaire. Quelle
place accorder aux facteurs personnels et sociaux dans le processus d’individuation ?
A refaire : Il considère le substantialisme biologique chez l’Homme, de caractéristiques qui lui
est propre mais pour lui c’est aussi le social qui participe à ce processus et non de l’inné. Il
parle d’un véritable champ de ruine gangréné par le relativisme collectif et la réinstallation
officielle de l’idéologie égocéphalocentrique. Pour lui il faut un groupement scientifique pour
renverser cette idée. Il reprend l’idée d’un moi intérieur ne pouvant être détaché de
l’extérieur de Norbert Elias. Il y’a un processus qui est aussi définit par la société.
L’homme et la femme ne sont plus au centre de l’univers mais l’artisan du système complexe
qui le produit. Pour Kauffmann l’individu est toujours concret dans sa complexité vivante et
contradictoire. Il remet en cause le mythe de l’autonomie du sujet mais aussi celui d’un
habitus strict, c’est pour cela qu’il le distingue avec le terme habitude. Pour Kauffmann ce
n’est pas seulement l’illusion de l’individu autonome mais celui de l’individu en tant
qu’entité distincte de la société qui est en question. Il va s’attaquer aux partisans d’une
sociologie de l’individu en décrivant un processus d’individualisation comme le résultat de
l’action d’individus qui sont dégagés des contraintes sociales ce qui veut dire que derrière ce
postulat des sociologies des individus, il y’a l’idée de l’existence d’une volonté individuelle
qui existe indépendamment de la société.
Il faudrait une révolution copernicienne en pensant l’individu comme un processus face à la
subjectivité et à la société. On parle d’une sociologie processuelle. Pour que cette remise en
question soit possible il faut montrer comment il se construit. Sa critique passe d’abord par
ce qu’il voit comme une question abandonnée depuis longtemps par la sociologie : les
origines de la culture humaine. Cette vision s’accompagne d’une idée évolutionniste, la
continuité du développement biologique, physique du cerveau. Il faut tenir compte de deux
ordres : le concret et la représentation de soi (imaginaire).
Le processus d’individuation concrète trouve son origine dans le processus anthropologique
de la culture. Elle passe par un holisme et Kauffmann nous dit que cet holisme fondateur se
heurte à un processus concret de différenciation sociale : les individus ont commencé à se
différencier tout en continuant à se penser comme les éléments d’un grand TOUT. Cette
contradiction va apparaître lorsqu’à la Renaissance née l’identité individuelle. Lors des
Lumières il y’a la création du « moi abstrait », le contrat social. Il y’a le déplacement de la
perspective holiste qui va se déplacer sur l’individu lui-même  reconnaissance de l’individu
qui peut transcender collectivement.
L’individu peut être reconnu de manière biologique : par exemple le fait d’être de mauvaise
humeur si l’on est malade. Il peut aussi être le produit de sa subjectivité et de ses habitudes.
Il ajoute un autre élément dans le processus d’individuation concrète en s’appuyant sur des
modalités incorporées de l’individuation sociale. Il voit une théorie cachée de l’holisme car
pour Kauffmann le concept d’habitus de Bourdieu ne fonctionne pas pour les sociétés
contemporaines puisqu’il fonctionne selon un schéma circulaire totalisant.
Dans les sociétés contemporaines, l’habitus disparaît et donne lieu au niveau individuel une
nouvelle modalité d’inscription et de transmission de la mémoire sociale : l’habitude.
L’habitude se distingue par la réflexivité de l’individu : elle n’a pas seulement pour fonction
la reproduction de l’ancien mais elle permet aussi l’enregistrement et la production du
nouveau.
Pour Kauffmann le social est un lieu de contradictions internes et ces contradictions, à
l’échelle de sa subjectivité, créent des dissonances dans son action et ouvrent des
possibilités de changement au niveau de l’individu et au niveau de la société.

L’individu et la société dans la civilisation des mœurs :

6 avril partiel terminal (questions sur tous les cours)

N. Elias, Sociologue Allemand, 1897-1990 il est très connu dans le monde allemand et il a été
découvert en France assez tardivement car il y a : l’effet de la traduction, toutes les sociétés
de sociologues tant qu’il n’y a pas de traduction cela a du mal à prendre, autre facteur :
l’effet de mode (Ex : R. Aron, dans les années 60-70 un de ces ouvrages était la référence
sociologique). N. Elias publie «  la civilisation des mœurs  » en 1939 et cela est traduit en FR
en 1976, «  la dynamique de l’occident  » pareil et «  la société de cour  » 1969 et publié en FR
en 1985.

I- Le processus de civilisation

Pour lui véritablement changement en Europe et avec la renaissance qui vient de l’Italie on
voit apparaitre l’art, l’esthétisme et ce que N. Elias appelle les règles de convenances, ce
sont des règles qui régissent ce qui est jugé comme convenable/inconvenable dans les
rapports entre individus mais pas seulement mais aussi l’individu vis-à-vis de lui-même. Ces
règles de convenances elles sont en dehors des lois, des règles juridiques, des règles
religieuses et des normes morales.

Ces règles nous dit N. Elias est qu’il apparait une nouvelle catégorie dans la société qui est :
la sensibilité (chose peu connu peu apprécié dans le moyen âge) qui apparait tant au niveau
externe : sensorialité (les sens) et interne : l’affectivité. Ces règles nous dit N. Elias elles sont
au début de la renaissance le fait des élites de la noblesse, s’adresse à elle mais
progressivement dans ce 16ème siècle ces règles vont toucher une catégorie qui est la
bourgeoisie. La bourgeoisie est proche des milieux de la cour des souverains et
progressivement elle va acquérir ces règles de convenances de sorte que petit à petit (idée
de VITALE) : ces manières d’être et de faire, au cours de la renaissance elles deviennent la
norme de la vie en société.

Elias nous dit que certaines de ces règles étaient présentes mais réservé à une élite, mais
véritablement changement sociale s’opère sous la renaissance car ces règles de
convenances deviennent des règles de civilité. Le terme civilité est un nouveau label qui
apparait à la fin de la renaissance, à la fin du XVIIIème il va être utilisé davantage avec le
terme « civilisation », quand il parle du terme de civilisation il sous-entend « civilisation des
mœurs », c’est un sens légèrement différent de son sens d’avant. La civilisation à pour
vocation de s’étendre à toutes les dimensions de la société : elle concerne tout autant : les
manières de manger, les manières de se tenir à table, les apparences corporelles et
vestimentaire. (Ce que Bourdieu lui appelle « l’hexis corporelle » : regard, position,
gestuelle), cela concernant aussi le soin des individus (ici il cite le soin corporel, la gestion
des excrétions, les relations sexuelles). Bref tout le champ des interactions quotidiennes
entre les individus qui impliquent des règles de savoir-vivre.

(Aparté = Passage de civilité à civilisation = question de degré, quand on parle de civilité ce


sont des règles de convenances qu’on accepte ou pas tandis que dans les règles de
civilisation des mœurs on va davantage vers des règles morales de la vie en société, acte de
répression entre individus)

Pour le sociologue ce processus consiste à refouler, réprimer, refreiner les pulsions de la


subjectivité de l’individu. Cette civilisation des mœurs demande à l’individu d’être maitre de
lui-même, elle constitue une forme d’individualité ou le sujet est totalement assujetti car il
doit maitriser ses pulsions, émotions doit se contenir en société, doit respecter les
convenances et c’est en cela qu’il est un individu. C’est-à-dire on a d’un côté : le
renforcement du contrôle social, mais c’est parce qu’il va respecter ses règles qu’on va le
considérer comme un individu et donc qu’il va posséder : une autonomie. (Paradoxe : car
soumis à des injonctions mais c’est par le respect de ces injonctions qu’il devient individu).
En société la civilisation elle se définit par l’exclusion de toutes formes de violences y
comprit : l’agressivité symbolique, (si ce n’est dit Elias dans l’humour et l’ironie) le but que
se donne la civilisation des mœurs c’est une société pacifiée et cela nécessite une parfaite
politesse au sens étymologique du terme car la civilisation des mœurs exige à l’individu
d’être poli, policé, d’éviter toutes les attitudes les comportements qui pourrait être source
de conflit avec autrui. Elias nous dit que l’individu va connaitre une nouvelle dimension
qu’est la dissimulation de ses véritables sentiments/pensées. Création d’une auto
discipline …

C’est sur la base de cette intériorisation que se développe l’intériorité de sa subjectivité, càd
que N. Elias aborde un peu de psychanalyse et nous dit que l’auto contrôle, l’intériorisation
c’est ce que la psychanalyse appelle le surmoi càd que c’est la part de notre subjectivité qui
se charge de nous surveiller de nous contrôler de manière consciente ou inconsciente par une
forme de refoulement des pulsions. (Elias nous dit que cela a été conceptualisé par Freud) le
« surmoi » est une forme d’instance morale psychique qui est lié à l’autorité parentale,
société et qui indique à l’individu ce qu’il peut et ne peut pas faire (comment gérer ses
pulsions, son désir, …). Autrement dit le surmoi permet à l’individu de faire le tri entre ce qui
peut se faire, dire, se faire dans l’action, … Ce surmoi construit l’identité de l’individu. Or
nous dit Elias ce n’est pas sans tensions puisque on a d’un côté des formes de répressions et
d’un côté un individu agissant qui peut aller jusqu’à la névrose. Donc dans le rapport à
l’individu lui-même et aux autres, la civilisation des mœurs elle implique à un contrôle des
corps, tant de son corps propre que du corps d’autrui. Cela s’exprime dans l’interdiction de
toucher autrui en dehors de ces rites (la bise, poigné de main, …)

Elias prend l’exemple du repas : ils prennent dans le même plat avec la main avant la
renaissance. Avec la renaissance il y a un changement ou chaque convive mange dans son
assiette et bois dans son verre et place entre l’aliment et sa bouche tout un ensemble
d’appareil nouveau de couvert, cuillère, fourchette qui empêche toute expression du sale,
de la saleté, de la gloutonnerie. La table est une discipline du corps, on doit effectuer des
choses avec discrétion (Ex : à table on ne va pas se moucher dans la manche comme au
moyen-âge). Il y a même des zones qui sont proprement condamné (parler la bouche pleine,
se curer le nez, …) sans oublier la pudeur. Ces différents éléments constituent le principe de
la civilisation des mœurs ou l’individu peut se mettre en secret sans être observé. Cette
possibilité de s’extérioriser dans la civilisation des mœurs va de pair avec le contrôle de soi
et avec le respect de ses normes.

Donc le processus de civilisation il est lié au contrôle social des comportements individuels
(Ex : traité de civilisation, de savoir-vivre publié au sein de la bourgeoisie). On contrôle des
individus par la société, par eux même s’ajoute la surveillance par les autres (pressions,
regards, …) les autres individus peuvent demander soit oralement soit par des gestes de
corriger son attitude (à un autre individu) Ces corrections amènent les individus à se
comporter au quotidien. La civilisation des mœurs peut varier au sein des sociétés et la
correction est nécessaire parfois pour la vie en société et que le respect des règles permet
aux individus de marquer leur correction. Le respect des règles la manière de les maitriser
et une distinction par rapport aux autres, lui qui maitrise cela va paraitre naturel, spontané
et on va se dire que cette personne est bien éduquée et cela se joue comme une distinction
des classes moyennes vis-à-vis des autres. Donc pour N. Elias cette civilisation des mœurs,
individualisation va favoriser une forme de capitalisme.

II- Processus de socialisation et société civile bourgeoise

A l’époque moderne la bourgeoisie à sa propre socialisation des mœurs dans l’objectif de


constituer une société civile. En effet avec le développement du capitalisme des rapports
marchands on va avec la révolution rentrer dans la période du contrat social, les rapports
marchands se développent et on a une contractualisation généralisée entre individus et ces
contrats vont amener à un passage du processus de la socialisation vers la société civile,
cette multiplication des contrats font que les individus vont avoir un nouveau statut, ils
deviennent un sujet de droit (reprendre depuis le début en début de semaine pro tout ce
qu’il y a plus haut au II).

Entretien de six minutes de Claire SIMON expliquant et justifiant son choix d’orientation
pour le cinéma :
- Reconnaissance du cinéma par les pairs
- Théâtre + Campagne = Cinéma > le fait que le cinéma ne soit pas très accessible en
campagne en général peut expliquer ce choix du cinéma à une période plus tardive
- Initialement l’enquêtée dit qu’elle ne souhaitait pas faire sa vie dans le monde du cinéma
- De nos jours, ce ne sont pas forcément les artistes les plus célèbres qui gagnent le plus
d’argent

Claire SIMON s’est rendue attentive aux discussions notamment de savoir comment se
faisaient les choix sur le plan du montage et ce lorsque les monteurs étaient présent. Elle dit
par ailleurs que par sa posture elle a fait de son métier une école. De plus, un célèbre néo-
cinéaste et anthropologue du nom de ? a transformé la perception du cinéma que l’on avait
du cinéma auparavant. Claire SIMON va parler des différentes étapes de sa formation de
montage ainsi que du fait de répondre aux questions sans pour autant trop creuser dans les
questions qui lui sont posées. On peut devenir cinéaste en ayant fait par ex une école de
cinéma mais ce n’est pas pour autant que l’on va nécessairement devenir « cinéaste ».

Vous aimerez peut-être aussi

pFad - Phonifier reborn

Pfad - The Proxy pFad of © 2024 Garber Painting. All rights reserved.

Note: This service is not intended for secure transactions such as banking, social media, email, or purchasing. Use at your own risk. We assume no liability whatsoever for broken pages.


Alternative Proxies:

Alternative Proxy

pFad Proxy

pFad v3 Proxy

pFad v4 Proxy