Lycee GT 2 MATH Raisonnement Demonstration

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Mots clés

Raisonnement – Démonstration, preuve – Compétences : raisonner, chercher, communiquer –


Différenciation – Trace écrite

Intentions majeures
Au-delà de son intérêt majeur dans la formation des futurs scientifiques, le raisonnement
mathématique est un axe important de la formation du citoyen. Il permet de comprendre ce qu’est une
démarche de justification argumentée reposant sur la logique, de développer l’esprit critique, de
former le futur citoyen à comprendre le monde et analyser l’information.

1
Selon le rapport Villani-Torossian :

« Il est important qu’un citoyen soit capable d’opérer une écoute active et critique face à un discours qui
lui est tenu, que ce soit dans un cadre professionnel, politique, ou autre. Ainsi, se familiariser avec la
démarche de la preuve mathématique est un moyen d’apprendre à décomposer un raisonnement en
arguments, à déceler d’éventuelles failles ou erreurs, à ne pas confondre l’hypothèse et ses
conséquences ou l’ordre logique qui s’y réfère, voire à déceler la substitution d’une causalité à une
corrélation pour justifier un argument peu étayé scientifiquement. »

Ce rapport réaffirme l’importance de la notion de preuve dans l’activité mathématique et recommande


de redonner une place significative à la présentation de démonstrations de résultats du cours.
2
Le programme de mathématiques de la seconde générale et technologique prend en compte cette
recommandation :

« Démontrer est une composante fondamentale de l’activité mathématique. Le programme identifie


quelques démonstrations exemplaires, que les élèves découvrent selon des modalités variées :
présentation par le professeur, élaboration par les élèves sous la direction du professeur, devoirs à la
maison, etc. »

1
https://cache.media.education.gouv.fr/file/Fevrier/19/0/Rapport_Villani_Torossian_21_mesures_pour_enseignement_des_mat
hematiques_896190.pdf
2
https://cache.media.education.gouv.fr/file/SP1-MEN-22-1-2019/95/7/spe631_annexe_1062957.pdf

eduscol.education.fr/ - Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse - Août 2019 1


Du collège à la seconde
En classe de seconde, l’enseignement des mathématiques doit, en tenant compte de la diversité du
public et de l’hétérogénéité des niveaux, viser trois objectifs :
 poursuivre la formation du citoyen commencée dans le cadre du socle commun ;
 assurer une solide formation aux futurs scientifiques sans décourager les autres ;
 éclairer les élèves sur l’intérêt de faire des mathématiques en première pour servir un grand
nombre de projets d’études.

Le travail sur le raisonnement et la démonstration en seconde s’appuie sur celui effectué au cycle 4,
3
tel qu’il est décrit dans le préambule du programme de mathématiques :

« La formation au raisonnement et l’initiation à la démonstration sont des objectifs essentiels du cycle


4. Le raisonnement, au cœur de l'activité mathématique, doit prendre appui sur des situations variées[…].
Le programme du cycle 4 permet d’initier l’élève à différents types de raisonnement, le raisonnement
déductif, mais aussi le raisonnement par disjonction de cas ou par l’absurde. La démonstration, forme
d’argumentation propre aux mathématiques, vient compléter celles développées dans d’autres
disciplines et contribue fortement à la formation de la personne et du citoyen (domaine 3 du socle).»

Ce document prolonge des documents antérieurs, auxquels on pourra utilement se reporter :


4
 ressources pour le cycle 4 (mars 2016) sur la compétence « Raisonner » ;
 ressources pour le collège (juin 2009 et réédité en mars 2016) « Raisonnement et
5
démonstration » ;
 ressources pour la classe de seconde (juillet 2009) « Notations et raisonnement
6
mathématiques » .

Bien que ces deux derniers aient été écrits pour des programmes antérieurs, ils conservent leur
intérêt. Il est notamment intéressant de reprendre la distinction qu’on y trouve entre raisonnement et
démonstration : le raisonnement est une forme de cheminement plus ou moins complexe pouvant
comprendre recherche, découverte, conjecture, production d’une preuve peut-être partielle ; la
démonstration est une forme de communication d’une preuve aboutie, qui repose sur des résultats
acquis antérieurement et sur les règles de la logique.

7
Cette distinction peut être analysée du point de vue des six compétences mathématiques , et, plus
précisément de trois d’entre elles : raisonner, chercher, communiquer.

3
https://cache.media.eduscol.education.fr/file/programmes_2018/20/4/Cycle_4_programme_consolide_1038204.pdf
4
https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Competences_travaillees/83/6/RA16_C4_MATH_raisonner_547836.pdf
5
https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Mathematiques/50/0/doc_acc_clg_raisonnementetdemonstration_223500.pdf
6
http://media.eduscol.education.fr/file/Programmes/18/0/Doc_ressource_raisonnement_109180.pdf
7
https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Mathematiques/90/0/Competences_mathematiques_Lycee_282900.pdf

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Raisonner pour chercher, raisonner pour démontrer
Dans une phase de recherche, le raisonnement inclut des formes heuristiques telles que l’essai-erreur,
la recherche de conjectures par :
 raisonnement inductif : conjecturer une proposition générale à partir de la vérification de cas
particuliers ;
 raisonnement abductif : sachant que A implique B et voulant démontrer B, on peut être amené
à conjecturer A.

Mentionnons aussi la preuve sur un exemple générique (démonstration sur un cas susceptible d’être
adaptée au cas général), la « preuve sans mots » (justification sur une figure peu ou non commentée).

Dans une phase de démonstration, on utilise le raisonnement déductif qui peut se présenter sous
diverses formes : raisonnement par implication, par équivalence, par l’absurde, par disjonction de cas,
etc. La mise en forme de la démonstration s’appuie sur les compétences « raisonner » et
« communiquer ».

Le raisonnement intervient ainsi dans ces activités diverses (chercher et conjecturer, affirmer et
démontrer) dont la valeur et l’intérêt sont à mettre en évidence. Il importe aussi que l’élève apprenne à
les distinguer clairement : une conjecture n’est pas un théorème, un raisonnement inductif n’est pas
déductif, A implique B ne signifie pas B implique A, une hypothèse n’est pas une inclusion.

Ainsi, l’élève doit être encouragé à chercher, à juger avec lucidité les résultats qu’il obtient, à
reconnaître comme tel un argument incomplet, à éviter les affirmations non étayées.

Clarifier et faire évoluer les pratiques


En premier lieu, il est nécessaire de préparer le terrain avant d’aborder certaines démonstrations du
programme. Cela demande d’abord de s’appuyer sur des approches heuristiques, de manipuler et de
verbaliser avant d’abstraire, comme il est décliné dans le rapport Villani-Torossian. Cela requiert
ensuite de susciter chez les élèves une motivation pour la preuve mathématique ; diverses approches
peuvent construire et affermir cette motivation :
 préparer le terrain en installant les prérequis voulus et en motivant la nécessité de prouver, de
démontrer ;
 proposer des trompe-l’œil (activités destinées à déjouer des intuitions erronées) afin de
montrer les limites de l’intuition ou de la vision ;
 trouver une accroche en posant un problème que les élèves ne savent pas résoudre avec les
outils connus ;
 poser des questions ouvertes, engendrer le doute et débattre autour de controverses ;
 traiter des situations particulières pour motiver l’étude de cas généraux.

Il importe également :
 de préciser le contrat vis-à-vis des démonstrations du programme, qui n’ont pas vocation à
être évaluées ; toutefois, les formes de raisonnement mises en jeu, après une certaine
pratique, peuvent être mobilisées dans d’autres situations simples, en formation ou en
évaluation ;
 de proposer des scénarios variés prenant en compte la diversité des élèves et d’adapter les
preuves à ceux ne maîtrisant pas les outils antérieurement étudiés, tels l’usage du calcul
littéral ;
 d’éviter d’encombrer de nouvelles démonstrations assez longues par d’autres antérieurement
étudiées, que l’on peut alors considérer comme « évidentes » ;
 d’éviter une technicité excessive, notamment dans l’usage du calcul littéral.

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Quelques pistes pour différencier
Des démonstrations différentes
Pour prendre en compte la diversité des publics et des fonctionnements intellectuels, il est profitable
lorsque c’est possible d’envisager plusieurs démonstrations d’un même résultat. Cela peut être mis en
pratique avec des raisonnements différents, en choisissant des registres variés (numérique,
algébrique, géométrique, fonctionnel), en recourant à des outils logiciels diversifiés. L’élève peut alors
se voir proposer de choisir celle des démonstrations qu’il notera dans son cahier de cours.

Des démonstrations en plusieurs niveaux de détail


Il peut être intéressant également de donner les démonstrations en plusieurs niveaux de détail :
 niveau 1 : seulement le plan et les idées générales ;
 niveau 2 : démontrer chaque étape du plan (avec un partage des tâches différencié au sein de
la classe, suivi d’une mise en commun) ;
 niveau 3 : démonstration complète, en évitant une longueur excessive.

Là encore, l’élève, qui autoévalue sa propre aptitude de compréhension, peut choisir le niveau de détail
pour la démonstration qu’il note dans son cahier de cours.

Commencer une démonstration avec un exemple générique


Une autre piste consiste à démontrer un résultat sur un exemple générique. Il s’agit d’un exemple
numérique ou d’un cas particulier dont le traitement n’entache pas une démonstration générale, en ce
sens que les outils mobilisés et les modes de raisonnement sont assez facilement transférables au
cas général. Dans certains cas, on peut s’en tenir à cet exemple en précisant qu’on admet le cas
général.

Attendus pour tous


Pour engager tous les élèves, on peut développer uniquement le niveau 1 d’une démonstration, en
dégageant le plan et les idées générales. Pour évaluer les élèves les plus fragiles, il est possible de
déroger au principe ci-avant évoqué en adoptant le « contrat de confiance », qui consiste à poser une
démonstration choisie dans une courte liste préalablement étudiée.

Approfondissements possibles
Pour certains élèves, par exemple ceux ayant un projet d’études scientifiques, on peut proposer des
pistes d’approfondissement.

Plan du document
La suite du document illustre les considérations précédentes sur plusieurs des démonstrations
mentionnées dans le programme de seconde, choisies parmi les plus riches, les plus délicates à
aborder ou les plus significatives. Dans la diversité des démonstrations proposées, l’accent est mis
sur des preuves visuelles lorsqu’il en existe. Les deux dernières rubriques du document sont
consacrées à des exemples d’intervention du raisonnement par l’absurde et du raisonnement par
disjonction de cas, en continuité avec le collège, dans les démonstrations du programme ou dans
quelques exercices.

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Pistes pour quelques démonstrations du programme
𝟏
Le nombre rationnel n’est pas décimal
𝟑

Objectifs de formation
 Mettre en place ou revoir le principe du raisonnement par l’absurde.
 Mobiliser la définition d’un nombre décimal : quotient d’un entier par une puissance de dix.

Prérequis, motivation
1 1 3 𝑘
 Les élèves retrouvent les formes décimales exactes de , , , et pour 𝑘 ∈ {1, 2, 3, 4}.
2 4 4 5
 Le professeur réactive et précise la définition d’un rationnel, puis celle d’un décimal.
 Les élèves obtiennent des valeurs décimales approchées de rationnels non décimaux avec
1 2 2 𝑘
l’algorithme de la division posée, comme par exemple avec , , , , pour 𝑘 ∈ {1, 2, 3, 4, 5, 6}.
3 9 11 7
 Le professeur fait observer qu’un reste partiel répété permet de conclure à la périodicité des
décimales, puisqu’alors les quotients et restes partiels suivants vont aussi se répéter.
1
 La question se pose : « l’affichage de la calculatrice permet-il de conclure ? ». Les cas de , qui
65 536
1
est décimal mais ne se voit pas dans l’affichage, ou de , qui n’est pas décimal mais sans
97
périodicité visible, peuvent alimenter le débat. On peut aussi envisager le cas du décimal
0,12345 12345 12345 12 : comment est-il affiché par la calculatrice ?
 Le professeur peut alors faire observer qu’une périodicité visible des premières décimales ne
permet pas de conclure à la périodicité des autres.

Différentes démonstrations possibles


1. Avec l’algorithme de la division posée, les élèves remarquent que le reste 1 se répète, ce qui
permet de conclure. En effet, les quotients successifs seront toujours égaux à 3 et les restes
égaux à 1.
2. Le professeur présente le principe du raisonnement par l’absurde, en guidant plus ou moins la
1 𝐴
démonstration suivante. On suppose par l’absurde qu’il existe deux entiers 𝐴 et 𝑛 tels que = .
3 10𝑛
𝑛 𝑛 𝑛
On en déduit que 10 = 3𝐴 , donc que 10 est multiple de 3. La décomposition de 10 en facteurs
premiers fournit alors une contradiction.

Pistes de différenciation
La démonstration 1 est élémentaire et permet de travailler l’écriture décimale, mais ne met pas en jeu
le raisonnement par l’absurde. On peut cependant le faire apparaître en supposant par l’absurde que
1
est décimal et en raisonnant sur le dernier chiffre de son écriture décimale et de son produit par 3.
3

Approfondissements possibles
 Étudier la périodicité du développement décimal d’autres rationnels non décimaux.
 Retrouver l’écriture fractionnaire de rationnels à partir d’un développement décimal périodique.
1 2
 Observer des curiosités, telles que les développements périodiques de , , etc.
7 7

Compétences transférables
Le principe du raisonnement par l’absurde doit être dégagé. Il se retrouve dans une autre
démonstration du programme : l’irrationalité de √2.
1
Le nombre fournit un exemple de développement décimal illimité, notion offrant une approche de
3
celle de nombre réel.

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Le nombre réel √𝟐 n’est pas rationnel
Objectifs de formation
 Mettre en œuvre le principe du raisonnement par l’absurde.
 Mobiliser la définition d’un nombre rationnel : quotient de deux entiers, qui peut se mettre sous
forme irréductible.
 Prendre conscience de l’existence de nombres non rationnels.
 Utiliser la définition de la racine carrée.

Prérequis, motivation
 Les élèves démontrent que le carré d’un nombre impair est impair. Ils en déduisent que si un carré
est pair, alors le nombre est pair, par l’absurde. Ce résultat est utile dans la démonstration 1.
 Le professeur propose un trompe-l’œil : dessiner un carré de côté 12 cm et mesurer la diagonale.
On trouve à peu près 17 cm. L’écart, inférieur à 0,3 mm, n’est pas décelable à l’œil. D’où la
17
question, sans calculatrice : √2 est-il égal à ? Sur le carré dessiné, le professeur incite les élèves
12
à mentionner par un codage les propriétés géométriques résultant de la symétrie, ce qui sera utile
dans la démonstration 3.
 Avec calculatrice, la question est sans intérêt, mais peut être déplacée en utilisant l’écriture
fractionnaire du décimal affiché par la calculatrice.
 Le professeur peut alors préparer le terrain en amont, par un jeu de questions ou de défis :
17
o « Est-il possible que √2 = ? »
12
o « Trouver une fraction proche de √2. »
17
o « Trouver une fraction plus proche de √2 que . »
12
o « Qui peut dans la classe trouver la fraction la plus proche de √2 ? »

Dès que les élèves se sont approprié le problème, le professeur peut envisager de démontrer que
17
√2 ≠ en utilisant le fait qu’un nombre et son carré sont de même parité, ce qui constitue un élément
12
de la démonstration 1 ci-après.

Différentes démonstrations possibles


Le professeur peut dans un premier temps exposer le principe du raisonnement par l’absurde : on
𝑝 𝑝
pose que √2 = , avec fraction irréductible. On essaie d’aboutir à une contradiction. On remarque
𝑞 𝑞
d’abord que l’hypothèse implique 𝑝2 = 2𝑞 2 .

1. On raisonne avec la parité : l’égalité 𝑝2 = 2𝑞 2 implique que 𝑝2 est pair, ce qui implique que 𝑝 est
pair (voir le premier prérequis) ; donc 𝑝 = 2𝑝′ avec 𝑝′ entier ; on en tire 4𝑝′2 = 2𝑞 2 , donc 𝑞 2 = 2𝑝′2 ,
ce qui permet de déduire que 𝑞 est pair lui aussi. Contradiction.
2. On raisonne sur le chiffre des unités par disjonction de cas, en examinant les différentes
possibilités pour le chiffre des unités de 𝑝, puis de 𝑞.
Les chiffres des unités possibles de 𝑝2 sont 0, 1, 4, 5, 6, 9, ceux de 2𝑞 2 sont 0, 2 ou 8.
La seule possibilité commune est 0, ce qui se produit lorsque le chiffre des unités de 𝑝 est 0 et
celui de 𝑞 est 0 ou 5. Donc 𝑝 et 𝑞 sont tous deux multiples de 5. Contradiction.

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3. On représente le problème dans le registre géométrique : le plus petit triangle isocèle rectangle
dont les côtés ont des longueurs entières est d’hypoténuse p et le côté de l’angle droit est de
longueur q (triangle ABC de la figure 1).

Figure 1
En repliant le côté [BC] sur la diagonale [AC], B coïncide avec F. Alors le triangle AFE est isocèle et
rectangle car l’angle en F est droit par symétrie et l’angle en A mesure 45°. Ses dimensions sont
inférieures à celles de ABC (Figure 2). Son petit côté a pour longueur 𝑝 − 𝑞, qui est entier. Comme
BE = EF = 𝑝 − 𝑞, son hypoténuse a pour longueur 2𝑞 − 𝑝, qui est entier également.

Figure 2

Pistes de différenciation
 Proposer une des trois preuves, au choix, en donnant l’idée. Les élèves consignent dans leur
cahier celle qui leur convient le mieux.
 Tous les élèves peuvent s’approprier le raisonnement par l’absurde et se contenter du plan d’une
des démonstrations (niveau 1).
 Le niveau 1 (plan) La structure de la démonstration peut se formaliser ainsi, en dégageant le
principe du raisonnement par l’absurde :
o supposer par l’absurde que √2 est un nombre rationnel ;
o déduire une relation 𝑝2 = 2𝑞 2, où 𝑝 et 𝑞 sont des entiers non nuls premiers entre eux ;
o déduire des propriétés de 𝑝 et 𝑞 par l’une des trois méthodes ;
o aboutir à une contradiction.

Approfondissements possibles
 Étudier si √3 est rationnel ou non, ou √5, √6, etc.
Remarque : lorsque 𝑛 n’est pas un carré, la première démonstration permet de démontrer que √𝑛
n’est pas rationnel, avec la décomposition en facteurs premiers et la divisibilité.
1
 L’égalité (√2 − 1)(√2 + 1) = 1 implique facilement : √2 = 1 + . Cette égalité peut servir à
√2+1
17 17 41
prouver à nouveau que √2 ≠ , par l’absurde. En effet, elle permet de déduire que = , ce qui
12 12 29
conduit aisément à une contradiction.

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Par ailleurs, partant de l’encadrement 1 < √2 < 2, elle fournit des encadrements fractionnaires de
√2 de plus en plus fins. Ainsi, à la première étape, l’encadrement 1 < √2 < 2 permet de déduire
1 1 1 4 1 3 4 3
successivement que 2 < √2 + 1 < 3, puis < < et < 1 + < , soit < √2 < .
3 √2+1 2 3 √2+1 2 3 2

On obtient successivement :

4 3
étape 1 : < √2 < (amplitude < 0,2) ;
3 2

7 10
étape 2 : < √2 < (amplitude < 0,03) ;
5 7

24 17
étape 3 : < √2 < (amplitude < 0,005) ;
17 12

41 58
étape 4 : < √2 < (amplitude < 0,000 9).
29 41

Les fractions à chaque étape peuvent s’obtenir à l’aide d’un algorithme intéressant à étudier.

Compétences transférables
Le principe du raisonnement par l’absurde doit être dégagé.
La définition d’un nombre rationnel peut être mobilisée pour d’autres problèmes de rationalité (voir
les approfondissements ci-avant), avec utilisation de la forme irréductible.
Le passage au carré : il est à retenir pour le traitement des questions de racine carrée. Voir
d’autres démonstrations du programme faisant intervenir la racine carrée.

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Pour une valeur numérique de 𝒂, la somme de deux multiples de 𝒂 est un
multiple de 𝒂
Objectifs de formation
 Utiliser le calcul littéral pour démontrer un résultat général.
 Mobiliser la définition d’un multiple de 𝑎 sous la forme 𝑘𝑎, avec 𝑘 entier.

Prérequis, motivation
 Le professeur réactive la notion de multiple et diviseur, par exemple en proposant le jeu de Juniper
8
Green puis en formalisant les définitions.
 Il réactive la forme générale d’un multiple de 7 sous la forme 7𝑘, avec 𝑘 entier. Pour simplifier, on
peut se limiter à k entier naturel.
 Il fait observer aux élèves des listes de multiples (de 3, de 7…), par exemple sur un tableur, et leur
fait conjecturer la propriété de la somme, puis de la différence de deux multiples.

Différentes démonstrations possibles dans le cas 𝒂 = 𝟕


1. Avec le calcul littéral : deux multiples de 7 s’écrivent sous la forme 7𝑚 et 7𝑛, avec 𝑚 et 𝑛 entiers
naturels ; leur somme s’écrit 7(𝑚 + 𝑛) et 𝑚 + 𝑛 est encore un entier naturel. D’où le résultat.
2. Lier la propriété que l’on veut démontrer à la fonction linéaire 𝑥 ↦ 7𝑥 ou, plus simplement, à la
manipulation d’un tableau de proportionnalité dont le coefficient multiplicateur est 7. On sait que
l’on peut additionner ou soustraire des colonnes dans un tel tableau. D’où le résultat.
3. On peut visualiser l’utilisation de la distributivité avec des aires.

Pistes de différenciation
 Le niveau 1 de la démonstration peut consister à dégager le plan suivant :
o exprimer la forme générale d’un multiple de 7 sous la forme 7𝑚 ;
o poser l’expression littérale de la somme deux multiples de 7 ;
o exprimer cette somme sous la forme 7 × (… ).
 Pour tous les élèves, on peut donner la démonstration dans le cas 𝑎 = 7 et demander de la
produire pour une autre valeur de l’entier 𝑎.

Approfondissements possibles
Autres problèmes relatifs aux multiples et diviseurs, pouvant se démontrer à l’aide du calcul littéral :

 La somme de deux nombres impairs est un nombre pair.


 La somme de trois entiers consécutifs est un multiple de 3. (Possible disjonction de cas.)
 Quelles familles d’entiers sont stables par sommation : nombres pairs, impairs, carrés… ?
 Généralisation de la proposition avec la somme de deux multiples de 𝑎, où 𝑎 est un entier
quelconque.

Compétences transférables
L’écriture générique d’un multiple de 𝑎, qui est utile dans de nombreux problèmes d’arithmétique
est mise en évidence.

8
https://fr.wikipedia.org/wiki/Juniper_Green_(jeu)

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Si 𝒂 et 𝒃 sont des réels strictement positifs, √𝒂 + 𝒃 < √𝒂 + √𝒃
Objectifs de formation
 Conforter les propriétés des racines carrées, en distinguant le produit et la somme.
 Traiter un problème de racine carrée par passage au carré.

Prérequis, motivation
 Le professeur réactive le sens de variation des fonctions « carré » et « racine carrée » (pour la
démonstration 1), ainsi que l’inégalité triangulaire (pour la démonstration 2).
 Partant de la propriété sur le produit √𝑎𝑏 = √𝑎√𝑏, le professeur interroge sur la somme : est-il vrai
que √𝑎 + 𝑏 = √𝑎 + √𝑏 ? Un débat peut être organisé, qui permette d’éclaircir la question des
quantificateurs implicites dans la question, puis de rappeler que l’on valide une propriété
universelle par une démonstration générale et qu’on l’invalide à l’aide d’un contre-exemple. Une
observation des valeurs sur un tableur peut servir de point de départ.
 Ils comparent √𝑎 + 𝑏 et √𝑎 + √𝑏 pour des valeurs numériques : 𝑎 = 4 et 𝑏 = 9 ; 𝑎 = 7 et 𝑏 = 9. Ils
conjecturent une propriété générale sur la comparaison.

Différentes démonstrations possibles


1) Passage au carré et démonstration par équivalence : tous les nombres étant strictement positifs,
l’inégalité √𝑎 + 𝑏 < √𝑎 + √𝑏 équivaut à celle des carrés
2
𝑎 + 𝑏 < (√𝑎 + √𝑏) ,soit encore, en simplifiant, à 0 < 2√𝑎√𝑏.
√𝑎 + 𝑏
Cette dernière égalité est vraie, donc pour tous 𝑎 et 𝑏
√ 𝑎
strictement positifs, on a
√𝑎 + 𝑏 < √𝑎 + √𝑏.
2) On géométrise le problème (figure ci-contre) : si √𝑎 et √𝑏 sont √𝑏
les longueurs des côtés de l’angle droit d’un triangle rectangle,
alors √𝑎 + 𝑏 est la longueur de l’hypoténuse. On conclut avec l’inégalité triangulaire.

Pistes de différenciation
 Pour tous les élèves, on peut se contenter du niveau 1, selon le plan suivant :
o comparer deux nombres positifs revient à comparer leurs carrés ; la propriété sous-
jacente, liée au sens de variation des fonctions carré et racine carrée, peut ne pas être
mentionnée ;
o on calcule leurs carrés, en appliquant la définition des racines carrées et l’identité
remarquable relative au carré d’une somme ;
o on conclut, en remarquant qu’il y a un terme positif de plus dans la deuxième expression.
 Raisonner sur des valeurs particulières (𝑎 = 3 et 𝑏 = 7), avec l’une ou l’autre des preuves.

Approfondissements possibles
 Pour 𝑥 > 1, comparer √𝑥 + 1 et √𝑥 + 1 ; pour 𝑥 > 0, comparer √1 + 𝑥 2 et 1 + 𝑥.

 Défis numériques utilisant la propriété. Exemple : comparer √1,000 000 000 001 et 1,000 001.

Compétences transférables
Le passage au carré dans un problème de racine carrée est la propriété essentielle à retenir.
Le recours à un exemple numérique pour éprouver une propriété que l’on croit vraie est à
préconiser, par exemple pour réfuter l’égalité √𝑎 + 𝑏 = √𝑎 + √𝑏.

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Deux vecteurs sont colinéaires si et seulement si leur déterminant est nul
Objectifs de formation
 Introduire la notion de déterminant de deux vecteurs, et lui donner du sens.
 Utiliser le déterminant dans les questions de colinéarité.

Prérequis, motivation
 Le professeur consolide les automatismes liés à la colinéarité de deux vecteurs à partir de leurs
coordonnées, sous forme de questions flash.
−1 3
Exemple : avec 𝑢
⃗ ( ) et 𝑣 ( ), les élèves doivent rapidement donner l’égalité 𝑣 = −3𝑢
⃗.
2 −6
 Le professeur propose des trompe-l’œil sur la colinéarité (les coordonnées prises dans la suite de
Fibonacci en livrent facilement).
8 13 21 34
Exemples : avec 𝑢
⃗ ( ) et 𝑣 ( ) ; avec 𝑢
⃗ ( ) et 𝑣 ( ) ; etc.
13 21 34 55
 Le professeur donne un sens géométrique au déterminant, dans une base orthonormée, en
mettant en place une activité pour les élèves.
𝑥 𝑥′
On définit d’abord le déterminant 𝑥𝑦 ′ − 𝑦𝑥′ des vecteurs 𝑢
⃗ (𝑦) et 𝑣 ( ).
𝑦′
On considère les points A(𝑥, 𝑦) et B(𝑥 ′ , 𝑦 ′ ) de sorte que 𝑢 ⃗⃗⃗⃗⃗ et 𝑣 = ⃗⃗⃗⃗⃗
⃗ = OA OB .
𝑦 𝑦′
L’activité se limite au cas de la figure ci-dessous : 0 < 𝑥 < 𝑥′, 0 < 𝑦 < 𝑦′ et < .
𝑥 𝑥′

Avec les notations de la figure :

Aire (triangle OAB)  aire (triangle OBB′ )  aire (triangle OAA′ )  aire (trapèze ABB′A′).
1 1 1 1
Cela s’écrit : aire (triangle OAB) = 𝑥 ′ 𝑦 ′ − 𝑥𝑦 − (𝑦 + 𝑦 ′ ) × (𝑥 ′ − 𝑥) = (𝑥𝑦 ′ − 𝑦𝑥′).
2 2 2 2

Ainsi le déterminant 𝑥𝑦 ′ − 𝑦𝑥′ est égal au double de l’aire du triangle, donc à l’aire du
parallélogramme bâti sur 𝑢 ⃗ et 𝑣 .

𝑦 𝑦′
Remarques. Il est intéressant de faire le lien entre les inégalités 0 < 𝑥 < 𝑥′, 0 < 𝑦 < 𝑦′ et < et la
𝑥 𝑥′
𝑦 𝑦′
figure. L’inégalité < est liée aux pentes des droites OA et OB et faire remarquer que si elle est
𝑥 𝑥′
retournée, le déterminant est égal à l’opposé de l’aire du parallélogramme bâti sur 𝑢
⃗ et 𝑣

Dans le cas général, l’aire de ce parallélogramme est égale à |𝑥𝑦 ′ − 𝑦𝑥′|.

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Différentes démonstrations possibles
𝑥 𝑥′ 9
On se donne deux vecteurs 𝑢
⃗ (𝑦) et 𝑣 ( ) dans une base orthonormée et on considère leur
𝑦′
déterminant 𝑥𝑦 ′ − 𝑦𝑥′.

1. Avec la définition de la colinéarité

Si 𝑢
⃗ et 𝑣 sont colinéaires, on distingue deux cas, selon que 𝑢 ⃗ ou 𝑢
⃗ =0 ⃗ :
⃗ ≠0

 si 𝑢
⃗ =0 ⃗ , alors 𝑥 = 𝑦 = 0 et dans ce cas 𝑥𝑦 ′ − 𝑦𝑥 ′ = 0 ;
 ⃗ ≠ ⃗0, alors il existe un réel 𝑘 tel que 𝑣 = 𝑘𝑢
si 𝑢 ⃗ ; il en découle que 𝑥′ = 𝑘𝑥 et 𝑦′ = 𝑘𝑦, et
donc 𝑥𝑦 ′ − 𝑦𝑥 ′ = 𝑘(𝑥𝑦 − 𝑦𝑥 ) = 0.

⃗ = ⃗0 (et dans ce cas 𝑢


Réciproquement, si 𝑦 ′ − 𝑦𝑥 ′ = 0 , alors soit 𝑢 ⃗ et 𝑣 sont colinéaires) soit l’un des
𝑥′
deux nombres, 𝑥 ou 𝑦, n’est pas nul. Supposons par exemple que 𝑥 ≠ 0 ; alors 𝑦 ′ = 𝑦 et on vérifie
𝑥
𝑥′
aisément que 𝑣 = 𝑢
⃗.
𝑥

Remarques. On raisonne par double implication ; par ailleurs, dans la partie directe comme dans la
réciproque, on applique une disjonction en deux cas. On pourrait convenir de se limiter à des vecteurs
non nuls, ce qui simplifié la démonstration en évitant la disjonction de cas, mais a l’inconvénient
d’écarter le cas, utile pour l’application aux équations de droite, où l’un des vecteurs est nul.

2. Variante de la démonstration 1 en exprimant la colinéarité, lorsque les deux vecteurs sont non
nuls, par le fait que le tableau ci-après est un tableau de proportionnalité.

𝑥 𝑥′

𝑦 𝑦′

3. Avec l’interprétation géométrique précédente, en admettant le résultat général.

On peut raisonner par équivalences : 𝑢 ⃗ et 𝑣 sont colinéaires si et seulement si le parallélogramme bâti


sur les deux vecteurs est aplati ; cela équivaut encore à ce que son aire soit nulle, soit encore
𝑥𝑦 ′ − 𝑦𝑥 ′ = 0.

Pistes de différenciation
 Pour les deux démonstrations on peut raisonner sur un exemple générique pour un seul des deux
𝑥 2
vecteurs par exemple 𝑢 ⃗ (𝑦) et 𝑣 ( ). Dans ce cas, pour la démonstration 1, on conserve la double
5
implication, mais il n’y a plus de disjonction de cas.
 Pour les élèves ayant des difficultés sur le calcul littéral, on peut vérifier la condition de colinéarité
uniquement sur des exemples numériques et montrer qu’elle fonctionne sur un dessin. Dans ce
cas, il n’y a pas de démonstration générale.
 Si l’on a mis en place l’interprétation géométrique, la démonstration 3 est plus simple ; de plus
cette interprétation donne un sens au déterminant, en admettant que les formules d’aires, établies
avec l’utilisation de l’orthogonalité, sont valables dans toute base.

Approfondissements possibles
 Problèmes d’alignement et de parallélisme.

9
Le raisonnement est valable dans une base quelconque. Nous nous en tenons à une base orthonormée, seul type de base mentionné
dans le programme.

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 Équations de droites.
 L’aire d’un triangle dont les sommets ont des coordonnées entières est un entier ou un demi-
entier ; l’aire d’un parallélogramme dont les sommets ont des coordonnées entières est un entier.
 Calcul d’aires (triangles, parallélogrammes).

Compétences transférables
L’utilisation du déterminant sera mobilisée à plusieurs reprises en géométrie repérée : exemples
de colinéarité, problèmes d’alignement et de parallélisme, détermination d’une équation de droite.
La démonstration 1 est la plus usuellement développée dans la pratique ; les compétences qu’elle
mobilise doivent être mises en évidence car elles se transfèrent à d’autres situations. En
l’occurrence, il s’agit du principe de raisonnement par double implication et de la disjonction de
cas.

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En utilisant le déterminant, établir la forme générale d’une équation de droite
Objectifs de formation
 Connaître la forme générale d’une équation de droite du plan 𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 + 𝑐 = 0.
 Savoir reproduire la démonstration générale utilisant le déterminant dans les cas particuliers.
 Pratiquer un raisonnement par équivalences.

Prérequis, motivation
 Le professeur vérifie en amont les prérequis indispensables sur le repérage : placement et lecture
de points, lecture du coefficient directeur d’une droite (AB) lorsque A et B ont des coordonnées
entières, calcul de ce coefficient dans des cas simples.
 Les élèves procèdent à la lecture intuitive « d’équations » de droites parallèles aux axes de
coordonnées et placent de telles droites.
 Le professeur donne en activité l’étude détaillée d’un exemple, en partant de la définition
géométrique d’une droite :
−5
a) Soit 𝐷 la droite passant par le point A(−1,1) et dirigée par par 𝑢⃗ ( ). Montrer en utilisant
2
le déterminant que si un point M(𝑥, 𝑦) appartient à 𝐷, alors 2𝑥 + 5𝑦 − 3 = 0.
b) Réciproquement, on cherche à déterminer la nature de l’ensemble 𝐸 de tous les points
M(𝑥, 𝑦) du plan dont les coordonnées vérifient 2𝑥 + 5𝑦 − 3 = 0. D’après le a), on a
𝐷 ⊂ 𝐸.
c) On considère le programme Python suivant, et ce qu’il affiche lorsqu’on le lance.

Sachant que l’instruction scatter (x,y,color=’red’,s=5) construit un point rouge de taille


5 de coordonnées (𝑥, 𝑦), expliquer le résultat affiché par le programme, puis
conjecturer la nature de l’ensemble E.
d) Vérifier que le point A(−1,1) appartient à E.
−5
e) Soit M(𝑥, 𝑦) un point quelconque de E. Montrer que les vecteurs ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
AM et 𝑢⃗ ( ) sont
2
colinéaires. En déduire que E ⊂ D et conclure.

Différentes démonstrations possibles


Il est proposé une démonstration générale de deux résultats utiles, toutes deux utilisant le
déterminant. Dans les deux cas, l’objectif est de mettre en œuvre un raisonnement par équivalences.

Résultat 1
Dans un repère du plan, toute droite 𝐷 admet une équation de la forme 𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 + 𝑐 = 0.

Démonstration du résultat 1
𝛼
On considère la droite 𝐷 passant par M0 (𝑥0 , 𝑦0 ) et dirigée par le vecteur 𝑢
⃗ (𝛽 ). Alors M(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐷 si et
seulement si ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
M0 M et 𝑢 ⃗ sont colinéaires, c’est-à-dire si et seulement si le déterminant de ces deux
vecteurs est nul (propriété étudiée antérieurement et fournissant une équivalence).

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Cette condition s’écrit 𝛽(𝑥 − 𝑥0 ) − 𝛼(𝑦 − 𝑦0 ) = 0 ou encore 𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 + 𝑐 = 0 avec 𝑎 = 𝛽, 𝑏 = −𝛼 et
𝑐 = −𝛽𝑥0 + 𝛼𝑦0 . On remarque que 𝑎 et 𝑏 ne sont pas tous les deux nuls.

Résultat 2
Soit 𝑎, 𝑏, 𝑐 trois réels avec 𝑎 et 𝑏 non tous les deux nuls. L’ensemble 𝐸 des points M(𝑥, 𝑦) du plan dont
les coordonnées vérifient l’équation 𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 + 𝑐 = 0 est une droite. De plus, un vecteur directeur de
cette droite est le vecteur de coordonnées (−𝑏, 𝑎).

Démonstration du résultat 2
Soit M(𝑥, 𝑦) un point de l’ensemble 𝐸, c’est-à-dire un point M dont les coordonnées (𝑥, 𝑦) vérifient
𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 + 𝑐 = 0. Désignons par 𝑢⃗ le vecteur de coordonnées (−𝑏, 𝑎).

Supposons 𝑎 ≠ 0. On considère le point de 𝐸 d’ordonnée 0. Il existe bien, il s’agit du point M0 (𝑥0 , 𝑦0 )


𝑐
avec 𝑥0 = − et 𝑦0 = 0. On a donc : 𝑎𝑥0 + 𝑏𝑦0 + 𝑐 = 0. On en déduit que M appartient à 𝐸 si et
𝑎
seulement si 𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 − (𝑎𝑥0 + 𝑏𝑦0 ) = 0, soit 𝑎(𝑥 − 𝑥0 ) + 𝑏(𝑦 − 𝑦0 ) = 0, et donc si et seulement si
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
det(M 0M , 𝑢⃗ ) = 0.

Ainsi 𝐸 est l’ensemble des points M tels que les vecteurs ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
M0 M et 𝑢 ⃗ sont colinéaires, c’est-à-dire la
droite 𝐷 passant par M0 et de vecteur directeur 𝑢
⃗.

Si 𝑎 est nul (on retrouve un raisonnement par disjonction des cas), alors 𝑏 est non nul et l’on considère
le point M0 de 𝐸 d’abscisse nulle. Le raisonnement est ensuite inchangé.

Pistes de différenciation
Dans la pratique, si la droite est donnée par des éléments géométriques, les élèves auront à mettre en
œuvre la méthode utilisant le déterminant avec des exemples numériques ; on peut donc se contenter,
avec les élèves rebutés par l’aspect théorique des démonstrations générales, d’exiger une
démonstration sur des exemples. Tous les élèves pourront sur ces exemples souscrire aux objectifs
d’apprentissages, qui sont d’utiliser le déterminant et de conduire un raisonnement par équivalences.
Ainsi par exemple :
0
 pour la droite passant par A(3,5) et dirigée par 𝑗 ( ), l’élève donne directement l’équation
1
𝑥=3;
1
 pour la droite 𝐷 passant par A(3,5) et dirigée par 𝑢⃗ ( ), l’élève écrit des équivalences :
2

⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑥 − 3) et 𝑢
M(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐷 ⇔ AM
1
⃗ ( ) colinéaires  2 × (𝑥 − 3) − 1 × (𝑦 − 5) = 0. Etc.
𝑦−5 2

Si la droite est donnée par une équation cartésienne 𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 + 𝑐 = 0 avec des valeurs numériques de
𝑎, 𝑏, 𝑐, l’élève doit, selon le résultat 2, reconnaître une droite, en identifier un vecteur directeur et un
point, afin de donner les éléments géométriques de la droite et la tracer. Dans ce cas, il n’aura pas à
mettre en œuvre ni l’utilisation du déterminant ni le raisonnement par équivalences.

Remarque
L’emploi du raisonnement par équivalences dans les démonstrations 1 et 2 est possible en se basant
sur la condition de colinéarité, qui est nécessaire et suffisante. À ce niveau, le professeur peut dégager
le sens de ces mots et les rattacher aux implications correspondantes.

Dans bien d’autres cas, on montre en géométrie l’égalité de deux ensembles en procédant par double
inclusion. Voir ci-après les derniers approfondissements et l’encadré « Compétences transférables ».

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Approfondissements possibles
 Applications du programme : problèmes de parallélisme et d’intersection de droites, d’alignement
de points.
 Problèmes d’intersection de droites en utilisant la géométrie analytique.

Dans les exemples qui suivent, il s’agit d’établir l’égalité de deux ensembles géométriques. On peut
procéder par double inclusion ou, si lorsque la situation d’y prête, par double inclusion.

 Ensemble des points équidistants d’un point et de l’axe des abscisses. Une variante de ce type de
problème : montrer que la parabole d’équation 𝑦 = 𝑥 2 est l’ensemble des points équidistants du
1 1
point F (0, ) et de la droite 𝐷 d’équation 𝑦 = − (commencer par observer que la distance entre
4 4
1
un point M(𝑥, 𝑦) et la droite 𝐷 est égale à |𝑦 + |).
4
 Représentation sur des exemples, de parties du plan décrites par d’autres égalités sur les
coordonnées ou d’inégalités sur les coordonnées.
 Régionnement du plan par une droite.

Compétences transférables
Raisonnement par équivalences
Le raisonnement par équivalences doit être mis en évidence. Le professeur peut mettre en lumière
la nécessité de contrôler que l’équivalence est vraie à chaque étape du raisonnement, en vérifiant
au besoin, à part, que les deux implications sont réalisées sans rajouter une hypothèse dans l’un
ou l’autre des membres de l’équivalence.
Le professeur dégage le schéma théorique, pour deux propositions 𝑃 et 𝑄 : 𝑃 ⇔ 𝑄 signifie que
(𝑃 ⇒ 𝑄) et (𝑄 ⇒ 𝑃).
Raisonnement par double implication, égalité par double inclusion
Dans bien des cas, le raisonnement par équivalences s’avère délicat, et il est plus sûr et plus
simple de traiter séparément les deux implications. Ainsi, en géométrie, on montre fréquemment
l’égalité de deux ensembles 𝐴 et 𝐵 en raisonnant par double inclusion. Cela consiste à prouver que
𝐴 ⊂ 𝐵 et que 𝐵 ⊂ 𝐴. Ce raisonnement se retrouve dans de nombreux problèmes ou
démonstrations.
Quelques exemples en seconde : résolution d’une équation, d’une inéquation ou d’un système (on
montre par des déductions que toute solution appartient à un certain ensemble, puis on vérifie que
tout élément de cet ensemble est solution) ; résolution de problèmes géométriques présentés ci-
avant dans les approfondissements.
Quelques exemples en première : ensemble des points M du plan tels que MA ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ . MB
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ = 0 ; équation
d’un cercle ; etc.

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Étudier la position relative des courbes d’équation 𝒚 = 𝒙, 𝒚 = 𝒙𝟐 , 𝒚 = 𝒙𝟑 , pour
𝒙≥𝟎
Objectifs de formation
 Réactiver le lien entre position relative des courbes et comparaison des fonctions.
 Réactiver la méthode de comparaison en étudiant le signe de la différence.

Prérequis, motivation
 Le professeur propose un Vrai/Faux en trompe-l’œil avec l’affirmation « le carré d’un nombre est
plus grand que ce nombre » ou « le cube d’un nombre est plus grand que son carré ».
 Les élèves répondent à un quiz numérique : dans chaque cas, quel est le plus grand des deux
nombres 𝐴 et 𝐵 ?
a) 𝐴 = 1,000 000 000 01 et 𝐵 = 1,000 000 000 012 ;
b) 𝐴 = 1,000 000 000 013 et 𝐵 = 1,000 000 000 012 ;
c) 𝐴 = 0,999 999 999 99 et 𝐵 = 0,999 999 999 992 ;
d) 𝐴 = 0,999 999 999 993 et 𝐵 = 0,999 999 999 992 .
 En utilisant la calculatrice ou un grapheur, conjecturer la position relative des trois courbes.
 Autre conjecture, en observant un tableau de valeurs au pas 0,1 des trois fonctions 𝑥 ↦ 𝑥, 𝑥 ↦ 𝑥 2
et 𝑥 ↦ 𝑥 3 , pour 𝑥 compris entre 0 et 3.

Différentes démonstrations possibles


 Le professeur explique la « méthode de la différence » pour comparer deux nombres. Une preuve
consiste donc à étudier le signe des expressions 𝑥 2 − 𝑥 et 𝑥 3 − 𝑥 2 grâce à une factorisation et, si
besoin, un tableau de signes.
 Une démonstration visuelle en comparant :
o les aires de deux rectangles pour comparer 𝑥 et 𝑥 2

𝑥 𝑥 𝑥2 𝑥 𝑥 𝑥 𝑥2 𝑥

1 𝑥
Cas 0 ≤ 𝑥 ≤ 1 1 𝑥
Cas 1 ≤ 𝑥
o les volumes de deux cubes pour comparer 𝑥 2 et 𝑥 3

𝑥
𝑥 𝑥 𝑥 𝑥3
𝑥 2
𝑥 3 𝑥2
𝑥 𝑥
1 𝑥 𝑥
1
Cas 𝑥 ≤ 1 𝑥 𝑥

Cas 1 ≤ 𝑥

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Pistes de différenciation
Avec la démonstration 1, on peut pour tous les élèves se contenter du niveau 1, selon le plan suivant :
 comparer deux nombres revient à étudier le signe de la différence ;
 les différences s’écrivent 𝑥 2 − 𝑥 = 𝑥(𝑥 − 1) et 𝑥 3 − 𝑥 2 = 𝑥 2 (𝑥 − 1) ;
 chaque différence est du même signe que 𝑥 − 1 ;
 conclusion.

Approfondissements possibles
 Tracer les courbes représentatives des trois fonctions sur [0 ; 2] et, à l’aide de la calculatrice ou
d’un logiciel, effectuer des zooms successifs autour du point d’abscisse 1.
 Comparaison des fonctions précédentes avec la courbe de la fonction 𝑥 ↦ √𝑥.
 Autres problèmes de comparaison de fonctions se ramenant à étudier le signe de la différence.

Compétences transférables
Méthode de la différence
La « méthode de la différence » pour comparer deux fonctions est mise en œuvre tout au long des
études, dans la pratique des mathématiques.

Images mentales
La visualisation graphique induite par la comparaison des fonctions « carré », « inverse », « racine
carrée » donne une image mentale plus précise des courbes représentatives de ces fonctions, et
peut de ce fait être mobilisée dans de nombreux problèmes. L’automatisme correspondant peut
être développé dans des activités flash.

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Variations des fonctions « carré », « inverse », « racine carrée »
Objectifs de formation
 Pratiquer avec les fonctions usuelles « carré », « inverse » et « racine carrée » les méthodes
dégagées pour l’étude du sens de variation d’une fonction sur un intervalle.
 Réactiver la méthode de comparaison de deux expressions en étudiant le signe de la différence.

Prérequis, motivation
 Le professeur rappelle le sens de la croissance (décroissance) d’une fonction sur un intervalle :
o en termes numériques : les images sont rangées dans le même ordre que les valeurs de la
variable ;
o en termes graphiques : toute « corde » (AB) de la représentation graphique, avec A et B
d’abscisses choisies dans l’intervalle, a une pente positive ;
o par une représentation dans un tableau de variation ; à cette occasion, on peut faire
apparaître l’importance de se placer sur un intervalle.
 Le professeur rappelle la méthode permettant d’établir numériquement la croissance sur un
intervalle.
1 1 𝑏−𝑎
 Les égalités 𝑏 2 − 𝑎2 = (𝑏 − 𝑎)(𝑏 + 𝑎), − = − et (√𝑏 − √𝑎)(√𝑏 + √𝑎) = 𝑏 − 𝑎 peuvent être
𝑏 𝑎 𝑎𝑏
mobilisées dans une démonstration ; si c’est le cas, il convient de les remettre en place en amont
(questions flash, exercice recherché en classe ou préparé en travail personnel).
 Les élèves conjecturent graphiquement le sens de variation d’après les « cordes » des courbes
représentatives.
 Le professeur propose un trompe-l’œil (fonction ayant l’air croissante (ou décroissante) sur un
intervalle d’après sa représentation graphique, mais qui ne l’est pas).
Exemple : 𝑓(𝑥) = 𝑥 3 − 2,001𝑥 2 + 1,001.

Différentes démonstrations possibles


Concernant les fonctions « carré » et « inverse », les démonstrations calculatoires peuvent se conduire
uniquement sur [0, +∞ [ ; on conclut avec la parité.

1. Démonstrations numériques, utilisant la définition de la croissance (décroissance).


Le plan est : on se donne deux nombres 𝑎 et 𝑏 quelconques dans [0, +∞ [ (ou ]0, +∞ [ pour la
fonction « inverse ») ; on suppose que 𝑎 < 𝑏 ; on compare 𝑓(𝑎) et 𝑓(𝑏) en évaluant le signe de la
différence.
2. Preuves visuelles

𝑏2 𝑏

𝑎2 𝑎

0 𝑎 𝑏 0 √𝑎 √𝑏
Figure 1 Figure 2

a) Fonction « carré »
L’aire d’un carré croît avec son côté (figure 1 ci-dessus).
b) Fonction « racine carrée »
La méthode utilisée pour la fonction « carré » fonctionne en modifiant les abscisses en √𝑎
et √𝑏 et en faisant d’abord varier le carré (figure 2 ci-dessus). Il est d’ailleurs possible de
déduire la croissance de la fonction « racine carrée » de celle de la « fonction carré ».

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c) Fonction « inverse »
Pour 𝑎 et 𝑏 strictement positifs choisis, on représente la droite passant par l’origine, de
1 1 1
pente . Les points de cette droite d’abscisses 𝑎 et 𝑏 ont pour ordonnées et .
𝑎𝑏 𝑏 𝑎

1 1
𝑏 𝑎

0 𝑎 𝑏

Remarque : la figure, anecdotique et un peu artificielle, doit être donnée par le professeur.
Cette preuve ne vise qu’à donner une image mentale pouvant s’avérer plus convaincante
pour certains élèves.

Pistes de différenciation
La démonstration classique peut paraître ardue aux élèves ne maîtrisant pas le calcul littéral ou à ceux
n’ayant pas assimilé la définition d’une fonction croissante sur un intervalle. Cette dernière comporte
en effet plusieurs difficultés didactiques :
 l’emploi de lettres ; ces lettres ont au départ le statut de « variables » mais, dans le
développement calculatoire, changent de statut pour devenir des « indéterminées » ;
 la présence de quantificateurs, plus ou moins implicites selon la formulation ;
 la structure elle-même du raisonnement qui repose non pas sur l’obtention d’une inégalité,
mais sur une implication : prouver qu’une inégalité en implique une autre ;
 le passage d’une inégalité au signe de la différence, bien que ce passage ne soit pas
obligatoire.

C’est pourquoi, en l’absence d’exemples génériques dans ce cas, la différenciation peut reposer soit
sur le simple plan de la démonstration (niveau 1, limité aux idées), soit sur une preuve intuitive (celle
des cordes ou celles visuelles).

Approfondissements possibles
 Sens de variation de fonctions associées aux fonctions usuelles : 𝑥 ↦ 𝑓(𝑥) + 𝑘, 𝑥 ↦ 𝑓(𝑥 + 𝑘),
𝑥 ↦ 𝑘𝑓(𝑥). Ces fonctions n’apparaissent pas en tant que telles en seconde et en première, mais
peuvent donner matière à un approfondissement intéressant pour certains élèves.
 Introduction du taux d’accroissement entre deux réels 𝑎 et 𝑏 et interprétation graphique comme
coefficient directeur de la corde (AB).

Compétences transférables
La méthode d’étude du sens de variation pratiquée en seconde est délicate. Son principe doit être
dégagé car il donne du sens à la notion de croissance ou de décroissance ; cependant, sa mise en
œuvre ne pourra pas être exigible de tous les élèves car elle est relativement technique. Cette
limitation est sans dommage sur les futures formations scientifiques ou technologiques des
élèves qui, en classe de première, utiliseront principalement le calcul différentiel pour étudier le
sens de variation des fonctions.

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Différents types de raisonnement
Voir aussi la ressource pour le cycle 4 sur la compétence « raisonner ».

Exemples d’intervention du raisonnement par l’absurde


Principe (dégagé par le professeur)
Pour montrer qu’une proposition 𝑃 est vraie, on suppose qu’elle est fausse, c’est-à-dire que sa
négation (non 𝑃) est vraie ; on en déduit des conséquences qui aboutissent à une contradiction. Cela
prouve que la proposition (non 𝑃) ne peut pas être vraie, et donc que 𝑃 est vraie.

Exemples dans le programme du collège


10
 Le professeur peut revenir sur une proposition utilisée au collège : dans un triangle ABC, si
BC 2 ≠ AB 2 + AC 2 , alors le triangle ABC n’est pas rectangle en A. On raisonne par l’absurde. Si ABC
était rectangle en A, on aurait BC 2 = AB 2 + AC 2 d’après le théorème de Pythagore : contradiction.

Démonstration de la réciproque du théorème de Pythagore : voir aussi les ressources pour le collège
« Raisonnement et démonstration »:

On suppose que BC 2 = AB 2 + AC 2 .

Soit B′ l’un des deux points de la perpendiculaire à (AC) passant par A tels que AB = AB′.

B′
B
A

Le triangle AB′C étant rectangle en A, on a d’après le théorème de Pythagore :

B′C 2 = AB′2 + AC 2 = AB 2 + AC 2 = BC 2 .

On en déduit que B′C = BC.

On raisonne alors par l’absurde : supposons que le triangle ABC n’est pas rectangle en A ; cela
implique que B ≠ B′. Dans ce cas, l’égalité B′C = BC montre que le point C appartient à la médiatrice
de [BB′], tout comme le point A, car AB = AB′ par construction. Ainsi (AC) est la médiatrice de BB′,
donc (AC) ⊥ (BB′). Cela montre que la droite (BB′) est la perpendiculaire à (AC) passant par B’,
comme l’est aussi la droite (AB′). Donc les droites (BB′) et (AB′), qui ont le point B′ en commun, sont
confondues ; donc (AC) ⊥ (AB). Contradiction.

 On peut également démontrer la réciproque du théorème de Thalès par l’absurde, à partir du


théorème direct.
 On démontre qu’un tableau de nombres à deux lignes n’est pas un tableau de proportionnalité en
raisonnant par l’absurde : s’il l’était, les différents quotients seraient égaux ; le fait d’exhiber deux
quotients distincts constitue une contradiction.
 Exhiber un contre-exemple pour réfuter une proposition universelle peut être présenté sous forme
de raisonnement par l’absurde.
10
Il s’agit de la contraposée du théorème de Pythagore, mais cette notion n’est pas au programme de seconde.

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Exemples dans les démonstrations du programme de seconde
1
 Le nombre rationnel n’est pas décimal (démonstration n° 2).
3
 Le nombre réel √2 est irrationnel.

Exercices possibles en seconde


 Un automobiliste parcourt 30 km en 23 min sur un tronçon de route limité à 80 km/h. A-t-il
respecté la limitation de vitesse tout le long du trajet ?
 Si 𝑛 est un entier non carré, le nombre √𝑛 est irrationnel. En seconde, on se limite à des valeurs
numériques de l’entier 𝑛.
 Démontrer qu’il n’existe pas de plus petit décimal strictement positif.
 Démontrer qu’il n’existe pas de plus petit rationnel strictement positif.
 On se donne quatre nombres réels 𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑 tels que 0 ≤ 𝑎 ≤ 𝑏 ≤ 𝑐 ≤ 𝑑 ≤ 1. Démontrer qu’il existe
1
deux de ces nombres qui sont distants de moins de .
3

Exemples d’intervention du raisonnement par disjonction de cas


Principe (dégagé par le professeur)
Pour démontrer une proposition 𝑃 portant sur un ensemble d’objets (nombres, points…), on démontre
la propriété sur des sous-ensembles formant un recouvrement de l’ensemble. Les sous-ensembles
peuvent être disjoints (« disjonction »), mais ce n’est pas nécessaire.

Par exemple, soit 𝑃 de la forme (𝐴 implique 𝐵), où 𝐴 est une disjonction (𝐴1 ou 𝐴2 ). La disjonction de
cas consiste à montrer (𝐴 implique 𝐵) en montrant (𝐴1 implique 𝐵) et (𝐴2 implique 𝐵).

Un complément sera apporté sur ce type de raisonnement dans le document ressource sur le
raisonnement et la démonstration pour la classe de première générale.

Exemples dans le programme du collège


 Il n’existe pas de nombre décimal dont le carré est 2. On raisonne d’abord par l’absurde en
supposant qu’il existe un tel décimal, puis par disjonction de cas sur le chiffre le plus à droite dans
l’écriture décimale de ce nombre.

Exemples dans les démonstrations du programme de seconde


1
 Le nombre rationnel n’est pas décimal (deuxième piste de différenciation).
3
 Le nombre réel √2 est irrationnel (démonstration n° 2).
 Propriétés des puissances. Pour 𝑎 et 𝑏 réels, 𝑚 et 𝑛 entiers relatifs :

𝑎𝑚
𝑎𝑚 × 𝑎𝑛 = 𝑎𝑚+𝑛 ; = 𝑎𝑚−𝑛 (𝑎 ≠ 0) ; (𝑎𝑚 )𝑛 = 𝑎𝑚×𝑛 ; 𝑎𝑚 × 𝑏 𝑚 = (𝑎 × 𝑏)𝑚 .
𝑎𝑛

On distingue plusieurs cas selon que 𝑚 et 𝑛 sont entiers naturels non nuls, nuls ou négatifs.

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Exercices possibles en seconde
𝑛(𝑛+1)
 Pour tout entier 𝑛, le nombre est un entier. On raisonne selon la parité de 𝑛.
2
 Le produit de trois entiers consécutifs est multiple de 6. On raisonne selon le reste dans la division
de 𝑛 par 3.
 Pour tout entier 𝑛, le nombre 𝑛5 − 𝑛 est multiple de dix. (Cette propriété est citée par François Le
11
Lionnais (1901-1984) dans son livre Les nombres remarquables ; l’auteur dit que cette propriété
lui a fait aimer les nombres lorsqu’il l’a découverte de lui-même à l’école primaire.) On raisonne
selon le chiffre des unités.
 ̂ = 2 × BAC
Théorème de l’angle inscrit : soit A, B, C trois points d’un cercle de centre O ; alors BOC ̂ .
On raisonne selon que O est sur un côté de l’angle inscrit, à l’intérieur ou à l’extérieur.
 Démontrer que si un entier est somme de deux carrés, alors son reste dans la division euclidienne
par 4 est différent de 3. On raisonne selon le reste dans la division par 4.

11
François Le Lionnais, ingénieur, chimiste, mathématicien épris de littérature, est considéré comme le fondateur de l’Oulipo (ouvroir de
littérature potentielle). L’Oulipo est un groupe international de littéraires et de mathématiciens ayant mis en avant l’intérêt de
contraintes comme stimuli dans le processus de création. Le mouvement a compté dans ses membres des écrivains tels que Raymond
Queneau, Italo Calvino, Georges Perec, des mathématiciens comme Claude Berge ou Martin Gardner.

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