Activateur

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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère De L’enseignement Supérieur Et De La Recherche Scientifique


Université Mouloud Mammeri De Tizi-Ouzou
Faculté de médecine
Département de Médecine Dentaire

Mémoire
Présenté en vue de l’obtention du diplôme de

Docteur en Médecine Dentaire

Thème

Les activateurs de classe II : indications et


actions

Réalisé par :
Mlle KETTEB Lylia
Mlle OUALIKENE Mélissa
Mlle OUSSAID Naziha
Mlle TAMACHE Mélissa
Mlle TIGHILT-FERHAT Lila

Membres du Jury :
Pr KACI Nadir Professeur UMMTO Président
Dr MISSARA Boudjema Maître-assistant UMMTO Encadreur
Dr IDINARENE Latamene Maître-assistant UMMTO Examinateur

Année universitaire 2020/2021


Les activateurs de
classe II : indications
et actions
Remerciements
On tient à remercier en premier lieu Dieu tout puissant qui nous a donné la santé, la foi, la
force et la volonté pour pouvoir atteindre nos objectifs, surmonter les obstacles et achever ce
travail.
On remercie notre encadreur; Dr. MISSARA, maître assistant en orthopédie dento-faciale, qui
s’est montré à l'écoute, et disponible tout au long de la réalisation de ce travail. On lui
témoigne tout notre respect et toute notre gratitude pour son aide et ses conseils avisés et
sans qui, ce mémoire n'aurait pas vu le jour.
Nos vifs remerciements vont également aux membres du jury qui nous honorent par leur
présence :
Pr. KACI, professeur en orthopédie dento-faciale et notre président de jury, qui a enrichi nos
connaissances dans ce domaine par son merveilleux enseignement.
Dr. IDINARENE, maitre assistant en parodontologie, qui nous a fait le grand honneur en
acceptant de faire partie de notre jury et qui s’est montré pleinement dévoué en tant
qu’enseignant et extrêmement patient et attentif en tant que praticien. Nous avons grandement
apprécié votre soutien, votre implication et votre expérience tout au long de notre cursus.
On adresse nos sincères remerciements à Dr. MEDJBER, résident en orthopédie dento-faciale,
pour l’important soutien qu’il nous a apporté.
On remercie également Dr. BOUAFIA et Dr. KARECHE, résidents en orthopédie dento-
faciale, d'avoir eu l'amabilité de nous faire partager leurs données cliniques pour la réalisation
de la partie pratique de notre mémoire.
Un grand merci à nos familles pour leurs soutiens et leurs compréhensions toute au long de
nos études.
On exprime également notre sincère reconnaissance à tous nos enseignants ainsi que le
personnel de la clinique dentaire de Tizi-Ouzou pourleurs efforts fournis durant toute notre
période d'étude et sans qui cette faculté ne serait pas ce qu’elle est.

i
Dédicaces
C’est avec grand plaisir que je dédie ce modeste travail a :
Mes parents, aucun hommage ne pourrait être a la hauteur de leurs amour, encouragements et
soutien durant toutes mes années d’études. Que dieu leurs procure bonne santé et longue vie.
Mes sœurs Katia , Sabrina , Cylia et mon frère Anis , vous êtes ma source de bonheur et joie.
A mes amies et quadrinômes : Lila, Naziha, Mélissa et Mélyna avec qui j’ai partagé la
réalisation de ce mémoire , merci pour votre sérieux , votre persévérance et merci de rendre la
tâche aussi agréable .
Une pensée particulière à mon amie et binôme d’externat Amel
A tout ceux qui m’aiment et me soutiennent

Ketteb Lylia

ii
C’est avec grand plaisir que dédie ce modeste travail

À toutes les personnes qui m’ont soutenu, aider et crue en moi durant ce long parcours.

A mes chers parents qui ont investis de leurs temps, leurs patience et leurs efforts et ont
mis à ma disposition tous les moyens afin d’assurer mon plus haut confort, j’espère refléter
l’image qu’ils attendaient, digne d’être une fille exemplaire sans soupçon de remords, ceux à
qui je dois ma réussite et pour qui les remerciements à l’infini ne seront qu’infime.

A mes grands-parents Pépé et Mémé que la paix soit sur vous, je n’ai pas eu la chance de
partager ce joyeux moment à vos côtés mais j’ai eu la chance d’avoir eu les grands parents
les plus cotés, qui m’encourageaient et me soutenais dans tout ce que j’entreprenais, j’ai
reçue énormément de tendresse, et appris beaucoup de votre sagesse, je sais que vous
veillez encore sur moi, je veille aussi à être votre fierté, que Dieu vous accueil dans son vaste
paradis.

A mes frères Sid Ahmed et Maria qui m’apportent chaque jour du bonheur et de la
gaieté dans ma vie.

Tata Salima que j’admire


A toute ma famille en particulier ma cher tante adoré

considérablement, ainsi qu’à ma cousine et confidente Kahina qui a toujours eu les


bon mots pour soigner mes maux.

A mes meilleures amies et mes sœurs de cœur Taoues, Lynda et Liza sur
lesquelles j’ai toujours pu compter, nos merveilleuses histoires seront contées.

A mes adorables et admirables copines et quadrinômes Lylia, Lyla, Mélyna et


Naziha, celles avec qui je partage ce laborieux travail et celle avec qui j’ai passé
d’agréables moments, je souhaite que ce mémoire soit le prolongement d’amitiés
mémorables.

A tous mes profs qui m’ont transmis leurs savoirs et leur connaissance, je leur dois ma plus
grande reconnaissance.

Oualikene Mélissa.

iii
Je dédie cet humble travail à
Ma douce maman, l’épaule sur laquelle je m’appuie, t’es la source d’où jaillit
amour, douceur et tendresse. A celle qui a m’a soutenu inconditionnellement tout au
long de mon parcours. Merci de t’être montrer toujours compréhensive et patiente avec
moi. Nul hommage ne saurait te témoigner ma profonde gratitude.
Mon très cher père pour l’éducation qu’il m’a transmise et la confiance absolue qu’il
a placée en moi.
Puisse Dieu le tout puissant vous accorder une longue vie à tous les deux.
A ma sœur, complice et amie « Sabrina » qui a été un exemple pour moi, l’amie à
laquelle je me confie sans retenue, la sœur qui dissipe mes incertitudes et une
« deuxième maman » qui me protège. Merci d’être toujours là pour moi.
A mon frère « Hakim », mes sœurs « Hakima » et « Chafika », ma belle sœur
« Samira » et beaux-frères « Samir », « Hamid » et « Mehdi » pour leur appui et
encouragement et toute la protection dont ils m’ont couvert.
A mes petits anges « neveux et nièces » qui ont égayé nos jours depuis leur venue au
monde.
A mes quatre copines « Lila », « Lylia », « Melissa » et « Melyna » qui ont rendu
plaisante la préparation de ce mémoire. Ce fut un plaisir de travailler avec vous les
filles.
A « Lyla » mon adorable amie et binôme avec laquelle j’ai partagé mon externat
A mes deux amies « Sonia » et « Yasmine », dont la compagnie m’était toujours
agréable ; je garderai toujours en mémoire les rires qu’on partageait tout au long de
notre trajet dans le bus
A « Amina », ton humour, ta bonté et ta gentillesse ont fait de toi une fille unique et
une amie précieuse.
A toutes mes amies de la promo
A tous ceux qui me sont chers.
OUSSAID Naziha

iv
Je dédie ce modeste travail
A celui qui m’as inscrite dans cette filière sans que je ne le veuille, celui qui est mon modèle,
l’école de mon enfance et de mon avenir, à celui qui m’a poussée dans le droit chemin et
qui veille sur moi, qui m’encourage, qui me soutient à chacun de mes pas, à celui sans qui
je ne n’aurais jamais été là où j’en suis, à mon cher Papa
A celle qui m’a donnée la vie, qui s’est sacrifiée pour mon bonheur et ma réussite, celle
qui a toujours été là pour moi, qui m’a conseillé au mieux dans ce domaine dentaire que nous
avons en commun, à celle à qui je voue un amour et une admiration incommensurables, à ma
merveilleuse Maman,
Jamais je ne pourrai vous rendre ne serait-ce qu’un dixième de ce que vous m’avez donnée,
vous êtes ce que j’ai de plus précieux.
Que Dieu vous garde et vous protège.
A Kenza, ma sœur, mon amie qui a su se montrer là pour moi quand j’en avais besoin, qui
m’a apporté sa tendresse, qui a toujours cru en moi, celle qui a fait de moi la personne que je
suis,
A Lamia, ma sœur, ma complice qui m’aidé jusque tard la nuit dans mes révisions, qui m’a
soutenu et aidé tout au long de ma vie, celle qui est comme une deuxième mère pour moi,
A Saïd, mon frère, mon bébé, qui a su me faire rire même dans les moments les plus durs, qui
me protège, qui est partout où je suis, celui qui illumine ma vie par sa présence,
Aucune dédicace ne pourra exprimer à sa juste valeur l’amour que je vous porte.
A mes amies d’enfance, mes sœurs de cœur, Dyhia et Katia, un grand merci pour les fous
rires, les années magiques passés ensemble, puisse cette amitié être infinie.
A mes copines, et membres de mon groupe de mémoire, Lyla, Lylia, Naziha et Mélissa,
celles avec qui j’ai ri, j’ai été sérieuse, j’ai crié, celles qui ont fait de mes années de fac des
souvenirs inoubliables, puisse le temps ne jamais nous séparer.
A Dr Aziz, qui m’a énormément appris sur l’ODF.
A Djouher et Lamia, mes meilleures rencontres de cette année qui sont devenues de bonnes
amies.
A tous ceux qui me sont chers, à tous ceux que j’aime, à tous ceux qui m’aiment…

Tamache Mélissa

v
Je dédie ce travail
En premier à la mémoire de mon père pour son amour, son soutien et la confiance qu’il m’a
toujours accordée, c’est grâce à ses efforts que j’ai pu tracer mon chemin et réaliser mes
rêves.
A ma mère pour toutes ses prières, son amour et son affection.
A mon grand frère Salim, qui n’a jamais cessé de m’épauler pour que je puisse atteindre
mes objectifs.
A mes sœurs Siham ,Souhila et Karima et à ma belle-sœur Manel pour leur soutien et
encouragement
A mon petit frère Mouloud , ma source de joie et de bonheur.
A mon cher neveu Anir et à mes adorables nièces Sidra, Maylis, et plus
particulièrement ma chère Maissa.
A mon fiancé Said qui m’a toujours aidée et soutenue dans mes moments difficiles et à
sa famille
A mon amie et confidente, Nedjma
A mes copines ; Lilia, Naziha, Mélyna et Mélissa pour leur soutien, leur compréhension
et leur patience tout au long de ce projet
A tous mes amis et collègues
A tous ceux qui me sont chers

TIGHILT FERHAT Lila

vi
Liste des abréviations

ATM : articulation temporo-mandibulaire


CR : centre de résistance
C.V.M : Cervical Vertebral Maturation
C.V.M.S : Cervical Vertebral Maturation Study
DAC : Distal Active Concept
DDM : dysharmonie dento-maxillaire
FEB : force extra-buccale
FEO : forces extra-orales
FR : Frankel
ICM : intercuspidie maximale
MARA : Mandibular Anterior Repositionning Device
MARS : Mandibular Advancing Repositionning Splint
MPV : Mandibular Positions Variator
ODF : orthopédie dento-faciale
OIM : occlusion d’intercuspidie maxillaire
P.A.R index : Peer Assessment Rating index (index d’évaluation par pairs)
POG : pogonion
PUL : Propulseur Universel Light
SADAM : syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil manducateur
TIM : traction inter-maxillaire

vii
Liste des figures

Figure 1 : Base du crâne : Face endocrânienne………………………………………………3

Figure 2 : vue antérieure du massif facial…………………………………………………...4

Figure 3 : Vue antérieure de la mandibule………………………………………………….5

Figure 4: Vue postérieure de la mandibule………………………………………………….6

Figure 5 : schéma de l’articulation temporo-mandibulaire………………………………….6

Figure 6 : les muscles peauciers de la face………………………………………………….7

Figure 7 : les muscles abaisseurs de la mandibule………………………………………….8

Figure 8 : le temporal……………………………………………………………………….8

Figure 9 : le masséter……………………………………………………………………….9

Figure 10 : muscles ptérygoidiens…………………………………………………………9

Figure 11 : vue latérale du chondrocrâne…………………………………………………11

Figure 12 :Mode d’ossification du squelette cranio-faciale………………………………….12

Figure 13 : Remodelage de la partie antérieure de la base du crane (d’après ENLOW)…….13

Figure 14:Système de sutures basicrâniennes sagittales……………………………………..14

Figure 15 : influence de la synchondrose sphéno-occipital………………………………….15

Figure 16 : schéma explicatif du développement intra-utérin du maxillaire………………...15

Figure 17 : les sutures du maxillaire supérieur………………………………………………16

Figure 18: agents de la croissance transversale du maxillaire (emc) ………………………..17

Figure 19 : croissance maxillaire verticale (d’après Delaire)………………………………..17

Figure 20: Représentation classique de la croissance mandibulaire…………………………18

viii
Figure 21: apposition et résorption mandibulaire……………………………………………19
Figure 22 : croissance du condyle……………………………………………………………20

Figure 23 : croissance mandibulaire en largeur……………………………………………...21

Figure 24 : croissance mandibulaire en longueur……………………………………………21

Figure 25 : croissance mandibulaire en hauteur……………………………………………..22

Figure 26 :courbe moyenne de taux de croissance staturale selon Bjork………………........23

Figure 27 : Schéma d’une radiographie du poignet et de la main gauche (d’après Greulich et


Pyle)…………………………………………………………………………………………..24

Figure 28 : Les différents stades de maturation des vertèbres cervicales superposent la courbe
de croissance de Bjork, le pic de croissance se situe entre CS3 et CS4………………………24

Figure 29 : Flexion du sphénoïde et de l’occipital…………………………………………...26

Figure 30 : Développement maxillaire sous l’effet d’une mastication unilatéral gauche


conduisant à la mise en place d’un plan occlusal fonctionnement pathologique…………….28

Figure 31 : succion et mordillement des tissus mous entrainent une supraclusion et le


syndrome de Brodie…………………………………………………………………………..29

Figure 32: perturbation postural favorisant l’apparition des classes II /1……………………30

Figure 33 : classe II division 1 face longue…………………………………………………..31

Figure 34 : photo de profil d’une patiente présentant une classe II, division 1 face courte….32

Figure 35 : formes cliniques de classe II /2 ………………………………………………….33

Figure 36 : les pistes directes de classe II……………………………………………………35

Figure 37 : les pistes de rodage………………………………………………………………35

Figure 38: FEB sur gouttière…………………………………………………………………36


Figure 39 : effet des TIM sur les dents………………………………………………………36

Figure 40 : association d’un activateur avec les forces extra-orales…………………………37

ix
Figure 41: monobloc de Robin……………………………………………………………….46

Figure 42: activateur d’ANDRESEN………………………………………………………...47

Figure 43: mode d’action de l’activateur d’Andresen d’après Salvadori……………………48

Figure 44: bascule horaire……………………………………………………………………49


Figure 45: correction de la béance…………………………………………………………...49
Figure 46: correction de la supraclusion……………………………………………………..49
Figure 47: activateur de Bimler……………………………………………………………...51

Figure 48: Activateur de Fränkel…………………………………………………………….54

Figure 49 : Bionator de Balters en bouche…………………………………………………...56

Figure 50 : bionator de Balters………………………………………………………………56

Figure 51: vue de haut d’un Kinetor de Stockfish…………………………………………...58

Figure 52: Kinetor de Stockfish……………………………………………………………...59

Figure 53 : activateur de Neville Bass……………………………………………………….60

Figure 54 : épaules linguales…………………………………………………………………61

Figure 55 : lip-bumper……………………………………………………………………….61

Figure 56: propulseur de Bassigny…………………………………………………………...64

Figure 57. Le « trois pièces» de Château…………………………………………………….66


Figure 58 : 4 pièces de Château ……………………………………………………………..67
Figure 59 : Force extraorale adjointe au « quatre-pièces »…………………………………..68
Figure 60 : bielles de Herbst sur bagues …………………………………………………….69

Figure 61: bielles de Herbst sur gouttière……………………………………………………69

Figure 62 : les composants du bras télescopique ……………………………………………70

Figure 63 : bielle de Martine Tavernier……………………………………………………...72

Figure 64: Twin block constitué de deux blocs en résine muni de ‘un bandeau vestibulaire et
de crochets adams et crochets boule………………………………………………………….73

x
Figure 65 : propulseur universel light……………………………………………………….74

Figure 66 :bras télescopiques du MARS…………………………………………………….77

Figure 67 : MARS (MandibularAdvancingRepositioningSplint)………………………….77

Figure 68 :Appareil MARS en bouche………………………………………………………77

Figure 69: jasper jumper en bouche…………………………………………………………78

Figure 70: le MARA…………………………………………………………………………79


Figure 71 : Forsus…………………………………………………………………………….81
Figure 72 : le Twin Force…………………………………………………………………….81
Figure 73 : le Sabbagh Universal Spring..…………………………………………………...82
Figure 74 : l’Elasto-Osamu…………………………………………………………………..84

Figure 75 : avant et après traitement avec l’Elasto-Osamu………………………………...85

Figure 76 : les activateurs associés à une force extraorale…………………………………..86

Figure77: Centres de résistance (CR) de Teuscher (d’après Teuscher)……………………...87

Figure 78: bascule engendrée au niveau du maxillaire et du plan d’occlusion avec des
branches externes basses (d’après Teuscher)…………………………………………………88

Figure 79: bascule engendrée au niveau du maxillaire et du plan d’occlusion avec des
branches externes moyennes (d’après Teuscher)…………………………………………….89

Figure 80 : bascule engendrée au niveau du maxillaire et du plan d’occlusion avec des


branches externes hautes (d’après Teuscher)………………………………………………...89

Figure 81 : activateur de Teuscher…………………………………………………………..91

Figure 82: activateur de Chabre……………………………………………………………..92

Figure 83:Activateur de Lautrou de type 1 (A, B)…………………………………………..92

Figure 84 : L’activateur de Van Beek associé à des FEB avec des branches courtes et
épaisses……………………………………………………………………………………….94
Figure 85: la résine en contact uniquement avec les cuspides distales des molaires inférieures.
Figure 86 : Les branches externes de la FEB………………………………………………...95

xi
Liste des tableaux

Tableau 1 : comparaison des trois grandes familles d’activateurs………………………… 97


Tableau 2 : comparaison des activateurs élastiques……………………………………….. 97
Tableau 3 : comparaison des activateurs propulseurs à butée………………………………98
Tableau 4 : comparaison des cativateurs associés aux FEO……………………………… 100
Tableau 5 : comparaison des effets du monobloc et des propulseurs à butée……………...103
Tableau 6 : comparison de l’effet de propulsion entre le Bass et le Herbst………………..108

xii
Table des matières

Introduction .................................................................................................................................. 01

Chapitre I : Rappels et généralités................................................................................................ 03

1 .Rappels anatomiques ........................................................................................................... 04

1 .1. La base du crâne ......................................................................................................... 04

1 .2. Le massif facial ........................................................................................................... 05

1.2.1. Définition ........................................................................................................... 05

1.2.2. Les os constituant le massif facial ..................................................................... 05

1 .2.3. Les sutures du massif facial .............................................................................. 05

1.2.4. Les sinus ............................................................................................................ 06

1.3. Le maxillaire ................................................................................................................ 06

1.4 .La mandibule ............................................................................................................... 06

1.4.1. Description ......................................................................................................... 06

1.4.1.1. Le corps de la mandibule ...................................................................... 06

1.4.1.2. Les branches .......................................................................................... 07

1.4.2. L’articulation temporo-mandibulaire................................................................. 07

1.5. Les muscles de la tête .................................................................................................. 08

1.5.1. Les muscles peauciers........................................................................................ 08

1.5.2. Les muscles masticateurs ................................................................................... 08

1 .5.2.1. Les muscles abaisseurs ......................................................................... 09

1.5.2.2. Les muscles élévateurs .......................................................................... 09

1 .5.2.3. Les muscles propulseurs....................................................................... 11

2. Rappels sur la croissance crânio-faciale................................................................................... 11

2.1. La base du crâne ......................................................................................................... 11

2.1.1. Embryologie de la base du crâne ....................................................................... 11

2.1.2. Ostéogenèse crânio-faciale ................................................................................ 12

xiii
2.1.3. Histogénèse ........................................................................................................ 12

2.1.4. Croissance de la base du crâne .......................................................................... 13

2.1.4.1. Croissance antéro-postérieure ............................................................... 14

2.1.4.2. Croissance dans le sens transversal ....................................................... 14

2.1.4.3. Croissance verticale............................................................................... 15

2 .2. La croissance maxillaire ............................................................................................. 16

2.2.1 Embryologie du maxillaire ................................................................................. 16

2.2.2 Croissance post-natale ........................................................................................ 17

2.2.2.1. Croissance sagittale ............................................................................... 17

2.2.2.2. Croissance transversale ......................................................................... 17

2.2.2.3. Croissance verticale............................................................................... 18

2.3. La croissance mandibulaire ......................................................................................... 19

2.3.1. Embryologie du squelette inférieur de la face ................................................... 19

2.3.2. Croissance mandibulaire (post-natale) .............................................................. 19

2.3.2.1. Mécanisme de croissance ...................................................................... 20

2.3.2.2. Sens de croissance ................................................................................. 21

2.4. Estimation de la croissance .......................................................................................... 23

2.4.1. Définition ........................................................................................................... 23

2.4.2. Méthodes d’estimation de la croissance ............................................................ 23

2.4.2.1. Age statural ........................................................................................... 24

2.4.2.2. Age osseux ............................................................................................ 24

2.4.2.2.1. D’après la radiographie de la main ...................................... 24

2.4.2.2.2. D’après les vertèbres ............................................................ 25

2.4.2.3. L’âge dentaire ........................................................................................ 26

2.4.3. Les facteurs influençant la croissance ............................................................... 26

3 .La flexion basicrânienne ................................................................................................... 26

Chapitre II : les malocclusions de classe II ................................................................................. 28

xiv
1. Classification de Ballard ................................................................................................... 29

2. Etiologies des malocclusions de classe II ......................................................................... 29

2.1. Facteur héréditaire ....................................................................................................... 29

2.2. Facteurs acquis ............................................................................................................. 30

2.2.1 Facteurs fonctionnels .......................................................................................... 30

2.2.1.1 La respiration buccale ............................................................................ 30

2.2.1.2 La déglutition atypique........................................................................... 30

2.2.1.3 La mastication ........................................................................................ 30

2.2.2 Les habitudes déformantes ................................................................................. 31

2.2.2.1 Succion digitale ...................................................................................... 31

2.2.2.2 La succion et /ou la morsure de la lèvre inférieure ................................ 31

2.2.2.3. L’incompétence labiale et la brièveté de la lèvre supérieure ................ 31

2.2.2.4 Succion ou mordillement des tissus mous.............................................. 31

2.2.2.5. L’utilisation d’instruments à vent ......................................................... 31

2.2.2.6. Le traumatisme ...................................................................................... 32

2.2.3 Facteurs pathologiques ....................................................................................... 32

2.2.3.1 Maladies systémiques ............................................................................. 32

2.2.3.2 Infection de l’oreille interne ................................................................... 32

2.2.3.3 Perturbation posturale ............................................................................ 32

2.2.3.4 Facteurs dysembropathiques (congénitaux) ........................................... 32

3. Formes cliniques ............................................................................................................... 33

3.1. La classe II division 1 ................................................................................................ 33

3.1.1. Définition......................................................................................................... 33
3.1.2. Fréquence ........................................................................................................ 33
3.1.3. Les trois formes de malocclusion de la classe II,division 1 ............................ 33
3.1.4. Conséquences à long terme des classes II, division I ...................................... 35

3.2 .La classe II division 2 ................................................................................................ 35

xv
3.2.1. Définition......................................................................................................... 35
3.2.2. Fréquence ........................................................................................................ 35
3.2. 3. Les formes cliniques ....................................................................................... 36
3.2.4. Conséquences à long terme ............................................................................. 36

3.3. La classe II subdivision ............................................................................................. 37

4. La thérapeutique de la classe II ......................................................................................... 37

4.1 : Prévention et interception ......................................................................................... 37

4.2 : Le traitement de la classe II ...................................................................................... 38

4.2.1 : Traitement de la classe II à responsabilité maxillaire ................................... 38

4.2.2 : Traitement de la classe II à responsabilité mixte ........................................... 40


4.2.3 : Traitement de la classe II à responsabilité mandibulaire ............................... 41

Chapitre III: les activateurs de classe II ....................................................................................... 42

1. Définition de la thérapeutique orthopédique ..................................................................... 43

2. Généralités sur les activateurs de croissance .................................................................... 43

2.1. Historique .................................................................................................................. 43

2.2. Préparation des arcades avant l’orthopédie ............................................................... 44

2.3. Définition des activateurs de croissance.................................................................... 44

2.4. Mode d’action des activateurs .................................................................................. 45

2.4.1. Déterminants squelettiques.............................................................................. 45

2.4.2. Déterminants musculaires ............................................................................... 46

2.4.2.1. Réponse immédiate ............................................................................. 46

2.4.2.2. Réponse retardée ................................................................................. 47

2.4.3. Déterminants articulaires ................................................................................. 47

2.4.3.1. Au niveau de l’ATM ........................................................................... 47

2.4.3.2. Au niveau de l’articulation dento-dentaire ......................................... 48

3. Classification des activateurs de croissance ...................................................................... 48

xvi
3.1. : Les activateurs monoblocs rigides ............................................................................. 49

3.1.1. Monobloc de ROBIN ...................................................................................... 49

3.1.2. L’activateur d’Andresen .................................................................................. 51

3.2. Les activateurs élastiques ou composites..................................................................... 54

3.2.1. Gebissformer de Bimler .................................................................................. 54

3.2.2. Régulateur de fonction de Fränkel .................................................................. 57

3.2.3.Bionator de Balters ........................................................................................... 60

3.2.4. Kinetor de Stockfish ........................................................................................ 62

3.2.5. L’activateur de Bass ........................................................................................ 64

3.3. Activateurs propulseurs à butée ................................................................................... 66

3.3.1.Hyperpropulseur de Bassigny .......................................................................... 67

3.3.2. Le « 3 pièces » de CHATEAU ........................................................................ 68

3.3.3. Le « 4 pièces » de Château .............................................................................. 70

3.3.4. Les bielles de Herbst ....................................................................................... 72

3.3.5. Bielles de Martine Tavernier ........................................................................... 76

3.3.6.Twin block ........................................................................................................ 77

3.3.7. Le PUL (propulseur universel light) ............................................................... 78

3.3.8. Le MARS : (mandibular advancing repositioning splint) ............................... 80

3.3.9. Jasper jumper ................................................................................................... 82

3.3.10. Le MARA (Mandibular Anterior Repositioning Device) ............................. 83

3.3.11. Le FORSUS ................................................................................................... 84

3.3.12. Le Twin Force


3.3.13. Le Sabbagh Universal Spring (SUS)
3.4. Activateurs souples ...................................................................................................... 86

3.5. Les activateurs associés aux forces extra orales .......................................................... 88

3.5.1. Rappels de biomécanique .................................................................................. 89

3.5.2. Activateur de Teuscher ...................................................................................... 94

xvii
3.5.3. Activateur de Chabre ......................................................................................... 94

3.5.4. Activateur de Lautrou ........................................................................................ 95

3.5.5. L’appareil de Van Beek ..................................................................................... 96

4. Contrôle et suivi thérapeutique ......................................................................................... 99

Chapitre IV : Etude comparative .................................................................................................. 101

1. Comparaison entre les trois grandes familles d’activateurs .............................................. 102

2. Comparaison entre les activateurs élastiques ou composites ............................................ 102

3. Comparaison entre les activateurs propulseurs à butée..................................................... 103

4. Comparaison entre les activateurs associés aux forces extra orales ................................. 105

5. Quelques études comparatives .......................................................................................... 105

Partie pratique .......................................................................................................................

CONCLUSION

Résumé

xviii
Introduction

Introduction

Depuis des milliers d’années, l’Homme veut avoir les dents droites, car avoir des dents non
alignées est perçu comme un défaut de l’être humain. On retrouve déjà à l’ère pharaonique
des essais pour replacer les dents chez les Egyptiens, par la suite au milieu du 20 ème siècle,
les américains sont devenus les précurseurs de l’orthodontie avec leur idée d’enlever des dents
pour aligner les autres avec des broches.

L’orthodontie, venant du grec « orthos » qui signifie droit et « odontos » qui signifie dent,
désigne une spécialité dentaire visant la correction des mauvaises postures des dents afin
d’optimiser l’équilibre postural entre les structures osseuses, l’occlusion ainsi que le
développement des bases osseuses dans un but fonctionnel et esthétique.

L’orthodontie, utilisée chez les américains, inspire les européens qui au même moment
élaborent des appareils pour corriger les problèmes de développement des os des maxillaires,
donnant ainsi naissance à l’orthopédie dento-faciale.

Ce terme, provenant également du grec « orthos » et « paideia »qui veut dire « éducation des
enfants », désigne la correction de la croissance de la face et des bases osseuses ainsi que la
relation entre les deux mâchoires.

Aujourd’hui, le but est de combiner ces deux techniques pour rétablir la position correcte des
dents et des mâchoires, ainsi que l’optimisation esthétique et fonctionnelle des arcades
dentaires et la correction des malocclusions, telle que la classe II.

D’après le professeur Delaire, cette dernière est un « syndrome médical », qui est définie
comme une anomalie basale montrant un décalage dans le sens sagittal, et présentant deux
subdivisions dans la classification d’Angle.

Parmi les phases du traitement orthopédique des classes II, on retrouve l’utilisation des
activateurs de croissance qui occupe une place prépondérante.

Nous verrons ainsi dans cette étude les différents activateurs de classe II, leurs indications et
actions.

Pour ce faire, nous commencerons par voir certains rappels concernant l’anatomie et la
croissance de la face. Puis, nous nous intéresserons aux malocclusions de classe II et ses

1
Introduction

différents traitements. Et enfin, nous détaillerons les activateurs de classe II avec leur mode
d’action et leurs indications.

2
Chapitre I : Rappels et généralités

1. Rappels anatomiques:

Cette partie prend tout son intérêt du fait de l’importance qu’elle présente pour la
compréhension des phénomènes de croissance.

1.1. La base du crâne :

La base du crâne sépare la cavité qui reçoit le cerveau (le crâne proprement dit) ou neurocrâne
de la face.
C’est sur la base crânienne que vont venir s’appendre tous les éléments qui constituent la face.
Elle est constituée de cinq os (sphénoïde, ethmoïde, occipital, frontal et le temporal) réunis
par des sutures d’origine cartilagineuse appelées synchondroses.
Ces dernières jouent un rôle important dans sa croissance, dans les 3 sens de l’espace.
La base du crâne comprend trois étages : [1]

Etage antérieur : fronto-


ethmoïdal

Etage moyen : sphéno-


occipital

Etage postérieur :
temporo-occipital

Figure 1 : Base du crâne : Face endocrânienne

3
Chapitre I : Rappels et généralités

1.2. Le massif facial :

1.2.1. Définition :

Le massif facial est la partie squelettique de la face, il présente des particularités anatomiques
aussi exceptionnelles que son polymorphisme fonctionnel.

Il est formé par treize os fixes, pairs et symétriques sauf le vomer qui est impair et médian. Ils
sont soudés entre eux par des articulations fibreuses appelées sutures (au nombre de sept)
ainsi que par un os mobile qui est la mandibule. [2]

Figure 2 : vue antérieure du massif facial

1.2.2 : les os constituant le massif facial : le maxillaire, l’os zygomatique, l’os propre du
nez, le palatin, l’os lacrymal ou unguis, le cornet nasal inférieur, le vomer et la mandibule.

1.2.3: les sutures du massif facial : l’os frontal s’articule avec la face par l’intermédiaire
de la suture fronto-nasale, des deux sutures fronto-maxillaires, des deux sutures fronto-
zygomatiques, et aussi les deux sutures maxillo-zygomatiques.[3]

4
Chapitre I : Rappels et généralités

1.2.4. Les sinus :

Certains os du massif facial contiennent des sinus qui communiquent dans la cavité nasale, ils
sont dits pneumatisés, ils sont pairs mais pas toujours symétriques. On distingue : les sinus
frontaux, les sinus maxillaires, les sinus sphénoïdaux, et les sinus ethmoïdaux. [4]

1.3. Le maxillaire :

C’est un os pair et symétrique ; les deux maxillaires soudés entre eux forment la plus grande
partie de la mâchoire supérieure. Il est situé en dessous du frontal, en dehors des fosses
nasales, au-dessus de la cavité buccale. Il contribue à former les parois des fosses nasales, de
la cavité buccale et des orbites. Il est très léger et creusé d’une cavité appelée sinus maxillaire.
[5]

1.4. La mandibule :

1.4.1. Description : la mandibule est un os impair, formant l’étage inférieur de la face. C’est
le seul os mobile du squelette cranio-facial. Elle se compose d’un corps et de deux branches.

1.4.1.1. Le corps de la mandibule :

En forme de fer à cheval, horizontal, le corps est constitué d'un os basal entourant l'os
alvéolaire. Il est creusé du canal dentaire inférieur où passent les nerfs et artères alvéolaires
inférieurs. L'orifice d'entrée du canal est situé au niveau de la branche montante et à
l’extérieur de l'épine de Spix (Lingula) ; le canal se termine au niveau du trou mentonnier, à
mi-hauteur du corpus mandibulaire, entre les deux prémolaires inférieures.

Figure 3 : Vue antérieure de la mandibule

5
Chapitre I : Rappels et généralités

1.4.1.2. Les branches (Ramus) :

La branche porte à son extrémité supérieure un condyle articulaire et un processus coronoïde


où vient s'insérer le muscle temporal (muscle temporalis) .[6]

Figure 4: Vue postérieure de la mandibule

1.4.2. L’articulation temporo- mandibulaire :

L’articulation temporo-mandibulaire ou ATM est une diarthrose de type bi condylienne,


paire et symétrique, c’est l’articulation qui unit la fosse mandibulaire de l’os temporal au
condyle mandibulaire, ces deux os sont reliés entre eux par l’intermédiaire d’un disque
biconcave sans l’existence de ce disque, cette articulation serait fonctionnellement instable.[7]

Figure 5 : schéma de l’articulation temporo-mandibulaire

6
Chapitre I : Rappels et généralités

1.5 : Les muscles de la tête :

1.5.1 : Les muscles peauciers :

Ils sont tous dérivés embryologiquement du second arc branchial (ou pharyngien) et sont
innervés par le nerf facial (VII)

Leur nomination est justifiée par le fait que ces muscles ont la particularité de ne pas
commander le mouvement d’un os, mais d’agir sur la peau du visage. Ils ont une insertion
mobile cutanée et sont donc les muscles de la mimique.

Ils sont disposés autour des orifices de la face et jouent soit un rôle de dilatateur ou
constricteur de ces orifices.

Figure 6 : les muscles peauciers de la face

1.5.2. Les muscles masticateurs

Ces muscles sont à l’origine de tous les mouvements et positions de la mandibule.

Ils dérivent embryologiquement du premier arc branchial (pharyngien) et sont innervés par la
branche mandibulaire du nerf trijumeau (V3).

Parmi les différents muscles qui interviennent au cours de la mastication, on distingue: les
muscles abaisseurs, les muscles élévateurs, et les muscles propulseurs.

7
Chapitre I : Rappels et généralités

1.5.2.1. Les muscles abaisseurs :

Ils sont divisés en muscles sous-hyoïdiens qui


amarrent l’os hyoïde, et en muscles sus-hyoïdiens qui
abaissent la mandibule en prenant comme point
d’appui l’os hyoïde ainsi amarré.

 Les muscles sous-hyoïdiens sont :


 Les muscles stérno-cleido-hyoïdiens
 Les muscles omo-hyoïdiens
 Les muscles sterno-thyroïdiens
 Les muscles thyro-hyoïdiens
 Les muscles sus-hyoïdiens comprennent :
 Les muscles digastriques et stylo-hyoïdien Figure 7 : les muscles abaisseurs de la
 Les muscles génio-hyoidiens mandibule
 Les muscles mylo-hyoïdiens

1.5.2.2. Muscles élévateurs :

a. Le temporal :

C’est un muscle large, rayonnant, dont les


contractions peuvent être vues pendant la
mastication.

Origine : le plancher de la fosse temporale et la


couche profonde du fascia temporal.

Terminaison : il s’insère sur le sommet et la


face médiale du processus coronoïde et le bord Figure 8 : le temporal
antérieur de la branche de la mandibule.

Action : il est principalement élévateur de la mandibule ; il entraine la fermeture de la bouche.


Il est aussi rétropulseur par ses fibres postérieures. Il intervient accessoirement dans des
mouvements latéraux

8
Chapitre I : Rappels et généralités

b. Le masséter :

Certaines de ses fibres peuvent aussi projeter en avant


la mandibule et ses fibres profondes la rétractent.

Origine : il naît du bord inférieur et de la face médiale


de l’arcade zygomatique.

Terminaison : il s’insère sur la face latérale de la


mandibule et la face latérale du processus coronoïde.

Action : il ferme la bouche en élevant la mandibule.


Figure 9 : le masséter
c. le ptérygoïdien interne :

Il agit avec les muscles temporal et masséter pour fermer la bouche. Les muscles
ptérygoïdiens médial et masséter sont importants pour mordre, mais l’ensemble de ces trois
muscles est nécessaire pour mordre et mâcher avec les molaires.

Origine : ce muscle naît par deux chefs. Son chef profond naît de la surface médiale de la
lame ptérygoïdienne latérale et du processus pyramidal de l’os palatin. Son chef superficiel
naît de la tubérosité de la mâchoire.

Terminaison : ses fibres s’entremêlent pour se fixer sur la face médiale de la branche de la
mandibule, au-dessous du foramen mandibulaire.

Action : sa contraction bilatérale élève la mandibule. Sa contraction unilatérale provoque le


mouvement de diduction. Associé au ptérygoïdien interne, il est propulseur de la mandibule.

Figure 10 : muscles ptérygoidiens

9
Chapitre I : Rappels et généralités

1.5.2.3. Muscles propulseurs :

Le ptérygoïdien latéral : alors que les 3 autres muscles de la mastication aident à fermer la
bouche, le ptérygoïdien latéral l’ouvre. Au début de cette action, il est aidé par les muscles
mylo-hyoïdien, digastrique et génio-hyoïdien.

Origine : ce muscle court et épais naît de deux chefs. Le chef supérieur naît de la face infra-
temporale et de la crête infra-temporale de la grande aile de l’os sphénoïdal. Le chef inférieur
naît de la surface latérale de la lame ptérygoïdienne latérale.

Terminaison : ses fibres convergent pour s’insérer sur le col de la mandibule, le disque
articulaire et la capsule de l’articulation temporo-mandibulaire.

Action : sa contraction bilatérale est associée dans l’ouverture de la bouche en provoquant une
propulsion du condyle et du ménisque mandibulaires, permettant ainsi la rotation de la tête du
condyle. Sa contraction homolatérale, avec le ptérygoïdien interne homolatéral provoque la
diduction. [8]

2. Rappels sur la croissance crânio-faciale :

2.1. La base du crâne :

2.1.1. Embryologie de la base du crâne :

De la fin de la 4ème semaine à la fin du 2ème mois, un squelette cartilagineux s’organise dans le
mésenchyme, c’est le chondrocrâne.

Le chondrocrâne représente l’ébauche de la formation de la base du crâne, ce dernier joue un


rôle d’inducteur, c’est au sein de cette maquette cartilagineuse que vont apparaître les centres
osseux suivants : le corps, petites et une partie des grandes ailes du sphénoïde, la partie
pétreuse du temporal, le corps de l’occipital, l’ethmoïde et le cornet inférieur.

Ce chondrocrâne s’apparente à un « Loup de carnaval » d’après MUGNIER.

10
Chapitre I : Rappels et généralités

Figure 11 : vue latérale du chondrocrâne

 Au cours du 3ème mois se forment le cartilage de Meckel et de Reichert.


Progressivement, ce cartilage va se transformer : une substitution osseuse va remplacer le
cartilage par l’os.
Les premiers points d’ossification, qui apparaissent sont ceux du basi -sphénoïde et le basi-
occipital. Ces deux sites d’ossification sont séparés par une suture : la synchondrose sphéno-
occipitale.
Au début du 3ème mois de la vie intra-utérine se développent d’autres points d’ossification: le
présphénoïde et bilatéralement les petites ailes du sphénoïde. [9-11]

2.1.2. Ostéogenèse crânio-faciale :

Ostéogénèse: c'est un terme général qui englobe l'ensemble des processus responsables de la
construction des pièces osseuses (histogénèse) mais aussi la croissance et les remaniements
du tissu osseux.

2.1.3. Histogénèse :
Le tissu osseux dérive du mésenchyme à cellules indifférenciées. Au sein de ce dernier il y a
augmentation des fibres de collagène et multiplication cellulaire aboutissant à la formation
d'un blastème mésenchymateux squelettogène. A partir de celui-ci l'os peut se former par
ossification membraneuse ou ossification enchondrale.

 Ossification membraneuse : l’os se forme directement à partir du blastème.


( os de membrane, par exemple os de la voûte du crâne et de la face).

11
Chapitre I : Rappels et généralités

Lorsque la forme de l'os est suffisamment ébauchée celui-ci s'entoure d'une condensation
conjonctive de sorte que les pièces membraneuses demeurent séparées par des bandes
conjonctives étroites appelées "sutures membraneuses ''ou syndesmoses.
Ces sutures seront le siège d'une croissance ultérieure active. Selon Delaire, elles n'ont pas de
potentiel de croissance propre mais doivent être sollicitées (sites de croissance secondaire
adaptative)

 Ossification enchondrale: l'os se forme à partir d'une maquette cartilagineuse


(provenant elle-même du blastème mésenchymateux) par substitution.

Cette ossification donne naissance aux os de substitution c'est le cas des os du squelette axial,
des membres et des os de la base du crâne.
Les pièces obtenues gardent la même morphologie que la maquette cartilagineuse initiale
Elles s'unissent entre elles, mais persistent des bandes conjonctives dites sutures
cartilagineuses ou synchondroses qui peuvent accroitre leur épaisseur de façon interstitielle.
[12]

Figure 12 : Mode d’ossification du squelette crânio-facial


2.1.4. Croissance de la base du crâne :

La croissance de la base du crâne a fait objet de plusieurs théories. Celle que nous retiendrons
est la théorie classique.

 Se fait par le biais de synchondrose ainsi que l’apposition-résorption.

12
Chapitre I : Rappels et généralités

 La croissance suturale domine, tandis que la croissance par remodelage est plus
limitée.
 Cette croissance se déroule dans les 3 sens de l’espace.

2.1.4.1. Croissance antéro-postérieure (sagittale) :

A. Croissance suturale :
La croissance sagittale de la base du crâne se fait par un réseau de sutures à orientation
transversale: la synchondrose ethmoïde sphénoïdale, la synchondrose inter ou intra
sphénoïdale, la synchondrose sphéno-occipitale, la synchondrose intra occipitale postérieure,
et les synchondroses basi exo-occipitale.
 Ces sutures se ferment très tôt, soit à la naissance, soit dans les 5 ou 6 premières
années de la vie, seules les synchondroses sphéno-occipitales et septo-éthmoïdales
sont actives jusqu’à l’âge adulte (BAUME).

B. Croissance remodelante :
 Cette croissance est indépendante de la croissance suturale, mais elle lui est
coordonnée selon ENLOW.

Figure 13 : Remodelage de la partie antérieure de la base du crane (d’après ENLOW)

2.1.4.2. Croissance dans le sens transversal :


 La croissance transversale de la base du crâne se fait par un réseau de sutures à
orientation sagittale : la suture métopique, la lame criblée de l’éthmoïde, la
synchondrose séparant le corps du sphénoïde des grandes et petites ailes, et les
synchondroses intra-occipitales

13
Chapitre I : Rappels et généralités

 Grâce à la suture métopique qui se divise en deux trajets parallèles, intéresse le


sphénoïde et l’éthmoïde. Elle s’ossifie à 3 ans.

A. Croissance suturale (voir figure 14)

1-la suture métopique qui se ferme à 1 an


2-la lame criblée de l’éthmoïde se ferme à 3 ans
3-la synchondrose séparant le corps de sphénoïde des
4-Grandes et petites ailes se ferme à 1 an
5-les synchondroses intra-occipitales se ferment à 3 ans.

Figure 14: Système de sutures


B. Croissance remodelante : au niveau des : basicrânienne sagittales

-Apophyses mastoïdes : par l’action des sterno-cléido-mastoïdiens


- Cavités glénoïdes : sont sphériques à la naissance, se développent avec la mastication et
deviennent ovales à grand axe transversal.

2.1.4.3. Croissance verticale

La synchondrose sphéno-occipitale influence la croissance verticale et sagittale de la base du


crâne. En effet cette synchondrose bien que transversale, possède une direction plus ou moins
oblique en bas et en arrière donc elle contribue à abaisser le trou occipital en allongeant la
base du crâne.
 Son activité retentit sur l’action de l’occipital et des poutres pétreuses. L’angle formé
par cette synchondrose s’appelle l’angle de Welker c’est l’angle de la base du crâne. Il
est formé par les lignes Ba-S et S-Na
Influence de la suture sphéno-occipitale :

Une flexion exagérée ou insuffisante de la synchondrose sphéno occipital retentit sur : la


hauteur verticale de la face, la largeur de la base du crâne et de la face et la position de la
mandibule et du maxillaire.

Un angle trop ouvert aura comme conséquence une mandibule implantée postérieurement à
l’inverse un angle fermé aura pour conséquence une mandibule trop antérieure. [9-11]

14
Chapitre I : Rappels et généralités

Vert : Classe II

Rouge : Classe I

Bleu : Classe III

Figure 15 : influence de la synchondrose sphéno-occipitale

2.2. La croissance du maxillaire :

2.2.1 : embryologie du maxillaire :

L’os maxillaire se forme à partir des bourgeons : nasal interne, deux bourgeons nasaux
externes, deux bourgeons maxillaires.

Figure 16 : schéma explicatif du développement intra-utérin du maxillaire.

C’est un os de membrane qui représente vers le 2ème mois de la vie intra utérine deux centres
d’ossification pour chaque hémi-maxillaire qui s’étendent en nappe d’huile selon Delaire:
un centre antérieur prémaxillaire (incisif) et un centre postérieur post-maxillaire.
Ces deux centres fusionnent presque immédiatement après leur apparition et se réunissent en
une lame continue et la zone de soudure est représentée par la suture « incisivo-canine ». [13]

2.2.2. Croissance post-natale :

L’os maxillaire, adossé aux processus ptérygoïdiens du sphénoïde grandit en largeur vers le
bas et vers l’avant. Sa position et ses dimensions initiales sont largement conditionnées par la

15
Chapitre I : Rappels et généralités

croissance cartilagineuse basicrânienne (dont l’activité se ralentit rapidement après trois ans)
et mésethmoïdale, mais aussi par les contraintes multidirectionnelles imposées au maxillaire
et aux différents os qui l’entourent.

2.2.2.1. Croissance sagittale :

En réponse à ces mises en tension, les sutures postérieures maxillo-palatine, ptérygo-palatine


et palatine transverse vont assurer par l’arrière l’allongement sagittal du maxillaire. Dans la
région antérieure, les sutures prémaxillo-maxillaires participent à cette croissance pendant les
premières années de la vie.

Figure 17 : les sutures du maxillaire supérieur

2.2.2.2. Croissance transversale :


La suture médiopalatine est mise en tension par différents processus expansifs : croissance
transversale de l’ethmoïde et des fosses nasales, flux aérien, surtout appui lingual sur la voûte
palatine et sur les remparts alvéolo-dentaires supérieurs. La fermeture de la suture sagittale
médiane palatine se fait spontanément vers 14 à 15 ans chez les filles, 15 à 16 ans chez les
garçons pour se synostoser à 25 ans selon certains auteurs.

16
Chapitre I : Rappels et généralités

Figure 18: agents de la croissance transversale du maxillaire (emc) a. mouvement « en bloc »


b. développement latéral c. pressions linguales (déglutition et mastication) d. forces occlusales

2.2.2.3. Croissance verticale :

La croissance du septum participe à la descente progressive du maxillaire. La croissance du


contenu orbitaire, achevée vers 3 ans, entraîne une descente du plancher de l’orbite qui induit
une croissance de rattrapage au niveau des sutures fronto-maxillaires et ainsi un allongement
vertical des processus frontaux des maxillaires.

Les éruptions successives des dents temporaires et permanentes s’accompagnent d’une


apposition importante d’os alvéolaire. Il contribue à l’augmentation en hauteur de l’étage
inférieur de la face. [14]

Figure19 : croissance maxillaire verticale. a) À la naissance ; b) À 4 ans ; c) Après 12 ans


(d’après Delaire).

17
Chapitre I : Rappels et généralités

2.3. Croissance mandibulaire :


2.3.1. Embryologie du squelette inferieur de la face : (croissance in utero)

Chez l’embryon et le fœtus, deux hémimandibules se réuniront en avant par une symphyse.
Pour Maronneaud, c’est à la 5e ou 6e semaine qu’apparait un noyau osseux dans le tissu
conjonctif qui tapisse la face externe du cartilage de Meckel. Ce noyau s’étend en avant (pour
entourer le nerf mentonnier et former ainsi le trou mentonnier), en arrière horizontalement
(jusqu’à la région de la future lingula) et en bas verticalement.

L’ébauche de la branche horizontale est ainsi formée. Ce noyau principal forme donc la
branche horizontale mais aussi une grande partie de la région mentonnière, et en arrière une
grande partie de la branche montante.

Le point le plus étonnant de l'organogénèse mandibulaire reste la région condylienne, ou se


condense un blastème cartilagineux (totalement indépendant du prolongement meckélien du
chondrocrâne). C'est vers la 14ème semaine qu'apparaissent les premières manifestations de
l'ossification enchondrale de la tête condylienne.

Au stade fœtal, la mandibule s’accroît dans tous les sens à partir du point mentonnier. [11]

2.3.2. Croissance mandibulaire : (post natale)

La mandibule est un os de caractère très particulier puisque d'origine membraneuse, des


cartilages secondaires s'y développent (cartilage symphysaire, cartilage du coroné, cartilage
condylien).

La croissance de cet os est mixte (enchondrale et membraneuse). Son développement est aussi
soumis à l’importante influence de la tension des muscles et des insertions ligamentaires. [15]

Figure 20: Représentation classique de la croissance mandibulaire

18
Chapitre I : Rappels et généralités

2.3.2.1 : mécanismes de croissance :

La croissance de la mandibule s'effectue par trois mécanismes fondamentaux.

 Croissance suturale : par la synchondrose symphysaire.


 Croissance remodelante : par apposition-résorption ; largement décrite par Enlow, elle
repose essentiellement sur une apposition périostée sur la face interne et une
résorption sur la face externe.

Figure 21: apposition et résorption mandibulaire

Moss a développé une théorie selon laquelle la mandibule serait composée de 6 unités
microsquelettiques, chacune étant associée à une ou plusieurs matrices fonctionnelles qui
seraient largement responsables de l’accroissement de la mandibule : le condyle, le coroné,
l’angle mandibulaire, la zone alvéolaire, la symphyse, la zone basale.

 Croissance cartilagineuse : au niveau du cartilage condylien qui est assez particulier :

 Croissance du condyle : une partie de la croissance du condyle est déterminée


génétiquement. Cependant, sa croissance est aussi adaptative. Il a en effet été montré
qu’en l’absence de pression exercée sur celui-ci, la croissance est rapide et s’arrête
précocement, un peu à la manière d’une suture non sollicitée qui se synostoserait.

Le cartilage condylien est un tissu qui accepte les pressions et permet la croissance du ramus
mandibulaire vers le haut et vers l’arrière.

19
Chapitre I : Rappels et généralités

Figure 22 : croissance du condyle

Les travaux de Mac Namara ont démontré que cette croissance dépendait fortement des
stimulations du ptérygoïdien latéral et des organes connexes.

La direction de croissance du condyle est normalement orientée vers l’avant et légèrement


vers le haut. La direction et la quantité de croissance vont influencer le type de rotation
mandibulaire. Bjork décrit deux types de rotations extrêmes de la mandibule : la rotation
antérieure et la rotation postérieure. [16]

2.3.2.2 Sens de croissance :

La croissance mandibulaire se fait dans les 3 sens de l’espace :

Les phénomènes d’apposition-résorption aboutissent à un accroissement en largeur et un


accroissement en longueur. Tandis que la croissance condylienne permet l'accroissement en
hauteur de la branche montante.

 Croissance en largeur :

La première dimension à cesser sa croissance est la dimension transverse et ceci se produit


relativement tôt soit vers l’âge de 5 – 6 ans ou lorsque les premières molaires permanentes ont
fait éruption.

La mandibule croit en forme de “V” et doit donc être plus large à l’arrière qu’à l’avant, ce qui
implique une augmentation de la largeur postérieure avec la croissance en longueur. Les deux
vont de pair et sont indissociables.

La croissance en largeur de la mandibule se traduit par l’accroissement en largeur du corps de


celle-ci.

20
Chapitre I : Rappels et généralités

Figure 23 : croissance mandibulaire en largeur

 Croissance en longueur :

La croissance dans la dimension sagittale ou antéro-postérieure se termine plusieurs années


après la dimension transverse et peut continuer jusqu’à la fin de l’adolescence.

Figure 24 : croissance mandibulaire en longueur

L’accroissement en longueur du corps mandibulaire est dû à la résorption du bord antérieur de


la branche montante ce qui permet l'évolution des dents postérieures.

Et l'accroissement en longueur de la branche montante résulte d'un phénomène de résorption


le long de son bord antérieur et d'apposition le long de son bord postérieur. La branche
montante recule et devient plus épaisse.

21
Chapitre I : Rappels et généralités

 Croissance en hauteur :

La dimension verticale ou la hauteur des mâchoires est la dernière à cesser de croître.

Figure 25 : croissance mandibulaire en hauteur

La branche montante très courte, à la naissance, va s'accroitre considérablement.


L'accroissement en hauteur de la branche montante est dû à l'activité du cartilage condylien,
un remodelage osseux donnant sa forme à la tête et au col du condyle.

La surface cartilagineuse prolifère des résorptions compensatrices au niveau du col afin de


contrôler le volume de la tête du condyle. [17]

2.4 : Estimation de la croissance :

2.4.1 : Définition de la croissance :

Pour Meredith, la croissance est « une série de changements anatomiques et physiologiques


qui s’étendent de la vie prénatale jusqu’à la fin de la sénilité. »
La croissance d’un organe est son changement de volume consécutif à une prolifération
cellulaire, ce qui induit donc un aspect quantitatif. [18]

2.4.2 : méthodes d’estimation de la croissance : il est nécessaire pour l’établissement d’un


plan de traitement en orthodontie, de préciser le stade de croissance du sujet. Ceci afin de
pouvoir profiter d’une forte poussée de croissance ou pour en éviter les effets, pour cela nous
tenons compte de : l’âge statural, l’âge osseux, l’âge dentaire et l’âge civil.

22
Chapitre I : Rappels et généralités

2.4.2.1 : Age statural : correspond à l’âge de l’enfant lorsque la taille mesurée est projetée
sur la moyenne des courbes de référence.
Pour Bjork, « l’enregistrement annuel de la taille peut être d’un grand intérêt pratique pour
déterminer le stade de développement de l’individu ».
Le pic de croissance est atteint à l’âge de 12 ans chez la fille et 14 ans chez le garçon. [10,18]

Figure 26 : courbe moyenne du taux de croissance staturale selon Bjork

2.4.2.2 : Age osseux et position du sujet sur sa courbe de croissance


En orthopédie dento-faciale, il est habituel de déterminer la position de l’enfant sur la courbe
de croissance plutôt que de tenir compte de son âge civil.
L’âge osseux c’est le stade de maturation des os d’un sujet à un moment donné.
Habituellement il est déterminé par une radiographie de la main et du poignet gauche, mais
d’autres auteurs utilisent le coude, les vertèbres cervicales, le pied ou le genou. [18]

2.4.2.2.1 : Age osseux d’après la radiographie de la main et du poignet


Cette région comprend plusieurs petits os qui se calcifient à des rythmes différents et qui nous
donnent donc des indications assez fiables en clinique. Cette méthode est aujourd’hui la plus
employée. [10,18]

23
Chapitre I : Rappels et généralités

Figure 27 : Schéma d’une radiographie du poignet et de la main gauche


(d’après Greulich et Pyle) DP : phalange distale ; MP : phalange médiale ;
PP : phalange proximale.

2.4.2.2.2 : Age osseux à partir des vertèbres :


Les vertèbres cervicales visibles sur les téléradiographies de profil peuvent être utilisées pour
l’interprétation des signes de maturation staturale et donc faciale. [19 ;20]

. Figure 28 : Les différents stades de maturation des vertèbres cervicales superposent la


courbe
2.4.2.3 : Maturation de croissance de Bjork, le pic de croissance se situe entre CS3 et CS4.
sexuelle

2.4.2.3 : L’âge dentaire :


Il existe une corrélation entre la maturation dentaire et la maturation squelettique :

24
Chapitre I : Rappels et généralités

Bjork a situé les stades suivants sur la courbe de taux de croissance des filles et des garçons.
 Apparition des prémolaires ou d’une canine, deux mois après le pic chez les filles et
un an et demi avant le pic chez les garçons.
 Apparition d’une 2e molaire deux mois après le pic chez les garçons et un an après le
pic chez les filles. [10,21]

2.4.3. Les facteurs influençant la croissance : ce sont les facteurs génétiques,

endocriniens, nutritionnels, fonctionnel et les maladies. [18]

3. La flexion basicrânienne :

La flexion basicrânienne anténatale et post natale est un processus ontogénique obligatoire.


Elle a lieu vers la fin de la période fœtale et le début de la période embryonnaire entre la
7ème et 8ème semaine et se poursuit jusqu’à l’âge de 6 ans. [22]

Les conditions architecturales d’une flexion basicrânienne optimale sont :

 une rotation postérieure du sphénoïde et antérieure de l’occipital ;


 une rotation antéro-externe des temporaux conditionnant la balance mandibulaire
optimale, donnant des relations squelettiques de type classe I.

L’orientation de la croissance du maxillaire est donnée par la partie antérieure du crâne


(sphénoïde-éthmoïde) et celle de la mandibule est liée à l’étage postérieur (occipital-
temporal).

L’équilibre maxillo-mandibulaire est le reflet d’une compétition entre ces 2 étages bien avant
l’installation de la denture temporaire.

L’unité occipito-temporale retentit sur la position de la mandibule mais aussi sur la capacité
fonctionnelle de la mandibule à exercer ses déplacements latéraux.

La rotation antérieure occipitale est corrélée à l’élargissement de la base par frontalisation des
pyramides pétreuses des temporaux.

Pendant la période intra-utérine, 80 % de la flexion est réalisée.

25
Chapitre I : Rappels et généralités

Après la naissance, la morphologie du temporal finit de préparer la future articulation


temporale dans sa position et son fonctionnement selon les rotations effectuées.

 Si la flexion basicrânienne acquise à 3 ans est excessive ; elle génère une position
spatiale trop avancée du corps mandibulaire et un fonctionnement précoce des
temporaux en rotation antéro-externe donnant la classe III squelettique. Les
latéralités s’exercent avec une grande amplitude et stimulent la croissance
mandibulaire. La dynamique faciale de l’enfant entretient la dynamique primitive. La
flexion est accélérée et se prolonge au-delà de 6 ans.
 Si la flexion acquise à 3 ans est ralentie ; la mandibule est davantage en rétro position
par insuffisance de frontalisation pétreuse donnant des relations de classe II
squelettique. Les temporaux ont une rotation antéro-externe très limitées au profit de
la rotation postéro-interne avec des latéralités très petites voire inexistantes, les cavités
glénoïdes ne sont pas suffisamment construites en sous squamosale. La dynamique
faciale de l’enfant et la malocclusion classe II retentissent à leur tour sur la dynamique
crânienne primitive de la flexion. [23]

Figure 29 : Flexion du sphénoïde et de l’occipital

C’est donc de cette flexion basicrânienne ralentie que découle le décalage squelettique de
classe II, que nous approfondirons dans le chapitre suivant.

26
Chapitre II: Les malocclusions de classe II

De toutes les malocclusions, celles de la classe II sont les plus fréquentes et représentent,
selon les auteurs, entre le tiers et la moitié des consultations orthodontiques. Pour la plupart,
elles sont en rapport avec un décalage antéro-postérieur des bases osseuses, la faute en
revenant soit à un maxillaire trop en avant, soit à une mandibule trop en retrait ou les deux, les
torts étant alors partagés. Face à une telle situation le praticien cherchera à réduire ce décalage
squelettique et se tournera alors tout naturellement vers l'orthopédie. [14]

1. Classification squelettique de Ballard :

Elle concerne le décalage des bases osseuses du maxillaire et de la mandibule dans le sens
sagittal, sans considération des arcades dentaires.

La classe I : correspond à la position normale de la mandibule par rapport au maxillaire.

La classe II : indique que la mandibule est trop postérieure par rapport au maxillaire et/ou que
celui-ci est trop en avant par rapport à la mandibule.

La classe III : indique que la mandibule est trop en avant et/ou le maxillaire trop en arrière
l’un par rapport à l’autre.

La définition de la classe de Ballard n’est déterminée que par une analyse céphalométrique,
un examen radiographique est primordial et obligatoire. [24]

2. Etiologies des malocclusions de classe II :

Les malocclusions de classe II peuvent avoir deux types d’origine : héréditaire ou acquise
avec souvent une cause fonctionnelle

2.1. Facteur héréditaire :

On doit considérer l’état fonctionnel de chaque patient sans oublier qu’il existe des structures
cartilagineuses d’origine génétique sur lesquelles nous pouvons intervenir et d’autres
d’origine membraneuse, sur lesquelles nos moyens thérapeutiques seront bénéfiques.

27
Chapitre II: Les malocclusions de classe II

2.2. Facteurs acquis :

2.2.1 Facteurs fonctionnels :

2.2.1.1 La respiration buccale : il n’existe pas de malocclusion type due à la ventilation


orale. Elle peut affecter le sens sagittal (classe I, classe II, classe III), le sens transversal, avec
une restriction des maxillaires associée ou non à une occlusion croisée et le sens vertical.

La ventilation buccale est un des facteurs favorisant la classe II surtout s’il y a une
prédisposition à cette dernière par la rotation postérieure mandibulaire.

2.2.1.2 La déglutition atypique : un dysfonctionnement de la langue lors de la déglutition


atypique aura des répercussions importantes sur le développement harmonieux des structures
crânio-faciales et serait un facteur favorisant des classes II.

2.2.1.3 La mastication : la mastication unilatérale dominante induit une croissance


asymétrique avec un hypodéveloppement maxillaire entrainant un blocage occlusal de la
mandibule et favorisant ainsi la classe II.

Figure 30: Développement maxillaire sous l’effet d’une mastication unilatérale gauche
conduisant à la mise en place d’un plan occlusal fonctionnement pathologique

2.2.2 Les habitudes déformantes :

2.2.2.1 Succion digitale : la pression du doigt et du poids de la main sur la mandibule, par un
effet levier, porte la mandibule en arrière et vers le bas favorisant ainsi l’installation de la
classe II.

28
Chapitre II: Les malocclusions de classe II

Un surplomb peut s’installer (proalvéolie) par pression du doigt sur le prémaxillaire. Le


surplomb favorise l’interposition de la lèvre et parfois l’aggrave par linguoversion des
incisives inférieures. Cette lèvre devient hypertonique par son hyper activité.

2.2.2.2 La succion et /ou la morsure de la lèvre inférieure : l’interposition de la lèvre


inférieure favorise une lingualisation des incisives inférieures, accompagnée d’un
encombrement et d’une vestibuloversion des incisives supérieures. Ce verrouillage
fonctionnel provoque une rétroalvéolie inférieure et une proalvéolie supérieure.

2.2.2.3. L’incompétence labiale et la brièveté de la lèvre supérieure : pour Talmant et al ce


ne sont que des adaptations posturales liées à une ventilation orale.

2.2.2.4 Succion ou mordillement des tissus mous : entre arcade peut provoquer une
infraclusion latérale et/ ou une supraclusion.

L’hyperpression latérale des joues, sur l’arcade mandibulaire, ralentit sa croissance


transversale, pouvant créer une occlusion type Brodie.

Figure 31 : succion et mordillement des tissus mous entrainent une


supraclusion et le syndrome de Brodie

2.2.2.5. L’utilisation d’instruments à vent : les instruments à vent avec appui sur les lèvres
ou interposés entre elles, tel que la flûte et le saxophone peuvent modifier leur tonicité.

2.2.2.6. Le traumatisme : on distingue deux types de facteurs entrant dans le traumatisme :


les facteurs traumatiques prénatals (dus à des pressions anormales intra-utérines) et les
facteurs traumatiques postnatals (les microtraumatismes dus à des habitudes nocives).

29
Chapitre II: Les malocclusions de classe II

2.2.3. Facteurs pathologiques :


2.2.3.1. Maladies systémiques : neuropathies et pathologies neuromusculaires.
2.2.3.2. Infection de l’oreille interne : les otites récidivantes non soignées peuvent être en
cause de l’ankylose de l’ATM, déclenchant un défaut de croissance mandibulaire.

2.2.3.3. Perturbation posturale : les problèmes d’appuis plantaires peuvent perturber le


système postural.

Dans les pieds creux, on peut constater une augmentation du tonus musculaire postérieur, la
tête est en extension. Cette situation affecte souvent les classes II/1.

Figure 32: perturbation posturale favorisant l’apparition des classes II /1

2.2.3.4 Facteurs dysembropathiques (congénitaux) : des lésions embryologiques peuvent


survenir dues à des infections virales de la mère (rubéole, toxoplasmose.), à des radiations
ionisantes, à l’utilisation de médicaments et autres substances tératogènes ; ces lésions
intéressent le développement mandibulaire ainsi nous verrons apparaitre les syndromes du
premier arc qui comportent :

 Le syndrome du premier arc ou maladie de Franceschetti Zenwa.


 Syndrome de Pierre Robin

2.2.3.5 Facteurs généraux : carences vitaminiques telles que la vitamine A et D, et en sels


minéraux (phosphore, magnésium, calcium).

De même des troubles endocriniens pourraient causer une perturbation la croissance


mandibulaire (hypomandibulie). [25-31]

30
Chapitre II: Les malocclusions de classe II

3. Formes cliniques :

3.1 : La classe II division 1 :

3.1.1. Définition : les malocclusions de la classe II, division 1, sont des anomalies
caractérisées par une vestibulo-version des incisives supérieures, un surplomb exagéré et des
relations molaires et canines de classe II.

3.1.2. Fréquence: les 3/4 des cas d'une population orthodontique sont constitués par des
malocclusions de la classe II division 1.

3.1.3. Les trois formes de malocclusion de la classe II, division 1 :

L'analyse du type facial permet de différencier trois sous-classes, dont les caractéristiques
sont parfois très éloignées :

 La classe II, division 1, face longue :

Le retentissement esthétique facial peut être assez sévère.

 La face est longue et étroite présentant une convexité cutanée importante.


 la symphyse mentonnière est peu prononcée, l'angle goniaque paraît ouvert.
 L'inocclusion labiale est fréquente.

Figure 33 : classe II division 1 face longue

31
Chapitre II: Les malocclusions de classe II

 Malocclusions de la classe II, division 1, face courte :

Le retentissement esthétique est moins marqué que pour les cas de classe II, division 1, face
longue.

 La face est courte plutôt large et carrée. L'étage inférieur paraît assez fréquemment
diminué.
 La convexité du profil est augmentée, mais de façon moindre que pour les
malocclusions de la classe II, division 1, face longue, en raison de l'importance de la
symphyse.
 Inocclusion labiale ou contacts labiaux en fonction de l'importance de la version
vestibulaire des incisives ;
 la symphyse : volume supérieur à la moyenne ;
 angle goniaque : obtus.

Figure 34 : photo de profil d’une patiente présentant une classe II, division 1 face courte

 La classe II, division 1, face moyenne :

Ces anomalies présentent un type de face moyen avec une rotation mandibulaire antérieure
légère.

Elles s'apparentent à des classes II, division 1, face courte, de moindre intensité. Ce sont les
cas les plus fréquents.

32
Chapitre II: Les malocclusions de classe II

3.1.5. Conséquences à long terme des classes II, division I.

 Esthétiques : rides labio-jugales précoces.


 Traumatiques : risque de fractures dentaires en cas traumatisme.
 Parodontales : parodontopathies plus fréquentes.
 Occlusales : SADAM chez les sujets prédisposés. [32]

3.2 .la classe II division 2 :

3.2.1. Définition : elle est caractérisée par une occlusion distale des secteurs latéraux
mandibulaires, avec une linguo-version des incisives centrales supérieures et parfois latérales
ainsi qu’une supraclusion incisive parfois sévère. L’énoncé d’une classe II/2 constitue en soi
un diagnostic. Cette malocclusion constitue une véritable entité clinique.

3.2.2. Fréquence : cette malocclusion touche 2 à 3 % de la population générale, elle est plus
fréquente chez les filles que chez les garçons dans la proportion 3 à1.

3.2 .3. Les formes cliniques :

 Forme 1: palato version des deux incisives centrales supérieures, avec vestibulo-
version apparente des incisives latérales ; c’est la forme la plus courante
 Forme 2: palato-version de 3 ou 4 incisives maxillaires, les canines sont ectopiques en
position vestibulaire ou incluses palatine.
 Forme 3 : occlusion en couvercle de boite, cas le plus sévère avec palato-version du
groupe incisivo-canin, supraclusion des canines, il existe une vestibulo-version
exagérée allant jusqu’à l’inocclusion vestibulaire des prémolaires supérieures.

Figure 35 : formes cliniques de classe II /2 (forme 1 : gauche, forme 2 : centre, forme 3 :


droite)

33
Chapitre II: Les malocclusions de classe II

3.2.4. Conséquences à long terme:

 Lésion palatine rétro-incisive


 Dénudation vestibulaire au niveau des incisives inférieures
 Abrasion des incisives inférieures
 Dysfonctionnement de l’appareil manducateur (SADAM). [33]

3.3. La classe II subdivision :

C’est une classe II asymétrique (unilatérale), seul le coté caractérisé par la subdivision est en
classe II dentaire, l’autre côté est en classe I, et elle peut être en relation avec une mastication
unilatérale dominante. [33]

4. La thérapeutique de la classe II :

Dans les situations ou la malocclusion intéresse les trois sens de l’espace, et quel que soit le
type de traitement interceptif ou orthodontique l’ordre à suivre selon les principes de
déverrouillage est le suivant : déverrouillage transversal, puis déverrouillage vertical et
terminer par le sens antéro postérieur.

NB : la classe II division 2 est transformée en classe II /1 puis le traitement sera comme cette
dernière. [25]

4.1. Prévention et interception :

 La prévention en denture temporaire a pour but : le rétablissement de la ventilation


nasale, la correction des comportements alimentaires, la suppression des habitudes de
succion non nutritives par la mycothérapie fonctionnelle, l’éducation neuromusculaire
active ou passive avec appareils types : gouttières d’éducation fonctionnelle,
l’enveloppe linguale nocturne, la grille anti langue ou antipouce, le lipbumper et la
perle de Tucat.
 L’interception en denture mixte concerne :
 Le déverrouillage transversal : le contrôle du sens transversal est un point clef majeur dans
la réussite de tout traitement orthodontique ; il est d’autant plus important dans les cas de
classe II.

34
Chapitre II: Les malocclusions de classe II

 Interception par les pistes de PLANAS : la thérapeutique précoce, interceptive des disto-
clusions nécessite de créer ou de retrouver des conditions permettant de promouvoir ces
excursions propulsives de la mandibule. Différents moyens peuvent être envisagés :
 Meulages et pistes directes

Figure 36 : les pistes directes de classe II

 Les pistes de rodage : permettent de déverrouiller l'engrènement dentaire, de libérer et de


faciliter les mouvements mandibulaires et aussi de transmettre aux mâchoires les forces
générées par cette nouvelle gymnastique des muscles masticateurs [34]

Figure 37 : les pistes de rodage

4.2 : Le traitement de la classe II :

4.2.1 : Le traitement de la classe II à responsabilité maxillaire :


 Pendant la croissance : l’utilisation des forces extra orales permet un freinage de la
croissance sagittale du maxillaire. Elles sont également utilisées pour la distalisation
des molaires maxillaires, ainsi que pour renforcer l'ancrage intra-oral.

35
Chapitre II: Les malocclusions de classe II

Un appareil FEB est composé d’un arc facial, d’une unité de génération de force et d’une
unité d'ancrage.

Figure 38: FEB sur gouttière

Les différents types de FEO se différencient suivant le type d’ancrage externe utilisé : traction
basse, traction moyenne, traction haute ou combinée.

 Apres la croissance : le traitement se fait par :


 Traitement multi attache avec extraction ou distalisation.
 Thérapeutique de distalisation DAC : c’est un traitement combiné qui agit sur la
réponse de croissance mandibulaire par l’intermédiaire des mouvements dento-
alvéolaires qui servent de matrice fonctionnelle à l’expression de la croissance
squelettique .Les phénomènes de rotation mandibulaire antihoraires sont aussi
favorisés par cette thérapeutique.
 Les TIM : cette méthode de correction de la classe II occlusale est destinée à des
reculs de faible importance dans les cas où la quasi-totalité de la correction du
décalage sagittal des arcades est obtenue grâce à la réponse de croissance
mandibulaire.

Figure 39 : effet des TIM sur les dents


36
Chapitre II: Les malocclusions de classe II

 La chirurgie orthognathique : ostéotomie maxillaire de recul. [35]

4 .2.2 : Traitement de la classe II à responsabilité mixte:

 Pendant la croissance :
 Association activateur et force extraorale : cette association peut être utilisée à la fois pour le
contrôle du sens vertical et pour augmenter l’action de freinage de la croissance du maxillaire.

Elle est indiquée dans les cas de classe II à prédominance maxillaire ou bien mixte avec un
schéma de croissance mandibulaire peu favorable (rotation postérieure légère).

La direction de traction est haute avec un appui crânien par casque occipito-pariétal.
L’intensité de la traction élastique est proportionnelle à l’importance du freinage de la
croissance maxillaire.

Concernant le contrôle du sens vertical, selon les réglages des branches externes de l’arc
facial, il est possible de contrôler le plan palatin et le plan d’occlusion.

Figure 40 : association d’un activateur avec les forces extra-orales

 Apres la croissance : c’est le même traitement que pour la classe II à responsabilité


maxillaire à savoir : le traitement par multiattaches avec ou sans extraction, les TIM,
la thérapeutique de distalisation, le DAC et la chirurgie orthognatique (ostéotomie
maxillaire et génioplastie) [35]

37
Chapitre II: Les malocclusions de classe II

4.2.3 : Traitement de la classe II à responsabilité mandibulaire :

 Après la croissance : il s’agit d’un traitement chirurgical : la chirurgie d’avancée


mandibulaire, la génioplastie et la distraction.
 pendant la croissance : on utilise les activateurs de croissance, qui sont le thème même
de notre projet et qui seront détaillés dans le chapitre suivant. [35]

LAUTROU classifie les activateurs en trois grandes familles :

 Activateurs monoblocs rigides : activateur d’Andersen


 Activateurs élastiques : activateur de Bimler, Bionator de Balters, régulateur de
fonction de Fränkel, appareil de Bass.
 Activateur à butée : bielles de Herbst, bielle de Martine Tavernier, Twin block de
CLARK. [25]

38
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Les appareils amovibles à action orthodontique et orthopédique agissent sur la croissance.


Leur utilisation a pour but la correction du décalage squelettique. Les traitements
orthopédiques doivent être réalisés en période de croissance : pour DESHAYES, l’âge idéal
serait situé entre 4 et 6 ans, pour d’autres auteurs, il est préférable de soigner entre 7 et 9 ans
et jusqu’à 12 à 13ans. [35]

1. Définition de la thérapeutique orthopédique :

Les appareils amovibles ont représenté pendant longtemps le moteur de la thérapeutique


fonctionnelle.

 La thérapeutique orthopédique est la partie de l’ODF qui a pour but de corriger un


décalage squelettique en agissant sur la croissance grâce à des dispositifs qui
stimulent, freinent ou changent sa direction.
Elle se divise en deux sortes :
 La thérapeutique orthopédique mécanique : qui consiste en l’utilisation des forces
mécaniques pour corriger les dysmorphoses basales, ces forces sont dites extrinsèques
car produites et délivrées par le dispositif lui-même.
 La thérapeutique orthopédique fonctionnelle : qui utilise des forces musculaires dites
intrinsèques retransmises d’une base osseuse à l’autre.

La thérapeutique fonctionnelle en orthodontie est une attitude de traitement qui consiste à


rétablir une fonction normale et à obtenir des effets orthopédiques et/ou orthodontiques
secondaires à cette thérapeutique fonctionnelle ou pouvant eux-mêmes contribuer à la
correction fonctionnelle.
Cette thérapeutique se fait par le moyen d’un activateur de croissance. [37]

2. Généralités sur les activateurs de croissance:

2.1. Historique:

Pierre Robin, à Paris en 1902, est reconnu comme le premier clinicien à entreprendre une
orthopédie fonctionnelle en thérapeutique. Robin a développé un appareil monobloc conçu
pour faire avancer la mandibule pour les patients atteints du syndrome de glossoptose,

39
Chapitre III: Les activateurs de classe II

comprenant des manifestations y compris rétrognathie mandibulaire sévère, faciès adénoïdes


et une haute voûte palatine.

L'appareil avait prononcé la projection linguale, pour faciliter la rétention le long des surfaces
linguales des dents mandibulaires et maxillaires, et incluait une expansion palatine par la
posture en avant, l'appareil stimule les muscles.

L'importance de la stimulation musculaire dans la correction de la malocclusion et de la


déformation dento-faciale était encore soulignée par Alfred Rogers, élève d'Angle, qui a
travaillé au Canada et a préconisé des exercices de la tête et du cou, pour lutter contre la
malocclusion. Rogers a souligné le rôle des muscles faciaux dans le développement et le
traitement de la malocclusion.

Cela a été suivi de près par un développement parallèle de Viggo Andresen (1910), qui a
développé l'activateur.

Ses théories ont été exploitées au cours des 100 dernières années. [38]

2.2. Préparation des arcades avant l’orthopédie :

En cas de verrouillage transversal, une étape d'expansion avant la pose de l'activateur, permet
de coordonner les arcades dentaires.

Dans les malocclusions de Classe II/2, une étape d'orthodontie préorthopédique est prévue
afin de vestibulo-verser les incisives maxillaires, ce qui libère le surplomb incisif nécessaire à
la propulsion mandibulaire. Une correction préorthopédique des compensations dento-
alvéolaires, par redressement axial des incisives mandibulaires (correction des
compensations), libère le surplomb incisif nécessaire à la propulsion mandibulaire entrainée
par l'activateur.

C'est seulement après la phase orthopédique, que l'éventuelle dysharmonie dento-maxillaire


sera corrigée par un appareil fixe multiattache. [38]

2. 3.Définition des activateurs de croissance :

Les activateurs de croissance sont des appareils orthopédiques fonctionnels qui induisent une
position de morsure mandibulaire inhabituelle, reproductible, et guidée par un positionnement
occlusal, muqueux ou mécanique. Ils activent les constituants de l’appareil manducateur, et

40
Chapitre III: Les activateurs de classe II

leurs fonctions, afin de contribuer à la correction des dysmorphoses squelettiques et dento-


alvéolaires chez le patient en cours de croissance. Il existe trois grandes familles d’activateurs
de croissance, et leur classification est fondée sur les similitudes et convergences dans les
dispositifs de positionnement de la morsure mandibulaire. [36]

2.4. Mode d’action des activateurs :

Rakosi synthétise ainsi le mode d’action des activateurs ; « l’appareil orthopédique transfère
les forces musculaires d’un endroit de la face à un autre. »
Les trois déterminants qui sont impliqués dans l’action des activateurs sont : les déterminants
squelettiques, les déterminants musculaires et les déterminants articulaires.

2.4.1. Déterminants squelettiques :


L’action des activateurs de classe II sur le squelette crânio-facial a été et est encore
aujourd'hui très discutée.
Dans la théorie de Van Limborghl, qui souligne l'action des agents responsables de la
croissance cranio-faciale, la morphogenèse s'explique par l'association de facteurs génétiques,
épigénétiques et environnementaux.
Les appareils orthopédiques, et en particulier les activateurs, peuvent être considérés comme
des dispositifs qui, en modifiant l'environnement, sont susceptibles de moduler la direction
et/ou la quantité de croissance.
Il a été démontré que la direction de croissance du condyle mandibulaire peut être modifiée
par la position de morsure. [39]
L’activateur de croissance peut agir directement sur le squelette et sur les dents par les forces
qu’il génère, mais aussi en perturbant l’équilibre fonctionnel qui existe entre la matrice et le
squelette.
Les activateurs ont donc une action :
 stimulatrice de la croissance mandibulaire
 frénatrice sur la croissance maxillaire : cette action résulte de la force antéro-
postérieure exercée par les rétropulseurs étirés par la propulsion qui est transmise, par
l’activateur, à l’arcade maxillaire et par suite à la base maxillaire. [38]

41
Chapitre III: Les activateurs de classe II

2.4.2. Déterminants musculaires :

Lors de l’introduction des activateurs de croissance avec une position thérapeutique différente
de la position de morsure habituelle, des changements dans l’équilibre musculaire se
produisent ; un changement dans la longueur et l’orientation des fibres musculaires dû à cette
position mandibulaire.

Lors de la propulsion, les muscles sont étirés et cherchent à reprendre leur forme initiale
cependant la contrainte de rappel n’est pas proportionnelle à l’étirement.

 Si on propulse à fond : rappel musculaire énorme en retirant l’appareil.


 En bout à bout : action sur le cartilage sans pour autant avoir de rappel musculaire.
Donc quand le patient est en classe II, il ne faut pas chercher une propulsion trop
importante.

Deux types de réponse peuvent se produire sur les muscles lors de l’introduction de
l’activateur en bouche :

2.4.2.1. Réponse immédiate:

L’analyse du diagramme longueur-tension montre que la force totale délivrée par un muscle
au cours d’une contraction isométrique 1maximale, en réponse à une stimulation, est le
résultat de l’addition des composantes active et passive.

 La force active : naît de la contraction, en réponse à la stimulation.


 La force passive : elle dépend des propriétés rhéologiques2 du muscle et résulte de la
viscoélasticité des tissus ; elle s’accroît progressivement avec la longueur. C’est cette
propriété du muscle qui est exploitée dans la position de morsure en hyperpropulsion
ou en ouverture.

1
La contraction isométrique est une contraction musculaire telle que la longueur du muscle ne change pas, alors
que la force développée par le muscle augmente.
2
la rhéologie est une branche de la physique qui étudie l’écoulement ou la déformation des corps sous l’effet des
contraintes qui leur est appliqué.

42
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Deux types de réponses musculaires naissent de la réponse immédiate :

 La réponse est myodynamique si la position de morsure reste en deçà de la position


de repos (bout à bout)
 La réponse myotonique si la position de morsure est au-delà (hyperpropulsion): cette
constatation sous-tend l’idée qu’il ne faut pas trop abaisser, ni avancer la mandibule
lors de l’enregistrement de la position de morsure thérapeutique si on veut bénéficier
au maximum de la contraction musculaire.

2.4.2.2. Réponse retardée :

Les réponses retardées sont de natures diverses, entrant dans la catégorie des adaptations
tissulaires à la position de morsure modifiée, demandent un certain temps pour s’installer.

Il s'agit essentiellement des changements de longueurs des muscles, des migrations des
insertions musculaires sur la surface périostée, des modifications des proportions des
segments tendineux, et des changements dans la mosaïque des types de fibres (lentes et
rapides) qui constituent les muscles masticateurs. [28]

2.4.3. Déterminants articulaires :

2.4.3.1. Au niveau de l’ATM :

Le développement de l’ATM est plus fonctionnel que génétique. Il est sensible à


l’environnement et répond aux sollicitations fonctionnelles (ouverture, fermeture, latéralité,
protrusion et rétrusion).

Le cartilage condylien possède trois fonctions durant la croissance :

 Une fonction de croissance durant la période fœtale et les 1ers stades de la période
post natale ;
 A l’âge de 20 ans environ on note une diminution de la fonction de croissance de ce
cartilage et l’augmentation de sa fonction articulaire ;
 A l’âge adulte le cartilage ne possède qu’une fonction articulaire primordiale.

Les études ont montré que la dynamique articulaire ne peut jouer son rôle qu’en cas de la
mise en jeu de l’ensemble ptérygoïdien latéral-ménisque-frein méniscal postérieur.

43
Chapitre III: Les activateurs de classe II

En effet la bonne coaptation condylo-discale assure les mouvements condylien et discal sur
l’éminence, qui sont indispensables à la prolifération cellulaire pour obtenir une bonne
réponse adaptative.

La fonction retarde le processus de maturation du cartilage condylien, le maintient jeune, plus


apte à répondre aux sollicitations environnementales.

Dans les conditions normales, le condyle exerçant ses fonctions articulaires, les petites
cellules du périchondre augmentent de volume, se différencient en chondroblastes et
s’hypertrophient ensuite pour devenir des chondrocytes. Le condyle s’agrandit en haut et en
arrière et à la périphérie de son col. Les cellules se différencient en ostéoblastes qui
produisent le collier osseux.

En absence de fonction articulaire, la maturation cartilagineuse se fait rapidement,


l’ossification s’étend à l’ensemble du condyle qui ne se développe plus.

Les expériences de repositionnement antérieur et de fixation de la mandibule montrent que les


mouvements condylien et discal sont nécessaires pour la prolifération cellulaire du condyle.
[40]

2.4.3.2. Au niveau de l’articulation dento-dentaire : occlusion

Petrovic, dans sa théorie du servo-systéme, fait jouer à l’occlusion le rôle de comparateur


périphérique, c'est-à-dire, si une ou plusieures dents interférent dans la propulsion
mandibulaire , il est important de les remettre en place avant l’orthopédie (exemple
expansion maxillaire qui évitera l’action des muscles rétro propulseurs due aux prématurités
et interférences entre maxillaire trop étroit et son antagoniste).

Ceci évitera toute récidive et obligera les dents mandibulaires à avoir une adaptation parfaite
avec les indentations de l’appareil en résine, afin qu’il y ait un maximum de sollicitations du
système proprioceptif parodontal durant l’ICM. [40]

3. Classification des activateurs de croissance :

Lautrou en 1993 a proposé une classification des différents types d’activateurs, classification
fondée sur les caractéristiques du dispositif qui provoque le changement de position de
morsure mandibulaire. Il les classe en trois catégories: les activateurs rigides, les activateurs

44
Chapitre III: Les activateurs de classe II

élastiques ou composites et les activateurs propulseurs à butée. Par la suite, se sont ajoutés à
cette classification les activateurs souples et les activateurs associés aux FEO. [40]

3.1. : Les activateurs monoblocs rigides:

Ils dérivent de ceux de Robin et de ceux d’Andresen. Ces appareils, rigides et indéformables,
possèdent une interposition de résine qui dicte à la mandibule une position de morsure
isométrique. Ils se distinguent par leur armature qui fixe la position de morsure grâce à
l’interposition de résine et qui transmet au massif facial la réponse fonctionnelle à la position
mandibulaire thérapeutique : c’est « l’effet-activateur ».
Ce sont essentiellement des dispositifs construits le plus souvent en hyperpropulsion
mandibulaire. La réaction viscoélastique des muscles rétropulseurs induit un effet activateur
dont la ligne d’action passe largement en dessous des centres de résistance du maxillaire et de
la denture en induisant une rotation horaire parasite des constituants squelettiques et
dentoalvéolaires qui impose l’utilisation d’une force extraorale antérieure combinée pour en
réduire l’effet et limiter son retentissement facial sur le sens vertical en donnant une résultante
des forces passant au plus près du centre de résistance du maxillaire.

L’effet activateur combiné des muscles élévateurs et rétropulseurs est transmis aux dents et au
squelette maxillaire par l’interposition de résine et freine leur déplacement de croissance en
bas et en avant. Ce principe est retenu par tous les auteurs pour l’effet maxillaire; cet effet
peut être modulé aussi bien au niveau squelettique que dentoalvéolaire maxillaire par la
combinaison d’une force extraorale judicieusement orientée.

À la mandibule, l’effet activateur donne une ligne d’action de sens opposé à celle de l’effet
activateur maxillaire, mais dont les conséquences sur la denture sont mineures. C’est surtout
la mandibule qui bénéficie de cet effet par un allongement de ses dimensions, de l’articulation
à la symphyse ; ce gain mandibulaire en longueur est exploité au mieux dans la réponse
mandibulaire lorsque les paramètres de la divergence faciale restent stables. [40]

3.1.1. Monobloc de ROBIN :


 Définition : c’est l’appareil de référence. Il correspond à un bloc de résine épousant la
partie interne du maxillaire et de la mandibule et construit en propulsion.

45
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Figure 41: monobloc de Robin

 Indications :
 la classe II division 1 sans DDM
 rétro position mandibulaire
 Deepbite

 Le port : toute la nuit et quelques heures pendant la journée.

 Description et mode d’action : composé d’une seule pièce. L’occlusion ne peut se faire
dans la résine qu’en propulsion. Les ailettes obligent la langue à aller au palais. On a
un faux palais et des volets sub-linguaux pour permettre à la langue de décoller à la
déglutition (comme une rampe de lancement).

 Avantage :
 Esthétique : car pas très visible mais surtout parce qu’il rétablit un bon équilibre facial.
 Fonctionnel : rôle de bouchon qui facilite la rééducation de la ventilation.
 Thérapeutique : rôle fonctionnel et de potentialisation de la croissance mandibulaire
car la mandibule est en propulsion dans l’appareil. Elle vient en contrainte se mettre
en propulsion car on ne peut pas serrer derrière sinon on est dans les ailettes.

46
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 Inconvénients : L’inconvénient du monobloc de Robin est surtout la gêne qu’il


représente par son volume et son port fréquent. [40]

3.1.2. L’activateur d’Andresen :

 Description: c’est un activateur rigide, il correspond à un monobloc de résine formé


par:
 Une plaque base maxillaire en contact avec le palais et qui s’étend jusqu’à la face
palatine des dents maxillaires ;
 Une plaque base mandibulaire qui recouvre la face linguale des dents mandibulaires et
qui descend le long des procès alvéolaires linguaux (ailettes linguales) ;
 Une interposition de résine reliant ces deux plaques et construite à partir d’une cire
prise en position de propulsion mandibulaire ;
 Un bandeau vestibulaire maxillaire avec deux quadrangles de part et d’autre de la
région des canines ;
 Un vérin médian d’expansion transversale. [30]

Figure 42: activateur d’ANDRESEN

 Indications : l’activateur d’Andresen est utilisé chez un patient présentant:


 une classe II squelettique secondaire d’origine mandibulaire ou mixte ;
 une hypo-, méso- ou pseudo hyper divergence ;
 des incisives mandibulaires en bonne position ou linguoversées ;
 un plan palatin oblique en haut et en avant ;
 vestibulo version des incisives maxillaires ;
 absence de dysharmonie dento- maxillaire. [38]

47
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 Mode d’action :
Ses effets sont à la fois orthopédiques et orthodontiques. L’activateur d’Andresen est utilisé
en hyperpropulsion.
La position de propulsion provoque une contraction des muscles ptérygoïdiens latéraux, ce
qui stimule l’activité des centres de croissance mandibulaires. Cette position entraîne
également une mise en tension des muscles rétropulseurs. Celle-ci entraîne une force inverse
de recul mandibulaire qui est transmise, par l’intermédiaire de l’activateur, au maxillaire qui
est ainsi freiné dans sa croissance sagittale.

Ainsi, l’action orthopédique de l’activateur se résume en une stimulation de la croissance


mandibulaire et en un freinage de la croissance maxillaire.

De plus, il existe de par l’effet tiroir une action orthodontique :


• l’arcade maxillaire, dans son ensemble, a tendance à se verser distalement avec
linguoversion des incisives maxillaires ;
• l’arcade mandibulaire, dans son ensemble, a tendance à se verser mésialement avec
vestibuloversion des incisives mandibulaires. [38]

Figure 43: mode d’action de l’activateur d’Andresen d’après Salvadori

48
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 Mode d’utilisation :
 Contrôle dans le sens sagittal : pour éviter la linguoversion des incisives maxillaires,
on peut adjoindre à l’appareil un ressort rétro-incisif type Schwartz ou recouvrir
totalement de résine la face vestibulaire des incisives.

Le contrôle de la vestibulo version incisive mandibulaire est plus complexe. L’appareil doit
être construit avec une propulsion modérée afin de diminuer la sollicitation des rétropulseurs
et avec une interposition de résine augmentée.
La meilleure garantie de voir se développer une bonne réponse squelettique est de maîtriser la
version des incisives, en direction vestibulaire à la mandibule et linguale au maxillaire.

 Contrôle du sens vertical :


L’activateur entraîne une bascule horaire du plan palatin et du plan d’occlusion favorable dans
les cas pseudo hyper divergents.
Dans les cas normodivergents et hypodivergents, il est impératif d’empêcher cette bascule
afin d’éviter un excès de recouvrement antérieur.

Figure 44: bascule Figure 45: correction de Figure 46: correction de la


horaire la béance. supraclusion.
du plan
palatin
 Contrôle dans le sens transversal :
Une expansion transversale du maxillaire est presque toujours nécessaire du fait des
compensations des arcades dentaires dans le sens transversal.
Soit l’expansion maxillaire est réalisée lors d’une phase précédente (quadhélix par exemple),
soit elle est réalisée simultanément à l’aide d’un vérin ajouté à l’activateur.
 Avantages : Sa facilité de construction, sa robustesse, sa fiabilité et sa simplicité sont
des qualités qui ont permis de populariser cet appareil.

49
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 Les contre-indications :
 sujets non coopérants ;
 cas de DDM excessive ou d’extraction ;
 un schéma de croissance verticale ;
 difficultés respiratoires (asthme) ;
 hypotonicité musculaires. [38]

3.2. Les activateurs élastiques ou composites:


Ces activateurs sollicitent la musculature pour propulser la mandibule de manière reflexe;
ainsi la propulsion est créée par un réflexe physiologique muqueux. Ils activent la
musculature masticatrice, protractrice et rétractrice de la mandibule produisant des
contractions isotoniques par raccourcissement des fibres musculaires. La réaction
viscoélastique est donc quasi inexistante et les forces créées par l’effet activateur très faibles.

Ce sont des appareils parfaitement indiqués pour une propulsion progressive. Ils
accompagnent la croissance mandibulaire, en provoquant un rattrapage avec une propulsion
qui est

activée de l’ordre de 1 mm tous les 6 mois.

Ces activateurs sont dérivés du Gebissformer de Bimler, et sont constitués de plusieurs pièces
de résine solidarisées ou guidées par des fils métalliques orthodontiques. Ils ont un dispositif
de propulsion de la mandibule qui laisse une liberté de mouvement à celle-ci tout en la
guidant, contrairement au monobloc qui donne une seule position de morsure en
intercuspidation isométrique. [30]

3.2.1. Gebissformer de Bimler:

 Définition :

L’activateur de Bimler est un appareil myodynamique qui agit essentiellement sur l’activité
musculaire qu’il engendre et sur la position et la fonction linguale. [30]

50
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Figure 47: activateur de Bimler

 Description : l’appareil se compose de trois parties :


 Une partie mandibulaire constituée de :
 Deux arcs labiolinguaux droit et gauche, qui croisent l’arcade dentaire au niveau des
prémolaires ou des molaires de lait pour devenir vestibulaires. Ces arcs se terminent
dans l’écran labial préincisif ;
 Un écran labial préincisif en résine sur lequel vient se poser le bord occlusal des
incisives maxillaires ;
 Une boucle frontale verticale rétroincisive qui permet le positionnement et le guidage
sagittal et latéral de la mandibule.

 Une partie maxillaire constituée :d’un arc vestibulaire dont les extrémités distales se
terminent dans deux ailerons palatins en résine ; ces ailerons sont solidarisés par un
ressort de Coffin et portent, dans leur partie antérieure deux ressorts frontaux revêtus
de tubes de caoutchouc qui, positionnés en fonction de la malocclusion à corriger,
permettent le rangement des incisives maxillaires ; le bord occlusal des incisives
inférieures doit porter sur ces ressorts frontaux qui jouent le rôle de plan d’épaisseur ;
ainsi, se trouve constitué, par la résine préincisive mandibulaire et par les ressorts
frontaux rétro-incisifs maxillaires, un dispositif identique à l’équiplan de Planas. Si
une expansion transversale est nécessaire l’appareil peut être muni d’un vérin médian.

 Les extrémités distales des arcs labiolinguaux inférieurs assurent une jonction
postérieure entre les deux parties de l’appareil.

51
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 Indications :

Il existe trois types d’activateurs de Bimler dont les indications dépendent de la classification
d’angle et essentiellement de la position des incisives :

• type A : appareil standard, essentiellement utilisé pour les décalages avec des incisives
maxillaires en protrusion (classe II/1) ;

• type B : pour les décalages avec des incisives maxillaires en rétrusion (classe II/2) ;

• type C : pour les décalages avec inversé d’articulé incisif (classe III).

Dans les trois types, il existe des sous-types qui présentent des variations pour s’adapter aux
différentes situations à traiter :

• correction des rotations dentaires (sous-type 2) ;

• patient hypodivergent (sous-type 4) ;

• corrections d’occlusions croisées latérales ou postérieures (sous-type 5) ;

• patient présentant une biproalvéolie (ce sous-type n’existe que pour les types A et C)

 Mode d’action :

Du fait de son armature flexible, il autorise et encourage les mouvements mandibulaires et


surtout les latéralités ; ce qui, selon les concepts de Planas, permet le développement
harmonieux du système stomatognathique.

Ainsi, il permet de maintenir le système stomatognathique en fonction pendant le port de


l’appareil et donc de stimuler « physiologiquement » les mâchoires dans les trois sens de
l’espace de manière équilibrée.

 Mode d’action vertical : cet appareil est construit en occlusion corrigée sagittale et en
surélévation, ce qui permet l’égression des dents postérieures tandis que les ressorts
frontaux rétroincisifs supérieurs revêtus de tubes de caoutchouc reçoivent les incisives
mandibulaires jouant ainsi le rôle de plan d’épaisseur antérieur.
 Mode d’action transversal : si le maxillaire et la mandibule sont au repos, les ailerons
directeurs du maxillaire et les fils directeurs de la mandibule s’appliquent librement

52
Chapitre III: Les activateurs de classe II

sur les arcades dentaires. Si la mandibule se déplace à gauche, l’appareil exerce


simultanément une pression dans le sens d’une expansion sur les dents latérales
maxillaires gauches et mandibulaires droites. Les parties directrices en haut à droite et
en bas à gauche sont à distance des arcades dentaires. Le processus inverse se déroule
lors du mouvement inverse de la mandibule.
 Mode d’action sagittal : l’action sagittale au niveau mandibulaire s’exerce au niveau
basal en raison de la construction de l’appareil en surélévation et en occlusion corrigée
en classe I. Grâce au bandeau vestibulaire en résine qui reçoit le bord occlusal des
incisives maxillaires, l’appui et l’interposition de la lèvre inférieure sont supprimés.
La propulsion mandibulaire est ainsi possible avec ou sans vestibuloversion des
incisives mandibulaires. [30]

 Avantages :
 porté la nuit ;
 laisse libre les mouvements mandibulaire / maxillaire dans le but d’obtenir une
grande activité musculaire ;
 forces légères et continues ;
 effet plus rapide. [44]

 Inconvénients : du fait de son effet rapide, on obtient surtout un effet plus


orthodontique qu’orthopédique (versions dentaires). [41]

3.2.2. Régulateur de fonction de Fränkel :

 Définition :

Le régulateur de fonction de FRANKEL est un appareil fonctionnel qui se conforme au


principe d’équilibre des forces physiologiques de Hotz. Pour un développement équilibré
des dents, il est indispensable que le comportement postural pathologique de la
musculature oro-labiale et de la langue sur la forme et la taille des arcades dentaires soit
éliminé.

Ainsi, la correction des classes II passe par l’élimination des défauts de posture et de la
musculature de soutien.

53
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 Description :
Cet appareil est constitué de trois types d’écrans en résine réunis par des fils métalliques :
 Des écrans vestibulaires ou jugaux qui maintiennent les muscles péribuccaux à
distance (orbiculaire et buccinateur) et suppriment les pressions sur le vestibule ; ils
permettent d’augmenter l’espace dynamique oral et favoriser l’éruption dentaire ;
 Des pelotes labiales mandibulaires qui éloignent l’orbiculaire ; permettent de
récupérer une jonction correcte des lèvres et stimulent la contraction des orbiculaires ;
 Un arc vestibulaire qui transmet aux dents des forces générées par les muscles oro-
faciaux ;
 Deux boucles canines qui ont pour rôle de stabiliser l’appareil ;
 Un arc palatin qui part des écrans vestibulaires et passe entre canine et prémolaire il
empêche les incisives supérieures de se lingualer.
 Un écran lingual qui s’appuie sur la muqueuse linguale en dessous du collet gingival
des dents inférieures. Il s’étend distalement jusqu’aux racines des deuxièmes.
prémolaires inférieures. Il ne doit pas être en contact avec les dents inferieures. Sa
fonction est de corriger la mauvaise attitude posturale des muscles élévateurs de la
mandibule par une gymnastique forcée. Dans la correction de la rétrusion
mandibulaire le repositionnement antérieur 2 à 3 mm provoque une stimulation
sensorielle qui active les propriocepteurs de la gencive et du périoste sous-jacent puis
par un mécanisme de feed back stimule les muscles propulseurs qui éliminent ce
signal nociceptif.
 Les boucliers buccaux sont dégagés de 2,5 mm dans la moitié supérieure et 0,5 mm
dans la moitié inférieure pour faciliter l'expansion.

Figure 48: Activateur de Fränkel

54
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 Mode d’action :
Il agit comme un exerciseur orthopédique grâce à ses écrans vestibulaires et ses pelotes
labiales placées à distance des procès alvéolaires. Ils induisent une tension au niveau des
sillons vestibulaires et favorisent l’effet de la langue à l’intérieur des arcades.
De plus, les boucliers buccaux et les pelotes antérieurs inférieurs étaient destinés à induire une
traction sur la couche périostée, stimulant la formation osseuse.
Le régulateur de fonction entraîne des effets squelettiques et dentoalvéolaires :
• il augmente le volume de la cavité buccale par expansion dans les trois sens de l’espace ;
• il corrige le manque de tonus de la musculature oro faciale ;
• il permet la protrusion mandibulaire.

 Indications : il existe quatre versions de régulateurs de fonction :


o Le FR I : indiqué dans les classes II division 1 d’Angle ;
o Le FR II : indiqué dans les classes II division 2 d’Angle ;
o Le FR III : indiqué dans les classes III ;
o Le FR IV : indiqué dans les cas de béance.

 Avantages : le port essentiellement nocturne.

 Inconvénients :
La dimension verticale est maintenue par la hauteur des boucliers buccaux. Par conséquent,
bien que le parage des boucliers puisse être entrepris dans le but d'améliorer le confort et la
conformité, cela peut influencer la dimension verticale et risquer de placer des forces
excessives des fils de repos linguaux sur les incisives inférieures provoquant une inclinaison
supplémentaire, car celles-ci peuvent entrer en contact avec les incisives supérieures dans une
position plus gingivale. Lorsqu'une inclinaison excessive des incisives mandibulaires se
produit, il peut être envisagé de retirer les fils linguaux pour permettre aux incisives
mandibulaires de se redresser dans une position plus stable. [42]

3.2.3.Bionator de Balters :

 Définition :

Le bionator, conçu par Balters en 1950, est peut-être un des activateurs les plus utilisés par les
orthodontistes. Cet appareil est un Andresen très allégé, moins encombrant et plus élastique.

55
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Ces caractéristiques en facilitent l'utilisation durant la journée. C'est un activateur élastique


modifié d'après la philosophie de Balters. Selon l'auteur, la position habituelle postérieure de
la langue joue un rôle primordial dans l'étiologie des classes II. [25]

Figure49 : Bionator de Balters en bouche

 Description : il est formé par :


 un bloc de résine interposé entre les arcades ;
 un bandeau vestibulaire ;
 une anse palatine ;
 des écrans vestibulaires et/ou linguaux peuvent être rajoutés. [30]

Figure 50 : bionator de Balters

 Indications : l'utilisation du bionator standard, dans le traitement des Classes II, 1 est
indiqué dans les conditions suivantes :
 arcades dentaires bien alignées ;
 mandibule en rétroposition fonctionnelle ;
 décalage squelettique peu important;
 vestibulo-version des incisives supérieures.
56
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 Contre-indications :
 Classe II due à une promaxillie;
 typologie dolichofaciale;
 vestibulo-version des incisives inférieures. [43]
 Mode d’action :

Le Bionator va guider la langue vers une position plus antérieure d'une part du fait du
repositionnement en avant de la mandibule qui augmente le volume de la boite à langue et
d'autre part du fait de la stimulation de l'anse palatine. [30]

Le palais est libéré, la résine remplacée par une barre palatine de stabilisation pour permettre
le contact proprioceptif avec la langue. Les écrans vestibulaires latéraux éloignent les joues de
la denture l'arc vestibulaire antérieur favorise la fermeture des lèvres.

Le repositionnement antérieur de la mandibule jusqu'au bout à bout incisif, les écrans


vestibulaires latéraux, ainsi que l'arc vestibulaire antérieur permettent d'augmenter l'espace
dynamique de la cavité orale en amenant le dos de la langue au contact avec le palais mou, et
favorisent le joint périphérique antérieur labial. Le plan de morsure prescrit par Balters ne
permet pas de varier verticalement la position de la mandibule en fonction de la typologie et
de la direction de croissance. Le but de cet appareil n'est pas d'activer les muscles, mais
d'harmoniser l'activité musculaire en éliminant les facteurs fonctionnels perturbateurs et
potentiellement nocifs pour un développement harmonieux du type de croissance spécifique

Le bionator peut être considéré comme un appareil intermédiaire entre l'activateur d’Andresen
et les appareils élastiques ou composites, type régulateur de fonction de Fränkel. [25]

 Avantages :
 Taille réduite donc peut être porté jour et nuit ;
 Arc labial a un effet protecteur sur les muscles périoraux ;
 Action plus rapide que l'activateur classique.
 Inconvénients :
 Difficile à gérer ;
 Potentiel de distorsion élevé. [44]

57
Chapitre III: Les activateurs de classe II

3.2.4. Kinetor de Stockfish :

 Définition :

Le Kinetor de Stockfish est un appareil orthopédique fonctionnel de la mâchoire, développé et


créé par le Dr Hugo Stockfish, en Allemagne en 1952. Il s’agit d'une combinaison de
principes fonctionnels avec le fonctionnement actif de diverses vis et d'un ressort ajouté à
l'appareil. Il a la capacité d'élargir les arcs dans les 3 directions. [45]

Figure 51 : vue de haut d’un Kinetor de Stockfish

 Description :

Il est constitué d'une plaque palatine et d'une plaque mandibulaire, chacune à vérin, si indiqué,
reliées de chaque côté par une grande boucle élastique d'un fil assez gros à la lisière de la joue
et du fond du vestibule ; ces deux boucles sont insérées entre canines et prémolaires sur les
quatre hémi-arcades : de la sorte ces boucles font naître sur les deux appareils une action
propulsante ou rétropulsante, d'où action mixte (orthopédique et orthodontique). De plus, les
mouvements de latéralité sont respectés.

Il est donc composé de 2 plaques acryliques actives, reliées par un arc appelé Loop Kinetor;
des tubes en plastique entre les plaques, dans la région occlusale bilatérale, dont la fonction
est de stimuler la morsure, transmettant les impulsions aux dents et au parodonte. [48]

58
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Figure 52: Kinetor de Stockfish

 Indications :
 Occlusion antérieure ouverte ;
 Surplomb marqué ;
 Hypofonction masticatoire.

 Avantage :

La particularité de Kinetor est représentée par la présence sur la surface occlusale (donc
interposée entre les arcades) de tubules élastiques en caoutchouc avec une fonction
amortissante et stimulante du système musculaire masticateur.

 Inconvénient :

Fréquentes ruptures des arcs de connexion et le déplacement éventuel des tubes en plastique
compromettent la sécurité, permettant l'ingestion accidentelle de ceux-ci. [47]

3.2.5. L’activateur de Bass:


L'appareil de Bass est un type de combinaison activateur-casque introduit par Neville Bass en
1987. Sa particularité réside dans l’utilisation de butées de propulsion modulables
mandibulaire, c’est un réflexe d’évitement qui permet au patient de propulser sa mandibule
sans se blesser.

59
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Figure 53 : activateur de Neville Bass

 Description
 Maxillaire :

Attelle maxillaire munie d’un vérin d'expansion et antérieurement sur ressort de serrage
incisif. Des crochets Adams au niveau des premières molaires.

Des coussinets linguaux pour l'amélioration de la croissance mandibulaire sont insérés dans
l'attelle qui porte également des écrans latéraux et labiaux détachables

Ce système offre une flexibilité considérable dans la conception, tout comme avec un appareil
fixé.

 Mandibulaire : on peut avoir deux types :


o sur gouttière :

1. Moyens de rétention: avec des crochets Adams sur les premières molaires et si nécessaire
sur la seconde.

2. Plaque acrylique mandibulaire recouvre les incisives inférieures pour améliorer la


rétention et contrôler le basculement de ces dents où il y a une courbe de Spee accentuée et
l’éruption de dents postérieures les incisives inferieures ne doivent pas être recouvertes.

Un corps en acrylique s’étendant aussi loin que le lingual de la mandibule que possible sans
trop s'étendre et causer de traumatisme

3. Epaules acryliques : mésiales de 3 mm de profondeur aux premières molaires.

60
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Celles-ci entre en contact avec le ressort vertical sur la plaque supérieure pour régler la
position antérieure sur la mandibule

4. Un pare-chocs pour les lèvres ( lipbumper ) : avec ajout de tubes buccaux, lorsqu'un
ancrage plus bas ou une correction des tissus mous est nécessaire, comme avec une lèvre
inférieure fine.

Figure 54 : épaules linguales Figure 55 : lip-bumper

o Sur bagues : l'appareil mandibulaire fixe est similaire à un arc lingual standard,
avec des bagues scellées aux premières molaires, mais avec des « épaules » de 3
mm mésiales pliées aux bagues.

 Mode d'action:

L’arcade maxillaire est élargie avec un vérin afin d’empêcher l’articulé croisé et aménager
plus d'espace pour l'alignement dentaire.

Le ressort de serrage antérieur empêche le basculement et produit un mouvement des


incisives.

Une face rigide connectée à la plaque palatine est utilisée pour retarder la croissance
maxillaire et contrôler le développement vertical du maxillaire.

Des écrans buccaux sont utilisés pour le confort des tissus mous.

Avancement mandibulaire: produit par projection verticale de ressort dans la première zone
molaire qui engage les "épaules linguales" sur le composant mandibulaire.

61
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Le contact de l’épaulement empêche la mandibule de retomber en arrière et essaye de la


garder en protrusion qui est une relation centrée vers l'avant de 3-4 mm.

La projection est sur le côté lingual des dents, donc il n’y a pas d'interférence occlusale, ce qui
évite l'augmentation indésirable de la hauteur faciale inférieure qui peut accompagner
l'utilisation d'un appareil orthopédique.

 Indications : utilisé chez un patient en croissance avec une malocclusion squelettique de


classe II pour optimiser l'apparence du visage et corriger rapidement et efficacement la
relation dentaire de classe II.

 Avantages :
 Harmonisation des traits du visage ;
 Équilibre des fonctions oro-faciales ;
 Aplatissement de la lèvre supérieure par rétraction est évité ;
 La phase orthopédique ne dure que 10 mois. [48-50]

3.3. Activateurs propulseurs à butée :


Ils se distinguent par un dispositif de propulsion qui guide mécaniquement la mandibule en
s’appuyant sur les ensembles dento-alvéolaires maxillaire et mandibulaire, soit par des bases
en résine, soit par des dispositifs fixes.
Ce sont donc des dispositifs mécaniques qui ne font appel à aucune aide fonctionnelle pour
limiter ou canaliser les forces musculaires générées par la position de morsure.

L’effet viscoélastique dépend de l’amplitude de la propulsion mandibulaire qui est plus


facilement modulable sur ces appareils, ce qui permet de pratiquer une propulsion
progressive.

À l’origine de ces appareils, la bielle de Herbst, abandonnée pendant plus de 40 ans, est
réapparue avec Pancherz.
Le quatre pièces de Chateau, le Twinblock de Clark et l’hyperpropulseur de Bassigny ont des
mécanismes de propulsion assimilables à ceux de la bielle de Herbst et peuvent aussi
comporter des auxiliaires du type force extraorale ou tractions élastiques. [40]

62
Chapitre III: Les activateurs de classe II

3.3.1. Hyperpropulseur de Bassigny :

 Définition : c’est un dispositif bimaxillaire amovible à action orthopédique permettant


de placer la mandibule en propulsion continue. [52]

 Description : l’appareillage est composé de deux plaques amovibles comportant :


 Au maxillaire: une plaque palatine avec un bandeau vestibulaire en résine, des
crochets mésiaux et des pointes inter-dentaires pour une bonne rétention de la plaque
et, des barres de MULLER placées obliquement vers le distal, le plus postérieurement,
en regard des faces palatines des dents de 6 ans.
 A la mandibule : soit une gouttière avec des crochets distaux, des pointes
interdentaires, à un recouvrement d’environ 2mm de la face vestibulaires des incisives
et des canines, soit un bandeau vestibulaire enrobé de résine.

 Mode d’action: des plans de glissement métalliques enrobés dans la résine au niveau
lingual adapté à l’orientation des barres de MULLER et laissant un léger jeu en
latéralité permettant à la mandibule d’être constamment en propulsion forcée. La
surélévation est minime parfois même inexistante. Il est possible d’adjoindre une force
extrabuccale sur des crochets Adams comportant des tubes soudés. Sa conception ne
doit pas gêner la phonation du patient.

 Indication : rétromandibulie avec croissance de type rotation antérieure.

 Effets :
o Orthopédique : léger recul du point A, légère bascule du plan palatin en bas et
en avant, augmentation significative de la croissance mandibulaire.
o Orthodontique : légère linguoversion des incisives supérieures.

 Port : continu sauf au repas.

 Résultat : 6 à 9 mois et contention pendant à 3 à 4 mois pendant la nuit. [51]

63
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Figure 56: propulseur de Bassigny.

3.3.2. Le « 3 pièces » de CHATEAU:


C’est un dispositif amovible qui permet le traitement de toutes les variétés de classe II sans
supraclusion incisive.
 Description : il comporte 3 pièces :
 La première pièce : est une plaque palatine munie de tubes porte-accessoires et d’un
vérin médian.
 La seconde pièce : est une plaque mandibulaire très simple avec toujours un arc
vestibulaire et des crochets cavaliers.
 La troisième pièce : est l’agent propulseur par butée, appelé aussi l’arceau propulseur
amovible. C’est un fil d’acier de 0,5 mm de diamètre, en forme de W dont les
branches terminales s’enfilent dans les tubes mésiaux (internes) de la première pièce.
Sa partie médiane en « V » à pointe inférieure, est située derrière la symphyse de la
plaque mandibulaire, obligeant la mandibule à propulser de la quantité voulue pour
fermer la bouche (application de la loi de la dimension minimale de Planas).
 Mode d’action :
Le mode d'action de l'appareillage "Chateau 3 pièce" dans sa grande majorité présente presque le
même principe que celui des autres activateurs, il s'agit d'un concept qui consiste à conduire le
patient à adopter une nouvelle position de la mandibule vers une position plus avancée par
l'appareillage lors de la fermeture, effet responsable de la chaîne des réactions obtenues en
conséquence qui affecte les composants divers de l'appareil manducateur.
Au cours de cette position avancée mandibulaire, tous les muscles rétracteurs sont étirés et tendent
à faire revenir la mandibule à sa position habituelle. Il se produit donc une force réciproque créée
par les muscles étirés de la mandibule, cette force va être transmise au maxillaire supérieur par

64
Chapitre III: Les activateurs de classe II

l'intermédiaire de l'activateur puis le desmodonte des dents supérieures entraînant un effet


orthopédique inhibiteur sur le vecteur sagittal du développement de l'os basal.
Au niveau de l'ATM, les condyles quittent leurs positions habituelles dans les cavités glénoïdes
lors de la propulsion mandibulaire et se déplacent en bas et en avant produisant une stimulation de
l'ossification enchondrale qui aboutit à des appositions adaptatives sur la paroi postérieure de la
cavité glénoïde et la face distale des condyles pendant qu'une tendance à la résorption à lieu sur la
face mésiale.
En récapitulant, le fonctionnement ou bien le mode d'action général du "3 pièce de Chateau "est
réellement multidisciplinaire puisqu’il présente des influences à la fois fonctionnelles,
orthopédiques et orthodontiques sur tout l'ensemble dento-maxillo-facial.
Le vérin supérieur permet le maintien de relations transversales correctes entre les
arcades.
De plus, la plaque mandibulaire, quand elle est équipée de ressorts rétro-incisifs, permet, si
nécessaire, la correction des linguoversions incisives.
Notons que cette action ne peut être réalisée par une bielle étant donné l’encombrement
représenté par des ressorts en sus de l’insertion de la bielle.

 Indication : il convient aux cas de classe II sans supraclusie.

 Contre-indication : rotation mandibulaire postérieure avec étage inférieur augmenté.

 Le port : l’arceau de propulsion amovible autorise le port des plaques toute la journée,
en dehors des repas. [52]

65
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Figure 57. Le « trois pièces» de Château


A : plaques palatine et mandibulaire, B :
arceau de propulsion.

3.3.3. Le « 4 pièces » de Château :

 Description :
A l’inverse du monobloc, il est d’apparence complexe mais facile à manipuler tandis que les
monoblocs et activateurs sont simples à regarder et difficiles à bien utiliser.
Il comprend 4 pièces :
 1ère pièce : est une plaque palatine munie de tubes porte-accessoires et d’un vérin
médian
 2ème pièce : est une plaque mandibulaire très simple.
 3ème pièce : est un arceau de propulsion
 4ème pièce : équiplan épais avec ou sans traction péricranienne.
Dans ses premiers temps, l’ensemble équiplan/arceau était d’une seule pièce, et formait avec
les 1ère et 2ème pièces un « 3 pièce ». L’éclatement en 4 pièces n’a été dicté que par des raisons
de facilité et de fabrication plus grande. [52].

66
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Figure 58 : 4 pièces de Château ; 1 : plaque palatine, 2 : plaque mandibulaire, 3 : arceau de


propulsion, 4 : équiplan

 Mode d’action :
Le « quatre-pièces », soit un équiplan épais couplé à un plan de surélévation rétro-incisif
supérieur, va permettre la correction de cette supraclusie par blocage de l’égression
physiologique des incisives supérieures et inférieures et stimulation de l’égression des
molaires. Pour ce faire, il ne doit pas entrer en contact avec les plaques mais seulement avec
les dents. L’épaisseur conseillée de l’équiplan est de 3 mm. Il est porté par deux fils d’acier
d’un diamètre de 1,2 mm insérés dans les tubes latéraux de la plaque palatine.
En cas de promaxillie, une force extraorale est couplée au dispositif. [11]

 Effets :
Si le dispositif est porté comme il se doit, c’est-à-dire 12 heures par jour impérativement, la
supraclusion diminue rapidement (de 0,2 à 0,6 mm par mois selon Château). Le vérin
supérieur est activé de la quantité nécessaire pour obtenir un bon engrènement transversal et
le bandeau vestibulaire réglé à chaque séance, jusqu’à l’obtention d’une inclinaison incisive
supérieure convenable. [52]

 Indications :
C’est un ensemble amovible qui permet le traitement de toutes les variétés de classe II : avec
ou sans supraclusion incisive, avec proversion ou rétroversion à condition qu’on ne soit pas
après la fin de croissance.
67
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Inspiré après la mise au point de l’équiplan de Planas dont le principe est de libérer les
mouvements de latéralité mandibulaire

 Avantage : toutes les actions sont menées simultanément, ce qui raccourcit d’autant la
durée du traitement.
 Inconvénient : il provoque des défauts de prononciation. [11]

Figure59 : Force extraorale adjointe au « quatre-pièces ».

3.3.4. Les bielles de Herbst :


Décrit en premier par Emil Herbst en 1905 au congrès dentaire de Berlin.

 Définition : c’est une articulation artificielle entre le maxillaire et la mandibule qui,


par l’intermédiaire d’un système coulissant télescopique à butée (tube maxillaire et
piston mandibulaire), maintient la mandibule en position propulsée. Un tube dans
lequel vient glisser une tige, le tube vient taper en butée sur la rotule.

On peut distinguer deux grandes familles :

 Les appareils fixes parmi lesquels les bielles de Herbst sur bagues.
 Les appareils amovibles parmi lesquels : les bielles de Herbst sur gouttières.

68
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Figure 60 : bielles de Herbst sur Figure 61: bielles de Herbst sur


bagues gouttières

 Bielles de Herbst sur gouttières : c’est à Mc Namara et Howe que l’on doit
l’amovibilité de ces appareils. Ce dispositif comprend :

1. Des gouttières :

 Maxillaire : est en résine autopolymérisable munie d’un fil métallique de renfort. Cette
gouttière peut être totale recouvrant la totalité de l’arcade ou partielle laissant libre les
incisives centrales et latérales.
 Mandibulaire : en résine autopolymérisable avec fil métallique de renfort recouvrant
toute l’arcade mandibulaire. Au niveau antérieur les volets vestibulaire et lingual
doivent être le plus bas possible afin de mieux répartir les forces développés par les
bielles sur l’arcade dento-alvéolaire.

2. Des auxiliaires : peuvent êtres adjoints comme un disjoncteur, une barre transpalatine, des
tubes vestibulaires afin de permettre le port des forces extra orales

3. bras téléscopiques : au nombre de deux, ils relient les deux gouttières constitués chacun
par : un tube, une bielle, deux pivots et deux vis.

69
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Figure 62 : les composants du bras télescopique

 Effets des bielles :


D’après Amoric, en imposant à la mandibule une position de propulsion forcée, les
bielles ont pour effets de :
 Déplacer l’arcade dentaire supérieure d’avant en arrière ;
 Déplacer l’arcade inférieure d’arrière en avant ;
 Solliciter et de modifier morphogénétiquement l’articulation temporo-mandibulaire ;
 Procurer à la langue un espace plus important ;
 Libérer certaines contraintes musculaires permettant la croissance harmonieuse des
bases osseuses ;
 Modifier sensiblement la forme mandibulaire.
 Mode d’utilisation :

Afin de pouvoir réaliser une propulsion, Mc Namara insiste sur la nécessité de décompenser
l’occlusion mandibulaire transversalement, antéropostérieurement, et verticalement dans de
bonnes conditions, sans interférences occlusales.

La quantité de propulsion initiale ne doit pas dépasser 3 à 4 mm afin de réduire les effets
dento-alvéolaires de l’appareil, les problèmes de mastication et les douleurs musculaires. Des
tubes de 2 à 3 mm sertis au piston sont rajoutés toutes les 6 semaines jusqu’à l’obtention de
rapports dentaires surcorrigés. Selon Pancherz et Wieslander, le traitement précoce par bielles
est un facteur de récidive de par l’occlusion post thérapeutique instable ; d’où l’intérêt de
traiter en denture permanente.

70
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 L’utilisation des gouttières réduit la vestibulo-version des incisives mandibulaires liée


au traitement, permet le contrôle des molaires et donc de la dimension verticale
postérieure et ceci par la possibilité de faire varier l’épaisseur de résine au niveau
molaire.

 Durée du port : le port du dispositif 24 heures sur 24 permet d'obtenir des résultats en
un temps relativement court (6 à 8 mois voire 12 mois)

 Indications :
 Malocclusion de Classe II avec une bonne largeur de la voûte palatine ;
 Dysfonction des ATM.

 Contre-indications :

 Dans le cas d'un maxillaire prognathique et d'une mandibule normalement


positionnée, l'utilisation d'un appareil Herbst entraînerait la création d'une protrusion
bi-maxillaire.
 Quatre incisives inférieures en vestibulo-version.

 Avantages :
 Il est fixé aux dents ;
 Il est actif 24h sur 24 ;
 Il ne nécessite pas la coopération du patient ;
 Période de traitement courte entre 6 et 8 mois.

 Inconvénients :
 Le principal inconvénient est que les axes et les vis qui fixent les tiges à la partie
inférieure dépassent la joue. Ceci est extrêmement irritant et les patients doivent être
encouragés à dormir sur le dos pour minimiser l'inconfort.
 Le retrait de l'appareil Herbst est une autre situation qui peut prendre du temps. [41]

71
Chapitre III: Les activateurs de classe II

3.3.5. Bielles de Martine Tavernier

 Description : c’est un appareil constitué :


 D’une seule bielle centrale télescopique portée par deux plaques amovibles, supérieure
et inférieure, d’un bandeau vestibulaire et des crochets Adams.

Figure 63: bielle de Martine Tavernier ; une bielle télescopique qui relie les
deux plaques en résine amovibles maxillaire et mandibulaire comportant des
crochets Adams, à la partie antérieur un crochet vestibulaire

 Mode d’action: il permet :


 Une stimulation de la croissance mandibulaire ;
 L’harmonisation des diamètres transversaux des deux arcades grâce au vérin médian ;
 La correction de la vestibuloversion des incisives maxillaires ;
 le retour instantané au contact bilabial avec la normalisation des fonctions oro-
faciales.

 Durée de port : Continu sauf durant les repas [29].

3.3.6. Twin block :

Le premier Twin block a été créé le 7 septembre 1997 par william Clark.

 Description : C’est un appareil constitué de deux blocs de résine (un au maxillaire bloc
A et l’autre à la mandibule bloc B) inclus dans des plaques amovibles qui tiennent
par :
 Un bandeau vestibulaire,

72
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 Crochet boule et crochet d’Adams.

Les blocs s’articulent suivant un plan incliné en haut en avant à 45° qui entraîne une
propulsion mandibulaire de 5 à 7 mm avec une ouverture de 4 à 5mm

Figure 64: Twin block constitué de deux blocs en résine muni


d’un bandeau vestibulaire et de crochets adams et crochets boule.

 Mode d’action : Cet appareil permet un guidage forcé de la mandibule en propulsion


et d’ouvrir la bouche et de sortir la langue contrairement aux autres qui sont d’un seul
tenant. La mandibule est maintenue en bas et en avant par les deux plans de morsure.
Quand le patient mord cela induit une propulsion.

 Indications : indiqué lors des classes II sur les cas suivant :


 En denture permanente et lorsque la croissance est active ;
 Un over jet augmenté avec un overbite normal ou augmenté ;
 Arcade bien développée sans DDM ;
 Amélioration de l'esthétique faciale une fois que la mandibule est avancée en classe I.

 Contre-indications :
 classe II squelettique avec prognathie maxillaire ;
 Encombrement dentaire ;
 Vestibulo-version des incisives inferieurs ;

 Avantages :
 Confortable et esthétique
 N’interfère pas avec les fonctions oro-faciales

73
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 Peut traiter une asymétrie faciale


 Inconvénients :
 rotation horaire du plan maxillaire ;
 une augmentation de la dimension faciale verticale est observée ;
 augmentation limitée de la croissance mandibulaire ;
 vestibulo-version des incisives mandibulaires.
 Durée de port : il est demandé de porter le Twin block à temps partiel, pour un total de
12 heures par jour. [53]

3.3.7. Le PUL (propulseur universel light) :

Le PUL est un appareil amovible fonctionnel qui a pour but de corriger le décalage et
harmoniser les maxillaires supérieur et inferieur dans le sens sagittal, transversal, vertical et
fonctionnel d’où son appellation harmonisateur 4D. C’est un appareil multi actions, discret et
presque invisible, l’adaptation est rapide. [54]

Figure 65 : propulseur universel light

 Principe d’action du PUL :


Chez les patients jeunes à croissance dolychofaciale avec multi déficience
fonctionnelle : respiratoire, linguale, labiale et masticatoire:
 La propulsion mandibulaire favorise le contact bi-labial et augmente l’espace
pharyngé et de ce fait il y aura une amélioration de la respiration nasale diurne et
nocturne (prévention de l’apnée du sommeil).

74
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 Le rétablissement du contact occlusal postérieur provoque une stimulation et une


contraction proprioceptive réflexe des fibres massétero-temporales ce qui améliore la
mastication
 La base de la langue se positionne en haut et en arrière avec amélioration de la
fonction linguale (position et déglutition) et correction naturelle des béances.

Tout ceci aboutit à un changement de direction de croissance, de dolycho à !mésofaciale.

Chez les patients en denture mixte, à croissance méso ou brachyfaciale :


la propulsion mandibulaire accompagnée d’une désocclusion postérieure induit un
changement de direction des fibres musculaires temporo-masséterines et une
neutralisation temporaire des forces occlusales ce qui a pour conséquence une
égression naturelle des molaires, une réduction de la supraclusion et une correction
rapide de la classe II. [23]

 Avantages du PUL :
 Meilleure coopération du patient : esthétique et confortable, peu encombrant, port
continu;
 Physiologique : propulsion douce grâce aux ressorts intégrés amortisseurs pour les
ATM qui gardent une liberté totale en latéralité et en rétropropulsion ;
 Universel : il est indiqué pour toutes les typologies faciales et spécialement l’hyper
divergence et dolychofaciale ;
 Multi actions : grâce à son armature soudée au laser et son design, il peut contenir
différents accessoires qui lui permettent de traiter simultanément le sens sagittal,
transversal, vertical et fonctionnel pour un gain de temps de traitement. d’où son
appellation de PUL multi-actions pour les anomalies de classe II, classe III et en
contention 4D anti-récidive. [23,54]

 Inconvénients du PUL :
 Appuis sur les dents et la gencive l’appareil peut créer les desmodontites et douleurs
gingivales constatées au réveil ;
 Le temps de confection de l’appareil est à l’ origine d’un coût final élevé ;

75
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 C’est un appareil amovible totalement dépendant de la coopération du patient ;


 Une 2 ème phase plus tardive par appareil orthodontique fixe multi attaches de
finalisation est néanmoins nécessaire afin de parfaire l’alignement des axes dentaires
et le nivellement des arcades. [54]

3.3.8. Le MARS: (mandibular advancing repositioning splint)

 Définition et description :

L'appareil MARS est un appareil fonctionnel attaché aux arcs orthodontiques conçu pour
maintenir la mandibule en classe II dans une position antérieure.

L'appareil MARS est composé d'une paire d’entretoises, dont les extrémités sont attachées
aux arcs supérieurs et inférieurs au moyen d'un dispositif de verrouillage.

L’appareil est fixé aux arcs rectangulaires d’un appareil orthodontique allant de la molaire
supérieure aux canines inférieures.

Il oblige le patient à maintenir la mandibule en propulsion 24h sur 24.

 Mode d’action :

Le but de l'appareil MARS est de maintenir la mandibule dans une position saillante continue
pendant la fermeture de la mâchoire ainsi que pendant tous les mouvements d'ouverture et de
fermeture. La fonction de l'appareil MARS est similaire à celle de l'appareil Herbst.

 Les avantages :
 L'appareil MARS ne nécessite ni soudure ni procédures laboratoires approfondies ;
 Incidence minimale de casse ;
 Se fixe ou se retire facilement du fil orthodontique ;
 Il est fixe pas de nécessité de l'enlever pour manger ou parler ;
 Pas de version des incisives inferieures ;
 Un contrôle du nivellement.

Cet appareil a les avantages des appareils multi bagues (corriger les malpositions dentaires,
fermer les espaces consécutifs aux extractions, aligner les dents et obtenir les inclinaisons
idéales) ainsi que les avantages des appareils fonctionnels et des élastiques de classe II. [55]

76
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Figure 66 : bras télescopiques du MARS. La vis de verrouillage est illustrée dans l'encadré
en bas .

Figure 67: MARS

 Les inconvénients :
 Il ne peut être utilisé en denture mixte du fait qu’il est utilisé avec un appreil fixe
multiattaches.
 Béance postérieure provisoire qui disparait 2 à 3 semaine après le traitement . [55]

Figure 68 :Appareil MARS en bouche

77
Chapitre III: Les activateurs de classe II

3.3.9. Jasper jumper :

Le Jasper Jumper est un appareil fonctionnel fixe considéré comme une option efficace pour
le traitement de classe II, division I. Il est constitué d'un module d'alimentation
intraoral flexible, comparable à l'appareil Herbst, avec l'avantage de la flexibilité, et est
considéré comme excellent en raison de la grande tolérance des patients. Cet appareil a été
développé pour effectuer des forces légères et continues pour la correction de classe II,
simulant les effets des appareils activateurs.

Le jasper jumper corrige la malocclusion par des changements dento-alvéolaires, étant utile
dans les cas où la croissance est terminée ou va s'arrêter. Une autre indication concerne les
patients qui refusent la chirurgie orthognatique. Cet appareil élimine la nécessité
d'une coopération du patient, mais quand il fait face à la rupture et de réparation constante, ils
peuvent transférer la collaboration au professionnel. [56]

Figure 69: jasper jumper en bouche.

3.3.10. Le MARA (Mandibular Anterior Repositioning Device) :

 Définition :

L'appareil MARA est l'un des nombreux appareils orthodontiques conçus pour corriger les
overjets. Il entre dans la catégorie des «appareils fonctionnels fixes».

Le MARA est un appareil qui maintient la mandibule vers l'avant stimulant ainsi sa
croissance.

78
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 Description :

La conception MARA de base utilise un «bras» horizontal dans l'arcade inférieure qui s'étend
latéralement à partir d'une couronne en acier inoxydable sur la première molaire inférieure.
Une couronne sur la première molaire supérieure a un «coude» vertical qui guide la
mandibule vers l'avant dans la position souhaitée. Lorsqu'il est correctement ajusté, la seule
façon pour le patient de mordre est de faire glisser la mandibule vers l'avant afin que les bras
inférieurs glissent devant les coudes.

 Avantages : il est fixé en permanence aux dents et complètement invisible de


l'extérieur de la bouche. Il peut être utilisé avant ou pendant la phase de traitement des
appareils orthopédiques, et il n'y a pas de connexion entre la tige et les mâchoires
inférieures (afin qu'un patient puisse ouvrir sa mâchoire aussi largement qu'il le
souhaite).
 Inconvénients : il peut irriter les joues chez certains patients, il n'est pas toujours
efficace chez les patients souffrant de sur-morsures extrêmes.[57]

Figure 70: le MARA

3.3.11. Le FORSUS :
 Définition :

Un appareil Forsus est un appareil fixe qui agit simultanément sur les dents supérieures et
inférieures. Cela fonctionne en tirant le maxillaire vers l'arrière et en poussant la mandibule
vers l'avant.

79
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 Description :

L'appareil Forsus se compose de tiges hélicoïdales à ressort qui sont fixées de façon
permanente à l’appareil multi-attache du patient. De chaque côté de la bouche, le ressort de
morsure en métal est attaché au tube de la première molaire supérieure. Il est ensuite connecté
au fil de l'arc inférieur. Il fonctionne de manière similaire aux élastiques orthodontiques
traditionnels, cependant, il n'a pas besoin d'être remplacé par le patient.

 Indications : l'appareil Forsus est utilisé pour corriger un grand décalage entre les
mâchoires chez les patients en période de croissance.
 Mode d’action :

Le forsus est utilisé dans tous les cas de classe II mais plus particulièrement dans les cas les
plus extrêmes que les élastiques orthodontiques normaux pourraient ne pas pouvoir corriger
ou que le forsus corrigerait plus rapidement. Cela peut réduire le temps dans les appareils
orthodontiques limitant ou éliminant fondamentalement l'utilisation d'élastiques
orthodontiques ordinaires. L'appareil est conçu pour aligner les dents et réduire la
supraclusion et favoriser la croissance adéquate de la mâchoire chez les patients.

 Avantages :

Il y a de nombreux avantages à utiliser un appareil Forsus par rapport aux méthodes


conventionnelles de correction de l'occlusion de classe II. Les appareils Forsus peuvent
corriger le problème d’over jet plus rapidement que les élastiques pour de nombreux patients
et sont plus confortables à porter que les casques volumineux. De plus, les patients n'ont pas
besoin de se souvenir de porter leur casque ou leurs élastiques car l'appareil Forsusfonctionne
tout le temps. L'appareil peut également aider à éviter la nécessité d'une chirurgie
orthognatique coûteuse à l'avenir.

 Inconvénient : ela tige peut sortir du module à ressort. [58]

80
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Figure 71 : Forsus

3.3.12. Le Twin Force :


Le Twin Force bite corrector est un appareil fixe, tout comme l’appareil Forsus, est utilisé en
fin de denture mixte au minimum ou idéalement en denture permanente. En effet, un arc droit
en acier (SS) rigide est nécessaire pour le fixer, sinon tout va se casser.

Le twin force est indiqué pour les cas de classe II principalement.


La bielle Twin Force® est faite en un seul morceau. Le ressort est encastré dans les 2
cylindres. La partie supérieure de ce modèle s’attache de la même manière que la bielle
Forsus™ au niveau de la molaire supérieure. La partie inférieure est fixée sur l’arc
orthodontique par un verrou. Un joint multidirectionnel permet les mouvements d’ouverture,
de fermeture et de latéralité vers la gauche et vers la droite.

Figure 72: bielles twin force

81
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 Avantages : la technologie très efficace de « twin force » permet non seulement de


raccourcir le temps de traitement, mais aussi de rendre obsolète la coopération ciblée
du patient pour le port d’élastiques de classe II.

Autres avantages :

 Rendement élevé grâce aux forces constantes exercées par les ressorts en nickel titane
très élastiques agissant des deux cotés ;
 Facile à utiliser, vissé sur les mâchoires supérieure et inférieure comme système de
double verrouillage ou comme fil d’ancrage, dans lequel l’extrémité supérieure est
ligaturée dans le tube molaire ;
 Gain de temps et d’argent : aucun travail de laboratoire n’est nécessaire. [59]

3.3.13. Le Sabbagh Universal Spring (SUS) :

Est un appareil universel fonctionnel fixe qui résulte de la combinaison entre l’appareil de
Herbst (comme télescope) et le Jasper Jumper (comme ressort).

Il produit des forces constantes, principalement horizontales, lorsque la bouche est fermée.

Le SUS est doux pour les articulations temporo-mandibulaires et aide à éviter les extractions
et les opérations dysgnathiques.

Figure 73: Sabbagh Universal Spring

 Indications :
 Patient non coopérant ;
 Classe II tardive ;
82
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 FEO ou l’extraction sont contre-indiquées ;


 Thérapie de l’ATM.

 Avantages :
 Application universelle avec une seule taille qui convient à tous les patients par
rapport au Forsus dans lequel un stock de plusieurs tailles doit être conservé ;
 Les pièces principales sont autoclavables et durables ;
 Manipulation et installation faciles en quelques minutes seulement ;
 Fixation facile et sûre de l’arc ;
 Les forces légères et constantes ainsi que la thérapie par brackets permettent un temps
de traitement plus court (moins de 6 mois) [60]

3.4. Activateurs souples:

L’apport technologique de nouveaux matériaux a permis l’émergence de nouvelles approches


orthodontiques.

C’est grâce à ces progrès dans le domaine de la plasturgie que Gugino et Yoshii ont pensé à
utiliser les propriétés élastiques d’un matériau pour construire des appareils souples en
élastomère injecté : le polyvinyle silicone.

Ce matériau possède en outre trois degrés de dureté compatibles et juxtaposables. C’est le


concept d’élastopositionnement.

Il existe plusieurs types d’appareil d’élastopositionnement selon les objectifs de traitement


envisagés. Parmi ces appareils, l’Elasto-Osamu. [30]

 Définition et description de l’Elasto-Osamu :

Dérivés des appareils de finitions de type tooth-positionner, ces gouttières bimaxillaires en


élastomère à mémoire de forme permettent de modifier concomitamment la croissance
maxillo-mandibulaire, la forme des arcades et l'alignement dentaire (Rollet Guezenec).

Au même titre que les activateurs rigides, l’activateur souple Elasto-Osamu peut recevoir des
auxiliaires type force extraorale et/ou un arc interne pour une meilleure coordination

83
Chapitre III: Les activateurs de classe II

transversale. La construction de cette maquette est obligatoirement faite à partir de moulages


montés sur articulateur SAM® pour intégrer les référentiels occlusaux du patient.

Sa construction nécessite évidemment la mesure de l’amplitude de la propulsion


mandibulaire et est réalisée sur variateur de position mandibulaire (MPV) qui permet de
quantifier la descente des condyles mandibulaires.

Les trois degrés de dureté possibles de matériau permettent de faire varier les possibilités
élastiques dans les zones choisies, plus fermes ou plus souples selon les objectifs définis.
[30]

Figure 74: l’Elasto-Osamu

 Les indications de l’Elasto-Osamu :

Ils sont réservés à des décalages squelettiques de faible amplitude, associés à de légers
problèmes de malocclusion. Il est possible de traiter des décalages plus importants, à
condition d’utiliser plusieurs appareils successifs, tous programmés individuellement pour le
patient concerné.

Il est important de préciser que si le concept de traitement change grâce à ces nouveaux
matériaux, le principe de fonctionnement des activateurs reste identique et ne doit en aucun
cas être négligé. [30]

84
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Figure 75 : avant et après traitement avec l’Elasto-Osamu

 Mode d'action et mode d'utilisation:


o Effets orthodontiques:
 Tous les mouvements orthodontiques conventionnels peuvent être réalisés dans la
limite d'une amplitude de 2 à 4 mm (égression, ingression, vestibuloversion
,linguoversion, torque..). Seules les rotations dentaires restent difficiles à corriger, en
particulier au niveau des canines pour lesquelles la gouttière a peu de prise, de par la
forme conoïde de la canine.
 Les modifications de forme d'arcade sont un des avantages indéniables de ce type
d'appareil permettant de faciliter la coordination des arcades dans les cas de décalage.
o Effets orthopédiques:
 Dans les classes II, la construction de l'appareil se fera en propulsion comme pour un
activateur classique, le montage systématique sur articulateur Sam2 permet de mieux
contrôler la croissance mandibulaire. Pour le contrôle vertical et l'action orthopédique
sur le maxillaire, on adjoindra une force extraorale suivant les mêmes principes que
pour les activateurs. [30]
 Avantages : ce concept d'action globale (orthopédique et orthodontique) permet
éventuellement d'éviter l'utilisation d'un appareil multi attaches. [30]

 Inconvénients :
 Le plus difficile est d'extrapoler (un peu comme dans les traitements en lingual) les
réactions non désirées, ce qui oblige à établir une prescription lors de la construction
du set-up qui intègre des sur-corrections aussi bien verticales que transversales et
sagittales.
 Lorsque l'appareil est construit, il n'y a plus guère de modifications possibles, compte
tenu du coût élevé de l'appareil, cela représente son principal défaut. [30]
85
Chapitre III: Les activateurs de classe II

3.5. Les activateurs associés aux forces extra orales :

Hasund est le premier à décrire l’utilisation d’un activateur associé à une force extraorale.
Cette association peut être utilisée à la fois pour le contrôle du sens vertical et pour
augmenter l’action de freinage de la croissance du maxillaire. [30]

Elle est indiquée dans les cas de classe II à prédominance maxillaire ou bien mixte avec un
schéma de croissance mandibulaire peu favorable (rotation postérieure légère).

La direction de traction est haute avec un appui crânien par casque occipito-pariétal.

L’intensité de la traction élastique est proportionnelle à l’importance du freinage de la


croissance maxillaire.

Concernant le contrôle du sens vertical, selon les réglages des branches externes de l’arc
facial, il est possible de contrôler le plan palatin et le plan d’occlusion. [30]

Ce contrôle est basé sur les principes de Teuscher. Il énonce un concept global de l’utilisation
de cet appareil en analysant les conditions biomécaniques au niveau du massif facial, de la
force résultant de l’effet activateur et de la force extraorale. [30]

Figure 76 : les activateurs associés à une force


extraorale
86
Chapitre III: Les activateurs de classe II

3.5.1. Rappels de biomécanique :

Au niveau de la face, Teuscher décrit :

 un centre de résistance alvéolodentaire, situé approximativement entre les premières et


deuxièmes prémolaires, au niveau du tiers apical ;
 un centre de résistance maxillaire situé au niveau de la suture zygomatico-maxillaire.

Figure77 : Centres de résistance (CR) de Teuscher (d’après Teuscher).

Les forces engendrées par le dispositif extraoral ont une ligne d’action différente selon
l’orientation des branches externes ; selon que cette ligne d’action passe par le centre de
résistance, au-dessus ou au-dessous, il y a création d’un moment nul, positif ou négatif qui
est à l’origine d’une translation, d’une bascule horaire ou antihoraire des différents éléments.

Applications :

Si l’on considère l’activateur seul, la réaction des muscles rétropulseurs mis en jeu induit une
force dont la ligne d’action passe au-dessous du centre de résistance maxillaire et
alvéolodentaire, induisant ainsi une rotation horaire parasite du maxillaire et du plan
d’occlusion. Cette rotation postérieure atténue les effets de la correction de la classe II et
entraîne une augmentation de la dimension verticale.

Ainsi, l’utilisation d’une force extraorale permet de modifier la direction de la résultante des
forces.

87
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Selon le modèle de Teuscher, parfaitement décrit par Chabre, trois cas de figures peuvent
se présenter en fonction de l’orientation des branches externes de l’arc facial.

 Les branches externes sont basses: le vecteur de force engendré passe sous les deux
centres de résistance. Il en résulte une bascule horaire des plans palatin et occlusal
avec descente de leur partie antérieure et maintien, voire remontée de leur partie
postérieure. Ceci se traduit par une augmentation du recouvrement incisif et une
diminution de la hauteur faciale postérieure. Cet effet est recherché dans les cas méso-
ou dolichofaciaux avec béance incisive.

2
°

1
° 2

Figure 78 : bascule engendrée au niveau du maxillaire et du plan d’occlusion


avec des branches externes basses (d’après Teuscher)

 Les branches externes sont moyennes : le vecteur de force passe au-dessus du centre
de résistance alvéolodentaire et au-dessous du centre de résistance du maxillaire. Il
en résulte une bascule antihoraire du plan occlusal et horaire du plan palatin.
Cliniquement, cela se traduit par une diminution du recouvrement incisif et une faible
augmentation de la hauteur faciale postérieure. Cet effet est recherché dans les cas de
supraclusion modérée à type normodivergent ou légèrement hypodivergent.

88
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Figure 79 : bascule engendrée au niveau du maxillaire et du plan


d’occlusion avec des branches externes moyennes (d’après
Teuscher)

 Les branches externes sont hautes : le vecteur de force passe au-dessus du centre de
résistance alvéolo-dentaire et maxillaire entraînant une bascule antihoraire du plan
d’occlusion et du plan palatin avec remontée de la partie antérieure et descente de la
partie postérieure. Ceci permet une correction du recouvrement incisif et une
augmentation de la hauteur faciale postérieure entraînant une rotation postérieure. Cet
effet est recherché dans les cas brachyfaciaux avec forte supraclusion. [30]

2
°

1
°
2

Figure 80 : bascule engendrée au niveau du maxillaire et du plan d’occlusion avec des


branches externes hautes (d’après Teuscher)

89
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 Mode d’action de l’association activateur-force extraorale :

Les effets sont à la fois squelettiques et dentoalvéolaires ; selon Legoff et Lautrou la


participation squelettique à la correction d’une malocclusion de classe II est incontestable et
supérieure à la participation dento-alvéolaire.

La croissance du maxillaire, représentée par le plan palatin, ralentit vers le bas et l’avant,
avec une possibilité de contrôler sa bascule. [30]

 Mode d’utilisation de l’association activateur-force extra orale. :

Comme nous l’avons évoqué précédemment, les effets parasites de l’activateur dans le sens
vertical sont diminués en orientant la ligne d’action de la force extraorale et donc en modifiant
la résultante des forces par rapport au centre de résistance du maxillaire et de la denture.

Le réglage des branches externes s’effectue en longueur de manière à ce que les crochets
arrivent en regard des dents de 6 ans et en orientation selon les effets recherchés .

L’intérêt de la force extraorale réside dans la suppression des meulages des secteurs latéraux
dans le but de corriger une supraclusion. Le fait de supprimer les meulages de résine
latéraux permet d’éviter une égression molaire et ainsi une rotation mandibulaire postérieure
avec augmentation de la dimension verticale.

Selon Chabre, la présence de résine inter occlusale dans la région molaire et prémolaire
permet d’obtenir une rotation molaire mandibulaire et potentialise l’avancée de la symphyse
mandibulaire.

3.5.2. Activateur de Teuscher :

 Description :

L’activateur comprend au niveau de sa partie maxillaire une plaque dégagée au palais ; les
deux parties de résine latérale sont reliées par une barre palatine augmentant la stabilité de
l’appareil. Des auxiliaires peuvent être ajoutés :

 au niveau des incisives maxillaires, des auxiliaires de contrôle de torque ;

90
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 au niveau mandibulaire, dans les cas d’interposition labiale inférieure, des pelotes
labiales permettent le positionnement de la lèvre sur les incisives maxillaires. La
propulsion ne dépasse pas 6 mm (position de bout à bout incisif) ;
 La force extra-orale est amovible et insérée dans des tubes localisés au niveau des
prémolaires maxillaires ;
 Les branches externes sont courtes et relevées.

Figure 81 : activateur de Teuscher

3.5.3. Activateur de Chabre :

Chabre utilise également une association activateur et force extra-orale à traction haute mais
l’arc facial est incorporé dans la résine.

Le premier élément de l’appareil est l’activateur de type monobloc rigide.

Il présente une gouttière maxillaire partiellement dégagée au niveau du palais et englobant la


totalité des couronnes dentaires jusqu’au-delà des collets en vestibulaire afin de permettre un
déplacement en gression de ces dents et de réduire la linguoversion des incisives maxillaires.

La partie mandibulaire intéresse les faces linguales des dents et des procès alvéolaires. Les
ailettes linguales doivent être profondes afin d’avoir le maximum d’appui sur la mandibule et
de solliciter le moins possible les incisives mandibulaires afin d’éviter leur vestibuloversion.

L’activateur est construit en propulsion maximale non forcée avec une surélévation molaire
de l’ordre de 4 à 6 mm mais pouvant varier en fonction du degré de supraclusion incisive
(plus elle est importante, plus la surélévation est forte).

Le deuxième élément de l’appareil est l’arc facial, dont l’arc interne est entièrement inclus
dans la résine du côté vestibulaire de l’arcade maxillaire.

91
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Les branches externes sont courtes et relevées faisant un angle plus ou moins important avec
le plan d’occlusion en fonction des mouvements verticaux recherchés.

L’appui crânien est occipital et détermine ainsi un vecteur de force dont la ligne d’action est
dirigée en haut et en arrière, mais de pente variable selon le réglage des branches externes.

Figure 82: activateur de Chabre

3.5.4. Activateur de Lautrou :

L’activateur de Lautrou est un monobloc dans lequel la force extraorale est directement noyée
dans la résine et donc solidaire du monobloc. Les tractions peuvent être de deux types :

 type I : les branches externes sont parallèles au plan d’occlusion. La traction est haute.
La ligne d’action de la force est donc postérieure, oblique en haut et en arrière, au
niveau des premières molaires maxillaires.

Figure 83:Activateur de Lautrou de type 1 (A, B)

 type II : il s’agit d’une force extraorale à charnière. La charnière peut être localisée
entre les incisives (charnière basse) ou même plus haut sur la face vestibulaire des

92
Chapitre III: Les activateurs de classe II

incisives maxillaires (charnière haute) si l’indication d’un recouvrement en gouttière


est posée.

La traction en haut et en arrière s’exerce au niveau des incisives maxillaires.

Les deux dispositifs entraînent une rotation horaire du plan palatin, un peu moins dans le cas
de la traction antérieure.

Dans le cas d’une force extra-orale à ligne d’action postérieure, la rotation du plan palatin est
horaire, la rotation du plan d’occlusion se fait également dans le sens horaire.

Dans le cas d’une force extra-orale à ligne d’action antérieure, la rotation du plan d’occlusion
se fait dans le sens antihoraire, alors que la ligne d’action de la force passant par le centre de
résistance du maxillaire n’entraîne aucune rotation du maxillaire.

Pour Lautrou, la force extra-orale à charnière est un dispositif de choix pour rapprocher la
ligne d’action des centres de résistance, tout en réduisant les risques de désinsertion
postérieure du monobloc. [30]

3.5.5. L’appareil de Van Beek :

 Définition : l’appareil de Van Beek est un activateur associé à une force extra-orale,
sans auxiliaires.
 Description : L’élément principal de l’appareil de Van Beek est l’activateur, qui force
la mandibule en position antérieure par un réflexe d’évitement.

Ce réflexe est engendré par les contacts des écrans linguaux profonds avec la muqueuse de la
région prémolaire inférieure lorsque le patient ne propulse pas suffisamment la mandibule.
Les dents antéro-inférieures sont rendues libres de tout contact avec la résine du côté lingual
mais recouvertes sur leur bord incisif et leur face vestibulaire sur une hauteur de 2 mm. Les
couronnes des incisives maxillaires sont prises dans la résine pour éviter leur version palatine.
Les cuspides palatines des dents maxillaires postérieures sont recouvertes de résine, alors
que les cuspides vestibulaires ne le sont pas.

Le palais est laissé libre car la résine ne doit pas s’étendre au-delà des procès alvéolaires.

93
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Les branches externes de l’arc facial sont incluses dans la résine juste en dessous des points
de contact entre les incisives centrales et les incisives latérales. Elles doivent avoir un
diamètre d’au moins 1,3 mm et ne pas dépasser le niveau des canines maxillaires.
Elles sont suffisamment écartées latéralement pour que les élastiques accrochés au
casque pariétal n’irritent pas les joues.

Figure 84 : L’activateur de Van Beek est peu étendu sur le palais alors qu’il possède de
grands volets linguaux à la mandibule. Les branches de la FEB sont courtes et épaisses pour
empêcher l’irritation des joues par les extensions du casque pariétal.

Figure 85: la résine doit être en contact uniquement avec les cuspides distales des molaires
inferieures les plus distales en occlusion.

94
Chapitre III: Les activateurs de classe II

Figure 86 : Les branches externes de la FEB ne vont pas plus loin que les canines
maxillaires qui ne sont recouvertes que partiellement par la résine acrylique et pas du tout
du côté distal. Ces branches externes sont relevées pour donner un effet ingressif.

 Effets : le déroulement normal du traitement par l’activateur avec FEB chez un patient
en cours de croissance, implique que le surplomb se réduise de 1 mm par mois,
indépendamment de l’âge du patient. C’est là le résultat de l’ingression et du recul des
incisives maxillaires, du contrôle de l’augmentation de la hauteur alvéolaire, et de la
croissance de la mandibule. Il est indéniable qu’une correction de moins de 1 mm par
mois est un signe de coopération insuffisante. Seule une ankylose des incisives
maxillaires peut expliquer un si faible progrès.

 Intensité de la FEO : une force extra-orale de plus de 150 grammes ne donne pas un
résultat plus satisfaisant ni plus rapide. De plus, des forces trop importantes induisent
un risque de mortification des incisives maxillaires, en particulier quand le but est de
les ingresser.

 Le port de l’appareil : 12 heures par jour car au-delà de cette durée, l’appareil donnera
un résultat plus rapide, mais l’effet sera davantage dentaire que squelettique et
l’objectif du traitement ne sera pas atteint. Il ne consiste pas seulement à surcorriger la
distoclusion, le surplomb et le recouvrement, mais aussi à réduire la convexité
squelettique de la face.

95
Chapitre III: Les activateurs de classe II

 Moment favorable pour commencer le traitement : il est relatif au risque de


traumatisme ou d’éjection des incisives éversées. S’il oblige à commencer en denture
mixte, la force extra-orale doit rester faible au moment où les canines permanentes
émergent, car sinon, elles peuvent évoluer en position vestibulaire. Quand il n’existe
pas d’interposition labiale, il est préférable d’attendre l’évolution des canines
maxillaires et l’apparition des deuxièmes molaires. [61]

4. Contrôle et suivi thérapeutique :

Voici quelques conseils concernant le contrôle du suivi thérapeutique :

Il faut noter sur la fiche clinique le surplomb en OIM et la propulsion maximale au début du
traitement ;

 l'insertion de l'appareil dès la première séance doit être parfaite ;


 les tests posturaux sont exécutés, longueurs égales des jambes (prises au niveau des
malléoles). Les tests des ceintures scapulaire et pelvienne doivent être bons ;
 le patient est revu, au début, tous les mois. Le test de propulsion maximale est
demandé, ainsi que le contrôle de l'occlusion d'intercuspidie maximale et les tests
posturaux ;
 après 3-4 mois, on doit avoir obtenu une réduction du surplomb ; le test de propulsion
maximale est refait. Un rebasage est exécuté, si nécessaire, en replaçant la mandibule
en hyperpropulsion submaximale. Ce rebasage peut être réalisé en bouche en
éliminant les indentations de l'appareil et en plaçant de la résine autopolimérisable, la
mandibule est guidée délicatement en position de propulsion submaximale, en veillant
à bien centrer les freins
 le traitement sera considéré terminé quand la classe I sera obtenue d'une manière
stable et les tests normalisés avec des ATM fonctionnelles, et une esthétique
satisfaisante. [38]

Ce chapitre nous a montré la grande diversité qu’il existe au sein de la famille des activateurs
de classe II, qui ont tous le même but que chacun parvient à atteindre grâce à leurs
particularités

96
Chapitre IV: Etude comparative

Les activateurs de classe II, vus dans le chapitre précédent, ont prouvé maintes fois leur utilité
dans la stimulation de la croissance mandibulaire pour corriger les malocclusions de classe II.
Les différences entre ces appareils aident à mieux sélectionner lequel utiliser pour un résultat
plus optimal.

1. Comparaison des trois grandes familles d’activateurs : voir le tableau 1

Activateurs monoblocs Activateurs élastiques ou Activateurs propulseurs à butée


rigides composites
 Ce sont  Ce sont des dispositifs  Ce sont des dispositifs à
essentiellement des « tissue borne propulsion mécanique, la
dispositifs « tooth appliance », la propulsion propulsion mandibulaire est
borne appliance », la mandibulaire est guidée guidée par un positionnement
propulsion par un positionnement mécanique
mandibulaire est muqueux  Ils ne font appel à aucune aide
guidée par un  La réaction viscoélastique fonctionnelle (proprioception
positionnement est quasi inexistante car desmodontale ou réflexe
occlusal la mandibule est d’évitement)
 La réaction propulsée d’une manière  L’effet viscoélastique dépend
viscoélastique des réflexe par la musculature de l’amplitude de la propulsion
muscles rétropulseurs ainsi sollicitée. Les forces mandibulaire qui est plus
induit un effet créées par l’effet facilement modulable ce qui
activateur activateur sont très permet de pratiquer une
 La propulsion faibles. propulsion progressive
progressive est  La propulsion est  Permettent d’obtenir des
rarement utilisée en progressive résultats d’une grande rapidité
raison du dispositif de  Réponse myodynamique
propulsion
 Réponse myotonique

Tableau 1 : comparaison des 3 familles d’activateurs

2. Comparaison des activateurs élastiques ou composites :

Gebbisformer Frankel Bionator de Kinetor de Bass


de Bimler Balters Stockfish
Effets A un effet plus C’est un Effet mixte :
orthodontique exerciseur orthodontique et
qu’orthopédique orthopédique orhopédique

97
Chapitre IV: Etude comparative

Principe Encourage des se conforme au Harmonise Repose sut un


mouvements principe l'activité réflexe
mandibulaires d’équilibre des musculaire et d’évitement
(latéralité +++) forces non pas d'activer
myodynamique physiologiques les muscles :
de Hotz myotonique
Accessoires Peut être muni Aucun dispositif Peut être équipé muni d’un
d’un vérin actif n’est de vérin si vérin
médian présent (vérin, indiqué d'expansion et
ressorts…) antérieurement
sur ressort de
serrage incisif
et d’un lip-
bumper
Particularités Le bionator Est représentée l’utilisation
peut être par la présence de butées de
considéré sur la surface propulsion
comme un occlusale de modulables
appareil tubules
intermédiaire élastiques en
entre caoutchouc avec
l'activateur et une fonction
les appareils amortissante et
élastiques stimulante du
Très allegé, système
moins musculaire
encombrant et masticateur, «ef
plus élastique fet chewing-
(Andresen très
gum »
allégé)
Tableau 2 : comparaison des activateurs élastiques

3. Comparaison des activateurs propulseurs à butée :

Indications Effets Amovibilité Principe


Hyperpropulseur de Action orthopédique Amovible propulsion forcée
Bassigny avec une surélévation
minime

98
Chapitre IV: Etude comparative

Le 3 pièces de Château Traite toutes les variétés - A une action à la Amovible application de la loi
de classe II sans supra. fois fonctionnelle, de la dimension
orthopédique et minimale de Planas
orthodontique sur tout
l'ensemble dento-
maxillo-facial
- Correction des
linguo-version
incisive(action qui ne
peutêtre réalisée par
une bielle)
Le 4 pièces de Traite toutes les variétés Amovible Inspiré après la mise
Château de classe II avec /sans au point de
supra l’équiplan de Planas
dont le principe est
de libérer les
mouvements de
latéralité
mandibulaire.

Bielles de Herbst Indiqué en phase de Fixe ou Maintient la


denture permanente amovible mandibule en
après une propulsion forcée et
décomponsation de continue
l’occlusion mandibulaire
Martine Tavernier Amovible
ayant une
seule bielle
centrale
télescopique

Twin block amovible Les deux blocs


s’articulent suivant
un plan incliné en
haut en avant à 45°
qui entraîne une
propulsion
mandibulaire
PUL - Indiqué en cas de Multi actions : grâce a Permet une
multi-déficiences son armature soudée propulsion plus
fonctionnelles au laser et son design, douce grâce aux
- universel : indiqué il peut contenir ressorts
pour toutes les différents accessoires
typologies faciales qui lui permettent de
traiter simultanément
le sens sagittal,
transversal, vertical et
fonctionnel
MARS a les avantages des Fixe La fonction de
appareils multi bagues l'appareil MARS est
(corriger les similaire à celle de

99
Chapitre IV: Etude comparative

malpositions l'appareil Herbst ; la


dentaires, fermer les mandibule est
espaces consécutifs maintenue en
aux extractions, position de
aligner les dents et propulsion
obtenir les
inclinaisons idéales)
ainsi que les avantages
des appareils
fonctionnels et des
élastiques de classe II
(propulsion
mandibulaire)
Jasper jumper corrige la effets dento- Fixe effectue des forces
malocclusion par des alvéolaires légères et continues
changements pour la correction de
dentoalvéolaires, étant classe II, simulant les
utile dans les cas où la effets du harnais et
des appareils
croissance est
activateurs.
terminée ou va
s'arrêter

Le MARA Correction des overbites effet orthodontique Fixe


Forsus Indiqué dans les cas les Fixe fonctionne de
plus extrêmes que les manière similaire aux
élastiques élastiques
orthodontiques normaux orthodontiques
ne pourraient pas traditionnels,
pouvoir corriger cependant, il n'a pas
besoin d'être
remplacé par le
patient.
Twin Force Classe II Fixe joint
multidirectionnel p
ermet les
mouvements
d’ouverture, de
fermeture et de
latéralité vers la
gauche et vers la
droite
Sabbagh Universal Classe II tardive, Fixe produit des forces
Spring troubles de l’ATM constantes,
(latérognathie) principalement
horizontales,
lorsque la bouche
est fermée
Tableau 3 : comparaison des activateurs propulseurs à butée

100
Chapitre IV: Etude comparative

4. Comparaison des activateurs associés aux forces extra orales :


Teuscher Chabre Lautrou Van Beek
FEO Est amovible FEO à traction haute et force extraorale est Les branches externes
incorporée dans la résine directement noyée dans de l’arc facial sont
Les branches externes la résine et donc incluses dans la résine.
sont courtes et relevées solidaire du monobloc. Ces dernières sont
faisant un angle plus ou les branches externes relevées pour donner
moins important avec le sont parallèles au plan un effet ingressif
plan d’occlusion en d’occlusion.
fonction des La traction est haute.
mouvements verticaux
recherchés.
L’appui crânien est
occipital
auxilliaires Peuvent être ajoutés N’est pas muni
d’auxiliaires
construction construit en propulsion
maximale non forcée
avec une surélévation
molaire de l’ordre de 4 à
6 mm mais pouvant
varier en fonction du
degré de supraclusion
incisive
Tableau 4 : comparaison des activateurs associés aux FEO

5. Quelques études comparatives :


Etude n˚1 : analyse de la littérature :

Une recherche électronique d’articles scientifiques en utilisant la base de données


bibliographiques « pubmed » a été effectuée sur l’influence du type squelettique initial et en
est sortie avec les résultats suivants :

 L’appareil d’Andresen :

Greco et coll. en 2010, dans une étude rétrospective soulignent que le type squelettique initial
influence l’avancée mandibulaire. En effet, les patients de type brachyfacial ont un plus grand
déplacement de la mandibule par rapport au type mésiofacial ou dolichofacial.

 L’activateur monobloc rigide de Lautrou :

Pezin et coll. en 2010, lors d’une étude céphalométrique rétrospective, comparent 60 patients
traités et répartis en 2 groupes, à un groupe de 30 sujets témoins en classe II division 1 non
traités. Pezin et coll. montrent que les rotations faciales sont différemment influencées par les

101
Chapitre IV: Etude comparative

lignes d’action postérieure (groupe I) et antérieure (groupe II) des FEO associées à
l’activateur monobloc rigide de Lautrou. La diagonale mandibulaire subit nettement
l’influence de l’effet activateur et ce gain est utilisé au mieux dans le groupe II dont le schéma
facial est moins perturbé que celui du groupe I.

 L’appareil de Frankel :

Une étude comparative réalisée en 2009 par Freeman et coll., conclut que la correction d’une
malocclusion de classe II avec l’appareil Frankel produit des changements squelettiques et
dento-alvéolaires importants et stables à long terme avec une augmentation de 3 mm de la
longueur mandibulaire comparé à un groupe de contrôle en classe II non traités.

Une méta-analyse en 2011 met en exergue les changements mandibulaires suivants :

La longueur du corpus : le Fr-2 est associé à une augmentation statiquement significative de


la longueur du corpus de l’ordre de 0,40 mm par an.

Longueur mandibulaire totale est augmentée de 1,069 mm par an lors du traitement avec FR-
2.

 L’appareil de Herbst :

Flores-Mir et coll. en 2007 montrent dans une revue systématique, incluant trois articles, que
l’utilisation de l’appareil de Herbst type acrylic-splint dans les traitements de la classe II-1
produit des changements statiquement significatifs sur :

 La longueur antéro-postérieure de la mandibule ;


 La hauteur verticale du ramus ;
 La hauteur inférieure du visage ;
 La vestibulo-version des incisives inférieures ;
 Le mouvement mésial des molaires inférieures ;
 Le mouvement distal des molaires supérieures.

Trois revues systématiques incluant l’appareil de Frankel et l’appareil de Herbst démontrent


que :

La croissance mandibulaire supplémentaire semble être plus élevée si le traitement


fonctionnel est réalisé au pic pubertaire.
102
Chapitre IV: Etude comparative

L’appareil de Herbst a montré le plus haut coefficient d’efficacité (0.28 mm par mois)

L’appareil de Frankel présente le coefficient d’efficacité le plus bas (0.09 mm par mois). [62]

Etude n˚2 : effets des activateurs.


La première étude randomisée prospective est celle de Jakobsson qui compare les effets de
l'activateur d'Andresen et de la force extra-orale de Kloehn à un groupe témoin et ne constate
pas d'effet mandibulaire, mais un simple freinage de la croissance maxillaire.
Plus récemment, Keeling,et all. ont comparé le Bionator à divers dispositifs de forces extra-
orales et à un groupe contrôle.
Ils utilisent l'analyse structurale de Johnston pour montrer que la croissance faciale est
significativement modifiée par les deux types d'appareils qui corrigent la classe II squelettique
en augmentant significativement, et sans récidive détectable un an après, la croissance
mandibulaire (y compris pour la force extra-orale), alors que le freinage de la croissance
maxillaire est non significatif. La récidive, lorsqu'elle apparaît, est dento-alvéolaire et non
squelettique.
Avec ces trois études prospectives randomisées, les résultats sont clairement différents, et
même opposés, pour deux d'entre elles avec la troisième.

Monobloc rigide d’Andresen Les activateurs propulseurs à butée

Effets dento- Version linguale importante des Les effets sont importants sur les incisives,
alvéolaires
incisives maxillaires mais les actions obtenues sont moins fortes
au maxillaire quand elles ne sont pas partie
prenante de l'appareil (Herbst) que
lorsqu'elles sont intégrées dans l'appareil
(twin-block).

103
Chapitre IV: Etude comparative

Effets Le Goff et Lautrou retrouvent une Avec le twin-block, ils atteignent 55 % de


squelettiques
proportion squelettique de 55 % correction squelettique lorsque le
avec le monobloc associé à une traitement est démarré en denture mixte et
force extra-orale. Le bénéfice du même 67 % s'il est initié en denture
traitement est réduit d'environ 25 permanente adolescente (Baccetti, et al.)
% après un an par une récidive
dento-alvéolaire qui représente 85
% du mouvement de retour total.

Tableau 5 : comparaison des effets du monobloc et des propulseurs à butée

Les résultats de ces études plaident en faveur de la recherche d'une maîtrise des effets dento-
alvéolaires, notamment du secteur antérieur, pendant le traitement actif, afin de permettre à
une réponse squelettique optimale de croissance de se développer pendant le traitement, une
croissance squelettique post-traitement favorable conservant l'avantage acquis. [39]

Etude n˚3 : Activateurs associés à une FEO :

Diverses études cliniques ont été publiées sur les effets des activateurs associés à une force
extra-orale et on peut grossièrement dire qu'ils appartiennent à deux catégories :

 Certains sont des activateurs d'un modèle classique auxquels on a rajouté une force
extra-orale : Andresen, Twin-block, Herbst.
 D'autres ont été conçus dès l'origine comme un tandem indissociable : activateurs de
Van Beek, Bass, Chabre, Lautrou.

Cette combinaison a été imaginée pour obtenir un appareil plus efficace dans la correction des
rapports intermaxillaire, en agissant plus fortement que l'activateur seul sur le maxillaire et en
autorisant un contrôle du sens vertical .

La majorité des auteurs décrivent un freinage plus intense du déplacement en bas et en avant
du maxillaire et, dans certains cas, lorsque la ligne d'action et l'intensité de la force extra-orale
sont prescrites avec précision, ils décrivent une certaine maîtrise du plan palatin qui n'opère
pas une rotation postérieure.

104
Chapitre IV: Etude comparative

Pour la mandibule, il n'y a pas d'évidence d'une meilleure réponse de croissance ou d'un
meilleur contrôle de la rotation mandibulaire avec ces dispositifs combinés par rapport aux
activateurs utilisés seuls.

En résumé, sur le plan squelettique, la qualité du résultat de la correction du décalage


intermaxillaire vient du freinage du déplacement naturel du maxillaire.
Les effets sur le système dento-alvéolaire semblent mieux différenciés et plus dépendants de
la force extra-orale.

Van Beek avait rapporté une certaine maîtrise de l'ingression des incisives maxillaires qui fut
confirmée par Dermaut, et al. dans des cas de sourire gingival, lorsque la ligne d'action
de la force extra-orale est très antérieure.

L’inclinaison vestibulo-linguale des incisives maxillaires subit aussi l'action de l'auxiliaire


extra-oral dont la version palatine varie de 5,59° à 11,35° pour des activateurs avec FEO dans
l'étude de Cura, et al. , mais aucun renseignement n'est fourni sur les lignes d'action.

Pour les incisives mandibulaires, les résultats sont contradictoires et rapportent des
mouvements en direction linguale ou vestibulaire.
Deux études complémentaires renseignent sur les effets différentiels de la construction de
l'activateur et de la ligne d'action de l'auxiliaire. Ainsi, Weiland, et al. en comparant les
effets d'activateurs (avec et sans FEO) à ceux d'un multi-attache combiné à une propulsion
permanente par Jasper Jumper, trouvent une réponse squelettique majoritaire pour l'activateur,
et majoritairement dento-alvéolaire pour l'appareil fixe ; cette dernière étant si rapide qu'elle
ne laisse pas le temps à la réaction squelettique de se développer. De plus, pour les
activateurs, la correction du surplomb n'est pas la même : avec FEO, les incisives maxillaires
sont plus fortement redressées sur leur base, et sans FEO, les incisives mandibulaires sont
plus fortement versées en direction vestibulaire. Altenburger et Ingervall réutilisent les
résultats de l'étude précédente pour les activateurs avec et sans FEO et leur adjoignent un
groupe traité par activateur de Van Beek (activateur qui recouvre les incisives maxillaires du
côté vestibulaire et se combine avec une FEO dont la ligne d'action du high-pull passe par les
incisives).

105
Chapitre IV: Etude comparative

Ce dispositif leur permet de réduire de 50 % l'effet de redressement des incisives maxillaires.


Lautrou confirmera ce résultat en faisant varier la ligne d'action de l'auxiliaire sur un
activateur.
Altenburger et Ingervall évaluent la participation squelettique à 54-58 % dans la correction du
surplomb et à 66-68 % dans la correction de la classe II molaire avec l'activateur de Van
Beek ; les valeurs sont plus faibles pour les garçons que pour les filles.
Le Goff et Lautrou trouvent des valeurs sensiblement identiques avec un activateur combiné à
une FEO à ligne d'action antérieure.
Pezin, et al. en déplaçant la ligne d'action de la FEO d'arrière en avant enregistrent une
modulation de la rotation squelettique du maxillaire et de la mandibule. Lorsque la ligne
d'action du high-pull passe par les incisives, le maxillaire et la mandibule opèrent une rotation
antérieure, alors que si on la déplace vers l'arrière, la rotation maxillaire devient franchement
postérieure et celle de la mandibule est neutre, ce qui tend à témoigner d'un effet directionnel
de la FEO qu'on peut faire varier en fonction des prescriptions du traitement.
Chez des patients hyperdivergents, Ùcùncu, et a1, avec deux activateurs combinés à une FEO
dont la ligne d'action passe par la région incisive, font varier l'épaisseur de l'interposition
occlusale de résine (4-5 mm maximum entre les molaires pour le Teuscher et 10 mm pour le
Van Beek). La stimulation de la croissance mandibulaire apparaît meilleure avec le Teuscher
et le contrôle de la supraclusion incisive est plus efficace avec le Van Beek, et aucun des deux
dispositifs n'augmente la hauteur faciale antérieure. Bendeus, et al. trouvent un résultat
identique sur la hauteur faciale inférieure mesurés pendant le traitement par activateur de Van
Beek, concluent à un effet déterminant de l'appareil sur le maxillaire et insignifiant sur la
mandibule, ce que confirment ) et al. [39]

Etude n˚4 : le moment de l’orthopédie :

L’activateur orthopédique de croissance doit être posé à un moment où il pourra bénéficier au


mieux de l'activité et du potentiel de croissance du patient, mais une denture stable est
indispensable à la stabilité de l'activateur au début du traitement et à une stabilité des résultats
à la fin de la phase orthopédique.
C'est pour ces raisons que la denture mixte stable et la denture adolescente stable constituent
deux périodes privilégiées pour l'utilisation de ces dispositifs.

106
Chapitre IV: Etude comparative

Plusieurs études ont concerné le moment optimal du traitement de la classe II par des
appareils orthopédiques . Elles ont toutes souligné que les traitements étaient plus efficaces
pendant la phase ascendante du pic de croissance pubertaire et favorisaient la réponse
squelettique par rapport à la réponse dento-alvéolaire.

Plus récemment, Baccetti, et al. ont évalué, les uns, l'efficacité du traitement par twin-block
et, les autres, les résultats à long terme du traitement par bionator chez des patients dont le
traitement orthopédique a eu lieu à des stades de maturation squelettique différents.

Dans chacune de ces études, l'évaluation de la maturation squelettique est fondée sur le
changement de la forme et de la taille des vertèbres cervicales (méthodes C.VM. et C.VM.S.)
qui leur permet de situer le patient sur la courbe de croissance en observant le cliché
téléradiographique de profil.

Baccetti, et al. montrent que les meilleurs résultats sont obtenus au pic ou juste après le début
du pic, ce qui permet d'avoir une meilleure contribution squelettique à la correction de la
classe II, un accroissement plus important de la taille de la mandibule et une croissance
condylienne redirigée plus en arrière.
Ceci correspond grossièrement à la fin de la denture mixte ou au début de la denture
permanente adolescente et autorise la mise en place du traitement fixe dans la continuité
du traitement orthopédique tout en préservant les acquis occlusaux de cette phase.

Van Bremen et Pancherz ont cherché à savoir si le traitement de la classe II division 1 est plus
efficient (à la fois plus court et avec un résultat meilleur) quand il est précoce ou tardif.
Ils comparent des traitements initiés à trois stades différents de la dentition (denture mixte
avec les incisives permanentes en place, fin de la denture mixte et denture permanente
adolescente) en évaluant leurs durées et leurs performances (PA.R.index).

Les patients traités plus tardivement par bielles de Herbst ou par appareil multi-attache ont un
traitement plus court (19 et 24 mois) que ceux traités plus tôt par appareil fonctionnel ou par
combinaison d'appareil fonctionnel et fixe (38 et 49 mois).

107
Chapitre IV: Etude comparative

Pour ces auteurs, il y a donc une association évidente entre le stade de dentition et la durée du
traitement. L’amélioration de l'index P.A.R. est d'autant plus importante que le traitement est
débuté tardivement. Cette amélioration est la conséquence d'un index initial plus fort
révélateur d'une sévérité plus marquée de la malocclusion pour les stades de dentition tardifs
et d'une meilleure finition du traitement par appareil fixe qui permet d'atteindre des scores
plus faibles du PA.R. index. Ces auteurs concluent donc qu'un traitement fixe tardif est plus
efficient qu'un traitement par appareil fonctionnel précoce.
À l'inverse, O'Brien, et all. et Banks, et all , dans des études prospectives randomisées n'ont
pas pu établir une relation entre la maturation squelettique (Méthode C.VM.S.) et les effets du
traitement, ni expliquer les différences de résultats squelettiques qu'ils ont pu rencontrer. [39]

Etude n˚5 : la propulsion mandibulaire :

La propulsion mandibulaire est une constante pour ces activateurs orthopédiques de


croissance. Indépendamment des autres facteurs qui peuvent intervenir pour moduler les
effets de ces appareils, le mode de propulsion et la manière dont il est administré ont été
étudiés.
Le mode de propulsion a permis de classer les dispositifs qui ne font pas appel aux mêmes
modalités d'avancée mandibulaire, qu'elles soient de durée, mécaniques ou réflexes.
 Pancherz, et al. comparent les effets de :
 La bielle de Herbst (propulsion mécanique par appui dentaire exclusif et port continu)
et de :
 L'appareil de Bass (propulsion réflexe par appui muqueux et port discontinu).

Le Bass Le Herbst
Provoque une avancée mandibulaire Provoque des déplacements dento-alvéolaires
importante avec un schéma de rotation importants sur un temps plus court qui ne
antérieure qui optimise la réponse laisse pas le temps à la réponse squelettique
mandibulaire au Pog. de se développer.

Tableau 6: comparaison de l’effet de la propulsion mandibulaire entre le Bass et le Herbst

108
Chapitre IV: Etude comparative

 McNamara, et al. testent les effets de la bielle de Herbst et du régulateur de fonction


de Frânkel (propulsion réflexe par appui muqueux).

Sur le plan squelettique, le Herbst est très actif au maxillaire et repositionne la symphyse plus
en avant mais au prix d'effets très importants sur les constituants dento-alvéolaires des deux
arcades et en provoquant une réelle rotation horaire du plan d'occlusion ; son action
orthopédique est moins soutenue dans le temps que celle du Frânkel.
Dans une étude prospective randomisée, Illing, et al. comparent un activateur monobloc
(bionator) à un dispositif à propulsion mécanique (twin-block) et à un dispositif à propulsion
réflexe (Bass).
Il est intéressant de constater que c'est le twin-block qui freine le plus la croissance maxillaire
et provoque la version palatine la plus intense des incisives maxillaires (propulsion mécanique
et force extra-orale) et le Bass qui agit le moins sur les inclinaisons des incisives aux deux
arcades, tout en permettant une avancée mandibulaire équivalente ou supérieure à celle des
autres dispositifs, sans provoquer d'augmentation de la hauteur faciale antérieure (propulsion
réflexe).
Les modalités de l'exercice de la propulsion mandibulaire ont fait l'objet d'études diverses.

Malmgren et Ômblus pensaient que le repositionnement continuel progressif de la mandibule


en avant donnait un meilleur effet qu'une forte activation en un seul temps.
De Vincenzo et Winn, avec un appareil proche du twin block comparent les effets d'une
propulsion progressive (1 et 3 mm réactivée pour maintenir une propulsion constante) à
ceux d'une propulsion en un temps (6 mm).
Ils ne trouvent pas de différence majeure entre les deux modalités, si ce n'est une
réaction verticale plus modérée à 3 mm d'avancée.
Trois études prospectives randomisées récentes ont aussi testé différentes avancées
mandibulaires par dispositif orthopédique :

 Du, et al. comparent les effets de la bielle de Herbst avec FEO associée et propulsée
progressivement à ceux d'une bielle classique propulsée en un temps.
Les deux dispositifs provoquent les mêmes déplacements dento-alvéolaires aux
deux arcades, mais la bielle-FEO à propulsion progressive a plus d'influence sur le maxillaire,
corrige mieux les relations maxillo-mandibulaires et contrôle mieux la rotation du plan
109
Chapitre IV: Etude comparative

mandibulaire.
Banks, et al. répartissent au hasard plus de 200 patients qui subissent un traitement
orthopédique de la classe II par twin block soit avec propulsion maximale en un temps, soit
avec propulsion progressive (2 mm initial, augmenté de 2 mm toutes les six semaines). Ils ne
trouvent aucun avantage à la propulsion progressive par rapport à l'avancée en un temps.

Plus récemment, Gill et Lee ont aussi procédé à une étude clinique prospective randomisée
dans laquelle ils ont comparé les effets du twin-block propulsé en 1 temps à ceux du
miniblock propulsé progressivement (3 mm, augmentés de 2 mm). Ils ne trouvent pas non
plus d'avantage à l'avancée progressive et, comme De Vincenzo et Winn, ne constatent
pas de différence entre les deux groupes sur la version vestibulaire des incisives
mandibulaires. [39]

110
Partie pratique

Cas clinique n°01

Dr Bouafia

Il s’agit de ZIDANE Yanis, âgé de 15 ans et demi qui consulte pour motif esthétique sans
antécédent générale ou orthodontique.

Signes cliniques : l’examen exobuccal lors de l’inspection révèle :

Un rapport des 03 étages diminué, un front d’une hauteur importante, la forme des lèvres est
très inclinée vers l’arrière, les sillions labio-mentonniers accentués, les sillions naso-géniens
effacés, l’ensellure nasale déviée en baïonnette ainsi que des lèvres sèches. Le profil selon
Ricketts est rectiligne.

On note également un chemin d’ouverture en baïonnette.

Signes téléradiographiques :

Analyse de Ballard

SNA 81° Normomaxillie


SNB 73° Rétromandibulie
ANB 8° Classe II ba
I/F 118° Proalvéolie supérieure
i/m 116° Proalvéolie inférieure
I /i 112° Profil Protrusif

Analyse de Witts Jacobson

AO-OB 9.5mm Classe II ba

Diagnostique synthétique : Il s’agit de Zidane Yanis âgé de 15ans et demi, présentant une
classe II /1 à responsabilité mixte, brachyfacial associé à une proalvéolie inférieure,
supraclusie antérieure et une endoalvéolie supérieure sur un schéma dysfonctionnel.

111
Partie pratique

Plan de traitement :

-Motivation à l’hygiène

-Phase 1 : Traitement orthopédique

Utilisation du sagittal-guidance twin block qui est un appareil dérivé du twin block de
William J-Clark

-Phase 2 : traitement orthodontique : Une fois l’objectif squelettique obtenu, on place un


appareil multi-attaches en haut et en bas afin de corriger les dystopies dentaires et procéder
aux finitions occlusales.

-Contention

-Eventuelle équilibration occlusale post-orthodontique

-Surveillance jusqu’à l’éruption des DDS.

Photo Avant/ Après

112
Partie pratique

Cas clinique 02
Dr Kareche
BECHA Ania, 10 ans, en 5e année primaire, consulte pour un motif esthétique le 09/01/2018.
Signes cliniques :
- absence de stomion
- non coïncidence des milieux inter incisifs
- OB et OJ augmentés
- Infraclusie canine
Signes téléradiographiques :

Mensuration Valeur Interprétation


SNA 86° Légère prognathie maxillaire
SNB 76° Rétrognathie mandibulaire
ANB 10° Classe II squelettique
A’B’ 9 mm Classe II squelettique à responsabilité
mixte

Angle de convexité 21° La partie maxillaire de la face est en


position avancée et protrusive
/l’ensemble du profil

Angle facial 85° Profil osseux rétrusif

FMA de tweed 37° Croissance mandibulaire verticale

Axe Y de Broodie 71° Croissance faciale verticale.

I/F 123° Proalvéolie supérieure

i/m 89° Normoalvéolie inférieure

I/i 111° Une forte diminution de l’angle inter-


incisif =Protrusion incisive

Diagnostic synthétique : Il s’agit de Becha Ania âgée 10 ans qui s’est présentée au sein de
notre service dans un but esthétique présentant une classe II division 1 à responsabilité

113
Partie pratique

mixte , associée à une croissance faciale et mandibulaire à tendance rotation postérieure et


une DDM par macrodontie relative modérée à l’arcade inférieure.

Plan de traitement :
1. Motivation du patient à l’hygiène bucco-dentaire avant, en cours et enfin de traitements
par un brossage régulier d’au moins 3 fois/ jours.

2. Orientation chez l’ORL pour rétablir une ventilation nasale stricte.

Le traitement se fera en 2 temps :


 Thérapeutique orthopédique par l’appareil de van beek (un activateur associé à des
force extra orales à traction haute pour contrôler le sens vertical) ;
 Thérapeutique fixe multi-attache associée à des élastiques de classe II ;
 Contention.

Photo de l’appareillage :

Photo de l’appareillage en bouche :

114
Partie pratique

Photo avant /après :

AVANT

115
Partie pratique

APRES

Cas cliniques de littérature

Patient 1: âgé de 9ans. Pendant 3 ans le patient a été traité par trois Bionators de Balters par
une propulsion mandibulaire progressive, sans utilisation d'aucun autre appareil fixe.
Après la fin du traitement, une contention avec Bionator pendant 6 mois jour et nuit, et la nuit
seulement pour encore 6 mois

Photo de l’appareillage :

Photo de la radiographie TLR avant (A) / après (B):

116
Partie pratique

Photo avant / après :

Patient 2: âgé de 8 ans ayant la même anomalie que le premier patient, mais présentant en
plus quelques problèmes orthodontiques: encombrement, supraclusie, et des
dysfonctionnements. Le patient a été traité par trois Frankel pendant 5 ans. A 12 ans
l’amélioration a été constatée.

Photo de l’appareillage:

117
Partie pratique

Photo de la radiographie avant (A) / après (B):

Photo avant/ après:

118
Partie pratique

Patiente 3 : Une fille de 12 ans qui présente une classe II division 1 au début de la dentition
permanente, avec un surplomb accru de 11 mm et relations molaires de classe II
bilatéralement.

Un FR2 a été équipé de pelotes labiales inférieurs et d'un arc labial supérieur. Les écrans
inférieurs ont été placés en dessous des incisives inférieures dans le sulcus labial avec
l'appareil complètement engagé, induisant un étirement périosté. L'appareil a été porté
pendant une période de 12 mois, ce qui a entraîné une correction complète de la malocclusion
avec déroulement de la lèvre inférieure et un avancement des incisives inférieures; une grande
partie de la réduction de surplomb était attribuable à la vestibulo-version des incisives
mandibulaires.

Photo de l’appareillage en bouche:

119
Partie pratique

Photo avant / après:

120
Partie pratique

Patient 4 : âgé de 12 ans présentait un large surplomb (12 mm) sur un modèle squelettique de
classe II modéré à responsabilté mandibulaire, associé à une DDM. Ce patient l a été traité avec
un Twin Block modifié sur une période de 10 mois.

 Avant de retirer l'appareil pendant une période de 6 semaines, les relations molaires
ont été sur corrigées en ½ unité de classe III avec ouverture bilatérale.
 Après le retrait de l'appareil, une légère rechute antéro-postérieure s'est produite et les
morsures latérales ouvertes ont commencé à se refermer.

Photo de l’appareillage en bouche :

121
Partie pratique

Photo avant/ après :

122
Conclusion

Conclusion

Les appareils amovibles ont représenté pendant longtemps le moteur de la thérapeutique


fonctionnelle. La notion de la thérapeutique orthopédique fonctionnelle ne limite pas son
action aux seules régions adjacentes aux arcades dentaires, mais elle s’étend à l'appareil
dento-maxillo facial dans sa totalité jusqu'aux régions plus lointaines de l'organisme.

Les traitements orthopédiques ont pour but la correction du décalage squelettique par action
sur la croissance, cette action se fait le plus souvent grâce au port d'un appareil amovible dit
orthopédique ou fonctionnel. Ces appareils développent; en fait simultanément; une action
orthopédique et une action orthodontique. Un traitement orthopédique ne constitue qu'une
étape du traitement qui doit être terminée en technique multi attaches pour la finition, rendue
alors plus simple grâce à la correction précoce du décalage des bases osseuses, tel que la
classe II.

Notre étude s’intéresse à un type d’appareil amovible orthopédique : les activateurs de classe
II, ainsi que leurs indications et leurs modes d’action.

Celle-ci a montré qu’anciennement, les procédés scientifiques ne permettaient pas de prévoir


à tous coups et avec précision ce que seront les modalités de la croissance, l'évolution du
comportement musculaire, le jeu de la fonction occlusale, cela était du à l'imperfection des
connaissances et des techniques utilisées. Aujourd'hui les connaissances en matière de
mécanismes de la croissance crânio-faciale ont beaucoup évolué, de nouvelles conceptions sur
l'étiopathogénie des anomalies squelettiques sont apportées.

Ainsi, nous avons montré que les activateurs de croissance induisent une position de morsure
mandibulaire inhabituelle, reproductible, et guidée par un positionnement occlusal, muqueux
ou mécanique. Ils activent les constituants de l’appareil manducateur, et leurs fonctions, afin
de contribuer à la correction des dysmorphoses squelettiques et dento-alvéolaires chez le
patient en cours de croissance.

La quasi-totalité des appareils existants fonctionnent selon un principe de propulsion


mandibulaire forcée. Ces traitements entraînent une réponse musculaire réflexe de recul
mandibulaire, qui peut s'exprimer une fois l'appareil retiré et peut être à l'origine de récidive
de la classe II. Le traitement par guide de croissance est basé sur la propulsion volontaire,

123
Conclusion

résultat d'une éducation du patient sur sa posture et sa cinématique mandibulaire. Cette


approche fonctionnelle, plus difficile de prime abord car dépendant des compétences
pédagogiques du praticien et des capacités cognitives et motrices du patient, serait gage de
stabilité des résultats obtenus en constituant une contention naturelle du traitement par le
patient lui-même.

La réussite du traitement dépend de la qualité du diagnostic et de la thérapeutique mise en


œuvre par le praticien en fonction de l'âge et de l'importance du décalage sagittal, qu'il soit
squelettique et/ou dentaire. Elle est en grande partie liée à la coopération du patient et surtout
à la présence d'une croissance favorable chez le jeune patient.

Pour le patient plus âgé, il doit être informé sur la durée, la pluridisciplinarité du traitement,
ainsi que sur les objectifs, afin que le traitement se déroule dans les meilleures conditions
possibles et permet ainsi un résultat optimal.

124
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concept et illustrations cliniques. Thèse pour le diplôme d’état de docteur en chirurgie dentaire.
2017.

iv
Résumé :

Le traitement des classes II squelettiques a pour objectif majeur la correction des décalages
squelettiques sagittaux, le rétablissement de l’esthétique, et des différentes fonctions de
l’appareil manducateur .

Quand il s’agit d’une classe II à responsabilité mandibulaire, l’approche thérapeutique est en


faveur de l’utilisation d’un activateur de croissance qui induira une position de morsure
différente de celle qui est habituellement effectuée par le système manducateur obligeant la
mandibule à prendre une position antérieure, stimulant ainsi sa croissance. Cela se fait grâce
àleurs action sur le système squelettique, neuromusculaire, ATM et articulation dento-
dentaire.

Notons qu’il faut bien choisir le moment d’intervention (période de croissance) pour un
résultat orthopédique optimal.

Le but du travail réalisé dans ce mémoire est de faire connaitre aux lecteurs les différentes
types d’activateurs de classe II squelettique (rigides , propulseurs à butée, élastiques…) leurs
principe d’action et leurs indications.

Abstract :

The main objective of skeletal class II treatment is the correction of sagittal skeletal shifts, the
restoration of aesthetics, and the various functions of the manducatory system.

Concerning class II with mandibular responsability, the therapeutic approach is in favor of


the use of a growth activator which will induce a different bite position than what usually
performed by the manducator system forcing the mandible to have an anterior position, thus
stimulats its growth. This is done through their action on the skeletal system, neuromuscular,
TMJ and dento-dental articulation.

It should be noted that it is necessary to choose the right moment of intervention (growth
period) for an optimal orthopedic result.

The aim of the work carried out in this thesis is to introduce readers to the different types of
skeletal class II activators (rigid activators, thrusters activators, elastic activators…) their
principles of action and their indications.

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