New Deal Roosevelt Presentation

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Point de passage 

1933: Roosevelt et le New Deal :

« La croissance est au coin de la rue » s’écrias’écrie Herbert Hoover en 1929, à la suite de la

crise économique dont les États-Unis et bientôt le monde entier vont être victime. Au sortir de

la Première Guerre mondiale, les grandes puissances européennes, majoritairement celles

défaites, sont touchées par une crise sociale et économique. Quant à eux, les États-Unis

connaissent une croissance économique exponentielle dans les années 1920. En tant que grand

gagnant de la première guerre mondiale et à ses avancées technologiques et techniques,

notamment grâce aux travaux de Taylor puis Ford, les Etats Unis d’Amérique deviennent le

pays le plus prospère du monde. Toutefois, cet état va rapidement faire face à une crise sans

précédent du fait de deux grands facteurs. Le premier : la surproduction ; la modernisation de

la production a entraîné une augmentation de l’offre de celle-ci alors que la consommation

reste stable. Du fait de la loi du marché, les prix baissent puisque l’offre est supérieure à la

demande. Le second : une forte spéculation. On assiste à une véritable frénésie d’achat de

titres, faisant alors exploser les cours des actions d’entreprises. Cependant, elles sont pour la

majorité achetées à très fort crédit par des « petits porteurs ». De ce fait, un immense gouffre

se crée entre la valeur théorique des entreprises, gonflées par les millions de petits porteurs et

leur valeur réelle : une gigantesque bulle spéculative s’est créée, n’attendant que d’exploser.

Ce qui devait logiquement arriver arriva : le jeudi 24 octobre 1929, on assiste à un véritable

krach boursier ; le quotidien anglais London Herald parle même d’ « effondrement ». Ce jour-

là, appelé le « jeudi noir », 13 millions d’actions qui valent désormais moins de 90% de leur

valeur de la veille, sont offertes à la vente par des petits porteurs, seulement, le nombre

d’acheteurs est bien inférieur. Cet effondrement de la plus grande place boursière mondiale

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provoque une crise économique et sociale suivie d’une période dite de « Grande Dépression »

dans les années trente. Ainsi, aux États-Unis, la production industrielle est divisée par plus de

deux entre 1929 et 1933 et le PIB divisé par 4. Le nombre de chômeurs passe quant à lui, de

1,5 millions en 1929 à 12 millions en 1932, soit 26% de la population américaine. Face à cette

crise sans précédent, une solution est alors proposée par Franklin Delano Roosevelt, alors

candidat démocrate aux élections présidentielles, avec la mise en place du « New Deal »,

littéralement nouvelle donne. Ce programme politique et économique va porter le candidat à

la présidence en 1932. Ce programme ambitieux lui permettra alors de faire contraste avec

son rival Hoover, qu’il qualifie de « do nothing »», littéralement « ne fait rien », ce qui lui

permettrapermet de devenir président en 1933. On pourrait ainsi se questionner quant à ce

programme économique :

En quoi consiste la politique du New Deal mise en place sous Franklin D. Roosevelt et

quels en sont les résultats ?

Pour éclairer cette tension, l’étude portera dans un premier temps sur l’arrivée au pouvoir de

Roosevelt et la mise en place de la politique du « New Deal. Par la suite, celle-ci mettra en

exergue les caractéristiques de cette « nouvelle donne » ainsi que les attentes quant à celle-ci.

Enfin, l’étude mettra en lumière les résultats, pouvant être perçus comme contrastés, du

« New Deal ».

I. Le New Deal, une nouvelle politique visant à relancer l’économie :

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Dès 1929, les États-Unis font face à une crise économique, financière et sociale

sans précédents qui se répand rapidement à l’échelle internationale. Encore président à la suite

de la crise, Herbert Hoover semble peiner à la contrôler et ses résultats contrastent avec la

proposition de Roosevelt. La solution selon Roosevelt, futur président du pays élu en 1932,

est d'instaurer une politique de relance économique qu'il appelle le « New Deal », avec pour

objectif de soutenir les couches les plus démunies de la population et à redynamiser une

économie meurtrie.

A. La politique de Hoover face à la crise de 1929 :

1. Ne rien faire n’était pas une option pour Hoover :

De 1929 à 1933, Herber Hoover est en fonction à la présidence des Etats-Unis et est donc le

premier qui doit faire face à cette crise, en prenant des décisions réactionnaires et en mettant

en place une politique protectionniste dans le but de sortir son pays de la future dépression. La

culture du « laisser faire » est un concept fondamental en économie, et l’on considère

généralement dans l’économie la plus libérale que le « laisser faire » est assez important, car

l’économie doit se réguler d’elle-même, selon le concept de « la Main invisible » théorisé par

Adam Smith. Bien que qualifié de « do nothing » par ses opposants politique ainsi que par le

peuple, Hoover s’oppose à la politique traditionaliste du « laisser faire » et va prendre

différentes décisions dans le but de sortir son pays de la crise. Hoover montre rapidement

une volonté d’exploiter les ressources du gouvernement fédéral pour faire face à la

crise financière, à laquelle son pays fait face. « Il a immédiatement réduit les
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impôts et mis en place un programme contracyclique de dépenses de travaux

publics, le premier du genre, pour stimuler l’emploi et la reprise  », souligne

Kenneth White, journaliste spécialisé sur la période de la «  Grande Dépression »,

dans son ouvrage «  Hoover  ; An extraordinary Life in Extraordinary Times  ».

Lorsqu’il devint clair en 1931 que la spirale financière ne faiblissait pas et que la

crise s’endiguait, Hoover convainc le Congrès d’accepter un suspens, sur le

paiement de la dette américaine, qui avait doublée en l’espace de 3 ans, du fait de la

politique de relance dont Hoover était le chef d’orchestre, et adopta une série de

politiques fédérales pour stimuler l’économie, parfois appelée le « Hoover New

Deal ». La « Reconstruction Finance Corporation », est créée en janvier 1932, et

prête plus de 3 milliards de dollars entre 1932 et 1933, dans le seul but de renflouer

les banques et les entreprises américaines. La loi sur les secours d’urgence et la

construction, promulguée en juillet 1932, a élargi le pouvoir de prêt de l’agence,

passant de 1.5 milliard en 1932 à plus de 2.8 milliards en 1934, pour inclure le

financement de projets de travaux publics, nationaux et locaux. La politique de

Hoover n’apparaît donc pas comme une politique de « do nothing » mais plus

comme une volonté de creuser la dette et le déficit public à court terme, dans le but

de sortir de la dépression le plus rapidement possible. Hoover a également approuvé

d’importantes augmentations des subventions agricoles, comme le fera par la suite

Roosevelt, assoupli les exigences pour l’émission de billets de la Réserve fédérale

et créé le « Federal Home Loan Bank Board » en 1932 dans le but de soutenir les

prêts immobiliers des entreprises et banques, et éviter qu’elles ne fassent faillite.

Dans une tentative de payer pour les nouveaux programmes et éviter que la dette

publique ne se creuse trop, Hoover a signé le «  Revenue Act » de 1932, qui a

doublé l’impôt sur les successions, augmenté les taux d’imposition des sociétés et

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augmenté le taux d’imposition des particuliers supérieur de 25 à 63%. Ainsi, la

politique de Herbert Hoover face à la crise de 1929 semble réactionnaire et vise à

relancer l’économie de son pays par de nombreuses concessions, la première étant

l’augmentation exponentielle de sa dette. Par cette politique, il espère protéger les

foyers les plus démunis et relancer l’activité des grosses entreprises et banques,

qui, entre 1929 et 1933, ont vu leurs nombres divisés de moitié.

B) Des résultats désastreux, permettant à Roosevelt de s’affirmer comme le seul

sauveur de la nation   :

Cependant, malgré toutes les décisions économiques du président Herbert Hoover,

les résultats de cette politique visant à sortir son pays de la crise sont très mauvais,

ouvrant la voie à Franklin Delano Roosevelt à la tête de la présidence américaine.

Alors que les dépenses fédérales réelles ont augmenté de 48% pendant la présidence

de Hoover, du fait de sa politique visant à la relance, le chômage a également

grimpé de 3% à un niveau record de 25%. Plus de 5 000 banques avaient fait faillite

au moment où il a quitté ses fonctions en 1933, ce qui signifie que le nombre de

banques a été divisé par plus de deux entre 1929 et 1933, passant de plus de 25  000

à moins de 10 000 à la fin de son mandat. Sa politique, qui vise à soutenir

principalement banques et grandes entreprises, est un échec cuisant, comme le

souligne Douglas Irwin, professeur d’économie au Dartmouth College, dans son

ouvrage «  Peddling Portectionism  : Smoot-Hawley and the Great Depression  »  :

« Il a essayé beaucoup de choses, mais peu ont fonctionné  ». Par la suite, l’une des

actions de Hoover qui a eu un effet particulièrement négatif sur l’économie a été sa

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signature du tarif « Smoot-Hawley », qui a augmenté les prix de milliers de biens

importés, contre l’avis de plus de 1 000 économistes .  Cela a entraîné des

représailles qui ont frappé les exportations étrangères et la contraction des

importations et des exportations. Les importations américaines depuis l'Europe déclinent

de leur maximum de 1929 de 1 334 millions de dollars à seulement 390 millions en 1932, ce

qui équivaut à une chute de plus de 70%, alors que les exportations américaines vers l'Europe

chutent de 2 341 millions de dollars en 1929 à 784 millions en 1932, une chute de 2/3. De

même, le commerce mondial déclina d'environ 66 % entre 1929 et 1934, du fait de l’adoption

de cette loi très protectionniste. La décision de la mise en place de ce tarif n’a

certainement pas causé la « Grande Dépression », mais c’était un facteur

contributif. Pour ne rien arranger aux résultats catastrophiques de la politique

monétaire menée par Herbert Hoover entre 1929 et 1933, son opposant Roosevelt

l’attaque pendant la campagne présidentielle de 1932 pour s’être engagé dans des

dépenses « imprudentes et extravagantes » prononça-il dans un discours, et appelle

tout le gouvernement américain à « une réduction immédiate et drastique des

dépenses gouvernementales » d’au moins 25%. Le conseiller de Roosevelt, John

Nance Garner, est allé jusqu’à accuser Hoover de « conduire le pays sur la voie du

socialisme », courant de pensée politique historiquement opposé à la doctrine

américaine. En 1932, les deux candidats à la présidence américaine font leur

campagne : Hoover, républicain, affronte le démocrate Franklin Delano Roosevelt,

devenu très populaire aux yeux des américains du fait de son important poste en

tant que gouverneur de New York. Roosevelt, qui inspire majoritairement

confiance, du fait de sa future politique du « New Deal » opposée à la débâcle de

Hoover, remporte les élections avec 89% de voix des grands électeurs. Ses

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promesses séduisent les américains : de ce fait, il lance le « New Deal », quatre

mois après son élection.

B. La solution proposée par le nouveau président Franklin Delano Roosevelt :

1) Roosevelt, de gouverneur de New York à candidat à la présidence des Etats-Unis

d’Amérique :

Gouverneur de l'État de New York au moment où se produit le krach de Wall Street le jeudi

24 octobre 1929, Franklin Delano Roosevelt refuse de rester inactif face à la montée

exponentielle du chômage et met en place une administration chargée de créer des emplois

d'utilité publique qu'il financera par une augmentation de l'impôt sur le revenu qu’il nommera

le « Temporary Emergency Relief Administration » ( TERA) dans le but de ne pas creuser un

trop gros gouffre dans la dette publique, politique qu'il reprendra à grande échelle quand il

deviendra président en 1933. On remarque en effet que cette mesure prise par Roosevelt

fonctionne, puisque le chômage baisse de 3 points entre 1929 et 1932 dans le seul état de New

York. À la tête de cette administration, il placera un homme qui va jouer un rôle fondamental

auprès de lui en transformant ses idées et ses intuitions en actions précises : Harry Hopkins,

qui deviendra en 1933 l’administrateur fédéral des secours, dans la politique du « New Deal »

de Roosevelt. Hopkins est, en outre, une des personnalités qui permis à Roosevelt de devenir

président, du fait des très bon résultats de ses politiques TERA, FERA et CWA, qui

embauchèrent plus de 5 millions de personnes en 4 mois. Franklin Delano Roosevelt plaide

également lors des réunions annuelles des gouverneurs pour l'instauration d'une assurance-

chômage, pour soulager le quart de la population américaine étant au chômage durant la


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période 1929-1932. Mais c'est en accédant à la présidence qu'il mettra en œuvre un ensemble

de réformes qui vont, selon lui, révolutionner l'Amérique. Roosevelt mène alors son combat

contre le chômage à l'échelle nationale. Ces excellentes mesures prises par l’actuel

gouverneur de New York augmente sa popularité auprès de l’électorat américain, sceptique,

voire même déçu des mesures prises par Herbert Hoover.

2. La mise en place de son projet :

Pendant la campagne présidentielle, il lance l'idée de « New Deal », sans que celle-ci recouvre

pour autant un programme précis ; il promet ainsi « à une nouvelle donne pour le peuple

américain » le 2 juillet 1932 à la Convention de Chicago. Le terme « New Deal » peut

sembler faire écho aux dires de son lointain cousin Theodore Roosevelt, qui, trente ans

auparavant, promulge le « Square Deal », programme national visant à soutenir la classe

moyenne ; ainsi, la couleur du projet de FDR est donnée : une volonté de soutenir le peuple

durant cette période de crise et de relancer l’économie. Ce terme affiche surtout à l'époque la

volonté d'agir et de

mettre en place des solutions durables, après la désillusion du peuple américain quant aux

décisions prises par Herbert Hoover. Comme il l'exprimera dans un discours de campagne

en octobre 1932, « le bon sens, c'est de choisir une méthode et de l'expérimenter. Si elle

échoue, reconnaissons-le franchement et essayons une autre méthode. Mais par-dessus

tout essayons quelque chose » signifiant une volonté de sortir de la dépression dans laquelle

les Etats-Unis sont englués depuis 1929. Pendant la campagne il s’entourera d'une équipe

d'intellectuels, juristes, économistes issus notamment de l'université de Columbia et qui

deviendra le « Brain Trust », avec lequel il lancera au cours des « Cent Jours » un ensemble

de réformes qui constitueront le premier « New Deal » (1933-1934). Raymond Moley,

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professeur de droit à Columbia, anime le groupe, entouré de Rexford Tugwell, économiste et

spécialiste des questions agricoles, auxquels viendront s'ajouter de brillants universitaires qui

vont mettre à profit les quatre mois qui séparent l'élection (novembre 1932) de l'investiture (4

mars 1933)pour élaborer un ensemble de lois et de décrets qui seront votés au cours des

« Cent Jours ».À la suite de son discours du 27 juin 1932, Franklin Roosevelt a réussi à

convaincre les

Américains de la future réussite de son programme politique et économique. Considéré

comme un progressiste et un réformiste par la majorité du peuple, il est de ce fait élu président

des États-Unis en novembre 1932.

Ainsi, dès que la crise éclate en 1929, le président en fonction, Hoover tente de sortir le pays

de la crise : cependant, ses différentes décisions dans les domaines sociaux et financiers sont

mauvaises, entraînant alors des critiques de la part de la population et de ses opposants

politiques. Quant à lui, Franklin Delano Roosevelt gagne en popularité auprès des américains

et semble incarner, au fur et à mesure des années, la figure idéale pour vaincre la Grande

Dépression. Il accède alors à la présidence américaine et met en place son ambitieux « New

Deal ».

Il- En quoi consiste la politique du « New Deal » et quelles sont les attentes ?

Roosevelt, devient alors président des Etats-Unis d’Amérique en 1933, met directement en

place la politique « New Deal » promise dans son programme présidentiel. Cette politique est

composée de deux axes majoritaires : financier et social, qui seront étudiés dans cette partie.

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A. La promesse financière du « New Deal » :

1) Régulation des banques : mise en place du « Bank Holiday » et autres mesures :

Les premières mesures instaurées par Roosevelt et ses conseillers vont d'abord se

concentrer sur l'aspect économique et financier du pays. Ainsi, au lendemain de son

« Inauguration Day », le 5 mars 1933, Franklin Delano Roosevelt lance sa première mesure

économique, qui sera plus globalement, une des première mesures prises par le nouveau

président durant les « Cent Jours », période initiale du « New Deal » qui correspond à

l’adoption de nombreuses lois liées à l’économie américaine : il décide de mettre en place

une fermeture exceptionnelle de toutes les banques (qui restent) du pays entre le 6 et le 10

mars 1933, le « United States Bank Holiday », afin de contrôler l'agitation économique et

calmer la population tout en lui montrant que le

nouveau gouvernement prend les choses en mains afin de rétablir la confiance. A une heure

du matin le lundi 6 mars, le « Bank Holiday » commence alors. Du 6 au 10 mars, les

transactions bancaires sont suspendues dans tout le pays. La proclamation présidentielle

précise qu' « aucune institution ou succursale bancaire ne doit payer, exporter, affectation ou

autoriser le retrait ou transférer, de quelque manière que ce soit ou par quelque manière que ce

soit, d'une pièce d'argent ou d'une pièce d'or ou d'un lingot d'investissement ou d'une monnaie

ou ne prend aucune autre mesure susceptible » lors du discours inaugural de cette mesure.

Pendant une semaine entière, les Américains n'ont pas accès aux banques ou aux quelconques

services bancaires. Ils ne peuvent pas retirer ou transférer leur argent, et ils ne sont pas non

plus en capacité de faire de dépôts. Trois jours plus tard, le 9 mars, Roosevelt a présenté au

nouveau Congrès l' « Emergency Bank Act » .Cette loi donne au président le pouvoir, par

10
l'intermédiaire du secrétariat du Trésor, de fermer toutes les banques du pays entre le 6 et

le 10 mars 1933 dans le but d'évaluer leur solvabilité ainsi que leur capacité à empêcher la

faillite des épargnants. Si les banques passaient avec succès cet examen, elles étaient

autorisées à rouvrir. Dans le cas contraire, elles devaient rester fermées, ou demander un

emprunt à l'État pour éviter la faillite. La Chambre n'a accordé que quarante minutes de débat

avant l’adoption de la loi à l'unanimité, et le Sénat a rapidement suivi avec un soutien

écrasant. Les banques sont donc divisées en quatre catégories. Étonnamment, un peu plus de

la moitié des banques du pays ont été considérées comme appartenant à la première catégorie

et aptes à la réouverture. La deuxième catégorie de banques était autorisée à permettre le

retrait d'un pourcentage de ses dépôts. La troisième catégorie était constituée de banques qui

étaient au bord de l'effondrement. A la fin du congé, ces banques étaient uniquement

autorisées à accepter des dépôts. Enfin, 5 % des banques se trouvaient dans la dernière

catégorie, celle des banques inaptes à poursuivre leurs activités. Cette loi ainsi que le « Bank

Holliday » doive permettre de mettre fin aux faillites bancaires et, en fin de compte, de

rétablir la confiance dans le système financier et ainsi, de relancer l’économie américaine. Le

dimanche soir précédant la réouverture des banques, Roosevelt s'est

adressés’adresse à la nation dans l'une de ses fameuses "FIRESIDE CHATS". Avec des mots

honnêtes sur un ton apaisant, le président a assuréFireside Chats", littéralement « conversation

au coin du feu » dans lequel le président Roosevelt se livre à son peuple, en parlant avec

familiarité à des millions de foyers américains ; le président assure à soixante millions

d'auditeurs de radio que la crise amen étaitéconomique et sociale américaine est terminée et

que les banques du pays étaientsont en sécurité. Le premier jour de la reprise des activités, les

banques contrôlent 90% des ressources bancaires, contre moins de 20% en 1929. En outre, les

dépôts ont dépassédépassent les retraits. , redonnant alors confiance aux américains quant à

l’efficacité du système bancaire. Au début du mois d'avril, les Américains ont remisremettent

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en toute confiance un milliard de dollars dans le système bancaire. La crise bancaire semble

donc être terminée, bien que 4 000 banques restent fermées à jamais. Cela n’est pas sans

concession puisque le déficit budgétaire américaine s’élève à plus de 3.6 milliards de dollars

en 1936, du fait de l’accroissement des dépenses de l’état dans le but de réhabiliter les

banques.

2. Une nouvelle politique monétaire :

Les premières mesures monétaires, préparées par des conseillers de Roosevelt, le « Brain

Trust », un groupe de conseillers très proches du président, composés essentiellement de

professeur d’universités tel que Harvard ou encore Colombia ; le « Brain Trust » était

divisé en 2 courants de pensées distincts : les « planificateurs », qui prônent des réformes

monétaires structurelles et les « conjoncturistes » également appelés « spenders » pour

lesquels il suffisait de réinjecter des liquidités dans l’économie pour permettre un écoulement

de la production. Les premières réformes monétaires mises en vigueur par le président

Roosevelt

pendant la campagne électorale de 1932, visent une amélioration de la sphère monétaire à

court terme en injectant des milliards de dollars dans l’économie américaine dans le seul but

de « réamorcer la pompe de l'économie » ainsi qu’une volonté d’atteindre une répartition plus

optimale des richesses produites en réorganisant le tissu industriel. On remarque que la

politique de « spenders » est largement utilisée durant les premières années du fait de ces

différentes mesures prises dans les premières années du mandat de Roosevelt. En premier
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lieu, il y’a une volonté de dévaluation du dollar pour créer une inflation de reprise, dans le but

de favoriser les exportations à l’international américaines et alléger le poids de l'endettement,

exportations qui avaient complètement cessées depuis le début de la crise. Dans les mesures

monétaires prises par Franklin Delano Roosevelt, on retrouve un moratoire sur les dettes des

banques, ainsi qu’une instauration d'une inspection des organismes financiers par les banques

fédérales et un établissement d'une distinction nette entre banques de dépôt et banques

d’investissement par la mise en vigueur de la loi « Glass-Steagall » en juin 1933, autrement

appelée le « Banking Act ». Celle-ci stipule donc que les banques ne peuvent être

simultanément banque de dépôt et d’investissement, dans le but d’éviter que les banques ne

refassent faillite, après l’hécatombe de 1929. Enfin, la « Securities and Exchange Comission »

(SEC), donne à cette même loi le pouvoir étendu pour réglementer le secteur des

valeurs mobilières, y compris la Bourse de New York. La loi « Glass-Steagall » et

la création de la SEC contribuent donc à restaurer la confiance des investisseurs

après la « Grande Dépression » en réduisant les transactions trompeuses, en veillant

à ce que le public reçoive toutes les informations pertinentes sur les risques

d'investissement et en limitant la pratique d'achat d'actions sur marge. La SEC fait

passer les besoins des investisseurs avant ceux des courtiers, des commerçants et

des entreprises, ce qui a contribué à ramener les gens sur le marché boursier. Enfin,

une autres loi visant à réguler la politique monétaire du pays est votée dès 1933.

Cette loi, l’ « Economy Act », est conçue par le secrétaire au budget de l’état,

Lewis Douglas. Elle est approuvée le 14 mars 1933 par le Congrès américain. La

loi, qui considère deux budgets différents, le budget régulier, et le budget d'urgence

impose d'équilibrer le budget régulier, en réduisant notamment le salaire des

fonctionnaires, et en diminuant les retraites des vétérans de 40 %. Elle réduit

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également le budget des différents ministères. Près d'un milliard de dollars sont

alors économisé grâce à cette mesure.

B. La promesse sociale du « New Deal » :

1. Vers une réduction du temps de travail :

Au niveau social, une action importante de la politique du « New Deal » est la réduction de la

durée de travail. En effet, il faut faire remonter la part des salaires dans la valeur ajoutée. La

proposition de Roosevelt est alors de diminuer progressivement la durée hebdomadaire de

travail. La durée du travail est abaissée entre trente-cinq et quarante heures selon les

secteurs d'activités. De plus, un salaire horaire minimal est également instauré. Cette

solution va également permettre la création de nouveaux emplois afin de résorber le

chômage de masse.

2. Création d'emplois et soutien à l'agriculture :

Afin de faire face au chômage massif, qui avait atteint un record en 1933, avec plus de

13 600 000 chômeurs cette même année, soit une quart de la population active, un vaste plan

d'emplois payés sur fond publics est mis en place à travers de grands travaux. Le fond créé à

cet effet dépense environ 13 milliards de dollars entre 1933 et 1942. Grâce à celui-ci, 3 800

000 emplois entre 1933 et 1938. Cela diminue d'un tiers le volume du chômage. Ces emplois

vont permettre de réaliser des infrastructures de base qui serviront au développement et à la

modernisation future des USA C'est plus de 122 000 bâtiments publics, plus d'un million de

14
kilomètres de routes, 77

000 ponts, 285 aéroports qui sont construits.

Malgré l'adhésion très large de la population à l'ensemble de cette politique, cette dernière

initiative sera encore plus critiquée par les milieux d'affaires et les économistes libéraux qui

ne supportent pas la moindre intervention de l'État dans le jeu des marchés et qui

continuent à affirmer que la crise de 1929 est d'abord le résultat d'une trop grande

intervention de l'État dans l'économie, ainsi que de la rigidité introduite sur le marché du

travail du fait de la puissance des syndicats.

Le troisième axe important de l'action du gouvernement va entrer en faveur de

l'agriculture. Là aussi le programme est très ambitieux, il s'agissait d'une part de soutenir les

prix intérieurs, de façon à reconstituer le pouvoir d'achat des agriculteurs, mais, comme ces

prix se sont rapidement enlevés au-dessus de celui des cours mondiaux, il a fallu également

soutenir les exportations en les subventionnant directement par l'État. Roosevelt va alors

illustrer sa volonté de mettre en avant l'agriculture en créant une agence qui va verser des

subventions aux agriculteurs américains : l'AAA (Agricultural Adjustment Administration).

ESt

alors instauré un système de rééchelonnement des dettes et d'un crédit à taux minoré

ainsi qu'un versement aux agriculteurs d'une indemnité en échange de la destruction de

stocks existants et de la réduction de leur production.

Ill- Les résultats de la mise en place de cette nouvelle politique :

+ NiRA

A. Bilan du « New Deal »

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1. Succès politique et social

Au niveau politique, le pouvoir exécutif et l'influence du cabinet du président se sont

accrus, mais cela n'a pas poussé le pays vers la dictature. Roosevelt a pu établir un contact

direct avec la population à travers les nombreuses conférences de presse qu'il a tenues,

l'utilisation de la radio dans sa fameuse "Causeries au coin du feu" et ses innombrables

déplacements. Le New Deal a rendu possible la démocratisation de la culture et la

réconciliation entre les artistes et la société. L'esprit du New Deal a imprégné le pays : les

films et la littérature accordent plus d'attention aux pauvres et aux problèmes sociaux. La

Works Projects Administration (1935) a lancé avec succès de nombreux projets dans le

domaine de l'art et de la littérature, notamment les cinq projets du célèbre Federal One, qui

ont profité aux artistes. La WPA a ainsi contribué au développement de 1 566 nouvelles

peintures, 17 744 sculptures, 108 099 peintures à l'huile et à l'éducation artistique. Mais

même à cet égard, le résultat est nuancé : si les artistes américains reçoivent des

financements publics et obtiennent une reconnaissance nationale, cette politique culturelle

est interrompue par la Seconde Guerre mondiale et la mort de Roosevelt. Du point de vue de

l'agence New Deal, on peut aussi citer la Public Works Administration, qui a dépensé 13

milliards de dollars américains en 1942 et employait 3,5 millions de chômeurs en 193897,

dont 285 aéroports et 1 million de kilomètres de chômeurs, et 122 000 bâtiments publics ont

été construits en sept ans.

Bien que la politique du « New Deal » ait été un succès au niveau social, au niveau

économique le bilan reste mitigé.

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2. Bilan économique mitigé

Économiquement, la situation au début de la Seconde Guerre mondiale est meilleure

Qu'en 1933 : la production industrielle revient au niveau de 1929, avec la situation de 1929

comme base de 100, le prix constant du PNB en 1939 est de 103, et le PNB était de 96 par

habitant. Cependant, le taux de chômage reste élevé : en 1939, 17 % de la population active

aux États-Unis était au chômage, soit 9,5 millions. Cependant, ils perçoivent des allocations

de chômage, ce qui est une nouveauté par rapport à avant le New Deal. Notons enfin

qu'entre 1933 et 1939, la population active a augmenté de 3,7 millions de personnes. Le

New Deal a également inauguré une période d'intervention de l'État dans de nombreux

secteurs de l'économie américaine : bien qu'ifn'ait pas été nationalisé comme la France au

siècle dernier. Le Front populaire, les agences fédérales ont développé leurs activités et

embauché plus de fonctionnaires des universités. Les mesures du New Deal posèrent ainsi

les bases de la future superpuissance américaine. Même ainsi, le New Deal n'á pas réussi à

ramener la prospérité des années 1920. En 1941, il y avait encore 6 millions d'Américains en

attente de travail. Le plein emploi n'a pas été rétabli avant la guerre. Du point de vue de

l'investissement, les résultats ont été mitigés : l'opposition de la communauté des affaires

aux actions de Roosevelt a entrainé une baisse de l'investissement privé, que le public ne

peut compenser. Néanmoins, les mesures de Roosevelt ont permis de soutenir la demande

globale en ralentissant la baisse de la demande globale. La récession économique de 1937 a

également été préjudiciable à Roosevelt, faisant chuter les valeurs boursières de 50 % et

augmenter le chômage, touchant 11 millions d'Américains la même année. Dans le secteur

agricole, Roosevelt n'a pas réussi à assurer la parité entre les prix agricoles et industriels, en

partie parce que le Congrès n'était pas disposé à accorder des crédits en 1938 pour

empêcher les prix agricoles de baisser. Dans le contexte d'une nouvelle augmentation de la

production, les prix ont de nouveau baissé. Par conséquent, comme l'a montré john

17
Steinbeck dans son roman Les raisins de la colère, le problème de la pauvreté agricole est

encore plus grave. Enfin, en termes d'affaires, les résultats sont nettement inférieurs au

bilan d'avant-crise. La balance des paiements s'est progressivement détériorée et la balance

commerciale ne peut être rétablie que par une contraction nette des importations, qui sont

passées de 4,4 milliards de dollars EU en 1929 à 2,1 milliards de dollars EU en 1939. Bien

que

les États-Unis aient toujours bénéficié de l'afflux d'or en 1939, ils détiennent 70 % des

réserves mondiales d'or.

B. Controverses du « New Deal »

1. Le « New Deal » face à des contestations

Dès 1934, les premières contestations émergèrent. Contre Roosevelt en premier lieu,

accusé d'une part de faire preuve de conservatisme notamment en matière fiscale, en dépit

de sa propension à expérimenter, et de vouloir trouver un contrepoids au pouvoir des milieux

d'affaires et du patronat d'autre part. Roosevelt fut aussi critiqué lorsqu'il promit de

faire la guerre « Aux princes privilégiés de ces nouvelles dynasties économiques ». Il se vit

ainsi accusé de trahir « sa classe », et bien qu'il ait toujours défendu le capitalisme américain

comme la base de la reprise, il n'obtint qu'un soutien partiel et limité du milieu d'affaires,

dont il était pourtant lui-même issu. Roosevelt se trouva également dès 1934 confronté à la

«question raciale » étant donné que les démocrates ne pouvaient se passer du vote

des ségrégationnistes blancs des États du Sud dans l'optique d'une réélection. Pourtant,

certains collaborateurs du New Deal se préoccupèrent dans le même temps de la situation

des minorités, soutenues entre autres par la femme du président, Eleanor Roosevelt, qui

défendait les intérêts d'associations de défense des droits des Noirs telles que la NAACP.

Une contestation se développa aínsi, dans les États du Sud qui se sentirent lésés, notamment

18
au travers de l'American Liberty League, créée dans le but d'« éduquer le peuple au

caractère gratifiant d'encourager les gens à travailler ».

En 1935, Roosevelt fait face à un autre adversaire, la Cour suprême, qui a opposé son veto à

un certain nombre de mesures qui ont mis le gouvernement en difficulté. Par conséquent,

les neuf juges ont unanimement condamné la National Rifle Association, estimant que la loi

sur la concurrence loyale violait les dispositions commerciales de la Constitution. En janvier

1936, l'American Agricultural Association a été renversée pour avoir instauré des taxes

illégales au profit des agriculteurs. Malgré ces difficultés, l'administration Roosevelt a

continué à promouvoir l'adoption de lois telles que la loi Wagner pour indemniser une partie

de la NRA. Roosevelt a été témoin de la tension croissante entre le Congrès et les États

exigeant plus de pouvoir et a décidé de ne pas annoncer publiquement ses actions

politiques. Alors que les républicains faisaient campagne pour soutenir le Congrès, Roosevelt

a prononcé un discours au Madison Square Garden le 31 octobre, appelant ceux qui l'ont

soutenu en 1932 et ont continué à le soutenir. Lors de l'élection présidentielle, Roosevelt a

remporté 46 voix dans 48 Etats avec un avantage écrasant, avec un écart de 11 millions de

voix, ce qui contredit tous les sondages d'opinion et les prévisions des médias.

2. Les critiques de la presse

Les historiens de gauche et de droite étaient généralement déçus du second mandat de

Roosevelt. De nombreux journalistes d'horizons politiques différents ont donc pris position

contre les réformes du New Deal. Parmi ces auteurs, on peut d'abord citer ceux de droite,

comme John T. Flynn. En fait, en 1948, Flynn a écrit un livre « The Roosevelt Myth » sur la

présidence de Roosevelt de 1932 à sa mort en 1945. Flynn s'est fortement opposé au New

Deal, et il l'a même appelé 1943 "la forme dégénérée du socialisme et la forme préjugée du

capitalisme". D'un autre côté, il croyait que Roosevelt et son gouvernement bénéficiaient de

l'image héroïque trompeuse véhiculée par les médias, la radio et la télévision. Par

19
conséquent, son travail a été révisé en 1956, donc selon ses propres mots, il vise à présenter

la véritable apparence de Franklin Delano Roosevelt de 1932 à 1945.

Le New Deal est l'une des premières expériences de l'État Providence aux États-Unis. Il

est critiqué pour son inefficacité par les libéraux qui l'accusent d'avoir prolongé la crise

jusqu'en 1938. Il a cependant permis d'améliorer à long terme les infrastructures du pays et

de développer le pouvoir économique du gouvernement fédéral. Malgré les tensions sociales

112

MeW

Deal

aussi permis de grandes

avancées sociales et de ressouder

la société américaine en y réintégrant des dizaines de millions d'exclus générés par la crise de

1929.

La politique du « New Deal. » comme d'autres-politiques de relance européenne (en

Allemagne par exempte) ont été inspirées par l'économiste britannique Keynes,

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