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INTRODUCTION

Pays d’Afrique de l’ouest, au sud du Sahara, la Côte d’Ivoire a choisi de


construire de façon stratégique son développement sur le secteur agricole. Les
nombreuses ressources agricoles (cultures pérennes et vivrières) dont elle
dispose grâce à ses riches atouts naturels expliquent cet état de fait.
La variabilité climatique observée à l’échelle nationale depuis plus de quatre
décennies pèse sur les différentes productions agricoles du pays, ce qui affecte
directement l’économie et met en mal le bien-être des populations.
Le but de ce travail est de montrer la situation complexe de l’agriculture vivrière
en Côte d’Ivoire face aux variations climatiques qui s’accentuent.

I- DEFINITION DES CONCEPTS


Les questions abordées dans la thématique développée font appel à des notions
qu’il importe d’expliciter. Les changements climatiques et la sécurité
alimentaire se définissent différemment selon les sensibilités. Dans le cas
présent, les concepts exposés ci-après sont développés par des organismes de
renom.
1- Les changements climatiques
Selon la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
les changements climatiques comme « des changements qui sont attribués
directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de
l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du
climat observée au cours de périodes comparables.
2- La sécurité alimentaire

Elle désigne l’accès de tous, en permanence, à une nourriture de qualité en


quantité suffisante pour mener une vie saine et active. Les quatre piliers qui
concourent à l’atteinte de la sécurité alimentaire sont la disponibilité, la stabilité,
l’accessibilité et l’utilisation (nutrition).
Elle dépend souvent directement ou indirectement des services, des écosystèmes
agricoles et forestiers, à savoir la conservation du sol et des eaux, la gestion des
bassins versants, la lutte contre la dégradation des terres, la protection des zones
côtières et des mangroves.

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II- L’EVOLUTION CLIMATIQUE EN COTE D’IVOIRE

Le climat en Côte d’Ivoire a connu beaucoup de fluctuations depuis les années


1950. Les décennies 1950 et 1960 ont été relativement humides tandis que les
décennies 1970 à 1990 ont été sèches.

1- La pluviométrie

L’analyse de la normale par rapport à celle de 1961-1990 montre une réduction


moyenne des hauteurs de pluie de 6% sur toute l’étendue du territoire ivoirien,
avec des baisses remarquables de 13% à Sassandra et 11% à Adiaké, deux
localités sur le littoral ivoirien situées respectivement au sud-ouest et au sud-est.
La pluviométrie a été particulièrement déficitaire depuis les années 1980 par
rapport à la moyenne 1951-1980. Suivant la figure, la pluviométrie est
effectivement en baisse sur l’ensemble du territoire ivoirien. Dans la majorité
des stations, l’indice de la moyenne mobile pondérée des pluies annuelles est
inférieur à 2, globalement après 1970/1980. Les valeurs de l’indice évoluent
plus dans le sens négatif sur toutes les stations après 1970/1980.

2- La température

Au niveau de la thermométrie, les études d’observation montrent que la Côte


d’Ivoire s’est réchauffée en moyenne de 0,3°C depuis la décennie 1990. Sur les
dix dernières années (2001-2010), l’année 2010 a été la plus chaude avec un
écart de +1,2°C, comparée à la moyenne de la période 1961-1990 devant l’année
2008 et 2005 dont l’écart est de 0,9°C. Selon l’Organisation Météorologique

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Mondiale, l’année 2010 est l’une des années les plus chaudes jamais observées,
avec 2005 et 1998. La température moyenne à l’échelle du globe cette même
année s’est révélée supérieure à 0,53°C à la moyenne pour la période 1961-
1990. Cette valeur est supérieure de 0,01°C et de 0,03°C à la température
nominale respectivement en 2005 et 1998. A Abidjan, le réchauffement est fort
remarquable avec 0,5°C en moyenne (fig.2). Sur les 10 années les plus chaudes
enregistrées depuis 1949, neuf sont après 1990. L’année 2000 a été la plus
chaude avec une hausse de 1,1°C. De 2004 à 2007, la hausse s’est maintenue de
0,7 à 0,8°C.
Le régime d’harmattan, vent sec d’origine nord-est apparaissait très peu sur le
littoral ivoirien de 1961 à 1970. Depuis les années 1970, on observe une forte
occurrence de ce phénomène sur le Littoral. Cela est le signe de sa
généralisation sur l’ensemble du pays.

III- LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET L’AGRICULTURE

L’agriculture est un secteur d’activité intimement lié aux interactions entre trois
types de ressources indispensables: - les ressources génétiques (espèces et
variétés) ; - les ressources pédologiques (matériau géologique, nutriments etc.) ;
- les ressources climatiques (lumière, chaleur, eau, etc.) Il va s’en dire que le(s)
dysfonctionnement(s) observé(s) au niveau de l’une de ces ressources aura des
incidences sur les autres qui se trouveront en difficulté. Ce qui va influer sur
l’élément principal qui est l’agriculture. Cette logique met en lumière les
difficultés pour le secteur agricole qui supporte mal les variations des ressources
climatiques. Un parallèle entre plusieurs éléments met en lumière cet état de fait.

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1- les calendriers météorologiques et culturaux

Les pratiques agricoles obéissent à un planning bien connu des agriculteurs. Les
observations empiriques des saisons faites sur plusieurs années ont permis
d’établir des calendriers culturaux. Ainsi, en Côte d’Ivoire forestière par
exemple, les défrichages des portions pour les nouvelles cultures surviennent
entre les mois de janvier et février, qui correspondent à la période de sécheresse.
Les semences (maïs par exemple) sont mises en terre généralement entre les
mois de mars et avril, en début de saison des pluies. Cette logique continue de
guider les activités agricoles du monde paysan. La modification des paramètres
climatiques ces trois dernières décennies a occasionné une inadéquation entre les
calendriers de la météorologie et des saisons culturales. La modification des
paramètres climatiques ces trois dernières décennies a occasionné une
inadéquation entre les calendriers de la météorologie et des saisons culturales.
Des études montrent que la saison des pluies s’est raccourcie en moyenne de 10
à 27 jours sur le littoral avec un retard de démarrage de deux semaines en
moyenne. Ce constat sous-entend que la logique des saisons culturales est
modifiée. Au lieu de s’étendre sur le nombre de jours habituel, la saison des
cultures diminue. Ce qui suppose que les agriculteurs doivent s’y prendre un peu
plus tôt et finir avant une période bien précise. Si ce n’est pas le cas, soit ils ne
pourront pas pratiquer certaines cultures qui ont des exigences en termes de
quantité d’eau par exemple, soit les plants mis en terre ne donneront pas une
bonne récolte (réduction des rendements), compte tenu du temps favorable
réduit pour leur développement. Ces situations mettent les agriculteurs dans un
dilemme, d’autant plus que ceux-ci ne disposent pas des informations
scientifiques appropriées. Il va s’en dire qu’ils auront du mal à s’adapter à de
telles variations.

2- . Impact de la variabilité climatique sur l’agriculture

L’inadéquation entre les calendriers météorologiques et les saisons culturales


pose un réel problème au niveau des productions agricoles. En réalité, le
décalage des saisons perturbe les actions à mener sur le terrain par les
agriculteurs. On assiste par exemple à la reprise de semis ayant pour
conséquences la baisse des productions et indirectement des revenus, donc du
pouvoir d’achat des populations
En Côte d’Ivoire, la production agricole ne couvre pas les besoins, surtout pour
les denrées de grande consommation (riz, viande, poisson etc.). C’est le lieu de
rappeler par exemple que pour le riz, la production nationale est estimée à

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environ 600 000 tonnes de riz blanchi en moyenne par an depuis 2008. Elle ne
couvre pas les 50% des besoins de la consommation intérieure estimée à 1 500
000 tonnes de riz blanchi en moyenne par an. Ce qui emmène à avoir recours
aux importations massives de riz, principalement des pays d’Asie pour 919 000
tonnes à hauteur de 235 000 000 de FCFA. Pour assurer un approvisionnement
régulier du marché, des missions ont été menées à l’extérieur du pays. On peut
citer en exemple la récente mission du ministre du commerce Dagobert
BANZIO en Thaïlande le 29 mai 2012, en vue de négocier un
approvisionnement en riz à des prix compétitifs du marché ivoirien. Cette
mission a été suivie du séjour d’une mission thaïlandaise en Côte d’Ivoire du 27
au 29 juin 2012 sur le même sujet.

CONCLUSION
Les changements climatiques sont d’actualité et une réalité bien visible en Côte
d’Ivoire. Les observations des structures travaillant dans le domaine climatique
le démontrent à plus d’un titre. Au niveau de l’agriculture, les décalages
saisonniers en termes de pluie sont fréquents et la baisse de la productivité est
régulièrement constatée. Les conclusions établies quant à l’évolution de la
situation requièrent des actions soutenues à plusieurs niveaux. L’Etat, les
partenaires au développement et les populations doivent davantage s’impliquer
pour des actions plus prononcées. Vu que les changements climatiques sont une
menace, principalement pour l’agriculture et par ricochet pour l’économie
nationale et les populations en termes de sécurité alimentaire, l’engagement de
toutes les compétences est requis, et rien ne doit être occulté pour des résultats
probants.

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