1 DP Prehistoire Internet
1 DP Prehistoire Internet
1 DP Prehistoire Internet
protohistoire
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l‘arch e ologie
C’est la classe!
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prehistoire/
Protohistoire
Dossier pédagogique à destination des enseignants
du primaire et du 1er cycle du secondaire
Dossier réalisé par le réseau Archéopass dans le cadre d’Archéologie 2014
Crédits photos:
© EHoS - © Musée des Celtes - © Préhistomuseum - © Scladina
Graphisme:
Musées et Société en Wallonie
Imprimé avec le soutien de la Wallonie par la direction de l’Édition du Service public de Wallonie
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Table des matieres
1- Introduction
5- Visites découvertes
6- Lexique
7- Conclusion
8- Bibliographie
9- illustrations
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Introduction
L’archéologie au programme ?
Une idée à creuser…
A mille lieues des grandes pyramides, grottes peintes ou amphithéâtres monumentaux, l’archéologie de nos
régions peut sembler abstraite au grand public. Pourtant, l’archéologie propose une approche très concrète de
l’Histoire, notre histoire, par le biais de traces matérielles du passé. Des lointaines époques aux plus récentes,
elle mobilise savoir, savoir-faire et savoir-être autour de questionnements dans le but de comprendre le passé;
qui sommes-nous, d’où venons-nous, où allons-nous ?
Ces dossiers n’ont pas pour ambition de dresser une synthèse exhaustive de l’histoire de nos régions (voir les
carnets du patrimoine édités à l’occasion de archeo2014) mais proposent des portes d’entrées pour mobiliser
la classe et les élèves autour de l’archéologie en tenant compte des résultats des dernières recherches. Ils sont
destinés à l’enseignant avec certains documents directement disponibles pour les élèves. L’un est consacré à la
démarche archéologique (de la fouille au musée/à la présentation aux publics), les trois autres abordent l’archéo-
logie à travers des grandes périodes chronologiques. Nous espérons que l’enseignant y trouvera les outils mais
également l’envie d’entrer dans cette thématique.
Ce dossier, consacré à la préhistoire et la protohistoire, a été rédigé par les équipes éducatives du Centre
archéologique de la Grotte de Scladina, de l’Espace de l’Homme de Spy, du Musée des Celtes et du Préhisto-
museum.
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1800
Quelques reperes
Temps modernes
1500
pour l’enseignant
Second
Moyen Âge
1100
Premier
Moyen Âge
a. Dates clés
750
Époque
mérovingienne
LA PREHISTOIRE
450DANS NOS REGIONS
Époque romaine
La Préhistoire est la période couvrant l’histoire des hommes de leur origine jusqu’à l’invention de
l’écriture. En Europe, elle débute avec l’arrivée des premiers hommes il y a environ un million
–50
d’années et se termine, conventionnellement, avec la conquête romaine (57 avant notre ère) qui
marque la généralisation de l’écriture dans nos régions.
Âges des métaux
–2200
Néolithique
–5000
Paléolithique
–500 000
PREHISTOIRE
Paléolithique (vers 1 000 000 –9 000 ans avant notre ère, selon les régions)
Du grec lithos, « pierre », et paleo, « ancien », le Paléolithique* signifie littéralement « l’Âge de la Pierre ancienne », en
référence aux nombreux vestiges de pierre taillée retrouvés à travers le monde. Première et longue période la Préhistoire,
il commence avec l’apparition des premiers hominidés* et se termine par un changement radical du mode de vie, non plus
basé uniquement sur la chasse et la cueillette, mais également sur la production alimentaire, liée à l’agriculture et l’élevage
(période néolithique*). Cette très vaste période voit se succéder et coexister de nombreuses populations, des types humains
différents, des cultures diverses, des changements radicaux d’allures parfois révolutionnaires et d’importantes innovations
qui, ensemble, constituent le fondement même de notre humanité. Par commodité, les préhistoriens subdivisent cette
période en 3 grandes périodes culturelles, associées ou non à l’apparition et au développement d’un type humain particulier:
le Paléolithique* inférieur, moyen et supérieur.
Paléolithique* inférieur (1 million d’années à 300 000 ans)
En Belgique, les plus anciennes traces humaines seraient des outils en silex associés à des ossements d’animaux, mis au
jour dans la grotte de la Belle-Roche à Sprimont (prov. de Liège, environ 500 000 ans). Ceux-ci ont vraisemblablement
été taillés par des Homo heidelbergensis, une branche européenne des Homo erectus connus dans le nord de l’Espagne
(Atapuerca), ainsi qu’en Angleterre (Boxgrove). Par contre, aucun ossement humain n’a été découvert pour cette période
dans nos régions.
Les hommes de cette période développent une économie de prédation : pêche, chasse, cueillette. Ils sont nomades et
établissent leurs campements en plein air ou à l’entrée des grottes. Si l’art n’est pas encore attesté de manière directe, on
peut tout de même entrevoir l’existence d’un sentiment esthétique au travers de la finition de certains outils.
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Quelques reperes
pour l’enseignant
Paléolithique* moyen (300 000 à 36 000 ans)
Si cette période est marquée conventionnellement par un important changement dans la conception de la taille de la pierre,
elle correspond surtout au développement et à l’extinction dans nos régions de l’Homo neanderthalensis (Homme de Néan-
dertal*), descendant de l’Homo heidelbergensis et le plus proche cousin de notre espèce. Sa plus ancienne découverte
est d’ailleurs belge ! En hiver 1829, soit près de trente ans avant la découverte faite à Neanderthal (Allemagne, 1856),
Philippe-Charles Schmerling reconnait l’existence d’« hommes fossiles* » (d’hommes ayant existé avant les hommes mo-
dernes) grâce à des crânes, dont celui d’un enfant, découverts à Flémalle, non loin de Liège. Toutefois, l’idée de l’évolution
humaine en est encore à ses balbutiements et il faut attendre les découvertes de Gibraltar (1848), de Neanderthal*, de la
Naulette (vallée de la Lesse, 1966), puis de Spy (province de Namur, 1886) pour convaincre la communauté scientifique
de l’existence d’un type humain différent des Hommes modernes. L’enfant d’Engis, quant à lui, n’est identifié comme «
Néandertalien » qu’un siècle après sa découverte (1936).
Au total, huit sites belges ont livré des ossements humains néandertaliens. Grâce à l’amélioration des techniques de fouille
(sur le terrain) et au perfectionnement des méthodes d’analyse scientifique (en laboratoire), ces vestiges ont permis de
faire avancer considérablement la recherche sur ces hominidés* aujourd’hui disparus, notamment en ce qui concerne leur
alimentation, leurs considérations esthétiques ou encore le traitement de leurs défunts. Ainsi, à Spy, l’étude des dents a
montré la consommation de plantes aquatiques telles que des nénuphars, en complément à une alimentation carnée. À
défaut de manifestations artistiques directes, les fouilles menées à Scladina (Andenne, province de Namur) ont mis au jour
de possibles colorants, sous forme de fragments de roches noires associés à des silex taillés. Des fouilles ont également
révélé par endroits des collections d’objets intrigants (fossiles*, pierres rares ou présentant des qualités esthétiques). Enfin,
la bonne conservation des ossements de Spy et le fait qu’ils aient été retrouvés en connexion anatomique, sans trace de
charognage, sont plus que probablement dus à un enfouissement rapide après le décès, ce qui traduirait la présence d’une
sépulture.
Si les vêtements ne sont pas directement attestés, on peut néanmoins en supposer la présence grâce à des traces indi-
rectes. Par exemple, certains ossements animaux témoignent d’un soin particulier apporté au prélèvement des peaux. La
présence, dès cette époque, de poux de corps, qui ne peuvent vivre que sur des corps recouverts d’habits, abonde éga-
lement dans ce sens.
Paléolithique* supérieur (35 000 à 9000 ans)
Aux Néandertaliens qui quittent nos régions il y a 37-36 000 ans pour finir par disparaître il y a environ 30 000 ans,
succèdent nos ancêtres directs : les Homo sapiens (hommes anatomiquement modernes ou hommes de Cro-Magnon*).
Vraisemblablement originaires d’Afrique, ils auraient colonisé l’Europe par l’Asie il y a environ 35 000 ans. C’est à eux
que l’on doit notamment les splendides grottes ornées de Dordogne ou d’Espagne. Pourtant, en Belgique, on n’en connaît
aucune, même si les manifestations esthétiques sont bien présentes. Par exemple, à Goyet (province de Namur), sont
attestées des gravures sur bois de renne (un saumon gravé sur un bâton percé) et des gravures sur pierre (bouquetin). À
Chaleux (province de Namur), c’est une gravure de taureau particulièrement réaliste qui a été mise au jour. Enfin, des restes
osseux apparentés à un chien ont été découverts à Goyet. Datés d’environ 31 400 ans, il pourrait s’agir de la première
espèce animale domestiquée.
Mésolithique* (vers 9000 - 5300 ans avant notre ère)
Cette période de la Préhistoire marque une phase de transition entre un mode de vie de chasseur-cueilleur nomade et celui
d’agriculteur-éleveur sédentaire. Durant le Mésolithique*, le climat se réchauffe, l’abondance des pluies autorise le dévelop-
pement des forêts denses aux arbres variés. En Belgique, les grottes de Remouchamps (province de Liège) ont livré, pour
cette période, un matériel important, notamment des petites pierres taillées de diverses formes géométriques (triangles, tra-
pèzes…), appelées « microlithes ». Celles-ci étaient souvent utilisées comme armatures de flèches. L’environnement boisé
aurait permis l’essor de l’arc, mieux adapté à un environnement boisé, au détriment des sagaies qui connaitront leur déclin.
Les activités de tissage, déjà attestées sporadiquement à la période précédente, se généralisent. On y note également les
débuts de la vannerie (Cueva de Ljor, Espagne). Cependant, aucun artisanat de ce type n’est attesté en Belgique, sans
doute en raison de la périssabilité des matériaux. Les premiers cimetières semblent dater de cette période.
Néolithique (5300 -2500 ans avant notre ère environ)
Dans nos régions, cette période se présente d’emblée comme une révolution. En plus de continuer à chasser, les hommes
domestiquent les espèces animales et végétales : ils deviennent des agriculteurs-éleveurs. Ils vivent désormais au même
endroit (sédentarité) et construisent de grandes maisons solides. De nouvelles techniques se généralisent en parallèle
comme la céramique et le polissage des pierres (les pierres de certains outils sont rendues lisses pour augmenter leur
résistance). Cette dernière technique est d’ailleurs à l’origine du terme « Néolithique* », Âge de la pierre nouvelle.
Les sépultures s’organisent à l’entrée des grottes calcaires. En Wallonie, on en a dénombré plusieurs centaines. Là où les
cavités naturelles sont absentes, l’homme les érige. C’est l’avènement des dolmens* (Wéris) ! Dans certaines régions, le
paysage est parsemé d’autres mégalithes : les menhirs*. Ces pierres dressées marquent véritablement le paysage, bien
que leur fonction réelle soulève encore de nombreuses questions.
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Quelques reperes
pour l’enseignant
La ligne du temps que nous vous proposons présente la périodisation de la Préhistoire dans nos régions.
PROTOHISTOIRE*
Généralités
La Protohistoire* est une période immédiatement antérieure à l’écriture. Elle regroupe les sociétés pour lesquelles nous ne
disposons que de documents écrits indirects. Dans le cas des Celtes*, il s’agit, notamment, d’écrits de Grecs, Romains
et Étrusques, les voisins des Celtes, qui pratiquent l’écriture. Dans nos régions, cette période correspond à l’apparition et
au développement de la métallurgie, marquant de nouveaux âges : ceux des Métaux, ou successivement l’âge du Cuivre
(2500-2000 av. notre ère environ), l’âge du Bronze (2000-800 av. notre ère), du premier âge du Fer (Hallstatt, 800-480
av. notre ère) et du second âge du Fer (la Tène, 480-27 av. notre ère).
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competences mobilisees
Les activités proposées dans ce dossier vous permettent de rencontrer des savoirs, savoir-faire et compétences spécifiques
au cours d’éveil historique, ainsi qu’à d’autres matières telles que l’éveil géographique, l’éveil scientifique, le français ou
même l’éducation physique.
Cours de français
- élaborer des significations.
- Réagir, selon la nature du document, en interaction éventuelle avec d’autres lecteurs.
- Distinguer le vrai du faux.
Cours d’éveil historique
- Manifester le désir de savoir et de comprendre, se poser des questions pertinentes. Face à des questionnements et/
ou des idées reçues sur la Préhistoire*, l’élève sera amené à établir une démarche de recherche afin de leur trouver des
réponses ou d’identifier leur manque de fondement. La compétence « exprimer ce que l’on croit connaître avant d’entamer
la recherche et évoquer ce qui reste à découvrir, ce qui fait l’objet d’incertitudes » sera particulièrement sollicitée.
- Utiliser des repères de temps : les périodes conventionnelles avec des repères fondés sur des événements marquants.
- Utiliser des représentations du temps (ligne du temps).
- Lire une trace du passé : l’identifier et la classer en fonction de sa nature ; déterminer son origine et la rattacher à un
mode de vie.
- Exploiter les ressources historiques : distinguer un document original d’une reconstitution.
Savoirs
- Le mode de vie des populations à une époque déterminée : caractériser activités et techniques, travail et vie en commu-
nauté (notamment les différences sociales).
- L’évolution du mode de vie des populations : décrire l’évolution d’aspects concrets du mode de vie des hommes et
femmes dans nos régions.
Cours d’éveil géographique
- Analyser l’interaction, omniprésente, « homme-milieu » en fonction des époques.
Cours d’éducation physique
Cette matière est principalement concernée par l’activité « cross préhistorique ».
- Condition physique : endurance. Fournir les efforts de longue durée à une intensité moyenne.
éveil scientifique
- Histoire de la vie et des sciences : évolution et extinction des espèces ; la place de l’homme dans l’évolution.
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Pistes d’exploitation
Le buisson de l’évolution
Le but de cette activité est double : nuancer la vision plate, inexacte de l’évolution et aider les enfants à trouver leur place
au sein de la famille des primates (et comprendre, ainsi, que nous n’en sommes qu’une branche et non l’aboutissement).
Etape 1 : faire comprendre l’évidence de l’aspect buissonnant de l’évolution. On peut commencer par demander à l’enfant
de consulter (ou réaliser) un arbre généalogique. La forme s’impose d’elle-même : l’ascendance et la descendance d’un
individu s’apparentent davantage à un buisson qu’à une ligne.
Etape 2 : replacer l’homme à sa juste place dans la nature (un élément au sein du vivant et non une espèce élue) en
réalisant le buisson de l’évolution humaine. Les documents ci-après vous permettront de mener cette partie de l’activité
en classe. Vous y trouverez le buisson à compléter et la présentation des différents primates. Les vignettes des hominidés
à replacer sur le buisson sont disponibles dans la ressource documentaire du dossier. Là se trouve également le buisson
complété à utiliser comme correctif ou comme document de référence.
Nous vous proposons de présenter les primates un à un, oralement, en lisant les textes correspondant à chacun d’eux. Au
fil des informations, on tente de retrouver leur position au sein du buisson. Il peut donc être amusant de mélanger l’ordre
de découverte des primates ! Vous noterez la présence, sur le buisson, de nos plus proches cousins, les grands singes
actuels. Leur présence se justifie par le fait que l’enfant prend ainsi pleinement conscience de notre parenté par la présence
des embranchements et bifurcations du buisson. Il sera important de signaler que les chimpanzés ou les gorilles ne sont
pas des attardés, des statuts-quo de l’évolution, mais bien des espèces qui ont également évolué à partir d’un ancêtre
commun de manière à s’adapter à leur environnement.
Chimpanzé
Je suis un de vos plus proches cousins. J’existe toujours actuellement. Je marche
le plus souvent à quatre pattes, mais il m’arrive de courir sur mes deux pattes
arrière. Je ne sais pas parler comme vous, mais je suis capable d’apprendre la
langue des signes. Il m’arrive souvent d’utiliser des outils rudimentaires afin de
casser des coques ou de déloger des insectes. Je sais aussi fabriquer des outils
lorsque l’on me montre comment faire. Comme vous, je consomme à la fois de la
viande et des plantes. Je suis donc omnivore.
Où me placer sur le buisson :
Ma branche s’est séparée de la vôtre il y a environ six millions d’années.
Chimpanzé
Le gorille
Je suis votre cousin. J’existe toujours actuellement. Je suis plus grand que vous,
mais je suis assez calme. Lorsque je frappe ma poitrine de toutes mes forces,
c’est juste pour faire peur à mes adversaires. Je mange des fruits et des racines.
Il m’arrive d’utiliser des branches comme des outils, par exemple pour tester la
profondeur de l’eau avant de traverser une rivière.
Où me placer sur le buisson :
Ma branche s’est séparée de la vôtre il y a environ dix millions d’années.
Gorille
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Pistes d’exploitation
L’orang-outan
Je suis votre cousin éloigné. A l’âge adulte, je mesure entre 1m10 et 1m40. Pour
un singe, je ne suis pas très poilu, sauf sur le haut des épaules où mon pelage
peut atteindre 40 centimètres de longueur, un peu comme des cheveux. Je vis
dans la forêt et me déplace dans les arbres où je trouve ma nourriture. En malai-
sien, mon nom signifie « homme de la forêt ».
Où me placer sur le buisson :
Ma branche s’est séparée de la vôtre il y a environ quinze millions d’années.
Orang-outan
Australopithèque
Je suis un genre (ensemble d’espèces) disparu. Des archéologues ont baptisé «
Lucy » le représentant le plus célèbre de mon genre. Je suis végétarien. Avec
ma mâchoire massive, je peux facilement mâcher les plantes les plus coriaces. Je
suis bipède, mais conserve néanmoins d’excellentes capacités à grimper et à me
déplacer dans les arbres (arboricoles).
Où me placer sur le buisson :
Je suis apparu il y a environ 4 millions d’années. Je suis plus ancien que la famille
des habilines.
Australopithèque
Homo habilis
Je suis une espèce disparue. Je marche sur mes deux jambes mais je ne cours
pas très vite. Je mange occasionnellement de la viande. On me dit habile parce
qu’on m’attribue les outils les plus anciens que l’on connaisse à ce jour.
Où me placer sur le buisson :
J’ai existé entre 2,5 et 1,5 millions d’années. J’appartiens à la famille des habilines
Homo habilis
Homo heidelbergensis
Je suis ton ancêtre. Je suis une sorte d’Homo erectus (Homo Ergaster) arrivé
jusqu’en Europe. Je suis l’ancêtre des hommes de Néandertal et des hommes
modernes. Mon nom est très difficile à prononcer…
Où me placer sur le buisson :
J’appartiens à la famille des erectines mais j’ai aujourd’hui disparu. J’apparais il y
a environ 700 000 ans.
Homo
heidelbergensis
Aujourd’hui
Correctif:
Aujourd’hui
Recherche documentaire
Aux élèves de fouiller dans les données actuelles. Souhaitent-ils savoir à quoi ressemblaient les hommes préhistoriques
ou les Celtes ? Comment les hommes et les femmes vivaient durant la Préhistoire ou à l’époque des Gaulois ? Quelle
image en a-t-on aujourd’hui ? Aidez-les à faire émerger leurs propres images mentales, demandez-leur d’interroger leur
entourage, encouragez-les à examiner ce qu’ils ont sous les yeux. Tout est bon à passer au crible, qu’il s’agisse de leurs
propres idées ou de sources a priori plus objectives :
- matérielles (figurines, jouets, reproductions, objets archéologiques…)
- iconographiques (images, publicités, affiches, tableaux…)
- orales (témoignages des parents, des amis, expressions du langage populaire…)
- télévisuelles (films, dessins animés, documentaires, docu-fictions…)
- écrites (romans, magazines, bandes dessinées…).
En recoupant les différentes données recueillies, des images apparaîtront de manière récurrente : on verra des hommes
préhistoriques d’apparence bestiale, simiesques, l’air agressif et violent, inévitablement sales et repoussants, souvent dévê-
tus et affublés de massues, jamais loin de leur caverne. Quant au Gaulois, il apparaîtra moustachu, poussant ou traînant
des menhirs, dans des environnements forestiers hostiles…
Ces images sont-elles fiables ? Correspondent-elles à la réalité archéologique ? D’où nous viennent-elles ? Ces exercices
permettront non seulement à vos élèves de se forger un esprit critique, mais également de reconstruire une vision plus
juste de la Préhistoire.
Aidés de préférence par un archéologue, vous pourrez également épingler sur une carte papier ou de type « Google Earth
» les différents pays actuels où a été attestée la présence de « bifaces », notamment pour l’Europe :
- Belgique
- France
- Allemagne
- Royaume-Uni
- Espagne
- Roumanie…
L’élève continuera donc à prendre du recul (géographique dans ce cas) par rapport à l’objet. Ainsi, les sites épinglés
permettront de discuter de la distribution géographique des sites comportant des bifaces* et d’aborder d’autres concepts
tels que le nomadisme et les contacts à large échelle. En effet, les élèves pourront notamment constater l’étendue de la
répartition de tels objets. Il dut donc exister des contacts entre les populations des différentes zones géographiques, ce qui
amène à la notion de culture (matérielle) durant la Préhistoire.
Correctif
Le biface* est un outil de pierre taillé entièrement sur ses deux faces, anciennement appelé coup-de-poing. Ses fonctions
sont multiples grâce à son tranchant sur tout son pourtour : gratter, couper, forer… Il ne s’agit aucunement d’une pointe de
lance comme on le pense parfois. On trouve des bifaces au Paléolithique* supérieur et au Paléolithique* moyen.
La fibule* : fil rouge du musée des Celtes
L’activité « Objet-mystère » peut facilement être transposée à d’autres vestiges de la Pré- et Protohistoire comme des
crânes, des bâtons percés mystérieux ou encore des parures pour les périodes les plus récentes. Le cheminement proposé
ici s’applique plus particulièrement au Musée des Celtes, avec l’adoption de la fibule* comme fil rouge, et concerne les
cours d’histoire (de par le contenu abordé) et de français (de par la méthode de travail).
Travail préparatoire
Que vous abordiez ou non la matière des âges des Métaux, il vous est possible d’introduire votre visite en demandant à
vos élèves de prêter attention, lors du parcours du musée, à un aspect particulier lié à la fibule*, informations qu’ils auront
à restituer par la suite. En voici quelques exemples :
- le contexte archéologique dont la fibule est issue ;
- comment un archéologue peut trouver un tel objet ;
- les conditions grâce auxquelles on peut encore trouver ce genre de pièces après autant de temps alors que d’autres ont
disparu ;
- la fonction de la fibule pour un Celte, pour un archéologue ;
- la fibule / objet de parure et accessoire vestimentaire parmi d’autres (les citer tous) ;
- la/les matière(s) possibles d’une fibule (voire ses techniques de réalisation)…
Pendant la visite
Les élèves obtiendront ces informations soit dans les textes d’exposition, soit en observant les vitrines, soit lors de la pré-
sentation du guide.
Une visite guidée permettra :
- la découverte de l’objet archéologique authentique et la restitution dans son contexte ;
- la découverte de sa fonction, de sa matière ;
- sa manipulation (via reconstitution).
Pour les enfants à partir de l’âge de 12 ans, une animation « fibule », au cours de laquelle ils réaliseront leur propre exem-
plaire, pourra compléter la visite.
De retour en classe
Après la visite, les informations retenues pourront faire l’objet d’un travail de synthèse, soit par la mise en commun via un
exposé oral à préparer de manière individuelle ou en groupe, soit par écrit.
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visites - decouvertes
Qui sommes-nous? En quoi pouvons-nous vous aider?
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visites - decouvertes
Centre archéologique de la grotte Scladina pour l’authenticité
La grotte Scladina est le seul chantier de fouille préhisto-
rique accessible en permanence au public. Au quotidien,
une équipe de chercheurs y œuvre afin d’y découvrir les
traces des passages répétés des hommes de Néandertal et
comprendre ainsi le quotidien de cette espèce aujourd’hui
disparue. En compagnie de ces archéologues, vous décou-
vrirez les coulisses d’un métier où passion et patience se
conjuguent.
Dans la grotte Scladina, les acteurs de terrain dévoilent les
techniques de la recherche archéologique du XXIe siècle. Les
élèves peuvent y observer la minutie des gestes posés et
peut-être assister en direct à une belle découverte. Dans le
Labo’Junior, le concept de vitrine a été supprimé. Les élèves
se voient dès lors confier d’authentiques vestiges exhumés
dans la grotte Scladina : dents et ossements d’animaux pré-
historiques. Ces objets, datés de plusieurs dizaines de
millénaires, sont soumis à l’analyse des élèves : identification du régime alimentaire, de l’espèce et des raisons
de leur présence dans la grotte. Le PréhistoQuiz sera l’occasion de parcourir la Préhistoire au fil des grandes
inventions. Des facsimilés sont ainsi manipulés par les élèves qui tentent le jeu de l’identification et de l’attribution
à l’un de nos illustres ancêtres.
Scladina est un lieu à la croisée des chemins où publics et chercheurs partent à la rencontre des hommes du
passé.
Les plus :
- rencontre des acteurs de terrain.
- manipulation d’objets préhistoriques véritables tels que des ossements d’ours ou des dents de hyènes parfois
datées de plusieurs dizaines de millénaires.
- un espace muséal accessible gratuitement.
Un programme de base reprend plusieurs activités pédagogiques. De plus, des activités « à la carte » sont dis-
ponibles en fonction des problématiques soulevées en classe : point sur l’évolution humaine, les techniques de
datation et bien d’autres. N’hésitez pas à en discuter avec les archéologues lors de votre réservation.
www.scladina.be
© AWPA / LLBGR
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visites - decouvertes
Le Musée des Celtes* pour l’expérience gauloise
Outre l’intérêt d’y trouver une source d’informations fiables,
et peu importe la matière que vous dispensez, le Musée
des Celtes vous offre des applications pratiques pour vos
différents cours grâce aux visites et animations mises à votre
disposition.
Les plus :
- de la visite libre : recherches d’informations et observation
dans le musée soit en remplissant un questionnaire, soit
pour donner matière à un travail en classe de type exposé
ou rédaction. Parfait pour un cours de français ou d’histoire-
géo.
- de la visite guidée : des reconstitutions à manipuler, l’essai
du costume du guerrier.
- de l’animation « fouilles » : idéale pour appliquer les com-
pétences liées aux mathématiques et à la géométrie !
- des autres animations : parfaites pour appréhender la vie
des Celtes en approfondissant l’un de ses aspects par la
pratique : tissage, feu, fibule*, vannerie, cuisine… (ateliers
à choisir en fonction de l’âge, des envies et des besoins).
Ces activités se fondent sur des trouvailles archéologiques.
Elles permettent aussi d’effacer de nombreux clichés concer-
nant le monde des Celtes.
Un questionnaire niveau primaire et un questionnaire niveau secondaire sont disponibles sur le site web du musée
: www.museedesceltes.be/fr/infos_scolaire.php
www.museedesceltes.be
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Lexique
Note : certains termes repris dans la rubrique Préhistoire concernent, par prolongement, également la Protohis-
toire.
Préhistoire
Anthropologie : étude de l’homme dans son ensemble ; elle peut être physique, culturelle, sociale… Le pa-
léoanthropologue, par exemple, se concentre sur les formes fossiles d’homininés.
Art pariétal : il désigne l’ensemble des œuvres peintes ou gravées réalisées par l’homme sur des parois de
grottes. On l’oppose à l’appellation « art rupestre », réservée aux œuvres réalisées sur des rochers, le plus sou-
vent en plein air. Les plus anciennes formes d’art pariétal datent de –35 000 ans (Aurignacien). L’art connaît son
apogée vers -13 000 (Magdalénien) avant de régresser et disparaître complètement vers -8000. L’art rupestre
se développe quant à lui à la Préhistoire, mais n’est pas caractéristique de cette période puisque des productions
de ce genre sont attestées dans toutes les régions du monde et à toutes les époques.
Biface : outil de pierre taillé entièrement sur ses deux faces, anciennement appelé coup-de-poing. Ses fonctions
sont multiples grâce à son tranchant sur tout son pourtour : gratter, couper, forer… Il ne s’agit aucunement d’une
pointe de lance comme on le pense parfois. On trouve des bifaces au Paléolithique supérieur et au Paléolithique
moyen.
BP : avec le développement des méthodes de datation (dont le Carbone 14), on a commencé à décompter les
années à partir d’une date de référence : 1950. Ainsi, lorsqu’on donne une date en préhistoire, on énonce sou-
vent des années BP, c’est-à-dire Before Present, « avant aujourd’hui », « il y a » ou, plus précisément, « avant
1950 ».
Cro-Magnon : les Homo sapiens (ou hommes anatomiquement modernes… comme nous tous) sont encore par-
fois appelés Hommes de Cro-Magnon. Ce nom vient de l’endroit où les premiers ossements de l’espèce ont été
découverts, en Dordogne, en 1869.
Débitage Levallois : méthode complexe de taille de la pierre parfaitement maîtrisée par l’homme de Néandertal.
Le débitage Levallois permet de produire des éclats à la forme prédéfinie, tranchants sur tout le pourtour.
Dolmen : ce monument est composé de grosses dalles de pierre, formant une sorte de table gigantesque. Autre-
fois recouvert de terre, il servait de sépulture. On en trouve dès le Néolithique.
Fossile : souvent utilisé en préhistoire, ce terme désigne ce qui a vécu, existé dans une ère géologique passée.
Certains vestiges ont même été « pétrifiés ».
Fuseau / Fusaïole : le fuseau est l’outil servant au filage. La fusaïole est le petit poids percé d’un trou central,
destiné à recevoir l’extrémité du fuseau utilisé pour filer la laine, le lin…
Galet aménagé : galet taillé de manière à obtenir au moins un côté tranchant. On distingue les choppers (un
côté taillé) et les chopping-tools (deux côtés taillés). Le plus ancien découvert à ce jour date de 2 600 000 ans
et serait ainsi le premier outil fabriqué connu de l’humanité.
Hominidés : cette famille regroupe tous les représentants de la lignée qui aboutit à l’Homme, c’est-à-dire à la
fois les Australopithèques et les différentes espèces d’Homo, dont Homo sapiens, l’Homme moderne.
Mégalithe : pierre de grandes dimensions constitutive de monuments comme les dolmens ou les menhirs.
Menhir : pierre dressée. On en trouve dès le Néolithique. Les menhirs sont parfois disposés en alignement ou
en cercles. On ne connaît pas leur fonction exacte. Peut-être sont-ils à mettre en lien avec les croyances de
l’époque ?
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Lexique
Mésolithique : (vers 9.000 avant J.-C. - 6000 avant J.-C.) : cette période de la Préhistoire marque une
phase de transition entre un mode de vie de chasseur cueilleur nomade et celui d’agriculteur éleveur sédentaire
(qui reste au même endroit). Durant le Mésolithique, le climat se réchauffe, créant des forêts denses peuplées
d’arbres variés.
Meule : pierre plate, rugueuse et fixe qui, associée à une molette (pierre mobile), sert à moudre le grain.
Néandertal : petit, trapu et musclé, l’Homme de Néandertal a peuplé principalement l’Europe pendant des mil-
liers d’années. Il est considéré comme notre cousin et non notre ancêtre direct (nous ne descendons pas de lui,
mais avons un ancêtre commun). Il disparaît mystérieusement il y a environ 30 000 ans.
Néolithique (6000 ans avant J.-C. -2500 ans avant J.-C. environ) : dans nos régions, cette période se pré-
sente d’emblée comme une révolution. En plus de continuer à chasser, les hommes de cette époque domes-
tiquent les espèces animales et végétales : ils deviennent des agriculteurs éleveurs. Ils vont désormais vivre au
même endroit et construisent de grandes maisons solides. Ce changement s’accompagne de nouvelles tech-
niques comme la céramique (terre cuite) et le polissage des pierres (les pierres sont frottées et deviennent lisses
et plus résistantes). Cette dernière technique est d’ailleurs à l’origine du terme « Néolithique », Âge de la pierre
nouvelle (plus seulement taillée, mais également polie).
Paléolithique (vers 2.000.000 - 10.000 ans avant J.-C selon les régions): cette très longue période de la
Préhistoire est habituellement divisée en 3 : paléolithique inférieur (2 millions d’années à 300 000 ans), moyen
(300 000 à 40 000 ans) et supérieur (40 000 à 10 000 ans). A la fin, elle se caractérise par un mode de vie
nomade ; les hommes, alors chasseurs-cueilleurs, changent de lieu de vie régulièrement en fonction du mouve-
ment des animaux qu’ils chassent.
Paléontologie : sciences des êtres vivants (animaux, humains) ayant existé au cours des temps géologiques.
Propulseur : arme constituée d’un bâton terminé par un crochet servant à amplifier la force du tir. Les projectiles
qu’il propulse sont appelés sagaies.
Quaternaire : ère géologique la plus récente, en cours depuis 2 à 4 millions d’années. Durant cette très longue
période, le climat connaît de nombreuses variations : des périodes tempérées (proches de la nôtre) ont ainsi
alterné avec des périodes très froides (glaciations). Ces oscillations ont ensuite eu des répercussions sur l’envi-
ronnement, la flore et la faune. On ne peut donc parler d’un véritable « âge de Glace ».
Stratigraphie : ensemble de couches de sédiments, d’épaisseur variable, accumulées au même endroit au
cours du temps.
Torchis : mélange de terre et de paille hachée qui, mouillé, se fixe sur un entrelacs de branches dont il bouche
les interstices pour former une paroi lisse.
Vénus : on appelle « vénus » les figurines féminines en terre cuite, en os, en ivoire ou en pierre fabriquées durant
la Préhistoire. Elles sont dites « stéatopyges » (traduisez « fesses grasses ») du fait des dimensions exagérées
de leurs fesses, leur ventre et leurs seins. En opposition au soin apporté à la réalisation de ces parties du corps,
le visage, les mains et les pieds ne sont que très sommairement, voire pas du tout représentés. Cela laisse
penser que ces figurines étaient destinées, non à représenter une personne en particulier, mais à faire passer un
message en rapport avec la fertilité.
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Lexique
Protohistoire / Celtes
Belge : habitant de la Gaule Belgique telle que définie par César; délimitée au sud par la Marne et la Seine et
au nord par le Rhin.
Celte: les Celtes partagent, avec des particularismes locaux, une même langue celtique, une même religion
(similaire au polythéisme grec et romain), les mêmes coutumes et une même façon d’appréhender et de concevoir
les choses.Les Gaulois sont quant à eux des Celtes habitant la Gaule.
Cotte de mailles : la cotte de mailles est déjà utilisée par les Celtes vers le –IIIème s.
Druide : ce personnage fait partie de l’élite intellectuelle. Celle-ci comprend, en fait, 3 catégories : les bardes
(poètes), les ovates (chargés de divination et sacrifices) et les druides proprement dits (philosophes et théolo-
giens).
Fibule : bijou et agrafe en métal servant à attacher les vêtements. Ancêtre de nos actuelles broches et épingles
de sûreté.
Forces : ciseaux qui servent à couper la laine des moutons, les tissus… ainsi que les cheveux, la barbe, la
moustache.
Oppida : oppidum, au singulier. Terme latin emprunté à César pour désigner les grandes agglomérations fortifiées
construites par les Celtes à partir du IIème s. av. J.-C.
Phalère : à l’âge du Bronze, disque de métal qui orne le vêtement au niveau de la poitrine ou de la ceinture. À
l’âge du Fer, disque de métal qui décore le harnais du cheval.
Protohistoire : stade de la Préhistoire immédiatement antérieur à l’apparition de l’écriture (début de l’histoire),
pour lequel nous ne disposons cependant que de documents écrits indirects, voire exceptionnellement indigènes.
Dans nos régions, elle correspond aussi aux âges des Métaux (âge du Bronze et âge du Fer).
Silo : fosse creusée dans le sol pour y stocker des céréales, principalement.
Statère : unité du système monétaire grec et macédonien. Les statères d’or de Philippe II de Macédoine ont
servi de modèle à une grande partie des monnaies celtiques à partir du –IIIème s. Jusqu’alors, c’était toujours grâce
au troc que l’on pouvait se procurer des choses.
Tombelle : monticule de terre artificiel, peu élevé, qui recouvre une ou plusieurs tombes.
Torque : collier rigide en métal, distinctif d’un rang social élevé.
Tumulus : tertre de terre artificiel, plus élevé qu’une tombelle, qui recouvre une tombe.
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conclusion
Le rapport au patrimoine, qu’il soit mobilier ou immobilier, matériel ou immatériel, est essentiel pour une étude
du passé non désincarnée de la réalité. L’objet de patrimoine rend les périodes révolues palpables et acquiert
de la valeur par le sens que l’on va lui donner. Derrière un outil, les restes d’un repas, une structure construite
se cachent un homme, un peuple, une culture. Par ce dossier, nous espérons vous avoir fourni la base néces-
saire à l’élaboration de vos cours de Préhistoire et de Protohistoire. Le rapport au patrimoine semble a priori
moins évident ici que pour les périodes plus récentes du fait du peu de visibilité de ce dernier et de la difficulté
à l’interpréter. Faire parler l’objet, l’intégrer comme composant d’une analyse systémique du passé permettra
justement de redonner vie et consistance à ces époques révolues. Cette approche complétera avantageusement
l’approche chronologique, structurante mais insuffisante pour appréhender le passé dans toute sa complexité.
Une société doit être envisagée non selon la place qu’elle occupe sur la ligne du temps, mais bien en fonction
de son environnement et des choix humains dont elle est le produit. De cette manière, le regard qui sera porté
sur elle sera bien plus neutre et objectif.
Apprendre l’histoire, c’est aussi apprendre à gérer le doute, particulièrement pour les époques anciennes. De
nombreux indices ne nous sont pas parvenus, jetant un voile sur le passé qui ne nous apparaît dès lors qu’en
ombres chinoises. Notre imaginaire, nos préconceptions auront tôt fait de compléter cette image en fonction de
ce que nous pensons et voulons y voir. Cette réalité doit être comprise et acceptée de l’élève. Il devra accepter
qu’aucune de ses représentations ne nous présentera jamais le passé lointain tel qu’il fut vécu il y a 500, 5 000,
50 000 ou 500 000 ans. Inévitablement, de nombreuses parties reconstituées ne se basent sur aucune décou-
verte archéologique. La nature de ces reconstitutions dépendra du regard que l’on porte sur son passé, sur ses
origines en fonction de son époque, de sa culture et de son mode de vie. L’élève devra aussi prendre conscience
des multiples visages de la Préhistoire dans le temps et dans l’espace. C’est seulement à ces conditions que
l’enfant pourra se forger une représentation correcte du passé et l’utiliser comme socle de son identité aujourd’hui.
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Bibliographie
Livres à destination de la jeunesse
La Préhistoire
« La Préhistoire 1: Les âges de la pierre » (document pédagogique 2), Les mammouths (document péda-
gogique 3), « La chasse dans la Préhistoire » (document pédagogique 4) et « Le Néolithique en Europe »
(document pédagogique 5)
BELLIER C., CATTELAIN P. (dir.), éditions du Cedarc, Treignes, 1994-1998 (30 p.)
Ces documents pédagogiques proposent de nombreux dessins au trait qui peuvent être utilisés pour des agran-
dissements de bonne qualité.
La Préhistoire à petits pas
SWINNEN C. (illustrations MEHEE L.), éditions Actes Sud Junior, Arles, 2008 (80 p.)
Ce livre répond simplement et de manière amusante à des questions que l’on peut se poser sur la Préhistoire.
On y retrouve les thématiques abordées au cours de la visite (se nourrir, se protéger...). La plupart des infor-
mations concernent la période des chasseurs-cueilleurs (Paléolithique). Seuls quelques paragraphes concernent
le Néolithique.
Les grandes inventions de la Préhistoire
BELLIER C., CATTELAIN P. (dir.), éditions du Cedarc, Treignes, 1998 (96 p.)
Ce livre traite de manière simple, agréable et concise les grandes inventions de la Préhistoire. Le chapitrage est
thématique et chronologique. Chaque grande invention est expliquée par un spécialiste en la matière. De nom-
breux dessins au trait animent les pages.
La Préhistoire en questions
COLLIN F., GOB A., Préhistosite de Ramioul, Liège, 2007 (29 p.)
Edité par le Préhistosite de Ramioul, cet ouvrage répond à 62 questions que l’on peut se poser sur la Préhistoire
en axant les réponses sur les découvertes de nos régions. Possibilité de livraison par la poste en contactant
directement le Préhistosite.
La Préhistoire
OTTE M., VIALOU D., PLUMET P., éditions De Boeck, Bruxelles, 2003 (370 p.)
Peu d’illustrations (uniquement quelques dessins au trait), mais une synthèse claire et de très bonne qualité sur
le Paléolithique. Un important chapitre est consacré à l’art de cette période.
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Bibliographie
L’archéologie en Wallonie – 109. Les chasseurs-cueillieurs du Paléolithique et du Mésolithique
PIRSON S., TOUSSAINT M., Institut du Patrimoine wallon, 2014
La Protohistoire
OTTE M., éditions De Boeck, Bruxelles, 2001 (400 p.)
Peu d’illustrations (uniquement quelques dessins au trait), mais une synthèse claire et de bonne qualité.
Bibliographie
Les Celtes en France du Nord et en Belgique. VIe-Ier siècle avant J.-C.
LEMAN-DELERIVE G. (dir.), Catalogue d’exposition, Musée de Valenciennes, Bruxelles, 1990 (280 p.)
Les Celtes
BUCHSENSCHUTZ O., 2007, (éd.) Armand Collin, Paris (278 p.)
Cet ouvrage aborde les divers aspects de la vie des Celtes (société, religion, commerce…) ainsi que leur histoire.
Les Celtes. Trésors d’une civilisation ancienne
VITALI D., White star, 2008 (208 p.)
Ce livre donne un aperçu général sur les Celtes et offre de belles images en couleur.
Art de la Celtique. VIIème siècle av. J.-C. - VIIIème siècle apr. J.-C.
MEGAW R. et V., Errance, 2001 (276 p.)
Comme son nom l’indique, cet ouvrage est consacré à l’art des Celtes. Il s’intéresse à toute la zone géographique
celte et présente de nombreuses photos d’objets parfois insoupçonnés.
http://www.hominides.com/html/enfants/prehistoire-homme-prehistorique.htm
Des réponses simples aux questions que se posent fréquemment les enfants au sujet de la Préhistoire.
http://ticayou.canalblog.com/
Un blog expliquant simplement la Préhistoire, à destination des enfants. L’information est de bonne qualité et les
dessins, très attractifs sans tomber dans les travers des stéréotypes habituels.
www.hominides.com
Site très bien conçu, régulièrement mis à jour, traitant aussi bien de l’actualité préhistorique que de thèmes
généraux.
http://www.hominides.com/html/films/documentaire-film-prehistoire-dvd.php
Ce lien vous renvoie à toute une série de films et de documentaires traitant de la Préhistoire, associés à une
critique de qualité. Nous tenons toutefois à mettre un bémol concernant la critique élogieuse de L’odyssée de
l’espèce et du Sacre de l’homme. Bien que certaines informations soient d’excellente qualité, la structure du
documentaire (un mélange de romance et d’explications de scientifiques) peut laisser passer certaines supposi-
tions pour des réalités, en particulier pour de jeunes esprits.
http://paleosite.free.fr/
Site organisé thématiquement sur la Préhistoire.
Agriculteurs-éleveurs
http://mappemonde.mgm.fr/num18/articles/art08205.html
Article scientifique détaillant la diffusion du Néolithique en Europe.
http://atil.pagesperso-orange.fr/atil/
Site très complet sur le Néolithique. À partir de cartes interactives, il est possible d’avoir des informations détail-
lées sur les différentes cultures de cette période.
http://megalithe.over-blog.com/pages/Neolithique-664121.html
Blog de présentation, de description et d’inventaire de mégalithes sur le territoire français.
http://www.hominides.com/html/chronologie/neolithique.php
Généralités sur le Néolithique.
page 31
Bibliographie
Habitat
http://www.hominides.com/html/dossiers/habitat-habitation-prehistoire-paleolithique.php
Présentation des habitats à la Préhistoire.
http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F7854-1-1.php
Synthèse sur les habitats à la Préhistoire réservé à un lecteur averti.
http://www.samara.fr/le-parc-de-loisirs/les-habitats-prehistoriques.html
Site présentant les grands types d’habitats de la Préhistoire sur base de quatre reconstitutions d’habitats du site
de Samara en France.
Alimentation
http://www.cerimes.fr/le-catalogue/les-comportements-alimentaires-des-hommes-prehistoriques.html
La préhistoire face aux mythes autour du thème de l’alimentation. Ce film d’une demi-heure montre la nécessité
d’un travail interdisciplinaire pour formuler les meilleures hypothèses sur les comportements alimentaires des
hommes préhistoriques. Cependant, il est davantage destiné à un public adulte compte tenu du vocabulaire
utilisé.
http://hls-dhs-dss.ch/textes/f/F16224-1-1.php
Synthèse sur l’alimentation à la Préhistoire réservé à un lecteur averti.
http://www.hominides.com/html/dossiers/alimentation-prehistoire-nutrition-prehistorique.php
Synthèse sur l’alimentation dans la Préhistoire.
http://www.lanutrition.fr/bien-dans-son-assiette/bien-manger/les-regimes-sante/le-regime-prehistorique/
ce-que-mangeaient-nos-ancetres.html
Article permettant de comparer l’assiette préhistorique et la nôtre.
Préhistoire et chronologie
http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Ressources-multimedias/Dossiers-multimedias/Chronologie/p-
1499-Chronologie-interactive-800-000-ans-eclaires-par-l-archeologie.htm
Nous vous proposons ici le lien d’une ligne du temps bien conçue, éditée par l’INRAP (Institut national de Re-
cherches archéologiques préventives). Cette frise chronologique de la Préhistoire est consultable en ligne mais
ses différentes parties constitutives sont imprimables en format texte, par thématique ou par période. Un curseur
permet de naviguer d’une période à l’autre. Chaque période est subdivisée thématiquement.
page 32
Bibliographie
L’évolution
Le premier homme et son temps
PICQ P., MOUNIER A., éditions Fontaine-Mango, Paris, 1997 (64 p.)
Ce livre, co-écrit par des spécialistes, résume de manière aussi simple que possible l’évolution de l’homme.
http://www.prehisto.museum/dossiers-pedagogiques-et-ressources
Les mécanismes de l’évolution ainsi que des exercices simples à réaliser en classe vous sont proposés dans un
dossier de formation continuée pour enseignants édité par le Préhistosite de Ramioul : L’évolution de l’homme.
http://www.svt.ac-versailles.fr/spip.php?article86.
Via ce lien, il vous sera possible de télécharger un logiciel spécialement conçu pour les écoles, rendant compte
des découvertes d’ossements d’hominidés à travers le monde. Il s’agit d’une base de données très complète
(textes, photos, vidéos). Des rotations à 360° permettent de visualiser les fossiles comme si vous les manipuliez.
http://www.culture.gouv.fr/culture/arcnat/tautavel/fr/index.html
Un site présentant le plus vieil ancêtre français, l’homme de Tautavel (un Homo heidelbergensis) et donnant de
bonnes infos sur le mode de vie des chasseurs préhistoriques. Il se complète d’un jeu en ligne sur l’évolution
très complet.
http://www.svt.ac-versailles.fr/spip.php?article86
Site très bien conçu donnant la possibilité de télécharger un logiciel. Ce dernier est une base de données très
complète (illustrations, textes, vidéos) et interactive. Elle vous donne la possibilité de visualiser chaque vestige
à 360°.
L’archéologie
L’archéologie en Wallonie – 108. L’archéologie en question
PLUMIER J., Institut du Patrimoine wallon, 2014
Copain de l’archéologie
DIEULAFAIT F., éditions Milan (Coll. Le guide des explorateurs du temps), Toulouse, 1999 (250p.)
Mais comment sait-on tout cela ? Ce guide vous propose de découvrir le métier d’archéologue grâce à des fiches
thématiques et à renfort de nombreux visuels.
http://www.cap-sciences.net/virtualsth/sth.htm
Le site internet de référence pour parler d’archéologie avec vos élèves. Ils visitent un site de fouille extrêmement
complet et glanent des informations sur l’archéologie mais aussi sur la Préhistoire en général.
http://archeologia.be/
Site belge régulièrement mis à jour permettant d’être tenu informé des actualités en archéologie.
www.histoire-archeologie.com/
Un site qui explique de manière claire et très complète l’archéologie et le métier d’archéologue.
www.inrap.fr
Site officiel de l’Institut national de Recherches archéologiques préventives français. Outre l’actualité archéolo-
gique française, vous y trouverez de nombreuses ressources documentaires, notamment la frise chronologique
proposée dans le présent dossier.
Liens bibliographiques
http://paleolithique.free.fr/index.php3?page=weblio/somm.htm
Liens vers un corpus d’ouvrages ludiques et pédagogiques sur le thème de la Préhistoire.
http://www.hominides.com/html/enfants/livre-prehistoire-enfant.php
Une liste bibliographique critiquée d’ouvrages pour enfants traitant de la Préhistoire.
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Bibliographie
Outils pédagogiques
Le musée-valise Sur les traces des premiers hommes.
Cette valise recèle de nombreux objets et outils pédagogiques pour aborder la longue histoire de l’évolution
humaine. Les matières concernées sont l’histoire, l’étude du milieu, l’anatomie et les sciences.
Le musée-valise Les premiers agriculteurs-éleveurs.
Vous y trouverez des outils pédagogiques, des ressources documentaires et des reconstitutions d’objets permet-
tant d’appréhender la vie des fermiers préhistoriques. Les ressources concernent notamment l’EDM/formation
historique, mais l’EDM/formation géographique peut être également concernée par la présentation de cartes
montrant la néolithisation.
Des panneaux pédagogiques Les Celtes… Aux portes de l’histoire peuvent être empruntés au Muséobus.
Ils abordent divers aspects tels que les témoignages archéologiques, l’habitat, la religion et l’artisanat.
Centres de documentation
Le Centre de Conservation, d’Etude et de Documentation du Préhistomuseum (Préhistosite de Ramioul)
vous accueillera dès sa réouverture en 2015 pour toute consultation d’ouvrages traitant de la Préhistoire et
d’autres thématiques connexes liées aux activités du musée.
Le Centre de Recherches Archéologiques en Ardenne/Musée des Celtes dispose d’une bibliothèque spécia-
lisée dans les thèmes suivants :
- monde des Celtes en général, avec une priorité pour les sources archéologiques ;
- archéologie régionale ;
- patrimoine de la province de Luxembourg.
Tout enseignant ou autres amateurs y sont les bienvenus, du mardi au vendredi, de 9h30 à 17h. Réservation
nécessaire.
Nous portons également à votre attention le fait que la plupart des musées et des centres d’interprétation dis-
posent d’un service éducatif prêt à répondre à vos questions, indépendamment de toute visite.
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illustrations
1 L’Enfant de Sclayn constitue la seule découverte significative de restes néandertaliens pour le 20e siècle en Belgique. Il était âgé de 8 ans au moment de son décès et a
livré l’ADN humain le plus vieux du monde
Illustrations téléchargeables sur www.archeopass.be
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illustrations
Les gestes
Mouture du grain Allumage du feu avec silex et pyrite Abattage d’un arbre à la hache polie
©Préhistomuseum. ©Préhistomuseum.
©Préhistomuseum.
Photo R. Fontaine Photo R. Fontaine
Photo R. Fontaine
750
Époque
mérovingienne
450
Époque romaine
–50
–2200
Néolithique
–5000
Paléolithique
–500 000