Cours D'hydro - Epa
Cours D'hydro - Epa
Cours D'hydro - Epa
2- CONTENU DE COURS
0-1 Définition
De façon globale, l’hydrologie (hydro= eau et logie= science) pourrait être définie comme
l’étude des eaux terrestres, leurs origines, leurs mouvements et leur répartition sur notre planète,
leurs propriétés physiques et chimiques, leurs interactions avec l’environnement physique et
biologique et leur influence sur les activités humaines. En effet, l’étude des eaux terrestres
s’intéresse au cycle de l’eau, c’est-à-dire aux échanges entre l’atmosphère, la surface terrestre
et son sous-sol. L’alimentation des nappes souterraines dépend de deux facteurs :
- La pluie
Elle et elle seule est à l’origine de l’alimentation des nappes en climat aride comme en région
équatoriale
- Il lui faut ajouter cependant, l’équilibre qui s’établit entre l’infiltration, le ruissellement et
l’évapotranspiration. Par conséquent, le relief, la nature du sol et l’importance du couvert
végétal pour ne parler que d’eux, jouent un rôle fondamental dans l’alimentation des nappes.
Ceci explique que des aquifères importants puissent exister dans les formations sableuses des
steppes sahéliennes, où il pleut moins de 300 mm par en (Mauritanie par exemple), alors que
l’alimentation en eau du sous-sol est extrêmement précaire dans des zones forestières de la Côte
d’Ivoire où il tombe environ 1 m de précipitations annuelles.
L’alimentation des nappes est en effet, comme les précipitations soumises à des fortes variations
inter annuelles. Il en résulte des fluctuations de niveau plus ou moins importantes et plus ou
moins prévisibles que nous devons toujours prendre en compte dans la hauteur de captage des
ouvrages.
0-2. CYCLE DYNAMIQUE DE L’EAU
Actionné par le soleil, le cycle hydrologique de l'eau a pour moteur la mer. La mer donne
naissance aux nuages qui voyagent dans le ciel pour aller arroser les terres intérieures des
continents. Mais, l'eau ainsi déversée doit revenir sans cesse à la mer à l'état liquide pour en
répartir à l'état de vapeur:
C'est le cycle hydrologique de l'eau qui comporte :
- la formation des nuages par évaporation des mers et par évapotranspiration sur les continents;
- la condensation des nuages en donnant des précipitations liquides;
- le ruissellement des eaux de pluies qui donnent rivières et lacs;
- l’infiltration des eaux de pluies qui aboutit à l’écoulement souterrain.
Au terme d’un périple plus ou moins long sur les continents, l’eau retourne dans la mer, à travers
l’écoulement souterrain et le ruissellement fermant ainsi le cycle hydrologique. Mais, une
grande partie des eaux de pluie est interceptée par les organismes vivants. Il s’agit de l’eau: -
dans les plantes, dans les animaux et les hommes; - dans les industries; - dans les activités
agricoles et domestiques des villes. De même, un volume d'eau assez impressionnant est bloqué
dans les calottes glaciaires des deux pôles (Antartique et Groeland) ou ailleurs aux sommets
des grandes montagnes.
C'est le cycle hydrologique qui est responsable de la distribution naturelle de l'eau entre les
différentes régions de la terre. Et chaque région reçoit la quantité d'eau qu'elle mérite. Mais, les
hommes ne se contentent pas de cette distribution naturelle. Ils interviennent dans le
fonctionnement de ce cycle pour augmenter les ressources en eau là où il en manque (Sahel,
désert, cités urbaines, agriculture, etc).
Malheureusement, l'intervention humaine dans le cycle cause souvent assez de dégâts aussi bien
sur le plan qualitatif que quantitatif, provoquant ainsi des perturbations et des retards souvent
regrettables dans le cycle.
0-3. RÉPARTITION DE L’EAU DANS LE MONDE
Il existe plusieurs méthodes de calcul du volume d’eau dans les différents gisements du globe
terrestre. Mais, en général on tient compte de la superficie du globe, des mers et des terres
émergées. Selon Vaillant (1977), la superficie totale de la terre est de 510 106 km 2 (soit 100
%); celle des Océans de 361 106 km2 (soit 71 %); et celle des terres émergées de 149 106 km2
(soit 29 %). Ainsi, 71% de la surface de la terre serait formée d'eau. Et, les quantités d’eau sous
les divers états physiques dans le monde seraient de :
Océans : 1 300 000 000 milliards (m3)
Glaciers : 25-50 000 000 milliards (m3)
Eaux Souterraines : 300 000 milliards (m3)
Eaux de surface : 350-400 000 milliards (m3)
Eaux atmosphériques : 13 à 15 milliards (m3)
La planète contiendrait 95,1 % d’eau salée et 4,9% d’eau douce. Et, parmi les eaux douces :
68,4 % sont les eaux souterraines : 31,4 %, les neiges et glaces et seulement 0,2 % des lacs et
cours d’eau. L’eau est répartie en plus ou moins grandes quantités sur toute la terre. Elle se
trouve à peu près entièrement dans les océans.
Evaporation annuelle Précipitation annuelle
en mer: 420 000 milliards (m3) en mer: 380 000 milliards (m3)
sur terre: 80 000 milliards (m3) sur terre: 120 000 milliards (m3)
Total: 500 000 milliards (m3) Total: 500 000 milliards (m3)
La terre évapore 80 000 milliards (m3) d’eau par an contre 120 000 milliards (m3) de pluies
qu'elle reçoit; elle bénéficie donc de 40 000 milliards (m3) qui alimentent annuellement les
réservoirs continentaux. De leur côté, les mers bénéficient également de 40 000 milliards (m3)
d'eau d’évaporation.
En conclusion, il pleut plus sur les continents qu’il ne s’évapore, et il s’évapore plus en mer
qu’il ne pleut. Et, les 120 000 milliards de précipitation sur la terre, représenteraient une lame
d’eau de 840 mm.
- le ruissellement de surface,
- l’infiltration profonde.
5-1. Evapotranspiration
Le cycle commence par l’évaporation de l’eau. Sous l’effet de l’énergie solaire, l’eau des mers
et des océans s’évapore dans l’atmosphère sans le sel et les autres impuretés. L’évaporation est
plus importante au niveau des océans qu’à l’intérieur des terres : lacs, rivières, et fleuves. Donc
les rayons du soleil réchauffent l’eau des rivières, des fleuves, des lacs, des mers et des océans
et la fait passé de l’état liquide à l’état de vapeur d’eau (gazeux) ; c’est l’évaporation.
L’évaporation: elle englobe:
- l’évaporation qui est le processus par lequel l’eau passe de l’état liquide (pluie) à l’état vapeur
(nuage),
- la transpiration des plantes: il s’agit de la part de l’eau de l’atmosphère, du sous du sous-sol
consommée par les plantes pour leur développement.
Les plantes et les autres espèces végétales puisent l’eau dans le sol et la rejettent sous forme de
vapeur d’eau. Environ 10% des précipitations tombant sur la terre proviennent de la
transpiration des végétaux, le reste est en conséquence dû à l’évaporation. La transpiration des
plantes et l’évaporation du sol humide libèrent de l’humidité qui s’élève dans l’atmosphère sous
la forme de nuages.
EVAPORATION + TRANSPIRATION = EVAPOTRANSPIRATION
5-2. Humidification
L’humidification du sol : il s’agit de la part de l’eau de la pluie qui est stockée dans les tranches
supérieures du sol et qui en période de non apport par les pluies peut satisfaire totalement ou
partiellement l’évapotranspiration.
Ce stock d’eau est ainsi fonction du volume de sol qui peut être affecté par les phénomènes
d’évapotranspiration. Ce volume de sol permet ainsi de définir ce qui est appelé la « Réserve
Utile du sol »
Remarque: Le résultat d’un bilan du cycle de l’eau dépend fortement du pas de temps choisi
pour le faire. Plus ce pas de temps est petit et s’approche de la réalité des phénomènes étudiés,
plus le résultat du bilan est fiable.
Toutes les études et évaluations en hydrogéologie portent sur un de trois systèmes
hydrologiques à savoir le bassin hydrologique, le bassin hydrogéologique et l'aquifère.
0-7 Notion de systèmes hydrologiques
Un système hydrologique est un système dynamique, une séquence d’espace et de temps, une
fraction du cycle de l’eau. Il est identifié par des caractéristiques spatiales et temporelles. On
distingue trois types de systèmes hydrologiques (figure 5) :
le bassin hydrologique ;
le bassin hydrogéologique ;
l’aquifère avec sa nappe d’eau souterraine.
Figure 5: Schéma indiquant les relations entre les trois systèmes hydrologiques
L'identification spatiale d'un système repose sur quatre (4) concepts :
- le système hydrologique est un domaine d'espace physique, fini à 3 dimensions dont toutes
les parties sont en liaison hydrodynamique continue (milieu continu) ;
INTRODUCTION
L’hydrogéologie (de hydro= eau en grec et géologie= science qui étudie le globe terrestre),
également nommée hydrologie souterraine, est la science qui étudie les eaux souterraines. En
d’autres termes, c'est l’étude des conditions d’accumulation et de circulation des eaux dans les
roches ainsi que celle d’acquisition des substances dissoutes par l’eau au contact des roches
encaissantes. Mais à l’heure actuelle, l’hydrogéologie est devenue une science pluridisciplinaire
(dont la base fondamentale est la géologie) utilisant les concepts et les méthodes de différentes
spécialités telles que la physique, la géophysique, la chimie, la géochimie, l’hydrochimie,
l’hydrologie de surface, l’hydrodynamique souterraine, l’étude d’impact environnemental, la
télédétection, les systèmes d’informations géographiques, l’hydrodynamisme souterraine et
modélisation, l’hydraulique générale, la géostatistique...
L’hydrogéologie comme la plupart des sciences de la terre est une branche fondamentalement
interdisciplinaire aux champs d’application impliquant de nombreux domaines comme
l’exploitation de l’eau, l’agriculture, le génie civil ou encore la production d’énergie
géothermique ou hydrothermique. Cette science permet également le contrôle et le suivi des
ressources souterraines en eau quantitativement et qualitativement. Ce développement rapide
de cette nouvelle science en très peu d’année se justifie par le fait que l’hydrogéologie est une
science à visage humain dont l’intérêt pour la population n’est plus à démontrer.
I-1. DEFINITION
On appelle eau souterraine toute accumulation de l’eau dans les pores des formations
géologiques perméables, appelé aquifère. Cette eau est capable de circuler librement dans ce
terrain sous l’effet de la gravité. D’après CASTANY environ 60% des réserves d’eau sur la
planète sont stockés sous forme de glace et de neige et 40% sous forme d’eaux souterraines.
En hydrogéologie, le mot aquifère désigne tout terrain dont les caractéristiques sont
favorables à la formation de réserve d’eau souterraine. En conséquence, un aquifère désigne
tout terrain capable de contenir de l’eau. Cependant, cela ne signifie pas qu’un tel terrain
contient effectivement de l’eau, mais il offre simplement par sa nature les conditions propices
à la formation des réservoirs.
Les aquifères non-consolidés les plus fréquents sont les dépôts de sables et graviers ; les
aquifères consolidés les plus fréquents sont les roches exogènes perméables telles que les grès
Un aquifère, lorsqu’il est saturé d’eau, peut fournir par pompage des grandes quantités d'eau de
façon économique. Par contre, un aquitard est une unité géologique totalement ou
partiellement saturée en eau d’où on ne peut extraire malheureusement de grandes quantités
d’eau par pompage de façon économique, mais qui est assez perméable pour laisser percoler
des quantités d’eau appréciables lorsque l’on se place à l’échelle du Km2 ou plus. Les argiles,
silts et shales forment des aquitards.
Par ailleurs, un aquiclude est défini comme une unité géologique totalement ou partiellement
saturée en eau dans laquelle l’eau ne circule pas du tout. Cela pourrait se produire dans les
roches endogènes non fracturées. Dans la réalité, on ne rencontre un aquiclude que de façon
exceptionnelle en raison du phénomène de la percolation qui se déroule à long terme dans toutes
les formations rocheuses abritant de l’eau. Ainsi, l’aquiclude est plus une vue de l’esprit.
de l’eau dans des conditions exceptionnelles quand elles sont fracturées (Figure 6).
- Aquifère en fonction du mode de formation et d’extension de la roche
Le mode de formation permet d’avoir les roches cristallines (roche magmatique)
cristallophylliennes (roche métamorphique) et les roches sédimentaires. De ce point de vue, on
appelle aquifères discontinus, les aquifères de fissures et les aquifères d’altérites qu’on
rencontre dans les terrains cristallins; et aquifères continus, les aquifères qui se développent
dans les bassins sédimentaires. Ils sont de grande extension régionale et sont les premiers à être
étudiés dans le monde. Les aquifères discontinus sont souvent appelés aquifères isolés ou
limités (aquifères de lambeaux ou de poches de roches) où les eaux sont retenues dans de petites
poches isolées les unes à côté des autres sans qu’il n’existe une liaison hydraulique entre ces
différentes poches; tandis que les aquifères continus sont des aquifères généralisés ou infinis
(aquifères d’extension régionale). Une grande partie des lois établies dans le domaine de
l’hydrologie ne concerne que ces aquifères continus d’extension théoriquement continue.
de réservoirs connus.
I-2.2.1. Piège stratigraphique
Un réservoir stratigraphique prend naissance à la faveur des phénomènes de sédimentation dans
un bassin, c’est un piège formé dans tous les dépôts stratifiés de sédiments. Dans ce cas, une
couche de nature favorable à la formation de nappe d’eau souterraine comme les sables s’est
déposée au sein de la série stratigraphique.
I-2.2.2. Piège par érosion
Quand une montagne est soumise aux phénomènes d’érosion, et que les sédiments érodés sont
transportés et déposés dans une dépression, on obtient un piège par érosion.
matériaux les terrains s’affaissent en donnant par diagenèse la compaction des roches
sédimentaires favorables à la formation des réservoirs.
Ce phénomène provoque souvent la captivité de certaines couches de sables qui deviennent des
aquifères prisonniers.
Dans une région, pour qu’un aquifère contienne de l’eau, il faut que ces trois conditions se
réalisent nécessairement : les conditions lithologiques ; les conditions d’alimentation ; les
conditions structurales.
I-3.1. Conditions lithologiques
La nature de la roche en place doit être perméable pour permettre l’infiltration des eaux issues
des précipitations. En d’autres termes, il faut qu’il existe de bons aquifères dans la région. Dans
le cas contraire, s’il n’y a pas d’aquifères dans une région, l’eau va ruisseler (il ne se formera
jamais de nappe d’eau).
I-3.2. Conditions d’alimentation
Pour que le sous-sol d’une région contienne de l’eau, il est nécessaire que cette région soit
arrosée par des pluies abondantes, sinon sans précipitation même les roches perméables d’une
région ne peuvent pas contenir de l’eau.
I-3.3. Conditions structurales
L’évolution structurale des roches d’une région est aussi un facteur d’existence des nappes
d’eau souterraine. Par exemple une structure monoclinale dont les couches sont inclinées dans
un même sens, drainent les eaux souterraines vers les zones plus éloignées. Ainsi en fonction
de leur comportement dans le sol, les structures tabulaires, verticales, faillées monoclinales,
plissées peuvent générer ou favoriser la formation de nappes. Il existe une inter-indépendance
entre la structure de la roche et le type de réservoir mis en place.
Figure 15: Profil d’altération sur schistes (A) et sur granitoïdes (B) (Biémi, 1992)
En Afrique de l’Ouest, les aquifères latéritiques sont les mieux connus de tous, des paysans
comme des foreurs. Pendant longtemps ils étaient les seuls captés parce qu’on pensait que le
socle cristallin ne pouvait pas contenir de l’eau, mais aujourd’hui on s’est rendu compte que
c’est totalement le contraire. Les nappes altéritiques sur granitoïdes sont moins développées
que leur homologue sur schiste car le profil d’altération ne présente que 20m en Afrique de
l’Ouest et 50m en Côte d’Ivoire mais l’exploitation des nappes altéritiques est en régression
parce que les eaux se trouvent à des profondeurs très grandes 20 - 25 m sous le sol avec une
colonne d’eau toujours très faible 5m en moyenne, alors la profondeur des puits modernes ne
dépasse pas 30 m. Ce qui montre que ce captage ne donne qu’une faible quantité d’eau.
Dans le nord de la Côte d’Ivoire, 85 % des ouvrages dans les nappes altéritiques affichent une
baisse importante de leur niveau après une exploitation d’environ 15 ans, alors que dans le cas
des forages, les prélèvements n’ont aucune incidence significative sur les réserves d’eau ce qui
montre que la nappe de fissure est très stable. C’est pourquoi à l’heure actuelle, tous les
ouvrages en hydraulique villageoise sont orientés vers le captage des nappes de fissure (Fig 16).
─ La porosité d’interstices : elle concerne les formations meubles (sable) ou des roches
solides non encore complètement colmatées ; les pores sont interconnectés ;
Souvent la porosité d’interstice peut être détruite par cimentation des vides chez les grès.
─ La porosité de fissures : elle concerne les roches compactes fracturées et est due aux
déformations tectoniques ou aux plans de stratification, de foliation, de rubanement, etc ;
─ La porosité de chenaux : elle est causée par la dissolution des roches au contact des
solutions acides ou par la croissance des plantes vasculaires dans les plans de failles ; ce qui
provoque l’élargissement des fractures.
En outre, d’un point de vue génétique, on parle de porosité primaire et de porosité
secondaire. La porosité primaire est la porosité de la roche qui se développe au moment de sa
formation. C’est le cas des interstices dans les roches meubles. On appelle porosité secondaire,
celle qui peut intervenir au cours de la vie de la roche suite à des phénomènes physiques
(déformation tectonique) et chimiques (météorisation). Dans ce cas, les constituants présentent
eux même leur propre porosité en plus de la porosité d’interstice. Cette porosité peut prendre
les formes de porosité de fissure et de porosité de chenaux.
La différence entre la porosité de rétention et la porosité totale est appelée porosité efficace ;
c’est le volume d’eau exploitable dans une nappe = volume d’eau que l’aquifère peut laisser
partir.
On s’intéresse surtout à la porosité efficace, celle qui permet à l’eau de circuler. Cette porosité
efficace augmente avec la porosité totale généralement, mais surtout avec la dimension des
vides. Par exemple, avec une porosité moyenne de 50 à 60%, l’argile est en fait une roche
imperméable parce qu’il s’agit d’une microporosité qui, avec les tensions hygroscopique et
pelliculaire, exerce un tel frein sur l’eau en mouvement dans ses micropores que la vitesse de
filtration ne dépasse pas 5 mm/an. Une telle roche ne peut qu’être dite imperméable.
Les roches les plus perméables, les plus transmissives sont celles qui possèdent une grande
porosité ouverte, grande par le volume des vides, grande ouverte par le diamètre des pores. Les
formations grossières homométriques (alluvions graveleuses) et les roches très diaclasées
(basaltes, granites à diaclases ouvertes …) sont les plus perméables. Les calcaires karstifiés à
porosité de conduits sont très perméables.
Les roches cristallines conglogranites sont presque exempte de vides, leur porosité varie de 0,05
à 0,3% : on les appelle des roches anhydres.
Les roches les plus poreuses sont les roches volcaniques qu’on appelle les ponces basaltiques
ou magmatiques. Dans ce cas, la roche est formée d’un ensemble de bulles dont les vides sont
très développés.
L’argile et les marnes sont également considérées comme des roches très poreuses.
I.5.1.3. Facteurs influençant la porosité
Les facteurs qui font varier la porosité des terrains en particulier celle des formations meubles
sont au nombre de trois :
─ La forme des grains qui détermine la forme et la dimension des vides. Des particules
qui se rapprochent de la forme cubique fournissent des vides plus importants que des particules
sphériques. Ainsi la porosité totale est plus grande pour des graviers anguleux que sphériques ;
─ La dimension des grains : une roche de granulométrie uniforme à une porosité plus
grande qu’une roche de granulométrie étalée, les fines particules de cette dernière venant
combler les pores formés par les plus grosses particules ;
─ L’arrangement des grains qui exprime leur disposition spatiale. Dans le cas théorique
d’une formation homogène constituée de grains sphériques de même diamètre (ce phénomène
se comprend bien si on examine de quelles façons on peut superposer 8 sphères de même
diamètre), on constate qu’il y a six possibilités différentes d’arrangements conduisant à autant
de valeurs différentes pour la porosité variant entre 26 et 48%.
n
Vv e
e n 1
Vs
1-- eau de constitution, 2-- eau fortement adsorbée, 3--Réserve hydrique (eau de rétention
capillaire), 4--Réserve hydrologique (eau gravitaire)
Figure 18 : Types d’eau dans la roche
I.5.2.1. Eau de constitution
Cette eau fait partie intégrante d’une molécule ou d’un assemblage de molécules, on reconnait
l’eau chimiquement liée dans une molécule laquelle ne peut être extraite que par des moyens
chimiques ou mécaniques très puissants. L’eau dite de cristallisation est celle qui entre dans la
composition minéralogique d’un minéral.
Le gypse dont la formule est CaSO4 (2H2O) illustre bien cette catégorie d’eau. En chauffant
légèrement le gypse, la majeure partie de l’eau qu’il contient est libérée et on obtient du plâtre.
I.5.2.2. Eau sous forme de vapeur
Cette eau est contenue dans l’air qui remplit les vides des roches ou les interstices entre les
particules. Sa quantité dépend de la température et de l’humidité de l’air. La vapeur d’eau peut
migrer des zones profondes et chaudes vers les zones plus froides de surface. Elle se condense
alors en eau liquide, contribuant au développement des nappes souterraines.
I.5.2.3. Eau solide sous forme de glace
Dans les régions au climat tempéré, cette eau est présente en hivers dans les couches
relativement superficielles. Dans les régions au climat rigoureux, elle est enfermée en
permanence dans le sol sur de grandes profondeurs, ce qui constitue le pergélisol.
I.5.2.4. Eau de rétention ou l’eau liée
Elle englobe l’ensemble des eaux retenues dans les vides d’un milieu poreux saturé ou non. Elle
est maintenue à la surface des particules par des forces très grandes, si bien qu’elle ne peut
s’écouler sous l’effet de sa gravité. Il existe deux types d’eau de rétention :
- L’eau hygroscopique ou eau adsorbée ;
hydrostatique et alimente les autres formes d’eau. C’est la partie active des eaux souterraines
mobilisée lors du pompage dans un puits.
En conclusion, toutes les catégories d’eau présentes dans le sol se résument en trois types
principaux en exceptant l’eau de constitution (partie intégrante des cristaux, la vapeur d’eau et
la glace) nous avons :
─ Eau de rétention : il s’agit des molécules d’eau attirées à la surface des grains. Elle se
divise en eau d’adsorption et en eau d’adhésion ;
─ Eau capillaire : il s’agit de l’eau capillaire isolée qui est fixée entre les grains par le jeu
des tensions superficielles. Cette eau ne peut être extraite pour le besoin de l’homme ; c’est
donc de l’eau retenue dans le sol. L’eau capillaire soutenue est par contre la base d’eau capable
de mouvements dès que la gravité le permet ;
─ Eau gravifique (ou gravitaire) : c’est la partie de l’eau pour laquelle sont négligeables
les forces agissantes autre que celles de gravité. Cette eau peut être exploitée par pompage ou
par drainage.
Figure 19 : Différents types d'eau au voisinage d'un grain dans un aquifère (Polubrina-Kochina
in Castany)
En hydrogéologie, les deux catégories les plus importantes sont : les eaux capillaires
soutenues et eaux gravifiques. Ces eaux sont captées par les forages et les puits et prélevées
à l’aide d’une pompe ou d’un seau.
Les autres catégories d’eau : eau d’adhésion, eau d’adsorption ou pelliculaire n’ont une
importance que dans le domaine de l’agriculture car elles sont captées par le système racinaire
des plantes et interviennent dans l’alimentation des végétaux.
fg
K k µ : viscosité dynamique du fluide kg/m.s- ƿƒ : densité du fluide (kg/m3)-
g : constante de la gravité (m/s2) – k : perméabilité (m2)
Un fluide plus visqueux diminue la conductivité hydraulique- un fluide plus dense augmente la
conductivité hydraulique-une roche plus perméable possède une conductivité hydraulique plus
élevée – des fluides avec des compositions différentes (eau, eau salée, hydrocarbures) peuvent
induire des conductivités hydrauliques différentes dans une même roche.
H
Q KA Avec
L
Q KAi
h
De plus, si on note i la perte de charge par unité de longueur de milieu poreux traversé
L
dénommée encore gradient hydraulique dont l’étude présente un grand intérêt sur les cartes
hydrogéologiques.
En conséquence, on peut utiliser cette expérience pour étudier le pouvoir évacuateur des terrains
et donc pour faire de l’assainissement individuel ou collectif. On utilise aussi cette méthode
pour étudier la nature des terrains de recouvrement d’une nappe en vue de la protéger contre la
pollution.
Q
On appelle vitesse de filtration le rapport U
A
Finalement, on obtient U = Ki qui est l’expression la plus simple de la loi de Darcy.
La loi de Darcy s’énonce ainsi : l’écoulement interne de l’eau dans un milieu poreux saturé,
isotrope et homogène se traduit par des vitesses apparentes proportionnelles en tout point au
gradient hydraulique. Le coefficient K de proportionnalité est appelé coefficient de
perméabilité de Darcy (conductivité hydraulique) et dépend du milieu poreux. Il est homogène
à une vitesse et s’exprime en m/s ou cm/s.
Généralisation de la Loi de Darcy : l
Dispositif avec écoulement latéral: il représente mieux l'écoulement des eaux dans un aquifère.
l’eau ne sont pas trop fortes ; c’est – dire tant que le gradient hydraulique reste limité.
La valeur du gradient limite à ne pas dépasser pour rester dans le domaine de la loi de Darcy
dépend du milieu poreux et peut être approché par la formule empirique de Sichardt.
1
ilim (K en m/s) VL
K
K
15 K 15 K 15
Sauf exception rarissime, cette hypothèse sera toujours vérifiée dans les problèmes rencontrés
avec les milieux à porosité d’interstices et la loi de Darcy sera toujours applicable.
Par contre, dans les milieux à porosité de fissures, certains cas particuliers pourront se produire
(fort gradient hydraulique au voisinage d’un forage ou d’un captage) où cette hypothèse n’étant
plus satisfaite, la loi de Darcy ne sera plus applicable.
Dans le cas des écoulements turbulents, comme c’est le cas des Karst et des cavernes ou dans
les grandes fractures, la loi de Darcy n’est plus valable, on doit donc chercher des formules
appropriées.
I.5.3.3. NOTION DE TRANSMISSIVITE
La productivité d’un aquifère est fonction de son coefficient de perméabilité (k) et de son
épaisseur (e), alors que sa fonction conduite ne dépend que de la transmissivité : elle évalue la
fonction conduite d’un aquifère. Par définition, la transmissivité est le débit d’eau qui s’écoule
par unité de largueur (l=1m) d’un aquifère sous l’effet d’une unité de gradient hydraulique (i =
1m). C’est donc le produit de la conductivité hydraulique K du matériau aquifère par son
épaisseur e. son expression est : T = K.e où T : transmissivité en m2/s ; K : conductivité
hydraulique en m/s et e : épaisseur en m.
Dans le cas d’une nappe libre l’épaisseur mouillée varie dans le temps du fait des variations du
niveau de la nappe. Ainsi quand on exploite une nappe libre son niveau se rabat et occasionne
une baisse de sa transmissivité. Par contre dans le cas d’une nappe captive l’épaisseur mouillée
qui est la tranche comprise entre le toit et le mur de la nappe est constante ce qui fait que la
transmissivité est aussi constante tant que la nappe est captive.
Sur le terrain, la Transmissivité est mesurée par les pompages d'essai. Un pompage d'essai
consiste à pomper dans un forage selon un protocole déterminé et à interpréter le rabattement
de la surface piézométrique de la nappe au moyen de plusieurs piézomètres disposés à quelques
dizaines ou centaines de mètres du point de forage. L'interprétation des données nécessite un
traitement complexe qui est largement informatisé de nos jours. Cet essai permet de connaître
la quantité optimale d'eau pouvant être prélevée dans la nappe.
V
S= A . H
« Rendement de l’aquifère »
l’eau remonte rapidement et reprend la place libérée. Ici c’est donc l’aquifère qui diminue sa
pression mais les pores restent toujours saturés d’eau, il y a donc une décompression de l’eau
et non une diminution. C’est pourquoi dans les nappes captives, il est beaucoup plus petit, 0,001
à 0,0001. Il est mesuré sur le terrain par des pompages d'essai de longue durée uniquement sur
des piézomètres qui rabattent la nappe. Le coefficient d'emmagasinement S est défini comme
le rapport du volume d'eau libérée (ou emmagasinée) par unité de surface sur la différence de
charge hydraulique.
Dans une nappe libre, on peut creuser différents types d’ouvrages pour capter l’eau. Ces
ouvrages peuvent être des puits (ouvrage à gros diamètre pour les villages) ; ou des forages
(ouvrages à petits diamètres utilisés pour l’alimentation en eau des populations).
Limite
Limite latérale
latérale
supérieure est imprégnée d'eau remontant par capillarité. Les piézomètres indiquent la position
du sommet de l'eau gravitaire alors que le sommet de la nappe libre se situe au niveau de l'eau
capillaire.
Figure 29 : zonalité de l'eau dans un aquifère à nappe libre. (1) eau de rétention; (2) eau
gravitaire; (3) remontée capillaires; (4) surface piézométrique; (5) surface de la nappe.
b-Nappe captive
Lorsque le matériau perméable contenant la nappe est recouvert d’un matériau imperméable,
l’eau remplit tous les vides du milieu poreux et est à une pression supérieure à la pression
atmosphérique. La nappe est dite alors captive et le niveau imperméable supérieur constitue son
toit. Elle ne communique pas directement avec l’atmosphère. Par conséquent, son alimentation
n’est plus directe par les eaux d’infiltration issues des pluies actuelles. Au contraire, cette
alimentation se fait à travers l’écoulement latéral. Dans ce cas, l’aquifère qui se comporte
comme un tuyau cylindrique plein d’eau est sous pression. Pour cela, le niveau piézométrique
de la nappe captive ne se situe pas dans l’aquifère, mais à un niveau situé au-dessus de
l’aquifère, notamment dans le toit imperméable, ou même en plein air quand l’épaisseur du toit
imperméable est faible : il s’agit donc d’un niveau piézométrique fictif.
Aussi, tout forage creusé dans la nappe captive provoque-t-il un jaillissement d’eau connu sous
le nom d’artésianisme : on dit que le forage est jaillissant, ou qu’il est artésien ce phénomène a
été observé pour la première fois dans la ville d’artèse en Italie. Les nappes captives sont les
mieux protégées contre la pollution, mais elles contiennent souvent des eaux très anciennes ou
fossiles. Elles peuvent tarir à défaut d’alimentation ou lorsque l’alimentation est lente.
En Côte d’Ivoire, les nappes captives existent partout dans le bassin sédimentaire. De même
que les nappes de fissures à l’intérieur du pays sont généralement captives.
Figure 31 : Artésianisme
c-Nappe semi-captive
Une nappe semi-captive est une nappe imparfaitement captive c'est-à-dire quand l’horizon
supérieur qui limite une nappe ne peut être considéré comme imperméable mais qu’il est moins
perméable que la couche aquifère sous-jacente (recelée par une couche perméable entièrement
saturée dont une éponte : couches qui entourent un aquifère ; c'est-à-dire le mur ou le toit) ou
les deux sont semi-perméables :
─ Mur imperméable et toit semi-perméable ou vis-versa ;
─ Mur et toit semi-perméables.
Dans ce cas, les épontes semi-perméables se laissent traverser par un égouttement lent des eaux
caractérisé par trois paramètres comme : paramètre de drainance, facteur de drainance et facteur
d’égouttement.
N.B. : Les nappes alluviales sont localisées dans des aquifères situés dans le fond des vallées.
Ils sont constitués de sédiments déposés par les rivières (figure 29). Ces nappes ont des
perméabilités et des porosités très variables en fonction de la granulométrie des alluvions; plus
la granulométrie est grossière (sables, graviers, galets, ...) et bien classée, plus l'aquifère
présente une bonne capacité d'exploitation.
Une nappe peut être étendue dans ses dimensions horizontales (jusqu’à plusieurs centaines de
Km pour les grandes nappes de l’Afrique de l’ouest par exemple). Ses limites d’extension
horizontale sont alors soit des niveaux imperméables soit des limites physiques (comme des
cours d’eau par exemple).
APPLICATION DE LA LOI DE DARCY A UN AQUIFERE
* GRADIENT HYDRAULIQUE
On le calcule en plaçant 2 piézomètres distants de L mètres. Le gradient est le rapport entre la
différence de niveau Dh des piézomètres et la distance L. On utilise également les cartes
piézométriques en mesurant la distance entre 2 courbes isopiézométriques (hydroisohypses)
consécutives (Figure 31).
piézométrique on trouve les courbes piézométriques et les lignes de courant. On établit les
cartes piézométriques à une date donnée.
Les courbes piézométriques portent des chiffres qui indiquent la valeur des côtes
piézométriques de l’eau dans le sol alors que les lignes de courant portent des flèches qui
indiquent le sens d’écoulement.
Les courbes piézométriques sont également appelées isopièzes ou hydrohypses ou
hydroisohypses ou équipotentielles. En effet les forages qui sont situés sur une même courbe
piézométrique sont au même potentiel hydraulique ; c’est pourquoi on dit équipotentielles.
Les courbes piézométriques sont perpendiculaires aux limites imperméables et parallèles aux
limites perméables. Tandis que c’est le contraire pour les lignes de courant.
Il est à noter que les eaux coulent de l’équipotentielle la plus élevée vers l’équipotentielle la
plus faible.
La ligne de courant est une ligne idéale qui représente la trajectoire d’une particule d’eau en
mouvement dans la nappe c’est pourquoi, la ligne de courant donne le sens de l’écoulement des
eaux. Les filets liquides se déplacent le long des lignes de courant. Pour dessiner les lignes de
courant, on doit se rappeler qu’elle est toujours orthogonale en tout point aux équipotentielles.
L’étude d’une carte piézométrique présente un grand intérêt parce qu’elle renseigne sur les
zones de perte ou de captage d’eau dans la nappe, les zones d’alimentation ou d’injection d’eau
dans la nappe ; elle renseigne sur les problèmes de pollution et on l’utilise dans les programmes
d’assainissement. Elle donne des enseignements sur les relations entre les eaux souterraines et
les eaux de surface, sur la nature pétrographique des sols ; pour cela il suffit de calculer les
variations du gradient hydraulique dans les différents secteurs de la carte piézométrique. Dans
les zones d’alimentation les lignes de courant sont divergentes, là où il y a des captages, les
lignes de courant sont convergentes.
Quand les formations limites sont de nature perméables, elles facilitent l’acheminement des
eaux d’infiltration vers la nappe = alimentation ; si par contre les formations limites sont
imperméables, elles assurent la canalisation des eaux de la nappe empêchant ainsi les pertes
d’eau de la nappe.
Niveau statique : niveau non influencé (donc stabilisé) d’une nappe : notée Ns.
Niveau dynamique : niveau d’une nappe influencé par des pompages par exemple Nd = F(x,t)
Rabattement : différence entre le niveau dynamique et niveau statique s = F(x,t).
Rayon d’action : l’influence d’un pompage dans un forage se propage tout autour de ce dernier
en s’atténuant au fur et à mesure. A une certaine distance de la nappe n’est plus influencée par
le pompage (c-à-d que le rabattement est nul). On appelle alors rayon d’action R la distance
séparant le forage au point à partir duquel les rabattements sont nuls.
Rayon efficace : distance au voisinage immédiat du forage sur laquelle le rabattement est le
même que dans le forage.
Cône de pompage : cône délimité d’une part par la courbe des Nd en fonction des distances
du forage de pompage et d’autre part, par le niveau statique.
Régime permanent : un forage soumis à un pompage, voit son niveau se rabattre, ce
rabattement occasionne d’après la Loi de Darcy un écoulement des alentours du forage vers ce
dernier.
Soit Qp le débit de pompage et de Qe le débit d’écoulement. Au début, du fait des faibles
rabattements on a Qp>>Qe ensuite si s augmente, on a Qe qui augmente aussi et il arrive un
moment où on a Qp = Qe. En ce moment le pompage n’occasionne plus une augmentation des
rabattements. On dit alors qu’on a atteint un régime permanent (c-à-d que s de même que les
autres paramètres de l’écoulement ne dépendent plus du temps).
Par opposition on appelle régime transitoire celui pendant lequel s ainsi que les autres
paramètres de l’écoulement dépendent du temps c’est le régime qui s’établit entre le début du
pompage et le moment où le régime permanent est atteint.
Puits complet-puits incomplet
Puits complet : puits ou forage traversant et captant un aquifère sur toute sa hauteur
Puits incomplet : puits ou forage ne traversant et (ou) ne captant pas un aquifère sur toute la
hauteur de la zone saturée.
NB : ne pas utiliser de puits parfait ou imparfaits à la place de puits complet ou incomplet.
dZ Kh 2
q Kh qdx KhdZ Soit en intégrant qx cte
dx 2
A partir des conditions aux limites :
qx h 2 h02 (1)
Kh 2 K
Soit pour x 0; h h0 cte
2 2
Cette équation montre que la surface libre de la nappe à l’allure d’une parabole. En plus pour
k 2 2
(2) formule de Dupuits
x = Ra = Z H qRa h h
2 0
I.10. Etude du cône de dépression d’un puits en nappe captive
Ecoulement radial convergent vers le forage. D’après la loi de Darcy on a
H
Qe KS Avec : en considérant 2 points situés aux distances t et e +dr et de différence de
x
charge ds = s[r] – s (r+dr)
A la distance r de l’axe du forage correspond les valeurs suivantes :
S[r] = rabattement et v[r] = vitesse centripète : -kds/dr
L’épaisseur de l’aquifère H est constante du fait qu’il s’agit d’une nappe captive.
ds
D’après la loi de Darcy, le débit d’écoulement s’écrit Qe KS avec
dr
ds ds
S = 2π rKH 2rT
dr dr
Quand le régime permanent est établi on Qe = Qp débit de pompage
ds Q dr
Q Qe Qp 2rT ds
dr 2T r
En intégrant on a :
Q s
s log cte
2T r
A partir des conditions aux limites soit pour r =R, S= 0
Q 1 Q
0 log cte cte log R
2T R 2T
On a : (3)
Q R
s log
2T r
La courbe s = f (log r) est une droite.
Si on connaît le rabattement en un point donné, on peut avoir l’expression de rabattement à tout
point.
A la distance r du forage
vr K
ds dh
K
dr dr
dh
De même le débit d’écoulement s’écrit
Qe 2rKh
dr
dh
Au régime permanent on a : Qe Qp Q 2rKh
dr
dh Q 1 2 Q
Soit : 2h en int egrantona: h log r cte (4)
dr K r K
A partir des conditions aux limites c’est-à-dire pour r = R, h = H on a :
2 Q
H log R cte (5) Et en faisant (5) – (4) on a :
K
2 2 Q R
H h log (6)
K r
NB : on constate que contrairement au cas d’une nappe captive, la courbe s = f (logr) n’est
pas en nappe libre une droite.
Cependant dans le cas où le rabattement de la nappe est faible par rapport à l’épaisseur de cette
dernière on peut alors supposer que la transmissivité est sensiblement constante et égale à la
transmissivité moyenne
T K
H h
2
Au point D : Pd s .g.hs
ƿs : masse volumique de l’eau de mer 1,025g/cm3 (32 g/l de concentration de sel)
g : accélération de la pesanteur
hs : charge hydraulique de l’eau salée = profondeur totale de l’eau salée.
Au point C : Pc e .g.( H hs )
ƿe : masse volumique de l’eau douce 1g/cm3
L’égalité entre ces deux relations permet d’écrire :
La profondeur à laquelle se situe le biseau salé dans un forage creusé sur une zone littorale est
déterminée dès qu’on connaît la charge hydraulique de ce forage. Cela signifie qu’une simple
mesure de la côte piézométrique dans un forage dans les bordures de la mer permet de connaître
la position du biseau salé de ce forage.
Cette étude présente un grand intérêt dans la présence des phénomènes qui se déroulent dans
les forages en bordure de la mer où sous l’effet des pompages excessifs, les eaux marines font
une intrusion dans les eaux douces des forages. On parle alors d’invasion de biseau salé dans
les eaux douces ce qui constitue des catastrophes dans le domaine de la pollution.
q K H hs dH
dx
e e
hs H en posant m
s e s e
on a hs = -mH
q K 1 m H qdx K 1 m HdH
dH
en intégrant on obtient
dx
H2
qx K 1 m cte
2
Une des conditions aux limites étant pour
x 0; H 0 cte 0
H2
qx K 1 m 8
2
Si par ailleurs on connaît la côte H = Z à une distance x = L du rivage on aura :
Z2
qL K 1 m 1 mZ 2 9 qui est l’expression du débit de
K
q
2 2L
fuite en mer de la nappe d’eau douce.
En remplaçant q par sa valeur dans l’équation (8) on obtient :
2 1
x H x 2
H Z 10 qui est l’équation de la surface libre de la nappe
L Z L
d’eau douce.
En remplaçant dans cette équation (10) H par sa valeur en fonction de hs soit
1
x 2
h
H s hs mZ 11 qui est l’équation de l’interface eau douce -eau
m L
salée.
Exercice d’application chapitre I
Exercice 1. Répondez par vrai ou faux
1) L’hydrogéologue doit être capable prédire la quantité et la qualité de l’eau et d’estimer son
comportement dans les aquifères. Vrai ou Faux
2) Dans un aquifère à nappe libre, le Coefficient d’emmagasinement(S) = porosité efficace (ηe).
Vrai ou Faux
3) Dans une nappe captive, on observe une forte variation du niveau piézométrique suite aux
précipitations. Vrai ou faux
4) Eau liée = eau pelliculaire + eau adsorbée. Vrai ou faux
14) Donner 3 exemples de d’aquifère qui présentent des couches semi perméables
15) Où trouve-t-on les aquifères karstiques et quelles est leur particularité ?
Exercice 3 :
EVALUATION: HYDROGEOLOGIE / 2A BTS GMP / Ecole : ISFOP LOKO / Année 2015-2016. / Durée : 1H
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------
b) la distance séparant le forage où a lieu le pompage au point à partir duquel les rabattements
sont nuls.
b) la dissolution.
a) NO3- .
b) Fe2+.
EXERCICE 1 (7 points)
CORRECTION (7 points)
R= VxS (1 point)
V=∆hxA= 0,05x3.106=150000 m3
-Détermination du coefficient d’emmagasinement : (1 point)
S=Ssxe=10-4x30=3.10-3
R =Sx∆hxA=3.10-3x150000=450 m3
EXERCICE 2 (4 points)
Un puits de 50 cm de diamètre est foré dans une nappe captive, l’épaisseur de l’horizon
poreux est de 20 m. Lors d’un pompage à 0,6 l/s, on observe des rabattements de 2,25 m dans
le puits et de 1,75 m dans un piézomètre situé à 15 m du puits.
1) Estimer la conductivité hydraulique (K) du terrain.
2) Estimer la vitesse d’écoulement.
3) Estimer la vitesse critique.
4) Vérifiez si la vitesse critique n’est pas dépassée.
CORRECTION (4 points)
APPLICATION DU CHAPITRE 0
Exercice 1 : Ces affirmations sont-elles vraies ou fausses ? Corriger celles qui sont fausses
1) L’eau Souterraine est probablement l’une des ressources les plus abondantes de la Terre.
2) 70 % des eaux à la surface de la terre sont concentrées dans les glaces des pôles et la majeure
partie du reste se trouve dans les sols, sous forme d'humidité.
3) L'ensemble des processus de transformation et de transfert de l'eau forme le cycle
hydrogéologique.
4) Le cycle de l’eau comporte trois parties principales.
5) Quand le sol est saturé en eau, l’eau s’infiltre pour alimenter les cours d’eau.
6) L’évaporation est plus importante au niveau des lacs, rivières, et fleuves.
7) L'ETP est estimée en comparant les quantités de précipitation par rapport à
l'évapotranspiration potentielle (ETR) et en tenant compte de la présence, dans le sol, d'une
réserve d'eau utilisable par les plantes.
8) Les nappes souterraines fournissent ainsi presque la moitié du débit total de tous les cours
d’eau de la planète.
9) Le volume d'infiltration est la quantité d'eau infiltrée à travers le sol pendant une durée
déterminée.
10) Les facteurs les plus influents lors de l’écoulement de l’eau souterraine, pour une même
topographie, sont le type de sol, sa couverture et son taux initial d'humidité.
Exercice 2 : Questions de cours
1) L'eau de précipitation se répartit en 3 fractions, les quelles ?
2) Qu’est-ce que la pluie efficace ?
3) Quels sont les facteurs qui conditionnent l'infiltration des eaux de pluie ?
4) Donner les différents éléments d’un ruissellement ?
5) Qu’est-ce que l’ETP, l’ETR
6) Qu’est-ce que l’évapotranspiration ?
7) Expliquer de façon brève et concise le cycle de l’eau
8) Donner les Principaux stocks du cycle de l’eau
Introduction
Qu’il s’agisse d’un puits ou d’un forage, d’un point d’eau à utilisation humaine ou
agropastorale, l’implantation rationnelle d’un nouvel ouvrage exige un certain nombre
d’investigations hydrogéologiques comme d’ordre politico-économique et humain. En somme
il faut acquérir une bonne connaissance des ressources en eau régionales ou locales mais aussi
des besoins des habitants. Aussi, l’hydrogéologue a-t-il recours à des méthodes comme
l’analyse géomorphologique, la géophysique et la télédétection.
II.1 ETUDES PREALABLES
Après la délimitation de la zone à prospecter et la définition des objectifs à atteindre, toute
prospection commence par une recherche intense des documents déjà existants. Il s’agit d’abord
de rechercher les supports cartographiques utilisables (carte topographique, carte des isohyètes,
carte hydrogéologique, carte hydrographique).
En deuxième étape, l’hydrogéologue établit un inventaire exhaustif des manifestations
hydrauliques et des ouvrages hydrauliques existant dans la zone à investiguer ainsi que toutes
les informations en relation avec les éléments à investiguer. Ces informations permettront
d’établir une fiche de points d’eau.
En troisième étape, la prospection combinée pourra être appliquée si nécessaire. Cette
prospection implique que l’on confronte de nombreuses informations très diverses dans le but
de localiser des aquifères ou de préciser l’étendue, le fonctionnement des aquifères et les cibles
d’exploitation favorables qu’ils contiennent. Généralement, on intègre les informations
suivantes :
Les informations géologiques ;
Les indices géomorphologiques ;
La géophysique ;
La télédétection ;
Le forage de reconnaissance.
II.2.3. Géophysique
De nombreuses méthodes géophysiques actuellement opérationnelles occupent une place
importante dans la prospection d’eau souterraine. Ces méthodes permettent la détermination de
l’épaisseur des terrains aquifères, de la couche d’altération et du rocher fracturé au-dessus du
substratum rocheux compact. La prospection électrique est en mesure dans la majorité des cas
de mettre en évidence de manière indirecte les zones fracturées hydrauliquement favorables. La
géophysique permet donc de repérer un ensemble de zones potentielles favorables et seul digne
d’intérêts. Mais sa mise en œuvre ainsi que son coût plus élevé limitent son utilisation.
Contrairement à la géomorphologie qui donne un rayon assez grand de la zone à exploiter, la
géophysique elle donne plus de précisions.
II.2.4. Télédétection
L’eau souterraine ne peut pas être directement observée sur les images satellitaires. Par
conséquent il faut procéder à l’identification et à l’étude d’un certain nombre d’indices
révélateurs d’occurrence de cette eau. La télédétection grâce à son échelle très fine permet
d’obtenir divers types d’informations sur la surface de la terre. On distingue sur les images
satellitaires les zones sèches des zones humides. La persistance du sol humide pendant la saison
sèche, les traits structuraux régionaux, le système de fractures, la densité du réseau de drainage,
la nature et la disposition de la végétation.
En milieu de socle, l’indicateur utilisé est la fracturation. Ainsi l’orientation actuelle de la
recherche d’eau souterraine est la cartographie des fractures. Les sites sont généralement à
l’intersection des accidents majeurs. On tente de différencier les directions structurales
productrices des directions moins productrices en prenant en compte la position topographique
d’un site retenu (c'est-à-dire avec son bassin potentiel d’alimentation). Le terrain se résume à
une vérification des observations. L’image satellitaire s’offre donc comme un moyen efficace
de caractérisation des réservoirs.
II.2.5. Forage de reconnaissance
Réaliser des forages de reconnaissance constitue une étape majeure d’une prospection
hydrogéologique. Le but sera de :
→ confirmer et préciser les hypothèses faites à partir des premières étapes ;
→ préparer les sites pour les captages d’essai ou d’exploitation ;
→ permettre d’étalonner la géophysique voire de réinterpréter les données déjà acquises.
Le forage de reconnaissance est réalisé uniquement dans un but de recherche et non
d’exploitation. Suivant les conditions et les objectifs, il peut être fait rapidement et
économiquement ou inversement très soigneusement. Il permettra outre les observations
géologiques et l’étalonnage de la géophysique, de reconnaitre l’aquifère, soit principalement
les éléments tels que la nature du terrain (sec, tendre, dur, très dur, instable...), l’épaisseur de
l’aquifère, la granulométrie, la profondeur et le type de nappes, la charge hydraulique, la nature
physico-chimique de l’eau, la porosité, la perméabilité, le coefficient d’emmagasinement. Le
forage de reconnaissance marque l’étape finale de l’évaluation technique préliminaire d’une
campagne de forage d’eau.
II.3. FACTEURS INFLUENCANT LE CHOIX DU SITE ET LE TYPE D’OUVRAGE
II.3.1. Facteurs politiques et socio-économiques
Selon le but recherché, un projet ou un programme de gouvernement (santé, éducation,
abduction d’eau potable) peut imposer le choix du site et surtout le type d’ouvrage. Ainsi en
matière d’hygiène ou de santé, un projet humanitaire donné imposera le forage. Pour des raisons
financières, un projet peut choisir le puits au détriment du forage pour avoir beaucoup plus
d’ouvrages. Dans le domaine agricole, un village répondant aux exigences d’un programme
donné peut bénéficier d’un ouvrage au détriment d’un autre même plus grand et plus peuplé qui
ne participe pas au projet. Selon le débit escompté ou l’usage de l’ouvrage (domaine rural,
domaine urbain, domaine industriel), on préférera tel type d’ouvrage ou tel autre type.
II.3.2. Facteurs humains
Un puits ou un forage n’est pas seulement un ouvrage technique. Il est d’abord destiné à
satisfaire les besoins d’homme déterminés en un point donné. Par conséquent, la consultation
des habitants est particulièrement importante surtout quand il s’agit d’ouvrage d’alimentation
en eau potable. L’ouvrage doit servir à la totalité de la population ; c'est-à-dire se situer dans un
lieu public libre d’accès et non dans une concession privée (chef du village, député, maire...).
Si l’ouvrage doit desservir deux villages, il est souhaitable de l’implanter à égale distance de
ceux-ci. Suivant que la collectivité est purement rurale ou également pastorale, l’ouvrage sera
placé dans le village à l’intérieur ou dans la proche périphérie, soit à l’extérieur du village pour
éviter les inconvénients dus à la fréquentation des animaux. Si techniquement l’ouvrage peut
être construit n’importe où, c’est au représentant des villages que devra être laissé le soin d’en
déterminer l’emplacement. Dans le cas contraire on devra indiquer les sites favorables parmi
lesquels les représentants choisiront.
Les hommes captent depuis longtemps les eaux souterraines des nappes phréatiques au travers
de puits. Mais depuis l’époque où les puits étaient creusés à la pelle et l’eau remontée à l’aide
d’un seau fixé à une poulie actionnée par la force humaine, les procédés ont beaucoup évolué.
Aujourd’hui, les forages modernes utilisent des techniques similaires à celles mises en œuvre
pour les forages pétroliers. Elles permettent d’atteindre des nappes situées à de grandes
profondeurs, jusqu’à sept cents mètres sous terre parfois : l’eau est remontée, à l’aide de
moteurs électriques actionnant des pompes, le long de conduits habillés de tubes en ciment ou
en acier.
collectées par la documentation) : existe-t-il des sources à débit élevé et soutenu ? L’existence
d’écoulements puissants dans les cours d’eau même en saison sèche est des signes de ressources
en eaux souterraines importantes. La présence et la nature de la végétation peuvent également
être un bon indice.
L’implantation consistant à déterminer et repérer sur le terrain le point où le forage sera réalisé
avec le maximum de chance d’être positif, des méthodes de recherche complémentaires
s’avèrent nécessaires pour définir les sites et les types d’ouvrages capables d’assurer la
meilleure exploitation. Nous faisons appel à la photo-interprétation et aux méthodes
géophysiques.
a) La tarière manuelle
Principe : Le forage à la tarière consiste à un ensemble d’allonges en acier qui est tourné par
une poignée. Différents types de tarières peuvent être fixées à l’extrémité des allonges. Les
tarières sont tournées dans le sol jusqu’à ce qu’elles se remplissent et sont ensuite sorties du
trou pour être vidées. Le modèle des tarières varie en fonction du type de formation (type de
sol) à forer.
Généralement au-dessus du niveau statique, le trou du forage reste ouvert sans avoir besoin
d’être soutenu. Une fois dans la nappe, un pré-tubage temporaire peut être utilisé pour empêcher
l’effondrement des parois du trou du forage. Le fonçage se poursuit à l’intérieur de ce pré-
tubage à l’aide d’une tarière de mise en eau jusqu’à ce que la profondeur désirée soit atteinte.
Puis, le tubage permanent est installé et le pré-tubage temporaire remonté à la surface.
Profondeur d’utilisation : le forage à la tarière peut être utilisé jusqu’à une profondeur
d’environ 15 à 25 mètres, cela dépend de la géologie.
Domaine d’utilisation: Les formations non consolidées: Sables, limons & argiles tendres.
Avantages:
- appropriée et rapide pour les forages de petit diamètre (dans des formations ‘tendres’) ;
- une bonne équipe est capable de réaliser 1 à 2 forages par jour ;
- les équipements sont simples, peu coûteux, faciles à transporter et construits avec des
matériaux disponibles localement ;
Inconvénients:
- la profondeur du forage est limitée à 15-25 mètres ;
- la méthode est limitée aux formations ‘tendres’. Les cailloux, les blocs de roche et les argiles
très compactes ne peuvent pas être traversés ;
- le fonçage est rapide dans les premiers mètres mais devient plus lent à plus grande profondeur.
Le désaccouplement des allonges est obligatoire à chaque fois que le train de tiges est remonté
à la surface. La tarière est vidée et redescendue encore dans le trou, ceci prend du temps et de
l’énergie aux foreurs ;
- il est parfois très difficile d’enlever le pré-tubage temporaire dans des niveaux argileux.
Illustration 1 :
Principe : Le forage a la percussion utilise un lourd trépan (ou cuiller) attaché à une corde ou
un câble, lequel est descendu dans le trou du forage ou à l’intérieur d’un pré-tubage. Un trépied
(ou chèvre) est en général utilisé pour suspendre l’équipement. En actionnant la corde ou le
câble de haut en bas, le trépan ameublie et fragmente le sol ou la roche consolidée dans le trou
de forage, dont les débris sont ensuite extraits grâce à la cuiller. Un pré-tubage en métal ou PVC
peut être utilisé pour éviter l’effondrement du trou. Une fois le tubage définitif (tuyaux et
crépines en PVC) installé, le pré-tubage doit être enlevé.
Domaine d’utilisation: Les formations non consolidées et consolidées: Sables, limons, argiles
dures, calcaire tendre, latérite, les couches contenant des graviers et des petits cailloux.
Avantage :
- Contrairement aux autres techniques de forage manuel, elle peut briser des blocs de roches et
couper des formations plus dures.
- La technique à la percussion peut en principe être utilisée dans presque toute les formations ;
du sable et argiles tendres et roches non compactées aux roches dures et consolidées.
- La main d’œuvre non qualifiée telle que les villageois, peuvent participer à la réalisation du
forage. Cela augmentera leur appropriation du futur point d’eau et les responsabiliser à la
maintenance de l’ouvrage.
Inconvénients:
- L’équipement est souvent très lourd et la méthode assez lente (des semaines au lieu de
quelques jours) dans les formations dures.
- Le résultat est donc un coût par mètre de forage important.
- S’il est nécessaire d’utiliser un pré-tubage temporaire, le temps mis à l’installer et à le retirer
peut être considérable.
Illustration 2
Principe : Le forage à la boue utilise la circulation de l’eau pour faire remonter à la surface du
sol les matériaux forés. Le train de tiges de forage est actionné de haut en bas. Pendant la
descente des tiges, le choc créé par le trépan fixé au bout du train de tiges ameubli/fragmente
les matériaux du sol et pendant le mouvement de remontée, l’extrémité du train de tiges est
obturée (bouchée) avec la main (effet de soupape), créant ainsi une aspiration de l’eau et des
débris qu’elle contient jusqu’à la surface. Au cours du mouvement de descente suivant, la main
est retirée du train de tiges et l’eau gicle dans le bassin préalablement creusé à côté du forage.
Dans ce bassin de décantation, les débris se séparent de l’eau pour se déposer au fond du bassin
alors que l’excédent d’eau redescend à nouveau dans le trou. La pression de l’eau sur les parois
du forage évite l’effondrement de ces dernières.
Profondeur d’utilisation: Le forage à boue (avec ou sans rotation) peut être utilisé jusqu’à une
profondeur d’environ 35 mètres.
Avantage : Elle est simple d’utilisation et ne nécessite pas de pré-tubage grâce à la pression
hydrostatique exercée par la boue sur les parois du trou.
Inconvénients:
- Le niveau d’eau dans le trou doit être maintenu tout au long de l’opération de fonçage.
- Le niveau de la nappe n’est pas connu avec précision pendant le forage.
Illustration 3 :
Principe : Le lançage à l’eau est également basé sur la circulation et la pression de l’eau. A la
différence du forage à boue, l’eau est désormais injectée à l’intérieur du train de tiges et la boue
(eau et débris) remonte le long des parois du forage. Afin d’obtenir une pression d’eau
suffisante, on utilise une motopompe. On peut laisser l’extrémité inférieure du tuyau de forage
simplement ouverte, ou on peut y rajouter un outil de fonçage (trépan). On peut également faire
tourner totalement ou partiellement le train de tiges. Un fluide de forage (additif) peut être
mélangé à l’eau pour éviter l’effondrement des parois du trou et la perte incontrôlée de l’eau
par infiltration.
Profondeur d’utilisation : La technique du lançage à l’eau (avec rotation) peut être utilisée
jusqu’à une profondeur d’environ 35 – 45 mètres.
Domaine d’application: appropriée pour les forages dans les matériaux alluvionnaires tels que
les sables faiblement compactés, les limons et les fines couches d’argile tendre.
Avantages :
- Dans les formations meubles, telles que le sable et le gravier fin, le train de tiges s’enfonce
facilement, ce qui est en fait la plus rapide technique de forage manuel. Les forages peuvent
être réalisés en quelques heures alors que plusieurs jours sont nécessaires avec les autres
techniques.
- L’équipement est léger, le rendant facilement transportable particulièrement dans les zones
rurales.
Inconvénients:
- Généralement limité aux sols sableux. Il peut être difficile d’installer correctement un massif
filtrant et un joint d’étanchéité sanitaire. Le niveau de la nappe d’eau n’est pas connu avec
précision pendant le forage.
- La quantité d’eau disponible sur le site peut être un facteur limitant. Certains forages peuvent
être réalisés avec juste quelques fûts d’eau (500 - 1000 litres), tandis que d’autres nécessitent
des volumes d’eau aussi importants.
- Le forage est réalisé dans les structures de sol meuble qui peuvent facilement s’effondrer.
Pour éviter l’effondrement, le trou du forage doit être maintenu plein d’eau pendant toute la
durée de la construction et ce jusqu’au processus d’équipement.
- L’argile n’est pénétrée que très lentement. Les très gros graviers (galets) et autres formations
hautement perméables (fissures) peuvent créer une trop grande perte d’eau de sorte qu’ils ne
peuvent pas être forés.
- Si les forages profonds sont creusés dans les sols perméables (sable et gravier), le recours à
l’utilisation des additifs de forage (coût élevé) est nécessaire. Ceci augmente le coût total du
forage.
Illustrations 4 :
NB : Il existe deux types de forage au lançage : le lançage rapide à l’eau (lançage direct) et Le
lançage à l’eau rotatif ou rotary manuel.
de tiges à chaque opération de curage à la soupape et occasionne une grande perte de temps.
Le battage au câble (voir illustration 5) où le trépan et la masse tige sont directement suspendus
à un câble manœuvré par un treuil installé au sol.
Domaine d’application :
C’est une technique universelle traversant pratiquement tous les types de terrains, surtout les
terrains cohérents, pas trop dures (grès tendres, marnes indurés, schistes ou calcaires fracturés).
Les formations non consolidées nécessitent un tubage provisoire, éventuellement télescopé
pour tenir compte des frottements.
Profondeur d’utilisation : Cette méthode convient bien pour des forages peu profonds (moins
de 100 m), mais peut être éventuellement utilisée pour de plus grandes profondeurs ; la vitesse
d’avancement est alors sensiblement réduite. Les diamètres de forage habituels sont compris
entre 250 et 500 mm (10’’ et 20’’), mais il existe des machines de battage capables de forer
jusqu’en 1,5 m de diamètre (puits forés au battage).
Avantages :
- simplicité et robustesse du matériel : personnel relativement peu spécialisé, maintenance
facile, coût de l’atelier deux fois moins cher que celui d’un forage par rotation.
- l’absence de circulation de boue permet :
Illustration 5
Principe : L’outil d’attaque est entraîné en rotation par le train de tiges de la sondeuse. Cet
outil, sous la double action de la rotation et du poids des tiges, perfore la roche et la fragmente.
Ce procédé est complété par la circulation dans le forage d’un fluide d’injection appelée boue
de forage par des pompes appropriées. Ces boues refroidissent et lubrifient l’outil de travail,
permettent la remontée à la surface les cuttings (sédiments broyés); le maintien des cuttings en
suspension s’il y’a arrêt de circulation de boue ; renseigner le foreur sur les pertes ou venues
d’eau (observation des variations de volume de boue) ; équilibrer les pressions hydrostatiques.
Mais en terrain non consolidé, il peut être nécessaire de descendre un tubage au fur et à mesure
de l’avancement du forage comme dans le battage.
Matériel de forage par rotation :
- L’outil de forage: Il peut être à lames pour les terrains sédimentaires compacts à structures
fines et de dureté peu élevée ou à molettes (tricône pour les terrains sédimentaires et sont
d’utilisation plus simple). Ils sont de ce fait les plus utilisés dans les chantiers de forage à la
rotation.
- les masses tiges : Ce sont des tubes à parois très épaisses dont le rôle principal consiste à faire
traverser ;
- le forage au rotary entraîne une consolidation des parois en terrains meubles par dépôt d'un
mud-cake. En effet, la boue de forage, en phase liquide, exerce une pression hydrostatique
supérieure à la pression des formations et des fluides qu’elles contiennent. Dans ces conditions,
il se produit dans la formation le filtrat (une filtration de la phase liquide et des substances
dissoutes qui pénètrent dans la roche) et le mud-cake.
Inconvénients
- cette technique nécessite d'un fluide de forage qui ne permet pas d'observation directe de la
qualité des eaux des formations traversées ;
- colmatage possible des formations aquifères par utilisation de certaines boues (bentonite) ;
- difficulté d'observation des cuttings, la présence de tamis vibrants en circuit retour diminue
sensiblement cet inconvénient.
Illustration 6 :
Cette information est prise en compte pour déterminer la profondeur exacte du puits dès que
l’exploration et le forage sont finis.
b- Domaine d’application de la technique
C’est la méthode la plus adaptée aux forages de petit diamètre (100 mm à 220 mm) en zone de
socle étant entendu qu’un dispositif complémentaire (généralement le rotary à l’air) doit lui être
associé pour la traversée des couches superficielles.
c- Avantages et inconvénients
Cette méthode permet le contrôle instantané et permanent du développement du forage. Ceci
permet aussi d’optimiser au maximum par rapport à d’autres techniques de forage à forer de
larges diamètres et ne permettent pas d’évaluer les quantités et la qualité de même que la
profondeur exacte des eaux. Ceci entraîne des coûts inutiles et des mauvaises surprises (eau
salée et/ou faible pression).
Illustration 7 :
des crépines, qui sont la partie captant du forage et sont placées (de manière continue
ou parfois discontinues) en face des venues d’eau de l’aquifère ;
un tube d’exhaure : tube acier (casing) ou tube PVC plein relié aux crépines et les
surmontant ;
si le tube d’exhaure est long (plusieurs dizaines de mètres), il est conseillé d’utiliser des
centreurs (aciers ou bois) pour s’assurer de la bonne position au centre du trou de
l’équipement ;
la chambre de pompage : c’est un équipement facultatif, mais généralement nécessaire
pour permettre l’installation d’une pompe immergée d’un diamètre ne depassant pas
dans le tube d’exhaure.
activités de surface. La nappe sous-jacente qui est séparée de la précédente par une couche peu
perméable est a priori préservée de toute pollution.
Mais si sa pression est inférieure à celle de la première nappe et dans le cas d'une mise en
communication (forage défectueux), il peut y avoir transfert d'eau et donc de polluant de la
nappe supérieure vers la nappe inférieure : par exemple, en supposant un forage captant les
deux nappes (ce qui est rigoureusement interdit), lorsque celui-ci est au repos (une grande partie
de l’année) l’eau polluée de la première nappe s’écoule à travers le captage et vient contaminer
la nappe sous-jacente naturellement préservée.
La configuration de l'illustration ci-dessus représente le cas le plus courant pour les forages de
petits diamètres (de 150 à 250 mm). Le forage, excepté pour la hauteur de l’avant tube, est
réalisé en une seule passe jusqu’à la formation aquifère.
Dans un captage en zone rocheuse il n’y a pas, dans la plupart des cas, de gravier filtre et il faut
prévoir au lieu du joint argileux (généralement en sobranite), une collerette ou une ombrelle de
cimentation. Ce dernier dispositif constitué de lamelles métalliques, est installé sur un élément
de tubage. Il se déploie pour occuper l’espace annulaire et retenir le ciment au-dessus d’une
certaine cote. Dans l'exemple représenté par l'illustration ci-dessous, l’ouvrage est réalisé en
deux étapes avec aveuglement par cimentation au niveau de la couche imperméable séparant
les deux aquifères. Après un temps de prise, le forage est poursuivi en diamètre réduit dans la
nappe inférieure à capter. Sur cette illustration, le niveau de la nappe au repos est figuré dans le
forage terminé. La nappe étant captive, ce niveau s'établit au-dessus du toit de l'aquifère. Durant
l'exploitation il faut éviter que ce niveau ne s'établisse sous le toit de l'aquifère (dénoyage local
de l'aquifère, avec un cône de rabattement situé partiellement sous le toit).
III.5.2. Pistonnage
Un piston est introduit dans le forage. Il est actionné verticalement dans les deux sens à
l’intérieur du forage. Les dépressions et compressions provoquées sur la nappe entraînent un
mouvement de va-et-vient des particules fines qui finissent par rentrer dans les crépines et
tomber au fond du forage d’où elles sont retirées par pompage ou soupapage.
Le principe d’un essai de nappe est assez simple, on pompe à un certain débit durant un temps
donné (72 h fortement recommandé) dans le puits d’essai crépiné à travers l’aquifère. On
mesure l’influence de ce pompage sur le niveau piézométrique dans ce puits et dans quelques
piézomètres installé au voisinage. On peut alors calculer les caractéristique hydraulique de
l’aquifère en appliquant des formules appropriées sur les rabattements mesurés dans les
piézomètres, le débit de pompage.
exécution de l’essai
L’essai comporte généralement 3 paliers suivit d’une remontée
le 1er palier de débit Q1
le 2ème palier de débit Q2 avec Q1 < Q2
le 3ème palier de débit Q3 avec Q2 < Q3
Interprétation de l’essai
Au cours de l’essai, on mesure le niveau statique (NS) qui est le niveau de l’eau dans l’ouvrage
avant tout essai de pompage, ensuite on mesure le niveau dynamique (ND) qui est le niveau
successif de l’eau au cours des tests de pompage, enfin on mesure le rabattement (S)=ND – NS
L’interprétation des essais se fait à l’aide de plusieurs méthodes : Méthode de Theis, Cooper-
Jacob, de Thiem. Cependant, Depuis l’avènement de l’outil informatique, l’interprétation des
essais est rendue plus rapide par l’existence de logiciels tels que « OUAIP et AQUIFER TEST
conçus respectivement par BRGM et SCLUMBERGER. Suivant la méthode de Cooper-Jacob,
la transmissivité T se calcule avec la pente de la courbe, selon la relation suivante :
T=0.183 Q/Δs
pertes de charges
Le rabattement mesuré dans l’ouvrage représente la perte de charge de l’écoulement de la
nappe.
- rabattement en fonction du débit. L'analyse de la courbe des rabattements spécifiques en
fonction du débit permet de qualifier le type de pertes de charge du complexe. La courbe
affichée, selon les hypothèses posées, est du type :
S/Q= B + C*Q
s : le rabattement en m,
Q : le débit en m3/h,
B = : les pertes de charges linéaires induites par la nappe
C = : les pertes de charge quadratiques liées à la partie captante du forage (crépine + massif de
graviers).
L’interprétation des essais par palier est fonction des courbes caractéristiques
Cette droite met en évidence certaines formulations simples de la relation débits/rabattements.
On distingue généralement quatre cas :
- Droite passant par l'origine ; elle indique que le régime turbulent est fortement prédominant
dans l'aquifère et dans le puits (s = CQ²).
- Droite ne passant pas par l'origine ; régime de pertes de charge classique du type s=SQ + CQ².
- Droite à pente nulle et verticale ; elle traduit un écoulement de type laminaire avec pertes de
charge dans le tubage et la crépine négligeables. (s = BQ).
- Courbe concave ; écoulement complexe de type s = BQ+CQn avec n>2.
Rien n’est éternel et les puits d’eau ne font pas exception. La durée de vie d’un forage de
production sera réduite s’il n’est pas correctement conçu, mais si un forage est correctement
dimensionné, construit avec les bons matériaux et bénéficie d’une attention régulière, il peut
produire de l’eau pendant au moins 50 ans. Il est indispensable de procéder à une surveillance
du forage, après sa livraison.
III.7.1. Manifestations
Le captage est la partie la plus importante et la plus sensible du forage. L’essentiel des
problèmes de dépérissement des forages d’eau concerne le captage; ces problèmes sont
principalement :
la baisse du niveau de l'eau de la nappe ;
rapidement
III.7.3. Remèdes
Il n’existe pas à notre connaissance de moyen rationnel préventif permettant de prévenir la
formation des incrustations. On peut cependant, en atténuer considérablement les effets en
observant quelques règles élémentaires dans l’équipement de l’ouvrage puis dans son mode
d’exploitation.
a) Choix de la crépine
Le colmatage physique dépend de la surface active des crépines et de la forme de leurs orifices.
Ainsi le colmatage se produit d’autant plus vite que la surface active est plus réduite, à cause
de la plus grande concentration de matériaux fins devant les ouvertures. La matière dont est
faite la crépine doit permettre l’emploi de produits chimiques souvent sous forte pression que
la destruction des incrustations.
Ainsi, une crépine en acier galvanisé ne supporterait pas l’injection d’acides, une crépine en
acier avec fourreau de gravier collé serait détruite au lavage aux jets sous forte pression.
b) Gravier auxiliaire
Cette dernière question est très importante pour éviter (ou pour le moins réduire) le phénomène
de colmatage. Celui-ci étant facilité par la ségrégation du gravier si la mise en place avait lieu
sans précaution.
c) Développement
Avec une formation bien développée, nettoyée et débarrassée dans la zone entourant le forage,
des éléments fins indésirables qui s’y trouvent les risques d’incrustation sont pratiquement
inexistants.
d) Régime de pompage
Il est préférable, quand on le peut de réduire le débit et d’augmenter la durée du pompage. Le
rabattement étant plus faible, le risque de colmatage qu’on suppose fonction de la dépression
due au pompage sera diminué.
c) Visites périodiques de contrôle et d’entretien
Les visites régulières, même si pendant quelques temps aucun indice d’obstruction n’a été
décelé permettent au spécialiste d’intervenir dès qu’un début de colmatage est observé et de
prendre immédiatement les mesures nécessaires.
III.7.4. Réhabilitation des forages
La réhabilitation désigne les mesures prises pour réparer un forage dont la productivité a faibli
ou a cesse en raison d’un manque de surveillance et d’entretien de la pompe et/ou de la structure
CHAPITRE IV : HYDROGEOCHIMIE
IV.1. Définition
L’hydrogéochimie est une branche de l’hydrogéologie qui s’intéresse à l’étude des interactions
entre l’eau et le sol ou le sous-sol. Ce terme est approprié pour décrire la chimie des eaux
continentales (dont les eaux souterraines). En effet, elle étudie les processus chimiques affectant
la distribution et la circulation des composés chimiques des eaux. L’hydrogéochimie tout
comme l’hydrochimie est essentiellement basée sur la chimie mais aussi de la biologie et de la
géologie. Les constituants étudiés peuvent être de nature variée :
- élément chimique naturel ;
- élément chimique artificiel ;
- organismes vivants.
les diagrammes d’équilibre entre l’eau et les minéraux d’altération des roches, on peut arriver
à fournir des renseignements sur la nature pétrographique de la région à partir des résultats
d’analyse d’eau. Les concentrations peuvent être un indicateur du temps de transfert ou de
séjour de l'eau dans la nappe. Les éléments systématiquement présents dans les eaux naturelles
en quantités relativement importantes sont appelés " éléments majeurs ".
Les principaux mécanismes de mise en solution des ions sont : la dissolution et l’attaque
chimique.
IV.2.1. La dissolution
Elle intervient à la surface du sol et pendant le trajet en profondeur de l’eau. Les eaux peuvent
dissoudre aussi bien les gaz que les solutions solides. Il existe des éléments insolubles tels que
la silice ou les silicates qui se laissent dissoudre en très faibles quantités. Le phénomène de
dissolution concerne essentiellement les roches sédimentaires : les calcaires, carbonates, halite,
sylvite, etc. On définit alors le produit de solubilité Ks.
IV.2.2. L’attaque chimique
L’attaque chimique des minéraux est un phénomène chimique que met en jeu des réactions telle
que : l’hydratation, l’oxydoréduction, hydrolyse.
- L’hydratation consiste en la pénétration de l’eau dans les systèmes réticulaires des cristaux.
Exemple : CaSO4+H2O (CaSO4,H2O)
- L’hydrolyse joue un rôle important en particulier pour l’attaque des silicates mais elle ne peut
à elle seule décomposer totalement un minéral car un équilibre tend à s’équilibrer entre elle et
les réactions inverses.
- L’oxydoréduction intéresse la zone d’infiltration entre la surface du sol et le toit de la nappe
(on a le contact eau - air), mais, elle est intense dans la zone saturée et au-delà.
L’oxydoréduction intéresse les sulfures, les ions ferreux, les ions manganeux, la matière
organique. On observe l’oxydoréduction dans les roches qui contiennent le fer et les
ferromagnésiens. L’oxydation aboutit d’une part à la formation de nouveaux minéraux tels que
l’hématite et l’acide sulfurique (pyrite) et d’autre part à la mise en solution des ions NO3-,
HPO42+, H+, NO2-, SO42-, Fe2+ etc.
IV.3. Constituants physico-chimiques et biologiques des eaux souterraines
IV.3.1. Paramètres physico-chimiques
Ce sont des paramètres volatiles ou instables, en général ces paramètres ne supportant pas une
longue durée d’attente, leur détermination se fait in situ (sur place). Les plus importants sont :
le pH, la température ; la conductivité ; le CO2 dissous ; l’O2 dissous ; la matière en suspension
(MES) ; la turbidité.
IV.3.2. Paramètres chimiques
Les paramètres chimiques sont des ions divisés en 2 catégories (les anions et les cations), dans
la catégorie des cations on distingue les cations majeurs et les cations accessoires ;
Cations majeurs (Ca2+, Mg2+, Na+, K+)
Ca2+, Mg2+ appelés alcalinoterreux sont généralement les plus abondants dans toutes les
solutions parce qu’ils proviennent des roches et minéraux d’altération.
Par contre Na+, K+ sont des alcalins sont en quantité très faible dans l’eau parce qu’ils
proviennent des roches et des minéraux difficilement altérables. Ils sont sollicités par les plantes
comme éléments nutritifs ce qui diminue leur concentration dans les eaux.
Le Si4+ est issu de la silice pure, sa présence est en rapport avec l’intensité du pluviolessivage
dans le sol. Sa concentration toujours interprétée par rapport à celle de l’aluminium. Il
conditionne l’apparition des séquences d’argile.
Le stade 1 est la bisialitisation= la nappe est confinée, elle ne reçoit pas d’eau, l’eau est vieille
dans l’aquifère. Le stade 2 est la monosialitisation= la nappe est renouvelée, l’aquifère est
perméable.
Le stade 3 est l’alitisation= un dépôt d’aluminium qui va donner la bauxite. Exemple : cations
accessoires : Al3+ ; Mn2+
Dans la catégorie des anions, on distingue : les anions majeurs et anions accessoires.
Anions majeurs: Carbonates CO3- (HCO3- dans les eaux en Afrique), Sulfate SO42-
, chlore Cl- et nitrate NO3-.
Anions accessoires : phosphate PO43-, nitrite NO2-, fluor (F-)
NB : Dans toute analyse chimique, il est nécessaire de connaître la concentration des éléments
majeurs
IV.3.3. Paramètres isotopiques
Il existe 2 types d’isotopes : les isotopes stables et les isotopes instables.
Les isotopes stables sont utilisés en hydrogéologie pour identifier l’origine de l’eau et le
mécanisme de recharge des aquifères, les conditions d’évaporation et d’infiltration, et les
mélanges entre les masses d’eau. Ils sont également utilisés pour comprendre les conditions de
gisement des eaux, leur temps de transit dans l’aquifère et leur vitesse d’écoulement. Les
isotopes stables largement utilisés en hydrogéologie sont l’oxygène-18 (18O), le deutérium et
le carbone-13 (13C). Ils ne décroissent pas dans le temps, mais leurs concentrations subissent
des variations en fonction de l’espèce chimique en solution (13C) ou en fonction de l’état
physique de l’eau (2H et 18O).
Les isotopes instables ou radioactifs sont des éléments dont le noyau se transforme en un autre,
on parle de désintégration radioactive. Les isotopes radioactifs couramment utilisé en
hydrogéologie sont le tritium (3H), et le carbone-14 (14C). Ils sont utilisés comme traceurs des
mouvements et de la pollution des eaux et comme chronomètre pour déterminer les lieux et le
taux de recharge et pour évaluer l’âge de ces eaux. L’utilisation en Hydrogéologie des activités
14C et des teneurs en 3H basée sur l’équation générale de décroissance radioactive.
d) Turbidité
La mesure de la turbidité permet de préciser les informations visuelles sur l'eau. La turbidité
traduit la présence de particules en suspension dans l'eau (débris organiques, argiles,
organismes microscopiques…). Elle se mesure sur le terrain à l'aide d'un turbidimètre.
V.4.2. Échantillonnage
Le prélèvement d’un échantillon d’eau est une opération délicate à laquelle le plus grand soin
doit être apporté; il conditionne les résultats analytiques et l’interprétation qui en sera donnée.
L’échantillon doit être homogène, représentatif et obtenu sans modifier les caractéristiques
physico-chimiques de l’eau (gaz dissous, matières en suspension, etc.).
Filtration : elle s'avère indispensable pour l'étude des éléments métalliques et des
traces. La solution sera micro-filtrée avec des micro-filtres (0,45μm ou 0,2 μm) préalablement
lavés à l'acide, soigneusement rincés, séchés puis pesés. La pesée du filtre sec permet de
quantifier la quantité de matières solides (en suspension ou non).
Flaconnage : le matériel de prélèvement doit faire l’objet d’une attention particulière.
L’emploi des flacons en matières plastiques largement répandus en raison de plusieurs
avantages (facilité de transport et nettoyage etc.). Cependant, on utilise parfois de flacons en
verre de préférence bouchés.
Les flacons doivent être clairement identifiés à l’aide d’étiquettes adhésives indiquant en autre
: le numéro de l’échantillon, le nom / N° du point de prélèvement, la date et l’heure du
prélèvement….
Acidification des solutions filtrées. Une fraction aliquote des solutions filtrées ou
micro-filtrées seront acidifiées afin de maintenir certains éléments tels que les métaux en
solution. L'acidification ne doit jamais précéder bien évidemment la filtration car elle
solubiliserait une grande quantité d'éléments présents dans les phases solides.
Stockage à l'abri de la lumière et au frais. Quelle que soit la technique retenue pour le
conditionnement, on aura tout intérêt à stocker les échantillons à l'abri de la lumière et à la
fraîcheur. L'activité photosynthétique liée à l'exposition à la lumière peut modifier sa teneur en
nitrates et le carbone organique dissous (COD).
ions de l’eau. En fonction de l’ion à doser, différentes techniques, décrites dans les ouvrages
généraux de chimie sont utilisées.
- Le titrage : on ajoute progressivement des quantités précises d’un réactif qui réagit avec la
substance à analyser. La quantité de réactif utilisé permet de calculer la concentration de la
substance à analyser (par exemple pour les ions HCO3-). L'emploi d’un titrimètre permettant
l’ajout progressif et précis du réactif est facile. À titre d’exemple, les paramètres suivants
peuvent être analysés par titrage sur le terrain : dureté totale, dureté temporaire, dureté calcique
(TAC), CO2 libre, chlorures et oxygène dissous.
D’autres méthodes très variées sont également utilisées, mais elles ont toutes la même finalité:
la détermination de la teneur en ions des eaux. Après un dosage chimique des eaux, le problème
majeur se pose au niveau de la fiabilité et de l’expression des résultats.
C en méq/l =
Très souvent, pour des besoins de calcul, les concentrations des ions peuvent être traduites en
mole par litre ou millimole par litre (1mole/l = .1 000 mmole/l).
On considère une analyse bonne quand la BI ≤ 5%. Dans certains cas, on ira jusqu’à 10%. La
BI incluse les erreurs liées à la précision des méthodes de détermination et l’omission des ions
mineurs non pris en compte dans le BI.
L’interprétation des donnés est basée sur des graphiques et des logiciels dans le but de
comprendre les processus de minéralisation des eaux souterraines.
Application : Détermination des hyrofaciès à l’aide du diagramme Piper
deux triangles, un à gauche, un à droite dans lesquels on porte respectivement les points
représentatifs des cations et des anions ;
Sur les diagrammes est représentée en % la part de chaque ion par rapport à la somme
des anions ou cations majeurs. La projection dans un losange des points placés dans le triangle
des anions et des cations classe la solution en faciès suivant les ions prédominants.
L’Analyse factorielle est une technique d'analyse multivariée, qui tire un sous-ensemble
de variables non corrélées appelées facteurs qui expliquent la variance observé dans l'ensemble
de données. Elle permet de distinguer plusieurs signatures des eaux souterraines y compris les
eaux souterraines non contaminées, les activités agricoles, les activités minières et la pollution
des eaux usées.
L'analyse de la variance (ou test ANOVA de l'anglais ANalysis Of VAriance) est un test
statistique qui permet de comparer les moyennes de plusieurs populations supposées normales
et de même variance à partir d’échantillons aléatoires simples et indépendants les uns des autres.
En pratique, le but de l’analyse de variance est de tester l’influence d’un ou de plusieurs facteurs
ou effets sur une variables (ou quantifiable) traduisant l’influence de ce (ou ces) facteur (s). On
utilise le test d’ANOVA en hydrochimie pour déterminer les incertitudes lors de
l’échantillonnage ou dans les résultats d’analyse.
IV.7. Normes de qualité
Les normes de qualité présentées dans les tableaux suivants font référence aux notions de
"substances dont la présence dans l'eau revêt une importance sanitaire" et "substances et
paramètres pouvant donner lieu à des plaintes des utilisateurs". Elles ont été établies par l'OMS
(Organisation Mondiale de la Santé). Néanmoins, dans les différents commentaires des
directives de l'OMS, un nombre important de précautions et de dispositions sont prises pour
montrer que:
1. les valeurs indiquées doivent être utilisées en tenant compte du contexte local: structures des
terrains (géologie), niveau de service local (qualité moyenne de l'eau distribuée, normes locales,
couverture en eau potable),
2. les circonstances exceptionnelles n'autorisent pas à respecter ces valeurs (ce qui est le cas de
la majorité des terrains d'intervention humanitaires !): guerre, catastrophe naturelle...
Les tableaux suivants ont été construits à partir de la nomenclature de l'OMS. Les valeurs guides
sont données d'après les "Directives de qualité pour l'eau de boisson", 2e édition 1994 OMS, et
correspondent aux principaux paramètres retenus dans les normes de qualité d'eau de boisson.
Tableau I : Qualité microbiologique de l’eau de boisson
Tableau II : Substances chimiques dont la présence dans l’eau de boisson revêt une
importance
1
D'après l'OMS, l'indicateur le plus précis pour estimer la pollution fécale est en fait Eschericia
Coli, membre du groupe de coliformes thermotolérants.
2
L'arsenic est parfois présent dans les eaux souterraines. GUIRAUD rapporte ainsi la présence
d'arsenic à forte concentration dans des eaux de socle du Burkina Faso.
3
Le fluor est parfois présent à des concentrations supérieures à la norme dans les eaux
souterraines. Bien qu'extrêmement variables, elles peuvent atteindre 0.3 à 0.5 mg/l dans les
granites et 5 à 8 mg/l dans les bassins sédimentaires.
4
Le Manganèse pose des problèmes de tache (idem Fer) au-dessus de 0,1 mg/l. Dépôt noir
possible dans les canalisations. Certains organismes concentrent le Manganèse, ce qui donne
lieu à des problèmes de turbidité et de goût.
5
Les nitrates (NO3-) et nitrites (NO2-) font partie du cycle de l'Azote (N).
6
Chlore: des essais effectués en laboratoire montre que l'absorption d'une dose de Chlore
correspondant à une concentration de 5 mg/l pendant deux ans ne pose pas de problème de
santé. Au-dessus de ce seuil, rien n'a été mis en évidence. Seuil gustatif du Chlore: 0,3-0,6 mg/l,
seuil olfactif: 2 mg/l.
Substances et paramètres de l'eau de boisson qui peuvent donner lieu à des plaintes des
utilisateurs
7
UCV et mg/l de platine: unités de mesure de la couleur. En dessous des valeurs mentionnées
la couleur n'est plus décelable à l'oeil.
8
Une turbidité forte peut protéger de la désinfection les micro-organismes fixés sur les
particules: elle doit donc être la plus faible possible pour permettre une bonne désinfection.
Unités: 1 NTU (Nephelometric Turbidity Unit) = 1 JTU (Jackson TU) = 1 FTU (Formazin TU).
9
La température peut être utilisée conjointement avec la conductivité pour caractériser
facilement un aquifère sur le terrain.
10
Le sulfure d'hydrogène est un gaz reconnaissable à son odeur d'oeuf pourri à faible
concentration. A plus forte dose, il devient inodore et est alors très dangereux par inhalation:
accidents mortels fréquents chez les égoutiers en France. Problème possible dans les puits en
présence de Gypse dans le sol.
12
La dureté non carbonatée est la concentration en Ca2+ et Mg2+. La dureté carbonatée est la
concentration en hydrogénocarbonates et carbonates de calcium et de magésium.
Unités: 1 °Français = 10 mg/l de Ca CO3.
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Le fer: les eaux souterraines anaérobies peuvent contenir du fer ferreux à des concentrations
élevées. Lorsqu'il est exposé à l'air, le Fer ferreux s'oxyde en Fer ferrique et prend une coloration
brune/rougeâtre. Si C>0,3 mg/l, le fer tache le linge. Si C>1 mg/l, problème de goût et de
coloration.
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L'oxygène dissous se mesure en % du taux de saturation ou en mg/l (à 20°C, 100% de
saturation = 8,8 mg/l d'O2 dissous).
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Le pH: le potentiel Hydrogène mesure la concentration en ions H+ dans l'eau, c'est à dire
l'alcalinité ou l'acidité sur une échelle de 7 à 14. A 7 le pH est dit neutre. Il conditionne un grand
nombre d'équilibres physico-chimiques dans l'eau. C'est un paramètre à contrôler
soigneusement en cas de traitement de l'eau.
Les valeurs de concentrations en calcium et magnésium sont tirées de la norme française.
L'OMS ne cite pas ces paramètres explicitement, mais en tient compte dans la mesure de la
dureté.
APPLICATION CHAPITRE IV
3) D’après vous quel type d’aquifère sera sollicité et quelle est sa particularité ?
4) Citer les différentes variables dans lesquelles s’expriment les propriétés hydrodynamiques
de la zone saturée d’un aquifère.
5) Citer les principaux types de pièges connus qui conditionnement la formation de réservoirs
dans un aquifère
6) Citer les différentes techniques de forages mécaniques, laquelle conseillerez-vous à votre
chef de mission et pourquoi ?
7) Comment ferez-vous pour déterminer le débit critique et le débit d’exploitation ?
8) Donner Quatre (4) paramètres physico-chimique de l’eau souterraine. Où les détermine-t-on
?
9) Quel dosage isotopique préconiserez-vous pour déterminer les conditions de recharge de la
nappe à solliciter ? Justifier votre réponse.
Des études ont montré que l’artesianisme est très fréquent dans la zone.
10) Que signifie ce phénomène ? Quelle(s) particularité(s) présente(nt) l’eau issue d’une nappe
artésienne ?
11) Comment se fait la recharge ce type de nappe ? Est-elle exposée à la pollution d’origine
anthropique ? Justifier votre réponse !
12) Citer les principaux microbes que peut contenir une eau souterraine lorsqu’elle est
contaminée par la pollution fécale.
Sujet 3
En tant que technicien, vous êtes appelez à faire un forage d’alimentation en eau potable dans
un village situé dans la région de Bouaké (Centre de la Côte d’Ivoire). D’après les études
géophysiques la nappe à solliciter se trouve à environ 75 m en profondeur.
1) D’après vous de quel type de nappe s’agit-il ? Justifier votre réponse.
2) Quelle technique de forage allez-vous préconiser pour rentabiliser financièrement vos
travaux ? Justifier votre réponse?
3) Quelles sont les différentes opérations allez-vous exécuter sur place avant la livraison du
forage ? Donner les ou l’objectif(s) visé(s) de chaque opération.
Des échantillons d'eau de ce forage ont été envoyés dans un laboratoire d'analyse chimique.
4) Quelles sont les ions qu'ils ont obligatoirement ions et pourquoi ?
Les résultats chimiques ont été envoyés à un bureau d'étude qui a recommandé une analyse
chimique et isotopique complète. L'interprétation de ces résultats révèle que cette eau est
fortement minéralisée et présente les caractéristiques d'une eau qui a séjourné longtemps dans
l'aquifère.
5) Pour déterminer l'âge des eaux échantillonnées, quels isotopes ont-ils dosés ?
6) Quelle technique d'analyse statistique ont-ils employé pour déterminer l'origine de la
minéralisation ? Justifier votre réponse.
Quelques années plus tard, après la mise en exploitation du forage, on constate une perte de
débit.
7) Quelles peuvent être les causes ? Et quelles (s) solution (s) préconisez-vous?
Sujet 4:
Lors des travaux de forage dans la région de Soubré (Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire), l’essai de
pompage a permis de disposer entre autres les données consignés dans le tableau ci-dessous.