Ahiman Rezon
Ahiman Rezon
Ahiman Rezon
ou
Aide à un Frère montrant la VERTU du SECRET. et la Cause ou Motif premiers, de
l'Institution de la
FRANC-MAÇONNERIE;
Monseigneur,
L'EDITEUR au LECTEUR.
La Coutume chez tous mes dignes Frères qui ont honoré l'Art Royal en publiant leurs
Livres de Constitutions, ou de Guides à l'Usage des Francs-Maçons, a été de nous
donner une longue histoire plaisante de la Maçonnerie depuis la Création des Temps
jusqu'au moment de la rédaction et de la publication de leurs ouvrages, à savoir,
d'Adam à Noé, de Noé à Nemrod, de Nemrod à Salonion, de Salomon à Cyrus, de
Cyrus à Seleucus Nicator, de Scleucus Nicator à César Auguste, de César Auguste
aux Dévastations des Goths. et ainsi de suite jusqu'à la restauration du style
d'Auguste, &c. &c. &c. Ils nous y font le récit de la manière dont furent dessinés,
conçus, imaginés, [vi] dressés Temples, Tours, Villes, Châteaux. Palais, Théâtres,
Pyramides, Monuments, Ponts, Murs, Piliers. Cours, vastes Salles. Fortifications.
Labyrinthes, ainsi que le célèbre Phare de Pharos et le Colosse de Rhodes, et d'autres
merveilleux travaux accomplis par les ARCHITECTES, pour la grande satisfaction des
lecteurs et l'édification des Francs-Maçons.*
Ayant en mémoire le vieux proverbe, "Mieux vaut quitter le monde que la mode,"
j'étais bien décidé à publier une histoire de la Maçonnerie, ce qui, je l'espérais,
procurerait au monde une satisfaction peu commune. Afin de me préparer à exécuter
ce grand dessein, je me procurai tous ou presque tous, les Histoires, Constitutions ou
Guides, et autres ouvrages (sur le sujet) aujourd'hui disponibles en langue anglaise.
L'étape suivante fut de me fournir en plumes, encre et papier en quantité suffisante.
Ceci fait, je m'imaginai aussitôt en historien, et conçus de faire remonter la
Maçonnerie non seulement à Adam, en sa loge forestière au Paradis, mais encore de
donner quelque aperçu de l'Art avant même la Création. Et en guise de fondations je
m'entourai des ouvrages suivants, pour y avoir recours de façon aisée en cas de
besoin: Le Dr Afiderson. [a 2-vii ] et Mr. Spratt juste devant moi, le Dr d'Assigny et
M. Smith à ma droite. Le Dr Désagtilier et M. Pennell à ma gauche, M. Scott et M.
Lyon derrière moi: un exemplaire des
" Question: de tels récits ont-ils une utilité quelconque dans les mystères secrets de
l'art ?
Constitutions originales (souvent nommées ainsi, réputées être entre les mains de M.
John Clark, à Paris} et un autre exemplaire de même grandeur distribué en
Angleterre, ainsi que le pamphlet imprimé à Francfort en Allemagne, je les attachai
ensemble dans un exemplaire du Public Advertiser de vendredi 19 octobre 1753 et les
jetai sous la table.
Ayant essayé ma plume et écrit une ligne peu différente de celle du début d'un
chapitre du Coran §, je me mis à rédiger à perte de vue de la manière la plus
admirable, et en quelques jours écrivis le premier volume de l'histoire de la
Maçonnerie, avec un compte rendu complet des Actes de la première Grande Loge,
en particulier l'exclusion de ses membres désobéissants, telle qu'elle est rapportée par
M. Milton+.
A ce stade, je me croyais supérieur à Josèphe, Stackhouse ou tout autre historien
auquel il plaira au lecteur de penser. Et comme j'envisageais de donner au monde
[viii] une histoire de la Maçonnerie datant de plusieurs années avant la Création je ne
doutai pas que mon œuvre vécût (au moins) deux mille ans après l'embrasement final.
Peut-être quelques lecteurs (ceux qui connaissent le mieux mes capacités) diront-ils:
"il est plus vaniteux qu'homme d'esprit; quant au savoir, ceci lui est aussi inconnu que
la franc-maçonnerie l'est aux femmes; cependant il a la sottise de se prendre pour un
historien, et espère devenir célèbre. <êc."
Peu m'importe que cette opinion soit vraie ou fausse; car le monde doit admettre que
tout homme a eu, a aujourd'hui et aura toujours une idée fixe perpétuelle (bien que
personne n'ait encore découvert le mouvement perpétuel)-'. En outre nous savons que
les gens dont les noms suivent, si célèbres dans l'histoire, furent non seulement
pauvres, mais encore que nombre d'entre eux furent de très humble origine. Ce sage
philosophe Socrate était le fils d'un pauvre tailleur de pierres, le poète tragique
Euripide, celui de pauvres parents; de même que Démosthène, l'honneur de
l'éloquence grecque; Virgile, le célèbre
§ Immédiatement après le titre de chaque chapitre (sauf le neuvième) est donnée la
formule solennelle suivante: " Au nom du Dieu très miséricordieux".
+ Voir Le Paradis Perdu. N. d. T.: il s'agit d'un long poème de John Milton, 1667, en
réalité l'épopée de l'humanité depuis la révolte de Lucifer jusqu'à l'expulsion d'Adam
et Eve du Paradis. Les membres désobéissants sont évidemment Adam et Eve, la
première Grande Loge étant la création.
poète latin, était le fils d'un pauvre potier mantouan: Horace, chantre incomparable,
celui d'un joueur de trompette guerrière; Tarquin Priscus, roi des Romains,
descendait d'un marchand; Servius Tu/lins, autre roi des Romains, fut enfanté par une
esclave; on dit que Septime Sévère était de [ix] très basse extraction; Agathocle, roi de
Sicile était fils de potier; AZlim Pertinax, était un pauvre artisan, ou selon d'autres, un
simple vendeur de bois; les parents de Venadius Bassus étaient de très pauvres gens,
et Arsace, roi des Parthes était de parenté si obscure que personne ne put dire qui
furent son père et sa mère; Ptolémée roi d'Egypte, était le fils d'un écuyerdans l'armée
d'Alexandre. L'empereur Dioctétien était fils de scribe, l'empereur Valentinien, celui
d'un cor-dier, l'empereur Probe, celui d'un jardinier. Les Parents d'Aurèle étaient si
inconnus que les écrivains ne se mirent pas d'accord sur leurs origines. Maxïm'm était
fils d'un forgeron, ou selon d'autres, d'un charron; Mareus Juîius Licinius, celui d'un
berger: Bonosus avait pour père un pauvre maître d'école appointé; Mauritus
Justinus. prédécesseur de Justinien, et de même Galère, étaient tous deux bergers; le
Pape Jean, vingt-deuxième du nom, était le fils d'un savetier, le père du Pape Nicolas
V venait du beurre et des œufs dans la rue, celui du Pape Sixte Quatre était marin.
Lamusius, roi des Lombards, était né d'une prostituée qui (quand il était nourrisson) le
jeta dans un fossé d'où le roi Agelmond le tira; Primislaus, roi de Bohème était fils de
paysan; le grand Tamerlan ! gardait les troupeaux; Caïus Marins, sept fois consul à
Rome, naquit [x] de pauvres parents au village d'Arpinum; et Mareus Tullius Cicéron,
consul à Rome et proconsul en Asie, venait du pauvre Tuguriole d'Arpinufn, la
parenté la plus humble qui soit; Ventidius, maréchal de camp et Consul à Rome, était
fils de muletier; et Théophraste était fils de réparateur de vêtements, &c.
J'ai entendu parler de bien d'autres hommes plus récents (pas si éloignés que
Feqitin**) qui ont été promus à des emplois ou des charges de grande confiance, et
honorés de titres de dignité sans les moindres courage, esprit, savoir ou honnêteté; si
l'on considère donc de tels exemples, je conçois humblement qu'on ne tiendra pas
pour crime pendable que je conserve mon idée perpétuelle, tant que je tente pas de
déshériter qui que ce soit de ses biens.
Je ne doute pas d'avoir lassé la patience de mon lecteur; et si
3 Encore connu comme Timour le boiteux.
"* Requin est théoriquement à 7272 milles de Londres [= 12000 kms].
c'est le cas, je lui demande humblement pardon de cette longue digression. Mais
revenons au sujet: tandis que mon esprit était entièrement occupé de ma prétendue
supériorité d'historien, &c. je m'endormis insensiblement et il me sembla que quatre
hommes entraient dans ma chambre. Ils semblaient vêtus de façon fort ancienne, et la
langue dans laquelle ils s'adressèrent à moi était à mon avis soit VHébreu> l'Arabe ou
le Chaldèen, et je leur répondis [xi] aussitôt à la façon des pantomines. Après
quelques formules de politesses formelles, je souhaitai savoir leurs noms et leur
origines. L'un d'eux me répondit (en Anglais), nous sommes quatre frères et nous
venons4 de la cité sainte de Jérusalem. Nous nous nommons Shallumi, Ahiman,
Akhuh et Ta/mon. Apprenant qu'ils venaient de Jérusalem, je leur demandai s'ils pou-
vaient me donner une description du TEMPLE de SALOMON; Shellwn § (leur chef)
répondit ainsi: Le sage roi SALOMON, GRAND-MAITRE d'Israël, nous a nommés
portiers principaux du temple en la trente-deuxième année de son âge et la douzième
de son règne, et environ l'an 2942 du monde 5; nous pouvons donc donner une
description complète de ce merveilleux édifice, et de même, des ingénieux artistes qui
rélevèrent.
J'étais heureux de renconter de tels Frères, de qui je pouvais espérer apprendre
beaucoup; les nombreux siècles qu'ils avaient traversés devaient leur avoir enseigné
beaucoup, si la mémoire ne leur faisait pas défaut; à ce propos, je leur dis que j'étais
en train d'écrire une histoire de la Maçonnerie, et sollicitai leur aide, &c.
UNE HISTOIRE de la Maçonnerie, (dit Ahiman) depuis le jour de la dédicace du Saint
Temple jusqu'à aujourd'hui, je n'ai pas vu d'histoire de la Maçonnerie, [xii] quoique
certains prétendent (non seulement) décrire la longueur, largeur , hauteur, le poids, la
couleur, forme et substance de tout ce qui est dans le Temple et à l'extérieur, mais
encore en donner la signification spirituelle*, comme s'ils connaissaient l'esprit de
celui qui donna les ordres pour la construction ou son achèvement. Mais je puis vous
assurer que de tels Métreurs n'ont jamais vu le
4 Là encore le texte comporte le passé au lieu du présent attendu. § 1 Chron. ix. 17.
5 Le célèbre Dictionnaire classique de Lampriere (A Classical Dictionary, 6th éd.,
London: T. Cadell. 1806, p. x) date la dédicace de Temple en 1004 avant J.C.
' Voir le Temple de Salomon interprété par Bunyan. N.d.T.II s'agit des ouvrages de
John Bunyan, écrivain puritain, Grâce Abounding to thé Chief of Sinners..., 1666, et
The Pitgrim's Progress, 1678.
Tandis qu'il prononçait ces dernières paroles, je fus réveillé par un jeune chiot qui
(entre dans ma chambre pendant mon sommeil et s'étant saisi de mes papiers en
déchira la plus grande partie et) se tenait alors (entre mes jambes) secouant et
déchirant la dernière feuille que j'avais écrite.
Je n'ai pas assez de mots pour exprimer le chagrin, la peine, le désarroi et la vexation
où je me trouvai, en voyant la ruine d'un travail qui. selon mon attente, devait
survivre aux dents du temps.
Comme un fou (ce que j'étais en vérité) je courus chez le propriétaire du chien, et
demandai réparation immédiate: il me dit qu'il pendrait le chien, mais en même
temps, il imaginait que je lui serais plus redevable pour ce faire, que lui ne l'était
envers moi pour ce qui était arrivé.
Je considérai ceci comme un fâcheux présage; et mon dernier rêve avait fait si grande
impression sur mon esprit que la superstition s'empara de moi, et me fit dévier de la
coutume de mes dignes prédécesseurs. Autrement j'aurais publié une histoire de la
Maçonnerie. Et comme il s'agit plutôt d'un accident que d'une faute intentionnelle,
j'espère que le lecteur voudra bien considérer tout ceci d'un œil favorable.
Dans les feuilles qui suivent, je n'ai rien inséré que des vérités indéniables, qui seront
(si on les respecte) de très grande utilité à la fraternité, et également aux grands
nombres de ceux qui n'en font pas partie; à ces derniers, [xvii] parce que cela leur
montrera (dans une certaine mesure) leur sottise de tourner en ridicule une société
fondée sur la religion, la moralité, l'amour fraternel, et la bonne entente; à ceux d'un
naturel meilleur et plus policé, cela donnera l'ocasion de voir par eux-mêmes, et
déjuger combien ils possèdent les qualités nécessaires d'un franc-maçon avant qu'ils
ne demandent à être membres de la Société.
Je ne sais à quel point j'ai réussi dans mon dessein; mais mon intention étant pure,
j'espère que mes Frères et les autres accepteront de prendre l'intention pour le résultat,
et recevront ceci comme la portion congrue de la Veuve, ce qui me récompensera
amplement de la peine prise par celui qui est.
très-respectueusement du lecteur, le très-obligé et très-humble serviteur,
LD.
CHANTS MAÇONNIQUES
Le chant du Maître
Le chant des Surveillants
Le chant du Compagnon
Le chant de l'Apprenti
Le chant du Député Grand Maître
Le chant du Grand Surveillant
Le chant du Trésorier
Le chant du Secrétaire
Un soir à la loge de Wheeler
La fille belle et jeune d'un maçon
A la santé de nos sœurs buvons
Ode à la Maçonnerie
Comme les Maçons dans la plaine de Shinear
Écoutez Frères aimants et prêtez attention
Écoutez, écoutez les refrains
Ode
Ode
Par l'Art des maçons le Dôme s'élevant
Allons, êtes vous prêts
Venez, venez chers Frères
Allons, suivez-moi
Allons les gars, trouvons davantage à boire
Remplissons une coupe et qu'elle circule
Venez, Elfes
Épilogues
Des profondeurs relevons
Glorieux Art que l'esprit
Génie gardien de notre Art divin
AHIMAN REZON
Un maçon aime la paix, est toujours paisible sujet du pouvoir civil tant que ce dernier
ne dépasse pas les limites de la religion et de la raison; et on n'a encore jamais vu un
vrai maçon entraîné dans aucuns noirs complot, intentions et machinations contre
l'état, parce que le bien-être de la nation est son premier souci. Ainsi, vis-à-vis du
plus haut au dernier degré de la magistrature, il est toujours déférent et respectueux.
Le fait que la Maçonnerie a plusieurs fois pâti des effets de la guerre, du carnage, de
la dévastation, a engagé plus fortement les compagnons à agir conformément aux
règles de paix et de loyauté; les nombreuses preuves de cette conduite ont amené les
anciens rois et pouvoirs à les protéger et les défendre. Mais si un frère était assez
malheureux pour se rebeller contre l'état, il ne trouverait aucun appui chez ses com-
pagnons, qui ne lui adresseraient plus la parole: le gouvernement pour-
rait en prendre le moindre ombrage, ou être jaloux. Envers soi-même, un maçon a
toujours soin d'éviter toute forme d'excès et d'intempérance qui pourrait l'empêcher
d'accomplir les devoirs nécessaires à sa louable activité, ou le mener à des crimes qui
jetteraient le discrédit sur l'ancienne Fraternité.
Il doit traiter ses inférieurs comme il voudrait que ses supérieurs le traitent,
réfléchissant sagement à l'origine commune de l'humanité; et même si la Maçonnerie
n'ôte nul honneur à quiconque, l'Art admet que s'en tenir strictement au sentier de la
vertu est le seul moyen de conserver une conscience claire et d'ennoblir un homme.
Un maçon doit avoir assez de bonté pour ne jamais faire la sourde oreille devant les
plaintes de la pauvreté miséreuse; mais si un frère est oppressé par la pénurie, il doit
écouter le récit de ses souffrances avec une attention particulière; et ensuite, la pitié
doit couler de son cœur, et le secours venir sans préjudice pour lui-même, en fonction
de ses possibilités.
Un maçon doit respecter l'autorité de son Maître et des officiers qui président, et se
conduire humblement parmi ses frères; il ne doit ni négliger de vaquer à ses
occupations pour l'amour de la compagnie, en courant de loge en loge; ni se quereller
avec la masse des ignorants en raison de leurs réflexions déplaisantes à ce sujet. Mais
pendant ses loisirs on lui demande d'étudier les arts et les sciences d'un esprit diligent,
afin qu'il accomplisse son devoir non seulement envers le grand Créateur, mais aussi
envers son prochain et soi-même. Car cheminer humblement sous le regard de Dieu,
faire œuvre de justice et aimer la charité sont les caractéristiques certaines d'un
véritable Maçon franc ancien et accepté. J'espère que tous posséderont ces qualités
jusqu'à la fin des temps, et j'ose espérer que tout véritable frère se joindra à moi pour
dire, Amen.
L'avantage obtenu par le respect strict des principes de l'An royal est si évident qu'il
faut croire que chaque homme de bien voudrait les professer et les mettre en pratique
; car ces principes tendent à rendre la vie plus heureuse, étant fondés sur la sagesse et
la vertu.
D'abord, nos privilèges et enseignements, correctement utilisés, non seulement nous
rendent heureux de ce côté-ci de la tombe, mais encore préparent notre félicité
éternelle ensuite.
Car l'Art repose sur une base si ferme qu'elle n'admettra jamais le blasphème, la
licence, les jurons, la controverse ou la méchanceté; et si tous ne sont pas du même
avis en matière de foi, ils sont tous unanimes en matière de Maçonnerie : à savoir,
travailler honnêtement, ne pas manger le pain de quelqu'un sans travailler mais de
toutes nos forces nous aimer et nous servir, comme frères d'une maison; pensant
sagement qu'il est aussi grandement absurde de se quereller avec un homme parce
qu'il ne croit pas comme soi, que ce le serait parce qu'il n'a pas exactement la même
taille et la même allure, ..
Donc, secourir celui qui est dans la détresse, partager notre pain avec le pauvre qui
travaille1, remettre le voyageur égaré sur la bonne voie sont des caractéristiques
inhérentes de l'Art royal et conforme à sa dignité, et telles que les dignes membres de
ce grand ordre se sont toujours efforcés de les mettre en pratique sans jamais se
lasser.
Une fois tout bien considéré, on trouvera que ce bénéfice, et bien d'autres, obtenus
par le strict respect des principes de l'Art, (comme bon nombre de frères l'ont
récemment éprouvé), non seulement égalent, mais dépassent largement ce qui existe
en toute autre société.
S'il en est ainsi, les dignes membres de cette société, importante et très utile, ne
peuvent jamais être trop prudents dans le choix de leurs nouveaux membres ;
j'entends par là, qu'ils doivent bien connaître le caractère et la situation d'un candidat
qui sollicite d'être initié au mystère de la franc-maçonnerie.
De ceci dépend la prospérité ou la disparition de l'Art royal; de même que régularité,
vertu, harmonie sont les seuls ornements de la nature humaine, (trop souvent prompte
à agir sous d'autres formes), de même le bonheur de la vie dépend, pour une grande
partie, de notre propre élection et d'un choix prudent dans ces démarches.
Car la société des hommes ne peut subsister sans concorde et l'échange de services
mutuels ; il en est de même dans la construction d'une arche de pierre, qui
s'écroulerait si une pierre n'en soutenait pas correctement une autre.
Autrefois tout homme qui en faisait la demande n'était pas admis à l'Art royal (même
s'il était homme de bien et de bonne renommée), ni admis à partager le bénéfice de
notre noble et antique institution s'il n'était suffisamment habile pour faire progresser
la Maçonnerie, soit sur le plan théorique, soit dans la pratique ; ou s'il n'était pas
suffisamment riche pour employer, honorer et protéger les Compagnons.
Je ne voudrais pas qu'on se méprenne sur le sens de mes propos: je n'ai pas dit qu'on
ne devait admettre aucun commerçant de bonne réputation à partager nos privilèges ;
mais je pense au contraire qu'ils sont membres utiles de la communauté, et qu'ils se
sont souvent montrés de véritables ornements de leurs loges.
Ceux que je vise sont les misérables des rangs inférieurs, (souvent amenés par des
membres exclus*), certains d'entre eux ne sachant ni lire ni écrire; et quand avec
l'aide de la maçonnerie ils sont admis en compagnie de leurs supérieurs par le rang,
ils agissent souvent au-delà de leurs talents, et sous le prétexte de chercher la connais-
sance, tombent en des scènes de gloutonnerie ou d'ivresse, négligeant ainsi leurs
occupations indispensables et nuisent à leurs pauvres familles, qui s'imaginent qu'à
bon droit elles peuvent déverser leurs exclamations et invectives contre la
Maçonnerie toute entière, sans réfléchir, ou savoir que nos constitutions et principes
sont exactement à l'opposé de telles pratiques aussi basses.
Je crois nécessaire de donner ici un conseil à ceux qui pourraient souhaiter devenir
membres de cette ancienne et honorable institution : ils doivent d'abord savoir que nul
ne peut devenir franc-maçon régulier s'il n'est libre, d'âge mûr, sain de corps et des
membres, jouissant de tous les sens de l'homme. C'est une coutume de tous les
maçons à travers les âges et en tous lieux, dans le monde entier.
Un mot encore, ou deux : ceux à qui je m'adresse maintenant sont hommes ayant de
l'instruction, une honnête réputation, mais sans fortune; je leur dis donc, pensez à
votre famille et à vos ressources, sachez que la Maçonnerie exige des capacités, de
l'assiduité et une bonne présentation, pour préserver et soutenir son antique et
honorable grandeur. Sur ce point il y aurait encore beaucoup à dire, mais je crois que
les règlements suffiront, et je renvoie îe lecteur à leur découverte.
Ensuite, il faut réfléchir au choix des Officiers qui dirigent et gouvernent la loge
selon les bonnes et anciennes lois de notre constitution; c'est un sujet de grande
importance car les officiers d'une loge ne doivent pas seulement améliorer la situation
de leur propre loge, mais aussi tout ce qui touche au bien de la fraternité en général.
En conséquence, nul ne doit être proposé ou soumis à élection s'il n'est jugé, par ses
compétences et son mérite connus, digne d'agir; il doit donc bien connaître les
règlements et les lois publics et internes de l'Art ; il doit être d'une honnêteté
scrupuleuse, humain et bon, patient dans l'adversité, modeste dans ses propos, résolu
dans ses décisions ou conseils et (surtout) fidèle en amitié et loyal dans le secret.
De tels candidats méritent bien d'être choisis pour diriger et gouverner leurs loges
respectives; envers eux les membres doivent faire preuve de courtoisie et
d'obéissance et, par leurs antiques et sages mandements, apprendre à mépriser ces
bavards impatients, querelleurs, méprisants, arrogants, et pleins de suffisance, qui
sont le fléau de la société des hommes.
Je ne peux m'empêcher de dire ici que j'ai connu des hommes aux intentions tout à
fait honnêtes, qui sans aucune malice commettent de graves erreurs et parfois ont
mené de bonnes loges à leur perte; ce fut lorsque des frères se précipitèrent sans
retenue sur des postes où leurs maigres connaissances de la maçonnerie les rendaient
incapables d'assurer la responsabilité de leur fonction, au détriment de l'ordre et pour
leur plus grand déshonneur.
Parmi les qualités et principes des pratiquants de l'Art royal, j'ai fait allusion à la
conduite d'un maçon en loge ; je souhaite qu'il y ajoute ces quelques lignes : il doit
montrer le respect dû au Maître et aux officiers, et leur obéir en tout domaine
raisonnable; il ne doit pas maudire, jurer, ni prendre des paris, faire usage de langage
licencieux ou indécent, qui déshonore le nom de DIEU, et corrompe les bonnes
manières; il ne doit pas se conduire de façon ridicule, ni bouffonne tant que la loge
traite de sujets sérieux et solennels; il ne doit introduire, soutenir ou citer nulle
querelle ou controverse sur des sujets religieux ou politiques, ne doit pas forcer un
frère à boire ou manger, ou à demeurer contre son gré; ni dire ou faire quoi que ce
soit d'offensant, ou d'empêcher une innocente conversation libre, de peur de rompre
l'harmonie et défaire les buts et intentions louables de l'ancienne et honorable
fraternité.
Et je recommande sincèrement la franc-maçonnerie comme le remède le plus
souverain pour se purger de tout ce qui précède et autres défauts ; et les loges
régulières comme les seuls séminaires où les hommes peuvent entendre, comprendre,
et apprendre leurs devoirs envers Dieu, et envers autrui. Et ce, sans la surabondance
de mots méprisants et méchants, d'arguments interminables ou de débats féroces,
utilisés depuis plus de mille ans parmi les mortels dans l'erreur : au lieu d'unir les
hommes en un seul groupe (comme serviteurs de Dieu et frères d'une même maison)
tout cela les a divisés en autant d'opinions différentes qu'il y avait (non seulement de
langues, mais même) d'hommes au moment de la confusion de Babel.
Quant à la conduite des frères en dehors de la loge, j'espère que le court laps de temps
entre deux réunions ne leur fera pas oublier la décence et la bonne tenue à respecter
en loge, qui peut leur servir de règle infaillible de conduite et de comportement en
tous autres compagnies et lieux; et de même que le Vénérable Maître le fait avec
discrétion en loge, ils devraient diriger, gouverner et instruire leurs familles chez eux
dans la crainte de Dieu et l'amour du prochain, tandis qu'eux-mêmes imitent
l'obéissance des membres de l'ordre, en respectant leur supérieurs.
Ces quelques idées peuvent servir à rappeler aux frères les devoirs qui leur incombent
en tant que francs-maçons et de même, la conduite qu'ils doivent observer de façon à
plaire à Dieu, selon les principes de la Maçonnerie, et tout à leur honneur. Pour la
plus grande satisfaction de mes lecteurs en général, je donne ici les divers anciens
devoirs des maçons francs et acceptés.
LES ANCIENS DEVOIRS DES MAÇONS FRANCS ET ACCEPTÉS.
Un maçon est tenu par son engagement d'obéir à la loi morale en vrai NOACHIDE ; et
s'il comprend correctement l'Art, il ne sera jamais ni athée stupide, ni libertin
irréligieux, et n'agira pas contre sa conscience.
Autrefois, les maçons chrétiens avaient l'obligation de se conformer aux usages
chrétiens de chaque pays où ils voyageaient ou travaillaient, puisqu'on les trouvait en
tous pays, même s'ils étaient de religion diverse.
On les oblige généralement à adhérer à cette religion sur laquelle tous les hommes
s'accordent (laissant à chaque frère ses convictions personnelles), c'est-à-dire, qu'ils
doivent être hommes de bien et fidèles, hommes d'honneur et honnêtes, quels que
soient le nom, la religion ou la philosophie qu'ils embrassent, car tous s'accordent sur
les trois grands articles de Noé, suffisants pour préserver le ciment de la loge. Ainsi la
maçonnerie est le centre de leur union, et l'heureux moyen de réconcilier des
personnes qui autrement seraient restées perpétuellement éloignées les unes des
autres.
Un maçon est un sujet paisible, ne s'engageant jamais dans des complots contre l'état,
et ne manquant jamais de respect envers les magistrats subalternes. Autrefois, pour sa
loyauté rois, princes et états encourageaient la Fraternité, toujours florissante surtout
en temps de paix; mais bien qu'on ne doive pas encourager un frère en rébellion
contre l'état, s'il n'est cependant convaincu d'aucun autre crime, ses liens avec la loge
restent indéfectibles.
Une loge est un lieu où des maçons s'assemblent pour travailler; d'où, cette assemblée
ou société dûment organisée de francs-maçons, s'appelle une loge; tout comme le mot
'église' désigne à la fois l'assemblée des fidèles et le lieu de culte. Chaque frère doit
appartenir à une loge, et ne peut s'absenter sans être blâmé, s'il n'est pas retenu par la
nécessité.
Les hommes admis parmi les francs-maçons doivent être nés libres (ou hors servage),
d'âge mûr, de bonne renommée; sains de corps, sans difformité des membres au
moment de leur admission; on n'admet ni femme ni eunuque.
Lorsque des hommes de qualité, ou éminents, fortunés, et savants demandent à être
initiés, il faut les accueillir avec respect, après les avoir dûment interrogés; car ils
seront souvent de bons maîtres (ou créateurs) d'ouvrage, et n'emploieront pas de
cowans quand ils peuvent avoir de vrais maçons; ils feront aussi les meilleurs
officiers de loges, les meilleurs décorateurs, pour l'honneur et la vigueur de la loge.
Parmi elles la fraternité peut même trouver un GRAND MAITRE. Mais ces frères sont
également soumis aux règlements et devoirs, sauf en ce qui concerne plus
directement les opératifs.
Tout avancement chez les maçons est fondé sur la valeur réelle et le mérite personnel,
et non sur l'ancienneté. Aucun maître ne prendra un apprenti qui n'est pas le fîls
d'honnêtes parents, jeune homme parfait sans mutilation ou défaut corporel, et
capable d'apprendre les mystères de l'Art royal. Ainsi les seigneurs seront bien servis
et l'An ne sera pas méprisé. Quand il en aura l'âge et l'habileté, le jeune homme
pourra devenir apprenti ou franc-maçon de rang inférieur ; puis, selon ses progrès,
compagnon puis maître, capable d'entreprendre le chantier d'un seigneur.
Les surveillants sont choisis parmi les maîtres-maçons, et aucun frère ne peut devenir
maître d'une loge s'il n'a servi en qualité de surveillant quelque pan, sauf dans des cas
extraordinaires, ou quand une loge se forme et qu'on ne trouve personne ; alors, trois
maîtres-maçons, qui n'ont jamais été maîtres ou surveillants de loges auparavant,
peuvent devenir maître et surveillants de cette nouvelle loge.
Mais hors la présence de trois maîtres-maçons, aucun nombre ne peut constituer une
loge, et nul ne peut devenir grand maître ou grand surveillant qui n'a pas d'abord été
maître d'une loge.
Tous les maçons doivent travailler dur et honnêtement les jours ouvrables, afin de
vivre honorablement et de paraître de façon décente et seyante les jours fériés; et de
même il faudra respecter les horaires de travail définis par la loi, ou confirmés par la
coutume.
Seul un maître maçon peut être maître d'œuvre; il entreprendra le travail du seigneur
de manière raisonnable; utilisera les matériaux comme les siens propres et ne paiera
pas plus de gages que ce qui est juste aux compagnons ou apprentis.
Les surveillants seront loyaux envers le maître et les compagnons, prenant soin de
tout en loge et à l'extérieur de la loge, en particulier en l'absence du maître, et les
frères leur obéiront.
Le maître et les maçons finiront fidèlement l'ouvrage commandé, que ce soit à la
tâche ou à la journée ; et ils ne feront pas à la tâche ce qu'il est accoutumé de faire à la
journée. Nul ne montrera de la jalousie de la prospérité d'un frère, ne le supplantera
ou le fera renvoyer du travail, s'il est capable d'achever l'ouvrage.
Chaque maçon recevra ses gages humblement sans murmurer ou se rebeller et il ne
quittera pas le maître avant d'achever l'ouvrage du seigneur; il évitera tout langage
grossier, appelant chacun 'frère' ou 'compagnon' avec beaucoup de courtoisie, en loge
et à l'extérieur; chacun enseignera un jeune frère à devenir habile et expert, pour que
l'ouvrage du seigneur ne soit pas gâché. Mais si les Maçons francs et acceptés
n'acceptent pas de cowans au travail parmi eux, et ils ne seront pas employés par eux
sans nécessité impérieuse; même en ce cas, ils ne doivent pas enseigner les cowans,
mais tenir une communication séparée; aucun manœuvre ne sera utilisé pour le propre
travail d'un maçon.
Mon frère,
Vous voilà maintenant admis (avec le consentement unanime de notre loge), membre
de notre très ancienne et très honorable société; ancienne, parce qu'elle existe de
temps immémorial; honorable, parce qu'elle tend à rendre tel en tous points l'homme
qui veut bien se conformer à ses glorieux préceptes. Les plus grands monarques, à
toutes les époques, tant en Asie et en Afrique qu'en Europe, ont encouragé l'Art royal;
nombre d'entre eux ont présidé en qualité de grands maîtres les maçons de leurs
territoires respectifs, ne croyant diminuer en rien leur impériale dignité en se mettant
au niveau de leurs frères maçons, et d'agir comme ils le faisaient.
Le Grand Architecte de l'Univers est notre Maître suprême ; et la règle infaillible qu'il
nous a donnée est celle selon laquelle nous travaillons; les querelles religieuses ne
sont pas tolérées en loge, car en tant que maçons nous ne pratiquons que la religion
universelle, ou religion naturelle ; c'est le ciment qui unit les principes les plus
différents en un groupe sacré, et qui rapproche ceux qui étaient les plus éloignés les
uns des autres.
Il y a trois sortes de devoirs que les maçons devraient toujours inculquer, à savoir,
envers DIEU, envers notre prochain et envers nous-mêmes : envers DIEU, en ne
prononçant son nom qu'avec la terreur et le respect qu'une créature doit à son
Créateur, de le considérer comme le bien suprême, dont nous sommes venus au
monde pour profiter, et selon cette optique, régler toutes nos actions; envers notre
prochain, en agissant selon l'équerre, ou agir envers lui comme on voudrait qu'il
agisse envers nous ; envers nous-mêmes, en évitant l'intempérance et les excès qui
nous rendraient incapables d'assurer notre travail ou nous mèneraient à une conduite
incompatible avec nos activités louables, et restant toujours dans des limites
raisonnables, et libres de toute souillure.
En tant que citoyen, un maçon doit se conduire en paisible sujet obéissant, se
conformant de bon gré aux ordres du gouvernement sous lequel il vit.
II doit toujours être déférent envers ses supérieurs, et il doit plutôt être honoré de ses
subordonnés, que d'exiger d'eux cet honneur. Il doit être homme de bien et charitable,
ne restant pas impassible alors que les hommes ses semblables (mais beaucoup plus
ses frères) sont dans le besoin lorsqu'il est en son pouvoir (sans préjudice pour lui-
même ou sa famille) de les soulager.
En loge ii se conduit avec toute la dignité nécessaire, de peur que soient détruites
l'harmonie et la beauté de celle-ci. Il doit obéir au maître et aux officiers qui
président, et s'appliquer avec diligence au travail de îa loge, pour devenir plus
rapidement expert, à la fois pour l'honneur de sa loge et le sien. Il ne doit pas négliger
ses propres affaires* pour l'amour de la maçonnerie, ni s'impliquer dans des querelles
avec ceux qui par ignorance la calomnient ou la ridiculisent. Il doit aimer les arts et
les sciences, et saisir toutes les occasions d'y faire des progrès.
Il faut comprendre ici qu'un maçon ne doit pas appartenir à plusieurs loges à la fois,
ni courir de loge en loge; ou encore, après des maçons ou la maçonnerie, ce qui peut
mener à l'abandon de son travail ou de sa famille; mais tout maçon est assujetti au
règlement intérieur de sa loge, qu'il doit respecter strictement en permanence - car
l'assiduité et tes capitations d'une loge ne doivent jamais nuire à lui-même ou à sa
famille.
S'il recommande un frère pour que ce dernier soit initié, il doit se porter garant qu'à
son avis celui-ci est bien te! qu'il se conformera aux obligations ci-dessus énumérées,
de peur que par sa mauvaise conduite, la loge n'ait mauvaise réputation.
Rien ne saurait choquer davantage tous les maçons loyaux que de voir un frère
quelconque profaner ou enfreindre les règles sacrées de leur ordre; et on peut
souhaiter que n'aient jamais été admis ceux qui pourraient ainsi les transgresser.
Afin d'éviter de nombreuses irrégularités, une nouvelle loge devrait être constituée
par le grand maître, assisté de son député et des surveillants; ou, en l'absence du
grand maître, le député remplace le grand maître, le premier grand surveillant fait
fonction de député, et le maître en fonction d'une loge, de second surveillant. Ou, si le
député est absent, le grand maître peut déléguer l'un de ses grands surveillants, qui
peut en nomme d'autres, pro tempore.
Lorsque la loge est ouverte et que les candidats, soit les nouveaux maître et
surveillants, sont encore parmi les compagnons, le grand maître demandera au député
s'il les a interrogés, et s'il trouve le maître versé dans la noble science et l'Art royal, et
dûment instruit de nos mystères, &c. Le député répond par l'affirmative et sur l'ordre
du grand maître ira chercher le candidat parmi les compagnons, et le présentera au
grand maître, disant, Très Respectable Grand-Maître, les frères ici présents
souhaitent se former en une loge régulière, et je vous présente le digne frère A. B. (à
installer) comme maître; je sais qu'il est fort habile et de bonne moralité, digne de
confiance et loyal, il aime toute la fraternité, où qu'elle soit dispersée à la surface de
la terre.
Le grand maître place alors le candidat à sa gauche, et après avoir demandé et obtenu
le consentement unanime des frères, prononcera ces mots (après quelques autres
cérémonies et formules qu'on ne peut mettre par écrit): je constitue et forme ces bons
frères en une nouvelle loge régulière, et vous nomme, frère A. B., son maître, ne
doutant de vos capacité et soin à préserver le ciment de la loge, …
Sur ce, le député, ou quelque autre frère à sa place, répétera Obligation du maître, le
grand maître demandera alors au candidat: us soumettez-vous à ces obligations
comme les maîtres le font de M temps ? Et le nouveau maître donnant de bon cœur
son acceptation, le grand maître, selon certaines cérémonies symboliques et certains
anciens usages, l'installera et lui présentera sa patente, le livre des constitutions, le
livre de loge, et les instruments de sa fonction, l'un après l'autre; après chacun d'eux,
le grand maître, son député quelque frère à leur place, récitera la courte obligation
succincte qui correspond à l'objet donné.
Ensuite les membres de la nouvelle loge, s'inclinant devant le grand maître, le
remercieront (suivant la coutume des maîtres) et rendront immédiatement hommage à
leur nouveau maître (et en fidèles maçons) lui promettront obéissance et soumission
par les félicitations habituelles.
Le député et les grands surveillants, et tous les autres frères non membres de cette
nouvelle loge, adresseront ensuite leurs félicitations nouveau maître, qui les
remerciera comme il convient (envers des maîtres-maçons), d'abord le grand maître
puis les grands officiers et le trésorier dans l'ordre.
Ensuite le grand maître ordonne au nouveau maître d'entrer aussitôt en fonction; et ce
dernier, appelant son premier surveillant, un compagnon (maître-maçon), le présente
au grand maître pour avoir son probation et aux membres de la loge pour avoir leur
consentement, ors le premier ou le second grand surveillant ou quelque autre frère a
place répète l'obligation d'un surveillant, &c. d'une loge régulière; celui-ci signifiant
qu'il s'y soumet de bon cœur, le nouveau maître lui net séparément les divers objets
de sa charge, et à l'ancienne façon en due forme, l'installe à la place qui lui convient.
De la même façon le nouveau maître appellera son second surveillant, qui sera
maître-maçon, et présenté comme précédemment au : second grand surveillant ou à
quelque frère à sa place, et il sera installé la place qui lui convient. Et les frères de
cette nouvelle loge témoigneront de leur obéissance aux nouveaux surveillants, par
les félicitations usuelles dues aux surveillants.
Alors le grand maître félicite tous les frères d'avoir un maître et des surveillants,. leur
recommande l'harmonie en espérant que leur seule rivalité sera une louable émulation
dans la pratique de l'Art royal et des vertus sociales.
Puis le grand secrétaire, ou quelque frère à sa place (sur l'ordre du grand maître), au
nom de la Grande Loge, déclare et proclame cette nouvelle loge dûment constituée
sous le n° , &c. Alors la loge toute entière (selon la coutume des maîtres) remercie
cordialement et sincèrement le Très Respectable Grand-Maître de lui avoir fait
l'honneur de cette constitution.
Le grand maître ordonne encore au grand secrétaire d'enregistrer cette nouvelle loge
dans le livre de la Grande Loge, et d'en donner notification à toutes les autres loges
régulières; et après quelques démonstrations de joie et de satisfaction coutumières, il
donne l'ordre au premier grand surveillant l'ordre de fermer la loge.
PRIERE dite à l'ouverture des loges, en usage chez les francs-maçons juifs.
Seigneur, dans ta vérité tu surpasses tout, et il n'est rien de grand comparé à toi; car à
toi appartient la louange, qui vient de tous les œuvres de ta main, à jamais.
Eclaire-nous, nous t'en supplions, en nous donnant la véritable connaissance de la
maçonnerie; par les douleurs d'Adam, le premier homme que tu fis; par le sang
d'Abel, homme saint à tes yeux; par la rectitude de Seth, qui te plut; et par ton alliance
avec Noé, dont il te plut, grâce à son architecture, de préserver la graine de tes bien-
aimés; ne nous compte pas au nombre de ceux qui ignorent tes lois, et les divins
mystères de la Kabbale secrète.
Mais accorde-nous, nous t'en supplions, que le gouverneur de cette loge ait sagesse et
connaissance, pour nous instruire et nous expliquer ses mystères secrets, comme
notre frère saint Moïse ** le fit (en sa loge) pour Aaron, Eléazar, et Ithamar, (fils
d'Aaron) et les soixante-dix Anciens d'Israël. Accorde-nous de comprendre,
apprendre, et conserver toutes les lois et tous les commandements du Seigneur, ainsi
que ce saint mystère pur et sans tache jusqu' à la fin de notre vie. Amen, Seigneur.
PRIERE en usage chez les premiers Maçons chrétiens .
Que ta puissance du père céleste, la Sagesse de son glorieux fils, par la grâce et la
bonté du Saint Esprit, trois personnes en une seule divinité, soient avec nous en ce
début, et nous accordent la grâce de nous gouverner ici dans notre vie de telle sorte
que nous venions en ce bonheur qui n'aura jamais de fin. Amen.
Seigneur Dieu, très saint et très glorieux, grand architecte du ciel et de la terre, qui
dispenses tous les bienfaits et les grâces, et qui as promis que là où deux ou trois
seraient réunis en ton nom, tu serais parmi eux : en ton nom nous nous assemblons et
réunissons, te suppliant très humblement de bénir toutes nos entreprises, afin que
nous puissions te connaître et te servir comme il convient, que toutes nos actions
tendent à ta gloire et au salut de nos âmes.
Et nous te supplions Seigneur Dieu, de bénir notre entreprise d'aujourd'hui, et de nous
accorder que ce nouveau frère dédie sa vie à ton service, et qu'il soit un frère loyal et
véritable parmi nous : donne-lui une parcelle de ta divine sagesse, que grâce au
secrets de la maçonnerie, il puisse comprendre les mystères de la sainteté et du
christianisme. Nous t'en supplions humblement, pour l'amour de Jésus Christ notre
Seigneur et sauveur et en son nom.
"Dans la préface de la Mishna se trouve la tradition des Juifs, ainsi expliquée: DIEU
ne donna pas seulement la Loi à Mo/se sur te Mt Sinaï, mais il en fournit aussi
l'explication: Quand Moïse descendit de la montagne et entra sous sa tente, Aaron
vint lui faire visite. Et Moïse enseigna à Aaron les lois qu'il avait reçues de Dieu en
les expliquant; ensuite, Aaron se plaça à la droite de Moïse et E/éazareî Ithamar, fils
d'Aaron furent admis, et Moïse leur répéta ce qu'il venait de dire à leur père; une fois
ces deux hommes assis à la gauche et à la droite de Moïse, les soixante-dix anciens
d'Israël composant le Sanhedrim, entrèrent et Moïse leur répéta les mêmes lois, avec
leur interprétation, comme il l'avait fait pour Aaron et ses fils. Enfin tous ceux qui
dans la foule le voulurent furent invités et Moïse les instruisit de la même façon, si
bien qu'Aaron entendit quatre fois ce que Moïse avait reçu de Dieu sur le Mt Sinaï,
Eléazar et Ithamar trois fois, les soixante-dix anciens deux fois, et la foule une fois.
Ensuite Moïse mit par écrit les lois reçues, mais sans leurs commentaires; il jugea
suffisant de les confier à la mémoire des personnes ci-dessus nommées qui, en étant
bien instruites, les transmirent à leurs enfants, et ces derniers aux leurs et ainsi de
suite de génération en génération.
AHABATH OLAM.*
Prière dite à la loge de l'Arche Royale à Jérusalem. Tu nous as aimés Seigneur, notre
Dieu, d'un amour éternel; avec une patience infinie, tu nous as épargnés, notre père et
roi, pour l'amour de ton grand NOM et celui de notre Père qui crut en toi; tu nous
enseignas les lois de la vie pour que nous puissions faire ton bon plaisir d'un cœur
parfait : Sois-nous miséricordieux, notre Père de miséricorde qui fais preuve de pitié,
aies pitié de nous, nous t'en prions, et mets la compréhension dans nos cœurs, que
nous puissions comprendre, écouter, apprendre, enseigner, conserver, accomplir tous
les mots de la doctrine de ta loi d'amour, et fais que nos cœurs s'attachent à ta loi, et
s'unissent dans la crainte et l'amour de ton NOM ; nous n'aurons pas honte, ne
faillirons pas, ne serons pas perdus, à jamais.
Parce que nous avons cru en ton NOM, saint, grand, puissant et terrible, nous nous
réjouirons dans ton salut et dans tes bontés, Seigneur notre Dieu; et le nombre de tes
bontés ne nous a abandonnera jamais. Selah : Hâte-toi de venir nous bénir, donne-
nous la paix aux quatre coins du monde; car tu es un Dieu qui travailles pour le salut,
et toi, notre roi qui nous fait nous attacher à ton saint NOM, pour te louer et s'unir à
toi dans ton amour, et pour acclamer ton NOM : tu es béni Seigneur Dieu qui as
choisi ton peuple Israël dans l'amour.
Après avoir inséré cette prière et cité cette partie de la maçonnerie communément
appelée Arche Royale (qui est, je le crois fermement, la racine, le cœur et la moelle
de la franc-maçonnerie) je ne peux m'empêcher de citer un individu ayant une
intention malveillante, qui depuis un certain temps en fait commerce et attire un
certain nombre d'hommes dignes et honnêtes, leur fait croire que lui et ses acolytes
enseignaient réellement tout et le détail de la branche ci-dessus nommée de la
maçonnerie, qu'ils communiquaient bientôt aux dignes frères de leur connaissance,
sans être capables de quelque jugement que ce fût pour distinguer la vérité de l'erreur
et par conséquent ils ne pouvaient détecter l'imposture. Mais, comme le fait justement
observer Sénèque le sage, il en est pour nous dans ia vie comme pour une armée
en déroute, l'un trébuche, et un autre tombe sur lui, et ainsi de suite, l'un sur le cou de
l'autre, jusqu'à ce que le champ entier ne soit qu'une série de chutes. C'est le cas de
tous ceux qui se croient Maçons de l'Arche Royale sans occuper la chaire de façon
régulière, selon l'ancien usage de l'Art royal : j'ajouterai à ceci l'opinion de notre
Vénérable Frère le Docteur D'Assigny, imprimée en l'an 1744 : "Quelques membres
de la fraternité, dit-il, ont exprimé la gêne qu'ils éprouvent parce qu'on ne leur a pas
révélé le secret de l'Arche (puisqu'ils sont déjà passés par les divers degrés de
probation). Je ne peux m'empêcher de penser qu'ils n'ont pas droit à ce privilège tant
qu'ils n'en ont pas véritablement fait la demande, et ne sont reçus pas selon le rituel
accoutumé. Et comme c'est un groupe d'hommes qui ont déjà occupé la chaire, et
donné des preuves indéniables de leur habileté en architecture, on ne saurait les traiter
avec trop de déférence, et tout spécialement puisque les membres actuels de cette
loge particulière sont sans tache, et que leur conduite est judicieuse et irréprochable ;
ainsi il ne peut y avoir la moindre occasion d'avoir un doute, ce sont d'excellents
maçons."
Le respect que j'ai pour le nom même de franc-maçon suffit à me faire taire le nom de
la personne visée: et au lieu de le dénoncer, ou de le stigmatiser du nom qu'il mérite
réellement, je souhaite sincèrement que Dieu le ramène de son labyrinthe actuel
d'obscurité vers la vraie lumière de la maçonnerie, qui est vérité, charité et justice.
Je ne doute pas que ces lignes atteignent la personne visée; et mon intention étant
plus de réformer que d'offenser, j'espère qu'il répondra à mon attente, en abandonnant
ces maux qui attirent le déshonneur sur lui et sur l'Art royal; et je l'assure (sur
l'honneur d'un maçon) que je n'ai nulle intention malveillante à son égard, pas davan-
tage qu'Hésiode contre son frère Perse, lorsqu'il écrivit les conseils suivants:
REGLEMENTS GENERAUX
DES
MAÇONS FRANCS ET ACCEPTES.
ANCIENS REGLEMENTS (A. R.)
A.R. 1 - Le grand maître ou son député a tout pouvoir et droit, non seulement d'être
présent en toute loge, mais de présider partout en ayant le maître de la loge à sa
gauche et d'ordonner à ses grands surveillants de l'assister, ces derniers ne devant agir
comme surveillants d'une loge régulière qu'en sa présence et sur son ordre; car le
grand maître au sein d'une loge régulière peut commander aux surveillants de cette
loge ou à n'importe quel maître-maçon d'agir en tant que surveillants temporaires.
revient au dernier maître présent, même s'il ne peut agir tant que le premier
surveillant n'a pas assemblé la loge.
N. R. 2 - II fut décidé que si un maître de loge est déposé ou démissionne, le premier
surveillant occupera aussitôt la chaire du maître jusqu'au moment de l'élection, et
depuis, il occupe la chaire, même en présence d'un passé maître.
A. R. 3 - Le maître de chaque loge, ou l'un de ses surveillants ou quelque autre frère
désigné par le maître, tiendra un livre contenant le règlement intérieur, la liste des
frères et une liste de toutes les loges de la ville, ainsi que le lieu et l'heure de ses
tenues et les minutes de sa propre loge qu'il faut noter.
N. R. 3 - Si une loge quelconque déménage en un autre lieu pour ses tenues déclarées,
ses officiers doivent le signaler aussitôt au grand secrétaire. Le droit de préséance
d'une loge dépend de l'antériorité de sa constitution.
A. R. 4 - Aucune loge n'initiera plus de cinq nouveaux frères à la fois sans nécessité
particulière, ni aucun homme de moins de vingt-cinq ans (qui doit être son propre
maître) sans dispense du grand maître. N. R. 4 - Aucun frère n'appartiendra à plus
d'une loge dans Londres sauf les membres d'une loge étrangère. Mais cette
disposition est abandonnée pour plusieurs raisons, et est maintenant obsolète. A. R. 5
- Personne ne peut être accepté comme membre d'une loge sans préavis d'un mois
donné à la loge, afin d'enquêter comme il convient sur la réputation et les capacités
du candidat, sauf dispense. N. R. 5 - Le grand secrétaire peut aider ceux qui
demandent une dispense à la rédiger dans la forme voulue, si nécessaire; mais si le
candidat est connu, la dispense n'est pas utile.
A.R. 6 - Mais nul ne peut être reçu frère dans une loge quelconque, ou admis comme
membre, sans le consentement unanime des tous les membres de cette loge alors
présents, quand le candidat est proposé ; et quand le maître le demande formellement,
ils donnent leur consentement de façon prudente, soit tacitement, soit de façon
expresse, mais à l'unanimité. Et on ne peut se dispenser de ce privilège, parce que les
membres d'une loge en sont les meilleurs juges; et si un membre turbulent leur était
imposé, cela pourrait rompre l'harmonie ou prévenir leur liberté de communiquer, ou
même faire éclater et disperser la loge, ce que tout frère loyal et fidèle doit éviter.
N. R. 6 - Aucun visiteur, quelles que soient ses aptitudes en maçonnerie, ne sera
admis dans une loge, à moins d'être personnellement connu, et recommandé par une
personne présente de cette loge. Mais il devint difficile d'insister sur l'unanimité en
quelques cas, par conséquent les grands maîtres autorisèrent les loges à admettre un
membre s'il n'y a pas plus de trois voix contre, quoique quelques loges ne désirent pas
cette tolérance. Je ne citerai pas la raison de ce nouveau règlement, mais [56] il est
certain que de vrais francs-maçons n'ont nul besoin d'un tel règlement, car ils sont
capables de discerner un frère authentique, même si son pays ou sa langue sont très
obscurs et lointains; et les faux prétendants n'ont pas le pouvoir de nous tromper. A.
R. 7 - Tout nouveau frère, à son acceptation, doit décorer la loge, c'est-à-dire tous les
frères présents, et déposer quelque somme pour secourir les frères dans le besoin ou
malades, selon ce que le candidat jugera bon de donner, outre la petite allocation qui
peut être inscrite au règlement intérieur de cette loge ; ce don sera conservé par le
trésorier. Le candidat devra aussi promettre solennellement de se soumettre aux
constitutions et autres bons usages qui lui seront signifiés en temps et lieu voulus,
N. R. 7 - Ceci est expliqué ci-après dans la constitution du fonds de bienfaisance. Les
loges ne sont pas limitées dans la recherche de leur méthode de financement de
charité.
A. R. 8 - Aucun nombre ou groupe de frères ne se retirera ou se séparera de la loge où
ceux-ci furent initiés, ou admis ensuite comme membres, à moins que la loge ne
devienne trop nombreuse ; et même dans ce cas, pas sans autorisation du grand maître
ou du député. Et quand ils se séparent ainsi, ils doivent immédiatement rejoindre telle
autre loge de leur choix, (si celle-ci veut bien les accepter), ou alors obtenir une
patente du grand maître pour former une nouvelle loge qui doit être régulièrement
constituée en temps voulu.
Si un groupe ou un nombre de maçons décident de former une loge sans patente du
grand maître, les loges régulières ne doivent ni les encourager ni les reconnaître
comme frères réguliers dûment réunis, ni approuver leurs faits et gestes; ils doivent
les traiter en rebelles jusqu'à ce qu'ils fassent amende honorable comme le grand
maître dans sa grande prudence en décidera, et jusqu'à ce qu'il leur donne son appro-
bation par une patente signifiée aux autres loges, comme il est de coutume quand une
nouvelle loge doit être enregistrée au livre de laGrande Loge.
N. R. 8 - Tout frère impliqué dans l'initiation clandestine de maçons sera interdit de
visite dans toutes les loges jusqu'à ce qu'il se soit dûment repenti, même si les frères
ainsi initiés ont le droit de visite. Quiconque aura formé une loge déclarée sans une
patente du grand maître sera refusé en loges régulières jusqu'à faire sa soumission et
obtenir son pardon. Si des frères forment une loge sans autorisation et initient
irrégulièrement de nouveaux frères, ils ne seront admis en aucune loge régulière, ni
même comme visiteurs jusqu'à fournir une explication satisfaisante ou faire amende
honorable.
Si une loge quelconque dans Londres cesse de se réunir pendant douze mois
consécutifs, et ne se maintient pas suivant les règlements et lois de la Grande Loge,
son nom et son rang seront effacés ou déplacés dans le livre de la Grande Loge ; et si
elle demande à être insérée ou admise comme loge régulière, elle perdra son droit de
préséance précédent, et devra se soumettre à une nouvelle constitution.
Considérant que récemment quelques frères extérieurs ont été initiés clandestinement,
c'est-à-dire en dehors de toute loge régulière, et sans la permission ou la dispense du
grand maître, et pour de mesquines sommes d'argent au grand déshonneur de l'Art
royal, la Grande Loge a décidé que nulle personne ainsi initiée, ou compromise dans
son initiation ne pourra être grand officier, ni officier d'aucune loge, ni ne pourra
bénéficier du fonds de bienfaisance si elle venait à en avoir besoin.
A. R. 9 - Mais si quelque frère se conduit mal au point de gêner sa loge, il sera
dûment admonesté trois fois par le maître et les surveillants en loge formée; et s'il ne
veut refréner son impudence, ni se soumettre avec obéissance à l'avis des frères de
cette loge, il sera traité selon le règlement intérieur de cette loge ; ou autrement de
telle manière que la Grande Loge, dans sa sagesse, jugera bonne ; ce pour quoi un
nouveau règlement pourra ensuite être fait. N. R. 9 - Attendu que des querelles sont
nées à propos du déménagement d'une loge d'une maison à une autre et que la
question a été posée de savoir qui a le pouvoir d'en décider, il est déclaré : aucune
loge ne pourra déménager sans que le maître en soit averti, aucune proposition de
déménagement ne se fera en l'absence du maître, et si cette proposition est appuyée
par deux ou trois personnes, le maître convoquera individuellement chaque membre,
en précisant l'ordre du jour, et fixera une date pour entendre et juger la cause, au
moins dix jours à l'avance; la décision sera prise à la majorité ; mais si le maître est
de la minorité refusant le déménagement, la loge restera sur place, à moins que la
majorité soit des deux tiers des membres présents. Mais si le maître refuse d'envoyer
ces convocations, l'un des deux surveillants peut le faire; et si le maître néglige d'être
présent au jour dit, le surveillant peut présider à sa place pour juger l'affaire de la
manière prescrite; mais en l'absence du maître la loge ne pourra débattre d'aucun
autre ordre du jour non indiqué sur la convocation. Et si la loge décide régulièrement
de déménager, le maître ou le secrétaire en avisera le secrétaire de la Grande Loge,
pour que celle-ci en donne notification lors de sa prochaine tenue.
A. R. 10 - La majorité d'une loge assemblée (pas autrement) aura le privilège de
donner ses instructions au maître et aux surveillants avant la réunion du Grand
Chapitre, parce que iesdits officiers sont ses représentants et sont censés
exprimer l'opinion de leurs frères de ladite loge.
B. N. R. 10 - En cas d'urgence, la Grande Loge a autorisé un frère à être présent à
titre personnel, et après en avoir demandé et obtenu la permission, à parler si le
sujet concernait la maçonnerie.
A.R. 11 - Toutes les loges doivent autant que possible respecter les mêmes usages;
pour ce faire et pour maintenir la bonne entente parmi les francs-maçons, quelques
membres de chaque loge seront députés pour visiter les autres loges aussi souvent
qu'il sera jugé utile.
N.R. 11 - Pour l'essentiel les mêmes usages sont vraiment respectés dans toutes les
loges régulières (parmi les authentiques maçons francs et acceptés), cela est dû pour
beaucoup aux visites de frères qui comparent les usages.
A. R. 12 - La Grande Loge est composée des maîtres et surveillants de toutes les
loges individuelles enregistrées, le grand maître à leur tête. le député à sa gauche, les
grands surveillants à leur place respective.
La Grande Loge doit tenir ses communications trimestrielles, ou ses réunions
mensuelles et ajournements aussi souvent que de besoin en quelque endroit
convenable décidé par le grand maître; n'y seront présents que les membres de droit,
sans permission donnée ou accordée; et si un étranger (quoique frère) est présent, il
n'a pas le droit de vote, ni de parole sur aucune question sauf si la Grande Loge l'y
invite, ou à moins qu'on lui demande son avis.
Tous les sujets se décident en Grande Loge à la majorité, chaque membre ayant une
voix, le grand maître deux, sauf si la Loge laisse un sujet particulier à la discrétion du
grand maître pour gagner du temps.
N. R. 12 - Aucune nouvelle loge n'est reconnue ni ses officiers admis en Grande
Loge, si elle n'est régulièrement constituée et enregistrée. Tous ceux qui ont été ou
seront grands maîtres seront membres de la Grande Loge et y voteront. Tous ceux qui
ont été ou seront députés grands maîtres seront membres de la Grande Loge et y
voteront. Tous ceux qui ont grands surveillants seront membres de la Grande Loge et
y voteront.
Les maîtres et surveillants de loges ne viendront jamais en Grande Loge sans leurs
bijoux, sauf pour de bonnes raisons recevables. Si un officier d'une loge ne peut être
présent, il peut déléguer un frère (qui a occupé ce poste ou une autre plus élevé),
porteur de son bijou et de ses décors, pour le remplacer et maintenir l'honneur de sa
loge.
A. R. 13 - En tenue de Grande Loge, tous les sujets touchant à la fraternité en général,
à des loges en particulier, ou à des frères à titre individuel sont discutés calmement et
de façon réfléchie.
1 - Là seulement les apprentis seront reçus compagnons et maîtres, sauf dispense du
grand maître.
2 - Là aussi tous les différends qui ne peuvent se résoudre ou se régler en privé ou par
une loge, doivent être étudiés et résolus; et si un frère se juge lésé par la décision
prise, il peut en faire appel devant la grande loge suivante, et déposer son appel par
écrit auprès du grand maître, du député ou des grands surveillants.
Là encore, tous les officiers de chaque loge fourniront la liste des membres initiés ou
admis depuis la précédente tenue de grande loge.
4. Des livres seront tenus par le grand maître ou le député, ou plutôt par quelque frère
nommé secrétaire de la Grande Loge, où seront répertoriés tous les noms des loges,
les lieux et dates de leurs tenues, le nom de tous les membres de chaque loge, de
même que les affaires concernant la Grande Loge qui peuvent être consignées par
écrit.
5. La Grande Loge réfléchira à la manière la plus prudent et la plus efficace de
collecter et dépenser l'argent qui sera donné au titre de la bienfaisance, pour secourir
uniquement les frères réellement maçons tombés dans la pauvreté et la misère, à
l'exception de tout autre.
6. Chaque loge peut individuellement disposer de ses fonds en faveur de frères
pauvres, selon son règlement intérieur, jusqu'à ce qu'il soit décidé par toutes les loges
(selon un nouveau règlement*) de verser tous les fonds de charité recueillis par elles à
la Grande Loge lors des tenues trimestrielles ou annuelles, afin de constituer un fonds
commun pour mieux secourir les frères malheureux.
7. La Grande Loge nommera un trésorier, frère possédant une fortune solide, qui sera
membre de la Grande Loge ès-qualité, qui sera toujours présent, et aura le pouvoir de
proposer à la Grande Loge tout ce qui touche à sa fonction.
8. C'est à lui que sera confié tout l'argent récolté pour le fonds de bienfaisance, ou
tout autre usage de la Grande Loge; il tiendra les comptes dans un registre, indiquant
les fins et usages auxquels les diverses sommes sont destinées, et dépensera ou
déboursera ces sommes au vu de certains ordres signés, comme la Grande Loge en
décidera en un nouveau règlement. Mais ès-qualité, sans autre qualification, il ne
votera pas pour le choix d'un nouveau grand maître et des grands surveillants, mais le
fera pour toute autre décision.
9. De même, le secrétaire sera membre de la Grande Loge ès-qualité et votera en tout
sauf pour le choix des grands officiers.
10. Le trésorier et le secrétaire aura chacun un commis ou assistant s'ils le jugent bon,
qui doit être frère et maître-maçon, mais jamais membre de la Grande Loge, et il ne
prendra pas la parole sans ordre ou autorisation.
11. Le grand maître ou le député ont toujours autorité pour ordonner au trésorier et au
secrétaire de les assister accompagnés de leur commis et de leurs livres, afin de suivre
la marche des affaires, et de savoir ce qu'il convient de faire en cas d'urgence.
12. Un autre frère et maître-maçon devrait être nommé Tuileur pour surveiller la
porte, mais il ne doit pas être membre de la Grande Loge.
13. Mais ces postes seront définis par un nouveau règlement quand la nécessité ou
l'urgence s'en feront sentir davantage à la fraternité qu'aujourd'hui.
N.R. 13 - Ce qui ne peut être réglé par une tenue de Loge peut être renvoyé au comité
du fonds de bienfaisance qui en fera rapport à la tenue
" Voir l'explication dans: Règlement du fonds de bienfaisance.
A.R. 16-
1 - Les grands surveillants ou tous autres doivent d'abord discuter des affaires des
loges ou de celles de frères, et ne doivent pas en appeler au grand maître sans que le
député en soit averti, à moins qu'il refuse son concours.
2 - En ce cas, ou en cas de divergence d'opinion entre le député et les grands
surveillants, les parties doivent aller devant le grand maître par consentement; par la
vertu de sa grande autorité et de ses pouvoirs, il peut aisément résoudre la controverse
et régler le différend.
3 - Le grand maître ne devrait recevoir d'informations priées concernant les maçons et
la maçonnerie que de son député d'abord sauf dans des cas dont il est seul juge ; et si
la demande faite au grand maître est irrecevable, il peut ordonner aux grands
surveillants ou à quiconque fait une demande, de se rendre auprès du député, qui doit
sans délai instruire l'affaire et la soumettre comme il convient au grand maître. N. R.
16 - 1. Ceci fut fait pour soulager le travail du grand maître pour l'honneur du député.
2. Aucun cas ne s'est produit jusqu'à présent, et tous les grands maîtres gouvernent
plus par l'amour que par le pouvoir. 3. Il n'a pas été fait d'appel irrégulier au grand
maître.
A. R. 17 - Nul grand maître, député grand maître, grand surveillant, trésorier ou
secrétaire, ou quiconque les remplace, ne peut en même temps être maître ou
surveillant d'une loge particulière; mais dès qu'il s'est acquitté de sa fonction, il
retourne au poste ou à la fonction de sa loge d'origine d'où il a été appelé pour
officier.
B. N. R. 17 - Certains anciens grands officiers sont maintenant officiers dans des
loges, mais ne sont pas privés de leurs privilèges en Grande Loge, de siéger et
d'y voter en qualités de passés grands officiers. Le maître d'une loge
particulière délègue un passé grand officier de sa loge pour agir
temporairement comme officier de cette loge en Grande Loge.
A. R. 18
1. Si le député est malade ou absent par nécessité le grand maître peut choisir
n'importe quel frère pour agir en qualité de député temporaire.
2. Mais celui qui est choisi à l'installation, ainsi que les grands surveillants, ne peut
être démis sans motif clairement expliqué en Grande Loge.
3. Car le grand maître, s'il est dans rembarras, peut convoquer une Grande Loge
expressément pour exposer le cas et recueillir ses avis et concours. Et si les membres
de cette Grande Loge ne peuvent réconcilier le grand maître et son député ou les
surveillants, ils doivent autoriser le grand maître à congédier le député ou les
surveillants et à choisir immédiatement un autre député ; et la Grande Loge choisira
aussitôt d'autres grands surveillants, pour que l'harmonie et la paix soient préservées.
N. R. -18
1. Maintenant le premier grand surveillant remplace toujours le député, le second
remplace le premier, le plus ancien passé grand surveillant remplace le second, et le
plus ancien maçon, comme ci-dessus.
2. Ceci ne s'est jamais produit jusqu'à présent. Voir N. R. 1.
3. Si cela se produisit, le grand maître nommerait son député, et la
Grande Loge les autres grands officiers.
A. R. 19
Si le grand maître outrepassait ses pouvoirs étendus et se rendait indigne de
l'obéissance et de la soumission des loges, il serait traité d'une manière à décider dans
un nouveau règlement, parce que jusqu'à présent, l'ancienne fraternité n'en a jamais
eu l'occasion.
N .R. 19
Les francs maçons espèrent bien ne jamais en avoir besoin.
A. R. 20 - Le grand maître, accompagné de son député, de ses grands surveillants, et
du secrétaire, ira visiter les loges de Londres au moins une fois pendant sa maîtrise.
N. R. 20 - Ou bien il enverra ses grands officiers visiter les loges. Cette ancienne et
louable coutume rend souvent la nomination d'un député nécessaire ; lorsqu'il visite
les loges, le premier grand surveillant fait office de député, le second remplace le
premier, comme ci-dessus ; ou si tous deux sont absents, le premier ou le second
grand surveillant préside en qualité de député, en visitant les loges ou en constituant
une nouvelle loge, ce qui ne peut se faire sans la présence de l'un des grands officiers
en exercice, sauf en des lieux trop éloignés de la Grande Loge, auquel cas quelque
frère fidèle, passé maître, aura une délégation en bonne et due forme sous le sceau de
la Grande Loge pour constituer telle nouvelle loge, dans un pays lointain ou assez
éloigné, où les grands officiers ne peuvent se rendre.
N.R. 22 - Ou tous les frères au monde (qui sont loyaux et fidèles membres de
l'Ordre), au lieu désigné, jusqu'à ce qu'ils aient bâti leur propore local. Seuls les
membres de la Grande Loge seront admis aarts les murs pendant l'élection des grands
officiers.
NOUVEAUX REGLEMENTS
1. Les seuls frères admis en Grande Loge sont les membres de droit, à savoir : les
quatre grands officiers actifs et tous les grands officiers passés, le trésorier et le
secrétaire, les maîtres et surveillants de toutes les loges régulières ; à l'exception d'un
frère pétitionnaire ou d'un témoin en quelque cause, ou convoqué sur ordre.
2. Au troisième coup de maillet du grand maître (toujours repris par le premier grand
surveillant) tout le monde fera silence ; celui qui rompt le silence sans autorisation du
président, sera publiquement réprimandé.
3. Sous peine du même châtiment tous les frères resteront assis et observeront un
silence rigoureux chaque fois que le grand maître ou le député se lèveront de la chaire
pour appeler "à l'ordre ".
4. En Grande Loge tous tes membres resteront assis (suivant le numéro de leur loge)
et ne se déplaceront pas pendant la communication, sauf les grands surveillants, qui
ont directement en charge de veiller sur la Grande Loge.
5. Chaque frère ne parlera qu'une seule fois sur le même sujet, sauf pour s'expliquer
ou quand le président le lui demande.
6. Pour prendre la parole, un frère se lève et reste debout, s'adressant (de la manière
convenable) au Président ; on ne tentera pas de l'interrompre, à peine du même
châtiment, à moins que le Grand Maître, trouvant qu'il s'éloigne du sujet en cours,
juge bon de le rappeler à l'ordre ; alors le frère qui parle devra s'asseoir ; mais après
avoir été corrigé, il peut continuer s'il le souhaite.
7. Si au cours d'une tenue de Grande Loge, un membre est rappelé à l'ordre deux fois
pour avoir transgressé ces règles, et se rend coupable une troisième fois de la même
faute, le président lui ordonnera sans discuter de quitter la loge pour la soirée.
8. Tout frère qui sera assez grossier pour siffler un frère, ou ce que dit ou a dit un
frère, sera immédiatement exclu solennellement de la tenue, et déclaré interdit de
Grande Loge à l'avenir, jusqu'à ce qu'il reconnaisse publiquement son erreur et soit
pardonné.
9. Aucune proposition de nouveau^ règlement, eu de maintien ou de modification
d'un règlement ancien* ne sera faîte si elle n'est pas d'abord transmise par écrit
ayigréskfenfr ; quand eîte1 aura été Tue par le grand maître au bout de dix minutes au
moins, cette proposition pourra être rendue publique, et elle sera lue à haute voix par
le secrétaire ; si cette proposition est soutenue par au moins deux personnes, elle sera
aussitôt soumise à l'étude de toute l'assemblée, pour que tous puissent donner leur
sentiment. Ensuite, la question sera mise aux voix, pour et contre.
10. L'opinion ou le vote des membres seront indiqués en levant la main, une par
membre de la tenue ; les grands surveillants compteront les mains levées^ à moins
que le nombre de mains levées soit tel qu'il est inutile de compter.
Aucune autre forme de vote n'est jamais admise chez les francs-maçons.
Mon fils, n'oublie jamais mes lois ; que ton cœur retienne mes commandements, et
n'ôte pas les anciens repères que tes ancêtres ont posés. SALOMON.
Bien que les règlements suivants soient appelés nouveaux, ils sont en usage depuis de
nombreuses années, et furent rédigés en différentes époques par ordre de la
communauté, pour amender ou expliquer les anciens règlements ; car nous ne devons
pas enfreindre les anciens règlements de la fraternité, comme il est dit en N. R. 27.
[88]
Mon principal dessein en cette entreprise étant de faire connaître à mes dignes frères
les anciens et les nouveaux règlements (et de fait ils constituent le sujet le plus
indispensable concernant la franc-maçonnerie sur lequel on peut écrire) j'ai ajouté les
règlements du comité du fonds de bienfaisance, tels qu'ils ont été approuvés et
appliqués par la Grande Loge $ Irlande depuis l'année 1738, lorsque notre Très
Respectable et très honorable frère,