Droit Penal Societe
Droit Penal Societe
Droit Penal Societe
Réalisé par :
Hassan Souihel
Layla Kalai
Yassine Jamali
Ismail Fargani
Les notions de dissolution d’une société et celle de liquidation d’une société sont souvent
confondus dans les esprits des lecteurs. Il faut préciser que la dissolution est la première étape
dans cette procédure de fermeture d’une entreprise. Elle consiste en la prise de décision de la
cessation d’activité de l’entreprise. Cette décision est prise, en effet, par les associés à l’issue
d’une assemblée générale extraordinaire.
La dissolution de société au Maroc est, ensuite, suivie de sa liquidation. Cette phase consiste
en la réalisation des actifs (cession des immobilisations, des stocks, recouvrement des créances
clients…), et d’apurement du passif (paiement des dettes envers l’État, les organismes sociaux,
les salariés …). Elle se finit, enfin, l’éventuelle distribution d’un boni de liquidation aux associés.
Selon l’article 1051 du Dahir 9 ramadan 1331 constituant code des obligations et des
contrats, Il existe plusieurs raisons qui peuvent mener une société à mettre fin à son activité, en
l'occurrence : l’expiration du terme fixé pour sa durée, ou par l’accomplissement de la condition
sous laquelle elle a été contractée ; la réalisation de l’objet en vue duquel elle avait été
contractée, ou par l’impossibilité de le réaliser ;l’extinction de la chose commune, ou la perte
partielle assez considérable pour empêcher une exploitation utile ;le décès, l’absence déclarée,
l’interdiction, pour infirmité d’esprit, de l’un des associés, s’il n’a été convenu que la société
continuerait avec ses héritiers ou représentants, ou qu’elle continuerait entre les autres
associés ;la déclaration de faillite ou la liquidation judiciaire de l’un des associés ;la volonté
commune des associés ; et enfin autorité de justice.
La procédure de dissolution de société au Maroc comporte, en même temps, des formalités
juridiques et des travaux comptables. De ce fait un expert-comptable a une vision globale de
tous les aspects d’une dissolution de société. Ceci lui permet, de ce fait, de mener à bien une
procédure de dissolution et liquidation de société.
Alors, sur quoi se base le législateur pour sanctionner les l'infractions liées à liquidation et la
dissolution d'une société ? Et aux finales quelles sont du point de vue jurisprudentielle les
infractions liées à la fin d'une société en droit comparé ?
Pour répondre à ces questions notre sujet va être répartie en deux chapitre : le premier va
être réservé les infractions liées à la fin de la société et leurs sanctions quant au deuxième nous
allons essayer d’analyser les infractions liées à la fin de la société en droit compare et point de
vue jurisprudentielle.
Chapitre 1 : les infractions liées à la fin de la société et
leurs sanctions
Ce sont des infractions qui sont susceptibles d’être commises à l’occasion de la dissolution de la
société et surtout de sa liquidation.
Nous avons écarté volontairement le cas des infractions liées a la cessation des paiements des
sociétés et qui sont prévues par la loi 15-95 formant code de commerce 1.
Seront punis d' un emprisonnement de un à six mois et d' une amende de 4.000 à 20.000
dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement, les membres des organes d' administration,
de direction ou de gestion d'une société anonyme qui, sciemment, lorsque la situation nette de
la société, du fait de pertes constatées dans les états de synthèse devient inférieure au quart du
capital social n'auront pas, dans les trois mois qui suivront l'approbation des comptes ayant fait
apparaître ces pertes, convoqué l'assemblée générale extraordinaire à l' effet de décider s'il y a
lieu à dissolution anticipée de la société.
La dissolution est le terme de l’existence de la société.
LES CAUSES EN SONT MULTIPLES.
Tout d’abord, certains événements entraînent automatiquement la dissolution (survenance du
terme, cessation d’activité par réalisation ou extinction de l’objet social). Il se peut également
que la dissolution soit judiciaire.
1
Bulletin official n4418 du 3octobre 1996
Pour finir, la dissolution peut être aussi bien volontaire et donc résulter d’une décision des
associés de mettre fin au contrat social de façon anticipée. Aussi, la dissolution de la société
entraîne sa liquidation dont les opérations s’avèrent assurées par le liquidateur.
Mais la loi a mis en place des règles précises à respecter.
Avant de voir ces règles, il faut préciser l’obligation faite aux dirigeants de consulter les associés
en cas de perte de la moitié du capital social.
EN PREMIER LIEU, LES PRINCIPES :
Lorsque du fait de pertes constatées dans des documents comptables, les capitaux propres
d’une société deviennent inférieurs à la moitié du capital social, le code de commerce fait peser
sur les dirigeants de la société la double obligation de consulter les associés sur la dissolution
anticipée de la société et de faire connaitre leur décision.
EN SECOND LIEU, LE DÉFAUT DE CONSULTATION DES ASSOCIÉS :
Le code de commerce impose aux dirigeants d’une SA de convoquer l’assemblée générale
extraordinaire à l’effet de décider s’il y a lieu à dissolution anticipée de la société, dans les
quatre mois qui suivront l’approbation des comptes ayant fait apparaître la perte de la moitié
du capital. Il existe la même disposition du code pour la SARL.
ENFIN, LE DÉFAUT DE DÉPÔT ET DE PUBLICATION DE LA DÉCISION :
Les associés consultés peuvent décider de prononcer la dissolution de la société à la majorité
exigée pour la modification des statuts, mais ils peuvent aussi décider de poursuivre l’activité
sociale.
Quelle que soit la décision adoptée par les associés, celle-ci doit être déposée au greffe du
tribunal de commerce, inscrite au RCS et publiée dans un journal d’annonces légales. Le
législateur n’a pas fixé de délai pour accomplir cette formalité. Pour la jurisprudence, le délit est
constitué lorsqu’elle n’a pas été effectuée dans un délai normal.
Ces infractions sont toutes liées aux missions confiées au liquidateur par la loi et les statuts de la société.
Elles sont prévues par les articles 421 à 424 de la loi n 17-95 et sont applicables en vertu de l’article 105
de la loi n 5-96 relative aux autres sociétés commerciales. On peut les regrouper en six infractions.
L’article 421 de la loi n 17-95 punit d’un emprisonnement d’un a trois mois et/ou d’une amende de 5000
à 25000 dirhams, le liquidateur d’une société qui, sciemment, n’aura pas, dans le délai de trente jours
de sa nomination, publié dans un journal d’annonces légales et, en outre, au « bulletin officiel » si la
société a fait publiquement appel à l’épargne, l’acte le nommant liquidateur et procédé au dépôt au
greffe du tribunal et à l’inscription au registre de commerce des décisions prononçant la dissolution.
L’article 363 prévoit qu’a la diligence du liquidateur, les mêmes indications sont portées, par simple
lettre, à la connaissance des porteurs d’actions et d’obligations nominatives, mais cette obligation n’est
pas concernée par les sanctions prévues à l’article 421.
2. Défaut de convocation des actionnaires en fin de liquidation ou défaut de dépôt des comptes au
greffe du tribunal
Le même article 421 punit de la même sanction d’emprisonnement d’un a trois mois et/ou d’une
amende de 5000 à 25000 dh, le liquidateur qui :
N’aura pas convoqué les actionnaires, en fin de liquidation, pour statuer sur le compte définitif,
sur le quitus de sa gestion et de la décharge de son mandat, et pour constater la clôture de la
liquidation
N’aura pas, dans le cas prévu à l’article 369, déposé ses comptes au greffe du tribunal, ni
demandé en justice l’approbation de ceux-ci
En effet, l’article 368 prévoit que les actionnaires sont convoqués en fin de liquidation pour délibérer sur
les points mentionnes ci-dessus.
L’article 423 de la loi 17-95 punit d’in emprisonnement d’un a six mois et\ou d’une amende de 8000 à 40
000 dh, le liquidateur qui, de mauvaise foi, aura fait des biens ou du crédit de la société en liquidation,
un usage qu’il savait contraire à l’intérêt économique de celle-ci, à des fins personnelles ou pour
favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle il était intéressé directement ou indirectement.
Le législateur reprend ici la même formule utilisée à l’article 384 pour qualifier l’infraction d’abus de
biens sociaux ou de crédit de la société, mais en l’adaptant à la société en liquidation.
Le même article 423 punit des mêmes sanctions le liquidateur qui, de mauvaise foi, aura cédé tout ou
partie de l’actif de la société en liquidation, contrairement aux dispositions des articles 365 et 366.
Signalons que l’infraction est constituée dès le moment ou ces cessions illégales sont réalisées par le
liquidateur.
5. Répartition de l’actif social entre les actionnaires avant l’apurement du passif ou défaut de
répartition des capitaux subsistants
Selon l’article 424, est passible d’emprisonnement d’un a six mois et\ou d’une amende de 4000 à 20
000dh, tout liquidateur :
Qui procède à la répartition de l’actif social entre les actionnaires, avant l’apurement du passif
social, ou avant la constitution de réserves suffisantes pour en assurer le règlement.
Qui, sauf clause contraire des statuts, ne partage pas les capitaux subsistants, après
remboursement du nominal des actions, entre les actionnaires, dans la même proportion que
leur participation au capital social.
6. Manquement aux obligations prévues par le D.O.C
L’article 422 punit d’un emprisonnement d’un a 3 mois et\ou d’une amende de 5 000 à 2500dh, le
liquidateur qui, sciemment, aura manqué aux obligations que lui imposent les dispositions du dahir du
12 aout 1913 formant code des obligations et contrats et celles de la loi n17-95 en ce qui concerne
l’inventaire, l’établissement des états de synthèse, la tenue des assemblées, l’information des
actionnaires et la conservation des fonds et des documents sociaux.
Le principal avantage de la liquidation amiable réside dans le fait qu’il n’est pas
nécessaire de passer par l’intervention d’un juge. Cela permet donc de réaliser les
démarches plus rapidement, mais aussi de limiter les coûts liés à l’intervention d’un
mandataire judiciaire par exemple.
D’autre part, les associés peuvent garder le contrôle de la dissolution amiable et de la
liquidation amiable en nommant l’un d’eux comme liquidateur amiable. Il est même possible
d’exercer cette fonction à titre gratuit pour ne pas alourdir les charges de la société en cours de
dissolution-liquidation.
La liquidation judiciaire, qui est décidée par le juge du tribunal de commerce quand la
société ne parvient plus à payer ses dettes.