1S Tectonique Cours
1S Tectonique Cours
1S Tectonique Cours
• La tectonique des plaques est la théorie selon laquelle les continents font partie de
plaques lithosphériques rigides en mouvement horizontal les unes par rapport aux
autres à la surface de la Terre.
• Cette théorie, aujourd’hui largement acceptée, s’est construite progressivement.
Sous sa forme initiale, il s’agissait de la théorie de la dérive des continents, proposée
pour la première fois par Alfred Wegener en 1912.
• Comment cette théorie s’est-elle imposée dans le monde scientifique jusqu’à éliminer
ses rivales ?
• En 1912, Wegener propose que les continents sont des masses rocheuses en
mouvement horizontal à la surface de la Terre. Ils se dépacent sur une surface
rocheuse qui forme aussi le fond des océans. Les continents sont constitués de
matériaux riches en silicium Si et aluminum Al : c’est le SIAL. Le plancher océanique
est contitué de matériaux riches en silicium, magnésium Mg et fer Fe: c’est le SIMA.
• Le sismologue allemand Beno Gutenberg découvre en 1923 une zone d’ombre dans
l’enregistrement de chaque séisme entre 105 et 143° de distance angulaire au foyer.
Il interprète cette zone comme la preuve de la présence d’une limite entre le manteau
solide rocheux (d = 4) et le noyau liquide de fer et de nickel (d = 10) à 2900 Km de
profondeur (valeur réactualisée). Cette limite portera son nom : le Gutenberg
• Ce modèle suggère que la Terre est entièrement rigide sur 2900 Km d’épaisseur.
Dans ce cas, il semble impossible que les continents se déplacent les uns par rapport
aux autres.
• Dans sa théorie, Wegener imagine que les forces qui mettent en mouvement les
continents sont générées par la rotation de la Terre (force de Coriolis) et les cycles
Lunaires qui sont responsables du phénomène des marées. Mais le géophysicien
anglais Harold Jeffreys montre que ces forces sont inférieures d’un facteur 10 000
aux forces nécessaires.
Document : tableau des caractéristiques des croûtes continentale et océanique (en activité)
• Les ondes sismiques P et S se propagent dans les roches solides ; leur vitesse
augmente notamment à mesure que la densité des roches traversées augmente.
Globalement, la vitesse des ondes P et S augmente à mesure que l’on s’enfonce
dans le manteau.
• Cependant, au début du 20ème siècle, les sismologues (Ernst Schweydar, 1877-1959)
constatent que les ondes P et S sont ralenties dans une zone qui se trouve entre 100
Km et 200 Km de profondeur en moyenne (sous l’isotherme 1300°C) : la LVZ ou Low
Velocity Zone. Cela montre qu’il existe une zone du manteau où la roche solide est
ductile (pâteuse) : l’asthénosphère. Cette zone se trouve en-dessous de la
lithosphère cassante qui est constituée de deux couches : la croûte et le manteau
lithosphérique.
3.3 Bilan
• Ainsi, après avoir été rejetée, la théorie de la dérive des continents recommence
progressivement à intéresser un nombre croissant de géologues, au prix de quelques
modifications : ce ne sont pas des morceaux de croûte continentale qui se déplacent
sur le fond des océans, mais mais des morceaux de lithosphère rigide qui se
déplacent à la surface d’une asthénosphère ductile. Cependant la théorie reste
incomplète :
• À partir des années 1950, les géologues vont découvrir les mécanismes qui mettent
en mouvement la lithosphère océanique. Ces découvertes vont apporter une
importante confirmation à l’idée de la mobilité des continents mais aussi amener à
modifier profondément la théorie de Wegener.
ère
Cours 1 S : La tectonique des plaques : l’histoire d’un modèle 4
• En 1962, le géologue américain Harry Hess, propose une théorie selon laquelle le
plancher océanique est renouvelé par de grandes cellules de convection
mantelliques
• La convection est un mode de transfert de chaleur avec mouvement de matière.
Hess propose que le matériel ductile de l’asthénosphère entre en convection grâce à
l’énergie thermique issue de la radiocativité naturelle du manteau et de la
cristallisation du fer dans le noyau.
• Diverses observations vont venir confirmer cette théorie.
• Sous les dorsales océaniques, la péridotite du manteau (lherzolite) subit une fusion
partielle d’environ 15%, qui est provoquée par la baisse de pression du matériel
chaud lors de sa remontée. Le magma formé est enrichi en éléments facilement
fusibles et apauvri en éléments réfractaires. Il remonte vers la surface car il est moins
dense que la roche environnante. la roche résiduelle, une péridotite de type
harzburgite, forme la base du plancher océanique.
• Les plaques lithosphériques se déplaçant sur une surface sphérique, elles sont en
rotation par rapport à un pôle appelé pôle eulérien de rotation. Cela implique que
dans les zones de divergence, les parties des plaques les plus éloignées du pôle
eulérien se déplacent plus vite que les parties proches de ce pôle.
• Lors de l’expansion océaniques, ces différences de vitesse sont compensées par la
création de plancher océanique sur l’axe de la dorsale : plus rapide lorsqu’on
s’éloigne du pôle eulérien.
• Mais lors de l’ouverture d’un océan, le dans le rift continental à l’origine d’un nouvel
océan, il n’y a pas encore d’accrétion océanique ; les différences de vitesse entre les
segments du rift les plus proches et les plus éloignés du pôle eulérien de rotation
provoquent des tensions dans la croûte continentale, qui provoquent la formation de
failles transformantes entre les segments du rift. Ces failles permettent des
mouvements de coulissement qui accompagnent l’ouverture océanique.
La théorie complétée
• Plusieurs domaines de recherche ont contribué à confirmer et améliorer la théorie :
o sismologie
o étude du flux thermique
o paléomagnétisme
o pétrologie (étude des roches de la croûte)
• Les découvertes ont permis de confirmer le déplacement horizontal des continents et
de préciser le moteur du mouvement : des cellules de convection mantellique qui
brassent les roches de la lithosphère et du manteau
La théorie corrigée
• Nous avons déjà vu que ce ne sont pas les continents qui se déplacent sur le fonds
rocheux des océans, mais l’ensemble croûte+manteau qui se déplace sous la forme
de plaques lithosphériques cassantes au-dessus de la LVZ ductile.
• Le fond des océans n’est pas la surface passive imaginée par Wegener : il est affecté
par les mouvements de plaques plus encore que les continents, car il fait partie des
cellules de convection mantelliques qui lui communiquent son mouvement et
provoquent régulièrement son renouvellement.
• Des forages ont permis de prélever les sédiments marins reposant sur le plancher
océanique. Plus on s’éloigne de la dorsale, plus la couche de sédiments est épaisse,
et plus ceux qui sont au contact du plancher océanique sont anciens. Connaissant le
temps écoulé depuis leur dépôt et la distance qui les sépare de la dorsale, il est
possible de calculer la vitesse de l’expansion océanique (mouvement relatif des
plaques). Or les vitesses calculées confirment celles obtenues par l’étude du
paléomagnétisme.
1
« absolu », c’est à dire le mouvement de la plaque dans le référentiel Terre.
ère
Cours 1 S : La tectonique des plaques : l’histoire d’un modèle 7
• Les données fournies en continu par le GPS permettent à présent de suivre au fil du
temps le mouvement de chaque plaques ainsi que les mouvements relatifs des
plaques considérées deux à deux. C’est une confirmation majeure de la théorie.
• Ces données confirment l’idée proposée par Hess en 1962. Le moteur de l’expansion
et de la fermeture des océans est thermique : dans le manteau, des mouvements de
matière ascendants et descendants provoquent, en surface, le renouvellement
permanent de la lithosphère océanique et le mouvement des plaques. Mais la
tomographie sismique montre aussi que les cellules de convections peuvent avoir
des formes irrégulières et évoluer au cours du temps.
6. Conclusion
• La théorie initiée par Wegener s’est nourrie de ses critiques : elle s’est
imposée en résolvant les problèmes soulevés par ses adversaires. En se
développant, elle est devenue capable d’intégrer des faits annexes et de
fournir des prédictions vérifiables, ce qui la renforce considérablement. Ce
modèle est devenu un paradigme : le cadre de travail des géologues du
monde entier, et le restera tant qu’il résistera à l’épreuve des faits.