Chapitre 3-2023
Chapitre 3-2023
Chapitre 3-2023
IHEC de Sousse
Table des matières
Introduction
▪ Financer la croissance d’une entreprise impose de trouver des capitaux propres. Sauf
exception, au-delà d’une certaine taille, l’entreprise ne peut se contenter des
financements apportés par le fondateur ou ses proches.
▪ L’entreprise n’étant pas cotée, elle n’a pas accès aux marchés financiers organisés ;
l’appel public à l’épargne est impossible. Seul un placement privé des titres est
envisageable, ce qui signifie que l’offre d’actions nouvelles ne s’adresse qu’à un
nombre réduit d’investisseurs « avertis » (partenaires, fonds d’investissement,
banques, sociétés d’assurances, etc.)
▪ Le fait d’apporter des capitaux propres à une entreprise non cotée est qualifié
d’opération de capital-investissement, ou private euity.
▪ Ces opérations consistent à investir dans des entreprises non cotées, pour une
durée assez longue (en moyenne de 4 à 7 ans).
- Un fonds de capital-risque collecte les capitaux d’un nombre limité d’associés (les
investisseurs, que l’on appelle souvent les capitaux-risqueurs) qui peuvent être des
individus ou des sociétés.
✓ Le capital-développement :
- Le capital-développement prend le relais du capital-risque après la première phase de
croissance de l’entreprise.
- Les entreprises ciblées par ces fonds sont plus matures, et le montant des opérations
est plus élevé.
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2) Les fonds de capital-investissement, ou fonds de private equity
✓ Le capital-transmission :
- Le capital-transmission facilite les opérations de consolidation du capital et de
modification de l’actionnariat des entreprises.
➔ Les opérations de Public to Private (P2P) dans lesquelles un fonds rachète les
actions d’une entreprise coté avant de la retirer de la cote.
▪ Le capital investissement Tunisien est une notion qui date depuis 1988 à travers
la naissance de la règlementation relative aux sociétés d’investissement à capital
fixe (SICAFs) et ultérieurement avec celle des sociétés d’investissement à capital
risque (SICARs) et de certains types de fonds d’investissement.
▪ Deux ans plus tard, l’entreprise ayant besoin de capitaux pour se développer, elle
a ouvert son capital à un business angel, qui a apporté 1, 8 million de dollars en
échange de 2,69 millions d’actions.
▪ En échange de 1,8 million de dollars, le business angel a donc reçu 2,69 millions
d’actions, soit 16% du total des (13,71 + 2,69) millions d’actions.
Étant donné que les investisseurs de la série B recevront jusqu’à 3 fois leur
investissement, ils ne seront pas disposés à convertir leur actions (et à perdre leur
priorité en cas de liquidation) à moins que la valeur de l’entreprise ait au moins triplé
depuis leur investissement, soit pour un prix de vente minimum de 3 x 40 = 120 millions
d’euros. À ce prix, parce que les investisseurs de la série B détiennent 10/40 = 25% de
l’entreprise, ils recevront 25% x 120 = 30 millions d’euros en actions ordinaires ; ils
seront donc disposés à convertir leurs titres. Les investisseurs de la séries A possèdent
6/20 = 30 % des actions restantes et reçoivent ainsi 30% x 75% x120 = 27 millions
d’euros et seront également incités à les convertir. Les 120 – 30 – 27 = 63 millions
d’euros restants iront aux actionnaires ordinaires.
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1.4 Comment sortir du capital d’une entreprise non
cotée ?
▪ Lorsqu’un investisseur envisage une prise de participation dans une entreprise non
cotée, il doit, dès le départ, disposer d’une stratégie de sortie : à la différence d’une
entreprise cotée, il ne sera pas possible de revendre les actions en Bourse.
➔ L’investisseur est donc exposé au risque de liquidité.
▪ Il pourra :
✓ trouver un investisseur désireux de prendre une participation dans l’entreprise ;
✓ trouver une entreprise disposée à racheter l’entreprise non cotée ;
✓ faire coter l’entreprise, afin de pouvoir ensuite librement revendre ses titres sur le
marché.
(2) organiser et assurer la première cotation selon l’une des quatre procédures
ci-après.
Le placement garanti Les techniques de Le placement auprès
pour placer les titres diffusion des titres d’un public élargi et
auprès d’investisseurs plus diversifié
institutionnels
Les titres de l’entreprise sont directement inscrits sur la cote de la Bourse pour y être
négociés.
Cette procédure est utilisée lorsque la société répond à toutes les conditions d’admission.
Cette procédure est aussi utilisée, à la demande de la société pour son inscription directe au
marché alternatif, quand son capital est détenu, depuis plus d’un an, à hauteur de 20% au moins
par deux investisseurs institutionnels, au minimum.
Tout ou partie du capital de l’entreprise concernée est mis à la disposition au public le jour de
l’introduction, à un prix fixé.
La procédure d’offre à prix ouvert consiste à mettre à la disposition du public une quantité de
titres en fixant une fourchette de prix. Généralement, la procédure d’offre à prix ouvert est
couplée avec un placement garanti. Le cours de cotation est fixé à l’issue de l’offre et tient
compte du prix définitif du placement garanti.
Il s’agit d’une technique qui s’apparente à l’adjudication. Elle permet aux actionnaires de
l’entreprise de mettre à la disposition du marché, le jour de l’introduction, une quantité de
titres à la vente à un prix minimal. Les ordres d’achat exprimés par les investisseurs sont
centralisés par la Bourse qui fixe le prix d’introduction auquel tous les ordres d’achat seront
servis
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2.4 Quelles sont les procédures d’introduction
en bourse ?
2) Le processus d’introduction en Bourse (en France)
▪ Placement global. Le PG consiste à tenir un livre d’ordres (book-building), dans lequel les
banques enregistrent les intentions de souscription. Le prix d’introduction des actions est fixé
par les banques en fonction des conditions de marché et de l’appétence des investisseurs.
▪ L’offre à prix ouvert (OPO). Il consiste à proposer une fourchette de prix indicative. Les
investisseurs proposent alors à l’entreprise des quantités et des prix. Le prix définitif des
titres, unique, est fixé après collecte de tous les ordres d’achat, pour équilibrer l’offre et la
demande.
▪ L’offre à prix minimal (OPM). L’entreprise annonce un prix minimal et les investisseurs
passent des ordres précisant les quantités et les prix souhaités. Euronext détermine une
fourchette de prix suffisamment large pour que la demande soit significativement supérieure à
l’offre de titres. À l’intérieur de la fourchette, chaque ordre est servi au prix demandé.
▪ L’offre à prix ferme (OPF). Le prix d’achat des titres est fixé à l’avance, unilatéralement, par
l’entreprise. En cas d’excès de demande, la répartition des titres entre acheteurs s’effectue au
prorata de leurs demandes.
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2) Le processus d’introduction en Bourse (en France)
Exemple 3 :
L’entreprise souhaite placer 500 000 titres. Tout les investisseurs ayant soumis un
ordre d’achat à un prix supérieur ou égal à 7 euros seront servis à 100% de la
quantité de titres demandés, pour un prix unique de 7 euros par action.
Si à 7 euros la demande cumulée avait été supérieure à l’offre, tous les ordres d’achat
à un prix strictement supérieur à 7 euros auraient été servis à 100 % (au prix de 7
euros). En revanche, les ordres d’achat à 7 euros n’auraient pas été servis en totalité
(à hauteur, par exemple, de 80 % seulement) pour ne pas dépasser le nombre
d’actions mise en vente.
4. À moyen terme (trois à cinq ans), les performances boursières des entreprises
introduites en Bourse sont inférieures à celles du marché.
▪ Le prix auquel sont vendues les actions lors des introductions en Bourse est en
moyenne plus faible que le prix d’équilibre.
▪ En effet, le cours des actions augmente presque toujours le jour où elles sont
introduites en Bourse.
Exemple 5 :
▪ Dans une émission avec droits préférentiels de souscription, les anciens actionnaires
peuvent souscrire de maniéré privilégiée aux nouveaux titres, privilège dont ils ne
bénéficient pas dans le cadre d’une émission sans droits préférentiels.
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4.1 L’augmentation de capital simple
✓ Le placement des titres se fait par le biais d’un placement global, souvent couplé à une
offre à prix ouvert.
✓ Il faut que le prix soit fixe pendant toute la durée du placement des titres (pour
garantir l’équité entre investisseurs).
✓ Il faut qu’il soit inférieur au prix de marché (sinon personne n’achètera les actions
nouvelles).
✓ Mais un prix trop faible conduirait à une perte de valeur pour les actionnaires en
place, dont profiteraient les actionnaires nouveaux.
La prime d’émission
Lorsque l’on augmente le capital social d’une société, on émet de nouveaux titres qui peuvent
être souscrits par les associés actuels de la société ou par de nouveaux associés.
Au cours de la vie de la société, la valeur réelle des titres augmente et devient très souvent
supérieure à la valeur nominale. La prime d’émission sert alors à “combler” cette différence entre
valeur nominale et valeur réelle. Exemple : si la valeur nominale des titres d’une société est de 1€ et
que la valeur réelle est de 10€, on va ajouter une prime d’émission de 9€ par titre pour que les
nouveaux acquéreurs paient le “juste” prix.
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4.1 L’augmentation de capital simple
Illustration de la prime d’émission
Une SARL procède à une augmentation de capital de 100 €, afin de faire passer son capital social de 200€ à 300€.
Les parts de la SARL ont une valeur nominale de 1€ mais une valeur réelle de 10€. Les associés décident donc
d’ajouter une prime d’émission de 9€ par part.
Exemple 6 :
Alpha n’a pas de dette et son seul actif est 100 € de disponibilités. Son capital est
constitué de 50 actions (d’une valeur unitaire de 2 €).
Le prix des actions est donc de 1,5 €. Les anciens actionnaires ont perdu 50 centimes,
qu’ont gagnés les nouveaux actionnaires.
➔ La fixation du prix des actions nouvelles lors d’une augmentation de capital sans
droits préférentiels de souscription est donc delicate et peut entrainer une
expropriation des anciens actionnaires au profit des nouveaux.
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4.2 L’augmentation de capital avec DPS
✓ Avec cette technique, le prix de vente des actions nouvelles est annoncé avant leur vente
effective et comprend (volontairement) une décote significative par rapport au prix de
marché des actions, de 15 à 30 % en général.
✓ Pour éviter que les actionnaires en place ne soient lésés, ils reçoivent des DPS.
✓ Ce droit leur permet, s’ils le souhaitent, d’acquérir une action nouvelle au prix
de 1 €.
✓ Si tous les actionnaires en place exercent leur DPS, la valeur de l’entreprise est de
150 € pour un passif constitué de 100 actions soit une valeur unitaire de 1,5 € (les
actions ont donc perdu 50 centimes).
✓ Mais les anciens actionnaires sont les mêmes que les actionnaires nouveaux : la perte
de 50 centimes sur les titres déjà détenus est donc compensée par le profit que ces
mêmes actionnaires font sur les actions nouvelles.
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4.2 L’augmentation de capital avec DPS
▪ Que se passe-t-il si les anciens actionnaires décident de ne pas participer à
l’augmentation de capital ?
✓ Un droit de souscription d’Alpha permet d’acheter à 1 € une action dont le prix de
marché est supérieur. Il ne s’agit donc ni plus ni moins que d’une option d’achat, qui
peut être vendue sur le marché secondaire.
✓ Si un investisseur (non actionnaire d’Alpha) le rachète, il aura le droit d’acheter une action
nouvelle Alpha au prix de 1 €. Après l’émission d’actions nouvelles, son action vaudra 1,50
€. En achetant le DPS, ce nouvel investisseur gagne 50 centimes.
✓ Inversement, l’actionnaire existant aurait pu exercer son DPS, acheter une action pour 1 €
et la revendre ensuite pour 1,50 €. L’actionnaire existant perd 50 centimes en cédant son
DPS.
DPS ou
On sait que le prix d’une action ancienne, avant l’opération, est de 1 milliard d’euros / 100
millions d’actions = 10 euros. Donc, en termes financiers, on peut écrire l’équation suivantes, en
notant DPS le prix du droit :
10 € - DPS = 4 DPS + 8 €
D’où DPS = 0,4 €. À l’équilibre, chaque DPS vaut 40 centimes. Vérifions cela : un investisseur non
actionnaire de l’entreprise décide de profiter de l’augmentation de capital ; pour ce faire, il doit
dépenser 4 x 0,40 € = 1,60 € pour acheter les DPS nécessaires à l’obtention d’une action
nouvelle. Coût de revient total de l’action : 8 € + 1,60 € = 9,60 € .
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Correction :
DPS ou
✓ D’autre part, comme lors des introductions en Bourse, les entreprises ayant
émis des actions nouvelles enregistrent de moins bonnes performances
boursières à moyen terme que les autres. Cette sous-performance durable
semble prouver que la baisse des cours à l’annonce de l’émission d’actions
nouvelles est insuffisante, puisque le cours continue à baisser après !
On parle de la dilution des bénéfices lorsque les BPA avec les nouveaux
financements sont plus faibles que ce qu’ils auraient été sans les financement
nouveaux.
DA = n / N+n
DR = (n ˟ E ) / (N ˟ C) + (n ˟ E )
▪ Bien que plus faible que le coût d’une introduction en Bourse, le coût d’une
augmentation de capital demeure significatif : en moyenne, il represente 5%
des capitaux levés.
▪ Ce pourcentage est relativement indépendant du montant de l’operation.
▪ Un émission d’actions nouvelles avec DPS est moins coûteuse qu’une
émission d’actions simple.
▪ Les émissions d’actions simples demeurent fréquentes dans certains pays
(exemple les États-Unis).
▪ Une explication possible reside dans le role plus important dévolu aux
banques dans les émissions d’actions sans DPS.
Ces titres sont pour l’essentiel des obligations. Toutefois leur caractère indéniable
de quasi fonds propres résulte de trois éléments. :
Selon ses promoteurs, les CI sont destinés non seulement aux entreprises
publiques, mais aussi aux entreprises privés cotées ou non. Dans le secteur public,
les CI permettent un apport de fonds propres prives sans bouleversement du
contrôle étatique. Dans le secteur privé, ils offrent d’intéressantes possibilités pour
organiser le verrouillage du capital, la transmission de l’affaire ou l’association des
salariés aux résultats de l’entreprise.
Initialement, leur création pouvait résulter soit d’une scission d’actions existantes,
soit d’une émission nouvelle par augmentation du capital. Seul subsiste aujourd’hui
cette deuxième possibilité compte tenu de leur finalité, i.e. apport en fonds
propres avec maintien du contrôle.
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