LE DROIT JUDICIAIRE ZAIROIS - Tome II
LE DROIT JUDICIAIRE ZAIROIS - Tome II
LE DROIT JUDICIAIRE ZAIROIS - Tome II
LE DROIT
JUDICIAIRE ZAIROIS
Tome II
L'ARB1TRAGE
,11:"
par
A. RUB BENS
Le présent volume forme le Tome II de l'ouvrage "Droit judiciaire zaïrois" dont deux autres volumes ont été
édités conjointement par l'Université Lovanium et par la Maison Ferdinand Larciers.a sous le titre "Le droit
judiciaire congolais" et les sous-titres :
T.I :Lepo uvo ir,l’org a
nisatione tlac ompé tencejudi ciair
e( 19
70)
T. Ill: L'instruction criminelle et la procédure pénale (1 965)
Le troisième volume, formant le Tome II a pour sous-titre : La procédure judiciaire contentieuse, la procédure
de l'arbitrage, la procédure de1a juridiction gracieuse, les voies d'exécution et les frais et droits de justice; il tend à
couvrir tout le champ de la procédure ordinaire du droit prive, mais ne traite pas systématiquement des procédures
spéciales, telles celles de la faillite et du concordat, de /'investiture ou du divorce, se bornant à donner, dans le
cours des exposés, des indications au sujet des dérogations du droit commun réservées à ces institutions.
Dans le corps du texte, des renvois sont indiqués par un chiffre romain suivi d'un chiffre arabe entre
parenthèses, se référant au numéro et volume de !'ouvrage, afin d'éviter les redites et de faciliter la consultation. A
l'index des matières, les numéros renvoient également à la numérotation des paragraphes du volume.
Le renvoi aux notes est fait suivant une numérotation continue par chapitre, le numéro de la note figurant en petit
texte hors alignement est repris au bas de la page. La jurisprudence est indiquée suivant les abréviations d 'usage
'(voir table des principales abréviations), le renvoi aux périodiques ne répétant pas l'année de publication lorsque
celle-ci est la même que la date de la décision citée. Dans la mesure du possible les références jurisprudentielles
ont été choisies parmi les décisions postérieures à la date du 30 juin 1960 et publiées dans les périodiques zaïrois.
Le nouveau code de procédure civile du 6 mars 1960 n 'a été mis en vigueur que le 15 avril de la même année et la
jurisprudence antérieure à la date est souvent périmée et d'un accès difficile pour le praticien zaïrois. Cependant
certaines décisions anciennes, qui font toujours autorité ont été signalées ; inversement, quelques mises en garde
sont faites signalant la péremption de certaines solutions jurisprudentielles en honneur sous le régime colonial.
Comme les volumes précédents, cet ouvrage s'adresse aux étudiants en droit et aux praticiens du droit: la nature
même du droit de la procédure requiert un contact étroit avec la pratique judiciaire ;a ussin ’hésité-je pas à faire
une nouvelle fois appel à mes lecteurs, les priant de vouloir me signaler toutes les interprétations divergentes ou
les solutions jurisprudentielles nouvelles que la vie du droit peut faire naître. Je saisis cette occasion pour
remercier tous ceux qui ont bien voulu me rendre pareil service depuis la parution des premiers volumes de mon
ouvrage. "
Je tiens aussi à remercier tout particulièrement le citoyen KALENGA KA-NGOYI qui, durant son séjour en
Belgique, m'a apporté une aide précieuse pour la mise à jour de la législation et de la jurisprudence zaïroise.
A.R.
2
PRINCIPALES ABREVIATIONS UTILISEES DANS L'OUVRAGE
3
LA PROCEDURE CONTETIEUSE DU DROIT PRIVE
INTRODUCTION
CHAPITRE PREMIER
LA FONCTON JURIDICTIONNELLE
DU CONTENTIEUX DE DROIT PRIVE
1.Lemai
nti
endel
’or
drej
uri
dique
Si les sujets de droit avaient une conscience précise de leur droit et de ses limites et s'ils avaient la prudence de
ne point les dépasser, la justice étant volontairement respectée, il n'y aurait point de place pour des juges dans la
société. Les "utopies" ont placé de pareil1es sociétés en un âge d'or révolu, sur quelque île indécouvrable ou dans
un avenir perpétuellement fuyant. Ce genre littéraire a connu son heure de succès ; il n'a pas trouvé place dans la
littérature Juridique1.
Sans vouloir en, scruter le fondement philosophique ni le mécanisme psychologique, nous constatons que les
hommes ont universellement un "sens de la justice", ou plus modestement qu'ils savent que tel acte qu'ils ont la
possibilité d'accomplir serait injuste ; ils sont bien plus sensibles encore à l'injustice dont ils se croient victimes.
Cette notion du juste et de l'injuste est cependant subjective et relative; l'accoutumance oblitère la conscience; elle
ôte tout scrupule a l'usurpateur et elle incline ses victimes à la torpeur fataliste ou à la révolte. Le sage - quand
même il aurait le pouvoir de s'en défendre, - peut supporter quelques entorses à son légitime intérêt, pour
l'amour d'une paix qui lui est profitable, sinon pour l'amour désintéressé du prochain.
1
On ne contestera cependant pas !'influence que les idées ont pu avoir sur les principes de la morale sur laquelle les nations et les législateurs ont basé
1es'normes juridiques; les coutumes africaines sont manifestement déterminées par les croyances animistes ; le droit occidental porte la marque (parfois
oblitérée) de I'Evangile ; le marxisme qui annonçait le dépérissement de l'Etat et la disparition du droit n'en a pas moins influencé l'ordre juridique et ce, non
seulement dans les régimes qui se réclament du socialisme. I "
4
'
Led ro i
timpo santde s" règles"nepe utjama i
sé po u serpa rfa
iteme ntl’idé a
ld e la justice, valeur limite, vers
laquelle l'humanité tend péniblement. Nous admettrons que les juges, maniant ces règles dans un cas
particulier, que la loi n'a pas prévu, seront amenés à les « appliquer » avec la meilleure approximation possible au
casd ’espè c e.
3.Lami
ssi
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’Et
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if
s
Sans doute l'Etat ne doit-il pas prétendre au monopole juridictionnel dans les rapports de droit privé (1.2) ; il
peut en certains cas laisser les particuliers choisir de commun accord Ies juges auxquels ils donnent autorité pour
les départager ! (I, 2, II, 249).
Ma i
s,d èsq u’ ils 'a
gitd 'imposer des juges aux antagonistes, ce ne peut-ê treq u’env ert
ud '
un ea utoritéqui
transcende 1a volonté des parties, à savoir, l'autorité de l'Etat. De même, s'il faut, pour rétablir l'ordre juridique,
contraindre le réfractaire à se soumettre à la décision des juges, ce ne peut être que par le recours à la force
souveraine de l'Etat.
Il appartient donc à 1'Etat de procurer aux parties qui veulent pacifiquement faire valoir leurs prétentions de
droit, des juges qui auront autorité pour lier tout justiciable, pour dire la vérité légale irréfragable, pour prendre les
décisions en conséquence, protégeant ou restaurant le droit et exécutoires par la « force publique ».
Si les parties ont fait elles-mêmes le choix de leurs juges arbitres (I,2 ; II, 249), ceux-ci sont qualifiés pour dire le droit et
pour formuler la décision conséquence restaurant le droit, au même titre que les juges judiciaires ; cependant sont-ils
sanspo uvo irpo u re xi g e rlacoll
a bo rat
ionàl ’œuv red ej us ticed e spe rson n esq uin es ontp asl i
ée sp arl epa c te
commissoire; de même ne peuvent-ils rendre la décision exécutoire par la force. Il faut que supplétivement aux
pouvoirs donnés aux arbi tre
sparle sp arties,leso rg anesj ud iciaire sdel ’Etati nt
ervi enn entp o u rp arf
a ir
el ’
œuv rede
2
E. Possoz: Eléments de droit nègre, Elisabethville, 1942.
5
justice (II, 254).
Les décisions des juges étrangers, parfaites dans la sphère de leur pays, ne peuvent non plus être exécutées par 1a
force au Zaïre, sans l'intervention des juges nationaux (I, 241, 284; II,308) en forme de jugement
d'exequatur. .
CHAPITRE II
Au sens strict des mots, la procédure civile désigne l'ensemble des règles de droit qui sont imposées aux
parties aux fins de soumettre à une juridiction leurs prétentions de droit civil et d'en soutenir le bien-fondé, et qui
sont imposées aux juges pour s'éclairer sur les faits leur soumis et sur le droit qui s'y applique, afin de dire le droit
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sio nc on séque nc e.CARREe n s
eig naitq ue" lap rocédu r
en 'est( ..
.)a utrech ose( ..
.)quel a
3
forme suivant laquelle les justiciables et les juges doivent agir, les uns pour obtenir, les autres pour rendre justice .
D'une manière plus analytique et mieux centrée sur l'objet de notre étude; la définition souvent citée4 de
POTHI ER v a uttoujours:" Lapr o cédur ec ivil
ee stl’ens emb led esr ègless uivan tl esque ll
eso nd oitinten terle s
demandes, y défendre, intervenir, instruire, juger, se pourvoir contre les jugements, enfin les exécuter".
Les règles de procédure imposées en matière d'arbitrage, bien que différentes de celles prévues devant les
juridictions judiciaires, ne sont pas moins rigoureusement de la "procédure civile", s'appliquant à des litiges de
droit privé (II, 249 à 261 et 307).
Le contentieux commercial rentre dans la compétence des tribunaux civils; des procédures particulières sont
prévues pour les faillites et concordats et des règles propres sont reçues en matière de preuve. Le contentieux
social est porté devant des chambres spécialisées des tribunaux civils (O.-L. du 5 janvier 1973) qui suivent la
procédure civile après épuisement des moyens de conciliation organisés par 1es autorités administratives (II, 28,
58, 71, 123,140 , 270).
Les tribunaux répressifs peuvent être appelés à faire application des règles de la procédure civile, soit pour
résoudre des questions préalables de caractère civil (Ill, 16, 143 B, 185), soit encore dans l'exercice de l'action
civile pour établir la hauteur du préjudice et le lien de causalité entre le préjudice subi et l'infraction établie suivant
la procédure péna1e (III, 122, 175).
Il est enfin des cas où les tribunaux répressifs affrontés aux lacunes du code de procédure pénale ont puisé
dans l'arsena1 commun de la procédure civile, pour trouver le droit applicable dans leur mission de répression
3
()) CARRE (CHAVEAUX sur)' : Les lois de la procédure, Bruxelles,.1840, T.l, p. 19.1.
4
POTHIER : Traité de procédure civile, Paris, 1778.
6
judiciaire.
.
Si tous les tribunaux contrôlent la légalité des actes réglementaires de l'administration en ne les appliquant
quepo ura utantq u’il
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d'annu1a t
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f .C' estl aCo urs u
prêmed eJ u sti
cee tles Cours d'Appel qui sont
compétentes pour connaître des recours en annu1ation pour violation de la loi formés contre les actes, règlements
et décisions des autorités administratives (Const. art. 60 et 61).
Il conviendrait, sans aucun doute, dans un état moderne de reconnaître le droit du préalable au fisc en toute
matière et d'organiser le recours en annulation, suivant la procédure du contentieux administratif, contre toute
cotisation illégale.
5
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u’unedes parties est une personne publique.
6
(6) Art. 40, D. 14 février 1956 (action en restitution du trop perçu),
7
10.Lapr
océ
dur
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svo
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exé
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Il en va de même pour la voie à suivre par les parties qui entendent faire exécuter un jugement (I, 20). Si
le procès civil est terminé, le recours aux officiers publics en vue de le couler en force de chose jugée, en vue de
me ttree nde me ured el 'exécutervo l
ont
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eno b tenirl’exé cutionf orcée,e stc epe ndantune
corrélation étroite avec la procédure judiciaire. La matière est d'ailleurs réglementée par le code de procédure
civile en son titre III (ll,269 à 289).
CHAPITRE III
En tant que droit réglementant une activité étatique, le droit de procédure est donc impératif, d'ordre public et
de stricte interprétation. Ceci est rigoureusement vrai tant qu'il détermine le comportement des magistrats et
officiers ministériels engagés dans la procédure; un certain assouplissement a cependant été admis par la
jurisprudence en vertu du principe téléologique qui permet de présumer que la loi a été promulguée en vue de faire
aboutir les procès et tolère certaines interprétations8).
" :-.:
Il n 'est pas moins vrai que le service public judiciaire étant mis à la disposition des particuliers, ceux-ci peuvent
renoncer à certains avantages ou garanties que ledit service met à leur disposition pour la défense de leurs droits
subjectifs. Du fait que s'ouvre dans la procédure civile un domaine de l'autonomie de la volonté des parties, on a
conclu, un peu sommairement, au caractère de droit privé de la procédure civile, usant d'expressions telles que
« les parties sont maîtres de leur procès'" ou encore "les parties au contrat judiciaire". Nous croyons avoir fait
bonne justice de cette terminologie défectueuse (I, 41) dont la résurgence n 'a pas fini de jeter le trouble dans les
esprits.
Dans la mesure où les parties agissent pour la défense d'un droit dont elles peuvent librement disposer, elles
ont le pouvoir de renoncer à leur droit. Elles peuvent donc également unilatéralement ou de commun accord,
suivant que leurs intérêts sont liés ou non, renoncer à telle voie que leur ouvre la procédure engagée, ou même,
renoncer à l'instance ou à l'action ou au droit qui la sous-tend.
Les rapports étroits entre le droit civil et la procédure apparaissent particulièrement dans certaines institutions
où par la volonté du législateur la forme est liée au fond.
C'est particulièrement dans l'application du droit des familles régies par le statut personnel qu'apparaît ce lien
lorsque le juge est appelé à dire le droit applicable 9.
8
9
Citons à titre d'exemple les délais d'action en matière de désaveu de paternité qui, par nature, relèvent des règles de la procédure, mais qui, suivant le droit
international privé relèvent néanmoins de la "lex personae" et. non de la "lex fori"". R. U. (appel) 24 février 1959, R. J. 1962, p. 91 ; Ca ss. belge 27 octobre
8
La distinction des règles procédurales de l'administration de preuve d'avec les règles de fond est également
fort délicate (II, 94).
CHAPlTRE IV
Si les tribunaux traditionnels ne connaissent pas la procédure par défaut et l'opposition, ils disposent du
moyen de faire comparaître de force une partie récalcitrante, pour s'assurer que nul n'a pu être condamné sans
avoir eu l'occasion de se défendre (II, 152, 153).
,"
Le droit zaïrois ne commit guère ni la procédure en référé où le juge peut juger au provisoire et prendre
en conséquence des mesures conservatoires ou provisoires, quitte à les revoir en une procédure
contradictoire devant les tribunaux (I,84 ; II, 268), sauf à tenir pour telle, la procédure en saisie conservatoire
nobiliaire et la saisie-arrêt conservatoire (II,283).
1960, R. Jud. C. 1963, p.69; 1ère inst. Eiis., 31 octobre 1961, R.J. 1962, p. 37 ; mais, en sens contraire: Elis., 13 juillet 1961, R. J. 1962, p. 35.
10
L'shi ,22 septembre 1972, R.J, .p. 197.
9
verbale ; enfin, le jugement doit être prononcé.
Cependant, ce principe d'oralité est mitigé (I,36), non seulement par le fait que les actes de la procédure et
le jugement sont "actés" par le greffier ou repris dans les exploits d'huissier, mais encore parce que plusieurs actes
de la procédure sont nécessairement formés par écrit : ainsi en est-il des assignations, des commissions rogatoires,
des rapports d'experts11, etc; d'autres actes peuvent être indifféremment formulés par écrit (missive) ou par
déclaration actée : actes d'appel ou d'opposition par exemple ; enfin, il est des actes qui doivent nécessairement
êtref ait
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spo urlesq ue lsledé pô td ’un eno ted i
s pe nsel eg re f
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acterlesd éc l
arations: il en est
ainsi des comparutions volontaires, des conclusions, des désistements, etc.
Les documents déterminants pour l'issue du procès : contrats, missives ou autres écrits versés au dossier des
parties : rapports d'experts, procès-verbaux de constat sur les lieux, résultats d'enquêtes par commission
rogatoire, etc., ne sont pas lus à l'audience, ayant été communiqués aux parties. . ..
L'oralité de la procédure n'étant qu'une condition nécessaire à la publicité, perd sa raison d'être dans certaines
procédures qui ne sont pas publiques; ainsi les ordonnances (écrites) rendues sur requêtes (écrites) n'exigent pas
toujours un débat oral, qui de toute façon serait tenu en chambre du conseil
La procédure du recours en annulation se faisant essentiellement "sur pièces" et en chambre du conseil,
ne connaît de procédure orale que dans le cas où les parties sont entendues (Il, 226). Dans le même esprit est-il
largement recouru à la procédure écrite pour les recours en cassation (11, 236). '
La plaidoirie, orale par nature, n'est cependant pas sans utilité pour aider le juge dans l'étude d'un
dossier rébarbatif. Elle peut également faire ressortir dans un débat contradictoire les mérites respectifs de deux
thèses juridiques qui s'affrontent. ElIe ne dispense évidemment pas le juge de lire le dossier et d'étudier le droit, au
contraire, elle doit exciter sa curiosité à le faire.
La publicité des audiences civiles est classiquement considérée comme une garantie essentielle pour les
justi
c iablese l
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tepo urlap ron on ci
atio ndesj ug e men tspa rl’
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tution(I,
34). Nous avons vu (II, 16) que l'oralité est un corollaire de la publicité. Cette garantie est cependant assez vaine,
lorsqu'on sait que les audiences civiles ne sont pratiquement jamais suivies par le public, et qu'un auditeur, fut-il
averti, aura généralement grande peine à suivre l'affaire, les pièces du dossier n'étant pas lues et les conclusions
pouvant se borner à demander les fins de l'exploit introductif d'instance; ou au contraire le débouté de la demande,
sans s'expliquer sur sa nature ou sa teneur. Les enquêtes qui peuvent être de nature à éveiller la curiosité du
public sont souvent celles pour lesquelles un juge avisé ordonne le huis clos (II, 50, 73).
Il est des causes où tout ou partie de la procédure se déroule en un secret plus rigoureux encore : en chambre
du conseil (tentative de conciliation préalable au divorce et très généralement en matière de juridiction
gracieus e)(II,26 2).D’ a ut
repa rtlapubl icitédel ’audien ceimpl iqueé g al
e me ntl ed roitdep ub l
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rend us des débats dans la presse12.
La publicité des audiences est d'ordre public; alors que les parties ont en certaines matières le droit de recourir
11
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ieraux juges et
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12
En France, la loi du 29 juillet 1881 permet .à tout tri
bun alc ivild'i
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interdit la publication des débats des causes de divorce; la loi de 16 septembre 1912 porte la même interdiction en matière de recherche de paternité.
10
à l'arbitrage imposant au Juge de leur choix le secret de la procédure, elles ne peuvent pas l'exiger du juge
judiciaire ; c'est que la publicité est une mesure de garantie qui ne concerne pas seulement les parties à la
cause, mais qui protège les juges des tribunaux contre les suspicions du public.
Même dans le cas où le huis clos a été ordonné et dans le cas où une partie de la procédure se fait en chambre
d
uco
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,lesjug e me ntss ontre ndus( c ’est-à-dire prononcés) en audience publique (Cons. Art. 9).
En certaines matières, les jugements font même l'objet d'une publicité spéciale ; c'est ainsi que doivent
être publiés par extraits dans le Journal Officiel les jugements prononçant le divorce (C. C. I. a 149) les
jugements prononçant la faillite (D. 27 juillet 1934, art. 29) ; enfin la publication d'un jugement peut être ordonné
par le tribunal au titre de réparation civile.
Le délibéré est secret. Dans le cas ordinaire où un juge unique siège au tribunal civil, la publicité est aussi
impensable qu'inutile. Lorsque le tribunal siège à plusieurs juges, tous doivent souscrire sans réserves la décision
retenue par la majorité, la signature du jugement ayant pour portée de constater la formation de cette majorité et
non d'acquiescer à la solution imposée par cette majorité.
, '
Si le secret du délibéré en matière péna1e (III. 205) offre l'avantage de répartir les responsabilités et de
protéger le juge qui aurait eu une attitude plus sévère, contre la vindicte du condamné, on ne peut invoquer cet
13
argument en matière civile. L'avantage de connaître les opinions dissidentes pourrait au contraire être utile
dans la formation du droit et pour nuancer l'autorité de la jurisprudence.
La publicité des audiences serait une formalité assez vaine si le public (et les journalistes), après
occultation d'une partie de la procédure, doivent se contenter de la chance de saisir l'audition d'un prononcé
impromptu formulé en un style peu accessible aux profanes.
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tg uèred ifféren te n
substance de l'article 853 du code de procédure civile français et de l'article 173 du nouveau code judiciaire belge,
certains greffiers refusent au Zaïre la communication des dossiers civils aux personnes qui ne sont pas partie au
procès (en France et en Belgique, il est admis que les archives des greffiers sont accessibles au public, parties et
tiers exception faite pour les procès-verbaux d'enquêtes en matière de divorce et de séparation de corps)14; il
semble que cette prise de position des greffiers zaïrois résulte d'une extension abusive de la portée de l'article 24,
qui ne vise que la matière répressive et disciplinaire.
De toute manière, la communication au public ne peut pas porter sur les dossiers des parties qui restent leur
propriété qui doivent seulement être communiques aux parties adverses15 et laissés à la disposition des juges
pendant le délibéré ; il va sans dire que les dossiers des parties principales doivent être communiqués aux parties
13
C'est la solution retenue par la procédure des juridictions des Etats-Unis d'Amérique.
14
MOREL O.c. n° 120, p. 120; Pandectes belges vol. 49, V° greffier, n° 373 ; Rép. prat. Du droit belge, T. VI, V° greffe-greffier, voir aussi A. SOHIER:
Droit civil du Congo belge, II, p. 95. "
,
15
Jugé qu'une partie peut faire état des pièces, dont il a eu connaissance par la communication du dossier d'un adversaire pour étayer une action contre un
tiers; les pièces "communiquées" ne peuvent plus être tenues pour confidentielles ;Stan., 12 déc. 1953. R. J., p. 206.
11
intervenantes, mais ce, seulement après l euri n terventi
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défendeur. Les dossiers sont restitués aux parties lorsque le juge est dessaisi.
Si le juge est limité dans sa saisine par les actions des parties, il n'en a pas moins un rôle actif dans le
cadre de cette saisine. Il a notamment la responsabi1ité de la direction des débats pour mener à bonne fin la
procédure; sans doute le juge tiendra-t-il compte de l'intérêt des parties et particulièrement des droits de la
défense, mais il ne peut compromettre le prestige de la Justice en sacrifiant aux caprices et convenances des
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du procès civil ; dès lors qu'elles ont mis en mouvement la fonction juridictionnelle, et tant qu'elles n'ont pas retiré
leur action, elles sont tenues de suivre la procédure (11, 44, 54).
D'autre part, le juge contrôle d'office le respect des 1ois impératives et notamment de celles qui définissent sa
saisine (II, 64 à 70), sa compétence (I, 235, 238) et la recevabilité de l'action; il rejette d'office les demandes qui
v ontàl ’e nc ontredel 'ordrep ublic (II, 127); il a un très large droit d'initiative quant aux mesures probatoires (II,
93 à 113).
CHAPITRE V
\ 23. La Constitution
' '
Si la Constitution zaïrois est intervenue pour préciser plusieurs règles de la procédure pénale (III, 20), elle est
beaucoup moins prolixe en matière de procédure civile. Les garanties de la procédure contradictoire, de la
désignation du juge naturel (I, 87), du droit à l'assistance judiciaire, de la publicité des audiences, du recours en
appel (art. 8 et 9 de la Constitution) qui semblent - vu le contexte - avoir été stipulées expressément pour la
protection des prévenus, constituent néanmoins des principes essentiels au bon fonctionnement de toute
juridiction, et doivent, à ce titre, servir de guide au législateur et au juge en matière de procédure civile.
La garantie constitutionnelle du pourvoi en cassation pour la violation de la loi et de la coutume, article 60,
1°, est d'autre part assurée par la Constitution à l'égard de tout jugement rendu en dernier ressort, sans distinction
entre la matière répressive et le contentieux du droit privé.
La Constitution (art. 59) réserve enfin au législateur national le pouvoir de réglementer la procédure.
12
24. La loi –Les ordonnances-lois du Président de la République
Le pouvoir réglementaire de l'ordre intérieur des cours, tribunaux et greffes a été conféré au premier président
de la Cour Suprême de Justice par l'article 68 du code de l'organisation judiciaire, tel que modifié par
l'ordonnance-loi du 25 février 1970. Le premier président de la Cour Suprême de Justice a usé de ce pouvoir en
promulguant quatre ordonnances réglementant respectivement l'ordre intérieur des tribunaux de sous-région, des
tribunaux de première instance, des cours d'appel et de la Cour Suprême de Justice16).
',- -,
16
Ordonnance n° 48/73 d u7j ui
n1973,p or
tan trèg l
eme n td'ordreintérieurde sCo ur
sd ’appel,J
.O.1974,p .121;o rdonnancen°049/ 73m. d.po rtan trèglement
d'ordre intérieur des tribunaux de première instance, J. O. 1974, p. 123 ; ordonnance n° O50/73, m.d. portant règlement d'ordre intérieur des tribunaux de
Sous-région, JO, 1974, p. l.26.
13
PREMIERE PARTlE
LA PROCEDURE CONTENTIEUSE
CHAPITRE PREMIER
Le mot « procédure » est utilisé ici dans le sens le plus large :un ema nièred ’
ag i
rd eto utepe rs
onnee n
rappo rtav e
cl esf on c
tionsdel ’appa reiljudiciaire.
Certains actes peuvent en effet être requis dès avant la liaison de l'instance en vue d'assurer la recevabilité
ou la bonne fin du procès. Ces actes sont le fait de la partie se préparant à introduire une action agissant
unilatéralement, ou faisant appel à l'exercice d'un pouvoir spécifique d'un agent ou d'une instance judiciaire.
Afin de présenter au lecteur une image continue du déroulement du procès dans le temps, i1 nous est
apparu opportun de traiter sommairement de ces actes préjuridictionnels avant d'exposer les techniques de la
procédure contentieuse devant les tribunaux17. Nous examinerons, dans cette perspective, successivement la mise
en demeure, la tentative de conciliation, l'autorisation préalable d'ester en justice, l'abréviation des délais, la
désignation d'une personne ayant qualité pour ester en justice représentant un incapable ou un absent, les mesures
conservatoires, les demandes préalables, et les dispenses de consignation pour frais de justice.
17
Plusieurs auteurs ont préféré, dans un but didactique, exposer d'abord le procès dans ses rouages essentiels, pour revenir ensuite sur les questions préalables, les
incidents et la procédure de la preuve. Ce procédé qui se justifie pleinement dans un cours, nous semble moins indiqué dans un ouvrage destiné spécialement
aux praticiens.
14
27. La mise en demeure
Suivant le droit commun, le créancier d'une obligation ne peut exercer l'action en justice contre son débiteur
sans l'avoir préalablement mis en demeure. Cette règle qui se fonde sur le devoir (C.C. III, art. 33) d'exécuter de
bonne foi les obligations et sur le principe suivant lequel la mauvaise foi ne se présume pas18, connaît cependant
de nombreuses exceptions19 ; ces exceptions sont fondées, soit sur l'intention exprimée ou présumée des parties de
renoncer à cette formalité, soit sur les circonstances qui excluent la présomption de bonne foi du débiteur de
l'obligation20.
La mise en demeure n'est soumise à aucune règle de forme en droit zaïrois ; la forme n'est imposée que
par la nécessite de la preuve ; la preuve la plus parfaite sera rapportée par le recours à l'office de l'huissier (I,
169) qui est qualifié pour faire des sommations civiles; elle peut cependant se faire aussi par la lettre
recommandée de la poste. En matière d'exécution forcée la mise en demeure a nom de "commandement" (II, 275).
18
1ère inst. Elis. 25 novembre 1949, RJ 1950, p. 194; Kin. 12 mars 1968, R.J. p. 264.
19
A. SOHIER : Droit civil du Congo beIge, T. II, Bruxelles, 1956, n° 388-395, p. 202-205.
20
Ibid n° 396, p. 206-207: l'envoi de lettres recommandées constitue mise en demeure: Kin, 24 octobre 1967, R.J. 1968, p. 184, L'shi., 14 janvier 1969,
R.J. p. 270 entre commerçants, une simple lettre peut valoir mise en demeure : Elis., 18 janvier 1966, R.J., p. 162: Kin. 12 mars 1968, R.J., p. 264.
21
En droit français, voir SOLUSetPERROT: Droit judiciaire privé, T. I, Paris, 1961, n° 572, a, p. 526.
En droit belge, voir Rapport de M. Ch. VAN REEPINGEN dans le document parlementa:ire R. A. 6601, de la session 1963-1964 du Sénat de Belgique,
commentant les articles 731 à 734 du Code Judiciaire (L. 10 octobre 1967). Voir aussi rapport au Roi, sur la loi ,du 12 août 1911, Pas. 1911, pp.
299-300 ainsi que RUBBENS A. : Conciliateurs, arbitres rapporteurs, experts et arbitres, in numéro spécial jubilaire de la Revue juridique du Zaïre.
1975, pp. 173-180.
22
On ne perdra pas de vue que dans la plupart des coutumes traditionnelles le rôle du juge était avant tout, sinon exclusivement, celui d'un conciliateur ; il
s'applique à faire reconnaître, par celui qui avait porté atteinte aux droits de son prochain, la nécessité de lui procurer réparation; il s'évertuait à faire
reconnaître satisfactoire la réparation proposée; cf. TEMPELS : La phi1osophie bantoue, Elisabethvil1e, 1945, pp. 111-134; A. RUBBENS : Conciliation,
arbitre, expert et arbitre rapporteur, in R.J. numéro spécial jubilaire 1974, p. 173.
23
En ce sens, Kisangani, 5 Mai 1971, RJ 1972, p. 57. Voir cependant Kisangani, 2 août 1972 (R.J. p. 18.5) qui estime que le Code du travail n'est pas
applicable sur ce point, tant que ne sont pas effectivement mises en place les institutions prévues par ledit Code.
15
d'aliments de I'enfant naturel, ainsi qu'à la demande de frais de gésine de la mère. Cette tentative
d'entente des parties doit être sollicitée par requête avant l'assignation (II, 261), à peine de
nullité. Les demandes ne seraient pas recevables s'il n'a pas été tenté de conciliation devant le
juge. ' '
'
Le cas précité des demandes d'aliments et 24des frais de gésine prévu par l'article 210 f se rapproche de la
condition de l'autorisation du juge, puisque, à défaut d'entente ou de comparution des parties, le juge rend une
ordonnance renvoyant les parties à se pourvoir devant le tribunal (II, 58).
L'autorisation du juge est encore requise, pour permettre à la femme incapable, d'ester en justice contre un
tiers (art. 124) lorsque son mari refuse de l'y autoriser (ou s'il est lui-même incapable ou s'il est dans l'impossibilité
de l'accorder on peut se demander toutefois si la femme zaïroise peut être dite incapable ; outre que la plupart des
coutumes ne connaissent pas pareille incapacité , l'article 5 de la Constitution, proclamant l'égalité des citoyens
sans égard au sexe, fait obstacle à cette capitis deminuti,.
Pour autant qu'une autorisation puisse encore être requise, par des femmes étrangères dont le statut personnel
limite la capacité, elle devra être sollicitée en la forme d'une requête que le juge appointera par une ordonnance. '
31. La désignation d'une personne ayant qa1ité pour ester en justice pour un incapable ou pour un absent
L'incapacité étant l'exception prévue par la loi celle-ci pourvoit toujours à la désignation d'une personne
qua1ifiée pour exercer les actions et présenter les défenses de l'incapable (I,44).
11 se peut cependant qu'en fait la tutelle d'un orphelin n'ait pas été organisée, que le tuteur du mineur, de
l'interdit ou de l'absent soit décédé, ou encore qu'il y ait conflit d'intérêts entre 1'incapable et celui qui a qualité
pour le représenter en justice.
Dansc ec a s,l’a ct
ionnepo ur raê trei ntroduiteavantq u ’
unr
eprésentant ad hoc ait été désigné par une
ordonnance du président de juridiction pour assister ou pour représenter en justice le défendeur interdit ou
incapable. Cette désignation se fait à la requête du demandeur.
Dans I'action en désaveu de paternité, le père présumé, exerçant l'autorité paternelle sur l'enfant dont il conteste la
filiation, il faut toujours désigner un tuteur ad hoc pour soutenir l'action dans l'intérêt de l'enfant.
24
Les citoyennes zaïroises ont capacité d'ester en justice par application de l'article 5 de la Constitution ; toute coutume connaissant une discrimination est donc
abrogée.. La disqualification des femmes ne serait dès lors retenue que pour les étrangères dont la loi prévoit l'incapacité.
'
16
32. La désignation d'un (Avocat) consei1
L'assistance ou (lorsqu'elle est permise) la représentation du demandeur par un avocat ou défenseur n'est
généralement pas requise pour introduire une action. Elle peut cependant être nécessaire ; la requête civile ne peut
être formée qu'après la consultation de trois avocats exerçant depuis cinq ans au moins... (art 88 du Code de
procédure civile) (II, 220) ; la requête introductive saisissant la Cour Suprême de Justice doit être signée par un
avocat ayant au moins dix ans d'inscription au tableau de l'Ordre (art. 2 de l'O.L. du 8 janvier 1968 organisant
la procédure devant la Cour Suprême de Justice)(II, 232).
Normalement le demandeur peut consulter librement les avocats qualifiés, suivant son propre choix. Il ne
semble pas pourtant que le législateur ait imposé l'assistance des indigents dans les procès civils ; l'art. 3 de l'O.L.
du1 0jui lle t196 8n epr évoitq
uel aréqui sitiond’
a voc atp ourassisterlesi ndigents«faisant l'objet de poursuites »
(I, 172) ; l'article 4 de la même ordonnance-loi permet cependant au barreau de pall iercettela cun e;l ’ho nne urd u
barreau impose de pourvoir gratuitement d'un avocat, les indigents appelés à ester en justice en des causes où cette
assistance est requise (ou nécessaire en fait).
Lo r
squ’ unepe rson n es er évèlei napt eàe xerce rsona ctio nen justice, le ministère public peut agir par voie
d ’actionpr incipaled ansl 'intérêtdec et
tepe rsonne( lI
,46);i lpe ut,pa rv oied er equête,d ema nderau tribunal de
désigner un conseil ou un défenseur à toute personne inapte appelée à ester en justice (tant comme demandeur que
comme défendeur) (II, 46). L'inaptitude à ester en justice n'est pas à confondre avec l'incapacité juridique qui
d ema n del ac onsti
tution d ’unet ut el
leo u d' unc onse i
lpe rma nent;l ec asv isép arl '
arti
c l
e8 d u Co dede
l'organisation judiciaire est celui de la personne parfaitement capable d'exercer ses droits dans son milieu
traditionnel, mais qui se trouve perdue dans un cadre de vie qui lui est trop peu familier ; lorsque cette situation va
de pair avec l'indigence, il va de soi que les services du conseil désigné soient "pro Deo".
Le droit zaïrois répugne aux procédures préventives comme aux procédures probatoires "in futurum". Il ne
25
connaît pas les actions interrogatoires, provocatoires et déclaratoires, ni les dema ndesd ’en quê tesoud 'expe rt
is e
en dehors de l'instance liée env ued '
obt
e ni
rq u’
ilso i
tsat
is faitàunep r
étenti
ond ed roi
t.
Cependant des mesures de procédure gracieuse ont été organisées par la loi permettant aux parties de prendre des
me su rescon servatoiresdele ursd roi
t
so ud eleursmo yensd ep reuveavantd’exercerleura ct
i
o n.
Les créanciers peuvent, avec la permission du juge (Il, 283, 284), saisir un gage mobilier ou une créance de
leur débiteur, avant d'avoir obtenu ou seulement demandé un titre exécutoire (art. 107 et 137 C. Pr. C.). Toutefois,
cette procédure est caduque si l'action en justice n 'est pas introduite dans le délai de quinze jours pour la saisie-
arrêt, dans le délai imparti par juge pour 1a saisie mobilière.
L'opposition à l'exercice du droit de disposer de droits immobiliers (art. 239 L. 20 juillet 1973) peut sortir le
même effet. L'opposition est valable (saut mainlevée volontaire ou judiciaire) pour une durée de six mois,
lorsqu'elle est autorisée par le conservateur des titres immobiliers; elle peut être renouvelée pour une nouvelle
période de six mois par ordonnance du président du tribunal de première instance (II, 265, 285). L'apposition de
scellés n'est pas prévue expressément par le droit zaïrois comme mesure conservatoire autonome. Elle est
expressément prévue dans la procédure en divorce (art. 154 C.C.-L. I)26; elle est encore mentionnée (art. 28, D. 21
juin194 8)c ommeme sur ea cc ess
oi r
eàl ’expe rtis
ed e sd roi
tsd ’
auteurs; bien que le législation sur le séquestre
n’ent rai
tepa se xp ress
éme nt,i lsemblebi enq uel ejug eo rdonn
antl esé que st
repo u r
raitimpo s e
rl’app osit
ionde s
scellé sparv oied ’o r
donn an ce( II
,261) .
25
H. SOLUS et R. PERROT : o.c. T. I, n° 230 sq. p 206-216.
26
M. VERSTRAETE: Droit civil du Congo belge, Bruxelles 1956 (sous la direction de A.SOHIER), T.I, les personnes et la famille, n° 281, II, A. p. 319.
17
Les titulaires de droits d'auteur peuvent, avec la permission du juge (II, 265), faire procéder par experts à la
description des objets qu'ils prétendent contrefaits. Ils ne sont nullement tenus pour autant à exercer, une action en
just
ice( saufs ’ilya .eus aisieo udé fensedes ede ss aisirde so bjetsli
ti
gie ux,ib, a
rt.
3 4).
Suivant l'opinion dominante de la doctrine et de la jurisprudence27 le séquestre ne peut être postulé par
voie de requête et ne pourrait pas être demandé préalablement une action litigieuse. Cette opinion nous
paraît contestable, vu les termes les employés à l'article 523 du C.C.-L. III, qui dit que « la justice peut
ordonner le séquestre" et encore de par la nature même de l'institution à 1aquelle il peut être recouru
"chaque fois qu'en égard aux circonstances, il y a lieu de laisser en l'état, de manière à ne pas préjudicier à
la solution quant au fond du droit ». Il va de soi que le juge de l'ordonnance contrôle le bien-fondé des requêtes,
tout en laissant au requérant téméraire la responsabilité du dommage causé par la mesure obtenue, s'il se révélait
dans las uiteq u'el
1en ’
étaitp asjust
ifiée .
Il peut se produire qu'avant de pouvoir faire valoir une prétention de droit, un fait ou un rapport juridique doit
être établi par voie de jugement. Par exemple, un jugement établissant l'état d'une personne peut être nécessaire
pour introduire une action en pétition d'héritage. On peut se demander cependant si la solution de pareille
"question préa1able" doit nécessairement se faire avant l'introduction de l'instance; le plus souvent, ces questions
qui doivent être préalablement vidées ne surgissent qu'en la forme d'incidents ; dans l'exemple esquissé ci-
dessus, ce sera généralement sur contestation de la qualité d'héritier que le demandeur sera amené à établir son
état.
Une situation semblable se présente lorsqu'une action civile dépend de la solution d'un procès pénal; par
exemple, une demande en divorce fondée sur l'adultère du conjoint.
27
ORBAN : Droit civil duCongo beIge ; Contrats et obligations (Bruxelles, 1956) n° 1156, 584 ; Elis. 3 aout 1950, R.J., o. 33.
18
CHAPITRE II
36.L’
exe
rci
cedel
'ac
tion
Deux cas peuvent se présenter: ou bien le droit est contesté de bonne foi et le contestataire estime ne pas devoir
r especte runepr é tentionq u'ilcroi
tnonf on dée;o ubi en,sa nsc on test
e rled
roi
t,q uelqu'unl ’al ésé( dema uv aisefoi)
par son comportement ou refuse de s'y conformer.
Une simple contestation abstraite et, a fortiori, une controverse académique, ne permet pas de recourir à
l'appareil judiciaire28 ; les tribunaux ne sont pas instaurés pour donner des consultations ni pour vider des
discussions jurisprudentielles ; ils ont mission de trancher les litiges29.
Le juge aura généralement un triple rôle: d'abord vérifier les faits définissant les rapports juridiques entre
les parties (sauf si le défendeur acquiesce aux allégations du demandeur); ensuite rechercher le droit régissant ces
rapports, enfin procurer au demandeur un titre exécutoire lui permettant de rétablir son droit (sauf si pareil titre se
révèle sans utilité).
38. Les conditions de l'exercice de l'action (renvoi)
Cette matière ayant été traitée au Tome I, n° 44, nous pouvons nous borner à renvoyer le lecteur à cette
référence.
39. La classification des actions de droit privé selon l'objet du droit protégé
En traitant de cette question au Tome I, nous avons signalé l'intérêt que pouvait avoir une classification au
seind ’uneb ra nchepa rti
cu li
èred uc on t
ent
ieux.I lse mble en effet utile de procéder à pareil classement parmi les
actions de droit privé. .
Rappelons que l"'action civile" (T. I, n° 225; T. n° 100 & 127) est le terme consacré pour designer le
pouvoir donné aux victimes d'une infraction de s'adresser à la juridiction répressive compétente pour connaître des
faits, aux fins d'obtenir réparation du dommage causé par l'infraction.
Dans le cadre de la procédure . "civile" nous pourrons classer les actions de droit privé d'après les critères qui
déterminent la compétence :
a) La première distinction qu'il y a lieu de retenir est celle des actions patrimoniales et extra-patrimoniales; les
premières étant celles que 1'on peut évaluer en argent, les deuxièmes celles qui ne souffrent pas pareille
évaluation. L'importance de cette classification se traduit dans les règles de la compétence d'attribution (T. I, n°
28
Nous ne connaissons pas les actions interrogatoires, provocatoires ni les actions de jactance; en principe, nous ne connaissons pas non plus les actions
déclaratoires tendant à se créer un titre authentique (jugement) à preuve d'un droit qui n'est pas contesté (cf. P. CATALA et Fr. TERRE - Procédure et voies
d'exécution, Paris 1965, pp..145-146).
29
CORNU et FOYER, Procédure civile, Paris, 1958; pp. 33 et 39 (sur le sens du mot litige).
19
230 et 233-234).
b) Parmi les actions patrimoniales, on peut faire la classification en actions personnelles, actions réelles, actions
mixtes. Les actions personnelles se rattachent aux actions personnelles, les actions réelles aux droits réels ; le droit
privé ne connaît point de droits mixtes, mais on désigne comme action mixte celle « par laquelle un plaideur se
pré vau tcumul ativeme ntd ’und roi
tdec réan cee td’undroit réel »30.
L’ inciden cedec e
tted istincti
ons url esrè gle
sd ec ompé tenc ees tt h é o
riq
ue; on veut distinguer les premières
s’ad ressantàun«débiteur » du droit des deuxièmes qui sont dirigées contre le titulaire du droit réel. En fin de
31
compte, ce ser at ouj
o ursc o nt
reunepe rsonneq uel’actions erad iri
g é
e .
c) Par une sous-distinction des actions réelles en actions mobilières et actions immobilières, nous désignons un des
critères retenus pour la détermination impérative de la compétence territoriale. Si nous avons affaire à une action
mixte dans laquelle intervient un droit immobilier, c'est ce droit dominera les critères de désignation de la
compétence territoriale. Il faut à ceteffetquel ade ma ndepor tes url ’
att
ributionoul ac on testation d'un droit
réel immobilier ; une affaire « à propos d’imme ubles»n ’estp asimmo bili
èrepoura ut
a nt. '
CONU et FOYER 32 ont proposé une classification suivant le caractère du droit, lorsque ce caractère
conditionne l'action.
On peut retenir que certaines actions sont attachées à la personne du titulaire, ne pouvant faire l'objet de
cessions et ne pouvant être exercées par les ayants droit post mortem, ou par les créanciers ; il en irait ainsi de
certaines actions aux droits de la personne (par exemple, divorce, désaveu d'enfant, dommages-intérêts pour
atteint
eàl ’intég r
itép hysique ).
Ces mêmes auteurs proposent encore de distinguer les actions attitrées des actions banales33 ; l'action banale
pourrait être exercée par tout qui justifie d'un intérêt (T. I., n° 44, p. 74), ce qui constitue le droit commun ; les
actions attitrées ne pourraient être exercées que par la personne désignée par la loi, à l'exclusion de toute autre
personne intéressée; le Livre I du C.C.-L. I fournit quelques exemples d'actions attitrées : les articles 210 h et e
réservent l'action alimentaire à l'enfant naturel personnellement, l'article 134 réserve l'action en divorce aux seuls
époux, l'article 194 réserve l'action en réclamation d'état à l'enfant et dans certaines limites aux héritiers (art. 195),
tandis que l'action en nullité d'un mariage et l'action en contestation d'état sont banales, étant expressément
données à tout qui justifie un intérêt pécuniaire ou autre (art. 112 et 197 du C.C.-L. I).
..
30
SOLUS et PERROT. O.C. n° 133, p. 127.
31
Ibid. n° 126,.p. 120
32
CORNU et FOYER , O.C. p. 274.
33
Ibid. pp. 286-292.
20
- '" ,
Ces classifications présentent incontestablement un intérêt scientifique, nous permettant de saisir mieux les
caractères de l'action de droit privé ; elles ne présentent un intérêt pratique que dans la mesure où ces actions sont
régies par un droit distinct suivant les catégories.
Tant que l'unification du régime juridique zaïrois ne sera pas parfait, il y a lieu de distinguer les actions de
droit coutumier et les actions de droit écrit. Sans doute l'ordonnance-1oi du 10 juillet 1968 a-t-e11e tenté de
réaliser l'unité de juridiction ; elle maintient cependant la distinction, non seulement dans les dispositions
transitoires (art. 168 et 169), mais encore dans les articles 116, 125 et 126 qui font une discrimination de
compétence du tribunal de première instance, suivant que les litiges non susceptibles d'évaluation doivent être
tranchés par application de la coutume ou du droit écrit.
42. Les actions possessoires et pétitoires
Lec
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act
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ssessoire qui tend à protéger le fait de la
possession34, distincte de l'action pétitoire qui tend à faire reconnaître les droits réels immobiliers.
On peut se demander si l'évolution du droit foncier zaïrois et spécialement l'intégration de la coutume dans
leré gimeun itair
ede sbien sn’amè nerapa sl elégisla t
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tribuerde sd roits réels aux concessionnaires qui se trouveront aussi nantis
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ribuantunea cti onr éelle;l epo s sess eurc o ut
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e,ma isq uid ispos
ed' une
légitime jouissance mérite une protection, contre les ,tro,ubles causés par des t iers,p arl ’octroid’ unea ction
possessoire 35. L'artic1e 389 de la loi 20 janvier 1973 annonce une réglementation du droit de jouissance.
Ce n'est pas seulement la personne qui use du pouvoir de saisir le tribunal qui e sts u j
etd el’action.On
considère généralement la personne traduite devant le tribunal comme le sujet passif et cette qualification est
d'autant plus justifiée que le défendeur est placé sans son consentement dans un rapport juridique nouveau par le
sujet actif.
Faut-il considérer que la personne traduite en justice a un intérêt légitime à présenter sa défense, intérêt
protégé par le droit de procédure, et en conclure qu'il possède à cet effet une « action » 36. Il est en tous cas certain
que le fait d'avoir été placé dans le rapport juridique de litispendance donne le pouvoir éventuel d'appeler des tiers
en garantie ou en jugement commun, ainsi que de former une demande reconventionnelle, ce qui constitue
incontestablement autant d'actions.
Les tiers qui seraient mis en cause par le défendeur, rentrent dans la catégorie des sujets passifs. Les tiers
qui prennent l'initiative d'intervenir dans le procès usent indiscutablement d'une action en intervention.
34
Sur la technique procédurale de l'action possessoire voir CORNUet FOYER, o,c, pp. 35, 274 et 306 ; CAT ALA et TERRE, o.c. p. 153; G. BRULLIARD :
Procédure civile, Paris 1944, n° 52, p. 50, MOREL, o.c.,, n° 62, p. 68.:
35
La Cour d'appel d'ElisabethviI leaa d misu nea ctionq uel ’onp ou r
raitquali
fi
e rderéintégrande en vertu du principe général déduit de la
maxime "spolatus ante omnia restituendus", en faisant remarquer qu'en droit « congolais » ,l
’ac
tionp ossessoiren ef ai
saitp aso bstacleà
I'action pétitoire ; (ELis. 18 avril 1950, R.J.C.B., 1950, p. l35 et J.T.O.M. 1950-51, p. 123).
36
CORNU et FOYER., o.c. pp. 292- 294 abordent la question du sujet passif du point de vue des pouvoirs du défendeur
légitime
21
44. Les conventions des parties portant sur l'exercice de l'action
Renoncer d'une manière générale au pouvoir conféré aux justiciables de recourir aux tribunaux serait sans
effet juridique étant contraire à l'ordre public. Rien n'empêche cependant un sujet de droit à renoncer, même
irrévocablement, à user de son action dans un rapport juridique déterminé, sans pour autant renoncer à son
droit. L'exemple d'école en cette matière est le « prêt d'honneur ».
Dans les matières où les sujets disposent librement de leurs droits, ils pourraient aussi convenir de ne point
agir avant certains délais, avant I'accomplissement de certaines conditions ou de renoncer à l'action si telles
conditions surviennent.
Proroger les délais de prescription serait contraire a l'ordre public.
Si mul erl '
exi sten ced’ unl iti
gepouramener les tribunaux à prononcer un jugement est manifestement un
abus de droit que le tribunal doit déjouer par un débouté et une condamnation aux frais. Les tribunaux étant
habilités à prononcer des "jugements d'expédient" (II, 128) constatant l'accord survenu entre parties pendant le
procès, les contractants pourraient simuler un différend puis déclarer qu'ils ont transigé, pour donner à leur
convention la forme d'un jugement exécutoire37. Pareille collusion des parties se présente encore lorsque des
époux, désireux d'éviter les formalités et lenteurs de la procédure de divorce par consentement mutuel, simulent
une cause de divorce; elle se présente également lorsque des justiciables veulent connaître, en l'absence de tout
litige, l'interprétation judiciaire d'une loi ou de leurs conventions (voir note 28 sous I, 37). '
Il n'est cependant pas interdit d'exercer une action "de principe", c'est-à-dire en présence d'un litige réel, de
minime importance pécuniaire, mener une affaire jusqu'en ses dernières conséquences procédurales, alors que les
frais engagés sont manifestement hors de proportion avec l'intérêt de la cause, en considération d'autres litiges
actuels ou éventuels auxquels on appliquerait ensuite volontairement la solution jurisprudentielle.
45. Lac
ess
iondel
’ac
tionàunt
ier
s
37
Cette supercherie serait surtout .tentante aux fins d'évasion fiscale (II, 297) ; il suffirait de prévoir que les droits proportionnels sont dus sur le montant de la
transaction pour que les fraudeurs y renoncent dans la plupart des cas.
38
C.S.J. 6 avril 1910; in Revue Congolaise de Droit, 1971, n° 1, 2e partie, pp. 12à 14.
39
La jurisprudence était assez divisée quant à la portée juridique des clauses subrogatoires et de la validité de la cession d'action ; 1ère Inst.
Stan., 10 Juillet 1953 (R.J., 1955, p. 101) : le paiement de l'indemnité à l'assuré vaut cession de créance qui n'est pas soumise aux formalités
de la signification ; Elis., 17 novembre 1953, (R.J., 1955, p. 10) l'assureur qui s'est fait subroger par l'assuré dans ses droits de recours
contre l'auteur de l'accident et qui lui a signifié cette cession de créance ou cette subrogation, a qualité pour agir contre 1'auteur de
l'accident: Léo, 7 mai 1957 (R.J. 1957, p. 362); la clause par laquelle l'assuré donne à son assureur délégation de ses droits et actions
éventuels, pour le cas où il y aurait sinistre et dans la mesure de l'indemnité payée, est légale et valable ; Kin. 29 août 1967,(R.J.C. 1968, p.
17 6). L’assure urq uiap ayel '
indemn it
éàl 'assu r
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er.
Comparez encore : Elis., 22 Janvier 1949, (R,J, 1950, p. 8 ; 1ère inst. Stan., 8 JUillet 1949 (avec note)(R.J. 1950, p. 146); 1ère Inst. civ., 2ème
ch. Bruxelles, 26 octobre 1954, (J.T.O.M. 1956, p. 8); Léo., 29 octobre 1957, (R.J. 1958, p. 150) ; Appel R.U.,3 octobre 1961 (R.J.R.B.,
1962, p. 4); Kin.,6 juillet1967, (R.J. 1968, p. 70).
22
46. L'action du ministère public devant les juridictions de droit privé
Nous n'examinons pas ici le cas du ministère public est dit -par une fâcheuse ambiguïté du vocabulaire
-
judiciaire partie jointe, ce qui veut dire simplement qu'il donne « un avis » (I, 149 et II, 22, 117). Il est cinq cas
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action, soit dans l'intérêt d'une bonne justice:
1° l'article 6 de l'O.L. du 10 juillet 1968 charge le ministère public de poursuivre d'office l'exécution des actes
législatifs et réglementaires dans les dispositions qui intéressent l'ordre public. Telle qu'elle a été libellée, cette
disposition pourrait donner à croire que le ministère public peut (ou doit) agir d'office pour le respect de toute
règle de droit impératif (dit d'ordre public) ou à tout le moins dans tous les cas où l'ordre de la société se trouve
engagé. 40. La portée de ce texte en droit zaïrois a été parfaitement définie par deux arrêts41 qui disent qu'il faut,
pour que le ministère public exerce l'action principale, « que l'ordre public soit mis en péril par un état de choses
auquel il importe de remédier ».
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ge nceàc eq ue
les tribunaux de la République ne consacrent pas dans leurs jugements des solutions qui vont à l'encontre de
l'ordre public. Au degré de l'introduction d'instance; ce sera généralement par voie d'avis qu'il exercera sa
"surveillance" ; l'intervention par action principale sera exceptionnelle, l'exercice de I'action en appel se justifie
chaque fois qu'un jugement a été rendu qui risque de faire autorité en une matière qui intéresse l'ordre public. Le
mi nistèrepub li
cdo itsemo ntrerextrême me ntpr ude nte nus antd upo uvo i
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conférée par l'article 6, afin de respecter la liberté individuelle tant que les écarts à la loi civile ne troublent pas
l'ordre public.
3° Le ministère public se voit déférer expressément l'action en justice de droit privé par diverses dispositions
législatives ;
-C.C.-L. I art. 65 et75 en matière d'absence ;
art. 160, garde d'enfants durant l'instance en divorce ;
art: 210; 2° al. 2, recherche de paternité ;
art. 210, e, aliments ;
art. 246, déchéance de l'autorité paternelle (43);
art. 277, interdiction;
art. 291, mise sous conseil.
_ D. 19Juillet 1926, art. 14, révocation des administrateurs et art. 15, dissolution d'une institution d'utilité publique.
Décret du 21juillet 1934 (art. 4), requête en faillite.
D.L. l8 septembre 1965, art. 18 et 21, A.S.B.L.
Il est évident que ces cas spécifiés rentrent dans le cadre général des articles 6 et 9 (C. Org. Jud.) et qu'i1
faut les considérer comme exemplatifs. Le ministère public n'a pas de pouvoirs plus étendus ni plus impératifs en
ces matières qu'en d'autres : il garde son pouvoir d'appréciation de l'opportunité d'exercer son action principale. Ce
n'estpa sàs af antaisiema isd a nsl ame sureo ùl ’Or drepub l
icluip araî tc
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stèr ep ubli
ce xerc e
40
Une vieille controverse opposait l'interprétation retenue en France et celle des juridictions belges dans l'application de I'article 46 de la loi de
1810 applicable dans les deux pays.
En France, on lisait le texte « en matière civile, le ministère public agit d'office dans les cas spécifiés par la loi » en ce sens que le ministère
public n'avait pas d'action en droit privé hors des cas expressément visés par la loi.
En Belgique, on considérait que ces cas illustraient le principe général des pouvoirs conférés au ministère public pour le maintien de l'ordre
public. L'arrêt de la Cour de cassation belge du 5 mai 1881 (Pas. I, 1881, p. 230) a fixé la jurisprudence belge en ce sens. Le Code judiciaire
belge de 1967 a cru utile de clarifier le texte ambigu dans son article 138 qui dit: "Dans les matières civiles. i1 (le ministère public) agit
d'office dans les cas spécifiés par la loi et en outre c ha qu ef oisq u’às e sy euxl 'intér
êtpub li
ce xiges o ni nterven t
ion.
Le texte de l'article 6 reflète cette disposition qui était d'ailleurs celle de la jurisprudence antérieure l'O. L. de 1968.
41
Léo. 15 juin 1926 (Jur. Kat. III, p. 254); Elis., 10 septembre 1957 (R.J.1958,p. 49).
23
l'action.
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v oia uPr ocu reurGénéral de la République, tandis
que l'article 36 prévoit que le Procureur Général doit agir en pourvoi sur injonction du Commissaire d'Etat à la
justice.Ler ecourse xe rcéàl ’i
ni tiatived uPr ocureu rGé nérald el aRé pub liqueh or sd
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"dans le seul intérêt de la loi" et l'arrêt rendu sur ce pourvoi ne pourra, en matière de droit privé (44), ni nuire ni
profiter aux parties; le pourvoi exercé sur injonction du Commissaire d'Etat à la Justice demande au contraire un
arrêt opposable aux parties; on pourrait le dire "rendu dans l'intérêt de la justice"(45).
5° Enfin, l'article 8 de l'O.L. du 10 juillet 1968 donne l'action principale au ministère public pour agir
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ntérê tdet outepe r
s onn ephy siquel éséequis e
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pteàa
ssur
ersa défense ou à y pourvoir. Le
mot "lésée'" vise toute atteinte à un droit subjectif.
Toute « personne physique inapte » ne vise pas les personnes juridiquement "incapables" la loi ayant pourvu à la
représentation des incapables ; le législateur a pensé particulièrement à la situation de certains citoyens
socialement ou économiquement faibles dont les droits doivent être protégés par un agent public (II, 32)(46); ce
texte protège cependant aussi les étrangers.
Le deuxième alinéa de cet article est ambigu ; il semble que le législateur ait voulu particulièrement prévoir
l'assistance du défendeur lorsqu'il prévoit que le ministère public peut, par voie de requête, demander la
désignation d'un conseil ou un défenseur ; le texte a cependant une portée plus générale et il semble que le
ministère public pourrait aussi bien se borner à former pareille requête en faveur d'un demandeur potentiel au lieu
d ’exe rcerlui
-même l'action.
Au sens le plus large, l'incident est tout évènement qui vient modifier le déroulement de la procédure entre
la demande et le jugement, ou, suivant l'expression de TREILHARD "quidquid incidit in litem". Suivant la
méthode adoptée dans cet ouvrage, nous examinons la procédure aux phases successives de son déroulement.
Les incidents pouvant surgir tout au long des instances aux différents degrés de juridiction et jusque dans
l'exécution, il nous a paru indiqué de faire un bref exposé liminaire de la théorie des incidents.
On distingue généralement : les incidents d'audiences : troubles de fait, qui ne sont pas des actes juridiques,
encore que leur sanction puisse affecter la procédure; les actions incidentes : demandes qui viennent altérer la
s aisinede sju ges,s oite nmod ifi
an tl’objet
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reconventionnelles, les actions additionnelles, les demandes provisionnelles ; ces actions sont aussi appelées les
"incidents de fond" ; les incidents proprement d it
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fiernil’objetnilaca usen ilesparti
esa upr o cès,
posent un problème dont la solution commande la marche du procès, la décision de la cause, ou la vie même de
l'instance, ce sont: les demandes de jonction, les exceptions, les fins de non-recevoir, les questions préjudicielles,
les offres de preuve, la récusation des juges, le sursis à statuer, le désaveu de mandataire, le compulsoire, etc. dits
"incidents de procédure". '
Certains "incidents" sont désignés comme des "exceptions" ; le mot exception a, dans le lexique du prétoire,
24
un sens très large. Tout ce qui fait obstacle à ce que le tribunal fasse droit à une demande peut être désigné comme
une exception (lI, 74).
Les exceptions dilatoires sont celles qui ont pour effet de paralyser momentanément le tribunal qui reste
cependant saisi ; les exceptions de litispendance ou de connexité ont pour effet de dessaisir le
tribunal, la cause étant renvoyée à un tribunal déjà saisi de la même cause ou
d'une cause connexe (II, 62) ; /es exceptions déclinatoires tendent à obtenir un jugement par lequel le tribunal se
dessaisit sans faire obstacle à ce que la cause soit réintroduite en bonne forme, bien dirigée et devant la juridiction
compétente (II, 80, 82) ;les exceptions péremptoires dites aussi fins de non recevoir ne permettent plus de
réassigner (II, 85 à 90). Les exceptions touchent normalement la forme, la procédure, et rentrent dès lors dans la
matière des incidents. On désigne parfois par "exceptions péremptoires de fond" des moyens qui touchent le fond
du droit, mais qui permettent de rejeter d'emblée la demande sans qu'il soit utile d'instruire la cause.
Cette classification des incidents et exceptions est celle des auteurs c1assiques. CORNU et FOYER
présentent une classification procédurale distinguant les incidents suivant la nature de la décision qui peut y
donner suite ou y mettre fin (4 7).
Nous inspirant de ce deuxième système de classement, nous distinguerons :
- les incidents qui ne donnent pas lieu à un jugement;
- les incidents donnant lieu à un jugement avant faire droit et parmi ceux-ci, les incidents probatoires et les
demandes provisionnelles ou provisoires ;
- lesi nc i
dentsdo nn antlieuàunj ugeme ntdé finit
if( surl ’i
nc ident), parmi lesquels on distingue les incidents
de procédure et les incidents de fond.
49. Les incidents ne donnant pas lieu à jugement
Ces incidents sont normalement réglés par décision verbale du président, actés à la feuille d'audience par le
greffier. Les rappels à l'ordre ne sont même pas actes dans la plupart des cas le président pourrait toutefois
ordonner au greffier de mentionner les remarques faites aux avocats afin d'établir une preuve de faits dont les
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d'audience.
En matière de remise d'audience, certains tribunaux estiment devoir rendre un jugement lorsque les parties ne
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forme; l'abus de ce pouvoir pourrait toutefois l'exposer à prise à partie.
50. La forme du prononcé de l'huis clos
Sous le régime de1a Charte Coloniale (art. 20, al. 2), la publicité des audiences (et du prononcé du jugement)
était imposée par un texte exprès ; il ne pouvait être dérogé à cette règle de publicité des audiences que par un
jugement motivé, à peine de frapper de nullité toute la procédure tenue à huis clos (48). La Constitution de 1964
(a. 21) avait repris cette disposition. La Constitution de la République du Zaïre, actuellement en vigueur, impose
25
se,ulement la prononciation publique des jugements et ne permet aucune dérogation à cette règle; elle ne parle pas
de la publicité des audiences.
Suivant les principes qui régissent le droit judiciaire, les audiences sont néanmoins publiques (II, 17). Le
pouvoir de la police de l'audience attribué au président du siège n'étant limite par aucun texte constitutionnel ou
légal, il semble que lorsqu'il juge que les débats sont de nature à éveiller la curiosité malsaine ou de provoquer des
désordres, il a le pouvoir de prononcer par ordonnance motivée l'huis clos des audiences se rapportant a une
instance pendante devant son tribunal (11, 73).
26
L'usage veut que lors de I'huis clos les avocats, même étrangers à la cause, puissent rester à l'audience. Il leur
est interdit en ce cas de faire un reportage à la presse (II, 17).
Le huis clos peut être demande par les parties, par le ministère public ou être ordonne d'office par le juge.
Les parties sont appelées à établir leurs prétentions devant les tribunaux (II, 93 à 113) ; certaines preuves
telles les écritures sont reçues de plano (II, 95), ce qui veut dire qu'elles peuvent être produites au tribunal sans
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au tribunal qui, dans un jugement avant dire droit, accorde ou refuse cette autorisation suivant qu'il estime que ce
moyen de preuve proposé est pertinent ou non, qu'il est permis en droit ou non.
Lorsque les écritures sont contestées s'ouvre un incident de dénégation d'écritures (II, 96) qui peut
donner lieu à jugement désignant un expert (II, 109) ; lorsque des faits peuvent être établis par témoignages, les
parties doivent au préalable préciser les faits sur lesquels ils veulent faire porter l
’enquê t
edu tribunal (II, 101) ;
par commission rogatoire le tribunal peut confier les enquêtes à un autre juge (II, 105) ; si le tribunal estime
opportun d'entendre les parties en personne, il peut ordonner leur comparution personnelle (II, 107); une descente
sur les lieux (II, IO8) peut également être décidée ; si une partie veut déférer à la partie adverse le serment
litisdécisoire elle doit formuler avec précision le fait sur lequel portera le serment pour obtenir du tribunal
l'autorisation de le faire entendre, ou, en cas de référé du serment, sur lequel elle aura à se prononcer elle-même
(II, 112) ; pour le serment supplétoire, c'est le tribunal qui (à la suggestion d'une partie ou d'office) détermine
dans son jugement le point sur lequel le serment sera déféré (II, 113) ; la désignation d'un expert, et la définition
de sa mission, sera préparée avec la collaboration des parties, mais décidée par un jugement (II, I09).
Les incidents probatoires sont généralement soulevés par voie de conclusions [ ????] des parties formulées
ou déposées à l'audience. Les parties « plaident » pour soutenir le dispositif postulant l'autorisation de recourir à
tel ou tel moyen de preuve et demandent une décision organisant la procédure probatoire autorisée. Le serment
litisdécisoire ne peut être "provoqué" que par une partie au procès et ne peut être postulé par I'avocat qu'en vertu
d'un mandat exprès ; il ne peut être déféré d'office (II, 112). .
' Le juge peut toutefois recourir d'office à la comparution personnelle, aux expertises, à la visite des lieux,
au. serment supplétoire ; il peut d'office étendre l'objet des enquêtes ou les réduire aux seuls faits qu'il estime
pertinents en la cause. La faculte donnée au juge de prendre d'office des mesures d'instruction lui permet,
lorsqu'un incident probatoire lui est soumis, de l'écarter en imposant une mesure autre.
Le jugement autorisant (ou ordonnant d'office) une mesure d'instruction fixe le lieu, la date et l'heure des
opérations.
S'il y a lieu à commission rogatoire, le tribunal laisse au juge commis le pouvoir de fixer par ordonnance la
date à laquelle il accomplira ses devoirs et se bornera à fixer une date de remise utile (49) pour reprendre la
procédure après l'accomplissement de la commission.
En cas d'expertise (ou de demande d'avis à un arbitre-rapporteur), le tribunal désignera l'expert et lui
filera une date limite pour le dépôt de son rapport ; il fixera en même temps une date de remise utile (50) pour
permettre aux parties de conclure sur le vu du rapport. C'est l'expert qui organise dans ce cadre l'agenda des
opérations (art. 40 à 42) (II, 109, 111).
Sil ap r océdu reaé técon tradictoir
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obli
g at
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gnifierl esj ugeme ntsr églantl esi ncidents
probatoires, ceux-ci sont exécutoires sur minute. Si une partie fait défaut, elle doit être avisée de la mesure prise
(voir art. 40, 46, 60, qui ont une portée générale), soit par signification, soit par sommation, soit par lettre
recommandée du greffier. A défaut d'avoir informe la partie défaillante de la prosécution de la cause, le tribunal se
trouverait dessaisi.
27
(49) L'incertitude quant aux délais dans lesquels le Juge commis accomplira sa mission a fait adopter l'usage du "renvoi au rôle général" (II, 54)
; sauf si les parties consentent à une comparution volontaire, il y a lieu, au moment ou le juge commis a renvoyé les procès-verbaux
d'auditions de témoins de ramener la cause à l'audience par une assignation avenir. Suivant les usages du bureau, les avocats peuvent
s'engager à comparaître sans que leur client soit à nouveau assigné.
(50) A différence du juge commis rogatoirement, l'expert se voit impartir Un délai pour déposer son rapport; une remise de la cause à la première
audience utile qui suit l'échéance de ce délai doit dès lors être préférée à un renvoi au rôle généra1.
Les jugements ordonnant des preuves ne sont pas susceptibles d'opposition, le texte de l'article 61 ne prévoit
l
’oppo
sitionquelo r
squ '
ilya" cond amn at
ion"( 51).
Les jugements ordonnant des preuves ne sont susceptibles d'appel que dans le cas où ils préjugent du
fond (art. 72).
Les demandes de preuves sont normalement formées devant le juge au premier degré, puisqu'on lui demande
de dire la vérité légale quant aux faits. La juridiction d'appel, ayant à connaître du fond, peut toutefois reprendre
ou compléter l'instruction des faits.
Aucune procédure probatoire n'est reçue par la Cour Suprême de Justice au degré de cassation (voir
cependant « enquête de coutume » (II, 237). . . \ .
(51) Cette application rigoureuse du texte nous semble être dans l'esprit qui a guidé le législateur de 1960 soucieux de faire obstacle aux
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signifiés en vue d'exécution forcée.
Ces jugements n'ont pas l'autorité de la chose jugée :
1° ils sont susceptibles de rétractation en cours d'instance ;
2° ils cessent tous leurs effets (ou sont résorbés) par le prononcé du jugement définitif.
Les demandes provisionnelles peuvent être formées au premier degré et au degré d 'appel.
Les jugements prononçant une condamnation provisionnelle ou accessoire sont susceptibles d'appel; les jugements
ordonnant des mesures conservatoires ne sont susceptibles d'appel que s'ils préjugent du fond ou s'ils font grief a
l'appelant.
A. Incidents de procédure.
28
Une demande tendant à voir déclarer nul un acte de procédure peut viser l'acte introductif d'instance
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instan ce(5 2)( entraîna nt
éventuellement la péremption d'action, II, 80). Si la demande incidente en nullité porte sur un autre acte de
procédure, en y faisant droit, le tribunal mettant à néant un acte (enquête, expertise, etc.) en efface tous les effets,
mais reste saisi de la cause. Sur l'incident, le jugement est toutefois définitif.
Les désistements d'instance, les demandes de délai (de droit ou facultatives) ne donnent généralement pas
lieu à jugement : le greffier se borne à acter l'accord des parties ; cependant, s'il y avait contestation, le tribunal
serait appelé à prononcer un jugement définitif.
Les demandes tendant à obtenir le dessaisissement du tribunal, exception déclinatoire de compétence (II, 82),
exception de litispendance ou de connexité (II, 83), de même que les demandes
(
52)Le
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’assigné , Kin. 28 février 1967, R.J., p. 249.
CHAPITRE IV
SECTION I
LES ACTES SAISISSANT LE TRIBUNAL
Le caractère accusatoire de notre procédure civile (I, 31 ; II, 15) exige, pour mettre en mouvement la
juridiction, l'intervention d'un demandeur (I, 50), personne qui requiert l'intervention de la justice pour faire
connaître et valoir son droit. Celui qui prend cette initiative est dit demandeur principal, il exerce l ’action
principale ; la demande principale détermine la compétence du tribunal et définit le pouvoir juridictionnel du juge
(principe dispositif). Il reste toujours loisible au demandeur principal de réduire sa demande en cours d'instance,
mais il ne peut, en principe, pas l'étendre (53) ; une demande additionnelle ou nouvelle action connexe pourra
cependant faire l'objet d'une demande séparée dont la jonction (II, 83 ) peut être obtenue (54 ). Dans la pratique
judiciaire, des demandes additionnelles sont cependant formulées par voie conclusion dans le cadre de l'instance
pendante et elles sont recevables si les autres parties au procès ne s'y opposent pas.
Lorsque le ministère public prend l'initiative d'introduire une demande, il est également dit partie principale,
bien qu'il n'ait aucun intérêt personnel, agissant pour le seul intérêt de l'ordre public menacé ou pour la protection
des faibles.
(53) 11 est cependant loisible de faire une estimation provisoire non limitative qui permet de réeva1uer le montant de la demande.. .
[54) Voir notes 49 et 50. sous II, 51.
Tendant à modifier la composition du tribunal par la récusation d'un juge (ou de l'officier du Ministère public)
doivent être vidés par un jugement définitif (II, 79).
29
Les demandes tendant à obtenir le désaveu du mandataire (avocat) sont liées aux demandes en nullité,
puisqu'elles tendent à faire déclarer que les actes du mandataire ne lient pas la partie qui désavoue.
Si le juge se prononce par un jugement séparé sur les incidents de procédure, tels que définis ci-dessus, son
jugement est définitif, en ce sens qu'il lie le tribunal et qu'il est susceptible d'être entrepris par les voies de recours.
Dans bien des cas, le juge peut toutefois, par simple déclaration actée à la feuille d'audience, « joindre l'incident
au fond », ce qui veut dire qu'il ne se prononcera sur l'incident qu'au moment où il sera amené à se prononcer sur
le fond de l'affaire, il invite dès lors implicitement ou expressément les parties à conclure au fond. Lorsque
I'incident porte sur une récusation de juge, un désaveu de mandataire ou une demande de renvoi pour cause de
litispendance ou de connexité, il n'est évidemment pas possible au juge de joindre l'incident au fond, et la
prononciation d'un jugement définitif sur l'incident est nécessaire.
; Les exceptions, peuvent être soulevées à tout degré de procédure même devant la Cour Suprême de Justice,
dès que l'irrégularité de la procédure est produite ; cependant, lorsqu'une partie a conclu au fond sans soulever
l'exception, elle est censée y avoir acquiescé; on exprime cette règle en disant que les exceptions doivent être
soulevées limine litis, ce qui ne peut être pris à la lettre, puisque des évènements donnant lieu à incident peuvent
se produire en cours d'instance et même durant les recours; une exception d'ordre public peut, au demeurant, être
soulevée en tout état de cause et même être retenue d'office par la juridiction saisie, toute renonciation des parties
étant nulle.
B. Incidents de fond
On désigne parfois sous le nom d'incidents de fond les demandes additionnelles, les demandes
reconventionnelles et les demandes en intervention forcée ou volontaire (II, 55).
Dans tous ces cas, il s'agit de l'exercice d'une action en justice, requérant évidemment un jugement de fond
qui par nature est définitif. Ces actions sont cependant "incidentes" par rapport à l'action qui a mis en mouvement
le tribunal, désignée comme act i
onpr inc ipa
le.Leb u tdel ’
act
ioni nc ident
ee std '
o bte
nir du tribunal que, dans un
seul jugement, une décision soit rendue qui réponde à l'action principale et aux actions incidentes qui y sont
jointes. C'est la solution normale que le juge réserve à cette forme de demandes; cependant, si l'intérêt d'une saine
justice l'exige, le juge peut disjoindre (II, 130) les actions.
Sauf si elles sont formées par voie de conclusions à l'audience, les demandes additionnelles ou
reconventionnelles, et, à plus forte raison, les actions connexes, font 1'objet d'une inscription distincte au rôle; il
appartiendra au tribunal d'en ordonner éventuellement la jonction (II, 83).
Le greffier établira des extraits du rôle relevant toutes les causes qui doivent être entendues à la
même audience, soit comme affaires nouvelles, soit à la suite de remises ou d'avenir. C'est le rôle de l'audience.
Le rôle de l'audience est affiché à l'entrée principale au tribunal conformément au règlement d'ordre intérieur des
cours, tribunaux et greffes.
le greffier tient à jour le rôle général en y indiquant les diverses dispositions prises par le tribunal ou les
parties: remises à date déterminée ou renvoi au rôle généra1. En cas de renvoi au rôle général, une nouvelle
assignation avenir est en principe nécessaire pour ramener la cause à une audience; les parties peuvent toutefois
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eng a ge r,aumome ntd ur envoia ur ôlegé né ral
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ev olontaireme ntàI '
inv i
tationd el ’adversaire;
entre avocats, pareil engagement est d'usage ; en ce cas, le greffier est averti en temps utile pour pouvoir ramener
l'affaire du rôle général au rôle d"une audience utile.
Une fois la demande principale introduite, il y a litispendance, ce qui permet à d'autres personnes de
s'adresser à la juridiction saisie pour lui présenter leur propre action dans le cadre du même litige.
C’esta van tto utl ap erson nec on t
rel aq uell
el '
actione std irigée,led éfendeu r
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me runedemande
reconventionnelle (II, 61), c'est-à-dire demander que, dans le rapport juridique dont elle est saisie, la juridiction
prononce condamnation du demandeur principal, ou demandeur originaire, qui devient ainsi défendeur sur
reconvention (55). Le demandeur peut encore soulever des questions soulever des questions préalables, des
contestations accessoires de nature à conditionner ou à arrêter la marche du procès (56). Le demandeur peut enfin
30
appeler un tiers au procès, soit pour le garantir, soit pour entendre .dire le jugement commun (II, 75), c'est-à,-dire
pour que le jugement lui soit opposable.
{55) Strictement une demande reconventionnelle doit procéder de la même cause que l'action principale ; en fait les tribunaux on tendance à
dire recevable toute demande du défendeur contre le demandeur fut-elle ex dispari causa, pourvu qu'elle ne retarde pas la solution de
l'action principale. Une demande de jonction n'est pas une demande reconventionnelle. Elis., 23 Janvier 1950, R.J.,p. 111. Une demande de
dommages-intérêts pour action téméraire et vexatoire est toujours recevable en vertu de l'article 149 de c. Org. Jud.
Mais un tiers peut aussi prendre l'initiative d'intervention (II, 61) dans un procès pendant, s'il justifie avoir un
intérêt dans le litige au sujet duquel le tribunal est appelé (par d'autres) à se prononcer ; l'intervention peut se
justifier, soit par l'intérêt direct de l'intervenant qui demande ainsi au tribunal d'apporter au litige une solution,
dont il profite à l'exclusion des parties originaireme ntàlac a use ,so i
te ncorepo urs ou t
enirl’u nde spl a ideurse n
justifiant d'un intérêt juridiquement lié au succès de ce plaideur.
Appelé régulièrement au procès ou intervenant volontairement, le "tiers" devient partie au procès.
Le ministère public peut également intervenir comme partie au procès civil pendant; son intervention se
bornera généralement à émettre un avis dans les causes intéressant l'ordre public, seul intérêt dont le Parquet soit
responsable, en ce cas on le dit partie jointe (57).
Seront également considérées comme incidentes, les demandes additionnelles formées par le demandeur
principal dans le cadre du procès pendant. En principe, le tribunal se prononcera, en un seul jugement au fond, sur
la demande principale et les demandes incidentes (II, 133).
Suivant la nature de l'action, l'avancement du procès ou la qualité du demandeur, la demande peut revêtir la
forme d'une assignation, d'une requête, d'une comparution volontaire, d'une plainte, de conclusions (verbales ou
écrites) ou de réquisitions. L'aveu de cessation de payement saisit également le tribunal de la procédure en faillite.
31
57. L'assignation
L'assignation est un acte authentique signifié aux personnes appelées au procès (58).
Suivant l'article 2 du Code de procédure civile, c'est le greffier qui rédige les assignations d'après les
indications du demandeur. Dans la pratique, les avocats rédigent les assignations et les remettent au greffier; celui-
ci a cependant le devoir d'en vérifier la régularité (59). '
L'assignation doit contenir toutes les indications nécessaires pour permettre au juge de définir son pouvoir
dispositif et pour permettre à la personne assignée d'organiser sa défense. L'article 2 le précise : nom, profession et
adresse du demandeur, permettant l'identification et la possibilité de le toucher, par missive ou exploit ; si le
demandeur n'agit pas en nom personnel, il doit mentionner en quelle qua1ite (60) il agit (I, 44, p. 73); l'objet de la
demande et les moyens qui la soutiennent doivent être énoncés au moins sommairement (61) permettant à
l'assigné de préparer sa défense ; désignation du tribunal où la demande est portée, ainsi que lieu, jour et heure de
1'audience(62). Juridiquement, c'est le président de la juridiction qui est maître de ses audiences (art. 28, 34, 41 et
49 C. org. J) ; il fixe généralement une audience hebdomadaire d'introduction; i1délègue alors au greffier le soin
de fixer les causes introduites à la "première audience utile", c'est-à-dire à une date qui laisse à l'huissier assez de
te mpsma térieldef airel as i
gnificatione nr espe ct
an tled élaid ’attente ,lesd élaisd edistance(a r
t.8C.Pr .Ci v.)(I,
1 02,à10 4)e tlese n co mb reme ntsd 'audie nc e.Sil ’huissiers er en dc omp te,àl ad a
ted ela signification, que ces
délais ne sont pas respectés (II, 81), il doit prendre 1'initiative de demander le report de la date de l'audience pour
assurer I'efficacité de son acte (6 3). Enfin, l'assignation doit être signifiée à la personne appelée en justice ; i1 faut
à cet effet indiquer dans l'assignation ses noms, sa profession, son domicile.
Le greffier (64)et les huissiers sont qualifiés pour faire la signification. Cette signification peut être faite
verbalement ou par missive.
32
La signification verbale se fait en n'importe quel lieu si elle est faite à la personne (ou pour une personne
juridique à son organe) ; elle sera également valablement faite au domicile(65) de l'assigné (ou en son siège
social) si l'huissier y parle à un parent (66), un allié, le maître ou un serviteur (67); ce n'est que dans le cas où
l'huissier n'a pu trouver ni I'assigné ni I'une des personnes mentionnées à l'article 4 a1.2 qu'il peut, après avoir acté
ce défaut, remettre copie de son exploit à un voisin, au chef (6 8) ou au bourgmestre, en leur recommandant de la
faire parvenir à l'intéressé. Lorsque l'assigné, ses parents, alliés, serviteurs ou maître trouvés à son domicile ou son
siège, ou le voisin trouvé sur les lieux, refusent de recevoir la copie, l'assignation n'en est pas moins réputée
valablement faite; lorsque le chef ou bourgmestre refusent de signer la copie (ce qui se produira si l'intéressé ne
p araîtplusd a n
sl ac ircon scription),l'
h ui s
siere npr e nda cte
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huissierd oitr elat
erl esc irco nst
a nc esde
la signification et les incidents éventuels ; l'original de l'exploit fait retour au greffe du tribunal saisi et constitue la
première pièce du dossier soumis au juge. Une copie de l'exploit est laissée à l'assigné ou à la personne qui, en son
absence, a valablement reçu l'assignation.
L'assignation par missive se fait en dressant au greffe un exploit mentionnant l'envoi d'une copie de cet acte, sous
pli fermé mais à découvert (c'est-à-dire sans enveloppe de manière à ce que l'adresse et le cachet de la poste
figurent au verso du document) et avec avis de réception (ou un récépissé) à dater et à signer par l'assigné ou par
l'une des personnes qualifiées pour recevoir l'assignation verbale à domicile (69). La date à prendre en
considération pour la computation des délais est en ce cas, non celle de la rédaction de l'exploit, mais celle de la
réception du pli (70). .
L'
as si
g nationpa ré d ite tmi ss
ivee stpr atiquéel orsquel ap ersonnea ss i
gnéen ’ap asd er ésid encenide
domicile sur le territoire de la République, mais une résidence ou un domicile connu à l'étranger ; l'assignation est
nécessairement faite en ce cas par missive (voir ci-dessus), mais, en outre, l'assignation est affichée à la porte
principale du tribunal où la demande a été introduite. La date à prendre en considération pour la computation des
d élaisest,enc ecas,l ad atedel '
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gné n'a aucun domicile connu, ni au Zaïre, ni a
l'étranger ; ici une copie de l'exploit est affichée à la porte du tribunal et une copie est publiée au"Journal
o ffici
el"(72).Le sdé l
aisc o urentàd aterdel ’
affichage ,formalitéàc onsignerd ansl’origin ald el'
exploit.
L'original et la copie de l'exploit, quel que soit le mode de signification, doivent porter la signature de
l’huissiero ud ug reffier ; aucun texte ne l'exige expressément, mais c'est la signature qui permet de vérifier si
l'exploit a bien été dressé par l'officier ministériel qualifié pour faire les assignations.
(65) La distinction de la "résidence" et du "domicile" est un souvenir de l'ère colonial e,oùl ’ona dme tt
aitq uel esco loniau xg
arda i
e ntaupa ys
d'origine un domicile (lieu du principal établissement) alors qu'ils avaient en Afrique une résidence (lieu de leur demeure habituelle). Cf. M.
VERSTRAETE, Droit civil du Congo belge, T. I., les Personnes et la Famille, T.I., Bruxelles, 1956, n° 130 et 132 II, p. 169 et 173.
(66) Jugé qu'est nulle l'assignation signifiée à un parent sans mentionner que la signification a été faite au domicile (Elis., 22 juillet 1953, J.T
.O.M., 1954, p. 69).
(67) Tout employé d'une personne morale, au siège de la société, association ou fondation peut valablement recevoir l'assignation.
(68) Jugé que l'assignation d'un militaire remise à l'Etat-Major de son unité est valable (Distr. Ht. Katanga, R.J., 1964, p. 26).
58. La requête
La requête est un écrit que le demandeur dépose au greffe (73), par lequel il sollicite une intervention de la Justice
sans en avertir préalablement les autres parties intéressées ; c'est une dérogation ,au principe du contradictoire qui
se justifie particulièrement pour des solutions provisoires (préalables à un procès contradictoire) ou en l'absence
de tout contentieux. C'est le procédé ordinaire pour saisir la juridiction gracieuse (II, 263).
(69) Même lorsque l'accusé de réception n'est pas rentré, mais que le tribunal a la preuve (ou seulement la conviction) que le pli a été remis. il se
déclare saisi (1ère inst. Léo., 2 novembre 1961 R.J.C., 1962, p. 35); (1ère inst. Kins., 27 février 1965 R.J., 1965, p. 51).
(7O) La preuve de la remise peut être faite par la signature de l'avis par l'agent des postes: Léo., 20 avril1952, R.J. p. 153.
(71) 1ère inst Léo., 27février 1965, R.J. 1966, p. 51.
33
(72) L'art. 7 et 3 du C. proc. civ. dit "un Journal officiel".
(73) Bien que la loi n'ait pas imposé expressément au greffier de rédiger les requêtes, une extension analogique de
l'article 2 du C. Pr. Civ. impose au greffier de rend ce service aux parties illettrées ou inaptes à dresser de pareils
écrits. Il ne me semble pas cependant que cette bonne obligeance puisse engager la responsabilité du greffier ou de
l’Et atLeg re
ffi
e rrépon da nt
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ne ntend u,des e sfautesg raveso ud es amauvaise foi suivant le droit commun.
Certaines procédures préalables à l'assignation en justice sont également introduites par voie de requête ; il en
est ainsi des demandes d'abréviation des délais, des saisies mobilières conservatoires, des oppositions à la
disposition des droits immobiliers, des demandes de description des contrefaçons, des séquestres ; il sera procédé
de même pour, désigner un conseil ou un tuteur ad hoc, qualifié pour représenter en justice un incapable ou un
absent (II, 31). Dans les cas où la femme mariée serait - suivant son statut personnel - incapable d'exercer l'action,
une ordonnance est sollicitée par voie de requête pour suppléer au refus d'assistance du mari (Il, 29); dans les
procès de recherche de paternité où, pour des raisons de convenance, une tentative de conciliation préalable à
l'assignation est imposée au demandeur, la cause doit également être introduite par voie de requête.
La procédure de l'investiture (art. 50 C.C.-L. II) organise la mutation de droits immobiliers pour cause de
décès par la voie d'une ordonnance sur requête, la requête devant être préalablement publiée aux fins d'inviter,
toute personne qui pourrait faire valoir des droits concurrents ou préférentiels, à une intervention contentieuse. Il
est enfin des cas où le législateur a prévu la possibilité de saisir le tribunal par voie de requête pour éviter que la
partie appelée au tribunal n'abuse des délais de l'assignation pour énerver l'action en justice; il en va ainsi dans le
cas de saisies conservatoires (saisie-arrêt et saisie mobilière, art. 106 à 119 et 137 à 139 c. Proc. Civ.) ; ces
mesures préalables doivent être suivies d'une assignation en bonne et due forme dans le délai fixé par la loi ou par
le juge (art. 109, 138 C. Proc. Civ.) (Il, 283, 284).
C'est dans le même esprit que la voie de requête a été autorisée pour les demandes en faillite(74) lorsqu'il y a lieu
de craindre que le débiteur défaillant détourne l'actif en profitant des délais imposés par la procédure
d'assignation. Les droitsdel adé fen sed ufa il
linepo urraiente nc ec a ss'e
xe rcerq uep arlav oied el’op position(D.
27 juillet 1934, art. 26), mais le bon usage des juges zaïrois est de faire convoquer le failli, fût-ce par téléphone,
d uj ourdel ’audience (75).
(74) A. SOHIER, o.c. n° 45, p. 31. La voie normale de la demande en faillite est l'assignation. Malgré le texte de l'article 4 qui n'indique que
l’
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u( dud éfail l
an t)etlar e quête,ilaé téju geq uel avo iedel ar equêtec onstitueu neme sur eexc epti
o n nelle requise en cas d'urgence. Léo.,
28 septembre 1955 (J.T.O., 1956, p. 108); cette procédure exceptionnelle de la requête se justifie par le fait que le siège social est
abandonné (1ère inst Léo., l8 janvier 1961 et 1ère inst Léo., 9 février 1961 (R.J., 1963, p. 124, avec note).
C'est encore par voie de requête que le tribunal est saisi des demandes de concordat préventif à la faillite,
mais cette requête ne tend pas rigoureusement à la solution d'un litige ; elle tend à obtenir l'homologation d'un
accord avec la majorité des créanciers, liant la minorité qui n'accepterait pas l'accord (D. 12 Décembre 1925, art.
2) ; il n'en est pas moins vrai que le juge est appelé à prendre une décision en forme de jugement, liant
éventuellement des tiers qui n'acquiescent pas aux propositions; il convient dès lors, pour sauvegarder le caractère
contradictoire de la procédure, de leur offrir la possibilité de faire connaître leur point de vue.
Les demandes d'aliments de l'enfant naturel et les demandes de frais de gésine doivent être faites par voie
de requête (art. 210 b-c. C.C. L. I) auxquelles le juge répond en convoquant les parties en chambre du conseil par
lettre recommandée; faute « d ’ententesde sp ar
ties» ou en cas de défaut (du père présumé), le juge rend une
ordonnance renvoyant les parties devant le tribunal. Cette procédure préalable est évidemment prévue par souci de
discrétion et du respect de l'ordre des familles, autant que dans le but d'une conciliation.
Dans les procédures de recherche de paternité, article 210 a, le texte « après avoir constaté la recevabilité le juge
décide suivant les circonstances de la cause si l'enfant a pour père celui qu'il réclame », prête à confusion. Si ce
préalable du constat de la recevabilité peut se faire - ainsi que le rapport du conseil colonial semble l'entendre -
dans le corps du jugement sur le fond, i1 est superf1u de l'expliciter dans le texte ;il est de droit commun que le
jug en es ep ronon ceq ues urde sc aus esrece vables ;sil ’onv e utyd onnerl es e
n sq uel ejug ee xami
nead 'office la
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e na ud roitc ommun ,pui squ'ils '
agitd '
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impose au juge d'appliquer la loi ex officio. Ce texte ne peut donc avoir d'autre sens que d'imposer une
procédure préalable, qui, pour les motifs de discrétion et du respect de l'ordre des familles, doit être introduite
34
par voie de requête, suivie d'une procédure contradictoire en chambre du conseil. L'assignation en réclamation
d'état ne pourrait être lancée que sur ordonnance déclarant la demande recevable.
(75) Jugé que le tribunal a pour obligation de convoquer le débiteur pour provoquer un débat contradictoire, 1ère inst. Kasaï, 11 septembre I950
(R.J., 1951, p. 34, avec note) ; jugé toutefois que si la notification de la requ
êteaud éb i
teure stun eme s ured ep rud ence,e ll
en’estp as
obligatoire du tout, Rwanda, 23 novembre 1960) R.J., 1961, p. 12).
La requête est également le moyen ordinaire de saisir les juridictions du travail. L'artic1e 143-2 du code du travail
parle de la possibilité de saisir le tribunal par une requête verbale ajoutant que le greffier, en dresse acte et le
soumet à la signature du requérant (v. note 21ci-dessus). Cette requête introduisant une cause contentieuse impose
au greffier le devoir de convoquer les parties (par lettre recommandée remise à personne contre avis de réception)
à l'audience fixée par le Président de la juridiction saisie.
Dans les procédures de recherche de paternité, article 210 a, le texte « après avoir constaté la recevabilité le juge
décide suivant les circonstances de la cause si l'enfant a pour père celui qu'il réclame », prête à confusion. Si ce
préalable du constat de la recevabilité peut se faire - ainsi que le rapport du conseil colonial semble l'entendre -
dans le corps du jugement sur le fond, i1 est superf1u de l'expliciter dans le texte ;il est de droit commun que le
jug en es ep ronon c eq ues urde sc aus e
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impose au juge d'appliquer la loi ex officio. Ce texte ne peut donc avoir d'autre sens que d'imposer une
procédure préalable, qui, pour les motifs de discrétion et du respect de l'ordre des familles, doit être introduite
par voie de requête, suivie d'une procédure contradictoire en chambre du conseil. L'assignation en réclamation
d'état ne pourrait être lancée que sur ordonnance déclarant la demande recevable.
(75) Jugé que le tribunal a pour obligation de convoquer le débiteur pour provoquer un débat contradictoire, 1ère inst. Kasaï, 11 septembre I950
(R.J., 1951, p. 34, avec note) ; jugé toutefois que si la notification de la requête au débiteur est une mesure de prudence, elle n’ estp as
obligatoire du tout, Rwanda, 23 novembre 1960) R.J., 1961, p. 12).
La requête est également le moyen ordinaire de saisir les juridictions du travail. L'artic1e 143-2 du code du
travail parle de la possibilité de saisir le tribunal par une requête verbale ajoutant que le greffier, en dresse acte et
le soumet à la signature du requérant (v. note 21ci-dessus). Cette requête introduisant une cause contentieuse
impose au greffier le devoir de convoquer les parties (par lettre recommandée remise à personne contre avis de
réception) à l'audience fixée par le Président de la juridiction saisie. Cette convocation mentionne le lieu, la date et
l'heuredel ’aud i
e nce ainsi que l'objet de la demande (art. 143-4).
La comparution volontaire est un mode d'introduction d'instance au premier degré qui se rapproche du
compromis d'arbitrage (II, 250) le litige étant délimité par l'accord des deux parties, le tribunal compétent se
trouvant toutefois désigné par la loi au lieu d'un arbitre tenant ses pouvoirs de la convention des parties (76). Aux
termes de l'article 12 du Code de procédure civile, la déclaration des parties est actée par le greffier et signée par
lespa r
ties;lev œudel alois e r
aitc epe nd antpa rfaite
me ntréa li
séparl edépôt de conclusions signées des parties; la
comparution personnelle des parties à l'audience n'est pas requise (77). Le recours à cette procédure est rare dans
notre jurisprudence.
Par contre, il est fréquent qu'un vice de l'assignation soit couvert par la comparution de l'assigné ; s'il s'abstient de
soulever les irrégularités de l'assignation et a fortiori s'il déclare expressément les couvrir ; cette comparution
consentie alors que l'assigne eut pu s'y soustraire est appelée par extension "comparution volontaire" ; celle-ci
n '
exi gen ulleme n tlesforme spr év ue spa rl ’
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re,una c tera dicaleme ntn u l,i n exis
tan t,nes a
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le tribunal; le défendeur ne peut ni tacitement ni expressément suppléer au néant (I, 99); seule une comparution
volontaire, en la forme prescrite à l'article12, peut en ce cas remplacer l'acte nul et saisir , le tribunal (7 8).
35
(76) A. SOHIER: o.c.., n° lO3, p. 51.
(77) Un jugement de 1ère inst. Léo., 20 mai1931 (R.J., 1932, p. 118) semblait 1'exiger ; à bon droit SOHIER, loc. cit., critique cette décision.
(78) Jugé que lorsque le défendeur a comparu sur une assignation faite par une personne qui n'a pas qualité pour assigner devant les tribunaux
zaïrois, e.lle doit être dite inexistante et ne peut être couverte par l
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itq uel ap art iea dverses '
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a u die nced ’introdu cti
on
(formulant au demeurant des réserves). Léo., 2 octobre 1956 (R.J., 1956, p. 415).
60.La plainte
En attendant l'installation du réseau des tribunaux de paix sur toute 1'étendue de l aRé publi
que,l’art
icle
168 du Code de l'organisation judiciaire a prévu, par mesure transitoire, le maintien des tribunaux de zone.
Ce sj uridi
ctio nsc ontinue ntàf on ct
ionne rsuiv an tlap rocéduree nvigueu rav antlap romulg at
iond el
’ O.L.du
10 juillet 1968 pour les tribunaux de ville, de territoire, de commune, de chefferie ou de secteur.
Enma tièreded roitpr ivé ,c esj uri
dictionss on ts ai
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ru n e"plai
n te"d esc itoy ens,i n
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portée à leur droit et désignant l'auteur, le responsable on le répondant de ce tort, dont ils demandent réparation.
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des autorités administratives et judiciaires coloniales, ces procédures sont tombées en désuétude et que la plainte,
telle que définie ci-dessus, soit le seul moyen de saisir les tribunaux du Décret du 15 avril 1926. '
61. Les conclusions des parties et les réquisitions du ministère public '
Les conclusions sont formulation motivée de la demande des parties; elles prennent la forme d'un « projet de
jugement » proposé au juge, sauf à formuler le dispositif, non en forme de décision, mais en forme de yoeu (79).
Par voie de conclusions, les parties qui sont déjà au procès peuvent éventuellement étendre leurs demandes ou
former des demandes nouvelles.
.
(79) La formule consacrée: "plaise au tribunal.." n'est pas sacramentelle, mais exprime bien l'intention du concluant.
En principe, le demandeur épuise son action en formant l'assignation introductive d'instance ; les conclusions
peuvent expliciter la demande et développer les moyens, mais ne peuvent normalement pas constituer une
demande nouvelle(80); une réévaluation ou une rectification de la somme réclamée n'est cependant pas considérée
comme demande nouvelle, non plus que la majoration en cours d'instance d'une demande de dommages-intérêts
(81) ,1orsque le préjudice s'est aggravé depuis le jour de l'assignation. Les demandes provisionnelles qui se
bornent à demander qu'une partie de la demande soit adjugée avant de poursuivre la demande du solde n'est
évidemment pas nouvelle. Cependant, cette interdiction de former une demande nouvelle n'est pas d'ordre public ;
une demande additionnelle formée par voie de conclusions par le demandeur originaire et donc recevable si le
défe nd eurnes ’
yo ppose pas.
Le défendeur peut former une demande reconventionnelle ; ceci se produit lorsqu'il ne se borne pas à la
défensive, tendant à faire échouer la demande principale mais formule à son tour une demande (II, 55).
Suivant certains auteurs (82) pareille « demande » devrait se faire par voie d'assignation, quitte à demander en
suite la jonction des causes si celles-ci se révèlent être connexes (83) ; la jurisprudence a adopté des solutions plus
libérales permettant de formuler les demandes reconventionnelles par voie de conclusions, dès qu'il existe entre
les deux demandes un lien de connexité, même si elles ne procèdent pas de la même cause, quitte a disjoindre les
demandes si la solution de la demande reconventionnelle a11ait retarder indûment la solution de la demande
principale (84). Ma1gre 1es termes très généraux de l'article 148 du Code de l'organisation judiciaire permettant la
prorogation de compétence "quels que soient la nature et le montant" des demandes reconventionnelles, celles-ci
ne seraient pas recevables si elles n'avaient entre elles d'autre lien que l'identité des parties. L'intérêt d'une
compensation judiciaire serait toutefois suffisant pour qu'une demande ex dispari causa soit recevable par voie de
conc1usions (85).
(80) Léo., 24 septembre 1929 (Doctr. Jur. col., 1930-1931. p. 249) (voir aussi demandes nouvelles au degré d'appel, II 194).
36
(81) 1ère inst. Elis., 16 juin 1950, R.J., 1951, p, 32 ; Léo., 14 Juin 1955, , p.336 ; Léo.,
12 juillet 1955 (R.J., 1955, p. 358). Kin., 28 novembre 1967, R.J .l968, p.194; 12 mars 1968, R.J., 1969, p. 34 ; 23 juin 1970, R.J., p. 270.
(82) Cf. A. GOHR in Nouvelles de Droit colonial T. II, n° 767 et seq.
A. SOHIER : o.c. N° 114, p. 55, sou tient qu'en principe toute demande reconventionnelle devrait se faire par voie de "citation" (lisez
d'assignation).
(83) La loi ne définit pas la connexité ; le juge du fond apprécie souverainement s'il y
a entre les deux demandes un lien tel qu'il soit d eb o nnej usticed ’i
nst
ru iree tdej uge rle
sde
uxd
ema ndese n s
e mb le. cf.CORNUe tFOYER,
o.c., p. 143.
Le défaut du demandeur fait obstacle à ce que le défendeur introduise une action reconventionnelle par
voie de conclusions (86).
C'est encore par voie de conclusions que sont introduites devant le tribunal saisi "les demandes fondées
sur le caractère vexatoire ou téméraire d'une action" (art. 149 C. Org. Jud.). Bien qu'aucun texte ne l'ait
expressément prévu, c'est la solution implicite aux dispositions de l'article précité.
Un texte exprès (art. 141 C.C.-L. I) prévoit que lorsqu'une demande en divorce est pendante "la demande
reconventionnelle en divorce peut être introduite par un simple acte de conclusions" ; « la demande
reconventionnelle » en divorce peut être introduite en tout état de cause et, normalement, le tribunal doit se
prononcer par un seul et même jugement sur le mérite des deux demandes (87).
(84) Des solutions disparates ont été retenues par la jurisprudence, comparez : 1ère inst. Léo., 3 novembre 1951 (R.J., 1952, p. 250) ; Elis., 10
avril 1956 (R.J., 1958, p. 273) ; 1ère inst . Léo., 15 avril 1957 (RJ., 1963, p. 98) ; Elis., 11 juin 1957 (R.J., 1957, p. 372; ; Elis., 22 octobre
1957 (R.J., 1958, p. 145); 1ère inst. EIis., 19 août 1959 (R.J., 1962, p. 132); 1ère inst. Urundi, 15 février 1961 (R J.R.B., 1962, p. 95) ; Elis.,
15 mars 1960 (R.J., 1962, p. 22) ; Elis-, 5 mai 1964 (RJ. 1964, p. 253) ; Elis., 26 mai 1964 (R.J., 1964, p. 265) ; Léo., 24 novembre 1965
(R.J., 1965, p. 195) qui toutes admettent la demande reconventionnelle par voie de conclusions - mais dans des circonstances différentes-
quitte à recourir à la disjonction.
Jugé toutefois que la demande reconventionnelle qui ne tend pas à anéantir l'action principale ou à en réduire les effets n'est pas recevable
(1ère inst. Stan. 22 juillet 1956).
(85) EIis.. 15 mars 1960 (R.J., 1962, p. 22) citant Laurent XVIII. N° 478-80 ; COLIN et CAPITANT, T. II n° 347 ; contra DE PAGE II, n°
661 B.
(86) 1ère inst. Elis., 16 mars 1950 (R.J, 1950, p. 119 avec note); comparez cependant 1ère inst. Léo., 2 février 1927 R.J. 1928, p. 16) ; 1ère
inst. Léo., 18 août 1955 (JTOM, 1956, p. 58).
Les interventions volontaires peuvent également se faire par voie de conclusions déposées à l'audience à
laquelle la cause est entendue (Il, 55) ; les conclusions déposées au greffe ne pourraient avoir pareil effet, le
greffier n'ayant pas qualité pour recevoir ces actes ; si des conclusions ont été déposées au greffe (et
éventuellement communiquées aux parties à cause) par la partie intervenante, sa comparution (ou représentation) à
l'audience sera nécessaire pour que l'intervention soit reçue.
Lorsqu'une cause est pendante devant une juridiction civile en une matière en laquelle le ministère public
aurait été qualifié pour agir par voie d'action principale (par une assignation), il peut a fortiori agir comme partie
intervenante, (I, 149) (88). Il procédera en ce cas par voie de réquisition (89). Ces réquisitions du ministère public
constituent l'exercice d'une action; le ministère public partie demanderesse sur intervention aura la parole avant le
défendeur ; il pourra exécuter le jugement s'il est fait droit à sa demande ; s'il succombe, une partie des frais (en
proportion de l'ampleur de la procédure requise par son intervention) sera mise ou laissée à charge du Trésor (II,
300).
37
62. Le renvoi
Les juridictions peuvent également être saisies par une décision de renvoi rendue par une autre juridiction. Le
renvoi décrété par la Cour Suprême de Justice après cassation opère toujours la saisine du tribunal de renvoi (II,
230 à 240). En cas de connexité, le renvoi à un autre tribunal saisi de la cause connexe, emporte toujours un
élargissement de la saisine du tribunal de renvoi. Le renvoi pour cause de litispendance n'opère généralement pas
de saisie nouvelle du tribunal de renvoi, puisque par hypothèse ce tribunal est déjà saisi de la même cause entre les
mêmes parties ; il se peut cependant que la demande renvoyée soit plus ample que celle dont le tribunal de renvoi
était déjà saisie en quel cas la saisine, se trouvera élargi comme si une demande additionnelle avait été introduite.
'
(87) La disjonction de demandes réciproques en divorce ne pourrait se justifier dans le cas où le demandeur par
reconvention aur aitin
troduits
ade ma nded ansunbutd i
latoir
eo us '
ilu sa i
td ema nœuv r
e sretardantindûme nt
l'instruction de sa demande.
La jurisprudence s'est montrée trop large, à notre avis; admettant le prononcé du divorce sur demande principale en laissant en suspens la
demande du défendeur (1ère inst. Burundi, 17 octobre 1962 (R.J., 1963, p. 14) ; Kinshasa, 18 avri1 1967 (R.J., 1967, p. 259).
(88) Voyez la controverse en droit belge, in Rép. Dr. B., Bruxel1es-Paris 1936 ; v° Ministère public, n° 181, T. VIII, p. 187.
(89) Tout comme c'est à tort qu'on désigne le ministère public comme partie jointe (II, 50) alors qu'il n'est pas partie au procès, c'est par une
fâcheuse confusion de langage que l'on parle de l"'intervention" du ministère public et de ses "conclusions", voire de ses "réquisitions",
lorsqu'il est appelé à donner un "avis" (I, 149 ; II,117).
PAGED’
ORI
GINE66
Signalons encore le renvoi qui peut être ordonne par le tribunal de Sous-région siégeant comme
juridiction d'annulation (II, 226) et la faculté de renvoi déféré au tribunal principal de chefferie ou de secteur ainsi
qu'au tribunal de ville et, au tribunal de Zone (II, 157).
A la différence du juge répressif qui dispose de certains pouvoirs dès le dépôt du dossier (III, 96 à 97), le
tribunal civil ne se trouve saisi qu'a la date de la première audience et lorsque l'une des parties aura comparu et y
aura demandé jugement ou, qu'en présence de toutes les parties, une remise de la cause aura été décidée par le
juge (II, 65). Dans le cas où la demande est introduite par voie de requête, notamment en matière de faillite, le
président du tribunal peut cependant ordonner la convocation du failli dès le dépôt de la requête. Nous ne traitons
pas ici du cas où une procédure (distincte) de juridiction gracieuse a été introduite préalablement à l'exercice de
l'action. Entre parties les rapports juridiques se trouvent affectés dès la signification de l'assignation : la partie
demanderesse a arrêté ses prétentions de droit; la partie défenderesse est "mise en demeure".
SECI'ION 2
LE PRINCIPE DISPOSITIF
Les tribunaux reçoivent de par la loi un pouvoir juridictionnel délimité par la compétence matérielle et
territoriale. En matière de droit privé, les tribunaux ne peuvent toutefois user de cette compétence que dans la
mesure où ils en sont priés par les parties au procès (90). Ce sont les demandes (principales ou incidentes) qui
délimitent le pouvoir juridictionnel, c'est-à-dire la mesure dans laquelle le tribunal est saisi (91). En ce sens, les
parties "disposent" du pouvoir juridictionnel.
Toute demande a nécessairement un objet ; ce qu'elle sollicite du tribunal ; el1e se fonde sur des faits portés à
38
la connaissance du tribunal ; elle repose sur une cause; la règle de droit régissant les faits allégués.
L'objet du procès est "ce qui est demandé au tribunal". Ce sera, par exemple le paiement d'une somme de x
zaïres, la dissolution d'un mariage, le constat de la nullité d'un acte, la démolition d'un ouvrage, la restitution d'un
objet, etc.
Le juge est lié de manière absolue par l'objet du procès, il doit répondre à toutes les demandes formées par
toutes les parties; sa réponse sera de les écarter si elles sortent du cadre de sa compétence, si elles ne sont pas
"régulières en la forme", si elles ne sont pas « recevables » ; sa réponse sera de les rejeter si elles ne sont pas
« fondées » ; sa réponse sera de faire droit aux demandes qui rentrent dans sa compétence, lorsqu'elles sont
régulières en la forme, receva
ble setf on dées.Ce cie stv raipo urlesd e ma ndesin troduc t
ivesd ’i
ns tanc ec o mmepo ur
lesde ma n desin cidentes.Ena uc unc as, i
lnepo ur raome ttred ’entra iterdanss onj ug eme nt
.
(90) En comparaissant devant la juridiction et en formulant respectivement leurs demandes et défenses, on peut apprécier que les parties ont
exprimé un consensus à voir la cause délimitée par leurs conclusions soumises à la juridiction ; de là l'expression de contrat judiciaire que
retiennent plusieurs auteurs et dont il est encore fait usage dans la pratique judiciaire. Le rapport juridique créé entre parties par la saisine
du tribunal suivant la volonté unilatérale du demandeur ne répond cependant pas à la notion de "contrat" qui suppose un concours de
volonté (I,41) : il en va autrement lorsque intervient un compromis d'arbitrage par lequel les parties concluent un véritable contrat (I, 14; II,
250).
(91) "Le procès civil est la chose des parties" CORNU et FOYER, o.c. pp. 365 et 372.
Le juge ne peut jamais apporter au litige une solution qui ne lui a pas été demandée, quand même il estimerait
que « sa » solution serait plus adéquate aux intérêts légitimes des parties. Par exemple, à une demande de
résolution de vente, le juge ne peut pas répondre par réduction du prix ; à une demande de recherche de paternité,
il ne peut répondre en allouant des aliments.
. Cependant, les parties peuvent former à cote d'une demande principale des demandes subsidiaires ; dans ce
cas, le juge doit examiner d'abord la demande principale et ce n'est que dans ce cas où il rejette la demande
principale, qu'il doit examiner la demande subsidiaire (92). Il arrive cependant que les parties, - surtout
lo rsq u’elle
sa gissents ansc onseil- se bornent à exposer des faits et attendent la solution équitable sans (pouvoir)
la formuler.
Dans ce cas, le juge peut interpeller le demandeur pour lui faire préciser ce qu'il attend du tribunal, sauf s'il
devait faire droit à une exception de' « obsc.uri libelli » (II, 80) que le défendeur pourrait invoquer.
Le juge ne peut faire état dans son jugement de faits non al1égués par les parties; ceci veut dire qu'il ne peut
inv oque rde sf a it
sq u’i
lc on naî
tr
a itdes ciencepe r sonnelle (93) ; il ne peut même pas suggérer aux parties d'en
faire état ; il est cependant admis que si un fait n'est pas expressément libellé, mais qu'il résulte des données des
demandes que pareil fait est déterminant pour la solution du procès, le juge peut d'office s'enquérir de l'existence
et des circonstances de ce fait. Le juge peut également faire état de faits notoires et de faits d'experience commune
(94) quand même ils n'auraient pas été allégués par les parties.
39
judiciaire - tend prudemment à donner plus de pouvoirs au juge (note l2, sous I, 38) cf. CATAA et TERRE.
40
Les faits notoires sont ceux que chacun est censé connaître, par exemple que le 30 juin, fête nationale, est un
jour chômé. Les faits d'expérience commune sont ceux que chacun sait, sans, avoir une formation spécialisée, par
exemple qu'à huit heures du matin, il fait jour à Kinshasa ; lorsque le juge envisage de faire état de ces faits (qui
normalement ne doivent pas être prouvés), il sera prudent d'en avertir les parties enfin de leur permettre, sinon de
les contester, du moins d'en vérifier la pertinence et leur incidence sur les faits de la cause.
C'est encore en application du principe du dispositif que le juge tient pour établies les allégations non
contestées (95) et a fortiori les allégations reconnues exactes par les parties adverses ; ces faits ne doivent pas être
prouvés, sauf s'ils sont invoqués en une matière d'ordre public (par exemple, pour motiver un divorce) pour
prévenir la collusion des parties. Le juge ne retiendra pas non plus une allégation non contestée qui heurte la
logique ou le bon sens ou qui est en contradiction avec un fait notoire ou d'expérience (96).
La cause de la demande est la règle de droit sur laquelle se fonde la prétention du demandeur. Celui-ci n'est pas
oblige de fournir cette information au juge ; il ne doit pas indiquer le texte juridique ni formuler la
« qualification » du rapport juridique ou des faits invoqués. Cependant, si le demandeur appuyait sa demande
expressément et exclusivement sur une règle de droit et qu'il apparaît au juge que cette règle ne régit pas le cas
d'espèce, ce1ui-ci ne pourrait pas d'office appliquer le droit adéquat (97) (sauf le droit impératif en matière d'ordre
public ; II, 69) ; il a été jugé, à bon droit, cependant (98) qu'à défaut d'une limitation formelle du pouvoir
juridi
c t
ion ne lformul éd a nslade ma nde" lanaturej ur idiqued ulit
ige…e std é t
e r
mi néee tl
imitéep arceq uel 'action
tend à obtenir (c'est-à-dire par l'objet) nonobstant les termes qui motivent cette action".
(94) Fr. RIGAUX: La nature du contrôle de la Cour de Cassation, Bruxelles 1966, p. 98 et seq. L'auteur y parle encore de faits nécessaires à la
connaissance du droit visant notamment les publications de promulgation ou d'abrogation de texte législatifs, ainsi que des faits normatifs
tels que la jurisprudence. Il n'est pas douteux que le juge puisse ou doive connaître ces faits qui déterminent le droit applicable (II, 122).
(95) De là la formu1e de style que les avocats insèrent dans leurs conclusions: "..: contestent tous les faits allégués et non expressément
reconnus".
Rappelons que le "défaut' du défendeur ne peut être considéré en droit zaïrois comme acquiescement, mais au contraire, comme la plus
rigoureuse des contestations.
(96)Po u rl’app li
c ati
ond ec etter ègled an slesdro i
tss oc i
alist
es,v oirA.SZPUNAR:" Ler ôled uj ugee tdesp a rt
iesa up rocès" in syllabus des
cours professés a la Faculté de
droit International de droit comparé, La Haye, 1960, p. 3.
Jugé également que la partie qui est qualifiée de propriétaire alors qu'elle est usufruitière ne peut en tirer une
fin de non-recevoir alors que l'objet de la demande rentre dans le cadre de ses obligations d'usufruitière (99).
En traitant de la cause (II, 67), nous avons signalé déjà en quelle mesure le tribunal est lié par1a
qualification et la référence à la règle sur laquelle se fonde la demande. Bien souvent, le seul énoncé de
la qualification sera déjà un renvoi au droit qui régit l'institution désignée..
Par ailleurs, en toute matière où ne s'applique pas le droit impératif , les parties peuvent librement se référer
au droit coutumier, au droit étranger, comme à la 1oi des parties (c'est-à-dire aux classes contractuelles) ; si les
parties sont en désaccord sur la loi applicable, le juge aura à juger entre les deux thèses opposées quel droit régit
les rapports litigieux ; si les parties sont d'accord sur le droit applicable, le juge ne peut pas s'en écarter (l00) sauf
si l'ordre public national y fait obstacle.
41
CHAPITRE V
SECTION 1
L'AUDIENCE INTRODUCTIVE D'INSTANCE
Al ’
a pp eldel ac ause ,leg re
ffiercon st
atel ac ompa ru ti
ono ul an onc omp ar uti
ond esp arti
es;( II,1 38) .En
matière civile, les parties peuvent toujours être représentées. L'ordonnance-loi 68/248 du 10 juillet l 968, réserve
aux avocats et défenseurs judiciaires le monopole de la représentation en justice (I, 171, 173). L'avocat, porteur
des pièces de son client, est présumé avoir mandat pour le représenter en justice (105).
Les personnes morales comparaissent valablement par leurs organes (administrateurs, gérants; représentants
1égaux) mais pas par leurs employés, fussent-ils conseillers juridiques. Les incapables comparaissent par leurs
représentants (père, tuteur, curateur) ou avec l'assistance de leur conseil.
Devant les juridictions du travail, les parties peuvent se faire représenter par un travailleur ou par un employeur
appartenant à la même branche d'activité économique ou par un représentant de l'organisation professionnelle à
laquelle elles sont affiliées (art. 143.5 Code de procédure civile, tel que complété par la loi du 5 janvier I 973).
(105) L'avocat, porteur des pièces du procès ne doit justifier d'aucune procuration spéciale pour représenter son client à l'audience et pour y
défendre ses droits et intérêts, Kin., 13 août 1972, R.J., p. 189.
A l'ouverture de cette audience, le greffier (ou le juge) fait lecture du rôle des affaires nouvelles fixées à cette
date (II, 54) ; le greffier prend acte de la comparution ou de la défaillance des parties à la cause. .
Nous examinerons au chapitre VII les procédures à suivre en cas de défaillance des parties.
Si les parties comparaissent et que la cause est en état d'être jugée, le juge peut retenir l'affaire ; il peut, sur le
champ, rendre un jugement sur les bancs ou reporter, s'il échet; le débat jusqu'après la lecture du rôle. L'affaire ne
sera dite "en état" que si les parties ont échangé leurs dossiers ainsi que leurs conclusions, épuisant les moyens de
procédure et de fond et que les faits ne sont pas contestés ou sont établis par les pièces du dossier. Il est
malheureusement rare que les causes puissent être traitées avec pareille célérité.
Les parties peuvent soulever des incidents de procédure qui doivent être vides avant que le fond du litige
puisse être abordé (II,92): les parties peuvent proposer la récusation d'un (ou plusieurs) juge (s), les juges peuvent
d'a i
lleur spe uve ntd ’ailleursestime re ux -mêmes devoir se récuser (II, 79). ..
L'existence d'une cause connexe pendante devant la même juridiction peut justifier la jonction des
causes (II, 83).
La litispendance de la même cause, ou d'une cause connexe, devant une autre juridiction peut justifier le
renvoi à cette juridiction ; un conflit (positif ou négatif) irréductible de juridiction ou l'impossibilité de composer
le tribunal, peut amener un règlement de juges (II, 84).
Le défendeur peut soulever une exception déclinatoire de compétence et peut amener le tribunal à se déclarer
incompétent (II, 82). Le défendeur peut demander un délai pour mettre en cause un tiers (II, 75).
Les parties peuvent demander remise de la cause pour prendre connaissance du dossier de leur(s)
adversaire(s) et pour conclure (Il, 76).
Le défendeur (ou le défendeur sur reconvention) pourra invoquer, lorsque son adversaire est commerçant,
42
qu'il n'est pas immatriculé au registre de commerce ou qu'il n'a pas mentionné son numéro d'enregistrement dans
sa demande (art. 30 D. 6 mars 1951) (II, 77).
Ce sont là autant de moyens dilatoires, qui n'éteignent pas l'action mais la retardent, soit en obligeant le
demandeur de réintroduire son action en due forme et devant la juridiction compétente, soit d'aller suivre
l'instance devant une juridiction de renvoi, soit encore d'attendre les délais accordés par le juge pour vider
l'incident ou pour régulariser la procédure ou la composition du tribunal.
Mais les parties peuvent également lever des moyens péremptoires t e ndantàr eje terdé fi
n iti
veme n tl’
ac tion .
On les nommera fin de non-recevoir s iell
espe rme t
te ntd’écarterl'act
iona van ttou te xa me nd ubien-fondé des
prétentions de droit formées dans la demande.
Le jugement constatant le défaut de capacité (II, 86) ou le manque de qualité (II,87) du demandeur ou du
d éfend eurnepe rme tpl usder éintrod uirel
’act
ione n t
res esp art
ies;u ner éa s
sign at
io n,p ourla même cause, entre
parties qualifiées, introduit une demande "autre".
Le défaut d'intérêt, l'illicéité de la demande ou l’immor ali
téde sa cause, l'autorité de la chose jugée obligent
également le tribunal à rejeter définitivement la demande (II, 88, 91 ,92).
Enfin, les défenses au fond permettent la contestation des faits allégués (II, 93) et la contestation du droit (Il,
1 14)d on tl'adv ersairep r
é te n dde ma nde r1’appli
ca t
ion( voirsection3e t4d ecec hapitre). . .
Tenant compte de ces incidents de procédure et de fond, de la nécessité d'instruire les faits de la cause et de
discuter du droit applicable, le président de l'audience introductive accorde les remises nécessaires pour mettre les
causes « en état » ; il profite généralement de ces demandes de remises pour répartir les affaires entre les
différentes chambres, s'il en est; pour cause d'encombrement du rôle, le président peut également renvoyer des
affaires, fussent-elles en état, à une audience ultérieure ou devant une autre chambre. C'est le règlement du rôle.
Souligno n squel aremi s elo rsdel ’
audienceintrodu ct
ived '
instance,n 'estpo ssi
bl ee nd r
oitz a ï
rois
,q uel orsq ue
toutes les parties ont comparu (II, 141).
On peut regretter que les tribunaux fassent si peu usage de cette faculté qui aurait pour effet d'abréger les
délais. On peut souhaiter qu'un texte plus rigoureux intervienne, imposant par exemple 1'élection de domicile du
demandeur dans le ressort du tribunal dès le dépôt de l'assignation, à l'instar de ce qui est prévu pour la procédure
devant la Cour Suprême de Justice (II, 232).
Lorsque le juge estime soit d'office, soit à la demande du ministère public ou de l'une des parties, que les
conditions sont réunies pour déroger à la règle de la publicité des audiences, il ordonne le huis clos (I, 34, II, 49,
50) pour une instance déterminée. Le huis clos est généralement prononcé avant l'ouverture des débats, mais rien
n'empêche le juge d'interrompre les débats pour prendre cette mesure s'il échet. L'huis clos, une fois prononcé,
vaut jusqu'à la clôture des débats jusque dans les audiences ultérieures de la cause; il ne peu être maintenu pour le
prononcé du jugement qui se fait toujours en audience publique (Const. art. 9).
43
SECTION 2
LES INCIDENTS DE PROCEDURE
Le régime des exceptions a été exposé clans la théorie des incidents (1I, 47 à 52) ; il est apparu opportun de
retracer ici la succession diachronique des actes de procédure tels qu'ils se présentent le plus souvent dans le
déroulement de l'instance.
Sur l'historique de ces techniques de procédure, il nous faut envoyer le lecteur aux auteurs spécialisés (l 06).
Dans l'état actuel du droit zaïrois, il y a lieu de retenir que, parmi les moyens dont dispose le défendeur pour
s'opposer à une demande, il en est qui, sans toucher le fond, c'est-à-dire sans contester les faits al1égués ni le droit
que le demandeur prétend appliquer à ces faits, viennent contrarier l'action ; ces moyens peuvent avoir pour effet
de retarder la solution du litige sans annihiler l'instance (exceptions dilatoires) ; ils peuvent avoir pour effet de
mettre fin à l'instance devant le tribunal saisi, par l'effet d'un renvoi devant une autre juridiction (exception de
litispendance ou de connexité); ils peuvent encore avoir pour effet de mettre fin à l'instance sans faire obstacle à ce
que l'action soit réintroduite par une nouvelle demande devant la même juridiction ou devant une autre juridiction
(exceptions déclinatoires) ; enfin, ces moyens peuvent tendre à paralyser définitivement l'action (exceptions
péremptoires ou fin de non-recevoir), ne permettant plus de réassigner (II, 47).
Les moyens de fond, contestant les faits allégués ou le droit invoqué, épuisent évidemment aussi l'action. On
parle parfois d'exceptions péremptoires de fond, lorsqu'un moyen est invoqué, touchant le fond, mais permettant
de rejeter d'emblée la demande sans qu'il soit nécessaire de vérifier tous les faits ou de répondre à toutes les
articulations juridiques de la demande (II, 47).
(106) JAPIOT : La théorie des exceptions de procédure, in Rec. pér. Proc. civ., 1961, p. 7 et seq. SOLUS et PEROT, Droit judiciaire privé,
Paris, 1961. T. I, n° 308, p. 285 et seq.
44
Moyens de forme Exceptions dilatoires Solutions postulées
- po
urmi
see
nca
used’
unt
ie
rs Remise
(II, 75)
- l
it
is
penda
nce d’
une c
aus
e Non procéder
connexe devant une juridiction
répressive
- pour défaut de communication Non procéder (107)
des pièces et/ou des
conclusions (II, 76)
- po
ur f
aut
e d’
imma
tri
cul
ati
on Non procéder (108)
au registre de commerce (II,
77)
- abandon de résidence par la Non procéder (108)
femme demanderesse en
divorce (II, 78)
- manque de provision pour Non procéder
couvrir les frais (II, 78 bis)
Déclinatoires
- la récusation de magistrat (II, Modification de la composition du
79) tribunal (109)
- la nullité de la demande (II, Ané
ant
is
seme
ntdel
’i
nst
anc
e
80)
- le mépris de la procédure (II,
81)
- l
’i
nco
mpé
tenc
edut
ri
buna
l(I
I,Ané
ant
is
seme
ntdel
’i
nst
anc
e
82)
- la litispendance ou la Renvoi (110)
onnexité (II, 83, 84)
ecevoir 89)
- - chose jugée (II, 89) I
rre
cev
abi
li
tédel
’ac
tio
n
- i
nexi
st
enc
e d’
une pa
rti
e(I
I,
85)
- incapacité des parties (II, 86) I
rre
cev
abi
li
tédel
’ac
tio
n
- défaut de qualité des I
rre
cev
abi
li
tédel
’ac
tio
n
45
personnes estant en justice (II,
87)
- ma
nqu
ed’
int
érê
t (II, 88) I
rre
cev
abi
li
tédel
’ac
tio
n
- illicéité de la demande (II, 90) I
rre
cev
abi
li
tédel
’ac
tio
n
- immoralité de la cause (II, 90) I
rre
cev
abi
li
tédel
’ac
tio
n
-
(107) Les ord. du pr. pr. de la C.S.J. du 7 juin 1973 ont prévu la remise pour défaut ou tardiveté de communication des conclusions (art. 11). Jugé
que la "perte d'un dossier",fût-il le fait du greffier, ne peut justifier des remises indéfinies : Kin., 21 décembre 1967, R.J, 1968, p.
199.
(108) La régularisation de la situation permet de reprendre la prosécution de la cause.
(109) Suivant que la composition régulière peut se faire sur le champ ou non, l'affaire sera remise ou poursuivie.
(llO) La demande suit alors, devant le tribunal de renvoi, la prosécution de la cause connexe ou identique.
Le défendeur peut avoir un intérêt légitime à appeler au procès un tiers que le demandeur a omis d'assigner
(intervention forcée), soit pour entendre dire que le tiers sera garant des condamnations éventuelles qui pourraient
être prononcées contre lui ; soit pour provoquer une liaison d'instance directe entre le demandeur originaire et le
tiers, soit simplement pour obtenir jugement commun (opposable au tiers).
Le Code de procédure civile (art. 27) donne expressément droit au défendeur d'obtenir remise pour mettre le
garant en cause. Pour que cette exception soit "de droit", il faut que le tiers appe1é à la cause soit réellement
garant en vertu de la loi ou d'une convention (111). La jurisprudence (112) admet cependant que le responsable
peut être assimilé au garant et d'une façon plus générale qu'une remise ne peut être refusée, pour s'assurer que
toutes les parties utilement mises en cause aient été appelées au procès. Si pareille demande avait un but purement
dilatoire ou si la nature de la demande requérait une solution urgente qui ne pourrait guère être influencée par
l'absence du tiers au procès, le tribunal pourrait cependant refuser la remise (l13).
(111) 1ère inst. Stan., 28 octobre 1949 (R.J., 1950, p. 148) : Elis., 29 mars 1955, (R.J., 1955, p.197).
(112) Elis.,3 déc. 1949, (R.J., 1950, p. 95) ; E1is., 7 février 1950 (R.J., 1950, p. 134) et Elis., 29 mars 1955, p. l91).
Cet adage indique que les juridictions civiles, saisies d'une cause connexe avec une affaire répressive, doivent
surseoir à statuer jusqu'à ce que le procès pénal soit vidé.
Pour décider de la surséance, il faut:
1° que le juge civil se trouve dans l'impossibilité de se prononcer sur la demande civile sans préjuger des faits
46
et de la responsabilité pénale sur lesquels la juridiction répressive est appelée à se prononcer (114) ;
2° que les poursuites soient effectivement entamées, soit par l'ouverture de l'instruction (III, 39) soit par la
citation directe.
Las urséa n cedo itê tr
ed écrétéemê mes ile spo urs
uitess onten tamé esa prèsl'i
n troduc tio netl ’i
nstr
u cti
onde
l'affaire civile ; si la clôture des débats a déjà été prononcée, l'ouverture des poursuites justifie une réouverture des
débats. La surséance ne prend fin que lorsque le jugement du tribunal répressif est coulé en force de chose jugée.
Tout commerçant, demandeur en justice (au principal ou sur reconvention) (117), doit être immatriculé au
registre de commerce (art. 30 D. 6 mars 19 51); bien que le texte parle d'une "fin de non-recevoir" le contexte qui
dit qu'elle peut être couverte par une immatriculation opérée en cours d'instance, fait apparaître qu'il s'agit en
réalité d'une exception dilatoire qui fait obstacle à ce qu'il soit procédé tant que l'immatriculation n'a pas été faite.
La femme qui abandonne, sans autorisation du juge la résidence qui lui a été assignée peut ... être déclarée
non recevable à continuer ses poursuites (art. 153). Cette règle parle de "recevabilité" à poursuivre la procédure et
doit être entendue comme une fin de non procéder qui prend fin dès que la femme réintègre la résidence assignée
(118) ; on peut se demander toutefois si le mari défendeur ne pourra pas tirer argument de la persistance de la
fugue pour obtenir que soit mis fin à l'instance ; il n'est pas douteux qu'il pourra éventuellement en tirer argument
de présomption d'inconduite dans une demande reconventionnelle, qui elle ne serait pas paralysée par ce
manquement de l'épouse.
Une autre fin de non procéder résulte du défaut de consigner aux mains du greffier les provisions nécessaires
pour couvrir les actes de procédures requis (II, 301). Cette fin de non recevoir peut être soulevée par la partie qui
n’apa si n
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êtàv oirs ui
v r
eunepr oc édure,e lles erar e
te nued 'of
ficep arlejug equel eg reffi
ern ema nquera pas
d'avertir.
(116) 1ère inst. Elis., 6 mars1950 (R.J., 1950, p. 154), voir aussi note 3 ci-dessus.
47
(117) Kin., 11 août 1970, R.J., p. 218.
(118) H. DEPAGE: Traité élémentaire de droit civil belge (Bruxelles, 1939, T. I, n°950, p. 998 ; Léo., 24 septembre 1963, R. Jud. C. p. 94).
Sauf si une partie annonce son intention de fournir la provision (et pourvu qu'il reste suffisamment de crédit pour
couvrir les frais de l'ordonnance de remise) la cause est renvoyée au rôle général ; à la demande d'une partie, ou
d'office si les provisions sont insuffisantes ou si la partie en défaut de provisionner est défaillante à l'audience, la
cause peut être rayée du rôle.
Lap ropo si
tionder écus a
tiond oits efairea v antl ’ouvertur
ed ud éb atp aru n ed é clar
a ti
on motivée et actée au
greffe. Le greffier pourra toutefois se borner à acter la comparution au greffe et la remise d'une déclaration écrite ;
le juge qui n'estimerait pas à propos de donner suite à la demande de récusation doit en faire déclaration par écrit
dans le délai de deux jours ; cette déclaration indiquera les motifs pour lesquels le juge prétend rejeter la
proposition ; elle doit être communiquée à la partie récusante en vertu du principe du contradictoire. Le dossier est
communiqué au ministère public (121).
C'est la juridiction à laquelle appartient le juge qui statue, toutes les affaires cessantes sur la récusation. Il
convient, lorsque la chose est possible, que le juge récusé ne siège pas (122). 11 nous est d'avis cependant que la
lecture des tex tes ne lui interdit pas de siéger, tandis que les contingences des structures judiciaires du Zaïre
peuvent faire obstacle à composer le siège sans le concours du juge visé par la proposition de récusation. .Le juge
récusé ne peut être considéré comme partie a up roc èsder écu sati
o n.Ce t
tes olutio ntro uvea ppu ienc eq u’au
premier degré, le tribunal statuant sur la proposition de récusation, ne peut prononcer aucune condamnation: il
prend –en la forme d'un jugement - un eme sur ea cce ssoir
eàl ’œuv r
edej uridiction (I, 81). Relevons encore que le
juge récusé ne peut en appeler, tandis qu'un recours (appel d
itl
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ti
cl
e80)e
sto
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rtàl
apa
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eré
cus
ant
e.
Le tribunal peut décider pour cause d'urgence qu'il sera passé outre aux débats nonobstant appe1.
A défaut de disposition particulière, l'appel du récusant doit se faire en la forme et dans les délais
ordinaires (II, 184). Si la juridiction d'appel confirme le jugement, elle peut infliger une peine (art. 81) ; elle ne le
fera que si elle juge que le récusant a agi avec malice; à la demande du juge récusé -qui doit en ce cas faire la
preuve du préjudice -la juridiction d'appel peut également condamner le récusant à payer des dommages-intérêts.
(121) La récusation intéressant l'ordre' public, l'avis du ministère public est toujours requis (voir exposé des motifs du D. du 8 mai 1958, in
C.R.A. du Conseil colonial, 1958, p. 383).
48
(122) En droit français, le juge ne peut siéger pour statuer sur sa propre récusation (V. SOLUS et PEROT, o.c. n° 792 à 797, pp. 675 à 687
et CHAUVAUX CARRE,T. III, quest. 1299); la jurisprudence belge est hésitante ; comparez Cass. 18 novembre 1857 (Pas. I, 59) et 1ère
Inst. Bruges, 18 avril 1908 (Pas. III, p. 177).
49
Si la juridiction d'appel infirme le jugement et récuse le magistrat, toute la procédure faite avec son
concours est annulée, y compris le jugement au fond; la cause est renvoyée, soit au premier tribunal autrement
composé, soit à une juridiction voisine du même degré. Le refus de déport, alors que les conditions de récusation
se trouvaient réunies, peut être imputé à faute au magistrat et donner lieu à des mesures disciplinaires (I, 181 à
183).
L'article 78 du Code de l'organisation judiciaire impose de proposer la récusation avant l'ouverture des
débats par une déclaration au greffe ; or, la composition du tribunal n'est pas toujours connue à 1'avance par les
comparants; nous pensons devoir maintenir, pour le juge civil, l'opinion que nous émettions au sujet du juge pénal
(III, l45), à savoir que les parties peuvent demander remise en vue de proposer la récusation. La récusation étant
d'ordre public et la proposition de récusation devant se faire in limine litis (123), on peut s'inquiéter du sort d'un
jugement rendu par un juge, alors que ce n'est qu'en cours d'instance qu'il est apparu qu'il n'aurait pas pu juger : ce
jugement est entaché d'un vice qui permet d'en demander l'annulation au degré d'appel (124) (ou en cassation s'il
est rendu au dernier degré) ce moyen devra d'ailleurs être invoqué d'office; le ministère public a la faculté de
former un recours pour ce motif. Si le jugement n'est pas attaque ; il est cependant exécutoire et se coule en force
jugée malgré son vice. Hors les recours, voies de nullité n'ont pas lieu contre les jugements. .
(123) Tant que le tribunal n'est pas dessaisi par un jugement définitif, le déport volontaire du juge reste possible ; en ce cas, toute la
procédure engagée est nulle et doit être reprise devant un autre juge.
(124) Léo., 25 octobre 1956 (R.J., 1957, p. 92) ;Cass. b., 12 juin 1958 (J.T.O.M. 1958, p. 116).
Lorsque l'acte est "inexistant" ou absolument nul, les parties ne peuvent y suppléer, mais elles peuvent saisir
le tribunal par comparution volontaire (II, 59), en respectant les formes requises par cette procédure, tout comme
elles peuvent réassigner en bonne et due forme.
50
s'abstiennent de soulever le moyen, ils couvrent ce vice qui n'est jamais d'ordre public; s'ils soulèvent 1'exception,
il suffira que le tribunal leur accorde un délai supplémentaire pour qu'ils se trouvent généralement sans grief
(128); il est rare que dans ces conditions les défendeurs s'accrochent à l'exception qui prendrait aisément l'allure
d'un abus de droit; nous avons connu des cas où le juge faisant droit à l'exception, ordonnait ensuite la détaxe des
frais de l'assignation nulle par la faute des organes de I'Etat.
(125) 1I ne faut pas s'attacher à des qualités de style, ce qui importe, c'est que l'assigné ait compris : Elis., 7février 1931 (R.J., 1931, p.214);
1ère inst. Ruanda-Urundi; 22 mars1932 (RJ., 1933, p. 42); il ne suffit cependant pas de soutenir que le défendeur sait par ailleurs quelles
sont les prétentions du demandeur: 1ère inst. Leo., 20 1evri_r 1952 (R.J., 1952, p. 263).
(126) Kin, le 12 mai 1970, R.J., p. 258.
(127) Elis., 28 janvier 1939 (R.J., 1940,p. 41).
(128) 1ère inst. Elis., 20 mars 1952 (R.J., 1952, p. 268) ; Kin., 7 novembre 1967; (R.J. 1968, p. 107).
51
;_
Lorsque le défendeur fait défaut, son acquiescement à renoncer aux délais ne se présume évidemment pas, et
I'octroi de remise pour assurer les droits de la défense est exclu ; en ce cas, le tribunal doit se déclarer non saisi (II,
139).
Aucun tribunal ne peut valablement juger hors des limites de sa compétence (1, 233 à 242); cette règle est
d'ordre publique et le tribunal doit vérifier d'office si les demandes portées devant son prétoire rentrent dans sa
compétence. Si le tribunal estime être compétent sans qu'une partie ne l'ait contesté, il se bornera à le mentionner
sans motivation dans son jugement final; s'il estime n'être pas compétent, il doit motiver son dessaisissement sans
aborder le fond.
Si un défendeur soulève l'exception d'incompétence, le tribunal devra en tous cas motiver la réponse à cet
incident (129).
En toute matière où les parties peuvent conventionnellement déroger aux règles de la compétence (I, 235 et
239), la comparution du défendeur, sans réserves ni protestations, fait présumer son acquiescement à la
prorogation de compétence ; en aucun cas, une partie défaillante ne pourra être présumée avoir acquiescé à la
prorogation de compétence (130) (II, 139).
Pour ce qui est de la compétence régie par les règles d'ordre public, le Ministère public doit soulever le moyen
etlet r
ibun aldoitl erete nird’offi
ce .
La litispendance (I, 290) suppose que la même affaire ait été engagée entre les mêmes parties (l31) devant deux
tribunaux compétents relevant de la même souveraineté; pour éviter une contradiction entre deux jugements, l'un
d est ri
bu n auxdo itsed e ssaisi
r(a rt.166C. pr .civ.);l’a
rtic le1 52d uc oded el'orga nisati
onj ud i
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ein diqueq uel
le
juridiction aura la priorité (132) ; c'est la juridiction qui s'efface qui doit décider le renvoi en forme d'un jugement
; l'expédition de la décision de renvoi doit être transmise avec les pièces de la procédure déjà accomplie devant la
juridiction qui demeure saisie; cette juridiction pourra faire état des éléments fournis par 1a procédure faite devant
les autres juges.
PAGE 88DEL’
OUVRAGE
Le renvoi pour cause de litispendance est nécessaire parce que d'ordre public; il doit être demandé par le
ministère public qui en aurait connaissance et doit même être ordonné d'office.
Il y a connexité (II, 291) entre deux instances lorsque - quand même il n'y aurait pas identité de parties et
de demande - l as olutio na ppo rtéeàl ’uner is qued 'êt
rei ncon c ili
ab lea v ecl as ol
uti
o na p por
téeàl '
autre( 133) .
Lorsque deux affaires connexes sont pendantes devant le même tribunal, il y a lieu a jonction (134).
Le spa rt
iespe uve nté g aleme ntde ma nde rler env oid ’u nec auseàu na utretribuna l(e
nv ued ej on ction)
lorsque cet autre tribunal est d'un rang supérieur (art. 153 C. Org. jud.) ou s'il est de même rang, lorsqu'il est déjà
plus avancé dans la procédure.
Le renvoi pour cause de connexité ne peut se faire sans l'accord d'une partie qui serait à la cause au
tribunal qui se dessaisit sans être en cause au tribunal de renvoi, si celui-ci a déjà rendu un jugement.
52
(13 1)i ln ’yapas de litispendance (mais connexité) 1orsqu'entre mêmes parties une action tend au déguerpissement du locataire à
l’éch é anc ed'unep ro rogati
onl ég al
ed eb ail
,t an di
sq uel '
a ut
ret e n
da ur etra i
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oro
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onlégale:Ki n.,2 1d éce mb re1967 (R.J., 1963,
p. 199).
Ad é fau td '
id entit
éd esparties,lalitis
p en dan cen ep eutê trer e t
enueq u an dmê mei ls
era
itpr
étend uq u’
u nep ar
tiea up rocèsn'est qu'aux
droits de l'autre partie dans le procès parallèle : Kin., 28 février 1967 (R.J., p. 252).
(132) 1ère inst. L'shi., 10 mai 1967 (RJ., 1970, p. 296).
(133) Léo., 5 juin 1953 (J.T.O.M. 1954, p. 22) ; Kin., 16 février 1971 (R.J., 1971, p. 250).
(134) Kin., 10 octobre 1967 (R.J., 1968, p. 181) ; la jonction de causes connexes est ordonnée par la juridiction saisie, à la demande d'une
partie ; Kin., 10 octobre 1967 (R.J., 1968, p. 181); la jonction laisse à chaque cause son individualité propre : Kin., 16 février1971, R.J.; p.
250; la jonction peut être ordonnée d'office lorsque les deux causes sont pendantes devant 1a même juridiction : L'sh i, 22 septembre 1972,
R..J.,. p. 200.
Le renvoi à un tribunal de rang supérieur pour cause de connexité ne peut s'opérer que pour des instances au
premier degré ; ceci résulte de la dernière phrase des alinéas 1 et 2 de l'article 153 précité. Cette règle n'est pas
répétée pour le renvoi à des juridictions de rang égal. Dans la pratique, ces renvois entre juridictions de rang égal
ne s'opèrent cependant que lorsqu'elles siègent au même degré, de façon à sauvegarder le principe de double
juridiction.
Si le tribunal estime qu'il n'y a pas connexité, il rejette la demande et poursuit la procédure. Les jugements
qui ordonnent ou refusent le renvoi ne sont pas susceptibles d'appel. Ils peuvent faire l'objet d'un pourvoi.
Le tribunal de renvoi ne peut contester la connexité. Il doit ordonner la jonction, mais il pourra disjoindre
ensuite pour prononcer deux jugements séparés si une affaire lui parait en état indépendamment de l'avancement
de l'autre.
.
L’ article 163 du code de l'organisation judiciaire donne compétence à la section judiciaire de la Cour
Su prêmedeJ us t
icepo urc onn aît
rede sr è glementsdej ug es(I,2 92).L' arti
c l
e7 0d el ’O.L.d u8j anv ie
r1969
arrêtant les règles de la procédure devant la Cour ne prévoit expressément le règlement de juges que pour le cas du
Conflit positif, où deux juridictions saisies d'une même cause prétendent toutes deux vider un même litige.
Un conflit négatif se présente lorsque deux juridictions saisies opèrent le renvoi de l'une à l'autre.
Un autre problème de règlement de juge peut se présenter lorsque la récusation d'un (ou plusieurs)
magistrat(s) (II, 79) fait obstacle à la constitution du tribunal. Rappelons que le renvoi pour suspicion légitime
n'est pas prévu en droit privé.
Ilnou sa ppar
aîtq uel eca sduc on fl
itpo si
tifpr e
s en
téàl’arti
cle7 0p réci
tée stexemp l
ati
fe tq ued anstousl es
cas où le jeu normal des règles de compétence, de déport, de récusation ou de renvoi. mènent à une impasse, la
Cour Suprême de Justice est appelée a désigner, sur requête du ministère public ou des parties intéressées. Le
juge compétent pour connaître du litige en souffrance.
PAGE90DEL’
OUVRAGE
Pour ester en justice les parties doivent avoir existence légale. Il va de soi qu'une action ne peut être dirigée
contre une personne décédée. Si le décès survient en cours d'instance, celle-ci peut être reprise par les ayants droit.
A défaut de reprise volontaire de l'instance, il y a lieu de réassigner les héritiers ou, s'il s'agit d'une action réelle le
légataire du bien litigieux.
Il en va de même pour les personnes morales ; une association ou une société qui n'ont pas ou qui n'ont plus la
personnification juridique ne peuvent être parties dans un procès (135). Les actes posés par les personnes
physiques qui ont prétendu engager la personne morale inexistante les engagent personnellement et ce sont eux
qui doivent en répondre en justice. .
53
86. Fin de non-recevoir résultant du défaut de capacité
La pleine capacité de jouissance appartient à toute personne physique; les personnes morales ont une capacité
..
limitée par leur nature, la loi et les statuts (136) ; une demande faite par une personne morale hors du cadre de la
spécialité de ses droits subjectifs serait irrecevable. . ..
L'incapacité d'exercice des droits et notamment celle d'ester en justice frappe certaines catégories de personnes qui
ne peuvent comparaître en justice que par leurs représentants (mineurs interdits) ou avec une assistance
(prodigues, imbéciles). Si ces personnes introduisent une instance où si elles y sont appelées comme défendeurs
ou intervenants, sans que leur représentant ou conseil soit mis en cause, la demande doit être dite irrecevable.
To u tepa rti
ei ntéressée ,ainsiq uel emi nistèrepu blic,peuts oul
ev e
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exc epti
o n;l etri
b unald oitlar etenird’office
.
Il s'agit bien d'une fin de non-r ecevoi r,c arile stimp o s
sibl
edes uppléeràl euri nca paci
tép arl ’
intervention
ultérieure de leur représentant, l'acte étant radicalement nul. Rien n'empêche cependant le représentant qui a
qualité (II, 71) pour exercer des actions de l'incapable d'introduire une "autre" demande procédant de la même
cause et pour le même objet.
(135) Kin., 1er mars 1966 (R.J., 1967, p. 48) ; L'shi., 1er oct. 1969 (R.J., 1970, p. 41) reconnaît cependant une capacité "passive" à la personne
mo raleq uiac r
éélesa ppare ncesd ’un ep erson nej uridiq ue.
(136) Droit civil du Congo belge, sous la direction de A. SOHIER, Bruxelles, 1956, T III.
Toute personne a en principe qualité pour ester en justice en son propre nom (137). Les incapables ne peuvent
cependant agir que par la personne qui a qualité pour les représenter en justice. Les personnes morales doivent
nécessairement agir par leurs "organes", personnes physiques qui ont qualité pour les représenter en justice".
Si une personne, qui n'a pas qualité pour représenter l'incapable, introduit une demande en justice en son
nom, cette demande est radicalement nul1e (138); une assignation faite à un incapable en s'adressant à une
personne qui n'a pas qualité pour le représenter est aussi radicalement nulle.
Pour les personnes morales, la demande doit être introduite par une personne physique qui a qualité pour agir
comme organe de la personne morale; mais par contre, l'assignation peut être valablement faite, à la personne
morale, sans désignation d'un organe à son siège social, ou même à un siège de ses activités, parlant à un employé.
Comparaissant comme défendeur la personne morale ne peut agir que par un "organe", ou par un avocat mandaté
par un organe de la personne morale.
Une personne qui comparaîtrait pour une autre sans être aux droits de cette personne et sans être mandatée
pour la représenter se verrait également opposer une fin de non-recevoir, faute de qualité, en vertu de l'adage "nul
ne plaide par procureur" (139).
Cette fin de non-recevoir peut être postulée par toute partie intéressée, elle doit être soulevée par le ministère
public et retenue d'office par le tribunal, et ce, en tout état de cause(140).
54
préca ut
ion.Mi euxv aut1aiss
erl’
initi
ativedesouleverc e t
t eexce pt
iona ud éfende
ur;c elui-ci peut avoir "intérêt" à
ce que la demande ne soit pas dite irrecevable ne fût-ce que pour lui permettre d'introduire une demande
reconventionnelle ou une demande de dommages-intérêts. Bien souvent une demande sans intérêt aura le caractère
d'un abus de droit.
Un intérêt minime peut être légitime, mais un intérêt dérisoire peut être assimile à un manque d'intérêt.
Un intérêt moral difficile à évaluer, est souvent plus important qu'un droit patrimonial. Rappelons que le droit
zaïrois ne reconnaît pas les actions purement préventives, déclaratoires ou interrogatoires en l'absence d'un litige
actuel (II, 37).
Ici encore on parle dans le jargon du palais de l' exception de chose jugée, exception péremptoire. La législation
zaïroise traite de la chose jugée au chapitre des preuves du code civil (art. 226 a 228 L. III) disant que les faits et
rap portsj uridique sé t
ablispa runj ugeme n tforme ntàl ’égardd esp artiesu nepreuve irréfragable; lorsqu'il s'agit
d'un jugement répressif qui vaut ergo omnes, les faits retenus sont opposables à tous (141).
Une fin de non-recevoir peut être tirée de la chose jugée chaque fois qu'une demande est identique et mue
pour la même cause entre les mêmes parties (142) ; le tribunal ne pouvant en ce cas s'écarter de la solution
retenue par le jugement rendu, i1 n'y aura plus de champ ouvert à sa juridiction.
(141) Si l'autorité de la chose jugée au pénal, quant aux faits s'impose erga omnes, l'évaluation du préjudice n'est opposable aux parties que
pour autant qu'elles ont été parties au procès pénal: Kin., 7 mai 1968 (R.I., p. 268).
(142) L'adage "electa una via non recursus ad alteram" ne vaut en droit zaïrois que pour autant qu'une partie, s'étant constituée partie civile
devant le juge au répressif y a été débouté ou a entendu dire son action irrecevable parce que le prévenu était renvoyé des fins des
poursuites : Léo., 31 mars 1959 (R.J.,1960, p. 131) ; nous ne croyons pas justifiée la décision de 1ère inst. : Léo., 24 mai 1960 (R. Jud. C.
1962, p. 31), qui estime qu'il y a chose jugée au civil lorsque le juge répressif - appelé à statuer d'office sur les dommages-intérêts - ayant
renvoyé le prévenu parce que l'action répressive était prescrite et n'a par conséquent pas pu allouer de dommages-intérêts. La partie lésée
quines ’ e
stp a
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tu éed ev an tleju gepé nalgard ein t
a ctsonp o uvoird ’ag irauc i
vil
.
Les jurisprudences française et belge estiment cependant que si l'exception de la chose jugée est d'ordre
public en matière pénale, il n'en est pas ainsi en matière civi1e ; il appartient donc aux parties qui veulent s'en
prévaloird ep rendrel ’initiat
ived' invoquerl ejug eme ntcivil(o ule jugement pénal statuant sur l'action civile (III,
215) pour faire obstacle à ce que la demande soit à nouveau examinée.
Plusieurs coutumes zaïroises considéraient qu'il était injurieuxàl ’ég ardd ut r
ibunald'in troduiredevant les
mêmes juges une cause qu'ils avaient déjà jugée; les plaideurs pouvaient être punis de leur insolence. C'est à tort
que certains juristes occidentaux ont c onsidéréq u’i
ls '
a gissai
td el '
autoritéd el achose jugée (143) notion
totalement étrangère aux droits traditionnels africains.
Certaines actions sont interdites, telles la recherche de paternité hors les conditions prévues par l'article 210 a
du C.C.L. I; en cette matière, la loi prévoit une fin de non-recevoir spécifique (art. 210): la preuve de l'inconduite
del amè reàl ’
é po quedel ac onception. L'exception de jeu (144), est admise par la jurisprudence pour écarter les
demandes de paiement de dettes de jeu. Mais seront également écartées les demandes dont l'objet même tend à
obtenir un résultat que la loi pénale qualifie ou que la loi impérative interdit : atteintes à la liberté individuelle et
plus généralement aux droits garantis par la constitution, destruction de la famille, exploitation de la débauche,
violation des lois sociales, atteinte à l'honneur des personnes, atteinte à la sûreté de l'Etat, etc.
91. Fin de non recevoir des demandes fondées sur une cause illicite
55
Il peut se faire qu'une demande ait des apparences respectables: remboursement d'une dette, cachant en
réalité un partage de butin; reconnaissance de dettes camouflant une fraude de devises. L'adage "nemo auditur
propriarn turpitudinem allegans" exprime qu'aucune action fondée sur un acte illicite ou immoral du demandeur
ne peut être reçue.
Il va de soi que l'irrecevabilité peut être retenue d'office si elle n'est pas postulée par le ministère public ou
par une partie.
92. Le régime procédural des exceptions
Plusieurs législations étrangères ont élaboré un système méticuleux indiquant le moment auquel les
exceptions devaient être soulevées et même dans quel ordre elles devaient être présentées (la procession des
exceptions). D'une manière générale, le principe est que les exceptions doivent être présentées limine litis (145),
avant l'ouverture du débat au fond; il y est toutefois fait exception pour les exceptions d'ordre public.
En droit zaïrois, nous pouvons poser, à la lumière de la jurisprudence (146), la règle qui veut que les exceptions
puissent être soulevées aussi longtemps que les parties n'y ont pas implicitement renoncé (II, 80). Cette
renonciation se présume lorsqu'une partie a comparu, connaissant le vice qui offrait le flanc à l'exception, sans
l'avoir sou1evé. On admet généralement qu'une simple comparution en vue de remise ne couvre pas le défaut,
l'éventualité de ce que la partie n'a pas encore examiné les pièces ne pouvant pas être exclue ; cependant, dans le
cas de l'inobservance des délais, le vice semble pouvoir être couvert par la seule comparution sans réserves à la
date (illégalement) fixée à l'assignation.
Le se xc eption sd ’ordr epublicpe uve ntêtres oul ev éesent ou tétatd el ap rocédu ree tmê med '
o f
fi
ce,j
us que
devant la Cour Suprême de Justice, les officiers du ministère public les soulèvent et elles peuvent être retenues
d'office par les juridictions.
Quant aux suites réservées à ces postulations incidentes, l'article 26 prévoit que le tribunal peut toujours
joindre l'incident au fond; i1 est souvent utile et parfois nécessaire de ce faire, parce que l'examen du fond peut
ec1airer le tribunal sur le bien-fondé de l'exception, mais principalement parce que cette procédure permet de
c oupe rc ourta uxma nœuv resdilatoire
s .Lorsquel etribunal estime inutile de perdre du temps et de faire les frais
d udé ba tauf o nd ,ilpe uttou te
foiss epro noncersa nsdé semp arers url’
ex c epti
onp o uryf a i
red roit
.
(145) Le "limene litis" est marqué objectivement par la première audience pour laquelle l'affaire est inscrite ; il se place subjectivement,
pour chaque partie, au moment où le tribunal, lui accordait la parole, lui offre l'occasion de faire valoir ses exceptions et défenses: 1ère inst.
(appel) Elis., 15 janvier 1929 (R.J., 1929, p. 82) ; Kin., 12 mai 1970, R.J., p. 258.
(146) Elis., 11 décembre 1956, R.J., 1957.p.41.
56
Nous avons cité la récusation des magistrats parmi les exceptions; une règle propre à cet incident oblige
cependant les tribunaux (art. 79 du code de l'organisation judiciaire) à statuer sur la proposition de récusation
avant de poursuivre la procédure.
Si le tribunal siégeant au premier degré a, à tort, omis de faire droit à l'exception, il se trouverait là un moyen
permettant d'obtenir l'annulation du jugement au degré d'appel (II, 174).
SECTION 3
L'INSTRUCTION DES FAITS DE LA CAUSE
I1 appartient à chaque partie d'alléguer les faits juridiques qui justifient sa demande. Les faits allégués qui ne
sont pas contestés par la partie adverse, ne doivent normalement pas être prouvés ; le juge peut généralement les
considérer comme établis (147). L'absence de contestation peut constituer un aveu implicite (II, 106).
Le juge ne retiendra cependant pas les faits qui sont contraires aux faits notoires ou aux faits d'expérience
commune; il n'acceptera pas non plus pour acquis des faits, même expressément reconnus, s'ils sont
contradictoires en saine logique (par exemple, s'il devait résulter que les parties se trouvaient au même jour et à la
même heure à Boma et à Sakania) ; dans ces cas, il interpellera les parties pour connaître la "vérité" ; il ordonnera
la preuve de tout fait qui lui paraît pertinent (148) (Il, 21).
(147) Sur l'acquiescement aux "prétentions" d'une partie, voir Elis., 1er septembre 1912, Jur. Congo 1914-1919, p. 260, Léo., 17 novembre
1925, jur. col .1928,p. 160.
(148) MOTULSKY : Principe d'une réalisation méthodique du droit privé. (thèse, Lyon, 1948, p. 84) ; voir aussi du même auteur : Le rôle
respectif du juge et des parties dans l'allégation des faits dans1a procédure civile en France; communication versée en Rapport du VIe
Congrès de Droit international et de droit comparé, Paris, 1954. Elis., 2 juin 1934 (R.J., 1934, p. 128).
Lej ug en ’acce pterapa sn onpl us une version des faits qui lui parait suspecte de collusion (par exemple si des
plaideurs en divorce acquiescent à une accusation d'adultère en vue de hâter la solution du litige intéressant l'ordre
public) ; en ce cas, le juge peut exiger la preuve des faits (149).
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recherche de la "vérité".
C'est cependant plus particulièrement lorsque les faits sont contestés, que la partie qui les allègue doit en
rapporter la preuve (actori incumbit probatio).
Les faits de la cause peuvent se partager en faits matériels ayant une incidence sur le rapport de droit des
parties) et en actes juridiques, c'est-à-dire des actes ayant été posés en vue de produire des effets juridiques (par
exemple, conventions entre parties ou actes uni1atéraux ou actes administratifs).
Dans tous les cas où la chose peut raisonnablement se faire, la loi exige une preuve préétablie (document dressé au
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euv e.C' es tleré g imedel a
preuve légale qui est imposée en droit zaïrois écrit pour prouver tout acte juridique (150), tout droit réel
immobilier (151) ainsi que pour établir l'état des personnes (152). Cette preuve est rapportée par un "écrit" et est
recevable de plano, c'est-à-dire que la partie intéressée peut verser le document à son dossier et le déposer sur le
bureau du tribunal, sans autre forme de procès, sinon la communication préalable à la partie adverse (II, 76, 95).
Les écrits de la partie adverse, réguliers en la forme et non contestés forment normalement la preuve de leur
contenu ; lorsque des écrits contradictoires sont produits, le tribunal doit apprécier à quelles écritures il faut faire
crédit.
57
(149) 1er instance E1is., 23 juillet 1925 (Jur. Kat. I, p. 263) ; comparer cependant Léo., 19 octobre 1943 (RJ., 1944) et Elis., 27 juillet 1944
(R.J., 1945, p. 45).
Jugé plus sévèrement encore que la collusion des parties fait apparaître 1'inexistence des causes de divorce invoquées ou leur enlève tout
caractère injurieux, (Léo., 1er août 1944, RJ., 1945, p. 104 avec note).
(150) C.C.L.III. art. 219.
La partie qui se prévaut d'une convention écrite doit produire celle-ci, même si la partie adverse ne conteste pas l'existence du contrat:
L'shi., 9 avril 1969, R.J., 1971, p. 132.
(151) Article 227 de la loi foncière du 20 juillet 1973.
(152) C.C.L. I, art. 16 à 27.
PAGE 97 ORIGINAL
Cependant, même lorsque la loi exige en principe, la preuve légale, il est des cas où les circonstances ou la
preuve préétablie n'a pu être rédigée au moment des faits, qu'elle a été détruite ou encore qu'elle n 'est pas à la
disposition de la partie qui entend l'invoquer. Dans certains cas, il pourra être supplée par un acte de notoriété
(153), document écrit qui peut donc aussi être reçu de plana. Dans d'autres cas, la preuve « par toute voie de
droit » pourra être demandée, rejoignant le régime de la preuve de conviction.
De par leur nature, les faits matériels et plus spécia1ement les délits (154) et quasi-délits ne se trouvent
généralement pas établis par des documents écrits ; les parties qui les invoquent peuvent en ce cas postuler des
mesures probatoires. Le juge doit autoriser ces procédures d'instruction, s'il estime qu'elles sont de nature à établir
des faits pertinents à la cause (enquêtes, descente sur les lieux, comparution personnelle des parties, expertises).
La postulation de mesures probatoires constitue des demandes incidentes auxquelles les juges répondent par un
jugement avant dire droit.
Toute pièce versée au dossier déposé sur le bureau du tribunal doit avoir été communiquée préalablement aux
parties adverses ; les dossiers ne doivent pas être communiqués d'office avant l'audience au ministère public, qui
peut cependant en réclamer la communication. Entre avocats, la communication se fait par la remise du dossier,
sans réclamer inventaire ni décharge (155), trois jours au moins avant l'audience. Les parties qui n'ont pas recouru
aux offices d'un avocat peuvent prendre connaissance du dossier, dans les mêmes délais, au greffe du tribunal; le
greffier qui a reçu le dépôt du dossier à cet effet est responsable de ce qu'aucune pièce ne puisse en être distraite ;
ilpe u te xige rq uel ed os si
erl uis oitr emi sr eli
ée tquel esp iècess oi
entn umé ro t
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nd ’exe rcerpl us
commodément sa surveillance.
(153) Les actes de notoriété font foi jusqu'à preuve contraire : Liège, 24 octobre 1923, in Jur. Liège, 1924, p. 27, cite par DE PAGE: Traité
élémentaire de droit civil belge, T. III, n° 717 en note.
(154) Lorsque les délits ont fait l'objet de poursuites judiciaires, le jugement constitue la preuve écrite irréfragable des faits. Sur la valeur de
preuve des procès-verbaux, de constat d'infraction et d'enquête, voir II, 99.
(155) Cette matière est réglée par ordonnances du premier président de la Cour Suprême de Justice. Avant 1968, par ordonnances des premiers
ère
présidentsd esCo u r
sd ’ap pel. Cfr. 1 inst. Elis., 6 mars 1950 (RJ., p. 154).
Une pièce qui n'aurait pas été communiquée dans ces délais doit être rejetée ; en pratique, il sera accorde en
ce cas une remise pour permettre à l'adversaire d'examiner le dossier, les juges estimant à bon droit que les parties
ne doivent pas être pénalisées pour les négligences de leurs avocats (156).
Il est d'un bon usage que commande la loyauté et la coopération à la justice de former le dossier complet dès
la première communication des pièces (simul et semel). Une pièce qui aurait été communiquée après le dépôt du
dossier, voire après que l'affaire a été entendue à une ou plusieurs audiences, ne doit pas pour autant être rejetée
des débats, si elle a été communiquée en temps utile, c'est-à-dire trois jours avant l'audience au cours de laquelle
elle est déposée (157). Un usage condamnable est ce1ui du dépôt de pièces hors des audiences ou, pire encore,
après 1a clôture des débats, quand même l'adve r
sa i
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yf eraitpa sd’o bjec ti
on( 158)
;ledevoirdec on fraternité
trouve ses limites dans le devoir prioritaire du service d'une justice loyale et limpide.
58
Les pièces susceptibles d'être "versées au dossier" ne sont pas seulement les documents reconnus
comme moyens de preuve légale ; tout écrit constituant un commencement de preuve par écrit ou susceptible
d'être invoqué au titre de simple présomption peut être joint ou annexé au dossier (correspondance, registres,
coupures de journaux, etc.). On voit souvent les parties joindre au dossier des "pièces à conviction" telles que des
échantil1ons de marchandise, des photographies ; si les tribunaux ont montré une large tolérance en ce domaine,
dans l'intérêt d'une prompte justice, le principe paraît cependant discutable et pourrait donner lieu à abus.
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rationd eto ut
epr euveaut req uel apr euveé crite,doitê t
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jug e(II,51).96 .Lav éri
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Les preuves écrites sont reçues de plana; (II, 94) ; l'écriture peut toutefois être contestée, ce qui donne lieu à
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-à-dire lorsque la partie à laquelle on oppose un écrit (ou une signature )
prétendument établi de sa main ou de la main de celui dont elle est l'ayant-droit, conteste que cet écrit soit de sa
main ou de la main de celui dont elle tient les droits, le juge peut user de toute voie de droit pour apprécier si cette
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;e npr at
ique,ilar ecou rsàl '
ex pertise(II ,109 ),àmo insq u’un ec omp a rai
sona vec
d'autres écrits de la même main lui permette de former immédiatement son opinion.
Les documents rédigés en langue étrangère doivent être accompagnés d'une traduction; si la partie adverse
conteste la traduction, le juge doit ordonner que la pièce produite soif traduite par un expert traducteur (161).
(156) Jugé que les pièces ne doivent pas être rejetées si la tardiveté de la communication n'a pas porté atteinte aux droits de la défense, Elis., 30
janvier 1961 (R.J., 1961, p. 26) ; Jugé que la production de pièces non communiquées ne donne pas lieu à rejet de ces pièces, mais à
réouverture des débats (Léo., 15 juillet 1925, R.J. 1930, p. 322).
(157) Jugé que lorsqu'une partie a fait usage d'une pièce non communiquée, la partie adverse peut obtenir une réouverture des débats: 1ère inst.
Léo, 15 juillet 1925, R.J., 1930, p. 322; et, à bon droit, plus sévèrement, que la pièce doit être rejetée des débats : Elis., 13 mars 1953, R.J.,
p. 211.
(158) Jugé (avec complaisance excessive) que lorsque les pièces ont été communiquée en première instance, il n'y a pas lieu de les rejeter sous
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ext equ’e l
le sn'
on tpa sé téco mmu niqu é esàn ou vea ue na pp e
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, 3 0jan vier19 61,R. J .
, p. 26.
La contestation d'écritures n'implique pas nécessairement une accusation de faux ou d'usage de faux ; si une partie
veu tf aireé tablirq u'unepi ècee stfausse( fa
uxma térielo uf auxint el
1e ct
ue ldansd esa ctesa u t
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que s),e llen’a
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o npé nalec o mpé tent
e;a prèsc onda mn ation, elle pourra
faire rejeter la pièce arguée de faux (162). Le droit zaïrois ne connaît pas 1a procédure du faux, incident civil (163) ;
cette lacune serait particulièrement préjudiciable lorsque l'on aurait affaire à un acte authentique entaché de faux
intellectuel et que les poursuites pénales seraient couvertes par la prescription ; cas rare, heureusement. On a
éga leme n tin vo quée nf a veurdel ’intro
d ucti
ondec ettepr océdurel efaitq uel aplai
n te,oumê mel ac i
tatio ndi rec
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n’a rrêtaitpa sl ap rocédu re civile en cours ;i
lnousp ara îtcepe ndanté viden tque,dan sl’intér
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u neb on nej ustice,
lej ug epe u ts urseoiràs tatuerd ansundé l
aiperme ttan td’ engagerl ap rocé durepéna leq uitien ,
dral ac au sec ivi
le
en état (164) (II, 75 bis).
(159) Le mode de vérification est facultatif et ne nécessite pas le recours à expert lorsque le tribunal est à même d'apprécier l'authenticité de
l'écriture contestée par comparaison avec d'autres pièces du dossier Léo., 13 novembre 1926, Jur. Col, 1929, p. 103 avec note.
(160) Léo., 13 novembre 1926; Jur. Col. l929, p. l03; le tribunal peut rejeter de plano un document contenant des contradictions internes et
se trouvant en opposition avec des faits établis, faisant apparaître le caractère de faux: Kin., 23 mai 1967, R.J., 1970, p.240.
(161) Elis., 4 octobre 1913 (R.J., 1931. p. 207).A notre avis, cette traduction doit être hors taxe; quelle que soit 1'issue du procès la partie
qui produit la pièce en langue étrangère doit payer 1e traducteur.
(162 )J ugéq u’u nep iècep eutê trer ej
et é
ed ud ébat,q uandmê mec eluiqu ienf aitu sageaé téa cquittéd ’usaged ef aux,sou sbé néficed u
doute ; Elis. 18 octobre 1960 (R.J. 1961, p. 17).
(163) Voyez à ce sujet SOHIER A., Droit de procédure du Congo belge, 2ème éd. Bruxelles-Elisabethville, 1955, n° 166, p. 77. Sur la
procédure du « faux, incident civil », voyez CORNU et FOYER, o. c., p. 547.
(164 )Su rl’ exce pt
iond eli
ti
s pen d ancep éna
le,v o
irII.
(165) Elis., 24 janvier 1961, R.J., p. 25.
59
98. Le rejet de pièces du dossier
Il va de soi que le juge n'aura pas égard aux documents dont l'écriture a été controuvée non plus que des
documents qui auront été jugés faux.l1 rejettera également des débats toute pièce que les parties se seraient
procurées par vol, violences, corruption ou en violation du secret professionnel (165). En matière de divorce, ne
devront toutefois pas être rejetées (mais retenues avec circonspection), les écrits que les époux prétendent avoir
trouvés (sans violences) en la possession de leur conjoint.
Quiconque a été partie dans une affaire pénale peut demander au greffier de la juridiction saisie de lui délivrer,
contre taxe, copie des plaintes, dénonciations, ordonnances, jugements ou arrêts de ces dossiers ; il peut verser ces
doc ume ntsa udo ssierd’unec ausec i
vile;l esj ug ement
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éd elac h osejug ée ,l esa utrespiè ces
actant plainte ou dénonciation ont valeur d ’actea ut
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q ue( 166).Le sp rocès -verbaux des officiers de la police
judiciairec ons tatantlesfait
s,l esa ct
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one tdep rocéduren epe uv entê tr
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parties,un efo isl ’i
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ocureurgé néra lprè
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appel(art.24,c o ded el ’
orga nisat ionj ud i
ciaire).
Dans la pratique, les parties qui ont intérêt à voir produire un dossier répressif en demandent, sans frais; le
dépôt sur le bureau du tribunal par voie de requête au procureur général près la cour d'appel. Le procureur généra1
d écides ouv eraineme ntd el ac ommuni cationdet outo upa rtied ud ossier(1 67);ler efu sd elac ommun icationd ’
un
dossier ou de certaines pièces ne doit pas être motivée, il est présumé justifié par l'appréciation souveraine du
procureur général quant aux exigences de l'ordre public.
Lorsque l'issue d'une affaire pénale pendante peut avoir une influence sur une instance civile en cours,
toute partie intéressée peut demander à surseoir à statuer dans la cause civile en vertu de l'adage « le criminel tient
le civil en état » (II, 75 bis) ; cette surséance à statuer ne paralyse pas la procédure d'instruction devant le tribunal
civil ; elle ne retarde la prononciation du jugement, que s'il pouvait y avoir contradiction entre le jugement civil et
le jugement pénal attendu (168).
Suivant le principe qui s'énonce "actori incumbit probatio" les parties ne produisent que les pièces qui
établissent le bien fonde de leurs demandes. La loyauté du débat judiciaire exige cependant que les parties
collaborent à la recherche de la vérité et le juge peut en conséquence ordonner à une partie de produire les
documents qu'elle détient (169). Il se peut de même que des documents se trouvant aux mains de tiers (privés ou
officiels) soient utiles pour la révélation de la vérité, si les parties n'ont pas pu obtenir ces pièces, le juge peut
ordonner leur dépôt (compulsoire) (170) ; les détenteurs auront cependant le droit de les retenir s'ils sont liés au
secre tpr ofessi
on ne lo u(pourl emi nistèrepubl ic)sil ’ord rep ublics ’oppo seàl ac ommun icati
o n.
60
(166) La preuve tirée d'un constat d'officier de la police judiciaire peut être renversée par1a preuve contraire : Kin., 2 mai 1967, R.J., p. 265.
En matière de droit privé, la preuve testimoniale ne peut être rapportée de plano ; elle doit être
autorisée par le juge (l71). Ne sont admis à preuve testimoniale que des faits articulés, précis, pertinents (ou
concluants) et admissibles.
L'existence de rapports juridiques, créance ou obligation de faire, peut toutefois être prouvé par
témoins pour les engagements ne dépassant pas 20 zaïres (art. 217 C.C:,fL. Ill).
Exceptionnellement la "commune renommée", la "notoriété" peut être prouvée par témoignage
(cfr. Acte de notoriété extra-judiciaire, II,94).
La demande d'enquête est introduite par des conclusions tendant à cette fin, avant faire
droit, et articulant les faits offerts à preuve.
Le droit zaïrois ne prévoit pas la dénonciation des témoins en même temps que
l'articulation des faits et c'est regrettable ; bien des enquêtes pourraient être évitées comme non sérieuses si les
témoins étaient dénoncés en conclusion de demande d'enquête. Les témoins ne peuvent attester que ce qu'ils ont
vu, entendu, éprouvé ou subodoré. lIs ne doivent pas émettre un avis, une opinion, un jugement sur les faits.
La partie adverse peut acquiescer aux faits, ce qui écarte l'enquête, sauf collusion, ou,
déniant les faits articulés, conclure au manque de précision, de pertinence, ou à l'inadmissibilité de la preuve, pour
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r er ejeterl ad e ma n ded' enquê te,o ue nc o
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rl’e nquête,led roitd er app ort
erpa rt émo i nl e
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contraires lui étant acquis d’ o ffi
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Le juge peut retenir aux fins d'enquête certains faits articulés et en rejeter d'autres s'il les juge imprécis, non
pertinents ou non admissibles ; il peut "ajouter" d'office des faits qu'il estime concluants ou les rejeter tous,
comme inutiles, c'est-à-dire superfétatoires (l72). Le juge peut même ordonner d'office une enquête sur des faits
qu ’ila rticul elui -même (art. 29, al. 2) et faire citer les témoins qui d'après les éléments du dossier sont susceptibles
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Le jugement ordonnant l ese nq uê tesr epr endl ’o bje tduli
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sàp rouveretf ixelelieu ,lejo ure tl
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ionde stémo ins( 173).Le st émoi n sdo i
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on; les parties
peuvent toutefois les inviter à comparaître volontairement.
End roi tza ïrois,lejug eme ntadme ttan tl’enq uê ten edo i
tp asê tresignifié( saufs’i
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e voi rdénon cia ti
onde st émoi nsa s si
gnés(o uin vit
és,C.p ro c.Ci
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.3 2)(1 74).
Les témoins sont invités à décliner leur nom et qualité. Ils sont interpellés sur leurs relations familiales ou sur
leurs liens de subordination à l'égard des parties. Ils prêtent ensuite serment. Le serment de la forme traditionnelle
co utumi èren ’es tpaspr év udevant les juridi ctionc iviles(cf
.C.Pr oc.Civ .,art.17).Pui squel ejugepe u td’office
ou à la demande du comparant dispenser du serment, il pourrait aussi accepter (non pas imposer) le serment fait en
la forme admise par la coutume.
Les témoins ne peuvent pas lire le u rsdé po sitions ,c’e
stun eg aranti
ec o ntrele
st é moinsd i
c t
éso up réparés;
cependant, on ne refusera pas au témoin de consulter son agenda pour fixer une date, ni de brandir (déposer) une
lettre, si elle n'a pas été tracée pour les besoins de la cause (175).
61
et sous la foi du serment peut être retenue comme preuve pourvu que les signatures soient légalisées : L’shi, 19n ov emb r
e1 970 ,R.J.,917 1
(sic. 1971), p. 61. Ce mode de preuve n'étant pas prévu par la loi ne peut, à mon avis, tenir lieu d'enquête; les lettres rogatoires fournissent
le moyen d'entendre les témoins qui ne peuvent commo déme nts ep résenteràl ’
aud i
enc ed uj u geme nt(II
,1 0 5).
102.Lava
leurpr
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tiondet
émoi
gner
(l76) Les témoins qui comparaissent sur simple avertissement ont droit à la taxation de leurs frais de déplacement et de séjour ainsi que du
manque à gagner, au même titre que les témoins assigné : Boma, 10 octobre 1911, Jur. Congo 1913, p. 251.
(177) Elis. , 7 septembre 1912 ; Jur. Congo II, p. 223 ; Léo., 12 mars 1929, Jur. Col. 1930-1931, p..316; Elis., 14mars 1942, R.J., p. 38.
(178) Elis., 22 juillet 1916, R.J. 1931, p. 346; Léo., 18 décembre 1952, J.T.O., 1953, p. 56.
(179) Elis., 10 mars 1964, R.J., p. 88 ; à rapprocher du jugement 1ère inst., Léo., 24 septembre 1957 (J.T.O. 1959,
p.72 )qui ,a prèsavoira c
c eptéd’ entend rel egendre,r e
je t
tesontémo ig nag e.
62
Le juge apprécie souverainement la justification du secret professionnel invoquée par le témoin qui
refuse de répondre (181).
Les « enquêtes contraires» sont de droit (C. Proc. Civ., art. 31) ; ceci veut dire que, sans jugement
préparatoire nouveau, l'adversaire peut faire entendre des témoins sur les points articulés et admis à la preuve. Si
cependant il veut établir d’autresf ai
tsqui vont ruiner la portée juridique des faits établis par l'enquête directe ou
même la crédibilité des témoins entendus , il devra articuler à son tour ces faits et conclure à enquête. Un même
jugeme ntp eut,bie ne ntendu,aut ori
s e
rl ’enq uêtesurd esf ait
sc otésp arled ema n de ur.
Le juge fixe dans le jugement autorisant les enquêtes, la date et l'heure (182).
Sil esenq uêtesn es on tpaste rmin éesàc ettea udienc e( pare xe mpl epa rcequ ’
untémo inn ’estp a
sve
nu)
,le
juge peut proroger les enquêtes. Les parties peuvent toutefois objecter à la prorogation dilatoire (183).
(180) 1ère Inst. Elis., 19 janvier 1939, R.J., p. 79; avec note signée E . F., confirmant l ’
o pin i
ond uj ugeq uiqu al
ifiec et
tea me
ndede
« sanction pénale » appliquée par la juridiction civile et justifiant en conséquence la péréquation des centimes additionnels et le prononcé
d’u nep eined es ervitudep énales ub s
idiaire.
(181) Léo., 27 mai 1958, R.J. 1960, p. 3; sur le secret professionnel des officiers du ministère public : Léo., 30 janvier 1940 (R.J., p. 140,
avec note).
(182) Elis., 5 février 1957 (R.J., p. 165) et 19 février 1957 (R.J., p. 166).
(183) Léo., 1er mars 1966 (R.J., p. 229) ; 1ère inst. Léo., 8 avril 1958 (R.J., 1960, p. 155) et Léo., 11 juin 1959 (RJ. 1960, p. 213).
Généralement, le tribunal ne donnera de commission rogatoire qu'en réponse à des conclusions qui le
demandent expressément (puisque les témoins ne doivent pas ê tredéno ncésd a nslad ema nded ’en quête).
Rie nn ’empê chelej ugeq uiaa u t
o ri
sél ese nq uêtesd efaireu l
térie
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u sionsd ema nd ant
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Le jugement qui commet rog a t
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ibu nald el ’action,
articulele sp ointssurlesquelspo rtel’e nquêtee tdé signel estémo insàe nten dre.Silap rocéduree stcon t
ra di
ctoir e
,
ce jugement ne doit pas être signifié. Une expédition est adressée par le greffier au juge commis, qui, par voie
d’o rdonn anc ef i
xea udiencee tyf aita s
signe rlest é
moi ns
.Ce tteo rdonn ancen ’
estc e pendantp assign if
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ve ntr ece voiruna visdel af i
xationd ’
a udienced ug re
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erd ut ribunal commis ;
l’enq uêtenepe uts eteni
rs ansquel e spa rti
ese ns oie ntave r
ti
es( 185).
Le tribunal commis entend les témoins désignés sur les points articulés au jugement ; le président ne peut
sortirduc ad red esfai
tsli
be l
lés,n ie ntendred ’autre stémoins que ceux que le juge désigne (186). Il peut toutefois
interpeller les comparants pour leur faire préciser leur réponse ou scinder les questions pour que les témoins les
comprennent mieux. Les parties peuvent facultativement assister personnellement àc ese nquê teso us ’yf aire
représenter.
Aut refois,one s
tima i
tq u’ila pp art
e naitàl a«partie la plus diligente » de mettre en mouvement le juge
commi se nl uia dressa
ntun ereq uêtea ppuyé edel ’expé diti
ond uj ugeme ntluif aisa
n td élégat
ion;
(184) Les t ri
bu nau xd oivents ou ver
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n eme n td el ’
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autorisent ;L’
s hi.,13sep t
emb re1 966( R.J.,p.3 56).
(185) Cass. B. juin 1955 (R.J., p. 417) ; Léo., 18 novembre 1947 (R.J. 1948, p. 97) ;l
aréce
pti
ond
et é
mo i
gnag
eséc
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sadmi
separL’
shi
.,
63
19 novembre 1970 (R.J. 1971, p. 61) ne paraît cependant pas conciliable avec le droit en vigueur.
(186)Lej ugec ommi sr og atoi
re me ntn ’es tpa sc ompétentp ourd éciders ’ilyal i
euder
efus
erd
’en
tendre un
témoin désigné par la lettre rogatoire : Léo., 16 décembre 1952 (R.J. 1953, p. 33).
Le tribunal devait en ce cas imposer une date à laquelle les enquêtes devaient être « commencées » faute de quoi il
passait outre. Cette conception, guidée par le principeq u’e
nma t
ièr
ec i
vilelespa rti
essontmaitr
e sd el ap r
o cédure
(I
I,12 ),pa r
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ta ujourd’h uidépa ssé.Le smo t
ifsq uio ntin citél elégi
slateuràc onfie
ra ugref
fierp lutôtq u’aux
parties le soin de mettre en mouvement les experts valent aussi pour le juge commis rogatoirement (II, 109).
Les tribunaux zairois peuvent aussi commettre des juges étrangers. Ils ne peuvent toutefois exécuter des
commi s sionsdej ugesé t
rangersq u’avecl ’a utorisati
o nd uCo mmi ss
aired ’
Et atàl aJ us
ti
ce(art
.3 8 ,C.p ro c
.C.).
Ces matières peuvent être réglées par des traités de réciprocité.
Lej ugec ommi spe utp rorogerlese nq uêtess ’iléch et .Ma i
slej uged el ’act
ionpeutpa ssero utres ’i
ly a
ma nifes teme ntma n œuv redilatoir
ed ansl ec he fd’un epa rti
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106. L'aveu
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ation sq uef a its ponta néme ntun epa rt
ie( o uc ell
esq uef a i
ts onr eprésentantmunid ’
une
procuration spéciale à cette fin) devant le juge au cours d'une audience traitant du litige auquel se rapportent ses
dires constituent I’
a veuj ud i
ciai
re . Les réponses que fournit une partie convoquée en comparution personnelle
ordonnée par le juge valent également aveu judiciaire (II, 107).
L'aveu judiciaire vaut preuve péremptoire des faits reconnus. L'aveu extra-judiciaire résulte des déclarations
ou des écrits émanant d'une partie qui les a faites hors des audiences de l'instance ; la loi ne lui accorde pas la
mê mef o rcepro bantea bs olue;l ej ugede vrae ne ffe ta pp récieravecp lusd ep rude ncel ap or
téed ’una veue xtra-
judiciaire (187), mais, dès lors il apparaît que la partie s'est exprimée en toute liberté et en connaissance de cause,
l'aveu vaut preuve des faits reconnus (188).
L’ av eue tindivisible ( 189) ; ceci signifie que si une partie reconnaît un fait qui lui est prejudiciab1e,
s
mais qu'en même temps elle expose des circonstances ou des faits complémentaires qui en atténuent ou en
annihilent les conséquences juridiques, le juge ne pourra les retenir sans tenir compte de ces circonstances ou faits
connexes.
La comparution personnelle peut être spontanée, elle est de droit; mais 1a représentation est toujours
permise en matière civile, les parties peuvent aussi faire défaut.
Ri enn ’empê c hel esp arti
esdepr endree nf or
med ec on c
lusi
o ns,l ’
initiatived ed ema n derl ac ompa rution
personnelle de leur adversaire, mais le juge peut ordonner d'office, la comparution des parties.
La comparution, personnelle est ordonnée par un jugement qui fixe le lieu, le jour et l'heure de l'audience.
Les dires des parties à la comparution peuvent valoir «aveu judiciaire» (II, l06).
Le refus de comparaître, le refus de répondre ou la réponse inadéquate permet au juge de tirer «toute
conséquence de droit » ; il ne peut pas pour autant adjuger le défaut si la partie est par ailleurs représentée ; il peut
parc o ntree nt irerun epr ésompt ion ,all
a ntj us qu'
àc onsidér erqu ’ilyac omme nce me n td ep reuv ep a ré crit
,
permettant d'autoriser le serment supplétif et la preuve testimoniale.
Le juge peut-il ordonner la comparution personnelle du défaillant ? L'article 49 dit «en tout état de
64
cause», mais, bien entendu, tel jugement rendu par défaut devra être signifié, la partie appelée à comparaître
devant être avertie, en due forme de proc édu re,des ond ev oi
rdes ep r és
ente
ràl ’aud i
en ce.Enc o mpa
raissants ur
ordre du juge, la partie défaillante ne rabat pas le défaut, à moins qu'elle ait présenté des défenses. Le jugement
ordonnant la comparution personnelle des parties ne doit-il pas toujours être signifié à la diligence du greffier?
C'est un acte d'autorité du juge; cependant, nous le voyons pas reproduite ici la disposition de l'art. 71, (alinéa 3,
C.Pr. p.). Il faut donc admettre que c'est la partie qui a intérêt à voir progresser le procès qui devra signifier le
jugement à la partie défaillante ; aucune signification n'est requise si le jugement est contradictoire.
(189) Elis.,18 décembre 1925, Jur. Co1. 1926, p. 238; Léo., 16 juin 1926, Jur. Kat. III, p.125 ; Léo., 8 octobre 1957, R.J., 1958, p. l40.Voir
cependant 1ère Inst., Elis., 27 janvier 1938, R.J., p. 144 avec note et Léo., 12 mars 1957, R.J., p. 295.
La comparution personnelle des incapables et des personnes morales privées se fait par la personne qui a
qualité pour les représenter ; comparution de l'administration se fait par l'agent habilité pour la représenter (art.
57).
La comparution personnelle des articles 49 et suivants tient lieu de l'interrogatoire sur faits et articles de
l'ancien droit français et du droit belge où il fallait articuler les faits comme pour une enquête. La comparution
personne1le est moins formaliste, elle permet d'obtenir avec plus de célérité des réponses plus sincères et plus
précises.
Bien que la chose soit plus délicate encore qu'en matière d'enquête, la comparution personnelle devant un
juge commis à cet effet, voire devant deux juges différents est possible (art. C. Pr. Civ.).
Le juge peut avoir intérêt à se rendre compte de visu d'une situation de fait. Il peut, à la requête des parties
ou d'office, décider de se rendre sur les lieux.
Il faut un jugement avant faire droit, fixant jour et lieu, afin que les parties puissent y assister (principe du
contradictoire).
Le juge peut se faire accompagner par un expert (II, 109). Lorsqu'une juridiction d'appel ordonne une visite,
un seul juge descend sur les lieux (II, 199).
Le greffier dresse procès-verbal des opérations: date, jour et heure, présence ou absence des parties, d'un
expert, actes posés par le juge, questions posées et réponses faites etc.
En droit belge et français, le procès-verbal doit être signifié à l'adversaire avant reprise d'audience ; en droit
zaïrois, le procès-verbal est versé d'office au dossier qui reste à la disposition des parties et l'instance se poursuit
sur simple fixation de remise, actée à la feuille d'audience.
L’ e
x pe rtisee stuneo pé r
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esa ppelées« expe r
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mission de fournir, en vue de la solution d'un litige, des explications ou des renseignements d'ordre technique que
le juge ne peut pas se procurer lui-mê me( 190) .L'e xperti
sen ’estdon cpa se ssentiel
leme ntp rob atoired esf ait
s,
mais elle peut cependant apporter des éléments de fait à la connaissance du juge.
L'expert peut être désigné et chargé d'une mission sur conclusions prises en ce sens par une partie ou de
l’accords des deux parties ; mais le juge peut aussi bien ordonner d'office une expertise et choisir un expert, à
défaut pour les parties de s'entendre sur la désignation. Ceci implique que le jugement faisant droit à une
.demande d'expertise ne doit pas nécessairement donner une mission conforme à la demande, fût-elle l'objet d'un
accord des parties: le juge ne peut cependant pas désigner un autre expert, s'il en est un agrée des parties (art. 39,
al. 3), mais il peut compléter ou retrancher ou modifier la mission proposée. Le juge doit impartir un délai pour le
dépôt du rapport ; cette mesure est purement comminatoire.
En pratique, le juge discute avec les parties, et de la mission et du choix de l'expert; ceci est d'autant plus
65
utile qu'il n'existe pas de « récusation d'expert» organisée en droit zaïrois. SOHIER (191) pense que le juge peut
retracer (rétracter sic) son jugement de désignation d'expert avant prestation de serment, s'il y a manifestement
intérêt à renoncer à ses services. Il peut tenir compte, dans l'appréciation des conclusions de l'expert des griefs
formulés contre lui.
Les experts sont un ou trois. S'ils sont trois, ils «délibèrent». Le but du délibéré d'expert est de former seul
avis. Si une opinion divergente subsiste sur un ou plusieurs points, cette opinion peut être énoncée (192). Si un
expert refuse de signer (art. 180) la sentence signée par la majorité sort les mêmes effets (193).
(190) Une demande d'expertise n'est recevable que dans le but d'éclairer le tribunal ; une action qui se bornerait à demander une expertise
n'est pas recevable : Elis., 17 janvier 1961 (R.]., 1961, p. 46).
(191) A. SOHIER, op. Cit., n° 155, p. 52; cf. 1ère Inst., Léo., 24 janvier 1951 (R.J., p. 201) ; Elis., 15 janvier 1963 (R.J., p. 211).
A l'instar du nouveau droit français, le décret de 1960 a adopte le système où c'est le greffier qui avise
l’expe rt(art. 40) et non plus «la partie la plus diligente ».
L'expert n'est «mis en mouvement» qu'après la consignation de la provision qu'il requiert en prévision des
frais et honoraires couvrant sa mission (l94). Dans la quinzaine, l'expert doit aviser les parties du jour et de l'heure
à laquelle il commencera les opérations (en vue d'assurer le caractère contradictoire) (195). L'expert est encore
tenu par le délai d'exécution :i ldo ita v oirte rmi nél ’exper
tis
ee tdépo sér ap porta vantl ed él
a iimp artipa rle
jugement qui le nomme.
En matiè reci vi
le,l’expe rtnepe u tê trec on tr
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erunemi ssio n.S’ i
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o fficee tsans
frais, et un autre expert peut êtred ésign édel ’acc ordd esp art
ie
so uàlar equê t
ed elap art
iel ap lusd il
ige nte.
(192) comparez avec le délibéré des Juges (II, 123) et des arbitres (II, 253).
(193) Elis., 10 août 1912, Jur.Congo,1914-1919, p.164, avec note.
(191) Le défaut de provisionner l'expert ne justifie pas le rejet de la demande ou des moyens de défense qui prétendaient y trouver un
fondement: app. Ruanda-Urundi, 21 décembre 1954 (J.T.0.,1955, p. 88) ; la partie qui a demandé et obtenu la désignation d'un expert peut
obtenir remise pour réunir les fonds nécessaires pour mettre l'expertise en mouvement ; Léo., 5 avril 1966 (R.J., 1967, p. 20, avec note) ; il
va de soi que le tribunal ne peut pas faire le jeu d'une partie qui tenterait par ce moyen de paralyser la justice ; si la provision n'est pas
versée dans le délai raisonnable ou si la partie en défaut ne justifie pas sa carence, le juge passera outre et tranchera le litige suivant les
éléments dont il dispose. (195) En matière civile, l'expertise est contradictoire ; si les parties n'assistent pas à toutes les opérations de
l'expert; elles peuvent lui demander de leur communiquer, avant de conclure un avant-projet d'expertise leur permettant de faire leurs
observations et de lui communiquer des renseignements complémentaires : L’ s hi
.,1 7ma i1 96 6(R. J.,p .2 07).Jug éq u 'un eexp e
rti
seà
laquelle n'aurait pas assisté le défendeur n'est pas de ce seul fait démunie de toute valeur probante ; L'shi., 21 mai 1969 R.J .,p. 207).
Jugé cependant que la négligence d'une partie de donner suite à la demande de la partie adverse de faire procéder par un expert compétent à
un contrat contradictoire permet au tribuna1 de considérer comme probant un devis estimatif de domma gesfa i
tspa ru nh o mmedel ’
art
offrant des garanties suffisantes : 1ère inst., R.-U. 13 août 1960 (RJ.,1961, p. 164). Une expertise à laquelle une partie n'a pas assisté n'est
cependant pas de ce seul fait dénuée de toute valeur probante : L'shi., 21 mai 1969 (R.J,.p. 207).
Par contre, s'il a avisé les parties (ce qui implique une acceptation de sa mission) et qu'il manque ensuite à
l'exécuter, il pourra être condamné :
- aux frais frustratoires ...
- à des dommages-intérêts éventuels en faveur d'une partie, qui, bien entendu, doit la postuler conformément
aux règles de l'art. (sic des art.) 258-259 du code –civil livre III, et dans la forme ordinaire d'une demande
en justice.
Lap roro gat
ionde sd é
laisn ’estp asorgan i
sé,ma isl'éco uleme n tdud élaicommi natoiren '
entra
înepa s
déch ar ge d' office.Lej ugen edé ch argeral’expertd esami s sion,p o u rc aused er eta
rd,q u’àl ad e manded '
une
partie.
Jadis les experts devaient prêter serment préalable, à moins d'en être dispensé par les parties. Formalité
des er men t,… o uf orma litédedi spense.Leno uvela rticle4 2ao ppo rt
un éme ntmi sfin à ces formalités,
imposant aux experts de faire procéder (précéder sic) leur signature de la formule du serment : « j ej urequej’ai
66
rempli ma mission en honneur et conscience, avec exactitude et probité ». Si les experts ont omis de mentionner
cette formule, ils peuvent la compléter par après ; les parties peuvent aussi couvrir, ce vice en les dispensant du
serment (196).
Un rapport défectueux ne donne pas nécessairement 1ieu au rejet de l'expertise ; il y a un défaut dans la
forme, le juge peut convoquer l'expert pour l'inviter à le (se, sic) corriger (par exemple, oubli de serment, de
signature, erreurs matérielles, etc.) ; si le rapport fournit des éclaircissements insuffisants, le juge peut
convoquer l'expert à l'audience pour l'entendre sans formalités (art. 43, al. 2); le juge peut également, à la
de ma nded esp ar
tieso umê med 'offi
c e,o rdonne rq uel’expe rt
isec ompl éme ntai r
eaumê mee xpe rto uàu na ut r
e
(art. 43, al. 1) (197). Le juge n'est pas lié par les conclusions des experts (198).
(196) Cette renonciation est implicite lorsque les parties concluent et plaident sur le rapport sans soulever le moyen : Léo.; 14 février
1956.
(197) Voir cependant Elis., 1 juillet 1962 (R.J., 1963, p. 117) et L'shi., 17 mai 1966 (R.J., 1966, p. 237).
(198) Jugéq ues ilejug en ’este s tp asliép arlesc on clusi onsd el'exp e r
t,i1n ep eutce pe ndantp a slesr eje
tersansj
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cation: Léo., 8
juin 1965 (R.J., 1966, p. 122); cf. App. R.-U., 13 avril 1954 (R.J., p.259).
Jug éq u’unr a p portd ’ex pert
iseq uin ’
estc ontesté sur aucun point et qui paraît établi sur des données objectives, raisonnables et
mo d ér
ées,c ons titu
eu n eb a s
er ais on nabled erè gleme ntd ul iti
ge,d ’a u t
antp l
u ssûreq uel apartieàl aqu el
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estoppos
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sagesse :L’s hi, 25a vril1 967, R.J., p. 264.
Jug éq ueq uandl ’i
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mén égliged es ef airereprésen t
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audien ces u ivantl
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pô tdur apportd ’ exper t
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es out
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tlesconclusions de
er
l’appelant,ilyal ieud ’ad j
u gerc e sc on c
lus i
ons: L’sh i
, 1 décembre 1970, R.J., 1971, p. 32.
L'expert peut tenter de concilier les parties (C. Proc. Civ. art. 45). En cas de succès, il dresse procès-verbal
de l'accord et fait signer les parties. Ce procès-verbal vaut transaction, mais peut être repris en un jugement
d'expédient (II, 128) à moins que les parties ne se désistent de l'action.
Le rôle de l'arbitre rapporteur est bien différent de celui de l'expert ; il diffère aussi de celui de l'arbitre (II,
249).
Le (s) arbitre (s) rapporteur(s) n'est (ne sont) pas choisi(s) par les parties, mais désigné(s) par le tribunal.
Rien n'empêche une partie de conclure au recours à ce mode de procédure; rien n'empêche les parties de conclure
dans le même sens ni même de proposer en conclusion des noms d'arbitres rapporteurs. Cependant, même dans ce
cas, l'arbitre rapporteur tient son pouvoir du juge et non de la volonté des parties et le juge n'est pas lié par le choix
des parties.
L'arbitre rapporteur n'a pas de pouvoir juridictionnel (à la différence de l'arbitre). Il est choisi pour ses
connaissances techniques, tout comme l'expert, mais son rôle ne se borne pas à «fournir des renseignements
d'ordre technique», il est chargé en outre de chercher une «solution»au litige (199).
Si la solution proposée par le (s) arbitre(s) rapporteur(s) est acceptée par les parties; il y a «conciliation».
L'arbitre rapporteur en dresse acte (motivé) et le soumet à la signature des parties. Celles-ci peuvent «se désister»
de l'instance (II, 70) sinon l'arbitre rapporteur déposant l'acte de conciliation du tribunal ne laisse au juge d'autre
solution que celle de prononcer un jugement d'expédient, donnant force exécutoire à la convention des parties. Ce
jugement est sans recours, la solution ayant un caractère de transaction (cf. II, 70).
67
(199) A. RUBBENS : conciliateurs, experts arbitres rapporteurs, arbitres, in R.J., numéro jubilaire, 1974, sous presse.
Si les parties n'acceptent pas la solution que propose l'arbitre rapporteur, celui-ci dépose son «avis», portant
la proposition de solution et la motivation, sur le bureau du tribunal. Le tribunal garde en ce cas toute liberté
d'adopter en tout ou en partie les motifs et les solutions de l'arbitre rapporteur, les parties pouvant conclure et
plaider sur l' «avis» de l'arbitre rapporteur.
Les arbitres rapporteurs doivent-ils être plusieurs, c'est-à-d
iref
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t.44
pourrait le faire croire, mais la logique du système ne l'exige nullement.
Les arbitres rapporteurs peuvent-ils être récusés ?La loi ne prévoit que la récusation des magistrats (II, 7.9) ;
l'arbitre rapporteur n'ayant ni pouvoir juridictionnel ni autorité judiciaire ne semble pas, faute de texte exprès,
pouvoir être touché par la récusation. Son «avis» est d'ailleurs contrôlé par un juge.
Les arbitres rapporteurs doivent-ils prêter le serment ? La loi ne le dit pas. La doctrine française soutient
qu'il n'y a pas de serment.
Notons que la désignation des arbitres rapporteurs peut être d'une grande utilité dans la solution des
procès posant des problèmes de techniques qui sortent des connaissances normales d'un juriste: il ne faudrait pas
que les juges en abusent pour se soustraire à leurs responsabilités.
Le serment litisdécisoire n'est pas - rigoureusement parlant - un moyen de preuve (C.C. III art. 234 -
241); c'est un défi lancé, par une partie à son adversaire et par lequel elle lui propose de mettre fin au litige en
relevant l'offre de prêter serment ; si l'offre est acceptée (200), le juge doit se borner à prendre acte des faits
affirmés sous serment et formuler en conséquence son jugement qui se borne à donner force exécutoire à la
solution que les parties ont déterminée par le se rme nt
:I lrendrae ns ommeunj ugemen td ’expé dientc ommes il es
parties avaient conclu une transaction (II, 128) (201). Si la partie à laquelle le serment est déféré refuse de prêter
serment, elle succombe (202).
(200) 1ère Inst., Elis., 20 décembre 1925, Jur. Kat., II, p. 82.
La partie à laquelle le serment a été déféré peut toutefois renvoyer la balle et référer le serment à celui qui
lui a lancé le défi. Dans ce cas, la solution du litige dépend de ce que cette partie prête ou ne prête pas le serment.
Le serment ne peut porter que sur un fait personnel et «relevant » (203) (c'est-à-dire que la demande ne
lai
s seplusd ’au t
reiss ue si le fait est tenu pour établi). Le serment peut toutefois être déféré pour mettre fin
àl ’
u nde sc hefsdel ade ma nde ,s’il en était plusieurs; i1peut également être déféré pour mettre fin à une demande
incidente ; le procès suit en ce cas son cours pour les points du litige qui n'ont pas été écartés par le serment.
Le faux serment expose son auteur aux poursuites pénales (art. 132 C.p.) ; mais la victime ne peut pas non
pluss ’a ppuy e rs urlej uge me ntdec ond amn at
ionpo uri
n t
r od uireu ner e quê
tec
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e( II,2 19);e ll
e ar enonc é,e n
déférant ou en référant le serment, à obtenir directement ou indirectement (par la voie de dommages-intérêts)
l’objetdes ona c ti
ono uàs ad éfense.
Cette procédure requiert la plus rigoureuse attention du juge qui doit veiller à ce que le serment porte sur
un fait (204) et non sur sa qualification et que ce fait soit déterminant pour la solutiond ’unl iti
g e(205);s’iln 'en
est pas ainsi, le juge n'autorise pas la prestation du serment litisdécisoire.
(201) Jugé que seules les parties ayant capacité de transiger, peuvent déférer le serment 1itisdécisoire : Elis., 6 février 1915, Jur. Col. 1925,
p.2 30 .Lema nda taired' unep artie( n otamme ntl ’a v
ocat) ne peut déférer ou renvoyer le serment sans avoir à cet effet une procuration
spéciale (Elis, 19 juillet 1941, R.J., p. 77 avec note).
68
(202)Led é fautàl ’audien cefixéep arjug eme n tc ontradi
cto
ire pour la prestation du serment, équivaut au refus de prêter serment : 1ère Inst.;
Bukavu, 9 octobre l953 (R.J., 1954, p. 107) ; contra : Elis., 28 octobre 1913, jur. Congo 1921, p. 345 et R.J., 1931, p.207).
(203) Elis., 6 février 1915, Jur. col. 1925, R.J., p. 320.
(204) 1ère inst., Coster, 18 août 1933, R,J., p.255.
(205) Elis., 8 juillet 1952, avec note : J.T.O., 1953, p.102.
Lorsque un fait n'est pas pleinement établi mais qu'il n'est cependant pas totalement démuni de preuves
(206), le juge peut - s'il n'est pas d'autres moyens de lever le doute (207) –déférer le serment à l'une des parties. Il
s'
a gi
td’ u ns erme ntq ues eu llejugepe utdéfér
er.Ri enn 'empê chele spartie
sd ’enf airel asugg estiona u juge, mais
celui-cin '
estpa so bl ig éd er épond reàpa re
ill
ede ma n de;i la p pré
cies ouve raine me ntl’op portunitédec e tte
procédure. La partie à laquelle est déféré ce serment ne peut 1e référer à la partie adverse.
Le serment supplétoire peut également être déféré à une partie en vue de déterminer la valeur de la chose
demandée, si cette valeur ne peut être déterminée autrement ; dans ce cas, le juge doit déterminer la somme à
concurrence de laquelle le demandeur sera cru sur serment ; il faut en conclure que dès que le prestataire du
serment déclare un montant inférieur ou égal à celui que le juge a fixé comme plafond, cette somme doit lui être
adjugée.
Lorsque le juge défère le serment supplétoire, il est lié par la solution que la réponse au serment lui imposé
(208).
SECTION 4
LE DEBAT JURIDIQUE
Eclai
r éss urlesf ai
ts,so i
tparl apr od ucti
onde sdo ssi
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tp arl esp rocéduresp robato i
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appartient aux juges d'appliquer le droit aux f ai
tst elsq u’ i
lsl e ura pparaissentpo urvra
id a
nsleuri
nti
me
conviction. Les juges connaissent le droit, il n'est pas nécessaire de leur exposer (209).
Les parties ont cependant la faculté de présenter les faits au juge sous l'angle qui leur paraît le plus favorable
a leur thèse ; elles ont intérêt légitime à indiquer aux juges les lois qui apportent au litige une solution qui leur est
favorable et à leur rappeler les interprétations de la jurisprudence et la doctrine qui vont dans le sens qui leur est
profitable ; elles peuvent faire un exposé écrit de leur raisonnement juridique en fait et en droit : les conclusions ;
el1es peuvent en faire un exposé verbal, la plaidoirie, e tapp uye rleu r
sd iresd’unen ot ed eplaidoirie.
Le ministère public qui doit assister à toutes les audiences peut en toute cause (et doit en certaines matières)
donner un avis ; il ne pe utpr e ndrepa rti;i lned oitintervenirq uepo urf air
er espec t
erl ed roi
t,lamo ralit
ée tl’ord re
public (210).
69
115. Les conclusions des parties
1° En fait :
pour le demandeur : en exposant les faits qui ne sont pas controversés ; en établissant les faits qui sont
contreversés :
pour le défendeur : en renversant ou en ébranlant les preuves apportées à l'appui de faits contestés ou encore en
établissantd ’autresfaitsq uines o ntpa sconcil
iablesa ve clesf ai
tss
u rlesq uelsled e ma n deurp rétendf onders on
action, ou qui viennent en modifier les conséquences juridiques.
2° En droit :
pour le demandeur: en exposant (ou en mentionnant) les règles de droit applicables ; en offrant des interprétations
favorables à la thèse soutenue, en montrant que les faits tels qu'ils sont établis sont visés ou couverts par ces
règles de droit et en recherchant des conséquences qui en découlent; pour le défendeur : en démontrant que les
faits ne tombent pas sous le coup de telle règle, et éventuellement en invoquant une autre règle qui serait
applicable, écartant la conséquence à laquelle prétend le demandeur.
Le juge zaïrois ne doit pas connaître les coutumes propres à une profession; les parties qui invoquent ces coutumes doivent prouver leur
existence.
Le juge zaïrois doit connaître le droit privé international du Zaïre et notamment les règles de renvoi au droit étranger ; il ne doit pas
connaître le droit étranger ; il appartient aux parties à le lui faire connaître.
(210) Rappelons qu'un officier du ministère public peut être récusé (I, 183) au même titre qu'un juge « l
o rsqu ’
ili
nte
rvi
ent par voie d'avis»
(art. 83 C. Org. Jud.) ; il participe en effet à la formation du jugement.
(211) Fr. GORPHE : Les décisions de justice, Paris 1952.
Fr. RIGAUX: la nature du contrôle de la Cour de Cassation, Bruxelles, 1966, n° 25 à 31, pp. 35 à 46.
3° Dispositif : en proposant au tribunal une conclusion - décision découlant logiquement de l'exposé en fait et en
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dire lors du dépôt des concl
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trelu) ou lors de la dictée au
greffier. La communication du « projet » de conclusions (II, 76, 95) doit se faire aux adversaires trois jours
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ur sol1iciter son intervention ne lie pas les parties
(
212)
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lob
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pendant le rédacteur à
détacher et à enchaîner un à un ses motifs, d'abord en fait, puis en droit et à dégager suivant la dialectique
juridiq uelapr étenti
onq u’i
lf ormule,c ommea bouti
s semen tdes onr aison ne me nt.
Chaque partie doit communiquer ses conclusions à l'adversaire, afin de lui permettre de répliquer aux moyens
qui s'y trouvent exposés; il est dès lors permis aux parties de prendre des nouvelles conclusions en réplique ;
l'
abu sd esr é pl
iquesn es ertg énér
a l
eme ntpa sl ac ausequel ’ond éfend,e llec rée la confusion et déforce souvent les
conclusions premières lorsque celles-ci ont bien circonscrit des moyens.
Il n'est pas obligatoire, mais de bon usage de remettre également une copie des conclusions au ministère
public;det o
utema nière,l ’or
iginaldes conclusions est versé au dossier communiqué au ministère public (II,
117).
Les conclusions sont signées par les parties ; les avocats peuvent signer les conclusions en qualité de mandataires
70
de leurs clients, pourvu que ces conclusions ne contiennent aucune reconnaissance préjudicielle (aveu) (II,106) ;
certains avocats demandent à leurs clients de signer les conclusions afin de prévenir un désaveu.
(212)Ena ve rt
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espeuvent modifier leur « projet de
conclusions ».
Lespa rt
iesn esontp a sobligé esdef o rmul erdesc on
clus
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s(213);e l
le
sn ’acq uiescentpaspourautan ta ux
prétentions de leur adversaire, mais s'en remettent à la prudence du tribunal ; il serait de même que si elles
déclaraient expressément «s'en référer à justice » (214).
Les parties –ou leurs avocats –ont le droit de commencer leurs conclusions.
Cet exposé verbal adopte le genre littéraire de la plaidoirie qui peut recourir à l’artd elar hé tor
iq uepo ur
entraîner la conviction.
«l eb utd ’unpl ai
doye re std epe rsuaderlej ugee td er ame ners o ns entime n tàc eluid el ’orateur»,
d éfi
niti
onmi sed anslabo uched’ Apo l
lodore(215).
Une note de plaidoirie est un résumé de ces arguments destinés à faire revivre dans la mémoire ces fugaces effets
litté
rairesl orsque,d ansl ed élibéré,lesj uge
sr everr
on tl’af
faire.
Dans la plaidoirie, les parties peuvent se montrer «habiles» à présenter 1eurs thèses tant en fait qu'en droit;
elles nepe uv entp as(rè gledé on t
ol ogiquepo urlesavo cats)t
ro mpe rlesj uges;e ll
esn 'yo ntd ’aill
eursa ucuni ntérêt:
dans le ca1me du délibéré, les juges démasqueront, à la vue du dossier, les supercheries, les sophismes et les tours
de prestidigitation qui auraient pu passer à la barre et ils se montreront d'autant plus méfiants qu'ils auront
l'impression d'avoir été induits en erreur.
Dè
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nis
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bli
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uti
nte
rve
nir ; il doit soulever les
exceptions qui sont d'ordre public; il peut demander au juge de procéder à des mesures d'instruction qu'il estime
utiles ; il peut, au cours des enquêtes et auditions des parties, proposer au juge de poser des questions qu'il estime
pe
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urdappel d'Elisabethville (29 août 1961, R.J., p. 159-,d
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cas
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nif
est
ers
on
intention de conclure ou non.
(214) Elis.,17 juin 1941, R.J., p. 169.
(215) Cité par Maurice GARCON: Essai sur l'éloquence judiciaire, Paris, 1947, p. 14.
Le ministère public peut toujours demander la communication du dossier ; le juge peut en toute cause
o
rdonne
rl ac o mmun ic
ationd udo ssi
ere tde ma nd erl ’
avi sdumi ni
stèrep ub li
c( C.Or g .ju d.,a rt.9 ,a
l.6).
Il est enfin des cas où le ministère public doit donner un avis (C. Org. Jud., art. 9, al. 4) :
- l esc aus esq uic once r
n entl’Et at,lesc ollectivitésrég i
on al
e se tl ocalesd o téesd epe rso nna
lit
éjur
idique
ain siq uel esé tablisseme ntspubl ics.Ler ôled umi n i
stèrep ubl
icn ’estp asd es u pp léerl'avoc
atdec es
institutions, mais uniquement de veiller au respect du droit : si ces causes ont été dites communicables,
c'est parce que les rapports juridiques de ces institutions entre elles et leurs rapports avec les citoyens (et
les étrangers, hôtes de la Nation) intéres sen tl’ordrep ublic; le ministère public invoquera donc aussi bien
71
le droit qui protège les intérêts de la communauté confiées aux institutions publiques que celui qui a été
promulgué pour protéger les particuliers ;
- les contestations portant sur le contrat de louage de service et sur la sécurité sociale ; les causes où des
mi neur s,desi nterdi tso ude si ndi gen tsson tparties( etno tamme ntc haquef o i
sq uel ’as si
sta ncejudiciair
ea
étéa cco rdée);l esp ro céduresr elati
ve sàl ’abse nce,au xa ctesd el’
é t
a tcivil, aux tutelles et aux mises sous
conseil judiciaire ; ici apparaît le rôle de protection des faibles confié au ministère public ;
- les récusations, prises à partie, règlement de juges, requêtes civiles et, lorsque cette procédure sera
organisée, les incidents de faux traités au civil ; les déclinatoires sur incompétence, litispendance ou
connexité ;l esa c tion sintrodui tesd e vantl esjuridicti
o nsc ivilesenr a i
so nd ’und éli
td ep resse; ces causes
concernent les garanties constitutionnelles des citoyens ;
- les faillites et concordats ; ces procédures ont des répercussions sur la moralité et la sécurité de
l’écono mi edel ac o mmun a ut
é .
Sont également communicables les causes dans lesquelles la coutume doit être appliquée ; le ministère
public est appelé àv ei
llerpa r t
icul
ière me nts urc ett
es o urced ud r
o i
tpa rc
eq u’ell
es et r
o uvemo insbi end éfinieet
parce que la coutume ne s'applique que pour autant qu'elle n'est pas contraire aux lois et aux principes généraux du
droit national (Const. art. 57).
Il est d'autres cas où la loi impose expressément la communication (par exemple en matière d'investiture de
droits immobiliers pour cause de décès, art. 50 c. c.-L. II).
Rappelons que l'unité du ministère public ne fait pas obstacle à ce que ce soit un magistrat différent qui
assiste aux audiences successives en une même cause, voire à ce qu'il y ait un relais au cours d'une audience.
Le ministère public dispose de quinze jours pour donner un avis écrit (qu'il lit en ce cas à une audience
publique) ; si l'avis n'est pas donné dans la quinzaine, le ministère public doit justifier le retard ;si un magistrat du
ministère public a, de mauvaise foi, retardé la solution d'un litige en refusant de donner un avis, il peut être pris à
partie (II, 243). Le plus souvent, le ministère public qui a suivi I'affaire peut donner verbalement son. Avis sur les
ba ncs;e nc ec as,l'avise sta ct
épa rl eg ref
fier.Lo rsqu’ils'ag i
td el i
tige squin es oul èv enta u cun ed if
fic
ultée tq ui
peuvent être tranchés suivant une règle de droit claire et univoquement appliquée par la jurisprudence, le ministère
public peut « s'en remettre à la prudence du tribunal ».
En matière civile, c'est le ministère public qui a le dernier mot avant la c1oture des débats; les parties n'ont pas
- en principe - un droit de réplique ; lorsque le ministère public a cependant soulevé un problème de droit qui
n'avait pas été discuté par les parties au cours du débat, les parties peuvent, par voie de requête, demander une
réouverture des débats ; en ce cas, la parole doit à nouveau être donnée au ministère public avant que le débat ne
soit définitivement clos.
Lo rs que l esp a rt
ies on teul 'occasi
on d ed épo serl eursd e rni
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esc onc lusionse td ’expri
me rl eur
commentaire verbal, en forme de plaidoirie et, pour les affaires communicables ou communiquées, lorsque le
ministère public a émis son avis, le président du tribunal déclare « que les débats sont clos ». Dès ce moment,
aucune partie ne peut plus verser des pièces ni des conclusions au dossier; une tolérance veut que des notes de
plaidoiries soient encore envoyées au juge, à la condition qu'elles ne contiennent aucun argument autre que ceux
qui on fait l'objet de la plaidoirie.
Le tribunal peut rendre un jugement sur les bancs; en matière civile, et plus spécialement lorsque le siège
est composé de plusieurs juges (ou assesseurs), cette pratique n'est pas recommandable ; afin de pouvoir rendre
une sereine justice, il est préférable de "prendre l'affaire en délibéré" et de prononcer le jugement à une audience
pro chaine;po urr en drel esjuge me
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so rganisan tl ’i
n structi
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x an tde sme sur
e sp ro vi
soi
res;l '
urgencepe ut
commander de rendre le jugement le jour même, fût-ce après une suspension d'audience.
72
Si une lacune ou une irrégularité apparaît dans l'instruction de la cause ou dans la procédure, il
vaut mieux la réparer à temps plutôt que de prononcer un jugement boiteux et vulnérable. C'est cependant une
mesure exceptionnelle qu'un président avisé tâchera d'éviter en vérifiant, avant la clôture des débats, s'il possède
tous les éléments qui permettent au tribunal de rendre justice.
La réouverture des débats peut être ordonnée d'office ; les parties et le ministère public peuvent cependant la
solliciter par voie de requête (voir note 53 sous II, 95).
73
CHAPITRE VI LES JUGEMENTS CONTRDICTOIRES
SECTION 1
LE DELlBERE
En vertu du principe dispositif, seules les prétentions de droit formulées par les parties font l'objet du
délibéré ; le tribunal doit en effet répondre à chacune des demandes et ne peut se prononcer sur d'autres chefs; le
trib unalv ér
ifieras euleme nts iless olution sded ro itq uil uisontp r
o poséess ’appliq uen t
,àmo insque les parties
n'aient laissé au tribunal le soin d'appliquer le droit régit les faits, ou encore qu'en vertu du principe iura novit
curia, i ln’aitàf a irea ppl i
c ati
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officed ud r
oitimpé r
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f( I,69
).
Dans l'ordre, les juges vérifient la régularité de la demande, la compétence du tribunal, la recevabilité des
a ctionse t1ar épo nseàr éservera uxi nc ident
sl imi na i
re s(215);i lsvid ente nsu ite,s ’ilé
che t,lesq ue stions
préliminaires, préalables ou préjudicielles.
A la lumière des éléments consignés au dossier (216), le tribunal arrête la vérité judiciaire quant aux
faits ; il qualifie ces faits, c'est-à-dire qu'il les range dans les catégories juridiques établies par le droit; il
recherche ensuite quelles règles de droit régissent les faits ainsi qualifiés; il fixe enfin la solution juridique, du
litige et prend, s'il échet les décisions qui s'imposent pour protéger ou pour restaurer le droit.
Pour chaque décision (acte de juger) portant sur une contestation entre les parties ou apportée d'office par
le juge hors du cadre des demandes formulées par les parties, il faut une justification explicite: c'est la motivation
du jugement ; le sort fait aux exceptions, la décision en fait et la décision en droit doivent être motivées ; sur les
points dont le tribunal se saisit d'office, il y a également lieu d'énoncer les motifs; la motivation doit répondre aux
74
moyens de la demande et de la défense, pour les accueillir ou pour les rejeter (217): La motivation ne doit pas
répondre à tous les "arguments" invoquésàl
’appuid
'unmoye
n(21
8).
11nef
autpa
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us"
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if
s"
en développant une théorie ou en faisant une leçon de droit. . .
(215) Boma, 28 avril 1925, Jur. Col., 1925, p. 252 (avec note).
(216) Le tribunal ne peut fonder sa conviction sur des éléments étrangers à la cause; Trib.Parq. Kabinda, 14 septembre 1951 (J.T.O.,
1952, p. 8).
CONTENUSUPRAESTPAGE12
6.mo
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gec ompo rteun econdamnation, il y a lieu de fixer les mesures d'exécution
(délais, astreinte, force exécutoire).
Il faut enfin décider des mesures fiscales : par la condamnation aux frais.
La loi impose le secret du délibéré ; ceci ne veut pas seulement dire qu'i1 se tient à huis clos, mais
encore que les juges qui y ont participé ne peuvent rien révéler de ce qui a fait l'objet des discussions ; les opinions
dissidentes ne peuvent être divulguées, ni par le juge qui les a soutenues (219), ni par ses collègues.
La loi prévoit également (art. 66, al. 2 C. Org. jud.) que c'est le juge le moins ancien du rang le moins
élevé qui donne avis le premier et que le président donne avis le dernier ; ceci ne fait pas obstacle à ce que chacun
d esjug es( at ourder ôle)so i
tc hargédel ar édactiond ’
una vant-projet de jugement, simple document de travail sur
leque1portera la discussion dans l'ordre prescrit par la loi. Les décisions sont prises à la majorité des voix. Si une
majorité se forme, le juge qui a émis une opinion dissidente doit néanmoins signer le serment, sa signature ne
constitue pas une renonciation à son avis, mais simplement une formalité constatant la majorité acquise et le
prononcé en audience publique (II, 124).
S'il se forme plusieurs opinions et qu'aucune ne soit majoritaire, il y a partage. Le droit zaïrois n'a pas
prévu de solution à cette situation dans un délibéré civil; ce qui conduit à prolonger la discussion jusqu'à ce que
plusieurs juges rejoignent une solution commune ; l'indépendance des juges pourrait toutefois conduire à une
impasse aboutissant au déni de justice ; en ce cas, les juges zaïrois ont recours à un départiteur (220) officieux,
c'est-à-dir eq u’il
sde man dentc o nfi
de ntiel
le me ntI'opiniond ’unc ollè guee tq u'il
ss er all
ie ntàc ellede st r
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solutions que celui-ci a choisie. Le législateur a imposé la solution du partage dans les litiges du droit social en
obligeant le moins ancien des assesseurs à se rallier à une des deux opinions divergeantes des autres juges (221).
Lej ugeuni q uer édi
g eu npr ojetq u’ilcon t
rôleàl ’e xame nd ud o ssier.Lad él
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iona bou ti
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tion
d’un eminute de jugement (222), paraphée par le(s) juge(s) et qui sera lue en audience publique.
(217) Trib. parquet de Kabinda,14 septembre 1951 (J.T.O. 1952, p. 8); Trib. Parquet de Sankuru, 19 mai 1950 (J.T.O. 1951, p. 188).
(218) Cons. sup. 3 décembre 1924, Jur. Co1., 1925, p. 39.
(219)Dans plusieurs états des Etats-Unis d'Amérique, il est au contraire prévu que le juge qui ne se rallie pas à la majorité pourra publier
son opinion dissidente. Si ce système profite à la science du droit, il nuit à la paix judiciaire.
(220 )End roitfrançais,u nju ge mentd é cla rantq u’ilyap artagee str end u, san sau tremo t
iv ati
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n cede majorité ; les
débats sont réouverts devant les mê me sj u ges,ma isav ecl ’
ad j
o nctiond ed eu xd épa rt
iteu rs; G. CORNU et J. FOYER : Procédure civile,
Paris, 1958.
(221) Art. 143, 8 Loi du 5 avril 1973 ; cf. la solution du partage dans la procédure pénale, III, 205.
(223) Sur le lexique des dénominations des jugements et de leurs instruments, voir au tome I, note 1 sous n° 57.
PAGE128DEL’
OUVRAGEORI
GINAL
75
SECTION 2
LE JUGEMENT
(223) En cas de contradiction entre la minute et la grosse, c'est la minute qui fait autorité : L'shi., 10 décembre 1968 (R.J., 1969, p. 56).
(224) Tribunal parquet de Lualaba, 15 février 1951, J.T.O., p. 211.
Le jugement proprement dit constate la vérité judiciaire quant aux faits, dit le droit applicable (227) et
prend la décision conséquence constituant le dispositif du jugement (228).
(225) Est nul un jugement prononcé par un juge qui n'a pas participé aux débats : Léo., 4 avril 1963, R.J., 1964, p.148.
Le nouveau code de l'organisation judiciaire ayant prévu que le tribunal ne peut siéger hors la présence d'un officier du ministère public, il
nous parait que la même sanction doit frapper l'omission du nom de ce magistrat ; la jurisprudence d'Elisabethville, 11 octobre 1930 (R.J.,
1931, p. 26), serait dès lors périmée.
(226) Sur l'adage "nul ne plaide par procureur", voir T. I, n° 170, et note (30) sous II, 87.
Lorsqu'un incapable agit par son tuteur (conseil) il faut mentionner le nom et l'identité de la partie et de son représentant ainsi que la qualité
en laquelle ce dernier agit.
Lo rsqu ’una vo c a
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tier e prés e
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identifié par la mention de son nom, s'il appartient au barreau local. Il appartient aux parties d'assister le greffier dans la rédaction des
qualités : Elis., 27 mai 1916 (R.J., 1932, p. 98).
(227) En matière de droit écrit, la règle applicable est indiquée par la référence à l'acte législatif; en matière coutumière, il y a lieu d'énoncer la
règle de droit coutumier avec l'identification de l'ethnie ou du lieu où cette coutume est en vigueur: Trib. Parquet de Lualaba, 22 octobre
76
1951, avec note J.T.O., 1953, p. 44 ; si le tribunal fait application d'un principe général de droit, il doit l'énoncer; si le tribunal statue en
équité, il doit motiver son recours à cette source de droit.
(228) La nature de la décision conséquence relève du fond du droit. Le tribunal peut prendre toute mesure efficace pour la restauration du droit, si
la loi n'y fait pas obstacle.
Le principe de la primauté de l'exécution en nature domine la matière des obligations: Léo., 27 juin 1950, R.J., 1951, p. 11.
Lapu blic at
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eu nmo d ed er é p arationé q uit
ablep arex emp lee nma t
iè r
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reo ud econcu rre nced él
oyale ; en ce
sens : Léo., 23 mars 1954, R.J., -, p. 198 ; contra : 1ère inst. Léo., 12 mai 1951, J.T.O. 1952: p. 60.
Enc on statan tlesma n que ment
sd ’und éb i
teuras ono bligationd ep ayer,let r
ibunal ne peut se borner à donner acte au créancier des
obligations légales du débiteur sans prononcer condamnation à payer qui lui est demandée; L'shi., 20 août 1968, R.J., 1969, p. 47.
Ce dispositif doit être motivé (Const. art. 9) (229); il est d'usage dans les tribunaux de droit écrit de
présenter la motivation avant le dispositif ; celui-ci apparaît alors comme la conclusion du raisonnement tenu dans
l'enchaînement des motifs en fait et en droit. Dans bien des tribunaux de droit traditionnel, le dispositif était
fo rmul édes ui t
ea prèsl '
e xpo séde sde ma ndes,l amo tivationn ’étant donnée que par après en manière de
justification de la décision. Rien ne s'oppose à ce qu'il soit procédé de la sorte, encore qu'il soit souhaitable d'avoir
une uniformité dans la structure des jugements.
Un dispositif portant condamnation d'une partie de faire ou de payer quelque chose doit également
mentionner les délais ou les modalités suivant lesquelles cet ordre du tribunal doit être exécuté.
Avant de se dessaisir, le tribunal doit toujours se prononcer sur les frais (230). Ceux-ci sont à la charge de
lapa rti
es ucc omba nte,saufs ’ils'ag i
tdev aine spro cédu resp rov oqué esd ema u vai
sefo ip arl '
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rsaire,au que lle
tribunal peut en ce cas laisser la charge des frais frustratoires. Si 1es parties succombent à chacune d'une partie de
leurs prétention s
,l etribuna lpeut" compe nse r"lesf rais,c’e st
-à-dire en mettre en une portion à charge de chacune
des parties (II, 300).
La classification des jugements a été traitée au Tome I, chapitre VI: "La théorie des jugements" (I, 60-6).
Relevons cependant les particularités propres aux jugements des tribunaux civils.
Le jugement définitif sur le fond dessaisit le tribunal au civil, comme en toute matière. Le tribunal peut
cependant, à la demande d'une partie, accorder des réserves lui permettant de réassigner sur un chef de ses
demandes pour lequel une solution définitive ne peut être actuellement postulée, par exemple, lorsqu'à la suite
d'un accident, l'état de la victime n'est pas consolidé. En matière de divorce, l'artic1e 144 du code civil L. II a été
interprété par la jurisprudence en ce sens que le jugement de sursis, bien qu'il ne prononce pas le divorce, lie le
tribunal, établissant les torts des époux ou de l'un d'eux ; saisi à nouveau par l'assignation de l'un des époux après
le délai imparti au jugement de sursis, le tribunal doit prononcer le divorce suivant la chose jugée; la cause doit
être ramenée devant le tribunal qui a établi le bien-fondé de la demande, mais il ne doit pas nécessairement être
porté devant le même magistrat.
(229)L'arrêt rendu le 6 août 1971 par la Cour d'appel de Lubumbashi (R.J., 1972, p. 59) résume magistralement la justification de l'exigence
de la motivation et de la sanction de nullité qu'entraîne sa méconnaissance.
(230) Le tribunal se prononce sur la répartition de la charge des frais ; c'est cependant le greffier qui, sous sa responsabilité, arrête le compte
des frais et des droits proportionnels sur les sommes allouées. Sur le calcul des frais et des droits, voir II, 229.'
Lorsqu'une "transaction" est intervenue, que ce soit à la suite d'un accord des parties entre elles, ou aux
diligences d'un expert ou d'un arbitre rapporteur, le tribunal n'a plus rien a juger, il doit se borner à enregistrer
77
l'accord des parties en donnant, si elles le demandent, force exécutoire à leur accord (232).
Un jugement d'expédient suppose qu'il y a eu litige et que les parties y ont mis fin en cours d'instance ; si
le tribunal se rend compte de ce que les parties ont simulé un litige, aux fins de pouvoir faire enregistrer en la
forme un jugement, acte exécutoire, un accord préexistant, il peut rejeter les demandes, faute d'intérêt (233).
(231) Le jugement statuant sur une demande de remise aux fins de mettre en cause un tiers garant est définitif sur incident: Elis., 13 mai
1933 (R.J., - p. 175) ; le jugement rejetant l'exception de prescription est définitif sur incident: Léo., 17 juillet 1965, RJ., 1966, p. 40 ; de
même que le jugement écartant l'exception de la chose jugée: Kinshasa, le 3 juillet 1971, R.J.,1973, p. 169.
(232) 1ère inst. Cost., 13 septembre 1939, R.J., 1940, p. 158; Elis., 28 février 1942, R.J., -p.87.
Il est des jugements qui ne vident pas le litige, mais qui se bornent à prendre des mesures conservatoires ou
pro viso i
re so uq uio rga ni
sentl’in stance( me surespr oba t
o i
r es
,pa re xemple). .
La différence entre les jugements d'avant dire droit qui, ne jugeant .rien, sont dits préparatoires de ceux qui,
préjugeant sur le 1itige, sont dits interlocutoires, i
ntéressen tspéciale mentlar e
cev abil
itéd el’appe1( II,51 ,175).
L’ ab ond antej urisprudence quant aux critères qui distinguent les jugements préparatoires des jugements
interlocutoires indique leur fragilité (234).
End roi
tf rançais,to uslesj uge me ntsa van tfaired r
o itsontsu sc ept
iblesd ’appe l
,c eq uiôtelep rincipa li
ntérêt
à cette classification. Le code de droit judiciaire belge de 1967 (art. 1050) adopte la même règle.
(233) Un tribunal ne peut statuer par voie de jugement d'expédient que si l'accord dont les parties demandent acte met fin à un litige dont
elles l'avaient saisi : Elis., 8 mars 1941, R.J., p. 56.
(23 4}Lar è
g 1ed ’o re st: sil ej
u geme ntlaiss ee n t
re v
oirl
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op i
ni ond utribu nalq u a n
ta uf o ndd elac au se,ile stinterlo c
u t
o i
re. A titre indicatif,
nous renvoyons à la jurisprudence peu cohérente et parfois contradictoire dont nous rappelons ici que1ques décisions qui ont orienté les
tribunaux .
Jugé « préparatoire » et non susceptible d'appel :
- Un jugement se bornant à joindre des affaires connexes (Elis., 25 mars 1916. Jur. col., 1928, p. 4, avec note) ;
- un jugement rejetant une demande de contre-expertise, sans qu'il n'y soit préjugé de l'admission des conclusions de l'expert contesté : Léo.,
15 juillet 1915, Jur. Col., 1925, p. 138, avec note;
- un jugement par lequel le juge refuse de poser une question à un témoin : Elis., 3 mars 1934, R.J., - p. 91 ;
- un jugement qui décide de surseoir à statuer en. vertu de l'adage : « le crimine1 tient le civil en état » : Léo., 14 décembre 1954, (avec
note) R.J., 1955, p. 167 ;
- un jugement qui se borne à désigner un nouvel expert en remplacement d'un expert qui tarde à déposer son rapport: Léo. 27 novembre
1956, R.J., 1957, p. 31 ;
- un jugement de surséance : Elis., 22 octobre 1957, R.J., 1958, p. 142 ;
- un jugement ordonnant aux parties de produire leurs comptes respectif se nv u ed’instruirel ac au se: Elis .
,8no vembr e1 96 0,R. J.,
1962, p.113 ;
- Un jugement prononçant la nullité d'une expertise pour vice de forme et ordon nant une nouvelle expertise: Léo., 13 octobre
1965, R.J., p.191.
- un jugement, invitant une partie à préciser son offre de preuve : Elis., 19 avril 1966, R.J., p.234;
- un jugement invitant à conclure au fond: L'shi., 5 décembre 1967, J., 1968, p. 198.
'
En droit zaïrois, la solution traditionnelle qui veut que seuls les jugements interlocutoires (c'est-à-dire ceux qui
indiquent expressément ou implicitement que le tribunal a déjà formé une opinion sur la cause) "Sont susceptibles
d'appel a été maintenue. Cette théorie est certes inattaquable ; la pratique révèle cependant combien i1 est délicat
de savoir si en fait, en prenant une mesure d'instruction, le tribunal n'a pas déjà orienté son jugement sur le fond.
Rappelons encore que les jugements préparatoires, ne jugeant rien, ne doivent pas être motivés et que le juge
peut prendre toute mesure utile à labo nnema rc hed uproc ès,tants ui
va ntle sc on clusionsde sp a r
ti
esq ued ’
offic e;
i1 n'y est pas statué sur les frais, ou mieux, il est fait mention de ce que "les frais sont réservés".
Lorsque le tribunal préjuge dans un jugement avant dire droit de la version des faits qu'il tient pour vraie ou
vraisemblable, il doit motiver son option; si la mesure prise, laisse percer qu'il s'est fait une opinion sans qu'il ne
l'
a i
tmo tivé,l ej uge me ntn ’ ens e rapasmoi n ss us ceptibl
ed '
ap pele tl'
abs enc ed emo tifspe utêtre précisément l'un
78
des griefs; le tribunal (n'étant pas dessaisi) peut toujours revenir –étant mieux informé - sur l'option qu'il a prise
avant dire droit; i1 devra en ce cas motiver son changement d'optique (235).
Mais il fut jugé qu'un jugement préparatoire peut être frappé d'appel avant le jugement définitif lorsque ce recours offre un intérêt suffisant:
Léo., 8 octobre 1951, J.T.O. 1959, p. 100.
Fut jugé "interlocutoire" :
- un jugement refusant une jonction de cause, parce que la motivation reposait sur une appréciation du fond : Elis., 23 fécrier 1950, R.J. --,
p. 171 ;
- un jugement désignant un expert au fin de déterminer la part de responsabilité des parties alors que l'une d'elles avait conclu à la non-
responsabilité : Elis., 13 novembre 1943; R.J., 1944, p. 81;
- unj u geme ntq uia nn oncelas u i
tequ'
ilré s
erver aàu nee xcep tion ,s uivan tu nep re uveq u’ilinv i
teàr appo r
te r:El i
s.,3f évr ier 1961, R.J., p.
24 ;
- un jugement admettant la preuve d'un contrat d'emploi par toutes voies de droit et spécialement par 1a production des livres de
commerce de 1'employeur: Elis., 29 mars 1960, RJ.,1963, p. 105 ;
- unj u geme ntq uilaissee n
tre
v oirlesc o nséq uen cesq u '
ila t
ta che raa ur ésu l
tatd eme su resp r
ob a t
oire squ ’
ilord onn e:Lé o .,1erjuin
1965;
- un jugement qui prescrit des mesures destinées à préciser les rapports juridiques, des parties: Elis., 3 mai 1966, R.J., p. 235 ;
- un jugement autorisant la preuve de faits qui s'ils sont établis, justifient la résiliation d'un contrat : Kin., 27 juin 1966, R.J., 1967, p. 32 ;
- dès qu'un juge laisse entrevoir son opinion quant au fond du litige, son jugement est interlocutoire : L'shi., 21 novembre 1967,
RJ., 1968, p.193.
En principe, le tribunal doit vider, sa saisine en un jugement répondant à chaque chef de demande et ayant
p o ure f
fetdel ede ssaisi
r.Sil ’assign at
iono ul esde ma ndesa d di
tio nn ell
e s,lesa c t
ionse ni nter
v en ti
o no ul es
demandes reconventionnelles contiennent plusieurs demandes distinctes et indépendantes, les unes des autres,
d on tlesune ss era
ien te né tat
,t andisq uel esa ut r
esr equièrentd esme su resd ’instruction
,d esd écis
io nsp réal
a bles
ou la mise en cause de tiers, le juge peut toutefois à la demande d'une partie, disjoindre les actions et vider les
chefs de la demande qui se trouvent en état d'être jugés ; il rend sur ces chefs un jugement définitif par lequel il se
trouve lié ; il demeure saisi des autres chefs de demande. Il n'en usera de la sorte que dans les cas où le retard de la
so1ution globale serait gravement préjudiciable à la partie qui sollicite la disjonction (236).
Le juge sera particulièrement prudent dans la disjonction des demandes principales et reconventionnelles
lorsque les demandes, fussent-elles formées ex dispari causa risquent de compromettre la solution réservée à la
demande demeurée en suspens; tel serait le cas lorsqu'une demande de paiement d'une somme d'argent a été
a djugé e,a lor slad ema nder econve n ti
onne lledep ai
eme n td '
un es ommee sts uspen duee trisqued ’éc houer sur
l'insolvabilité de l'adversaire. La disjonction ne pourrait en aucun cas être décrétée lorsqu'il y a lieu à
compensation légale ou conventionnelle (237).
Le caractère spécifique de la demande reconventionnelle en divorce a amené la jurisprudence à adopter des
solutions propres
quant à la disjonction ; il est heurtant de voir prononcer un divorce aux torts d'une partie, tandis qu'est
tenue en suspens la demande de la partie adverse, pouvant aboutir au prononcé du divorce aux torts
réciproques des époux. L'abus des manoeuvres dilatoires d'une partie qui attend la fin des débats pour
introduire l
’action reconventionnelle postulant des mesures probatoires prolongées a cependant amené
79
les tribunaux à adopter exceptionnellement cette solution (23842).
Il se peut que, dans un litige, apparaisse le bien-fondé d'une demande, sans qu'il soit possible de
déterminer d'emblée le montant auquel i1 y a lieu de condamner la partie qui succombe. Ceci se
présentera particulièrement en matière de quasi-délit, soit que l'estimation du préjudice requière une
expertise, soit encore (pour les lésions corporelles notamment) qu'il faille attendre la consolidation pour
fixer le degréd’ in validité. Il peut être équitable d'allouer déjà une indemnité provisoire, quitte à la
revoir ultérieurement, lorsque le préjudice sera définitivement établi. Pareil jugement préjuge
évidemment de l'opinion du juge, i1 ne le lie cependant pas, et, si les mesures d'instruction prescrites ou
des moyens nouveaux présentés par la partie qui succombe font apparaître que la mesure provisoire
n'était pas fondée, le juge peut revenir sur sa décision antérieure.
Sans préjuger du bien-fondé des actions, le tribunal peut être amené à prendre, à la demande des
parties, des mesures conservatoires, , telles que I'apposition de scellés ou la mise sous séquestre d'un
bien litigieux.
C'est particulièrement en matière de divorce que des mesures provisoires sont requises notamment
au sujet de la garde et des frais d'entretien des enfants pendant la durée de I'instance et au profit du
conjoint qui n'aurait pas de moyens de subsistance ou
qui ne peut faire face aux frais du procès (provision alimentaire et provision ad litem).
(238) le inst. Ells., 11 marsI948.R.l., 1949, p. 110, avec note; le inst. Burundi.17 octobIe 1962 ; Kin.. Ihvril1961. R.J.,
- p. 259.
80
SECTION 3
LES EFFETS DU JUGEMENT
Le jugement définitif a pour effet de dessaisir le tribunal. Dès que le jugement a été prononcé, le tribunal
ne peut revenir sur ses décisions.
Letr
ibun alpe uté ga leme ntê tr
ei nvitépa run epa r
ti
e,l ’autrepa rtiee nten due,àl e
verun
eambi
guï
té; ce
jugement interprétatif ne peut avoir pour effet de modifier la décision intervenue.
Si nous avons affaire à un jugement définitif sur incident, le tribunal est irrévocablement dessaisi de
l’incide nt; il ne peut plus revenir sur sa décision ; il demeure, bien entendu, saisi du fond du litige si le
juge me n tdel ’i
nc i
den tn ec onsi
stepa sàs edirei nc ompé tent
,àdi rel ’act
ioni rrecevableoud’ e n dé cide r
le renvoi pour cause de connexité.
Le jugement avant dire droit ne dessaisit pas le tribunal ; non seulement doit-il épuiser sa saisine en
statuant sur les chefs de la demande auxque lsi ln’ apa sencor er épondu,ma ise nc or epe ut-il revenir sur
cequ’ ilaj ugéi nt
e rl
oc utoirementoupr ovi soireme nt; la motivation du jugement définitif devra en ce
de rni
erc asj ustifi
erl ech an gementd’opini
on .
Tout jugement civil a, dès le prononcé, l'autorité de la chose jugée. Ceci veut dire que doit être
reconnue pour vérité ce qui est dit dans le dispositif du jugement.
L’ autor
it
édel ac h osej ugéea uc iviln’ estq uerelative ; ellen ’ e
stpasoppos
ableauxt i
e rs,c’es t
-à-dire
auxp er
sonn esquin’ ontpa sé t
épa rtiesa upr ocès.Sui van tladoc tr
ineenvi
gueur
,e l
leeste ncorer elative
enc esensquel espa r
tiespe uventr en on c erài nvoque rl’ex cept i
ondel ac
hosejugée(II, 99) et que les
tribunaux ne peuvent d'office la soulever. Les jugements qui modifient l'état (divorce, recherche ou
désaveu de paternité), ou la capacité juridique des personnes (interdiction, .mise sous conseil) font
cependant autorité erga omnes. Sont également opposables aux tiers les jugements qui modifient le
pouvoir de gestion d'un patrimoine (faillite, séparation de biens).
Aussi longtemps qu'un jugement est susceptible d’ être attaqué par voie de recours ordinaires,
l'autorité de la chose jugée est précaire ; ce n'est que lorsque les délais d'appel (Il, 184) sont écoulés, que
le jugement est irrévocablement coulé en force jugée.
81
Les jugements avant dire droit ont également l'autorité de la force jugée, bien que le tribunal qui
demeure saisi ait encore la faculté de revenir sur sa décision; ils ne peuvent dès lors jamais être coulés
en force de chose jugée.
Les jugements définitifs sur incident, par contre, bien que ne dessaisissant pas le tribunal du fond
du litige, acquièrent la force de chose jugée par l’ écoulement des délais de recours ou par
l'acquiescement exprès ou implicite des parties.
Les jugements civils sont immédiatement exécutoires, sauf exceptions prévues par la loi ou les
moda
li
tésd’ ex
écutionimpos éespa rl
ejuge mentmê me .
Au Zaïre, tous les jugements sont susceptibles de recours, sauf stipulation spéciale de la loi (II, 176,
258).
.Nous avons déjàs ignaléquel esjuge me ntsa vantdi redroitn epe uv entê tr
ea ttaqué s pa rv oied’ appel
lor
squ’isne jugent rien. Enr
l éali
té,c enes onta l
orsde sjuge me ntsqu’« en la forme ».
(239) Sur la possibilité de voir modifier les modalités d'exécution V. Il, 189 et 276.
(240) La détention d'unc hèq uei mpa yéj usti
fieque1’ '
e xécuti
o np rovis oire soit accordée.
(241)l ’e
xi gencedu. cond it
ion nemente stp art
icul
iè r
e me ntjustifi
éesil ap artiequ iexécuten’
off
repa
sto
ute
sle
sga
rant
iesde
stabil
itéo us iellen’ anid omi c i
lenib iena uZa ï
re.
82
CHAPITRE VII
_
LA PROCEDURE PAR DEFAUT
SECTION 1
LE DEFAUT D'AUDIENCE
1° on amène de force les parties devant le juge (système de la plupart des coutumes zaïroises (243) ;
2° on passe outre le « défaut » de la partie, et le jugement est rendu suivant les seules lumières des
parti
esquif ontrégul i
èreme ntv aloirleursmoy ens( c’estl
erégimeden osjuridicti
onsj udiciaires).
Au Congo "faire défaut" est, en matière civile, une voie de droit, c'est-à-dire que celui qui ne
comp araîtpa snec omme taucun ef aute,i
lus edes ondr oi t.C’ esta insiqu’ i
laé téj ugéquel
edé f
aute
st
un déclinatoire de compétence et quel ’a
rti
c l
e17n’ autor is
el ej ugeàf airedr oita uxconcl
usi
onsdela
parti
ec ompa rante…qu’ après avoir examiné si elles sont justes et bien vérifiées (244).
(.242) A. RUBBENS: La procédure par défaut en droit judiciaire privé congolais, numéro spécial de la quarantième
anniversaire de la Revue juridique du Congo,Elisabethville 1965, p. 243.
(243) Notons que le droit écrit connaît pour la comparution forcée des témoins récalcitrants (II, 102).
(244) le inst. Leo., 23 fevrier 1954, J.1'.O. 1957, p. 183; le inst. Leo., 2 jui:R 196i" . R.J" 1'962, p. 60; L'sbi., 10oocembre
1968, R.J., 1969, p..'54; c'est a tort que la notice presentant l':met du le decembre 1970 (R.J., 1971, p. 32) s'expdrne "quand
!'intima fait defaut a l'audience ou doit etre debattu un rapport d'expertise et ou davent etredi,scuus 00 nouveaux d_cuments il
n'y a plusqu.'a adjuger a l'appclante ses conclusions" (sic). V. RUBBENS, op. at., p. -25 7.
83
Que le défaut soit en matière civile un droit et non une faute apparaît encore du fait que, contrairement à
ce qui est prévu en procédure pénale (art. 95, a1. 2 C. pr. pén.), i ln’exi
stea ucun edi spos it
ioni mpos an t
lesfraisdel ’oppos i
tiona udé fail
lan tqua ndmê mel edé fautl uis er
aitimput able.D’ auc unson tdi tque ,
loindema rquerunmé pr
isàl ’
é gard du tribunal, le défaut est un témoignage de confiance dans la justice.
L’évol utionmode rnedudr oitproc éduraln’ estcependa ntpa sfavor ableaudé faut .Ons ’estr enduc ompt e
dec equel esr èglesr égis
sa ntledé fa utouvre ntsouven tlec hampa uxma nœuv res dilatoires ; en plusieurs
pays, le législateur a voulu réagir. En droit congolais, on peut dire que les articles 18 et 19 (sans aller
aussil oinquel edr oitfr
an çais)s ’inspi
rentdec et
teor ie
n t
ati
onh os t
il
ea udé fa ut,oudumoi nsh ost
ile
aux abus du défaut.
Ledé f
autdude ma nde uràl’a
udien
ceint
roduc
tivedel
’i
ntan
cepeuts’
accompagn
erdudé
fautdu
défendeur, en ce cas, le tribunaln’
estpass
ais
i:iln’yapasd’i
nst
anc
e,l’
aff
air
eestrayé
edur
ôle,l
es
fr
aiss ontarrêtésàl ’
e nrôle me nt
.
L’
art
icl
e17pr
évoi
tlec
asoù,l
ede
man
deurf
ais
antdé
faut
,ledé
fen
deurc
ompa
raî
t.
Sous le régime de la législation de 1886, la jurisprudence avait admis (après quelques hésitations)
que le défendeur pouvait obtenir, soit la radiation (habituellement appelée « défaut-congé), soit jugement
247
sur le fond,àl ’excl
usiondet ou tede ma nder ec onve nt
ionn elle( ).
Certains jugements admettaient le "défaut-congé", tandis que d'autres disaient "le droit congolais
ignore le défaut-c
ongé,ledéfe
n de ure stendr oitd’exigerdé cisionsurl efon d» ( 2446).
(245) Jugé que quand même les parties auraient échangé des conc1usions (en. projet) avant l'audience, il y a 1ieu de juger par
def:mt si. une partie ne se presente pas : Ells., 13 feYrier 1926, Jur. Kat., n ; p. 254. Juga d'autre part que si une partie se
presente a l'audiem:e. nWsne alnc1ut pas, la cau_ d9it etre jugee par dCfaut : EUs., 11 juin 1920, Jur_ :1Cat.. U. p. 142. U
nous est d'avis que ."ne oonclut pas" est. trOD rlilide. des lors que Japar:tie presente a l'audience a d'une manière quelconque
participé au débat, le jugement est contradictoire.
(246) Elis., 23 avriI1957,RJ.,p. 243.
(247) A; SOHIER, 0._.:n:°.s:2S9jet 2&1!1.
(248),le inst. EHs., 16maiS,f9SDj)Jl.J..,-p.119, avec note. ',;.lein_t. Eh, 20j.u___:.J.,19S7,p.67,avecnote. (249) L'shi;, 23
fevner 1'91_.1U.,..1!}2.
84
Actuell
e me nt
,l’a
rti
c l
e17 du C. Pr. civ. prévoit que le défendeur peut "demander le défaut-congé",
mais le résultat at
tei
ntpa rce
ttedema nden ’este nr iendi ffér
e ntdec eluiquir ésul
ter
a itdel ’ab s
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pur ee tsi
mpl e dec oncluredudé fendeuràl ’égarddude ma ndeurdé fail
lant;l ’
inst
ances eulee sté t
eint
e
(249),niledr oit,nil’ac
tionn esetrouvent entamés par le défaut-congé, et le demandeur peut aussitôt
faireun en ouv ell
eassi
gna t
ion
….
Au sens qu'a cette institution en droit français, le rabat n'existe pas au Zaïre, on désigne toutefois
couramment de ce vocable des procédés, qui tendent à obtenir jugement contradictoire après que la
défai
ll
anced’unepa rtieaété constatée à l'audience.
, Lorsqu'un jugement est prononcé par défaut, la partie défaillante doit recourir à l'opposition (II, 163
à 170) pour obtenir un débat contradictoire. Cependant, de l'accord de la partie qui a obtenu le jugement
par défaut, la partie défaillante qui apparaît avant la fin de l'audience, peut former aussitôt opposition
(rabattre le défaut) et ressaisir le tribunal par comparution volontaire dans les formes de l'article 12. La
partie qui a obtenu le jugement par défaut y consentira normalement afin d'éviter les lenteurs de la
Procédure. Généralement le juge attend la fin de l'audience pour, prononcer les jugements par défaut,
afin de donner aux défaillants leurs chances de comparaître utilement en évitant les frais d'un double
jugement.
Après avoir constaté la défaillance, il arrive que le juge prenne la cause en délibéré, en vue de rendre
un jugement (par défaut) à une audience ultérieure. Par voie, de requête, le défaillant pourrait,
Alors demander la réouverture des débats, mais la "réouverture des dé bats" étant en ce cas détournée
de son but, c'est avec raison que le juge la lui refusera (254) à moins qu'un motif autre ne le justifie.
Rappelons que le juge ne peut jamais remettre d'office une cause par défaut à une audience ultérieure
255
( ); il ne serait plus saisi, (II, 145) à moins que le défaillant n'ait été rappelé à la cause en la forme d'une
assignation (II, 57) à comparaître a la date de la remise;
L'usage est dès lors (quand la partie comparante ne réclame pas jugement), de renvoyer la cause au rôle
général, la partie la plus diligente la faisant fixer par voie d’
avenir signifié à I'adversaire, à moins que les
parties ne conviennent de comparaître "volontairement" à la date qu'ils ont fixée de commun accord ; le
tribunal étant déjà saisi, les formalités de la comparution volontaire prévues par l'article 12 du Code de
procédure civile, ne sont pas requises.
85
144. La dérobade d'une partie après comparution
L'article 19 du Code de procédure civile prévoit le cas où le défendeur comparaîtrait (par exemple.
pour demander des remises ou pour soulever des incidents dilatoires), puis, à bout d'arguments, cesserait
de comparaître.
Il suffit de sommer le défaillant qui a déjà comparu en lui notifiant le texte de l'article 19, pour
obtenir, après un délai de quinze jours, un jugement réputé contradictoire, quand même le
défaillant ne répond pas à la sommation à comparaître.
S'inspirant de la procédure des justices de paix belges, certains juges avaient jadis estimé pouvoir, rendre
un jugement contradictoire lorsque, après avoir comparu à l'introduction, le défendeur faisait
ultérieurement défaut. Cette jurisprudence est périmée depuis le Décret de 1960.
Le code ne prévoit pas le cas où le demandeur (voyant par exemple que la procédure tourne à sa
confusion) ferait défaut après avoir comparu.
Il a été jugé qu'en cas de dérobade du demandeur, le défendeur peut obtenir sa condamnation sur
demande reconventionnelle formée en conclusions déposées à l'audience avant la défaillance du
demandeur originaire (256).
(2S6) Léo., 24 mars 1924. Doctr. & Jur_Col., 1927, p. ISS,Contra : le inst. Elis., 9 avril
1920, R.J., p. 142; le inst. Léo., 24 juillet 1929, R.J., p. 142; le inst. Léo., 24 juillet 1929, R:J., 1930, p. 172. Cette
jurisprudence est cependant dépassée par lecode procédure civile en vigueur.
86
… ………………………………… un jugement réputé contradictoire sur l'ensemble du litige . . . y
compris la demande originaire où il est défendeur.
Comment lui refuser dès lors la sécurité d'un jugement réputé contradictoire, après sommation,
lorsqu'il se borne à repousser l'action du demandeur, sans formuler une demande reconventionnelle? Qui
peut le plus peut le moins. Si la demande reconventionnelle- dépassant les moyens de défense - n'avait
pas été introduite avant la dérobade du demandeur originaire, elle ne serait plus recevable; le défendeur
devrait l'introduire par une assignation et demander la jonction des causes.
SECTION 2
Lorsqu'une des parties fait défaut, la saisine du tribunal est rigoureusement déterminée par
l'assignation. Il est exclu que le demandeur formes des demandes additionnelles contre le défendeur
défaillant ; il est exclu que le défendeur forme une demande reconventionnelle contre le demandeur
défaillant ; le défendeur pourra bien entendu opposer ses moyens de défense, au sens strict du mot, s'il
préfère obtenir un jugement au fond plutôt qu'un défaut-congé.
Le juge ne peut ordonner la remise de la cause à une date ultérieure, même pour cause
d'encombrement du rôle ; en effet, à pareille audience, à laquelle le défaillant ne serait pas régulièrement
assigné, le tribunal ne serait plus saisi (é57). Si la partie comparante demande, soit une remise à date fixe,
soit un renvoi au rôle général, le tribunal peut y consentir; il appartiendra alors à la partie qui a demandé
la remise de veiller à ce que la partie qui a été défaillante soit réassignée pourl ’audience à laquelle
l'affaire a été renvoyée ou à laquelle il veut la sortir du rôle général. .
critique des preuves qui lui sont soumises. Le silence du défaillant ne dispense pas le juge de vérifier le
87
raisonnement que lui propose le comparant, ni même de faire lui-mê
mel
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gina
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ond’
une
autre solution de droit.
Si un jugement avant dire droit organisant la preuve intervient, celui-ci doit être signifié à
l'adversaire avec assignation à comparaitre à la procédure probatoire. '
SECTION 3
Le jugement par défaut ne diffère guère du jugement contradictoire, notons cependant : Il faut cependant
que d'une manière ou d'une autre il apparaisse qu'une partie était défaillante.
La formule consacrée (mais pas sacrée) est "X...régulièrement assigné, ne comparaissant pas ni
personne pour lui".
Si c'est le demandeur qui fait défaut, on mentionne "Y ayant fait assignation à comparaître ce jour,
mais ne comparaissant pas ni personne pour lui'.
(259)End roitdep r
océdurec i
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ne,lejug edo ita
dme tt
rel esf a it
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légué s,faut edec ontestati
onp arlap a rt
ie
adverse ; il ne doit cependant pas adjuger la demande si le demandeur ne justifie pas en droit que le bien-fondé se déduit des
faits judiciairement admis sur son allégation.
Il convient qu’ :avant le dispositif, le tribunal mentionne :"Le tribunal statuant par défaut " au lieu de "Le
tribunal statuant contradictoirement àl ’égar
dde . . .e
tpardéfa utàl ’
é ga rdde …bi e n quen ousl ’avon svu,
l’article 18 tend à exclure cette formule en organisant le défaut profit joint (II 142). Dans ces cas là, le
tribunal mentionnera en spécifiant : "'Le tribunal statuant en un jugement ré put éc on t
radic t
oireàl ’égard
det ousl esdé fendeurs…".
Il va de soi qu'en chaque cas d'application des articles 18 et 19 du Code de procédure civile, il
88
conviendra d'exposer, après les qualités avant les motifs, les évènements de la procédure; défaut, lettre
recommandée du greffier ou .sommation, etc... qui justifie la fiction du "réputé contradictoire ».
La jurisprudence zaïroise a admis que ce n'est pas parce que le juge aurait omis de mentionner le
défaut ou que par routine il aurait marqué "statuant contradictoirement" que le jugement acquiert cette
qualité.
89
152. La plainte
..
Les tribunaux sont saisis par une "plainte" du demandeur. Cette plainte généralement formée
verbalement, à l'audience publique, comporte l'exposé des faits, parfois la règle de droit (écrit ou
coutumier) invoquée ou bien des précédents de palabres analogues, pour conclure en demandant un
dispositif de condamnation de l'adversaire contre lequel la plainte est dirigée. La formule suivant
laquelle le plaignant se borne à exposer sa palabre en demandant seulement au juge de lui « donner
raison » et de "donner tort" à l'adversaire, sans se soucier d'une condamnation, tend à disparaître; si la
partie adverse n'est pas présente à I'audience, le tribunal se borne à faire acter la plainte et à convoquer
]'adversaire(261 ), le greffier procédera de .même pour les plaintes qui seraient déposées (verbalement
ou par écrit ) en dehors des audiences.
Un procès-verbal des audiences doit être inscrit dans un registre (art. 31) indiquant les noms des
part
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iere tpa rlesj uge s(s’i
lss ontle t
trés) .
(261) Les juridictions coutumières ne connaissent pas le jugement par défaut ; le défendeur qui ne comparaît pas est amené manu militari
devant le tribunal.
(262)Vo irn ot
e2 .Let ribunalpeu ttoutefoi
sp rono nceru njugeme nte nl’abse n ced ’unep arti
e(Pa rq.Ht.
-Luapula, 9 avril 1954, J.T.O.M..
1955, p.40). .
Quelques vieux juges ont encore gardé le souci de ne jamais renvoyer les parties en ennemis, où un
90
vainqueura r
rogan
t pr ovoquelarancuned’unv a
incuh umil
ié;c ’
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edonn erl
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colade. ..
La direction des magistrats européens de l'époque coloniale, censurée par leur pouvoir d'annulation, a
imposé bien d'autres exigences à la procédure et spécialement à la rédaction des jugements; vu le
manque de coordination de cette direction laissée aux substituts, ces « directives » ont parfois été
disparates, voire contradictoires ; on peut en retenir quelques règles qui, dépassant peut-être le voeu de
législateur, ont modelé la procédure des tribunaux coutumiers, contribuant à l'efficacité de la procédure
etàl ’unific at
iondudr oitna t
ion al.
Sur le plan des principes, le respect des droits de la défense impose au juge de recevoir les moyens de
preuve proposés s'ils ne sont pas contraires à l ’ordre public: la motivation des décisions de fait et la
référence à « la règle de coutume » appliquée est exigée ; chaque fois qu'il y a lieu de restaurer le droit,
le tribunal doit prononcer une condamnation exécutoire.
L'article 37 précise que le jugement rendu « par défaut » n'est exécutoire que du jour de sa
"signification". On peut craindre que le législateur de 1959 se soit laissé entraîné par le lexique juridique
au-delà des réalités judiciaires vécues. On a certes pu lire des jugements constatant le refus du défendeur
à comparaître et répugnant à user de la faculté de le faire "amener", constatant son absence par le
vocable "par défaut"; mais en l'absence d'une procédure d'opposition, le défaut, refus de présenter ses
moyens, ne sort aucun effet juridique ; le défendeur traîné au tribunal "obtorto collo", qui refuse de
parler ou qui déclare ne pas vouloir "conclure", ne serait pas "défaillant" au sens de la procédure
traditionnelle; s'il est présent, de gré ou de force, lors du prononcé, les dispositions de l'article 37,
exigeant la "signification"avant exécution, ne s'imposent pas. Ce que le législateur a voulu, c’ estq'aucun
jugement ne soit exécuté lorsque le condamné en ignore la teneur. La "signification", requise par ledit
article 37, ne vise pas un "exploit" d'huissier, mais un avertissement verbal, soit par le chef, soit par le
greffier, soit par son messager coutumier.
Le prononcé des jugements des tribunaux secondaires ouvre le recours en révision (et permet la
révision d'office) par le tribunal principal; le prononcé des jugements des tribunaux de chefferie, de
secteur ou de centre ouvre le recours en révision devant les tribunaux de zone et leur permet de réviser
d’office(II, 203).
Les jugements de tribunaux traditionnels ne sont susceptibles, ni d'opposition ni d'appel, sauf lorsqu'ils
ont été rendus en premier et dernier ressort par les tribunaux de zone (art. 36), soit qu'ils se soient saisis
par "évocation" (II, 156), soit qu'ils aient été saisis en vertu de leur compétence spéciale rationae
personae (art. 16 de l' A.R. du 13 mai 1938).
Les jugements des tribunaux inférieurs (ainsi que les jugements de révision des tribunaux de zone)
sont susceptibles d'annulation (II, 203) par le tribunal de Sous-région.
91
156.L’
évoc
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on
157. Le renvoi.
A l'inverse, le tribunal principal peut renvoyer devant le tribunal secondaire les contestations de
droit privé, pourvu que les parties résident toutes dans le ressor
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14 del ’A.R.
du 13 mai 1938).
(
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ld étermi ne(art. 14) ; il peut
également évoquer discrétionnairement une affaire déte
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e: Trib.terr.Léo., 3 et 4 juin 1954, J.T.O., 1955,
p.137.
92
CHAPITRE IX : LES RECOURS ORDINAIRES
SECTION 1
LA NOTION DE RECOURS
Quelle que soit la conscience professionnelle des magistrats, elle se trouve toujours exposée à un certain
subjectivisme. La justice des hommes les plus prudents ne peut être qu’ approximative.
Dieu seul est juste. .' .
Les règles de la procédure, la collégialité du siège - là où elle
est instaurée –tendent à éliminer les erreurs d'appréciation auxquelles les jugements des hommes sont
sujets.
En ouvrant aux justiciables la voie des recours, le législateur a eu en vue, avant tout, de leur
264
donner une meilleure chance d'obtenir justice ( ).
Sans doute, le nouvel examen de la cause se trouve-t-il à nouveau soumis à la prudence humaine ;
cependant en donnant au justiciable une nouvelle occasion de présenter sa défense, en invitant le juge
mieux éc1airé par 1a contradiction (dans l'opposition) à rétracter son jugement, ou en s'adressant à des
juges plus expérimentés du degré d'appel pour obtenir la réformation du jugement, les aléas de l ’
erreur
humaine se trouvent considérablement réduits. La sécurité judiciaire exige d'autre part que les recours
successifs s'exercent sans limite, ni qu'ils puissent s'étaler dans le temps, sans mettre en cause l'autorité
de la justice et la paix dans la société (265).
L'existence d'un recours a toutefois en outre un rôle préventif. Le juge qui sait que son jugement
peut être contrôlé à un degré supérieur de juridiction sera moins tenté de se laisser aller, voire de se
laisser influencer par des considérations subjectives ou des pressions extérieures qui le détournent de
son devoir.
(264) A. DETHIER : L'appel en droit judiciaire congolais, in R.J. 1969, p. 1, 141, 243 et R.J., 1970, p. 213.
(265) Rappelons le mot de L()ISEAU: "Le grand no mb r ed ej u st
iceô tea up eup l
el emo y e ndev oirj usti
ce'
L’s
hi,2f
évr
ier19
73,R.
J.
.
1974, p. 51.
93
159. Les recours dans le droit traditionnel
Le droit traditionnel ignorait la procédure par défaut et par conséquent la procédure de rétractation
que le droit moderne désigne comme un recours: l’ opposition. Soutenir une palabre, sans adversaire à
convaincre, eut paru aux anciens dénué de tout sens. Si le plaideur en avait le pouvoir ou la force, il
traînait –au littéral du mot (II, 154)- son adversaire récalcitrant devant le juge où de gré ou de force il
subirait son discours et serait provoqué à la réplique; celui-ci, ou un patron de son clan, ne manquerait
pas le gant à peine de perdre la face.
La notion du recours en réformation était au contraire en honneur dans les coutumes de plusieurs ethnies
d'Afrique centrale ; après avoir échoué devant un juge, le justiciable n’ h ési
tai
tpa sài nterpe l
lerunpl
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grand juge ; dans les "empires" c'était généralement le tribunal du chef hiérarchique du juge local qui se
trouvait saisi de la cause; dans les tribus moins hiérarchisées, la qualité du tribunal supérieur, était
déterminée par le renom du juge et il n'était pas rare que ce fut un sage (ou un mage) étranger à la tribu
des litigeants ; le gagnant du procès ne pouvait peut-être pas être contraint à recommencer son procès,
mais il prêtait volontiers; fort de son bon droit, il relevait le défi (266); ces recours pouvaient ainsi
se répéter, sans limite autre que la fatigue ou la ruine des parties; ou, plus conformément à la mentalité
des anciens, jusqu'à la réconciliation qui ne faisait d'ailleurs pas obstacle à une reprise ultérieure de la
palabre, lorsque la paix se trouvait compromise par une nouvelle dissension.
Ramener le procès en invitant les juges mieux informés à rétracter leur décision.
Tout jugement, qu'il soit rendu contradictoirement, par défaut ou sur opposition peut en principe
(II,171) être réformé (ou annulé) par un recours exercé par la partie à laquelle elle fait grief (II, 178)
portant la cause devant un tribunal :c’es
tl avoi ed’ a
ppel.
Les jugements des juridictions traditionnelles (I, 254) ne sont pas sujets à opposition ni à appel ;
un recours qui leur est propre, la révision (II, 203) a été organisé à cet effet ; durant la « période
transitoire » (267) ces recours sont maintenus ; notons toutefois que lorsque les tribunaux de zone siègent
au premier degré, un appel est ouvert devant le tribunal de sous-région (268).
Le pourvoi en cassation n
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Pour les juridictions traditionnelles, la « période transitoire »ama
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rd’
Pour répondre à des situations exceptionnelles, le droit congolais a organisé d'autres r.ecours suivant
des techniques empruntées au droit occidental (la tierce opposition (II, 209), larequête civile (II, 218) et
la prise à partie (II, 242).
La hiérarchie des recours a notamment pour effet d'assurer l'unité de la jurisprudence et la sécurité
juridique ; afin que la justice soit la même pour tous, il faut que les tribunaux fassent la même
application des mêmes textes de loi; pour que les justiciables puissent prévoir les conséquences
juridiques del eursa ctese nque l
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269
comment les tribunaux les apprécieront ( ).
Dans le domaine du droit coutumier, bien que le législateur ait voulu que les coutumes locales
particulières soient respectées;
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.;) . coutumes(Z ? 0 ).
C'est en s'appuyant sur ces principes et en recourant aux techniques éprouvées par le droit belge
(qui lui-même les a empruntées au droit français) que le législateur zaïrois a organisé les recours.
On distingue généralement les recours ordinaires des recours extraordinaires. Ordinaires seraient
l'opposition et l'appel ; extraordinaires seraient la cassation, la tierce opposition, la requête civile, la prise
à partie ; pour la période transitoire où se trouvent, maintenues les juridictions traditionnelles, il nous
faudrait ajouter l'annulation et la révision ... Cette distinction est assez artificielle. Dire que les recours
ordinaires sont ouverts à chacun n'est pas tout à fait exact, puisque l'opposition n'est ouverte qu'au
défaillant ; dire que l'écou1ement des délais d'exercice des recours ordinaires permet l'exécution de la
décision sans caution, n'est pas exact non plus, puisque les délais de cassation suspendent les effets du
jugement de divorce; un autre critère est parfois proposé : de dire que les recours ordinaires sont ceux
qui doivent être exercés dans un délai déterminé, mais alors la cassation devrait être classée parmi , les
recours ordinaires.
95
entrepris ;
(270) Constitution 1967 ; l'artic1e 57 imposant aux tribunaux d'app1iquer les coutumes conformes aux lois et à l'ordre public de I'Etat et l'article
60 confie ce contrôle à la Cour suprême de Justice.
J. PAUWELS: L'adaptation du droit africain par voie jurisprudentielle,in Revue congolaise de Droit, 1971, n° 1, p.61 à 87.
(271) Sans perdre de vue que la requête civile incidente peut exceptionnellement être portée devant un tribunal autre que celui qui a rendu le
jugement attaqué, art. 93 C.Pr.civ.
le législateur a estimé que le meilleur contrôle du bien jugé et du respect du droit serait exercé par
les parties elles-mêmes et leur a donné en conséquenc
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I.178; Cassation, II,
229).
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la forclusion du recours.
Les parties peuvent, au demeurant, anticiper sur cette ren on ciati
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edur ec ours; cette renonci ations eradé duit
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signification du jugement faite sans réserve doit être interprétée comme un acquiescement implicite ; ilen
272
estdemê medel ’ex
éc utionv olontaired’ unj uge me nts ansc on trai
nte( ).
Enfin, quand même les parties auraient entamé le recours, elles peuvent en tout état de cause s'en
désister : le désistement ne vaut que pour autant qu'il ait été accepté par la partie adverse (273).
96
(272) Leo, 11 avril 1950, J.T.O, p. 71 ; Elis., 6 décembre 1960, R.J, 1961, p. 1.42. Il n'y a
pasa cquiesceme n ti mplicites il’exéc utionaé téfai
tes ousme na ced’ ex écutionf orcé e:Ki
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d onn é e: Léo., 12 décembre 195O,R.J. 1951, p. 64.
(273)To utc ommel ’exe r
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ia: L'shi., 140
l
octobre 1969, R.J., 1970, p. 50.
SECTION 2 : L'OPPOSITION
L'opposition est une voie de droit ouverte au Congo aux parties qui ayant fait défaut dans une instance
un jugement qui leur fait grief (275).
ont intérêt à obtenir rétractation d’
L'article 61 du Code de procédure civile ne parle que du"défendeur" condamné (II, 51 A) ; il en irait
cependant de même du demandeur défaillant débouté, et même du demandeur qui n'aurait vu faire droit
que partiellement à ses prétentions.
La fiction légale du jugement réputé contradictoire prévu par les articles 18 et 19 prive le défaillant
de ce recours; dire qu'un jugement est réputé contradictoire signifie que l'opposition est refusée au
défaillant (II, 142-144).
L'adage "opposition sur opposition ne vaut" veut que lorsqu'un tribunal a rendu jugement après avoir été
saisi à nouveau par voie d'opposition, il est définitivement dessaisi: une nouvelle opposition ne serait
plus recevable. II n'y a pas d’ hésitation si c'est l'opposant qui fait à nouveau défaut : il a épuisé l
’action.
276
La chose est moins évidente pour les autres parties ( ). Une partie qui a comparu en instance originaire
mais, fait défaut lors de l'opposition
97
entendues (277)
,iln’
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e une troisième fois devant le même tribunal.
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278
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ion( ).
164.L'
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ed’
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Le droit congolais exige que ce soit la partie défaillante elle-même ou un fondé de pouvoirs spécial
qui "forme" l'opposition (article' 63 du code de procédure civile) (279 ).
Mais le Décret du 7 mars 1960 a maintenu I'opposition faite sur le cormmandement, le procès-
verbal de saisie, ou sur tout autre
(277) Ce n'est pas la solution des articles 21, 22 et 165 du code de procédure civile français, ni celle de l'artic1e 1049 du Code judiciaire belge de
1967 qui a été retenue.
(278) Si l'acte d'appel est nul, on ne peut en déduire une renonciation à l'opposition.
Cass, b. 4 janvier 1962, R.J. J.R.B. 1961, p. 1.
(279) Léo, 25 septembre 1962, R.J 1963, p.45 ; Léo., 30 octobre 1962, R.J., 1963. p.46: L'shi, 29 juin 1973, R.J., 1974, p. 53.
Acte d'exécution, à charge de le réitérer dans les dix jours. L'intérêt de cette forme d'opposition est
qu'elle va arrêter l'exécution sur le champ (II, 167), sauf si le jugement avait été dit exécutoire
nonobstant recours (280).
L'article 63, al 1 exige que l'opposition soit motivée. La jurisprudence congolaise a fait montre
d’un et oléran cea ssezdi fficileàj ust
if
ier.Plusieur sdécisionsf ontétatdec equel ’absencedemot ivati
on
281
nepe ute n tr
a înerlan ull
itédel ’opposi
tionques iell
ef aitgriefaude ma ndeuror igi
na i
re( ). Il semble
qu’ i
lf aut présumer qu'elle fera grief au demandeur originaire ; en effet, celui-ci a un jugement en main;
par I'effet de l'opposition il se trouve paralysé dans son exécution; or l'opposant, qui a gagné du temps,
ma n œuv reàn ouveaue n ne motivant point son opposition, forçant le juge à remettre la cause pour
permettre aux d’ échan gerl e ursc oncl
usions.Ce pendant, si l
’opposant a fait tenir dossier et conclusions
ent empsut il
eàs ona dver saire,a v
antlada tedel ’a
udien ced’ oppos i
tion ,cettec arencedemot iv ationne
fera pas grief.
Soulignons que c
e,qu’
ilfout motiver, ce n 'est pas la défaillance ou l'opposition, qui sont de droit, ce
98
sont les moyens opposés (compétence, recevabilité, exceptions et fond) eaux motifs retenus par le
jugement attaqué. Il faut des moyens de droit : un
eopposit
ionquin etendrai
tqu’ àobtenirde sdé l
aisde
grâce ne serait pas recevable. Ne serait pas recevable non plus, une opposition qui, acquiesçant au
dispositif, ne critiquerait que la motivation.
(280) L'art. 20 du code de procédure civile de 1886 prévoyait des jugements exécutoires provisoirement nonobstant « opposition » ; dans le
dé
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rs1960
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ti
cl
e64d
it: " l'opposition...suspend l'exécution lorsque celle-c
icin’
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tant
appel" ; aux articles 21, 74, 76, il est parlé « d’
exé
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lic
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ti
cl
e21,e
stde«dire
le jugement exécutoire, nonobstant tout recours et sans caution », mais toute formulation équivalente et, bien sûr, celle dont use le
législateur, serait irrégulière.
(281) 1ère inst. Cost., 18 juillet 1940, R.J.1943, p. 29 ; Léo., 19 mai 1953, J.T.O. 1954, p. 52 ; Elis., 11 juin 1957, R.J.-1960, p.212 ; Léo.,
15 janvier 1963, R.J. p.71.
165.L’
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Ici encore
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estl
egre
ffi
er (II, 57) qui assigne suivant les données fournies par les déclarations (ou
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éit
érat i
on s
)del’
oppos
ant
.
L’ assi
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ione nopp ositi
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avant les motifs : « Vul ejugeme ntr endupa rdé fautàl ’égarddemonr equé r
ante nda tedu… pa rle
tribunal…e tl
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ef» et que le dispositif sera formulé : y voir et entendre statuer à nouveau en
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quif ormel edispos i
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one nopposition.
L'assignation en opposition peut-elle contenir une demande reconventionnelle ? Cela ne paraît pas
douteux ; cependant, si la demande reconventionnelle est de nature à retarder la solution de la demande
originaire, le juge pourra, à la demande du défendeur sur opposition et sur reconvention, la disjoindre et
st
a tuerd’ ab ords url’oppos ition( I
I130)
.
Rappelons que le jugement par défaut est un jugement parfait.. sauf opposition (II 150). La partie
qui n'a pas pris part aux débats ( qu ’ell
equ es oi tremi seàpr uden ce,qu’e ll
ea i
tign oréououbl i
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procé duredon te l
lef ais
aitl ’objet)doit pouvoir faire valoir ses prétentions et les moyens de les soutenir
l
or s
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leaé tésur pris
epa runj ugeme ntpardé fautqui lui fait grief. La sécurité exige tout aussi bien
que le temps durant lequel le jugement peut être entrepris soit limité.
99
Jugement (282). L'artic1e 25 dit que les jugements par défaut sont valablement signifiés par extraits(283).
Les délais d'opposition sont prorogés des délais de distance (art. 9). La distance à retenir est celle
qui sépare le domicile (ou la résidence) de l'opposant du greffe du tribunal (284).
Les délais d'opposition ne sont pas de rigueur ; le juge peut relever l'opposant de la déchéance s'il
justifie le retard de son
(282) Signifier à personne (art 61 C. pr_ civ.) vise les formes prévues par l'art. 3 du C. pr. civ.; ce qui est requis pour pouvoir excepter la
péremption, c'est la preuve que la partie défaillante a eu connaissance de la signification du jugement à une date antérieure aux délais
d'opposition. La jurisprudence de Léo., 3O août1950, RJ.,1951, p. 77, est donc périmée.
(283) Cette mesure qui permettait de ne signifier que les qualités et le dispositif en omettant de reprendre les motifs, était justifiée à
l’époq ueo ùl ese xp éd it
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oss e)é taientr ecop iéesàl amain; l ’encombr eme n tdesg r
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connaître le texte intégral du jugement est évident ; le législateur a cependant maintenu le texte et la manière de computer les frais
d’expé dition,inc it
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enul ap ratiquedé suète, qui impose
aux greffiers un travail supplémentaire de découpage, de collage et de collationnement, bien plus astreignant que de remettre une copie.
(284) 1ère inst., Léo, 1er décembre 1951, R.J. ; 1952, p. 191.
Action (285) ;l e
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286
l
’exception ( ).
Notons que (arf.62) le juge peut d'office en adjugeant le défaut, proroger le délai d'opposition s'il n'a
pas ses apaisements , à savoir si les défendeurs ont été touchés par la procédure (assignation, lettre
287
recommandée, sommation, etc…)( ).
288
L’
oppos
it
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oppos
antn
’apa
scon
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ais( ).
L'article 64 dit que l'opposition suspend l'exécution du jugement sauf si le jugement a été dit
exécutoire "nonobstant appel" (289).
100
Par l'acte d'opposition, le tribunal qui était dessaisi par le jugement se trouve à nouveau saisi. Ce
n'est pas une nouvelle action, ni rigoureusement, une nouvelle instance; l'effet est un peu celui de la
réouverture des débats . . . sauf que le juge a déjà fait connaître son opinion. Sinon, malgré la
terminologie en usage, « opposant" et"défendeur sur opposition" le demandeur originaire reste
demandeur et le défendeur originaire reste défendeur avec, notamment,la répartition du fardeau de la
preuve (290).
(285) EIis. 23 novembre 1954, J.T.O. 1955, p. 121 ; Ells. 19 janvier 1960,0, R .1. p.,35. (286) le inst. Elis. 27 juin 1952, p. 146 ; contra :
Elis., 15 avril1952, R.J. - p. 144. (281)CfrElis. 19janvier 1960, R.J. P, 35.
(288) En:(;e5ens, le inst. Elb., 14 janvier 1960; R.I. p. 200 ; contra :' Leo., 12 aout
195'4,R.l.;p. 316./
(289) VQii note (280) sous n, 164 ci-{{essus. A. DElJI,IER, O.c. in R.J.
estime ,que fopposition suspend toujours l'exec__On et que ced Iegislateur d_ 1960ait substitue l'expression "nonobstant apper;
ant.erl=ementeoUIS. '
(290j'iein_R.__2$:mars 1944, R,J; 1945, p. 77. ___""__F_'_!'
d’instruction ; le tribunal pourra les ordonner d’ office. Le recours en appel est irrecevable dès que le
jugement est frappé d'opposition ; l'opposition formée après que l'appel a été interjeté n'anéantit pas cet
appel mais le suspend; il reprend vigueur si l'opposition est dite irrecevable ou si le jugement est
confirmé.
Ce serait aller trop loin que de dire que 1'opposition anéantit1e jugement ; seul le jugement de
rétractation l’anéantit (292). Certains effets du jugement sont simplement suspendus ; si le jugement est
confirmé, il sort tous ses effets, et tous les actes posés en exécution avant opposition revivent. Le juge
peut motiver en se referant aux motivations du premier jugement (293).
La rédaction du jugement sur opposition ne diffère pas de celle du jugement du premier degré, sauf
qu'il doit mentionner le jugement attaqué et l'acte d’ opposition, et justifier la régularité de cette
procédure; pour les motivations du fond (en fait et en droit), le juge de l’oppos it
ionpe utr en voyeraux
101
motifs du premier jugement s'il ne modifie pas le dispositif.
Jugéei r
r eceva blel
’opposit
ionf orméepa run eperson nesans indication de l’ide nti
tédel
ape
rsonne
physique qui a agi comme organe ou mandataire (Léo. 30 octobre 1962, R.J.1963, p. 46).
Le jugement rendu après opposition d'une partie qui a été défaillante devant le tribunal durant la
première procédure dessaisit définitivement le tribunal. Ni l'opposant qui aurait fait défaut à nouveau, ni
la partie adverse qui avait comparu antérieurement mais ne comparaîtrait plus durant la procédure en
opposition, ne peuvent plus ramener la cause devant le même tribunal (295); le recours en appel est ouvert
à toutes les parties, après jugement rendu sur opposition (296).
SECTION 3
L'APPEL DU RECOURS EN APPEL
L'appel est cependant aussi, accessoirement, une voie de nullité (II,174) ; la juridiction d'appel peut
en effet déclarer nul le jugement entrepris et éventuellement statuer à nouveau (II, 191).
L'appel du ministère public, organe de la loi, vise à voir appliquer le droit correctement, dans le
domaine qui intéresse l'ordre public.
La juridiction d 'appel est toujours la juridiction du rang supérieur dans le ressort de laquelle se
trouve le tribunal qui a rendu le jugement entrepris (I, 223 et 244 à 247).
(295) Sur la portée en droit congolais de I'adage "opposition sur opposition ne vaut", voyez II, 163 ; voyez aussi le inst., L'shi., 14 juin
1967, R.J..1970, p. 299.
(296) Arrêté toutefois (Kin.13 février 1968, R.JJ. p. 203) que lorsqu'un jugement prononce le défaut-c
ongé,c
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oppos
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appe
ld’un
102
recours contre le premier jugement rendu par défaut contre lequel opposition avait été formée.
La partie qui prend l'initiative de porter la cause devant la juridiction d'appel est dite appelante
principale. Tout intimé auquel le jugement intervenu fait également grief peut former appel incident "en
tout état de cause', quand même il aurait signifié le jugement sans protestations ni réserves (art; 71 ; C.
Pr. C.).
"Lorsqu'un appel est interjeté contre un intimé et non contre une autre partie qui fut co-fondateur ou
co-demandeur au premier degré de l'instance, le droit français admet que celles-ci peut prendre
I'initiative de former appel incident, dit appel provoqué en intervenant en tout état de cause, sauf à ne
pas retarder la solution du litige par une intervention tardive (art. 445 du Code de procédure civile
français, a1. 4). Bien que parei1 texte ne figure pas dans le code de procédure civile congolais, il ne
heurte nullement les principes qui régissent le droit national .
173.L’
appe
lli
mit
é.
Rédigé en termes généraux, l'appel est présumé porter sur l'ensemble du dispositif du jugement
entrepris (297).
.
L'appel peut être limité non seulement à certaines parties qui étaient à la cause au premier degré, mais
encore à certaines prétentions. (L'acte d'appel vise cependant généralement l'ensemble du litige par
référence globa1e aux jugements entrepris, ce n'est généralement que par la voie des conclusions que
l'appel est limité à certains chefs).
L'appel du jugement définitif n’ e mpor tepa sapp elde sjugements interlocutoires rendus dans la
298
même cause ( ). Il importe donc de récapituler dans l'acte d'appe1, tous les jugements interlocutoires
dont la réformation s'impose pour justifier la réformation du jugement définitif.
174.L’
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………………………………. .j
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dernier ressort, il ne peut être entrepris que par la voie de cassation (II, 228).
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.Faut-il étendre cette possibilité
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ppelr essort
exclusivement à la compétence de la Cour suprême de justice.
Lorsqu'il s'agit de jugements susceptibles d'appel, la demande en nullités ’acc ompa gn egénéralement
d'une demande de statuer à nouveau; la question de savoir si en ce cas la juridiction d’ appel est saisie par
l'effet dévo1utif (II, 191) puisque la nullité implique qu'il n’ y a pas eu de jugement valide au premier
ressort, ou si elle se saisit par évocation (II, 193) n'est pas purement académique ; la jurisprudence
estime que la juridiction d'appel, saisie de l'ensemble du litige par l'effet dévolutif peut évoquer ; dès lors
si la partie invoquant la nullité, ne demande pas à la juridiction d'appel de statuer à nouveau, celle-ci
pourrait mettre à néant le jugement entrepris, sans statuer à nouveau, les parties intéressées pouvant
d'ailleurs réintroduire la cause, pourvu qu'elle ne soit pas prescrite (299)..
(299) Elis., 25 janvier et 3 mai 1966, R.J. 216; Kin., 4avril I967,R.J.,1968,p. 57.
C'
e sta uj ourd el '
ap pe lqu’ilfautsep la cerp oura pprécie rl’i
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érêtd el’app ela n
t:
Léo, 30 novembre 1965,R.J., 1966, p.129.
En principe, toutes les décisions contentieuses (300) rendues en premier ressort par les juridictions
civiles congolaises et faisant grief (301) à une partie, lui ouvrent la voie d'appel. Ainsi n'existe-t-il pas de
seuil a minima, refusant l'appel lorsque le taux de la demande n'atteint pas un certain montant. De même
n’est-il pas imposé, lorsqu'un jugement a été' rendu par défaut, d'épuiser la voie de l'opposition (II, 150)
avant de faire appel.
La distinction entre les jugements interlocutoires et préparatoir es( Il
,129)apoure ff
e tquel ’appel des
jugements interlocutoires peut être interjeté dès le prononcé, tandis que l'appel des jugements
préparatoires ne peut se faire que conjointement avec le jugement principal (302). Nous avons signalé
déjà combien délicate était cette distinction (II, 129); soulignons à présent combien périlleuse serait la
confusion (303). .
(300) Les décisions de juridiction gracieuse ne sont pas susceptibles d'appel (II, 267) sauf lorsque la loi a expressément prévu le recours. Cfr.
DETHIER, o.c..R.J., 1969, n° 26, p. 11.
(
301)Fa u t
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efe td oncfau t
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érêt,s erai
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oni
rr
ece
vabl
eaul
ieu de la dire non
fondée. Elis., 9 octobre 1951, R.J. 1958, p. 268.
Est irrecevable, faute d'intérêt, l'appel interjeté par une partie qui, nonobstant un jugement qui lui est défavorable, a obtenu
volontairement l'objet de sa demande (Elis., 20 septembre 1960, R.J. 1966, p. 317). La qualification erronée de jugement contradictoire
donnée par un tribunal à un jugement .rendu par défaut ne constitue pas à 1ui seul un grief justifiant le recours en appel: Elis., 28 mai
1937,RJ., p. 303.
(302) Un jugement partiellement définitif et partiellement préparatoire peut être attaqué en appe1 pour le tout: Léo., 11 octobre 1949 (R.J.
1950, p.'92); Léo., 30 novembre 1954, (R.J.1955, p. 162).
104
Lorsqu'un même jugement contient des dispositions définitives sur un point et préparatoires sur un autre point, l'appel est recevable de
contestation: Léo., 26 août 1952, R.J., p. 292; 9 décembre 1952, R.J., 1953 p. 2 ; 8 octobre 1957. RJ. 1958, p.137 ; Elis., 2juin 1964, R.J.
1965. p. 35.
Lorsqu'en une même cause ont été rendus deux jugements, le premier partiellement définitif et partiellement inter1ocutoire, l'appel visant
uniquement le deuxième jugement ne peut remettre en cause ce qui a été jugé définitivement par le premier. Léo., 28juillet 1965, R.J. p.
107.
(303) Une intervention du législateur s'impose :
- ou bien il peut adapter le système français qui permet l'appel de tout jugement avant de dire le droit;
- ou bien le système belge qui, en outre, admet l'appel des jugements avant de dire le droit (interlocutoires ou non} (a. 1055) quand même
il y a eu exécution
2° Si le jugement avant dire droit est exécuté sans réserves d'appel, et que par la suite il est apprécié qu'il
a préjugé du fond, il ne peut plus être entrepris en appel, conjointement avec le jugement définitif au
fond, car l'exécution sans réserve vaut acquiescement (II, 269).
La prudence impose dès lors d'interjeter appel dans le délai de 30 jours de1a signification de tout
jugement avant de dire droit, s'il existe le moindre soupçon de préjugé au fond et de faire acter des
réserves d'appel avant de participer à1'exécution de tout jugement avant dire droit.
105
(
305
)Lac ourd’
a p pelests an sp ouv oirp ourré forme ru nj ugeme ntd ut ribunald epremière instance annulant un jugement du tribunal de district,
quant même il apparaîtrait que le tribunal de district avait en fait excédé sa compétence: Léo., 23 mars 1965., R.J. -p.323.
..
Un jugement d'expédient (II 128) n'est qu’
una
ctee
xéc
utoi
redel
aconvention des parties et ne
don
nepasl i
euàl’appe l.
Le jugement reconnaissant que les causes légales du divorce sont établies, mais qui surseoit à
prononcer le divorce n'est pas non plus susceptible d'appel (306); si le divorce est ultérieurement
prononcé, le jugement de sursis devra être frappé d’appel en même temps que le jugement de la
prononciation du divorce.
Si c'est par application de l'article 120 du Code de l'organisation judiciaire qu'ils ont porté une cause
de la compétence du tribunal de sous-région à la connaissance, au premier et denier degré de juridiction,
du tribunal de première instance, elles ne peuvent pas former un appel; quand même la cause
intéresserait l'ordre public.
106
Le garant, quand même il n'aurait pas été condamné devant le premier juge, justifie d'un intérêt suffisant
affranchir de son obligation de garanties (308).
pour interjeter appel, pour s’
La personne qui avait été assignée en déclaration de jugement commun peut interjeter appel, quand
même le jugement n'aurait prononcé aucune condamnation à sa charge. L'appel est recevable si cette
partie justifie d'un intérêt à voir réformer le jugement qui lui est opposable (310). Lorsqu'un tribunal,
suivant une expression impropre, "condamne", le conservateur des titres immobiliers à accomplir à
1'égard des parties un devoir qui entre dam le cadre de ses attributions, celui-ci n'est pas partie au procès,
même si à tort les parties 1'ont appelé à la cause; il ne dispose pas de l'appel de cette décision (311). "
Un tiers, quand même il eut été qualifié pour intervenir en l'instance (II, 55), n'a pas qua1ité pour
interjeter appel du jugement où il n'était pas partie.
Dans toute cause où le ministère public a estimé devoir donner un avis ou a été invité à le faire par le
juge, il dispose lui aussi de l'action en appel. Il nous est d'avis que, lorsque le ministère public s'est
abstenu à tort de donner un avis en une cause qui
La partie qui voit faire droit à ses conclusions subsidiaires peut interjeter appel aux fins de se voir adjuger ses conclusions principales :
Elis., 17 juin 1956, R.J., p. 352; Léo., 10 avri1 1959, R.J., 1960, p. 133.
(308) Ells., 7 avri11964, R.J.. - p. 171.
(309) Elis., 20 novembre 1956, R.J., 1957, p. 25.
(310)Elis., 31 octobre 1961, R.J., 1962,p.68; 24 janvier 1967, R.J. - p. 64.
{31l) Appel R.-U.,3 mai 1960,R.J.,.,p. 40.
De va i
tl uiê trecommuni quées uiva ntl al oi(II,117)i
ldi
spos
edel
’action en appel, cette prérogative
étant d'ordre public, il ne peut en effet y renoncer.
Il va de soi que dans toute cause où le ministère public a été partie principale au premier degré, il
dispose du recours d’
appel.
En vertu de l'article 8 du code de l'organisation judiciaire (II,46, 50), le ministère public peut
également interjeter appel au nom d'une personne"inapte" à exercer son action; si le ministère public
a déjà fait usage de ce pouvoir et si, en application de l'alinéa 2 de l'article précité, le citoyen "inapte" a
été pourvu d'un conseil, celui-ci ne pourra exercer l ’
action en appel que suivant avis (ou sur injonction)
du ministère public, la personne "inapte"qu’ ildé fend n'étant pas, par la définition, à même d'apprécier
l'opportunité d’ unr
e course t,
parc on séquent, de donner valablement la procuration spéciale requise à
cette fin (II,31)
107
Le fait que l'intimé ait acquiescé implicitement au jugement (en entamant la procédure en exécution) ou
même qu'il ait expressément acquiescé ne fait pas obstacle à ce qu'il forme un appel incident. Il faut
toujours présumer que l'acquiescement n'a été donné qu’ àla condition que le litige soit terminé.
L’appel incident d'intimé à intimé n'est en principe pas recevable; cette règle souffre cependant des
exceptions, notamment dans le cas de rapports de garant à garanti (312 ).
Un intimé peut former appel contre un co-défendeur solidaire; si ce co-défendeur est à la cause, il peut le
faire en la forme d'un appel incident, s’
il n'est pa à la cause, il doit en outre l'assigner à comparaître.
180.L’
int
erve
nti
onaude
gréd'
appe
l
L’ intervention agressive au degré d'appel est possible (313).ElIe implique une renonciation au
double degré de juridiction.
[312) EIis., 5 février 1975, R.J., - p. 228; L'shi,24 janvier 1967, R.J.,p.64.
[313') Elis., 9 décembre 1952 (avec note), R.J;.1953, p. 28.
Toute personne qui aurait qualité pour agir en tierce opposition peut être appelée en intervention
314
f
orc
ée,mê mea ude gréd’ appel( ) (II, 168).
Un co-défendeur peut toutefois être assigné en "déclaration d’ arrêtcommun' ;de même toute personne
qualifiée pour exercer la tierce opposition (II, 75) peut être assignée au degré d'appel pour entendre
prononcer un arrêt qui lui sera opposable (317) ; cette dernière solution parait cependant discutable,
puisqu'on prive une partie (que l'on eut pu appeler en intervention au premier degré) du double degré de
juridiction (II, 158).
. ,
Il est en tout cas exclu d'appeler pour la première fois en cause aude gréd’appe l
,un tiers contre lequel il
est demandé condamnation.
Sauf s'il a été partie principale au premier degré, le ministère public n'est jamais intimé. S’ il a
exercé l'action en vertu de l'article 8 du Code de l'organisation judiciaire (II, 46, 50), l'appel doit être
108
dirigé contre la personne que le ministère public a représentée.
pel: une demande formée en appel sur base des obligations contractuelles du bailleur alors qu 'en
instance, la responsabilité aquilienne seule avait été invoquée (371 ) ; une demande de donner acte des
réserves à réclamer des salaires supplémentaires (372); une demande de modifier les mesures provisoires
dans une instance en divorce, basée sur des éléments ignorés du premier juge ou sur des situations
nouvelles (373); la demande de répétition de la somme payée en exécution du jugement dont la mise à
néant est postulée (374);un ede ma ndeder é sol
utiondeb ailf ormé ea lor
squel 'assign a t
ionni
el’
exi
st
enc
e
375
d'un bail ne peut être dit implicitement à I'exploit introductif et est donc nouvelle ( ).
Cependant une jurisprudence constante congolaise, belge et française admet contra legem, que
l'interdiction d'introduire une demande nouvelle n'est pas d'ordre public (376 ), ce qui semble difficile à
dé f
en dres urlepl anth éorique;eneffet
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ils'
a gitd'un epr oroga ti
ondec ompé tenced' att
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butionquie st
d'ordre publ ic,e tdel as a i
sineaude gréd'appe lpa rc ompa ruti
onv olon taire ,quel ’ar
ti
cle12a dme t
uniquement comme moyen de saisir les juridictions au premier degré (377).
Mais les raisons pratiques l'ont emporté sur l'application du texte et, il est universellement admis que
cette prohibition n'est pas d'ordre public en ce sens que les parties peuvent y renoncer. Aux termes de
cette jurisprudence recente, la novelleté doit être expressément exceptée, la comparution sans objection
de l'adversaire couvrant l'exception. Le caractère de novelleté d'une demande est souverainement
apprécié par le juge du fond à l'abri du contrôle de la juridiction de cassation.
109
SECTION 7
L'
AUDIENCED’ APPEL
La cornparution sans réserve des parties couvre les irrégularités éventuelles de l'acte d'appel et
de l'assignation (II; 182). La comparution volontaire des parties ne saisit toutefois pas la juridiction
d'appel, l'article 68 du Code deprocédure civile prescrivant impérativement les formes suivant lesquelles
l'appel est formé, ne permet pas, par application de l'article 78, de renvoyer au moyen de saisir le juge du
premier degré défini à l'article 12.
Rien n'empêche la juridiction d'appel d'ordonner la comparution personnelle des parties au titre de
mesure probatoire (II, 107).
Le défaut des deux parties aura pour conséquence, non simplement la radiation du rôle, mais la
forcl
usi
ondur ecours.Fautedepr oducti
ondel ’expédi
tion( II
,198) ,l
aj uridicti
ond’ appeln ep e
ute n
effe
tprendr ed’ autredé ci
sionquededi rel ’appelirr
e cevable,parunj uge men tquines ouf f
repa s
d’opposi
ti
on .
Cette solution peut paraître excessive, elle est cependant celle qui résulte des textes (art.66 du code de
procédure civile) ; il faut espérer que la jurisprudence y trouve une solution plus souple lorsque le défaut
est « excusable » ; il en serait évidemment ainsi lorsque la non-comparution est due à une erreur du
greffier dans la rédaction ou la signification de l’ assign ati
on ,oue ncor ee nc asd’ empê cheme n tpour
cause de force majeure ;s ilaj uridi
ctiond’ appe lserendc ompt edel ajus ti
ficati
ondudé faut; elle pourra
ordonner au greffier de réassigner ;s ie llear enduunj uge me ntd’irrecev abi
lité,elleestt outefois liée par
son jugement ;l apr uden cec omma n dedè sl orsden ej ama i
spr on on cerl’irrecevabilités url esba ncs,
mais de prendre la cause en délibéré pour permettre les vérifications et pour entendre éventuellement les
exc usesdel ’appe la nt.
La forclusiondel ’
appelsanc
tionna
ntlanonproduc
ti
ondel ’expéditionn epe utpa se nt
a merledr oitde
l’
intimédé fa
ill
antquin’ari
enàs erepr
ocher
.S’i
lsetrouv eda nslesdé laisd’appe l,ilpeutforme rappe l
pri
n cipalquipe r
me t
tr
aàl ’
appelan
tforc
los
,int
imédans cette nouvelle instance de former appel incident.
110
L’in ti
médé fa i
llantn epour rai nvoque rl ’
acted’appe lirrec evablepours ’
arr ogerun epr or
ogati
onde
délais (II,185), car, par sa défaillance il a compromis son droit de former appel incident.
379
Le défaut del ’appe l
antouv rea udé fen de urlapossi
bilit
édede ma n de
runj ugeme ntd’ir r
ecevabi
li
té( ),
380
mais il lui est possible aussi de demander le défaut-congé ( )quime tse ule
me ntfinàl ’i
nsta
n c
e; on ne
voi tpa sc epe ndan tque lintérêtl ’i
ntimépe utavoiràpr op oserc ettesolutionquipe r
me tàl’appela
n t
-s’ il
est toujours dans les délais-d’ introduir eunn ouvelappe l
.
Sil ’appe la nt
,f aisantdé faut
,ac ependan tdé jàdé pos él’expéditi
ons url eb ureaudut ribunal(a vant
l’audienc e,oua uc oursd’ unea udiencea ntérieureàl aquell
ei lac ompa ru)l ’
inti
mépe ut,c ommee n
première instance, demander, soit une décision au fond qui ouvre au demandeur défaillant le recours en
opposition, soit le défaut-congé ,quineme tfinqu’ àl ’i
nstancee tpermetder éassi
gne rs ansrenouveler
l’acted’ a ppe l;l ’i
ntiméa yantf ormé( ouv oulantf or mer)a ppelincidentn epe uté videmme ntpa s
demander défaut-congé sans renoncer par cela même à son action ;s il’appe l
antr éas sign e,ledroitde
forme ra ppe lincidentr enaît
.Sil ’
inti
mée ntend demander une décision sur le fond en formant appel
incident, il devra normalement demander défaut et remise (ou renvoi au rôle général) (381) de manière à
pouvoir signifier au défaillant son appel incident en le sommant de comparaître et à pouvoir produire
l’expéditions iell
en es etrouvedé j
àdé posé e.
(379) Kin., 4 octobre 1966, R.J., 1967, p.44 ; Kin., 8 novembre 1966, R.J., 1967, p.120 ; Kin., 6 décembre 1966, R.J., 1967, p. 121.
Ledéf
autdel’i
nti
mé apourc onséque
nc equel’
appel
antpe
utde
man
derunj
uge
men
touuna
rrê
tpa
r
déf
aut
,parl
equell
’oppos
it
ion(
II,163)estre
ceva
ble.
L’évocat
iondeme ur
epossi
bleàl’é
gardd’undéf
ail
lan
te ndegr
éd’a
ppel;laj
uri
dict
iond’
appelpeut
évoquerd’of
fi
ce; le
sconcl
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sese
nc es
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ncedudéf
ail
lan
t,n
’él
argi
sse
ntdoncpasla
sa
isineàl’i
nsud’
un epar
ti
e.
Le défaillant au premier degré qui comparaît en appel et conclut au fond, renonce à son droit de faire
opposition. Si une partie ayant f
aitdé
fautaupr emi erde grée s
te ncoredé faill
a nt
ee nqua li
téd’ i
n ti
mé e ,la
111
jur
idictiond’ appe ldoi tsur seoiràs tatuerjus qu’àc equel esdé laisd’ oppos it
ionauj uge me ntdupr
emi
er
degré soient périmés, car la renonciation au droit de faire opposition ne se présume pas (II,177).
Siunjugeme
ntdéc
lar
antl’
opposi
ti
onir
rec
ev a
blee s tr
éfor
mée
nappe
l,c
’es
tde
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emi
erj
ugeque
389
l
’opposi
ti
onauj
ugementdufonddoi
têt
revidée( ).
198.Lapr
oduc
tiondel
’ex
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ti
on
(391) Il aa ussié
téa d mi s(R. U.ap p e
l,19avri
l1960
,R.J
.,1961,p.
39)
,quesil
’appe
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nti
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elacopi
esign i
fi
éed uj ugement
entrepris, ou même une copie « régulière »dujug
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iond’
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tsedécl
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rsai
si
e(Lé
o.,21f
évri
er 1956, R.J.,-p.208 ;
13 octobre 1964, R.J., 1965, p.101).
199.L’
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idi
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L’ a ppelpermetlerée
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mierjuge; toute erreur de
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iondupre mierjugepe rme
tàl ajur
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ond’appeld’ apporter une
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misàlaj ur
idi
cti
ond’ appeldef a
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elaprocédurepr obatoire
396
( )ouv e
rteaupremie
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é,ensuivantl
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durequis’
yrapport
ent(
I I
,93à113) .
L’
art
icl
e78,a
li
néa2duc
odedeprocédure civile prévoit une dérogation, permettant à la « cour
112
d’appe l» de commettre un conseiller pour procéder aux enquêtes, pour entendre un témoin sur place,
pour visiter les lieux et pour recevoir les serments. Peut-on étendre la règle prévue pour la « cour
d’appe l» à toute juridiction siégeant à plusieurs juges ? La réponse semble devoir être affirmative. Sans
doute pourrait-oni nv oque re nf a
v eurdel an éga ti
v el ’
e xpr essi
onuni voquedut exte,a i
n siquel a
prés omptiondel ’a utoritépl usgr andea ccordée à un « conseiller »qu’ àunj ugedepr emi è
rei nstance.Il
fautc ependa nte xpl i
que rc etexteens er appor tantàl ’organis ationj udi
ciai
ree nvigue uràl’époquedes a
promulgation :l et ri
b un ald epr emièrei nstances ié ge a
ita ude gréd’appelàuns euljuge,tandis que le
tri
b unaldedi stri
c tn es ié geaitaude gr éd’ appe lquepourc on n aî
tredesrecoursc ontrelesj ugeme n t
s
rendus en premier ressort par les tribunaux de ville et de territoire et ce, toujours à un seul juge. La
nature de certains devoirs, t el
sl ’
auditiond’ unt émoi nàs ondomi ci
leoul avisi
tede sl i
euxpa rlec oll
è ge
auc omplete st,sin oni mpos sible
,dumoi nsf ortinc ommode .Nouse nconcluonsquel etextedel ’art
icle
397
78vi s
etou tesl esjur i
di ctionsdude gréd’ appe l( ). Ceci dit, il y ali
eudes ouli
gne rn éanmoinsl ’in
tér ê
t
qu’ilyadet enirl ese n quê tes
,da nsl’a ppréciati
onde sque l
lesl as ubjec
tivi
téjoueiné vit
ableme ntunr ôl e
,
dev antlec ollègec ompl etde sjugese te npr ésenc edumi nistè republ ic
.Le scoursett ri
bun auxn’ useront
dèsl orsqu’ ave cp rude nc edec ett
ef acultédec omme ttr
eunme mb requisiègepoure xécuterlesde voirs
d’ins t
ructi
on .
Tout comme devant la juridiction du premier degré, les parties doivent conclure. Si les demandes
nouvelles ne peuvent être admises (II, 194), que dans les limites étroites définies par la loi et la
jurisprudence, les moyens nouveaux peuvent être invoqués sans limite, toutes les exceptions que les
parties n'auraient pas couvertes par leurs conclusions ou par leur comportement antérieur (II, 92) peuvent
être soulevées pour la première fois au degré d'appel(398); les exceptions d'ordre public peuvent être
soulevées, quand même il y aurait eu renonciation expresse ou implicite de les invoquer.
Les parties qui demandent réformation ou annulation du Jugement doivent également développer
les moyens qu'ils opposent aux motifs et dispositif du premier juge,elles devront normalement
combattre- pour la première fois en appel - l
esmoy
ensquel ejugeainvoqué sd’office.
Les parties peuvent"plaider" devant la juridiction d'appel, exposant leur version des faits et
invoquant les preuves à l'appui ; elles pourront également faire l'exposé du droit qui justifie leurs
conclusions.
La communication au ministère public doit se faire au degré d'appel dans les mêmes conditions que
dansl '
audi encea upr emierde gré( II,117) .Lac l
ôt ure(etl ’év ent
ue l
ler é
ouverture)desdé bat
se strégie
au degré d'appel par les mêmes règles qu'au premier degré (II,118,119).
(397) A.DETHIER partage cette opinion. o.c; R.J. 1969, p.241, 242.
(398) Le déclinatoire de compétence territoriale est irrecevable s'il est présenté pour la première fois en appel, alors que l'exceptant a
comparu sans réserves au premier degré.
113
201. Le jugement (arrêt) d'appel
La délibération, qui au degré d'appel est toujours collégiale se fait suivant la même procédure
qu’ .aupr emi erde grédej ur idicti
on( I
I,123) .Le sdé cisi
on sren due sa ude gréd'appeldoi ventl orsqu’elles
annulent ou réforment le jugement entrepris, motiver la censure; si el1es statuent à nouveau, elles
doivent motiver la nouvelle décision. Si elles confirment le dispositif du premier juge et estiment sa
mot i
v ati
onc ompl ètee tbie nr édigée,e ll
e spe uv entsel ’appropr iere tsta tuer«par les motifs du premier
juge ». Si elles évoquent, elles doivent justifier dans leurs motifs pourquoi elles ont étendu leur pouvoir
juridictionnel. Suivant la jurisprudence antérieure à la réforme judiciaire de 1968, lorsque la cause
n’é taitpasvi dé e,n otamme nta prèsa v oirst atués urun j uge me n tavant dire droit, et qu'elles n'avaient
pas évoqué, elles ordonnaient renvoi devant le premier tribunal autrement composé, si elles avaient
infirmé le jugement attaqué. Aucun texte n'impose de modification du siège du premier ressort et, dans
les structures actuelles de la judicature où le juge de paix peut être seul, tout comme les collèges de trois
juges peuvent épuiser le roulement possible du siège, il convient d'abandonner cette jurisprudence. Les
juges de la juridiction inférieure peuvent s'incline rde vantl ’autor i
té del adé ci
siondel aj uridicti
on
399
d’a ppe l
,s anspe rdr;el afacepoura utan t( ).
202.Le
sef
fet
sduj
uge
ment(
del
’ar
rêt
)d'
appe
l
Si la juridiction d'appel confirme le jugement entrepris, celui-ci reprend toute sa vigueur, il se
trouve coulé en force de chose jugée, la décision d'appel ne pouvant plus être attaquée que par des
recours extraordinaires. La décision d'appel ajoute cependant' toujours une condamnation, notamment
celle de l'imputation des frais de l'instance d'appel qui sont mis à la charge des appelants ;s
il’
app
elaété
interjeté par le ministère public, les frais sont à la charge du Trésor (II, 300).
(399) Nous avons déjà indiqué plus haut (note 347, sous n° 191) combien il serait néanmoins souhaitable d'éviter le renvoi et de permettre
(sinon d'imposer) l'évocation chaque fois qu'un jugement avant dire droit ou un jugement sur incident est infirmé.
Si la juridiction d'appel infirme un jugement définitif qui avait épuisé la saisine du premier juge
(soit qu'il ait réformé la décision, soit qu'il ait constaté sa nullité avant de statuer à nouveau), la décision
d'appel se substitue au jugement infirmé qui n'a plus d'existence.
Si la juridiction d'appe1 infirme un jugement d'avant dire droit et évoque, la même solution
s
'i
mpose.Lepr emi e rj
ugee stdessa is
idel'
instanc
equié taitensus penspa rl’effe
tdel '
ac t
ed'a
ppel.
114
Silajuridictiond' appelc onf irmel ej ugeme n
td’avantdi redr oit,let ri
b unaldupr emierde gréqui
était demeuré saisi, doit sur assignation avenir de la partie la plus diligente poursuivre son instance
durant la juridiction du premier degré qui n'est pas lie par ses jugements interlocutoires quant au
"préjugé" que sa décision aurait laissé entrevoir.
Si la juridiction d'appel infirme un jugement d'avant dire droit et renvoie la cause devant le premier
juge, l'effet suspensif d'audience est levé et le juge qui était toujours saisi, doit sur assignation avenir de
la partie la plus diligente poursuivre l'instance en tenant pour chose jugée la décision d'appel.
La décision d'appel fait courir les délais de pourvoi en cassation a dater de la signification.
SECTION 8
LA REVISION
La révision, par un tribunal majeur, des jugements rendus par les tribunaux traditionnels inférieurs,
n'était pas à considérer à l'origine comme un moyen de recours ouvert aux parties; c'était un moyen de
contrôle hiérarchique, dont le législateur (belge) de l'époque avait trouvé le principe dans certaines
coutumes ; le principe fut généralisé et fut en outre étendu aux tribunaux de zone(400). Le tribunal
supérieur se saisissait d'office du "mal jugé" de juridictions inférieures de son ressort, il évoquait la
cause et amendait ou remplaçait le jugement par sa décision (401).
(400) Les Juges ayant siégé au premier degré ne peuvent pas faire partie du tribunal de
révision. Parq.Ht.-Katanga, 22 décembre 1950, J.T.O., 1957, p. 76.
(401) En procédure de révision, l'évocation est nécessaire : Tribunal Parq. Lualaba, 26 juin 1957, J.T.O.,1958,p.171.
202
En fait les juridictions supérieures se trouvaient le plus souvent averties du 'mal jugé" par une
supplique de la partie qui se croyait lésée ; sans doute cette supplique ne saisissait pas le tribunal, mais
elle obligeait cependant les juges de vérifier "extra juridictionnellement" le bien-fondé de la plainte, sauf
à en saisir le tribunal si celle-c
ia ppa raissa i
tf ondé e.Sa nssuppr i
me rl edr oitdes es aisird’ offic e,le
Décret du 16 septembre 1959 a prévu la saisine des tribunauxder évis ionàl ade ma nded’ un epa rt
ie
(art.14 et 15 A.R. de coordination du 13 mai 1938, amendé).
Lar é
visi
ondi ff
èrecependa
ntdel’
appel
,mê mea ucasoùe ll
ee s
tdema ndé eparunepar
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402
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ibunaln’ e
stpasli
mi t
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neparles termes de la demande ( )( c
fr.Act
ed’appel
,II,191
)et
qu’i
lpeuté voquere
nt outét
atdec
auseetquelques oitles ortu’i
lfaita uj ugementdon
tlar é
vis
ionaé t
é
demandée.
La décision de révision d'office n'est liée à aucune forme imposée par la loi (403). Il suffit donc que
le tribunal supérieur (en pratique le président) exprime sa volonté de réviser pour que le greffier de la
115
juridiction inférieure doive lui remettre le dossier.
. Lorsque le tribunal de révision est saisi par une partie, la demande peut se faire verbalement ou par écrit.
Let ribun als aisiagitdè sréc ept i
ondec e tt
ed e
ma nde ,c ommes '
ils
es aisissaitd’ offi
ce.
Larévi
si
onnepeutplusêt
redemand
ée,nidéci
déed’
off
icel
ors
qu’undélaidet r
oismoi
ss’
est
404
é
coul
éde
puislad
atedupr
ononc
édujuge
me nt(
art
.32del
’A.
R.du1ma i1938)( ).
Le tribunal saisi de la révision peut, par mesure provisoire, suspendre l'exécution du jugement soumis
à révision, cette suspension ne peut se prolonger plus de trois mois (art. 14).
(402) Les demandes nouvelles sont dès toujours recevables. Trib. terr. Léo., 2 avril
1955, J.T.O,. 1955.p. 170.
(403) La demande de révision peut être verbale ou écrite (Parq. Ruanda, 27 octobre
1954, J.T.O.,1956, p.90). Une plainte formée" contre le juge ne vaut pas de
demande de révision (Parq,. Lualaba., 10 mars 1954, J .T.O., 1955, p. 40.
(404) Le tribunal se saisissant d'office doit avoir prononcé son jugement de révision dans le délai de trois mois à compter du jour du
prononcé du jugement entrepris; si une partie saisit le tribunal de révision dans le délai de trois mois depuis le prononcé, a
ucundé
lain’
est
imposé pour rendre le jugement.
La demande de révision ou la décision du tribunal de s'en saisir d'office ne suspend pas l'exécution
du jugement entrepris ; il faut (406) que la juridiction de révision en décide au provisoire.
Les jugements rendus par les tribunaux traditionnels de quelque niveau que ce soit ne peuvent faire
l'objet d'
unpour v oin’ ét
antj
amaisr enduse nde rni
err essortpuisqu’il
spe uventfairel’
obj etd’unr ecour s
en annulation (II, 224).
116
Les jugements de révision ne sont jamais susceptibles d'opposition ni d 'appel.
Les jugements sur révision sont exécutoires dès l ejouroù i lson té tér endus
,ou,s ’
il
son té té
rendus « par défaut », dès le jour de leur signification (sur la signification du défaut devant les
juridictions traditonnelles, voir (II, 155, 204).
(406) Le tribunal de première instance n'a pas compétence pour statuer au degré d'appel sur les mérites d'un jugement rendu au degré
d'annulation par le tribunal de district ; l
aco
urd’
appe
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es«apparences d’
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II
,230B)s
era
ita
ujo
urd’
huil
eso
rtàf
air
epa
rei
l«jugement ».
SECTION I
NOMENCLATURE DE.S RECOURS EXTRAORDINAIRES
La distinction des recours extraordinaires, par rapport aux recours ordinaires, retenue par les praticiens
du prétoire,ne repose que sur le f aitquel '
us agee ne stmoi nsf réque nt;e l
len’ aa uc unf onde me nt
scien tifi
que( II,16 1).Nousl ’avonsr etenuea uxs eul
e sfinsd’ équilibr
e rl ev olumede sc ha pitrese tde
faciliter par ce moyen la consultation de cet ouvrage et la comparaison avec des ouvrages français et
belge squis uiventc et
teclassifi
c at
ioné tabliepa rl ’
us a
ge .
Le droit congolais connaît la tierce opposition (II, 208), la requête civile (II, 218) et la cassation
comme voies de recours extraordinaires.
Il y a lieu de mentionner également la 'prise à partie (II, 241), bien que le caractère de ce recours, en
117
l'
oc curre
ncel
ami
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uge
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ten
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uge
,nes
oitqu’
une
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tac
ces
soi
redec
ett
e
action.
Durant la période transitoire, maintenant les juridictions traditionnelles, il y a lieu de mentionner
é
gal
ementl’a nn
ulation(II,224) .
SECTION 2
LA TIERCE OPPOSITION
La tierce opposition (tout comme la requête civile), voies de recours extraordinaires classiques du
droitf r
a nça i
se tbelgen ’on té t
éi n t
roduitesda n sl’ars enaljudiciairez a ïrois,quepa rlar éformedu7ma rs
1960. Mise en vigueur le 15 mai 1960, elle ne connut guère de jurisprudence publiée à ce jour (407). Le
décret du 4 mai 1891 en faisait mention sans toutefois l' organiser; le 12 mars 1912, la cour d 'appel
d'Elisabethville recevait cependant une action en tierce opposition (408) invoquant les complaisants
"principes généraux" ainsi que la mention du décret précité. Ledit décret fut rapporté par le Décret du 2
ma rs1922… Le s
dits" pri
nc ipesgé néraux" allaient-ils à eux seuls justifier le maintien de cette procédure
que les textes ignoraient ( )? La cour d'Elisabethville (410) ne l'a pas cru. Sans doute eut-on pu soutenir
409
à bon droit que les principes généraux du droit exigent qu'un jugement ne puisse faire grief à un tiers qui
n'y a pas été partie, mais si la tierce opposition est une procédure utile à cette fin, la non-opposabilité
peut général eme ntsuffir
e.L’Al lema gne,l’Es pa gne,l ePor tuga lnec onn ais sentpasl atierceopp osit
ion.
Quoiqu'il en soit dit du passé, aujourd'hui les articles 80 à 84 organisent cette procédure au Congo et
les travaux préparatoires nous avertissent expressément de ce que c'est sous l'inspiration de la procédure
belge que ces articles ont été rédigés.
En vérité, lorsque des intérêts non représentés à l'instance ont été entamés par un jugement, le tiers
au procès dispose de plusieurs moyens de protection :
_ pa ssive me nt,lej uge me ntn el uié tantpa sopp os able,ilpe utr epous serl
’exéc ut
ione tl ’aut or i
t édela
chose jugée ;
- agressivement, il peut intervenir tant que l'instance est pendante, même au degré d'appel (411 ) (II, 180);
- enfin, il peut, après le prononcé du jugement, fût-il coulé en force de chose jugée, prendre l'offensive
par voie d'assignation
(407) Voir cependant: Kin., 23 janvier 1967, R.J., p. 130 et Kin., 14 janvier 1969, R.J., p. 189 ; cfr en matière coutumière; Trib. Ville de
Léo., 24 avril 1961, R. Jud. C.,1962, p,84. L'shi., 14 juin 1974, R.J., p. 256.
118
(411) Elis., 20 décembre, 1960, RJ., 1961, p. 90.
en tierce opposition ou, si un pareil jugement lui était opposé dans une instance pendante, former tierce
opposition incidente par voie de conclusions.
En droit congolais, l'exception de non-opposabilité peut être insuffisante pour la protection des droits de
tiers en toute matière où un jugement valant erga omnes a été obtenu, sans mettre en cause un tiers
directement intéressé. Par exemple, en matière immobilière, en matière de gage. Il en est encore ainsi en
matière de liquidation de succession ou de sociétés, en matière de séparation de biens des époux et en
matière de faillite, et en matière de saisie mobilière (mais ici existe une action spéciale en revendication)
(II, 284).
Il faut (art. -80 C. proc. civ.) n'avoir point été partie au procès.
Ceux qui ont été "representés" au procès ainsi que ceux qui sont aux droits des parties au procès, ne
disposent pas de la tierce opposition sauf si leur représentant a agi par fraude.
Une partie qui a fait défaut n'est pas tierce au procès ; elle disposait - jusqu'à ce que le jugement se
trouvat coulé en force de chose jugée, - de l'opposition (recours ordinaire) ; si elle n'a pas exercé de
recours, elle ne dispose pas, pour autant, de la tierce opposition.
Le créancier d'une partie ne dispose pas normalement de la tierce opposition lorsque son débiteur
était au procès ; il y était « représenté » ;ma i
sda nsl e sc ondi t
ionsoùi la uraitpue x e
rce
rl ’a cti
on
paulienne en annulation d'une convention qui lui cause frauduleusement préjudice, il possède de la tierce
opposition contre un jugement par lequel son débiteur s'est laissé condamner par collusion.
212.Cont
requil
’ac
tiondoi
t-elle être dirigée ?
Cette action doit en principe être dirigée contre celui qui invoque le jugement incriminé.
Il semblerait logique que l'on imposat aux tiers qui attaquent la chose jugée entre les parties d'un
procès, de mettre en cause toutes ces parties. Malheureusement, les textes ne le disent pas; bien mieux,
l'article 82 qui prévoit la tierce opposition incidente, l'organise par voie de conclusions, ce qui exclut la
mise en cause des « autres » parties qui, ayant été à l'ancien procès, ne sont pas nécessairement au
nouveau procès. Il est regrettable que par une copie trop servile du droit belge, cette exigence (412 ) de
119
mi seenc ausen’ a i
té téi mpos éea upla i
de urcon golai
s.Enf ait,letiersopp osanta uragénéraleme
nti n
tér
êt
à appeler toutes les parties au premier procès à la deuxième instance pour avoir jugement commun.
La tierce opposition étant en principe une voie de rétractation, doit être portée devant la juridiction qui
a rendu le jugement attaqué. Il s'agit de rectifier une erreur non imputable au juge ; il n' y a donc aucun
inconvénient à s'adresser au premier juge.
Cependant, la tierce opposition "incidente"peut être portée devant la juridiction qui connaît l'action
principale sur laquelle se greffe l'incident, pourvu que cette juridiction soit égale ou supérieure à la
juridiction qui a rendu le jugement attaqué ; dans ce cas ce sera une voie de "réformation".
Si la juridiction devant laquelle la tierce opposition incidente était formée était de niveau inférieur à
celui de la juridiction qui a rendu le jugement entrepris, c'est la juridiction supérieure, qui a rendu le
jugement attaqué, qui devrait être saisie par une action préjudicielle pour vider la tierce opposition.
La tlerce opposition incidente est introduite par voie de conclusions; si la juridiction devant laquelle
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inc i
de ntests oulev én’apa scompé ten cepouryf airedroit( II
,223) ,cesc on c l
us i
onst ende ntseule me n
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obtenir surséance de procédure, pour permettre au tiers opposant de porter sa demande, comme question
préjudicielle (II, 34) devant la juridiction compétente. Ce tribunal ne peut être saisi que par une
assignation (I I,57)oupa rc ompa rut i
onv olon t
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I,59);s ilaj uri
di ctionde v an tlaquell
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est soulevé est compétente, elle pourra le vider de plano ou joignant l'incident au fond se prononcer en
mê met empsques url’actionpr incipale .Ra ppelonsquel et i
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soppos antada nsl esf orme sdepr oc édure ,
intérêt à mettre en cause toutes les parties de la décision attaquée ( II, 212) par voie d'assignation en
intervention forcée.
Comme il s'agit d'un recours extraordinaire, la règle est que la tierce opposition ne suspend de plein droit
ni l'exécution du jugement attaqué ni, (dans le cas de tierce opposition incidente) la procédure en cours.
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avoir des cas oùl l'indivisibilité de la décision apporte un avantage à d'autres.
(412 bis
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J.
,p.
256
.
1° la tierce opposition contre une séparation de biens permet à l'opposant d'être payé sur le patrimoine
des deux époux; ceux-ci n'en restent pas moins séparés de biens;
2° un copropriétaire fait tierce opposition contre une servitude à laquelle un autre copropriétaire s'était
laissé condamner, celui-ci profite de la rectification.
SECTION 3
LA REQUETE CIVILE
Tout comme la tierce opposition, la requête civile est une institution neuve au Congo, ayant été
introduite par le Décret du 7 mars 1960. Peu de jurisprudence a été publiée depuis lors. Il semble que les
praticiens redoutent d'y recourir à cause de la complication de la procédure.
La requête civile était déjà connue en droit français depuis 1305, mais elle tenait lieu, en matière
d'erreur de procédure, de pourvoi de cassation. En droit français, il subsiste des ouvertures communes à
la cassation et à la requête civile, encore que la doctrine et la jurisprudence aient tenté de distinguer les
erreurs de procédur es us
c eptiblesd' êt
rer ete
nue spourl '
une tp ourl ’autrerecours.
En droit congolais, une tentative fut faite d'introduire la requête civile en invoquant les « principes
généraux » (413). Cette jurisprudence fut vigoureusement combattue (414 ), le principe général étant
l'immuabilité de la chose jugée.
121
La requête civile est généralement classée parmi les voies de rétractation ; cependant, la requête
civile comporte deux phases: lorsque la requête est accueillie, intervient un premier jugement
mettant à néant le jugement : le rescindant, qui est une décision
d'annulation; c'est dans une deuxième phase, le rescisoire, que la juridiction saisie,statue à nouveau. En
droit français, ces deux phases sont si bien distinctes qu'il faut, après le rescindant une nouvelle
demande pour obtenir le rescisoire.
En droit congolais, les deux phases ne sont pas aussi nettement séparées, le tribunal qui a rescindé
demeure saisi et peut, sur conclusions des parties, vider le rescisoire (415 ).
La requête civile peut être aussi une voie de réformation.Lor squ’ elleestf or mé epa runea ction incidente
dev antunej uridic t
ions upé rieureàc el
lequiac onn ulej uge me n tentrepr i
s,c ’estlaj uridicti ons
upé rieure
qui connaît de la requête civile, à condition que toutes les parties soient à la cause (art.93).
1° Le dol personnel : le dol donnant ouverture à la requête civile est le dol qui motiverait la nullité d'un
contrat (417);i lf aut pr ouverquel ej ugeaé téindui te ne rreurpa run ema nœuv refraudule use,pa r
exemple par la subordination de témoins.
Le simple fait d'avoir affirmé en conclusion ce que l'on savait être faux, ou d'avoir donné des réponses
me ns
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sl orsd’ un ec omparuti
onpe rsonne l
len es uf f
itpa sàdonn erouv ert
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vi l
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418
( ).
(415) Le code judiciaire belge de 1967 prévoit même que si la cause est en état, le tribunal peut par un seul et même jugement se prononcer sur le
rescindant et sur le rescisoire.
(416 )Al ’ instardel a"ré vi
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dans le droit de procédure pénal congolais (III, 282).
(417) MOREL, Traité élémentaire de procdure civile, Paris, 1949, n°647, p. 502.
(418) Voyez cependant Cass. fr. 8 juin 1921, I, 366.
On pourrait se demander cependant si le fait pour une autre partie d'avoir frauduleusement induit le juge
en erreur sur le droit étranger ou sur la coutume applicable n'ouvrirait pas le recours à la requête civile,
en invoquant que le droit étranger et la coutume se prouvent comme le fait. L'erreur dans l'application de
122
la coutume donne ouverture au pourvoi en cassation, la tromperie sur le droit étranger applicable peut
être démasquée par la partie adverse avant la clôture des débats; ces deux cas ne peuvent dès lors
donner ouverture à la requête civile.
2° S'il a été jugé sur des pièces reconnues f.usses depuis le jugement :
cec in’
estpa sunc a sparti
cul i
erdu1° ,c arunepa rti
eapuus erdeb onnef oi( sansdol )d’ unepi èc equi
ultérieurement apparaît avoir été un faux. Faut-il y assimiler une pièce nulle, par exemple un testament,
lorsque postérieurement au jugement, il apparaît que le testament avait été révoqué par un testament
ultérieur? Il semble que non, car la requête civile, procédure d'exception, est limitée aux cas visés par la
loi.
3° (4° de l'art. 85) : si, depuis le jugement, il a été recouvré des pièces décisives et qui avaient été retenues
par le fait de la partie. Si les pièces appartenant à une partie ont été retenues frauduleusement par l'autre
partie (captation de testament, par exemple) il y a acte frauduleux _qui tombesous l'application du
1° :dol.
Mais le dol est difficile à prouver. Dans le cas visé, il suffit de prouver le « fait »del
’adv
ers
air
e.
4° S'il y a contrariété de jugements (3° de l'art 85). Nous avons reporté in fine cette ouverture parce- qu'elle
ne rentre apparement pas dans le cadre des erreurs de fait. Si un jugement a déjà été rendu entre mêmes
parties pour la même cause et le même objet, il y a chose jugée. Dès lors, ou bien les parties soulèvent
l'exception et le jugement passant outre est susceptibl edec assation,oubi enl espa rtiesn el’inv oque nt
pas, et la chose jugée n'étant pas d 'ordre public, le nouveau jugement est valable et se substitue au
premier. L'hypothèse de contrariété de jugements civils est difficile à imaginer dans notre droit.
Les auteurs ont inventé des situations invraisemblables dans lesquelles cette règle trouverait application
notamme ntlec asoùl epr emi erjuge me ntn’a va i
te nc oreforcedec h osej ugéeau moment du prononcé au
second jugement. Pourrait-on invoquer aussi la contrariété de jugements dans le cas où l'ayant cause
d’unepa rti
eign oraitlac hosej ugé ee tpouv aitpa rcon séquen tniyr en oncer,nil’exce pter
?Oue ncorea u
cas où la chose jugée intéressait l'ordre public, si bien que les parties ne pouvaient y renoncer. Enfin on
pourrait retenir aussi des jugements inconciliables rendus entre des parties différentes, mais ces cas
donneront plus normalement ouverture à tierce opposition.
Le nouveau code belge a introduit une ouverture à requête civile en cas de désaveu du représentant d'une
partie qui aurait frauduleusement nui aux intérêts de la partie pour laquelle il occupait. Ceci rentrerait, en
droit congolais, dans le cadre de l'article 85,1°, si la partie adverse était complice du dol de son
représentant.
1° Il faut que le jugement ait été rendu en dernier ressort et soit coulé en force de chose jugée. Même si
le jugement a été rendu par défaut, en dernier ressort la requête civile est recevable lorsque les délais
d'opposition sont écoulés.
2° La requête civile n'est ouverte que pendant un délai de trois mois à dater de la découverte du fait qui
donne ouverture à l'action (419).
3° La requête civile n'est recevable que si elle est appuyée de l'avis unanime de trois avocats ayant au
123
moins cinq ans d'insc
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22l. La procédure
Malgré son nom, la requête civile est introduite par voie d'assignation ou par voie de conclusions,
suivant qu'elle est exercée par voie principale ou incidente. Si elle est introduite par voie principale, la
consultation doit être signifiée avec l'assignation (art. 88).
Aucun moyen autre que ceux repris à la consultation des trois «jurisconsultes» ne peut être invoqué
(art. 92).
Le tribunal peut se prononcer par un jugement séparé sur le rescindant, et ordonner aux parties de
conclure ensuite sur le fond (420).
La requête civile ne suspend pas l'exécution du jugement entrepris. Le tribunal saisi est sans
pouvoir pour prendre des mesures provisoires suspendant l'exécution. Seul le jugement rescindant
mettant à néant le jugement, peut avoir cet effet.
Le jugement de rescindant ne peut être attaqué par un pourvoi que pour violation des formes (II,
230-G).
Les jugements rendus sur requête civile ne sont pas susceptibles d'appel ; ils peuvent être attaqués par un
pourvoi en cassation. D'autre part, (art. 95), requête civile sur requête civile ne vaut.
SECTION 4
L'ANNULATION
Le contrôle de la régularité des jugements rendus par les juridictions coutumières (et par celles qui
furent crées en forme analogue dans les milieux dits extracoutumiers) fut dévolu d'abord aux «tribunaux
du parquet», c'est-à-dire en réa1ité aux substituts
(420) Le Code judiciaire belge de 1967 prévoit même (art.1139) que le juge peut ordonner aux parties de conclure au fond (à toutes fins) avant
qu'il ne se soit prononcé sur l'admission de la requête civile.
124
Du procureur du Roi qui avaient le pouvoir d'annuler les jugements, dans les conditions définies au
décret du 15 avril 1926.
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procédure, se prévalait au cours de ses inspections. Bien des plaideurs déçus, prenant conscience de
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olution judiciaire.
Le décret du 16 septembre1959, mis en vigueur le 15 avril 1960 par Arrêté royal du 15 mars 1960, a
dévolu la compétence d'annulation aux tribunaux de district (actuellement tribunal de sous-région). Ce
même décret a conféré au tribunal d’
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cause en état, lui imposant le renvoi devant une autre juridiction autrement composée lorsque la cause
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fait, le ministère public est lui-même « saisi » dans la plupart des cas par une démarche de la partie qui a
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une«chasseuse des requêtes » (421).
(421) Les chambres de requêtes de la Cour de Cassation de France avaient pour mission de filtre
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pas recevables ou qu
in’avaienta ucu nfonde mentsérieu x;c eschamb resder equêtesonté tésupp ri
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n196…
Que les tribunaux de paix ne seront pas substitués aux tribunaux dits traditionnels (art. 168)
225.Le
smoye
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annulation
L'article 35 de l'Arrêté royal de coordination du13 mai 1938, tel que modifié par le Décret du 16
125
sept
e mbr e1959,pré
voitc
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nnul at
ion; les trois premières concernent le droit judiciaire, la
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éequepourl ajustice répressive (I, 288, 4°) ; la dernière concerne le droit
appli
cabl eetn ou
sn el
’exami
neronsquesomma ireme ntp ourn epasdé borderlec adree tl ’objetdec et
ouvrage.
Les irrégularités de la procédure entraînent la nullité de l'acte vicié chaque fois qu'elles sont
forme l
leme ntpr e s
cr i
tesàpe i
neden ullitéouc haquef oi
squ’ el
le ss onte sti
mé es«substantielles » par la
jurisprudence.
L'irrégularité de la composition du tribunal est cause de nullité de toute la procédure (art. 35, 1°) et
exclut pa rc on séque ntquel ac a usepui sses et rouv erené tatd’ ê t
rej ugée .Let ri
buna ld'ann ul
a ti
onne
pourrait dès lors prendre autre décision que de la renvoyer devant le tribunal compétent régulièrement
composé, ou, pour ménager des susceptibilités locales, devant un tribunal voisin.
L’ i
nc ompé t
e nceratione materiae retenue au 2° de l'article 35 vise en réalité toute compétence
d'ordre public. L'expression «en raison de la matière» a été employée comme antonyme de «compétence
territoriale». L'incompétence déterminée par le statut et le rang des parties ou ratione personae rentre
également dans les causes de nullité (422). Toute procédure développée devant une juridiction
incompétente étant radicalement nulle, la cause ne peut être en état et la possibilité de statuer à nouveau
est exclue. L'annulation pour motif d'incompétence permet-il le renvoi au tribunal compétent? Si le
renvoi peut se faire à un tribunal de zone (art 16), la solution n'est pas douteuse. Mais le tribunal de sous-
région siégeant au degré d'annulation ne semble pas avoir reçu le pouvoir
(422) A.SOHIER: note sous trib. Parq, Ht. Katanga, 4, octobre 1950,in J.T.O.1951, p.114. J.HERBOTS: Afrikaans Gewoonterecht en Cassatie,
Louvain 1969, (Thèse), n° 104, p.166.
(423) Le code Piron, T.II, p. 122 en donne en note sous art. 35,3°, quelques exemples; l'ouvrage de J. PAUWELS, Répertoire de droit coutumier
congolais, Kinshasa 1970, pp. 35 à 45 donne 70 décisions récentes ( de 1954 à 1967).
126
lorsque seul le jugement est entaché de nullité. La censure de la coutume « contraire à la législation » ne
vise que les mesures législatives par lesquelles le législateur a voulu altérer les coutumes et non
l’ensembl edudr oi
tnat
ion al( I
,288,5°A)quiac r
é éunr égimepa r
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Nous trouvons dans la jurisprudence des tribunaux du parquet (424 ) bien des décisions qui annulent les
juge me ntspourf a usseapplicat
iondel ac outumeoupourdé fautd’é noncerlar èglecout umi è
re,a l
orsque
la loi ne leur avait donné aucun pouvoir pour ce faire et ce pour la bonne raison que la connaissance du
droit coutumier des juges du tribunal de parquet était souvent fort limitée. Parfois ces annulations
intempestives étaient « motivées » par des vices de procédure, notamment le défaut de motivation
adé qua te.Iln’ es
tp asdouteuxquel e
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stratsquion t«abusé » de leurs pouvoirs ont été animé par du
souc idef ai
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ice,ma isl eursb onn esi ntentionsn’on tpa se mpê c hédepe rt
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onde sc out umes.Le sma gistr
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siège des tribunaux de sous-région, seraient sans aucun doute plus qualifiés pour apprécier les fausses
appl icati
onsdel ac outumes ’i
lssec onsacrai
e ntda va ntageàl ’
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udedudr oittraditi
onn eln at
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La requête en annulation n'est recevable que dans le délai de quatre mois à dater du prononcé du
juge me nta t
taqué .Enma ti
è rededr oi tpr i
v é,iln ’
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tqu' unee xcept
ionàc edé laidef or cl
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lorsquel ac out umea ppli qué ee stc on traireàl al égi sl
ationouàl ’ordrepubl icetc epourautant qu'il y a
encore utilité à prononcer l'annulation. Par utilité, le législateur a entendu une utilité pratique pour au
425
moi nsl’unede sparties( ) et non l'intérêt du droit ou la satisfaction morale que peut avoir une partie de
n'avoir point «eu tort». Il n'y a pas, à ma connaissance, de jurisprudence admettant le dépassement du
délai lorsque la partie succombante avait subi un préjudice moral. La jurisprudence a admis –en vertu
des principes généraux - que le délai pouvait également être prorogé lorsque le retard était imputable à
la force majeure, sans aucune responsabilité des parties (426).
(425) Ainsi fut-il admis que le jugement prononçant un divorce pouvait être attaqué tant que les époux étaient en vie : parquet
Kivu, 11 octobre 1947, B.J.I., 1948, p. 230 et J.T.O.M, 1950, p.46 ;j ugée nco req u’
unj uge me ntfai
santa p plicati
o nd ud r
oit
écritenma tièredec ontratd et ravai
l( sui
v antl ed écretdu16ma rs19 22)po uvaitêtrea nnul ét a
ntquel ’
ac ti
onn’ é tai
tpa s
prescrite :parquet Kivu, 7 mars 1949, B.J.I., 1950, p. 151 ; jugé aussi que le jugement par lequel un tribunal ordonnait (par
excèsd epo uvoir )l’
inscript
i ond ’
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ant sa ul i
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etd upè rena turelpo uv a
itê trea nnulés ansé gardàl af o r
clus i
o ndeq uatre
mois: parquet Lualaba, 21 novembre 1953, J.T.O.M., 1954, p.26 (avec note).
(426) Parquet Haut-Katanga, 12 mars 1951, J.T.O.M., p.169 (avec note) (cité par Herbots, op.cit., p.76). La requête ne
pouvant être introduite que par le ministère public, il faut assimiler au cas de force majeure le cas où le magistrat, saisi en
tempsut iledel ade
ma nded ’annulat
ion ,n’ap ue xe rce rl’actione ndé anslesdé l
aisduf aitdes esa utresde voi
rsp ri
o rit
aires.
Dans le cas où la négligence coupable ou le dol du magistrat du parquet serait cause de forclusion, il y aurait matière à prise à
partie (II, 243).
La requête en annulation doit être notifiée aux parties en cause au jugement et au greffier du
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lquiar endulej ugeme nt.Enus an tduv erbenotif
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ma isquin epe utêtres upé ri
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smoi s(a rt.36§3),l ’exécutionduj ugeme n tentrepri
s.Sien déa ns
ce délai, le tribunal rejette la demande d'annulation, la mesure de surséance cesse évidemment ses effets
au moment du prononcé.
Le tribunal d'annulation doit se prononcer dans un délai de trois mois à dater de la réception de la
requête (art. 35, § 2,3°). Le tribunal n'est pas dessaisi par l'écoulement de ce délai comminatoire.
Cependant, ce délai écoulé, les parties pourraient faire sommation au juge et entamer la prise à partie (II,
244). Le décret du 16septembre 1959 a donné au tribunal d'annulation le pouvoir de statuer sur le fond
lors
quel ’ann ul
atione stpr on oncéee tquel ac aus es et rouv
ee né tatd'êtrej ugé ee n unseul et même
jugement. Ce n'est pas un deuxième (ou troisième) degré de réformation qui _ _ 219
a ainsi été institué. Le tribunal de sous-région n'a aucun pouvoir de corriger le mal jugé si le jugement ne
peut être annulé sur base d’ un des moyens prévus par la loi (427). Ce n'est que lorsqu'il y a lieu à
annulation (totale ou partielle) que, dans les limites du dispositif annulé, une autre décision peut être
prise si la cause est en état d'être jugée. Si la cause n'est pas en état,il n'appartient pas au tribunal
d'annulation de refaire ou de compléter l'instruction de la cause; la solution qui s'impose est le renvoi au
tribunal autrement composé ou à un tribunal voisin où la même coutume est en vigueur.
Les jugements d’ annulation , qu'ils aient statué au fond ou non, peuvent être attaqués par un pourvoi en
cassation. Le texte de l'article 163 du code de l'organisation judiciaire est sans équivoque. La Cour
suprême de Justice s'est prononcée en ce sens. On peut se demander cependant si le pourvoi introduit
contre un jugement qui se borne à annuler la décision et à ordonner le renvoi est bien le «dernier
ressort» en la cause et si le pourvoi justifie en ce cas d'un intérêt suffisant. La Cour suprême saisie d'un
pourvoi contre le jugement d'annulation doit en cas de cassation renvoyer la cause devant un autre
tribunal d'annu1ation, qui lui même doit renvoyer la cause au tribunal du fond, menant l ’affaire à. travers
128
un dédale de procédure. Il appartiendra au législateur d'apprécier si la Cour suprême de Justice ne peut
assumer une tâche plus efficiente dans le contrôle de l'application du droit traditionnel et dans son
évolution vers un droit national unifié répondant aux besoins du peuple congolais (428).
(427) Il n'en va pas ainsi pour les jugements rendus en premier ressort par les tribunaux de zone qui sont susceptibles d'appel devant le
tribunal de sous-région
(art. 36 tel que modifié par le décret du 6 septembre 1959).
(428) Ne méconnaissons pas pour autant l'intérêt qu'i1 y a - durant la période transitoire –à connaître la jurisprudence de la C.S.J. quant à
la portée des moyens d'annulation et particulièrement de la censure des coutumes non conformes aux lois ou à l'ordre public (art. 164.
C. Org.]ud.).
SECTION 5
LA CASSATION.
227. Historique
Al’or
igine,la cassation a été introduite dans le droit révolutionnaire français (429) comme un contrôle
dup
ouv oirl
égisl
atifsurl ’applicationdel aloipa rlest ribunaux( D.du27n ove mb re1790,a rt
.1).
129
L’ i
llusionde pouvoir récapituler tout le droit dans la loi, traçant des règles générales que le juge
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jugement devrait être cassé et la cause renvoyée à un autre juge qui aurait pour mission de faire une
application correcte de la loi. La cour de cassation devait empêcher que les tribunaux révolutionnaires
versent dans le travers des anciens « parlements » qui, non seulement créaient du droit, mais qui
contrôlaient, en outre le pouvoir législatif du roi. Le corps législatif, souverain législateur, ne pouvait
tolérer cette tutelle et prétendait garantir la séparation des pouvoirs par un organe qui contraindrait les
juges à appliquer ses lois.
Ce souci de contrôle de la séparation des pouvoirs allait progressivement évoluer vers un contrôle de la
procédure et du choix du droit applicable ainsi que de son interprétation uniforme par tous les tribunaux.
En d'autres mots, l'institution dépassait sa fonction d'auxiliaire du pouvoir législatif pour assumer une
fonction judiciaire autonome.
Bientôt, il apparut, en effet, que la fonction juridictionnelle ne se limitait pas à l'application des lois
parce que la loi devait être interprétée et bien souvent appliquée par analogie à des situations que le
législateur n'avait pas prévues. La Cour de cassation s'arrogea dès lors le pouvoir d'apprécier si
l’interprétation des juges était correcte, si l'analogie invoquée était légitime. On a vu la juridiction
suprême évoluer en cette matière suivant les courants dominants de la doctrine juridique pour ne point
dire des idéologies socio-politiques.
En 1790 devra être cassé « tout jugement qui contiendra une contravention expresse au texte de la loi ».
La loi du 20 avril 1810 vise toujours « la contravention expresse à la loi » (la même expression est
utilisée dans la loi belge du 4 août 1832, art.17) tandis que la loi belge du 25 mars 1876 ne parle plus que
de la « contravention à la loi ».
La législation française a suivi, indépendamment, une orientation semblable et la loi du 25 juillet 1947,
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L'Etat indépendant du Congo (Léopold II) introduisit un ultime contrôle de la légalité des jugements et
de la régularité de la procédure en matière civile et commerciale par la création du Conseil supérieur
siégeant à Bruxelles et composé de consei1lers de la Cour de cassation de Belgique. Cette institution fut
maintenue après l ’annexion de 1909.
Le 15 avril 1924 intervint une loi donnant compétence à la Cour de cassation belge pour connaître des
pourvois contre les jugements et arrêts rendus en dernier ressort en matière civile et commerciale par les
cours et tribunaux du Congo belge et du Ruanda-Urundi.
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Cet article de la loi fondamentale fut abrogé par la loi (congolaise) du 18 juillet 1963.
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la loi et de la coutume, contre les décisions rendues en dernier ressort par la section judiciaire des cours
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-loi du 14 février 1973 organise
la procédure devant la Cour suprême de justice.
A la différence des voies de rétractation (opposition) ou de réformation (appel), la cassation constitue
unev oied’ annulation des jugements trouvés en contradiction avec le droit.
La juridiction de cassation ne tranche pas le litige ; elle se borne à contrôler si les jugements (ou arrêts)
ne violent pas la loi ou la coutume et les casse,c
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t-à-dire les met à néant, si tel est le cas ; si elle
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parties pourront reprendre leur débat au point où il se trouvait avant le prononcé du jugement cassé.
131
Par contre, on discute aussi à savoir si la juridiction de cassation doit faire droit au pourvoi chaque fois
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Il faut et il suffit donc qu'il ait été statué définitivement sur un point pour que le pourvoi soit
recevable. Les jugements avant dire droit (II, 129) n'ouvrent jamais ce recours; il en est de même pour
les jugements provisoires ou provisionnels (II, 131) ; par contre, un jugement définitif sur incident rendu
en dernier ressort (II, 127) peut être attaqué en cassation.
Le texte de l'article l63 du Code de l'organisation judiciaire exclut toute décision autre que les
jugements et arrêts; les ordonnances des présidents de juridictions (et des juges) ne sont donc pas
susceptibles de faire l ’objet d'un pourvoi; les sentences arbitrales non plus; mais toute décision prise en
forme de jugement ou d'arrêt semble devoir rentrer dans la catégorie des décisions susceptibles d'être
attaquée par un pourvoi. On a parfois soutenu que les décisions «qui ne jugent rien» ne sont pas
vraiment des jugements, quand même ils en auraient revêtu la forme. Il y a lieu de retenir cependant que
dès qu'elles ont la forme (ou même l'apparence) de jugements, il n'est aucun moyen de les attaquer en
nullité (voies de nullité n'ont lieu contre les jugements). Sauf si des recours ordinaires existent encore,
permettant de corriger, il ne reste que le pourvoi en cass ationpoure nc on tr
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que les jugements d’ expédient, les jugements d'exéquatur de jugements étrangers, les jugements
d'annulations d'ordonnances, les jugements d'annulation de sentence arbitrale et les jugements
d’annulation rendus par les tribunaux de sous-région pendant la période transitoire (II, 226) (431) ainsi
que les arrêts rejetant la demande de récusation d'un membre d'une cour d'appel peuvent être attaqués par
un pourvoi. Toute décision en forme d'ordonnance, pouvant être attaquée en nullité, ne peut être
132
entreprise par un pourvoi, quand même elle aurait un caractère contentieux.
En écartant des pourvois contre les décisions qui ne sont pas rendues en «dernier ressort, l'intention
du législateur était évidemment d'inviter les parties lésées par un jugement entâché d'erreurs de droit (432)
ou de vices de procédure à exercer le recours ordinaire.
Le mot «ressort» désigne cependant le degré de juridiction et il faut déduire du texte que les
jugements et arrêts rendus par défaut sont susceptibles de pourvoi en cassation, alors qu’ un recours en
opposition restait possible. Cet argument de texte est confirmé par les dispositions de l'alinéa deux de
l'article 39 de l'ordonnance-loi du 8 janvier 1969 qui accorde très libéralement des délais de cassation à
compter de la forclusion des délais d'opposition. Il est évident que ces dispositions offrent des moyens
dilatoires fâcheux aux procéduriers. On peut souhaiter de lege ferenda que le pourvoi soit refusé contre
les décisions qui étaient susceptibles d’ être entreprises par le recours ordinaire de l’opposition. On
pourrait espérer en effet que bien des moyens de cassation seraien té pongésparl ’i
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tinvoqués.
Bien que la cassation ait été instituée essentiellement dans l'intérêt collectif du respect de la loi et de
la coutume, le législateur a estimé que les parties seraient les plus vigilantes à dénoncer les violations du
droit lorsque celles-ci leur font grief. Le pourvoi ne peut être introduit que par la partie qui a intérêt à
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(I, 44).
Le pourvoi doit être dirigé contre une partie qui fut adversaire dansl
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les parties qui étaient au jugement entrepris puissent être en cause au degré de cassation ; les tiers qui
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epris ne peuvent intervenir au degré de cassation quand
même ils auraient une action valable en tierce opposition (II, 209, s.) ; toutes les parties au jugement
133
entrepris,
qui n'auraient pas été remises en cause par le pourvoi, ont au contraire le droi td’ inte rvenir.I lest
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justifiée (434 ).
Les pourvois peuvent également être introduits par le ministère public en quatre qualités distinctes :
1° si le ministère public a été partie au procès civil, le pourvoi lui est ouvert suivant le droit commun
(art. 35, O-L. 8 janvier 1969). Il y a lieu de considérer que le ministère public est partie principale en
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à ce niveau ;
2° la question peut se poser à savoir si le ministère public, ayant été « partie jointe » au degré
d’appel,
peuti ntroduie un pourvoi, en qualité de partie dans la décision entreprise. Il semble que
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ervec epouvoira useulPr ocureurgéné raldelaRé publique;
3° outre ce pouvoir «ordinaire», le Procureur général de la République, sans limite de délai, dans le seul
intérêt de la loi.Enc ec as,lepour voin’estpa sdi rigéc on t
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disputée. La Cassation ne peut annuler à l ’égardde spa r
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doit retenir pour apprécier la validité des jugements. Ces moyens concernent les pourvois
A. L'incompétence
Tout jugement rendu par un tribunal incompétent est annulable. Le moyen d'incompétence peut
toujours être invoqué - et doit même être retenu d'office- lorsque l'attribution de compétence est d'ordre
public (436) ; en matière civile, la Cour ne pourra retenir le moyen lorsqu'il n'est pas d'ordre public que
134
pour autant que les parties n'ont pas acquiescé expressément ou tacitement à une prorogation de
compétence (I, 235-239). Le moyen d'incompétence peut être invoqué, tant contre un jugement au fond
que contre un jugement définitif statuant positivement ou négativement sur l'exception d'incompétence.
La Cour suprême de Justice a instauré une heureuse jurisprudence(437) suivant laquelle la cassation
pour cause d’ incompétence comporte le renvoi (II, 239 E) à la juridiction compétente ; cette juridiction
est saisie par la décision de la Cour (II, 240) et est liée par l'arrêt de renvoi, c'est-à-dire qu'elle ne peut
pas décliner sa compétence. Lorsque la Cour casse un jugement par lequel une juridiction se déclare à
tort incompétente, l'arrêt de cassation ordonnant le renvoi, saisit la juridiction désignée qui ne peut plus
décliner sa compétence.
Si une juridiction judiciaire a pris, en la forme d'un jugement ou d'un arrêt rendu en dernier ressort,
une décision qui sort des pouvoirs attribués aux juridictions judiciaires, la Cour met à néant cette
décision (438).
Il en serait ainsi, par exemple, si un tribunal, empiétant sur le pouvoir législatif ou réglementaire,
s'arrogeait d'imposer des normes de portée générale ;
(435) HERBOTS J. : Les notions de moyens de cassation et d'ouverture à cassation, in Revue zaïroise de Droit, numéro spécial 197l
(hommage Rubbens) p. 315.
(436 )Qu a nd mê mel esp ar t
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aCour: C.S.J., cass. 5 avril 1972. R.J., 1973, p.35. peut-être eut-il fallu
parler d’
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incomp étenc e.
(437) C.S.J. (cass.) 23 février 1971 ,,23 mars 1971, R.J., p.34.
(438) Voir remarque finale note 436.
; ou encore, si un tribunal, empiétant sur l'exécutif, prétendait donner des ordres à un fonctionnaire.
La cassation pour excès de pouvoir exc1ut le renvoi puisque, par hypothèse, aucune juridiction
judiciaire n'est compétente.
Il y aurait fausse application de la loi si le juge reconnaissait un caractère impératif à une loi supplétive
à laquelle les parties ont valablement dérogé ou si le juge reconnaissait la convention par laquelle les
parties ont dérogé à une loi impérative.
Il y aurait une fausse application de loi si le juge traitait suivant le droit écrit des rapports juridiques
régis par la coutume. Il y aurait fausse application de la loi si le juge avait omis (ou refusé) d'appliquer la
loi étrangère dans le cas où le droit lui imposait de la faire.
Il y aurait fausse application de la loi si le juge avait donné à un texte une portée qu'il n'a pas. C'est
135
dans ce dernier domaine que la Cour suprême de Justice remplit le rôle éminent d'unification de la
jurisprudence.
Les cours de cassation belge et française ont longtemps hésité à casser pour fausse interprétation de la
loi étrangère. Il va de soi qu’ unecour ne peut prétendre imposer sa jurisprudence à une communauté
étrangère et qu'elle aurait grand profit à s'informer de l'interprétation que les juridictions étrangères
donnent a leurs – propres lois. Cependant, il importe que la Cour suprême de Justice sanctionne les
fausses interprétations de la loi étrangère (439) lorsque celle-ci applique au Congo, afin de redresser des
erreurs de droit et d’imposer aux cours et tribunaux nationaux une application uniforme du droit étranger
dans le ressort judiciaire national.
(439) L'expression « loi étrangère » couvre également les coutumes étrangères: C.S.J., cass., 4 juin 1970, R.J, 1971., p. 133.
En parlant de « coutume » au Congo, il faut avant tout penser aux coutumes traditionnelles en
vigueur dans la communauté nationale. Le terme, dans sa portée générale, s'applique cependant aussi
bien aux coutumes professionnelles ou locales d'origine plus récente.
Il y a fausse application de la coutume, non seulement lorsque la coutume est appliquée, alors que
les rapports juridiques sont régis par le droit écrit, mais encore lorsqu'à tort, la coutume d'une ethnie est
appliquée à des rapports juridiques régis par une coutume différente ou lorsque les juges invoquent une
règle de droit qui ne se trouve pas dans la coutume applicable ou qui ne peut en être déduite.x
Le droit écrit congolais couvrant pratiquement tout le domaine du droit (sauf les matières de
succession et testaments), une application du critère de censure de toute coutume non conforme aux lois
conduirait à l'abrogation de toutes les coutumes. D'aucuns ont cru comprendre que telle était la portée de
la substitution par le législateur national, de l'expression "non conforme au droit" à celle de « non
contraire aux lois » de la législation coloniale (440).
La volonté de réhabiliter le droit coutumier qui apparaît dans l'ensemble de la législation ne permet
pas de retenir cette opinion.
L'article 126 du code judiciaire de 1968 reprenant à la législation coloniale la disposition « lorsque
les dispositions légales ou réglementaires ont eu pour effet de substituer d'autres règles à la coutume, les
cours et tribunaux appliquent ces dispositions », lève toute équivoque à cet égard (441)
(440) MAFEMA Ch. : La situation juridique au Congo et le contenu des règles de droit coutumier ; in Revue juridique et politique,
136
Kinshasa, 1966, pp.134 et suivantes.
.
Le contrôle de1a Cour suprême de Justice porte sur l’ application de coutumes 1orsq'une loi est
intervenue par laquelle le législateur entendait modifier ou supprimer une règle coutumière. Tel est le
sens correct de la suprématie de la loi sur la coutume.
F. La non-conformité à l
’ordre public
Cette expression couvre une option qui s'écarte de critère de « non-contrariété à l'ordre public » du droit
colonial ; sous le régime colonial, la censure de 1'application de la coutume se faisait par rapport à ce
que la puissance colonisatrice estimait incompatible avec sa"mission civilisatrice".
« L'ordre public de l
’Etat doit être entendu comme l'ordre nécessaire dans le cadre de l'Etat. La
coutume sera subordonnée à cet ordre et non à un ordre qui serait limité à une région. L'idée de base est
que l'ordre public national doit l'emporter sur les diverses coutumes régionales ou locales ». Ainsi
s'exprime le mémoire explicatif du projet constitution publié par la Présidence(442).
Ce texte révèle certes la tendance à l'unification des coutumes, écartant celles qui heurtent les
dispositions de droit impératif en vigueur dans l’
ensemble du pays. Mais cette nouvelle notion d'ordre
public national s’oppose également à la notion ancienne de l'ordre public colonial (443).
L’ordre public national est celui que tend à réaliser la nation congolaise dont la souveraineté
s'est substituée à celle de la puissance coloniale. Cet ordre public se trouve exprimé dans le texte de la
Constitution, notamment où il est question des droits fondamentaux (art. 5 à18) et par ces prescrits il
prend la relève de la censure pratiquée sous le régime colonial par les tribunaux du parquet (444).
(441) P AUWELS J. : L'adaptation du droit africain par voie jurisprudencielle expériences et projets au Congo; in Rev. cong. de Droit,
l971, n°1, p.73 à 76.
Ne peut-on dès lors soutenir que ces dispositions constitutionnelles ont eu pour effet de « substituer
d’autres règles à la coutume » (voir supra sous A.), rendant superflu le recours à la notion imprécise
d'ordre public (445)? L'ordre public n'est pas défini par les seuls textes de la législation formelle ; il faut
le rechercher dans les principes qui sont le fondement de la loi. Si la loi en est la source privilégiée, il
faut le rechercher aussi bien dans les principes exprimés dans le préambule de la Constitution,
notamment par la référence à la Déclaration universelle des Droits de l ’
Homme; il faut retenir aussi le
principe de la souveraineté et de la solidarité nationale, la mission de l'Etat d'assurer le bien-être matériel
et l'épanouissement moral et spirituel des citoyens, la solidarité africaine etc. Le manifeste de la N'sele
explicite et développe ces principes qui servent de guide aux juges qui appliquent la coutume et de
critère de censure à la Cour suprême de Justice qui les contrôle.
137
G. La violation des formes
L'article 164, 5° du code de l'organisation judiciaire précise que la cassation ne doit être prononcée que
s'il y a eu violation de formes substantielles ou de formes prescrites sous peine de nullité par la loi
par la loi.
b) La saisine du tribunal étant définie par l'acte introductif d'instance et par les conclusions échangées, la
Cour doit pouvoir apprécier sur le vu de ces pièces quels étaient les pouvoirs juridictionnels du tribunal
et si le tribunal a vidé le litige tel qu'il se trouvait déterminé par les dispositifs (446).
c) Les droits de la défense sont garantis par l'artic1e 8 de 1a Constitution; le contexte place le droit de la
défense dans le cadre des actions répressives ; il s'agit cependant d'un principe général de droit judiciaire
se rattachant au système accusatoire et contradictoire de la juridiction congolaise. Si les pièces de la
procédure ne rendent pas compte de ce que les parties ont été à même de répondre, en pleine
connaissance de cause, à toute demande formée contre elles dans les formes prévues par la loi, i1 y a
ouverture à cassation.
d) L’administration de la preuve doit s'entourer des formes prescrites par la loi pour garantir la
recherche objective de la vérité.
La motivation doit étayer chaque décision du dispositif, aussi bien les décisions portant sur les
exceptions que celles rejetant ou agréant les moyens de fond et ce pour chacun des chefs de la demande.
La motivation ne doit pas répondre par exposé doctrinal réfutant tout argument formulé au cours des
débats, la motivation « rejetant tout moyen autre ou contraire », ajoutée à une motivation positive
structurée suffit. Le Juge peut de même écarter des faits allégués ou établis s'ils sont "non relevants en la
cause".
138
Le juge ne doit pas répondre aux demandes subsidiaires lorsqu’ ilfait droit à la demande principale (448),il
ne doit pas retenir tous les moyens invoqués à l'appui d'une demande, dès lors qu'il y fait droit en se
fondant sur l'un des moyens ; il ne doit pas non plus répondre à tous les moyens de défense dès lors qu'il
en a retenu un qui l'amène àl rejeter la demande.
Nous avons signalé plus haut en quelle mesure le juge doit motiver sa compétence et la recevabilité
de la demande (II, 125) ; dans la mesure où il n'aurait pas satisfait à ces exigences, il y a matière à
cassation.
(
447)Manquedemoti
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S.J
.; cass. 23 juillet 1971, R.J., 1972, p.119.
La règle qui s'énonce sommairement "la juridiction de cassation ne connaît pas des faits" doit être
quelque peu nuancée.
Il est exact que la juridiction de cassation laisse à l'appréciation souveraine du juge du fond les faits
rnatériels et leurs circonstances ainsi que les attitudes subjectives (bonne ou mauvaise foi, science ou
ignorance et intentions des sujets du rapport juridique) lorsqu’
elles sortent quelque effet juridique.
Le juge du fond établit de même souverainement le rapport de cause à effet d'un acte matériel à un
résultat de fait. Cette question se pose fréquemment pour la détermination de la responsabilité
aquilienne (art. 258, C.C.L.III).
C’est encore souverainement que le juge du fond apprécie l'opportunité de recourir à tel ou tel moyen de
preuve (449 ) et notamment à savoir s'il existe ou non un "commencement de preuve par écrit" permettant
de recourir à la preuve testimoniale complémentaire (art. 224, C.C.L.III) ou si les conditions permettant
de recourir au serment supplétoire sont réunies (art. 243, C.C.III).
Par contre, la juridiction de cassation est compétente pour contrôler la qualification juridique que le
juge du fond attribue
(448) Le juge doit répondre aux demandes subsidiaires lorsqu'il écarte la demande principa1e. C.S.J., 23 février 1971, RJ., 1972, p. 31.
(449) Mais le juge du fond ne peut faire application d'une règle de droit en omettant de constater (ou de retenir comme prouvé) que les
éléments de fait justifiant l'application de la loi se trouvent réunis. C.S.J., Cass. 23 février 1971, p. 32.
139
aux faits et aux rapports entre les faits retenus souverainement par le juge du fond (II, 230, C). En effet,
erreur de qualification du fait est une erreur de droit et non de fait (450).
l’
La juridiction de cassation connaît aussi des « faits de la procédure » et notamment les actes qui ont
déterminé la saisine du juge (assignations et conclusions) et l'acte du jugement entrepris; il va de soi
qu'elle vérifie en fait les actes par 1esquels le pourvoi a été introduit et mis en état.
Elle connaît de tout fait postérieur au jugement entrepris s’il peut avoir une influence sur la procédure
en cassation, par exemple, le décès d'une partie, l'acquiescement, le changement de qualité, de domicile,
etc...
Les pourvois des parties sont introduits par voie de requête; le pourvoi formé par le procureur
général de la République est formé par voie de réquisitoire (art. l, O.L. du 8 janvier 1969).
Les pourvois des parties doivent être datés et signés (ou contresignés) par un avocat ayant au moins
dix ans d'inscription au tableau de l'Ordre et porteur d'une procuration spéciale (451 ) de la partie qui
forme recours (art. 2), Le nombre des avocats congolais ayant dix ans de pratique étant fort restreint à la
date de promulgation de l'ordonnance-loi réglant la procédure devant .la Cour suprême de Justice,
l'ancienneté requise a été réduite à trois ans jusqu'au 31 décembre 1980, afin de ne pas laisser le
monopole de cette procédure aux avocats étrangers.
(450) Fr. RIGAUX: La nature de contrôle de la Cour de Cassation, Bruxelles, 1966, p.245.
(451) G. BOUCHOMS: Co mme n tai
red el’ordo nnan ce-loi du 8 janvier 1969, in Rev. cong. de Droit, 1971 - Doctrine - p. 10 : « il sera
prudent que l'avocat joigne sa procuration à la requête introductive. Il a été jugé que la procuration déposée au greffe après l'expiration des
déla i
sn ep ouv aitêtrer etenuep arl '
a ppl
icati
ond el ’
a rticl
e4 1 .» Comparez 2 arrêts C.S.J., 6 avril 1970, Rev. Cong. Dr., 1971, II° partie, p.
9 et 15 et R.J., 1970, p. 123. C.S.J. 31 mars1971, R.J., 1971, p.36.
La requête doit être accompagnée de deux copies signées, plus autant de copies qu'il y a de parties à
la cause (452) ; elle doit mentionner les noms et prénoms, qualité et demeure du demandeur (453 ) et de la
partie contre laquelle le recours est exercé ; s'il s'agit de personnes juridiques, il y a lieu de renseigner
l'acte et la publication (éventuellement l’ ordonnance) qui a donné existence à la personne morale ,et la
justification des pouvoirs de la personne physique qualifiée pour agir en qualité d'organe ainsi que le
siège (adresse) du demandeur (454 ).
Si la partie demanderesse n’ a pas son domicile (ou son siège) à Kinshasa, elle doit faire élection de
irrecevabilité (a. 5) (455).
domicile en ce lieu dans la requête introductive d'instance, à peine d’
La requête doit mentionner « l'objet de la demande » ; ceci veut dire que doit être indiquée, sans
équivoque le jugement (ou l'arrêt dont la cassation est demandée; la manière la plus sûre est d'indiquer,
outre la date, la juridiction, le numéro du rôle, les parties à la cause. En outre, il y a lieu de mentionner
140
les moyens (art. 44), c'est-à-dire par quelles dispositions la décision entreprise viole les dispositions
légales, avec référence aux textes violés (456), ou les principes du droit coutumier, avec énoncé de la
coutume applicable ou avec indication du texte légal ou de la règle d'ordre public faisant obstacle à
l’application de la coutume; l'objet de la requête est repris dans le dispositif qui est la demande de casser
Avec ou sans renvoi.
(452) Ibid., p.11: « L'absence de ces documents ne sera pas une cause de nullité, comme telles, mais retardera le déroulement de la
procédure... ». Nous ne pouvons pas partager cette opinion, si le nombre de copies requises n'est pas déposé, le greffier doit refuser la
récepti
o n( a rt.
6)e tl’enrôlement".
(453)I bid.,p.1 0e st
imeq ue" cet
tei n dicationn ’es
tp asp re scriteàp ei ned en ulli
té ".Lec ontex ted onn eàc ro i
requ ec e ta uteur a voulu dire que
dès lors que les parties étaient identifiables sans équivoque et que les mentions portées permettaient la notification des actes, l'adage
« pas de nullité sans grief » était d'application.
(454) C.S.J., cass., 3 février 1971, R.J.,1971; p. 25; C.SJ.4 mai 1971,R.J., 1972, p.37; C.SJ. cass. 7 juillet 1971, R.J., 1972, p. 117 et même date
p. 118 et 7 décembre 1971, R.J., 1972, p.123. Si le siège mentionné dans la requête ne correspond pas à celui qu'indique les statuts, sans
que le transfert au siège ne soit justifié, le pourvoi est irrégulier : C.S.J. 7 juillet 1971, R.J., 1972, p. 117.
Le dossier doit être joint (457 ) à la requête et comporte, outre les pièces produites par le demandeur
devant le juge du fond, l'expédition de la décision entreprise et de tous les arrêts ou jugements avant faire
droit (y compris les jugements rendus au premier degré) ainsi que la copie conforme de l ’a ssi
gnation,
des conclusions des parties et des feuilles d'audience (éventuellement des deux degrés de juridiction).
Un inventaire des pièces du dossier doit y être joint. Toutes ces dispositions sont imposées à peine de
nullité de la requête.
Le réquisitoire du procureur général de la République formant un pourvoi doit porter les mêmes
mentions que la requête introduites par un particulier. Elle ne doit pas justifier les qualités du procureur
général, celles-ci étant suffisamment connues par l’ac t
edenomination et la cérémonie d'installation ; la
458
signatured’ unavocat n'est évidemment pas requise ( ).
Le délai d'introduction de la requête est de trois mois francs (459) à dater de la signification de la
décision attaquée si celle-ci a été rendue contradictoirement. Les parties qui ont comparu peuvent
introduire le pourvoi dès le prononcé. La partie qui signifie le jugement (ou l'arrêt) renonce
implicitement à se pourvoir. La partie à laquelle signification est faite dispose, à dater de la signification,
de trois mois pour se pourvoir; il ne lui est pas accordé de délai de distance. Si l’arrêtou le jugement ont
été rendus par défaut, la partie défaillante ne peut former le pourvoi que du jour
(457) BOUCHOMS, o.c. p. 20 : les pièces "ne doivent pas être nécessairement déposées en même temps que la requête ; i1 faut, mais il
suffit qu'elles soient déposées au greffe dans le délai requis, à peine de rejeter par application de l'article 41 (sauf évidemment cas de force
majeure)".-I1 faut assimiler au cas de force majeure le cas où les lenteurs des services du greffe empêchent le dépôt dans les délais légaux.
Voir aussi C.S.J., cass.4mai 1971, R.J.,,1972, p. 116.
(458) Ibid., p.1O. '
(459) I1 nous est d'avis qu'il s'agit d'un délai préfixe qui n'est pas susceptible d'être prorogé par le délai de distance puisque la loi ne le dit
pa s;lac omp arai
s ond e sa r
tic l
e s6 1e t6 7d uc o ded ep roc édu rec ivil
ep révo yan tp ou rl’oppositionu nd élaid ed ist
a ncee tlerefusant pour
l'appel, nous paraît décisive. La doctrine et la jurisprudence de1a C.S.J. semblent cependant hésiter: v. LIHAU: discours de
141
rentrée 1969, in R.J.,1969, p.312 et Rev. Cong. Dr. 1970, p. 113/114 qui traite des pourvois en matière pénale).
Il nous est d'avis que 1es solutions inéquiitab1es qui pourraient résulter de la rigueur des délais préfixes
pourraient en certains cas être corrigées par la prorogation pour cause de force majeure. V.
BOUCHOMS, o.c., p. 12.
où l'opposition n'est plus recevable, et le délai court durant trois à compter de cette date.
L’opposition du défaillant suspend la procédure en cassation (art. 40, O.L, 8 janvier 1969); il faut
entendre qu'à daterdel adé clarati
ond’ oppos i
tionj us qu’
aujugement disant l'opposition irrecevable (ou
jusqu'au désistement d'opposition), la partie qui avait comparu e
stpa ralyséeda nsl ’
exercicedu pourvoi.
Un pourvoi introduit durant cette période ne serait cependant pas nul ni irrecevable, il serait seulement
"gelé"; si l'opposition est déclarée recevable, la décision attaquée rendue par défaut retombe dans le
néant et le pourvoi, formée avant opposition ou après son introduction, doit être « r
ejet
éf auted’ objet» ,
onpe utpr é sumerquer equé rantp réf
è r
eradedé sis
ter,qui t
teràintroduir es’ilé chet,unp our voi contre le
jugeme n tre n dusurl ’
oppos iti
on .
La requête civile (
II,221)s
uspe
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42);cette
suspe nsionpr en dcoursàladat
ededépôtl
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ationdeladéc
isi
onsta
tuan
tdéfini
tiveme
ntsur cette
action (11,221).
Lorsque le procureur général de la République introduit un pourvoi, soit sur injonction du Ministre
de la justice, soit dans le seul intérêt de la loi, il n'est limité par aucun délai.
Sauf en matière de décisions constitutives d'état (divorce, séparation de corps et de biens, désaveu
d'enfant, recherche de paternité mise sous tutelle ou sous conseil judiciaire), la formation du pourvoi
n’arrête pas l'exécution (II, 276).
Par le dépôt de la requête, le demandeur a arrêté définitivement les moyens qu'il peut invoquer en la
cause (II, 236).
142
234. La mise en état de la cause
Au degré de cassation, la mise en état de la cause se fait essentiellement hors de l'audience et suivant
une procédure écrite. Lorsque plusieurs pourvois sont formés contre un même arrêt la Cour ordonne la
jonction (460 ).
Dans les deux mois (sans délai de distance sauf pour les défendeurs demeurant à l'étranger) suivant
1a notification de 1a requête les parties averses peuvent déposer un « mémoire en réponse », qui doit être
notifié au demandeur par les soins du greffier. Le mémoire en réponse doit être rédigé en la même forme
que la requête et doit être signée par un avocat ayant au moins dix ans d'inscription au barreau (II, 232)
réduit à trois ans par mesure transitoire (461). Si la partie n'est pas domiciliée à Kinshasa, elle doit faire
élection de domicile dans son premier mémoire (462).
Dès que les mémoires ont été produits ou que le délai de production est écoulé, le
dossier est communiqué au procureur général de la République; si celui-ci estime devoir soulever un
moyen déduit de la méconnaissance d'une rè gled’or
drepublic qui n'a pas été soulevée par les parties, il
en avise les avocats des parties par une lettre recommandée à la poste, cinq jours avant l
’audience (463).
Suivant le principe dispositif, la Cour n'est saisie que dans la mesure de la demande du requérant en
cassation et suivant les moyens invoqués. La partie adverse ne peut opposer que des exceptions et
défenses ; il n'y a normalement pas de place pour une demande reconventionnelle, puisque l'alternative
est ou la cassation ou le rejet.
L’article 165 du Code de l'organisation judiciaire prévoyant que le pourvoi formé contre le jugement
définitif s'étend à tous les jugements rendus dans les mêmes instances entre les mêmes parties, on doit
admettre que le défendeur en cassation puisse demander subsidiairement qu'un jugement avant dire droit
soit cassé au cas où le jugement définitif était mis à néant.
La Cour peut être dessaisie par un désistement du demandeur avant l’ audience d'introduction si
aucun moyen d'ordre public n'a été invoqué par les parties ou par le procureur général de la République
ou se trouverait retenu d'office par la Cour. Le désistement ne peut être postulé que par un avocat porteur
143
d'une procuration expresse émanant de la partie (464 ).
(46 3) C'est aux avocats et non aux parties que la lettre recommandée doit être adressée ; le demandeur a nécessairement un avocat (II,232), mais
le défendeur, s'il s'est abstenu de déposer un mémoire en réponse ne sera pas averti, o.c., p.21.
(464) Lorsqu'il s'agit d'une personne morale, la preuve des pourvois ou de la qualité de la personne qui donne la procuration, doit
être établie.
Le greffier avise les parties ou leurs avocats de la date de fixation de la cause par une lettre
recommandée déposée au moins quinze jours avant l'audience. Il affiche le rôle au moins huit jours avant
l’audi
ence.
A l'appel de la cause, le conseiller désigné fait rapport sur l'accomplissement des actes de la
procédure, sur les moyens invoqués à l'appui de la demande et sur les exceptions et moyens qui y sont
opposés ainsi que sur les moyens éventuellement proposés d'office par le ministère public. Les parties
ont la parole une seule fois pour expliquer leurs méimoires, elles ne peuvent invoquer aucun moyen qui
ne figurerait pas dans leurs requêtes ou mémoires, elles ne peuvent plus déposer des pièces (465) (II,
234). Le ministère public donne son avis. Sauf incidents, le président clôture les débats et prend la cause
en délibéré.
Au degré de cassation, les incidents sont rares, les exceptions et fins de non-recevoir (II, 92) ayant
dû être soulevées et éventuel1ement repoussées au cours de la procédure au fond, tandis que des mesures
probatoires ne doivent normalement pas être sollicitées puisque la Cour n'a pas à statuer en fait. Une
procédure spéciale a cependant été prévue art. 29 et 39 pour le cas où des mesures d'instruction étaient
requises. Un conseiller est désigné par la Cour pour l'accomplissement de ces devoirs; il siège avec
1'assistance d' « un » greffier, mis à sa disposition par la juridiction dans le ressort de laquel1e il opère.
Les demandes de récusation d'un conseiller, de la Cour suprême de Justice ne se présenteront pas
souvent : on peut présumer que l ’expérience et la délicatesse d'un magistrat chevronné l'incitera au
déport volontaire, s'il est susceptible d'être récusé, sachant que le remplacement est aisé. D'autre part, les
parties plaidant devant cinq juges au moins (O.L. 21 février 1969, art. 1 modifiant l'art. 58 du Code de
l'organisation judiciaire), la subjectivité du collège n'est guère à redouter. Cependant, les articles 76 à 78
s’ appliquent aux magistrats de la Cour suprême de Justice. Le
caractère "suprême" de la Cour exclut toutefois l'appel de la décision rejetant la demande récusation
(466).
Lorsqu'en cour sd’audi ence, notamment sur avis du conseiller rapporteur, il apparaît que des moyens
d’or drepubl icn ’
ontpa sét
és oulev
és,niparl esmé moi r
esde spa rti
esnipa rle sréquisitionsdumi ni
st
ère
public, la Cour peut avant la clôture des débats, ordonner aux parties de conclure sur ces moyens
(art.16, O.L. 8 janvier 1969).
144
Le droit processuel congolais ne connaît pas l'incident de faux (467); mais on ne peut refuser à la Cour le
pouvoir de vérifier les écritures contestées et ce particulièrement quant aux expéditions et procès-
verbaux de procédure produits à l'appui de la requête.
On doit admettre également que la Cour peut enquêter sur la sincérité des documents de procédure
ou sur des erreurs de rédaction qui donnent une apparence de légalité aux _actes qui, en_fait, étaient
Viciés.
.
Il se peut encore que la cause apparaisse être connexe à une autre cause pendante devant la Cour,
en quel cas la jonction sera ordonnée (art. 17) (468).
.
L'exception d'inconstitutionnalité d’un texte invoqué peut aussi être soulevée par les parties ou par
le procureur général de la République; la section judiciaire de la Cour, saisie de la cause, statue sur la
prise en considération de cette exception. Si elle la retient, elle doit suspendre la procédure et renvoyer
cette question préjudicielle à la Cour constitutionnelle ; en attendant la création de cette Cour, c'est la
Cour suprême de Justice, sections réunies, qui est compétente pour se prononcer sur la
constitutionnalité. C'est le Procureur général de la République qui saisit la Cour constitutionnelle (art.25
de l'O.L du 8 janvier1969) (469).
(
466
)L’ appe ld evan tl aCo ursu p rêmed ej usticed ’una rrêtr ejetantlar
écus
ati
one
sta
uss
ibi
ene
xcl
u; un pourvoi en cassation contre pareil arrêt
serait toutefois recevable ; cfr. C.S.J., 4 juin 1971, R.J., p.125.
(469) BOUCHOMS, o.c., p. 15 : « :La Cour peu t aussi d'office, par un arrêt avant faire droit, postuler une appréciation de
constitutionnalité. L'article 2 de l'ordonnance-loi est à rapprocher de l'article72 de la Constitution ».
remise est d’ ailleurs accordée normalement lorsque les avocats n'ont pas eu connaissance en temps
utile des moyens soulevés par le ministère public (art.45, al.2) (II,234).
Lorsqu'une partie vient à décéder en cours d'instance, la reprise d'instance volontaire ou forcée de ses
héritiers peut être opérée en vue de pour
sui
vrel’instance .
Lorsqu'il s'agit de v
éri
fi
e rl’existence d'une coutume, la Cour peut être amenée à ordonner une enquête
de coutume si la procédure menée par les juges du fond ne lui donne pas satisfaction (470).
Suivant 1a nat ur edel ’inciden
t, la cour peut remettre la cause à une audience ultérieure, à date
déterminée ou au rôle général.
..
238. Le dé1ibéré de la Cour de cassation
La loi prévoit (art. 38) que le ministère public assiste à la délibération de la Cour, sauf s’
il s'est lui-même
pourvu en cassation. Le ministère public collabore avec voix consultative àl ’él
ab oration de l'arrêt.
Les règles ordinaires et les usages de la délibération sont pratiqués à la Cour suprême de Justice de
145
maniè
rea na
logueàcell
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sa ut
resjur
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onscoll
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,120).Sui
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rrêt( ).
239. L 'arrêt de la juridiction de cassation
A. La Cour doit, comme toute juridiction, examiner sa compétence et la recevabilité de la demande (II, 122).
Si la Cour se déclare incompétente ou si elle dit la demande irrecevable, elle devra motiver sa décision,
qu'elle ait soulevé le moyen d'office ou qu’elle réponde à une exception soulevée par le ministère
public ou par une partie. Elle ne devra motiver sa décision positive de compétence et de recevabilité que
dans le cas où le moyen d'incompé tenceoud’ i
rrecevabilité a été invoqué (II, 125).
(470)v oira rt
.7d
el’
ordo
nn ance1 /
69duPr
emi
erPr
ési
dentdel
aCo
urs
upr
êmed
e Justice, Journal officiel (éd. Provisoire) du l5 mars
1972, p.3-4.
(471) BOUCHOMS, o.c., p. 11.
B. La Cour vide ensuite les incidents qui ont pu lui être proposés ouqu’
ell
eae
sti
méde
voi
rsoul
eve
r
d’off
ice.
Sera considéré comme étranger à la décision entreprise, le moyen qui ne porte pas sur une décision
reprise au dispositif ni sur un motif nécessaire à la formation de cette décision.
Sera considéré comme imprécis, le moyen quin’ indi
quepa se nquoiun edi s
pos
it
iondel
adé
cis
ion
entreprise viole la loi ou la coutume.
Ma n qued’ i
n tér
êtt outmoy enquir epr
oc hea ujugeme
nte n
tre
pri
suneviola
ti
ondel aloioudel a
cou t
ume ,alorsquel ’
applicationc or rect
edudr oi
tn’e
utpaspuamenerl
etr
ibunalàr
ete
nirunes
olut
ion
autre (ou plus avantageuse) pour le requérant.
Manque de base en fait le moyen qui impute une erreur au juge sans en rapporter la preuve.
Si le pour
voin ’i
ndi quepa sle texte violé (ou la règle de droit coutumier), la Cour ne peut, sauf en
ma tièr
ed’ord
republ i
c ,s uppléeràc e t
tec arence.
Si le moyen invoqué porte sur une violation du droit, mais que pour pouvoir en apprécier le fondement,
la Courde v rai
tv ér
ifie
rde spoi ntsdef aitq uin’on tpasé t
éc onstatéspa rl ejugeduf on d,i lestdit
146
mélangé de fait et de droit et ne peut être retenu.
Il y a un moyen nouveau chaque fois que celui-c in’aur apa sé tés oumi saujugedon tladé cisi
one st
attaqué eouquin’ aurapa sé tés oulevéd’ of fi
ce( fût
-ce à tort) par ce juge. Un moyen soulevé au premier
de gré,ma i saban donn éa ude gréd’a ppe l
,e st«nouveau » pour la juridiction de cassation. Les moyens
nouv e
auxquis on td’ ordr epubl icspe uve ntê t
res oulevés pour la première fois devant la Cour suprême
de Justice.
Lor squel ej ugeme nte n treprisaé tér endupa rdé f
aut,le smoy ens t ir
ésduf ai
tquel et ri
bun aln’apa s
vé ri
fiéd’ of f
icel ar ec ev abili
tée tlef onde me ntdel ade ma ndes on tr ecevabl
esbie nquen’ étant pas
d’ ordrepubl icpa rce- que le tribunal a manqué à son obligation (472)den ef a
iredroi
tqu’ auxc onc l
usions
« trouvées justes et vérifiées ».
Au contraire, les arguments juridiques, dits moyens de pur droit, ne sont jamais considérés comme
nouveaux ;e nr é
alité,i
ls’
agiticidedé ve l
oppe me ntsjuridique sdec omme nt
airessurunmoy endedr oi
t
formulé devant le juge du fond et que celui-ci, connaissant le droit, eut pu développer à partir du moyen
qui lui a été soumis.
D.L’
arr
êtdel
aCourdec
ass
ation mentionne (art. 27, O.L. 8 janvier 1969) :
- La section et la chambre qui a siégé ; le nom des magistrats composant le siège (qui ne peuvent
êtrer e mpl acés,s aufà r epr endret out
el ’i
nstanc e ,de puisl ’audiencei n troduc t
ive j us qu’ a
u
prononcé), le nom du greffier audiencier, le nom du magistrat occupant pour le ministère public,
lesn oms ,de me ure( ous ièges ocial )despa rti
esa ins iquel aqua l
it
édel e ursr eprése nt an ts,s ’
il
échet, le nom des avocats occupant pour les parties.
- L’ é
n onc éde smoy e ns,e xce ptions et défenses présentées par les parties avec référence aux
requê te setmé moi resdé posé e setl’i ndi
cationdel ada tededé pôt.
- L’ i
ndi c at
iondel al ecturedur a pporta vecme ntiondun omduc on se
ill
errappor teur.
- La mention des formalités de convocation des parties et de la communication éventuelle des
réquisitions du ministère public.
- Le nom des avocats qui ont représenté les parties.
- La date des audiences.
- La relation des incidents de procédure et la solution que la Cour y a apportée.
- La mention du débat oral, s’ il échet.
- L’ a
vi sdumi nistèr epubl ic.
- La date et la mention du prononcé en audience publique.
- La motivation : d'abord celle relative à la compétence, la recevabi1ité et, en cas de solution
négative, le décret d'incompétence ou d'irrecevabilité, écartant l'examen de tout autre moyen ;
ensuite l'examen dans l ’ordre des moyens présentés, tant qu'un moyen ne soit déclaré fondé.
- Le dispositif qui se prononce sur la recevabilité; en cas de recevabilité, l'alternative est le rejet du
pourvoi ou la cassation du jugement entrepris. Si aucun moyen n'apparaît fondé, la Cour rejette le
pourvoi. Si un moyen apparaît fondé, la Cour casse et ne doit plus examiner les autres moyens(473). Si,
après cassation, il reste un litige à vider, la cour renvoie à la juridiction compétente (II, 240) ; s'il n'y a
plus de litige à vider, la Cour casse par retranchement (II, 240).
La Cour condamne la partie succombante aux frais (art. 32).Lorsqu’ unpour voiaé té introduit par le
Procureur général de la République dans l'intérêt de la loi ou sur injonction du Ministre de la Justice, les
frais restent à la charge du Trésor (474).
(
473
)L’
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êtdu3f
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R.J
.p.
25)
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ura
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ede
ssa
isi
rsu
runs
eulde
s
147
ces moyens.
On peut présumer que la Cour a, par ce procédé, voulu créer une jurisprudence pour diriger les plaideurs.
L'arrêt du 23 février 1971 retient avec d'excellen
tsa
rgume nts,unes olutio
nde…s ationp artielle( R.J.
,1 9 72
,p.3
1).
(474) Les frais seront encore à charge du Trésor... Si la Cassation intervient pour un motif qui ne peut être imputé à l'une ou l'autre partie
(composition irrégulière du siège, par exemple" BOUCHOMS :o.c, p. I5.
Cette opinion ne paraît pas défendable: la cassation intervient normalement pour un motif (error in judicando ou error in procedendo)
imputable au tribunal qui a rendu le jugement cassé ; on pourrait certes imaginer un régime dans lequel les frais seraient à la charge du
Trésor chaque fois que le pourvoi est reconnu fondé ; nous ne pensons pas que telle fut l'intention du législateur.
240.Le
sef
fet
sdel
’ar
rêtdel
ajur
idi
cti
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ass
ati
on
Les arrêts de cassation ne sont susceptibles d'aucuns recours ; l'artic1e 29 ne prévoit la tierce
opposition aux arrêts de la Cour que dans le cas où ils prononcent l'annulation d'un acte, d'une décision
ou d'un règlement d'une autorité publique; il faut en conc1ure a contrario que la tierce opposition n'est
pas recevable contre les arrêts de cassation.
Le rejet de la cassation épuise 1'.action en pourvoi et ne permet plus de l'introduire dans la même
cause fût-ce par d 'autres moyens (O.L. 8 janvier 1969 art. 37, al. 2); ce texte prévoit une exception, à
savoir, lorsque le pourvoi a été introduit pour motif d'incompétence; ceci vise l'hypothèse où le tribunal
s'est déclaré incompétent par un jugement définitif sur incident et n'a dès lors pu aborder le fond, ou
encore le cas où il s'est déclaré, à tort, compétent et a rendu un jugement nul sur le fond. Tel est le sens
grammatical de ce texte. On peut se demander pourquoi la mesure n es ’ét
en dpas à tous les cas où le
tribunal s'est abstenu d'aborder le fond (par exemple des décisions d'irrecevabilité pour vice de forme
dans l'acte introductif d'instance).
Lorsqu'un arrêt rejette le pourvoi, la décision entreprise se trouve coulée en force de chose jugée
(II, 134) la requête civile et la tierce opposition peuvent encore être dirigées contre la décision ainsi
confirmée.
Lorsqu'un arrêt casse une décision par retranchement, c'est la décision du premier degré qui reprend
autorité de chose jugée; la décision cassée n'a plus aucun effet, sauf en ce qui concerne les frais de
l'instance qui a donne lieu à la décision cassée, ces frais incombent é la partie succombante en cassation,
(II, 296).
Lorsqu'un arrêt casse une décision et qu'il reste de ce fait un litige à trancher, la Cour renvoie la cause,
pour connaître du fond de l'affaire à la même juridiction autrement composée ou à une autre "juridiction
de même rang" qu'elle désigne, cette juridiction ne peut pas décliner la compétence et doit se conformer
à la solution juridique retenue par la Cour suprême de Justice. Le jugement rendu sur renvoi n'est pas
susceptible d'un nouveau pourvoi; sauf si la cassation a été prononcée sur le moyen de l'incompetence.
Sil ejugeme n t( oul’arrêt) a été cassé pour motif d'incompétence matérielle de la juridiction qui l'a
rendu, la Cour suprême ne renvoie évidemment pas devant une juridiction « de même rang" qui mène à
la décision de cassation ; elle renvoie d'autorité à la juridiction compétente, qui ne pas décliner la
compétence lui attribuée par la Cour suprême Justice (475).
148
SECTION 6
LA PRISE A PARTIE
24
1.L’
his
tor
ique
Certains auteurs veulent voir, dans la prise à partie, un substitut (introduit par le droit canonique) pour le
duel judiciaire auquel la partie bernée pouvait provoquer son juge suivant les coutumes germaniques.
En droit congolais, seul les magistrats peuvent être pris à partie. Ceci vise aussi bien les magistrats
du siège que les magistrats du parquet.
En droit français, le texte est plus limité, ne visant que « les juges », mais la jurisprudence a étendu cette
actionàl ’
égarddet ousc euxquipa rticipentàl af onct i
onj udiciair
eda nsl af orma tionduj ugeme n t:
officiers du ministère public, officiers de police judiciaire, avoués, greffiers et huissiers.
(475) MARAVEN V. : Le renvoi après cassation, in Rév.Cong Dr., 1971, I, p.39 à 50.
Apr
èsc
ass
ati
onp ouri ncomp éten ce,l’affaired oitêtr
er envo yéed e va ntlaj u r
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ct
ionc
ompé
ten
te,C.
S.J
.,23ma
rs19
71,R.
J.
,1972,
p.36.
Il semble que pareille extension ne soit pas admise en droit congolais, les officiers ministériels et les
of f
iciersdepol icejudiciaire,quin’ on tpa squa li
tédema gistr
a t
,a yantàr é pon dredel ar espon sabili
téde
leurs fautes professionnelles devant les autorités disciplinaires ou devant les tribunaux ordinaires suivant
la procédure du droit commun.
Les « arbitres » sont bien « juges », mais point « magistrats ». Ils ont à répondre de leurs fautes devant
les juridictions de droit commun.
149
La jurisprudence française a bientôt assimilé la faute professionnelle lourde au dol, et la loi du 7 février
1933ae xpre
sséme ntétendul ’ouv erturedel apr iseàpa rti
eàc emoy e n.
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elégis
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eurde1960av
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requ’
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oitc
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ai
slafautepr
ofe
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xpos
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seàpa
rti
e.
2° Le déni de justice
C'est le refus de remplir un devoir de sa charge et notamment de juger une affaire en état, mais aussi
rendreun eor donna n c
edej uridi
cti
ongr acieuseoud’ accompl
irlesa ctesnécessairesdumi nistèrepublic.
Icil ama uv ai
sef oinedoi tpa sê trepr ouv é
e ,mê mel an églige nc ej
us tifi
el ’ac t
ion, mais il faut un refus
476
caractérisé, persistant après deux mises en demeures (art.98 ) ( ).
La prise à partie est une procédure organisée avec de minutieuses garanties en faveur des magistrats
attaquéspa rleur sj usti
c i
abl e
s,àc et it
re,c ’estunpr ivilège. Là où la prise à partie est ouverte, les
victimes perdent le droit de faire assignation citation directe devant les juridictions de droit commun.
L’ar t
icle39duCodedepr oc é
durec
ivi
leindiquait la « Cour de Cassation »
.L’
art
icl
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or ganisationj udi ciairepré cis
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nvier1969pr e scr
iventquel apr océ
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edoitêt
reten
ue devant la
section judiciaire de la Cour.
Dès la signification de l'ordonnance d'admission de la requête (II, 247), le juge pris à partie doit
s’abstenir de tout acte en une cause dans laquelle le requérant, son conjoint ou un parent en ligne directe
est impliqué.
L’ article 68 vise en son alinéa premier le demandeur qui a agi avec « mauvaise foi ou légèreté » et au
deuxième alinéa, il vise "l ’action téméraire et vexatoire"; il nous est d'avis que ces deux expressions-qui
s'éclairent l’une de l’autre- visent la même réalité ; l’action n'étant téméraire ou vexatoire que dans le
cas où la mauvaise foi serait établie ou la légèreté constatée.
Un autre effet de la prise à partie est l'ouverture dans le chef du magistrat poursuivi d'une action
reconventionnelle en dommages-intérêts devant la section judiciaire de la Cour suprême de Justice (II,
247).
En cas d'admission de la requête,l ’affaire est examinée au fond, le requérant pouvant postuler dans
son mémoire ampliatif des dommages-intérêts ou la mise à néant de l'acte ou les deux conjointement à
la mesure de son intérêt. "Ce n'est que lorsque l’ exécution directe est impossible que les tribunaux
477
doivent recourir à l'exécution par équivalent. "( ).
Le magistrat pris à partie n'est pas puni pénalement ni disciplinairement dans cette instance judiciaire,
mais le ministère public peut exercer l'action pénale, tout commel’ autorité disciplinaire peut sanctionner
la faute après que le dol, la concussion ou le déni de justice.
(477) Léo., 27 juin 1950, R.J., 1951, p.11.
150
247. La procédure
Avant de pouvoir prendre à partie pour cause de « déni de justice », celui-ci doit être « constaté » par
deux « réquisitions d’ hui s
si er».Ma l
gr él’impr opr iétéde ste r
me s,onc ompr end que le législateur a voulu
direqu’ ilf a
llaitde uxmi se se nde me urepa rexploit d’ huissi
er.Le fait que les huissiers se trpuvent
actuellement placés sous l ’autorité hiérarchique du greffier qui lui-même relève du président du tribunal
ne fait pas obstacle à ce qu'ils accomplissent (fut-ce à l'égard du président) un devoir propre à leur charge.
S’ilinvoque le dol ou la concussion, le requérant doit apporter la preuve des faits qu’
ilme
tàla charge
du magistrat pris à partie.
La procédure proprement dite commence par une requête adressée au président de la section judiciaire
de la Cour suprême de Justice (art, 61, O.L. du 8 janvier 1969). Celui-ci répond par une ordonnance
accueillant ou rejetant la requête, le Procureur général de la République entendu. Cette ordonnance doit
être signifiée au requérant et au magistrat « poursuivi » (art. 63) à la diligence du greffier de1a Cour
Suprême de Justice.
A dater de l'exploit de signification, le magistrat pris à partie doit s’
abstenir de la connaissance de toute
cause concernant le requérant, son conjoint ou ses parents en ligne directe, sous peine de nullité de tout
acte ou jugement auquel il aurait participé
L'ordonnance-loi du 8 janvier 1969 ne précise pas en quelle forme et dans quels délais le magistrat mis
en cause doit présenter ses défenses ; il faut en conclure que c’
est le droit commun de la procédure de
droitpr i
v éde van tlas ec ti
onj udiciai
redelaCour( II,284 )quie s
td’ applica ti
on,pui
squel apriseàpa rt
ie
est essentiellement une action en dommages-intérêts et en annulation de jugement, les peines de
confiscationdel ac on sign ation( ar
ti
cle65) e td’ ame nde( art
icl
e68,a linéa1)n ec onférantpa sle
caractère répressif à cette instance.
Le magistrat pris à partie peut postuler reconventionnellement des dommages-intérêts pour action
téméraire et vexatoire. Les textes ne disent pas en quelle forme cette postulation doit se faire, ni à quel
moment elle doit être introduite. Il ne semble pas que la demande reconventionnelle puisse être formée
avant que l'autorisation de poursuivre ait été accordée par le Président de la section judiciaire, la Cour
ne se trouvant pas saisie avant que ne soit rendue cette ordonnance. Quant à la forme, on peut douter que
le législateur ait voulu, malgré l'emploi insolite du mot « postuler », s'écarter des formes du mémoire en
réponse prévu par les articles 3 à 5, tandis que les délais sont ceux des articles 12 et 40 de l'ordonnance
du 8 janvier 1969 ; c'est donc dans le mémoire en réponse que le magistrat formulera ses défenses et ses
postulations.
151
la prise à partie, tout comme il peut demander des dommages-intérêts, pour dénonciation calomnieuse de
droit commun, lorsque le président a refusé l’
autorisation de prise à partie.
..
248. L'arrêt rendu sur prise à partie
La Cour Suprême de Justice est juge du fond en premier et dernier ressort des actions en prise à
partie; elle aura donc à reconnaître du fait comme du droit et pourra ordonner toute mesure probatoire
utile. Si l'annulation des "arrêts, jugements, ordonnances, procès-verbaux et autres actes viciés" peut
réparer l'injustice dont le demandeur a été victime sans causer un injuste préjudice à un tiers, la Cour doit
préférer cette solution de réparation directe (478), à celle de l'allocation de dommages--intérêts, encore
qu'il puisse être nécessaire de cumuler les deux sanctions. La Cour ne peut, dans le procès en prise à
partie, prendre aucune mesure disciplinaire ni pénale à l ’égard du magistrat coupable ; une action
distincte peut, bien entendu se baser sur l'arrêt qui a autorité de chose jugée. La condamnation aux
dommages-intérêts est à la charge du magistrat; la disposition (article 67) qui dit l'Etat civilement
responsable (et non garant ou caution) signifie cependant que le bénéficiaire peut postuler le paiement
par le Trésor
Sans avoir au préalable exécuté le magistrat condamné ; l'Etat a dans ce cas un recours contre le
condamné et il est prudent de libeller le dispositif en telle forme qu'une nouvel1e décision ne soit pas
nécessaire pour y procéder.
Le pouvoir donné à la Cour de sanctionner la mauvaise foi et la légèreté du demandeur par une
peine d'amende peut être comparé à la sanction du dol appel français et aux amendes qu'infligent les
juridictions traditionnelles aux plaideurs insolents.
152
DEUXIEME PARTIE
L’
ARBI
TRAGEETCLAUSECOMPROMI
SSOI
RE
En réalité le compromis ne "termine pas une contestation" (art. 583, C.C. III), et l'arbitre ne reçoit
pas "pouvoir de faire quelque chose pour les parties et en leur nom" (art. 526 C.C.-L. III).
Loin de terminer une contestation (art. 583, C.C.L. III), le compromis explicite la contestation, la met à
vif. Loin de donner conjointement un mandat à l'arbitre pour faire quelque chose pour eux conjointement
et en leur nom, les plaideurs demandent à l'arbitre de trancher le litige qui les oppose.
Le compromis suppose bien un contrat (480), un concours de volontés, mais son objet est de
désigner un juge en délimitant son pouvoir juridictionnel et sa saisine, non plus par l'affrontement de
l'assignation et des conclusions, mais suivant un accord quant à l'objet du 1itige.
La comparaison de l'arbitrage avec la transaction ne vaut qu'en tant que l ’objet du compromis ne
481
peut porter que sur des droits privés sur lesquels on peut transiger ( ) (art.159, code de procédure
civile) et que la capacité requise pour compromettre est celle requise pour pouvoir transiger.
153
a) Le tribunal compétent pour régler les incidents de procédure échappant aux pouvoirs du tribunal
arbitral (art.l66) ; faute d'indiquer un tribunal de première instance, ce sera le tribunal de première
instance"choisi " (en pratique "saisi") par la partie la plus diligente. Souvent ce choix ne se fait qu’
au
moment de l'exequatur (II, 254), à moins qu'un incident de procédure n'exige l'intervention judiciaire
avant le prononcé de la sentence.
b ) La durée de la mission des arbitres peut être fixée au compromis {art. 167). A l'expiration du délai, les
arbitres perdent tout pouvoir juridictionnel (art. 170, 2°, art. l90, 5°) (485). A défaut
(48 2)Laq u es
tiond es avo i
rs il ’éc ri
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e xiste nced uc omp ro mi so us imp l
eme n tu nmo ye nd ep r euven
éc e
ssaire, est
disputée dans la loi, la doctrine et la jurisprudence étrangère. Cfr. C. proc. Civ. italien, art. 807 et 808 et Z.P.O. allemand § 1027, 1 et 2. A
l'époque où la législation sur l'arbitrage fut introduite au Congo par l'autorité belge, l'écrit était considéré, en droit belge, comme une
condition d'existence du compromis.
(483) Le décès d'un arbitre ne met pas fin au compromis, mais permet à la partie la plus diligente à pourvoir à son remplacement; Elis.,
20novembre 1962, R.J., 1964. p.63.
(484) Une convention par laquelle des parties en litige décident de confier l'établissement de leurs comptes à un"expert", en s'interdisant de
remettre en question devant les tribunaux le résultat de cette comptabilité, constitue un compromis d'arbitrage : Léo., 30 novembre 1954,
R.J., 1955, p 162.
(485) Appel R.U. 18 avril1950, RJ.p.188; 1 ère instance Elis., 19 octobre 1955, R.J., 1956, p. 155.
Pou
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avoi
rfi
xéun
edur
ée,l
aloiyme
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nsi
xmoi
saprès la conclusion du compromis.
Les parties peuvent cependant proroger la durée de la mission. Celle-c iestpr orogéed’ offic
edut emps
consacré à vider certains incidents (art.. 177). Les délais sont suspendus par la procédure de récusation
(art. 173) depuis la requête (art. 172) jusqu'à la décision du président du tribunal ; parledé cèsd’ une
partie (art. l74) depuislan oti
fic a
tiondel ’év èneme nte tj usqu’àl ada tef i
xé epa rl etri
b unalpourl a
repr is
edel ’i
nsta
nc e;pa rl e
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ns tructi
on( art. 176) pendant la dur é
edel ’ex é
c uti
onde s
procédures probatoires. La règle qui veut que "le criminel tient le civil en état" donne également lieu à
surséance de procédure (486).
Lorsque les parties ont convenu de recourir à l'arbitrage sur un conf1it déjà né et dont les termes
peuvent par conséquent être définis, ils désignent généralement dans un seul et même acte l’ objet du
litige, l'étendue des pouvoirs des juges arbitraux ( les prétentions des parties, le pouvoir éventuel de
trancher en équité, de trancher en dernier ressort, ainsi que la durée de la mission, le tribunal
compétent).
Suivant le droit commun, les arbitres doivent juger d'après les règles du droit (art. 178,
C.Proc.civ.) ; leurs sentences sont susceptibles d’
appel devant la Cour compétente pour connaître de
l'appel des décisions du "tribunal" choisi (II, 249). Les parties peuvent cependant renoncer à l'appel, soit
dans le compromis, soit par une convention ultérieure (art. 187). Elles peuvent désigner un collège
arbitral qui connaîtra de l'appel de la sentence des premiers arbitres. Les parties peuvent également
donner aux arbitres le pouvoir de décider en dehors des règles de droit en "amiables compositeurs » (487)
(art. 178); cette disposition implique une renonciation aux recours devant la Cour d’ appel qui ne peut
154
juger que d'après le droit.
Les arbitres ne sont pas obligés d'accepter la mission, mais une fois qu'ils l'ont acceptée, ils doivent
la mener à bonne fin. Leur défaillance (déni de justice), ne donne cependant pas lieu à "prise à partie",
cette procédure étant réservée aux seuls magistrats (II, 243). Ils peuvent être attaqués en dommages-
intérêts, par une procédure ordinaire.
La récusation des arbitres peut être demandée pour les mêmes causes que pour les juges (art.
171,88); c'est le président du tribunal de première instance qui statue sans recours, par voie
d'ordonnance, sur la récusation (art. 172).
Les arbitres ne sont pas tenu par les règles de la procédure civile.
Il n'est pas requis qu'il y ait une audience. Les arbitres peuvent statuer sur pièces si les parties le
demandent. Généralement, les parties (ou leurs avocats) échangent des conclusions et plaident comme au
tribunal.
Les arbitres peuvent en principe régler les incidents du procès (488) et recourir à toutes les mesures
d'instruction, comme les juges judiciaires. Ils sont cependant sans pouvoirs pour contraindre des témoins
à comparaître et à déposer sous serment (art. 176); la partie qui a intérêt à faire entendre le témoin
récalcitrant peut adresser requête au président du tribunal de première instance pour qu'il commette un
juge pour l'entendre (sous menace de condamnation).
(488) L. RETAIL o.c., signale toutefois que le faux, devrait être renvoyé à une juridiction judiciaire. La procédure du « faux, incident civil »
n'étant pas organisée en droit congolais, cette règle ne peut y trouver une application rigoureuse. Cependant, si une juridiction pénale était
saisie de poursuite en faux portant sur des pièces décisives du dossier des parties, la règle « le criminel tient le civil en état » serait
applicable et obligerait les arbitres à surseoir (II, 250 et note 8).
1l est fréquent que les arbitres descendent sur les lieux. Il est rare qu'ils commettent un expert,
étant généralement choisis en considération de leur expérience dans la matière litigieuse.
Pendant la durée des enquêtes tenues par un magistrat, c'est-à-dire depuis la décision avant dire
droit qui les ordonne et jusqu'à leur décision de clôture des enquêtes, la mission des arbitres (art. 117 et
155
167) est prorogée. Il en va de même si une question préalable, une mesure d'instruction ou tout autre
incident, doit être vidé devant le tribunal (art. I 77).
. .
Les arbitres tendent, avec moins de réserves que les magistrats, à la solution de conciliation, actant en ce
cas la transaction intervenue. Il en est ainsi surtout lorsque chaque partie a pu désigner un arbitre et que
ceux-ci ont choisi un tiers arbitre ou lorsque le tribunal arbitral a reçu mission d'agir en amiable
conciliateur (II, 250, 252) (488 bis).
Ils peuvent, même lorsque les parties ne leur ont pas donné le pouvoir d'agir en amiable
compositeurs,rechercher avec eux une transaction équitable, mais en ce cas, ils ne peuvent l'imposer.
C'est la majorité des arbitres qui décide (439 ). L'arbitre qui a une opinion dissidente doit signer, tout
comme le juge dissident signe pour constater l'opinion majoritaire (Il. 123). On a cependant prévu
(art.180) que si un arbitre minoritaire refuse de signer, la sentence signée par la majorité est valable.
(488 bis) A.RUBBENS : Conciliateurs, experts, arbitres rapporteurs, arbitres et amiables conciliateurs, R.J., n°spécial, 1974,
5Oe,anniversaire, p.173.
(489) Le compromis s'inspirant de la pratique du droit anglo-saxon, prévoit quelquefois la désignation d'un arbitre par chacune des parties
et la désignation par ceux-ci d'un tiers arbitre "umpire" qui
n 'intervient que dans le cas de partage entre les deux arbitres des parties. En droit congolais, ce mode de délibération n'est pas interdit, mais
l'intervention du troisième arbitre est obligatoire, quant même les
de uxp remi ersarbitress eraientd ’accordd èsa v ants ont intervention: l'article 165 impose un nombre impair..
Rien n'empêche cependant les parties de renoncer à l'arbitrage lorsque leurs experts sont d'accord et d'y substituer une transaction, sans
intervention d'un tiers arbitre. Voir aussi Elis., 15 janvier 1957, RJ., p.l13.
La sentence arbitrale est un véritable jugement (490). Elle a en soi "autorité de chose jugée" entre
parties (art. 181); elle est toujours exécutoire par provision et peut être même dite exécutoire nonobstant
appel et sans caution (art. 182), mais l'exécution forcée (avec l'appui des forces de l'Etat) ne peut être
obtenue sans l'exéquatur.
254. L'exequatur
On discute en doctrine de savoir quelle est la nature de l'exequatur, acte de juridiction gracieuse
accompli en la forme d'une ordonnance du président du tribunal "choisi" sur requête unilatérale d'une
partie. .
Certains estiment que c’ est une formalité que le président du tribunal de première instance doit
accomplir, sans pouvoir d'appréciation d'aucune sorte. D'autres estiment qu'il doit vérifier le "bien-
procédé" sinon le "bien-jugé" ; il devrait notamment contrôler si les arbitres ont été régulièrement saisis
par un compromis écrit, si les parties avaient la capacité requise pour compromettre ; si l'objet du litige
était de ceux dont les parties pouvaient disposer par transaction, si les arbitres étaient en nombre impair,
s'ils étaient qualifiés, si les droits de la défense ont été respectés, si la sentence. a été signée par la
156
majorité des arbitres, si elle a été rendue dans les délais, si la solution retenue ne va pas à l'encontre de
l'ordre public, etc.
.
La solution se trouve, en vérité, à mi-chemin : le juge n'accordera pas l'exequatur à une sentence
qui lui apparaît nulle (art. 190) ; cependant, le juge n'est pas appelé à faire une vérification systématique
de la procédure; aucun débat n'est ouvert devant le juge de l'exequatur qui appointe une requête
unilatérale (II,261) (491).
C'est d'ailleurs dans cet esprit que l'appel (II, 255) de l'exequatur a été organisé (art. 185) ; il est
ouvert à la partie qui s'est vue refuser l'exequatur, comme à la partie contre laquelle l'autorisation
d'exécuter a été obtenue. Le président de la cour d'appel statue d'ailleurs dans les deux cas "con
tradictoirement".
L'exequatur est assez rare, car les parties qui recourent à l'arbitrage sont généralement disposées à
exécuter volontairement. . . ne serait- ce que pour éviter les droits proportionnels. . . (II, 297, 307).
(490) L. RETAIL, o.c., p.263 : contra: ALERTE G. : Sentence arbitrale et exequatur, in R.J.,1968, p. 244.
(491) Première instance Elis., 12octobre 1955, R.J., p. 462.
La sentence arbitrale ne peut être entreprise par l'opposition (492). Si les parties n'y ont pas renoncé (493),
l'appel est de droit.
La juridiction compétente est la cour d’ appel dont le ressort couvre celui du tribunal de première
instance compétent. Les parties peu vent toutefois convenir que d'autres arbitres connaîtront de l'appel.
La commission d'amiables compositeurs exclut l'appel devant la cour d'appel, car on ne voit pas la
cour contrôlant la décision d'équité.
Le délai d'appel court depuis le prononcé et jusqu'à l'écoulement d'un mois après la signification de la
sentence revêtue de l'exequatur.
Les parties peuvent organiser une juridiction arbitrale d'appel ; celle-ci pourra connaître des sentences
rendues en droit comme de celles rendues par des amiables compositeurs ; les parties déterminent en ce
cas librement les délais d'appel et si elles ne l
’ont fait, il faut présumer qu’
elles ont voulu se conformer
au droit commun. Les sentences arbitrales d'appel ne sont exécutoires qu'après exequatur (art. 1:84).
256. Le compromis sur l'appel d'un jugement
L'article 189 prévoit le cas (pour le moins insolite) où un jugement judiciaire serait déféré à un collège
arbitral au degré d'appel.
157
La décision des arbitres serait en ce cas rendue en dernier ressort, mais ne pourrait être exécutée de
force qu'après exequatur par le président du tribunal de première instance choisi par les parties; ce
pourrait être le président du tribunal qui a rendu le jugement entrepris par l'appel.
Il est assez choquant de voir contrôler l'activité juridictionnelle d’ untribunal judiciaire par des arbitres.
N'était-ce qu'en fait les parties n'en usent jamais, il faudrait proposer l'abrogation de cette disposition.
Les sentences arbitrales rendues en dernier ressort (au premier ou au second degré) peuvent être
entreprises par une action en annulation.
Par une erreur de rédaction du décret (art. 191), il est dit cependant que cette action n'est ouverte
que lorsque la sentence a été rendue exécutoire !
Normalement, on peut espérer que le juge de l'exequatur se sera aperçu que la sentence était viciée
et qu'il aura refusél ’exequatur ; et si par malheur, la nullité 1ui a échappé, la partie contre laquelle on
veut exécuter s'empressera d'alerter le président de la cour, pour un appel de l'ordonnance d'exequatur, et
il obtiendra la mise à néant de l'exequatur (494).
II est encore possible que la partie, qui a engagé le procès arbitral n'ait aucun intérêt à demander
l'exequatur, parce qu'il n'y a rien à exécuter; par exemple parce qu'elle peut garder la marchandise
1itigieuse qui était en sa possession. En ce cas, la partie adverse est désarmée, si elle est rendue en
dernier ressort, la sentence garde irrévocablement l'autorité de la chose jugée.
Il semble que la rédaction correcte de l'article 191 al 1 eut été : "La demande en nullité ne peut être
formée que contre une sentence rendue en « dernier ressort... ».
Rares sont les cas où une sentence arbitrale a pu recevoir l'exequatur du juge et surtout le voir
confirmer, après débat contradictoire, par le président de la cour d'appel, alors qu'il se trouve entâché de
l'un des vices énumérés à l'article 190.
C'est l'annulation des sentences non exequaturées qui devrait être organisée. De lege ferenda, i1 y
aurait même intérêt à permettre la jonction de l'action en appel de l'ordonnance d'exequatur avec l'action
en nullité de la sentence.
258. La cassation
Les sentences arbitrales, fussent-elles rendues au degré d'appel ou en recours contre un jugement
judiciaire (art. 189), ne peuvent jamais faire l'objet d'un pourvoi (art. 187).
158
Les arrêts rendus par la cour d'appel, en appel des sentences arbitrales, (art. 188), sont susceptibles
de cassation.
Les arrêts prononçant la nullité pourraient-i1s être attaqués devant la Cour suprême de Justice.? Rendus
en dernier ressort par la section judiciaire d'une cour d'appel, ils peuvent, en application de l'article60 de
la Constitution, faire l'objet d'un pourvoi. La jurisprudence (II, 228) ayant admis la cassation de
jugements d'annulation prononcés par les tribunaux de district, il faut analogiquement admettre que les
arrêts d'annulation puissent être cassés.
La requête civile contre une sentence arbitrale est toujours une voie de réformation: elle doit être
portée devant la cour d'appel (art. 187, in fine.), le tribunal arbitral n'ayant qu'une existence éphémère.
159
CHAPITRE XII
LA CLAUSE COMPROMISSOIRE
Négativement, la clause compromissoire est un accord des parties à ne pas recourir aux tribunaux
pour le règlement des différends qu 'elles pourraient avoir entre eux (495). Pos itiveme n t
,c ’es
t
l'engagement de soumettre tout litige à l'arbitrage.
Une convention universelle de renoncer au recours judiciaire n'est pas licite, ni entre deux
personnes, ni entre membres d'une association, s'il n'y a pas de limitation à un ou des rapports de
droit déterminés.
Dès qu'il y a limitation à un rapport de droit déterminé, fut- il fort large, la clause est licite et lie les
parties. Par exemple, un accord réciproque entre armateurs de régler leurs comptes d 'assistance
maritime par voie d'arbitrage est un contrat licite au Congo. Les tribunaux saisis auxquels un défendeur
opposerait cette clause in limine litis devrait se déclarer incompétent.
Généralement, les parties prévoient le mode de désignation des arbitres, par exemple à nommer par
le président de la chambre de commerce, ou de l'association professionnelle (pour les étrangers, par leur
consul), etc.. .
(495) Une clause prévoyant qu'aucune action ne sera introduite devant les tribunaux avant une tentative de conciliation "par arbitres" est
valable ; elle ne constitue toutefois pas une clause compromissoire, le mot arbitre étant employé abusivement pour désigner les
"conciliateurs"; le inst. Elis., 2O décembre 1956, R.J., 1957, p.138.
Si la convention se borne à dire que les arbitres seront désignés par les parties, la partie la plus diligente
notifie par lettre recommandée à ses « adversaires » le nom (ou les noms) des arbitres qu'elle choisit en
les sommant de désigner les leurs. Il est d'un usage assez courant que chaque partie désigne un arbitre,
les deux arbitres pouvant ensuite désigner de commun accord un troisième arbitre.
160
Si la convention n'a pas prévu de mode de désignation des arbitres, ou si le mode prévu par la
convention est sans issue (décès ou déport de l'arbitre désigné, refus de l'autorité chargée de le désigner
ou tout autre empêchement dans les opérations de désignation par les parties), la partie plus diligente
peut s'adresser au juge du tribunal de première instance compétent (la clause compromissoire peut
désigner le tribunal compétent (cfr. II, 250, a); si el1e ne le fait pas, ce sera le tribunal de première
instance le premier saisi) pour désigner un ou trois experts. L'ordonnance désignant les arbitres n'est
susceptible ni d'opposition, ni d'appel. Le juge n'étant pas lié par son ordonnance (II, 266) peut
cependant la rétracter ou désigner deux arbitres complémentaires à la suite d'une nouvelle requête. La
récusation de l'arbitre est en tous cas possible (art., 172), mais la décision du président du tribunal de
première instance, appelé à statuer sur la demande de récusation est également sans recours.
Lorsque les parties recourent à l'arbitrage du conflit né, elles commencent par définir les termes de
l'arbitrage, avant de décider du recours à l'arbitre et de le désigner (II, 250). Ici, par hypothèse, elles se
sont au contraire engagées à recourir à l'arbitrage avant d'avoir fixé l'objet du 1itige à trancher et
généralement avant d'avoir choisi leur juge.
C'est dès lors l'arbitre qui, sur le vu des projets de conclusions des parties, doit rédiger le compromis
en juxtaposant les prétentions de droit formées par l ’une et l
’autre partie ; il soumet ensuite
ce protocole préliminaire à la signature des parties pour en tirer ses pouvoirs de juge.
En cas de refus de signer, ou de désaccord sur les termes du compromis, la partie la plus diligente
peut demander au tribunal de première instance un jugement valant compromis (art. 164, a1.
3). Ce jugement n'est pas sujet à appel, dit l'article 164, a1. 4. Il faut en déduire qu'il peut être
frappé d'opposition s'il est rendu par défaut. Etant rendu en dernier ressort, il peut faire l'objet d'un
pourvoi en cassation. La responsabilité du juge qui fixe la saisine de l'arbitre mériterait que la nature de
ce jugement fut plus amplement défini par la loi. Ordinairement, le juge aura à vérifier si le compromis
proposé par l'arbitre reprend toutes les prétentions de droit des parties, formées dans les limites de leur
promesse de compromettre ; il ajoutera ou retranchera suivant le cas. Cependant, si le juge se trouvait
placé devant un affrontement anarchique, il serait obligé d'instruire la cause avant de pouvoir statuer sur
la saisine de l'arbitre.
Une fois les arbitres désignés et le compromis arrêté, 1a procédure et le prononcé sur clause
compromissoire se font suivant les règles ordinaires de l
’arbitrage (II, 250 à 259).
161
TROISIEME PARTIE
Traitant de procédure civile (II), nous nous attac heronspl usà l aforme qu’ auc on tenu de s
ordonnances, encore que cette forme ainsi que les effets juridiques des ordonnances soient liés au fond.
La loi accorde aux juges des pouvoirs de décision, affectant la sphère juridique des particuliers, en
496
dehors del afonc t
ionjur i
dicti
onn el
lequ’ il
se xercen tens iége anta uxt ri
bun aux( ). Ces décisions sont
pri
sess urde ma nded’unpa rticuli
er(s urrequê te
)e te nfor med’« ordonnances ».
Traitant de la compétence, nous avons défini le domaine des actes non juridictionnels des juges (T.I,
77 à 83) et de la répartition des pouvoirs accordés aux présidents de juridiction ou à leurs délégués (T.I,
264 à 284) ; nous ne reprendrons pas ce sujet ; rappelons seulement (T.I, 86 ), que les décisions non
juridictionnellesp r
isespa rl estribunaux ,auc oursdupr oc èspe nda n t,son tlibell
é se nl af ormed’ un
jugement (T.I, 82) et sont régies par des règles procédurales propres (II, 129).
497
Cequic ara ctéri
sel ’ordon nan ces urrequête( )
,c’estqu’ell
ee stprises urde ma ndeuni latéral
ed’ un
requérant, sans que le juge ne doive entendre les parties auxquelles sa décision peut éventuellement faire
grief.Ilendé c oulen éc es
s ai
re me ntquec esor don n anc
e sn’auron tpa sl’aut or
itéd’unj ugeme n t
.N’ étant
pas rendue après un débat c on t
radic t
oir
e,n’ aya ntpa sé tépri
s eàl as uit
ed’ unei nstr
uc t
ionr i
goureus e
quant aux faits, ayant été prise- bien souvent- d’
ur ge nce,l’
ordon nan cen epr étendpa sa rrê
terl avéri
té
Le sdéc i
s ion sprise sp a
rv oi
ed’o
rdonn
ancen
’ontpa
sl’
autor
it
édelacho
sejugé
e; la rétractation, la réformation et
l’annulatio nd ’un eo rdonnan
cepeutêtr
eobte
nuegénér
ale
me nts
ansrec
ouri
ra uxr igueurs des procédures de
recours (II, 264) (500).
162
Iln’ estpa smoi nsv raiq uec ertaineso rdonn a ncespe uve n tf
aireg rie
fàu nep a rt
ieq uin ’ap uf a iree ntendr eson
point de vue ; le droit judiciaire français et belge ont paré à cet inconvénient en instaurant une juridiction de référé
(501)etsu bsi
d iaireme nte npe r me ttantauj u gedel ar eq uê ted’
in serr
erda nss ono rdonn anceun ilatéraleun eré serve
d i
s an
tq u’« il lui en sera référé en cas de difficulté » (502).
Led roitcon golaisn ’organisepa sl er éfé ré,ma isilme ntionnel emo tàl ’arti
cle1 23d uc oded eproc édur ec
ivi
le
.
Dès avant la mise en vigueur de ce texte, la jurisprudence avait tenté de tourner la difficulté (II, 266, 267).
(
499
)C’
estc
equel
esa
ute
ursf
ranç
aisd
ési
gne
ntpar un « contentieux éventuel ». SOLUS et PERROT, o.c., T.I, n°488, p.449.
Conn aît
ree nd é clinantse sn oms ,q ua li
t ésetpr of e
ssion
.Su itl’
exposéd esf ait
sq uij u stifi
en t( oun écessi
ten t)
l’
interventi
o nd uj uge; cet exposé renvoie éventuellement au dossier, établissant les faits, joints à la requête. Il
convientd ’indique rd ansl are quê te,le stextesdel oienv er
tud es
quel
sl ’int
e rventiond up réside ntes trequise; la
requêten epo urra ittoutef
o ispa sê tredi tei rr
ecev ablefauted’avoi
rmen t
io nnél ete xteq u ir égitlama t
ière,lejuge
n’i
gn orantpa sl al oi.Ens eré féran tàunt exteq uin es’appl
iquepasa uxf aitsex p osés,l er eq uéran t
,l i
mi t
an tl e
pouvoir du juge, risque de voir rejeter sa requête ;ilestdèsl
orsprudentd’ajou terlac laused es ty l
ei nv i
tantlejuge
àretenird’o ff
icet o utmoye nded roit.
Enf
inestfor
mul éenf
ormedesuppl
iquel
edi
spos
it
if
,c’
es-à-dire, la décision postulée (503). La requête doit être
t
da
téee
ts i
gnée.Ell
ees
tdépo
séeaugre
ffed
utr
ibun
aloùsi
ègelep ré sidenta uqu elell
es ’ad ress e
.
La communication des requêtes au ministère public, par laquelle il est invité à donner un avis, est nécessaire, à
pei
neden ul
lit
é ,chaq uef oi
sq u’unt ext
el ’impo se.Lej ug ed eso rdo n nan cespe utd eman derl’av i
sd el’offi
cie rd u
163
mi nist
èrepub li
ca vantd ’a ppo i
n tertouter equêt
epo r
tants
uru nsuj
etint
ére
ssantl
’or
drepu blic ;l’ordrep ubli
cdoi t
être entendu ici dans le même sens que c e
luiq uidét
erminesac ompét
enced’avi
sàl ’a rti
cle9d uc odede
l’organisationjudi ciaire.Po ura utantq u’ilaurai
tco nnai
ssanc
ed el
’in
troduc
tio
nd ’
unereq uête,lemi nist
è r
epubl ic
peut demander communication de la requête et du dossier en toute cause dans laquelle il croit son ministère
nécessaire, sans retarder la solution de la demande.
(503
)Laf or
mu l
equel
quepeudé
suète
,ma i
sàl ’a
bridet
outeéqu
ivoqueestde
meuré
ee nhonne
ur: « A Monsieur le président du tribunal
de…………. à
……………al ’
honne
urd ’
exposer(nom,qua
li
té,pr
ofe
ssio
n,domic
il
e);.. ………s ec lotur
antpa rl’interpella
tion« Plaise à
Mo ns
ieurl
ePrés
ide
ntd’o
rdo
nner
…………. .».
265. La formee
tl’
obj
etdel
’or
donnanc
e
En la forme ordinaire, les ordonnances reprennent en préambule les termes de la requête :l en om e tl’identi
tédu
req uéran t
,l ’obje tetlad a
tedel ade ma nde,dé fin is
s a
ntlepouvoir dispositif du juge, le nom et la qualité du juge ;
sic en ’estpa sl ep réside ntquir endl ’ordo nnan c e,ilestd’unbo nu sa g ed ’i
n diq uersil ejugeq uir endl ’ordonna n c e
ag i
te ns o nl ieue tp lacepo urc a used ’empê c hemento ue nv ert
ud ’ un ed éci
siond er épartiti
o nd estâ che s;
l’omi ssiond ej usti
fierle remplacement ne serait cependant pas une cause de nullité (505). Le nom et la qualité du
greffier est une mention obligatoire (art. 63, C.org. jud.) à peine de nullité (506).Lamo t
ivationd el ad écisi
onn’ e st
507
req uiseq ued a nsl ec aso ùlal oil ’i
mpo s e( ) ; il convient cependant que le juge motive ses ordonnances et
pa rti
culière me ntl eso rdonn ancesder e
jet,a find’ évit
erl ess uspici onsd ’arb i
trai
ree ts urtoutp o uro rienterl e
requérant vers les voies légales. Il y a lieu de considérer que lorsque la l oiinterd i
td emo tiverl ’ordonna n c e
d’h omol og ationd uc on senteme ntd ut uteur,né c essair
epo urv aliderl’ ado ptiond ’
uno rphelinmi n eur( art
.223CC-
L.I). Le dispositif peut faire droit à tout ou partie de la requête, ou peut la rejeter pour le tout ; il convient
évide mme ntq uel ej uged ises ’ile stimel ar equêtema lf ormu lée( irrec ev abl
e),o uma ld irigée( horsdes a
508
compétence), contraire ou seulement inopportune ou inadéquate ( ) ,i lal ed roitd ’i
mpo serd esc o ndit
ion s,de
faire des restrictions ou des réserves (509)
.Lo r
s q uelavo ied elar equêt ee stimpo séea uxp art
iese nv ued ’assure rla
rég ulari
téd el apr océd ure,lepr ésiden tn ’
e stpa sj ugedel ’op portunité: il est tenu de faire droit à la requête (511).
Les ordonnances doivent enfin être datées et signées par le juge et par le greffier (512).
Les ordonnances sur requête sont exécutoires sur tout le territoire de la République dès leur signature par le juge et
par le greffier.
Da nsl esc a so ùl
’appele
stp révu,l’exe r
cicedec er ec ou rss uspe n dl ’exé
cution.Ilnes e mbl ep asq u’enc esc asl e
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ono r
donnanc ee xécutoir
epa rp rovision ,c’e st
-à-dire nonobstant tout recours.
L’exéc
uti
ond’
uneo r
donn
ancesurrequê
tesef
aitt
ouj
our
sauxr
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uesetpér
il
sdure
quéra
nt.Lej ugen ’
ayant
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nd uqu’
unedéc
isi
onprovi
soi
re,f
ondéesurl
esél
ément
squel
erequé
ran
tluiaf
our
nis
,celui
-ci sera tenu de
164
répa rerlep réjudicec auséàunt ier
s,s ’
ilr
évèl
eul térieure me ntquel’or donnancen ’estp asjust
ifiée; il ne pourra se
libérer de son obligation à payer des dommages-intérêts en invoquant sa bonne foi ou la permission du juge.
(
510
)Lejug
en epour
rai
tparex
emplepa
sdéro
geraudél
ail
éga
ld’
ass
igna
ti
onpr
évupa
rl’
art
ic
le109d
uCo
dede procédure civile, ni
o
mett
red
efi
xerundé
lail
ors
quel
’ar
ti
cl
e138e
std’a
ppl
ic
ati
on.
(511) Ainsi, le président du tribunal de première instance ne pourrait-il refuser de désigner un ou trois arbitres en cas de désaccord des
partiesd an sl
’exécu ti
ond ’
unec laus
ec omp r
omis soire(art.
16 1,C.pro c.civ .)
.Ler efusrefusd ’appoint
e rp areil
ler eq uêt
ec onstit
ueraitundé ni
de justice.
(51 2)Jug
écependa
ntqu’un
eo r
donna
ncen ’
estpa
snull
esil
egref
fi
eradûmen
ta s
sis
télej
ugeetquesasig
nat
ureaé
téo
mise par oubli ;
erreur mat
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el
lequ’
ilpe
utrépa
rerapos
ter
ior
i.I
èrei
nst
.But
a(a
ppel
),8s
ept
embre1927,R.
J.
,1929
,p.207
.
L’oppo sit
ion ,o ul at i
e r
ceo ppo sitiondel apar
ti
eàl aque ll
el ’ordo nn ancef aitg ri
ef,n ’
estpasexpressé
ment
organiséee nd roi tcong olais.Ce pe ndan t
,rienn’
empê chel ap arti
eq uis ’esti
mel éséed ’
adress
eràs ontourune
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tulantunemod ificat
io no umê mel ’
anéan ti
ss e
me ntdesme s
uresp r
ise
s.Le
juge mieux informé a en effet le pouvoir de modifier sa décision ou de la rapporter ;l’
ordonnancen’
apa sfor
cede
chose jugée, elle ne dessasit pas le juge.
Certains présidents de juridictions ont préféré prévenir ces avatars en convoquant les personnes qui, pouvant être
touchéespa rlese ffet
sd el ’ordon n ance,ontin t
é rê
tàl ’éclairerav antq uen esoitprisel ad éci
sion.Ce ttep r
éca ution
mep araîtlégiti
me ,d umo i
n sd anst ousl esc aso ùl’effetd es urprisen ’e
stpase ss
e ntielàl ’ef
fi
c aci
téd elame sure
ordonnée (513).Lo rsqu ’
ils ’ag itdeme surespr éparatoiresàu n ea ctione nj u
stice ,lesj ugesd el ’or
don nan ce
renvoien tvolontiersàl ’aud ienc ejuri
di ct
ionne llel’e
x ame nd ub ienf on dédesme sur esp r
ises.
L’
appe
lde
sor
donn
anc
ess
urr
equê
tesn
’es
tpa
sre
cevable, sauf dans le cas où la loi le prévoit expressément.
L’ ada ge«v o i
esden ulli
tén’ ontl ie uc ontrel esjuge me nts»n es ’
a ppliquec epen d antpa sa uxo rdon nan ce
s.Par
voi edede ma ndei ncidente,unepa rtiepe utdè slorss oulev e
rl ’excep ti
ond en ulli
tés ia uc ou rsd’un p ro cèsill
ui
était reprochéd ’avoirmé c onnuuneo rdo nnance,e st
ima ntq u’el
leé t
aitn ulle.Un ed ema n dee nn u ll
itép arvoie
d’ac tion princi
p al
ee stc e penda ntpl usdé licate: le tribunal compétent serait celui que préside le juge de
l’ord onnance;sans doute celui-ci devrait se récuser pour ne point statuer sur la nullité de ses propres actes ;i
ln ’
en
serait pas moins déplaisant de voir le tribunal censurer son président. Le jugement rendu sur une demande
i
nci
den
teoupri
nci
pal
eenn ul
li
téd’uneor
donna
nces
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ept
ibl
ed’
appe
l; et la décision rendue
a
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lse
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voi
.
165
CHAPITRE XIV : LES REFERES
268. Le référé
Led r
o itcong ol
a i
sut ili
seàl ’a
r ti
cle123d uCoded epr océdu recivil
el ev e r
be«référer », traitant des difficultés
pouvan ts urgirlorsd ’unes ai
siee xécut
ion;l’an
aly
seg ramma t
icaled el aph ra
ses embl ec e pe nda n tindiquerq ue
c’estl’h ui
ssierq uipe ute nréf
é reraujuge;ilfaud
ra i
te ntendre,enc ec a s,qu’ilpeutd ema n derde sinstruct
ions
qua nta uxmod al
itésdel ’e
xéc uti
on.L’ a
rti
cle122d uCod edel ’orga nisati
onj udiciaired it«le tribunal » de
première instance, de sous-r
égiono udepa i
x,compétentpo urc onnaîtredel ’exécuti
ond eto uted éc isi
o nd ejust
ice
(donc aussi des ordonnances) ;c ’
estparlavoiedel’assignation que les tribunaux sont saisis et ils se prononcent
par un jugement.
Le droit congolais ignore la procédure en référé accordant au président de juridiction le pouvoir de statuer
cont
rad i
c t
oire
me nta upr ovisoi
res urlesd i
fficult
ésr el
a t
ivesàl ’exé cuti
ond ’
un ed écisi o
nj udi
ciai
ree te nc as
514
d’ur
ge nce,entout ema ti
èrer entr
a ntdanslacompé tencedel ajuridi
ctionq u’ilpr
é si
d e( ).
166
QUATRIEME PARTIE
LESVOI
ESD’
EXECUTI
ON
CHAPITRE XV :LEDROI
TAL’
EXECUTI
ON
269.Lanot
iondudr
oitàl
’ex
écut
ion
Saufendescaspar
tic
ulier
s(I,4),iln ’estpaspe rmisa uc réa ncierd ud roitd ’
u se
rd el af or
cepo
uro
bte
nir
l
’exé
cut
iondel’
obli
gat
ionquiluies
td ue; ceci mènerait à des voies de fait, sources de désordres.
L’
exécut
ionfo
rcé
enepeuts
efai
re,a
uCon go 518, que sous le contrôle de la justice. En principe, on ne
pe
utyr
ecour
irqu’a
prè
sunemi
seendeme
ure(II
,27)
.
En matière de mutation de droits immobiliers, le conservateur des titres immobiliers auquel est présenté
un acte authentique de mutation de droits opérera le transfert des droits immobiliers à la requête unilatérale de
l’
acqué reur,pou rv uq uec el
ui-c il
uipr
ésenteéga l
eme ntl ecertificatd’en regis
tre
ment. Il y a donc bien en ce cas un
ti
tree xécutoire,s a nsc ontrôledel ajusti
ce,ma iss o usl ec o ntr
ô l
ed ’unf onctionnaire,o f
fici
ermi nisté
riel: le
conservateur des titres fonciers.
Enma t
ièr
ed ’hypothèque ,lac l
aus
edelavoiepar
éedonneégal
ement,enprincipe, force exécutoire au
contrat (passé en forme authentique) ;mai
sl’
exé
cut
ionfo
rcéenepeutc
epend
an ts
efa i
req ues ouslec ontrôled u
juge (II, 285).
167
271. le caractère exécutoire des jugements
Le jug ec onst
itue let i
tree xécuto i
repa rexc el
lenc e(52 0).chaquef oi
sq u’unj ugeme ntc ondamneune
partie à faire ou à payer quelque chose, la grosse de cette décision du tribunal revêtue de la formule exécutoire
permet au bénéficiaire de la condamnation civi led ’exécut erdef o r
celesd is
po sit
ionsd uj ugeme nt
,enco requ’elle
nepui sselef air
eq uepa rl
’offic
edel ’
huis si
e r
.
L’ e
xe rciced erecourss usp endc epe nd antl af
orc
eexé
cut
oir
ede
sjuge
ment
s,àmoi
nsq
uel
ejuge
mentne
soit dit exécutoire nonobstant tout recours (II, 136).
Lesj ugeme nt
sn epe uv entn orma leme ntê tree xé cutésq u’
ap rès signification et,s ’il
sc ompor ten tune
condamnation après commandement f a i
ta ud ébiteurd el ’obl
igat
io n.I le s tc epend antde sj ugeme n tsdi t
s
« exécutoires sur minute », ce qui signifie qui signifie que le jugement peut être exécuté dès le prononcé ; il s’
agi
t
toujours de jugements avant dire droit qui organisent la procédure :d ésignationd ’experts,me sur esprobato iresou
mesures conservatoires et mesures provisoires (CC-L.I art.150 à 152 en matière de divorce).
Le greffier est le « conservateur » des minutes des jugements revêtus de la signature des juges qui ont
r
end
uladéc i
sione tdel as ignaturedug re ff
ierq uiasiégéàl ’audie
nced ep ron onci
a t
ion .
C’ e
sta ug re f
fierd echaquej uridict
ionqu’e
staccor
dé,ensaq u ali
téd ’off
ici
e rmi nistér
iel,derev êt
irdel a
formule exécutoire les jugements rendus ensajuri
dic
tion
.Pa rl
’in
s criptiond ec et
tef ormul esurl a«grosse » du
jugement ,leg reffi
e r,a gis
santa unom d uchefdel’exécut
ifdel ’Et at,r e
q ui
ertle sh uissi
ers,l e
so ffi
ciersdu
mi ni
st
èrepu blice tl esa utor
it
ésdel apo l
iceetdel’ar
mé e
,d’exécuter les jugements, ou respectivement de prêter
main-forteàl’exé cution ,l
orsqu’
ilse nson trég
uli
èrementr
equis.
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Laf ormul ee xé cutoi
r ee n vi gue
ure
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ibe
llé
eda
nsl
’Ar
rêt
édu Che
fdel
’Et
atd
atéd
u1 juillet
160(Moniteur congolais 1960, p.2117).
168
L’in s
cript
iondel aformul ee xécutoi r
esuivi
ed el
’appos
iti
ondusceaudutribun
aletd el
asigna
turedu
greffier est une mesure purement formaliste ;sasi
gni
fic
ati
onestquelegr
eff
ieravér
if
iéetat
testéq u’i
ls’
agitd’
un
jugement régulièrement rendu et quel ’e
xpé dit
iondonti
ll’
arevêt
ueestl
agrossed
ujugement521.
275. Le commandement
L’ a
rti
cl
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dur
eci
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exécution.
Cen ’estq
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ansl
eca
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nde
mentpr
éal
abl
eri
sque
rai
tdec
ompr
ome
ttr
el’
exé
cut
iondepa
rla
mauvaise foi du
(521) Les actes notariés ont également force exé cutoirel o rsqu’il
sc on s
tatentu nede t
tece rt
ainee tl iqui de .Le
notaire peut délivrer une expédition sur une expédition dite la « grosse » revêtue de la formule exécutoire : art.9 de
l’or
d onn ance -loi du 6 juin 1966.
(522) Rappelons cependant que lorsque le jugement était rendu « par défaut »
,lesdél
ai
sd ’o
ppositionn ec o
urent
qu’àd at
erdel as ignificati
onàpe rsonne
,oudeladateàl aquell
el ’i
n tér
e ss
éae ucon
naiss
ancedel as ign i
ficat
ion
ouq u’ilae uc on nais sanced ’una ct
ed ’
exé
cut
ionoue n finquel ’
exé cutions oi
tcons
ommé e: art.61 ; code de
procédure civile ; voir supra II, 166.
169
Co nd amn éq ue
,e nl’absence d’
un te
xteexpr
ès,l’hui
ssi
erp ou
r r
aitpass
erà l’exé
cuti
on,sa
nsd é
lai
,dès
signification ;l
’hui
ssi
era ur
al aprude
nceded e
ma nderaujugec ompéte
ntpo urconn
aît
redel’e
xéc
uti
on( I
I,
124,26 8)s ’
ilpe
utdonnersuit
eàuner equê
tedel
apa rt
iee
xécuta
nteq uid
ema nd
ed epass
erout
rel
afor
ma l
it
édu
commandement préalable.
276.Le
sdé
fens
esàl
’ex
écut
ion
Ra ppe l
o nse ncor eq ues il
esreco
ursext
raor
din
aire
sn esuspe
ndentpasenp rinci
pel’e
xécut
iondes
jugements49,i lfa utfai
ree xc ept
ionpourle
sjuge
mentsmodif
iantl
’ét
atdesper
sonne
s(divorce
,désa
veud’enf
ant
,
recherc hedepa terni
té)q uines onte
xécut
oir
esqu’
aprè
sécoule
mentdudéla
idecassat
ion
,o us’i
lyaeupo ur
voi
,
après le rejet du pourvoi (II, 233)
277.L’
exé
cut
iona
bus
ive
L’
exécut
iondesj
ugementss
efai
tdanstousle scasa uxri
sque
setpé rilsd ur equé r
a ntd el’exé cution; ceci
veutdi
requesil
ejugementét
aitmi
sàné a
ntaprèsq u’i
laé t
éexécut
é,l
’exéc utan tn eserap ass e uleme nt tenu de
r
e s
ti
tue
rcequ’i
laindûmentt
ouchéouderét
abl
irlasituat
ionq u’
ilaal
tér
ée; il sera tenu en outre de réparer tout le
50
dommagema t
éri
eloumoralc
auséparl
’exé
cuti
ona busive .
47
Pour pouvoir accorde rd esdéfens esàl ’ex écu ti
on,ilfa utqu elaj urid
ict
io nsoitsaisi epa runr e
coursetquel
’onsetro
uve
da nsl ’unde sc aso ùl’ex écuti
onp rov isoir eé taitfacultati
v e; encore faudra-t-ilquel er equéra ntendéfe
nseprouvequ’
ilya
lieu de lui accorder cette faveur. Elis, 1er juillet 1961, R.J., p.155 : 15 mars 1966, R.J., p.231.
D’ a utresdé ci
sionse sti
me nt,àtortc ro yo ns -no us,quel aj ur idict
iond’ appelnepe uta cc orderl e
sdé f
ensesquelor
squele
pr emi erjugeao r donnél ’
exécut i
onp ro v isoiree nviolati
o nd ’unedi sposi
tionl é
ga le.Lé o.,2o c
tobre1952,R.J
.,p.
51,Léo.
,7
juillet 1953, R.J., p.247 ; Appel R.U., 21 décembre 1955, R.J., 1956, p.137.
Confirmant la première interprétation, voir aussi Elis., 1er juillet 1961, R.J., 1962, p.156), admettant lar
ece
vab
ili
téd
’une
demande de défense contre un jugement exécutoire par provision, ordonnant un déguerpissement (R.J., 1962, p.156).
48
Uned ema ndee ndéfens ed’ exécut ionp ro
v i
soireests a
nso bj
etlo rsquel ’
exé cutione stco ns
ommé e ,L’shi.,1er octobre 1969,
R.J., 1970, p.45.
49
Jugéc e pendant( Eli
s.,7s ept emb re19 54,R.
J.,p.325 )qu el adema nde res
sedé b outéed’ unea ct
ione ndi vorce ,ma i
sq uis’est
po urv uee nc assati
onnec o mme tpa sd ’i
njuregrave(ca usededi vo rce)e nrefus antder éintégrerledo micileconjugal pendant
l’instanc ee nc assation.
50
Elis., 9 octobre 1951, p.12 ; Léo., 8 décembre 1953, R.J., 1954, p.77 ; Léo, 30 octobre 1956, R.J., 1957, p.15.
170
CHAPITRE XVI
LESPROCEDURESD’
EXECUTI
ONFORCEE
Onai ma gi
nédi v e
rsmoye n sdec ontrai
n tephysi
quee tmo ralea insiquel ’exp ropria t
io nd’
unepa
rti
eoudu
total du patrimoine pour vaincre la résistance du condamné à exécuter les décisions de justice.
La procédure civile congolaise ne connaît pas la contrainte par corps (dite prison pour dettes) que nous
trouvons encore dans la procédure pénale (III, 204 et 318) ; les juridictions traditionnelles appliquent cependant la
contrainte par corps ; si celle-ciapo urbutetpo ure ffetd ’ exerce run epr ess
io ns urledé biteu rdema u vaisef oiq ui
ca c
hel e sbienss urle sque lsl ’exécut ioneutpus ef aire,c e t
teme surer estep arfaitemen td éfenda ble; elle est plus
douteuse si elle a pou rbu td ’exerce run epr
e ssions url esme mb resd el ap arentalepo url esa me neràs ec otisere n
vue de libérer un parent ; elle serait immorale si elle faisait subir une « peine » à un débiteur insolvable.
280.L’
exé
cut
ione
nnat
ure
281.L’
exé
cut
ionpa
réqui
val
ent
Lorsque la condamnation porte sur une obligation de donner une certaine quantité de denrées, le jugement
pe
utpr
évoirqu’àdé fautd’
avoi rliv
rél ama r
cha ndised ansu nd élaifixé,led ema ndeurp ourras ’enp ro cu r
ertel
le
q
uant
it
ésurlema rchée te
xigerl erembo urseme ntd upr ixq u’i
lyaa ffe
cté.
Ce t
temod al
it
éd ’exécuti
o nn’
estg
uèrer
ecommandable, pouvant donner lieu à la discussion sur le prix et
ouvrant ainsi un nouveau procès ;mie
uxv a
utf
ixerl
’al
ter
nativ edel af ourni
tureo ud up a i
eme n td ’
unmont ant
déterminé.
Lors
qu’ i
ls ’
agitd ’un eo bli
ga t
iondef aire,las olutionpe uts etro uv er à faire faire par un autre, et aux frais
du condamné, ce que celui-ci aura refusé de faire dans le délai prescrit par le jugement. Il en serait notamment
ai
n sil
orsq
uel ejug emen tco nda mneàunedé mol it
iond’ ouv rages ,oue n corel or squ’ilo rdo nneàun ee n treprise qui
n’apasrempliun eo bli
ga t
iond uc ahierdec hargesdel ’a ccompl ird ansu nd é laid étermi n é.
171
282.L’
ast
rei
nte
Una utremo y e
nd ec ontraindrel ec on damnéàe xé cuterun eo bl
igationd ef aireestl’ast
reint
e.L’a st
rei
nte
est, au sens strict du mot, une pénalité infligée proportionnée à la durée du retard, pour non-accomplissement
d’un eo bligat
ionc ivil
e;bi enq ueno tred roitc ivi
lc onnaisselac lausepé naleda nsl esc ont
rats,i
lr épu
gneàl ’
idée
que ,d ’unepa r t
,un epeine puisse infligée par la justi
ce ,sansq u’ilya it«infraction »e tque,d ’aut
repa rt
,un
pa rti
culierpuiss eê t
rebéné fi
ciair
ed ’une«amende »q uil’enri
ch i
raitéven t
uelleme nts anscause.
283. La saisie-arrêt
Lors
quelaconda
mn at
ionpo
rtesurunesommed’ar
g e
nt,l
emo ded
’exé
cut
ionl
epl
usa
déq
uatc
ons
ist
eà
« saisir »unepor
ti
ond upat
ri
mo i
neducondamnéetd
’af
fec
tercet
teva
leu
raupai
ement
.
Si le condamné a des créances près des tiers, le bénéficiaire de la condamnation peut, même avant la
signification du jugement de condamnation, saisir-arrêter aux mains des tiers les sommes et effets mobiliers
app artena ntàs ond ébit
euro us’oppo seràl eurre
mi se,e né nonçan tlemo ntantpo url equell as aisie-arrêt est faite
(art.106 Code de procédure civile). Par somme appartenant à un tiers, il ne faut pas seulement entendre l’ arge nt
quis e
ra i
te ndé pôt,ma i
st o ut
ecré ancené e,mêmes ie llen ’estpasé c hue; on ne peut pas saisir-arrêter une créance
future ni une créance incessible53 ;unec réancerégul i
è reme ntc édéen epe utplu sfa i
rel ’obj etd ’un esa isi
e -arrêt
entre les mains de cédant54.
La saisie-arrêtdo i
têtrepr atiqué epa rune xpl oitd ’
hui
ssi
erquidoi
tment
ionne
rleti
tr
e(enl’o
ccur
renc
el e
jugement) en vertu duquel il agit (ib.art.108)55 ;l
’ex ploitme nt
ionn
eraenout
relenom etl
’ide
nti
tédusai
si
ssant
ainsi que ceux de la personne dont le patrimoine est saisi.
A dater de la saisie-arrêt, le tiers saisi doit retenir, à concurrence du montant saisi-arrêté les sommes dues
auc onda mnéàpe ined ’êtrete nudel espa ye re ns o nl i
eue tp ace.Sil etierssai
sieffe ctua i
te nc ore des paiements
aud ébiteursaisi
,ils e r
a itten udepa ye runede uxi èmef o isa uxma insd usais
issants an sq u’ils o i
tn écessai
rede
prouver sa mauvaise foi.
51
RIGAUX : o.c., p.399.
P. CATALA et Fr.TERRE : o.c., p.304.
52
Plusieurs décisions condamnentàl ’ ast
rein te:1e inst. Coq., 15 novembre 1926, R.J., 1930, p. 269 ; Léo., 9 février 1928,
R.J., p. 139 ; voyez cependant :L’ shi.
,2 0a o ût1 96 8( R. J.
,19 69,p.47),pr év oya ntunea streint epa rjo u rder etarde nc a sde
refus de remettre un enfant à son père, décision sévèrement critiquée : 1ère inst. Léo., 12 juillet 1935, R.J., 1940, p.105 (avec
note) ;d ’
autr epartu njugeme ntaa dmi slac o ndamna tio np ourp ré
judi
cef utur ,ma isc ertain: 1ère inst. Elis., 27 juillet 1939,
R.J., 1947, p.65.
53
Un bail incessible ne peut être saisi-arrêt :Appel R.-U., 5 mai 1953, R.J., p.202.
54
Elis., 14 février 1965, R.J., p.199 ; Kinshasa, 29 décembre 1970, R.J., 1971, p.51.
55
Si la saisie-arrêtnepe u têtr ep ra
tiqué equ ’env uedup a iemen td’unec ré anc ece rt
ai
nee tli
qui
de déterminée qui doit être
indiq ué ed ansl ’exploit
,e llen’ estcep endan tpaslimitati
v eàc etteseulec ré anc e
. Eli
s.,28jui
ll
et1953, R.J.
,p.280; Léo., 10
novembre 1958, R.J., 1960, p.165.
172
Dans la quinzaine de la saisie-arrêt,les a i
sissan testtenud eladé nonc era uc on da mn é,d ’e
nd e ma nder
validation p a
rv oied’assi
gnatione td ed é non ce
rs ona ssigna t
ionautier
ss aisi
.Enp r
atique ,celas ef ai
tp aru nseul
exploit de dénonciation-assi
gn atinfa i
tea udé bi
teur ,un ec opied el
’assi
gnationé tantsig ni
fiéea ut i erssaisi.Se ulle
tribunal du domicile du débiteur saisi est compétent pour connaître de la validation de la saisie-arrêt (art.112)56.
57
Fa uted ’avoirde mandélav alidationd ansc edé lai,l asa isi
e-arr
êtestnull
ee td épo urvued ’ef
fe ts ;f
a uted ’
avoi r
d énoncél ’assign ati
one nv ali
d ati
o n au tiers saisi, celui-cipe u
teffect
uera prèsl ’é
co uleme ntd el aqui nz ai
nel a
liquidation des sommes dues, sans encourir de responsabilité.
Le débiteur peut prendre les devants et assigner en mainlevée de saisie-arrêt devant le tribunal de son
domicile (art.
112 ),sansa t
tendrel ’audienceàl a quell
el ad ema ndee nv al
ida t
ions et rouvef ixée; il obtiendra
no rma l
eme ntl’abréviati
onde sdé laispo ura gire nma i
n l
ev ée
.Ce ttea ss
ignatione stég al
e ments ig nif
iéea ut ier
s
saisi.
Parl ’
assignati
one nv alid ati
ono up arl’as si
gnat
ione nma i
n l
e vée,s ie ll
el ’aba ttued ev ites se,l
et ribu nals e
trouvep ar
eill
eme ntsaisi
,d ’unepa rt,delade ma n deenv alidatio ne t,d ’
a utrep ar t
,d elad e ma nd ee nma inlevé e; si
la saisie-a
rrêtn ’étai
tp asj usti
f i
é e,l etribun alpr ononcer al a ma inlev ée,q u an dmê mel es aisinel ’aura i
tpa s
demandée58(il la prononcera même si le saisi fait défaut) ; si la saisie-arrêt était abusive, le saisi peut soit en son
assignation en mainlevée, soit par voie de conclusions en défense contre la demande de validation, réclamer des
dommages-intérêts en justifiant le préjudice subi.
Dès la validation, le tiers saisi doit verser les sommes dues et échues au saisissant à concurrence de la
60
saisie ;s
ilad ett
en ’
estp asé c hue ,ilnedoi te f
fectuerl ep ai
ementqu’àl ’échéance .
56
1ère inst. Léo., 29 juillet 1955, R.J., 1956, p.57 ; la décision 1ère inst. Stan., 26 novembre 1954, (avec note), R.J., 1955, p.387
est manifestement aberrante.
57
Voir cependant en sens contraire : 1ère inst. Elis., 5 mai 1951 (avec note). R.J., 1952, p.127.
58
Léo., 20 mars 1956, R.J., p.284.
59
Ra p p el
o nsq u el’a r
tic l
e73 du C.P.P. punit la violation du secret professionnel « hors les cas où la loi oblige à les révéler » ;
te lse raitlec asd ub anqu i
e rquinep e utfairec onna î
trelac ré
anc ea va ntd’ êtres ommé .
60
Jugé que le tribunal ne peut valider une saisie pratiquée sur les créances non échues à la date de la validation : 1ère inst.
Elis., 5 juin 1941, R.J., 1946, p.69.
173
lieu et place du débiteur61 ; suivant la jurisprudence, il « doit » être condamné chaque fois que le saisissant a été
lésée par la mauvaise foi du tiers saisi62.
La saisie-arrêt conservatoire peut être autorisée par le juge du domicile du débiteur ou par le juge du
domicile du tiers saisi. Le tribunal de sous-région a compétence pour autoriser la saisie-arrêt conservatoire quel
que soit le montant de la créance (art.131, C.proc.civ.)63.
Av a ntd ’autoriserlas aisie-arrêt, le juge doit vérifier si la créance est sérieuse. Lorsque la saisie est
pratiquée sur ordonnance du juge, elle doit être dénoncée et validée dans les mêmes délais que la saisie-
exécution ;l ’as si
gn ati
o ne nv ali
d itéd oitê trec omplé t
éed ’un ed ema nded ec onda mn ati
ona uxs omme spo ur
laquelle la saisie a été autorisée ; le tribunal du domicile du débiteur est seul compétent (art.112) ;c ’estc ette
assignatione nc ondamn at
ione tenv alidationq uie s
tsign i
fiéea utierssa i
sipou rrépo ndrea uv œud el’arti
cle109.
La saisie-exécution mobilière consiste à mettre la main sur des biens meubles appartenant au débiteur
condamné64,aux finsdel esr é
ali
ser,po ure na ttr
ibuerlepr o dui
tauc réanciertitul
air
ed ’
unj ugeme nt
,àc o ncur
re nce
du montant dû.
Cette « expropriation » ne peut se faire que dans les formes rigoureusement fixées par la loi, pour la
protection des intérêts respectifs des parties et des tiers. La saisie ne peut être pratiquée que vingt-quatre heures
après le commandement (II, 275), elle doit être pratiquée par un huissier, assisté de deux témoins et hors la
présenc ed us aisi
ssa nt,ce ciafind ’é vi
terde si ncide ntse ntreles parties ; la présence du saisi est au contraire
permise et même souhaitée ;s ’
ile stpr é
s ent,iln es er ap rocédéàl as aisieq u’a pr
èsunitératif-commandement, lui
offrantu nec h anced ’évit
e rl’
exé cutionf orcé ee npa yan t,oud es uspen drel’e xécutione np rouv antq u’
ilae xercé
un recours (II, 167 et 168).
Le procès-verbal de saisie mobilière contient les mentions communes à tout exploit (I, 169) : nom de
l’
h uissi
er,n om,i d en t
itée tdo mic
iled urequé rrant,o bjetd elami s
sion
,l et itr
ee xécutoirejustificatif de la saisie
(j
ug eme nto ua rrêt)e tlesnomse tide nt
it
édel ape rsonn eàl aq uelles’a
d ressel ’ex pl
oit.Eno ut
re ,lep rocès-verbal
me n t
ionneral ’ité
ra tifc omma ndeme nt
,s ’
ilap us ef ai
re,e tfer auni nv entaired esb i
enss a isis,i ld ésigne ra
éventuellement un gardien65des biens saisis et indiquera le jour auquel il sera- à défaut de paiement volontaire-
procédé à la vente ; ce procès-ver
ba lestsi
gnép arl ’
h uiss
iere tlest émoinse testp résentéàl asig n at
u red us aisi.Il
ne sera généralement pas nommédeg ardi
ens iles aisi
ssantn el ’
apa sreq uise ts’iln’ap asc ons ignéd ep rovision
nécessaire pour le rémunérer66.S’ iln ’
apa sé téno mmédeg a r
d i
en ,ledé biteurs aisi(oul etierss aisi,s ilesbi e ns
son tenpo ssessiond ’unt i
ers)estresponsabledel eur conservation.
61
Fauted’ av oirfa itlad éclarat ion ,leti
erss ai siestp résuméa voi
re ntrelesma insde sv aleurssuf fisant e spo urp a yerl ac réance
du saisissant ; cette présomption est susceptible de preuve contraire :1ère inst. Stan., 13 avril 1955, R.J., p.397.
62
Boma, 2 avril 1907, jur.Etat II, p.177.
63
La compétence générale du tribunal de sous-région en matière de saisies est concurrente de celle du tribunal de première
instance du domicile du débiteur ou du tiers saisi lorsque le montant de la créance dépasse celui de la compétence propre du
tribunal de sous-région.
64
La saisie-exécution peut être pratiquée sur des biens qui ne se trouvent pas en la possession du débiteur ;i ln’ yapa slieue n
ce cas de faire itératif-co mma nde me nt,ma isb iendes igni
fi erl’exploi
td esaisieo ud ébite
urs aisi. 1ère inst. Léo., 30 septembre
1950, R.J., 1951, p. 39..- Las a isi
ep rat
iquées u rdesb ie
nsn’ appartenantpasa ud é bi
teurest nulle (Léo., 28 mai 1957, R.J.,
p.370) ;ma i
ss ile sbienspa rais senta ppart
e n ira udé b i
teur
,l ep ropriét
a i
rede sbiensquio btientma inl e véedes aisiedè squ ’ila
prouvé sa propriété ne peut réclamer des dommages-intérêts. Appel R.-U., 3 octobre 1961, R.J., 1962, p.3.
65
Lap arties a isissanten’ e
stp a sr e c
e va
b l
eàd ema nde rquel eg ardiennatsoitreti
r éàl ape r
so nneàl a que l
lel ’
hu issierl ’a
confié, dit 1re inst. Léo., 15 juillet 1950, R.J., 1951, p.75 (avec note).
66
Le gardien judiciaire a droit à un salaire ; 1ère inst., R.U., 7 novembre 1960, R.J.R.B., 1961, p.200 ; le tiers détenteur du
b iendud éb iteurn’ aurap asd roit àu nsa l
aire; cependant, si le dépôt de ces biens, prolongé par le fait de la saisie, lui cause
préjudice ou manque à gagner, il peut en réclamer indemnité.
174
Sil ’hui
s si
errencon
treunerés
ist
ancedansl’
accompl i
sse mentdesamis
sion(por
tesfe
rmées,viol
enc
es,
me naces,e tc)ilpe utdemanderl’
ass
ist
ance dela«force publique »
,soi
tens’
adres
santàl’a
utor
it
él oca
lequi
dispose de force de po
lic
e,soi
tens’
adre
ssan
ta umini
st
èrep ubl
icq uipeutf
air
eap
pelàl’Arméenat
ion
a l
e.
Aucunel i mi
ten’
estf
ixéequantàl’
ampl
eurdel
as a
isi
emo bil
iè
requiport
ee npri
ncipesurl
’uni
vers
ali
té
des biens meubles .S’
ile
stcepe
n d
a n
tévide
ntqu
’unepa
rti
ed e
sb i
enspeutsuf
fi
reàc ouv
rirlacré
ance,l
’hui
ssi
er
li
mi teras asaisi
eàc esbi
ens,sansperd
redevuequelesaléa
sd elav e
ntepubl
ique(voirinf
ra)l
’obl
igeàs e
montrer exigeant.
Iln ’estpa sd it
- àl ’i
nstar de ce qui est prévu en matière immobilière (II, 285)- que le saisi peut
« contraindre » le créancier à saisir tel bien avant un autre ;enf a i
tl’huissie rt
ie
ndr
acompt
edec esindic ati
ons,
pourvu que la saisie couvre, sans risques, le montant de la créance poursuivie.
Pour des motifs humanitaires, la loi interdit la saisie du coucher et des habits du saisi et de sa famille, les
livres et outils nécessaires à la profession ou au métier du saisi, les provisions suffisantes pour un mois de
nourriture ain siqu’unebê t
eàc orneo ut roi
sc hèv reso ut roismo ut
o ns,a uc hoi
xd us aisi.Ce t
teé numé ra ti
on
désuète et inadéquate aux contingences de la société congolaise contemporaine doit être interprétée avec bon sens
et humanité ; ce que le législateur a voulu, c’
e stquel ep atri
mo ined ud ébi t
eur ,gag edes esde ttes
,s oitexpr opr ié
sans plonger le débiteur dans le dénuement total ;c ’esta insiq u’onn es aisi
ran il
une t
tes,n ib éq uil
les,n ide ntie r
,
n onpl usq uel ec hiend el ’aveug l
e …. t
andi squ’ ons aisir
as ansv ergogne un vestiaire de complets et une malle de
wa x ,pou r
v uq u’onla i
ssea us a i
sie tauxs iensdeq uo is ’hab i
llerets echan ger.
Le so bje tssaisisr es
tentl apr opriétéd us aisijusqu’àlav ente
,l esf ond ssa i
s i
setceuxp r
oduit
sparlavente
demeurant sa pro priét éjusqu ’
àl ad i
strib ution( II
,288 ,28 9).Le so bj et
ss aisi
ss onttoutef
oisf r
appés
d’indi
spon ibili
té .L’ article129i nt
e rdi
te tpuni tde speinesp r
év uesp ou rlev o l
,l as ous
trac
ti
on,ledétourn
eme nt
,
67
l’
us a
g ee tl’end omma g e mentde sbien ssa i
sis . Il es
tg énéral
eme nttolé réq uel epr opri
étai
resais
igarde,j
usqu’à
l’
enlèveme nte nv ued el ave n te,l’usagede sme ublesme ublantsq uin es ed étéri
orentpassensi
blement par
68
l’
us a
g ee nbonpè red ef amil
le . Il va de soi que lorsque la gérance est autorisée, ell
ecompo r
teledroi
td ’
uti
li
ser
lesb i
enss a is
is( voiri n f
ra)
.L’ usag ede své hicul ess a
isisnes e r
ac epe ndan tp asp ermisq u’
avecl ’
autori
sat
ion
expresse du saisissant69.
67
PIRET-GERARD :Ledé tourneme ntd ’
obje
tss aisis
, R.J.
,19 62,p.
1.Lajur
isp
rude
ncede1re inst. Elis., 4 juin 1959, R.J.,
1961 ,p.66d isantqu’ enc asdenu lli
téd elasai
sie, ilnepe utya voiri
nfr
act
iondedét
ourne me nte stc ontestable. Il appartient
dede ma ndera ut ribun ald ed e
créterlanu l
li
téav antd ep ouvoirdi
s po
serdel
’obj
ets
aisi; il en serait de même des objets
appartenant à un tiers ; celui-c
inep eu tendisposera va ntd’avoi
rv urec
onnaî
tr
epourfond éel ar ev endica t
ion de son bien
(art.136).
68 re
1 inst. Stan., 22 septembre 1954, R.J., 1955, p.229.
69
Voir rapport du Conseil de législation.
175
L’hui ssi
erpe utàt outmome nt
,àlare
quêt
ed us
a i
si
ssa
nto
ud ’
off
ice
,v é
rif
ierl
’exi
ste
nceetl’
éta
tde
sobje
ts
saisis.Ilenus eran otamme nta in siàlar e
quêt
ed’undeuxi
èmecré
anci
erqui,obt
enantl’
autor
is
ati
ondesai
si
r,l
ui
fera procéder à un recolement (II, 286).
Lo r
squelesb ienss ais
isfo ntpa rtied’unf ondd ecomme rc
eo ud’uneexploitation agricole, le juge peut- à
la demande du saisissant- établir un gérant àl ’expl oi
tati
on(art
.124)
.Silejugen epe utpr end rec ett
eme sureq ue
d el ’accordd us aisissant,i ln ’
estpa se xcl
uc e
pe ndantqueces oitàl’i
n it
iatived us aisiq uel ag érance soit
organisée ; on peut même prévoir- t ouj our savecl’a ccorddusai
s i
ssa
nt–que le saisi soit autorisé à poursuivre lui-
mê mel age sti
ond es o na f
fa i
re,etno ta mme n
tq u’i
ls oi
tautor
is
éàv endr
ed eso bjetss ai
s isàc h arged ’enc onsigne r
le prix, ou même à la seule charge de les remplacer.
Il peut arriver que les objets saisis en possession du débiteur ne soient pas sa propriété ; tl sera le cas
notamment lorsque le débiteur loue un appartement meublé, ou lorsque, marié sous le régime de la séparation des
bien s,c e rt
ainsb i
e nss ontpr opr esdes oné pouse.Les aisipeut
,b i
ene nten du,o ienterl’hui ssieràs aisirde
préfé renc ed ’
a utr
e so bje t
s,ma isl aprésompt iond epr opr iétéa f
fér
ent
eàl ap ossessiond eme ublesv au tma tièrede
saisie ; le propriétaire de c esme ubl
e sd ispo seto utefoisd’ uneact
ione nr eve ndicati
ond el ’obj ets aisio ue n
70
opposition à la vente de son bien ; il devra signifier cette opposition par un exploit contenant assignation du
saisissant et du saisi devant le tribunal du lieu de la saisie71 ;l
’as
sig
n a
tiond oiténo ncera vecpr éc isionl eso bjets
revendiqués et indiquer les preuves de propriété que le demandeur entend rapporter ; à défaut de cette précision,
l’assign atione stn ulle;l ’oppo san tquis ucc ombepe uta ud emeurantêt
rec ond amn éà des dommages-intérêts si
son action aa causé préjudice au saisissant ou au saisi.
S’i
lappa
raî
tqu’
unobje
tser
aitve
nduàvi lpri
xfa
uted’amate
urs,l
avent
epeutêt
rerepor
tée,àl
ademande
du saisissant
,dusai
sioumêmed’off
iceàl’
ini
tia
tivedel
’agentde
sv en
tes;dan
scecas,
c’e
stlejugeduli
eudela
ven t
eq uifi
xeladat
e(quis
erasi
gni
fiéeausa
isiavecundéla
id eq
uinzejour
s)àla
quel
lel
’obj
ets e
ravend
uàtout
prix.
La saisie mobilière conservatoire 73peut être autorisée par les juges dès lors que la créance paraît sérieuse
e
tqu’
ell
es et rouvee npé ri
l.Iln ’
yapé rilq ues ’ilyade ss érieuse sr ai
son sd ec raindreq uel edéb i
teurnef asse
70
Cette action est aussi désignée comme action en revendication ou en distraction d’ objetss a
isi
s.
71
Un jugement du tribunal de première instance de Léopoldville du 24 décembre 1957 (R.J., 1962, p.131), antérieur à la mise
en vigueur du Code de procédure civile de 1960, estime en se fondant sur les principes généraux (du droit belge), que
l’hui ssieroul eg r effi
erd o
iventrecevoirsignificationdel ’a s
signation;l ete xt
edel ’art
icle1 36duCo ded ep rocédu rec ivi l
ee n
vi gueurn ’
impo s epa sce tt
emi see ncause.
72
Le président peut accorder des délais de grâce (1ère inst. Equateur, 1er septembre 1956, J.T.O.M., 1958, p.27). Cette solution
pa raîtd outeuse,l et ribunalétantd es
saisi
, l
’intervent io ndup résident nepe uta v
o i
rpo uro bjetqued’ o rga
nise rl’exéc uti
o net
no nd ’enmo di
fie rl esco ndit
ions.Lad écisiond up ré si dentdut ribuna ldel ’exécut
ionn’ estpa ssusce pti
bled’ appe l: Elis., 23
juillet 1955, R.J., p. 360.
73
Las ai
s i
ec ons erv atoi
rep eutp ort
ersurde sb iensdud éb it
eurset rouv a nta uxma i
nsd’ unt iers(Léo .,7juin195 5,R. J.,
p.423).
176
disparaître ses biens mobiliers74. La saisie conservatoire se fait dans les mêmes formes que la saisie exécution
75
(voirsup ra),let i
trejust
if
ica ti
fé ta ntl
’ordonn anceautorisan tlas aisi
e .
Las aisi
ec on se r
vat
oired oi têtresuivi ed ’unea ssignati
onpo rtantd e ma nded ec on damn ati
o na ins
iq ue
76
validation de la saisie ; la validation convertit la saisie conservatoire en saisie exécution, sans autre formalité ;
cependant, avant de procéder à la vente, il y a lieu de faire un commandement et de notifier une date de vente
située au moins quinze jours après le commandement.
Le sd roi
tsr éelspo uv a
n tfa irel ’obj etd ’unes ai
si
ei mmo bilièree td ’
un er éali
sationf orcées o nt: les
concessions perpétuelles, étant entendu que seules les personnes physiques congolaises pourront se porter
acquéreurs aux enchères (art. 80 et 99, L.20/7/73) ; les emphytéoses et les superficies, sauf à retenir que
l’acqué reurn ’endi spo s
eraq uepo url et empsq uire st
eàc ourir sur le bail de 25 ans qui est en cours ( le
renouvellement-prolongation étant facultatif) ; les immeubles par incorporation et par destination (ibid. art. 7 et 8)
établis sur les concessions perpétuelles et sur les fonds emphytéotiques, voire sur les fonds concédés en superficie
siles u perficiaireenap ayélav aleuràl ’Et ato ule saérigésoué tablislui-même.
L’
usuf
rui
testin
cont
est
ablementundro
itré
e l
,l’
art
ic
le139ditqu’i
lneêt
redonnée ngar
anti
e,t
andi
sq ue
l
’ar
ti
cle251leci
tecommed r
oitsusce
pti
bled’
hypothèq
ue;maisl’
arti
cle139pr
écit
éled i
tin
cess
ibl
e.Faut
-il en
c
onclur
equelaces
sionvol
ont
air
ee ste
xclue
,maisquel’
expr
opr
iat
ionforcé
eestpo
ssi
ble?
Nous ne mentionnerons que pour mémoire les droits réels de concessions minières et des concessions de
c
hemi
nd eferdontl’exécutionnepo urraitêt
ref
a i
tep arunp articuliervul estatutdecesi nstit
u ti
o ns.
74
Lac réancee ste npé rils ’
ilyad esérieu sesraiso nsd ecraindrel’enl ève me ntde sb ienss aisissables (Elis., 1er février 1955,
R.J., p. 174) ;iln’ estp asr eq uisq u’
ilya i
tu nc omme nceme ntd’enlèv eme ntd ec esb iens( Lé o.,7juin19 5 5 ,R. J., p.42 3); le
cr éancie rqu irecourtàu nep ro cé
d ured es a i
si
ec o nse r
vatoirealorsqu’ ilsa va i
tques ac r éanc en’ ét
a i
tp ase npé rilpe utê t
re
condamné à des dommages-intérêts (1ère inst., Stan., 7 avril 1956, R.J., 1957, p.128).
75
Jugéqu en ’
étaitpa snu lleu nes ai
siec ons er
v at
o irelorsquel’exp l
oitnepo r t
aitpasded a
tea lorsqu ’ilappa raîtpa rles
renseigneme ntsfo urnisp arl ad atedel ’ou v er
tured el’or
do nnancee tlad ated el ’
a ssign ati
o ne nv al
id it
é, ent req uelles
da tes…. l
as aisiea vaitétép ra tiquée(Ki n., 14no ve mb re19 67,R.J.,1968 ,p. 190).
76
Lo rsqu’ile stfaitas s
ign atio nenc ond amna t
ione te nvali
da t
ion de saisie conservatoire, la validité ou le caractère abusif de
la saisie ne dispense pas le tribunal de statuer sur la demande à obtenir un titre exécutoire : Elis., 27 janv.1953, R.J., 1953, p.
54.
77
Voir au sujet de la réalisation des droits immobiliers organisés par la loi du 20 juillet 1973 : A.Rubbens : La tenure foncière
au Za¨re, in liber amicorum, hommage à G. MALENGREAU (p.91). Paris, 1975, p.91.
Ju gédè sa vantlami see nv igueurd el aloid u2 0juil
let1 973qu el ed ro itd’oc cupa tiond’ une parcelle et les constructions
quiys onté rigéesnep euv entf ai
rel’objetd ’
unes aisiemo bili
ère,parc equec es ontde si mme ub l
ese nna t
u r e: 1ère inst. Léo.,
13 février 1965, R.J., 1966, p. 47.
177
Nous ne traiterons pas ici de la procédure de la vente par voie parée78sinon pour mentionner que, bien que
le créancier possède un titre exécutoire il ne peut exercer son droit que sous le contrôle de la justice.
Pour exécuter un jugement condamnant au paiement de sa créance sur les immeubles du débiteur, le
créancier doit requérir du Conservateur des Titres immobiliersune xtraitd ul ivred ’en regist
rementconsta
tant
qu ’
un«droit immobilier » est inscrit au nom de ce débiteur ; muni de ce document, le créancier doit faire un
« commandement » (II, 275) portant élection de domicile dans le ressort du tribunal de première instance dans
lequel les immeubles ou les fonds sur lesquels portent les droits à exproprier sont situés ; ce commandement doit
me nti
on nerlesd roi
tsi mmo bili
ers( pard ésigna t
iond ut i
tred ’en regist
reme ntn ot
amme nt),q uel ecré
a nc
ierent
end
exproprier ; silej uge men tn’apa sé tés i
gni fi
éa nt
é rieureme nt,r i
enn ’empê ched efa irel as i
gni
ficat
ionetle
commandement par un même exploit ; le commandement doit être signifié également au Conservateur.
L’ arti
c l
e4d el ’
ordo nn an ced u12nove mb re1 8 86d itq ues il’imme ub le(lisez le droit immobilier) est
enregistré au nom de plusieurs propriétaires, le créancier devra provoquer préalablement la licitation ou le
80
partage ;l ec réanciere xercel ’a ct
iond uc opr o prié
taire ; pour exercer cette action en toute sécurité, le créancier
devra former opposition du droit du titulaire de disposer de la concession ;l ’op po s
iti
o ne stac t
ue ll
e me nto rganisée
par les articles 239 et 240 de la loi du 20 juillet 1973.
L’a rt
icle4bi sdel ’ordo nn ancede1886pr évoitlec aso ùl etitula i
redud r
o it«ne peut être atteint par un
des actes de la procédure » ;c ec a ss epré sentai
tf ré
que mme ntd ansl ’a nci
enr é
gimeo ùl est erresset rouva i
ent
enregistrées au nom de propriétaires absents ou décédées ;il peut encore trouver application actuellement.
La vente d el ’
imme ubles ai
s isef ait par les offices du notaire et par adjudication publique ; le créancier
peut se porter acheteur ; si le prix offert paraît insuffisant, le créancier ou le débiteur peuvent demander remise de
la vente ;c ’estlen ot
a ireq uia ppréc i
el ’
oppo rtunitéd ’un er emise ; cependant, si le créancier et le débiteur la
demandent conjointement, on ne voit pas que le notaire puisse la refuser ; la remise ne peut être faite à plus de
78
DECORDES, P. :Exercice de la voie parée, R.J., 1952, p.213.
79
Sauf les hypothèques légales, art. 253à 255 de la loi du 20 juillet 1973.
80
C’estu nema nièr
ed’ ac t
iono b li
qu e,cf
rI ,
40.
178
vingt jours sans autorisation du juge ;l
’us
ages
’es
tin
tro
dui
tdepr
évoi
rd’
embl
éede
uxs
éances de vente à quinze
joursd ’i
n t
e rval
le.
Lorsque le débiteur a plusieurs droits immobiliers réalisables (art.12) dont une partie seulement a été
saisie, il peut demander au créancier de saisir les autres immeubles et lors de la vente, il peut indiquer au notaire
l’
o rdred ansl equelilve utvoirme ttr
es esbi en sa uxe n chère
s(art.11); la vente publique est arrêtée dès que le
montant de la créance et des frais sont couverts ; le créancier peut être contraint par une ordonnance du juge à
procéder aux saisies complémentaires requises par le débiteur ; le refus de se soumettre à cette ordonnance aurait
po ure ffetd epa ral
yserl ave ntee tfinaleme n tdef airer etomberlap ro céd ur
ed ansl en é antp arl’écouleme ntdu
délai de quatre mois.
Le président du tribunal de première instance du lieu où se trouvent les biens est compétent pour trancher
parvoi
ed ’ordonn ancet out esl
e sdi f
ficul
tésdepr océdur eq uipo u rraien
tn aîtrel orsd el’ exé
cuti
o n; ses décisions
neson
tp assus cept
ib l
esd ’appel
.
Iln ’exist
ep asàp rop reme ntpa rle rdes aisi
ei mmo bi lièreconservatoire, mais en certains cas l ’opposition
(art
.239à2 41d el al o idu2 0j uill
et1973)e ntientlie u.Lec r éanc iergag i
sted uc e r
tif
icatd ’enregistr
eme ntdudr oi
t
immo bi li
e r
,l ec ré an ciermunid ’un t itree xécutoire( jug eme nto ua cte),l ep récé dentc oncessionnaire ou
propriétaire ayant un droit de rétrocession et le curateur de la faillite peuvent requérir du conservateur une
annotation sur le titre, paralysant le droit de disposition du titulaire du certificat durant six mois. Cette opposition
peut être renouvelée pour la même durée, pour motif grave, par ordonnance du juge du tribunal de première
inst
an ce.Lama in lev éea cco rdé eparl ’oppo san toui mpo s
é ep arl ajustices ef a i
tp arl’o ffi
ced uc on servate
urde s
ti
tresi mmob ili
erse nf rapp an tl’i
n scri
pt iond’ unt imbr ed ’an nulationc o mpl ét
éd ’uneme nt
iond at
é e,scell
é ee t
si
g néei nd i
qua ntlemo t
ifd ’
a nn ula
tion .
CHAPITRE XVII
LA DISTRIBUTION
Lo r
sq u’i
ln ’
yaq u’uns eu lcréa ncierp r
oc édantàl’uned esformesd es ais
iepr évuea uc hapitrep récédent
,
il sera payé sur le produit de la réalisation de la chose saisie, à concurrence de la créance reconnue dans le
jugement. Si plusieurs créanciers procèdent à des saisies portant sur des actifs différents, il en sera procédé de
mê mepo urc h a
cu nd ’eux.Ilsef aitcepe nd antquepl usieursc réan ci
ersp oursuiv r
el ep a i
eme n tdel eurc réa
n cesur
179
une même portion du patrimoine mobilier ou sur un même droit immobilier. En vertu du principe que « saisie su
saisie ne vaut »,l ’huissi
ernepr o
c è de
rapa sàu nen ouvelles a
isi
ed esmê meso bjets,ma isp rocède raa u
recolement ;s il
apr emi èr
es ai
sien’apa sépui
sél esbie
nsme ubl es
,l’h
ui ssierpe ut,àl ar equê ted ’
und euxi ème
créancier, compléter sa saisie,etc’e stl’
ensembled esbiensq uis eraex pro pr
iépo urc ouv ri
rl ep ai
e me ntd ûà
81
l’
e nsembl edescré ancierssa isi
ssa
nts.l
Plusieurs saisies-arrêts peuvent être autorisées sur une même créance, et le débiteur saisi peut encore céder
une créance saisie jusqu’ àlad atedelav ali
d ati
o ndel as aisie(II,289)
.
Si le produit total de la saisie couvre le total des créances, il est évidemment sans intérêt de savoir quel
créancier sera le premier payé : si ce montant est insuffisant pour les payer tous, il se pose un problème de
distribution.
Lad istribut
ionn ’estp a so r
ga nis
éepa rlal oi
,s aufs u i
v antq ue lque sr ègless o mmaire ss er a pportan
tàl a
vente sur saisie immobilière (II, 287). Quant au produit des saisies-arrêts et des saisies mobilières, la coutume du
palais,a pprou véep arlajurispr ud en
c eat entéd’ apport
e rre mè deàc e t
tel acun e( II,2 87b i
s).Lo rsqu ’i
ls ’
ag i
td ’un
82
comme r
ç ant
,l ec oncoursdepl us i
eurss ai
siese tl’i
nsolva bil
itéd uc réa nciere n t
raîne ntg éné
rale me ntl af ai
ll
ite qui
a pour objet de réa lise
rt outl ’acti
fe tdeledi st
ribuere n t
rel e sc réan cierse nt enan tcomp t
ed el eurrangde
privilège éventuel.
Seul le créancier qui a le premier pratiqué la saisie immobilière (II, 285) peut p
oursu i
v rel ’
ex pro pri
ation.
Le sautresc réa ncier
sn epe uve nta voirpa rtàl ad i
stributions ’i
lsn’ ontp a s«fait reconnaître la sincérité de leur
créance »pa rju geme nte ts ’il
sn’ ontpa s«c onsign ée n t
rel esma insd uc ompt abled el’
Et atun ep artd esfrais
proportionnelle au montant de leur créance » (art. 19, Ord.12 novembre 1886).
Leno tai
red resseu npr ojetded i
stribut i
ondup rixd ansl’ o r
dresuivan
t:
-lesf r a
ise xpo s
éspo url ’expro priat
iond ud roitimmob il
ie ro ud el ’
imme ubl
e(àr embo u rsera
ucréanc ier saisissant
ou à ceux qui ont participé à la consignation) ;
-les droits proportionnels dus pour la vente aux enchères (art.14) ;
-les hypothèques légales ;
-lesh y pothè quesc onven ti
onne lles(da nsl’ordr edel’i
nsc ription,s a
ufc e
ssi
ond erang83 ;
-dans l ’ordred esp r
ivi
lè gesa rrêtésp arl’arti
c le249d el al o idu2 0juil
le
t1 973,le
sc r é
ancespri
vilég iéesa ut r
es,
dûment reconnues comme telles par le jugement et pourvu que les créanciers aient participé aux consignations des
frais ;
-les créances chirographiques dans les mêmes conditions.
81
Le sc ré
a nc iersq u in’ontpa sp rat
iqués ai
s i
enep articipentpa sàl adistri
but i
o n, saufopposition à paiement (II, 287) ou
faillite, ou saisie du produit de la vente aux mains du greffier.
82
Nous ne traiterons pas en cet ouvrage de la faillite, bien que la procédure y joue un rôle éminent, estimant que ce sujet
déborde par son ampleur et sa spécialité les limites de cet ouvrage.
83
Les créanciers hypothécaires ayant un titre exécutoire ne doivent pas « faire connaître leur créance par jugement ». Le
mo nt antd el ’hypo thèquee tlav ale
u rd escha r
g essontc o nsi
gné sa uxma insduc o nservateu
rde stitre
si mmo b il
ie rsqu idoi
t
no tifierd ’o ffice la consignation aux créanciers hypothécaires (art.293, L.20 juillet 1973).
180
Lo rsquel er ésidud ’uned istri
butionnepe rme tpl usd ’honorerl esc r
éancesd ur an gs ui
v ant,ces oldee st
reparti par contribution au marc le franc, chaque créancier du dernier rang honoré « contribuant » aux pertes en
proportion de sa créance.
Le président du tribunal de première instance ordonne la convocation des créanciers (art.21) (il est
d’usagedec o nv oqueraussiledé biteure xpropr ié,bi e
nq ues ap rése nc enes o i
tp asnéc es
sai
repo
url
ava
lidi
tédel
a
procédure) et leur demande, après vérification, leur accord sur la distribution proposée.
Encasdedésac
cor
dsurl
’or
drededi
st
ri
but
ion
,lesc
réa
nci
ersl
espl
usdi
li
gen
tspe
uve
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oume
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rel
eur
s
pr
éte
nti
onsa
uxtr
ibun
auxquis
epr
ononce
nte
nlafor
med ’
unj
ugeme
nt.
Ici le silence de la loi est total84. La pratique a cependant instauré un régime de distribution analogue à
celui qui se pratique pour la répartition du prix des droits immobiliers.
Tant que les deni ersp ro ve nantdel ave ntea u xenc hère sn ’
o n tpasé téve r sésp arleg reff
ierau xma insde s
85
saisissants, ceux-c in ’ens ontpa spr opr iétaires,ma isc réanc iers . Pour se défendre contre une distribution
inéquitable en faveur des créanciers les plus impatients ,l esa utresc r
éanc i
er sq uis aven tq uet outl’actifaf ait
l’objetdes aisies,o ntin térêtàf a irere quêtea upr éside n
tpo urp ouv o irfai
reo p po sit
iona up aieme nt,ceq uir e vient
à saisir entre les mains du greffier, toute somme appartenant au débiteur. S’ ilso n td éj
àunt i
treexé cutoire ,ils
participent de plein droit à la distribution ; si leur créance est liquide et exigible, leur opposition vaudra saisi-arrêt
con serva t
o i
ree tde v r
aê trev alidé epa runj uge me nt.S’il
sn epe uve n tj
ustifi
e rd ’un ec ré
a ncecertaine, liquide et
échue, ils ne seront pas admis à faire opposition.
Le greffier établit dès lors les comptes, prenant en considération les privilèges et répartissant les sommes
disponible sa uma rclef ranc,e ns ui vantl’« ordre » des privilèges86. Ce projet de paiement est soumis à la
signature de tous les créanciers ayant pratiqué des saisies ; ceux-ci sont généralement empressés de signer,
craignantq ued ’autrescr éanc i
e rssur gisse
n tpo urr éclame rl
eurpartens aisissantl esd eniersa uxma i
nsd ug reffier.
Dès que la distribution est effectuée, elle ne peut plus donner lieu à la répartition en faveur de créanciers qui
surgissent ultérieurement, fussent-ils nantis de privilèges.
Ilfautr e c
o nn aît
req uec ett es
olut
ionn
’es
tpa sélégantee tq uemi euxv au dr
aitorg ani
s erlal i
quidatio nd ’un
patrimoine insolvable en faisant nommer un liquidateur par le juge et en le chargeant de faire une distribution
équitable entre tous les créanciers.
84
Le laconisme des textes incitera le juriste congolais à se tourner vers les techniques de « distribution par contribution et
ordre » qui sont les plus élaborées dans le droit français (art. 749 à 779 du Code de procédure civile) et belge (art.1627 à 1638
du Code de droit judiciaire) qui ont un régime analogue.
En droit français, on consultera toujours utilement CHOISY : Manuel pratique de la distribution par contribution, Paris,
1892 ; parmi les ouvrages plus récents, on signale aussi la thèse de RAVIART :Lap rodu ctionàl ’or dr
ejudic i
aire,Pa ri
s,
1939.- En droit belge, un excellent commentaire de la loi du 10 octobre 1964 a été publié, pp.210 à 220 dans Travaux de la
faculté de droit de Namur, n°2, par P.WATELET, le code judiciaire, Namur-Br uxe l
le s
,1 9 69. I
ls ’agitdetech niquese tno nd
e
pr i
nc ipesgé néra uxdud roitqu ’
ilseraita busifd ec ons idérerc ommes our cesuppl é t
iv edud roitna ti
o nal.Voye zla
jurisprudence congolaise b ienmo tivéed a nsl’a rrêtLé o.,10s eptemb r
e1 957,R. J.,19 58,p. 38.
85 ère
1 inst. Léo., 14 mai 1952, R.J., 1953, p.101.
86
Iln’ e
stq uestio nic iqu ed esp rivilègesa rrêtésp arl’a rti
cle24 9del alo idu20j uill
e t1973 ,saufe nc asdega ged ufo ndde
commerce (décret du 1er janvier 1920).
Le créancier gagiste du fond de commerce peut revendiquer les objets saisis qui sont constitutifs de so gage (art.12) et en cas
de saisie par un tiers, il participe de plein droit à la distribution (art.17). Dans la pratique, le débiteur gageant un fond de
co mme rceé tantné ce ss aireme ntunc o mme rçan t, c’estp arlami see nfailli
tequel ad ist
ribut ions erano rmaleme nto pérée .
181
Sil
escréa
nci
ersi
nté
res
sésàunemêmes
ais
ien
’ar
ri
ven
tpa
sàs
’en
tendre sur la distribution, le greffier les
i
nvi
te
raàl’
ass
igneretl
etr
ibun
altr
anc
her
a.
87
Penda ntt o
uteladur
éedelapro
céd
uree
nva
li
dati
ondes
a i
si
ee tj
usqu’
àl’e
xécut
iond
ujugement , tout
c réancier pe utin te
rve
n i
rdansl
’i
nst
anc
eet,mê
meapr
èslep
rononcé
,jusqu
’àl’e
xécut
ionpa
rfa
it
e,pa
rv oi ede
tierce opposition.
Un et
ier
ceopposi
ti
onneser
apl
usre
cevabl
eapr
èsq
uel
egre
ffi
ers’
estdessaisi: en effet, les créanciers
n’ontp asétépayé
ss a
nsc aus
eetnepe
uventdoncpa
sêt
rec
ond
amn é
sàrestituer, quand même ils ont été
favorisés.
CINQUIEME PARTIE
LES FRAIS ET LES DROITS DE JUSTICE
CHAPITRE XVIII
LES FRAIS ET DROITS EN MATIERE CONTENTIEUSE
87
Le greffier- qu in ’aau cuni nté r
ête nl
aca
use
- exécutera volontairement dès que le jugement aura acquis force de chose
jugée.
88
Elis., 14 février 1956, R.J., p.199.
182
l
’ut
il
isat
iond ’uns er
vic
ep ubli
ce nma tièredet ransport,d’écolageo ud es anté.Ils ont un caractère purement
f
is
cal,assura
ntq uel
quesrecet
tesa uc ompt egénérald uTr ésor,lecoûtd ess er
v icesju diciai
resé tantd ’a utrespa rtà
89
l
acha r
ged ubu dg e
tdel’Etat . Il serait absurde de tendre à une justice qui serait « payante », c'est-à-dire qui
r
apport
eraitauta
n toupl
usq u’
el l
enec oût e.
Le tarif des frais de justice est fixé par la loi pour chacun des actes de la procédure ; les taux actuellement
en vigueur sont ceux arrêtésp arl ’or don nanc e-loid u3 0No vemb re19 70 ,mo difiantl ’article149d uc odede
procédure civile. Les frais de transport et de séjour des magistrats , greffiers et huissiers , nécessités pour
l’accompl isseme n tdede voi rsinhé re ntsàl apr oc édur e del ac ause sont « fixés » par le juge ; il faut entendre ,
que le juge établit ou vérifie le compte des dépenses réellement et utilement exposées et en arrêté le montant qui
estp ortée nc ompt ee nv uedel ’établisseme ntd el ’étatdef rai
s(II, 299) ; ces frais non tarifés peuvent constituer
une charge très lourde pour les parties ;l e
sma gistratse toffi
ciersmi nistériel
sa uron tàc œu rd elesc omp rime re t
si possible de les étaler sur plusieurs affaires : un huissier peut souvent faire plusieurs exploits en une même
randonnée ;l ec oûtd ’und épla ceme n tnepe utc epen dantpa se ntraverl ed é r
o uleme ntr égulierd esa c t
esde
procédure, pourvu que la partie qui les requiert en ait dûment consigné le prix (II, 301).
Les taxes sont les « indemnités » payées aux témoins ; ces taxes ne constituent pas un «salaire»,mais
une indemnité ; témoigner en justice et un devoir civique ne donnant pas lieu à rémunération ; il ne faut pas
cependan tq uel’accompl i
sseme ntdec ede voi
rca useunp réjudice au témoin ,celui-ci pourra dès lors obtenir en
taxelac ompe nsa t
ionde spe rtesqu’ilsubit(s a
lair
e ,ma nqueàg a gner)a i
nsiquel e sfra i
s( transport,séjour)qu’ ila
dû exposer pour apporter son témoignage .
Lo rsquel esa gentsdel ’Etatonté téappelés à témoigner , ils ne subissent aucun manque à gagner , leur
tr
ait
e me ntn ’étantno rmal ementpa ssuspe ndu; la taxe est allouée au profit du Trésor, sauf pour les frais que ces
agents auraient personnellement exposés .
C’
estl
etri
buna
lquifixelat
axedel
’audi
enc
eàl
aque
llel
eté
moi
nac
ompa
ru.Let
émoi
npe
utt
ouc
herl
a
t
axea
ugre
ffeàl’
is
suedel
’audien
ce.
Lo rsq u’i
le stfaita ppe làde sprofess i
onne ls,ex perts,a rbi
t resr apporteurs,t
ra duc t
eurs,inter
p rètes,etc.,ceux-ci
peuvent normalement prétendre à des émoluments ou salaires récompensant leur prestation. En principe,les
experts et traducteurs fixent librement leurs honoraires suivant la déontologie de leur profession . Lorsque les états
d’h ono rairesetfraiss on tma nifes
tement exagérés,les parents peuvent toutefois demander au juge de les « taxer »,
c'est-à-dire , de réduire ce montant à ce qui est raisonnable. Les arbitres sont également rémunérés par des
« honoraires ».
Ilappa rti
enta uxpartie
sd efixerc onve
nti
onnementlarép art
iti
ond elac hargedesh onorai
res.L’usagee s
t
que les arbitres réclament, avant des commencer leur mission, une provision qui couvre leur prévision
d’honorair
es; généralement les convienne n
td’ycont
ribuerchacunpo urmo i
tiée tdeme tt
relesh on or
aires àl a
char
gedel apa rti
es uccomb ante.Lorsqu’uneinte
rve
nti
onp rés
ide ntdutribunaldep remierinst
ancee strequisee n
89
A. SOHIER, o.c., n°344, p.157 reconnaît aux frais un caractère à la fois fiscal et rémunératoire.
183
coursd ’ar
bitr
ag e( II
,251 ,252,
260bi
s,261),l
espa
rti
ess
onti
nvitées à procurer au greffier la provision requise
pour les dépens judiciaires.
Ondé s
igneg énéralementpa r‘dé pe ns’l e
sf rais,t ax e
se th on or
air esq uio ntét
ée xpos ésp arlesp arti
ese n
cours de procédure : les dépens de la partie qui obtient gain de cause sont ,par le jugement définitif mis à la charge
delap art
ies uccomb an t
e,l ais
s antàs ac ha rges esp ropref rais.Enp rat
iq ue,c e l
as etraduitp arl ’établisseme ntde
l’
étatde sfrais(II,29 9 )etlaliquida t
ionde spr ovision sc onsign ées(II,
3 03).
Ce rtai
n sfrais,t e
lsl esfraisd’ avocato ulesf rai
sd edé placeme ntd ’unep arti
e,e nv uedec o mp araît
rea ux
90
audiences , ne rentrent pas dans les dépens et reste donc à la charge de la partie qui les a exposés .Lo rsqu’ une
assignation, ou plus généralement un acte de procédure est téméraire et vexatoire (I,56) , la victime peut
demander des dommages et intérêts par voie de demande reconventionnelle (II,55) ; elle pourra en ce cas
invo querc ommep réjudicedon n an tli
euàr é parationl’atteinte à son honneur que sa perte de temps , ses frais de
déplac e
me nte tlesh on orai
r e
sd ’a vocatqu’elleàd ûe xpo serp a rlefa i
td ec ettep roc édu rea bus
iv e.Lo rsqu’i
lya
véritabl
el itige,led ema nde urnec omme tauc unef autee ns ’ad ressantaut ribun aletn epeut être condamné à des
dommages- i n
térêts,dus eu lfai
tq u ’
ilsuccombe; il sera simplement condamné aux dépens (II,300).
295.Le
sfr
aisaude
gréd’
appe
l
Le sf ra
isde sa ctesdel ap r
o céd urede va ntl ac ours up r êmed eju s t
ices ontta ri
fésp arl’article30del ’
ordonnance –loi du 8 janvier 1969 ;l ’arrêt vidant la saisine de la cour taxe et impute les frais à la partie
suc comb ante( ar
t3 2).
Al ad ifférencedel aj uridictio nd’ appel,l aj urid
ict
iond ec assat
io nn ed oi
tp ass tatue rsu rles
frais exposés aux degrés inférieurs de juridiction ; si elle casse le jugement , les dispositions imputant les frais sont
ég aleme ntcas s
éese tila ppa rt
ientàl aj ur i
d icti
onder env ois ta tuersurl’i
mp utationd el ama ss
ed esf rais( II,239,
240).
Les droits proportionnels constituent un véritable impôt dû sur toute somme ou valeur immobilière allouée
par un jugement passé en force de chose jugée91.
Val
eural
louée
,veutdi
requeparl’
effe
td ujugements
efer
au ntr
ans
fertdebien
s,a
rge
ntoubiens
meubles ;a
ucundr
o i
tn’e
stdûsurunj
ugementquire
c o
nnaî
taupos
sess
eurl
apropri
étéd
’unbi
enqu’
ildé
tie
nt
90
1ère inst. Usumbura, 11 mai 1950, R.J., 1951, p.30.
91
L’ étu dedeJ .
P.Co li
n: De la perception du droit proportionnel de 4% sur les sommes allouées par jugement (R.J., 1937, p.4)
est toujours valable quant aux principes régissant la matière. Il a manifestement inspiré le législateur et a orienté la
jurisprudence.
184
déjà ;aucund roitn ’estd ûsu ru njuge me ntquire
connaî
tlebi
en-f
on dédep r é
tent
ionsd ed roitd ’unep ar
ti
e,qua
nd
même celle-c il’
a uraite st
imée na r
ge nt(parexemplepourdét
erminer la compétence) ; par contre, des dommages-
int
é rêt
salloué soul ac ondamn ationa upa i
ementd’unpr
ixquiéta
itd ûa vantl’
int
en t
e me ntd up r
o cèsd onnen
tlieu
au paiement de droits proportionnels.
L’ at
tr
ibutiond el ap ropri
é téd’uni mme ubleo ul’attr
ibu tion de droits fonciers par jugement ne donnent pas
lieu au paiement de droits proportionnels ; la mutation du droit immobilier donnant lieu à une perception fiscale,
c ’e
stlep rincpenon bis in idem q
i uie std ’appl i
cati
o n.
Pour les condamnations de rentes ou de pensions, le montant taxable est de vingt fois la prestation annuelle si elle
estviagè ree tdec i
nqfoislapr es t
a t
iona nn uell
ed a nslesa ut
resc as.I le s
té videntqu’ils’agitd ’
unf orfai
ta rbitraire
imposé pour couper court à toute discussion. Ce texte formel ne souffre dès lors pas les interprétations arbitraires
92
quec ertainesj uri
dict
ionss es ontpe rmisesa unom d el ’
équité . Il serait sans doute plus équitable de permettre
l’
évalua tiond ’unerent
ev iag ères uivantle stablesd emo rtal
itée td el i
mi terl e
sd roitslorsqu’ils ’
a gitdepe ns i
on s
tempo raires,pe nd
antladur éed’ unei nstanc eend ivorce ,parex empl e.Ma isc ’estaulég i
slateuràe nd écider.
Lesdé ci
si
on srenduessurappeld ’
unj uge mentd onnentl ieua up a i
eme ntd esd ro
itsp ropo rt
ionnels
,lorsqu’ il
s
all
ouentdesv a
leursmo bi
li
èresquel epr emierj ugen’ ava i
tp asa ccordées; elles donnent éventuellement lieu à
paie
me ntd’uns uppl
émento uaur embo urseme nts ilesv aleursa llouéess o n
td ’unmo ntantd if
férent
.Lo r sque
l
’expédit
ionpou rappelaé t
édélivrée en débet, ce sont les droits proportionnels afférents aux condamnations
confi
rméeso uauxs o
mme sall
ouéespa rlajuri
dic ti
ond ’app elquis o ntseul
sd us.
CHAPITRE XIX
L’
IMPUTATI
ONETLERECOUVREMENTDESFRAI
S
EN MATIERE CONTENTIEUSE
298. Le mome
ntdel
’i
mput
ati
onde
sfr
ais
Cen ’
estq u’a umo me ntoùunej uridic t
ionv ides as ai
sineq u’ell
ed oits tat
u ersu rl’imp uta t
iond esf rais; dans les
jugements avant dire droit les frais sont « réservés ». En cas de disjonction, une ventilation des frais peut être
envisagée : les frais exposés pour la demande vidée par un jugement peuvent être établis et imputés par ce
jugement. En cas de jugement allouant par provision une partie des sommes demandées, sans vider un chef de la
demande, il convient de réserver les frais ; les droits proportionnels sont toutefois dus sur le montant alloué.
92
1ère inst., Elis, 22 avril 1953 (avec note), R.J., 1953, P.309.
185
Il va de soi que lorsque le ministère public a été « partie jointe », c'est-à-di
relo
rsq
u’i
ls’
estbornéàformuler un
av is
,iln ’estjama isp art
ies uccomba ntee tq u’iln’yap asl ieud eme ttreq uel
que f
rai
sàchargeduTrésorqua nd
ce tavisn ’
e stpass uivipa rletri
bun a l
.
299.L’
éta
tde
sfr
ais
Le greffier tient à jour les comptes des dépens ; il crédite ce compte des provisions qui sont faites par les parties et
le débite des frais exposés à leur requête ou par les actes du tribunal.
La « liquidation » des dépens ne se fait donc pas entre les parties94,ma iss ui
vantl’
étatd e
sf raisa r
rêtéspa rle
greffier lors du prononcé du jugement définitif. Cet état est vérifié et visé par le juge qui incorpore dans son
jugement le montant ainsi fixé pour condamner la ou les parties succombantes au paiement de ces frais. Aucune
pro cédu ren ’es
tpr év uepo urc ont es
terl ’
é t
a tdesf rais;d ilespartiesestime n tqu’uneerre
u rs’estg l
isséed ansles
comptes (dont elles peuvent avoir connaissance à tout moment de la procédure), elles peuvent en faire
l’obse rvati
ona ug reffi
e ro uauj ugea va ntl evisa; même après le visa, une erreur de compte peut toujours être
corrigée ;l aj uridictiond ’a
ppe ln ’
apa sl epo uvo i
rd eréviserl esc omp te
sv i
sésp arl ep r
emi erj uge; la
juridictionde cassation ne connaît pas des erreurs dans les comptes du greffier.
300.L’
imput
ati
onde
sdé
pens
Le principe est que les dépens doivent être mis à la charge de la partie succombante95.I lsepe u tce penda ntq u’une
partien esuc combeq uepo urunepa rt
,o ue ncoreq u’auc oursd el ’exe rcicedesrec ours,saf o rtu nev arie.Ilfa ute n
ce cas imputer équitablement les frais dans la mesure où, après la décision définitive finale, les différentes parties
onts uc c
ombéd ansl esde mande setre cour squ’ elleso ntformé .
On parle en ce cas de compensation ou de partage des dépens. A.SOHIER souligne avec raison avec r aisonqu’ a u
sens précis des mots « compenser les dépens » veut dire que chaque partie est laissée avec la charge des frais
qu’ell
eaa van cés;l ’usa
ged up ré
to i
ree tmê mel al anguedel ad
oct
ri
nee td el al oiv eulentq u’onpa rlede
compensation, également lorsque le jugement répartit le montant total des frais, suivant des fractions
complémentaires entre les parties qui ont partiellement succombé.
Une partie qui obtient une somme moindre que celle demandée dans ses dernières conclusions, succombe en
partie ;c ’e
stp o urquo iile s tp ruden t,l o rsquel ade ma ndepo rt
es u ru nmo nta
ntq u
id ep a
rs acaused oitê t
re
« évalué » par le juge (en matière de dommages-i nté rê
ts,pa re xempl e),d ea pr
èsl’
énoncéd uchi
ff
redema ndé«ou
tout autre montant que le tribunal estimera équitable » .Lo r
sq u’un ede ma nd er
econvent
ionnel
leaéténefût-ce que
partiellement retenue par le tribunal, il y a toujours lieu à partage des frais.
Lepa r
tages ef a
itgé néraleme nte nimput a ntauxpa r t
iesun ef ract
iond ut otald el’étatdesf rai
s: par moitiés, tiers,
quarts ou dixièmes, à la discrétion du tribunal qui visera à un partage équitable sans verser dans la minute. La
93
Lé o.
,2 3a oût1932 ,R. J.,193 3,p .
91e tLéo.,1 9dé cemb re1 958,R. J.,196 0,p.127s ’
appuy antsurl’o pinio ndeA.SOHI ER
(o.c. n°178) ne retiennent pas cette solution ; leur raisonnement est que le pseudo-mandataire ne figurait pas au procès avec
uni nt é
rê tpe rs
o nnel,no np l
usq uelap a rt
iepr ét
end ûme ntreprésentée ,nil ’unenil ’autr
en’ e stpart
ies uc co mb ant e.Soh i
er
suggère que la partie adverse pourrait introduire une action en dommages-intérêts.- I lno use std’avisq u’u nep ersonneq uia
exercé une action, sans qualité et sans intérêt, doit être déboutée et est par conséquent partie succombante. En pratique, le
gr ef
f i
err etiendrac esf raiss urlac o
ns ignati
onq u’ad ûf aireled ema nde urs ansqu alit
é .
94
En droit français la « liquidation » des dépens se fait entre avoués qui tiennent, chacun pour leur client, le compte des actes
dep rocéd urequ ’il
so ntp ro voqu és.
95
Lo rsqu’unt ribuna ls ed éclarei ncomp ét
ent, i
lc ond a mnea uxf r
aisl ede ma nde ur: Trib. Parquet Kasaï, 4 juillet 1951,
J.T.O.M., 1951, 200.
186
jurid
ictiond ’appeln epeutrevoirl espr opo r
tion sdupa rtag ed esfrai
sq ued an slec aso ùe lleinfir
mel ej ugeme nt;
ellepo urraitréforme runjug eme nts t
a t
ua ntsu rlesf raisd an sleca soùa ucu np arta gen ’au r
a i
tétéfa i
ta lorsq ueles
pa r
ti
ess u cc omben tpart
ie
lleme nto ul orsqu’unj uge me nto me tdes tat
uers urlesd épen s.Laj u r
idi
ctiond ec a
ss a
tion
pourrait casser un jugement qui ne statue pas sur les frais ou qui ne met pas la totalité des dépens à la charge de
l’ensembl ede sp arti
esq uis ucc ombe n t; elle ne pourrait pas casser parce que la proportion du partage est
inéquitable.
Le partage de la charge des dépens peut présenter quelques difficultés particulières lorsque plusieurs décisions
sontintervenuess uru nemê mec auseàlas uitedel ’exercicedesr e cours.L’ op positionr ame nantlac aused eva ntle
même tribunal, permet à celui-c
ides t
atueràno uve ausu rlesfraiss ’i
lrétracte sa première décision, tandis que les
fra
isn ouve auxpr ov oquésp arl’oppos
iti
onr est
en tàl ac ha r
ged el ’o pposan tq u iv oitc onf
irme rl ejug eme nty
compr i
sl ’i
mpu tationde sdé pens.
Lo rs
q uel ajuridi
cti
ond ’
appe lconfi
r melej ugemen tentr
epris
,le sfra
isso ntàlachargedel’appelant;sil’
intiméa
faitapp elincident
,il
ss e
rontc e
pend antpar t
agés.Silajuridi
cti
ond ’a
ppe lréf
ormel ejugement,ell
eferau n
ema sse
desfra isde sdeuxinstances(II
,295) ,quellequ’aitétél’imputa ti
ond esfrai
sa upremierdegré,c’e
s t
,enpr inci
pe ,
auxp arti
e ssuccomb an
tesd anslej ugeme ntd’appe lqu’i
ncombe ntlesfraisdel ’
ensembled up r
oc è
s.Ilyal ieu
cepend an td ed éf
ini
rl apa r
tiesuc comba ntee nt enantcomp ten ons e u
lemen tdel’inst
anced ’appel,ma isde
l’ensembl ed upr oc
ès.Siun ep ar
tiee s
tcon damn éee np r
emièrei nst
anc eàp ayer2.000zaï
rese tqu’ell
einterjet
te
appel, tendant à voir réduire sa condamnation à payer 1.000 zaïres et obtient cette réduction, elle a
incontestablement gagné son procès en appel etl esfrai
sd ’a ppelserontàl ac har
gedec e
ti nt
imé; il serait
cepend an tinéquit
abledeme ttr
eàl ac hargedec e
ti nt
imél atot
a li
tédesf rai
sd epremièrei
nstance,alorsqu’après
96
app e
li lbé néf
icietouj
oursd ’
unec ond a
mn a t
ionde1 .000zaïres.
Leg reffi
erd oitve ill
eràc eq u’ auc una ctedeprocédure, exploit, mise au rôle, assignation à témoins, commission
d’expert,pron onc édej uge me n t
,nes oita ccompl isil
apa rt i
equ
ilad e ma nden ’ap asc onsig népréalableme
ntl es
fonds nécessaires pour couvrir les frais, taxes ou honoraires.
Dè sl ’
introduc ti
ond el acaus e
,a umome ntd edépo serl’a ssi
gn ati
on ,unes ommemi nima lefo r
fa it
aire( 10z aïre sau
p remierde gré ,20z aïresa ud egréd ’appe l,suivantO. L.d u3 0n ovemb re1 970,réd uit
ed emo itiél or
sq uel as omme
demandée ne dépasse pas 100 zaïres) doit êtreversée aux mains du greffier ; sauf dispense de consignation (II,
3 02),leg reffierseraite nd roi
tder éclame runec on si
gn ationpl usi mpo rtantes ’
ilestima i
tq uel esfraiss eron tplus
élevés ;iln ’estpa sd ’usagedel ef a i
re,vuq uelac on si
gn ationin it
ialeouv ren o r
ma leme ntlesf ra i
sd ’assigna tionet
de mise au rôle. Dès que le greffier estime que les devoirs requis sont de nature à exposer des frais qui dépassent
lemo ntantdel ac on signat
ion,ildoi tréc l
a meruns up pléme nt,a ur i
squ ed ’êt
ret enus ur ses deniers des frais non
recouvrés ; le défaut de consigner les provisions requises constitue une fin de non procéder (II, 78 bis) que le juge
re t
iendrad ’o ffi
ce( sura v e
rtis
s e
me ntd ug reff
ier)s ilet ribunalp asseo u tr
e ,leg reff
iere np r
e nda c t
eàl afeuille
d’ audiencee tdé gagea insisar es pon s
a bili
tépe rsonn elle.Siu nep artiee stimeq uel ap ro visionr eq ui
sepa rle
gr eff
iere ste xcessive ,ellepe utde ma nde raupr ési
d entdel aj uridi
ctiond ’end éc i
der; si le président réduit le
montant de la provision, la responsabilité du greffier est également dégagée dans le cas où les frais dépasseraient
les consignations.
96
En sens contraire : Kin., 7 novembre 1967, R.J., 1968, p.189.
97
Elis, 5 février 1963, R.J., 1964, p. 67.
187
No usa von srelevéd éj
àq u’
uneordonnancedupr é
s i
dentdejuridi
ct
ionpeu td ispenseru n ep art
ieindi
g entedefaire
lac onsi
g nati
o nf orf
ait
air
erequi
seàl’in
troduc
tiond’unein st
ance(II
,35); le président peut également décider que
lesfraisd ’expe rti
seetdetaxat
iond ’
expertse
r ontavancés parleTrésor .L’ ordonn anc epe utaussipr évoirune
dispense partielle s
uiv
antlesmoy e
nsd elapartie
.Ilvad es oiqu’encec a s,leg reffiern ’es
tp asresp onsabled u
découvert.
Le président de juridiction apprécie souverainement si les moyens de la partie requérante sont insuffisants pour
assume rl’avancede sf raisd uproc ès.Ilfond esacon victionsurtou tmo yend ep reuveluip ropo sé.Ile std ’usage
der é
clame rdel ’impé tra ntunc ert
ificatdel’autori
téa t
tes t
a ntl
ema nqued emo yen s.
Les consignations préalables couvrant normalement tous les frais, le greffier usant du droit de rétention sur les
prov isionsver
séespa rl espa rt
iesnedo itpa spo ursu ivrel ere couv r
e me nt.Ilret
iend
rad’
abo
rdl esp rovisionsdel a
partie succombante et si celles-ci sont insuffisantes, toute autre provision qui l
uiaur
aét
éfai
tedansl ’instance.
Le président de juridiction peut toutefois ordonner que la grosse, une expédition, une copie ou un extrait de
jugement soit délivré en débet e nfa ve urd ’uni nd igent; dans ce cas, il est fait mention de la délivrance en débet
au pied du document (art.158, C. proc.civ.). Lorsque la délivrance en d é bete sta ut
o r
iséee nv ued el’exécutiondu
jugement, les premiers deniers recueillis sont affectés au paiement des frais et des droits (II, 304).
I
lestdon
ca s
sezr
arequeleg
r e
ffi
erdoi
vepour
sui
vrelepai
ementdesfr
ais
.L’ét
atdesf
rai
sdûmentv
isépar le juge
(
II
,2 9
9)peutt
out
efoi
sêtr
erevêt
udelafor
muleexéc
utoi
reper
me t
tanta
ug r
eff
ierd
’use
rdetout
evoi
ed ’
exé cut i
on.
Cette apparente contradiction dans les textes est traditionnellement interprétée comme suite : dès le prononcé
du jugement, la créance fiscale existe ;e llen’ este xigibleq uel or
sq u’ unep arti
ed emande une expédition ou
lorsque le jugement est coulé en force de chose jugée.
Dans la pratique, les droits proportionnels sont dès lors généralement « payé »,soit par la partie qui lève une
ex péditione nv ued el ’exécution ,
soitpa rc el
leq uilèveu n ee xpéditionenv ued ’
exe rcerunr ec ours.Sil ejugeme nt
est exécuté, la partie agissante fera, lors de la du jugement de payer la part de frais qui, suivant le jugement,
incombe au signifié. Si une partie introduit un recours avant que le jugement ait était signifié (et par conséquent
les droits payés), elle devra faire elle-mê mel ep aieme ntd e sdroitspropo rt
ionne l
spo u ro btenirl ’ex péditi
on .Si
auc unepa rt
ienel èvel ’expédition,l esd roitspr oporti
on nelsn es erontjama i
se xigibles; les délais de recours ne
courant normalement pas, le jugement ne sera jamais coulé en force de chose jugée. On a répliqué (les délais de
188
recours ne courant normalement pas, le jugement ne sera jamais coulé en force de chose jugée. On a répliqué98
quel ’
a cquiesceme nto ue xécution sans réserves de recours qui lui est équipollente, avait également pour effet de
couler le jugement en force de chose jugée ;c ’e s
te xac t,ma i
sc omme ntleg ref
fiers aurat -il que le droits sont
devenus exigible si les parties ne déclarent pas avoir renoncé explicitement aux recours ?
Sil eg reffi
erac onn ai
ssa ncedel ’acq uiesce men to udel ’
exécu t
ionv o l
o ntai
res ansr éserv e
s,ainsiq ueda ns
les rares cas où les délais de recours courent dès le prononcé, il peut demander au président de la juridiction un
exécutoire (art.156). Ceci lui permet de faire un commandement (art.155)à la partie condamnée ou à la partie au
profit de laquelle la condamnation a été prononcée ;trois jours après le commandement, il peut poursuivre
l’exéc uti
o nfo r
c ée.Lec omma ndeme ntpo ur r
aitmê me ,a vecl’auto
risati
o nd uj ugée,ê tr
ea cco mp agnéd ’unes ai
sie
conservation (art.156). Si la partie au profit de laquelle la condamnation a été prononcée paie sur commandement
ou est exécutée, elle a un recours contre la partie condamnée.
Ilfautr egre t
terl’incohé r
en cedec es ystèmeq uido n nel ie
uàl ’évasion fiscale et à de vaines chicanes de
procédure.Unes o l
utio nradicalesera i
td ’i
mpo serauxp artiesl
ac onsig
n ationd esd ro it
sp ropo rt
ionnelsaf
féren t
sà
lacond amn a t
ionq u’el l
espo st
ulentl orsd udé pô tdel eur sd er
niè
resc onc l
usion s; ceci pourrait être complété par
une disposition disant que les droits proportionnels sont acquis au Trésor x mois après le prononcé si aucun
99
recoursn ’este xercé . Une différence entre la consignation et les droits dus sur la minute donnerait lieu à
remboursement de provisions excédentaires par le greffier comme en matière de frais (II, 303).
98
Elis., 23 octobre 1951, R.J., 1952, p.14 ; 1ère inst. Léo., 22 novembre 1955, R.J., 1956, p.387.
99
Cette suggestion de lege ferenda ne constitue pas seulement une modification dans les formes de recouvrement. Elle aurait
égaleme ntp ourc ons é
q uenceq ue,l
o rsquel esp arti
e sre no ncentàl’e
xéc uti
on, l
’impô tsera i
tnéa nmo
insdû,cequi
n’ estp asle
cas actuellement. Il va desoiqu epa reilrég imenep eutêtr emise nœuv resansu nei nt
erv enti
ond ul
égis
lat
eur.
189
CHAPITRE XX
Tandis que la discussion reste ouverte à savoir où se trouve la frontière de la juridiction contentieuse par rapport
aux matières non contentieuses, la législation fiscale sur les frais de justice a prévu un tarif différent suivant ce
critère. Le tarif des frais en matière non c
ont
en ti
eu see stfixép a rl’a rt
icle1d uDé c
re tdu1 1j ui ll
et1 9 20,telq ue
modifié par le Décret-l o id u13ma r
s196 5etpa rl’ord onna nce -loi du 30 novembre 1970. Aucun de ces textes ne
dé fini
tl ed oma inea uque ls’appliquel etar
ifd
esa ct
esj ud i
ciairesn on contentieux.
On doit regretter cette disparité de tarifs qui, portant sur quelques makuta, crée une confusion, sans offrir un
avantage sensible en contrepartie.
190
Sauf si un texte le prévoit, le paiement des fais en matière non contentieuse ne donne pas lieu à consignation de
provision. Lors du dépôtdel ar equête,l eg ref
fierpr e nd rae nrec ettel ec oûtd el ’acter e quis.Sid esf rais
supplémentaires étaient intervenus, le greffier en établirait le compte et les prendrait en recette avant de délivrer
l’
acter equis.
Lo r
s qu’ enc o ursd ’ar bi
tragel espa r
ti
esoule
sa r
bit
resdoive
n tre
couri
rautri
bunaldepr
emièr
einstan
ce,l
esact
es
dup résidentdo i
ve n tê t
retaxé sc ommee nmati
èrec
on t
ent
ieuse.I
lenestdemê mepourl’
exeq
uaturdelas
ent
ence
quin ’estp ase ns oi,una ctedej uridi
cti
oncont
ent
ieuse
.Ce pendan
t,cesac
tesprépa
ren
to usui
ventlapr
océ
dure
arbitrale qui, elle, est contentieuse.
Cesac
tesn’
impli
qua
ntpa
su n
eassi
gnat
ionnedo
n ne
ntpasli
euàunecon
sign
ati
onpré
vuepa
rle
sar
ti
cl
es 1 et 144
duCodedeproc
édur
eci
vil
e,mai
sbienaupai
ementant
ic
ipédel
’or
don
nancereq
uis
e.
Lal evé ed ’
unee xpé
dit
iondel
’or
donn
anc
edi
san
texé
cut
oir
elas
ent
enc
edonnel
ie
uaup
aie
men
tde
sdr
oit
s
proportionnels.
Lesd ro it
ss o ntd usd èsq uel ’exequa t
ure sta c
co rdée .Ilsnes onte xigiblesq uel ors quel as e
ntenc
en ’es
tplus
susceptibled ’a ucunr ecour s
.Lad if
ficultés ignal
éepo url ec asoùi lyae ue xéc ut
io nv o lont
air esan
sq uelagro
sse
exécutoiren ’a ité t
él ev éee xistea ussibi ene n ma tièred ’exeq uat
u r.Ra p pelon sc e penda ntquel ’e
xécut
ion
volontaire de la sentence sans exequatur, ne donne lieu à aucune perception de droits (II, 254).
308.Le
sfr
aise
tdr
oit
sdel
’ex
equa
turde
sjuge
ment
sét
range
rs
Cependant
,lapr
océdur
eenexequat
urd’unj
uge
me nté
tra
ngerr
equ
ier
tl’as
sig
nationde la partie contre laquelle on
ve
u texé
cuter
.Para
ppli
cat
iondel’
art
ic
le1duCodedeprocé
dur
ecivi
le
,ilyad o
ncl i
euàc ons ignation des frais.
On a pu hésiter autrefois, par application du principe non bis in idem, à savoir si les droits proportionnels devaient
être perçus lorsque le fisc du pays où le jugement avait été rendu avait déjà fait une perception analogue.
Aujourd ’hui,u nt extef o rme l(art.1 52)l èvet outeh é
sit
ati
o nàc etég ard.Leg reffiern ed éli
vrep asd’e xpéditi
on
exécutoire sans le paiement des droits. En outre, si la décision est exécutée, fût-ce volontairement, après que
l’exequa t
uraé t
éa c cordé e,lesd roits sont exigibles.
100
Kisangani, 2 juillet 1971 ; R.J., 1972, p.1972, p. 146, N.B. :u
nec
oqui
ll
eda
nsl
ano
tic
eoùi
lfa
utl
ir
equ’
iln’
apa
sde
dr
oit
… » au lieu de « s ’i
ln’ap as… ».
191
TABLE DES MATIERES
AVERTI SSEMENT………………………………………………………………………….
PRINCIPALESABREVI ATI ONSUTI LISEESDANSL’ OUVRAGE……………………….
LAPROCEDURECONTENTI EUSEDUDROI TPRI VE……………………………………
INTRODUCTI ON………………………………………………………………………………
CHAPITRE PREMIER : LA FONCTION JURIDICTIONNELLE
DUCONTENTI EUXDEDROI TPRI VE………………………….
.
1. Lema int
iendel’o
rdrejuridique …………………………………. .
2. Lema int
iendelasécur
it
éj ur i
d ique………………………………
3. Lami ss
iondel’Eta
tdans les affrontements
De sdr
oitssubj
ect
if
s………………………………………………
CHAPITRE II :L’
OBJETDELAPROCEDURECI VI LE………………………………………
4. La fonction propre de la procédure civile
St
rictosen su………………………………………………………. .
5. L’a pplica
tionde srè gl
esd elap roc éd urecivile
Auxl i
tigesd ud r
oitc omme r ci
a le td ud roitso ci
al…………………
6. L’a pplica
tionde srè gl
esd elap roc éd urecivilep ar
Lestribunauxr épressi
fs……………………………………………….
7. Les règles de la procédure civile et le contentieux
Admi nist
ratif…………………………………………………………. .
8. La procédure c ivileenma tièredec on te
ntieuxf is
c a
l…………………
9. Lap rocéduredel aj ur
idicti
o ng rac ieu se……………………………. .
10. Lap rocédurede sv oi
esd ’exéc ution ………………………………….
CHAPITRE IV :LESTECHNI
QUESDELAPROCEDURECI
VILE……………………………….
.
14. Lesy
stèmeaccus
atoi
reetlepr
inc
ipedi
spos
it
if
…………………………….
15. Leca
ractè
recont
rad
ict
oiredelapr
océd
ureci
vil
e………………………….
.
16. L’
oral
it
éd el
aprocé
durecivi
le
……………………………………………. .
192
17. Lapubl
ici
téde
sa udi
encesci
vil
es…………………………………………. .
18. Lapubl
ici
téde
sj uge
men t
s…………………………………………………
19. Les
e c
retdudél
ibéré
……………………………………………………….
20. Lapubl
ici
téde
sr egi
st
reseta
rchi
vesdugr
eff
e………………………………
21. Ler
ôledujuge………………………………………………………………
22. Ler
ôleduMi ni
stèr
epubli
cenprocéd
ureci
vil
e………………………………
23. La Constitution………………………………………………………………….
24. La loi- Les ordonnances-lois du
Présid entdel aRé publ
ique …………………………………………………….
.
CHAPITRE II :
L’ACTI
ONENJUSTI
CE- LE LITIGE…………………………………………………
193
CHAPITRE III : LES INCIDENTS
47. Lan ot
iond’ incide nt
………………………………………………………………….
48. Classificat
ionde sinciden t
s………………………………………………………….
49. Les incidents ne donnant pas lieu à
Juge me nt……………………………………………………………………………
50. Laf ormed upr o noncéd el ’
h uisclo s
………………………………………………..
51. Les incidents donnant lieu à
Juge me ntava ntdired oit……………………………………………………………
A) I ncidentsp roba t
oireso uf i
d uciai
res ……………………………………………….
.
B) I ncidentsd ede ma nde sp r
o visoir
es …………………………………………………
52. Les incidents pouvant se terminer
Paru nj ugeme n tdéfinit
if………………………………………………………….
A) I ncidentsd epr océ d
ur e…………………………………………………………….
B) Inc identsd ef ond…………………………………………………………………
CHAPITRE IV :LALI
AISONDEL’
INSTANCEAUPREMI
ERDEGREDEJURI
DICTI
ON……
Section 1- L’
AUDI
ENCEI
NTRODUCTI
VED’
INSTANCE……………………………………
71. La comparut
ionetlarepr
ése
nta
tio
nde
spa
rti
es………………………………….
71bis- Lerègl
ementdur ôl
e…………………………………………………………
72. L’élec
tiondedomicil
ed e
spart
ie
s………………………………………………
73. Lepr ononc
édel’huiscl
os………………………………………………………
Section 2- LESI
NCI
DENTSDEPROCEDURE…………………………………………………
194
74. Les exceptions et moyens de défense
Ta ble aua nne xea un ° 74 ……………………………………………………………
75. Demande de délais pour mettre en cause
Unt ie
rs……………………………………………………………………………
75.bis- Le criminel tient le civil ené t
a t
………………………………………………. .
76. Lac ommun i
c at
io nde spi èc ese tconclusions…………………………………….
77. Led éfautd ’inscriptiona ur egistr
edec omme rce
…………………………………
78. Abandon du domicile assigné à la
Fe mmede ma nd eress ee ndi v o
rc e
…………………………………………………
78.bis- Le défaut de provisi o n……………………………………………………….
79. Led éporte tlar éc usationd esma g i
st
rats…………………………………………
80. L’ exceptionden ulli
téd elad ema nde…………………………………………….
81. L’ino bserva nced e sd élais…………………………………………………………
82. Led écli
n at
o iredec ompé ten ce……………………………………………………. .
83. Les exceptions de l itispe nda ncee tdec onnexit
é……………………………………
84. Ler è gl
e me ntd ej uge s………………………………………………………………
85. Fin de non-r ecevoi rr ésultan tdel’ i
nexistenc
e
D’ unepa r
tie…………………………………………………………………………
86. Fin de non-r ecevoi rr ésultan tdud éfautd ecapaci
té
…………………………………
87. Fin de non-r ecevoi rr ésultan tdud éfautd equali
té
…………………………………..
88. Fin de non-r ecevoi rr ésultan tdud éfautd ’
int
érêt
…………………………………….
89. Fin de non-recevoir :l ac ho sejug ée…………………………………………………. .
90. Fin de non-r ecevoi rp o urd e man dedon tl’o
bjet
Es till
icite…………………………………………………………………………. .
91. Fin de non-recevoir des demandes fondées sur
Unec au seillici
te………………………………………………………………………
92. Ler é gi
mepr océd urald ese x ceptions………………………………………………….
Section 3- L’
INSTRUCTI
ONDESFAI
TSDELACAUSE
93. L’alléga ti
o ndesf ai
ts…………………………………………………………………. .
94. Ler ég i
med el’a
dmi nistrat
iond ela
Preuvee nma t
ièred ed roi
tprivé………………………………………………………
95. Lac ommun i
cati
o netl edépôtde sd ossi
e r
s…………………………………………
96. Lav é ri
fica t
iond’ éc
ritures………………………………………………………….
97. L’inscriptione nf aux……………………………………………………………….
98. Le rejet dep iè
c esdud ossi
er………………………………………………………
99. La communication des dossiers répressifs :
Valeu rp rob an
te……………………………………………………………………. .
100. Ac tiona dexhibend ume tlec ompul soire
………………………………………….
101. Le se nq uête
s ……………………………………………………………………. .
102. La valeur probante des dires des témoins ;
L’ obl i
g ati
ondet émoi g
ner…………………………………………………….
103. La preuve contraire des faits articulés
-La c o ntreenquête……………………………………………………………
104 .Led élaip ourfair
ee n quêt
e,p roroga ti
o nd’enq
uête
…………………………..
105 .Le sl e t
tresroga t
oiresd ’
enquê te……………………………………………. .
106 .L’ a veu………………………………………
107 .Co mpa r
ut i
onpe rson nel
ledesp a rti
es………………………………………
108 .Lav i
s i
tede slieux…………………………………………………………
109 .Le se xpe r
tis
e s
………………………………………………………………
110 . Lac o ncili
ationpa rlesbonso ffic e
sd e sexpe
rts………………………….
.
111. La commission d ’arbitr
esrapp or t
eurs………………………………….
112 .Les e rme ntli
tisdécisoir
e……………………………………………….
195
11
3.Les
erme
nts
uppl
ét
oir
e………………………………………………….
Section 4- LEDEBATJURI
DIQUE…………………………………………….
.117
Section 2- LEJUGEMENT…………………………………………………………………………….
124. Lepr ononcéd uj uge me nt………………………………………………
125. Lec on t
enud ujug eme nt………………………………………………. .
126. Les jugements définitifs vidant le
Fon dd uli
ti
ge ………………………………………………………….
127. Les jugemen t
sdé finitifss urinc ident…………………………………. .
128. Lesj ugemen t
sd ’expé d ient…………………………………………….
129. Lesj ugemen t
sa van td ired roi
t………………………………………. .
130. Lesd isj
onctionsde sc h efsd ede ma nde
……………………………….
131. Lesj ugemen t
sp rovis ion nels………………………………………….
132. Les mesures conserva to iresetpr o vi
soi
res
……………………………
Section 3- LESEFFETSDUJUGEMENT……………………………………………………………
133. Le dessaisissement du tribunal
………………………………………….
134. L’autorit
édel acho sejugé e………………………………………….
135. Laf orcee xéc ut
oir
e ………………………………………………….
136. L’ouve r
tu red esvoiesd er ec
ou r
s…………………………………….
137. Si
gn ifi
ca t
io n,comma nd ement,exé
cut
ionf
orc
ée(
ren
voi
)………………
Section 2- LAPROCEDUREPARDEFAUT………………………………………………………….
145. Lasai
sinedutrbunal
……………………………………………………
146. L’
inst
ructi
onpa rdé
faut
…………………………………………………
147. Lacommun ic
ationauMini
st
èrepubl
ic
………………………………….
196
148. Ledé
li
bér
éde
sca
use
spa
rdé
faut
…………………………………………
Section 3- LEJUGEMENTPARDEFAUT…………………………………………………………. .
149. Lafo
rmedujuge
mentp
ardéfa
ut……………………………………….
.
150. Lese
ffe
tsd
ujugeme
ntpard
éfaut
………………………………………….
151. Lerégimeprocéd
u r
al………………………………………………………….
152. Laplaint
e……………………………………………………………………. .
153. Lesaudienc
es…………………………………………………………………. .
154. Lesjugements
…………………………………………………………………. .
155. Leseffe
tsdujugementd
utr
ibun
alt
rad
iti
onne
l…………………………………
156. L’év
o cat
ion
………………………………………………………………………
157. Lerenvoi…………………………………………………………………………
Section 2-L’
OPPOSI
TI ON………………………………………………………………………………………. .
163. Lescondit
ionsd’exerci
ced el’
acti
onenoppos
it
ion
……………………………..
164. L’
a ct
ed ’
opposi
tion………………………………………………………………
165. L’
a ss
ignat
ioneno pposit
ion……………………………………………………. .
166. Lesdélai
sd ’
opposit
ion………………………………………………………….
167. Leseffe
tsdel’oppositi
on……………………………………………………….
168. L’
o bj
etdujugeme ntsuro ppos
it
ion…………………………………………….
169. Laformed ujugemen tsuropposi
ti
on…………………………………………. .
170. Leseffe
tsdujugeme ntren d
usuroppos
it
ion………………………………….
Section 3- L’
APPELDURECOURSENAPPEL…………………………………………………………….
171. L’
o bjetd ur eco urse na pp el…………………………………………………. .
172. Appel principal, appel incident et
Appe lpro voq ué ……………………………………………………………….
173. L’
a ppell imité…………………………………………………………………
174. L’
a ppelv oieden ullit
é……………………………………………………….
175. Lesjuge me n tss usceptiblesd ’a p pe l…………………………………………. .
176. Lesjuge me n tsd on tl’
ap pe ln ’e stp a sr e c ev a bl e ……………………………. .
177. Suspensiond ur ecoursc on trec e rta in sj uge me n ts ……………………………
178. Qui peut interjeter appel ?..............................................................................
179. Qui peut former appel incident ?...................................................................
180. L’
in ter
ve ntiona ud egréd ’a p pe l……………………………………………. .
181. Quipe utê trei ntiméd an sl ’in s ta n ced ’a p pe l?...................................................
197
J
uri
dic
tiond’
appe
l…………………………………………………………….
.
Section 6- L’
ETENDUEDELASAI SINEDELAJ URIDI CTIOND’APPEL…………………………
192. L’
é t
enduedup ouvoi
rjuri
dict
ionne
l
Desjuri
dic
tion
sd ’a
ppel…………………………………………………………….
193. L’
é voc
ati
on……………………………………………………………………….
194. Lesdemandesno uve
lle
sreçuesaudeg
réd
’appe
l……………………………….
.
195. Lasais
ined’of
fice………………………………………………………………. .
Section 7- L’
AUDI
ENCED’ APPEL…………………………………………………………………………….
196. Lac ompa ruti
ond espa rt
ie
s……………………………………………………….
197. Led éfauta udegréd ’
a ppe
l……………………………………………………….
198. Lap roduc t
iondel ’
e xpédi
ti
on ……………………………………………………
199. L’instr
uc t
ionde vantlajur
idict
iond’
appe
l………………………………………
200. Le débat devantlajuridi
cti
ond ’
appe
l…………………………………………..
201. Lej ugeme nt(arr
êt)d’appel……………………………………………………. .
202. Lese ff
etsd ujugeme nt(arr
êt)d’
appel
…………………………………………. .
Section 8- LAREVI
SION…………………………………………………………………………………….
203. Lanat
uredelavoi
edelaré
vis
ion……………………………………………….
204. Lesf
ormesetlapr
océdu
reenré
visi
on………………………………………….
205. Lese
ffe
tsdelarév
isi
on…………………………………………………………
CHAPITRE X :LESRECOURSEXTRAORDI
NAI
RES……………………………………………………….
.
Section 2- LATI
ERCEOPPOSI TI ON…………………………………………………………………………. .
208. Historique de la tierce opposition en
Dro i
tc ongo lais…………………………………………………………………. .
209. Obje tdel atierc eo ppo sition ……………………………………………………
210. Quels griefs donnent ouverture à la
Tierceo ppo sit
ion ……………………………………………………………….
211. Quidi spo sed el ’action?....................................................................................
212. Con trequil ’actiond oit-elle être dirigée ?.........................................................
213. Laj uridi
ctionc ompé ten t
e …………………………………………………….
214. Lesf orme sd el ’actione nt ierc eo p po siti o n?...................................................
215. Les effet
sdel apr océ duree nt i er ceo p po s ition ………………………………. .
216. L’effetduj uge me nts urt ierceo ppo si tion ……………………………………. .
217. Lesr ecoursc on trel esjug eme nt ss urt ier c eo p p o s itio n………………………. .
Section 3- LAREQUETECI
VILE……………………………………………………………………………
198
218. Historique- La natur ed ur e
cours……………………………………………….
219. Lesc o nditionsd ’ouvertur
ed elar equêtec i
vil
e……………………………….
.
220. Les conditions de forme et de délais pour
L’introduc tiond elareq uê
tec i
vile………………………………………………
221. Lap ro cédur e……………………………………………………………………
222. Les effets de la requête ci
vil
e…………………………………………………. .
223. Lesr ec ours……………………………………………………………………. .
Section 4- L’
ANNULATION…………………………………………………………………………………
224. Historique- Lerég
imetrans
it
oir
eenv
igue
ur…………………………………
225. Lesmoy en sd’a
nnula
tio
n………………………………………………………
226. Lap ro cé
d ured’a
nnul
ation
……………………………………………………. .
Section 5- LACASSATION……………………………………………………………………………………
227. Histor i
que ………………………………………………………………………
228. Déc i
s ionss uscepti
bl esd’êtree ntrepr i
sesp a r
Unp ourvoi ………………………………………………………………………
229. Less ujetsdel ’actione nc as s
ation………………………………………………
230. Les ouv erturesàc as s
a t
ion…………………………………………………………
A) L’inc ompé tence…………………………………………………………………
B) Lese xc èsdep ouvoi r
……………………………………………………………
C) La fausse application ou la fausse interprétation
Del al oi…………………………………………………………………………. .
D) La fausse application ou la fausse interprétation
Del ac outume ……………………………………………………………………
E) La non-c on f
o rmitéa uxlo isdec ou tume s……………………………………….
F) La non-c on f
o rmitéàl ’ordrep ub l
ic ………………………………………………
G) Lav io l
ationde sfo rme s………………………………………………………….
231. Lac o nnaissanced esf ait
s…………………………………………………………
232. Lesf o r
me se tdé l
aisd upo u rvoi……………………………………………………
233. Lese ffetsd up ourvo i
………………………………………………………………
234. Lami see né t
atd el ac a
us e………………………………………………………. .
235. Las aisinedel aCo ur………………………………………………………………
236. L’aud ienced elaCo u rsup rêmed eJ usti
c e………………………………………. .
237. Lesi nciden t
sd eva ntlaju ri
d i
ctiond ec assati
o n…………………………………..
238. Led é li
bérédel aCo u rdec a ss
ation ……………………………………………….
239. l
’arrêtdel aj uridi
c t
iond ec a ssati
on ……………………………………………….
240. Lese ffetsd el’arr
ê tdel ajur idi
ctiondec a ssation………………………………….
.
Section 6- LAPRI
SEAPARTI E………………………………………………………………………….
241. L’
hi st
o r
iq ue…………………………………………………………………………
242. Lan atured urec our s………………………………………………………………. .
243. Qui peut être pris à partie ?........................................................................................
244. Leso uve rturesàl ap ri
seàp a rt ie……………………………………………………
245. Laju ri
dictionc ompé tente……………………………………………………………
246. Lese ffe
tsd elapr i
s eàp artie…………………………………………………………
247. Lap rocéd ure………………………………………………………………………. .
248. L’
a rrêtren dus u rp ri
seàp artie ……………………………………………………….
199
251. la formation du tribunal arbi
tr
al…………………………………………………. .
252. Lap rocédurea rbitral
e…………………………………………………………….
253. Las entencea r
bi t
ra l
e………………………………………………………………
254. L’ exeq uat
ur……………………………………………………………………….
255. Le sr e
c ours
……………………………………………………………………….
256. Lec ompr omiss url ’appe ld’
unjuge
ment
………………………………………..
257. L’ annulationd ess entence s
……………………………………………………. .
258. Lac assati
on………………………………………………………………………
259. Lar equêtecivile…………………………………………………………………
200
286. Le concours de plusieurs créanciers sur
Unemê mes aisie
………………………………………………………
287. La distribution du produit des saisies
Immo bilières…………………………………………………………. .
288. La distribution du produit des saisies
Mo bi l
ières………………………………………………………………
289. La distribution des fonds en cas de
Saisies-arrêtcon cur r
ente…………………………………………………
290. Lecaract
èrefi
scald e
sfraise
tdroi
ts…………………………………………….
291. Letar
ifdesfra
isd ejust
iceenma t
iè
rec
ont
ent
ieus
e……………………………..
292. Lesta
xes…………………………………………………………………………
293. Leshonorai
res
…………………………………………………………………. .
294. Lesdépens…………………………………………………………………….
295. Lesfr
aisaudegréd’ appe
l……………………………………………………. .
296. Lesfr
aisdupourv oiencassa
tio
n……………………………………………. .
297. Lesdroi
tspropor
tionnel
s……………………………………………………. .
Princi
pauxouvrage
scons
ult
ésouc
ité
s……………………………………………………………………
Indexdesmatiè
res………………………………………………………………………………………….
201
202