Séries Numériques
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2018
Séries numériques
2017-2018 1/25
PC*
2018 Séries numériques
3. Comment note-t-on une série numérique ? Comment lit-on cette (ces) notation(s) ?
n>0 n>1010
égales ?
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La théorie des séries a pour but de donner (si c’est possible) un sens à la somme d’une infinité de nombres.
1 1 1 1 1 1 1
1| +{z1 . . }. ,1+ + + . . . n’existent pas ; par contre 1 + 2 + 2 + . . ., 0 + 1 + 2 + . . . existent.
2 {z3 2 3 2 2 2
une infinité de termes | } | {z } | {z }
une infinité de termes une infinité de termes une infinité de termes
Définition
Soit (un )n∈N une suite d’éléments de K.
Étudier la série de terme général un , c’est étudier la suite de terme général Sn , où
n
X
∀n ∈ N, Sn = uk .
k=0
Définition
On dit que la série de terme Xgénéral un converge ssi la suite
X (Sn )n∈N converge.
On écrit parfois que la série un converge, ou que la série un converge (si plusieurs lettres
n
interviennent dans l’expression de un ), ou que la série de terme général un converge, ou que la série
un converge.
X
n>n0
On dit que la série de terme général un diverge ssi la suite (Sn )n∈N diverge.
Définition
Étudier la nature de la série un , c’est déterminer si cette série converge ou diverge.
P
• Dans le cas de convergence, la limite de la suite des sommes partielles est appelée somme
+∞
de la série un , et est notée un . On a donc
P X
n=0
+∞ p !
un = lim lorsque cette limite existe.
X X
un
p→+∞
n=0 n=0
+∞
• Une série divergente n’a pas de somme. L’écriture @un n’a alors pas de sens.
@
X
n=0 @
@
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Remarques.
1. Deux séries sont dites de même nature ssi elles sont toutes les deux convergentes ou toutes les deux
divergentes.
+∞
2. Ne pas confondre un , qui désigne la série elle-même (toujours définie) et un qui désigne,
X X
n=0
en cas de convergence seulement, la somme de cette série, i.e. la limite de la suite de ses sommes
partielles.
Il y a donc la même différence entre ces notations qu’entre (un )n∈N et lim un pour les suites.
n→+∞
+∞
On ne doit donc se permettre d’écrire ce symbole un qu’une fois démontrée la convergence de la série.
X
n=0
3. La somme d’une série n’est pas une somme. . . mais la limite d’une suite de sommes !
Proposition. (1)
Soit (un )n>0
X∈ K ; soit
N
X n0 ∈ N .
∗
Preuve.
n n n0 −1
un .
X X X
un = un −
n=n0 n=0 n=0
n n0 −1 n
Proposition. (2)
Deux séries qui ne diffèrent que par un nombre fini de termes sont de même nature.
Si on modifie un nombre fini de termes d’une série, on ne modifie pas sa nature.
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Proposition. (3)
Pour que un converge, il est nécessaire que la suite (un ) converge vers 0.
P
Étudier la convergence d’une série, c’est étudier la convergence d’une suite, à savoir la suite de ses
sommes partielles.
Réciproquement, toute suite peut être écrite comme suite des sommes partielles d’une certaine série :
n
en effet, on remarque que si on pose v0 = u0 et ∀n ∈ N∗ , vn = un −un−1 , alors ∀n ∈ N , vk .
X
un =
k=0
Conclusion :
Proposition. (4)
La nature (convergente, divergente) de la suite (un ) est équivalente à celle de la série
X
(un+1 −un ).
Proposition. (5)
Si les séries de terme général respectif un et vn convergent dans K, si λ ∈ K,
alors la série de terme général λun + vn converge, et
+∞
X +∞
X +∞
X
(λun + vn ) = λ un + vn
¶ n=0 n=0 n=0
Autrement dit, l’ensemble F = (un ) ∈ KN / un converge est un espace vectoriel, sous-espace
X ©
+∞
de l’espace vectoriel KN , et l’application (un )n∈N ∈ F 7 → un est linéaire de F dans K.
X
n=0
Une série (λun + µvn ) peut être convergente sans qu’aucune des 2 séries un et vn ne
X X X
le soit ! On ne peut donc pas « couper des sommes infinies » en deux aussi simplement qu’avec des
sommes finies...
Proposition. (6)
Si un converge et vn diverge, alors (un + vn ) diverge.
X X X
Proposition. (7)
Si (un ) est une suite de nombres complexes,
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ou encore,
si et seulement si la série de complexes un converge
X
et en cas de convergence, on a
+∞ +∞ +∞ +∞ +∞
! !
Re(un ) + i Im(un )
X X X X X
un = un = un
n=0 n=0 n=0 n=0 n=0
On considère ici une suite (un )n∈N telle que la série un converge . On note (Sn )n∈N la suite de ses
P
Définition
Soit p ∈ N ;
on appelle reste d’ordre p (ou de rang p) de la série convergente un l’élément de K :
P
R p = S − Sp
La
Å suite (Rn )ãn∈N est la suite des restes de la série convergente un . Elle converge vers 0
P
Rp −−−−→ 0 .
p→+∞
Rn = S − Sn
p
! n
lim
X X
= uk − uk
p→+∞
k=0 k=0
p n
!
lim th op. sur les limites
X X
= uk − uk
p→+∞
k=0 k=0
p
!
lim
X
= uk
p→+∞
k=n+1
+∞
Rn s’écrit donc comme somme d’une série (convergente, bien entendu) : Rn =
X
uk
k=n+1
+∞ +∞
X X
Parfois, puisque S = un et pour « prolonger » la formule précédente, on définit R−1 par : R−1 = S = un .
n=0 n=0
6/25 2017-2018
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Rq. • La nature d’une série tronquée étant la même que celle de la série initiale, l’étude des séries réelles
dont les termes ne sont positifs qu’à partir d’un certain rang se ramène à l’étude de celles dont tous les
termes sont positifs.
• De plus, deux séries opposées ( un et (−un )) sont de même nature.
X X
• En résumé, l’étude des séries réelles dont les termes sont de signe constant à partir d’un certain
rang se ramène à l’étude des séries à termes positifs, à partir du rang 0.
Dans la suite de ce paragraphe, on va donc énoncer des résultats concernant les séries à termes positifs dès
le rang 0, résultats qui ont leur transcription pour des séries réelles à termes de signe constant (à partir
du rang 0 ou à partir d’un certain rang n0 ).
Remarque. Toutes les propriétés des séries à termes positifs vont reposer sur la proposition suivante :
Proposition. (8)
n
!
Si ∀n ∈ N , un > 0, alors la suite (Sn )n>0 = est croissante.
X
uk
k=0 n>0
Théorème. (9)
+∞ n
!
De plus, en cas de convergence, un = Sup (mais il s’agit là d’une valeur « théorique »).
X X
uk
n=0 n∈N k=0
X e−n
Exemple. est convergente.
>1
n
Ce théorème est faux si la suite (un ) n’est pas de signe constant...(cf (−1)n qui diverge gros-
X
Remarques.
n +∞
1. Si ∀n , un > 0 et si un converge, alors ∀n ∈ N , Sn =
P X X
uk 6 uk = S.
k=0 k=0
n
2. Si une série à termes positifs est divergente, alors lim
X
uk = +∞.
n→+∞
k=0
Théorème. (10)
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II.2.b Domination
Théorème. (11)
II.2.c Équivalent
Théorème. (12)
L’hypothèse vn > 0 est essentielle et on veillera bien à ne pas appliquer ce théorème à des séries
à termes complexes ou à termes réels de signe variable …
Théorème. (13)
X 1
La série de Riemann converge si et seulement si α > 1 .
n>1
nα
Preuve.
1 X 1
• Si α 6 0, alors 6→ 0, donc diverge (grossièrement).
nα n→+∞ nα
n>1
1 1
• Si α = 1, alors ∀n > 1 , S2n − Sn > n = , donc si (Sn )convergeait vers `, (S2n ) convergerait aussi vers `, et
2n 2
1 X1
par passage à la limite dans l’inégalité, on aurait 0 > ! ! ! donc (Sn ) diverge i.e. diverge .
2 n
1 1 X1
• Si 0 < α < 1, alors ∀n > 1 , α
> > 0, et diverge,
n n n
n>1
X 1
donc par théorème de minoration pour les séries à termes positifs, diverge.
nα
n>1
ˆ k
Å ã
1 1 1 1 1
• Si α > 1, on a pour tout k > 2 , 6 dt = − α−1 .
kα k−1 tα α−1 (k − 1)α−1 k
n n Å ã
1 1 X 1 1 1 1 1
D’où Sn − 1 = , donc (Sn − 1) est
X
6 − α−1 = 1 − α−1 6
kα α−1 (k − 1)α−1 k α−1 n α−1
k=2 k=2
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1
majorée par ,
α−1
1 1
donc (Sn ) est majorée par 1 + et est croissante (car ∀n > 1 , α > 0) donc (th. lim. monotone) converge.
α−1 n
Remarque. Les séries de Riemann sont des séries de référence : l’étude d’une série numérique se ramène
souvent à comparer celle-ci avec une série de Riemann.
• S’il existe α > 1 tel que la suite (nα un )n∈N soit majorée , alors la série un converge.
X
Donc en particulier, s’il existe α > 1 tel que la suite converge, alors la série un converge.
X
(nα un )n∈N
• S’il existe α 6 1 tel que la suite (nα un )n∈N soit minorée par m > 0 , alors la série un diverge.
X
En particulier, s’il existe α 6 1 t.q. (nα un )n∈N converge vers ` > 0 ou diverge vers +∞, alors
X
un
diverge.
Savoir retrouver le résultat suivant, souvent utile (la dém. utilise le §II.4) :
1
Soient (α , β) ∈ R2 ; la série converge ssi [ α > 1 ou (α = 1 et β > 1)].
X
n>2
n (ln n)β
α
Au passage, on a un résultat sur l’intégrabilité des fonctions de Bertrand (h.p. mais très classique...) :
1
t 7→ est intégrable sur [2 , +∞[ ⇐⇒ [ α > 1 ou (α = 1 et β > 1)]
t lnβ (t)
α
II.3.a Rappels
Théorème. (14)
+∞
1
La série géométrique rn converge ssi |r| < 1 ; de plus, si |r| < 1, alors .
X X
rn =
n>0 n=0
1−r
+∞ +∞
rn+1
Remarque. Si |r| < 1, ∀n ∈ N , .
X X
k n+1
r =r rp =
p=0
1−r
k=n+1
Définition
Soit x ∈ R+ .
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∀n ∈ N, dn ∈ N
∀n ∈ N∗ , 0 6 d 6 9
On appelle développement décimal de x toute suite (dn ) telle que : +∞
n
dn 10−n
X
x =
n=0
et on écrit alors x = d0 , d1 d2 . . . dn . . .
+∞
On remarque que la deuxième condition assure la convergence de la série dn 10−n .
X
n=0
+∞ +∞
1 1
Comme 0 6 dn 10−n 6 9 .10−n = 9
X X
1 =1
10 1 − 10
n=1 n=1
et comme cette somme vaut 1 ssi ∀n > 1 , dn = 9,
on a (sauf si ∀n > 1 , dn = 9) d0 = bxc.
On peut donc se ramener au cas où x ∈ [0 , 1[.
• Il est possible de démontrer que le développement décimal d’un nombre rationnel est périodique,
autrement dit que la suite (dn ) est périodique à partir d’un certain rang :
1
Exemple. la suite associée au développement décimal de (suite constante à partir du rang
3
3
1, donc périodique) ou encore = 0 , 230769230769230769 . . ..
13
Cette règle est mentionnée dans le programme. Nous la traitons donc en cours. Mais c’est un
résultat peu utile pour l’étude des séries numériques, et il ne doit pas cacher le principe du résultat :
on compare le terme général de la série à étudier à une série de référence – ici, une série géométrique.
Remarque. Savoir retrouver rapidement la proposition suivante (qui est surtout utile pour démontrer la
règle de D’Alembert) :
Proposition. (15)
un+1
• S’il existe n0 ∈ N et k ∈ [0 , 1 [ tels que ∀n > n0 , un > 0 et 6 k,
un
k
alors la série un converge et ∀n > n0 , 0 6 Rn 6
P
un
1−k
un+1
• Si ∀n > n0 , un > 0 et > 1, alors un diverge grossièrement.
P
un
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un+1
Å ã
2. si ` > 1 ou si converge vers 1+ , alors un diverge grossièrement
X
un
3. si ` = 1, alors on ne peut pas conclure.
1 1
Exemple. ∀n > 1 , un = ou un = 2
n n
Remarques.
1. Appliquer la règle de d’Alembert à une série à termes > 0 revient à comparer cette série à des séries
géométriques.
2. On essaiera d’appliquer la règle de d’Alembert lorsque le terme général un contient des exponentielles ou
des puissances.
X n!
Exemple.
nn
un+1 un+1
3. un converge (on peut avoir alors
X
< 1; −−−−−→ 1)
un un n→+∞
Å ã
un+1
4. Si n’a pas de limite, il se peut que un converge ou diverge.
P
un
Lemme. (17)
Soit f : [n0 , +∞[ → R une fonction continue par morceaux et décroissante.
Pour n > n0 + 1, sur les figures suivantes, on « voit » des encadrements :
y y
1 1
f (n) f (n)
f (n + 1)
0 n n+1 x 0 n−1 n
n+1 x
ˆ n+1 ˆ n+1 ˆ n
f (n + 1) 6 f (t) dt 6 f (n) f (t) dt 6 f (n) 6 f (t) dt
n n n−1
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N ˆ N N −1 ˆ N +1 N ˆ N
f (t) dt 6 et f (t) dt 6 f (t) dt
X X X
f (n) 6 f (n) f (n) 6
n=n0 +1 n0 n=n0 n0 +1 n=n0 +1 n0
Soit n0 ∈ N, soit f : [n0 , +∞[ → R une application continue par morceaux, positive et
décroissante sur [n0 , +∞[. ˆ →+∞
La série f (n) converge ssi f est intégrable sur [n0 , +∞[, c’est-à-dire f converge,
X
n>n0 n0
Remarques. • En cas de convergence deP f (n), on a un encadrement des restes via des intégrales.
P
• En cas de divergence de f (n), le lemme précédent permet d’obtenir un équivalent
des sommes partielles via des intégrales.
• Toujours présenter un schéma pour illustrer les inégalités annoncées.
1
Une application directe. Pour les fonctions de Riemann : t 7 → et α > 0, on a décroissance,
tα
+∞
X 1 1
continuité et positivité sur [1 , +∞[ et ? si α > 1, ∼
α +∞ (α − 1)nα−1
k=n+1
k
n
1 n1−α
? si 0 < α < 1, .
X
∼
k=1
kα +∞ 1−α
+∞ +∞
1 X 1
En déduire la nature de la série de terme général un = et
X
v n =
k=n+1
k2 k=n+1
k4
1 1 1
Un autre exemple. Déterminer un équivalent de Sn = + +...+ .
2 ln 2 3 ln 3 n ln n
Exemple. La formule de Stirling
En utilisant les formules de Wallis et la comparaison série-intégrale appliquée à la fonction
g : [1, +∞[ → R , on montre la formule de Stirling (à connaître !)
t 7→ ln t
Å ãn √
n
n! ∼ 2πn
e
2n
Application : trouver un équivalent de un = n
22n (2n − 1)
12/25 2017-2018
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III.1.a Généralités
Définition
On dit que la série de terme général un converge absolument dans K
si et seulement si la série de terme général |un | converge (dans R+ ).
Proposition. (19)
Si un et vn sont absolument convergentes, alors pour tout scalaire λ(∈ K), (un + λvn ) est
P P P
absolument convergente.
Preuve. Il suffit de remarquer que ∀n ∈ N , |un + λvn | 6 |un | + |λ||vn | et d’appliquer le théorème de majoration pour
les séries à termes positifs.
proposition précédente un K-ev et l’application `1 (K) → R est une norme sur `1 (K).
+∞
X
u 7→ |un |
n=0
Proposition. (20)
+∞ +∞
Dans K, toute série absolument convergente est convergente et
X X
un 6 |un |.
n=0 n=0
Autrement dit, la convergence absolue est une condition suffisante de convergence.
Remarque. La réciproque du théorème précédent est fausse : il existe des séries convergentes et non
absolument convergentes. Une série convergente et non absolument convergente est dite semi-convergente.
X (−1)n
Exemple. séries de Riemann alternées : pour α ∈]0 , 1].
nα
n>1
Proposition. (21)
Soient
(P un et vn deux séries à termes dans K.
P P
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Si un et vn sont deux séries telles que vn converge et un = O(vn ), on ne peut pas déduire
P P P
que un converge :
P
1 (−1)n
+ ∀n > 1 , un = et vn = .
n n
Proposition-Définition. (22)
L’ensemble `2 (R) = {u ∈ RN / u2n convergente} est un R-ev
X
n>0
+∞
et l’application (u , v) 7 → un vn est un produit scalaire sur ce R-ev.
X
n=0
On note N2 la norme associée :
+∞
!1
X 2
Remarque. On a `1 ⊂ `2 :
en effet, si |un | converge, alors |un | −−−−−→ 0, donc à partir d’un certain rang, |un | 6 1 donc u2n 6 |un |
X
n→+∞
et donc par comparaison à des séries positives, u2n converge.
X
Définition
On dit qu’une série un à termes réels est alternée si et seulement si : ∀n ∈ N, un = (−1)n |un |
P
ou
∀n ∈ N, un = −(−1)n |un |
ou encore :
une série réelle est dite alternée lorsqu’elle est de la forme :
X
(−1)n vn
où ∀n , signe(vn ) = signe(v0 ).
Ainsi, une série alternée est une série dont le terme général change de signe à chaque changement
d’indice.
Remarques.
1. Il est clair qu’un cas se ramène à l’autre en changeant u en −u.
2. Dans la pratique, l’alternance des signes des termes de la suite u pourra n’être effective qu’à partir d’un
rang n0 .
3. Concrètement, les séries alternées se présenteront sous la forme : (−1)n vn où v est un suite de réels de
P
signe constant (au moins à partir d’un certain rang).
4. (un ) est alternée lorsque le produit de 2 termes consécutifs de la suite est négatif : ∀n , un+1 × un 6 0
ou encore lorsque la suite ((−1)n un ) est de signe constant.
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un − −−−−→ 0
Si alors (−1)n un est convergente.
X
n→+∞
n n∈N est décroissante
(u )
n
Remarque. Bien sûr, toutes les hypothèses de ce théorème sur les séries alternées sont fondamentales.
(−1)n
Å ã
Contre-exemple 1. si un = ln 1 + √ , alors un est alternée, u converge vers 0, mais |u| n’est pas
P
n
décroissante et un ne converge pas.
P
Contre-exemple 2. si un = (−1)n (1+ n+1 ), alors un est une série alternée, 1 + n+1 est décroissante,
Ä ä
1 P 1
n
mais 1 + n+1 ne converge pas vers 0 et un ne converge pas.
Ä ä
1 P
n
1
Contre-exemple 3. si un = , alors u est décroissante, u converge vers 0, mais un n’est pas alternée
P
n+1
et un ne converge pas.
P
n=0
Remarque. Cela signifie que, lorsque le TSSA s’applique, le reste est majoré par son premier terme, en
valeur absolue, et il est du signe de ce premier terme. Cela permet d’estimer a priori l’erreur commise
lorsque l’on approxime S par Sn .
Proposition. (25)
X (−1)n
converge si et seulement si α > 0.
n>1
nα
0 1
] ] -α
X (−1)n
divergente semi-convergente absolument convergente Nature de
n>1
nα
Le 2ème théorème sur les séries alternées permet d’obtenir un encadrement (via une somme partielle)
de la somme, de longueur ε (i.e. de trouver a tel que a 6 S 6 a + ε) !
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X (−1)n
Exemple. Après avoir justifié la convergence de la série , déterminer un entier naturel
2n + 1
n0 pour lequel |Sn − S| 6 10−2 et en déduire un encadrement de S de longueur 10−2 .
son terme général n’est pas de signe constant (et donc on ne peut pas appliquer le th. d’équivalence
réservé aux séries à termes de signe constant). Ces exemples relèvent plutôt de la méthode d’éclatement.
En général, le reste du développement asymptotique doit être pris en compte dans le terme wn ; et wn
pourra lui aussi être « éclater » si besoin est. Ç
(−1)n (−1)n
å
Exemples. • Nature de la série ln 1 + √ . • Nature de la série .
X X
√
n>2
n n>2
n + (−1)n
1 1
Exemple. ∀n ∈ N , un = vn = ; alors un converge et U = V =
P
= 2.
2n 1 − 1/2
+∞
1 1 4
Et ∀n ∈ N , tn = un vn = n , donc tn converge et
X
= 6= U V = 4.
P
tn =
4 n=0
1 − 1/4 3
Définition
Considérons 2 séries de termes généraux respectifs un et vn .
n
On note wn = uk .vn−k .
X X
up .vq =
p+q=n k=0
ainsi définie est notée u ∗ v et s’appelle le produit de convolution de u et v.X
La suite w X
La série wn est alors appelée produit de Cauchy des deux séries un et vn .
X
Théorème. (26)
16/25 2017-2018
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2018 Séries numériques
Preuve. Non exigible, on ne la fait donc pas. (Elle sera en annexe sur le site)
Le produit de Cauchy de 2 séries convergentes (mais pas abs. cv.) n’est pas nécessairement une
X (−1)n
série cv (cf produit de Cauchy de √ par elle-même)
n+1
Remarque. Le contexte naturel d’utilisation du produit de Cauchy de deux séries est celui des séries entières.
n
1
Exemple. Convergence et, éventuellement, somme de la série de t.g. wn = .
X
k=1
k 2 2n−k
n
X 1
∀n ∈ N∗ , un = − ln n
k
k=1
n
X 1
= ln n + γ + o(1)
k
k=1
+∞
X 1
un =
k2
k=n+1
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Remarques générales : d’application du théorème sont réunies, éviter par exemple d’ap-
18/25
2018
PC*
pliquer le théorème à des suites complexes non réelles, à des
• On ne doit pas parler de la somme d’une série avant d’avoir suites réelles dont la valeur absolue ne décroît pas… ; bien se
+∞
établi sa cv ; autrement dit, on n’utilisera le symbole souvenir également de la majoration du reste, souvent utile.
X
un
Majoration de la v. abs. (ou du module) du t.g. ou du
n=0
•
qu’ après avoir montré la cv de la série de terme général un .
terme général lui-même pour les séries positives : c’est bien |un |
• Commencer par bien identifier la situation : est-ce une série (ou un pour une série positive) que l’on majore, pas Sn ; il est
à termes réels positifs (éventuellement à partir d’un certain incorrect d’écrire par exemple
Séries numériques
ramener à une série géométrique, ou exponentielle, grouper des
• Théorème des séries alternées : on reconnaît souvent fa- termes (paquets), utiliser astucieusement le théorème sur les
cilement une série alternée (mais il ne faut pas se laisser leurrer séries alternées…
2017-2018
1 2018
vn = (−1)n wn = (−1)n Arcsin
PC*
n n
Exo 4
(−1)n Ä √
Applications directes du cours ; les questions sont indépendantes. `n = sin π n2 + 1
ä
kn =
n3/4 + (−1)n+1
n=0
X n! 1
(1) (6)
X
1 nn n ln n
(4) Montrer la cv de et calculer sa somme.
X
n>1
n(n + 1)(n + 2)
n>1 X nln n
(2) n2
Ç å
X 2n − 1
Idem avec . (7) sin
X
(ln n)n π
n>3
n3 − 4n n>2 n+1
√
ln n
(3) e−
X
(−1)n (8) sin(π n2 + 1)
Ç å X p
(5) Cv et calcul de ln 1 + . n>1
X
n X√ √
n>2 (4) n
n− n+1
n
(−1)n
(9)
X
n
Å ã
1
Å ã
(6) Cv et calcul de ln 1 − 2 . (5) Arccos
X X
n+1 n>1
nα + (−1)n nβ
n>2
n
Séries numériques
0 1+x
Exo 5 Exo 8
19/25
Déterminer la nature des séries numériques suivantes : Étudier la série numérique un lorsque :
P
1 1
20/25
2018
(1) un = (5) un =
PC*
n2 ln n n ln2 n Exo 12 Formule de Stirling :
ln n ˆ
(2) un = 2 π/2
n
(6) un = √
1 Pour tout n ∈ N, on définit Wn = cosn (t)dt.
1 n ln n 0
(3) un = √
n ln n (1) Montrer que ∀n > 2, nWn = (n − 1)Wn−2 .
1 1
(4) un = (7) un = (2) En déduire que pour tout entier naturel n, (n + 1)Wn+1 Wn =
n ln n nα lnβ n W1 W0 .
Exo 9 (3) Montrer que la suite (Wn )n∈N est décroissante et que pour tout
Pour α > 0 fixé, on considère la suite définie par : n, Wn > 0.
π
…
(4) Montrer que Wn+1 ∼ Wn ; En déduire Wn ∼ .
(
u0 = α
2n
∀n ∈ N, un+1 = un e−un
(5) Calculer pour tout entier p, W2p et W2p+1 .
(1) Étudier la suite (un )n∈N .
1 n+1/2 −n
(2) En étudiant la suite de ses sommes partielles, étudier la série de (6) Montrer que la suite de terme général an = n e
n!
terme général un . converge. Soit ` sa limite. Justifier ` > 0.
k=1
k Exo 13
On décide de convenir u0 = 0. Convergence de la série de terme général :
On définit une autre suite (vn )n en posant : Ç å
1
v0 = 0 et ∀n ∈ N∗ , vn = un − un−1 un = (−1) sin
n
√
(−1)n + n
Déterminer un équivalent de vn .
Utiliser vn pour en déduire la convergence de (un )n .
P
Exo 14
Séries numériques
Exo 11
Étudier la nature de la série de terme général
Soit (a n ) une suite décroissante de réels positifs ; On suppose que la
2017-2018
(−1)n
série an converge. Montrer que nan −−−−−→ 0.
X
un = e
√
n→+∞
n −1
2017-2018
2018
PC*
Exo 15 Montrer que : Exo 19
Étudier la convergence et calculer la somme des séries proposées.
+∞
(−1)n 8n +∞ +∞
On donne : 1
= e et 1
6 .
π2
X P P
n! n2
=
n=0
(2n)! n=0 n=1
1
est un réel négatif. (1) .
X
√ √ √
n>1 n2 + n( n + n + 1)
Exo 16
(n − 1)
x2n (2) .
X
Déterminer les valeurs du réel x pour lesquels la série est
X
(n + 1)(n − 2)2
n>0
1 + x2n n>1
convergente.
X (n2 − 3)
(3) .
Exo 17 (n − 2)!
n>2
X (−1)n
On considère la série , appelée série harmonique alternée.
n+1 Exo 20
(1) Montrer que cette série n’est pas absolument convergente. On s’intéresse à la suite définie par a0 > 0 et an+1 = 1 − e−an .
(2) Montrer que cette série est convergente.
(1) Étudier la convergence de cette suite.
ˆ 1
1
(3) En remarquant que = tn dt, calculer la somme de (2) Déterminer la nature de la série de terme général (−1)n an .
n+1 0
cette série.
(3) Déterminer la nature de la série de terme général a2n .
(4) En déduire un encadrement de ln 2, à 10−1 près, à l’aide de deux
(4) Étudier la série de terme général ln . En déduire la nature
Äa ä
n+1
rationnels. an
de la série de terme général an .
Exo 18
Exo 21
Montrer la convergence et calculer la somme des séries suivantes :
√
(1)
4n − 3 (1) Montrer que l’équation xn + x n − 1 = 0 a une unique racine
X
Séries numériques
n>3
n(n2 − 4) positive, notée xn .
1 P
(2) Arctan
X
2
n +n+1 (−1)n xn .
P
n>0
(2) On note an l’entier le plus proche de n ! e−1 et bn
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2018
=
PC*
n
Exo 22 (−1)k
.
X
n!
k!
On pose k=0
un = cos π
Ä p
3
ä
n3 + an2 + bn
• Calculer les 16 premiers termes de ces suites.
À quelle condition portant sur a et b la série de terme général un • Formuler une conjecture, la démontrer.
est-elle convergente ?
ˆ 1
Exo 23 (3) On note dn = n ! e −1
− bn et Jn = xn ex dx.
Soit un une série convergente à terme général positif.
P 0
où x = 0 , a1 a2 a3 a4 . . . (on inverse a1 et a2 ).
Séries numériques
¶ ©
(3) f est-elle continue par morceaux ?
|y − q| < 12 , c’est-à-dire l’entier le plus proche de y.
(4) L’intégrale de f sur [0 , 1[ existe-t-elle ? Si oui, en donner une
2017-2018
2018
PC*
x 7→ xx tives de x 7 → x ln x − 2 et x 7 → 0, x ∈ [0 , 10].
(1) Déterminer α tel que, si on pose g(0) = α, g soit continue en 0. b. On pose x0 = 3. Rappeler la relation de récurrence :
(3) Donner le minimum de g sur [0 , 1] et préciser l’allure de sa fournie par la méthode de Newton.
courbe au voisinage de 0.
c. Former la liste [x0 , x1 , . . . , x20 ], et constater qu’elle est sta-
(4) Donner une approximation de l’intégrale de g sur [0 , 1]. tionnaire. À partir de quel indice ?
(5) Écrire l’intégrale de g sur [0 , 1] comme somme d’une série. (2) Reprendre la question précédente avec l’équation :
Pour le premier exercice, c'est un peu long si on n'a pas tout de suite une idée. (3) Écrire une fonction indice(psi, x0) qui renvoie le premier in-
Examinateur plutôt sympathique qui donne les indications si vraiment on cale. dice p tel que xp+1 = xp .
On perd vite du temps avec l'informatique. (4) On charge la fonction fsolve du module scipy.optimize par
l’instruction :
Exo 27 Python – Arts et Métiers from scipy.optimize import fsolve
Lire l’aide help(fsolve) et expliquer à quoi correspondent les
(1) Dans cette question, on veut résoudre l’équation : deux premiers arguments de cette fonction.
x ln(x) − 2 = 0 (5) Utiliser fsolve pour résoudre à nouveau les deux équations pré-
cédentes.
par la méthode de Newton.
Séries numériques
23/25
PC*
2018 Séries numériques
ˆ x n
X
F : x 7→ f ∀n ∈ N, Sn = uk
a
ˆ +∞
k=0
? ln ? géométriques
•On essaye d’estimer l’intégrande •On essaye d’estimer le terme général de la série
pour le comparer à une fonction de référence pour le comparer à une suite de référence
2. Les différences
•∅ • un cv =⇒ un −−−−−→ 0
X
n→+∞
•Les th. de majoration, domination, équivalent •Les th. de majoration, domination, équivalent
portent sur l’intégrabilité ne sont valables que pour les séries à termes positifs
(donc on travaille avec des | |)
ˆ +∞
•On pourrait travailler sur x 7→ f •On travaille souvent sur les restes
x
mais on ne le fait pas
•∅ •TSSA
•∅ •D’alembert
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PC*
2018 Séries numériques
2017-2018 25/25