Le Lac de Lamartine: Expose Français Theme
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EXPOSE FRANÇAIS
THEME
LE LAC DE LAMARTINE
INTRODUCTION
I.PRESENTATION DU TEXTE
CONCLUSION
INTRODUCTION
Le Lac est le dixième poème du recueil de 24 poésies nommé Les Méditations poétiques de
Alphonse de Lamartine (1790-1869) publié en 1820. La poétique de ce poème comme de
l'ensemble du recueil des méditations est classique, des quatrains d'alexandrins coupés à
l'hémistiche donnant une harmonie, un équilibre lent propice à la description des sentiments
de l'auteur.
Le Lac est considéré, aujourd’hui encore, comme le fleuron de la poésie romantique. Ce
poème fut inspiré à Lamartine par la liaison amoureuse qu’il eut en 1816-1817 avec Julie
Charles, une femme mariée atteinte d’un mal incurable qui l’emporta en 1817. Lamartine
revient seul revoir les lieux qu'il a visités autrefois avec elle.
Le Lac de Lamartine est devenu le poème immortel de l'inquiétude devant le destin, de
l'élan vers le bonheur et de l'amour éphémère qui aspire à L'Éternité.
I. PRESENTATION DU TEXTE
Le Lac
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?
Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.
L'antithèse "ce temps qui les donna, ce temps qui les efface" suggère également la fugacité
des moments de bonheur, qui disparaissent aussi vite qu'ils ont éclos. En ce sens, le
poème porte la plainte de toute la nature humaine. L'usage de la première personne du
pluriel permet ainsi au lecteur de se reconnaître dans le cri de douleur poussé par le poète.
Tout le poème semble ainsi évoquer la fuite du temps.
L'allégorie temps-oiseau prend ici une importance particulière. "Ô temps ! suspends ton
vol", est un impératif adressé au temps comme à un oiseau pour suspendre son vol et se
reposer. Au vers 37 où l'adjectif "jaloux" renforce la personnification.
À partir du vers 20, présence d'apostrophes et de l'impératif présent (exemple : "Sois plus
lente"). À partir du vers 29, les prières pour que le temps ralentisse sont remarquables,
ainsi que le subjonctif présent dans les trois dernières strophes (au début des vers). Les
interro-négatives des vers 41 et 44 soulignent la douleur du poète.
Lamartine invite donc à profiter du temps présent (carpe diem) : "Aimons donc,
aimons donc ! de l'heure fugitive, / Hâtons-nous, jouissons !". Deux structures binaires
pour souligner les mots importants : répétition de "Aimons donc" et "Hâtons-nous,
jouissons" 3 syllabes + 3 syllabes, avec diérèse sur le i de jouissons, comme pour insister
sur ce mot.
Utilisation du registre lyrique.
Dans ce poème Le Lac, Lamartine montre que l'homme est impuissant face à la fuite du
temps. Pourtant, la nature, elle, n'est pas sensible à cette fuite du temps.
La nature est très présente dans l'ensemble du poème. Nous la retrouvons sous la forme
de l'élément liquide avec l'image du lac mais également à travers l'évocation du "vent" vers
11 ou du "Zéphyr" vers 57 qui représente l'air ou des "roches profondes" qui représente la
terre. Les "rochers", "grottes", "rocs" permettent quant à elle une image minérale de la
nature, là où les "sapins", "coteaux", "forêts" et le "roseau" dressent une image végétale.
Cette communication imagée du poète avec les éléments de la nature n'est en fait
qu'une manière d'utiliser la fonction expressive du langage, puisque le poète n'a en
réalité pour but que d'exprimer ses sentiments.
Lamartine fait parler l'être aimée : "la voix qui m'est chère / Laissa tomber ces
mots". L'être aimée apostrophe les éléments de la nature ("Ô lac ! rochers muets !
Le Lac de Lamartine
grottes ! forêt obscure !") comme une apostrophe à un ami.
Dialogue avec le lac ("Un soir, t'en souvient-il ?"), tutoiement.
L'apostrophe "Ô Lac !", caractérisée par l'usage de la majuscule donne au lac une
dimension personnelle, renforcée par le nom "flanc" et par le verbe "mugir" des vers 10 et
9.
"Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes" -> allitération en [s] qui illustre le
mugissement du lac. Les allitérations en [l], des vers 14 et 38 par exemple, miment ainsi le
bruit de l'eau.
"Ô lac / Où tu la vis s'asseoir !" => Le lac garde le souvenir des moments heureux "tu la
vis s'asseoir".
La nature en général et le lac en particulier sont le cadre du bonheur passé (vers 6 : "des
flots chéris", 16 : "flots harmonieux").
A la fin du poème, c'est toute la nature qui garde le souvenir des moments heureux :
"Gardez de cette nuit, gardez, belle nature, / Au moins le souvenir !". Anaphore de "Qu'il
soit" dans les dernières strophes pour montrer que le souvenir est de partout dans la nature.
Le temps n'a pas de prise sur la nature : "Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
/ Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir".
Ainsi, la nature a le pouvoir de garder le souvenir de l'être aimé. Le poème se termine sur
le mot "aimé", que toute la nature semble scander ("Tout dise"), note optimiste pour
terminer ce poème lyrique.
CONCLUSION
Le Lac est une réflexion sur le temps en rapport avec un amour qui semble à jamais fini.
Lamartine constate avec amertume que le passé heureux est perdu à jamais, que le temps en a
effacé la trace et qu'il ne peut être restitué. La nature qui a été le témoin vivant de la présence
du poète a pu garder la trace de ce moment et le restituer au poète. C'est le paysage qui
conserve le souvenir, et non l'écriture et qui peut dire "ils ont aimé". Le titre du poème
s’explique : comme le lac retient les eaux fluides et fugitives, le poème retient le temps et fixe
pour l’éternité un moment de bonheur inoubliable. Lamartine montre ici que l’art est un
moyen de lutter contre le temps qui passe et force est de constater qu’il réussit son projet
puisque, aujourd’hui encore, nous lisons son poème et partageons avec lui son souvenir.