Grandir en Christ Pourquoi Ebook PDF
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préciser notre situation par rapport à Dieu et, parmi ses conséquences,
la modification de la direction de notre regard sur lui.
– Pourquoi croître en Christ? Comment et dans quels domaines vit-on
la croissance de façon pratique? Cela fait l’objet de la troisième partie.
[9]
Psychopathologie chrétienne
1 Psaume de David.
L’Eternel est mon berger: je ne manquerai de rien.
2 Il me fait reposer dans de verts pâturages,
Il me dirige près des eaux paisibles.
3 Il restaure mon âme,
Il me conduit dans les sentiers de la justice,
A cause de son nom.
4 Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort,
Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi:
Ta houlette et ton bâton me rassurent.
5 Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires;
Tu oins d’huile ma tête, et ma coupe déborde.
6 Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront
Tous les jours de ma vie,
Et j’habiterai dans la maison de l’Eternel
Jusqu’à la fin de mes jours.
Maintenant que vous avez lu, ou plus certainement relu ce texte, cachez-
le et essayez de l’écrire de mémoire.
Voici maintenant les réponses de 30 personnes, non prévenues qu’une
épreuve de mémoire allait être proposée lors d’une prédication
dominicale!
La restitution a été considérée comme juste («exact», dans le tableau ci-
après) sous le seul aspect du sens, phrase par phrase, chacune d’entre elle
pouvant être écrite un peu différemment d’une personne à une autre.
[13]
[14]
Cela nous apporte déjà quelques enseignements:
– Personne n’est arrivé à se remémorer l’ensemble du texte de façon
entièrement exacte, ce qui est intéressant puisqu’une restitution
parfaite n’aurait pas mis en valeur ce qui pourrait être plus ou moins
connu (les spécialistes parlent d’un «effet plafond», où tout le monde
répond juste).
– Dans ce genre d’exercice, un sujet d’analyse des plus intéressant est
celui des réponses ne contenant qu’une idée et celles qui n’omettent
qu’une phrase. Cela ne peut pas apparaître dans le tableau ci-dessus,
mais une personne n’a retenu qu’une seule phrase: «je ne manquerai de
rien» sans même de référence au bon berger. Deux autres ont
mentionné par deux fois cette même partie du premier verset et c’est la
seule phrase qui a été littéralement multipliée lors de cette épreuve
mnésique. Sans ces doubles réponses, il s’agit cependant de
l’expression la plus citée.
– Il y a donc apparemment des souvenirs différents selon les versets…
Avant d’aller plus loin dans l’analyse, voici une épreuve que l’on
pourrait appeler «de rattrapage». Une copie du texte a été redonnée aux
mêmes personnes en leur demandant d’y souligner ce qu’elles pensaient
avoir oublié lors de leur première réponse, mais qui leur était quand même
connu. On entend alors la fameuse expression: «Ah, oui, j’avais oublié!»
Nous allons donc pouvoir isoler ce qui, n’étant pas su par cœur, est quand
même quelque part en mémoire. On pourra en déduire ce qui était
totalement oublié ou mal appris.
[15]
En réalisant le total, entre ce qui a été écrit spontanément et ce qui est
[16]
Telle est la demande du jeune homme riche à Jésus: «Que dois-je faire
pour hériter de la vie éternelle?» (Marc 10.17). Cette question paraît
sincère, ouverte à toutes les réponses, mais elle est en réalité déjà fermée
puisqu’elle restreint la réponse, du moins celle attendue par ce jeune
homme, à la description d’une action. S’il ne fallait justement rien faire,
comment répondre? La façon dont Jésus répond semble montrer qu’il
recherche une modification de la pensée chez son interlocuteur en le
mettant en échec. Vendre tous ses biens signifie pour cet homme qu’il
n’est plus lui-même, qu’il renonce à sa vie actuelle. Malheureusement le
jeune homme s’en va, interrompant une conversation qui ne faisait que
commencer, car la réponse de Jésus ne rentrait pas dans le champ de ce
qu’il pensait entendre. Ce processus mental, la résolution par l’action d’un
problème est universel comme celui de l’idolâtrie.
Appliquons cela au domaine religieux au sens large, où l’exposition de
l’utilité de la démarche de foi commence toujours par un constat d’échec
ou d’insuffisance de l’homme. Bien des systèmes religieux expliquent cela
par tout ce que recouvre le terme de péché, comme la réalisation d’actes
dits répréhensibles. Pour certains, cela correspond aussi à un état naturel
de l’homme. Il est alors proposé une série d’actes humains pour atteindre
un état meilleur, un paradis ou une réincarnation, du moins une situation
améliorée, qu’elle soit ponctuelle, transitoire ou éternelle. Tous insistent
sur la nécessaire sincérité de la personne, son assiduité, sa discipline; et si
certains prônent une amélioration de la personnalité, c’est sur la base
d’efforts propres.
[28]
En rentrant plus en détail dans les mécanismes d’un système religieux,
les mêmes principes reviennent: une déclaration de foi plus ou moins
publique, des actes coûteux sur le plan corporel (jeûne, restrictions sur le
plan alimentaire, vestimentaire, sexuel, voire atteinte corporelle directe)
ou du moins comportemental (ne pas faire ceci ou cela), prier… Tout cela
doit être réalisé dans une quantité importante, le plus possible, le plus
justement possible, car plus, c’est mieux. Des actes de solidarité (dons
pour telle ou telle congrégation, pour les pauvres, etc.) ou la participation
à des rassemblements (réunions spirituelles, pèlerinages…) sont
généralement préconisés. S’il y a un Dieu, il faut lui plaire, se rendre
présentable, peut-être même se mettre en valeur. On s’améliore, on
cherche à progresser, on «gagne son salut» et on en attend une
récompense, par l’association d’idées travail-rétribution.
Si l’on résume cela en un schéma, l’homme monte vers Dieu au moyen
d’une production personnelle en respectant un mode opératoire défini.
Au-delà du registre spirituel, ce même mécanisme n’existe-t-il pas de
[29]
façon universelle?
Si, par exemple, vous étiez un homme ou une femme politique,
souhaitant bien évidemment être élu, vous feriez le constat d’un échec
pour la société ou du bilan d’un concurrent… Vous en tireriez un
programme de réformes, de lois, pour mener votre commune, votre
circonscription ou votre pays vers un état déclaré meilleur, allant du bas
vers le haut au travers d’actes. De façon universelle l’homme met en
valeur ce qu’il est et tente de s’améliorer. Une entreprise, une famille et
une personne suivent le même schéma mental devant toute modification à
apporter: il faut «faire quelque chose».
Dans toute culture, philosophie, religion, on retrouve ce point commun:
face à un problème, la résolution passe par un acte. Lorsqu’il y a une dette
par rapport à «dieu», le débiteur doit la rembourser par ses efforts, ses
sacrifices.
[30]
Finalement, on retrouve le schéma d’une évolution de bas en haut,
toujours avec une ascension par une production humaine, comme dans le
domaine «religieux».
Résumons cela en disant qu’il n’y a qu’une religion dans le monde et
qu’elle est humaine… Le message biblique s’en distingue, puisqu’il nous
montre qu’en matière de relation Homme-Dieu, ce n’est pas l’Homme qui
monte mais Dieu qui descend! «En effet, c’est par la grâce que vous êtes
sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de
Dieu. Ce n’est pas par les œuvres (actions), afin que personne ne puisse se
vanter» (Ephésiens 2.8-9).
Que cela ne vienne pas de nous prend notre pensée à contre-pied. Il ne
s’agit même pas d’un mode de pensée différent, alternatif, mais du strict
inverse.
La tentation du divin
[34]
Parmi ceux qui déclarent croire en Dieu, mais aussi parmi les non
croyants, certains ont compris l’avantage que l’on peut tirer de
l’appropriation de la puissance de Dieu, du moins l’idée de Dieu, pour leur
propre compte. Nous avons évoqué plus haut l’exemple de Nebucadnetsar
qui organise un culte à sa propre personne, se faisant par là même Dieu
(Daniel 3). S’il ne déclare pas directement qu’il est Dieu, du moins dans
un premier temps, il en vient à dire «quel est le dieu qui pourra alors vous
délivrer de mon pouvoir?» (Daniel 3.15, 28), se plaçant ainsi au moins au
niveau d’un dieu. Les compagnons de Daniel ne s’y trompent pas: leur
refus d’adorer la statue est basé sur leur respect du vrai Dieu qui interdit
d’en adorer un autre même s’il s’agit d’un simulacre.
Cet exemple biblique n’est pas unique; certaines nations ont pu avoir des
souverains «de droit divin», assertion très utile pour asseoir son autorité et
qui montre que le divin est une référence!
Nous pourrions bien évidemment nous sentir éloignés de ce type de
pensée, ces despotes n’étant pas chrétiens. Pourtant l’exemple de Simon
«le magicien» (Actes 8.9-13, 18-24) est là pour nous rappeler que cette
idée, cette tentation, est possible chez les enfants de Dieu. Si, en effet, le
qualificatif de «magicien» est devenu indissociable de «Simon», le terme
d’ex-magicien devrait être préféré puisqu’il est devenu chrétien
(Actes 8.13) et c’est après sa conversion qu’il souhaite s’approprier la
puissance d’attribuer le Saint-Esprit aux autres (Actes 8.19) et de montrer
une puissance miraculeuse.
Combien de fois dans l’histoire des hommes, et de l’Eglise, rencontre-t-
on cette utilisation à des fins personnelles de la puissance [35]de Dieu?!
L’idée en est même universelle et nous sommes tous facilement prêts à
non seulement nous remplir littéralement les poches des promesses de
Dieu mais aussi à les utiliser comme moyen de nous hisser au-dessus des
autres. Cela implique de se percevoir a priori comme au-dessus des autres,
ce qui témoigne de notre orgueil. La définition qu’en donne un
dictionnaire est d’ailleurs «sentiment exagéré de sa propre valeur, estime
excessive de soi-même qui porte à se mettre au-dessus des autres».
Lorsque ce sentiment peut s’exprimer, il conduit à une auto-glorification
avec un sens excessif «je me valorise, me survalorise». Cela aura pour
conséquences le besoin de se justifier, de se mettre en valeur, de mettre en
œuvre cette supériorité. L’expression dépendra des moyens à la disposition
de la personne; ainsi un dictateur aura les moyens d’organiser son propre
culte, sa propre valorisation ainsi que faire taire la contestation.
De façon plus commune il faudra mentir, se battre verbalement et peut-
être physiquement pour garder cette supériorité. Se croire au-dessus des
autres justifiera le vol, le meurtre… Détourner à son profit l’image de
Dieu est donc un atout sérieux dans l’expression de l’orgueil puisqu’elle
permet d’utiliser une force infinie et des justifications imparables. C’est
très facilement à portée de main des chrétiens.
Deux choses peuvent être distinguées dans l’utilisation de la puissance
de Dieu à des fins propres dans le cadre de l’église:
– Le détournement d’un don de Dieu, l’appropriation d’un outil divin.
C’est la démarche de Simon qui a vu au travers de ce don le marqueur
d’une spiritualité supérieure pour lui-même et certainement par rapport
aux autres. La recherche [36]de dons extériorisables est souvent issue
d’un besoin de se distinguer des autres.
– Plus subtile est l’utilisation de l’autorité de Dieu par délégation, ce
qui peut être le cas de personnes en situation d’autorité au milieu
d’autres chrétiens. Les responsables de l’église ont reçu délégation de
Dieu pour paître le troupeau du Seigneur et reçoivent en cela une
autorité que leur reconnaît l’assemblée. Il est malheureusement
possible de tomber dans l’abus d’autorité.
Jésus a ainsi pris les devants par rapport à cette attitude en montrant à
ses disciples, par son enseignement et sa pratique, que le chef est d’abord
serviteur des autres (Jean 13.1-17). Il n’a jamais eu besoin d’une police
politique pour asseoir son autorité, il était – et il est toujours! – autorité.
Pourtant, l’expression de cette autorité n’a été autoritaire que vis-à-vis de
ses détracteurs et pas de son peuple. Malheureusement, certains de ses
serviteurs qui «ne sont pas plus grands que leur seigneur» (Jean 13.16) ont
une expression de leur autorité plus bruyante que leur Seigneur… Une
autorité régalienne n’est pas attendue dans l’église quoique certains la
souhaitent, autant du côté des responsables que parfois des membres.
Puisque Dieu est pluriel, ne nous croyons pas «uniques»…
Pour aborder – puis progresser dans – l’étude d’une idée ou d’un thème
comme la croissance chrétienne, nous avons besoin d’une définition pour
circonscrire le sujet, de sources d’information, de réflexion, que celles-ci
soient personnelles ou viennent de ceux qui se sont déjà exprimés sur le
sujet. Il faut aussi prendre du temps et avoir de la bonne volonté…
Cette liste de tâches pourrait être poursuivie indéfiniment, mais parmi
tout ce que l’on peut énumérer, la nécessité d’une base est le plus souvent
oubliée. D’où vient cette idée de grandir? Qui a souhaité la croissance
chrétienne? Avant donc d’étudier directement le sujet dans la troisième
partie, il nous faut rechercher quel fil conducteur, quelle volonté est suivie
par Dieu. Cela nous amène à considérer plus particulièrement ce qu’il
nous a été révélé quant à sa gloire.
Pour prendre la suite de «psychopathologie chrétienne», il aurait été
étonnant que le fil explicatif se trouve dans l’Homme…
La gloire de Dieu?
Pour illustrer la place de la gloire de Dieu dans la révélation biblique,
prenons un peu de recul, de hauteur, en réalisant la soustraction suivante:
Apocalypse 22 (le dernier chapitre de la Bible) moins Genèse 1 (le
premier). Etablissons pour cela la liste [42]de ce qui existe à chacun de ces
moments. Pour être plus précis, Genèse 1 et Apocalypse 22, c’est vaste!
Considérons donc ce qui existe juste avant l’un et juste après l’autre.
Dieu? Il existe avant et il existe toujours après, sans changement. Il en
est de même pour Jésus et le Saint-Esprit.
Les anges? La question est plus délicate à prouver, mais nous avons
différentes raisons qui ne seront pas détaillées ici de penser qu’ils existent
avant, ou tout au début de Genèse 1, mais pas de toute éternité. Par contre,
ils sont clairement décrits comme présents après la période décrite par la
Bible.
Satan et ses anges? Aussi… sauf qu’ils ont tous changé de situation dans
l’intervalle et sont définitivement en enfer.
Les Hommes? C’est le changement le plus visible: ils n’existaient pas
avant la période encadrée par la description biblique et sont tous présents
dans un état immortel mais dans deux situations:
– les uns appartiennent à Christ et vivent en sa présence (paradis);
– les autres sont en enfer, séparés de Dieu
Puisqu’il s’agit de l’élément variable, quel est leur rôle, du moins celui
que Dieu souhaite, dans la situation finale? Le texte suivant nous présente
tous ceux qui sont rassemblés devant Dieu pour le louer et témoigner de sa
gloire:
«Tu (Christ) as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute
tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation. Tu as fait d’eux
des rois et des prêtres pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre.» Je
regardai et j’entendis [43]la voix de nombreux anges rassemblés autour
du trône, des êtres vivants et des anciens; ils étaient des myriades de
myriades et des milliers de milliers. Ils disaient d’une voix forte:
«L’Agneau qui a été offert en sacrifice est digne de recevoir la
puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire et la
louange.» Toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la
terre, sur la mer, tous les êtres qui s’y trouvent, je les entendis s’écrier:
«A celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau soient la louange,
l’honneur, la gloire et la domination, aux siècles des siècles!» Les
quatre êtres vivants répondaient: «Amen!» Et les anciens se
prosternèrent et adorèrent (Apocalypse 5.9-14).
Ce texte décrit l’adoration d’êtres qui ne sont pas tous des hommes, mais
reconnaissent la gloire de Jésus parce qu’il a été immolé pour racheter
pour Dieu des hommes et fait d’eux un royaume de prêtres. Quel est le
rôle d’un prêtre, sinon celui de rendre un culte? Remarquons aussi que
tous ces êtres, si divers, sont réunis pour reconnaître la même gloire et
pour la même justification; il s’agit d’une fonction commune.
Cela se confirme plus loin, où il s’agit uniquement d’hommes: «Après
cela, je regardai et je vis une foule immense que personne ne pouvait
compter. C’étaient des hommes de toute nation, de toute tribu, de tout
peuple et de toute langue. Ils se tenaient debout devant le trône et devant
l’Agneau, habillés de robes blanches, des feuilles de palmiers à la main, et
ils criaient d’une voix forte: ‘Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le
trône et à l’Agneau’» (Apocalypse 7.9-10). Ils témoignent ici d’une action
[44]
qui les a concernés spécifiquement: le salut, ce qui n’est pas le cas des
anges ou des autres êtres célestes.
Apocalypse 19.1 décrit une situation semblable où une foule loue
l’Eternel en l’appelant «notre Dieu».
Il est bien sûr possible de rétorquer qu’il s’agit de passages qui
précèdent Apocalypse 22 puisque nous les lisons dans les chapitres 5, 7 et
19 mais ils décrivent une situation devenue fixe, éternelle, qui perdurera
donc après le dernier chapitre de la Bible.
L’Ancien Testament n’est pas en reste dans le domaine, et pour ne
prendre que l’exemple d’Habakuk décrivant aussi une situation future:
«En effet, la terre sera remplie de la connaissance de la gloire de l’Eternel,
tout comme le fond de la mer est recouvert par l’eau» (Habakuk 2.14).
Notons bien qu’il ne s’agit pas de la connaissance de l’Eternel mais de la
connaissance de la gloire de l’Eternel.
La différence entre ces deux situations, Apocalypse et Genèse, montre un
des éléments de l’œuvre de Dieu: il a créé un être autonome, très
intelligent, ayant des capacités propres d’appréciation et de décision, pour
en être reconnu comme Dieu et s’en faire adorer. Cela se réalise dans le
cadre de la foi, c’est-à-dire sans le voir, pendant notre vie terrestre puis en
vis-à-vis dans l’éternité. «Il nous a prédestinés à être ses enfants adoptifs
par Jésus-Christ. C’est ce qu’il a voulu, dans sa bienveillance, pour que
nous célébrions la gloire de sa grâce, dont il nous a comblés dans le bien-
aimé» (Ephésiens 1.5-6).
Nous avons été prédestinés (ce qui donne au moins une explication à
notre existence)… «pour servir à célébrer sa gloire, nous qui avons par
avance espéré dans le Messie» (Ephésiens 1.12). Le [45]verset 14 du même
chapitre parle de «ceux que Dieu s’est acquis pour célébrer sa gloire».
Lorsqu’il est question du retour de Jésus, quelle en est la raison? «Pour
être célébré parmi ses saints et admiré parmi tous ceux qui auront cru»
(2 Thessaloniciens 1.10).
Tous ces textes convergent vers la gloire de Dieu, la reconnaissance de sa
gloire.
Les passages cités ici ne représentent que quelques exemples parmi de
très nombreux autres évoquant la gloire de Dieu. Deux d’entre eux ont une
place particulière car il s’agit de prières de Jésus s’adressant à Dieu:
– Quelle demande apparaît en premier dans le «Notre Père»
(Matthieu 6)? «Que la sainteté de ton nom soit respectée» autrement
traduit par «que tu sois reconnu pour Dieu» (version Semeur 2000).
Comme nous le verrons plus loin, glorifier quelqu’un c’est lui
reconnaître une qualité particulière, supérieure aux autres.
– Quelle est, sinon, la toute première demande de Jésus lorsqu’il prie
Dieu peu avant d’être arrêté? «Révèle la gloire de ton Fils afin que ton
Fils [aussi] révèle ta gloire» (Jean 17.1)
Il est pourtant vraisemblable que si l’on demande à des chrétiens: quel
est le thème central de la Bible? Une majorité répondrait l’amour de Dieu
pour les Hommes. Ce n’est pas faux en soi, de nombreux thèmes sont en
effet abordés dans la Bible, mais notre côté idolâtre nous pousse à donner
plus de poids à ce qui semble nous apporter directement quelque chose, au
détriment, du coup, des autres questions…
Si notre vie future a pour but de glorifier le Seigneur, qu’en est-il de
[46]
La création
«Où étais-tu quand j’ai fondé la terre? Déclare-le, puisque tu es si
intelligent! Qui a fixé ses dimensions? Tu le sais, n’est-ce pas? Ou qui a
déplié le ruban à mesurer sur elle? Sur quoi ses bases reposent-elles? Ou
qui en a posé la pierre angulaire alors que les [64]étoiles du matin éclataient
ensemble en chants d’allégresse et que tous les fils de Dieu poussaient des
cris de joie?» (Job 38.4-7)
Ce texte de type poétique fait aussi apparaître une communauté d’action
entre la création, du moins les étoiles, et les «fils de Dieu». Tout ce
chapitre 38 de Job montre aussi – et il s’agit de la parole même de Dieu –
que Dieu est glorieux tout seul… et qu’il inclut en plus des adorateurs
issus de la création toute entière. Nombreux sont les textes, notamment
dans les Psaumes, qui vont dans le même sens.
Dieu se réjouit d’ailleurs de ses œuvres (Psaume 104.31) comme il le
fait de l’Homme: «Il fera de toi sa plus grande joie» (Sophonie 3.17).
Les nations
«Les nations marcheront à sa lumière et les rois de la terre y apporteront
leur gloire. Ses portes ne seront pas fermées de toute la journée, car il n’y
aura plus de nuit. On y apportera la gloire et l’honneur des nations»
(Apocalypse 21.24-26). Plusieurs textes, notamment issus des Psaumes,
identifient aussi ce «tiers»: «Toutes les nations que tu as faites viendront
se prosterner devant toi, Seigneur, pour rendre gloire à ton nom»
(Psaume 86.9), ce qui constitue une action future. Il s’agit aussi d’un ordre
qui s’applique aujourd’hui: «Familles des peuples, rendez à l’Eternel,
rendez à l’Eternel gloire et honneur!» (Psaume 96.7) et que l’on retrouve
dans le Psaume 67, pour ne donner que ces quelques exemples.
Certaines de nos traductions utilisent de façon alternative le terme de
peuple, de clan à la place de «nation». Dans une idée similaire on observe
également que les villes seront jugées [65](Matthieu 11.21). Romains 16.25-
27 nous parle de la connaissance – de l’Evangile et de la prédication de
Jésus-Christ – portée à toutes les nations, ce qui pose la question de ce
qu’on appelle nation, et ne nous donne pas de précision quant au type de
culte: volontaire ou forcé? Esaïe 18.7 évoque le culte d’un peuple qui a
tenté de détruire Israël, mais apporte un culte à l’Eternel après avoir été
châtié. Ainsi l’idée d’un culte par un tiers identifié comme un groupe et
non plus une personne ou une somme d’individus indépendants apparaît
ici. Nous y reviendrons aussi en considérant le rôle de l’Eglise.
Un exemple particulier de nation peut être relevé au fil du texte biblique:
Israël, peuple créé pour sa gloire (Esaïe 43.7), destiné à avoir un rôle
d’adorateur de Dieu en groupe organisé et dont l’histoire s’est vécue et
sera vécue en fonction de la compétence à pouvoir exprimer un culte au
Seigneur. Dans une vision plus large, Israël a un rôle, voulu par Dieu, de
témoin, et «organisateur de culte» vis-à-vis d’autres nations:
(Zacharie 8.20-23) «nous irons avec vous». La même idée apparaît en
Esaïe 2.2-3.
Si les anges sont les compagnons de service des Hommes, l’idée de
réunion finale des différents adorateurs dans un service commun concerne
autant les Juifs que les non-Juifs: «les non-Juifs sont cohéritiers des Juifs,
(qu’)ils forment un corps avec eux et participent à la même promesse [de
Dieu] en [Jésus-]Christ par l’Evangile» (Ephésiens 3.6).
A titre d’exemple, les quatre types d’adorateurs de Dieu que nous venons
de mentionner apparaissent également réunis au Psaume 148, preuve que
l’idée d’un culte à regards croisés existe non seulement dans le Nouveau
Testament mais aussi dans l’Ancien.
[66]
Cette notion de témoignage par regards croisés ressort à plusieurs
reprises du récit de la vie de Jésus. Lors de sa naissance, après une
annonce faite par des anges, les bergers puis Siméon, Anne et les mages
vont adorer le nouveau-né. De même, après sa résurrection, Jésus va
apparaître, se faire reconnaître, par différentes personnes à des moments
différents.
Pour résumer, nous venons d’observer quatre cas de figure constituant
des «tiers» différents, glorifiant Dieu, permettant de défendre l’idée que la
glorification de celui-ci a été voulue comme d’origines multiples, dans des
positions différentes par rapport à celui-ci. Retenons notamment la
différence de situation entre les Hommes, qui appréhendent Dieu par la
foi, sans le voir, et les Anges qui vivent et adorent en voyant Dieu. «Vous
l’aimez sans l’avoir vu, vous croyez en lui sans le voir encore et vous vous
réjouissez d’une joie indescriptible et glorieuse» (1 Pierre 1.8).
Néanmoins, l’existence d’un troisième et d’un quatrième groupe
d’adorateurs permet de ne pas considérer les deux premiers comme en
opposition, l’un «complétant» ce que l’autre n’apporterait pas. Chaque
groupe pourrait être pourtant suffisant en soi, mais les différents types
d’adorateurs se distinguent par leur position vis-à-vis de Dieu et non par
leur façon de le louer, qui est parfois commune.
Quelle est la destinée finale de l’ensemble de ces adorateurs? «Il (Dieu)
nous a fait connaître le mystère de sa volonté, conformément au projet
bienveillant qu’il avait formé en Christ pour le mettre à exécution lorsque
le moment serait vraiment venu, à savoir de tout réunir sous l’autorité du
Messie, aussi bien ce qui est dans le ciel que ce qui est sur la terre»
(Ephésiens 1.9-10).
[67]
D’autres traductions utilisent l’expression «réunir toutes choses en
Christ» ou «réunir sous un seul chef, le Christ». On pourrait commenter
cela comme «logique», mais uniquement si l’on considère ces choses sous
l’angle de la gloire de Dieu, ce qui est plus difficile si l’on ne considère
«que» les Hommes et leur salut au sein du message biblique.
Terminons cette étude en revenant sur le cas particulier de l’enfer. S’il
relève certainement plus de la justice de Dieu, pour l’aspect
condamnation, il intervient dans la question de sa gloire en tant que «lieu»
pour ceux qui seraient des «non-tiers» ou plutôt des tiers ayant pensé
pouvoir récuser leur rôle par rapport à Dieu. Comme évoqué plus haut, le
fait de ne pas rendre gloire à Dieu n’est pas simplement neutre mais puni.
Considérons à titre d’exemple le sort d’Hérode: «Un ange du Seigneur le
frappa immédiatement parce qu’il n’avait pas donné gloire à Dieu. Il
mourut rongé par des vers» (Actes 12.23). Le point de séparation entre
paradis et enfer, ce qui dirige l’Homme vers l’un ou l’autre, intègre donc,
entre autres, la notion de gloire de Dieu. Ceux qui justifient de l’enfer
pourraient donc passer comme des non-tiers ou des tiers incompétents en
matière d’adoration. Cependant, certains passages déjà mentionnés dans
cet ouvrage, décrivent une adoration, forcée, de ceux qui n’iront pas dans
la présence de Dieu. «Tout genou fléchira», au moins au retour de Christ.
La gloire de Dieu ne peut pas être autrement qu’appliquée à tout et à tous.
Certains le sont même sans le savoir, glorifiant Dieu de façon indirecte:
«L’Ecriture dit en effet au pharaon: Voilà pourquoi je t’ai suscité: c’est
pour montrer en toi ma puissance et afin que mon nom soit proclamé sur
toute la terre» (Romains 9.17).
[68]
Plus que cela, l’enfer et ceux qu’il contient paraissent visibles et même
audibles depuis «le sein d’Abraham» c’est-à-dire jusque dans la présence
de Dieu. C’est l’un des sens de la parabole du pauvre – et malade – Lazare
(Luc 16.19-31). Cela constitue un anti-témoignage (ou contre témoignage
si l’on préfère) par rapport à l’adoration librement voulue par Dieu. Mais,
moyennant le jugement et son application par l’enfer, ce contre-
témoignage est à la gloire de Dieu à la suite de l’application de son
jugement.
Il est ainsi possible de considérer qu’il y a cinq, ou autrement quatre
groupes plus un, de «tiers». Ils ne sont pas tous, et de loin, les mêmes
adorateurs. Tous sont tiers attestants et tous sont adorateurs, mais n’ont
pas tous la même qualité, le même type de relation avec Dieu. La foi fait
des croyants des tiers invités à l’adoration. L’avènement de Christ fera de
toute la création des tiers obligés. Mais la gloire de Dieu nous apparaît
plus grande dans l’invitation et dans la réponse que nous faisons librement
que dans la contrainte, même si la position du Seigneur l’impose.
tiers
Peut-on, au travers du texte biblique, réaliser un portrait des adorateurs
de Dieu?
La première chose qui paraît flagrante, c’est leur nombre. En
Apocalypse 5; 7 ou 19, il est question d’une foule immense, et cette idée
est évoquée de bien d’autres façons ailleurs dans la Bible. Ainsi nous
lisons en Proverbes 14.28 «Quand le peuple est nombreux, c’est un
honneur pour le roi; quand la population manque, c’est la ruine du prince»
traduit autrement par: «La gloire d’un roi dépend du nombre de ses
sujets…» (Semeur).Hébreux 2.10, parlant de Jésus, révèle qu’«en effet,
celui pour qui et par qui toute chose existe voulait conduire à la gloire
beaucoup de fils».
Si l’on admet la nécessité d’un tiers comme témoin de la gloire de Dieu,
un seul pouvait suffire, Adam par exemple… Pourtant Dieu en a voulu de
nombreux. De façon évidente la présence d’un tiers unique aurait conféré à
celui-ci un pouvoir particulier, comme faire du chantage… ou être à
l’origine d’une catastrophe, en cas d’erreur de jugement. Enfin, un seul,
c’est un seul point de vue, une seule origine, appauvrissant d’autant la
qualité du témoignage.
Rappelons-nous aussi la parabole des invités (Luc 14.15-24) et cet ordre
que donne le maître à son serviteur, «ceux que tu trouveras, oblige-les à
entrer, afin que ma maison soit remplie» (v. 23), ou lorsque Paul lie
nombre et gloire: «…afin que la grâce, en se multipliant, fasse abonder la
reconnaissance d’un plus grand nombre, à la gloire de Dieu»
(2 Corinthiens 4.15).
Un autre élément apparaît dès que le nombre des témoins est pris en
[70]
à-vis de Dieu, mais qu’en est-il de leur qualité aux yeux de Dieu? Celui-ci
se préoccupe-t-il de la qualité de celui qui le loue? Poser la question étant
déjà une façon d’y répondre, commençons par les paroles de Jésus lui-
même: «Après ces paroles, Jésus leva les yeux vers le ciel et dit: ‘Père,
l’heure est venue! Révèle la gloire de ton Fils afin que ton Fils [aussi]
révèle ta gloire’» (Jean 17.1). Existe-t-il témoin plus qualifié que Christ
lui-même? Il semble donc logique de trouver cette nécessité de qualité
pour le tiers qu’est l’homme: «Qui pourra supporter le jour de sa venue?
Qui restera debout quand il apparaîtra? En effet, il sera pareil à un feu
purificateur, à la lessive des blanchisseurs. Il s’assiéra pour fondre et
purifier l’argent, il purifiera les descendants de Lévi, il les rendra purs
comme on rend purs l’or et l’argent, et c’est suivant la justice qu’ils
présenteront des offrandes à l’Eternel. Alors l’offrande de Juda et de
Jérusalem sera agréable à l’Eternel comme autrefois, comme par le passé»
(Malachie 3.2-4). L’idée que Dieu se préoccupe de l’état de l’adorateur
apparaît tout au long de la mise en fonction des Lévites; il leur fallait
d’abord être sanctifiés pour officier ensuite (Lévitique 10 par exemple
montre à l’inverse les conséquences de la perte de sanctification). Mais il
n’y a pas que les lévites: «Justes, poussez des cris de joie au sujet du
Seigneur! La louange convient aux gens droits» (Psaume 33.1). Israël tout
entier est pour lui un royaume de prêtres et une nation sainte (Exode 19.6),
alors que la volonté de Dieu pour les chrétiens est de les «faire paraître
devant lui saints, sans défaut et sans reproche» (Colossiens 1.22, aussi
1 Thessaloniciens 5.23, 2 Thessaloniciens 1.11-12). N’oublions pas que
Dieu réprouve les faux témoins!
[76]
Les êtres vivants et les 24 vieillards qui adorent Dieu en Apocalypse 4
ont un aspect, des capacités qui les font apparaître glorieux. Quant aux
croyants «il a fait de nous un peuple de rois, des prêtres au service de
Dieu, son Père: à lui donc soient la gloire et le pouvoir pour l’éternité!
Amen» (Apocalypse 1.6 Semeur). Si celui qui adore est lui-même
glorieux, l’objet de son adoration n’en sera que plus glorifié. Cela nous
amènera à commenter plus loin l’expression «semblable à Christ» sous
l’angle de la qualification du chrétien.
L’exigence de qualité est également apparente dans la demande de
séparation entre les serviteurs de Dieu par rapport au monde
(2 Corinthiens 6.15-17; 7.1), ou lorsque Jésus rappelle à Satan la demande
d’exclusivité du culte que doit rendre un croyant (Matthieu 4.10). Dans le
même ordre d’idée, les élus loueront Dieu dans un corps différent de leur
corps terrestre, un corps passé de corruptible à incorruptible
(1 Corinthiens 15.40-54), «Il transformera notre corps de misère pour le
rendre conforme à son corps glorieux par le pouvoir qu’il a de tout
soumettre à son autorité» (Philippiens 3.21). «Alors les justes
resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père»
(Matthieu 13.43), nous prendrons part à sa gloire (Romains 8.17). La
glorification de l’adorateur est un élément de la gloire de Dieu et pas
«seulement» une récompense.
Enfin, cela justifie le souhait de perfectionnement du croyant au cours de
sa vie terrestre, ce qu’il fera, là encore, par la foi. En effet, s’il y a un
agrément définitif pour quelqu’un qui se tourne vers Dieu, sa qualification
est perfectible, ce qui fait l’objet de la croissance chrétienne, la
sanctification. Cela passe toujours par la volonté renouvelée au quotidien
de croître – «Travaillez à vous [77]perfectionner, encouragez-vous, vivez en
plein accord, dans la paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous»
(2 Corinthiens 13.11) –, de progresser encore (1 Thessaloniciens 4.1).
Un contre-exemple représentant un bon moyen d’aborder une idée,
voyons également comment l’adversaire manipule le même concept.
Actes 19.11-17 relate l’histoire des fils de Scéva qui, sans être à Dieu, ont
voulu utiliser le nom de Jésus pour chasser un démon. Celui-ci leur
répond: «Je connais Jésus et je sais qui est Paul; mais vous, qui êtes-
vous?» (Actes 19.15) Le démon se réfère donc aussi à l’origine de
l’interlocuteur, sa position, par rapport à Dieu. Cette remarque rejoint
celle de Jésus disant «je ne vous connais pas…» à ceux qui pensaient être
à lui pour avoir fait des choses prétendument en son nom (Matthieu 7.21-
23). Ces contre-exemples sont aussi utiles pour montrer que Dieu
considère notre position selon des critères qu’il définit lui-même, et non
ceux que nous pourrions déclarer bons en nous basant sur notre seule
pensée.
Nous avons jusque-là décrit des adorateurs, nombreux, volontaires,
qualifiés et de statuts différents dont certains textes nous montrent la
louange en groupe. S’agit-il de la louange de plusieurs au même moment
et au même endroit seulement? Une louange «seulement» de masse? Leur
réunion est-elle forcée? Nebucadnetsar, par exemple, avait regroupé de
force tous ses grands pour les contraindre par la terreur à lui rendre un
culte (Daniel 3). Cela crée une adoration de piètre valeur par rapport à une
adoration libre, qui plus est lorsque l’association se fait librement en
raison de la volonté des adorateurs, indépendamment de l’action de Dieu.
Or, l’importance de l’accord des tiers est clairement décrite dans plusieurs
passages concernant l’Eglise du Seigneur: «Que le Dieu de la
[78]
persévérance et du réconfort vous donne de vivre en plein accord les uns
avec les autres comme le veut Jésus-Christ, afin que tous ensemble, d’une
seule voix, vous rendiez gloire au Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-
Christ. Accueillez-vous donc les uns les autres comme Christ vous a
accueillis, pour la gloire de Dieu» (Romains 15.5-7). La glorification
«volontairement ensemble» n’exclut pas le fait d’être bien ensemble, c’en
est d’ailleurs une conséquence, mais il y a un ordre des choses!
Rappelons aussi ces paroles de Jésus «En effet, là où deux ou trois sont
rassemblés en mon nom (littéralement pour mon nom), je suis au milieu
d’eux» en Matthieu 18.20, issu des versets 15-20 où Jésus parle de
l’église. Ce passage est souvent cité pour se consoler d’une réunion peu
nombreuse… mais le message le plus important est celui de l’accord,
«assemblés pour mon nom», qui est constitutif de l’église. Il n’y a pas de
minimum en nombre pour faire exister l’église, par contre elle existe à
partir du moment où deux ou trois décident d’adorer ensemble. Elle est
donc faite de moments, librement choisis, plus que d’un lieu particulier,
où les croyants interviennent «en bande organisée», pour reprendre un
terme juridique, par décision propre.
Cette idée n’est pas exclusive à l’Eglise issue de la Pentecôte, puisqu’on
l’observe bien avant le ministère de Jésus: «Mais ceux qui sont fidèles à
l’Eternel se sont entretenus les uns avec les autres, et l’Eternel a prêté
attention à ce qu’ils se sont dit. Il les a entendus, alors on a écrit un livre
devant lui pour que soit conservé le souvenir de ceux qui sont fidèles à
l’Eternel et qui le révèrent. Au jour où j’agirai, déclare l’Eternel, le
Seigneur des armées célestes, ces gens seront pour moi un trésor précieux»
(Malachie 3.16-17 Semeur).
Les autres groupes d’adorateurs sont-ils «organisés»? Il est difficile de
[79]
réaliser une comparaison point par point avec les Hommes, mais les
séraphins mentionnés en Esaïe 6.3 «se criaient l’un à l’autre: ‘Saint, saint,
saint est l’Eternel, le maître de l’univers! Sa gloire remplit toute la
terre!’» ce qui semble bien témoigner d’une adoration collective, en
groupe constitué pour le faire d’une façon volontairement coordonnée.
Examinons enfin quelle est la nature du lien entre les adorateurs humains
et Dieu. Comme il est possible de le lire dans de nombreux passages, il
s’agit d’un lien affectif.
«Père, je veux que là où je suis ceux que tu m’as donnés soient aussi
avec moi afin qu’ils contemplent ma gloire, la gloire que tu m’as donnée
parce que tu m’as aimé avant la création du monde. (…) Je leur ai fait
connaître ton nom et je le leur ferai connaître encore, afin que l’amour
dont tu m’as aimé soit en eux et que moi je sois en eux» (Jean 17.24, 26).
Ces paroles étant celles de Jésus ont un poids fondamental en liant amour
et gloire. De même, 2 Thessaloniciens 1.12 lie grâce et gloire ainsi que
Psaume 108.6-7 «Elève-toi au-dessus du ciel, ô Dieu, et que ta gloire soit
sur toute la terre! Afin que tes bien-aimés soient délivrés, sauve-les par ta
main droite et exauce-moi!» montre que ce lien était déjà exprimé avant le
ministère de Jésus. Cela n’a rien d’étonnant puisque l’origine de la gloire
et de l’amour se trouve au sein de la Trinité. Ainsi, si la prière de Jésus en
Jean 17 et le «Notre Père» commencent par une requête demandant la
reconnaissance de la gloire de Dieu, un autre élément doit être souligné:
avant même cette requête, Jésus utilise dans les deux cas l’apostrophe
«Père» en raison de son lien filial avec Dieu. En conséquence de ce lien,
les adorateurs de Dieu sont [80]invités à s’approprier ce même lien
(Jean 15.9) qui est à la gloire de Dieu. En effet la gloire de Dieu ne serait
pas totale si les témoins s’exprimaient dans la contrainte et non dans
l’amour. Prendre en compte la gloire de Dieu passera toujours par la
considération de son amour pour nous et inversement.
l’occasion d’un événement qui met notre vie sur une autre voie et parfois
notre vie chrétienne en veilleuse… pour de bonnes raisons déjà évoquées
plus haut:
– changement d’église (il faut bien que je prenne le temps de la
connaître ainsi que ces membres avant d’imposer mes problèmes);
– mariage: je suis trop heureux et ne vais pas atténuer ma joie à cause
de mes questions (que mon conjoint ne comprendrait pas, je pense);
– vie professionnelle: ça me prend plus de temps, ce n’est pas comme
lorsque j’étais étudiant;
– «accidents de vie», épreuves: pourquoi moi?
Mais la même question va ressurgir… puisqu’elle est insufflée par le
Saint-Esprit qui habite en nous (Romains 8.11, 14). Paul écrit encore:
«Voici donc ce que je dis: marchez par l’Esprit et vous n’accomplirez pas
les désirs de votre nature propre. En effet, la nature humaine a des désirs
contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit a des désirs contraires à ceux de la
nature humaine. Ils sont opposés entre eux, de sorte que vous ne pouvez
pas faire ce que vous voudriez» (Galates 5.16-17). C’est le Saint-Esprit qui
apportant le «baromètre divin» dans nos pensées, nous convainc de péché,
produisant ce «décalage chrétien» entre ce que je suis et ce que je perçois
comme devant être.
Comment grandir? Quelques fausses pistes
Devant cette interrogation intérieure – pourquoi je n’arrive pas à être
celui que Dieu me demande d’être? – il existe de [107]nombreuses
propositions de réponses. Beaucoup constituent des fausses pistes.
Certaines sembleront d’emblée grossières, d’autres plus subtiles.
Connaissant notre façon spontanée de résoudre les problèmes, il n’est pas
surprenant de rencontrer soit une tentative d’amélioration de la personne
par elle-même, soit une série d’actes personnels estimés agréables à Dieu
(résolution par l’action). En voici quelques exemples.
Rembourser Dieu?
Rembourser Dieu est une idée répandue, même si elle est rarement
exprimée de façon aussi directe. Certains agissent, ou du moins pensent,
comme s’ils devaient rembourser ou au moins dédommager Dieu du
sacrifice effectué par Jésus à leur profit. Cette démarche est humainement
compréhensible, bien que tout à fait erronée. Elle est d’une part
impossible, Jésus seul pouvait être la victime agréée et suffisante devant
Dieu, il nous serait donc impossible de réaliser un remboursement total.
D’autre part, ce mode de pensée confine à l’irrespect de notre Seigneur. Le
salut étant déclaré complètement suffisant et gratuit (Romains 6.23),
tenter de rembourser quelque chose de donné est au moins une perte de
temps, si ce n’est une offense.
«Il (Jésus) peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par
lui» (Hébreux 7.25), que peut-on donc y ajouter? «Il a accompli ce service
une fois pour toutes en s’offrant lui-même en sacrifice» (Hébreux 7.27,
aussi Hébreux 10.10). Il n’existe bibliquement aucun argument motivant
le déroulement de la vie chrétienne par un «on lui doit bien ça». Par
contre, cette idée correspond à des valeurs habituellement présentes dans
les sociétés humaines. Finalement l’idée «qu’il faut rembourser» est
[108]
répandue, non pas de façon directe, mais subtile en utilisant l’idée d’une
dette vis-à-vis du Seigneur.
Aider Dieu?
Aider Dieu est une pensée qui germe aussi facilement. Elle procède de
notre tendance à résoudre un problème en passant à l’action. Nombre
d’incitations et ordres de Dieu nous y invitent: «Faites de toutes les
nations des disciples» (Matthieu 28.19-20) pour n’en citer qu’un des plus
célèbres, mais qui sont trop souvent lus sans se poser la question du
pourquoi. En l’occurrence on répondrait, ici: parce qu’il y a des gens qui
ne connaissent pas Dieu. Mais, même si toute l’humanité était constituée
de disciples, l’ordre de Jésus resterait. Il a deux objets: les non-croyants
mais aussi ceux qu’il envoie. Ils sont invités à prendre part à l’œuvre de
Dieu, ce qui est formateur et leur permet de grandir en Christ en plus
d’être un honneur! Dieu a la capacité d’évangéliser seul l’humanité entière
et même au-delà si cela s’était avéré nécessaire. Il n’a pas besoin de nous
mais nous invite à entrer dans son ministère. Le résultat sera
extérieurement assez semblable: la formation de disciples, mais la façon
de le faire sera différente, ceux-ci devenant semblables à Christ. L’action
sera apparemment la même, mais la raison de le faire sera différente.
Acquérir des capacités supplémentaires? Améliorer celles
que nous possédons?
Prenons l’exemple de l’extase. Quelques descriptions en font état dans le
texte biblique, peu en fait, et même exceptionnelles: Pierre (Actes 10.10),
Paul (Actes 22.17) ou Jean sous une forme beaucoup plus longue
(Apocalypse 4.1-2), pour le Nouveau Testament. Daniel, Ezechiel, pour ne
citer qu’eux parmi les auteurs de l’Ancien [109]Testament, donnent des
descriptions de perception littéralement hors de leur corps (ce qui est le
sens du mot extase). Le but d’une pareille expérience était commun à tous
ces Hommes, il s’agissait de recevoir un message divin en vue de sa
transmission.
L’utilisation courante du terme «extase» a aujourd’hui un sens un peu
différent où prime la perception, habituellement agréable (ce qui motive
en général la recherche de cette expérience), d’une impression de vécu pas
forcément hors du corps. Mais constatons qu’il n’y a pas de notion
d’agrément personnel dans les descriptions bibliques, qu’il s’agit
d’expériences subies et non recherchées, voire provoquées, par la
personne. La raison de l’extase biblique, c’est le message divin et non le
plaisir humain.
Bien que la recherche d’extase ne soit pas organisée chez les chrétiens
comme dans d’autres mouvements religieux (derviches tourneurs, prises
de drogues spécifiques…), certains peuvent être tentés par la recherche
d’extase comme attestant de l’origine spirituelle de leur expérience, voire
de leur «niveau spirituel». Nous retrouvons ici la «tentation du divin». Un
autre intérêt apparaît indirectement pour le spectateur d’une extase: se
sentir valorisé en étant membre du groupe où cette expérience a lieu.
Remarquons là encore que les descriptions bibliques ne donnent pas de
caractère spécifiquement public à ces expériences, qui apparaissent plutôt
comme le fait d’une personne isolée, sans vécu «spectaculaire» pour leur
éventuel entourage.
Apparaissant chez le chrétien, l’extase posera aussi la question de
l’apport d’un message supplémentaire par rapport à la Parole
(Deutéronome 4.2; 13.1, Apocalypse 22.18-19!) ou inversement de la
banalité de l’apport…
[110]
A part les crises d’épilepsie extatiques, rarissimes, force est de
constater la nécessité d’un déclenchement par une phase préparatoire dans
les cas d’extase non biblique: chants prolongés et surtout rythmés, en
groupe ou non, «prière» dans le domaine spirituel, recherche de transe,
drogue ou anoxie (réduction de l’apport en oxygène au niveau du cerveau)
pour le non spirituel. Quoique en matière de transe certains chrétiens
l’utilisent… Or, aucun des serviteurs de Dieu mentionnés plus haut n’en a
eu besoin; cela venait de Dieu et non d’eux-mêmes.
Altérer le contrôle mental?
Toutes ces situations ont en commun de provoquer une baisse du
contrôle mental à des degrés divers, une baisse de la vigilance.
Confronté au message biblique, cela pose plusieurs problèmes, le
premier étant qu’il n’existe aucun enseignement quant à l’utilité, ni plus
encore la nécessité, d’une extase ou de la modification de «l’état habituel»
pour rendre un culte à Dieu, d’en améliorer l’adoration ou la connaissance
que nous en avons. Au contraire, les mentions abondent quant à
l’utilisation de «l’intelligence»: «C’est pourquoi, tenez votre intelligence
en éveil, soyez sobres et mettez toute votre espérance dans la grâce qui
vous sera apportée lorsque Jésus-Christ apparaîtra» (1 Pierre 1.13). Nous
avons ici l’évocation d’un effort mental, notamment de concentration,
plutôt qu’une diminution ou une perte de contrôle.
Pierre évoque le rôle de la mémoire «pour éveiller en vous une saine
intelligence» (2 Pierre 3.1) et Paul «soyez transformés par le
renouvellement de l’intelligence afin de discerner quelle est la volonté de
Dieu» (Romains 12.2 de même en Colossiens 1.9; 2.2, 1 Jean 5.20).
[111]
Sans poser la question d’un quotient intellectuel, le terme
d’intelligence est utilisé pour nommer les facultés mentales nécessaires à
la vie et la croissance chrétienne. Il s’agit au travers de ces passages d’une
transformation durable et non d’une expérience à caractère transitoire.
Cela recoupe la façon divine de procéder puisque Dieu a utilisé sa sagesse
et son intelligence pour nous communiquer sa volonté: «En lui, par son
sang, nous sommes rachetés, pardonnés de nos fautes, conformément à la
richesse de sa grâce. Dieu nous l’a accordée avec abondance, en toute
sagesse et intelligence. Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté»
(Ephésiens 1.7-9).
Où trouve-t-on dans la Bible la notion que Jésus aurait utilisé une perte
de contrôle mental pour adorer son Père ou enseigner? L’a-t-il enseigné
comme méthode efficace pour s’approcher de lui? Il est donc logique de
constater que Paul recommande à Timothée «Mais toi, garde, en toute
circonstance, le contrôle de toi-même. Supporte les souffrances. Remplis
bien ton rôle de prédicateur de l’Evangile. Accomplis pleinement ton
ministère» (2 Timothée 4.5 Semeur), c’est-à-dire dans toutes les
circonstances de son ministère. Plusieurs siècles avant, Habakuk avait déjà
condamné l’idée de faire perdre à quelqu’un son contrôle mental, en
l’occurrence en lui faisant boire de l’alcool (Habakuk 2.16-17). Ainsi Dieu
utilise toutes nos capacités mentales, dans leur fonctionnement «normal».
Relevons également quelques passages où la mise en jeu de
«l’intelligence» est opposée à autre chose, dans un sens comparatif: «En
effet, si je prie en langue, mon esprit est en prière, mais mon intelligence
est stérile. Que faire donc? (Remarquons l’apparition d’un questionnement
devant le constat de la non-utilisation [112]de l’intelligence). Je prierai avec
mon esprit, mais je prierai aussi avec mon intelligence; je chanterai avec
mon esprit, mais je chanterai aussi avec mon intelligence» puis «Je
remercie [mon] Dieu de ce que je parle en langues plus que vous tous.
Mais, dans l’Eglise, j’aime mieux dire 5 paroles avec mon intelligence
afin d’instruire aussi les autres, plutôt que 10’000 paroles en langue»
(1 Corinthiens 14.14-15, 18-19).
S’il existe différentes expressions de l’adoration, celle qui se fait en
pleine capacité mentale est située au-dessus des autres, et non l’inverse,
comme l’enseignent ou le pensent certains. Un enseignement inverse n’a
pas de base biblique et cherche donc autre chose que la volonté de Dieu. Il
s’agit vraisemblablement d’un processus idolâtre partant d’une projection
mentale humaine …
L’expression d’intelligence souillée (Tite 1.15), obscurcie
(Ephésiens 4.18) ou aveuglée (2 Corinthiens 4.4) est généralement
appliquée aux non croyants. Elle témoigne cependant de l’altération
constitutionnelle de notre compréhension. Cela donne un argument quant à
la vigilance que nous devons exercer sur l’état de nos capacités mentales.
Acquérir au préalable une «connaissance cachée»?
Toute la connaissance nécessaire nous est accessible et intégralement
disponible. «Toute l’Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner,
pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que
l’homme de Dieu soit formé et équipé pour toute œuvre bonne»
(2 Timothée 3.16-17). Il s’agit donc d’une connaissance à vocation
pratique. Par contre nous ne pouvons pas tout comprendre et notamment
pas d’emblée (la révélation est progressive) de ce que nous avons sous les
yeux!
[113]
Le message biblique concerne chacun de manière égale et universelle,
«Il est lui-même la victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement
pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier» (1 Jean 2.2), sans
intermédiaire, sans connaissance particulière préalable, sans moyens
spéciaux. Le chrétien est un adorateur de Dieu dans sa vie, «depuis» sa vie
pourrait-on dire, et depuis le milieu où il vit, tel qu’il est au moment où
Dieu le saisit, sans modification préalable.
Terminons cet examen – qui ne voulait ni ne pouvait être exhaustif – des
fausses pistes, en relevant que nous avons décrit des actions, des pratiques
ou façons d’agir, mais aussi des idées, des pensées, qui constituent de
mauvaises raisons d’accomplir (parfois) une action apparemment positive.
Une dernière fausse piste mérite donc d’être citée: ne rien faire, puisqu’il
y a tant de risques à mal faire! Ce conseil de Paul «Comprends ce que je
dis, et que le Seigneur te donne en effet de l’intelligence en toute chose»
(2 Timothée 2.7) nous inciterait plutôt à investir au moins dans la
réflexion, ce qui est une forme d’action.
même anormal de considérer que la perte de la joie est une anomalie, sans
s’interroger sur la cause!
L’origine de la joie
Ce qui est décrit comme un état permanent – «Réjouissez-vous toujours»
(1 Thessaloniciens 5.16) ou «Soyez toujours joyeux» selon une version
française plus connue – ne devrait cependant pas faire l’objet d’une
tentative d’imitation par des moyens humains. Cela revient à tenter de
créer une joie que je ne vis pas. Certains en viennent à ne vivre une «joie
chrétienne» que sous la forme d’expériences permettant de provoquer une
joie, toujours transitoire, un peu comme d’autres recherchent l’ivresse.
Cela peut d’ailleurs être un moyen d’analyse personnelle: ce qui vous
donne une «joie chrétienne» se produit-il toujours dans des circonstances
spécifiques (réunions permettant la création d’une ambiance, participation
à un «fait merveilleux» ou «extraordinaire» que ce soit comme spectateur
ou comme acteur)? Toutes les circonstances sont bien sûr dominées par
Dieu, la joie devant un miracle est normale. Mais le Seigneur est présent
en permanence et pas seulement à certains moments de notre vie. Il n’est
pas non plus limité à certaines expériences ou circonstances. Une joie
provoquée ou survenant dans des moments particuliers doit être examinée
comme pouvant ne pas être de Dieu. A l’inverse la joie devrait être vécue
en permanence (Soyez toujours joyeux).
Une autre caractéristique de la maturité chrétienne est la paix. Il n’y a
pas d’accès de paix comme il y a des accès de joie, c’est un état prolongé
qui vise à devenir permanent. Cela amène une autre question: qu’est-ce
que je vis entre les moments de joie? une [145]absence de paix? Cela devrait
nous alerter. Il paraît difficile de penser que Dieu fasse progresser un
chrétien dans la joie sans qu’il y ait de façon homogène des progrès dans
la paix.
Ainsi la façon dont on apprécie la joie est un autre moyen d’analyse
personnelle. Si la joie est un fruit de l’Esprit, Galates 5.22-23 la fait
apparaître au sein d’une liste. Comment s’inquiéter de ne pas «posséder»,
ou d’avoir perdu, l’un d’entre eux et pas les autres? Si quelqu’un est prêt à
tomber à genoux pour dire à Dieu: «J’ai perdu ma joie», pourquoi ne fait-il
pas de même pour les autres éléments de la même liste? «J’ai perdu mon
amabilité», par exemple. Vraisemblablement parce qu’il s’agit d’une joie
de consommation humaine. L’un des fruits de l’Esprit est de nous donner
une vision équilibrée de l’ensemble des fruits de l’Esprit! N’oublions pas
les versets 24 à 26 de Galates 5, qui suivent 22-23! On y rappelle la
crucifixion de «la chair avec ses passions et ses désirs». Pourquoi
considérer une bénédiction sous le seul aspect d’un acquis personnel, telle
une augmentation de salaire ou comme une nouvelle voiture devant ma
porte?
Considérons également la découverte des disciples d’Emmaüs, qui a
posteriori reconnaissent avoir vécu une joie qui «signait» la présence du
Seigneur (Luc 24.32). Le «marqueur joie» aura été plus important que le
«vécu joie». L’agrément que procure la joie n’a pas de caractère
prépondérant ici.
Au niveau de l’église, la joie est un sujet légitime qui «colore» voire
motive les rassemblements chrétiens, un marqueur d’efficacité de ceux-ci,
mais peut devenir un piège si la recherche de joie passe avant la recherche
de Dieu.
[146]
Au-delà de la seule joie, chaque fruit de l’esprit devrait faire l’objet
d’une analyse de notre part pour envisager correction et amélioration.
Chacun trouvera dans cette analyse des domaines d’application
personnels.
Rappelons enfin cette recommandation de Jésus qui évoquait les
inquiétudes de la vie: «Cherchez d’abord le règne de Dieu et sa justice, et
tout cela vous sera donné par surcroît» (Matthieu 6.33). La vraie joie
arrive en conséquence de notre recherche du règne de Dieu et pas sur
demande limitée à ce sujet de notre part. A l’inverse, une joie déclenchée
sur commande ou de façon spécifique à certains moments pourrait être le
signe que ce n’est pas le fruit d’une spiritualité épanouie. N’oublions pas
que «la joie de l’Eternel est votre force» (Néhémie 8.10). Ne tentons donc
pas de la remplacer par la joie humaine, surtout si cela aboutit presque
toujours à nous leurrer.
Et le réveil (au sens personnel)?
Dans un contexte contemporain, celui ou celle qui cherche pour lui-
même un réveil (en général par nostalgie de l’allant post-conversion ou
par confrontation avec son manque de persévérance) part d’un bon constat
mais applique, ou plutôt espère, un moyen, un résultat, inapproprié. Mais
c’est une phase normale du processus humain, avec une réponse
psychopathologique prévisible. La croissance comprend des moments
particuliers de découvertes cruciales, mais c’est avant tout un processus,
même si ce n’est pas un phénomène linéaire. Il y a plutôt des creux et des
bosses… Désirer une «bosse», surtout lorsque l’on est dans un «creux» est
légitime, mais il s’agit d’une vision à court terme, [147]donc
vraisemblablement humaine. Une vision ayant pour horizon l’éternité
minimise beaucoup la vue des creux, des bosses et souhaite ainsi moins
une bosse qu’une pente ascensionnelle sur la durée.
Accepter son état, s’accepter soi-même
Lorsque l’on accepte le constat de la variété des adorateurs de Dieu, il en
découle le respect que l’on doit avoir pour cette variété: elle a été voulue
par Dieu. Dieu est d’ailleurs lui-même varié, puisqu’il est trois personnes
différentes. Il ne s’agit pas d’un triple clone. Or parmi ses adorateurs, un
élément de cette variété, c’est moi-même! Si j’ai du respect pour Dieu, du
respect pour ce qu’il a créé, pourquoi n’en aurais-je pas pour moi-même?
Comment renier ce que nous sommes, là où nous sommes? Pourtant
certains passent leur temps à estimer que c’est mieux ailleurs, ou encore
que ce serait mieux s’ils étaient quelqu’un d’autre, ou qu’ils seront de
vrais chrétiens lorsqu’ils seront persécutés, ou malades, ou pauvres.
Autant de situations estimées favorables par certains pour être enfin un
chrétien authentique! Nous connaissons tous des frères ou des sœurs qui
parlent de leur vie comme une succession d’erreurs, le regret permanent
semblant spirituel. Mais quel est le sujet du regret? Est-ce une réelle
offense envers le Seigneur ou celui de ne pas être ce que j’ai rêvé être?
«Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n’a pas
été vaine», écrit Paul (1 Corinthiens 15.10) dans un passage où il rappelle
qu’il a persécuté l’église avant d’être apôtre. Pour autant, il a accepté la
vie que Dieu lui a donnée, même en souffrant par ailleurs d’une maladie
physique.
La colère dont la possible colère contre Dieu
[148]
Mais il n’y a pas que l’amour qui soit un sujet biblique… Tous les
sentiments que l’on pourrait qualifier de «positifs»: paix, joie… sont aussi
décrits comme présents chez Dieu et servent de référence à ses enfants.
Ainsi «Vous avez purifié votre âme en obéissant [par l’Esprit] à la vérité
pour avoir un amour fraternel sincère; aimez-vous donc ardemment les
uns les autres d’un cœur pur» (1 Pierre 1.22). Pierre fait ici référence à la
vérité (encore un lien avec un autre thème) pour parler de l’amour
fraternel.
De façon plus générale, quel lien pouvons-nous appliquer entre les
différents éléments de la connaissance biblique? Là encore nous
retrouvons la Trinité. Aussi, lorsque «nous proclamons qui tu es»
(Psaume 75.2), que ce soit dans ou hors de l’Eglise, plusieurs éléments se
trouvent associés. Notre témoignage n’a de valeur que par la (bonne)
connaissance que nous avons de Dieu. Et quelle serait [167]la valeur d’un
témoignage si, malgré la connaissance, nous ne disions pas la vérité? La
couleur de notre témoignage n’a également de valeur que dans l’amour
pour notre Dieu et pour les autres. Ce lien entre amour, connaissance de
Dieu et vérité impose de passer par la Trinité qui est donc un socle
universel comme nous pouvons l’illustrer:
certains se déclarant comme tels alors qu’ils ne le sont pas. Par ailleurs le
rassemblement d’un grand nombre de personnes n’est pas toujours précédé
de contacts interpersonnels permettant de savoir qui est l’autre; mais Dieu
le sait. Si le chrétien peut être trompé, c’est là l’œuvre de Satan qui en
portera la responsabilité.
Quelle attitude avoir? Certains préfèrent ne fréquenter personne par peur
de la contamination par l’erreur. D’autres refusent de rencontrer des
chrétiens d’autre sensibilité en attendant d’une part qu’ils reviennent –
enfin – dans la bonne voie et d’autre part pour défendre la vérité, bien sûr.
Mais pourquoi ne pas rencontrer maintenant ceux que nous rencontrerons
au ciel, même s’ils prêchent des erreurs?
Entre unité et unité…
Sans jouer sur les mots, il paraît nécessaire d’établir une distinction
entre unité des croyants et unité de tous les croyants. Il y a un sens
instantané, concernant les chrétiens réunis à un moment donné… situation
qui n’existera peut être jamais plus ensuite. Cela correspond à l’un des
sens donné par l’expression «là ou deux ou trois sont assemblés en mon
nom…», qui a une valeur transitoire.
Certains rêvent aussi de l’unité de tous les croyants, ils ont raison! Elle
sera réalisée par Dieu au retour de Christ, impliquant la nécessaire
résurrection des croyants morts! C’est donc une tâche impossible à
réaliser par un homme ou une quelconque organisation. On peut bien sûr
«aller dans le même sens»; pourquoi prôner la division des croyants si
notre Dieu va dans l’autre [181]sens? Attention cependant à la finalité d’une
recherche d’unité. Certains l’envisagent avec des «croyants» qui ne
bénéficieront pas de la grâce, pour augmenter la taille d’un
rassemblement. Cherche-t-on l’unité parce que c’est politiquement
correct? Dans le sens de l’histoire? Pour mesurer le poids de l’Eglise (et
tomber dans le péché de David décrit en 2 Samuel 24)? Que recouvrirait
alors le mot «unité»? Ne s’agit-il pas plutôt d’un rassemblement qui
risque de n’avoir aucune unité parce que la base commune n’est pas la
même grâce?
A contrario, souvenons-nous que la division et la dispersion apparaissent
habituellement dans le texte biblique comme l’accomplissement d’un
jugement (c’est le cas lors de la construction de la tour de Babel ou aux
Psaumes 68.2, 31; 92.10) ou d’une malédiction «Je frapperai le berger et
les brebis seront dispersées» (Marc 14.27). Marie dans son cantique
déclare qu’il «a dispersé ceux qui avaient dans le cœur des pensées
orgueilleuses» (Luc 1.51), alors que Jésus est venu pour rassembler «Or il
(Caïphe) ne dit pas cela de lui-même, mais comme il était grand-prêtre
cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation. Et ce
n’était pas pour la nation seulement, c’était aussi afin de réunir en un seul
corps les enfants de Dieu dispersés» (Jean 11.51-52).
Quant à l’Eglise, «Dieu a disposé le corps de manière à donner plus
d’honneur à ce qui en manquait, afin qu’il n’y ait pas de division dans le
corps mais que tous les membres prennent également soin les uns des
autres» (1 Corinthiens 12.24-25).
Mais comme Dieu n’est contraint par rien, il a utilisé la dispersion des
premiers croyants pour répandre son message (Actes 8; 11.19), ainsi qu’à
d’autres moments de l’histoire!
L’unité et la recherche de l’accord entre chrétiens apparaissent ainsi
[182]
comme des résultats de la croissance. Elle constitue ainsi l’un des sujets
auquel les responsables d’église (qui normalement ont une expérience en
termes de croissance) veillent: «Si quelqu’un provoque des divisions,
éloigne-le de toi après un premier puis un second avertissement»
(Tite 3.10). La direction de l’église est d’ailleurs toujours décrite par un
pluriel, ce qui implique la recherche d’accord, d’unité entre les
responsables, dans cet exercice difficile. La qualité de l’unité dépend de
celle du regard qu’on y porte. Pourquoi la recherchons-nous?
Humainement, qui irait contre? C’est un concept positif, c’est l’expression
de l’amour. Avec le regard plus global de Christ, l’unité donne son sens au
culte en commun, ce qui est à la gloire de Dieu.
Unité: se reconnaître comme membres d’une même famille
Pour pouvoir envisager une action commune, l’adoration par exemple, il
faut que les participants se reconnaissent comme ayant un caractère et un
but communs. C’est là l’un des rôles du baptême. S’il permet à une
personne d’exprimer extérieurement une expérience intérieure, il permet
en même temps à l’assemblée de reconnaître la personne comme faisant
partie des croyants et donc de l’église. Celui qui assiste à un culte de
baptême prend une responsabilité vis-à-vis de l’Eglise et de Dieu: il
participe à l’accueil d’une personne qu’il reconnaît comme chrétien.
Ainsi, tu te déclares croyant, je te reconnais comme fille ou fils de Dieu
(bien qu’on puisse se tromper ou se faire tromper) et nous glorifions
ensemble Dieu qui nous est commun.
[183]
Au travers de la cène, le culte d’un groupe organisé a été institué par
Jésus lui-même (Matthieu 26.26-28) et constitue une commémoration
(littéralement «se souvenir ensemble») de son sacrifice pour l’église.
Relevons deux choses à ce propos:
– Avant d’instituer la cène, il y a tout lieu de penser que Jésus «fait le
ménage» au sein de ses disciples en renvoyant Juda. Il envisage donc la
cène comme un acte réservé à ses enfants. Plus tard, Paul rappellera
qu’il s’agit d’une expression de l’unité de l’église «Puisqu’il y a un
seul pain, nous qui sommes nombreux, nous formons un seul corps, car
nous participons tous à un même pain» (1 Corinthiens 10.17). Il
fustigera d’ailleurs le manque d’unité des Corinthiens dans un sens très
pratique (1 Corinthiens 11.17-34), chacun en effet amenait de quoi
manger pour lui-même, mais visiblement sans le mettre en commun,
du moins sans le partager avec les autres. Certains disaient manger
ensemble sans s’inquiéter de ceux qui n’avaient rien… Ils n’avaient
pas en cela «discerné le corps» (v. 29). Certaines de nos traductions
amènent à penser que le corps dont il s’agit est le pain, qui représente
le corps de Christ. Mais on peut également penser que ce corps est
l’église et que les Corinthiens n’avaient pas perçu l’importance du lien
entre eux comme participant à la gloire de Dieu. On pourrait dire qu’ils
n’avaient pas totalement compris qui ils étaient et où ils étaient.
N’oublions pas que l’Eglise est le corps de Christ «Vous êtes le corps
de Christ et vous êtes ses membres, chacun pour sa part»
(1 Corinthiens 12.27). Lorsque nous «pensons église» ou [184]prenons la
cène, discernons-nous le corps de Christ? C’est aussi l’un des fruits de
la croissance. «C’est pourquoi, celui qui mange ce pain ou boit la
coupe du Seigneur indignement sera coupable envers le corps et le sang
du Seigneur» (1 Corinthiens 11.27).
– Une recommandation exprimée par Jésus quant à la présentation
d’une offrande est souvent rappelée avant de prendre la cène, même si
ce n’est pas le propos de Jésus à ce moment-là: «Si donc tu présentes
ton offrande vers l’autel et que là tu te souviennes que ton frère a
quelque chose contre toi, laisse ton offrande devant l’autel et va
d’abord te réconcilier avec ton frère, puis viens présenter ton offrande»
(Matthieu 5.23-24). «Si ton frère a quelque chose contre toi», est-il
écrit… il n’est pas dit que tu as péché contre ton frère, c’est plus
certainement l’inverse! Mais il y a un différend qui, gênant l’unité,
gène le culte. Avec une vision «semblable à Christ» la question de
l’unité, et donc de la beauté de l’Eglise, devient au fil de la croissance
primordiale.
Comment se crée cette unité des croyants?
En avoir une vision restreinte à une présence, peut-être épisodique
d’ailleurs… lors d’un «culte» dominical est une erreur. On pourrait ainsi
confondre louer au même moment ou «à côté des autres» et louer
ensemble. Si les participants ne se connaissent pas, quel amour peut-il
exister entre eux?
Jésus fait ainsi une différence entre les personnes qui se disent à lui,
mais sont dans l’erreur, et celles qui sont réellement à lui, par le biais de
la vie quotidienne et des égards qu’ils ont eu pour [185]les siens «En effet,
j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif et vous m’avez
donné à boire; j’étais étranger et vous m’avez accueilli; j’étais nu et vous
m’avez habillé; j’étais malade et vous m’avez rendu visite; j’étais en
prison et vous êtes venus vers moi. (…) Toutes les fois que vous avez fait
cela à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez
fait» (Matthieu 25.35-36, 40). L’unité d’un moment – un culte par
exemple – est normalement issue du quotidien vécu ensemble avant et
après.
Unité: un langage commun
Encore une remarque concernant le culte offert à Dieu par les chrétiens:
pourquoi Paul demande-t-il que l’expression d’une louange dans une
langue non compréhensible soit traduite? Simplement parce que le culte
n’est plus commun et, de fait, n’existe plus, à partir du moment où le
contenu de la louange n’est pas communicable, quand bien même il serait
d’origine miraculeuse. Il établit ainsi logiquement comme supérieure la
prophétie «Celui qui prophétise, au contraire, parle aux hommes, les
édifie, les encourage, les réconforte» (1 Corinthiens 14.3).
L’unité par accord librement obtenu et non par contrainte
Les tout premiers chrétiens nous donnent un exemple d’unité obtenue
par accord interpersonnel et dans l’amour: «ils persévéraient dans
l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la
fraction du pain et dans les prières. (…) Chaque jour, avec persévérance,
ils se retrouvaient d’un commun accord au temple; ils rompaient le pain
dans les maisons et ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de
cœur. Ils louaient Dieu [186]et avaient la faveur de tout le peuple. Le
Seigneur ajoutait chaque jour à l’Eglise ceux qui étaient sauvés»
(Actes 2.42, 46-47). On pourrait ainsi dire que la question du nombre de
croyants est du domaine de Dieu (v. 47) et celle de l’accord est de la
responsabilité des chrétiens.
«Que le Dieu de la persévérance et du réconfort vous donne de vivre en
plein accord les uns avec les autres comme le veut Jésus-Christ, afin que
tous ensemble, d’une seule voix, vous rendiez gloire au Dieu et Père de
notre Seigneur Jésus-Christ. Accueillez-vous donc les uns les autres
comme Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu» (Romains 15.5-7).
La beauté, l’unité de l’Eglise vous préoccupe-t-elle? Avec une vue
semblable à Christ, ce serait normal: c’est sa future épouse… L’unité de
l’Eglise est sous-tendue par la gloire de Dieu.
[187]
Conclusion
Par Christ, offrons donc (ce qui dépend de notre volonté) sans cesse
(«C’est ici qu’est nécessaire la persévérance des saints qui gardent les
commandements de Dieu et la foi en Jésus», Apocalypse 14.12) à Dieu un
sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui reconnaissent
publiquement lui appartenir (Hébreux 13.15).
Pour être semblable à Christ, le sentiment, le ressort de notre louange ne
peut être que l’amour et non l’obligation d’une prestation en retour de
celle de Dieu et de Jésus, «c’est pourquoi je t’ai contemplé dans le
sanctuaire pour voir ta force et ta gloire» (Psaume 63.3).
Au roi des siècles
au Dieu immortel,
invisible
et seul sage,
soient honneur et gloire
aux siècles des siècles!
Amen!
1 Timothée 1.17
[189]
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