These Traore
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LA MACHINE ASYNCHRONE
Dramane Traore
ÉCOLE DOCTORALE
SCIENCES ET TECHNOLOGIES
DE L’INFORMATION ET DE MATHEMATIQUES
Thèse de Doctorat
le 19 Novembre 2008
à l’Ecole Centrale de Nantes
TITRE
COMMANDE NON LINEAIRE SANS CAPTEUR
DE LA MACHINE ASYNCHRONE
Jury
Avant-propos iii
Notations v
1 Introduction générale 1
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Contexte, Objectifs et Etat de l’art . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.3 Organisation du rapport de thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Le travail présenté dans cette thèse a été effectué au sein de l’équipe commande de l’Ins-
titut de Recherche en Communications et Cybernétique de Nantes (IRCCyN).
Le sujet traité est " Commande Non linéaire Sans Capteur de la Machine Asynchrone".
Je tiens à remercier "Mathias TIENTCHEU", chef de projet à Leroy Somer pour avoir
accepté de participer à mon jury de thèse.
Je remercie Robert BOISLIVEAU pour tous ses conseils lors de la phase expérimen-
tale des algorithmes élaborés durant cette thèse.
Je voudrais remercier tous les membres de l’équipe Commande de l’IRCCyN, avec qui j’ai
passé d’agréables moments ainsi que tout le personnel de l’IRCCyN. Je remercie tous les
doctorants qui m’on accompagnés durant ces aventures scientifiques et extra-scientifiques :
Jamil, Alexis, Adama, Julien, Ayan, Marwa, Raza..., sans oublier personne.
Je remercie mon frère Yacou, sa femme Anick et ses enfants (Nah et Check) pour les
beaux week-end à Rennes.
Avoir une relation avec des personnes ne s’achète pas, mais elle se trouve dans la confiance
et le respect que ces personnes t’apportent. Je tiens à remercier mes familles Mexicaines
SALAS et PAEZ pour le très bon accueil pendant mes séjours à Monterrey (Mexique).
Que serons-nous sans les amis sincères ? je suis sans réponse. A l’absence de ma famille
en France vous avez su remplacer toutes les personnes chères qui pouvaient me manquer.
Quand je dis vous, je parle de Christophe, Moustapha, Anouck, David, Marieme, Ami-
nata, Laure, Celine, Dede, Marchial, Harouna, Kadre, Christelle, Larissa, Manue..., sans
oublier les autres. En particulier, je dirai encore un grand merci à Christophe qui a su
m’accompagner tout au long de ce travail et aussi pour sa participation à la relecture et
à la correction de mes horribles fautes d’orthographe et de grammaire !. Je me dois donc
de vous dédier personnellement ce travail.
Un grand merci à mon amie, ma soeur Delphine et à Julie pour les beaux week-end
à Paris et nos conversations téléphoniques. Après le bruit des moteurs et les moments
difficiles de réflexion sur la convergence des observateurs et des commandes, la dissipation
de la chaleur du cerveau est facile quand on est accompagné par des personnes adorables.
Je me dois donc de vous dédier personnellement ce travail.
T
us = usa , usb , usc : tensions statoriques triphasées ;
T
ur = ura , urb , urc : tensions rotoriques triphasées ;
T
is = isa , isb , isc : courants statoriques triphasés ;
T
ir = ira , irb , irc : courants rotoriques triphasés ;
T
φs = φsa , φsb , φsc : flux magnétiques au stator ;
T
φr = φra , φrb , φrc : flux magnétiques au rotor ;
T
usα,β = usα , usβ : tensions statoriques diphasées dans le repère fixe (α, β) ;
T
isα,β = isα , isβ : courants statoriques diphasés dans le repère fixe (α, β) ;
T
urα,β = ur α , ur β : tensions rotoriques diphasées dans le repère fixe (α, β) ;
T
irα,β = ir α , ir β : courants rotoriques diphasés dans le repère fixe (α, β) ;
T
φsα,β = φsα , φsβ : flux statoriques diphasés dans le repère fixe (α, β) ;
T
φrα,β = φr α , φr β : flux rotoriques diphasés dans le repère fixe (α, β) ;
T
usd,q = usd , usq : tensions statoriques diphasées dans le repère tournant (d,q) ;
T
isd,q = isd , isq : courants statoriques diphasés dans le repère tournant (d,q) ;
T
urd,q = urd , urq : tensions rotoriques diphasées dans le repère tournant (d,q) ;
T
ird,q = ird , irq : courants rotoriques diphasés dans le repère tournant (d,q) ;
T
φsd,q = φsd , φsq : flux statoriques diphasés dans le repère tournant (d,q) ;
T
φrd,q = φrd , φrq : flux rotoriques diphasés dans le repère tournant (d,q) ;
Λ : matrice inductances ;
Las , Lar : inductances statoriques et rotoriques propres ;
Mas : mutuelle inductance entre deux phases stator ;
viii Notations
Introduction générale
1.1 Introduction
La machine asynchrone associée à un convertisseur statique constitue un variateur de
vitesse dont l’utilisation industrielle ou grand public ne cesse de croître. La machine asyn-
chrone a de nombreux avantages par rapport aux autres types de machines électriques
tournantes, parmi lesquels nous pouvons citer : robustesse, faible coût, puissance nominale
maximale, vitesse maximale supérieure, facilité d’entretien. Contrairement à la machine à
courant continu, elle ne possède pas de collecteur mécanique. Cette absence de collecteur
mécanique, fait d’elle la machine la plus présente dans de nombreux domaines comme la
chimie, la médecine et l’aérospatiale.
Cependant, ces nombreux avantages ne sont pas sans inconvénient. La machine asyn-
chrone est caractérisée par un couplage non linéaire entre le flux magnétique et le couple
moteur, ce qui rend sa commande plus complexe par rapport à celle de la machine à
courant continu. Pour atteindre des performances dynamiques, il faut donc élaborer des
lois de commande robustes. Les progrès conjoints de l’électronique de puissance et l’élec-
tronique numérique (microcalculateurs) permettent aujourd’hui de mettre en oeuvre des
lois de commande de plus en plus complexes à moindres coûts. Grâce à ces avancées
technologiques la machine asynchrone est aujourd’hui, de plus en plus présente dans les
applications industrielles ou la haute précision de régulation et hautes performances, en
couple sont requises. Il faut noter que la machine synchrone donne aussi des meilleurs
performances en haute précision de régulation.
est peu fiable car sensible aux perturbations extérieures. Sa présence engendre une aug-
mentation du coût de la commande (coût de maintenance en cas de panne du capteur),
la complexité de l’installation.
Pour des raisons économiques, pour la sûreté de fonctionnement ou pour une solution
dégradée mais fonctionnelle aux applications avec capteurs en cas de panne de ceux-ci,
la commande sans capteur mécanique requiert l’attention de nombreux industriels. C’est
pourquoi, elle est devenue un centre d’intérêt pour la recherche ces dernières années. De
ce point de vue, l’objectif principal de cette étude consiste à synthétiser des lois de com-
mande non linéaires sans capteur mécanique pour la machine asynchrone. Dans un premier
temps, une grande attention est donnée aux observateurs (capteur logiciel) permettant de
palier l’absence du capteur mécanique en donnant l’information de la vitesse et du couple
de charge à l’aide de l’unique mesure des courants. Ensuite des lois de commande sophisti-
quées (commande non linéaire) sont élaborées et associées aux observateurs pour réaliser
la commande sans capteur mécanique de la machine asynchrone. Pour la commande, une
attention particulière est donnée au fonctionnement en basse vitesse avec couple de charge
nominal de la machine asynchrone.
Dans la littérature, il existe deux approches basiques pour synthétiser les observateurs.
La première approche est l’approche sans modèle parmi lesquelles nous pouvons citer :
– L’approche heuristique proche de l’intelligence artificielle (réseau de neurones (Ku-
char, 2004), (Rong, 2004), (Kwan, 2000)) ;
– L’approche basée sur la géométrie de la machine (introduction des harmoniques
fonctions de la vitesse de la machine, (Morand, 2005), (Ferrah, 1998), (Jansen,
1995) et (Holtz, 2000)). Dans (Holtz, 2000), cette méthode est utilisée pour éviter
les difficultés d’estimation des variables d’état à basse vitesse.
La seconde approche est basée sur un modèle dynamique de la machine asynchrone. Cette
approche utilise les outils d’automatique pour synthétiser des observateurs linéaires ou
non linéaires. Il existe dans la littérature plusieurs catégories d’observateur utilisant cette
approche :
– Les filtres de Kalman étendu ( (Morand, 2005), (Saheb, 2004), (Zein, 2000)) et les
filtres de Luenberger étendu ( (Saheb, 2004), (Zein, 2000)) ;
– Les observateurs adaptatifs ( (Maes, 2000), (Schauder, 1992), (Lubineau, 1999)) ;
– Les observateurs de type modes glissants ( (Tursini, 2000), (Aurora, 2004), (Mo-
rand, 2005)) ;
– Les observateurs cascades ( (Schreier, 2001), (Ghanes, 2005)) ;
– Les observateurs à grand gain interconnectés ( (Besançon, 1996a), (Besançon,
1996b), (Ghanes, 2005), (Ghanes, 2006a)).
Les observateurs étudiés dans cette thèse sont de type observateur à grand gain intercon-
necté.
La commande sans capteur mécanique est aussi traitée dans la littérature. Il existe donc
plusieurs types de commande parmi lesquels nous pouvons citer :
– La commande basée sur la technique de linéarisation au sens des entrées-sorties (
(Khalil, 2004), (Paul,1996), (Chiasson, 1998), (Chiasson, 1995), (Bodson, 1994),
(Chiasson, 1993), (Chiasson, 2005), (Marino, 1993)) ;
– La commande adaptative ( (Kwan, 1996), (Yu-Chao, 2000), (Marino, 2005), (Sol-
tani, 2004), (Marino, 2002), (Kubota, 1994)) ;
– La commande basée sur les modes glissants (Barambones, 2004), (Lascu, 2003),
1.3 Organisation du rapport de thèse 3
(Zhang, 2000), (Mehmet, 2005), (Arab, 2005), (Alenka, 1998), (Soltani, 2003),
(Lascu, 2004), (Adnan, 2005), (Mihai, 2006), (Aurora, 2004), (Rashed, 2005),
(Floquet, 2000)) ;
– La commande de type Backstepping ( (Rasmussen, 2001), (Shieh, 1999), (Lin,
2000), (Rong, 2004), (Kwan, 2000)).
Dans la littérature, les lois de commande sans capteur mécanique sont testées généra-
lement en haute vitesse et en basse vitesse ( (Gregor, 2006), (Lascu, 2003), (Mon-
tanari, 2006), (Ghanes, 2005), (Ghanes, 2006b)), cependant peu de travaux traitent
les problèmes de l’inobservabilité de la machine asynchrone à très basse vitesse, excepté
(Ghanes, 2005) et (Ghanes, 2006b). Dans ces derniers travaux l’ensemble "Observa-
teur+Commande" est testé et évalué sur un Benchmark "Commande sans capteur méca-
nique" qui prend en compte le fonctionnement à très basse vitesse (zone d’inobservabilité)
de la machine asynchrone. Malheureusement, lorsque le couple de charge est supérieur à
20% du couple de charge nominal, l’ensemble "Observateur+Commande" est instable mal-
gré une preuve globale de la stabilité du système en boucle fermée. Une autre difficulté
de la commande sans capteur mécanique est la preuve de stabilité de l’ensemble "Ob-
servateur+Commande" en boucle fermée. Dans la littérature peu de travaux ont proposé
une démonstration globale en boucle fermée, excepté ( (Marino, 2004), (Feemster, 2001),
(Ghanes, 2005)).
reste à résoudre. Dans le cas contraire, lorsque la vitesse mécanique n’est pas mesurée
(commande sans capteur mécanique), des études théoriques ont exposé les difficultés de
l’étude de l’observabilité de la machine asynchrone. Plus précisément, l’étude de l’observa-
bilité de la machine a permis de définir deux benchmarks (Ghanes, 2005) : "Observateur
sans capteur mécanique" et "Commande sans capteur mécanique". Ces deux benchmarks
permettent respectivement de tester et valider les performances des observateurs et des
commandes sans capteur mécanique en particulier lorsque la machine fonctionne à basse
vitesse.
A la fin de ce chapitre, afin de mieux montrer les difficultés de la commande sans capteur
mécanique de la machine asynchrone et pour comparer avec un variateur industriel de
type "sensorless", nous avons étudié et testé ce variateur industriel pouvant à priori faire
de la commande sans capteur, sur le benchmark "Commande sans capteur mécanique".
Le chapitre 3 est entièrement consacré aux techniques de synthèse d’observateurs non
linéaires sans capteur mécanique pour la machine asynchrone. Dans la littérature, il existe
plusieurs techniques pour synthétiser un observateur. Nous nous sommes intéressé parti-
culièrement aux observateurs interconnectés à grand gain et aux observateurs adaptatifs
interconnectés. Une preuve de stabilité basée sur la théorie de Lyapunov de chaque ob-
servateur est donnée dans ce chapitre, en utilisant les propriétés de la stabilité pratique.
Les résultats expérimentaux obtenus sur le benchmark "Observateur sans capteur" de
chaque observateur synthétisé sont présentés. Enfin une comparaison des performances
des différents observateurs est exposée.
Dans le chapitre 4, nous présentons les différentes lois de la commande non linéaire
sans capteur mécanique de la machine asynchrone. Dans un premier temps, une commande
avec les régulateurs classiques de type Proportionnel Intégral (PI) est présenté. Ensuite
une commande par modes glissants d’ordre un est synthétisée. Enfin une commande de
type backstepping et une commande par modes glissants d’ordre supérieur à trajectoires
pré-calculées sont presentées. Dans ce chapitre tout d’abord, la conception de chaque loi
de commande est faite en considérant la vitesse comme une grandeur mesurable. Une dé-
monstration de convergence par la théorie de Lyapunov des différentes lois de commande
est donnée. Ensuite, chaque loi de commande est associée à un observateur présenté dans
le chapitre 3 pour réaliser la commande sans capteur mécanique de la machine asynchrone.
Une démonstration de la convergence globale de l’ensemble "Observateur+Commande"
est presentée. Les résultats expérimentaux obtenus sur le benchmark "Commande sans
capteur mécanique" et une comparaison des performances des différentes lois de com-
mande sont donnés. A la fin de ce chapitre pour montrer les performances des différentes
lois de commande synthétisées, nous avons comparé les résultats obtenus sur le bench-
mark "Commande sans capteur mécanique" à ceux obtenus sur le même benchmark par
un variateur industriel permettant de faire la commande sans capteur mécanique de la
machine asynchrone.
1.3 Organisation du rapport de thèse 5
Modélisation et observabilité de la
machine asynchrone sans capteur
2.1 Introduction
Dans ce chapitre, nous présentons dans un premier temps les différents modèles d’état
non linéaires de la machine asynchrone. Ensuite, nous rappelons l’étude de l’observabi-
lité de la machine asynchrone sans capteur mécanique. Cette étude a permis de définir
deux benchmarks : "Benchmark Observateur sans capteur mécanique" et "Benchmark
Commande sans capteur mécanique" (Ghanes, 2005). Ces deux benchmarks permettent
respectivement de tester et valider les observateurs sans capteur mécanique et l’ensemble
"Observateur+Commande" sans capteur mécanique. Sur ces benchmarks, une attention
particulière est donnée au fonctionnement à très basse vitesse (zone d’inobservabilité) de
la machine asynchrone.
La transformation est basée sur la mise sous forme normale des équations électriques par
la diagonalisation des matrices d’inductances (Lesenne, 1981). Elle est réalisée à l’aide
de la matrice de transformation T3 .
x0 xa
xα = T3 T xb (2.1)
xβ xc
2.2 Modèle de la machine asynchrone 9
√1 1 0
q 2 √
2 √1 − 21 3
où T3 = {λ1 , λ2 , λ3 } = 3 2 2√ .
√1− 21 − 23
2
Les composantes de T3 sont les valeurs propres (λi )i=1,2,3 de la matrice inductance. Ces
valeurs propres sont définies de manière à normaliser la matrice de transformation T3 ,
c’est-à-dire kλi k = 1, ce qui correspond à l’invariance de la puissance lors de transforma-
tion. P
Si l’alimentation est triphasée équilibrée alors i = 0. L’équation (2.1) permet de vérifier
facilement que i0 = √13 (ia + ib + ic ) = 0. Le courant et donc le flux s’annulent sur l’axe
homopolaire 0. Dans la suite, nous ne tenons plus compte de cet axe. La transformation
triphasé en biphasé devient :
xa
xα
= T32 T xb (2.2)
xβ
xc
q 1 0
√
où T32 = 23 − 12 3
2√
.
1 3
−2 − 2
La transformation inverse s’écrit directement xabc = T32 xαβ car T3 est une matrice ortho-
gonale.
Après cette première transformation, il existe un décalage entre l’axe statorique et roto-
rique par l’angle mécanique θ (Fig. 2.1). Afin d’exprimer toutes les grandeurs dans un
seul repère d’axes, on utilise la transformation de Park. Cette transformation consiste
à passer d’un repère biphasé fixe αβ (grandeurs sinusoïdales) à un repère tournant par
rapport au stator. Ainsi, les grandeurs statoriques et rotoriques sont projetées dans un
repère tournant généralisé dq qui est décalé d’un angle θs par rapport au repère fixe αβ
(Fig. 2.2). Sur cette figure l’indice "r" désigne les grandeurs rotoriques et l’indice "s" ceux
du stator.
T
Lsr = Msr T32 P (θ)T32
1 0
avec Id = et Msr = 32 M .
0 1
Les flux magnétiques sont donnés par l’équation matricielle suivante :
φs = Lsis + Lsrir
(2.5)
φr = Lsris + Lrir
Par application de la transformation de Concordia (2.2) aux équations du flux (2.5), on
obtient :
φsαβ = Ls isαβ + Msr P (θ)irαβ
(2.6)
φrαβ = Lr irαβ + Msr P (−θ)isαβ
avec Ls = las − Mas et Lr = lar − Mar .
Les équations en tension de la machine asynchrone dans le repère diphasé sont :
d(φsαβ )
vsαβ = Rs isαβ + dt
d(φrαβ ) (2.7)
vrαβ = Rr irαβ + dt
2.3 Modèle d’état non linéaire 11
En appliquant la transformation de Park (2.3) aux équations (2.6) et (2.7), on obtient les
équations d’une machine asynchrone à cage d’écureuil dans un repère dq généralisé
Le vecteur d’entrée est composé des tensions statoriques. Le vecteur d’état est constitué
des grandeurs électriques (courants), grandeurs magnétiques (flux) et grandeur mécanique
(vitesse). Pour les grandeurs magnétiques, nous avons préféré les flux rotoriques aux flux
statoriques, ce qui permet l’orientation du repère selon le champ rotorique.
Dans le modèle (2.14), le couple de charge Tl est considéré comme une perturbation. Dans
le cas de la commande sans capteur mécanique, il est nécessaire d’estimer le couple de
charge. Le vecteur d’état x est étendu en introduisant le couple de charge Tl comme va-
riable d’état. Nous supposons que le couple charge varie lentement, l’équation différentielle
correspondante est :
d(Tl )
=0 (2.15)
dt
2.3 Modèle d’état non linéaire 13
Le modèle d’état non linéaire étendu de la machine asynchrone dans le repère tournant
généralisé dq est :
i̇sd −γisd + ωs isq + baφrd + bpΩφrq m1 0
i̇ −ωs isd − γisq − bpΩφrd + baφrq 0 m1
sq
φ̇rd aMsr isd − aφrd + (ωs − pΩ)φrq 0 0 usd
= +
aMsr isq − (ωs − pΩ)φrd − aφrq 0 (2.16)
φ̇rq 0 usq
1
m(φrd isq − φrq isd ) − cΩ − Tl 0
Ω̇ J
0
Ṫl 0 0 0
T
avec xedq = isd isq φrd φrq Ω Tl
isα
isβ
u i
xαβ φrα ,
= u = sα , y = sα .
φrβ usβ isβ
Ω
Le modèle d’état est :
i̇sα −γisα + baφrα + bpΩφrβ m1 0 0
i̇sβ −γisβ − bpΩφrα + baφrβ 0 m1 0 usα
φ̇rα =
aMsr isα − aφrα − pΩφrβ + 0
0 0 usβ
(2.17)
φ̇rβ aMsr isβ + pΩφrα − aφrβ 0 0 0 Tl
Ω̇ m(φrα isβ − φr β isα ) − cΩ 0 0 − J1
Le modèle d’état étendu (le couple de charge est une variable d’état) est :
i̇sα −γisα + baφrα + bpΩφrβ m1 0
i̇
sβ
−γisβ − bpΩφrα + baφrβ 0 m1
φ̇rα aMsr isα − aφrβ − pΩφrβ 0 0 usα
= +
(2.18)
φ̇rβ aMsr isβ + pΩφrα − aφrβ 0
0 usβ
1
Ω̇ m(φrα isβ − φr β isα ) − cΩ − J Tl 0 0
Ṫl 0 0 0
T
avec xeαβ = isα isβ φrα φrβ Ω Tl
Remarque 2 Dans les modèles (2.17) et (2.18), nous avons exprimé les grandeurs stato-
riques et rotoriques dans le même système d’axes αβ (correspondant aux axes sα et sβ sur
la figure (Fig. 2.1)) parce ce que ces modèles sont développés à partir du modèle généralisé
dq ((2.14) et (2.16)).
14 Modélisation et observabilité de la machine asynchrone sans capteur
2005), (Herman, 1977), (Besançon, 1996b)). Nous allons utiliser, le critère de rang
d’observabilité générique ( (Conte, 1999), (Ghanes, 2005)) dans nos études.
Soit le système non linéaire de la forme
ẋ(t) = f (x(t), u(t))
(2.23)
y = h(x(t))
où x(t) ∈ IRn représente l’état, u(t) ∈ IRm l’entrée et y(t) ∈ IRp la sortie. f (., .) et h(.)
sont des fonctions analytiques.
Définition 1 Espace d’observabilité générique, ( (Conte, 1999), (Ghanes, 2005)).
Soit le système (2.23). L’espace d’observabilité générique est défini par O = X ∩ (Y + U),
avec :
X = SpanK dx
U = SpanK du(v) , v ≥ 0
Y = SpanK dy (w) , w ≥ 0
dimO = n. (2.24)
bax3 + bpx5 x4 − γx1 + ωs x2 m1 0
bax4 − bpx5 x3 − γx2 − ωs x1 0 m1
−ax3 + (ωs − px5 )x4 + aMsr x1 0 0
f (x) =
, g(x) =
.
−ax 4 − (ωs − px 5 )x 3 + aM sr x 2
0 0
1
m(x3 x2 − x4 x1 ) − cx5 − x6 0
J
0
0 0 0
Soit l’ensemble de fonctions C ∞ P0 (x) obtenue à partir des mesures et leurs dérivées res-
pectives de la façon suivante.
h1 x1
h2 x2
h5 x5
ḣ1 = ẋ1 .
P0 (x) =
ḣ2 ẋ2
ḣ5 ẋ5
∂(P0 (x))
J0 (x) =
∂(x)
1 0 0 0 0 0
0 1 0 0 0 0
0 0 0 0 1 0
=
−γ
.
ωs ba bpx5 bpx4 0
−ωs −γ −bpx5 ba −bpx3 0
−mx4 mx3 mx2 mx1 −c − J1
b2 2
D0 = − (a + (px5 )2 )
J
Le déterminant D0 étant différent de zéro quelque soit la vitesse alors la matrice J0 (x)
est de rang plein. La machine asynchrone avec mesure de vitesse et de courants est donc
observable.
et
2.4.3 Cas 1 : Ω̇ = 0
Dans le cas où la vitesse de la machine asynchrone est constante, le modèle (2.16) devient :
ẋ = f (x) + g(x)u
(2.28)
y = h(x)
x1 isd
x2 isq
usd h x
x = x3 = φrd , u =
, h(x) = 1 = 1
x4 φrq usq h2 x2
x5 Ω
bax3 + bpx5 x4 − γx1 + ωs x2 m1 0
bax4 − bpx5 x3 − γx2 − ωs x1 0 m1
f (x) = −ax 3 + (ω s − px 5 )x 4 + aM sr x 1
, g(x) = 0 0 .
−ax4 − (ωs − px5 )x3 + aMsr x2 0 0
0 0 0
Soit les deux ensembles de fonctions C ∞ P2 (x) et P3 (x) générés à partir des mesures et
leurs dérivées respectives de la façon suivante.
h1 x1 h1 x1
ḣ1 ẋ1 ḣ1 ẋ1
(2) (2)
h1 = x1 , h
P2 (x) = P3 (x) = 2 = x2
h2 x2 ḣ2 ẋ2
(2) (2)
ḣ2 ẋ2 h2 x2
2.4 Observabilité de la machine asynchrone sans capteur mécanique 19
∂(P3 (x))
J3 (x) =
∂(x)
1 0 0 0 0
−γ ωs ba bpx5 bpx4
=
0 1 0 0 0
−ωs −γ −bpx5 ba −bpx3
−bMsr apx5 + 2ωs γ γ 2 + ba2 Msr − ωs2 b10 b11 b12
où
b7 = −ba2 + bp2 x25 − γba − 2bpωs x5
b8 = −2bapx5 − bpγx5 + 2baωs
b9 = −bpax4 + bpẋ4 + bp2 x5 x3 − γbpx4 − bpωs x3
b10 = 2bapx5 + bpγx5 − 2baωs
b11 = −ba2 + bp2 x25 − γba − 2bpωs x5
b12 = bpax3 − bpẋ3 + bp2 x5 x4 + γbpx3 − bpωs x4
a2
D3 = b3 p3 (ẋ3 − ωs x4 )( + x25 )
p2
Les deux déterminants D2 et D3 montrent que le point ẋ4 = −ωs x3 , ẋ3 = ωs x4 ou encore
ẋ4 = ẋ3 = ωs = 0, apparaît comme une singularité d’observabilité (physique) du système.
La condition suffisante de l’observabilité n’est pas satisfaite.
2.4.4 Cas 2 : ωs = 0
Dans ce cas le modèle de la machine asynchrone (2.16) devient :
ẋ = f (x) + g(x)u
(2.29)
y = h(x)
20 Modélisation et observabilité de la machine asynchrone sans capteur
x1 isd
x2 isq
x3 φrd usd h x
x = = , u =
, h(x) = 1 = 1
x4 φrq usq h2 x2
x5 Ω
x6 Tl
bax3 + bpx5 x4 − γx1 m1 0
bax4 − bpx5 x3 − γx2
0 m1
−ax3 − px5 x4 + aMsr x1 0 0
−ax4 + px5 x3 + aMsr x2 , g(x) = 0
f (x) = .
0
m(x3 x2 − x4 x1 ) − cx5 − 1 x6 0 0
J
0 0 0
Soit la fonction C ∞ P4 (x) générée à partir des mesures et leurs dérivées respectives de la
façon suivante.
h1 x1
h2 x
2
ḣ ẋ
1 1
P4 (x) = = ẋ .
ḣ2 2
(2) (2)
h1 x1
(2) (2)
h1 x2
Le jacobien J4 de P4 (x) par rapport à l’état x permet de caractériser l’observabilité du
système (2.29) au sens du rang :
∂(P4 (x))
J4 (x) =
∂(x)
1 0 0 0 0 0
0 1 0 0 0 0
−γ 0 ba bpx5 bpx4 0
=
0 −γ −bpx5 ba −bpx3 0
−bpx4
a7 bpmx3 x4 + bpMsr ax5 a8 a9 a10 J
bpx3
bpmx3 x4 − bpMsr ax5 a11 a12 a13 a14 J
où
a7 = −bpmx24 + γ 2 + bMsr a2
a8 = bpmx4 x2 − γba − ba2 + bp2 x25
a9 = bpẋ5 + bpmx4 x1 − γbpx5 − 2bpax5
a10 = −bpcx4 − bpγx4 − 2bpax4 + bp2 x5 x3 + bpaMsr x2
a11 = −bpmx23 + γ 2 + bMsr a2
a12 = −bpẋ5 + bpmx3 x2 + γbpx5 + 2bapx5
a13 = bpmx3 x1 + γba + bp2 x25 − ba2
a14 = bpcx3 + γbpx3 + 2bpax3 − bpMsr ax1 + 2bp2 x4 x5
2.4 Observabilité de la machine asynchrone sans capteur mécanique 21
φ2rd +φ2rq Te
b4 p3 a z 2 }| 2{ a p 3 b3 pMsr a2 z }| {
D4 = (x3 + x4 )(ẋ5 + x5 + x5 ) + m(x3 x2 − x4 x1 )
J bp ba m
Le déterminant D4 est difficile à analyser mais nous pouvons remarquer que les points
Te = 0 et φ2rd + φ2rq = 0, apparaît comme une singularité d’observabilité (physique) du
système. Ce cas présente peu d’intérêt physique du fait que cela reviendrait à avoir un
flux nul dans le rotor et le couple électromécanique nul.
x1 isd
x2 isq
x3 φrd u h x
x4 = φrq ,
x= u = sd , h(x) = 1 = 1
usq h2 x2
x5 Ω
x6 Tl
bax3 + bpx5 x4 − γx1 m1 0
bax4 − bpx5 x3 − γx2
0 m1
0
,
0 0.
f (x) =
g(x) =
0
0 0
1
m(x3 x2 − x4 x1 ) − cx5 − x6 0
J
0
0 0 0
Soit la fonction C ∞ P5 (x) générée à partir des mesures et leurs dérivées respectives de la
façon suivante.
h1 x1
h2 x
2
ḣ ẋ
1 1
P5 (x) = = ẋ .
ḣ2 2
(2) (2)
h1 x1
(2) (2)
h2 x2
22 Modélisation et observabilité de la machine asynchrone sans capteur
où
a′7 = −bpmx24 + γ 2
a′8 = bpmx4 x2 − γba
a′9 = bpẋ5 + bpmx4 x1 − γbpx5
a′10 = −bpcx4 − bpγx4
a′11 = −bpmx23 + γ 2
a′12 = −bpẋ5 + bpmx3 x2 + γbpx5
a′13 = bpmx3 x1 + γba
a′14 = bpcx3 + γbpx3
Le déterminant est :
φ2rd +φ2rq
b4 p3 a 2 }| 2{
z
D5 = (x3 + x4 ) ẋ5
J
Le déterminant D5 s’annule pour φ2rd + φ2rq = 0 ou ẋ5 = 0. Le cas φ2rd + φ2rq = 0, présente
peu d’intérêt du fait que cela reviendrait à avoir un flux nul dans le rotor. ẋ5 = 0 implique
que la vitesse est constante. Nous pouvons donc conclure que le déterminant s’annule si la
vitesse est constante. Par conséquent l’observabilité du système (2.30) ne peut être établie
en toute circonstance, en particulier les régimes permanents à vitesse constante, pulsation
statorique (ωs ) nulle, φrd et φrq constants restent singuliers.
Remarque 5
– Le dernier point (cas 3) est très important pour la suite, en effet la commande par
orientation de flux impose φrd constant et φrq nul. Alors l’observabilité du système
(2.30) n’est plus vérifiée lorsque la vitesse est constante (régime permanent) et la
pulsation statorique nulle.
– A partir du Cas 1 et Cas 3, nous pouvons conclure qu’il n’est pas possible de
vérifier l’observabilité de la machine asynchrone en utilisant seulement les mesures
et leurs dérivées supérieures jusqu’à l’ordre 2.
Nous allons essayer de savoir si, on peut retrouver ou pas l’observabilité de la machine
asynchrone en utilisant les mesures (les courants statoriques) et leurs dérivées supérieures
2.4 Observabilité de la machine asynchrone sans capteur mécanique 23
à l’ordre 2 dans le cas où la vitesse de la machine est constante (Ω̇ = 0), les composantes
du flux rotorique sont constantes (φ̇rd = φ̇rq = 0) et la pulsation statorique nulle (ωs = 0).
Ce qui nous donne le cas suivant :
ẋ = f (x) + g(x)u
(2.31)
y = h(x)
x1 isd
x2 isq
u h x
x3 = φrd ,
x= u = sd , h(x) = 1 = 1
x4 φrq usq h2 x2
x5 Ω
bax3 + bpx5 x4 − γx1 m1 0
bax4 − bpx5 x3 − γx2 0 m1
f (x) = 0 , g(x) = 0 0 .
0 0 0
0 0 0
Considérons la fonction suivante : C ∞ P6 (x) générée à partir des mesures et leurs dérivées
respectives de la façon suivante.
h1 x1
h2 x2
ḣ1 ẋ1
ḣ ẋ2
2
(2) (2)
h1 x1
P6 (x) = = (2) .
h(2) x
2(3) 2(3)
h x1
1
(3) x(3)
h
2 2
(4) (4)
h1 x1
(4) (4)
h2 x2
24 Modélisation et observabilité de la machine asynchrone sans capteur
Soit J6 le jacobien associé à P6 (x) par rapport à x dans l’espace d’observabilité permettant
de caractériser l’observabilité au sens du rang :
∂(P5 (x))
J5 (x) =
∂(x)
1 0 0 0 0 0
0 1 0 0 0 0
−γ 0 ba bpx5 bpx4 0
0 −γ −bpx 5 ba −bpx 3 0
2
γ 0 −γba −γbpx 5 −γbpx 4 0
=
0 2
3 γ γbpx 5 −γba γbpx 3 0
−γ 2 2 2
0 γ ba γ bpx 5 γ bpx 4 0
0 −γ 3 −γ 2 bpx5 2
γ ba 2
−γ bpx3 0
γ4 0 −γ 3 ba −γ 3 bpx5 −γ 3 bpx4 0
0 γ4 γ 3 bpx5 −γ 3 ba γ 3 bpx3 0
On remarque que :
(2) (2) (3) (3) (4) (4)
∂h1 ∂h ∂h ∂h ∂h ∂h
∂x
= −γ ∂∂xḣ1
, ∂x2 = −γ ∂∂x
ḣ2
= γ 2 ∂∂x
, ∂x1 ḣ1
, ∂x2 = γ 2 ∂∂x
ḣ2
, ∂x1 = −γ 3 ∂∂x
ḣ1
, ∂x2 =
γ 2 ∂∂x
ḣ2
. Par conséquent l’observabilité
du système (2.31) ne peut être établie dans le cas
particulier de fonctionnement de la machine où φrd , φrq sont constants, pulsation stato-
rique nulle et la vitesse est constante même en utilisant les dérivées d’ordre supérieur
des mesures.
Te = fv Ω + Tl . (2.34)
De (2.33) et (2.34) on obtient une droite ( Fig. 2.3) dans le plan de couple de charge-vitesse
mécanique (Tl , Ω) :
Tl = −M Ω (2.35)
P 2 φ2
avec M = Rrrd + fv .
Cette droite d’inobservabilité se situe dans le deuxième et le quatrième quadrants du plan
(Tl , Ω) qui correspond au fonctionnement en génératrice (le couple de charge et la vitesse
mécanique sont de signes opposés) comme le montre la figure (Fig. 2.3). Elle est utilisée
dans le cahier des charges des variateurs industriels pour caractériser le comportement
des régulateurs à basse vitesse.
2.6 Benchmark "Observateur Sans Capteur Mécanique" et "Commande sans
capteur Mécanique" (Ghanes, 2005) 25
Tl (N.m)
Génératrice
8
Moteur
Ω (rad/s)
-0.5
Génératrice
Moteur
vitesse et de la pulsation statorique (ωs ) sont prises de telle manière que la machine soit
dans des conditions observables. Ensuite, la pulsation statorique tend vers zéro tandis que
la vitesse mécanique (Ω) reste constante, réalisant ainsi des zones inobservables entre 4 et
5 secondes puis entre 6 et 7 secondes. Entre 4 et 5 secondes, la machine fonctionne avec
une accélération constante dans le but de vérifier la convergence des observateurs lorsque
la machine est faiblement observable. A la fin de la trajectoire, la machine asynchrone
est contrôlée en dehors de la zone inobservable. En pratique, la difficulté principale réside
dans le contrôle simultané de la vitesse et de la pulsation statorique tel que la pulsation de
glissement (ωr ) ne dépasse pas une valeur limite ωr = aM sr
i , qui correspond à la valeur
φrd sq
maximale du courant statorique admissible. Pour respecter cette condition, il est néces-
saire de contrôler la machine par une autre machine de charge qui permet d’imposer la
trajectoire de la vitesse. En même temps la pulsation statorique d’alimentation appliquée
au stator suit sa référence (Fig. 2.4.a). Des tests de robustesse par rapport à la variation
des résistances et des inductances ont été définis dans le cadre de ce benchmark.
Ce benchmark est implanté sur la plate-forme d’essai située à l’IRCCyN. Cette plate-forme
est constituée d’une machine asynchrone, d’une machine synchrone, d’un onduleur, d’un
variateur industriel, d’un système de commande temps réel dSPACE DS1103 et d’une in-
terface qui permet d’effectuer les mesures de position, de vitesse mécanique, des courants,
des tensions et du couple de charge entre la machine testée et la machine de charge. Le
logiciel MATLAB-Simulink est utilisé pour développer, simuler et expérimenter les algo-
rithmes de commande ou d’observateur sur la carte de commande temps réel dSPACE.
Le logiciel ControlDesk permet de visualiser les différents résultats.
La trajectoire de référence de la pulsation statorique (ωs ) du benchmark observateur est
contrôlée par une loi de commande U/f classique via l’onduleur. Cette loi U/f est indé-
pendante des mesures de la machine et des variables estimées. La trajectoire de référence
de la vitesse mécanique (Ω) est imposée par la machine synchrone (machine de charge)
via un variateur industriel utilisant la mesure de la vitesse.
2.6 Benchmark "Observateur Sans Capteur Mécanique" et "Commande sans
capteur Mécanique" (Ghanes, 2005) 27
100
Rad/s
50
a
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
8
b
6
N.m
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
0.8
0.6
c
Wb
0.4
0.2
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Temps(s)
Pour optimiser, améliorer les contrôles des procédés, les industriels s’équipent de plus en
plus d’entraînements à vitesse variable par moteurs électriques. Il existe de nombreux
types d’entraînements à vitesse variable qui se distinguent les uns des autres par les tech-
nologies mises en oeuvre, par le type de commande et le type de moteur contrôlé.
Aujourd’hui, on retrouve la machine asynchrone dans de nombreuses applications indus-
trielles à cause de de son faible coût par rapport au moteur à courant continu et au moteur
synchrone. Cependant, ces avantages ont longtemps été inhibés par la complexité de sa
commande. En effet, le couplage non linéaire existant entre le flux magnétique et le couple
moteur rend la commande plus délicate. Pour obtenir de bons résultats, des commandes
avancées doivent être mises en oeuvre. De plus, la présence des capteurs mécaniques (cap-
teur de vitesse, capteur de couple) rendent la commande coûteuse à cause de leurs coûts
d’installation et de leurs fragilités.
C’est pourquoi plusieurs industriels se sont intéressés à la commande sans capteur pour
ce type de moteur. C’est ainsi que dans le cadre de ma thèse nous avons testé un variateur
de vitesse, afin de mieux comprendre son fonctionnement et de montrer ses performances
dans différentes zones de fonctionnement (benchmark commande sans capteur mécanique
2.7 Essai d’un variateur industriel sur le benchmark commande 29
Fig.2.5) 1 . Ces tests nous permettrons de montrer dans un premier les difficultés de la
commande de la machine asynchrone à très basse vitesse (zone inobservable) et dans un
second de savoir si ce problème (commande à très basse vitesse) est résolu au niveau
industriel. Il faut noter que ce variateur industriel est capable de faire la commande de la
machine asynchrone avec ou sans capteur mécanique. Dans nos travaux, nous n’étudierons
que la commande sans capteur mécanique en effectuant plusieurs tests.
1. www.irccyn.ec −nantes.fr/hebergement/BancEssai/
30 Modélisation et observabilité de la machine asynchrone sans capteur
Figure 2.11: Tlmax ≈ 1N.m, Erreur entre vitesse mesurée et vitesse estimée.
2.7 Essai d’un variateur industriel sur le benchmark commande 33
Figure 2.13: Tlmax ≈ 2N.m, Erreur entre vitesse mesurée et vitesse estimée.
34 Modélisation et observabilité de la machine asynchrone sans capteur
Figure 2.15: Tlmax ≈ 3N.m, Erreur entre vitesse mesurée et vitesse estimée.
2.7 Essai d’un variateur industriel sur le benchmark commande 35
Figure 2.17: Tlmax ≈ 5N.m, Erreur entre vitesse mesurée et vitesse estimée.
2.8 Conclusion
A travers ce chapitre, nous avons donné dans un premier temps les différents modèles
d’état non linéaires de la machine asynchrone. Ensuite, nous avons mené l’étude de l’ob-
servabilité de la machine. Cette étude a été faite en utilisant le critère de rang d’observa-
bilité générique. Cet espace est généré par les sorties et leurs dérivées successives.
Nous avons pu dégager deux conclusions :
– La machine asynchrone est observable lorsque la vitesse est mesurée,
– Lorsque la vitesse n’est pas mesurée, l’observabilité de la machine ne peut être
établie dans le cas où la vitesse est constante (Ω̇ = 0) et la pulsation statorique est
nulle (ωs = 0).
L’étude de l’observabilité de la machine a permis de définir deux benchmarks (Ghanes,
2005). Le premier benchmark est le "Benchmark Observateur Sans Capteur Mécanique"
et le second benchmark est le "Benchmark Commande Sans Capteur Mécanique". Les
observateurs synthétisés dans le chapitre suivant seront testés et validés sur le premier
benchmark et le second benchmark sera utilisé pour tester et valider l’ensemble "Obser-
vateur+Commande" dans le chapitre 4.
A la fin de ce chapitre, nous avons étudié un variateur industriel. Cette étude nous a per-
mis de mieux comprendre le fonctionnement du variateur et d’analyser ses performances
sur des trajectoires difficiles comme le benchmark "Commande sans capteur mécanique".
Nous avons conclu après ces travaux que le variateur a un bon algorithme pour estimer la
vitesse, sauf dans les conditions d’inobservabilité, dès que le couple de charge augmente.
Le variateur possède aussi une bonne loi de commande car la vitesse estimée suit toujours
la référence et il est performant tant que la machine ne reste pas dans la zone inobservable.
Enfin nous pouvons conclure que dans un contexte industriel, les constructeurs des varia-
teurs pour la commande sans capteur mécanique de la machine asynchrone doivent tenir
38 Modélisation et observabilité de la machine asynchrone sans capteur
3.1 Introduction
Motivés par la réduction du coût de mise en oeuvre, les industriels cherchent à minimiser
le nombre de capteurs utilisés. En effet la présence des capteurs augmente la complexité
et le coût de la commande (câblage, coût de maintenance...). La mise en oeuvre de la
commande vectorielle ou la commande scalaire pour la machine asynchrone, nécessite non
seulement la mesure des courants statoriques (éventuellement des tensions statoriques)
mais aussi celle de la vitesse mécanique. Pour ces types de commande, la connaissance du
couple de charge est aussi nécessaire afin de rendre la boucle de vitesse moins sensible à
cette perturbation. Il faut noter que seule la commande directe en couple pour la machine
asynchrone a été imaginée sans capteur de vitesse, dès le début de sa conception. L’utili-
sation d’un capteur pour mesurer tous ces grandeurs entraîne un surcoût de la commande.
Il faut donc trouver d’autres moyens pour obtenir les variables difficilement mesurables
comme le couple de charge ou les variables que l’on ne désire par mesurer (vitesse méca-
nique, position, flux). La synthèse d’un observateur (capteur logiciel) est une solution à
ce problème.
Il existe actuellement dans la littérature plusieurs techniques de synthèse d’un observateur
non linéaire pour la machine asynchrone. Nous nous intéressons ici aux méthodes d’ob-
servation non linéaires basées sur le modèle de la machine. Un filtre de Kalman étendu et
un observateur de Luenberger étendu sont proposés dans (Saheb, 2004) et (Zein, 2000)
pour estimer la vitesse mécanique de la machine asynchrone. Ces travaux ont montré que
l’observateur de Luenberger étendu diverge brutalement dans les zones à faible vitesse
tandis le filtre de Kalman étendu reste exploitable lorsque les paramètres de la machine
sont bien connus. Dans (Maes, 2000), (Schauder, 1992), (Kubota, 1993) et (Montanari,
2003) des observateurs adaptatifs sont proposés pour estimer la vitesse mécanique. Par
exemple dans (Kubota, 1993), la vitesse estimée est obtenue par le produit croisé de
l’erreur du vecteur courant et du vecteur flux. F. Morand dans ses travaux de thèse (Mo-
rand, 2005) propose un observateur de type mode glissant et un filtre de Kalman. Cette
thèse montre que l’estimation de vitesse est relativement bonne en régime éloigné de la
Elaboration d’observateurs non linéaires pour la machine asynchrone sans capteur
40 mécanique
zone de faible vitesse, mais un léger biais apparaît lorsque le couple de charge augmente.
La convergence des observateurs est problématique dans les zones de faible vitesse. Les
observateurs cascades ( (Schreier, 2001), (Ghanes, 2005)) peuvent aussi être utilisés pour
estimer la vitesse mécanique. Dans (Ghanes, 2005) et (Ghanes, 2006a), un observateur
interconnecté à grand gain est proposé pour reconstruire les grandeurs mécaniques (vi-
tesse et couple de charge).
Les méthodes citées auparavant sont testées généralement en haute vitesse et basse vitesse.
Mais, peu sont celles qui tiennent compte des problèmes d’inobservabilité dans leurs tests,
exceptés ( (Holtz, 2000), (Ghanes, 2005), (Ghanes, 2006a)). Par exemple dans (Holtz,
2000), les auteurs proposent une injection d’un signal haute fréquence au niveau des ten-
sions statoriques pour bien estimer les variables à très basse vitesse.
Dans le chapitre précédent, nous avons vu qu’une condition suffisante de perte de l’ob-
servabilité de la machine asynchrone est : vitesse constante et pulsation statorique nulle.
Cette étude a abouti à la mise en place d’un "Benchmark Observateur Sans Capteur
Mécanique". A notre connaissance dans la littérature seul les travaux de (Ghanes, 2005)
et (Ghanes, 2006a) ont pris en considération ce type de benchmark lors des essais expé-
rimentaux. Malheureusement, dans ces travaux, l’observateur diverge lorsque la machine
est dans la zone inobservable. Pour palier ce mauvais comportement de l’observateur dans
cette zone, les auteurs proposent de commuter alors celui-ci en mode estimateur. Cette
commutation est réalisée par le calcul du déterminant D1 (voir chapitre 2) de la matrice
d’observabilité. Lorsque le déterminant tend vers une valeur nulle les gains de l’observa-
teur sont mis à zéro.
Pour l’observation de la machine asynchrone, nous proposons dans ce chapitre deux tech-
niques de synthèse d’observateur non linéaire pour la machine asynchrone : un observateur
interconnecté à grand gain et un observateur adaptatif interconnecté. Ces observateurs
ont pour but de reconstruire les variables magnétiques (flux) et les variables mécaniques
(vitesse et couple de charge) de la machine à partir de l’unique mesure des courants sta-
toriques. Ils sont ensuite testés expérimentalement sur le "Benchmark Observateur Sans
Capteur Mécanique" afin d’évaluer leur stabilité et leurs performances en particulier dans
la zone inobservable.
Ce chapitre est organisé comme suit : nous présentons l’étude détaillée de la synthèse de
l’observateur interconnecté dans un premier temps. Les résultats expérimentaux de cet
observateur illustrent bien que la convergence asymptotique ne peut être garantie dans
la zone inobservable car les entrées ne sont pas régulièrement persistantes. Ensuite, nous
avons introduit la stabilité pratique qui a été utilisée pour prouver la convergence de
l’observateur adaptatif interconnecté. Des résultats expérimentaux de ce deuxième obser-
vateur, ainsi que la comparaison des performances des deux observateurs sont présentés
à fin de ce chapitre.
Dans cette partie, nous allons synthétiser un observateur interconnecté pour la machine
asynchrone. Pour cela nous nous inspirons de la méthode utilisée dans (Ghanes, 2005) et
(Ghanes, 2006b).
Le modèle de la machine (2.16), peut être réécrit sous la forme suivante :
ẋ = f (x) + g(x)u
ΣN L1 : (3.1)
y = h(x)
T T T T
où x = isd isq φrd φrq Ω Tl , u = usd usq , y = h1 h2 = isd isq
baφrd + bpΩφrq − γisd + ωs isq
baφrq − bpΩφrd − γisq − ωs isd m1 0
0 m1
−aφrd + (ωs − pΩ)φrq + aMsr isd
f (x) =
, g(x) = 0 0.
−aφrq − (ωs − pΩ)φrd + aM1sr isq
0 0
m(φrd isq − φrq isd ) − cΩ − Tl
J 0 0
0
Ce modèle (3.1), peut être vu comme une interconnection entre deux sous-systèmes (3.2)
et (3.3)
˙
isd 0 bpφrq 0 isd −γisd + abφrd + m1 usd + ωs isq
Ω̇ = 0 0 − J1 Ω + m(φrd isq − φrq isd ) − cΩ (3.2)
Ṫl 0 0 0 T l 0
i̇sq −γ −bpΩ ab isq −ωs isd + m1 usq
φ̇rd = 0 −a −pΩ φrd + ωs φrq + aMsr isd . (3.3)
φ̇rq 0 pΩ −a φrq −ωs φrd + aMsr isq
Alors, il est possible de représenter les sous-systèmes (3.2) et (3.3) sous la forme compacte
interconnectée suivante :
Ẋ1 = A1 (X2 )X1 + g1 (u, y, X2 , X1 )
Σ1 : (3.4)
y1 = C1 X1
Ẋ2 = A2 (X1 )X2 + g2 (u, y, X1 , X2 )
Σ2 : (3.5)
y2 = C2 X2
où
Elaboration d’observateurs non linéaires pour la machine asynchrone sans capteur
42 mécanique
0 bpφrq 0 −γ −bpΩ ab
A1 (X2 ) = 0 0 − J1 , A2 (X1 ) = 0 −a −pΩ
0 0 0 0 pΩ −a
−γisd + abφrd + m1 usd + ωs isq
g1 (u, y, X2 , X1 ) = m(φrd isq − φrq isd ) − cΩ ,
0
−ωs isd + m1 usq
g2 (u, y, X1 , X2 ) = ωs φrq + aMsr isd
−ωs φrd + aMsr isq
T T T
et X1 = isd Ω Tl , X2 = isq φrd φrq sont les variables d’état, u = usd usq sont les
T
entrées et y = isd isq sont les sorties. C1 = C2 = 1 0 0 .
Remarque 6 Le choix des variables de chaque sous-système a été fait dans le but de
séparer les variables mécaniques (Ω, Tl ) des variables magnétiques (φrd , φrq ). Il est clair
que d’autre choix peuvent être considérés pour représenter le système, pourvu qu’un ob-
servateur puisse être conçu.
Avant de synthétiser les observateurs pour les sous-systèmes (3.2) et (3.3), nous posons
les hypothèses suivantes :
Hypothèse 1
Les signaux (u, X2 ) et (u, X1 ) sont des entrées régulièrement persistantes et connues pour
Σ1 et Σ2 , respectivement.
Hypothèse 2
g1 (u, y, X2 , X1 ) est globalement Lipschitz par rapport à X2 , X1 , uniformément par rapport
à (u, y).
Remarque 7 On vérifie aisément que A1 (X2 ) est globalement Lipschitz par rapport à
X2 , que A2 (X1 ) est globalement Lipschitz par rapport à X1 et que g2 (u, y, X2 , X1 ) est glo-
balement Lipschitz par rapport à X2 , X1 , uniformément par rapport à (u, y).
3.2 Observateur interconnecté à grand gain 43
Sous les hypothèses 1 et 2, les observateurs pour les sous-systèmes "nominaux" (3.4) et
(3.5) sont donnés par :
Ż1 = A1 (Z2 )Z1 + g1 (u, y, Z2 , Z1 ) + (ΓS1−1 C1T + B2 (Z2 ))(y1 − ŷ1 )
+(B1 (Z2 ) + KC2T )(y2 − ŷ2 )
O1 : (3.6)
S˙ = −θ1 S1 − AT1 (Z2 )S1 − S1 A1 (Z2 ) + C1T C1
1
ŷ1 = C1 Z1
Ż2 = A2 (Z1 )Z2 + g2 (u, y, Z1 , Z2 ) + S2−1 C2T (y2 − ŷ2 )
O2 : S˙ = −θ2 S2 − AT2 (Z1 )S2 − S2 A2 (Z1 ) + C2T C2 (3.7)
2
ŷ2 = C2 Z2
T T
où Z1 = îsd Ω̂ T̂l , Z2 = îsq φ̂rd φ̂rq sont les variables d’état estimées. θ1 , θ2 sont des
constantes positives et S1 , S2 sont des matrices symétriques définies positives (Besançon,
1996a).
T T
B1 (Z2 ) = kmΛ1 φ̂rd , B2 (Z2 ) = kmΛ2 φ̂rq , Λ1 = 0 0 1 , Λ2 = 0 0 −1 ,
−kc1 0 0 1 0 0
K = −kc2 0 0 , Γ= 0 1 0
0 0 0 0 0 α
−γ −bpΩ̂ ab −ωs îsd + m1 usq
A2 (Z1 ) = 0 −a −pΩ̂ , g2 (u, y, Z1 , Z2 ) = ωs φ̂rq + aMsr îsd .
0 pΩ̂ −a −ωs φ̂rd + aMsr îsq
Remarque 8 Dans l’équation (3.6), le terme B1 (Z2 )(y2 − ŷ2 ) + B2 (Z2 )(y1 − ŷ1 ), peut être
écrire sous la forme suivante :
e˙2 = [A2 (Z1 ) − S2−1 C2T C2 ]e2 + [A2 (X1 ) − A2 (Z1 )]X2
(3.9)
+[g2 (u, y, X1 , X2 ) − g2 (u, y, Z1 , Z2 )].
Maintenant, considérons que les paramètres de la machine sont connus avec des incerti-
tudes. Alors les équations (3.8), (3.9) deviennent :
ė1 = [A1 (Z2 ) − ΓS1−1 C1T C1 − B2 C1 ]e1 + g1 (u, y, X2 , X1 ) + ∆g1 (u, y, X2 , X1 )
−g1 (u, y, Z2 , Z1 ) + [A1 (X2 ) + ∆A1 (X2 ) − A1 (Z2 )]X1
−(B1 C2 + KC2T C2 )e2 (3.10)
−1 T
ė2 = [A2 (Z1 ) − S2 C2 C2 ]e2 + [A2 (X1 ) + ∆A2 (X1 ) − A2 (Z1 )]X2
+g2 (u, y, X1 , X2 ) + ∆g2 (u, y, X1 , X2 ) − g2 (u, y, Z1 , Z2 )
où ∆A1 (X2 ), ∆A2 (X1 ), ∆g1 (u, y, X2 , X1 ) et ∆g2 (u, y, X1 , X2 ) sont les termes incertains
de A1 (X2 ), A2 (X2 ), g1 (u, y, X2 , X1 ), g2 (u, y, X1 , X2 ) respectivement.
Hypothèse 3
On suppose que :
k∆A1 (X2 )k ≤ ρ1 , k∆A2 (X1 )k ≤ ρ2 ,
k∆g1 (u, y, X2 , X1 )k ≤ ρ3 , k∆g2 (u, y, X1 , X2 )k ≤ ρ4
pour ρi > 0, for i = 1, ..., 4.
L’hypothèse 3 est justifiée d’une part, par le fait qu’il existe un domaine physique D de
fonctionnement de la machine défini par :
D = {X ∈ R6 | |φrd | ≤ Φd max , |φrq | ≤ Φq max ,
(3.11)
|isd | ≤ Id max , |isq | ≤ Iq max , |Ω| ≤ Ωmax , Tl ≤ Tl max }
où X = (φrd , φrq , isd , isq , Ω, Tl ), Φd max , Φq max , Id max , Iq max , Ωmax et Tl max sont les valeurs
maximales du flux, du courant, de la vitesse et du couple de charge, respectivement et
d’autre part, par le fait que les paramètres de la machine sont connus avec une certaine
précision et sont bornés.
Preuve du théorème 1.
Soit, Vo = V1 + V2 une fonction de Lyapunov candidate, où V1 et V2 sont respectivement
la fonction de Lyapunov candidate de chaque dynamique (3.8), (3.9), avec V1 = eT1 S1 e1 et
V2 = eT2 S2 e2 . En calculant la dérivée temporelle de Vo et en utilisant les expressions (3.6),
(3.7) et (3.10) on obtient :
V̇o = eT1 −θ1 S1 − (2S1 ΓS1−1 − 1)C1T C1 − 2S1 B2′ e1
+2eT1 S1 {A1 (X2 ) − A1 (Z2 ) + ∆A1 (X2 )} X1
+2eT1S1 {g1 (u, y, X2 , X
1 ) − g1 (u, y, Z2 , Z1 ) + ∆g1 (u, y, X2 , X1 )}
T T T (3.12)
+e2 −θ2 S2 − C2 C2 e2 + 2e2 S2 {A2 (X1 ) − A2 (Z1 ) + ∆A2 (X1 )} X2
+2eT2 S2 {g2 (u, y, X1 , X2 ) − g2 (u, y, Z1 , Z2 ) + ∆g2 (u, y, X1 , X2 )}
−2eT1 S1 (B1′ + K ′ )e2
Remarque 9 L’inégalité (3.15) dépend des constantes de Lipschitz définies dans l’hypo-
thèse 2. A partir de ces constantes de Lipschitz, nous calculons la valeur minimale de θ1
et θ2 (voir Annexe A). Ensuite on choisit les valeurs adéquates de θ1 et θ2 dans le but
d’accélérer la convergence de l’observateur.
Les paramètres de l’observateur sont choisis comme suit : α = 0.01, k = 0.012, kc1 = 0.01,
kc2 = 0.01, θ1 = 3200, θ2 = 5300 pour satisfaire les conditions de convergence (voir An-
nexe A).
La période d’échantillonnage T est égale à 200µs.
50
40
30
Rad/s
20
10
0
b
a
−10
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
5.5
5 a
4.5
4
N.m
3.5
2.5 b
1.5
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.3: a) Couple de charge mesuré (N.m), b) Couple de charge estimé (N.m).
Analyse de la robustesse
Pour ces essais, nous allons effectuer des variations paramétriques sur l’observateur par
rapport aux valeurs identifiées. Ces variations définies dans le benchmark sont réalistes
vis-à-vis des conditions réelles d’utilisation d’une machine asynchrone.
Variation de +50% et −50% sur la valeur de la résistance rotorique (Rr )
Les résultats expérimentaux sont donnés par les figures 3.4 et 3.5 pour une variation de
+50% sur la valeur de Rr dans l’observateur et par les figures 3.6 et 3.7 pour une variation
de −50% sur la valeur de Rr dans l’observateur.
Ces figures donnent un résultat similaire au cas "nominal" (Figs. 3.2 et 3.3). L’observateur
reste toujours stable dans les conditions observable et inobservable. Cependant il apparaît
un léger écart statique entre la vitesse mesurée (Fig. 3.4a et 3.6a) et la vitesse estimée (Fig.
3.4b et 3.6b) dans les conditions observable par rapport au cas "nominal". Contrairement
Elaboration d’observateurs non linéaires pour la machine asynchrone sans capteur
50 mécanique
aux observateurs de (Ghanes, 2005) et (Ghanes, 2006a) on a toujours une très bonne
estimation du couple de charge et de la vitesse. Ce qui montre bien la robustesse de
l’observateur.
50
40
30
20
Rad/s
10
0
b
a
−10
−20
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.4: (+50% sur Rr) a) Vitesse mesurée (rad/s), b) Vitesse estimée (rad/s).
5.5
4.5 a
3.5
N.m
b
3
2.5
1.5
1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.5: (+50% sur Rr) a) Couple de charge mesuré (N.m), b) Couple de charge estimé
(N.m).
3.2 Observateur interconnecté à grand gain 51
50
40
30
Rad/s
20
10
0 b
a
−10
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.6: (-50% sur Rr) a) Vitesse mesurée (rad/s), b) Vitesse estimée (rad/s).
5.5
a
4.5
b
4
N.m
3.5
2.5
1.5
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.7: (-50% sur Rr) a) Couple de charge mesuré (N.m), b) Couple de charge estimé
(N.m).
50
40
30
20
Rad/s
10
0 b
a
−10
−20
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.8: (+20% Lr) a) Vitesse mesurée (rad/s), b) Vitesse estimée (rad/s).
5.5
a
4.5
4 b
3.5
N.m
2.5
1.5
1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.9: (+20% Lr) a) Couple de charge mesuré (N.m), b) Couple de charge estimé (N.m).
50
40
30
20
Rad/s
10
0 b
a
−10
−20
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.10: (+20% Ls) a) Vitesse mesurée (rad/s), b) Vitesse estimée (rad/s).
3.2 Observateur interconnecté à grand gain 53
5.5
a
4.5
N.m
3.5
b
2.5
1.5
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.11: (+20% Ls) a) Couple de charge mesuré (N.m), b) Couple de charge estimé (N.m).
40
30
Rad/s
20
10
0 b
a
−10
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.12: (-20% Rs) a) Vitesse mesurée (rad/s), b) Vitesse estimée (rad/s).
Elaboration d’observateurs non linéaires pour la machine asynchrone sans capteur
54 mécanique
5.5
4.5
N.m
3.5
a
2.5
b
2
1.5
1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.13: (-20% Rs) a) Couple de charge mesuré (N.m), b) Couple de charge estimé (N.m).
50
40
30
Rad/s
20
10
0
b
a
−10
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.14: (+20% Rs) a) Vitesse mesurée (rad/s), b) Vitesse estimée (rad/s).
3.2 Observateur interconnecté à grand gain 55
5.5
4.5 a
3.5
N.m
3
b
2.5
1.5
1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.15: (+20% Rs) a) Couple de charge mesuré (N.m), b) Couple de charge estimé (N.m).
3.2.4 Conclusion
Les résultats expérimentaux précédents montrent qu’il est très difficile d’avoir une conver-
gence asymptotique de l’observateur dans la zone inobservable. En effet, La convergence
de l’observateur est fonction de l’excitation (hypothèse 1). La convergence asymptotique
n’est garantie que si les entrées sont régulièrement persistantes ce qui n’est pas le cas
dans la zone inobservable. Il est donc nécessaire de définir un autre type de stabilité
mieux adapté, telle que la stabilité pratique. En raison des conditions expérimentales
(température) et des erreurs d’identification, les paramètres identifiés ne sont pas exac-
tement les paramètres réels de la machine. Lorsque le fonctionnement en basse vitesse
est requis, la résistance statorique joue un rôle important ( (Holtz, 2002), (Montanari,
2006), (Malrait, 2001)). La connaissance de la valeur exacte de cette résistance entraîne
une bonne estimation de la vitesse et du couple de charge. En effet, lorsque la pulsation
statorique (ωs ) est grande les erreurs dues à la variation de la résistance statorique sont
négligeables, tandis que pour de faibles valeurs de la pulsation statorique, ces erreurs sont
très significatives (voir Annexe B.5). Pour surmonter les difficultés dues aux variations
de la résistance statorique à très basse vitesse, plusieurs méthodes sont proposées dans la
littérature. Dans (Kubota, 1994) un modèle adaptatif est proposé pour estimer la valeur
de la résistance statorique à partir des mesures. Une bonne estimation de Rs est obtenue
lorsque le machine fonctionne en moteur. En mode générateur l’observateur est instable.
L’estimation de la valeur de la résistance statorique est faite à partir d’un modèle ba-
sique de la machine dans (Luo, 2000). Des résultats expérimentaux sont présentés mais
il n’existe pas de preuve de stabilité. Dans (Giuseppe, 2000), un algorithme de réglage
en ligne est appliqué pour évaluer la valeur de la résistance statorique. Cet algorithme est
défini pour des conditions de charge et de mode de fonctionnement (moteur, génératrice)
de la machine. Une démonstration de la preuve de stabilité est faite dans cet article. Dans
la lignée de ces travaux, nous allons proposer un observateur permettant d’estimer la va-
leur de la résistance statorique car la performance de toute commande non linéaire sans
capteur dépend de la précision des variables d’état reconstituées qui peut dépendre de la
qualité de l’estimation des paramètres.
Elaboration d’observateurs non linéaires pour la machine asynchrone sans capteur
56 mécanique
soit :
r02
r(t)2 = x(t)2 + y(t)2 = R
2 t
, r02 = x20 + y02 .
1 − 2r0 t0
m(t)dt
Rt
Soit ~2 = 2~1 et on suppose que t0
m(t)dt = β > 0
2 r02
lim r(t) = . (3.21)
t→∞ 1 − 2r02 β
3
De (3.21), le système (3.20) est pratiquement stable si β ≤ 8~21
et pratiquement instable
si β > 8~32 .
1
1 2
r(t)2 = x(t)2 + y(t)2 = r .
kµ 0
Si r02 = x20 + y02 < k1 la solution triviale de (3.22) est asymptotiquement stable.
Soient ~1 et ~2 tel que √1k < ~1 < ~2 , alors pour des valeurs initiales (x0 , y0 ) tel que
1
≤ r02 < ~21
k
le système (3.22) n’est pas pratiquement stable. Ceci montre que la stabilité pratique d’un
système ne dépend pas de la stabilité asymptotique de ce système.
Elaboration d’observateurs non linéaires pour la machine asynchrone sans capteur
58 mécanique
ou d1 , d2 ∈ W et ℘ ∈ C[IR2+ , IR] ;
iv) d2 (~1 ) < d1 (~2 ) est vérifié.
Alors, les propriétés de la stabilité pratique de :
ẋ = f (x) + g(x)u
(3.25)
y = h(x)
On suppose que la résistance statorique est constante et inconnue. Le modèle (3.25), peut
être vu comme une interconnection entre deux sous-systèmes
i̇sd 0 bpφrq −m1 isd isd 0
Ω̇ = −mφrq −c 0 Ω + − 1 Tl
J
Ṙs 0 0 0 Rs 0
(3.26)
−γ1 isd + abφrd + m1 usd + ωs isq
+ mφrd isq
0
i̇sq −γ1 −bpΩ ab isq −m1 Rs isq − ωs isd + m1 usq
φ̇rd = 0 −a −pΩ φrd + ωs φrq + aMsr isd . (3.27)
φ̇rq 0 pΩ −a φrq −ωs φrd + aMsr isq
Les sous-systèmes (3.26) et (3.27) sont représentés sous la forme compacte suivante :
Ẋ1 = A1 (X2 , y)X1 + g1 (u, y, X2 , X1 ) + ΦTl
Σ1a (3.28)
y1 = C1 X1
Ẋ2 = A2 (X1 )X2 + g2 (u, y, X1 , X2 )
Σ2a (3.29)
y2 = C2 X2
où
0 bpφrq −m1 isd −γ1 −bpΩ ab
A1 (X2 , y) = −mφrq −c 0 , A2 (X1 ) = 0 −a −pΩ ,
0 0 0 0 pΩ −a
−γ1 isd + abφrd + m1 usd + ωs isq
g1 (u, y, X2 , X1 ) = mφrd isq ,
0
−m1 Rs isq − ωs isd + m1 usq 0 2
g2 (u, y, X1 , X2 ) = ωs φrq + aMsr isd , Φ = −1 , et γ1 = Msr Rr .
J
σLs L2r
−ωs φrd + aMsr isq 0
X1 = [isd Ω Rs ]T , X2 = [isq φrd φrq ]T et Tl sont les variables d’état, u = [usd usq ]T sont
les entrées et y = [isd isq ]T sont les sorties de la machine asynchrone. C1 = C2 = [ 1 0 0 ].
Remarque 11 Le modèle de la machine asynchrone a été écrit sous la forme deux sous
systèmes interconnectés (3.28-3.29) dans le but d’obtenir une matrice Φ connue et unifor-
mément bornée pour synthétiser un observateur adaptatif ( (Besançon, 2006) et (Zhang,
2002)).
Objectif : Notre objectif est de construire d’une part un observateur pour le
sous-système (3.28) pour estimer la vitesse mécanique, le couple de charge
considéré comme une entrée inconnue et la résistance statorique, et d’autre
part un observateur pour le sous-système (3.29) pour reconstruire les variables
magnétiques (flux). Les deux observateurs seront interconnectés.
Avant de synthétiser l’observateur adaptatif interconnecté pour les sous-systèmes (3.28),
(3.29) nous posons les hypothèses suivantes :
Elaboration d’observateurs non linéaires pour la machine asynchrone sans capteur
60 mécanique
Hypothèse 4
Supposons que les signaux (u, X2 ) et (u, X1 ) sont des entrées régulièrement persistantes
et connues pour Σ1a et Σ2a , respectivement.
Hypothèse 5
g1 (u, y, X2 , X1 ) est globalement Lipschitz par rapport à X2 , X1 , uniformément par rapport
à (u, y).
Remarque 12 On vérifie aisément que A1 (X2 ) est globalement Lipschitz par rapport à
X2 , que A2 (X1 ) est globalement Lipschitz par rapport à X1 et que g2 (u, y, X2 , X1 ) est
globalement Lipschitz par rapport à X2 , X1 , uniformément par rapport à (u, y).
Sous les hypothèses 4 et 5, les observateurs pour les sous-systèmes "nominaux" (3.28) et
(3.29) sont donnés par :
−γ1 −bpΩ̂ ab −m1 R̂s îsq − ωs îsd + m1 usq
A2 (Z1 ) = 0 −a −pΩ̂ , g2 (u, y, Z1 , Z2 ) = ωs φ̂rq + aMsr îsd .
0 pΩ̂ −a −ωs φ̂rd + aMsr îsq
3.4 Observateur adaptatif interconnecté 61
ǫ˙2 = [A2 (Z1 ) − S2−1 C2T C2 ]ǫ2 + [A2 (X1 , y) + ∆A2 (X1 , y) − A2 (Z1 , y)]X2
(3.34)
+g2 (u, y, X1 , X2 ) + ∆g2 (u, y, X1 , X2 − g2 (u, y, Z1 , Z2 )
où ∆A1 (X2 , y), ∆A2 (X1 ), ∆g1 (u, y, X2 , X1 ) et ∆g2 (u, y, X1 , X2 ) sont les termes in-
certains de A1 (X2 , y), A2 (X1 ), g1 (u, y, X2 , X1 ), g2 (u, y, X1 , X2 ) respectivement.
En nous inspirant de la méthode utilisée dans (Zhang, 2002) et en appliquant la trans-
formation suivante ǫ1 = ǫ − Λǫ3 , cela implique
où B21 = ΛB2 (Z2 )C1 , B12 = ΛB1 (Z2 )C2 , B22 = ΛB2 (Z2 )C1 Λ, B2′ = B2 (Z2 )C1 Λ, B2′′ =
B2 (Z2 )C1 , B1′ = B1 (Z2 )C2 , K ′ = KC2T C2 .
Hypothèse 6
On suppose que :
En considérant que (u, X2 ) et (u, X1 ) sont des entrées régulièrement persistantes pour les
système affines en état (3.26)-(3.27), respectivement et le lemme 1, alors il existe t0 ≥ 0,
ηSmax
i
et ηSmin
i
des constantes positives indépendantes de θi tel que V (t, ǫi ) = ǫTi Si ǫi pour
i = 1, 2, 3 vérifie l’inégalité suivante (Besançon, 1996a) :
∀t ≥ t0 ηSmin
i
kǫi k2 ≤ V (t, ǫi ) ≤ ηSmax
i
kǫi k2 (3.37)
Preuve du théorème 3.
Dans le but de prouver la convergence pratique des erreurs d’estimation, on définit Vo =
V1 + V2 + V2 une fonction de Lyapunov candidate, où V1 = ǫT1 S1 ǫ1 , V2 = ǫT2 S2 ǫ2 et
V3 = ǫT3 S3 ǫ3 . Nous calculons la dérivée temporelle de Vo et en utilisant les expressions
(3.30), (3.31) et (3.36) on obtient :
V̇o = ǫT1 −θ1 S1 − (2S1 ΓS1−1 − 1)C1T C1 + 2S1 B21 ǫ1
+2ǫT1 S1 {A1 (X2 , y) − A1 (Z2 , y) + ∆A1 (X2 , y)} X1
+2ǫT1 S1 {g1 (u, y, X2 , X1 ) − g1 (u, y, Z2 , Z1 ) + ∆g1 (u, y, X2 , X1 )}
+ǫT3 [−θ
3 S3 − (2̟ − 1)ΛT C1T C1 Λ − 2S3 B2′ ]ǫ3
+ǫT2 −θ2 S2 − C2T C2 ǫ2 (3.38)
+2ǫT2 S2 {A2 (X1 ) − A2 (Z1 ) + ∆A2 (X1 )} X2
+2ǫT2 S2 {g2 (u, y, X1 , X2 ) − g2 (u, y, Z1 , Z2 ) + ∆g2 (u, y, X1 , X2 )}
+2ǫT1 S1 (B12 − K ′ )ǫ2 + 2ǫT1 S1 B22 ǫ3
−2ǫT3 (B2′′ + ̟ΛT C1T C1 )ǫ1 − 2ǫT3 S3 B1′ ǫ2 .
3.4 Observateur adaptatif interconnecté 63
En regroupant les termes communs en kǫ1 k, kǫ2 k et kǫ3 k, alors V̇o (3.39) devient :
V̇o ≤ −(θ1 − 2k12 − 2k1 k16 )ǫT1 S1 ǫ1
−(θ2 − 2k5 k17 )ǫT2 S2 ǫ2 − (θ3 + 2k10 )ǫT3 S3 ǫ3
(3.40)
+2(µ1 + µ2 + µ3 + µ4 + µ5 ) kǫ1 k kǫ2 k
+2µ9 kǫ2 k kǫ3 k + 2µ8 kǫ1 k kǫ3 k + µ6 kǫ1 k + µ7 kǫ2 k
où µ1 = k1 k2 k3 , µ2 = k1 k4 , µ3 = k5 k6 k7 , µ4 = k5 k8 ,
µ5 = k1 (k11 − k14 ), µ6 = 2(k1 k3 ρ1 + k1 ρ3 ),
µ7 = 2(k5 k7 ρ2 + k5 ρ4 ), µ8 = k1 k13 − (̟k19 + k18 ), µ9 = −k15 k9 + k5 k20 k7
En écrivant l’inégalité (3.40) en fonction de V1 , V2 et V3 , il suit que :
V̇o ≤ −(θ1√− 2k
√12 − 2k1 k√16 )V1 − (θ√
2 − 2k
√ 5 k17 )V2 √
− (θ3 + 2k√
10 )V√
3
(3.41)
+2µ̃ V1 V2 + µ̃7 V2 + 2µ̃9 V2 V3 + µ̃6 V1 + 2µ̃8 V1 V3
5
X µj µq µq
où µ̃ = µ̃j , µ̃j = q
min
q
min
, j = 1, ..., 5 ; µ̃8 = q
min
8
min
, µ̃9 = q
min
9
min
,
ηS ηS ηS ηS ηS ηS
j=0 1 2 1 3 2 3
µ̃6 = q µ6 , µ̃7 = q µ7 .
ηSmin ηSmin
1 2
Considérons les inégalités suivantes :
√ √
V V ≤ ϕ1 V + 1
V
√ 1 √ 2 ϕ22 1 2ϕ1 2
1
V V ≤ V + V
√ 1 √ 3 ϕ23 1 2ϕ2 3
1
V2 V3 ≤ 2 V2 + V
2ϕ3 3
∀ϕi (i = 1, 2, 3) ∈]0, 1[
Elaboration d’observateurs non linéaires pour la machine asynchrone sans capteur
64 mécanique
on obtient :
µ̃
V̇o ≤ −(θ1 − 2k12 − 2k1 k16 − µ̃ϕ1 − µ̃8 ϕ2 )V1 − (θ2 − 2k5 k17 − ϕ2
− µ̃9 ϕ3 )V2
−(θ3 + 2k10 − ϕµ̃82 − ϕµ̃93 )V3 + µ̃6 kǫ1 k + µ̃7 kǫ2 k .
ψµ
l(t) = l(t0 )e−δ(t−t0 ) + (1 − e−δ(t−t0 ) ). (3.46)
δ
Notre objectif est de prouver que (3.45) est pratiquement uniformément fortement stable
(voir Corollaire 1). Dans un premier temps nous, allons montrer d’abord que (3.45) est
pratiquement uniformément stable :
Supposons que l(t0 ) ≤ ~1 , de (3.46) on obtient :
l(t) ≤ l(t0 ) + ψµ
δ (3.47)
≤ ~1 + ψµ δ
≤ ~2 .
Alors
l(t0 ) ≤ ~1 ⇒ l(t) ≤ ~2 , ∀t ≥ t0 .
3.4 Observateur adaptatif interconnecté 65
et de (3.43)
√
℘(t, Vo (t, e)) = −δVo + µψ Vo .
v(t0 ) ≤ ~1 ⇒ v(t) ≤ ~2 , ∀t ≥ t0 .
d’autre part :
1
4
v(t)2= Vo (t, e)
= η max ke(t)k2 < 14 ~22
ke(t)k < √4η1max ~2 .
Elaboration d’observateurs non linéaires pour la machine asynchrone sans capteur
66 mécanique
Par conséquent :
1
0< √ ~1 < √4η1max ~2
4η min
η max ~21 < η min ~22 ⇒ d2 (~1 ) < d1 (~2 ).
Ainsi, toutes les conditions du théorème 2 sont vérifiées. Alors la dynamique (3.36) des
erreurs d’estimation est pratiquement fortement uniformément stable dans la boule Br de
rayon r = ψµ δ
. Par conséquent, les observateurs (3.30) et (3.31) sont des observateurs à
convergence pratique.
60
40
Rad/s
20
b
0
a
−20
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
c
4
N.m
d
2
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
1.66
1.65
ohm
e
1.64
1.63
1.62
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.16: cas "nominal" : a, c) vitesse (rad/s) et couple de charge (N.m) mesurés, b, d,
e) vitesse (rad/s), couple de charge (N.m) et résistance statorique (ohm) estimés.
Elaboration d’observateurs non linéaires pour la machine asynchrone sans capteur
68 mécanique
Analyse de la robustesse
Pour ces essais, nous allons effectuer des variations paramétriques sur l’observateur par
rapport aux valeurs identifiées.
Les résultats expérimentaux sont donnés par la figure 3.17 pour une variation de +50%
sur la valeur de Rr dans l’observateur et par la figure 3.18 pour une variation de −50%
sur la valeur de Rr dans l’observateur.
Les résultats obtenus sont similaires au cas "nominal" (Fig. 3.16). L’observateur est tou-
jours stable dans les conditions observable et inobservable. Comme pour l’observateur
interconnecté, un léger écart statique apparaît entre la vitesse mesurée (Fig. 3.17a et 3.18
a) et la vitesse estimée (Fig. 3.17b et 3.18b) dans les conditions observable par rapport
au cas "nominal". Par rapport aux observateurs de (Ghanes, 2005) et (Ghanes, 2006a),
cet observateur donne une bonne estimation du couple de charge et de la vitesse. La résis-
tance statorique estimée est constante (Fig. 3.17e et 3.18e). Comme dans le cas nominal,
nous remarquons toujours un biais entre la valeur estimée et la valeur identifiée.
60
40
Rad/s
a
20
0 b
−20
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
4
c
d
N.m
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
1.66
1.65
ohm
e
1.64
1.63
1.62
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.17: +50% sur Rr : a, c) vitesse (rad/s) et couple de charge (N.m) mesurés, b, d, e)
vitesse (rad/s), couple de charge (N.m) et résistance statorique (ohm) estimés.
3.4 Observateur adaptatif interconnecté 69
60
40
Rad/s 20
b
0
a
−20
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
6
c
4
d
N.m
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
1.66
1.65 e
ohm
1.64
1.63
1.62
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.18: −50% sur Rr : a, c) vitesse (rad/s) et couple de charge (N.m) mesurés, b, d, e)
vitesse (rad/s), couple de charge (N.m) et résistance statorique (ohm) estimés.
60
40
Rad/s
20
0
b
a
−20
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
c
4
d
N.m
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
1.66
e
1.65
ohm
1.64
1.63
1.62
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.19: +20% sur Lr : a, c) vitesse (rad/s) et couple de charge (N.m) mesurés, b, d, e)
vitesse (rad/s), couple de charge (N.m) et résistance statorique (ohm) estimés.
60
40
Rad/s
a
20
b
0
−20
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
c
4
d
N.m
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
1.66
e
1.65
ohm
1.64
1.63
1.62
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.20: +20% sur Ls : a, c) vitesse (rad/s) et couple de charge (N.m) mesurés, b, d, e)
vitesse (rad/s), couple de charge (N.m) et résistance statorique (ohm) estimés.
3.4 Observateur adaptatif interconnecté 71
Les figures 3.21 et 3.22 montrent respectivement les performances de l’observateur adapta-
tif vis-à-vis d’une variation de résistance statorique. Ces tests sont effectués en changeant
la valeur initiale de la résistance statorique dans les algorithmes de l’observateur.
L’analyse de ces résultats, nous montre que le couple charge estimé (Figs. 3.21d et 3.22
d) converge globalement vers le couple de charge mesuré (Figs. 3.21c et 3.22 c) dans la
zone observable et inobservable. En comparant ces résultats avec ceux de l’observateur
interconnecté (Figs. 3.13 et 3.15) pour les mêmes variations sur la valeur de la résistance
statorique, nous pouvons conclure que l’observateur adaptatif est plus robuste que l’ob-
servateur interconnecté. La robustesse de l’observateur adaptatif est due à l’estimation de
la valeur de Rs (Figs. 3.21e et 3.22 e). Il existe toujours un biais entre la valeur de Rs
estimée et la valeur identifiée.
Pour la commande cette bonne évaluation de la valeur de Rs (paramètre crucial) est très
importante dans les zones de faible vitesse (zone inobservable). Ces essais ont été effec-
tués dans les mêmes condition que pour l’observateur interconnecté pour comparaison.
Des bons résultats ont été obtenus avec une variation de ±50% sur la condition intiale de
l’observateur.
60
40
Rad/s
20
0 b
a
−20
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
4 d
N.m
2
c
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
1.7
e
1.68
ohm
1.66
1.64
1.62
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.21: +20% sur Rs : a, c) vitesse (rad/s) et couple de charge (N.m) mesurés, b, d, e)
vitesse (rad/s), couple de charge (N.m) et résistance statorique (ohm) estimés.
Elaboration d’observateurs non linéaires pour la machine asynchrone sans capteur
72 mécanique
60
40
Rad/s 20
b
0
a
−20
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
c
4
N.m
d
2
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
1.66
ohm
1.64
1.62
e
1.6
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps(s)
Figure 3.22: −20% sur Rs : a, c) vitesse (rad/s) et couple de charge (N.m) mesurés, b, d, e)
vitesse (rad/s), couple de charge (N.m) et résistance statorique (ohm) estimés.
Observateur
Interconnecté Adaptatif Interconnecté
Zone observable Stable Stable
Zone inobservable Stable Stable
Cas "nominal" Converge Converge
±50% sur Rr Robuste Robuste
+20% sur Lr Robuste Robuste
+20% sur Ls Peu sensible Peu sensible
±20% sur Rs Très sensible Robuste
3.6 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons d’abord synthétisé un observateur interconnecté pour es-
timer les variables mécaniques (vitesse et couple de charge), les variables magnétiques
(flux) de la machine asynchrone. Cet observateur a été testé et validé expérimentalement
sur le "Benchmark Observateur Sans Capteur Mécanique" présenté dans le chapitre 2.
Les résultats expérimentaux obtenus ont montré que l’observateur est stable dans les
zones observable et inobservable. De plus, l’observateur converge asymptotiquement dans
la zone observable. Les tests de robustesse vis-à-vis des variations paramétriques de la
machine ont montrés que l’observateur interconnecté est robuste à une variation de la
résistance rotorique, des inductances rotorique et statorique tandis qu’il est très sensible
à une variation la résistance statorique.
Lors de la synthèse des observateurs nous avons supposé que les entrées sont régulièrement
persistantes (définition 2). Dans la zone inobservable, cette hypothèse n’est pas vérifiée,
alors la convergence asymptotique de l’observateur n’est pas garantie. Ce qui, nous a
amené dans la suite à introduire la stabilité pratique qui garantit la convergence dans une
boule de rayon r.
Enfin, nous avons synthétisé un observateur adaptatif interconnecté qui estime, en plus
des variables mécaniques et magnétiques, la résistance statorique qui est variable et pri-
mordiale à très basse vitesse (Holtz, 2002). Les résultats expérimentaux ont montré les
performances de l’observateur adaptatif interconnecté. D’une manière générale, nous avons
remarqué que l’observation de Rs est biaisée (légère différence entre la valeur estimée et
la valeur identifiée). Une explication possible est que la valeur de la résistance statorique
identifiée n’est pas exactement égale à la valeur actuelle de cette résistance (Rs suivant
les conditions expérimentales) ou l’estimateur Rs ne converge pas vers la valeur réelle. La
première remarque semble plus probable car des résultats de simulation de l’observateur
adaptatif interconnecté ont montré que la résistance statorique estimée converge vers la
résistance du modèle (voir Annexe C.4).
Au cours du chapitre 4, nous allons associer ces observateurs à des lois de commande
dans le but de réaliser des commandes non linéaires robustes sans capteur mécanique de
la machine asynchrone.
Elaboration d’observateurs non linéaires pour la machine asynchrone sans capteur
74 mécanique
Chapitre 4
4.1 Introduction
Dans le monde industriel la machine asynchrone occupe une place prépondérante dans le
domaine de variation de vitesse à faible coût. La présence massive de cette machine dans
ce domaine est due d’une part à l’évolution des microprocesseurs qui rendent sa commande
plus facile à implanter, à ses nombreux avantages (faible coût, robustesse, forte puissance)
par rapport aux autres machines électriques et, d’autre part, au principe d’orientation du
champ introduit par Blaschke (Blaschke, 1972) qui donne de bonnes performances dyna-
miques. La recherche s’oriente maintenant vers l’amélioration de ce type de commande.
Les premiers travaux ont d’abord porté sur la qualité et la robustesse de cette commande.
Une difficulté supplémentaire de la commande vectorielle est la mesure de vitesse, c’est
pourquoi les travaux actuels de la recherche sont centrés sur la suppression de ce capteur.
En effet, l’utilisation des capteurs mécaniques tels que les génératrices tachymétriques,
les codeurs incrémentaux et les resolvers pour mesurer la vitesse mécanique réduisent la
fiabilité et augmentent le coût de maintenance de la commande. Par conséquent, la com-
mande vectorielle sans capteur mécanique occupe une part de plus en plus importante
dans l’industrie et la recherche.
Dans la littérature, il existe plusieurs techniques de commande sans capteur mécanique
de la machine asynchrone :
Commande basée sur la technique de linéarisation au sens des entrées sorties
Plusieurs articles sont consacrés à ce sujet ( (Chiasson, 1995), (Bodson, 1994), (Chias-
son, 1998), (Chiasson, 2005)). Dans cette catégorie de commande, nous nous intéressons
aux méthodes de commande basées sur un modèle linéaire autour d’un point d’équilibre
( (Khalil, 2004), (Faa, 1999)). Dans (Khalil, 2004) une structure de régulateurs Pro-
portionnel Intégral (PI) est proposée pour l’asservissement de la vitesse et du flux de la
machine asynchrone. La vitesse est estimée par un observateur à grand gain. Deux types
d’observateurs sont proposés dans (Faa, 1999). Le premier observateur permet d’estimer
la vitesse et le flux de la machine asynchrone. Ensuite pour augmenter les performances
de la commande sans capteur mécanique les auteurs proposent un observateur adaptatif.
Cet observateur est associé à une structure de régulateur Intégral Proportionnel (IP) per-
76 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
des régulateurs de flux et de vitesse est faite sur un modèle non linéaire de la machine
asynchrone. Ensuite, une loi de commande vectorielle sans capteur mécanique basée sur les
modes glissants d’ordre un est synthétisée. Pour continuer, une nouvelle loi de commande
de type backstepping basée sur le principe d’orientation de flux est présentée. Enfin, une
loi de commande vectorielle basée sur les modes glissants d’ordre supérieur à trajectoires
pré-calculées avec une convergence en temps fini est proposée. Chaque loi de commande
synthétisée est associée à l’observateur interconnecté ou l’observateur adaptatif pour réa-
liser la commande sans capteur mécanique de la machine asynchrone. Une preuve de la
stabilité globale de l’ensemble "observateur+commande" pour chaque type de commande
élaboré est donnée. Pour chaque loi de commande associée à un observateur, nous allons
montrer les résultats expérimentaux obtenus sur le "Benchmark Commande Sans Capteur
Mécanique" (Fig. 2.5)
eφ = φ∗ − φrd .
Dans (4.3), on remplace i∗sd par son expression (4.5), alors la dynamique de l’erreur du
flux est donnée par :
Z t
ėφ = (−a − aMsr Kpφrd )eφ − aMsr Kiφrd eφ (τ )dτ. (4.6)
0
La dynamique de l’erreur de poursuite du flux (4.6) dans les nouvelles coordonnées est
donnée par :
eΩ (t) = Ω − Ω∗ .
Dans (4.3), on remplace i∗sq par son expression (4.10), alors la dynamique de l’erreur de
vitesse est donnée par :
Z
KpΩ KiΩ t
ėΩ = − eΩ − eΩ (τ )dτ. (4.11)
J J 0
4.2 Commande vectorielle basée sur la structure des régulateurs Proportionnel
Intégral (PI) 81
Preuve du lemme 2
Considérons une fonction de Lyapunov candidate suivante :
Vc = χTφ Pφ χφ + χTΩ PΩ χΩ , (4.14)
où Pφ Āφ + ĀTφ Pφ = −Qφ et PΩ ĀΩ + ĀTΩ PΩ = −QΩ avec Pφ > 0, Qφ > 0, PΩ > 0 et
QΩ > 0.
En considérant les équations (4.8) et (4.13), la dérivée de la fonction Vc est donnée par :
V̇c = χTφ (Pφ Āφ + ĀTφ Pφ )χφ + χTΩ (PΩ ĀΩ + ĀTΩ PΩ )χΩ
(4.15)
= −χTφ Qφ χφ − χTΩ QΩ χΩ
λmin Qφ λmin QΩ
soient ηφ = λmax Pφ
et ηΩ = λmax PΩ
, alors l’équation (4.15) devient :
et
1
Rt 1 T̂l
i∗sq (t) = KT
[KiΩ 0
(Ω∗ − Ω̂)(τ )dτ + KpΩ (Ω∗ − Ω̂)] + mφ̂rd
[Ω̇∗ + cΩ̂ + J
]. (4.17)
ou :
Ω̇ mφrd i∗sq (Ω, φrd ) − cΩ − TJl + mφrd [i∗sq (Ω̂, φ̂rd ) − i∗sq (Ω, φrd )]
= . (4.19)
φ˙rd −aφrd + aMsr i∗sd (φrd ) + aMsr [i∗sd (φ̂rd ) − i∗sd (φrd )]
Remarque 15 Pour éviter les singularités dans la commande, nous initialisons l’obser-
vateur de sorte que le flux initial soit différent de zéro, ainsi le régulateur de vitesse (4.17)
est défini. Cette condition est une condition physique de la machine asynchrone c-à-d si
la machine n’est pas fluxée, alors il n’existe pas de couple électromagnétique. De plus, on
fluxe la machine par l’intermédiaire du régulateur de flux (4.16). Pendant le temps de
fluxage (φrd = φ∗ ) de la machine, la vitesse de référence est nulle. Dans l’ Annexe B.4,
nous avons prouvé que φ̂rd 6= 0 quelque soit t ≥ 0, ce qui nous permet de confirmer que la
commande (4.17) est définie ∀t ≥ 0.
En considérant les équations (4.5),(4.10), (4.16),(4.17) et (4.19), (plus précisément, i∗sd (φrd )
et i∗sd (φ̂rd ) sont donnés respectivement par les équations (4.5) et (4.16), i∗sq (Ω, φrd ) et
i∗sq (Ω̂, φ̂rd ) sont donnés respectivement par les équations (4.10) et (4.17)). Les dynamiques
des erreurs de poursuite en flux (4.6) et en vitesse (4.11) deviennent alors :
Rt
ėφ = (−a − aM sr Kp φrd
)eφ − aM sr Ki φrd
e (τ )dτ
0 φ
Rt
−aMsr [Kiφrd 0 ǫφ (τ )dτ + Kpφrd ǫφ ]
ė = − KpΩ
(1 +
ǫφ
)e − KiΩ
(1 +
ǫφ R t
) 0 eΩ (τ )dτ (4.20)
Ω J φ̂rd Ω J φ̂rd
KpΩ ǫφ ǫ Rt ǫφ ǫTl
+[ J (1 + φ̂ ) − c]ǫΩ + KiJ Ω (1 + φ̂ φ ) 0 ǫΩ (τ )dτ + φ̂rd
[Ω∗ + cΩ̂ + J
]
rd rd
4.2 Commande vectorielle basée sur la structure des régulateurs Proportionnel
Intégral (PI) 83
Lemme 3 Supposons que les hypothèses 1-3 soient vérifiées, alors le système (3.6)-(3.7)
est un observateur interconnecté pour le système (3.4)-(3.5). Considérons le modèle ré-
duit (4.3) de la machine asynchrone. Si les régulateurs de flux et de vitesse utilisant les
variables estimées (3.6)-(3.7) sont donnés respectivement par (4.16) et (4.17), alors les
erreurs de poursuites en flux et en vitesse du système bouclé convergent asymptotiquement
vers zéro.
Preuve du lemme 3
Considérons la fonction candidate de Lyapunov suivante :
Voc = Vo + Vc
(4.23)
= ǫT1 S1 ǫ1 + ǫT2 S2 ǫ2 + χTφ Pφ χφ + χTΩ PΩ χΩ
ou bien
V̇oc ≤ −δo kǫk2Sθ − χTφ Qφ χφ + 2l1 kχφ kPφ kǫkSθ
−χTΩ QΩ χΩ + 2l2 kχΩ kPΩ kǫkSθ
avec kΓφ (ǫφ )k ≤ l1 kǫkSθ , kΓΩ (ǫΩ )k ≤ l2 kǫkSθ , l1 > 0, l2 > 0.
En considérant les inégalités suivantes :
ξ1 1
kǫkSθ kχφ kPφ ≤ kχφ k2Pφ + kǫk2Sθ ,
2 2ξ1
ξ2 1
kǫkSθ kχΩ kPΩ ≤ kχΩ k2PΩ + kǫk2Sθ
2 2ξ2
∀ξ1 , ξ2 ∈]0, 1[, on obtient :
l1
V̇oc ≤ −δo kǫk2Sθ − ηφ kχφ k2Pφ + l1 ξ1 kχφ k2Pφ + kǫk2Sθ
ξ1
l2
−ηΩ kχΩ k2PΩ + l2 ξ2 kχΩ k2PΩ + kǫk2Sθ
ξ2
en regroupant les différents termes, on obtient :
l1 l2
V̇oc ≤ −(δo − − ) kǫk2Sθ − (ηφ − l1 ξ1 ) kχφ k2Pφ − (ηΩ − l2 ξ2 ) kχΩ k2PΩ .
ξ1 ξ2
Soit ϑ = min(ϑ1 , ϑ2 , ϑ3 ) avec
l1 l2
ϑ1 = (ηφ − l1 ξ1 ), ϑ2 = (ηΩ − l2 ξ2 ), ϑ3 = (δ − − )
ξ1 ξ2
La dérivée de Voc devient :
V̇oc ≤ −ϑVoc .
En choisissant ηφ , ηΩ et δ tels que ϑ1 , ϑ1 et ϑ1 soient supérieurs à zéro, alors Voc est
une fonction de Lyapunov. Par conséquent, les erreurs de poursuites en flux et en vitesse
convergent asymptotiquement vers zéro.
Remarque 16 La performance de toute commande non linéaire dépend principalement
de la précision des variables d’état reconstituées. Nous savons que la convergence de l’ob-
servateur est une fonction de l’excitation. Donc la convergence asymptotique de l’ensemble
"observateur+commande" est garantie que si les entrées sont régulièrement persistantes.
Ce qui n’est pas le cas dans la zone inobservable. Nous prouvons dans l’Annexe B.2 que
l’ensemble "observateur+commande" reste stable dans la zone inobservable.
Les résultats expérimentaux de la loi de commande associée à l’observateur interconnecté
sont proposés dans la section suivante.
Les entrées non mesurables (vitesse, flux) de la commande sont fournies par l’observateur
interconnecté (bloc "2 Obs.Interconn") que nous avons proposé dans le chapitre 3. Cet
observateur utilise seulement la mesure des courants, les tensions statoriques obtenues à
partir de la commande dans le repère tournant (d − q) et la pulsation statorique donnée
par le bloc "Estimation de la Fréquence du stator". L’angle du flux est obtenu après
intégration de la pulsation statorique. Le bloc "Cde par Orientation du flux" représente la
commande proposée. Cette commande utilise comme entrées les estimées de la vitesse, du
flux données par le bloc "2 Obs.Interconn" et les mesures de courants après avoir utilisé les
transformations de Concordia et Park. Les tensions triphasées permettant de commander
l’onduleur triphasé sont obtenues par le bloc "Cde par Orientation du flux". Ces entrées
de commande dans le repère triphasé fixe (a, b, c) sont obtenues par les transformation
inverses de Park et Concordia. Ainsi la Modulation de Largeur d’Impulsion (MLI) générée
permet d’imposer à la machine asynchrone le suivi des trajectoires de la vitesse et du flux
définies par le "Benchmark Commande Sans Capteur Mécanique".
Le suivi de trajectoire du couple de charge est imposé à la machine asynchrone par un
moteur synchrone (moteur de charge couplé à la machine asynchrone) via un variateur
86 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
Les paramètres de l’observateur sont choisis comme suit : α = 0.82, k = 0.14, kc1 = 300,
kc2 = 0.5, θ1 = 3000 et θ2 = 7000 pour satisfaire les conditions de convergence.
Les paramètres de la commande sont choisis de la manière suivante : Kpφrd = 200, Kiφrd =
0.12, Kivd = 0.03, Kpvd = 15, Kivq = 0.03, Kpvq = 10, ϕmax = π3 , ωq = 950 et Kωs = 200.
La période d’échantillonnage T est égale à 200µs.
Remarque 17 Pour cet essai, nous considérons les paramètres identifiés comme para-
mètres "nominaux". Il est clair qu’en expérimentation ces paramètres dits "nominaux" ne
sont pas les paramètres réels de la machine car les résultats de l’identification sont obtenus
avec une certaine incertitude. De plus les paramètres de la machine varient considérable-
ment avec la température (Holtz, 2002). Alors les conditions expérimentales réelles sont
légèrement différentes des conditions d’identification.
Pour tester les conditions de robustesse à chaud, nous prenons pour notre expérience Rs
nominale +30% pour l’observateur.
Remarque 18 Les observateurs et les commandes sont synthétisés à partir du modèle de
la machine asynchrone dans le repère dq. Le choix de repère implique la connaissance de
l’angle de du flux (ρ). Ce dernier est obtenu en intégrant la pulsation statorique estimée
ω̃s (voir Figure 4.1). La valeur de l’angle (ρ) est obtenue avec les erreurs d’intégrations.
Ces erreurs ne sont pas préjudiciables au bon fonctionnement de la commande car le choix
du repère lié au flux rotorique (commande pas orientation du flux) est arbitraire et peut
donc varier en fonction des erreurs d’intégration, si les variations (glissements) du repère
ne sont pas trop rapides d’une part et d’autre part du faite de la symétrique de la machine
asynchrone par rapport à d’autre type de machine comme la machine synchrone à aimant
intérieur. L’une des principales motivations du choix de ce repère est l’estimation de la
pulsation statorique. Nous savons qu’une condition suffisante de la perte de la machine
4.2 Commande vectorielle basée sur la structure des régulateurs Proportionnel
Intégral (PI) 87
Les figures 4.2 et 4.3 montrent les résultats expérimentaux dans le cas dit "nominal" c’est
à dire en utilisant les paramètres identifiés sur le banc (sauf la résistance statorique).
Nous pouvons remarquer les bonnes performances de l’ensemble "observateur+commande"
en boucle fermée, en suivi de trajectoire et en rejet de perturbation. En termes de suivi
de trajectoire, la vitesse estimée (Fig. 4.2b) converge vers la vitesse mesurée (Fig. 4.2a)
dans les conditions observables et inobservables (entre 7 et 9 s) de la machine. Même
conclusion pour le flux estimé (Fig. 4.2f) et le flux de référence (Fig. 4.2e). Le couple de
charge estimé (Fig. 4.2d) converge correctement vers le couple de charge mesuré (Fig.
4.2c) sauf dans la zone inobservable (entre 7 et 9 s). Néanmoins, un écart statique ap-
paraît lorsque la vitesse de la machine augmente (voir Figs. 4.2d et 4.2c entre 3 et 6 s).
Cet écart statique s’explique d’une part, par le faite que le couple-mêtre ne mesure que
le couple sur l’arbre. Il ne donne pas d’information sur la valeur du couple permettant
d’accélérer (J dΩ
dt
6= 0) le rotor de la machine asynchrone et d’autre part, aux erreurs sur la
valeur du coefficient de frottement visqueux (fv ) en pratique (Figs. C.9 et C.10 Annexe
C). En termes de rejet de perturbation nous remarquons que le couple est bien rejeté
en basse vitesse comme en haute vitesse. Néanmoins il existe un petit écart aux instants
d’application du couple (voir Figs. 4.3a 1 et 4.3c (erreur de poursuite du flux) 2 à 1.5s et
5s) et aux instants d’annulation (Voir Figs. 4.3a et 4.3c à 2.5s). L’erreur d’orientation
du flux (φrq ) est pratiquement nulle, sauf aux instants d’application du couple de charge
(voir Fig. 4.3d 3 ). Ce qui permet de confirmer la bonne performance de cette commande
par orientation du flux.
Contrairement aux résultats obtenus dans (Ghanes, 2005) et (Ghanes, 2006b), nous
avons une très bonne convergence de la vitesse, du flux et du couple de charge. De plus,
l’ensemble "observateur+commande" est stable dans la zone inobservable même si on
applique le couple de charge nominal ce qui n’est pas le cas dans (Ghanes, 2005) et
(Ghanes, 2006b). Dans ces travaux, l’ensemble "observateur+commande" diverge lorsque
le couple de charge est supérieur à 20% du couple de charge nominal.
1. L’erreur d’estimation de la vitesse est la différence entre la vitesse mesurée et la vitesse estimée (Ω̂).
2. L’erreur de poursuite du flux est la différence entre le flux de référence (φ∗ ) et le flux estimé (φ̂rd ).
3. L’erreur d’orientation du flux est φ̂rq .
88 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
Analyse de la robustesse
Pour ces tests de robustesse, nous allons effectuer des variations paramétriques sur l’ob-
servateur et la commande par rapport aux valeurs identifiées.
Les résultats expérimentaux sont donnés par les figures 4.4 et 4.5 pour une variation de
+50% sur la valeur de Rr dans les paramètres de l’ensemble "observateur+commande".
Ces figures montrent qu’une variation de +50% sur la résistance rotorique influe peu sur
les performances de l’ensemble "observateur+commande" en termes de suivi de vitesse
(Figs. 4.4a et b) par rapport au cas nominal (Figs. 4.2a et b) dans la zone observable.
Mais pour une variation de +50% sur Rr , un écart statique apparaît dans la zone inob-
90 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
servable entre la vitesse estimée (Fig. 4.4b) et la vitesse mesurée (Fig. 4.4a). Le suivi de
flux (Figs. 4.4e et f) et du couple de charge (Figs. 4.4c et d) reste quasiment le même
par rapport au cas nominal (voir Figs. 4.2e, f, c et d). Cependant, en termes de rejet de
perturbation, nous remarquons une légère augmentation de l’écart statique sur la vitesse
de la machine aux instants d’application du couple de charge (voir Fig. 4.5a à 1.5s et 5s) et
aux instants d’annulation du couple de charge (voir Fig. 4.5a à 2.5s). On peut remarquer
aussi qu’une variation de +50% sur la résistance rotorique améliore le rejet du couple de
charge (perturbation) à basse vitesse et haute vitesse du régulateur de flux (Fig. 4.5c).
L’erreur d’orientation du flux (φrq ) est pratiquement nulle (Fig. 4.5d) sauf aux instants
d’application du couple de charge.
Figure 4.4: +50% sur Rr : a, c : vitesse et couple de charge mesurés, e : flux de référence, b,
d, f : vitesse, couple et flux (φrd ) estimés.
4.2 Commande vectorielle basée sur la structure des régulateurs Proportionnel
Intégral (PI) 91
Les figures 4.6 et 4.7 montrent les résultats expérimentaux pour une variation de −50%
sur la valeur de Rr dans les paramètres de l’ensemble "observateur+commande". En géné-
ral, les résultats sont similaires à ceux obtenus pour une variation +50% sur la résistance
rotorique. (Figs. 4.4 et 4.5). Pour ce test de robustesse, le rejet de perturbation (couple
de charge) est moins bon sur le flux (φrd ) estimé (Fig. 4.7c). De plus, aux instants d’ap-
plication du couple de charge, l’erreur d’orientation du flux (φrq ) augmente (Fig. 4.7d).
Il est aussi intéressant de noter que pour une variation de −50% sur la valeur de Rr ,
la commande introduit du bruit. Ce qui est visible sur le couple de charge mesuré (Fig.
4.7c).
92 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
Figure 4.6: −50% sur Rr : a, c : vitesse et couple de charge mesurés, e : flux de référence, b,
d, f : vitesse, couple et flux (φrd ) estimés.
4.2 Commande vectorielle basée sur la structure des régulateurs Proportionnel
Intégral (PI) 93
Les résultats expérimentaux sont donnés par les figures 4.8 et 4.9 pour une variation
+10% sur la valeur de l’inductance rotorique dans les paramètres de la commande et de
l’observateur. En analysant ces figures, nous pouvons remarquer qu’une variation sur la
valeur de l’inductance rotorique n’influe presque pas sur les performances de l’ensemble
"observateur+commande". Néanmoins des oscillations sont apparues que le régulateur PI.
On ne peut pas les rejeter, même après nouveau réglage des gains. Celles-ci apparaissent
en haute vitesse voir (Fig. 4.9a à 5 s) et ne sont donc pas dues à un défaut d’observabilité
du système. De plus, le régulateur du flux rejette lentement le couple de charge (perturba-
tion). Cela est dû au changement de la constante de temps rotorique lors d’une variation
sur la valeur de l’inductance rotorique (voir (Fig. 4.9c à 1.5, 2.5 et 5 s). Aussi l’erreur
d’orientation (Fig. 4.9d) du flux (φrq ) augmente comme dans le cas d’une variation de
−50% sur la valeur de la résistance rotorique (Fig. 4.7d).
94 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
Figure 4.8: +10% sur Lr : a, c : vitesse et couple de charge mesurés, e : flux de référence, b,
d, f : vitesse, couple et flux (φrd ) estimés.
4.2 Commande vectorielle basée sur la structure des régulateurs Proportionnel
Intégral (PI) 95
Figure 4.10: +10% sur Ls : a, c : vitesse et couple de charge mesurés, e : flux de référence, b,
d, f : vitesse, couple et flux (φrd ) estimés.
4.3 Commande vectorielle basée sur les modes glissants d’ordre un 97
le phénomène de "chattering" qui est caractérisé par des oscillations à haute fréquence
autour de la surface de glissement. Ces effets de "chattering" sont limités grâce aux modes
glissants d’ordre supérieur (Bartolini, 1998) et (Levant, 1993).
La commande vectorielle par modes glissants que nous allons présenter est basée sur le
concept de la commande équivalente et la commande discontinue. La composante équiva-
lente de la commande permet de forcer le mouvement de glissement idéal, c’est à dire dans
le cas d’un système sans incertitudes. Elle est obtenue grâce aux conditions d’invariance
de la surface de glissement (S) donnée par :
S=0 Ṡ = 0. (4.24)
KT Tl
Ω̇ = isqtol − cΩ − (4.26)
J J
où isqtol est une loi de commande virtuelle. Elle est composée de la composante équivalente
isqe et la composante discontinue isqd :
où isdtol est une loi de commande virtuelle. Elle est composée de la composante équivalente
isde et la composante discontinue isdd :
1
isde = [φ̇∗ + aφrd + βφ eφ ] (4.40)
aMsr
La composante discontinue de la commande en flux est définie comme suit :
1 1 Sφ
isdd = ζφ sign(Sφ ) = ζφ (4.41)
aMsr aMsr kSφ k
où ζφ est une constante positive. Pour réduire les effets de "chattering", la composante
discontinue de la commande en flux est redéfinie par :
1 Sφ
isdd = ζφ (4.42)
aMsr kSφ k + δφ
Preuve du lemme 4
Considérons la fonction de Lyapunov candidate suivante :
1 1
Vc = SΩ2 + Sφ2 (4.43)
2 2
En considérant les équations (4.27)-(4.33) et (4.36)-(4.42), la dérivée de la fonction Vc est
donnée par :
ce qui nous permet de confirmer que Vc est une fonction de Lyapunov. Les erreurs de
poursuite du flux et de la vitesse convergent asymptotiquement.
4.3 Commande vectorielle basée sur les modes glissants d’ordre un 101
Remarque 19 Bien que l’approximation de la fonction "sign" par des fonctions conti-
nues de la surface de glissement permettre d’atténuer le phénomène de chattering, cette
même approximation entraîne une altération des propriétés de robustesse d’invariance du
régime glissant et de précision. En effet, le régime glissant résultant de ces approximations
est confiné dans un δ-voisinage de la surface de glissement où seule la commande équiva-
lente agit. Ainsi, rien ne peut être dit à propos du comportement du système à l’intérieur
de ce voisinage.
Lemme 5 Supposons que les hypothèses 1-3 soient vérifiées, alors le système (3.6)-(3.7)
est un observateur interconnecté pour le système (3.4)-(3.5). Considérons le modèle ré-
duit (4.3) de la machine asynchrone. Si les régulateurs de flux et de vitesse utilisant les
variables estimées (3.6)-(3.7) sont donnés respectivement par (4.45) et (4.46), alors la
stabilité du système en boucle fermée (observateur+commande) peut être prouvée. Plus
précisément les erreurs de poursuites en flux et en vitesse du système bouclé convergent
asymptotiquement vers zéro.
Preuve du lemme 5
Considérons la fonction candidate de Lyapunov suivante :
Voc = Vo + Vc
(4.49)
= ǫT1 S1 ǫ1 + ǫT2 S2 ǫ2 + 12 SΩ2 + 21 Sφ2
Vo = ǫT1 S1 ǫ1 + ǫT2 S2 ǫ2 et Vc = 12 SΩ2 + 21 Sφ2 sont des fonctions de Lyapunov associées respec-
tivement à l’observateur interconnecté définie au chapitre 3 et à la commande définie ci-
dessus. De l’inégalité (3.18), nous savons que V̇o ≤ −(1 − ς)δVo ≤ −δo Vo avec δo = (1 − ς)δ
(voir section 3.2.2 au chapitre 3). La dérivée de Voc (4.49) est donnée par :
considérons
Γ1 (ǫΩ ) ≤ 2l1 kǫ1 kSθ
1
Γ2 (ǫφ ) ≤ 2l2 kǫ2 kSθ
2
Γ3 (ǫφ ) ≤ 2l3 kǫ2 kSθ
2
ξ1 1
kSΩ k kǫ1 kSθ ≤ kǫ1 k2Sθ + kSΩ k2
1 2 1 2ξ1
ξ2 1
kSΩ k kǫ2 kSθ ≤ kǫ2 k2Sθ + kSΩ k2
2 2 2 2ξ2
ξ3 1
kSφ k kǫ2 kSθ ≤ kǫ2 k2Sθ + kSφ k2
2 2 2 2ξ3
V̇oc ≤ −ϑVoc .
Voc est donc une fonction de Lyapunov. Par conséquent, les erreurs de poursuites en flux
et en vitesse convergent asymptotiquement vers zéro.
Remarque 20 Dans la zone inobservable, en utilisant la même approche que les régu-
lateurs de type PI (voir Annexe B.2), nous pouvons prouver que l’ensemble commande
par modes glissants plus observateur interconnecté reste stable dans la zone inobservable.
Analyse de la robustesse
Les résultats suivants sont obtenus, en effectuant des variations paramétriques sur l’ob-
servateur et la commande par rapport aux valeurs identifiées.
Les résultats expérimentaux lors d’une variation de +50% sur la valeur de Rr dans les pa-
ramètres de l’ensemble "observateur+commande" sont donnés par les figures 4.14 et 4.15.
Ces figures montrent la robustesse l’ensemble "observateur interconnecté+commande par
modes glissants" en termes de suivi de vitesse (Figs. 4.14a et b) par rapport au cas nomi-
nal (Figs. 4.12a et b) dans la zone observable. Dans la zone inobservable un écart statique
apparaît entre la vitesse estimée (Fig. 4.14b) et la vitesse mesurée (Fig. 4.14a) comme lors
4.3 Commande vectorielle basée sur les modes glissants d’ordre un 107
des même tests avec un régulateur de type PI. En effet, la convergence asymptotique ne
peu être garantie dans la zone inobservable car les entrées ne sont pas persistantes. Nous
remarquons toujours une bonne poursuite du flux (Figs. 4.14e et f) et une bonne estima-
tion du couple de charge (Figs. 4.14c et d) comme dans le cas nominal (voir Figs. 4.12e, f,
c et d). Le rejet de perturbation un peu dégradé car on observe une légère augmentation
de l’écart statique sur la vitesse de la machine aux instants d’application du couple de
charge (voir Fig. 4.15a à 1.5s et 5s) et aux instants d’annulation du couple de charge (voir
Fig. 4.15a à 2.5s). Comme dans le cas nominal, nous remarquons que l’erreur de poursuite
de la trajectoire du flux sur l’axe d (φrd ) est faible et un bon rejet du couple de charge
(perturbation) en basse vitesse et haute vitesse par le régulateur de flux (Fig. 4.15c). Aux
instants d’application du couple de charge, nous remarquons que l’erreur d’orientation du
flux (φrq ) est différent de zéro (Fig. 4.15d).
Figure 4.14: +50% sur Rr : a, c : vitesse et couple de charge mesurés, e : flux de référence, b,
d, f : vitesse, couple et flux (φrd ) estimés.
108 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
Les résultats obtenus (Figs. 4.16 et 4.17) lors d’une variation de −50% sur la valeur de
Rr dans les paramètres de l’ensemble "observateur+commande" sont similaires à ceux
obtenus pour une variation +50% sur la résistance rotorique (Figs. 4.14 et 4.15). Le
régulateur de flux (Fig. 4.17c) donne un bon rejet de la perturbation (couple de charge)
par rapport à la commande par PI (Fig. 4.7c). Ce qui confirme encore la robustesse
d’une commande non linéaire par modes glissants par rapport à une commande linéaire
classique de type PI. Cependant, on a une légère augmentation de l’erreur d’orientation
du flux (φrq ) (voir Fig. 4.17d) aux instants d’application du couple de charge, par rapport
au cas nominal (Fig. 4.13d).
4.3 Commande vectorielle basée sur les modes glissants d’ordre un 109
Figure 4.16: −50% sur Rr : a, c : vitesse et couple de charge mesurés, e : flux de référence, b,
d, f : vitesse, couple et flux (φrd ) estimés.
110 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
Une variation +10% sur la valeur de l’inductance rotorique dans les paramètres de la
commande et de l’observateur a été effectuée. Les résultats expérimentaux sont présentés
par les figures 4.18 et 4.19. Dans le cas général, nous remarquons qu’une variation sur
la valeur de l’inductance rotorique n’influe presque pas sur les robustesses de l’ensemble
"observateur+commande" même s’il apparaît un légère oscillation en haute vitesse (Fig.
4.19a à 5 s). Le régulateur du flux de type modes glissants rejette bien la perturbation
(voir Fig. 4.19c à 1.5, 2.5 et 5 s), de plus l’erreur de poursuite du flux de la machine est
inférieur à celle obtenue lors des essais avec un régulateur de type PI pour le flux (voir
Figs. 4.9c et 4.19c). Même conclusion pour l’erreur d’orientation du flux (φrq ) (Figs. 4.9d
et 4.19d)
4.3 Commande vectorielle basée sur les modes glissants d’ordre un 111
Figure 4.18: +10% sur Lr : a, c : vitesse et couple de charge mesurés, e : flux de référence, b,
d, f : vitesse, couple et flux (φrd ) estimés.
112 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
Les figures 4.20 et 4.21 montrent que l’association commande par modes glissants et l’ob-
servateur est peu sensible à une variation +10% sur la valeur de l’inductance statorique.
Le couple de charge estimé (Fig. 4.20c) converge dans les zones observable et inobservable
vers le couple de charge mesuré (Fig. 4.20d). On constate une légère diminution des oscil-
lations sur la vitesse de la machine asynchrone en haute vitesse pour cet essai par rapport
aux résultats obtenus avec un régulateur de type IP (voir Figs. 4.11a et 4.21a à 5 s). De
plus, les performances du régulateur de flux de type modes glissants sont acceptables par
rapport au régulateur de flux de type PI (voir Figs. 4.11c et 4.21c). Cependant, l’erreur
d’orientation du flux (φrq ) est identique à celle obtenue lors de la commande avec un
régulateur classique de type PI (Fig. 4.21d).
4.3 Commande vectorielle basée sur les modes glissants d’ordre un 113
Figure 4.20: +10% sur Ls : a, c : vitesse et couple de charge mesurés, e : flux de référence, b,
d, f : vitesse, couple et flux (φrd ) estimés.
114 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
Nous supposons que z˙Ω = −KΩ zΩ et z˙φ = −Kφ zφ , où KΩ et Kφ sont des constantes
positives. En considérant le système (4.53), les entrées virtuelles de la commande i∗sq et
i∗sd 4 sont :
(
i∗sq = mφ1rd [Ω̇∗ + cΩ + TJl + KΩ zΩ + KΩ′ (Ω∗ − Ω)]
(4.54)
i∗sd = aM1 sr [φ̇∗ + aφrd + Kφ zφ + Kφ′ (φ∗ − φrd )].
4. Il sera montré en Annexe C comment des limitations de courant peuvent être introduites dans le
schéma de commande
116 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
En considérant (4.53) et (4.54), les dérivées temporelles de ces fonctions (4.55) sont :
V̇zΩ = −KΩ zΩ2
(4.56)
V̇zφ = −Kφ zφ2
Une fois les entrées virtuelles (i∗sq , i∗sd ) calculées, on définit l’erreur sur les courants de la
manière suivante :
où Kiq′′ et Kid
′′
sont des constantes positives.
Considérons les fonctions candidates de Lyapunov suivantes :
Vziq = VzΩ + 21 ziq
2
+ 12 ziq
′2
(4.58)
Vzid = Vzφ + 21 zid
2
+ 12 zid
′2
.
Dans la première boucle, nous avons obtenu les courants de référence (entrées virtuelles).
Maintenant, en considérant les entrées réelles (isq , isd ) dans les dynamique de zΩ , zφ (4.53),
la dérivée temporelle de (4.55) devient :
V̇zΩ = zΩ [Ω̇∗ − mφrd isq + cΩ + TJl + KΩ′ (Ω∗ − Ω)]
(4.59)
V̇zφ = zφ [φ̇∗ + aφrd − aMsr isd + Kφ′ (φ∗ − φrd )].
′
Connaissant l’écart des courants (4.57), on a isq = −ziq + ziq + i∗sq et isd = −zid + zid
′
+ i∗sd .
Ainsi (4.59) devient :
′
V̇zΩ = zΩ [Ω̇∗ + mφrd ziq − mφrd ziq − mφrd i∗sq + cΩ + TJl + KΩ′ (Ω∗ − Ω)]
(4.60)
V̇zφ = zφ [φ̇∗ + aφrd + aMsr zid − aMsr zid
′
− aMsr i∗sd + Kφ′ (φ∗ − φrd )].
En remplaçant i∗sq et i∗sd par leur expression (4.54) dans (4.60), on obtient
V̇zΩ = −KΩ zΩ2 + mφrd zΩ ziq − mφrd ziq′
zΩ
2 ′ (4.61)
V̇zφ = −Kφ zφ + aMsr zφ zid − aMsr zid zφ .
Pour satisfaire la condition V̇ziq ≤ 0 et V̇ziq ≤ 0, une condition suffisante est de vérifier les
égalités suivantes :
mφrd zΩ + żiq = −Kiq ziq
′
−mφrd zΩ + żiq = −Kiq′ ziq
′
(4.63)
aMsr zφ + żid = −Kid zid
′ ′ ′
−aMsr zφ + żid = −Kid zid
où Kiq , Kiq′ , Kid ,Kid
′
sont des constantes positives avec Kiq > Kiq′ et Kid > Kid
′
.
Nous savons que
żiq = i̇∗sq − i̇sq + żiq
′
∗ ′ (4.64)
żid = i̇sd − i̇sd + żid .
En substituant l’équation (4.63) dans l’équation (4.64) on a :
żiq = i̇∗sq − i̇sq − Kiq′ ziq
′
+ mφrd zΩ
∗ ′ ′ (4.65)
żid = i̇sd − i̇sd − Kid zid + aMsr zφ .
Preuve du lemme 6
Considérons la fonction de Lyapunov candidate suivante :
En considérant les équations (4.56), (4.62) et (4.63), sa dérivée est donnée par :
Ce qui permet de confirmer que Vc est une fonction de Lyapunov. Les erreurs de poursuite
du flux et de la vitesse convergent asymptotiquement vers zéro.
Dans la section suivante, nous allons présenter la démonstration de convergence de l’en-
semble "observateur adaptatif interconnecté + commande de type backstepping".
définis par (4.54) et (4.66) par leur grandeurs estimées données par l’observateur adaptatif
interconnecté ((3.30)-(3.31)) présenté dans le chapitre 3. Ainsi, on obtient :
( Rt
i∗sq = mφ̂1 [Ω̇∗ + cΩ̂ + T̂Jl + (KΩ + KΩ′ )(Ω∗ − Ω̂) + KΩ KΩ′ 0 (Ω∗ − Ω̂)dt]
rd Rt (4.68)
i∗sd = aM1 sr [φ̇∗ + aφ̂rd + (Kφ + Kφ′ )(φ∗ − φ̂rd ) + Kφ Kφ′ 0 (φ∗ − φ̂rd )dt]
1 ∗ ′′ ′
Rt ∗
u sq = m 1
[K iq (i sq − i sq ) + K iq (K iq − K iq ) (i − isq )dt
0 sq
∗ ′
Rt ∗
+2mφ̂rd ((Ω − Ω̂) + KΩ 0 (Ω − Ω̂)dt) + bpΩ̂φ̂rd
+(γ1 + m1 R̂s )isq + ω̃s isd + i̇∗sq ]
Rt (4.69)
usd = m11 [Kid (i∗sd − isd ) + Kid ′′
(Kid − Kid ′
) 0 (i∗sd − isd )dt
∗ ′
Rt ∗
+2aM sr ((φ − φ̂rd ) + K φ 0
(φ − φ̂rd )dt)
−baφ̂rd + (γ1 + m1 R̂s )isd − ω̃s isq + i̇∗sd ]
Remarque 21 Les singularités dans le régulateur de vitesse (4.68) sont évitées en initia-
lisant l’observateur de sorte que le flux initial soit différent de zéro. En utilisant le même
principe qu’en Annexe B.4, nous pouvons prouver que φ̂rd 6= 0 quelque soit t ≥ 0, ce qui
nous permet de confirmer que la commande (4.68) est définie ∀t ≥ 0.
En considérant les équations (4.19) et (4.68), les dynamiques des erreurs de poursuite en
vitesse et en flux (4.53) deviennent :
żΩ = −KΩ zΩ − (KΩ + KΩ′ − c)BΩ1 ǫ1 + ǫT2 BΩT 2 Γ(zΩ ) + ǫJ3 − Γ(ǫΩ )
(4.70)
żφ = −Kφ zφ − (Kφ + Kφ′ − a)Bφ ǫ2 − Γ(ǫφ )
Rt
où Γ(zΩ ) = 1
φ̂rd
[Ω̇∗ + cΩ̂ + T̂Jl + (KΩ + KΩ′ )(Ω∗ − Ω̂) + KΩ KΩ′ 0
(Ω∗ − Ω̂)dt],
Rt Rt
Γ(ǫΩ ) = −KΩ KΩ′ 0 ǫΩ dt, Γ(ǫφ ) = −Kφ Kφ′ 0 ǫφ dt, ǫΩ = Ω − Ω̂, ǫφ = φrd − φ̂rd
BΩ1 = B( φ) = 0 1 0 , BΩ2 = 0 −1 0 .
Lemme 7 Supposons que les hypothèses 4-6 soient vérifiées, alors le système (3.30)-
(3.31) est un observateur adaptatif interconnecté pour le système (3.28)-(3.29). Consi-
dérons le modèle réduit (4.3) de la machine asynchrone. Si les régulateurs de vitesse, de
flux et de courant de type backstepping utilisant les variables estimées (3.30)-(3.31), sont
donnés respectivement par (4.68) et (4.69), alors la stabilité pratique de la dynamique des
erreurs de poursuites peut être prouvée. Plus précisément les erreurs de poursuites en flux
et en vitesse du système bouclé convergent dans la boule (B~oc ) de rayon ~oc avec ~oc = ψµ
η
.
4.4 Commande vectorielle de type Backstepping 119
Preuve du lemme 7
Considérons la fonction candidate de Lyapunov suivante :
Voc = Vo + Vc
(4.71)
= ǫT1 S1 ǫ1 + ǫT2 S2 ǫ2 + ǫT3 S3 ǫ3 + 21 zΩ2 + 21 zφ2 + Vziq + Vzid
Vo = ǫT1 S1 ǫ1 +ǫT2 S2 ǫ2 +ǫT3 S3 ǫ3 et Vc = 12 zΩ2 + 12 zφ2 +Vziq +Vzid sont des fonctions de Lyapunov
associées respectivement à l’observateur adaptatif interconnecté définie au chapitre 3 et
à la commande de type √ backstepping définie ci-dessus. De l’inégalité (3.43), nous savons
que V̇o ≤ −δVo + µψ Vo (voir section 3.4.2 au chapitre 3). La dérivée par rapport au
temps de Voc (4.71) est donnée par :
√
V̇oc ≤ −δVo + µψ Vo − 2KΩ zΩ2
−(KΩ + KΩ′ − c)zΩ BΩ1 ǫ1 + zΩ ǫT2 BΩT 2 Γ(zΩ )
+ zΩJǫ3 − zΩ Γ(ǫΩ ) − 2Kφ zφ2 (4.72)
−(Kφ + Kφ′ − a)zφ Bzφ ǫ2 − zφ Γ(ǫφ )
2
−Kiq ziq − Kiq′ ziq
′2 2
− Kid zid ′ ′2
− Kid zid .
ξ1 1
kzΩ k kǫ1 kSθ ≤ kǫ1 k2Sθ + kzΩ k2
1 2 1 2ξ1
ξ2 1
kzφ k kǫ2 kSθ ≤ kǫ2 k2Sθ + kzφ k2
2 2 2 2ξ2
ξ3 1
kzΩ k kǫ2 kSθ ≤ kǫ2 k2Sθ + kzΩ k2
2 2 2 2ξ3
ξ4 1
kzΩ k kǫ3 kSθ ≤ kǫ3 k2Sθ + kzΩ k2
3 2 3 2ξ4
où
p
V̇oc ≤ −ηVoc + µψ Voc ; (4.75)
avec η = min(δ + ϑ, ϑ′ ). √
Soit le changement de variable suivant voc = 2 Voc . La dérivée temporelle de voc satisfait
v̇oc ≤ −ηvoc + ψµ (4.76)
De (4.76) et le théoreme 2 on a ℘(t, l) = −ηl + ψµ :
l˙ = ℘(t, l), l(t0 ) = l0 ≥ 0. (4.77)
L’ensemble des solutions de (4.77) est :
ψµ
l(t) = l(t0 )e−η(t−t0 ) + (1 − e−η(t−t0 ) ) (4.78)
η
En utilisant la même méthode que la preuve du théoreme 3 (voir section 3.4.2 chapitre
3), nous prouvons que (4.77) est pratiquement uniformément fortement stable (voir Co-
rollaire 1). Ainsi, les dynamiques des erreurs du système en boucle fermée (3.36)-(4.70)
sont pratiquement fortement uniformément stables dans la boule B~oc de rayon ~oc = ψµ η
.
Remarque 22 En utilisant la même approche que pour les régulateurs de types PI (voir
Annexe B.2), nous pouvons prouver que l’ensemble commande par backstepping plus
observateur adaptatif interconnecté reste stable dans la zone inobservable.
Les figures 4.22 et 4.23 montrent les résultats expérimentaux obtenus en utilisant les pa-
ramètres identifiés sur le banc à l’exception de la résistance statorique.
Ces figures décrivent les bonnes performances du système en boucle fermée ("observa-
teur+commande") en termes de suivi de trajectoire et et rejet de perturbation. Dans les
zones observable et inobservables (entre 7 et 9 s), la vitesse estimée (Fig. 4.22b) converge
vers la vitesse mesurée (Fig. 4.22a). Une bonne poursuite de la trajectoire du flux est
aussi obtenue (voir Figs. 4.22f, 4.22e et 4.23c). Même conclusion pour le couple de charge
estimé (Fig. 4.22d) et le couple de charge mesuré (Fig. 4.22c). Le rejet de perturbation,
est très satisfaisante en basse vitesse comme en haute vitesse. Néanmoins, il existe un
petit écart aux instants d’application du couple de charge (voir Figs. 4.23a et 4.23c à
1.5s et 5s) et aux instants d’annulation du couple de charge (Voir Figs. 4.23a et 4.23c à
2.5s). Une comparaison de ces résultats à ceux obtenus dans la section 4.2.4 et 4.3.4 lors
des essais avec les paramètres nominaux, nous montre une bonne orientation du repère
de flux car l’erreur d’orientation du flux (φrq ) est quasiment nulle même aux instants
d’application du couple de charge (voir Fig. 4.3d, Fig. 4.13d et Fig. 4.23d). Ces bonnes
performances sont obtenues grâce à une bonne estimation de la valeur de la résistance
statorique par l’observateur adaptatif. En effet, l’observateur est initialisé avec Rs0 = 1.9Ω
(valeur initiale de la résistance statorique) mais il converge vers une valeur constante de
Rs = 1.85Ω Fig. 4.22g. En comparant aux résultats de la simulation (voir Annexe C.4),
nous pouvons noter que Rs = 1.85Ω est une valeur proche de la résistance statorique réelle
de la machine ou plus précisément la valeur adéquate à nos conditions expérimentales.
Ces résultats confirment aussi les performances d’une commande non linéaire de type
backstepping par rapport à une commande linéaire de type PI.
122 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
Analyse de la robustesse
Les figures 4.24 et 4.25 montrent les résultats expérimentaux pour une variation de +50%
sur la valeur de Rr . Ces résultats sont globalement identiques à ceux obtenus avec les
paramètres nominaux (Fig. 4.22). On remarque que :
– la vitesse estimé (Fig. 4.24b) converge vers la vitesse mesurée (Fig. 4.24b),
– un bon suivi de flux (Figs. 4.24e et f) et du couple de charge (Figs. 4.24c et d),
124 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
Figure 4.24: +50% sur Rr : a, c : vitesse et couple de charge mesurés, e : flux de référence, b,
d, f, g : vitesse, couple, flux (φrd ) et résistance statorique estimés.
4.4 Commande vectorielle de type Backstepping 125
Un second test de robustesse, a été effectué pour une variation de −50% sur la valeur
de Rr dans les paramètres de l’ensemble "observateur+commande" (Figs. 4.26 et 4.27).
Ces résultats sont similaires à ceux obtenus lors d’une variation +50% sur la résistance
rotorique (Figs. 4.24 et 4.25). On obtient toujours un bon rejet de perturbation (couple
de charge) par le régulateur du flux (φrd ) (voir Fig. 4.27c) par rapport à une commande
linéaire classique type PI (Fig. 4.7c). Contrairement aux deux commandes précédentes
(voir Figs. 4.7d et 4.17d), nous remarquons que l’erreur d’orientation du flux (φrq ) (voir
Fig. 4.27d) est quasiment nulle. Ce qui confirme encore la robustesse d’une commande
non linéaire de type backstepping.
126 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
Figure 4.26: −50% sur Rr : a, c : vitesse et couple de charge mesurés, e : flux de référence, b,
d, f, g : vitesse, couple, flux (φrd ) et résistance statorique estimés.
4.4 Commande vectorielle de type Backstepping 127
Les figures 4.28 et 4.29 détaillent les bonnes performances l’ensemble "commande de type
backstepping+observateur adaptatif" pour une variation +10% sur la valeur de l’induc-
tance rotorique. Il en résulte de cet essai que le système en boucle fermée répond de façon
assez satisfaisante en termes de suivi de trajectoire, rejet de perturbation et est assez ro-
buste à une variation sur la valeur de l’inductance rotorique par rapport à une commande
linéaire classique de type PI (Fig. 4.8) et à une commande par mode glissant d’ordre
un (Fig. 4.18). On constate qu’il existe peu d’oscillations en haute vitesse par rapport
aux commandes précédentes : voir (Figs. 4.9a, 4.19a et 4.29a à 5 s). Une comparaison
des figures 4.9d, 4.19d et 4.29d, nous montre que l’erreur d’orientation du flux sur l’axe
q (φrq ) est quasiment nulle, même aux instants d’application du couple de charge pour
l’ensemble "observateur adaptatif+commande par backstepping".
128 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
Figure 4.28: +10% sur Lr : a, c : vitesse et couple de charge mesurés, e : flux de référence, b,
d, f, g : vitesse, couple, flux (φrd ) et résistance statorique estimés.
4.4 Commande vectorielle de type Backstepping 129
Le dernier test de robustesse est obtenu en faisant une variation +10% sur la valeur de
l’inductance statorique les dans paramètres de la commande et de l’observateur (Figs. 4.30
et 4.31). Sur ces figures, on observe que le couple de charge estimé (Fig. 4.30c) converge
dans les zones observable et inobservable vers le couple de charge mesuré (Fig. 4.30d).
Nous notons d’une part, une grande diminution des oscillations sur la vitesse de la machine
asynchrone en haute vitesse (Fig. 4.31a à 5 s) et d’autre part, une bonne d’orientation
du repère de flux car l’erreur d’orientation (Fig. 4.31d) du flux (φrq ) est pratiquement
nulle par rapport aux résultats obtenus avec un régulateur classique de type IP et une
commande par modes glissants d’ordre un (voir Figs. 4.11a, 4.21a à 5 s, 4.11d et 4.21d).
Cependant des oscillations sont apparues sur la vitesse et le flux à l’instant d’annulation
du couple de charge à basse vitesse (Figs. 4.30a et f à 2.5 s). On a une bonne estimation
de la valeur de la résistance statorique (Fig. 4.30g). Il apparaît clairement la robustesse
d’une commande non linéaire de type backstepping et aussi les bonnes performances de
130 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
Figure 4.30: +10% sur Ls : a, c : vitesse et couple de charge mesurés, e : flux de référence, b,
d, f, g : vitesse, couple, flux (φrd ) et résistance statorique estimés.
4.5 Commande vectorielle basée sur les modes glissants d’ordre supérieur à
convergence en temps fini 131
alors les dynamiques du systèmes sont insensibles aux variations paramétriques et aux
perturbations extérieures.
La stratégie de la commande par orientation du flux impose une poursuite de la trajec-
toire du flux avec une grande précision en dépit des incertitudes et des perturbations.
Cela implique l’utilisation d’une commande précise et robuste, comme la commande par
modes glissants. En pratique les paramètres réels de la machine asynchrone ne sont pas
parfaitement connus à cause des erreurs d’identification, de la variation des résistances
avec la température et des non linéarités magnétiques,.... De plus les capteurs de courants
utilisés lors de la commande de la machine introduisent des bruits de mesure dans les
lois de commande. Pour ces différents raisons (perturbations, variation paramétrique), le
système en boucle fermée ne glisse pas parfaitement sur la surface de glissement ; il quitte
celle-ci mais la commande discontinue l’y ramène. Il existe alors un phénomène de com-
mutation autour de la surface de glissement. Ces commutations ou oscillations connues
sous le nom de "chattering" sont l’un des inconvénients majeurs de la commande par
mode glissant d’ordre un. En effet, la présence de ces oscillations dégrade la qualité de la
poursuite de trajectoire et sollicite de manière énergétique les actionneurs. Pour réduire
ce phénomène, une première solution est l’augmentation de la fréquence de commuta-
tion pour assurer une commutation progressive (Necsulescu, 1993). Mais, en pratique,
la fréquence de commutation est limitée par le "temps de commutation de l’actionneur"
(échantillonnage). Une seconde solution est l’utilisation de méthodes comme celle de la
couche limite (boundary layer) qui consiste à remplacer la fonction "sign" de la loi de
commande par une approximation continue, de type grand gain dans un proche voisinage
de la surface (Utkin, 1992). Ainsi, le régime glissant résultant n’est plus confiné sur la
surface mais au voisinage de celle-ci. Dans ce cas, le système est dit en régime pseudo-
glissant (Utkin, 1992). Une autre solution possible est l’utilisation d’une commande par
modes glissants d’ordre supérieur (Bartolini, 1998), (Levant, 1993), (Levant, 2005) et
(Emelyanov, 1993) qui est une généralisation des modes glissants classique ordre un. Dans
le cas des modes glissants d’ordre supérieur, la commande discontinue agit sur les dérivées
d’ordres supérieurs de la surface de glissement.
Dans cette section, une commande par modes glissants d’ordre supérieur est synthéti-
sée dans un contexte multivariable pour assurer un suivi de la vitesse et du flux de la
machine asynchrone. La stratégie de cette commande est basée sur la poursuite d’une
trajectoire pré-calculée permettant la convergence en temps fini (Levant, 2001), (Lagh-
rouche, 2004a), (Laghrouche, 2006) et (Plestan, 2008). Ces principaux avantages sont :
– connaissance à priori du temps de convergence et le réglage de la loi de commande
est indépendant de ce temps,
– établissement du mode glissant dès l’instant initial, ce qui confère à la loi de com-
mande un comportement robuste durant toute la réponse du système,
– la stratégie de commande est applicable quelque soit l’ordre des modes glissants
(supérieur ou égal au degré relatif du système),
– une simplification du réglage des paramètres de la commande,
– la génération de la trajectoire permettant la convergence en temps fini.
Remarque 24 Cette loi de commande peut être synthétisée dans un contexte monova-
riable ( (Levant, 2001), (Plestan, 2008)) ou bien dans un contexte multivariable ( (Lagh-
rouche, 2004b), (Plestan, 2008)).
4.5 Commande vectorielle basée sur les modes glissants d’ordre supérieur à
convergence en temps fini 133
ẋ = f (x) + g(x)u
(4.79)
y = h(x)
où x ∈ IRn est l’état, u ∈ IR est l’entrée de commande et h(x) ∈ IR est une sortie
définie pour satisfaire les objectifs du contrôle. f (x) et g(x) sont des fonctions incertaines
lisses. Considérons l’écart de poursuite représenté par la variable de glissement s(x, t) =
h(x) − hd (t) où hd (t) est une trajectoire de référence suffisamment dérivable. Supposons
que
Hypothèse 7
Le degré relatif r de (4.79) par rapport à s(x, t) est supposé connu et constant. Les dyna-
miques de zéros associées sont stables.
L’objectif est de déterminer une commande qui contraint s(x, t) et ses r − 1 premières
dérivées à zéro en temps fini.
appelé ensemble glissant d’ordre "r", est non vide et est localement un ensemble intégral
dans le sens de Filippov (Filippov, 1988) ; les trajectoires sur Sr sont appelées "mode
glissant d’ordre r" par rapport à la variable de glissement "s".
La commande par modes glissants d’ordre r permet la stabilisation à zéro en temps fini
de la variable de glissement s et de ses r-1 premières dérivées temporelles d’ordre "r" en
définissant une fonction de commande discontinue convenable. D’après (Plestan, 2008),
5. s(·)(k) (k ∈ IN ) notent la k ieme dérivée temporelle de la fonction s(·). Cette notation sera aussi
utilisée pour tout autre fonction.
134 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
Hypothèse 9
Les fonctions ϕ1 (x, t) et ϕ2 sont des fonctions incertaines bornées et, sans perte de gé-
néralité, supposons que le signe du terme ϕ2 soit constant et strictement positif. Alors, il
existe Km ∈ IR+∗ , KM ∈ IR+∗ , C0 ∈ IR+ tels que
0 < Km < ϕ2 < KM |ϕ1 (x, t)| ≤ C0 . (4.81)
Pour x ∈ X ⊂ IRn , X étant un ouvert borné de IRn dans lequel sont les trajectoires du
système. De plus l’entrée de commande u est bornée.
Le problème de la stabilisation en temps fini du système (4.79) avec une commande par
modes glissant d’ordre r est équivalent à la stabilisation en temps fini de (4.82) (Plestan,
2008) qui satisfait les conditions de bornitudes globales (4.81)
Ż1 = A11 Z1 + A12 Z2
(4.82)
Ż2 = ϕ1 + ϕ2 u
où ϕ1 et ϕ2 sont définies par (4.80), Z1 = [Z10 Z11 · · · Z1r−2 ]T := [s ṡ · · · s(r−2) ]T et
Z2 = s(r−1) . A11 et A12 sont définies par
0 1 ... 0 ...
.. . . . . . . . . 0
. . . . . ···
.
. ... ... ... ...
A11 = . A12 = 0
. (4.83)
. .
0 .. .. . . . 1
0
... ... ... 1 (r−1)×1
0 0 (r−1)×(r−1)
– une loi de commande linéaire à convergence en temps fini est utilisée pour générer les
trajectoires de référence du système (4.82). Ces trajectoires induisent la définition
d’une surface de glissement sur laquelle le système évolue,
– conception d’une loi de commande discontinue ν maintenant les trajectoires du sys-
tème sur la surface glissante qui assurera l’établissement d’un mode de glissement
d’ordre r à t = tf malgré les incertitudes.
Dans (Plestan, 2008), une commande permettant la convergence en temps fini du système
(4.84) est donnée par
Lemme 8 Il existe une matrice stable F (ses valeurs propres sont à parties réelles néga-
tives) et une matrice T telles que la matrice K définie par
K = F r−1 T ζr−j (0) | F r−1 eF tf T | F r−2 T ζr−j (0) | F r−2 eF tf T | · · · | T ζr−j (0) | eF tf T
(4.88)
soit inversible.
A partir du lemme 8, le système (4.87) composé de 2r équations linéaires admet une seule
solution K qui est
Remarque 25
L’hypothèse 10 n’est pas restrictive. En effet, s’il existe au moins une variable d’état dont
la valeur initiale n’est pas égale à 0, l’hypothèse est vérifiée. Sinon, cela implique que le
vecteur d’état est égal à 0 : dans ce cas, cela signifie que le système (4.84) est déjà à
l’origine ; w = 0 maintient donc le système dans cette position.
Remarque 26
Le choix d’une matrice F stable et d’un instant tf borné implique que K est borné. Il
existe alors une valeur Θ0 > 0 telle que
Dans la section précédente, la génération d’une trajectoire par la commande linéaire est
présentée. Cette commande permet de calculer les trajectoires de référence permettant de
faire converger un système non linéaire en temps fini. Considérons la première partie du
système (4.84) avec Z1 = [Z10 Z11 · · · Z1r−2 ]T := [s ṡ · · · s(r−2) ]T (r > 1),
Ż1 = A11 Z1 + A12 Z2 . (4.92)
L’état Z2 est considéré comme l’entrée du système (4.92). Supposons que
Hypothèse 11 Il existe un entier j tel que 1 ≤ j ≤ r et Z1r−j (0) 6= 0 borné.
A partir des lemmes 8 et 9, la loi de commande Z2 (Z2 = s(r−1) ) assurant Z1 (tf ) =
Z2 (tf ) = 0, s’écrit
(r−2) (r−j)
Z2 (t) = KF r−1 eF t T Z1r−j (0) − λr−2 [Z1 − KT F (r−2) eF t Z1 (0)]
(r−j) (4.93)
− · · · − λ0 [Z10 − KT eF t Z1 (0)]
avec F une matrice stable de dimension 2r × 2r et T un vecteur de dimension 2r × 1.
K est une matrice de gain défini tel que le système (4.92) soit stabilisé à l’origine en un
temps fini tf . λr−2 , · · · , λ0 sont définis tel que P (z) = z (r−1) + λr−2 z (r−2) + · · · + λ0 soit
un polynôme d’Hurwitz en la variable z. Le gain K est défini comme suite
K = Z2 (0) 0 Z1r−2 (0) 0 · · · Z10 (0) 0 · K−1 . (4.94)
Hypothèse 12 Il existe une constante Θ > 0 tel que, pour 0 ≤ t ≤ tf ,
(r−j) (r−1) (r−j)
| − KT F r eF t Z1 (0) + λr−2 [Z1 − KT F r−1 eF t Z1 (0)]
(r−j) (4.95)
+ · · · + λ0 [Z11 − KT F eF t Z1 (0)]| < Θ
Soit σ(Z, t) la surface de glissement définie par
(r−j) (r−2) (r−j)
σ(Z, t) = Z2 − KT F r−1 eF t Z1 (0) + λr−2 [Z1 − KT F r−2 eF t Z1 (0)]
(r−j)
+ · · · + λ0 [Z10 − KT eF t Z1 (0)].
La commande linéaire du système (4.82) est utilisée pour générer la trajectoire désirée de
Z2 . La dynamique permettant d’obtenir la stabilisation en temps fini du vecteur [Z1T Z2 ]T
en zéro est donnée par l’équation σ(Z, t) = 0. La surface de glissement sur laquelle le
système (4.79) va évoluer via une commande discontinue ν est définie par
S = {Z | σ(Z, t) = 0}. (4.96)
En considérant l’équation (4.87-a), on obtient σ(Z, 0) = 0 à l’instant initial, le système
évolue continuellement sur la surface de glissement.
Synthèse de la commande
Théorème 4 (Plestan, 2008) Soit le système (4.79) possédant un degré relatif par rap-
port à s(x, t). Supposons que les hypothèses 7, 8, 9, 10 et 12 soient vérifiées. L’ordre de
glissement est fixé à r et le temps de convergence, fixé a priori, est tel que (0 < tf < ∞).
Soit S ∈ IR une fonction définie par
(r−1)
s − KT F r−1 eF t s(r−j) (0) + λr−2 [s(r−2) − KT F r−2 eF t s(r−j) (0)]
S = + · · · + λ0 [s(x, t) − KT eF t s(r−j) (0)] pour 0 ≤ t ≤ tf (4.97)
(r−1) (r−2)
s + λr−2 s + · · · + λ0 s(x, t) pour t > tf
avec K l’unique solution de l’équation (4.94) F une matrice stable de dimension 2r ×2r et
T un vecteur de dimension 2r × 1 tel que le Lemme 8 soit vrai. Alors, la loi de commande
ν définié par
ν = −αsign(S) (4.98)
avec
C0 + Θ + η
α ≥ , (4.99)
Km
où C0 , Km définis par l’hypothèse 9 (4.81), Θ défini par (4.95) et η condition de η-
attractivité (Utkin, 1992) assure l’établissement d’un régime glissant d’ordre r par rapport
à s. Le temps de convergence est fixé à priori à la valeur tf .
Preuve du théorème 4
La stabilisation en zéro et en temps fini de [s ṡ · · · s(r−1) ]T est réalisé par glissement
sur la surface définie par
S = {x ∈ X |S = 0}. (4.100)
où η > 0 est une valeur réelle positive. Considérons maintenant deux cas
– 0 ≤ t ≤ tf
sachant que 0 < Km < ϕ2 < KM |ϕ1 | ≤ C0 et de l’hypothèse 12, l’équation (4.103)
donne
C0 +Θ+η
α> Km
. (4.104)
4.5 Commande vectorielle basée sur les modes glissants d’ordre supérieur à
convergence en temps fini 139
sachant que 0 < Km < ϕ2 < KM |ϕ1 | ≤ C0 et de l’hypothèse 12, l’équation (4.105)
donne
C0 +Θ+η
α> Km
. (4.106)
– t > tf
sachant que 0 < Km < ϕ2 < KM |ϕ1 | ≤ C0 et de l’hypothèse 12, l’équation (4.108)
donne
C0 +Θ+η
α> Km
. (4.109)
sachant que 0 < Km < ϕ2 < KM |ϕ1 | ≤ C0 et de l’hypothèse 12, l’équation (4.110)
donne la condition suffisante suivante
C0 +Θ+η
α> Km
. (4.111)
σφ = φrd − φ∗
(4.112)
σΩ = Ω − Ω∗
aMsr m1 aMsr m1 φφrd
rq
ϕβ = . (4.115)
−mm1 φrq mm1 φrd
Pour la commande par orientation du flux φrq = 0, alors ϕα1 , ϕα2 et ϕβ s’écrivent
aMsr m1 0
ϕβ = .
0 mm1 φrd
Les paramètres de la machine asynchrone varient par rapport à leurs valeurs nominales.
Les valeurs de ϕα1 , ϕα2 et ϕβ dépendent donc des valeurs nominales et des incertitudes
des paramètres. La formulation de ces variations dans les expressions précédentes permet
d’écrire
ϕα1 = ϕN α1
om
+ ∆ϕα1
N om
ϕα2 = ϕα2 + ∆ϕα2 (4.116)
N om
ϕβ = ϕβ + ∆ϕβ
avec ϕNα1 , ϕα2
om N om
et ϕNβ
om
les valeurs nominales bien connues et ∆ϕα1 , ∆ϕα2 et ∆ϕβ
l’ensemble des incertitudes dues aux variations paramétriques et aux perturbations. Sup-
posons que ces incertitudes soient bornées.
4.5 Commande vectorielle basée sur les modes glissants d’ordre supérieur à
convergence en temps fini 141
La matrice ϕN β
om
est inversible dans l’espace de travail (φrd 6= 0).
L’intérêt du prébouclage dépendant de ϕN α1 , ϕα2
om N om
et ϕNβ
om
et pour la classe d’incertitudes
considérée, est de diminuer le gain de la commande discontinue (Castro, 2004), ce qui
introduira alors des commutations de la commande plus faible.
A partir de (4.113-4.117), la dynamique des variables de commutation s’écrit
(2) N om
φrd ∆ϕα1 N om −1 ϕ α1
= − ∆ϕβ · ϕβ
Ω (2) ∆ϕα2 ϕNα2
om
| {z }
Ψα
1 0 N om −1 νsd
+ + ∆ϕβ · ϕβ
0 1 νsq
| {z }
Ψβ
(2)
φrd νsd
= Ψα + Ψβ .
Ω(2) νsq
ϕN
α1
om
, ϕN
α1
om
et ϕN
β
om
sont des fonctions de classe C 1 bornées dans le domaine d’opération
D (3.11) de la machine asynchrone, alors Ψα et Ψβ sont aussi des fonctions de classe C 1
bornées. On obtient alors
" (3) # " ∗ (3) #
σφ νsd φ ν̇sd
= Ψ̇α + Ψ̇β − + Ψβ
(3)
σΩ νsq Ω∗ (3) |{z} ν̇sq
| {z } ϕ2 (4.118)
ϕ1
= ϕ1 + ϕ2 · ν̇
où
χφ = Kφ F 2 eF t T σφ (0) − 2ζφ ωnφ σ̇φ − Kφ F eF t T σφ (0) − ωnφ
2
σφ − Kφ eF t T σφ (0)
χΩ = KΩ F 2 eF t T σΩ (0) − 2ζΩ ωnΩ σ̇Ω − KΩ F eF t T σΩ (0) − ωnΩ 2
σΩ − KΩ eF t T σΩ (0)
142 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
– Pour t > tf .
(2) 2
Sφ = σφ + 2ζφ ωnφ σ̇φ + ωnφ σφ
(2) 2
SΩ = σΩ + 2ζΩ ωnΩ σ̇Ω + ωnΩ σΩ
avec h i
Kφ = σφ(2) (0) 0 σ̇φ (0) 0 σφ (0) 0 .Kφ−1
h i
KΩ = σΩ(2) (0) 0 σ̇Ω (0) 0 σΩ (0) 0 .KΩ−1
Kφ = F 2 T σφ (0) F 2 eF tf T F T σφ (0) F eF tf T T σφ (0) eF tf T ,
KΩ = F 2 T σΩ (0) F 2 eF tf T F T σΩ (0) F eF tf T T σΩ (0) eF tf T
où le vecteur T est de la forme
1
1
1
T =
1
1
1 6×1
et la matrice F de dimension 2r × 2r est une matrice diagonale (non identité) dont les
termes sont négatifs et les valeurs proches les unes des autres pour symétriser les trajec-
toires. Ces termes ne doivent pas être identiques car, dans ce cas, le système d’équations
(4.87) serait sous déterminé.
−1 0 0 0 0 0
0 −1.1 0 0 0 0
0 0 −1.2 0 0 0
F =0
0 0 −1.3 0 0
0 0 0 0 −1.4 0
0 0 0 0 0 −1.5 6×6
Commande discontinue
La commande discontinue est de la forme
ν̇sd −αφ .sign(Sφ )
= (4.119)
ν̇sq −αΩ .sign(SΩ )
Preuve de la convergence de la commande
A partir de (4.118), la dérivée de la surface de glissement s’écrit
Ṡφ χ̄φ
= ϕ1 + ϕ2 · ν̇ − (4.120)
ṠΩ χ̄Ω
avec
χ̄φ = Kφ F 3 eF t T σφ (0) − 2ζφ ωnφ σ̈φ − Kφ F 2 eF t T σφ (0) − ωnφ
2
σ̇φ − Kφ F eF t T σφ (0)
χ̄Ω = KΩ F 3 eF t T σΩ (0) − 2ζΩ ωnΩ σ̈Ω − KΩ F 2 eF t T σΩ (0) − ωnΩ 2
σ̇Ω − KΩ F eF t T σΩ (0) .
En utilisant la même méthode que le théorème 4, alors il existe des gains αφ et αΩ tels
que
Ṡφ Sφ ≤ −ηφ |Sφ |
ṠΩ SΩ ≤ −ηΩ |SΩ |,
ce qui implique la convergence des trajectoires vers les références.
4.5 Commande vectorielle basée sur les modes glissants d’ordre supérieur à
convergence en temps fini 143
˙ ˙
ϕ̂α1 = −aφ̂rd + aMsr [baφ̂rd − (γ1 + m1 R̂s )isd + ω̃s isq ] + (ω̃s − pΩ̂)φ̂rq + aMsr bpΩ̂φ̂rq
˙
+ aMsr [(baφ̂rq −bpΩ̂φ̂rd −(γ1 +m
φ̂2rd
1 R̂s )isq −ω̃s isd )φ̂rd −isq φ̂rd ]
φ̂rq
˙ ˙ ˙
T̂l
ϕ̂α2 = m[φ̂rd isq + φ̂rd (−bpΩ̂φ̂rd − (γ1 + m1 R̂s )isq − ω̃s isd )] − cΩ̂ − J
˙
+m[φ̂rq isd − φ̂rq (bpΩ̂φ̂rq − (γ1 + m1 R̂s )isd + ω̃s isq )]
" #
φ̂rq
aMsr m1 aMsr m1 φ̂
ϕ̂β = rd .
−mm1 φ̂rq mm1 φ̂rd
" ǫ
#
aMsr m1 0 0 aMsr m1 φ̂φrq
ϕ̂β = + rd ,
0 mm1 φrd −mm1 ǫφrq −mm1 ǫφrd
| {z }
ϕβ
144 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
ou encore
ϕ̂α1 = ϕα1 + ∆ϕ̂α1
ϕ̂α2 = ϕα2 + ∆ϕ̂α2 (4.122)
ϕ̂β = ϕβ + ∆ϕ̂β
où ∆ϕ̂α1 , ∆ϕ̂α2 et ∆ϕ̂β représentent les incertitudes paramétriques, les perturbations
(bruit de mesure) et les erreurs d’estimation.
En utilisant le même principe qu’en Annexe B.4, nous pouvons prouver que φ̂rd 6= 0
quelque soit t ≥ 0, ce qui nous montre que la matrice ϕ̂β est inversible. La loi de commande
u s’écrit
" " N om # #
usd −1
ϕ̂ α 1 ν sd
= ϕ̂N
β
om
− + (4.123)
usq ϕ̂Nα
om ν sq
2
α1 , ϕ̂α2
ϕ̂N et ϕ̂N qui sont les valeurs estimées de ϕβ , ϕN et ϕN α2 . Dans ce cas on
om N om om om om
β α1
obtient
(2) N om
φrd ∆ϕ̂α1 N om−1 ϕ̂α1
= − ∆ϕ̂β · ϕ̂β
Ω(2) ∆ϕ̂α2 ϕ̂N
α2
om
| {z }
Ψ̂α
1 0 N om−1 νsd
+ + ∆ϕ̂β · ϕ̂β
0 1 νsq
| {z }
Ψ̂β
L’objectif de cet essai (Fig. 4.32) est de montrer le temps de convergence pré-défini lorsque
le flux s’établit dans la machine. A l’instant initial (t = 0), la valeur de référence du flux
est égal à la valeur nominale du flux de la machine (φ∗ = 0.595 W b). La valeur initiale de
la vitesse est de 0.1 rad/s. Pour éviter les singularités dans la commande, l’observateur
est initialisé de sorte que le flux initial soit différent de zéro (φ̂(t0 ) = 0.01 W b). Le flux
observé converge vers le flux de référence à t = 0.3 s (temps de convergence fixé à priori)
et l’erreur de poursuite est égale à zéro (Fig. 4.32 Erreur du flux). La vitesse observée
146 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
converge aussi vers la vitesse mesurée. On obtient le temps de convergence fixé à priori à
tf = 0.3 s et on remarque que les phénomènes de "chattering" sont réduits.
0.5
Mesure vitesse
Estimation vitesse
Rad/s
−0.5
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6
0.6
Estimation flux
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6
0.6
Erreur du flux
0.4
Wb
0.2
−0.2
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6
Temps(s)
couple de charge mesuré (Fig. 4.33c) dans les zones observable et inobservable (entre 7 et
9 s) sauf pendant la phase d’accélération et haute vitesse de la machine (voir Figs. 4.33d
et 4.33c entre 3 et 6 s) où un écart statique apparaît entre grandeurs estimé et mesuré.
Le rejet de perturbation (couple de charge) est très satisfaisant en basse vitesse comme
en haute vitesse. Néanmoins, il existe un petit écart pendant les instants transitoires du
couple de charge (Figs. 4.34a et 4.34c à 1.5s et 5s) et ( Figs. 4.34a et 4.34c à 2.5s). En
comparant ces résultats à ceux obtenus avec la commande par modes glissants d’ordre
un présentée dans la section 4.3.4 (lors des essais avec les paramètres nominaux), on note
que les phénomènes de "chattering" sont atténués. De plus, l’erreur d’orientation du flux
(φrq ) est quasiment nulle ce qui implique une bonne orientation du repère de flux (voir
Fig. 4.34d, et Fig. 4.13d). La figure 4.34c montre que l’erreur de poursuite du flux (φrd )
est presque nulle. Nous pouvons conclure qu’une bonne estimation de la valeur de résis-
tance statorique par l’observateur adaptatif et la commande par modes glissants d’ordre
supérieur à trajectoires pré-calculées permet d’obtenir des bonnes performances. En effet,
en initialisant l’observateur avec une valeur de résistance statorique de 1.9Ω (Rs0 = 1.9Ω)
on remarque qu’il converge vers une valeur constante de Rs = 1.85Ω (Fig. 4.33g).
Dans la zone inobservable avec couple de charge nominal, l’ensemble "observateur+commande"
est stable contrairement aux résultats obtenus dans (Ghanes, 2005) et (Ghanes, 2006b).
148 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
Analyse de la robustesse
Par analogie aux différentes lois de commande synthétisées, des variations paramétriques
sur l’observateur et la commande par rapport aux valeurs identifiées sont effectuées pour
réaliser des essais de robustesse de la commande par modes glissants d’ordre supérieur à
trajectoire pré-calculée.
Figure 4.35: +50% sur Rr : a, c : vitesse et couple de charge mesurés, e : flux de référence, b,
d, f, g : vitesse, couple, flux (φrd ) et résistance statorique estimés.
4.5 Commande vectorielle basée sur les modes glissants d’ordre supérieur à
convergence en temps fini 151
Lors d’une variation de −50% sur la valeur de Rr (Figs. 4.37 et 4.38) dans les paramètres
de l’ensemble "observateur+commande" on remarque, une légère augmentation de l’écart
statique entre la vitesse estimée (Fig. 4.37b) et la vitesse mesurée (Fig. 4.37a) dans la
zone inobservable et à basse vitesse. Dans la zone observable, on obtient des résultats
similaires à ceux obtenus pour une variation de +50% sur la résistance rotorique (Figs.
4.35 et 4.36). On remarque que les phénomènes de "chattering" sont toujours attenués, ce
qui confirme encore la qualité d’une commande non linéaire par modes glissants d’ordre
supérieur à trajectoires pré-calculées par rapport à une commande par modes glissants
d’ordre un. De plus, l’erreur d’orientation du flux (φrq ) (Fig. 4.38d) est quasiment nulle,
contrairement à la commande par modes glissants d’ordre un (Fig. 4.17d).
152 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
Figure 4.37: −50% sur Rr : a, c : vitesse et couple de charge mesurés, e : flux de référence, b,
d, f, g : vitesse, couple, flux (φrd ) et résistance statorique estimés.
4.5 Commande vectorielle basée sur les modes glissants d’ordre supérieur à
convergence en temps fini 153
Les figures détaillent 4.39 et 4.40 dans le cas d’une variation de +10% sur la valeur de
l’inductance rotorique les bonnes performances de l’ensemble "observateur + commande"
sur la poursuite de flux, de vitesse, et de couple de charge par rapport aux estimées. Ces
essais montrent que le système en boucle fermée répond de façon assez satisfaisante en
suivi de trajectoire et rejet de perturbation. La commande est assez robuste à une variation
sur la valeur de l’inductance rotorique par rapport à une commande linéaire classique de
type PI (Fig. 4.8) et à une commande par modes glissants d’ordre un (Fig. 4.18). On
constate que les oscillations en haute vitesse par rapport aux commandes précédentes
(Figs. 4.9a, 4.19a et 4.29a à 5 s) sont très faibles. Lors de cet essai, nous remarquons que
l’erreur d’orientation du flux (φrq ) (Fig. 4.40d) est presque nulle.
154 Synthèse des lois de commande non linéaires sans capteur mécanique
Figure 4.39: +10% sur Lr : a, c : vitesse et couple de charge mesurés, e : flux de référence, b,
d, f, g : vitesse, couple, flux (φrd ) et résistance statorique estimés.
4.5 Commande vectorielle basée sur les modes glissants d’ordre supérieur à
convergence en temps fini 155
Figure 4.41: +10% sur Ls : a, c : vitesse et couple de charge mesurés, e : flux de référence, b,
d, f, g : vitesse, couple, flux (φrd ) et résistance statorique estimés.
4.6 Comparaison des performances des commandes synthétisées 157
glissants d’ordre un et et de type PI lors des tests de robustesses sur les valeurs des
inductances rotorique et statorique.
Le tableau suivant résume les performances des différentes lois de commande synthétisées.
Observateur+Commande
Régulateur PI M.G d’ordre 1 Backstepping M.G d’ordre 3
Zone observable Stable Stable Stable Stable
Zone inobservable Stable Stable Stable Stable
Cas "nominale" Converge Converge Converge Converge
±50% sur Rr Robuste Robuste Robuste Robuste
+10% sur Lr un peu robuste un peu robuste Robuste Robuste
+10% sur Ls un peu sensible un peu sensible Robuste Robuste
4.8 Conclusion
Dans ce chapitre, sont présentées les différentes lois de commande non linéaire sans cap-
teur mécanique de la machine asynchrone et l’étude d’un variateur industriel. Dans la
première partie, une commande de type PI est présentée et discutée en détail, par rapport
à sa convergence et à sa robustesse. L’ensemble commande de type PI et observateur inter-
connecté a été testé et validé sur le benchmark "Commande sans capteur mécanique". A
travers cette première expérimentation, nous avons pu constater que ce type de commande
est un peu sensible à une variation des inductances rotoriques et statoriques. Après avoir
présenté une commande classique de type PI, nous avons synthétisé une commande par
modes glissants d’ordre un. Cette commande associée à l’observateur interconnecté donne
des résultats plus performants que les régulateurs de type PI. Cependant, la présence des
phénomènes de "chaterring" est un inconvénient majeur de ce type de commande. Dans
la suite de ce chapitre une commande de type backstepping et une commande par modes
4.8 Conclusion 159
Conclusion et discussion
La machine asynchrone est un actionneur électrique d’un grand intérêt industriel à cause
de sa robustesse et de ses coûts d’investissements et de maintenance réduits. Sa structure
caractérisée par un couplage non linéaire entre le flux magnétique et le couple moteur
rend sa commande plus complexe par rapport aux autres types de machines électriques.
Nous avons mené à bien une étude sur les conditions d’observabilité de la machine asyn-
chrone à partir d’un modèle dans le repère tournant dq (repère de Park). Cette étude
nous a permis de conclure que si la vitesse est considérée comme une sortie mesurée alors
la machine asynchrone est observable. Dans le cas où la mesure de la vitesse n’est pas
disponible (commande sans capteur mécanique) l’étude de l’observabilité a montré que la
machine asynchrone est inobservable à très basse vitesse en particulier lorsque la pulsation
statorique est nulle et la vitesse est constante. A partir des résultats de l’étude d’obser-
162 Conclusion et discussion
vabilité deux benchmarks ont été définis (Ghanes, 2005) : le Benchmark "Observateur
sans capteur mécanique" et le Benchmark "Commande sans capteur mécanique". Sur le
plan expérimental, ces deux benchmarks permettent de tester et valider les performances
des observateurs et des commandes de la machine asynchrone sans capteur mécanique en
prenant en compte les problèmes d’observabilité de celle-ci en très basse vitesse.
La synthèse des observateurs non linéaires pour la machine asynchrone sans capteur mé-
canique a été une des contributions principale de nos travaux. Dans un premier temps
un observateur interconnecté à grand gain a été conçu pour reconstruire les variables
mécaniques (vitesse, couple de charge) et les variables magnétiques (flux) de la machine
asynchrone en ayant comme entrées disponibles les courants et tensions statoriques. Une
démonstration de la stabilité avec la théorie de Lyapunov est donnée. Cet observateur
a été testé sur le benchmark "Observateur sans capteur mécanique". Les résultats ex-
périmentaux obtenus ont montré que l’observateur est stable dans la zone observable et
inobservable. Cependant, ses performances sont dégradées en basse vitesse lorsque la ré-
sistance statorique (paramètre crucial en basse vitesse) est mal connu. La convergence
asymptotique est garantie dans la zone observable (entrées persistantes) tandis que dans
la zone inobservable (entrées non persistantes) un écart apparaît entre les grandeurs mesu-
rées et estimées. Pour cela, dans la lignée de ces travaux, nous avons introduit le principe
de la stabilité pratique qui garantit la convergence des erreurs d’estimation dans une
boule de rayon ”r” (Br ). Dans un second temps un observateur adaptatif interconnecté
a été synthétisé. Cet observateur permet d’estimer la résistance statorique en plus des
variables mécaniques et magnétiques de la machine. Une démonstration de la stabilité
pratique basée sur la théorie de Lyuapunov est donnée. Les résultats ont montré une
nette amélioration des performances vis-à-vis des variations paramétriques de la machine
comparativement à l’observateur interconnecté.
La conception des commandes non linéaires sans capteur mécanique pour la machine
asynchrone est largement abordée et constitue la contribution majeure de nos travaux.
Soulignons que lors de la synthèse des algorithmes de commande, notre problème était
de mettre en oeuvre des lois de commandes qui répondent aux objectifs énumérés plus
haut, démontrer la stabilité globale de l’ensemble "Commande+Observateur" et le valider
expérimentalement sur le benchmark "Commande sans capteur mecanique".
Sur cette base, une première loi de commande de type PI avec des termes non linéaires est
proposée. Cette commande combinée avec l’observateur interconnecté à grand gain est va-
lidée sur le benchmark "Commande sans capteur mécanique". Les résultats obtenus avec
des tests de robustesse vis-à-vis des variations paramétriques (résistance rotorique, induc-
tance rotorique) ont montré les performances de l’ensemble "Commande+Observateur"
en basse vitesse et haute vitesse avec couple de charge nominal. Cependant, lors d’une
variation de la valeur de l’inductance statorique les performances de la commande sont
dégradées. Dans la suite, nous avons proposé une loi de commande basée sur les modes glis-
sants d’ordre un. L’association de cette commande avec l’observateur interconnecté nous a
permis d’obtenir les performances souhaitées vis-à-vis des variations paramétriques de la
machine comparativement à la commande de type PI. Néanmoins, nous avons remarqué
les phénomènes de "chattering" qui sont des inconvénients de ce type de commande. Afin
d’obtenir de bonnes performances dynamiques, des commandes de types backstepping et
163
modes glissants d’ordre supérieur à trajectoires pré-calculées sont proposées. Nous avons
testé et validé expérimentalement ces deux lois de commande en les associant à l’observa-
teur adaptatif interconnecté. Les résultats expérimentaux avec des tests de robustesse ont
montré les bonnes performances des lois de commande associées à l’observateur adaptatif
tant en basse vitesse qu’en haute vitesse. Nous avons observé qu’une commande par modes
glissants d’ordre supérieur à trajectoires pré-calculées permet de réduire les phénomènes
de "chattering". Enfin, pour valider les performances des différentes lois de commande
proposées nous avons comparé les résultats obtenus à ceux d’un variateur industriel per-
mettant de faire la commande sans capteur de la machine asynchrone sur le benchmark
"Commande sans capteur mécanique". Les résultats obtenus nous ont permis de conclure
que le variateur fonctionne bien dans la zone observable tandis que dans la zone inobser-
vable la commande est instable contrairement à nos lois de commande proposées.
Comme nous l’avons signalé plus haut, les lois de commande de la machine asynchrone
doivent répondre à des objectifs précis. Les algorithmes de commande que nous avons
proposés remplissent de manière satisfaisante ces différents objectifs. Au regards de ces
résultats obtenus, les suites envisageable à donner à ces travaux que soit du point de vue
synthèse des observateurs ou des lois de commande non linéaire sont :
– la discrétisation des lois de commande et des algorithmes des observateurs,
– l’implantation des lois de commande et observateur dans un variateur industriel
pour la commande sans capteur mécanique de la machine asynchrone,
– modification des observateurs de la commande pour inclure du diagnostic en ligne.
Cette technique permettra donc de prendre en compte les défauts possibles de la
machine lors de sa commande,
– affiner la méthodologie de la commande par mode glissant d’ordre supérieur pour
faciliter sa mise oeuvre dans un contexte industriel.
164 Conclusion et discussion
Annexe A
Dans cette annexe, nous allons détailler la méthode qui a été utilisée pour déterminer les
valeurs minimales de θ1 et θ2 permettant d’assurer la condition de stabilité de l’observateur
interconnecté présenté dans le chapitre 3.
Norme vectorielle
Définition 5 Une application k·k : x → IR est dite une norme vectorielle si elle respecte
les propriétés suivantes :
1. kxk ≥ 0, ∀x ∈ IRn et kxk = 0 ⇔ x = 0.
2. kαxk = |α| kxk, ∀α ∈ IR et ∀x ∈ IRn .
3. kx + yk ≤ kxk + kyk, ∀x, y ∈ IRn .
En se limitant aux normes définies sur IRn , on trouve les normes p, dites naturelles, d’un
vecteur x. Celles-ci se calculent de la manière suivante :
Xn
1
kxkp = ( kxpi k) p
i=1
166 Réglage des gains des observateurs
Norme matricielle
ρ(A) = max |λi | est le rayon spectral de A où λi sont les valeurs propres de A.
2 1 1
Exemple 3 Trouvons les normes matricielles 1, 2 et 3 de la matrice A = 2 3 2
1 1 2
Les normes 1 et infinie sont
n
X
kAk1 = max
|{z} kaij k = max {5, 5, 5} = 5
1≤j≤n i=1
X n
kAk∞ = max
|{z} |aij | = max {4, 7, 4} = 7.
1≤i≤n i=1
Pour ce qui est de la norme 2, nous devons tout d’abord calculer les valeurs propres de
AT A. On a
9−λ 9 8
det(AT A − λI) = 9 11 − λ 9
8 9 9−λ
det(AT A − λI) = 0 = 25 − 53λ + 29λ2 − λ3
A.1 Calcul des valeurs minimales de θ1 et θ2 167
√ √
En résolvant cette équation, les valeurs propres de AT A sont 1, 14 + 3 9, 14 − 3 9 .
Ainsi ,
q √ √
kAk2 = max 1, 14 + 3 9, 14 − 3 9
p √
kAk2 = 14 + 3 9
avec
µ1
µ̃1 = q√ √
min(S1 ) min(S2 )
µ2
µ̃2 = q√ √
min(S1 ) min(S2 )
µ3
µ̃3 = q√ √
min(S1 ) min(S2 )
µ4
µ̃4 = q√ √
min(S1 ) min(S2 )
Calcul de k3 et k7
Les valeurs de k3 et k7 sont obtenues en calculant les normes euclidiennes de chacun des
vecteurs d’état X1 et X2 . Cette norme est évaluée à partir des valeurs maximales des
variables d’état. Par définition, les normes euclidiennes de X1 et X2 sont :
p
kX1 k = qi2sd + Ω2 + Tl2
kX2 k = i2sq + φ2rd + φ2rq
En évaluant les norme√ de X1 et X2 pour les valeurs maximales de isd , isd , Ω, φrd , φrq et
Tl . On a max(isd ) = 3 × In × 1.2 = 15 A, max(isq ) = max(isd ), max(Ω) = 157 rad/s,
168 Réglage des gains des observateurs
alors on a
A1 (X2 ) = Tθ−1
1
Ā1 Tθ1 . (A.4)
Etant donné, une valeur de θ̄1 suffisamment grande permettant une convergence rapide
de l’équation de Lyapunov suivante
les solutions de (A.6) sont faibles, alors la norme de la matrice associée aussi. Ainsi, la
constance k1 chercher à une valeur faible. Nous prenons k1 = 0.1.
Dans la suite, nous intéressons à l’observateur (3.7). La matrice A2 (X1 ), peut être décom-
posée comme suite
0 −bpΩ ab
A2 (X1 ) = 0 −a −pΩ + ∆, ¯ (A.9)
0 0 0
−γ 0 0
¯
avec ∆ = 0 0 0 . Il faut noter que ∆ ¯ n’influence pas les propriétés d’observa-
0 pΩ −a
bilité de l’observateur (3.7).
0 −bpΩ ab
Considérons la matrice Ā2 = 0 −a −pΩ et Tθ2 la matrice de transformation
0 0 0
suivante :
1 0
Tθ2 = , (A.10)
0 F1
−bpΩ ab
avec F1 = . Soit Ā2 la matrice donnée par
−a −pΩ
0 MI2
Ā2 = , (A.11)
0 0
1 0
où MI2 = , alors on a
0 1
A2 (X1 ) = Tθ−1
2
Ā2 Tθ2 . (A.12)
Considérons maintenant la matrice symétrique définie positive S̄2θ2 l’unique solution de
l’équation algébrique de Lyapunov suivante :
T
θ̄2 S̄2θ2 + Ā2 S̄2θ2 + S̄2θ2 Ā2 − C2T C2 = 0, (A.13)
avec θ̄2 > 0. L’ensemble des solutions de (A.13) est donné par (A.6).
La matrice définie positive (S2 ) l’unique solution de l’équation algébrique de Lyapunov
de l’observateur (3.7) est donc
S2 = TθT2 S̄2θ2 Tθ2 . (A.14)
Comme dans le cas l’observateur (3.6), nous pouvons remarquer que pour une valeur de
θ̄2 suffisamment grande permettant une convergence rapide de l’équation de Lyapunov
suivante
S̄˙ 2θ2 = −θ̄2 S̄2θ2 − Ā2 S̄2θ2 − S̄2θ2 Ā2 + C2T C2 ,
T
A.1 Calcul des valeurs minimales de θ1 et θ2 171
la norme de S2 est faible. Sachant que l’observateur (3.7) doit converger plus vite que
l’observateur (3.6) alors nous prenons k5 = 0.05.
En choisissant par exemple k = 0.1, kc1 = 50 et kc2 = 100, les valeurs minimales de
θ1 et θ2 sont
θ1 > 160
θ2 > 1800.
0 bpφ̂rq 0
avec A1 (Z2 ) = 0 0 − J1 , C1 = [1 0 0] et S1 est une matrice définie positive. En
0 0 0
développant l’équation (B.1) on obtient :
Ṡ11 = −θ1 S11 + 1
Ṡ12 = −θ1 S12 − bpφ̂rq S11
−θ1 S13 + SJ12
Ṡ13 =
(B.2)
Ṡ22 = −θ1 S22 − bpφ̂rq S12
Ṡ23 = −θ1 S23 + SJ22 − bpφ̂rq S13
−θ1 S33 + 2 SJ23
Ṡ33 =
Bien que θ1 soit supérieur à zéro, de (B.2) S11 ne tend pas vers zéro. Dans la zone ob-
servable et inobservable la composante du flux sur l’axe q est différente de zéro (voir
Figure B.1). Par conséquent la solution S12 n’est pas nulle. Ce qui implique S13 , S22 , S23
et S33 ne tendent pas vers zéro. Le gain S1−1 existe car le déterminant de S1 (det(S1 ) =
2 2 2
S11 (S22 S33 − S23 ) + 2S12 S13 S23 − S12 S33 − S13 S22 ) n’est pas nul. Contrairement aux obser-
vateurs présentés dans (Ghanes, 2005), les gains de l’observateur (O1 ) (voir Figures B.2,
B.3 et B.4) proposés n’entraînent pas l’instabilité dans la zone inobservable.
174 Stabilité et influence de la résistance statorique dans la zone inobservable
Pour la commande par orientation de flux, on a φrq = 0, si on définit ǫ2φrq = φrq − φ̂rq ⇒
0 −bpǫ2φrq 0
φ̂rq = −ǫ2φrq d’où la matrice A1 (Z2 ) = 0 0 − J1 . Soit ǫ2φrd = φrd − φ̂rd ⇒
0 0 0
φrd = ǫ2φrd + φ̂rd . De même ω̃s = −ǫωs + ωs , B1 (Z2 ) = kmΛ1 φ̂rd , B2 (Z2 ) = −kmΛ2 ǫ2φrq ,
T T
Λ1 = 0, 0, 1 , Λ2 = 0, 0, −1 . Par conséquent l’équation (B.5) devient :
a1
ǫ̇1isd = −γǫ1isd − det(S1 ) ǫ1isd + kc1 ǫ2isq + abǫ2φrd + ωs ǫ2isq + ǫωs isq + bpΩǫ2φrq
ǫ̇1Ω = −cǫ1Ω − det(S d1
1)
ǫ1isd − J1 ǫ1T l + kc1 ǫ2isq + mǫ2φrd isq + mφ̂rd ǫ2isq + mǫ2φrq isd(B.6)
ǫ̇ g1 α
1Tl = − det(S 1)
ǫ1isd − kmφ̂rd ǫ2isq − kmǫ2φrq ǫ1isd
Cem = fv kΩ + Tl , (B.11)
fv kΩ + T̂l ǫ1Tl
mφ̂rd = − mǫ2φrd + (B.12)
Jisq Jisq
L’équation (B.13) montre que les dynamiques des erreurs d’estimation sont des systèmes
du premier ordre dont les linéaires tangentes sont stables avec des termes non linéaires
considérés comme perturbation. Ces termes impliquent une convergence avec des biais
faibles.
B.2 Stabilité "Observateur+Commande" dans la zone inobservable 179
Msr
avec β1 = σL s Lr
et kωs une constante positive.
Calculons les coefficients de l’équation de Riccati S2 défini par :
S˙2 = −θ2 S1 − AT2 (Z1 )S1 − S1 A1 (Z1 ) + C1T C1 soit :
Ṡ11 = (2γ − θ2 )S11 + 1
Ṡ12 = (γ + a − θ2 )S12 − bpΩ̂S11 − pΩ̂S13
Ṡ13 = (γ + a − θ2 )S13 + abS11 + pΩ̂S12
(B.16)
Ṡ22
= (2a − θ2 )S22 + 2bpΩ̂S12 − 2pΩ̂S23
Ṡ23 = (2a − θ2 )S23 + bpΩ̂S13 − pΩ̂S33 + pΩ̂S22 − abS12
Ṡ33 = (2a − θ2 )S33 − 2abS13 + 2pΩ̂S23
180 Stabilité et influence de la résistance statorique dans la zone inobservable
Dans la zone inobservable Ω est constant et différent de zéro de même pour Ω̂, donc les
coefficients sont définis. La matrice A2 (Z1 ) est alors constante d’ou l’équation de Riccati
admet une solution. L’observateur (B.14) est bien stable (voir Figure B.9 entre 7 et 9
seconds) dans la zone inobservable mais il ne convergera asymptotiquement vers zéro que
si les entrées sont persistantes.
Si dans la zone inobservable Ω = 0 alors on : Ω̂ = −ǫ1Ω d’ou l’équation (B.16) devient
Ṡ11 = (2γ − θ2 )S11 + 1
Ṡ12 = (γ + a − θ2 )S12 − bpǫ1Ω S11 − pǫ1Ω S13
Ṡ13 = (γ + a − θ2 )S13 + abS11 + pǫ1Ω S12
(B.18)
Ṡ22 = (2a − θ2 )S22 + 2bpǫ1Ω S12 − 2pǫ1Ω S23
Ṡ23 = (2a − θ2 )S23 + bpǫ1Ω S13 − pǫ1Ω S33 + pǫ1Ω S22 − abS12
Ṡ
33 = (2a − θ2 )S33 − 2abS13 + 2pǫ1Ω S23 .
De la même manière que pour l’observateur (B.4) on montre que les gains resteront
faibles (en supposant que les observateurs ont convergé avant de rentrer dans la zone
inobservable).
De plus l’équation (B.15) devient :
Msr ǫ2isq
ω̃s = −pǫ1Ω + a isq − kωs . (B.19)
φ̂rd β1 φ̂rd
Msr
ρ̇ = ωs = pΩ + a isq . (B.20)
φrd
Soit ρ̃ l’estimation de l’angle relatif entre le repère triphasé (abc) et le repère diphasé (dq),
on a
avec ǫρ = ρ − ρ̃, ǫΩ = Ω − Ω̂, ǫφrd = φrd − φ̂rd et ǫisq = isq − îsq . La dynamique de l’erreur
d’estimation est stable si et seulement si ǫ̇ρ < 0, ce qui implique
aM i
−p(φrd − ǫφrd )ǫΩ + φsrrd sq ǫφrd
kωs <
ǫisq
β1 . (B.23)
où vs∗α , vs∗β , i∗sα , i∗sβ et Rs∗ sont respectivement les valeurs de références des tensions, cou-
rants statoriques dans le repère αβ et de la résistance statorique. Nous supposons que les
tensions et courants statoriques sont mesurés alors vsαβ = vs∗αβ et isαβ = i∗sαβ . Soient
les erreurs de flux et de la résistance statorique. De (B.29) et (B.30) les dynamiques des
erreurs du flux sont
d(esα )
= −∆Rs isα
dt
d(esβ ) (B.31)
dt
= −∆Rs isβ .
Supposons que
esα = − ∆R s
i
ωs sβ
∆Rs (B.32)
esβ = ωs isα
De l’equation (B.32), nous pouvons conclure que si la pulsation statorique est grande
alors les erreurs dues à la variation de la résistance statorique sont négligeables tandis
que, lorsque ωs → 0 (dans la zone inobservable) une erreur sur la valeur de la résistance
statorique entraîne une dégradation de la régulation du flux.
2
où Lσ = LMs Lsrr − 1 et νr = MLsr
r
.
Maintenant considérons l’équation (2.9) et supposons que l’axe d coïncide avec l’axe de
la première phase du stator alors θ̇s = 0 d’où
Soient
erd = φ∗rd − φrd
erq = φ∗rq − φrq
∆Rs = Rs∗ − Rs
Remarque 29 Dans le cas θ̇s = 0 les équations (B.29) et (B.34) sont identiques, car
l’axe d coïncide avec la première phase du stator.
∗
Nous supposons que les tensions et courants statoriques sont mesurés alors vsdq = vsdq et
∗
isdq = isdq . De (B.33) et (B.35) les dynamiques des erreurs du flux sont
d(erd )
= − ν1r · ∆Rs isα
dt
d(erq ) (B.36)
dt
= − ν1r · ∆Rs isβ .
erd = − ν∆R s
r ·ωs
i sβ
∆Rs
(B.37)
erq = i
νr ·ωs sα
De l’equation (B.37), nous pouvons conclure que si la pulsation statorique est grande
alors les erreurs dues à la variation de la résistance statorique sont négligeables lors de la
commande par orientation de flux tandis que, lorsque ωs → 0 (dans la zone inobservable)
une erreur sur la valeur de la résistance statorique implique une mauvaise orientation du
flux donc une dégradation des performances de la commande.
186 Stabilité et influence de la résistance statorique dans la zone inobservable
Annexe C
Le but de ces annexes est de fournir quelques résultats d’expérimentation des courants et
de la vitesse de la machine et des résultats de simulation sur l’influence des saturations
et l’estimation de la résistance statorique.
Figure C.8: Zoom sur les courants statoriques (isαβ ) dans la zone inobservable.
192 Quelques données d’expérimentation et de simulation
Figure C.9: a : J dΩ
dt
, b : Tl − T̂l et c : fv Ω.
En sachant que
nous déduisons la relation entre le vecteur courant maximal dans le repère diphasé et le
courant maximal par phase i :
q
3
|Isdq |max = isi
√ 2 max
= 3Ief f
maximales des vecteurs de la tension étant données, il faut limiter les tensions sur les axes
d et q de manière à respecter
2
vsd 2
+ vsq ≤ |Vsdq |2max
(C.1)
≤ 3Vn2 .
Après le réglage de l’axe d, nous calculons la valeur maximale de la tension sur l’axe q
afin de respecter la limitation des vecteurs tensions. De l’équation (C.1) on obtient :
p
vsqmax = 3Vn2 − vsd 2
. (C.3)
Dans un variateur de vitesse industriel, la tension du bus continu (E) de l’onduleur est
obtenue par un redresseur triphasé. Lors de l’expérimentation des lois de commande avec
le système dSPACE, la MLI est obtenue par l’intersection de tensions sinusoïdales (fournie
par la commande) et un signal triangulaire de haute fréquence (la porteuse). En considé-
rant que l’onduleur est de gain unité, la valeur maximale de la tension carrée obtenue est
Vmax = E2 , sa valeur efficace est :
E
Vef fmax = √
2 2
= 0.35E. (C.4)
La limitation des tensions dans le repère de PARK en fonction de la valeur du bus continu
est
√
Vdqmax = 0.35 3 · E. (C.5)
ou
p
ǫ(p) = Kp p+Ki
U (p)
En effet à l’absence de la saturation, on a Usat est égal à u(t), donc ǫL (t) sera identique à
ǫ(t). Lorsque la tension de commande est saturée alors ǫL (t) va tendre vers 0. Le schéma
de principe du régulateur de type PI devient (Fig. C.13).
C.3 Quelques résultats de simulations montrant l’influence des saturations 197
Figure C.13: Nouveau schéma de principe d’un régulateur PI avec le bloc de saturation.
mances du régulateur de flux. Tandis que, le reste de la tension sert à contrôler la vitesse
du moteur. Pour une tension du bus continu de 200V , les performances du régulateurs de
vitesse sont dégradées en présence ou pas de la perturbation(couple de charge). La vitesse
du moteur ne converge pas vers la vitesse de référence. Nous pouvons conclure que si la
tension du bus continu est choisie de manière adéquate, la vitesse du moteur n’excède pas
sa valeur nominale, alors le courant sur l’axe q est limité indirectement.
Figure C.16: Contrôle vectoriel avec régulateur Modes Glissants et limitation : Réponses
de la vitesse, du flux, du couple de charge et des courants.
C.4 Résultats de simulation et expérimentation de l’estimation de Rs 201
Temps de calcul en µs
Total Commande+Observateur Commande Observateur
Régulateur PI 86 29 10 20∗
M.G d’ordre 1 88 27 11 20
Backstepping 95 40 12 34∗∗
M.G d’ordre 3 110 62 35 34
∗
temps de calcul de l’observateur interconnecté,
∗∗
temps de calcul de l’observateur adaptatif interconnecté.
204 Quelques données d’expérimentation et de simulation
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