Optimisation de La Logistique Internationale À Horizon Stratégique. Application À Un Constructeur Automobile
Optimisation de La Logistique Internationale À Horizon Stratégique. Application À Un Constructeur Automobile
Optimisation de La Logistique Internationale À Horizon Stratégique. Application À Un Constructeur Automobile
ECOLE DOCTORALE
THESE
présenté par
Médéric SUON
Spécialité : Informatique
Je remercie les rapporteurs de cette thèse, Samir Lamouri et Aziz Moukrim, pour l'examen détaillé
de mon manuscrit et pour l'intérêt porté à mon travail. Merci également aux autres membres du jury
qui ont acceptés de juger ce travail : Valérie Botta, dont l'expertise de la gestion de la chaîne logistique
et des systèmes d'information a eu un rôle majeur dans ma décision de réaliser une thèse et Olivier
Gourguechon, qui a su mettre en perspective l'activité industrielle et représenter l'entreprise PSA
Peugeot Citroën sur la majeure partie de ce travail.
Mes plus vifs remerciements vont aussi aux collègues de l'équipe APST avec qui j'ai partagé un
vent d'innovation dans l'atmosphère industrielle de PSA et aux autres collègues de PSA avec qui j'ai
découvert quelques-unes des nombreuses facettes de l'industrie automobile.
J'exprime aussi ma gratitude auprès des collègues du LIMOS avec qui j'ai beaucoup appris et
échangé lors de mes brèves périodes de travail au laboratoire. Cette ambiance inimitable est une chose
qui a tendance à devenir rare.
Je remercie les chercheurs et industriels avec qui j'ai pu échanger (parfois passionnément) sur le
sujet.
Je souhaite saluer mes amis lyonnais, parisiens, belfortains... qui ont suivi de près ou de loin ce
travail de plus de trois ans.
Enn, je remercie mes parents de m'avoir soutenu toute ma scolarité ainsi que ma soeur qui, malgré
la distance, m'apporte toujours autant de sérénité.
Table des matières
Introduction 3
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2 La planication de la chaîne logistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.1 De la logistique à la gestion de chaîne logistique globale . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.2 La planication de la chaîne logistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.2.3 La conception d'un réseau logistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.3 La chaîne logistique PSA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.3.1 Présentation générale de l'entreprise et de son système industriel . . . . . . . . 18
1.3.2 La gestion des commandes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.3.3 La production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.3.4 L'approvisionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.3.5 La distribution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.3.6 Le processus PSA de planication hiérarchique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.4 Les diérents problèmes de planication stratégique de PSA . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.4.1 Décomposition du problème de planication stratégique . . . . . . . . . . . . . 31
1.4.2 Les hypothèses de la modélisation à horizon stratégique . . . . . . . . . . . . . 32
1.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2 La répartition stratégique 35
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.2 Modèle de connaissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.2.1 Sous-système physique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.2.2 Sous-système logique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.2.3 Sous système décisionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.3 Répartition stratégique sans contraintes de sourcing . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
2.3.1 Formalisation mathématique du modèle de production-distribution . . . . . . . 48
2.3.2 Etude de la convexité de la fonction objectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.3.3 Etat de l'art sur les modèles de production-distribution . . . . . . . . . . . . . 51
2.3.4 Borne inférieure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
2.3.5 Méthodes d'optimisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.3.6 Expérimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
2.4 Répartition stratégique avec contrainte de sourcing . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
2.4.1 Formalisation mathématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
2.4.2 Etude de la convexité de la fonction objectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
2.4.3 Etat de l'art du problème avec contraintes de sourcing . . . . . . . . . . . . . . 79
2.4.4 Borne inférieure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
2.4.5 Méthodes d'optimisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
2.4.6 Expérimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
2.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
iii
3 La planication stratégique 101
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
3.2 Modèle de connaissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
3.2.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
3.2.2 Sous-système physique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
3.2.3 Sous-système logique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
3.2.4 Sous système décisionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
3.3 Etat de l'art . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
3.3.1 La planication stratégique du réseau logistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
3.3.2 Analyse de la littérature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
3.3.3 Méthodes d'optimisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
3.3.4 Ore logicielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
3.4 Formalisation mathématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
3.4.1 Ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
3.4.2 Paramètres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
3.4.3 Variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
3.4.4 Fonction objectif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
3.4.5 Contraintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
3.4.6 Modélisation des investissements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
3.5 Méthodes de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
3.5.1 Heuristique basée sur la programmation linéaire en nombres entiers successive . 136
3.5.2 Métaheuristique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
3.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
Conclusion 141
2
Introduction
Au début du XXIème siècle, l'industrie est en forte mutation. La mondialisation, à la fois des
marchés et des productions, a démultiplié les relations commerciales internationales. Ainsi, les échanges
commerciaux n'ont cessé de se développer notamment au travers d'unions commerciales, d'alliances
d'entreprises, de transferts de technologies... La facilité des échanges a entraîné une mise en concurrence
à échelle mondiale des capacités de production. La logistique est passée d'une fonction support à une
fonction stratégique.
L'ore de production automobile est, quant à elle, composée des usines d'assemblage automobile
ainsi que du tissu fournisseur les approvisionnant. Ces sites industriels sont historiquement présents
dans les pays occidentaux où le développement technique a eu lieu. Mais les capacités de production
deviennent surdimensionnées face à la maturité de la demande occidentale et la concurrence devient
alors de plus en plus rude. Un moyen de rester compétitif a alors été la délocalisation dans des pays
proches à bas coûts (Europe de l'Est pour l'Europe, Mexique pour les Etats-Unis, Chine pour le
Japon...). Ainsi, certains fournisseurs sont partis dans les pays à bas coûts pour proter d'une main
d'÷uvre peu chère. Des usines d'assemblage automobile ont aussi été installées dans ces pays pour
réduire les coûts de production mais aussi pour se rapprocher de la demande qui se créait dans ces
pays. De plus, de nouvelles structures industrielles ont été créées dans les pays dits BRIC (Brésil,
Russie, Inde, Chine) pour proter de leur croissance rapide. Une implantation locale des capacités
de production est souvent imposée politiquement (et par des taux de douane prohibitifs) ainsi qu'un
développement d'un tissu fournisseur local. En fonction des contraintes et des coûts logistiques, ces
nouvelles capacités de production (à la fois, chez les fournisseurs et chez les constructeurs automobiles)
peuvent parfois entrer en concurrence avec les capacités de production occidentales et demander de
passer d'un paradigme 'une usine d'assemblage avec un tissu fournisseur local produisant pour un
marché local' à 'des usines d'assemblage avec un tissu fournisseur global produisant pour un marché
global'.
Face à cette mutation industrielle, l'optimisation globale (au sens littéral - c'est-à-dire mondiale)
du réseau logistique devient un impératif de tout constructeur automobile. Il doit être capable de se
3
4
projeter dans l'avenir et de questionner la pertinence de la localisation à la fois de ses usines d'assem-
blage mais aussi de ses fournisseurs. Ce questionnement économique et nancier se pose notamment
en termes de rentabilité de la somme 'investissement en capacité de production' plus 'coût des appro-
visionnements des composants et de la distribution des véhicules'. La performance logistique est alors
fondamentale dans la compétitivité industrielle et le concept de 'chaîne logistique' bouleverse les orga-
nisations et demande d'être capable de coordonner des réseaux d'usines et de fournisseurs situés dans
le monde entier et pouvant travailler aussi pour la concurrence. La complexité d'organisation décou-
lant de ce nouvel enjeu est naturellement dicile à gérer mais peut devenir un avantage compétitif.
La réexion sur la conception du réseau logistique mondial peut être avantageusement outillée par
des applications d'aide à la décision où la Recherche Opérationnelle et l'Informatique ont un apport
majeur : les décideurs, au lieu de passer du temps à rechercher des données et des solutions respec-
tant un grand nombre de contraintes industrielle, peuvent s'appuyer sur des modèles économiques et
industriels implémentés dans un logiciel où ils pourront mener leurs analyses de manière plus rapide
et, souvent, plus ne pour, in ne, prendre une décision plus juste.
L'optimisation de la logistique
internationale
Au fur et à mesure que l'économie change et que la compétition devient de plus en plus globale,
ce n'est plus Entreprise VS Entreprise mais Supply Chain VS Supply Chain. Harold Sirkin, Boston
Consulting Group
Sommaire
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2 La planication de la chaîne logistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.1 De la logistique à la gestion de chaîne logistique globale . . . . . . . . . . . . 8
1.2.2 La planication de la chaîne logistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.2.3 La conception d'un réseau logistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.3 La chaîne logistique PSA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.3.1 Présentation générale de l'entreprise et de son système industriel . . . . . . . 18
1.3.2 La gestion des commandes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.3.3 La production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.3.4 L'approvisionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.3.5 La distribution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.3.6 Le processus PSA de planication hiérarchique . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.4 Les diérents problèmes de planication stratégique de PSA . . . . . . . 30
1.4.1 Décomposition du problème de planication stratégique . . . . . . . . . . . . 31
1.4.2 Les hypothèses de la modélisation à horizon stratégique . . . . . . . . . . . . 32
1.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
1.1 Introduction
L'optimisation de la logistique internationale est un sujet vaste et qui a évolué en même temps
que le monde industriel. Nous proposons, dans ce chapitre, d'expliciter les éléments sémantiques de
notre problématique ainsi que les spécicités liées au cas industriel. Ainsi, nous dénissons d'abord
les concepts majeurs de la logistique et de ses extensions (chaîne logistique, gestion de la chaîne lo-
gistique...). Ces nombreux concepts seront exposés de manière à donner une vision large des décisions
prises au sein de la chaîne logistique notamment pour entrevoir les relations entre les décisions prises
tout au long de l'horizon de planication. Ces éléments sont nécessaires pour appréhender le système
industriel et logistique de PSA. Ce système industriel, alors présenté, fait sortir les concepts spéciques
au secteur automobile. Ce secteur est en eet précurseur depuis longtemps au niveau de la produc-
tion (Taylorisme, Fordisme...) mais a apporté aussi beaucoup d'innovations au niveau de la logistique
depuis l'avènement du Toyotisme. Dans cette seconde partie, nous décrivons le fonctionnement de la
logistique du constructeur automobile PSA Peugeot Citroën. Ces observations au sein de l'entreprise
7
8
mettent en exergue les spécicités opérationnelles qui sont à prendre en compte au niveau de l'opti-
misation stratégique. Dans une troisième partie, la déclinaison au sein de PSA de la problématique de
l'optimisation stratégique de la logistique est alors dénie. Les problèmes de répartition stratégique
de la production et de la planication stratégique du réseau logistique sont exposés. Les hypothèses
prises en compte lors de ces prises de décison sont explicitées
Par la suite, nous commençons par décrire les concepts de la planication de la chaîne logistique.
Les activités de la logistique ont beaucoup évolué depuis l'invention du commerce et le début des
échanges internationaux. Ainsi les moyens de transport se sont développés, les échanges commerciaux
ont été facilités et le monde s'est globalisé. Maintenant, ce ne sont plus des artisans locaux qui sont
en concurrence avec d'autres artisans mais des lières d'approvisionnement internationales.
Par la suite, nous donnons les dénitions des concepts de 'logistique', de 'chaîne logistique', de
'gestion de la chaîne logistique' et de 'gestion de chaînes logistiques globales'.
1.2.1.1 La logistique
Le mot logistique vient du grec antique logisteuo qui signie administrer [DF07]. Ce terme
a été repris par les Romains sous le terme logistica . Dans l'antiquité, ces termes font partie du
vocabulaire militaire correspondant aux fonctions d'organisation des campements et d'approvisionne-
ment en vivres des troupes. En français, on voit apparaître le terme au XVIIIème siècle où il désigne
la science du raisonnement et du calcul en général. Actuellement, le terme courant est déni comme
l' ensemble de méthodes et de moyens relatifs à l'organisation d'un service, d'une entreprise, etc., et
comprenant les manutentions, les transports, les conditionnements et parfois les approvisionnements
[Lar10]. Une dénition plus spécialisée de [Chr05] dénit la logistique comme le processus permet-
tant de gérer stratégiquement l'approvisionnement, le transport et le stockage des matières premières,
composants et produits nis (en lien avec les ux d'informations) au travers de l'organisation et de ses
canaux marketing de manière à ce que la rentabilité actuelle et future soit maximisée via la satisfaction
des commandes au moindre coût . Cette dénition a l'intérêt de pointer les éléments suivants :
il s'agit d'un processus qui coordonne diérents métiers ;
nous observons le lien entre la satisfaction des commandes et le coût logistique ;
nous avons diérents types de ux (ux de matière, ux d'informations et ux nanciers) ;
la logistique est un levier direct sur les coûts et donc sur la rentabilité de l'entreprise.
Notons aussi l'existence de ux nanciers qui vont aller des clients aux fournisseurs. Ces ux ont
un impact direct sur le niveau de trésorerie de l'entreprise notamment par les délais de paiement. De
plus, dans le cas d'un groupe lialisé, les prix de cession (ou prix de transfert d'un produit entre deux
liales) vont aussi avoir un impact majeur sur la distibution de la valeur dans la chaîne logistique
[GVD02].
Dans l'économie moderne, la compétition n'est plus entre des entreprises, les unes contre les autres,
mais entre des réseaux d'entreprises, les uns contre les autres. C'est le concept de chaîne logistique .
La gure 1.2 séparent les diérents acteurs de la chaîne logistique liée au réseau logistique précédement
présenté.
Ainsi, on peut considérer le ux d'un produit comme une séquence temporelle de diérentes acti-
vités où le produit va voir sa valeur augmenter au fur et à mesure des opérations de transformation
et d'assemblage [Mar05].
10
Cette chaîne de valeur va donc dénir un coût rendu au client et son attractivité vis à vis du client
(en considérant que le prix est toujours un des critères d'achat). Il en va de même du niveau de service
au client. Celui-ci est dépendant de l'ensemble de la chaîne et notamment du maillon le plus faible
[Gol97].
1.2.1.2.1 Le partage de l'information Un premier enjeu majeur des chaînes logistiques est donc
le partage d'informations notamment en termes de prévision de la demande. Un phénomène classique et
désastreux est l' eet coup de fouet [For61]. Cet eet dynamique lié à une vision myope des diérents
acteurs d'une chaîne logistique va entraîner l'amplication des variations de la demande au fur et à
mesure de la remontée d'informations le long de la chaîne. Un moyen classique de réduire cet eet est
de mettre l'information de la demande du client nal à disposition des diérents acteurs de la chaîne
comme pour les VMI (Vendor Management Inventory - gestion partagée des approvisionnements,
GPA en français) ou le CPFR (Collaborative Planning, Forecasting and Replenishment - Planication,
Prévision et Approvisionnement collaboratif en français).
1.2.1.2.2 Le partage de la valeur Un second enjeu est celui du partage de la valeur entre les
diérents acteurs d'une même chaîne logistique car les acteurs étant diérenciés, la survie de chacun
est liée à sa performance économique propre mais aussi liée à la performance de la chaîne complète. La
mise en place de partenariats durables est donc un moyen de répondre à la pression économique sur
l'ensemble de la chaîne. Ainsi, on peut noter l'organisation japonaise en Keiretsu avec la formation
de conglomérats pouvant intégrer une grande partie d'une lière d'approvisionnement. Par ailleurs,
l'interdépendance des entreprises est de plus en plus grande avec le co-développement de produit,
l'externalisation de parties du processus productif ou logistique, les alliances stratégiques en recherche
et développement... Au nal, le pouvoir étant inégalement réparti au sein de la chaîne logistique, les
contrats commerciaux sont la concrétisation des liens entre les diérents acteurs et donc du partage
de la valeur.
1.2.1.2.3 Les leviers de la performance de la chaîne logistique [CM01] dénit les 6 leviers
de la performance de la chaîne logistique comme :
la localisation des sites ;
le stockage ;
le transport ;
le sourcing (le choix des partenaires d'approvisionnement) ;
le pricing (la politique et la gestion des prix et des promotions) ;
l'information (la gestion et le partage de l'information).
Ces leviers seront utilisés dans la gestion des chaînes logistiques.
1.2.1.3.3 Obtention d'un avantage compétitif via le SCM Le maître d'ouvrage logistique
va ainsi chercher à obtenir un avantage compétitif grâce à une bonne gestion de sa chaîne logistique.
Ainsi, classiquement, [Por98] distingue la diérenciation par le prix ou par la valeur. [Chr05] décrit
les leviers pour atteindre ces deux avantages dans la chaîne logistique :
Un avantage sur les coûts : dans une confrontation sur les prix, la chaîne logistique va être un
levier majeur pour faire baisser les coûts. Dans une telle stratégie, on va chercher à réaliser du
volume pour faire fonctionner au maximum les économies d'échelles (plus on vend un produit,
plus son coût marginal d'approvisionnement décroît grâce à l'amortissement de coûts xes, par
exemple) ou les économies d'envergure (chaque nouveau produit lancé est moins cher que le
produit précédent grâce à la réutilisation de composants, de compétences... acquises sur un
produit existant).
Un avantage sur la valeur : cette idée transcende le concept de produit en déterminant les
avantages apportés par un produit à son acheteur. Ces avantages sont généralement apportés par
de la diérenciation par rapport à des produits concurents en termes d'image, de prestation, de
qualité, de services annexes... Classiquement un levier de la logistique, en dehors du coût discuté
précédement, est la possibilité de répondre dans les délais les plus courts à des demandes clients
toujours plus complexes (notamment dans le cas d'une forte personnalisation des produits).
En conclusion, le Supply Chain Management va chercher à maximiser la valeur apportée au client
et donc les prots de la chaîne logistique au travers de l'intégration et la coordination des divers
acteurs. Cela nécessite en général la dénition d'un maître d'ouvrage logistique qui va structurer la
chaîne logistique de manière à obtenir in ne un avantage compétitif.
Ainsi, les réseaux logistiques globaux sont diérenciés par les éléments suivants [Mar] :
12
l'accès à des facteurs avantageux (par exemple, un faible coût de la main d'oeuvre, des ressources
rares...) ;
le rôle des gouvernements notamment dans les barrières douanières ou les avantages à l'implan-
tation ;
les avantages techniques et nanciers, par exemple, dans des transferts de technologies entre
diérentes régions du monde ou encore l'accès aux meilleurs taux d'emprunt de capitaux ;
la complexité accrue notamment dans le transport (cf 1.3.4.4) ;
les frais de douanes et les zones franches qui ne sont pas pris en compte en environnement
domestique ;
Par exemple pour l'industrie forestière [MMBDA06], l'inuence des prix de transfert, des taux de
change, de la exibilité opérationnelle (capacité à réorganiser les opérations) et de la planication
nancière (en termes d'accès au capital) est primordiale.
Dans la gestion de chaînes logistiques globales, on peut tirer trois tendances [Chr05] :
Des usines plus spécialisées qui vont dégager des économies d'échelle en produisant la totalité
de la demande mondiale. Cependant la répartition des produits sur ces usines peut évoluer en
fonction de l'environnement, toujours en cherchant à maximiser les économies d'échelle.
Une centralisation des stocks, qui passent d'une dimension nationale à une dimension interna-
tionale, permet de réduire leur taille sans modier le taux de service [Pim01].
La diérentiation retardée et l'adaptation locale (ou localisation) permet de garder l'idée d'un
produit global (fabriqué dans une seule usine) qui sera adapté, au plus tard, à chaque marché.
Ainsi la diérentiation retardée permet de réaliser à proximité du marché local les opérations
d'adapation (par exemple, la langue du packaging, certains goûts...) de manière à limiter le
stock de produits nis diérenciés et à faciliter les prévisions ; ces dernières étant réalisées sur
un nombre réduit de produits génériques. La capacité à vendre des produits avec une grande
variété à un coût global faible est le principe de mass customization ( personnalisation de
masse en francais) qui est un principe majeur dans l'industrie automobile européenne.
Stratégie d'approvisionnement
Quels sont les fournisseurs de tous les types de composants ?
Comment allouer les fournisseurs aux usines ?
Stratégie de distribution
Doit-on livrer directement les magasins ou stocker par région ?
Combien de centre de distribution sont nécessaires et où faut-il les placer ?
Quel centre de distribution doit servir un client ?
Quel mode de transport doit être utilisé ?
Stratégie d'externalisation
Quelle partie de la chaîne logistique doit rester en interne ou être externalisée ?
Quel est l'impact du taux de service sur le coût ?
La cas d'étude industriel lié à notre problématique est le constructeur automobile PSA Peugeot
Citroën. Le secteur automobile est un secteur industriel de production de masse où la compétition est
intense. L'automobile qui a été inventée au XXème siècle (la célèbre Ford T a été lancée en 1908) reste
un laboratoire d'évolutions techniques, organisationnelles et sociales. C'est un secteur actuellement
mature sur les marchés occidentaux mais en plein développement dans les pays émergents notamment
les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). Le secteur automobile est donc fortement aecté par la
mondialisation avec des enjeux majeurs de localisation/délocalisation pour des sites de production
employant des milliers de salariés. Au delà des constructeurs automobiles, les équipementiers de rang
1 et au delà sont des acteurs majeurs.
Par la suite, nous allons décrire globalement l'entreprise et son système industriel puis nous étudie-
rons rapidement la stratégie Lean du Groupe et son implémentation industrielle. Enn, nous entrerons
en détail dans ses opérations de production, d'approvisionnement et de distribution.
L'entreprise Peugeot Frères a été fondée en 1810 en Franche Comté pour la réalisation d'outils
(scies...) lors de la révolution industrielle. Après un voyage aux Etats-Unis, les Peugeots décident en
1890 de se lancer dans l'aventure automobile avec la création de la marque Automobile Peugeot. A
l'origine les moteurs étaient achetés à l'allemand Daimler mais ils ont rapidement été développés
en interne par Peugeot. L'extension industrielle de PSA a notamment proté du rachat de trois
usines européennes (Rython, Poissy et Madrid) à Chrysler en 1970. Après la fusion avec Citroën,
le groupe PSA Peugeot Citroën est fondé en 1976. La fusion est totalement réalisée en 1998 avec
une unication de l'appareil technique, industriel, administratif et nancier. Parallèlement aux deux
marques commerciales qui ont des liales propres dans chaque pays de commercialisation (à l'exception
des pays avec des importateurs locaux) et aux liales de production domiciliées dans les pays où se
trouve l'outil de production industriel, le groupe PSA dispose des liales suivantes :
GEFCO (acronyme de Groupages Express de Franche-COmté) : intégrateur logistique réalisant
la majorité des activités de transport à la fois en approvisionnement, en logistique interne et en
distribution.
Faurecia : Equipementier de rang 1, spécialiste des systèmes d'échappement, sièges, planches de
bord, blocs avant, panneaux de portes...
PSA nance : une banque qui apporte une souplesse nancière pour ses investissements et pour
les crédits automobiles des clients
Notons que PSA a une coparticipation dans la société Française de mécanique (détenue à 50/50 avec
Renault) qui produit des moteurs notamment des moteurs diesels. Ajoutons enn, que l'activité de
Peugeot Motocycles dont la production de deux roues complète l'ore de mobilité du Groupe.
Par rapport à la dénition générale d'un réseau logistique (de la section 1.2.1.1), un réseau logistique
automobile se décompose en trois parties :
le réseau d'approvisionnement,
les usines terminales (UT),
le réseau de distribution.
Les usines terminales sont l'endroit où les véhicules sont assemblés (gure 1.6). Elles sont généra-
lement localisées à proximité des marchés de vente car elles sont le point focal de destination de tous
les ux d'approvisionnement des composants et d'origine de tous les ux de distribution des véhicules.
Le réseau d'approvisionnement automobile est constitué de tous les fournisseurs des usines termi-
nales. On peut trouver les usines appartenant à PSA et réalisant les organes (par exemple, le moteur,
les boites de vitesses, les amortisseurs... gure 1.7), les équipementiers de rang 1 qui vendent des
modules complets (par exemple, des sièges, des planches de bords, des faisceaux adaptés...), d'autres
19
fournisseurs de taille plus réduite et, parfois, d'autres usines dans le cas où un véhicule est réalisé sur
diérentes usines terminales. Mais, au delà de ce premier rang, on trouve des fournisseurs de rang
2 (c'est-à-dire les fournisseurs des fournisseurs) et plus... La lière d'approvisionnement est donc ex-
trêmement étendue et globale et les fournisseurs du secteur automobile travaillent généralement pour
plusieurs constructeurs.
Une fois les véhicules produits, ils sont envoyés aux concessions où les clients pourront venir en
prendre possession. Cette logistique de distribution intègre, hormis pour les ux directs des usines,
un centre de distribution où les véhicules vont transiter avant d'être expédiés aux concessions. Par
ailleurs, une distribution mondiale va demander d'utiliser du fret maritime et donc des passages au
port.
Par la suite, nous détaillerons le processus de gestion des commandes. Puis, un zoom sera réalisé
consécutivement sur la production, l'approvisionnement et la distribution.
Dans la gure 1.8, nous présentons le cycle de réponse au client, de la prise de commande en
concession à la livraison du véhicule. Le délai moyen est environ de 25 jours. Les étapes sont les
suivantes :
1. La commande client est prise au niveau de la concession ou d'un autre représentant du réseau
de vente ;
20
2. Les commandes sont centralisées au niveau de la liale commerciale (par exemple, Peugeot
France) puis rassemblées au niveau de la direction commerciale (7 jours).
3. Les commandes sont transformées en ordres de fabrication qui sont répartis sur les usines en
fonction des capacités de production (4 jours).
4. Les commandes aectées aux sites sont séquencées sous la forme d'un ux papier qui va
permettre aux fournisseurs de préparer leurs approvisionnements (4 jours).
5. Le ux papier devient le ux physique lors de la fabrication concrète du véhicule (3 jours).
6. Une fois produit le véhicule est transporté en concession (5 jours).
7. En concession, le véhicule est préparé puis livré à son client (3 jours).
Notons que la partie 'production' se décompose en 4 jours de ux papiers et 3 jours de ux physique
et dure donc au total 7 jours. Cette organisation va être la base de la majorité de l'exécution.
Sur chaque Usine Terminale (UT), un ordonnancement unique par jour est réalisé. C'est le réfé-
rentiel de la production dans l'usine mais aussi à l'extérieur au niveau de l'approvisionnement et de
la distribution. Elle séquence les OF des véhicules à produire. Ces OF décrivent en détail toutes les
options à installer dans le véhicule. La liste unique ordonnancée (LUO) est réalisée en se basant sur
les contraintes de l'atelier d'assemblage (cf 1.3.3.4) an d'obtenir une productivité optimale sur toute
l'UT. Comme les trois ateliers constituant une UT n'ont nécessairement pas les même contraintes,
des stocks inter-atelier sont utilisés pour réordonnancer partiellement les véhicules [JFGB04] et ainsi
composer au mieux avec les contraintes des diérents ateliers. Un enjeu majeur de la production est
donc le respect opérationnel de cette LUO de manière à organiser au mieux les activités connexes
(approvisionnement, distribution...).
1.3.3 La production
Les usines terminales sont les sites d'assemblage des véhicules. Ce sont les unités de production
symboles de la production automobile avec des milliers d'employés (plus de 12 000 salariés en 2009 à
Sochaux, usine historique de PSA et plus gros site industriel français). Une myriade de fournisseurs
vont aussi faire converger leurs pièces vers ces usines pour qu'elles soient assemblées. En sortie des
usines terminales, les véhicules neufs sont prêts à être expédiés sur leurs diérents marchés. Les usines
terminales sont constituées de trois ateliers : l'atelier de ferrage, l'atelier de peinture et l'atelier de
montage. Parfois, un atelier d'emboutissage réalisant des sous-ensembles est intégré au site.
L'atelier de ferrage a pour rôle d'assembler la caisse du véhicule à partir des diérents composants
métalliques (majoritairement de la tôle). Cet atelier est extrêmement robotisé, notamment pour la
réalisation des soudures. La qualité de cette réalisation est importante car elle va assurer la solidité
du véhicule. Il existe une faible variété de caisses correspondant au nombre de silhouettes de véhicules
(c'est-à-dire la forme générale de la voiture, par exemple, 3 ou 5 portes, break, coupé-cabriolet...)
réalisées dans l'usine.
22
1.3.3.3 L'atelier de peinture
L'atelier de peinture est le lieu où sont appliqués les diérents traitements de surfaces sur les
caisses et où ces dernières sont peintes. Ces ateliers sont généralement automatisés au niveau du
passage par les diérentes cuves (traitement anticorrosion...) mais l'application de la peinture est
encore assez fréquemment réalisée à la main. Au delà de la qualité des opérations réalisées et de la
gestion des polluants liés à la peinture (solvants...), les opérations de peintures demandent logiquement
de peindre le maximum de véhicules successifs de la même couleur pour limiter les changements d'outil
(nettoyage...).
L'atelier de montage automobile va accueillir les caisses peintes pour les compléter des diérentes
pièces d'assemblage (ouvrants, roues...) ainsi que les diérentes options demandées par les clients.
Cette exibilité au niveau de l'assemblage fait appel à une importante main d'oeuvre pour réaliser le
montage. Il existe alors une complexité combinatoire liée au grand nombre d'opérations, de postes de
travail et d'opérateurs à organiser. Il est notable que l'atelier est cadencé par la vitesse de délement
des véhicules. En bout d'atelier de montage, de nombreux contrôles qualité sont réalisés.
Les opérations de production et d'assemblage au sein des usines terminales sont essentielles pour
la réalisation des véhicules. Cependant ces opérations sont dépendantes de la disponibilité en temps
et en heure des composants.
1.3.4 L'approvisionnement
L'approvisionnement consiste à prendre possession et transporter des composants des sites four-
nisseurs aux usines terminales. Les possibilités de Global Sourcing demandent d'étudier les op-
portunités de s'approvisionner partout sur la planète. Ce choix est réalisé en calculant un coût rendu
d'approvisionnement [BCC02]. Ce coût doit intégrer l'ensemble des éléments de la logistique d'appro-
visionnement comme le coût d'achat, le coût de transport, le coût de douanes, le coût de stockage le
long du ux...
Par la suite, nous introduisons les leviers permettant d'optimiser les approvisionnements que sont
les achats, le transport d'approvisionnement et les spécicités des ux intercontinentaux.
La fonction achat a vu son rôle grandement évoluer ces dernières années. Ainsi, dans l'industrie
automobile, comme une grande part de la valeur d'un véhicule (2/3 en 2000 et près de 3/4 vers
2015, selon AMR Research) provient des fournisseurs, cette fonction est essentielle. D'un point de vue
nancier, les réductions de coût au niveau des achats ont un impact direct sur le résultat d'exploitation
de l'entreprise.
Ainsi l'objectif des achats est souvent de systématiquement réduire les coûts d'achat. Cela est
réalisé à l'aide de techniques comme la décomposition des coûts qui va mettre en lumière où se trouve
la marge du fournisseur et où des économies peuvent être réalisées. La balance entre l'automatisation
d'un processus de production et l'utilisation de main d'÷uvre plus exible est souvent étudiée. Le
volume de production est un paramètre très important. De plus, le choix du partage de la valeur
est aussi une question fondamentale. Contractuellement, les incoterms (accronyme de INternational
COntract TERMs) vont dénir la réparition des coûts et des responsabilités entre vendeur et acheteur
le long du ux d'approvisionnement (voir la gure 1.10).
Une fois le fournisseur choisi, la gestion du ux d'information qui va déclencher les approvisionne-
ments est primordiale. La visibilité de plusieurs jours du planning de production à réaliser va permettre
aux fournisseurs d'envoyer les pièces le plus tard possible (philosophie du Juste à temps). Le choix
23
du système d'ordre va donc dépendre des contraintes géographiques de la pièce approvisionnée mais
aussi des contraintes industrielles en usine et chez le fournisseur. Ainsi la barre verticale sur la gure
1.11 correspond au délai maximum que l'on peut obtenir des ordres de fabrication fermes (issu de la
partie papier de la LUO). Classiquement, les systèmes d'ordre utilisés sont le RECOR, les systèmes
d'ordre coordonnés (SPARTE, SPARTE adressé horodaté et synchrone).Nous détaillons par la suite
ces sytèmes d'ordres.
1.3.4.3.1 Les diérentes organisations du transport routier Quand un industriel fait appel à
un transporteur, il a généralement le choix entre : le camion dédié, le transport par lot et la messagerie.
Le critère de choix du type d'organisation du transport va être le volume (ou le poids) à transporter
car l'enjeu au niveau du transport va être de maximiser le chargement des camions.
Voyons maintenant ces diérentes organisations :
Le camion dédié : Il est possible de louer à l'année un camion complet ou même de gérer sa
propre otte de camions. C'est l'organisation la plus rentable si le volume à transporter est
important. Ainsi, si les lots de transport sont des camions complets, le coût de transport est
alors minimal (pour du transport routier). Classiquement entre les usines de moteurs de PSA et
les usines terminales, des camions dédiés sont utilisés.
Le transport par lot : Le transport par lot va réserver soit un camion complet (lot complet)
ou une surface d'un camion (lot partiel) auprès d'un transporteur et sur un tronçon donné. Le
lot complet est à rapprocher du camion dédié. Dans le cas du lot partiel, comme le camion est
partagé avec d'autres clients, le prix du camion est aussi divisé. On pourra noter que, dans ce
type d'organisation, des tournées de ramassage et de livraison sont possibles.
La messagerie : Dans le cas de petits volumes transportés, le principe de groupage va être utilisé
pour maximiser le chargement des camions : le transport va être réalisé en deux tronçons avec
un passage sur une plateforme logistique intermédiaire. Ainsi dans un premier temps, un camion
de 'ramasse' va récolter les marchandises à transporter et les grouper sur la plateforme logis-
tique. Puis un camion de 'traction' va transporter un chargement conséquent entre la plateforme
logistique et l'usine terminale. Cette organisation est complexe et repose sur le savoir-faire et la
structure logistique du transporteur.
Il est important de noter qu'un camion réalise en général des aller-retours et que le coût du retour
est à bien prendre en compte dans l'estimation de coût. De plus, les emballages durables seront à
25
ramener directement ou indirectement au fournisseur. Ces problématiques de logistique inverse sont à
intégrer, au moins implicitement, dans les calculs.
1.3.4.4.1 Les ux internationaux Le transport en fret maritime utilise quasi-uniquement des
caisses métaliques à taille standard : les trans-conteneurs (TC). Malgré ce sur-emballage, le fret mari-
time est un environnement très hostile qui va demander de préparer les pièces spéciquement à ce type
de transport. Ainsi le passage par une plateforme de préparation ou ACE (Atelier de Conditionnemnet
et d'Emballage) est nécessaire à la fois pour emballer les pièces et les ranger dans les conteneurs.
Un ux international standard de pièces peut se décomposer en diérents tronçons.
l'enlèvement : entre le fournisseur et la plateforme de préparation des conteneurs.
la mise à FOB (Free On Board - comme l'incoterm) : entre l'ACE et le port de départ,
le fret : entre le port de départ et le port d'arrivée,
le POST : entre le port d'arrivé et l'ACE d'arrivée,
la distribution : entre l'ACE de déconditionnement et l'usine terminale,
Notons que parfois, les fournisseurs peuvent préparer directement des TC et que les usines terminales
peuvent avoir sur place les activités de déconditionnement.
1.3.5 La distribution
Le bout d'usine est d'abord un lieu important organisationnellement car il y a transfert de propriété
du véhicule entre la liale industrielle et la liale commerciale. De plus, à proximité de chaque usine se
trouve un stock commercial pouvant abriter des véhicules attendant un client. Enn, le bout d'usine
est organisé pour réaliser le triage des véhicules et les orienter vers les bonnes zones d'expédition.
Les véhicules sont transportables à la fois par la route, par le fer ou par la mer.
1.3.5.2.1 La route Le transport routier utilise des camions prévus à cet eet. Ce moyen de trans-
port est exible mais relativement onéreux. Quand cela est possible sur un même tronçon de transport,
des optimisations en termes de chargement sont réalisées en choisissant de transporter des combinai-
sons de véhicules complémentaires.
1.3.5.2.2 Le fer Le transport ferroviaire est relativement peu onéreux mais demande l'accès à
l'infrastructure ferroviaire ce qui impose certaines contraintes en termes de délai (disponiblité des
rames de fret, transport de nuit...). C'est le moyen privilégié pour rejoindre les ports et les grands
centres de distribution.
1.3.5.2.3 La mer Le transport maritime est obligatoire pour les liaisons intercontinentales. Les
véhicules sont soit garés directement dans les bateaux de type RO - RO (Roll On - Roll Out, en
français, rouler pour entrer et pour sortir), soit installés dans des transconteneurs spéciques. Les
liaisons maritimes étant peu fréquentes et lentes, ce type de transport impose un délai non négligeable.
La distribution a des coûts non négligeables pouvant dépasser la marge commerciale réalisée lors de
la vente d'un véhicule. Ainsi son optimisation est nécessaire et sera réalisée grâce au levier du Design
For Logistics (DFL), de l'optimisation du réseau de transport multimodal.
Le Design For Logistics vise à intégrer au plus tôt les contraintes de transport dans la conception
des véhicules. Ainsi on vériera qu'un véhicule respecte bien les volumes transportables par le
fer ou par les camions.
27
L'optimisation du réseau multimodal va chercher à optimiser la circulation des diérents ux
de distribution entre les usines terminales et les concessions. Ainsi le transport ferroviaire est
peu onéreux mais il est long. Au contraire, le transport par camion est exible mais onéreux sur
de grandes distances. De plus, le transport maritime dispose d'un calendrier n'autorisant aucun
retard (par exemple, dans le cas d'une liaison mensuelle). La prise en compte des diérents
temps de transport selon le mode choisi et des capacités de stockage au niveau des centres de
distribution est alors aussi nécessaire.
1.3.6.3.1 Le plan produit stratégique Le plan produit stratégique synthétise les projets vé-
hicules issus du marketing et acceptés par la direction générale. Ce sont des projets en termes de
positionnement commercial car ni le style, ni les spécications techniques ne sont encore dénis. En
général, on rencontre soit de nouvelles versions d'un véhicule existant en n de vie, soit de nouveaux
véhicules avec un positionnement marketing très précis. Ces plans produits donnent des volumes de
vente annuels sur l'ensemble de la vie prévisionnelle du véhicule. On aura donc des prévisions à qua-
siment 10 ans. Ce plan produit peut évoluer très rapidement en fonction des tendances économiques,
de la consommation et de la concurence.
1.3.6.3.2 Les prévisions stratégiques A moyen terme (5 ans), des prévisions sont communi-
quées à la fois aux usines et aux fournisseurs en termes de volume de production par quadrimestre.
Ces prévisions sont tirées du plan produit stratégique et anées sur l'horizon. Toutefois, la communi-
cation à l'extérieur de l'entreprise de ces prévisions concerne majoritairement les 2 premières années
(sauf exception). Ces prévisions sont réalisées sur des projets véhicules clairement dénis et codiés
où on peut distinguer des silhouettes particulières (par exemple, 3 portes ou 5 portes).
1.3.6.3.3 Les prévisions mensuelles Sur un horizon de 4 ou 5 mois, des prévisions mensuelles
sont réalisées avec un niveau de détails plus n. A noter que l'on travaille en réalité sur des périodes
qui correspondent à 4 semaines complètes (du lundi au dimanche). Le premier mois (ou plus exactement
la première période) est un contrat entre les liales commerciales et la production. Les liales
commerciales s'engagent sur la commande de véhicules génériques ce qui permet à la production de
valider son organisation industrielle (par exemple, les eectifs industriels, les volumes approvisionnés,
les heures supplémentaires).
1.3.6.4.3 Le plan budgétaire D'une année sur l'autre, un bugdet couvrant l'ensemble de l'entre-
prise est déni pour estimer les charges et les produits à prévoir et assurer la bonne marche nancière.
C'est aussi l'occasion de prioriser les actions à mener l'année à venir. Du point de vue industriel, ce
plan va être réalisé à partir des prévisions de ventes ; ces dernières sont détaillées complètement comme
des ordres de fabrication. Un calcul des besoins (via la nomenclature) est réalisé et un calcul comp-
table à niveau de détails opérationnel est réalisé. En termes logistiques, le budget est une synthèse des
décisions prises avec une valorisation économique et un moyen de prioriser les actions d'amélioration
à mener.
La modélisation à horizon stratégique est naturellement moins détaillée que les données que l'on
utilise opérationnellement. En eet, à horizon stratégique, la complexité du système industriel et le
manque d'information ne permet pas d'étudier nement celui-ci. De plus, les prévisions de ventes
sont elles-même agrégées à l'année. Enn, l'objectif est, en général, plus de dénir des tendances
industrielles et d'ordonner des scénarios industriels que de réellement réaliser des chirages précis.
A partir de la description détaillée de la chaîne logistique PSA présentée en début de chapitre, des
hypothèses de modélisation sont prises pour garder uniquement les éléments essentiels à la prise de
décision stratégique.
Les données de références sont des données agrégées :
Les véhicules étudiés correspondent aux projets véhicules c'est-à-dire à des véhicles uniquement
dénis en termes de marque, de segment de vente (citadine, berline, routière...) et de silhouette
(forme générale de la voiture).
Les composants (pièces) assemblés pour réaliser un véhicule sont regroupés en familles cohé-
rentes ;
Les capacités industrielles sont agrégées de manière à considérer un nombre limité de sites de
production et à faciliter l'estimation et l'impact des contraintes capacitaires.
Les lieux géogaphiques ne sont pas détaillés : on considère en fonction des besoins une ville, une
région ou, même, un pays.
La maille temporelle étudiée est l'année.
Concernant le système industriel, certaines hypothèses ont été prises lors de la modélisation :
Les données sont considérées comme toutes disponibles.
Des ux types sont dénis à la fois en approvisionnement et en distribution. Opérationnellement,
les ux ont généralement plusieurs points de ruptures : pour un ux d'approvisionnement, il
peut passer par un atelier de conditionnement et d'emballage, un port, un magasin avancé
fournisseur, une plate-forme logistique... De même, la distribution des familles de véhicules peut
demander de passer dans des ports, dans des centres de distribution... Ces points de ruptures
ne sont pas modélisés explicitement mais les coûts de passage sont intégrés dans les coûts de
transport. De plus, des mix de modes de transport (camion/bateau en approvisionnement et
camion/train/bateau en distribution) sont dénis a priori et permettent d'estimer les coûts.
Comme la maille temporelle est l'année, le calcul du stock saisonnier n'a pas d'intérêt.
Les systèmes d'ordres ne sont pas considérés explicitement hormis les ux synchrones. Le coût
et les impacts en production (niveau de stock) des diérents systèmes d'ordres mis en place sont
estimés a priori.
L'approvisionnement d'une pièce au sein d'une usine terminale est majoritairement mono-sourcé
(pour limiter les investissements en outillage). Cependant si les sources d'approvisionnement ont
des limites capacitaires, l'utilisation de plusieurs sources est possible.
Les décisions d'investissement en source d'approvisionnement sont réalisées comme s'il existait
toujours un fournisseur local (ou une usine locale d'un fournisseur connu). En réalité, l'ensemble
de ces investissements n'est pas forcément réalisable car ce sont les fournisseurs qui détiennent
les sites et donc décident au nal de cette possibilité d'implantation.
Les ux d'approvisionnement sont modélisés à partir de la dernière usine réalisant de la valeur
ajoutée. Ils sont donc limités au 'rang 1'. Cela inclut les usines PSA de pièces de mécanique et
de bruts. L'approvisionnement auprès de fournisseurs externes et l'assemblage de ces pièces ne
sont pas considérés.
Les ux de distribution sont considérés comme atteignant un unique centre de distribution
correpondant au marché de vente. La partie de la distribution dite 'capillaire', des centres de
distribution aux concessions, n'est pas modélisée car elle est indépendante du choix du site de
production (pas d'optimisation conjointe possible).
Des hypothèses sont possibles à partir de la mise en place du Lean : le système logistique
est considéré comme fonctionnant au nominal, c'est-à-dire sans aléas. De plus, le système est
considéré comme stationnaire c'est-à-dire que l'on ne prend pas en compte les phases transitoires
comme les montées en cadence et les ns de vies de véhicules.
D'importantes hypothèses sont prises au niveau des stock : le travail en ux tirés est l'hypothèse
générale et on ne considère pas de stock saisonnier ou spéculatif : aucun stock commercial n'est
considéré sur une année. Cependant les sécurisations, déterminées dans les modes de fonction-
nement, et les encours de transport sont intégrés.
Concernant l'évaluation économique, les hypothèses suivantes sont prises :
Tous les prix sont en euros. Les conversions monétaires sont implicites dans les prix donnés.
Tous les coûts sont variables hormis les frais xes des ressources de production (qui sont ventilés
sur les volumes produits par les frais généraux) et l'amortissement annuel des investissements.
Pour les coûts de transport, les moyens de transport sont considérés constament disponibles (et
indépendants des quantités aectées aux ux). Ainsi les prix de transport sont estimés a priori
et un coecient intègre le coût de retour à vide des camions. Enn, les économies d'échelles sur
le transport en messagerie ne sont pas considérées.
Les prix d'emballage intègrent ce que coûte le conditionnement au point de rupture de ux (main
d'÷uvre) et le coût matière du transport : emballage perdu ou durable. Cet emballage chez le
fournisseur est inclus dans le prix d'achat. Un second emballage sera compté en cas de transport
maritime.
Les prix de cessions sont considérés comme directement dépendants des coûts de revient de
fabrication.
Les coûts de douanes sont sur-estimés : les droits de douanes sont calculés à partir d'une valeur
en douane. Cette valeur en douane est opérationnellement la valeur des marchandises arrivées à
la frontière. Dans nos hypothèses, nous ne distinguons pas le transport avant l'entrée dans le pays
de destination et le transport dans le pays de destination. La valeur en douane est sur-estimée
car elle intègre le coût du transport dans le pays de destination.
Les eets des impôts et des taxes diérents entre les pays ne sont pas pris en compte.
L'optimisation douanière (perfectionnement passif et actif) et la gestion des diérents régimes
douaniers ne sont pas prises en compte.
1.5 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons déni les concepts de référence de la gestion de chaînes logistiques.
Nous avons vu l'évolution de l'activité logistique et l'importance nouvelle qui la caractérise depuis le
début de la mondialisation. Cette activité est maintenant fortement dépendante des systèmes d'infor-
mation qui orent de la visibilité aux informations et accélère la diusion des décisions. De plus, nous
avons décrit le système industriel du constructeur automobile PSA. La complexité de l'organisation a
été exposée ; notamment, dans la coordination de ses processus d'approvisionnement, de production
et de distribution. Cette coordination est assurée au travers d'une planication hiérarchique où la
planication stratégique du réseau logistique est un élément déterminant. La connaissance du système
industriel nous a permis de dénir les problèmes de la répartition stratégique de la production et de
la planication stratégique du réseau logistique de PSA. Les hypothèses inhérentes à cet horizon ont
été exposées.
A l'issue de cette étude bibliographique et industrielle, il est clair que le problème de conception de
la chaîne logistique est complexe. Son résultat aura un impact majeur sur la pérennité de l'entreprise.
Ainsi l'appui d'un système d'aide à la décision apporterait à la fois à la rapidité et à la qualité de cette
prise de décision. Dans le cas spécique du secteur automobile, l'ampleur des investissements impose
de prendre des décisions nécessitant beaucoup de capitaux sur un horizon étendu ce qui renforce
l'intérêt d'un outil d'aide à la décision. Dans le chapitre suivant, nous travaillons sur l'optimisation de
la répartition stratégique qui est un sous-problème du problème de conception de chaîne logistique
34
Chapitre 2
La répartition stratégique
Le grand clivage en optimisation n'est pas entre la linéarité et la non linéarité mais entre la
convexité et la non convexité. R. T. Rockafellar
Sommaire
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.3.6 Expérimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
2.4.6 Expérimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
2.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
2.1 Introduction
Dans ce chapitre, nous traitons le problème de répartition stratégique qui est un sous-problème
du problème de conception de réseau logistique [GF07]. Cette répartition à une période donnée est
contrainte par les décisions stratégiques prises comme, par exemple, l'ouverture d'un nouveau site ou
l'augmentation de la capacité de production d'un site existant. La répartition stratégique du réseau
logistique va devoir estimer, à chaque période de l'horizon de planication, la circulation des marchan-
dises des fournisseurs aux clients selon les investissements capacitaires réalisés. Ainsi, en lien avec les
décisions stratégiques d'investissement, l'objectif est d'organiser au mieux et de manière anticipée les
diverses activités d'approvisionnement, de production et de distribution pour minimiser, dans la suite
de la planication hiérarchique, le coût total d'exploitation ou maximiser le bénéce tiré de la vente
de produits aux clients sur un horizon de plusieurs années.
35
36
Dans ce qui suit, nous allons dénir notre modèle de connaissance pour la répartition stratégique.
Ce modèle est directement tiré de la description du système industriel et des hypothèses de modélisa-
tion liées à l'horizon stratégique réalisées en Chapitre 1. A partir de ce modèle de connaissance, nous
proposons dans un premier temps de résoudre le problème de répartition stratégique sans contrainte de
sourcing. Pour ce faire, nous proposons une formalisation mathématique du problème. Cette formalisa-
tion sera suivie d'un état de l'art des modèles et des méthodes de résolution trouvés dans la littérature.
Ensuite, diérentes méthodes de résolution sont proposées et appliquées au problème. Dans un second
temps, nous présenterons le problème avec contraintes de sourcing au travers d'une formulation ma-
thématique. Ensuite, un état de l'art des modèles et des méthodes de résolution de la littérature seront
exposés. Enn, des méthodes de résolution seront proposées et appliquées au problème.
Le sous-système physique comprend les entités physiques qui composent le système étudié. Il
permet de décrire la topologie des unités de production, de stockage, les caractéristiques techniques
des moyens de production ainsi que les liens physiques et logiques entre ces moyens [GK01].
Nous étudions une chaîne logistique constituée de zones reliées entre elles par des routes.
On distingue trois types de zones :
Les zones d'approvisionnement qui sont les zones considérées pour acheter des familles de
pièces. Elles sont désignées par leur nom.
Les zones de production qui sont les zones considérées pour réaliser la production des familles
de véhicules. Chaque zone de production est désignée par son nom. Un nombre de jours ouvrés
annuel (en jours, strictement supérieur à 0) est déni par zone de production.
Les zones de commercialisation qui sont les zones considérées pour la vente des familles de
véhicules. Elles sont dénies par leur nom.
Entre une zone d'approvisionnement et une zone de production, une route d'approvisionnement
peut exister : cela traduit une possibilité de transport de la zone d'approvisionnement vers la zone
de production. Ainsi cette route dispose d'un prix de transport par unité transportée (en m3 ) et d'un
délai d'approvisionnement (en h). De plus, une route d'approvisionnement impose diérents stocks de
sécurité :
Un stock de sécurisation du transport déterminé à partir d'un niveau de stock de sécurisation
(en h) permet de pallier aux aléas de transport à proximité de la zone de production,
Un stock de fonctionnement avec un niveau de stock de fonctionnement (en h) est déni pour
pallier aux aléas du transport international.
De plus, un coecient de transport d'urgence est déni pour valoriser le coût des transports d'urgence
(i.e. taxi, hélicoptère) parfois nécessaires pour éviter les ruptures d'approvisionnement.
De même, entre une zone de production et une zone de commercialisation une route de distri-
bution peut être dénie. La route de distribution est caractérisée par un prix de transport (en e ) au
véhicule et un délai de distribution (en h).
37
Des technologies de production sont disponibles pour réaliser les activités nécessaires à la
production des véhicules. Ces technologies sont caractérisées par leur nom.
Une technologie installée sur une zone de production constitue une ressource de production. Les
ressources ont des frais xes (en e) et des frais variables (en e/véhicule ou e/vhl) pour leur utilisation.
Elles sont, de plus, caractérisées par une cadence minimale (en vhl/h) et une cadence maximale (en
vhl/h) de fonctionnement et un temps d'ouverture quotidien (en h). Les cadences correspondent aux
vitesses maximales de production et vont dénir la capacité annuelle (minimum et maximum) de
production.
'Le sous-système logique est composé des gammes et nomenclatures des pièces que peut fabriquer
le système étudié ainsi que des règles opératoires. La gamme opératoire est constituée des opérations
concernant les pièces en terme de moyen de production et de temps de traitement' [GK01].
Les familles de pièces sont des agrégats de pièces caractérisés par un nom et un incoterm qui
déterminera comment se déroulera son transfert de propriété avec le fournisseur (il dénira si le coût
d'acquisition intègre ou non le transport et ses sécurisations et la douane). Ainsi, nous considérons
deux cas (logique booléenne) : le cas d'un achats Ex-Works (cas général) et le cas d'un achat DDP
(livraison synchrone où le prix d'achat est égal au prix rendu). De plus, un volume d'emballage (en
m3 ) est déni à partir de l'emballage nécessité par la famille de pièces lors de son transport.
Les familles de véhicules sont des agrégats de véhicules caractérisés par un nom et un coecient
de gabarit (sans unité) pour évaluer un encombrement par rapport à un véhicule de référence.
Pour une famille de véhicules, on peut déterminer des liens de nomenclature avec des familles
de pièces. Ces liens déterminent des coecients de nomenclature pour dénir la quantité (en pc) d'une
famille de pièces nécessaire à la réalisation d'un véhicule d'une famille de véhicules.
Une famille de pièces disponible auprès d'une zone d'approvisionnement va constituer une source
d'approvisionnement à un certain prix d'acquisition (en e/pc). Des approvisionnements minimum
(en pc) et maximum (en pc) sont imposés par les contrats types passés avec les fournisseurs.
Le transport d'une famille de pièces sur une route d'approvisionnement peut demander de traverser
une douane d'approvisionnement et imposer l'application d'un taux de douane.
Lors du transport d'une famille de pièces sur une route d'approvisionnement, on utilise un em-
ballage pour protéger les marchandises. Cet emballage est caractérisé par un prix d'emballage (en
e/pc).
Le transport de familles de pièces achetées pour une famille de véhicules et empruntant une route
d'approvisionnement est un ux d'approvisionnement. Il est caractérisé par une quantité de ux
d'approvisionnement (en pc) transportée sur la route d'approvisionnement. Comme une famille de
pièces peut être montée sur plusieurs familles de véhicules, il est important de dissocier la famille de
véhicule à l'origine du besoin d'approvisionnement. Diérents coûts sont aussi calculés au niveau des
ux d'approvisionnement, tels que :
1. un coût d'acquisition (en e) correspondant au transfert de propriété des pièces,
2. un coût de transport (en e) correspondant au coût de déplacement des pièces de la zone d'ap-
provisionnement à la zone de production,
3. un coût d'emballage (en e) correspondant à l'utilisation de transconteneur pour le transport
maritime (protection des pièces, mise en transconteneur...),
4. un coût de transport d'urgence (en e) lié aux livraisons en urgence (taxi, hélicoptère) pouvant
survenir lors d'un aléa de transport, un incident 'qualité' ou une surconsommation,
5. un coût de douane (en e) lors du changement d'union douanière,
6. des frais de stock de fonctionnement (en e) correspondant au stock pour pallier aux aléas du
transport intercontinental,
7. des frais d'encours (en e) correspondant à l'immobilisation dû au temps de transport,
38
8. des frais de stock de sécurisation (en e) pour pallier aux aléas du transport de proximité,
Ces diérents coûts permettront de dénir le coût rendu (en e).
La production des familles de véhicules est réalisée sur une zone de production. Cette production
est caractérisée par une quantité de production (en vhl) et par diérents indicateurs économiques
comme les frais généraux (en e/vhl), la masse achat (en e/vhl), le complément logistique (en e/vhl)
et la valeur ajoutée (en e/vhl) de cette production. Ces coûts permettront de dénir un prix de
revient de fabrication (en e/vhl). Après aectation d'un coecient de cession (par exemple, la marge
commerciale), on obtiendra le prix de cession (en e/vhl) pour une famille de véhicules et pour une
zone de production.
Chaque production d'une famille de véhicules nécessite un certain nombre d'activités de pro-
duction, chacune d'une certaine technologie. Ces activités sont caractérisées par un coecient de
charge de travail (sans unité) par rapport à la charge imposée par un véhicule de référence.
Le transport d'une famille de véhicules sur une route de distribution peut entraîner le passage en
douane de distribution et l'application d'un taux de douane.
Le transport d'une famille de véhicules sur une route de distribution dénit un ux de distribu-
tion. Un ux de distribution est caractérisé par une quantité de ux de distribution (en vhl). Chaque
ux a un prix de ux de distribution (en e/vhl) et un coecient de ux de distribution. Diérents
coûts sont évalués sur un ux de distribution comme le coût de cession (en e), le coût de transport
(en e), le coût de douane (en e) et les frais d'encours (en e). Cela permettra de dénir un coût rendu
de distribution (en e).
Des prévisions de vente (en vhl) sont connues pour des distributions c'est-à-dire pour une zone
de commercialisation donnée et une famille de véhicules donnée.
Les classes étudiées et leurs relations sont synthétisées en gure 2.1.
Figure 2.1 Diagramme de classes du modèle de connaissance
39
40
2.2.3 Sous système décisionnel
'Le sous-système décisionnel permet de spécier l'ensemble des règles de fonctionnement du sys-
tème. Il est formé d'un ensemble de règles de gestion qui agissent sur les sous-systèmes logique et
physique' [GK01].
Nous utiliserons les notations suivantes pour le reste du document :
Description des ensembles Ensemble Indice
Ensemble des zones de commercialisation ZC v
Ensemble des zones de production ZP u
Ensemble des zones d'approvisionnement ZA s
Ensemble des familles de véhicules FV i
Ensemble des technologies de production TP t
Ensemble des routes de distribution RD k
Ensemble des routes d'approvisionnement RA j
Ensemble des familles de pièces FP p
Les éléments qui se rapportent à la chaîne logistique ne sont pas décrits dans le diagramme UML
précédent. Ces éléments sont les suivants :
T aux_possession_stock : taux de possession de stock qui valorise les frais nanciers des dié-
rents stocks.
Cout_total_exploitation : ensemble des coûts rendus des ux de distribution, ce qui intègre
l'ensemble des coûts de production et d'approvisionnement, sur toute la chaîne logistique étudiée.
Remarque An de simplier les notations, nous avons choisi la convention suivante : un attri-
but sera représenté par le nom de l'attribut indicé par le ou les objet(s) s'y rapportant. Par exemple,
quantite_prodi,u désigne l'attribut quantite_prod de l'instance de la classe Production, classe d'asso-
ciation entre la zone de production u et la famille de véhicules i. De même, origine(j) désigne la zone
d'approvisionnement ayant le rôle 'origine' pour l'instance j de la classe route d'approvisionnement.
L'ensemble des décisions sont synthétisées dans un plan de montage stratégique. Ce plan de mon-
tage indique les productions, c'est-à-dire les quantités de familles de véhicules produites sur les zones
de production. A partir de ce plan de montage, l'ensemble de la chaîne logistique est synchronisée
grâce au lien entre la production de familles de véhicules, les ux de familles de pièces approvisionnées
des zones d'approvisionnement aux zones de production et les ux de familles de véhicules distribuées
des zones de production aux zones de commercialisation.
La réalisation d'un plan de montage donne des valeurs aux attributs suivants :
quantite_prodi,u : quantité (en vhl) de la famille de véhicules i produite sur la zone de production
u.
quantite_f lux_approi,j,p : quantité (en pc) de la famille de pièces p transportée sur la route
d'approvisionnement j pour assembler des véhicules de la famille de véhicules i.
quantite_f lux_distrii,k : quantité (en vhl) de la famille de véhicules i transportée sur la route
de distribution k .
Les contraintes suivantes sont nécessaires à la bonne gestion de la chaîne logistique :
k∈RD/destination(k)=v
Conservation des ux au niveau des zones de production Pour respecter le lien de no-
menclature entre les familles de véhicules i et les familles de pièces p, on utilise les coecients de
nomenclature au niveau des zones de production, il existe une contrainte d'équilibre entre les ux
d'approvisionnement et les ux de distribution :
k∈RD/origine(k)=u
Respect des capacités industrielles La production sur les zones de production est limitée par
les capacités industrielles des ressources de production pour une zone de production et une technologie.
Pour une technologie donnée et sur une zone de production, la charge totale de travail est la somme,
pour toutes les familles de véhicules produites sur la zone de production, de la quantité produite,
corrigée par le coecient de charge de la technologie de production t pour la famille de véhicules i.
Cette charge totale doit respecter la capacité minimale et la capacité maximale de la ressource de
production de la zone de production ayant la technologie considérée calculées à partir des cadences de
production, des temps d'ouverture des ressources de production et du nombre de jours ouvrés sur les
zones de production.
X X
appro_minp,s 6 quantite_f lux_approi,j,p , ∀p ∈ F P, s ∈ ZA (2.6)
j∈RA/origine(j)=s i∈F V
X X
appro_maxp,s > quantite_f lux_approi,j,p , ∀p ∈ F P, s ∈ ZA (2.7)
j∈RA/origine(j)=s i∈F V
L'évaluation de la chaîne logistique demande de calculer tous les coûts liés à l'approvisionnement,
à la production et à la distribution.Le ux matériel circulant des fournisseurs aux clients voit sa valeur
augmenter au fur et à mesure des opérations réalisées. Les coûts sont maintenant détaillés en trois
sections correspondant aux coûts d'approvisionnement, de production et de distribution.
Coût d'acquisition Le coût d'acquisition correspond au prix pour devenir propriétaire des familles
de pièces p sur le ux d'approvisionnement utilisant la route d'approvisionnement j à destination
de l'assemblage de la famille de véhicules i. Le coût d'acquisition d'un ux est le produit du prix
d'acquisition (en e/pc) de chaque famille de pièces p à la zone d'approvisionnement à l'origine de la
route d'approvisionnement j par la quantité (en m3 ) de famille de pièces constituant le ux.
Coût de transport d'urgence Un coecient de transport d'urgence est calculé à partir d'un retour
d'expérience et caractérise les routes en fonction du pays d'origine et de destination. Ce coecient est
à appliquer au coût d'acquisition du ux d'approvisionnement.
cout_transport_urgence_approi,j,p =
coef f _transport_urgencej .cout_acquisitioni,j,p , (2.9)
∀i ∈ F V, j ∈ RA, p ∈ F P
Le coût de transport d'urgence est un surcoût de transport uniquement. Il n'est ni compté dans le
coût de douane, ni valorisé dans les stocks.
43
Coût de transport d'approvisionnement Le coût de transport d'un ux d'approvisionnement
est le produit du prix unitaire de transport du ux (e/m3 ) par la quantité de famille de pièces (pc)
circulant sur le ux multiplié par le volume de son emballage (m3 /pc).
cout_transport_approi,j,p =
volume_emballagep .prix_transport_approj .quantite_f lux_approi,j,p , (2.10)
∀i ∈ F V, j ∈ RA, p ∈ F P
Coût d'emballage Le coût d'emballage d'un ux d'approvisionnement est le produit du prix d'em-
ballage unitaire d'une famille de pièces (e/pc) sur une route d'approvisionnement multiplié par la
quantité transportée (pc) sur le ux d'approvisionnement.
cout_douane_approi,j,p =
taux_douane_approj,p .(cout_acquisitioni,j,p +
(2.12)
cout_transport_approi,j,p + cout_emballage_approi,j,p ),
∀i ∈ F V, j ∈ RA, p ∈ F P
f rais_stock _securisation_approi,j,p =
_ _ _ _ _ _ _ _
niveau stock securisation approj .quantite f lux approi,j,p .prix acquisitionp,origine(j) .taux possession stock
_ _
nb jours ouvresdestination(j) ,
∀i ∈ F V, j ∈ RA, p ∈ F P
(2.13)
Frais de stock de fonctionnement Les frais de stock de fonctionnement d'un ux d'approvi-
sionnement sont les frais nanciers liés aux niveaux de stock de fonctionnement nécessaires pour la
sécurisation des transports trans-continentaux entre des zones d'approvisionnement et des zones de
production très éloignées.
f rais_stock _f onctionnement_approi,j,p =
_ _ _ _ _ _ _ _
niveau stock f onctionnement approj .quantite f lux approi,j,p .prix acquisitionp,origine(j) .taux possession stock
_ _
nb jours ouvresdestination(j) ,
∀i ∈ F V, j ∈ RA, p ∈ F P
(2.14)
44
Frais d'encours d'approvisionnement Les frais des encours de transport entre les zones d'ap-
provisionnement et les zones de production sont les frais nanciers liés aux valeurs des familles de
pièces constamment immobilisées dans l'encours de transport du ux d'approvisionnement. Cela est
calculé à partir du délai de transport d'approvisionnement et du nombre de jours ouvrés de la zone
de production.
f rais_encours_approi,j,p =
_ _ _ _ _ _
delai approj .quantite f lux approi,j,p .prix acquisitionp,origine(j) .taux possession stock
_ _
nb jours ouvresdestination(j) , (2.15)
∀i ∈ F V, j ∈ RA, p ∈ F P
2.2.3.1.2 Evaluation des coûts de production La production d'une famille de véhicules sur
une zone de production dénit diérents coûts :
Masse achat
Complément logistique
Valeur ajoutée
Part des frais xes
Prix de revient de fabrication
Masse achat La masse achat est la valeur moyenne d'achat des familles de pièces composant un
véhicule d'une famille de véhicules. Elle correspond à la moyenne des coûts d'acquisition réalisés pour
une famille de véhicules et une zone de production. Cela intègre aussi les coûts de douane.
masse_achatP i,u
=
(cout_acquisistioni,j,p +cout_douane_approi,j,p ))
P
(
j∈RA/destination(j)=u p∈F P/coef f _nomenclaturei,p >0
_
quantite prodi,u
(2.19)
si quantite_prodi,u > 0
0 sinon.
∀i ∈ F V, u ∈ ZP
45
Complément logistique Le complément logistique est la valorisation par véhicule des diérents
coûts de la logistique d'approvisionnement des familles de pièces entrant dans l'assemblage d'une
famille de véhicules. Ces coûts logistiques prennent en compte, pour tous les ux de familles de pièces
pour une famille de véhicules d'une zone de production, le coût de transport, le coût de transport
d'urgence, le coût d'emballage, les frais de stock de fonctionnement, les frais de stock de sécurisation,
les frais d'encours divisés par la quantité de cette famille de véhicules sur cette zone de production.
complement_logistiquei,u =
1
quantite_prod
P i,u
.
(cout_transport_approi,j,p
P
(
j∈RA/destination(j)=u p∈F P/coef f _nomenclaturei,p >0
+cout_transport_urgence_appro
+ cout_emballage_appro
i,j,p
+f rais_stock _f onctionnement_approi,j,p + f rais_stock _securisation_approi,j,p
i,j,p
(2.20)
+f rais_encours_approi,j,p ))
si quantite_prodi,u > 0
0 sinon.
∀i ∈ F V, u ∈ ZP
Part frais xes de production La part des frais xes de production d'un véhicule produit sur une
zone de production correspond aux frais xes des ressources de production installées sur les zones de
production dont les technologies interviennent dans la production de la famille de véhicules et répartis
sur les quantités produites de toutes les familles de véhicules
_f rais_
part f ixesi,u =
P f rais_f ixest,u
P
quantite_prodi′ ,u
t∈T P/coef f _chargei,t >0 i′ ∈F V /coef f _chargei′ ,t >0
si
P
quantite_prodi′ ,u > 0 (2.21)
i′ ∈F V /coef f _chargei′ ,t >0
0 sinon.
∀i ∈ F V, u ∈ ZP
Valeur ajoutée La valeur ajoutée d'un véhicule correspond à la somme, pour toutes les technologies
nécessaires à la famille de véhicules, des frais variables de production corrigés par le coecient de
charge.
Prix de revient de fabrication Le prix de revient de fabrication correspond à la somme des coûts
de production pour une unité d'une famille de véhicules sur une zone de production.
prix_revient_f abricationi,u =
masse_achati,u + complement_logistiquei,u + part_f rais_f ixesi,u + valeur_ajouteei,u , (2.23)
∀i ∈ F V, u ∈ ZP
Prix de cession Le prix de cession est la valeur d'un véhicule en sortie de zone de production.
Il est calculé à partir du prix de revient de fabrication, éventuellement corrigé par un coecient de
cession.
46
2.2.3.1.3 Evaluation des coûts de distribution Pour un ux de distribution, les coûts suivants
sont évalués :
Coût de cession
Coût de transport de distribution
Coût de douane de distribution
Frais d'encours de distribution
Coût rendu de distribution
Les coûts pour chaque ux de distribution sont détaillés ci-après :
Coût de cession Le coût de cession pour un ux de distribution est la valorisation de la valeur
de la famille de véhicules transportée. Le coût de cession du ux est calculé en multipliant le prix de
cession de la famille de véhicules sur la zone de production d'origine du ux par la quantité (en vhl)
de la famille de véhicules constituant le ux de distribution.
Coût de transport de distribution Le coût de transport d'un ux de distribution est le prix
unitaire de transport sur la route de distribution corrigé par le coecient de gabarit et multiplié par
la quantité de véhicules formant le ux.
Coût de douane de distribution Le coût de douane d'un ux de distribution est calculé à partir
de la valeur en douane de la famille de véhicules formant le ux de distribution sur laquelle est appliqué
le taux de douane de distribution. Cette valeur en douane est dénie comme la somme du coût cession
et du coût de transport distribution.
Frais d'encours de distribution Ce sont les frais nanciers liés à l'encours d'un ux de distribu-
tion. Cela est calculé à partir du délai de distribution, du nombre jours ouvrés de la zone de production
expéditrice, du prix de cession des véhicules et du taux de possession de stock.
_ _ _ _ _ _
delai distrik .quantite f lux distrii,k .prix cessioni,origine(k) .taux possession stock
f rais_encours_distrii,k = _ _
nombre jours ouvresorigine(k) ,
∀i ∈ F V, k ∈ RD
(2.28)
47
Coût rendu de distribution Le coût rendu d'un ux de distribution est la somme des coûts de
distribution.
cout_rendu_distrii,k =
cout_cessioni,k + cout_transport_distrii,k + cout_douane_distrii,k + f rais_encours_distrii,k
∀i ∈ F V, k ∈ RD
(2.29)
Cette expression peut être simpliée en calculant un coecient de ux de distribution (pour la
partie dépendante du prix de cession) et un prix de ux de distribution (pour la partie indépendante
du prix de cession) :
Ce qui donne :
cout_rendu_distrii,k =
quantite_f lux_distrii,k .(coef f _f lux_distrii,k .prix_cessioni,origine(k) + prix_f lux_distrii,k )
∀i ∈ F V, k ∈ RD
(2.32)
2.2.3.1.4 Coût de la chaîne logistique Au niveau de la chaîne logistique, le coût total d'exploi-
tation totalise l'ensemble des coûts de distribution de la chaîne logistique :
cout_total_exploitation = cout_rendu_distrii,k
P P
(2.33)
i∈F V k∈RD
Nous proposons un diagramme d'arbre des coûts (gure 2.2) qui synthétise l'obtention du coût
total de la chaîne logistique étudiée.
Par la suite, nous présentons des modèles dans une démarche en deux temps : nous étudions
d'abord un modèle d'action adressant le problème de répartition stratégique uniquement au niveau de
la production et de la distribution, puis nous l'étendrons dans un modèle d'action intégrant l'appro-
visionnement, la production et la distribution.
En prenant l'hypothèse qu'il n'y a pas de contraintes de capacité au niveau du sourcing, nous
proposons de réaliser la répartition stratégique dans la chaîne logistique adressant uniquement la
partie 'production' et la partie 'distribution'. Ainsi, si on considère les capacités d'approvisionnement
illimitées, on peut connaître a priori les coûts d'approvisionnement pour chaque production d'une
famille de véhicules sur une zone de production en calculant, pour chaque famille de pièces entrant
dans sa nomenclature, l'approvisionnement le moins cher.
48
total_approP
_mini,u =
j∈RA/destination( j)=u (prix_f lux_approj,p )
min
(2.34)
_
p∈F P/coef f nomenclaturei,p >0
∀i ∈ F V, u ∈ ZP
Par la suite, nous proposons une formalisation mathématique du problème. Puis, nous présentons
une revue de littérature de ce problème. Enn nous proposons des méthodes de résolution qui seront
mises en ÷uvre.
Par la suite, nous décrivons les données, les variables, les contraintes et la fonction objectif du
problème de production-distribution.
2.3.1.1 Données
2.3.1.2 Variables
2.3.1.3 Contraintes
2. Les minimum et maximum de capacités de production pour toutes les technologies de production
sur toutes les zones de production doivent être respectées :
RD FV
(2.36)
X X
ck,u .( Yi,k .xci,t ) > capmin
t,u , ∀t = 1, T P, ∀u = 1, ZP
k=1 i=1
50
RD
X XFV
ck,u .( Yi,k .xci,t ) 6 capmax
t,u , ∀t = 1, T P, ∀u = 1, ZP (2.37)
k=1 i=1
FV X
X RD ZP
X
M inimiserf (Y ) = Yi,k .(pf di,k + xf di,k . ck,u .pci,u ) (2.39)
i=1 k=1 u=1
pci,u = xcsiu . tamiu
TP
X f ft,u
+ ei,t . F V RD
FV RD
+ xci,t .f vt,u (2.40)
t=1
P P P P
e
i′ ,t . c
k′ u .Y
i′ k′ + δ0 ei ,t .
′ ck ,u .Yi ,k
′ ′ ′
i′ =1 k′ =1 i′ =1 k′ =1
Pour rappel, une fonction f : E 7→ ℜ ∪ ∞ est dite convexe lorsque, pour tous x1 et x2 de E et λ
dans [0,1] on a : f (λx1 + (1 − λ)x2 ) ≤ λf (x1 ) + (1 − λ)f (x2 )
A partir de la dénition mathématique d'une fonction convexe, nous donnons un contre-exemple
prouvant la non-convexité du problème de répartition de production avec des douanes et des économies
d'échelles de la fonction objectif 2.39.
Considérons un réseau constitué de deux zones de production ZP1 et ZP2 et de deux zones de
commercialisation ZC1 et ZC2. Nous considérons des frais xes égaux à 100 sur les deux zones de
production et des taux de douane de 50% sur les routes (ZP1, ZC2) et (ZP2,ZC1). Nous négligeons
tous les autres paramètres de coûts tels que les frais variables de production ou les prix de transport.
En outre, nous ne considérons qu'un seul type de véhicules dont la demande est respectivement de 34
véhicules sur la ZC1 et de 20 véhicules sur la ZC2.
Les problèmes de production-distribution sont étudiés depuis très longtemps. Cependant, ils sont
souvent modélisés d'une manière simpliée qui ne reète pas forcément la complexité industrielle.
Néanmoins, ces modèles ont certaines propriétés mathématiques et sont résolus par des méthodes d'op-
timisation pouvant nous aider à résoudre notre problème. En premier lieu, dans le cas de production-
distribution, une analogie forte est à réaliser avec le problème de transport.
Le problème de répartition d'une demande commerciale sur diérents sites de production est un
problème classique de la littérature de la Recherche Opérationnelle (RO). Dans sa version la plus
simple où un seul produit est géré, où la production est exactement égale à la demande, où toutes
les routes de distribution existent et où la fonction objectif est linéaire, ce problème est le problème
de transport ('transportation problem' en anglais). Par le passé, ce problème a été étudié par Monge,
Kantorovitch, Hitchock [Sch02]...
Notons que, si la demande égale la production, le problème est dit 'équilibré'. Dans le cas où le
problème est 'déséquilibré', il est possible d'ajouter, respectivement, en cas d'ore inférieure (supé-
rieure) à la demande, une source (un puits) supplémentaire avec une capacité (une demande) égale au
montant du déséquilibre.
Ce problème a été très étudié car il est non seulement utilisé en logistique mais aussi dans de
nombreux autres domaines où sa formulation ore des procédures ecaces de résolution.
52
De plus, sa représentation sous la forme d'un tableau a oert la possibilité de réaliser des procédures
de résolution intuitives et facilement applicables manuellement (méthode Houthaker, de Vogel, de
Russel [JB80], méthode de Balas-Hammer...).
Ajoutons que le problème de transport se généralise en un problème de ots sur un réseau ('network
ow problem' , NFP, en anglais) et la méthode du Simplexe sur un réseau ('Network Simplex' en
anglais) est applicable.
2.3.3.2.2 Problème d'approvisionnement à coûts concaves [CP03] ont travaillé sur une ex-
tension du problème de transport avec une capacité de production comprise entre deux bornes (une
borne inférieure et une borne supérieure). Ce problème est nommé 'problème d'approvisionnement à
coûts concaves' ('concave cost supply problem', CCSP, en anglais). Il est intéressant car il implique
une limite inférieure de production (dans le cas du TP). Cela est rarement le cas dans la littérature
et cela correspond à notre problème.
2.3.3.2.4 Conclusion sur notre modèle Nous avons présentés les problèmes de la littérature
pouvant se rapprocher de notre problème de répartition. Nous voyons que le problème tel que déni
à la section 2.2 se diérentie du Concave Cost Transportation Problem (CCTP) en traitant plusieurs
produits et en ajoutant des contraintes sur les capacités de production. Cependant le problème de
répartition stratégique est de la même classe de problèmes non linéaires non convexes à contraintes
linéaires. Nous proposons la gure 2.4 qui présente une vue d'ensemble des diérents problèmes et
de leur classication. Il est important de noter qu'un problème de minimisation sur un polyèdre peut
être résolu en temps polynomial si la fonction objectif est convexe [GLS93] (par exemple, avec la
méthode du point intérieur). Cependant, en cas de non-convexité, aucun algorithme vraiment ecace
n'est disponible.
Le problème d'optimisation avec une fonction objectif non convexe étant dicile, de nombreuses
méthodes de résolution ont été testées dans la littérature. Nous présentons les méthodes exactes,
les heuristiques (notamment basées sur la programmation linéaire) et les métaheuristiques issues à
la fois de la littérature du problème de transport et de ses extensions (cf section 2.3.3.1). De plus,
nous présentons des méthodes applicables plus généralement au type de problèmes non linéaires non
convexes sous contraintes linéaires.
2.3.3.3.1 Méthodes exactes Dans le cas d'un polytope comme domaine des solutions (formé par
les contraintes linéaires) et d'une fonction objectif concave, la solution est un point extrême. Murty a
proposé une procédure de classement des points extrêmes ('Extreme point ranking' en anglais) [Mur68].
[McK75] a amélioré cette méthode pour le FCTP pour éviter certains problèmes de dégénérescence.
[Cro99] propose un méthode pour les problèmes de ots à coût linéaires par partie (PWCCNFP).
La thèse inclut des applications au Supply Chain Management.
[RNP09] propose une méthode exacte pour le PWCCNFP et, au nal, résoudre le FCNFP. Cette
méthode se base sur une formulation bilinéaire et la procédure 'Adaptive Dynamic Cost Updating' de
[NP08] (initialement créée pour le FCTP).
[CN96] propose un code spécique, basé sur le partitionnement du problème primal, pour le 'non-
linear (convex) multicommodity network ows'.
[AGIS03] propose une méthode pour résoudre les problèmes non linéaires avec une fonction objectif
diérentiable en énumérant les points stationnaires aux sommets, sur les faces et arêtes et à l'intérieur
du polyèdre des contraintes. Cela est réalisé grâce à l'énumération des points extrêmes et à une
constuction paramétriques à partir de ces derniers des points stationnaires sur les arêtes, les faces et
à l'intérieur du polyèdre.
La programmation DC (Dierence of Convex function) ore des preuves de convergence théorique
en cas d'optimisation sous contraintes linéaires et a été appliquée à des problèmes logistiques [LTPD08].
De nombreuses autres méthodes d'optimisation globales existent mais sont très limitées en tailles
de problèmes (quelques dizaines voir quelques centaines de variables). Notons, cependant, qu'une
procédure de reformulation dans une forme disposant d'une relaxation convexe a été proposée par
[SP97]. Cette relaxation convexe est utilisée dans une procédure de Spatial Branch-and-Bound (par
exemple, [PHLDM09] ou [Sah96] et est appliquée à la conception de process industriels).
Pour une certaine classe de problèmes non linéaires (avec une combinaison de termes bilinaires,
quadratiques ou polynomiaux), l'algorithme GOP (Global Optimization Algorithm) a été proposé par
[VF90]. Il résoud une série de problèmes primaux et duaux relaxés jusqu'à ce que la borne supérieure
et la borne inférieure soient susamment proches.
2.3.3.3.4 Conclusion Le problème tel que nous l'avons formulé n'a pas été résolu dans la lit-
térature. Cependant, il est très proche du problème de transport et surtout de son extension avec
économie d'échelles : le problème de transport à coût concave. Ce dernier est généralisé avec le pro-
blème de ot à coût concave qui est NP-dicile dans sa version discrète[YL99]. Nous avons présenté
les méthodes exactes, les heuristiques notamment basées sur la programmmation linéaire et les méta-
heuristiques qui ont été mises en oeuvre sur la classe de problèmes de minimisation à fonction objectif
continue non-linéaire non-convexe sous des contraintes linéaires ; ce qui correspond à la classe de notre
problème. Dans le cas de problèmes de grande taille, les métaheuristiques semblent une approche
intéressante, surtout si elles parviennent à exploiter, via des hybridations, les structures linéaires (is-
sues des contraintes linéaires) du problème. Cette approche sera exploitée dans les méthodes mises en
÷uvre et décrites par la suite.
Nous proposons une borne inférieure pour évaluer la qualité des solutions trouvées. Le principe de
la borne inférieure proposée repose sur le calcul d'un prix de cession minimum par zone de production
pour une famille de véhicules. Ce prix de cession utilise au maximum les économies d'échelle en
production. Pour ce faire, on se base sur une estimation a priori de la charge maximale charge_maxt,u
qui est aectable sur chaque technologie de production t de chaque zone de production u.
Pour une zone de production u donnée, on détermine, pour chaque famille de véhicules i, le nombre
maximum de véhicules qui pourraient être produits sur cette zone de production. Ce nombre maximal
56
est déduit soit à partir des prévisions de ventes, soit à partir des limites de capacités de production.
Pour les prévisions de ventes, le nombre maximal de véhicules est égal à la somme du nombre
de véhicules demandés par toutes les zones de commercialisation situées à l'extrémité d'une route de
distribution partant de u :
RD ZC
!
(2.41)
X X
N bi1i,u = ck,u . dk,v .pvi,v , ∀u = 1, ZP, ∀i = 1, F V
k=1 v=1
Pour les capacités de production, il s'agit de déterminer, pour chaque technologie de production,
le nombre maximal de véhicules qui peuvent être produits et de retenir la valeur la plus faible :
capmax
t,u
N bi2i,u = min , ∀u = 1, ZP, ∀i = 1, F V (2.42)
t=1,T P/xci,t >0 xci,t
Le nombre maximal de véhicules N bi3i,u de la famille de véhicules i qui pourront être produits par
la zone de production u est donc égal au minimum entre ces deux quantités :
L'objectif est de déterminer un majorant du nombre de véhicules produits sur une zone de produc-
tion u par la technologie de production t. Ce nombre est égal à la somme, pour toutes les familles de
véhicules i utilisant la technologie de production t et pouvant être produits sur la zone de production
u, des nombres maximaux de véhicules pouvant être produits sur la zone de production u.
(2.44)
X
N bt1t,u = N bi3i,u , ∀u = 1, ZP, ∀t = 1, T P
capmax et xci,t >0
Q
i=1,F V / t′ ,u
>0
t′ =1,T P/xci,t′ >0
N bt2tp,u =
capmax
tp,u
maxi=1,F V / Q ,
t′ =1,T P/xc ′ .capmax >0
xci,tp
i,t t′ ,u
∀u = 1, ZP (2.45)
(
min(N bt1t,u , N bt2t,u ) si t=tp
charge_maxt,u = (2.46)
N bt1t,u si t 6= tp
57
L'estimation de cette charge maximale permet de calculer a priori un prix de cession ce qui rend
le problème linéaire. Pour évaluer la borne inférieure, il sut alors de résoudre le programme linéaire
suivant :
minimiser f ′ (Y ) =
X RD
FV X ZP
X
Yi,k .(pf di,k + (ck,u .xcsi,u .xf di,k .
i=1 k=1 u=1
TP
!
f ft,u
(2.47)
X
(tami,u + (ei,t . + xci,t .f vt,u ))))
charge_maxt,u
t=1
Par la suite, nous allons proposer diérentes méthodes pour résoudre le problème de planication
sans contrainte de sourcing. Nous proposons d'abord de heuristiques puis des métaheuristiques.
2.3.5.1 Heuristiques
Nous proposons une heuristique basée sur la programmation linéaire, une heuristique basée sur la
programmation non-linéaire et une heuristique basée sur la programmation linéaire successive.
2.3.5.1.1 Méthode avec une linéarisation du problème - HBI La borne inférieure ore une
solution admissible qui peut être évaluée avec la fonction objectif non linéaire. Ainsi, en résolvant le
programme linéaire de la borne inférieure (2.3.4.3) et en évaluant la solution avec la fonction objectif
nous avons une solution heuristique du problème. Cette formulation est très proche des modèles
linéaires rencontrés dans la littérature (par exemple, voir [CG07]). Cette solution sera aussi utilisée
comme solution initiale pour d'autres méthodes de recherche. Cette méthode heuristique sera noté
HBI .
2.3.5.1.3 Programmation non linéaire Nous résolvons le modèle décrit en 2.3.1 directement
à l'aide d'une méthode d'optimisation non-linéaire (optimisation convexe). Nous utilisons une mé-
thode d'optimisation continue basée sur le point intérieur dont le pas est calculé à l'aide d'un modèle
quadratique sur une région de conance. Ce sous-problème est résolu à l'aide d'un gradient conjugué
comme présenté dans [BNW06]. L'implémentation utilisée de cet algorithme est celle du solveur Kni-
tro 6.0 [WN03] appelé via son interface Java. Le Jacobien et le Hessien sont calculés en utilisant la
diérenciation numérique proposée par le solveur.
Les conditions d'arrêt de l'algorithme sont doubles, à la fois sur l'admissibilité de la solution et
son optimalité [WN03] :
Le critère d'admissibilité calcule une pénalisation des contraintes violées,
58
Algorithme 1 Initialisation uniforme
1: pour i = 1 à F V faire
2: pour v = 1 à ZC faire
3: si pvi,v > 0 (
alors )
4: Soit R = k ∈ RD/dk,v = 1 et capmax
P Q
ck,u . t,u >0
u=1,ZP t=1,T P/xci,t >0
5: pour k = 1, card(R) faire
pvi,v)
6: Yi,k = card(R)
7: n pour
8: n si
9: n pour
10: n pour
Le critère d'optimalité se base sur les conditions de Karush-Kuhn-Tucker (KKT) pour valider
l'optimalité (locale).
Le problème étant non convexe, la solution renvoyée par le solveur dépend (de manière déter-
ministe) du point initial qui est déni par le solveur et aucune garantie d'optimalité globale n'est
donnée. Cependant les conditions KKT certient l'optimalité locale. Cette méthode est une approche
heuristique pour résoudre notre problème.
2.3.5.1.4 Programmation linéaire successive L'idée de cette méthode est similaire à la mé-
thode utilisée pour résoudre le problème de mélange qui est non linéaire et non convexe [ABH+ 04].
Ce problème bien connu dans l'industrie pétrochimique a des minima locaux ce qui rend dicile son
optimisation globale. Une méthode heuristique fréquemment utilisée dans l'industrie est la program-
mation linéaire successive qui va chercher à résoudre successivement une suite de problèmes linéaires
pour converger vers un minimum local de bonne qualité. Appliquée à notre problème, l'idée est d'af-
ner itérativement les prix de cession en fonction des valeurs de ux trouvés à l'itération précédente.
Cette approche heuristique (car nous n'avons aucune garantie de l'optimalité globale) est détaillée
dans l'algorithme 2.
2.3.5.2 Métaheuristiques
Nous proposons deux méthodes d'optimisation à base de recuit simulé pour résoudre ce probleme.
59
Nous notons qu'il existe un lien entre les quantités produites sur les zones de production et les
quantités distribuées sur les routes de distribution. Notons Pi,u , i = 1, F V, u = 1, ZP les quantites
produites avec Pi,u la quantité de véhicules de la famille de véhicules i, i = 1, F V produite par la zone
de production u, u = 1, ZP . A partir des quantités distribuées, les quantités produites peuvent être
déterminées en appliquant la formule 2.48 :
X
Pi,u = ck,u .Yi,k , ∀i = 1, F V, u = 1, ZP (2.48)
k=1,RD
A partir des quantités produites, les quantités distribuées Yi,k peuvent être déterminées en résolvant
un problème de transport pour chaque famille de véhicules i, i = 1, F V . Le problème de transport,
pour la famille de véhicules i, peut être décrit de la manière suivante :
RD ZP
!
X X
minimiser Yi,k . pf di,k + xf di,k . ck,u .pci,u (2.49)
k=1 u=1
sous contraintes
RD
X
ck,u .Yi,k = Pi,u , ∀u = 1, ZP (2.50)
k=1
RD
X
dk,v .Yi,k = pvi,v , ∀v = 1, ZC (2.51)
k=1
Yi,k > 0, ∀k = 1, RD (2.52)
2.3.5.2.1 Solutions initiales Nous utilisons deux heuristiques pour déterminer une solution ini-
tiale admissible ou non :
HRU est basée sur une répartition uniforme de la demande,
HBI est basée sur la borne inférieure proposée.
2.3.5.2.2 Fonction ob jectif Comme les solutions proposées peuvent ne pas être admissibles, nous
proposons deux fonctions an de prendre en compte à la fois le critère économique tel qu'il a été déni
précédemment et le respect des contraintes de capacité. Ainsi, à chaque solution Y est associé un
couple de valeurs (f(Y), g(Y)) où :
f (Y ) désigne le coût de la solution Y (fonction objectif dénie dans le modèle mathématique
(2.3.5.1.1)),
g(Y ) est la fonction de violation des contraintes de capacité (g(Y ) = 0 si les contraintes de
capacité sont respectées, g(Y ) > 0 sinon)
60
L'obtention d'une solution admissible sera favorisée en appliquant une relation d'ordre total sur
l'ensemble des solutions de la manière suivante : Soient deux solutions Y et Y ′ et soient (f (Y ), g(Y ))
et (f (Y ′ ), g(Y ′ )) leurs évaluations respectives. On dira que Y est une meilleure solution que Y ′ si et
seulement si :
soit g(Y ) < g(Y ′ ),
soit g(Y ) = g(Y ′ ) et f (Y ) < f (Y ′ ).
Ainsi, toute solution admissible sera meilleure que n'importe quelle solution non admissible. La
fonction de violation des contraintes de capacité doit intégrer à la fois les violations des contraintes
de capacité minimale et celles des contraintes de capacité maximale. Nous l'avons déni de la façon
suivante :
0;
F V RD
max
ZP T P
P P
P P ck,u .Yi,k .xci,t − capt,u ;
g(Y ) = max i=1 k=1
u=1 t=1
F V RD
min
P P
capt,u − ck,u .Yi,k .xci,t
i=1 k=1
2.3.5.3.1 Codage de la solution Une solution est représentée par une matrice constituée de ux
de distribution (Yi,k )i∈F V,k∈RD correspondant à la quantité de la famille de véhicules i transportée sur
la route de distribution k . Le nombre de véhicules de type i transporté sur la route de distribution k
est obligatoirement nul si une des conditions suivantes est vériée :
le nombre véhicules de la famille de véhicules i(i ∈ F V ) demandé par la zone de commercialisa-
tion destination de la route de distribution k est nul,
la zone de production à l'origine de la route de distribution k n'est pas en mesure de fabriquer
un produit de type i c'est-à-dire qu'elle ne dispose pas des technologies de production requises.
Par convention, nous poserons alors Yi,k = −1 an de distinguer ces cas des cas où, bien que le
transport soit possible, la quantité transportée est nulle.
Nous avons donc : ∀i ∈ F V, k ∈ RD
ZC
X
dk,v .pvi,v = 0
v=1
Y = −1 si ou
i,k
ZP TP (2.53)
X Y
capmax
c . t,u = 0
k,u
u=1
t=1/xci,t >0
Y ∈ ℜ+ autrement
i,k
2.3.5.4.1 Codage de la solution Une solution est représentée par la matrice des quantités de
production (Pi,u )i∈F V,u∈ZP , correspondant aux quantités de la famille de véhicules i produites sur la
zone de production u. Le nombre de véhicules de la famille de véhicules i fabriqué sur la zone de
production u est obligatoirement nul si une des conditions suivantes est vériée :
la zone de production u n'est pas en mesure de fabriquer la famille de véhicules i c'est-à-dire
qu'elle ne dispose pas des technologies de production requises,
aucune zone de commercialisation accessible depuis la zone de production u n'a de demande en
véhicules de la famille de véhicules i.
Par convention, nous poserons alors Pi,u = −1 an de distinguer ces cas des cas où, bien que la
production soit possible, la quantité produite est nulle.
Nous avons donc : ∀i ∈ F V, u ∈ ZP
RD
X ZC
X
c dkv .pvi,v = 0
k,u
v=1
k=1
P = −1 si ou
i,u
TP (2.54)
Y
capmax
t,u = 0
t=1/xc i,t >0
P ∈ ℜ+ autrement
i,u
62
Algorithme 5 Algorithme de principe avec le codage sur les quantités distribuées
1: Soit Y une solution admissible ou non admissible (ne respectant pas au moins une contrainte de
capacité minimale ou maximale - g(Y ) > 0)
2: si g(Y ) > 0 alors
3: Appliquer la procédure de réparation R
4: n si
5: répéter
6: Choisir aléatoirement et uniformément une solution Y ′ ∈ V D(Y )
7: si g(Y ′ ) > 0 alors
8: Appliquer la procédure de réparation R
9: n si
10: si f (Y ′ ) ≤ f (Y ) alors
11: Y =Y′
12: n si
13: jusqu'à Critère d'arrêt
Après réparation, il est nécessaire de déterminer les quantités transportées sur les routes de dis-
tribution. La procédure d'évaluation de la fonction objectif est réalisée en trois temps : d'abord, on
63
évalue les prix de cession à partir des quantités produites. Puis, on calcule les ux de distribution à
partir des quantités de production. Enn, on évalue la fonction objectif.
Les prix de cessions sont calculés à partir des quantités de production et du coût total d'approvi-
sionnement :
T P
P f ft,u
pci,u = xcsiu . tami,u + ei,t . F V F V
! + xci,t .f vt,u , ∀i ∈ F V, u ∈ ZP
t=1 P
ei′ ,t .Pi′ ,t +δ0
P
ei′ ,t .Pi′ ,t
i′ =1 i′ =1
Ce problème de transport à plusieurs produits doit être résolu pour tous les types de produit
déplacés lors de l'application du système de voisinage et de la procédure de réparation. Ce probleme
de transport est résolu soit par un solveur de programme linéaire soit par la méthode de Balas-Hammer.
Nous redénissons la fonction d'évaluation économique f et la fonction de pénalisation g pour
le codage sur les productions : en notant t(P ), la fonction de transformation d'une solution codée
sur les productions vers la même solution codée sur les ux, on peut dénir la fonction d'évaluation
économique d'une solution codée sur les productions f (P ) comme étant équivalent à f (t(P )) et dénir
la fonction de pénalisation d'une solution codée sur les productions g(P ) comme étant équivalent à
g(t(P )).
Nous appliquons les méthodes d'optimisation décrites précédemment sur diérents jeux de données.
Nous détaillons ces instances puis nous présentons les tableaux de résultats suivis d'une analyse.
Pour le problème étudié, les instances seront générées directement au niveau de détails attendu
par le modèle mathématique (par exemple, on travaille avec des prix de ux d'approvisionnement et
non pas des prix de transport d'approvisionnement plus des taux de douane d'approvisionnement).
Cela permet d'avoir à générer le minimum d'éléments.
De plus, la génération des instances a cherché à assurer la cohérence des instances générées avec
le cas industriel, tout en proposant des instances à complexité croissante. Les diérents paramètres
retenus pour la génération sont :
La taille du problème, c'est-à-dire le nombre de ZP, ZC, FV et TP considérées.
La densité du réseau, c'est-à-dire le nombre de routes de distribution possibles.
La structure de coûts, c'est-à-dire la répartition des coûts tout au long de la chaîne logistique.
On peut noter que [CPS06] détermine 3 facteurs de diculté d'une instance de planication de
chaîne logistique :
La taille du réseau logistique,
La complexité des ux matériels,
Les capacités.
Dans notre cas, les deux premiers facteurs sont inclus dans la taille du problème. Nous ne considé-
rons pas spéciquement diérents ratios de charge/capacité car nous avons un ratio charge/capacité
constant correspondant au cas industriel.
Nous détaillons maintenant ces diérents paramètres :
Diérentes tailles de problèmes seront générées pour évaluer les méthodes d'optimisation. La taille
des diérents problèmes dépend du nombre d'éléments des ensembles des zones de production et de
distribution, des familles de véhicules et des technologies de production.
nb ZP nb ZC nb FV nb TP
A 3 5 3 6
B 3 10 4 7
C 3 10 5 8
D 4 10 4 7
E 4 10 5 8
F 8 50 10 14
Indicateurs de la répartition des coûts Les instances se diérencient aussi par leur structure des
coûts. La répartition des coûts entre les coûts d'approvisionnement, les coûts de production xes, les
coûts de production variables, les coûts de transport de distribution (indépendant du prix de cession)
et les coûts de douane de distribution (liés aux prix de cession) peut changer.
Pour chaque instance, des coûts seront générés en respectant une répartition moyenne totale du
coût total entre :
La part approvisionnement intégrant l'ensemble des coûts d'approvisionnement (notamment
l'achat, le transport et la douane d'approvisionnement),
La part amortissement intégrant les frais xes de production ventilés sur les quantités produites,
La part main d'÷uvre intégrant les frais variables de production,
La part transport de distribution intégrant les coûts de distribution indépendants du prix de
cession,
La part douane de distribution intégrant les coûts de distribution dépendant du prix de cession.
Diérentes structures de coûts On dénit 4 structures de coût (de A à D) qui sont diérenciées
par la répartition des diérentes parts 2.3.6.3.
Part appro Part prod xe Part prod var part transp distri part douan distri
A 60% 10% 6% 4% 20%
B 60% 0% 16% 24% 0%
C 60% 0% 16% 4% 20%
D 60% 10% 6% 24% 0%
Nous avons les remarques suivantes concernant ces diérentes structures de coûts :
66
Dans notre démarche, nous utilisons la solution générée par la borne inférieure pour évaluer ces
coûts après la génération de chaque instance.
La classe de coût A correspond aux coûts classiquement rencontrés dans l'industrie automobile.
La classe de coût B correspond à des coûts linéaires (typiquement rencontrés dans les modèles
de Supply Chain Design classiques).
La classe de coût C correspond à des coûts linéaires pour les modèles sans contraintes de sourcing.
La classe de coût D correspond à des coûts non-linéaires à cause sur les économies d'échelle en
production.
La procédure de génération des instances est détaillée en Annexe 1.
Par la suite, une itération correspond à la génération d'une nouvelle solution admissible et à son
évaluation. Les métaheuristiques présentées sont testées sur 1000000 itérations (sans limite de temps
sauf quand cela est mentionné) et avec 10 réplications (les résultats présentés sont donc des moyennes
notées 'm' avec leur écart-type 's', sauf quand cela est mentionné).
Les résultats des métaheuristiques pour les instances de taille A à taille F sont présentés dans
les tableaux ci-aptès. Les métaheuristiques appliquées correspondent aux deux métaheuristiques l'une
avec un codage sur les quantité de ux distribués (cf. 2.3.5.3) noté 'FLUX' et l'autre avec un codage
sur les quantités de production (cf. 2.3.5.4) notée 'PROD'. Ces deux métaheuristiques sont initialisées
avec deux solutions diérentes : soit avec la solution de l'heuristique HBI (cf. 2.3.5.1.1), on notera
alors les méthodes de résolution 'FLUX/HBI' ou 'PROD/HBI' selon le cas, soit avec une solution crée
par l'heuristique HRU (cf. 2.3.5.1.2), on notera alors les méthodes 'FLUX/HRU' et 'PROD/HRU'
selon le cas. Pour chaque méthode et chaque instance, nous donnons le nombre moyen d'itérations
sur les 10 réplications pour obtenir la meilleure solution, la moyenne sur les 10 réplications de l'écart
relatif en pourcentage entre les meilleures solutions obtenues et la valeur de la borne inférieure, l'écart
type sur les 10 réplications de l'écart relatif entre les meilleures solutions obtenues et la valeur de la
borne inférieure et la moyenne sur les 10 réplications de l'écart relatif en pourcentage de la valeur de
la solution initiale et la borne inférieure (si la solution initiale est inadmissible alors cette valeur est à
+∞).
Notons que dans le cas des initialisations avec la borne inférieure, pour les instances avec une
structure de coût de type B et C, la solution initiale est la solution optimale (la valeur de la solution
initiale est égale à la valeur de la borne inférieure). Nous ne donnons donc pas de résultats pour ces
méthodes pour ces instances spéciques.
Les heuristiques appliquées sont la programmation non linéaire (cf. 2.3.5.1.3) notée 'NLP', la pro-
grammation linéaire successive (cf. 2.3.5.1.4) notée 'SLP' et la linéarisation de la fonction objectif (cf.
2.3.4.3) notée 'LIN'. Ces heuristiques sont déterministes et sont donc testées avec une seule réplication
dans les tableaux après en donnant les résultats pour les instances des 6 tailles de problèmes..
Le tableau 2.3.6.4 présente une synthèse générale des résultats. La gure 2.20 présente ces même
résultats sous une forme graphique.
2.3.6.5 Résultats
nom FLUX/HBI FLUX/HRU PROD/HBI PROD/HRU
nb it ER/BI ER/SI nb it ER/BI ER/SI nb it ER/BI ER/SI nb it ER/BI ER/SI
m m s m m m s m m m s m m m s m
A1A 53 7,72% 0,00% 1,29% 81 7,72% 0,00% +∞ 5500 7,72% 0,00% 1,29% 142 7,72% 0,00% +∞
A1B - - - - 607142 0,00% 0,00% 0,44% - - - - 874174 0,00% 0,00% 0,4%
A1C - - - - 427261 0,00% 0,00% 6,69% - - - - 573098 0,00% 0,00% 6,7%
A1D 60 12,9% 0,00% 0,16% 2700 12,9% 0,00% 1,36% 7089 12,9% 0,00% 0,16% 284949 12,9% 0,00% 1,4%
A2A 215 18,4% 0,00% 0,47% 407 18,4% 0,00% 4,45% 1621 18,4% 0,00% 0,47% 379449 18,4% 0,00% 0,9%
A2B - - - - 610255 0,00% 0,00% 7,98% - - - - 854974 0,00% 0,00% 8,0%
A2C - - - - 173842 0,00% 0,00% 2,76% - - - - 22841 0,00% 0,00% 2,8%
A2D 83 15,1% 0,00% 0,69% 118 15,1% 0,00% 1,34% 211773 15,1% 0,00% 0,69% 90747 15,1% 0,00% 1,3%
A3A 4582 15,0% 0,00% 0,23% 8636 15,0% 0,00% +∞ 8541 15,0% 0,00% 0,23% 5151 15,0% 0,00% +∞
A3B - - - - 138135 0,00% 0,00% +∞ - - - - 195780 0,00% 0,00% +∞
A3C - - - - 684217 0,00% 0,00% +∞ - - - - 183896 0,00% 0,00% +∞
A3D 11453 16,3% 0,00% 0,29% 13379 16,3% 0,00% +∞ 65229 16,3% 0,00% 0,29% 60865 16,3% 0,00% +∞
Figure 2.7 Résultats des métaheuristiques sur les instances de taille A
67
nom NLP SLP LIN
68
ER/BI ER/BI ER/BI
A1A 9,18% 9,11% 9,11%
A1B 1,06% 0,00% 0,00%
A1C 0,66% 0,00% 0,00%
A1D 13,5% 13,1% 13,1%
A2A 19,0% 18,9% 18,9%
A2B 0,90% 0,00% 0,00%
A2C 0,50% 0,00% 0,00%
A2D 16,3% 15,9% 15,9%
A3A 15,8% 15,0% 15,2%
A3B 0,71% 0,00% 0,00%
A3C 0,84% 0,00% 0,00%
A3D 17,1% 16,6% 16,6%
Figure 2.8 Résultats des heuristiques sur les instances de taille A
69
nom NLP SLP LIN
70
ER/BI ER/BI ER/BI
C1A 18,27% 15,71% 16,85%
C1B 3,57% 0,00% 0,00%
C1C 3,67% 0,00% 0,00%
C1D 18,67% 17,84% 17,84%
C2A 23,91% 21,44% 21,54%
C2B 6,55% 0,00% 0,00%
C2C 1,70% 0,00% 0,00%
C2D 19,66% 17,98% 17,98%
C3A 18,62% 15,72% 15,72%
C3B 4,32% 0,00% 0,00%
C3C 1,34% 0,00% 0,00%
C3D 19,00% 15,96% 15,96%
Figure 2.12 Résultats des heuristiques sur les instances de taille C
71
nom NLP SLP LIN
72
ER/BI ER/BI ER/BI
E1A 9,61% 9,61% 9,61%
E1B 0,00% 0,00% 0,00%
E1C 0,00% 0,00% 0,00%
E1D 8,51% 8,51% 8,51%
E2A 14,28% 14,67% 14,67%
E2B 0,00% 0,00% 0,00%
E2C 0,00% 0,00% 0,00%
E2D 8,55% 8,52% 8,55%
E3A 12,32% 12,24% 12,32%
E3B 0,00% 0,00% 0,00%
E3C 0,00% 0,00% 0,00%
E3D 2,63% 2,63% 2,63%
Figure 2.16 Résultats des heuristiques sur les instances de taille E
73
74
FLUX/BI FLUX/UNIF PROD/BI PROD/UNIF NLP SLP LIN
Figure 2.19 Synthèse générale des méthodes de résolutions appliquées aux diérentes tailles d'ins-
tances
la gure 2.3.6.4 présente la synthèse des diérentes méthodes de résolutions pour chaque classe de
taille d'instance. Pour chaque taille d'instance, une moyenne sur toutes les instances où on n'obtient
pas la solution optimale avec l'heuristique basée sur la borne inférieure (c'est-à-dire 6 instances dans le
cas d'une initialisation avec l'heuristique HBI et 12 instances dans le cas de l'utilisation de l'heuristique
HRU) .
La précédente campagne de tests a appliqué diérentes méthodes d'optimisation sur des instances
de taille variable. Les résultats de la campagne de test sont analysés sous deux aspects : la performance
des méthodes en termes de qualité de solution (distance à la borne inférieure) et de durée de traitement
nécessaire pour obtenir une bonne solution.
La gure 2.20 présente la distance entre la meilleure solution trouvée et la borne inférieure calculée.
La gure 2.21 présente l'évolution de la durée moyenne de traitement des méthodes d'optimisation
selon la taille des instances.
En synthèse de l'analyse, les métaheuristiques semblent plus performantes mais nécessitent plus
de temps de calcul. Quand la taille des instances augmente, le codage sur les production semble être
plus performant en terme de temps de calcul que celui sur les ux. De plus, les heuristiques basées
sur la programmation linéaire sont très rapides mais ont des résultats moins bons. La programmation
non linéaire donne des résultats globalement moins bons que les autres méthodes dans un temps de
calcul raisonnable pour de petites tailles d'instances.
Ce problème et les approches de résolution ont été présentés à la conférence MOSIM 2010 [SGNG10b].
Par la suite, nous étudions le problème avec contraintes de sourcing.
76
2.4 Répartition stratégique avec contrainte de sourcing
Le modèle avec contraintes de sourcing reprend le modèle sans contrainte de sourcing en ajoutant
des décisions au niveau de l'approvisionnement. En eet, des contraintes au niveau du sourcing sont
maintenant prises en compte et il faut donc faire des choix pour organiser l'approvisionnement des
pièces et réaliser l'assemblage des véhicules. Dans le cas d'un sourcing multiple (plusieurs sources pour
une même famille de pièces à destination de l'assemblage d'un véhicule), le coût rendu des pièces
achetées à intégrer dans le prix de revient de fabrication est la moyenne des diérents coûts d'achat
pondérée par les quantités achetées.
2.4.1.1 Données
2.4.1.2 Variables
2.4.1.3 Contraintes
2. Les minima et maxima de capacités de production pour toutes les technologies de production
sur toutes les zones de production doivent être respectées :
RD FV
(2.56)
X X
ck,u .( Yi,k .xci,t ) > capmin
t,u , ∀t = 1, T P, ∀u = 1, ZP
k=1 i=1
RD FV
(2.57)
X X
ck,u .( Yi,k .xci,t ) 6 capmax
t,u , ∀t = 1, T P, ∀u = 1, ZP
k=1 i=1
3. L'équilibre de ux est à respecter entre les quantités de toutes les familles de pièces approvision-
nées et les quantités de familles de véhicules distribuées :
RD RA
(2.58)
X X
xni,p . ck,u .Yi,k = bj,u .Xi,j,p , ∀p = 1, F P, ∀u = 1, ZP, ∀i = 1, F V
k=1 j=1
4. Les minima et les maxima des capacités d'approvisionnement doivent être respectés pour toutes
les familles de pièces sur toutes les zones d'approvisionnement :
RA FV
(2.59)
X X
aj,s .( Xi,j,p ) > appmin
p,s , ∀p = 1, F P, ∀s = 1, ZA
j=1 i=1
78
RA FV
(2.60)
X X
aj,s .( Xi,j,p ) 6 appmax
p,s , ∀p = 1, F P, ∀s = 1, ZA
j=1 i=1
L'objectif est de minimiser les coûts d'exploitation sur l'intégralité de la Chaîne Logistique consi-
dérée.
M inimiser f (X, Y ) =
F
P V RD
P ZP
P
Yi,k .(pf di,k + ck,u .pci,u .xf di,k )
i=1 k=1 u=1
avec les prix de cession pci,u tels que :
RA
P F
P P
bj,u . xni,p .Xi,j,p .pf aj,p
j=1 p=1
pciu = xcsiu . RD
RD
P P
ck′ ,u .Yi,k′ + δ0 ck′ ,u .Yi,k′
k′ =1 k′ =1
TP
f ft,u
(2.63)
X
+ ei,t . F V RD
FV RD
+ xci,t .f vt,u
t=1
P P P P
ei′ ,t . ck′ u .Yi′ k′ + δ0 ei′ ,t . ck′ ,u .Yi′ ,k′
i′ =1 k′ =1 i′ =1 k′ =1
Dans cette partie, nous étudions la convexité de la fonction objectif avec la moyenne pondérée
uniquement due à l'assemblage (sans la ventilisation des coûts xes de production).
Considérons un réseau qui est constitué de deux zones d'approvisionnement ZA1 et ZA2, de deux
zones de production ZP1 et ZP2 et des deux zones de commercialisation ZC1 et ZC2. Nous considérons
une seule famille de pièces qui formera une unique famille de véhicules (coecient de nomenclature
de 1). Les coûts rendus des ux d'approvisionnement sont uniquement dépendant des zones d'appro-
visionnement : le coût rendu d'une pièce est de 1e/pc pour celles issues de ZA1 et de 2e/pc pour
celles issues de ZA2. Cependant la production de la ZA1 est limitée à 500 pc. Le taux de douane de
distribution est uniquement dépendant de la zone de commercialisation : il est de 10% à destination de
ZC1 et de 30% à destination de ZC2. Nous négligeons les frais xes et les frais variables de production
sur les deux zones de production. La demande est respectivement de 2000 véhicules sur la ZC1 et de
500 véhicules sur la ZC2.
Nous instancions la fonction objectif avec les paramètres suivants :
card(ZA) = 2
card(ZP ) = 2
card(ZC) = 2
card(F P ) = 1
card(F V ) = 1
card(RA) = 4
card(RD) = 4
79
ZA1 ZA2
RA : ZP1 RA1 RA2
ZP2 RA3 RA4
ZP1 ZP2
RD : ZC1 RD1 RD2
ZC2 RD3 RD4
TP = 1
pf di,k = 0, ∀i ∈ F V, k ∈ RD
xcsi,u = 1, ∀i ∈ F V, u ∈ ZP
(e/pc) ZA1 ZA2
pf a1,j,1 = ZP1 1 10
ZP2 1 10
f ft,u = 0, ∀t ∈ T P, u ∈ ZP
f vt,u = 0, ∀t ∈ T P, u ∈ ZP
ZP1 ZP2
xf d1,k = ZC1 1,1 1,1
ZC2 1,3 1,3
Nous construisons des solutions (cf. gure 2.22) S = (X11, X12, X21, X22, Y 11, Y 12, Y 21, Y 22)t .
Le coût total est :
f (S) = X11∗1+X21∗10
X11+X21 ∗ (1, 1 ∗ Y 11 + 1, 3 ∗ Y 12) + X12∗1+X22∗10
X12+X22 ∗ (1, 1 ∗ Y 21 + 1, 3 ∗ Y 22)
Soient les trois solutions S1, S2 et S3 = 1/2 ∗ (S1 + S2) présentées dans le tableau suivant (2.4.2).
Solution X11 X12 X21 X22 Y11 Y12 Y21 Y22 coût total
S1 500 0 0 2000 0 500 2000 0 2300
S2 0 500 2000 0 2000 0 0 500 2150
S3=1/2*(S1+S2) 250 250 1000 1000 1000 250 1000 250 2870
Comme f (S3) > 1/2∗(f (S1)+f (S2)), la fonction objectif du problème avec contraintes de sourcing
est non convexe. A noter que ce résultat est obtenu sans la ventilation des frais xes de production
(non convexité prouvée pour le problème sans contrainte de sourcing).
Le modèle avec contraintes de sourcing est donc un modèle de répartition avec approvisionnement,
production et distribution. L'état de l'art du modèle sans contrainte de sourcing n'est plus entièrement
applicable car la caractéristique d'assemblage (des pièces en un véhicule) supprime la structure de
ots. Par la suite, nous réaliserons un état de l'art complémentaire sur les modèles avec assemblage
pour étudier à la fois les modèles incluant les contraintes de sourcing et les méthodes de résolution
alors employées. En premier lieu, nous étudierons les modèles de planication stratégiques prenant en
compte les contraintes de l'approvisionnement, puis nous étudierons le problème de mélange ('pooling
80
problem' en anglais) et le problème de planication de chaîne logistique avec des prix de cession
('supply chain planning with transfer prices' en anglais).
La modélisation d'une chaîne logistique requiert de modéliser des limites de capacité au niveau
des fournisseurs. De nombreux modèles stratégiques de planication de chaîne logistique sont pré-
sentés dans [CG07]. La majorité de ces modèles sont linéaires et résolus avec des techniques de la
programmation linéaire.
Par la suite, nous détaillons des modèles intégrant ces contraintes de sourcing et proposant des
spécicités intéressantes :
Dans [ABHT95], un modèle de Supply Chain globale est proposé. Il intègre, en plus de l'assemblage
et de la distribution, la prise en compte de la logistique internationale, notamment le 'duty drawback'
(remboursement des frais de douane sous conditions). Un programme en nombres mixtes est présenté.
Une méthode de Branch and Bound spécique a été implémentée pour résoudre un cas industriel
du secteur de la microélectronique. Le modèle de planication d'assemblage, de production et de
distribution de [EGG+ 99] propose de gérer des évolutions technologiques dans les nomenclatures des
produits nis. Ainsi des changements de composants dans l'assemblage d'un produit ni sont possibles.
Appliqué à l'industrie automobile, ce modèle linéaire de grande taille n'est pas résolu dans l'article mais
la méthode du lagrangien augmenté est citée comme perspective. L'activité de production peut aussi
avoir des économies d'échelles ou d'envergure : [CM91] propose un modèle de chargement des usines
intégrant l'approvisionnement et la distribution. Ce modèle de programmation linéaire en nombres
mixtes est résolu avec une décomposition de Benders implémentée avec un solveur commercial.Dans
un autre article sur la planication de la capacité et de la charge des usines [HL09], les auteurs prennent
en compte les aspects non linéaires de la production. Ils utilisent un Recuit Simulé pour résoudre le
problème. Le modèle de [YH09] optimise un réseau logistique de plusieurs niveaux avec des coûts de
transport non linéaires. Un algorithme génétique est utilisé avec un codage d'arbre couvrant minimum.
L'utilisation dans cette littérature des contraintes de notre modèle est synthétisée en 2.23. Dans
la gure 2.24, la taille des instances et le type de problème mathématique de cet état de l'art sont
synthétisés.
Nous pouvons conclure que, généralement dans les modèles de planication stratégique avec assem-
blage de la littérature, des hypothèses de linéarité et surtout d'indépendance entre les coûts sont prises ;
notamment pour utiliser la programmation linéaire comme méthode de résolution. Des modèles plus
spéciques vont chercher à modéliser plus nement la réalité souvent en ajoutant des non-linéarités au
problème. Le problème de mélange est justement un problème classique de planication non-linéaire.
[ABHT95] X X X X
[CM91] X X X X
[HL09] X X X
[YH09] X X X X
[VG01] X X X X X X
[PHLDM09] X X X X
[ABH+ 04] X X X X
[AE09] X X X X
2.4.3.4 Conclusion sur l'état de l'art des problèmes de planication stratégique avec
contraintes de sourcing
Les modèles avec contraintes de sourcing sont plus diciles à résoudre que les problèmes sans
contrainte de sourcing du fait de l'ajout de contraintes supplémentaires et, parfois, de non-linéarité
supplémentaires notamment dans le lien entre les variables d'approvisionnement et celles de distribu-
tion. Malgré la perte de la structure de ots, les méthodes de résolution employées sont nombreuses
avec une utilisation historique d'heuristiques (par exemple, le SLP ou la procédure alternante) et, plus
récemment, de métaheuristiques (VNS) pour résoudre les problèmes de plus grandes tailles. Notre
problème s'approche de celui de [VG01] mais, au lieu de considérer les prix de cession comme des
variables libres, nous considérons qu'ils sont directement calculés à partir des décisions de répartition.
Cette diérence est remarque au niveau de la fonction objectif.
Nous proposons une borne inférieure pour le problème avec contraintes de sourcing. Elle pourra
être utilisée pour évaluer la qualité des solutions obtenues.
L'idée est de linéariser le problème avec des prix de cession minimum. Le prix cession minimum
est déni comme le prix avec le maximum d'économie d'échelle et le minimum de coût d'achat (sans
contraintes d'approvisionnement). La diérence avec la borne inférieure du problème sans contrainte
de sourcing est l'intégration des contraintes de sourcing pour calculer le maximum d'économie d'échelle
en production. Ainsi ce maximum d'économie d'échelle est calculé à partir d'une charge maximale pour
chaque technologie de production t (t = 1, T P ) installée sur chaque zone de production u (u = 1, P Z).
Ainsi, la charge maximale va être déterminée à partir du nombre maximal de véhicules de familles de
véhicules i (i = 1, N ) pouvant être produits sur la zone de production u. Ce nombre est déterminé
soit avec la demande prévisionnelle, soit avec les capacités de production, soit avec les capacités
d'approvisionnement.
83
Pour les contraintes d'approvisionnement, nous dénissons, pour chaque famille de pièces p (p =
1, F P ) nécessaire à la production de la famille de véhicules i, le nombre maximum de composants
disponibles et nous retenons le nombre minimum.
RA ZA
max )
P P
b j,u .( aj,s .appp,s
j=1 s=1
N bi3iu = min , ∀u = 1, ZP, ∀i = 1, F V
xni,p
p=1,F P/xni,p >0
Le nombre maximum de véhicules de la famille de véhicules i pouvant être réalisé sur la zone de
production u est le minimum entre cette quantité N bi3iu , les prévisions de vente maximales N bi1iu
et les capacités maximales de production N bi2i,u (dénies pour la borne inférieure sans contrainte de
sourcing).
X
N bmax1t,u = N bii,u ,
i=1,F V /xci,t >0
et
capmax
Q
>0
t′ =1,T P/xci,t′ >0 t′ ,u
∀t = 1, T P, ∀u = 1, ZP (2.65)
De plus, dans notre problème, il existe une technologie de production tp qui est partagée par tous
les produits. Cette spécicité peut être utilisée pour calculer une autre borne supérieure de la charge
maximum N bmax2tp,u .
Au nal, la charge maximum sur chaque zone de production u et pour chaque technologie de pro-
duction t, sauf pour la technologie de production partagée, est le minimum déni entre les contraintes
d'approvisionnement, de production ou de demande. Pour la technologie de production partagée, une
autre quantité de charge est aussi évaluée.
minimiser f ′ (Y ) =
FV X
X RD ZP
X
Yi,k .(pf di,k + (ck,u .xcsi,u .xf di,k .
i=1 k=1 u=1
TP
!
f ft,u
(2.67)
X
(tami,u + (ei,t . + xci,t .f vt,u ))))
N bmaxt,u
t=1
2.4.5.1 Heuristiques
2.4.5.1.1 Méthode basée sur la programmation linéaire avec une linéarisation du pro-
blème Dans le cas avec contraintes de sourcing, la borne inférieure donne des prix de cessions qui
peuvent être utilisés pour obtenir une solution admissible. Cette solution peut être ensuite évaluée
avec la fonction objectif non linéaire (cf 2.4.1.4).
Nous utilisons le solver Knitro pour résoudre le problème d'optimisation non linéaire. Comme la
fonction objectif est non convexe, cette approche est heuristique. L'implémentation est identique à
celle proposée en 2.3.5.1.3.
2.4.5.2.1 Méthode basée sur la programmation linéaire successive Nous reprenons l'idée
développée en 2.3.5.1.4 pour adapter l'heuristique de programmation linéaire successive au problème
avec contraintes de sourcing. L'idée est toujours d'aner itérativement les prix de cession en fonction
des valeurs de ux d'approvisionnement et de distribution trouvées à l'itération précédente. L'algo-
rithme de principe a déjà été présenté en algorithme 2.
Le programmme linéaire résolu à l'itération n avec l'ensemble P Cn des prix de cession estimé
pcni,u , ∀i ∈ F V, u ∈ ZP à l'itération n est le suivant :
FV X
X RD ZP
X RA
X FP
X
M inimiser fn (X, Y, P Cn ) = Yi,k .(pf di,k + xf di,k . ck,u .xcsi,u .pcni,u )+ bj,u . Xi,j,p .pf aj,p
i=1 k=1 u=1 j=1 p=1
(2.68)
2.4.5.3 Métaheuristiques
2.4.5.3.1 Solutions initiales Comme pour le problème sans contrainte de sourcing, nous propo-
sons deux solutions initiales : la première basée sur une répartition uniforme des prévisions de vente
sur le réseau de distribution et d'approvisionnement ; et la seconde basée sur la linéarisation de la
borne inférieure.
2.4.5.3.2 Métaheuristique sur les quantités produites Nous proposons une méthode d'opti-
misation basée sur une recherche locale et hybridée par deux programmes linéaires. Dans ce qui suit,
nous décrivons d'abord la procédure d'initialisation, le codage utilisé, la procédure de décodage, le sys-
tème de voisinage et la procédure de réparation utilisée. Enn, nous présentons la fonction d'évaluation
et l'algorithme de principe de la méthode.
Codage de la solution Une solution est représentée par la matrice des quantités de production
(Pi,u )i∈F V,u∈ZP , correspondant aux quantités de la famille de véhicules i produite sur la zone de
production u. Ce codage correspont à celui proposé en 2.3.5.4.1.
Rappelons qu'il y a un lien entre les quantités produites et les quantités distribuées (notées comme
précédement Yi,k ∀i ∈ F V, k ∈ RD) :
RD
P
Pi,u = ck,u .Yi,k , ∀i = 1, F V, ∀u = 1, ZP
k=1
Il existe aussi un lien entre les quantités produites et les quantités approvisionnées (notées Xi,j,p ∀i ∈
F V, j ∈ RA, p ∈ F P ) :
RA
P
Pi,u .xni,p = bj,u .Xi,j,p , ∀i = 1, F V, ∀u = 1, ZP, ∀p = 1, F P
j=1
Les solutions ne respectent pas forcément les capacités de production, nous utilisons donc la procé-
dure de réparation R (algorithme 4) (présentée précédement) pour obtenir une solution respectant les
containtes de capacités de production. Pour les autres contraintes, à partir de ce codage, une solution
admissible peut généralement être obtenue grâce à la procédure de décodage.
Procédure de décodage des solutions A partir des quantités produites, nous devons détermi-
ner les quantités approvisionnées et les quantités distribuées pour être capable d'évaluer complètement
la solution. Ainsi, une procédure en trois étapes est proposée :
1. Résoudre le problème d'approvisionnement : Les ux d'approvisionnement sont déterminés à
partir des quantités de production, des capacités d'approvisionnement et des routes d'approvi-
sionnement disponibles.
86
2. Evaluer les prix de cession : Les prix de cession sont calculés à partir des quantités produites et
des coûts d'approvisionnement.
3. Résoudre le problème de distribution : A partir des quantités de production et des prix de cession,
les ux de distribution sont déterminés en respectant la contrainte de la demande et l'existence
des routes de distribution.
Comme l'étape 2 correspond à l'évaluation des prix de cession détaillée précédemment, nous pré-
sentons uniquement les étapes 1 et 3 de la procédure de décodage dans ce qui suit :
RA X
FP
(2.69)
X
minimiser f1 (X) = Xi,j,p .pf aj,p
j=1 p=1
sous contraintes
RA
X
bj,u .Xi,j,p = Pi,u .xni,p ,
j=1
∀u = 1, ZP, ∀p = 1, F P (2.70)
et (2.59), (2.60), (2.61).
RD
X
minimiser f2 (Y, i) = Yi,k . (pf di,k + xf di,k .pci,u )
k=1
(2.71)
sous contraintes
RD
(2.72)
X
cku .Yi,k = Pi,u ,
k=1
∀u = 1, ZP (2.73)
et (2.55), (2.62).
Les contraintes assurent l'équilibre entre les productions et les distributions (2.73), la satisfaction
de la demande par les distributions (2.55) et la positivité des quantités distribuées (2.62).
La procédure de décodage proposée peut ne pas obtenir de solution admissible. En eet, selon
l'existence des routes d'approvisionnement, le sous-problème d'approvisionnement peut ne pas avoir
de solution. De même, selon l'existence des routes de distribution, le problème de distribution peut
aussi ne pas avoir de solution. Dans le cas où aucune solution admissible n'est trouvée soit pour
le sous-problème d'approvisionnement, soit pour le sous-problème de distribution, l'évaluation de la
fonction objectif sera mise à +∞.
87
Système de voisinage Le système de voisinage proposé est basé sur le transfert de quantités
de production d'une famille de véhicules d'une zone de production à une autre zone de production.
C'est le système de voisinage V P qui a été présenté en algorithme 6.
Evaluation des solutions Quand la solution est décodée et réalisable (après utilisation de la
procédure de réparation si nécessaire), l'évaluation de la solution peut être réalisée avec la formule du
calcul de la fonction objectif 2.4.1.4.
2.4.5.3.3 Métaheuristique sur les quantités distribuées Nous proposons d'exploiter la struc-
ture du problème qui diérencie les variables de quantités d'approvisionnement X et les variables des
quantité de distribution Y du problème d'approvisionnement-production-distribution en couplant une
métaheuristique et un programme linéaire.
La métaheuristique, codée sur les ux de distribution, est chargée de valoriser les Yi,k (i =
1, F V ; k = 1, RD), les quantités de famille de véhicules i transportées sur la route de distribution
k.
La fonction objectif est la suivante :
RA
P F
P P
FV X
RD ZP bj,u . Xi,j,p .pf aj,p
j=1 p=1
Minimiser f (X, Y ) = (2.74)
X X
′
Yi,k .xf di,k . ck,u .xcsi,u . RD RD
u=1
P P
i=1 k=1 ck′ ,u .Yi,k′ + δ0 ( ck′ ,u .Yi,k′ )
k′ =1 k′ =1
sous les contraintes de respects des équilibres de ux (2.58), des capacités de sourcing (2.59) et
(2.60) et de non négativité des variables (2.61).
L'algorithme de principe de cette méthode est présenté en algorithme 11
2.4.6 Expérimentation
2.4.6.4.1 Diérentes structures de coûts On dénit 4 structures de coût (de A à D) qui sont
diérenciées par la répartition des diérentes parts :
Part appro Part prod xe Part prod var part transp distri part douan distri
A 60% 10% 6% 4% 20%
B 60% 0% 16% 24% 0%
C 60% 0% 16% 4% 20%
D 60% 10% 6% 24% 0%
2.4.6.5 Paramétrage
Les métaheuristiques présentées sont testées sur 1 000 000 itérations (sans limite de temps sauf
quand cela est mentionné) et avec 10 réplications (les résultats présentés sont donc des moyennes
notées 'm' avec leur écart-type 's', sauf quand cela est mentionné).
Les résultats des métaheuristiques pour les instances de taille A à taille F sont présentés dans les
tableaux 2.26, 2.30, 2.30, 2.32, 2.34 et 2.36. Les deux métaheuristiques appliquées correspondent aux
deux métaheuristiques l'une avec un codage sur les quantité de ux (cf. 2.4.5.3.3) noté 'META FLUX'
et l'autre avec un codage sur les quantités de production (cf. 2.4.5.3.2) notée 'META PROD'. Chaque
méthode a été initialisée avec une solution admissible donnée par un programme linéaire.
Pour chaque méthode et chaque instance, nous donnons le nombre moyen d'itérations sur les 10
réplications pour obtenir la meilleure solution, la moyenne sur les 10 réplications de l'écart relatif en
pourcentage entre les meilleures solutions obtenues et la valeur de la borne inférieure, l'écart type sur
les 10 réplications de l'écart relatif entre les meilleures solutions obtenues et la valeur de la borne
inférieure et la moyenne sur les 10 réplications de l'écart relatif en pourcentage de la valeur de la
solution initiale et la valeur de la solution trouvée.
Les heuristiques appliquées sont la programmation non linéaire (cf. 2.4.5.2) notée 'NLP', la pro-
grammation linéaire successive (cf. 2.4.5.2.1) notée 'SLP' et la linéarisation de la fonction objectif (cf.
2.4.5.1.1) notée 'LIN'. Ces heuristiques sont déterministes et sont donc testées avec une seule réplica-
tion dans les tableaux 2.27, 2.29, 2.31, 2.33, 2.35, 2.37 en donnant les résultats pour les instances des
6 tailles de problèmes. .
Notes : L'heuristique sur la programmation non linéaire n'est plus applicable à partir de la taille
d'instance C. La metaheuristique sur les ux dépasse la mémoire disponible à partir des instances de
taille F (gure 2.36).
2.4.6.6 Résultats
90
Nom instance META PROD META FLUX
nb it ER/BI ER/SI nb it ER/BI ER/SI
m s m m m s m
A1A 760001 7,78% 0,00% 1,29% 71 7,78% 0,00% 1,23%
A1B 539601 1,05% 0,00% 0,00% 131963 1,05% 0,00% 0,00%
A1C 0 0,66% 0,00% 0,00% 1 0,65% 0,00% 0,01%
A1D 460001 13,3% 0,00% 0,16% 60 13,30% 0,00% 0,16%
A2A 99815 18,5% 0,00% 0,47% 281 18,5% 0,00% 0,48%
A2B 0 0,90% 0,00% 0,00% 0 0,90% 0,00% 0,00%
A2C 394000 0,49% 0,00% 0,01% 38 0,49% 0,00% 0,01%
A2D 68641 15,4% 0,00% 0,77% 117 15,4% 0,00% 0,77%
A3A 620001 15,5% 0,00% 0,24% 406359 15,5% 0,00% 0,24%
A3B 0 0,57% 0,00% 0,00% 0 0,57% 0,00% 0,00%
A3C 720001 0,69% 0,00% 0,00% 1 0,63% 0,00% 0,05%
A3D 680001 16,9% 0,00% 0,19% 34010 16,9% 0,00% 0,19%
Figure 2.26 Résultats des métaheuristiques sur les instances de taille A
Nom instance NLP SLP LIN
ER/BI ER/BI ER/BI
A1A 8,91% 8,91% 8,91%
A1B 1,06% 1,05% 1,05%
A1C 0,66% 0,66% 0,66%
A1D 13,48% 13,48% 13,48%
A2A 19,03% 19,03% 19,03%
A2B 0,90% 0,90% 0,90%
A2C 0,50% 0,50% 0,50%
A2D 16,35% 16,30% 16,30%
A3A 15,81% 15,54% 15,82%
A3B 0,71% 0,57% 0,57%
A3C 1,52% 0,67% 0,67%
A3D 17,12% 17,12% 17,12%
Figure 2.27 Résultats des heuristiques sur les instances de taille A
91
Nom instance NLP SLP LIN
92
ER/BI ER/BI ER/BI
B1A 16,03% 15,94% 16,03%
B1B 2,44% 2,44% 2,44%
B1C 1,00% 1,00% 1,00%
B1D 15,55% 15,52% 15,55%
B2A 19,10% 19,07% 19,09%
B2B 0,03% 0,03% 0,03%
B2C 0,99% 0,99% 0,99%
B2D 20,62% 20,62% 20,62%
B3A 16,22% 16,22% 16,22%
B3B 1,91% 1,91% 1,91%
B3C 1,23% 1,23% 1,23%
B3D 21,95% 23,35% 23,35%
Figure 2.29 Résultats des heuristiques sur les instances de taille B
93
Nom instance SLP LIN
94
ER/BI ER/BI
D1A 12,77% 12,80%
D1B 3,73% 3,73%
D1C 3,89% 3,89%
D1D 13,49% 13,49%
D2A 12,49% 12,49%
D2B 6,00% 6,00%
D2C 5,20% 5,35%
D2D 9,39% 9,56%
D3A 16,67% 16,75%
D3B 3,25% 3,25%
D3C 11,89% 11,89%
D3D 24,10% 24,10%
Figure 2.33 Résultats des heuristiques sur les instances de taille D
95
96
Nom instance SLP LIN
ER/BI ER/BI
F1A 10,52% 10,54%
F1B 6,36% 6,36%
F1C 7,56% 7,59%
F1D 13,98% 13,98%
F2A 14,51% 14,68%
F2B 16,33% 16,33%
F2C 12,86% 12,98%
F2D 17,56% 17,56%
F3A 14,79% 14,79%
F3B 21,02% 21,02%
F3C 22,31% 22,40%
F3D 23,02% 23,02%
Figure 2.37 Résultats des heuristiques sur les instances de taille F
97
PROD FLUX NLP SLP LIN
Figure 2.38 Synthèse générale des résultats sur les diérentes tailles d'instance
Comme réalisé pour le problème de répartition sans contrainte de sourcing, nous analysons les ré-
sultats de la campagne de test avec contraintes de sourcing. Cette analyse traite à la fois la performance
et la durée des méthodes d'optimisation.
2.4.6.7.1 Performance des méthodes de résolution La distance moyenne entre les solutions
trouvées et les bornes inférieures sont présentées en gure 2.39.
Suite à cette seconde campagne de test, nous observons les remarques suivantes sur la performance
des méthodes :
La programmation non linéaire est limitée aux tailles d'instance A et B.
La métaheuristique sur les ux n'est plus opérationnelle au-delà de la taille d'instance E.
Entre les deux metaheuristiques, celle sur les ux de distribution semble légèrement meilleure.
La gure 2.40 présente la durée moyenne des diérentes méthodes. Les durées des résultats des
métaheuristiques sur les ux (notés FLUX) et sur les productions (notés PROD) ont été moyennées.
La durée du calcul conserve les tendances de la campagne de test sans contrainte de sourcing :
98
Les méthodes de linéarisation et SLP sont rapides quelle que soit la taille des instances.
Les métaheuristiques ont une durée qui croit assez rapidement selon la taille des instances.
A l'issue de cette seconde campagne de test avec contrainte de sourcing, nous concluons que
selon le critère principal de l'utilisateur : temps de réponse ou qualité de la solution ; à la fois les
méthodes heuristiques basées sur la programmation linéaire et les métaheuristique sont utilisables.
Ces méthodes sont même complémentaires car les solutions approchées trouvées rapidement par les
méthodes heuristiques peuvent servir de solution initiales pour les métaheuristiques.
Le problème de répartition stratégique avec contraintes de sourcing et les méthodes de résolution
proposées ont été acceptées à la conférence ILS2010 [SGNG10a].
2.5 Conclusion
La répartition stratégique organise à horizon stratégique le système industriel dans les contraintes
dénies par les investissements industriels. Ce problème d'optimisation doit être résolu pour évaluer
précisément l'impact industriel d'une décision d'investissement. Ainsi nous avons proposé un modèle
de connaissance de la répartition stratégique appliquée à PSA. Nous avons alors distingué deux pro-
blèmes de répartition, un premier problème sans contrainte de sourcing et un second problème avec
contraintes de sourcing. Dans les deux cas, le modèle de connaissance a permis de formuler un mo-
dèle de mathématique suivi d'une revue de littérature. Nous avons trouvé que dans la littérature,
ce problème est généralement considéré comme facile car il est assimilé à un problème de multi-ots
facilement résolu avec la programmation linéaire. Cependant, à partir du modèle de connaissance du
système industriel de PSA, nous avons découvert une diculté de résolution liée à la non-convexité de
l'évaluation économique du problème. Pour les deux problèmes, aucune méthode exacte d'optimisation
globale n'est vraiment performante sur des instances de la taille de notre problème industriel. Nous
avons donc proposé des heuristiques et des métaheuristiques, souvent hybridées avec de la program-
mation linéaire, que nous avons testées et comparées sur des instances générées. Les métaheuristiques
proposées sont prometteuses mais ont pour désavantage une durée de calcul qui augmente rapidement
avec la taille des instances traitées. Par ailleurs, les méthodes heuristiques (linéarisation, program-
mation linéaire successive) proposées sont plus rapides mais obtiennent des résultats globalement de
moins bonne qualité. Enn, la méthode de programmation non linéaire est rapidement limitée en
taille d'instance et en qualité de résultats. Cette analyse est valable pour les problèmes sans et avec
contrainte(s) de sourcing.
En perspective d'amélioration, il est possible de continuer à utiliser des propriétés mathématiques
du problèmes, notamment l'ensemble des contraintes linéaires, pour dénir des voisinages encore plus
pertinants (étude du polyèdre des contraintes pour limiter au maximum l'exploration de solutions sous-
optimales). De plus, l'application d'une métaheuristique basée sur une population, et non plus une
unique solution, pourrait orir de nouvelles possibilité (croisement, diversication/intensication....)
lors de la phase de recherche. Ainsi selon les priorités des utilisateurs (temps de réponse ou qualité de
la solution), les diérentes méthodes peuvent être utilisées.
Avant de présenter le problème de planication stratégique avec investissements en chapitre suivant,
nous pouvons conclure que les heuristiques donnent globalement de bonnes solutions dans des temps
raisonables, notamment pour l'approche de programmation linéaire successive mais que la recherche
d'une certaine qualité de solution pousse à utiliser les métaheuristiques.
100
Chapitre 3
La planication stratégique
La chose la plus miséricordieuse en ce bas monde est l'incapacité de l'esprit humain à mettre en
corrélation toutes les informations qu'il contient. H. P. Lovecraft
Sommaire
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
3.5.1 Heuristique basée sur la programmation linéaire en nombres entiers successive 136
3.5.2 Métaheuristique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
3.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
3.1 Introduction
101
102
Par la suite, nous présentons d'abord le modèle de connaissance de la planication stratégique du
réseau logistique. Ce modèle de connaissance est fortement lié à celui de la répartition stratégique.
Puis, un état de l'art sur les modèles et les méthodes présents dans la littérature est proposé. Ensuite,
une formalisation mathématique du problème est donnée. Enn, des méthodes de résolution sont
proposées.
3.2.1 Généralités
Nous étudions une chaîne logistique constituée de zones reliées entre elles par des routes. On
distingue trois types de zones :
Les zones d'approvisionnement qui sont les zones considérées pour acheter des familles de
pièces. Elles sont désignées par leur nom.
Les zones de production sont les zones considérées pour réaliser la production des familles
de véhicules. Chaque zone de production est désignée par son nom. Un nombre de jours ouvrés
annuel (en jours) est déni par zone de production.
Les zones de commercialisation qui sont les zones considérées pour la vente des familles de
véhicules. Elles sont dénies par leurnom .
Chaque zone de production dispose d'une zone d'approvisionnement considérée comme locale,
c'est-à-dire géographiquement proche de celle-ci.
Entre une zone d'approvisionnement et une zone de production, une route d'approvisionnement
peut exister : cela traduit une possibilité de transport de la zone d'approvisionnement vers la zone
de production. Ainsi cette route dispose d'un prix de transport par unité transportée (en m3 ) et d'un
délai d'approvisionnement (en h). De plus, une route d'approvisionnement impose diérents stocks de
sécurité :
Un stock de sécurisation du transport déterminé à partir d'un niveau de stock de sécurisation
(en h) permet de pallier aux aléas de transport à proximité de la zone de production,
Un stock de fonctionnement avec un niveau de stock de fonctionnement (en h) est déni pour
pallier aux aléas du transport international.
De plus, un coecient de transport d'urgence (sans unité) est déni pour valoriser le coût des transports
d'urgence (i.e. taxi, hélicoptère) parfois nécessaires pour éviter les ruptures d'approvisionnement. Un
délai d'approvisionnement (h) dénit le temps moyen de transport sur cette route.
De même, entre une zone de production et une zone de commercialisation une route de distri-
bution peut être dénie. La route de distribution est caractérisée par un prix de transport (en e) au
véhicule et un délai de distribution (en h).
La structure du sous-système physique (constitué de zones d'approvisionnement, de zones de pro-
duction, de zones de commercialisation, de routes d'approvisionnement, de routes de distribution et
de technologies de production) reste inchangée sur l'horizon de planication.
Des technologies de production sont disponibles pour réaliser les activités nécessaires à la pro-
duction des véhicules. Ces technologies sont caractérisées par leur nom. Une technologie de production
peut être spécique à une famille de véhicules. Cela indique que cette technologie de production est
une condition nécessaire pour pouvoir produire la famille de véhicules.
103
Une technologie de production disponible sur une zone de production est une ressource de pro-
duction. Les ressources ont des frais xes (en e) et des frais variables (en e/vhl) pour leur utilisation.
Une ressource de production peut être existante ou potentielle :
Une ressource de production existante a des frais d'investissement restants (e) et une durée
d'amortissement restante (en nombre de périodes). Une ressource de production existante a des
capacités de production minimum et des capacités de production maximum dépendantes de la
période.
Une ressource de production potentielle a des frais d'investissement (e) pour son ouverture,
qui seront amortis sur une durée d'amortissement (en périodes) à partir de la période où elle est
investie. Toutes les ressources de production potentielles ont la même durée d'amortissement.
Une ressource de production potentielle a une capacité de production minimum et une capacité de
production maximum indépendantes de la période.
Les familles de pièces sont des agrégats de pièces caractérisés par un nom et un incoterm qui
déterminera comment se déroulera son transfert de propriété avec le fournisseur (il dénira si le coût
d'acquisition intègre le transport et ses sécurisations et la douane dans le cas d'un système d'ordre
synchrone). De plus, un volume d'emballage (en m3 ) est déni à partir de l'emballage nécessité par la
famille de pièces lors de son transport.
Certaines familles de pièces sont dites synchrones quand ce système d'ordre leur est imposé ; ce qui
oblige, pour une production données, à sourcer ces familles de pièces dans la zone d'approvisionnement
locale à la zone de production.
Une famille de pièces disponible auprès d'une zone d'approvisionnement constitue une source
d'approvisionnement. Elle a un prix d'acquisition (en e/pc) unitaire. Nous distinguons deux types
de sources d'approvisionnement selon qu'elles sont existantes ou potentielles :
Une source d'approvisionnement existante a des frais d'investissements restants (e) et
une durée d'amortissement restante (en nombre de périodes). Les sources d'approvisionnement
existantes ont une capacité d'approvisionnement minimum et une capacité d'approvisionnement
maximum dépendantes de la période.
Une source d'approvisionnement potentielle a des frais d'investissement (e) et une durée
d'amortissement (en périodes). Elle sera amortie sur une durée d'amortissement à partir de la
période où elle est investie. Toutes les sources d'approvisionnement potentielles ont la même
durée d'amortissement.
Les sources d'approvisionnement potentielles ont une capacité d'approvisionnement minimum et
une capacité d'approvisionnement maximum indépendantes de la période.
Les familles de véhicules sont des agrégats de véhicules caractérisés par un nom et un coecient
de gabarit (sans unité) pour évaluer un encombrement par rapport à un véhicule de référence.
Pour une famille de véhicules, on peut déterminer des liens de nomenclature avec des familles
de pièces. Ces liens déterminent des coecients de nomenclature pour dénir la quantité (en pc) d'une
famille de pièces nécessaire à la réalisation d'un véhicule d'une famille de véhicules.
Le transport d'une famille de pièces sur une route d'approvisionnement peut demander de traverser
une douane d'approvisionnement et imposer l'application d'un taux de douane.
Lors du transport d'une famille de pièces sur une route d'approvisionnement, on utilise un em-
ballage pour protéger les marchandises. Cet emballage est caractérisé par un prix d'emballage (en
e/pc).
Le transport de familles de pièces achetées pour une famille de véhicules et empruntant une route
d'approvisionnement à une période donnée est un ux d'approvisionnement. Il est caractérisé par
une quantité de ux d'approvisionnement (en pc) transportée par ce ux d'approvisionnement. Cette
valeur permettra de calculer les stocks liés aux transports tels qu'une quantité de stock de fonction-
nement (en pc), une quantité de stock de sécurisation (en pc) et une quantité d'encours d'approvi-
sionnement (en pc). Diérents coûts sont aussi calculés au niveau des ux d'approvisionnement, tels
104
que :
1. un coût d'acquisition (en e) correspondant au transfert de propriété des pièces,
2. un coût de transport (en e) correspondant au coût de déplacement des pièces de la zone d'ap-
provisionnement à la zone de production,
3. un coût d'emballage (en e) correspondant à l'utilisation de transconteneur pour le transport
maritime (protection des pièces, mise en transconteneur...),
4. un coût de transport d'urgence (en e) lié aux livraisons en urgence (taxi, hélicoptère) pouvant
survenir lors d'un aléa de transport, un incident 'qualité' ou une surconsommation,
5. un coût de douane (en e) lors du changement d'union douanière,
6. des frais de stock de fonctionnement (en e) correspondant au stock pour pallier aux aléas du
transport intercontinental,
7. des frais d'encours (en e) correspondant à l'immobilisation dûe au temps de transport,
8. des frais de stock de sécurisation (en e) pour pallier aux aléas du transport de proximité,
Ces diérents coûts permettront de dénir le coût rendu (en e).
La production des familles de véhicules est réalisée sur une zone de production à une période
donnée. Cette production est caractérisée par une quantité de production (en vhl) et par diérents
indicateurs économiques comme les frais généraux (en e/vhl), la masse achat (en e/vhl), le complé-
ment logistique (en e/vhl) et la valeur ajoutée (en e/vhl) de cette production. Ces coûts permettront
de dénir un prix de revient de fabrication (en e/vhl). Après aectation d'un coecient de cession
(par exemple, la marge commerciale), on obtiendra le prix de cession (en e/vhl) pour une famille de
véhicules, pour une zone de production et pour une période.
Chaque production d'une famille de véhicules nécessite un certain nombre d'activités de pro-
duction, chacune d'une certaine technologie. Ces activités sont caractérisées par un coecient de
charge de travail (sans unité) par rapport à la charge imposée par un véhicule de référence.
Le transport d'une famille de véhicules sur une route de distribution peut entraîner le passage en
douane de distribution et l'application d'un taux de douane.
Le transport d'une famille de véhicules sur une route de distribution à une période donnée dénit un
ux de distribution. Un ux de distribution est caractérisé par une quantité de ux de distribution
(en vhl) dont on déduit une quantité d'encours de distribution (en vhl). Diérents coûts sont évalués
sur un ux de distribution comme le coût de cession (en e), le coût de transport (en e), le coût de
douane (en e) et les frais d'encours (en e). Cela permettra de dénir un coût rendu de distribution
(en e).
Des prévisions de vente (en vhl) sont connues pour des distributions c'est-à-dire pour une zone
de commercialisation donnée et une famille de véhicules donnée. Les prévisions de vente pour une
famille de véhicules et une zone de commercialisation sont dépendantes de la période.
La nomenclature liant les familles de véhicules et les familles de pièces reste inchangée sur l'horizon
de planication : le nombre de familles de pièces et de familles de véhicules et les liens de nomenclature
asssociés sont constants.
Nous reprenons du modèle précédent le prix ux d'approvisionnement (e/pc) correspondant au
prix rendu d'approvisionnement pour une unité d'une famille de pièces sur un ux d'approvisionne-
ment. Ce prix est indépendant de la période mais sera actualisé pour prendre en compte la dépréciation
monétaire.
De même, les prix ux de distribution (e/vhl) et les coecients de ux de distribution (/) sont
utilisés pour valoriser les ux de distribution. Ces éléments sont indépendants de la période mais seront
actualisés pour prendre en compte la dépréciation monétaire.
Les classes étudiées et leurs relations sont synthétisés en gure 3.1.
Notons que les aspects temporels sont intégrés dans ce modèle via la description de tableaux
indéxés par la période ; par exemple, quantite_f lux_distri[h] pour les quantités de ux distribués à
une période h donnée.
105
Figure 3.1 Diagramme de classes du modèle de connaissance
106
3.2.4 Sous système décisionnel
Les ouvertures correspondent à des investissements qui sont amortis sur une période correspondant
au délai d'amortissement. Les investissements ne sont possibles qu'à des périodes laissant susamment
de temps à l'investissement d'être amorti complètement sur la n de l'horizon. De plus, nous ne
considérons que la possibilité d'investissement et non le cas de desinvestissement (fermeture d'une
usine...).
107
3.2.4.2 Investissement des sources de familles de pièces synchrones consécutivement à
l'aectation d'une nouvelle famille de véhicules
L'ouverture de certaines ressources de production imposent l'investissement simultané de sources
d'approvisionnement liées aux familles de pièces caractérisées comme 'synchrone' .
Soit local(u)/u ∈ ZP la zone d'approvisionnement à proximité de la zone de production u.
Soit synchrone(t)/t ∈ T P l'ensemble des familles de pièces livrées en synchrone lorsque la technologie
de production t est installée (synchrone(t) ⊂ F P ).
invest_sourceh,p,s = invest_ressourceh,t,u
(3.1)
∀t ∈ T P, u ∈ ZP, s = local(u), p ∈ synchrone(t), h ∈ H
k∈RD/origine(k)=u
h
invest_ressourceh′ ,t,u .capacite_mint,u 6 quantite_prodh,i,u .coef f _chargeit
P P
h′ =1 i∈F V (3.6)
∀t ∈ T P, u ∈ ZP, (t, u)potentiel, h ∈ H
h
quantite_prodh,i,u .coef f _chargei,t 6 invest_ressourceh′ ,t,u .capacite_maxt,u
P P
i∈F V h′ =1 (3.7)
∀t ∈ T P, u ∈ ZP, (t, u)potentiel, h ∈ H
Pour une famille de pièces donnée et sur une zone d'approvisionnement donnée, la quantité appro-
visionnée est bornée par une capacité d'approvisionnement minimum et par une capacité d'approvi-
sionnement maximum correspondant à la période concernée.
h
invest_sourceh′ ,p,s .appro_minp,s 6 quantite_f lux_approh,i,j,p
P P P
h′ =1 j∈RA/origine(j)=s i∈F V (3.10)
∀p ∈ F P, s ∈ ZA, (p, s)potentiel, h ∈ H
h
quantite_f lux_approh,i,j,p 6 invest_sourceh′ ,p,s .appro_maxp,s
P P P
j∈RA/origine(j)=s i∈F V h′ =1 (3.11)
∀p ∈ F P, s ∈ ZA, (p, s)potentiel, h ∈ H
Les familles de pièces synchrones nécessaires à la production d'une famille de véhicules sur une
zone de production doivent être investies dans la zone d'approvisionnement locale à ladite zone de pro-
duction. Cela implique que, quand l'investissement d'une ressource de production d'une technologie
de production spécique à une famille de véhicule est réalisé, les investissements de sources d'appro-
visionnement des familles de pièces synchrones de la famille de véhicules sont investis simultanément
dans la zone d'approvisionnement locale à la zone de production de la ressource de production.
invest_sourceh,p,s ≥ invest_ressourceh,t,u
∀h ∈ H, t ∈ T P, i ∈ F V /specif ique(t) = i, u ∈ ZP, p ∈ F P/synchrone(p) = 1, s ∈ ZA/locale(u) = s
(3.12)
109
3.2.4.10 Evaluation économique de la Chaîne Logistique
part_amort_source_existanteh,p,s =
0 si h > duree_amort_source_restantp,s + minh′ ∈H (h′ )
f rais_invest_source_restantp,s
(3.13)
_ _ _
duree amort source restantp,s .
P P
_ _
quantite f lux approh,i′ ,j ′ ,p autrement
i′ ∈F V j ′ ∈RA/origine(j ′ )=s
∀s ∈ ZA, p ∈ F P, (s, p)existant, h ∈ H
part_amort_source_potentielleh,p,s =
_ _
f rais invest sourceps .
P
_
invest sourceh′ ,p,s
_P _
h′ ∈H/h′ ≥h−duree amort source+1 et h′ ≤h
_
duree amort source. _ P
_ _
quantite f lux approh,i′ ,j ′ ,p
(3.14)
i′ ∈F V j ′ ∈RA/origine(j)=s
Coût d'acquisition A une période donnée, le coût d'acquisition correspond à ce que PSA paie
pour devenir propriétaire des familles de pièces p sur le ux d'approvisionnement utilisant la route
d'approvisionnemnet j à destination de l'assemblage de la famille de véhicules i. Le coût d'acquisition
d'un ux est le produit du prix d'acquisition (en e/pc) de chaque famille de pièces p à la zone
d'approvisionnement à l'origine de la route d'approvisionnement j par la quantité (en m3 ) de famille
de pièces constituant le ux.
cout_transport_urgence_approh,i,j,p =
coef f _transport_urgencej .cout_acquisitionh,i,j,p .quantite_f lux_approh,i,j,p (3.16)
∀i ∈ F V, j ∈ RA, p ∈ F P, h ∈ H
Le coût de transport d'urgence est un surcoût de transport uniquement. Il n'est ni compté dans le
coût de douane, ni valorisé dans les stocks.
Coût de transport A une période donnée, le coût de transport d'un ux d'approvisionnement est
le produit du prix unitaire de transport du ux (e/m3 ) par la quantité de famille de pièces (pc)
circulant sur le ux multiplié par le volume de son emballage (m3 /pc).
cout_transport_approh,i,j,p =
volume_emballagep .prix_transport_approj .quantite_f lux_approh,i,j,p (3.17)
∀i ∈ F V, j ∈ RA, p ∈ F P, h ∈ H
Coût d'emballage A une période donnée, le coût d'emballage d'un ux d'approvisionnement est le
produit du prix d'emballage unitaire d'une famille de pièces (e/pc) sur une route d'approvisionnement
multiplié par la quantité transportée (pc) sur le ux d'approvisionnement.
Coût de douane appro A une période donnée, le coût de douane d'un ux d'approvisionnement
est calculé à partir de la valeur en douane de la famille de pièces formant le ux sur laquelle est
appliqué le taux de douane. Cette valeur en douane est dénie comme la somme du coût d'acquisition,
du coût de transport du ux d'approvisionnement et du coût d'emballage approvisionnement.
cout_douane_approh,i,j,p =
taux_douane_approj,p .(cout_acquisitionh,i,j,p +
(3.19)
cout_transport_approh,i,j,p + cout_emballage_approh,i,j,p )
∀i ∈ F V, j ∈ RA, p ∈ F P, h ∈ H
Frais de stock de sécurisation approvisionnement A une période donnée, les frais de sécu-
risation correspondent aux frais nanciers du stock de sécurisation vis-à-vis des aléas de transport
sur une route d'approvisionnement donnée (avec un niveau de stock de sécurisation donné) des ux
d'approvisionnement. Ces frais correspondent à l'immobilisation nancière de la valeur des pièces (prix
d'achat) par un taux de possession de stock.
f rais_stock _securisation_approh,i,j,p =
_ _ _ _ _ _ _ _
niveau stock securisation approj .quantite f lux approh,i,j,p .prix acquisitionp,origine(j) .taux possession stock
_ _
nb jours ouvresdestination(j)
∀i ∈ F V, j ∈ RA, p ∈ F P, h ∈ H
(3.20)
111
Frais de stock de fonctionnement d'un ux d'approvisionnement A une période donnée,
les frais de stock de fonctionnement d'un ux d'approvisionnement sont les frais nanciers liés aux
niveaux de stock de fonctionnement nécessaires pour la sécurisation des transports trans-continentaux
entre des zones d'approvisionnement et des zones de production très éloignées.
f rais_stock _f onctionnement_approh,i,j,p =
_ _ _ _ _ _ _ _
niveau stock f onctionnement approj .quantite f lux approh,i,j,p .prix acquisitionp,origine(j) .taux possession stock
_ _
nb jours ouvresdestination(j)
∀i ∈ F V, j ∈ RA, p ∈ F P, h ∈ H
(3.21)
f rais_encours_approh,i,j,p =
_ _ _ _ _ _
delai approj .quantite f lux approh,i,j,p .prix acquisitionp,origine(j) .taux possession stock
_ _
nb jours ouvresdestination(j) (3.22)
∀i ∈ F V, j ∈ RA, p ∈ F P, h ∈ H
Coût rendu d'un ux d'approvisionnement A une période donnée, le coût rendu ux d'appro-
visionnement correspond au coût des pièces d'une famille de pièces arrivées à destination d'un ux
d'approvisionnement.
cout_rendu_approh,i,j,p =
part_amort_source_existanteh,i,j,p + part_amort_source_potentielleh,i,j,p
+cout_acquisitionh,i,j,p + cout_transport_urgence_approh,i,j,p
+cout_transport_approh,i,j,p + cout_emballage_approh,i,j,p + cout_douane_approh,i,j,p (3.23)
+f rais_stock _securisation_approh,i,j,p + f rais_stock _f onctionnement_approh,i,j,p
+f rais_encours_approh,i,j,p
∀i ∈ F V, j ∈ RA, p ∈ F P, h ∈ H
La production d'une famille de véhicules sur une zone de production dénit diérents coûts :
Part des amortissements des ressources de production existantes
Part des amortissements des ressources de production potentielles
Masse achat d'un véhicule
Complément logistique d'un véhicule
Valeur ajoutée d'un véhicule
Part des frais xes d'un véhicule
Prix de revient de fabrication d'un véhicule
Part des amortissement des ressources de production existantes A une période donnée,
pour les ressources de production en cours d'amortissement, un véhicule utilisant ces ressources se
voit aecté une part de l'amortissement restant de ces ressources. Ainsi la part d'amortissement des
ressources de production pour un véhicule produit est la somme, pour toutes les ressources utilisées,
des frais d'investissement amortis sur la période étudiée et répartis sur le total des véhicules utilisant
chaque ressource.
part_amort_ressource_existanteh,i,u =
0 si h ≥ dureeP _amort_ressource_restantet,u + minh ∈H (h ) ou
′
′
quantite_prodh,i′ ,u = 0
i′ ∈F V /coef f _chargei′ t >0
(3.26)
P
t∈T P/coef f _chargeit >0 et (t,u)existant
f rais_invest_ressource_P
restantt,u
duree_amort_ressource_restantet . quantite_prodh,i′ ,u )
(
i′ ∈F V /coef f _chargei′ t >0
sinon
∀h ∈ H, i ∈ F V, u ∈ ZP
Part des amortissement des ressources de production potentielles A une période donnée,
pour les ressources de production potentielles ayant été investies sur une période précédente ou à la
période courante, un véhicule utilisant ces ressources se voit aecté une part de l'amortissement des
frais d'investissement de ces ressources.
part_amort_ressource_potentielleh,i,u =
P
t∈T P/coef f _chargei,t >0 et (t,u)potentiel
f rais_invest_ressourcet,u . invest_ressource_h′ ,t,u
P
h ∈H/h ≥h−duree_amortissement_ressource+1 et h′ ≤h
′ ′
( duree_amort_ressource. quantite_prodh,i′ ,u )
P
i ∈F V /coef f _chargei′ t >0
′
si _
P
quantite prod h,i′ ,u > 0
i′ ∈F V /coef f _chargei′ t >0
0 sinon
∀h ∈ H, i ∈ F V, u ∈ ZP,
(3.27)
Masse achat A une période donnée, la masse achat est la valeur moyenne d'achat des familles
de pièces composant un véhicule d'une famille de véhicules. Elle correspond à la moyenne des coûts
d'acquisition réalisés pour une famille de véhicules pour une zone de production. Cela intègre aussi les
coûts de douanes et les frais nanciers fournisseurs.
113
masse_achath,i,u =
1
(cout_acquisistionh,i,j,p
( quantite_prodh,i,u .
P P
(
j∈RA/destination(j)=u p∈F P/coef f _nomenclatureip >0
+cout_douane_approh,i,j,p + part_amort_source_existanteh,p,s
+part_amort_source_potentielleh,p,s )))
si quantite_prodh,i,u > 0
0 sinon
∀i ∈ F V, u ∈ ZP, h ∈ H
(3.28)
Complément logistique A une période donnée, le complément logistique est la valorisation par
véhicule des diérents coûts de la logistique d'approvisionnement des familles de pièces entrant dans
l'assemblage d'une famille de véhicules. Ces coûts logistiques prennent en compte, pour tous les ux
de familles de pièces pour une famille de véhicules d'une zone de production, le coût de transport,
le coût de transport d'urgence, le coût d'emballage, les frais de stock de fonctionnement, les frais de
stock de sécurisation et les frais d'encours divisés par la quantité de cette famille de véhicules sur cette
zone de production.
complement_logistiqueh,i,u =
1
quantite_prod
P h,i,u
.
(cout_transport_approh,i,j,p
P
(
j∈RA/destination(j)=u p∈F P/coef f _nomenclaturei,p >0
+cout_transport_urgence_appro
h,i,j,p
+cout_emballage_approh,i,j,p + f rais_stock _f onctionnement_approh,i,j,p
(3.29)
+f rais_stock _securisation_approh,i,j,p + f rais_encours_approh,i,j,p ))
si quantite_prodh,i,u > 0
0 sinon
∀i ∈ F V, u ∈ ZP, h ∈ H
Part frais xes de production A une période donnée, la part des frais xes de production d'un
véhicule produit sur une zone de production correspond aux frais xes des ressources de production
installées sur les zones de production dont les technologies interviennent dans la production de la
famille de véhicules et répartis sur les quantités produites de toutes les familles de produits.
P _
P f rais f ixest,u
( _
quantite prodh,i′ ,u )
_
_chargei′ ,t >0
t∈T P/coef f chargei,t >0
i′ ∈F V /coef f
part_f rais_f ixesh,i,u = si quantite_prodh,i′ ,u > 0
P
i′ ∈F V /coef f _chargei′ ,t >0
(3.30)
0 sinon
∀i ∈ F V, u ∈ ZP, h ∈ H
Valeur ajoutée A une période donnée, la valeur ajoutée d'un véhicule correspond à la somme, pour
toutes les technologies nécessaires à la famille de véhicules, des frais variables de production corrigés
par le coecient de charge.
prix_revient_f abricationh,i,u =
part_amort_ressource_existanteh,i,u + part_amort_ressource_potentielleh,i,u
+masse_achath,i,u + complement_logistiqueh,i,u (3.32)
+part_f rais_f ixesh,i,u + valeur_ajouteeh,i,u
∀i ∈ F V, u ∈ ZP, h ∈ H
Prix de cession A une période donnée, le prix de cession est le prix de vente d'un véhicule entre
la liale de production et la liale de commercialisation. Il est calculé à partir du prix de revient de
fabrication, éventuellement corrigé par un coecient de cession. Ce dernier correspond à la marge de
la liale de production.
Coût de cession A une période donnée, le coût de cession pour un ux de distribution est la
valorisation de la valeur de la famille de véhicules transportée. Le coût de cession du ux est calculé
en multipliant le prix de cession de la famille de véhicules sur la zone de production d'origine du ux
par la quantité (en vhl) de la famille de véhicules constituant le ux de distribution.
Coût de transport A une période donnée, le coût de transport d'un ux de distribution est le prix
unitaire de transport sur la route de distribution corrigé par le coecient de gabarit et multiplié par
la quantité de véhicules formant le ux.
Coût de douane A une période donnée, le coût de douane d'un ux de distribution est calculé à
partir de la valeur en douane de la famille de véhicules formant le ux de distribution sur laquelle est
appliqué le taux de douane de distribution. Cette valeur en douane est dénie comme la somme du
coût cession et du coût de transport de distribution. A cet horizon, on surestime donc la douane car
on intègre le coût de transport entre la frontière et la zone de commercialisation.
115
Frais d'encours de distribution A une période donnée, ce sont les frais nanciers liés à l'encours
d'un ux de distribution. Cela est calculé à partir du délai de distribution, du nombre jours ouvrés de
l'usine expéditrice, du prix de cession des véhicules et du taux de possession de stock.
f rais_encours_distrih,i,k =
_ _ _ _ _ _
delai distrik .quantite f lux distrih,i,k .prix cessionh,i,u .taux possession stock
_ _
nb jours ouvresorigine(k)
∀i ∈ F V, k ∈ RD, h ∈ H
(3.37)
Coût rendu A une période donnée, le coût rendu d'un ux de distribution est la somme des coûts
de distribution.
cout_rendu_distrih,i,k =
quantite_f lux_distrih,i,k .(prix_f lux_distriik + prix_cessionh,i,u .coef f _f lux_distrii,k )
∀i ∈ F V, k ∈ RD, h ∈ H
(3.41)
Coût d'exploitation de la chaîne logistique Le coût d'exploitation totalise l'ensemble des coûts
de distribution de la chaîne logistique à une période donnée :
cout_exploitationh = cout_rendu_distrih,i,k ∀h ∈ H
P P
(3.42)
i∈F V k∈RD
116
Coût total d'exploitation de la chaîne logistique Le coût total d'exploitation somme, sur toutes
les périodes de l'horizon, les coûts d'exploitation actualisés :
Nous venons de présenter un modèle de connaissance d'une chaîne logistique internationale permet-
tant d'étudier les impacts économiques et industriels des décisions d'investissement et d'exploitation
sur un horizon stratégique. Appliqué à une chaîne logistique automobile, ce modèle permet de simuler
de nombreux scénarii d'investissement (nouvelles capacités de production, déplacement de capacités
de production) ou d'exploitation (niveaux de demande, coûts de transport...). Cependant il requiert
un grand nombre de donnnées industrielles avec une certaine abilité.
Dans ce qui suit, nous réalisons un état de l'art pour étudier les modèles similaires et les éléments
diérenciant existants dans la littérature.
Dans cette section, nous présentons un état de l'art de la planication stratégique de réseaux
logistiques. Cet état de l'art a été présenté à la conférence francophone JDJN 2009 [SGNG09].
Des états de l'art antérieurs concernant le SNP (Strategic Network Planning - terme anglais pour
la planication stratégique du réseau logistique) se sont focalisés sur la conception de réseau de distri-
bution [GP95], sur le Problème de Facility Location (FLP) [MNSdG09], sur l'aspect global [MG05],
sur les diérentes décisions [DBG+ 07], sur l'intégration des décisions tactiques [GVD02] et sur les
hypothèses liées au contexte de délocalisation [HFHA08]. Notre état de l'art se focalise, pour sa part,
sur les modèles de production-distribution avec nomenclature en portant une attention particulière
sur la modélisation des processus d'approvisionnement, de production et de distribution.
Par la suite, nous détaillons la planication stratégique de réseau logistique, ses critères quantitatifs
et ses hypothèses. Puis, nous comparons des modèles de la littérature sur ces points ainsi que les
techniques mises en ÷uvre.
Nous allons maintenant lister les hypothèses fréquemment rencontrées dans les modèles. En premier
lieu, nous présentons les hypothèses les plus fortes :
Modèle multi-périodes : la modélisation d'un horizon temporel de plusieurs périodes ore une
approche dynamique de l'évolution du contexte du réseau logistique de l'entreprise.
Modèle de réseau au lieu d'un modèle de chaîne : la modélisation en réseau ore la possibilité
d'échange de produits entre tous les sites, y compris sur le même niveau.
Application industrielle : certains modèles sont réalisés à partir d'un cas d'étude industriel.
International : ces modèles sont décrits explicitement comme "internationaux" (ou "globaux").
Maximisation du bénéce : l'objectif est de maximiser le bénéce ; dans le cas contraire, l'objectif
est la minimisation des coûts.
Gestion des risques : ces modèles cherchent à valoriser les incertitudes inhérentes à la logistique.
D'autres hypothèses plus précises vont inuer sur la modélisation des diérents processus indus-
triels :
Le processus approvisionnement :
Limite de capacité des fournisseurs : l'approvisionnement est considéré comme limité en quan-
tité achetable par période.
Mono-sourcing d'approvisionnement : les sites de production sont aectés à un seul fournisseur
par composant.
Le processus production :
Limite des capacités de production : les quantités produites sont limitées soit en nombre de
produits, soit en temps de travail.
Gestion des technologies de production : chaque capacité est dédiée à une technologie, elle-
même requise par des produits spéciques. Cela permet de gérer nement les capacités de
stockage et les goulots de production sur un même site.
Contraintes de layout : la surface disponible dans un site est prise en compte et peut limiter
les installations de ressources de production (i.e. des lignes de production).
Dépassement de la capacité de production : la capacité nominale de production peut être
dépassée sous condition et avec un surcoût.
Le processus distribution :
Limite de capacité d'entreposage : la capacité de stockage des entrepôts est limitée, ce qui
contraint les quantités stockées par période.
Mono-sourcing de distribution : les sites clients sont aectés à un unique site de production
ou de distribution.
Hypothèses transversales : Les hypothèses transversales sont appliquées, si nécessaires, sur les
trois processus.
Gestion des incoterms : la gestion des incoterms détermine comment, entre fournisseurs et
clients, se répartissent les frais de transport.
Gestion du Duty drawback : certaines zones douanières où sont localisées des usines d'assem-
blage proposent des régimes douaniers avantageux en fonction des pays d'origine des compo-
sants et des pays de destination des produits. Cela impose de déterminer ou de contraindre le
régime douanier de chaque ux de produits.
119
Budget d'investissement : un budget contraint les possibilités d'investissement en nouveaux
sites et/ou en nouvelles ressources de production.
Contrainte d'ouverture/fermeture : les décisions d'investissement en termes de sites sont
contraintes par des règles, par exemple : 'un site que l'on construit doit rester ouvert sur
le reste de l'horizon' ou 'un nombre de fermetures de sites est limité'.
Limite de capacité de transport : les quantités transportées sont bornées.
Multi-organisation du transport : l'aectation des quantités transportées est réalisée sur dif-
férentes organisations de transport, i.e.. messagerie, lot, en camion complet..., avec des tari-
cations diérentes selon la quantité.
Plusieurs modes de transport : une liaison de transport propose diérents modes de transport
avec des caractéristiques diérentes (i.e. coût, délai).
Avec ces diérents critères et hypothèses, nous allons maintenant étudier des modèles de plani-
cation stratégique de la littérature.
Notre état de l'art s'est focalisé sur les modèles de conception de chaînes logistiques de production-
distribution multi-échelons (c'est-à-dire avec, au moins, 3 niveaux le long de la chaîne logistique),
multi-produits (c'est-à-dire qui gèrent les ux de plusieurs types de produits) et avec une nomenclature
(c'est-à-dire avec un assemblage de composants achetés en produits nis). Après plus de 150 articles de
planication stratégique parcourus, 23 articles ont correspondu à ces critères. Ces articles sélectionnés
sont présentés dans les tableaux des gures 3.3, 3.4 et 3.5.
Le compromis entre la localisation et le transport a été majoritairement étudié dans les problèmes
de Facility Location (FLP), parent de la planication stratégique de réseau logistique [MNSdG09]. Les
modèles basés sur des cas industriels (52%) ont des hypothèses spéciques à leur secteur d'étude. Par
ailleurs, les modèles 'théoriques' n'intègrent pas simultanément l'ensemble des hypothèses générales
(gure 3.3). Cependant nous constatons que les modèles les plus récents tendent à intégrer de plus en
plus d'éléments i.e. [Mar05], [PRI06] et [WLR+ 05].
Dans [RLC05], les auteurs présentent l'ensemble des décisions prises au sein de la chaîne logistique
et leurs interactions. La décision de conception du réseau physique est immédiatement suivie par les
décisions suivantes :
Sur l'approvisionnement : choix des fournisseurs et conception des ux d'approvisionnement,
Sur la production : implantation des ateliers et planication tactique de la production,
Sur le transport : choix des modes de transport et planication du transport en termes de
massication et de routage.
Il est donc primordial, au niveau stratégique, d'anticiper, au minimum, les décisions directement
postérieures telles que :
Anticipation des décisions d'approvisionnement L'anticipation des choix des fournisseurs dans le
schéma global du réseau logistique est primordiale. Cependant peu de modèles considèrent des
investissements au niveau des fournisseurs. La conception des ux d'approvisionnement notam-
ment en termes de limites de capacités fournisseurs ou d'économies d'échelles est aussi à consi-
dérer.
Anticipation des décisions de production La décision de planication de la production va demander,
au niveau de la planication stratégique du réseau logistique de raisonner sur une planication
(nécessairement multi-périodes) qui intègre les contraintes majeures de la gestion de la capacité
de production notamment au niveau des diérents goulots de production. De plus, la planication
va chercher à proter des économies d'échelle grâce à la distinction des coûts xes et des coûts
variables et à limiter le dépassement de la capacité nominale de production. Au niveau de la
décision d'implantation des sites, les modèles de planication stratégique de réseau logistique
120
doivent intégrer les contraintes notamment en termes de surfaces et de compatibilité entre les
diérents investissements en ressources de production ou de stockage.
Anticipation des décisions de transport Les diérents modes de transport doivent être pris en compte
dans les diverses liaisons avec des coûts diérents. La massication des ux, qui exploite les éco-
nomies d'échelle des diérentes organisations de transport, est aussi à anticiper [Fle93], ie. avec
des coûts non linéaires du transport en messagerie. Les décisions de planication du transport,
très impactantes si les ressources de transports sont limitées, est aussi à réaliser ou, au minimum,
à intégrer avec des limites de capacités sur certains modes de transport.
Par ailleurs, à l'heure de la mondialisation, peu de chaînes logistiques restent uniquement domes-
tiques.
Dans [MG05], les auteurs prônent la prise en compte de l'environnement global. En conséquence,
l'aspect international est à intégrer en amont, notamment lors de la planication stratégique du réseau
logistique :
A l'international, un sourcing global doit intégrer l'ensemble des facteurs de coûts notamment
les coûts des stocks de sécurité et des encours.
Les coûts de douanes sont un des leviers du commerce international et varient en fonction de la
valeur des produits et des accords entre les pays. Leur prise en compte ainsi que, l'anticipation
des règles de 'duty drawback' ou de 'local content' peuvent permettre de proter de réductions
substantielles sur les frais de douanes.
De plus, les impôts et taxes locales ont un impact majeur sur les résultats des liales nationales.
Ces eets peuvent aussi être anticipés, voir optimisés avec le calcul des prix de cession (via les
incoterms).
[MNSdG06]
[WLR+ 05]
[ABHT95]
[YYEC03]
[HFHA08]
[LHHA06]
[JJCP02]
[VMB06]
[PMD04]
[DBX06]
[TBP08]
[FFH06]
[CFL09]
[CPS06]
[Mar05]
[SSP08]
[PRI06]
[KR00]
[Hic99]
[KS99]
[SB00]
[FS04]
[JP01]
Modèle multi-période X X X X X X X X X X X X X X
Modèle de réseau au lieu de X X X X X X X X X X X X X
chaîne
Application industrielle X X X X X X X X X X X
International X X X X X X X X X X X X X X X
Maximisation du bénéce X X X X X X X X X X
Gestion des risques X X X X X
121
122
[MNSdG06]
[WLR+ 05]
[ABHT95]
[YYEC03]
[HFHA08]
[LHHA06]
[JJCP02]
[VMB06]
[PMD04]
[DBX06]
[TBP08]
[FFH06]
[CFL09]
[CPS06]
[Mar05]
[SSP08]
[PRI06]
[KR00]
[Hic99]
[KS99]
[SB00]
[FS04]
[JP01]
Approvisionnement
Dotation aux amortissements des X X X X X
investissements fournisseur
Coût d'achat X X X X X X X X X X X X X X X X
Coût de transport amont X X X X X X X X X X X X X X X X X X X
Production
Dotation aux amortissements des X X X X X X X X X X X X X X X X X X
d'investissement en usine
Dotation aux amortissements des X X X X X X X X X X
investissements en ressource
Coût xe de fonctionnement X X X X X X X X X X X X X X X X X
d'une usine
Coût xe de possession d'une res- X X X X X X X X X
source
Coût variable de production X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X
Coût du stock de cycle X X X X X X X
Distribution
Dotation aux amortissements X X X X X X X X X X
d'investissement d'un entrepôt
Coût xe de fonctionnement X X X X X X X X X X X
d'entrepôt
Coût variable du stock saisonnier X X X X X X X X X X X X
Coût de rupture de stock X X X X X X
Coût transport aval X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X
Transversal
Coût de douane X X X X X X X X X X X
Eets de change explicite X X X X X
Impôts et taxes X X X X X X X X X X
Coût de l'encours de transport X X X X
Coût du stock de sécurité X X X X X X X X X
[YYEC03]
[HFHA08]
[LHHA06]
[JJCP02]
[VMB06]
[PMD04]
[DBX06]
[TBP08]
[FFH06]
[CFL09]
[CPS06]
[Mar05]
[SSP08]
[PRI06]
[KR00]
[Hic99]
[KS99]
[SB00]
[FS04]
[JP01]
Approvisionnement
Capacité des fournisseurs X X X X X X X X X X X X X X X X X
Mono-sourcing approvisionne- X X
ment
Production
Capacité de production X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X
Dépassement de capacité nomi- X X X
nale
Technologie de production X X X X X X X X X X X X X
Contraintes de layout X X X X X X X X
Distribution
Capacité d'entreposage X X X X X X X X X X X X X X X X X
Mono-sourcing distribution X X
Transversal
Incoterms X X
Duty drawback X X
Budget investissement X X X X X X X X X
Amortissement des investisse- X X X X
ments
Contraintes d'ouver- X X X X X X X X X X
ture/fermeture
Capacité de transport X X X X X X
Multi-organisation de transport X X
Plusieurs modes de transport X X X X X
123
124
3.3.3 Méthodes d'optimisation
[YYEC03]
[HFHA08]
[LHHA06]
[JJCP02]
[VMB06]
[PMD04]
[DBX06]
[TBP08]
[FFH06]
[CFL09]
[CPS06]
[Mar05]
[SSP08]
[PRI06]
[KR00]
[Hic99]
[KS99]
[SB00]
[FS04]
[JP01]
PNE, PLNE X X X X X X X X X X X X X X X X
?
PLNE + technique accélération X X X
Meta-heuristique (SA,GA, TS) X X X
Heuristique X X X
Simulation à évènements discrets X X X
Autres (PNL,...) X X
SLP X
125
126
Les méthodes basées sur la programmation linéaire et ses extensions (PLNE, méthodes d'accélé-
ration/de décomposition...) restent majoritairement utilisées notamment pour la facilité de mise en
÷uvre et la puissance des solveurs commerciaux. Cet aspect historique avait déjà été pointé par [GP95].
Pour les modèles les plus diciles à résoudre des approches heuristiques ou meta heuristiques sont aussi
développées. Cette tendance est appuyée dans [Lou01]. Notons que des couplages avec des modèles
de simulation à évènements discrets ont été réalisés pour évaluer des niveaux de stocks, des taux de
service et étudier certaines dynamiques au sein d'une chaîne logistique. L'intégration de la simulation
dans ce type de modèle est en plein essor [TTB09]. Enn, dans les cas de problèmes non-linéaires, des
méthodes de programmation non-linéaire sont aussi rencontrées.
Par la suite, nous détaillons l'ore logicielle commerciale actuellement disponible.
127
128
Une étude sur l'ore APS est réalisée par Supply Chain Magazine [Mag09]. Cette étude européenne
a été complétée par des solutions commerciales disponibles aux Etats-Unis.
Nous avons comparé les diérentes solutions en utilisant diérents critères. Ces critères qui nous
permettent de comparer ces solutions sont classés selon trois catégories distinctes : les critères de
modélisation, les critères d'optimisation et les critères d'intégration.
L'ore logicielle est étudiée à la vue des critères dénis précédement dans le tableau gure 3.8.
130
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
Modéliser Réseau logistique X X X X X X X X X X X X X
Evaluation du coût total X X X X X X X X X X X X X
Modélisation détaillée du transport X X X X X X X X X X
Modélisation détaillée du stockage X X X X X X X
Bilan carbone X X X X X
Simulation X
International X X X X X X
Calcul des prix de cession
Intégrer Lien Excel et base de données X X X X X X X X X X X X X
Génération de scénarios X X X X X X
Lien autres modules APS X X X X
Lien autres modules ERP X X X
Optimiser Dénition des investissements X X X X X X X X X X X X X
Planication multipériodes X X X X X X X X X X X X X
Moteur d'optimisation spécique X X X X
Les modèles d'aide à la décision pour la planication stratégique des chaînes logistiques intègrent
de plus en plus de facteurs pour aner les compromis entre l'approvisionnement, la production et la
distribution. Dans le cadre d'une planication hiérarchique, la cohérence entre les décisions des dié-
rents horizons de planication est critique. Notre analyse montre que, souvent, les modèles théoriques
de la littérature ne sont pas réalistes industriellement car ils n'anticipent pas susamment les déci-
sions postérieures pour s'intégrer dans un processus de planication hiérarchique. De plus, l'étude de
l'ore logicielle disponible commercialement nous a montré que les modèles sont généralement limités
par les méthodes de résolution employées car ils ne peuvent calculer les prix de cessions. Le réalisme
des modèles reste donc, encore aujourd'hui, une diculté majeure dans la conception d'outils d'aide
à la décision au service de la planication stratégique de la chaîne logistique. Ainsi de nombreuses
techniques de simulation et d'optimisation peuvent être utilisées dans ce contexte. Du point de vue
de la modélisation, notre modèle inclut les prix de cession qui ont été relevés comme des éléments
diérenciants de la littérature.
Du point de vue des méthodes d'optimisation, la section suivante présente des démarches de réso-
lution proposéees.
3.4.2 Paramètres
3.4.2.1 Approvisionnement
appmax
h,p,s /h ∈ H, p ∈ F P, s ∈ ZA Approvisionnement existant maximal (pc) en famille de
3.4.2.3 Distribution
3.4.2.4 Divers
sinon
de véhicules i à la période h
L'objectif est de minimiser la valeur actualisé nette du coût total d'exploitation. Elle permet d'avoir
3.4.5 Contraintes
X
dk,v .Yh,i,k = pvh,i,k
k∈RD
∀i ∈ F V, v ∈ ZC, h ∈ H (3.46)
X X
xni,p . ck,u .Yh,i,k = bj,u .Xh,i,j,p
k∈RD j∈RA
∀p ∈ F P, ∀u ∈ ZP, ∀i ∈ F V, h ∈ H (3.47)
135
X X X
ck,u .( Yh,i,k .xci,t ) ≥ capmin
h,t,u . IRh′ ,t,u
k∈RD i∈F V h′ ∈H/h′ ≤h
∀t ∈ T P, u ∈ ZP, h ∈ H (3.48)
X X X
ck,u .( Yh,i,k .xci,t ) ≤ capmax
h,t,u . IRh′ ,t,u
k∈RD i∈F V h′ ∈H/h′ ≤h
∀t ∈ T P, u ∈ ZP, h ∈ H (3.49)
X X X
aj,s .( Xh,i,j,p ) ≥ appmin
h,p,s . IAh′ ,p,s
j∈RA i∈F V h′ ∈H/h′ ≤h
∀p ∈ F P, s ∈ ZA, h ∈ H (3.50)
X X X
aj,s .( Xh,i,j,p ) ≤ appmax
p,s . IAh′ ,p,s
j∈RA i∈F V h′ ∈H/h′ ≤h
∀p ∈ F P, s ∈ ZA, h ∈ H (3.51)
X
IRh,t,u ≤ 1, ∀t ∈ T P, u ∈ ZP (3.53)
h∈H
X
IAh,p,s ≤ 1, ∀p ∈ F P, s ∈ ZA (3.54)
h∈H
Pour diérentier les investissements existants et potentiels, les premiers sont considérés avec leurs
variables correspondantes (IAh,p,s et IRh,t,u ) à 1 en première période, des frais d'investissements f iap,s
et f irt,u nuls mais avec des frais d'amortissement restants asrh,p,s et arrh,t,u non nuls pour les périodes
de n de l'amortissement.
Les investissements potentiels ont leurs variables libres, des frais d'investissements non nuls et un
amortissement restant nul.
L'amortissement restant des ressources de production arrh,t,u est calculé comme suit :
arrh,t,u =
f rais_amortissement_restant_ressourcet,u /duree_amortissement_restante_ressourcet,u
si duree_amortissement_restante_ressource > 0
t,u
et h < min(H) + duree _amortissement_restante _ressourcet,u ,
0 sinon
∀h ∈ H, t ∈ T P, u ∈ ZP
(3.61)
L'amortissement restant des sources d'approvisionnement asrh,p,s est calculé comme suit :
asrh,p,s =
f rais_amortissement_restant_sourcep,s /duree_amortissement_restante_sourcep,s
si duree_amortissement_restante_source > 0
p,s
et h < min(H) + duree_amortissement_restante_sourcep,s ,
0 sinon
∀h ∈ H, p ∈ F P, s ∈ ZA
(3.62)
Nous présentons une heuristique basée sur la programmation linéaire mixte successive et une
métaheuristique.
Dans cette méthode de résolution, nous linéarisons la fonction objectif pour revenir à un problème
d'optimisation linéaire mixte. Pour cela, nous prenons les hypothèses suivantes :
137
nous estimons la masse achat d'un véhicule pour calculer a priori un prix de cession,
nous diérentions les frais d'investissement et les frais d'exploitation,
nous variabilisons avec une quantité de production standard les frais xes de production qui sont
alors inclus dans les frais variables.
avec pour variables les ux d'approvisionnement X , les ux de distribution Y , les investissements
des sources d'approvisionnement IA et les investissements des ressouces de production IR.
sous contraintes 3.46 à 3.60
La fonction objectif fait donc la somme entre les coûts d'exploitation comprenant les frais de distri-
bution calculés notamment à partir de la masse achat, les frais de production ainsi que les frais d'ap-
provisionnement. De plus, les frais des investissements en sources d'approvisionnement (potentielles
et existantes) et en ressources de production (potentielles et existantes) sont ajoutés. Les contraintes
sont identiques à celle du problème de planication stratégique déni en 3.4.
Cette méthode utilise successivement ce modèle linéaire mixte. L'idée est de mettre à jour suces-
sivement l'estimation de la masse achat jusqu'à obtenir un minimum local : à chaque itération, on
modie cette estimation de la masse achat avec la valeur réelle de masse achat calculée à partir des
ux d'approvisionnement. A partir de ces valeurs de masse achat, on utilise le MILP pour optimiser à
la fois les investissements en source d'approvisionnement et en ressources de production ainsi que les
138
quantités de ux d'approvisionnement et de distribution. Cette nouvelle solution pourra être évaluée
pour calculer une nouvelle valeur de masse achat. On itère ainsi jusqu'à convergence de l'algorithme,
c'est-à-dire jusqu'à ce que les masses d'achat n'évoluent plus en deux itérations (critère d'arrêt).
La gure 3.9 présente un schéma de l'algorithme proposé.
3.5.2 Métaheuristique
Nous proposons une métaheuristique pour résoudre le problème sans prendre d'hypothèses sim-
plicatrices dans sa formulation. Il s'agit d'un chaînage entre une recherche locale utilisant plusieurs
voisinages pour modier les investissements et la résolution successive des problèmes de répartition (à
partir des investissements dénis et pour chaque période). Nous présentons le codage des solutions,
les systèmes de voisinage et l'algorithme de principe.
Les solutions sont codées en deux parties : une partie représentant les ux de distribution et une
seconde partie représentant les investissements. La première partie est une matrice (Yh,i,k )h∈H,i∈F V,k∈K
correspondant aux quantités sur les ux de distribution de la famille de véhicules i transportée sur la
route de distribution k à la période h. Les ux impossibles sont valorisés à -1.
La seconde partie est composée d'une première matrice (HRh,t,u )h∈H,t∈T P,u∈ZP où HRt,u corres-
pond à la décision d'investissement à la période h de la ressource de production de la technologie de
production t sur la zone de production u. Nous avons aussi une seconde matrice (HSh,p,s )h∈H,p∈F P,s∈ZA
où HSh,p,s correspond à la décision d'investissement à la période h de la source d'approvisionnement
de la famille de pièces p sur la zone d'approvisionnement s. Pour ces deux matrices, la valeur 0 indique
qu'il n'y a pas d'investissement et la valeur 1 indique qu'un investissement est réalisé.
Deux ensembles de systèmes de voisinage sont utilisés. Un premier ensemble de systèmes de voisi-
nage va modier les investissements à la fois en ressources de production et en sources d'aprovisionne-
ment. Ces voisinages sont classiquement utilisés pour les problèmes de Facility Location [AMZM09].
139
Les sytèmes de voisinage sur les investissements sont les suivants :
ADD source : On ouvre au hasard une source à une période au hasard.
DROP source : On annule l'ouverture d'une source.
SHIFT source : On décale l'ouverture d'une source dans le temps.
SWITCH source : Pour une famille de pièces donnée, on ferme une source ouverte et on ouvre
une source fermée d'une autre zone d'approvisionnement.
ADD ressource : On ouvre une ressource au hasard à une période au hasard.
DROP ressource : On annule l'ouverture d'une ressource.
SHIFT ressource : On déplace dans le temps l'ouverture d'une ressource.
SWITCH ressource : Pour une technologie de production donnée, on ferme un ressource de
production ouverte et on ouvre une ressource fermée sur une autre zone d'approvisionnement.
La gure 3.10 donne un exemple des diérents voisinages sur les sources d'approvisionnement. La
gure 3.11 donne un exemple des diérents voisinages sur les ressources de production.
Le second ensemble de voisinages comprend un unique voisinage sur les ux de distribution (cf.
2.3.5.3).
140
3.6 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons déni le problème de planication stratégique de la chaîne logistique
de PSA au travers d'un modèle de connaissance. Nous avons vu au cours d'un état de l'art que ce
problème est très étudié mais reste dicile à résoudre notamment dans les cas d'un environnement
international (avec des prix de cession) et avec des économies d'échelles. De plus, de nombreuses ap-
plications commerciales proposent d'optimiser des réseaux logistiques. Cependant, aucune application
commercialle ne prend en compte le calcul des prix de cession. Ce dernier a un impact majeur sur
l'évaluation de la fonction objectif. Nous avons ensuite proposé une formulation mathématique du
problème. Enn, nous avons présenté deux méthodes de résolution, une heuristique et une métaheu-
ristique.
Il existe de nombreuses perspectives d'amélioration des modèles d'aide à la décision pour la plani-
cation stratégique. A la fois en termes de modélisation et de résolution :
concernant la modélisation, l'intégration de la notion environnementale devient critique quand
Algorithme 12 Algorithme de principe de la planication stratégique
1: Initialiser la solution courante S0 .
2: Soit S _best la meilleure solution connue.
3: répéter
4: Sélectionner aléatoirement un voisinage sur les investissements et l'appliquer.
5: Déterminer une solution initiale de répartition sur toutes en estimant les prix de cession et en
utilisant le modèle linaire.
6: si une solution initiale admissible est trouvée alors
7: pour chaque période h dans H faire
8: Appliquer une métaheuristique hybride de répartition stratégique en partant de la solution
initiale.
9: Calculer les nouveaux prix de cession pc à partir de la fonction 3.44 .
10: n pour
11: si f (Sk ) < f (S _best) alors
12: S _best := Sk
13: n si
14: k := k + 1
15: n si
16: jusqu'à k = k_max
les entreprises intègrent le développement durable dans leur stratégie. De plus, la prise en compte
des risques, des incertitudes et des variabilités dans le modèle orirait des solutions robustes.
concernant l'optimisation, l'hybridation de méthodes exactes, heuristiques et méthaheuristiques
semble orir encore des possibilités d'amélioration notamment si des critères multiobjectifs
(coût/taux de service/empreinte environnementale...) ou robustes (vis à vis d'un ensemble de
scénarios économiques alternatifs) sont considérés.
Dans [MG05], des perspectives de recherche portent sur l'optimisation conjointes de la planication
industrielle et des prix de cession (notamment au niveau des incoterms). De plus, seuls 22% des modèles
étudiés intègrent la notion de risques. La gestion de ces risques est pourtant primordiale dans l'approche
stratégique.
Le chapitre suivant présente l'application industrielle de la problématique au travers d'une appli-
cation d'aide à la décision et d'un cas d'étude industriel.
142
Conclusion
La coordination des diverses activités au sein d'une chaîne logistique est actuellement un enjeu
majeur de la performance économique des entreprises industrielles. Cette coordination se concrétise
par l'existence d'un système de planication hiérarchique permettant de planier sur le long terme
et de réagir à court terme dans une recherche constante de l'optimisation des ressources limitées de
l'entreprise.
La planication stratégique du réseau logistique est une des activités fortement structurante de
cette planication hiérarchique. Elle dénit et planie le réseau logistique à long terme (dans l'automo-
bile, cela correspond à près de 10 ans). Ce réseau logistique ainsi organisé sera le support aux activités
opérationnelles créatrices de valeur pour l'entreprise. Cependant la complexité opérationnelle est un
frein à une optimisation globale notamment par un partage partiel des informations et des prévisions
de tous types (commerciales, économiques, technologiques...) qui peuvent s'avérer erronées.
Les décideurs responsables de la planication stratégique de la chaîne logistique font donc de plus
en plus appel à des outils d'aide à la décision pour les assister dans cette démarche d'optimisation.
Ces outils ont pour but de modéliser le réel dans un modèle numérique qui pourra facilement évaluer
des scénarios industriels et proposer des solutions.
La problématique de cette thèse CIFRE au sein d'un constructeur automobile a donc été de
rééchir à quel modèle stratégique utiliser pour représenter l'environnement économique et industriel
de l'entreprise pour la planication stratégique de son réseau logistique.
Ensuite, face à la complexité du problème posé, une décomposition du problème a été déni pour
le résoudre progressivement ; dénissant trois problèmes distincts :
La répartition stratégique sans contrainte de sourcing,
La répartition stratégique avec contraintes de souring,
La planiciation stratégique avec investissements.
Pour chaque problème de répartition stratégique, une formalisation mathématique a été proposée
et diérents algorithmes d'optimisation de ce modèle ont été proposés et appliqués.
Concernant la planication stratégique, une formalisation a été proposée et des algorithmes d'op-
timisation ont été proposés.
Cette démarche a donné lieu à la dénition d'un prototype d'un outil d'aide à la décision utilisable
par les décideurs et à un cas d'étude industriel représentatif de la complexité industrielle rencontrée
par l'entreprise. L'application industrielle a démontré l'intérêt pratique et économique d'une approche
globale du problème épaulée par un système d'aide à la décision.
143
144
réalisés pour valider les approches d'optimisation stochastiques.
Le travail de prototypage et d'application du modèle et des méthodes d'optimisation ont mené
à la réalisation d'une application Java baptisée LogNet avec une interface Excel. Un cas d'étude a
été réalisé à partir d'un projet industriel mondial. Il a démontré l'intérêt industriel d'un outil d'aide
à la décision orant une synthèse économique et de nombreux indicateurs économiques. Il a aussi
montré les limites d'utilisation d'un tel outil notamment en termes de disponibilité des données et de
abilité des informations nécessaires à l'utilisation able d'une telle application. De nombreux modèles
d'agrégation de données ont donc été dénis pour dénir rapidement et à l'aide de peu d'inducteurs
les nombreuses données nécessaires.
Pour valider les diérentes méthodes d'optimisation, nous avons généré diérents jeux d'essais
pour les problèmes monopériode. Cette génération est dicile pour deux raisons : il faut générer
des instances réalistes et réalisables. Le réalisme des jeux d'essais doit assurer que les méthodes sont
applicables sur des instances industrielles. La réalisabilité assure qu'il existe des solutions au cas
posé. Nous présentons d'abord un générateur pour des problèmes de planications stratégiques et
précédemment réalisé dans le cadre des travaux de [TBP08] puis nous présentons la dénition des
instances générées dans notre cas. Enn, le processus de génération des données sera présenté.
Un générateur de données pour des modèles de planication stratégique avec investissement a été
présenté dans [TBP08]. Dans ce qui suit, nous allons présenter plus en détails les données générées,
la procédure de génération et les paramètres de génération. Nous concluons par les similitudes avec le
problème de planication approvisionnement, production et distribution et les éléments pouvant être
repris de ces travaux.
Données générées
Les instances générées correspondent à des problèmes de planication multipériodes d'un réseau
logistique avec 4 niveaux (fournisseurs, usines, plateformes et clients) avec une nomenclature multi-
niveaux. Des ouvertures ou fermetures au niveau des fournisseurs, des usines et des plateformes sont
proposés ainsi que des options de capacités de production (au niveau des usines) et des options de
capacités de stockage (au niveau des plateformes). Des niveaux maximum d'utilisation des sites sont
considérés pour modéliser les phases de transition (lors d'une ouverture ou d'une fermeture).
Les coûts considérés sont à la fois des coûts xes et des coûts variables :
Les coûts xes correspondent aux coûts d'ouverture, de maintien en fonctionnement ou de fer-
meture des sites et des options de capacité.
Les coûts variables correspondent aux opérations de production, de stockage, de production en
sous-traitance et de transport.
[TBP08] propose une procédure de génération assez générique reprenant en partie des travaux
précédemment réalisés. La procédure proposée génère les données dans l'ordre suivant :
1. Demande des clients : une distinction est faite entre des clients standards et des clients impor-
tants, ces derniers ayant une demande plus forte. La demande est générée pour plusieurs périodes
avec une hypothèse de croissance. Cette seconde partie est identique à [MNSdG06].
2. Nomenclature : La nomenclature multiniveaux est dénie en générant les coecients de no-
menclature et de manière à ce que chaque produit ni et chaque produit semi-ni ait bien un
composant et que chaque matière première et chaque produit entre bien dans la nomenclature
d'un composé.
145
146
3. Données concernant les possibilités : Toutes les possibilités d'achat, de production, de stockage
sont générées en dénissant des seuils minimaux de possibilité au niveau de chaque site concerné
(par exemple, pour chaque usine, une matière première est disponible au niveau de 75% de ses
fournisseurs). Une procédure similaire est présentée dans [CPS06].
4. Matrice d'incidence entre les n÷uds : Toutes les liaisons entre les diérents sites sont générées
entre les niveaux successifs (entre les fournisseurs et les usines, les usines et les plateformes...)
et sans transport direct. Puis entre 2 niveaux, 10% des arcs sont supprimés.
5. Charge unitaire de production, de traitement et de stockage : Ces charges sont générées aléatoi-
rement entre des bornes.
6. Capacités des sites et options de capacités : Les capacités disponibles en première période sont
calculées à partir de la demande totale pour chaque type de capacité nécessaires. Ce travail est
adapaté de [MD01]. Les capacités des nouveaux sites sont le double de la capacité moyenne des
sites existants (cf hypothèse de demande croissante). Les options de capacités sont des fractions
de la capacité du site où elles sont disponibles.
7. Evolution du pourcentage d'utilisation maximal des sites : La règle, inspirée de [MM00], est de
50% la première année, 70% la seconde année et 90% (maximum) la dernière année.
8. Coûts xes : La génération est inspirée de [CC03]. De manière générale, les coûts xes sont
composés d'une partie xes et d'une partie fonction de la valeur de capacité correspondante.
9. Coût variables : La génération des coûts de production et de stockage est inspirée de [MM00]
avec des générations aléatoires. Les coûts de transport sont générés en positionnant les sites sur
une grille et en calculant une distance euclidienne comme dans [MD01]. Des tests de réalisabilité
sont dénis pour s'assurer de la réalisabilité des instances générées. Un test automatique est
réalisé pour la cohérence entre la charge et la capacité au niveau des usines et des fournisseurs :
des charges sont surestimées et aectées pour vérier qu'elles ne dépassent pas les capacités
disponibles dans le problème. En cas d'échec, une nouvelle instance est générée.
Cette méthode de génération se veut générique et paramétrable en fonction du réseau.
Paramètres de génération
Trois familles d'instances sont déterminées : petite, moyenne et grande. Chaque famille contient 5
instances. Ces trois familles proposent des tailles de problèmes diérents avec notamment :
5 périodes
De 15 à 27 fournisseurs, de 10 à 22 usines, de 5 à 13 plateformes et de 100 à 260 clients
De 10 à 18 produits
Par ailleurs, le ratio charge/capacité est aussi un facteur de diculté. Trois niveaux sont dénis :
1/3, entre 1/4 et 1/7 et entre 1/8 et 1/11. Cela forme des sous-familles.
Au nal, 450 instances ont été générées à partir des 15 types d'instances classées dans les 3 familles
de ratio charge/capacité (donc 45 sous-familles) avec 10 générations aléatoires par sous-familles.
Pour dénir les possibilités de production, on classe les familles de véhicules par PVGF décroissante.
Puis on décide que les premiers 5% de ces familles de véhicules seront en tri-sourcing c'est-à-dire que
toutes les distributions de ces familles pourront être satisfaites à partir de 3 zones de production.
Ensuite, les 50% des familles de véhicules suivantes seront en bi-sourcing (les distributions de ces
familles de véhicules auront deux zones de production capable de les satisfaire). Enn, les familles
de véhicules restantes auront des distributions nécessitant une seule zone de production pouvant les
servir. La répartition des productions privilégie les zones qui n'ont aucune production puis répartie
aléatoirement les productions.
Une fois les productions dénies, on sait, à partir des activités de production, quelles technologies
de production sont nécessaires sur les diérentes zones de production. Pour chaque technologie de
production, en fonction des productions de la zone de production, on crée une RessourceProduction
si elle n'existe pas déjà. Les diverses capacités cap_min et cap_max (6) sont calculées à partir de
la demande prévisionnelle. On fait la somme de la charge par technologie de production avec les
coef f _charge de chaque activité de production et les PVGF. On divise cette charge par le nombre de
ressource de production pour obtenir une charge moyenne par ressource. Les capacités de production
sont calculées comme suit : cap_max = a ∗ β avec β tiré aléatoirement dans l'intervalle [1; 1, 5] et
cap_min = a ∗ α avec α tiré aléatoirement dans l'intervalle [0, 5; 1]. Note : Avec la génération aléatoire
des capacités de production et l'inexistence possible des routes, on peut générer des solutions non
réalisables. Elles seront détectées avec le programme linéaire de la borne inférieure 2.3.4.
Possibilité des sources d'achat : pour chaque famille de pièce, on sélectionne, sur les zones d'appro-
visionnement possible (selon les routes et approvisionnant les productions dénies), [2, card(ZA)] zones
d'approvisionnement pour créer ces sources d'approvisionnement. Par famille de pièces, on calcule les
capacités d'approvisionnement à partir de la somme totale des approvisionnements (ST Ap ) nécessaires,
calculée à l'aide des coef f _nomenclature. Puis on divise cela par le nombre de source d'approvision-
nement possibles. Les capacités d'approvisionnement sont donc app_max = ST Ap /card(SA) ∗ β avec
β tiré aléatoirement dans l'intervalle [1; 1, 5] et app_min = ST Ap/|SA| ∗ alpha avec α tiré aléatoire-
ment dans l'intervalle [0, 5; 1]. Note : Avec la génération aléatoire des capacités d'approvisionnement et
l'inexistence possible des routes, on peut générer des solutions non réalisables. Elles seront détectées
avec le programme linéaire de la borne inférieure 2.3.4.
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