Adhérence Acier Béton
Adhérence Acier Béton
Adhérence Acier Béton
RÉSUMÉ. Cet article présente un modèle de loi d’adhérence béton-armature utilisable pour les
structures en béton armé affectées par la corrosion. La loi d’adhérence du Modèle Code
CEB-FIP a été modifiée pour prendre en compte les effets de la corrosion. La contrainte
d’adhérence maximale s’exprime suivant la décomposition de (Cairns, 1979). Le glissement
correspondant au début de la phase de frottement constant est calculé en fonction de taux de
corrosion par extrapolation de résultats expérimentaux. Les contraintes d’adhérence
maximales sont fonction de la progression de la fissure de corrosion (mode de rupture), du
pourcentage de corrosion, du confinement et du mode de rupture d’adhérence. La loi
proposée est applicable aux barres à haute adhérence.
ABSTRACT. This paper presents an analytical method to calculate bond stress-slip relationship
of ribbed corroded bars embedded in reinforced concrete structures. The CEB-FIP Model
Code relationship is modified to take into account corrosion effects on bond. Maximal bond
stress given by (Cairns, 1979) is modified by corrosion. Percentage of corrosion,
confinement stress, modes of failure and crack widths are integrated in the calculation of
maximal bond strength. The characteristic slip (corresponding to constant bond stress) is
proportional to corrosion percentage according to experimental results. The law can be used
for ribbed bars.
MOTS-CLÉS : corrosion, adhérence, contrainte, modèle, confinement, béton armé.
KEYWORDS: corrosion, bond, bond stress, model, confinement, reinforced concrete.
1. Introduction
Les barres utilisées en béton armé sont des barres à haute adhérence. Selon le
type d’interaction entre la barre et le béton, (Cairns, 1992) et (Andreasen, 1992) ont
distingué trois types de rupture d’adhérence. Le premier, illustré par la Figure 1.a,
est l’arrachement ou « pull-out ». Le béton est cisaillé sur les surfaces de nervure. Ce
mode apparaît quand la barre est confinée par le béton environnant. Cependant,
quand l’enrobage est inférieur à deux fois le diamètre des barres, la perte
d’adhérence a lieu par fendage du béton comme illustré sur la Figure 1.c. Dans le
Mode 2 (cf. Figure 1.b), la réaction sur les nervures cause un écrasement du béton
au-dessous des nervures et un cisaillement du béton à la surface du béton écrasé.
Dans les structures réelles, le mode de rupture par fendage est le plus fréquent. Pour
les structures saines, le mode 2 est prépondérant tandis que le mode 3 peut se
produire dans des structures corrodées à cause de la lubrification de l’interface due à
la corrosion. Dans cet article, seuls les modes 2 et 3 seront examinés. En effet, le
mode 1 n’est pas un mode de rupture de la liaison acier béton lorsque les barres sont
corrodées.
Modélisation des effets de la corrosion sur l’adhérence béton-armature à haute adhérence. 3
a) b) c
Figure 1. Mode de rupture d’adhérence : (a) Mode 1 pull-out ; (b) Mode 2 fendage
avec écrasement et/ou cisaillement du béton au-dessous des nervures ; (c) Mode 3
fendage avec glissement à la surface des nervures (Cairns, 1992).
La géométrie des nervures est caractérisée par l’aire relative de nervure, fr. L’aire
relative de nervure d’une barre fr est la proportion de l’aire des nervures, projetée sur
un plan perpendiculaire à l’axe de la barre, par rapport à la section nominale de la
barre :
(a) (b)
(c) (d)
Figure 2. Représentation des contraintes (a) contrainte d’adhérence [Tepfers
(1979)] ; (b) contraintes agissant sur la nervure (Cairns, 1979) ; (c) contraintes le
long de l’interface du béton écrasé selon l’angle α ; (d) contraintes radiales
Modélisation des effets de la corrosion sur l’adhérence béton-armature à haute adhérence. 5
τ bu = kpmax + τ b0 [8]
π /2
, k = nAr tan(φ + δ ) , Ar =
nAr f coh cot δ + tan (φ + δ )
Où, τ =
0
b
π d b sr πI r
∫ h (θ )r dθ
−π / 2
r b
π /2
et I r =
∫ h (θ )cos(θ )r dθ .
−π / 2
r b
sφ
On évalue l’état de fissuration de
la gaine de béton autour de la barre
en fonction du pourcentage de
corrosion.
Ce taux permet de calculer, par
analogie au modèle de l’anneau de
béton (Tepfers, 1979), la pression de
rouille effective prouille puis de la
comparer à la pression de rouille
maximale pmax correspondant à la
fissuration complète de l’enrobage.
Les prédictions du modèle ont été comparées aux résultats expérimentaux issus
des travaux de (Rodriguez et al., 1990) et (Al-Sulaimani et al,. 1990).
Le modèle, basé sur des lois classiques adaptées pour prendre en compte la
corrosion, fournit une estimation correcte des effets de la corrosion sur la contrainte
d’adhérence. Cependant, en raison de sa simplicité, il présente certaines limites :
1. il ne tient pas compte de la position des barres dans la section.
2. il ne traduit pas le phénomène d’amélioration de l’adhérence pour de
faibles pourcentages de corrosion (< 2%). Ce modèle convient pour des
structures présentant une corrosion conséquente.
Cette loi de comportement de la liaison acier-béton établie pour des structures
endommagées par la corrosion des armatures a été implantée dans un modèle de
simulation du comportement global de poutres corrodées en béton armé ou béton
précontraint sous sollicitations de traction, flexion simple et flexion composée. Ce
modèle a été évalué « en aveugle » lors du Projet National « Benchmark des poutres
de la Rance » au cours duquel il a été modélisé les courbes charges-flèches de 10
poutres en béton armé et béton précontraint sollicitées en traction et flexion simple et
conservées pendant quarante ans en ambiance marine dans la zone de marnage. Le
principe du modèle de calcul est présenté par (Anh Long et al., 2007). Les effets de
la corrosion sur le comportement en flexion sont traduits par la diminution du
diamètre des armatures et de la section de béton et la loi d’adhérence fonction de la
corrosion.
Corrosion & Adhérence Corrosion & Adhére nce
7 6
6 expérimental
5
expérimental
Théorique
Théorique
5
Adhérence (MPa)
4
Adhérence (MPa)
3
3
2 2
1
1
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400
0
µ m)
Pénétration (µ
0 5 10 15 20 25 30
Pénétration (%)
6. Conclusion
Bibliographie