Document 533539
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Denis CORNET
Promoteurs :
P. DU JARDIN, FUSAGx
R. BONHOMME, INRA
Novembre 2005
Membres du Jury:
• Jean-Pierre BAUDOIN, Unité de Phytotechnie tropicale et horticulture, Faculté
Universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux
• Jean-Leu MARCHAND, Département cultures annuelles, Centre de coopération
International en Recherche Agronomique pour le Développement
• Guy MERGEAI, Unité de Phytotechnie tropicale et horticulture, Faculté
Universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux
RESUME
L’igname est une plante d’importance pour des millions de personnes à travers toute la zone inter-
tropicale. Pourtant, une revue bibliographique approfondie montre très peu de publications ayant
trait à l’écophysiologie de l’igname. Cette revue a permis de montrer les limites de l’approche
empirique, notamment concernant la fertilisation minérale, et la nécessité de les contourner par des
expérimentations plus mécanistes qui permettront, à moyen terme, de mieux comprendre la plante et
sa culture.
C'est pourquoi trois génotypes d'igname D. alata, Belep, Kinabayo et Oriental, sont étudiés sur deux
sites contrastés de la Guadeloupe, à Duclos en Basse-Terre et à Godet en Grande-Terre. Une analyse
de croissance de type « Monteith » est réalisée. Leurs différences de comportement, en fonction des
facteurs agro-pédo-climatiques nous ont permis de comprendre leur fonctionnement face aux
contraintes locales. Ainsi, il s'est avéré que la production en poids de tubercule est supérieure à
Duclos par rapport à Godet. L’étude met aussi en avant une différence de précocité entre génotypes
et la met en relation avec des pratiques culturales telles que la fertilisation minérale. A Duclos, en
sols acides, il est montré que les variétés utilisées sont tolérantes au faible pH. Les connaissances
acquises permettent de mieux apprécier les moyens nécessaires à une meilleure productivité de la
culture.
De manière plus fine, les mesures de rayonnement transmis et d’indice de surface foliaire nous ont
permis de calculer le coefficient d’extinction de la lumière à travers la canopée de l’igname (k =
0,64). A partir de cette valeur, nous avons pu calculer les valeurs d’efficience d’utilisation du
rayonnement (RUE) sur l’igname (en moyenne 0,42 g de biomasse produite par MJ de rayonnement
global absorbé). L’efficience d’utilisation varie entre génotypes et entre lieux. Cette variation est
discutée.
Les exportations en nutriments par la culture sont présentées. Pour la première fois, les courbes de
dilution en azote de l’igname sont établies. Le lien avec le niveau de nutrition azotée est discuté.
Enfin, deux méthodes fiables d’estimation de l’indice foliaire, simples et adaptées au contexte de
travail des régions intertropicales, sont proposées. Elles sont basées sur la mesure de dimensions du
limbe ou sur la relation entre la biomasse et la surface foliaire.
SUMMARY
Yam is a very important crop for millions people throughout the entire inter-tropical zone. Yet, a
thorough bibliographic review reveals very few publications linked to yam crop physiology. This
review demonstrates the limits of the empirical approach, notably concerning the mineral
fertilization. It underlines the necessity of getting around these limits by a more mechanistic
approach that will able us to better understand the plant and its culture.
In this order, three yam (D. alata) genotypes, Kinabayo, Belep and Oriental, are studied on two
contrasting sites of Guadeloupe, in Duclos, Basse-Terre and to Godet, Grande-Terre. A growth
analysis of "Monteith" type is achieved. Genotype differences of behaviour, according to abiotic
factors allowed us to better understand their development towards local constraints. Thus, higher
yield was obtained at Duclos than at Godet. This study shows a difference in the precocity of variety
and links it to cultural practices like mineral fertilization. In Duclos the cultivated varieties appeared
to be tolerant to acidic soils. All these results permit us to identify the necessary means to achieve
better yam productivity.
In a more accurate way, the measures of transmitted radiation and leaf area ratio allow the
calculation of the coefficient of light extinction through yam canopy (k = 0,64). From this value, we
can calculate the values of yam global radiation use efficiency (RUE : mean of 0,42 g of dry
biomass produced by MJ of absorbed global radiation). The radiation use efficiency showed
variance between genotypes and sites. This variation is discussed further.
The nutrients removed from the soil by the crop are presented. For the first time, the relationship
between the dynamics of nitrogen uptake and dry matter accumulation of the yam are established.
The relationship with the nitrogen nutrition level is also discussed.
2
Finally, two reliable methods to estimate the LAI of the yam crop, both simple and adapted to the
inter-tropical context of experimentation, are proposed. They are based on linear measurements or
on specific leaf area.
3
REMERCIEMENTS
Mes remerciements les plus chaleureux vont à Raymond Bonhomme, directeur de recherche
à l’Unité de Recherche AgroPédoClimatique (UR-APC) de la zone Caraïbe de l’INRA. Ses
connaissances mais aussi sa patience, sa disponibilité et son humour m’ont permis
d’attendre sans broncher la prochaine éclaircie, le ceptomètre à la main.
Je dois beaucoup à mes parents, trop pour tenir sur une page. Je leur garde donc ma
reconnaissance et mon amour pour un autre jour.
Enfin, j’ai une pensée particulière pour Kim et Léa, mon épouse et ma fille, qui à travers
mes humeurs, mes absences et ma fatigue ont porté ce travail autant que moi.
ii
TABLE DES FIGURES
Figure 1 : Sensibilité à l’ombrage de deux espèces d’igname D. alata (Da) et D. rotundata (Dr). ................... 4
Figure 2 : Exportations moyennes de trois espèces d’igname (en kg nutriment par tonne de tubercule frais). . 6
Figure 3 : Effet de la température et de l’ensoleillement sur le taux de photosynthèse nette des plantes en C3
et C4.................................................................................................................................................................. 19
Figure 4 : Données météorologiques de la station de Godet (Grande-Terre, Guadeloupe) en 2004. .............. 37
Figure 5 : Données météorologiques de la station de Duclos (Basse-Terre, Guadeloupe) en 2004. ............... 38
Figure 6 : Mesures de rayonnement intercepté à l’aide d’un capteur linéaire................................................. 44
Figure 7 : Dessin d’une feuille d’igname et des mesures de dimensions réalisées........................................... 48
Figure 8 : Dynamique de surface foliaire pour deux variétés de D. alata en fonction du site. ........................ 51
Figure 9 : Dynamique de surface foliaire de deux variétés de D. alata en fonction du traitement. ................. 51
Figure 10 : Evolution des coefficients de transmission du rayonnement à travers un couvert végétal de deux
variétés d’igname (Belep et Oriental) sur deux sites de Guadeloupe (Godet et Duclos).................................. 52
Figure 11 : Relation entre l’évolution de l’indice de surface foliaire (LAI) et le coefficient d’absorption
(PCT_ABS) d’une culture d’igname. ............................................................................................................... 52
Figure 12 : Efficience d’utilisation du rayonnement absorbé par l’igname sur deux sites de Guadeloupe. .... 54
Figure 13 : Rayonnement globale cumulé sur deux sites de Guadeloupe......................................................... 55
Figure 14 : Influence de la fertilisation azotée sur l’efficience d’utilisation du rayonnement de trois variétés
d’ignames sur la station de Godet (Grande-Terre, Guadeloupe). .................................................................... 56
Figure 15 : Diagramme empilé de l’évolution des coefficients de répartition entre organe de la plante selon la
variété et le lieu................................................................................................................................................. 58
Figure 16 : Courbes de dilution en azote de l’igname en fonction de la fertilisation azotée (NN : apport > 100
unités N par hectare, N0 : pas d’apport). ......................................................................................................... 61
Figure 17 : Evolution de la concentration azotée en fonction de la biomasse totale de la pomme de terre (Wt :
biomasse totale, Nc concentration critique en azote). ...................................................................................... 61
Figure 18 : Relation entre la surface foliaire mesurée au planimètre et la surface foliaire estimée à partir du
produit de la longueur maximale et de la largeur maximale. ........................................................................... 63
Figure 19 : Estimation de la surface foliaire à partir de la biomasse fraîche et sèche de l’igname. ............... 64
iii
TABLE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Propriétés physiques des sols pour une bonne production d’igname. ............................................. 5
Tableau 2 : Comparaison entre les valeurs limites des propriétés chimiques des sols identifiées dans la
littérature et les propriétés chimiques observées des sols des zones productrices d’ignames au Nigeria.......... 6
Tableau 3 : Les analyses de croissances dans la littérature (LAD : durée de vie foliaire, LAI : indice de
surface foliaire, NAR : taux d’assimilation nette)............................................................................................... 8
Tableau 4 : Liste des publications traitant des phases de tubérisation pour différentes espèces de plantes à
tubercule. .......................................................................................................................................................... 13
Tableau 5 : Photosynthèse foliaire de quelques espèces à racines et tubercules.............................................. 18
Tableau 6 : Indice de surface foliaire des principales ignames alimentaires................................................... 20
Tableau 7 : Comparaison des indices de surface foliaire de 3 espèces d’igname cultivées dans les mêmes
conditions.......................................................................................................................................................... 21
Tableau 8 : Pratiques culturales influençant la durée de vie foliaire............................................................... 21
Tableau 9 : Influence du mode de gestion de la dormance sur le développement de l’igname hors-saison..... 25
Tableau 10 : Cinquante ans d’expérimentations en fumure minérale de l’igname........................................... 31
Tableau 11 : Analyses de sols réalisées en début de culture. ........................................................................... 37
Tableau 12 : Récapitulatif des particularités de chaque site d’expérimentation. ............................................. 40
Tableau 13 : Méthodes disponibles pour estimer l’indice de surface foliaire d’une culture. ........................... 42
Tableau 14 : Détails des analyses de concentrations réalisées pour les différentes récoltes. .......................... 45
Tableau 15 : L’estimation de la surface foliaire de différentes espèces à partir des mesures linéaires........... 47
Tableau 16 : Liste des variétés utilisées dans l'essai d'estimation de la surface foliaire à partir de dimensions
du limbe............................................................................................................................................................. 48
Tableau 17 : Durées d’émergence et dates de 50% de levée en fonction du traitement et de la variété. ......... 50
Tableau 18 : Coefficients d’extinction moyens pas site, traitement et variété. ................................................. 53
Tableau 19 : Efficience d’utilisation du rayonnement de trois variétés d’ignames par site et par traitement en
g de biomasse sèche par MJ de rayonnement global. ....................................................................................... 54
Tableau 20 : Rapport entre la biomasse sèche des racines et de la partie aérienne (tiges et feuilles) par date
de récolte pour trois variétés d’igname cultivées à Godet (Grande-Terre, Guadeloupe)................................. 58
Tableau 21 : Rendements (g.m-²) de trois variétés d’igname en fonction du traitement appliqué sur deux sites
de Guadeloupe. ................................................................................................................................................. 59
Tableau 22 : Exportations des principaux nutriments par trois variétés d'igname en fonction du site et des
traitements (NN : fertilisation azotée, N0 : pas de fertilisation). ...................................................................... 62
Tableau 23 : Caractéristiques des régressions entre surface du limbe et mesures de dimensions de 10 variétés
d’ignames.......................................................................................................................................................... 63
iv
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION_________________________________________________________ 1
1. La production d’igname___________________________________________________ 1
2. L’approche écophysiologique ______________________________________________ 1
3. Les objectifs de l’étude ____________________________________________________ 2
PARTIE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE __________________________________ 3
1. L’écologie des ignames ____________________________________________________ 3
1.1. Conditions climatiques _______________________________________________________ 3
1.2. Conditions physiques du sol ___________________________________________________ 4
1.3. Propriétés chimiques des sols __________________________________________________ 5
2. La phénologie et le développement de l’igname en culture ______________________ 7
2.1. Concept de degré.jour ________________________________________________________ 7
2.2. Description des phénophases __________________________________________________ 7
2.3. Croissance des différents organes ______________________________________________ 10
2.3.1. Tiges et feuilles _________________________________________________________ 10
2.3.2. Racines ________________________________________________________________ 10
2.3.3. Bulbilles _______________________________________________________________ 11
3. Le tubercule____________________________________________________________ 11
3.1. Origine du tubercule ________________________________________________________ 11
3.2. Initiation de la tubérisation ___________________________________________________ 12
3.3. Remplissage du tubercule ____________________________________________________ 12
3.4. Dormance et germination ____________________________________________________ 13
3.5. Maturité du tubercule _______________________________________________________ 14
3.6. Déterminisme de la tubérisation _______________________________________________ 14
3.6.1. Facteurs du milieu _______________________________________________________ 15
3.6.1.1. La température _____________________________________________________ 15
3.6.1.2. L’eau _____________________________________________________________ 15
3.6.1.3. La photopériode ____________________________________________________ 15
3.6.1.4. Les facteurs chimiques _______________________________________________ 15
3.6.2. Influence du tubercule-mère________________________________________________ 16
4. La production et la répartition de biomasse _________________________________ 17
4.1. Photosynthèse et respiration __________________________________________________ 17
4.2. Indice de surface foliaire et durée de vie foliaire __________________________________ 19
4.3. Analyse de croissance dans le temps____________________________________________ 22
4.4. Analyse de croissance en fonction du rayonnement ________________________________ 23
4.5. Répartition de la biomasse ___________________________________________________ 23
5. Le comportement de l’igname au champ ____________________________________ 24
5.1. Influence de la désaisonnalisation______________________________________________ 24
5.2. Influence des pratiques culturales ______________________________________________ 26
5.2.1. Origine des semenceaux ___________________________________________________ 26
5.2.2. Taille du semenceau ______________________________________________________ 26
5.2.3. Travail du sol ___________________________________________________________ 27
5.2.4. Date de plantation________________________________________________________ 28
5.2.5. Densité ________________________________________________________________ 28
5.2.6. Tuteurage ______________________________________________________________ 29
5.2.7. Apport de matière organique, résidus de récolte et paillage________________________ 29
5.2.8. Fertilisation minérale _____________________________________________________ 30
5.2.9. Association culturale _____________________________________________________ 32
6. La modélisation de la culture______________________________________________ 33
7. Perspectives ____________________________________________________________ 34
v
PARTIE II : MATERIELS ET METHODES _______________________________ 36
1. Analyse de croissance de trois variétés de D. alata ____________________________ 36
1.1. Objectifs _________________________________________________________________ 36
1.2. Choix des sites_____________________________________________________________ 36
1.2.1. Station expérimentale de Godet _____________________________________________ 36
1.2.1.1. Caractéristiques pédologiques__________________________________________ 36
1.2.1.2. Caractéristiques climatiques ___________________________________________ 37
1.2.2. Station expérimentale de Duclos ____________________________________________ 37
1.2.2.1. Caractéristiques pédologiques__________________________________________ 38
1.2.2.2. Caractéristiques climatiques ___________________________________________ 38
1.3. Pratiques culturales _________________________________________________________ 38
1.4. Dispositif expérimental ______________________________________________________ 39
1.4.1. Godet _________________________________________________________________ 39
1.4.2. Duclos_________________________________________________________________ 39
1.5. Le matériel végétal _________________________________________________________ 40
1.6. Récapitulatif ______________________________________________________________ 40
1.7. Méthode _________________________________________________________________ 41
1.7.1. Dynamique de levée ______________________________________________________ 41
1.7.2. Production de biomasse ___________________________________________________ 41
1.7.2.1. L’interception du rayonnement par la culture ______________________________ 41
1.7.2.1.1. La dynamique de surface foliaire _______________________________________ 42
1.7.2.1.2. La mesure du rayonnement transmis ____________________________________ 43
1.7.2.2. L’utilisation du rayonnement absorbé par la culture_________________________ 44
1.7.3. Répartition de la biomasse _________________________________________________ 44
1.7.4. Mesure des concentrations en nutriments______________________________________ 45
1.7.5. Analyse statistique _______________________________________________________ 45
2. Estimations de la surface foliaire chez l’igname ______________________________ 46
2.1. Objectifs _________________________________________________________________ 46
2.2. Mesures linéaires___________________________________________________________ 46
2.3. Poids spécifique ___________________________________________________________ 48
PARTIE III : RESULTATS ET DISCUSSIONS _____________________________ 50
1. Accumulation et répartition de la biomasse par l’igname ______________________ 50
1.1. Dynamique de levée ________________________________________________________ 50
1.2. Production de biomasse______________________________________________________ 50
1.2.1. Interception du rayonnement _______________________________________________ 50
1.2.1.1. Dynamique des surfaces foliaires _______________________________________ 50
1.2.1.2. Transmission du rayonnement dans la culture _____________________________ 52
1.2.1.3. Coefficient d’extinction ______________________________________________ 52
1.2.2. L’efficience d’utilisation du rayonnement de l’igname ___________________________ 53
1.3. Répartition de la biomasse entre les organes de la plante ____________________________ 57
1.4. Rendements _______________________________________________________________ 59
1.5. Nutrition minérale et exportations______________________________________________ 60
2. Méthodes de mesures de surface foliaire chez l’igname ________________________ 62
2.1. Mesures linéaires___________________________________________________________ 62
2.2. Poids spécifique ___________________________________________________________ 64
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES_______________________________________ 65
BIBLIOGRAPHIE ________________________________________________________ 1
ANNEXES_______________________________________________________________ 1
vi
INTRODUCTION
1. LA PRODUCTION D’IGNAME
2. L’APPROCHE ECOPHYSIOLOGIQUE
De nos jours, l’agronomie est vue comme un système complexe d’interactions entre la
plante, le sol et l’atmosphère. Une bonne compréhension de ce système nécessite une étude
systématique sur l’ensemble du cycle de la plante. Cette approche permet de mettre en
évidence les processus physiologiques de base déterminant le rendement d’une culture. La
densité, le potentiel de réponse à la fumure minérale et les autres paramètres agronomiques
sont alors étudiés en relation avec la croissance et le développement de la plante. Des études
de ce type sont maintenant fréquentes pour la plupart des plantes alimentaires d’importance,
mais leur nombre reste faible dans le cas de l’igname [CHOWDHURY 1998].
1
3. LES OBJECTIFS DE L’ETUDE
Cette étude a également montré deux méthodes simples et efficaces permettant d’estimer
l’indice de surface foliaire, paramètre essentiel à la bonne compréhension de la croissance
d’un culture.
Enfin, objectif moins avouable, cette étude a été pour moi l’occasion d’aiguiser mes armes
dans le domaine de l’écophysiologie qui m’était peu familier. J’ai pu profiter à l’INRA-
URAPC d’un encadrement scientifique, humain et matériel enthousiasmant pour un jeune
chercheur. Cet objectif ne fera évidemment pas l’objet d’un chapitre mais me permettra, je
l’espère, de déboucher sur une thèse de doctorat mieux maîtrisée.
2
PARTIE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Les ignames (genre des Dioscorea) se répartissent en plus de 600 espèces et présentent une
grande diversité d’adaptation écologique [KNUTH 1924]. La majorité des espèces se
rencontre dans les zones intertropicales de tous les continents. Des espèces d’altitude
existent cependant dans les Pyrénées et dans la chaîne des Alpes en Europe ; d’autres
encore supportent les basses températures (jusqu’à - 4 °C), comme en Argentine. Enfin,
certaines sont acclimatées aux régions tempérées. Cependant, à l’exception de Dioscorea
opposita (syn. Dioscorea batatas Decne), les ignames d’importance alimentaire croissent
entre 20°N et 20°S et en-dessous de 1000 mètres d’altitude [WILSON 1977].
La culture de l’igname requiert au moins cinq mois de pluies sur les huit mois de
croissance. En cours de cycle, elle peut tolérer de courtes périodes de stress hydrique avec
de grandes différences variétales (D. cayenensis étant réputé très exigeant en eau). Mais
cela s’accompagne presque toujours d’une réduction du rendement. Sa tolérance vient en
grande partie des réserves disponibles dans le tubercule semence. La forte proportion d’eau
dans le tubercule rend sa germination relativement indépendante du statut hydrique du sol
[ONWUEME 1976]. Mais une fois cette réserve épuisée, la sensibilité aux épisodes secs
augmente [GHUMAN et al. 1985; METRI et CARVALLO 1998]. Une alimentation hydrique
suffisante semble surtout nécessaire entre la 14ème et la 20ème semaine de croissance. Mais
cette affirmation courante dans la littérature [COURSEY 1967; NORMAN et al. 1995; ONWUEME
1978b; ORKWOR et al. 1998] ne repose que sur une expérimentation [OYOLU 1961] et les
besoins hydriques réels des ignames sont loin d’être connus.
L’igname est avant tout un taxon d’espèces tropicales qui nécessite des températures
élevées. La germination est optimale entre 25 et 30 °C, alors que des températures
inférieures à 15°C ou supérieures à 35°C retardent la germination [ONWUEME 1978b]. A
l’exception de Dioscorea japonica Thunb. et D. opposita, le taux de croissance est
fortement ralenti en dessous de 20°C et continue d’augmenter entre 25 et 30°C [COURSEY
1967]. Mais ces valeurs n’ont été vérifiés que pour la croissance de la partie aérienne
[WILSON 1977] et la référence exacte date de 1916 [COPELAND 1916].
3
La photopériode semble aussi influencer la croissance de l’igname [NJOKU 1963]. Les jours
courts, aux alentours de 12 heures, caractéristiques des zones tropicales productrices
d’igname, favorisent la tubérisation [ORKWOR et al. 1998]. A l’opposé, les jours de plus de 12
heures semblent favoriser le développement de la partie aérienne [COURSEY 1967]. Mais les
données proviennent trop souvent d’essais in-vitro [NJOKU 1963; OGAWA 1976; UDUEBO 1970]
et leurs applications à la culture hors saison par exemple est loin d’être évidente.
La floraison est aussi influencée par la photopériode. Des études menées par Arnolin en
1986 ont montré que l’évolution photopériodique annuelle rendrait compte de la variation
du délai plantation – floraison, et Buffard-Morel (1980) note l’absence de floraison à
l’ombre.
30
Rendement (t/ha)
25
20
Da
15
Dr
10
5
0
0% 56% 68% 74%
Ombrage (%)
L’igname semble être tolérante à une large gamme de sols [ASADU et al. 1990b]. Les
propriétés physiques du sol liées à une bonne production sont résumées dans le tableau 1.
Cependant, les données de Asadu et al. (1990b) et de Ohiri et Nwokoye (1983) viennent
d’échantillons collectés avant buttage. Cette opération est susceptible de changer
fondamentalement certaines de ces propriétés [KANG et WILSON 1981]. Ainsi, une
4
compaction de la zone de croissance du tubercule et des racines passant de 1,1 à 1,3 et 1,6
g.m-3 de sol diminue fortement le rendement [FERGUSON et GUMBS 1976].
Tableau 1 : Propriétés physiques des sols pour une bonne production d’igname.
Pourtant, même si l’igname est considérée comme une culture exigeante en terme de
fertilité, les sols qui les accueillent traditionnellement ne présentent pas des propriétés
chimiques très favorables. Le tableau 2 reprend les principaux paramètres des sols, avec les
seuils (de toxicité, de bonne production ou de réponse probable à la fumure) identifiés dans
la littérature et les compare avec les propriétés des sols des zones productrices d’igname au
Nigeria. A l’exception de la concentration en phosphore assimilable, les propriétés des sols
observées au Nigeria sont systématiquement plus faibles que les seuils identifiés dans la
littérature ! Pour ces sols, l’igname serait donc susceptible de montrer une forte réponse à
toute amélioration du statut nutritionnel du sol. Comme nous le verrons plus loin (cf.
§5.2.8), c’est pourtant loin d’être le cas.
5
Exportations moyennes de trois espèces d'igname
6,00
Exportations (kg de nutriment par tonne de tubercule frais)
4,90 4,96
5,00
4,33
4,07 4,06 4,09
4,00
Da
3,00 Dcr
De
2,00
1,44
1,00
0,70
0,60
0,00
Moyenne de N Moyenne de P Moyenne de K
Tableau 2 : Comparaison entre les valeurs limites des propriétés chimiques des sols identifiées dans la
littérature et les propriétés chimiques observées des sols des zones productrices d’ignames au Nigeria.
Sols des zones
productrices
Paramètre Auteurs Seuil Commentaire
d’igname au Nigeria
[ASADU et al. 1990a]
D. alata non tolérant à
pH [ABRUNA-RODRIGUEZ et al. 5,5 4,1 à 6,7
1982] la toxicité aluminique
Ntotal (%) 0,02 à 0,17
Corganique Réponse probable à la
[KAYODE 1985] 2 0,31 à 2,14
total (%) fertilisation
Matière [KOLI 1973; SOBULO 1972a, b; Réponse probable à la
SOBULO 1972c] 2 à 2,5
organique (%) fertilisation
P2O5 Limite de tolérance 1,3 à 20,9
[VANDER ZAAG 1978] 0,005
(ppm solution du sol) (Bray II)
[OHIRI 1982; OHIRI et
Mg NWOKOYE] 2,3 Bonne production
[KAYODE 1985; KOLI 1973] 0,15 Réponse probable à la
fertilisation
K+ (meq/100g) [OBIGBESAN et al. 1976;
0,31 Bonne production
0,08 à 0,92
OHIRI 1982; OHIRI et
NWOKOYE 1983]
6
CEC* [OHIRI 1982; OHIRI et
NWOKOYE 1983] 18,75 Bonne production 2,14 à 8,83
(meq/100g)
Saturation (%) [OHIRI 1982] 27 Bonne production 26 à 99,7
* : Capacité d’échange cationique.
Comme nous l’avons vu, les températures optimales de croissance de l’igname pour les
différents stades phénologiques ne sont pas connues. Seules quelques données sont
disponibles (température de germination et de croissance maximale de la partie aérienne),
sachant que la température seuil est susceptible de changer d’un stade à l’autre, voire d’un
organe à l’autre [WANG 1960]. De plus, on dispose de peu de renseignements sur la façon
dont ces températures ont été prises, et la méthode utilisée pour les identifier peut influencer
fortement les résultats [BONHOMME 2000].
Le cycle végétatif des ignames alimentaires, variable selon les espèces et cultivars, est
annuel et en phase avec l’alternance des saisons dans les régions intertropicales [ZINSOU
1997]. L’igname est adaptée aux régions alternant une saison humide et une saison sèche; la
phase active de croissance a lieu pendant la saison humide, et est suivie par la sénescence
de l’appareil aérien qui coïncide en général avec le début de la période sèche [WICKHAM et
al. 1997].
De nombreuses études se sont intéressées aux phénophases des ignames et à leurs durées
dans le temps (tableau 3). Cependant, la comparaison de ces études entre continents pose un
problème majeur. En Afrique de l’Ouest, la plantation est souvent réalisée durant la saison
sèche, avec une grande variation dans la phase de pré-émergence. La notion de nombre de
semaines après plantation n’a donc aucune utilité et la date d’émergence n’est pas toujours
disponible. Dans les Caraïbes (Barbade, Trinidad, Guadeloupe, ...), la plantation se fait en
début de saison des pluies et le tubercule germe rapidement (après un mois environ). Les
auteurs parlent alors en nombre de semaines après plantation.
7
Tableau 3 : Les analyses de croissances dans la littérature (LAD : durée de vie foliaire, LAI : indice de
surface foliaire, NAR : taux d’assimilation nette).
Sobulo (1972a) souligne l’importance des facteurs du milieu sur le calage du cycle. En
effet, les variétés de D. rotundata plantées précocement sont susceptibles d’avoir un
comportement différent de celles plantées en début de saison des pluies. Hélas, peu d’études
se sont attachées à observer l’influence de tels facteurs sur le développement de l’igname.
L’influence du système de culture à deux récoltes chez l’igname blanche (D. rotundata) n’a
pas non plus été étudiée. Or, ce système est largement répandu.
8
primaire (primary nodal complex, PNC) ou massif néoformé, dont la constance d’apparition
semble indiquer le rôle prépondérant dans la croissance et le développement de l’igname.
Les racines, les tubercules et les tiges se développeront à partir de ce même tissu.
Durant trois années de cultures, Njoku et al (1973b) montrent que les courbes de croissance
d’une variété de D. rotundata sont très semblables. Dans cette étude, le maximum de
croissance des racines apparaît systématiquement un mois avant le maximum de croissance
des tiges.
Pendant cette phase, une excroissance, en saillie, à partir du massif néoformé, est
considérée comme l’initiation de la tubérisation chez D. alata. L’initiation du tubercule
coïncide avec l’entrée en phase linéaire de la croissance exponentielle de l’appareil aérien.
Trouslot (1983) montre que l’initiation de la tubérisation pour un génotype donné est
fortement corrélé avec l’apparition d’un nombre de nœuds fixe de l’axe principal
[TROUSLOT 1983]. La croissance du tubercule est alors très lente. La durée de cette phase
varie entre 20 et 70 jours.
Cette phase démarre avec l’entrée en compétition de la partie aérienne et du tubercule pour
l’utilisation des assimilats. Ceci entraîne rapidement l’infléchissement des courbes de
croissance des tiges et feuilles. La partie aérienne fonctionne alors exclusivement pour
alimenter le tubercule. Quant au tubercule, il commence à se remplir activement suivant une
loi de croissance exponentielle. L’entrée en phase rapide de tubérisation coïncide avec le
passage par le maximum de développement foliaire [NJOKU et al. 1973; TROUSLOT 1983].
La durée de cette phase varie entre 60 et 90 jours. Durant cette phase, la plante est très
sensible aux conditions de culture (climat, itinéraire technique, stress).
9
2.3. Croissance des différents organes
Les modalités varient suivant les espèces et cultivars (florifères ou non), les individus et les
années. Les précipitations apparaissent déterminantes [CAMPBELL et al. 1962b; SOBULO
1972a].
On peut cependant reconnaître des caractères constants :
L’apparition tardive des feuilles chez D. rotundata est un avantage à l’état sauvage qui lui
permet la croissance jusqu’à la canopée avant d’émettre les premières feuilles. Mais en
culture, c’est un inconvénient puisqu’elle retarde la formation de feuilles fonctionnelles et
donc la possibilité de passage précoce à l’autotrophie.
L’axe principal croît seul pendant quelques jours. Ensuite, des bourgeons axillaires se
développent. Les deux types d’axe présentent une courbe de croissance en longueur
sigmoïdale et entrent simultanément en phase linéaire. La croissance des lianes continue
pendant 10 à 12 semaines après émergence, avant d’atteindre leur poids frais maximum.
Durant cette phase, l’axe latéral a toujours un allongement moyen journalier inférieur à
celui de l’axe principal [TROUSLOT 1983]. A l’arrêt de sa croissance, la partie aérienne
commence à entrer en sénescence. Le système aérien se dessèche complètement après 7 à
11 mois. Aucune donnée n’est disponible sur la proportion d’assimilats remobilisés de
l’appareil aérien vers le tubercule. Chez la pomme de terre, on estime cette proportion à
environ 10% de la matière sèche [MOORBY 1970].
2.3.2. Racines
Le système racinaire de l’igname est mal connu. Dumont et Choppart (1992) montrent que
le développement et la croissance du système racinaire varient selon la variété, le tuteurage,
la date de plantation (à travers la répartition des pluies) et la texture du sol. Mais
qualitativement, le système racinaire des ignames alimentaires est relativement similaire.
Clairon et Zinsou (1980) comme Njoku et al. (1973b) observent que le maximum de
développement racinaire apparaît environ un mois avant celui des parties aériennes.
En principe, seuls les plants de Dioscorea issus de graines ont des racines primaires. Les
racines de plants provenant de tubercule sont par définition, toutes adventives. La première
phase de croissance est principalement marquée par le développement d’un système
racinaire extensif [ORKWOR et al. 1998]. Celui-ci est fibreux et se développe à partir d’un
renflement à la base de la tige [ONWUEME 1978b]. Le système racinaire est fortement
superficiel (< 0,3 m de profondeur, rarement plus) [DUMONT et CHOPART 1992; JAMES 1953;
MADUAKOR et al. 1984; NJOKU et al. 1973; ONWUEME 1978b]. En revanche, Dumont et
Choppart (1992) montrent que le système racinaire de D. alata explore bien le volume de la
butte, avec un degré d’occupation racinaire du sol de 35% en moyenne.
10
Les racines adventives partant de la base de la tige ont un rôle nutritionnel (eau et
nutriment) pour la plante. La superficialité du système racinaire de l’igname la rend plus
sensible au stress hydrique.
Un autre type de racine peut apparaître sur le tubercule ou aux points de contact entre un
nœud de tige et le sol [MARTIN 1974]. Ces racines sont généralement plus courtes et plus
fines [OKEZIE et al. 1980]. Ferguson et Gumbs (1976) formulent l’hypothèse que les racines
du tubercule et la surface du tubercule elle-même jouent un rôle important dans l’absorption
de l’eau et des nutriments.
2.3.3. Bulbilles
La formation de bulbille n’est pas générale. Elles sont absentes pour D. trifida, rares pour
D. cayenensis et D. rotundata, fréquentes pour D. alata et elles caractérisent D. bublifera
où elles peuvent même supprimer la production souterraine [DEGRAS 1978]. L’organogenèse
des bulbilles est commune aux différentes espèces d’igname. Elle est axillaire, et débute sur
les bourgeons les plus jeunes, donc les plus éloignés de l’axe de la tige. L’anatomie des
bulbilles est très similaire à celles des tubercules et comme lui, elles présentent une phase
de dormance.
L’utilisation de la bulbille comme matériel de plantation, encore rare, est une voie
prometteuse. Malgré l’étagement et l’échelonnement dans le temps de la formation des
bulbilles, ces dernières ont une germination parfois plus homogène que leurs homologues
souterrains [DEGRAS 1978]. De plus, chez D. alata, elles permettent à la plantule d’émettre
presque directement des feuilles normales sans produire les écailles foliaires habituelles, ce
qui permet un passage à l’autotrophie plus rapide.
3. LE TUBERCULE
11
Une chose est sûre, les racines, les tubercules et les tiges se développent à partir d’un même
tissu, appelé massif néoformé par Trouslot (1983) ou « primary nodal complex » (PNC) par
les anglophones.
12
Tableau 4 : Liste des publications traitant des phases de tubérisation pour différentes espèces de plantes
à tubercule.
Auteur(s) Espèce
[MILTHORPE et MOORBY 1966] Solanum tuberosum
[CAMPBELL et al. 1962b; CHAPMAN 1965; FERGUSON
1973a; GAMIETTE 1999; JAMES 1953; MASON et LEWIN D. alata
1926]
[SOBULO 1972a] D. rotundata
[FERGUSON 1969b] D. trifida
[ENYI 1972a; ENYI 1972b; FERGUSON 1969b] D. esculenta
Ils identifient trois à quatre phases selon que l’on tienne compte ou non de la première :
- Phase de stagnation : formation du PNC et initiation du tubercule. La phase de
stagnation correspond chez la plupart des espèces à la germination.
- Phase de croissance lente : phase de division cellulaire rapide, augmentation du
nombre de tubercules et début de remplissage. Goenaga et Irizarry (1994) mesurent
un taux de remplissage du tubercule de seulement 0,9 g par plante et par semaine
durant les 4 premiers mois après plantation.
- Phase de croissance rapide : accumulation rapide de matière sèche dans le
tubercule. Le taux d’accumulation de matière fraîche est plus lent que celui de
matière sèche. Le taux de remplissage durant cette période est relativement élevé. Il
était respectivement de 21, 30 et 51 à 165 g de matière sèche par plante et par
semaine pour D. alata [FERGUSON 1973b], D. esculenta [ENYI 1973] et D. rotundata
[ENYI 1972a; KPEGLO et al. 1982b; NJOKU et al. 1984].
- Retour à une croissance lente : maturation du tubercule. Durant cette phase, le
poids du tubercule passe par un maximum puis diminue légèrement [ENYI 1972b;
OKOLI 1980; SOBULO 1972a; TRECHE et GUION 1979a].
Généralement, l’igname entre en dormance rapidement après la récolte pour une période
d’environ deux à quatre mois. Cependant, cette période varie selon l’espèce ou la variété. D.
cayenensis a une période de dormance plus courte que D. rotundata.
Les causes de la dormance restent inexpliquées. Les données biochimiques de Houvet et al.
(1982), étayées par des études anatomiques et morphogénétiques, montrent qu’il ne s’agit
pas d’une véritable dormance mais plutôt d’un « repos végétatif » apparent, préparatoire à
la germination. Une baisse de respiration et une augmentation de composés cellulosiques
caractérisent ce repos végétatif. Celui-ci prend fin avec l’apparition de micro-protubérances
à la surface du tubercule, caractérisant la levée de dormance.
13
3.5. Maturité du tubercule
La maturité du tubercule est une notion très relative. Sa détermination varie souvent selon
l’objectif de celui qui l’utilise. Ainsi, l’agriculteur, le consommateur, le physiologiste,
l’économiste et le nutritionniste peuvent identifier une date de maturité différente. La date
optimale de récolte en terme de rendement, ne coïncide pas toujours avec les paramètres
recherchés :
• Nutrition : La teneur en protéines augmente jusqu’à la récolte et même au-delà
[TRECHE et GUION 1979a, b, c]. De plus, le contenu en amidon est fonction de la
maturité (âge) [OSAGIE 1992].
• Conservation : Les tubercules récoltés à maturité perdent plus de poids après trois
semaines de stockage que ceux récoltés immatures [TRECHE 1989; TRECHE et GUION
1979a, b, c].
• Consommation : La teneur en sucre soluble responsable du goût sucré de certaines
variétés varie avec la maturité et la durée de stockage [KETIKU et OYENUGA 1973].
Elle est minimale au moment de l’arrêt de photosynthèse (après dessèchement des
feuilles) puis augmente en cours de stockage (respiration).
• Transformation : L’activité de l’enzyme permettant le brunissement (par blessure)
varie selon la maturité physiologique du tubercule [OZO et CAYGILL 1985],
• ...
14
Il existe de nombreux facteurs qui influencent le grossissement de l’organe de réserve chez
les plantes à racines et tubercules [CONSTANTIN et al. 1977; HAHN et HOZYO 1980; IMAS et
BANSAL 1999; JANSSON 1978; MADEC 1966; TORREY 1976; WALWORTH et al. 1990]. On ignore
encore presque tout de leur influence sur la tubérisation de l’igname.
3.6.1.1. La température
N’ayant pas fait l’objet d’études spécifiques chez l’igname, on signalera simplement que
chez les plantes des zones tempérées, elle interagit généralement avec la photopériode dans
sa régulation de la tubérisation [JOLIVET 1969, 1973].
3.6.1.2. L’eau
La germination du tubercule ne semble pas influencée par la présence d’eau dans le sol. En
cours de cycle, Onwueme (1975b) montre que le statut hydrique du sol a un effet sur la
vitesse de croissance de l’ébauche du tubercule mais pas sur son initiation. L’eau apparaît
plutôt comme facteur limitant pour la croissance des différents compartiments au cours du
développement du cycle, que comme un facteur régulant la tubérisation au sein de ce cycle
[GHUMAN et al. 1985].
3.6.1.3.La photopériode
Ce facteur est très important pour les plantes tubérifères des zones tempérées, notamment
dans l’induction puis l’amorce de la tubérisation. Pour les plantes d’origine intertropicale,
l’effet de la photopériode est plus quantitatif que qualitatif. Dans le cas de l’igname, on
remarque que la photopériode a tendance à jouer sur la vitesse de croissance plutôt que sur
l’initiation du tubercule [DEGRAS 1978; OGAWA 1976; OKEZIE 1986b; UDUEBO 1970].
Le cycle est en phase avec l’alternance des saisons qui pilote la durée de chaque
phénophase. Un désaisonnement de la culture rompt cet équilibre. Le facteur en cause est la
photopériode. En effectuant des plantations échelonnées hors saison, on met en évidence les
effets du climat sur le cycle végétatif de l’igname [LACOINTE 1984]. Quel que soit le
paramètre pris en compte, on observe un effet très net de la date de plantation sur le
développement maximal atteint.
L’effet des facteurs chimiques est en général étudié à partir de boutures de tige, ce qui pose
problème car il n’est pas évident que le développement d’un bourgeon de liane soit
équivalent à la germination d’un tubercule pour l’organogenèse du nouveau tubercule.
15
De manière générale, les facteurs hormonaux ont été peu étudiés chez l’igname. Signalons
cependant que chez les plantes tubérifères des pays tempérés :
- les cytokinines semblent liées à l’expression de la dominance apicale à la
germination et croissent parallèlement à la levée de la dormance (la kinétine a, dans
certaines conditions, un effet favorable sur la tubérisation),
- alors que les auxines exercent généralement un effet anti-tubérisant.
Il existe une connexion vasculaire très précoce entre le tubercule parental et le massif
néoformé. Plusieurs auteurs ont observé une réallocation des réserves du tubercule mère
directement dans le tubercule en formation [NJOKU et al. 1973; NWOKE et al. 1973], parfois
même avant que la tige n’ait émergé [FERGUSON 1973a; IZAWA et NATAKE 1958a, b;
ONWUEME 1975b]. Il est donc possible que le tubercule mère exerce un contrôle précoce sur
le développement de la plante. La taille et l’origine de la semence (donc du contenu en
facteur endogène, hormones, enzymes, ...) peuvent influencer fortement le développement
de la plante. Ferguson (1973) montre que plus le tubercule mère est petit, plus vite la plante
passe à l’autotrophie (avec des taux d’assimilattion net plus élevés que les gros
semenceaux). Ce passage à l’autotrophie détermine en quelque sorte la date à laquelle la
plante devient sensible aux facteurs exogènes.
16
4. LA PRODUCTION ET LA REPARTITION DE BIOMASSE
Il n’existe que quelques études portant sur l’activité photosynthétique foliaire de l’igname et
les méthodes diffèrent fortement. Les principaux résultats sont présentés dans le tableau 5.
Bhagsari (1988) observe une photosynthèse relativement faible en comparaison du manioc
et de la patate douce. Les observations réalisées par les différents auteurs sont du même
ordre de grandeur.
Parmi les plantes cultivées, il existe trois principales voies métaboliques d'assimilation du
gaz carbonique atmosphérique. La synthèse de glucose à partir du CO2 atmosphérique peut
se dérouler selon plusieurs mécanismes caractérisés par le nombre d'atomes de carbone de
l'intermédiaire métabolique :
- le 3-phosphoglycérate à trois atomes de carbone (plante dite en C3),
- ou le malate à quatre atomes de carbone (plantes dite en C4 ou CAM).
Les valeurs de vitesses maximum de photosynthèse communément observées varient entre
55 et 70 pour les plantes en C4 et entre 20 et 60 pour les plantes en C3 [LECLERC 1999],
alors que les valeurs mesurées sur l’igname dépassent difficilement 20 µmol de CO2 par m²
de feuille et par seconde.
Pourtant, la question n’est pas que rhétorique. En effet, les conséquences agronomiques du
mode de carboxylation sont nombreuses :
- l’efficience d’utilisation de l’eau est meilleure pour les C4,
- toute proportion gardée, les besoins en azote lors de la mise en place du couvert
végétal sont plus faibles pour les plantes en C4 (puisqu’elles présentent une teneur
en azote foliaire plus faible),
- les changements climatiques globaux (augmentation du CO2 atmosphérique)
affecteront moins les plantes en C4.
17
Il est possible, en étudiant l’allure des courbes de réponse photosynthétique en fonction de
la température ou de la luminosité, de spéculer sur l’appartenance de la plante à un type
photosynthétique précis (figure 3). Deux études ont établi la courbe de réponse à
l’ensoleillement pour D. alata [MASSON 2002; RODRIGUEZ 1997]. Mais les résultats sont
contradictoires et les valeurs sont toutes plus faibles que celles généralement observées pour
les autres plantes en C3 et en C4 [PENNING DE VRIES et al. 1989]. La courbe de réponse de la
photosynthèse à la température réalisée par Rodriguez (1997) se rapproche de celle
observée pour les plantes en C3, avec une diminution de la photosynthèse pour des
températures élevées.
18
Figure 3 : Effet de la température et de l’ensoleillement sur le taux de photosynthèse nette des plantes
en C3 et C4.
En revanche, l’allure de la courbe de réponse à la concentration en CO2 est, elle, bien
typique du métabolisme photosynthétique de la plante et peut servir à les différencier. Il est
nécessaire, pour réaliser ces observations, de posséder un analyseur de gaz à infrarouge et
de travailler sur des feuilles adultes à ensoleillement saturant, température et humidité
constantes.
L’igname recouvre incomplètement le sol aux densités pratiquées dans les systèmes vivriers
d’Afrique de l’Ouest (4 à 7000 plants par hectare). Au Nigeria, en fin de culture, le
recouvrement était seulement de 75% pour D. rotundata contre 93% pour D. alata [ORIUWA
et ONWUEME 1980]. Cette tendance est confirmée en Côte d’Ivoire où D. rotundata présente
un taux de recouvrement en fin de cycle de 37 à 67% contre 50 à 88% pour D. alata [KONE
1987]. Neuf semaines après plantation, D. alata présentait un taux de recouvrement de 0,26 à
0,62 [BUDELMAN 1990]. Cela la rend très sensible à la pression des plantes adventices.
L’IITA a montré que pour minimiser les pertes dues aux mauvaises herbes, il était
nécessaire de réaliser au moins quatre sarclages durant les quatre premiers mois de
croissance [IITA 1977]. Kone (1987) montre que la fertilisation augmente le recouvrement en
fin de cycle d’environ 30 à 40%.
Mais l’indice de surface foliaire maximal varie fortement selon les conditions de culture. Le
tableau 6 reprend les valeurs observées d’indice de surface foliaire dans la littérature en
fonction de l’espèce et des conditions de culture.
19
Tableau 6 : Indice de surface foliaire des principales ignames alimentaires.
Auteur(s), Densité
Pays Espèce LAImax Date* Tuteurs** Commentaire
année (pl.m-²)
[CHAPMAN
1965] Trinidad D. alata (WL) 4 17 SAG 2,7 T
[GOODING et
HOAD 1967b] Barbade D. alata (WL) 2,7 16 SAG 4,3 ns
[FERGUSON D. esculenta 10 22 SAP
1969b] Trinidad 2,4 ns
D. trifida 3,3 30 SAP
Selon taille
20 SAG
[ENYI 1972a] Sierra Leone D. esculenta 3,2 à 8,5 0,7 à 1,8 T semenceaux et
24 SAP
densité
[ENYI 1972b] Sierra Leone D. esculenta 2,4 à 4,8 20 SAG 1,2 T et NT
[SOBULO 1972a] Nigeria D. rotundata 1,9 à 2,5 16 SAG 1,2 T
[ONWUEME
1972, 1974] Nigeria D. rotundata 1,4 15 SAG ns
[FERGUSON Selon origine et
1973a] Trinidad D. alata (WL) 4,5-10 1,8 à 3,6 ns
taille du tubercule
[LACOINTE
Guadeloupe D. alata 1,4 20 SAG 1,0 T
1984]
Selon préparation
[MADUAKOR et 19 et 24
al. 1984] Nigeria D. rotundata 2,1 à 3,7 1,0 T du sol et paillage
SAP
2 années
[JIMENEZ et
RODRIGUEZ Costa Rica D. trifida 7,2 ns
1992]
[OSIRU et HAHN Mini-fragment
1994] Nigeria D. rotundata 1 à 3,8 18 SAG 4,0 T et NT
Selon mulch
[OLASANTAN Selon date de
1999] Nigeria D. cayenensis 0,2 à 1,5 24 SAP 1,0 ns
paillage (chapeau)
[GOENAGA et
IRIZARRY 1994] Puerto Rico D. alata 7,1 et 8 20 SAP 3,7 NT
[AIGHEWI et Selon cultivar
EKANAYAKE Nigeria D. rotundata 1,3 à 1,7 16 SAG 3 NT Mini-fragment
2004] (30g)
Côte D. alata 4,5 à 8
[DIBY et al. 2004] 2,7 ns Selon site
d’Ivoire D. rotundata 2 à 4,5
* : période de maximum de développement foliaire, en semaines après germination (SAG) ou en semaines après plantation (SAP).
** : T = tuteuré, NT = non tuteuré, ns = non spécifié.
Peu d’études ont essayé de déterminer l’indice de surface foliaire optimal chez l’igname.
Mais comme pour d’autres plantes rampantes, on peut s’attendre à obtenir des valeurs assez
faibles puisque la plante concentre toutes ses feuilles dans une couche relativement mince
(2,9 à 3,2 pour la patate douce) [HAHN et HOZYO 1980]. Même si le buttage permet un
étagement du feuillage, si l’igname n’est pas tuteurée, l’indice de surface foliaire optimal
doit être assez bas. Rodriguez (1997) montre que la production de matière sèche totale en
fonction de la surface foliaire suit une courbe asymptotique. Il conclut qu’une amélioration
du rendement peut être apportée si on maintient un indice de surface foliaire de 3 pendant la
plus grande partie du cycle de D. alata.
La durée de vie foliaire d’une culture (leaf area duration, LAD) mesure l’aptitude de la
plante à produire un indice de surface foliaire tout au long de son cycle. Ce paramètre
traduit donc la capacité de la plante à intercepter de la lumière sur une longue période. Le
tableau 7 reprend trois études réalisées en Inde et qui comparent la durée de vie foliaire de
trois espèces d’igname. Ce paramètre varie fortement en fonction de la variété
[CHOWDHURY 1998; ORKWOR et al. 1998], des conditions de culture mais aussi de son mode
de calcul. La comparaison de différents essais est méthodologiquement douteuse. En
20
revanche, certaines pratiques sont connues pour avoir un effet notable sur la durée de vie
foliaire (Tableau 8).
Tableau 7 : Comparaison des indices de surface foliaire de 3 espèces d’igname cultivées dans les mêmes
conditions.
Epoque*
Année Espèce LAImax LAD (jours)
(mois)
D. alata 4à6 3ème ou 4ème 404 à 698
1992
[CHOWDHURY 1998] D. rotundata 2,5 à 3,3 4ème 311 à 461
D. esculenta 2 à 2,5 3ème 136 à 178
D. alata 4à6 5 ou 6ème
ème
537 à 647
1993
[CHOWDHURY 1998] D. rotundata 3à4 6ème 350 à 394
D. esculenta 2 6ème 157 à 161
D. alata 8 5ème 330
1999
[SUJA et al. 2000] D. rotundata 1,9 (type nain) à 6 6ème 105 (nain) à 183
D. esculenta 0,75 5ème 47
* : période de maximum de développement foliaire, en mois après plantation.
Plusieurs études ont montré une corrélation fortement positive entre la durée de vie foliaire
et le rendement [CHAPMAN 1965; CHOWDHURY 1998; ENYI 1973; HAHN et HOZYO 1980;
MADUAKOR et al. 1984; RODRIGUEZ 1997]. Mais cette relation ne semble pas s’appliquer aux
indices de surfaces foliaires élevés [CHOWDHURY 1998]. Il est possible qu’à partir d’un
certain niveau, le coefficient de transmission de la lumière soit trop faible et que la
biomasse foliaire supplémentaire ne permette pas un gain d’interception du rayonnement.
Une meilleure connaissance du coefficient d’extinction de la lumière des variétés d’ignames
devrait permettre de confirmer cette hypothèse.
21
4.3. Analyse de croissance dans le temps
Les premières analyses de croissance ont été réalisées en fonction du temps [BLACKMAN
1919]. En conséquence, l’approche classique décrivait la croissance comme un changement
de biomasse dans le temps (t). Le taux de croissance de la culture (crop growth rate, CGR)
était facilement estimé à partir de récoltes successives en cours de saison : CGR = dW/dt. Il
est apparu rapidement que ce paramètre ne pouvait pas servir de comparaison entre plantes
et/ou localités puisqu’il ne tient aucun compte de la quantité de rayonnement incident et
intercepté. Malgré cette constatation, la majorité des études de croissance réalisées sur
igname utilise ce paramètre [CHOWDHURY 1998; ENYI 1972b; FERGUSON 1973a].
Cette première approche biaisée a débouché sur l’utilisation de deux autres paramètres, le
taux de croissance relatif (relative growth rate, RGR) et le taux d’assimilation nette (net
assimilation rate, NAR). Le taux de croissance relatif mesure l’efficacité de la plante à
produire du nouveau matériel, donc la quantité de matériel en croissance de la plante par
unité de poids sec [WATSON 1952] :
1 dW
RGR = ⋅ , où W est le poids sec de la plante.
W dt
Mais l’utilisation RGR suppose que l’incrément de biomasse soit une fonction inverse de la
biomasse déjà produite. Cette relation suppose que le rapport entre la biomasse et la surface
foliaire reste constant en cours de culture. De plus, implicitement, ce paramètre ne prend
pas en compte l’effet d’auto-ombrage entre feuilles pourtant fréquent [SINCLAIR et HORIE
1989]. Le RGR doit donc être utilisé avec prudence et son domaine de validité se cantonne
souvent aux premiers stades de développement. Dans la littérature, les valeurs obtenues sur
l’igname varient entre 0,1 et 0,8 g de matière sèche produite par g de biomasse déjà
produite par semaine [ENYI 1972b; NJOKU et al. 1984; OKEZIE et al. 1986].
Chapman (1965), Sobulo (1972) et Okezie et al. (1986) observent des taux d’assimilation
nette allant de 16 à 27 g de matière sèche par m² de feuille et par semaine. Ces valeurs sont
beaucoup plus faibles que celles reportées dans la littérature pour d’autres espèces
tropicales [BLACKMAN et BLACK 1959]. De leur côté, Njoku et al. (1973b) observent un
NAR moyen de 40g.m-².semaine-1.
22
4.4. Analyse de croissance en fonction du rayonnement
Mais les données relatives à l’effet du rayonnement sur la croissance de l’igname sont rares.
Goenaga et Irizarry (1994) ont utilisé des mesures de rayonnement mensuel et un modèle
temporel de régression polynomiale pour décrire le taux de surface foliaire, l’accumulation
et la répartition de biomasse chez D. alata. Leur étude a permis une analyse quantitative de
la production et de la répartition de la biomasse, mais elle apporte peu de compréhension
sur les bases physiologiques de cette production.
La répartition des assimilats et la relation source-puits, ainsi que les mécanismes qui les
contrôlent sont des processus importants en production végétale. La présence d’un organe
de stockage souterrain introduit une dimension très particulière dans l’étude de la
production de biomasse. En effet, à un moment donné du cycle, l’organe de réserve entre en
compétition avec les feuilles en croissance comme « puit » potentiel pour les assimilats
[LOOMIS et RAPOPORT 1976].
Les plantes à racines et tubercules peuvent être réparties en deux types extrêmes en fonction
de la dynamique de répartition de biomasse [LOOMIS et RAPOPORT 1976] :
- Les plantes montrant une phase de croissance conjointe des deux types de puits
(répartition équilibrée), comme la betterave.
- Et les plantes où la diminution du taux de croissance de l’appareil aérien marque le
début de la tubérisation rapide (répartition alternée) comme la pomme de terre et
l’igname.
23
La répartition de biomasse, à un moment donné, dépend du stade de développement de
l’igname. Dans les premiers stades, les assimilats sont surtout répartis entre les racines et
l’appareil aérien. Goenaga et Irizarry (1994) montrent que, trois mois après plantation,
l’appareil végétatif possède plus de 90% de la matière sèche. L’initiation du tubercule ne
commence généralement que 8 à 12 semaines après émergence pour D. alata [CAMPBELL et
al. 1962b; CHAPMAN 1965; ONWUEME 1978a], 9 à 13 semaines pour D. rotundata [KPEGLO et
al. 1982b; NJOKU et al. 1984; ONWUEME 1972; SOBULO 1972a] et 15 semaines pour D. esculenta
[ENYI 1972a]. Cette phase de transition de la dominance de répartition des assimilats du
système aérien vers le tubercule est un moment clé de la formation du rendement.
Le grossissement du tubercule continue souvent jusqu’au dessèchement total des feuilles (la
croissance en longueur s’arrête en cours de sénescence) [TROUSLOT 1983]. La sénescence
de l’appareil aérien complique donc les mesures d’indice de récolte chez l’igname. Dans la
littérature, cet indice varie entre 0,50 et 0,69 en fonction des conditions de culture mais
surtout de la variété [CHOWDHURY 1998; ENYI 1972b].
Comme nous l’avons vu au paragraphe 4.2, il existe une corrélation entre les paramètres de
développement du feuillage (LAI, LAD, nombre de feuilles) et le rendement. La corrélation
est souvent plus forte si elle se base sur le LAI au moment de l’initiation du tubercule [ENYI
1972b]. Le potentiel de tubérisation dépend donc directement de l’indice de surface foliaire
au moment de son initiation et de la durée du remplissage. En hâtant l’initiation, si le
développement aérien n'est pas suffisant, on risque de compromettre le rendement.
Pour les généticiens, le choix des critères sélection doit donc tenir compte du système de
culture communément pratiqué et des variétés utilisées. En Afrique de l’Ouest où les
densités sont faibles et où le recouvrement est rarement complet, il faut s’orienter vers la
sélection de clone développant un appareil végétatif précoce et important. En revanche,
dans des systèmes de culture plus intensifs, avec de fortes densités, la recherche doit
s’orienter vers la sélection de variétés présentant un bon indice de récolte et une tubérisation
précoce.
Chez l’igname, aucune étude portant sur la relation source-puits proprement dit n’a été
réalisée. L’appartenance aux monocotylédones rend impossible l’utilisation de greffe
réciproque comme cela a été utilisé avec succès pour la patate douce. Hahn et Hozyo (1980)
soulignent la possibilité d’utiliser les propriétés inhibitrices de l’exposition du tubercule à la
lumière pour étudier cet aspect de la physiologie de l’igname. De même, la pratique de la
double récolte, l’effeuillage et le recepage pourrait être valorisée dans ce sens.
Beaucoup d’études ont été réalisées sur le sujet et les résultats sont souvent confus et
contradictoires. Cependant, une meilleure compréhension des méthodes utilisées et de leurs
influences sur les résultats permet de nuancer ces contradictions apparentes. En condition
de croissance optimale (irrigation, tuteurage, ...), la culture hors saison de l’igname fait
intervenir deux types de facteurs :
- Les facteurs exogènes. Il s’agit de l’influence des conditions environnementales
(principalement le photopériodisme). Comme nous l’avons vu aux paragraphes 1.1
24
et 3.6.1.3, l’influence de la durée du jour (ou de sa variation) est de type quantitatif
et varie fortement avec la variété et l’espèce cultivée [VANDEVENNE et CASTANIE
1985].
- Les facteurs endogènes. Ils s’expriment surtout à travers l’influence du tubercule
semence. Celui-ci dépend de son âge qui lui-même dépend du délai entre la maturité
du tubercule et la plantation, et du mode de gestion de la dormance (tableau 9).
Gestion de la Age du
Auteur(s) Résultats
dormance tubercule
Récolte avant [GREGORY 1968] Germination hors saison
maturité [DAUDET 1980; OKOLI 1980] Germination à la date normale
Plantation précoce
Prolongation de la
dormance par Normal à [GOODING et HOAD 1967a]
Plantation tardive raccourci le cycle
radiation gamma ou vieux* de l’igname
traitement chimique
Conservation en Le cycle se déroule normalement.
atmosphère contrôlée Normal à [ARNOLIN 1981; MATHURIN (Germination rapide. Plus de tiges et
(HR : 80% et T : vieux** 1985] de tubercules par plantes. Rendement
18°C) supérieur.)
Selon
Variables. Tendance à ramener le
Par bouturage l’âge du [BUFFARD-MOREL 1980]
repos vers la saison normale.
rameau
Plants issus de CIV et Raccourcissement du cycle dû à la
Normal [LACOINTE 1984]b]
donc d’âge identique photopériode.
* : selon que le traitement arrête le vieillissement du tubercule ou bloque la germination sans affecter les régulateurs de croissance.
** : l’évolution physiologique paraît ralentie mais non stoppée (perte de dominance apicale à la germination et parfois « boulage ».
Ainsi, la plantation précoce de tubercules récoltés immatures permet une germination hors
saison pour Gregory (1980) mais non pour Daudet (1980) et Okoli (1980). Le premier
auteur a travaillé sur des fragments de tubercules d’ignames médicinales (Dioscorea
floribunda Mart et Gal et Dioscorea composita) alors que les deux suivants ont travaillé
avec des tubercules entiers de D. trifida, D. alata et D. rotundata.
25
d’avril à septembre (ébourgeonnage). Ils montrent que le cycle est d’autant plus court que la
plantation est tardive. De plus, les tubercules fils récoltés après dessèchement de l’appareil
aérien germent tous 12 ±1 mois après la levée de la dormance du tubercule mère, donc avec
une dormance très brève pour les tubercules plantés 6 mois après levée de la dormance. En
revanche, Campbell et al (1962) montrent qu’après la plantation précoce de tubercule par
rupture de la dormance, le décalage du cycle se maintient l’année suivante. Dans le
deuxième cas, le tubercule planté est jeune (rupture de la dormance) alors que dans le
premier, l’ébourgeonnage successif aboutit à un tubercule âgé physiologiquement.
En partant de plants issus de culture in vitro (donc d’âge physiologique identique), Lacointe
(1984) isole l’effet du climat sur la croissance et le développement d’ignames D. alata en
plantation échelonnée. Il montre une réduction très importante du développement maximal
de la partie souterraine, après plantation en conditions de durées de jours décroissantes. Le
cycle de la plante semble se raccourcir avec une plantation tardive aboutissant à un certain
regroupement des dates de fanaison de la partie aérienne et des dates de germination du
tubercule en année deux. Pour cette variété d’igname et dans les conditions
guadeloupéennes, il n’est donc pas possible de réaliser une culture hors saison.
En laissant de côté le problème de l’état sanitaire des semences, Miege (1957) montre que
les morceaux issus de la tête du tubercule germent plus rapidement et permettent un gain de
rendement. Depuis, cette observation a été confirmée de nombreuses fois [ENYI 1973;
FERGUSON et al. 1980; VANDEVENNE 1976] avec plusieurs explications possibles : gradient de
concentration en nutriments, de matière sèche, d’âge physiologique, absence ou présence
d’un bourgeon préformé, ... Mais dans la pratique, il est difficile de séparer ces différents
effets.
La taille des semenceaux varie fortement selon la région de production et les objectifs de
production. En Afrique de l’Ouest ou en Papouasie Nouvelle Guinée, la production des
tubercules de cérémonie nécessite des semenceaux de parfois quatre kilogrammes
[COURSEY 1967] alors que pour la production de semences par mini-fragment, la taille de
ceux-ci varient entre 20 et 80g [ASIABAKA 1996; OKEZIE 1986a].
26
En règle générale, les gros tubercules permettent une germination et une émergence plus
rapide, une croissance plus vigoureuse de la jeune plantule, une surface foliaire accrue, et
donc souvent une augmentation du rendement [AKORODA 1985; BAKER 1964; ENYI 1972A;
ENYI 1972B; FERGUSON 1973A; GIRADOT 1956; MIEGE 1957; NAKANISHI ET NEGURA 1958]. Cet
avantage a été observé sur la pomme de terre et le manioc également [BRENNER et TAHA
1966; ENYI 1973]. L’utilisation de gros tubercules permet aussi une entrée en phase de
tubérisation rapide plus précoce, par conséquence une période de tubérisation plus longue
[ONWUEME 1978a].
De plus, il a été montré que proportionnellement, les gros tubercules sont capables de
transférer plus de nutriments que les petits, augmentant encore l’avantage lié à leur taille
[FERGUSON 1973a; ONWUEME 1975b]. Le taux de germination est lui aussi plus élevé. Cela
s’explique en partie par un plus grand nombre de bourgeons germés [ONWUEME 1973]. Si la
tige principale est endommagée précocement, d’autres peuvent prendre le relais. Si
plusieurs tiges survivent, leur développement s’individualise, expliquant ainsi pourquoi la
plantation de gros tubercules permet de récolter un plus grand nombre de tubercules par
hectare [ONWUEME 1972]. Cependant, plus le tubercule semence est gros, plus le taux de
multiplication est faible [ONWUEME 1978a]. Pour un système donné, il doit être possible
d’identifier une taille de semence et une densité optimale.
En revanche, les plantes issues de semenceaux de grandes tailles semblent moins bien
utiliser les ressources. Leur taux d’assimilation nette et le taux de croissance relative sont
plus faibles que pour les plantes issues de petits tubercules et le passage à l’autotrophie plus
lent [FERGUSON 1973a; NWOKE et al. 1973].
L’igname peut être cultivée sur butte [WAITT 1961], sur billon, à plat [MORGAN 1955; OWUSU
et OFORI 1969] ou en lit surélevé [COURSEY 1967]. Le choix dépend surtout des propriétés du
sol (à plat sur des sols sableux, profonds et bien drainants), de la topographie (buttage en
bas-fond), du degré d’intensification de la culture (billons en culture mécanisée) et de la
disponibilité en main d’œuvre [LUGO et al. 1993]. Au Nigeria, Lal et Hahn (1973) montrent
que le mode de plantation (à plat, sur billon ou sur butte) n’a pas d’effet significatif sur le
rendement. Ils recommandent la confection de buttes uniquement pour des sols superficiels
ou pour des nappes d’eau affleurante en saison des pluies. Cette observation est confirmée
par Maduakor et al. (1984) qui ne mesurent pas de différence de rendement entre la
plantation sur billon et la plantation à plat.
Bien que Onwueme (1978) montre que le buttage n’est pas toujours nécessaire, la majorité
des agriculteurs au Nigeria le pratique [ASADU 1989]. La facilité de récolte influence aussi ce
choix. Le buttage évite, entre autre, le contact des racines et du tubercule avec la nappe
d’eau en saison des pluies. Et il permet d’augmenter la conductivité hydraulique du sol,
notamment en ramenant les horizons superficiels du sol, plus riches en macropores [ASADU
et al. 1996]. De plus, cette pratique est indispensable pour des sols dont la profondeur est
inférieure à 50 cm.
La plantation dans de larges buttes permet un rendement par plante supérieure et produit de
plus gros tubercules, mieux valorisables sur les marchés de l’Afrique de l’Ouest [KANG et
WILSON 1981]. Okigbo (1973) montre que la plantation sur butte ou billon augmente le
nombre de tubercule à la récolte par rapport à la plantation à plat.
27
5.2.4. Date de plantation
Une plantation précoce (en saison sèche) permet un gain de rendement de 30% en
comparaison avec une plantation en début de saison des pluies [LAL et HAHN 1973;
ONWUEME 1977; WAITT 1963]. Cependant, cette technique s’accompagne parfois de
problèmes phytosanitaires (pourriture, termites, ...) et d’un sarclage supplémentaire puisque
le travail du sol est réalisé 1 à 2 mois avant la plantation.
Dumont et Choppart (1992) montrent que la date de plantation a un effet très marqué sur
l’indice d’occupation du sol et dans une moindre mesure sur la profondeur racinaire. Cet
effet serait principalement dû à une meilleure humectation du sol si la plantation est réalisée
au début de la saison des pluies.
Clairon et Zinsou (1980) montrent que le nombre de tubercules par plante est en relation
avec le nombre de tiges germées et que ces deux paramètres augmentent avec un retard de
plantation. Arnolin et Mathurin (1983) observent aussi cette relation entre l’âge de la
semence et le nombre de tiges (donc de tubercules). Mais cette relation semble dépendre de
la variété.
5.2.5. Densité
L’igname est le plus souvent plantée en buttes ou sur billon avec des densités oscillant entre
4.000 et 35.000 plants par hectare. Le choix de la densité est fortement lié à la taille du
semenceau. Souvent, les petites semences sont utilisées à haute densité alors que les grosses
semences sont plantées à de plus grands écartements. Pour combiner les deux, les anglais
parlent de « seed rate », ou quantité de semenceaux par hectare. Ce paramètre combinant
densité et taille de semence est assez stable, même entre systèmes fort différents. Il est de
l’ordre de ±700g de semence.m-² [ONWUEME et HAVERKORT 1991].
28
précédents (densité de 10.000 plants/ha et semenceaux de 100g). D’autres auteurs ont
souligné la nécessité de prendre en compte la quantité de semence nécessaire dans un
système [BAKER 1964; KING et RISIMERI 1992; WAITT 1963]. Rodriguez (1997) montre qu’une
augmentation de la quantité de semence par hectare permet d’atteindre plus rapidement un
indice de surface foliaire maximum mais que ce dernier n’est pas significativement plus
élevé.
5.2.6. Tuteurage
Beaucoup d’études ont montré l’intérêt du tuteurage en terme de rendement [BAYOT 1994;
CORELL et al. 1955; COSTAS et al. 1968; COURSEY 1967; ENYI 1971, 1972b; IGWILO 1989; IITA
1974; IRVINE 1940; KING et RISIMERI 1992; WAITT 1961; WILSON et AKAPA 1980]. Le principal
avantage réside dans une meilleure répartition du feuillage (augmente l’interception de
rayonnement). Les plants tuteurés développent un indice de surface foliaire plus élevé et
une durée de vie foliaire accrue [CHAPMAN 1965; ENYI 1972b].
Mais d’autres avantages existent. Ainsi, le tuteurage semble aussi avoir une influence
positive dans la lutte contre l’anthracnose chez D. alata [NWANKITI et AHIARA 1983]. De
plus, cette technique permet d’augmenter la compétitivité de l’igname pour la lumière vis-à-
vis des mauvaises herbes [WAITT 1961].
Dans le cas de l’igname, il est fréquent de réaliser un paillage localisé sur le sommet de la
butte ou du billon (appelé chapeau ou coussinet) [WAITT 1961]. Ainsi réalisé, le paillage
permet de jouer sur la température du sol et le bilan hydrique de la butte ou du billon. Lal et
Hahn (1973) ont montré que la croissance de l’igname est affectée par des températures
supra-optimales et un déficit hydrique tôt dans la saison. Avec Maduakor et al. (1984), ils
montrent que le paillage réduit la température journalière maximale et améliore le statut
29
hydrique du sol. Mais cette technique est plus utile dans les régions où la plantation se fait
pendant la saison sèche et où les précipitations sont restreintes [BROWN 1931; WAITT 1961].
Dans ces conditions, les résultats peuvent être spectaculaires (50% d’émergence en plus et
augmentation de rendement de 30%) [WAITT 1961, 1963].
En dehors de cette pratique, quelques expériences ont été réalisées sur l’apport de matière
organique. Elles montrent en majorité, un effet positif sur le rendement [CAMPBELL et
GOODING 1962; FERGUSON et HAYNES 1970; WAITT 1961]. Mais les résultats varient selon la
source de matière organique [BAYOT 1994; CABIDOCHE 2000; CLAIRON et al. 1988; CLAIRON et
al. 1980; OLIVEIRA et al. 2002].
Au Nigeria, différents types de paillage (plastiques et pailles de riz) ont été testés pour la
production de semences à partir de mini-fragments [OSIRU et HAHN 1994]. Les résultats
montrent que le paillage plastique avec du polyéthylène, face blanche au dessus, donne les
meilleures performances. Par rapport au système traditionnel, il permet de presque doubler
la taille moyenne des tubercules. Dans cette expérience, le paillage a permis d’obtenir de
plus grands indices de surface foliaire pendant plus longtemps. L’avantage de cette
technique en terme de gestion des plantes adventices est évident.
Ces techniques sont bien connues et maîtrisées pour les plantes à graines (céréales,
légumineuses, coton..) [SEGUY et BOUZINAC 2001]. Par contre, peu d’expérimentations SCV
intègrent les plantes à racines et tubercules (RT) malgré leur importance dans une grande
partie des zones tropicales. Des essais préliminaires (Côte d’Ivoire, Bénin) ont montré que
la plantation d’igname [CORNET et al. 2005a] et de manioc sous mulch de légumineuse, sans
buttage, donnaient des résultats encourageants [AUTFRAY et TCHETCHE 1999; CHARPENTIER
1998; CHIKOYE et al. 2002; EKELEME et al. 2000]. Moins compliquées à gérer mais souvent
d’adoption difficile, les jachères améliorées présentent également un grand intérêt. En
Afrique de l’Ouest, le développement de tels systèmes de culture demande encore certaines
mises au point et nécessite une validation pour leur adoption effective, par une approche
participative en milieu paysan.
30
Tableau 10 : Cinquante ans d’expérimentations en fumure minérale de l’igname.
Dans ce tableau, la réponse à l’azote est la plus fréquente : 59% de réponses positives mais
seulement 27% d’essais avec des différences significatives entre traitements, le plus souvent
à de faibles doses. Les fortes doses amènent rarement un gain de rendement supplémentaire
significatif et parfois même une baisse de rendement. En conséquence, en agriculture de
subsistance, on recommande de ne pas dépasser 40 kg N/ha (plus 40 kg P2O5 et 40 kg K2O)
puisque les effets les plus marqués apparaissent avec les premières doses appliquées.
La réponse au potassium est moins fréquente : 44% de réponses positives mais seulement
9% d’essais avec des différences significatives entre traitements. Cependant, relativement
peu d’essais (34) ont été réalisés sur la fumure potassique alors que l’on connaît son
importance dans la formation du rendement et de la qualité d’autres plantes à racines et
tubercules [CONSTANTIN et al. 1977; IMAS et BANSAL 1999; JANSSON 1978; OBIGBESAN 1980;
WALWORTH et al. 1990; WILSON 1970]. La réponse de l’igname au potassium semble
dépendante de l’origine du sol [AMON et ADETUNDJI 1969], de l’historique parcellaire
31
[IRVING 1956] et surtout de l’espèce [FERGUSON et HAYNES 1970; OBIGBESAN 1981;
OBIGBESAN et al. 1976].
Même s’il coexiste souvent un grand nombre d’associations culturales faisant appel à
l’igname, deux grands types prédominent : l’igname dans les plantations pérennes et
l’igname associée aux cultures vivrières.
En association, les composantes vivrières les plus courantes sont le maïs, l’okra (Hibiscus
esculentus L.) et diverses cucurbitacées [COURSEY 1967]. On retrouve moins souvent
l’arachide, les haricots (Vigna spp. et Phaseolus spp.), le manioc, le gingembre, le mil,
l’ananas, le taro, la tomate, … [DUMONT et al. 1994; MISSAH et PETERS 1998; NWEKE 1981].
Plus récemment, la patate douce est associée à l’igname pour le contrôle des plantes
adventices [PRUDENCIO et al. 1992]. Dans la plupart de ces systèmes, l’igname est la
composante principale et les densités des autres espèces sont réduites afin de ne pas
32
diminuer sa production [VERNIER 2002]. A l’inverse, lorsque l’igname est associée à une
plantation pérenne de rente (caféier en Côte d’Ivoire, Cocotier en Inde, cacaoyer au
Cameroun, …), sa production passe en second plan.
Très peu d’études ont été réalisées sur les cultures associées à base d’igname. La plupart
d’entre elles traitent de cultures intercalaires ou complantées. Malgré leur importance, les
travaux traitant de culture en mélange sont plus rares encore. Toutes les études visent à
répondre à la question : « quelle est l’association la plus productive ? ». Les résultats sont
variables, mais aucuns ne permettent de savoir pourquoi. Cependant, dans la plupart des
études, l’igname souffre de l’association et son rendement chute significativement [CORNET
2005; WAITT 1961]. Une meilleure compréhension du type de compétition (eau, nutriments,
lumière) mis en jeu et des périodes critiques permettrait une gestion plus efficace du
système.
Dans tous les essais, il ressort qu’aux densités communément pratiquées en Afrique de
l’Ouest, l’igname n’est pas assez compétitive vis à vis des composantes associées (ou des
plantes adventices). Ce qui explique pourquoi les agriculteurs associent souvent les autres
composantes à de faible densités, et en suivant un schéma de plantation dispersée.
6. LA MODELISATION DE LA CULTURE
33
Dans le cas de l’igname, la modélisation de sa croissance et de sa production pourrait
permettre de :
- mettre en évidence les manques de connaissances et aider à concevoir les
expérimentations pour remédier à ces lacunes,
- mieux appréhender les facteurs déterminant le rendement (physiologie du
rendement),
- pouvoir prédire le rendement potentiel sous différentes conditions écologiques,
- mieux comprendre la différence entre les rendements observés (environ 10 t/ha) et
les rendements potentiels (> 70 t/ha [GURNAH 1974; IRIZARRY et RIVERA 1993;
VANDER ZAAG et al. 1980]).
Une première tentative de modélisation a été réalisée sur base de l’article de Onwueme et
Haverkort (1991) [SPIJKERBOER et al. 1990]. Cependant, beaucoup de paramètres ont été
fixés arbitrairement sans qu’il soit possible de les valider. Par la suite, Rodriguez (1997) a
développé un autre modèle préliminaire sur D. alata, appelé YamSim et adapté du modèle
SUCROS (Simple and Universal CROp growth Simulator). YamSim permet d’estimer la
croissance potentielle d’une culture en conditions optimales. Le modèle calcule
l’accumulation de carbohydrates comme une fonction de la quantité de CO2 assimilée par
une feuille, du rayonnement absorbé par la culture et de la surface foliaire. Il a été calibré
avec une variété de D. alata cultivée au Costa Rica (Guàpiles), dans des conditions
hydriques et nutritionnelles optimales, en utilisant le rayonnement total, la température
journalière moyenne et l’humidité relative entre le 152ème et le 336ème jour après plantation.
Le taux de croissance, l’indice de surface foliaire, le développement et les coefficients de
répartition sont basés sur des observations hebdomadaires.
Diby et al. (2004) ont testé le modèle sur deux espèces d’igname (D. alata et D. rotundata)
dans des conditions écologiques contrastées. Mais le modèle a surestimé la production de
biomasse de la culture dans trois cas sur quatre. Les auteurs imputent la différence entre les
valeurs estimées et mesurées aux différences de fertilité du sol et aux différences
génotypiques. Mais les conditions de culture ont dû jouer un rôle important dans ces
différences. Rodriguez (1997) a élaboré son modèle à partir d’expérimentations en culture
irriguée et tuteurée avec des densités allant de 2 à 9,5 plantes par m², alors que Diby et al.
(2004) travaillaient en culture non-irriguée et non tuteurée avec une densité de 2 plantes par
m².
7. PERSPECTIVES
34
lumière, le recouvrement, l’indice de récolte, les coefficients de répartition,... sont autant de
données indispensables à la modélisation et à la compréhension de la plante.
Cette revue bibliographique a aussi permis de montrer les limites de l’approche empirique,
notamment concernant la fertilisation minérale, et la nécessité de les contourner par des
expérimentations plus mécanistes qui permettront à moyen terme de mieux comprendre la
plante et sa culture. Les expérimentations en conditions non optimales sont toujours
nécessaires pour déterminer les contraintes (nutritionnelles, phytosanitaires, ...) et
l’influence des pratiques culturales telles que la taille des semenceaux, la densité ou le
tuteurage. Mais en intégrant d’autres paramètres que le rendement et avec une description
adéquate des conditions environnementales (rayonnement incident, température et
précipitation), ces expérimentations trouveraient un champ d’application plus large.
35
PARTIE II : MATERIELS ET METHODES
1.1. Objectifs
Les expérimentations se déroulent sur deux sites en Guadeloupe, fortement différents par
leurs conditions agropédoclimatiques. De plus, chaque site présente un traitement
spécifique.
Godet se situe sur la Grande-Terre à une latitude de 12°24’N, une longitude de 61°24’W et
une altitude de 38 mètres.
36
Tableau 11 : Analyses de sols réalisées en début de culture.
400 28
350
27
300
Précipitations (mm)
Température (°C)
250 Précipitations
26 mensuelles
200 (mm)
150 25
Température
100 moyenne (°C)
24
50
0 23
r r r il ai in t t e e e
ie ie ar
s
ille Aoû br re br br
nv vr Av M Ju
Ju o b em
J a F é M
t em ct v cem
p O
Se No Dé
Mois
Le site de Duclos se situe sur la Basse-Terre à une latitude de 16°12’ Nord, une longitude
de 61°12’ Ouest et une altitude de 110 mètres.
37
1.2.2.1. Caractéristiques pédologiques
La parcelle est située sur un sol ferralitique (ou oxisol) caractéristique des régions chaudes
et humides. Ces sols sont acides à très acides. La solubilisation de l’aluminium dans les sols
ferralitiques est une conséquence directe de l’acidité du sol. Ainsi, sous la forme Al3+;
l’aluminium devient toxique pour la plante. Les oxisols sont caractérisés aussi par une
perméabilité élevée qui entraîne un faible potentiel de rétention de l’eau et une sensibilité au
lessivage. De formation ancienne, ils ne contiennent plus aucun minéral primaire
susceptible de recharger les sols en bases. Le tableau 11 présente les principales
caractéristiques des deux parcelles (chaulée et non-chaulée) du site de Duclos en début de
culture.
Le site de Duclos se situe dans une région de transition climatique entre la Guadeloupe
sèche (moins de 1.300 mm par an) et la Guadeloupe très humide. Dans cette zone
intermédiaire, la moyenne des précipitations se situe de 1.500 à 3.000 mm d’eau par an. Les
données météorologiques de la campagne 2004 à Duclos sont présentées à la figure 5. Le
cumul des précipitations atteint 3664 mm en 2004 (alors que la moyenne annuelle sur ce
site est de 2700 mm !). Quel que soit le site, 2004 est donc une année climatique
exceptionnellement pluvieuse où l’excès d’eau peut avoir été limitant.
900 29
800
28
700
Précipitations (mm)
Précipitations
Température (°C)
0 23
ce e
Fé r
r
in
t
r il
e
pt ût
ai
O re
re
s
ie
ie
ille
br
br
ar
Ju
Av
Se Ao
b
ob
vr
nv
m
Ju
m
em
M
Ja
ct
ve
No
Dé
Mois
Les deux parcelles ont suivi un itinéraire cultural semblable, mais à des dates différentes.
L’igname est plantée sur billon sans tuteurage. Les billons sont hauts de 0,35 m en moyenne
et sont élevés dans le sens de la pente permettant ainsi l’évacuation de l’eau. L’irrigation est
réalisée, si nécessaire, au goutte-à-goutte. La semence utilisée pour la plantation est issue
d’une première récolte de chaque variété à partir d’un même lot de semence. Les
semenceaux sont obtenus à partir de fragments de tubercule. Chaque semenceau pèse entre
60 et 80 g. Les plantations ont eu lieu le 5 avril et le 1er juillet, pour Godet et Duclos
38
respectivement. Le désherbage des cultures d’igname est réalisé par sarclage ou arrachage
régulier.
Selon le site, certains paramètres changent (densité, traitement, ...). Ces paramètres sont
présentés ci-dessous et récapitulés au paragraphe 1.6.
1.4.1. Godet
L’unité expérimentale est composée de deux billons de 6 mètres de long pour une surface
de 18 m², comprenant 40 plantes. Chaque unité expérimentale est divisée en 6 placettes de 7
plantes qui seront récoltées à des dates différentes pour le suivi de la production de
biomasse. La répartition des placettes est aléatoire.
Deux facteurs sont étudiés sur ce site, la fertilisation azotée et la variété. Afin d’observer
l’influence de la fertilisation azotée sur la production de l’igname, un apport de 0, 100 ou
200 unités d’azote sous forme d’urée a été ajouté. Le phosphore est apporté en une seule
application à 50% de levée, alors que les apports de N et K sont fractionnés en deux
applications : une moitié à 50% de levée et l’autre, un mois plus tard. Dans la pratique, les
applications ont été réalisées le 15 août et le 15 septembre 2004.
Une fumure de fond a été apportée indifféremment à toute la parcelle sous forme de fumure
composée PK à hauteur de 100 unités de phosphore et de 200 unités de potassium par
hectare.
1.4.2. Duclos
Le plan de l’essai est donné en annexe 2. La parcelle est composée de billons espacés de 1,2
mètre. A l’intérieur des billons, les plants sont espacés tous les 25 cm pour une densité de
3,33 plants par m².
L’unité expérimentale est composée de trois billons de 12,5 mètres de long pour une surface
de 45 m², comprenant 150 plantes. Chaque unité expérimentale est divisée en 6 placettes de
25 plantes qui seront récoltées à des dates différentes pour le suivi de la production de
biomasse. La répartition des placettes est aléatoire.
39
septembre, soit deux mois après plantation. Son effet est donc resté limité. Ce facteur n’a
pas été pris en compte par la suite. Deux variétés ont été étudiées dans cet essai, Oriental et
Belep.
Une fumure de fond NPK a été réalisée indifféremment sur l’ensemble des traitements en
début de croissance (le 3 août 2004). Cette fumure a apporté 110, 50 et 160 kg par hectare
de N, P et K respectivement.
L’étude porte sur trois variétés d’igname de Dioscorea alata : Belep, Oriental et Kinabayo,
choisies pour leur résistance particulière à l’anthracnose. L’essai réalisé à Duclos ne
comporte pas la variété Kinabayo.
Belep est une variété héxaploïde qui ne porte que des fleurs mâles. Elle produit des
tubercules piriformes à épiderme marron et à chair blanche. Ce type de tubercule est sujet à
des déformations. Cette variété produit des bulbilles.
Oriental est une variété tétraploïde connue pour sa facilité d’adaptation aux différents
milieux. Ses feuilles sont plutôt petites, de coloration verte sombre et les nervures sont
violacées. Son tubercule brun-noir est lisse et la chair rose-violacée. Cette variété peut
fleurir (fleur femelle) et donner des fruits, mais ne produit jamais de bulbilles.
Enfin, Kinabayo, variété tétraploïde, possède des feuilles de taille moyenne, vert pâle puis
vert foncé à nervures rosées. La floraison est assez rare et les bulbilles absentes. Son
tubercule est brun noirâtre, rosé sous l’écorce, de forme très régulière. Elle est caractérisée
par un faible développement végétatif.
1.6. Récapitulatif
Le tableau 12 résume les techniques culturales appliquées et les opérations réalisées sur les
différentes parcelles.
Tableau 12 : Récapitulatif des particularités de chaque site d’expérimentation.
GODET DUCLOS
Précipitations annuelles (mm) 1625 3660
Type de sol vertisol oxisol
Date de plantation 5 avril 1er juillet
Fumure de fond 100 et 200 kg/ha de P et K 110, 50 et 160 kg/ha de N, P et K
Densité 2,22 plantes.m-² 3,33 plantes.m-²
• Variétés (3) • variétés (2)
Facteurs
• fumure azotée (3) • chaulage (2)
Variétés Belep, Oriental et Kinabayo Belep et Oriental
Fertilisation 0, 100 ou 200 kg/ha de N 0 ou 100 kg/ha de P
Date de récolte 12 janvier 2005 17 janvier 2005
Unité expérimentale 18 m², soit 40 plantes 45 m², soit 150 plantes
Nombre de répétitions 2 2
40
1.7. Méthode
Pour analyser de façon générique les différences de comportement entre les génotypes
d’igname, nous avons choisi la démarche maintenant classique des modèles de
fonctionnement de culture [BONHOMME et al. 1996]. Ainsi, l'étude des différences de
comportement portera sur :
• La phénologie des génotypes (différences de levée, de début de tubérisation,
d’apparition des bulbilles, des fleurs).
• La production de biomasse qui fait non seulement intervenir la dynamique de
surface foliaire, capteur de rayonnement, mais aussi l’efficience de transformation
de l’énergie captée en biomasse.
• La répartition de la biomasse entre les différents compartiments de la plante, et
surtout vers les tubercules, productions récoltables.
• L’influence du milieu sur cette production.
Un mois après plantation, un relevé hebdomadaire du nombre de plants germés est réalisé.
Par la suite, la dynamique de surface foliaire et la répartition de biomasse se basent sur une
évolution en nombre de jours après 50% de levée (considéré comme la date de levée pour
un traitement donné).
Depuis la première étude sur le sujet [MONSI et SAEKI 1953], de nombreux modèles ont été
développés afin de simuler les interactions entre le rayonnement et la végétation [MYNENI et
al. 1989]. Dans ce domaine, la loi de Beer, adaptée aux couverts végétaux par Monsi et Saeki
(1953) reste largement utilisée, principalement du fait de sa simplicité et de la large
utilisation des paramètres estimés. Elle permet, à partir des mesures de surface foliaire et
des rayonnements transmis et incidents, d’estimer un coefficient d’extinction de la lumière
à travers le couvert végétal (k) :
PARt
= e − k .LAI ,
PARi
41
où PAR est le rayonnement utile à la photosynthèse, t pour transmis et i pour incident. LAI
est l’indice de surface foliaire. La valeur k obtenue est utilisée dans l’équation de calcul du
rayonnement absorbé (PARa) par la culture :
PARa = 0,95.(1 − e ( − k . LAI ) ) .
Le facteur 0,95 est introduit pour tenir compte du rayonnement réfléchi par la culture. En
effet, une surface foliaire même infinie réfléchit environ 5% du rayonnement [ALLEN et
RICHARDSON 1968; BONHOMME et VARLET-GRANCHER 1977; VARLET-GRANCHER et
BONHOMME 1979].
Comme nous l’avons déjà vu, la production de biomasse dépend en premier lieu de la
quantité de rayonnement absorbé par un couvert végétal. L’indice de surface foliaire est le
paramètre le plus courant pour quantifier l’importance de ce couvert. Plusieurs méthodes
existent pour son estimation (tableau 13).
Tableau 13 : Méthodes disponibles pour estimer l’indice de surface foliaire d’une culture.
Méthode Mesure(s)
Comptage de carrés
Utilisation du contour
Méthodes d’évaluation Mesures classiques
Pesée de copies
de la surface de feuilles
Planimètre
(directe)
Scanner
Numérisation et analyse d’image
« Portable area meter »
Méthodes d’estimation Mesures de dimensions
de la surface des feuilles Estimation sur base de la biomasse
(semi-directe) foliaire
Estimation des surfaces des
Estimation de la surface
différentes feuilles
d’une plante (semi-
Mesure ou estimation de quelques
directe)
feuilles et d’autres variables
Mesure de capacitance
Comptage des non-interceptions
Mesure des fractions de trouées
d’aiguilles (points quadrats)
Estimation directe de
Photographies hémisphériques (fisheye
l’indice foliaire d’une
photography)
culture (indirecte)
« Ceptometer »
Utilisation du rayonnement solaire
« Fisheye light sensor »
comme sonde de radiation transmise
Colorimétrie de papier photosensible
Chacune de ces méthodes présente des inconvénients ou des limites. Les méthodes directes
sont pour la plupart destructives et ne permettent pas un suivi continu du même échantillon.
En revanche, elles sont souvent peu coûteuses et demandent peu de technicité. Les
méthodes indirectes présentent l’avantage d’être non destructrices. Cependant, leur
utilisation nécessite souvent une mise au point préalable. En général, on reconnaît que les
méthodes indirectes ont tendance à sous-estimer (de 25 à 50%) l’indice de surface foliaire
par rapport aux méthodes directes [BREDA 2003] ; cette différence est surtout due à la
42
distribution non aléatoire du feuillage. Une autre source de biais vient de la prise en compte
dans la mesure des branches et pétioles. Il existe plusieurs méthodes pour diminuer ces biais
mais toutes demandent un surcroît de manipulation. Les méthodes semi-directes sont un
compromis entre les deux types de méthodes. Il est souvent nécessaire de les calibrer ou de
définir leurs limites de validité. Certaines sont non destructives et la plupart sont
relativement peu coûteuses et simples d’utilisation. En revanche, elles demandent beaucoup
de main d’œuvre et leur précision dépend beaucoup de l’utilisateur.
Dans cette étude, la mesure de l’indice de surface foliaire est réalisée par planimétrage après
séparation des tiges et des feuilles. L’opération est réalisée sur un sous-échantillon aléatoire
d’au moins 250 feuilles, puis extrapolé à partir de la biomasse sèche. La mesure est réalisée
avec un planimètre de marque Li-cor (Li 3.100), avec une précision de 1%. Le principe de
ce type de planimètre est basé sur l’interception d’un flux lumineux. La mise au point de
méthodes semi-directes est discutée plus loin, au paragraphe 2.
Le coefficient de transmission foliaire est calculé sur base de mesures de rayonnement au-
dessus puis en-dessous du feuillage de l’igname (figure 6). Les mesures sont réalisées à
l’aide d’un capteur linéaire de rayonnement (Sunfleck PAR Ceptometer, Decagon Devices
Inc.). Le ceptomètre est composé d’une ligne de 80 capteurs de rayonnement espacés tous
les centimètres ; les capteurs sont constitués de cellules photosensibles de silicium. Ils
permettent la mesure du flux de photons pour des longueurs d’ondes comprises entre 400 et
700 nm, donc du rayonnement dit utile à la photosynthèse (PAR). L’appareil permet de
mémoriser un rayonnement moyen sur les 80 capteurs ainsi qu’une estimation de la
proportion de taches solaires. Ce dernier paramètre est une bonne indication du
recouvrement de la culture.
Deux ceptomètres ont été utilisés, un en plein soleil et l’autre sous la canopée, afin d’avoir
une mesure simultanée des rayonnements incidents et transmis. Le coefficient de
transmission est égal au rapport entre ces deux mesures de rayonnement. Les observations
ont été systématiquement réalisées entre 11h00 du matin et 14h00, lorsque le soleil était le
plus proche du zénith. Les observations sont réalisées avant chaque récolte, soit quatre fois
en cours de culture. Deux placettes sont ainsi observées par traitement.
La relation entre l’indice de surface foliaire et le taux de recouvrement est loin d’être
évidente. En effet, lorsque l’igname est cultivée sans tuteur, les variétés fortement
liannescantes ont tendance à enrouler leur tige les unes autour des autres, alternant des
zones de très hauts indices de surface foliaire et des zones sans recouvrement. Le caractère
hétérogène de la distribution horizontale des feuilles d’igname pose un problème
méthodologique sérieux puisque l’utilisation de la loi de Beer suppose une distribution
homogène du feuillage. Afin de prendre en compte au mieux la variabilité horizontale, les
mesures sont répétées parallèlement tous les 10 cm sur la totalité de la distance inter-billon
(figure 6). Lang et Xiang (1986) montrent que, pour un feuillage discontinu, il est
nécessaire de calculer la moyenne des logarithmes des mesures individuelles de
transmission.
43
10cm
La fraction absorbée est calculée ponctuellement pour quatre dates de récolte en cours de
végétation. Afin d’obtenir la fraction journalière de rayonnement absorbé, une interpolation
linéaire est réalisée entre chaque point de récolte. L’interpolation est réalisée à l’aide de la
fonction « remplissage – série linéaire » du logiciel Microsoft® Excel. En multipliant le
rayonnement incident et la fraction absorbée journalière, on obtient une estimation de la
quantité journalière de rayonnement absorbé.
La dernière date de récolte n’est pas prise en compte afin de ne pas biaiser la relation
biomasse/rayonnement intercepté avec des valeurs collectées après le début de la forte
sénescence.
Afin de suivre l’évolution des biomasses de chaque organe de la plante, quatre récoltes ont
été effectuées, d’août à janvier. Avant chaque récolte, les mesures de rayonnement sont
réalisées. A cette occasion, une placette de 0,8m de long (longueur du ceptomètre) sur 1,2
ou 1,5 m de large (distance inter-billon à Godet et Duclos respectivement) est délimitée.
Toute la biomasse présente dans cette placette est récoltée. Par récolte, deux placettes sont
prélevées pour chaque traitement. Pour des raisons pratiques, les récoltes à Godet et à
Duclos sont décalées.
44
Pour chaque placette, les parties souterraines sont séparées des parties aériennes (tige,
feuille et bulbille). Les bulbilles et les feuilles sont alors séparées des tiges (pétioles inclus).
Les feuilles sont ensuite dénombrées et un sous-échantillon est prélevé pour le calcul de
l’indice foliaire. La partie souterraine est lavée puis séchée sommairement. Les racines sont
séparées des tubercules. Les différents organes (tiges, feuilles, racines, bulbilles, tubercules)
sont pesés frais puis séchés à l’étuve pendant 72 heures à 80°C afin de mesurer leurs
biomasses sèches.
Une fois les échantillons des différents organes séchés puis pesés, un sous-échantillon est
prélevé. Le sous-échantillon est ensuite broyé. Une série d’analyse de concentration en
nutriments est alors réalisée sur les différents organes (tableau 14). Ces analyses serviront à
déterminer le statut nutritionnel de la plante et les exportations à la récolte.
Tableau 14 : Détails des analyses de concentrations réalisées pour les différentes récoltes.
No de Godet Duclos
Partie
récolte Nbr d’objets Analyse réalisée Nbr d’objets Analyse réalisée
Feuilles 18 2 8 1
Tiges 18 1 8 1
1
Racines 18 0 8 0
Tubercules 18 1 8 0
Feuilles 18 2 8 1
Tiges 18 1 8 1
2
Racines 18 0 8 0
Tubercules 18 1 8 0
Feuilles 9 2 8 1
Tiges 9 1 8 1
3
Racines 9 0 8 0
Tubercules 9 1 8 0
Feuilles 18 2 16 2
Tiges 18 2 16 2
Final
Racines 18 1 16 1
Tubercules 18 2 16 2
(0 = aucune analyse, 1 = concentration en azote, 2 = concentration en azote, phosphore et potassium)
Les différentes analyses statistiques réalisées pour le traitement des résultats sont effectuées
à partir du logiciel S.A.S. (Statistical Analysis System). Ainsi, nous avons pu réaliser, grâce
à ce logiciel, des analyses de variances par la procédure GLM (modèle linéaire généralisé),
et des régressions par la procédure REG. Ce logiciel permet aussi de faire des comparaisons
de moyenne par les tests de Student-Newman-Keuls.
45
2. ESTIMATIONS DE LA SURFACE FOLIAIRE CHEZ L’IGNAME
2.1. Objectifs
L’igname est une plante cultivée majoritairement en région inter-tropicale. Dans ces
régions, les outils d’expérimentations nécessaires aux observations écophysiologiques font
souvent défaut. De plus, l’entretien de ce matériel lorsqu’il est présent est lui aussi
problématique, faute de structure adéquate. L’objectif de cette étude est de développer des
méthodes d’estimation de l’indice de surface foliaire de l’igname, simples et adaptées au
contexte des régions inter-tropicales. L’estimation de l’indice foliaire est de première
importance dans l’étude de la production végétale. Durant cette étude, deux méthodes ont
été mises au point. La première, basée sur des mesures linéaires du limbe foliaire, permet un
suivi en continu de la culture mais nécessite une main d’œuvre importante. La seconde se
base sur une relation linéaire entre la surface des feuilles et leur biomasse. Cette deuxième
méthode est destructive mais présente l’avantage d’être rapide et facile d’utilisation.
Il est possible d’estimer la surface d’une feuille (S) à partir de mesures linéaires de son
limbe (souvent la longueur et la largeur, L et l). Le principe est de réaliser une régression
multiple de la surface foliaire sur les combinaisons des différentes dimensions du limbe.
Ensuite, après transformation en variable normée, une régression pas à pas permet de
choisir les variables les plus pertinentes. Cette méthode a été testée pour un grand nombre
d’espèces et reste encore d’actualité (tableau 15). Le choix du nombre de mesures à réaliser
sur le limbe dépend de la précision souhaitée et de la forme de la feuille. Les mesures les
plus courantes sont : S = A.L.l, S = A.LB ou S = A.lB où A et B sont des coefficients
empiriques [SINOQUET et ANDRIEU 1993].
Dans le cas de l’igname, les travaux menés jusqu'à présent se sont surtout focalisés sur D.
alata. Seuls Ravi et Chowdhury (1989) ont utilisé cette méthode sur trois espèces d’igname
(R² de 0.71, 0.85 et 0.77 pour D. alata, D. esculenta et D. rotundata respectivement). Mais
les régressions effectuées n’utilisent pas de variables normées et la méthode
d’échantillonnage n’est pas décrite.
L’igname possède une grande diversité de forme et de dimension foliaire. Afin de rendre la
méthode utilisable dans un maximum de situations, l’expérimentation a porté sur plusieurs
espèces provenant d’écologies contrastées. La liste des variétés et leur origine sont
présentées dans le tableau 16.
Afin de couvrir les différentes classes de tailles, les feuilles ont été collectées en fonction de
leur rang sur la tige. Ainsi, il y a quatre rangs de dix feuilles par variété. Pour chaque
variété, 40 à 50 feuilles ont donc été observées. Pour chaque feuille, trois dimensions ont
été mesurées systématiquement : la plus grande longueur, la longueur reliant l’apex et
l’insertion du pétiole et la plus grande largeur (figure 7). La surface des feuilles estimées à
partir des dimensions est ensuite comparée à la surface mesurée avec un planimètre (Li Cor,
Li 3100).
46
Tableau 15 : L’estimation de la surface foliaire de différentes espèces à partir des mesures linéaires.
Espèce Variable/Equation Auteur(s)
S = L.l.0,75 [MONTGOMERY 1911]
Maïs Log S = log L + log l – log k [LAL et SUBA RAO 1950, 1956]
S = L.l.0,73 ou S = L.6,67 [McKEE 1964]
Fraisier L ou L.l [DARROW 1932]
Haricot S = 0,0045.L.l [DAVIS 1940]
[GARG et MANDAHAR 1972; LYON
Tomate L 1948]
S = 0,747.L.l [STRICKLER et al. 1961]
Sorgho
log S = 1,50.log L – 0,41 [WENDT 1967]
S = L.l.0,77 [ASHLEY et al. 1963]
Coton
log S = 1,86.log L + 0.006 [WENDT 1967]
Xanthosoma [CHAPMAN 1964]
47
Tableau 16 : Liste des variétés utilisées dans l'essai d'estimation de la surface foliaire à partir de
dimensions du limbe.
Nbr
Année Origine Espèce Variété
échantillons
D. rotundata précoce Kpouna 40
Bénin, Fo Boure D. rotundata tardive Yakanougo 40
D. alata Florido 40
D. bulbifera Adon 40
2004 Guadeloupe, Petit-
Kabusah 40
(Cornet) Bourg, INRA-URPV
Plimbite 40
Boutou 40
Guadeloupe, Petit-
Belep 40
Bourg, INRA-URAPC
Oriental 40
Belep 50
Guadeloupe, Petit- D. alata Kinabayo 50
Bourg, INRA-URAPC
Oriental 50
Irrigué.
2001 Boutou 50
(Patetsos) Belep 50
Guadeloupe, Petit-
Kinabayo 50
Bourg, INRA-URAPC
Oriental 50
Non-irrigué.
Boutou 50
L2
L1
L1 : la plus grande longueur, L2 la longueur reliant l’apex et l’insertion du pétiole, l : la plus grande largeur
Figure 7 : Dessin d’une feuille d’igname et des mesures de dimensions réalisées.
Cette méthode repose sur la constance, pour un stade donné, du rapport « surface foliaire :
poids de la feuille ». Ce rapport est appelé « specific leaf area, (SLA) » par les anglo-
saxons. Le SLA est mesuré sur un sous-échantillon, puis une simple règle de trois permet à
partir du poids total de l’échantillon, d’en estimer la surface foliaire. Selon le cas, le poids
frais ou le poids sec est utilisé [KVET et MARSHALL 1971]. L’utilisation du poids frais
nécessite plus de précautions (statut hydrique identique des échantillons, ...). La taille du
sous-échantillon dépend de la variabilité du SLA entre feuilles d’un même pied.
48
Pour l’igname, deux références existent [MADUAKOR et al. 1984; RAVI et CHOWDHURY 1989b].
Mais dans les deux cas, la méthode d’échantillonnage n’est pas décrite et les régressions
n’utilisent pas de variables normées :
D. rotundata : S = 273,1.PS + 305 (R² : non précisé) [MADUAKOR et al. 1984],
D. rotundata : S = 0,26.PS + 10,7 (R = 0,78) [RAVI et CHOWDHURY 1989b],
D. esculenta : S = 119,1.PS + 2,22 (R = 0,49) [RAVI et CHOWDHURY 1989b],
D. alata : S = 3,3.PS + 612,1 (R = 0,27) [RAVI et CHOWDHURY 1989b],
où, S est la surface foliaire et PS la biomasse sèche.
Dans cette expérimentation, le calcul du SLA est réalisé à partir des feuilles récoltées dans
le cadre de l’essai précédent (cf. matériels et méthode 1.). Pour les deux premières récoltes,
la surface foliaire est calculée sur l’ensemble des feuilles récoltées sur les placettes. Par la
suite, la surface foliaire est mesurée sur un sous-échantillon d’au moins 250 feuilles. Une
droite de régression est réalisée entre, d’un côté, le poids frais et la surface foliaire et, de
l’autre, le poids sec et la surface foliaire.
49
PARTIE III : RESULTATS ET DISCUSSIONS
Malgré les fortes densités, l’indice de surface foliaire des cultures est resté relativement
faible (figure 8 et 9). De plus, le coefficient de variation est très élevé (données non
présentées). La principale raison de cette variabilité découle d’un choix préalable des sites
de mesure comme cela a été expliqué dans la partie « matériels et méthodes » (cf. §1.1). En
effet, l’objectif principal de l’étude impose de travailler de manière destructive
(impossibilité d’effectuer un suivi dans le temps) et avec un faible nombre de plants par
date de récolte (taille du ceptomètre et lourdeur des observations).
50
Par conséquence, il n’est pas possible d’observer d’effet significatif du traitement ou du site
sur l’indice de surface foliaire. Pourtant, il semble que la parcelle chaulée de Duclos
présente un LAI moyen légèrement supérieur à la parcelle acide en cours de saison (figure
9a et 9b). A Godet, le développement du feuillage de la variété Oriental n’est pas influencé
par la fertilisation azotée alors que celui de Belep croît avec la dose d’azote ajoutée (figure
9c et 9d).
Belep Oriental
4,5 4,5
3,9 4,0
4,0
3,5 3,4 3,5
3,0 3,0
2,5 DUCLOS 2,5 DUCLOS
2,0 2,1
2,0 GODET 2,0 GODET
1,5 1,5
1,0 1,0
0,5 0,5
0,0 0,0
25 75 125 175 25 75 125 175
Nom bre de jours après 50% de levée Nom bre de jours après 50% de levée
Figure 8 : Dynamique de surface foliaire pour deux variétés de D. alata en fonction du site.
a) Evolution de la surface foliaire de la variété Belep en fonction du b) Evolution de la surface foliaire de la variété Oriental en fonction
traitem ent sur le site de Duclos du traitem ent sur le site de Duclos
4,0 2,5
3,5
Indice de surface foliaire
2,0
3,0
2,5 1,5
Acide Acide
2,0
Chaulé Chaulé
1,5 1,0
1,0
0,5
0,5
0,0 0,0
25 75 125 175 25 75 125 175
Nom bre de jours après 50% de levée Nom bre de jours après 50% de levée
c) Evolution de la surface foliaire de la variété Belep en fonction du d) Evolution de la surface foliaire de la variété Oriental en fonction
traitem ent sur le site de Godet du traitem ent sur le site de Godet
4,5 2,5
4,0
Indice de surface foliaire
3,5 2,0
3,0
Aucun apport 1,5 Aucun apport
2,5
100 unités N/ha 100 unités N/ha
2,0
200 unités N/ha 1,0 200 unités N/ha
1,5
1,0 0,5
0,5
0,0 0,0
40 90 140 190 40 90 140 190
Nom bre de jours après 50% de levée Nom bre de jours après 50% de levée
(_ _ : 100 unités d’azote par hectare, __ : 200 unités d’azote par hectare)
Figure 9 : Dynamique de surface foliaire de deux variétés de D. alata en fonction du traitement.
En revanche, il existe une différence significative quant à la variété. Belep développe un
indice foliaire maximal plus important que Oriental (3,9 contre 2,1 respectivement).
51
1.2.1.2. Transmission du rayonnement dans la culture
0,9
0,8
0,7
Coefficient de transmission
0,6
Belep
0,5
Oriental
0,4
0,3
0,2
0,1
0
9-sept.-04 2-oct.-04 30-nov.-04 1-sept.-04 18-oct.-04 4-nov.-04 10-déc.-04
DUCLOS GODET
Date d'observation
Figure 11 : Relation entre l’évolution de l’indice de surface foliaire (LAI) et le coefficient d’absorption
(PCT_ABS) d’une culture d’igname.
52
A partir de cette relation (cf. §1.7.2.1 de la partie II), il est possible de calculer le coefficient
d’extinction par site, traitement et variété (tableau 18). Au vu de la variabilité des résultats,
nous conservons par la suite la valeur moyenne de 0,64 pour l’ensemble des traitements.
C’est cette valeur qui servira à calculer la quantité de rayonnement absorbé par la culture.
Tableau 18 : Coefficients d’extinction moyens pas site, traitement et variété.
Dans le tableau 19, on observe de fortes différences (non significatives) entre variétés.
Oriental semble présenter la meilleure RUE (0,55) suivie de Belep (0,40) et Kinabayo
(0,24).
53
Tableau 19 : Efficience d’utilisation du rayonnement de trois variétés d’ignames par site et par
traitement en g de biomasse sèche par MJ de rayonnement global.
Site Traitement Belep Oriental Kinabayo RUE par lieu et traitement
Acide 0,646 0,986 0,706
(0,46)* (0,94) (0,53)
Duclos
Chaulé 0,686 0,743 0,704
(0,89) (0,64) (0,78)
En revanche, la différence de RUE entre les deux sites est significative (figure 12). Or, en
conditions optimales, la RUE est un paramètre robuste, peu sujette aux variations [SINCLAIR
et al. 1999]. Il faut donc chercher l’explication dans l’apparition de contraintes non
maîtrisées. Il est possible que l’excès de pluviométrie soit devenu limitant. Les vertisols
fortement argileux de Godet et donc moins drainants, ont pu gêner la croissance des
tubercules. Par conséquence, une diminution de la force des puits a pu ralentir la vitesse de
la photosynthèse de la plante.
2000
1800
Biomasse produite (g.m-2)
1600
y = 0,705x
1400
1200 R2 = 0,615
Duclos
1000
Godet
800
600
400
y = 0,353x
200
0
R2 = 0,734
0 500 1000 1500 2000
-
Rayonnem ent absorbé (MJ.m ²)
Figure 12 : Efficience d’utilisation du rayonnement absorbé par l’igname sur deux sites de Guadeloupe.
54
augmentation de la RUE de 0,15 à 0,4 g.MJ-1 de rayonnement global [HAMMER et WRIGHT
1994]. De plus, l’igname n’est pas une plante de soleil au sens strict et l’ensoleillement accru
à Godet a pu ralentir la photosynthèse (fermeture des stomates, ...).
8000
Rayonnement incident journalier cumulé
7000
6000
5000
(MJ.m -²)
Duclos
4000
Godet
3000
2000
1000
nv
. r. s r. ai in il. ût t. ct. ov
. c.
év ar av ju ju ao ep dé
1-
ja 1- f 1- m 1- 1- m 1- 1- 1- 1- s 1- o 1- n 1-
Date
Sur tous les graphiques présentés, les premiers points tirent la droite de régression vers le
bas. Sinclair et Horie (1989) montrent que la RUE est sensible aux variations de LAI, si ce
dernier est inférieur à 1. Or, au paragraphe 1.2.1.1, nous avons montré que les valeurs de
LAI étaient relativement faibles. De plus, la distribution hétérogène du couvert végétal
alterne des zones de fortes densités avec des zones de faibles densités foliaires, augmentant
l’effet d’auto-ombrage entre feuilles, même avec des valeurs de LAI faibles. A l’avenir, il
serait intéressant de mieux comprendre la relation entre le LAI et le % de recouvrement, par
exemple à l’aide d’une relation de ce type :
% recouvrement = LAI/x, où x est un facteur fonction de l’hétérogénéité du feuillage.
55
a) Belep
1000
y = 0,43x
900
-2
)
R2 = 0,73
800
Biomasse produite (g.m
N0
700 N1
600
N2
500
y = 0,32x N2
400
R2 = 0,90 N1
300
200 N0
y = 0,19x
100
R2 = 0,64
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600
b) Kinabayo
1000
)
-2
800
Biomasse produite (g.m
N0
N1
600
N2
N1
400
y = 0,280x y = 0,238x N2
R2 = 0,841 R2 = 0,874 N0
200
y = 0,195x
R2 = 0,806
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600
c) Oriental
1000
-2
)
Biomasse produite (g.m
800 N0
y = 0,48x
N1
y = 0,570x R2 = 1,00
600 N2
R2 = 0,901
y = 0,409x N0
400
R2 = 0,898 N1
200 N2
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600
-
Rayonnem ent absorbé (MJ.m ²)
56
Dans le calcul de la RUE, la variabilité vient essentiellement des variations de biomasse (et
non du rayonnement intercepté). Il est possible que la taille de l’échantillon (déterminée par
la longueur du capteur et la largeur du billon) soit mal adaptée. Aux densités pratiquées et
sur la longueur du capteur (0,8m), le nombre de plantes varie de 2 à 4 par échantillon. Si au
niveau de la canopée cette différence se remarque peu, en terme de biomasse de tubercules,
elle a une grande influence. Or, pour les plantes à racines et tubercules tropicaux, dès le
milieu de saison, la majeure partie de la biomasse se situe sous terre. De plus, le nombre de
plants non-germés varie lui aussi considérablement. Cette variabilité « souterraine » n’est
pas prise en compte dans la même proportion par la mesure aérienne, puisque les lianes
recouvrent plus facilement l’espace manquant. Lors de futurs essais, il convient de porter
une attention particulière aux plants non germés. De plus, il serait peut-être nécessaire
d’adapter la densité ou d’augmenter le nombre de mesures de rayonnement dans le sens du
billon.
Il existe une différence de comportement entre variétés. Sur les deux sites, la variété Belep
(figure 15a et b) est plus précoce que la variété Orientale (figure 15c et d). L’estimation de
la date de début de remplissage rapide est de 60 à 70 jours après levée pour Belep et 70 à
115 jours après levée pour Oriental. Cette différence de précocité de développement peut
expliquer pourquoi la fertilisation azotée a un effet sur la dynamique de surface foliaire et
l’efficience d’utilisation de la radiation de Belep alors qu’elle n’en a aucun sur Oriental. En
effet, à Godet, la deuxième application d’engrais coïncide avec le début de la phase de
tubérisation rapide pour Belep alors que pour Oriental, elle la précède de plus d’un mois. La
majeure partie de l’azote peut avoir été lessivée. La fertilisation ne semble pas avoir
favorisé le développement de l’appareil végétatif d’Oriental puisque la biomasse aérienne
n’est pas plus élevée dans les parcelles fumées pour les deux dates d’observation suivant la
fertilisation (données non présentées).
Pour une même variété, il existe une différence de la durée du cycle entre sites. En effet, le
nombre de jours entre la levée et l’entrée en phase rapide de tubérisation est plus faible pour
Duclos que pour Godet. La plante « rattrape » en quelque sorte le retard dû à la plantation.
Il est intéressant de noter que la variété Belep porte des bulbilles à Godet alors qu’elle n’en
porte pas à Duclos. Pour la variété Oriental, le comportement inverse est observé. De plus,
le développement des bulbilles semble se faire au détriment du tubercule puisque si le
coefficient de répartition des bulbilles augmente, celui du tubercule diminue (figure 15b).
57
a) Belep à Duclos b) Belep à Godet
1,0 1,0
28 septembre 0,9
13 septembre
0,9
Coefficient de répartition (MS organe/MS totale)
0,8 0,8
0,7 0,7
0,6 Tubercules
0,6
Bulbilles
0,5 0,5 Racines
Tiges
0,4 0,4 Feuilles
0,3 0,3
0,2 0,2
0,1 0,1
0,0 0,0
30 44 58 72 86 100 114 128 142 156 170 184 198 30 44 58 72 86 100 114 128 142 156 170 184 198
1,0 1,0
0,8 0,8
0,7 0,7
Tubercules
0,6 0,6
Bulbilles
totale)
0,2 0,2
0,1 0,1
0,0 0,0
30 44 58 72 86 100 114 128 142 156 170 184 198 30 44 58 72 86 100 114 128 142 156 170 184 198
Figure 15 : Diagramme empilé de l’évolution des coefficients de répartition entre organe de la plante
selon la variété et le lieu.
L’importance du volume racinaire peut être évalué par le rapport entre la biomasse sèche
des racines et de la partie aérienne (tiges et feuilles). A Godet, ce rapport est
significativement différent entre variétés pour trois dates de récolte sur cinq (tableau 20).
C’est Oriental qui présente le meilleur rapport (de 0,12 à 0,32) suivie de Kinabayo (0,07 à
0,29) et de Belep (0,04 à 0,07). A Duclos, ce même rapport ne diffère pas entre variété mais
bien entre traitements. A la première date de récolte, la parcelle chaulée présente le rapport
le plus faible (0,09 contre 0,18 en sol acide). Mais cette différence ne se confirme pas aux
autres dates de récolte. De plus, l’incertitude liée à l’échantillonnage et aux difficultés de
récolte des racines nous incite à la prudence quant à l’interprétation de ces résultats.
Tableau 20 : Rapport entre la biomasse sèche des racines et de la partie aérienne (tiges et feuilles) par
date de récolte pour trois variétés d’igname cultivées à Godet (Grande-Terre, Guadeloupe).
Moyenne
Site Variété D1 D2 D3 D4 D5
par variété
Godet Belep 0,057a 0,097 0,036a 0,044 0,074a 0,060
Kinabayo 0,143b 0,111 0,071ab 0,146 0,323b 0,188
Oriental 0,173b 0,139 0,121b 0,096 0,287b 0,186
Moyenne de Godet 0,124 0,120 0,058 0,089 0,228 0,142A
Duclos Chaulé 0,094a 0,086 0,048 0,112 0,091
Acide 0,184b 0,047 0,050 0,128 0,107
Moyenne de Duclos 0,139 0,067 0,049 0,120 0,099B
a, b : valeurs significativement différentes entre variétés ou traitements.
A, B : valeurs significativement différentes entre sites.
58
1.4. Rendements
Le tableau 21 présente les rendements (g de tubercule.m-²) des trois variétés en fonction des
différents traitements. Il existe une différence significative entre sites. Malgré la plantation
tardive, Duclos produit plus que Godet. Un développement végétatif moins important (LAI)
et une efficience d’utilisation du rayonnement plus faible en sont les principales raison.
Tableau 21 : Rendements (g.m-²) de trois variétés d’igname en fonction du traitement appliqué sur deux
sites de Guadeloupe.
A Duclos, les rendements par plante, en poids frais de tubercules, sont significativement
différents. Paradoxalement, la parcelle acide s’est mieux comportée que la parcelle chaulée
(différence significative). Le nombre de tubercules par plante (2,1 en acide pour 3,6 en
chaulé) et les poids moyens des tubercules (1220 g en acide et 386 g en chaulé) sont
significativement différents.
La production de tubercules par plante est donc plus faible en sol chaulé, et cet écart
semblerait dû à la réduction du poids moyen des tubercules, alors que leur nombre par
plante est augmenté (données non présentées). Cet effet apparaît nettement sur la
distribution des poids individuels des tubercules : le chaulage accroît le nombre de petits
tubercules, et réduit le nombre de gros ; il y aurait donc une action sur l’initiation ou la
régulation du nombre de tubercules. Ceci reste à confirmer.
59
Pour l’analyse de la variance à Godet, les deux niveaux d’azote semblant conduire à des
effets comparables, ils ont donc été regroupés. Ceci conduit seulement à deux traitements :
avec et sans azote. Le rendement de Kinabayo est significativement plus faible que celui
des deux autres variétés. Pour le reste, compte tenu de la forte variabilité des données, les
effets ne sont jamais significatifs, mais qualitativement, l’azote accroît la production de
tubercules par plante pour Belep alors que l’effet est inexistant pour Oriental. Cet
accroissement de la production de Belep est surtout dû à l’augmentation du poids moyen
des tubercules et, dans une moindre mesure, du nombre de tubercules par plante. La fumure
azotée conduit, pour Belep, à une production de tubercules de plus grosse taille. Pour
Oriental, c’est surtout le nombre de petits tubercules qui est augmenté.
Il faut noter que les productions par plante et les poids moyens de tubercules sont très
faibles et se rapprochent de ceux obtenus à Duclos en sol chaulé. Oriental semble mieux
adapté aux conditions de Godet (et Belep à celles de Duclos). Ces résultats sont à manier
avec beaucoup de précautions vu l’hétérogénéité de l’essai et des prélèvements, avec une
année climatique exceptionnellement pluvieuse.
La nutrition azotée des plantes cultivées varie considérablement en cours d’année, entre
années, entre sites et entre espèces, même lorsque l’azote déjà présent dans le sol ou apporté
par la fertilisation est en quantité suffisante [GASTAL et LEMAIRE 2002]. En situation
optimale de nutrition azotée, la variabilité dans les dynamiques d’accumulation de l’azote
peut être réduite en reliant la concentration en azote de la plante avec sa biomasse plutôt
qu’en fonction du temps [LEMAIRE et SALETTE 1984]. A partir de cette relation, il est
possible de définir la concentration critique en azote comme le minimum d’azote nécessaire
pour atteindre le taux maximum de croissance [GREENWOOD et al. 1991]. Ce concept permet
de connaître en cours de croissance et dans n’importe quel environnement si la plante est en
condition supra ou sub-optimale de nutrition azotée. Le rapport entre la concentration en
azote critique et la concentration mesurée permet de quantifier la déficience en azote. Ce
rapport est appelé « indice de nutrition azotée » (nitrogen nutrition index).
Les valeurs de la courbe de l’igname sont beaucoup plus faibles (surtout pour de faibles
biomasses) que celles obtenues sur la pomme de terre par Duchenne et al. en 1997 (figure
17). Il serait intéressant de continuer ce type d’expérience afin de déterminer la courbe de
concentration critique en azote de l’igname.
60
Influence de la fertilisation azotée sur la courbe de dilution en azote de la
variété Belep sur le site de Godet.
3,5
Courbe de dilution en
Concentration des feuilles en azote (%
azote
3
Nutrition azotée
supra-optimale
2,5
2
N critique R = 0,8528
2
Ac
MS)
Ac
1,5
2 Nobservé
R = 0,6131
1
Nutrition azotée
sub-optimale
0,5
0
0 200 400 600 800 1000 1200
-
Biomasse sèche totale (g.m ²)
Figure 16 : Courbes de dilution en azote de l’igname en fonction de la fertilisation azotée (NN : apport >
100 unités N par hectare, N0 : pas d’apport).
A la récolte, les exportations sont similaires aux résultats communément cités [FERGUSON
1969a; FERGUSON et al. 1980; IRIZARRY et al. 1995; IRIZARRY et RIVERA 1985; VANDER ZAAG et
al. 1980] (tableau 22). Il semble que la fumure azotée augmente la concentration d’azote dans
le tubercule (de 0,8 à 1,11% pour Oriental et de 1,14 à 1,35% pour Belep, respectivement
sans et avec apport d’azote). En moyenne, pour un rendement de 30 tonnes par hectare,
l’igname exporte 150, 14 et 250 kg de N, P et K respectivement.
61
Tableau 22 : Exportations des principaux nutriments par trois variétés d'igname en fonction du site et
des traitements (NN : fertilisation azotée, N0 : pas de fertilisation).
kg de nutriments exportés.t-1 kg nutriments exportés.ha-1 pour un
Site Variété Trait. tubercules secs rendement de 30 t de tubercules frais
N P K N P K
Duclos Acide 11,3 0,8 17,0 147 10 221
Belep
Chaulé 10,0 0,8 16,6 130 10 216
Acide 8,6 0,8 14,5 112 10 189
Oriental
Chaulé 9,0 0,9 16,8 117 12 219
Godet N0 11,4 1,2 18,6 149 16 242
Belep
NN 13,5 1,1 20,6 176 15 268
N0 14,2 1,6 20,1 185 21 262
Kinabayo
NN 17,3 1,4 23,7 225 19 309
N0 7,7 1,1 14,4 100 14 187
Oriental
NN 11,8 1,0 16,1 153 13 209
Il est intéressant de noter que l’acidité du sol à Duclos n’a eu aucune influence sur la
concentration en phosphore du tubercule des deux variétés cultivées mais bien sur la
concentration foliaire (+0,3% et +0,22% pour Belep et Oriental respectivement). Mais cette
différence est non significative.
Une régression multiple pas à pas est réalisée par variété. Seules deux des huit variables
proposées sont jugées significatives à 5% d’erreur. Dès l’introduction de la première
variable, le coefficient de corrélation est déjà de 0,898 à 0,998 selon la variété. Mais le C(p)
de Mallows (statistique permettant de comparer les modèles obtenus avec différents
ensembles de variables) est encore assez élevé (10 à 33). L’introduction de la deuxième
variable n’augmente que faiblement le R² (0,9389). De plus, les deux variables sont
fortement corrélées. Nous retiendrons donc uniquement la première.
62
Pour huit variétés sur dix, la variable la plus corrélée est lomax_la. Pour Kabusa et
Kinabayo, ce sont les variables la_la et lo_la respectivement. Afin d’identifier un modèle
de régression basée sur une variable commune à toutes les variétés testées, nous avons
procédé à une nouvelle régression normée, avec cette fois, l’unique variable explicative
lomax_la. Les R² de ces régressions sont présentés dans le tableau 23.
Une analyse de la variance a été réalisée sur les pentes des droites de régression. Elle met en
évidence un effet significatif de la variété sur ces dernières. Cependant, une régression
réalisée sur l’ensemble des génotypes identifie à nouveau la variable lomax_la comme la
plus pertinente. Une régression normée avec cette variable sur l’ensemble des génotypes
montre que le modèle est significatif avec un R² de 0,9885 (figure 18).
Figure 18 : Relation entre la surface foliaire mesurée au planimètre et la surface foliaire estimée à
partir du produit de la longueur maximale et de la largeur maximale.
Nous proposons donc la relation suivante pour estimer la surface du limbe d’une feuille
d’igname : SL = 0,607.lomax.la. Cette relation est très proche de celle obtenue par George
(1992) sur deux génotypes d’ignames naines (D. rotundata) : SL = 0,64.lomax.la (R²
de 0,98).
63
2.2. Poids spécifique
Une méthode plus rapide encore, mais destructive, établit une relation entre la biomasse
foliaire (ici par unité de surface, m²) et l’indice de surface foliaire. Nous avons testé une
régression entre ces deux paramètres pour la biomasse sèche et la biomasse fraîche. Les
coefficients de corrélation sont très élevés (figure 19).
1200
y = 0,0249x
R2 = 0,9854
1000
800
Poids (g.m-²)
Matière fraiche
600
Matière sèche
400
y = 0,0043x
R2 = 0,9772
200
0
0 5000 10000 15000 20000 25000 30000 35000 40000 45000
-
Surface foliaire (cm².m ²)
De plus, il semble que la relation soit valable touts sites, traitements, variétés et stades de
croissance confondus. Pourtant, le poids spécifique foliaire (SLA) est connu pour varier
selon le stade ou les conditions de culture [COOPER et QUALLS 1967; KOLLER 1972; REDDY et
al. 1989]. Avant son utilisation, il est nécessaire de confirmer cette relation par d’autres
essais.
64
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
L’igname est une plante d’importance pour des millions de personnes à travers toute la zone
inter-tropicale. Pourtant, relativement peu d’études ont été réalisées sur l’igname et la
plupart se sont attachées aux aspects techniques de sa culture. Après plus de 50 ans de
recherche sur l’igname, on ne connaît que très peu la plante et son fonctionnement. La
bibliographie réalisée montre clairement qu’il existe très peu d’expérimentations touchant à
l’écophysiologie de l’igname. Ces expérimentations ont été réalisées dans des conditions
extrêmement variables et les résultats sont souvent parcellaires. De plus le grand nombre
d’espèces et de variétés accentue encore la spécificité des résultats. Même si ces études
permettent de répondre à des questions précises, elles apportent peu à la compréhension de
la culture. Cette revue bibliographique a permis également de montrer les limites de
l’approche empirique, notamment concernant la fertilisation minérale, et la nécessité de les
contourner par des expérimentations plus mécanistes qui permettront, à moyen terme, de
mieux comprendre la plante et sa culture.
Cette étude a permis d’avoir une meilleure connaissance du comportement de trois variétés
d’igname (D. alata) dans des conditions de cultures contrastées. L’analyse de croissance
réalisée a permis de mettre en évidence des différences de précocité entre génotypes. Ces
différences ont été mises en relation avec des pratiques culturales telles que la fertilisation
minérale. A Godet, la précocité de la variété Belep lui a permis de profiter de l’apport
minéral dès le début du remplissage rapide du tubercule. En revanche, l’époque
d’application doit être adaptée pour la variété Oriental, plus tardive. A Duclos, en sol acide,
l’application de phosphate a eu un effet négatif sur le rendement des deux variétés testées. Il
est probable que le mode d’application en soit la cause. De plus, que ce soit en terme de
rendement ou de paramètres caractéristiques de la croissance (LAI, RUE, ...), l’acidité du
sol n’a pas eu l’effet négatif décrit par d’autres auteurs [ABRUNA-RODRIGUEZ et al. 1982]. Au
contraire, le rendement sur la parcelle acide était supérieur à celui de la parcelle chaulée. Il
semble que les variétés utilisées soient tolérantes au faible pH. Toutes ces connaissances
permettent de mieux apprécier les moyens nécessaires à une meilleure productivité de la
culture.
De manière plus fine, cette étude s’est intéressée à la relation entre le rayonnement absorbé
et la production de biomasse. Les mesures de rayonnement transmis et d’indice de surface
foliaire nous ont permis de calculer le coefficient d’extinction de la lumière à travers la
canopée de l’igname (k = 0,64). A partir de cette valeur, nous avons pu calculer les valeurs
d’efficience d’utilisation du rayonnement (RUE) sur igname. Les observations montrent
une RUE relativement faible : de l’ordre de 0,42 g de biomasse produite par MJ de
65
rayonnement global absorbé. Cette efficience d’utilisation varie entre génotypes (0.24, 0,40
et 0.55 pour Kinabayo, Belep et Oriental respectivement) et entre lieux. Cette variation est
discutée.
Les analyses de concentration minérale dans les différents organes de la plante ont permis
de calculer les quantités de nutriments exportés et immobilisés. Les mesures de contenu en
azote foliaire ont permis d’établir une première coure de dilution de l’azote en fonction de
la biomasse totale. L’effet de la fertilisation azotée sur le rendement, le LAI et la RUE de la
variété Belep à Godet sont aussi visibles sur le contenu en azote foliaire. Sans être
réellement une courbe de concentration critique, la courbe de dilution de Belep fertilisé
permet de se faire une idée sur le statut nutritionnel des plantes cultivées dans les autres
traitements. Il serait intéressant de poursuivre ce type d’expérimentation afin de déterminer
la courbe de concentration critique en azote qui servirait de base au calcul de l’indice de
nutrition azotée pour les cultures d’igname.
Enfin, la dernière partie de cette étude a permis de développer deux méthodes demandant
peu de technicité et permettant une bonne estimation de l’indice de surface foliaire. La
première se base sur une relation entre la surface du limbe (SL) et la mesure de deux
dimensions : la plus grande longueur (lomax) et la plus grande largeur (la) de la feuille
d’ignames. Cette méthode s’est avérée efficace (R² de 0,989) sur plus de 10 génotypes
appartenant à trois espèces d’ignames. Les échantillons provenant du Bénin et de
Guadeloupe ont été collectés sur deux saisons de culture. La relation établie est la suivante :
SL = 0,607.lomax.la.
La deuxième méthode demande à être confirmée pour différentes espèces selon le stade de
développement et l’année de culture. Elle est basée sur la relation entre la surface foliaire
(S) et la biomasse sèche (PSF) ou fraîche (PFF) :
S = 0,0249.PFF (R² de 0,985) et S = 0,0043.PSF (R² de 0,977).
Dans les conditions de l’expérience, cette méthode s’est avérée efficace sur deux génotypes
cultivés dans des conditions contrastées, quel que soit le stade de développement.
66
BIBLIOGRAPHIE
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Bibliographie 19
ANNEXES
Annexes 1
ANNEXE 1 : PLAN D'EXPERIMENTATION GODET
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Parcelle
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ANNEXE 2: PLAN D'EXPERIMENTATION DUCLOS
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Résumé
L'igname est une plante exigeante en terme de fertilité du sol. Mais malgré cette affirmation
courante, peu d'information existe sur les réels besoins de l'igname et comment les satisfaire.
Il existe, par exemple, de nombreuses recommandations de fumure minérale et les doses
préconisées, basées principalement sur les exportations, sont souvent élevées. Pourtant, une
revue bibliographique des essais de fertilisation montre une réponse très contrastée et souvent
non significative de l'igname. On peut penser que les pertes en éléments lessivables sont
importantes.
Dans l'optique d'une gestion raisonnée de la fertilisation et d'une diminution des pertes par
lessivage, il est important de mieux connaître le cycle de la plante et son développement. Des
pistes d'explication sont dégagées.
En 2004, ~n essai sur l'influence de la fertilisation azotée, sur la croissance et la formation du
rendement de l'igname (Dioscorea alata) a été mis en place.
Une analyse de la production de biomasse de type « Monteith » a été réalisée: la phénologie,
le développement de la surface foliaire, la production et la répartition de la biomasse et le
rendement ont été étudiés.
Une partie des résultats obtenus est présentée ici sous l'angle de la nutrition minérale.
Annexes 5
INTRODUCTION
L'igname est une plante exigeante en terme de fertilité du sol. Mais malgré cette affirmation
courante, peu d'information existe sur les réels besoins de l'igname et comment les satisfaire.
Cet article se propose d'aborder la fertilisation minérale de l'igname en deux parties. La
première sera consacrée à un état de l'art à travers une revue bibliographique approfondie.
Une grande partie de cette revue bibliographique a été réalisée dans le cadre du projet
« Poverty alleviation and enhanced food availability in West Africa through improved yam
technologies», IFAD/WECARDfilTA et synthétisée avec le Dr Robert Carsky de l'Institut
International d' Agriculture Tropicale (IITA).
La deuxième partie partira d'une étude de cas afin de dégager quelques concepts qui
pourraient permettre de mieux appréhender la nutrition de l'igname.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
Plusieurs de ces articlés concluent rapidement par des recommandations (Tableau 1). Ainsi,
rien que pour le Nigeria, il existe plus d'une dizaine de recommandations de doses différentes
de fertilisation et ce, parfois, pour les mêmes zones, type de sols ou espèces d'igname.
L'époque d'application est elle aussi sujette à controverse (Tableau 2).
Tableau 1 : Ventilation par pays des publications sur la fertilisation de l'igname ayant abouti à une
recommandation.
Annexes 6
Tableau 2: Recommandations sur l'époque d'application de la fumure minérale
1
En plus de ces expérimentations, deux campagnes de suivis en milieu paysan à plus vaste échelle ont été
réalisées. En Côte d'Ivoire, dans le cadre de la campagne NOV ALIM, plus de 150 suivis ont été effectués sur D.
rotundata (Bigot, 1981 ). La plupart des parcelles (environs 5/6ème) montraient un effet positif de la
Annexes 7
Indépendamment des coefficients de variation élevés rencontrés généralement dans les
expérimentations sur igname, la réponse à la fumure minérale reste faible : 56% de réponses
positives mais seulement 22% d'essais avec des différences significatives entre traitements.
L'application d'engrais composés suit cette tendance globale.
1
Tous types de fertilisation confondus, D. alata semble répondre plus fréquemment à la fumure
minérale (67% de réponses positives) que le complexe d'espèce D. cayenensis-rotundata
(45% ). Cette différence de réponse entre espèces a déjà été mise en évidence pour D. alata et
D. esculenta [FERGUSON and HAYNES 1971]. De même, D. esculenta et D. trifida se
développent différemment (initiation du tubercule, époques de croissance foliaire et de .
tubérisation maximale) [FERGUSON and HAYNES 1969]. Gooding et Hoad (1967) observent des
différences de développement du tubercule entre variétés de D. alata.
Dans ce tableau, la réponse à l'azote est la plus fréquente: 58% de réponses positives mais
seulement 25% d'essais avec des différences significatives entre traitements, le plus souvent à
de faibles doses. Les fortes doses amènent rarement un gain de rendement supplémentaire
significatif et parfois même une baisse de rendement. En conséquence, en agriculture de
subsistance, on recommande de na pas dépasser 40 kg N/ha (plus 40 kg P20 5 et 40 kg K2 0)
puisque les effets les plus marqués apparaissent avec les premières doses appliquées.
Ferguson et Haynes (1971) ont déjà remarqué cette indifférence de l'igname aux sols pauvres
en azote. Ils avancent deux explications : les réserves contenues dans le tubercule semence et
la pression de domestication orientée, comme pour beaucoup de plantes tropicales, vers le
choix de variétés tolérantes aux sols pauvres, donc relativement insensible à la fumure.
'· 1
La réponse au potassium est moins fréquente: 42% de réponses positives mais seulement 9%
d'essais avec des différences significatives entre traitements. Cependant, relativement peu
d'essais (33) ont été réalisés sur la fumure potassique alors que l'on connaît son importance
dans la formation du rendement et de la qualité d'autres plantes à racines et tubercules
(pomme de terre, patate douce, manioc) [OBIGBESAN; WILSON 1970; CONSTANTIN et al. 1977;
Jansson 1979; WALWORTH et al." 1990; IMAS and BANSAL 1999]. La réponse de l'igname au
potassium semble dépendante de l'origine du sol [AMON and ADETUNDJI 1969], de l'historique
parcellaire [IRVING 1956] et surtout de l'espèce [FERGUSON and HA YNES 1971; OBIGBESAN 1981;
OBIGBESAN etal. 1981]. Obigbesan et al. (1976) montrent que D. rotundata répond
relativement mal à la fumure potassique alors que D. alata y répond si la concentration en K
dans le sol est inférieure à 0, 15 me par 100g de sol. Les résultats obtenus par Rao et al. (1989)
à la Dominique semblent confirmer cette tendance.
fertilisation. Au Nigeria, plus de 82 applications d'engrais azotés ont été réalisées sur l'igname en milieu
paysan et presque toutes montrent un effet positif (Irving, 1956).
Annexes 8
contenu en P de la plante pourrait donc provenir du tubercule semence. Ensuite, rapidement
après le passage à l'autotrophie, l'association avec des mycorhizes permettrait à l'igname de
s'affranchir d'une grande partie de ses besoins en P. Un essai mené à l'IITA montre que la
colonisation par les mycorhizes est lente (35-40% des racines fines après 50 jours puis 40-
45% après 90 jours) mais dépasse rapidement le seuil des 20% en deçà duquel l'infection
n'est pas utile à la plante [IITA 1976]. Va~der Zaag et al. (1980) montrent aussi sur D.
esculenta qu'il existe une relation entre la réponse à Pet la précocité d'infection par les
mycorhizes. Enfin, D. rotundata semble bien utiliser le phosphore, même à un faible niveau
dans la solution du sol (0.005ppm) [V ANDER ZAAG 1978].
Dans ces conditions, la réponse à la fumure en phosphore pourrait dépendre non pas de la
teneur en P assimilable dans le sol mais de la taille du tubercule semence, de sa concentq1tion
en P, de la précocité d'infection par les mycorhizes et de leur efficacité à fournir du phosphore
à la plante.
La situation est donc complexe. Plusieurs outils peuvent cependant nous aider à mieux choisir
parmi ces (trop) nombreuses recommandations. Certains sont directement utilisables par
l'agriculteur ou l'agent de développement.
Rendements potentiels
Un rendement potentiel élevé augmente la probabilité d'une réponse de l'igname à la
fertilisation. Ainsi, Vander Zaag et al. (1980) montrent, pour trois espèces d'ignames, que les
variétés à plus haut rendement potentiel ont des besoins plus élevés en phosphore. A l'inverse,
si le rendement attendu est faible pour une raison autre que la nutrition minérale (climatique,
sanitaire, ... ), la réponse à la fumure sera probablement faible. Ainsi, à la Dominique, les
fortes attaques d'anthracnoses masquent la réponse de D. alata quelle que soit la source de
nutriments (NPK, poudrette de parc, paillage, cendre, ... ) [RAO and GEORGE 1987].
En plus des conditions climatiques, les plantes à racines et tubercules sont influencées par le
milieu de 'croissance de l'organe de récolte. Ainsi, Kang et Wilson (1981), montrent que la
réponse de D. rotundata à la fertilisation minérale est accentuée par la grosseur de la butte.
L'effet d'une application d'azote est aussi accentué par la présence de tuteurs [CHAPMAN
1965].
Annexes 9
Exportations
En l'absence d'une réelle compréhension des mécanismes contrôlant la nutrition minérale de
l'igname, plusieurs recommandations se basent sur les exportations. La figure 1 reprend les
exportations par tonne de matière fraîche. Elles sont assez stables entre espèces.
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Figure 1 : Exportations moyennes de trois espèces d'igname : D. alata (Da), D. cayenensis-rotundata (Der),
D. esculenta (De).
La connaissance des exportations nous renseigne sur la quantité de nutriments qui seront
réellement soustraits au sol. Mais pour connaître la quantité exacte de nutriments dont la
plante a besoin, il est nécessaire de mesurer les besoins internes (feuillage, racines, ... ). Or,
peu d'études ont estimé la quantité totale de nutriments nécessaires à la production de
biomasse [SOBULO 1972a; IRIZARRY and RIVERA 1985]. Et aucune ne présente un bilan complet
englobant l'apport réalisé par le tubercule semence et les pertes dues à la sénescence.
De plus, les pratiques culturales qui jouent sur la relation source - puit (tuteurage, préparation
du sol, ... ) sont susceptibles d'influencer la répartition des assimilas et ainsi de modifier
l'indice de récolte en nutriments. Il est donc nécessaire de réaliser d'autres études sur ce sujet.
Annexes 10
Analyses de sol
Connaissant la quantité de nutriments nécessaires à la plante en fonction du rendement visé,
une analyse de sol permettra de connaître la réserve en nutriments disponibles. La différence
entre les deux est, à peu de chose près (perte par lessivage, phénomène de rétention, ... ), la
quantité nécessaire à appliquer.
De plus, à partir des valeurs obtenues pa:r analyse de sol, il est possible d'estimer la
probabilité de réponse à un élément. Ainsi, Kayode (1985) montre que l'igname (D.
rotundata) ne répond pas à une fumure azotée pour des sols montrant une concentration en
matière organique de 4,5-5,5% mais répond bien pour des sols avec un taux de seulement 0,9-
1,7%. De même, Koli (1973) montre une nette réponse pour des sols avec un taux de matière
organique inférieur à 0,8%. Sobulo (1972b), pour sa part, estime qu'au delà de 2,69% de,
matière organique dans le sol, l'igname n'est pas susceptible de répondre à une fumure
azotée.
Obigbesan et al. ( 197 6) ont estimé la concentration critique en potassium à 0, 15 meq/1 OOg de
sol. De son côté, Kayode ( 1985) n'observe aucun effet de la fertilisation potassique pour des
sols présentant plus de 0,15 meq/lOOg de K échangeable. Koli (1973) n'observe aucune
réponse au potassium à 0,29 meq/lOOg.
ETUDE DECAS
Matériel et méthodes
L'essai s'est déroulé sur la station expérimentale de l'INRA à Godet (Grande-Terre,
Guadeloupe) durant la saison de culture 2004. La plantation est réalisée sur billon sans
tuteurage à une densité d'environs 22000 plants par hectare. Trois variétés de D. alata
(Kinabayo, Belep et Oriental) sont comparées dans un essai factoriel avec trois doses d'azote
(0, 100 et 200 unités d'azote par hectare). Une fumure de fond de PK (100 et 200 unités par
hectare, respectivement sous forme de phosphate super triple et de sulfate de potasse) est
apportée à l'essai. Les apports minéraux sont réalisés en bande continue sur le billon à 10 cm
de la base du plant et sont effectués en deux temps. La première application est faite 6
semaines après émergence (50% de germination) et la seconde 6 semaines plus tard.
L'irrigation est réalisée, si nécessaire, au goutte-à-goutte. Les analyses de sols réalisées sur la
parcelle sont résumées dans le tableau 4. Au vu des limites de sensibilités identifiées plus
haut, l'igname n'est pas susceptible de montrer une réponse franche à la fertilisation sur ce
type de sol.
Tableau 4 : Analyses de sol réalisées sur la parcelle expérimental de Godet, 2004.
Annexes 11
Une analyse de production de type« Monteith » est réalisée à partir de 4 dates de récoltes en
cours de cycle. La radiation interceptée est calculée à partir de 28 mesures au dessus et en
dessous de la canopée, avant chaque date de récolte et pour chaque traitement, à l'aide d'un
ceptomètre (Sunfleck Ceptometer, Decagon). La surface foliaire est mesurée pour chaque
récolte à l'aide d'un planimètre (modèle LI 3100, LI-COR Inc., Lincoln, Nebraska). La
relation entre l'indice de surface foliaire 'et la radiation interceptée permet de calculer le
coefficient d'interception du couvert (K). La température moyenne, la pluviométrie et la
radiation globale (RG) ont été collectées sur le site de Godet tout au long de
l'expérimentation.
Les résultats sont à manier avec prudence vu l'hétérogénéité de l'essai et des prélèvements,
avec une année climatique exceptionnellement pluvieuse où l'excès d'eau peut avoir été .
limitant (Figure 2).
Données météorologiques de la station de Godet en 2004
400 28
350
27
- 300
E
6
.S. 250 26 ~
- Précipitations
1/J
~ mensuelles
C
.g 200
! (mm)
.a •Q)
.l.,
25 c.
150
] -+- Température 1
a: 100 moyenne (0 C)
24
23
Mois
Rendement
Les deux niveaux d'apport d'azote semblant conduire à des effets comparables ont été
regroupés, ce qui conduit à seulement deux traitements : sans azote (NO) et avec azote (NN).
La production du génotype Kinabayo ayant été extrêmement faible (de l'ordre de 200 g par
plante), les données correspondantes n'ont pas été incluses dans les comparaisons entre
génotypes.
Compte tenu de la forte variabilité des données, les effets ne sont jamais significatifs.
Mais, qualitativement :
L'azote accroît la production par plante pour Belep, alors que l'effet est nul pour
Oriental, dont le rendement reste cependant plus élevé (Tableau S).
Cet accroissement de la production de Belep est surtout lié à l'augmentation du poids
moyen des tubercules et des bulbilles et, dans une moindre mesure, du nombre de
tubercules par plante.
La fumure azotée conduit, pour Belep, à une production de tubercules de plus grosse
taille. Pour Oriental, c'est surtout le nombre de petits tubercules qui est augmenté, au
détriment du poids moyen.
Annexes 12
Tableau S : Composantes du rendement par génotype (Be : Belep et Or : Oriental) et par traitement (NO :
sans fumure azotée et NN: avec fumure azotée).
Nombre de Poids frais Poids frais
Matière sèche Indice de
Variété Traitement tubercules par tubercules bulbilles
tubercule ( % ) récolte
etante (glelante) (g/etante)
Be NO 1,8 378 92 23 0,68
Be NN 2,3 981 211 21 0,56
Or NO 1,8 1132 0 26 0,89
Or NN 2,6 1042 0 24 0,88
§ 1000 1000
.g
:i
E
a aoo . § 800
u"
.c .".,
'3
'2l e
m ~ 600
Ë "
.c
u
0
iii '""
400 - ~ 400
a PSTUBU "m
8
• PSR iii 200
Ill PSTI
aPSFV
0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 0 ~~~2-0.:-20422~:l:!l
~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ $ ~ ~
Nombre de jours après 50%de germination Nombre de jours après 50% de germination
Figure 3 : Diagramme empilé de l'accumulation et de la répartition de la biomasse sèche entre poids des
tubercules et bulbilles (PSTUBU), des tiges (PSTI), des racines (PSR) et des feuilles (PSFV) (à gauche :
Belep, à droite : Oriental).
L'indice de surface foliaire permet aussi d'observer cette différence de maturité entre
génotypes. Ainsi, 30 jours après germination, la surface foliaire de Belep est deux fois plus
importante que celle d'Oriental (0,98 contre 0,45). A 100 jours après germination, en pleine
tubérisation chez Belep, il est possible d'observer une grande différence de surface foliaire
entre les traitements: 1,68 sans fumure pour 3,13 avec apport azoté.
Exportations
Au moment de rédiger cette présentation, les analyses de concentrations ne sont pas encore
disponibles. Seule la concentration en azote sur un nombre restreint de tubercules est
disponible. Les résultats préliminaires (à confirmer) donnent des exportations (8 à 13,5 kg par
tonne de tubercules secs) similaires aux résultats trouvés dans la littérature (12,4 en moyenne)
[FERGUSON 1969; FERGUSON et al. 1980; VANDER ZAAG et al. 1980; IRIZARRY and RIVERA 1985;
IRIZARRY et al. 1995]. Il semble que la fumure azotée augmente la concentration en azote dans
Annexes 13
le tubercule (de 0,8 à 1,11 % pour Oriental et de 1,14 à 1,35% pour Belep, respectivement
sans et avec apport d'azote).
plante prélève le plus de nutriment. Cette période ne correspond cependant pas toujours avec
la (les) périodes critiques de besoins en tel ou tel nutriment pour la formation du rendement.
Les résultats obtenus à Godet en 2004 ne permettent pas de conclure sur (la) les périodes les
plus adéquates à l'apport d'azote. Mais à l'exception de Belep non fertilisé, on observe des
dynamiques d'absorption d'azote de type sigmoïdal (Figure 4). L'accumulation semble être
beaucoup plus rapide pour Belep que pour Oriental. Cependant, l'apport du tubercule
semence n'ayant pas été pris en compte, il n'est pas possible d'en déduire une meilleure
efficacité de prélèvement.
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
Plus de trente ans après-que Ferguson et Haynes (1971) aient déclarés« bien qu'il semble que
le rendement de l'igname augmente avec l'application de fumure minérale, la réalité reste
confuse », peu de choses ont changé. Avec de nombreux essais réalisés depuis 50 ans,
l'approche empirique montre ses limites. La diversité des espèces et des systèmes de cultures
à base d'igname ne permet pas d'uniformiser les recommandations. Le manque de
Annexes 14
connaissance de la plante ne permet pas non plus de déduire des nombreux résultats obtenus,
une ligne de conduite adaptée et adaptable.
La réponse à l'azote, bien que la plus fréquente, est loin d'être systématique. Il ne semble pas
utile d'en appliquer de fortes doses. La réponse au potassium, plus erratique, est influencée
par de nombreux paramètres, dont le génotype. Enfin, la réponse au phosphore reste rare.
L'apport de nutriment par le tubercule semence et l'association racinaire à des mycorhizes
vasculaires pourraient en être la cause. Cependant, la quantification du rôle joué par l'un et
l'autre dans la nutrition de l'igname reste inconnue. En l'absence d'une meilleure
compréhension des mécanismes de nutrition et des stratégies d'utilisation des nutriments par
l'igname, il est illusoire, dans une optique d'amélioration de la production, de recommander
des doses de fumure supérieures aux exportations prévues (surtout pour les éléments ·
lessivables). La fertilisation doit tenir compte de la grande incertitude des rendements de la
culture d'igname. Il ne faut pas apporter une fertilisation permettant d'obtenir des rendements
records les bonnes années, mais au contraire, une fertilisation moyenne correspondant aux
rendements que l'on peut atteindre fréquemment.
L'accent est rarement mis sur les différences variétales, pourtant bien réelles. Une meilleure
compréhension de la croissance et du développement de différentes espèces et variétés
d'igname est nécessaire avant de pouvoir effectuer des recommandations. L'analyse de
production illustrée ici permet une approche générique de la formation du rendement de
l'igname. L'influence variétale, la dormance, l'influence du tubercule semence, la
compétition durant une grande partie du cycle entre feuilles et tubercules dans la répartition
des assimilas et la présence de mycorhizes, sont autant de paramètres que ce type d'analyse
peut prendre en compte. l' écophysiologie semble donc une voie prometteuse pour étudier
une plante aussi « capricieuse » que l'igname.
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