J 16 196
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SAISIE IMMOBILIERE
Les dispositions de l’article 254 alinéa 2 de l’AUPSRVE ne font pas obligation à l’huissier
instrumentaire de procéder à la signification de l’acte à personne, mais seulement de
respecter les formes prescrites par le doit interne de l’Etat partie pour la signification des
exploits d’huissier ; en l’espèce, l’exploit ayant été servi au domicile du débiteur et remis à
son gardien, conformément aux dispositions de l’article 68 du code de procédure civile du
Niger, l’irrégularité retenue par le premier juge pour constater la nullité du commandement,
au motif que l’acte « …a été signifié au gardien du débiteur et non à la personne du débiteur
lui-même… », n’est pas avérée. L’arrêt doit être cassé.
Sur l’évocation, le défendeur n’ayant pas déposé de dires dans les délais prescrits, il y a lieu
d’en prendre acte et d’ordonner la continuation des poursuites devant le même tribunal, à la
diligence de la créancière.
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en cassation du jugement n°55/2011 rendu le 12 octobre 2011 par le Tribunal de
Grande Instance de Maradi, dont le dispositif est ci-dessous reproduit :
Au fond :
Constate que le commandement n’a pas été signifié dans les conditions prescrites par
l’article 254 de l’AUPSR/VE ;
Annule en conséquence ledit commandement ainsi que tous les actes subséquents, en
application des articles 246 et 254 de l’Acte uniforme sus-indiqué ;
La SONIBANK invoque à l’appui de son pourvoi les deux moyens de cassation tels
qu’ils figurent à sa requête annexée au présent arrêt ;
Attendu qu’il résulte des pièces du dossier que par exploit du 27 avril 2011, la
SONIBANK a fait servir à Mahaman Rabiou MOUSSA un commandement aux fins de saisie
immobilière, en exécution de l’ordonnance d’injonction de payer n°68/V-PTGI/MI/2010 du
30 septembre 2010 ; qu’à l’audience éventuelle tenue le 5 octobre 2011, le Tribunal de
Grande Instance de Maradi a annulé ledit commandement ainsi que tous les actes
subséquents, pour violation de l’article 254 alinéa 2 de l’Acte uniforme portant organisation
des procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution ; que le pourvoi est
formé contre ce jugement ;
Attendu que le moyen est pris de la mauvaise interprétation de l’article 254 alinéa 2 de
l’Acte uniforme portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des voies
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d’exécution, en ce que le juge du fond a retenu que ce texte fait obligation au créancier
saisissant de ne signifier le commandement qu’à la personne du débiteur, alors qu’en
disposant que « … ce commandement doit être signifié au débiteur et le cas échéant au tiers
détenteur… », ledit texte ne fait pas de distinction entre la signification à personne et à
domicile, et que la signification arguée de nullité a été faite conformément aux prescriptions
de l’article 68 du code de procédure civile nigérien ;
Attendu que le jugement déféré s’est fondé sur la violation de ce texte pour constater
la nullité du commandement, au motif que l’acte « …a été signifié au gardien du débiteur et
non à la personne du débiteur lui-même… » ;
Mais attendu que les dispositions susvisées ne font pas obligation à l’huissier
instrumentaire de procéder à la signification de l’acte à personne, mais seulement de respecter
les formes prescrites par le doit interne de l’Etat partie pour la signification des exploits
d’huissier ; qu’en l’espèce, l’exploit ayant été servi au domicile du débiteur et remis à son
gardien, conformément aux dispositions de l’article 68 du code de procédure civile du Niger,
l’irrégularité retenue par le premier juge n’est pas avérée ; qu’il échet en conséquence, sans
qu’il y ait lieu de statuer sur les autres moyens du pourvoi, de casser l’arrêt attaqué et
d’évoquer ;
SUR L’EVOCATION
Attendu que par exploit du 3 septembre 2011, la SONIBANK a fait servir à Mahaman
Rabiou MOUSSA sommation de prendre communication du cahier des charges qu’elle a
déposé le 2 septembre 2011, avec assignation à comparaître à l’audience éventuelle, dont la
date a été fixée au 5 octobre 2015 ; que le défendeur n’ayant pas déposé de dires dans les
délais prescrits, il y a lieu d’en prendre acte et d’ordonner la continuation des poursuites
devant le même tribunal, à la diligence de la SONIBANK ;
Attendu que Mahaman Rabiou MOUSSA qui a succombé doit être condamné aux
dépens ;
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Condamne Mahaman Rabiou MOUSSA aux entiers dépens.
Ainsi fait, jugé et prononcé les jour, mois et an que dessus et ont signé :
Le Président
Le Greffier