Main Rela 2019
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Prof Komi P. TCHAKPELE & Dr Komi SODOGA Cours de relativit restreinte L2 2018 - 2019
COURS DE RELATIVITE RESTREINTE
2 Transformation de Lorentz 15
2.1 Le principe fondamental de la relativité restreinte . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.1.1 Postulats fondamentaux de la Relativité Restreinte . . . . . . . . . . . . . 15
2.2 Transformation de Lorentz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2.1 Remarques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.2.2 TL vue comme une rotation formelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.3 Espace-temps et intervalle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.3.1 Espace-temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.3.2 Intervalle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.3.3 Genre d’intervalles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.3.4 Quadrivecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
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TABLE DES MATIÈRES ii
4 Dynamique relativiste 39
4.1 Notion de temps propre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
4.2 Quadrivitesse, vitesse propre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.3 Quadrivecteur impulsion-énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.3.1 Conservation de la quantité de mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.3.2 Energie relativiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
4.3.3 Quadrivecteur impulsion-énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
4.4 Principe fondamental en mécanique relativiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
4.5 Théorème de la variation d’énergie cinétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
4.6 Quadrivecteur force . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
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Introduction
(i) la mécanique de Newton, qui ne paraissait pas devoir être contestée car ses prévisions
étaient confirmées par l’expérience1 ;
(i) l’électromagnétisme classique dont la synthèse est contenue dans les équations de Maxwell2 ,
qui ont pour conséquence directe la propagation du champ électromagnétique avec la
vitesse c dans le vide.
Ces deux théories, compte tenu des données expérimentales de l’époque, ont conduit la physique
à un état qu’on pouvait considérer comme satisfaisant.
Il est apparu au début du 20ème siècle que les lois classiques cessaient d’être valables aussi
1
Par exemple, en 1846, l’astronome français Le Verrier étudiant les perturbations dans la trajectoire d’Uranus,
sur la base de la mécanique de Newton, avait conclu à l’existence d’une planète non encore observée. Beaucoup
plus tard, cette planète, Nepturne, fut observée à moins d’un degré d’angle de la position prévue par le Verrier.
2
A partir des équations de Maxwell, on démontre les lois de réflexion et de réfraction de Snell-Descartes.
La confirmation la plus spectaculaire de l’électromagnétisme fut la production et l’observation par des procédés
purement électriques d’ondes analogues aux ondes lumineuses, mais de fréquences beaucoup plus faibles, les ondes
Hertziennes.
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TABLE DES MATIÈRES 2
bien pour les corps matériels relevant de l’échelle atomique ou subatomique (domaine quan-
tique) que pour ceux animés de vitesse comparable à celle de la lumière (domaine relativiste).
La théorie de la Relativité est née des difficultés où s’enlisait la physique du 19ème siècle et
des contradictions expérimentales où se débattaient les anciennes théories. Non seulement elle a
résolu les conflits précis pour lesquels elle avait été construite, elle a coordonné et expliqué dans
tous les domaines de la physique, un grand nombre de phénomènes auxquels elle ne paraissait
point destinée. En outre, elle a prédit beaucoup de phénomènes nouveaux, dont la plupart ont
déjà pu être pleinement vérifiées. D’autres se trouvent à la limite des réalisations expérimentales
des laboratoires actuels. D’autres enfin dépassent, par leur finesse, ou par leur excessive am-
pleur, la marge des possibilités de contrle. Mais partout où la nature a répondu de façon nette
aux interrogations de l’homme, elle l’a faite en faveur de la Relativité.
Objectifs généraux
Objectifs spécifiques
(iii) maı̂triser la cinématique relativiste et ces conséquences en optique des corps en mouvement.
Bibliographie
Les étudiants doivent se procurer les présentes notes de cours auprès de leurs responsables.
Ces notes contiennent l’essentiel de la matière couverte ainsi que de nombreux exercices. En
3
La relativité générale décrit des systèmes pouvant être en accélération l’un par rapport à l’autre.
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TABLE DES MATIÈRES 3
complément à ces notes de cours, nous encourageons les étudiants, à consulter les ouvrages
suivants:
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Chapitre 1
Le Principe de Relativité en
Mécanique Classique
Lorsqu’on veut formuler les lois de la nature, on doit résoudre deux problèmes :
(i) postuler un minimum de lois fondamentales;
(ii) déterminer par rapport à quels systèmes de réferences ces lois sont valables.
En mécanique classique les systèmes de référence utilisés sont :
(a) le reférentiel de Coopernic1 dont le repère a pour origine le centre de gravité du
système solaire : les trois axes Ox, Oy et Oz sont dirigés vers trois étoiles fixes;
(b) les reférentiels Galiléens qui englobent tous les référentiels en mouvement de trans-
lation rectiligne et uniforme par rapport au référentiel de Coopernic. On dit parfois simplement
1
On rappelle qu’un référentiel est l’association d’un corps de référence muni d’un repère (constitué d’une origine
et d’un système de trois axes) pour mésurer les grandeurs spatiales et d’une horloge pour mesurer le temps.
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1.2. Transformation de Galilée 5
Par rapport à un tel système, les principaux résultats de la mécanique Newtonienne sont:
1.1.1 Remarques
1. La 2eme loi de Newton peut être considérée comme une relation de définition de la force.
Parfois on considère comme principe fondamental, le principe de conservation de l’énergie
qui peut se déduire de la 2eme loi.
2. Aujourd’hui, on sait (du fait de la vitesse de propagation finie des actions à distance) que
la 3eme loi n’est qu’approchée, et l’on a tendance à adopter comme postulat fondamental,
la conservation de la quantité de mouvement d’un système isolé. Cette propriété se déduit
de la 3eme et présente un caractère plus général.
1. le principe de l’inertie ;
On ajoute à ces principes, le postulat Newtonien selon lequel le temps est absolu, il est indépendant
du référentiel Galiléen d’étude.
Une propriété qui caractérise la mécanique classique est la transformation de Galilée. Elle
permet de relier les coordonnées (x, y, z, t) d’un événement % R aux coordonnées (x′ , y ′ , z ′ , t′ )
du même événement % R′ , R et R′ étant deux référentiels Galiléens en translation rectiligne
uniforme l’un par rapport à l’autre.
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1.2. Transformation de Galilée 6
y y’
M
(R) (R’)
O’
O
x u x’
z z’
′
x = x − ut,
−−′−→ −−→ −−→′ ′
y = y,
O M = OM − OO soit (1.1)
z ′ = z,
′
t = t.
x = x′ + ut,
−−→ −−→′ −−′−→ y = y′,
OM = OO + O M soit (1.2)
z = z′ ,
t = t′ .
1.2.1 Propriétés
La relation t = t′ signifie que le temps a une valeur absolue, c’est-à-dire que l’horloge qu’emporte
avec lui l’observateur lié à R indique toujours la même heure que l’horloge qu’emporte avec lui
l’observateur lié à R’, (on a fait l’hypothèse que les deux observateurs ont synchronisés c-à-d
ont mis leurs horloges à la même heure au temps t = 0).
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1.2. Transformation de Galilée 7
Pour l’observateur lié à R′ les extremités du segment occupent à l’instant t′ = t, les positions
M1′ et M2′
′ ′
x1 x2
′ ′ ′
M1 y1 et M2 y2′ .
R′ ′
z1 R′
z2′
On en déduit que :
2
l′2 = (x2 − ut) − (x1 − ut) + (y2 − y1 )2 − (z2 − z1 )2
= (x2 − x1 )2 + (y2 − y1 )2 + (z2 − z1 )2 = l2 .
Soit l′ = l, résultat qui indique que malgré la non conservation des coordonnées lors du passage
de R à R′ , les longueurs le sont.
−−→
Vx dx/dt
→ dOM
−
dans R V = = Vy = dy/dt ,
dt
Vz dz/dt
−−′−→
′
dx′ /dt′
Vx
− ′ dO M
→
et dans R′ V = = Vy′ = dy ′ /dt′ .
dt′
Vz′ dz ′ /dt′
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1.3. Principe de relativité de Galilée 8
soit :
−
→′ −→ →
V = V −−
u , (1.3)
c’est à dire :
′
V = Vx − u
− ′ x′
→
V V = Vy (1.4)
y′
Vz = Vz
→
− −
→
où V ′ est la vitesse relative, V la vitesse absolue et →
−
u la vitesse d’entrainement.
Puisque →
−
u est constant, l’accélération a même valeur dans les deux repères. En effet :
→
− →
−
→
− dV dV ′ −
a = = =→ a′ . (1.5)
dt dt
Et puisqu’il y a invariance de l’accélération, il y a donc invariance des forces. En effet si on
admet que la masse et la force ont même expression dans les deux repères, il s’ensuit que :
→
− →
−
F = m− →
a =⇒ F ′ = m− →
a ′. (1.6)
Le principe fondamental de la dynamique s’écrit de la même manière dans R et R′ :
→
−
→
− dV ′
F /R′ = m ′ dans R′ ,
dt
→
−
→
− dV
F /R = m dans R .
dt
C’est ce principe d’invariance du PFD et de toutes les autres lois de la mécanique qui est connu
sous le nom du principe de relativité de Galiléee.
Enoncé : Les lois de la mécanique sont les mêmes, c’est-à-dire s’expriment par les mêmes
formules, dans tous les repères Galiléens.
Tous les repères Galiléens sont donc équivalents ; il n’y en a pas de privilégié pour énoncer
les lois de la Mécanique.
Exercice d’application
On considère les équations de Maxwell dans un référentiel galiléen (R) où le champ électroma-
→ −
− →
gnétique a pour valeur ( E , B ):
→
−
→
− −−→ −→ ∂B
div B = 0 ; Rot E = − (1.7)
∂t
→
− !
→
− ρ −−→ −→ →
− ∂E
div E = ; Rot B = µ0 J + ε0 (1.8)
ε0 ∂t
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1.4. Le Principe de relativité et l’électromagnétisme 9
→
− →
− →
−
où J = ρ V est le vecteur densité de courant et V la vitesse moyenne des porteurs de charges
dans (R). On montre, en considérant l’invariance de la force de Lorentz, lorsqu’on passe d’un
référentiel galiléen R à un autre réferentiel galiléen (R′ ) de vitesse −
→
u par rapport à (R) que :
−
→ →
− −
→ → → −
− →
B = B′ ; E = E′ − −
u ∧ B ′. (1.9)
→
− −−→ ∂
1. Montrer que les opérateurs différentiels : ∇, div , Rot et se transforment sous trans-
∂t
′
formation Galiléenne comme suit lors du passage de R à R :
−
→ →
− −−→ −−→ ∂ ∂ →
−
∇ = ∇′ ; div = div′ ; Rot = Rot′ ; = ′ −−
→
u .∇′
∂t ∂t
2. Montrer que les équations de Maxwell indépendantes des sources du champ électromagné-
tique (1.7) sont invariantes sous transformation de Galilée. On utilisera la relation suivante
:
−−→ − →
− →−
− → →−
− →
Rot (→ a ∧ B ) = −(−
→a . ∇) B = −− →a ( ∇. B )
−
→
si −
→
a est un vecteur constant et B le champ d’induction magnétique.
3. Montrer que les équations de Maxwell dépendantes des sources du champ électromagnéti-
que (1.8) sont non-invariantes sous transformation de Galilée.
On utilisera la relation suivante :
−−→ →
−
div (→
−
a ∧ B) = −−
→
a .Rot B .
Le principe de relativité Galiléenne, par suite la loi de composition des vitesses, semble être
incompatible avec l’électromagnétisme de Maxwell. En effet, on peut montrer que l’ensemble
des équations de Maxwell ne sont pas invariantes par rapport à la transformation de Galilée
(voir Exercice d’application ci-dessus). La conséquence immédiate de cette non-invariance est
que les équations de Maxwell changent de forme lorsqu’on passe d’un référentiel Galiléen à
un autre. Il s’avère que les équations de Maxwell telle que nous les déduisons dans le cours
d’électromagnétisme, ne sont valable que dans un réferentiel particulier, notamment la vitesse
de la lumière n’est isotrope et égale à c que dans ce réferentiel particulier.
y y’
(R) (R’)
c O’ u
O
x x’
z z’
Figure 1.2:
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1.4. Le Principe de relativité et l’électromagnétisme 10
La lumière est une onde. Pour se propager, on concevait jusqu’au 19e siècle, qu’elle aurait besoin
d’un milieu physique servant de support. Par exemple les ondes sonores se propagent dans de
l’air, les ondes mécaniques ont égalément un support matériel (une corde tendue, la surface d’un
liquide etc.).
On pensait donc que le référentiel privilégié des équations de Maxwell devrait être lié à un
milieu matériel hypothétique, nommé éther. Dans ce reférentiel muni d’éther, les ondes électro-
magnétiques se propagent de façon isotrope à la vitesse c. Cet éther hypothétique, devrait être
fixe, sans masse, sans action sur les astres, et ne pouvant être entrainé par eux. Il en résultait
que les ondes électromagnétiques ne se déplaçaient à la vitesse c que dans l’éther, et devait avoir
une vitesse différente dans les autres référentiels.
L’Interferometre historique
de Michelson
Dispositif de l’experience
Deux ondes lumineuses émanant d’une source monochromatique commune interfèrent en se
superposant en un point donné. L’intensité lumineuse en ce point sera maximum ou minimum
selon que les ondes y arrivent en phase ou en opposition de phase. La différence de phase peut
être due à une différence de la distance parcourue par les deux ondes émises en phase par la
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1.4. Le Principe de relativité et l’électromagnétisme 11
Pendant pratiquement une décennie, Michelson, d’abord seul, puis avec Morley ont réalisé une
serie d’expériences, basée sur l’interférence des ondes lumineuses5 , d’une très grande précision
pour mettre en évidence la variation de la vitesse de la lumière sur la Terre entre deux directions
perpendiculaires.
L’appareil utilisé est un interféromètre dont le schéma du dispositif est représenté sur la figure
1.3, tandisque le vrai dispositif expérimental est sur les photos ci-dessus. M1 et M2 sont deux
miroirs situés à égale distance l de O, c’est à dire OA = OB = l. S est une source de lumière
monochromatique. LS est une lame semi-réfléchissante. Le faisceau lumineux SO issu de S, est
divisé par la lame séparatrice inclinée à 45, en deux faisceaux d’égales intensités se dirigeant à
angle droit respectivement vers M1 et M2 : la partie transmise se réflechit sur M1 , puis sur LS ;
la partie réfléchie subie une nouvelle réflexion sur M2 , puis revient sur LS où elle se superpose
à la précédente ; le faisceau résultant parvient au poste d’observation E.
M2
B
l LS
O
S A M1
l
Si l’interféromètre était au repos dans l’éther, les chemins optiques SOAOE et SOBOE seraient
égaux et la différence de phase nulle.
Lorsque l’interféromètre se déplace avec la Terre dans l’éther avec la vitesse u dans la direc-
tion de l’axe des x, les distances parcourues ne sont plus les mêmes. D’après la transformation
de Galilée, le temps t1 pour parcourir OAO est par rapport à R′ (repère de la Terre) :
−1
u2
l l 1 1 2l
t1 = + =l + = 1− 2
c−u c+u c−u c+u c c
5
Voir (i) Chap 14 du Cours de Physique Term S, A. Tomasino et al Ed Nathan, 1999 ou
(ii) Chap 23 du Cours de Physique 1ere S/E, Collection G. Martin, Ed Bordas, 1983
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1.4. Le Principe de relativité et l’électromagnétisme 12
M2
B2
l
c
v1
O1 O3 A
S O2
u
M1
2h
Figure 1.4: L’expérience de Michelson et Morley vu du réferentiel de l’éther: les indices refèrent
aux positions des miroirs à différents instants
Pour le faisceau réfléchi (faisceau suivant OB) vu de l’éther R, la lumière décrit le trajet O1 B2 O3 ,
avec la vitesse c (voir figure 1.4).
Pour l’observateur lié à R′ (la Terre), la lumière décrit OB avec une vitesse v1 , donnée par
:
p
OB 2 = O2 B22 = v12 t2 = O1 B22 − O1 O22 = c2 t2 − u2 t2 soit v1 = c2 − u2 .
Cette vitesse est la même dans le sens retour BO. Finalement pour l’observateur terrestre, le
temps de parcours OBO est
−1/2
u2
2l 2l 1 2l
t2 = √ = r = 1− 2 .
c − u2
2 c u 2 c c
1− 2
c
On peut effectuer ce même calcul, en se plaçant du point de vue de l’observateur lié à l’éther.
Pour cet observateur, le rayon décrit les deux cotés égaux du triangle isocèle O1 B2 O3 de base
O1 O3 = 2h avec une vitesse c. Le temps t2 pour décrire O1 B2 et B2 O3 est tel que :
p
ct2 = O1 B2 + B2 O3 = 2 l2 + h2 , avec ut2 = 2h
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1.4. Le Principe de relativité et l’électromagnétisme 13
M1
M2 A
B
LS
LS M2
M1 B O E
O
S
A
E S
u2 lu2
soit puisque : ≪ 1, ∆t ≃
c2 c3
• En tournant l’appareil de π/2, (voir figure 1.5) le temps pour faire l’aller retour sur OA
devient :
2l 1
t′1 = r
c u2
1− 2
c
et sur OB, on a :
2l 1
t′2 =
c u2
1−
c2
soit une différence de temps :
lu2
∆t′ = t′1 − t′2 ≃ − .
c3
Cette rotation produit entre les deux faisceaux une différence de temps :
∆T = ∆t − ∆t′
2π 4π lu2
∆φ = δ= .
λ λ c2
Durant une telle rotation, on devrait observer un déplacement de franges d’interférences ∆N tel
que :
δ 2l u2
∆N = = .
λ λ c2
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1.4. Le Principe de relativité et l’électromagnétisme 14
a- L’hypothèse de l’entrainement de l’éther par les corps solides. Suivant cette hy-
pothèse, l’éther serait lié à la Terre qui du coup l’entraı̂ne dans son mouvement, comme
elle entraine son athmosphère (Hertz)6 .
En fait ces diverses hypothèses ont dû être abandonnées à la suite de plusieurs observations
expérimentales.
Pour résoudre le problème, Einstein eu l’attitude courageuse qui consistait à mettre en cause les
lois fondamentales de la mécanique classique. Il a étendu le principe de relativité Galiléenne à
toute la physiqe en postulant que toutes les lois de la nature s’expriment de manière identique
dans tous les réferentiels Galiléens, en étant invariantes par rapport à une même transformation
sapatio-temporelle. Nous verrons au chapitre suivant que cette transformation est la transfor-
mation de Lorentz.
6
Si cet entrainement de l’éther était réel, les observations astronomiques seraient distordues, ce qui est contraire,
par exemple, aux observations sur l’aberration angulaire des étoiles (effet Bradley).
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Chapitre 2
Devant cette impasse, Einstein (photo ci-contre) a pensé qu’il fallait apporter
de profondes modifications aux lois de la physique. Il était guidé d’une part,
par le souci d’expliquer les résultats expérimentaux et d’autre part, par la
conviction qu’un principe aussi noble que le principe de relativité devrait
pouvoir s’étendre à tous les phénomènes physiques.
Postulat 1 Les lois de la physique doivent avoir la même forme dans tous les référentiels
Galiléens.
Postulat 2 La vitesse de la lumière est la même dans tous les référentiels Galiléens. Cette
vitesse ne dépend pas du mouvement de la source.
Il en résulte que les lois de la physique, y compris l’électromagnétisme doivent avoir la même
forme dans tous les reférentiels Galiléens. En particulier la vitesse de la lumière dans le vide est
la même dans tous les référentiels galiléens ; elle ne dépend pas de celle de la source.
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2.2. Transformation de Lorentz 16
y y’
(R) (R’)
x
O O’ u x’
z z’
Soient deux référentiels Galiléens (R) et (R′ ) d’axes respectifs Oxyz et O ′ x′ y ′ z ′ parallèles deux
à deux, l’axe O ′ x′ glissant sur l’axe Ox avec la vitesse u constante. A l’instant t = t′ = 0, O
et O′ sont confondus (voir figure 2.1). Considérons un signal lumineux (événement E) émis à
l’instant initial du point O ≡ O ′ .
(R)
⋆ Dans (R) le signal parvient à l’instant t en deux points
d’abscisses x2 = ct et x1 = −ct; x1 et x2 sont solutions
de l’équation M1 O M2
x
2 2 2
(x − ct)(x + ct) = 0, soit x −c t =0 . (2.1)
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2.2. Transformation de Lorentz 17
Plus généralement, on peut dire que l’onde sphérique E émise du point O à l’instant initial atteint
à une date ultérieure t, un point M de coordonnées x, y, z tel que
x2 + y 2 + z 2 − c2 t2 = 0 . (2.2)
La vitesse de propagation de la lumière dans (R′ ) étant la même dans (R) nous devons avoir
dans (R′ ) une équation du même type que (2.1) c’est-à-dire
avec à priori t′ 6= t, la notion de temps absolu étant abandonnée. On pourrait encore dire que
dans (R′ ) l’onde sphérique émise à l’instant initial et à l’origine vérifie l’équation
−→ Repère(R′ ) mobile
Transformation de Galilée x′2 + 2x′ vt − (c2 − v 2 )t2 = 0
ր (connue)
Repère immobile (R)
x2 − c2 t2 = 0
ց −→ Repère (R′ ) mobile
Transformation de Lorentz x′2 − c2 t′2 = 0
(inconnue)
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2.2. Transformation de Lorentz 18
Nous nous proposons dans la suite de déterminer la transformation qui permet de rendre compte
du résultat (2.7).
Considérons un évenement E repèré dans (R) par (x, y, z, t) et dans (R′ ) par (x′ , y ′ , z ′ , t′ ).
Il s’agit de déterminer les fonctions h1 , h2 , h3 , h4 faisant passer de x, y, z, t à x′ , y ′ , z ′ , t′ :
′
x = h1 (x, y, z, t)
′
y = h2 (x, y, z, t)
′ = h (x, y, z, t) . (2.8)
z 3
′
t = h4 (x, y, z, t)
Idées directrices
2. De plus les coefficients qui interviennent dans les fonctions hi ne peuvent être que des
fonctions de la vitesse d’entrainement −
→u de R′ par rapport à R.
x′ = Kx + Qt (2.9)
′
t = Rx + Dt . (2.10)
1er Cas
x′ = Qt (2.11)
′
t = Dt . (2.12)
x′ = −ut′ . (2.13)
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2.2. Transformation de Lorentz 19
x′ = −uDt . (2.14)
Q = −uD . (2.15)
2eme Cas
x = ut. (2.17)
Q = −Ku (2.18)
x2 − c2 t2 = x′2 − c2 t′2 .
Remplaçons dans cette relation x′ et t′ par leurs expressions en fonction de x et t (relations 2.20
et 2.21). Il vient :
soit
Comme (2.22) doit être satisfaite identiquement pour toutes les valeurs de x et de t, les coeffi-
cients de x2 , t2 et xt doivent être les mêmes dans les deux membres de l’égalité. Par identification,
on a:
K 2 − c2 R2 = 1 (2.23)
2
Ku + Rc = 0 (2.24)
2 2 2 2
K (u − c ) = −c . (2.25)
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2.2. Transformation de Lorentz 20
De (2.25) on tire
1
K=D= r . (2.26)
v2
1− 2
c
On choisit la racine positive afin de retrouver la transformation de Galilée pour de faibles valeurs
de la vitesse u.
De (2.24), on tire
u
−Ku 2
R= 2
= −r c . (2.27)
c u2
1− 2
c
Finalement de (2.15) et (2.26), on tire
u
Q = −r . (2.28)
v2
1− 2
c
En reportant les valeurs de K, Q, R et D dans (2.9-2.10), on obtient la transformation de Lorentz,
à savoir:
x − ut x′ + ut
x′ = r ;
x = r ;
2 2
u
u
1− 2 1− 2
c c
y ′ = y; ′
y=y;
et la transformation inverse . (2.29)
z ′ = z;
z = z′;
u
u ′
x + t′
− 2x + t
2
c c
′
t = r
t= r
u2 u2
1− 2
1− 2
c c
′
x = γ(x′ + βct)
x = γ(x − βct)
′
y = y′
y =y
′ =z , . (2.31)
z z = z′
ct = γ(ct′ + βx)
′
ct = γ(ct − βx)
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2.2. Transformation de Lorentz 21
Matriciellement, on a :
x′
x γ 0 0 −βγ
y′ y 0 1 0 0
z ′ = (L) avec (L) =
. (2.32)
z 0 0 1 0
ct′ ct −βγ 0 0 γ
Les relations (2.29) ou (2.31), obtenus lorsque la vitesse − →u de R′ par rapport à R est parallèle
à l’axe Ox est souvent qualifié de transformation spéciale de Lorentz (TLS). Plus généralement,
lorsque −→
u est quelconque c’est-à-dire que −
→u possède les 3 composantes x, y, z, on peut généraliser
les équations (2.29 sous la forme :
→
−
r ′k = γ(−
→
r k−− →u t)
→
−r ′⊥ = −
→
r⊥ . (2.33)
t′ = γ t − −→u .−
→
r
c2
si −
→
r k et −
→
r ⊥ sont les composantes du vecteur position →
−
r (x, y, z) suivant les directions parallèle
→
−
et perpendiculaire à la direction de u .
2.2.1 Remarques
x′ = x − ut, y ′ = y, z ′ = z, t′ = t .
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2.3. Espace-temps et intervalle 22
La différence essentielle entre la rapidité η et l’angle θ est que la rapidité n’est pas périodique:
elle ne revient pas à elle-même après une variation de 2π. Elle varie en fait de −∞ à +∞.
Cependant, elle a ceci de commun avec l’angle de rotation que la rapidité associée à deux
transformations de Lorentz successives est la somme des rapidités associées. Autrement dit,
l’application successive de deux transformations de Lorentz de rapidités η1 et η2 (dans la même
direction) est équivalente à une transformation de Lorentz de rapidité η3 = η1 + η2 . Ceci découle
des lois d’addition des sinus et cosinus hyperboliques.
2.3.1 Espace-temps
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2.3. Espace-temps et intervalle 23
2.3.2 Intervalle
Lorsqu’on procède à une rotation des axes cartésiens en deux dimensions en suivant la formule
(2.37), la distance l entre le point considéré et l’origine demeure la même dans les deux systèmes
d’axes:
l2 = x2 + y 2 = x′2 + y ′2 .
Cela se vérifie asiément par substitution. On dit que la distance entre un point et l’origine est
un invariant, une quantité qui reste inchangée lors de la transformation des coordonnées.
De même, en relativité, un invariant existe. Comme les coordonnées (x, ict) se comportent
formellement comme les coordonnées (x, y) dans le plan, on voit que la quantité
x2 + (ict)2 = x2 − c2 t2
pourrait jouer ce rôle.
Definition 2.3.2 On définit l’intervalle s2 entre un événement (x, y, z, ct) et l’origine (0, 0, 0, 0)
de l’espace-temps par :
s2 = x2 + y 2 + z 2 − c2 t2 . (2.41)
Contrairement au carré de la distance l2 dans le plan cartésien, l’intervalle, bien qu’il soit noté
s2 , peut être négatif ou positif. En fait on distingue les trois cas suivants:
1. Intervalle de genre lumière: s2 = 0. Dans ce cas, les deux évenements séparés par cet
intervalle peuvent être reliés par un signal lumineux : l’événement 1 peut être l’émission
du signal et l’événement 2 peut être la réception de ce signal. L’ensemble des événements
séparés de l’origine par un intervalle de genre lumière forment un cône, appelé cône de
lumière (voir figure 2.2).
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2.3. Espace-temps et intervalle 24
ct
futur
s2 < 0
0
s =2
S2> 0 S2> 0
x
Co
ne
de
s2< 0
lum
ièr
e
passé
Figure 2.2: Le cône de lumière sépare les régions de l’espace-temps qui sont séparées de l’origine
par un intervalle de genre temps (s2 < 0) de celles qui en sont séparées par un intervalle de
genre espace (s2 > 0).
2. Intervalle de genre temps: s2 < 0. Dans ce cas, les deux événements séparés par cet inter-
valle peuvent être en relation causale: l’un des deux événements se produit après l’autre
et ce, dans tous les référentiels. On peut toujours trouver un référentiel dans lequel les
deux événements se produisent à la même position, mais à des temps différents. Si l’un
des deux événements est ultérieur à lautre dans un référentiel, il le restera dans tous les
référentiels.
3. Intervalle de genre espace: s2 > 0. Dans ce cas, les deux événements séparés par cet
intervalle ne peuvent être en relation causale: on peut toujours trouver un référentiel dans
lequel 1 précède 2 et un autre dans lequel 2 précède 1, ainsi qu’un troisième dans lequel
ils sont simultanés.
1. A quelle condition existe-t’il un référentiel (R′ ) dans lequel les deux événements se pro-
duisent en un même lieu. Quel est le genre de l’intervalle entre les deux événements ?
2. A quelle condition existe-t’il un référentiel (R′ ) dans lequel les deux événements se pro-
duisent à la même date. Quel est le genre de l’intervalle entre les deux événements ?
3. Dans le plan (x, ct) (x en abscisse et ct en ordonnée) l’événement E0 est représenté par
l’origine des coordonnées, l’événement E par le point de coordonnées (x, ct). Déterminer
les ensembles de points représentant les événements E pour lesquels l’intervalle avec E0
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2.3. Espace-temps et intervalle 25
est du genre temps, espace ou lumière. Définir les notions suivantes: futur absolu, passé
absolu, éloignement absolu.
2.3.4 Quadrivecteurs
La notion de vecteur en trois dimensions est utile parce qu’elle permet d’exprimer des quantités
et des relations entre ces quantités sans choisir à chaque fois un système d’axes. Par exemple,
→ →
−
pour écrire le moment cinétique L = − r ∧ m− →v , il n’est pas nécessaire de spécifier l’orientation
→
−
des axes x, y, z car cette relation est valable quelque soit le choix des axes. Un même vecteur A
possède des composantes (Ax , Ay , Az ) différentes dans des systèmes d’axes différents.
En relativité, la notion de vecteur peut être avantageusement étendue à des quantités comportant
quatre composantes et se transformant de la même manière que les coordonnées d’espace-temps
quand on passe d’un référentiel à un autre.
Definition 2.3.4 Un quadrivecteur A est une quantité représentée par quatre composantes
(A1 , A2 , A3 , A4 ). La composante A4 est appelée composante temporelle, alors que les trois
autres sont les composantes spatiales. La valeur précise de ces composantes dépend du
référentiel. Lorsqu’on passe d’un référentiel (R) à un référentiel (R′ ) se déplaçant à une vitesse
→
−
u i par raport à (R), les composantes se transforment selon les relations de Lorentz de la
manière suivante:
1 2 3 4
A′ = γ(A1 − βA4 ), A′ = A2 , A′ = A3 , A′ = γ(A4 − βA1 ) . (2.44)
Exemples de quadrivecteurs
⋆ Quadrivecteur X ‘position’ dans l’espace-temps; c’est ce que nous avons appelé un événement.
Ces composantes sont
X 1 = x, X 2 = y, X 3 = z; X 4 = ct . (2.45)
Il est noté (→
−
r , ct).
→
−
⋆ Quadrivecteur onde - pulsation. Il est composé du vecteur d’onde k et de la pulsation ω. Ces
composantes sont donc (kx , ky , kz , ω/c). La formule de Lorentz de changement de composantes
lors d’un changement de référentiels est :
′ = γ k − βω
k ′ =γ k − uω
x x k
c
x x
c2
′
ky = ky
ky′ = ky
soit . (2.46)
k ′ =k
z
z ′
k = kz
z
′
ω = γ ω − βkx
′
ω = γ (ω − ukx )
c c
⋆ Quadrivecteur impulsion - énergie. Ce quadrivecteur sera abordé dans le chapitre 4.
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2.3. Espace-temps et intervalle 26
Invariants
Un invariant est une quantité qui a exactement la même forme dans tous les référentiels
→
−
Galiléens. Etant donné un quadrivecteur A = ( A , A4 ), on montre facilement que la quan-
→
−
tité A 2 − (A4 )2 est un invariant. En fait, étant donnés deux quadrivecteurs quelconques A et
B, la quantité :
→−
− →
A.B ≡ A . B − A4 B 4 (2.47)
Pour le demontrer il suffit d’utiliser la transformation (2.44) qui n’est rien d’autre qu’une TL:
−′ −
→ → 4 4
A . B ′ − A′ B ′ = γ 2 (A1 − βA4 )(B 1 − βB 4 ) + A2 B 2 + A3 B 3 − γ 2 (A4 − βA1 )(B 4 − βB 1 )
= A1 B 1 γ 2 (1 − β 2 ) + A2 B 2 + A3 B 3 − A4 B 4 γ 2 (1 − β 2 )
→−
− →
= A . B − A4 B 4 car γ 2 (1 − β 2 ) = 1 .
X.X = −
→
r 2 − c2 t2 , (2.48)
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Chapitre 3
Conséquences cinématiques de la
transformation de Lorentz
La physique se trouve alors décrite dans le cadre d’un univers à quatre (4) dimensions : l’Espace-
Temps. Le changement de repère qu’exprime le groupe de transformation de Lorentz permet
de connaı̂tre les quatre coordonnées d’un évènement dans un autre repère galiléen. Il apparaı̂t
alors des conséquences en apparence étranges relativement aux concepts ordinaires de la physique
classique.
Considérons dans (R) deux événements se produisant en deux points M1 (x1 , y1 , z1 ) et M2 (x2 , y2 , z2 )
à des instants t1 et t2 respectivement. On fait l’hypothèse que x1 6= x2 , y1 = y2 et z1 = z2 ,
c’est-à-dire que M1 et M2 sont sur une droite parallèle à (Ox).
Les deux évènements sont dits simultanés pour l’observateur lié à (R) si ∆t = 0.
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3.1. Conséquences immédiates de la transformation de Lorentz 28
soit
γβ
∆t′ = γ∆t − ∆x . (3.1)
c
γβ
∆t′ = − ∆x . (3.2)
c
⋆ La relation (3.2) exprime qu’il n’y a pas simultanéité pour l’observateur lié à (R′ ), sauf si
∆x = 0. Dans le domaine relativiste, la simultanéité n’a plus un caractère universel.
Une autre conséquence apparaı̂t lorsque l’on compare les durées de phénomènes se déroulant dans
les systèmes en mouvement relatif. Considérons deux évènements E1 et E2 ayant lieu en un même
point fixe P du repère (R). Le repère (R) est alors dit repère propre. Par exemple, à l’instant
t1 il y a émission d’un éclair en P : c’est l’évènement E1 (P, t1 ) = E1 (x, y, z, t1 ). A l’instant t2 ,
il y a à nouveau émision en P , d’un second éclair: c’est l’évènement E2 (P, t2 ) = E2 (x, y, z, t2 ).
La durée qui sépare les deux évènements dans (R) est : ∆t = t2 − t1 .
L’observateur du repère (R′ ) verra les deux évènements se produire en deux points différents P1′
et P2′ , à des instants t′1 et t′2 différents respectivement de t1 et t2 .
La relation (3.3) exprime qu’il y a dilatation du temps. La durée qui sépare deux évènements
dépend du repère où on la détermine.
Réciproquement, si le repère (R′ ) est le repère propre, les deux évènements sont alors :
Vu de (R), on a:
β ′ β ′
t1 = γ(t′1 + x ), t2 = γ(t′2 + x )
c 1 c 2
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3.1. Conséquences immédiates de la transformation de Lorentz 29
On en déduit que : t2 − t1 = γ(t′2 − t′1 ) puisque x′2 − x′1 = 0 c’est-à-dire ∆t = γ∆t′ . D’où
∆t > ∆t′ . On retrouve le résultat (3.3).
La durée ∆tp entre deux événements qui se produisent au même point, mesurée par une seule
horloge H fixe dans son référentiel, est appelée durée propre.
La durée ∆timp entre deux événements mesurée en deux endroits différents par deux horloges
distincts H1 et H2 , fixes dans leur référentiel est appelée durée impropre.
1
La relation de dilation des durées s’écrit : ∆imp = γ∆p = √ ∆p .
1−β 2
Les rayons cosmiques qui traversent l’atmosphère terrestre sont constitués notamment de mésons
µ ou muons qui sont des particules chargées, de charge −e ou +e, de masse mµ ∼ me . Les muons
négatifs se désintègrent en un électron, un neutrino et un antineutrino :
µ− −→ e− + ν + ν −
−t
La désintégration des muons suit la loi exponentielle suivante : N (t) = N0 e τ où N (t) est le
nombre de muons à l’instant t et N0 leur nombre à leur création, τ est la durée de vie des muons.
On introduit T1/2 , la demi-vie des muons. C’est la durée au bout de laquelle la moitié des muons
s’est désintégrée :
−T1/2
N (T1/2 ) = N0 /2 = N0 e 2 d’où T1/2 = τ ln 2.
En laboratoire, la durée de vie propre des muons est mesurée, dans le référentiel terrestre, lorsque
le muon est au repos. On a τp = 2, 2µs.
Dans l’atmosphère, les muons sont produits à environ 10km de la Terre. Se déplaçant à une
vitesse proche de la lumière, le temps nécessaire pour arriver sur la terre à partir de son point
10
de création est t ≥ = 33, 3µs.
300000
Pendant leur trajet, les muons se désintègrent et le nombre de muons qui atteignant la Terre
−33,3 −33,3
vaut alors : N (t) = N0 e 2,2 . Soit un pourecentage infime de : NN(t)0
= e 2,2 = 2, 7 × 10−7 par
rapport à ceux qui avaient été crées. Au niveau de la surface de le Terre, on devrait donc en
détecter très peu. Or l’expérience prouve le contraire.
N0 = e = 0, 22 soit 22% des muons qui avaient été crées. La dilatation du temps est
22
De nos jours, avec des accélérateurs, on sait créer des particules instables et mesurer à la fois
leur vitesse et le chemin qu’elles parcourent avant de se désintégrer. Pour ces particules qui se
déplacent à une vitesse proche de celle de la lumière, l’allongement du temps est une réalité
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3.1. Conséquences immédiates de la transformation de Lorentz 30
Soit l0′ = M1′ M2′ la longueur d’une règle fixe dans (R′ ) (l0′ est appelée longueur propre de la
règle. On l’appelle “propre” car elle a été mesurée dans le repère où elle est fixe.). Supposons
la règle parallèle à l’axe O ′ x′ , et soient x′1 et x′2 les abscisses de M1 et M2 , on a :
Pour un observateur de R, la règle est mobile, et ses extrémités occupent les positions d’abscisses
x1 et x2 . Pour cet observateur la longueur apparente de la règle est :
l0 = x2 − x1
d’où
c’est-à-dire
r
l′ u2
l0 = 0 = l0′ 1− (3.4)
γ c2
La relation (3.4) exprime (puisqu’on a l0 < l0′ ) qu’il ya contraction des longueurs.
Remarques
1. Si on veut appliquer la transformation inverse, il faut tenir compte du fait que les mesures
des positions de M1 et M2 simultanés dans R, ne le sont pas pour un observateur de R′ .
En effet : x1 paraı̂t être mesuré à l’instant t′1 et x2 à t′2 pour l’bservateur de R′ . On a dès
lors:
′ =γ t− ux
′
x1 = γ(x1 + ut1 ), ′
1
t 1
c2
avec (3.5)
x2 = γ(x′2 + ut′2 ) t ′ = γ t − u x2
2
c2
puisque t′1 et t′2 correspondent au même instant t dans R. Il vient alors :
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3.2. Cinématique relativiste 31
c’est-à-dire
l0′ p
l0 = = l0′ 1 − β 2 . (3.6)
γ
Rappelons les définitions de longueurs propes et impropres : On appelle longueur pro-
pre Lp d’une barre, sa longueur par rapport au référentiel dans lequel elle est
fixe Ici il s’agit de R′ donc l′ est longueur propre.
On appelle longueur impropre Limp d’une barre, sa longueur mesurée par rap-
port au référentiel dans lequel elle est en mouvement Ici il s’agit de R donc l est
longueur impropre.
1 p
La relation de contration des longueurs s’écrit : Limp = Lp = lp 1 − β 2 .
γ
2. Il est bien évident qu’un observateur lié à R′ trouverait un résultat équivalent pour une
règle fixe dans R. Les deux référentiels R et R′ sont parfaitement équivalents et ne peuvent
donc être distingués l’un de l’autre.
3. En résumé, chaque
p système voit l’unité de longueur portée par l’autre racourcie
dans le rapport 1 − β 2
4. Pour que le phénomène de contraction des longueurs (ou dilatation des duréées) puisse
être sensible, il faut que la vitesse du référentiel R′ soit grande au point que le rapport
v 2 /c2 soit non négligeable; c’est le cas en astronomie lorsqu’on s’interesse à des galaxies
se déplaçant à de grandes vitesses. C’est également le cas en physique des particules de
haute énergie où les particules produites dans de puissants accélérateurs ont des vitesses
comparables à celle de la lumière.
5. Nous avons traité ici le cas particulier où la règle est parallèle à l’axe des x et au vecteur
vitesse de déplacement du référentiel R′ . Si la règle était perpendiculaire à −
→
u , par exemple
′ ′ ′ ′ ′ ′
l0 = y2 − y1 on aurait trouvé, puisque y1 = y1 , y2 = y2 , que l0 = l0 . Ceci permet aux
observateurs de R et de R′ d’effectuer toutes leurs mesures avec les mêmes unités de
longueurs.
Les hypothèses de départ sont les mêmes qu’aux chapitres précédents: un référentiel (R′ ) d’axes
O′ x′ y ′ z ′ est animé d’un mouvement rectiligne uniforme de vitesse −
→
u , par rapport à un référentiel
fixe (R) d’axes Oxyz tel que: les axes Oxyz et O x y z sont respectivement parallèles, −
′ ′ ′ ′ →u est
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3.2. Cinématique relativiste 32
y y’
V
(R’)
(R)
M
O x O’ u
x’
z z’
Figure 3.1:
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3.2. Cinématique relativiste 33
p p
Vx − u Vy1 − β2 Vz 1 − β2
Vx′ = u , Vy′ = u , Vz′ = u . (3.7)
1 − 2 Vx 1 − 2 Vx 1 − 2 Vx
c c c
On démontre de même1 que si le mouvement de particule est d’abord décrite dans (R′ ), elle est
→
−
animée vue de (R) d’une vitesse V telle que:
p
Vy′
1 − β2
p
V′+u Vz′ 1 − β2
Vx = x u , Vy = u , Vz = u . (3.8)
1 + 2 Vx′ 1 + 2 Vx′ 1 + 2 Vx′
c c c
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3.2. Cinématique relativiste 34
On en déduit que
u u dx uVx
dt ′ = γ dt − 2 dx = γ 1 − 2 dt = γ 1 − 2 dt
c c dt c
u2
1−
u u
h i
2
dVx′ = u1 2 1 − 2 Vx dVx + (Vx − u) 2 dVx = uc 2 dVx
c c
1− Vx 1− Vx
c2 c2
√
u u
1−β 2
h i
dV ′ = 1 − V dV + V dV
y u 2 x y y x
c2 c2
Vx
1−
c 2
√
′ = 1−β 2
h u u i
dV 1 − V dV + V dV .
z u x z z x
2
c2 c2
V
1−
x
c2
On a par conséquent :
(1 − β 2 )3/2
Γ′x = Γ
u 3 x
1 − 2 Vx
c
u
V
1−β 2 y
Γy + c2
′
Γy = u Γx
(3.9)
u 2 1 − V
1 − 2 Vx c2
x
c
u
1 − β2 2
Vz
Γz + c
Γ′z = u Γx
u 2
1 − 2 Vx 1 − 2 Vx
c c
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3.3. Applications de l’optique des corps en mouvement 35
En remplaçant u par −u et les quantités primées par les quantitées non primées et inversément,
on obtient la transformation inverse
(1 − β 2 )3/2 ′
Γx = Γ
u 3 x
1 + 2 Vx′
c
u ′
V
1−β 2 y
Γ′y − c2
′
Γy = u ′ Γx (3.10)
u ′ 2 1 + 2 Vx
1 + 2 Vx c
c
u ′
Vz
1 − β2
2
Γ′z − c
′
Γz = u ′ Γx
u ′ 2
1 + 2 Vx 1 + 2 Vx
c c
Remarques
2. Γ′y (ou Γ′z ) dépendent non seulement de Γy (Γz ) mais aussi de Γx , mais aussi de Γx .
3. Si à l’instant t considéré, la vitesse instantanée de la particule est nulle dans (R), (c’est-
à-dire Vx = Vy = Vz = 0 ), les formules deviennent
En 1851, Fizeau, qui suppose l’existence de l’éther réalisa une expérience qui partait de l’idée
que cet ether devrait être entraı̂né par tout milieu réfringent (par exemple l’eau) en mouvement.
c
Cela signifie que si la vitesse de lumière est dans un milieu d’indice n, cette vitesse doit rester
n
la même % au référentiel lié au milieu, que ce dernier soit en mouvement ou non.
Supposons que le milieu soit en mouvement et soit R′ , le référentiel qui lui est lié. Soit R un
→
− →
−
référentiel fixe. Alors si on note V la vitesse de la lumière % R, V ′ la vitesse de la lumière % R′
→ −
− → −
et −→u la vitesse de R′ % R, on doit avoir, selon la loi de composition galiléenne : V = V ′ + → u.
→′
− c
Et si l’éther est entraı̂né par les fluides en mouvement, on doit avoir || V || = . Si tous les
n
vecteurs sont dans le même sens, on aura
c
V = +u .
n
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3.3. Applications de l’optique des corps en mouvement 36
c 1
Vexp = + 1− 2 u . (3.12)
n n
On en avait déduit que l’éther n’est que partiellement entraı̂né par les milieux refringents avec
1
un facteur égal à 1 − 2 .
n
En réalité, la théorie de la relativité restreinte permet d’expliquer le résultat expérimental de
Fizeau sans faire appel à l’existence de l’éther. En effet selon la loi de composition relativiste
des vitesses
Vx′ + u
Vx = u
1 + 2 Vx′
c
c
Pour Vx = V , Vx′ = on a
n
c
+u c nu u −1
V = n = 1 + 1 + .
u n c nc
1+
nc
Pour u ≪ c, ce qui était effectivement le cas dans les expériences de Fizeau, où u était de l’ordre
d’une dizaine de mètres par seconde, on ne peut retenir dans l’expression ci-dessus que les termes
d’ordre inférieur à u2 /c2 . On a :
c nu u
V ≃ 1+ −
n c nc
en accord avec le resultat expérimental (3.12).
Le résultat obtenu par Fizeau, plus de cinquante ans avant les travaux d’Einstein, peut donc
constituer une preuve expérimentale de la théorie relativiste.
Cet effet concerne la variation de fréqunces des phénomènes lumineux, lorsque l’observateur se
déplace par rapport à la source.
En effet, on observe expérimentalement que quand un observateur se déplace relativement à la
source de l’onde, la fréquence qu’il mesure est différente de celle de la source. Ce désaccord de
fréquence porte le nom de l’effet Doppler.
Considérons une source émettant dans le vide des ondes lumineuses dans la direction − →n dans un
′ ′ ′ ′ ′
référentiel R : (Oxyz) et un observateur lié au référentiel R : (O x y z ) se déplaçant à la vitesse
→
− →
−
u = u i % R. (on se place dans les hypothèses de la transformation spéciale de Lorentz)
→
−
En un point M de R à la date t, le champ E de l’onde peut être représenté par :
→−
− →
− →→
−
E (→r , t) = E 0 cos( k .− r − ωt)
→
− ω→ →
−
où le vecteur d’onde k = − n et la pulsation ω = 2πν. Dans R′ , le champ E ′ de l’onde est
c
donné par :
→′ −
− →
− → →′
−
E (→r ′ , t′ ) = E ′0 cos( k ′ .−
r − ω ′ t′ )
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3.3. Applications de l’optique des corps en mouvement 37
y y’
(R’)
(R) k k’
θ θ’
x
O O’ u x’
Figure 3.2:
→′ ω ′
−
→ ω −
Soient k , et k , les quadrivecteurs onde-pulsation associées à l’onde lumineuse dans
c c
→′ ω ′
−
′ → ω −
R et R . Les composantes de k , et k , sont reliées par les relations de la transfor-
c c
mationde Lorentz :
′
′ ω
kx′ kx = γ kx + β
kx γ 0 0 βγ
c
ky k ′
′
0 1 0 0 y k = k
y y
kz = k′ soit
0 0 1 0 z k = k ′
ω ω′
z z ′
βγ 0 0 γ ω ω
′
c =γ + βkx
c
c c
−
→ 2πν ′
La composante kx′ du vecteur d’onde k ′ s’écrit : kx′ = k′ cos θ ′ = cos θ ′ . Or
c
2πν ′ 2πν ′ 2πν ′
2πν ′ ′
=γ + βkx = γ +β cos θ .
c c c c
Donc
ν
ν = γ(ν ′ + βν ′ cos θ ′ ) = γν ′ (1 + β cos θ ′ ) soit ν′ = .
γ(1 + β cos θ ′ )
R étant associé à la source (s) et R′ étant associé au récepteur (r), on peut réécrire la formule
précédente sous la forme
νs
p
νr = νs 1 − β 2
ou encore νr = . (3.13)
γ(1 + β cos θr ) (1 + β cos θr )
L’effet Doppler est dit longitudinal lorsque l’angle que fait la direction de l’onde, dans le
référentiel associé au récepteur % à l’axe du mouvement est nul : θr = 0. Dans ce cas ,
(3.13) devient :
p s
νs 1 − β 2 1−β
νr = = νs = νs (1 − β)1/2 (1 + β)−1/2
(1 + β) 1+β
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3.3. Applications de l’optique des corps en mouvement 38
Comme β ≪ 1, on a :
1
νr ≃ νs (1 − 21 β)(1 − 12 β) = νs (1 − 12 β)2 = νs (1 − β + β 2 ) .
4
En négligeant le terme du 2e ordre β 2 , on a
D’où
∆ν u
≃− avec ∆ν = νr − νs (3.14)
νs c
Si le recepteur s’éloigne de la source, alors : u > 0 et ∆ν < 0, c’est-à-dire νr < νs ou de façon
équivalente λr > λs : la fréquence reçue est plus faible que la fréquence émise.
De même si le recepteur se rapproche de la source, la fréquence reçue est plus élevée que la
fréquence émise.
Cet effet est utilisé en astrophysique pour déterminer la vitesse des étoiles et des galaxies.
L’effet Doppler est dit transversal lorsque la direction de l’onde, dans le référentiel associé au
π
récepteur, est perpendiculaire à la direction du mouvement : θr = . Dans ce cas la formule
2
générale de l’effet Doppler (3.13) se réduit à
p
νr = νs 1 − β 2
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Chapitre 4
Dynamique relativiste
r r
v2 dt v2 (4.1)
dt0 = dt 1− 2 ou dt0 = avec γ= 1−
c γ c2
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4.2. Quadrivitesse, vitesse propre 40
P étant au repos dans (R0 ), dt0 est une durée propre. On appelle t0 le temps propre associé à
P.
r 1 dx 1 dy 1 dz c
V ,r ,r ,r (4.2)
R
v 2 dt v 2 dt v 2 dt v 2
1− 2 1− 2 1− 2 1− 2
c c c c
v étant le module de la vitesse de P dans (R). Dans (R′ ), les composantes sont :
r 1
dx′ 1 dy ′ 1 dz ′ c
V ′
, r ′
, r ′
, r (4.3)
v ′2 dt v ′2 dt v ′2 dt v ′2
R′
1− 2 1− 2 1− 2 1− 2
c c c c
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4.3. Quadrivecteur impulsion-énergie 41
px = m1 v1x + m2 v2x
−
→
p py = m1 v1y + m2 v2y .
pz = m1 v1z + m2 v2z
Dans (R′ ), on a :
′ + m v′
p′x = m1 v1x 2 2x
−
→ ′ ′ ′
p py = m1 v1y + m2 v2y ,
′ + m v′
p′z = m1 v1z 2 2z
avec
q q
2 2
vx − u 1 − uc2 1 − uc2
vx′ = u ; ′
vy = u vy ; vz′ = u vz .
1 − 2 vx 1 − 2 vx 1 − 2 vx
c c c
On voit que si →
−
p se conserve dans (R), il ne se conserve plus forcément dans (R′ ).
Pour trouver une autre expression de la quantité de mouvement, il est logique d’envisager,
non pas la vitesse mais plutôt la vitesse propre. Les composantes du vecteur ainsi défini sont :
m dx m dy m dz
r ,r ,r .
v 2 dt v 2 dt v 2 dt
1− 2 1− 2 1− 2
c c c
On vérifie que le vecteur :
−
→ m −
→ 1
p =r v = γm−
→
v avec γ=r
v2 v2 (4.4)
1− 1−
c2 c2
se conserve lors d’un choc. C’est ce vecteur que nous appellerons quantité de mouvement.
L’expression ci-dessus de →
−
p implique que :
m2 v 2 m2 c2 β 2
p2 = = = γ 2 m2 c2 β 2 .
1 − β2 1 − β2
Or γ 2 (1 − β 2 ) = 1 =⇒ γ 2 − γ 2 β 2 = 1. En multipliant par m2 c4 , on a :
m2 c4 γ 2 − m2 c4 γ 2 β 2 = m2 c4 ou m2 c4 γ 2 − p2 c2 = m2 c4 .
β2
2 2 1 2
mc γ = mc p ≃ mc 1+ si β ≪ 1
1 − β2 2
≃ mc2 + 12 mv 2 .
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4.3. Quadrivecteur impulsion-énergie 42
1
Or, mv 2 est l’énergie cinétique dans le cas non-relativiste. mc2 γ est donc homogène à une
2
énergie.
On définit l’énergie totale relativiste totale E d’une particule de vitesse v et de masse au re-
pos m0 , par :
E = γm0 c2 = v m0 c2 .
u
v 2
u (4.5)
1−
t
c2
Alors, on obtient :
E − E0 = m0 c2 (γ − 1) = EC (4.7)
Remarque
Pour une particule de masse nulle, la relation générale entre l’énergie totale de la particule
libre et sa quantité de mouvement se réduit à : E = pc. C’est le cas des photons, particule
associée à un rayonnement électromagnétique. Si le rayonnement a pour fréquence ν, le photon
a une énergie E = hν où h est la constante de Planck (h = 6, 62 × 10−34 J.s). La quantité de
mouvement du photon vaut alors:
E hν
p= = . (4.8)
c c
E 2 = p2 c2 + m20 c4 ⇐⇒ p2 c2 = E 2 − m20 c4
= (Ec + m0 c2 )2 − m2 c4
= EC (EC + 2m0 C 2 )
soit
p p
pc = EC (EC + 2m0 C 2 ) = EC (EC + 2E0 ) (4.9)
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4.4. Principe fondamental en mécanique relativiste 43
L’impulsion →
−
p et l’énergie E vérifient :
E2
E 2 − p2 c2 = m20 c4 soit − p2 = m20 c2
c2
c’est-à-dire une quantité invariante par changement de référentiel Galiléen.
Cette dernièrerelation
suggère de définir un quadrivecteur vecteur impulsion-énergie que nous
E
noterons P ≡ − →
p, et qui a pour composantes :
c
dx dy dz
P = γm0 , γm0 , γm0 , γm0 c (4.10)
dt dt dt
−
→
−
→ d→
−p F étant la somme des forces appliquées à la particule,
F = →
− (4.11)
dt p sa quantité de mouvement dans dans R
On a donc
−
→ m0 d r 1
+ m0 −
→
F =r v .
v2 dt
v 2
1− 2 1− 2
c c
→
−
Cela montre que la résultante F des forces n’est plus en général proportionnelle à l’accélération.
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4.5. Théorème de la variation d’énergie cinétique 44
−
→ m− →
v
dW = v .d
r
v2
1− 2
c
v
d−
→ −2 2 dv
→
− v 2 1 c
= m v .r + mv − !3/2
v 2 2 r
1− 2 v2
c 1− 2
c
m−
→v .d−
→
v mv dv v2
= r + !3/2 2
v2
r c
1− 2 v2
c 1− 2
c
1
Comme m→
−
v d−
→
v = v dv = d(v 2 ), on a :
2
v2
d−
→
v 1 + c2 = m− d−
→
v mc2
dW = m− → → = d(mc2 γ) .
v .r v . = d r
v2
v2
v 2 3/2
v 2
1− 2 1− 2 1− 2 1− 2
c c c c
On en déduit que :
dW = dE (4.12)
dW = dEC . (4.13)
Remarque
Si la particule possède en plus une énergie potentielle Ep , alors l’énergie totale de la particule
vaut
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4.6. Quadrivecteur force 45
La variation de l’énergie cinétique d’une particule entre deux points est égale au
travail des forces s’exerçant sur cette particule entre ces deux points.
Puisque le travail d’une force conservative ne dépend que des positions initiale et finale, on
peut écrire
→
−
WA→B ( F cons ) = Ep (A) − Ep (B)
et
→
− →
−
WA→B ( F cons ) + WA→B ( F non−cons ) = EC (B) − EC (A)
On en déduit que :
→
−
WA→B ( F non−cons) = EC (B) − EC (A) + Ep (B) − Ep (A)
= (EC (B) + Ep (B) + E0 ) − (EC (A) + Ep (A) + E0 )
soit
→
−
WA→B ( F non−cons ) = Etot (B) − Etot (A) . (4.15)
La variation de l’énergie totale d’une particule entre deux point est égale à au travail
des forces non conservatices qui s’exercent sur cette particule entre ces deux points.
Il est obtenu en généralisant l’expression classique : le temps t est remplacé par le temps propre
t0 et le vecteur quantité de mouvement − →
p est remplacé par le quadri-vecteur impulsion-énergie
→
− E
P = p, = (γm− →
v , γmc).
c
Le concept de force est généralisé en introduisant le quadrivecteur force F dont la partie spatiale
→
− →
−
est reliée à la force newtonienne F et vaut γ F .
La loi fondamentale de la dynamique s’écrit alors :
dP
=F . (4.16)
dt0
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4.6. Quadrivecteur force 46
soit
d−
→p →
−
=F (4.17)
dt
→ →!
−
− F .−
→ v
F =γ F, (4.18)
c
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