Fiche de Lecture Urbanisme
Fiche de Lecture Urbanisme
Fiche de Lecture Urbanisme
FEKIR SAMIA .
HOUADJ THINHINANE.
Sa démarche s’inspire de celle de Viollet -le -Duc qui cherchait à promouvoir une architecture
qui ne pastiche pas les formes et les styles du passé mais qui soit « de son temps » , accordées
aux exigences d’une société nouvelle .
Le livre s’intéresse essentiellement aux places et non pas aux rues directement.
Introduction :
o Pour souligner l’importance de la composition urbaine, Sitte rappel tout d’abord les
mots d’Aristote, pour qui tous les principes de l’art de construire les villes se résument
dans le fait qu’une cité doit offrir à ses habitant à la fois de la sécurité et le bonheur .
o L’objet du livre est d’analyser « une série de villes anciennes et modernes du pur
point de vue de la technique artistique, afin de mettre en évidence les principes de
composition qui engendraient jadis de l’harmonie. (…) et ne produisent aujourd’hui
qu’incohérence et monotonie » (Sitte, p, 2 ) .
Au moyen âge et pendant la renaissance les places urbaines jouaient encore un role
vital dans la vie publique et , par conséquent ,il existait encore une relation
fondamentale entre ces places et les édifices publics qui les bordaient . ( Sitte , p , 16 )
Le cas de La Piazza della Signoria de Florence avec l’emplacement d la statue de
David de Michel- Ange , faite en marbre adossée au mur de pierre du Palazzo Vecchio
, à gauche de l’entrée principale à l’endroit choisi par Michel-Ange lui-même . « on
pourrait parier sans risque qu’aucune de nos commissions modernes n’aurait retenue
cet emplacement. L’opinion publique tiendrait pour plaisanterie ou une folie le choix
d’un emplacement qui semble le plus insignifiant et le plus défectueux qu’on puisse
imaginer. » (Sitte, p, 19). Cet emplacement crée un effet prodigieux, facilitant la
comparaison avec la taille des passants, la statue géante semble alors croitre encore
dans ses dimensions.
A travers cet exemple et celui de forum antique, Sitte nous montre que les anciens
disposaient leurs monuments et leurs statues sur le pourtour de leurs places , et non
pas au centre . Ainsi il y a place pour des centaines de statues : la place rassemble plus
qu’elle n’isole.
Chapitre II : Le dégagement du centre des places.
Dans Vitruve on peut lire que le centre de la place n’appartient pas aux statues mais
aux gladiateurs. en actualisant ce propos on distingue que le centre de la place est pour
le citoyen plus que pour l’équipement public.
Les maitres du passé faisaient des merveilles sans considération inutile des règles
esthétiques, se dire qu’à notre temps avec toute notre réglementation, nous arrivons
loin derrière eux. Sitte cherche à mettre en mots ces mécanismes de cette création, non
consciente mais qui produit des effets largement heureux.
Un premier constat : Le décentrement des attributs d’une place, les fontaines, les
monuments ne sont situés ni dans l’axe des voies de communication, ni au milieu des
places, ni dans la perspective des portails principaux mais de préférence à l’écart.
L’idée des fontaines au centre des places est récente, en les décentrant on évite les flux
et on crée des effets artistiques heureux.
Un deuxième constat lié aux églises , autrefois surtout en Italie , on ne construisait
jamais d’églises indépendantes et isolées des autres bâtiments .
Sitte présente différents systèmes de fermeture des places qui pourtant ménagent les
vues et les flux.
Selon Sitte, un terrain, par le seul fait qu’il ne soit pas bâti il sera donc appelé place,
cela est peut-être exact du point de vue des considérations d’hygiène ou de technicité.
Du point de vue de l’art, à l’intérieur d’une ville, un espace libre ne devient place que
s’il est effectivement fermé.
Lien entre rue et place : « de nos jours, il est règle qu’à chaque angle d’une place se
coupent deux rues perpendiculaires afin, sans doute d’isoler au maximum les différents
blocs de maison » et d’empêcher ainsi toute impression d’unité. ( Sitte , p , 27-38) .
La question d’ouverture et de fermeture des places est fondamentale, à force de vouloir tout
ouvrir, tout libérer, Sitte annonce l’anéantissement des espaces urbains et de leurs effets.
Chapitre VII : l’indigence des motifs et la banalité des aménagements urbains modernes.
Nous ressentons bien les effets des places anciennes mais nous refusons les moyens
nécessaires pour le produire à nouveau, car nous avons perdu le sens de la relation entre les
causes et les effets.
Sans doute la ligne droite et l’angle droit caractérisent un aménagement sans sensibilité, ceci
n’est pas le fond du problème car les réalisations baroques utilisaient l’alignement et l’angle
droit et n’ont pas moins obtenu les effets artistiques les plus puissants, les plus purs. (Sitte, p,
97).
Dans l’urbanisme moderne, la relation entre les surfaces bâties et les surfaces vides s’inverse
littéralement. Autrefois, les espaces vides (rues/place) constituaient une totalité close dans la
forme était déterminée en vue de l’effet qu’elles devaient produire.
Aujourd’hui on découpe des parcelles à bâtir sous forme de figures régulières et ce qui reste
est baptisé en rue ou place.
Les nœuds de rues monstrueux : on donne le nom de « place » alors qu’on y retrouve rien de
ce qui fait le caractère d’une place, ils semblent plutôt etre un ramassis de tout ce qui est laid
et peu pratique.
Le nœud de circulation devient à présent le nœud de toutes les perspectives , on perd la
définition d’une direction dominante .
Les aménagements anciens : la clôture des espaces et l’unité des impressions visuelles restent
le point de départ de tous les ordonnancements anciens.
Les aménagements modernes : découpage en blocs isolés , blocs de maisons , bloc de place ,
bloc-jardin , chacun bien encadré de rues.
C’est l’utilisation, par l’architecture d’extérieur des motifs de l’architecture d’intérieur qui
constitue l’un des charmes essentiels des aménagements antiques médiévaux . ( Sitte , p ,
116).
Peut-on imaginer et construire sur le papier des formes que le hasard de l’histoire ont
produites tout au long des siècles ? Assurément non affirma Sitte. « Les joies sereines de
l’enfance sont refusées à une époque qui ne construit plus spontanément au jour le jour , mais
qui organise des espaces rationnellement sur la planche à dessin . »
« On commet une erreur grossière en qu’aujourd’hui encore le hasard pourrait faire surgir du
néant des œuvres d’art comme dans le passé . Car , si jadis de belles places urbaines et des
villes entières ont vu le jour en une lente évolution , sans plan parcellaire , sans concours
public et sans effort apparent , nous ne le devons ni au hasard ni au caprice des individus .
Inconsciemment tous obéissaient au contraire à la tradition artistique de leur temps , et celle-ci
produisait les effets que nous connaissons . » ( Sitte , p , 132/133).
Le programme constitue une condition préliminaire indispensable.
Le programme semble bel et bien une étape primordiale dans nos conceptions contemporaines
, et il ne peut se résumer à la formule simpliste : Logements/Bureaux / Commerces .
Chapitre XII : Exemple de régularisation urbaine conçue selon des principes artistiques.
Trois idées fondamentales qui ont permis que l’aménagement soit encore viable :
Conclusion :
Un livre de 1889, remarquable par son acuité, est toujours pertinent à notre temps
présent.
Sitte, propose une analyse fondamentale pour cerner les enjeux contemporains de
définition de nos rues d’aujourd’hui et de demain. Il évoque l’harmonie visuelle,
la contemplation visuelle de nos espaces urbains mais trop peu leurs effets sur les
habitants.
Il n’est pas certain qu’un bel effet induise nécessairement une appropriation par
les habitants de la rue ou de la place .
Un ouvrage intarissable d’informations , de guide pour mieux concevoir un espace
urbain contemporain , loin de son anéantissement .