Insuffisance Renale Aigue
Insuffisance Renale Aigue
Insuffisance Renale Aigue
Préambule
OBJECTIFS
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PLAN
Introduction
Définition
Intérêt
1. Généralités
1.1.Rappels
1.2.Physiopathologie
2. Signes
2.1.TDD : IRA sévère anurique due à une NTA
2.2.Formes cliniques
3. Diagnostic
3.1.Positif
3.2.Différentiel
3.3.Etiologique
4. Traitement
4.1.Curatif
4.2.Préventif
Conclusion
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INTRODUCTION
Définition
- IRA = Baisse brutale et rapide du débit de filtration glomérulaire (DFG)
évoluant depuis moins de 3 mois, potentiellement réversible, affectant
uniquement les fonctions exocrines rénales (épuration et maintien
homéostasie).
- Le groupe de travail KDIGO (Kidney disease Improving Global
Outcomes) 2013 recommande de définir l’insuffisance rénale aigue par
l’un des critères suivants :
o Cr≥3 mg/l en 48H
o Cr≥1,5 fois VB en 7J
o Diurèse <0,5 ml/kg/H pendant >6H
Intérêt
L’intérêt est de 4 ordres
- IRA = Urgence médicale.
- Epidémiologique
o Données mondiales :
Lafrance (USA) : Prévalence IRA : 1% admission aux
urgences et 13,5% patients hospitalisés
o Données locales :
Lengani (BF) : 18,4% des admissions en 2009
Nyimi (RDC) : 11,4% chez VIH (+) en 2001
Ashuntantang : 28% patients hospitalisés ; 10% post
NPDCI ; 25% post-ECL
Djrolo (Bénin) : 9% des admissions en Néphrologie en 2017.
- Diagnostic : Développement des biomarqueurs urinaires dans le Dg
précoce IRA :
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o β2 microglobuline
o KIM-1 : Kidney Injury Molecule-1
o NGAL : Neutrophil gelatinase-associated lipocalin
o NAG : N-Acétylglucosaminidase
o IL-18
- Thérapeutique : la dialyse a révolutionné la prise en charge IRA
- Pronostique :
o Elle peut mettre en jeu le pronostic
Fonctionnel rénal : risque évolution vers IRC (MRC)
Vital : décès lié aux complications et comorbidités
1. GENERALITES
1.1. Rappels
- L’appareil urinaire est constitué de 2 reins, 2 uretères, une vessie et un
urètre
- Les reins ont des fonctions exocrines (épuration et homéostasie) et
endocrines (sécrétion EPO et rénine, synthèse vitamine D active)
- Le néphron est l’unité structurelle et fonctionnelle du rein composé du
tubule et du glomérule qui est le siège de la filtration sanguine
- Nous avons un schéma simplifié du glomérule rénal, siège de la filtration
dans le rein : l’Aa, l’Ae, les capillaires glomérulaires et l’espace urinaire
- Le débit de filtration glomérulaire (DFG) dépend de 2 déterminants
physiques : le coefficient de filtration et de la pression d’ultrafiltration
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- Médicaments qui altèrent hémodynamique rénale : AINS, BSRAA
- Baisse coefficient filtration : Glomérulonéphrite (causes rénales)
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1.2. Physiopathologie
Altération
Défaut de
Barrière Obstacle à
Perfusion rénale L’élimination
Filtration G
Baisse du débit de
Filtration glomérulaire
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2. SIGNES
2.1. TDD : IRA sévère anurique secondaire à une NTA sans
préjugé de l’étiologie
- Circonstances de découvertes
o Fortuite : lors du suivi d’un patient
o Signes : anurie
o Complications : OAP
- Signes cliniques :
o Signes fonctionnels :
Brutal
Survenue d’une baisse de la diurèse (au décours de la
diarrhée, vomissement, brûlure, hémorragie massive,
infection sévère, traitement antibiotique : aminosides)
o Signes généraux : asthénie, anorexie, perte/prise de poids, fièvre
AEG : index de performance OMS
Conscience normale ou altérée
Pâleur cutanéomuqueuse si hémorragie
Sécheresse des muqueuses, pli cutané
Œdèmes : localisés ou généralisés (anasarque)
Hypotension artérielle
Tachycardie
Polypnée
Fièvre
Perte/prise de poids
Anurie (Diurèse < 0,3 ml/kg/H ou < 50 ml en 12h)
BU : pas hématurie, pas de protéinurie, pas de leucocyturie,
Densité = 1,010
o Examen des appareils
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UG :
o Fosses lombaires normales
o Points urétéraux indolores
o Pas de globe vésical
o TV et TR normaux
Digestif : N
CV : N
Peau et phanères : N
- Signes paracliniques
o Sang
Elévation brutale de la créatininémie ≥ 0,3mg/dL (3mg/L) en
48h ou ≥1,5 fois la valeur à l’admission en moins de 7 jours
Elévation de l’urémie
Elévation U/C IRA
Baisse brutale de DFG ≥ 25%
Hyperkaliémie, hyponatrémie
Acidose métabolique
Calcémie normale
Phosphorémie élevée
Hyperuricémie
NFS : normale, hémoconcentration (hématocrite >50%,
protidémie >75 g/l)
CRP, VS
o Urines
Culot : sédiment urinaire inactif avec absence d’hématurie
et de leucocyturie, cylindres granuleux pigmentés
Protéinurie 24h : absente ou modérée (<1g/j)
NaU>40 mEq/L
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Na/K>1
FeNa>2%
FeUrée>35%
Osmolalité urinaire < 350 mOsm/kg
NGAL élevé
KIM1 présent et élevé
o Echographie rénale
Reins de taille normale bien différenciés avec des cavités
pyélocalicielles fines
Doppler vasculaire normal
o PBR : pas indiquée mais si elle est réalisée après avoir éliminé les CI
(TA normale, crase normale, Hb>10g/dL)
MO :
Abrasion de l’épithélium tubulaire
Tubules aplatis et dilatés, cellules desquamées, débris
intratubulaires,
Œdème interstitiel
IF : négative
- Evolution :
o Eléments de surveillance :
Clinique : poids, diurèse, PA, FR, saturation, pouls, œdèmes
PC : U/C, ionogramme sanguin et urinaire, gazométrie
o Evolution favorable : reprise de la diurèse après 10 à 15j avec
doublement quotidien diurèse et phase polyurique à compenser
(sinon risque de déshydratation et IRAF) et normalisation de la
fonction rénale au bout de quelques semaines
o Evolution défavorable vers des complications : Critères de gravité
OAP
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Surcharge hydrosodée
Encéphalopathie urémique
Saignement : hémorragie digestive
Hyperkaliémie sévère (>6,5 mmol/L)
Hyponatrémie sévère (<120 mEq/L)
Acidose métabolique (réseves alcalines <8 mmoles/L et pH<
7,2)
Nécrose corticale en absence de récupération
Ces complications constituent des indications d’une dialyse en urgence
en plus du traitement médical
Infections nosocomiales
Complications cardiovasculaires : TVP, EP, IDM, AVC
Nécrose corticale (si anurie persistante après >3 semaines.
Elle est fréquente chez l’enfant, la femme enceinte et après les
états de choc avec endotoxinémie ou CIVD)
Dénutrition
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o IRA organique
3. DIAGNOSTIC
3.1. Diagnostic positif
- D’un contexte clinique évocateur avec début brutal marqué par une
- Baisse de la diurèse (DU < 0,3mL/kg/h pendant 6h) puis anurie
- Des examens paracliniques :
o une élévation rapide de la créatininémie et de l’urée sanguine avec
o absence d’anémie
o absence d’hypocalcémie, d’hyperphosphorémie et
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o des reins de taille normale bien différenciés à l’échographie
- Ceci chez un patient qui avait une fonction rénale normale auparavant.
- IRAF
Contexte clinique évocateur
Hypovolémie vraie : perte sanguine, cutanées
digestives
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Hypovolémie relative : SN, ICCG, cirrhose, sepsis.
Anaphylaxie, Vasodilatation
Médicaments altérant hémodynamique rénale :
IEC/ARA2, AINS, anticalcineurines
o Ce sont :
Hypovolémie vraie
Hémorragie
o Signes de choc
Refroidissement des extrémités
Pâleur
Tachycardie
Pouls filant
Chute de PAS < 90mmHg
o Saignement d’origine digestive ou génitale ou
après un traumatisme avec lésion d’un gros
vaisseau
Pertes cutanées : brûlure, dermatose bulleuse
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Digestives : déshydratation par diarrhées,
vomissements
o Asthénie
o Céphalées
o Sècheresse buccale
o Yeux escavés
o Hypotonie des globes oculaires
o Tachychardie
o Hypotension
o Plis cutanés paresseux
o Hémoconcentration (Hématocrite et protidémie
élevées)
Pertes rénales : polyurie osmotique diabétique ou de
levée d’obstacle, ttt diurétique excessif, insuffisance
surrénalienne
Hypovolémie efficace
ICG
o OMP
o Respect du visage
o Turgescence des jugulaires
o Hépatomégalie
o Reflux hépato-jugulaire
o Toux avec expectorations saumonnées
o Dyspnée à type d’orthopnée
o Râles crépitants en marées montantes
o ECG : hypertrophie ventriculaire droit et gauche
o Télécoeur : cardiomégalie
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o Echographie cardiaque : hypertrophie
concentrique du VG
Cirrhose décompensée
o OMP
o Ascite prédominant
o TP abaissé
o Echographie hépatique : nodule de régénération
SN
o Protéinurie > 3g/24h
o Hypoprotidémie < 60mg/L
o Hypoalbuminémie < 30mg/L.
Sepsis sévère
o Syndrome infectieux
Céphalées
Asthénie
Hyperthermie
Tachycardie
Hypotension
o CRP élevée
o Hémoculture
Anaphylaxie
Altération hémodynamique rénale
IEC/ARA2
AINS
Anticalcineurines
- IRA Parenchymateuse ou organique
L’analyse du syndrome néphrologique est essentielle pour
reconnaître le type d’atteinte rénale
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PBR peut être capitale dans le diagnostic de l’atteinte rénale
Les causes peuvent être :
Tubulaires : NTA
Interstitielles
Glomérulaires
Vasculaires
o IRA interstitielle
Ce sont les causes immuno-allergiques.
Iatrogène : allergie
Pénicillines, AINS,
Céphalosporines, sulfamides
Auto-immune
Lupus systémique
Sarcoïdose
Infectieuse
Bactéries : PNA, Leptospirose
Hantavirus
o IRA glomérulaire
Les différents Sd : glomérulaires (Néphritique aigue, GNRP),
vasculaire (MAT), interstitielle vont orienter le Dg étiologique.
PBR est capitale
Ce sont :
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GNA
Prolifération endocapillaire, proliférative, exsudative
non suppurative évoluant depuis moins de 3 mois
SNA : OMP, Oligurie, Hématurie, PU, HTA et IRA
GNA post-infectieuse : bactéries, virus, parasites
GNA non infectieuse :
o Lupus systémique
S rénaux : GN proliférative endocapillaire
focale (classe III)
S extra rénaux : Polyarthralgie non
déformante, Photosensibilité, Erythème
malaire, Pleurésie, Péricardite,
Ac Anti DNA natifs+, Anti RNP+, Anti Sm+
o Cryoglobulinémie
o Purpura rhumatoide
GNRP : IR avec doublement de la créatininémie sans tendance
à la rémission ; c’est une urgence diagnostique et
thérapeutique
GN extracapillaire
o Syndrome de Goodpasture
o Granulomatose de Wegener
o Polyangéite microscopique
o IRA d’origine vasculaire
MAT
o HTA
o SHU
o IRA sévère
o Biopsie rénale: MAT
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Embole des cristaux de cholestérol
o Patient athéromateux
o Geste endovasculaire
o Purpura
o HTA
Thromboses et embolies des artères rénales
- IRAO
Présence des ATCDS urologiques, douleurs lombaires ou
hypogastrique
Présence de troubles fonctionnels urinaires : douleur (IRA
post rénale souvent douloureuse) dysurie, pollakiurie,
diminution du jet mictionnel, miction goutte à goutte
Oligurie, voire anurie
Présence globe vésical
Touchers pelviens : masse, hypertrophie prostate
Echographie rénale, vésico-prostatique
Dilatation des cavités pyélocalicielles
Apprécie épaisseur du parenchyme rénal
Hypertrophie prostatique
Ce sont :
o Enfants : malformations
o Jeune enfant : sténose de l’urètre
o Adultes :
Tumeurs prostatiques : adénome, cancer (homme)
Néoplasies pelviennes ou rétropéritonéales
Lithiases urinaires
Fibroses rétropéritonéales
Fécalome (personnes âgées)
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4. TRAITEMENT
4.1. Traitement curatif
4.1.1.But
- Normaliser la fonction rénale
- Corriger les troubles métaboliques et hydro-électrolytiques
- Traiter l’étiologie
- Prévenir et traiter les complications
- Suppléer la fonction rénale éventuellement
4.1.2.Moyens
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- Réhydratation : VV avec SS 0,9%, Eviter le Ringer Lactate (K+)
- Bicarbonate 1,4% ou 4,2%
- Gluconate de calcium
- Insuline-glucose
- Β2 agoniste :
- Polystyrène sulfonate de sodium : 1 à 4 cuillères mesures /jour
- IPP : Oméprazole 20mg le soir.
- Héparine
Traitement étiologique
- Transfusion sanguine
- Furosémide IV jusqu’à 1g/j
- IEC : Ramipril 5-10mg/j EI : Toux, HyperK
- Ou ARAII : Losartan 50 – 100mg/j
- Corticoïde : Prednisone 1mg/kg/j ; EI : Ulcer GD, HypoK
- Immunosuppresseur : Cyclophosphamide 500 – 1000mg/m2 EI : toxicité
hématologique, vésicale et gonadique
- Traitement adjuvant
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Prévention anguilulose maligne : albendazole 400 mg/j
Prévention ostéoporose corticoinduite :
- Vitamine D1000-2000 UI/j ou 100.000UI/J
- Calcium : 500-1000 mg/j
Prévention UGD : Oméprazole 20mg/j
Prélèvement du sperme et spermocongelation
Prévention pneumopathies à pneumocystis : cotrimoxazole 960 mg/j
Sans sucre d’absorption rapide
- Cure d’un adénome de prostate
- Echanges plasmatiques
4.1.3.Indications
- CAT d’urgence
o Mesures générales
o Traitement symptomatique
Hydratation prudente au besoin
Correction des troubles hydro-électrolytiques
Diurétiques
Hémodialyse parfois
o Traitement de la cause
- IRAF avec hypovolémie vraie :
o Réhydratation,
o Transfusion,
o Traitement étiologique
- IRAF avec hypovolémie relative :
o Diurétique,
o Traitement étiologique
- IRAP :
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o Hémodialyse
o Traitement étiologique
- IRAO :
o Drainage urinaire par levée de l’obstacle (sondage urétral,
cystosomie, néphrostomie),
o Traitement étiologique
4.1.4.Résultats
- IRC préexistant
- IRAP sur GNA ou NVA
- Choc septique
- Défaillance multiviscérale
- Présence de complications
Prévention primaire :
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- Eviter examen avec PDCI ou prévention NPDCI par une bonne hydratation
avant toute injection de produit de contraste
- PEC des femmes enceintes par CPN adéquates
Prévention secondaire :
- Dépistage précoce de l’IRA par la surveillance de la diurèse (débit
urinaire)
- PEC précoce et efficace de l’IRA
Prévention tertiaire
- Dépistage précoce des complications
- PEC précoce et efficace des complications
CONCLUSION
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