Choix Des Investissements
Choix Des Investissements
Choix Des Investissements
Objectif pédagogique :
I. CONCEPT D’INVESTISSEMNT
L’économiste de l’école de Vienne Böhm Bawerk (E. Von Böhm Bawerk « Théorie du capital »
1884) a défini l’investissement comme « un détour avantageux de production », c’est-à-dire
comme l’affectation de ressources à autre chose que l’activité immédiate afin d’obtenir un
avantage sur plusieurs périodes ultérieures. En économie, investir c’est acquérir ou créer un
capital fixe.
Sur le plan comptable, sont considérés comme des investissements l’ensemble des actifs
immobilisés figurant en classe 2 du système comptable OHADA. Ce sont :
- Les charges immobilisées ;
- Les immobilisations incorporelles ;
- Les immobilisations corporelles ;
- Les immobilisations financières.
Pour le comptable l’investissement est une immobilisation.
Mais cette définition est restrictive car elle n’intègre pas les besoins permanents que
représentent le besoin en fonds de roulement où besoin de financement global.
L’investissement est une décision stratégique et à ce titre s’insère dans la politique générale de
l’entreprise.
L’investissement est donc au cœur des stratégies de l’entreprise.
Les matrices stratégiques sont des outils d’analyse permettant de représenter les
portefeuilles d’activités des entreprises à partir de critères financiers ou économiques
(matrices BCG1 et 2, ADL, Mc Kinsey, le modèle de General Electric, etc.). Parmi ces matrices,
Le modèle élaboré par le Boston Consulting Group permet de repérer les métiers de l’entreprise
sur une matrice croissance/part de marché.
La matrice BCG 1 considère deux variables essentielles :
La position concurrentielle (atout) c’est-à-dire la part de marché relative de l’entreprise
sur ce segment qui se traduit par la comparaison de la part de marché de l’entreprise par
rapport à la part de marché des concurrents principaux ou du concurrent le plus puissant
(mieux placé).
Le taux de croissance annuel du segment d’activité (attrait)
A partir de ces critères, on constitue une grille d’analyse (matrice où sont positionnés les
domaines d’activités stratégiques (DAS) en 4 catégories (cf. schéma). Dans l’optique de la
pérennité de l’entreprise qui procède de la logique économique, il convient d’ajouter aux
critères marketing, les critères financiers suivants :
Rentabilité
Cash-flows (dégagement de liquidités)
Fort
VEDETTES (Stars) DILEMMES ( Problem childs »
0%
1 0.5 0.1
10 Faible
Fort
Dégagement de liquidités (cash flow nets)
M SAMB DOCTORANT EN SCIENCES DE GESTION
GESTION FINANCIERE
Ces critères facilitent la compréhension de chaque type de situation. Les taux indiqués en
coordonnées sont des exemples, ils varient suivants les activités.
Sur une telle matrice, l’axe vertical indique le taux de croissance du marché correspondant au
secteur d’activité considéré. En général, un taux supérieur à 10% est jugé élevé et bas s’il est
inférieur à ce seuil.
L’axe horizontal mesure la part de marché relative détenue par l’entreprise face au concurrent
le plus puissant. Un chiffre d’affaires de 0.5 révèle par conséquent que, dans le secteur
d’activité considéré, l’entreprise détient une part de marché égale à 50% de celle détenue par
le leader. Contrairement à la part de marché absolue, la part de marché relative exprime la
force de l’entreprise part rapport à sa concurrence.
Analyse du portefeuille
Les observations empiriques montrent que le portefeuille est jugé équilibré et porteur d’avenir
(c’est à dire permettant de dégager des liquidités stables assurant la survie de l’entreprise à
terme) quand les ordres de grandeurs suivants sont respectés (en % du CA total de la firme) :
Vedettes 30%
Dilemmes 20%
Vaches à lait 40%
Poids morts 10%
Bien sûr, seules des actions commerciales volontaires permettent à un couple produit/marché
et donc au portefeuille de produit/marchés d’évoluer dans chaque phase.
Le but de l’analyse est de placer les divers produits/marchés de l’entreprise dans les
différents systèmes concurrentiels et de permettre aux dirigeants d’en déduire une stratégie :
renforcement de telle activité ou abandon de telle autre.
Cet équilibrage conduit à l’évolution suivante du portefeuille.
Première étape
Etude technico-économique
Détermination du montant de
l’investissement
Détermination des capacités
d’autofinancement engendrées par le
projet
Détermination de la durée de vie
économique du projet
Rentabilité économique du projet
Oui
Deuxième étape
Etude financière
Choix du mode financement du projet
d’investissement
Rentabilité financière
Montage financier : plan de
financement
Non
Le projet d’investissement peut-il être Rejet ou réexamen des
financé ? financements
Oui
Décision finale
Service ou département :
Date de la demande :
Montant TTC
Investissement de productivité
Investissement lié à une activité nouvelle
Investissement de recherche et de développement
Investissement nécessité par la sécurité du personnel
Investissement lié à l’embauche
Investissement imposé par la réglementation
Investissement lié aux moyens de contrôle
Investissement lié à l’amélioration des conditions de travail
Investissement lié à l’accroissement du standing
Durée : temps pendant lequel le service rendu par l’investissement devra être assuré : …….ans.
Justifications
Gains
Indiquer les avantages non chiffrables
Taux de rentabilité
Préciser les méthodes de calcul
Eléments complémentaires
A-t-on étudié d’autres projets répondant au même but ?
Que se passerait-il si le projet n’était pas retenu ?
Parmi l’ensemble des projets présentés répondant au même but quel rang lui attribuez-vous ?
o Rang attribué
Le coût de l’investissement ;
La durée sur laquelle s’effectuera le calcul économique
La valeur résiduelle nette
Le montant des flux nets de trésorerie ou cash flow nets
1. Coût de l’investissement
L’ensemble des dépenses directes ou indirectes nécessaires à la réalisation d’un projet doit
être pris en compte :
Prix d’acquisition HT des biens incorporels corporels, financiers,
Frais accessoires sur achats (transport, de douane, de manutention, d’installation, droit
de mutation, honoraires et frais d’actes)
Frais d’étude et de recherches commerciales et techniques
Frais de formation du personnel
Accroissement des besoins en fonds de roulement d’exploitation en début de projet
Nota :
Lorsqu’un projet d’investissement se traduit par des cessions d’actifs, comme la vente d’un
équipement remplacé, les produits de cette cession est déduit de la dépense d’investissement.
La dépense d’investissement peut s’étaler sur plusieurs périodes, c’est le cas de produits
comportant des tranches de réalisation ou lorsque des équipements partiels doivent être
envisagés. Il convient alors de considérer la dépense d’investissement comme une suite de flux
réalisés à des moments différents du temps.
L’évaluation de la durée de vie du projet est délicate. A ce sujet, nous pouvons formuler
plusieurs remarques :
Privilégier les projets à durée de vie longue peut être dangereux dans la mesure où les
incertitudes sont d’autant plus fortes que le projet est long (conjoncture économique,
obsolescence technique…),
Privilégier les projets à durée de vie courte peut aussi être risqué, dans la mesure où ce
type de projet est moins porteur d’avenir,
L’estimation de la durée de vie économique conditionne l’estimation de la valeur
résiduelle. Celle-ci est souvent délicate étant liée à l’existence d’un marché de
l’occasion, à l’état du bien…
Actualisation
Présent Futur
Capitalisation
Exemple : Un franc reçu dans un an n’équivaut pas à un franc aujourd’hui mais à : 1 F/1.1 = 0,909 F. En
effet, ces 0,909 F placés à 10 % deviennent un franc dans un an.
a- coût du capital
Le coût du capital est le coût futur et un coût moyen pondéré des différentes sources de
financement, (autofinancement, capitaux apportés par les actionnaires, emprunts…).
CP D
Selon une approche « financière » le taux d’actualisation est égal au taux du marché monétaire
sans risque + r
Avec r = taux de risque ou prime de risque qui est fonction de l’investissement, du secteur
d’activité, de la localisation de l’investissement (pays).
Le cash-flow dégagé par un projet est égal au solde des flux de trésorerie induits.
ELEMENTS 0 1 …n
Chiffre d’affaires(1)
-charges décaissables (sauf charges financières)(2)
-Amortissement du bien(3)
Résultat avant impôt (RIA)
-impôt théorique (4) (RIA X 25%)
Résultat net
+ Amortissement du bien
Capacité d’autofinancement (CAF)
+ valeur résiduelle nette (VRN) X
+récupération BFR ou BFE (5) X
Flux entrants : input (A)
Coût d’acquisition X
+ ° BFR ou BFE (5) X
Flux sortants :output (B)
Cash flow nets (A-B)
Actualisation (1+I)-n
CF nets actualisés
Nota :
L’étude de la rentabilité d’un projet d’investissement doit tenir compte que des flux de
trésorerie liés exclusivement au projet. IL s’agit d’un raisonnement marginal qui n’intègre donc
pas, les flux de trésorerie de l’entreprise avant le projet.
Par exemple, si le chiffre d’affaires avant un projet est de 1000 000 et il passe à 1500 000
après le projet, c’est la différence de 500 000 qui doit être retenue comme
chiffre d’affaires dans le cadre de l’étude de la rentabilité économique du projet.
La colonne 0 représente le début de la première année et la colonne 1 la fin de la première année.
Les autres colonnes représentent des fins d’année.
En réalité les cash-flows sont dégagés, en continu, tout au long d’un exercice. Pour simplifier on
considérera qu’ils sont dégagés en fin de période. En revanche, l’investissement initial (pour le
montant du décaissement) et l’augmentation du BFRE initial est engagée au début du premier
exercice (ou au début des exercices où ils ont lieu).
La différence entre le chiffre d’affaires et les charges décaissables est assimilée à l’excédent
brut d’exploitation EBE.
(2) Les charges financières (intérêts) sont des flux financiers liés à la politique de financement
et non à la politique d’investissement. Ils seront pris en compte lors de l’étude du choix du
mode de financement et non lors de l’étude de la rentabilité de l’investissement.
(3) Malgré que l’amortissement soit une charge calculée n’ayant entraîné de flux de trésorerie,
il est pris en compte pour le calcul du résultat, car il contribue à diminuer la base imposable à
l’impôt et génère de ce fait une économie d’impôt. IL est tout de même rajouté par la suite afin
qu’il ne soit tenu compte que de l’économie d’impôt qu’il engendre.
(4) Il s’agit ici d’un impôt théorique sur le résultat avant intérêt et impôt, lié au projet et non
le résultat global de l’entreprise. IL n’est donc pas nécessaire d’arrondir la base imposable au
millier de franc inférieur selon les dispositions fiscales.
En cas d’un résultat avant intérêt et impôt négatif, il faut calculer un impôt affecté d’un signe
positif qui représente une économie d’impôt.
(5) L’évaluation du BFR lié au projet d’investissement a pour objet la prise en compte des
décalages dans le temps entre les opérations d’achats et ventes et celles relatives aux
décaissements et encaissements. Le calcul du besoin en fonds de roulement se fait ici de façon
normative à travers la détermination d’un BFR en nombre de jours de chiffre d’affaires hors
taxe :
BFR normatif : stocks en jours de CA + créances clients en jours de CA – dettes fournisseurs
en jours de CA.
En fin de projet, il faut tenir compte de la récupération du BFR, car les flux de stocks,
créances et dettes sont supposés nuls à la fin du projet (on considère que les stocks s’épuisent,
les clients règlent leurs créances, et les fournisseurs sont réglés). Le montant de la
récupération représente la somme des variations BFR.
C’est le prix de revente du bien au terme de la durée du projet déduction faite de l’impôt sur
les bénéfices éventuellement. Dans une approche purement économique, la valeur résiduelle
brute (prix de revente) peut correspondre au moins à la VNC.
VRN = Prix de revente – taux de l’impôt sur le bénéfice (Prix de revente - VNC)
Si la vente ne génère pas de plus-value, aucun n’impôt ne sera payé. C’est le cas où le prix de
revente correspond à la VNC.
Les critères les plus utilisés en matière de choix d’investissement sont les critères de la valeur
actuelle nette, du taux interne de rentabilité, du délai de récupération des capitaux propres
investis et de l’indice de profitabilité.
Tous sont à la fois des critères :
De rejet. d’un projet si le critère ne satisfait pas aux obligations de seuil minimum fixé
par le décideur,
De sélection. Entre plusieurs projets sera retenu le projet présentant le meilleur résultat.
Conclusion
Remarque : il existe aussi le critère de la valeur nette (VAN) qui représente la différence la
valeur non actualisée des flux de trésorerie générés par l’investissement et le coût de
l’investissement. Mais ce critère, rarement utilisé, n’est pas pertinent car il ne tient pas
compte de la dimension temporelle des flux de trésorerie.
1 Définition
L’indice de profitabilité mesure le profit induit par un franc de capital investi. IL représente le
rapport entre la valeur actuelle des flux de trésorerie dégagés par l’investissement et le coût
de l’investissement.
n
CFNp(1 + t)-p
Indice de profitabilité = p=1 ou
INDICE DE PROFITABILITE
CRITERE DE REJET CRITERE DE SELECTION
Tout projet dont l’indice Entre plusieurs projets
de profitabilité est concurrents sera retenu celui
inférieur à 1 sera rejeté. qui présente l’IP le plus élevé.
C. Critère du délai de récupération des capitaux investis (DRC) : Pay back period
1. Définition
Le DRC est aussi appelé « pay back period ». Il correspond au délai au bout duquel, les flux de
trésorerie générés par l’investissement permettent de rembourser le coût de l’investissement
(capital investi). Ici, l’investissement est intéressant si les flux financiers qu’il génère
permettent de récupérer le plus rapidement possible le montant du capital initialement investi.
2. Conclusion
2. Conclusion
Eléments A B
Prix d’achat 5 000 000 4 000 000
Travail à faire :
1) Calculer les chiffres d’affaires et déduire les variations du besoin en fonds de
roulement.
2) Calculer les coûts d’acquisition des équipements et déduire le coût des
investissements.
Corrigé :
1) Détermination des chiffres d’affaires et des variations du BFR
Matériel A
0 1 2 3 4 5
Quantités
CAHT
BFR
Variation du BFR
Récupération du BFR
Matériel B
0 1 2 3 4 5
Quantités 4000 4 200 4 400 4 600 4 800
CAHT 6 000 6 300 000 6 600 000 6 900 000 7 200 000
000
BFR 500 000 525 000 550 000 575 000 600 000
Variation du 500 000 25 000 25 000 25 000 25 000
BFR
Récupération du BFR 600 000
2) Détermination du coût d’acquisition et du coût d’investissement .
Matériel A Matériel B
VNC en Annuité VNF en fin Valeur Annuité
Période VNC
début dégressive de période d'origine linéaire
1 5 000 000 1 000 000 4 000 000
2 4 000 000 1000 000 3 000 000
3 3 000 000 1 000 000 2 000 000
4 2 000 000 1 000 000 1 000 000
5 1 000 000 1 000 000 0
Fonds propres
Montant = 12,2 * 60% = 0,0732
Taux de rentabilité des fonds propres :
Emprunt
Coût de l’endettement = Taux d’intérêt (1- impôt sur le bénéfice)=18% (1-0,25)*
0,4= 0,054
Matériel A
Eléments 0 1 2 3 4 5
CA HT
-Charges
d'exploitation
-Amortissement
Résultat avant
impôt
-Impôt sur le
bénéfice
Résultat net
+Amortissement
Capacité
d’autofinancement.
Récupération BFR
Valeur résiduelle
nette
Flux entrants (A)
Variation BFR
Coût d'acquisition
Flux sortants (B)
CFN (A-B)
(1+i)- n
CFN actualisés
Matériel B
Eléments 0 1 2 3 4 5
CA HT 6 000 000 6300 000 6600 000 6900 000 7200 000
-Charges 4000 000 4200 000 4400 000 4600 000 4800 000
d'exploitation
-Amortissement 1000 000 1000 000 1000 000 1000000 1000 000
Résultat avant 1000 000 1100 000 1 200 000 1300 000 1400 000
M SAMB DOCTORANT EN SCIENCES DE GESTION
GESTION FINANCIERE
impôt
-Impôt sur le 250 000 275 000 300 000 325 000 350 000
bénéfice
Résultat net 750 000 825 000 900 000 975 000 1050 000
+Amortissement 1 000 000 1000 000 1000 000 1000 000 1000 000
Capacité 1750 000 1825 000 1900 000 1975 000 2050 000
d’autofinancement.
Récupération BFR 600 000
Valeur résiduelle 225 000
nette
Flux entrants (A) 1 750000 1825000 1900000 1975000 2875000
Variation BFR 500 000 25 000 25 000 25 000 25 000
Coût d'acquisition 5 000 000
Flux sortants (B) 5500 000 25 000 25 000 25 000 25 000 -
CFN (A-B) -5500 000 1725 000 1800 000 1875 000 1950 000 2875 000
(1+i)- n 1 0,88 0,78 0,69 0,61 0,54
CFN actualisés -5500000 1518 000 1404 000 1293 750 1189 500 1552 500
VANA=
VANB = 1 457 750
Conclusion
VANA VANB .
6 278 346 1457 750
* Indice de profitabilité
6833 333
IPB = 1457 750 +1 = 1,26 (pour un franc
investi le projet rapporte 026
5 500 000
Conclusion
M SAMB DOCTORANT EN SCIENCES DE GESTION
GESTION FINANCIERE
IPA IPB PROJET A PLUS RENTABLE
DRC A = 3
=
DRCI B = 3 ans 12 mois 22 jours
Conclusion
DRCI A DRCI B choix du projet
t1 = VAN1=
t2 = VAN2=
TIRA =
TIRA =
t1 = % VAN1=
t2 = % VAN2=
TIRB =
TIRB =
Conclusion
TIRA TIRB : choix du projet
V. TRAITEMENT DES CAS PARTICULIERS
1- Les projets de durées de vie différentes
Il est impossible de comparer en lecture directe deux ou plusieurs investissements dont la
durée de vie n’est pas identique.
Pour résoudre ce problème, deux solutions s’offrent à nous :
- le plus petit commun multiple des durées de vie ;
- la méthode de l’annuité équivalente.
Exemple
Soit un projet en Afrique du Nord d’une durée de vie de 4 ans, d’un montant d’investissement
de 520.000 et d’une VAN égale à 100.000.
Soit un investissement en Afrique du Sud d’une durée de vie de 5 ans, d’un montant de 550.000
F et d’une VAN égale à 110.000.
Taux d’actualisation retenu pour nos calculs : 6%.
Sans tenir compte des durées de vie différentes, le projet en Afrique du Sud semble
financièrement plus rentable.
Or, les durées de vie de nos deux projets étant différentes, il s’agit d’intégrer dans notre
raisonnement la nécessaire politique de renouvellement des actifs.
Solution 1 : Méthode du renouvellement à l’identique.
La réflexion se fait à partir du plus petit commun multiple.
Avec des durées de vie respectives de 4 et 5 ans, le petit commun multiple est 20.
Cela se traduit par le fait que le projet en Afrique du Nord peut être théoriquement renouvelé
5 fois, contre 4 fois pour le projet en Afrique du Sud.
La méthode consistera donc à considérer le renouvellement à l’identique de chaque
investissement.
Pour le projet en Afrique du Nord :
1ère fois 2ème fois 3ème fois 4ème fois 5ème
fois
4 ans
5 ans
VAN = 110.000 + 110.000(1,06)-5 + 110.000(1,06)-10 +110.000(1,06)-15 = 299.521
Ces résultats nous amènent à conclure que le projet en Afrique du Nord est le plus rentable et
doit être retenu.
Notons néanmoins que cette approche pose comme hypothèse que le remplacement de
l’investissement se fasse au même prix qu’à l’origine et que les flux nets de trésorerie dégagés
restent à l’identique.
Avec cette seconde méthode, le choix du projet en Afrique du Nord est confirmé, puisque le
revenu annuel
2- Autres particularités
Pour certaines séquences de flux, le TIR n’existe pas. Par exemple, pour un projet d’un montant
de 10.000 produisant deux flux de trésorerie de 20.000 (année 1) et -15.000 (année 2), le
TIR est le taux t tel que :
-10.000 + 20.000(1+t)-1 – 15.000 (1+t)-2 =0
Cette équation n’a pas de racine réelle ; le TIR n’existe donc pas. Remarquons par ailleurs que la
VAN à 12% par exemple étant négative (- 4.101 ), le projet doit être rejeté.
PROJET A PROJET B
0 (1.200.000) (1.200.000)
1 500.000 100.000
2 500.000 300.000
3 500.000 500.000
4 500.000 800.000
5 500.000 1.200.000
Pour chaque projet, nous avons calculé la VAN à 10% et le TIR. Nous constatons alors que, si les
deux critères permettent d’accepter les deux investissements, en revanche, ils les classent
différemment : la VAN conduit à préférer le projet B et le TIR, le projet A.
Cette contradiction entre les deux critères n’est pas exceptionnelle. Pour en comprendre les
raisons, représentons graphiquement les courbes des VAN des deux projets.
VAN
806 B
695 A
Taux d’indifférence
Les deux courbes se coupent en un point appelé « taux d’indifférence » (ou « taux
d’équivalence ») qui correspond ici à un taux d’actualisation de 16,38% pour une VAN d’environ
423 KF. On voit sur le graphique que lorsque l’on choisit un taux d’actualisation inférieur à ce
taux (c'est-à-dire en amont du taux d’indifférence), la VAN du projet B est supérieure à celle
du projet A alors que le TIR de B est inférieur au TIR de A. Les deux critères donnent donc
des classements contradictoires ; c’est ce qui arrive dans le cas présent avec un taux
d’actualisation de 10%. En revanche, si l’on prend un taux d’actualisation supérieur au taux
d’indifférence, il n’y a plus de conflit entre les deux critères : ils donnent tous les deux la
préférence au projet A.
On peut alors se poser deux questions : ce type de problème est-il général ? Comment le
résoudre ?
En ce qui concerne la première question, on peut répondre que le problème se pose dès lors que
les deux courbes se coupent dans le quart de plan présentant un intérêt pour la décision
d’investissement (taux d’actualisation et VAN positifs). Il peut même arriver que, dans cette
zone, les courbes se coupent plusieurs fois, auquel cas on a divers renversements de
classement.
Alors comment résoudre le conflit ? D’une part, par la simple logique ; d’autre part, en
appliquant la méthode des « critères intégrés ».
C’est l’hypothèse implicite du réinvestissement des flux intermédiaires de trésorerie qui est à
l’origine de la contradiction entre la VAN et le TIR.
En conséquence, en cas de conflit entre les critères de la VAN et du TIR, la simple logique
conduit à préférer le classement donné par la VAN.
Un raisonnement du même ordre est à la base des critères intégrés : VAN globale (ou intégrée)
et TIR global (ou intégré). Puisque les conflits entre VAN et TIR proviennent des différences
de taux avec lesquels s’effectuent les réinvestissements des flux de trésorerie, on va échapper
à l’hypothèse implicite contenue dans les formules de calcul de ces critères en supposant
explicitement des réinvestissements à un taux réaliste T.
Les différents flux de trésorerie générés par l’investissement sont donc réinvestis à un taux
réaliste T pendant la durée de vie de l’investissement. La valeur acquise par ces flux est
ensuite actualisée au coût du capital t et comparée au montant initial de l’investissement :
- la différence entre les deux montants donne la VAN globale (VANG) ;
- de la VANG ,on peut déduire par analogie l’indice de profitabilité global(IPG)
- le taux d’intérêt qui égalise ces deux montants correspond au TIR global (TIRG).
Nous avons donc
Valeur actuelle au taux t de la valeur acquise par la suite de flux
-Io
t = taux d’actualisation (coût du capital)
T = taux d’investissement des flux de trésorerie
β ' = β a + [ β a −β d ] x V df /Vcp
c
Avec
( V df /V cp ) , la structure de financement du projet.
Le coût du capital du projet ( R p) est enfin estimé en tenant compte de la structure financière
du projet :
' V cp V df
R p =R c + + Rd x ( I - T ) x
VGE VGE
Avec VGE +
V df + V cp
Exemple
Un projet d’investissement présente les caractéristiques suivantes :
Coût de l’investissement : 5 000 000
Taux de marge sur coût variable : 40 %
Coût fixe hors amortissement : 3 500 000
Durée probable d’utilisation de l’équipement : 5 ans
Taux d’actualisation : 10 %
Taux de l’impôt BIC : 25 %
Travail à faire
Calculer le seuil de rentabilité comptable et financier du projet.
R(aj) =
β .M + (1-
β ).m
j j
et on choisit l’action pour laquelle on obtient la conséquence optimum (m est le nombre total
d’états différents).
Exemple
Un industriel qui désire renouveler la gamme de ses produits a évalué la VAN qu’apporterait
chacun des cinq produits envisagés en fonction de quatre niveaux de conjoncture (de la plus
favorable au niveau de la consommation nationale, notée 1, à la plus défavorable notée 4). Les
résultats de ces études sont résumés dans la matrice ci-dessous :
Niveau conjoncture
Produit 1 2 3 4
Travail à faire
Sectionner le produit le plus rentable selon les différents critères (pour le critère
d’HURWICZ,
β = 0,7)
σ
En ce qui concerne la dispersion de la VAN, mesurée par sa variance ( ²) ou son écart-type (
σ
), il faut distinguer deux cas :
- au contraire, s’il y a une corrélation parfaite des flux dans le temps, c'est-à-dire si un
écart entre le flux réel d’une période par rapport à sa valeur attendue se répercute à
l’identique sur les autres périodes, la dispersion de la VAN se mesure de la manière
suivante :
n
∑ σ ( CFN i ) ( 1+ t )−i
σ i=1
(VAN) =
Coefficient de variation
σ ( VAN )
E ( VAN )
Le risque est aussi évalué par le rapport (écart type/espérance mathématique : ).
Il faut considérer que le risque est élevé lorsque le coefficient est ≥ 1. Plus ce rapport est
faible, moins le risque est élevé.
Exemple
Soit un investissement d’un montant de 10.000 KF, générant pendant 3 ans les flux de
trésorerie ci-après (en KF), dont on a pu estimer les probabilités. Le coût du capital est de 10%
Travail à faire :
1) Calculer l’espérance mathématique de la VAN ,
2) Calculer l’écart type de la VAN et déduire le coefficient de variation.
A un moment de la vie du projet, une décision D doit être prise : les « nœuds » de décision sont
symbolisés par des carrés. Sur les différentes branches auxquelles donne lieu la décision,
interviennent des événements probabilisés : les « nœuds » d’évènements sont symbolisés par
des cercles. Pour chaque chemin correspondant à un événement, les flux prévisionnels
permettent de calculer la VAN correspondante. Ainsi, dans le schéma ci-dessus, les événements
du nœud E2 de la branche inférieure de la décision conduisent aux VAN numérotées VAN 1 ; à
VAN2. En appliquant à ces VAN la probabilité correspondante, on obtient VAN 2 qui est la VAN
attendue lorsqu’on se trouve dans la branche inférieure de la décision 2 :
VAN2 = VAN21.P1 + VAN22.P2 + VAN23.P3
En procédant de même pour les événements correspondant au nœud E 1, on obtient VAN1. Il
suffit alors de comparer VAN1 et VAN2 pour connaître la meilleure branche de la décision : on
affecte la VAN supérieure à cette dernière car elle représente la VAN attendue lorsque l’on
prend la « bonne » décision D.
Si D est précédée d’autres nœuds de décision, on remonte le graphe jusqu’à ce que l’on puisse
déterminer la bonne décision initiale.
Exemple
La Krautal & Co. Se demande s’il est intéressant d’entreprendre le projet de lancement de
produit nouveau dont les caractéristiques sont les suivantes :
- investissements : I0 = 4.000 (immobilisations incorporelles et corporelles) ;
- facteur d’environnement aléatoire : la part de marché
θ1 θ CF2 =-1.000 et CF4= -2.000
= 5% Prob( 1 ) = 0,2
θ2 θ CFt = 2.000 t = 1 à 4 ans
= 15% Prob( 2 ) = 0,5
θ3 θ CFt = 1.000 t=∞
= 30% Prob( 3 ) = 0,3
Travail à faire
Cas n°01 : Cas Novas (BFG, critère VAN et prix de vente minimum)
En ce début d’année 1, l’entreprise européenne NOVAS hésite entre les deux projets
d’investissement A et B. Elle dispose des renseignements suivants :
a- Investissement initial : équipement A : 1 200 000 000
Équipement B : 1 500 000 000.
b- Durée d’utilisation : 5 ans pour A et pour B.
c- Amortissement dégressif pour A (coefficient dégressif égal à 2) et linéaire pour B.
d- La production prévisionnelle pour le projet A en quantité est la suivante :
Année 1 : 20 000 Année 3 : 40 000 Année 5 : 30 000
Année 2 : 30 000 Année 4: 50 000
On supposera que la totalité de la production est susceptible d’être écoulée sur le marché.
e- La production prévisionnelle annuelle pour le projet B en quantité est la suivante :
30 000.
On supposera que la totalité de la production est susceptible d’être écoulée sur le marché.
f- Le prix de vente unitaire est de 25 000 F et il restera stable au cours des 5 années.
g- Les dépenses d’exploitation relatives à l’équipement A sont estimées à 10 000 F
unitairement (resp. B : 5 000 F).
h- Dans ce pays, le taux d’impôt sur les bénéfices est de 25%, le taux de TVA de 18% ; par
ailleurs, le coût moyen pondéré du capital est de 11 %.
i- Pour rendre le projet B viable, l’entreprise estime qu’il est nécessaire de constituer un
stock de matières premières (coût unitaire par produit = 3 000) équivalent à un mois de
production. Un stock de sécurité de produits est à envisager pour une somme de 61 250
000 F. Les clients paient à 45 jours et les fournisseurs accordent des délais de
paiement de 90 jours.
Travail à faire
1) Présenter les Flux économiques nets de trésorerie des projets A et B et déterminer les
valeurs actuelles nettes. Quel est le choix optimal ?
Cas n°02 : Cas Beaugos (Etude comparative des critères VAN, TIR et VANG, TIRG)
L’acquisition d’un nouveau matériel nécessite un investissement initial de 2 500 KF, et génère
des flux nets de 800 KF pendant 5 ans. Le coût du capital de cette entreprise est de 9 %. Le
taux auquel l’entreprise pourrait réinvestir les flux dégagés par le projet est de 13 %.
Travail à faire
a) Déterminez la valeur actuelle nette et le taux interne de rentabilité de ce projet.
b) Calculez la valeur actuelle nette globale et le taux interne global. Comparez les résultats
obtenus à ceux de la question précédente.
c) Si le taux de réinvestissement était de 6 %, que deviendrait votre réponse ?
d) Montrez que si le taux de réinvestissement y est égal au taux d’actualisation r, la valeur
actuelle nette globale est égale à la valeur actuelle nette ; que devient le taux interne
global ?
e) Quels sont les inconvénients liés aux critères globaux ?
Cas n°4 : Cas Vangas (Taux d’indifférence et étude de la convergence entre les critères
VAN et TIR)
Une entreprise est amenée à choisir entre les deux projets d’investissement X et Y dont les
caractéristiques sont les suivantes :
- investissement initial (identique pour les deux projets) ; 3 000.
- Flux nets annuels de trésorerie :
Projet X : pendant cinq ans, 1 100 par an ;
Projet Y : 300 ; 500 ; 800 ; 2 200 ; 2 800.
Le taux d’actualisation est de 9 % ; amortissement linéaire pour les deux projets.
Travail à faire
a) Calculez la valeur actuelle nette des projets. Quel projet doit être retenu ?
b) Déterminez le taux interne de rentabilité pour les deux projets.
c) Calculez et interprétez le taux d’indifférence entre les deux projets.
d) Sans calcul, quel projet faudrait-il choisir si le taux d’actualisation passait à 14 % ?
Puis à 20 % ? Pourquoi ?
Cas n°4 : Cas Bensys (Avenir incertain, critères de Wald, Hurwicz, Savage et Laplace)
Un industriel qui désire renouveler la gamme de ses produits a évalué la VAN qu’apporterait
chacun des cinq produits envisagés en fonction de quatre niveaux de conjoncture (de la plus
favorable au niveau de la consommation nationale, notée 1, à la plus défavorable notée 4). Les
résultats de ces études sont résumés dans la matrice ci- dessous :
Niveau conjoncture
Produits 2 4
1 3
A 12 000 9 000 5 000 1 000
B 11 000 9 000 7 000 5 000
Travail à faire
Appliquer les critères suivants :
o WALD pessimiste o SAVAGE
o WALD optimiste o LAPLACE
o HURWICZ (=0,7 et =0,2)
Projet B
Investissement de 2 000 KF (considéré comme certain), début année 1.
Les CAF prévisionnels représentent des variables aléatoires, indépendantes les unes des
autres.
Année 1 Année 2
CAF Probabilités CAF Probabilités
400 0,3 800 0,6
2 000 0,3 2 400 0,2
4 000 0,4 5 000 0,2
Travail à faire
1) Présenter l'arbre de décision permettant de mettre en évidence l'ensemble des cas
possibles.
2) calculer pour chacun des projets :
a- la valeur actuelle nette espérée ;
b- les fluctuations des résultats autour de la valeur espérée (la variance)
c- l’importance de ces fluctuations autour cette valeur espérée (l’écart type).