Berland Amandine
Berland Amandine
Berland Amandine
Thèse en vue du
DIPLÔME D'ÉTAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE
Présentée par
Amandine Berland
Activités de
qualification et de
validation dans Thèse soutenue à Rennes
le 07/10/2019
l’industrie devant le jury composé de :
pharmaceutique. Pascal LE CORRE
PU-PH, faculté Rennes 1, Président de thèse
Exemple de mise en Elodie GUIDAT
œuvre ; validation Responsable AQ Validation, Sanofi,
Directrice de thèse
Thèse en vue du
DIPLÔME D'ÉTAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE
Présentée par
Amandine Berland
Remerciements
Merci à l’ensemble des professeurs que j’ai pu rencontrer sur mon parcours universitaire. Je
remercie les professeurs de l’Université de Bretagne Occidentale à Brest, de la Faculté des
Sciences Pharmaceutiques et Biologiques à Rennes et de la Faculté de Pharmacie de Chatenay
Malabry pour les cours dispensés. J’adresse tout particulièrement mes remerciements à
Monsieur Pascal LE CORRE, Professeur des Universités-Praticien Hospitalier d’avoir accepté
de présider cette thèse. Mes remerciements vont également à Monsieur Arnaud BRUYERE,
Maître de Conférences en biopharmacie et à Monsieur Pierre-Nicolas BOIVIN, Pharmacien
hospitalier au CHU de Rennes pour leur participation en tant qu’examinateurs.
Merci aux industries qui m’ont reçues en stage. Merci à l’équipe Assurance Qualité de
Panpharma à Luitré, à l’équipe Assurance Qualité Qualification de CellforCure à Les Ulis et à
l’équipe Assurance Qualité Validation de Sanofi à Vitry-sur-Seine, de m’avoir accueilli.
Je souhaite remercier ma famille, mes frères et sœurs qui m’ont suivi tout au long de ce parcours.
Et pour finir par le début, comme je le fais trop souvent, mes premiers remerciements vont à
ma grande sœur, Emilie. Pour son soutien inconditionnel du début à la fin de mes études et pour
ses nombreuses et indispensables relectures, merci.
5
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Serment de Galien
___________________________________________________________________________
« Je jure en présence des Maîtres de la Faculté, des Conseillers de l’Ordre des Pharmaciens
et de mes condisciples.
D’honorer ceux qui m’ont instruit dans les préceptes de mon art et de leur témoigner ma
reconnaissance en restant fidèle à leur enseignement.
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.
Attribut clé :
Attribut dont la variabilité a un impact sur un attribut de performance du procédé.
Attribut de performance :
Variable de sortie ou résultat qui ne peut pas être directement contrôlé mais qui est un indicateur
du bon déroulement du procédé.
Cycle de vie :
Ensemble des phases de la vie d’un produit, d’un équipement ou d’une installation, à compter
de son tout premier développement ou sa toute première utilisation jusqu’à la cessation de son
utilisation.
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Fabrication :
Comprend toutes les opérations de réception des matières premières, de production,
d'emballage, de reconditionnement, d'étiquetage, de ré-étiquetage, de Contrôle Qualité, de
libération, de stockage et de distribution des ingrédients pharmaceutiques actifs ainsi que des
contrôles associés.
Procédé :
Ensemble d’activités et de fonctions ayant une interaction entre elles et utilisant une variété
d’actions et équipements définis afin de produire un résultat prédéterminé.
Qualification :
Action de prouver et de documenter qu’un système est installé convenablement, qu’il travaille
correctement et qu’il conduit réellement aux résultats attendus. La qualification fait partie de la
validation mais les étapes de qualification à elles seules ne constituent pas une validation de
procédé ou de méthode. Selon les BPF il s’agit d’une vérification documentée attestant que les
installations, les systèmes et les équipements, tels qu’ils sont installés ou modifiés, sont
conformes à la conception approuvée et aux recommandations du fabricant mais également
qu’ils fonctionnent de manière reproductible dans les gammes de fonctionnement escomptées.
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Qualité :
Aptitude d’un ensemble de caractéristiques intrinsèques à un produit, un système ou un
processus à satisfaire des exigences. (ICH Q9)
Réglementaire :
Les Bonnes Pratiques de Fabrication correspondent à la réglementation des activités pratiquées
dans le cadre des industries pharmaceutiques.
Système :
Equipement ou ensemble d’équipements conçu et assemblé pour accomplir un objectif commun.
Système informatisé :
Ensemble composé d’un système informatique (matériel et logiciel) et d’une fonction ou groupe
de fonctions contrôlées.
Validation :
Programme documenté qui apporte avec un haut niveau d’assurance qu’un procédé, qu’une
méthode ou qu’un système spécifique produira constamment un résultat répondant aux critères
d’acceptation prédéfinis. (BPF – annexe 15)
14
Introduction
Les Bonnes Pratiques de Fabrication définissent la Qualification comme étant une « Action
de prouver et de documenter qu’un équipement ou ses systèmes auxiliaires sont installés
convenablement, travaillent correctement et conduisent réellement aux résultats attendus. La
Qualification fait partie de la validation mais les étapes de qualification à elles seules ne
constituent pas une validation de procédé ». Selon ce même référentiel, la Validation est décrite
comme « un programme documenté qui apporte un haut degré d’assurance qu’un procédé
spécifique, une méthode ou un système, fournira de manière régulière un résultat conforme à
des critères d’acceptation prédéterminés ». Ces activités ont pour objectif commun d’assurer la
constance de la qualité et de la sécurité du médicament par la compréhension et la maîtrise.
Tous équipements, systèmes, méthodes ou procédés intervenant dans la fabrication d’un
médicament doivent apporter la preuve d’une maîtrise suffisante et adaptée aux activités
auxquelles ils participent.
Pour garantir la qualité, la sécurité et l’efficacité des médicaments délivrés aux patients, un
laboratoire pharmaceutique doit apporter la preuve d’une maîtrise adaptée de l’ensemble des
processus qui constituent le cycle de vie du médicament. Aujourd’hui, un procédé non
suffisamment maîtrisé peut entraîner une suspension des activités par les autorités de santé.
Pour exemple, à la suite d’une inspection par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament
et des produits de santé (ANSM) en novembre 2015, le laboratoire biopharmaceutique
Britannique Stallergenes, spécialisé dans la production d’anti-allergènes sur mesure envoyés
directement du laboratoire chez les patients [1], voit ses activités de production et de
distribution suspendues1. L'agence pointe des dysfonctionnements liés à l'implémentation d'un
nouveau système informatique (SAP) et constate des erreurs dans le circuit de préparation et
de livraison des produits. Elle précise que « Le logiciel n'est pas suffisamment maîtrisé ». Ce
dernier avait pour objectif d’améliorer l'approvisionnement et la livraison des produits. Les
« difficultés techniques rencontrées par Stallergenes dans le cadre du déploiement de son
nouveau système informatique » soulevées par l’ANSM ont eu des conséquences pour le
laboratoire pharmaceutique et pour les patients.
1
L’injonction portant sur la suspension de l’autorisation d’ouverture de l’établissement et les lettres destinées aux
professionnels de santé dont sont issues les citations sont disponibles sur le site de l’ANSM.
(http://ansm.sante.fr/Decisions/Injonctions-decisions-de-police-sanitaire-sanctions-financieres-interdictions-de-
publicite-Injonctions).
15
La définition de la validation d’un procédé est décrite pour la première fois dans un
programme d’inspections de conformité des procédés du médicament de la Food and Drug
Administration (FDA) intitulé « Drug Process Inspections » en 1978 : « Un procédé de
fabrication validé est un procédé qui apporte la preuve de ce qu'il est censé faire. La preuve de
validation est obtenue par la collecte et l'évaluation des données, de préférence issues de la
phase de développement jusqu'à la phase de production. La validation inclut nécessairement la
qualification du procédé (qualification des matières, des équipements, des systèmes, des
bâtiments et du personnel), mais elle inclut également le contrôle de l'ensemble du procédé
prouvé sur différents lots ou cycles répétés ». Ce programme exige un échantillonnage massif
et des essais sur les lots commerciaux fabriqués. Des inspections sont engagées jusqu'à ce que
les fabricants prouvent leur conformité. En 1987, suite à une demande des industriels, une
16
directive de la FDA sur les principes généraux de validation d’un procédé intitulé « Process
validation : general principles and practices » définit cette dernière comme : « Un programme
documenté, qui fournit à un haut degré d'assurance qu'un processus précis produira de façon
constante, un produit répondant à ses spécifications et à ses attributs qualité préétablis ».
En 1989, pour répondre à des enjeux européens (reconnaissance mutuelle des inspections
entre états membres de l’Union Européenne et procédure centralisée de dépôt d’Autorisation
de Mise sur le marché ou AMM), parution d’un guide commun comme référentiel pour la
qualité des médicaments fabriqués dans l’Union : le guide européen des BPF ; EUDRALEX
« The rules governing Medicinal Products in the EU vol. 4 - EU guidelines to GMP Medicinal
Products for Human and Veterinary Use ». Il remplace toutes les directives nationales
européennes. Tout au long du guide, il est posé que les exigences de l’AMM relatives à la
sécurité, la qualité et l’efficacité des médicaments sont systématiquement prises en compte dans
toutes les dispositions prises en matière de production, de contrôle et de libération pour
commercialisation par le titulaire de l’autorisation de fabrication. Il s’agit d’un maillon essentiel
en termes d’évaluation de la qualité des fabrications. Initialement rédigé par un groupe de
travail d’inspecteurs BPF de la commission européenne, le guide est peu à peu transféré à un
groupe de travail d’inspecteurs BPF de l’Agence Européenne des Médicaments (EMA). En
2001, ajout de l’annexe 15 des BPF intitulée « Qualification et Validation » qui vient clarifier
les attentes réglementaires du chapitre 12 de la partie 2 et, la même année, l’EMA publie un
guide sur la validation des procédés : « Note for guidance process validation ».
Pour répondre aux enjeux internationaux dans le cadre de la mondialisation des échanges
et au besoin de référentiels communs, des outils de coopération ont été développés dans les
années 1990 : les ICH. Initialement appelés « International Conference on Harmonisation » ils
deviennent « International Council for Harmonisation » en 2015. Structure internationale
rassemblant les autorités réglementaires et des représentants de l’industrie pharmaceutique, son
rôle est d’harmoniser les données et les règlements afin d'assurer la sécurité, la qualité et
l'efficacité des médicaments développés et enregistrés par les différents pays participants. Si
l’ICH Q7 [6] correspond aux principales attentes des BPF, d’autres ICH tendent à les replacer
dans un système qualité plus large. En 2011 la directive de la FDA sur les principes généraux
de validation d’un procédé est révisée. Cette nouvelle version aligne le vocabulaire à celui
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utilisés dans les ICH [7] et introduit la notion de cycle de vie en décrivant la validation du
procédé en 3 étapes :
- Stage 1 : Process design, inclût le développement et la transposition d’échelle vers les
lots commerciaux.
- Stage 2 : Process Qualification, consiste en la vérification de la reproductibilité des
procédés développés en lots commerciaux.
- Stage 3 : Continued process validation, permet de garantir de manière continue que le
procédé est sous contrôle pendant les productions.
Dans ce cadre, nous pouvons nous demander quelles sont les activités de qualification et
de validation définies dans la réglementation ? Quels sont leurs objectifs et comment
s’articulent-elles ? Quels intérêts présentent-elles pour une industrie pharmaceutique ?
La première partie de cette thèse s’attache à présenter comment les BPF proposent
d’organiser les activités de qualification / validation afin que les industriels contrôlent la qualité
et la sécurité du médicament fabriqué. La validation de nettoyage, la validation de procédé, la
validation de conditionnement et la vérification du transport décrites en seconde partie sont des
activités plus complexes. En effet, ces dernières incluent que plusieurs activités de qualification
/ validation, introduites en première partie de thèse soient réalisées en prérequis de leur
démarrage. La dernière partie propose un cas concret de mise en œuvre des activités de
qualification / validation selon la démarche actuelle de QbD (pour Quality by Design ou qualité
par la conception) en s’appuyant sur l’exemple de la validation d’un procédé de fabrication.
L’industrie pharmaceutique montre de plus en plus d’intérêt pour les anticorps thérapeutiques
nécessaire à la réponse de besoins de santé aujourd’hui non satisfaits. Relativement récents sur
le marché, ils représentent 17% des biomédicaments disponibles et, motivé par des succès
thérapeutiques réels. Sur les 826 biomédicaments en phase de développement, 338 sont
dénombrés [14]. Le choix a donc été fait d’appliquer cette dernière partie à la validation d’un
procédé de fabrication d’un anticorps monoclonal.
Cet exemple est d’autant plus intéressant que les anticorps monoclonaux font partie des
médicaments biologiques. Il s’agit de produits dont la composition moléculaire est hétérogène
(notion de micro-hétérogénéité) et qui, dans l’état de l’art actuel nécessite de recourir à un large
panel de méthodes physico-chimiques et biologiques complémentaires pour être caractérisé.
Les structures complexes et très sensibles à l’environnement des produits biologiques en font
des produits dont la variabilité est connue. Produits ou extraits de systèmes vivants, leur procédé
de production est complexe et variable (même si maîtrisé). C’est pourquoi une substance
biologique est associée à un procédé de production et à sa maîtrise (notion de couple procédé-
produit). La validation des procédés de production d’un produit biologique a pour objectif de
définir une variabilité acceptable et reproductible. La substance active est le mélange
hétérogène de différentes molécules structurellement très proches. L’activité biologique
(efficacité clinique), la biodistribution (pharmacocinétique) et le profil immunologique
(sécurité d’emploi) du produit sont la résultante des propriétés du mélange.
19
La réalisation d’activités dans le respect des règles qualité au sein des industries
pharmaceutiques requiert une implication humaine majeure. Du point de vu d’une entreprise,
la qualité consiste en la mise en œuvre d’une politique qui tend à la mobilisation permanente
de tout le personnel (culture qualité de l’entreprise). Son but est d’assurer et d’améliorer la
qualité de ses produits et services, l’efficacité de son fonctionnement et l’atteinte de ses objectifs.
L’efficacité du système qualité est sous la responsabilité finale de la Direction de l’entreprise.
Elle doit veiller au respect des règles qualité édictées dans l’intérêt de la santé publique. Le
Pharmacien Responsable ou la Personne Qualifiée (qui participe à la Direction) nomme un
responsable de Production, un responsable du Contrôle Qualité (indépendant du responsable de
Production) et un responsable de l’Assurance Qualité. Les tâches qui leurs sont attribuées sont
clairement décrites dans des fiches de poste et comprises par les intéressés. Ces personnes sont
qualifiées pour les tâches dont ils sont responsables et un organigramme présente les positions
hiérarchiques établies. Il est à noter que les responsabilités attribuées à une même personne ne
doivent entrainer aucun risque pour la qualité et des délégations peuvent être prévues.
Une attention particulière doit être portée sur les règles d’hygiène. Des règles relatives à la
santé, l’hygiène et l’habillage doivent être décrites. Le personnel passe une visite médicale à
l’embauche et, en plus de la formation théorique aux BPF, une formation appropriée aux tâches
à réaliser et aux règles d’hygiène qui y sont associées.
Les laboratoires de contrôles, les zones de production et de stockage sont des zones dont
les accès doivent se limiter aux personnes formées à y entrer. Afin de garantir l’intégrité des
zones et la sécurité du médicament fabriqué, une formation à l’habillage et au comportement à
adopter dans ces zones est réalisée avant de pouvoir y pénétrer en toute autonomie. La formation
à l’habillage consiste à savoir revêtir et retirer les vêtements protecteurs d’une tenue (souvent
dans un ordre et selon une méthode bien précise). Une procédure d’habillage doit être décrite,
elle est souvent affichée dans les zones à accès contrôlé. Le comportement à adopter dans ces
zones doit être décrit et compris par le personnel amené à y entrer. Ces zones sont souvent
organisées de manière à respecter la marche en avant, avec des portes soumises à des règles
d’interlockage et de temporisation. Une formation aux flux (personnel, matière, déchets etc.)
de ces zones est nécessaire pour tout le personnel devant y entrer.
Evaluation du besoin
de formation selon
les activités à réaliser
Etablissement d’un
plan de formation
individuel
Exécution du plan de
formation
Evaluation de
l’efficacité des
formations réaliser
Suivi et maintien de
l’état qualifié du
personnel pour les
activités à réaliser
Des formations doivent également être prévues dans le programme de reformation en cas
d’adaptation ou de modification de poste ou des activités à réaliser au poste tenu, de dérives ou
déviations, d’absence prolongée ou de demande de développement des compétences. Une
évaluation périodique des besoins de formation est à mettre en place.
Pour les prestataires intervenant sur le site, le besoin de formation spécifique aux activités
de l’industriel est à évaluer et à documenter, indépendamment des qualifications propres à leur
métiers.
23
Dans cette thèse, il est entendu par « fournisseurs », tout fournisseurs de biens et d’articles
approvisionnés et par « sous-traitant » tout tiers réalisant des opérations pharmaceutiques
externalisées. Du fait de sa responsabilité finale, la maîtrise des fournisseurs / sous-traitants
permet de garantir la qualité des articles achetés, des activités externalisées réalisées et la
constance des activités qui leur sont confiées. Un programme de sélection, de qualification,
d’approbation et de maintien des fournisseurs / sous-traitants doit être en place (voir Figure 3 :
Exemple d’un programme de maîtrise des matières et des fournisseurs / sous-traitants associés).
Evaluation du besoin
(cahier des charges)
Sélection du fournisseur /
sous-traitant
Qualification du
fournisseur / sous-traitant
(Audit)
Approbation du
fournisseur / sous-traitant
(Dossier d’agrément)
Achat de la matière
Maintien de l’état
qualifié du fournisseur /
sous-traitant (Audits) Acceptation de la matière
Figure 3 : Exemple d’un programme de maîtrise des matières et des fournisseurs / sous-
traitants associés
24
Le maintien de l’état qualifié d’un fournisseur / sous-traitant est assuré par des audits
réguliers. La fréquence de cette surveillance tient compte du niveau de risque du couple article
/ fournisseur ou activité / sous-traitant (origine de la matière, procédé de fabrication, utilisation
finale de la matière dans le médicament, complexité de la chaine d’approvisionnement, criticité
de l’activité réalisée, etc.). Une réévaluation périodique du niveau de risque du couple article /
fournisseur ou activité / sous-traitant est mise en place en tenant compte du respect des délais,
du nombre, du type et de la gravité de défauts relevés, d’une perte de certification etc. De plus,
suite à l’observation de défaillances, des audits peuvent également être réalisés. Les
fournisseurs et sous-traitants doivent être conscients qu’ils peuvent être amenées à être
inspectés par les autorités compétentes.
Selon les BPF « les locaux et le matériel doivent être situés, conçus, construits, adaptés et
entretenus de façon à convenir au mieux aux opérations à effectuer. Leur plan, leur agencement,
leur conception et leur utilisation doivent tendre à minimiser les risques d’erreurs et à permettre
un nettoyage et un entretien efficaces en vue d’éviter les contaminations, telles que les
contaminations croisées, le dépôt de poussières ou de saletés soit, de façon générale, toute
atteinte à la qualité des produits. ». L’objectif de la qualification des locaux est de démontrer
que le design et les matériaux constituants les différents locaux sont conçus pour répondre aux
exigences des BPF en fonction de leurs utilisations. La qualification des équipements est décrite
au §I-D : Qualification des équipements de fabrication et de contrôle (Machines) de la thèse.
La validation du nettoyage est décrite au §II-A : Validation du nettoyage de la thèse.
Les principaux types de locaux rencontrés dans la production pharmaceutique sont les
locaux de production (par exemple les box de pesée ou de prélèvements, les ateliers de
fabrication ou de conditionnement, les laveries, les sas…) les locaux de contrôle de la qualité
(laboratoire d’analyses physiques, chimiques, microbiologique…) et les locaux de stockage
(vracs, produits intermédiaires, produits finis, matières premières, articles de conditionnement,
quarantaine…). On y trouve également les locaux annexes (par exemple les vestiaires, sanitaires,
restauration, repos, bureaux…) ainsi que des locaux de maintenance, de réception ou
d’expédition.
L’état qualifié des locaux doit être maintenu. Une qualification périodique est à réaliser et
à documenter ainsi qu’une qualification après les arrêts techniques. L’évaluation des
changements effectués sur des locaux qualifiés est assurée par la politique de gestion des
changements du site. La qualité de l’eau, de la vapeur d’eau et des gaz (O2, CO2 etc) est assurée
par le processus de qualification après leur installation. Les utilités sont classées en deux
catégories : « propres » et « non propres ». Les utilités dites « non propres », communément
appelées « noires » ou « industrielles » sont des fluides utilisés pour faire fonctionner les
installations et qui ne sont pas en contact avec le produit pharmaceutique. Il s’agit par exemple
de l’eau potable, de l’eau douce, de l’eau surchauffée, des vapeurs industrielles ou de l’air
comprimé industriel. Les utilités dites « propres », communément appelées utilités « process »
sont des fluides utilisés au cours du procédé de fabrication des produits pharmaceutiques et/ou
qui sont en contact avec le produit. Il s’agit par exemple de l’eau purifiée, de l’Eau Pour
Préparation Injectable, des vapeurs process ou de gaz process. Réglementairement, il n’est pas
demandé de qualifier les utilités « non propres », seules les utilités dites « propres » sont traitées.
Etant en contact direct ou indirect avec le produit, les utilités « propres » peuvent avoir un
impact sur sa qualité, sa sécurité, son intégrité, sa pureté ou son efficacité. La maîtrise de leurs
caractéristiques est donc essentielle et demandée par la réglementation. Ces caractéristiques
dépendent de la conception et du fonctionnement des systèmes de production ainsi que de la
distribution des utilités. La qualification des utilités doit être réalisée avant la qualification des
équipements consommateurs des utilités concernées. Les principales vérifications réalisées lors
de la qualification des utilités sont présentées en Tableau 2 et 3.
L’état qualifié des systèmes de production/distribution d’utilités doit être maintenu. Il est
assuré par un programme de prélèvement de routine (fréquences définies dans les
pharmacopées), une analyse de tendance des résultats obtenus lors des prélèvements, une
maintenance préventive, un contrôle métrologique périodique des instruments de contrôle
associés ainsi que par la politique de gestion des changements de l’industriel.
29
Les équipements utilisés dans une industrie pharmaceutique sont nombreux, variés et de
plus en plus complexes. Une tendance est de classer les équipements en fonction de leur rôle
lors du procédé de fabrication :
- équipements process : équipements qui entrent dans le procédé de fabrication des produits ;
- équipements de contrôles : équipements qui assurent les contrôles en cours de fabrication ;
- équipements de laboratoire analytique : équipements qui statuent sur la conformité du produit
fabriqué.
Ce parc d’équipements doit être maîtrisé et maintenu sous contrôle. L’industriel s’en assure
au travers de la qualification, la métrologie et la maintenance de ceux-ci. Nous pouvons noter
que sur le terrain, les limites entre QO, QP et validation de procédé sont fonction de l’entreprise,
la QP n’étant pas systématique. Cette note est particulièrement vraie pour les équipements
analytiques dont les vérifications et étalonnages réguliers, l’utilisation de standards de référence,
d’échantillons de contrôles ainsi que les validations de méthodes analytiques associées
permettent de vérifier et de tester le bon fonctionnement et la reproductibilité de l’équipement.
La QP, phase de la qualification qui permet la prise en main de l’équipement par les opérateurs
peut, notamment pour les équipements process, être réalisée conjointement à la validation de
procédé. En effet celle-ci nécessite d’être réalisée en condition réelle d’utilisation. Il s’agit alors
d’une qualification concourante dont la réalisation simultanée à la validation de procédé est à
argumenter. Lors de de la qualification des équipements, il est important de le replacer dans son
contexte d’utilisation et dans son environnement de travail. Des exemples de vérifications à
réaliser pendant la qualification de des équipements sont présentés dans le Tableau 4. Voir §I-
F : Planification, gestion des changements et preuves documentées des activités de
qualification et de validation (Management) pour les définitions de QI, QO et QP. Le personnel
réalisant les qualifications ainsi que les équipements utilisés pour les tests doivent être qualifiés
pour les activités auxquelles ils participent.
Afin de réduire le nombre de tests associés à un tel parc d’équipements, il est possible
d’utiliser l’approche Bracketing qui consiste à tester les extrêmes d’une fonction et à considérer
de ce fait que les intermédiaires sont couverts.
30
De nombreux équipements sont aujourd’hui pilotés par des logiciels permettant parfois
l’enregistrement ou le traitement des données avec l’émission de rapport ou de tickets. Cette
partie informatisée des équipements est également à valider.
Afin de répondre aux exigences réglementaires de la FDA (21CFR Part 820 et part 211) et
des BPF (annexe 11), l’industriel doit qualifier l’ensemble des systèmes informatisés contenant
des données exigées par les autorités réglementaires. Cela concerne tout système informatisé
utilisé dans le cadre de la fabrication et du contrôle des produits, dont notamment, les
équipements informatisés, les systèmes de gestion de la documentation (exemples : Géode,
Mango, Trackwise, Phénix, SAP), les systèmes de supervision et de pilotage de la production
ainsi que les feuilles Excel. Les équipements informatisés comprennent les systèmes de contrôle
de procédés (exemple : PCS, Automates, SCADA), les équipements informatisés de
Laboratoire (exemples HPLC, Spectromètre) et les équipement Electronique (exemples :
balance, pipette, pHmètre). Aussi, l’industriel doit apporter la preuve de la maîtrise des
équipements, des hardware (matériels, pièces…), des périphériques, des software (logiciels,
programmes, systèmes d’exploitation …), des réseaux, des procédures et des modes opératoires
associés ainsi que de la formation des utilisateurs. Des exemples de vérifications à réaliser
pendant la qualification des systèmes informatisés (SI) sont présentés dans le Tableau 5 :
Approche générale de qualification des systèmes informatisés et exemple de vérifications.
L’état qualifié des équipements est suivi et maintenu au travers d’un programme de
maintenance préventive, de vérification périodique des instruments de contrôle associés, de
requalifications si nécessaire lors de modifications et d’un étiquetage approprié des
équipements suivant leur statut et leur état qualifié. Les suivis métrologiques, les activités de
maintenances, les cahiers de route, les changements et les déviations de chaque équipement
sont vérifiés lors de la revue périodique des équipements. Une évaluation périodique des
systèmes informatisés doit également être en place.
activités dans lesquelles il entre). Les modes opératoires par types d’équipement et le
programme de contrôles métrologiques et de maintenance sur le site doit être décrit.
L’objectif de la validation d’une méthode est de démontrer que celle-ci est appropriée à son
utilisation. Les méthodes liées au procédé de fabrication (fonctionnement de l’atelier de
fabrication, opérations à conduire, mise en œuvre, plans de fabrication, recettes...), les méthodes
de nettoyage et les méthodes d’analyses doivent être décrites et leur application doit être
documentée. Ces méthodes sont issues de validation préalables à leur utilisation. Leur
validation et leur utilisation en routine sont appliquées par du personnel formé et des
équipements qualifiés pour les activités déroulées. Cette partie de la thèse s’intéresse
particulièrement à la validation des méthodes d’analyses. La validation des méthodes de
nettoyage est décrite au §II-A : Validation du nettoyage et la validation des méthodes de
fabrication est décrite au §I.B : Validation du procédé de fabrication.
33
Les méthodes analytiques utilisées pour la libération du produit fabriqué, pour les contrôles
en cours de procédé, pour les contrôles d’environnement, pour les identifications de matières
premières ou pour les suivis de stabilité doivent être validées. Tout résultat permettant de
prendre une décision quant au produit ou au procédé doit être issu d’une méthode validée afin
de garantir son exactitude : il en va de la sécurité des patients et de la confiance attribuée au
laboratoire.
L’objectif du test analytique doit être clairement établi et compris car c’est de la définition
de celui-ci que seront choisies les caractéristiques de la méthode évaluées. Trois types de
tests analytiques sont décrits : les tests d’identification, les analyses d’impuretés et les essais de
dosages. Les tests d’identification permettent de vérifier l’identité d’une substance dans
l’échantillon testé. Ils s’effectuent, d’une manière générale, par comparaison d’une propriété
d’un échantillon à un standard de référence ou à une préparation de référence. Ce sont
communément des tests physico-chimiques, cependant, des tests immunologiques peuvent être
utilisés, basés sur l’identification de molécules par un anticorps ou un récepteur. Les analyses
d’impuretés peuvent être des tests quantitatifs, des tests limites ou des tests qualitatifs. Ces
méthodes sont soit physico-chimiques, soit immunologiques (appliquées en particulier pour des
impuretés liées au procédé de fabrication). Les essais de dosage permettent de mesurer la
quantité d’une substance présente dans un échantillon donné. En général, les méthodes de
dosage du produit sont des méthodes physico-chimiques mais elles peuvent également être
immunologiques (méthode Biacore par exemple). Les dosages biologiques (dosages basés sur
des cellules in vivo ou in vitro) permettent de mesurer l’activité du produit présent dans un
échantillon donné. Si justifié, le dosage pour déterminer l’activité peut être indiqué comme un
dosage immunologique (méthode immuno-enzymatique ELISA par exemple).
L’objectif de la validation des méthodes analytique est de caractériser les performances des
méthodes en évaluant leurs caractéristiques au travers de tests expérimentaux. Les exigences
en termes de caractéristiques de validation de méthodes analytiques à évaluer sont dépendantes
des critères de performance recherchés pour un type de tests analytiques donné, selon le besoin
utilisateur (voir Tableau 6 : Caractéristiques à évaluer en fonction du type de test analytique).
Des précisons sur les attendus de chaque caractéristique de méthode analytique sont présentées
en Tableau 6. Leur interprétation pour les conclusions de validation sont présentées en Tableau
7 : Approche générale de validation des méthodes analytiques et exemples de vérifications.
34
Il n’est pas requis de valider une méthode issue des pharmacopées, mais celle-ci doit tout
de même être vérifiée dans les conditions réelles d’utilisation. Le statut validé des méthodes
analytiques doit être maintenu. Toutes modifications d’équipement, de changements dans la
méthode d’analyse ou du procédé de nettoyage ou de fabrication pour lequel une méthode
analytique est support doivent être évaluées au travers du processus de maîtrise des
changements de l’entreprise. L’état validé des méthodes analytiques est à revoir périodiquement.
35
Caractéristiques d’une
Objectifs de la vérification de cette caractéristique
méthode analytique
Evaluation de la capacité de la méthode à discriminer la substance à
Spécificité
analyser, en présence des composés susceptibles de l’accompagner.
Evaluation de l’étroitesse de l’accord entre la valeur acceptée comme
conventionnellement vraie ou comme valeur de référence et la valeur
Justesse trouvée. Un minimum de 9 valeurs à 3 concentrations sont requises.
Permet d’établir l’erreur systématique de la méthode. Le paramètre
de la méthode évalué peut être un taux de récupération.
Evaluation de la capacité de la méthode, à l’intérieur d’un intervalle
donné, à fournir des résultats directement proportionnels à la
concentration de la substance recherchée. Un minimum de cinq
Linéarité concentrations couvrant au minimum 80 à 120% de la concentration
cible, ou de la gamme de concentrations testée en routine est requis.
Le paramètre de la méthode évalué peut être la linéarité du modèle.
Evaluation de la fidélité intra essai obtenue dans des conditions
opératoires identiques et dans un court intervalle de temps. Un
Répétabilité minimum de 9 valeurs à 3 concentrations ou de 6 valeurs à la
Fidélité (1)
Le management de la qualification / validation est assuré par des procédures (règles à suivre,
retranscription des référentiels selon leur application sur le site fabricant concerné) et par des
documents maîtres (plans, définitions des stratégies, management du projet) préalablement mis
en place. Les activités de qualification / validation sont transverses et nécessitent le support de
plusieurs expertises pour être menées à bien. De manière générale, les services suivants sont
retrouvés ; le Développement, la Production, le laboratoire de Contrôle Qualité, la Qualification,
la Métrologie, la Maintenance, la Logistique, le Réglementaire, l’Assurance Qualité et le
service Environnement, l’Hygiène et la Sécurité (EHS). Ces services sont dépendants de
l’organisation de l’industriel. Le personnel intervenant doit être formé pour les activités
réalisées. Il est attendu que le personnel participant aux études de qualification / validation soit
choisi de sorte à faciliter la compréhension du personnel impliqué dans l’utilisation finale. Une
formation spécifique à l’activité de qualification / validation peut être nécessaire.
Le modèle en V présenté en Figure 4 est un outil très utilisé dans la gestion de projets
industriels. Il permet de formaliser les relations entre les différentes étapes du projet d’un projet
et de limiter le retour aux étapes précédentes en cas d’anomalie. Exemple ci-dessous appliqué
à la qualification des équipements, des locaux et des utilités.
Requalification
Exécution des tests
Protocole de Qualification
Spécifications fonctionnelles Opérationnelle (QO)
Un cahier des charges utilisateur décrit le besoin utilisateur. Il est un élément essentiel en
début de projet. Il précise des besoins testables et/ou mesurables et contient à minima les
exigences réglementaires, techniques, fonctionnelles, environnementales, de sécurité et de
qualité attendues. Il est élaboré par les services concernés du donneur d’ordre et approuvé par
l’assurance qualité. Le test d’acceptation en usine consiste en une vérification générale et
documentée de la commande par l’industriel pour accepter l’envoi sur le site. Une fois la
livraison effectuée, un test d’acceptation sur site consiste en les mêmes vérifications
documentées que le test d’acceptation en usine mais est réalisé chez l’industriel. L’objectif est
de vérifier que rien n’a été endommagé pendant le transport depuis le fournisseur jusqu’à
réception sur le site pharmaceutique. Ces tests d’acceptation en usine et sur site ne sont réalisés
que pour de nouveaux équipements, locaux, utilités. Il ne s’agit pas de requis réglementaires.
La qualification de conception consiste en l’apport de preuves documentées du respect du cahier
des charges utilisateur. La Qualification d’Installation (QI) établit la preuve documentée que
l’installation de l’équipement, du local ou de l’utilité est conforme au cahier des charges. La QI
est un préalable à la Qualification Opérationnelle (QO). La QO apporte la preuve documentée
que l’équipement, le local ou l’utilité fonctionne conformément aux spécifications fournisseurs
dans toute la gamme d’exploitation. Dans certains cas opportuns, elle peut être combinée à la
QI ou la QP. Une QO menée à bien permet la finalisation des procédures de fonctionnement,
de nettoyage et de maintenance de l’équipement ou du système ainsi que des exigences de
formation des utilisateurs. La QO est un préalable à la Qualification de Performance (QP). La
QP apporte la preuve documentée qu’un équipement, un local ou une utilité produit les résultats
attendus de façon reproductible dans les conditions d’utilisation en routine. Dans certains cas
opportuns, elle peut être combinée à la QO ou la Qualification de Procédé (QV). Les
qualifications d’équipements, de locaux ou d’utilités sont généralement réalisées par un service
dédié (service Qualification par exemple) avec, si nécessaire le support des service Maintenance
et Métrologie.
Pour les qualifications comme pour les validations, le service exécutant ces exercices
rédige les documents associés à l’activité, s’assure du report des déviations et changements,
revoit les données générées. Il assure la formation du personnel intervenant, le respect des règles
EHS et la qualification des équipements utilisés. Le personnel intervenant peut être référent de
la méthode. Le service Assurance Qualité revoit, approuve et évalue la stratégie de qualification
/ validation, la documentation, les propositions de changements ainsi que les déviations
associées avec, si nécessaire, le support du service Réglementaire.
• Le rapport de qualification / validation recense les tests déroulés, les résultats et leurs
interprétations, les écarts et les conclusions sur l’activité.
• Un ou plusieurs rapports aux plans doivent être réalisés pour formaliser l’avancée du projet.
Les changements doivent être justifiés, documentés et approuvés par des personnes
qualifiées. L’impact potentiel sur les exigences réglementaires doit être évalué. Il est entendu
par « changement », toute modification prévue et planifiée. L'innovation, l'amélioration
continue, le suivi qualité et les actions correctives et préventives suite aux déviations sont les
raisons principales de changement. Un procédé de gestion du changement est un élément
essentiel du système de gestion de la qualité pour tracer les changements et éviter les
conséquences imprévues du changement.
40
Les données compilées doivent être vérifiées de façon appropriée afin de garantir leur
intégrité. Elles sont intégrées dans un rapport qui est également approuvé. Les données issues
des études de qualification / validation sont une source d’informations essentielles pour la mise
en place d’une stratégie de contrôle du procédé de fabrication – garantie le contrôle de la qualité
du produit fabriqué – et supportent fortement les inspections par les autorités.
A. Validation du nettoyage
[5] annexe 15, [6] Ch.12.7, [22], [23], [24], [25]
Selon l’annexe 15 des BPF, il est reconnu que la validation du nettoyage est un processus
long à définir et à réaliser. Un plan maître de validation spécifique à cet exercice est souvent
nécessaire. Le nettoyage est une étape essentielle qui contribue à diminuer le risque de
contamination avant toute utilisation d’équipements pour la fabrication d’un produit
pharmaceutique. La validation du procédé de nettoyage permet de démontrer que le nettoyage
est efficace et garanti que les contaminations résiduelles sont inférieures aux limites acceptables
tolérées. Selon les BPF les opérations de nettoyage doivent être validées en vue de confirmer
l’efficacité de la procédure de nettoyage pour chaque équipement en contact avec le produit.
L’objectif de cette validation est de s’assurer que les teneurs limites en résidus de produits
fabriqués, de produits de nettoyage et en contamination microbienne sont dans les limites
préalablement établies. La validation du nettoyage se veut aujourd’hui axée en priorité sur la
toxicité pour le patient. Dans le cas d’une chaine de production multiproduits cette validation a
également pour but d’assurer l’absence de contaminations croisées entre deux produits
fabriqués. Bien que des essais de nettoyage soient déjà conduits à échelle du laboratoire (essais
de solubilisation notamment), la validation du nettoyage est obligatoirement réalisée en
simultanée des lots de production à échelle commerciale. De façon générale, jusqu'à ce que la
validation des procédés de nettoyage soit complète, les équipements entrants en contact direct
avec les produits doivent être dédiés à un seul produit ou doivent faire l’objet de contrôles
systématiques appelés vérification de nettoyage.
La validation du nettoyage dépend des produits (produit fini, matières premières, produits
intermédiaires de fabrication), des équipements, des procédés (procédé de fabrication et
procédé de nettoyage) et de l’environnement. Elle doit tenir compte des surfaces en contact
direct avec le produit fabriqué, du risque de contamination croisée, du risque de contamination
microbiologique (risque de prolifération de microorganismes et de présence/génération
d’endotoxines), du risque de contamination par les agents de nettoyage et/ou de désinfection et
du risque de contamination par l'environnement (microorganismes, particules).
42
La stratégie de validation du nettoyage se bâtit sur la base d’une évaluation déterminant les
facteurs variables qui influencent le procédé de nettoyage. Des conditions worst case de
nettoyage peuvent être définies en fonction de la difficulté de nettoyage en fin de campagne.
L’avantage de réaliser une validation de nettoyage dans de telles conditions est qu’elle peut
couvrir les campagnes de lots d’autres produits de difficulté de nettoyage inférieure et réduire
ainsi le nombre d’essais réalisés. Ces conditions worst case permettent de mettre à l’épreuve le
procédé de nettoyage afin de démontrer que même en conditions non idéales, le procédé est
robuste. Des exemples de conditions worst case sont présentées ci-dessous :
- sur des souillures : tester une surcharge de contaminants ou un séchage excessif des surfaces
de l'équipement souillé ;
- sur des détergents : tester une concentration minimale d’agents de nettoyage et/ou tester un
temps de contact minimum des équipements avec les détergents ;
- sur la procédure de nettoyage : utilisation de paramètres de nettoyage restrictifs ;
- sur un nettoyage intercampagne, : tester un nombre de lot maximum pendant la campagne
avant de réaliser un nettoyage ;
- sur un nettoyage inter-lot : tester le lot le plus long avant de réaliser un nettoyage.
Un produit worst case en termes de nettoyabilité est défini (produit le plus difficile à
nettoyer. Il est choisi en fonction de sa forme galénique, de sa solubilité, de sa concentration,
de ses différents composants, etc.) et un produit worst case en termes d’activité toxicologique
/ pharmacologique. Il est possible de conserver les deux où de n’en tester qu’un tout en
conservant les critères d’acceptation basés sur le worst case en termes d’activité toxicologique
43
Il existe deux types d'échantillonnages jugés acceptables par les autorités sanitaires :
l'échantillonnage direct de la surface (écouvillonnage ou essuyage) et l'échantillonnage indirect
(récupération par des solutions de rinçage). L'idéal consiste généralement à associer les deux
méthodes, particulièrement dans le cas où certaines pièces d'équipement ne sont pas assez
accessibles pour permettre un échantillonnage direct des surfaces. Les agences de santé
attendent prioritairement des méthodes de prélèvements directs, les méthodes de prélèvements
44
indirects n’étant admises qu’en cas de difficulté à réaliser les méthodes de prélèvements directs.
L’échantillonnage direct des surfaces par écouvillonnage permet d’atteindre les zones les plus
difficiles à nettoyer et qui sont raisonnablement accessibles ce qui permet d'établir un niveau
de contamination ou de résidus par aire de surface. Cette méthode est également adaptée pour
les résidus qui sont secs ou insolubles. L'acceptabilité du matériel utilisé pour l'échantillonnage
et du milieu d'échantillonnage sont à déterminer. Le choix du matériel d'échantillonnage
influera sur la capacité à récupérer un échantillon de façon précise. Il importe de veiller à ce
que le milieu d'échantillonnage et le solvant (utilisé pour l'extraction du contaminant) soient
adéquats et faciles d'utilisation. L’échantillonnage indirect des surfaces, par solution de rinçage
permet d'échantillonner une grande surface de même que des systèmes inaccessibles ou des
systèmes qui ne peuvent être démontés en routine. Il faut toutefois tenir compte du fait que le
résidu ou le contaminant peut être insoluble ou dissimulé dans l'équipement. Le résidu ou le
contaminant recherchés doivent pouvoir être détectés directement dans le solvant pour valider
le procédé de nettoyage. Le prélèvement sera alors réalisé dans le dernier cycle de rinçage de
la méthode de nettoyage ou sur un rinçage supplémentaire (avec possibilité de réduire le volume
et de choisir un autre solvant). Il est également possible de travailler par trempage et agitation
pour les petites pièces.
Les points de prélèvement ou points de piquage sont issus d’un plan d’échantillonnage dont
le rationnel scientifique doit être documenté. Ils doivent être choisi en cohérence avec une
analyse de risque équipement/procédé de nettoyage (circulation des fluides, pression...), le
design de l’équipement (taille, nombre de tuyauteries, …), la criticité de nettoyabilité d’une
zone (accessibilité), la nature des matériaux et la représentativité de l’échantillon par rapport à
la zone prélevée et la surface du train d’équipement (la paroi d’une cuve représente la plus
grande surface du train, …). Les équipements doivent être et les surfaces, doit être maintenues.
L’ancienneté des équipements la dégradation des surfaces doivent être maîtrisées (maintenance
préventive). Il convient de s’assurer que la méthode de prélèvement (écouvillon et eaux de
rinçage) permet une récupération suffisante des résidus de contamination identifiés
(récupération communément acceptée lorsque >70%). Le taux de recouvrement dépend de la
méthode de récupération, des matériaux prélevés (inox, verre …), des surfaces de prélèvement,
des volumes de prélèvement, du matériel de prélèvement (type d’écouvillon, matière, qualité
des flacons, …) et des solvants utilisés (qualité de solvant, température, …). Des taux de
recouvrement doivent être établis pour les deux types de prélèvements.
45
Les critères d’acceptation doivent considérer l’effet cumulatif potentiel des différents
éléments des équipements utilisés dans le train d’équipements du procédé. La quantité de
résidus maximale admissible dans la production suivante ou MACO (Maximum Carry Over
Allowable ou limites maximales résiduelles) peut être rapportée au train d’équipements pour
établir une Limite Acceptable par unité de Surface ou LAS (toutes les surfaces partagées entre
plusieurs produits depuis la pesée des matières premières jusqu’au conditionnement du produit
fini). Le MACO est calculé sur la base de données thérapeutiques ou encore toxicologiques.
L’approche thérapeutique (approche du 1/1000 de la dose) considère que le risque est
acceptable si l’activité pharmacologique de la substance active est divisée par 1000. L’approche
toxicologique (approche basée sur le PDE ou Permitted Daily Exposure) se fonde sur la
détermination d’une dose journalière jugée acceptable pour le patient. Cette PDE doit être établi
par une personne ayant l’expertise et l’expérience requise. Le toxicologue prend en compte ;
les données toxicologiques et thérapeutiques de la substance active, de ses produits de
dégradation, des excipients selon leur toxicité et au besoin de leurs sous-produits de
dégradation ; les différentes voies d’administration pour un train d’équipements donné, la plus
petite dose administrée avec un effet de la substance active ; la pharmacocinétique ; le poids
corporel minimal de la population cible ; la fréquence et la durée d’administration. D’autres
données peuvent entrer en compte. L’objectif de cette valeur de PDE est de servir de support à
la détermination d’une LAS au travers d’un calcul de recouvrement (voir le calcul ci-dessous
pour une population cible).
Où :
NOAEL = dose testée la plus forte qui ne provoque aucun effet néfaste chez l’animal
F = facteur de pondération
F1 = prise en compte de la variabilité entre espèces animales
F2 = prise en compte de la variabilité entre individus.
F3 = prise en compte de la durée de l’étude de référence sur l’espèce animale retenue.
F4 = prise en compte de la sévérité des effets indésirables
F5 quand la NOAEL n’a pas pu être établi. La LOAEL (Dose testée la plus basse qui
provoque un effet néfaste chez l’animal) est prise en compte.
46
Où :
LTD de A = dose minimale pharmacologiquement active de la substance active A. Elle est
donnée par la posologie ou peut être communiquée par un toxicologue.
SBS de B = la plus petite taille de charge
Max DD de B = la dose journalière la plus importante parmi tous les produits partageant
l’installation
Où :
SBS de B = la plus petite taille de charge
Max DD de B = la dose journalière la plus importante parmi tous les produits partageant
l’installation
PDE = PDE rapporté à la masse corporelle (BW) la plus faible de la population cible la plus à
risque sur le train d’équipements partagés.
Sur la base du plus petit MCO calculé, le critère d’acceptation peut-être déterminer ainsi :
Le risque lié à la contamination par les détergents et les désinfectants fait partie de la
validation du nettoyage, les critères d’acceptation doivent être établis sur le même principe que
le calcul du MACO pour les produits fabriqués. Il est également demandé de s’assurer que le
procédé de nettoyage et le stockage n’est pas source de développement microbien. Des
prélèvements de surface (par gélose de contact ou écouvillons) ou eaux de rinçage sont à
réaliser. Les critères d’acceptation doivent être établis pour les deux types de prélèvement. Il
n’est pas nécessaire de valider le taux de recouvrement pour ces méthodes. Le risque de
contamination microbiologique incluant la présence éventuelle des endotoxines doit être
évalué. La notion du risque microbiologique doit tenir compte de l’apport, de la multiplication/
prolifération et de la diminution ou de la destruction des microorganismes durant le procédé de
fabrication du produit mais aussi durant les temps de latence (temps de stockage).
Le procédé de nettoyage est à réévaluer à intervalles définis. Une revue périodique incluant
des vérifications de nettoyage, une revue des déviations, une revue des changements, une revue
des procédures et formations associées sont à réaliser. Les méthodes manuelles sont à réévaluer
à intervalles plus fréquents que les nettoyages en place. Les changements, qui requièrent une
évaluation et potentiellement une revalidation, incluent par exemples :
La validation d’un procédé est décrite dans la « Note for guidance process validation »
de l’EMA, dans directive FDA « Process validation : general principles and practices » et
dans l’annexe 15 des BPF. Elle correspond à la collecte et à l’évaluation de données, de
l’étape de la conception du procédé et tout au long de la production de routine. Elle permet,
sur la base de preuves scientifiques, d’établir qu’un procédé est capable de délivrer un
produit ou intermédiaire de qualité attendue de façon reproductible pendant tout le cycle de
vie du produit et du procédé. Selon la nouvelle approche QbD pour Quality by design ou la
Qualité par la Conception, le cycle de vie d’un produit commence dès la phase initiale de
développement, comprend la phase de commercialisation et se termine à l’arrêt de celle-ci.
Définie dans l’ICH Q8, elle se veut être une approche systématique du développement d’un
médicament et vise à explorer les caractéristiques du produit, à explorer le procédé à ses
limites et à identifier ses paramètre critiques. L’objectif étant d’assurer la qualité du produit
sur une plage de valeurs et non sur une valeur cible. Le cycle de vie d’un procédé de
fabrication se décline en 3 étapes. La première étape consiste en la conception et la
caractérisation du procédé de fabrication (Process Characterization ou Process Design), la
seconde étape consiste en sa qualification de performance (Process Performance
Qualification), enfin, la dernière étape correspond au plan de vérification continu du procédé
(Continued Process Verification). En cas de changements significatifs du procédé
49
Conception du procédé
Détermination du profile qualité cible du produit
Démontrer la robustesse
Caractérisation du procédé
Identification des paramètres procédé critiques
Caractérisation du procédé : plan d’expériences
Catégorisation des paramètres selon leur criticité
Etablissement de la stratégie de contrôle
Qualification du procédé
Implémentation la stratégie de contrôle
Etape 2
reproductibilité
Démontrer la
Bien que l’approche de validation des procédés de fabrication soit harmonisée, une
terminologie différente est rencontrée selon les référentiels, voir Figure 6.
Qualification de Vérification
FDA Conception du procédé
performance du procédé continue
Vérification
BPF Développement du procédé Validation du procédé
en continu
La validation d’un procédé se veut prospective. Elle peut être concomitante si dûment
justifiée et le ou les lot(s) concerné(s) ne sont libérés qu’après avoir statué sur l’ensemble des
données de validation afférentes à ce ou ces lot(s). La stratégie de validation est basée sur une
analyse de risque prenant en compte le type de produit fabriqué et ses caractéristiques, les
exigences réglementaires associées, les données obtenues sur le produit ou le procédé avant le
début de la validation, la conception des équipements, des installations et leur qualification, la
stratégie et le planning du projet.
Le procédé de fabrication est conçu à partir des connaissances acquises pendant les
activités de développement et de transposition à grande échelle et à échelle commerciale. Cette
première étape de la validation d’un procédé de fabrication est réalisée à échelle du laboratoire
qualifiée et représentative de l’échelle commerciale Elle permet de développer la connaissance
51
du procédé en mettant en évidence les impacts de ses paramètres opératoires sur les attributs
qualité de fabrication et du produit attendu. Le profil qualité attendu du produit (ou QTPP pour
Quality Target Product Profile) est à définir. Il s’agit d’un résumé des caractéristiques qualités
d’un produit qui doivent être démontrées pour assurer la qualité désirée en prenant en compte
également la sécurité et l’efficacité du produit. Le design du procédé est basé sur des plans
d’expérience afin de définir les paramètres critiques du procédé (ou CPP pour Critical Process
Parameter). Les attributs qualité critiques (ou CQA pour Critical Quality Attribute) des
matières premières (on parle aussi de CMA pour Critical Material Attribute), des produits
intermédiaires ou du produit attendu sont identifiés et une analyse de risque est réaliser afin de
définir les potentiels paramètre critiques du procédé (ou pCPP pour potential Critical Process
Parameters) à étudier pendant les études de caractérisation. Enfin, les liens entre pCPP et CQA
sont étudiés avec pour objectif de définir les paramètres du procédé ayant un impact sur les
CQA. Les paramètres identifiés comme ayant un impact sur les CQA sont alors qualifiés de
critiques et des intervalles dans lesquels ils peuvent varier sans avoir d’impact sur les attributs
qualité critiques du produit sont déterminés. L’ensemble de ces intervalles permet de construire
un espace de conception (design space). Les autres paramètres sont qualifiés de non critiques
mais sont suivis pour assurer la performance et la reproductibilité du procédé. Les méthodes
analytiques les plus appropriées pour suivre les CQA sont déterminées à cette étape. La
qualification du procédé étant en principe conduite dans les conditions de fabrication de routine
(c'est-à-dire aux valeurs cibles), ces études doivent permettre l’évaluation du procédé par des «
tests aux limites » sur la qualité du produit ou des études de robustesse. Ces dernières permettent
de définir et de justifier les plages normales d’utilisation (ou NOR pour Normal Operating
Ranges) et les plages d’acceptation (ou PAR pour Proven Acceptable Ranges).
- Qualification des modèles à échelle réduite : cette étape préliminaire à la réalisation des
études à petite échelle garanti la représentativité et la comparaison des résultats obtenus
avec l’échelle commerciale. L’utilisation d’une petite échelle est souvent liée à une
stratégie de réduction des coûts.
- Etudes sur les résines de chromatographie et des membranes : des études de stockage
de résine, de nettoyage de résine et de durée de vie de la résine sont incluses dans la
validation. Ces dernières peuvent être évaluées à petites échelles avant d’être
confirmées à échelle commerciale (leur conditionnement n’est testé qu’à échelle
commerciale).
- Etudes de stabilité : Afin d’établir des cibles, des études de stabilité de la lignée
(cellulaire, microbienne…), des intermédiaires de procédé, du produit fabriqué, des
études de congélation-décongélation ou autres études de stress si nécessaire pour les
besoins du procédé ainsi qu’une première évaluation des temps de production
(cumulative holding time) peuvent être réalisées à petite échelle puis seront démontrées
à échelle commerciale.
Durant ces études à petites échelles, il est essentiel de développer la compréhension des
sources de variations du procédé, leur détection et l’évaluation de leur étendue, la
compréhension de leurs potentiels impacts sur le procédé et/ou le produit et de réaliser une
analyse des risques de ces variations. Les équipements, les systèmes de mesure,
l’environnement, les matières premières et le personnel peuvent être des facteurs de variabilité
du procédé qui ne sont pas décelables sur des essais réalisés à petite échelle. La réalisation de
lots techniques représentatifs du procédé industriel est donc recommandée pour estimer ces
variabilités avant de démarrer l’étape 2 de qualification du procédé.
A l’issue de cette étape une première stratégie de contrôle du procédé servant de base pour
l’étape de Qualification de Performance du procédé est attendue. Le degré de contrôle et de
maîtrise des paramètres et attributs qualité identifiés est, sur la base des connaissances
disponibles aux moments des études, en accord avec les risques sur le procédé et / ou le produit.
Les points principaux de cette première étape sont résumés dans le Tableau 8.
53
L’étape 2 ne peut débuter qu’une fois l’ensemble des conclusions de ces études
documentées. Déduits des expériences précédentes et des études de développement, les
paramètres et attributs sont à réévaluer dès que de nouvelles informations sont disponibles
entrainant également la mise à jour de la stratégie de contrôle.
54
Après sa caractérisation, le procédé est évalué afin de déterminer s’il est capable de délivrer
un produit de qualité attendue et de façon reproductible (étape 2). La qualification de
performance du procédé implique la collecte de données sur un nombre suffisant de lots de
production afin de prouver la maîtrise du procédé. S’il est commun de réaliser trois lots pendant
la qualification de performance du procédé, le nombre de lots étudiés est désormais à
argumenter. Le nombre de lots peut dépendre de plusieurs facteurs, sur la base des principes de
gestion qualité des risques incluant la complexité du procédé, son niveau de variabilité et la
quantité de données expérimentales et/ou la connaissance du procédé disponible au moment de
l’étude. L’objectif de la qualification est d’évaluer la stratégie de contrôle définie dans l’étape
de caractérisation afin de déterminer si le procédé est reproductible sur la fabrication de lots à
échelle commerciale.
La qualification des locaux, des équipements, des utilités et des systèmes ainsi que la
validation des méthodes analytiques utilisées sont des prérequis à la qualification de
performance du procédé. Les phases de validation de nettoyages et de stérilisation de ces
équipements sont également effectuées avant l’étude. La qualification de performance du
procédé est accompagnée par des tests complémentaires et par un plan d’échantillonnage
renforcé conçu pour démontrer la reproductibilité, la cohérence et la maîtrise à travers et entre
les différents lots impliqués dans la qualification de performance. Les lots fabriqués lors de la
qualification de performance du procédé sont identiques et de même taille que les lots
commerciaux. Ils sont réalisés avec du personnel de production formé, avec les paramètres du
procédé approuvés et des équipements définis pour les production de routine.
réalisation de la qualification à la cible. Cette qualification de procédé est conduite dans les
conditions opératoires normales de fabrication (c’est-à-dire aux valeurs cibles) de manière à
évaluer la variabilité du procédé attendue sur le procédé de routine.
Cette approche est de deux types et doit être dument justifiée : l’approche famille et
l’approche « encadrement ». L’approche « famille » est appropriée pour les solutions de même
composition qualitative et qui peuvent être regroupées. Une solution sera désignée, sur la base
d’arguments scientifiques, dans le but de représenter les caractéristiques communes du groupe.
La validation de la solution désignée permet de co-valider l’ensemble des éléments de la
famille. C’est le cas aussi pour des équipements identiques, lorsque l’équivalence des
équipements a été démontrée, notamment lors de la qualification de ces équipements.
L’approche « encadrement » est appropriée pour valider les étapes d’un procédé en utilisant les
extrêmes des variables des étapes considérées, par exemple lors de la validation de stockage de
solutions dans plusieurs tailles de poche.
La revalidation d’un procédé ne dépend pas du temps écoulé depuis la validation mais des
changements effectués sur celui-ci. En effet, il est nécessaire de revalider lorsque des
changements significatifs ont été opérés sur le procédé ou sur un des équipements utilisés pour
réaliser celui-ci. Des changements mineurs qui individuellement ne requièrent pas de
requalification peuvent affecter l’état validé du procédé au cours du temps. Cette évaluation est
réalisée dans le cadre de la revue annuelle produit et de la vérification continue du procédé. Elle
peut donner lieu à l’exécution d’une validation spécifique.
Etape 1
Données
issues du
développement
Analyse
de risque
produit Stratégie
Analyses de de contrôle
tendances produit /procédé
Etape 3 Etape 2
Rapport de validation du procédé
C. Validation du conditionnement
[5] annexe 15, [8], [9], [21] et [30]
L’ICH Q8R2 spécifie que le choix et la compatibilité des matériaux de l’emballage primaire
ainsi que le système de fermeture du contenant doivent être justifiés et assurer l’intégrité du
contenant tout autant que la qualité, la sécurité et l’efficacité du produit. L’ICH Q9 donne des
précisions quant à la gestion du risque qualité concernant l’intégrité du système de fermeture
du contenant ainsi que son étiquetage. La validation du conditionnement peut être étudiée seule
(en pensant à intégrer une simulation des effets du transport) ou de façon concourante avec la
validation du transport. En effet, le transport doit garantir qu’il ne remet pas en cause le maintien
de l’intégrité du contenant puisque celle-ci doit être assurée pendant tout le stockage (à évaluer
pendant les études stabilité) et durant tout le transport du produit (à étudier en simulant les effets
du transport ou en transport réel), jusqu’à l’ouverture des bouteilles. Plusieurs stratégies sont
possibles et complémentaires :
- Valoriser les tests d’intégrité du contenant réalisés par le fournisseur ;
- Réaliser un dye test après remplissage afin d’assurer l’intégrité du système de fermeture
des bouteilles en sortie de production ;
- Réaliser un Media Fill Test (MFT ou TRA pour Test de Remplissage Aseptique) afin
de simuler le remplissage aseptique avec du milieu de culture ;
- Réaliser un suivi de la biocharge et des endotoxines post-transport afin d’assurer que le
transport n’a pas d’impact sur l’intégrité du système de fermeture des bouteilles.
59
D. Vérification du transport
[5] annexe 15, [8], [9], [21] et [30]
L’objectif de la vérification du transport est de prouver que le transport est robuste et répond
aux spécifications préétablies. Une vérification de transport bien conduite permet une meilleure
connaissance du procédé de transport et une diminution des risques de non conformités liées au
transport. En amont de la vérification du transport, l’industriel se doit de connaitre le
comportement du produit aux variations de température pour développer des solutions en
adéquation avec les besoins mis en évidence lors de ces études préalables ou concomitantes
pour assurer la qualité, la sécurité et l’efficacité du produit. Le but étant d’optimiser le transport
et de réduire les coûts en se concentrant sur le contrôle des aspects critiques du transport vis-à-
vis du produit transporté. Une fois les variables du transport et contrôles associés identifiés, une
évaluation des risques que peuvent avoir les conditions non contrôlées de ces variables est
définie.
L’annexe 15 des BPF reconnait que la validation du transport est une activité complexe
comprenant de nombreuses variables et préconise la surveillance et l’enregistrement
permanents de toute condition environnementale critique à laquelle le produit peut être soumis.
Elle amène à définir clairement les voies de transport prévues en routine ainsi qu’à surveiller et
enregistrer les paramètres ayant une potentielle influence sur la qualité, la sécurité et l‘efficacité
du produit, telles que les variations saisonnières. Le choix de paramètres pertinents est basé sur
une évaluation des risques). La Figure 8 présente la démarche générale de la mise en place
d’une vérification du transport.
Valorisation de l’existant
- études de stabilité
- études d’intégrité du contenant
Définition de la stratégie
- selon les risques produit/transport
- selon la température de transport
- selon la zone géographique
-selon le type de transport
-selon le temps et le trajet
-selon le contenant
-nombre de transports à effectuer
-transports réels ou worst case
-choix des paramètres suivis
-choix des analyses Prérequis :
- qualification des fournisseurs de
tout matériel entrant dans le transport
- qualification du prestataire de
Vérification des prérequis transport (si prestataire nécessaire)
- qualification (à vide et en charge
minimale et maximale) du véhicule
Validation de la stratégie - validation des méthodes analytiques
Réalisation de la vérification
Cette dernière partie a pour objectif de rentrer davantage dans le détail de la mise en œuvre
d’une activité complexe de validation avec un exemple (non réel) de la validation du procédé
de fabrication d’un anticorps monoclonal X, issu de cellules mammifères. Ce procédé est validé
selon l’approche Quality by Design (Qualité par la conception) conseillée par les autorités. Un
schéma simple du procédé de fabrication est présenté en Figure 9 : Informations relatives au
procédé de fabrication de l’anticorps monoclonal X.
62
Chromatographie
Retient l’anticorps d’intérêt
d’affinité (Protéine A)
Le profil qualité attendu du produit (ou QTPP pour Quality Target Product Profile) obtenu
lors de la caractérisation du produit (par des essais précliniques et cliniques) permet
l’identification des CQA. Un exemple de QTPP est présenté en Tableau 9.
Cible Description
Molécule non glycosylée de 379 acides aminés et trois ponts disulfures.
Conception de la Poids moléculaire attendu à 42.12 kDa (basé sur la structure primaire). La
molécule séquence présente des sites sensibles aux oxydations et déamidation.
D’autres sites présents sont susceptibles d’être acétylés ou tronqués
Lignée cellulaire Cellules CHO (Chinese Hamster Ovary)
Substances relatives Formes fragmentées, oxydées, déamidées, tronquées, agrégées et acétylées
Conservation 60 mois en envisagée pour ce produit à < -70°C, moins de 48 mois à 25°C
Forme galénique Liquide, solution pour injection
Dose cible de 2µg/Kg. La dose clinique exacte est à calculée selon le poids
Dosage
du patient. Pour les études cliniques, la dose demandée est de 60µg/3mL
Voie administration Injection intra-articulaire
Contenant final Flacon de capacité 3mL en PETG, bouchon en bromobutyl scellé
Biocompatibilité Tolérance au site d’injection
Impuretés et Produit stérile. Niveau d’endotoxines attendu < 50EU/mg. Seuils de sécurité
contaminants des contaminations particulaires, dégradation et impureté doit être respectés
Stockage < -70°C
64
Sur la base du QTPP, une analyse de risque peut être réalisée afin d’identifier les CQA.
Une schématisation de cette étape est présentée en Figure 10 et la démarche de l’analyse de
risque est décrite selon la méthode AMDEC en Figure 11. A noter qu’il n’est pas attendu
d’analyse de risque sur des CQA correspondant à des requis réglementaires.
A l’issue de cette analyse de risque présentée ci-dessous, les CQA déterminés à haut et
moyen risques doivent pouvoir être suivis directement et/ou quantitativement par des méthodes
spécifiques validées. Les facteurs et paramètres procédé pouvant les influencer sont à étudier.
Un extrait de résultats d’une analyse de risque de CQA est présenté en Tableau 10.
pCQA
requis par la
réglementation
Oui Non
pCQA
pertinent pour le
CQA (requis produit
réglementaire) Non
Oui
pCQA
pertinents pour le
CQA à haut produit classés CQA à faible
risque selon le risque : risque
SxFxD
CQA à risque
medium
A l’image de l’analyse de risque réalisée sur les attributs qualité du produit dans le but de
déterminer les CQA du produit, une analyse de risque (selon la méthode AMDEC) est réalisée
sur les Paramètres Procédés (ou PP pour Process Parameters) afin de déterminer les potentiels
Paramètres Procédé Critiques (ou pCPP pour potential Critical Process Parameters). Elle est
principalement établie sur la base de données issues de tests à échelle laboratoire pour étudier
l’influence des paramètres sur le procédé et sur des données historiques des lots déjà réalisés
(échelles laboratoire et échelle commerciale), ainsi que sur la littérature. La démarche de
l’analyse de risque des paramètres du procédé est présentée en Figure 13. Elle est suivie d’une
étude qui évalue les liens entre les entrées et les sorties (voir Figure 12) du procédé de
fabrication afin de déterminer les Paramètres Critiques du Procédé (ou CPP pour Critical
66
Process Parameters) et les Paramètres de performance clé du Procédé (ou KPP pour Key
Process Parameters), c’est-à-dire, respectivement, les paramètres du procédé de fabrication qui
influencent les CQA du produit et les paramètres du procédé de fabrications qui influencent les
Attributs de Performance du Procédé (ou PPA pour Process Performance Attribute). Un extrait
de résultats d’une analyse de risque des CPP est présenté en Tableau 11.
Une analyse de risque basée sur le même schéma est également réalisée à partir de
l’ensemble des non CPP afin d’en déterminer les paramètres qui ont une influence sur la
performance de celui-ci, on parle alors de KPP et de non KPP (définition entre CPP et KPP
définie en Figure 12).
Attributs
CPP / KPP
CQA PPA
CPP Impact Oui/Non
Paramètres KPP Non Impact
procédé Non
Non Non
CPP/KPP
Participe-t-il à
une étape critique
(impact sur un
Non CQA) ? Oui Sévérité (S) du
PP vis-à-vis de
Non CPP
chaque CQA
Résultat de
FxD
Echelle utilisée
Etudes de validation
Echelle laboratoire Echelle finale
Oui Oui
Etude de caractérisation
(pour établir les NOR/PAR) (sur lot non commercial)
Qualification de performance Non Oui
Oui Oui
Stockage des solutions (pour évaluer la stabilité (stabilité physico-chimique
physico-chimique) et microbiologique)
Homogénéité de remplissage Non Oui
Clairance virale Oui Non
Clairance des impuretés
Oui (évaluation) Oui (confirmation)
(procédé + extractibles/relargables)
Stockage/nettoyage/sanitisation Oui
(aspects testés lors de test Oui
des résines et des membranes
sur la durée de vie)
Durée de vie des Oui
Oui
(en concomitant pour
résines/membranes (pour établir une cible)
définir la limite)
Etude de congélation Oui (pour établir une cible) Oui (pour vérification)
Oui (peut être testé lors
Intégrité des contenants Non
validation du transport)
Non Oui
Etudes de reprocessing [31]
(car lié aux équipements) (lié aux équipements)
70
L’étude de caractérisation consiste en l’étude de lien entre pCPP et CQA. Son premier
objectif est de confirmer les pCPP ayant une influence sur les CQA, c’est-à-dire de déterminer
les CPP et de confirmer les PP ayant une influence sur les PPA, c’est-à-dire de déterminer les
KPP. Son second objectif est de déterminer les plages normales d’utilisation (ou NOR pour
Normal Operating Range) et les plages d’acceptation (ou PAR pour Proven Acceptable Range)
des paramètres identifiés comme CPP ou KPP. Une représentation des NOR, PAR est présentée
en Figure 14.
PAR
NOR
Paramètres du procédé
Condition de référence
= cible
Chaque pCPP est évalué indépendamment. Un pCPP identifié comme CPP si le CQA suivi
est en dehors de ses critères d’acceptation ou si une tendance significative (p-value ≤0.05) de
ce dernier est observée. La démarche est représentée dans les illustrations de la Figure 15.
CQA
Critères Identification
d’acceptaion
d’un
pCPP
non CPP
Cible
CQA
Critères
d’acceptaion
pCPP
Cible
Identification
d’un
p-value
CQA ≤0.05) CPP
Critères
d’acceptaion
pCPP
Cible
PAR
CQA Détermination
Critères des
d’acceptaion
PAR
pCPP
Cible
Les PAR établis au cours de cette étude sont inclus dans la stratégie de contrôle du procédé.
Les méthodes analytiques utilisées sont identiques à celle utilisées pour la qualification du
procédé (PPQ) afin de garantir que les résultats analytiques obtenus soient comparables entre
ces deux études. La mise en œuvre de cette étude de caractérisation est réalisée à petite échelle.
Elle nécessite donc de qualifier cette dernière au préalable dans le but de garantir que les
conclusions obtenues sont représentatives de ce qui peut être observé sur un lot à échelle
commerciale.
72
Figure 16 : Récapitulatif de la détermination des CPP, NOR et PAR selon les analyses de
risque et l’étude de caractérisation
73
La stratégie de contrôle des CQA et non CQA est garantie par les contrôles en cours de
procédé, par les contrôles libératoires et par le plan d’échantillonnage préétabli. Les méthodes
analytiques choisies sont validées et appropriées à la mesure réalisée. Les contrôles analytiques
obtenus dans le cadre de stabilité sont également issus de méthodes validées et appropriées, de
plus, des indicateurs de stabilité sont définis. La validation du transport des échantillons
s’inscrit dans cette stratégie de contrôle.
Afin d’obtenir un haut degré d’assurance sur la performance du procédé et sur la qualité
du produit fabriqué, l’exercice de PPQ s’appuie sur l’évaluation de multiples aspects à
différentes étapes du procédé. Une liste non exhaustive des éléments à contrôler est présentée
ci-dessous :
- attributs qualité du produit (sur la base du QTPP) : identité, activité, pureté et stabilité,
- paramètres du procédé : pH, température, débit, temps, pression, conditions opératoires,
- CQA, non CQA, CPP, KPP et non CPP/ non KPP,
- homogénéité,
- profils d’impuretés liés au produit et au procédé,
- charge microbienne,
- rendement,
- stabilité des intermédiaires de procédé et des solutions utilisées.
78
L’ensemble des aspects testés est traduit dans un plan d’échantillonnage (ou plan de
contrôle) plus conséquent qu’en routine. Il comprend les futurs tests de routine (contrôles et
suivis réalisés pendant le procédé (IPC) et analyses libératoires) ainsi que des tests
supplémentaires qui participent à la connaissance approfondie de la performance du procédé.
Pour chaque étape de production et pour la substance active, les plans d’échantillonnage
présentent :
- la liste des contrôles et analyses effectués,
- les méthodes analytiques associées,
- les limites et critères d’acceptation définis,
- la classification du contrôle ou de l’analyse en fonction de sa criticité,
- les échantillons à prélever (volume et condition de stockage),
- il peut également présenter les responsabilités (de prélèvements et d’analyses).
La fréquence des tests est établie de manière à démontrer la qualité du produit à un niveau
acceptable et les techniques d’échantillonnage permettent d’assurer la représentativité de
l’échantillon testé. La pertinence du plan d’échantillonnage et des méthodes analytiques
utilisées est justifiée et documentée.
site, pour le procédé commercial. Dans le cadre de la validation d’un procédé de fabrication,
des études spécifiques de certaines opérations du procédé sont réalisées. Ces études complètent
l’exercice de PPQ.
Bien que des études de clairance des impuretés aient été réalisées à échelle de laboratoire,
il est nécessaire de confirmer les résultats obtenus sur l’échelle commerciale. Cette étude a pour
objectif de confirmer que le procédé est capable de réduire les impuretés liées au produit ou au
procédé ainsi que de réduire les potentiels extractible / relargables identifiés.
Les études sur les résines et membranes réalisées à échelle commerciale ont pour objectif
de confirmer la durée de vie des résines et membranes déterminée au cours des études à échelle
de laboratoire et de valider les conditions et le temps maximum de stockage après nettoyage.
La réussite de ces validations garantit que la méthode de stockage post-nettoyage est
reproductible et que la charge microbienne et en endotoxines sont maintenues à un niveau
acceptable jusqu’au temps maximal validé. La durée de vie des résines et membranes garantit
que leur utilisation permet toujours d’atteindre les caractéristiques attendues au niveau du
produit et de maintenir les performances de chaque résine tout au long de la durée de vie. Ces
études peuvent être réalisées dans le cadre de la validation du nettoyage.
Les études sur les milieux et tampons réalisées à échelle commerciale ont pour objectifs
d’apporter la preuve que leur préparation et leur homogénéisation sont reproductibles et
maîtrisées. La stabilité physico-chimique et la stabilité microbienne des milieux et tampons
utilisés lors du procédé de fabrication, sont également évaluées afin de permettre une
préparation différée de la date d’utilisation. Dans le cadre des études de stabilité, les conditions
de stockage sont représentatives de celle utilisées en routine. Des données de stabilité physico-
chimiques peuvent avoir déjà été générées au préalable à échelle finale, ou échelle du
laboratoire pendant l’étape 1 de la validation du procédé de fabrication.
80
Les études sur les intermédiaires du procédé ont pour objectif d’évaluer le temps
d’agitation nécessaire afin de garantir l’homogénéité des mélanges intermédiaires définis
comme critiques. Des études de stabilité sont menées dans le but d’autoriser un temps de
stockage dans les conditions et les délais validés ainsi que d’évaluer l’impact du stress (lumière,
agitation, température, humidité etc.) que peuvent rencontrer les intermédiaires dans le cas où
un transport serait nécessaire.
L’Annexe 4 : Les études de stabilités présente l’objectif et le contenu d’une étude stabilité
et l’Annexe 5 : Les transferts de technologie illustre la démarche d’un transfert.
81
Des études de reprocessing (réalisation d’une étape du procédé plusieurs fois par exemple,
une filtration ou une concentration) doivent également être prévue dans les exercices de
validation du procédé de fabrication. Cette démarche permet d’être proactif sur des risques de
potentielle défaillance de certains équipements.
Analyses
de
tendances
Revue
périodique Changements
significatifs
Stratégie de
Données de contrôle du
caractérisation Historique des
procédé
données de
productions
Compréhension du procédé
(Caractérisation, CPP/CQA,
analyses de risque)
Analyses du procédé
(Analyse de performance,
rapport de CPV, données
statistiques, CpK, APR)
limités, à cause notamment d’une faible fréquence de production et si plus de 20 données sont
disponibles, les mêmes analyses statistiques sont utilisées tout en sachant que les conclusions
auront moins de puissance que celles avec un jeu de données plus important.
L’évaluation de la stabilité du procédé a pour objectif de garantir que le procédé est toujours
sous contrôle, donc de conclure sur la présence et l’amplitude des variations. La compréhension
des sources de variations ayant un impact sur la capabilité du procédé ainsi que l’impact de ces
variations sur le procédé et sur les attributs du produit sont à prendre en compte. De plus, tous
les évènements tels que les déviations, les actions correctives ou préventives, les réclamations
et les changements sont inclus dans l’évaluation de la stabilité du procédé pour évaluer s’ils
sont associés à une tendance. Ils peuvent également être utilisés pour identifier les causes des
tendances. Cette évaluation se fait au travers des cartes de contrôle pour chaque élément cité
dans le protocole de vérification continue. Les cartes de contrôle utilisées dépendent des
échantillons de chaque catégorie, ainsi on trouvera des cartes Im-R quand 1 seul échantillon par
catégorie, des cartes Xbar-R quand 2 à 9 échantillons différents par catégorie ou des cartes
Xbar-S quand plus de 10 échantillons par catégorie sont disponibles. Les limites de contrôle
basses (ou LCL pour Lower Control Limit) et hautes (ou UCL pour Upper Control Limit) de
ces cartes de contrôle peuvent être calculées selon la formule suivante Xbar +/- 3 écarts type.
Une fois les limites de contrôles établies, les cartes de contrôles permettent de déterminer la
stabilité du procédé et notamment si des situations hors de contrôle sont identifiées. Les
84
situations de hors tendance sont déterminées à partir des règles de Western Electric rules ou
Nelson rules : une donnée est en dehors des limites de contrôle (WER1/Nelson 1), 8 points
consécutifs sont du même côté par rapport à la ligne centrale (WER4 ) qui peut être remplacé
par 9 points consécutifs du même côté par rapport à la ligne centrale (Nelson 2) et 6 points qui
suivent la même tendance (WER5/ Nelson 3).
Où :
LSL = limite de spécification basse de la carte de contrôle
USL = limite de spécification haute de la carte de contrôle
µ = moyenne des données et σ = écart type
Dans les cas où les données dévient fortement à la normalité, les données ne peuvent pas
être traitées comme si elles étaient considérées normales et, soit la définition des limites de
contrôles se fait en utilisant la règle 75% de delta, soit en se basant sur un rationnel scientifique
et sur l’expérience.
évènements tels que les déviations, les actions correctives et préventives, les réclamations et les
changements sont inclues dans l’évaluation de la stabilité du procédé afin d’identifier si les
tendances peuvent être liées à ces évènements. L’objectif de l’évaluation reste le même que
celui décrit pour les données normales. L’évaluation de la capabilité et de la performance du
procédé ne peut utiliser le calcul des Cpk et Ppk. Elle est donc évaluée selon des données
graphiques et si un point sort des limites de contrôle établies, des actions sont à mettre en place.
Tout problème ou opportunité d’amélioration du procédé doit être géré selon le processus
de gestion des actions correctives et préventives ou de gestion des changements du site de
manière adaptée selon le risque qu’il représente par rapport aux attributs du produit et au
procédé. Après évaluation de la distribution des données et de sa performance (Ppk), il est
possible de conclure sur la capabilité du procédé. Le Tableau 15 présente un exemple de
classification des procédés par catégories selon la distribution des données. Si les critères
définis dans ce tableau ne sont pas atteints, des actions doivent être mises en place. Chaque
attribut qualité critique doit être classé dans l’une de ces catégories à l’issue du rapport de
vérification continue du procédé. Ceci est également attendu pour le procédé dans son ensemble.
Un certain nombre de prérequis doit être en place avant de débuter l’exercice de validation
d’un procédé de fabrication. Afin de pas prendre le risque que certain de ces prérequis ne soient
pas maîtrisés, cette liste de vérifications est à documenter. Pour qu’une vérification complète
soit possible, chaque prérequis demandé doit lui-même avoir bien été documenté.
- La références des documents déjà existants y sont compilés. Ce plan est approuvé
par l’ensemble des parties prenantes de l’exercice de validation du procédé en amont
de tout autre document en découlant. Un rapport à ce plan doit être rédigé en fin
d’étude afin de statuer sur l’état validé ou non du procédé de fabrication concerné.
Des supports d’enregistrements adaptés à l’exercice sont à mettre en place afin d’assurer
la traçabilité des données. Le personnel intervenant est formé à l’activité de validation donnée
et aux activités dans lesquelles il prend part (prérequis). Il est formé aux bonnes pratiques de
documentation. L’activité de validation d’un procédé présente souvent des particularités vis-à-
vis de l’activité habituelle de production nécessitant une attention et une formation particulière
(échantillons supplémentaires, analyses supplémentaires, données reportables supplémentaires
etc).
Les données de suivi du procédé concerné sont compilées et analysées dans un rapport de
vérification continue du procédé, selon une fréquence définie qui doit être documentée en
accord avec le plan de la Revue Annuelle Produit (ou APR pour Annual Product Review). En
effet, il peut être fait référence de ce rapport dans l’APR, afin de confirmer que le procédé reste
maîtrisé et validé. La fréquence d’analyse est définie en fonction de la fréquence de production
en combinaison avec la performance du procédé. Cette fréquence est justifiée dans le protocole
de vérification continue du procédé. A partir de 30 lots, chaque lot est comparé aux limites de
tendance systématiquement. Les limites de contrôle sont à décliner dans la documentation de
production. Toute indication de perte de l’état validé est documentée et un plan de remédiation
est fourni.
La validation d’un procédé de fabrication peut se révéler être une étude complexe et longue,
c’est dans ce type d’exercice que s’inscrit l’importance de la traçabilité et de la communication
des informations pour l’industriel. Si les autorités s’accordent aujourd’hui sur le fait qu’une
bonne maîtrise des opérations de production est garanti par une compréhension approfondie du
procédé, celle-ci ne se confirme que par une bonne traçabilité des études réalisées au cours du
développement du procédé. L’Annexe 6 : Exemple d’un résumé des requis de validation pour
chaque étape de la validation du procédé de fabrication propose un résumé des activités à
réaliser dans le cadre de la validation du procédé de fabrication. De plus, le personnel, les
installations/équipements, les procédures/instructions peuvent évoluer pendant la durée de
l’étude, rendant le suivi de l’exercice plus complexe si les données et informations ne sont pas
correctement renseignées et conservées.
Il est important d’assurer la traçabilité de l’ensemble des activités entrant dans le cadre de
la validation du procédé afin de pouvoir retracer l’historique de l’exercice. Cette traçabilité doit
garantir la fiabilité et l’intégrité des données reportées afin d’apporter la preuve de la maîtrise
du procédé. Lorsque l’exercice est terminé, seule la documentation reste. Cette documentation
est un requis réglementaire. En effet, le rapport de PPQ est soumis dans le dossier de dépôt
réglementaire du produit donné.
Conclusion
La qualification / validation est une notion fondamentale pour l’ensemble des référentiels
sur lesquels s’appuient les établissements pharmaceutiques. Il s’agit d’une obligation
réglementaire et d’un outil obligatoire de l’assurance qualité permettant de suivre et de contrôler
les processus. Elle permet de mieux connaitre les critères qualité et les paramètres déterminants
d’un procédé, de mieux le comprendre et donc de mieux le maîtriser. Plus un procédé est
maîtrisé, plus les risques de non conformités et des coûts associés sont moindres. Il d’agit d’un
élément essentiel pour un industriel, dont l’intérêt est de trouver le juste milieu entre la gestion
de la qualité, la gestion des coûts et des délais. La sécurité du patient est au cœur de toute
stratégie de qualification / validation, notamment au travers de leur mise en œuvre selon les
principes de gestion du risque qualité.
Pour conclure cette thèse en une phrase : Si l’objectif de la réglementation est de garantir
que la santé du patient n’est pas mise en danger, c’est au travers de la qualification / validation
que les industries pharmaceutiques apportent la preuve que les risques liés à la sécurité du
patient sont maîtrisés.
90
Références bibliographiques
Sources primaires :
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des Bonnes Pratiques de Fabrication, BPF, Décembre 2015, consultés du 05/02/2018 au
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pratiques/Bonnes-pratiques-de-fabrication-de-medicaments-a-usage-humain/(offset)/2
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Drug Administration, Guideline on General Principles of Process Validation, Mai 1987,
consulté le 08/04/2018 [en ligne] Kamm & Associates: fda-consultant.com [en ligne]
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biotechnology-derived actives substances and data to be provided in the regulatory
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[13] European Medicines Agency, Guideline on process validation for finished products –
information and data to be provided in regulatory submissions, novembre 2016, consulté le
25/01/2018 [en ligne] https://www.ema.europa.eu/documents/scientific-guideline/guideline-
process-validation-finished-products-information-data-be-provided-regulatory-
submissions_en.pdf
91
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de santé sous température dirigée (5°C +/- 3°C), Octobre 2012, consulté le 22/06/2018 [en
ligne] http://www.ordre.pharmacien.fr/Communications/Publications-
ordinales/Recommandations-relatives-au-transport-des-produits-de-sante-5-C-3-C
[31] European Medicines Agency, Guideline on process validation for the manufacture of
biotechnology-derived active substances and data to be provided in the regulatory
submission, avril 2016, consulté le 10/06/2019 [en ligne]
https://www.ema.europa.eu/en/documents/scientific-guideline/guideline-process-validation-
manufacture-biotechnology-derived-active-substances-data-be-provided_en.pdf
Sources secondaires :
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production», in L’usine Nouvelle, article du 28/04/2016, consulté le 07/04/2018, [en ligne]
https://www.usinenouvelle.com/article/les-resultats-du-nouveau-stallergenes-plombes-par-ses-
difficultes-de-production.N388976
[3] Gouzik Astrid, « Stallergenes à l’arrêt, les patients allergiques se tournent vers son
concurrent ALK », in L’usine Nouvelle, article du 11/01/2016, consulté le 07/04/2018, [en
ligne] https://www.usinenouvelle.com/article/stallergenes-a-l-arret-les-patients-allergiques-se-
tournent-vers-son-concurrent-alk.N372977
92
[4] Eucher Philippe, « La Thalidomide. Lorsque l’Histoire doit éclairer l’avenir », in Louvain
Medical, p28 à 37, [en ligne] https://thalidomide.ca/wp-content/uploads/2017/12/thalidomide-
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[11] Rédaction, « Révision de l’annexe 15 : les ICH imposés » dans Industrie Pharma, article
du 01 mai 2014, consulté le 08/04/2018 [en ligne] https://www.industriepharma.fr/revision-
de-l-annexe-15-de-nouveaux-concepts-de-validation,54656
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Médicament, rapport de septembre 2014, 33 pages, [en ligne]
https://www.leem.org/sites/default/files/Biom%C3%A9dicaments-etat-des-lieux-2014.pdf
[15] Johnson A. (et al.) « Training for Biotech Manufacturing Operator Competence », dans
Biophorum Operations Group, 2016, consulté le 22/09/2018 [en ligne]
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[17] Pelletier Lionel, « Data Integrity : vers la mise en place d’un Data Management », dans
La Vague n°57, Avril 2018, p27 à 30, consulté le 04/05/2018 [en ligne] https://a3p.org/wp-
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[18] Charbon Philippe, « Le lien entre réglementation, système qualité et Data Integrity »,
dans La Vague n°57, Avril 2018, p27 à 30, consulté le 04/05/2018 [en ligne]
https://a3p.org/wp-content/uploads/2018/04/LAVAGUE_57_DEF.pdf
[20] Caporal-Gautier J., Nivet J.M., « Guide de validation analytique, rapport d’une
commission SFSTP, I. Méthodologie », dans Banque de Données Santé Publiques (BDSP),
Août 1992, p205 à 239, consulté le 26/02/2018 [en ligne]
http://www.bdsp.ehesp.fr/Base/Details?equation=guide%20validation%20analytique&start=1
[22] Laban Frédéric, « Stratégie de validation des procédés de nettoyage des équipements de
production en industrie pharmaceutique », dans La Vague (Cahier Pratique), n°38, Juin 2013,
8 pages, consulté le 23/05/2018 [en ligne] https://a3p.org/wp-
content/uploads/2013/06/article_scientifique_vague38_0pdf_articles_38pdf3.pdf
[25] Michel Etienne, « Health-based approach implementation for setting limits in cleaning
validation for Vaccines/Biotech », dans La Vague n°54, Juillet 2017, p41 à 43, consulté le
10/06/2018 [en ligne] https://a3p.org/wp-content/uploads/2017/07/LAVAGUE_54.pdf
[27] Pluta, Paul L., «FDA Lifecycle Approach to Process Validation, What, Why and How? »,
dans Journal of Validation Technology, Printemps 2011, p51 à 61, consulté le 26/05/2018 [en
ligne] https://pdfs.semanticscholar.org/f6cc/1e0c331dd90e91031227df9f8bfb370a6820.pdf
[28] Bozzone S. (et al.), « Process Validation : A Lifecycle Approach », dans Parenteral Drug
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[29] Ball C. (et al.), « Continued Process Verification: An Industry Position Paper with
example plan », dans Biophorum Operations Group, 2014, consulté le 15/09/2018 [en ligne]
https://www.biophorum.com/wp-content/uploads/2018/04/CPV-Case-Study-Interactive-
Version.pdf
94
Annexes
95
Annexe 1 : Requis des BPF et composantes entrant dans le procédé de fabrication d’un
médicament
FLUX PRODUIT
MATIERES VALIDATION DES METHODES ANALYTIQUES FABRIQUE
AFFAIRES
SYSTEMES DES INFORMATISES
REGLEMENTAIRES
PHARMACOVIGILANCE
QUALIFICATION DU PERSONNEL
Etape 3 Vérification
continue du procédé de
fabrication
La stabilité d’un médicament est son aptitude à conserver ses propriétés physiques,
chimiques, microbiologiques et biopharmaceutiques dans des limites préalablement établies.
Les données de stabilité sont des éléments clef du dossier soumis aux autorités de santé. Elles
sont réalisées au minimum sur trois lots issus du procédé de fabrication à échelle commerciale.
Le tableau ci-dessous détails le contenu d’une étude de stabilité.
Etapes Attendus
Elle est à établir sur la base :
- des connaissances du produit et de son utilisation
- des attributs qualité indicateurs de la stabilité
- du conditionnement et du système de fermeture
- des conditions de stockage recherchées
- du nombre de lots disponibles
Définition de Elle nécessite de fixer :
la stratégie - le conditionnement, le ratio volume/surface, le système de fermeture
- le type et la durée d’étude de stabilité (long terme, accélérée, stressée)
- les conditions de l’étude (température, humidité…)
- la taille des échantillons
- le nombre d’échantillons
- des méthodes analytiques adaptées
- les critères d’acceptation de l’étude
- la fréquence des contrôles
- nombre d’échantillons fixés dans le protocole
Gestion des - étiquetage adapté
échantillons - placés dans les conditions appropriées
- gestion des échantillons back-up (échantillons réserves ou de secours)
- conditionnement et système de fermeture fixés dans le protocole
- enregistrement du remplissage
Gestion des - enregistrement des enceintes de stockage (qualifiées)
conditions - enregistrement des entrées et sorties des enceintes
- enregistrement de la température et de l’humidité (et autres paramètres)
- enregistrement de la durée de stockage
- fréquences des analyses fixées dans le protocole
- méthodes analytiques adaptées pour le suivi des indicateurs de stabilité
- exemples de tests à réaliser
Contrôles
- physiques (ex : apparence, coloration)
- chimiques et biologiques (ex : dosage, pH, produits de dégradation)
- microbiologiques (ex : stérilité, charge bactérienne, pyrogène, endotoxine)
- critères d’acceptation fixés dans le protocole
Conclusion
- analyse des données obtenues sur l’ensemble des lots
99
Etapes Attendus
- description et comparaison des équipements et des zones du site receveur
Evaluation - description de la taille d’un lot sur le site source et sur le site receveur
du transfert - description et disponibilité de la documentation support
- requis selon l’avancement du développement du procédé de fabrication
- rédaction d’un plan de transfert
- établissement d’une analyse de risque
Mise en place
- protocole de transfert de technologie
du plan de
- avec les objectifs, responsabilités, instructions et critères d’acceptation
transfert
- transfert des méthodes analytiques associées (selon protocoles associés)
- formation du site receveur
- rapport de transfert de technologie
Approbation - évaluation des résultats
de transfert - atteinte des critères d’acceptation
- approbation par le site source
100
Annexe 6 : Exemple d’un résumé des requis de validation pour chaque étape de la
validation du procédé de fabrication
BERLAND, Amandine
Activités de qualification et de validation dans l’industrie pharmaceutique.
Exemple de mise en œuvre ; validation d’un procédé de fabrication d’un
anticorps monoclonal.
Mots-clés :
Industrie Pharmaceutique – biotechnologie – qualité
qualification – validation – validation de procédé