La Gestion Du Périmètre de L
La Gestion Du Périmètre de L
La Gestion Du Périmètre de L
A – Concepts
L’entité est un ensemble de moyens mis en œuvre pour mener à bien une mission :
Cette entité peut être composée d’un ensemble juridique unique (entreprise, mairie,
coopérative, association) qui entretient avec l’extérieur des rapports strictement
contractuels. Ce peut être aussi une entité composée d’une société – mère, tête de groupe,
de filiales mères, têtes de sous-groupes et de sous-filiales contrôlées sur lesquelles l’entité
centrale exerce un contrôle économique quasi-total par le biais d’un contrôle financier et ce
malgré une autonomie juridique complète, d’un réseau de partenaires souvent contrôlés
économiquement (concessionnaires, sous-traitants, franchisés) dont les relations avec
l’entité, s’inscrivent dans un contexte contractuel.
La société mère peut également posséder un certain nombre de participations minoritaires
ou avoir signé un certain nombre d’accords de coopération avec d’autres entités, qu’il existe
ou non une structure juridique ad hoc (GIE, société en participation, association).
Le périmètre (du Grec perimetros) signifie ligne qui délimite le contour d’une figure plane.
Le contour est souvent difficile à déterminer car les frontières sont souvent floues.
- Les politiques de coordination mises en œuvre par une organisation et visant à faire
assurer tout ou partie d’une fonction de l’entité par une ou plusieurs entités
spécialisées, celles-ci opérant sous les instructions de l’entité centrale et cette
dernière assurant le suivi et la supervision (concessions, franchises, sous-traitance
stable ou dynamique, gestion déléguée, accords de facilities management).
La complexité des relations, induit des problèmes spécifiques dans la mise en œuvre d’un
contrôle de gestion capable d’assurer le pilotage d’une telle entité. Ce pilotage est
normalement assuré par l’entité centrale (société mère, mairie, association, coopérative
selon le cas).
B -Le contrôle de gestion dans la mise en œuvre des politiques de gestion du périmètre
Ces sous-entités peuvent être des fonctions, des divisions produits ou marché organisées en
filiale ou non, des unités opérationnelles, des projets, une activité menée en partenariat
(GIE, JV, syndicat intercommunal) ou réseau de concessionnaires ou de franchisés.
Les projets d’investissements, sont souvent décidés par la société mère (caractère
stratégique, puissant levier de contrôle sur l’activité de la filiale ou de l’entité partenaire). La
décision reste donc centralisée et fait l’objet de procédures spéciales :
a - Définition
Le prix de cession interne est le prix qui valorise les prestations entre les centres de
responsabilité « vendeurs » et les centres « acheteurs ».
Le prix de cession interne est une technique de transfert de résultats, à forte incidence
fiscale dans une « firme internationale ».
Selon l’OCDE, les prix de transfert (transfer prices) sont « les prix auxquels une entreprise
transfère des biens corporels, des actifs incorporels, ou rend des services à des entreprises
associées ». Le prix de transfert se définit comme un prix de transactions entre des sociétés
d’un même groupe et résidentes d’états différents : ils supposent des transactions
intragroupes et le passage d’une frontière.
Prix de cession interne et de transfert sont souvent confondus. Le premier est une approche
contrôle de gestion alors que le second est davantage centré sur le juridique.
Les prix de cession interne sont des outils d’aide à la décision en vue de procéder à une
allocation optimale des ressources et ainsi de maximiser le profit de la firme. Ils doivent
inciter les responsables de centres à réaliser des gains de productivité afin que la firme reste
compétitive.
Les prix de cession incitent à la convergence des objectifs de la firme et de ses membres
mais ils ne doivent pas orienter les responsables des centres de profit vers des décisions qui
améliorent leur propre résultat au détriment du résultat global de la firme.
Les prix doivent permettre de juger de façon objective la gestion à long terme des
responsables des centres de profit.
Les groupes « s’arrangent » via les prix de transfert, pour concentrer leurs bénéfices dans les
pays à faible fiscalité, les filiales situées dans ces états vendant très cher aux autres,
générant ainsi peu de bénéfices.
Le prix de cession interne peut revêtir de multiples formes en fonction des choix de la
Direction. Elle peut imposer :
- Fixation autoritaire du prix de cession interne (mésentente des centres, commandes
exceptionnelles, absence de référence / historique en matière de fixation du prix de
cession interne) ;
- Liberté de négociation.
Le prix du marché
Cette pratique permet d’inciter les centres de profit concernés à une attitude d’entre-
preneur en permettant des choix économiques réalistes.
Cela suppose des produits banalisés dont les approvisionnements sont aisés et le prix de
référence connu. Dans ce cas, l’utilisation du prix du marché comme prix de transfert pousse
le centre « vendeur » à une efficience identique à celle du marché puisque le centre « client
» peut s’approvisionner librement et à un coût connu à l’extérieur.
Le prix du marché peut être considéré comme une référence en cas de fonctionnement
normal du marché, mais il peut arriver que le marché soit en période de surcapacité. Dans ce
contexte, les entreprises extérieures, dans un souci de rentabilisation de leurs propres
installations, proposent leurs produits à un prix proche de leur coût marginal.
Le moyen d’assurer à la division vendeuse une certaine pérennité est de lier les deux
divisions, l’acheteuse et la vendeuse, par des engagements pluriannuels de livraisons/
achats sur la base d’un prix du marché à moyen terme, contrats qui doivent prévoir les
modalités d’indexation de ce prix.
Cette solution semble également nécessaire quand le centre vendeur doit investir pour satis-
faire les besoins du centre acheteur.
Dans ce cas, c’est à la direction générale de définir les modalités de cession (prix et condi-
tions de révision de ce dernier) et d’arbitrer des conflits éventuels.
Les coûts
Le coût réel
L’utilisation de coûts réels pour valoriser les prestations entre centres, bien qu’il puisse
apparaître simple et « naturel », n’est pas à retenir car il ne permet pas la localisation des
responsabilités.
En effet, le coût réel transfère l’efficience ou l’inefficience du centre vendeur vers celui qui
reçoit la prestation.
C’est pourquoi le coût réel est rarement retenu comme prix de cession interne pour
juger de la performance des centres de responsabilité et bien qu’il paraisse « évident
» dans les transferts entre centres productifs, compte tenu de ses liens avec la
comptabilité de gestion.
- Les centres sont obligés de travailler ensemble parce que le centre client n’a pas de
liberté en matière d’approvisionnement (pas de partenaires de rechange possibles
tant en interne qu’en externe.
PARTIE La méthode du coût variable standard élimine l’inconvénient décrit (à savoir
l’absorption des charges fixes), mais les charges de structure restent alors, en totalité, à la
charge du centre fournisseur ce qui peut être problématique si la part des charges fixes est
prépondérante dans l’entité.
Pour éviter les inconvénients évoqués, il est possible de mettre en œuvre une solution peu
pratique mais plus juste : le prix de cession est égal au coût variable standard plus un
forfait.
Cette pratique conduit le centre « acheteur » à acquérir au moins les quantités budgétées,
tout en maintenant la justesse de la classification des charges au sein de l’entreprise.
Quelquefois, ce forfait peut, outre l’abonnement des charges de structure, comprendre une
marge quand le centre acheteur est un centre de profit et qu’il ne possède pas d’autres
sources d’approvisionnement.
Dans ce cas, les services centraux définissent les modalités de fonctionnement des transferts
entre les centres ; mais alors la règle de l’autonomie de gestion des centres concernés n’est
plus respectée.
La méthode du coût marginal est celle provenant de la théorie économique et qui est
mobilisée en contrôle de gestion en cas de commande supplémentaire.
Le coût d’opportunité
Ne prendre en compte que les coûts « positifs » revient à considérer que l'entité dispose de
capacités non utilisées, qu’elles ne pouvaient être affectées à aucune autre activité, et qu’il
serait possible de s’en séparer si la prestation interne n’a pas lieu et qu’aucun autre client
profitable n’est envisageable.
Dans les faits, très souvent, la prestation interne oblige à renoncer à une recette : dans cette
perspective, le vrai coût est la perte de recette, c’est-à-dire le manque à gagner, donc le
coût d’opportunité.
En règle générale, les méthodes fondées sur les coûts sont préconisées pour les transferts
entre centres productifs principalement quand il n’existe pas d’autres sources possibles
d’approvisionnement ou quand la direction générale décide, pour des raisons stratégiques,
de privilégier un approvisionnement interne.
L’écart entre le prix versé et le prix reçu coïncide avec le coût payé par l’entreprise au titre
de la politique de groupe puisque les centres concernés sont obligés de travailler
conjointement – sans autre possibilité.
Il n’existe pas une méthode préférable aux autres et seule la nature de l’objectif poursuivi
aide au choix de la méthode de fixation du prix de cession adapté.
La fixation des prix de cession soulève donc un certain nombre d’interrogations sur le rôle
assigné à ces prix de transfert par la direction générale. S’agit-il :
• Des produits pour lesquels il n’existe pas de marché intermédiaire ou que l’entreprise ne
veut pas externaliser pour des raisons de confidentialité technique : pour ces produits, il
propose un prix de cession égal à un coût plus une marge.
• Des produits qui peuvent à terme être sous-traités : il faut auparavant rentabiliser les
inves- tissements effectués ; dans ce cas, le prix du marché à long terme doit être retenu car
il incite le centre de profit à se mesurer à l’extérieur.
• Des produits qui peuvent être immédiatement sous traités sans mise au rebut des installa-
tions car elles sont peu spécialisées. Le prix de cession doit être le fruit d’une négociation
entre les centres autour d’un prix égal soit à :
Les méthodes fondées sur le prix du marché sont plutôt utilisées dans des entreprises où les
entités responsables ont peu de complémentarité et où les directions générales laissent aux
unités décen- tralisées une large autonomie de gestion.
La nature de la stratégie
Sur la base d’une étude empirique, R. Eccles(1) définit un lien entre types de stratégie et
politique de prix de cession internes :
Un groupe faiblement diversifié et peu intégré (entreprise centrée sur un produit ou une
seule gamme de produits, par exemple) n’aura que peu de raison d’utiliser les prix de
cession interne hormis, peut - être pour la valorisation des transferts des filiales de
production aux filiales de commercialisation. Cette valorisation se fera alors au coût standard
de production.
Conclusion
La définition du prix de cession interne est le moyen de mettre en œuvre les préoccupations
précédentes : les choix retenus sont forcément contingents puisque les finalités des Direc-
tions générales sont différentes.
- Un sous-système « comptable » utilisable pour les besoins locaux des filiales (impôts,
demandes de crédit, obligations juridiques) ;
- Un sous-système « financier » utilisé pour la consolidation des comptes de l’entité et
évoluant selon les normes définies par le groupe ;
- Un sous-système de gestion permettant de contrôler la déclinaison de la « stratégie
groupe » dans les filiales et les autres entités liées au groupe mais aussi de vérifier la
qualité du management des équipes de direction. Son contenu est défini librement, des
indicateurs comptables et financiers y figurent souvent (CA, résultat, coûts, ROI,
EVA…part de marché, délai de livraison).
Un groupe gérant des métiers différents présentera un reporting et des indicateurs différents.
Le reporting sera beaucoup plus homogène dans le cas d’un groupe très intégré, à métier
unique.