Leciel Soncosmique
Leciel Soncosmique
Leciel Soncosmique
Yaël Nazé
Harmonie pythagoricienne
Toute note est caractérisée par quatre propriétés : la hauteur, la durée, l’intensité,
et le timbre. La durée permet de savoir si le son est court ou long ; l’intensité si le son
est fort ou faible ; le timbre permet de reconnaître un « la » produit par un violon d’un
« la » produit par un piano1. La hauteur, elle, est liée à la fréquence et permet de distin-
guer un son aigu (haute fréquence) d’un son grave (basse fréquence). Elle dépend de la
taille : ainsi, un tuyau d’orgue ou une corde deux fois plus longs émettront un son de
fréquence deux fois plus faible – une relation connue depuis l’Antiquité.
Toutes les fréquences ne sont pas égales, cependant. Les Anciens avaient remar-
qué que certaines associations de notes étaient particulièrement plaisantes à l’oreille.
Ainsi, Pythagore aurait porté au pinacle l’octave et la quinte. Une octave est l’intervalle
entre une fréquence et son double ; la quinte entre une fréquence et celle qui vaut une
fois et demie cette valeur2. Partant de là, il établit la gamme pythagoricienne : on part
d’une fréquence fondamentale, par exemple 1, que l’on multiplie par 3/2 ; on multiplie
le résultat par 3/2 (on obtient donc [3/2]² ou 9/4), puis encore par 3/2,… On répète
l’opération douze fois de suite jusqu’à retomber (presque) sur un multiple d’octave, car
[3/2]12 est proche de 27, la septième octave du 1 de départ. Un coup de chance numé-
rique, qui semble être très signifiant pour nos numérologues pythagoriciens. Toutefois,
sept octaves, ça fait beaucoup. Difficile de reproduire cela avec un ensemble de cordes
vibrantes ou de tuyaux d’orgues (le plus grand devant être sept fois plus grand que le
plus petit !). Du coup, pour revenir plus raisonnablement sur une seule octave (soit avec
des valeurs entre 1 et 2 dans notre exemple), l’idée est de diviser par deux chaque fré-
quence obtenue, autant de fois que nécessaire. Cela complique un peu les choses, mais
au final, on se retrouve avec douze notes possibles, dont sept de base : do, do#, ré, ré#,
mi, fa, fa#, sol, sol#, la, la#, si – on retombe ensuite sur le do de l’octave supérieure.
1
Le timbre dépend en fait du contenu en harmoniques du son produit par l’instrument.
2
À noter : il existe aussi la quarte (rapport de 4/3) ; le ton est le rapport (9/8) entre quinte et quarte et
l’octave vaut la combinaison d’une quinte et d’une quarte (car 3/2*4/3=2).
On connaît donc diverses mises en parallèle, tats pour la science astronomique ? En fait, cette
par exemple : recherche d’harmonie donna lieu à une décou-
• Chez Boèce : ré pour la Lune, do pour verte importante, par Johannes Kepler. Ce der-
Mercure, si pour Vénus, la pour le Soleil, sol nier était fasciné (faut-il écrire obsédé ?) par
pour Mars, fa pour Jupiter, mi pour Saturne. l’idée d’un cosmos harmonieux. Tout au long
• Dans le morceau médiéval Naturalis de sa carrière, il tenta de trouver les proportions
concordia vocum cum planetis3 : ce chant du Système solaire. Il commença par emboîter
de type grégorien passe en revue toutes les des polyèdres réguliers pour simuler les écarts
planètes et les sons associés, se concentrant entre sphères planétaires, mais ce modèle ne
sur la symbolique du chiffre sept ; il utilise s’avéra pas très bon – il donnait bien le nombre
fa pour les étoiles, mi pour Saturne, ré pour maximum d’objets (les 6 planètes connues
Jupiter, do pour Mars, si pour le Soleil, la alors) mais les distances moyennes relatives
pour Vénus, sol pour Mercure, fa pour la n’étaient qu’approximativement reproduites
Lune – et silence pour la Terre. et il n’y avait aucune contrainte sur l’excen-
Tout cela peut certainement mener à tricité des orbites. Kepler finit par se tourner
de la musique intéressante, mais quid des résul- vers… la musique ! Il envisagea d’abord des
70 - Le Ciel, février 2016
Les problèmes ne sont pas oubliés non plus, no- dont le personnage principal n’est pas étranger
tamment dans Space Junk15 de Devo qui évoque à un extraterrestre androgyne…
les débris qui encombrent notre espace ! Autre « classique » : l’astrologie…
Cela ne s’arrête évidemment pas Il existe de multiples chansons baptisées
aux missions réelles car une fois la porte vers zodiaque, mais aussi toute une symphonie
l’espace franchie, plus rien ne pouvait arrêter « astrologique » : Planets17, de Gustav Holst.
l’imagination ! Les voyages de fiction se sont Commencée juste avant le début de la première
donc aussi multipliés en musique, par exemple guerre mondiale et jouée pour la première fois
dans 2000 lightyears from home des Rolling juste après sa fin, cette suite comporte sept
Stones, 39 de Queen, trois albums de Brave morceaux, une par planète. Leur ordre (Mars,
Saint Saturn, Titan de Hammerfall, Space Vénus, Mercure, Jupiter, Saturne, Uranus,
Truckin’ de Deep Purple, Planet Caravan de Neptune) ne correspond pas à l’éloignement
Black Sabbath, le fameux The final Countdown au Soleil ou à des tailles (dé)croissantes, mais
d’Europe, mais aussi… Outer Space Girls des aurait été choisi en fonction de critères astro-
Spice Girls. Pour être juste, l’aventure spatiale logiques (difficile de dire quoi exactement car
imaginaire avait même commencé avant, avec plusieurs interprétations circulent). Les thèmes
Il Mondo della Luna (un opéra-bouffe dont associés n’ont rien à voir non plus avec les
le livret, écrit par Goldoni, a été adapté plu- astres réels : Vénus apporte la paix, Mars la
sieurs fois, notamment par Galuppi, Haydn, guerre, Saturne représente la vieillesse, Jupiter
et Paisiello – un thème similaire a été abordé est gai, Mercure ailé, et Neptune mystique. La
par Janacek pour le Voyage dans la Lune de Mr partition est en fait écrite pour tenter de parta-
Broucek) ! ger les émotions associées à ces objets dans la
Le champion incontesté dans ce mythologie gréco-romaine et l’astrologie. Pour
domaine reste cependant le caméléon David l’astronomie, on repassera… Par contre, cette
Bowie. Son célèbre Space Oddity16 est le pre- symphonie est très populaire. Régulièrement
mier véritable succès public de Bowie. Cette jouée, elle marque les esprits, de son inquiétant
chanson est sortie en 1969, juste après l’atter-
rissage d’Apollo XI, et elle devint si connue
qu’elle donna son titre au deuxième album
de l’artiste sur lequel il figurait (sorti initiale-
ment sous le titre « David Bowie »). Il s’agit
en fait d’un dialogue entre « Ground Control »,
l’équivalent du fameux Houston de la NASA,
et l’astronaute Major Tom. Les vérifications
s’enchaînent alors que le décompte s’égrène,
mais un problème surgit une fois en orbite…
Bien sûr, certains disent que sous la mission
spatiale se cache en fait le drogué qui prend sa
dose (version accréditée par Bowie lui-même
dans sa chanson Ashes to Ashes) mais certains
ont pris le parti spatial – le chanteur allemand
Peter Schilling a ainsi sorti Major Tom (coming
home)16 en 1983, où l’astronaute se doute d’un
problème durant le décompte puis, reprenant là
où Bowie avait laissé Tom, raconte sa chute vers
la Terre. Bowie ne s’arrêtera pas là : en 2002, il
présente I took a trip on a Gemini spaceship, en Cover de Space
1996 Hallo Spaceboy, et en 1972 The Rise and oddity.
Fall of Ziggy Stardust and the Spiders of Mars, (wikipedia)
74 - Le Ciel, février 2016
début résolument martial à sa fin véritablement deux « mondes » qui viennent d’entrer en colli-
céleste avec le chœur et la harpe qui montent sion… pour donner naissance à une supernova
vers des aigus dans un decrescendo parfait. ou un sursaut gamma ? Les rockeurs ne l’ont
Seul problème : il faut un large orchestre pour la pas précisé… Le compositeur Mike Oldfield,
jouer… quoiqu’au début, Holst l’ait composée lui, vous propose dans Saved by a Bell19 de
pour deux pianos et un orgue ! Plus amusant : regarder dans son télescope cette nuit, en espé-
la symphonie a été complétée – en 2000, Colin rant que le ciel reste dégagé, pour observer la
Matthews ajoute Pluton, tandis qu’en 2006, Voie lactée, Jupiter, Saturne, diverses galaxies
quatre morceaux liés à des astéroïdes ont été – un programme typique pour un astronome
commandés par le philharmonique de Berlin. amateur ! – le tout passant très vite dans l’ocu-
Enfin, celui qui ne connaît pas l’œuvre lui trou- laire… Flûte, il a oublié de brancher le moteur
vera un air de ressemblance avec les musiques d’entraînement de son télescope ! Côté clas-
de films – comme Star Wars, par exemple. C’est sique, Reginald Smith-Brindle a tenté de faire
normal : les compositeurs hollywoodiens s’ins- un portrait de la galaxie d’Andromède dans
pirèrent de Holst ! son M31 tandis que David Bedford relate ses
Parmi les morceaux inspirés par le observations du chasseur céleste dans Sword of
ciel, on trouve aussi les souvenirs d’observa- Orion – ce passionné d’astronomie a d’ailleurs
tions, citons-en deux. Le groupe britannique composé de nombreux morceaux teintés de ciel
Iron Maiden propose avec When two worlds (comme A Dream of the Seven Lost Stars; Star
collide18 une chanson décrivant assez précisé- Clusters, Nebulae and Places in Devon; Some
ment le travail des astronomes : observation stars above magnitude 2.9; Star’s end).
d’un changement de luminosité, vérification Enfin, il y a les astres et les concepts
des coordonnées, mais au final pas d’erreur de astronomiques. On trouve ici aussi pléthore
calcul, d’où mise sur pied d’une théorie – ce sont de partitions… Quelle que soit leur qualité
intrinsèque, nous éviterons ici les nombreuses
compositions où l’astronomie n’est qu’un pré-
texte, une analogie utilisée juste pour un vers –
comme pour les Trous noirs d’Amanda Lear et
de Muse (analogie du compagnon cannibale) ou
de Lindsay Lohan (lieu où disparaît l’amant),
l’éclipse totale du cœur de Bonnie Tyler en
pleine crise amoureuse ou celle des yeux de
Samson devenant aveugle chez Haendel…
Oublions l’astronomie citée sans raison évi-
dente (Astronomy de Metallica). Passons aussi
rapidement sur la longue tradition musicale liée
aux astres divinisés. Vu le surnom de son patron
(le Roi-Soleil), le compositeur Jean-Baptiste
Lully a produit énormément de musique de ce
genre : opéra Phaéton, entrée d’Apollon dans
Les Amants Magnifiques, soleil levant du Ballet
de la Nuit, ballet des planètes autour du sou-
verain-centre de l’Univers dans le Ballet des
Muses… Il est ici amusant de noter que le roi
lui-même tenait souvent le rôle-titre, comme le
montre le film Le Roi Danse pour les deux pre-
Gustav Holst photographié par Herbert miers morceaux cités 20.
Lambert. Jetons plutôt une oreille vers des
(National Portrait Gallery) morceaux où il y a vraiment de l’astronomie…
février 2016, Le Ciel - 75
constellation, mit également en musique le film non les notes mais bien leur rythme – la mu-
IMAX consacré aux rovers martiens Spirit et sique résultante sera donc un tam-tam plus ou
Opportunity (Roving Mars) et un texte de Brian moins rapide suivant les cas. La hauteur de la
Greene sur les trous noirs et le temps dans note est ici choisie sans critère astronomique,
Icarus at the edge of time. Impossible de le rater mais l’amplitude relative des rythmes est de
dans la sphère musico-astronomique ! Mais qui nouveau empruntée au signal céleste. Dans
oserait le contredire quand il déclare « I believe ce cadre, il faut citer le Noir de l’étoile29, de
there is no single experience in the world which Grisey. Ce morceau est écrit pour 6 percussion-
tells us more than the vastness of space, and nistes disposés à des endroits différents, parmi
the innumerable heavenly bodies. And thus the le public. Le concert commence avec un texte
stars form a bond between us all - regardless of de l’astrophysicien Jean-Pierre Luminet sur
country, nationality, regardless even of time. » les pulsars, et continue avec les 6 ensembles
ainsi que « Scientists and artists are high on my de percussions, jouant tantôt séparément tan-
list of courageous men and women who have tôt ensemble. La partition se fait exemplative,
changed the world in which we live. » faisant entendre tant des rythmes réguliers que
les irrégularités (en rythme et en amplitude)
L’appel des sphères typiques de ces phares célestes. Par deux fois,
Il existe enfin une dernière catégo- les musiciens s’arrêtent, pour laisser entrer les
rie de musique « céleste », celle utilisant des invités : deux pulsars dont les signaux radios
données astronomiques. Le cas le plus connu ont été convertis en son (sans changer leur fré-
concerne les variations périodiques. En effet, quence, cependant). Le premier est le pulsar de
la luminosité de certaines étoiles variables est Vela, pré-enregistré, tandis que le second pulsar
modulée selon une ou plusieurs fréquences tan- doit, lui, intervenir « en direct » – à Strasbourg
dis que les signaux envoyés par les pulsars, ces et Bruxelles, c’était PSR 0329+54 observé par
cadavres d’étoiles, se répètent régulièrement le radiotélescope de Nançay. Peu de pulsars
car ces objets se comportent comme des phares. peuvent en fait convenir pour ce genre d’exer-
Il existe plusieurs façons de transformer les fré- cice (il faut un signal stable et fort, avec une
quences observées des variations lumineuses fréquence dans la zone audible) mais en plus,
en musique. Par exemple, on peut considérer ils contraignent souvent fortement l’horaire
que ces fréquences correspondent directement du concert. Ainsi, PSR 0329+54 n’est obser-
à des fréquences sonores, à un facteur multi- vable que durant une demi-heure au-dessus
plicatif près, car il faut que la note résultante de Nançay, parfois tôt le matin, parfois tard
soit audible par les humains. Si l’objet présente le soir, et seulement à certains moments de
plusieurs fréquences, on se retrouve alors avec l’année – il faut donc bien calculer son coup !
quelques « notes », dont l’amplitude relative Après l’intervention de ces « invités », les per-
est fixée à celle enregistrée pour le signal stel- cussionnistes leur répondent, mêlant signaux
laire. Certains utilisent ensuite ces accords célestes et musique humaine. Le tout se déroule
comme base pour composer un morceau27 – si dans une ambiance feutrée, avec lumières mini-
l’on aime ce jeu, on peut s’amuser à créer un males et décor sombre, en accord avec le titre
véritable orchestre « stellaire » en combinant de l’œuvre.
les « notes » de différents objets…. D’un autre On peut aussi jouer avec des signaux
côté, si l’amplitude du signal mesuré change non périodiques – il existe en fait des milliers
avec le temps, on se retrouve directement avec d’exemples de sonification de données30. Ainsi,
une mélodie céleste, comme pour les pulsations les variations de densité de particules mesurées
solaires transposées dans le régime audible et par Voyager ou celles du nombre d’impacts de
utilisées par Stephen Taylor pour Heart of the grains de poussière par Cassini lors de sa traver-
Sun28. sée des anneaux ont été convertis en fréquences
Autre possibilité : considérer que les sonores : plus il y en avait, plus c’était aigu.
variations lumineuses périodiques fournissent Ce genre de données, en provenance des sondes
78 - Le Ciel, février 2016
Le début de la 8e
étude australe de
Cage.
(wikipedia)
février 2016, Le Ciel - 79
My telescope looks out Into the stars tonight A it can whizz As fast as it can go, the speed of light,
little speck of light Seems twice the size tonight you know Twelve million miles a minute and that’s
The calculations are so fine Can it be growing the fastest speed there is. So remember, when
all the time? Now I can’t believe it’s true And I you’re feeling very small and insecure How amaz-
don’t know what to do For the hundredth time I ingly unlikely is your birth And pray that there’s
check the declination. Now the fear starts to grow intelligent life somewhere up in space ‚Cause it’s
Even my computer shows There are no errors in bugger all down here on Earth.
the calculations. Now it’s happened take no other 22 https://vimeo.com/26621984 Extrait des
view Collision course, you must believe it’s true paroles : Heaven, heaven’s bodies Whirl around
Now there’s nothing left that we can do. me make me wonder And they say back then our
19 https://www.youtube.com/ universe wasn’t even there Until a sudden bang
watch?v=5S53DH8Uw-k Extrait des paroles : and then there was light, was sound, was matter
Would You Like To Look Through My Telescope? And it all became the world we know.
The Milky Way’s A Fine Sight To See. All Around 23 https://www.youtube.com/
Our Universe, We Try So Hard To View What’s watch?v=gRPKQ9XWCv0 Extrait des paroles :
New. Make A Trip Down To Sagittarius And Take When your eyes pause on the ball That hangs on
A Spin By Some Nebula. I Hope The Sky Stays the third branch from the star, You remember why
Clear For Us, The Night Goes On So Far In Stars. it is dark And why it gets light again. The Earth,
… Shining Like Bright Diamonds, The Galaxies. like the heart, slopes in it’s seat And, like that, it
Jupiter And Saturn Spin By. Passing By Compan- travels along an elliptical path Drawn into the
ions, They All Go Drifting By. They Fly! Carry Me darkness.
Down To See Aquarius. We’re Hoping To Meet A 24 https://www.youtube.com/
Shooting Star. I Can See There’s Going To Be A watch?v=wlNrQGmj6oQ (attention, il y a aussi
Message From Afar. How Close We Are. une longue partie instrumentale) Extrait des
À noter qu’Oldfield a aussi compose un album intitulé paroles : In the constellation of Cygnus, there
Music of the Spheres mais ce dernier est un jeu de mots lurks a mysterious, invisible force: the black hole
avec le nom de son label, Universal Music, plutôt que of Cygnus X-1...Six Stars of the Northern Cross In
quelque chose de lié aux notes célestes. mourning for their sister’s loss In a final flash of
20 https://www.youtube.com/ glory Nevermore to grace the night... Invisible to
watch?v=aGrZGFYZG18&gl=BE et https:// telescopic eye Infinity, the star that would not die
www.youtube.com/watch?v=SYHPNgSUIoE All who dare to cross her course Are swallowed
Le ballet des planètes a quant à lui été « repris » by her fearsome force Through the void To be de-
dans la comédie musicale Le Roi Soleil… stroyed Or is there something more? Atomized...at
21 https://www.youtube.com/ the core? Or through the Astral Door? To soar...
I set a course just east of Lyra And northwest
watch?v=buqtdpuZxvk Extrait des paroles : Just
of Pegasus Flew into the light of Deneb Sailed
remember that you’re standing on a planet that’s
across the Milky Way On my ship, the ‚Rocinante’
evolving And revolving at nine hundred miles an
Wheeling through the galaxies Headed for the
hour That’s orbiting at nineteen miles a second,
heart of Cygnus Headlong into mystery The x-ray
so it’s reckoned A sun that is the source of all our
is her siren song My ship cannot resist her long
power. The sun and you and me and all the stars
Nearer to my deadly goal Until the black hole
that we can see Are moving at a million miles
Gains control... Spinning, whirling Still descend-
a day In an outer spiral arm, at forty thousand
ing Like a spiral sea Unending...Sound and fury
miles an hour Of the galaxy we call the ‚milky
Drown my heart Every nerve Is torn apart...
way. Our galaxy itself contains a hundred billion
stars It’s a hundred thousand light years side to 25 https://www.youtube.com/
side It bulges in the middle, sixteen thousand light watch?v=8UwGl0Yk_jU
years thick But out by us, it’s just three thousand 26 « I’ve never felt that «reality» was well served
light years wide. We’re thirty thousand light years in an opera house. And I think this is even more
from galactic central point We go ‚round every true when the subject of the opera is based on
two hundred million years And our galaxy is only historical events. »
one of millions of billions In this amazing and 27 B. Ulas utilisa ainsi les pulsations de l’étoile
expanding universe. The universe itself keeps on Y Cam: https://soundcloud.com/bulash/aky-
expanding and expanding In all of the directions cam
82 - Le Ciel, février 2016