Book Meca
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MÉCANIQUE CLASSIQUE
Jimmy Roussel
2023
femto-physique.fr/mecanique
Cours de mécanique classique – femto-physique.fr
Jimmy Roussel, professeur agrégé à l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Rennes
Ce cours de mécanique classique s’adresse plus particulièrement à des étudiants de premier cycle universitaire
ou élèves des CPGE. Toutefois, au travers des compléments de ce cours, le futur enseignant pourra également
y trouver matière à réflexion et approfondissement.
Ce cours couvre les aspects fondamentaux de la mécanique newtonienne : notion de force, lois de Newton,
point de vue énergétique, moment cinétique, forces d’inertie etc. Par ailleurs, des sujets importants comme la
chute libre, l’oscillateur, les forces centrales, les solides sont également traités. On privilégie une présentation
naturelle en essayant d’éviter un formalisme trop abstrait comme celui des torseurs ou celui de la mécanique
analytique. Éventuellement, les aspects plus techniques sont abordés dans des compléments.
J’ai essayé le plus possible d’illustrer les différentes notions par des exemples ou de simples exercices. Mais
pour un entraînement plus poussé, j’invite le lecteur à se procurer les eBooks
▶ Mécanique classique – 1re partie – 60 exercices et problèmes corrigés ;
▶ et Mécanique classique – 2e partie – 60 exercices et problèmes corrigés.
disponibles à l’adresse payhip.com/femto
Enfin, je tiens à remercier vivement Quentin Vuillemard pour son rigoureux travail de relecture.
Jimmy Roussel
Table des matières
Preface iii
2 POSTULATS DE LA DYNAMIQUE 15
2.1 Lois de Newton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.2 Interactions fondamentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.3 Lois phénoménologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3 PROBLÈMES DE CHUTE 29
3.1 Principe d’équivalence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.2 Chute libre sans frottement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.3 Chute libre avec frottement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4 APPROCHES ÉNERGÉTIQUES 37
4.1 Concept d’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
4.2 Énergie mécanique d’un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.3 Bilan d’énergie pour un système de points . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
5 OSCILLATEURS MÉCANIQUES 51
5.1 Notion d’oscillateur harmonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
5.2 Résonances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
5.3 Effets anharmoniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
Annexes 137
A MÉTHODE DES PERTURBATIONS 139
A.1 Principe général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
A.2 Cas des oscillateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
11.1 Le référentiel terrestre est en rotation par rapport au référentiel géocentrique. . . . . . . . . . . 122
11.2 Déviation vers l’Est : forces en présence. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
11.3 Déviation vers la droite pour un corps en mouvement horizontal sur Terre. . . . . . . . . . . . . 127
11.4 Formation d’un cyclone dans l’hémisphère nord. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
11.5 Mouvement (très exagéré) horizontal du pendule dans l’hémisphère nord. . . . . . . . . . . . . 128
11.6 Paramétrisation du problème de Foucault . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
11.7 Représentation du champ de marée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
11.8 Influence de l’inclinaison de la Terre sur l’amplitude des marées . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
11.9 Influence de la Lune sur l’amplitude des marées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
3.1 Paramètres pour une bille d’acier lâchée dans l’air et dans l’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Principe de Causalité
3: L’irréversibilité du temps traduit la Autrement dit, le temps est irréversible3 : il n’est pas permis de remonter
course du temps, à ne pas confondre avec la
flèche du temps qui traduit l’irréversibilité
son passé. Enfin, cette course du temps produit de la durée, grandeur
de certains phénomènes. qui mesure l’éloignement dans le temps de deux événements. Si la date
𝑡 𝐴 repère l’événement A et 𝑡 𝐵 l’événement B, la durée
Δ𝑡 = 𝑡 𝐵 − 𝑡 𝐴
L’étalon seconde
La seconde est aujourd’hui réalisée avec une exactitude relative de
10−14 , à l’aide d’une horloge atomique, matérialisant la période de
transition dans l’atome de césium :
La seconde est la durée de 9 192 631 770 périodes de la radiation
correspondant à la transition entre les deux niveaux hyperfins de
l’atome 133 Cs dans son état fondamental.
NB : Initialement la seconde était définie à partir du jour solaire
moyen J par la relation 𝐽 = 86 400 s. Aujourd’hui, avec la définition de
l’étalon seconde, on a 𝐽 = 86 400 , 003 s.
L’espace
L’étalon mètre
Le mètre a connu en deux siècles quatre définitions successives :
d’abord lié à un système supposé invariable, la longueur du méridien
terrestre (1795), le mètre devient en 1889 associé à un bloc particulier
en platine iridié ; les progrès de la spectroscopie et de la physique
quantique conduisent à retenir en 1960 un multiple de la longueur
d’onde d’une radiation émise lors d’une transition électronique dans
l’atome de krypton. Enfin, depuis 1983 le mètre est défini à partir du
phénomène de propagation de la lumière dans le vide.
La distance parcourue par la lumière dans le vide pendant 1 seconde
vaut, par définition du mètre,
Vecteur position
−𝑟 (𝑡 ) = −
Par définition, le vecteur position est le vecteur →
−→
OM(𝑡 ).
Abscisse curviligne
M(𝑡 )
®
𝑥 (𝑡 ) = 𝑅 cos 𝜔𝑡
M avec 𝜔 = Cte •
𝑦 (𝑡 ) = 𝑅 sin 𝜔𝑡
𝑅
Nous avons vu que le point M décrit un cercle. Si l’on fixe une origine en
→
−
𝑢𝑦 𝜔𝑡 M0
M0 = (𝑅, 0), alors l’abscisse curviligne est liée à l’angle 𝜃 (𝑡 ) = 𝜔𝑡 :
•
→
−
𝑢𝑥 𝑥
𝑠 (𝑡 ) = 𝑅𝜃 (𝑡 ) = 𝑅𝜔𝑡
Définition
→
−𝑣 def →−
M = lim 𝑣 MM’
Δ𝑡→0
La vitesse est une grandeur qui mesure l’évolution de la position par
rapport au temps. Par ailleurs, cette grandeur est vectorielle car le →
−𝑣
M’ MM’
mouvement d’un point se caractérise par une direction et un sens, •
attributs des vecteurs d’espace. Si l’on note M, la position d’un point à M•
l’instant 𝑡 et M’ sa position à l’instant 𝑡 + Δ𝑡 , alors on peut définir un
trajectoire
vecteur vitesse correspondant au trajet MM’ :
−−−→
→
−𝑣 MM’ Figure 1.2 – Définition du vecteur vi-
MM’ = tesse.
Δ𝑡
Cette grandeur désigne le vecteur vitesse moyenne entre deux instants.
Cependant, cette quantité possède l’inconvénient de ne pas donner
d’information sur le mouvement entre 𝑡 et 𝑡 + Δ𝑡 . C’est pourquoi on fait
tendre la durée Δ𝑡 vers 0 pour définir le vecteur vitesse instantanée du
point M.
Insistons sur le fait que la vitesse est une notion relative à un référentiel
d’observation. Une fois le référentiel choisi, la vitesse d’un point ne
prend qu’une valeur à un instant 𝑡 . Cependant il existe différentes façons
d’exprimer le vecteur vitesse puisque l’on peut choisir différentes bases
de projection. Dans tous les cas, la vitesse scalaire ne dépend pas de la
6 1 CINÉMATIQUE DU POINT MATÉRIEL
−
→ du point M en mouvement dans le référentiel R. Le vecteur vitesse du
𝑢 𝑦
point M s’obtient en dérivant son vecteur position par rapport au temps :
•
−
→
𝑢 𝑥 𝑥 (𝑡 )
−𝑣 = d𝑥 →
→ − d→
−
𝑢𝑥 d 𝑦 →− d→
−
𝑢𝑦
M 𝑢 𝑥 + 𝑥 + 𝑢 𝑦 + 𝑦
Figure 1.3 – Système cartésien. d𝑡 d𝑡 d𝑡 d𝑡
→
− d−
→
𝑢𝑦 →−
Les vecteurs unitaires étant fixes dans R, on a dd𝑢𝑡𝑥 = d𝑡 = 0 . Finalement,
les composantes de la vitesse sont simplement les dérivées temporelles
4: On adopte la notation de Newton : des coordonnées de M. On trouve4
d𝑥 d𝑦
𝑥¤ = et 𝑦¤ =
d𝑡 d𝑡 →
−𝑣 = 𝑥¤ = 𝑣 𝑥
M ♥ (1.2)
𝑦¤ = 𝑣 𝑦
𝜃=→
−
𝑢𝑥 , →
−𝑟
)
𝑟 = OM
𝑟 (𝑡
et
’
−
→ 𝜃 (𝑡 )
𝑢 𝑦
On associe à ces coordonnées deux vecteurs unitaires →
−
𝑢𝑟 et −
→. Ces deux
𝑢 𝜃 •
−
→
𝑢𝑥 𝑥
vecteurs forment une base orthonormée.
→
−𝑟 = 𝑟 →
− →
−𝑣 = 𝑟¤ →
− d→−
𝑢𝑟
𝑢𝑟 =⇒ M 𝑢𝑟 + 𝑟
d𝑡
La base cartésienne étant fixe dans R, la base polaire ne l’est donc pas.
Or la direction →
−
𝑢𝑟 dépend du temps par l’intermédiaire de l’angle 𝜃 (𝑡 ).
Par conséquent, on a
d→−
𝑢𝑟 d→
−
𝑢 𝑟 d𝜃
= ×
d𝑡 d𝜃 d𝑡
La dérivée d’un vecteur unitaire par rapport à l’angle qui définit sa
direction s’obtient en utilisant la règle suivante :
À savoir
La dérivée d’un vecteur unitaire par rapport à l’angle qui définit sa
direction, est le vecteur unitaire qui lui est directement orthogonal.
Lorsque l’on effectue une rotation dans le sens direct de 𝜋/2 du vecteur
→
−
𝑢𝑟 , on obtient −
→. Ainsi
𝑢 𝜃
d→−
𝑢𝑟 𝑟¤ = 𝑣 𝑟
= 𝜃¤ −
→
𝑢 𝜃 =⇒ →
−𝑣 =
M ♥ (1.3)
d𝑡 𝑟 𝜃¤ = 𝑣 𝜃
Exemple
→
−𝑣 = 𝑣𝑟 = 𝑟¤ = 0
M
𝑣𝜃 = 𝑟 𝜃¤ = 𝑅𝜔
D’une part, le vecteur vitesse est bien tangent au cercle puisque selon −𝑢→
𝜃 . On
retrouve d’autre part le fait que la vitesse est constante et égale à 𝑣 = 𝑅𝜔 .
8 1 CINÉMATIQUE DU POINT MATÉRIEL
5: Jean Frédéric Frenet (1816-1900) : Ma- Le repère de Frenet5 a pour origine le point M(𝑡 ) et pour base orthonormée
→− −
(𝑡 ,→
thématicien français normalien dont les
travaux ont essentiellement porté sur
𝑛 ). Cette base mobile est construite de la façon suivante :
la géométrie différentielle des courbes 1. on définit arbitrairement, un sens positif le long de la trajectoire ;
gauches (Sur les courbes à double courbure →
−
1847).
2. le vecteur unitaire 𝑡 , dit vecteur tangent est, comme son nom
l’indique, tangent à la trajectoire et orienté dans le sens positif ;
3. le vecteur unitaire → −𝑛 , dit vecteur normal, est quant à lui orthogonal
→
−
à 𝑡 et orienté vers le centre du cercle localement tangent à la
6: Le cercle osculateur est le cercle qui trajectoire dit cercle osculateur6 représenté en tirets sur la figure.
est tangent à la trajectoire en M(𝑡 ) et qui
possède la même courbure en ce point. M est la position du point matériel à l’instant 𝑡 et M’ celle pour l’instant
𝑡 + Δ𝑡 . Quand Δ𝑡 → 0 la corde qui relie les points M et M’ tend vers la
longueur d’arc 𝑀˘ 𝑀 ′ de sorte que
→
−
𝑡
−−−→
−𝑣 = lim MM’ = lim MM’→
→ − d𝑠 →
−
M 𝑡 = 𝑡
• M(𝑡 ) Δ𝑡→0 Δ𝑡 Δ𝑡→0 Δ𝑡 d𝑡
𝑅 (𝑡 )
→
−𝑛
On retiendra que la donnée de l’abscisse curviligne 𝑠 (𝑡 ) ainsi que la
•
𝐶 trajectoire permettent de connaître la position du point M, la direction
du vecteur tangent ainsi que le vecteur vitesse via
−𝑣 = d 𝑠 →
→ −
𝑡 ♥ (1.4)
M
d𝑡
Trajectoire
Figure 1.5 – Repère de Frenet.
Exemple
Reprenons le mouvement circulaire qui nous sert de fil rouge pour ce chapitre.
On peut le décrire à l’aide de l’équation horaire
𝑠 (𝑡 ) = 𝑅𝜔 𝑡 =⇒ −𝑣 = d𝑠 →
→ − →
−
𝑡 = 𝑅𝜔 𝑡
M
d𝑡
Notez que si la vitesse est constante, on dit que le mouvement est uniforme
et l’on a 𝑠 (𝑡 ) = 𝑣𝑡 + 𝑠 (0).
La distance parcourue 𝑑12 entre les instants 𝑡1 et 𝑡2 > 𝑡1 s’écrit
∫ 𝑡2
𝑑12 = 𝑠 (𝑡2 ) − 𝑠 (𝑡1 ) = 𝑣 (𝑡 ) d𝑡
𝑡1
À savoir
La distance parcourue 𝑑12 entre les instants 𝑡1 et 𝑡2 > 𝑡1 s’interprète
1.4 Accélération d’un point 9
Vecteur accélération
Définition
On appelle vecteur accélération instantanée du point M par rapport
au référentiel R le vecteur
→ −𝑣 (𝑡 ) d→
−𝑣 (𝑡 + Δ𝑡 ) − → −𝑣 d2→
−𝑟
→
−𝑎 def M M M
M = lim = = (1.5)
Δ𝑡→0 Δ𝑡 d𝑡 d𝑡 2
→
−𝑣
M’
→
−𝑣
M
→
−𝑣 Δ→
−𝑣
→
−𝑣
• M M’
M’
M•
→
−
−𝑎 = lim Δ 𝑣
→
M Figure 1.6 – Définition du vecteur accé-
Δ𝑡→0 Δ𝑡 trajectoire M• lération.
d2 𝑥
Les vecteurs unitaires étant fixes par rapport au référentiel d’étude, il 7: On note 𝑥¥ = etc.
d𝑡 2
suffit de dériver les composantes de la vitesse7
→
−𝑣 = 𝑥¤ = 𝑣 𝑥 →
−𝑎 = 𝑥¥ = 𝑎 𝑥
M =⇒ M ♥ (1.6)
𝑦¤ = 𝑣 𝑦 𝑦¥ = 𝑎 𝑦
10 1 CINÉMATIQUE DU POINT MATÉRIEL
Montrer que le vecteur accélération est toujours dirigé vers le même point
que l’on identifiera.
Nous avons montré que la vitesse d’un point M repéré par ses coordonnées
polaires s’écrit
→
−𝑣 = 𝑟¤ →−
𝑢𝑟 + 𝑟 𝜃¤ −
→
𝑢
M 𝜃
→
−𝑎 = 𝑟¥ − 𝑟 𝜃¤ 2 = 𝑎 𝑟
M (1.7)
𝑟 𝜃¥ + 2𝑟¤ 𝜃¤ = 𝑎 𝜃
on a
→
−
d𝑡 𝑣𝑡 − d𝑠
= → 𝑛 avec 𝑣𝑡 =
d𝑡 𝑅 d𝑡
d𝑠
𝑣𝑡 =
→
−𝑣 →
− d𝑡
M = 𝑣𝑡 𝑡 d𝑣 𝑡
avec 𝑎𝑡 = ♥ (1.8)
→
−𝑎 →
− d𝑡
M = 𝑎𝑡 𝑡 + 𝑎𝑛 →
−𝑛
𝑣𝑡 2
𝑎𝑛 =
𝑅
À savoir
Le mouvement rectiligne
→
−
𝑡
•
M(𝑡 )
𝑠 (𝑡 )
O
Figure 1.7 – Mouvement rectiligne
−𝑣 = d𝑠 → −𝑎 = d 𝑠 →
2
→ − → −
M 𝑡 et M 𝑡
d𝑡 d𝑡 2
Les vecteurs vitesse et accélération sont dirigés suivant la trajectoire.
𝑠 (𝑡 ) = 𝑣 𝑡 𝑡 + 𝑠 0 ♥ (1.9)
1
𝑠 (𝑡 ) = 𝑎𝑡 𝑡 2 + 𝑣0 𝑡 + 𝑠0 ♥ (1.10)
2
Le mouvement circulaire
2𝜋
𝑇= ♥ (1.11)
𝜔
−𝑣 = d 𝑠 →
→ − →
− def
𝑡 = 𝑅𝜔(𝑡 ) 𝑡 avec 𝜔(𝑡 ) = 𝜃¤ (𝑡 ) ♥ (1.14)
M
d𝑡
−𝑎 = 𝑅 d𝜔 →
→ −
𝑡 + 𝑅𝜔2→
−𝑛 ♥ (1.15)
M
d𝑡
POSTULATS DE LA
DYNAMIQUE 2
Isaac Newton (1642-1727) – physicien et mathématicien anglais – fut le 2.1 Lois de Newton . . . . . . . 15
théoricien le plus respecté du XVIIe siècle. Il publie en 1687 son ouvrage Notion de point matériel . 15
phare Naturalis Philosophiæe Principia Mathematica dans lequel il jette les Quantité de mouvement . . 16
bases mathématiques de sa mécanique : il réussit le tour de force d’unifier Principe d’inertie . . . . . . 16
les lois de la mécanique terrestre (chute des corps) avec les lois de la Principe fondamental de la
dynamique . . . . . . . . . . 17
mécanique céleste. Son traitement du mouvement des planètes en accord
Théorème du centre d’iner-
avec les lois de Kepler, transformera cette théorie en un véritable pilier de
tie . . . . . . . . . . . . . . . . 18
la physique moderne pendant plus de deux siècles, jusqu’à l’arrivée d’un
2.2 Interactions fondamentales 20
certain Albert Einstein... Newton fonde sa théorie sur trois principes que
Généralités . . . . . . . . . . 20
nous allons détailler. Insistons sur le fait que ces trois principes forment
Gravitation . . . . . . . . . . 22
un tout indissociable et cohérent. Interaction électromagné-
tique . . . . . . . . . . . . . . 23
Version en ligne Les interactions nucléaires 25
2.3 Lois phénoménologiques . 25
https: Contact solide-solide . . . . 25
//femto-physique.fr/mecanique/postulats-de-la-dynamique.php Contact fluide-solide . . . . 26
Tension . . . . . . . . . . . . 27
Le point matériel
Nous verrons plus tard qu’il est possible, dans certaines conditions,
d’assimiler un système macroscopique à un point matériel. Pour l’ins-
tant il suffit d’admettre qu’il existe une échelle à partir de laquelle ce
réductionnisme est possible.
16 2 POSTULATS DE LA DYNAMIQUE
Quantité de mouvement
Définition
Un point matériel M en mouvement dans un référentiel R, acquiert
une quantité de mouvement (ou impulsion)
→
−𝑝 def →
−
M = 𝑚 𝑣M (2.1)
𝑁 𝑁 −−−→
→
−𝑝 = X 𝑚 →− X dOM𝑖
S 𝑖 𝑣 M𝑖 = 𝑚𝑖
𝑖=1 𝑖=1
d𝑡
1: La position de G ne dépend pas du Si maintenant nous définissons le centre d’inertie G comme étant le
choix de O. En effet, si nous considérons barycentre des masses inertes1 :
un autre point fixe O’, la définition de G
peut s’écrire 𝑁
−−→ X −−−→ X
−−→ −−→ X −−→ −−−→ 𝑚 OG = 𝑚 𝑖 OM𝑖 avec 𝑚= 𝑚𝑖
𝑚 OO’ + 𝑚 O’G = 𝑚 𝑖 OO’ + O’M𝑖 𝑖=1 𝑖
𝑖
−−→
−𝑝 = 𝑚 dOG = 𝑚→
→ −𝑣 ♥ (2.2)
S G
d𝑡
Principe d’inertie
Principe d’inertie
Nous venons de voir que dans certains référentiels, si les actions exercées
sur un point matériel M se compensent, sa quantité de mouvement
se conserve. Ainsi, toute variation de quantité de mouvement est la
signature d’une action non compensée de l’environnement que l’on
modélise à l’aide du concept de vecteur force. La deuxième loi de Newton
–dite aussi principe fondamental de la dynamique– postule simplement que
l’action d’une force est de faire varier la quantité de mouvement de façon
proportionnelle :
d→
−𝑝
−𝑎 = →
−
= 𝑚→
M
M 𝑓 (2.3)
d𝑡
𝑚 𝑥¥ 𝑓𝑥 ( 𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑥,
¤ 𝑦,
¤ 𝑧¤ , 𝑡 )
=
𝑚 𝑦¥ = 𝑓 𝑦 ( 𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑥,
¤ 𝑦,
¤ 𝑧¤ , 𝑡 )
𝑚 𝑧¥ = 𝑓𝑧 ( 𝑥, 𝑦, 𝑧, 𝑥,
¤ 𝑦,
¤ 𝑧¤ , 𝑡 )
[ 𝑓 ] = MLT−2 =⇒ 1 N = 1 kg.m.s−2
La seconde loi de Newton est valide tant que les vitesses envisagées sont
petites devant 𝑐 ≃ 3 ,0 · 108 m/s. Dans le cas contraire le problème relève
2: Notez cependant que le principe
de la Relativité Restreinte2 (Einstein 1905).
d’inertie et le principe fondamental de
la dynamique sont conservés en relati-
vité restreinte à condition de redéfinir la Dans le cadre newtonien, c’est-à-dire pour des vitesses faibles devant 𝑐 ,
quantité de mouvement.
certains auteurs remettent en cause le PFD pour les très faibles accélérations
( 𝑎 ≲ 10−10 m.s−2 ) et proposent une théorie modifiée (théorie MOND pour
[3]: Hacyan (2009), “What does it mean MOdified Newtonian Dynamics[3]) ce qui leur permet de justifier l’anoma-
to modify or test Newton’s second law ?” lie du profil des vitesses dans les galaxies sans avoir recours au concept
mystérieux de masse cachée.
→
− ext • M 𝑗 (𝑚 𝑗 )
𝑓𝑗
d→−
𝑝𝑖 →− X→ −
= 𝑓𝑖 ext + 𝑓 𝑗𝑖
d𝑡 𝑗≠𝑖
d→
−𝑝
−𝑎 = →
− ext
= 𝑚→
S
G 𝐹
d𝑡
→−
où 𝐹 ext désigne la résultante des forces extérieures.
Ainsi, le centre d’inertie a le même mouvement qu’un point matériel
→
−
de masse 𝑚 soumis à la force 𝐹 ext .
astres sont très grandes devant le diamètre terrestre (environ 13 000 km)
et d’autre part la Terre est une boule relativement rigide en rotation
quasi uniforme. Il faut cependant avoir à l’esprit qu’il s’agit bien d’une
idéalisation car si l’on y regarde d’un peu plus près, notre planète est
constituée de parties déformables (un noyau liquide, des océans et une
atmosphère) qui ont une influence sur la rotation propre de la Terre ainsi
que sur son orbite. La Lune qui est l’astre le plus proche exerce une action
légèrement différente sur les océans et sur le centre de la Terre de sorte
5: Dans un système planète-Lune, les que cela modifie le mouvement relatif des différentes parties5 .
mouvements de marée dissipent progres-
sivement l’énergie ce qui engendre une
circularisation des orbites ainsi qu’une Le théorème du centre d’inertie possède 𝑁 fois moins d’information que le
synchronisation des rotations propres. principe fondamental de la dynamique puisqu’il ne permet d’obtenir que le
Dans le cas de la Terre, la puissance dissi- mouvement du centre d’inertie (3 équations scalaires) contrairement au PFD
pée est de l’ordre de 4 TW ce qui produit qui donne accès au mouvement de tous les points du système (3 𝑁 équations).
une augmentation de la durée du jour
d’environ 2 ms par siècle et un éloigne-
ment de la Lune d’environ 4 cm par an.
On voit donc, qu’à l’échelle de l’année
ces phénomènes sont totalement négli-
geables [voir 4]. 2.2 Interactions fondamentales
Généralités
Coulomb
Électrostatique 1785 Feynman et al.
Maxwell Physique
1864 1949 Unifiée ?
Biot et Savart
Magnétisme 1820
1961
Becquerel Fermi
Interaction Faible 1896 1934
1973
Yukawa
Interaction Forte 1935
Figure 2.2 – Chronologie des différentes théories.
Gravitation
que la force de gravitation obéit au principe de superposition8 on pourra 8: Le principe de superposition est une
écrire que le système S exerce sur M une force conséquence de la linéarité des équations
qui régissent le champ de force. Si un sys-
→
−
𝑁 tème S1 produit, seul, une force 𝑓1 sur
→
− G𝑚 𝑖 −
− 2 → 𝑢𝑖 = 𝑚→
−𝑔 (M)
X
𝐹 =𝑚 un point matériel et qu’un système S2
𝑖=1 𝑟𝑖 produit sur ce même point une force 𝑓2 ,
→
−
alors le principe de superposition stipule
où →
−
𝑢𝑖 est un vecteur unitaire orienté de P𝑖 vers M. Par définition, →
−𝑔 (M) que les deux systèmes, agissant simul-
→
− → −
désigne le champ de gravitation au point M. tanément, produiront une force 𝑓1 + 𝑓2 .
En toute rigueur, les équations de la re-
Une des propriétés étonnantes des interactions en 1/𝑟 2 est que lorsque lativité générale n’étant pas linéaires, la
gravitation ne respecte pas le principe de
la distribution de masse présente une symétrie sphérique9 , le champ
superposition. Cependant, il s’agit d’une
de gravitation en M ne dépend que de la distance OM et de la masse bonne approximation si les champs de
contenue dans la sphère de rayon OM. gravitation sont faibles ce qui est le cas
pour tous les corps du système solaire.
9: Il existe alors un centre O d’où la répar-
À retenir tition de la matière est identique quelle
que soit la direction dans laquelle on
Le champ de gravitation produit par une répartition de masse à
regarde.
symétrie sphérique de centre O, vaut :
−𝑔 (𝑟 ) = − G𝑚 (𝑟 )→
→ −
𝑢𝑟
𝑟2
−𝑔 (𝑟 ≥ 𝑅 ) = − G𝑚 →
→ −
𝑢𝑟
𝑟2
→
−
Sur Terre, la force de pesanteur 𝑃 , ou poids, à l’origine de la chute
des corps est essentiellement due à la force de gravitation terrestre (cf.
Chapitre 11 pour une étude détaillée de la pesanteur terrestre) et l’on
→
−
peut écrire 𝑃 ≃ 𝑚→ −𝑔 . Au voisinage du sol, →
−𝑔 est uniforme et a pour
•G
intensité 𝑔 ≃ 9 , 8 N.kg−1 . Tant que la dimension du corps reste faible
devant le rayon terrestre, on montre que le poids s’applique au barycentre →
−𝑔
des masses et ne dépend que de la position du centre d’inertie. C’est →
−
𝑃 ≃ 𝑚→
−𝑔
pourquoi lorsque l’on étudie la chute des corps on assimile ces derniers
à des points matériels. Sol terrestre
Interaction électromagnétique
1
𝐾= ≃ 9 , 0.109 m.F−1
4𝜋𝜀0
→
−
où 𝐸 (M) désigne le champ électrique créé en M par la distribution
de charges. Notez que la force électrique et la force de gravitation sont
mathématiquement analogues : la masse et le champ de gravitation sont
à la force de gravitation ce que sont la charge et le champ électrique à la
force électrique.
−
→ →
− →
−
𝑓12 = 𝑞 2 𝐸1 + 𝑞 2 →
−
𝑣 2 ∧ 𝐵1 ♥ (2.6)
→
−
où 𝐵1 désigne, par définition, le champ magnétique produit par la charge
→
−
𝑞1 . Notez que la force magnétique 𝑞2→ −
𝑣2 ∧ 𝐵1 est toujours orthogonale à
→
−
𝑣 et de ce fait viole le principe des actions réciproques puisqu’elle n’est
2
pas nécessairement portée par la droite qui joint les deux charges.
2.3 Lois phénoménologiques 25
Contact solide-solide
→
−
Le contact entre deux solides fait apparaître deux forces : une force 𝑁
→
− →
−
normale au support et une force 𝑇 tangentielle au support, dite force de 𝑁
frottement solide qui s’oppose au glissement.
→
−𝑔
Amontons (1699) et Coulomb (1785) ont établi les lois du frottement →
−
solide que l’on peut résumer ainsi. 𝑇
1. En l’absence de frottement, 𝑇 = 0.
2. En présence de frottement on distingue deux cas de figure.
a) Il y a adhérence et donc absence de glissement tant que Figure 2.6 – Forces de contact solide-
solide.
𝑇 < 𝜇𝑠 𝑁 où 𝜇𝑠 désigne le coefficient de frottement statique.
b) Lorsque la condition ci-dessus ne peut plus être respectée,
11: La vitesse de glissement est la vitesse
il y a glissement avec frottement. La force de frottement est d’un point M du solide situé au voisinage
opposée à la vitesse de glissement11 et 𝑇 = 𝜇𝑑 𝑁 où 𝜇𝑑 désigne de la surface de contact, par rapport au
le coefficient de frottement dynamique. Les coefficients 𝜇𝑠 et support.
𝜇𝑑 sont assez proches et en général on a 𝜇𝑠 > 𝜇𝑑 . La Table 2.2
donne quelques valeurs de 𝜇𝑠 .
Table 2.2 – Quelques valeurs de coeffi-
Interfaces acier/acier acier/téflon pneu/route bois/bois cient de frottement statique.
𝜇𝑠 0,18 0,04 ∼ 0, 8 0,65
26 2 POSTULATS DE LA DYNAMIQUE
Contact fluide-solide
→
− Le fluide est en mouvement – Supposons un solide plongé dans un fluide
𝐹
en écoulement permanent de vitesse → −𝑣 loin de l’obstacle. L’écoulement
−
→
𝐹p
ligne d’écoulement
autour de l’obstacle fait apparaître, en plus de la poussée d’Archimède,
→
− des forces de friction, dites forces de viscosité dont la résultante se
𝐹t
→
−𝑣 décompose en deux actions.
Figure 2.7 – Traînée et portance. →
− →
−
▶ La traînée 𝐹t de même sens que 𝑣 et donc opposée à la vitesse
relative du solide par rapport au fluide, est toujours présente dans
un fluide visqueux ; cette force est responsable de la résistance au
déplacement dans un fluide.
→
−
▶ La portance 𝐹p , orthogonale à la vitesse, est responsable du main-
tien en vol des avions (quand elle est opposée au poids) ou du
maintien au sol de certains véhicules de course (elle est dans ce cas
dirigée vers le sol).
𝐹p = 2 𝜌f
1
𝑆 𝐶𝑧 𝑣2
Obstacle Sphère Plaque Voiture moyenne Obstacle profilé Table 2.3 – 𝐶 𝑥 à grande vitesse pour
différents obstacles.
𝐶𝑥 0,41 1,2 0,35 ≲ 0, 1
Tension
→
−
d𝑓
→
− →
−
𝑇 (𝑠 ) 𝑇 (𝑠 + d𝑠 )
→
−
d𝑃
•
→−
Figure 2.9 – Fil tendu sur un support.
𝑇a
−𝑎 ( 𝑠 ) = →
− →− →
−
d𝑚→ 𝑇 ( 𝑠 ) + 𝑇 (𝑠 + d 𝑠 ) + d 𝑓 + d𝑚→
−𝑔
Ainsi cette relation associée aux lois sur le frottement et aux lois de
l’élasticité permet d’étudier la dynamique du fil. On peut retenir un
résultat particulièrement simple concernant les fils sans masse glissant
sans frottement. En effet dans ce cas
𝑇 (𝑠 ) = 𝑇 (𝑠 + d𝑠 ) =⇒ 𝑇 (𝑠 ) = Cte
La tension est donc uniforme le long du fil. Par continuité on déduit que
𝑇 = 𝑇a .
En conclusion, Un fil sans masse se déplaçant sans frottement, transmet
intégralement la tension.
PROBLÈMES DE CHUTE 3
Version en ligne 3.1 Principe d’équivalence . . 29
Énoncé . . . . . . . . . . . . . 29
https://femto-physique.fr/mecanique/problemes-de-chute.php
Tester le principe d’équiva-
lence . . . . . . . . . . . . . . 29
3.2 Chute libre sans frottement 30
3.1 Principe d’équivalence Cas unidimensionnel . . . 30
Cas bidimensionnel . . . . 31
3.3 Chute libre avec frottement 32
Énoncé Cas unidimensionnel . . . 32
Cas bidimensionnel . . . . 34
Le principe d’équivalence est la pierre angulaire de la théorie de la Ordres de grandeur . . . . . 34
Relativité Générale qu’Albert Einstein proposa en 1915 pour traiter la
gravitation dans un cadre relativiste. En l’état actuel de nos connaissances,
ce principe ne trouve pas d’explication, ce qui explique qu’on l’érige
en principe. Il identifie deux propriétés de la matière conceptuellement
différentes :
▶ La masse inerte 𝑚 qui mesure l’effort à exercer pour changer l’état
de mouvement d’un corps. Plus cette masse est grande, plus il est
difficile de changer la vitesse d’un corps. Il s’agit d’une propriété
qui se rapporte à l’inertie du mouvement.
▶ La masse grave 𝑚 ∗ qui mesure le couplage entre un corps et le
champ de gravitation. Plus cette masse est grande, plus la force
d’attraction dans le champ de gravitation sera importante.
Principe d’équivalence
𝑚 = 𝑚∗,
→
−𝑎 = →
−𝑔 pour tous les corps
A partir de la fin du XXe siècle, des expériences de chute libre dans des
tours à vide furent également réalisées. Dans ces tours, la précision est
limitée par la résistance de l’air résiduel et par le bruit sismique. Elle
est de l’ordre de 10−10 − 10−12 tout de même. Le meilleur vide que l’on
connaît étant celui qui règne dans l’espace, l’étude des astres du système
solaire en chute libre dans le champ de gravitation du Soleil permet
également de tester le principe d’équivalence. Par exemple, grâce aux
réflecteurs installés sur la Lune lors des missions Apollo, les scientifiques
peuvent, par télémétrie laser, mesurer précisément la position de la Lune.
Les compositions internes de la Terre et de la Lune étant différentes, ces
deux astres devraient être accélérés différemment vers le Soleil en cas
de violation du principe d’équivalence. La télémétrie laser confirme le
principe d’équivalence avec une précision de 2.10−13 !
où →−
𝑣0 désigne la vitesse initiale. Le mouvement uniformément accéléré
est alors soit rectiligne soit plan. Analysons ces deux cas de figure.
Cas unidimensionnel
1 2
𝑧¤ = 𝑣0 − 𝑔𝑡 =⇒ 𝑧 = 𝑣0 𝑡 − 𝑔𝑡 + ℎ
2
3.2 Chute libre sans frottement 31
𝜃 𝑥
Figure 3.1 – Position du problème.
𝑥¤ = 𝑣0 cos 𝜃 =⇒ 𝑥 = 𝑣0 𝑡 cos 𝜃
1 𝑔
𝑧=− 𝑥 2 + 𝑥 tan 𝜃
2 𝑣 0 cos2 𝜃
2
𝑣02 sin 2𝜃
𝑥max =
𝑔
→
−𝑔
Cas unidimensionnel
→
− −𝑔 = − 𝜌f 𝑚→
Π = −𝜌f V→ −𝑔
𝜌
→
− → − 𝜌f →
Å ã
→
− ′ →
− ′
𝑃 + Π = 𝑚 𝑔 avec 𝑔 = 1 − −𝑔
𝜌
canonique
𝑣 𝑣∞
𝑚 𝑣¤ = 𝑚 𝑔 ′ − 𝛼𝑣 =⇒ 𝑣¤ + =
𝜏 𝜏
dont la solution est î ó
𝑣 (𝑡 ) = 𝑣∞ 1 − e−𝑡/𝜏
Le temps caractéristique 𝜏 représente donc le temps de relaxation de
la vitesse. Pour une durée de 5𝜏 on fait une erreur inférieure à 1% en
écrivant 𝑣 ≃ 𝑣 ∞ . On pourra donc considérer que 5𝜏 représente la durée
du régime transitoire.
frottement linéaire
Lorsque la vitesse est assez grande, la force de frottement varie grosso frottement quadratique
modo comme le carré de la vitesse : 𝑣 (𝑡 )
→
− −𝑣 avec 𝛽 = 1 𝜌 𝑆𝐶
𝐹t = −𝛽𝑣→ f 𝑥 𝑣∞
2
où le coefficient 𝐶 𝑥 est un coefficient aérodynamique qui dépend de la
forme du corps et de l’écoulement autour de celui-ci. 𝑆 est la section
droite. Ici la vitesse limite vaut
𝑚 𝑔′ 2𝑚 𝑔 ′ 𝑡
𝑣∞
2
= =⇒ 𝑣∞ = 𝜏
𝛽 𝜌f 𝑆𝐶 𝑥
Figure 3.3 – Vitesse de chute - Compa-
√ raison entre le frottement linéaire et le
Elle varie donc comme 𝑚 . L’équation du mouvement donne frottement quadratique.
𝛽 2
Å ã2 ô
𝑣
ñ
′ ′
𝑣¤ = 𝑔 − 𝑣 = 𝑔 1 − (3.3)
𝑚 𝑣∞
𝑣/𝑣∞
𝑡
∫
1
d𝑥 =
0 1−𝑥 2 𝜏
𝑡 e𝑥 − e−𝑥
Å ã
𝑣 (𝑡 ) = 𝑣∞ tanh avec tanh( 𝑥 ) =
𝜏 e𝑥 + e−𝑥
d𝑢 2 𝑔 ′
+ 2 𝑢 = 2 𝑔′ avec 𝑢 = 𝑣2
d𝑠 𝑣∞
solutions de la forme
2𝑠
Å ã
𝑢= 𝑣∞
2 te
+ C exp −
𝑣∞ 𝜏
Cas bidimensionnel
𝛽 √
𝑧¥
= −𝑔 ′ − 𝑧¤ 𝑥¤ 2 + 𝑧¤ 2
𝑚
𝑥¥ 𝛽 √ 2
= − 𝑥¤ 𝑥¤ + 𝑧¤ 2
𝑚
Il s’agit d’un système d’équations non linéaires couplées qui peut se mettre
sous la forme d’un système de quatre équations différentielles du premier
ordre :
𝛽 »
𝑥¤ = 𝑣 𝑥
𝑣¤𝑧 = −𝑔 ′ − 𝑣 𝑧 𝑣 2𝑥 + 𝑣 2𝑧
et 𝑚
𝑧¤ = 𝑣 𝑧 𝑣¤ 𝛽 »
𝑥 = − 𝑣 𝑥 𝑣 2𝑥 + 𝑣 2𝑧
𝑚
Il existe de nombreuses méthodes numériques pour résoudre ce type
5: cf. https://femto-physique.fr/ d’équation, comme par exemple la méthode de Runge-Kutta5 . La Figure
analyse-numerique/runge-kutta.
3.4 montre un exemple de trajectoire calculée numériquement. Les
php
différences avec la chute libre tiennent essentiellement dans la diminution
de la portée et de la flèche de la trajectoire ainsi que dans l’apparition
d’une asymptote verticale. En effet, le mouvement suivant (Ox) n’étant
que freiné, la vitesse 𝑣 𝑥 ne cesse de diminuer jusqu’à s’annuler. Pour ce
qui est du mouvement verticale, il tend vers un mouvement uniforme de
𝑚 𝑔′
q
vitesse 𝑣 ∞ = 𝛽 .
Ordres de grandeur
→
−𝑣
→
−𝑔
M
fro
qua
tte
→
−
𝑣0
me
rati
nt
que
𝜃 Figure 3.4 – Chute libre avec frottement
nu
l
quadratique - Comparaison avec la chute
libre sans frottement.
2. la même bille d’acier est lâchée dans l’eau (𝜌f ≃ 1000 kg/m3 ).
Les tables indiquent que le coefficient aérodynamique d’une sphère vaut
environ 𝐶 𝑥 = 0 , 44 à suffisamment grande vitesse. On obtient les résultats
suivants
Table 3.1 – Quelques ordres de grandeur
fluide 𝑔 ′ (m.s−2 ) 𝛽 (kg.m−1 ) 𝑣∞ (m.s−1 ) ℓ (m) 𝜏 (s)
pour une bille d’acier lâchée dans l’air et
air ≃𝑔 33 · 10−6 49,5 125 5 dans l’eau.
eau 0 ,87 𝑔 27 · 10−3 1,6 0,15 0,2
→
− •
où dℓ désigne le vecteur déplacement infinitésimal du point M le long B
du trajet CAB . Le travail est donc une intégrale curviligne dont le résultat
dépend, a priori, de la force et du trajet. On remarque que si la force fait
un angle aigu avec le vecteur déplacement, alors 𝑊A→B > 0 : On dit que
le travail est moteur. Si, au contraire, la force fait constamment un angle
obtus avec le vecteur déplacement, 𝑊A→B < 0 : le travail est résistant.
Enfin si la force est orthogonal au déplacement, alors 𝑊A→B = 0 : la force
ne fait qu’incurver la trajectoire sans modifier la norme de la vitesse
comme nous le verrons plus loin.
1: James Prescott Joule (1818-1889) : Phy-
Dans le Système international d’unités, le travail s’exprime en joule (sym- sicien anglais qui montra l’équivalence
bole : J) en hommage à James Prescott Joule1 . Une analyse dimensionnelle entre le transfert thermique et le travail
donne mécanique. Il découvrit avec William
Thomson (qui deviendra plus tard Lord
[𝑊 ] = ML2 T−2 =⇒ 1 J = 1 kg.m2 .s−2
Kelvin) l’effet Joule-Kelvin à l’origine des
Notez que l’expression du travail se simplifie dans le cas d’une force systèmes frigorifiques.
→
− −→ →
− −→
𝑊A→B = 𝑓 · AB si 𝑓 = Cte
38 4 APPROCHES ÉNERGÉTIQUES
Une lugeuse glisse sur une piste de forme quelconque et l’on suppose que
→
−
𝑁 la force de frottement qu’exerce la neige sur la luge est constante et vaut 𝑇 .
A Calculons le travail produit par les forces de contact après avoir parcouru
• →
−
𝑇 →
−𝑔 une distance 𝐿. Tout d’abord, l’action normale à la surface ne travaille pas
puisqu’elle est orthogonal à la vitesse de glissement. Le travail des forces de
B contact s’identifie donc avec le travail de la force de frottement :
•
∫ ∫
− →
→ −
𝑊A→B = 𝑇 · dℓ = − 𝑇 dℓ = −𝑇 𝐿
CAB CAB
Figure 4.2 – Calcul du travail des forces
de frottement. Contrairement au poids, le travail des forces de frottement dépend de la
longueur du trajet et donc de la forme du chemin parcouru.
∫ 𝑡B
𝑊A→B = P d𝑡 ♥ (4.4)
𝑡A
𝑊A→B = P × Δ𝑡
4.1 Concept d’énergie 39
d→−𝑣 X→−
𝑚 = 𝑓𝑘
d𝑡 𝑘
Multiplions par →
−𝑣 cette expression. En remarquant que
d𝑣 2 →
−
=
d →
(−𝑣 · → −𝑣 · d 𝑣
−𝑣 ) = 2→
d𝑡 d𝑡 d𝑡
il vient
d
Å
1
ã X→
− →
𝑚𝑣 2 = 𝑓 · −𝑣
𝑘
d𝑡 2 𝑘
def 1
Ec (M) = 𝑚𝑣 2 ♥ (4.5)
2
d X
( Ec ) = P𝑘 [Formulation différentielle] (4.6)
d𝑡 𝑘
𝑊A𝑘 →B
X
ΔEc = [Formulation intégrale] (4.7)
𝑘
→−
L’opérateur ∇ est un opérateur différen- Forces conservatives
tiel linéaire. Il s’applique à une fonction
scalaire de l’espace (champ scalaire) et
retourne une fonction vectorielle de l’es- Par définition, une force est dite conservative lorsqu’elle s’exprime
pace (champ vectoriel). Il se lit gradient
comme le gradient d’une fonction scalaire de l’espace Ep ( 𝑥, 𝑦, 𝑧 ) dite
ou nabla et se note :
−−−→ →
− énergie potentielle d’interaction :
grad 𝑓 ( 𝑥, 𝑦, 𝑧 ) ou ∇ 𝑓 ( 𝑥, 𝑦, 𝑧 )
−𝜕Ep /𝜕𝑥
Ñ é
L’expression de l’opérateur gradient dé-
→
− →
−
pend du système de coordonnées. En 𝑓 = − ∇ Ep ( 𝑥, 𝑦, 𝑧 ) = −𝜕Ep /𝜕𝑦 ♥ (4.8)
coordonnées cartésiennes on retiendra
la formule suivante : −𝜕Ep /𝜕𝑧
→
− 𝜕𝑓 −
→ 𝜕𝑓 −
→ + 𝜕𝑓 →
−
∇ 𝑓 ( 𝑥, 𝑦, 𝑧 ) = 𝑢𝑥 + 𝑢 𝑦 𝑢𝑧 On remarque immédiatement que la fonction Ep a bien la même dimen-
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
sion qu’un travail puisque [ 𝑓 ] = [ Ep ]/L ce qui explique son appellation.
L’énergie potentielle Ep s’exprime donc en joule.
→
− →
−
𝑓 = − ∇ Ep ( 𝑥, 𝑦, 𝑧 )
→
− → −
𝛿𝑊 = 𝑓 · dℓ = −d Ep
= −𝜕Ep /𝜕𝑥
→
− 0
→−
𝑃 = −𝑚 𝑔 𝑢𝑧 =⇒ 0 = −𝜕Ep /𝜕𝑦
−𝑚 𝑔 = −𝜕Ep /𝜕𝑧
→
−
Calculons le travail d’une force conservative 𝑓 le long d’un trajet quel-
conque CAB . En coordonnées cartésiennes, le déplacement infinitésimal
→
−
s’écrit dℓ = d 𝑥→
−
𝑢 + d 𝑦→
𝑥
−
𝑢 + d𝑧→ −
𝑢 et donc le travail
𝑦 𝑧
𝜕Ep 𝜕 Ep 𝜕Ep
∫ ∫
𝑊A→B = − d 𝑥+ d 𝑦+ d𝑧 = − d Ep = Ep (A)− Ep (B)
CAB 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 CAB
Lorsqu’une des forces n’est pas conservative, comme c’est le cas pour
les forces de frottement, on dit que le système n’est pas conservatif. Le
théorème de l’énergie cinétique donne alors
où 𝑊𝐴→𝐵
nc
désigne le travail des forces non conservatives. Autrement dit,
l’énergie mécanique ne se conserve pas :
Dans le cas des forces de frottement, le travail est résistant puisque la force
est opposée au sens du mouvement : 𝑊Anc→B ≤ 0 et l’énergie mécanique
diminue au cours du temps.
1
𝑚 𝑥¤ 2 + Ep ( 𝑥 ) = Em (4.10)
2
où 𝑚 est un scalaire positif, Ep ( 𝑥 ) une fonction de 𝑥 et Em un scalaire. On
constate que cette équation est la même que celle qui régit le mouvement
44 4 APPROCHES ÉNERGÉTIQUES
Stabilité
Plaçons un point M sur une position d’équilibre et écartons le légère-
ment de cette position :
▶ si les actions qui apparaissent tendent à ramener le point M
vers la position d’équilibre, on dit que l’équilibre est stable ;
▶ si les actions qui apparaissent tendent à l’en éloigner, on dit que
l’équilibre est instable.
d2 Ep
( 𝑥 eq ) > 0 ♥ (4.11)
d𝑥 2
Ep ( 𝑥 ) ≤ Em
d Ep
𝑚 𝑥¥ = −
d𝑥
dont la solution est unique si les conditions initiales 𝑥 0 et 𝑥¤ 0 sont connues.
Par ailleurs, on peut obtenir l’équation horaire 𝑡 = 𝑓 ( 𝑥 ) par simple
intégration puisque d’après (4.10) on a
2( Em − Ep ( 𝑥 ))
𝑥¤ = ±
𝑚
𝑥 (𝑡 )
𝑚
∫
𝑡 − 𝑡0 = ± d𝑥′
𝑥0 2( Em − Ep ( 𝑥 ′))
Ep = −𝑚 𝑔ℓ cos 𝜃 →
−
𝑢𝑟
→
−
𝑃 = 𝑚→
−𝑔
Le profil de l’énergie potentielle montre une position d’équilibre stable
(𝜃 = 0) et une position d’équilibre instable (𝜃 = 𝜋). Deux cas de figures sont Ep
E𝑚 2
à envisager. 𝑚 𝑔ℓ
1. L’énergie mécanique Em > 𝑚 𝑔ℓ : 𝜃¤ conserve alors le même signe et le
pendule tourne indéfiniment (mouvement révolutif). −𝜃max 𝜃max 𝜃
2. L’énergie mécanique Em < 𝑚 𝑔ℓ : Le pendule oscille entre deux valeurs −𝜋 𝜋
symétriques ±𝜃max , vérifiant Em = Ep (𝜃max ). E𝑚 1
Dans tous les cas, la relation de conservation de l’énergie mécanique donne
−𝑚 𝑔ℓ
46 4 APPROCHES ÉNERGÉTIQUES
1 1
Em = 𝑚 (ℓ 𝜃¤ )2 − 𝑚 𝑔ℓ cos 𝜃 = 𝑚 (ℓ 𝜃¤0 )2 − 𝑚 𝑔ℓ cos 𝜃0
2 2
• M 𝑗 (𝑚 𝑗 )
−−→ Théorème de l’énergie cinétique
𝑓 𝑗ext
d→−
𝑣 𝑖 X −−→ X→ − →
𝑚 𝑖→
− 𝑓𝑖ext · →
− 𝑓 𝑗𝑖 · −
X
𝑣𝑖 · = 𝑣𝑖 + 𝑣𝑖
𝑖
d𝑡 𝑖 𝑖,𝑗≠𝑖
𝑁
1 →
𝑚−
def X
Ec (S) = 𝑣2 𝑖
𝑖=1
2
avec →
−
𝑣𝑖 = →
−𝑣
M𝑖 /R . Elle suit la loi d’évolution :
d
Ec (S) = Pext + Pint [Formulation différentielle] (4.12)
d𝑡
avec
P ∫ −−→
𝑓𝑖ext · →
−
∫
𝑊 ext = Pext d𝑡 = 𝑖 𝑣 𝑖 d𝑡
∫ ∫ →− → −
𝑊 int Pint d𝑡 = 𝑓 𝑗𝑖 · 𝑣 𝑖 d𝑡
P
= = 𝑖,𝑗≠𝑖
Ainsi les forces internes jouent un rôle dans le bilan d’énergie bien
qu’elles se compensent deux à deux et, de ce fait, n’aient pas d’effet
sur le mouvement du centre d’inertie (cf. théorème du centre d’inertie).
L’énergie cinétique d’un système de points varie d’une part suite à un
transfert de travail d’origine externe et d’autre part suite à un transfert
de travail interne.
Théorème de Kœnig
𝑁 𝑁 𝑁 𝑁
Ç å
1 −𝑣 2 = X 1 𝑚 𝑣 2 + X 1 𝑚 𝑣 ∗2 + →−
𝑚 𝑖→ ·−
𝑣→
X X
Ec (S) = 𝑖 𝑖 G 𝑖 𝑖 𝑚 𝑖 𝑣 ∗𝑖 G
𝑖=1
2 𝑖=1
2 𝑖=1
2 𝑖=1
𝑁 𝑁
→− → −
𝑚 𝑖→
−
𝑣𝑖 = 𝑚−
𝑣→
X X
G =⇒ 𝑚 𝑖 𝑣 ∗𝑖 = 0
𝑖=1 𝑖=1
1
Ec (S) = 𝑚𝑣 𝐺
2
+ Ec∗ ♥ (4.14)
2
1
ΔEc∗ + Δ( 𝑚𝑣 𝐺
2
) = 𝑊 ext + 𝑊 int ♥ (4.15)
2
48 4 APPROCHES ÉNERGÉTIQUES
En l’absence de forces extérieures, on dit que le système est isolé. Dans ce cas
𝑊 ext = 0 et, selon le théorème du centre d’inertie, le vecteur vitesse du centre
d’inertie est nécessairement constant. Le théorème de l’énergie cinétique
prend alors la forme :
ΔEc∗ = 𝑊 int
Relation qui exprime le fait qu’un système isolé peut voir son énergie cinétique
varier du fait des actions internes. Par exemple, lorsque l’on fait tourner un
œuf frais comme une toupie, sa rotation est très vite ralentie contrairement au
cas de l’œuf dur ; cela constitue d’ailleurs un test expérimental pour distinguer
un œuf frais d’un œuf dur. Dans le cas de l’œuf frais, le liquide intérieur est
mis en mouvement par les forces de frottement visqueux qui de part leur
travail résistant, dissipent l’énergie cinétique, alors que dans le cas de l’œuf
dur, la rotation est solide : toutes les parties de l’œuf tournent à la même
7: Il faut ajouter cependant que le contact vitesse angulaire et les forces internes ne travaillent pas.7
entre l’œuf dur et le support n’étant pas
absolument ponctuel, il existe un frotte-
ment de contact qui produit un travail
extérieur résistant responsable du ralen-
tissement qui finit tôt ou tard par arrêter
l’œuf. Conservation de l’énergie
Allons plus loin en faisant l’hypothèse que les forces internes sont
conservatives. Exprimons le travail des forces internes 𝑊 int :
𝑡B 𝑡B 𝑡B
Ç∫ å
X∫ →
− 1X →
−
∫
→
−
𝑊 int
= 𝑓 𝑗𝑖 · d→
−
𝑟𝑖 = 𝑓 𝑗𝑖 · d→
−
𝑟𝑖 + 𝑓𝑖𝑗 · d→
−
𝑟𝑗
𝑖,𝑗≠𝑖 𝑡A 2 𝑖,𝑗≠𝑖 𝑡A 𝑡A
où →−
𝑟 𝑗𝑖 = →
−
𝑟𝑖 − →
−
𝑟 𝑗 représente le rayon vecteur dirigé du point M 𝑗 vers
M𝑖 . On constate alors que les forces internes ne travaillent que si les
différentes parties voient leur distances mutuelles varier, c’est-à-dire si le
système se déforme.
def 1X
Epint = Ep,ij ♥ (4.16)
2 𝑖,𝑗≠𝑖
Exemples
1 X 𝑚𝑖 𝑚 𝑗
Epint = −G
2 𝑖,𝑗≠𝑖 𝑟 𝑖𝑗
1 X 𝑞𝑖 𝑞 𝑗
Epint =
2 𝑖,𝑗≠𝑖 4𝜋𝜀0 𝑟 𝑖𝑗
ΔE = 0 si 𝑊 ext = 0
Lorsque le système n’est pas isolé, son énergie augmente de 𝑊 ext qui
peut donc s’interpréter comme un transfert d’énergie de l’extérieur vers
le système.
def
𝑈 = Ec∗ + Epint ♥ (4.18)
D’autre part, on considère que la travail 𝑊 ext réunit deux modes de trans-
fert d’énergie opérant à des échelles d’espace et de temps différentes :
1. Le transfert de travail macroscopique que nous notons 𝑊 : Il
s’agit du transfert de travail associé à des modes macroscopiques de
mouvement. Ce terme est donc associé à la variation d’une grandeur
d’état macroscopique extensive 𝑋 en fonction d’une grandeur de
contrainte extérieure macroscopique intensive 𝑌 ext . De façon générale,
𝑊 s’écrit : ∫ 𝑡B
𝑊= 𝑌 ext d𝑋
𝑡A
1
Δ(𝑈 + 𝑚𝑣 𝐺
2
)=𝑊 +𝑄 (4.19)
2
Insistons sur le fait que cette relation n’est qu’une simple définition du
transfert thermique 𝑄 . L’apport majeur de la thermodynamique est de
postuler un principe qui n’a rien de trivial :
L’énergie interne d’un système macroscopique à l’équilibre thermodynamique ne
dépend que des variables macroscopiques d’état. De plus l’énergie interne est
une fonction extensive.
Ce principe trouve une justification en Physique Statistique moyennant
8: Il faut notamment supposer d’une quelques hypothèses8 . Associé au second principe, il forme une science
part l’ergodicité qui, pour simplifier, si- phénoménologique – la Thermodynamique – de grande importance pour
gnifie l’existence d’un chaos moléculaire
et d’autre part une portée des interac-
la chimie, l’énergétique etc.
tions intermoléculaires petite devant la
taille du système. Par exemple, une étoile
n’obéit pas au premier principe par le fait
que les interactions internes sont gravi-
tationnelles et donc de portée infinie :
l’énergie interne gravitationnelle viole
en effet le premier principe par son ca-
ractère non extensif.
OSCILLATEURS MÉCANIQUES 5
Si l’on consacre un chapitre à étudier un système aussi simple qu’une 5.1 Oscillateur harmonique . . 51
masse accrochée à un ressort c’est que ce système mécanique permet Pendule élastique non
d’introduire un concept important aussi bien en mécanique que dans de amorti . . . . . . . . . . . . . 51
nombreux autres domaines de la science (chimie, physique des matériaux, Pendule élastique amorti . 52
électricité, génie civil etc) : l’oscillateur. L’essentiel de ce chapitre est donc Régime libre . . . . . . . . . 53
consacré à l’étude de l’oscillateur harmonique en régime libre et forcé ; 5.2 Résonances . . . . . . . . . . 55
on terminera par une introduction aux effets non linéaires. Généralités . . . . . . . . . . 55
Solution en régime forcé . 56
Résonance d’élongation . . 57
Version en ligne Aspects énergétiques . . . . 58
femto-physique.fr/mecanique/oscillateurs-mecaniques.php Facteur de qualité . . . . . . 59
5.3 Effets anharmoniques . . . 60
Approximation harmonique60
Anharmonicités . . . . . . . 62
5.1 Notion d’oscillateur harmonique
𝑘
𝑥¥ + 𝜔0 2 𝑥 = 0 avec 𝜔0 = [rad.s−1 ] ♥ (5.1)
𝑚
𝑥 (𝑡 ) = 𝐴 cos 𝜔0 𝑡 + 𝜑
𝑥 (𝑡 )
𝑇
𝐴 Avec 𝐴 et 𝜑 , deux constantes d’intégration que l’on obtient grâce à deux
2𝐴 conditions initiales. Comme l’illustre la Figure 5.2, le système se met à
osciller (si on l’écarte de sa position d’équilibre 𝑥 = 0) avec une amplitude
𝑡
𝐴 et à une fréquence, dite fréquence propre
−𝐴 𝜔0 1 𝑘
𝜈0 = = ♥ (5.2)
2𝜋 2𝜋 𝑚
Figure 5.2 – Oscillations harmoniques.
On notera que la fréquence propre dépend des caractéristiques du
pendule élastique ( 𝑘 et 𝑚 ) mais non de l’amplitude des oscillations : on
parle d’isochronisme des oscillations.
Exercice – Un conducteur de masse 𝑚 = 80 kg monte dans sa voiture vide ;
les amortisseurs s’enfoncent alors de 4 cm. La masse de tout ce qui se trouve
sur les ressorts est alors de 1000 kg. Dans l’approximation harmonique, le
système (voiture-conducteur) se comporte comme un oscillateur. Donnez sa
fréquence propre.
Rép. 0,7 Hz.
Du point de vue énergétique, cet oscillateur transforme l’énergie élastique
en énergie cinétique et vice versa. L’énergie potentielle élastique vaut
1 2 1 2
𝑘𝑥 = 𝑘𝐴 cos2 𝜔0 𝑡 + 𝜑
Ep =
2 2
alors que l’énergie cinétique s’écrit
1 1
𝑚 𝑥¤ 2 = 𝑘𝐴2 sin2 𝜔0 𝑡 + 𝜑
Ec =
2 2
On vérifie que l’énergie mécanique du pendule élastique Em = Ec + Ep =
2 𝑘𝐴 reste constante puisque les forces qui travaillent sont conserva-
1 2
tives.
À retenir
L’énergie mécanique d’un oscillateur harmonique est proportionnelle
au carré de l’amplitude.
𝑚 𝑥¥ + 𝛼 𝑥¤ + 𝑘𝑥 = 0
𝑘 𝛼 −1
𝜔0 = [rad.s−1 ] et 2𝜆 = [s ]
𝑚 𝑚
elle devient
𝑥¥ + 2𝜆 𝑥¤ + 𝜔0 2 𝑥 = 0 (5.3)
C’est l’équation caractéristique d’un oscillateur harmonique linéairement
amorti. Par rapport à l’oscillateur harmonique on note la présence d’un
terme supplémentaire (2𝜆 𝑥¤ ) que l’on appelle terme dissipatif car à
l’origine de la dissipation d’énergie. Le coefficient 𝜆 est appelé coefficient
d’amortissement, et l’analyse dimensionnelle de l’équation montre que
𝜆 est homogène à l’inverse d’un temps. Nous verrons ultérieurement que
ce temps représente l’ordre de grandeur du temps d’amortissement des
oscillations (quand il y en a). In fine, le comportement d’un oscillateur
harmonique linéairement amorti est complètement décrit par la donnée
de 𝜔0 et 𝜆 puisque l’équation différentielle s’écrit
𝑥¥ + 2𝜆 𝑥¤ + 𝜔0 2 𝑥 = 0 ♥ (5.4)
Régime libre
𝑟 2 + 2𝜆 𝑟 + 𝜔0 2 = 0
54 5 OSCILLATEURS MÉCANIQUES
-1
𝑥 (𝑡 ) = 𝐴e−𝜆 𝑡 cos 𝜔𝑡 + 𝜑
𝑥 (𝑡 ) = (𝐴 + 𝐵𝑡 ) e−𝜔0 𝑡
L’oscillateur atteint l’équilibre sans osciller (on dit qu’il n’ y a pas dépas-
2: Si l’on souhaite que le système at-
sement). On peut montrer que le retour à l’équilibre est ici le plus rapide
teigne l’état d’équilibre le plus vite pos-
sible en limitant le dépassement à ±5%𝐴 sans dépassement2 .
par exemple, il faut se placer en régime
pseudo-périodique avec un amortisse- 1
𝑥
2 𝑘𝑥 + 12 𝑚𝑣 2
1 2
ment 𝜆 ≃ 0 ,7 𝜔0 . Em =
0.5
𝑥 ( 𝑡 ) = 𝐴 e 𝑟+ 𝑡 + 𝐵 e 𝑟− 𝑡 avec 𝑟± < 0
𝑥
2 𝑘𝑥 + 12 𝑚𝑣 2
1 2
Em =
10−1 10−1
5.2 Résonances
Généralités
La relation fondamentale de la dynamique projetée suivant l’axe hori- Figure 5.6 – pendule élastique soumis à
zontal donne une excitation sinusoïdale.
𝑚 𝑥¥ = −𝑘 (ℓ − ℓ0 ) − 𝛼 𝑥¤
56 5 OSCILLATEURS MÉCANIQUES
𝛼 𝑘 𝑘𝑎
𝑥¥ + 𝑥¤ + 𝑥 = cos( 𝜔𝑡 )
𝑚 𝑚 𝑚
équation de la forme :
𝑥¥ + 2𝜆 𝑥¤ + 𝜔0 2 𝑥 = 𝜔 2 𝑎 cos(𝜔𝑡 )
| {z } | 0 {z } ♥ (5.5)
oscillateur excitation
Dans toute la suite, nous supposons que le régime transitoire est complè-
tement dissipé et que seul persiste le régime forcé :
𝜔0 2 𝑎 cos( 𝜔𝑡 )
𝑎1 𝜔0 2 − 𝜔 2 + 2𝜆𝜔 𝑎2 = 𝜔0 2 𝑎 𝑎2 𝜔0 2 − 𝜔2 − 2𝜆𝜔 𝑎 1 = 0
et
𝜔0 2 ( 𝜔0 2 − 𝜔 2 ) 2𝜆𝜔𝜔0 2
𝑎1 = 𝑎 2 et 𝑎2 = 𝑎 2
𝜔0 2 − 𝜔2 + (2𝜆𝜔)2 𝜔0 2 − 𝜔2 + (2𝜆𝜔 )2
𝑎𝜔0 2 2𝜆𝜔
𝐴= » et tan 𝜑 =
2
𝜔0 2 − 𝜔2 + (2𝜆𝜔)2 𝜔2 − 𝜔0 2
𝑥¥ + 2𝜆 𝑥¤ + 𝜔0 2 𝑥 = 𝜔0 2 𝑎 cos 𝜔𝑡
𝑦¥ + 2𝜆 𝑦¤ + 𝜔0 2 𝑦 = 𝜔0 2 𝑎 sin 𝜔𝑡
def
La variable complexe 𝑥 = 𝑥 + 𝑖𝑦 vérifie donc l’équation différentielle :
𝑥¥ + 2𝜆 𝑥¤ + 𝜔0 2 𝑥 = 𝜔0 2 𝑎 e𝑖𝜔𝑡 (5.6)
𝑎𝜔0 2 2𝜆𝜔
𝐴= q et tan 𝜑 = avec 𝜑 ∈ [−𝜋, 0]
2 𝜔 2 − 𝜔0 2
𝜔0 2 − 𝜔 2 + (2𝜆𝜔 )2
𝐴( 𝜔 )
𝜆 ≪ 𝜆0
Résonance d’élongation
𝑎𝜔0 2
𝑥 (𝑡 ) = 𝐴 cos 𝜔𝑡 + 𝜑 𝐴= »
avec 2 𝑎 𝜆 = 𝜆0
𝜔0 2 − 𝜔 2 + (2𝜆𝜔)2 𝜆 ≫ 𝜆0
𝜔0 𝜔
La Figure 5.7 représente l’évolution de 𝐴 en fonction de la pulsation Figure 5.7 – Réponse fréquentielle de
pour différentes valeurs du coefficient d’amortissement. On constate que l’amplitude d’un oscillateur vis à vis
d’une excitation sinusoïdale.
58 5 OSCILLATEURS MÉCANIQUES
Application
Aspects énergétiques
•
−→ − Reprenons l’étude du pendule élastique
→ mis en mouvement par une
𝑓op E 𝑓 excitation harmonique, en considérant le système {ressort+masse}. Ce
Figure 5.8 – Forces extérieures agissant système est soumis à deux forces extérieures :
sur le système masse-ressort.
−→
1. la force 𝑓op qu’exerce l’opérateur pour entretenir le forçage sinusoï-
dal ;
→
−
2. la force de frottement 𝑓 = −𝛼 𝑥¤ →−
𝑢𝑥 qui agit sur la masse.
Les forces de tension élastique sont conservatives et internes au système.
En vertu du théorème de l’énergie mécanique, on a
d Em
= Pnc = Pop + Pfrottement
Pour un signal périodique 𝑓 (𝑡 ) de pé- d𝑡
riode 𝑇 , la moyenne vaut
où Pop représente la puissance fournie par l’opérateur, et Pfrottement celle
∫ 𝑇
1 de la force de frottement. Prenons la moyenne de cette relation sur une
𝑓 = 𝑓 (𝑡 ) d𝑡
𝑇 0
période
d𝑓
Si 𝑔 = d𝑡 est la dérivée d’une grandeur d Em
périodique, alors Pop + Pfrottement = =0
d𝑡
1
𝑔= [ 𝑓 (𝑡 )]𝑇0 = 0 On obtient donc la relation Pop + Pfrottement = 0 qui traduit le fait,
𝑇
qu’en moyenne, l’opérateur doit fournir de l’énergie pour compenser la
dissipation d’énergie par les frottements.
La puissance est négative, car les forces
de frottement travaillent toujours en ré- Poursuivons notre calcul. La force de frottement développe une puissance
sistance ici. moyenne
→
− −
P = 𝑓 ·→
frottement 𝑣 = −𝛼 𝑥¤ 2
5.2 Résonances 59
1
Pop = 𝛼𝐴2 𝜔2 sin2 ( 𝜔𝑡 + 𝜑) = 𝛼𝐴2 𝜔2
| {z } 2
1/2
Pmax 1 𝑚𝜔0 4 𝑎 2
Pop = avec Pmax = (5.7)
Ä 2 2 ä2
𝜔0 −𝜔 4 𝜆
1+ 2𝜆𝜔
0 1 2
Cette puissance évolue suivant une courbe en cloche (Figure 5.9). On 𝜔
Fréquence réduite 𝜔0
observe un phénomène de résonance lorsque 𝜔 = 𝜔0 et le maximum est
Figure 5.9 – Évolution fréquentielle de
d’autant plus important que l’amortissement est faible. la puissance absorbée par l’oscillateur.
Résonance de puissance
Facteur de qualité
Pmax
Le spectre en puissance de l’oscillateur présente une largeur à mi-hauteur
Δ𝜔 que l’on appelle bande passante3 . Cet intervalle s’exprime, soit en
rad/s, soit en hertz (Δ𝜈 = Δ𝜔/2𝜋).
Bande Passante
def 𝜈0 𝜔0
𝑄 = = ♥ (5.8)
Δ𝜈 Δ𝜔
4: 𝑄 est aussi appelé facteur d’acuité de la Le facteur de qualité mesure la finesse de la résonance4 . On trouve ici 𝑄 =
résonance.
𝜆′ = 1/4𝜆 𝑄 ′ = 4𝑄
Puissance absorbée
Approximation harmonique
1 2
𝜇𝑥¤ + Ep ( 𝑥 ) = Em (5.9)
2
L’approximation harmonique consiste à approcher le puits de potentiel
par la parabole5 osculatrice. En effet, au voisinage d’un équilibre, un 5: à condition que le puits de potentiel
développement de l’énergie potentielle à l’ordre deux, donne soit de courbure non nulle.
1 d2 Ep
Ep ≃ Ep (𝑥 eq ) + 𝜅 ( 𝑥 − 𝑥eq )2 avec 𝜅 = ( 𝑥 eq ) > 0 Ep
2 d𝑥 2
Ep,min + 21 𝜅( 𝑥 − 𝑥eq )2
Approximation harmonique
𝜅
𝜔0 = ♥ (5.11)
𝜇 Figure 5.12 – Puits de potentiel appro-
ché, au voisinage du minimum, par une
parabole.
Anharmonicités
𝑓 ( 𝑥 ) = sin 𝑥
Ep = 𝐸0 e−2𝑎𝑥 − 2e−𝑎𝑥
𝑥
0 où 𝑥 désigne l’écart à l’équilibre et 𝐸0 l’énergie de dissociation de la
−𝐸0 molécule. Le profil de ce potentiel (Figure 5.15) montre clairement une
Figure 5.15 – Potentiel de Morse. dissymétrie.
5.3 Effets anharmoniques 63
1
Ep ≃ −𝐸0 + 𝜅𝑥 2 − 𝜖𝑥 3 avec 𝜅 = 2𝐸0 𝑎 2 et 𝜖 = 𝜅𝑎/2
2
Définitions
→
−
Considérons une force 𝑓 qui s’applique en un point M. Par définition, le
−−→ →
− →
−
moment MA ( 𝑓 ) de la force 𝑓 en un point A est le vecteur
−−→ →
− def −−→ →−
MA ( 𝑓 ) = AM ∧ 𝑓 ♥ (6.1)
→−
Supposons un système soumis à 𝑁 forces 𝑓𝑖 dont les droites d’action
passent par le même point A. On dit que les forces sont concourantes
en A. Dans ce cas, le moment des forces en A est nécessairement nul
puisque
−−−→ →
− X −−→ → − →−
AM𝑖 ∥ 𝑓𝑖 =⇒ MA ( 𝑓𝑖 ) = 0
𝑖
A
𝑁 𝑁
X −−→ →
− X −−−→ −−−→
MO ( 𝑓𝑖 ) = OM𝑖 ∧ 𝑘 𝑖 AM𝑖
•
𝑖=1 𝑖
𝑁
X −−→ −−−→
= OA ∧ 𝑘 𝑖 AM𝑖 →
−
𝑖 𝑓3
𝑁
−−→ X −−−→ Figure 6.1 – Forces concourantes
= OA ∧ 𝑘 𝑖 AM𝑖
𝑖
𝑁 𝑁
X −−→ →
− −−→ X →
−
MO ( 𝑓𝑖 ) = OA ∧ 𝑓𝑖
𝑖=1 𝑖
66 6 THÉORÈME DU MOMENT CINÉTIQUE
→
− −−→ →− −→ →
− −→ → −
Γ = OA ∧ 𝑓1 + OB ∧ (− 𝑓1 ) = +BA ∧ 𝑓1
B
•
Ce couple n’est nul que si le couple de forces est concourant, confor-
mément à ce que l’on a vu précédemment. De façon générale, on parle
→
−
− 𝑓1 de couple pour décrire tout ensemble d’actions mécaniques dont la
Figure 6.2 – Couple de forces. résultante des forces est nulle mais dont le moment résultant est non nul.
→−
Nous réservons la notation Γ à ce type d’actions.
−−→ →
− −−→ →
− −→ →−
MA ( 𝑓 ) = MB ( 𝑓 ) + AB ∧ 𝑓 ♥ (6.2)
valable aussi bien pour une force que pour une résultante des forces.
Il arrive souvent que toutes les forces soient dans un même plan. Dans ce
cas, si l’on considère un point A de ce plan, tous les moments de force
en A sont perpendiculaires à ce plan ; il est alors naturel d’utiliser des
projections.
Soit →
−𝑢 le vecteur unitaire orientant un axe (Δ) passant par un point A. Par
définition, le moment d’une force par rapport à l’axe (Δ) est le scalaire
→
− def −−→ →− −
MΔ ( 𝑓 ) = MA ( 𝑓 ) · →
𝑢 ♥ (6.3)
−−→ →
− − −−→ →− − −−→ →− − −−→ →− −
MA ( 𝑓 ) · →
𝑢 = MA’ ( 𝑓 ) · →
𝑢 + (AA’ ∧ 𝑓 ) · →
𝑢 = MA’ ( 𝑓 ) · →
𝑢
−−→
puisque AA’ est colinéaire à →
−𝑢 .
→
−
Considérons maintenant une force 𝑓 dans un plan P et un axe orienté
(Δ) perpendiculaire à P. Par définition, le bras de levier est la distance 𝑑
entre la droite d’action de la force et l’axe (Δ). Montrons que le moment
par rapport à l’axe (Δ) ne dépend que de la force et de son bras de
6.2 Moment cinétique 67
→
−𝑢 →
−
M 𝑓
A• 𝑑 •
levier :
→
− −−→ →
− − −→ →
− −
MΔ ( 𝑓 ) = (AM ∧ 𝑓 ) · →
𝑢 = AM 𝑓 sin(AM, 𝑓 ) = ± 𝑓 × 𝑑
◊
Définitions
−
→ def −
−→ −−→ →
𝐿A (M) = AM ∧ 𝑚→
−𝑣 −
M/R = AM ∧ 𝑝 ♥ (6.4)
−
→
𝐿Δ (M) = 𝐿A (M) · →
−𝑢 avec A ∈ (Δ) ♥ (6.5)
68 6 THÉORÈME DU MOMENT CINÉTIQUE
Il vient alors
Ç å
−
→ −−→ X → X −−−→ → −−−→
𝑚𝑖 − 𝑚 𝑖 GM𝑖 ∧ − ∧−
𝑣→
X
𝐿A (S) = AG ∧ 𝑣𝑖 + 𝑣𝑖 ∗ + 𝑚 𝑖 GM𝑖 G
𝑖 𝑖 𝑖
P −−−→ → −
Or, d’une part 𝑚 𝑖 GM𝑖 = 0 par définition de G et d’autre part 𝑚 𝑖→
P −
𝑣𝑖 =
𝑚−
𝑣→ G . Par conséquent,
−
→ →− −−→
𝐿A (S) = 𝐿 ∗ + AG ∧ 𝑚 −
𝑣→
G ♥ (6.7)
ℎ
ℏ= = 1,054.10−34 J.s
2𝜋
▶ L’expérience de Stern et Gerlach montra que l’électron possède un
moment cinétique propre quantifié, dit moment de spin. A l’heure
actuelle, dans le modèle standard de la physique des particules,
toutes les particules sont caractérisées par une charge, une masse
et un moment de spin.
▶ Les propriétés magnétiques de la matière ne peuvent s’expliquer
que dans le cadre quantique où le moment de spin joue un rôle
clé. La Résonance magnétique nucléaire (RMN), l’Imagerie par
Résonance Magnétique nucléaire (IRM) , l’électronique de spin
sont quelques exemples d’applications modernes où la notion de
moment cinétique joue un rôle central.
−
→
d𝐿A (M) −−→ →−
= AM ∧ 𝑓 + 𝑚→
−𝑣 →−
M/R ∧ 𝑣 A/R (6.8)
d𝑡
Lorsque A est fixe dans R, le deuxième terme se résume au moment de
→
−
la force 𝑓 , ce qui constitue le théorème du moment cinétique.
70 6 THÉORÈME DU MOMENT CINÉTIQUE
d𝐿Δ (M) →
−
= MΔ ( 𝑓 )
d𝑡
−−→
où MA int désigne la somme des moments des forces intérieures calculée
au point fixe A. Le principe des actions réciproques stipule cependant
que les forces d’interactions sont opposées et coaxiales :
→
− →
−
𝑓𝑖𝑗 = − 𝑓 𝑗𝑖
−−−→ →
− − →
−
M𝑖 M 𝑗 ∧ 𝑓𝑖𝑗
= 0
𝑚→
−
𝑣 𝑖 = 𝑚→
−𝑣
P
Sachant que 𝑖 G/R il vient
−
→ →
−
d𝐿G (S) d 𝐿 ∗ −−→ext
= = MG ♥ (6.9)
d𝑡 d𝑡
d−
𝑣→𝐺 →−
𝑚 = 𝐹 ext
d𝑡
▶ le mouvement barycentrique régi par la relation
→
−
d 𝐿 ∗ −−→ext
= MG
d𝑡
Ces deux équations vectorielles donnent six relations, insuffisantes en
général pour décrire complètement le mouvement de S. Cependant
l’étude des solides parfaits –systèmes à six degrés de liberté– peut être
réalisé complètement à l’aide de ces deux équations, auxquelles il faut
éventuellement ajouter des relations de liaison liées aux contacts.
6.4 Applications
Une force est dite centrale de centre O quand, à chaque instant, la droite
support de cette force passe par un point fixe O. Si l’on considère un
système de coordonnées sphériques d’origine O, un champ de force
centrale s’écrit
→
−
𝑓 (M) = 𝑓 (𝑟, 𝜃, 𝜑)→
−
𝑢𝑟
Par exemple, dans le référentiel géocentrique, la force de gravitation
produite par la Terre sur un satellite artificiel est une force centrale à
condition de supposer la Terre à symétrie sphérique.
Que dit le théorème du moment cinétique quant au mouvement d’un
point matériel M soumis à une force centrale dans un référentiel gali-
léen ?
−
→
d𝐿O (M) →− −
→ −→
= 𝑟→
−
𝑢𝑟 ∧ 𝑓 (𝑟, 𝜃, 𝜑)→
−
𝑢𝑟 = 0 =⇒ 𝐿O (M) = Cte
d𝑡
Ainsi, le moment cinétique se conserve en norme et en direction d’où
l’on tire les trois conséquences suivantes.
−−→
1. Le mouvement est plan ! En effet, à chaque instant, le vecteur OM
→
−
est orthogonal au vecteur constant 𝐿 O (M).
2. Le mouvement étant plan, on utilise les coordonnées polaires pour
repérer la position de M. Le moment cinétique s’écrit 𝑟 →
−
𝑢𝑟 ∧ 𝑚 (𝑟¤ →
−
𝑢𝑟 +
𝑟 𝜃¤ −
→) = 𝑚𝑟 2 𝜃¤ →
𝑢 𝜃
−
𝑢𝑧 et sa conservation se traduit par
𝑟 2 𝜃¤ = 𝐶 ♥ (6.10)
72 6 THÉORÈME DU MOMENT CINÉTIQUE
= 1
2 |𝐶| d𝑡
M(𝑟, 𝜃 ) Δ𝑡 −−→
Ainsi l’aire balayée par le vecteur OM augmente à une vitesse, dite
𝑟 vitesse aréolaire,
dA 𝐶
• =
O d𝑡 2
On retrouve ici la loi des aires énoncée par Kepler au sujet des
astres du système solaire. On voit ici que cette propriété n’est pas
limitée aux forces de gravitation mais propre à toutes les forces
Δ𝑡 centrales.
Figure 6.4 – Loi des aires : pour des
durées égales, l’aire balayée par le rayon
vecteur est la même.
Solide en équilibre
→
− → −
Dans le cas d’un solide soumis à trois forces non parallèles ( 𝑓1 , 𝑓2 ,
→
− →
− →
−
𝑓3 ), deux d’entre elles (par exemple 𝑓1 et 𝑓2 ) ont nécessairement leur
prolongement qui se coupent en un point A. Le système d’action est alors
−
→ → − −
→ → − → −
équivalent à deux forces 𝑓12 et 𝑓3 avec 𝑓12 = 𝑓1 + 𝑓2 s’appliquant en A. On
se ramène au cas précédent où l’on a vu que l’équilibre impliquait que les
→
−
deux forces sont coaxiales. Le prolongement de 𝑓3 passe donc aussi par
A. En d’autres termes les trois forces sont concourantes en A.
→
−
Exercice – Une échelle de masse 𝑚 et de longueur 𝐿 est en équilibre contre 𝐹3
•B
un mur et forme un angle 𝛼 avec la verticale. On suppose que le sol produit
→
−𝑔
une force de frottement alors que le mur, supposé suffisamment lisse, n’en
produit pas. Exprimer les forces de contact en fonction du poids 𝑃 = 𝑚 𝑔 de
𝛼
l’échelle et de l’angle 𝛼 .
Rép. 𝐹1 = 𝑚 𝑔 et 𝐹2 = 𝐹3 = 21 𝑚 𝑔 tan 𝛼 . →
−
𝐹1
→
−
𝐹2
Solide en rotation autour d’un axe fixe |
D
Figure 6.5 – Echelle contre un mur
Supposons un solide S en rotation autour d’un axe fixe orienté (Δ) à
la vitesse angulaire 𝜔 ( 𝜔 > 0 si le solide tourne dans le sens positif).
(Δ)
Chaque point M𝑖 de masse 𝑚 𝑖 constituant le solide décrit un cercle de +
𝐿Δ (M𝑖 ) = 𝑚 𝑖 𝑣 𝑖 𝑟 𝑖 = 𝑚 𝑖 𝑟 𝑖2 𝜔 car 𝑣 𝑖 = 𝑟𝑖 𝜔 →
−
H𝑖 • 𝑣𝑖
X
𝐿Δ (S) = 𝐼Δ 𝜔 avec 𝐼Δ = 𝑚 𝑖 𝑟 𝑖2
𝑖
où 𝐼Δ désigne le moment d’inertie du solide par rapport à l’axe. Le moment Figure 6.6 – Solide en rotation autour
d’un axe fixe
cinétique est donc proportionnel à la vitesse angulaire et au moment
d’inertie qui dépend non seulement de la masse totale mais aussi de sa
répartition autour de l’axe de rotation. Ainsi, en vertu du théorème du
moment cinétique, le mouvement de rotation d’un solide autour d’un
axe fixe est régi par l’équation
d𝜔 X
𝐼Δ = MΔext avec 𝐼Δ = 𝑚 𝑖 𝑟 𝑖2 ♥ (6.11)
d𝑡 𝑖
𝑔
…
𝐼Δ = 𝑚ℓ 2 =⇒ 𝜔0 = [pendule simple]
ℓ
Pour une barre rectiligne homogène de masse 𝑚 , de longueur 𝐿, fixée en
l’une de ses extrémités on obtient
1 𝐿 3𝑔
𝐼Δ = 𝑚𝐿2 et ℓ = =⇒ 𝜔0 = [barre rectiligne]
3 2 4ℓ
MOUVEMENTS À FORCE
CENTRALE 7
Ce chapitre présente une application importante des lois vues jusqu’ici : 7.1 Lois de conservation . . . . 75
les mouvements à force centrale. Après quelques généralités, on aborde Généralités . . . . . . . . . . 75
le problème de l’interaction newtonienne et notamment celui du mouve- Moment cinétique . . . . . 76
ment des planètes qui fit le succès de la théorie de Newton. Énergie mécanique . . . . . 77
Théorème de Bertrand . . . 78
Ce chapitre est accessible en ligne à l’adresse : 7.2 Le problème de Kepler . . . 79
Lois de Kepler . . . . . . . . 79
https://femto-physique.fr/mecanique/forces-centrales.php Cas du mouvement circu-
laire . . . . . . . . . . . . . . 80
Ensemble des solutions . . 80
Troisième loi de Képler . . 82
7.1 Lois de conservation Énergie . . . . . . . . . . . . 82
Vitesses cosmiques . . . . . 83
Équation horaire . . . . . . 85
On considère un point matériel M de masse 𝑚 soumis à une force centrale
7.3 Interaction coulombienne . 87
conservative de centre O, point fixe d’un référentiel galiléen. Nous allons
Cas attractif . . . . . . . . . . 87
voir que le problème se résout grâce à deux relations de conservation.
Cas répulsif . . . . . . . . . 87
Généralités
Rappelons qu’une force est dite centrale quand la droite support de cette
force passe constamment par un point fixe O. Si l’on repère la position de
M à l’aide d’un système de coordonnées sphériques d’origine O, on a
→
−
𝑓 = 𝑓 (𝑟, 𝜃, 𝜑) →
−
𝑢𝑟
La force est attractive quand 𝑓 < 0, répulsive dans l’autre cas. Si la force
centrale est conservative alors 𝑓 (𝑟, 𝜃, 𝜑 ) ne peut dépendre que de 𝑟 . En
effet, son travail élémentaire vaut
→
− →
−
ð𝑊 = 𝑓 · dℓ = 𝑓 (𝑟, 𝜃, 𝜑) d𝑟
forme différentielle qui doit être différentielle totale exacte. Ceci n’est
possible que si 𝑓 (𝑟, 𝜃, 𝜑 ) ne dépend que de 𝑟 . Dans ce cas, l’énergie
potentielle associée ne dépend que de 𝑟 et vérifie
d Ep (𝑟 ) = − 𝑓 (𝑟 ) d𝑟 ♥ (7.1)
Interaction gravitationnelle
−
→ G𝑚1 𝑚2 →
− G𝑚1 𝑚2
𝑓12 = − 𝑢𝑟 =⇒ d Ep = 𝑑𝑟
𝑟2 𝑟2
d’où l’on tire l’énergie potentielle
76 7 MOUVEMENTS À FORCE CENTRALE
G𝑚1 𝑚2
Ep = − + Cte ♥ (7.2)
𝑟
Interaction coulombienne
𝑞1 𝑞2
Ep = + Cte ♥ (7.3)
4𝜋𝜖 0 𝑟
𝑟 2 𝜃¤ = 𝐶 ♥ (7.4)
où 𝐶 est la constante des aires déterminée par les conditions
initiales ;
−−→
3. l’aire balayée par le vecteur OM par unité de temps est constante
et égale à 𝐶/2 (vitesse aréolaire) :
dA 𝐶
=
d𝑡 2
7.1 Lois de conservation 77
1
𝑚𝑣 2 + Ep (𝑟 ) = Em = Cte
2
En coordonnées polaires, le carré de la vitesse s’écrit, en utilisant l’équa-
tion (7.4),
𝐶2
𝑣 2 = 𝑟¤2 + (𝑟 𝜃¤ )2 = 𝑟¤2 + 2
𝑟
ce qui donne une intégrale première :
Conservation de l’énergie
1 2 𝑚𝐶 2
𝑚 𝑟¤ + + Ep (𝑟 ) = Em (7.5)
2 2𝑟 2
Formellement, le problème est analogue à l’étude d’un point matériel
à un degré de liberté (𝑟 ) plongé dans un champ de force d’énergie
potentielle effective
𝑚𝐶 2
Ep, eff = + Ep (𝑟 )
2𝑟 2
Théorème de Bertrand
′ 𝑚𝐶 2
Ep, eff (𝑟 ) = − + Ep′ (𝑟 ) = 0 =⇒ 𝑚𝐶 2 = 𝑟03 Ep′ (𝑟0 ) (7.6)
𝑟3
𝜇 𝜇 𝑚
… ®
=
𝑇osc = 2𝜋 avec (7.7)
𝜅 𝜅 = ′′
Ep, (𝑟 )
eff 0
Or, en général, 𝑇orb et 𝑇osc sont dans des rapports quelconques de sorte
que la trajectoire, bien que liée, ne se referme pas sur elle même. La figure
7.3 montre quelques exemples d’orbites. Il existe cependant des cas où,
𝑓 (𝑟 ) = 𝑘√ √
𝑟2 𝑟 𝑓 (𝑟 ) = 𝑘 𝑟
• •
𝑘
Figure 7.3 – Simulation numérique : exemples d’orbite d’un corps soumis à une force centrale 𝑓 (𝑟 ) = 𝑟𝑝
avec 𝑝 = 2 , 5 et 𝑝 = −0 , 5.
quelles que soient les conditions initiales (en restant dans le cas où la
trajectoire est bornée), ce rapport est commensurable : 𝑇osc /𝑇orb = 𝑚/𝑛
avec (𝑚, 𝑛 ) ∈ ℕ 2 . En d’autres termes, après 𝑛 révolutions, 𝑟 (𝑡 ) oscille
exactement 𝑚 fois ; la trajectoire se referme alors parfaitement. Analysons
par exemple le cas de la force képlérienne 𝑓 = −𝑘/𝑟 2 de potentiel
Ep = −𝑘/𝑟 . L’équation (7.6) donne
𝑚𝐶 2 𝑚2 𝐶3
𝑟0 = et 𝑇orb = 2𝜋
𝑘 𝑘2
De la même manière, l’équation (7.7) donne
𝑚 𝑚 𝑚2 𝐶3
𝑇osc = 2𝜋 ′′ = 2𝜋 = 2𝜋
Ep, eff 3𝑚 𝐶 2 /𝑟04 − 2 𝑘/𝑟03 𝑘2
7.2 Le problème de Kepler 79
Joseph Bertrand se posa la question de la fermeture des trajectoires dans 1: Notre raisonnement n’est valable que
un cadre beaucoup moins restrictif que le notre 1 et trouva un résultat pour de petites perturbations au voisi-
remarquable qu’il envoya à l’académie des sciences. Ce court article[7] nage de 𝑟0 .
fut publié en 1873 et montre le théorème suivant : [7]: Bertrand (1873), “Mécanique analy-
tique”
Théorème de Bertrand
Il n’y a que deux types de forces centrales conservatives pour lesquelles
les états liés sont fermés c’est-à-dire périodiques :
▶ la force centrale newtonienne 𝑓 = −𝑘/𝑟 2 . Dans ce cas, les orbites
liées sont des ellipses dont l’un des foyers est O.
▶ la force élastique isotrope 𝑓 = −𝑘 𝑟 . Les orbites liées sont
également des ellipses mais cette fois-ci centrées en O.
→
− G𝑚 𝑚★ →
−
𝑓 =− 𝑢𝑟
𝑟2 Histoire
Bien entendu, tout corps de masse 𝑚 lié gravitationnellement à un astre C’est en 1609 que l’astronome alle-
fixe de masse 𝑚 ′ est soumis aux lois de Kepler ; il suffit alors de remplacer mand Johannes Kepler (1571–1630)
publie son ouvrage Astronomia Nova
𝑚 𝑚★ par 𝑚 𝑚 ′. (Astronomie Nouvelle) dans lequel
il énonce les deux premières lois qui
portent maintenant son nom. Il dé-
couvre ses lois grâce à Tycho Brahé,
expérimentateur hors pair, qui fit des
Lois de Kepler
observations très précises, ceci sans
l’aide d’aucun d’instrument d’op-
tique. En étudiant le mouvement de
Les trois lois sur le mouvement des astres du système solaire, dites lois la Terre autour du Soleil, Kepler dé-
de Kepler, s’énoncent ainsi : couvre d’abord la loi des aires. C’est
en étudiant le mouvement de la pla-
nète Mars autour du Soleil qu’il dé-
1. Les planètes parcourent des orbites planes, elliptiques. Le Soleil couvre la première loi. Comme sou-
occupe l’un des foyers de l’ellipse. vent lors de grandes découvertes,
2. En des durées égales, les planètes balayent des aires égales. la chance a joué un rôle non négli-
geable : d’une part, Kepler fit de
3. Le rapport du carré de la période de rotation au cube du demi-grand nombreuses erreurs dans ses raison-
axe est identique pour toutes les planètes du système solaire. nements qui heureusement se sont
compensées ; d’autre part, la mise en
évidence du mouvement elliptique
Ces trois lois permettront à Newton de confirmer sa théorie du mouve-
a été favorisé par la grande excentri-
ment des corps (Philosophia naturalis principia mathematica 1687). Nous cité de l’orbite de Mars (l’orbite de
avons déjà vu comment la deuxième loi est une conséquence de la conser- Mars est 5 fois plus excentrique que
vation du moment cinétique, voyons comment dériver les deux autres celle de la Terre). La troisième loi ne
fut découverte qu’en 1618.
lois à partir des lois de Newton.
80 7 MOUVEMENTS À FORCE CENTRALE
𝑚𝐶 2 G𝑚𝑚★
Ep, eff = −
2𝑟 2 𝑟
états non liés Em > 0
montre que les états liés sont possibles. Si l’énergie mécanique correspond
𝑟0 𝑟 à la valeur minimale de Ep, eff , alors 𝑟 reste constant au cours du temps
états liés Em < 0
et l’orbite est circulaire. On voit de plus que cette orbite circulaire est
stable.
•
Figure 7.4 – Potentiel effectif képlérien Supposons donc que M décrit une orbite circulaire de rayon 𝑟0 . En vertu
de la conservation du moment cinétique, on a
𝑟0 2 𝜃¤ = 𝐶
Ep G𝑚𝑚★
Em = Ec + Ep = =−
2 2 𝑟0
d2 𝑢 G𝑚★
+𝑢 =
d𝜃 2 𝐶2
équation différentielle linéaire avec un second membre constant dont la
solution s’écrit
G𝑚★
𝑢 (𝜃 ) = + 𝐴 cos(𝜃 − 𝜃0 )
𝐶2
c’est-à-dire
𝐶2
𝑝
𝑝 =
𝑟= avec G𝑚★ (7.10)
1 + 𝑒 cos(𝜃 − 𝜃0 )
𝑒 ≥ 0
𝑒>1
𝑒=1
M(𝑟, 𝜃 )
𝑟 𝜃
𝜃0
𝑒<1 •
Foyer 𝑥
é trie
de sym
axe
(149 , 6.106 )3
𝑚★ = 4𝜋2 = 2 , 0.1030 kg
6 , 67.10−11 × (365, 26 × 24 × 3600)2
Énergie
1 2 𝑚𝐶 2 G𝑚𝑚★
Em = 𝑚 𝑟¤ + −
2 2𝑟 2 𝑟
𝑒 𝜃 )2 𝑒 2 sin2 𝜃 G𝑚𝑚★(1 + 𝑒 cos 𝜃 )
ñ ô
1 (1 + cos
= 𝑚𝐶 2
+ −
2 𝑝 2 𝑝 2 𝑝
𝑚𝐶 2 G𝑚𝑚 ★ (1 + 𝑒 cos 𝜃 )
1 + 𝑒 2 + 2 𝑒 cos 𝜃 −
Em =
2𝑝 2 𝑝
G𝑚𝑚★
1 − 𝑒2
Em = − (7.12)
2𝑝
G𝑚𝑚★
Em = [hyperbole]
2𝑎
2. Pour une parabole, 𝑒 = 1 et Em = 0, ce qui signifie que le corps
va s’éloigner du centre avec une vitesse qui tend vers 0 lorsque
𝑟 → ∞.
3. Pour une ellipse, 𝑒 < 1 et Em < 0 : le corps est lié à l’astre central
conformément à la Figure 7.4. Pour une ellipse, le grand axe vaut
𝑎 = 𝑝/(1 − 𝑒 2 ) ce qui donne
G𝑚𝑚★
Em = − [ellipse]
2𝑎
On pourra retenir que dans le cadre du problème de Kepler, l’énergie
mécanique d’une planète en orbite autour d’une étoile de masse 𝑚★
vaut
G𝑚 𝑚★
Em = − ♥ (7.13)
2𝑎
Exercice – En 1843, une comète est passée extrêmement près du Soleil puisque
son périhélie (péricentre autour du Soleil) se situait à 𝑑p = 5 , 53.10−3 u.a.
En considérant que son orbite est parabolique, calculer la vitesse 𝑣 max de la
comète au périhélie.
q On donne la vitesse de la Terre : 𝑢 = 30 km.s−1 .
2
Rép. 𝑣 max = 𝑢 𝑑p /𝑎
= 570 km.s−1 .
Vitesses cosmiques
G𝑚 𝑚T G𝑚 𝑚T
Em = − >− (1 − 𝑒 )
2𝑎 2𝑅 T
Dans le cas d’une orbite circulaire - cas où l’énergie minimale est la plus
faible - on a
G𝑚 𝑚T
Em > −
2𝑅 T
Condition qui, traduit en termes de vitesse, donne
»
𝑣 ≥ 𝑣sat = 𝑔𝑅 T ≈ 8 km.s−1
3𝑅𝑇
𝑣th =
𝑀
Équation horaire
Cas du cercle
Lorsque l’orbite est circulaire de rayon 𝑟0 nous avons montré que M décrit
l’orbite à une vitesse angulaire constante 𝜃¤ = 𝜔 . Ainsi, le mouvement de
l’astre est régi par l’équation horaire
®
𝑟 = 𝑟0
𝜃 = 𝜔𝑡 + 𝜃0
Comme le montre la Table 7.1, les planètes du système solaire ont une
trajectoire elliptique de faible excentricité. On peut dans ce cas, approcher
Table 7.1 – Quelques éléments d’orbites
l’équation horaire par un développement d’ordre 1 en 𝑒 . Pour trouver la des principales planètes du système so-
relation 𝜃 (𝑡 ), il faut résoudre l’équation différentielle du premier ordre laire
De plus,
𝜔2 𝑝 4
𝐶 2 = 𝑝 G𝑚★ = 𝑝 𝜔2 𝑎 3 =
(1 − 𝑒 2 )3
Finalement, en négligeant 𝑒 2 devant 1, on trouve 𝐶/𝑝 2 ≃ 𝜔 et l’équation
horaire s’écrit
𝜃 − 2 𝑒 sin 𝜃 = 𝜔𝑡 (7.15)
86 7 MOUVEMENTS À FORCE CENTRALE
Ainsi, le mouvement des planètes du système solaire peut être décrit par
le système d’équations
𝑝
𝑟 =
1 + 𝑒 cos 𝜃
𝜃 − 2 𝑒 sin 𝜃 = 𝜔𝑡
2 𝑒 sin 𝜃 = 2 𝑒 sin(2 𝑒 sin 𝜃+𝜔𝑡 ) = 2 𝑒 sin(2 𝑒 sin 𝜃 ) cos( 𝜔𝑡 )+2 𝑒 sin( 𝜔𝑡 ) cos(2 𝑒 sin 𝜃 )
2 𝑒 sin 𝜃 = 2 𝑒 sin( 𝜔𝑡 )
Cas elliptique
Cas parabolique
𝜃 𝜃
𝑝2 𝑝2
∫ ∫
d𝜃 ′ = d𝜃′ = 𝐶𝑡
0 (1 + cos 𝜃′)2 0 4 cos4 𝜃′/2
Il est facile de vérifier que la primitive de 1/ cos4 𝑥 est tan 𝑥 + 1/3 tan3 𝑥
d’où :
1 2𝐶
tan 𝜃/2 + tan3 𝜃/2 = 2 𝑡
3 𝑝
Lorsque M atteint le péricentre, il se trouve à une distance minimum
𝑟min = 𝑟 (𝜃 = 0) = 𝑝/2 avec une vitesse maximum → −𝑣
max orthogonal au
vecteur position d’où
𝑝𝑣 max
𝐶 = 𝑟min 𝑣 max =
2
7.3 Interaction coulombienne 87
→
− 𝑞1 𝑞2 → −
𝑓 = 𝑢𝑟
4𝜋𝜖 0 𝑟 2
Cas attractif
4𝜋𝜖 0 𝑚 𝐶 2
𝑝
𝑝 = − 𝑦
𝑟= avec 𝑞1 𝑞2
1 + 𝑒 cos(𝜃 − 𝜃0 )
𝑒 ≥ 0
Ch′
et l’énergie vaut
𝑞1 𝑞2 M(𝑟, 𝜃 )
1 − 𝑒2
Em = Θdev
8𝜋𝜖 0 𝑝
𝑟
𝜃
•
Cas répulsif Foyer 𝑥
Plaçons nous dans le cas où les deux charges sont de même signe :
𝑏
𝑞 1 𝑞2 > 0. L’énergie potentielle effective
𝑚𝐶 2 𝑞1 𝑞2
Ep, eff = +
2𝑟 2 4𝜋𝜖 0 𝑟
étant une fonction monotone décroissante montre que les états liés
sont impossibles : la particule chargée, après une éventuelle approche Figure 7.6 – Trajectoire hyperbolique
du centre répulsif, va nécessairement s’en éloigner définitivement. En dans le cas d’une force newtonienne ré-
pulsive.
88 7 MOUVEMENTS À FORCE CENTRALE
4𝜋𝜖 0 𝑚 𝐶 2
𝑝
𝑝 =
𝑟= avec 𝑞1 𝑞2
𝑒 cos(𝜃 − 𝜃0 ) − 1
𝑒 > 1
Ici 𝑟 > 0 implique 𝑒 > 1 : la trajectoire est donc une branche d’hyperbole
de paramètres 𝑝 , d’excentricité 𝑒 et de foyer, le centre répulsif. 𝜃 = 𝜃0
correspond à l’axe focal de la branche d’hyperbole. Si l’on fixe l’origine
des angles de telle sorte que 𝜃0 = 0, on a
𝑝
𝑟=
𝑒 cos 𝜃 − 1
La différence essentielle par rapport au cas d’un potentiel newtonien
attractif est que le point matériel décrit une branche d’hyperbole qui ne
contourne pas le centre répulsif.
1
Θdev = 𝜋 − 2𝜃1 =⇒ tan 𝜃1 =
tan(Θdev /2)
√
Or, on sait (cf. [8]) que tan 𝜃1 = 𝑒 2 − 1. Par ailleurs, la constante des
aires vaut
4𝜋𝜖 0 𝑚 𝑏 2 𝑣 ∞
2
𝐶 = |→
−𝑟 ∧ →
−𝑣 |
𝑟→∞ = 𝑏 𝑣 ∞ =⇒ 𝑝=
𝑞1 𝑞2
√
Enfin, 𝑝 = 𝑎 ( 𝑒 2 − 1) et 𝑏 = 𝑎 𝑒 2 − 1 de telle sorte que
𝑝 4𝜋𝜖 0 𝑚 𝑏 𝑣 ∞
2
tan 𝜃1 = =
𝑏 𝑞1 𝑞2
Les particules sont d’autant plus diffusées que le paramètre d’impact est
faible. Lorsque 𝑏 = 0, la particule arrive de façon frontale et perd toute son
énergie cinétique jusqu’à atteindre la distance minimale d’approche 𝑑min
puis rebrousse chemin, l’énergie potentielle étant convertie en énergie
cinétique. On a alors ce que l’on appelle une rétrodiffusion. La distance
minimale d’approche est donnée par l’égalité entre l’énergie cinétique
initiale et l’énergie potentielle en ce point :
𝑞1 𝑞2 𝑞1 𝑞2
Ec = =⇒ 𝑑min =
4𝜋𝜖 0 𝑑min 4𝜋𝜖 0 Ec
7.3 Interaction coulombienne 89
2𝑍𝑒 2
𝑑min = = 45.10−15 m
4𝜋𝜖 0 Ec
d→
−
𝑢𝑘 ′ →−
= 0 avec 𝑘 ∈ {1 , 2 , 3}
d𝑡
R
R′
R′
R′
O’
O’
R′ O’
O’ R R
O O
𝑡 𝑡′
®
=
→
−𝑟 −−→ → (8.1)
= OO’ + −𝑟 ′
→
−𝑣 d→−𝑟 ′
M/R′ =
d𝑡 ′
R′
Dérivons →
−𝑟 par rapport au temps 𝑡 dans le référentiel R :
−−→
d→−𝑟 d→
−𝑟 ′ dOO’ d→
−𝑟 ′
= + = +→
−𝑣 ′
R /R
d𝑡 d𝑡 d𝑡 d𝑡
R R R R
d→
−𝑟 ′ d𝑥′ →
− d 𝑦′→
− d𝑧′ →
− d→
−
𝑢1 ′ d→
−
𝑢2 ′ d→
−
𝑢3 ′
= 𝑢1 ′ + 𝑢2 ′ + 𝑢3 ′ + 𝑥 ′ + 𝑦′ + 𝑧′
d𝑡 d𝑡 d𝑡 d𝑡 d𝑡 d𝑡 d𝑡
R R R R
Mais puisque R′
est en translation par rapport à R, les trois derniers
termes sont nuls. Par ailleurs, compte tenu que d 𝑥 ′/d𝑡 = d 𝑥 ′/d𝑡 ′ . . ., on
8.1 Référentiels en translation 93
peut écrire
d→
−𝑟 ′ d𝑥′ →− d 𝑦′→− d𝑧′ − ′ →
= 𝑢1
′
+ 𝑢2 ′ + ′ →𝑢3 = −𝑣 M/R′
d𝑡 d𝑡 ′ d𝑡 ′ d𝑡
R
→
−𝑣 →− →−
M/R = 𝑣 M/R′ + 𝑣 R′ /R ♥ (8.2)
→
−𝑎 d→
−𝑣
M/R d→
−𝑣
M/R′
M/R = = +→
−𝑎 ′
R /R
d𝑡 d𝑡
R R
→
−𝑎 →− →
−
M/R = 𝑎 M/R′ + 𝑎 R′ /R ♥ (8.3)
→
−
𝑓i = −𝑚→
−𝑎 ′
R /R [translation] ♥ (8.4)
Imaginons la situation du conducteur d’un véhicule qui roule sur une route
horizontale. Brusquement, le conducteur freine. Le référentiel lié à l’habitacle
est donc en translation rectiligne accéléré, l’accélération étant opposée à la
vitesse. Dans ce référentiel, le conducteur ressent une force d’inertie qui le
propulse vers l’avant. Si ça ceinture de sécurité est attachée, elle le maintient
fixe dans l’habitacle en exerçant une tension opposée à cette force d’inertie.
→
−
→
−𝑎 𝑓i
•
−𝑎 ′ = →
→ − →−′
R /R 0 donc 𝑚 ′→
−𝑎
M/R′ = 𝐹
Vecteur rotation
(Δ)
Supposons maintenant que le référentiel R′ ait son origine O’ fixe par
rapport à R mais, qu’en revanche, ses axes tournent autour d’un axe
fixe Δ à une vitesse angulaire 𝜔 constante. Dans ce cas, on caractérise
C R′
la rotation du référentiel tournant à l’aide du vecteur rotation → −
𝝎 dont
𝜔
O’ B la direction est donnée par celle de l’axe de rotation, la norme par la
A vitesse angulaire 𝜔 et le sens par la règle du tire-bouchon : faire tourner
R
un tire-bouchon autour de l’axe de rotation le fait déplacer dans le sens
O recherché.
𝜔 = 𝜔→
→
− −
𝑢3
d→
−
𝑢1 ′
= →
−𝑣 →−′ → − → −′
A/R = 1 × 𝜔 𝑢2 = 𝜔 ∧ 𝑢1
d𝑡
R
d→
−
𝑢′
= →
−𝑣 →−′ → − → −′
2
B/R = −1 × 𝜔 𝑢1 = 𝜔 ∧ 𝑢2
d𝑡
R
d→
−
𝑢′ →− →
= →
−𝑣 − → −′
3
C/R = 0 = 𝜔 ∧ 𝑢3
d𝑡
R
d→
−
𝑢𝑘 ′
𝜔 ∧→
=→
− −
𝑢 𝑘 ′ avec 𝑘 ∈ {1, 2, 3} ♥ (8.5)
d𝑡
R
Cette relation est en fait une définition générale du vecteur rotation que
l’on admettra. Notons qu’un observateur lié à R′ voit le référentiel R
tourner à la même vitesse angulaire mais dans le sens opposé, de sorte
que l’on a
→
−
𝜔 R/R′ = −→ −
𝜔 R′/R
→
−
𝐴 = 𝐴1→
−
𝑢1 ′ + 𝐴2→
−
𝑢2 ′ + 𝐴3→
−
𝑢3 ′
→
−𝑣 d→−𝑟 d→
−𝑟 ′ d→−𝑟 ′
M/R = = = 𝜔 ∧→
+→
− −𝑟 ′
→
−
𝜔
d𝑡 d𝑡 d𝑡 ′
R R R′
𝑟⊥
′ Le premier terme est le vecteur vitesse relative →−𝑣
M/R′ . Le dernier terme
M
quant à lui ne dépend que de la distance entre le point M et l’axe de
𝜔 ∧→
→
− −𝑟 ′
rotation. En effet, on peut décomposer → −𝑟 ′ en composantes parallèle et
axe (Δ)
→
−′
𝑟
𝑟 ′∥ perpendiculaire à l’axe : →−𝑟 ′ = →
−𝑟 ′ + →
−𝑟 ′ . Puisque →𝜔 ∧→
− −𝑟 ′ = →
−
0 , on
⊥ ∥ ∥
trouve
O’ →
−𝑣 →
− →− → −′
M/R = 𝑣 M/R′ + 𝜔 ∧ 𝑟 ⊥ ♥ (8.7)
Figure 8.4 – Vitesse d’entraînement
Le terme →−𝜔 ∧→−𝑟 ′ représente la vitesse du point M s’il était entraîné par
⊥
la rotation de R′. On parle alors de vitesse d’entraînement.
1: On rappelle que
→
− Poursuivons en dérivant à nouveau par rapport au temps1 :
d → →
− d→−𝑎 →
− − d𝑏
(−𝑎 ∧ 𝑏 ) = ∧ 𝑏 +→
𝑎 ∧
d𝑡 d𝑡 d𝑡
d→
−𝑣
M/R d→
−𝑣
M/R′ d→−
𝜔
𝜔 ∧→
+→
− −𝑣 ∧→
−𝑟 ′+→
𝜔∧ →
− −𝑣 →− →−′
Ä ä
= M/R′ + M/R′ + 𝜔 ∧ 𝑟
d𝑡 d𝑡 ′ ′
d 𝑡
R R R
ce qui donne
d→
−𝑣
M/R d→
−𝑣
M/R′ d→−
𝜔
𝜔 ∧→
+ 2→
− −𝑣 ∧→
−𝑟 ′ +→
−
𝜔∧ →
−𝜔 ∧→
−𝑟 ′
Ä ä
= M/R′ +
d𝑡 d𝑡 ′ ′
d𝑡
R R R
→
−
La rotation étant uniforme autour d’un axe fixe, d→ −𝜔 /d𝑡 = 0 . Par ailleurs,
si l’on utilise la décomposition →
−𝑟 ′ = →
−𝑟 ′ +→ −𝑎 ∧ (→
−𝑟 ′ et l’identité → − →
𝑏 ∧ −𝑐 ) =
⊥ ∥
(→ −𝑐 )→
−𝑎 · → − −𝑎 · →
𝑏 − (→
− →
𝑏 )−𝑐 , on obtient
→
−
𝜔∧ → 𝜔 ∧→
− −𝑟 ′ = →−
𝜔∧ → −𝜔 ∧→ −𝑟 ′
Ä ä Ä ä
⊥
= → 𝜔 ·→
− −𝑟 ′ → − 2→
−′
Ä ä
⊥ 𝜔 −𝜔 𝑟 ⊥
→
−
𝜔∧ → 𝜔 ∧→
− −𝑟 ′ = −𝜔2→ −𝑟 ′
Ä ä
⊥
→
−𝑎 →− 2→
−′ − →
→ −
M/R = 𝑎 M/R′ − 𝜔 𝑟 ⊥ + 2 𝜔 ∧ 𝑣 M/R′ ♥ (8.8)
Force centrifuge
→
− →−
Tout se passe comme si, vu de R′, le point M subissait, en plus de 𝐹 ′ = 𝐹 ,
une force d’inertie
→
−
𝑓i = 𝑚𝜔2→
−𝑟 ′ − 2𝑚→
⊥ 𝜔 ∧→
− −𝑣
M/R′ (8.9)
Lorsque le point M est immobile dans R′, cette force d’inertie se résume
à
→
−
𝑓 = 𝑚𝜔 2→
ie
−𝑟 ′ ♥ ⊥ (8.10)
Parce qu’elle tend à écarter la matière de l’axe de rotation, elle est dite
force centrifuge2 . Notez que son intensité varie comme le carré de la 2: Le terme axi-fuge serait plus correct.
fréquence de rotation.
′ 𝑣2
𝑓𝑖𝑒 = 𝑚𝜔 2 𝑟⊥ = 𝑚𝜔 2 𝑅 = 𝑚
𝑅
Cette force est compensée par les forces de contact (frottement du siège et
tension de la ceinture).
𝑟⊥
′
→
− →
−
𝜔
𝑓ie centre du virage
⊙
R′
→
−𝑣
Figure 8.5 – Le véhicule tourne. Le passager se sent déporté vers l’extérieur du virage.
1 ′ 2
Ep = − 𝑚𝜔2 𝑟⊥ ♥ (8.11)
2
98 8 RÉFÉRENTIELS NON GALILÉENS
3: Gaspard-Gustave Coriolis (1792- Le deuxième terme qui intervient dans l’expression (8.9) est la force de
1843) : Mathématicien et ingénieur Coriolis3
→
−
𝑓 = −2𝑚→ 𝜔 ∧→
− −𝑣
français (Polytechnicien) qui a contribué
à « dépoussiérer » l’enseignement de la ic ′ ♥ M/R (8.12)
mécanique générale. En 1835, il publie
Sur les équations du mouvement relatif des
Cette force est liée au mouvement relatif du point M et à la rotation du
systèmes de corps, ouvrage dans lequel il référentiel tournant. Notez qu’elle est toujours orthogonale à la vitesse et
introduit la force qui portera son nom. ne travaille donc pas ! Elle peut courber la trajectoire mais ne peut pas
faire varier l’énergie cinétique.
→
−
𝜔
→
−
𝑓ic
→
−
𝑓ic
8.3 Généralisation
Les lois que l’on vient d’établir se généralisent. Nous donnons ici les
résultats sans démonstration.
d→
−
𝑢𝑘 ′
𝜔 ∧→
=→
− −
𝑢 𝑘 ′ avec 𝑘 ∈ {1, 2, 3} ♥ (8.13)
d𝑡
R
le vecteur rotation peut varier en norme (rotation fixe avec une vitesse
angulaire variable) mais aussi en direction (l’axe n’est alors plus fixe).
Dans tous les cas, la loi de composition des vitesses prend la forme simple
suivante :
→
−𝑣 →
− →−
M/R = 𝑣 r (M) + 𝑣 e (M) ♥ (8.14)
→
−
Or, le point M étant isolé, il vient →
−𝑎
M/R = 0 . Si l’on veut que le
→−
référentiel R′ soit également galiléen, il faut →
−𝑎
M/R′ = 0 en vertu du
principe d’inertie, soit
→−
𝜔 ∧→
2→
− −
𝑣 r (M) + →
−
𝑎 e (M) = 0 ∀→
−
𝑣r (M)
100 8 RÉFÉRENTIELS NON GALILÉENS
Principe de Relativité
référentiel géocentrique R𝑔
Terre
• Équinoxe de Printemps
Solstice d’Été •
référentiel de Copernic R𝑐
• Périgé (4 Janvier)
Soleil • Solstice d’Hiver
Supposons donc que les deux corps soient en interaction mutuelle mais
−
→ R∗
isolés de l’extérieur. On conserve la notation habituelle : 𝑓12 désigne −
→
−
→ 𝑓21 G
la force qu’exerce le point M1 sur M2 et 𝑓21 celle produite par M2 sur
M1 . Le principe des actions réciproques postule que ces deux forces
sont opposées et coaxiales. Par ailleurs, en vertu du théorème du centre M1
d’inertie, on a Figure 9.1 – Système à deux corps
d−
𝑣→𝐺 →
− →−
( 𝑚1 + 𝑚2 ) = 𝐹 ext = 0
d𝑡
Ainsi, le centre d’inertie G décrit une trajectoire rectiligne uniforme. Le
référentiel barycentrique R∗ est donc en translation rectiligne uniforme
par rapport à R ce qui lui confère un caractère galiléen. Analysons donc
le mouvement dans le référentiel barycentrique R∗ :
−−→
d2 GM1 −
→ −
→
𝑚1 d𝑡 2 = 𝑓21 = − 𝑓12
−−→
d2 GM2 −
→
𝑚2 𝑓12
=
d𝑡 2
Si l’on divise chaque équation par la masse et que l’on soustraie l’une à
l’autre, on obtient
−−−−→
𝑚 1 𝑚 2 d 2 M1 M2 − →
= 𝑓12 ♥ (9.1)
𝑚1 + 𝑚2 d𝑡 2
104 9 PROBLÈME À DEUX CORPS
La masse 𝜇, appelée masse réduite, est toujours plus petite que la plus
petite des masses 𝑚1 et 𝑚2 . En résumé, le problème à deux corps se
découple en deux mouvements indépendants.
1. Le mouvement du centre d’inertie qui est un simple mouvement
rectiligne uniforme.
2. Le mouvement relatif qui correspond au mouvement du mobile
→
−
réduit M de masse 𝜇 soumis à une force centrale 𝑓 . En conséquence,
le mouvement relatif est plan et on a conservation du moment
cinétique de M (𝑟 2 𝜃¤ = Cte ).
d2→
−𝑟 d2→
−𝑟
−𝑔 1 + 𝑚
Å ã
𝜇 = 𝑚→
−𝑔 =⇒ =→
d𝑡 2 d𝑡 2 𝑚A
1 ä2 1 Ä ä2
𝑚1 →
−𝑣1 − −
𝑣→ + 𝑚2 →
−
𝑣2 − −
𝑣→
Ä
Ec ∗ = G G
2 2
→
− 𝑚1→
−
𝑣1 + 𝑚2→−
𝑣2 𝑚2 Ä→ 𝑚2 −→
𝑣1 − −
𝑣→ →
− −
𝑣1 − →
−
ä
G = 𝑣1 − = 𝑣2 = − 𝑣M
𝑚1 + 𝑚2 𝑚1 + 𝑚2 𝑚1 + 𝑚2
−−−−→
puisque →
−
𝑣2 − →
−
𝑣 1 vaut dM1 M2 /d𝑡 , soit la vitesse du mobile réduit M. En
procédant de la même façon, on trouve
→
− 𝑚1 −→
𝑣2 − −
𝑣→
G = 𝑣M
𝑚1 + 𝑚2
Finalement, on trouve
1 1
Ec (S) = (𝑚1 + 𝑚2 )𝑣 G 2 + 𝜇𝑣 M 2 ♥ (9.3)
2 2
Le travail des forces qui agissent sur le système se résume au travail des
forces internes puisque le système est isolé. On a donc
∫ f ∫ f
−
→ −−−→ −
→ −−−→
𝑊 =𝑊 int
= 𝑓12 · dOM2 + 𝑓21 · dOM1
i i
où i et f désignent les états initial et final. Sachant que les forces internes
sont opposées, on trouve
∫ f ∫ f
−
→ −−−−→ →
− →
𝑊= 𝑓12 · dM1 M2 = 𝑓 · d−𝑟
i i
Le travail des forces qui agissent sur un système à deux corps correspond
au travail dépensé par la force qui agit sur le mobile réduit M.
∫ f
→
− →
Å ã
1
Δ 𝜇𝑣M 2 = 𝑓 · d−𝑟 ♥ (9.4)
2 i
→
−
Si la force centrale 𝑓 dérive d’une énergie potentielle Ep , le théorème de
l’énergie cinétique aboutit à la conservation de l’énergie mécanique suivante :
1
𝜇𝑣M 2 + Ep = Cte
2
Dans le chapitre sur les forces centrales, nous avons introduit le problème
de Kepler en considérant le mouvement d’un astre (appelons le M2 )
autour d’un astre fixe (M1 ). En réalité, les deux astres sont en mouvement
autour de leur centre d’inertie et l’on ne peut négliger le mouvement de
M1 que si 𝑚1 ≫ 𝑚2 . Or, ce qui se justifie pour le système Terre-Soleil
(𝑚1 /𝑚2 ≃ 3.105 ) ou le système Terre-Satellite (𝑚1 /𝑚2 ≃ 1021 ) ne se justifie
pas nécessairement pour un système d’étoiles doubles où les masses
sont comparables. Le problème de Kepler est en fait un problème à deux
corps. Voyons donc quelles modifications il faut apporter aux résultats
du Chapitre 7.
𝑚1 𝑚2 d2→
−𝑟 G𝑚1 𝑚2→
−𝑟 d2→
−𝑟 G(𝑚1 + 𝑚2 )→
−𝑟
= − =⇒ = − (9.5)
𝑚1 + 𝑚2 d𝑡 2 𝑟3 d𝑡 2 𝑟3
On obtient la même équation que celle traitée dans le Chapitre 7 à une
nuance près : la masse 𝑚1 est remplacée par 𝑚1 + 𝑚2 . En d’autres termes,
pour le mouvement relatif de M2 par rapport à M1 il suffit de reprendre
les résultats du Chapitre 7 et de procéder à la substitution suivante :
𝑚1 −→ 𝑚1 + 𝑚2
Nous savons donc que la solution est une conique de foyer G et d’équa-
tion
𝐶2
𝑝
𝑝 =
𝑟= avec G(𝑚1 + 𝑚2 ) ♥ (9.6)
1 + 𝑒 cos(𝜃 − 𝜃0 )
𝑒 ≥ 0
R∗
M
M2 𝑚2
𝑎1 =
𝑚1 + 𝑚2
𝑎
•
G M1 𝑚1
𝑎2 𝑎
=
𝑚1 + 𝑚2
𝑎3 G(𝑚1 + 𝑚2 )
= ♥ (9.7)
𝑇 2 4𝜋 2
1 G𝑚1 𝑚2
𝜇𝑣M 2 − = Em ∗
2 𝑟
Or, le mouvement relatif étant plan, on décrit M dans le système de
coordonnées polaires (𝑟, 𝜃 ) et l’on a −
𝑣→ →− ¤−→ 2¤
M = 𝑟¤ 𝑢𝑟 + 𝑟 𝜃 𝑢𝜃 ainsi que 𝑟 𝜃 = 𝐶
par conservation du moment cinétique. On obtient alors
1 2 1 𝐶2 G𝑚1 𝑚2
𝜇¤𝑟 + 𝜇 2 − = Em ∗
2 2 𝑟 𝑟
Considérons le cas où les deux corps sont liés par gravitation de sorte
que leur trajectoire est elliptique. Dans ce cas, le mobile réduit décrit
également une ellipse de demi-grand axe 𝑎 . Lorsque ce mobile atteint
son apocentre ou son péricentre on a 𝑟¤ = 0 et la conservation de l’énergie
s’écrit
G𝑚1 𝑚2 𝜇𝐶 2
𝑟2 + ∗ 𝑟− =0
Em 2 Em ∗
équation du second degré qui admet deux solutions 𝑟+ et 𝑟− dont la
somme 𝑟+ + 𝑟− vaut − G𝑚1 𝑚2 /Em ∗ . Sachant que 𝑟+ + 𝑟− = 2 𝑎 , on obtient
G𝑚1 𝑚2
Em ∗ = −
2𝑎
Autrement dit, on retrouve le même formule que celle du Chapitre 7 à
ceci près qu’il ne s’agit pas de l’énergie mécanique du corps M2 mais de
l’énergie mécanique barycentrique du système des deux corps. On peut
montrer qu’on retrouve les mêmes formules également dans le cas d’une
trajectoire parabolique et hyperbolique. On retiendra donc le résultat
108 9 PROBLÈME À DEUX CORPS
suivant
G𝑚1 𝑚2
− dans le cas d’une ellipse ,
2𝑎
= + G𝑚1 𝑚2
∗
Em dans le cas d’une hyperbole , ♥ (9.8)
2𝑎
dans le cas d’une parabole ,
0
2: Par exemple, Jupiter brille 1 milliard 1. D’une part, la lumière émise par la planète est complètement
de fois moins que le Soleil dans le visible masquée par la luminosité de son étoile2 .
et 100 000 fois moins dans l’infrarouge. 2. D’autre part, le pouvoir de résolution des télescopes ne permet pas
de résoudre le diamètre angulaire du couple planète-étoile.
2𝜋𝑎 ∗
𝑣∗ = 𝑇
𝑎∗
G
P• • E
2𝜋
𝑣 𝑟 (𝑡 ) = 𝐴 [ 𝑐𝑜𝑠 (𝜃 + 𝜃0 ) + 𝑒 cos 𝜃0 ] avec 𝜃 − 2 𝑒 sin 𝜃 = (𝑡 − 𝑡 𝑝 )
𝑇
expression dans laquelle 𝜃0 représente la longitude du péricentre et 𝑡 𝑝 ,
le temps de passage au péricentre. L’ajustement des données à cette loi
permet d’extraire 5 paramètres : l’amplitude de vitesse 𝐴, la période 𝑇 ,
l’instant 𝑡 𝑝 , l’excentricité 𝑒 et l’argument 𝜃0 . À partir de l’amplitude il
est alors possible de déduire la masse de la planète. On peut montrer
que pour de petites excentricité ( 𝑒 2 négligeable devant 1) la relation (9.9)
reste valide.
𝑒=0 𝑒 = 0 , 2 et 𝜃0 = 0 𝑒 = 0 , 2 et 𝜃0 = 45◦ 𝑒 = 0 , 2 et 𝜃0 = 90◦
𝑣𝑟
Figure 9.5 – Différents types de courbe de vitesse en fonction de l’excentricité et la direction d’observation.
Une autre complication vient du fait que la ligne de visée n’est pas forcé-
ment contenue dans le plan de l’orbite. À priori, on ignore l’inclinaison 𝑖
que forme le plan de l’orbite avec la voute céleste (plan perpendiculaire à
la ligne de visée). Il faut alors remplacer dans les calculs 𝑚2 par 𝑚2 sin 𝑖
de sorte que l’on ne peut déterminer que le produit 𝑚2 sin 𝑖 . Ceci dit, cela
permet d’avoir une borne inférieure de la masse de la planète puisque
𝑚2 ≥ 𝑚2 sin 𝑖 .
Enfin, il se peut également que plusieurs planètes gravitent autour de
l’étoile. Dans ce cas, la mise en évidence n’est pas toujours aisée et fait
appel a des techniques plus ou moins sophistiquées.
110 9 PROBLÈME À DEUX CORPS
d−
𝑣→
M →
−
𝜇 = 𝑓
d𝑡
On distingue deux cas de figures.
𝜕Ep
𝜇¥𝑟 = 𝜇𝑥¥ = −
𝜕𝑥
Par ailleurs, si l’on s’intéresse aux petits mouvements autour de la position
d’équilibre, on peut faire l’approximation
1
Ep ≃ −𝐸0 + 𝜅𝑥 2 avec 𝜅 = 2𝐸0 𝑎 2
2
ce qui donne une équation du mouvement correspondant à un oscillateur
de masse 𝜇 et de constante de raideur 𝜅 :
𝜇𝑥¥ + 𝜅𝑥 = 0
Cette fréquence se situe dans le domaine infrarouge (𝜈0 ∼ 1013 − 1014 Hz)
et son étude relève de la spectroscopie infrarouge. On note l’existence
d’effet isotopiques. En effet, lorsque que l’on substitue un atome par
un autre isotope, la constante de force 𝜅 , dépendant des propriétés
électroniques, ne change pas, alors que la masse réduite varie.
9.2 Exemples d’application 111
1 2 𝐿∗ 2
𝜇𝑥¤ + + Ep (𝑥 ) = Em ∗
2 2𝜇 ( 𝑥 + 𝑟eq )2
𝐿∗ 2 1
Ep, eff ≃ + 𝜅𝑥 2 − 𝐸0
2𝜇 𝑟eq 2 2
ℏ2
E𝑛,ℓ = (𝑛 + 1/2) ℎ𝜈0 + ℓ (ℓ + 1) − 𝐸0 avec (𝑛, 𝑙 ) ∈ ℕ 2
2𝜇 𝑟eq 2
Position du problème
Définition
On dit qu’il y a collision ou choc entre deux ou plusieurs particules
quand ces objets subissent une interaction mutuelle de courte durée
et de courte portée. Le choc est localisé dans le temps et l’espace. En
→
− ′
règle générale, les forces d’interaction sont négligeables quand les 𝑣1
particules sont suffisamment éloignées. On peut donc distinguer un →
− •
• 𝑣1
« avant » et un « après » la collision. 𝑚1′
𝑚1
• →
−
!
𝑚2 𝑣2 •
Ainsi, avant et après la collision, les particules se déplacent en ligne droite 𝑚2′
avec des vitesses uniformes. On notera → − →
− ′
𝑣 𝑖 la vitesse d’une particule avant 𝑣2
→−
le choc et 𝑣 𝑖 celle après. La problématique est la suivante : compte tenu
′
Avant Après
de la mesure des vitesses → −
𝑣 𝑖 , peut-on déduire quelques informations sur Figure 10.1 – Collision
→−
les vitesses 𝑣 𝑖 malgré l’absence de détails concernant l’interaction lors
′
Grandeurs conservées
d→
−𝑝
S →− →−
= 𝐹 ext = 0
d𝑡
La quantité de mouvement du système se conserve donc.
→
−𝑝 avant = →
−𝑝 après ♥ (10.1)
S S
Conservation de l’énergie
ñ 𝑁1
ôavant ñ 𝑁2
ôaprès
X X
Ec (S) + 𝑈𝑖 = Ec (S) + 𝑈𝑖 ♥ (10.2)
𝑖=1 𝑖=1
Définition
𝑚 𝑖 = 𝑚 𝑖′ et →
−𝑝 avant = →
S
−𝑝 après
S et Ec (S)avant = Ec (S)après ♥
(10.3)
Citons quelques exemples :
Collision unidimensionnelle
→
−
𝑣1 →
−
𝑣2 →
−
𝑣1
′ →
−
𝑣2
′
•
𝑚1
•
𝑚2 ! •
𝑚1
•
𝑚2 𝑥
Avant Après
Figure 10.2 – Collision unidirectionnelle.
𝑚1 𝑣 1 + 𝑚2 𝑣 2 𝑚1 𝑣 1 ′ + 𝑚2 𝑣 2 ′
(
=
𝑚1 𝑣 1 2 + 𝑚2 𝑣 2 2 = 𝑚1 (𝑣1 ′)2 + 𝑚2 (𝑣2 ′)2
𝑚1 (𝑣 1 ′ − 𝑣 1 ) 𝑚2 (𝑣 2 − 𝑣 2 ′ )
(
=
𝑚1 ((𝑣1 ′)2 − 𝑣 1 2 ) = 𝑚2 (𝑣2 2 − (𝑣2 ′)2 )
2 𝑚2 𝑣 2 + ( 𝑚1 − 𝑚2 )𝑣 1
𝑣1′ =
𝑚1 + 𝑚2
( 𝑚2 − 𝑚1 )𝑣 2 + 2 𝑚1 𝑣 1
𝑣2′ =
𝑚1 + 𝑚2
𝑣 1′ ≃ 𝑣1 et 𝑣2′ ≃ 2𝑣1
c’est ce qui se passe quand on tape dans une balle avec une raquette
par exemple.
3. Si projectile et cible ont même masse, on obtient
𝑣1′ = 0 et 𝑣2′ = 𝑣1
→
−
𝑣1
′ 𝜋
• +
𝑚1
→
−
𝑣1 𝜃1
•
𝑚1
•
𝑚2 ! 𝜃2
•
𝑚2 →
− ′
𝑣2
Figure 10.4 – Collision entre un projectile
et une cible fixe. Avant Après
10.2 Collisions élastiques 117
𝑚1→− 𝑚1→
−
𝑣1 + 𝑚2→
−
′ ′
𝑣1 = 𝑣2
(
𝑚1 𝑣 1 2 = 𝑚1 𝑣 1 ′2 + 𝑚2 𝑣2 ′2
Cas où 𝑚1 = 𝑚2
Cette situation se rencontre par exemple au billard si l’on n’oublie les effets
produits par la rotation de la bille. Le système d’équations précédent
donne ( → −
𝑣1 = → −
𝑣1 + →
′ −
𝑣2
′
𝑣1 2 = 𝑣1 ′2 + 𝑣2 ′2
Si on élève la première équation au carré, on trouve 𝑣 1 2 = 𝑣 1 ′2 + 𝑣 2 ′2 +
2→
−
𝑣1 · →
′ −′
𝑣2 . En la soustrayant à la deuxième, on obtient
→
−
𝑣1 · →
′ −′
𝑣2 = 0
→
−
𝑣1 · →
′ −
𝑣1 = →
−
𝑣1 + →
′2 −
𝑣1 · →
′ −′
𝑣2 = →
−
𝑣1
′2
soit
𝑣1 𝑣1′ cos 𝜃1 = 𝑣 1′2 =⇒ 𝑣1′ = 𝑣1 cos 𝜃1
𝑣2′ ≃ 0 : la cible est dévié de 90°par rapport à la ligne de visée avec une
vitesse cependant faible.
Définition
Choc mou
→
−𝑣 −𝑣 ′
→
𝑚1
𝑚2
! 𝑚1 + 𝑚2
𝑥
Avant Après
Figure 10.5 – Choc mou
10.3 Collisions inélastiques 119
Ainsi →
−𝑣 ′ est colinéaire à →
−𝑣 : le problème est unidimensionnel. On
trouve
𝑚1 𝑚1 𝑚2
𝑣′ = 𝑣 et 𝑄 = − 𝑣2
𝑚1 + 𝑚2 2(𝑚1 + 𝑚2 )
Exercice – Retrouver ce dernier résultat en raisonnant dans le référentiel
barycentrique.
|𝑄| 𝑚2
=
Ec (S) 𝑚1 + 𝑚2
Coefficient de restitution
Laissons tomber une balle B sur une surface S rigide : on constate qu’elle
rebondit mais la hauteur des rebonds ne cesse de décroître au cours du
temps, ce qui traduit une dissipation d’énergie cinétique au moment de
l’impact. En effet, lors de l’impact une partie de l’énergie cinétique s’est
convertie en énergie interne (échauffement et déformation). L’analyse
d’un rebond étant très complexe, on adopte une approche phénoménolo-
gique en définissant un coefficient de restitution pour exprimer cette perte.
Ce coefficient, noté 𝑒 vaut, par définition,
𝑣 2′ − 𝑣 1′
𝑒= (10.6)
𝑣1 − 𝑣2
120 10 PHYSIQUE DES COLLISIONS
Version en ligne
https://femto-physique.fr/mecanique/dynamique-terrestre.php
122 11 EFFETS DUS À LA ROTATION TERRESTRE
Hypothèses
𝜔
Pôle Nord
•
𝑦
𝑧
parallèle • R
O
Rgéo
𝜆
𝑥
équateur 𝜑
Pesanteur terrestre
Définition de la pesanteur
→
−
Établissons la formule générale du poids 𝑃 d’un corps dans un référentiel
quelconque (a priori non galiléen). Dans ce référentiel, l’équilibre d’un
point matériel M se traduit par la relation
→
− →−
𝐹 − 𝑚→
−
𝑎e (M) = 0 (11.1)
→
−
où 𝐹 désigne les actions autres que les forces d’inertie. L’absence de la
force de Coriolis est justifiée par le fait que M est supposé fixe dans le
référentiel. Si l’on suppose M dans le vide, les forces se résument à la
→
−
tension du fil 𝑇 et aux forces de gravitation produites par l’ensemble
des astres, ce qui donne
→
− →−
𝑇 + 𝑚−
𝑔→ →
−
A (M) − 𝑚 𝑎 e (M) = 0
où −
𝑔→𝐴 désigne le champ de gravitation exercé par tous les astres de l’Uni-
vers et →
−
𝑎e l’accélération d’entraînement lié au mouvement du référentiel
d’étude par rapport à un référentiel galiléen. Le poids vaut donc :
− def →
→ −
𝑃 = −𝑇 = 𝑚 −𝑔→ →−
î ó
𝐴 (M) − 𝑎 e (M)
On remarque que le poids est proportionnel à la masse5 et dépend du 5: En réalité le terme de gravitation est
référentiel dans lequel M est au repos. Par exemple, dans un satellite en proportionnel à la masse grave alors que
→
−
𝑃 = 𝑚→
−𝑔 (M) avec →
−𝑔 (M) = −
𝑔→ →−
𝐴 (M) − 𝑎 e (M) ♥ (11.2)
→
− −−→
𝑎 e (M) = −𝜔 2 HM
est donc dirigée vers l’Est, que l’on soit sur l’hémisphère nord ou sud. En
revanche, la force de Coriolis est nulle aux pôles, car le vecteur rotation
terrestre et le vecteur vitesse sont colinéaires.
Avant d’écrire les équations, faisons quelques calculs d’ordre de grandeur
en prenant une hauteur de chute ℎ ≃ 100 m et une masse 𝑚 ≃ 1 kg :
▶ la vitesse de chute est de l’ordre de 𝑣 ≃ 2 𝑔 ℎ ≃ 45 m.s−1 ;
p
𝑥¥ = 0
𝑦¥ = 2 𝜔 cos 𝜆 𝑔𝑡
𝑧¥ = −𝑔
𝑦¥ = 2𝜔 cos 𝜆 𝑔𝑡
Le corps décrit –comme nous l’avons vu dans le chapitre sur les forces
centrales– une ellipse, de foyer le centre de la Terre, située dans le plan formé
−−→ −
par CM et →𝑣 . Par conservation du moment cinétique on a
0
𝑟 2 𝜃¤ = (𝑅 + ℎ )2 𝜔
d→
−𝑣
M/R →−
𝑚 = 𝑚→
−𝑔 − 2𝑚→
𝜔 ∧→
− −𝑣
M/R + 𝐹
d𝑡
→
−
où 𝐹 représente les actions autres que les forces de gravitation (incluses
dans la pesanteur). Le vecteur rotation se décompose dans la base
cartésienne comme suit :
𝜔 = −𝜔 cos 𝜆 →
→
− −
𝑢𝑥 + 𝜔 sin 𝜆 →
−
𝑢𝑧
𝜔 ∧→
−2𝑚→
− −𝑣 →
− → − →
− → −
M/R = 2𝑚 𝜔 cos 𝜆 𝑢 𝑥 ∧ 𝑣 M/R − 2𝑚 𝜔 sin 𝜆 𝑢 𝑧 ∧ 𝑣 M/R
𝜔
Cet effet intervient par exemple en balistique pour des vitesses de •
Pôle Nord
projectile importantes et des distances de tir suffisamment longues pour
que la faible force de Coriolis ait le temps de courber la trajectoire de
façon significative. Par exemple, pendant la Première Guerre mondiale, →
− →
−
𝑓 ic • • 𝑓 ic
les obus lancés par la « grosse Bertha » bombardant Paris à plus de 120
kilomètres de distance, subissaient des déviations de l’ordre du km à
cause de la rotation terrestre. Rgéo
Mais une des manifestations les plus évidentes est la formation des
•
cyclones et anticyclones. En effet, dans l’hémisphère nord, les masses →
−
𝑓 ic
d’air anticycloniques s’enroulent dans le sens horaire alors que les masses Pôle Sud
•
d’air dépressionnaires (cycloniques) s’enroulent dans le sens anti-horaire.
La situation inverse est observée dans l’hémisphère sud. Ce sens d’enrou- Figure 11.3 – Déviation vers la droite
lement est dicté par la force de Coriolis. Voyons comment, en analysant pour un corps en mouvement horizontal
sur Terre.
le mouvement d’une masse d’air en direction d’un centre dépression-
naire située dans l’hémisphère nord. Supposons, pour simplifier, que la
pression atmosphérique 𝑝 ne dépend que de la distance comptée à partir
d’un centre de basse pression, notée D. Toute particule de fluide est donc
attirée vers le centre D via une force volumique9 9: Voir cours sur les fluides
parfaits à l’adressehttps:
→
− →
− d𝑝 − //femto-physique.fr/mecanique_
𝑓𝑝 = − ∇ 𝑝 (𝑟 ) = − → 𝑢𝑟 des_fluides/fluides-parfaits.php.
d𝑟
Cette force est bien dirigée vers le centre D lorsque la pression augmente
avec 𝑟 . On s’attend donc à ce que le vent soit perpendiculaire aux
isobares. Or, la rotation terrestre vient compliquer les choses, car dès que
le mouvement s’amorce, la masse d’air est déviée vers la droite à cause
de la force de Coriolis (force volumique pour 1 m3 d’air)
𝑓ic,h = 2𝜌 𝜔 sin 𝜆 𝑣
Le pendule de Foucault
O1 O𝑧
⊙ 𝑦 (est)
→
−𝑔 𝛼
ℓ 𝜃 𝑟
→
− →
−
𝑢𝑧
𝑇 −
→
𝑢 𝜃
→
−
𝑢𝑟
𝑟 →
−
𝑢𝑟
M ⊗−
→
𝑢 𝜃
𝑥 (sud)
→− →−
Le point matériel M subit la pesanteur 𝑃 , la tension du fil 𝑇 et la force
→−
de Coriolis 𝑓ic . L’équation du mouvement s’écrit donc
𝑚→
−𝑎 ¤2 →− ¤ ¥ − → − →
→ − − →
→ −
M/R = 𝑚 (𝑟¥ − 𝑟 𝜃 ) 𝑢𝑟 + 𝑚 (2𝑟¤ 𝜃 + 𝑟 𝜃 ) 𝑢𝜃 = 𝑚 𝑔 + 𝑇 − 2𝑚 𝜔 ∧ 𝑣 M/R
11.1 Effets de la rotation propre 129
𝜔 ∧→
(2𝑟¤ 𝜃¤ + 𝑟 𝜃¥ ) = −2(→
− −𝑣 −
→
M/R ) · 𝑢𝜃
𝜔 ∧→
−2(→
− −𝑣 −
→
M/R ) · 𝑢𝜃 = −2(→−𝑣 −
→ → −
M/R ∧ 𝑢𝜃 ) · 𝜔
= −2𝑟¤(→−
𝑢 ∧−
𝑟
→) · →
𝑢 𝜃
−
𝜔
= −2𝑟¤→
−
𝑢𝑧 · →
−
𝜔
𝜔 ∧→
−2(→
− −𝑣 −
→
M/R ) · 𝑢𝜃 = −2𝑟¤ 𝜔 sin 𝜆
𝜃¤ = −𝜔 sin 𝜆
Le référentiel de Copernic
où −
→
𝑔★(M) désigne le champ d’attraction créé par tous les astres autres
que la Terre. On verra plus tard que seul le Soleil et la Lune ont des effets
prépondérants ; pour l’instant, contentons-nous d’être très général.
→
− −𝑎 (C) − 𝜔2 −
𝑎e (M) = →
−→
HM
→
−
C=−
→
𝑔★(M) − −
→
𝑔★(C) ♥ (11.11)
𝑟★
•
M2
→
−𝑣
→
−𝑢
• • →
− O
M3 C M1 C
•
M4
Terre astre attracteur
→
− −𝑢 ≃ 2 G𝑅𝑇 𝑀★ →
Å ã
G𝑀★ G𝑀★ → −𝑢
C(M1 ) = −
(𝑟★ − 𝑅 T )2 𝑟★ 2 𝑟★3
M1 est en effet plus attiré par l’astre que ne l’est le centre de la Terre, d’où
un terme de marée dirigé vers le centre de l’astre attracteur. Le point
diamétralement opposé M3 subit une attraction moindre que le centre
de la Terre et tend donc à s’en éloigner, d’où un terme de marée opposé
au précédent.
→
− G𝑀★ −−−→ G𝑀★ −−→ G𝑀★ −−−→ G𝑅𝑇 𝑀★ →
−𝑣
C(M2 ) = − OM2 + OC = − CM2 ≃ −
𝑟★3 𝑟★3 𝑟★3 𝑟★3
G2𝑅𝑇 𝑀★
Cmax =
𝑟★3
132 11 EFFETS DUS À LA ROTATION TERRESTRE
Exercice – Comparer les effets de marée produit sur Terre par les astres du
système solaire. Le tableau ci-dessous fournit les masses des astres en unité
de masse solaire ainsi que la distance minimale qui les sépare de la Terre en
unité astronomique.
Le Soleil et la Lune sont les deux astres dont les effets de marée sont
prépondérants sur Terre.
Marées océaniques
Sur Terre, l’effet le plus visible dû aux forces de marée est sans aucun
doute le phénomène des marées océaniques ; terme qui désigne la
variation du niveau des océans.
11.2 Mouvement orbital 133
M.H.
M.H.
→
−𝑢 M.H.
→
−𝑢 M.H.
• •
Comme on l’a vu, les forces de marée varient comme 𝑀★/𝑟★3 . Or, la
distance Terre-Soleil varie au cours de l’année, l’orbite terrestre étant
elliptique : elle est minimale en janvier (périhélie) et maximale en juillet
(aphélie) de sorte que le bourrelet océanique est maximum en janvier.
Pour terminer, signalons que ce modèle n’explique pas tout car il repose
134 11 EFFETS DUS À LA ROTATION TERRESTRE
• Nord
Figure 11.9 – Dans le modèle statique, les marées océaniques présentent une amplitude maximum durant la pleine ou nouvelle Lune.
Elles sont minimales lors des quarts de Lune.
→−
où 𝐹 est l’action que subit M, autre que les forces de gravitation. Ici, →
−
𝜔
est le vecteur rotation du référentiel terrestre par rapport au référentiel
de Copernic. Vu que le référentiel géocentrique est en translation, → −
𝜔 se
confond avec le vecteur rotation de la Terre par rapport au référentiel
géocentrique.
Lorsque l’on applique le principe fondamental dans le référentiel terrestre,
différents degrés d’approximation sont possibles.
1. Un premier niveau d’approximation consiste à oublier l’action
des autres astres. Le référentiel géocentrique est alors considéré
galiléen. Cela revient à négliger l’existence du champ de marée.
2. Un deuxième niveau d’approximation plus radical consiste à ad-
mettre le caractère galiléen du référentiel terrestre. Ce genre d’ap-
proximation convient quand on peut négliger l’accélération cen-
trifuge ( 𝜔 2 HM), le champ de marée ainsi que l’accélération de
11.2 Mouvement orbital 135
Version en ligne
https:
//femto-physique.fr/mecanique/methode-des-perturbations.php
d𝑣 0
d𝑡 = 𝑔 =⇒ 𝑣0 (𝑡 ) = 𝑔𝑡
d𝑣 1 𝛽 𝛽𝑔 2 3
= 𝑔 − (𝑣0 )2 =⇒ 𝑣1 (𝑡 ) = 𝑔𝑡 − 𝑡
d𝑡 𝑚 3𝑚
Ici on connaît la solution exacte, elle s’écrit
Rappel mathématique !
2𝑥
La fonction 𝑓 ( 𝑥 ) = e2𝑥 −1 est la fonction 𝑚𝑔 𝛽𝑔
e +1 𝑣 (𝑡 ) = tanh 𝑡
tangente hyperbolique notée tanh( 𝑥 ). 𝛽 𝑚
Son développement limité à l’ordre 6
s’écrit
On remarque que la solution approchée 𝑣 1 correspond au développement
𝑥3 2 5
tanh( 𝑥 ) = 𝑥 − + 𝑥 + O( 𝑥 7 ) limité de la solution exacte à l’ordre 4 au voisinage de 𝑡 = 0 :
3 15
!
𝑚𝑔 𝛽𝑔 𝛽𝑔 2 3
𝑣 (𝑡 ) = tanh 𝑡 = 𝑔𝑡 − 𝑡 + O(𝑡 5 )
𝛽 𝑚 3𝑚
d 𝑦0 d 𝑦1
+𝜖 = 𝑓 (𝑡, 𝑦0 + 𝜖𝑦1 ) + 𝜖 𝑔 (𝑡, 𝑦0 ) , avec 𝑦0 (0) + 𝜖𝑦1 (0) = 𝑦0
d𝑡 d𝑡
Procédant à un développement de 𝑓 à l’ordre 1 au voisinage de 𝑦0 , on
obtient
d 𝑦0 d 𝑦1
+𝜖 = 𝑓 (𝑡, 𝑦0 )+𝜖𝑦1 𝑓 𝑦′ (𝑡, 𝑦0 )+𝜖 𝑔 (𝑡, 𝑦0 ) , avec 𝑦0 (0)+𝜖𝑦1 (0) = 𝑦0
d𝑡 d𝑡
équation qui doit être valable pour tout 𝜖 proche de zéro. On obtient
A.2 Cas des oscillateurs 141
d 𝑦0
= 𝑓 (𝑡, 𝑦0 (𝑡 )) , avec 𝑦0 (0) = 𝑦0
d𝑡
d 𝑦1
= 𝑦1 𝑓 𝑦′ (𝑡, 𝑦0 ) + 𝑔 (𝑡, 𝑦0 ) , avec 𝑦1 (0) = 0
d𝑡
Si l’on sait résoudre la première équation (solution non perturbée),
alors la deuxième équation est une équation différentielle linéaire
avec second membre.
Dans le cas des systèmes oscillants non linéaires, il arrive souvent que la
méthode précédente fasse apparaître des phénomènes de résonance qui
n’ont aucun sens physique. On utilise alors la méthode de Lindstedt.
Méthode de Lindstedt
Méthode de Lindstedt
1. Cherchant des solutions oscillantes, on définit une pulsation
𝜔 = 𝜔0 + 𝜖𝜔1 + 𝜖 2 𝜔2 . . . où les 𝜔 𝑖 sont des paramètres à trouver.
2. On remplace le temps 𝑡 par la nouvelle variable 𝜑 = 𝜔𝑡 .
3. On cherche la solution sous la forme 𝑥 ( 𝜑 ) = 𝑥 0 ( 𝜑 ) + 𝜖𝑥 1 ( 𝜑 ) +
𝜖 2 𝑥2 ( 𝜑) + . . ., où les 𝑥 𝑖 ( 𝜑) sont des fonctions inconnues.
4. Par substitution dans l’équation différentielle, on obtient 𝑛 + 1
équations différentielles linéaires si l’on décide de faire un
développement perturbatif à l’ordre 𝑛 .
5. On résout chaque équation de manière itérative en commençant
par la recherche de 𝑥 0 ( 𝜑 ). Lors de cette résolution, les 𝝎 𝒊 sont
choisis de façon à annuler les phénomènes de résonance.
𝜔 = 𝜔0 + 𝜖𝜔1 puis 𝜑 = 𝜔𝑡
𝑥0 ( 𝜑 ) = 𝐴 cos 𝜑
2 𝜔1 𝐴 3 𝐴3 𝐴3
Ç å
′′
𝑥1 ( 𝜑) + 𝑥1 ( 𝜑) = cos 𝜑 − − cos 3 𝜑
𝜔0 4 𝜔02 4 𝜔02
ponsable d’une résonance qu’il faut éliminer si l’on veut éviter une
solution divergente. On doit donc imposer
2 𝜔1 3 𝐴3 3 𝐴2
𝐴− =0 =⇒ 𝜔1 =
𝜔0 4 𝜔02 8 𝜔0
𝐴3
®
′′ 𝑥1 (0) = 0
𝑥 1 ( 𝜑) + 𝑥1 ( 𝜑 ) = − 2 cos 3𝜑 avec
4 𝜔0 𝑥1′ (0) = 0
Équation différentielle linéaire qui se résout sans difficulté[16] : [16]: Roussel (2014), Résoudre une équation
différentielle
𝐴3
𝑥1 (𝜑) = (cos 3 𝜑 − cos 𝜑 )
32 𝜔02
𝜖𝐴3 𝜖𝐴3 3 𝐴2
Ç å
𝑥 (𝑡 ) ≃ 𝐴− cos( 𝜔0 +𝜖𝜔1 )𝑡+ cos 3( 𝜔0 +𝜖𝜔1 )𝑡 avec 𝜔1 =
32 𝜔02 32 𝜔02 8 𝜔0
(A.3)
Cette approximation est d’autant plus proche de la solution que le terme
non linéaire est petit devant le terme harmonique, c’est-à-dire lorsque
|𝜖|𝐴3 ≪ 𝜔02 𝐴. La Figure A.1 compare cette solution avec la solution
numérique obtenue par la méthode d’Euler : on constate un désaccord
de plus en plus prononcé au cours du temps, dû à l’erreur de troncature
produite par l’approximation 𝜔 ≃ 𝜔0 + 𝜖𝜔1 . Ce désaccord se prononce
d’autant plus vite que 𝜖 augmente.
1 1
0 0
−1 −1
Euler Lindstedt (ordre un) Euler Lindstedt (ordre un)
0 5 10 15 20 0 5 10 15 20
temps temps
Figure A.1 – Solution 𝑥 (𝑡 ) de l’oscillateur de Duffing avec 𝐴 = 1 et 𝜔0 = 1. Comparaison entre la solution approximative (A.3) et la
solution numérique obtenue par la méthode d’Euler.
𝜖 = −𝜔02 /6 :
𝜔02
𝜃¥ + 𝜔02 𝜃 −𝜃3 = 0
6
Le résultat de la méthode de Lindstedt à l’ordre un prévoit que 𝜃 (𝑡 ) oscille à
la pulsation
𝜃max
2
Ç å
𝜔 = 𝜔0 + 𝜖𝜔1 = 𝜔0 1 −
16
ce qui donne une période des oscillations
𝜃2
Ç å
𝑇 ≃ 𝑇0 1 + max quand 𝜃max → 0 (A.4)
16
B.1 Introduction
Les smartphones ont envahi notre quotidien ; pourtant ses capacités sont
souvent sous-exploitées. Dans le cadre de l’enseignement des Sciences-
Physiques le smartphone peut devenir un précieux partenaire qui facilite
l’implication des élèves dans l’approche expérimentale. Afin d’illustrer
l’utilisation des smartphones en sciences, nous proposons ici une expé-
rience de mécanique autour du phénomène de rebonds d’une balle sur
un sol horizontal.
Protocole ℎ1
ℎ2
L’expérience consiste à laisser tomber la balle d’une hauteur initiale ℎ 0
Smartphone
dans le champ de pesanteur terrestre →−𝑔 puis d’enregistrer à l’aide d’un
smartphone posé sur un sol horizontal le son produit par les différentes ⊕ ⊖
collisions.
Figure B.1 – Dispositif expérimental
146 B MESURER g AVEC UN SMARTPHONE
différents chocs. La mesure qui nous intéresse est la durée entre deux
chocs successifs. On appelle 𝑡1 l’instant du premier choc et 𝑇1 la durée du
premier rebond. De même 𝑡 𝑛 est l’instant du n-ième choc et 𝑇𝑛 la durée
du n-ième rebond avec 𝑇𝑛 = 𝑡 𝑛+1 − 𝑡 𝑛 . Mettons nos résultats dans un
tableau. On constate que la durée des rebonds décroit. En effet, la balle
perd une partie de son énergie cinétique à chaque choc ce qui diminue la
hauteur d’ascension et donc la durée des rebonds.
Pour mesurer les instants du choc nous avons repéré les instants correspondant
aux différents pics du signal. Cependant, la mesure est incertaine dans le sens
où le choc n’est pas instantané. On estime que les valeurs vraies se situent
dans un intervalle de largeur 2 ms de sorte que les instants 𝑡 𝑛 présentent une
incertitude-type
2
𝜎𝑡 ≃ √ = 0 ,6 ms
12
La
√ durée 𝑇𝑛 présente donc une incertitude-type de l’ordre de 0,8 ms ( 𝜎𝑇 =
2 𝜎𝑡 ).
B.3 Exploitation des mesures 147
Un peu de théorie
Nos mesures mettent en évidence le fait qu’à chaque collision, une partie
de l’énergie incidente de la balle est dissipée. On modélise alors ce
caractère inélastique des collisions à l’aide du coefficient de restitution
𝜀 défini par
def 𝑣 après
𝜀 = avec 0 ≤ 𝜀 < 1
𝑣 avant
Nous supposons, d’une part que ce coefficient prend la même valeur
à chaque collision, d’autre part que les frottements dus à l’air sont
négligeables entre deux rebonds (cf. 4). Appelons 𝑣 𝑛 la vitesse à la fin du
n-ième rebond (c’est-à-dire juste avant le n+1-ème choc) et ℎ 𝑛 la hauteur
du n-ième rebond. En vertu des lois classiques de la chute libre, on a
𝑣 𝑛 = 2 𝑔 ℎ 𝑛 . Par conséquent,
p
ã2
ℎ 𝑛+1 𝑣 𝑛+1
Å
= = 𝜀2
ℎ𝑛 𝑣𝑛
ℎ 𝑛 = 𝜀2 𝑛 ℎ 0
2 ℎ𝑛 2 ℎ0
𝑇𝑛 = 2 × = 𝜀𝑛 (2𝑇0 ) avec 𝑇0 =
𝑔 𝑔
𝑌 = 𝑎𝑛 + 𝑏 avec 𝑎 = ln 𝜀 et 𝑏 = ln(2𝑇0 )
4: tous les résultats sont fournis avec un Théoriquement, on prévoit 𝑎 = ln 𝜀. Le logiciel fournit4 𝑎 = −0 ,09426 ±
niveau de confiance de 95% 0 ,00082 ce qui donne
1 𝑏
𝑇0 = e = 420 , 3 ± 1 , 2 ms
2
De cette mesure on déduit la valeur de 𝑔 via
2 ℎ0
𝑔= = 9 , 84 m.s−2
𝑇0 2
Ceci étant dit, il faut quand même s’assurer que les simplifications
théoriques du modèle ne produisent pas un biais sur le temps supérieur à
la milli-seconde. Passons donc en revue les différents sources d’erreur.
Δ𝑥
|Δ𝑡 | ≤
𝑐
En pratique, il n’est pas difficile d’observer des rebonds tels que que
Δ𝑥 < 10 cm de sorte que |Δ𝑡 | < 0 , 3 ms. Ce biais passe donc inaperçu
compte tenu de la précision des mesures (rappelons que ce sont les
variances des erreurs qui s’ajoutent[17, 18]). [17]: Taylor et al. (1999), Incertitudes et
analyse des erreurs dans les mesures phy-
Et les frottements de l’air ? Entre deux collisions, la balle subit également siques : avec exercices corrigés
[18]: Bally et al. (2010), “Incertitudes ex-
une force de frottement (traînée aérodynamique) de la part de l’air ce périmentales”
qui produit un biais par rapport aux prévisions théoriques que l’on peut
estimer. Tout d’abord, on peut facilement se convaincre que c’est l’action
de la pesanteur qui prédomine devant les frottements. En effet, la balle
« pèse » 25 g d’où un poids 𝑃 = 0 , 25 N. Quant aux frottements, ils sont
assez bien décrit par la loi quadratique 𝐹 = 12 𝜌air 𝑆𝐶 𝑥 𝑣 2 . Lors du premier
rebond, la vitesse de rebond vaut 𝑣 1 = 1/2 𝑔𝑇1 = 3 ,8 m s−1 soit, avec un
coefficient de traînée 𝐶 𝑥 = 0 ,5, un rapport de force
𝐹 0 ,004
𝜑= = = 0 , 017
𝑃 0 , 25
Démonstration
Considérons une balle de masse 𝑚 que l’on lance vers le haut depuis le sol
avec une vitesse initiale 𝑣 0 . Estimons le temps 𝑇 de la première collision en
considérant un frottement de l’air 𝐹 = 𝛼𝑣 2 faible devant le poids. Rappelons
que si l’on néglige les frottements, le temps de première collision que l’on
notera 𝑇0 vérifie la relation 𝑣 0 = 12 𝑔𝑇0 .
d𝑣
𝑚 = −𝑚 𝑔 − 𝛼|𝑣|𝑣
d𝑡
Utilisons la méthode des perturbations pour résoudre cette équation différen-
tielle. Rappelons que cela consiste à remplacer 𝑣 dans le terme perturbateur
par ce que l’on obtient lorsque l’on néglige le terme perturbateur, à savoir
𝑣 = 𝑣0 − 𝑔𝑡 . On a donc
d𝑣 𝛼
= −𝑔 − |𝑣0 − 𝑔𝑡| (𝑣0 − 𝑔𝑡 )
d𝑡 𝑚
Une double intégration permet d’accéder à l’altitude 𝑧 (𝑡 ). On trouve
1 2 𝛼 Ä 4 ä 𝛼𝑣0 3
𝑧 (𝑡 ) = 𝑣 0 𝑡 − 𝑔𝑡 + 𝑣0 − |𝑣0 − 𝑔𝑡 | (𝑣0 − 𝑔𝑡 )3 − 𝑡
2 12𝑚 𝑔 2 3𝑚 𝑔
1 2 𝛼 Ä 4 ä 𝛼𝑣0 3
𝑣0𝑇 − 𝑔𝑇 + 𝑣0 + (𝑣 0 − 𝑔𝑇 )4 − 𝑇=0
2 12𝑚 𝑔 2 3𝑚 𝑔
𝑇 = 𝑇0 + 𝛿𝑡 avec 𝛿𝑡 ≪ 𝑇0
𝛼𝑣 0 2 𝛼𝑣 0 2
Ç å
𝛿𝑡 = −𝑇0 soit 𝑇 = 𝑇0 1 −
4𝑚 𝑔 4𝑚 𝑔
où 𝑚air est la masse d’air déplacé par le volume de la balle. Si l’on note 𝜌
la masse volumique de la balle et 𝜌air celle de l’air, on trouve
→
− −𝑔 1 − 𝜌air
Å ã
𝐹 = 𝑚→
𝜌
𝜌
Ä ä
Il faut donc diviser par 1 − 𝜌air pour corriger l’effet de la poussée
d’Archimède. On obtient :
B.4 Conclusion 151
Résultat définitif
B.4 Conclusion
Version en ligne
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1 2 ¤2 →
−𝑔 𝜃(𝑡 )
𝑚ℓ 𝜃 − 𝑚 𝑔ℓ cos 𝜃 = −𝑚 𝑔ℓ cos 𝜃max ℓ
2
→
− −
→
𝑇 𝑢 𝜃
d’où l’on tire l’équation différentielle d’ordre un :
M
𝑔
…
→
−
𝑢𝑟
𝜃¤ = ±𝜔0
p
2 (cos 𝜃 − cos 𝜃max ) avec 𝜔0 = →
−
ℓ 𝑃 = 𝑚→
−𝑔
𝜋/2
𝜃max d𝜙
Å ã ∫
2
𝑇 = 𝑇0 E sin avec E( 𝑥 ) =
2 𝜋
»
0 1 − 𝑥 2 sin2 𝜙
(C.2)
où E( 𝑥 ) désigne l’intégrale elliptique de première espèce. Cette intégrale
présente l’inconvénient de ne pas s’exprimer en termes de fonctions
simples.
1 sin2 𝜙 2
=1+ 𝑥 + O( 𝑥 4 sin4 𝜙 )
2
»
1 − 𝑥 2 sin2 𝜙
𝜋/2
sin2 𝜙 2
∫ Ç å
2 1
E(𝑥 ) = 1+ 𝑥 + O( 𝑥 4 sin4 𝜙 ) d𝜙 = 1 + 𝑥 2 + O( 𝑥 4 )
𝜋 0 2 4
𝜃max 𝜃max
Å Å ãã
1
𝑇 = 𝑇0 1 + sin2 + O sin4
4 2 2
𝜃2
Ç å
𝑇 ≃ 𝑇0 1 + max quand 𝜃max → 0 (C.3)
16
Moyenne arithmético-géométrique
𝜋/2 2: cf.
d𝜙 https://femto-physique.
∫
2
I( 𝑎, 𝑏 ) = fr/analyse-numerique/
𝜋
»
0 𝑎 2 cos2 𝜙 + 𝑏 2 sin2 𝜙 integrales-elliptiques.php
2
Il est possible de montrer – après quelques changements de variables √ –
que I( 𝑎, 𝑏 ) est invariante par la transformation 𝑎 ↦→ ( 𝑎 +𝑏 )/2 et 𝑏 ↦→ 𝑎𝑏 .
Par conséquent,
𝜋/2
d𝜙
∫
2 1
I( 𝑎, 𝑏 ) = I(ℓ 𝑎,𝑏 , ℓ 𝑎,𝑏 ) = =
𝜋 0 ℓ 𝑎,𝑏 ℓ 𝑎,𝑏
√
De plus, si l’on pose 𝑎 = 1 et 𝑏 = 1 − 𝑥 2 , on obtient
√
I(1 , 1 − 𝑥 2 ) = E( 𝑥 ) car cos2 𝜙 + (1 − 𝑥 2 ) sin2 𝜙 = 1 − 𝑥 2 sin2 𝜙
156 C PÉRIODE DU PENDULE SIMPLE
1
E( 𝑥 ) = (C.4)
ℓ1,√1−𝑥 2
Algorithme de calcul de 𝑇
𝑇0
𝑇= (C.5)
ℓ1,cos(𝜃max /2)
𝑇0 4𝑇0
𝑇≃ =Ä √ (C.6)
𝑎2 1 + cos 𝜃max /2
ä2
Formule de Borda
Formule MAG-2
10−1
10−2
10−3
10−4
[1] É. Klein. Les tactiques de Chronos. Paris : Flammarion, 2004 (cf. p. 1).
[2] T. Damour et S. Deser. “Relativité”. In : Encyclopædia Universalis (1995) (cf. p. 3).
[3] S. Hacyan. “What does it mean to modify or test Newton’s second law ?” In : Am. J. Phys. 77.7 (juin
2009) (cf. p. 18).
[4] M. Lebars, P. Le Gal et S Le Dises. “Les marées en géo- et astrophysique”. In : Images de la physique -
CNRS (2008) (cf. p. 20, 122).
[5] Pierre LAUGINIE. “La pesée de la Terre”. In : Pour la Science, Dossier hors-série "La gravitation" 38 (2003)
(cf. p. 22).
[6] M. M. Nieto. “Actually, Eötvös did publish his results en 1910 it’s just that no one knows about it...” In :
Am. J. Phys. 57.5 (mai 1989) (cf. p. 30).
[7] J. Bertrand. “Mécanique analytique”. In : C.R. Acad. Sci. Paris 77 (1873), p. 849-853 (cf. p. 79).
[8] J. Roussel. Les coniques. Sept. 2014. url : https://femto-physique.fr/omp/coniques.php (cf. p. 81,
82, 88).
[9] JC Ries et al. “Progress in the determination of the gravitational coefficient of the Earth”. In : Geophysical
research letters 19.6 (1992), p. 529-531 (cf. p. 82).
[10] H. Krivine. La Terre, des mythes au savoir. Cassini, 2011.
[11] A Quedraogo et G Chanussot. “Généralisation de la méthode de calcul de l’énergie d’un satellite : cas
hyperbolique et parabolique”. In : Bull. Un. Phys 764 (mai 1994).
[12] Y. Dupont. “Déviation d’un photon dans un champ de gravitation”. In : Bull. Un. Phys 899 (déc. 2007).
[13] Luc Valentin. L’univers mécanique : introduction à la physique et à ses méthodes. Hermann, 1983.
[14] Ascher H Shapiro. “Bath-tub vortex”. In : Nature 196 (1962), p. 1080-1081 (cf. p. 128).
[15] A Marillier. “L’expérience du pendule de Foucault au Palais de la découverte”. In : Revue du palais de
la découverte 26.258 (mai 1998) (cf. p. 129).
[16] J. Roussel. Résoudre une équation différentielle. Fév. 2014. url : https://femto- physique.fr/omp/
(cf. p. 143).
[17] J-R Taylor, L Reynaud et P Reynaud. Incertitudes et analyse des erreurs dans les mesures physiques : avec
exercices corrigés. Dunod, 1999 (cf. p. 148, 149).
[18] François-Xavier Bally et Jean-Marc Berroir. “Incertitudes expérimentales”. In : ENS, Université Paris
6.7 (2010) (cf. p. 149).
[19] Oliver Schwarz, Patrik Vogt et Jochen Kuhn. “Acoustic measurements of bouncing balls and the
determination of gravitational acceleration”. In : The Physics Teacher 51.5 (2013), p. 312-313.
[20] C.E. Aguiar et F.Laudares. “Listening to the coefficient of restitution and the gravitationnal acceleration
of a bouncing ball”. In : Am. J. Phys 71 (mai 2003).
[21] Claudio G Carvalhaes et Patrick Suppes. “Approximations for the period of the simple pendulum
based on the arithmetic-geometric mean”. In : American Journal of Physics 76.12 (2008), p. 1150-1154
(cf. p. 154).
Grandeurs physiques et symboles mathématiques
Grandeurs physiques
𝜂 Viscosité (Pa.s)
𝜆 coefficient d’amortissement (s−1 )
Ec Énergie cinétique (J)
Em Énergie mécanique (J)
Ep Énergie potentielle (J)
P Puissance (W)
𝜔, Ω Vitesse angulaire, pulsation (rad.s−1 )
→
−
Γ Moment d’un couple (N.m)
→
−𝑎 Accélération (m.s−2 )
→
−
𝐵 Champ magnétique (T)
→
−
𝐸 Champ électrique (V.m−1 )
→
− → −
𝑓, 𝐹 force, résultante des forces (N)
→
−𝑔 Champ de pesanteur (N.kg−1 )
→
−𝑝 Quantité de mouvement (kg.m.s−1 )
→
−𝑣 Vitesse (m.s−1 )
𝜌 Masse volumique (kg.m−3 )
𝐶𝑥 , 𝐶 𝑦 , 𝐶𝑧 Coefficients aérodynamiques (sans dimension)
𝑑 Densité (sans unité)
𝑚 Masse (kg)
𝑁 Nombre de particules (sans unité)
𝑛 Quantité de matière (mol.)
𝑝 Pression (Pa)
𝑄 Facteur de qualité (sans dimension)
𝑄 Transfert thermique (J)
𝑞 Charge électrique (C)
𝑅 Rayon de courbure (m)
𝑆 Surface (m2 )
𝑇 Période (s)
𝑡 Temps (s)
𝑈 Énergie interne (J)
𝑉 Volume (m3 )
𝑊 Travail (J)
Symboles mathématiques
def
= Relation de définition
∼ Égal en ordre de grandeur
𝐴≫𝐵 𝐴 très grand devant 𝐵
𝐴≪𝐵 𝐴 très petit devant 𝐵
(→
−
𝑢 ,→
−
𝑢 ,→
𝑥
−
𝑢 )
𝑦 𝑧 Base cartésienne
→− −
𝐴𝑧 Composante suivant l’axe (O 𝑧 ) : 𝐴 𝑧 = 𝐴 · →
𝑢𝑧
d𝑓
d𝑡 Dérivée première par rapport au temps
d𝑛 𝑓
d𝑡 𝑛 Dérivée n-ième par rapport au temps
∫ →
− →
− →−
C
𝐴 (M) · d ℓ Circulation de 𝐴 le long du circuit C
−−−→ →
−
grad 𝑓 ou ∇ 𝑓 Gradient d’un champ scalaire
(𝑟, 𝜃, 𝑧 ) Coordonnées cylindriques
(→
−
𝑢 ,−
𝑟
→, →
𝑢 𝜃
−
𝑢 )
𝑧 Base cylindrique
(𝑟, 𝜃, 𝜑 ) Coordonnées sphériques
(→
−
𝑢 ,−
𝑟
→, −
𝑢 𝜃 𝑢→)
𝜑 Base sphérique
2023
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