Concours 2017 Chimie TPC

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SESSION 2017 TPCCH07

EPREUVE SPECIFIQUE - FILIERE TPC


____________________

CHIMIE

Jeudi 4 mai : 14 h - 18 h
____________________

N.B. : le candidat attachera la plus grande importance à la clarté, à la précision et à la concision de la


rédaction. Si un candidat est amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur d’énoncé, il le
signalera sur sa copie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il
a été amené à prendre.

___________________________________________________________________________________

Les calculatrices sont autorisées

*****

Les deux problèmes sont indépendants.

Le sujet comporte des parties indépendantes au sein desquelles de nombreuses questions sont
indépendantes.
Au sein de chaque problème, les candidats s'efforceront de répondre aux questions dans l'ordre
prescrit.
Les réponses seront systématiquement justifiées.
Les données pour le problème 1 se trouvent à la fin de l’énoncé de ce problème.
Les documents pour les deux problèmes sont regroupés dans le livret : « Annexe documentaire ».
Les candidats attacheront la plus grande importance à la clarté, à la précision et à la concision de la
rédaction.

1/7 A
PROBLÈME 1

Le cobalt : un élément stratégique du monde moderne

Les pouvoirs publics au niveau international ont été récemment interpelés par Amnesty
International à propos de l’exploitation d’enfants dans les mines de cobalt d’Afrique. Les différents
acteurs de la métallurgie du cobalt se sont renvoyé la balle sur la question des responsabilités, avec
un positionnement parfois ambigu des états. Cette situation géopolitique autour du cobalt et les
tensions qui en résultent montrent à quel point cet élément est important dans notre univers de
technologies modernes, avec des applications dans les domaines des alliages de hautes
performances, des accumulateurs, de la catalyse mais également dans le monde du vivant.

La chimie qui s’est développée depuis des années autour du cobalt a permis des améliorations
considérables dans sa production comme dans son utilisation. On propose d’étudier quelques
propriétés et applications de cet élément stratégique.

Les données pour ce problème se trouvent à la fin de l’énoncé. Les documents sont regroupés dans
le livret Annexe documentaire, pages 1 à 5.

I - Le cobalt en catalyse hétérogène

Le cobalt est utilisé dans des catalyseurs hétérogènes pour la réaction de désulfuration (document 1,
annexe documentaire, page 1). On s’intéresse tout d’abord à la structure du catalyseur, cobalt
supporté par des feuillets de sulfure de molybdène.

Q1. Indiquer le nombre d’atome de Mo et de S par maille élémentaire.


Q2. Calculer la masse volumique d’un feuillet de MoS2.

Les réactifs impliqués dans la réaction de désulfuration (par exemple l’éthanethiol et le dihydrogène
dans le document 1) s’adsorbent sur le catalyseur avant leur transformation.

Q3. Expliquer le phénomène d’adsorption sur un exemple au choix.


Q4. Calculer la constante thermodynamique d’équilibre de la réaction de désulfuration K° à
620 K. Commenter cette valeur.
Q5. Commenter le choix de travailler à haute température pour cette réaction.
Q6. Commenter le choix de travailler à haute pression pour améliorer le rendement.
Q7. Donner l’influence du catalyseur sur la constante thermodynamique K°.

La désulfuration menée sur un mélange issu du pétrole conduit à un mélange d’alcanes que l’on
envisage de séparer par des successions de distillations fractionnées. Des données sur les mélanges
butane-hexane sont regroupées dans le document 2, annexe documentaire, page 2.

Q8. Indiquer si le mélange butane-hexane est idéal.


Q9. Déterminer la température d’ébullition commençante d’un mélange équimolaire butane-
hexane. Donner la composition de la vapeur à cette température.
Q10. Déterminer le nombre de plateaux théoriques pour obtenir du butane avec une pureté de
99 % par distillation à 27,6 bars d’un mélange équimolaire de butane et d’hexane.

2/7
II - Réactivité des complexes de cobalt

Le cobalt intervient au sein de la vitamine B12 (figure 1) dont les fonctions semblent multiples au
sein de l’organisme. En particulier, le complexe de cobalt de cette vitamine semble catalyser des
transferts de groupement alkyle d’une molécule organique à l’autre. L’étude de la cinétique
d’échange de ligands autour de complexes de cobalt modèles est donc un enjeu important pour la
compréhension du rôle du cobalt dans le monde du vivant. Le document 3, annexe documentaire,
page 3, regroupe quelques résultats des travaux de E .B. Fleischer, S. Jacobs et L. Mestichelli à ce
sujet.

Figure 1 - Vitamine B12 (R = CH3, CN, OH ou 5’-déoxyadénosyl)


Source : Wikipedia

Q11. Par analogie avec la chimie organique, nommer le mécanisme I et le mécanisme II


proposés (document 3).
Q12. En faisant des hypothèses sur la réactivité des intermédiaires de réaction, établir la loi
de vitesse de la réaction (1) d’échange de ligands selon le mécanisme I puis celle selon
le mécanisme II.
Q13. Commenter les valeurs de la concentration initiale en ligand L dans les conditions
expérimentales envisagées par Fleischer et al.
Q14. Montrer que les mesures de kobs sont incompatibles avec le mécanisme I.

On admet que le mécanisme II permet une description acceptable des résultats expérimentaux.

Q15. Par une confrontation entre l’expérience et l’étude asymptotique de la loi de vitesse du
mécanisme II, évaluer k1.

En catalyse organométallique par les complexes de métaux de transition, les réactions d’échange de
ligands sont cruciales. La réaction d’hydroformylation (document 4, annexe documentaire, page 4)
fait intervenir ce type d’étape parmi d’autres.

3/7
Q16. Donner l’équation de la réaction d’hydroformylation.
Q17. Identifier le catalyseur de cette réaction.
Q18. Donner les produits des étapes d’insertion 1,1 et 1,2 apparaissant sur le cycle proposé
dans le document 4.
Q19. L’étape 6 peut être envisagée par un mécanisme en deux sous-étapes : addition
oxydante de H2 suivie d’une élimination réductrice. Proposer une formule de
l’intermédiaire réactionnel et donner le nombre d’oxydation du cobalt dans cet
intermédiaire en justifiant clairement la réponse.
Q20. Le mécanisme de la réaction d’hydroformylation fait apparaître une séquence d’échange
de ligands : identifier cette séquence. Suit-elle un mécanisme de type I ou II ?

La réaction d’insertion 1,1 est possible car le ligand CO est activé par sa coordination.

Q21. Par des analyses de polarité et/ou de formule de Lewis, indiquer si la molécule de CO
entrant dans l’étape 4 se comporte en nucléophile ou en électrophile vis-à-vis du
complexe issu de l’insertion 1,2. De même, indiquer si le ligand CO impliqué dans
l’étape 5 (insertion 1,1) joue un rôle de nucléophile ou d’électrophile. Conclure sur le
rôle de la coordination de CO en termes de réactivité.
Q22. Le ligand CO est -accepteur. Expliquer cette propriété à l’aide du document 5, annexe
documentaire, page 5.
Q23. En quoi la rétrodonation permet-elle d’expliquer la réactivité de CO coordiné ?

Données du problème 1

Numéro atomique : ZCo = 27

Masses molaires : MS = 32,07 g.mol–1 MMo = 95,94 g.mol–1

Électronégativités : H = 2,1 C = 2,5 Co = 1,8

Grandeurs thermodynamiques à 298 K :


–1 –1
fH° (kJ.mol–1) S° (J.K .mol )
H3C–CH2–SH(g) – 46,2 296,2
H3C–CH3(g) – 84,5 230,0
H2S(g) – 20,6 205,8
H2(g) 130,6

fH° : enthalpie standard de formation ; S° : entropie molaire standard absolue

Nombre d’Avogadro : NA = 6,022.1023 mol–1

Constante du gaz parfait : R = 8,314 J.K–1.mol–1

Fin du problème 1

4/7
PROBLÈME 2

L’haplophytine : une molécule insecticide naturelle

L’haplophytine, notée 1 (figure 2), est une molécule isolée pour la première fois en 1951 par les
américains E.F. Rogers, H.R. Snyder et R.F. Fischer à partir des feuilles séchées de la plante
mexicaine Haplophyton cimicidum, d’où elle tire son nom (J. Am. Chem. Soc., 1952, 74, 1987-1989).
Elle constitue le principal composant bioactif de cette plante dont les propriétés insecticides étaient
déjà utilisées depuis des siècles en Amérique centrale, par les Aztèques puis leurs successeurs.

Snyder et Fischer et après eux d’autres équipes de recherche ont proposé des structures pour
l’haplophytine. Mais la bonne structure de cette molécule et donc également sa formule moléculaire
correcte n’ont été déterminées qu’en 1973 par P. Yates et ses collaborateurs des universités de
Toronto et de Pennsylvanie (P. Yates, F. N. MacLachlan, I. D. Rae, M. Rosenberger, A. G. Szabo,
C. R. Willis, M. P. Cava, M. Behforouz, M. V. Lakshmikantham, W. Zeiger, J. Am. Chem. Soc.,
1973, 95, 7842-7850). La molécule est constituée d’un ensemble polycyclique complexe de dix
cycles, six centres stéréogènes dont cinq quaternaires et une liaison carbone-carbone hautement
encombrée joignant les deux moitiés de la molécule.

À cause de cette structure très élaborée, cette molécule a longtemps résisté aux chimistes
organiciens et, par conséquent, en était devenue une cible synthétique convoitée. La première
synthèse totale de l’haplophytine n’a finalement été proposée qu’en 2009 par les japonais H. Ueda,
H. Satoh, K. Matsumoto, K. Sugimoto, T. Fukuyama et H. Tokuyama (Angew. Chem. Int. Ed.,
2009, 48, 7600 -7603).

Me
N
O
N N
HO O

O
MeO N O
H
OMe Me

Me
N N
O
N
H HO O
O CO2Me

MeO NHNH2
OMe

15 16

Figure 2 - Haplophytine 1 et ses précurseurs de synthèse 15 et 16 dans la synthèse d’Ueda et collaborateurs

5/7
Dans une première partie, la publication de Snyder et collaborateurs est étudiée à la lumière des
connaissances actuelles sur l’haplophytine. La seconde partie traite des grandes étapes de la
synthèse du précurseur 15 selon Ueda et collaborateurs.

Les molécules seront représentées à l’aide de formules topologiques du même type que celle de la
figure 2. Elles pourront ne comporter que les informations nécessaires à la description des
phénomènes étudiés.
Les mécanismes demandés pourront être décrits à partir de formules simplifiées clairement définies
des espèces.

Les documents pour ce problème sont regroupés dans le livret Annexe documentaire, pages 6 à 8.

I - Extraction et isolement de l’haplophytine

À l’aide de l’analyse du document 6, annexe documentaire, pages 6-7 et de la formule, de nos jours
connue, de l’haplophytine donnée sur la figure 2, répondre aux questions suivantes.

Q24. L’haplophytine est insoluble dans l’eau mais parfaitement soluble dans des solutions
aqueuses acides ou basiques diluées. Interpréter ce résultat. Quel qualificatif peut-on
attribuer à la molécule d’haplophytine relativement à ce comportement en solutions
aqueuses ?
Q25. La carboglace est le nom donné au dioxyde de carbone solide. Préciser son rôle ici.
Q26. Dans la procédure d’isolement de l’haplophytine, indiquer dans quelle phase et sous
quelle forme se trouve l’haplophytine lors de chaque étape de lavage-extraction
permettant d’aboutir finalement au mélange de 5 mL dans le chloroforme. On pourra
présenter la réponse sous forme de tableau ou de logigramme (schéma annoté).
Q27. Donner la signification de chaque indication dans l’écriture « [α]25D = + 109° (1-3 %
chloroforme) ». Peut-on établir un lien entre cette donnée et la formule de
l’haplophytine ?
Q28. Justifier a posteriori le choix des solvants utilisés pour les recristallisations de
l’haplophytine.
Q29. Proposer et représenter un montage utilisable en laboratoire pour réaliser une
recristallisation.
Q30. Quel type de transition est mis en jeu dans la spectroscopie d’absorption UV ? Indiquer
les caractéristiques structurales de la molécule d’haplophytine qui justifient son
absorption dans l’UV.
Q31. Expliquer la conclusion des auteurs qui présument la présence de deux groupes
carbonyles et l’absence de groupes OH et NH.

II - Synthèse totale de l’haplophytine

Symboles utilisés pour divers groupes


Me (méthyle) : –CH3
Et (éthyle) : –CH2-CH3
Ph (phényle) : –C6H5
Ms (mésyle ou méthanesulfonyle) : –SO2CH3
Gp, Gp’ : groupes protecteurs
Mes (mésityle ou 2,4,6-triméthylphényle) : –C6H2(CH3)3

6/7
La synthèse totale de l’haplophytine proposée par Ueda et collaborateurs consiste à coupler ses
deux moitiés, issues des molécules 15 et 16 de la figure 2.

Il s’agit ici d’étudier quelques étapes de la synthèse de 15 (document 7, annexe documentaire,


page 8).

Q32. Le thioacrylate d’éthyle peut être considéré comme un analogue soufré d’un ester
α -insaturé. Expliquer cette affirmation en vous aidant de vos connaissances de la
classification périodique des éléments.
Q33. Proposer un nom pour la réaction transformant 3 en 4.
Q34. Donner le descripteur stéréochimique de l’atome de carbone asymétrique du composé 5.
Q35. Qu’aurait-on obtenu en faisant réagir le thioacrylate d’éthyle directement avec le
composé 2 plutôt qu’avec le composé 3, en supposant une régiosélectivité analogue ?
Q36. En déduire l’intérêt de l’utilisation de la (S)-1-phényléthylamine dans la séquence
globale de transformation du composé 2 en produit 5.
Q37. Quelle relation de stéréoisomérie lie les deux isomères du composé 6 obtenus à partir du
composé 5 ? Justifier.
Q38. Le composé organozincique de formule IZn(CH2)3NGp utilisé dans la formation du
composé 8 est un composé organométallique de réactivité analogue à celle d’un

composé 7, en précisant les sites impliqués sur chaque réactif.


Q39. Sans
-il pas raisonnable
)
2 3NH2, dans le cadre de cette étape ?
Q40. Expliquer pourquoi ce couplage 7 est qualifié de
chimiosélectif.
Q41. Donner le schéma réactionnel de la réaction entre un organomagnésien mixte et un
dans la

Q42. Proposer un réactif et des conditions expérimentales pour le passage du composé 8 au


composé 9.
Q43. Schématiser le montage couramment utilisé pour effectuer cette transformation. Préciser

Q44. Écrire le mécanisme de cette transformation sur des molécules génériques.


Q45. Nommer la famille de réaction à laquelle appartient la transformation du composé 9 en
composé 10.
Q46. Dans les séquences qui permettent de passer du composé 5 au composé 10, donner
les deux intérêts de la transformation du groupe hydroxyle –OH de 6 en groupe
méthanesulfonate –OMs dans 7.
Q47. Expliquer le rôle de la pyridine dans la transformation de 11 en 12.
Q48. Interpréter la régiosélectivité de cette transformation.
Q49. Nommer le type de transformation correspondant au passage du composé 12 au
composé 13.
Q50. Donner l’intérêt de l’utilisation du chlorochromate de pyridinium PCC de formule
C5H5NH+, CrO3Cl- lors du passage du composé 12 au composé 13. Proposer une
méthode de vérification de l’obtention du composé 13

Fin du problème 2

7/7
I M P R I M E R I E N A T I O N A L E – 17 1200 – D’après documents fournis
TPCCH07
ANNEXE DOCUMENTAIRE

Document 1 - Désulfuration

Les produits issus de l’exploitation du pétrole doivent être débarrassés du soufre qu’ils contiennent
car les composés soufrés (thiols (R–SH), thioéther (R–S–R’), etc.) conduisent à un
empoisonnement des catalyseurs utilisés dans les étapes de raffinage ou dans les dispositifs
utilisant les produits pétroliers.
On donne ci-dessous un exemple de réaction de désulfuration : celle de l’éthanethiol.

H3C–CH2–SH(g) + H2(g)  H3C–CH3(g) + H2S(g)

Cette réaction est menée à environ 620 K, sous une pression d’environ 100 bars. Un catalyseur
solide à base de cobalt et de sulfure de molybdène supporté sur de l’alumine (Al2O3) permet
d’accélérer la réaction. Des feuillets hexagonaux de sulfure de molybdène MoS2 sont dispersés en
surface du support alumine. Les atomes de cobalt viennent se placer en bordure des feuillets.

Structure d’un feuillet de MoS2 ; les gros atomes sont ceux de Mo et les petits, ceux de S ; les traits
pointillés indiquent la maille élémentaire :

Vue de dessus : Vue en perspective :

Volume d’une maille élémentaire : 53,2.10–3 nm3

1/8 B
Document 2 - Mélanges butane-hexane

Températures d’ébullition Te et de rosée Tr d’un mélange butane-hexane sous 400 Psi (27,6 bars)
en fonction de la fraction molaire du butane :
xbutane Te (°C) Tr (°C)
0,0 227,9 227,9
0,1 217,5 221,0
0,2 206,4 213,6
0,3 195,2 205,9
0,4 184,7 197,9
0,5 174,5 189,7
0,6 165,1 180,9
0,7 156,5 171,2
0,8 148,5 160,4
0,9 140,6 148,4
1,0 132,7 132,7

Source : W.B. Kay, R.L. Hoffman, O. Davies, J. Chem. Eng. Data, 1975, 20, pp 333-338.

2/8
Document 3 - Cinétique d’échange de ligands

On étudie la cinétique de la réaction ci-dessous


HPCo(OH2)2 + L HPCo(OH2)(L) + H2O (1)
où HPCo est un complexe de Co(III) par de l’hématoporphyrine (voir structure ci-dessous où M
représente le cobalt) et L est un ion thiocyanate SCN–.
Le complexe HPCo(OH2)(L) évolue ensuite très rapidement vers HPCo(L)2 sans effet notoire sur
la cinétique de la réaction étudiée.
OH

N
(III)
N M N
HO OH
N
O

HO
O
Les expériences sont menées à 25 °C dans une solution aqueuse tamponnée à pH = 7,2 avec une
concentration initiale de HPCo(OH2)2 de 2,0.10–5 mol.L–1 et une concentration initiale de L (notée
[L]0) comprise entre 2,5.10–3 et 5,00.10–2 mol.L–1. Le suivi est effectué par spectrophotométrie
dans le domaine du visible. On observe une loi de vitesse de la forme suivante
v = kobs.[HPCo(OH2)2]
avec v, vitesse globale de la réaction.

On donne ci-dessous les valeurs de kobs en fonction de [L]0 :


[L]0 (mol.L–1) kobs (s–1)
2,5.10–3 3,2
4,1.10–3 5,5
6,3.10–3 6,4
–2
1,25.10 11,2
1,50.10–2 13,8
–2
2,50.10 14,2
4,00.10–2 12,4
–2
5,00.10 14,6

Deux mécanismes sont envisagés pour cette réaction.


Mécanisme I :
HPCo(OH2)2 + L HPCo(OH2)(L) + H2O constante de vitesse k
Mécanisme II :
HPCo(OH2)2  HPCo(OH2) + H2O constante de vitesse k1 (sens direct)
et constante de vitesse k-1 (sens inverse)
HPCo(OH2) + L HPCo(OH2)(L) constante de vitesse k2

Source : E.B. Fleischer, S. Jacobs, L. Mestichelli, J. Am. Chem. Soc., 1968, 90 (10), pp 2527–2531.

3/8
Document 4 - Hydroformylation : cycle catalytique

Plusieurs cycles catalytiques ont été proposés pour la réaction d’hydroformylation. On en reproduit
un ci-dessous, ne faisant intervenir que des complexes de cobalt au nombre d’oxydation
+I (excepté Co2(CO)8, où le cobalt est au nombre d’oxydation 0) :

Source : J. Huheey, E. Keiter, R. Keiter, Chimie inorganique, Ed. DeBoeck 1996 & D. Astruc,
Chimie organométallique, Ed. EDP Sciences, 2000.

4/8
Document 5 - Orbitales moléculaires

E(3d) = – 7,54 eV
E(4s) = – 3,15 eV
E(4p) = 3,19 eV

Ligand carbonyle :

Exemples d’orbitales faisant intervenir π2 de CO et une orbitale 3d du cobalt dans HCo(CO)4 :

Orbitale liante métal-ligand occupée Orbitale antiliante métal-ligand vacante

Calculs : Jimp2 - Hall, M. B.; Fenske, R. F. Inorg. Chem. 1972, 11, 768-779. Bursten, B. E.;
Jensen, J. R.; Fenske, R. F. J. Chem. Phys. 1978, 68, 3320. Manson, J.; Webster, C. E.; Pérez, L.
M.; Hall, M. B. http://www.chem.tamu.edu/jimp2/index.html

5/8
Document 6 - Extraction et isolement de l’haplophytine par Snyder et al.

Voici un extrait, traduit de l’anglais, de l’article de Snyder et al. relatant le premier isolement
publié de l’haplophytine.

« Traitement préliminaire et extraction de la plante


La plante séchée d’authentique Haplophyton cimicidum a été broyée dans un broyeur à marteaux
de 35,6 cm afin de pouvoir traverser un tamis d’un demi-pouce. La majeure partie du matériau
ainsi obtenu étant très finement divisée, elle a été extraite sans traitement supplémentaire. Des
plantes de deux degrés de maturité différents ont été utilisées. Les extractions comparatives ont été
menées sur des plants jeunes, relativement immatures, mais plusieurs extractions [… ont été
réalisées] à partir de plants plutôt mâtures (peu de feuilles, beaucoup de graines, grande taille).
Un récipient d’extraction a été préparé en enlevant le fond d’un bidon de chloroforme de 18,9 L.
Celui-ci a ensuite été retourné et son bec verseur a été connecté à un ballon de douze litres, lui-
même connecté à une rampe à vide. 7 à 8 kilogrammes de plante broyée ont été tassés dans le
bidon et couverts de 12-13 litres d’un mélange à 80-90 % de chloroforme et 20-10 % de méthanol.
Le bidon a été couvert et laissé au repos pendant deux ou trois jours, après quoi il a été drainé, la
ligne de vide ayant été utilisée pour contribuer à l’élimination complète du solvant. Ce processus a
été répété six fois (seuls 5 à 6 litres étant récupérés à chaque fois), les extraits successifs étant
concentrés lorsque le volume atteignait 10 à 11 litres. Le dernier extrait a été obtenu à partir de
chloroforme pur et le volume du concentré final était d’environ un litre de solution de chloroforme.
[…] Le chloroforme et le méthanol sont des solvants à peu près aussi efficaces l’un que l’autre, un
mélange des deux étant un peu plus efficace que l’un ou l’autre seul. Une percolation à froid du
mélange a donné à peu près les mêmes rendements qu’une extraction continue à chaud. L’eau est
trois fois moins efficace que le chloroforme et le benzène dix fois moins.

Isolement de l’haplophytine
Le concentré a été lavé à l’aide de quatre portions de 200 mL d’acide chlorhydrique à 2 mol.L-1 et
le pH des extraits a été rapidement ajusté à 8 à l’aide de carbonate de sodium. La suspension
obtenue a alors été extraite à l’aide de quatre portions de 200 mL de chloroforme. […] Les extraits
successifs de chloroforme ont ensuite été rassemblés et la phase résultante a été immédiatement
lavée à l’aide de quatre portions de 125 mL d’une solution aqueuse d’hydroxyde de sodium. Le pH
des extraits a été ajusté à 8 à l’aide de carboglace et d’acide chlorhydrique, puis la suspension a été
extraite avec trois portions de 100 mL de chloroforme. Les extraits au chloroforme ont été
rassemblés et concentrés jusqu’à environ 5 mL et transférés dans un erlenmeyer de 50 mL.
[On y a ajouté] 30-35 mL d’éthanol, puis 4-6 mL d’acétone. Ensuite la solution a été laissée sur la
paillasse pendant un mois pour permettre une cristallisation relativement complète. Il était dans ce
cas-là toujours intéressant – et parfois nécessaire – d’initier la cristallisation à l’aide d’un petit
cristal d’haplophytine.
Les rendements bruts varient de 1,9 à 2,4 g (0,03 %) lorsque des plants jeunes sont utilisés […]
[Avec des plantes plus matures], les séparations sont plus difficiles et le rendement brut final est
seulement de 0,4 à 0,6 g.
Deux recristallisations dans l’éthanol-chloroforme donnent des cristaux presque incolores, de point
25
de fusion 280-285 ° D = + 109° (1-3 % chloroforme).
Deux recristallisations supplémentaires ne changent pas le pouvoir rotatoire spécifique mais les
cristaux deviennent blancs et le point de décomposition augmente […].

6/8
Document 6 (suite) - Extraction et isolement de l’haplophytine par Snyder et al.

Analyse
Formule moléculaire : C27H31O5N3 . (Nous sommes dans l’article de Snyder et al.)
L’haplophytine sublime à 240-246 °C sous une pression d’à peu près 10-3 mm de Hg. Pour des
températures légèrement supérieures, a lieu une lente décomposition.

Propriétés
[L’haplophytine] est très soluble dans le chloroforme, le benzène, le dioxane et l’acétate d’éthyle,
peu soluble dans l’acétone […] et le méthanol et un peu moins soluble encore dans l’éthanol à
95 % […]. Elle est presque insoluble dans l’éther, l’éther de pétrole ou l’eau, mais parfaitement
soluble dans une solution aqueuse acide ou basique diluée. Les maxima d’absorption dans
l’ultraviolet se situent à 220 nm (𝐸𝐸11 %
𝑐𝑐𝑐𝑐
, 580) et à 265 nm (𝐸𝐸11 %
𝑐𝑐𝑐𝑐
, 165). […]

Conclusions
Le spectre infrarouge présente les particularités intéressantes suivantes :
(a) absence complète d’absorption dans la région 3 700-3 000 cm-1 […] ;
(b) absorption complexe dans la zone 1 850-1 620 cm-1 […].
Il est probable que deux groupes carbonyles soient présents et que les groupes OH et NH soient
absents. »

7/8
Document 7 - Synthèse d’un fragment de l’haplophytine

Dans la figure ci-après, signifie ici que les deux isomères sont présents dans le produit formé.

Me Ph Me Ph Me Ph
O O
H2N H H
O N H SEt N SEt
(S)-1-phényléthylamine thioacrylate d'éthyle
CO2Et CO2Et

CO2Et
2 3 4

O O O

O SEt OH SEt OMs SEt


H3 O+, H2O MsCl

CO2Et CO2Et CO2Et


5 6 7

O
O O O O
NGp NGp NGp
OMs OMs
IZn(CH2)3NGp base B

CO2Et CO2Et CO2Et


8 9 10

O O O O
NHGp' NHGp'
OH OH
MesSO2Cl
HO MesO2 SO
pyridine
N
CO2Et CO2Et

11 12

OSO2Mes Gp'
O O NHGp'
NHGp' N
O O
base B' O
MesO2 SO = 15

O O
CO2Et CO2Et
CO2Et O
O

13 14
Figure 3 - Synthèse du précuseur 15

FIN
8/8

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