Hellmann, Larchitecture Grecque2a
Hellmann, Larchitecture Grecque2a
Hellmann, Larchitecture Grecque2a
L'ARCHITECTURE
GRECQUE
2
Architecture religieuse et funéraire
ISBN: 2-7084-0763-5
ISSN. 1264-1723
© 2006, Éditions A et J Picard
82, rue Bonaparte, 75006 Paris
Commercial@editions-picard.fr
egard
Som maire
Introduction 7 5. Les sanctuaires gre cs, dé finition et typologie __ 145 Les tomb es «m acé donienn es» - Les hypo gées à accès
Planches couleurs 9 7. Le sanctuairegrec,origineet localisation, 745 depui s le sol
Définitio n - Loca lisatio n 5. Tombeaux construits au niveau du sol et au-dessus, 3 08
2. Typologiedessanctuairesgrecs,755 Des création s monum entales - Le type du mausolée
l'RE~IIÈRE l'ARTIE
l; élément natu rel : niches, grott es et végétat ion - Les sanc-
L'archit ect ur e religieuse tua ires de taille modes te ou moye nne - Les gra nd s san c- 9. Les nécropoles __ 317
tuaires - Les sanctuaires de Dé méte r et Corè 7. Localisation et organisation spatiale, 377
1. Les temples grecs, redécouverte et définitio ns 18 2 . L'eau dans les nécro
p oles, 32 6
7. Une histoire du goût: la redécouverte, l'étude et la restauration 6. La délimitation et l'organisation spatiale
des sanctuaires 175 Abréviations bibliographiques _____ _ ___ 329
des temples grecs, 78
De l' Italie à la G rèce - Uétud e du temple d'Apo llon à 7. La délimitation:fermetureet ouverture,775 Repères chronologique s 333
Bassae , du X \ "I I I'" siècle à nos j our s - De perpétuelles Born es, barr ières et pér ibo les - Les entrées
déco uvertes 2. L'o1ganisationde l'espace,786 Cartes ___ _ _ _________ _ _ ___ 336
2. Le temple grecou des temples grecs ?, 28 La relation tem ple-autel - Où sont les axes ?
3. Axialité et symétrie, 796 Index 339
2. La naissance des temples grecs 35 En ma rche vers la plan ification ort hogo nale - Les sanc- 7. Textes et inscriptions,34 7
tua ires en terrasses 2 . Noms de personnes, de !'A ntiquité et des temps modernes, 347
7. La théorie du m éga ron , 3 6 4. Le cheminemen t : les voiessacrées,208 3. Noms de lieux, 342
2. La genèsedu temple periptére, 43
4. Glossaire indexé, 357
7. Les monum ents des sanctuai res 212
3. L'évolution des temples grecs 50
7. Lesportiques, à toutfaire, 2 72 Crédits photographique ~ ----- - -- - -- 357
7. L'époque archaïque, 50 Différentes fonctions des portiq ues - Le port ique
Les templ es-oikos - Les templ es péript ères - Les temples à d'incubation
banqu ettes - Pro po rtions et di visions particuli ères 2. Salles de banquets et locauxd'hébergement,278
2. l' époque classique, 73 3. Les monumentsvotifset commémora tifs, 232
Le can o n doriqu e - Les surviv ances archaïque s - Les Des co lonn es en to ut ge nre - Les exè dr es - Q uelques
réalisati ons athénie nn es : le Parth énon , le temple d'Athéna monum ents de victoire
Nik è et l'Ér ec hth eio n 4. Les bâtimentsd'initiation à des mystères,240
3. l 'époque hellénistique, 9 6 5. Les installations hydrauliques,249
Le petit form at - L'ère d es te mpl es ioniqu es el des temples Que ls types d'installations ? - Les sanctuaires les mieux
corinthi ens pourvus en ea u
4. l es transfertsde temples, 708
5. Les " trésors", des co.!Jres-forts en tout genre, 777 DEUX IÈME l'ARTIE
Des sort es de chap elles - Des fosses et des troncs à L'archi tec tur e fun érair e
offrand es
SOMMAIRE 5
4 SOMMAIRE
« I.Jarchitecture grecque est née
dans les sanctuaires et pour les sanctuaires».
Georges Roux,
dans Temples et sanctuaires,Lyon 1984, p. 153.
INTRODUCTION
Remerciements
Translittérations.
Abréviations.Légendes
Après un pr emier tome paru en 2002 et consacré , information , en plusieur s langues qui n'utili sent pa s
comm e il se deva it, aux « princip es de la construc- forcément les mêmes caractèr es, auginente d'a nnée
tion», le sujet de ce deuxième tome du manu el en année, tandis que sa diffusion devient de plu s en
· touchent à l'arch itectur e sont donn és, à la pr emi ère occ un ·ence, en grec et en
Les mo ts grecs qm _ _ . . __ d'Architecturegrecquedeman de quelques lignes d'ex pli- plu s malai sée, même par les canaux électroniques.
. - t·10n, avec un e traducti·on . Les autr es mots grecs sont en ge neral. s11np lemenl trans htteres,
trans 1Jttera _ en cation. U ne situation aussi difficile à maîtri ser ne doit pas
italique, de même que certai ns mots étr~g ers. Néa nm oins,_un term e an tique (ago ra, par ex. ) ou etran - Il paraissait a priori évident qu e les monument s condamn er a priori le princip e d'un manu el d'h istoire
ger passé dan s l'usage français courant n est pas _m is en 1tal1que. . _ . . des sanctua ires devaient être présentés en priorit é, de l'architectur e grecque antique. Au contraire, seul
Il n'existe pas de normes unanimement admi ses ~our la tran,shtte 1ati~ n d ~s m ots grecs, la soupl_es,s~ puisque les temples et tous les édifices installés à un livre imprimé , toujour s disponibl e et plu s facile à
règne. Pour le grec ancien, j e m'en suis donc ~en_u e ~ ce qui ma _paru etre I usage_ auto~r de_m 01, J ai proximité ou à l'entrée de sanctua ires (prop ylées, manier qu'un ordinateur, pourrait aider à mieux gérer
toutefois translittéré le kappa en C quand il s agit d un mot ti·ad1tionn ellem ent 01th ogi aph1e de celte autels, portiques ...) sont les marques les plus visib les et l'arr ivée continue de cette mas se d'informations et de
mani ère (exemple : Cnossos, Héraclès ), et en K, suiva nt l'usage grec el ang l_o-saxo n, _qu and le nom ou les plu s significatives de la civilisation et de l'art grecs, mieux s'y retrouver, en exposant les traits majeurs de
Je term e est moin s banal. Pour le grec mod ern e, il m 'a paru no rm al de cho 1s1r, co ntr ai rem en t aux habi - pour les archéologues comm e pour le grand public . cette architecture, rep lacés dans leur cadre socio-
tudes des biblioth écaires, un e translitt ération ph onétiqu e qui respecte l'iotac ism e, do nt l'a ncienn eté est Mais !'A ntiquit é se laisse mal diviser en catégories cultur el et leur évolution historique, depui s la fin du
bien établie. simpl es, elles ne sont pas séparées par des cloison s mond e mycé nien jusqu 'à la romanisation.
Sauf cas parti culiers qui sont préci sés, la tradu ction des tex tes anciens e_st _la mi enn e, a_~ rès co °:p a- étanches. I.Jarchitecture religieuse grecque s'avère En ex cluant le saupoudrage superficiel et interm i-
raison avec les trad uctions français es qui pourrai ent ex ister. Dans les textes ep 1grap h1ques, J a1 utilise les indi ssociab le de l'architectu re funéraire, et pas seule- nable, ne seront donc étudiés ou signa lés ici qu' un
signes critiques consacrés par une longu e traditi on: ment en raison de l'ex istence de temples-tombeaux, nombr e limité de bâtiments jug és «incontournab les»,
[...]: lacunes dans la pierre, texte éventu ellement restitué, tel le fameux Ma usolée d'Ha licarnass e, ou de ces parce qu'ils reflètent depui s longt emp s l'es sence de
(...) : additions ou correction s. m on um ent s fun éra ires qui reçoivent un cult e l'ar chitecture grecque. Et nous leur en avons adj oint
héro ïqu e. Au tota l, nomb reux sont les bâtiment s qui d'a utr es, souvent moins connus ou même nouvelle-
Les quelques abréviations emp loyées sont courant es el aisément co mpr éhens ib les. ressorte nt en m ême temps de ces deux domain es ment mis au jour , mais qui nou s semb lent tout aussi
En voici quelques-unes : toujours prêts à s'entrecroiser, celui de la religion et importants: soit qu 'ils témoignent de certaines parti-
EN S BA: Eco le nationale sup érieur e celui du funérair e, et les sanctuair es du monde grec cular ités ou du caractère région al de cette architec-
ASCS: American School of Classical Studi es
des Bea ux-A rts, Paris. ont en co mmun avec les nécro pol es de renfermer des ture, de sa diversité dans son unit é, soit qu'il s'agisse
BnF: Bibliothèque nationa le de Fran ce, Paris
aut els, des installation s hydrau liques, parfois mêm e de découvertes assez récentes qui donn ent de l'art
BSA: British School of Archaeo logy ex po .: ex position
des salles de banqu ets ou des exè dr es ... grec une autre vision que celle report ée d'un manue l
ca: circa,env iron ibid : dans le m ême ouvrage
Encore plus que pour mon précédent volume, la à l'autr e, par l'effet d'une sorte de pieuse tradition.
cat.: catalogue H.: hauteur
pr éparatio n de ce tome 2 ex igeai t de faire de s choix. Les monuments grecs - faut-il le rappel er - sont
cf.:comparer L.: longue ur
Voilà un bon mom ent qu 'il n'est plus pensab le de faits pour être regardés plutô t que pour être lus, et un
c. r.: compte rendu larg. : large ur
vo uloir inclur e dans un livre imprim é - fût-il en ouvrage d'a rchitecture doit être un e incitation à
coll. : collection max . : max imum
plusieurs volumes et, de plu s en plu s souv ent, collec- regard er. Si j'ai inévitabl em ent eu tendance à pri vilé-
DAI: Deutsches Archaologische s In stitut op. cit.: ouvrage cité gier les nombreux sites dont j' ava is un e expérience
tif - la totalité de l'information dont un chercheur ou
diam.: diam ètre prof.: profond eur personn elle, j'ai souvent aussi consu lté les collègues
un étudiant pourrait avoir besoin. D'une part , le
dim.: dimensions s. d . : san s d ate travaillant dans des lieux ou sur des sujets qui
nombr e des constructions qu'il faudrait théorique -
EFA: École française d'Athènes s. v.: sub verbo, renvo i à un e no tice ment prendr e en compt e ici peut être estimé à m' étaient moins familiers , pour éviter de fausser mes
EFR: École française de Rome Supp l. : Supp lément ana lyses.Je tiens en particu lier à rem ercier pour leurs
plusieurs milli ers, sans mêm e tenir compte de celles
trad. : tradu ction dont la fouille ou la publi cation n'e st pas assez avan- av is Bernard Ho ltzmann, Mad eleine Jost , Yvette
cée , et, d'autr e part, le nombr e des monograph ies ou Mori zo t, de l'Un iversité Paris X-Nanterre, et
Les légendes des figures sont toujours donn ées dan s le même ordr e : loc alit é, no m du m onum ent ; des article s qui les concern ent est tout aussi élevé. Marianne Hamiaux , du Mus ée du Louvre . Je suis
désignation de la figure; date s'il y a lieu. Ajouton s-y les rapports de fouilles provisoire s, en également très reconnaissant e à tous ceux qui m 'ont
général vite remis en cause; le poids de tout e cette confié des illustrations originales; on trouvera à la
Les dates avancées s'entende nt norma lem ent avant J -C., sauf dan s qu elqu es rar es cas où l'è re chré -
tienne sera mentionn ée.
7
6
analytique d'archit ect ur e du mond e grec», qui paraît
pag e des « crédits photographiques" , les noms. de
tous les deux ans dan s la Revue archéologique des PUF
plusieurs collègues et amis, auxquel s s aJ_out
_ece lm de
mon oncle Gérard Viliare, dont les cliches ava ient depuis 1992 (il est éga lem ent int errogeab le sou~
forme de base de donn ées cumulative, à l'adr esse :
déjà enrichi le tom e 1.
j'assum e les choix parfoi s délicats et même http: // web.mae.u -par islO.fr / bul larchi /) . Les rich es
doulour eux qu'il a fallu opére r parmi les co nstru c- fonds de p lusieurs biblioth èqu es spécia lisées ont été
tions et les sites, sachant que d'autr es archéo logu es les abondamment cons ult és, à commencer par ce ux de la
auraient pr éférés différents. De la même façon, les Ma iso n de l'a rch éo logi e et de l'ethno logie-René
lecteurs ne trouv ero nt pa s, dan s ma bibli ograp hie, la Ginouvès (CNRS -Pari s X -Nanterre), de ['Éco le
totalité des titres que j 'a i lus et dont ils aur aient sans normal e sup érieure (U lm ), de la Maison de l'O rient et
doute attendu la mention. Mais il était hors de ques - de la Méditerran ée j ea n Pouilloux (C RS -U niv ersité
tion d'aligner ici pour chaqu e templ e ou chaqu e Lyon II), de l'Institut national d'histoire de l'a rt
tombe la bibliogr aphi e exhaustive. Seu les la ou les (aiici~nnement biblioth èqu e Ja cqu es Doucet , Par is),
publication s qui me para issaie nt fond amental es des Ecoles fran ça ises d'Athènes et de Rome, et de
devai ent être donn ées dan s ce manu el, d'a utant que l'In stitut archéo logique allemand (DAI , Athènes el
bien souvent le renvo i à un gTos travail réce nt, qui Rome). Je remerci e tou s les directeurs de ces institu-
rassembl e tout e la bib liographie ant érieur e, me tions et les biblioth éca ires, qui m'ont toujours donné
dispensait de rappe ler celle-ci en déta il. L'essenti el les facilités nécessa ires et ont prêté l'ore ille à mes
était de mettre fin à des affirmation s aujourd'hui fréquentes demand es d'a chat.
dépa ssées et d'act uali ser les con naissances, sans Enfin , j'ai un e delle toute particu lière envers les
oublier que celles-ci se renouvellent constamment et éd itions Picard: Mme Pasini -Picard et son équipe , qui
que les pages écr ites dans ce tome 2, comme ce lles ont une fois de plus mis leur expé rience sans pareille
publi ées dan s le tome 1, ne peuvent rep résenter qu'un au service d' un e éd ition de qualité, et, bien sûr,
état des lieux au moment de l'impr ession du livre . Gérard ico lini , qui a toujours veillé à suivre et
encourager l'ava ncement de ce livr e.
À l'instar du tome I paru en 2002, la rédaction de Pl. 1. Olympie. façade est du temple d.Héra. Vers 590.
celui-ci repose pour une gra nd e part sur l'ex ploitation Marie -Christine H ELL~IANN
approfondi e des titres résum és dan s le « Bulletin CNRS. Ui\ l R « Archéologies cl Sciences de l'Antiquilé•,
Université de Paris X-Nanterre
Pl. Il. Poséidonia. temple de Poséidon. Vue latérale. Deuxième quart du v• siècle.
8 9
IJARCHITECTUREGRECQUE
Pl. Ill. Sélinonte, temple E d'Héra. Vers 460
Pl. V Athènes, Parthénon. Angle interne de l'entablement.
70 77
Pl. VII. Rhamnonte , les colonnes inachevées du temple classique de Némésis,
à côté du mur en appareil polygonal du temple de Thémis .
72 73
Pl. XIV. Didymes, Apollonion hellénistique. Bases de colonnes du pronaos.
Pl. XI. Pergame. Grand autel. Deuxième quart du 11• siècle. Pl. XII. Tènos. maquene du sanctuaire de Poséidon et d'.Amphitrite.
Pl. XV. Cyrène, nécropole nord. Tombes rupest res à façade dorique.
Pl. XIII. Lindos. restauration de l'acropole. Envoi de Rome de P Domenc.
74 75
p R E M È R E p A R T E
Architecture
Pl. XVI. Rhodes. necropo1e
de Rhod1ni La façad e
d' entree a demi-colonnes appliquees
d d s p olemees • s,ecle
de la tombe ,te e
religieuse
74
76
Chapitre 1. Les temples grecs, redé-
couverte et définitions
. 01 ee, sur p lace e n 1829. Mai s son dégagement p as. Les m on ogra phi es qui suivir ent ont égale- ~":~~~;;;~.·-,f/11::-ti'°{§e
'C:,- ::_~:"_'.i~;;.;;~~)7:'~
' esl_a mco mpl e t ju squ 'a ux gi·andes campagnes de m en t un e fon ction autant alim ent aire qu 'a rti s-
,i;,f
$-~ _:-;~;:,rf'-",,; ·.·
fo uill. es a lle. m. a nd es o uv e rtes en 1875, qu1 . ont tiqu e, un p oint d e vu e qui est très p erceptibl e
aussi a 6o uli _a la d éco uv e rte du te mpl e d'Héra, un
d es p_Iusa nc ie n s d e Grèce, maill on essentiel d'une
?1sto 1r~ de l'~r_c~itecture gi·ecqu e10 (infra,p. 56-
d an s l'o uvrage gra nd in folio publi é p ar le p eintr e
Stac kelberg en 1826, Der Apollotempel zu Bassaein
Arcadien,qu i sac rifie toujour s aux im ages d e style
p .L.:3::::
~1tr1i l~,
Fig . 6. Olympie, temple de Zeus.
:i8). C est prec1semenl à Olympie que Déirpfeld pi tto resq ue, alors que l'o uvrage tardi ve m ent livr é
Les ruines vues de l'est, avec la
JeLme débutant, se forma à l'a nal yse rigoureus~ p ar Coc kere ll sur le m êm e sujet 15 montr e d es mosaïque hellénistique dans l'en-
des ves tiges architecturaux, ca r ces fouilles d'en- sou cis plu s m odern es : apr ès le d écès pr ém atu ré, trée et une colonne remontée à
n er le templ e de Bassae en 1819, dan s le m êm e l'angle nord -ouest.
vergure, qui réunirent un gi·and nombr e d'archi- en G rèce, d e H aller, archit ecte co mm e lui et p eu
espri t de recu eil et d'inve nt aire de s form es qu e
tectes
. et d 'a' 1-c h eo
· 1ogues, se vo ulaient scienti- ava re d e minu tieux d essin s ann otés, il utilisa un
Stuart et R eve tt (fig. 7), mai s en tenant compt e
fiqu, es _· e lle s n ' o nt pa s se u le m ent per mis d e ses ca rn ets en y ajoutant d es vu es r estaur ées en
d es tra vau x de ses pr éd écesse urs et en cherchant
d ha ppliqu e r à grande éc h elle la m éthode strntigra- éléva tion et en coup e . S' il est assez compl et, l'e n-
toujour s d es parall èles d an s les temples attiqu es et
sembl e du d oss ier reste tout d e m êm e subj ectif et
P iqu_e,e lles o nt en co re vu la mi se au po int d'une p éloponn ésien s 16. Pui s, ce fut le tour de la section
tec_hrnqu_e pr éc ise d e re levés e l d 'é tud e des blocs, p eu m ét ho diqu e, pui squ e Coc kerell n'a p as h ésité
d ' archit ec tur e d e ]'Exp édition scientifiqu e de
à p arfo is co rri ge r , selon ses pr éfé ren ces, les Mo rée, m enée par Abel Blou et. Cett e fois, il n'e st
9~1- a fait d e l'o uvrage sign é par Di:irpfeld une
refe re . nce durable. e n mal.!e . - re d e monographie nomb re ux cro qui s très pr éc is de H aller. plu s qu estion d e voy ages d' arti stes, la rech erch e
D an s le sillage d e cette assoc iation dirigée p ar
~rch1tect ur a le11_A p a rtir d e là, le temp le de Zeus de m od èles d éco ratif s p asse au second p lan et
H aller, c'est T h om as. L. D onald son qui vin t d essi-
a Olympie (fig. 6) fut in év ita ble m e nt rega rdé par
les ge· n e- i.a tio · n s su ccess iv es d 'a rch éo logues
co mm. e le te mp Ie d o nqu . e can o niqu e le plus
p arfa it re pr ése ntant d e so n espèce1 2_ '
21
(J 1. LES TEMPLES GRECS, REDÉCOUVERTE ET DÉFINITIONS
AH ' 111'1'1-:
C l'UHI• : IU-:Ll G IEU SE
Fig. 9. Bassae. temp le classique
d'Apollon Épikourios. Façade princi -
pale restaurée. Envoi de Rome de
D. Lebouteu x, 1853.
(, ·t'
1 1 ., 111
J'
enco eae
r e lrnt. ~ -~ le pr; ae raérarion el d'étude d' un tem ple ant ique éta it déj à à pe u près té s'était préocc upée de reco nstruir e les monu-
r1F-: - f 1miere: - ruqne- ae transformer le codifié: avant les dessins cotés de quelqu es blocs m ents de !'Acro pole d'Athènes, en comm ençant
~~e: '1e - c,.Jlaen p~ . .ne Blouet.lui, sélectionnés, il fallait en livre r un plan, des coupes par le petit templ e d'At héna Nikè (en 1835 -1836),
"1alt "'Ticr,reloin de po ·ou-ù.ffranchir de la et des élévations, da ns l' « état actue l » de la rui ne po ur des raisons ava n t tout idéo logiqu es : il
tradition
f
et~ autontés ::,r::,rl'<WT,•~=
~U-•~=•
1·
. eme S
'il puis dans son « état resta uré» - no us dir ions co nve nait, pensai t-on , de débarrasse r ce h aut lieu
na rde-..é dam la ulla de Ba=e aucun éœule- plutôt, auj ourd'hui, restitué, car ce n'éta it qu'un e du gé nie et de la beauté anti ques de ses additi ons
m"'Tit P'1 r les e-<1UX de plme. il a restirué un proposition sur le papier-, avec un comme ntaire postérie ur es, ju gées ba rb ares et déca dentes, p our
tem~le d'Apollon aussi hypethre que ré lait celui justificatif. Il arrivait que les deux états, celui de la lui re ndre son splendid e état classiqu e 22. Quand
d,: Stackelbe rg et que le sero nt ce ux dessinés en ruine et ce lui de la restitutio n, figurent sur la P. Kavva dias vou lut éte ndr e les restaur ations au-
,,1•11,11;, · , Christi
-an H ansen,
_ par un architecte dan o 15
1/Hf, méme planc he, mais ils étaient alors clairement de là d'A thènes et de !'A ttiqu e, le choix du templ e
I JI· llf, ~ v,111 ~ (,ff u ,~ 'fll(; o.tir,n ~ ~urtr,ut 1· pui s par le Françai s Lebouteux en 1853 alors différenc iés par des couleurs appropriées. Après d'Apo llon à Bassae s'imp osa de lui-mêm e. Non
",;•( (fllr/ r, Il( • ",1•111filf•111 pl11
~ ~llf:r(; ~(; 'rn ~(;r j/ (;: ~u '!I est maintenant établi que la cons~ctio n avo ir été approfondi e et quas i nor malisée pa r seulement il éta it attribu é au même archit ec te qu e
d~f(I(Il~ • d ' ;1,1r1r,111N1•,,~1111 mpli1·r1: qui régna/t alo; s c~it uniformément couverte d'un plafond en W. Dërpfe ld, cette méthode reste aujou rd' hu i le Part hénon, Ictinos, mais, co mm e la p éristasis
,_,.,,,~ 11,,,1111 -11<11•1: , 1111,<11,,-... 1, .. s·1 , . _, 1
~ er:re ~ caissons. En cette périod e 1830- 1835, valab le dans ses pr inc ipes, même si, au sein des était presq ue enti ère ment debout et qu'un grand
1 n , ll "' · ' 1ùl(;nuu(; de la 1idee d u.ne pol yc hr omie généralisée des temples
Jili,Y'.l111,1,d1· dt·s !t·rnpleN a prin cipa l ·ment foca- monographies arc hitectu rales de la fin du nom bre de blocs gisaient ép ars à l'intér ieur , il
lI~( 1il tl t' 11tl1111t·11tn· lt:s a 111l(, ·s 182.5 cl 1880' H 1 grecS, qui vena it tout juste d'être lancée par Jakob xx• siècle, le comme ntaire s'est considérab lemen t suffi sait de re m on ter les qu elqu es co lonn es
lttll l'Nl qu e de pui s le d ébut ·'u XIX" .. ' le I._ Hittorff
. , rencon t ra il
· d e tout e façon une forte allongé, à côté d' un catalogue des blocs (en manq uantes et, sur tout, de réasse mbl er sur un e
' , u Siec e res1stan ce N' t •
Jusqu aux ll ll11ées l!J~O au Lill 1· . · aya n guere remarqu é de co uleurs de ssins et en clichés photographiq ues) deve nu certa ine ha uteur les mur s de la cella, avec ses
, • ivre, aucun article
tra 1tll11tcl LIil lem1Jle o-r 'C ne p . sur les fragme n ts d e Bassae (co n trair ement à autant que possible exhaustif, car il est à prése nt colonn es engagées, pour obte nir un ensemble
17' 1r1/1é~l(ll1111 ' tfp Alu,t,. II . , • , o ouva1l se perm ettre
·" iP11fiJi,i" 1 H aller qu·1 ·t d -- sous -tendu pai· l'éventualité d'une restauration aussi symbo lique qu 'imp osan t (fig. 10). À ce tte
1111ls IIU .I. /1· ,r,el suiv.. pl. 1 11:IO. \ (·v,tt I h ypoth èse d ' un e ouve rtur e ce ntral e ' vi es p1eces fraîch em ent so rties de
\/11/1aussi F. L. L t 1c111u-; 111, Lille c u11s e to,t ; l'exe rcice para issa it aussi nécessa ire t: rre),, Blou et et ses co llaborat eurs se so nt conten- concrète, sinon d'une reconstructio n, qui suppose date, l'e mpirisme et l'imp rov isation du XIXe siècle
111r hru l11gie philh ellè 11e : les relevés
qu e les d iscussion s sur ce suJ·et furent . tes d un e re st aurati on très discrète m ent co lor ée une analyse spéciale par un groupe d'ex perts . ava ient progress ive ment fait place à un e théo rie
t~1
~rhiter tur aux de /'ex péditiun scicn- . •, .,,, p . d ' pa ss1on- sur les moulur es. '
1ue de ~lurfr ( IH~!J- 18:ltt). La
t1!1< 11ees . . arl 1e un e inl erpr élali on très discutabl Pendant toute la seconde moitié du de la res taur atio n et à des techniqu es plu s réflé-
Grèce Cl/ révulte. cal. expu . par J. Stuart, d 'un pa ssage d e Vitruve (; • Qu a nd Denis Lebout eux choi sit ce temp le x1x• siècle, les Envois de Rome et que lques chies, qui avaient été appliqu ées en pr emi er lieu
Burdeaux/ /laris. l!HHi,/J· i.o-HI. pour son « Envoi de Ron1e », 1·1vou 1a1·t
d. accomplir
Arclutec/ura Ill, 2, 8: l' hypèthr e est consid éré i/ travaux du même genre furent effectués en se lors de la reco nstru ctio n du Tréso r des Athéniens 22 . f. M ALLOUCHOU
-TUFANO, The
1 se • Restoration of AncientMonumentsin
18. 1I EIU l 1\ NN ~0 0 ~, p. ~~!! -~:JO. co mm e une vé ritab le ca tégo rie de t 1 istingu er des autres architectes de l'Aca démie à De lph es, entre 1903 et 1906. En plus de la
d' ) . emp es, parmi pliant aux mêmes méthodes et, en gé néra l, aux Greece(7834-7939), The Workof the
19. M .-C I,. J-I El.1.~11\NN , Les o u vert u- de France qu·1 , .. •
autr es , el fond ée sur des raisons d' esth éti ue • ' , n e s etaie nt pas encore aventurés même s a priori. Victime de son isolement géogra - distinctio n des nouve lles pierr es ajout ées et de la Archaeological Society at Athe11S
and the
re s d es lui ts, ou retour sur le te mp le
co mm e de « sentim ent » l'id e· e q au-dela de I Attique ou de l'île d'É . M . ·1 phique et de quelques particu larités déro utantes réve rsibil ité de l'opérat ion, un des pr in cip es Greek Archaeological Service[en grec ,
hypèlhr e, HA W!.1
3, p. 73-Y0. ,.. _ . . _ '. qu e Ies temple s visait P 1 . gme. ais I ne avec résumé angl.j, Athène s 1998,
g1 ecs ava ient un unpeneux b . d' as e moms du d • (infra,p. 79), le temp le classique de Bassae semb le fond ament aux de ce qu 'on appe lle déso rm ais
20. H ELl.~11\ NN ~00 2 , p. :JO/. .. . _ . esom un 1arge tr il . . mon e a produir e un p . 26 et sui v.
ecla11age par le haut eut un succès dont l'ampl eur ava ongina l Accom - d' l'« anasty lose » est la remise des blocs errant s à
2L_Pa,·1s-Home-Atl,è11es, le vuyageeu • ·1 · pagne un bref m émo ire toutefo is avo ir été un pe u dé laissé, ju squ'à ce que 23. Pour la distin ction exacte e ntre
G,ecedes ardutectesfrançais aux xu ,('el peut .surp rendre auJiourd' hui · A.. l' epoq- ou , paraphra se ses pr édécesseurs son d . la Soc iété archéo logiq ue grec qu e décidât des leur place exacte, ce qui supp ose d'en faire reconst ructio n, restauratio n et ana ·
siècles.ca l. ex po. Paris 19 82
ue contem- c ti , oss 1er ne
KI' po..ra_ me • où les ·
. , «se nt ime n ts » insp ire n t la on ent que neuf planches sobrement a uar ellées fouilles co mpl émenta ires en 1902, liées à un pro- d'a bord un inve ntaire compl et, débouchant sur stylose , cette d ern ière inspirant la
p. 224-229. ' C h arte de Ven ise, vo ir H . SCHMIDT,
mefiance et ou I obs ervation autant que po ssible et,_ sans surpnse, acquises à l'hypéthrieq (fig 9)21 gra m me de resta urat ion éta lé sur p lu sieur s leur identificatio n 23. Il n 'e mp êche : réalisée sans Wiederaufbau,Stutlgart 1993, sur tout
Des la seconde moitié du xvme .. 1 I' . . . cette étude pr éa lable, la restaurat ion pai·tielle du p. 39.
siec e, exerc ice années, ju squ'en 1908. Dès sa fond atio n , la Soc ié-
/';
,k
__.J.--.-?
1-----
1
•
1
les fragments des tambours et en couronnant le des essences végétales par un paysagiste (fig. 13).
tout d'une lourde copie moderne (12 tonnes) d'un Selon leur d egré comm erc ial, les nombreux
chapiteau antique; non loin de là, le Philipp eion ouvra ges de vulgar isation qui sont proposés à 15
possède maintenant jusqu 'à trois colonnes debout l'e ntrée de ces sites 0\1 des musées tiennent plus Fig. 14. Mitropolis de Thessalie ,
temple d'Apollon. Plan. Milieu du
(fig. 6 et 329). Si l'esth étique de ces remontages, ou moins compte des recherches menées par les v1•s. Dessin M. Korrès dans
mêlant pierres neuves et blo cs antiques, est spécia listes. On ne saura it alors ignorer les En Thessalie, où l'architecture religieuse reste Excavating Classical Culture 2002,
toujours matière à discussions , il est indéniabl e brochur es où les temp les grecs sont entière ment mal documentée, en partie faute de publication p. 114.
qu'ils permettent de mieux mesurer l'impact restitués, parfois sur un e feuille tra nsparente qui des fouilles anciennes , fut exhumé à partir de Fig. 15. Poséidonia-Paestum,
visuel d'un monument ruin é, qui gît à terre. se superpose aux ruines, celles-ci pouvant déjà 1995 à Mitropolis un temple de cent pieds de temple d'Héra. Face inféri eure
Surtout, n'oublions pas que ces longue s et pati en- être en partie restaurées 3 1. Si la val idité de ces long, un hécatompédon(éKm6µrrdiov). Il est relati- sculptée d'un chapiteau de la
tes campagnes de recon struction ont pour rangée médiane. Éch. 1 15. D'après
images est souvent contestab le dans le détail, il vement bien conservé (fig. 14 et infra,p . 61), y Mertens 1993, f ig. 56b.
premier avantage d'autoriser la validation des faut admettre qu 'un temple grec reco nstruit compris la statue de culte en bronze d'Apollon et
hypothèses de restitution et de mieux compren- ju squ 'aux acrotères, et délicate ment peint, est la les tuiles polychromes de type corinthien qui. la
dre les méthodes antiques de chanti er, en faisant forme qui parl e le mieux à l'espr it comm e aux protégeaient, tandis que l'arc hitrave et la fnse
découvrir des particularit és techniques qui sens, surtout à notr e épo qu e, où la cultur e clas- manquaient, sans doute parce qu'e lles devaient
avaient pu échapper jusqu 'alors aux spécialistes30 . sique a tendance à se perdre. À ces ouvrages pour être en bois 33 . Des chaînages en bois parcouraient
Si l'état des temples le permet , ils peuvent le grand publi c peuvent être assoc iés des livres aussi les murs en briques , qui s'élevaient sur des
30. Commencée en 200 1, la recon s- encore participer à une mise en scène nocturne , à visées plus scientifiques, dans lesquels sont orthostates en grès. La longue cellaà deux nefs
truction du temple de Léto au par des sons et des lumièr es dont la qualité tech-
Lélôon de Xa nth os (architecte en étalées à loisir des restituti ons aqu arellées très ouvrait par deux portes sur une péristasisde 5 x 1_l
chef: D. Laroche ), dont un nombr e nique et artistique, sinon pédagogique, est indé - détaillées de sanctuair es et de villes compl ètes, où colonnes non cannelées en bas, portant des chapi-
très élevé de blocs est conservé, a niable (à ]'Acropo le d'Athènes, ou sur la colline les temp les se détac hent32 . Même si le public teaux doriques à l'échine entièrement sculptée de
déjà fait apparaître, par ex., qu e les des temples d' Agrigente ). Finalement , pour les ciblé est alors plut ôt celui des lecteurs cultivés, l fleurs de lotus et de palmettes. Cet unicumdate du
:l•l
fûts de la galerie péript ère étaient à 1
la fois galbés el penché s ver s le autorités responsables de leur préservation et de voire des arch éologues prof essionn els, l'idée qui milieu du v ie siècle ou peu avant, soit le moment
1 1
centre du monument. leur gestion, les templ es grecs sont un e pièce anime tous ces travaux est celle-là même qui était de la pétrification de l'architecture, lorsque les
31. En Grèce, voir les astucieu x parmi d'autres d'un « parc archéologique», où la déjà présente dans les « Envois de Rom e», au ordres dorique et ionique n'étaient pas encore
guides avec recon stitution s des
éditions Muses , Athène s ; en Italie,
ceux des éditions Vision, Rome.
32. Voir par ex. les restitution s du
temp le de Zeus_à Ol ympi e, de
construction d'un dépôt pour les blocs et d'un
musée pour abriter les pierres sculptées, comme
les maquettes des édi fices (ou leur image sur des
bornes interactives ), la recherche des meilleures
0
XIX siècle. Bien que le systè me de ces travaux
académiques n'existe plu s depuis longtemps,
chacun d'entre nous attend toujour s de voir un
1
1 ---,1.~----.;.~~
• '--r - =-=;•-
· -r clairement différenci és, comme le montrent bien
ses chapiteaux décorés, qui ne trouvent ~e ~aral_-
lèles qu'à la «Basilique» ou temp le d Hera a
temple grec restauré au maximum , tel que dans Poséidonia (fig. 15), de l'autre côté de la m~r
!'Artémision d'Ephèse et du ,=,=='= ===; ,~0 =======;;; ,oc,t1
. / U ., "'..'!'' 33. B. G. I NTZESI LOGLOU dans Exca-
aires de parking et le tracé du cheminement selon ionienne 34 . Cette découverte autorise par conse-
Mausolée d'Halicarn asse dan s !'Antiquit é, en imaginant les fidèles et les prêtres vati11
g ClassicalCulture 2002, p. 109-
A. C OU TI N, j. -C l. G O LV IN, Le Monde les angles de vue, donnent matière à des concer- qui s'avancent entre les ex-voto et la fumée des quent à relancer un vieux débat: pouvons-nous 115; GRU BEN 200 1, p. 119-122.
des Sept Merveilles, Paris 2000. tations et des débat s aussi importants que le choix être sûrs que l'échine de nombreux chapiteaux 34. 2002, p. 141-142.
sacrifices ... HEU .MANN
14
0 2
18
ln ut1"1
. . ...
Amph1prottyle Périptère
quart du vi e siècle et refait à l'époque hellénis-
tique, surprend par le motif d'hexagones qui
19
couvre la face externe de ses murs, un décor à
17 coup sûr d'inspiration cycladique 3;_ on loin de
là, un édifice sacré élevé au I\ "' siècle est pour le parce qu'un e enfilade de colonnes est perçu e ju xta posées mais adossées ou reliées par un mur
dorique s n'était pas peinte, à l'imitation de ces moins original: son vestibule prostyle donne sur comm e une synopsisde l'architecture grecque. mito yen, est beauco up plus rar e : deux exemp les
motifa que l'on voit sculptés ailleurs? un sékos(<JTJKôç } qui s'ouvre à l'est par une porte Pourtant, depuis la fin du XIXe siècle, la en ont été relevés en Crète, tous deux de dat e
Au contraire du tem ple thessalien, l'édifice imposante, et il existait encore deux autres ouver- plupart des manuels d'art grec qui présentent un e hellénistique et dédiés à deux divinités différen-
dégagé depub 1999 à Prassidaki en ÉHde35, sous tures, dans les murs ouest et sud. {;entrée ouest série de plans types de temples comm encent à tes, à Sta Lénika pr ès d'Olonte et à Aptéra 39 .
une végétation dense, ne bri lle pas vraime nt par est même complétée par trois degrés pour just e titre par illustrer un e forme plus dépouillée C'est peut-être ainsi que se présentait le « temple
!>On originalité, mais confirme que le Péloponnèse descendre à l'intérieur du sékos.,réservé à un culte {fig. lï }. double » d'Asclépios et des Létoïdes , remarqu é
a bien joué un rôle majeur dans le développe- qui utilisait un banc. une table à offrandes el En effet, dan s le sanctuair e d'Apollon à par Pausanias à Mantinée {VIII 9, 1), et finale-
ment du temple dorique "canonique» (infra., toutes sones de vase . i le plan n'e t pas en soi Delph es, la première recon struction quasi ment l'Érechth eion entre aussi dans cette catégo-
p. ï5 J. Ses dimensions (14,ïO x 33 30 m au stylo- atypique pour un temple. la pré ence de plu ieurs comp lète d'un monument grec, le Trésor des rie. Quoiqu 'en pensent quelques architectes -
bate / le rangent à côté de l' H éphaisteion entrées, dan de murs différents. pourrait faire Ath éniens {fig. 142 et infra.,p. 116) donne à voir arch éologues , le très original temp le-oikos
d'Athènes, mais il a été conçu de la même pen er à un parcours riruel infra. p. 2-10 . depui s 1906 l'é qu ivale n t d'un de ces petits tripartite d'Artémis qui s'ouvre par un long côté
manière que le temple de Zeus à Oi}mpie, situé à templ es qui con sistent banalement en une cella sur un e colonnad e de l'Asclép ieion de Messène 40
faible distance à ,·ol d. oiseau: derrière une colon- {en grec naos,vaôc;} précédée d'un e sorte de vesti- {fig. 18) n'a aucun rapport avec les temples égyp-
nade périphérique de 6 x 13 supports, le corp 2. Le temple grec, bule, le pronaos {rrpôvaoc;). Mai s d'autres éta ient tiens ou orientaux à trois cellae; il fait plut ôt
songer à un e de ces grandes exèdre s hellénis-
central eSI cfüisé en un pronaoset un opisthodome dépourvu s de pronaos et se comp osaie nt ju ste
35. X.. _.-\_ 'SL Eu au1Jing
R_l._ç.,{'JGLl:...
encadrant une cella parcourue par dem: rangée ou des templesgrecs? d'une salle {01.Koc; , oikos) fermée par un mur percé tiqu es qui donn aient couramm ent sur un
Clo.nita/ Culiurt 2fJ(J2. p. 2"/• 22 . de cinq colonnes fi . 16 . Le uournilles adjacen- d'une porte, un modèle très simp le qui remonte à portiqu e, exè dre qui aurait été divisée, ici, avec 38. D RERUP 1969; Thasos 2000 ,
deux rangées distyles in anlis. p. 143-IH.
36 . E. B. TS!G.>
.RIDA clans Aruim t tes. les crampons en Z. le r;·le de terres cuite i le goût holue au !!Té de mode et de pres· l'époque géométrique, comme on peut le voir très
Car le type le plus comm un de temple-oikos 39. S POR.'i 200 2, p. 266 .
\ L Papen readal the 6th
.\laJ-.Ldrmia architecturales et la profondeur de l'opi tho dome . ions ociales, une idée ·ex-prime néanmoins tôt dans les Cyclades 38 - d'oû le premier état du
fnll:m. Sympmium held in Tlu.,.ralrmiki
, est certaine ment celui dit à façade in antis depuis 40. E.-A. CH LEPA , The Artemision and
un peu supérieure à celle du prrmaos.tout cela avec con tance depui le .'\Till e iècle : dans templ e d'H éraclès à Thasos , dépourvu de the Oikoi of the West Stoa of the
7996. 1999 . vol. IL p. 1235-124 6 en
grec. suggère une consnuction au début du \ -e siècle pronaos - et surtout en Crète {fig. ï7, 80). Le la classification vitruv ienn e des temples (De Asklepieion at Messene,Ath ènes 200 1
l'~sprit _du public cultivé, un temple grec est
37. 1999. p. 413. pour ce temple dédié à Athéna. templ e à doubl e oikosou à cellaejum elles, non pas Architectura III, 2, 1-8), dont la terminologie (en grec).
GR L'BES necessa 1rement up po é périptère, peut-être
Magnés ie du Méa ndre, disty le in antis à l'a rrière n'e ntr ent pas dan s un e de ces deux catégori es : les
(fig. 20). Il ar rive aussi que cette co lonnad e de périp tères et les non -péript ères. Avec un e colon-
,·o 20 )0 ~
façade se reto urne sur les longs côtés, avec un ou nade sur la façade d' entr ée et sur un seul des
deux supports dans le pro longement des murs longs côtés, le temp le d 'A théna au Cap Soun ion
(fig. 121 et 240). Ma lgré l'opin ion de Vitruve, le est souvent donné co mm e un cas exce ptionn el46 Fig. 21. Agrigente, temple dit de Junon Lacinia. Plan. Vers 450. D'après Mertens 1984, annexe 27b.
genre amp hiprosty le, c'est-à-d ire prosty le à l'ar- (fig. 24), alors qu e cette co nfigu rati on ne
rière comme à l'avant, n'est qu'une var iante du correspond en réal ité qu 'à un p éristyle tronqu é 47 ,
précéde nt et ne pe ut co nstituer un type à lui seul,
dans la mesure où il demeure peu cour ant et très
pour un templ e tout au plu s non canoniqu e48 . Les
pseud o-périp tères ne constitu en t p as davant age
un e catégo rie « diff éren te», co mm e le croit
î &!) ~ ~ ~
1-!J~ \!! 1'!1
local isé, prin cipa lem ent en Attiq ue à l'âge clas-
sique et dans les zones sous influe nce attique Vitru ve (IV 8, 6), mais un e va riant e de la formul e Li]
@ @ @ @ @ @ @@
(infra,p. 90 et fig. 108-109). à co lonn ade périph ériqu e. Au strict sens vitruvien
• ~
À
w
du term e, ce sont des temp les où les support s ont a,
Le temp le pé 1;ptè re, à co lonn ade périphé- 0,
~
rique ou péristasis (rcepicrmcrtç), a manifeste ment été réduit s à des demi -colonn es en venant se @@ @@ @ @ @@
la préférence de Vitruve, qui le voit a priori comp- coller co ntre la face ex tern e du mur de la cella, de
ter« six co lonnes sur ses faces antér ieu re et posté- sorte qu e la ga lerie ambul ato ire a disparu . Il s'agi t
rieure et onze avec les co lonnes d'ang le sur ses
longs côtés» (III 2, 5)H. Mais cette proportio n
pri nc ipa lem en t d'un e form e ro maine sur podium ,
visible au 1°' siècle av. n . ère dan s le templ e
i
n'est commune que pour des temp les hellénis- rectangu laire de T ivo li, dans celui de Portunu s à
tiques (infra, p. 97), comme ce lui d'Athé na à Rome, ou enco re dans la Ma ison carr ée de
Fig. 22 . Athènes, temple de Zeus Olympi en. Plan restitué de l'état hellénistique. D'après Travlos
Priène (ion ique, au tro isième quart du iv e siècle, Nîm es49 . L'époqu e grec qu e n'a connu qu 'un seul 1971, fig. 524.
dem eure commod ément admi se: les mur s laté- fig. 318 et p l. V III ) ou le te m p le A de
raux du naos se pro lon gent pour enc adr er deux l'As clép ieion de Cos {dorique, au seco nd quart du
colonnes , ou p lus, devant la port e d' entr ée 11• siècle, fig. 275). Elle n'est pas rep résentative du
(fig. 19). La formu le à deux colonn es entr e les canon do rique d e la pér iode class ique, qui
ant es rester a toujour s la plus pri sée, en accord suppose des façades hexasty les et tre ize co lonnes, ~
...=r,=;;•.;i
-1 ·..
çi·---- .
avec le goût hellénistiqu e pour les petits form ats
(fig. 122), ju squ 'à pr écé der parfois des plan s inh a-
au lieu de onze, sur les longs côtés {fig. 21 et infra,
p. 75).
===r=;=====~=~=;.====;.
1 1 c'=lïë=" 1
1 _,__ _ I_ CQ ..•
bitu els pour la cella: dans le san ctuaire hellénis- En Asie Mine ur e, dès le v1• siècle, on voulut . .....
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1
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.....
1 1 1 1 1 1 1 1
\. • • •
tiqu e de D éméter et Co rè à Priène, le large enri chir la péristasisen la do ub lan t. Les forêts de
pronaosdistyle in antis m ène à un e petite pièce de
dépôt sur la droit e et, ve rs la gauche, à un e cella
hautes colonn es ion iqu es des tem p les d'Apollon
à Did ymes, d'A rtémis à Ép hèse et d'Hé ra à
..... -
.....
••••••••••
•
.... ~ ·...· .
l
41. R UMSCHEID 1998, p. 15 1- 157 en L, très larg e ma is peu profond e, dont un e Samos illustrent de faço n frappan te ce plan
(d 'a pr ès W iEGAND, SCHRADER 1904). 1 1 1 1 1 1
pa rtie des murs est longée par un podium pour dipt èré5, qui fut copié en Grèce co ntin entale,
1
---
Koldewey, Puchste in 1899, p. 154.
Fig. 25. Épidaure . temple L. Plan
pseudo-périptère. rest itué.
Première moitié du 111•s. D'aprè s
- - - - - - - - - -- Fig. 27 De lphes , monoptère des
Sicyoni ens. Rest itution de l' éléva-
Roux 1961, pl. 65.
• • 4 1
tion et du plan. Vers 580. D'après
8ommelaer 1991, p. 121 fig. 41
• 4~ • p• • • • • • • • • • 1
~
• [i]-- - --
1
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~
••~ • • • • • • • • • •
1
1
1
• - - - - - - - - - - - --
• • • 50 100M
•• •
0
•• •
5 10
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• •
pseudo-pé riptè re : le temple ioniq ue L d'É pi-
26
1 1 1
{Érechtheion, temp les hellénistiques d'Arté mis à
Louso i ou de Létô et d'Apo llon au Létôo n de
î
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C
1 1 1 1 1 1 1 1 1
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1 Xanthos, fig. 122) ou, en Occide nt, à des p érista- "
li)
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1 1 1 1 1 1 1 _J 1 1 seis factices, des sortes de pseudo-pét- iptères au
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l~ I 1 ~ ~ .
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sens large: dans la seco nd e moitié du vie siècle,
j
.·.• ··.•
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1-
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au temp le B 2 de Métaponte, la gale1;e n'a pas été
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supprimée mais des murs-écrans relient les colon-
ï ï.:;t .
tt ,
nes doriques sur tro is côtés po ur les b·ansform er
t
1
I
1
I
1
1
1
1
I
II
1 1
en demi -co lonn es 50 , un e or iginalité qui sera
,- ,- i i 1l 1l ~ complétée et mieux sb·u ctur ée au ve siècle dans le
lourd O lympi eion d'AgTige nte {fig. 26). 429 - - ---, •
Vitru ve met aussi à part les templ es monoptè-
1 res - c'es t ainsi qu 'il nomm e ceux qui sont
dépour vus de cella derrière la colonn ade périph é- ~ ~------~ @-- -,~
1/C lor'll! .-.· li Sll rique {IV 8, 1). Il sembl e les croir e nécessair e-
.. .,.·. . ... .. ·.·.· ment circulaires, sans doute parce qu 'il songe à
~!!li~
~
1~ ~ I . 50. D. M ERTENSdan s Neue
1 1 1 1 1
des exe mpl es de son temp s, à Rome co mm e en ,
1 1 _[ 1 _l N Forsc/11111ge11
1976, p. 173-175.
1 1
1 1
1
1
1
1 1 Grèce 5 1. Dédié en 19 av. J.- C., le monopt ère de
1 _[ _J 51. S. R A~IBALDI, Mouopteros,Le
Rome et d 'Augu ste sur !'Ac rop ole d'A thènes52,
+
edicolecirculari 11
ell'architettura
dont les füts co pient pr écisém ent ceux de l'Ér ech- de/1'/talia Romana, Bologne 2002
(rev ient aussi sur les antécéde nts
theion (fig. 113), co mm e un e référence à un passé grecs, et rapp elle que Vitru ve est le
tant admir é, est un parfait repr ése ntant de cette seul auteur ancien qui emp loie le
catégo rie peu répandu e avant l'âge hellénistiqu e. term e monopteros).
À la période archaiqu e, les Gr ecs paraissent avo ir 52. W. BINDER, Der Ro111a-A11 g11
st11
s
Mouopterosau/ der Akropolis in Atheu
d' abord pri sé les monopt ères rectangu laires, tel 1111
d sein typologischer Ort, Stuttgart
celui offert par les Sicyo niens dans le san ctuair e 1969; P. B ALDASSAIUU, Sebastoi Sotèri,
d'Apollon à Delph es (fig. 27), ou enco re celui Edilizia 111011
11111
e11tale ad Ate11edura11 te
0 2. 4
il •Saecu/11111Augustum », Rom e 1998,
10 dont les faces à troi s et cinq colonn es se dr essaient p. 45-63.
devant le dipt ère d'H éra à Sam os53 . Mais ces 53. BO~IMEI... AER 1991, p. 12 1- 122;
édifices étaient d'a bord de somptu eux ba lda- 27 K YRIELEIS 1981, p. 82.
25
-- rn
ments, à la solution amp hip rosty le. En 1981, dans
un article de synth èse qui a fait dat e, A. Mallwitz
n'inn ova it don c pas en écrivant que c'é tait là un e
r:
évidence. Il suffisait, selon lui, de regard er le plan
d'un templ e périptère classiqu e pour réaliser que
la colonn ade sur plusieur s côtés ne pouvait pas .. ,. r •
être de concep tion très ancienn e 7 : la cella du .
templ e grec canoniqu e (fig. 88), pr écédée d'un
pronaos distyle in antis, est p erçue comm e la
·, ~-
11
-
- - - \_,;='
I'
,,
descend ante dir ecte de cette salle du pal ais mycé- ,.
nien qu'Homère appelle un mégaron, et le péri-
i"
L
'..,. @ style du t y être aj outé. Pour tan t, dan s son ouvra ge
• Q l, ~ fond ateur paru en 1969, auqu el Ma llwitz se réfé- 0
"' rait , H . Dr erup ava it déj à conclu qu'aux vme et
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vue siècles le plan rec tangulaire à façade ouverte 0 0 ,: 0
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laire à foyer ce n tral , cerne. par les supports d'une nienn e, et les quelqu es templ es po stérieurs qui lui
ouverture dans le toit plat, est accessible pai· un resse mbl ent peu ou prou , ne repr ésentent finale-
31
vestibule pre·ce'd e· d ' un porc he encad re. par la ment que la vers ion élaborée de ce plan univ ersel
5. 0 STBY 1995a; M. J OST dans p rolongation des longs mu rs, avec deux colonnes de base, rendu p lus monum ental par quelques N
DefiningA11cie11t Arkadia, Acts of the entre les extrémités des murs (fig. 31). Effective· colonn es intérieures et la prolongation des longs
Copenl,agenPolis Centre6, T h . H EINE volont é commun e, ces temp les exigeaie nt la mise
me nt' no us avo ns vu e t nous verrons que nom bre mur s latéra ux en façade. Mais alors que le plan
--- 1 ---
N IELSEN,j. ROY éd ., Cope nh ague en commun des ressources, pour un e entreprise
1999, sur tout p. 206-2 16; de _templ es grec s, ams1 • . que la plup art des rectangulaire semb le être le seul attesté pendant a
G. NORDQUIST, Ea rly Cult in the . . C démesurée par rapport à la tai·11e d es
souvent
l'âge mycénien, où le plan absidal subit une
a
cites. .e proce '(t ·esors », se comp osent d'un e salle recta ngulaire
Sanctuary of Athena Alea at Tegea , . ssus a pu être suivi pour l'Arcad·1e, éclipse momentanée 11, il n' a pas paru gênant à
Arca d, a, ClassicalArcliaeology1999 en particu 1~er sur les sites de Lousoi, Psilikorphi , ozkos) pr écédée d'un pronaostantôt fermé tantôt
Fig. 33. Empo rio de Chios, Megaron Hall. Plan et restitu -
p . 282-284 . '
G?rrs , Asea, Orchom ène, Bassae et Aliph eira, à pr ostyle ou délimité par deux murs qui ; rolon- certains archéologues d'app eler aussi mégaronun e tion isométrique . Vers 700. D'après Boardman 1967.p. 32, 7, MALLIVITZ198 1, p. 60 1.
6. Ce r tain s_asp ec ts d e ce tte qu estion,
Tegee enfin , dans le san ctuaire d'Aléa, où le culte gent_t (c fei ux d) e la salle, avec ou sans colonn es in con struction absida le, pourvu qu'e lle soit allon- et Mazarakis A inian 1997. fig. 373. 8. D RERUP 1969 .
en particulier « la co ntinuité des an zs 1g. 17 Comm l''d • d' gée et pourvu e d'un por che en façad e, comm e le
croya ~ces et des pratiq ues », ont été ~p?araît dès les ann ées 900, avant d'ê tre con cré- 1· - . d · e 1 ee un e évo lution régu- 9. Ain si P. DARCQUE, B CH Suppl. 19,
a bor d es pa r A. SCHNAPP- tis~ dam deux édifices absidaux à pot eaux de 1er ebl . es plan s de l'a rchit ect ur e religie use Mégaron A de Th ermon (fig. 44). En somme , sur 199 0, p . 21-41.
GOURBEILLON, Du mégaro n aux sem ait a p riori t' f · plusieurs millén aires, tout édifice de plan rectan - 10. Par ex. chez C. W EICKERT, Typen
bo1S,qm se sont succédé entr e la fin du vme et le . • sa is aisante pour l'esprit le der arc/,aischen
Architektur in
pr emi ers temp les? U n état des lieux raisonn ement fut - . ' gulaire ou simp lement allong é, subdivi sé en
Public et p rivé dans la Grèceancienne: , pr emier ~uart du V II e siècle (fig. 30), pui s ont cédé pou sse P1us lom. On imagina Griechenland und Kleinasien,Augsburg
lzeux,conduites,pratiques(Ktema, 23), la place a un périptère rectangulaire à l'ex trême que pour agrandir le modèle basique de l' oikos à plusieur s pièces, avec ou sans absid e sur un petit 192 9, p. 72.
Stras bo urg 1998, p. 289-300.
fin du v11• ou au début du vre siècles. pronao .
s, des architectes ont dû un3.our e' d I'fier une côté, est très souv ent qualifi é de mégaron ou est dit IL D RERUP 1969; MALLW
ITZ 198 1,
ga 1en e tout autour et c'est . . ,. mégaroïd e (megaron-like), a fortiori s'il possède p. 610.
' ams1 qu ils auraient
36 ARCHITECTURE RELIGIEUSE
2, LA NAISSANCE DES TEMPLES GRECS 37
quelques colonnes à la hauteur du porche d'en- son contenu et sa position non loin d'un s
Fig. 35. Mycènes, acropole . Plan du
trée, mais également si sa façade d'entrée est du tuaire d'Athéna dont l'autel remonte au; templ e hellénistique const ruit en
type fermé (un point de vue systématique en siècle) il se~ait sans doute de demeure à un chef biais sur un angle du vestibule et
Sicile)12• Une illustration parmi d'autres de cette local, de meme que le Lower Megaronrepéré un du porche du mégaron mycén ien .
tendance: à Emporio de Chics, un bâtiment Adapté de Chr. Tsountas, Praktika
peu plus bas devait lui aussi, à la même date 1886, pl. 4 .
rectangulaire à colonnade axiale des années 700 avoir pour fonction principale l'habitationl3. '
est dénomm é MegaronHall depuis sa mise au jour Malgré la grande imprécision du terme son
sur les pen tes de l'acro pole (fig. 33), or d'après emp loi perdure de manière conve ntionnel]: , par
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habitud e, pr esqu e autant que l'hypoth èse du Building T) qui reprend pour partie les fondations
• mégaronmycénien comm e prototyp e des temples du grand « mégaron» précédent (fig. 34), en lui
grecs. Puisqu e très peu de lieux de culte mycé- empruntant un support vertical au centre de sa
12. Cf K. WER NER, The Megaron niens ont été identifiés avec certitud e - ces struc- pièce principale, ainsi qu'un seul support situé
During the Aegean and Anatolian Bronzy 0 ture s ne sont ni monumentales , ni uniformes 14 -, entre les deux murs latéraux du porche , élargis
Age, A Study of Occurrence, Shape, par des banquettes. Toutefois, sa date exacte était
Architectural Adaptation, and Function
il a paru d'autant plus normal de faire dériver les
Studies in Mediterranean Archaeology templ es du I°' millénaire de la parti e la plus impo- discutée: en l'ab sence de matériel probant , cette 14. M. B. C OSMOPOULOS, Greek
108, J onse red 1993 : la gr a nd e nex i- 0 sante du palais mycénien 15 • réplique en réduction de la première salle parai s- Mysteries 200 3, p. 1-24.
bilit é du te rm e ex pliqu era it so n sait avoir été bâtie dès le XIIe siècle, pour rester en 15. Récap itul ation par E. 0 STBY
empl oi durabl e, ju squ 'en archéologi e
Seul le « mégaron» myc énien de Tirynthe dan s BIETAK 2001 , surtout p . 20 et
classiqu e. semblait avoir été reconv erti en temple, d'après usage pendant l'époq ue géométrique 16. Au fond suiv.
13. BOARDMAN 1967 , p . 3 1-34, 40 - un e hypoth èse généralement accept ée . Apr ès la de la cour sur laquelle ouvre le mégaronmycénien, 16. U . jA NTZEN éd ., Führer durch
42, 249 ; M AZARAKIS AINIAN 1997 destruction du palais ver s 1200 , fut construit la présence d'un autel dans son axe prouve que Tiryns, Ath ènes 1975, p. 96;
p. 197-198. , M AZARAKIS -AINIAN 1997, p. 159- 16 1.
un édifice très allongé (6,90 x 20,90 m, dit celui-ci remplissait un e double fonction , à la fois
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40 ARCHITECTURE RELIGIEUSE 47
2. LA NAISSANCE DES TEMPLES GRECS
Fig . 39 . Aige ira, édifice A de l'ac ro- mod èles rece nsés en 1990, tous datables des d'Héra Akraia à Pérac hora. Et, pour finir, sa
pole. Restitution isométr ique .
comme les fûts grecs, ont des proportions très
époqu es géo m étrique ou archaïqu e, a été trouvée reconstituti on a été contestée: la base en face du
Éch. 1:200 . D'après Mazarakis- massives, alors qu'il est désormais avéré que les
Ainian 1997. fig . 249 .
dan s des san ctuair es d'H éra, où était mis en avant mur latéral gauche n'es t pas dans son axe et pour - plus anciennes colonnes grecques en pierr e
son rôle d e maîtresse de la maison, et c'est dans rait supp orter les restes de statuettes féminines étaient aussi fines que les poteaux de bois qui les
Fig. 40. Samos, trouv é dans cette optiqu e qu 'ils ont dû être offerts en ex-votoà
l' Héraion. Modèle en calcaire d' une
gémin ées plut ôt que de colonn es, de sort e que cet ont précédées 31. Dans cette architecture conçu e
maison ovale, ca 650-550 . D'aprè s
la déesse 26 . La typologie de ces maquettes, en oikosserait finalement priv é de porch e28 ... pour l'intérieur, les supports en façade d'un bâti-
Schattner 1990, fig. 508 (n° 38) . céramiqu e ou en pierr e, est var iée, mais elle se ment ne sont pas courants, comme dans ces
compr end mi eux en les plaçant dan s le cadre de chapelles -reposoirs à toit plat qui ont des piliers à
l'ar chitecture dom estiqu e: à côté des oikoicarrés 2. La genèse la fois à l'intérieur et en périphérie 32. Les édifices
ou recta ngu laires à an tes cour tes ont été recen- égyptiens péript ères, ou plus exactement à déam -
sées, en par ticulier à Samos, des mini atures de du templepériptère bulatoire de piliers, sont tout aussi rares, et en
mai sons-tour s et d e m aiso ns absidales, ou encore général la galerie n'e xiste que sur trois côtés, par
ovales, à ouver tur e sur un long côté (fig. 40), Pour expliqu er la con stru ction de grands exemple dans le temple sud de Bouhen et celui
comp ara bl es à l'habitat visibl e en Ioni e (à templ es périp tères, à mur s en pierres bien dres- de la XVIIIe dynastie à Medinet Habou. La
!'An cienn e Smyrne ) à la même date, mais non au sées, dès la pr emière moiti é du vue siècle dan s le séquence chronologique s'oppose de toute façon
grand temple de l'H éraion de Sam os. Il n'est nord- est du Péloponn èse (infra, p. 56), un e théorie à l'hypothè se d'un rôle joué par l'architecture des
alors plu s permi s de recon n aître avec assurance a longtemp s eu cours , en compl ément de celle qui Pharaons dans la conception des temp les grecs.
dan s la terre cuite d' Argos la maquette d'un voulait un e évolution à partir du mégaron myc é- Après quelques contacts établis entre la Crète
pr emier templ e d'H éra qui aur ait précédé le nien : ce sont les monum ent s égypti ens qui minoenne et l'Égypte 33, des liens entre le monde
périptère archaiqu e27, m ême si un e belle maison aurai ent influencé l'a rchit ecture grecque. grec et les Égyptiens ne sont réellement attestés
pouvait très bie n symb oliser tout temple ou La théo rie égypti enn e est pour le moin s qu'à partir de la XXVIe dynastie, soit le milieu du
demeure de la déesse H éra (infra, p. 47). Quant au ancienn e, pui squ 'e lle remonte aux ann ées 1800, VII e siècle, quand des mercenaires ioniens et
modèle absidal d e Pérachora, sa date vient d'être quand Edm e J omard parti cipa à la commi ssion carien s sont entrés au service de Psammétique rer
39 abaissée des an nées 800 au dé bu t du v 11e siècle, scientifique d'Égyp te, pour en publi er à son (selon Hérodot e II, 153-154), et que des commer-
0 5
d'apr ès celle déso rm ais assignée au dépôt votif retour un e monum entale Description. Elle se çants samiens les ont suivis. Or, à cette période,
répandit progress ivement et culmin a au début du des temples ou des grands édifices périptères
xxe siècle. En effet, lorsqu 'o n connai ssait encore avaient déjà été construits en Ionie et en Grèce
si peu de templ es grecs déclarés «primitifs», il continentale, principalement en utilisant du bois
parai ssait évident qu'il fallait chercher des proto - et de la brique, plutôt que de la pierre.
types en Égypte, où la techniqu e du travail de la Toutefois, en Ionie, l'histoire du temp le péii-
pierre fut déve lopp ée très tôt à grand e échelle, ptère ne se présente plus comme on le croyait
pour des réal isations gigant esques placées sous le dans les années 1980. Le premier temple d'Héra
signe de l'é ternit é. r..:influence de la sculptur e à Samos , dénommé Hécatompédon(infra, p. 70)
égyptienn e sur la sculptur e grec qu e étan t généra- depuis les travaux d'E. Buschor publiés entre
lement admi se, l'hyp othèse d'un e influence simi- 1930 et 1933, a longtemps passé pour le plus
laire en architectur e a séduit avec constan ce les ancien périptère grec (fig. 41), construit au vme
archéologues29 . siècle34. En l'abs ence de plaques ayant vraiment 28. B. M ENADIER, The Sixth Century
Alors que l'acce nt a maintes fois été mis sur pu faire fonction de stylobate, l'hypothèse d'une Temple and the Sanctuary and Cult of
1
'>·:\ des similitud es, ju gées frapp antes, entr e l'archi- colonnade en bois fut tout de même progressive- Hera Akraia, Perachora, Greece,Di sse rt.
7 Uni ve rsity of Cincinnati 1995
tecture des Ph araon s et celle des Gr ecs, à bien y ment abandonnée , et c'est à son successeur du (rés um é : Bull archi 1998, n° 220);
., .
(.
regard er ces ressembl ances p araissent tout de milieu du vue siècle qu'une péristasisa été attri- M. W EBER, AA 1998, p. 365-377.
même sup erficielles. Les véritabl es points buée, à poteaux en bois posés sur des bases circu- 29. C OULTON 1982, p. 3 1 et sui v. ;
BI ETAK 200 1 (communication
commun s sont rar es: ce sont la taille progr essive laires retrouvées à proximité ou assez loin du d' E. 0 stb y, surtout p. 30-3 1).
fi des blocs et l'usage de scellements en queue temple . Mais en suivant des remarques 30. j. -CI. G OYON,j.-CL. G OLVIN et
d' arond e - encore que les queues d'arond e égyp- d'A . Mallwitz, les doutes les plus sérieux ont été al , La co11S
truction pharaonique, du
jetés sur l'existence de deux temples successifs et MoyenEmpire à l'époque gréco-romaine,
---- tienn es, généralement en boi s, ne sembl ent pas Pari s 2004, p. 305-306 .
avoir servi de crampon s comm e en Grèce , car même , pour finir, d'une péristasis35 . Car les dalles
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)
31. H ELLMANN2002 , p. 133- 137.
elles n'étaie nt mises en pla ce que pr ovisoirement, situées près des faces sud et surtout est de
32. G. H AENYdans BIETAK 200 1,
pour renfor cer les joint s lors de la pos e30. Quoi l'« Hécatompédon», très dissemblables et travaillées p. 89-106 (kio sque de Sés ostri s l " à
qu'on en ait dit, les colonn es doriqu es archaiqu es en surface de manière négligente , ne conviennent Karnak ).
ne rapp ellent qu e vaguem ent certain es colonnes guère pour un stylobate; quant aux trois bases 33. A. KARETSOU éd. , KPHTH -
AITl"nTOE , n0Àma1111<oi& :apoi
égyptienn es (à Karnak, dans les salles sokariennes invoquées, de hauteurs et de diamètres différents,
rpiwv z i..lieruOv, cal. expo. Hiradion
des ann exes de l'Akh éménou, ou encore à Deir l'une n'a pas été exposée aux intempéries et 2000.
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le dipt ère suivant, construit vers 53 0 à une qui s'est avéré être un e reprise, quasiment à
distance de 40 m à l'ouest, avec des fondations l'identique, d'un état archaique41, les fouilleurs
42 placées sur un lit de sab le et des éléments reliés grecs ont déco uvert un e construction également
par des scellements méta lliques, deux techniques rectangulaire (21,40 x 7,30 m), orientée nord- sud
plusieurs fois rénov é au cours de sa longue vie, au l'hypoth èse qu 'e lles auraient d'abord appartenuà connues en Égypte, au mo ins en partie 39 . Enfin, et divisée en trois parties. Larges de 0,55 m, les
minimum deux fois, avant d'étre suppl anté par un état antérieur qualifi é de «pré-périptère• car les Sam iens n'av aient-i ls pas adopté la coudée mur s de cette structure étaient très légèrement
un grand temple diptère. dépourvu d e murs , ce qui a poussé à le restituer égyptienne de 0,523-525 m, selon Hérodote (II , elliptiqu es et inclinés vers l'intérieur . Tout autour
Alors que l'Héraion de Samos, où un e stoa à co mme une cou r découverte avec un baldaquin 168)? Si les Ion iens n'ont pas empru nté aux se trouvaient quelques bases qui furent interpr é-
colonnade de façade en bois apparaît dès la fin du au centre 3ï , un dispositif aux origines probable- Égyptiens le dess in du temp le périptère, les tées comm e les restes d'un e colonnad e courb e sur
VII e siècle, ne semble don c pas avoir conn u de ment orienta les, qui réapparaîtra à travers les conta cts qu'ils ont noués avec leur pays au un pe tit côté, ju gée dans un pr emier temp s
péristasis avant les années 575-560, de surcroît maje stueux temples archaïques à cour de vue siècle ont peut-être laissé des traces dans ces contemp ora ine des murs, de sorte que le bâti-
dans un diptère, c'est désormais vers le sanctuaire Did ymes et d 'Éphèse (fig. 116 et 126). magnifiques réalisations. ment fut appelé MégaronB, par référence au
d'Artémis à Éphèse qu'il faut se tourner pour S' il n'y a pas lieu d'invoquer une influence Mais le périptèr e ion ien, lui, doit être un e Mégaronabsidal A, élevé au nord-ouest de B dans
trouver , enchâssés dans le dipt ère de Crésus , les égy ptienne sur ces prem ières constructions trouva ille loca le, indépenda nte du périptère tel un e ph ase antér ieur e. D'apr ès le maté riel
restes d'un périptère (fig. 42) que l'éq uip e autri - d 'Éphèse, en revanc he H. Kienast tient à conser· qu'il se prés ente en Grèce continenta le, si l'o n en ramassé, B fut considéré comm e un pr emier
chienne en charge de ce secteur depuis 1987 dat e ver aux Égyptiens un rôle majeur à Sarnos . Il
38 jug e par les découvertes faites depuis les années templ e d'Apollon, de la périod e prot ogéo mé-
39. j.-C l. GoYON,j. -CL. GOLVIN,
1980. triqu e42. Bien que la séquence stratigraphiqu e de op.cit. note 30, p. 232 , 305-306.
du vme siècle, par la céra miqu e d'un sondag e36 . estime que la conception du premier diptère
Il faut tout d'a bord aban donner l'idée, expo- Sotiriadis parû t très tôt suspecte, cette datati on fut 40. La grosse bib. est do nn ée et
36. A. BAMMER, Les sanctuaires Ses dimensions sont sans prétentions: avec 4 x 8 d'H éra (fig. 43) ne pourrait pas se comprendre
d'Artémis, Le Mondede la Bible 64 sée dan s tous les ma nu els antér ieurs à 1995, que acceptée et répandu e. Qu elques-uns avaient bien résumée par M.AZAfü\KlS-AlNIA N
mai-juin 1990, p. 10-16; BAMMER:
colonn es en bois posées sur des bases en schiste sans l'e mprunt à l'Égy pte de l'idée du gigantisme, 1997, p. 125- 135, et fig. 40-4 1.
le soi-disant« MégaronB » du sanctuaire d'Apollon comm encé à suggérer que les bases de pierre de
M uss 1996, p. 33-38. vert, qui entourent une cella renfermant un e struc- qui suppo se un chantier emp loyant des équipes 41. H EU.MANN2002 , p. 98.
à Thermon serait un des j alons de l'histoire du la « péristasis» pourr aient app artenir à un e
37. A. BAMMER,Mykene und der ture rectangula ire elle-même cernée d'une sorte cons idéra bles et tech niqu ement performantes. Ce 42. DRERUP1963, p. 14-lï (1x• s.).
ephesische Peripteros , Studi di archeo- temp le grec périptère, au xe ou au IXe siècle . Il est nouvelle phase 43 , mais il a fallu attendr e la réou-
de baldaquin à six colonn es, il ne mesu re hor s dipt ère frapp e à coup sûr par son caractère mon~- 43. M >\LLWITZ 1981, p. 62 1-624, et
logiain onoredi Gustavo Traversar~ vrai que la mise au jour du site, entamée en 1898 verture de la fouille en 1992 pour y voir plus G. Ku HN, AM 108, 1993, p. 29-47.
M. FANOSANT!éd., Rome 2004 tout que 13,50 x 9,40 m. Ce serait donc là le plu s mental , puisqu'il occ up e une surface 25 foissupe- clair 44. Alors que le MégaronA est resté debout
vol. 1, p. 29-45. ' ancien temple périptère du monde grec. Qui plus 1;eure à ce lle de l'« Hécatompédon». Les blocsY et repris e en 1912, a livré un enchevêtrement 44. 1. A. PAPAPOSTOLOU, Mélanges
complexe 40 (fig. 44). À l'intérieur et sous le pendant toute la pério de mycénienn e, qui a vu la S. Dakaris [en grec], Dôdôni26,
38. H . KlENASTdans BIETAK200 1, est, comm e ces colonnes sont implan tées plus sont admirab lement travai llés, pour bon nombre transfor mation de cette résidence, le MégaronB a J annin a 199ï, p. 328-346.
p. 35-39. niveau d'un temple helléni stique C très allongé,
profondément que les mur s de la cella, on a émis à l'a ide d'un tour à pierre. Il en va de même pour
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Fig. 46. Lefkandi , « Hérôon ». Plan
1 fi ,, 1
1 ,, 1 deuxième quart du VII 0 siècle par un aut re directem ent sur le rocher. À 1,80 m du mur, sur de l'état fouillé: 1. vestibule,
1 il e, 2. salle principale , 3. et 4. les deux
temple , cette fois rectangu laire 47 , l'édifice A avait les longs côtés et devant l'abside , court une gale-
\ u (v le
A: Mégaron A. été rapporté à la prem ière moitié ou au milieu du rie à pot eaux de bois, implantés dans le sol à des
pièces qui précèdent
l'abside 5. Première moitié du xe s.
1 11 1
L~-= 1 B: Mégaron B. vm0 siècle et reconstitué sur le modèle de la distances inégales . À l'intérieur , derrière les D'après Coulton, Catling 1993,
1 mythiqu e hut te de lauri er qu 'Apo llon aura it vantaux de bois qui ouvrent d'abor d sur un vesti- pl. 38.
C: Temple C.
1 0 t \ élevée à Delphes, selon la tradition (Pausanias X, bule, les angles d'une pièce presque carrée
i {li 1
45
Fig . 44. Thermon. sanctuaire d'Apollon . Situation du pseudo-Mégaron B (en 5, 9). D 'o ù le nom de Daphnéphoreion (ou: (8,30 x 8,80 m) accueillent un foyer et des plates -
N 1 C \ traits hachurés) par rapport au periptère archaïque C (en tirets) et aux édifices « temple porteur de laur ier») donné par l'éq uip e formes en briques. Puis vient la salle principa le,
1 1 absidaux datés de l'HR, dont le Mégaron A. Adapté de Mazarakis-Ainian 1997. suisse, qui imagina des murs en rameaux de longue de 22 m, où une fosse contenait quatre
L--- -- - - -- - fig. 40.
laurier entre lacés, alors qu'il est aujour d'hui établi squelettes de chevaux sacrifiés ainsi que les restes
Fig. 45. Érétrie, sanctuaire d'Apollon Daphnéphoros . Les édifices absidaux et qu'ils étaient en terre crue . Étant donné son incinérés d'un homme (dans une amphore en
l'autel F devant l'Hécatompédon D. Adapté de S. Verdan dans AntK 44, 2001, emplacement, dans un sanctuaire où les ex-votoet bronze , avec ses armes) et ceux d'une femme,
p. 85.
44 les restes de banquets remontent aux ann ées 800, inhum ée dans un cercueil en bois avec ses bijoux
il est tout de mêm e possibl e que ce bâtiment, d'or. À la suite, deux petites pièces à peu près
peut-être d'habitation seigneuriale, ait eu aussi carrées sont séparées par un corridor qui mène à
dû en réalité être construit aux alentours du une fonction cultu elle. Celle -ci doit égale ment l'abside , où ont été repérées onze fosses circulai-
0 Dans la foulée, le petit édifice absidal baptisé
XI siècle, après la destruct ion d'un petit habitat l}aphnéphoreion,au sein du sanctua ire d'Apo llon à être envisagée pour un autr e petit édifice absidal res . Restituée sous un hypothétique toit de
mycénien au XII 0 siècle : ce type particuli er de Erétr ie, fut aussi recon sidér é 45 . Son plan et ses au sud de «A», orienté vers l'autel rond lié à chaume sur lit d'argi le, la haute charpente était
plan rectangulair e, avec des mur s un peu incur- l'Hécatompédon de la secon de moitié du porté e par un e mince colonnade axiale en bois .
dimen sions mod estes (6,50 x 9,75 m) n'en font
vés, se voit aussi ailleurs après la fin de l'occup a- vme siècle. Le matériel découvert, homogène , a permis de
pas un unicum(fig. 45). À côté d'un bâtiment absi-
tion mycénienn e. Le réexamen des trouvai lles a Dans tou s les cas, il n'est pas étonn ant que le dat er le monum ent entre 1000 et 950; très briè -
dal très allongé, dit Hécatompédon D, trois cons-
pu faire écarter son interprétation comme un plan curvi ligne, qui est à l'origine celui d'un e vement en place le temps d'une génération, il fut
truct ions ovales (B, C, E) voisinent au nord du
temple d'Apollon , pour envisager plutôt une maison ou d'un atelier, ait été repris pour un e ensuite démant elé, remblayé et recouvert d'un
pseudo-Daphnéphoreion, appe lé aujo urd 'hui plus
grande dem eur e qui abrita des sacrifices d'ani- construction plus proprement religieuse . énorme tumulus auprès duquel se forma ensuite
prudemment «é difice A » ou «é difice l ». Si la
maux et des banquets ritu els. Elle fut toujours L'ambiguït é fondamentale de ce plan a été ample- une nécropole. Sa destination exacte a été contro-
date et la fonction de l'édifice E restent incertai-
dépourvue de péristasis,puisque les bases qui la ment démontrée par deux imp ortantes trouvailles versée. L'idée pr évaut que ce ne serait pas dès
nes, C devait être un atelier de bronzi er élevé,
cernent appartienn ent à un dallage situé dans une faites à partir des ann ées 1980: en Eubée, dans la l'origine le monument funéraire d'un coup le prin -
comme B, dan s le courant du vrne siècle46.
couche stratigraphique postérieur e à la couche de nécropole de Lefkandi pr ès d'Érétiie, et dans les cier, mais la résidence d'un de ces local chieft.ain
L'édifice A diffère de ses voisins par des trou s de
destruction du Mégaron B, datée de la fin du mont agnes au nord du Péloponnèse, à Anô qui se partagèrent le monde grec après la chute 47. MALLW ITZ 1982, p. 633-634, l'a
poteaux circulaires calés de part et d'autr e des
rxe siècle au plu s tard. Peut-être ces bases ont-elles Mazaraki près de Rakita. de l'empire mycénien . Une fois mort, ce riche exclu de la liste des périp tères, alors
murs, les troi s autres poteau x à l'in tér ieur que P. Aub erson l'avait restitué ainsi
soutenu les pote aux de boi s d'une construction devaient auss1· a,·der a· supporter la charpente, et Orienté est-ouest, le lon g édifice absidal de «prince » aurait été enterré avec son épouse dans en s'inspirant de l' Hécatompédon de
45. Résum é dans MAZARAKJ S- légère, au cours d'un e br ève p ério de interm é-
AINIAN 1997, p. 58-62, 102-105, et deux, enfin, sont dan s la prolongation des petites Letkandi 48 (ca 14 x 50 m hors tout; fig. 29 et 46) leur demeure - selon une coutume répandue Samos (rectification dan s Erétrie
fig. 104-105. diair e entre la destruc tion de B et la construction possède des murs à peine incurv és vers l'ex té- dans d'autres civilisations guerrières -, dès lors 2004, p. 234-235) .
~nt':s de 1~ façade. À coup sûr plus anc ien que 48. COULTO N, CATLI NG 1993.
46. S. VERDAN,Ant!( 45, 2002, du temple péript ère C vers 625-620, un e périod e rieur, en briqu es crues (L. 30-50 cm, larg. 30 cm, considér ée comme étant celle de l'ancêtre d'un
1Hecatompedon absidal des années 725 (?), que sa Recension par St. H ILi.ER, Gnomon
p . 13 1 et 133-140; Erétrie2004, qui ne connut sans dout e pas d'autre lieu de culte épais. 10 cm) sur un socle de mo ellon s en ma rbre clan , dont les membres furent enterrés alentour 73, 200 1, p. 24 1-245; résumé dans
p. 228-233. qu'un autel. longueur et sa relation avec un aute l rond dési-
gris, large de 0,60 m et haut de ca 1,20 m, pos é pendant deux siècles, pour profiter de son pres - Érétrie2004, p. 299-30 1.
gnent comme un temple, et qui fut remp lacé au
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domestiqu e, le monum ent protogéo-
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' -..' métriqu e de la Toumba de Lefkandi a
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I plu tôt les tra its de l'habitat d'un
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I leader49 . Apr ès l'e ntr ée dan s la grande
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I I salle, qui pouvait servir à des réuni-
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I ons, un dépar t d 'esc alier est possible; .-0=--==- .ê=M=.,c;cc,
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I on a donc suggé ré de reconstituer
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chez les Iroqu ois ou en Amazonie, à Th ermon, au premier H éra ion d'Arg os comme ,
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l'a bside étant dévo lue au stockage des
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denr ées et des biens que devaient Naxos, à Éph èse 5 1... Tout au fond de l'épin gle à
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contenir des j ar res fichées dans les cheveu dessinée par des mur s en p etites pierres et
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,' 0 fosses. L'idéologie véhiculée par la en pisé sur un socle d'ortho states gro ssiers, un
perso nn e du che f, qui était aussi mur de refend réalise un petit adyton (èiô'U'tov),
1771
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investi d'un rô le religieux, pourrait première occurr ence d'un e pièce ferm ée qui se
exp liqu er qu 'un e telle form e, entou- retrou vera dan s de nombr eux temp les archaïqu es
. r:,1,,i~ (infra, p. 71). Les multip les tuiles de typ e corin-
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rée d'un e imp osa nte vérand a, aurait
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inspir é aux siècles postérieurs les
concepteur s des temp les.
À ce j our , le plu s ancien temple à
thien et laca nien retrouvées dans le secteur lais-
sent imaginer des réfections successives de la
couvertur e, sans doute initi alement en chaum e
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,..vr:l péristyle exté lieur du continent grec, sur un matelas d'argi le.
datable vers la fin du V l 11• siècle ou le De telles déco uvertes sont à ce j our encore
débu t du v u• d'a pr ès la stratigraphie, exce pt ionn elles par leur s dim ensions et, à
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est l'édifi ce d oub lement absidal Lefkandi, par les divisions int ernes52 , tandi s que 3m
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fouillé depui s 1979 à Anô Mazaraki
49
d' Achaï e50 . Au-d essus de quelques cabane, comm e il en existait dans le qu artier nord
d'Érétrie ou à Orop os au Vill e siècle, également
..
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• - 0, / restes mycé niens, la natur e des dépôts
votifs o rient e ve rs un san ctuaire avec une péristasis53 . Il sembl e donc peu ju stifié
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d'Art émis, en fonction ju squ'aux âges de voir dans la galerie péript ère, à la suite de spontané ment, comm e un lointain rapp el des
prot obyza ntin s, ma lgr é le séisme H. Drerup 54 , un e form e symb oliqu e de bald aquin bald aquins royaux de l'Orient, de même, peut-
d est ru cteur du te mpl e d ans la à la mode orientale, destinée en pr emier lieu à être, que le premier état du templ e d'Héra à
pr emière moitié du 1v• siècle av. n. hon orer et à distingu er l'é difice agrandi de cette Délos, rapp orté au vu• siècle d'apr ès les offrand es
ère. Mesu rant 11 x 34,40 m hors tout manière. En Grèce contin ent ale, la péristasis avait associées56 . Conservé par piété au sein du second 51. N. HELLNER, RA 200 4, p. 69-78.
Fig. 47. A nô Mazaraki (Rakita), temple absidal d'Artém is. Plan (fig. 47), il est orienté au nord-est, où certainement d'a bord un rôle pratiqu e : prot éger H éraion , c'étai t un très petit templ e de plan trapé- 52. Cf toutefois un édifice absidal à
rest itué d' après les foui lles. Vers 700. D'après M . Pétropoulos les mur s en briqu es contr e la pluie et consolider zoïdal (max. 2,87 x 3,40 m), dont une profond e cinq pièces fouillé dans la Toumbade
49. J.-P . CRIELAARD,j. D IUESSEN , The Hero 's un por che pro style est pr écédé de
dans G/i Achei e l'identità etnica degli Achei d'Oc cidente Thessalon ique, en fonction de la fin
Home, Topoi4, 1994, p. 25 1-270; E. Greco éd., 2002, p. 152. · cinq p iliers en hémicycle, posés sur le toit, obt enir un e meilleur e résistance aux pous- banqu ette pour disposer des offrandes longe le
du XII' au déb ut du X' s.:
A. COUCOUZELI,Arc hitecture, Power, and des bases plus gro sses qu e celles des sées latéra les 55 . La remarqu e va ut po ur mur de fond (fig. 49), et neuf bases h·onconiqu es S. ANDREOU, K. KOTSAKIS, AEMTh
ldeology in Dark Age Greece, A New
Interp retat ion of the Lefkand i Toum ba quar ante et une colonn es qui tour- l'«Hérôon» de Lefkandi auta nt que pour le templ e en marbr e, trouvées à pro ximité ou réutilisées 7, 199 3, p. 279-284.
Buildin g, Classical Archaeology 1999 , p. 126 -129; naient autour des longs côtés et de d'Anô Ma zaraki, où la galerie est bien périptère, dans les fond ations de l'Héraion daté de la fin du 53, A. MAZARAKIS AINIAN,
MAZAR AKIS-AINlAN 1997 , p. 54 -55. v,e siècle, ont pu supp orter une péristasisen bois E, cavating Classical Culture2002 ,
l'ab side oppo sée . Mais en l'a bsence même si ses lignes ne sont pas continu es sur un e p. 149-178.
50 . Rapp orts de M. Pétropo ulos (en grec) résu-
d 'u n véritab le stylo bat e con tinu, des extrémités. Bien sûr, si ces colonn ades étaient de 3 x 4 ou 4 x 4 colonn es. Le tout rapp elle égale-
més dans MAZARAKIS-AINIAN 199 7, p. 72-73 et 54, D RERUP1969 , p. 128.
fig. 252-253 ; dans Bullarchi 1996, n° 16 1, et chaque colonn e ou pilier en bo is s'ap- en première intention fonctio nn elles, elles contr i- ment les débu ts du sanctuair e d'Athéna à Milet, 55, MAZA RAKIS-A.!NL-1.N 1997 , p. 278,
2000 , n° 235. Voir surto ut M. l'ETROPOULOS, puie sur un e base en pôrosou en grès buaient aussi à rendr e un édifi ce plus imp ression- où le templ e archaïqu e a englobé un état du 389-390.
Th e geometric temp le at Ano Mazaraki
lissé (fig. 48), un pro cédé isolant lié à nant, ce qui est le but recherché po ur un lieu de vm • siècle57 simpl ement fait d'un e statue de culte 56, GD n° 101, d'aprè s A. Pw\ SSART,
(Rakita ) in Achaia ..., Gli Achei e l'identità etnica EAD X I, 1928, p. 145- 184 .
degli Achei d'Occidente, Atti del Convegno l ntern. di la «pétrification » progr essive de l'ar- pouvoir. En revanc he, l'é tat pr imitif du templ e sous un bald aquin , sembl e-t-il.
Studi, E. GRECOéd., Paestum 200 2, p. 143- 164. 57, H ELD200 0, p. 6-10, 35-45 .
chitecture archaique, qui se voit aussi d'Artémis à Ép hèse {fig. 42) se comp rend mieux,
\
Pythien. Plan de l'état 1,contenant
pr éférence depuis la seconde moitié du vue une fosse pour offrandes.
Deuxième moitié du v11•s.
siècle 14 • D'après Shaw 2000, pl. 8.15c.
Au même moment, les temp les-oikos à pronaos
ouvert const ituent enco re un groupe relativement Fig. 54. Plans restitués des
temples de Pallantion A (peu avant
restr eint . Il est vrai que pour bien des templ es la 600) et d'Artémis au Mont Kotilion
forme exac te de la façade d'entrée n'est pas assu-
.. _.. _. - .. rée et n'est restituée in antis ou prostyle que par 0 .75
(vers 600). D'après 0stby 1995a,
fig. 171.
B;O~{ij
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rapprochement avec d'autres édifices, dont l'état
de conservation est un peu moins médiocre. On a
Fig. 55. Délos, Oikos des Naxiens .
Restitution de l'état du début du
n•• ' .~ • généra lement admis que les temples de la zone vI• s., contre un angle des propy-
culturelle argivo-corint hienne aura ient plus ou lées archaïques. À l'est le temple
G, peut-être de l'époque géomé-
moins resse mblé au modèle peint trouvé à trique. D'après Gruben 1997,
l'Héra ion d'Argos, qui ne représente pourt ant pas fig. 22.
à coup sûr le premier temp le d'H éra (fig. 57 et
supra, p. 42) . Dans ce gro up e, en tout cas, le
premier temp le d'Apo llon à Égine, que des chapi-
teaux et la forme d'autres blocs suggèrent de
dat er par comparaison au début du vre siècle, a
été restitué in antis, alors que le mystère plane sur
l'emplacement de ses fondations 15• Le site et les 14.45
dimen sions du premier temp le-oikosd'A pollon à 0 5.00 10.00M .
Corinthe, édifié dans les années 675-650 d'après D.G. 1986 • G.8 . 1995
la céramique du remb lai, n e sont pas mieux
53
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830-820, une caba ne en poteaux de bois, suivie Milet, un long oikosà toit plat , daté par la céra-
vers 700-650 par deux temples A et B très allon- mique des années 620-600 20 : son pronaosprofond
gés, à murs en briques crues sur socle de pierres encadre bien deux colonnes en bois , mais elles
(fig. 59). Une colonn ade axiale devait soutenir le étaient implanté es l'un e derrière l'autre (fig. 60 et
toit du vaste temple A (au nord , dédié à Apollon ), 165).
auquel on accédait par un large seuil en pôros Progressivem ent, à partir du VIe siècle, la
Fig. 56. Yria, sanctuaire de Dionysos. Coupes transversales restituées sur les
Fig. 58. Pérachora, Héraion. Plan restitué du premier temple d'Héra Akraia et de servant de base à deux colonnes en bois, tandis pr éféren ce ira sans conteste aux oikoi à pronaos
quatre temples successifs, depuis le début du v111• s. jusqu'aux années 580-
550. D'après Gruben 1997, p. 264.
son autel, entre la falaise au nord et le port au sud D 'après Ch Pfaff Corinth que le temple B (au sud, appartenant à Artémis ), distyles in antis ou (moins souvent) prostyles. On
2003, p. 120. . . ,
plus petit et légèrement trapézoïdal, s'ouvr ait par peut le constater dans tout le monde grec, y
un porche tétrastyle prostyle également en bois; compris dans les colonies fondées au bord de la
détruits tous deux vers 600-580, ils furent rempla- mer Noire: à Bérézan par exemple, un téménosdu
connus 16 , mais il est supposé in antis comme celui cés par des périptères à leur tour victimes du feu milieu ou de la fin du VIe siècle renfermait un
suivant ) 18, il présentait vers 600 un fronton à autel et un temple in antis d'Aphrodite 21. Même si 20. H ELD 2000 révise l'ancienne
16. R. F. RHODE S, The Earli est de Mycènes ou comme le premier temple d'Héra dé~or peint sur sa façade est, que l'o n a rappro- vers 480. Au vue siècle, l'entr ée du templ e
Greek Architecture in Corinth and les Cyclades apprécient la formule in antis,à Kéos étu de d'A. MALLWITZ, lstMitt 18,
the 7th-Century Temple on Templ e Akraia à Pérachora (fig. 58). Celui-ci est dat é de la ch e~ de celle du temp le-oikos d'Apo llon à d'Apo llon à Kalapodi ressemblait donc à celle 1968, p. 87-134.
Hill, Corinth2003 , p. 85-93. seconde moiti é ou de la fin du vue siècle par les que l'on restitue pour le premier temple rectan- comme dans le second Héraion de Délos et le
Connthe. Près de l'a ntiqu e Hyampo lis en 21. V. V. N AZAROV, Vestnikdrevnej
17. Ch. Pr AFF, Corinth2003, pièces qui lui sont attribuées, et par ses fondations gulaire d'Apollon à Érétrie, d'après l' Hécatompé - temple dorique de l'île de Despotiko pr ès de istorii,Moscou 2001, p. 154- 165 [en
Phocide, la fouille d'un sanctuaire rural situé non Paros, puis dans le petit temple d'Artémis au russe].
p. 119-121. très allongées qui semb lent avoir été reprises, don de Samo s (rappelons que tous deux sont
18. Nemea2004, p. 155-156 .
loin -~e la modern e Kalap odi a fait surgir ces Délion de Paros (au début du ve siècle22 ), cette 22. SCHULLER 1991, surto ut p. 88 et
toujours sans crépis,par son successeur de la fin du d;~'.e _res années un e succession inint erro mpue aujourd 'hui privés de péristasis, contrair ement à suiv. (l'étude du temple de
19, R. F ELSCH , Espacesacrificiel 199 1, VIe siècle 17. Quant au premier temple de Zeus à ce que supposait leur pr emière publi cation , région a toujours partag é avec le Péloponnès e un
p. 85-91 ; FELSCH 2001 ;
d ed1f1ces sacrés , cons t rmts - ou reconstruits• Despotiko, analysé ici p. 95-96, a été
Némée, plu s petit que celui du rve siècle (dim. : cf-p. 43). Néanmoins, un e autre so~ution avait été certain goût pour les entr ées prostyles. Alors que comp létée par I. Kouraio s, qui le
cf M AZARAKJS AI NIAN 1997, ju squ'au ve ~iècle'9 . Non loin d'un autel (?) de la le templ e-oikosd'Apollon à Sicyone , du deuxi ème date vers 500) .
p. 137-140. 10,10 x 36,30 m, contre 22 x 45 m pour le fin de la penod e mycénienn e fut dr essée, vers choisie pour le temple archaïqu e d'Athéna à
62
58 ARCHITECTURE RELIGIEUSE 59
3. L'ÉVOLUTION DES TEMPLES GRECS
Fig. 67.Athènes, plan restauré de Fig. 68. Poséidonia, plan du temple
!'Acropoleau début du v• s., avant d'Athéna et de son autel.
l'attaque perse: .
1_" Vieux temple ,, d'Athéna Pohas,
f Éch. 1:400. Vers 500. D'après
F Krauss, Oie Tempe/ von Paestum
1, Der Athena-Tempe/, 1959, pl. 1.
2. Pré-Parthénon,
3 Vieux propy/on, Fig. 69. Égine, le second temple
4. Citerne, d'Aphaia. Vers 500.
5. « Édifice B,,,
6. Sanctuaire d'Athéna Nikè,
7. Fontaine à l'emplacementde
I'Asclépieion.
Adapté de Travlos1971, fig. 71.
\\ 68
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69
« Parthénon primit if», construit dans le pre mier ment pour la Basilique de Poséidonia , fig. 87),
l
1 l.--- •.
tiers du vi e siècle à l'emp lacement du platea u de
!'Acropo le où s'élèvera plus tard le Part hénon
(infra, p. 83). En revanche, si le seco nd temp le
mai s avant que s'imp osât le pronaosdistyle in antis
et son pendant symétrique à l'arrière, les cellae se
tro uvaie nt pr écé dées ou termin ées d'a utres
/ d'Aphaia à Égin e4° présente déjà, vers 500 ou au manières: aux porc hes prostyles, éventu ellement
/ ' / début du v 0 siècle, la plupart des caractères de
l'ordre dorique évo lué - avec ses dime nsions
à retours, répond ait quelquefois à l'autr e extré-
mité un adyton (infra,p. 73). Dan s le secteur nord -
calcu lées par simple multip lication d'un module, est de Cyrè ne, un impr essionnant templ e de Zeus
8' et l'espace tripartite de la cella,qu i renferm e deux (ca 32 x 70 m), daté entre 500 et 480 d'apr ès ses
/ niveaux de colon nades -, sa péristasis n'était chapiteaux et ses proportions, présente un e p éri-
composée que de 6 x 12 colonn es sur un stylobate stasisde 8 x 17 colonn es doriq ues et deux colon-
.. , mesurant 10,52 x 38,345 m, pe ut-être en raison nes in antis au pronaos, contr e trois à l'opistho -
' \ dom e41. Il arrivait même que le pronaoset la salle
de la place chichement comp tée sur le terrain
\ 1 (fig. 69 et 218). po stérieur e soient réduits à leur plus simp le
?=--~~-- "'50------,_.;; \ \ 1 Ces mul tiples variatio ns remarquées au cours expr ession , tandi s que l'espace de la cella pouvait
du v1° siècle, et enco re peu après 500, mon trent être divisé par un ou plusiew-s mur s, dans le cas
40. f U I\TWANGLER 1906; B ANKEL
bien que les arc hitectes crée nt toujour s sans de l'Apollonion de Corinth e et dan s cet édifice au
1993.
carcan nor matif. No n seulement les galeries centr e de ]'Acrop ole d'Athènes que les inscrip- 4 1. L. B ACCHIEW, JI Tempio di Zeus
pé riptè res vont de 5 x 11 colonn es (à Mit:ropolis tions app ellent le « Vieux temp le» (archaios néos) Olimpio a Cirene, Cirenaica1998,
d'Athéna, construit dans la second e moitié du p. 23-34.
de Thessalie, fig. 14) à 9 x 18 colonn es (uniqu e-
0 0 0 0 0 0 0 0
0 0
0 0 • H,2, ·· · - ·- --- .. ·- ·-- .. -- - 0
;
•~m........,........,
__ ~_ ___,
10m
- · • • • - • 145 • - .. .. · _4)9_
--------------------
Fig.70 : Athènes, templede Zeus Olympien. Plans restituésd . . . · -- · - · - 137- · - · · - - _4]1___________ _________ _ _
fin), quiluisuccéda vers 515. D'aprèsTi:i
lle-Kastenbein1994, P~-~em1ertemple de poros (en nrnr)et du premierdiptère(trait
v ie " 1 42 (
. ~iec e fig, 67) : à sa modest e cella était
était couv ert, le dipt ère didym ée n semble avoir
42. H OLTZMANN2003 , p. 75-79, av ec adJ_omt,ouvrant vers l'arrière, un groupement de
été mis en rout e à partir des ann ées 55047, sans ,oo . ,oo 1~0,.. ...
la longue et comp lexe littérature
antérie ure.
tr01s chambres dont la destination n'est pas clai
dout e pour fair e co ncurr ence aux réalisations de
"
(d_épôt d'offrand es, ou lieux de culte pour d: :
43. T ôLLE-KA.STENBE
IN 1994. heros ancestraux? ). Sam os et surt out d 'Éph èse, où les Lydiens avaient
44. ClarosII , 2003, p. 169- 170 187- voulu un Ar témi sion hypè thr e et octasty le, à
188. ' En bas de !'Acropole, l'uniformité n'était pas
non plus de mise dans le sanctuaire de Ze vmgt co lonn es sculp tées sur les longs côtés,
45. Voir suprap. 31, et en général Œ . ITT a~q~el Cr ésus eut à cœ ur d e co ntribu er par la Fig.71. Samos,seconddiptère
GRUBEN 200 1, p. 348-365, 380 -400 , ymp1en, où un antique temp le en pôros ceint
avec la bib. récente. ded1cace p erso nn alisée d e qu elqu es fûts48 d'Héra.Détaildu chapiteauà oves
de 8 x 16 col_o~nesdoriques (fig. 70), avait dG faire des fûts de la rangéeinterne.Vers
46 , KYRIELEIS198 1, p. 63-78; place sous P1s1stratele Jeune à un successeur deux (fig. ~2)_. Si les templ es dipt ères, co mm andités par dipt ère (fig. 72), avant l'intervention des porte, le temple d'Apollon édifié vers la fin du
500 . D'aprèsO. Reuther,Der
H . KlENAST, D er N iedergang des des re?1mes oliga rchiqu es ou tyranniqu es de l'âge Carthaginois qui m it fin aux travaux, au plus tard VIII e siècle, ou plutôt le début du v n e, à Halieis
Temp els des Th eo doros, AM 113, f01s pl~s ~and, calqué sur les énormes di tères Heratempef von Samos, 1957,
l998 , P· 111-138; !o ., Excavating caractenstiques de l'Asie_ M ineure43• D epms P. 1e archa1que, qui vo ulai ent p eut-être s'inspir er de en 40950. A priori plus original, à cause de ses {fig. 73), pouvait être à la fois un espace de culte fig.Z 43.
.
ClassicalCulture2002, p. 3 17-322. li ~~em1er ".'rtémision d'Ephèse, périptère d ès l'archit ectur e oriental e et de ses inn ombrab les atlant es et de ses hauts mur s-écrans dans les et de banqu ets rituels dans deux pièces, complé-
e st ~amten~nt admis que le premier colonn es, sont restés rares, c'es t bien par ce que entr eco lonnements, l'O lympieion d'Agrigente tées par un e zone de stockage , d'après la natur e
d 1ptere sa m1en aurait été l'œuvre de 1ep~qu e geométrique (fig. 42), d'autres péristaseis
Théodoros, et l'arc hit ecte Rhoiko s ont emergé en Ionie pendant tout le VIe siècl À ~ette _grandil oqu ence eut pour ranço n des chan- (fig. 26) dénote pourtant aussi l'influence des des trouvailles 53. À Y1ia de Naxos, les états II et
aura it été responsable du second.
C!~ro_s, -où le temple archaïque d'Apollon a:ait ti_ers mtermin ables ... quand ils n 'ét aient pas arrê- diptères ioni ens hyp èthres 51. Contrairement à la III du temple de Di onysos comportaient à
47. GRUBEN 2001, p. 396 et suiv.: le deJa ete doriqu e, il ne reste rien d'une périst . tes par la chut e du tyran , co mm e sembl e-t-il à coûteu se formul e diptèr e, qui ne sera conservée dessein un foyer dan s l'axe médian et des
prem ier D idy meion est daté sa ns
simpl ement suppo see, - 1a largeur restituaszs
- d' apres I' en tr ee
· d u port de Naxo s, où le cadr ' e de la porte
' que dans qu elqu es reconstructions tardives , c'est banquettes le long des mur s {fig. 56).
ass ur ance par son décor scu lpt é d e ée
550 à 520 env . ' ~e sa cella (8,30 _m) et l'importante longueur de en marbr e du templ e d 'Ap ollon sub siste depuis le plan pseudo-dipt ère qui sera promis à un bel Les banqu et tes int éri eure s ma çonn ées 54
50. A. PESCHLOW-BINDOKAT,Die
1 les ann ées 5 30, alor s qu e sa péristasis doubl ée sur avenir (infra, p. 105). étaien t susceptibl es de plusieurs destinations, non
48. Voir BAMMER,M uss 1996, p. 45-
- autel rectangulaire associé44
- . Ma·is a_ D'd
i ymes ou Steinbrüche von Selinunt, Ma yence
6 1. I.:existence dans ce temple de
a Samos, comme à Ephèse, l'existence d'une les ~eux petits cô tés (fig. 81), à l'imitation du exclusives l'un e de l'autr e, et malaisée s à distin- 1990 , p. 33 et suiv.
ch.ap1teaux ornés de rosett es, sou vent
double galerie de hautes colonn es ioniques t d~ptere de Polycrat e, n'avait jamai s pu être ache- guer sans trouvailles déterminant es à proximit é : 51. KOLDEIVEY-PUCHSTE IN 1899;
m1se en doute , a été confirmée par la vee49_ Les temples à banquettes HELLMANN 2002 , p. 209-2 10;
~r~uva ille d'un fraF'ent appartenant bi en éta bJie45_ Vers 575-560 l' h. es des offrandes, ou des restes de repas . Au fond
- d , arc itecte M. VONDERSTEIN,jdl 115, 2000 ,
a_I ang le int e rn e d un ch ap itea u Th eo oros avait offert à !'H éra d S Il n'e st d one pas etonnant
- qu 'a u même Dans les sanctuaires de la Grèce classiqu e, les d'un templ e ou sur un e seule portion de mur ce p. 37-77.
di ago nal de la pr em ière rangée: d' - e amos un sont le plus souvent des socles à offrandes
A. ÜH NESORG, D as Prob lem der ipt ere de 8 x 21 colonnes (fig· 43) ., malh eureu- moment , en Gr èce m é tropo litain e seu l salles de banquets sont pour la plupart des cons- 52. MAZARAKISAlNIAN 1997,
Eckkapite lle, Ne ue Forschungen zum sem ~nt mal fon~ é, il dut être remplacé vers 530 l'Olympieion pisi strat iqu e relève d e' cette truction s distinctes, à l'arc hi tecture spécifiq ue (templ es de Kavou si, de Dréros, Héraion I, p. 390-39 1.
arc h a1schen Artemistempel von tendance
. au co Jossa 1, mais. avec des co lonnes (infra, p. 224), une situatio n qu i ne prévalait pas temple G et Létôon de Délos). Mais si les 53. MAZARAKISAlNLA.N1997,
Ephesos , Koldewey-Gesellschaft über die pa : 1ouvrag e qu avait voulu le tyran Polycrate: à p. 162- 164.
41· TagungfarAusgrabungs pe1~e ~lu_sgrand, quoique triptère sur les deux donques et un e con traction • . e. Le gout
angu lair • auparavant, lors de la confus ion primitive des banqu ettes, planes et profondes, longent entière -
wissenschafl 54. MAZARAKIS Al NL>\N1997 ,
und Bauforschung,Berlin 2000, petits cot:s _et garn i de g colon nes à l'arrière (fi . po~r les masses imposantes a tout efois trouv é un fonctions. Deux édifices témoignent , ch acun à m ent plu sieur s murs , en association avec un p. 280-28 1.
Karl sruhe 2002 , p. 48-56. meilleur
71), celu1-c1 ne put être term ine·46 L
h - · argement
g .. écho en O cc1·d ent. C omm enc é à la fin du leur manière, de ces liens profonds entr e un e salle foyer, il faut songer à des repas assis ou couchés. 55. Un exemp le probable à Asinè ,
49. GRUBEN 200 1, p. 371-375.
ypet hr e, au contraire de l'Héraion de Samos qui v1• s1ecle
. . '
l'Apoll • d .
omon onqu e ou « temple G » de banq uet et un lieu de culte 52. Grâce à ses Alors que les lieux de culte à banquettes pour vers la fin du vme s.: MAZARAKIS
d e Selmonte ava 1·t _. . . s'installer sont très rares en Grèce continentale 55 , AINIAN 1997 , p . 162.
apparemm ent ete proJete quatre étroits compartiments qui ont chacun leur
62 ARCHITECTURE RELIGIEUSE
3. lJÉVOLUTION DES TEMPLES GRECS 63
truction qui prédominent sur le continent au l"
À cette date un édifice Q, étroit et très long, car
C G F mill énai re ont fini par y pénétrer , la Crète a Fig. 74. Kommos, sanctuaire.
fait de plusieur s pièces en enfila de, bordait le
toujours formé un mond e à part. Les différentes Restitution isométrique de la
sanctuaire au sud; d'après les nombreux restes de 2° phase du temple B, au v111•s.,
ph ases du site de Kommos, dans la Messara
céramique et d'amphores il devait répondre à des face à deux autels. D'après Shaw
montrent _qu e jusqu'à l'E mpir e romain, le poid;
•
2000, pl. 1.31.
•• des traditions locales et les influenc es d'autres
besoins de stockage. Après l'abandon partiel du
n
•
•
•
1
1,
zones d e la Méditerranée - Égypte, Proche-
Ori~nt - restent perceptibles dan s cette région.
A Komn:os (un site dont le nom antique n'est
lieu vers 600, un autel H et un édifice F (dont
l'usage ne semble pa s avoir été religieux ) ont
encore été construits vers 550-500, mais c'est
Fig. 75. Kommos, sanctua ire. Plan
restitué de l'état hellénistique.
D'après Shaw 2000, pl. 1.80.
l!:J
seulement vers 375-350 qu'un nouveau temple -
.. .. • 1 1 pas assuré )~6, ce sont trois temples et leurs oikos C, de dim ens ions supérieures (ca 9,00 x
• annexes qui ont successiveme nt recouvert des
...
11,50 m), a surgi au même endroit, en remployant
• •
... restes du Minoen Récent. Dépourvus de nature à la fois des blocs d'époque minoenne et d'autres
proprement religieuse, ceux-ci ont juste permis
...
• . une réutilisation commode des matériaux. Après
provenant du temple B .
Associé à d'autres autels et bâtiments cultuels,
D
•
- - •• E la désertion du site vers 1250 et un hiatusde plus
de deux siècles, apparut vers 1020 un petit temple
A, mesurant 5,54 m du nord au sud , entre 4 et
6,70 m d'est en ouest. Peut-être hypè thre (car il
le temple C connut aussi plusi eurs transforma-
tions. Sous un toit désor mais en bâtièr e, deux
colonnes dans l'axe de la porte à antes doriques
Cour Cour
ü G Bâtiment E
64 ARCHITECTURE RELIGIEUSE
3. lJÉVOLUTION DES TEMPLES GRECS 65
Fig. 76. Dréros, Delphinion. Coupes
restituées du temple. 2• moitié du Fig. 78. Prinias, plan des fouilles
v111•s. Proposition de S. Marinatos, des temples A et B. v11• s. D'après
BCH, 1936, pl. XXXI. L. Pernier, AsAtene 1, 1914, p. 27.
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Fig. 77. Dréros, Delphinion.
Restitution axonométrique du
\ cP
\
temple et de ses annexes bule ou d'une pièce à l'arrière, mais une péristasis \
(dépôts?). Proposition de est excl ue, tant et si bien qu'aucun temple périp-
Mazarakis-Ainian 1997.fig. 459.
tère ne fut envisagé dans l'île avant l'arr ivée des 1
Romains. 1
Entre deux hauteurs de la Crète orientale,
dans la parti e nord de l'agora de Dréros, une rue
à degrés montait vers une terrasse où fut mis au
jour en 1935 un temple -oikos (7,20 x 10,90 m)
ouve rt au nord / nord -est, à proximité immédiate 1
1
d'un gro up e de pièces , peut -être d'habitation ou
de stockage. Implantés sur un terrain en pente,
ses murs en pierre calcaire renfermaient un foyer 1
rectangulaire (0,94 x 1,47 m) très légèrement 1
désaxé, encadré par deux co lonnes ou piliers en
bois; au fond, dans l'an gle sud-ouest de la salle, 1
un socle haut de 0,95 m portait des vases mêlés à 1
des terres cuites et, à sa gauche, devant un bassin
posé sur le sol pour faire office de table d'offran- 1
1
des, un autel rempli d'ossements et de cornes de
chevreaux serva it de support à des statues en 1
bronze martelé de la triade Apollon -Artémis- 1
Létô, dont le style autorise une datation de l'en-
semble (confirmée par celle des plus anciens
tessons) dans la seconde moiti é du Vill e siècle58.
La prem ière restitution proposée (fig. 76) s'inspi- 1
rait manife stement du modèle en terre cuite de
l'Héraion d'Argos : l'e ntr ée était placée face au 1
i
tradition syro-ph énicienn e, clairement percepti-
foyer, dont la fumée était évacuée par l'ouvertu re
h·iangulaire du toit à partie centrale très pentue,
'\ \ ___
_-_-_-_---
==~ i
60. L. PERNIER,Templi arcaici su!Ja
ble à travers certa ins traits peu bana ls des temples Même si ce type de couverture en bâtière n'était - --- - - -- - ·-·- - - - ·------- -·- - ·- ~ - - - ·- ·- ·-·- Pate la di Priniàs , AsAtene 1, 1914,
p. 18- 111; !o., AJA 38, 1934, p.
A et B: derri ère une baie d'entr ée sans fermeture pas inconnu en Crète, I. Beyer fut plus convain- 171- 177; voir aussi BEYER1976,
des offrandes étaient dépos ées devant le Tripilla~ cant en restituant un toit plat traditionne l, percé p. 2 1-42 et MAUWlrz 1981, p. 619-
Shrine. Toutefois, quelque s siècles plus tard, le 62 1. Reprise des fouilles : G. RIZZA,
d'un petit lantemeau 59 . En conserva nt un e entrée Priniàs, la città arcaica sulla Patela,
temp le C possédait un e porte à double battant et axiale (ce qui semb le être la règ le en Crète ), une grand bâtim ent rectangu laire à foyer cenh·al, Le temple A de Prinias est c~lèbre par son in La tranz_itione
da/ Miceneoal/'Alto
58. S. MARJNATOS, BCH 60, 1936, deux colonnes axiales à l'inté rieur, repr enant banquett e intérieure a finalement été replacée le remp lacé au Vil e siècle par un temp le A, consh·uit décor sculpté, non par son plan. A ce jour, dans Arcaismo,Dai pa/.aa.oalla città, Atti del
Conuegnointernaz.ionale,Roma 7988,
p. 214-256. Derni ère mise au point: ainsi un plan déj à visible au VIII e siècle à Dr éros, long du mur nord, dont l'épaisse ur à la base était à côté d'un édifice B lui aussi orienté vers l'est le monde grec, c'est le plus ancien qui soit aussi Rom e 1991, p. 33 1-347; L. VANCE
M. d'ACUNTO,Il tempio di Dreros: et qui a perdur é avec des variantes. Cet oikos supérieure à celle des autres (fig. 77).
il cuita e la « cucina de l sacrificio», (fig. 78). Ces bâtiments A et B ont été publiés h·ès richement orn é, alors même que les temp les WATROUS, Crete and Egypt..., Post-
basique - dont la façade est normal ement fermée, crétois sont et resteront toujours très sobres. Le Minoan Crete,Proceedingsof the First
ArchStorAnt9- 10, 2002-2003, p. 9-62. Au centre de la Crète, à Prinias - l'a ntiqu e tôt, mais les fouilles sur ce platea u ont repris Colloquiumon Post-MinoanCrete,
59, BEYER1976, p. 13-20; plutôt que muni e d'un por che à un e ou deux ~/ ~énia -, un lieu de culte minoen fut réocc upé réce mm ent, afin de pouvoir préciser certa ins style de ce décor, qui h·ahit un e influen ce venue UniuersityCollegeLondon, 7995, BSA
MAZARAKJS AlNIAN 1997, p. 2 16-218. colonn es in antis - peut être augm enté d'un vesti- a I epoque géométriq ue et au vme siècle par un points 60 . de Syrie du Nord, fonde la date attribuée au Studies2, 1998, p. 75-79.
\
Banc 10,15 m). Enfin, le schéma rectanguJai re simple
,.._
<X)
visible à Dr éros et dans Komm os C fut conservé
"' Stat ue
dans le temp le tarda-hellénistique d'As clépios à
Drai n
Lissas (fig. 80), sans foye r centra l mais toujours
-f+,+,+
--1-- -+- --+- --+- --+- -
avec des banqu ettes intérieu res 6 ·1. Ce type de plan
était aussi appr écié non loin de la Crète, sur une
r------ 10 .3 1 -----.!
terrasse de la colline de Koukoun ariès à Pai·os où
61. V. LA ROSA, Per la Feslos di età
~ S .OO IOO OM des banquettes longent la face interne des ~ur s
o~
.G~
.Ï~sta-;s~:W~G:--~0~
.19~9~5~---• 1 · ·
arcaica,Studi in memoria di d'un temp le d 'Athéna : daté par la stra tigraphie
L. Guerrinz;Studi miscellanei 30 des ann ées 700, c'ét ait un oikos recta ngulaire (ca
Rome 1993, p. 63-8Z '
80
62. MAZARA KJS AlNIAN 1997,
6,40 x 9,50 m) à toit plat, soutenu pai· deux colon-
p. 224-22 6. nes dans l'axe d' une large porte65. fig. 69, et temp le d'Apo llon à Naxos, fig. 81), soit anciens, avant tout par Homère qui, dan s l'Iliade
63. A. CAMBITOGLOU Zagora
templ e A : un p eu avant ou apr ès 625. La des lieux où l'e spa ce au sol était mesuré), voire (XX III , 124), a décrit le bûch er funéraire de
Andro s, Archaeology23, 1970, 303-p. Proportions et divi sions parti culi èr es 6 x Il (temple sud de Kalapodi, templ e d'Athéna Patr ocle comm e « mesurant cent pi eds dans un senset
309 ; M,\ZARAKJ S AINIAN 1997 compl exité des frises alliées à des rond es-bosses a
p. 171- 172. ' suscité plusieurs essais de restitution, mais il est à Kart haia, premier Apo llon ion de Cyr ène), le dans l'autre». Mais l'app ellation est pur ement
64. P. DUCREY, 0 . PICARD, BCH 94 très prob able qu'un e des frises courait à la base Périptères ou non, les gra nd s temp les tout comb iné avec des propor tions tourn an t mod erne dan s presque toutes les pub lications où
1970, p. 56 7-590; SHAW2000, , archaïqu es étaient en général nettement moins autour de 1 : 2. Il n'e n rest e p as moins que l'al- le mot app araît68 , et seul l'un des plu s anciens
p . 702-703 . des mur s, en plu s de celle qui les couronn e.
larges que longs (avec des pro portio ns de 3 : 8, ou longement et l'é troitesse, qui facilitent aussi la monum ents de !'Acropo le d'Athènes est attesté
I, li culto di Atena a
65. D. SCHILARD
Comm e à Dr éros, ce templ e était couvert d'un
toit plat sur un e cella rectangul aire, don t le foyer au moms de 2 : 5), sur tout lorsque leur façade pose d 'un e ch arpe nt e simp le, éventu ellement épigr aphiqu ement comm e hécatompédon, dan s
Koukoun aries..., in Le Cicladi e il d'ent · farmait
• · un por che encadr é par des murs
mo11doegeo, Seminario di studi, Roma c~ntra! était flanqu é de deux colonn es ou poteaux _ ree sans supp orts int ern es, sont des signes indubit a- cette Hekatompedon-Inschrift (IG 13, 4) très lacu-
lateraux 66 C t
7992 , Rome 1996 , p. 42 et suiv.
desaxes ; des restes de blocs en calcaire font resti- _ . _ · er es, un nombr e non négligeab le de bles d'archaïsme, comm e nous avons pu le cons- naire, aussi délicate à interpr éter qu'à dater 69 : il
66. D RERUP 1969, type dit pen pteres fut proj eté dan s la second e moitié du tater à maintes reprises. se pourrait que le mot désigne ici non un bâti-
Antenlanghaus. tuer un _ba~c le long du côté sud -ouest. I. Beyer
avait reJete la proposition faite par Pernier, à vi• siècle et autour de 500 sur un plan rama ssé67 Plusieurs tem ples archaïqu es passent aussi ment compl et, mais l'espace de la cella dans le 68. R. T ô LLE- KASTENBEIN, jd/ 108,
67. W. WüRSTER, Dor ische 1993, p. 43 et suiv.
d'où une périStasis de 6 x 12 colonn es («VieW: pour êti·e longs de 100 pieds. Très pri sé des Pré-Parthénon, en cours de construction au début
Peripteraltemp el mit gedrungenem parti: _des maigres restes d'un e dalle, de replacer templ 69. G. NEMETH, j d/ 108, 1993, p. 76-
Grund riss, AA 1973, p. 200-2 1I. un pilier en travers de l'e ntrée du p ronaos (fig. 79), , _e » d'A th ena
- p o Iias su r !'Acro pole
archéologu es, le term e Hécatomp édon était au du v• siècle (infra, p . 84). 8 1; trad. da ns H OLTZMANN2003,
d A th enes, second temple d'Ap haia à Égin e, cont raire rare ment empl oy é p ar les auteur s p. 85-87.
68 ARCHITECTURE RELIGIEUS E
3, I1ÉVOLUTION DES TEMPLES GRECS 69
3-4.5~
1 1 1 1 1 1 7 1 1
Palatine à Métaponte. Mai_ssi la fond ation plane
1 1 1 Il 1 7 7 I' 1 1 1 1 1 I
/
1 1 1 1 1 en face de l' Artémision d'Ephèse fait penser à un
'·"'
l'---'
/,~
\ I
./ o.9f:t!.
\
\
/ '
) \
I
\
(
\ ) ) 1() I'---'
hécatompédon,avec sa surface de 33 x 16 m envi-
~ ron (fig. 42), il s'agit bien plus probab leme nt, à cet
en dro it, de l'autel du premier diptère que d'un
r--.. ~I ,,----.. templ e archaïque, qui sera it orien té au sud 73.
'---' ~I â
n u
'----' Quelques autres exemp les po ur raient être
! g1 r--.. '·" A § ln 10 lo.3,. 0~
~' ~ avancés - dont le premier O lympieio n d'Athè nes
~
Ir-- (fig. 70), qui présente, non pas une longueur, ma is
1- '·"' ~ Ir ·~
u
0.73 1 . .,
3 :
'<:
Ir--
I'-..-,
tectes grecs des temps arc haïque et classiqu e po ur
les spécu lations mathématiques et pour la valeur
1-
~
~
irt--- ~.~
~ g1 ''r
l o.eM1/o
.,~
I"---'
'·~ IL
I"---' ~
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!'----' n r-1,
'----' §
1-
symbolique des nombres.
Dans la pratique, l'a llongement de n ombreux
'
'-.l., 0,61 0.61 0.67
•.~ il 087 067 .. ,
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templ es archaïques est en partie dû à la pr ésence
d'un adyton, littéra lement: « le lieu où l'on ne se
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glisse pas». Les arc héo logues ont cou tume de
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désigner par ce terme une pièce située au fond
d'un temp le, à laquelle seuls les desserva nts du
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culte peuve nt accéder, normaleme nt en passa nt
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Coupe longitudinale restituée, - .- .. · -·
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montra nt I' adyton. État du 1v" s.
D'après B. H. Hill, The Temple of !
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1
1
Zeus at Nemea, 1966, pl. VIII.
~- -&._.~- - ,_
-
Fig. 86. Brauron, te mple d'Artémis.
Plans des état s restitué et fouillé.
Il
Début du v• s. Dessin 1.Travlos !
dans Neu e Forschungen 1976, 1 1 ~ I - '1
p. 203.
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puis, au IV 0 siècle, dans les temples d'Ar témis à
Hal ai Arap hénidès et d 'A pollon Pythi en à
Ikaria 78), en Béotie (dans le templ e archaïque
adyton et un opisthodome (fig. 72), mai s au tour-
nant des ann ées 500, le temp le d'H éraclès à
Agrigente fut le premier, en Occident , à substi-
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lii
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-. d'Arté mis à Aulis), en Locrid e (au v• siècle, dans tuer un opisthodome à l' adyton traditionn el.
1
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le grand périptè re d'Apo llon à Kalapodi, avec un
opisthodome en plus de l' adyton), en Pho cide
C'é tait bien là un e étape. Car c'est sans
cont este la concurrence de l'opisthodom e -
1
1
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(templ e d'A pollon à Delphes), en Épir e (templ e
oraculaire de Dodone, templ e de Spathari 79), en
pouvant également conserver des archives, un
trésor, ou même servir de banque - qui entraîna
1
1 1~
: Th essalie (templ e d' Apoll on à Mitrop olis). S'il est la rar éfaction de l' adyton dans le monde grec.
( ·- resté rare en Asie Min eure, les habitants des îles Comme l'adyton, l'opisthodome a lui aussi souf-
•••• 1
1
Il
~
•
l'appr éciaient. À l'éta t IV du templ e de Dionysos
à Yria et à celui d'Athén a à Koukoun ariès de
Paros, accru au 1v 0 siècle d'un adyton, il faut main-
tenant adjoindr e un templ e archaïqu e fouillé à
fert, à partir du rve siècle, de la tendance gén érale
au raccour cissement des temples (irifra,p. 96). S'il
a surv écu, il ne repr ésente alors que la rénovation
d'un état ancien (dans la pha se hellénistiqu e de
0
10 l'Olympi eion d'Ath ènes), quand il n'a pas été
20 1. T .
Kythnos, dont les offran des pr écieuses accro-
M 19-7 4 chées aux mur s ou ran gées sur des étagères de am énag é dan s un bâtiment cultuel lié à des
78. T RAVLOS1988, p. 85-89 (!k a ria,
l' adyton80 pro uvent, s'il le fallait encore, que cette mystères, comm e l'Anaktoron de Samothrac e auj. Di o nysos ), 2 11-215 (H alai
86
pièce d'accès réservé avait prin cipalement un e (irifra,p. 242). Ar aph énid ès, auj. Lo ulsa ), 4 6-477
fonction de dépôt ou de « trésor ». Enfin , les cons- (H alai Ai x onidè s, auj . Vo uli agm éni).
tructeurs d'Itali e du Sud et de Sicile avaient pr évu 79. E .-L. SCHWANDNER, Sp àth ari,
selon Pausanias (VII 27, 2), dans le templ e
~' Afüéna construit « le long de la route qui mène Même s'il est effectivement très pr ésent dans à maintes repri ses un adyton, dan s des temp les qui 2. L'époqueclassique Saule und Gebiilk 1996 , p. 4 8-55 .
80. ArchaeologicalRep ortsfor 2002-
le Péloponn èse, auqu e l se raccroc hent du pomt . vont de la fin du Vil e à la pr emière moiti é du 2003, Lo ndr es 2 00 3 , p. 75-76
a la ville de Pellène » : il cont enait une statu e attri-
de vue culturel aussi bien l'île d 'Égi ne (avec le ye siècle 81. Proj etée dan s un pr emier temp s avec (te mpl e d até du v 11' s. p ar
buée à Phidia s, en sorte que « les gens de Pellène A. Maza raki s Ain ian ).
premier
. templ e d'A p h aia
· ) que Cyrè ne (avec son un opisthodome, la «Basiliqu e» de Poséidonia Le canon dorique
disent aussi qu'il y a un adyton con sacré à Ath éna 81. S. K. THALMANN,The Adyton in
vieux
. temple d' Apo lion ), l' adyton n'est pas toute- (fig. 87) fut finalement construit e avec un adyton, À partir du deuxi ème quart du v• siècle, la
qui s'étend ju squ'aux profond eurs de la terr e e~ fois une excl · ·t · - ' uve the GreekTemples of South /ta/y and
' usivi e geographiqu e, Il se retro mais à l'inverse le gra nd templ e G de Sélinont e gro sse majorit é des temples doriques se ressem- Sicily, Di sse rta tion Berk e ley 1976.
que cet adyton est sous le socle de la statu e» (t;ad d ans toute la G ·· A .
CUF ). . rece, en ttiqu e (dans le dipt ère était bouclé au début par un adyton (comm e aux ble d'un e mani ère tout à fait frappante . Plusieurs 82 . M ERTENS1984; M. W.j o, ES,
tar d o-archaique d z spécialistes82 ont tenté d'exp liquer ces ressem- AJA 105, 20 01, p . 675-7 13 .
e eus 0 lympi en à Athèn es, le templ es C et F), qui fut ouv ert par la suite en api s-
72 ARCHITECTURE RELIGIEUSE
3. L'ÉVOLUTION DES TEMPLES GRECS 73
du kosmos (Kocrµoç), perçu comme le • mon
Fig. 88. Olympie. temple de Zeus. ordonné». de
Fig. 89. Poséidonia, temple de
Plan restitué. Dessin E. 0 st bY
d'après OlympiaIl, 1892.
Sur une crépishabituellement à trois d . Poséidon. Façade principale.
. egres Deuxième quart du ves. Envoi de
ces temp 1es d onques sont périptères '
, avec6 Rome d'H. Labrouste.
co lonnes en façade, co ntre 13 sur les longs - .
A- 1•· t- . 1 lia d 1.v1see
m eneur, a ce
. - cotes,
en trois nefspardeux
fines colonna des sur deux niveaux est en d .
ca ree
par un prona~set un opistho dome symétriques,de
d1mens1ons egales. Il est clair que l'opisthodom e
fut créé comme pendant exact du pronaos, ce •
lui permettra de supplanter progressivementq:
vieil adyton tout en co nservant ses fonction s
(supra, p. 73). on seulement ces pièces avantet
arrière sont toutes deux distyles in antis , mais l'en-
semble ne donne plus l'impression de flotter dans
la périslasis,car leurs antes sont alignéessurl'axe
de certaines colonnes, par exemple chaque
deuxième colonne à partir de l'angle sur lesfaça-
des du temple de Zeus à Olympie (fig. 88).Les
lignes des murs qui sépare nt la celladu pronaos et
de l'opisthodome ont également en relation
axiale avec des colonne de la galerie. Unepartie
de ce formules avait déjà été utilisée à l'âge
archaïque , dans le cadre d'une lente évolution:
vers 600 -590, la profondeur de l'opisthodomede
l' « Héraion » d'Olympie (fig. 64) était un peu
supérieure à ce lle du pronaos,les extrémités des l'ensembl e est stu qu é et peint suivant de s règ les deux espa ces, et par la manière dont le probl ème
longs murs de la cellaéta ient encore simplem ent également invariabl es, destiné es à marqu er les du triglyphe d'angle a été résolu: les entraxes tous
coffrées de planche protectrices, et c'est la saillie hori zontal es et les vertica les: sur un fond blanc égaux sont alliés à un e dilatation des deux m éto-
fo1mée par ce revêtement qui, traduite dansla les bandes rouges doivent contraster avec le bleu pes de l'entrecolonnement angulaire. Cette
pierre, est à l'origine des pilastres d'ante caract é- noir, qui est nécess airement la cou leur des trigly- option rare fut surto ut mise en pratique en
risés. Plus d'un siècle après ces tâtonnements, le ph es et des mutules. Occident, au lieu du rétrécissement des deux
projet architectural d'un temple suppose désor· Il n'y a pas lieu de s'é tendr e davant age sur le derniers entraxes, classique en métropol e.
mais la soumission à une série de conventions,de temple de Zeus à Olympie, bâti entre 472 et 456; Finalement, le temple le plus proche de l'é di-
règles (c'est le «canon» proprement dit) à la fo~ dans le pr écé dent tome de ce man uel nous avons fice d'Olympie est sans conteste celui élevé peu à
simples el cohérentes. Ce sont elles qui définis - montr é co mment il illu stre le canon dorique peu à Isthmia, après l'incend ie, vers 470-450, de
sent des rapports piivilégiés entre les différente s dep uis la publication des gran des fouilles alle- l'a ncien temple de Poséidon. Ayant d'a bord
parties el dimensions, unies dans l'adoptiond'un mand es, en 1892. En reva nch e, s'il est un fait conservé une seule colonnade axiale à l'intérieur ,
module de base. impor tant mi s en lumière depui s le derni er quart il reçut un e double colonnade à deux niveaux
ur le sty lobate, où chaque colonne est du x.xesiècle , c'est qu e l'application de ce cano n après un nouv el embrasement en 390 85 . Si cette
centrée sur une dalle, un temple doriquecano- n'a j am ais été aussi str icte qu'on a vo ulu le faire division de la cellaen trois nefs ne se retrouv e pa s
nique 83 doit avoir en principe des entraxeségaux. croire. En dépit de multiples et rée ls points dans le temple classique de Poséidon au cap
En élévation, les 20 cannelures à arêtes vivesdes comm un s, peu de temples sont vraiment du Sounion , c'est simpl eme nt en raison de la peti-
fûts se poursuivent jusqu'au collet du ch~piteau, même modèle que ce lui de Zeus à O lympie - qui, tesse de sa terrasse, qui a conduit à un plan
blances en supp osa nt que tous ces temples dont les filets ho rizo ntaux marquent le departde lui-même, ne connaissa it pas encore les entraxes resserré où des supports étaient facultatifs.
avaient été conçus à l'ai de d'un e sér ie de mani - l'échine de même haute ur que l'abaque au· standardi sés, pourtant déjà mis en œ uvre au !;architecte s'est alors contenté de reprendre les
pulation s prop ort ionn elles relative m ent simpl es, dessus. ' Dan s l'e nt ab lement, l'architrave lisse v1• siècle dans le péript ère d'O rchomèn e en proportions de l'é difice précédent, resté inachevé
porte une frise de métop es alternant avecdes Arcadi e. après un début de chantier vers la fin du
le module préa lablement défini pouvant être la
Bien qu 'é tant cern é de 6 x 13 co lonnes, le v i e siècle, où il éta it déjà entouré de 6 x 13 colon-
largeur du triglyph e, une valeur qui se retro uv e triglyphes, à raison d'un triglyphe par entre~olon;
neme nl el d'un autr e rigoureusement plaœdan Grand templ e d'A pollon à D élos n'es t qu'un ne s. Comme à Olympie, le nouveau templ e du
un peu partout dans l'é lévatio n de la façade
exe mpl e non canonique parmi d'a utr es . Au Sounion 86 (fig. 90) possède un pronaoset un opis-
co,mm e dans le plan. Bien sûr, il ex iste toujour s l'axe d 'u ne co lonn e (fig. 89), ce qui posaitu~
mom ent où les Élêe ns bâtissaient leur grand iose thodome sym étr iqu es, mai s ici l'espace entre la
des templ es qui n' entr ent pas dans un tel schém a prob lè m e aux angl es, réso lu d e d.iverses manie·
offrande à Zeus, les D éliens entamaient pour péristasiset les deux colonnes de l'opisthodom e
arithmétiqu e, mai s il est ind én iable que lorsque res. Sous la corniche débordante, les mutules,ces 84. Voir GD 13 et F. CüURBY,EAD
· de gout· Apo llon le seul péript ère de l'île sacrée, j amais est plu s profond qu e du côté du pronaos.
les multiple s calculs concor dent, tout es les parties plaques recta ngulair es ornées de rangees . 12, 193 1, p. 1-106; FRAISSE,LLiNAS
vraiment achevé, malgr é une reprise des travaux Aujourd'hui redressé sur son promontoir e 1995, p. 5 13-522 .
du templ e se répond ent. C'est par cette concor - Les doiv ent tout aussi impl acab lement êtreaxees
' - e une correspon· vers 300 84 . Il diffère surtout du temple d'O lympie rocheux, le temple de Poséidon au Sounion avait 85, E. GEBHARD,F. F. P. H EMANS,
danc e, qui fait apparaître l'harmo nie math éma - sur un triglyphe el un e me 1op , d été daté des an nées 440 par W. B. Dinsmoor 87 et
par les deux co lonn es du pronaos,qui n'ont pas le Hesperia 67, 1998, p. 1-15.
tique ju sque dan s les moindr es détai ls, que l'ar- danc e qui se retrouve d ans l'écartement es attiibuê au même conce pteur qu e l'H éphai steion . 86, GOETIE 2000, p. 26-3 1.
83. Analyse détaillée dan s le t. l
_ . . E fin en dessous même écarte m ent qu e celles de l'opisthodom e, par
de ce manuel : HEL~IANN2002 chitecte pou vait se targu er d'avo ir atteint la g argouilles leo nmes de 1a sima. n ' un e frise doriqu e continue qui court dans ces Din smoor pensait qu e cet architecte anonyme 87, DINSMOOR1950, p. 179- 182.
p. 124-130. , les des frontons,
symmetria. Le templ e est alors l' im age manif este des acrotères qui orne nt 1es ang
l
de ce temple sembl e avo ir été arrêté pendant la
guerre du Pélopon n èse (qui débuta en 431} et
repris ensuit e. En tout cas, le style de ses reliefs
rapp elle ceux du Parthéno n, dont il reproduit -- --~
aussi l'agencement int é1ieur malgré une cella ~·::'
étro ite, tout en se cont entant de dix-huit métopes
~
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N -•l,i"'
r!li._,ffi:
--- 38'
.---.---.---.-
•• 1
nes de s longs côtés. Mais au temple du Sounionle ____ _ 104 ' l 103 3t4'l --
pronaos et l'op isthodom e sont tout à fait symé-
triques, tandis qu e le pronaosde l'H éphaisteion est
plu s profond que l'op isthodom e, à l'inverse du
Némésion où fut conservée la vieille idée d'un
opisthodome un peu plus profond que le pronaos .
La même formu le se retro uve au temp le d'Athéna
à Prass idaki en Élide, qui avait lui aussi un prédé-
cesseur (fig. 16).
Dan s le secte ur rembla yé de Rhamnonte, ce
choix fut peut-être aussi motiv é par l'existence
d 'un petit temp le co nstruit après 480 pour
Thémis, en appar eil pol ygo nal lesb ien de calcaire
bleu (fig. 92 et pl. VII }, du même type oikosque le
temp le arc haïqu e de émésis, en pôros.Le grand
temple classique 89 se différencie par son marbre
d'origi n e local e, à l'except ion du toit en
Pentélique, et avant tout par les 6 x 12 colon~es
de sa p érista.sis,aux canne lures juste amorcees,
soit un plan court déjà connu au V ic siècle (supra,
p. 68) et finalement surpassé par le Métrôon
Fig. 90 . Sounion, colonnes redres- d'Olympie, qui reç ut vers 400 un e ga lerie rédui~e
sées du te mp le classique de
Poséidon.
à 6 x 11 colonnes. Dépourvu de co lonn ades mte-
rieures à cause de ses dim ensions restreintes
aurait ensuite pour suivi son œ uvr e avec le
(fig. 348), le Némés ion ne portait pas non plus de
pr emier état du temp le d'A rès sur l' Agora
sculp tures architectura les, au co ntrai re de
d'Athènes (infra, p. 109), et aurait terminé cette
l'H éraion classique d' Argos, auqu el l'architecte
série de temple s cousins avec celui de Némésis à
argien Eupolémos n'avait éga lement accor dé que
Rhamnonte , dan s les années 436 -432. Une
proposition qui laisse aujourd'hui sceptiqu e, car 6 x 12 colonn es90 - tant il est vrai que le plan
plusieurs traits distinctifs se manifestent dan s ces canoniq ue à 6 x 13 colonn es n'a pa s été réguliè-
architectures en marbre , même si toutes relèv ent rement repris dans le Péloponn èse après 450.
bien d'un esprit attique, ne serait-ce que par l'in- Terminé vers 400-390 par des entr ep reneurs qui
troduction de moulures ioniques et d'une frise pourrai ent bien être attiques, d' après leurs
ionique continue dans le pronaosde trois de ces marqu es gravées et les moulur es du déco r, en
88, TRAVLOS 1971, p. 26 1-273;
L AWRENCE 1996, p. 129- 133 . temples, qui ressemblent tous plu s ou moins au divers marbr es import és, le prin cipal temple
89. M. M. MILES, Hesp eria 58, 1989, Parthénon, mais avec des dimensions réduites d' Argos se pliait à des traditi ons à la fois attiques
p. 22 1 et suiv.; l'ET RAKOS 1999 , concrétisées dans les façad es hexa styles. et régionales. Sur un gros œ uvr e en pierres loca-
p. 220-246. Fig. 92 .
les, l'éléva tion aurait port é un e sér ie de grandes
Toujours dénommé Théseion dans l'urba -
90. Roux 196 1, p. 57-62; Ch. PFAFF, métopes sur les seules façades est et ouest (ce
Tl,e Argive HeraionI, Tl,e Arcl,itecture nisme moderne, à cause de la pré sence de Thésée
of tl,e ClassicalTemple of Hera,ASCS dans son décor sculpté , l'Héphaisteion (fig. 91 et serait l'unique templ e du Péloponn èse orné de
(Athènes ) 2003. cette façon), combinée à un e autr e série plus
211), qui abritait les statues d'Héphaistos et
petite sur les entab lements intern es de l'opistho-
••
. un - es [ er a plusieurs degrés en nombre du module par Mertens 1984,
p. 69.
~parrd , et a piristasis la plus courante est compo-
see. e 6 x 14 colonnes ' un chiffre tre·s rare en
•
Fig. 95. Agrigente, vue du temple
---------- )9,'-6
Grece propre, ~ù il est utilisé uniquement dans de la Concorde. Troisième quart du
v" siècle.
~es re~onstructions, en écho à un état anté-
neur (mfra, p. 79). La cellaà trois nefs générées
P;"' d eux c?lo~ades intérieures superposées
n emportera Jamats I adhésion; elle ne se voit que
~ans (~ te~pj~ dit de eptune (ou: de Poséidon}
• ••
a ~ose1dorna (fig. 89 et pl. II), celui qui reflète le
mi eux au deuxiè m e quart du V" siècle les tendan-
ces p éloponn és ienne s, par sa ressemb lance
mar_qu~e avec le templ e d e Zeu s à Olym pie, sans
les 10n1smes si fréquents en Occident. Ailleurs
que ce soit dans le temp le A de Sélinonte, ou dan~
le curieux temp le D de Métaponte 92, encore
pourvu de 8 x 20 co lonnes ioniq ues vers 470
(fig. 93 ), c'est la trad itionne lle abse nce de 94
78 ARCHITECTURE RELIGIEUSE
3. L'ÉVOLUTION DES TEMPLES GRECS 79
Fig. 9:ZA lipneics, 1emple d'A1l'é'1<!.
d 1 pB , S! 'Oe ~éé.13-
?iesI :It...'!Î0'.1
!ÎO, . 'e·s .!30. :::rwes (xe-ioos
-1990. ~~- 33 31 5 ~
(5,20 x 23,10 m) et sans trace de division interne, dance avec ceux du temple archaï que. Et si le
derrière une péristasisde 6 x 15 colonnes (fig. 97). dernier temple d'Athéna Aléa à Tégée a bénéficié
Dans le sanctuaire de Delph es s'exprimait aussi vers 3.J.5-335 d'une cella très innovante, sans
un sérieux conservatisme , qu 'il n'est pas néces- doute sous l'impulsion de Scopas, il n'en reste pas
saire de chercher à justifier par le cara ctère oracu- moins que les 6 x l.J. colonnes de son plan
laire du lieu, comme on l'a parfois écril Lorsque allongé , sur 19,16 x .J.7,52m relèvent aussi d'un
le temple d'Apollon eut à nouveau besoin d'être archaïsme, comme s'il fallait rappeler son pré dé-
reconstruit98, à partir du deuxième quart du cesseur de la fin du Yli e siècle99.
1v• siècle et jusque dans les ann ées 33 0, l'arclti- En Sicile, où les péristaseisclassiques dressent
tecte se contenta de repr endre les fondations de le plus souvent 6 x l.J.colonnes , le temp le d' Héra
l'édifice détruit, en prolongeant à peine son sékos à Sélinonte possédait vers .J.60une galerie de 6 x
déjà très élancé et sans l'aligner sur la position des 15 colonnes encore bien lourdes, autour d'une
98. Bo ~rnEL-\ER 1991, p. Jï7-182.
6 x 15 colonnes de la galerie (fig. 1-J.l). Seul le fine cella,qu.i aboutit à un adytondoublé d'un opis-
99. KlŒLL 1983, p. 226 -228;
profil de ses chapiteaux doriques porte bien la thodome (fig. 72 et p. 73), comme à Kalapodi à la N. j. NO!ù\ L-\S, The Temple of
marque du iv e siècle, alors que les proportions même période. Il est vrai qu'à Sélinonte nous Athena Alea at Tegea, AJA 88, 1984,
avons également affaire à une reconstruction : le p. 169-194 .
des nouveaux fûts ont été calculées en correspon-
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temple d'Héra qui s'offre aujourd'hui aux touri s- pr évus dès l'o rigin e. L'hypo thèse est toutefois peu
te_s(pl. III ) représente une nouvelle phas e d'un prob able 102, connai ssant l'habitude grecque de
ozkosEl, élevé dans la première moitié du v1• frure avan cer les chan tiers par à coup s, ainsi que
siècle, et dont les dimensions coïncident avec les disparit és frappant es entre le groupe formé
celles de la cellade l'état E3100_
p~ le Parth énon et les Prop ylées d'un e par~
Les temples ioniques d 'Occident ne se l'Er echth eion et le templ e d'Ath éna Nikè d'autre
t~naient pas en retrait du mouvement. À Lacres part. De tout e façon , même si Périclès était
Epizéphyri enne, celui du lieu-dit Marasà, qui doit membr e de plu sieur s commi ssions architectura-
dater du troisième quart du ye siècle d'apr ès ses les, sa mort en 429 a entr aîné la dispersion de sa
scul_p~res et ses motifs décoratifs , a pourtant été gard e rappro chée d'arti stes et d'amis, parmi
resti~e avec une péristasisde 6 x 17 fûts (fig. 98), lesquels Phidi as, qui avait peut être déj à quitté
ou meme en dernier lieu de 7 x 17 colonne sl0J.
!'Acrop ole en 438 . Même si quelques interrup-
tion s et retard s sont intervenu s, l'impulsion avait
Les réalisations athéniennes: été donn ée avec assez de force pour que les
le P~rthénon, le temple d'Athéna Nikè travaux fussent pour suivis malgr é tout, l'ordre
et l'Erechtheion doriqu e et sa rigueur cédant cette fois la place au
Fig. 99. Athènes, l'entrée de
mani érism e ioniqu e. !'Acropole en 1861, avec les
L'ensemble élevé sur l' Acropo le d'Athènes
En réalité, ce qui unit tous ces édifices c'est Propylées éventrés, le temple de
dans la seconde moitié du y e siècle continu e à
qu:aucun n'a surgi tel qu el de l'e sprit d'un 'génie Parth énon un troisième templ e, qui succéda it à longu eur à la crépislaissent supposer 12 ou 13 Nikè remonté, et des constructions
bon _droit d'êt;e c~nsidéré comme la réussite postérieures. Envoi de Rome de
creat eur. Tous sont des reconstruction s inscrites un premier péript ère en pôros, appe lé par les lourd es colonne s, contre 6 en façade, sommées de
su~re1:1e de I architecture grecque classique , L. Boitte.
s~ns surpris e dans la continuit é, pour /emplacer archéologu es allemands Urparthenon («Parthénon chapit eaux en galette; des métopes en marbre de
grace ~ la perfection de son travail et la qualité de
d autr es monuments qui, ju geait-on , ne pouvaient primitif ») ou encore Architektur H (d'après l'ini- !'Hy mette, décorées ou nues, garnissaient soit le
son decor sculpt é, alliées à des proportions idéa-
pas totalem ent disparaîtr e. Le réex amen minu- tiale du mot Hécatompédon), et plus récemment à pourtour du bâtiment, soit son pronaosseulement.
les. Le~ _quatre monuments qui appartiennent à
tieux des nombr eux bloc s trouv és au XIXe siècle un autr e, dénomm é « Pré-Pru·thénon » (fig. 100). Au-dessus des frontons aux couleurs crues, occu-
cette penode se répondent aujourd'hui encore sur
~ans les prem ières fouil1es de !'Acropole a permis Le premier état du Pré-Parth énon fut détruit alors pés par des compositions léonines encadrées de
le pla~eau rocheux. Une fois que Cimon avait fait
a Manolis Korrès de pr ésenter dans les dernières qu'il venait ju ste d'être amorc é, et son second état serpe nts, la sima, terminée par des volutes aux
apla~rr et agrand ir le terrain, le stratège Périclès -
:nné es du xx• siècle un tableau très plausib le des avait adopt é le marbre pent élique - c'était une angles, était aussi en marbre de !'Hymette .
plu sieurs sources écrites donn ent son nom - . _
100. GULLINI 1985, p. 431 et
·t - reus etats successifs des temples d'Athéna , sur le lieu grand e et imp ortante nouveaut é, favorisée par la Afin de faire pièce à cette « Architecture H »,
s1 a « pr~pos er au peuple de grands projets de
pl. Il -III. du Parthénon péricléen et au nord de celui-cii03. proximité de ces carrières très productives. les fils de Pisistrate auraient fait construire plus au
construct10n, et les plans d'ouvrag es dont l'exécu-
101. CüSTABILE1997. Le dossier était extraordinairement embrou illé Des blocs dispersés d'architecture et de sculp- nord , dans la seconde moitié du v1• siècle, un
tion ferait intervenir tous les métiers et exigerait
102. G. ZINSERLING,Perikles- ~ar des fouilles à la manière ancienne, dif-ficilesà ture, très majoritairement en pôros,ont été rassem- autre bâtiment en pôros pour Athéna Polias,
Parthenon-Phidias , BERGER 1984, beaucoup de temp s» (Plutarqu e, Vie de Périclès,
evaluer, qui plus est dans un terrain remb layé blés pour reconstituer le « Parthénon primitif». Il dénomm é le « Vieux temple » dans les inscrip -
p. 26-29. 12~13; trad. A.-M. Ozanam). Les détails du projet
avant d'.êlre_très encomb ré (fig. 99). Loin de clari- aurait été élevé dans le premier tiers du v1• siècle tions. Ses fondations sont toujours visibles au
103. M. K üRR.È S dan s ECONOMAKIS qm proc èdent d'un rema rqu ab le calcul idéolo'.
1994, p. 37-48, et dans Kult und · terpre· tations
fier la situation , les m . contra d'1cto!feS
. - ou, plus probablement, a pu être dédié à centre du plateau (fig. 67 et 100) et le musée de
gigue et politiqu e pour la gloire d 'At hènes
Kultbauten 1997, p. 218-243. des archéologues n ' avaient· c,ait
• que la comp liquer
Athéna vers 566-565 , au moment de la réorgani- !'Acro pole conserve ses frontons sculptés dans le
H_OLTZM ANN 2003, p. 73-81, consi- r;stent flo~s, de sorte que nou s ne savo ns pas s'il d ava ntage Il fa t
dere toutefois cette thèse comme s agissait reellement d'un programme unitair e de .. · u ren d re 1ust1ce
. . a. Wilhelm
. sation des Panathénées -, là où se dresse mainte- marbr e de Pru·os, suivant une nouvelle mode.
Dorpfeld
p- . . po •
ur avoir 1e premier compris que Après 508, quand la démocratie fut instaur ée,
« non démontrée ».
longue haleine, où les quatre monuments étaien t nant le Parthénon péricléen, mais avec une orien-
encl es et ses amis avaient étab li sur le site du tation très légèrement différente. Ses ca 46 m de les travaux au gigantesque Olympi eion tyran-
82 ARCHITECTURE RELIGIEUSE
3. lJÉVOLUTION DES TEMPLES GRECS 83
Fig. 100. Athènes, Acropole. Plan
des états successifs des temples
d'Athéna.
< Fig. 101.Athènes, Acropole. Plans
superposés du Pré-Parthénon (en
noir) et du Parthénon (en grisé).
1. Emplacementde l'autel D'après B. H. Hill, AJA 1912, pl. 9.
d'Athéna,
2. Emplacement du temple Fig. 102. Athènes, Acropole. La
d'Athéna au v11•siècle, dévastation perse et l'incendie du
3. « Vieux temple" d'Athéna, Pré-Parthénon en 480. D'après
4 et 5. Érechtheion (deux états), M. Korrès, Vom Penteli zum
6. Emplacement du périptère Parthenon, 1992, p. 51.
archaïqueen pôros (« Architecture
Hll), .
7. Naïskoset autel d'Athéna Ergane
dans la galerie nord,
8. Emplacement du premier Pré-
Parthénon(vers 500),
9. Emplacement du second Pré-
Parthénon,
10. Parthénonde Périclès.
Remployés dans la muraille nord,
des tambours du Pré-Parthénonet
des architravesdu «Vieux temple"·
1
et dans la muraille sud, pièces 1
remployéesde I' « Architecture H "· r ----
1
nique furent arrêtês et le nouveau pouvoir voulut rent \'Acropole en 480, les 6 x 16 colonnesdela
sans doute lancer en compensation un grand périslasis du Pré -Parthénon étaient montées
proj et sur \'Acropo le, qui surpassât les deux jusqu'aux troisièmes tambours et le toichobate
temples antér ieurs. Le chantier du premier Pré - était en place (fig. 102). ne telle dévastation
Parth énon a dû commencer vers 500, selon devait rester inscrite dans la mémoire collective;
M. Korrès, en extrayant des pierres des mêmes c'est pourquoi des tambours et des piècesde la 106. De l'a bondant e bib liographie
carrières de pôrosqui avaient été auparavant solli - crépisde ce Pré-Parthénon, qui portent destraces sur l'architecture du Parthéno n on
d'incendie, ont été remployés de manièretrès retie ndra surtout F. PENROSE , The
citées pour l'O lympi eion. Mais la victoire de Princip/es of Athenian Arcl,itecture,
Mar athon ent raîna un e modification du projet, et visib le dans le mur nord de \'Acropole, avecdes Londr es 185 1, A. ÜRLANOOS , 'H
91 5
la restes del' «Architecture H »I0 . apx1reKTOVIKl/ TOÛFlap0evfi!VOÇ,
104. B. H. HILL, Th e Older si les dim ensions du nouveau templ e, hexasty le et 102 At hè nes 1977, el les mu ltip les co ntri -
so Après de lo ngu es années tournée~ versce
se Parthenon , AJA 16, 1912, pl. 9. non octasty le comm e l'Olympieion, furent un butio ns de M. Korrès à l'occas ion de
105. M. KORRES,FromPenleliconlo peu réduit es {23,60 x 66,90 m , co ntr e 3 1,30 x passé tragique, il fallait pouvoir manifesterde la res tauration du monum ent,
92 menti onn ées dan s l'exce llente
thePartheno14Athènes 1995. Sur les manière éclatante et durabl e la puissanceretrou·
93 pa'.ticularités de ce rempl oi, d'e sprit
76,80 m dans la première phas e), il fut désormais Le Parthénon 106 pas se d e n os jour s pour « le tecture des Cyclades 107, et il constitue un « trésor » synth èse de HOLTZMANN 2003. Voir
19 matérialisé dans le marbr e pent élique 10·1 (fig. 101). vée d'Athènes. Alimentés par les fonds lespl~ surd im ensionné plutôt qu 'un temp le propr em ent surtout , dans TOURNIKIOTIS 1994 , les
1deologique plutôt qu'économique, templ e gr ec» par exce llen ce, alors qu 'il n'es t p. 56-97 et 137-167.
A,. v01r R. D1 CESARE , La storia mu rata, variés les travaux au Parthénon ont été lanc es
19
Il est probab le que c'est T hémistocle qui, inqui et gu ère ca noniqu e, ni m ême co mpl ètem ent dit (infra, p. 118). Il est clair qu 'Ictinos , son prin -
Note sui significato del riutilizzo di en 447, so it très peu de temps après la paix 107. H ELLMANN2002, p. 179-18 1.
94 materiali architettonici nel mura di
devant la menace perse, décida la suspe nsion du doriqu e. Ses par ties h au tes sont animées d e cipal arch itecte, n 'a j amai s vo ulu s'é loign er de la Pour les « raffinements » du
13• cinta dell'Acropoli di Atene, chant ier pour donner la ptiorité à la flott e et à conclue avec les Perses. nombr eux ioni sm es p eut -être hérit és de l'archi - trad ition : tout comme celles du Télèstériond'É leu- Parthéno n , vo ir ibid., p . 187-191.
NumAn tCl 33, 2004, p. 99-134. l'archit ectu re défensive. Quand les Per ses ravagè-
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un aute l rond. Et pu isqu'il fallait abso lum ent petits côtés, ajout ées aux trente deux métopes doivent correspo ndr e, à l'intérieur d'un mur de
éviter que le naossemb le trop étro it pour la statue décor ées sur chaque long côt é. péribole au tracé gross ièreme nt trapézoïdal , et
d'Athéna , le Parth énon était plus large que tous D 'apr ès ses compt es de construct ion, conser- non loin de deux petits autels monolith es, les
les temple s constru its à la même époqu e, grâce à vés sm un tota l de 15 ann ées, l'arc hitecture du restes d'un simpl e naïskoslargement ouvert, à assi-
huit colonnes serrées sur les front s est et ouest, Part h énon fut achev ée e n 438-437, quand ses d'orth ostates en pôros autour de la base,
contre dix-sept sur les long s côtés. Assuréme nt, Mn ésiclès mit en rout e les nouv eaux Prop ylées, et conservée in situ, de la vieille statue que les
les proportions devenaient ainsi canoniqu es (n: il fallut attendr e ju squ'en 433-432 pour qu'elle fût Athéniens avaient emportée en fuyant l'ava nce
2n + 1). Mais , comm e les façades octasty les des
comp létée par la scu lptur e. Même si celle-ci est perse (fig. 107 et 169). La régularisation de la
gran ds templ es antérieurs de Zeus à Athènes et à
absente des Prop ylées (fig. 106 et infra.,p. 182- terrasse qui suivit, en coupant l'aile droit e des
Cyrène, celles du Parthénon sont surtout à l'un is-
183), ce monument participe du même esprit que Propy lées de Mnés iclès, ne permettait pas de
son des dipt ères ioniens, à un moment où la
le Parth énon , par son amp leur, par les propor- dégager suffisamm ent de place sur le bastion
norme , pour les templ es doriqu es du contin ent,
tions des colonnes et par l'intégration des deux pour un temp le périptère, d'où le choix du plan
s'inscrit dan s un e façade hexasty le - un e norme
ordr es, enfin par son ori entation, puisque son axe amphipro style, manifestement très à la mode en
néanmoins appliqu ée pour les colonnades du
médian a été calc ulé pour être parallèle à celui du Attique dans la seco nd e moitié du v• siècle. Alors
pronaoset de l'opisthodom e du Parth énon . Parth énon. que des templ es arc haïqu es autr efois restitués
Le Parthénon est le seul édifice doriqu e où la
Sur un e ava ncée à droite de ces Propylées, amphiprosty les - celui d'A rtém is Knak éatis pr ès
sculptur e - la statue d'Athéna dan s la cella
d'où la vue s'étendait vers la mer, le sanctuaire de Tégée, ou celui d'Athéna à Lindos - sont
comme le décor extérieur - tient un e place tell~
d'Athéna Nikè (« la victo ire») avait été reconstruit aujourd'hui considérés par les spécialistes comm e
que le plan et l'élévation du monum ent ont été
dans la foulée des éd ifices voisins. I. Mark a prostyles, ce plan équip e trois beaux cousins
calculés en fonction des rond es bosses et des
exposé de façon convaincante comme nt le attiques du dern ier temp le de Nikè, tou s en
reliefs (fig. 105). Cette profond e union de l'archi-
temple amp hip rosty le, qui vient de bénéficier au marbre pentélique . Il n'e n sub siste que de maig -
tecture et de la sculptur e perm et de comprendre
tomnant de notre xx1• siècle d'une troisième res traces, mai s ils sont de propo rtion s semblabl es
de petites irrégularités dan s la crépisainsi que des
légères différ ences entre les porch es est et
anasty lose, représenta it le quatrième état d'un à celui de l'Acro pole 113, et les bases des colonnes
107
110 sanctuaire déjà bien fréquenté dans sa première de ces quatr e temples ioniqu es tétrastyles sont
ouest , et c'est pendant la pha se finale qu'il fut
ph ase, vers le milieu du v 1• siècle 112 . Après la très proch es des bases de l'É rechth eion, qui enca-
décidé d'amplifi er la part du décor sculpt é, en
110. M. KORRES, Der Plan de s destruction , par les Perses, d'un pr emier autel et drent si éléga mm ent un e scotie entr e deux tore s. les ann ées 435-430 115 . Commencé dan s les 113. M. KORRES, Ein Beitrag zur
Parth enon, AM 109, 1994, p. 53- 120. élargissant un peu le pronaos pour remplacer la Kenntni s der attisc h-ioni schen
d'un abri à pot eaux de bois pour la statu e de Le plus ancien pourrait être le naos dédié à années 424-423, après l'interruption du chantier Arc hit ektur, Siiule und Gebiilk 1996,
111. S. A. POPE, Financing and frise de métopes nu es et de triglyphes, initiale-
culte, le hiéron survéc ut avec un autel en matériau Artémis Agrotéra au bord de l'Ilissos, au sud de des Propylées , et terminé vers 418, si l'on consi- p. 90- 113.
Design , the Deve lopm ent of the ment pr évue sur les deux petit s côtés du sèkos,par
Pa rth enon Program and the fragile et ne fut pas réaménagé ava nt le milieu du l'Olympi eion. Transformé en église, mais pr esque dère ses pro cédés techniques semblables à ceux 114. TRAVLOS1971, p. 112- 120;
un e longue frise ioniqu e, jugée plu s apte à célé- GRUBEN200 1, p. 202.
Parth e non Buildin g Accounts ,
brer la gloire d'une cité hégémonique. Cette frise
v • siècle, dat e très probabl e du décret JG, I3 35, entièrement détruit dès 1778, il est connu par les de l'Érecht heion 116 et le style à coup sûr postpar -
MiscellaneaMediterranea,R. Ross 115. M ARK 1993, p. 82 et 84.
qui confia it à l'a rchit ecte Callicratès la respo nsa· dessins assez pr écis de Jam es Stua rt 114, par thénonien de ses reliefs, le temple amph iprostyle
H OLLOWAYéd. , Pro vidence 2000, des Panath énées, qui supposait la mise à disposi- 116. A. ÜRL<\NDOS,No uvelles obser-
p. 61-69.
tion de fonds supp lémentair es 111, est venu e
bilité de clôtur er le sanc tuaire, d'y mettre des quelques blo cs en relief de sa frise en marbre de de Nikè est un peu plus court que celui installé
vatio ns sur la construction du te mple
112. MARK 1993. port es et, surtout, de constru ire un « temp le et un Paros et par la céra miqu e recueillie pr ès de ses près de l'Ilissos, car il a été privé non seulement d 'Ath éna N iké, BCH7l -72, 1947-
comp léter les quatorz e métop es réalisées sur les
aute l en pierre ». C'est à cette pha se III que fondations, qui suggère un e mise en plac e dans de pronaos mais aussi d'opistho dome , pendant 1948, p. 38.
88 ARCHITECTURE RELIGIEUSE
·3. L'ÉVOLUTION DES TEMPLES GRECS 89
ces orientales se juxtaposaient au style grec.
Précédant quelques édifices hellénistiques de ce Fig. 109. Sidon, sanctua ire
d'Echmoun. Plan du podium avec
r- --------- 1
type (infra, p. 99), un temp le-tombeau amphi- l'emplacement des temples ancien
' '' pro style tétrastyle fut constr uit vers 370-350à et nouveau, un autel et le propylon;
Limyra en Lycie (fig. 391), à peu à la même date coupe sur le nouveau temple et
face interne du propylon.
que le temple du sanct u aire phénicien Éch. 1:400 . D'après R. Stucky,
d'Echmoun, à Sidon 12 1 (fig. 109). Alors qu'à l'in- -- 1·-~ ZOPV2002, p. 81 et 83.
0 0
térieur de la cella carrée quatre colonnes se 1
situaient à l'évidence dans la traditio n assyrienne, 010
par leurs bases à gros tore et leurs chapiteaux à
têtes de taureaux opposées, les quatre chapiteaux
ioniques des façades arboraient le même collier
d' anthémion (avSɵwv) qu 'à l'Ér echtheion, sous
un e sima à palmettes et rinceaux . 1- 0
Dernier édifice postpéricléen de !'Acropole,
0
l'Érechtheion a dû être mis en chantier près de la
muraill e nord vers 422 (d' ap rès les sources écri-
tes). Il fut arrêt é en 413 après la défaite des
Athéniens en Sicile, puis terminé de 409 à 406
environ 122 • C'est à la fois le plus traditionnel et le
plus original de cet ensemble, car il devait réunir
plusieurs cultes appart enant aux ongmes
Fig. 108. Athènes, Acropole. Le
sanctuaire d'Athéna Nikè et l'aile
sud-ouest des propylées, à la fin du
vesiècle. Restitution de Mark 1993,
que sa cella,qui mesure à peine 3,78 x 4,15 m,
n'est ferm ée que par trois grilles accrochées aux
pilastres d'ante et à deux piliers médians, pour
mythiques d 'Athènes, établis dans ce secteur, e~
en même temps , remplacer le « Vieux temple»
archaïque d'Athéna Polias. Les textes anciens ne
l'appe llent d'ailleurs que très rarement et juste sur
IJ
fig. 17.
mieux laisser mettre en lumi ère la statue de culte le tard Érechtheion («maison d'Érechthée »).Son
(fig. 108). Plusieur s blocs de deux temples amphi- nom classique et officiel était bien « temple
prostyles qui se dressaient un p eu plus loin, d'Ath éna Polias» ou « templ e dan s lequel se
respectivement sur l' Aréopage et dan s le secteur trouve l'antique statue », tandis que sa tribune
d'Arnbélokipi , ont été découverts, parmi lesquels
·~ ~ l
dominée par des car yatides s'app uie sur les 1 __
de superbes chapiteaux angulair es, nécessaires
sur ce genre de façade. Monté lui aussi en marbr e
fondations du « Vieux temple », une position -
concrètement symbo liqu e. Il se distingue encore
pentélique, en utilisant le même genre de cram-
pons en doubl e T, le temple des Athéniens à
Délos con stitue un e variante originale et sans
lendemain de ce type, cette fois hexastyle, sur une
crépisà quatr e degr és : si son pronaoscomportait
quatre piliers , ouvrant sur un e vaste cella et rappe-
par une ornementation tout à fait raffinée, ajou-
tant des incrustations d 'or et de verres de couleur
à des frises de palmettes en couronne ment des
murs et des fûts, dans une sup erpos ition éblouis-
sante de moulures finement sculptées (fig. llO),
qui se pours uivent dan s toutes les parties de l'édi-
\c 111 1 1 17
111 1 1 1 Il Il
11 1 Il 11 1
\ 1
1 1 1 1
Il' 1 Il 7
11 Il 1
11 1 Ill Il
1111 1111 1
ll
.
(.J 1 11 11 111 1111 Il TI
lés sur la face arrière par quatr e pilastre s, l'ordre 'l Il 1 1
fice. Néanmoins, ce temple aux frontons vides ne 11 111 11 1
était ici dorique 117• Resté longtemp s méconnu, le ---.. 1 Il 11111 Il
connaissait pas d'a utr e scu lpture architecturale .! 111 1 1 1 1 Il
temple ioniqu e de Triptol ème dan s l'Éleusinion \ 111 1 1 1
qu'une frise de petits personnages en marbre Il I l 1 1
d'Athènes est désormais également restitué tétra - 111 1 1 Il
blanc (com me tout l'édi fice), détachée sur un 1
style amphiprostyle 118 •
fond en pierre bleu-no ir d'Éleusis. Il
Il paraît has ardeux de s'accroc her à l'hyp o-
Ayant souffert de multipl es dégra dations tout 7
thèse, encore très répandu e parmi les archéolo-
'
au long du xrx • siècle, il nous est parvenu en 1 1
117, F. COURBY, EAD 12, 1931, gues classiques, qui faisait de Callicratès un archi- L.C
mauvais état, vidé de tout son aménagement inté-
2< partie, et GD 12. tecte hor s pair , invent eur du plan
rieur, d'où l'importan ce des indications donn ées
118. M. MILES, The Athenian Agora amphiprostyle 119, en supp osa nt qu 'il l'a ur ait
XXXI , The City Eleusinion,Princeton par ses comptes de construction transcr its sur la
impo sé au temple des Athéniens à Délos, tout en
1998. pierre, et par la relation, même peu claire, de
collaborant au Parth énon de Phidias et en répa-
119, Comme le fait M. K O RRÈS dans ~ausanias, qui nous a aussi transm is le nom classique. Cette salle ava it été consacrée à Athéna appendice désaxé au sud , pour signaler la tombe
(entre autres ) Al9HNAI , an6 n/v rant une parti e de la muraille de !'Acropol e ...
Erechtheion (PériégèseI, 26, 5-27, 1). Le montage Poliaspour recevoir sa statue archaique en boi s du pr emier roi de ]'Attique , Kékrops ,_q~e- l'on
lda uuc,j enozr/ éwç u,jµepa , Athènes Peut-être invent é dan s les Cyclades - mai s la
2000, p. 2-45. sembl e pour le moin s comp lexe, lorsq u'on d'olivier, finalement déposée ici après avoir tran- disait située en ce lieu (infra, p. 277). Precede e au
restitution du templ e A de Paros, databl e par ses
120. G. GRUBE N, Der Burgtempe l regarde ses quatre faces tellement différentes, sité par une pièce du « Vieux temple » restée nord d'un por che ioniqu e, impressionnant par les
moulures des années 530-52 0, comm e amphi-
A von Paro s, AA 1982, p. 197-229. sou~ l'e ':1boîtement de plusieur s toits plus ou debout malgré les destructions perses, de sorte dim ensions de ses colonn es, l'entrée dans cette
prostyle hexasty le n' est pas assez assurée 120 -, ce
121. R. STUCKYet al., Das Eschmun- rr:01~s bien raccordés. Privé de tout pronaoset qu'elle avait longtemps pu servir au culte. La salle ouest se faisait par une porte haute de 4,88 m
Heiligtum von Sidon, Bâle 2005. plan est toujour s resté rare en Grèce, avant d' être
d opis tho~om e (fig. lll ), il compre nd d'abord partie orientale de l'Érec hth eion éta it séparée par (fig. 112), dont le décor fascinant a servi de
122. PATON , STEVENS 1927 ; exporté, sans dout e par ce qu'il était embl éma -
2003, p. 163- 175.
~ne salle a façade hexastyle prostyl e tour née vers un mur plein de la salle ouest, à laquelle la mod èle à un e foule d'architectes de notre temps ,
H OLTZMANN tique de la grécité, dans des zones où les influen-
1est, donc a prion comp arab le à un templ e très tribune des caryat ides était accroc hée tel un pour orner leurs propr es créations. Sa division en
90 ARCHITECTURE RELIGIEUSE
3. IJËVOLUTION DES TEMPLES GRECS 97
1).004
-
2 ,11• .....,.1. 212~
Fig. 111.Athènes, Érechtheion .
Plan restitué. D'aprèsTravlos 1971,
fig. 280.
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trois pièces a·es1 q1ùme h~"JX>Ùlêse de resrirurion mémoire do héros Éœœmée il3jia.p. - 1 - le
parmi d"autres:il est vrai que. calquéesur celle de smn-enir de sa dh-parition éœiE:~ gir&:eà.
la partie ouest du« \ïeux temple•. œne division une om-ermre carrée dam Jeum. a:Je pkfimd'..pe:ir
perme1 de suine les indications de Pansauia,. On où était passée. disait--on..lai furn:fœde Pœéidon..
assigne donc la pièce principale à raucel de L'emplzœmenr qn"elle avcit fr2ppéfuir mzrquf
~oséidon. maître initial de r Attique. associé à sur le dallage par mr amel cremc,. qrri Izissm
Erechthée. cinquième descendant de Kékropset entrevoir une crypte mmeus:e. C est ici,. dans leS"
peu à peu confondu avec lui. Les deux plus peti- profondeurs du rocher, où l'on pouvait égal~ment
tes, accolées, devaient contenir respectivement accéder depuis la pièce nord-oue& de l'Erech-
l'autel du héros Bourès (fils de Poséidon selon theion, qu'était tapi le grand serpen t d'Athéna, à
Hésiode, et ancêtre de la famille des Étéobouta- la fois gardien et, en quelque sorte, figuration du
des, qui avait le privilège d'exerce r la double héros Érichthonios ...
prêtrise d'Érechthée et d'Athéna ) et celui L'hypothèse d'un pré-Érechtheion , plusieurs
d'H éphaistos, qui importuna Athéna avant d'en- fois formulée, ne peut être acceptée sans restric-
gendrer l'enfant Érichthonios, élevé par Athéna tion , car l'agencement originel de ces cultes
et assimilé à Érechthée . Il de vient alors clair que ancestraux reste inconnu 123 et aucune informa-
la fonction du porche nord n'était pas seulement tion ne peut être tirée des blocs ou fragments de 123. Voir la propo sition de H URWIT
bâtiments antérieurs , réutilisés sans ordre dans les 1999, p. 145, et fig. 115.
te,e n 19 7, p. 22. esthétique, c'était aussi et d'a bord le lieu de
114
94 ARCHITECTURE RELIGIEUSE
3. lJÉVOLUTION DES TEMPLES GRECS 95
avant d'être tran sposée à la fin du 11• siècle en
i / ~o
Italie, où elle conn aîtra un certain succès, dans de
mu1tip - h os 129 .
. les ec
Les archéologues et les historiens se sont
Fig. 117 Létôo n, temple de Lét ô .
Plan rest itu é, avec la gr ille modu-
laire. Éch. 1:300 . Mi lieu du 11• s.
Dessin E. Hansen, RA 1991,
w~ p 335.
s plusieurs fois interr ogés sur les raisons de cet effa-
J/,f. l/f , 1/f, J/f ,
cement des grand s tem ples. Elles sont sans doute
d'abord politiques et sociales : à p artir du mom ent
~~~~~~~~~~~~~~~@~~ où la cité ne ressent ait plu s le besoin de man ifes-
··············
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ter sa cohésion par la constru ction de temp les
monumentaux, mais cherchait plutôt à asseoir
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--- cle ou d'éducation , et à procl amer sa puissance
par des mu railles aussi techniqu ement évoluées
qu'esthétiques, il était inévitable qu e l'architec-
ture religieuse entr ât dans un e ph ase de désaffec-
V. .' "
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tion. Ce phénomène est généra l et a fait passer au
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jü ngeren Artemision von Ephesos,
1972, p. 8 .
par apet sur lequel elles se dressent est perçu hellénistique grand temple de Gortys d'A rcadie 131, tous trois de ~ ~-- - - ·----,- - ·- -~ -
-
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comm e un podium qui les met en valeur, par sa peu postérieurs au temple prin cipal d'É pidaure. ,- -
hauteur qui atteint 1,77 m, alors qu'il matérialise Vers la fin du iv e siècle, l'op isthodome subsiste __ ,
- - -
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•
avant tout un abaton (infra,p. 178), dan s lequel les Le petit format encore dans le gra nd temple du sanctuaire de 129. Roux 196 1, p. 224-252; GROS
prêtres pouvaient tout de même entr er par un Trézène, avec des dim ensions très réduit es, mai s 1996, p. 131- 133.
escalier depui s la salle ouest. Désormai s l'espri t créat if n'a plu s guère cours. pour la première fois l'espace en tre le pronaos 130. Roux 196 1, p. 389 -39 1
(ra pp elle qu e ce p lan , qu i app araît à
Rien d'étonnant, donc , si le gros pro gramm e Pour les temples-oikos aussi bien que pour les distyle in antis et la péristasis est beaucoup p lus Cyrè n e dès le d ébut d u VI' s., n e
de conservation des monuments de !'Acrop ole a p érip tères, les Grecs para isse nt préférer les important que celui ménagé sur les auh·es faces, il 8 x 12 colonn es, un autre templ e ne possédait que d ev ien t co u ra nt qu 'a u IV' s.).
débu té en 1979 p ar le chantier de l'Érech- reco nstructions - à Thermo n, le temp le archaique atteint la valeur de deux entreco lonn ements, 6 x 9 colonnes, une proportion équivalente à 2: 3, 131. H. KNELL, Lep reo n, d er Temp e!
theion 126 . Le bâtiment avait été lourd ement fragi- d'Apollon fut alors refait tel un e copie archaisante contre un seul ailleurs 132 . No n loin de Stratos qui restait tout de même supérieure à celle du d er D em eter, AM98, 1983, p . 113-
147; Érétrie 2004, p. 190;
lisé par maintes interve ntions, surtout dans le (supra, p. 45), tandis qu'en Asie Mineure, les d'Aca.rnanie, où le templ e de Zeus s'e n tenait plan pra tiquement carré (8 x 10 m) adop té au R. Gi NOUVi:S,BCH 80, 1956,
porche nord et du côté de la tribu ne sud, privée diptères du v i e siècle ont ju ste été un peu agran- aussi, vers 330, à 6 x 11 colonn es {fig. 119), tout 1er siècle av. n. ère par le templ e nord de Kourno p . 105- 109 (Gort y s).
d'un e caryatide à la deman de de Lord Elgin, qui dis (fig. 116)-, ou encore les cop ies plus ou moins en conservant l'o pisthodome classiqu e, le templ e pr ès du Cap Ténare 136 . Cet oikos sans pronaos ni 132. WELTER 194 1, p. 37 et pl. 20.
fit aussi enlever la colonne de l'angle nord -est. fidèles de modèles du v e et sur tout du iv e siècle, d'Aphrodite à Kassopè n'al ignait qu e 6 x 10 opis thodome pourrait bien refléter des influences 133. F. CO URBY, C h. PICARD,
Cela s'est passé un siècle avant les restauration s Recherches archéologiques
à Stratos
souvent avec une légè re rédu clio n 127. Déj à prisées colonnes, pour un e cella limitée à 6,20 m de long venues de l'ouest de l'Adriatique, puisque les d'Acarnanie, Paris 1924 (à co mpl éter
effectuées par Nikolaos Balano s en prônant , avec au moment de l'a rchaïs me finissant, les propor- sur 4,60 m de large 133 . Il en allait de même au 6 x 7 colonn es qui le cernaient étaient apparem- avec la C hr oni qu e du B CH 125,
l'accor d des archéologues les plu s éminent s, des tions ramassées (supra, p. 68) l'e mp ortent mainte- temple d'Art émis Iôlkias à Démétrias, pourt ant ment de type toscan. 200 1, p . 888) ; W. H OEPFNER, Haus
méthodes qui allaient se révéler dévastatr ices und Stadt 1994 , p. 144- 145.
nant part out, d'o ù un e diminuti on du nomb re des plus vaste, mais de toute façon la Thessalie a Si les 6 x 8 colonn es ioniqu es et le plan égale-
pour les pierres. Tandi s que les p ittore sques 134. A. BATZIOU-EFSTATHIOU,
colonn es sur les longs côtés et, sur tout, la dispari- toujours eu tend ance à se distingu er, pui sque le ment presque carr é {20,07 x 23,39 m) du temple Dimitrias[en grec ], Ath èn es 200 1,
dessins des voyage urs du xv m • siècle montr ent tion pro gressive de l'o pisthodome, dans l'ordre vieux temple doriqu e de Ph ères fut rebâti vers de l'Héra cleion de Th asos 137 sont don c bien p. 30; E. 0 STBY, D er d orisch e
des personn ages ju chés entre deux koraiou dépla- dorique comm e dan s les form es ioniqu es 128. En 300 en lui acco rdant des dim ension s monum en- typiques de cette époque, l'adjonction d'un péris- Tem pe ! vo n Ph erai , OpAth 19, 1992,
p. 85- 113.
çant des morceaux à proxi mité (fig. 115), il n'es t même temp s, peut-être pour comp enser ce rétré- tales (14,44 x 30,73 m au stylob ate), derrière tyle à un simpl e oikos archaique, restauré par la 135. H abituellem en t rapp o rt ée à la
désorm ais plu s po ssible d'a dm irer que de loin cissement, on tente de mettre en valeur la façade 6 x 12 colonnes 134 • De l'a utr e côté de la mer Égée, suite, paraît exceptionn elle et ne peut s'expliquer fin du ure s., la co nstructio n
leur s moulages, si différents du patchwork des principale du temp le en l'éloigna nt du pronaos, les 6 x 11 colonn es doriques du temp le d'Ap ollon que par le remaniement compl et de ce sanctu aire, rho dienne a été res taurée de dive rses
mur s où les fragme nts antiqu es côtoient les blocs manières, vo ir en dernier lieu
alors que la face arrière de la cella est au contraire Pythien sur l'acrop ole de Rh odes entoura ient un e à la même date {fig. 254). Partout ailleurs, on avait W. H OEPFNER,Der Kolossvon Rhodos,
modern es. En ob servant la désolan te dégradat ion rapp rochée de la péristasis (fig. 117). Pour finir, la longue cellaprécédée d'un profo nd pronaos, et sur remarqu é que la suppr ession de la péristasisétait Mayen ce 2003, p . 34 et suiv. Pour le
126, ECONOMAK.1
S 1994, p. 136- 149 . des modèles derri ère un e vitre du mu sée voisin, péristasis ira même ju squ'à se coller aux mur s de un moyen simpl e pour construire des temples te mp le d e Perg am e, daté ve rs 270 :
127. Voir pa r ex . F. FELTEN,
l'acropole de Pergame, le tem ple d'Athéna Polias RADT 1999, p. 159-160.
le visiteur cont emp ora in ne peut ressen tir qu'une la cella en faisant disparaîtTe la galerie de circula- sans cesse plus petits. Même la Grèce d'Occident
G riec hi sch e H ei ligt üm er in helleni s- a dû se contenter de 6 x 10 colonn es 135 . La 136. Lo utsa: T RAVLOS1988, p. 211-
tischer Ze it, Fremde Zeiten 1996, t. 2, impr ession faussée - mais c'était le prix à payer tion ; cette formul e pseud o-périp tère fut inaugu- ne nou s a laissé que deux périptères post-clas-
propension au rétrécissem ent est parfois allée 213 ; Koum o: j. et F. E. WI NTER,
p. 139- 158. .pour la con servation de ce pur j oyau de l'archi- rée au templ e L d'Ép idaur e (fig. 25), qui ne siques, l'un à Taurom énion (un hexastyle néan- AJA 87, 1983, p. 3-10.
encore plus loin. À Loutsa en Atti que, alors que le
128. KNELL 1983 . tectur e grecqu e. mesure que 7,96 x 13,53 m aux sub struc tions, moins de bonn es dim ensions : 10,60 x 22,20 m) et 137. Roux 1979, p. 202-205.
lieu de culte le plus important é tait ento ur é de
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221.69
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l'~utre à ~rimisa , où . le temple archaïqu e d~ns le sanctuair e de Poséidon et d'Am phi trite à que les temples amphip rosty les sont toujour s mais aussi, peut-être, par référence au modèle
d Apollon , d abord en boi s, fut recon struit avec 8 Tenos, le templ e du débu t du 11° siècle 139 monté restés peu bana ls (supra, p. 90). Au début du m• ath énien. Pour la même raison, le plan amphi-
x 19 colonnes 138. D'un e mani ère générale, le sur un e plate-form e qui couvrait ca 13 x i7 45 m siècle, si le Dodékathéon de Délos se pr ésentait prostyl e bénéficia alors d'un petit succès du côté
renoncement à la péristasisconnut d'autant plu s était à pe·me P1us gran d que son autel, et sans ' son' bien hexastyle amphipro style (et pri vé d'opistho- de l'Orient, jusque sur des sites où l'architecture
de fave~r qu'il allait de pair avec le recour s gran- soub assement original à sept degrés, il faisait dome), sur l'île de Rh odes le templ e d'Ath éna à grecque ne pouvait être qu'hétérodoxe (supra,
dissant a des portiqu es en bordure des sanctu aires encore plu s pâle figure entr e un e fontaine monu· lalysos (fig. 121) était simpl ement pro style 140 , p. 90): en Syrie séleucide, sur l'acropole du
138. P. PELAGA TTI, Kôkalœ 22-23, (infra,p. 214) ; le goût profond des Gr ecs pour les mentale et un porti·que aussi. 1arge qu ,.mter mma-. comme d'autr es templ es h ellénistiqu es de la ville Djebel Khal ed, celui qui entrait dans la ville par
Palenn e 1976-1977, p. 547-548 (sous colonnade s pou vait don c continuer d'êtr e assouvi la port e principal e devait tout de suite apercevoir 140. M. LfVADIOTTI, G. Rocco, Il
l'église Sainte-Catherine de ble (fig. 120 et pl. XII). Sa restitution hésite entre de Rhodes et de Camiro s ; seul le nou veau templ e tempio di Athan a Polias a Jaliso,
Taonnine ) ; M ERTENS 1996 , p. 339. à grande éch elle, pui squ 'il suffisait de jet er un les plans amph ipro · sty 1e et p ros tyle mais la d'Athéna sur l'ac rop ole de Lind os adopta un plan un templ e dorique amphiprostyle sur podium , Rhodes,2400 ans..., Actes du colloque
139. É TIE NN E, B RAU N !986 , large regard autour du templ e pour apercevoir second e formul e perm ettrait . d e mieux
. ' le centrer doublement tétrasty le, évid emm ent par manqu e dont les proportions (13 x 20 m, dont 13 x 14 m scientifique de Rhodes 7993 [titre en
p. 93-106, 162- 165. des enfilad es de colonn es. Au cœur des Cyclad es, pour la cella) étaient aussi peu canoniqu es que grec], Athènes 1999, t. 1, p. 109-118.
tout en s'accordant à la mod e d u m oment , tan d"1s de place pour un p éristyle sur cet étroit plateau -
120
,0
--
--- F:::::·::::::::::::::::::::::::::::
-------------------
::::::
::::::::::::::::::::::::::::
:::j
-
temple en calcaire d' ~théna Pronaia à Delphes, à
ceux d'Art émis à Epidaure, d e Despoina à
Lykosoura . Ce genre de façade sem ble avoir été
plus spécia lement recherchée en Attiqu~ au
1v• siècle, ju sque dans le porche de Philon à Eleu-
sis et dans le Monument chorégique de Nicias.
~~ ~ 7 1 1
temples jumeaux de ce type, dédiés à Aphrodite,
furent même érigés côte à côte dans le secteur du
port, sur un haut podium et au sein d'un téménos
péristyle où l'on entrait par deux propyl ées téh·a-
styles corinthi ens 1·15 . Un ensemb le aussi scénogra-
phique ne pouvait manquer d'impressionner les
visiteurs qui débarquaient.
Dans tous ces cas de figure, l'a bsence de
============aà lllm
colonnade périphérique permettait d'élargir la
cellades temp les et d' éventue llement y loger une
121 base pour la ou les statues de culte, une solution
volontiers adoptée à cette époque, entre autres au Fig . 123. Lykosoura, temple de Despoina. Plan des fouilles.
Fig. 120. Ténos, sanctuaire de Poséidon et d'Amphitrite. Plan au 1•' s. apr. J.-C. 1. fontaine -exèdre o
..., ..-. , -,..... Ulm
....,., temple d'Artémis Limnatis près de Messène s. D'après B. Léonardos, Praktika
Fin du 1v" - début du 111• 142. l. CORREA M ORALES, NumAntC/
2. temple, 3. autel monumental, 4. bâtiment pour les pèlerins?, 5. portique, 6 et 7. exèdres ' 1896, pl. 2. 29, 2000, p. 188-205 (temple B ou
8. bâtiment pour un groupe statuaire impérial. Dessin J.-P Braun dans tespace grec, EFA/P~ris z~ (fig. 134) et dans celui de Despoina à Lykosoura « d'Empédocle » à Sélinonte , autre-
1996, p. 143. (fig. 123), où quah·e statues hautes de 5 m, dont fois restitué prostyle tétrastyle par
122
Hittorf Q; Bullarchi,RA 2002 , n° 204
deux assises, occupa ient l'espace sur 8 m 146 . En et 205.
Fig. 121. lalysos, temple d'Athéna Polias. Plan. Fin du 1v" s. Dessin M. Livadiotti et G. Rocco dans
Presenza italiana 1996, p. 45. même temps, par l'effet d'une tendance généra le, 143. Voir infrap. 110, et o. C ALLOT
schémas, qui correspondent finalem ent au stan· la hauteur de la cella a été augme ntée, jusqu 'à dans L'Arabie préis/amiqueet son envi·
Fig . 122. Létôon, le petit temple d'Artémis entre le périptère dédié à Apollon et le temple de Létô à dard du temple hellénistique type, avaient le correspondre parfois à sa longu eur 1'17. rormement... , Actesdu colloquede
l'ouest. Seconde moitié du 11• s. D'après Dossiers d'archéologie 239, déc. 1998, p 56. Strasbourg,7987, Leyde 1989,
doubl e avantage de mettre l'accent sur la façade Parmi tous ces temples sans péristasis,certains p. 127-143.
d' entrée et de n'occ up er qu 'un minimum de surpr ennent par une origina lité parfois mal expli- 144. H. K NEL L,jd/ 109, 1994,
place, ce qui pouvait être très commod e dans des cable. Elle pou vait être du e à un e h·ansformation p. 2 17-237.
villes peu à peu toutes soum ises aux contrainte s du plan, comme à Iaitas où le temp le archa ique 145. M. LI VADIOTf I dans Preseru:.a
celles des six colonnes de façade, très trapues et ita/ia11a1996, p. 112-116.
de l'urbani sme orthogonal. Étaient par exe mple d'Aphrodit e, qui possédait sur 7,20 x 17,80 m un
largement espacées 141. 146. Sur la dat e du temple de
distyles zn antis le temple d'Isis dont la façade a pronaosfermé, un e longue cella et un adyton,vit au Lykosoura (fin du ive s.-déb ut du
Apprécié sans di sco ntinuit é depuis l'ar-
été redressée sur les hauteur s de Délos et celui dernier quart du ive siècle sa part ie centrale divi- IIIe s., plutôt que Ile s.), voir JO ST
141. G. CLARKE, Mediterranean chaïsme, le naïskosdistyle in antis a gagné partout 1985, p. 175.
d'.Artémis au Létôo n de Xanthos (fig. '122). En sée par un mur transversal plein, pour y créer une
Archaeology16, Sydney 2002, p. 116- du terrain à partir du ive siècle, avec pour seul 147. K NELL 1983 , p. 229.
12 1. Sicile, où les nouveau x temp les sont de toute petite pièce de fonction inconnu e, où l'o n entrait
véritab le concurrent le naïskosprostyle. Ces deux 148. ROMEO 1989, p. 44 et pl. XV ,5.
façon rar es aux 1v• et me siècles, ont été signalés par un couloir latéral 148 . . . Rien de comparab le à
~ ==
.__.....,:::::
.... ~ === ----z==,c::
-
, . . ' erre ocale Hermogenes 1990, p. 52.
Loperation fut donc réalisée très peu d · Il
. e temp s
avant
__ la .constructio. n du temple po1· 1ade de
Pnene, et a peu pres à la même époque
A.t · . . d'E. h
d
que ans
=====c..JL- J-J'--'----L.J..-,__,__~_,._,-
.............. \i
1e nouve 1 l'\.l. ho-
~~~
em1s10n
. p èse , où un .
op1st
dom e semb le avoir succédé à l'adytond 1•· 11
~ Ill Il
• · 1s· · . . . e etat
anteneur ' - A vrai dire ' etant réduit a·l'encadre- \il Il
Ill Il1
m ent d e deux co lonnes in antis,l'opisthodomed
Pri èn e_donn e l' im~ression de n'être que symbo~
Ill
[lL ____ _ L
hqu e, JUSte pour faire pendant à un pronaos intro- 1---1
duit par trois marches et très profond - ce quiest 1 1
1 1
un trait constant en Asie Mineure. Ce pronaos 1 1
1 1
menait à trois autres degr és devant le largeseuil
d 'une porte à lourds battants, manœuvrés sur des
chemins de rouJement en bronze insérés dans le
I__ J
dallage en marbre de la cella(fig. 128). Tou~dans
ce temple de Priène, paraît ramassé: la cellavide
de tout support, et même l'étroite péristasiJ, dont
les 6 x 11 colonnes étaient disposées selonun
maillage strictement axial el symétrique. Néan-
=-.g '28. ::>ne,ie~emoled'l\ héna moins. cette apparence compacte mettait bienen
Su· ,e dallage oe la cella les traces valeur un décor très achevé el d'inspirationtradi-
sième quart du f\'e siècle, le temple d'Athéna à
ou dlemi de roulernem de la
Priène 155 avait été conçu par l'architecte Pythéos tionnelle. deptuS les bases de type éphésien donc
oor.:e
pour illustrer à la fois les tyles dorique el 10mque. archaïsantes JU.Squ·aux multiples k)·mations
" ig. '29. Priene. temple d'Athéna 10mque. et szmas' nnceaux, qui sutIDontaiem des
ur un e crépisà trois degrés , a petite cellaesl as o-
9es itution de l'angle de l'entable-
men; D'apres Wiegand. Schrader ciée à un opisthodome (fi . 31E1• cette salle qui chapiœaux foncierement équilibrés, embléma-
ugue dt ·ordr ionli1ue du JV'' siècle '.fig.?9et un livre (DeArchitecturaVII, pr ae f. 12). Son orne- 15 sur les longs côtés, donnait naissance à une
1904 fig. 7t. était de règle dans les temples doriqu du conu
nen t depu· le ,-, iècle , rupra.p. ï4,. m:rn, ' éu pl è'JII ment ation l'a parfo is fait co mp are r au temp le bâti péristasis aussi ample et « digne» qu 'u n vrai
( vers le derni er quart du IVe siècle à Kasta bos de diptère, tout en permettant d'économiser une
introduite dai l . édifie
ou :r snr Carie pour la guérisseuse Hémithéa 158. Cet seco nde rangée de support s. Il est toutefois
et
édifice avait reçu une péristasisà 6 x 12 co lonn es certain qu 'Hermogénès s'est contenté de promou -
ioniqu es et un pronaos profond barré de deux voir un modèle qui existait déjà aux temps
colonn es corinth ienn es, mais les proportions archaïques, ainsi dans le temple d'Artémis à
allongées de sa cella et le sty le de ses moulures Corfou comme dans le temple ioniqu e de
rappe llent davantage ceux du temp le d'Asclépios Métaponte, entour é de 8 x 20 colonne s (fig. 23 et
à Epidaure. Les resse mblances sont netteme nt 93). Fina lement, attribuer encore à Hermogénès
plus étToites entre le temp le d'Ath éna à Priène et la pat ernité du temple ioniqu e quasi miniature de
celui, plus réce nt (il est de la fin du II siècle ), de ,c Zeus à Magn ésie, construit au plu s tard au début
Dionysos à Téos, qui ne s'écarte du type de du IIe siècle sur un proj et prostyle tétra style à
Priène que par un haut soubassement et un esca- l'ava nt et distyle in antisà l'arrière 161, sembl e rele-
lier sur la façade principale l59 (fig. 130). ver d'un j eu un peu vain (fig. 20).
L'ordre ionique d'Asie Mineure était égale - Quoi qu'il en soit de ses origines, le pseudo-
ment attendu dans le temple d'Artémis à diptère ionique rencontra un franc succès à l'est
Sardes 160 , qui semble avoir été créé et agrandi de !'Égée. On l'avait vu dès les années 300 -280
dan s le siècle suivant la mort d'Alexandre le dans le petit temple d'Aphrodite à Messa 162 de
Grand , même si la colonnade pseudo-diptère Lesbos, avant qu'il réapparaisse dans des temples 158. j. M. CoOI<, W. H.. PwmlER,
de bonne s dimensions , depuis celui d' Alabanda T7uSanctuaryof Hemitlua tU Knstaho
s,
date seulement du début de la période antonine Cambridge 1966, SUI10111 p. ï7- IS6.
(après 138 apr. n. ère ) quand des tendances jusqu'au Smintheion de Chrysè en Troade
159. O. ~ üz, The Tomple of
conservatrices marquèrent le retour à des goûts (30, 70 x 48,70 m au stylobate )163. Il a survécu Dionysos a1 Teos, Hemwgma 1990,
d'inspiration hel1énistique (fig. 131 et 256 ). En dans les provinces orientales du monde romain, p. 51-61.
oû quelques réalisations talentueuses font claire- 160. W. H OE~ER, Hemwgma 1990,
effet, Vitruve (III 2 6, et 3, 8-9) associe le plan p. 3-7; GRLllEX 2001, p. 432-439.
pseudo-dipt ère à l'Asie :'viineure tardo-hel1énis- ment référence à des modèles bel1énistiques. ous
161. ,',[agnesia1904.
tique et surtout à H ermogénès, qui en aurait été Auguste, la cité d' Aphrodisias en Carie ajouta une
162. W. H OEPFXERdans Hmnogma
l'inventeur, au point d écrire sur cette disposition péristasisde 8 x 13 colonnes au noyau du temple 1990, p. 7-8.
adoptée dans les années 200 au temple d'Artémis d'Aphrodite, juste composé d'un pronaos, d'un 163. C. ÔZGG'SEL, Oas H eiligrum
à Magnésie du Méandre {fig. 132), car il jugeait vestibule et d'une cella;il devint donc un pseudo- des Ap ollon Sminth eus ... , Studia
diptère très proche du «canon» ionique vitruvien, Troica 13, 2003, p. 261-291.
que l'installation de 8 colonnes en façade, contre
Om 10 20
Fig. 137.Athènes, Agora, temple
1 1 Il Il 1 1 1 1
d'Arès. Lit supérieur et élévation
restituée de deux blocs de l'enta -
blement, avec des lettres de pose.
D'après M. H. Mc Allister, Hesperia
Fig . 136. Lag1na, temple d ' Hécate . Plan restitué. 11•s. 1959, p. 18.
Adapt é par W. Hoepfner d 'A . Schober, Der Friesdes
Hekate ,ons von Lagma, 1933, p. 16.
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après 171. C'esl enco re dans cetle zone géogra - ' '~ ,
phiqu e que plusieurs temples corinthiens furent '' ,,
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entr epri s grâce au financement de l'empereur
-11:
Fig. 135. Athènes, temple de Zeus Olympien. Les restes
de la colonnade hellénistique.
bâtisse ur , qui témoignait ainsi de la grandeurel
de la puis sance d e Rome .
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A 1375 A 2277
4. Les transferts t:c=c:!::=::::t====
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œ uvre un re m odelage du ce ntr e d A th en es. l ' ora c 1e d e D odon e sur l'opp ortunit é d'un m errogé
,
The Sacred Enclosure ..., 1990,
f ig . 84.
, even-
Ajoutons-y que d es monum ent s grecs , plu s ou tu e l d ep lace m ent du temp le d'Ath éna RO{"
moins en ruin es depui s le p assage d es tro up es d e C e lui du templ e d e D ém éter et Corè à Tana :~
Sylla, repr ésentai ent pour les R omain ~ d ~s s_tocks se mbl e bi e n avo ir été réalisé par les habifa'u ts
de mat ériaux économiqu es et faciles a reutih ser, ve rs la fin du m• siècle, en trans férant le templ~ CA
d'où (par exempl e) le rempl oi, dans les fonda - d epm s les faub our gs (un e situation habituelle
tions du templ e d'Arès comm e d ans ce lles d e p our les sanc tuair es d e ces deux déesses voir
quelques autr es bâtim ents ro m ain s d 'A th èn es, d e infr a p . 169) à l'irlt érieur de la cité. Puis, ver~ 196
c'est le te mpl e d 'A th éna à Pépa.réthos, dans m~
d e Sk o p élos, qui fut transf éré avec son autel.
Pourqu oi to ut es ces o p ératio ns ? Le naosétait-il en
m au vais état, un e reco nstructio n était-elle inévita- 3.00
in antis, ont été retro u vés dan s un grand enclos ____________ _ _ _ ___ _;_ ___ __:; Sm
fortifié où ils co h abi ten t avec des maisons, et leur
impl antation bizarre m ent très désaxée, faceà des
a utels coincés contre le mur d'e nceinte, pourrait
s'expliquer par le fait qu 'ils n'avaient pas été
élevés primitiveme n t sur ce site (fig. 140}. fondations ou du m o in s le soub asse m ent d 'un de l'Altis d 'Ol ympie les construc tion s embl éma-
À partir de tous ces exe mpl es assurés, l'idée temple, sans pièces d e l'élévatio n . Ai n si, lors qu e tiqu es de dix cités doriennes , Pausani as les qu ali-
d'un « déménagement» a parfo is été suggérée les fond atio ns d 'un p etit p ériptère d o riqu e, d ata - fia d e « trésors , d e mê m e qu e, à D elph es aussi,
face à quelques situations énigmati ques, quand bles du mili eu du rv• siècle, o n t ét é rep érées h o rs certairls Grecs ont fait des trésors à Ap ollon » (VI
des fouiJJes approfondies n 'ont pu dégager que les de la cité de Kassopé en Épir e , sans la m o irldr e 19, 1 : en grec 0ricraup6ç, thèsauros180) . Ceux de
138 trace de la sup erstru ctur e ou d e sculptu res, on D elph es étaien t d éjà fam eux d ans !'Anti qui té, si
s'est deman dé 179 si ce templ e d 'A ph ro dit e n 'ava it l'on en croit des vers d'E ur ipid e (Andromaque,
pas été dém on té pi erre p ar p ierr e p our être 1092-95).
remont é ailleur s, au m ome n t où la fond a tio n d e Effecti vem en t, les « trésors» fure nt avant tout
Nicopolis d ans le m ême sec teur , en 30 av. n . ère, érig és dans de s san ctuaires panh elléniqu es (infra, 179. Haus und Stadt 1994,p. 144-145.
entraîna l'ab an don du site d e Kassop é. Pour vé ri- p. 167) par les multipl es villes du mond e grec, 180. Mais ce n'était pas le seul nom
fier cette hypo th èse, il reste m a in te n ant à tr ouve r comm e des instruments de mi se en valeur. C 'es t donnépar les Anciens à ce genre
le nouvel empl ace m ent d e l'é di fice . .. ce qui frapp e à Delph es, où les trésors dissémin és d'édifice: voir en généralL. DYER ,
Olympian Treasuries and Treasuries
(fig. 14 1) par plus d'u n e tren tain e, sinon un e in General,JHS25, 1905, p. 294-
quarant ain e de cités (sans compt er ceux d ont les 313; M. RuPs, Thesauros,A Study of
5. Les «trésors», fon d ation s ont été détru ites po ur faire place à la the Treasury Buildings as Found in
GreekSanctuaries, DissertationJohn
ter.rasse du gra n d templ e d 'Apo llon ), ca mpo- Hopkins Univ. 1986.
177• . DE :\ ~~RIA dans L'fll>7it miri- des coffres-fortsen tout genre saient un pa ysag e arc hitectural d 'un e rare cliver- 181. Étude de l'architecture et du
dionalttl l'Epirt dans l'AntiquitiIV. _ ________________________ _.,ité, xécé d - p d es mur s d soutènemen à.-!;. ô1 des..tr.és.o _rs
_delphiques dans_ _____ ~ _.
_;.__________ n= ~odu
Adt:s
ren ~ Il~ rolloqu,
1002;P. intmiationaldt
CAB ANES, · , 1 JACQUE MIN 1999, surtout p. 141-150,
Des sortes de chapelles chaque tournant d_e l:t Vme sacr~e et sur a plutôtque dans E. C. PAR TIDA , The
j.- L. LAMBOLEY éd., Paris2004,
p. 328 et suiv. {Phoinikè ); ter.rasse de Marmana . A part leur taille modeste, Treasuriesat Delph~An Architectural
L. MiGEOITE, Lessouscriptions Dans plusieurs sanctuaires imp ortants s'éle- les trésor s offerts à grand prix par les Cyrénéens, Study,Jon sered 2001.Voir aussi
. . . . , . H. BOSING,Das Athener SchatQZaus
publiquesdanslescitésgrecques, Genève vaient en position avantageuse des petits bâti- les S1phm ens, les Crud1ens , les Marseillais, les in Delphi, Marburger Winckelmann
1992, n° 28, p. 75-76(Tanagra
).
ments conçus à l'image d'un temple-oikos, afin Ath éniens - pour ne citer que les plus célèbres - Programm, Marburg 1992, et
178. K jEPPESEN, lkaros3, Tht n'ont guère de points communs tant leurs maté- D: LAR OCHE!. M.-D. NENNA ,_Deux
HellenisticSettlement,Tht Sacred d'abriter les offrandes qu'il fallait soustraire à la
' , . tresors archaiques en paros a
Enclosurein theBarlyHellenisticPeriod, ~upidité des homm es en même temp s qu'aux riaux, leurs colonnes et leur decor ~fièrent, Delphes, in BoMMELAE R 1992,
Aarhus 1990. mtempéries. En voy ant alignées sur une ter.rasse créant volontairement la nouveauté 181• A la rela- p. l09-124.
Fig. 142. Delphes, le trésor des Athéniens vu de la « voie sacrée». Peu Fig . 143. Olympie, trésor de Sicyone. Restitution de la façade et d'un long côté.
après490. Peu après 480. Dessin W. Dôrpfeld, Olympia Il, 1892, pl. 28.
0
ceux qui ne pouvaie nt pas rest er en plein air -, se trouvaient des sortes de châsses, l'une, en
provenant souvent de victoi res à la guerre ou aux bron ze, ayant été offerte par Myron . À Delphes,
concours, mais ils servaient aussi, plus gé néra le- où les trésors de Cori nth e et de Marseille regor-
ment, de remise pour les insb·um ents de culte. geaient littéralement de dons, la dédicace du
Plus original est le cas d'Eudoxos d'Argos qui, trésor des Cnidiens loue les « belles offrandes» 186
vers270, offrit à Apo llon dix bo ucliers recouverts qu'il prot égeait. S'il est bien probable que les
tive austérité, tempé rée par des détails décoratifs , Les trésors de Delph es et d'O lympi e ont été de bronze et damasquinés, fabr iqu és à ses frais trésors ont paru moins nécessaires lorsque les
des trésors doriques de Cyrène et d'Athène s princ ipal ement construits au v1• siècle et dans la pour l'épreuve de course en arm es au conco urs donat eurs, surto ut des particuliers, se mirent à
(fig. 142), s'opposa it l'ex ubérance des mou lures et première moitié du v • (encore plus tard à des Pythia184 ; dans l'intervalle les Delphiens pr éférer les sculptures installées à l'air libre, ou 184. Corpusdesinscriptions
de
182. La datation du trésor des des chapiteaux abo ndamment sculptés des trésors Delph es, grâce à Attale rer de Pergame ) 182, pour DelphesIV, 27, 1. 7-19.
Ath éniens après Marath on a été s'étaient engagés à lui trouver un thèsaurospour abritées dan s des enclos, des port iques et toutes
ioniques. En revanc he, à Olympie, les trésors en des raisons autant, sinon plus, politiqu es que reli- 185. T. HOJ..SCHER, l thaki 2001,
contestée en raison de certains traits
pôros, moins nombreux et serrés l'un à côté de entreposer ces merve illes . .. En somm e, c'éta it un sortes de salles fermées 187, trois stratèges cyré- p. 143-152.
encore archaïq ues de l'é difice, qui gieuses, les dédicant s vou lant faire étalage de lieu de « dépôt pour des statu es, des richesses et néens de la seconde moitié du rv• siècle ont
ont pu faire envisager une construc• l'autr e au même niveau , étaient uniformément 186. BOMMELAER 1991, p. 141-142.
leurs richesses et concurrencer leurs voisins. Le des objets sacrés», suivant la ju ste définition du enco re offert à Apo llon, près des prop ylées de
tian en plu sieurs étapes. Mais doriqu es, si bien que seuls les hauts toits en terre 187. C'est le cas pour le groupe de
P. Ama ndr y a éta bli que la base au plus anci en des trésors sera it celui offert à lexicographe Hésychiu s. Pas de doute pour les son grand sanctuaire de Cyrène, un bel oikos à statues familiales offertes par
cuite polychrome typiques des colonies occiden-
sud du trésor , qui porte une dédi- Delp hes par le tyran Kyp sélos, déj à au vue siècle, trésors d'O lympi e 185 (fig. 144) : selon Pausanias porte et frise doriq ues (fig. 145), qu'une inscrip- Daochos de Pharsale à Delphes,
cace marathonienne sous un group e tales pouvaient attirer le regar d. Le trésor des vers 330: le monume nt n'est désor-
statuaire, est bien co ntemp oraine du
mais ensuite les Corinthi ens le firent consacrer à celui de Géla contenait bien des statu es, ce qu e tion destine à la conservat ion du butin de guerre,
Sicyoniens se détachait alors en arbora nt, au- mais plus restitué comme un enclos
trésor et que tous deux sont po sté- nouv eau, par un e dédicace à leur nom 183 . D'après confirme la présence d'un e gran de base à l'int é- et qui peut être rapproc hé du trésor, un vérita ble ouvert au sud, mais comme une salle
rieur s à 490: BCH 122, 1998, dessus d'un e frise dorique soulignée de bleu et de
les restes matérie ls, les sourc es littérair es et rieur. Les trésors d'Épid amn e, de Mégare et de chef d'œ uvre des mathémati ques grecques, dédié fermée à murs en briques crues.
p. 75-90. rouge, un toit en tuiles de marbre, assemblé peu Voir A.J ACQUEMIN, D. LAROCHE,
épigraph iques , la fonction prin cipal e des thèsauroi Métaponte avaient assuréme nt la même destina- par les Cyré néens à Delp hes vers 330-320, donc
183. Sur ce trésor ma l discernabl e, avan t le toit également en marbre du temp le de BCH 125, 2001, p. 305-332.
voir BOMMELAER1991, p. 153- 154 . Zeus (fig. 143). était la conservation de ces h·ésors mobili ers qu'é- tion, tandis que dans celui des Sicyoniens (élevé à la même épo que 188. 188. STUCCHI 1975, p. 95-99;
taient les ex-voto - grands et petit s, en tout cas peu après 480, c'é tait le plus réce nt de la terra sse) BOMMELAER 1991, p. 155-158.
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VOIE S.ACl?.ÉE
1
190. J. AUDIAT, FD II, Le Trésordes Fig. 146. Delphes, trésor de Siphnos. Façade ouest restituée, sans les sculptures tympana les et une partie de la frise ionique. Vers 525.
Dessin E. Hansen dans Daux, Hansen 1987. fig. 136.
Athéniens, 1933.
L.-=== = ·=-=-=-==iJ--1-
c=:-:= ===1.c =-··=--=---=-=- = =1.c==== b= = == =~
145
l
titre de trésors. Strabon avait remarque des nazs-
Maquette EFA.
koi à Samos: en conséquence, dans le secte ur
nord-est de l'Héra ion, près de la voie sacrée,
plusieurs oikoi arc haïqu es, in antis sur les deux
petits côtés opp osés, sont suppos és depui~ (ong-
temps par les fouilleurs alleman ds avo ir ete des
-
210. K. N. KAZAMIAKJS, Horos8-9,
Ath èn es 1990-1991, p. 29-44 [en
• 1• • 1• 1• 1• 1• •• gr ec].
211. Thasos2000, p. 73-76.
• • •••
1
•~
La première construction d'un sanctuaire grec
était normalement un autel (fig. 155). Selon les quoi des aute ls appare illés ont parfois même été '8 Fig. 157. Cami ros, Panthéon,
conceptions religieuses des Grecs c'est en effet encastr és ou aménagés dan s des portions de J /,z, t_emple et autels autour de l' agora.
r
, .:t
rempart, comme les fouilleurs français ont pu le 1 2 ,,
,, Ep. hellénistique. D'après
l'autel (proµoç, bômos ) qui est indi spe nsab le au W. Hoepfner, AA 200 1, p. 4 77.
Ô°d)
culte, alors que le temple n'est à proprement constater à Thasos 1• Lorsque aucun autel n'a été
r /
~~
parler qu'une grande «maison » (vaoç, naos, de la déco uver t dans un sanct uaire (les fouilleursn'en -
.,.1-.-...u..--- 3
même famille que vairo, habiter), qui abrite la ont pas retro uv é près du temple d'Apollon à Mot...
statue de la divinité. Ce temple constitue souvent Bassae, par exemple), il vaut don c mieux ne pas i
un dépôt sinon un «tréso r » (supra,p. 118), tout en co nclur e à son absence. Soit nul vestige n'en est
servant de faire-valoir à la cité qui l'a financ é, parv enu jusqu'à nous, soit les sacrifices ont dû
mais il n'est pas nécessaire au rite du sacrifice qui, être rapidement accomp lis sur un foyer tempo- 156
•• •
•
• •
~
a
N
(fJ D
• PANTHÉON
annea u
6) po ur
un animal
AGO RA
fondations
~
3. D. W. Ru rr , Reflectio ns on the
~--
Deve lopm ent of Altars in the Eighth
Ce ntury B.C., GreekRenaissance1993,
p. 101-107 (avec un e grosse bib.).
4. K YRJELEIS 198 1, p. 85.
0
5. R. M . D AWKI s, The Sanctuaryof
Artemis Orthia at Sparta, Londres
l. BCH 126, 2002, p. 519-521. 1929; Y.wr s 1949, p. 108-109.
2. EDLU N D 1987, p. 137-138. 157
\
imp éri a le par un nouvel autel. Selon Pausanias
\\\
<l
\ (VI 20, 11), ce m êm e hippodrome avait aussi l'ex-
clu sivit é d 'un aut e l éph ém ère construit à chaque
,,
,,,,
,,
~
\ Olympiad e, e n briques crues crép ies à l'exté-
,,,, i;s-
o:~~ :
J ' \ 1ieur . . . Quant à l'île d e Rhodes , elle était réputée
\\\\ \ 1 p o ur ses sa n ctuair es h ellénistiques qui se conten-
" tai e nt d 'un ou d e plusi eur s aut els, à défaut de
\
\\
\\,, \ -· a \ \ :·a. te mpl es . S'il n 'y avait qu 'un aute l au Panthéon de
\\-~o
·-
la cité d e Rh o d e , le sanctuaire trouvé à Camiros
'·
rl'r pr,qur t,,rd o s~·o m ' Lrique, fut préservé à da~ 1~ 0('>- ! o- o ~ 2000, p. 67.
fltr hffrq11
r fW t ttn mur d'enceinte carré mllIU·
• JI ( . • ,
d 1111 p01Ir fig. 16.5). Tous les matériaux étaient
p,111111 111rlang, ~, ro mm e sur un des deux
rlu mont Lvcée, occup é sur environ o ~\1 ,1
lianwn ·, par un amonc ellement artificiel
li <'n Tl' . , t d !!ro es p ierres, dont Je
n m m1t, '!' siècle-' .En Occident
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1, l , 13eraianionrléi:Foce O O!
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grand appare il de calcaire sur remp lissage, est la l'o uest26 : peut-être un autel de cendres se trou-
plus antique structure retrouvée par les fouill eur s, vait-il à l'intérieur de cette enceinte? En plu s du
::: datable de la seconde moitié du vu e siècle par les vieil autel ova le de cendres dans le sanctuaire
trouvailles dans son bourrage, à l'est de la façade d'Athéna à Milet, quatre autres monuments circu-
orientale du temple d'Apollon et à une trentaine laires, avec une seu le entrée donnant sur un
de mètres de la «source » primitive. En supp osa nt bothrosou un petit autel rond, sont en partie
~ qu'on y accédait par des degrés, cet aute l a ju ste- comparables à celui de Did ymes: le sanctuaire de
-- ---------- ment été rapproché du « Mon um ent ro nd » de l'Ana.x, dédi é dans la première moitié du v• siècle
sur l'ago ra de Cyrène, peut -être une petite
Didymes, d'un diamètre un peu supé rieur, situ é
exactement dans l'axe m édi an du sèkos primitif. enceinte de Paros, très restituée et mal datable 2ï ,
Daté vers la fin du v1 1° siècle au plu s tard par la enfin , à Délos, le sanctuaire du Tritopatôr et celui
céramique, il est co n sid é ré co mm e un aut el en dédié aux Nymphes, tous deux datés vers 400
raison de la pr ése nce d'osse m ent s d' animaux à (fig. 238). Au total, toutefois, les aut els ronds cons-
cet end roit, et son mode d e pr ése rvation au truits sont plutôt imputables au haut-arch aism e ou 26. TU CHELT 1991, p. 18-21; ID., ()JI,
c:mrœ ru:= cfure moment de la co nstruction du temple helléni s- mêm e au Géométriq ue R écent 28, comme en 69, 2000, p. 315 et suiv.
~ ;r,_~
,.!~/4 ? i/JJ
... régn'.Jîerest
ées œnéres. et
[e rësuftat namrel ce
=
[es escfto:rai. e. p ancienn es
tique d'Apollon est aussi très signifi catif: c'est un e
terrasse en arc de cercle d ev ant la façade est du
témoigne encore le cas du sanc tuaire d'Apollon
Daphn éphoros à Érétrie où, en plus de l'autel
27. A. SANTUCCI, Cirenaica1998,
p. 521-537; ÜH NESO RG, Espacesacri-
1.:; r, î4e;_c,r, ~ c,,,,~ ~ fidel 1991, p. 122 et pl. XXV!b (à
aÏres de sacrifie~ étaient enrocrrêes e pi~ - les temple, qui po ssédait alors de s esca liers d 'a ccès circ ulaire de l'aire sacrificielle nord, un aute l rond Paro s, avec des cram pons en T:
ç 7AIV/ffft-M/,IUMVi J.,(, C« ,r,f.crr,
!c h , r,;-i. ~ r,m,;c lWl'.t. fi MT-.C.>1 autels c:ircuiaiœs co t:rui renvoient à un ho ri- en position rad iale autour du Rundbau {fig. 167). par é de pierres sèches et em pli de mo ellon s fut époqu e classique? ).
1.4, (: 1, • c,,1. f!1<At<;ll:P,.,if)( )'.i. zon trè. reculé. Dans Ie , ccuaire e Claros. dont Mais tandis que l'a utel de Claros était p lein , ce lui élevé dans l'axe du long édifice absidal, avant 28. Remarque dej. DE LA G EN IÈRE,
, r~ r,~-1P,i,1':irl',k r ~ ;7 M
::i..:r ,11v. roccnp~tî on rem on te à la pério de proto géomé- de Didymes était composé d'un mur annulair e, d'être englobé à l'âge archa ique dans un autel ClarosIl , 2003 , p. 200-203.
29. Érétrie2004, p. 232-233, 239.
trique b, un autel rond (diam . ca 6,20-6,30 m), en coupé d'un e entr ée à l'e st et d 'un e autre à quadrangulaire 29 {fig. 45).
12ft 729
4. LES AUTELS
Fig. 166. Délos, sanctuaire
d'Apollon. Essai de reconstitution Fig. 167. Didymes, sanctuaire
de l'aute l de cornes et de son envi- d'Apollon. Restitution du premier
ronneme nt. D'aprè s Bruneau, diptère, construit vers 550-520
Fraisse 2002 , fig. 33. 1--------------------------·
-----·..,;.
----~---------~: ~
devant un autel rond. Adapté de
...... ..... . .
Gruben 2001, p. 400 fig. 303.
1 ~ -----------------------; .I
t ,,.~:f~ -;-~~:;J
-~-J~~-~===-H-
bolhros carré. D'après Wiegan d,
Schrader 1904, fig. 123.
1 • • • • • • • • •
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4. Les autels
quadrangulaires 168
Ils deviendront peu à peu les plus cour ants, haut eur avait été placé près de l'angle nord -est du
allant parfois jusqu'à supp lanter la forme circu- naïskosde la déesse, qui faisait face à l'autel prin-
laire. À Claros , l'antiq u e aute l rond d'Apo llon fut cipal, lui aussi monolithe et en pôros {fig. 169),
finalement démante lé et recouv ert, entre le mais cette fois rectangulaire 35 . Les autels tout
milieu et le dernier quart du v1° siècle, par un entiers comp osés de blocs appareillés n'étaient 31. B. OTTO, Die hohen Rundalt are
autel rectangul aire mesurant 6,05 x 14,85 m, pa s non plu s banals . Plus souvent, des plaque s im Demeter-Heiligtum von
d'orthostates, mont ées sur une plinthe ou sur une Herakleia in Lukani en, Ithaki 2001,
précédé de quelques degrés en marbre 34 . p. 19 1- 196.
Ce genre d' autel rond, entière ment au-dessu s tif désigne prin cip alement la fosse cre usée pour crépisà un , deux ou trois degrés sur la face ouest, 32. R UMSCHEID 1998, p. 156
du niveau du sol, se distingu e de ceux où un e les libations aux morts et aux héros, mais il peut entourai ent le rocher, une maçonnerie grossière, fig. 140.
cavité centra le s'enfon ce dans la terre, afin de Le modèle simple
aussi signaler la composante chthoni en ne du ou encore de la terre tassée, comm e dans une 33. Sur le nombr e élevé des autels
faire parv enir des offrand es aux puis sances sanctuai re d'un e divinit é olympienne (Héra , Vautel quadrangul aire se voit partout, son seconde phase de l'aut el rectangulaire en pôros circulaires à Agrigente, vo ir
souterraines . En effet, l'analyse comparati ve des M. G. VANARIA, Gli altari di
ff 10n~sos...)30 . La forme la plu s simpl e du bothros plan étant en princip e celui d'un rectang le, bien . d'Athéna Nikè, qui avait finalement été agrandi à Agrigento, QjladerniMessina7, 1992,
sanc tuaires de Déméter et Corè montr e (infra, ne fait pas appe l à l'architecture; on le voit bien plus rarement d'un ca rr é. Sur l' Acropo le l'aide d'un assemblage en briques crues renfer- p. 11-24.
p. 170) qu 'a ux divinit és sout errain es éta ien t dans le sanctuaire de Déméter à H éra clée de d'Athènes, dans l'état du sanctua ire d'A théna mant de la terre. Le cœur du monum ent était 34. ClarosII , 2003, p. 184- 187.
30. Y AVIS 1949, p. 92-95, rappelle
que la distinction ent re autels chth o- normalement assigné s des autels-fosses rond s du même quelquefois vide ou, à l'oppos é, cachait 35. M ARK 1993, p. 53-55 et n. 41,
Lucanie : ~ù _la moitié supér ieure d'un gros vase Nikè databl e du milieu du v0 siècle, un autel fait
niens et ouranie ns n'est pas stricte . type bothros(~60poc;).Depui s Homère, ce disposi- renver se, a tete enfon cée dans le sol, voisine avec un e construction plus ancienne, que le conserva- p. 67-68.
d'un bloc de pôrosde 0,94 m de côté sur 0,47 m de
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7 - Fig. 180. Claros, sanctuaire d'Apollon. Préparation de sacrifices en masse. Esquisse Fig. 181. Alipheira, aute l d'Asclépios. Restitution d'un e face latérale et vue
de J. Rougetet dans Giornata Roland Martin 2001, p. 82. en perspective. ive s. D'après Orlandos 1968, p. 188 fig. 126-127.
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1
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palmette. Datées ju ste ap rès les volutes de Myous, romaine6 6. Enfin, l'autel hellénistique de Dém éter
1
qui sont rapportées au milieu du vie siècle, les à Pergame reprend le principe des «corn es»
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-
1J1 J
plus connues sont celles qui se dr essaient aux
quatre angles de la grande terrasse supportant
l'autel du Cap Monodendri (fig. 172), tandis que
celles du Delphinion de Mi let sont un peu plu s
ioniqu es aux angles, mais sur une simple table
basse, à peine rehaussée par deux degrés. Une
variante luxueuse de ce modèle avait été réalisée
à Cyrène, où un des longs autels à degrés de
récentes (vc siècle). Les paires de vo lutes qui l'agora porte des parap ets entièrement cernés
- - couronnaient le grand autel offert par les habi- d'un e fine moulure lesbique, qui enserre les
- -
tants de Chios à l'Apo llon de Delphes sont égale-
ment à spires ascendant es, mais cette fois elles
palmettes développées sur les « cornes »67
(fig. 183).
[!ï1 s'élancent en un mouveme nt oblique (fig. 182). Il Sur des autels rectangulaires de taille modeste
.___Ll
1
,Û 1 faut croire que les donat eur s tenaient à ces sortes
de «cornes», retro uvées en multipl es pair es de
ou moyen ne, dont les petits côtés de la table était
bordés de coussinets cylindriques, les extrémités
-+- styles différents, qui témoignent des éta ts succes- des cylindr es étaient parfois ornées de volutes
sifs de cet autel. Déjà remarqu é par H érodote (II, ioniqu es à spir es descendantes. Non loin de
135), il pourrait être antérieur a u temple !'Agora d'Athènes, l'autel dédié vers 197-196 à
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d'Apollon financé par les AJcméo nides, puisque Aphrodite Hégémon è, à Dèmos et aux Grâces 68 ,
son axe est légèrement déca lé par rapport à celui est un exemplair e très réussi de cette série dont le 66. D. L~ROCHEdans Espacesacrifi-
ciel 1991, p. !03-!07; BOMMELAER
du temple, une position qui demeura inchang ée mod èle doit être ancien , si l'on considère de 199 1, p. 173-174.
lors de sa reconstruction comp lète au y e siècle nombr euses représentations vasculaires d'autels, 67. BOHTZ1981, pl. 55 (Pergame ) ;
(date des pierres conservées), suivie d 'une dat ées des vie et ve siècles. Sur !'Acropole STUCCHI 1975, p. 62-63 (Cyrène).
m!'u es
nouvelle réparation de l'a utel à l'époq u e d'Athènes, les bordures du petit autel en pôros 68. TR AVLOS 1971, p. 81.
179
Parmi les autels recta ngu laires, bo rdés ou non qu 'un revêtement dont la face arrière a été laissée 75, A . ÜH NESORG, Nochmal der
« Bostoner Thron », Nürenberger
69, Sur cette appe llation peu ju sti- de frontons, un gro upe bien doc um enté et aisé- brut e ou à peine travaillée, conb·airem ent aux Bliitter,:urArc/1iiologie 14, 1997-1998,
fiée, voir H ELLMANN2002, p. 165-
168 (p arm i les régions qui ont ment reconn aissable est celui des autels dits « à triglyph es visibl es en haut des templ es. p . 119-138 : ju ge le d écor d e p alm et-
tes et vo lut es authentiqu e.
adopté ces chap iteaux, ajouter déso r- triglyphes» . Le typ e re m onte au v1° siècle et se N éanm oins, c'es t peut-être bien pour rappeler la
ma is la Cyréna ique). 76. COSTABILE 1992, surt out
conservera ju squ 'à l'é p oqu e h elléni stiqu e, en gr·and e archit ectur e que les bâtisseurs ont le plus p. 111- 113.
70. PURCARO2001, p. 37-45. Grèce contin entale aussi bien qu 'e n Occ id en t, où souv ent donn é à ces monuments des proportions 77. N . H ARDWICK, A Trig ly ph A ltar
71. P. AUBERSON, Le parape t éol ique il a été introduit par le biais d'un e imp ortant e allong ées et impo santes. L'autel qui fut dressé au o f Corinthian Typ e in a Sce ne of
d'un autel d e Mégara H ybl aea,
MélangesP Collart1976, p. 21-29 colonie de Corin the, Syra cuse. On a remarqu é me siècle sur la terrasse du temple de l'Héraion Med ea on a Lu canian Calyx-
J<.rater..., NumAntC/ass28, 1999,
(avec les renvo is à Akrai et à que la présence d'un autel à triglyph es dan s un e d'Argos mesurait 17 x 2,40 m (pour 20 b·iglyphe s p. lï9-20 1.
Syrac u se; aj oute r une trouvaille
scène peinte sur des vases italiotes à figur es et 19 m étopes sur le grand côté, conb·e 3 trigly- 78, Roux 1961, p. 62-65, 400-
réce nte à Léontinoi ). Voir aussi
MégaraHyblaea2004, p. 43ï. rouges suffisait pour situ er l'action dans le nord ph es et 2 métop es sur le petit côté), des chiffres 402 {co mpl ète ID., BCH7 7, 1953,
p . 116-123, m ais do it être modifié
72, G. C ULTRERA,MonAnt41, 1951, du Péloponn èse 77, ce qui pro uve bien qu e le typ e jug és habitu els pai· G. Roux ï8, qui mentionn e
avec RUPP 1974, p. 103-109, qui
col. 761-762, fig. 23. devait déj à être considéré p ar les Anciens co mm e encor e dans cette catégorie l'autel du sanctuair e pr éfè re un plan en n po ur l'autel
73. E. GABRICI, MonAnt32, 1927, associé à la Ca rinthi e. d'Art émis Knak éatis en Tégéatide (à la fin du d'A rgos ).
fig. 29-33 et pl. 22.
183
188
Fig. 188. Pérachora, sanctuaire
d'Héra Akraia. Restes de l'autel à
triglyphes bas et de son baldaquin.
D'après Yavis 1949, p. 206.
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79. E. A. G ARDNER et aL, Excavations
at Megalopolis,7890-7897,Londres
1892 , p. 51-52; YAVlS1949, p. 138-
139 et 204-205.
80. La restitution de H . PLOMMERet
F. SALVIAT, ABSA 6 1, 1966, p. 207-
215, a toutefois été contestée par
7 RUPP 1974, p. 13- 19.
d .,.,,..,i::J° t _ ,.__,_, _._, ~t'~,
....L ____ 1prn .T 81. V. LAMBRINOUDAKIS , Praktika
A 1981, p. 160- 179.
(, . 1- 7~•
4 . L ES AUTELS 143
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association cultu elle dans un quartier d'habitation ,/ / / 1 Plan de la zone A, phase luca-
au nord. Ép. hellénistique. D'après , , /
nienne. Dessin J. Rougetet dans
sont plus rares: à ~riène, au moins deux pièces I / / i
/ '\
Wiegand, Schrader 1904, fig. 166. -✓
donn ant sur la partie nord de la cour à pastasde / -' ,
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\
Sanctuaires et sources dans
\ /'Antiquité, Naples 2003, p. 98.
/ / /,/ ,,_,è \ \
Fig. 196. Olympie, atelie r de la Maison 22 semblent avoir été vouées au culte \
\
Phidias. Plan restitué. v• s. D'après
J. de Waele dans Bathron,
Festschrift Drerup, 1988, p. 391.
1 E PO,: 01 KO:.!:
d'Alexandre le Grand, avec une salle de banquet
dans l'une et un socle maçonné pour des statues I /
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dans l'autre, derrière un e table à offrandesl2 / /
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(fig. 195).
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• Il est par ailleurs bien étab li que les sanctuai- /
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"Thesauros" \
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exemp le à Tégée, ou à Erétr ie, non loin du /
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temple d'Apollon (supra, p. 46), alors que les 1
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ate liers de chantier étaient le p lus souvent éphé-
'' autel A ' ',
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mères et n'ont pas nécessairement laissé des ' 1
"Temple Majeur"
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1
traces. Toutefois, le plateau de l' Acropole 1
' '·'
. "' . d'Athènes et ses flancs sud -ouest portent les 1
1
Edifice 1
marques des chantiers couverts (epyacmip1ov,pl. 1
carré 1
epyacmipta ) qui pourraient avoir été implantés ici 1
au v• siècle, à l'occas ion des grands travaux où
0~==~55...=~l~O==~loi;;5 ==~20 m étaient engagés aussi bien des bronziers, pour [ ____
__
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assemb ler la statue d'Athéna, que des marbriers
et des charpentiers 14. Malgré sa brève période
195
d'utilisation, le spacieux ate lier (14,57 x 32,18m
avec son vestibule; fig. 196) qu e Phid ias fit édifier
!'Âge du Fer, le culte est parfoi s resté intégré à la non loin du temp le de Zeus à Olympie 15, pour y
vie quotidi enn e, comm e aux temp s mycéniens où fabriquer la statue colossale du dieu, était consti- 0
les pratiqu es cultu elles étaient confinées dan s des tué de solides murs de briques posés sur un socle -cc -r -
palais et dans des maisons, dont une pièce renfer- d'orthostates, et la pièce principale, où se cires-
mait un e banqu ette et (ou) des table s pour des saient des échafaudages en pierre , était couverte
offrandes. Un aute l découvert dans une maison d'un toit en tuiles de terre cuite d'une qualité hors
d'H alieis est un témoin parmi d'autres de cette entre autres, les fours de potiers qui ont produit méme que des lieux sacrés pouvaient s'élever en
pair. D'autres artisanats étaient envisageables
persistance du vieux culte dom estique (supra, les tuiles du temp le de Zeus au 1v 0 siècle 16 , et en bordur e d'une agora, il était toujours possible de
dan s les sanctuaires: à Némée ont été retrouvés,
partant d'un édifice carré de l'Héra ion de Foce trouver, surtout dans les sanctuaires imp ortants,
del Sele, qui a certainement servi d'ate lier de des édifices à fonction civique, comme le pryta-
tissage pour les étoffes rilu elles de la déesse née et le bouleutèrion qui ont été englobés dans le
(fig. 197), à la phase lucanienn e, G. Greco 17 a pu sanctuair e d'Apollon à Délos. Ce genre de bâti-
faire valoir l'ex istence d' édifices ou de salles ment était de toute façon nécessaire lorsqu'un
ayant sans doute eu la même fonction, dans d'au- vieux sanctuaire est devenu fédéral: c'est ce qui
tres lieux . s'est passé dans celui d'Apollon à Thermon , fina-
[Q] Dans un e civilisation où le public et le sacré lement érigé au rang d' «ag ora sacrée» de la
'
'--- - - -.J '
interfèrent consta mment, la distinction entr e sympolitie des Étoliens, avec une pr~babl e salle
~
de réunion tout au sud 18 (fig. 199). A Didym es 16. Nemea2004, p. 54-57, 17l.
espace civique et espace sacré, que nos esprit s
aussi, l'épigraphi e témoigne de l'existence d'un 17. G. GRECO, D es étoffes pour
12. RUMSCHEID 1998, p. 93-98. moderne s recherc h ent d'une manière aussi systé- H éra , Héra 1997, p. 185- 199 .
13. G. C. NORDQUIST dans :----: matique qu'arbi tra ire, était également mal tran- prytanée et d'un conseil des Anciens , pr ès du 18. 1. A. PAPAPOSTOLO U d an s Phigos
Peloponnes
ian Sanctuaries2002, ~---~ sanctuaire d'Apollon 19 . [Mélanges S. Dakaris],Ioannina 1994,
p. 149- 158 (bib. réca pitul at ive dans
chée. Il suffit de regarder les plans successifs de
sa n. 40 ) ; C. MORGAN, Early Greek !'Agora d'Athènes (fig. 198) pour voir comm ent Mais il est pr évu que les édifices civiques ne p. 509-522 (en grec ).
States Beyond the Polis, Lo ndr es-New soient étudiés que dans un prochain tome de ce 19. A. REHM, Didyma Il , Die
l'espace pub lic - matér ialisé autant par des voies J115chrifie11,
Berlin 1958, n° 32, 34, 39.
York 2 001 , p. 149- 153 (« The economic manu el, et celui-ci ne s'attar dera pas non plus,
rotesof sanctuaryautlwrities»). de circulation que par des bâliments officiels - a 20. Pour les autels et, bien plu s rar e-
tenté par à-coup s de repousser les lieux de culte, pour les mêmes raisons, sur les lieux de culte inté- m en t (à Pergame ), les templ es plac és
14. G . Z IMMER, Werkslatlba uten des 20
fünften Jahrhund erls, Die griechische toujours de dim en sion s modestes, vers la bordur e grés à des édifices de specta cle ou d'éducation . dans des gymnases, voir en dernier
Polis, Architekturund Politik, Il nous faudra encore mettre à part les péri- lieu S. ANEZ!Rl, D. D AMASKOS,
ouest ou encore au sud -est, là où se situait l'Éleu- Stadtisc h e Kulte im h elleni stisc hen
W. H OEPFNER, G. ZIMMER éd., mètres consacrés par les Grecs à des divinités
T ü binge n 1993 , p. 94-101. sinion ; néanm oins, la voie sacrée des pro cessions Gy mn asion , Das hellenistisc/1e
(infra,p. 208) n'a jamais cessé de traverser cette «étra ngères». Car ces sanctuaires , dont la fré- Gymnasion,D. KAH, P. Sc HOt:z éd.,
15. MALLWITZ 1972, p. 255-264 (vers Berlin 2004, p. 247-27 1.
430 ). agora, libre de constru ctions en son centr e. De quentation ne fit que croître après le m • siècle,
196
-- - --- --- -· - - \
·i
:
1
les, des bassins, des salles à banquettes intérieu-
res, un théâtre sacré ...), de part et d'autre d'une
200
Localisation
r-·-
198
Depuis les années 1965, et plus spécialement
depuis une série de travaux menés en Grèce
! }> ! ·--- r --- 1 d'Occident, les archéologues comme les histo-
0 10 20
riens des religions ont pris l'habitude de distin-
1
guer des sanctuaires urbains, péri-urbains {ou, par
i
------l- - --~-- --- -·----j anglicisme: extra-muraux) et extra-urbains ou
suburbains 23 . Même lorsqu'une cité n'était pas
encore véritab lement organisée en polis, ces trois
~ -- -· -
sortes d'imp lantations valaient déjà pour les N- ----
premiers sanctuaires du vm e siècle : ils pouvaie nt
-- --~
être situés à l'intérieur d'une agglomération, à
proximité immédiate ou encore aux alentours.
201
Mais une fois la polis instituée cette répartition
prenait un autre sens, car les sanctuaires assument
toujours, sans conteste, une fonction «po litique». pend ant l'archaïsme, la valeur commun autaire
21. Ph. BRUNEAU,Le sanctuaireet le
Au sein de la ville, ils permettent aux citoyens des sanctuaires urbains apparaît aussi à l'occas ion cultedes divinitéségyptiennesà Érétrie,
d'acq uérir le sens d'une rée lle communauté, de synœcismes tardi fs : lorsque la cité de Leyde 1975,p. 123-125; pour Délos
voir GD 91 et 100, et plus générale·
rassemblée dans les fêtes de la divinité poliade Méga lop olis fut cons tituée au 1v• siècle, de ment M. BOMMAS, Heiligtwn und
comme dans le culte des divin ités secondai res, nouvea ux sanctuaires y furent créés, parmi Mysterium,Griechen land und seineiigyp-
tandis que les sanctua ires péri-urbains et extra- lesquels des doublets de ceux de la chôra24 (infra, tischenGiitter,Mayence 2005.
22. SPORN2002, p. 295-296 (à
urbains qui sont sous sa dépendance manifestent p. 179). Phalasarna et à Kommos).
au grand jour la puissance de la cité, indissociab le Toutefois, les différentes localisations des
23. EDLUND1987,surtout p. 41-42.
de son territoire, la chôra (xropa).C'est dans ce temples doivent également être replacées et inter-
24. M. JOST dans DefiningAncient
cadre qu'ont été projetés des monuments impres- prétées dans leur cadre régional . On mettra à part Arkadia, Acis of the CopenhaguePolis
1 j 1 s10nnants, parfois très décorés, qui devaient les rares sanctuaires «ne utres» car fédéraux, et à Center6, Th. H. NIELSEN,j.ROYéd.,
__ ______: --- -
[__ . .. ___l, __ 1 ___ _____ _ j_
_ _ __ _.L. 1 _____ IL_ ce titre nécessaire ment situés hor s de l'agglomé- 1999, p. 231-31.
accroître la visib ilité de la cité. Déjà très nette
199
0 250 1250m
S1nctu1lre
6""'~
du
S1nctu1lr1
?EUSHYPATOS
S1nctu1lr1
dt
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HONT
KOIJNADOS
d'EILITHYE
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HAGIOSGEORGIOS
Gtolh
d'ARCH
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203
Il
N
•
I •
Fig. 205. Métaponte , les deux "
colonnades des Tavole Palatine. ""
aux rites bien peu grecs, ont été contraints de liés au tracé de la murai lle; certains sont situés
Troisième quart du vI• s.
demeurer pr ès des portes urbain es 28 ( infra, dans l'aire urb aine, co ntre la face nord-est de
p. 173), de même que, en Grèce métro politain e et cette ce intur e de murs, d'autr es sont juste de l'au- - ~- -~ -- --- ------------
dans les colonies, les nombre ux sanctuaires de
Déméter ou ceux d'autr es divinit és chth onien nes.
C'est sans dout e parce que leur s rites devaient
tre côté des mur s, tel l' Aphrod ision, inauguréà
dessein dès les années 600 derrière la façade
m ar itim e30 (fig. 204). À 4 km au nord-ouest de
f+H -t-1-t-+-----+--------l
·--
- ·J
rester secrets, dan s une arc hitecture particulière, Métaponte, un temple d'Héra, appelé depuis des 0 1 2 3 4 5 10 20 m
qu'ils ont été fondés de pr éférence co ntr e les lustres TavolePalatinepar les habitants (fig.205),a
muraille s ou ju ste en dehors, parfoi s même carré - succéd é au troisième quart du v1• siècle à un autel
ment en po sition extra-urbaine, comm e dan s le près du neuve Bradano, co mm e une «image• des Fig. 206. Sélinonte, le temple M et son autel. Élévation latérale et plan restitués. vI• s. D'après L. Pompeo, Il complesso
cas d'Éleusis (infra,p. 169). En effet, c'est la cité périptères qui ve nai ent alors d'être élevés en architettonico del Tempio M di Selinunte, 1999, fig. 8.
d'Athèn es qui admini stre dir ectem ent tous ses bordure de l'ago ra de la ville, et un peu plus loin,
sanctuaires extra- urbain s, pour marqu er ainsi la à San Biagio della Venella (un cours d'eau proche
bordur e de son terr itoire: ceux de Brauron de de plus ieur s so ur ces), le pr emier édifice cultuel
Rhamnont e, du Sounion , et ce lui d'Él e~s is, parait• rem o nte r au d erm.er quart du VIIe s1..ec1e31. 2. Typologiedes à l'air libre, des sanctuaires rupestres de Théra
qu'elle s'éta it finalement appropr ié ... Lors des Sur le territoire d e Poséidon ia, à JOkm au nord utilisent des niches d'une manière plus originale,
grandes fêtes les pro cessions cheminai ent donc de la ville, le sa nctuaire d'H éra créé à l'embou- sanctuairesgrecs puisqu'ils ont été logés dans d'anciennes can·ières
par une voie sacrée entr e le Brauroni on de chur e du neuve Sele (fig. 197) avait également aplanies en terrasses 34 .
!'Acropol e d'Athènes et Brauron , entre l'É leusi- pour principale mi ssion de revendiquer une place Bien conn u en Arcadie 35 , le culte dans des
28. Par ex . celui de Priène, co incé nion d'Athènes et Éleusis, tout en rencontrant sur pour les co lons grecs et de monumentaliserla
L'élément naturel: grottes était aussi tout particulièrement répandu
entre l'enceinte et un qu artier d'habi -
leur route des petits téménè agrestes, d ont le fronti ère rep rése nt ée par le petit neuve. C'est niches, grottes et végétation en Crète, mais seule la grotte de !'Ida, consacrée 33, K. GLOWACK.I, AJA 106, 2002,
tation: RUMSCHEID 1998, p. 98-99.
rayonnement était nettem ent plus local (infra, encore dan s ce but qu e fut édifié au VI' siècle,à Partout ont existé sur la longu e dur ée des à Zeus, attirait des fidèles de tous côtés36. La p. 294.
29, Voir en général EDLUND 1987, 34, N. G!All.ELISet M. ANTKOW I.AK
avec plusieur s exemp les. p. 211). l'o uest du neuv e Sélinos et à la limite du territoire sanctuaires très simple s, qui sont parfois qualifi és plupart de ces antres n'ava ient pu acquérir qu'un
dans Thera 1997, p. 47-61 et 185-187.
30, Cl. SABBIONE, Santuar i di Loc ri En Occident les sanctuair es péri -urbain s et de la co lon ie sélinontin e, un singulier temple- de «rustique s» ou d'« agrestes». En plus des grot- rayonnement régional sinon local, surtout ceux La ville du Pir ée connaissait aussi les
Epizefiri, gli spazie e i luogh i, / Greci suburbains rev êtaient une importan ce tout e oikos, pr écé dé d 'un esca lier large de 24 m q~i tes d'Apollon et de Pan (fig. 207), les niche s creu- voués à Pan et aux Nymphes, situés à Thasos, en niches cultuelles creusées dans d'an-
zn Occtdente,Santuaridella Magna ciennes carrières: M. LANGDON, AD
spéciale, car il fallait affirmer la pr ése nc e grec qu e abo utissait à un e spacieuse plate-forme occute sées dans la falaise nord de l'A cropo le d'Athènes Attique et dans le Parnasse.... Nombre de ces
Greciain Calabria,Na ples 1996, 55, 2000 (Mélétès,A), p. 248.
p. 19-21. sur le territoir e indigène, si po ssible dès la fond a- par un a utel m onum en tal (fig. 206). Sans prece· peuvent entrer dans cette catégorie, Des inscrip- cavernes avaient été visitées dès le Néolithique ou 35, Par ex ., pour la grotte de
tion de la colonie ou peu après 29 . Sans aller tions découvert es dans cette zone par O . Broneer du moins l'époque mycénienne, lorsqu'elles D éméte r Mélaina pr ès de Phigalie ,
3L E. DEJ ULIIS, Metaponto , Bari dent ni paral lèle en Sicile, le complexe du temple
2001, p. 86-96, 96-107 (cf HELLMANN ont permis d'identifier un sanctuaire d'Éros et avaient attiré l'atte ntion par l'allure jugée étrange vo ir F. A . COOPER,]oumalof Field
2002, p. 311), 138-157.
j_usqu'au cas original du Lacinion , isolé sur un cap M a quasiment la même orientation que le Archaeology8, 1981, p. 133-134.
d'Aphrodit e33 , où le type des ex-voto attac hés dans de leurs stalactites qui, guidant l'écoulement de
a 12km de Crotone tout en étant le prin cipal lieu schéma orthogo nal du secte ur d'habitation d: la 36, Pour les grottes crétoise s, vo ir
32, L. POMPEO, Il complessoarchitetto- les niches dénote une fréquentation populaire, l'ea u ont contribué à créer des bassins. Même
nzcodel TempioM di SelinunteAnalisa de ~ulte de la ville, d'autre s temples jouai ent Manuzza et pourrait bien faire partie du meme P. FAURE, Cretan Studies4, 1994,
depuis le milieu du y e siècle jusqu'à l'époque lorsq~ 'elles étaient dédiées à Pan , le dieu sauvage p. 77-83; SPORN 2002, p. 218-223
tecnicae storiadel monumento' ~amfestei:nent un rôle prot ecteur. On le voit bi en programme concerte - d' ur b amsme. 32.
(Ida) et 346-348.
Turin / Florenc e 1999. ' romaine comprise. Fonctionnant en grande partie par exce llence , ces grottes ont souvent été h·ans-
a Lacres Epizéph yrienn e, où les sanctuair es sont
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resta ur é par la suite. Sur le flanc rocheux de la
La n.ssa d'Ar gos 42 , un aména gement comparable ,~
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chessur la grotteà Rome de Sylla à
Hadrien(BEFAR 272), 1988, p. 60 el Sans aller ju squ 'à la voût e dièdr e en gra ni t de tion de ga ler ies pour mieux amener l'eau et de
suiv. -..,..__,
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l'antr e du mont Cynth e, à D élos 37, elles pouva ient bass ins en pierr e pour la recevo ir. De même, tout 0
39. G. SCHÔR NER, H. R. GOETTE,
Die Pan-Groue von Vari, Mayence aussi être divisées en plu sieurs pièces par des d e suit e au no rd -o uest des mur s de Lacres
2004. ~urs, à la façon d'un templ e, de sorte que (fig. 204 ), la Gro tta Ca ru so était articulée en
40. HELL~1AN , 1992, S. V. vuµ$afo v. 1espace couvert devant l'e ntr ée éta it ann exé pour niches et a rasse mbl é, à sa ph ase ultime, l'eau
41. PARSONS1943, p. 232-233 ; le culte 38 , avec un ou des autels, des sta tues, un d 'un e sour ce d ans un gra nd bassin central, où l'on
TRAVLOS 1971, p. 323-331.
arbre pour accro cher des ex-voto, etc. Au ve siècle, desce nd ait par d es deg rés; tro uvés dans le secteur
42. W. VOLLGRA FF, BCH 82, 1958,
surtout p. 516-519(identification à
dans la région de Vari, le Th érée n Archédèmos co mm e ex-voto aux ymph es, plusieurs petils rer el agrémenter un hiéron47 . Qu elqu es divinités, forêts en ce qu 'ils se situent pr écisément à la
corriger avec P. MARCHETfl BCH tailla des degrés d'a ccès, un e figur e assise identi - m odèles en terre cuite de gro ttes semi-circulaires surtout féminin es, affichaient un e légère préfé- limit e entre le cu ltivé et le sauvag e, dans cette 47. Platon n'est pas le seul à l'avoir
117, 1993, p. 215 el n. 26 à 28). souligné: Lois VI, 761 c.
fiée avec la Mère de s Dieux, un autel, des niches rec reusées au d éco r archit ectura l diversifié, rence pour les jardin s (Kf1noç, kèpos, pl. Kiinot) : en zone troublante car interm édiaire entr e deux
48. JG II-III 2, 2613 et 2614 (cf le
43. K. RHOMIOPOULO U, Levkadia das pour des bas-relief s et son propr e portrait dans para isse nt :-ep ro duir e ce ge nre de« fontaine» mi- témoignent ces bornes « du jardin des Muses» mond es49. Composé d'esse nces vaiiées, tout bois jardin des Nymphes, suprap. 156);
antikeMiëza,Athènes 1999, p. 12.'15_
un e grotte consacrée à Pan et aux Nymph es39 (fig. natur elle, mi -artificielle 46 . retrouvées au cent re d'At h ène s, ains i qu e l'ex is- sacré du mond e grec corresponda it d'abor d à un TRAVLOS 1971, p. 291 fig. 379.
44. E. F. RlcE, ABSA 90 1995
p. 383-404. ' ' 208). Elle reçut en suite un mur de sout ènement Sur plu sieur s de ces sites, en particulier à tence non loin de là, entr e l' O lymp ieion et groupe d'ai·br es qui furent ensuite entretenus, 49. D. E. BIRGE,SacredGroves in the
éve ntu ellement en remp laçant des arbres et Ancient GreekWorld,Dissert. Berkeley
45. C. ZOPl'I, Siciliaantiqua 1 2004 interne et même un abri couv ert de tuil es à l'e n- Mi éza et sur l'a crop ole de Rhod es, une végétali_on l'Ilissos, d' un sanct uair e « d 'Ap h ro dite aux 1982; Bois sacrés 1993 (voir surtout
p. 41-79. ' ' trée, où un j ardin avait déj à été plant é par abo nd ant e ajoutait au charm e des lieux. Certains jardin s »48. Destin és à la cu ltu re de fleurs ou ar bust es devenus trop vieux . Des anal yses ont les contributions de F. Graf et
46. 1 Ninfei di Locri Epizefiri, Archédèmos. auteurs o nt vo ulu ratta cher à un ancien culte dela même d'arbr es fruitiers , ces petits j ardins et ces permis de repérer la trace de cyprès dan s vingt- Ch.J acob); E. KRENN, Heilige
Arch,tellura,culti erotici, sacralità delle Haine im griechischen Altertum,
_ En fait, la grotte dite de Pan à Vari était prin - natur e les par cs, les jardin s et les bois sacrés qui parcs peuplés d'animaux (napaôetcroç, paradeisos), trois fosses de plantation, datab les du y e et Akten des 6. Oster.Arc/1iiologe11ta
ges,
acque, F. COSTABILEéd., Catanzaro
l99l ; P. DANNER, Tonmodelle von cipal ement _un lieu de culte pour les Nymph es, se déplo yaient dan s ou en lisière de multiples appartenant à des sanctuaires nécess itaient un surtout du N ° siècle, creusées entre le temple et Graz 7994 (1998), Th. LORENZel al.
50 éd., p. l 19-121.
Brunnen~nlagen aus der Magna ~ont les fideles deva ient d'abord se purifier dan s sanctuair es d e tout e tai lle mais il faut admettre système d'irrigation. Les bois s~crés (èiÀ.croç,a/sos), les oikoi du sanctuair e de Zeus à Némée
Grecia, Ojh69, 2000, p. 35-75. ' (fig. 210), confirm ant ainsi des vers d'Eurip ide et 50. Nemea 2004, p. 185-186.
1eau de deux bassins (infra, p. 270). Ailleur s, les qu 'un cadr e de verdur e servait avant tout a- déco· eux, diffèrent à la fois des j ardins et des vér itab les
•
I
à Cos 53 -, il n'est pas contestable que les Grecs
étaient sensibles à ce que nous appe lons aujour-
d'hui l'e nvironnement paysagiste de l'architec-
ture.
Mais les restes archéo logiques de bois sacrés
0 sont aujourd'hui maigres sinon inexistants, alors
209 que de multiples textes littéraires ou épigra-
Fig. 209. Athènes, falaise nord-
ouest de !"Acropole. La Clepsydre
et son bassin de puisage, coupe et Fig. 211. Athènes, l' Héphaisteion vu
plan. Vers 470 -460. D'après Travlos CD de la terrasse des temples de
1971, fig. 430. !"Agora, au milieu des plantations
phiques en mentionnent pour presque toutes les puisque au moment de la visite de Pausanias, au
modernes qui prolongent les arbus-
Fig. 210. Nèmèe, sanctuaire de divinités, et p lus spécia lement pour Apo llon, u• siècle de n. ère, il englobait une douzaine de tes antiques.
Zeus. Plan restitué, montrant le Artémis, Poséidon et Asclépios (à Épidaure et à tréso rs, deux temples et d'autres lieux de culte,
temple de Zeus devant son autel
allongé (1). les t rous de plantation
Cos). Ils étaient surtout localisés en nombre dans dont un hérôon arboré, toutes sortes d'aut els et
de cyprès 12) et les bornes (horo1) le Péloponnèse, et en Asie Mineure cinq sanc- d'ex-voto m onum ent aux ... Mais au moins ju squ'à
au nord de la série des oikoi, les 0
tuaires oraculaires extra-urbains en posséda ient: la fin du vu • siècle av. n. ère il ne renferm ait
bains (3) à l'ouest du xénon.
~ Didymes et à C laros en Ionie, à Grynéion en qu 'un nombr e très limité de construction s, et c'est
D'après S. G. Miller, Nemea,
Eolide, à Alexandrie de Troade et à Saura en alors l'aspect boisé qui dominait largement dans
A Guide, 1990, p. 34.
fB Lycie. Pour Pausanias, un alsosavait en commun ce vallon, où l'on distinguait d'abord un olivier
avec un hiéronla présence d'une clôture; il arri- sauvage dont les branc hes servaient à confection-
@
•·[JI[ll.
OIKOI
vait par conséquent qu'i l devînt un enclos inter- ne r les couronn es pour les concour s55 . Tout cela
:. : ?
..- dit, et même dépourvu d'entrée, c'est-à-dire sans suggè re qu'un bois sacré se définissait prin cipale-
la moindre exception pour quiconque à l'inte r- ment par ses éléments naturels, les arbr es, tandi s
diction d'entrer (infra,p. 179). L' alsosest généra le- qu'un e anim ation par des statues ou des monu-
ment positionné à côté ou autour d 'un sanctuaire, ments, non nécessaire a priori, doit plutôt faire
dont il fait ainsi par tie, afin de re ndre le hiéron envisager un e pha se postérieure.
plus plaisant. Il pe u t lui aussi inclur e des statues À Did ym es où il y avait, selon Strabon (XIV
51. H. A. T HOMPSON,Hesperia2 1,
1952, p. 50, et ibid., 22, 1953 , p. 46; (en prior ité) et qu elqu es co n stru ct ion s, à 1 5) un « riche alsos intérieur et extérieur », le
54, À la suite de Pausanias, le m ot
O. B. T HOMPSON,The Garden of commencer par un ou deux temp les, un autel, d'eux'ième peut être en parti e assimilable à ce altis est gé néraleme nt considéré
Hep haistos, Hesperia 6, 1937, paradeisossitué entre les sanctuaires d'Apollon et com m e une altératio n d'alsos:vo ir le
p. 396-425.
bien plus rare m ent un tom b eau, un e piste de
co mm entaire de M. Cazev itz au livre
course... non loin, dans plu sieurs cas, d'un e d'Art émis: deux inscriptions des ann ées 100 de n. V de la Descriptionde la Grèce( CUF,
52. R OEBUCK 195 1, p . 4 1 et plan A.
source ou d' un amé nage m en t hydra uliqu e. ère sign alent que ses puits, canalisations, réser- 1999 ), § JO, 1, p. 146.
53. F. SOKOLOWSKJ,Lois sacréesdes
citésgrecques,Paris 1969, p . 250-252, I1Altis d'O lym pie 54 (fig. 212) éta it le plu s voirs et fontain es ont été réparés ou compl étés, et 55. U. SINN dans BIETAK2001, p. 66
n° 150. un e autr e du m • siècle de n. ère nou s appr end que (Pa us. V 15, 3).
complexe et le plus éte ndu de ces bois sacrés,
210
0 2M.
-~
5. colonne de la sphinge, .-.-----.-
.
6. habitations ,
7. ateliers.
i.
Vers 500. D'après H. Walter, Agina,
1993, fig. 60. ·~ _::
~ ..,
•~~ -
10 20m
1, ,, 1 11111111111!
'
Poséidon à !'Isthm e et de Zeus à Né mée, même
autre portiqu e, qui conservait des ex-voto.Au sud-
s'ils sont à pr emière vue mo ins impress ionnants
est du templ e un petit édifice à vestibule pourrait
et moin s compl ets qu e les deux premiers. Il est
correspondre à un trésor, et les pièces dans son
vra i que la catégor ie «panhe lléniqu e» n'est pas 0 ,o 20 30
prolong ement , qui restent à fouiller, ont été quali- M
architectura le; la création de fêtes fréquentées par
71. HURW
IT 1999, p. 195-196. fiées de « mai sons sacrées» (lepal. oi.Kiat, sing.
tous les Grecs, au-delà du simpl e cad re d'une cité
72. Princip es exposés dans G. Roux, iepà oiKia, hiéraoikia). Parmi elles on peut suppo -
Les quatr e gran ds sanctuaires ou d'un e confédération, relève d 'un acte à la fois
panh elléniqu es, Doss. archéologie
ser une mai son des pr êtresses ou des fillettes au
45, religieux et poli tiqu e: des amb assa deur s, les théo·
1980, p. 20-38; M.J OST, Aspectsde La service de la déesse ; la localisation de cette oikia
vie religieuse en Grèce..., Paris 1992,
res, ann onçaient partout les qua tre festivals ou
reste dout euse, alors que son existence est assurée
p. 200 el suiv. Eleusis était aussi un con cour s success ifs {en alternance sur une 776 pour qu 'il soit progressiv ement recon~u 582-580, soit près d'un siècle après la construc-
sanctua ire panh ellén ique, mais
par l'épigraph ie (infra, p. 227). Un gymna se, un e
périod e de quatre ans) auxqu els des athlètes et comme le siège de festiva ls intern ation aux, tr~~ tion du premier temp le d'Apollon _etde son autel,
uniq ueme nt po ur le culte à mystè res palestre et des écuries, pour des concours, sont à
(infra, p. 241). des pèlerins étrang ers étaient invités à particip er, tourné vers l'Italie du Sud. Nous avons vu qu a dans un petit sanctuaire trian~lai'.e; enfin, vers
chercher un peu plus loin. Ce sanctuaire pos sé- pendant un e trève sacrée 72.
73. C. R O LLEY, Les gra nd s sanctuai - Delph es, où Apo llon reçut des offrandes avant '73 ce fut le tour des jeux de Nemee, alors que le
dait en plus un e annexe sur !'Acropole d'Athènes,
res panh ellén iques, Greek Renaissance Aucun sanctua ire ne fut d'e mbl ée commun à 800, le pr emier temple en pierre ne fut é!evé qu: ~ul;e remonte ici au v11 • siècle. Il s'agissait
j uste composée d'un portiqu e et de deu x salles
1983, p. 109-114. tous les Grecs 73. Même si le culte est ancienne· vers 650-590 {?)dan s un secteur ju sque la destm e toujours, à l'origine, de cérémon ies funèbres en
74. H . K YRIELEIS, Zu den Anfange n accolées, car un temp le n' était pas considér é
ment attesté à 0Iympie 74, le site n'eut d 'abord à l'habit at, et c'es t à la suite de la pr emière Guerre l'honneur d'un «héros» local, que l'on suppo~ait
des H eiligtum s von Olympia , comme nécessaire dan s ce simpl e app endice du
Olympia 2002, p. 213-220. qu'un rayonn ement péloponnésien sinon arca· sacrée qu e furent inaugur és des conc_our~, ;ers enseveli sur place. Si Apo llon avait suppl~nte le
sanctuaire attique 71•
dien, et il fallut attendr e la fondation des j eux en 586 -582. Le festival d'Isthmia dut être mstitue en serpent Python à Delphes , Pélops et son epouse
Vi __tre à gradins
- ' dé un th 400
ea
c siècle, a prece suivi d e . anctuaire de
Fig. 222. lsthmi\~poque romaine.
- vers , - Poséidon. Plan a dans Greek
recti lignes dr<:,sse_llurs n'y ont retrou~e Dessin F. Hema ns 155.
N b . mais les 1am e
.· » comme a- O lymp1e sanctuaries 1993, p.
t
ams, _ .
aucune « hote lleue_ de Némée (voir le
O
u dans le sanctu~~e - P 229-231), qm
L . t 1 ,1.enon, . ,
' onidaion e e . les annees
e vu depms
' tait encore pour - t comp lexe
0 50 100m e , etonnan
6 e--d 1 325-300 d_un ·eux: son plan, exce p-
balnéaire, he aux J b . indépendant,
tion nel _pour u nsalles amquadran~ 1aires .
combinait deux un systeme de
face par
longées sur une l' alime ntait une
_
reservou · .s, dont eau d compaitim. · ents
, - Olympie, tandis l' ccue1·1des théores Piscine enca drée de .eux grâce a- d es
Hipp odamie étaient hono~e~ j:un e héro s fondt , cessaire pour _a s installations
ains i que 1~ ne - compns d_e face à des réservés aux ab lut10ns,g des mur.s77
'à Némée le sanctua1re7) fut réorganisé lors e et des visiteurs lcul~es pour faireO En effe~ 1 - le Ion +
qu Oph eltès (infra,p. 27 - a la création d'un bassins p aces . la laine du sanc-
teur . qui entram ult de hydrauliques, ca mes (infra, p. 25n). stade, un (fig. 371). Au con trall'~,. ~ra it ju squ 'aux - • ......._,_____1S rn M I A
l'institution des Jeux, ,_ !'Isthme c'est le c e . h rs nor ' d ·ent u
besoms o D I hes passe ru aJestre)avec tuaire de l'Isth°: e, qm ign d 'Oly mpi e et
d
premier sta e '.75 et qua
(«le lutteur ») qUJses d' em-
. , t
Mélikertès-Palaimon . Olympie et e p rnn ase (ou une ~t des locaux trésors, caracte n stique; mps archaiqu es
hipp odrome,d un _gy ent des bruns t Isthmia surtout de De lphes au_x te·e relativement
blée impose. . en lus des e' d'fi 1 ic
es hab1-- ' tramem ' D I hes e )
75 MORGAN 1993. . , un e piste en mais seuls e P__tre (fig. 221, (supra,p. 113) est res e
,- ' 'aménagement
d'
un
76. E GEBHARD, GreekSancluarres Sm ce g,me de ""d~s~es ,~ctuaim, ,d,pd d 'hébergeme nt , eillir d'un thea_ aJement des
• · lS4-177; EAD., The tuellement rencontres banquets, on atten vide j usq u a I d t du précé dent,
1993, p. f Panhe llenic Garnes
pouvaient s'en~rgu comprenai~nt eg Le stade nouveau stade au su -e~cle (fig. 222). ans Klassische
'a - des sacrifices et ppropnee
des . , a· des concours Parce qu e leurs }eux 77. S. G. MILI..ER d 253-258; B!R GE
~t~:
p.
~~l;us,Olympia2002,
228-229 .
dtes C
une architecture a ecois musicaux,
]
ép reuv es m u sica turé
et artistiquehs. s dès le
es en deux p ase vers la fm u
He-n.sses
. d iv• s1e
- d'offra nd es en
tout ge m e,
- Arc/1iiologie
el aL 1992.
1990, p.
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athlétiques, équestres et ' que Iqu 1, , .
d'Isthm1a ' 76 struc 222
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E'p-idaure, sanctuaire d'Asclépios. Élévation restaurée de la partie centrale. Envoi de Rome d'A. Defrasse, 1891.
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Delphes - en pr emier lieu - et Olympie étaient
de toute façon les plus riches et les plus brillants l' Amp hiaraion d'Oropos ava ient lieu tous les autre hors les murs, plu s important (infra, p . 171).
de ces sanc tuair es, au point que G. Roux a pu quatre ans à partir de 33 1 des concours mus icaux Assuré ment, les liens de Déméter avec l'agricul-
qu a lifier par co mp araiso n l'a rchitecture de et athlétiques, mai s au sein de ce petit vallon les ture et le retour cyclique des semailles ju stifient
!'Isthm e et d e émée de « banale et de faible «grands Amphiaraia» devaie nt se contenter d' un en pa rtie le choix d'empl acements excentrés,
valeur »ï8 _ théâtre et d'un espace en contrebas de la longue aussi loin des habitations que des n écropoles,
À l'épo qu e hellénistique, d'autres sanctuaires stoa,pour les cours es à pied (fig. 370), en p lus d'un mais il faut aussi comp ter avec la discrétion
qu e les qu atre de la périod e initiale ont pu accé- hippodrom e non retro uvé 80 . recherchée par ce genre de culte, qui pouvait
der à un statut international et accueillir égale- mieux s'isoler sur une pente.
ment des co ncours dont on briguait les couron- Les sanctuaires de Déméter et Corè Qua nd il n'est pas clairement identifié par des
nes: ceux d'Asclép ios à Ép idaure (fig. 223) et à inscriptions, de la vaisselle destinée à des repas, et
Cos, celui d'A pollon à D élos, et même les sanc- Connus sous le nom de Thesmoplwrionlorsque des figurin es votives d'un type p articuli er,
tuair es très provin ciaux de Zeus à Dodone et à leurs fêtes étaient norma lement réservées aux enfouies dans le sol tête en bas, un lieu de culte
Dion ... Tout en n'ayan t jamai s pu rivaliser sérieu- femm es81, alors que les «mystères» qui se dérou- des deux déesses symb olisant la fécondit é de la
80. B. PETRAKOS,T h e Amph iarae ion
sement avec les pr emiers, ils furent alors parfois laient dans certains d 'e ntr e eux (infra, p. 240 et terre peut donc être supp osé à partir de son of Oropos [en grec] , Archaiologia
mieux lotis qu' eux . Délos, qui offrait aux 11'- 1" suiv.) étaient accessibles à tous , les sanctuaires de emp lacement, quand s'y ajoute un ensembl e de (At h ènes ) 39, av ri l-juin 199 1,
p. 2 1-30,
siècles, vers le nord de l'île, un stade, plusieurs Déméter et Corè ont des spécificités qui les distin- traits architecturaux.
81. Mais selon A. M. ARDOV!NO
gy mn ases ou pa lestres et un hippodrome, guent de ceux des divinit és ouraniennes. Si la vieille thèse de F Robert, qui voulait dans Miscella11ea di Studi in onore di
auxq uels s'aj outait un théâtre dan s la ville même, D'ab ord par leur situation topographique, démontrer la « spécialisation chth onienn e des Piero Or/andin,;Mi lan 1999 , p. 169-
pouvait en remontr er à émée et, surtout, à puisqu'ils sont le plu s souvent péri-urbains ou roto ndes» doit être nu ancée, il n'en reste pas 182, l'exame n des offrande s dan s
les sanctuaires hors les murs de Gé la
l sthmi a. Toutes ces constructions - pour autant mêm e extra-urbains: c'est la position de nom - moins permis d'opp oser (supra, p. 130) l'autel et de Paestum laisse penser que d es
qu 'un hipp odrom e grec, habituellement sans breux sanctuair es de D éméte r et Corè mis au jour plein, qui laisse monter la fumée des viand es vers hommes o n t pu partic iper aux
cadr e arc hit ectural , pui sse être rangé dans la caté- en Sicile82 et en Grande-Grèce, parfois sur deux le ciel, et l'autel évidé de typ e bothros,destiné à T h esmop h o ries de Paestum,
ou trois _sites d'une m ême ville (Agrigente, Géla, « rassasier et apa iser les puissances souterrai- 82. M.-T h . LE DI NAHET,Sanctuai res
go rie d es « co nstru ction s ,,ï9 - supposaient de ch th o nie n s d e Sicile, Templeset sanc·
po uvoir di spo se r d 'une co nsidérab le surface Lacres Epizéphyrienn e ...), co mme po ur ceux de nes »85 . Dans les sanctuaires de Déméter et Corè tuaires 1984 , p. 137-152,
plan e, d e sorte qu 'e lles débordaient inévitable- Thasos (fig. 224), d' Amphipo lis83 , de Dion, de la pr éférence pour les autels circulair es creux 83, LAZARIDIS1997 , p. 26-29.
ment des limi tes du sanctuair e. À l'inverse, les ex· Pella, de Paro s, d'Égin e ... Lorsqu 'ils sont intra- apparaît comm e un phénomène général, qui n'est 84. S. G. COLE, De m eter in ihe
vota statuair es qui commémo raient une victoire muros ils ne se trouvent que par exception au pas limité à une période chronologique, puisque An cien( Greek C ity and ils Countr y
Side , Placingthe Gods 1994,
aux j eux étaient auta nt que possible concentrés centre de la cité (à Thèbes ) ou sur une acropo le (à dans sa phase hellénistique le hiéronde Déméter à p. 199-2 16,
dan s l'es pace central, à des emp lacements bien Lépréon, à Mytilène ), car ils préfèrent géné rale- H éraclée de Lucanie a continu é de multipli er les 85. ROBERT 1939, surtout p. 163
visibles (infra, p. 233 ). Il en allait de même pour ment une insta llation loin de l'agitation de l'agora autels ronds et des puits à offrandes86 . Seuls et suiv.
les div ers monuments dédiés par les souverains et des autres sanctuaires . Ils apprécient d'être qu elques sanctuaires chth oniens d'Occiden t 86. B. ÜTIO, D ie ho h en Rundaltare
autant que possib le près d' un e porte de l'e nceinte admettent des autels pleins: le grand sanctuair e im Demeter- H ei ligtum von
de Macédoin e et leurs successeurs - Philippeion Herak leia in Luk an ien, lthaki 2001 ,
d'Olympi e, portiques -, puisque la main-misesur (fig. 225), et contre une pen te ou même en sud de Déméter et Corè à Agrigen te avait pour p. 191-196,
!~auteur, ainsi qu'i l a été constaté à Co rin the, à particularité de regro uper les autels les plu s variés 87. Ét ud e d e ces au te ls, à l'air lib re
les sanctua ires panh elléniqu es fut un des moyens
Erétrie et, en Asie Mineu re, à Cnide, Sam os, (fig. 226), quelques-un s sont quadrangul aires et ou dans un e ence inte peut-être
privilégi és par ces princ es pour unifier la Grèce co u verte , p ar C . ZOPPI, Gli edifici
Priène84 .. à Pergame enfin, où le san ctua ire de pleins, d'autres, de plan rond ou carré, sont
arcaicidel santuariodelle divinità ctonie
78. G. Ro ux, L:arch itecture à sous leu r tute lle.
Déméter, d'abord situé hors des mu railles, fut percés d'un trou central pour des offrand es liqui- di Agrigento,Problemi di cronologiae di
De lp hes, un siècle de découv ertes Au total , d ans un hiéron panhe llénique} les
Delphes2000, p. 182. Cf toutefoi s les
Fig. 224. Thasos, plan général de la ville avec ses sanctuai- englobé dans la ville lors de leur agran dissement, des ou des restes de sacrifices8ï. Venclos de la architettura,Alessandria (Ita lie) 200 1,
res. Dessin M. Wurch-Kozelj et T Kozelj. Thasos 2000, édifices nécessaires pour des j eux et pour l'heber· p. 124-126. Voir au ssi la note 33
reco nstitutions pub liées dan s Nemea favorisé par Eumène II (infra, p. 202). Cyrène se Ma loph oros à Sélinonte (fig. 227) juxtapose aussi
2004,
fig, 12. ge ment formaient un ensembl e à multiples facet- p. 13 1.
distingue par l'existence d' un petit sanctuaire un grand autel rectangulaire et, devant les propy- 88. E. GABRJCI, Notizie degli sca vi,
79. La quest ion de s édifices de spec- tes, qui occupait nettement plus de place que dans
urbain des deux déesses (d'a bord pris pour le lées (donc à l'extér ieur du péribole), un large Monumenti antichiAc. Lincei 22,
tacles et d'éducatio n sera traitée dan s les nombreux autr es sanc tuaires , moins irnpor·
un autre tome de ce manue l, tombeau du héros-fon date ur , fig. 285) et d'un autel évidé 88 semblable à ceux d'Agrige nte, Rome 1927, col. 1-4 19.
tants où avaient aussi été instaurés des jeux. Dans
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\ Fig 226. Agrigente , sanctuaire de Déméter et Corè près de la porte V.Plan
schématique . Dessin Y. Montmessin dans Temples et sanctuaires 1984, p. 145
! f
(d'après P Marconi).
226
Toutefois, le mégaron était une véritable crypte femmes (fig. 330). Dans tous les cas il fallait
tandis que pour le culte des deux déesses à particularit é de ces sanctuaires : même si le culte sur d'autres sites, comme Thessalonique et Cnide pouvoir disposer de cavités dan s le sol, et les trois
Priène, la fosse construite est de plan carré y était pratiqué en plein air, les fidèles étaient (pour la katabasis, une descente dans les ténèbres, fosses carrées {dont deux contenant des osse-
(fig. 168 et 229 ). souve nt soustraits à la vue par un mur qui cernait suivie d'une remontée vers la lumi ère du ciel ?)95 . ments d'animaux ) qui ont été reconnues contr e
Étant admis que ces cavités étaient indispen- une instal latio n à demi-enterrée. Ils se réunis- On comp rend alors que d'autres sanctuaires des les fond ations du porch e de ce Télestèrion97,
sables dans les sanctuaires de Déméter et Cor è la saient dan s ce qu e les Grecs appe laient volontiers Grandes déesses aient opté pour différents édifi- étaient peut-être bien ces puits à offrandes que
compos ition d'un grand nombre d'entr e eux re,sta un mégaron, terme am bival ent92 qui s'applique ici ces couverts, afin de mieux préserver le secret des des auteurs tardifs dénommaient mégara, sans
toujours minimal e, un autel et une ou plu sieur s à un lieu kryptos (Kpu1m\ç), «caché », convenant rites et la ségrégation des sexes, préférables lors doute par exte nsion du sens de mégaroncomm e
89. SPORN 2002, p. 238-239.
pierres à cupules pour déposer des céréa les bien pour la comp osa nte eschatologique d'un des Thesmophories. Le hiéronqui était installé sur bâtiment pour des mystères 98 .
pouvant suffire. Dans ces cond itions, c'est très culte à mystè res. A Lykoso ura en Arcadie, le les pentes de l'Acrocorinth e96 offrait aux fidèles, En plus de ces lieux pour des cere monies
90. M. LILIMBAKI-AKAM ATI, To
0eaµ6q,op,ov TT/Çll fJ,J.aç, Athène s probab lement un sanctuaire de Déméter qui a été mégaronde Despoina, fille de Déméter, était un sur la terrasse du bas, une multitud e de petites secrètes, et toujours sans planification ni même
1996. mis au jour, avec ses cavités ou ses fosses sur un e salles de banquets (fig. 297) où chaq ue famille sembl ant d'o rdre, ce type de sanctuaire possédait
encl os constru it sur un terrain en pente (fig. 342),
91. I. ANDREOU,Le sanctuaire de hauteur d 'É leutherna en Cr ète, au ' lieu-dit pouvait se retrouver à part pour des repas, après le plus souvent une chapelle sinon deux, lorsque
Dourouti ... , L'lllyrieMéridionaleet
de sorte qu e les visiteurs passant plus bas ne 95. HEU .MANN]992, p. 260.
!'Epiredans/'AntiquitéIV, Actesdu W Ellinika89 . Au derni er quart du rve siècle, on ne pouvai ent pas épier la cérémoni e qui se déroulait les sacrifices et les déd icaces sur la terrasse Déméter et sa fille Corè-Perséphone, qui passait 96. BOOKIDIS, STROUD 1997.
colloqueinternationalde Grenoble,oct. pouvait apercevoir dans le Thesmophorion de Pella derr ière ses mur s d 'o rtho states93 . De fait, les médian e; à ce niveau, un bâtiment trapézoïda l sous terre les mois de l'an née où le cycle de la 97. K. CLINTON dans Greek
2002, P. CABANES,j.- 1. 1AMBOLEY qu'un autel complété par des petits bothroicreusés divisé en trois pièces et contenant un bothrosa végéta tion se reposait, demandai ent des templ es Sanctuaries1993, p. 113-114.
éd., Paris 2004, p . 570-581. enclo s hyp èthres sont tellement typiques des divi-
dan s le rocher9°, et comme son niveau était infé- nités souterrain es qu'i ls se rencontrent aussi dans succédé à un e structu re arc haïque quadrangu- distincts. Comme le grand sanctuaire à la bordur e 98. D éve loppement et référe n ces
92. Pour d'autres sens voir supra, dans ROBERT 1939, p. 210-226;
p. 36 el suiv. rieur à celui du sol situé à l'extérieur du mur d'en- les sanctuaires de Dionysos ou d'Asclépios, des laire, peut-être hypèt hr e, destinée à des cérémo- sud d'Agrigente99 , le hiéronde Déméter hors les
WHIT E 1993, p. 98-99.
93. ]O ST 1985, p. 177. ceinte, l'accès devait être assuré par des ramp es. dieux dont le côté chthonien est toujours resté nies. Mais ces constructions de Corinthe ne murs de Cyrène, protégé par un mur de p éribole ,
99. La publication premièr e
94. E. LEMBIDAKI , Chthonic Remontant aussi au ive siècle, le sanctua ire de vivace; on songe par exemp le à l'enceinte Y pouvaient réunir que quelques dizaines de renferm ait lui aussi depuis l'époqu e archaïque d'Agrig ente par P. Marconi (1933)
Sanctuaries in the Epidauros Déméter à Dourouti en Épire peut être rapproché d 'É pidaur e (fig. 228 ), un rectang le divisé en deux pe: sonnes, soit bien moins que le vaste Télestèrion un e série de petits bâtiments à chambre uniqu e, do it désormais être comp létée sinon
Asklep ieion: An Ex emp le [en grec], rectifiée avec ce lle d 'E. D E MIRO,
de celw de Pella, car il se composait d'un premier parties, élevé peu après le milieu du IVe siècle, d'Eleusis; il est vrai que ce dernier abritait les dits naoi dans des inscriptions locales. En partant Agrigento!, I santuari urbani,L'area
Acts of the Fifth Intem. Congress
of
PeloponnesianStudies,Argos-Nauplia mur circulaire ouvert, autour d'un deux ième lorsque l'Asclép ieion connut sa première phase initiations lors des fêtes panhell éniques d e de leur étude, on a pu rappe ler 100 qu'au moin s un sacratra il tempiodi Zeus e Porta V,
1995, Peloponnisiaka Suppl 22 muret qui cernait une fosse en dessinant un Déméter et Corè qui, au-de là des Thesmophories naosou naïskosp our Déméter et Corè est attesté à Rom e 2000.
Athènes 1996-1997, l. 2, p. 305-325. monumentale 94 . 100. WHITE 1993, p. 40, 101-104.
second couloir circulaire 91. C'est là une autre primitives, ne concernaient plus uniquement les Athènes (en plus d'un temple pour Triptolème), à
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229
DEMETER-TEMPEL
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ét~ient souve nt élevés en matériaux de qua lité p licat ion de s équ ipements est évidente en Occi- sous l'Emp ire, une pé riode où bien d 'aut res enri- les sanctuaires de Déméter. Fond é vers le dernier 108. J. DE LA GENIÈRE, CRAI 1986,
quart du ye siècle à partir d'un group e de pièces p . 29-48 . Plus gé néra lem ent , sur l'in -
tres mo yenn e. De p lus, ils éta ient hab ituellement dent103, et encore davantage en Méditerranée chissements furent encore déc idés.
tro du ctio n de ce culte phr ygie n en
101.Qu elques except ions : le gra nd
de faibles dimensions 101et dépourvus de péristasis, En Asie Min eure, les sanc tuaires de Cy bèle acc olées, le téménos dégagé à Saro s pr ès de Grèce, vo ir E. VIKELA,Arch.Eph140 ,
templ e sous la chape lle de San
orienta le, où ces sanctuaires sont plus fréquem-
ce qui a pou ssé certains archéo logues à les consi - sont longte mps restés en acco rd avec les origines Tanagra pourrait alors être le plu s anci en des 200 1 [2003 ], p. 4 1-71 [en grec ].
Biagio à Agrige nte, et ce lui du sanc- ment de date postérieure à l'arc haïsme. Le
tuaire de Déméter à Cos, étro it et dérer non pas comm e de simpl es lieux de culte Thesmophorion me n tion né par des inscriptions ph rygienn es de la Gra nd e m ère 105. Ces simpl es san ctuaires grecs de la Grand e m ère anato- 109. M . )(,\GORARI-G LEISSNER, AW
très long (6 x 24 m: C h. KANTZIA lienn e 109. 2003, p. 49 1.497.
mais plutôt comm e des salles multifonctio nne lles he llén istiques de Dé los compre nait, en plus d'un sites de plein air, sans tem ple, reg roup aien t des
dans Archaeologyin the Dodecanese, Si le Métrôon d'Ol ympie est un péript ère sur 110. M ALLWITZ 1972, p. 160- 163
S. DI ETZ,1. PAPACHR ISTODOULOU vouées en particulier à l'exposition d'offra nd es e~ mégaron,un tamieion(i:aµlELOv) où étaient déposés bassins, des petites pl ates-fo rm es po ur les offrn n- (vers 400 ?).
éd., Co penh ague 1988 , p. 179- 18 1). à des réuni ons pour des mystères. des et surt ou t des ni ches dans lesqu elles étaien t plan ram assé, à 6 x 11 colonn es110, tandis que le
divers objets, préc ieux ou no n, ainsi qu'un néôko - 111. La questio n de la form e d'un
102. W HITE 1993, p. 144-147. parfois sculptés des reliefs, ou des naïskoimini atu- M étrôon de !'Agora d'Ath ènes se compo sait (à tem ple antérieur de la Métèr,sur
Si la maj orité de ces sanctuaires de Déméter et rion (vEwKc\pwv) pour loger un desservant du
103. V. H INZ, Der Kult vonDemeter res, quand ils n 'é taie n t p as couver ts p ar des l'é poqu e helléni stiqu e, du moin s 111) d'un e l'e m p lace m ent de l'an cien bo11/e11tè
·
~ orè n'occup aient qu'un e petite sup er ficie garnie culte; naguère ide ntifié à tort avec un grand riond 'A th ènes, est l'o bjet de di scus-
und Koreauf Si?,ilienund in derMagna auvents en bois, pour mi eux protége r la statue de modeste cella pr écédée d'un pronaos, c'est peut-
Grecia,Wiesbaden 1998 (avec un e d un e_architectur e médiocre, surto ut à la ca mp a- éd ifice à cour pér istyle co nstrui t à l'angle nord- sions sans fin, vo ir en dernier lieu
la déesse assise. À Ph océe, où ont été loca lisés êh·e bien parce que ces templ es étaient origin elle- P. VALWANIS, AM 117, 2002, p. 22 1·
synth èse sur les tra its spéc ifiques de gne, il sembl e que d'un e manière généra le ils ouest d u sanctua ire d'Artém is (infra, p. 226), ce
ces sanctuaires). ju squ'à cinq san ctuaires en pl ein air de Cybèle, ment dédiés à un e auh·e Mère des dieux , tradi - 255.
soient devenu s plu s monum entaux à p art ir de sanctua ire devait être situé plu s à l'écart du cenb·e
et l'organisation spatiale
des sanctuaires
1. La délimitation: pl. opo1), des sortes de stèles ju ste dégro ssies sur
au moin s un e face qui, en plus de l'abr éviation
fermeture et ouverture HO , révélait parfois le nom du dieu propriétair e2 ,
Un horos de l' Amphiaraion d'Oropos porte un
texte qui éclaire bien sa raison d'être: « Il est
Bornes, barrières et périboles interdit à tout particulier de construire à l'inté-
Un domaine qui appartient à un dieu ou à un rieur du terrain délimité par les bornes » 3. Celles-
héros supposait expr essément un e délimitation, ci pouvai ent être reliées par une ou deux pièces
pour tracer la frontière entr e le sacré {à l'intérieur ) de bois horizontales formant barrière , mais la
et le profan e (à l'ex térieur), le pur et l'impur . plup art du temp s seule une ligne imaginaire
Lorsque les limites d'un san ctuair e n'ont pas été passait d'un e borne à l'autre, quand ce n'était pas
retrouvées cela ne signifie point qu'e lles étaient un e corde ou même un fil de laine, tel celui qui
absentes, car aux yeux des Gr ecs elles n'avaie nt interdisait l'entrée dans le sanctuaire de Poséidon
pas besoin d'ê tre clair ement matérialisées par une Hippias près de Mantin ée (Pausanias, VIII 10,
architecture, un symb ole suffisait 1• C'est pourq uoi 1-5).
tionnellement confondu e en Grèce avec Gè ou en n autour d'un foye r, alors qu'à Pella, un sanc- de nombr eux san ctuair es - surt out les plus On pouvait aussi se contenter d'un aligne-
Rhéa . TI faudrait la distingue r, au moins j usqu'à tuaire commun à Aphrodite et à la Mère des anciens, mais aussi celui d 'Asclépio s à Épidaure - ment de pierres à peine taillées qui, pour le
112,A. HER.~L.\RY, De la mère des leur assimilation, de cette Métèr étrangère venue dieux contenait un très petit temple-oikosdans la n'étaient entour és qu e de born es (opoç, horos, malheur des archéologues, disparai ssent encor e
dieux à Cybèle et Arté mis..., Agathos de l'est 112, dont les sanctuaires hellénisés ont eu cour, entourée de toutes sortes de pièces et de
Daimon,Mytheset cuit~ BCH Suppl
38, 2000, p. 193-203.
tendan ce à se cacher derrière des murs qui portiques 114. Dans le même temps les sanctuaires
113, S. D ROUGOU, AEMTh IOA,
rapp ellent plutôt les schémas de l'ar chitecture de la Métèr en Asie Mineure ont adopté peu à peu
1996,p. 41-54. domestique. À Vergina-Aigai 113, les multiples un e allure plus classique: dans les monts boisés
114. L.-1.Z..\RJDIS
199ï, p. 45; espaces du sanctuaire de Cybèle étaient distribu és au sud-est de Pergame à Mamurt-Kaleh, un petit
The
M . LIU~!B.-\Kl-1\KA_\UTI, autour d'une cour centrale; l'une des pièces , temple dorique 115 distyle in antis, exceptionnelle-
Sanctuaryof theMothn-of the Godsand
Aphroditeat Pella,Thessalonique longée par une banquette, est en demi sous-sol, et ment flanqué de deux grandes bases à I avan~un
2000 [en grec]. l'édifice le plus vaste, divisé en deux salles, dissi- autel et des portiques furent dédiés à Cybèle par
115,A. C ONZE, P. SCHAZ~L.\i,1', mulait un bothrosdans un angle . Mais ce hiéronne Philétairos {fig. 232), fondateur au m• sièclede la
Mamurt-Ka/eh,Ein Tempelder
Gottermutter unweitPergamon,
Jdl
renfermait pas de temple, no n plus que le petit dynastie des Attalides.
Ergiinz 9, 191l. sanctuaire d'Attis à Amphipolis, fait d'un édifice
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plus aisément que les bornes. Ces derni ères ont tru it et continu n'ayant jam ais été considéré
toutefois été mises au j our en nombr e sign ificatif, comme indispensab le. UAltis d'Olympie ne fut
mais souvent errant es, comm e à Did ymes où les apparemment ento uré d 'un péribole digne de ce
bornes qui ont été con servées sont de date hellé- no m que forllar d {infra.,p. 180), alors que celuidu
nistique4. Il faut distingue r ces lwroi de stèles p lus sanctuaire d 'Apo llon à Delphes fut l'objet de
travaillées, qui port aient un texte relati f au d roit p lusieurs transformatio ns, réparations et agran·
d'asyle dan s le hiéron; ce genr e de stè les pour d issemenls, to ut comme le péribole du hiéron
circon scrir e un sanctuaire est attes té dans d'Apo llon à D élos {fig. 234) où divers bâtiments
l'Égypte ptolémaïqu e 5 . rapprochés - surto u t de porti ques, dès le
Sur !'Agora d'Athènes, l'e nclos quadrangu - vie siècle - o nt ren du inu tiles des portions de
laire qui renfermait l'a utel des Douze dieux 6 illus- murs, sur plus ieurs faces. Pour les sanctuaires de \,. -::_ - - --
tre un stade interm édiaire entr e le systè me ouvert faible étendue il était plu s facile de construire un
des born es et celui, ferm é, du mur d'e nceinte. péribo le q uad rangu laire, comm e celui du Délion
Fond é sous Pisistrate le J eun e, ve rs 522-521, l'e n- de Paros 8 qui, dans les ann ées 500, fut délimité ---
- --:::.. ...:.
clos était fait de pot eaux en pierre encast rés dans par un m ur large d e 0,80 m, pour la plus grande
,. ..-.•,
un soubassement en pôroset main tenu s par des part en gne iss, el do nt la hauteur devait être au
par apets; ils furent renfor cés au moment d e sa mo ins éga le à ce lle d 'un homm e {fig. 235). Dans
restauration vers 425, quand on posa un pave - le sanctuaire de Dodone, c'es t seulement au
ment sur le sol, initialement en terr e batt ue, et iv e siècle qu'un mur en appareil isodome a
une autre rénovation suivit dan s le tro isièm e succé dé à un e sér ie de trépieds portant des chau·
quart du iv e siècle. Toujour s sur !'Ago ra, au m ilieu d ro ns en bro nze, di sposés autour du chêne habité au ve siècle, tenait lieu, elle aussi, de mur de péri- tifs 12, identifiables par leur architecture et aussi,
du iv e siècle, l'e nclos des dix H éro s éponym es pa r Ze us {fig. 240). Dans ces conditions, on bole partiel pour le sanctuaire {fig. 236), mai s qu elqu efois, par un e inscription qui notifiait avec
des tribu s ath énienne s {fig. 233) assembl ait tro is perço it bi en l'o riginalité du nouveau mur de péri- cette fois avec deux p ortes, au nord et au sud IO_ le mot abaton{èi~a-cov, pl. èi~a-ca)cette interdiction
4, T UCHELT 1973, p. 24-25. de pénétrer, sous peine de sacrilège. Deux de ces
barr es en bois perp endicu laires à des poteaux en bo le de !'Ac ropole d 'A th ènes, tel qu'il fut réalisé De toute façon , m ême s'il bén éficiait d'une
5, K. j. RI GS BY, Asylia, Territorial téménèdéliens sont triangu lair es; l'un fut tardiv e-
lnviolabilityin theHe/lenistic Wor/d pierre fichés sur un socle et recou ve rts d'un au vc siècle: non seulement il était assez hautet entrée monum ent ale ou s'il éta it dépourvu d'un
Univ. of Ca liforni a Press 1996 ' péribol e continu , aucun sanc tuaire grec n'é tait m ent englob é dans des constr uction s du quarti er
c~ap:ron . Aup aravant déjà , le m êm e ge nr e so lide po ur faire de ce plateau rocheux une véri·
surtout n' 220 à 222. '
ouvert aux visiteur s en p erm anence. Il était nord, et l'autre dans un portique de l'agora des
d amenageme nt avait été choisi pour des encl os table fort eresse m ais il devait en même temps
6, T RAV LOS 1971, p. 458-461; toujours soign eusem ent contr ôlé par les pr êtres, Itali ens. Leurs mur s toujours respect és se compo-
L. M . G ADBERY, Hesperia61, 1992, voués à un culte héroïque , en particuli er l' Hérôon réa ffirm er so n ' cara ctère sacré par le remploi
p. 447-489. qui n'a utorisaient l'accès qu e cer tain s jour s dan s sent de quelqu es assises de pierres couronnées de
argien des Sept contr e Th èbes, dont la clôtur e de {fig. 100), nettem ent visible d'e n bas, de blocs
1992. l'ann ée". Cette restriction inhérente à la limit e est chaperons, comm e pour deux autres structures
7, PARIE NTE pot e8:.
ux à barri ères a été retrouv ée, cette fois sans récup érés dan s les ruin es du « Vieux temple_» 10. GIRA 1991.
encore mieux p erce ptibl e par le biais de ces petits déliennes en forme de segment de cercle UD
8. SCH ULLER 1991,p. 81-83 et pl. 2. socle' {fig. 379). d 'Ath én a et sur le chantier interrompu du Pre·
{fig. 237), visibles de part et d'autr e du portique li. HURWlT 1999, p. 54.
MANN 2003, p. 93-95. Voir
9. H_OLTZ _Les lignes de murs appar eillés percés d'au Parth énon 9 . La pui ssant e mu_raille étendue so~s enclos à mur bas définis comm e « int erdit s d'e n-
d'Antigon e, mai s seul l' abaton sud contient un 12. GD n' 63 et 71.
aussisupra,p. 84 et n. 105. trée». Délos concentr e plu sieurs de ces dispo si-
mom s un e porte sont plus rar es, un péribol e con s- Pisistrate autour de la cité d'Eleusis, et renforce e
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nécessité d'assurer une largeur suffisan te à la la salle sud-ouest est restée am putée {fig. 244).Si
ramp e processionn elle, n' était pas la seule origi- p lusieur s déta ils stru ctu re ls de l'œ uvre de
nalité des prop ylées installés entre 437/ 36 et M nésiclès (fig. 245) se retro uvent sur des propy- 10 m
433/3 2 à l'entr ée de !'Acro pole d'Athènes, après lées postérieurs, en attendant sa copie pratique-
247
246
245
chissait un torrent à l'aide d'une voûte (fig. 248 ) - 35 1 et 344 par un e dédicace d'Idri eus gravée sur
la première de ce type à Samothrace . l'architr ave. Alor s qu e le propylondu sanctuaire de 248
I..:Asie Mineure, qui connaissa it à peine ce Déméte r à Pergam e se distinguait en combinant
genre de bâtim ent avant le iv e siècle, finit par en un e face qui enserre dix degrés, pour rattraper
devenir grand amateur. Quasiment identiqu es, un e différenc e de niv eau, et une autre distyle, à lend emain 36 . Le vieux style dorique a encore l'ava nt et distyles in antis à l'arr ière, coupés par
avec leurs appareils de murs très réguliers et leurs chapiteaux palmiforme s (fig. 249), la bordure du tenu bon à Claros, où le dernier état des propy - une triple porte au milieu à Claros {fig. 250 et
36. Déméter: BOHTZ 198 1 et lli\DT
colonnes ioniqu es devant les trois baies du mur lzièron d'Ath éna Nikèphoros avait bénéficié d'un lées est datable de la première moiti é ou du 262), et tous deux offraient aux visiteurs, sur leur 1999, p. 182 fig. 129 (dispo sitif
médian, les deux propylée s qui donnaient accès propylon à deux étages - l'un dorique et l'autre milieu du r•r siècle 37, d'apr ès le profil de ses côté droit , une ou plusieurs spacieuses exèdres, restauré ) ; Athéna: V. KASTNER dan s
en guise d'aire de repos. Quant aux grands Mac/,t der Architektur2004 , p. 132- 143
au sanctuaire de Zeus à Labraunda 35 (fig. 271) ioniqu e, à frise sur balustrade - qui, tout en moulur es et une certaine ressemblan ce avec les (façade remontée au Pergamonmu -
diffèrent surtout par les ornements floraux des prop ylées athéniens du sanctua ire d'Apo llon à propylées de Lindos , édifiés peu avant le milieu seum de Berlin).
rappe lant l'é léva tion du portique coudé de ce
35 . K.jEPPE SEN, LabraundaI, l, Tlte chapiteaux d'ant e. Le propylonest doit être légère- Délos ( GD 5), qui sont dat és du milieu du du me siècle sur un pal ier au sommet d'un 37. ÉTIE NN E, V ARÈNE, 2004 , surtout
sanctuaire, n' en constitua it pas moins une fausse
Propylaia,Lund 1955. ment postérieur à celui du sud , bien dat é entre 11e siècle: tous deux sont pro styles tétrasty les à impressionnant esca lier de trente cinq marches, p. 15-78.
façade en avancée, d'un type unique et sans
784 ARCHITECTURE RELIGIEUSE 6. LA DÉLIM ITATION ET L'ORGANISATION SPATIALE DES SANCTUAIRES 785
larges de 20 m, ils surpassa ient tous les autres par
Fig. 250. Claros, sanctuaire
leur longue façade dorique à dix colonnes in antis.
d'Apollon. Restitution des propy-
Cette façade d'apparat, comp létée par des avant- POl
lées, face latérale est et face princi-
corps tétrasty les à retours (fig. 25 1), couronnés de pale. Première moitié du 1er s. av.
frontons et ouvrant sur des salles latérales symé- n. ère. Dessin P.Varène, CRAI
1995, p. 503.
triques 38, éta it séparée par un profond espace des
cinq portes médianes, qui donnaient sur une cour Fig. 251. Lindos, acropole.
péristyle. Restitution des grands propylées.
Peu avant le milieu du 111
• s. Adapté
Dans la Grèce intégrée au mond e romain, qui de Dygg ve 1960, p. 331.
privilégie les modèles de l'âge classique, la pour-
suite de la construction de propylées montre que
!'.imp ortance accordée à cet édifice ne faiblit pas.
Etablie en large saillie sur le mur ouest de l'agora
romaine d'Athènes, la grande porte dédiée à
Athéna Archèg étis vers 11-9 av. n. ère (fig. 2),
d'après son architrave insc1ite39, reproduit à sa
manière les Propy lées de Mnésiclès, en se conten-
tant de quatre colonnes en façade . Inv ersement, à Sm
2. L'organisation
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de l'espace
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La relation temple-autel
Vimplantation des autels constitue le premier
vecteur de l'organ isatio n de l'espace sacré - non
. ....., seu lement parce que l'a utel était primordial,
, ,r comm e nous l'avo ns vu, mai s aussi parce que le 250
1 0 ;
786 ARCHIT ECTURE RELIGIEUSE 6. LA DÉLIM ITATION ET !.?ORGANISATION SPATIALE DES SANCTUAIRES 787
Fig. 252 . Éleusis, Petits propylées.
Vue restituée de la face exte rne.
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Aprè s 54 . D'après H. Hërmann, Die
inneren Propvlii en von Eleusis,
1932, pl. 35.
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templ e42 , et l'état archaïqu e de l'H éra ion de mais cette ligne n'est pas fixe : selon l'édifice, elle
Samos mont rait le mêm e ge nre de dév iation . Le coïn cide avec le lever du soleil aussi bien au sols-
para llélisme est devenu pour ain si dir e constant à tice d 'hiver qu'au so lstice d 'été, donc en couvrant
l'époq ue hellénistiqu e, y co mpri s d ans un e tout l'arc so lsticie l. Plu tarq ue (Num 14, 4) et
nouvelle phase de l'autel de Claros, au rn• siècle. Lucien (De Domo6) affirment que les temples sont
Par exception , les deux grand s autels rectangu lai- d irigés vers l'est préc iséme nt d'ap rès le jour de la
res construits au centr e du sanctuaire urb ain de fête d e la d ivin ité co ncernée, ce qu'il est quasi
Métapo nte43 font face à deux templ es A et B imposs ible de véri fier. Il sembl e que les excep-
toujour s désaxés dan s leur deux ième ph ase, au tions à la« règ le » (qui ex istait déjà, rappelons-le, Fig. 253 . Métaponte , plan de l'a ire
cour s de laquelle le temp le A est deve nu paral - dans l'a rchitectu re or ientale) ont été un peu plus sacrée . D'après D. Me rtens, AA
Kavou si dès l'époq ue géom étriqu e, et le templ e tian au sud pr éférabl e pour la circulation d'un 1985, p. 648 .
lèle, comm e le temp le B, à la rue qu i lon ge le nombr euses aux époqu es ar chaïqu e et hellénis-
sanctuaire au sud-ouest (fig. 253)... Suivan t la tiqu e46, en tenant co m pte du fait qu e l'orientation d'Ap hrodite à Axa s dès la phase arc haïque). édifice à l'autr e, tandi s qu 'à Délos, c'est égale-
form ation du terrai n, il arriv e aussi - mais bea u- pr emi ère d 'un templ e a gé néra lement été conser- De tout e façon , comm e les arc hitectes grecs ment la form e de la terra sse au pied du mont
coup plus rarement , par exe mp le à l'H éracleion vée d'une ph ase à l'au tre . Les MégaraA et B, ainsi ne para issent avoir accord é qu e peu d'i mp ortance Cyn the qui p eut ju stifier l'ouvertur e au sud du
de Th asos (fig. 254) - qu e les ax es du templ e et qu e le templ e C du sanctuaire d'Apollon à à un e bonn e répartition de la lumi ère dans les templ e d'H éra. Finalement , le goût hellénistique
de l'aute l soient perp endi culaires. T herm on s'e n tienn ent to ujours à l'axe nord-sud temp les, il n'es t gu ère probab le que l'orientation pour un e organisation axiale et symétriqu e des
11organisation de l'espa ce sacré est encore (fig. 44 ). Le templ e archaïqu e d'A rtémis Laph1ia ait été dictée par le souci d'obt enir un éclairage san ctuaires a parfois entraîn é des orientations
42. LA G ENIÈRE 1998, p. 24 1,246; suffisant. En revanc he, sur plusieur s sites, les inh abitu elles : sur le site de l'Asclépeion de Cos,
Claros II , 200 3, p. 169-170. cond itionn ée par un autr e facteur , l'o ri- à Ca lydon est orienté au sud , de même que celui
entation des temples. Il est bien connu qu e le de Zagora d 'And ros (fig. 37), qui se contente de déviation s de l'es t doiv ent s'expli qu er pa r des le templ e ioniqu e de la terrasse m édiane est bien
43. D. MERTENSda ns Storia della
Basilicata 1, L'a11t
ichità, a cura di Parth énon tou rne le dos au x Prop ylées d e suivre l'o rient ation m aj eur e de l'habitat géomé- contra int es climatiqu es ou topograp hiqu es. En tourn é vers l'est, dan s l'axe de son autel plu s
D. ADAMES TEANU,Rome 199 9, Mnésiclès afin de respecter l'orientat ion astron o- triqu e . En Cr ète, sur un e quin zaine de temples Achaïe, l'o rien tat ion nor d -est / sud -ou est du ancien (ce fut la pr emière structur e con struite
p. 25 1 et suiv. dans le hiéron, fig. 275), mai s le templ e doriqu e de
44. H . N1SSEN,Das Templum,Berlin
miqu e vers le soleil levant. Étud iée très tôt par exa m inés par J. W. Sha w47 , neuf regardent vers temple d'A nô Ma zarak i sera it du e, selon le
F. Penro se, pui s dans le cadre de l'histoire des fouilleur , à la direction des for ts ven ts qui souf- la terr asse sup érieur e fut ensuite orient é au nord-
1869; ID., Orientation, Studien zu l'es t (dont les état s A-B-C du temp le de Kommos,
Geschichte der Religion, Berlin 1906- religion s44 , la question de l'ori entation des flent dans le secte ur et risqu aien t, autr ement , est, afin d'ê tre placé dans l'axe d'un escalier
les édifices A et B à Prin ias, le temp le archaïque
19 10. d'endom m ager les mur s48 . En Cr ète, l'ouvertur e monum ental et surplomb er le pa ysage, san s autel
temples grecs a pâti d'un e longu e périod e de de Phai stos, le gra nd templ e de Lata aux 1v•-
45. DINS~!OOR 1950, p . 49 .
désintérêt , mais depui s peu elle retient à nouv ea u au nord du tem ple de Dr éros pour ra it être liée à en face qui aur ait barr é la vue.
111• siècles, ce lui d'A p ollon à Go rtyn e dès la phase
46. S. C. H ERBERT,Th e Ori entatio n
l'atte n tion de quelques arch éo-astronom es. la supe rficie restre in te du terrain , ou encore à la À vrai dir e, toutes sortes de particul arités loca - 48. M. PETROPOULOS dan s Gli Achei
of Greek Templ es, Palestine I, le temp le hellénistico-rom ain d' Asclépios à e l'identilà etnica degli Achei
volonté de le tourn er vers le cen tre civiqu e, les p euvent aider à compr endr e pourqu oi un
E.,pforationQgarterly 116, Londr es D'ap rès les calculs de H. N issen, comp létés par Lissas), qu atre sont tourn és ve rs le nord (dont, d'Occidente, Alti del Convegno Jntern. di
198+, p. 31-3+. l'agora. À Delp hes, l'étro itesse de la terrasse de templ e grec ou un tr ésor ne s'ouvr e pa s au soleil Stud,; E. GRECOéd., Paesturn 200 2,
ce~ d: W. B. Dinsmoor ·15, il est adm is qu e pr ès aux v111 •-v11• siècles, les templ es de Dr éros et de
47. H,fü 2000, p. 70+-705. Mar maria dans le sens no rd -sud ren dait l'orienta- leva nt. Toujou rs à D élo s, les tro is templ es p. 155 .
de 15 Vodes temp les grecs sont axés est-ou est l'acro pole de Gortyne) et deux vers le sud {à
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/
/
// /
/
orientés au sud 51 ? En revanc he, l'or ientation à
l'ouest caractérise les grands temp les d'Arté mis
en Asie Mineure, à Sardes (fig. 256) comm e à
Éphèse et à Magnésie du Méandre. Au moins
pour ces deux derniers, O. Bingo! a tenté de relier
/ / cette disposition à l'é piph anie de la déesse 52 . En
:;
/ ·-/
/
80 effet, les façades occ identales de ces deux temples
possédaient un fronton percé de trois baies desti-
/ / nées, d'après un e inscription de Magnésie
évoquant certa ines fêtes d'Artém is, à l'app arition
/ \
/ des statues cultu elles. Si l'o n comp are les obser-
/
11/
!?-/ vers la porte de Zeus
de la porte. La déesse pouvait alors briller de tout
sud). Essai de restitution du plan à la fin de l'époque hellé-
nistique ; on remarque que le grand temple d'.lipollon a été
50. U. SINN, Artemis in the
Sa nctuar y on Mount Koti lio n
l'éclat de son revêteme nt d'or , à travers le cadre ouvert à l'est, une erreur dictée par l'habitude. Envoi de (Phigalia ), PeloponnesianSanctuaries
Rome de C. Lefèvre, 1910. 2002 , p. 193-198: mai s le temp le
du port ail (fig. 257). Néanmoins, si le Métrôon
nord du mont Koti lion, à côté de
Fig. 254. Thasos, plan restitué du Thersilocheion (75) et de l' Héracleion hellénistiq ue: d'O lympi e s'ouvr e lui aussi à l'ouest, c'est sans celui d'Artémis, est orienté à l'est.
76. propvton et autel, 77. temple, 78. galerie est , 79. édifice aux oikoi, 80. cour et puits. (81 : arc de Carcalla). dout e parce que cette orientation avait pour avan- 51. A. F. AVEN!, G. R OMANO, Sugli
Dessin M . Wur ch-Kozelj, Thaso s 2000, fig. 94. tage de p erm ettre à la Métèr de ne pas se détour - orientamenti dei !empli in Magna
Grecia e in Sic ilia, RArcheo24, 2000,
ner du centre du sanctuaire et de faire face au p. 15-22 .
vieux temple d'H éra. 52. 0. BINGôL, Epiphanie an den
Pour la même raison qui pri vilégie l'orienta- Artemistempe ln von Ephesos und
tion des templ es vers le soleil levan t, les sacrifices Magnesia am Maander, 700jahre
iisterreichischen
Forschungenin Ephesos,
s'offraient normal ement sur l'a utel face à l'est, le Akten des Symposion, Wien 7995
prêtre ayant le dos tourn é au temple de la divinit é (1999 ), H . fRIESINGER,
F. KRINZINGERéd. , p. 233-240.
concernée, dont la statue (si elle est axiale) est
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creux et du foyer double que possédait déjà le Dan s le sanctuaire des Grands dieux de 11 ,,.
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temp le B (fig. 74), tandis qu'au début du m• siècle Samothrac e, dont la phase la plus brillante date
le sanctuaire des Douze Dieux de Délos, le de la périod e hellénistiqu e, la configw-ation escar-
Dodékathéon, avait fini par regrouper jusqu'à pée des lieux s'opposait à toute velléité de plani-
cinq aute ls vaguement alignés sm deux rangs. En fication, si bien qu e les édifices ont été regroupés
(iJ (iJ (iJ ~ (iJ t'.i)' définitive , qu e ce soit en Grèce continental e ou en les un s à côté des autres, parfoi s en parallèle, mais
Occident, les rec h erc h es planificatrices de plus souvent en oblique (fig. 259). Au contraire, la
(iJ t:ill B. Bergquist paraissent souvent théoriques et trop grande majorit é des vieux sanctu aires, qu'ils
(iJ (iJ (iJ (iJ 1il [iî (iJ riJ
I systématiques, allant jusqu'à go mm er l'indéniable soient p etits (Dodon e), d e taill e moyenne
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tendance archaïq ue à l'irr égu larité. Il est sûr,
toutefois, qu'à cette époque l'entr ée est souvent
en position ob liqu e par rapport à l'axe du couple
lemple -aute l, comme l'illustrent les deux états
success ifs du sanct u aire d'Aphaia à Égine
(Héraion d'Argos ) ou plu s étendu s, donne plutôt
le sentiment d'un manque de composition direc-
trice54. Ils continueront au fil de s siècles à rece-
voir librem ent de nouv elles const ru ctions ou des
bases de statues sans vraiment en intégrer ni
(fig. 258). Si ce coup le est la plupart du temps à même aligner les volumes, un e par ci, une autre
peu près au centre du terrain, il peut aussi être par là. On le voit bien à Olympie où, malgr é les Fig. 258. Égine, sanctuaire
256 d 'Aphaia. Plan restitué , vers 560
trésors plac és à peu pr ès en parallè le sur une
(en pointillé, l'état postér ieur).
terrasse et quelques monum ents qui ont tardive - angle stratégique du nord-ouest (fig. 260). Alors D'ap rès H. Walter, Agina, 1993,
ment jou é sur des axes (fig. 220), l'e nsemble que les prop ylées de Mnésiclès mélangeaient les fig. 57.
apparaît toujours pour le moins désordonné. Le deux ordres, les deux monuments principaux,
sanctuaire d 'A pollon à D élos l'était un peu successivement d'o rdre ionique puis doriqu e,
moins: à la relative disper sion du v1° siècle, soit la étaient à la fois séparés et reliés par des statues et
période de la domination naxi enne (fig. 288), a d'autr es ex-voto, devant la colonnade de la chalco-
succédé un essai de regroupement au moment de thèque, qui se trouvait également dans le champ
l'hégémoni e athénienne, dans la seconde moitié de vision de tout entrant. On comprend que
du v 0 siècle (fig. 255). À la mêm e période, guidés certains arch éo logu es aient entrevu dans la
par leur vision politique , les Athéniens avaient conception classique de !'Acropole d'Athènes une
aussi imprim é à leur Acropo le une planification volonté de faire transparaître l'ordre de l'univers ,
monumentale cohérente, la premi ère du genre le kosmos, selon la pensée fondamentalement
(supra, p. 88). Non seulement l'axe médian des géométi·ique d'Anaximandre 55.
propylées de Mnésiclès passait par celui des Ailleurs, lorsque la place manqua it et qu'il
restes du « Vieux temple», assez éloigné, mai s il fallait vite répondre aux sollicitations ponctuelles ,
les « éléments secondaires» ont tendu à déborder 54. C'est sur ce goût per sista nt po ur
était parallèle à celui du Parthénon, en sorte que la « libre disposition » qu'insiste
chaque visiteur, qui venait d'adm irer sur sa droit e des limites d'un hiéronencombré, par exemp le à G. P. LAVAS, Altgriechisch es Temenos,
le précieux temple de la Victoire , pouvait balayer Gortys d'Arcadie (fig. 368) et surtout à De lphes, Baukiirper und Rau111bildu11g, Zuri ch
53, B. BERGQUI ST, The Archaic Greek où la terrasse d'Attale 1er s'est accrochée en 19ï4.
d'un large coup d'œil l'ensem ble du p latea u, du
Temenos,A Study of Structureand 55. 1. N. ARVANITIS, Di e periklei sche
Function,Lund 1967; EAD., The mur de péribole nord à celui du sud, depuis travers du péribol e est, contre lequel avait été
Akropolis und die Anfànge der
Archaic Greek Temeno s in Western l'écrin des anciens cultes héroïques, l'Érech- accolé auparavant le trésor des Cyrénéens 56 EKHNOrPA<l>IA , Kult und Kultbauten
Gr ee ce, A Survey and two Inquiri es theion, ju squ'à la plate-forme du Parthénon, (fig. 261). Loin d'êti"e le fruit d'une imagination 1997, p. 195-208.
Sanctuairegrec1992, p. 109-152. ' 56. jA CQUEMIN 1999, p. 248 et suiv.
surélevée de quelques degrés et aperçue pru· son débridée , comme on l'a souvent prétendu, l'im-
257
Fig. 259. Samothrace. sanctuaire des Grands dieux. Plan restitué, au 1•' s. de n. ère. Principaux monuments: 6. dédicace milésienne, 7. salles de banq~et s, . n
11. portique ouest, 12. monument de _la Victoire, 13. théâtre, 14. Altar Cou~, 15. Hieron, 16. Hall of the Votive Gifts, 17. _Hall of the Choral Dancers, 2\u~;o~~ n;
22. «sacristie», 23. Anaktoron, 24. ded1cacemacedonienne, 25. « aire théatrale », 26. Propylon de Ptolémée Il, 28 . petite rotonde dorique . Dessin J.
Lehmann 1998.
57. Paris-Rome-Athènes,le voyageen
Grècedes architectesfrançais aux Xlx' et
xx' siècles,cat. expo . Paris 1982: voir
les Envois de Rome «De lphes » et
« D élos».
58. U. SINN, GreekSanctuaries1993,
p. 88- 109.
59. BRUNEAU,F RAISSE 2002, p. 79.
261
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3. Axialité et symétrie
En marche vers
la planification orthogonale
Dans les sanctuaires, en raison du goût gran-
Por1a
"MARINA"
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dissant pour les lignes droites, le recours à des
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portiques pour marquer la séparatio n ou rempla- "S IRENA"
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Fig. 266. Messène, Asclépieion.
Plan à l'époque romaine.
A. Salle d'assemblée,
B. propylon,
11.Hérôon,
E. bain,
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1904. 11· ··· ··· ······-··- !\ __JII ";:
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Z. Grand temple dorique et son
autel,
!: li K. Artémision.
D'après Themelis 1999, p. 60.
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rence par sa façade d'entrée 64 ou, à la rigueur, par m • siècle, ait d'abord été pris au moment de sa téménos de Zeus Sôter à Mégalopo lis, le plus Les sanctuaires en terrasses
un de ses longs côtés perpendiculaires à l'axe découverte pour une agora, largement ornée de ancien des sanctuaires grecs organisé à la manière Toutes ces tendances s'expriment également
64. Dans le sanctua ire d'Apollon des propylées, un point de vue choisi à Claros 65 statues 67 (fig. 266). Malgré un bain à proximité, d'une cour péristyle fermé e68 . Toutefois, le temp le sur la terrasse supérieure de l' Asclépieion de
Pythios à Rhod es, le temp le est face et déjà esquissé auparavant à Égine (fig. 218). cet Asclépie ion semble avoir été moin s centré y était encastré au fond du plus vaste des quatre Cos 69 (fig. 275). Bien plus complexe que celui de
aux propylées , mais sans êt re tout à
fait d ans leur axe: W. HOEPFNER,
Ensuite, les architectes iront ju squ' à planifier de que les autres sur les cures médical es; le culte du portiques à colonnades doriques, une formu le Messène, cet Asclépieion créé au rv• siècle n'a
Der Kolossvon Rlwdos,Mayence 2003, nouveaux sanctuaires semb labl es à des agoras dieu principal y est indissociable de celui de presque identique à celle du téménos dit de Zeus réellement pris corps qu'à partir du m •, pour
p. 35, et infra.,p. 206 . fermées par des colonn ades sur trois ou quatre plusieurs héros (infra, p . 281 ), pendant près de l'agora de Priène, cette fois avec deux constituer un parfait exemple de « sanctuaire en
65. Voir ÉTIENNE,VARÈNE2004, côtés, dans un plan d'urbani sme de type hippo - qu'Artémis, Déméter et les Dioscures se parta- terrasses» - un e expression qui est courammen t
surt out p . 148, pour l'exp lication du
portiques seulement (fig. 267). En effet, dans les
léger dé ca lage de l' axe des propylées
daméen. Complété par une agora où le templ e geaient les abords de la cour, finalement comp lé- sanctuaires créés ou restructurés à la période emp loyée p ar les archéologues, alors qu'elle
de C laro s par rapport à celui du de Zeus est en situation décalée, l' Artémision tée au nord par un sanctuaire du culte imp érial. hellénistique, le temple est encadré au minimum recouvre en réalité des situations assez diverses.
temp le d 'Apo llon. de Magnésie du Méandre (fig. 265) n'est qu'un Du point de vue topographique, le plus remar- par deux ou trois portiques en 11, et les architec- Composées de pierres de remblai retenu es
66. Développe ment dans ITO 2002, exemple parmi d'autr es de ces lieux créés à partir 68. U. W. GANS, U . KREILINGER,
surt out p. 67 et suiv.
quable est certa inement la place du « couple tes ont essayé de faire déboucher l'entrée sur une par des murs de soutène ment, les terrasses super -
The Sanctuar y of Zeus Soter al
d'un strict maillage géométrique6 6, et il est bien temple et aute l » au centre de la cour, ainsi que sa sorte de parvis dans l'axe du temple, selon un posées en retrait sont aujourd'hui encore une
67. F. FELTENS,H eiligtümer oder Megalopo lis, Pelopon11
esian Sanctuaries
Ma rkte ? AntK26, 1983, p. 84- 106; compréhensible que l'Ascl épieion de Messène, position axia le face aux propylées est. Un tel parti schéma qui annonce les compositions majeures sorte de marque de fabrique du paysage monta- 2002, p. 187-191: peu après 340.
THEMELIS 1999, p. 58 et suiv. remodelé en cour péristyle à partir de la fin du pris est rare et ne se retrouve que dans le petit de l'Empire romain. gneux de la Grèce et de la Turquie. Dès les 69. SCHAZMANN1932, p. 37.
···!J~ ~~
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-....-,
archaiques filaiënt en contrebas, et chaque trésor
était mêm e accessib le par une toute petite plate- /
/
•
forme particulière. En plus des rares escaliers et,
j ~ -~
surtout, des rampes qui essayaient de guider un m
tN• i• cheminement sinueux, des surfaces avaient été 50
10
6. 203
202 ARCHITECTURE RELIGIEUSE LA DÉLIMITATION ET L'ORGANISATION SPATIALE DES SANCTUAIRES
I.:organisation du sanctuaire occidenta l de la
cité de Cnide 80 n'a pu être éclairc ie q~e dan s les
dernières années de notre x.xesiècle. A l'est, par
une voie droite depuis la ville, on atteignai t cette
zone grâce à un propylond'apparat daté du début
du m 0 siècle, en forme de petite stoa à quatre
colonnes ioniqu es in antis, mais les édifices mis
au jour sur tro is terrasses appart ienn ent à un
\
pro gramme de rénovatio _n_ plus récent, du
n° siècle. Sur le palier supeneur, un group e de
mod estes bâtiments parallèle s éta it dominé par
une tholoscorinthi enne, en réalité un temple rond
d'Athéna axé sur un petit aute l en I1 (fig. 178),
puis venait une étroite terrasse «interm édiaire»,
ju ste destinée à un naïsko: e_n face d'un a~t_el et
reliée à la vaste terrasse med1ane par une sene de
gradins, qui servaient appare mm ent de tribun e
Fig. 273. Pergame, restauration de la ville haute à l'époque romaine. Envoi de Rome d'E. Pontremoli, 1895 . pour les j eux en l'honn eur d'Apo llon Karn eios.
En effet, c'est à ce dieu était qu 'était consacré le
prin cipal des deux temples -oikos du niveau
médian, p lacé dans l'axe d'un grand autel de type
ionien , décoré sur plusieurs assises. Enfin, un
beau pétiptère à 6 x 11 colonnes doriques, ento u-
rant un profond pronaos et un pseudo-opist ho-
dome fait de demi-colonnes adossées, occupait la
terra sse du bas, toujours en parallèle avec les
temples ou naïskoi constrnits plus haut et la ligne 0 100 m
des différents mur s de soutènement.
275 Fig. 275. Cos, Asclépieion. Plan
général à l'époque romaine.
D'après Schazmann 1932, pl. 37
PlAN RESTAVRF
~ 1 FCHFl.l.f DF
o 005 P.M
Fig. 274. Pergame, plan restauré de la ville haute à l'époque romaine. Envoi de Rome d'E. Pontremoli, 1895.
l'étro ite terrasse médiane (B), enri chie san s ordr e panorama sans entrav e. Mais , tout en bas, la
d'un e salle de réunion , d'un e exè dre et d'un autel terra sse inférieur e (C) ne pouv ait apparaître
refait, se trouva quelque p eu éclipsée, car un esca- comm e le pend ant de la terra sse A que par la
lier monum ental à deux volées en part ait, désaxé, pr ésence d'un portiqu e symétriqu e en rr, car elle
pour atteindre un e plat e-form e qu' on aurait pu était dispo sée en oblique par rapport au reste du
croire conçue à l'époqu e roma ine. Entouré sur sanctuaire et, malgré des prop ylées, ses deux
trois côtés par un portique profond de 6 m, un esca liers d e tran sition , forcément désaxés,
temple péript ère à 6 x 11 colonnes doriqu es ava it faisaient piètre figure sous celui qui menait au 80. H. BANKEL, Knidos , d as
été édifié bien au centre de cet esp ace et dans templ e périptèr e. Triopio n, Macht der Ardiitektur2004,
p. 100-113.
l'axe de l'escalier, pour perm ettre de jouir du
276
6. LA DÉLIMITATION 205
204 ARCHITECTURE RELIGIEUSE ET L'ORGANISATION SPATIALE DES SANCTUAIRES
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Fig . 2TI Camiros, sancw aire de j_
l'acropole. Restitut ion axonomé-
triq e. Fin du 111 • s. Dessin L Calio
dans Santuari e luoghi di cuita
nelf'l talia antica, 2003 , p. 54 .
0
Dan s le même secteur géograp hiqu e, et dès la un temple isolé d'Athéna Polias à un très long
première moitié du m• siècle, l'île de Rhodes portique dorique (196,74 m). Cette stoa sert à
s'était fait une spéc ialité de l'urbani sme et de la soutenir la terrasse supérieure, où le temp le est
construction de sanctuaires sur des terrasses, en décentr é mais néanmoins parallèle en son axe au
jouant encore davantage qu'à Cos sur les mont ées portique {fig. 277), qu'un escalier médian traverse
par des escaliers monumentaux . Vouée au culte de part en part 82 . Sa position rappe lle l'acro pole
très tôt, l'acropo le de Lindo s avait été aplanie de la cité de Rhodes, admirab lement réorgan isée
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V,·'"
sous la tyrannie de Cléobule, entr e le deuxi ème et au ue siècle en paliers reliés par des degrés: la
le troisième quart du VIe siècle 81, afin d'accu eillir terrasse du téménos d'Apollon Pythien 83 y sur-
un petit temple prostyle d'Athéna, décal é par plombait la zone où étaie nt implant és côte à côte
rapport à un très large escalier d'entrée (7,50 m), le stade, l'o déon et le gymnase, ce qui justifiait
que la configuration peu favorable du terrain bien l'épithète 0ea-rpoet8 éç, « semb lab le à un
avait obligé à tailler en biai s dan s le roc. Après théâtre», donnée à la ville selon Diodore (XIX
l'ince ndi e de l'acropo le en 392-391, le temple ne 45, 3 et XX 83, 2). Au cours de sa restauration
fut réédifié que vers 300, en prélude à un e effectuée peu après 200, le temple d'A pollon s'est Fig. 278. Préneste, sanctuaire. Restitution isométrique . Vers 100 av. n. ère. Fig. 279. Délos, sanctuaire syrien. Restitution isométrique de l'état vers 100 av.
D'après H. Kahler, Das Fortunahe iligtum von Palestrina Praeneste, 1978, fig. 3. n. ère. Dessin M. Schmid dans Will 1985, fig. 47.
restructuration unitaire du sanctuaire en trois même trouvé légèrement désaxé par rapport à
terrassements, qui prit corps à partir de la l'escalier d' entrée, ce qui permetta it de faire voir
première moitié du m • siècle (fig. 276). Le recour s en même temp s le bassin monum ental creus é sur
81. DYG GVE 1960, modifi é par
E. LIPPOLI S, ASAtene 66-67, n. s. 48- massif à des colonn ades qui soulignent et encad- sa droit e.
49, 1988- 1989 (1993), p. 97-156; rent les changements de niveaux était la clé d'un Il est probabl e qu e les nombr eux commer-
PreseTlZflitaliana 1996, p. 52-59. impact visuel saisissant depuis la mer (pl. XIII). portail d'accès au sanctuaire et cache des fontai- On a beaucoup insisté sur les traits italiques
çants italiens qui croisaient en mer Égée, contri-
82. L. M . C ALIÔ, Presen<11italiana Comme à Cos - et, peu après, à Camiros -, l'es- nes symétriques dans un portique, devant lequel du sanctuaire de Préneste, en particuli er sur son
1996, p. 60-65; ID., Il santuario di buant ainsi à asseoir la force économiq ue de
Camiro ..., Oria.onti 2, Rom e 2001, calier d'accès est au milieu du grand portique des Rhodes, finalem ent peu gênée par la proclama- deux ramp es opposées mènent au centre de la imp lacab le symétrie associée à la frontalité et sur
p. 85-107; ID., La scuola architetto- propylées (fig. 251), tandis que le temp le n'est tion de Délos comme port franc , ont aussi servi terrasse IV , où un long portique s'incurve symé- la fabrication en opus caementiciumde tous ses
nica di Rodi e l'ellenismo italico, murs, au point d'occulter parfois la présence de
Santuari e luoghi di cuüo nell'ftalia
visible qu'une fois l'entrée dépassée, étant encas- d'interm édiair es pour le transfert des modèles b·iquement en deux hém icycles, de part et d'autre
antica, L. Q UILICI éd., Rome 2003, tré dans un angle de la cour péristyle. Celle-ci culture ls de la Grèce de l'Est vers l'Occ ident. d'un escalier monumental. Au-dessus, derrière plusieurs principes de l'arch itecture hellénistique:
p. 53-74. faisait partie du même complexe que le grand Avec son ouverture sur l'environn ement naturel , neuf chambres voûtées à colonnes ioniques , la cette large utilisation des colonnades en perspec-
83. G. KO NSTANTINO POULOS, portique, pour abriter un aute l (non retrouvé ) en la scénographie rhod ienne a manifestement terrasse V soutient partie llement la cour (ca 100 x tive, alliée à ce jeu sur les axes et les changements
KlassischeArchii.ologie
1990, p. 209-
son centre et des salles de banquets à la périphé - inspiré, autant sinon plus que celle de Pergame, 50 m) du niveau VI, où le visiteur arrive aussi par de niveaux, est pourtant tout à fait frappante 85 .
212; PreseTlZfl
italiana 1996, p. 12-20.
rie. les arch itectes des majestueux sanctuaires tardo- des degré s dans l'axe . Ceinte d'une porticus triplex L'ordonnance des terrasses de Prén este laisse
84. F. fASOLO, G. GULLI NI, Il santua-
rio della FortunaPrimigeniaa Comme celle de Pergame, l'a cropo le de républicains du Latium, surtout celui de la à deux nefs, qui préserve la vue sur Antium, la même supposer que les substructions de la
85. G . GULLIN I, Terrazza, edificio,
Palestrina,Rome 1956; la datation Camiros s'é lève à plus de 100 m au-dessus du FortunaPrimigeniaà Préneste 84 . Ses sept terrasses cour autorise la montée par un escalier encadré terrasse inférieure de Camiros pourraient avoir uso dello spazio, dans Architecture et
vers 160-150 (pour des raison s tech- été semblab lement décorées d'une série d'arca-
niques ) a été abaissée vers 110- 100 niveau de la mer, en une succession de terrasses artificielles {fig. 278) découpent la p ente d'une d'arcades vers une cavea sommée d'un portique société
, de l'archaïsmegrecà lafin de la
par F. COARELLI dan s 1 santuari del un peu moins abruptes qu'à Lindos . Sans doute à en demi -cercle (porticus absidata), lui-même des, derrière deux rampes symétriques pour républiqueromaine,Rom e 1983,
colline depuis la fin du 11e siècle, sur un plan cette p. 119-189 (contraH. L.~UTER,
Lazio in età repubblicana,Rom e 1987, la suite du séisme de 227-226, qui provoqua la fois tout à fait axial. Alors que les deux premières surmonté d'une tholosdans l'axe, où se dressait la amener les animaux. Car si les Romains ont fait Bemerkungen zur spathe llenistischen
et dans Urbanisticaed Arcl,itettura
dell'anticaPresnete,Palestrina 1989, chute du Colosse de Rhodes, le sanctu aire fut en pa~t~:1t du bas ne sont que d'étroits supports, statue de la déesse. un grand usage de ces sb·uctures courbes, en les Baukun st in Mittelitalien,Jdl 64,
p. 115-135. reconstruit vers la fin du m e siècle en superposant mettant au premier plan, il n'en reste pas moins 1979, surtout p. 415 et suiv.).
la tro1S1eme terrasse possède en son centre le
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282
270 AR CHIT ECTURE RELIGIEUS E 6. LA DÉLIMITATION ET L'ORGANISATION SPATIALE DES SANCTUAIRES 277
nts
s
Fig. 285. Delphes, sanctuaire d'Apollon . Restitution du portique d'Atta le 1°'. Fin du 111•
s. Dess in O. Callot dans FD Il, La terrasse d'Attale !•', 1987. pl. IV.
288
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274 AR CHIT ECTURE RELIGIEUSE 7. LES MONUM ENTS DES SANCTUAIRES 275
Fig. 290. Deux portiques à paraské- Sur !'Acrop ole d'A th èn es, devant la façade arri ère Fig. 292. Delphes, portique des
nia : Athènes , stoa de Zeus, et du Parthénon , le b âtim ent qu e les inventaires Athénie ns. Coupe restituée .
Délos, Stoa d;c..ntigone.Adapté de Vers 480-470. D'après
Coulton 1976, fig. 23. nomment à partir des ann ées 375 chalcothèque ,
P.Amandry, FD Il, La colonne
10 20 30 40 50 ou «dépôt de bron zes», était un e large salle des Naxi ens et le portique des
Fig. 291. Délos, salle hypostyle. fermée à six support s dan s l'axe , pr écédé e d'un A théniens, 1953, fig. 6.
Façade restituée. Dernière décen-
portique à dix -huit colonn es peut -être inspiré de
nie du 111•s. D'après R. Vallois,
.J
G. Poulsen, EAD Il, Suppl., 1914, la stoa delphiqu e, afin de pr ésent er les plus
pl. Il. impressionnant es des arm es et d'autres objets en
.. ' ,._,
métal , dispos és sur des ra yonnag es 20 .
Certaines fonctionnalit és surtout propres aux
portiqu es élevé s sur les pla ces publiques ont
d'abord été exploit ée s dan s un dom aine sacré .
On savait depui s longt emp s qu e le stoïcisme est
290 né vers 300, lorsqu e Zénon de Kition discourait
en arpent ant la Stoa Poikilè de !'Agora d'Ath ènes
(Diog ène Laërte 7, 5), m ais c'es t récemm ent qu 'a
été id entifi é, d an s la région d e Miéza en
Macédoin e, le portique du Nymphaionoù Aristote
dispensait son enseign em ent à Ale xandr e et à
quelques j eun es gens bien nés, selon Plutarque
(Alex. 7, 4). Le mur de fond de cette petit e stoa
ioniqu e coud ée avait été co mmod ément taillé
dans la falaise 21.
1n l
~
r 0 '
50m
294
Fig. 294. Épidaure, Asclép ieion. Le
port ique d'incubation en cours de
restau ration, en 2005.
c'est en parti e à cause de l'impo ssibilité d'y situer mètèrion et d 'une exèd re dé di és à Apollon,
l'incubation (infra, p . 267). Dans le sanctuaire Asclépios et Hygie 29 . Fig. 295. Rhamnonte, Amph iaraion.
Vue resti tuée du dortoir, précédé
d'Asclépios hors les murs d'Agrigente, le portique
de stèles à reliefs. Dessin K. lliakis,
ouest (92 m), divisé en plu sieurs chambr es de Archaiologia (Athènes) 39, 1991,
dimension s inégales, a peut-être servi à la fois 2. Salles de banquets p. 60.
pour des banqu ets et pour l'hébergement (infra,
p. 227), et l'on supp ose que l' abaton occupait la et locaux d'hébergement
partie médian e, divisée en deux par des pilastres --=--===
-
__- - -
et plus longu e que les chambr es latérales, du Puisque le culte imp lique un sacri fice suivi
portique nord -ouest, auqu el était associée une d'un repas en com mun avec la divin ité, il faut
grande citern e27• On s'a ccord e aussi à penser que toujours s'at tend re à tro uver dans un _sanctuaire
dans l' Asclépi eion de Corinth e, l' abaton a les des lieux voués aux banqu ets rituels. A l'époque
meilleures chance s d' être situé au niveau supé- géométrique ces rassem bleme nts conviv iaux se
rieur du portique ouest, qui englob e un pui ts tenaient en plein air, un e pratiq ue qui a dur able-
aménagé dans un e pièce lustrale (infra, p. 264). ment coexisté avec le recours à des structures
Sous le th éâtr e à la bordur e nord de temp ora ires, ces tentes évoq uées par plusieurs
l' Amphiaraion d'Oropo s (fig. 370), contr e un e lois sacrées et, à une échelle netteme nt plus gran-
pente , un portiqu e très allong é à deux nefs diose, par Callixène de Rh odes pour l'extraordi-
(110,15 m), dit koimètèrion (Kotµ11'IT1Pl0v ) ou « lieu naire symposion (cruµn6cnov) de Pto lémée II 30,
27. D E Mm o 2003, p . 50-54 . pour dormir », avait des mur s longé s par des dans le secteur des pal ais d'Alexa nd rie: haute
28. ROEBUCK195 1, sur tout p. 55; banquettes de pierre, très probablem ent pour le d'environ 20 m, la tente du souverain pouvait
ROESCH 1984, p. 183 . confort des malad es, tandi s que les deux salles accueillir cent trente convives allongés, sous un
29. BROCAS-D EFLASS
! EUX 1999, aux extrémit és perm ettai ent de sépar er les plafond à caissons de bois luxue usement peints,
p. 71. hommes et les femmes, tous ceux qui souhaitaient
30. Ath éné e V , 196 c- 197c.
soutenu par des colonn es à orn ements végétaux.
dormir enroulés dans un e peau de bélier tout Aux tout pr emiers temp s des sanctuaires, certains
Restituti on en co uleur par
M . PFROMMER, Alexandria, lm juste sacrifié, dans l'attente de la visite oniriqu e templ es ont pu servir de cadr e à des repas31
Scliatten der Pyramiden, M aye nce d'Amphiarao s28 . Et il faut imaginer le même (supra,p. 63), avant que la fonction d ' hestiatorion
1999, p. 69-71.
genre de dispositif lié à l'eau en Grèce du Nord, (ecrnm 6pwv) prenn e pr ogressivement son auto-
, The Setting of
31. M. S. G OLDSTEIN dans les bâtim ents non conserv és de l'important
the Ritual Meal in GreekSanctuaries: nomi e. Car c'est dès la fin du vue siècle, et surtout --~
600-300 B. C., U ni ve rsity of Asclépieion de Véria, où une inscription des au cour s du vie, que des locaux spécifiques pour
Ca lifomi a, Berk eley 1978 . années 131-130 signal e la construction d'un enkoi- les banqu ets furent conçus et dissémin és dans
295
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1.
cha que hiéron32, un peu partout mai s souvent en très inférieur es aux autres (entr e 0,80 et l m de jamai s été érig é en véritab le règ le: le
bordure.
long, contre un peu m oins de 2 m en mo yenne Samothrakeion délien, dont l'inventaire signale 9
Les banqu eteurs mang eaient et buvai ent habi- pour un lit), ne pouvai ent recevo ir que des lits en bois , pou vait en accue illir 13, et
tuellement en reposant sur leur coude gauche, enfants accompagnant leur s m ères ou des servi- l'Asclépieion de Trézè ne jusqu 'à 6138 (fig. 298) -
selon un usage aristocratique venu du Proche- teurs assis, qui éta ient parfoi s aussi occupés dans bref, toujo ur s un nombr e impair de couc hes.
Or ient33. En Grèce, les édifices pour banqu ets en un e ann exe où paraît avo ir été installée la cuisine. Avec 11 lits, la longueur in terne mo ye nne d'une
pos ition assise sont rares et parfoi s d'int erpr éta- Dans ce sanctua ire féminin , où l'o n n'imagine pas salle, normalement rec tangulair e ou presque
tion incertaine, dans la mesure où une banqu ette qu e les place s assises aient pu être rése rvées à des carrée , atteigna it ju squ'à 6,50 m , la porte d'e ntr ée
courte et étroite pouvait fort bien n'être en réalité hétaïre s (comme cela pouva it être le cas ailleurs), étant située sur un lon g côté et parfois désaxée,
qu'un socle à offrandes. Dans l'île de Crète, si il existait m êm e des salles plu s longues et plus pour insérer sans difficulté la dernière couche;
conservatr ice, la faible profondeur des banquett es étro ites que les autres, qualifi ées par les fouilleurs c'est une des raisons qui ont fait interpréter
(0,44 m) du temp le B de Kommos 34 , bâti vers américains de sitting rooms. comm e un e salle de banquets à 17 lits l'ai le nord -
800, laisse supposer la persistance d'une vieille
La surface restreint e (ca20 m 2 au sol, sur un ouest des Propyl ées de Mnésiclès 39 (fig. 244). Les
tradition de banqu ets assis, abandonnée quand plan plutôt trapézoïdal ) et le nombr e de lits (KÀi- couches, qui n'é taient pa s nécessairement de
fut construit au 1v• siècle le temple C, dont les
vm , sing. div 11, klinè) des salles de l'Acrocorinthe longueu r identique d ans un e m êm e sa lle,
banquettes intérieures sont assez profondes pour
les rend ent surtout compara bles aux salles de pouvaient form er un e banquette contin ue maçon-
32. Toutefois, à ce jour, o n n'en a la position couchée, tout comme celles de son
pas décou vert en Arcad ie. réception des habitation s priv ées, ou encore à née (Acrocorinthe ), ou en pierre (Théarion ,---~---. ~. 38, F. CHAPOUTHIER, EAD 16, Le
voisin, l'édifice Al (fig. 296). Au nord de la ville
33. J.-M. D ENTZER, Le motif du des salles de banqu ets civiques, comme dan s la d'Égi ne, Hestiatorion doubl e d e Pérachora 40 , sanctuairedes dieux de Samothrace,
de Théra, il semble qu'un e grotte cultue lle, appar- 1935; WELTER 1941, p. 31-35 .
banquetcouchédans le Proche-Orient et Stoa sud de !'Agora d'At h ènes. En effet, selon fig. 299). Toutefois, sauf dan s les sanc tuaire s
le mondegrecdu Vif au I v' siècle avant tena nt à un sanctua ire rupestre, ait été destinée à 39. TRA VLOS 1971, fig. 618-619;
B. Bergqu ist, qui a analysé un e longu e liste de orientaux où la tradition imp osa it l'u sage de
j.-C. (BEFAR 246), 1982. des banquets assis35. La quest ion se pose aussi Fig. 298. Trézène, Asclépie ion. Plan resti_tué de l'édifice H O LTZMANN 2003, p. 151- 153, et
dining roomsidentifiés avec certi tud e, ou simp le- banqu ettes 41, on préférait les lits mobil es en bois, pour banquets. Vers 300. D'apres C_h.Borker , Festbankett fig. 136 (p. 148).
34. SHAW 2000, p. 699-700. pour le sanctuaire de Déméter et Corè sur les
ment supposés te!s37, le standard à 7 lits plac és le dont les pieds étaient po sés sur un e p linth e ou, und griechische Architektur, 1983, fig. 13. 40. H OFFELNE R 1999, p. 135-172
35. N. GIALLELIS , Thera 1997, pentes de l'Acrocorinthe 36 où, principa lement à (Égine , vers 520); R. A. T OM LINSON,
p. 47-61. long des murs , toujour s tête contre pied, fut peu à parfois, assujettis dan s des cav ités du dal lage
part ir du v • siècle, ont été rassemb lées sur une Sympotica1990, p. 95- 10l ;
36. N . B OOKID IS, GreekSanctuaries peu supp lanté (mais jamai s totalement ) par celui (Brauron ), lorsqu e ces lits ne possédaient pas des Ch. PF AFF, Corinth2003, p. 130- 131
terrasse de nombreus es salles de banquets, indé -
1993, p. 45-6 1; BOOKIDI S, STROUD à 11 lits, tout aussi ancien. Le petit type à 7 lits support s en briques ou en pierr e (Asclépieion de (dernière datation avancée : vers la
1997. pendantes ou mito yennes (fig. 297). Elles conte- fin du IV' s.).
demeur era privil égié pour les salles de banqu ets Corinthe 42 ) . Les sols souillés par les débris des
37. B . B ERGQU IST, Sympotica1990, naient de 5 à 9 lits - en généra l 7 -, mais certai- 41. WILL 1985, p. 114- 119.
p. 37-65.
privée s, alors que dans les sanctu aires c'est le repas exigeaient des nettoyages: au minimum , un
nes banquettes pr ès de l'entrée, de dimensions 42. R OEBUCK 195 1, p. 51 et suiv.
modèl e à 11 lits qui pr édomin e, m êm e s'il n'a balayage sur la terre battu e (Acrocorinthe) ou,
500 IXIO<m
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,, • I contre ses fûts. Au rv• siècle, peut-être le gran d
édifice à cour péristyle découvert dans le sanc-
0 50m
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de trésor 62 (supra, p. 116 et fig. 288 ). Enfin , dan s ble presque carr é du v • ou du rv• siècle, où une
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10
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20 m
__J la partie nor d du sanctuaire d'Ap ollon à Delph es, série de pièces symétriques ouvre sur une petite
la lesché des Cni diens éta it d'abord - au vra i sens cour péristyle pourvue d'une margelle de puits
du term e - un « lieu de réu nion po ur des palab- (fig. 309), a été reconnu comme le Théokoléôn ou
306 res », mais cet édifice rectangu laire, aux mur s Th éékol éôn que Pausanias mentionne pour des
décorés de pe intures devant des sup ports int ern es pr être s66. Mais ce genre de plan typique de l'ha-
en bois, aura it pu faire égaleme nt office d' andrôn bitat a-t-il été adopt é partout, et où commence le
ou de salle de banq uets, d 'après des lex icogra- risqu e de confusion avec une maison banale ?
.. ---- -- ~
phes63. Dan s le sanctuair e d'Aphaia à Égine, quelques
Tant d'incertitu des incitent finalem ent à se pièces collées depui s le v • siècle contre la face
tourn er vers cette catégor ie arc héo logiqu e qu e les extern e du péribole, qui contiennent des petits
fouilleurs dénom ment « m aisons des prêh·es» . En bains 6ï (fig. 218 et infra,p . 263), pourraient avoir
effet, plusieur s sava nts ont re marqu é qu e cer tains été utilisées par le personnel du culte, mais pour
de ces locaux se co n fond en t avec des salles de tout es ces installations situées juste à côté d'un
banquets, quand ce n' étaie nt pas des sortes d' hô- sanctu aire, un e fonction de refuge , ou simpl e-
telleries. Pour N. Bookid is et quelques autres, la ment d'accueil pour des participants aux fêtes, ne
v· prétendu e « maison des prêtres » sur la terrasse de
Marmaria à De lph es {fig. 308, 1), comp osée de
saurait être exclue. Sur !'Acropole d'Athèn es, à
défaut d'avo ir pu attribuer avec assurance un toit
"~ - deux pièces carré es ouvr ant sur un e an tichambr e à la pr êtresse d'Ath éna, les archéologues ont
commun e devait être un hestiatorion du mêm e parfois imagin é de la loger en compagnie de ses
l. v . -~-
.t type que ceux de Pérachora ou d 'Aliki à Th asos. j eun es suivant es, les Arrhéphores, dans une petite
,.. ,,.--: 11absence de dallage ne va pas co nh·e cette int er- pièce barlongu e à porche peut-être distyle, qui
1
·, pr étation, plu s co nva in ca nt e qu e ce lle qui jouxt e une cour au nord du plateau 68... 11idée est
propose d'y voir un atelier de marbri ers amput é a priori plus convaincante que celle de I. Travlos,
30 7 au moment de la co nstructio n du templ e en qui voulait voir des logements de prêtres dans la
calcaire de Ma rm aria, en raiso n d'un e épai sse mai son rural e de Vari en Attique et dans celle 62. GR UBEN 1997, p. 32 1-323, 396-
couche de mar bre en po ud re tro uvée sur le sol de voisine du temple d'Apollon au cap Sôster, alors 402.
pour un temple d'H éra Akr aia, est bien un hestia- du mont Cynth e (fig. 306 ). Pour G. Roux, le soi- terre battue 64. que tou tes deux ont livré des trouvailles caract é- 63. B OMME LAER 1991, p. 202-203;
torionà deux porte s, ce serait un des plu s anci ens, ristiques d'un e unit é domestique, sur un plan à R. A . T OM LINSO ' , ABSA 75, 1980,
disant Hall of Votive Gifts, élevé en un point straté- Il faut reco nn aître qu e l'ex istence de « mai- p. 224-228 .
datable des ann ées 580-57060. Par comparai son giqu e du san ctu aire des Gra nd s Di eux de sons des prêtres » est d'a bord attestée par des pastas69 . Et Travlos lui-même reconnaissait que
64. N. B OO KIDI S, BCH 107, 1983,
avec la tholos d'Olympie dédiée à un héro s Samoth race (fig. 307), deva it aussi être un hestia- sources littéraires ou épigrap hiqu es, plu s rar e- devant le sanctuaire d'Aphrodite à la sortie de p. 149- 155; B OMMEL~E R 199 1, p. 70-
(fig. 309 ), des banqu ets liés à un culte héroïqu e torion, en raison de son sol étanche et du socle ment par l'archéo logie. U n déc ret athénien du Daphni, l'habitation comprenant une cour où l'on 71 (Edifice rectangulair e 44).
ont été imaginés récemment dans l' oikosrond du large de 0,90 m qui en fait le tour, certain ement III° siècle, qui énum ère les co nstru ctions du sanc- enh·e par un vestibu le (fig. 282 ) pourrait bien 65. j. M YLONO POULOS,
F. Bu1 mN H EIMER , AA 1996, p. 16.
sanctuaire de Santa Ven era, prè s de Poséidonia afin de support er des lits61. Toujour s à D élos, où tuaire d'Art émis à Brauron , parle d'un e habita - avoir été affectée au logement des hôtes de
(infra,p. 273). À Délos, l'Hestiatorionde s habitants le vieil Oiko s des Naxiens pouv ait fort bien être à tion de cette sorte, avec des chambr es à l'é tage; passage, plutôt qu'à celui des seuls prêtres 70. 66. M ALI.WITZ 1972, p. 266-268 .
67. F UilTWANGLER 1906, surt out
60. Ch. P FAFF, Corinth 2003, de Kéos, vu par Hérodote (IV, 35), doit vrais em- la fois un templ e et un hestiatorion, G. Grub en a on a suggéré d'y voir un e des pièces de la stoa En réalit é, l'architecture domestique n'était
p. 94-95.
p. 129- 130. blablement être reconnu dans le Pseudo- propos é de voir des salles de banqu ets dan s les coudée, mais rien n 'es t m oins sûr 65 . Parce qu 'elle pas seule en cause. Si l'on en croit la desoiption, 68. H O I.TZMANN 2003, p. 194- 196.
61. Mai s K UH N 1985, p. 194- 197, es t Thesmophorion ( GD 48) pr ès de l' Artémi sion, deux bâtiments pr esque carr és ( GD 43 et GD 44, est rattachée d'o ffice, par pr éso mpti on , à l'ar chi- par Pausania ~ (X 34, 7), du sanctuaire d'Athéna 69. TR AVLOS 1988, p. 448, 466
all é plu s loin en enl evant toute qui oppose deux salles presqu e carrées de part et Kranaia à Elatée , les desservants du cult e
à décor d'hexagon es) et à porte désaxée , qui tecture dom estiqu e, la catégo rie « maison des fig. 588, et p. 478-479.
colonn ade à cette sall e de banquet
de Samothr ace, et en descendan t sa d'autre d'une cour péristyle, une dispo sition très continuent la branch e nord -ou est du portique des prêtres (ou : des pr êtr esses)» est flottant e et pouv aient aussi résider dans des s~l ~s qui joux - 70. L TR AVLOS, Praktika 1937,
date à la fin du v • s. proche de celle de s deux chambres symétrique s Naxiens, san s exclur e un e fonction con comitante d'id entification mal aisée. À Ol ympi e, un ensem- taient un portique : « Le sanctuaire a ete construitsur p. 25-33 .
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Corinth eï 1, à des loge ments de prêtres ... ou de
visiteurs, sans excl ure, évidemm en t, un e fonction
de salle de banqu et
que Léonid as de Naxos fit constru ire, au dernier
tiers du rve siècle, cet imm ense édifice à peu pr ès
carré {74,80 x 81,08 m), dépourvu d'étag e mais
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\~ b w """"'l.: Il n' est donc pas étonn ant qu e quelques bâti· entour é d'un e nobl e galerie de cent trente huit
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ments ann exes de sanctuair es, pri s autr efois pour colonn es ioniqu es {fig. 220 , 2, et 311) ? La recons-
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des « maisons de pr êtres», soient aujourd 'hui titution du plan de la phase initiale a révél é,
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t__.1.--
\ • h considérés comm e des hôtelleries destinées aux autour de la cour péristyle dorique, une multipli -
10 visiteurs, surtout s'ils illustrent à peu pr ès la cité de salles de banqu ets à entrée désax éeï3 , pour
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- - - maigre phr ase que Thu cydid e nous a laissée au trois cents dix lits au total. Les grandes salles à dix
sujet du katagôgion (rnwy wyw v) dans l'H éraion neuf lits du côté est étaient chacune pr écédées
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ce ---... de Platées, décrit en 426 comm e un édifice carr é d'un agréable vestibule, alors que sur les autr es
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Il « de 200 pieds de côté, avecdes chambrestout autour en côt és étaient aménagés des groupements de
Il 1 c-- ~ '
- ..
__J .- bas et en haut » (III 68, 3). Dans son essai de
synthèse consacré aux hôtelleries du mond e grec,
quatre petites salles pour sept lits, ayant un vesti-
bule commun. Si le Léonidaion a été conçu à
it:l
,1 L. Kray nak a soulign é la forte tend ance des l'origin e pour des banquets, comm e d' autres
aO \\ archéologues à se fier au m odèle de Platées pour édifices à cour péristyle, rien n 'emp êche qu'il ait
1 N
reconn aître des hôt elleries en Gr èce an cienn e, à pu aussi loger des hôtes de temps à autre, dès
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côté de quelques san ctuair es ou en ville, ne serait- l'époqu e gTecque. Avec ou sans «hôtels» appro- 71. M ULLER 1983,
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ce que par ce qu e « la p ersistance du pl an de base à priés, il est tout à fait probable que les sanctuair es 72, L . H. KR AYNAK, Hostelleriesof
imp ortant s aient héb ergé des personnalit és, AncientGreece,Dissertation U niv. of
courcentrale pour une hôtellerie aux p ériodes romaine, California, Berkeley 1984, p. 164.
byzantine et turque [les khan s ottomans] montre que certains pèlerins et des athlètes , dans des bâti- 73. M ALLWITZ 19ï2, p. 246-254;
0 s IOm ,
ments qui ne leur étaient pas destinés, primitive -
celui de Platéesn'était pas atyp ique» 72. S'en tenir à ce W. H O EPFNER dans Basi/eia 1996,
H.A, p. 36-40.
310
ment et principal ement
230 ARCHI TECT URE RELIGIEUS E 7. LES MONUMENTS DES SANCTUAlRES 231
Des colonnes en tout genre
, Si les . bases de ces colonnes n'occupa1en1
qu ,une faible surface . au sol ' du moins le ta
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qu elles supportaient pouvaient-elles
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dessus du lot commun. A la longue liste de ces
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qui se dressait a ga uche des Propyléess1_Colléà
l'angle nord-est du Parthénon, de manière à haus- ~
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Olympie ...), la mode de ces colonnes à Nikè 1 1
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formu le originaire des Cyclades 86. À la colonne
haute de 9,90 m sans son monsl.re, consacréevers 1
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D'après G. Ph. Stevens, Hesperia Suppl.3, 1946, frontispice . !'Acropo le d'Athènes, trois dan s le hiéro n f--- 1
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d'Apollon délien, deux sinon trois à Thasos, deux
à Égine, une autr e à Cyrène ... Le symbolisme
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funéraire de la sp hin ge lui permettait d'être -·. - ·- -- ····· ··· ····-·· ...! . ... .. _J.. - - ...L J. [_J. X"'I,,;;- --- -- -- ··· . ·····-
parfois liée à un cult e héroïque , comme dans
3. Les monumentsvotifs l'Archi loc heion de Paros, dont la colonne ioniqu e
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Zeus à Ol ympi e n' était rien d' autre qu'un ex-voto Dans le sanctuaire de Zeus à Olympie, la ikè
par un chap iteau sculpt é de s m êmes moulures rarement fait plac e à des supports végétaux ,
triomphal des Éléens, qui vo ulai ent proclamer en marbre saisie en vo l par le sculpteur Paionio s,
que le chapiteau d'ant e du templ e d'At héna Polias comme cette co lonn e aux tambours enrobés
par là leur main -mise sur le sanctuaire el surpas- pour être offerte vers 425-420 par les habitantsde
à Priène , soit un e frise de palm ettes entre un d'acanthes qui , vers 300, fut surmontée de tro is
ser les habitants de Skillonle, car ceux-c i avaient Messène el de aupacte en souvenir de leur
kymationlesb iqu e et un kymationionique, co mpl é- « dans euses» autour d 'une pierre-omphalos
offert vers 600-590 à Zeus un pr emi er temp le, victo ire, était fixée sur un pilier triangulairehaut
de 9 m dont les éléme nts ava ient été orgueilleu- tés par des ramea ux d'acanthe 90. C'est pourtant (oµ<)laÀ.oç;) sous un trép ied, pour une ha uteur
repris ensuite par H éra . Bien plu s tard, le Grand une autr e formule qui fut cho isie au mili eu du total e de 13 m ... une originalité attique, à pe ine
autel de Pergame fut sans dout e lui aussi constr uit sement1 emp ilés devant l'e ntr ée même du templ e
lie siècle, au bord de la terrasse du même sanc- surpassée par le triple serpent de la colonne de
pour commémorer un e victoire, celle d'Eumène de Zeus 88 . C'était en réalité la copie du monu ·
tuaire de Priène (fig. 318), où un pilier fait d'assi- Platées, étrange variante du fût torse. Une fois
ment élevé à Delph es avec un e statue en bronze,
II sur les Ga1ates (supra, p. 134). ses hautes et basse s devait attei ndr e 13 m avec sa que ce genre de monum ent était term iné , encore
83. D . D OEPNER, Stei11e und Pfeiler Toutefois, même si les magnifiqu es chaud rons comme le sanctuaire d'A pollon en connaîtra fallait-il qu'il soit vu. À Delphes , la pr éférence fut
8 statue sous un chap iteau « en sofa», grac ieuse-
for die Giitter,Weihgescht11kgattu11ge11en bronze étaient sûrement des sign es impr es- d'autres par la suite, sur maints piliers ~- '.lus don c donn ée aux abords du temp le d'Apollon
in westgriechischt11Stadtheiligtiimern, ment orné d'une femme -rinceau et de différent es
large, plus imp osante, la base du char d Heh~ s
Wiesbaden 2002. sionnants de la victoire et de l'exce llence, la palmettes dans des enh·elacs d'acanthes 91. Il faut (fig. 319), peu à peu encombrés par toutes sortes
majorité des offrandes ex po sées pr ès d'un temple dressé par les Rhodiens devant le tem.pe d'o ffrand es, alors que les administrateurs y
84. M. KORRES dans Delphes2000, descendre ju squ'a u petit san ctuaire de Zeus Sôter
p. 320-325. ou d'un aute l ne pr ése ntait aucun caractère d'Apollon à Delphes (fig. 317) était, au 1v' siecle, avaient longt emp s pr éservé de l'espace vide pour
~ Mé?alopolis pour trouver un agence ment plus 90. M. TIEDE, AM 195, 1990,
le plus ancien pilier véritab leme nt monumental , 91
85. M. KORRES , Recenl monumental. Il s'agissait aussi bien de statues etud1e de ce ge nr e d'offrande: deux ba ses de les sacrifices et pour le passage des visiteurs ' . p. 213-258.
Discoveries ..., ECONOMAKJS 1994
juste posées sur un e bas e monolith e, de stè les à suivi par la érie des piliers attalides où, entre des Pour mi eux se faire remarq uer dans un sanc-
p. lï4-179; HOLTZMANN 2003, , statues équestres ont été' .restituées de part et d'au- 91. RUMSC HEID 1998, p. 135-138,
moulures les assises hautes alternaient avecdes
p. 68-69 el 185. reliefs parfoi s encastrées dans les degré des ' ·t n tre de la façade du temple et align ées sur elle 92, tuaire renomm é, à partir du deuxième quart du fig. 120 el 121.
temples (fig. 315) et des propylées, que de cippe as i e basse , pour porter soit des statues, s01 u me siècle qu elques co lonnes votives sont dev e- 92. U . W. GANS, U. K.REILINGER
86. Récapitulation par dans un e forme de composition sym étriqu e qui d ans Pelopo1111esian
Sa11ct11aries2002,
B. HOLTZMANN , BCH\ 1.5,1991, - ces stèle rectangulaire aniconiques, couron- quadrige . Devant la multiplication dense de ces nues jum elles, suivant une mode qui semb le du e
sera très recherc hée partout p end ant la période p. 190.
p. 15I el suiv. monuments honorifique , tous les moyensfurent
nées d'un chapiteau à profi.1en cavet, qui se ont impéria le. à une initiative alexa ndrine. Cai· le plus grand et
87. FRAIS SE, LUN AS 1995, p. 338. , • ]'a,tielltion· la 93. Détruis sur les piliers et les
multipliée dan certain anctuaires d'Italie du jurré bon pour tenter d atorer · Quant aux fûts, ils pou vaie nt être lisses ou le plus ancien de ces monuments avait été install é co lonnes en général dans
88. M ALL\\1TZ 1972,p. 34-39 hauteur du pilier ,, ou son décor. À un empl~~~ j ACQUBIIN 1999, p. 131 el suiv.
(St11atlich
e Siegesa>1atheme). ud à partir du 2c quart du Vl c iècle 3, en même . suwa ~é_corés de plusieurs façons, surtout à Delph es93. à Ol ympi e enh·e 278 et 270 devant le portique
ment inconnu de l'Hènrion de amas,on m .. d'Éc ho (fig. 220, 7), par les soins de l'amiral 94.j ACQUE
MIN 1999, p. 25 1-252.
89. H. POMTO\\ , Die Paioni os-Nik e temp que de colonne ou des pilier votif , plu _ .. __1 - teJ11111leS eanmom s, les sim pl es cann elur es droit es ont
in Delphi.]dl3ï, 1922, p . .5.5-122. nornbre,1x n Gr ' ce métrnpolitain e. au JJ' · ecle deux pilier guadrawn.uaires
t
co 1onne h au t e d a peu près 8,30 m avec sa plinthe
et une
. base de type . asiatique
. (fig· 320), tan d'1s que
SUI chaque chapiteau wniq u e on d'1st'mgua1t .
.
r espect
- _ivement les statues en bron ze e d
Pto 1emee II et de sa sœur -épo use Arsino ' U
. ~ ITT
entrepnse
_l d e déification se révé lait ici dans tout
son ec at, puisque les statues des souverai ns indis-
solublement associés étaient axées sur les angles
des templ es d e Zeus et d 'H éra, le couple divin par
exce!lence, tout en faisant pendant aux statues
macedom enn es abritées dans le Philippeion ·
O
jo;==<== =--t===-..,.,.;j2S METI.ES l' autre bout du sanctuaire. Des pièces d'arc hitec- 'a
ture appartenant à un monum ent tout à fait
318 semb lable sont conservées au M usée gréco-
•,:.,•:
:•
,
Adapté de Wiegand, Schrader 1
1904, pl. 9.
•
~~
Fig. 319. Delphes , sanctuaire
d'Apollon. Plan de la région devant
le temple.
I
'
1. autel d'Apollon,
2. Mur de soutènement de la
terrasse du temple,
3. temple d'Apo llon,
4-5. trésors,
6. base dite des habitants de
Corfou, ;i/'{i
7. t répieds syracusains, 320
8. offrandes du v• s
9. bâtiment de Dao~hos Fig. 320. Olympie, sanctuaire de Zeus . Base, tambour et
10. colonne aux acanthe's chapiteaud'une des colonnes de la dédicace ptolémaïque.
11. pilier du Char des Rhodiens Vers 278-270.
12. terrasse d'Attale 1••. '
Dessin_D. Laroche, L'espace grec, Fig. 321. Delphes, monument d'Aristainéta. Élévation des
Cent cinquante ans de fouilles de • s. D'après F.Courby, FD Il, 3, La terrasse du
fragments. 111
l'Ecole française d'Athènes, 1996, temple, 1927,p. 257.
p. 137.
1 321
8 ! [l 11
dans le secteur des pala is par le m êm e arc h itecte Les exèdres
•••
~97
. ,' '
qui œuvra à O lympie 96. Il est vrai qu'en Égypte
les colonnes très élevées s' inscrivai ent tout natu-
rellement dans la tradition des obélisques, de
sorte que bien avant la gigantesque « co lonne
U n e des origin alités d e la dédicace p tolé-
maiq u e d'O lym pie était l'insertion d'un e exè dr e
en fer à cheva l au mili eu du socle. C 'es t à p ar tir
'' .' Pomp ée», toujours debout dans la vi lle d e la fin du iv e siècle qu e les san ctuai res les plu s
d'A lexandrie sans sa statue d e Dioclétien des fréq uen tés, sur tout ceux d'A p ollon et d 'As clépios,
colonnes isolées avaient été dressées de ci, d; Ià97. on t en tre p ris d'of frir aux visiteur s le confort de
19 SU1v1e par le mo n ument de C h arixénos et même faces du templ e d e Létô, m ais cette expé rim en ta- 98 . j ACQUEMIN 1999, p. 334.
em Bauvorhabenin Alexandria,AM J. 30
Beiheft, 197 1. peu apr ès, par un mon u ment à trois co lon nes e~ tion archi tectu rale assez réussie est restée sans 99. Essai de synth èse dans TH ÜNGEN
1994.
319 marbre, de la famill e de Lykos et de D ioklès 98. lend em ain . Il est éta bli qu 'un e n ouve lle sor te de
<;ranit
l=:~r'.ii::f;i
c::=:::J
MaTbr e
327
Fig. 327 Délos, Néôrion
(« Monument des taureaux»). Plan
de l'extrémité nord, montrant la
base pour une proue de navire. Fin
du 1v" s. D'après R. Vallois , Les
constructions antiques de Délos:
Documents, 1953, pl. V.
106, Sur cette interprétation, voir navale s'est concrétisé dans les sanctuaires 106 . Un À défaut de bateaux comp lets, on pouvait
H. KNELL, Die Nike von Samothrace, bâtiment allongé, comme le Néôrion(vcùÎptov) de célébrer un e victoir e en déposant dan s un sanc-
Darmstadt 1995, p. 82-101; sur les
dédicaces naval es de toutes sor tes,
Délos ou celui mis au jour plus récemm ent à tuaire des ornements d e poupe, les stylidès
vo ir K. BRINGMANN,Gebenund Samothrace 107, a pu entourer un bateau réel (cri:-uÀ.i8cç,
sing. cri:uÀ.iç
) - peut -être exposés à
Nehmen,Monarchische Wohltiitigkeit (fig. 326); pour la bonne conservation de la 328
und Selbstdarstellungim Zeitalterdes
Delphes dans une sorte de trésor 1° 9, l'oikosà l'est
Hellenismus,Berlin 2000, p. 65 et
galère, tous deux étaient largement ventilés par de la terrasse d'Attale 1er-, ou encore dédier des
suiv. plusieurs sortes de baies (portes et fenêtres à proues et des poupes scu lpt ées. Toujours à
107. LEHMANN 1998, p. 109-111; claire-voie, lanterneau). Le Néôrion de Samothrace, c'est sur une base en calcaire de
D.J. BLACKMAN,Ship Dedication s in Samothrace (13,86 x 28,93 m) était divisé en deux statues chryséléphantines de la dynastie macédo- lll. Ph. W. et K. LEHMANN,
Sanctuaries, lthaki 2001, p. 207-212. Rhodes ainsi taillée, abritée dans une spacieuse sanctuaire d'Athéna à Lindos, au pied duquel un e
par une rangée de colonnes que reliaient des nienne, le Philippeion d'Olympie 113 fut installé SamothracianReflections,Princeton
108. G! NOUVÈS1993, p. 200-20 1. niche 110, que se dressait depuis le début du autre portion de navire est toujours bien visible, 1973, p . 192-196 (d'autres fragment s
grilles, pour former d'un côté un passage et de u• siècle la spectaculair e «V icto ire», désormais sculptée en relief dans le rocher 111. Portant un e volontairement entre l'entrée du sanctuaire de de monuments navals ne viennent
109. Hypothèse d'A.jACQUEMIN et
D. LAROCHE,RA 1990, p. 2 18-221. l'autre un espace de présentation du navire, calé assemblée sans tête ni bra s au mu sée du Louvre. statue d'Athéna, le monum ent naval de l'agora de Zeus et son point névralgique, le Pélopion, non pas d'un sanctuaire: par ex., ceux du
sur des blocs au lit supérieur creusé. ~édifice pa lais de Démétrias et de l'agora de
llO. Bien que très ré pandue , l'idée Si son montage a pu êh·e reco nstitu é assez préci- Cyrène, rapporté le plus souvent au début du loin des vieux trésors alignés sur la terrasse de Thasos ); 1. SCHMIDT,Hellenistis che
que la niche devait être comp létée délien, lui, rappelle sans conteste le schéma du sément, en dévoilant son meilleur effet de trois- 1er siècle av.J.-C. 112, annonce la récup ératio n à 1'Altis, comme pour les distancer (fig. 220,3). Le Statueubasen,Francfort 1995.
par un bassin alimenté en eau ne Hiéron de Samothrace 108 : derrière un profond quarts gauche pour qui regar dait vers le haut du grande échelle, par les Romains , de ce mod èle fait qu'un pavot de bronze surmontait le toit, 112. A. L. ERMETI, L'Agoradi Cirene
concorde pas avec les re marqu es de s
déco uvreurs: M. H AMIAUX, Muséedu porche à colonnes, une salle étroite et allongée théâtre de Samothrace (fig. 259, 12 et 328), il n'en des ateliers de Rhod es ou de Cos. selon Pausanias (V, 20, 9), n'autorise pourtant pas III I JI monumentonavale(Mouografie
Louvre, L es sculpturesgrecquesIl , Paris recevait le navire, entouré d'une galerie de circu- di ~rciœologialibica16), Rome 1981,
va pas de même dans les autres sanctua ires où ont Parmi les offrandes de victoire, les rotondes à y voir une sorte d' hérôon, car au-delà de _so~ p. 60-70 (avec les documents compa-
1998, p. 27 et suiv.; EAD., La lation suré levée, tandis qu'au fond une pièce à
Victoire de Samothrace, étude tech- été découverts les restes de navires sculptés en sont restées aussi peu banales qu e les monuments symbolisme funéraire cet acrotère central etait ratifs).
nique de la statu e, MonumentsPio~ deux portes latéra les renfermait une base trapé - ro1;-de-bosse: entre autres, dans l' Asclépieion navals. Commandité par Philippe II après la d'abord le décor d'un cercle de serrage des ll 3. MALLWITZ 1972, p. 128-133;
83, 2004, p. 61-129. zoïdal e, sans doute pour une proue (fig. 327). d'Epidaure et dans celui de Cos, comme dans le bataille de Chéronée en 338, pour y faire fixer les chevrons. Mais la présentation, sur un socle en GINOUVÈS1993, p. 194-196.
DO
118
sans conteste d'origine égyptienne (fig. 330);
sousles fondations , les restes d'un pseudo-,négaron
mycénien trahissent l'exi stence d'un culte ancien, • • D D
n:
mais dont rien ne garantit qu'il s'adressait déjà à
A
Déméter119. Des murs datable s de la fin du Vil e ou • •
du début du Vic siècle permettent de restituer le
premier Télestèrion,rectangulaire et donnant sur
une très petite pièce du type adyton.Celle-ci pour- • •
rait alors constituer le « Saint des Saints», le
noyau précieuseme nt conservé lors des phases
d'agrandissement postérieures. En effet, dans la
• • D D
.L et date de la même période que la roto nde offerte grâce à son da llage de marbre, ses murs stuqués,
-
par la reine Arsinoé, soit le début du 111° siècle. incisés et peints selon le « Style d'appare il», et ses
li Fig. 333. Samothrace, sanctuaire
Trois portes s'ouvrent dans son mur sud-oues~ plafonds à caissons de divers types, sans supports
des Grands dieux. Hypothèse de
donnant par quelques marches sur un sol en terre intérieurs malgré la vaste portée 123 . La nuit, après comment utilisait-on l'eau d'un ruisseau, qui arri- reconstitution de l'inté rieur de
- r·, ---.,' o -,~ battue où avait été pratiqué un bothroscirculaire, des cérémonies à l'extérieur , éclairées par des vait ici par une condui te à travers l' euthyntéria? l'anaktoron. D'après K. Lehman n,
DES SOVS DESSVS pour des offrandes. Dans la partie nord, une cloi- torchères fichées dans des pierres, les initiés En pos ition centrale, le Hall of the Choral Samothrace, A Guide, 1955, fig. 18.
e son délimite une sorte d' adyton, donc une zone à restaient assis sur deux rangées de bancs, devant Dancers12'1 est à la fois le plus grand (il est long de
l'accès réservé (fig. 333). On suppose que les une eschara carrée . Ma is à quoi servait exactement plus de 20 m) et le plus ancien de ces bâtiments
initiés, ou les futurs initiés, devaient s'asseoir sur l'abside, qui évoque vaguement une grotte, et rectanguJaires, ayant été construit vers 340 à l'ini-
les bancs en bois installés le long des murs, entre
Fig. 33 1. Éleusis, Télestèrion. Détails de l'entablement. Ép. classique . Envoi de Rome de les pilastres qui rythmaient les parois (fig. 259,23),
V. Blavette, 1884.
-+-=-
~ -.{ dor postene • · ur qui dessert quatre petites p1eces
interpre· te-es co=e
.
des adytons. Le . porche
.ère sont de hauteur mom e que a
dr et 11a
étaient exclues du Cabireion. Sur le site du
Cabireion les offrandes remontent au x• siècle,
mai s les premières constructions permanent es en
H partie am . ,- - d
. traie , qui s'élève Jusqu a L9 m, et ou _ es
Partie cen
·s sont restitués daris les nefs late rales.
banc en bol - · fu
- . ar un incendie vers 200 de n. ere, il t
Derrwt p- - . d l'' d· =
remp 1ace par une nouvelle phase redwte . - •e e d1·
fice sur la terrasse méridionale , qw tem01gne e
la longévité de ces mystè res. _ _ _
ia
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r--as 2l3g : v::iir =,;i . 2:i:3 , 1, . ~ 3 3 - _V Bc lli, 1\--::-i. lr:n:'32 1-
77. ~"933-33. o. 17.
---
W. H OEPF NER, AA 200 1, p. 4ï5. conique du toit, qui était creux, pouvait malgr é
son étroitesse fonctionner comme une cheminée, nord dès les ann ées 200, lorsq ue l'île fut occupée
126. Mc CREDIE, Roux 1992, p. 262-
2ï2 . peut-être pour l'évac uation de s fumées d'un par Philippe V de Macédoine , dont la famille 1 -- ·---
était très attachée au sarictuaire de Samothrace . 128. I.:article d'A. SCHACHTER dans
12Z L. B ESCHI, Arcluolog ia Veneta21- petit autel intérieur , mobile 125. Au-dessus de GreekMysterics200 3. p. 112-142, ne
22 , 1998 -1999, p. 11-25.
l'Arsinoeion , vers l'est, une autre tholos, très petite Cette fois, les belles proportions (32,90 x 45,50 m) rend pas plus claire l'ob scure m on_'.'·
et la planimétrie rappellent l'é difice d'Él eusis et graphie de Hn DER, M A!.LlmZ 1918.
338
\
Despoina. Plan restitué: 1 y qui était lui~mêm; un s1mp · 1e s1ege
-- d' ass~m-
1. temple, tre,
2. gradins, blées en plem air. S1 1anaktoronest un local d 1m-
3. portique, tiation plausible, il faut toutefois tenir compte de
4. autels,
5. bois sacré,
sa date récente .
6. mégaron. Plus généralem ent, à quoi pouvait bien serv ir
Adapté de P Orlandini, ASAtene un tltéatron,au sens premi er du terme: « un lieu
1969-1970, p. 345. pour regarder », dépourvu de bâtiment de scène
Fig. 340. Acrocorinthe, sanctuaire pour des grands spectacles dramatiques ou musi-
de Déméter et Corè. Le théâtre, caux, et garni d'un petit nombre de grad ins 131?
vue isométrique. D'après Bookidis, ·:. À ]'Amphiaraion d'Oropo s (fig. 370), alors que
Stroud 1997. fig. 37.
quelques degrés en pôrosavaient été dressés dans
\ .. •
]es années 400 au-dessus de l'aute l pour faciliter
]a participation aux sacrifices, ce théatron fut
détruit au iv e siècle pour faire place à un éd ifice
mieux dimensionn é, en bordure nord du site, où
,,
""
]es consultants pouvaient suivre plus commodé-
ment le drame sacré du héros gué risseur
0 10 20 40 M
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Amphiaraos. Dans le sanctua ire des Grands
dieux de Samothrace, où le théâtre cultuel ne fut
~ construit qu'au lll e siècle, les archéologues ont
. 'c·
pensé qu'auparavant les visiteurs se réunissaient
339 autour d'une aire circulair e de la seconde moitié
du y e siècle, située après l'entrée (fig. 259,25) -
elle possédait bien un autel en son centre, mais les
gradins qui la bord ent sont très étroits et ne
conviennent qu'à la position debout 132 . Il est
manifesteque, selon les lieux, l'autel, le temple et
le théâb·e cultuel étaie nt associés de div erses
manières. À Lykosoura en Arcadie, dix degrés
rectilignes ont été imbriqu és en bas de la pente
d'une colline du sanctuaire de Despoina
(fig. 339) : s'ils jouaient à coup sûr un rôle
pratique de soutènement, il est aussi très possible N
340
que des fidèles y prenaient place pour voir en
face d'eux, à certa ines grandes occasio ns, un
prêb-e ou un desservant sort ir par la porte percée
dans la face latéra le sud du temp le 133 . A un e
\
pierre ne daterai ent que de la fin du vie siècle. Ce à laqu elle s'est ajout ée au 11° siècle une stoaocci- échelle encore plus mod este, le théâtre du sanc-
sont des structures circulaires à mur s de moellons dentale (fig. 338). Succédant à un e tholostransfé- tuaire de Déméter et Corè à Corinthe, qui ne
de dimensions plutôt faibles (diam. max. 6,30 m)'. rée en haut de s gradins du théâtre, un anaktoron comprenait que six gradins rectilignes et peu
qui permettai ent à une vingtaine de personnes recta ngulair e (le nom est connu par une inscrip- profonds, creusés dans le roc de la terrasse supé- -- '
assises sur une banqu ette intérieure de se rassem - tion postérieure) fut édifié vers 200 derri ère le rieure vers les années 300, pour 85 personnes au
bler autour d'une eschara, manife stement pour maximum (fig. 340), semble avoir été conçu en
podium de l'orchestra; il reçut un porche prostyle
manger et boir e, si l'on considère les vases mis au ioniqu e à la fm du 1er siècle av. n . ère. et, à l'ar- connexion avec un e sorte de chapelle, sur la
jour. Ces tholoifurent plusieurs fois refaites, trans- même terrasse 134 . Fig. 341. Naxos. sanctuaire de Sangri. Plan restitué du
rière , une ence in te renf ermant un e fosse à 131. Sur la difficile distinction entre
formées ou déplac ées; dans tous les cas elles télestèrion, sous les ruines d'une église. D'après «v rai » théâtre et« théâtre cultuel»,
offrande. Mais c'est seulement à la période Ces architectures peu banales, tantôt G. Gruben, AW2002, p. 388. voirj.-Ch. MORETII, RA 2004,
rappellent un modèle plus ancien de construction
romaine que le théâtre fut agrandi et entour é d'un complexes, tantôt d'un e simplicit é d éro utante , p. 94-95: recension de NIELSEN
ronde, destinée à des repas rituels dès la fin du
129. A. MAzARAKlS AI NIAN, New mur d' analemma,pendant qu e l' anaktoron,détruit posent d'autant plus de qu estions qu'il reste à 2002.
vne s., à Lathouréza en Attique 129 . Non loin de la 132. ROESCH 1984, p. 180-183
Evidence for the Study of the Lat e sous Sylla, fut reconstruit sur un autre schéma. établir que des cérémonies d'initiation étaient
Geometric-Archaic Settlemenl at tholossud fut édifié vers la fin du ve siècle un bâti- (Oropos ); LEHMANN1998
Présentes d'un bout à l'autre de la longue exis- réellement célébrées dans tous les sanctuaires des prétendu «te mple » archaïque de Déméter à (Samothrace ).
Lathouriza ..., Klados,Essaysin Honor ment à peu près rectangulaire, également avec
of}. N. Coldstream,BICS Suppl. 63, tence du sanctuaire thébain ces tlwloi ont certai- Cabires. Le Cabire ion (ou: Samothrakeion) de Sangri de Naxos (pl. IV) comme un télestèrion 133. P. ÜRL~NDINI,Considerazioni
une banquette intérieure pour des sortes de
1995, p. 143- 155 (corrige SEILER nement j oué un rôle de ~remier plan dans le Délos ne consistait qu'en un bâtiment de plan paraît fondée 136 . Dépourvu d'au~el_ associé.' cet sui Megaron di De spo ina a Licosura,
1986). beuveries . Un peu plus tard, sont apparus un e ASAteneNS 3 1-32, 1969-1970,
déroulement du culte, qui avait peut- être aussi barlong (une salle de banquet ?) dont l'e ntrée, édifice à deux portes sur un long cote (chose mha-
130. Essai d' interprétation de ces nouvelle tholos au-dessus du théâtre et un bâti- p. 343-357.
besoin (à partir de l'époque hellénistique ) du précédée d'un portique , donnait sur une terrasse bituelle pour un temple de cette date , qui s'ouvrn
vases, et du culte en général: ment absidal en bas. Les plus grands travaux 134. BOOKJDIS,STROUD1997,
M. DAUMAS , Cabiriaca,Rechercl,essur «théâtre» et de son podium, lequel n'avait rien occupée par un autel circu laire creux, en normalement avec un e seule porte sur un petit
l'iconographiedu cultedes Cabires,Paris
datent du me siècle, parmi lesquels des adduc- 135
p. 256-270.
d'un bâtiment de scène. Souvent ornés de motifs rnarbre ; on ne voit pas bien comment pouvait côté) est parcouru d'une colonnade axiale qui ne 135. GD n' 93, p. 22 1-222.
1998, complété dans Topoi12- 13/2, tions d'eau, un théâtre cultuel comprenant un
2005, p. 85 1-881. végétaux, certains vases à boire cabir iqu es 130 figu- ~tre pratiqué ici un culte à mystèr es, en plusieurs laisse aucun e place à une statue de culte (fig. 341), 136. G. GRUBEN, AW2002 ,
grand podium dans l'orchestra,et une stoa au sud,
rent des danses, des courses, devant des rochers: etapes. En revanche, la récente identification du tandis que le toit en tuiles de marbre légèrement p. 39 1-397.
5. Les installations
hydrauliques
Fig. 344. Delphes, la fontaine de la
source Castalie vers 1845. Dessin
La valeur sac rée d e« l'ea u pri m o rdi ale», régé- d' E. Landron.
nératrice par le simpl e fait d 'être issu e des profo n - tuair es ne po ssédaient pas seulement deux, mais
;'~ ✓%~ 0~ ~ at',Œt:Cff &:fa',a'? c:m:;i-- deurs, a été trop souve nt an a lysée p ou r qu ' il faille tro is con structions primordiales, car au temple et
1"'1"«1"· ~ c,§rér;-.0nte:t rit: :n:eJ.. & c"ac
y revenir 143 . Nombr eux so n t les sa n ctu air es, d e à l'a ut el il faut bi en souvent ajouter une installa-
~~ ,..~'ifGn -eipar..esdo .. daœ Ie Wm Smu- és..• toutes tailles et pour diffé re nt es di vini tés , qui tion hydrauliqu e ou , pour être précis, un aména-
twv) é'Tlfun q , a. pr, ~ Cn.. &, P.œe. pcis - r· olïs se éérobe G les rites y furent créés pr ès d 'un e so ur ce o u du m o in s un e gem ent architectural autour du point d'eau origi-
J/f, L Li:,% , "· propr,~ d'y reconnaître le Samo- 141. G. Roux, Museum Helveticum 17,
seraient la « répliqt!e de ceux cfÊiemis. selon eau souterrain e : no us avo ns d éj à évo qu é ce ux d e n el, rar ement laissé à l'état naturel' 46 . Il est clair 1960, p. 175-184.
thri!œfr,n attestf par une inscription 137.
Pausanias. VIII 3 L , . un m:eu:aron a bien été Brauron (supra, p. 163), d e Cl aros, d e C yrèn e, qu e !'Art émision sur le rivage d'Au lis, par exem- 142. Suppo sition d'E. LEMBIOAKI
If,, tr~ rites initiatiques, qui visaient aussi à dégagé à Lykosoura i.39 _ non loin du temple de sans même compt er D elph es (fig . 344), Épidaur e, ple, s'est constitué autour d 'un arbre et d 'un dans Excavatiug ClassicalCulture
entrainé!" l'individu dans une communa uté plus le Létôon de Xantho s enfin , établi dan s un marais aut e l liés à une résurge nc e, qui fut ens ui te 2002, p. 133- 136; contraRoux 196 1,
Desp oina. Rapporté an:x UI"-n" siècles d"après le
6u müfns dose, utilisaient de s constructions qui p. 277-279 (qui y voyait un sanctuaire
type des multiples bloc conservés. ce migaronoù où les grenouille s étaient rein es ... Les Grec s habill ée d 'orthostates pour former un bassin où hypèthre , à façade dorique ).
tai~ient clairement allusion au passage dans l'au- l'on sacrifiait des animaux était un enclo rectan- considéraient comm e encor e plu s m e rv e illeus e la l' on descendait par une demi-douzaine de 143. Entre autres par J. RUDHARDT,
dela , Plusieurs inscTiptions trouvées à Callatis au Le thème de l'eauprimordialedaus la
gulaire cerné par des murs à ortho tate : accessi- présence d'eau saum âtr e à l'int é rie ur d es te rre s, marches, et c'est en direction de ce bassin sacré
bMd de la mt-r . aire, nou s renseignent sur' les mythologiegrecque , Berne 1971.
ble par deux escaliers latéraux. il se coUait à la qui leur suggérait la pro x imit é d e la m e r, l'eau par qu'un long temple-oikosfut finalement orienté, au
ltCtivités d'une association dionysiaque; le texte le 144. ] OST 1985, p. 132-133.
pente du terrain, barrée en haut par un porti que excellence. Dans le Péloponn èse , ce fut l'origin e v 0 siècle 147 (fig. 345 ).
plus anciE.-n, qui remonte au m • siècle, traite du 145. PATON, STEVENS 1927, p. 313,
à parapets massifs , entre des demi-co lonnes du sanctuaire d e Po sé id o n Hippies, qui ne I.:eau était de toute façon indispensable dans 487, 490-491; M. CHRJSTOPOULOS,
fin1tncement du lieu de culte, un naos qui n'es t en
d oriq ues adossées à des refends (fig. 342). comprit jamai s qu'un templ e-abaton pr ès d'un un hiéron, et d éjà près de l'enh·ée, pour que Poseidon Erechtheus and Erechtheis
J!J'/,M. 1,. LAWAU, (f;.,,~ (Jrct!: r~1tlitl q~'une grotte a ~ énagée, faite d 'un e «gale- Thalassa, Ancient Cult Practicefrom the
I.:encl os d e Lykosoura est assez intrigan t pour point d'eau et, plus loin , un stad e et un hippo· chacun puisse en premier lieu être débarrassé de
My1/Ntt 1'/,l!IH, p. 7111J 1, rlù crüuseü ?n form e d arc, d 'un e grand e port e et EpigrapliicalEvidence[Actesdu colloque
ju stifier un e nou ve lle étu d e a rchitec tural e, de drome pour de s jeux 144 N 'oub lion s pas non plu s toute souillur e (p iacrpa, miasma) éventue[ Ie et
J!J/;, l,m 1//11/1,11, 1S1,y Mhw/1 gtac
tld111J dü voulùs 1, 1·1H, c'es l-à-dir e d'un ensemb le souter - d'Athènes, 799 7],R. HAGGéd.,
1111•t l lat/11N 11, ::, C11/lat/ 1 et tm/111
m êm e qu ' un grand é di fice du v• siècle à que dans l'ang le sud -ou est de l'Érec h th e ion, l'ou - redevenir ainsi pur (Ka8ap6ç, katharos).A cet Stockholm 1994, p. 123- 130.
r1tin vo uté, co mm e on en conna issait à l'époq ue
r/11m , A. A Vl<AM(•d,, llwan· sl l!JIJIJ, Thorikos, connu d epui s lo ngte mp s. Traditionnel- verture carr ée d'un e margelle au-dessus d'une en droit l'ea u était gén éralement contenue dans 146. GLASER1983, p. 177 («Der
JJ, ~fW ::011, . ,,1.1;~r,+l, a1J !JO,
d 1tn s les tomb es thra ces el macédoniennes (infra Brunnenim Heiligtum»).
lem ent dénomm é « te mpl e» o u « édifice <lori· citerne permettait certains jours d'ent endr e, se lon d es vasques sur pied et des bassins en tout
sa11la,, VII 1 ;;7, 1 IO;
WU, l'1111
p . 203 -2% ). On peul en rapproc her le témoi'. 140 147.j. THREPSIAOIS , AD 17, 1961-62,
que » , cette sorte de portiqu e doubl e se caracté- Pausanias (I 26, 5), les vagues bruis santes de la genrel4 8, mai s aussi, parfois, dans des puits , des
M.,JIi'it d1111s(/rrl'k My,tcrlcr ~oo::, g nagü d e Pau sani as, qui révèle que de s mystères Chronikap. 138, fig. 1.
I' · 1,14 14!1 (1t11 1lyst· la 11·stil11li1111 rise par deux colonnade s à qu ator ze supports et «mer» (8aÀacrcra,thalassa) de Po séidon, premier citernes et des fontaines placés à côté de_s propy·
en l' honn eur d es Grande s dé esses se d érou laient 148. Pour les grands périrrhantèria
d'A. 0 1tl ,AN l! UH, llrthfl/,I, JIii ~, retours aux angles, de part et d 'a utre d 'un mur maître de !'Attique, qu'il avait abo nd amment lées, à l'intér ieur comme à l'ex térieur (à Eleusis, à (rr€ptppavr,ipta, sing. rr€ptppav-
JI, 14~ 11,1). dan s plu sie urs mégara, un terme qui ne peut dési-
médian dont les extrémités dessinent des antes arrosée de son élément 145 . Dans son essai de Rhamnont e, dans le sanctuaire d 'A rtémis à r,iptov) archaïques en marbre, ces
140. 'f' 1t,w w .~ 11/HH,JI, ,1:11, 1111:1445;
gn er, dan s un le i cont ext e, qu'une construction de vasques soutenu es par des figurines
perpendiculaires, et sur chaque long côté l'entre- synthèse sur les fontaines et les puits monumen- Lousoi ... ). On lit donc sans surprise dans un
pl11111111·rtlli,·1 11v1·rn· lui publié pr éfé renc e sout errain e ou du moin s surbais sée et et souvent, une colonnette centrale,
N lir j!IJII l!JIHi, I'· ~,.
d1111 enclose, de façon à so ustraire les fidèles aux
colonnement cenh·al est élargi pour enser rer un taux de la Grèce antique, Fr. G laser avait donc de d écret de la fin du rne siècle la proposition d'arné · v~irj. DUCAT, BCH88, 1964, p. 577-
seuil (fig. 343 ). Cet unicum n 'a manifestement pas bonnes raisons d'écrire que beaucoup de sanc- nag er un point d 'ea u à Orchomène en Béotie: 606.
0;· ~imentation en eau: ceux qui étaient thérapeu- hautl55_ Il semble, aussi, que des citernes furent
tiques, ou oraculaires (infra,p. 261), ainsi que les creusées plus volontiers à partir de l'époq ue hellé-
sanctuaires panhelléniques , qui attiraient réguliè- nistique, sans doute pour subvenir à des beso ins
rement les foules. Dès l'épo que mycénienne, la sans cesse accrus, qui ont pu entraî n er un appau-
vrissement progressif de la nappe phréatique 156.
,~
PORT ~ plaine d'Olympie avait été préservée des débor-
i : . ANTIQUE ~
c,1 !!1 :
dements saisonn iers du C ladéos et de !'Alphée Dans la ville d'Ath ènes, co mm e la source
\\5 0
SOU RCE
par une digue de détournement et un barrage, Clepsydre (fig. 209) n'était pas accessib le depuis
le plateau fortifié de I' Acropo le (du moins à
AMÉNAGÉE mais ensuite il a fallu gérer une nappe phréatique
6=Ï généreuse. Dès le premier concours en 704,des l'époque grecque), celui-ci était abre uvé par les
~ / MAISONS
û puits ont été mis en fonction près des installations eaux de ruissellement, rassemblées à partir des
: ' sportives, donc essentie lleme nt dans les secteurs années510-480 grâce à une conduite qui suivait le
est et sud -est, au point que les fouilleurs ont pu sens de la pente, ju squ'au nord -est des propy lées
dénombr er sur p lusieurs siècles plus de deux archaïques.C'est là que se trouvait un e grande
cents puits dont la majorité était éphémère, puis- citerne de plan trapézoïdal (fig. 346), co uv erte
qu'i ls n' ont servi que pendant le temps des festi- d'un toit-terrasse en bois soutenu par deux piliers
vités, ou même seulem ent pen dant une partie de et précédée d'une chambre de décantation du
cette période 153. Le nombre des puits est allé même type 157. Puis, après sa démolition, ce sont
croissant ju squ'a u ve siècle, en liaison avec la de banales citernes « en bouteille », à co l étra nglé,
qui furent ouvertes dans la roche au nord du
. ··... · .· : . :' \>
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l?ôl
faveur dont bénéficiaient alors les jeux, mais
~~~10____ .,;,,
20M
progr essive ment ils sont devenus plus ou moins Parthénon. Selon plu sieurs archéo logu es, l'ex is- ; . - .· ...
;:---~~----'.'":.J.
Fig. 345. Aulis, sanctuaire inutiles grâce à la mise en place d'un réseau de tenced'un réservoir archaique de bonne capa cité
d'Artém is. Plan. D'après canalisations qui apportait l'eau dep uis la rivière laisse supposer qu'une garn ison statio nnait alors
J. Threpsiadis, AD 1961-1962 Fig. 346. Athènes, entrée de !'Acropole. Plan restitué au début du v" s : 1. Propylon archaïque,
Chron. p. 138. ' C ladéos jusqu e dans le sanctuai re proprement dit. sur !'Acropole d'Ath ènes; il est vrai que d'un e
« .. _.plaise
au peuple , afin que ceux des citoye ns 2. édifice absidal, 3. citerne.
Auparavant, celu i-ci n' était pratiquement manière généra le, parce qu 'e lles offraient un
qw font un sacrifice dan s le san ctuair e de Ze En haut, coupe sur la citerne. Dessin T.Tanoulas dans M. Brouscari, The Monument s of the
alimenté que par de l'ea u apportée d'ailleurs, refuge aux habitant s en cas de siège, les acropo les Acropolis, 1997, fig. 150.
. . utilisent de l'eau potabl e , de co ru tr uIT
Meilichios _us
e dans de grands réc ipients. À Némée, où au moins ont été spécialement bien pourvu es en citernes,
un e_krene [fontaine,
_t_ d ou puits?] dans le sanctua· 1re deux puit s avaient été forés à côté du temple et de surtout quand les puits faisaient défa ut sur le
ou a co e u sanctuair e, là où on jug era que c'est
la meilleure place»l49_ l'aute l de Zeus, la forte consommation du bain et plateau sommital et que les sources cou laient
de l'hôte llerie (supra, p. 231) éta it aggravée par habituellement sur les versants. Dans l'île
. En effet, aux exige nces du culte - les purifi ca- !aire (10,20 x 17,40 m), à deux escaliers opposés
celle de l'hippodrome et de ses écuries, et tous d'Égine, le petit plateau de la falaise où fut fondé
tions avant le sacrifice, et les lustration s150 _ descendant vers le fond, fouillée en contre bas du
venait pouvaient profiter à partir de la fin du rv• siècle le sanctuaire d' Aphaia présent e, contre la base de 155. M.-Ch. HELLMANN, Veau
_ . s'ajou ter la consommation J·ournal"1ere d es' d:un profond réservoir à trois compartiments, la colonne du sphinx (fig. 218), la bouche d'une temple de l'acropo le de Camiros. Mise hor s des citernes et la salubrité , textes
pelenns , et les ateliers artisanaux (des ateliers d d'usage au moment de la construc tion de la el archéo logie, GINOUVÈS1994,
dun e capacité totale de 135 m3, qui fonctionnait citerne ronde adjacente à un bassin de décanta- p. 273-282.
tissage, des tuiliers , des bronziers ... ) qui opérai en:
comme un puits tout en rec evan t aussi de l'eau tion ovale; elle recevait les eaux rejetées par les longue stoa (fig. 277), elle fut remplacée par une 156. G. ARGOUDdan s G!NOUVÈS
149. IG VII 3169, trad. G. Argoud. souvent
_ _ .dans les sanctuaires , surtout aux epoques-
guidée par un e canalisatio n en te rre cuite 154. citerne de capacité plu s généreuse creusée sous
150. GINOUVÈS1962, p. 299-318; geometrique et archaïque, n'éta ient pas moins pentes du toit du second temp le d'A phaia,jusqu 'à 1994, p. 281.
S. G. COLE, Th e Uses of Water in une conduite en pierre qui partait de sa faça de cette stoa, dont le toit offrait une surface consé- 157. PARSONS1943, surtout p. 224-
gourmands en eau. Ces deux domain es, le sacré
Greek Sanctuaries, Early GreekCult
1988, p. 161-165. et l_e pr_ofan e, n; p euvent pas être nettem ent Quels types d'installations ? nord158. De leur côté, les fouilleurs danois ont qu ent e d'éco ulement - comme tant d'autr es toits 225; HURWIT 1999, p. 124;
T. TANOUUS,AM 107, 1992,p. 129
retrouvé plusieurs dizaines de cite rn es dan s le de templ es ou de portiques voisins de temple s.
~1stmgues dan s I usage des installation s hydr au-
151. R. A. TOMLINSONdans
Sanctuaire grec 1992, p. 344. liques . Même si les b an qu ets abrit és da
ns
L: choix de ces aménagements hydrauliqu es sanctuaire d'Athéna à Lindos , pr ès des propyl ées Plusieurs pièces de la stoade Camiros contenaient
et suiv.
158. fuRTWANGLER 1906, p. 86-87
152. Roux 1979, p. 210; Thasos l'hestzatorzon
. . d
e Pérachora étaient bien ritu 1 ne dependait pa s du seul déterminisme naturel, et de la grande stoa,ainsi que sur la terrasse infé- des margelle s pour puiser dan s cette citerne, sans el pl. 2.
2000, p. 96-97, 141et 145. RA,,.., . es, de multipl es facteurs ent ra ient en lign e de rieure159. Même si elles sem blen t princ ipal em ent la m ettre à sec puisqu 'elle pouvait aussi desservir 159. DYGGVE1960, vol. 2, p. 375-
_. _ . iomlm son avait raison de rappel er que l'in- 384.
153. Voir A. MALLW ITZ, X L Bericht compte. On sait qu e les Grecs accor daient une ressortir d'un e technique hell éni stiq u e et ]a ville, en compl ément de fontaines situées plus
überdie Ausgrabungen in Olympia, ~eret d~ la double-apsidalcisternvoisine (fig. 349) 160. G. KONSTANTINOPOULOS,
eta1t d abord pra tiqu e, les banqu eteur s aya nt pl~s grande valeur à l'ea u des sour ces - et par là- romaine, d'après leur appare il en pierres de taille bas dont un bel édifice à bassin longé par des ArchaiaR},odos [en grec], Athènes
Frühjahr 7977 bis Herbst 798 7, Berlin-
New York 1999, p. 186 el suiv. grand besoin d'eau en perm anen ce pour leur meme aux fontaines - ainsi qu' à l'e au des puits, enduites et leur couverture vo ût ée 1 certai n es de~i -colonn es doriqu es (fig. 347), tout pr ès du 1986, surtout p. 171-177, et L. C,\LIO
154. Nemea2004, p. 133- 135.
car leur ongme
· · 1eur conférait natur ellement un temp le d'Apollon 160. Les sanctuaires qui occu- dans Presenzaitalia11a1996, p. 62
boi sson comme pour nettoyer largement les sols pourraient remonter à l'époq ue ar ch aïq ue, un e
· . E n plu s, elles circulaient,
caractère chtho Ilien paient des terrasses contr e des pent es étaient et 64.
datationplus assur ée pour un e citerne rectangu-
l1d 1
fig. 26 et pl. 81.
murs. Situé en dehors du hiéronmais à sa limite
1 !1 PV1T5 1 ce puits répondait à des usages aussi bien reli
!1 11 ! gieux que profanes. Une inscription des années
1 400 (ID 69) a tenté de les préciser, en reprenant
l 1. !
")
"l_ ; i ! des formules éga lement emp loyées dans d'autres
0 sanctuaires et dans le règlement dü des astyno-
-r~ I.. ~
mes de Pergame: « ne rien laver au-dessus du
~ i~ puits, ne pas se baigner dans le puits, ne jeter dans
~ 1~
.;. 0 .5 le puits aucune ordure ni rien d'autre», sous
i iei ; '------~ =__; • ·~ peine d'amende 169 . D 'après la position centrale
~I i
"'. ! 1
1s r t_·. d'une colonne, posée sur le troisième degré de
"\ " l'escal ier, le toit est restituab le en pavillon, et sa
1:.,..,
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r
1
ture protectrice était depuis toujours de règ le,
souventgrâce à un portique devant ou alentour,
ce n'est que sur le tard que certains de ces bassi ns
de puisage ont été encastrés dans une niche (à
l'Asclépieion de Cos, par exemp le). Avec le
0 ·6 0
temps les fontaines se sont mu ltipliées, elles son t
devenues de plu s en p lus élaborées et spectac u- 175, La hènè mycénienn e où l'o n
laires,en jouant sur les co lon n ades 176• Mais cette desce nd ait par un escalier en bois, le
long de la paroi nord de l' Acrop ole
constatation va ut pr in cipa lement en te r ra in d'Athènes, n'eut qu'une co urte durée
Fig 355. Lykosoura, fontaine au pied de l'acropole. Plan.
public. Car, comme à la période arc haïq ue, on D'après A. Orlandos, ArchEph 1911, p. 201. de vie : 0. BRONEE R, Hesperia8,
,.oott
construisit à date hellénistiq ue et augustéenne 1939, p. 317-433.
nettement plus de nouve lles fontaines sur les 176. Ce n'est pas ici le lieu de s'éten-
dre longue ment sur la typo logie des
agoras et aux carrefo urs urbains que dans les fontaines, ni sur leurs techniqu es
sanctu ·
. aires où, sans do ute autant par co nserva- d'alim enta tion: en raison de leurs
liens privilégiés avec des places,
353 tismereligieux qu e par commodité, les ad min is-
nous y reviendr ons dans un autre
trateurs se sont d'abo rd app liqués à en trete nir ou tome de ce manuel.
V
VI
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tuaire, où il redistribuait l'ea u. Contr ôlé de p lace Fig. 362. Paros, Asc lépieion. Coupe
<":>
% en place grâce à des regar ds qui desce ndai ent sur le bassin (0) au pied de la
0 jusqu'à 13,50 m ou même 14,20 m, ce tunn el falaise et sur l'autel (A). D'après
O. Rubensohn, AM 1902, pl. 11.
-......._,,J·
-. ................................ paraît avoir été compl été par un e condui te qui
allait encore chercher l'ea u d'un e autr e sour ce,
plus vers l'est. Dans le sanctuaire de Zeus à
O 10
~
S
m.....::=.:: = === 20m
$1 • Némée, le bain et l'hôtellerie recev aient égale-
ment l'apport d'une source grâce à un tunn el-
-~<';W~w
1
! . 1
aqueduc voûté 189 . La ville de Syracuse ne se
! :
Fig. 360. Argos, sanctuaire contentait pas non plu s de plu sieur s puits pr ès de ·"Jt<::·!,•.,".. s';_~ ~: • : j'
d'Apollon Pythéen sur l'Aspis . ses sanctuaires, c'était même la seule du mond e
1.citerne, 11.portique ouest. -t-+-+--+--+--+--+---+--t--+--, ••
- '
,, . ' •
1 -· ,.,
IV. autel et gradins , Delphes : ici, la sour ce originelle côtoyait un e étaient habitu ellement reliés, on l'a vu, à des sorte qu'un de ces quatre aqu edu cs doubl es, celui
V. terrasse classique , fontaine à bassin servant à purifier les bœufs canali sation s en terre cuite ou à des conduit es en du Ninfeo, semble avo ir desserv i le san ctuair e
VI. éd ifice hel lén istique périst yle à destiné s au sacrifice, puis, à un niveau inférieur, pierr e, éventu ellement p ourvu es de bassins ou de d'Apollon 190. On conn aissait sur un e petite partie 189. Nemea2004 , p. Il7-l 19.
la citerne .
Dessin Y Rizakis dans M . Piérart , les prop ylées grecs du m• siècle paraissent avoir pots de d écantation . Cette techniqu e déjà du réseau athénien ce genr e de tunn els sup erp o· tandis que la fondatio n du sanctuaire est datable
190. S. CowN Boum ER,
VaJimentation en eau de la colo nie
G. Touchais, Argos , une ville été flanqu és de qu atre bou ches, enfin, une anci enne s'est vite généralis ée, comm e on peut le sés,qui communiquai ent aussi par des rega rd s en par l'app areil de son mur d'enceinte des années grecq ue de Syracuse ... , MEFRA 99,
grecque de 6000 ans, 1996, p. 32 . fontain e à long portiqu e doriqu e (fig. 359) précé - constater au sanctu aire de la Malophoros à forme de puits d'accès verticaux, mais la raison 1987, p. 661-69 1 ; R.J. A. WILSON,
300 av. n . ère.
dait celle à cinq colonnes doriqu es entre deux Sélinont e, où une conduit e en pierre, contempo- Aqued ucts and Water Supply in
d'être de ce dispositif, où le tracé des deux gale- En plus des ablutions que tout culte demande , Gree k and Roman Sicily, in Cura
antes, dédiée près du temple d'Apollon par un raine du temp le élevé p eu apr ès le milieu du ries n'est d'ailleurs pas en parfaite co rrespon - l'eau était tout spécialement omniprésent e dans Aquarum Sicilia, Proceedingsof the
prêtre nomm é Philothal ès. v1• siècle (fig. 227), am ène l'eau venant de la dance, demeure peu claire 191. 70th lntem. Congresson the Historyof
les sanctuaires de héros ou de dieu guérisseur, WaterManagementand Hydraulic
Bon gré mal gré, les Anciens furent le plus source sur la colline de Gagg era en passant entre pour des lavages aussi bien thérapeutiques que Engineeringin the Mediterranean
souvent contraints de recourir à des combin ai- l'autel et ce temp le, adjacent à un bas sin 186. Les sanctuaires purificateurs, avant ou après la consultation du Region,Syracuse7998, BaBescl,Suppl
sons de deu x ou trois sortes d'installations En revanche , même si les Gr ecs ont maîtrisé 6, G. C. M. j ANSENéd., Leyde 2000 ,
les mieux pourvus en eau dieu 193. En dehors des grands ensemble s d'Épi- p. 5-36.
hydrauliques, aussi bien des citernes que des puits très tôt le creusement des galeries ou des tunnels daure , de Cos et de Pergame, la plupart des 191. Résumé dans K. GREWE,L icht
ou des fontaines - br ef, des krènai.Dans le sanc- souterrain s, dans lesquels l'e au circu lait par des Par leur nature même, certaines divinit és du Asclépieia n'avaient qu'un intérêt local et ne sont am Ende des Tunnels,Plannung und
tuaire d'A pollon Pythéen sur l'Aspis 185, une des canalisatio ns en terr e cuite 187, le recours à ce panthéon grec exigeaient plu s qu e d'autr es la Trassienmgim antiken Tunnelbau,
plus conn us que par des testimoniaécrits. Sur
deux acropo les d' Argos, l'o rifice rétréci d'une genre d'aqueduc , ma çonn é ou simplement taillé présence d'eau et d'installation s hydrauliqu es : Ma yence 1998 , p. 55-57.
Roux 196 1, p. 66-70. plusieur s sites dont la fouille n'a pas été achevée,
185. petite citerne (2 x 3,25 m) apparaît non loin de dans le rocher, est resté pour le moin s rare dans Asclépios, Apollon, ainsi qu 'Art émis, déesse de la 192. I. J ENKJNS, Cnidus , Anatolian
186. D. MERTENS et aL, Selinus I, Die
des sanctuaires d'Asclép ios ont tout de mêm e été Arclweology7, Londr es 200 1, p. 7-8, et
l'autel principal , à côté d'un portique à deux nefs les sanctuaires. Celui qui dessert Ép idaure a pu nature sauvage où se cachai ent des lieux humides
Stadt und ihreMauern, Mayence supp osés, car des essais de recensement ont ibid.8, 2002, p. 9- 10.
2003, p. 235 .
d'époque classique. Plus à l'est, un édifice fut être exp loré sur un e longueur de 171,50m 188. que fréquentaient aussi les Nymph es, compagn es monb·é qu' à défaut de dédicaces nommant le 193. R. G!NOUVÈS
, Veau dan s les
187. R. Tô LLE-l<ASTENBEIN,Antike
constru it à date hellénistiqu e au-dessus d'un e Large de 0,60 m et hau t de 1,60 -1,70 m sous un d'Artémis (supra,p. 156). Par exe mpl e, un sanc · sanctuaires m édic aux , GI NOVVÈS
citerne recta ngul aire (7,50 x 9 m) dont la couver- guérisseur il est légitime de songer à un Asclépieion 1994, p. 237-246 .
Wasserkultur,Muni ch 1990, p. 50 et somm et voûté il fut foré dans la roc he tendre
suiv. La tec hniqu e pourr a it être
tuaired'emblée attr ibu é à Apo llon et aux Muses après la découverte de plusieurs installations
ture était port ée par vingt piliers de calcaire sur pour capter, ~ar plu sieurs au tres petits tunnels, 194, A. SEMERIA,Per un censimento
d'origin e orienta le. fut exploré à Cn ide dès les ann ées 1858-1859 hydrauliqu es dan s un téménos, ou même seule- degli Ask.lep ieia de lla Grecia conti-
quatre rang ées (fig. 36 0); elle communiquait - l'ea u des sources situées au nord-est du sanctuaire
188. R. PEPPA-DELMOUZOU,New
chose courante en Grèce ancienn e et facilement
mais la reprise des travaux sur le site en 1997 ment si des points d,eau existent· a- proXImI
· ·t-194
e . nentale e delle isole, Annali della
Archa eo logicaJ Evidence for th e (au niveau de la chape lle Haghia An na) et l'ame- suggère déso1mai s d'y voir plutôt un Nymphaion192 : En effet, les sanc tuair es qui sont certainement
Scuolanonnalesuperioredi Pisas. III ,
Water Supp ly and Drainage System observable dans les maisons de Délos, entre ner, un e fois décantée dans des petits bassins, 16-4, 1986 , p. 931-957. En dernier
of the Ask.lepieion at Ep idauro s, dans une région de sources et de grott es, c'est un médicaux sont tous situés dans des zones bien lieu, voir J. RIETHMÜLLER , Asklepios
,
autres - par une conduite avec un puits , de sorte ju squ'à un grand réservoir d'époque hellénis- Heiligtiimerund Külte, H eide lberg
KlassischeArchiiologie1990, p. 553 - ensemble de trois salles dont la princ ipale s'ouvr e irriguées (Asclépieia de Trézène, fig. 361, Cos et
554. Voir aussi V. LAMBRINOUDAKIS, que les deux eaux , souterraine et de ruisselle- tique, lui aussi voûté (fig. 363,2 ), situé presque à 2005 , et M. MELFI, 1 santuaridi
supran. 23 . · ment, se mélangeaient, afin de ne rien perdre. fa~_une colonnade dorique sur un e cour dotée Pergame ), près de sources abondantes (Amphi a- Asclepio in Grecia(Studia Archaeologica
mi-chemin entr e la colline et le nouveau sanc- a I epoque romaine d'une citerne en bouteille raion d 'Oro po s, de Rh amnonte, Asclépieia 14 1), Rome 2006 .
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\ Fig: 368-_Gortysd'Arcadie, sanc-
tuaire_inferieur d'Asclépios. Plan de
s1tuat1on.D'après R. Ginouvès
L'établissement thermal de G;rt
d'Arcadie, 1959, pl. 1. vs
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Apt d'incubation
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373
funéraire
venue la confirmer, elle a rencontré un certain
des fontaines sort de l'ordinaire à Delphes (supra, écho en raison de la richesse durable du sanc-
p. 258), mais que les liens entre les différents tuaire en aménagements hydrauliques, une
captages ne sont pas toujours évidents. Il est richesse que le rituel du bain de la statue d'Héra
désormais acquis qu'une conduite, probabl eme nt ne suffit pas à expliquer (supra, p. 252-253).
issue de Kerna (en passant par Cassôtis ?), circu- À l'inverse, il est maintenant admis que doit
lait sous les fondations du temple d'Apo llon pour être écarté de la liste des sanctuaires oraculaires le
amener l'eau jusqu'en bas du sanctuair e, en soi-disant Nécromanteion ou Nékyomanteion
suivant le tracé d'un e faille rocheuse. Selon la d'Éphyra, dégagé sur une colline à Mésopotamon
tradition, le terrain était occupé à l'origine par un en Ép ire. Selon le fouilleur, cette construction
oracle de la Terre mère (Gâ), dont le fils, le polygonale (ca 62,40 x 46,30 m, fig. 377), datable
222. J. R. H ALE,). D EN BOER etaL, serpent Python, devait aussi garder la source, par sa technique vers 300, devait suggérer l'au-
AJA 106, 2002, p. 261-262; contrala
géomorpho logie de Delph es publi ée
avant d'être supplanté par Apollon. Or, d'après delà, le royaume d'Hadès et de Perséphone 225.
BCH 83, 1959, p. 258-274 . les analyses d'une équipe américaine, le temple Car derrière ses murs dont l'épaisse ur atteint par
223. P. AMANDRYdan s Oracles et d'Apollon aurait été construit sur du calcaire bitu- endroit s ju squ'à 3,30 m, le cou loir à chicanes en
prophétiesdans !'Antiquité,Actes du meux, dans un secteur où les failles géologiques
colloquede Strasbourg7995, son centre dessine une sorte de lab yrint he,
J. -G. HEITZ éd., Strasbourg 1997, ont eu pour conséquence de légères émissions, comp lété par trois portes solidement fermées à
p. 271-28 1. sur le côté sud de la cella,de gaz d'hydrocarbures , l'aide de battants revêtus de métal et par une
224. W. VOLLGIW' F, Le sanctuaire parmi lesquels l'ét hylène, un gaz euphorisant et chambre souterraine, interprétée comme une
d'ApollonPythéenà Argos(ÉtPélop 1), narcotique 222 . Effectivement, plusieurs auteurs crypte où devaient apparaître aux consultants les
1956, surtout p. 35-42; Roux 196 1,
p. 66-70. anciens rapportent que pour prophétiser, la ombres des morts. Mais on a pu faire valo ir qu'un
225. S. I. D AKARJS,The Antiquity of Pythie devait boire de l'ea u de Cassôtis avant de tel espace faisait davantage penser à une rési-
Epirus,Athènes, s. d. [vers 1970 [. s'asseoir au fond du temple d'Apollon sur un
dence rurale fortifiée, pour assurer grâce à sa tour
226. É. fOUACHE, FR. QUANTIN, trépied, près d'un « trou de la terre» d'où s'échap-
Représentations et réa lité géogra- centrale l'exp loitation et la protection d'un terri-
paient des exha laisons inspiratrices: serait-ce là
phique de l'e ntré e des enfers de toire agricole 226 . La prétendue crypte plafond
Th esprôtie, La nature et ses représenta- l'explication de ce phénomène qui intriguait tant
porté par quinze arcs clavés n e serait alors rien
tions dans !'Antiquité,Actes du colloque les archéologues? L'intérieur du temple
de l'ÉNS Fontenay-Saint-Cloud7996, d'autre qu'une citerne creusée dans le roc,
d'Apollon ne ressemblait pas non plus à celui des
Ch. CUSSETéd., Pari s 1999, p. 29- comme on en connaît d'autres à la même époque
61 ; D. ÜGDEN, Greekand Roman autres temples, la cellaétait divisée en au moin s
dan s la région, pour perm ettre aux habitants un
Necromancy,Princeton 200 1, p. 19-2 1. trois parties dont seule la première avait été entiè- accès ind épendant à l'e au.
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d'Olympie, entr e les d eux templ es m aj eur s autour duquel l'Asclép ieion s'est développé à
Fig. 379. Argos, Hérôon des Sept contre Thèbes. Plan. Éch. 1:75. Milieu du v1•s. Dessin K. Kolokotsas dans Pariente 1992, pl. 35. (fig. 220, 8). Le cénotaph e fut co nstitu é au l'époque hellénistique 12 •
ye siècle sur un tumulus daté de la fin du III 0 La plupart de ces hérôaont bénéficié d'une
millénaire, en tenant co mpt e de l'a band on du longue vie, quitte à être transformés. Le balda-
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secteur entre le 11° millénaire et le v11 • siècle 10.
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Composé de rembl ais qui co ntenaie nt des ce n-
quin des Caryatides de l'Érechtheion s'élève à
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dres, des ossements d'anim aux et d es cé ramiqu es
moitié au -dessus du tombeau du roi mythique
Kékrops (supra,p. 91), un cénotap he qui se trou-
.=';491 remontant ju squ' au Bron ze Réce nt , ce tertr e de vait à l'origine dans un téménos,et les hauts murs
'"' plus de 30 m de diam ètre fut plant é d 'a rbr es, dans sur lesquels se dressent ces j eunes femmes porteu-
une enceinte trap ézoïdal e dot ée d 'un impo sant ses de libations aux morts (des choèphores) 13
propylondorique (supra, p. 180). En bordur e sud - rappellent les parapets du Léokoréion de !'Agora
ouest du sanctuaire de Zeus à N ém ée , un e struc - d'Athènes, un autre vieux tombeau attique conçu
ture hypèthre destinée au héro s Oph eltès était 10. MALLWITZ 1972, p. 134-137, à
lui aussi comme un abaton. De l'autre côté de compléter par A. j ACQUEM IN,
semblable au Pélopion, selon les te rm es de la l'Érechtheion {fig. 382), la partie orientale du Pausanias, témoin de la religion
description de Pausania s (II 15, 3) (fig. 381). grand porche nord recouvre et signale !'emplace- grecque dans le sanctuaire
M R M GI &11
Plusieurs phases se sont succé dé depui s le tertr e d'Olympie, Olympie2001, p. 181-213
ment du rocher où disparut le roi Erechthée, (avec renvoi à H. KYRIELEIS, ibid.,
du v1• siècle, qu'il faut san s dout e mettr e en liai- foudroyé par Zeus à la demande de Poséidon ; p. 59-63).
son avec la création des j eux panh elléniqu es 11. devenu ainsi un héros, il demeurait sous le 11. S. G. MIUER,The Shrine of
D'abord entouré de simpl es pierr es brut es, l' hé- dallage, dans une cavité aménagée en crypte et Opheltes and the Earliest Stadium
rôond'Opheltès fut vite agrandi pour recevoir une of Nemea, Olympia2002, p. 239-
que l'on gagnait par un souterrai n, à proximité de 250; Nemea 2004, p. 124-132.
enceinte curviligne puis trap ézoïda le, autour d e plusieurs autels qui servaient aux rites exigés par 12. M. SAPOIUTI, I.:Heroon di
quelques bases, d'un arbre et d'un alignement tous ces cultes origine ls 14• En descendant vers le Ippolito a Trezene, ASAteneSI,
rectangulaire qui devait représent er la tombe du ser. Ill , 3, Tomo 1, 2003, p. 363-390.
Péloponnèse, le téménosaux murs bien liés que
héros. Comme à Olympie , un e entr ée avait été 13. A. ScHOLL,XOH<t>OPOI,Zur
l'on voyait au nord-est du forum romain de Deutung der Korenhalle des
ménagée dans le mur bas du péribole . Enfin , un C01inthe fut créé au vzesiècle sur l'e mplacement Erechtheion,Jd/ 110, 1995,
autre hérôonpéloponn ésien du m ême type nous de tombes protogéomét1iques; refait au rve siècle, p. 179-212.
• 2'15 "'0 5
~'.t connu gr_âce _à _Pausanias {II 32, 1-4) : ce lui cet Heroon of the Crossroadssurvécut jusqu 'à la 14. HOLTZMANN 2003, p. 164-165,
171-173. Voir aussi supra.
Hippolyte a Trezene, qui doit correspondre au destruction de Corinthe en 146 15• Dans les envi-
lémén os polygonal, renfermant un monticule la 15. C. K. WIWAMS ,j. Mc!NTOSH,
Fig. 380. Délos, Archégésion . Plan de la fouille. v1•s. D'après RA 1941, p. 11. rons de Sparte, un bothrosmarqua le début d'un j. E. FISCHER , Hesperia 43, 1974,
Slatue du héros salvateur et un petit tem~le, culte au vm • siècle, sur un tertre où se voyaient p. 1-6.
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382
384
Fig. 382. Athènes, Érechtheion.
Ruinesde la face latérale est, avec
déré comme un vér itabl e sanc tuaire pour deux (fig. 384). D'après les vases en bronze qui co nte -
le parapet des caryatides a_usud et, divin ités, ainsi que l'écr ivit Isocra te (10, 63). naient du miel, et les autres offrandes en dépôt
au nord, le porche voué à Erech- Les hérôa assur és ne sont pourtant pas nom- sur une table de pierre dans sa chambr e in té-
thée. Envoi de Rome de J. Tétaz,
breux, surt out quand la dénomination n'est due rieure, c'éta it un cénotaphe pour un cu lte
1847
qu'aux seuls foui lleur s, qu i ne peuvent justifier le héroïque datable des années 520-510 20 , so it la
Fig. 383. Érétrie, Hérôon à la porte terme en se référant à des auteurs anciens ou à même période qu e la «Bas iliqu e», ou temp le
de l'ouest. Plan restitué, avec les d'Héra, du sanctuaire sud . Il est probab le que cet
des inscriptions. C'est pourquoi deux monuments
bâtiments périphériques construits
entre le v11•et le milieu du v1•s. eub éens récemment publ iés com me « hérôon» hypogée était d'abo rd reco uv ert d'un tumulus
D'après P Auberson, K. Schefold, n'onl pas de _points co mmun s. À l'intérieur des dont la disparition a pu entraîn er le recours à u~
Führer durch Eretria, 1972, fig. 12. murailles d'Erétrie, l'« Hérôon à la porte de mur de péribole et la pose sur l'hypogée d'une
I'o uest» 17 n'est qu'un triangle équilatéral de dalles seconde couverture en grandes tuiles de calca ire.
C'était une façon de rendre plus monum ental e la
qui recouvre un petit enclo s funéraire formé au
début du v11e siècle, autour de la sépulture d'un traditionnelle tombe à fosse co uv erte de tuiles qui é ·-~··
20. U. KRoN,jdl 86, 1971, p. 117-
148; E . G RECO, D. ÎH EODORESCU,
Poseidonia-Paestum II , L'Agora
ancêtre de haul rang incinéré vers 720 (fig. 383). dessinaient un toit à doub le pent e, un mod èle (coll. EFR 42), 1983, p. 25-33;
Un cu lte fut bien organisé ici ju squ'à l'âge clas- bien répandu dans les nécro pol es de cette zone M. CIPRIANI dans Gli Aclzei e l'iden-
siqu e, en utili sant un e fosse à offrandes, ai,nsi dès le vie siècle21. Même si aucu n nom d'un héros tità elnicadegliAchei d'Occidente,
Atti
del Convegnointern.di Studi,
qu'un éd ifice pour des repa s rituels. Mais on n _en fondateur de Poséidonia ne peut êt re avancé - le 385 E. GRECO éd. , Paestum 2002, p . 378
sau rail dire autant du grand bâtiment protogeo- souvenir dut s'e n perdr e assez vite -, il faut bien (avec assimilation du héros fonda-
teur à H éracl ès).
mét1ique appe lé « Hérôonde Lefkandi », dont le voir ici un sanctuaire deve nu abatonpar l'absence un e crypte peuvent convenir pour tout culte de 21. Sur les tombe s « a la capuccina»,
tumulus fut le point de départ d'un e nécropole qm d'entrée, dans le péribole comme dans l'hypogée. type chth onien, qu 'il soit funéraire ou adressé à qui coex istaient en Campani e avec
s'est éten du e alento ur (supra, p. 47). ~e cas_ de l' oikistès était plus comp lexe à une divinité (supra, p. 170), la présence , dan s cet les tombes en forme d e caisso n à toit
D ans les co lonie s, où le héros ne pouvait être Cten:, ou un enc los circu laire (diam. 8,60 m) plat, voir STEINGR,ÜlER2000,
enclos hyp èthr e entour é de hauts murs , de deux p. 95-96.
un ar istocrate ou un ro i, - le tombeau att11-·bue· a- l'oi- degage dans la parti e ouest de l'agora fut long- gran des statues des déesses, sur un e base en arc 22. L. BACCHIELLI,Il santu ario d i
383 kistès l'arc hégè te ou ancêtre com mun héroïsé, a tempsqualifié à tort de tholoset considéré com m e de cercle (fig. 385), a plutôt fait pencher pour un D em etra e Kor e n ell' Agorà di
j oué 'un rôl e cap ital sur l'agora, autour de !~quelle le cénotaphe du roi Battos , fondateur de la ville Thesmoplwrion . Le «vé ritable» tombeau de Battos Cirene durant e l'e tà tol emaica ,
Alessa11driae il mondoellenistico-
des vestiges de !'Âge du Bron ze, int erpr étés chaq ue cité s'est o rga nisée 18. La ,rorm~ on gme!l~ en 631._En même temp s, un petit cercle de pier- - dont Pindare pr écise dans sa y e Pythiquequ'il romano,Il Centenariodel Museo Greco-
16. ÎOMLINSON 1992. du monum en t de G lauk os, dont I mscnption a ete resvoisin fut supp osé être la to mb e d 'un pr êt re de
comme l'ancien palais de Ménélas et d'H élène 16. était honor é sur l'agora - correspon drait alors, en Romano,Atti del Il Congresso
17.C. BERARD, EretriaIII , L'Hérôonà
Même s'il n'était pas centr é sur un tomb eau fictif conse rvée dans un e ga 1ene· d e l'agora de Delphes, O nymastos. Mais à la suit e d e bordur e orientale de cette agora, à un tumulus lnternazionalel talo-Egiziano,
la portede l'ouest,Bern e 1970; Érétrie · d' utres Alessandria7992, Rome 1995,
2004, p. 172-175. à l'instar de l'Am ycleion (fig. 173), le M énélaion Tha sos 19 n 'es t plu s perceptible, mais a . S.. Stucchi, les fouilleurs ita lie ns 22 pr éfè rent détruit pui s remplac é par un autre à la fin du p. 128-135.
18. C. M. ANTONACCIO, lui était comparabl e en comprenant vers la fin du
' S
sites sont plus parlants. ur agoial' - de Poséidoma . auJourd'hui Y reconnaître le sanctuaire urb ain de v e siècle 23. 23. L. GASPERINI,Cu!ti di eroi
Colonizati on and the Ürigins of v ie siècle, sur un e terrasse ceint e d'un mur , un e fut déco uverte en 1954 un e con stru ction de~i- Déméter et Corè qui, si l'o n suit l'Hymne VI de En Sicile, à Mégara Hyblaea , l'interp rétation fondatori: Battosin Ori ente, Tarasin
Hero Cul~ AncientGreekHero Cult, 55 m et creusee Callimaque, e·tai·t re 1·1e- par des process ions au Occidente, Miscella11ea grecae romana
R. H AGGéd., Stockholm 1999, sorte de chapelle, remplac ée au ve siècle. sout err aine, me surant 3 ,85 x 3 , d «héro ïqu e» est par·ticulièr ement douteuse. Dans 21, Rom e, 1997, p. 1-15.
p. !09-12!. I..:existence d'un autel à sacrifices montr e qu e dans le rocher sur trois côtés, tandis que la faça.e sanctuaire extra-murosdes deux déesses. Tout en un îlot à la bordur e nord-ouest de l'agora 24 , un 24. MégaraHyblaea2004, p. 419-421,
19. Thasos2000, p. 69-70. l'ensemble, si peu architecturé fût-il, était co nsi- visibl e était fer m ée par des blocs de travertin admettant que des dispositifs de lib atio n re liés à espace archaïque est pr ésenté par hypo thèse, fig. 421.
••
.-
Khanoum 21, 1973, pl. 72.
Ces antiqu es hérôa ont parfois été eng lobés
• dans un imp ortant bâtiment civique, pour le
protéger, comme à Mégare où (toujours selon
'"HERÔOH'" Pausanias, I 43, 3-4) certains hérôa ont été
~
- ---
surmontés par la salle du Conseil ou par les arc hi-
ves du prytanée . Mais, surtout, la constructio n de
nouveaux tomb eaux a pu puiser son inspiration
-
dans les modè les de s siècles précédents.
En effet, à la longu e, le statut héroïque fut
aisément conféré à tout personnage ayant m érité
la reconnaissance de la cité - auss i bien des indi- ~
vidus morts à la guerre que des hommes poli-
tiquesde haut rang , des strat èges, des ath lètes , des 1 -
LOT DE LA MAIS ON 23, 10 - 11
-----
•
............
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artisteset, pour finir, des bienfaiteurs caractérisés,
1li •-11
, •<), ,{·
les, s'exp liqu eraient par des nécessités rituelles.
Plutôt qu'un hérôon sans tom be, l'ensemble est
rejaillirait sur le gro up e tout entier, par tra nsfert
de leurs insignes qualités 29 . Thucydide a rapporté
r _.-·7\·•.··;
,1_ : .)'·
aujourd ' hui interprété comme un lot de terre (V 11, 1) comment, après sa mort en 422, le géné- m _ .
matérialisé puis sacralisé, peut-être pour devenir ral spartiate Brasidas fut héroïs é par les habitants
le lieu d'un culte au sol ou à la propriété
foncière 25.
d'Amphipolis; enterré à l'issue de funérailles
publiques«à l'entrée de l'agora , il fut considéré
•
Ailleurs le culte du premier chef a pu persister comme un nouvel oikistès», dont la tombe à fosse 2m
p lus clairement, jusque dans les fondations mili- entourée d'une clôture 30 fit disparaître les édifices
taires hellénistiques. Situé dan s une grande cour construits à la mémoire du véritab le fondate ur
de la ville d' Ai Khanoum , non loin des propy- l'Mhénien Hagn on. Au 11° siècle, le gé néraÎ
lées 26 l' Hérôonde Kinéas a été identifié par une Philopoemen fut honoré de la mêm e manière par
et à sa fam ille, d'après les inscriptions gravées sur
stè le inscrite trouvée sur place, qui mentionneun l~s habitants de Méga lopo lis: il reçut le pr ivilège un e colonne gisant à pro ximit é. Un monument
« téménos de Kinéas ». Il connut au moins trois dune tombe sur l'agora, d'un téménos co nt ena nt
près du bouleutèrion était celui de dix Messéniens
états successi fs, toujours en brique s crues, à partir un bel autel en marbre blanc, et l'institution de
Jeux31_ qui co mbattirent pour leur cité, et trois autres
du d ern ier quart du iv e siècle. Dans son pre~i~r tombeaux, utilis és entre le Ill e s. av. n. ère et le
état, long de 15,30 m, c'était un e petite cel/aprece- _ _Cette nouvelle catégo rie d e cu ltes héroïques 1er siècle de l'E mpir e, étaient situés dans le
dée d'un pronaos, et le sous-sol renfermait, en etait exceptionn ellement bien représent ée à
gy mn ase, alor s assim ilable à une agora. Le 28, Ph. GAtrrHiER, Les citésgrecques
et
M · 32 leursbienfaiteurs,BCH Suppl. XII,
pleine terre, un sarcop ha ge dont un angle du _ ess_ene _' où le comp lexe de l'Asclép ieion fut pr emi er, qui renfe rm ait sept tombes à ciste, 1985, p. 60 et suiv.
, . perce- d' un on•fice
co uvercle etrut i où subsislall edifieapres la fin du Ill e siècle sur un terrain déj à pr enait la forme d'un autel rectangulaire à antes, 29. Sur ce trans fert, voir les commu -
10 M l'empre int e d'un co nduit pour des libation~-Ce occupé auparavant par des sanctuaires . U n autel orn é de sculptures, le deuxième était une cham- nications publi ées dans Ancient Greek
détail a été rapproché du texte d'une loi sacreede archaïque et un templ e arasés ont été reconnus bre quadrangulaire sur trois degrés, pour quatre
HeroCult,Proceedingsof theFifih
lntern.SeminaronAncien/Greek Cult,
387 Sélinonte, qui pr éc ise qu e le culte _rend~!aux dans 1\ cour de cet Asclépieion, tand is qu e les tombes, et dan s le soubassement carré de la Giiteborg7995(1999), R. HAGGéd.
. d' tres ntes a eur tracesd un culte archaïque de Leukipp os et de ses
25. M. GRA S, H. TR ÉZINY dans ancêtres co nsistera, parmi au .' d chambr e du troisième tomb eau étaient imbri- 30, Il doit s'agi r d'une tombe retrou-
GiornataMartin2001, surtout p . 59- 1 filles subsistaient dan s le sanctuaire de D ém éte r et
depuis des déc enni es, comme « l' Hérôon d e di str ibu er du vin « introduit par le tmt e: qu ées huit tombes à ciste, sous un toit conique à vée assez récem ment, contenant une
1
tomb e »27. Cet hérôon de Kinéas (fig. 387
63. Un tel culte serait toutefois sans boîte -ossuaire en argent et une
Lamis », du nom du guide des colons mort à ) des Dioscures, qui fut réo rgan isé au mili eu du courbe concave couronn é d'un chapiteau corin-
parallèle. 1 1v• siec
-- 1e pour la fondati on de la ville. Les couron ne d'olivier en or (au musée
26. P. BE RNARD éd., Fouillesd'Aï Thapsos , peu avant l'ac te fondateur. Dan s ce ensuite exhaussé sur une gran de terrasse, ,se~: thi en et d'une statue en bron ze (fig. 388), un peu d'Amphipolis ) : L AZARIDIS 1997,
KhanoumI (campagnesde 7965, 7966, . ' t ans rappe1er 1en :~~exessacrées à l'Asclépieion ne manqu ent pas, p. 83 fig. 42.
rectangle de la superfici e d'un lot de terre (ca un e concept ion qm n es P;15s . (fi 2n). à la manière du Ptolémaion de Limyra . Le
7967, 7968), Rapportpréliminaire,
Paris 1973, p. 85-102. 120m 2), divisé en deux dans le sens de la ronnement du Mausol ée d Halicarnasse if'd' n un ~ont de toutes sortes. Au sud , c'es t l'Hérôont:,,, tombeau du général Épaminondas fut élevé dans
31.] OST 1985, p. 540.
32. P. TH EM ELIS, Heroesand Hero
longueur, trois bothroi carrés, limit és par des M êm e à une éche lle plus modeste que ce _e l ~. d l enbole rectangulair e autour de deux tombes l'Hiérothysion, entr e l'Asclé pieion et le stade;
27. L. DUBOIS,CRAI2003, , - 1 d périptère, e evea Shrinesin Messenia [en grec , résumé
p. 114-115. dalles, étaient répartis sur le sol en complément autre « mau solee » a co onna e a ees, qui est attribué au sculpt eur Damophon enfi n , à l'ext rémité sud de celui-ci, se dressait un en angl.), Athènes 2000.
m1 iil 1111··m 1m
If l lii[
mi 1
de l'h éroï sation, d'abord réservé par la cité à des
1 ~ ~ personnalités plus ou moins assimi lées aux ancê-
\::::;:;:;;:;' 0000
tres ou « h éros fondateurs », a pu concerner pour
finir tout défunt, qui aura souhaité se faire cons-
truir e (personn ellement ou par sa famille) son
propr e hérôon. Au fil ~u- te~ps , le terme se ~ou-
vera en effet applique a n importe quelle sepul-
tur e34_ Le mot f\proç, « héro s» , qui appara issait
déjà sur des reliefs fun érair es en Ma_cé do_ïn~hell~:
nistique, se lira ensmte en Asie Mmeme JUsqua
l'inflation, sur des monuments imposants comme
1 sur de s stèles. Dans cette zone, maintes inscrip-
389 1
tion s fun éraires gr ecqu es des u e-lll e siècles apr.
J-C. (sur des aut els, par exemple ) mentionnent
Fig. 389. Messène, hérôon_au_bout
du stade. Face latérale rest1tuee.
D'après P.Themelis, Heroes and
Hero Shrines in Messema, 2000,
p. 105.
1
1
1
1
1
1
1
1 unhérôo 11
, mot désorm ais ga lva ud é, qui peut a.lo rs
_J._____ 1 _ pouvait être divisé en deux cham bres jumelles
''"· désigner aussi bien un grand ensembl e dans un
dot ées chacune d'une porte, et la façade de l'étage
péribole qu'un édicule, un e tomb e rup estre o u sup érieur, sou s un toit peut-être en pavi llon, a été
une chapelle contenant des sa rco ph ages 3·5. E n rec on stitué e avec deux colonnes ioniques entre
tout cas, sous l'Empir e, so n empl oi ne sous-
des pilasb·es, sous fronton. La position de cet
-
~
entend plus que des honn eur s aie nt été rendu s au
défunt.
Mais auparavant, si les hérôa hellénistiqu es
hérôon dans un jardin dédié aux Douze dieux, où
il cô toi e d'autres construct ions, montre que
Charm ylos a fond é un culte auque l il était lui-
r.i d'Asie Mineure se prése nt ent so us des form es
m êm e associ é, apr ès sa mort. Le tout rappe lle à la
~ariées, ils veulent toujo ur s plu s o u m o in s
fois le sanctuaire des Muses institué par le testa-
,) evoquer un bâtiment remarquabl e, et surtout un m ent d'Épiktéta. à Théra (supra,p. 124), dans un
33. Selon P. Them elis, qui date l' hé- temple. Dans l'île de Cos, le Cha.rm y leion - a..insi enclos comprenant un hérôon encad ré par les
roonde l'époque augus téenne, alors 35.J. KUHI NSKA, Les monumentsjimé-
1
nomm é d'après son propri étair e, Ch a rm y los, statues des défunts, et le tombeau de l'aimable raires dansles i11scriptio11S
grecquesde
que F. A. Cooper le restitue fim le- 1 1 1
286 ARC HITECTURE FUNÉRAIRE 8. TOMBES DE HÉROS, TOM BES DE GRANDS HOMMES 28 7
de 30 coudées (soit 9 m) portant une
1 ne
coon . ~
. - de 7 coudées (2 m), devait etre comparable Fig. 400. Paros,Archilocheion.
sirene _ . , Façaderestituée. D'après
. -ff.::ih:'l}'.r)~ -,_-..; _j_•_ . t enclos funerrure autour d une co lonne
c?- - - . .i.>
- .---
~~ ''-- •fll'. ~.- ..,....,_
a ce 56
monumentale,retrouvé à Ikaria . P lus simple -
A. Ohnesorg, M 1982, p. 288_
Tumuli
et tombes circulaires
Souvententourés à la base d'un cercle de pier -
res plusou moins grosses, qui sert à dessiner une
limite, et non à retenir la terre accumulée 57, les
tumuliconstituent un e catégorie de tombeaux très
anciennementadopt ée dan s l'ensemble des civi li-
~_j - ~-_L-,---'--,---'--~,---'--,---'--- ;.____'c-. --,}, sations méditerranéenn es. Dan s le monde grec ils 1
1
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1
. nepeuventdésigner qu 'un e sépu ltur e importante, i
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_ T--:L...71--'--~1_,_-:-T:------T-~-r.-::- .. .. ~ ....__.. ainsiqu'en témoigne la transformation du grand :
. ! ":.--~..... édifice protogéométriqu e de Lelkandi en un .J
1
1
un e hauteur de 61,50 m mesurée de nos jours63_ des restes d'offrand es d'animaux et de céramique
2 m KOI!
Blottie au plus profond du remblai, la chambre (datés entre le milieu du Vl 0 siècle et la fin du rv•)
édifiée dan s la première moitié du v1° siècle, en retrouvés au bout du dromos.
gros blocs de calcaire et de marbre ap pareillés, L'Asie Mineure a égaleme n t développé très 404
0 3 6 9m éta it précédée d'un étro it vestib ule. tôt le degré ultime du tumulus, c'est-à-d ire sa pétri- Fig. 404. Corfou, tombeau de
...-...+-----<
Les tombes à chambr e sous tumulus,normal e- fication complète. Outre les tumuli dont la base Ménécratès. Vers 600. Dess in
ment en position excentrée pour ne pas avoir à était ceinte d'un cercle de pierres et ceux qui à la grande tombe circulaire E 161, sur plate - W. Koenigs dans Rundbauten 1980,
p. 43.
supporter un poids trop lourd de terre, étaient possédaient un véritab le socle à plusieurs assises forme, la seule tombe ronde de la nécropo le nord
tout aussi courantes en Bithynie et en (comme à Bélévi), d'autres ava ient des mur s de Cyrène {dite N 1, fig. 403) repr ésente la Fig. 405. Athènes, Céramique.
Paphlagonie, depuis le vi e siècle jusqu'à l'épo que entièrement en pie1Tes appare illées supportant seconde phase d'une tombe familiale initialem ent Élév at ion restituée du « Mo nument
imp ériale64. La plupart de ces tumuli micrasia- un toit, qui portait en généra l lui auss i un rectangu laire , qui fut ento urée vers la fin du rond"· Vers 550 -540.
Dessin W. Koenigs dans
tiques cachent des dispositifs constru its en pierre, «marqueur » du genre stèle ou statue. Le tumulus rv• siècle d'un mur et d'un toit circulaires, riche- Rundbauten 1980 , annexe 1.
plus souvent que des cham br es excavées. Ceux pétrifié, souvent appe lé « monument rond» dans ment ornés 69 . Il pourrait s'agir, en réalité, d'une
sent à la fin du v ie siècle et comportent fréquem- de !'Ancien ne Smyrne ont pour particularité de la littérature archéo logique, était bien déve lopp é forme monumentale des plus antiques tombes de
ment un e seme lle ou un cercle de pierres, au- recouvrir des sarcophages ou des cistes; de même en Carie dès l'âge archaique, avec un toit pyra- Cyrène, puisqu e ici les tumuli à couronne d'o r-
dessus de toutes sortes de tomb eaux, surtout à que ceux de la région de Larissa ils sont sommés midant au-dessus d'une chambre voûtée en porte- thostat es, disséminés dans la chôraà une distance
l'époqu e hellénistique61• Plus au sud, en Asie par un poteau, une sorte de champign on phal- à-faux6i, un type traditionne l de con struc tion qui de 1,5 ou 2 km de la cité 70, ont pr écédé les bien
Mineure occidentale, les tumuli ont constitué lique ou un e stèle, plutôt que par des grands vases persistera aux périodes classique et hellénistiq ue plu s fameu ses tombes rup estres (infra,p. 302).
depui s un e date reculée les monuments funérair es comm e en Attiqu e65. Isolé sur un e colline à 12 km jusque dans les régions avo isinantes . C'est ainsi En Grèce métropo litaine , les plus connues de
qu'au nord du port de Lindos à Haghios ces tombes circulaire s construites entièrement au-
Milianos, fut montée dans la première moitié du dessus du sol sont aussi les plus anciennes. Après
111•siècle (?) une tombe isolée, dite de Cléobu le, le cénotaphe de Ménécratès à Corfou {diam . ca
faitesimplement de trois assises pseudo-isodomes 4,70 m), dat é vers 600 par son inscription
(H. 1,60 m) autour d'une chamb re intérie ure à (fig. 404), un Rundbau plus décoré fut édifié vers
klinè,sous la voûte en porte -à-faux 68. Par rapport 550-540 au Céramique d'Athènes (fig. 405), suivi
--
61. Voir Tombes tumulairesde /'Agedu 66. S. K ~SPER,AA 1975, p. 223-232;
Fer dans le Sud-Est de l'Europe, Actes Ôjh 15, 1976-77, BeibL p. 127- 180.
du Il ' colloque internationald'archéolo- 67. A.-M . CARSTENS,Sepulc hral
giefan éraire, Tulcea , 1995 (2000 ), et Architecture on th e Halik ama ssos
les résum és d e P. Dupont dans Penin sula, ClassicalArchaeology1999,
Bullarcl,i RA 2000, n° 273-275 . p. 109-111.
62. St. W. MANN! 'G, B. KROMERet 68. DYGGVE1960, p. 487-489, et
al, Science294 [2 1.12.200 1], p. 2532- L~urER 1986, p. 214 et pl. 27b.
2535 .
69. A. SANTUCCI, Tahun a-Windmill
63. Ch. R ATTÉ, Lydian Contribu- Tomb , Tomb a dei du e Conjugi,
tions to Archaic East Gr eek Tom ba 1 : la grande Tomba
Architecture, Grandsateliers 1993, Circolare della Necro poli Nord di
surtout p. 1-3; en général voir Cire ne , QgadALibya18, 2003,
f EDAK 1990, p. 56-63 .
p. 183-204.
64. W. HOEPFNER, AM86 , 197 1, 70. J. D ENT,Burial Pra ctices in
p. 125- 139 (à Bese lver, un e tombe du Cyrenaica, Cyrenaicain Antiquity,
111• s., à chambre voûtée en berceau ).
Cambridge7983, G. BARKER,
65. H. PHILIPP, Archaische Graber j. LLOYD ,j. REYNOLDSéd. , Oxford
in O stionien, lstMitt 3 1, 198 1, 1985, p. 327-336; STUCCHI 1987,
p. 149-166. p. 3 16-3 17 (avec d'autres exemples ).
Fig. 403. Cyrène , nécropole nord. Tombe c ircula ire 1, contenant une to m be re c ta ngu laire , p lus an cienne .
405
292
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE
8. TOMBES DE HÉROS, TOMBES DE GRANDS HOMMES 293
la b elle port e ouvragée en p ierre, plus rarement
Fig. 409 Lefkadia, tombe B, de
Lyson et Kalliklès. Plan de la cham- en bois stuqué, l'ensemb le veut probablement
bre et dessin de la porte d'entrée. rappeler l'entr ée des templ es et, partant , la façade
Fin du 111•s. - milieu du 11•s. à propylonde certains palais macédoniens.
D'après K. Rhomiopoulou, Lefkadia,
das antike Mieza, 1999, p. 39. La plupart de ces tomb es éta ient individuelles,
mai s elles ont pu deve nir familiales à partir du
m e siècle finissant, com m e le montr e la mise en
place, sur le sol stuq ué et parfois peint de l'unique
chambr e fun éra ire, d 'un ou de plusieurs lits en
b o is pr éc ieux , ou en pi erres maço nn éesi6_
Lorsqu'elles n' éta ient pas justifiées par la déposi-
tion du défunt, enve loppé dans un linceul, certai-
nes klinai étaie nt en réal ité des sarcop hages, dont
la face prin cipal e avait été sculp tée à l'imitation
d'un lit, et ces lits-sarcophages pouvaient voisiner,
dans qu elqu es rares cas, avec des trônes et des
coffres, destin és à accuei llir les restes incinérés.
Peut-être, en fait, ces meubles pr écieux pou-
va ient-ils aussi évoq uer les salles de banqu ets, où
410
éta ient conv iés de leur viva nt les membres de
l'é lite? À partir du milieu du 111• siècle, ont quel- Fig. 410. Sveshtari, tombeau des
quefoi s été substituées aux lits funéraires des caryatides. Développement du
niche s mural es pour recevoir des urn es, ainsi ments (ils proviennent de chapiteaux doriques, de décor de la chambre funéraire.
Milieu ou deuxième quart du 111•s.
dans la tomb e de Lyson et Kalliklès (c'est la corniches à mutules et d'une base de co lonn e)79.
D'après M. Cicikova, A. Fol,
tombe B de Lefkadia, en usage de la fin du m• Toutefois, si la voûte clavée fut probablement T. lvanov, The ThracianTomb near
siècle au m ilieu du II •), où trois murs étaient divi- conçue comme une réponse dynamique et the village of Sveshtari, 1986.
sés par deux rang ées de vingt-deux niches au pratique au besoin de poss éder des sépu ltur es
Fig. 411. Kanzalak, tombe
75, Pour les tombe s « macédonien- total, ferm ées par des plaqu es en terre cuite toujoursplus grandes et de facture très soign ée, il Chouchmanetz. Plan. v• s. (?)
nes », vo ir en général B. GOSSEL, (fig. 409 ). La décoration pouvait êb·e très recher- n'est peut-être pas nécessaire d'y voir une Dessin H. Krondeva et S. Goshev,
Makedonisc
he Kammergriiber,Berlin Ta/anta1998-1999, p. 51.
chée, sur la façade sculpt ée et stuqu ée, et surtout volonté, qui sera it de toute façon secondaire, de
1980, MILLER1993, p. 1-12, 101-103
(à partir de la Tombe B de Lefkadia ) à l'int érieur ï7, où les mur s et les plafonds étaient représenter ainsi la voûte céleste étoi lée 80 .
et la thèse de C. H UGUENOT,La peints en sty le d'appareil , en treco up é de frises ou Il n'est pas non plus certain que l'espr it du
tombeaux Éroteset la tombe
d'Amaryntlws... (Université de de panneaux figurés, de couronnes, etc. Toute type funéraire dit « macédonien » ait rée llement
Lausan ne, 2005, à paraitr e dan s la cette apparence bien ouvragée est formée peu germé en Macédoine. Un peu plus au nord, en
série Eretria). après le milieu du 1v • siècle, en fait vers 340, date Thrace, de très nombreux tombeaux reflètent le
76. L .\ZARIDIS 1997, p. 68-72: dan s de la plu s ancienne des tombes « macédonien- pouvoir des princes locaux. Ils ont été consb-uit s
les tomb es 1 et 2, d' Amphipo lis,
deux lits en blocs de pôrosstuqu és et nes» retrouvées non piJlées, celle d'Eurydice, sous tumulus dès le v 0 siècle semb le-t-il, mais
peints forment un angle. m ère de Philipp e II , à Vergina. surtout au 1v • et au 111° siècle - leu rs datations
77. En plu s de MILLER1993, voir Ma lgré leur d énomination, les tombeaux demandent néanmo ins à être justifiées, tous ces
maintenant deux sup erb es tombes 79. G. KARAMITROU-M ENTES
IDI,
peintes près de Th essalon ique
« mac édoniens » ne sont pas vraim ent courants en monuments ayant été retrouvés pillés 81. Précédés
AEMTh 2, 1988, p. 19-25; EAD.,
(M. TSIBIDOU-AVLON ITI, The Même si un ensemb le de traits communs se Macé doine, puisque leur construction sophisti- d'une fosse sacrificielle pour des céré moni es Aiani, Archaeological
Guide,Athènes
MacedonianTombsat Plwinikas and dégage , il n'en reste pas moins que, dan s le détai l, qu ée ex igeait des mo ye ns financ iers imp ortants et cultuelles, qui suggèrent l'id ée d'une héro ïsation, 1996, p. 29.
AyiosAthanasios in the Area of
Thessaloniki,Athènes 2005 [en grec, chaque tombeau dit «mac édoni en» est uniqu e 75. les soins d'un bon arc hit ecte, un géo mètre capa- ils sont de plusieurs sortes: ceux à co rridor 80. Cf le concept platonici en du ciel
voûté (Phèdre 247 b-c).
rés. anglais et italien]), et la tomb e Le dromosou couloir d'acc ès peut être en pente ou ble de ca lcu ler les proportions et les divisions de donnant sur une ant ichamb re suivie d'une cham -
dite « aux palmettes», près de 81.j. BOUZEK,1. ÜNDREJOVA,
en escalier, taillé dans le sol rocheu x ou à p aro is la façade en rapport avec la largeur de la cham- bre de plan tantôt quadrangulair e, tantôt circu- Thracian Ortl er, Studia Hercynia8,
Lefkadia (K. RHOMIOPOULOU,
H. BRECOULAKJ dan s Co/orin Ancient assemblées en pierres. Il arrive toutefois qu'il soit bre, ains i qu'avec les cercles de l'intrados et de laire, à coupole en pierres ou (moins souvent) en Pragu e 2004, p. 121-152, avec la bib.
Greece,The Rote of Co/orin Ancient absent (à moins qu'il n'ait pas été remarqu é par l'ex trados de la voûte, le plus souvent en repre- briques cuites, enfin ceux qui rappellent plutôt le déta illée, dont M. ROUSSEVA,
Greek Art and Architecture(700-37 ThracianCult Architecture,Jambol
B. C.), Proceedings of the Conference
held
les fouilleurs? ), m êm e s'il est norm alem ent nant le pied attiq ue de 29,6 cm 78. Il est vrai qu'a- type dit «macé doni en». Si les façades de ces 2000.
in Thessaloniki,2000 [2002], attend u . Ce n'est pas le cas de l'antichambr e ou vant l'adopt ion de cette voûte à clé, des essais tombeauxsont en généra l simpl es, sans décor, les 82. M. CHICHIKOVA,Le système
M. A. Tl VEIUOS, D. S. TSIAPHAKJ 411
prothalamos(rrpo0aÂaµoç) qui, lor squ 'elle existe, avaient déjà été effectu és en Macédoine pour chambressont pour la plupart peintes selon les décoratif dan s la peinture mural e en
éd., p. 107-116). Pour les décor s de Thrac e, AncientMacedoniaVI, Papers
plafond à l'imit ation d'un dais-balda - est dans le même axe et couverte par la même rendr e plu s monumentales les tombes à ciste. Par règlesdu MasonryStyle, qui atteint le sommet de readat the sixth Inten,. SymposiumHeld
quin, en Macé doin e puis à voûte que la chambr e (fig. 408) - lorsqu'on n' a exe mpl e, la pr écieuse tombe A d'Aianè (ca 4 -~ son évolution au début du 111• siècle dans la supp orter un entablement dorique 82. Les hypo- in Thessaloniki 7996 ( 1999), vol. 1,
Alexandrie , vo ir plusie urs articles pa s choisi un plafond horizontal. Au bout, ce p. 333-344; EAD., s.v. Svestar i,
d'A.-M. GUIMIER-SORBETS , dont:
4 m), datée par la céram iqu e de la seconde moitie grande tombe à coup o le de Kazan!~ , tand is gées les plu s anci ens et les plus remarquables ont
Enciclopediadel/'ArteAntica, Seconda
Les décors de plafond dan s les vestibule est parfois perc é d'une entr ée simpl e, du v0 ou du début du 1v• siècle au plus tard, et qu'au milieu ou au deux ièm e quart du rn • siècle été réperto riés dans le bassin de Kazanlak , riche Snppl. 7971-7994, V, Rom e 1997,
lomb es hellénistiques d'Alexan dri e, mais en généra l la tombe bénéficie d'une façade certa inem ent dévo lue à un m embr e d'un e famille le_tombeau de Sveshtari est certaine ment le plus de plu s de mille tumuli83 . Celui d'Ostrusha p. 505-507.
Nécropolis2003, p. 589-629.
monumentale, à demi-colonne s plus fréquem- princi ère, était couv erte d'un toit plat fait de original (fig. 410), grâce à un d éco r arc hit ec tural rassemble plu sieur s chambres, dont une circu- 83. G. KlTOV, Tomb es monum enta-
78. 1. DIMAKOPOULOS, les thraces , Archéologia
338, Dijon ,
Makedonisc he Kam mergrab er,
ment doriques que ioniques, accompagné es d'un longu es dall es soutenues par des poutr es et une aussi bien sculpté que peint, dominé par dix laire, en combinant d'une mani ère unique des oct. 1997, p. 28-35; G. K!TOV,
Geometrie und Bemessung , AM 118, entabl ement et souvent d'un fronton, dont le colonne non cannelée, le tout parai ssant sur- caryatidesinspirées du motif traditionnel de la élém ents thra ces, grecs (dans les caissons de D. DIMITROVA,Ta/anta30-31, 1998-
2003, p. 350-382. somm et dépasse le niveau de la voûte. Autour de mont é d'un édicul e dont on a reh·ouvé des frag- 1999, p. 31-54.
femme-rinceau, qui donnent l'impr ess ion d e plafond p eint s) et m ême achéménides (avec un
moitié du rve siècle, le tombeau du tumulus Strabon , XVII 1, 8). Pour A. Acuiani 88 le mnèma giée, ouvrant par l'int erm édiaire d'un vest ibul e
'- :-,-- ___ /
/
/
Chouchmanetz (fig. 411), qui remont erait à la d'Alexan dr e ne serait en fait qu'un e restructura- sur une salle à fonction cultuelle, d'après des \ ,
première moitié du v• siècle (?), possède mêm e tion du sèma initial , qui pourrait correspondre à la banquettes latéra les autou r d'un autel, puis sur
une colonne ionique à l'entrée de son anticham- plus ancienne tombe monumentale d'Alexandrie, une chambre prin cipal e ou sur un e alcôve suré le-
.zr ·-
) <... )-7,
I
bre voûtée en berceau , et un e autre de style assemblée en gros blocs d'al bâtre. Seule l'anti- vée,dans laquelle le lit de pierre, plein ou cre usé I
"•j- ✓ _ 1
dorique archaïque au milieu de la chambre circu- chambr e de ce tomb eau uniqu e en son genre sur en sarcophage, et ses coussins eux- mêmes en / ~:!-:.~~
-- ---~-~ 1
/ : ·· 1
laire, d'un diam ètre et d'une haut eur de 4 m sous le site a été retrouvée, dans les cimetières latins pierre étaient aussi fineme nt peints que le plafond / / '\ 1
(° / . \ I
une coupole en porte-à-faux. Ce genre de juste à l'est de la ville hellénistique, un e position et la fiise en haut des murs 91, qui vou laient imit er / \ I
Cl) 1
84. J. VALE VA, The Painted Goffers of coupole était depuis toujours une caractéristique choisie à dessein, à proximité des murailles et du un appareil de pierre (tombe 2 de Moustafa < I
the OstrushaTomb, Sofia 2005. I
des voûtes thraces , et au moins jusqu 'au me siècle, principal axe routier est-ouest. Enterré à l'origine
85. Haus und Stadt 1994, p. 141-144
même lorsqu 'elles sont en segment de cer cle, sous un tumulus (avec d'autres tombes ?), ce
Kamel, fig. 415; tombe de Mafrousa ).
Cette division des hypogées alexandri ns en
~----------1______
_____________________
J 1
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE
8. TOMBES DE HÉROS, TOMBES DE GRANDS HOMMES 297
Fig. 417.Alexandrie, nécropole de
Gabbari. Axonométrie de la tombe
B8. Ech. 1:100. Dessin O. Callot
dans Nécropolis 2001, p. 155.
-------
-ra• __-
3 4 5
~
415
•
nécropole de Chatby,
hypogée A. Façade de la des ch ambres fun é ra ires pr éfère nt la voûte
chambre à kfinè. D'après surb aissée à la vo ûte m acé donienne en berceau,
E. Breccia, La necropofi di
Sciatbi, 1912, pl. IV sans d oute par so umission aux techniques de
co nstru ctio n loca les, ce lles-là mêmes qui pous-
saient à l'e mpl oi de toutes sortes de voûtes en
pierre dans le co n tex te fun érair e égyptien, et qui
app osa ient sur les templ es un fronton en segment funéraires collectives, pend ant que de nouve lles
de ce rcl e. volées d'escaliers (fig. 416) sur gissa ient p our
Au sein du quarti er moderne de Gabbari, desservir un étage apr ès l'a utre, pa rfois sur plu s
416 plu sieur s diza ines de tomb es collectives fouillées de 10 m. Dans Ioules les néc ropo les d'A lexa ndri e tence à La Can ée, dès la fin du IVe siècle, d'en-
en 1997-98 d ans la néc rop ole ouest (infra,p. 325) et alentour, la maj orité des loculi, ouve rts p rog res- sembl es à loculi éga lement numérotés et ferm és
même s'ils sont les premi ers à reconn aîtr e qu 'e lle co mpr enn ent d es ense mbl es impr essionnan~- sivement les uns au-dessus des autres da ns les par des port es sur montées de corniche s, doit s'ex- 95. Des exemp les au musée du
est peu satisfaisante. Car beau coup de tomb es Les sall es et les co ur s où des loculiont été creuses :aUes (fig. 457), servaien t pour un seul co rp s (ils Louvre : ROUVERET2004, p. 29-92.
pliqu er par les contacts étro its entr e la Cr ète et
sont d'un type mixte (dont l' hypog ée A de eI:1ent alors profond s de 2 m en m oye nn e, sur ca 96. S. MARKOU KI, V. NANIOU·
I..A
sur qu atre à sept ran gées sup erpo sée_s ~e sont l'Égy pt e 96 . Des loculi étaient assurément connu s KJNDELI,AD 37, 1982 (1990), A',
Chatb y, fig. 416, peut- être le plu s anci en à ca rac- co mpl ètement enchevê trées au fil des ge~eratio~s 0,10m de côté), d'autr es, plu s grand s, devaient en Arcadi e, derrière des façades monum ental es Mélétès, p. 7-118 [en grec].
92. VENIT 2002, surtout p. 26-34. tère monum ental et décor illusionnist e, vers le recevoir plusieurs inhum at ions. Tous éta ient obtu -
success ives, qui vo nt ju squ 'à un e occupation chre- (fig. 420), mais il est bien plu s probab le que c'est 97. BCH 92, 1968, p. 76 et suiv.
93. Plan et restitution coloriée dans début du lll 0 siècle92) et, sur tout, chacune veut tienn e94. Le point de départ était simple: un rés par des dalles scellées au mo rtier ou au plâtre, (Chytri et Marion , au 11• s.)
M. PFROMMER,Alexandriaim d'Ale xandrie que le go ût pour les loculiest venu
donner l'impression d'êt re uniqu e. La tombe 3 de hypo gée à esca lier de scendant ver s une cour,_sur parfois peintes (à l'é poqu e pt o lémaïqu e) d 'un e 98. Pour le Charmyleion de Cos,
SchattenderPyramiden,Mayence aux habitan ts de Cyrène et de qu elques îles méri-
1999, p. 97 fig. 133-134. voir suprafig. 390 ;
Mou stafa Kam el diffère des au tres par les fosses à laqu e lle donn e un e cha mb re qui a~cueille, fausse fenêtre ou d'un e fausse po rte doriqu e à dionales. En effet, on en connaît à Ch ypre 97, à M.-Th. COUILLOUD, EAD 30, Les
94. j. -Y.EMPERE URdans les Actes plantation s qui occupent la maj eure parti e de la derri ère des demi-co lonn es, un lit funebre en deux battants (fig. 418), dans un enca dr em ent en fiméraires de Rhénée,1973,
11101111111ents
du colloque Alexandrie,une mégapole
Cos , à Rh énée, à Samos (mais sous forme de
vaste cour (fig. 458), au fond de laque lle se dr esse pi err e ou - à partir de la pr emière moitié d~ stuc mouluré qu i connai ssait au ssi les frontons p. 237-240(31 loc11li allongés, sur
cosmopol ite (Cahiersde la villa Kérylos, compartime nts const ruit s, et non d'alvéoles creu- deux niveaux); K. TSAKOS , AD 32,
9), Paris 1999, p. 29-39 ; 0. CALLOT , une façade à demi -colon nes enca dr ant troi s ba ies 1°' siècle av.J. -C . - un sarcop hage. Puis, nécesSile appliques
· 95, sans d out e pour rapp eler un naïskos.
sées dan s le roc her)98 , et surtout à Rhodes , dans 1977, B2, p. 295 fig. 20 (Kato Phonia
M.-D. NENNA,l;archil ecture des réelle s et deux fausses portes 93 - recherch ée faisant loi , d 'autre s sall es ont été ouvertes sur lo~s Il fautcroire que les Gr ecs d 'Al exa ndri e ava ient plusieurs nécropoles (fig. 419) comme dans la près de Samos).
2001, p. 43-160 ;
tombes, Nécropolis
[les mêmes] dans Nécropolis2003, depu is toujours en Égypte , autant que les «j ardin s les côt és de la cour des loculi ont été aménages adopté très tôt cette pr atiqu e fun érair e, qui végétat ion du quartier de Rhodini (tomb e dite 99. V. PATSIADAdans D. BERGES,
p. 85-109; 0. CALLOT , ibid., d'O siris», cette vér itable mise en scène de la mort Die R1111daltiir
e a11sKos11ndRlwdos,
partout joint s à que'iqu es niches qui recueillaient permettait d'inhum er un grand nombr e d e « des Ptolémées », pl. XVI) et au fond de
p. 347-366. Berlin 1996,_p. 95 et pl. 64, 1 ;
justifie bien le sous-titre de l'étud e consacr ée en , s cm. erall'es
. . et a- d e venu
. .•··ab les chambres
des urne personnes dans un espa ce restreint , car l'e xis- l'Arc hokr a.teion de Li m 99 / o- 'J , )
0
Fig. 418. Alexandrie, nécropoles.
Fausses portes de locu/i. D'après
A. Adriani, Repertor io d 'arte, serie
C, 1963, p. 116. Fig. 420. Phigalie, tombe rupestre
à locu/i et façade en forme de
Fig. 419. Rhodes, site de temple. Ep. hellénistique.
Korakonéro.Deux loculi funéraires.
418
421
112. R. A . T OM LINSON,
•• •
False-Façade Tomb s at
•••
Cyrene, AB SA 62, 1967, à l'e ntrée d' un temp le (pl. XV). Aux périodes
p. 241-256; he llénistique et romaine, ces formes basiques se
L . BACCHIE LLI, L a
sont comp liquées. Devant une fa.ça.de qui peut
Tomba delle « Cari atidi »
ed il decorativismo
nell'architettura tardo -
ellenistica di Cirene,
associer, entre des dem i- ou des quarts de colon-
nes aux angles , de fines colonnes doriques ou
çL
0,iadALibya 11, 1980, ioniques sous une frise toujours dor ique (fig. 422),
p. 11-34 . et peut même introduire des caryatides, ou un
113. D'où les mét opes étage à pseudo-portique 112 , s'étend souvent une
peintes de la« tomb e de
la Balançoire» : cour dé limitée qui tient lieu de jard in, tandis que
R OUVERET 2004, p. 93- dans l'a nticha mbre couverte, elle-même parfois
126 (avec une restitution déco rée d'une frise dorique 113, des banquettes
de l'a rchitecture).
accuei llaient les visiteurs à l'occas ion des repas
114. Voir par ex.
L. B ACCHI ELLI, L a fun èbres . Une fois la porte franc hie, certains
Tomb a di Th anatos hypogées se contentaie nt d' un couloir, mais d'au- c..2.2.m.
nella Necrop oli Sud di
Cire ne, LibyaAntiqua
tres multipliaient les chambres po ur les inhuma-
tions de famill es entières, en un résea u descen- 424
n. S. 2, 1996, p. 27-30
(11
•-1" s.). dant loin dans la falaise, qu and elles ne
115. Petites synth èses conservaien t pas des urnes (plus rarement ), voire était traditionne llement très ouverte sur l'exté-
par P. M. FRASER , rieur. Parmi les hypogées comp lexes, un unicuma
Rlwdian Funerary des sarco ph ages, à l'époq ue romaine. Sous la
Monuments,O xford roc he, qu elques tombes I M repre naient même des été découvert à Hag hia Tria.da, où quatre caryati-
1977 ; H. L AUTER, éléments d'un e véritab le demeure à cour péris- des soutiennent l'entab leme nt dori qu e d'u n
Hellenistische
Sepulchralarchitektur tyle. D'o rigine alexa nd rin e, comm e on l'a vu, ce plafond voûté 116 • Les monum ents ronds ne sont
auf Rhodos, Archaeo logy m odèle part iculi er d' hypogée s'est diffusé pas non plus incon nus (à Hag hios Mi lianos,
in the Dodecanese, p. 291), ni ceux de plan car ré, tel l'étra nge
S. DI ETZ,
p rogress ivemen t dan s les zones intégrées à l'em-
pir e ptolémaiqu e: la Cy rén aïqu e, Chypr e (dans la «Ptolémaion », long de 29,50 m sur chaque côté, 2
!. P A.PACH RJSTOOOULOU
éd., Copenh ague 198 8, nécro pole nord d e Néa- Pap hos), la Palestine orné de dem i-colonnes sous un toit probablement
p. 155- 163; pyramidal (pl. XVI ). Il est daté du 11e siècle envi-
B. P ATSLADA, Po8taKTJ (supra, p. 300) et la Syrie.
îO$ l KT\ DPX lt EKîOV l Kf\, Peu de tombes des iv e ou m e siècles sont ron par son socle taillé dans la masse roc heuse, i
dans Rhodes, 2400 ans, conservées dans l'île de Rh odes, mais celles que une techniqu e déj à empl oyée aup arava nt pour le
La cité de Rhodesdepuissa
fondation el jusqu'à sa l'on y construi sit à partir de l'âge tard o-classique so~bassement du mauso lée de Bélévi pr ès
prisepar les Turcs,Acles sont d'un e extrao rdi na ire var iété 115 , sous l'in- d'Ephèse (infra, p . 3 13). Mais on accé dait aux
du colloquescientifiquede tombes rhodienn es de p ré férence p ar un e façade
Rhodes, 7993 [1999; titre
fluence conju guée de l'a rchit ectur e funéraire
en grec], vol. A, d'Asie Min eur e et de celle d'Alexandri e - et rupestre. La fausse façade de la tomb e de Rh odini
116. BCH 106, 1982, p. 6 14 fig. 149 .
p. 127- 136. 422 p eut-être même d'Italie du Sud, puisque Rhod es dite «corinthienn e» (ue siècle, fig. 423) est alors
305
8. TOMBES DE H ÉROS, TOMBES DE GRANDS HOMMES
304 ARCHITECTURE FUNÉRAIRE
des tombes mac édoniennes ou alexandri nes, '
li.J'
Fig. 428. Arpi, tombe de la r --+ ::)
celles de Naples sont directement accessibles en
-~"-::":>·-_••
Méduse. Plan. Début du 111• s. ,, 1
D'après M. Mazzei, L'ipogeo della franchissant une façade à demi-colonnes (fig. 429) ::~
,,. f •::: --::---::----,_;,
Medusa e fa necropofi, 1995, p. 95.
d'où un escalier descend vers la chambre funé- ~.::
l T- -- -- ------------- - ----- ---- -- ------ -----f
raire dans laquelle un grand nombre de sarco- \
1 .l.--,
~t---- ;--------- -- ------------------- 1---- J:
ha;es se présentent comme des lits en pierre \ t
t1 0
V
2_. M
~- littéraires, avant tout grâce à Pau sa.ni as (I 36, 3-38,
6), qui les vit }e long de la Voie sa.crée mena.nt
d'Athènes à Eleusis. Il sembl e qu e les reliefs
+ sculptés et les group es statua.ires y tenai ent un e
grande place et qu e les temples-tombeaux,
comme celui de l'hétaire Pyt hionik è, éta ient l'ex-
ception132(supra,p. 283 ), à côté des naïskoidont le
mieux conservé, trou vé à Ka.l lith éa en 1968, à
côté des Longs Mur s, a été rem ont é au mu sée du
Pirée, dont il est maint enant l'un des fleuron s 133. 433
Le monum ent de Nikèra.tos et d e so n fils
..L
Polyxènos, des métè qu es origin aires d 'Istros en Fig. 433. Alipheira, tombeau E.
mer Noire, ava it fière allure, en m onta.nt à 8,30 m Restitution. 1v•s. D'après Orlandos
,.,
~ deux degrés, éta it par ticulièrement soign é, avec
1968, p. 236.
d de hauteur: certes, ce genre de profond naïskos ses co lonnes ioniques prostyles qui sout enai ent,
...L..L Fig. 434. Sikinos, temple -tombeau
sur un socle, contenant des stat ues en ronde- au lieu d'u n fronton caractéristiqu e de la plupart dit « Hérôon "· Vue perspective
bosse, était répandu au ive siècle dan s tou s les des naïskoi,un toit plat à antéfixes, comm e pour restituée. Première moitié du 111•s.
0.73 5 de n. è. D'après 1.Travlos, AJA
K.K.
cimetières attiques, el mêm e dans le Pélopo nn èse rappe ler les couvertures de l'habitat. Le tomb eau
f-- 2,15 1969, fig. 1.
i.AJ . (fig. 433), mais ce lui de Ka.llithéa, au-d essus de de Ka llith éa. a été gé néra lement daté de la
Fig. 431. Rhénée, monument de Tertia Horaria. Élévation rest ituée . Fig. 432 . Paros. né cropole . Sarcophage à trois bustes . Ép. impériale.
Fin du 11• s. - début du 1•' s. Dessin K. Kolokotsas dans EAOXXX, D' après O. Rubensohn , Jdl 1935 , p . 67.
Les monuments funéraires de Rhénée, 1973, p. 227.
129. L E DI NAHET 1989, p. 30. més dans une tomb e, le type du sarcop hage Paro s 130 (fig. 432) . II n'es t toutefo is pas certain 132, SC HOLL 1994.
130. Pour Cyrène voir infrap. 310; expo sé sur un soub assement a dû app araîtr e en qu e l'idée d e ce genre d e mo n tage revienne, 133, G. STEI NHAUER, Ta µw1µeia mi
lable date
Paros : 0 . R UBENSOH , ,] dl 50, 1935, Gr èce dès le vie siècle, d'après des représenta- aux Cyclades, car un sarcop h age _semb . ' e ro apxmo?.oy1K6µouoeio wu
p. 66-67. n e,paui, Athènes 1998, p. 83-84.
t10ns sur des vases, et il sera de plu s en plus pr isé des années 130 par l'ép igra phi e, provient d
434
308 ARCHITECTURE FUNÉRAIRE 8, TOMB ES DE HÉROS, TOM BES DE GRANDS HOMMES 309
mode lycienne, décoré de moulures et de frises
Fig. 435 Suni el Abiad (environsde
Cyrène).tombe-oikos à deux espa- fl
superposées138. n'emp êche, qu'après l' Hérôon à
ces. Plan, façade, détail des moulu- caryatides amp h1prostyles qu un autre dynaste se
res. D'après Stucchi 1975, p. 71. fit ensuite construire sur un e terrasse de Limyra,
sans doute par un architecte loca l (fig. 391), le
type du temple-tombeau s~r podiu _~ ne fut plus
recherché en Lycie avant I ere 1mpena le .
Un peu plus près du monde grec, le grand
monument bâti à Halicarnas se vers le milieu du
1ve siècle, pour la gloire éterne lle du satra pe
Mausole, trahit lui aussi des affinités variées,
puisque l'architecture d'un temple ionique fut ici
plaquée sur des schémas anciennement adoptés
en Carie et dans les env iron s, sinon en Perse et en
Égypte. À Sardes, dès la seconde moitié du
VI' siècle, un soubassement à sept degrés suppor -
tait une chambre funérai re rectangulaire taillée à
l'image de celle de Cyrus à Pasargades, le tout
sous une pyramide 139. Si l'id ée du toit pyramida l
n'a pas forcément été empru nt ée à l'É gypte et a
pu être spécialement appréciée dans l'univ ers
perso-lydien, on s~t tout de même que les liens
entre la Carie et l'Egypte remontent au milieu du
second e moitié du rve siècle en raison de l'ama- été rapportés au Il e siècle grâce aux moulures v11 • siècle (supra, p. 43). Or, dès l'époque
zonomachie sculptée et peinte en haut de son bien formées du cad re d'une porte. Destinés à archaïque, des nécropoles cariennes ont rassem-
socle, sous une corniche, ce qui pourrait bien une douzaine de cadavres en mo yenne, ils étaient blé de grands socles carrés su rm ontés d'une pyra -
s'ex pli quer par une influ ence du Mausolée compartimentés à l'intérieur par un plancher et mide à degrés 140 .
d'Hali carnasse. parfois divisés en longue ur par un mur de refend Les socles de ces vieilles tombes car ien nes (à
En Grèce continentale et dans les îles, il faut (fig. 435), qui contrib ue à l'é quilibre d'une Teichioussa,entre autres ) renfermaient plusieurs
attend re le Bas Empire pour voir des temples - couverture en dalles de pierres, assemblées avec chambres funérai res précédées d'une anti cham -
tombeaux du type oikosà porche distyl e in antis une faible pente. Le plus souvent, visible sur toute bre, où l'on arrivait par un long cou loir bouché
ou prostyle, apparentés à ceux qui étaie nt alors la longueur du faîte, un large socle portait des après la dernière utilisation. De la même façon, à
courants dans les nécropoles de Lycie, Pisidie et stè les, des statues et avant tout des bustes fémi- la hauteur de la crépisdu Mausolée d'Halicarnasse
Cilicie aux 11•-m• siècles de n. ère. Sans doute nins , iconiques ou aniconiques, selon une
élevé dans la premi ère moiti é du Ill e siècle de pratique locale qui paraît remonter au ive siècle.
n. ère, le soi-disant Hérôon de la petite île de C'est encore le même modèle de socle quadran-
Sikinos (fig. 434 ) n'est comparable qu'à gulaire qui se trouvait au som met de sortes de Fig. 436. Xanthos, acropole.
l'«Hérôon» roma in proch e de la limit e ouest du sarcophages géants taillés dans le rocher. Restitution axonométrique d'une
tombe-maison dite « édifice G » ou
sanctuaire d'Apo llon à De lph es. Ce derni er, qui
« hérôon ». Vers 460. Dessin
devait lui aussi conserver des sarcophages dan s Le type du mausolée P.Coupel, Fouilles de Xanthos Il,
les deux chambres voûtées aménagées sous sa 1963, fig. 16.
cella 134, fait moins songer aux chambres funérai- En plus des chap elles, avec ou sans colonnes
Fig. 437. Xanthos, Monument des
res macédoniennes qu'au standard du temple - sur la façade d'entrée, le monde hellénisé a connu Néréides. Coupe transversale resti-
tombeau romain dans le monde médit erran éen. des temples -tombeaux à gale1;e périptère, dont le tuée Vers 390-380. D'après
En effet, dès le I 1• ou le ,er siècle av. n. ère, Monument des Néréides, à Xanthos, est le Coupel, Demargne 1969, pl. 96.
lj,
quantité de chape lles rectangulaires avaient été premier exemp le caractér isé, vers 390-380.Dans i 1
134. A. FRANTZ , H. A. THOMPSO,
j. TRAVLOS, AJA 73, 1969, p. 397-422
(Sikinos); pour l'«Hérôonouest» de
Delphes, dit « Hérôonde Blum », voir
construites dans les nécropo les de Cyrène et prin-
cipaleme nt des ale ntours (Zawani , Suni el
une région particulièrement riche en monuments
funéraires d e toutes sortes, il emprunte à des 1
BOMMELAER 1991, p. 221. Abbi ad, Messa), parfois même en les installant traditions hétérogè ne s. Comme il a été établi
135. STUCC HI 1975, p. 73 el suiv. au-dessus de tombes à façade rupestre. D épour - depuis longtemp s, il a pour ancêtres les multiples
(«tombaa tempietto»). vues de colonnes et plus allongées que les naïskoi pi liers fun éra ires lyciens, qui se dressaie~t_sur
138. COUPEL, DEMARGNE 1969;
136. Belles photos dans J. -M. BLAS des sanctuaires, ces chape lles aux murs en appa- l'acropol e de Xanthos et ailleurs dans la regwn'. pour le décor, voir HELI..MANN 2002,
DER OB LÈS, Libyegrecque,romaineet ainsi que les tombes -maisons indigènes, qm
byzantine,Aix-en-Provence 1999
reil isodome sont entourées d'une crépisfactice, p. 214-215.
p. 162-163, 187. ' uniqu ement orne mentale, à deux ou trois degr és consistaient en une maison de plan rectangulaire 139. Ch. RArrt, JstMitt42, 1992,
p. 135-161; et surtout]. BOARDMAN,
137. H . METZGER , Fouillesde Xanthos coup és sur un petit côté par la porte d'entrée, que à poutres p étrifiées (fig. 436), substituée au sarco- Persiaand the West,Londres 2000,
III , L'Acropole
lycienne,Paris 1963, surm ont e un fronton nu 135. Ces édifices ne ph age 137. Toutefois, c'est bien un temple 10mqu e p. 19-84.
p. 49-61; P. DEMARG NE,Fouilles de
XanthosV, Tombes-maisons, tombes peuvent être datés que d'après leur décor; par tout à fait grec, à 4 x 6 co lonnes, por_te et pihers 140. H. LAUTER dans Architectureand
rupestreset sarcophages,
Paris 1974, exempl e, les deux temp les-tombeaux de Snibat -el d'ante rappe lant par maints détai ls l'Erechthe_wn Societyin HecatomnidCaria, Boreas
p. 18; FEDAK1990, p. 65 et suiv. 136 Suppl. 17, Uppsala 1989, p. 51-62.
Awila , à l'est d'A pollonia de Cyrénaïque, ont (fig. 437), qui fut élevé sur un haut podium a la
437