Cours de Gestion Administrative
Cours de Gestion Administrative
Cours de Gestion Administrative
INTRODUCTION
Gestion administrative Session de Juin 2023 2
La constitution ivoirienne du 08 novembre 2016 dispose en son article 45 : « Tout citoyen
investi d’un mandat public ou chargé d’un emploi public ou d’une mission de service public,
a le devoir de l’accomplir avec compétence, conscience et loyauté. Il doit être intègre,
impartial et neutre ».
En son article 67, la même constitution énonce que : « Le Président de la République est le
chef de l’administration. Il nomme aux emplois civils (…) ».
L’administration, à la lecture de la constitution, est rattachée au pouvoir exécutif qui
détermine en partie ses compétences et ses moyens. L’administration est toutefois régie par
la loi et soumise pour la plupart de ses activités au droit administratif.
Le terme « administration » quant à lui revêt de nombreux sens ; ceux qui nous intéresse dans
ce cours sont les sens fonctionnel et organique.
De toutes les définitions, l’on retiendra pour ce cours que l’administration publique est
l’ensemble des services chargés d’assurer le fonctionnement d’un Etat, d’une collectivité
territoriale ou d’un service public, et qui sont financés par un budget. Pour rappel, le Greffe
est un service public.
Les missions dont sont investis les greffes, de façon générale et le Greffier en chef de façon
particulière se déclinent en ordre judiciaire, financier et administratif.
La première mission, c’est-à-dire la gestion judiciaire découle de l’ensembles des textes écrits
qui déterminent les différentes attributions du Greffe, du Greffier et du Greffier en Chef.
La seconde mission, la mission financière recouvre différents domaines tels que ceux de la
fiscalité, du budget et de la comptabilité, une matière qui sera abordée dans la troisième
partie de ce cours.
La dernière mission, est dévolue par l’autorité administrative qui investit le chef du greffe ou
le Greffier en Chef d’une fonction de direction de services de l’administration, dans notre cas,
de l’administration des services du Greffe. Le Greffier en chef est par conséquent
« l’administrateur du Greffe ».
Il est nécessaire pour nous de revenir sur la notion de « chef de service ». Un chef de service
est une personne physique, en général un fonctionnaire, nommé à la tête d’un service
spécifique au sein de l’administration. Il est nommé par décret pris en conseil des ministres
ou par arrêté du ministre de tutelle en fonction des dispositions qui organisent le service
concerné.
La gestion administrative, dans ce cours devra être pris dans un sens strict et large. Elle est
d’abord la gestion des moyens humains et techniques. Elle est ensuite le support d’une bonne
gestion judiciaire, juridictionnelle, et financière.
Exercice 3 : Quels types d’actes sont authentifiés ? Quels mécanismes le Greffier en Chef doit
mettre en œuvre pour l’authentification desdits actes ? Quelles sont les personnes habilitées
à authentifier ?
Exercice 4 : Quel comportement doit avoir le Greffier en Chef lorsqu’il lui est rapporté, avec
des preuves, qu’un agent du Greffe, a perçu au-delà des frais légaux dus pour un acte ?
Exercice 7 : Énumérer trois types d’actions qui engagent la responsabilité d’un Greffier ?
Cas pratique 1 : Le Greffier en chef est informé après avoir constaté les absences répétitives
d’un Greffier que ce dernier gère un commerce. Quelle doit être la réaction du Greffier en
Chef selon les règles administratives ?
Cas pratique 2 : Vous êtes informé par un greffier d’audience que le Président d’audience
avec qui il a siégé quelques jours auparavant, lui demande de modifier ses prises de notes au
plumitif. Quel conseil donneriez-vous à ce Greffier ?
Cas pratique 3 : Un Greffier profitant d’un accès au dossier la veille, lit le délibéré du juge
non encore vidé, et en informe une partie. Le lendemain à l’audience, le juge modifie sa
décision, et la partie se plaint à l’audience publique que le juge a changé sa décision ; ce qui
n’est pas normal. Informé de cette situation, le chef de juridiction convoque le Greffier en
Chef afin de prendre des mesures contre le Greffier. Quelles seraient ces mesures ?
Cas pratique 4 : sur la base des règles de procédure disciplinaire prévues par les lois N°92-
570 du 11 septembre 1992 portant statut de la fonction publique et N°2015-492 du 07 Juillet
2015 portant statut des Greffiers, proposez à la Direction des Services Judiciaires et des
Ressources Humaines la procédure à appliquer aux Greffiers en cas de faute disciplinaire.
Cas pratique 6 : Concevoir une matrice ou décrire un processus afin de mettre en place un
outil de gestion en comptabilité ou pour les requêtes aux fins d’injonction de payer.
(Liste à compléter)
Le personnel qui sert au greffe est composé de greffiers en chef, de greffiers et des
personnels administratifs. Ce personnel exerce les attributions qui lui sont dévolues par la
législation en vigueur sous la supervision d’un Greffier en Chef ou d’un chef du greffe et
sous l’autorité et le contrôle des chefs de juridiction.
Administrer ce personnel, c’est d’une part, assurer la mise en œuvre des règles
déontologiques (chapitre 1) en vue de tenir les effectifs au travail dans le but de satisfaire
l’intérêt général, d’autre part, opérer une gestion du personnel (chapitre 2) ; la gestion des
carrières des ressources mises à disposition relevant exclusivement de la compétence de la
Direction des Services Judiciaires et des Ressources Humaines.
Les règles déontologiques et professionnelles à appliquer par le Greffier sont prévues par
les :
- Loi N°92-570 du 11 septembre 1992 portant statut de la fonction publique
- Loi N°2015-492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers
- Décret N°93-609 du 02 juillet 1993 portant modalités particulières d’application du
statut de la fonction publique
- Décret N°2016-134 du 09 Mars 2016 portant modalités d’application de la loi portant
statut des Greffiers
- Et tout autres textes
L’article 37 de la Loi N°2015-492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers dispose
que : « Le greffer est astreint à l’obligation de réserve et de discrétion. Le Greffier est soumis
dans l’exercice de ses fonctions au secret professionnel. Le greffier doit remplir sa mission
avec loyauté, dignité, intégrité et dévouement. Le Greffier doit faire preuve d’une conscience
professionnelle élevée. »
Ces obligations imposent à tout fonctionnaire non seulement d’assurer les attributions
correspondant à l’emploi où il est nommé, mais également de le faire conformément aux
directives et instructions définies par l’autorité hiérarchique dans l’intérêt général. La nature
et le contenu de ces obligations sont donc dominés par l’intérêt général. A ce titre on
distingue les obligations que le greffier a en commun avec les autres fonctionnaires et les
obligations qu’il a de manière spécifique.
Le greffe étant un service administratif, son fonctionnement est soumis aux règles de
l’organisation de l’Administration publique qui repose sur le principe de la hiérarchie.
C’est pourquoi le greffier est tenu à un devoir d’obéissance hiérarchique. Pour cela, il
doit se conformer aux ordres verbaux et écrits de ses supérieurs. Cette obligation est la
résultante du pouvoir d’orientation et d’instruction dévolu aux supérieurs hiérarchiques aux
différents niveaux de la pyramide administrative.
Ainsi, l’agent d’une administration publique, quelle qu’elle soit, doit obéissance à ses
supérieurs hiérarchiques dans le cadre des textes en vigueur pour l’exécution du service
public. L’obligation d’obéissance hiérarchique est cependant limitée par le respect de la loi.
Un subordonné doit refuser d’appliquer un ordre contraire à la loi.
Cas pratique : Vous êtes informé par un greffier d’audience que le Président d’audience
avec qui il a siégé quelques jours auparavant, lui demande de modifier ses prises de notes
au plumitif. Quel conseil donneriez-vous à ce Greffier ?
Cette obligation n’est pas spécifique au greffier et pèse sur tout agent public. Mais compte
tenu des tâches spécifiques du greffier qui l’emmènent souvent à connaître des informations
ou à détenir des documents relatifs à la vie privée des individus, cette obligation est
beaucoup renforcée avec le serment que le greffier doit prêter avant d’exercer sa fonction.
Gestion administrative Session de Juin 2023 11
L’obligation de discrétion part du principe que l’agent ne doit divulguer des faits ou
informations ou user de documents que dans la mesure nécessaire à l’exécution du service.
La préoccupation de fond étant que l’usage des faits, informations et documents obtenus
dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice des fonctions ne porte le moindre préjudice aux
intérêts des usagers du service ou du service lui-même.
Le secret professionnel peut être défini comme l’interdiction faite à tout agent public,
et notamment au greffier, de divulguer les renseignements qu’il reçoit dans l’exercice de ses
fonctions au sujet de personnes ou d’intérêts privés. La violation de cette interdiction
constitue un délit prévu et puni par tous les codes pénaux de nos Etats. Ainsi, est considéré
comme un manquement à l’obligation de secret professionnel le fait pour les médecins,
chirurgiens ou agents de santé ainsi que les pharmaciens ou toutes autres personnes
dépositaires par état ou profession, ou par fonctions permanentes ou temporaires, de révéler
des secrets qu’on leur confie. Il reste bien entendu qu’en tant que faute professionnelle, la
violation du secret professionnel est naturellement passible de sanctions disciplinaires.
Le secret professionnel vise non seulement à protéger les usagers du service public,
d’une part, et les agents publics eux-mêmes, d’autre part.
Le respect du secret professionnel est une obligation qui est expressément consacrée
dans la formule de serment que les greffiers et les greffiers en chef prêtent avant leur entrée
en fonction, « de remplir fidèlement leurs fonctions et de garder en tout le secret qu’elles leur
imposent ».
Cas pratique : Un Greffier profitant d’un accès au dossier la veille, lit le délibéré du
juge non encore vidé, et en informe une partie. Le lendemain à l’audience, le juge modifie
sa décision, et la partie se plaint à l’audience publique que le juge a changé sa décision ;
ce qui n’est pas normal. Informé de cette situation, le chef de juridiction convoque le
Greffier en Chef afin de prendre des mesures contre le Greffier. Quelles seraient ces
mesures ?
Le greffier assiste le juge dans de nombreux actes de son ministère. C’est-à-dire qu’il
élabore le dossier de la procédure, veille, dans le cadre de ses compétences, au respect des
règles y relatives. Puis, est présent à l’audience. La loi institue ainsi un contrôle des actes du
juge. Certes, le juge décide et agit librement sans qu’aucune contrainte ne puisse s’exercer
sur lui, mais ses actes ne seront jamais entièrement secrets, il y aura toujours un témoin dont
la mission est de les constater et de les relater le plus fidèlement possible.
La mission ainsi confiée au greffier est une garantie importante contre l’arbitraire
qu’on pourrait insinuer. Ce faisant l’assistance du greffier est aussi une sécurité pour le juge.
En plus, en tenant la plume pour lui, il veille au bon déroulement de la procédure, il réalise
la mise en forme des décisions, des feuilles d’audience ou du plumitif, des procès-verbaux
d’enquêtes, d’audition. C’est par la signature qu’il appose à côté de celle du juge que le
greffier confère valeur authentique à ces actes.
L’exécution de la mission d’assistance du juge par le greffier relève non seulement du
domaine de la procédure judiciaire, donc de ses obligations de service, mais également du
domaine de la déontologie. Les tâches assignées au greffier lorsqu’il assiste le juge en qualité
de greffier sont consignées dans les différentes lois
Lorsque le greffier assiste le juge dans les actes de procédure, le greffier donne acte
des différentes formalités dont l’accomplissement doit être constaté et il leur confère
l’authenticité. Il est considéré comme le « notaire » de l’audience et il est tenu de donner acte
de tous les faits et dires si le juge ou une des parties le requiert. Ni le juge, ni le ministère
public, ni les parties n’ont la possibilité ou le droit de l’en empêcher, même lorsque les faits
et dires pourraient donner lieu à l’infirmation ou à la cassation de la décision en cas de
recours. La présence du greffier doit être considérée comme un moyen de contrôle de la
régularité de la procédure judiciaire. Toute formalité dont le greffier n’a pas constaté qu’elle
a été remplie est censée ne pas l’avoir été. Ce n’est que de cette manière que la juridiction
supérieure (de recours) pourra être au courant du déroulement exact de l’affaire. Sous peine
de voir sa responsabilité engagée pour faux, le greffier ne doit pas signer un jugement auquel
il n’a pas assisté.
L’article 14 de la loi N°2015-492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers dispose que :
« les greffiers, lors de leur nomination à leur premier poste, et avant d’entrer en fonction
prêtent serment, en audience solennelle de la juridiction où ils sont affectés en ces termes : Je
jure de bien et loyalement remplir mes fonctions et d’observer en tout, les devoirs qu’elles
m’imposent. En cas de nécessité, ils prêtent serment par écrit ».
Pour que le justiciable soit rassuré, il faut que le comportement du greffier puisse être dénué
des humeurs personnelles et de ses états d’âme. Le sérieux qui doit caractériser les gens de
justice résulte du respect de ses obligations tenant d’une part à l’éthique professionnelle,
d’autre part aux vertus morales.
La loi ne définit pas la probité. Mais la doctrine concordante admet que la probité est
synonyme de droiture, d’intégrité, d’honnêteté scrupuleuse. En somme, et comme le disait
Hongla-Momba « la probité serait la vertu qui, d’une part, permet à l’agent public de
respecter et de gérer la chose publique et d’en répondre, et d’autre part, l’astreint à une
honnêteté totale en toute circonstance ».
La loi cependant fournit les éléments qui peuvent être considérés comme des
manquements au devoir de probité. Certains de ces manquements sont même des infractions
pénales prévues par le code pénal. Sont ainsi considérés comme des manquements au devoir
de probité : la prise illégale d’intérêts, la concussion, la corruption, le trafic d’influence, la
soustraction et le détournement de biens.
Question : Quel comportement doit avoir le Greffier en Chef lorsqu’il lui est rapporté,
avec des preuves, qu’un agent du Greffe, a perçu au-delà des frais légaux dus pour un
acte ?
Le greffier discipliné c’est celui qui réalise qu’il ne peut se comporter comme s’il était
sans maître. C’est le greffier qui respecte l’autorité : l’autorité de la loi, l’autorité
administrative et l’autorité judiciaire. C’est le greffier qui respecte les règles : les règles écrites
et celles non écrites.
Il n’y a pas de travail de greffe sans ordre utile. L’ordre, c’est la disposition
méthodique des choses ou de l’esprit. L’ordre utile c’est celui qui respecte ou épouse les
principes du travail, les principes légaux ou conventionnels. Un tel ordre évite de faire des
erreurs et assure un gain de temps. Il permet en outre d’assurer la continuité du service en
cas d’absence du titulaire du poste, chaque agent instruit de l’ordre utile pouvant continuer
seul le travail commencé par son prédécesseur.
Le greffier doit respecter l’ordre établi par le greffier en chef ou les usages consacrés
dans l’accomplissement de tous les actes.
Les règles de l’archivistique peuvent y aider.
Les rapports entre le greffier et les tiers, ses collègues et ses collaborateurs, doivent
être officiels, respectueux et caractérisés par la serviabilité.
Le greffier doit être solidaire de ses collègues, les aider et les soutenir lorsque cela est
nécessaire. Il doit éviter les mensonges contre ceux-ci, les rapports, la convoitise et les
fumisteries.
L’apparence respectable s’acquiert par les vertus qui inspirent respect de soi et qui
impliquent respect dû à l’autre. Le greffe est le service du tribunal qui accueille le justiciable.
De l’image de ce service dépend l’image du tribunal, du palais de justice. L’image du greffe
est l’affaire du greffier, lequel doit être présentable. Le respect dû à l’autre vient d’abord de
sa propriété (respect des règles d’hygiène), puis des soins qu’il apporte à son travail (bonne
tenue des registres et des actes).
L’agent des services judiciaires est par essence un serviteur ; serviteur de la loi, de la
hiérarchie judiciaire. Il doit dès lors, dans ses actes, effacer son « moi » pour ne laisser
prospérer que l’autorité de la loi. Pour ce faire, il se doit d’être probe et sobre.
Le greffier probe, c’est celui qui applique sans calcul ni réserve les lois. La sobriété
commande d’éviter les excès, les exagérations : c’est la tempérance, la modération. Pour être
sobre, il faut connaitre ses limites. En cela la sobriété rejoint la modestie qui est le sentiment
vrai que l’on a de sa valeur ; celle de ne pas faire apparaitre une image grande de soi.
Un agent sobre est tolérant et attentif ; il met le justiciable ou l’usager et même les
collègues en premier puis lui en second. Il ne se glorifie pas, ni ne se vante pas. Même
lorsqu’il aura raison d’un justiciable il évitera les remontrances, les outrages et les
observations désobligeantes.
Ces recours peuvent être entrepris à la suite d’une plainte ou d’une enquête et se
déroulent habituellement devant les conseils de discipline, le Tribunal des professions
et les tribunaux de droit commun.
Le greffier, en sa qualité d’agent public, peut dans le cadre de ses fonctions causer un
dommage à autrui et être condamné à payer des dommages et intérêts.
Suivant les circonstances, il se peut qu’il en soit tenu pour responsable, ou alors que l’Etat
se substitue à lui à charge de se retourner contre lui.
L’Etat se retourne contre son agent lorsque qu’il y a faute personnelle non dépourvue de
tout lien avec le service. Cette faute-là, exonère l’Administration et engage la responsabilité
individuelle du greffier. Cette responsabilité peut être mise en œuvre par voie d’action
directe dirigée contre le greffier. Cette solution s’impose en cas de faute personnelle
détachable (dépourvue de tout lien avec le service), elle est facultative en cas de « cumul de
responsabilité ». Elle serait moins utilisée dans les hypothèses ou soit le greffier, soit l’Etat,
peut être poursuivi. Si dans cette hypothèse la responsabilité de l’Etat est engagée, celui-ci
dispose contre le greffier d’une action récursoire, mais elle peut de sa seule volonté émettre
un ordre de recette contre le greffier.
Exercice :
Définition de la faute civile
Gestion administrative Session de Juin 2023 19
Justifier les dommages et intérêts
Description procédure civile
B- La responsabilité pénale
Exercice :
Définition de la faute pénale
Identification des sanctions pénales
Description procédure pénale
En son article 11, la loi N°2015-494 du 07 Juillet 2015 déterminant les attributions, la
composition, l’organisation et le fonctionnement de la Cour des comptes, énonce que : « la
cour des comptes juge les comptes des comptables publics, les comptes des comptables de
fait, et les fautes de gestion ».
Les sanctions prévues dans cette hypothèse sont énoncées par les articles 99 à 108 de la loi
N°2015-494 du 07 Juillet 2015 déterminant les attributions, la composition, l’organisation et
le fonctionnement de la Cour des comptes et sont pour la plupart constituées d’amendes.
Question : Énumérer trois types d’actions qui engagent la responsabilité d’un Greffier ?
Le non-respect par le fonctionnaire, partant par le greffier, des obligations (nées des
règles déontologiques) auxquelles il est tenu à l’égard du service est sanctionné par sa
responsabilité professionnelle, responsabilité mise en jeu sur le plan disciplinaire. En effet,
toute faute commise par un greffier dans l’exercice et à l’occasion de l’exercice de ses
fonctions l’expose à une sanction disciplinaire, sans préjudice, le cas échéant, des peines
prévues par la loi. Il convient dès lors d’appréhender la notion de faute professionnelle, puis
le régime général de la procédure disciplinaire.
L’article 45 de la loi N°2015-492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers énonce
que tout manquement par un Greffier aux devoir de son état, à l’honneur ou à la probité
constitue une faute disciplinaire.
L’article 73 de la loi N°92-570 du 11 septembre 1992 portant statut de la fonction
publique dispose quant à lui que toute faute commise par un fonctionnaire dans l’exercice
de ses fonctions l’expose à une sanction disciplinaire, sans préjudice le cas échéant, des peines
prévues par la loi pénale.
La faute pénale imputable au greffier dans le cadre de ses fonctions peut être une faute
pénale ou simplement une entrave au fonctionnement normal du service.
La faute pénale qui peut être reprochée au greffier en raison de l’exercice de ses
fonctions est une infraction commune aux autres agents publics, parfois une infraction qui
lui est spécifique. Les infractions spécifiques seront examinées dans le cadre des
développements sur les thèmes spécifiques.
Gestion administrative Session de Juin 2023 21
Le code pénal qualifie de fonctionnaire « tout magistrat, fonctionnaire de l’Etat, officier
public ou ministériel, agent, préposé ou commis, soit de l’Etat ou de toute autre personne
morale de droit public, soit d’un officier public ou ministériel, tout officier ou sous-officier
public des forces armées, tout militaire de la gendarmerie et d’une façon générale, toute
personne chargée même occasionnellement, d’un service ou d’une mission de service public,
agissant dans l’exercice ou à l’occasion de ses fonctions ».
Les infractions imputables au fonctionnaire tel que défini ci-dessus sont de deux
ordres : les infractions contre le devoir de probité et les infractions commises dans l’exécution
de ses fonctions.
Il existe une gamme d’infractions relevant du devoir de probité. Les plus importantes
pour le greffier sont la prise illégale d’intérêts ., la concussion , la corruption , le trafic
d’influence , la soustraction et le détournement de biens Dans l’exercice de ses fonctions, le
code pénal condamne le fonctionnaire qui se rend coupable de soustraction, enlèvement ou
destructions de pièces, papiers, registres, actes ou effets contenus dans les archives, greffes
ou dépôts publics, dans les procédures en cours ou classées, ou remis à un dépositaire public
en cette qualité. L’infraction est constituée si les pièces, papiers et autres documents soustraits
ou détruits l’ont été en raison de la négligence du dépositaire. De même est punie le greffier
qui par sa négligence ou son obstruction systématique, provoque des ajournements, des
ralentissements ou des désordres portant gravement atteinte au fonctionnement du service
public dont il relève. En outre il y a faute punissable en cas de commission ou tentative de
commission d’un un faux dans un acte public ou authentique relevant de l’exercice de ses
fonctions, soit par fausses signatures, par altération des actes, écritures ou signatures, par
supposition de personnes, par écritures faites ou intercalées postérieurement à la rédaction
des actes ; soit en dénaturant frauduleusement la substance ou les circonstances de l’acte,
notamment en écrivant des conventions autres que celles indiquées par les parties, ou en
constatant comme vrais ou reconnus des faits qui ne l’étaient pas ;
Enfin sera puni, le greffier qui indûment, délivre ou fait délivrer tout document
administratif relevant de la compétence de l’Administration ou exigé par les règlements en
vue de constater un droit, une identité ou une qualité, d’accorder une autorisation ou un
remboursement de frais.
B1- La procédure en vue d’une sanction disciplinaire selon la loi N°2015-492 du 07 Juillet
2015 portant statut des Greffiers
Les sanctions disciplinaires applicables aux greffiers sont, par ordre de gravité : le blâme, le
déplacement d’office, la radiation du tableau d’avancement, l’abaissement d’échelon, la
rétrogradation, la mise à la retraite d’office, la révocation avec ou sans suspension des droits
à la pension.
Il faut relever à ce stade qu’aucune distinction n’est opérée dans les sanctions.
En effet, le Ministre saisi d’une plainte ou informé de faits de nature à entrainer des sanctions
disciplinaires contre un Greffier, peut ordonner une suspension provisoire, sur proposition
du Chef de juridiction ou du Directeur chargé des Services Judiciaires et des Ressources
Humaines.
En cas de faute disciplinaire commise par un Greffier, le Greffier en chef d’office, ou sur
instruction du chef de juridiction, après une demande d’explications écrites adressée à
l’intéressé, en réfère par un rapport écrit et par voie hiérarchique, au Ministre de la Justice.
Lorsque le Greffier n’exerce pas dans une juridiction, c’est le supérieur hiérarchique qui
diligente la procédure. Lorsque la faute est commise par un Greffier, c’est le chef de
juridiction qui diligente la procédure. Le pouvoir disciplinaire est exercé l’égard des greffiers
par le ministre chargé de la Justice.
Le ministre saisi d’une plainte ou informé de faits de nature à entrainer des sanctions
disciplinaires, par le rapport écrit du Greffier en Chef, du Supérieur hiérarchique ou du chef
de juridiction, transmet le dossier à l’Inspection Général des services judiciaires et
pénitentiaires pour enquête. L’Inspection clôt son enquête par un rapport adressé au Ministre
de la Justice.
Si ce rapport met en évidence des charges suffisantes contre un Greffier pour manquement à
ses obligations professionnelles, le Ministre de la Justice saisit le conseil de discipline pour
avis. Il est créé auprès du ministre chargé de la Justice un conseil de discipline des greffiers.
Aucune sanction disciplinaire ne peut être prononcée sans l’avis dudit conseil.
Les sanctions sont prononcées et notifiées par voie administrative à l’intéressé par le Ministre
chargé de la Justice, après avis du conseil de discipline.
Les décisions prononçant des sanctions sont susceptibles de recours devant la juridiction
administrative compétente.
La procédure disciplinaire, prévue par la loi N°92-570 du 11 septembre 1992 portant statut
de la fonction publique, fait appel à des diligences communes, mais diffère selon qu’une
sanction de premier degré ou second degré doit être appliquée.
La procédure disciplinaire est engagée par une demande d’explications écrites adressée au
fonctionnaire par l’autorité hiérarchique dont il dépend. Cela implique la remise d’une
demande d’explications par ledit chef de service.
Si la sanction à appliquer est une sanction de second degré, dès la réception du rapport
de la DSJRH, le ministère employeur, ici, le Ministre de la Justice, établit alors un rapport qui
est transmis au ministère de la fonction publique.
Le conseil de discipline se réunit dans le mois qui suit la réception par le Ministre de
la Fonction Publique du rapport du Ministre technique. En cas de suspension de fonctions
du fonctionnaire, le rapport du ministre technique doit être transmis au ministre de la
fonction publique dans les quinze jours suivant la date d’effet de la suspension.
Dans le cas où la mise en œuvre de la sanction de second degré est retenue, seul le
Ministre de la fonction publique est compétent. Il prend une décision dans la mesure où une
sanction du second degré doit être appliquée.
Dans l’hypothèse de la mise en œuvre d’une sanction de premier degré, après avoir déroulé
la procédure de sanction de second degré, elle relève de la compétence du Ministre
employeur. Dans le cas du greffe, ce serait le Ministre de la Justice.
- Cas de la mise en œuvre d’une sanction dite suspension provisoire qu’il ne faut pas
confondre avec la procédure de sanction de second degré.
Cas pratique : sur la base des règles de procédure disciplinaire prévues par les lois N°92-
570 du 11 septembre 1992 portant statut de la fonction publique et N°2015-492 du 07 Juillet
2015 portant statut des Greffiers, proposez à la Direction des Services Judiciaires et des
Ressources Humaines la procédure à appliquer aux Greffiers en cas de faute disciplinaire.
La gestion des ressources humaines est assurée par la Direction des Services
Judiciaires et des Ressources Humaines (DSJ-RH). La gestion du personnel est assurée quant
à elle par un chef de service (le Président du Tribunal, le Procureur de la République et le
Greffier en Chef).
Par gestion des actes de carrières il faut entendre l’ensemble des opérations
administratives nécessaires au fonctionnaire pour mieux exécuter ses fonctions. Elles
dépendent de ce qu’il convient d’appeler les « positions administratives ». Quant aux droits
statutaires, ils concernent des privilèges ou avantages accordés par la loi au fonctionnaire
pour lui permettre d’être dans les bonnes conditions morales, psychologiques, intellectuelles
et environnementales de travail.
(Voir support)
Gestion administrative Session de Juin 2023 27
Section 2- Les actes de carrière et les droits à gérer
Il y’a d’une part les positions administratives et les avantages matériels et sociaux
Il existe plusieurs positions administratives, les unes ne nécessitent pas une interruption de
carrière, les autres l’interrompent. Elles sont prévues par les articles 21 à 34 de la loi N°2015-
492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers et les articles 38 à 51 de la loi N°92-570 du
11 septembre 1992 portant statut de la fonction publique.
Les textes de la fonction publique et de la loi portant statut des Greffiers octroient des droits
à chaque agent. Au titre de ces droits, on peut citer les avantages financiers, matériels et
sociaux.
(la loi N°2015-492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers et la loi N°92-570 du
11 septembre 1992 portant statut de la fonction publique)
S’agissant des avantages sociaux, il s’agit des congés et des autorisations d’absence.
➢ Les congés
Le fonctionnaire peut bénéficier de trois types de congés à savoir le congé annuel, les
congés maladies, le congé pour couche et allaitement.
Les congés maladies sont de deux types différents : le congé de maladie de longue durée et
le congé exceptionnel de maladie. A ceux-là il faut ajouter les congés pour couches et
allaitement. Le congé de maladie de longue durée est accordé au fonctionnaire atteint d’une
maladie dont les soins nécessitent une certaine durée. Ce congé est accordé après avis du
conseil de santé. En pareil cas le fonctionnaire doit adresser à l’autorité dont il relève une
demande appuyée d’un certificat d’un médecin de l’Administration. Pour les congés d’une
durée supérieure à quinze jours, la décision est prise par le ministre chargé de la Fonction
Publique. La durée du congé est de trente-six mois maximum, au terme de laquelle, le
fonctionnaire dont l’état de santé ne lui permet pas de reprendre son service, est déclaré
invalide sur avis du conseil de santé et admis d’office à la retraite. Le fonctionnaire en congé
maladie, a droit à l’intégralité de sa rémunération pendant les douze premiers mois. Au-delà,
le fonctionnaire perçoit la moitié de sa rémunération. Le congé exceptionnel de maladie
concerne le fonctionnaire victime d’un accident ou d’une maladie professionnelle survenue
dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions. Il a lors droit à un congé
exceptionnel de maladie jusqu’à son admission à la retraite. Ce congé est limité à soixante
mois au cours desquels il perçoit l’intégralité de sa rémunération et le remboursement des
Gestion administrative Session de Juin 2023 30
honoraires et des frais médicaux entraînés par la maladie ou l’accident. Au terme de cette
période, il est admis à faire valoir ses droits à la retraite si son état de santé ne lui permet pas
de reprendre son service.
Le congé pour couche et allaitement ou congé de maternité est accordé à toute femme à
l’occasion de son accouchement. Ce congé est de quatorze semaines consécutives dont huit
postérieures à la délivrance. Il peut être prolongé de trois semaines en cas de maladie dûment
constatée et résultant de la grossesse ou des couches.
Les autorisations d’absence n’entrant pas en compte dans le calcul du congé annuel
peuvent être accordées avec traitement au représentant dûment mandaté des syndicats de
fonctionnaires à l’occasion des convocations aux travaux syndicaux, fédéraux et confédéraux,
aux fonctionnaires membres de tout organe consultatif de la Fonction Publique pendant les
sessions, au fonctionnaire candidat à des concours ou examens professionnels et au
fonctionnaire occupant des fonctions publiques électives dans les limites des sessions des
assemblées (1) dont il fait partie. Des autorisations sans traitement peuvent être accordées au
fonctionnaire sans traitement, au fonctionnaire candidat à des élections politiques pendant
la durée de la campagne électorale.
➢ Le costume
Les Greffiers sont astreints au port d’un costume au cours des audiences ordinaires et
solennelles. La composition de ce costume et son mode d’octroi sont déterminés par décret.
(Cf. articles 56 de la loi N°2015-492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers et du Décret
N°2016-134 du 09 Mars 2016 fixant les modalités d’application de la loi N°2015-492 du 07
Juillet 2015 portant statut des Greffiers)
On en déduit que le port du costume est une obligation ; toutefois, la mise à disposition dudit
costume est un droit.
➢ La liberté d’opinion
La liberté d’opinion est reconnue aux fonctionnaires et aucune distinction ne peut être
faite entre ceux-ci en raison de leurs opinions politiques, philosophiques ou religieuses.
Toutefois l’expression de ces opinions ne doit en aucun cas mettre en cause les principes
Gestion administrative Session de Juin 2023 31
affirmés par la constitution et par les règles statutaires auxquelles il est soumis (statut général
de la Fonction Publique ou statut particulier). Cette expression ne peut être faite qu’en dehors
du service, avec la réserve appropriée aux fonctions qu’exerce l’intéressé.
➢ Le droit syndical
Le droit de grève est reconnu aux fonctionnaires, et aux Greffiers (article 41 de la loi N°2015-
492 du 07 Juillet 2015 portant statut des Greffiers). Leurs syndicats professionnels sont régis
par le droit du travail. Ils peuvent ester en justice, même contre les actes réglementaires
concernant le statut du personnel et contre les décisions individuelles et collectives portant
atteinte aux intérêts collectifs des fonctionnaires. Ils peuvent par excellence exercer le recours
pour excès de pouvoir. Le droit de grève est reconnu aux fonctionnaires pour la défense
de leurs intérêts professionnels, individuels et collectifs. Ce droit s’exerce dans le cadre défini
par la loi. Outre ces droits qui relèvent des libertés publiques, les fonctionnaires bénéficient
dans l’exercice de leurs fonctions, de protection particulière contre les agissements
dangereux des usagers.
Les fonctionnaires bénéficient, dans l’exercice de leurs fonctions d’une protection assurée par
la collectivité publique dont ils dépendent. Lorsqu’un fonctionnaire est poursuivi par un tiers
pour faute de service, la collectivité publique est responsable des condamnations civiles
prononcées contre lui, dans la mesure où une faute professionnelle détachable du service ne
lui est pas imputable. La collectivité publique est tenue de protéger les fonctionnaires contre
les menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages dont ils pourraient être
victimes, dans l’exercice de leurs fonctions et de réparer, le cas échéant, le préjudice qui en
est résulté. La collectivité publique est subrogée dans les droits de la victime pour obtenir
des auteurs des faits et actes incriminés, la restitution des sommes versées au fonctionnaire.
L‘ensemble de ces actes doivent être exécuté de manière cohérente et constante. C’est
pourquoi qu’il est indispensable d’établir un système de gestion.
Il s’agit de se doter d’un ensemble d’outils, mêmes non prévus par les textes,
permettant au responsable du service d’assurer l’application des normes relatives aux droits
ci-dessus énumérés.
Il est en principe tenu à la fois par la DSJRH et par chaque gestionnaire de proximité (les
greffiers en chef) des dossiers individuels. Article 21 du statut général de la fonction publique
Les développements sur les dossiers individuels transparaissent dans les fiches ci-après.
SIGNALETIQUE
• Actes d’état-civil
Sous-dossier 1
• Curriculum vitae
• Résultats des tests de sélection
CERTIFICATS
Sous-dossier 2 • Diplômes et certificats
• Certificats de prise, reprise et cessation de service
APPRECIATION
PLAN DE CLASSEMENT
Une bonne gestion du personnel repose sur toutes les ressources mises à disposition, en
l’occurrence les ressources humaines mais également sur les outils de gestion. A ce titre e
droit et les actes administratifs sous-tendent la gestion du personnel. D’autres outils,
notamment l’outil informatique peut aider à une meilleure gestion.
Selon Wikipédia, Le droit administratif est constitué de l’ensemble des règles définissant les
droits et les obligations de l’administration. Il constitue la partie la plus importante du droit
public.
Ce droit a été construit pour réguler les relations entre le droit et l’État. Le droit administratif
couvre, en outre, l’ensemble des règles qui régissent l’organisation et le fonctionnement des
organismes publics ne relevant pas du pouvoir législatif ou de l'autorité judiciaire, ainsi que
celles qui gouvernent les rapports entre les administrés et les organismes publics.
« Le Droit Administratif est l’ensemble des règles juridiques distincte du droit privé qui
régissent l’activité administrative des personnes publiques ».
Cette définition repose sur 3 critères : le critère organique (lien entre les personnes publiques),
le critère matériel : c’est parce qu’il existe une activité réelle que le Droit Administratif
s’appliquera (arrêt Blanco), le critère finaliste ou instrumentale : moyens utilisé mis en œuvre
par la puissance publique.
Il présente 3 caractères principaux, c’est un droit autonome, on apprécie cette autonomie par
rapport au droit privé. Là où il s’applique, le droit privé ne peut pas s’y appliquer. Mais ce
n’est pas pour autant un droit de privilège pour l’administration. L’administration peut en
effet être soumise à des droits plus contraignant que le particulier. Cette autonomie est
fondée sur les besoins spécifiques de l’administration, elle n’est pas libre d’agir, elle se base
sur les besoins du service public. Ce droit échappe au droit privé à raison de son objectif et
but.
C’est aussi un droit jurisprudentiel, il s’est construit par le juriste. Le juge est celui qui a fait
évoluer le droit, il est le moteur (ou a été) du droit administratif. Le code administratif n’est
C’est un droit de la puissance publique il est justifié par une volonté, celle de permettre à
l’administration de faire primer l’intérêt général. Puissance publique : « ensemble des
prérogatives accordées à l’administration pour lui permettre de faire prévaloir l’intérêt
général lorsqu’il se trouve en conflit d’intérêts particuliers » (Rivero et Waline). Cette
puissance publique s’exprime par des prérogatives, une capacité à agir. Ce sont les
prérogatives de puissance publique (PPQ).
Le juge administratif a pour vocation de protéger les droits et libertés fondamentales des
administrés et de défendre l'intérêt général. Il tranche les conflits entre les usagers et
l'administration et détient un pouvoir de contrôle de la légalité des décisions de
l'administration.
Le tribunal administratif juge les litiges entre les particuliers et les administrations. Il juge
également les conflits du travail dans la fonction publique. Il juge en premier ressort, c'est-à-
dire qu'il est le premier tribunal saisi d'une affaire.
La cour administrative d'appel juge les recours contre les jugements rendus par les tribunaux
administratifs.
La notion formelle : selon la conception formelle, l'acte administratif est celui qui émane d'un
organe administratif. Mais, un contrat conclu entre une autorité publique et une personne
privée n'est pas forcément un acte administratif.
La notion positiviste : la conception positiviste ne fait que constater quels actes sont contrôlés
par le juge administratif. L’acte administratif est au cœur de la construction du droit
administratif. Maurice Hauriou disait en 1902 que « l’administration elle-même s’est pliée à
ce que toutes ses opérations fussent décomposées en des actes produisant des effets
juridiques qui puissent être attaqués dans certains délais ». À partir du moment où il crée des
normes, l’acte est soumis au contrôle du juge.
Le principe de légalité
Dans un État de droit, les actes émanant de l'administration (Acte administratif unilatéral et
contrat administratif) sont tenus de respecter la légalité, c'est-à-dire qu'ils doivent être
conforme à l'ensemble des règles de droit formant le bloc de légalité. Il se fonde sur des
sources très diverses et hiérarchisées. Ces actes de l'administration doivent se conformer aux
normes qui leur sont supérieures (Légalité stricte), ou parfois être simplement compatibles
avec ces dernières (Légalité souple).
Le principe de légalité est mis en œuvre par différents mécanismes et est sanctionné par les
juges administratifs et judiciaires. Il comporte cependant des limites, notamment par le
maintien d'une part de pouvoir discrétionnaire, par les circonstances exceptionnelles et par
les actes de gouvernement.
Il existe deux types d’actes administratifs : les actes administratifs unilatéraux et les contrats.
Celui qui nous intéresse dans ce chapitre, est l’acte administratif unilatéral.
L'acte administratif unilatéral est l'acte que prend l'administration en créant des droits et des
obligations à l'égard des administrés. Il se distingue du contrat qui, lui, est fondé sur l'accord
des deux parties.
L'acte administratif unilatéral possède une présomption de légalité, c'est-à-dire qu'elle vient
dispenser l'administration de l'autorisation préalable du pouvoir judiciaire avant la mise en
œuvre des actes qu'elle entreprend ; mais aussi du « privilège du préalable » qui impose aux
destinataires de l'acte administratif de s'y conformer, même s'ils souhaitent le contester
devant un tribunal administratif ou font un recours pour excès de pouvoir.
- Les AAU non réglementaires concernent une ou des personnes nommément désignées
(ex : permis de construire, refus de titre de séjour, arrêté de nomination…). On parle
alors d’actes individuels. Ils peuvent être l’œuvre de toute autorité administrative, à
condition toutefois qu’ils présentent bien un caractère décisoire (exemple contraire :
le courrier d’une autorité administrative rappelant à un administré les conditions pour
bénéficier d’une prestation n’est pas un AAU).
Les administrateurs des greffes et parquets ou les chefs du greffe, en plus des règles
administratives écrites, sont emmenés à se servir d’autres outils pour gérer les services et les
personnels du greffe. En effet, la gestion administrative interagit avec les autres disciplines
telles que premièrement les activités judiciaires et financières et deuxièmement, le
management, le leadership, l’informatique… En d’autres termes, la gestion administrative
est le socle de toutes les autres activités.
Elle demande en conséquence de mettre en place d’autres outils de gestion plus pratiques,
dès lors qu’ils ne relèvent pas de l’illégalité. Les chefs de greffe pourront ainsi s’inscrire dans
l’innovation, dans la modernisation et s’adapter à l’ère du changement national et
international.
Ces outils ne sont pas clairement définis et font appel aux capacités et compétences
individuelles. Ils font appel à des moyens techniques et se heurtent à des contraintes qui
diffèrent d’une juridiction à l’autre.
Cas pratique : Concevoir une matrice ou décrire un processus afin de mettre en place un
outil de gestion en comptabilité ou pour les requêtes aux fins d’injonction de payer.