Support de Cours CHM 261, S1, 2023-2024
Support de Cours CHM 261, S1, 2023-2024
Support de Cours CHM 261, S1, 2023-2024
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CHM 261 : CHIMIE ORGANIQUE ET INORGANIQUE GENERALE
6 crédits (CM = 30 H ; TD = 45 H)
Objectif : Rappeler aux étudiants la constitution et la géométrie des molécules ; introduire la
spectroscopie comme une des méthodes importantes d’étude des molécules, notamment sur le plan
énergétique. Permettre aux étudiants de connaître la nature et les caractéristiques physico-chimiques
essentielles des éléments chimiques les plus courants dans la nature. Il doit être capable de prédire les
propriétés physiques et chimiques des éléments en relation avec sa place dans le tableau périodique.
Profil : Enseignement destiné aux étudiants de Chimie, Physique et dans une moindre mesure de
Biochimie.
Contenu : Structure moléculaire – Stéréochimie – Effets électroniques – Intermédiaires réactionnels
– Profils énergétique – Spectroscopie. Chimie structurale ; les réseaux métalliques : empilements
compacts ; structure des alliages. Les réseaux ioniques (potentiel d’ionisation, affinité électronique,
énergie réticulaire, cycle de Born Haber). Coordination. Classification des structures. Réseaux
moléculaires : moment dipolaire ; Etude des éléments du tableau périodique ; Propriétés physiques et
chimiques (électronégativité, affinité électronique, caractère métallique, règle de Fajans, pouvoir
polarisant, rayons atomique et ionique, concept des forces des acides et des bases) ; Equilibres de
phases et notions générales ; Règles des phases, calcul des proportions de phases, règle des moments
chimiques.
Mots clés : Stéréochimie ; effets électroniques ; spectroscopie ; réseaux métalliques ; alliages ;
coordination ; pouvoir polarisant ; diagramme de phases.
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INTRODUCTION
Les premières réactions organiques furent souvent le résultat de découvertes fortuites mais, à
partir de la seconde moitié du XIXe siècle, l'étude systématique des composés organiques se
développa. Au début du XXe siècle, les progrès en chimie organique permirent la synthèse de
molécules complexes en suivant un protocole par étapes. Au même moment, on découvrit que les
polymères et les enzymes étaient des molécules organiques de grandes tailles et que le pétrole était
d'origine biologique.
Le processus permettant de trouver de nouvelles façons de synthétiser une molécule donnée est
appelé synthèse totale. La synthèse totale de composés naturels complexes commença avec l'urée,
augmenta en complexité avec le glucose et le terpineol, et en 1907, la synthèse totale fut
commercialisée pour la première fois par Gustaf Komppa avec le camphre. Les avancées
pharmaceutiques ont été conséquentes et l'on commença à synthétiser des hormones humaines
complexes et leurs dérivés. Depuis le début du XXe siècle, la complexité de la synthèse globale n'a
cessé d'augmenter, avec par exemple l'acide lysergique et la vitamine B12.
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Acide lysergique Azithromycine
Vitamine B12
La chimie organique se définit maintenant simplement par l'étude des composés à base de
carbone autres que les oxydes de carbone, les cyanures, les carbonates et les carbures autres que les
hydrocarbures. On l'appelle également la chimie du carbone.
Les composés du carbone proviennent généralement de la houille, du pétrole, du gaz naturel,
des animaux et des végétaux. On rencontre généralement dans les composés organiques les éléments
C, H, N et O. On y trouve aussi les non métaux tels que F, Cl, P, I, As. On peut également y trouver
des métaux tels que Na, Zn, Cd, Mg, Al, …
Les domaines d’applications de la chimie organique sont nombreux. Il s’agit de :
➢ Agriculture : les engrais, les insecticides et les pesticides.
➢ Alimentaire : les arômes, les colorants et les édulcorants.
➢ Matériaux : le textile synthétique, la peinture, le vernis, les colles, les fibres optiques, les
polymères et les matières plastiques.
➢ Energie : l’énergie nucléaire, l’énergie photovoltaïque et les carburants
➢ Santé : les cosmétiques, les médicaments, les savons et les détergents.
Des nos jours, plusieurs travaux de recherches en chimie continuent à émerveiller l’humanité.
Les scientifiques Moungi Bawendi, Louis Brus et Alexei Ekimov (Prix Nobel de chimie, 2023) ont
mené des recherches sur les points quantiques ; les points quantiques ne mesurent que quelques
millionièmes de millimètres de diamètre et sont utilisés dans de nombreux dispositifs électroniques
tels que les écrans d'ordinateurs et les écrans de télévision ; ils sont même utilisés pour guider les
chirurgiens pendant le traitement du cancer.
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CHAPITRE 1 : STRUCTURE MOLECULAIRE
1. REPRESENTATION DE LEWIS
1.1. Schéma de Lewis
Dans le schéma de Lewis d'un atome, le symbole de l’élément est entouré d'un nombre de points
égal au nombre d'électrons de valence. Les doublets de points sont remplacés par des tirets.
Exemples H• Cl O
Dans le schéma de Lewis d'une molécule, les atomes s'unissent en mettant chacun en commun
un ou plusieurs électrons appartenant à leur couche de valence.
Exemples H
H H Cl O O
Exemples :
- Formation de la molécule de dichlore Cl2 : 17Cl : .... / 3s2 3p5 = 7 électrons de valence
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Les doublets (d’électrons) assurant des liaisons sont encore appelés doublets liants et ceux qui
n’assurent pas de liaisons sont appelés doublets non liants ou doublets libres.
Exemple : la molécule de O2 possède deux doublets liants et quatre doublets non liants.
Remarque :
La formation des liaisons ne conduit pas nécessairement à la saturation de la couche externe
par huit électrons (configuration de gaz rare). Il peut subsister dans la molécule des cases (ou
orbitales) vides sur certains atomes.
Exemple : Dans l'hydrure de bore BH3, le bore possède une orbitale restée vide : c'est une lacune
électronique.
Exemples :
- Le dioxygène :
Les deux liaisons σ et π ne sont pas de même nature. Elles ont des énergies différentes.
-Le diazote :
Symbole :
• La flèche va du donneur vers l'accepteur ou tiret avec des charges formelles.
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F H
F B N H
F H
7
17Cl : ..../ 3s2 3p5 => 7 électrons de valence
Les liaisons O-O ne sont ni simples, ni doubles => longueur et énergie sont intermédiaires
1+2
(indice de liaison moyen : NL= = 1,5).
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- Pour les éléments de la deuxième période, la règle de l'octet est respectée, à l’exception du
béryllium (4Be) et du bore (5B).
- Pour les autres éléments de la classification périodique, la règle de l'octet n'est pas toujours
respectée : on parle de l’extension de l'octet (hypervalence).
Exemple : PCl5
Par convention, le vecteur 𝜇⃗ (moment dipolaire) est orienté de la charge négative vers la charge
positive. Il apparaît un moment dipolaire réel donné par la relation : || 𝜇⃗ || = |charge|.distance = |𝑒|. 𝛿. 𝑑
dans le cas d’une molécule polaire.
Si la liaison est purement IONIQUE, alors δ= 1 et on a [A+ ; B-]. Dans ce cas, μi= |e|•d (en C.m)
μionique (en C.m) = μi= 1,6.10-19.d(m) = 1,6.10-19.d(Å).10-10 =1,6.10-29.d(Å)
1
Or, 1 Debye . 10−29 𝐶. 𝑚 ⇒ 𝜇(𝑒𝑛𝐷𝑒𝑏𝑦𝑒) = 1,6 × 3. 𝑑(Å) = 4,8. 𝑑(Å)
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Remarque:
Dans le cas d’une molécule qui contient plusieurs liaisons polarisées, la nature de la molécule
(polaire ou non polaire) est déduite du calcul du moment dipolaire total, qui est la somme vectorielle
des moments dipolaires de toutes les liaisons polarisées de cette molécule.
2. REGLES DE GILLESPIE
• Tous les doublets (liants et libres) de la couche de valence de l'atome central A sont placés à la
surface d'une sphère centrée sur le noyau.
• Les doublets d'électrons se positionnent de telle sorte que les répulsions électroniques soient
minimales (les doublets sont situés aussi loin que possible les uns des autres).
AXmEn
m+n Géométries de base
2 linéaire
3 triangulaire plane
4 tétraédrique
5 bipyramide trigonale
6 octaédrique
Cas de AX2
Géométrie de base linéaire
La géométrie adoptée est celle qui éloigne au maximum les deux doublets
𝛼 = 180°
𝑀𝑜𝑙é𝑐𝑢𝑙𝑒 𝑙𝑖𝑛é𝑎𝑖𝑟𝑒
Cas de AX3
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Géométrie de base triangulaire plane
Exemple : SnCl2
Un doublet libre E occupe un volume supérieur à celui d'un doublet liant au voisinage de l'atome
central => α ; α < 120°.
Cas de AX4
Géométrie de base tétraédrique
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EN(F) > EN(N) > EN(H) : les doublets liants dans NH3 sont localisés au voisinage de N alors que
dans NF3, ces doublets liants sont localisés au voisinage de F. Ainsi, la répulsion dans NH3 est
supérieure à la répulsion dans NF3.
Cas de AX5
Cas de AX6
AX6 : Géométrie de base octaédrique (Exemple : SF6)
2 doublets AX2
linéaire : α = 180°
3 doublets AX3
triangle plan : α = 120°, mais aussi AXE1
=> α < 120°
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4 doublets AX4
tétraèdre : α = 109°28', mais aussi AX3E1 et AX2E2 => α
< 109°28'
5 doublets AX5
α = 120°, β = 90°
bipyramide à base triangulaire, mais aussi : AX4E1,
AX3E2 et AX2E3
➢ remplissage prioritaire des niveaux d'énergie les plus bas (remplissage par énergie croissante);
➢ sur un même niveau : remplissage du plus grand nombre possible d'orbitales avec des spins
parallèles (Règle de Hund).
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3.2.1. Variation de l'énergie en fonction de la distance H-H
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3.2.3. Diagramme des orbitales moléculaires de H2
➢ Le nombre d’orbitales atomiques (02) est égal au nombre d’orbitales moléculaires (02) ;
➢ Le nombre d’électrons dans les orbitales atomiques (02) est égal aux nombres d’électrons dans
les orbitales moléculaires (02) ;
➢ Les règles de Klechkowski, Hund et Pauli s'appliquent.
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3.3.2. Recouvrement entre une orbitale s et une orbitale px ou py
Aucun recouvrement n’est possible entre les orbitales atomiques s et les orbitales atomiques p
car elles ne sont pas de symétries compatibles :
𝑠(𝐴) + 𝑝𝑥, 𝑦(𝐵) → 𝑟𝑖𝑒𝑛 (𝑝𝑎𝑠 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑐𝑜𝑢𝑣𝑟𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡)
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3.4. Combinaison des orbitales px, py, pz
3.4.1. Recouvrement axial de deux orbitales pz appartenant à 2 atomes A et B
1) Recouvrement axial liant :
6) Ordre énergétique :
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8−4
Dans O2 l'indice de liaison est : Nl = =2
2
Lorsque l'indice de liaison Nl augmente :
• l'énergie de dissociation Ediss de la liaison augmente
• la distance interatomique (longueur de liaison) diminue
Ediss Longueur de
Molécule Nl
(kJ.mol )-1 liaison (Ǻ)
F2 1 153 1,41
O2 2 494 1,21
O2+ 2,5 652 1,12
+
N2 2,5 853 1,12
N2 3 945 1,10
3.5.2. Diazote : N2
1) On s'intéresse uniquement aux O.A. de valence (2s, 2px, 2py, 2pz) de 2 atomes d'azote.
2) Données : E2s(N) = - 26 eV ; E2p(N) = - 15 eV. Comme la différence d'énergie ∆E entre E2s et
E2pz est inférieure à 12 eV, on doit aussi envisager les C.L.O.A. entre les orbitales 2s et 2pz.
3) Le nombre des O.M. = le nombre des O.A. = 8
• 2PX(NA) ± 2px (NB) → πx et π*x
• 2py(NA) ± 2py (NB) → πy et π*y
• 2S(NA) ± 2S(NB) ± 2PZ(NA) ± 2PZ(NB) → ϭs, ϭ*s, ϭz et ϭ*z
4) L'expérience montre que l'énergie des O.M. suit l'ordre :
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5) Diagramme d'énergie des O.M. de N2.
2s 2p 3s 3p
N - 26 - 15
O - 34 - 17
F - 43 - 20
P - 19 - 11
S - 24 - 12
Cl - 29 - 14
4. LE PHENOMENE D’HYBRIDATION
L’atome de carbone (Z = 6) à l’état fondamental (1s22s22p2), établirait seulement deux liaisons
de covalence avec les deux électrons célibataires présents dans les orbitales p. A l’état excité, il y a
promotion d’un électron 2s à 2p pour donner 2s12p3, conduisant ainsi à quatre orbitales atomiques
non équivalentes et pas de mêmes niveaux d’énergie (2s et 2p). Les orbitales « s » et « p » n’ont pas
la même symétrie (sphérique pour les électrons « s » et sous forme de lobes pour les électrons « p »).
L’atome de carbone peut ainsi établir à l’état excité quatre liaisons de covalence dont une avec une
orbitale « s » et trois avec trois orbitales « p ». Expérimentalement, dans la molécule de CH4 les
distances C–H sont identiques et ainsi que les angles ; cela signifie qu’à l’état excité, les 4 orbitales
atomiques (1 orbitale « s » et 3 orbitales « p ») se réarrangent pour donner quatre orbitales de volume
identique (sous forme de lobes) dirigées suivant les quatre sommets d’un tétraèdre régulier : c’est le
phénomène d’hybridation. Les 4 orbitales hybrides appelées orbitales sp3 décrivent 4 électrons
ayant strictement le même niveau d’énergie.
Dans la formule CH4 qui est de type AX4 l’atome central (C) est hybridé sp3. Le tableau ci-
dessous donne les correspondances entre les formules VSEPR et les états d’hybridation.
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Forme
AX2 AX3 AX4; AX3E1 ; AX5; AX4E1; AX6; AX5E1;
Formules VSEPR AX2E1 AX2E2 AX3E2; AX2E3 AX4E2; AX3E3; AX2E4
Etat d’hybridation sp sp2 sp3 sp3d sp3d2
de l’atome central
5. INTERACTIONS FAIBLES
5.1. Liaison hydrogène: E ~ 10 à 30 kJ.mol-1
A : élément plus électronégatif que H
B : élément électronégatif avec un doublet libre (halogènes; O; N; …)
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- Viscosité
5.2. Interactions de Van der Waals: E ~ 0 à 20 kJ.mol 1.
Trois types d’interactions dans ce cas sont connus :
Les interactions de London augmentent avec le numéro atomique Z, donc augmentent avec la
taille des molécules.
Exemple :
Tébullition Cl2 = - 34 °C < Tébullition Br2 = + 59 °C
=> gaz à T ambiante => liquide à T ambiante
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Fiche de travaux dirigés No 1
Exercice 1 :
Dans une molécule polaire, les barycentres des charges positives et négatives ne coïncident pas.
Laquelle (lesquelles) des molécules BF3, CH4, CCl4 et CO2 est (sont) polaire(s)? Justifier la réponse.
Exercice 7: Quel est le nombre de liaisons covalentes et datives dans le composé de formule XeO3?
Exercice 9 : Quel est le nombre de doublets liants et non liants dans PCl5 ?
Exercice 11 : A propos de la mésomérie, quel est l’intrus parmi les structures suivantes :
C6H5-Cl; H3C-CH=CH-CH2-CO-CH3; O3; C6H5-NH2 ; H3C-CH = CH-CO-CH3? Justifier la réponse.
Exercice 12 : Quelle est la nature de la liaison entre le césium (alcalin) d’électronégativité 0,7 et le
fluor d’électronégativité 3,87 ? Idem pour l’iode d’électronégativité 2,43 et le fluor.
Exercice 13 : Quel est l’état d’hybridation des atomes 12Mg et 15P dans les molécules MgCl2 et PCl5 ?
E E
E
2p 2p 2p
2s 2s 2s
1s 1s
1s
X Y Z
Exercice 14 :
On considère les diagrammes des orbitales moléculaires x, y et z ci-dessus. Quelle est parmi les
molécules décrites par ces diagrammes celle qui est paramagnétique ? Quel(s) est(sont) parmi ces
diagrammes celui (ceux) qui est(sont) corrélé(s) ?
Exercice 15 :
La molécule dioxygène est paramagnétique. Quelle est parmi la représentation de Lewis, la
représentation de Cram et la théorie des orbitales moléculaires qui peut mettre en évidence ce
caractère paramagnétique du dioxygène ?
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CHAPITRE 2 : ISOMERIES STRUCTURALES ET GEOMETRIQUES
1. LES ISOMERES
Les molécules qui ont en commun une même formule brute sont des molécules isomères.
Elles diffèrent entre elles par leurs formules développées. Il existe trois grands types d’isoméries :
isoméries structurales, isoméries planes géométriques et isoméries stériques (stéréoisoméries).
O CH3 O CH3
O CH3 O
C CH CH3 C C CH
H CH CH2 CH3
H H CH3 H
CH3
2,3-diméthylpentanal 2,2,3-triméthylbutanal
A ce type d’isomérie se rattache celle des hydrocarbures saturés, les alcanes, plus ou moins ramifiés
de formule CnH2n+2. Un exemple est donné avec le pentane.
O
pentan-2-one pentan-3-one
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3. ISOMERIE GEOMETRIQUE PLANE
Ce type d'isomérie est directement lié aux composés formés à partir de doubles liaisons. Il est
la conséquence du blocage de la rotation autour de la liaison π des carbones éthyléniques >C=C<,
mais aussi du carbone et de l'azote dans la fonction imine >C=N- et ses dérivées. Dans le cas
particulier où chaque carbone de la double liaison éthylénique porte des substituants identiques
comme ci-dessous, il est facile de distinguer les deux isomères, mais dans le cas contraire, c'est
possible. C'est pourquoi il a été proposé de ranger les isomères plans géométriques dans deux séries,
l'une E, et l'autre, Z.
Pour définir à quel type d'isomère E ou Z un composé éthylénique appartient, il faut utiliser les
règles de Cahn, Ingold et Prelog (1966), d'abord utilisées en stéréochimie.
1. Les substituants de chaque carbone de la double liaison sont d'abord ordonnés (1er ou 2e)
en fonction des numéros atomiques Z des éléments directement liés à ce carbone et
appartenant aux substituants.
Au numéro atomique (Z) le plus élevé correspond le substituant classé premier. Dans le cas où
les numéros atomiques de ces 2 éléments sont identiques, on considère ceux des éléments placés en
position P par rapport au carbone éthylénique, et ainsi de suite.
Lorsque les deux substituants classés premiers sont du même côté de la double liaison, l'isomère
est dit Z (de l'allemand, « zusammen », ensemble) et dans le cas contraire l'isomère est dit E (de
l'allemand « entgegen », opposé).
Pour les isomères proposés dans le premier exemple, on voit qu'il est facile de classer 17Cl et
1H, du premier carbone de la double liaison. Il en est de même pour 35Br et 6CH3 substituants du
second carbone.
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2. Dans le second exemple, le classement des deux substituants carbonés du second carbone
éthylénique nécessite de considérer les atomes en ß du carbone éthylénique dans la mesure
où les deux substituants ont chacun un groupe méthylène CH2 directement lié au carbone
éthylénique.
Il faut remarquer que les groupes qui ont les plus hauts degrés d'oxydation sont prioritaires par
rapport à ceux qui sont moins oxydés, dans une même série.
(Exemple: -COOH > -CHO > -CH2OH >-CH3, et -C=CH > -CH=CH2 > -CH2-CH3).
4. Lorsqu'un carbone est lié à plusieurs éléments (C, N, O...), on considère une liaison multiple
comme l'équivalent de plusieurs liaisons simples à des atomes dits «fantômes» : ainsi, la fonction
nitrile -C=N est équivalente à trois liaisons simples avec trois atomes d'azote «fantômes», la
fonction amide primaire CONH2 est équivalente à deux liaisons avec deux atomes d'oxygènes
«fantômes» et un atome d'azote etc. Ce qui permet de retrouver le cas général suivant.
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5. On peut aussi utiliser les dénominations Z et E pour tous les isomères géométriques formés à
partir de doubles liaisons >C=N-. Ils remplacent respectivement les vieilles dénominations de
syn et anti. Dans ce cas, H, ou tout autre élément, est prioritaire par rapport à un doublet libre,
considéré, dans ce cas, comme un substituant de l'azote, comme dans le cinquième exemple.
6. Les isotopes ne sont évidemment pas classés entre eux selon leurs numéros atomiques, dans la
mesure où c'est le même, mais exceptionnellement, par leurs masses atomiques (par exemple,
1
H < 2D < 3T) comme dans le sixième exemple.
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CHAPITRE 3: STEREOCHIMIE
1. STEREOISOMERES
Les stéréoisomères sont des isomères qui ne diffèrent entre eux que par la disposition relative,
dans l'espace, des groupes ou atomes qui les composent, lesquels restent identiques. Il existe des
stéréoisomères conformationnels qui diffèrent par leurs conformations et des stéréoisomères
configurationnels qui diffèrent par leurs configurations.
2. STEREOCHIMIE
La stéréochimie est une partie de la chimie qui étudie les stéréoisomères, leurs formations, et
leurs éventuelles transformations en d'autres stéréoisomères dans les réactions.
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Pour dessiner aisément les conformères, la représentation de Newman est utilisée. Elle consiste
à dessiner ce qui est vu par un observateur (figuré par un œil dans la figure 4.1) lorsqu'il dispose la
molécule devant lui selon l'axe de la liaison C-1-C-2. Il voit alors 3 liaisons à 120° pour les trois
substituants de C-1, et de même pour C-2, ce second carbone étant symbolisé dans cette représentation
par un cercle, pour des raisons de clarté. Lorsque des liaisons de C-2 sont cachées par celles de C-1
(conformations éclipsées), on décale légèrement les traits pour faciliter le dessin.
Dans le cas le plus simple, l'éthane, il existe deux conformères, gauche (ou décalée) et éclipsée.
Dans la suivante sont représentés les divers conformères du n-butane choisis selon les critères
indiqués ci-dessus. Ils sont obtenus en faisant tourner plusieurs fois de 60° le carbone 2 par rapport
au carbone 1 autour de la liaison C1-C2.
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Les 6 conformères les plus importants du butane, sont ainsi représentés. Dans la conformation
éclipsée (dite aussi synpériplanaire, cis ou cisoïde) (A), le substituant le plus gros du C-1 éclipse le
substituant le plus gros de C-2. La distance entre les deux groupes est la plus faible de toutes les
conformations et si les groupes sont de même nature électrostatique, ils se repoussent car les
interactions sont très fortes. Il peut y avoir aussi gêne stérique si les deux groupes sont volumineux,
et la conformation est très instable : l'énergie potentielle de la molécule est alors la plus élevée comme
le montre la courbe Ep = f (angle de rotation C-1/C-2). Cet effet est amoindri dans les conformations
partiellement ou pseudo éclipsées anticlinales (C et E) : elles sont un peu moins instables.
Par contre, parmi les 3 conformations décalées, anti (D) et décalées gauches synclinales (B et
F), plus stables que les conformations éclipsées, la conformation antipériplanaire (trans, anti, ou
transoïde) (D) dans laquelle les deux groupes méthyle, les plus gros des deux carbones, sont éloignés
au maximum l'un de l'autre, est la plus stable : elle correspond au minimum d'énergie potentielle de
la molécule (interactions les plus faibles entre groupes volumineux, dues à leur éloignement).
Les variations d'énergie potentielle lors du passage d'un conformère à un autre, dans le cas de
composés aliphatiques restent relativement faibles, environ 10-15kJ mol-1 au maximum, ce qui
explique l'impossibilité d'isoler des conformères à température ordinaire. Par contre, à très basse
température, inférieure à -150 °C, il est possible d'isoler le conformère le plus stable. Par ailleurs, il
a été démontré que les cristaux étaient constitués d'un seul type de conformère.
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Parfois, des interactions intramoléculaires entre deux fonctions peuvent stabiliser des
conformations considérées a priori comme instables. C'est le cas des 1,2-diols ou glycols dont la
conformation éclipsée est relativement importante en raison de la création d'une liaison hydrogène
entre le H d'un groupe OH qui possède une charge partielle positive, et l'oxygène du second groupe
OH, qui, au contraire, possède une charge partielle négative.
C'est une structure qui est présente dans de nombreux composés naturels comme les stéroïdes
(cholestérol, hormones stéroïdes...). Tous les carbones sont hybridés «sp3» avec des angles de valence
de 109°28', ce qui est inférieur à l'angle dièdre d'un hexagone (120°). On en déduit facilement que le
cyclohexane ne peut pas être plan et subit une torsion de ses liaisons. Il peut exister sous 4
conformations principales: 2 conformations rigides appelées «chaise» et 2 conformations flexibles
appelées «bateau», en raison de leurs analogies de formes :
Les conformations «chaise» sont celles dont les interactions entre les divers substituants
(surtout lorsqu'ils sont différents de H) sont les moins importantes, (tension transannulaire faible) en
raison de leur éloignement maximum les uns des autres, et l'énergie potentielle de la molécule la plus
faible, ce qui rend ces conformations les plus stables, à température ordinaire. Elles sont donc
favorisées.
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Le passage d'une forme «chaise» à la forme «chaise inversée» nécessite beaucoup d'énergie en
raison de la rigidité de cette conformation. Il en est de même du passage de la conformation «chaise»
à la conformation «bateau».
Par contre, le cyclohexane en conformation «bateau» présente une flexibilité telle qu'une de ses
liaisons peut être tordue par rapport à celle adjacente en produisant des conformations appelées
«bateau-croisé» ou «bateau-flexible», légèrement plus stables que les conformations «bateau» donc
favorisées. Le passage d'une conformation «bateau-croisé» à son inverse s'effectue via la
conformation «bateau» avec apport d'énergie.
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Les représentations de Newman du cyclohexane en conformation «chaise» permettent de
visualiser les angles compris entre les liaisons axiales et équatoriales pour des substituants des
carbones cycliques adjacents. Pour cela, on considère que le cyclohexane est regardé par un
observateur selon les deux axes Cx —>C2 et C5 —>C4. Par rapport au plan moyen, les liaisons C1-
a1 et C2-a2 sont antiparallèles. Les liaisons C1-e1 et C2-e2 font entre elles un angle de 60°.
Les couples de substituants a1, a2, d'une part, et e1, e2, d'autre part, sont situés de part et d'autre
du plan moyen : on dira que ces substituants sont en positions trans. Evidemment, cela s'applique
aussi pour les couples a2 et a3, e2 et e3, a3 et a4...
Les couples de substituants a1 et e2, d'une part, et, e1 et a2, d'autre part, sont situés du même
côté du plan moyen : on dira que ces substituants sont en positions cis. Il en est de même pour les
couples a2 et e3, e2 et a3, a3 et e4...
Pour les substituants en positions 1 et 3 du cycle, deux substituants portés par des liaisons
axiales sont en position cis (a1 et a3 par exemple) et deux substituants dont l'un est porté par une
liaison axiale et l'autre par une liaison équatoriale (a1 et e3) sont en position trans. Quelques
exemples sont donnés comme suit :
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Si on passe de la conformation «chaise» à la conformation «chaise inversée», par rotation autour
des liaisons ϭ C-C du cycle, les substituants qui étaient axiaux au départ deviendront équatoriaux
dans la conformation inversée et vice-versa.
Remarque : pour bien représenter le cyclohexane et les liaisons à ces différents substituants
dans la conformation chaise, la plus utilisée, il est important de respecter le parallélisme de certaines
liaisons figurées par des couleurs.
4. STEREOISOMERES CONFIGURATIONNELS
Les stéréoisomères configurationnels sont des stéréoisomères qui se différencient par leurs
configurations.
34
4.1. Configuration
La disposition fixée et relative des substituants d'un atome dans l'espace définit sa
configuration. Ce terme s'applique plus particulièrement aux atomes au moins trivalents ayant des
substituants tous différents entre eux, et susceptibles de créer un centre chiral. Contrairement aux
conformères qui résultent de rotations autour de liaisons simples ϭ, le passage d'un stéréoisomêre
configurationnel à un autre exige la rupture d'au moins deux liaisons et la création de deux nouvelles.
Dans la mesure où le passage d'une forme E d'un alcène à la forme Z nécessite d'inverser les
substituants d'un carbone, les configurations de ces deux isomères sont différentes et il s'agit
d'isomères configurationnels.
L'échange de deux substituants de l'un des deux énantiomères (ici B dans la figure), ce qui exige
de rompre deux liaisons C-Br et C-H et de rétablir de nouvelles liaisons C-H et C-Br, le transforme
en l'autre énantiomère (A), donc inverse sa configuration.
Autrement dit, un nombre impair de permutations de deux substituants inverse la configuration
du carbone asymétrique. Un nombre pair de permutations de deux substituants conserve la
configuration du carbone asymétrique.
La molécule qui possède un carbone asymétrique, symbolisé par C*, n'a pas d'axe de symétrie
alternant, et par conséquent, ni plan de symétrie, ni centre de symétrie.
35
4.3. Énantiomères (couple d'énantiomères)
Deux molécules représentent un couple d'énantiomères dans la mesure où elles ont la même
constitution moléculaire (stéréoisomères), qu'elles sont chirales et symétriques l'une de l'autre par
rapport à un plan ou images l'une de l'autre dans un miroir.
Les énantiomères sont aussi appelés isomères optiques, inverses optiques ou antipodes
optiques. Ils sont les images spéculaires l'un de l'autre.
Les énantiomères peuvent contenir un ou plusieurs centres chiraux. Ils sont l'un pour l'autre des
inverses optiques en raison de leurs activités inverses sur la lumière polarisée rectilignement. Leurs
solutions de même concentration dans un même solvant achiral (par exemple : eau ou éthanol), font
tourner le plan de polarisation de la lumière polarisée rectilignement, d'un angle α° de valeur absolue
égale mais de signes contraires.
Remarque : Les énantiomères ont strictement les mêmes propriétés chimiques. Les points de fusion
(F °C), points d'ébullition (Eb °C), spectres infrarouges (IR), spectres ultraviolets (UV), spectres de
résonance magnétique nucléaire (RMN, dans les conditions classiques d'enregistrement) sont
identiques.
Par contre, leurs activités biologiques (goût, odeur, toxicité...) et pharmacologiques sont très
souvent différentes comme le montrent les exemples de la carvone donnés dans la figure suivante.
36
Lorsqu'une lumière monochromatique (caractérisée par une unique longueur d'onde) traverse
le premier prisme de Nicol, appelé le polariseur, la lumière qui en émerge est polarisée rectilignement.
Elle ne vibre plus que dans un seul plan défini par un unique vecteur électrique E : ce plan est appelé
plan de polarisation.
Si cette lumière traverse un nouveau prisme de Nicol, appelé analyseur, placé dans la même
position que le premier, la lumière émergente aura sensiblement la même intensité que celle de la
lumière incidente. La rotation du polariseur ou de l'analyseur conduit d'abord à une diminution
progressive de la lumière émergente puis à son extinction lorsque la rotation atteint 90°.
Si, dans ces conditions, on interpose entre le polariseur et l'analyseur une cuve remplie d'un
solvant dont les molécules sont achirales, comme l'eau, l'éthanol..., ne possédant pas de carbone(s)
asymétrique(s)), on n'observera aucun effet sur l'intensité de la lumière émergente à la sortie de
l'analyseur. Par contre, dans les mêmes conditions, si l'analyseur est tourné de 90° par rapport à la
position du polariseur, il y a encore totale extinction de la lumière émergente comme dans l'expérience
précédente.
37
Si, ayant placé le polariseur et l'analyseur dans la même position, on interpose une cuve remplie
d'une solution d'un seul énantiomére à la concentration de «c» g/100 mL, dans un solvant achiral, on
observe alors une diminution de l'intensité de la lumière émergente. Celle-ci peut être optimisée et
atteindre sa valeur maximale, selon l'énantiomère étudié, par une rotation de <x° de l'analyseur dans
le sens des aiguilles d'une montre (positif (+), à droite, ou d) ou au contraire, en sens inverse (négatif
(-), à gauche, ou l).
L'énantiomère qui fait tourner le plan de la lumière polarisée rectilignement à droite est dit «
dextrogyre ». Cela est indiqué par les abréviations (+) ou (d)) et, dans le cas contraire, à gauche, «
lévogyre » (indiqué par les abréviations (-) ou (l).
Attention : les lettres d et l qui décrivent un phénomène physique optique ne doivent pas être
confondues avec D et L, lesquelles définissent des séries de stéréoisomères (sucres, acides aminés,
acides-alcools...) et ne sont que l'application de conventions (conventions de Fischer).
A partir de la valeur expérimentale α° obtenue pour une solution d'un énantiomère à la
concentration de «c» g / 100 mL d'un solvant donné, en utilisant le polarimètre, on peut définir son
pouvoir rotatoire spécifique :
38
Lorsque la rotation s'effectue dans le sens des aiguilles d'une montre (vers la droite) le carbone
est dit de configuration absolue R. Dans le cas contraire, vers la gauche, le carbone asymétrique est
dit de configuration absolue S.
- Note: il est facile de s'en souvenir à partir du sens d'écriture de R et S
Important : il n'existe pas de rapport entre la configuration absolue d'un carbone asymétrique
et son activité optique, comme le montrent les exemples ci-après, de la figure suivante, pour lesquels
les configurations absolues des carbones asymétriques sont différentes (R et S), et leurs activités sur
la lumière polarisée rectilignement, de même nature, dextrogyre :
39
Remarque : Le nombre de stéréoisomères est de 2(n+m), où n désigne le nombre d’atomes de
carbone asymétrique et m désigne le nombre de doubles liaisons présentant une isomérie Z/E.
4.6. Chiralité
Tout objet, dessin, molécule... qui ne possède pas d'axe de symétrie alternant (et, par
conséquent, ni centre de symétrie, ni plan de symétrie) est dit chiral. Sa chiralité s'exprime par le fait
que son image dans un miroir (image spéculaire) ne lui est pas superposable (par exemple, les deux
mains d'une même personne). Tout dans la nature est chiral. La chiralité se trouve dans l'essence
même de la vie.
Dans la nature, l'activité biologique est directement liée à la chiralité des molécules. Par
exemple, si le site récepteur d'une macromolécule est composé de différentes fonctions en nombre
égal ou supérieur à trois, et présente une géométrie donnée, il ne peut être associé qu'à une molécule
dont les groupes actifs sont disposés de telle sorte que leur géométrie s'accorde parfaitement à ces
fonctions, comme une clé à sa serrure. Dans ce cas, les interactions qui en résultent (chimiques ou
physiques) atteignent une efficacité maximale, ce qui déclenche l'activité biologique.
Exemple : un médicament qui agit sur un récepteur enzymatique devra avoir des configurations
très précises de son ou ses carbones asymétriques pour agir. Le changement de configuration de l'un
d'eux peut conduire à une totale inactivité de la molécule correspondante (la clé est déformée !...).
En revanche, tout objet, dessin, molécule... qui possède un axe de symétrie alternant, et, par
exemple, un plan ou un centre de symétrie, est dit achiral. Son image dans un miroir lui est
superposable (exemples : sphère, cube, molécule de méthane, CH4...).
Attention : certaines molécules achirales peuvent contenir des carbones asymétriques de même
constitution, mais de configurations inversées, en nombre pair (voir diastéréoisomères de forme
méso).
Un composé peut être chiral sans contenir un centre chiral ou stéréocentre.
C'est le cas de molécules dissymétriques comme certains dérivés de l'allène qui peuvent être
représentés par deux plans perpendiculaires et dont la jonction a lieu au niveau du carbone central
hybridé sp.
Si l'un des carbones hybrides «sp2» a deux substituants identiques dans le plan P1, la molécule
possède un plan de symétrie qui est le plan P2 (figure 4.35). La molécule est alors achirale.
40
Un autre exemple de composés chiraux ne disposant pas de centre chiral concerne certains
dérivés du biphényle.
Le biphényle est formé par deux groupes phényles, de structures planes, retenus l'un à l'autre
par une simple liaison. Certains dérivés du biphényle peuvent être chiraux en l'absence de carbone
asymétrique s'ils sont substitués par quatre groupes assez volumineux en positions a par rapport à la
liaison centrale (positions ortho). Dans ce cas, la libre rotation des deux cycles autour de cette liaison
est contrariée par une gêne stérique et les deux plans contenant les cycles forment entre eux un angle
qui peut atteindre 90°. Dans ces conditions, si deux substituants ortho du cycle B (ou A) sont
identiques, le plan du cycle A (ou B) joue le rôle de plan de symétrie pour la molécule et la molécule
est achirale. Par contre, si ces deux substituants sont différents, il n'existe plus de plan de symétrie et
la molécule est chirale.
41
Fiche de travaux dirigés No 2
Exercice 1 : La chiralité d’une molécule est-elle toujours liée à la présence dans cette molécule d’un
ou plusieurs atomes de carbone asymétrique ? Justifier la réponse.
Exercice 2 : Les molécules qui ont au moins deux atomes de carbone asymétrique sont-elles toujours
chirales ? Justifier la réponse.
42
CHAPITRE 4 : EFFETS ELECTRONIQUES
En chimie organique, la nature de la réaction qui se produit sur un site réactionnel dépend de la
nature des substituants (qui en déterminent la réactivité) fixés sur ce site. Lorsque l’on considère la
liaison C–G (G atome différent de l’hydrogène ou groupe d’atomes), la réactivité de l’atome de
carbone dépend des effets électroniques (disponibilité des électrons sur le site de réaction) et des
effets stériques (accessibilité du site de réaction) des substituants portés par l’atome de carbone. Ces
différents effets permettent de prévoir ou d’expliquer la rupture des liaisons dans un composé ainsi
que la formation de nouvelles liaisons. Il existe deux types d’effets électroniques : les effets inductifs
(liés à la polarisation d'une liaison σ) et les effets mésomères (dus à la délocalisation des électrons π).
Les deux effets peuvent exister ensemble dans une même molécule. Ces effets peuvent être cumulatifs
(de même signe) ou contraires (de signes opposés). Lorsque sur un site réactionnel les deux effets
coexistent et sont opposés, c’est l’effet mésomère qui prédomine.
Rappel : Dans le tableau périodique des éléments, l’électronégativité augmente de la gauche vers la
droite sur une même période, et du bas vers le haut sur une même colonne (voir tableau ci-dessous) :
43
Le moment dipolaire est orienté de la charge négative vers la charge positive.
Il est fonction de la charge δe et de la distance d entre le centre des charges
positives et le centre des charges négatives :
μ = δe.d, avec μ en Debye, d en Angstrom (Å), e en Coulomb (C) et δ est sans
unité.
La conversion en unité S.I. (Système International), en Coulomb.mètre, est donnée par la relation:
1 Debye = 3,33.10-30 C.m
Exemple : le moment dipolaire mesuré de la molécule HCl est μ = 1,07 D. La longueur de la liaison
vaut 0,136 Å et la charge partielle calculée vaut alors 0,16.
Remarque : Toute molécule disposant d’un centre de symétrie, a un moment dipolaire nul.
2. EFFET INDUCTIF
2.1. Définition et classification
La polarisation de la liaison induit un déplacement d'électrons le long de la liaison σ: c'est l'effet
inductif. En d’autres termes, l’effet inductif est la transmission par des groupements d’atomes, de la
polarité d’une liaison σ. Cette transmission est gouvernée par l’électronégativité des atomes.
δ+
Y →– Xδ-
Le centre de densité électronique est déplacé du milieu de la liaison vers l’atome le plus
électronégatif (Y). δ- représente une charge partielle négative et δ+ représente une charge partielle
positive.
On classe les atomes ou les groupements d'atomes qui provoquent ce phénomène de polarisation
à distance en deux catégories :
➢ Les groupements à effet inductif donneur (+I).
➢ Les groupements à effet inductif attracteur (-I).
44
Remarque :
L’effet attracteur de A ou donneur de D décroît rapidement lorsque la distance augmente. Il devient
pratiquement nul au-delà de 3 à 4 liaisons.
Inversement, la présence d'un groupement attracteur (effet -I) va augmenter l'acidité car
l'oxygène avide d'électron (très électronégatif) va attirer d'autant plus fortement le doublet de la
liaison O-H. La polarisation de la liaison O-H augmentera; cette liaison sera donc d'autant plus facile
à casser et le composé sera donc plus acide.
Exemples :
O O O
H3C C H C Cl CH2 C
O H O H O H
pKa = 4,7 pKa = 3,8 pKa = 3,8
Effet +I du CH3 Pas d’effets +I ou –I Effet –I du chlore
Effet inductif donneur (+I) : R-COOH Effet inductif attracteur (-I) : Y-CH2-COOH
R- H- H3C- H3C-CH2-CH2- Y- H- Br- Cl- F- NO2-
pKa 3,75 4,76 4,82 pKa 4,76 2,90 2,87 2,59 1,68
Le groupement alkyle induit un effet (+I) qui diminue l’acidité. L’effet (-I) induit une augmentation
de l’acidité. L’effet (-I) augmente avec l’électronégativité de l’atome ou avec sa charge.
L’effet (-I) augmente avec le nombre d’atomes électronégatifs. L’effet inductif décroit rapidement
avec le nombre de liaisons C-C (effet nul au-delà de 3 à 4 liaisons).
45
En chimie organique, on rencontre souvent des molécules qui sont décrites correctement par
plusieurs structures de Lewis. Exemple : la molécule de NO2.
O O
N N
O O
Ces deux structures ne diffèrent que par la localisation des électrons π ou n (doublet libre). On
passe d’une formule à une autre par simple déplacement de ces électrons.
Les 2 représentations de Lewis sont équivalentes et sont appelées structures de résonance ou
formes mésomères.
La molécule réelle est appelée hybride de résonance : c’est une combinaison, une hybride de
toutes ces structures, c'est-à-dire que sa structure réelle est une moyenne de toutes ces formes limites.
Les formes mésomères sont imaginaires mais l'hybride de résonance est bien réel :
O O O 0 ,5
O O O 0 ,5
Hybride de résonance
Remarque : Pour un composé donné, plus le nombre de formules mésomères est élevé, plus grande
est sa stabilité.
La mésomérie permet de décrire la délocalisation des électrons π, des doublets d'électrons libres
n et des charges dans les molécules conjuguées.
Remarque : La conjugaison est l’alternance entre double et simple liaisons dans les molécules
insaturées.
➢ Électrons π et électrons n
46
➢ Électrons π et vacances électroniques
3.2.2. Tautomérie
Contrairement à la mésomérie, la tautomérie est un équilibre entre deux isomères ayant une
existence propre. Exemple : cas de la cétone et de l’énol.
L’équilibre tautomère peut être plus ou moins déplacé vers l’une des deux structures en fonction
de leur stabilité. Dans le cas de l’équilibre céto-énolique, l’espèce prépondérante est généralement la
cétone, la double liaison C=O étant plus forte que la double liaison C=C. Cependant dans certains
cas, la forme énol peut être favorisée:
47
3.2.3. Résonance et stabilisation
La résonance des électrons π dans les molécules insaturées, des systèmes conjugues (aussi bien
aliphatiques que cycliques) s'accompagne d'une stabilisation énergétique supérieure à celle des
systèmes non conjugués: les molécules représentées par plusieurs formes de résonance sont
généralement plus stables et donc moins réactives que les molécules non conjuguées. Cet abaissement
de l'énergie, appelé énergie de conjugaison ou énergie de résonance, est illustré dans l’exemple ci-
dessous. L’énergie de résonance du benzène peut être déterminée à partir de la mesure de la chaleur
d’hydrogénation de ce dernier.
Le benzène est donc bien plus stable que l’hypothétique cyclohexa-1,3,5-triène comportant des
liaisons simples et doubles en alternance, alors que ces deux espèces conjuguées comportent le même
nombre d'instaurations. Cette stabilisation particulière est caractéristique d'un système aromatique (le
terme aromatique utilisé à l’origine pour décrire des molécules odorantes sert à présent à décrire ce
type de composés).
3.2.4. Aromaticité
D’après la règle de Hückel, une molécule est aromatique si elle :
➢ est monocyclique.
➢ est plane.
➢ est entièrement conjuguée.
➢ possède (4n+2) électrons π délocalisables (n entier : 0,1,2,3…).
48
Les molécules cycliques planes possédant (4n+2) électrons π ou n sont aromatiques. Ces
molécules possèdent une grande stabilité en raison de la délocalisation des électrons π. Ces molécules
sont donc peu réactives.
L’aromaticité est un concept applicable à d’autres molécules cycliques ne possédant pas
obligatoirement un cycle benzénique.
S N O
N
H
Pyridine (n = 1) Thiophène (n = 1) Pyrrole (n = 1) Furanne (n = 1)
le doublet libre de l'un des doublets le doublet libre de l'un des doublets
l'azote ne participe libre du soufre l'azote participe à la libres de l'oxygène
pas à la conjugaison participe à la conjugaison participe à la
conjugaison conjugaison
4. EFFET MÉSOMÈRE
4.1. Définition et classification
Le déplacement des doublets d’électrons de liaison π ou des doublets non liants (n) crée au sein
de la molécule des sites riches ou pauvres en électrons : c’est l’effet mésomère.
L’effet mésomère concerne les électrons π, les doublets d'électrons libres et les charges. La
transmission de l’effet mésomère est assurée par la conjugaison.
Remarque : Pour une molécule de départ, qui est neutre, toutes les formes mésomères doivent être
globalement neutre (autant de charges (+) que de charges (-)).
[ O O O
]
49
Contrairement à l’effet inductif, l’effet mésomère se propage à longue distance dans une chaine
affectée par la délocalisation des électrons, les électrons π étant plus mobiles que les électrons σ.
L’effet mésomère est d’autant plus important que la molécule est conjuguée.
On note deux types d'effets mésomères. Les effets donneurs d'électrons (+M) et les effets
attracteurs d'électrons (-M).
C H2 C H2 C H2 C H2 C H2
Ainsi, si l'on place un groupement électroattracteur sur le phényle, la liaison O-H deviendra
plus pauvre en électrons, donc plus facile à rompre et la valeur de pKa diminuera (acidité plus forte).
A l’opposé, un groupement électrodonneur sur le phényle va augmenter la valeur du pKa (donc
diminuer l’acidité du phénol).
50
+
R NH2 OMe CH3 H COCH3 CN NO2 NH(CH3)3
pKa 11,28 10,86 10,25 9,89 8,79 8,56 8,24 8,08
+M +M +I -M -M -M -I
C N O X
O
N C N C O C N C C
O
➢ Effet mésomère
➢ Effet inductif
51
Fiche de travaux diriges No 3
52
16. On désire fixer l’ion H3C–CO+ sur le nitrobenzène (C6H5–NO2) Sur quels atomes de carbone du
nitrobenzène se fixera-t-il de préférence ? A. 2, 3 ou 4 du nitrobenzène B. 2, 4 ou 5 du nitrobenzène
C. 2, 5 ou 6 du nitrobenzène D. 2, 4 ou 6 du nitrobenzène E. Aucune réponse juste
17. What are the absolute configuration of asymmetric carbon atoms of the H 3C C2H5
molecule with the opposite molecule? C C
A. (2S, 3R) B. (2R, 3S) C. (2S, 3S) D. (2R, 3R) E. None of the previous HO H
H OH
18. What is the number of stereoisomers of configuration of 3-chlorohexane-2,4-diol?
A. 23 = 8 B. 23 – 1 = 7 C. 22 = 4 D. 22 – 1 = 3 E. None of the previous
19. On désire fixer l’ion bromure (Br -) sur le nitrobenzène (C6H5–NO2). Sur quels atomes de carbone
du nitrobenzène se fixera-t-il de préférence ? A. 2, 3 ou 4 du nitrobenzène B. 3 ou 5 du nitrobenzène
C. 2, 5 ou 6 du nitrobenzène D. 2, 4 ou 6 du nitrobenzène E. Aucune réponse juste
20. Les molécules conjuguées (qui ont plusieurs formes mésomères ou de résonance) : A. sont
généralement plus réactives que les molécules non conjuguées B. sont généralement moins réactives
que les molécules non conjuguées C. ont la même réactivité que les molécules non conjuguées D.
la réactivité d’une molécule n’est pas liée à ses formes mésomères E. Aucune réponse juste
a b c d
A H3C–COOH H–COOH H5C2–COOH Cl–COOH
B H3C–COO– H–COO– H5C2–COO– Cl–COO–
C H3C–COOH FH2C–COOH ClH2C–COOH BrH2C–COOH
D H3C–H2C–H2C– ClH2C–H2C–H2C– H3C–H2C–ClHC– H3C–ClHC–H2C–
COOH COOH COOH COOH
E FH2C–COOH H3C–COOH F3C–COOH F2HC–COOH
21. What is the increasing order of acidity of compounds of the line A above?
A. a – b – c – d B. b – a – c – d C. c – a – b – d D. b – a – c – d E. d – c – b – a
22. What is the decreasing order of basicity of compounds of the line B above?
A. a – b – c – d B. b – a – c – d C. c – a – d – b D. c – a – b – d E. d – c – b – a
23. What is the increasing order of acidity of compounds of the line C above?
A. a – b – c – d B. a – d – c – b C. a – c – b – d D. d – b – c – a E. d – c – b – a
24. What is the increasing order of acidity of compounds of the line D above?
A. a – b – d – c B. a – b – c – d C. c – a – b – d D. c – a – d – b E. d – c – b – a
25. What is the increasing order of basicity of the conjugated bases of compounds of the line E above?
A. a – b – c – d B. a – c – b – d C. c – d – a – b D. c – d – b – a E. d – c – b – a
26. On fait réagir une mole de HCl sur une mole de 2,3,4,5-tétraméthylhexa-2,4-diène. Quels sont
parmi les molécules suivantes celle qui pourrait être le produit de réaction ? A. 3-chloro-2,3,4,5-
tétraméthylhex-4-ène B. 4-chloro-2,3,4,5-tétraméthylhex-4-ène C. 2-chloro-2,3,4,5-
tétraméthylhex-3-ène D. 2-chloro-2,3,4,5-tétraméthylhex-2-ène E. Aucune réponse juste
27. Quels sont les électrons mis en jeu dans la délocalisation
représentée par la figure X ci-contre ? A. π et π B. σ et π C. σ et C C A C C A
σ D. n et σ E. n et π
28. Quelles sont les entités chimiques mises en jeu dans la X
délocalisation représentée par la figure Y ci-contre ?
A. électrons π et vacance électronique B. électrons σ et vacance C C A C C A
électronique C. électrons n et et vacance électronique D.
électrons σ et électrons n E. Aucune réponse juste
53
Y
29. Les molécules conjuguées (qui ont plusieurs formes mésomères ou de résonance): A. sont
généralement plus stables que les molécules non conjuguées B. sont généralement moins stables que
les molécules non conjuguées C. ont la même stabilité que les molécules non conjuguées D. la
stabilité d’une molécule n’est pas liée à ses formes mésomères E. Aucune réponse juste
30. On désire fixer l’ion H3C–CO+ sur le l’aniline (C6H5–NH2). Cet ion se fixera de préférence sur
les atomes de carbone : A. 2, 3 ou 4 de l’aniline B. 2, 4 ou 5 de l’aniline C. 2, 5 ou 6 de l’aniline
D. 2, 4 ou 6 de l’aniline E. Aucune réponse juste.
Annexe
1. Gedeon, A., Kozak A. Liaisons Chimiques In Chimie Générale, (2007).
2. Milcent, R. Chimie Organique : Stéréochimie, entités réactives et réactions. EDP Sciences.
17, avenue du Hoggar, (2007).
3. Carley, A.F., Sundberg, J.R. Advanced organic chemistry, Part A: Structure and mechanisms,
fifth edition, Spinger, (2007).
54
CHAPITRE 5 : REACTIVITE EN CHIMIE ORGANIQUE
1. GENERALITES
Une réaction est en général décrite par une équation chimique
où les réactifs (A, B) sont situés à gauche et les produits (C, D),
à droite d’une flèche sur laquelle sont indiquées les conditions
expérimentales.
Exemple :
• homolytique c'est-à-dire que chaque atome récupère un électron de la liaison qui se rompt et
il se forme des radicaux libres
• ou hétérolytique c'est-à-dire que les deux électrons de la liaison qui se rompt sont récupérés
par un seul des deux atomes et on obtient des ions
2. INTERMEDIAIRES REACTIONNELS
On distingue deux types de réactions en Chimie : les réactions simples qui se produisent en
une seule étape et les réactions complexes qui ont lieu en deux ou plusieurs étapes. Le mécanisme
réactionnel d’une réaction complexe met en jeu les réactifs et les produits mais également d’autres
espèces chimiques très réactives et à durée de vie réduite appelées intermédiaires réactionnels ou
centres réactifs. Ce sont des espèces qui n’apparaissent pas dans l’équation bilan de la réaction. En
effet, ils se forment de façon transitoire au cours d’un acte élémentaire à la suite d’une rupture de
liaison, puis se détruisent rapidement au cours de l’acte suivant. Ils peuvent être des atomes, des ions
ou des radicaux. Les intermédiaires réactionnels carbonés rencontrées en Chimie Organique sont : les
carbocations, les carbanions, les radicaux libres et le carbènes. Ces espèces dans lesquelles le carbone
55
a une valence de deux ou trois, ont généralement une très courte durée de vie et sont facilement
convertis en molécules plus stables.
2.1. Carbocations
Ce sont des ions dans lesquels le carbone trivalent porte une charge positive du fait de la perte
d’un de ses électrons de valence. Les carbocations résultent d'une rupture hétérolytique entre un
carbone et un atome plus électronégatif. Les carbocations ne vérifient pas la règle de l’octet ; ils sont
donc peu stables et très réactifs.
Le carbone déficitaire en électrons (chargé positivement) du carbocation est hybridé sp2 et les trois
groupements autour de lui sont répartis à 120o les uns des autres dans le même plan. Il possède une
orbitale p vide et perpendiculaire au plan décrit par les trois orbitales sp2.
2.2. Carbanions
Ce sont des intermédiaires réactionnels dans lesquels un carbone reçoit un électron
supplémentaire sur sa couche de valence et se charge négativement. Ils résultent d'une rupture
hétérolytique entre un carbone et un atome moins électronégatif. L’atome de carbone trivalent négatif
possède un octet complet et est hybridé sp3. Les carbanions ont une géométrie pyramidale à base
triangulaire. Le doublet non libre occupant un sommet du tétraèdre.
Les carbanions sont des espèces hautement réactives malgré le fait que le carbone possède un
octet. En effet, le carbone est un atome faiblement électronégatif, à l’état de carbanion, il voudra céder
cette paire d’électrons à un atome ayant un octet incomplet ou à un ion chargé positivement pour
former une liaison. Les carbanions sont donc des entités nucléophiles ou des bases de Lewis.
56
Les radicaux libres sont très réactifs (plus que les carbocations et les carbanions) et interviennent
dans les mécanismes radicalaires où ils se transforment en créant un autre radical ou une molécule
neutre.
2.4. Carbènes
Ce sont des espèces neutres hautement réactives dans lesquelles un atome de carbone est divalent
avec six électrons sur sa couche de valence. Les deux électrons non-liants du centre carbénique
peuvent être appariés ou non en fonction de la manière dont ils sont générés.
• Si les électrons sont de spins opposés (appariés) le carbène est dit singulet. Il sera hybridé sp2
avec une géométrie coudée.
• Si en revanche leurs spins sont identiques (non appariés) on a un carbène triplet. Les
carbènes triplets sont paramagnétiques et peuvent être hydridés sp2 (géométrie coudée) ou sp
(géométrie linéaire).
Après avoir été observés comme intermédiaires réactionnels, les carbènes organiques ont été
isolés sous forme d'espèces stables, piégés dans des matrices à basse température. Leur stabilité
dépend de la nature électronique et de la géométrie des substituants portés par le carbone carbénique.
Les carbènes singulet présentent un caractère ambiphile (peuvent réagir comme électrophile ou
nucléophile) car ils ont une orbitale remplie et une vide, tandis que les carbènes triplets se comportent
souvent comme des biradicaux.
57
Stabilisation du carbocation par
effet inductif donneur des
groupes alkyles.
La stabilité d’un carbanion est également liée à l’hybridation du carbone portant la charge. En
effet, un carbone hybridé sp est plus électronégatif qu’un carbone sp2 ou sp3, il s’accommodera donc
mieux de la présence d’un doublet libre par rapport à un carbone sp2 ou sp3. Les carbanions sp sont
donc plus stables que les carbanions sp2 analogues, ainsi de suite. On a donc l’ordre de stabilité
suivant en fonction de l’hybridation du carbone :
58
La présence d’un noyau aromatique en position conjuguée est un critère de stabilisation des
trois intermédiaires que sont le carbocation, le carbanion et le radical libre. En effet, le noyau
aromatique qui leurs imposent une hybridation sp2 (planéité) permet une grande délocalisation de la
charge.
3. PROFIL ENERGETIQUE
D’un point de vue microscopique, les atomes exercent entre eux des interactions électrostatiques
attractives et répulsives ; L’état énergétique du système peut être caractérisé par une énergie
potentielle électrostatique. Ainsi, une réaction chimique peut être traduite par l’évolution de son
énergie au cours de la réaction. On appelle profil énergétique ou profil réactionnel d’une
transformation chimique, une représentation schématique de l’évolution de l’énergie potentielle
d’un système au cours de son avancement de l’état initial jusqu’à l’état final, dans laquelle l’on note
en ordonnée, l'énergie potentielle du système en réaction et en abscisse, une variable liée à la
progression du déroulement de la réaction (Ex : temps).
59
Pour passer de l'état initial à l'état final, le système doit franchir une « barrière d'énergie » ;
Ce supplément d'énergie que le système doit acquérir, en plus de son énergie initiale correspond à
l'énergie d'activation de la réaction, qui ne peut provenir que de la transformation de tout ou une
partie de l’énergie cinétique possédée par les molécules au moment de la collision.
L’Energie d’activation symbolisé par Ea est donc l’énergie minimale que les molécules entrant en
collision doivent posséder pour rendre les collisions efficaces afin que les réactifs se transforment en
produits. Dans un profil réactionnel, elle représente la différence d’énergie entre le col et l’état initial.
Plus l’énergie d’activation est élevée plus la réaction est difficile et s’effectue lentement.
Inversement, une énergie d’activation faible correspond à une réaction rapide.
La quantité ΔH est l’énergie échangée avec l’extérieur au cours de la réaction. Elle représente la
variation globale de l’énergie potentielle et traduit la différence de stabilité entre les réactifs (état
initial) et les produits (état final).
La conservation de l’énergie est un des principes fondamentaux de la physique, donc :
si l’énergie potentielle initiale des réactifs est supérieure à l’énergie potentielle finale des produits,
l’excédent de l’énergie est transformé en chaleur ; la réaction libère de la chaleur, elle est dite
exothermique
Ep(réactifs) > Ep(produits) càd ΔH < 0 : réaction est exothermique ;
Inversement, si l’énergie potentielle initiale des réactifs est inférieure à l’énergie potentielle finale
des produits, de l’énergie est prise dans le milieu ambiant : la réaction consomme de l’énergie, elle
est dite endothermique
Ep(réactifs) < Ep(produits) càd ΔH ˃ 0 : réaction est endothermique
La courbe traduisant le profil énergétique réactionnel d’une telle réaction est donné par la figure 2 ci-
dessous.
60
Pour une réaction en 2 étapes, Le creux ou minimum d'énergie entre les deux maxima
(deux états de transition) correspond à l’intermédiaire réactionnel I qui peut être stable ou instable.
Lorsqu’un mécanisme réactionnel possède plusieurs étapes, l’étape cinétiquement déterminante est
celle qui demande l’énergie d’activation la plus importante. La réaction globale est donc
conditionnée par l’étape limitante.
On peut agir sur la vitesse des réactions par une élévation de température ou par action d’un
catalyseur.
Une élévation de température apporte de l’énergie afin d’aider à franchir l’énergie d’activation. Le
catalyseur lui n’apporte pas d’énergie mais il permet d’abaisser l’énergie de l’état de transition sans
affecter le profil général de la réaction ou modifier le chemin réactionnel, pour en proposer un qui
généralement impliquera plusieurs étapes mais sera plus rapide
Figure 3: Diagramme énergétique d’une réaction catalysée (A) et de la même réaction catalysée (B,
C)
61
CHAPITRE 6 : SPECTROSCOPIE
La spectroscopie est une technique d'analyse de la matière basée sur l'étude des interactions
de la matière avec des radiations électromagnétiques.
Une radiation électromagnétique est d’une onde qui se propage dans l’espace à la vitesse c =
3.10 m. s-1 et qui est caractérisée par sa fréquence ν. On définit la longueur d’onde λ par la relation :
8
𝐶
𝜆= avec λ : longueur d’onde en m. C : vitesse de la lumière en m.s-1, 𝛎 : fréquence en Hz.
ν
L’énergie est liée à la longueur d’onde par la relation E = ℎν = hc/𝛌, avec h la constante de Planck (h
= 6,63.10-34 J.s).
Selon les énergies des radiations mises en jeu, la spectroscopie fournie des informations concernant
✓ les électrons formant les liaisons chimiques (spectroscopie U.V.- visible)
✓ les atomes impliqués dans les liaisons (spectroscopie infrarouge)
✓ les noyaux atomiques (spectroscopie de résonance magnétique nucléaire)
Ces informations permettent de déterminer les types de liaisons chimiques impliquées dans les
molécules, les groupes caractéristiques présents et leur environnement chimique.
1. SPECTROMÈTRE
Le spectromètre (ou spectrophotomètre) est un appareil qui enregistre l’absorption d’une
radiation. L’appareil est conçu de façon qu’une radiation de longueur d’onde bien déterminée traverse
62
l’échantillon étudié. La fréquence de ce faisceau incident est modifiée progressivement et l’intensité
de la lumière transmise est mesurée, par rapport à un faisceau de référence, par un détecteur.
En l’absence d’absorption le spectre se présente sous forme d’une ligne droite appelée ligne de base.
A chaque fois que l’échantillon absorbe la lumière incidente, il apparaît un « pic ».
- L’absorbance (A), également appelée densité optique (DO), qui est la quantité de lumière
absorbée par une solution.
A = Log10 (I0/I).
Pour des solutions diluées (C < 10−2 mol · L−1) l’absorbance est reliée à la concentration
de l’échantillon par la loi de Lambert Beer
A = ε. L. C avec A = absorbance (grandeur sans dimension)
L = épaisseur de la solution traversée (largeur de la cuve) en cm et
C = concentration molaire de l’espèce chimique en mol. L-1
ε = coefficient d’extinction molaire (ou d'absorption molaire) en L .cm-1.mol-1; ce
coefficient dépend, pour une substance donnée, du solvant, de la température T et de la
longueur d’onde λ et il s'exprime
63
Les groupements chromophores sont les groupements fonctionnels des composés
organiques (cétones, alcènes, amines…etc.) responsables de l’absorption en UV-Visible.
On appelle :
-Effet bathochrome une augmentation de λmax
-Effet hypsochrome une diminution de λmax
-Effet hyperchrome une augmentation de l’absorbance.
-Effet hypochrome une diminution de l’absorbance
Ainsi, un spectre d’absorption UV – visible est le graphe donnant l’absorbance A d’une
substance en fonction de la longueur d’onde 𝛌 du rayonnement qui a traversé la substance. Le
spectre UV - visible d'une espèce en solution est composé de bandes assez larges et peu nombreuses.
Il est caractérisé par une longueur d'onde notée 𝛌max correspondant à l'absorbance maximale notée
Amax
La spectroscopie UV – visible est une technique d’analyse quantitative : elle permet en effet
de déterminer la quantité d’une espèce absorbante et renseigne sur la présence de liaisons
multiples Exemples :
64
3. SPECTROSCOPIE INFRAROUGE (IR)
Les énergies mises en jeu en spectroscopie IR sont plus faibles qu'en spectroscopie U.V. - visible.
L’absorption d’une radiation infrarouge provoque des vibrations au sein des molécules. Ces
vibrations de liaison peuvent être de deux natures différentes :
-Vibration d’élongation ou de valence : variation de longueur de liaison entre deux atomes
- Vibration de déformation : variation d’un angle entre deux liaisons
Le spectre IR est un graphe qui nous donne la transmittance T en fonction du nombre d’onde
σ en (cm-1) avec σ = 1/ λ. Un « creux » de transmittance étant ainsi équivalent à un « pic »
d'absorbance.
La spectroscopie IR est particulièrement utile pour déterminer les types de liaisons (groupements
fonctionnels) présents dans une molécule. Les bandes spécifiques à un groupement fonctionnels se
manifestent dans le même intervalle de fréquence peu importe la structure moléculaire.
Puisque toutes les liaisons chimiques des différentes espèces en jeu sont susceptibles d’absorber les
rayonnements IR, le spectre présente un profil complexe.
Mais il possède deux zones principales :
✓ Une première zone correspondant aux nombres d’onde σ compris entre 4000 cm-1 et 1400
cm-1 environ : elle rassemble des bandes d’absorption caractéristiques de certaines liaisons
chimiques.
Chaque bande est caractérisée par :
• Sa position dans le spectre, c’est-à-dire par la valeur du nombre d’onde du minimum
de transmittance (deuxième colonne).
• Sa largeur (large ou fine : 3ème colonne)
• Son intensité (faible, moyenne ou forte : 3ème colonne) correspond à la valeur
minimale de la transmittance.
Chaque bande est caractérisée par :
✓ Une deuxième zone correspondant aux nombres d’onde compris entre 1400 cm-1 et 500
cm-1 environ : cette partie, plus complexe, est propre à une substance donnée, et porte alors
le nom de « empreinte digitale » de la molécule. Elle permet d'identifier une molécule en
comparant son spectre IR à ceux enregistrés dans une banque de données.
65
Gamme de Forme de la bande
Liaison nombre d’onde (cm-1)
O – H alcool libre 3650 – 3590 Moyenne et fine
O – H alcool lié 3600 – 3200 Intense / moyenne et large
N – H amine 3600 – 3200 Moyenne
N – H amide 3500 – 3100 Intense
C – H alcène et aromatique 3100 – 3030 Moyenne
C – H alcane 2970 – 2850 Moyenne
C – H aldéhyde 2900 – 2700 Moyenne
O – H acide carboxylique 3200 – 2500 Intense et large
C = O ester 1750 – 1735 Intense
C = O aldéhyde et cétone 1740 – 1700 Intense
C = O acide carboxylique 1725 – 1700 Intense
C = O amide 1700 – 1650 Intense
C = C alcène 1690 – 1620 Moyenne
C = C aromatique 1600 – 1450 Moyenne
N – H amine ou amide 1640 – 1560 Moyenne
C–O–C 1300 – 1050 Intense
66
Spectres Infrarouges
67
Principe de la spectroscopie RMN
Comme toute spectroscopie, la RMN repose sur des transitions entre des niveaux d’énergie
différents. L’irradiation de l’échantillon, avec une source présentant exactement la fréquence
adéquate pour combler la différence d’énergie entre les états α et β, provoque la résonance
(absorption d’énergie lorsqu’un proton α bascule vers l’état de spin β). La différence d’énergie
ΔE entre les états α et β, est directement proportionnelle à B0. Plus le champ B0 est fort, plus ΔE
augmente => plus la fréquence ν est grande
Le but de la spectroscopie RMN 1H est de déterminer le type d'atome d'hydrogène présent dans
la molécule.
Déplacement chimique
Les spectres ne sont pas gradués en fonction de la fréquence de résonance car la
fréquence de résonance de chaque proton dépend du champ magnétique appliqué qui dépend
de l'appareil utilisé.
Pour avoir des spectres universels, il faut une grandeur qui ne dépend pas du champ
magnétique. Cette grandeur est le déplacement chimique.
L’utilisation de cette grandeur physique nécessite l’intervention d’une molécule de référence au
blindage très fort, donc au décalage de la fréquence de résonance et au déplacement chimique nuls :
le TétraMéthylSilane (TMS) de formule Si(CH3)4. Le zéro du spectre est donc indiqué par le pic des
protons du TMS.
𝜈𝑖− 𝜈𝑟𝑒𝑓
Le déplacement chimique δi est défini par 𝛿𝑖 = 106 ×
𝜈𝑜
Où 𝛎i est la fréquence de résonance du proton considéré dans la molécule (en Hz)
𝛎réf fréquence de résonance du proton dans la molécule de référence TMS
𝛎0 est la fréquence de résonance du proton isolé (en Hz)
Spectre RMN
Un spectre d’absorption RMN est le nom du graphe donnant l’intensité du signal reçu par le
spectrophotomètre RMN (en unité arbitraire) en fonction du déplacement chimique δi, l’origine
étant à droite du graphe et les valeurs croissantes (positives) orientées vers la gauche.
Le spectre RMN est constitué d'un ensemble de signaux, amas de pics fins. Chaque signal
correspond à un atome ou un groupe d'atomes d'hydrogène. L'environnement de l'atome ou du
groupe d'atomes d'hydrogène influe sur :
✓ la position du signal, repérée en abscisse par le déplacement chimique δi
✓ sa multiplicité correspondant au nombre de pics composant le signal
✓ son aire
Lien entre déplacement chimique (Abscisse) et structure de la molécule
Lorsqu’un proton est proche d’un atome très électronégatif, les électrons environnants sont
plus proches de cet atome que de l’hydrogène : l’effet d’écran est amoindri, le champ
magnétique ressenti par le proton plus élevé, la fréquence de résonance du proton plus grande
et le déplacement chimique plus important.
La valeur du déplacement chimique permet donc de déterminer l’environnement proche du proton
en résonance.
Multiplicité des signaux
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➢ Protons Equivalents
Les protons sont dits équivalents lorsqu’ils ont le même environnement chimique. Ils ne donneront
qu'un seul signal sur le spectre RMN-1H.
NOTION DE COUPLAGE
A cause de l’influence que les protons voisins ont les uns sur les autres, il existe un couplage entre
les atomes d'hydrogène porté par des atomes de carbone voisin
0 1 2 3 4 5 +
Signal
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Intensité des Allure du massif
pics
Exemples :
La distance entre les pics d’un signal s’appelle le couplage et est notée J. On peut calculer la
valeur du couplage entre les deux pics, lue en ppm. Elle s’exprime en hertz puisqu’elle correspond
à une différence de fréquence. D’une manière générale, les valeurs des constantes de couplages
sont de l’ordre de 1 à 15 Hz entre deux protons.
Remarque :
✓ Le couplage entre des atomes d'hydrogène équivalent n'est jamais observé
70
✓ Les protons des groupes hydroxyle OH, carboxyle COOH, amine NH2 ou NH ne peuvent
se coupler avec d’autres protons ; ils ne donnent que des singulets
Exemple
Spectre RMN du 2,2-diméthylpropan-1-ol
Dans la molécule de 2,2-diméthylpropan-1-ol, aucun atome d'hydrogène n'est couplé car
✓ le couplage avec hydrogène de la fonction alcool n'est pas observé
✓ il n'y a pas deux carbones successifs portant des atomes
d'hydrogène.
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Observations :
❖ Le spectre comporte 3 signaux a, b, c: la molécule possède donc 3 groupes de protons
équivalents. Ha, Hb, Hc
❖ La courbe d’intégration indique que ces trois groupes contiennent :
• 2 protons équivalents pour a,
• 1 proton pour b,
• 3 protons équivalents pour c.
❖ le quadruplet (a) indique que les 2 protons équivalents ont 3 protons comme voisins,
le singulet (b) indique que le proton b seul, n’a pas de protons voisins,
le triplet (c) indique que les 3 protons équivalents ont 2 protons comme voisins,
• - le quadruplet est très déplacé : les deux protons qui résonnent sont seuls et associés à
un atome très électronégatif (l’oxygène de la molécule).
- le singulet est légèrement moins déplacé : ce groupe de protons qui résonnent est
proche de l’atome d’oxygène,
- le triplet est peu déplacé : ces protons qui résonnent sont éloignés de l’atome
d’oxygène
5. SPECTROMETRIE DE MASSE
Elle permet de mesurer la masse moléculaire d’une molécule et fournit quelques fois des informations
sur les fragments qui constituent cette molécule.
Principe :
La spectrométrie de masse consiste à :
-ioniser et fragmenter une molécule neutre en ions le plus généralement positifs
-Accélérer les ions formés
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-Analyser ces ions en fonction de leur rapport masse / charge
Structure d’un spectromètre de masse
Un spectromètre de masse se décompose en 3 parties :
• La chambre d'ionisation qui permet de produire des ions en phase gazeuse.
• L'analyseur qui permet de séparer les différents composés en fonction du rapport m/z.
• Le détecteur qui permet de convertir le courant ionique en courant électrique mesurable.
Les « ionisations dures » génèrent des ions moléculaires à nombre impair d’électrons, qui se
fragmentent parfois totalement avant d’avoir eu le temps de sortir de la source (ions métastables). Ex.
IE
• Les « ionisations douces » génèrent des ions moléculaires à nombre pair d’électrons,
qui sont relativement stables et qui ont des durées de vie suffisantes pour traverser
l’analyseur, arriver jusqu’au détecteur, et donc être mesurés. Ex : IC, ESI, FAB,
MALDI, APCI
73
Exercice 1
1) Associer les différents profils réactionnels des schémas ci-dessus avec le type de réactions
(exothermique, endothermique ou athermique), justifier la réponse.
2) Sur le schéma 3, quelle réaction est la plus facile à réaliser (justifier la réponse) ?
Exercice 2
74
Exercice 4
On se propose d'étudier la structure et les fonctions organiques des molécules de formule brute C2H6O
et C2H4O par spectroscopie
Spectre IR1
Spectre IR2
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1) Sur le spectre IR, que représente-on en abscisse (unité)? et en ordonnée ?
2) Que signifie une transmittance de 0 % ? de 100% ?
3) A l’aide du Document (i) reproduit ci-dessus, retrouver et nommer les groupements
fonctionnels correspondant aux principales bandes d’absorptions dans les spectres IR1 et IR2
4) Donnez les formules semi-développées correspondant aux formules brutes C2H6O et C2H4O
des molécules associées à chaque spectre IR.
5) Lequel de ces composés donnera en RMN le spectre (ii). Justifier votre réponse.
Exercice 5 : QCM
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4) Quelle est l’affirmation exacte ?
a) Le spectre d’absorption est un graphe de l’absorbance en fonction de la concentration
b) La couleur perçue est la couleur correspondante au minimum d’absorption
c) Le spectre d’absorption est un graphe de l’absorbance en fonction de la longueur d’onde
d) La couleur perçue est la couleur correspondante au maximum d’absorption
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a) 6,4. 10-19 J b) 3,2. 106 J c) 6,4. 10-22 J d) 3,2. 10-27 J
11) Identifier à quelles classes appartiennent les deux spectres IR ci-dessous
a) 3 et 2 b) 3 et 4 c) 4 et 4 d) 4 et 2
18) Dans un spectre RMN, un signal peut être repéré par :
a) son nombre d’onde b) sa longueur d’onde
c) son déplacement chimique d) Aucune bonne réponse
19) Lequel des trois spectres RMN - 1Hest celui de la butanone ?
80