Cours Algebre 2 App Lineaires
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∀x , y ∈ E , ∀λ ∈ K, f (x + y ) = f (x ) + f (y ) et f (λ · x ) = λ · f (x ),
∀x , y ∈ E , ∀λ ∈ K, f (λx + y ) = λf (x ) + f (y )
Remarque
1 C’est-à-dire que f respecte les opérations disponibles sur E et F .
2 Une application linéaire transforme un segment de droite en un segment de droite,
puisque
f (tx + (1 − t)y ) = tf (x ) + (1 − t)f (y ).
Cours d’Algèbre II : 1API (ENSAMR) Applications linéaires 3 / 27
I. Généralités
Exemples :
Les applications suivantes sont linéaires de E dans F :
1
IdE : E −→ E
x 7−→ x
2
f1 : R2 −→ R
(x , y ) 7−→ x − y
3
f2 : R3 −→ R3
(x , y , z) 7−→ (−x + y , x − 5z, y )
4
f3 : Kn [X ] −→ K
P 7−→ 2P ′ (0)
= (−λx − x ′ + λy + y ′ , λx + x ′ − 5λz − 5z ′ , λy + y ′ )
= (−λx + λy , λx − 5λz, λy ) + (−x ′ + y ′ , x ′ − 5z ′ , y ′ )
= λ(−x + y , x − 5z, y ) + (−x ′ + y ′ , x ′ − 5z ′ , y ′ )
= λf2 (x , y , z) + f2 (x ′ , y ′ , z ′ ).
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I. Généralités
Exercice :
f : R −→ R
1 La translation .
x 7−→ x + 1
D : C 1 (R, R) −→ C 0 (R, R)
2 .
f (x ) 7−→ f ′ (x )
I : C 0 (R, R) −→ RC 1 (R, R)
3 .
f (x ) 7−→ 0x f (t)dt
u : C 0 (R, R) −→ C 1 (R, R)
4 .
f (x ) 7−→ f (x 2 )
v : C 0 (R, R) −→ C 1 (R, R)
5 .
f (x ) 7−→ (f (x ))2
Correction :
f : R −→ R
1 La translation n’est pas linéaire car f (0) ̸= 0.
x 7−→ x + 1
D : C 1 (R, R) −→ C 0 (R, R)
2 est une application linéaire.
f (x ) 7−→ f ′ (x )
I : C 0 (R, R) −→ RC 1 (R, R)
3 est une application linéaire.
f (x ) 7−→ 0x f (t)dt
u : C 0 (R, R) −→ C 1 (R, R)
4 n’est pas une application linéaire.
f (x ) 7−→ f (x 2 )
v : C 0 (R, R) −→ C 1 (R, R)
5 n’est pas une application linéaire. En effet,
f (x ) 7−→ (f (x ))2
v (2f ) = 4f 2 ̸= 2v (f ) en général.
Proposition
Soit f une application linéaire de E dans F .
1 f (0E ) = 0F ,
2 ∀x ∈ E , f (−x ) = −f (x )
Preuve : On a, ∀x ∈ E
1 f (0E ) = f (0E + 0E ) = f (0E ) + f (0E ) ⇒ f (0E ) = 0F .
2 f (0E ) = f (x − x ) = f (x ) + f (−x ) = 0F ⇒ f (−x ) = −f (x ).
Notation
On note L(E , F ) l’espace des applications linéaires de E dans F .
Proposition
L(E , F ) est un espace vectoriel.
→ Si f , g ∈ L(E , F ), alors λf + g ∈ L(E , F ) (exercice).
Définitions
1 Si f ∈ L(E , F ) est une bijection, on dit que c’est un isomorphisme de E dans F .
2 Si f ∈ L(E , E), on dit que f est un endomorphisme de E . L(E , E ) = End(E ).
3 Si f ∈ End(E ) est une bijection, on dit que c’est un automorphisme de E .
4 Si f ∈ L(E , K), on dit que c’est une formes linéaires. On note E ′ = L(E , K), E ′
est l’espace dual de E .
Définition
Deux espaces vectoriels liés par un isomorphisme sont dits isomorphes.
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II. Opérations générales sur les applications linéaires
f : Kn −→ E
(x1 , x2 , . . . , xn ) 7−→ x1 v1 + x2 v2 + . . . + xn vn
v = f (x1 , x2 , . . . , xn ) ⇔ v = x1 v1 + x2 v2 + . . . + xn vn
Propriété
1 f est injective si et seulement si F est libre.
2 f est surjective si et seulement si F est génératrice de E .
3 f est bijective si et seulement si F est une base de E , et l’application réciproque
f −1 (v ) = (x1 , x2 , . . . , xn ) = les coordonnées de v dans F.
On dit alors que E et Kn sont isomorphes.
Corollaire important
Un espace vectoriel E de dimension finie sur K est toujours isomorphe à Kn avec
n = dim E .
En particulier, les droites réelles sont toutes isomorphes à R, les plans réels sont
isomorphes à R2 , etc.
Attention
Cela ne signifie pas qu’il n’existe qu’une seule droite vectorielle, mais que toutes les
droites ≪ se ressemblent ≫ !
Proposition
Soit f ∈ L(E , F ) et (v1 , . . . , vn ) un système de vecteurs de E .
1 Si f est injective et le système (v1 , . . . , vn ) est libre dans E , alors le système
(f (v1 ), . . . , f (vn )) est libre dans F .
2 Si f est surjective et le système (v1 , . . . , vn ) est générateur de E , alors le système
(f (v1 ), . . . , f (vn )) est générateur dans F .
3 En particulier si f est bijective, l’image d’une base de E est une base de F .
Ces espaces sont fondamentaux dans l’étude des propriétés des applications linéaires.
Proposition
Soit f ∈ L(E , F ).
1 kerf est un sous espace vectoriel de E .
2 Imf est un sous espace vectoriel de F .
3 f est injective si et seulement si kerf = {0}.
4 f est surjective si et seulement si Imf = F .
Exercice
Soit le morphisme u : R3 → R2 définie par
u(x , y , z) = (x + y + z, 2x + y − z)
Déterminer ker(u).
Soit f : R2 → R3 l’application linéaire définie par
f (x , y ) = (x + y , x − y , x + y ).
f (x ) = x1 f (e1 ) + . . . + xn f (en )) = y
⇔ y ∈ Vect(f (e1 ), . . . , f (en )).
Démonstration :
D’après la proposition ci-dessus,
Exercice
Soit f l’application linéaire f : R3 → R3 définie par :
Théorème
Soit f ∈ L(E , F ), et B = (e1 , e2 , . . . , en ) une base de E . On note
f (B) = (f (e1 ), . . . , f (en )) l’image de la base B.
1 f injective ⇔ f (B) est libre.
2 f surjective ⇔ f (B) est génératrice de F .
3 f bijective ⇔ f (B) est une base de F .
Autrement dit, on a :
rg(f ) = dim E − dim(kerf ).
En particulier, f injective ⇒ rg(f ) = dim E ⩽ dim F ,
f surjective ⇒ rg(f ) = dim F = dim E − dim(kerf ) ⇒ dim F ⩽ dim E ,
f bijective ⇒ rg(f ) = dim E = dim F .
Exemple :
Dans Rn [X ], on considère l’application linéaire
f : Rn [X ] → Rn [X ]
, avec λ ̸= 0 fixé.
P 7→ λP + P ′
Problème : On veut montrer que f est un isomorphisme. En particulier, pour tout
Q ∈ Rn [x ] donné, l’équation différentielle λP + P ′ = Q admet une unique solution.
Correction
La dimension de l’espace de départ est égale à celle de l’espace d’arrivée. Il suffit donc
de vérifier que f est injective, c’est-à-dire que kerf = {0}.
1 Déterminer une base de ker u. u est-il injectif ? peut-il être surjectif ? Justifier ?
2 Déterminer une base de Im u. Quel est le rang de u ?
L
3 Montrer que E = ker u Im u.