Pathologie Des Routes
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COURS DE ROUTES 2
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Pour la chaussée, les principaux problèmes sont les problèmes d’infiltration ou de stagnation
d’eau. L’infiltration peut provenir de deux phénomènes :
¾ Par percolation : l’eau stagnante sur la chaussée s’infiltre à travers la couche de
roulement peu ou pas perméable et augmente ainsi la teneur en eau des couches de
chaussées. Ceci diminue considérablement la qualité structurelle de la chaussée. Ce
problème peut être résolu par l’utilisation d’un enrobé bien fermé et imperméable aux
infiltrations de l’eau.
¾ Par infiltration sur les cotés : ce phénomène est dû essentiellement à une mauvaise qualité
des accotements. En effet, l’eau stagnante au niveau de ces derniers s’infiltre
horizontalement vers la chaussée. La mauvaise qualité des accotements peut être attribuée
à une mauvaise exécution lors des travaux ou à une conséquence d’un phénomène
d’érosion. Nous reviendrons sur ces deux points plus loin, mais notons, que le problèmes
des infiltrations horizontales peut être résolu par une bonne exécution des accotements et
un bon drainage de ces derniers.
On peut parler également pour la chaussée des problèmes des remontées capillaires qui sont
dus à des eaux souterraines. Ce phénomène ne peut être résolu que par une étude de drainage
souterrain préalable permettant de protéger la chaussée.
La pluviométrie intervient également par l’érosion. Cette érosion ne commence toutefois à se
manifester que si la vitesse de l’eau atteint une vitesse critique. Cette vitesse est d’environ 0,3
m/s pour des sables de diamètre 0,1 mm et peut atteindre 1,5 m/s pour les graviers. On admet
pour les terrains meubles une vitesse critique de 0,9 m/s.
Pour limiter cette vitesse, il faut agir sur les paramètres qui influent en faveur de son
augmentation.
Il faut dans ce sens essayer d’évacuer rapidement les eaux de ruissellement vers les faussés.
Ceci se fait par une bonne exécution des pentes de la chaussée et des accotements en
accordant une attention particulière à la jonction chaussée accotement. Cette dernière ne doit
en aucun cas constituer une barrière pour l’eau ou favoriser une chute permettant d’augmenter
la vitesse de l’eau.
Les fossés doivent être conçus de façon à ce que la vitesse n’atteigne jamais la vitesse
critique. Il faut donc agir à la fois sur la pente (éviter les profils plats et les pentes trop fortes),
la dimension et la longueur des fossés. La combinaison de ces paramètres et la multiplication
des exutoires permettraient de réduire la vitesse et de limiter ainsi l’érosion. Le recours à des
fossés bétonnés ou à des cunettes pour guider l’eau peut être recommandé dans les zones à
haut risque d’érosion.
Outre l’eau, nous devons signaler l’importance que peut avoir le vent dans la dégradation
d’une route. Le vent est d’abord responsable du phénomène d’ensablement et donc d’une
érosion éolienne qui, dans les régions du Sud est un phénomène très fréquent.
Par ailleurs, le vent peu refroidir considérablement les jets de bitume et réduire de ce fait
l’adhésion des gravillons sur le bitume refroidi.
Notons également que les fines couches de sable amenées par le vent sur les couches de
chaussée diminuent considérablement l’accrochage du bitume.
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Le sol est le support de la route, et de sa qualité dépendra la qualité de la chaussée. Ce sol doit
être facile à compacter, présentant une densité apparente élevé et une bonne cohésion. Un sol
support trop sensible à la variation de la teneur en eau (gonflement ou retrait) peut entraîner
de graves désordres au niveau de la chaussée.
Les matériaux constitutifs du corps de chaussée sont également responsable de la qualité et du
comportement de la structure. Les matériaux doivent en particulier présenter :
¾ Une bonne cohésion ;
¾ Une granulométrie régulière ;
¾ Une propreté des granulats ;
¾ Une dureté suffisante ;
¾ Une bonne forme des granulats (pas trop d’éléments roulés ou d’éléments en plaquette) ;
¾ Une bonne résistance à l’attrition ;
¾ Une faible sensibilité à l’eau.
A ces caractéristiques doivent s’ajouter la bonne fabrication des matériaux traiter en centrale :
¾ Respect des dosages en liants, fines, eau,…
¾ Malaxage suffisant ;
¾ Les normes pour la qualité des matériaux ont été présentés dans les chapitres 3 et 4.
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L’usure est une conséquence logique d’un trafic qui tend à solliciter la chaussée par les efforts
de freinage et de décélération. Ces efforts de cisaillement tendent à polir les granulats des
couches superficielles et à rendre lisse la chaussée.
Le corps de chaussée est par ailleurs sensé répartir les charges du trafic et les transmettre au
sol support. Il subit de ce fait plusieurs sollicitations de traction et de compression qui tende à
faire réagir les granulats et entraîner leur effritement. Ce phénomène augmente ainsi la
plasticité des couche de chaussée et peut provoquer l’apparition de fissures transversales et
longitudinales au niveau de la surface.
Diverses études et expérimentations sur chaussées revêtues ont montré que le phénomène de
fatigue n’est pas uniquement dû à la répétition des passages des essieux mais surtout à la
charge apportée par chaque essieu.
II - DESCRIPTION DES DEGRADATIONS DES CHAUSSEES ET LEURS CAUSES
II.1 - LES ARRACHEMENTS
II.1.1 - Plumage
II.1.1.1 - Description
Arrachement des gravillons du revêtement et formation d'un cordon de matériaux libres en
bord de chaussée lorsque le phénomène est important.
En cas de non traitement, le plumage peut évoluer et s’intensifier.
II.1.1.2 - Causes
¾ Défaut d'adhésivité du gravillon et du liant :
- désenrobage par action chimique (granulat acide)
- gravillons poussiéreux ou sales ;
- ségrégation ou surdosage des granulats ;
- dosage hétérogène du liant.
¾ Rupture du liant par action mécanique lors des sollicitations tangentielles importantes :
- courbes serrées ;
- trafic important et rapide ;
- Mauvaise mise en œuvre ;
- mise en oeuvre dans des conditions météo défavorable (pluie).
II.1.2 - Désenrobage
II.1.2.1 - Description
Décollement et arrachement de la pellicule de mastic (liant+fines) enveloppant le matériau
enrobé.
Ce phénomène augmente avec le temps rendant ainsi l’enrobé de moins en moins
imperméable et favorisant le départ des granulats.
II.1.2.2 - Causes
¾ Mauvaise adhésivité entre le liant et le granulat ;
¾ Stagnation d'eau sur la chaussée ;
¾ Actions mécaniques diverses ;
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II.1.3 - Glaçage
II.1.3.1 - Description
Action du trafic produisant un polissage de la couche de roulement par usure progressive des
granulats jusqu'au niveau mastic donnant une chaussée lisse et brillante.
Ce phénomène augmente le glissement notamment par temps pluvieux.
II.1.3.2 - Causes
Usure de la couche de roulement pouvant être accentuée ou accélérée lorsque les granulats
sont tendres.
II.1.4.1 - Description
Poinçonnement du revêtement par des pierres de la couches de base dans le cas de chaussée
en macadam ou pierre concassée.
II.1.4.2 - Causes
Usure de la couche de roulement dont l'épaisseur devient insuffisante pour résister au
poinçonnement. Ce phénomène est facilité par:
¾ Une granulométrie discontinue de la couche de base ;
¾ Un mauvais cylindrage d'un macadam.
II.1.5.1 - Description
Dégradations et arrachement de la rive de chaussées sur une largeur variable (le plus souvent
d’une dizaine de centimètres et pouvant atteindre 40cm). La longueur affectée est très
variable, du mètre à plusieurs centaines de mètres.
Ce phénomène non traité entraîne une propagation de la dégradation et un rétrécissement de la
chaussée.
II.1.5.2 - Causes
¾ Désagrégation par rupture à la fatigue de la rive de la chaussée sous l'action du passage
des véhicules facilité par l’absence de butée de la rive de chaussée due à:
- Accotements argileux ou sableux ;
- Accotements déchaussés ;
- Absence d'épaulement.
¾ Mauvais drainage avec rétention d'eau en rive. Le phénomène est accentué sur les
chaussées étroites.
II.1.6 - Pelade
II.1.6.1 - Description
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II.1.6.2 - Causes
¾ Sur enrobé' :
- Défaut de compacité ;
- couche de roulement trop mince pour le trafic supporté(fréquent sur matériaux enrobés
fins).
¾ Sur revêtement superficiel ou enrobé :
- Défaut d'accrochage de la couche de roulement sur la couche de base ou l'ancienne
chaussée (Absence d'une surface propre) ;
- Mouvement du macadam sous le revêtement.
II.1.7.1 - Description
Excavation de dimension variable de forme arrondie creusée dans le corps de chaussée. Cette
dégradation est l’évolution d’un faïençage ou d’un flache.
II.1.7.2 - Causes
Arrachement du revêtement du corps de chaussée, désagrégé progressivement sous l'action du
trafic. Le revêtement désagrégé se forme après rupture à la fatigue du revêtement et de la
chaussée:
¾ Lorsque les conditions de drainage sont inexistantes (infiltration d'eau dans le corps de
chaussée) ;
¾ Lorsque le corps de chaussée est pollué par des fines argileuses ;
¾ Après arrachement du revêtement dans le cas d'un mauvais accrochage de celui-ci.
II.2 - LES DEFORMATIONS
II.2.1.1 - Description
Déformation du profil en travers à grand rayon se développant longitudinalement selon l'axe
des chemins de roulement (10 cm<Longueur<100m ; Largeur>1m). Cette déformation est
superficielle et ne concerne que la couche de roulement et éventuellement la couche de base.
Cette dégradation peut augmenter en profondeur et entraîner d’autres désordres tels que des
fissures, du faïençage, …
II.2.1.2 - Causes
¾ Sur revêtement superficiel :
- Fatigue de l'ensemble du corps de chaussée
- Sous dimensionnement entraînant un tassement des couches inférieures
¾ Sur enrobé :
- Sur-compactage sous l'action d'une circulation lourde canalisée
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II.2.2.1 - Description
Déformation du profil en travers à petit rayon se développant longitudinalement selon l'axe
des chemins de roulement(Largeur < 1m). Cette déformation est superficielle et ne concerne
que la couche de roulement et éventuellement la couche de base.
Cette déformation apparaît essentiellement au droit des zones de fort trafic lourd ou le
phénomène de poinçonnement est à redouter. Elle s’accompagne le plus souvent de ressuage
et entraîne la formation de bourrelet.
II.2.2.2 - Causes
¾ Sur revêtement superficie :
- Défaut de compactage de la couche de base
¾ Sur enrobé :
- Insuffisance de l'enrobé entraînant une compacité insuffisante de la couche de
roulement
II.2.3 - Flache
II.2.3.1 - Description
Dépression localisée de la chaussée de forme circulaire ou elliptique se trouvant sur les
chemins de roulement des véhicules.
Cette dégradation évolue le plus souvent vers un faïençage et des nids des poules avec des
remontées de fines.
II.2.3.2 - Causes
¾ Sur revêtement superficiel ou enrobé :
- Défaut de compactage de la couche de base ;
- Fatigue ponctuelle des matériaux ;
- Pollution ponctuelle du corps de chaussée ;
- Rupture et affaissement d'une couche de base traitée.
¾ Sur enrobé :
- Insuffisance de l'enrobé entraînant une compacité ;
- Insuffisante de la couche de roulement.
II.2.4 - Affaissement
II.2.4.1 - Description
Dépression de surface étendue généralement limitée par des lignes de ruptures ou des
fléchissements. Elle peut être localisée en rive ou en pleine chaussée.
Cette dégradation s’accompagne très rapidement par d’autres désordres de la chaussée tel que
des bourrelets ou du faïençage.
II.2.4.2 - Causes
¾ Défaut de compactage (fréquent après élargissement) ;
¾ Pollution du corps de chaussée d'un élargissement lorsque la partie dégradée de la
chaussée a été mal décaissée ;
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II.2.5.1 - Description
Renflement longitudinal de matériaux. Il accompagne un orniérage ou un flache et concerne
des longueur réduites( de 1m à 10m). Les évolutions de cette dégradation sont en rapport avec
l’orniérage ou le flache qu’elle accompagne.
II.2.5.2 - Causes
¾ Sur revêtement superficiel ou enrobé :
- Fatigue de la chaussée ou sous-dimensionnement ;
- Défaut localisé du corps de chaussée par sa pollution par de l'argile ou la venu d'eau ;
¾ Sur enrobé
- Fluage d'un enrobé trop mou ou instable ou mal accroché
II.2.6.1 - Description
Renflement perpendiculaire à l'axe de la chaussée. Il peut être isolé ou répétitif sous forme
d'ondulation de courte longueur. Il évolue en fonction de l’affaissement qu’il produit.
II.2.6.2 - Causes
¾ Sur revêtement superficiel :
- Circulation de chantier sur un corps de chaussée avant revêtement (phénomène sensible
lorsque les matériaux sont mal gradués) ;
- Mauvais cylindrage des couches de base en macadam.
¾ Sur enrobé :
- Décollement du revêtement en enrobé dans les zones de décélération brutale.
II.3 - LES FISSURES
II.3.1.1 - Description
Lignes de ruptures se développant perpendiculairement à l'axe. Elles sont le plus souvent
associées à des fissures longitudinales. Elles peuvent recouper ou non la totalité de la largeur
de la chaussée. Elles sont dites ouvertes lorsqu'un vide apparaît entre les bords de la fissure.
Ces fissures apparaissent en général au droit du passage des roues des véhicules. Elles
peuvent toutefois apparaître à d’autres endroits de la chaussées. Ces fissures, commençant
assez fines, évoluent en faïençage et s’accompagnent de flache ou de départ de matériaux.
Ces fissures non traitées peuvent augmenter rapidement en nombre et importance.
II.3.1.2 - Causes
¾ Rupture des couches de chaussées par fatigue des matériaux ;
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¾ Rupture par retrait des matériaux semi rigide(favorisé par un surdosage en liant ou une
mauvaise répartition entre liant et granulat (fissures de retrait, régulièrement espacées) ;
¾ Rupture par cisaillement et flexion due à un affaissement de la plate-forme par un
glissement de terrain naturel
Sur revêtement superficiel ou enrobé
¾ Rupture de couches de chaussées par fatigue des matériaux constitutif
¾ Rupture établies en rive de chaussée en raison de l'absence de butée (accotement
déchaussées / plastique)
II.3.2.1 - Description
Lignes de ruptures se développant parallèlement à l'axe. Elles se localisent sur les chemins de
roulement des véhicules(rupture de fatigue) ou en rive ou de façon aléatoire sur l'ensemble de
la chaussée
Elles sont dites ouvertes lorsqu'un vide apparaît entre les bords de la fissures.
Ces fissures peuvent entraîner un départ des matériaux, notammen
II.3.2.2 - Causes
¾ Rupture à la jonction de l'ancienne chaussée et de son élargissement (résistances
mécaniques différentes; sous dimensionnement de l'élargissement; partie pollué de
l'ancienne chaussée) : fissures d'épaulement ;
¾ Rupture par retraits des matériaux semi-rigides (favorisées par le surdosage en liants ou
une mauvaise répartition entre liants et granulats) : fissures de retrait ;
¾ Rupture par traction et extension du corps de chaussées dues à des mouvements de la
plate-forme (gonflements et rétraction selon des cycles saisonniers; décompactage du
remblais). : Elles sont appelées fissures d'extensions ;
¾ Ruptures par cisaillement et flexion due à un affaissement de la plateforme par glissement
du terrain naturel ;
¾ Rupture due à un mauvais collage entre les bandes de chaussées en enrobé au niveau du
joint de raccordement lors e la mise en œuvre. Ce défaut peut être du à :
- La froideur du bord de la première bande ;
- Le mauvais compactage du joint
II.3.3 - Faïençage
II.3.3.1 - Description
Combinaison de fissures longitudinales et horizontales dessinant des figures géométriques de
dimensions et de formes variables. Un faïençage dont la dimension est supérieure à environ
5.5x0.5mest appelé maillage.
Ce phénomène peut s’étendre progressivement et s’amplifier avec une ouverture progressive
des fissures s’accompagnant d’un arrachement des matériaux et des déformations. Il
représente le stade ultime avant des désordres très graves de la chaussée.
II.3.3.2 - Causes
Stade ultime de rupture à la fatigue d'une chaussée sous l'action d'un trafic par:
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II.3.4.1 - Description
Lignes de rupture en arc de cercle (ou de parabole) généralement localisées sur les bords de
chaussées. Elles sont souvent suivis d'un fluage
II.3.4.2 - Causes
Sur enrobé : défaut d'accrochage de la couche de roulement sur la couche de base ou sur une
ancienne surface de roulement
II.3.5.1 - Description
Lignes de rupture obliques pouvant rayonner à partir du bord de la chaussée
II.3.5.2 - Causes
Provoquées par la localisation dans le corps de chaussée ou le sol support des racines d'arbres
bordant une route dans les zones de faibles pluviométrie (plantes cherchant l'humidité de la
plate-forme: L'imperméabilité de la chaussée freinant l'évaporation).
II.3.6.1 - Description
Combinaisons de fissures transversales et longitudinales rectilignes donnant un découpage en
blocs rectangulaires allongés suivant l'axe des chemins de roulement
II.3.6.2 - Causes
Cas particulier de faïençage par rupture à la fatigue des couches de base traitées aux liants
hydrauliques
II.4 - REMONTEES
II.4.1.1 - Description
Apparition de fines sous forme de boue de coloration variable à la surface de la chaussée dans
les zones fissurées. Les boues blanches ou verdâtres sont appelées laitance.
Ces remontées peuvent évoluées en nids de poule.
II.4.1.2 - Causes
¾ Remontées de fines argileuses contenues dans la couche de base par perte de cohésion des
matériaux (présence d'eau) ;
¾ Couche de base traitées : remontées de laitance (liants +fines) par perte de cohésion du
matériau.
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II.4.2.1 - Description
Apparition à la surface de la couche de roulement de plaques d'excès de liant recouvrant
partiellement ou totalement les granulats (de 1m2 à quelques dizaines de m2).
Ce phénomène est aggravé par les fortes chaleurs. En effet, les véhicules peuvent entraîner
dans leur mouvement la couche de roulement.
II.4.2.2 - Causes
¾ Sur revêtement superficiel :
- Mauvaise formulation ;
- Mauvaise exécution (ségrégation des gravillons au répandage, excès de répartition du
liant par les jets de la répandeuse)
¾ Sur enrobé :
- Bitume trop mou par rapport à la circulation ou au climat ;
- Excès de liant ;
- Sur compactage.
III - DESCRIPTION DES DEGRADATIONS DES ACCOTEMENTS ET DES
DEPENDANCES
III.1 - LA DEGRADATION DES ACCOTEMENT
III.1.1.1 - Description
Ces dégradations se présentent sous plusieurs formes. Elles peuvent être dans un premier
temps une dénivellation entre le niveau du revêtement et l’accotement. Cette dernière tendra à
s’amplifier avec le temps pour représenter un danger pour les usagers.
On peut également constater des ravinements dus à l’action de l’eau. Ces ravinements sont
longitudinaux dans les zones de fortes pentes ou rampes. Ils sont transversaux dans les zones
à pallier ou dans les virages du fait de la concentration de l’eau.
III.1.1.2 - Causes
La cause principale de la dénivellation initiale entre le revêtement et l’accotement est une
mauvaise exécution lors des travaux. Il serait plus judicieux de réaliser les accotements après
la réalisation de la couche de roulement. Cette dénivellation est accentuée par le passage des
véhicules sur accotement lors des dépassements où des croisements des véhicules, notamment
sur les routes de faibles largeurs.
L’érosion est également un agent important dans la dégradation des accotements. L’eau
responsable de cette érosion provient essentiellement de la chaussée imperméabilisée. La
concentration de l’eau dans les paliers ou les virages entraîne une amplification du
phénomène. La mauvaise qualité des matériaux peut entraîner l’accélération du processus
d’érosion dans le cas de présence de trop de fines ou d’une forte sensibilité à l’eau.
Le mauvais état des ouvrages de drainages (fossés et ouvrages hydrauliques) est également
responsable de l’érosion des accotements.
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III.2.1 - Ensablement
Le phénomène d’ensablement est une des caractéristiques des zones sahariennes et sub-
sahariennes. Les routes sont envahies par le sable. Ce phénomène est provoqué
essentiellement par les tempêtes de sables.
Le sable sur les routes est non seulement un danger pour la circulation mais également un
phénomène qui peut accentuer l’érosion éolienne.
La protection des routes du phénomène d’ensablement a fait l’objet de plusieurs études. Nous
retenons quelques-unes à savoir :
¾ La protection par des plantations ;
¾ Routes en remblais ;
¾ Etc.
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Partie de la route
Nature de la tâche d’entretien Défaut ou dégradation corrigés
intéressée
Couche de surface des Emplois partiels de surface (réfections localisées flaches localisées;
chaussées et le corps de de la couche de surface) qui peuvent être réalisés faïençages;
chaussée à l'émulsion, aux enrobés à froid ou à chaud.
pelades;
épaufrures modérées;
orniérages à grand rayon (quand le
défaut est léger et localisé);
bourrelet longitudinal localisé;
fissures organisées en réseau lâche;
plumage ou glaçage localisé.
Emplois partiels en profondeur (réfections nids de poule;
localisées) sur la couche de base seule ou sur la orniérages;
L'entretien courant couche de base et la couche de fondation
faïençage avec remontée des fines;
affaissements;
fissures organisées en réseau dense.
Exécution d'enrobés en couche très mince arrachements;
désenrobage;
tôle ondulée sur revêtement et en
couche mince pour un réglage d'uni
ou réparer un bourrelet transversal.
Déflachage et reprofilage avec des matériaux affaissements modérés,
granulaires recevant un enduit ou avec des flaches étendus
enrobés denses
orniérages
Traitement des ressuages. Le traitement peut être un ressuage du liant
assuré par un sablage et cloutage ou un chauffage
et grattage
Réfection des couches de surface sur des zones faïençage généralisé;
plus importantes par enduit d'usure plumage généralisé;
ressuage étendu;
désenrobage généralisé;
fissures organisées et étendues en
réseau lâche
Un enduit monocouche peut être envisagé après
avoir effectué des emplois partiels en profondeur
sur une section comprenant de nombreux nids de
poule
Réparation des épaufrures importantes;
Réfection du corps de chaussée sur des zones
importantes avec ou sans scarification pour
réparer un orniérage généralisé ou un
affaissement en pleine largeur;
Renforcement du corps de chaussée pour des
mauvais résultats de déflexion ou en présence de
fissures organisées et étendues en réseau dense;
Pontage des fissures avec du mastic bitumineux
quand les fissures sont isolées, non organisées en
réseau
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Partie de la route
Nature de la tâche d’entretien Défaut ou dégradation corrigés
intéressée
Couche de surface des Exécution d'un enduit d'usure qui est imperméabiliser la chaussée (à
chaussées et le corps de généralement un revêtement superficiel cause du vieillissement du liant par
chaussée monocouche. évaporation de ses huiles,
dégradations de chaussées
fréquemment submergées)
diminuer la glissance (attrition et
polissage des granulats de surface
par le trafic).
L'entretien périodiquet
Le renouvellement périodique de la couche de amélioration de l'uni,
surface : La mise en oeuvre d'un tapis d'usure sauvegarde le corps de chaussée
périodique général en béton bitumineux de 5 ou 6
sécurité aux usagers.
cm d'épaisseur.
La périodicité moyenne en Tunisie est de 9 à 11
ans pour les enduits monocouches réalisés avec
un gravillon 12/20.
Les accotements, fossés Reprofilage des accotements : Sécurité des usagers
et dépendances des o Mécanique Non écoulement des eaux vers les
chaussées o Complémentaire à la main (dans les zones avec fossés
arbres sur accotement, par exemple)
Bouchage des trous et des érosions longitudinales Non écoulement des eaux vers les
ou transversales fossés
L'entretien courant Elagage des arbres se trouvant aux abords de la Sécurité des usagers
route
Entretien et stabilisation éventuelle des talus en Suppression des risques de coupure
déblais et en remblais par la mise en place d'un de la route
gabionnage ou autres
L'entretien périodique rechargement des accotements par apport de perte de matériaux équivalente à une
matériaux sélectionnés (tout venant naturel ou de érosion moyenne de l'ordre de 1 cm
carrière, tuf, etc.) d'épaisseur après compactage 1 an ;
de 10 cm comprenant la scarification et le dénivellation des accotements
malaxage préjudiciable à la bonne tenue de la
chaussée (absence de butées
latérales, dégradation des rives) ;
sécurité des usages (réduction de la
chaussée roulable , instabilité du
véhicule sur accotements)
Signalisation de la route Entretien des panneaux existants et mise en place sécurité et confort de l’usager
de nouveaux panneaux;
Maintien de la lisibilité de la signalisation
verticale;
Entretien des balises et mise en place de nouvelle
balises notamment pour les virages, leurs
amélioration par des dispositifs
rétroréfléchissants;
Mise en place et entretien des bornes
kilométriques;
Mise en place et entretien des glissières de
sécurité;
Marquage des chaussées par la mise en place
d'une peinture réflectorisée sur l'axe de la route et
les rives
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Partie de la route
Nature de la tâche d’entretien Défaut ou dégradation corrigés
intéressée
Les ouvrages d’art et Reprofilage des lits d'Oueds et comblement des Risque de coupure de route
murs de soutènement affouillements; Pérennité des ouvrages d’art
Pose de gabions au niveau des piles et culées;
Réparation et rejointement des maçonneries;
Réfection des ouvrages en béton armé;
Réfection des joints sous chaussée ;
Entretien des garde-corps des ouvrages (grattage
de la rouille, peinture, redressement éventuel,
etc.);
Protection des talus par des perrés maçonnés.
Les petits ouvrages de Curage et réfection des bordures, caniveaux, Suppression des risques
drainage descentes d'eau; occasionnées par l’eau dans les
Curage et réfection des fossés maçonnés ou chaussées
bétonnés;
Curage et réfection des buses ou dalots
Exploitation de la route déblayer les alluvions accumulées sur la chaussée risque de coupure de route
et les travaux liés aux et ses abords après une crue;
intempéries reconstituer les remblais et accotements affouillés
par les eaux, avec mise en place éventuelle de
gabions;
procéder aux travaux nécessaires liés aux
éboulements et glissements de terrain;
enlèvement du sable sur les chaussées et
accotements quand il y a ensablement de la route;
déneiger la route.
éclairage des carrefours confort des usagers
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IV.4.1 - le ressuage
Son remède consiste à intervenir par sablage en temps chaud. Il s'agit d'appliquer une couche
de gravier généralement de classe granulaire 4/8, la bien répartir au moyen de balai pour
obtenir une surface régulièrement couverte.
Il est à noter que dans quelques cas particuliers on doit procéder par brûlage des sections
ressuées avant leur sablage.
IV.4.2 - Fissures
Le remède approprié est le colmatage à l'aide d'un coulis (20 litres de sable + 6 litres
d'émulsion) répandu sur toute la surface en une couche mince d'épaisseur 5 mm. Dans le cas
d'une fissure isolée on procède au répandage du liant à l'aide de la lance en suite le sablage.
IV.4.3 - Affaissements
Le remède approprié est le déflachage à l'aide d'un enrobé à froid. Il s'agit de :
¾ balayer la zone d'affaissement.
¾ répandre la couche d'accrochage (cut back 0/1) a la, lance.
¾ boucher la flache à l'aide de l'enrobé à froid.
¾ compacter le matériau à l'aide du rouleau vibrant.
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COURS DE ROUTES 2
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