Neurologie - Tumeurs Primitives Non Gliales
Neurologie - Tumeurs Primitives Non Gliales
Neurologie - Tumeurs Primitives Non Gliales
A. Méningiomes
● Mise en condition
o Il faudra toujours essayer de faire préciser la qualité de la résection (classification de
Simpson) par le chirurgien.
o En cas d’incertitude dans la définition du volume cible, il peut être utile de demander un
TEP au DOTATOC. Une attention toute particulière sera portée sur une éventuelle
extension aux foramens de la base.
o Scanner dosimétrique en coupe millimétrique avec masque thermoformé 3 points
o IRM de fusion : 3D T1 gado acquisition axiale, 3D FLAIR, au minimum
o Bilan de base line endocrinien, ophtalmologique, audiométrique en fonction de la
localisation.
2. Indications et bénéfices
Indications
● Pour les tumeurs de grade I :
o Si résection complète : Surveillance
o En cas de récidive (avec ou sans chirurgie associée) : Radiothérapie stéréotaxique ou
radiothérapie normofractionnée ou protonthérapie normofractionnée.
o En cas de résection incomplète, une surveillance peut être discutée, surtout si le
méningiome est dans une topographie non menaçante.
o Dose : 50,4 à 54Gy en 28 à 30 fractions si normofractionnée, 14 à 16Gy en fraction
unique, 25Gy-30Gy en 5 fractions.
● Pour les tumeurs de grade II :
o Si résection complète : surveillance ou radiothérapie (ou protonthérapie)
normofractionnée. Deux études randomisées européenne et américaine évaluent
actuellement la place de la radiothérapie adjuvante en comparaison à une surveillance.
o Si résection incomplète : Radiothérapie (ou protonthérapie) normofractionnée.
o Dose : 54Gy (27 à 30 fractions) au minimum, idéalement 59,4-60Gy en 30-33 fractions
● Pour les tumeurs de grade III :
o Radiothérapie post opératoire systématique quel que soit le degré de la résection.
o Dose >54gy voire >60Gy. Des études sont en cours pour évaluer l’intérêt d’une escalade
de dose à 70Gy. (Goldrunner, et al, 2016)
Bénéfices et objectifs
L’objectif est d’obtenir au minimum une stabilité ou une réponse partielle, permettant ainsi de
limiter ou d’éviter la survenue de troubles neurologiques (épilepsie, paralysie des paires crâniennes,
déficit, céphalées…). Chez les patients avec un méningiome de grade III, il est observé un gain en
survie global.
Les taux de contrôle ou de survie observés dans la littérature sont les suivants :
3.Délinéation
4. Effets indésirables
5. Surveillance
B. Adénomes hypophysaires
Indications
● Pour les adénomes non sécrétants :
o Si résection complète : Surveillance
o Si résection incomplète ou en cas de récidive (avec ou sans chirurgie associée) :
indication d’irradiation exclusive ou adjuvante.
o Si résidu bien limité, peu invasif, de moins de 25mm, à distance des voies optiques 🡺
Radiochirurgie ou radiothérapie stéréotaxique hypofractionnée.
o Dose : 13 à 18Gy en fraction unique / 21-25Gy en 3 à 5 fractions.
o Si résidu mal visualisé, très invasif, proche des voies optiques, ou de plus de 20mm 🡺
Radiothérapie normofractionnée ou protonthérapie.
o Dose : 50,4Gy en 28 fractions.
Bénéfices et objectifs
L’objectif est double. La radiothérapie doit permettre de contrôler le syndrome tumoral et le
syndrome sécrétoire lorsqu’il existe.
Les taux de contrôle du syndrome tumoral sont compris entre 90 et 95% 5 à 10 ans après
irradiation. Les taux de contrôle du syndrome sécrétoire sont estimés à 50 à 60% avec un délai
d’obtention variable en fonction du sous type histologique.
Par exemple, le délai médian d’obtention du contrôle sécrétoire est d’environ 5 ans pour les
adénomes somatotropes, alors que pour les adénomes corticotropes il varie entre 14 et 32 mois.
(Lesueur, et al, 2018)
3.Effets indésirables
4.Délinéation
5.Surveillance
C. Neurinomes
2.Indications et bénéfices
Indications
● Pour les neurinomes asymptomatiques de stade I -II
o Surveillance OU
o Radiothérapie stereotaxique/radiochirurgie
● Pour les neurinomes symptomatiques de stade I-II
o Radiothérapie stéréotaxique/radiochirurgie
● Pour les neurinomes symptomatiques avec perte auditive complète de stade I-II
o Radiothérapie stéréotaxique/radiochirurgie
o Ou chirurgie mais avec un taux de préservation du faciale inferieur.
● Pour les neurinomes de stade III
o Radiothérapie stéréotaxique/radiochirurgie ou normofractionnée en fonction de la taille
et de l’importance du contact avec le tronc cérébral.
o OU Chirurgie (surtout si tumeur très volumineuse)
o A discuter avec le patient +++.
● Pour les neurinomes de stade IV avec compression du tronc
o Chirurgie suivie d’une irradiation en cas de résidu. (Goldbrunner, et al, 2020)
Bénéfices et objectifs
Le principe est d’obtenir un contrôle local tout en maintenant le niveau auditif de base line, et sans
provoquer de paralysie faciale.
A ce titre les données retrouvées dans la littérature sont les suivantes (Goldbrunner, et al, 2020) :
- Contrôle local : 90 à 100% de contrôle à 5 ans.
- Audition : 40 à 80% de préservation auditive.
- Paralysie faciale : 95 à 100% de préservation faciale
- Atteinte trigéminale : 80 à 100% de préservation.
A noter que la radiothérapie n’a pas d’effets sur les troubles de l’équilibre ou les vertiges.
3.Effets indésirables
Dans environ 1/3 des cas il peut être observé une pseudoprogression, qui va rentrer spontanément
dans l’ordre. Dans de très rares cas (1 à 2%), cette pseudoprogression peut se compliquer d’une
hydrocéphalie avec nécessité de pose de dérivation en urgence. La première IRM de réévaluation
peut donc être proposée 6 à 8 mois après l’irradiation.
4.Délinéation
5.Surveillance
En cas d’irradiation quel que soit sa modalité, surveillance annuelle pendant 5 ans, puis tous
les deux ans, au-delà, avec :
o IRM (faisable si besoin sans injection avec des séquences T2 CISS ou FIESTA)
o Bilan audiométrique
o Examen clinique. (Goldbrunner, et al, 2020)
2.Indications et bénéfices
Indications
En cas de résection R1 ou R2, une radiothérapie complémentaire doit être systématiquement
proposée. (ESMO/European Sarcoma Network Working Group, et al, 2014)
Bénéfices et objectifs
L’objectif principal est d’obtenir le meilleur contrôle local possible avec une moindre toxicité,
puisqu’une progression locale expose le patient a des complications très morbides (paralysie des
paires crâniennes, compressions médullaires ou du tronc cérébral…)
Les taux de contrôles observés dans la littérature après une irradiation optimale sont :
- Chordomes : Taux de contrôle local entre 60 et 81% à 5 ans. (Fung, et al, 2018 ; Weber et
al, 2016)
- Chondrosarcomes : Taux de contrôle local entre 94 et 100% à 10 ans. (Weber, et al, 2016)
3.Délinéation
4.Effets indésirables
5.Surveillance
E. Craniopharyngiomes
● Protonthérapie
o Technique de référence dans cette indication chez l’enfant, il peut également se discuter
chez l’adulte.
o Dose : 54RBE en 30 fractions
o Adressage du patient via la plateforme ProtonShare
● IMRT (+/- Repositionnement stéréotaxique)
o Dose 54Gy en 30 fractions
o Traitement non coplanaire si possible
● Radiothérapie stéréotaxique/ Radiochirurgie
o Limitée aux tumeurs de petites tailles à distance des voies optiques
o Dose : 18Gy en 1 fraction, 25Gy en 5 fractions.
● Mise condition
o Bilan ophtalmologique de base line
o Bilan endocrinien de base line
o IRM de fusion avec séquence 3D T1, 3D T1 GADO, 3D T2.
o Masque 3 points.
o Scanner ou IRM 2 à 3 fois au cours de l’irradiation pour s’assurer de l’absence de
poussée kystique en cours d’irradiation, pouvant rendre caduque le plan d’irradiation.
(Combs et al, 2021). Le traitement doit bien sûr être poursuivi avec adaptation du plan
d’irradiation. Dans de rares cas, en cas de retentissement aigu sur les voies optiques, une
intervention chirurgicale en urgence peut être nécessaire.
NB : Environ 40% des patients présentent une évolution kystique réactionnelle en cours
d’irradiation. (Lamiman, et al, 2016)
2.Indications et bénéfices
Indications
Comme chez l’enfant, on essayera de retarder la nécessité de l’irradiation. Le timing de l’irradiation
reste débattu. Elle peut être proposée :
- En situation de récidive avec ou sans chirurgie
o Plus rarement en situation adjuvante immédiate après la première chirurgie (par exemple
chez les patients les plus âgés) (Amayiri et al, 2020)
Bénéfices et objectifs
L’objectif principal est d’obtenir le meilleur contrôle local possible avec une moindre toxicité,
puisqu’une progression locale expose le patient a des complications visuelles pouvant aller jusqu’à
la cécité.
Les taux de contrôles observés dans la littérature après une irradiation optimale sont :
- En cas de radiothérapie normofractionnée (volumes d’irradiation plus larges) : Taux de
contrôle local entre 85 et 95% à 5ans, avec des taux de survies entre 90 et 100%
- En cas de radiothérapie stéréotaxique (volumes d’irradiations limités à la prise de contraste):
Taux de contrôle local entre 60 à 80% à 5 ans.
- A 10 ans on observe : 27% de détérioration visuelle, 76% de déficit ante hypophysaire,45%
de diabètes insipides, 10% d'événements cérébro-vasculaires. (Combs et al, 2021)
3.Délinéation
4.Effets indésirables
On peut observer :
● Effets aigus
- Alopécie transitoire localisée
- Asthénie
- Céphalées
- Nausées.
- Radiodermite.
- Dysphagie
- Acouphènes.
● Effets tardifs
- Insuffisance hypophysaire et ses conséquences
- Neuropathie optique (RION)
- les études n’ont pas montré dans cette situation de détérioration cognitive
significative…
5.Surveillance
● Après irradiation elle repose sur :
o Contrôle IRM semestriel
o Un bilan endocrinien semestriel
o Bilan osseux annuel (si puberté non acquise avec radiographie du poignet)
o Un bilan visuel annuel (acuité et champ visuel)
Surveillance à vie (espacement des surveillances au fur et à mesure) (Amayiri et al, 2020)