Chapitre 1
Chapitre 1
Chapitre 1
Il existe plusieurs définitions de l’audit interne. Pour L’IFACI 1 : « l’audit interne exerce à
l’intérieur de l’organisation une fonction d’évaluation pour examiner et apprécier le bon
fonctionnement, la cohérence et l’efficience de son contrôle interne. A cet effet les auditeurs
examinent les différentes activités de l’organisation, évaluent les risques et les dispositifs mis
en place pour les maîtriser, s’assurent de la qualité de la performance dans l’accomplissement
des responsabilités confiées et font toute recommandation pour améliorer sa sécurité et
accroitre son efficacité ».
1
IFACI : Institut Français de l’Audit et du Contrôle Interne
Pour RENARD Jacques2 : « l’audit interne comme un dispositif interne à l’entreprise qui vise
à : - Apprécier l’exactitude et la sincérité des informations notamment comptables. - Assurer
la sécurité physique et comptable des opérations. - Garantir l’intégrité du patrimoine. - Juger
l’efficacité des systèmes d’information. »
Le temps est révolu où le déclenchement d’un audit interne était reçu par les audités comme
un signe de suspicion à leur égard. Aujourd’hui, le regard de l’audit interne, regard particulier
mais professionnel, est apprécié comme un examen salutaire, l’équivalent de la maintenance
préventive sur les outils industriels ou de l’assistance dans le diagnostic d’une défaillance
repérée. Profession créatrice de valeur ajoutée l’audit est un partenaire de la direction générale
et du management notamment vis-à-vis de la maitrise des opérations de l’organisation et la
gestion des risques. Issue du contrôle comptable et financier, la fonction d’audit interne
recouvre de nos jours une conception beaucoup plus large et plus riche, répondant aux
exigences croissantes de la gestion de plus en plus complexe des organisations.
En effet, l’audit interne Exercé par un salarié de l’entité auditée, l’audit interne est : « une
fonction indépendante d’appréciation, exercée dans une organisation par un de ses
départements, pour examiner et évaluer les activités de cette organisation. L’objectif de
l’audit interne est d’aider les membres de l’organisation à exercer efficacement leurs
responsabilités. A cet effet, l’audit interne leur fournit des analyses, appréciations,
recommandations, conseils et informations sur les activités examinées » 3.
2
RENARD Jacques, « Théorie et pratique du l’audit interne » ,7eme Édition, Édition d’organisation, Paris,
2009, p.72.
3
The Institute of Internal Auditors- 1989 : www.theiia.org
Section 2 : les outils de l’audit interne
l’auditeur interne doit être utiliser un ensemble des outils afin de bien faire sa mission d’audit.
On distingue plusieurs outils, notamment les outils d’interrogations, les outils descriptifs et
les outils techniques.
2.1. Les outils d’interrogations
Parmi les outils d’interrogations on se trouve :
l’interview :
qui est utilisé fréquemment par l’auditeur interne, mais une mission d’audit qui ne serait
opérée qu’avec des interviews ne pourrait être considérée comme une mission d’audit interne.
De surcroît, l’interview d’audit interne ne saurait être confondue avec des techniques
d’apparence similaire :
- Ce n’est pas une conversation : l’auditeur interne n’est pas dans la position d’un journaliste
qui interview un homme politique, sur sa demande. Ici c’est celui qui écoute (l’auditeur) qui
est demandeur de l’entretien. L’interview d’audit est organisée et centrée sur les objectifs à
atteindre qui sont l’obtention d’un certain nombre d’informations.
- Ce n’est pas un interrogatoire dans lequel le rapport serait celui d’un accusé face à son
accusateur. Tout au contraire l’atmosphère d’une interview d’audit interne doit être une
atmosphère de collaboration. C’est la raison pour laquelle il faut vivement déconseiller
l’usage du magnétophone, lequel ne crée pas les conditions d’une bonne interview et le fait
ressembler à un interrogatoire de police.
Les questionnaire :
l’auditeur dispose à travers cet outil une batterie de questions pour atteindre le but qu’il s’est
fixé. Ainsi que le questionnaire de base utilisé dans les travaux d’audit est structuré autour de
cinq questions :
1. Quoi ? question orientée sur le travail ;
2. Qui ? question orientée sur l’exécutant ;
3. Où ? question orientée sur le lieu d’exécution ;
4. Quand ? question orientée sur l’ordre d’exécution et le moment d’exécution ;
5. Comment ? Question orientée sur la méthode de travail.
Le questionnaire répond au besoin de formaliser, normaliser et d’uniformiser l’approche de
l’audit par un ensemble d’auditeurs. Le questionnaire devient alors un outil de qualification
des points d’audit et des rapports. Il permet de faire des synthèses par nature de risques et de
performances.
Les sondages statistiques :
Le sondage statistique est un outil qui permet l’auditeur, à partir d’un échantillon prélevé de
manière aléatoire dans une population de référence, d’extrapoler à la population les
observations faites sur l’échantillon. La population est l’ensemble sur lequel on effectue la
recherche. Cet ensemble peut être composé d’individus, de chiffres et/ou d’objets.
Cependant, quelque soit le cas, le sondage statistique doit toujours être réalisé avec rigueur et
respecter certains principes. Les 10 commandements du sondage statistique selon
B.SAWYERL4:
a) n’utiliser le sondage que s’il est adapté aux objectifs de l’audit ;
b) connaitre la population : l’auditeur interne ne doit pas s’aventurer dans des sondages
statistiques sur des populations mal définies, incomplètes, aux frontières indécises ;
c) le choix doit être aléatoire : l’utilisation sans concession d’une méthode aléatoire est une
exigence absolue ;
d) pas de biais personnel : il faut chasser de son esprit toute idée d’un résultat que l’on
s’efforcerait d’atteindre ou de justifier ;
e) l’échantillon reste aléatoire en dépit des configurations particulières de la population. Se
trouver en présence d’un échantillon sans « gros clients » alors que ceux-ci représentent 10%
de la population « clients » ne doit pas être un élément de trouble ou de doute ;
f) ne pas extrapoler de façon déraisonnable ;
g) ne pas perdre de vue la réalité : à trop jongler avec les chiffres on finit par oublier le
contexte ;
h) stratifier chaque fois que cela réduit la dispersion de l’échantillon : on ne doit pas hésiter à
faire plusieurs sondages au lieu d’un seul ;
i) ne pas fixer sans nécessité des niveaux de confiance élevés ;
j) ne pas s’arrêter aux résultats statistiques : rechercher les causes.
En effet pour l’auditeur interne, le sondage statistique n’est pas une fin en soi. Il ne s’agit pas
seulement d’obtenir une information, mais également et surtout de rechercher les causes du
phénomène après avoir mesuré son ampleur.
2.2. Les outils descriptifs
On distingue cinq catégories qui généralement se complètent 5:
4
LAWRENCE B. SAWYER, « La pratique de l’audit interne», 2eme Édition, IlA, 1976, p.123.
5
VALIN G., « Controlor & Auditor », Édition, Dunod, Paris, 2006, pp.179-189.
Les organigrammes :
La collecte des organigrammes de l’entreprise par l’auditeur est importante afin de pouvoir
comprendre les responsabilités respectives du personnel. L’auditeur est très souvent amené à
mettre à jour les organigrammes et/ou à rajouter ses propres commentaires sur les
responsabilités réelles.
Le narratif :
L’avantage du narratif est qu’il est à la portée de tous (les auteurs et les lecteurs). Toutefois, il
est généralement difficile à exploiter du fait de lourdeur et du manque de rigueur.
Décrire une procédure à l’aide d’un narratif ne permet pas de décrire rigoureusement le
processus. Une autre difficulté du narratif est « jusqu’ où faut-il aller dans le détail ? ». Il est
donc souvent plus judicieux d’utiliser des diagrammes auxquels on ajoute des narratifs.
2.3. Les techniques de recherche de preuves :
Selon l’objectif de la mission d’audit et la nature de l’élément examiné, l’auditeur doit
rechercher les éléments de preuves qui justifieront sa position.
Les techniques de recherches de preuves sont :
L’examen physique : il ne faut pas dissocier le contrôle physique du support
documentaire qui justifie la propriété ;
La confirmation indépendante : se fait par un tiers, pour attester de l’existence d’un
actif, d’un passif ou d’un engagement contractuel ou cautionné ;
La vérification sur document : (audit vertical) c’est la recherche de la justification
des écritures comptables à travers l’examen des documents ;
Le contrôle par recoupement interne : dans le but de s’assurer qu’il n’existe pas une
variété de présentations différentes de la situation financière de l’entreprise (ex.
l’interaction entre les données de la comptabilité générale et analytique) ;
Le contrôle mathématique : pour s’assurer de la bonne qualité numérique des
comptes ;
Le contrôle de vraisemblance : consiste à s’assurer, à priori, de la validité des
informations chiffrées, ce qui permet à l’auditeur d’orienter ses recherches en étudiant
les indicateurs suivants :
Les ratios significatifs du bilan et leur évolution dans le temps ;
Les indices du tableau de comptes de résultats et de comptabilité analytique ;
concernant la rentabilité des produits et la proportionnalité des charges et des
dépenses ;
La stratification, l’homogénéité et la structure des comptes des tiers.
Section 3 : la démarche d’audit interne
L’auditeur interne doit être respecter une démarche à suivre afin d’effectuer sa mission, on
commence par une définition de la mission d’audit, sa champ d’application et la durée à
respecter avant d’expliquer les trois phases de la mission d’audit interne.
3.1. Définition de la mission
Le mot « mission » est d’origine du mot latin « mittere » qui signifie (envoyer), ainsi que
selon le petit Larousse : la mission est définie comme une : « fonction temporaire et
déterminée dont un gouvernement charge un agent spécial… »6.
La mission de l'audit interne est peut être défini comme l’ensemble des interventions qui
permettent d'accroître et de préserver la valeur de l'organisation en donnant avec objectivité
une assurance, des conseils et des points de vue fondés sur une approche par les risques.
Cette mission peut être appréciée selon deux critères à savoir :
- le champ d’application ;
- la durée.
3.2. Le champ d’application
Le champ d’application de la mission d’audit interne peut varier d’une façon significative
selon la variation de deux éléments à savoir : l’objet et la fonction.
L’objet ;
L’objet permet l’auditeur de distinguer la mission spécifique et la mission générale.
- Mission spécifique : c’est le cas le plus fréquent, on parle de mission spécifique quand elle
porte sur un point précis en un lieu déterminé. Exemple : l’audit des achats d’une filiale.
- Mission générale : contrairement aux missions spécifiques, les missions générales ne vont
connaître aucune limite géographique.
La fonction ;
Selon la fonction on distingue : les missions uni-fonctionnelles et les missions
plurifonctionnelles.
- La mission uni-fonctionnelle: spécifique ou générale, elle ne va concerner qu’une seule
fonction.
- La mission plurifonctionnelle : dans ce genre de missions l’auditeur est concerné par
plusieurs fonctions au cours d’une même mission. Lorsque les auditeurs internes se déplacent
pour auditer une filiale, dans leur pays ou à l’étranger, ils auditent en général tout ou une
partie des activités de la filiale sans se limiter à une fonction précise.
6
RENARD J., (2009), Op. Cit, p.209.
3.3. La durée
La durée de la mission est généralement relative à l’importance du sujet à auditer. Elle peut
durer 10 jours ou 10 semaines, mais dans les cas dont l’instrument de mesure est insuffisant,
Il faut également retenir dans le calcul le nombre d’auditeurs affectés à la mission. Selon le
niveau de détail auquel sont tenues les statistiques, on s’exprime donc en heures/auditeur, ou
en jours/auditeurs, ou en semaines/auditeurs.
Généralement, on peut distinguer deux types de missions notamment les missions courtes et
les missions longues.
La mission courte (Inférieure ou égale à 4 semaines).
Elle exige une condensation des actions pour parvenir au résultat. Cette condensation
est d’autant plus naturelle que, si la mission est courte, c’est en général qu’elle est simple, que
le thème est bien connu des auditeurs et que les investigations à réaliser sont peu nombreuses.
Dans la plupart des cas, le rapport d’audit en résultant est bref, ce qui ne veut pas dire que les
questions soulevées sont sans importance.