Énoncé DS6
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DEVOIR SURVEILLE n° 6
Durée : 4h
Si au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, d’une part il le
signale au chef de salle, d’autre part il le signale sur sa copie et poursuit sa composition en indiquant les
raisons des initiatives qu’il est amené à prendre.
AVERTISSEMENT
CONSIGNES :
- Composer lisiblement sur les copies avec un stylo à bille à encre foncée : bleue ou noire.
- L’usage de stylo à friction, stylo plume, stylo feutre, liquide de correction et dérouleur de ruban
correcteur est interdit.
- Remplir sur chaque copie en MAJUSCULES toutes vos informations d’identification : nom,
prénom, numéro d’inscription, date de naissance, le libellé du concours, le libellé de l’épreuve et
la session.
- Une feuille dont l’entête n’a pas été intégralement renseigné, ne sera pas prise en compte.
- Il est interdit aux candidats de signer leur composition ou d’y mettre un signe quelconque pouvant
indiquer sa provenance.
Si vous choisissez de ne pas traiter l’un des problèmes, vous devez tout de même me rendre une copie
« blanche ».
Barème Ramassé à
Premier problème 32 % 15h00
Deuxième problème 39 % 16h30
Troisième problème 10 % 16h45
Quatrième problème 19 % 17h00
Vous avez tout intérêt à faire dans l’ordre : le 1er problème, puis le 2ème problème, puis le 3ème problème,
et enfin le 4ème problème !
Vous êtes libres de commencer le problème suivant avant que je ramasse les copies (vous pouvez par
exemple commencer le 2ème problème avant 15h00).
PREMIER PROBLEME : Synthèse de composés semi-conducteurs : Epitaxie par jet moléculaire
(d’après banque PT 2016)
Les composants semi-conducteurs sont très répandus dans l’électronique moderne. Ce problème propose
d’étudier un exemple de processus de fabrication des composants à semi-conducteurs, qui a commencé à
être utilisé dans les années 70 : l’épitaxie par jet moléculaire (EJM ou MBE en anglais). Cette dernière,
grâce à des jets d’atomes ou de molécules relativement lents, a permis la création de couches de semi-
conducteur dont l’épaisseur peut être monoatomique. On a pu ainsi créer des composants plus petits mais
aussi réaliser des diodes LASER de largeur spectrale très fine.
On mènera les calculs avec les valeurs approchées des constantes fournies en fin de problème.
Pour limiter les chocs et les impuretés, on doit imposer une pression dans l’enceinte très faible de l’ordre
de 10-8 Pa. On se propose d’étudier ici un appareil de mesure des faibles pressions : la jauge de Bayard-
Alpert.
La géométrie réelle étant relativement complexe, on utilisera ici le modèle simplifié suivant :
La grille (A) est un cylindre de longueur infinie, d’épaisseur négligeable et de rayon R g. Elle est portée
au potentiel Vg = + 180 V uniforme.
Le collecteur (C) est un cylindre infini plein de rayon R c porté au potentiel Vc = 0 V uniforme.
Une enceinte métallique extérieure (E), cylindrique de rayon R 2 est maintenue au potentiel Vext = 0 V
uniforme.
L’ensemble (A), (C) et (E), formé de cylindres coaxiaux, possède une symétrie cylindrique.
Un filament rectiligne K est positionné parallèlement à l’axe e z des cylindres, à la distance RK du
centre. On admet que sa présence conserve à l’ensemble {A,C,E,K} la symétrie cylindrique.
A l’intérieur se trouve un gaz raréfié : le milieu est assimilable au vide.
On notera Oz l’axe de symétrie des cylindres (orienté par e z ).
Q1. On s’intéresse au champ électrique E(M) et au potentiel V(M) en un point M repéré par ses
coordonnées cylindriques (r,,z).
Q1.a. Faire apparaître sur un schéma les vecteurs unitaires e r , e θ , e z de la base cylindrique.
Q1.b. Expliquer, par des arguments qualitatifs précis, pourquoi on a V(M) = V(r) et E E(r) e r .
Q2. On cherche à déterminer les grandeurs électrostatiques entre C et A.
Q2.a. Donner l’équation de Maxwell-Gauss.
Q2.b. En déduire l’équation différentielle que vérifie le potentiel V(r) dans cette zone. (On pourra faire
intervenir l’expression du laplacien fourni en fin d’énoncé).
Q2.c. Exprimer V(r) en fonction de r, Rg, Rc et Vg.
Q3. Déduire de la question précédente l’expression du champ E(M) entre A et C.
Q4. L’allure du potentiel en tout point intérieur de la jauge est donné sur la Figure 6 représentant Vsim(M)
= Vsim(r) en fonction de r.
On s’intéresse à présent au comportement des électrons émis par K. Ils sont libérés avec une vitesse très
faible, K étant au potentiel VK = 80 V.
Q6. On fait l’hypothèse d’une émission d’électrons à vitesse initiale nulle (vK = 0). On suppose de plus
que l’électron n’est soumis qu’à l’action du champ électrique étudié précédemment.
Q7. En réalité, l’électron est émis avec une vitesse faible mais non nulle. On s’intéresse aux électrons
émis avec une vitesse perpendiculaire à Oz.
Q7.a. Tant qu’ils ne subissent pas de choc (sur un atome ou sur la grille), les électrons ne sont soumis
qu’à l’action du champ électrique. Montrer que le moment cinétique de l’électron sur l’axe Oz, noté
Lz, est conservé. On pourra utiliser la grandeur Lz pour la suite.
1
Q7.b. Montrer que l’énergie mécanique peut s’écrire sous la forme : E m m e r 2 E p, eff (r) où
2
Ep,eff(r) est une fonction ne dépendant que de la position radiale r de l’électron qu’on exprimera en
fonction de r, Lz, me, e et Vsim(r).
Q7.c. Au moyen d’un traitement énergétique approprié, montrer soigneusement que l’électron va
rester confiné autour de l’anode tant qu’il ne subit pas de choc. On ne demande pas de déterminer
l’équation de la trajectoire de l’électron.
Q8. Projeter le principe fondamental de la dynamique appliqué à un électron sur l’axe Oz. Quel est le
mouvement de l’électron suivant Oz ? Pour pallier ce problème, on peut rajouter une grille aux
extrémités du cylindre.
Données générales :
1 f 1 2 f 2 f
Expression du Laplacien en coordonnées cylindriques : Δf r
r r r r 2 θ 2 z 2
Masse d’un électron : me = 9.10-31 kg
DEUXIEME PROBLEME : Câble coaxial (d’après banque PT 2003)
Une ligne électrique est constituée d’un câble coaxial (voir figure). Dans tout le problème, les deux
conducteurs du câble sont supposés creux, et assimilés à deux surfaces parfaitement conductrices,
cylindriques, de sections circulaires et coaxiales. Le conducteur intérieur, noté conducteur (1), a un rayon
a ; le conducteur extérieur, noté conducteur (2), a un rayon b ; la longueur du câble est l. On utilise le
système de coordonnées cylindriques et un point M est repéré par r, , z ; la base locale associée est alors
u r , u θ , u z . L’espace entre les conducteurs contient un diélectrique linéaire, homogène et isotrope de
permittivité relative r = 1, diélectrique qu’on peut donc assimiler au vide.
1
Pour les applications numériques, on prendra : a = 1,00.10-3 m, b = 1,65.10-3 m, 0 = F.m-1, 0 =
36 π 10 9
1
4 10-7 H.m-1. On posera c = .
ε0 μ0
La longueur l est assez grande pour que l’on puisse négliger les effets d’extrémités et assimiler les
champs et potentiels à ceux produits par un câble infiniment long.
1 r A r 1 A θ A z
div A
r r r θ z
1 A z A θ A r A z 1 r A θ A r
rot A - ur - uθ - uz
r θ z z r r r θ
1) Electrostatique :
On suppose que les conducteurs portent respectivement les charges électriques + Q et – Q uniformément
réparties sur les surfaces des conducteurs de rayons a et b.
2) Montrer que le champ électrostatique est radial et que sa valeur algébrique ne dépend que de r, soit :
E E(r) u r .
3) Etablir l’expression de E(r) en fonction de Q, 0, r, l et de constantes à déterminer en distinguant trois
domaines à définir. On calculera E(r) par deux méthodes différentes :
4) Le conducteur (1) est porté au potentiel V1 et le conducteur (2) est porté au potentiel V2. Exprimer la
différence de potentiel V1 – V2 en fonction de Q, 0, l, a et b.
5) La capacité C du condensateur formé par les deux conducteurs est le quotient de Q par la différence de
potentiel V1 – V2 ; déterminer C en fonction de 0, l, a et b. En déduire l’expression C’0 de la capacité
du câble par unité de longueur.
2) Magnétostatique :
On utilise le câble coaxial pour alimenter une charge. Le conducteur (1) constitue le conducteur aller du
courant électrique constant d’intensité I0 (dans le sens de l’axe Oz). Le conducteur (2) est le conducteur
retour de ce courant. La répartition du courant est superficielle et uniforme sur chaque conducteur creux.
I -I
Les vecteurs courants surfaciques valent respectivement jS1 0 u z et jS2 0 u z .
2πa 2πb
2) Montrer que le champ magnétique est orthoradial et que sa valeur algébrique ne dépend que de r, soit :
B B(r) u θ .
3) Etablir l’expression de B(r) en distinguant trois domaines à définir. On calculera B(r) par deux
méthodes différentes :
4) Calculer le flux du champ magnétique à travers une section de longueur l, comprise entre a et b.
ln(1,65) 0,5
On donne la relation de passage pour E en présence de charges surfaciques séparant deux milieux 1 et
σ
2 de part et d’autre de cette surface chargée : E 2 - E1 n 12 , où E 1 et E 2 sont respectivement les
ε0
champs dans les milieux 1 et 2 au voisinage immédiat de la surface, n 12 est le vecteur unitaire normal
localement à cette surface et allant du milieu 1 vers le milieu 2. Cette relation traduit la continuité de la
composante tangentielle de E et la discontinuité de sa composante normale en présence de charges
surfaciques.
On donne la relation de passage qui traduit la continuité de la composante normale de B et la
discontinuité de sa composante tangentielle en présence de courants surfaciques :
B 2 - B1 μ 0 jS (M) n 12 où n 12 désigne le vecteur unitaire normal à la surface de séparation entre les
deux milieux et est dirigé du milieu 1 vers le milieu 2. B1 et B 2 sont respectivement les champs dans
les milieux 1 et 2 au voisinage immédiat de la surface.
TROISIEME PROBLEME : Action exercée sur un condensateur à quadrants
On considère le condensateur plan, représenté ci-dessous, aux bornes duquel s’exerce une tension U.
L’armature 1, mobile autour d’un axe (Oz) qui lui est perpendiculaire, est formée de deux quadrants
circulaires, de rayon R1, symétriques par rapport à (Oz) ; l’armature 2 fixe est, elle, constituée de quatre
quadrants, deux à deux superposés, réalisant ainsi un logement cylindrique, d’épaisseur 2 e, dans lequel
pénètre la première armature.
ε S
On rappelle l’expression de la capacité C d’un condensateur plan : C 0 , avec 0 la permittivité
e
diélectrique du vide, S la surface des armatures en regard, et e la distance entre les armatures.
Les armatures sont reliées à un générateur, lequel maintient constante la différence de potentiel U
appliquée. Un opérateur effectue réversiblement un déplacement infinitésimal d’un angle d de
l’armature 1.
4) Exprimer le travail électrique élémentaire Wél fourni par la source lors d’une variation de charge dQ
des armatures. On donnera le résultat en fonction de U et dQ, puis en fonction de K, U et d.
5) Faire le bilan énergétique de l’opération et en déduire l’expression du travail élémentaire Wop fourni
par l’opérateur, en fonction de K, U et d.
7) L’armature 1 est soumise au couple précédent exercé par une tension inconnue U et à un couple de
torsion – Ct , Ct étant la constante de torsion. Un étalonnage préalable de ce condensateur à quadrants
a donné le résultat suivant : U = 23 V pour = 15°. Calculer la tension appliquée lorsque = 60°.
QUATRIEME PROBLEME : Four à induction (d’après banque PT 2009)
Le courant électrique circule dans le cylindre ; la densité de courant volumique en un point M (r, , z)
intérieur au cylindre est : j1 α.r. u θ ; elle n’est donc pas uniforme.
Cette distribution crée, au point M, le champ magnétique B1 .
a) Par des considérations qualitatives précises, déterminer :
a.1) la direction de B1 .
a.2) la (ou les) coordonnée(s) dont dépend la valeur algébrique B1 de ce champ.
b) Par application du théorème d’Ampère, déterminer B1 en fonction de , r et des données, pour tout r
inférieur ou égal au rayon a.
A présent, le courant électrique ne circule que sur la surface latérale du cylindre, l’intérieur étant « vide ».
Il est caractérisé par le vecteur densité de courant surfacique jS jS u θ , jS étant uniforme et constant.
Cette distribution crée, à l’intérieur, le champ B 0 (rappelons que B ext est nul).
a) Montrer qu’un champ uniforme B 0 satisfait aux équations de Maxwell à l’intérieur du cylindre.
b) On donne la relation de passage qui traduit la continuité de la composante normale de B et la
discontinuité de sa composante tangentielle en présence de courants surfaciques :
B 2 - B1 μ 0 jS (M) n 12 où n 12 désigne le vecteur unitaire normal à la surface de séparation entre les
deux milieux et est dirigé du milieu 1 vers le milieu 2. B1 et B 2 sont respectivement les champs dans
les milieux 1 et 2 au voisinage immédiat de la surface.
En déduire l’expression de B 0 .
II) Four à induction :
On assimile cette distribution de courant formée par les N spires à une distribution surfacique orthoradiale
de courant, de densité surfacique jS jS u θ , jS étant uniforme.
Les données sont : N, i, H, a, 0.
a) Evaluer jS en fonction de i, N et H.
b) - Déterminer le champ magnétique B 0 à l’intérieur.
- On met sa valeur algébrique sous la forme B0 = K Im cos(t) ; donner l’expression de K.
a) Donner l’expression de la puissance volumique locale Pv cédée par le champ électrique aux porteurs de
charge.
b) Evaluer la puissance instantanée totale transférée au matériau conducteur contenu dans le four.
c) En déduire la puissance moyenne P (on donnera l’expression en fonction des données et du volume V
occupé par le matériau).
d) On évalue les fuites énergétiques par rayonnement à = 15 % de l’énergie requise pour la fusion.
Déterminer littéralement puis calculer numériquement la durée t f de cette fusion ; on donne :
f = 4000 Hz ; Im = 150 A ; K = 10-5 T.A-1 ; a = 15 cm ; = 1,6.106 S.m-1 ;
l’enthalpie massique de fusion du matériau est fush = 350 kJ.kg-1 ;
Au départ, le matériau est solide à la température de fusion ; sa masse est M = 80 kg et il occupe un
volume V = 0,03 m3 supposé quasi invariant pendant toute la fusion.