Master 1 Gestion 2019 CM EEF PDF
Master 1 Gestion 2019 CM EEF PDF
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SUPPORT DE COURS
ENTREPRENEURIAT ET ÉTUDE DE
FAISABILITÉ
ÉLABORÉ PAR
La première concerne l’entrepreneuriat. Elle est subdivisée en trois chapitres. Elle traite
d’abord des caractéristiques de l’esprit d’entreprise. Ensuite elle montre comment identifier et
valider une bonne idée d’entreprise. Cette dernière doit être adaptée à la personnalité de
l’entrepreneur. Finalement, elle permet de voir comment on peut passer de l’idée d’entreprise à la
création d’une entreprise porteuse. Ainsi, une simple idée dès le départ permet-elle d’aboutir à la
création d’entreprise grâce aux potentialités de l’entrepreneur. L’entrepreneuriat se préoccupe donc
de la personne humaine qui est à la base du processus de création de richesse.
La dernière partie s’intéresse à l’étude de faisabilité d’un projet ou d’une idée d’entreprise.
Cette dernière peut être guidée par un ou plusieurs objectifs et, comporte plusieurs éléments. Au
niveau des objectifs, on en dénombre quatre. Ce sont : la Faisabilité générale ; la Rentabilité
économique et financière ; la Viabilité ; et la Solvabilité. Au niveau de ses composantes, l’étude de
faisabilité comprend : une étude commerciale (qui présente les résultats d’une étude de marché) ;
une étude technique pour les aspects techniques du projet ; une étude organisationnelle pour ce qui
concerne l’organisation des ressources matérielles et humaines en vue de la production finale ; des
études économiques et financières ; ainsi qu’une analyse et/ou évaluation des risques et impacts du
projet.
L’étudiant sera donc mieux outillé pour aborder la vie active comme créateur de richesse, à
travers l’entrepreneuriat et l’étude de faisabilité.
Page
Introduction générale 4
Partie 1 : Entrepreneuriat 6
1. Esprit d’entreprise 7
1.1. Les Caractéristiques de l’entrepreneuriat 7
1.2. Le Potentiel entrepreneurial 11
1.3. Les Motivations pour la création d’entreprise 14
2. Idée d’entreprise 15
2.1. La Génération de l’idée d’entreprise 15
2.2. Les Sources de l’idée d’entreprise 17
2.3. Le Passage de l’idée d’entreprise au projet d’entreprise 20
3. Création d’entreprise 23
3.1. Le choix de la structure juridique de l’entreprise 23
3.2. Les sources de financement 27
3.3. Les démarches en vue de la création d’entreprise 29
Partie 2 : Étude de faisabilité 32
1. Objectifs et composantes de l’étude de faisabilité 33
1.1. Objectifs d’une étude de faisabilité 33
1.2. Composantes d’une étude de faisabilité 35
2. Études commerciale, technique et organisationnelle 38
2.1. Étude commerciale 38
2.2. Études technique et organisationnelle 43
3. Études économique et financière, évaluation des risques et impacts 46
3.1. Études économique et financière 46
3.2. Évaluation des risques et impacts du projet 52
Conclusion Générale 54
Références bibliographiques 56
Annexe 1 : Examen entrepreneuriat 58
Annexe 2 : Examen d’entreprenariat et étude de faisabilité 60
Annexe 3 : Fiche de TD d’entreprenariat et étude de faisabilité 61
La volonté des Gouvernants en matière d’insertion de la jeunesse ivoirienne dans les circuits
économiques s’est manifestée très tôt. À partir des années 1970, une politique du retour à la terre
pour freiner l’exode rural, résorber le chômage grandissant et lutter contre la marginalisation des
déscolarisés est mise en œuvre. Elle est suivie en 1971, de l’opération des chaînes de distribution et
de vente des produits agricoles (PAC, AGRIPAC). Enfin, en 1986, le Programme des Centres de
Production Jeunesse (PCPJ) est initié. Il regroupe les jeunes déscolarisés en coopératives agricoles
en vue du financement de leurs activités. Mais peu préparés aux métiers agricoles, la population
cible reste indifférente de sorte que les politiques concernées n’ont pas pu atteindre les résultats
escomptés. Il y avait en effet un défaut de formation et de préparation à l’exercice des métiers
agricoles ou du commerce ; de plus la pauvreté en milieu rural était un facteur défavorable à
l’engouement de la population cible. En outre, il faut tenir compte de la mentalité de la majorité des
ivoiriens, pour qui le salariat est encore un modèle dominant de réussite sociale.
Comme solution pour remédier à ces constats, les gouvernants vont successivement créer
des agences pour le service public de l’emploi, mettre en place des fonds et des programmes
nationaux d’emploi. Il s’agit respectivement de : l’AGEFOP (agence pour la formation
professionnelle) en mai 1992 ; l’AGEPE (agence d’études et de promotion de l’emploi) en février
1993 en remplacement de l’OMOCI (office de la main d’œuvre en Côte d’Ivoire) ; le Fonds
National de Solidarité (FNS) et la Plate-forme de Services (PFS) en 2004 ; le Fonds National de la
Jeunesse (FNJ) en 2012 ; et l’Agence Emploi Jeunes en avril 2015, en remplacement de l’AGEPE
et d’autres institutions étatiques ayant pour objet l’emploi et le financement des emplois dans le
cadre de l’entrepreneuriat (notamment des jeunes).
Malgré tout cela, le nombre de personnes sans emplois s’accroit au fil des ans. Cet
accroissement explique le nombre pléthorique des jeunes diplômés comparativement aux emplois
salariés. En effet, les enquêtes-emplois de 2013 et de 2014 relèvent que le nombre de jeunes
sortants du supérieur chaque année est environ 3,5 fois supérieur aux offres d’emplois du secteur
moderne. Ils sont au moins environ 300.000 à intégrer le marché du travail pour chercher un emploi
chaque année. Cela explique la sélectivité du marché du travail, reflet des politiques d’embauche et
de licenciement des employeurs du secteur moderne. Car, l’abondance de la main-d’œuvre
disponible permet aux employeurs d’être exigeants en matière de recrutement. En sont victimes les
catégories marquées par des handicaps professionnels (manque d’expérience ou de qualification) ou
des stéréotypes culturels. Ce sont les jeunes, notamment les nouveaux diplômés, les femmes, les
déscolarisés, les personnes licenciées pour cause économique et les handicapés physiques. Aussi, la
promotion de l’entrepreneuriat privée, notamment l’auto-emploi, est-elle devenue la stratégie
dominante en matière de politique gouvernementale en faveur des jeunes de 16 à 35 ans 1, voire 40
ans.
A l’instar des pays avancés, la Côte d’Ivoire a pris conscience que les micro-entreprises
pouvaient jouer un rôle prépondérant dans la création et l’expansion de l’auto-emploi. Par exemple,
au Japon, 70% des employés travaillent dans les PME. Au Danemark, le tissu industriel est
majoritairement composé de PME et PMI. Ces dernières sont dans une situation pyramidale
caractérisée par la sous-traitance, les alliances, et l’existence d’une forte synergie. Dans cette
optique, la stratégie en matière de promotion de l’emploi des pouvoirs publics ivoiriens,
1
Selon l’enquête emploi de 2008, les jeunes de 15 à 34 ans constituent plus de 36% de la population totale. Ils
représentent un peu plus des deux tiers (69,32%) de la population en âge de travailler.
Pourquoi ce thème ?
Comme souligné plus haut, nous avons remarqué que, pour les différents programmes
d’emploi énumérés ci-dessus, la majorité des personnes intéressées ne savaient pas ce que c’était
qu’un plan d’affaires, donc ne savaient pas monter leur projet. En outre, suite à nos investigations
personnelles, nous nous sommes rendus compte que beaucoup veulent entreprendre mais peu
nombreux sont ceux qui ont un esprit d’entreprise : sur 10 (dix) personnes, seulement 1 (une)
semblait avoir des prédispositions à l’entrepreneuriat. Notre souci durant cette formation est donc
de forger votre esprit d’entreprise, de vous faire prendre conscience que vous êtes vous-mêmes les
acteurs de votre propre avenir ; que de multiples possibilités s’offrent à vous, notamment celle de
créer votre propre activité, de vous réaliser professionnellement et de créer des richesses
économiques et sociales, voire des emplois. Nous attendons donc de vous, d’être des entrepreneurs
qui vont au bout de leurs idées de projets, qui les traduisent en entreprises rentables, viables,
solvables et durables.
L’objectif général de ce cours est donc de donner aux étudiants en master 1 de gestion des
bases solides pour être des chefs d’entreprise et des porteurs de projets, afin de mieux s’insérer dans
le monde du travail. Plus spécifiquement, il s’agira pour eux au terme de ce cours de pouvoir :
- Identifier les caractéristiques de l’esprit d’entreprise ;
- Identifier et valider une bonne idée d’entreprise ;
- Connaître comment passer de l’idée d’entreprise à la création d’une entreprise ;
- et être apte à suivre, les cours concernant l’élaboration de plans d’affaires afin de monter
leurs propres projets et installer leurs entreprises.
Plus largement, il s’agit d’amener l’étudiant à être acteur, à entreprendre, quelle que soit la carrière
envisagée… L’entrepreneuriat, qui dépasse la démarche individuelle, doit être vécu par l’étudiant
comme une possibilité d’ouverture personnelle et professionnelle valorisante. Aussi, apparaît t-il
opportun de définir l’entrepreneuriat.
On peut définir l’entrepreneuriat comme étant une attitude qui recouvre des situations
professionnelles diverses telles que :
- la création d’entreprise ;
- la reprise d’entreprise ;
- le statut d’auto-entrepreneuriat et les professions libérales ;
- l’entrepreneuriat social, notamment dans des structures associatives ;
- ainsi que l’intrapreneuriat dans des organisations existantes.
Il faut noter que le terme entrepreneuriat (SAPORTA et VERSTRAETE, 2006) est une
création de l’office québécois de la langue française. Il résulte de la traduction du mot
« entrepreneurship » très utilisé en Amérique du nord. Il reflète une idéologie pour laquelle l’esprit
d’entreprise est un facteur déterminant pour la création de richesse. Cet esprit caractérise
l’entrepreneur dans son essence.
On retiendra que l’entrepreneur est un réalisateur de projet. C’est une personne capable de
détecter une opportunité et d’imaginer une stratégie pour répondre à ce besoin avant que d’autres ne
le fassent. C’est aussi quelqu’un qui, devant un problème donné, développe une stratégie pour le
transformer en opportunité d’affaires. Aussi, l’entrepreneuriat peut-il être défini comme un
processus de transformation des opportunités en démarrage d’affaires. Il se présente comme une
inégalité entre les hommes en ce qui concerne la détention et l’utilisation d’une information donnée.
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L’esprit d’entreprise est l’une des qualités personnelles primordiales contribuant au succès
d’un chef d’entreprise. Avoir l’esprit d’entreprise « c’est être apte à percevoir et à peser les chances
qui s’offrent, à trouver les ressources nécessaires pour les concrétiser et à prendre les mesures qui
conviennent pour faire fructifier ces ressources » (MEREDITH et alii, 1992 : 1-12). Cela revient à
être un chef. En outre, l’esprit d’entreprise (ou entrepreneurial) est un état d’esprit, une mentalité
requise dans plusieurs situations (RAJHI, 2011 : 3). Il est davantage relié à la prise d’initiative, la
culture de l’agilité, la prise de risque, la flexibilité, le désir de créer et d’innover, le travail en
groupe, etc. Il prend en compte les aptitudes, les attitudes, les motivations et l’environnement
socioéconomique. Par conséquent, il n’est pas seulement inné ou donné, mais peut se construire.
Il combine des représentations identitaires, mais aussi des attitudes et des compétences sur
lesquelles l’éducation et la formation peuvent agir. Ce sont donc des facteurs qui relèvent du capital
humain acquis et inné. Aussi, les caractéristiques de l’entrepreneuriat, le potentiel entrepreneurial et
les motivations pour la création sont les différentes sections du présent chapitre.
Conclusion chapitre 1
Au total, on peut définir l’Esprit d’entreprise comme un ensemble de qualités telles que
l’intuition, le goût du risque, la capacité de prendre des décisions, le sens des opportunités, un esprit
tourné vers la réussite et l’absence de peur du changement. Cela permet de faire face aux
changements et de résoudre les problèmes dans la plupart des situations dans lesquelles on se
trouve. L’esprit d’entreprise se décompose donc en cinq (5) éléments : observer l’environnement ;
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L’idée de projet ou d’entreprise est l’idée ou la mission qui est assignée à un projet (une
entreprise). Elle naît souvent d’un rêve. Aussi, peut-on définir le projet comme une action
spécifique, nouvelle ; un effort complexe pour atteindre un objectif spécifique, devant respecter un
échéancier, un budget. C’est un ensemble d’activités devant permettre la satisfaction d’un besoin.
(La mise en place d’un projet passe par différentes étapes. Elle nécessite des moyens humains,
financiers et logistiques pour sa réalisation.). A ce niveau, on notera que le terme microprojet est
une des appellations utilisées par les bailleurs de fonds pour leurs actions de terrain, par opposition
aux programmes d'aide directe aux gouvernements ou aux grandes institutions des pays
bénéficiaires. La plupart des pays donateurs, ou des institutions multilatérales d'aide au
développement, financent et mettent en œuvre des programmes de microprojets, généralement avec
la participation active des autorités du pays d'accueil. Ce chapitre sur l’idée d’entreprise permettra
de voir comment identifier et valider une bonne idée d’entreprise. C'est-à-dire une idée adaptée à la
personnalité du promoteur et plus appropriée en vue de la création d’une entreprise porteuse. Aussi,
traiterons-nous en premier de la genèse de l’idée d’entreprise, ensuite des sources de l’idée
d’entreprise, finalement de comment passer de l’idée d’entreprise au projet d’entreprise.
Conclusion chapitre 2
On peut trouver l’idée d’entreprise ou de projet soit par l’observation du marché (en
complément de ce qui existe déjà ; satisfaction des besoins exprimés ; production nouvelle pour
création d’une demande) ; soit par la consultation de brevets non encore exploités (chambre
consulaire) ; soit par l’innovation. Pour transformer son rêve en projet d’entreprise, il faut : ouvrir
son esprit et son idée aux champs du possible ; vérifier l’adéquation homme/projet d’entreprise ;
transcrire ses besoins en termes financiers ; remplir sa « boite à outils » de créateur ; et mesurer la
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Les entreprises peuvent être différenciées selon plusieurs critères. Il y a par exemple le
critère juridique, le critère de la taille, celui du mode d’organisation, du secteur d’activité et du
statut juridique. Selon la forme juridique, on distingue : les entreprises individuelles ; les sociétés
à responsabilité limitée (SARL) ; les sociétés anonymes (SA) ; les associations (coopératives,
mutuelles, ONG, syndicats). Selon la taille, on distingue : les micro-entreprises ; les petites et
moyennes entreprises (PME) ; les grandes entreprises. Selon le mode d’organisation, on
distingue : les entreprises modernes ; les entreprises informelles. Selon le secteur d’activité, on
distingue : le secteur primaire (Agriculture, élevage, mines, forêt, pêche) ; le secteur secondaire
(Entreprises manufacturières : fabrication, transformation, assemblage, construction, confection) ; le
secteur tertiaire (Commerce : gros, distribution, détail ; prestation de services, transport). Selon le
statut juridique, on distingue : les entreprises publiques ; les entreprises privées.
Parmi ces entreprises, les différents types distingués selon la taille et le capital en Côte
d’Ivoire sont :
- la micro entreprise qui est une entreprise individuelle avec peu ou pas d'employés ;
- la petite entreprise, avec un capital social de moins de 60 millions F CFA et 5 à 20 salariés ;
- la moyenne entreprise, avec un capital social compris entre 60 et 200 millions F CFA et 20 à 50
salariés ;
- la grande entreprise, avec un capital social minimum de 200 millions F CFA et plus de 50 salariés.
Les formes juridiques les plus connues en Côte d'Ivoire sont
- l'entreprise individuelle ;
- la société à responsabilité limitée (SARL), avec 2 à 50 associés ;
- la société anonyme, avec au moins 5 associés appelées actionnaires ;
- la coopérative.
Les démarches administratives sont différentes selon la nature de l’entreprise à créer. Les
formalités en vue de la création de l’entreprise individuelles sont différentes de celles des sociétés
ainsi que de celles des coopératives. Le guichet unique du CEPICI a été créé pour faciliter les
opérations en vue de la création. Des fiches sont disponibles sur le site Internet du CEPICI. Elles
sont téléchargeables.
Entreprises individuelles
Trois étapes sont fondamentales :
- s’inscrire au registre de commerce ;
- s’inscrire à la direction générale des impôts (compte contribuable) ;
- s’inscrire à la caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS).
Si l’entreprise veut embaucher des salariés, trois autres étapes s’imposent :
- s’inscrire à l’inspection du travail et des lois sociales ;
- s’inscrire à l’agence emploi jeunes ;
- s’inscrire à l’agence pour la formation professionnelle (AGEFOP).
CONCLUSION PARTIE 1
On a remarqué que, tout au long du processus entrepreneurial, on a relevé des études à faire
telles que l’étude de marché, l’étude de faisabilité ainsi qu’un document à produire : le plan
d’affaires. Ces différents éléments feront l’objet de cours magistraux et de travaux dirigés. Pour
ceux qui sont dès maintenant intéressés par l’entrepreneuriat, ils pourront se rendre à l’agence
emploi jeune de BOUAKE pour s’informer sur les modalités d’aide ou de prêt aux jeunes qui
veulent s’installer à leur propre Compte.
Pourquoi ce thème ?
Pour réaliser tout projet d’affaires, il est essentiel d’élaborer un solide plan d’affaires et
d’établir un montage de vos prévisions financières. Le plan d’affaires comprend plusieurs parties,
notamment, une description du projet, l’analyse du marché, la stratégie markéting, l’exploitation et
la production, la présentation des promoteurs, les ressources humaines, etc. Le montage des
prévisions financières complète le plan d’affaires et vient confirmer la viabilité de votre projet en
établissant, entre autres, le chiffre d’affaires et les profits potentiels pouvant se dégager des
opérations de votre entreprise.
Aussi, monter un projet ou élaborer un plan d’affaires nécessite-t-il au moins deux étapes.
La première est l’étude de préfaisabilité et la seconde l’étude de faisabilité. L’étude de préfaisabilité
est une enquête sommaire qui permet globalement de voir si l’idée de projet est faisable. Elle
permet aussi de choisir entre plusieurs idées de projet. Par contre, l’étude de faisabilité nécessite
une enquête et des analyses beaucoup plus détaillées et précises, en vue d’élaborer un business plan.
Elle peut donc être définie comme l’étude, l’analyse de tous les aspects (éléments) qui
interviennent dans la mise en œuvre d’un projet. Ces différents éléments permettent de savoir si
le projet dont il s’agit est faisable et viable.
En outre, si l’entrepreneur veut solliciter des bailleurs de fonds, une bonne étude de
faisabilité prend en compte les garanties recherchées par ces derniers. En effet, le plan d’affaires,
fruit de l’étude de faisabilité, a pour fonctions d’être un guide pratique de mise en œuvre du
projet. Il décrit la situation attendue à la fin du projet et détermine qui y participera et qui en
bénéficiera ; il établit ce qui sera entrepris, ce qui sera produit, quand, comment et par qui. C’est
aussi une base pour l’évaluation du projet. A ce titre, il fournit une base pour analyser l’efficacité
(productivité, rendement), la pertinence (le bien fondé du projet), l’efficience du projet (rapport
entre qualité des résultats et moyens mis en œuvre pour l’obtenir) ainsi que la durabilité des
résultats. L’étude de faisabilité est donc la transcription d’une vision, d’un objectif à atteindre.
Pour atteindre nos objectifs, un plan en trois chapitres a été adopté. Il s’est agit, d’une part
de traiter des objectifs et des composantes d’une étude de faisabilité dans un chapitre, d’autre part,
en deux autres chapitres, détailler chacune des composantes d’une étude de faisabilité.
L’étude de faisabilité, qui intervient dans la phase de définition du projet, est une phase
indispensable à la réalisation et à la réussite d’un projet. Elle permet de voir si le projet est
pertinent, efficace et efficient. Elle comporte l’aspect économique, technique, financier, social,
légal, culturel, politique et géographique. Elle revêt de ce fait un caractère important pour
l’ensemble des parties prenantes à un projet de création d’entreprise. Elle sert de base
d’appréciation du projet aux prêteurs et bailleurs de fonds. Elle sert également de boussole à tout
entrepreneur. Aussi, connaître ses objectifs et composantes s’avère t-il opportun.
La faisabilité est le caractère de ce qui est faisable, qu’on peut faire, réaliser, exécuter, etc.
On l’apprécie à travers l’étude de faisabilité. L'étude de faisabilité est faite pour prouver que le
projet est techniquement faisable et économiquement rentable. Les éléments permettant de
l’apprécier sont : les études technique, commerciale, économique, juridique et organisationnelle
ainsi que l’évaluation des risques liés au projet et au promoteur tout comme les moyens proposés
pour les éradiquer.
La faisabilité permet de juger de la pertinence du projet (Est-ce que le projet est bien
fondé ?). Elle permet de savoir dans quelle mesure le projet, tel qu’il est identifié et défini, répond
aux objectifs de l’entrepreneur. Elle permet également de répondre à un certain nombre de
questions telles que : est-ce que le projet choisi est celui qu’il faut ? Est-il approprié d’installer un
tel projet dans la région ? Le besoin à l’origine du projet est-il toujours aussi important
(d’actualité) ? Faut-il continuer ou arrêter le projet ?
L’étude de faisabilité générale doit recueillir des informations et analyser les possibilités
suivantes de réalisation du projet :
- la faisabilité technologique ;
- la faisabilité géographique ;
- la faisabilité environnementale ;
- la faisabilité politique ;
- et la faisabilité légale.
1.1.3. Viabilité
Les notions de durabilité et de viabilité sont souvent utilisées comme deux synonymes
dans la plupart des textes de gestion. Dans certains cas, le terme viabilité se réfère à la
pérennité d'une activité ou du fonctionnement d'un instrument quelconque de développement,
telle qu'une unité de production ou une institution. La durabilité se réfère plutôt à la permanence
d'une situation favorable. Par exemple, une unité de production ou institution est dite viable si elle
obtient, ou produit, en permanence les moyens pour son fonctionnement. Par conséquent, cette
viabilité sera souhaitable si elle contribue à la durabilité du projet, donc si l'activité, l'institution
ou l'unité de production en cause doit se perpétuer pour assurer une pérennité de l'impact positif.
Généralement, plusieurs facteurs clés existent pour faciliter la viabilité d'un projet de
développement. Ces facteurs correspondent, d’une part à la probabilité que l'innovation introduite
par le projet soit assimilée, plutôt que rejetée, par le milieu récepteur, d’autre part à la motivation et
aux capacités (techniques, économiques et autres...) qui assurent la perpétuation des activités
nécessaires à l'entretien et au développement des acquis. Ainsi, la viabilité d'un projet doit-elle se
renforcer continuellement tout au long du cycle de vie du projet, c'est-à-dire dès la phase de
conception.
L’analyse de la viabilité d’un projet prend en compte plusieurs facteurs. Il s'agit, par
exemple : du degré d’implication des éventuels partenaires ; de la politique de soutien du
gouvernement ; de la pérennité, la disponibilité et l’innovation de la technologie utilisée ; de
l’impact environnemental ; des aspects socioculturels ; de la viabilité économique et financière…
L’analyse ou évaluation des risques et impacts du projet s’inscrit dans l’étude (ou
l’analyse) de sensibilité du projet. L’analyse de la sensibilité consiste à étudier (identifier et
traiter) les évènements qui, en cas de survenance, pourraient compromettre la rentabilité et la
solvabilité du projet. Deux variables pertinentes sont prises en compte à cet effet. Ce sont : la
probabilité d’occurrence (probabilité que l’évènement survienne, se réalise) et l’impact (effets
sur la pérennité du projet). Il n’existe pas une série de risques qu’il convient d’étudier pour
chaque projet.
Pour établir une cartographie des risques et impacts, il faudra identifier, en fonction de la
nature du projet, les différents risques qui pourraient survenir et trouver les moyens pour les
couvrir. Sans être exhaustif, quelques risques et impacts de marché, de prix, de management,
d’approvisionnement, environnementaux (le cas échéant), technique, technologique, etc. seront
analysés. Les différents types de risques pouvant affecter une entreprise sont des risques : liés
à la concurrence ; liés à la règlementation ; Technologiques ; Humains ; liés à la taille du
projet ; Commerciaux. Concernant l’analyse de l’impact du projet, elle pourra porter sur :
l’emploi ; l’environnement socio-économique…
Parallèlement, l’analyse de l’environnement socioéconomique peut être réalisée en utilisant
la méthode PESTEL (Politique, Économique, Sociologique, Technologique, Écologique, Légal).
C’est un modèle qui permet d'identifier l'influence (positive ou négative) que peuvent exercer, sur
une organisation, les facteurs macro-environnementaux. Il sert aussi de base pour réaliser une
matrice SWOT (forces, faiblesses, opportunités, menaces). Le croisement des évolutions possibles
des différentes variables répertoriées pour l’analyse de sensibilité permet de définir des scénarios
d'évolution du marché. Il est aussi possible de faire une analyse interne, celle des forces de
PORTER. Elles concernent cinq (5) variables à analyser :
- (1) le pouvoir de négociation des fournisseurs ;
- (2) le pouvoir de négociation des clients ;
- (3) la menace des entrants potentiels ;
- (4) la menace des produits ou des services substituables ;
- (5) enfin, l'intensité concurrentielle.
Ce premier point a permis de traiter des objectifs et des composantes d’une étude de
faisabilité. Les deux autres points qui suivent, permettront de s’intéresser particulièrement à
chacune des composantes de l’étude de faisabilité énumérées et définies ci-dessus.
L’étude commerciale concerne généralement l’étude de marché. Son but est de mieux
connaître le marché et les sujets à étudier. Elle permet de savoir ce que le marché impose et
demande une implication personnelle ainsi qu’une vigilance. Elle est souvent appelée plan
markéting. Car le markéting c’est tout ce que vous faites pour savoir qui sont vos clients, quels
sont leurs besoins et ce qu’ils veulent. C’est aussi tout ce que vous faites pour satisfaire leurs
besoins et réaliser un bénéfice en : (1) leur procurant les biens et services dont ils ont besoin
(Produit) ; (2) fixant des prix qu’ils acceptent de payer (Prix) ; (3) leur apportant une information
qui les amène à acheter vos biens et services (Promotion) ; (4) leur facilitant l’accès à vos biens et
services (Place). Aussi, allons-nous d’abord voir comment décrire l’offre et la demande, ensuite
comment élaborer un questionnaire, puis comment pratiquer une étude de marché, finalement
comment élaborer une stratégie commerciale à l’aide des informations recueillies.
Cette partie constitue le dernier point de notre cours. En effet, après les études commerciale,
technique et organisationnelle d’un projet d’entreprise, il reste logiquement les études économiques
et financières. Tout ce procédé permet d’avoir des informations qualitatives et quantitatives. Ces
dernières constituent un champ pour l’évaluation des risques et impacts du projet d’entreprise.
L’analyse du seuil de rentabilité est donc basée sur des éléments prévisionnels. Les résultats
seront par conséquent plus ou moins proches de la réalité. L’handicap majeur de l’utilisation du
seuil de rentabilité provient du fait que les ventes sont supposées régulières ; ce qui n’est pas
toujours vérifié dans la réalité. Toutefois, son calcul permet de : apprécier la sécurité dont dispose
l’entreprise dans le cas d’une conjoncture défavorable ; déterminer la date à laquelle l’activité
devient rentable ; calculer le montant du chiffre d’affaires à partir duquel l’activité devient rentable.
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CONCLUSION GÉNÉRALE
Pour pouvoir créer une entreprise, il faut d’abord avoir l’esprit d’entreprise, ensuite détecter
l’existence d’un besoin partiellement ou non satisfait (comme par exemple le manque d’un produit,
d’un service) ou avoir un intérêt pour une activité particulière, puis avoir un goût pour le risque ou
les affaires, enfin avoir l’envie de placer des ressources financières, d’investir. Cela suppose qu’on
a envie de se réaliser personnellement, c'est-à-dire d’être indépendant. On recherche donc le profit
et non un salaire car on rêve d’une certaine aisance financière (être riche) et d’une reconnaissance
sociale (prestige social ; etc.). Mais pour cela, il faut qu’on ait la formation nécessaire pour mener à
bien cette activité, et que cela nous permette socialement d’être reconnus. Il faut que pour nous ce
soit une nécessité de sortir du chômage, ou d’être indépendant financièrement.
La première partie sur l’entrepreneuriat a été découpée en trois chapitres. Dans le chapitre 1,
le point focal était l’esprit d’entreprise. Cela nous a permis, dans un premier temps, de nous pencher
sur les caractéristiques de l’entrepreneuriat en nous focalisant sur les processus entrepreneuriaux et
intrapreneuriaux, tout comme sur les différents types d’entrepreneurs ainsi que les démarches
entrepreneuriales. Dans un second temps, nous avons abordé le sujet du potentiel entrepreneurial.
Pour TD
AGEPE/CPJ [2009] : Étude de faisabilité, document support de formation, mai, pages 1 à 31.
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ADAM Michel (2009) : Réinventer l’entrepreneuriat : pour soi, pour nous, pour eux, éd.
L’Harmattan
AGENCE FRANCE ENTREPRENEUR (2017), « Quelle place pour l’entreprenariat dans la
carrière professionnelle des jeunes de moins de 30 ans », 20 février 2017, 15 pages.
AGEPE/CPJ (2009) : Étude de faisabilité, document support de formation, mai, pages 1 à 31.
AKAFFOU Épse YAO (2018) : Support de cours d’entrepreneuriat et études de faisabilité des
étudiants de Master 1 de l’année académique 2017-2018.
AKAFFOU Agnès (2017) : « Analyse du profil entrepreneurial de jeunes de master 1 en Côte
d’Ivoire : cas des étudiants de l’université de Bouaké », in RIGE, série B – Économie / numéro 3 –
volume 2 – décembre 2017 / ISSN 2520 – 3061, pages 83 à 112.
AKAFFOU Épse YAO (2017) : Support de cours d’entrepreneuriat des étudiants de L3 économie et
gestion de l’année académique 2016-2017.
AKAFFOU K. K. Agnès Épse YAO (2014) : Analyse de la discrimination des femmes sur le
marché du travail en Côte d’Ivoire, thèse de doctorat nouveau régime en économie du travail et des
ressources humaines, Université Félix Houphouët BOIGNY de Côte d’Ivoire, p. 99 à 125.
ALBEROLA E., ALDEGHI I., HOIBIAN S. (2016) : « Les mutations du travail : l’envie d’être
salarié domine, sauf chez les jeunes qui aspirent à plus de liberté » in Cahier de Recherche, numéro
334, CREDOC, décembre.
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FEU VERT : Auto-emploi (disponible à la documentation de l’Agence-emploi-jeunes, au siège,
Plateau-Abidjan) pages 91 à 253.
7) Quels sont les différents régimes d’imposition des entreprises en Côte d’Ivoire ? (1pt)
Pour chaque proposition, veuillez cocher la case « Vrai » ou la case « Faux ». Une case non cochée,
ou mal cochée, vaut zéro (0).
1) Qu’est ce qui différencie l’entrepreneuriat de l’intrapreneuriat ? b) la recherche de nouvelles idées par rapport à un produit
c) la quantification des clients potentiels
2) Comment passe t’on du projet d’entreprise à la création d’entreprise ?
d) le lancement d’un nouveau produit
3) Quelles sont les composantes de l’étude de faisabilité ?
5. L’étude organisationnelle concerne les quatre points suivants :
4) Quelles sont les méthodes d’analyse des forces concurrentielles ?
a) l’organisation de l’entreprise
5) En quoi consiste l’étude technique dans une étude de faisabilité ?
b) la description des ressources humaines
c) le mode de gestion envisagé
II – QUESTIONS A CHOIX MULTIPLE (10 pts)
d) la rédaction du sondage de l’organisation
Pour chaque proposition, veuillez cocher la case « Vrai » ou la case « Faux ».
Une case non cochée, ou mal cochée, vaut zéro (0). e) l’administration du sondage
f) le calendrier d’exécution des différentes étapes du projet
Intitulé Vrai Faux
g) le calcul des ratios de gestion
. 1. L’étude de faisabilité peut être définie comme la (l’) :
3. 6. L’entrepreneuriat se préoccupe de la personne humaine qui est :
a) transcription d’une vision, d’un objectif en idée d’entreprise
a) à la fin du processus de création de richesse
b) transcription d’une vision, d’un objectif à atteindre
b) au milieu du processus de création de richesse
d) étude et l’analyse de tous les aspects de la mise en œuvre d’un projet
c) à la base du processus de création de richesse
f) transcription de tous les aspects de la mise en œuvre d’un obstacle
4. 7. L’effectuation s’apparente au markéting expérimental dont l’objectif est de :
2. Les risques et impacts sont à identifier selon la nature du projet ainsi que : a) apprendre du marché selon le principe « investir pour agir »
a) les moyens adéquats pour élaborer des stratégies en vue de les couvrir.
b) apprendre du marché selon le principe « savoir pour agir »
b) les moyens adéquats pour élaborer l’étude de faisabilité
c) apprendre du marché selon le principe « agir pour savoir »
c) les différents ratios à calculer
d) apprendre du marché selon le principe « agir pour investir »
d) les moyens adéquats pour élaborer l’étude de marché
(FEUILLE A RENDRE AVEC LA COPIE DE DEVOIR)
d) tableaux comptables à construire
I – ENTREPRENEURIAT
1) L’étudiant(e) MASTER 1, après évaluation de son profil entrepreneurial, s’est rendu compte de ses
handicaps suivants :
- manque de qualité pour le management des ressources humaines ;
- incompétence en gestion d’entreprise ;
- peu de connaissances des affaires ;
- déficit de communication.
a) Est-ce que MASTER 1 doit renoncer à l’entrepreneuriat à son propre compte ?
b) Justifiez votre réponse.
2) Avez-vous actuellement une idée d’entreprise ?
3) Comment vous est venu cette idée ? Expliquez.
4) Si vous avez en tête plusieurs idées, quelle est celle qui correspond le plus à votre personnalité et à
votre profil de formation ?
5) Votre idée est-elle convertible en projet ?
6) Si oui, décrivez le projet.
7) Votre projet est-il original ? Pourquoi ?
8) Quels sont vos objectifs à travers ce projet ? (quantitatifs et qualitatifs à court, moyen et long terme)
9) D’après vous, quelles sont les forces et les faiblesses de votre projet ?
10) Par rapport aux faiblesses de votre projet, quelles solutions envisagez-vous ?