Tranfert LEP Pouce
Tranfert LEP Pouce
Tranfert LEP Pouce
- Lors d’une fracture non déplacée (voire d’une contusion par choc direct), il se produit un hématome
dans la gaine synoviale du tendon, qui va compromettre sa vascularisation. Ce tendon va donc subir
une ischémie progressive et peut se rompre dans les jours ou les semaines qui suivent l’accident.
- Après une fracture déplacée traitée par broches, l’une des broches peut entrer en conflit avec le 3e
compartiment et éroder progressivement le tendon entrainant sa rupture secondaire : c’est une
rupture iatrogène.
Le tendon n’est pas réparable directement car toujours rétracté et effiloché ; il est possible de le réparer par
une greffe, mais l’option habituellement choisie est un transfert tendineux, ce qui évite de prélever un
greffon et ne nécessite qu’une suture tendineuse. On utilise un autre tendon extenseur des doigts : le tendon
extenseur propre de l’index. Son prélèvement n’entraîne pas de déficit au niveau de l’index et on le déroute
sur la partie distale du tendon extenseur du pouce pour réanimer celui-ci. Il s’agit d’une intervention assez
simple et très efficace.
COMMENT SE DEROULE L’INTERVENTION ?
L’intervention :
• L’hospitalisation : elle se déroule en ambulatoire, sur une demi-journée. Votre sortie se fera une à deux
heures après l’intervention.
• L’anesthésie : elle se fait sous anesthésie locorégionale (bloc plexique) qui garantira une indolence
complète de votre membre opéré dans les heures qui suivront l’intervention.
• Le geste chirurgical : il se réalise au moyen de 3 petites incisions : l’une au niveau de la tête du 2e
métacarpien pour prélever l’extenseur propre (1), l’autre au niveau du poignet pour le récupérer (2) et la
troisième à la base du pouce (3) pour retrouver l’extrémité distale du long extenseur (5). L’extenseur de
l’index (4) est amené à ce niveau par tunnelisation sous cutanée et suturé au tendon du pouce par
entrelacement (6) en réglant la tension poignet tendu. Les incisions sont refermées et une attelle temporaire
mise en place .
• Votre départ se fera une à deux heures après votre intervention après l’ablation de votre drainage. Nous
vous remettrons les différents documents et ordonnances nécessaires, ainsi qu’un arrêt de travail et un
rendez-vous de contrôle fixé au bout de deux semaines.
- un hématome peut survenir, qui se résorbe en général tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter
une ponction évacuatrice ou un drainage chirurgical.
- L’infection profonde est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement
prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation,
le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.
- L’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée
médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge
spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois une prise en charge spécifique de
la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
• Il y a parfois une irritation de petits nerfs cutanés près de l’incision, qui disparaissent en quelques
semaines.
• Une raideur est quasi inévitable par adhérences tendineuses : ce n’est pas à proprement parler une
complication car, au cours de sa cicatrisation, le tendon va obligatoirement se coller aux tissus
périphériques. Le but de la rééducation est d’étirer ces adhérences de façon à limiter le plus possible
la raideur, et il est très rare après cette intervention que l’on soit obligé de proposer une ténolyse.
• Le lâchage de la suture : malgré les précautions d’immobilisation, le tonus musculaire n’est jamais
contrôlé à 100 %. Il peut ainsi se produire une rupture secondaire qui reste très rare car le mode de
suture par entrelacement est solide. Une rupture secondaire obligerait à une réintervention, par greffe
tendineuse cette fois .
La liste n’est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à
l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que
vous avez compris et accepté.
EN RÉSUMÉ après une fracture de l’extrémité distale du radius peu déplacée le tendon du long extenseur
du pouce peut se rompre par phénomène ischémique, ou par mécanisme d’attrition après un traitement par
broches. Cette rupture survient sur un tendon effiloché et dystrophique et ne permet pas une réparation «
directe » par suture. C’est pourquoi on utilise un autre tendon de voisinage pour réanimer l’extension du
pouce, c’est un transfert tendineux utilisant le tendon extenseur propre de l’index. Ce prélèvement n’entraîne
pas de déficit car l’index a un autre extenseur. Après l’intervention, une immobilisation de 4 semaines est
mise en place puis une rééducation sera débutée de façon à réapprendre au pouce à fonctionner avec
l’extenseur de l’index.
QUELQUES QUESTIONS QUE VOUS DEVEZ VOUS POSER OU POSER À VOTRE CHIRURGIEN
AVANT DE VOUS DÉCIDER POUR UNE INTERVENTION :