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Polycopié de cours Systèmes de Conversion d’Energie Photovoltaïque

Chapitre I
Conversion Photovoltaïque.

1.1 Historique
1.2 Notion de la conversion PV
1.3 Principe d’une cellule solaire et réduction de pertes de réflexions.
1.4 Technologies des cellules solaires.
1.5 Schéma équivalent de la cellule PV
1.6 Caractéristiques I-V et P-V
1.7 Architecture classique de différentes chaînes de conversion photovoltaïque
-Systèmes autonomes
1- Connexion directe entre le panneau photovoltaïque et la charge
2-Connexion entre le panneau photovoltaïque et la charge vie un étage d’adaptation
-Systèmes de conversion raccordés au réseau.

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I.1 Historique

 En 1839 : Le physicien français Antoine Becquerel découvre l’effet photovoltaïque.


 En 1954 : Trois chercheurs américains, Chapin, Pearson et Prince mettent au point une
cellule photovoltaïque à haut rendement au moment où l’industrie spatiale naissante
cherche des solutions nouvelles pour alimenter ses satellites.
 En 1958 : Une cellule avec un rendement de 9 % est mise au point. Les premiers
satellites alimentes par des cellules solaires sont envoyés dans l’espace.
 En 1973 : La première maison alimentée par des cellules photovoltaïques est
construite à l’Université de Delaware.
 En 1983 : La première voiture alimentée par énergie photovoltaïque parcourt une
distance de 4 000 km en Australie.
 En 2006 : Plus de 3 GWc de panneaux solaires installés dans l’Union Européenne.

Unités électriques
Ce premier terme (unité de mesure) précise les principales unités auxquelles on fera référence
dans la
suite de ce cours.

Kilowatt (kW) = Puissance électrique


1 kW : Puissance d'un système énergétique dans lequel est transférée uniformément une
énergie de 1k joule pendant 1 seconde.
1 W (puissance) = 1 J (energie) / 1 s (temps).
1 kW correspond à 1000 W, soit 1000 joules pendant 1 seconde.

Kilowattheure (kWh) = Energie


1 kWh correspond à l'énergie consommée par un appareil d'une puissance d'un kilowatt (1
000 watts) qui a fonctionné pendant une heure (1 kilowatt × 1 heure).
Le kilowattheure est une unité pratique de mesure d'énergie valant 3,6 mégajoules.

Kilowatt crête (kWc) = Puissance dans des conditions standards


La puissance crête d’un système photovoltaïque correspond à la puissance électrique délivrée
par ce même système dans des conditions standards d’ensoleillement (1000 W/m2), de
température (25°C) et de standardisation du spectre de la lumière (AM 1,5).

1.2 Notion de la conversion PV


L’énergie photovoltaïque est l’utilisation de l’énergie émise par une source lumineuse
convertie en électricité. L’énergie solaire thermique la transformation directe de l’énergie
provenant du soleil en calories pour chauffer de l’eau (chauffage solaire). Tout cela nécessite
un capteur qui converti cette énergie lumineuse en électricité (solaire photovoltaïque) ou en
calories (solaire thermique).
Les cellules solaires et modules photovoltaïques sont des composants (capteurs) utilisés
pour la conversion d’énergie provenant du soleil en électricité lorsqu’ils sont exposés au
rayonnement solaire. Ce type d’énergie est dénommé énergie solaire photovoltaïque, car le
soleil est la source lumineuse la plus intense de notre planète.
Le soleil est depuis le temps une source énergétique quasi illimitée. Il procure la chaleur,
permet la photosynthèse, la vision et conditionne les rythmes biologiques, etc. L’énergie

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photovoltaïque est une technologie qui permet de transformer directement la lumière du
solaire en électricité. Comme l’apport énergétique solaire total sur notre planète est de
plusieurs milliers de fois supérieur à notre consommation énergétique globale, l’intérêt
d’utiliser cette technologie s’impose. L’énergie photovoltaïque est une énergie renouvelable,
car, du fait qu’elle n’émet aucun gaz en exploitation, elle respecte l’environnement en
réduisant les émissions des gaz à effet de serre.
Cellule solaire, cellule photovoltaïque et photopile sont des termes équivalents qui
désignent généralement des capteurs de petite taille, utilisés soit tels quels, soit assemblées
dans un panneau ou module photovoltaïque pour avoir un capteur de plus grandes taille.
L’assemblage de plusieurs modules PV donne naissance à un photogénérateur ou un
générateur photovoltaïque. Plusieurs générateurs montés ensemble donnent lieu à une centrale
photovoltaïque.

I.2.1 Couleur et longueur d’onde


La longueur d’onde d’un faisceau lumineux caractérise sa couleur, telle que la perçoit notre
œil quoique tous les rayonnements ne sont pas perceptibles par l’œil, mais ils ont aussi leur
longueur d’onde, qui dépend de leur fréquence : fréquences radio, microondes…
De sa part la photopile est destinée à fournir de l’électricité pour alimenter des charges, elle
est conçue pour convertir les longueurs d’onde disponibles dans son environnement.
Le rayonnement du soleil parvenant à la surface de la terre se compose de : l’infrarouge
procure de la chaleur, le visible est nécessaire à la croissance des plantes et des animaux et
l’ultraviolet brunit la peau et tue les bactéries. Ainsi, le spectre du soleil s’étend de 200 nm à 3
μm (= 3 000 nm).

Figure : Spectre solaire AM1.5 normalisé


Il est souvent entendu par « ultraviolette » la lumière plus bleue que le bleu-violet perceptible
par l’œil, et « infrarouge » la lumière moins rouge que celle que notre œil détecte ! En effet, la
perception oculaire moyenne de l’homme s’étend du bleu (longueur d’onde 380 nm) au rouge
(longueur d’onde 780 nm), en passant par les couleurs que l’arc-en-ciel nous dévoile lorsque
les gouttes de pluie décomposent la lumière blanche. En physique optique, le prisme réalise la
même décomposition.

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Figure 2.1. Décomposition de la lumière blanche par un prisme.

Un spectre, ou répartition spectrale, d’une source de lumière est l’ensemble des


couleurs, ou longueurs d’onde, qui la constituent.
Les différents types de cellules PV se différencient par leur sensibilité spectrale, ou capacité à
convertir certaines longueurs d’onde. Les cellules PV au silicium amorphe ont une sensibilité
spectrale très proche de celle de l’œil d’où on l’utilise à l’intérieur sous lumières diffuses. Par
contre les cellules PV au silicium cristallin sont destinées à un usage extérieur sous
ensoleillement intense, à cause de leur sensibilité plus grande au proche infrarouge et de leur
médiocre comportement dans le bleu.
Pour clore cet exposé un peu théorique, récapitulons les ondes connues avec leurs fréquences
et longueurs d’onde dans le

Figure : Réponse spectrale des photopiles et sensibilité de l’oeil humain.

Tableau 2.1.Principales ondes connues avec leurs longueurs d’onde, leurs fréquences et leurs usages.

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I.2.2 LE RAYONNEMENT SOLAIRE
Le Soleil, source naturelle d’énergie par excellence, astre incandescent dont la température de
surface est voisine de 5.500 °C, nous dispense chaleur et lumière. Source indirecte des
énergies usuelles de notre temps (sous forme chimique et biochimique en particulier), ce n’est
qu’au XVIIe siècle que l’on songea à utiliser directement le Soleil à des fins techniques :
Lavoisier , parmi autres savants, fut l’un des premiers à employer une lentille convergente de
1,30 m de diamètre pour obtenir la fusion d’un morceau de fer placé à son foyer. Ce n’est
qu’en 1954 que les premières piles solaires produisant de l’électricité firent leur apparition,
grâce aux travaux de Bell Laboratoires (États-Unis).
I.2.2.1 Rayonnement solaire et atmosphere
Le soleil est distant de notre terre d’environ 150 millions de kilomètres et la vitesse de la
lumière est d’un peu plus de 300000 km/s ; les rayons du soleil mettent donc environ 8 min à
nous parvenir. Par définition, la constante solaire est la densité d’énergie solaire qui atteint la
frontière externe de l’atmosphère faisant face au Soleil. Sa valeur, calculée par des physiciens,
est communément prise égale à 1360 W/m2.
Lors de la traversée de l’atmosphère, ce rayonnement de 1360 W/m2 subit des déperditions,
du fait de son absorption partielle par les gaz atmosphériques et la vapeur d’eau. Ainsi, le flux
reçu sur la Terre est inférieur au flux « initial » et dépend de l’angle d’incidence, et donc de
l’épaisseur d’atmosphère traversée. En effet, si l’on fait face au Soleil, on le voit à une
certaine hauteur, qu’on appelle hauteur apparente. C’est l’angle h entre le plan horizontal situé
sous nos pieds et une droite pointée vers le Soleil. On voit bien sur la figure suivante que cet
angle h détermine la distance parcourue par le soleil à travers l’atmosphère et donc les pertes
engendrées.

Figure : Définition de l’Air Mass : m = 1/sin(h)


La masse atmosphérique m, ou Air Mass en anglais, est défini comme étant la distance
calculée en multiples de la distance parcourue si le soleil était à la verticale du lieu. Sur notre
figure, m = 1 si le Soleil entre dans l’atmosphère au point A, et m = 2 s’il y entre en M, donc :
m = 1/sin(h)
Les conditions standards normalisées (STC : Standard Test Conditions)de test des panneaux
solaires sont caractérisées par un rayonnement instantané de1000 W/m2, un spectre solaire
AM 1,5 et température ambiante de 25 °C.
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La figure suivante montre le spectre solaire AM 1,5 normalisé. Les trous observés sur ce
graphe correspondent aux absorptions par les gaz de l’atmosphère. AM 1,5 est à un
ensoleillement assez fort, soleil au Zénith (au plus haut de sa course).

Figure 2.5. Spectre solaire AM 1,5 normalisé.


La figure 2.6 nous montre l’influence de cette couverture nuageuse sur le rayonnement reçu
sur la Terre. Notons au passage la différence entre le rayonnement direct, les rayons du soleil
qui nous parviennent en ligne droite, et le rayonnement diffus, les rayons qui subissent de
multiples réflexions et nous parviennent alors de toutes les directions à travers les nuages. Le
rayonnement solaire est entièrement diffus lorsqu’on ne peut plus voir où se trouve le soleil.
Quant au rayonnement global, c’est la somme du rayonnement direct et du rayonnement
diffus.

Figure 2.6 : Influence des nuages sur le rayonnement solaire.

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1.3 Principe d’une cellule solaire et réduction de pertes de réflexions.
En 1905, pour expliquer l’effet photoélectrique, Einstein a décrit un faisceau lumineux
comme étant le déplacement de petits corps porteurs d’énergie, ou photons. En 1924 depuis
l’équivalence onde-corpuscule mise en évidence par Louis de Broglie, la lumière est reconnue
comme étant une onde électromagnétique pareille aux rayons X ou les ondes radiofréquences.
Depuis tout est lié à la notion de longueur d’onde, ou de fréquence, pour ces oscillations qui
traversent l’espace et parfois la matière. Chaque photon porte une quantité d’énergie
directement liée à sa longueur d’onde.
1.3.1 Principe de fonctionnement
La conversion photovoltaïque largement utilisée peut être simplement définie comme la
transformation de l’énergie des photons en énergie électrique grâce au processus d’absorption
de la lumière par la matière.
Lorsqu’un photon est absorbé par le matériau, il passe une partie de son énergie par
collision à un électron l’arrachant littéralement de la matière. Ce dernier étant précédemment
à un niveau d’énergie inférieur où il était dans un état stable passe alors vers un niveau
d’énergie supérieur, créant un déséquilibre électrique au sein de la matière se traduisant par
une paire électron-trou, de même énergie électrique. Généralement, la paire électron-trou
revient rapidement à l’équilibre en transformant son énergie électrique en énergie thermique.
Même si le phénomène électrique est secondaire devant le phénomène thermique (incluant la
chauffe du matériau par les rayons solaires), récupérer tout ou partie de l’énergie électrique
est le premier objectif des capteurs photovoltaïques sous forme de cellules ou de générateurs.
Cela est possible grâce par exemple à des cellules solaires réalisées en associant un
matériau semi-conducteur dopé N à un autre semi-conducteur dopé P. L’énergie produite
par l’absorption d’un photon dans un matériau se traduit du point de vue électrique par la
création d’une paire électron-trou. Cette réaction entraine une différence de répartition des
charges créant ainsi une différence de potentiel électrique, c’est l’effet photovoltaïque.

Figure 2.7 : fonctionnement d’une jonction P-N PV

1.3.2 Composition d’une cellule PV

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Couche semi-conductrice de type p : Le matériau semi-conducteur contient des atomes
externes qui possèdent une quantité inférieure d'électrons libres. On obtient ainsi un excédent
positif de porteurs de charge (trous d'électrons) dans le matériau semi-conducteur. Ces
couches sont appelées des couches semi-conductrices à conduction de type p.
Couche semi-conductrice de type n : Le matériau semi-conducteur contient des atomes
externes qui possèdent une quantité supérieure d'électrons libres. On obtient ainsi un excédent
négatif de porteurs de charge (électrons) dans le matériau semi-conducteur. Ces couches sont
appelées des couches semi-conductrices à conduction de type n.
Doigts de contact et contact métallique de la face arrière : Avec le contact métallique
arrière, les doigts de contact constituent les connexions permettant de brancher par exemple
un consommateur.
Couche antiréflexion : La couche antiréflexion a pour but de protéger la cellule PV et de
réduire les pertes de réflexion à la surface de la cellule.

1.3.3 Récupération des électrons trous


En générale, les cellules photovoltaïques sont fabriquées en silicium, deuxième élément le
plus fréquent de la croûte terrestre. Un atome de silicium possède quatre électrons de valence.
Dans un cristal de silicium, deux électrons d'atomes adjacents forment une paire d'électrons.
Dans cet état, le cristal de silicium n'est pas un conducteur électrique, car il ne dispose d'aucun
électron libre pour transporter la charge.

Figure : Silicium sans et avec dopage.


Un champ électrique permet de séparer les électrons des trous. Dans les semi-conducteurs,
l'apport d'atomes perturbateurs permet de générer un champ électrique. À cet effet, des
atomes à cinq électrons sont placés dans une région. Cette région est un semi-conducteur n
ou dopé n, car, comparée au réseau de cristal de silicium pur, elle présente une charge
légèrement négative. Des atomes à trois électrons sont placés dans une autre région. Cette
région est un semi-conducteur p ou dopé p, car, comparée au réseau de cristal de silicium
pur, elle présente une charge légèrement positive. Si les semi-conducteurs n et p sont
adjacents, il se forme à leur limite la jonction p-n, dont provient un champ électrique. On
obtient une jonction p-n en associant des couches semi-conductrices p et n. À la limite entre
les deux couches, les électrons se déplacent de la couche n vers la couche p et s'y recombine
avec les trous.

I.4 Technologies de cellules solaires


Les cellules solaires peuvent être réparties en trois groupes, selon le matériau de base utilisé :
 cellules monocristallines ;

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 cellules poly cristallines ;
 cellules à couches minces.
Le groupe des cellules à couche mince compte les cellules amorphes au silicium et les
cellules formées à partir d'autres matériaux, comme le tellurure de cadmium (CdTe), le
diséléniure de cuivre et d'indium (CIS) ou l'arséniure de gallium (GaAs). Dans la pratique,
les cellules en silicium ont fini par s'imposer.
I.4.1 Cellules solaires monocristallines
Des blocs de silicium sont fabriqués à partir de fonte de silicium ultra-pure. Dans un
monocristal, le réseau cristallin complet est agencé de manière uniforme. Le bloc de
silicium est découpé en rondelles de 200 à 300μm d'épaisseur, appelées galettes (waffers).
Pour permettre un usage optimal de la surface du module solaire, les cellules rondes sont
découpées en éléments carrés. D'habitude, les cellules présentent une longueur d'arête de
152 mm. La fabrication est conclue par le dopage, l'application des surfaces de contact et
de la couche anti réflexion.
Possédant un rendement variant entre 15 et 18 %, les cellules monocristallines
fabriquées industriellement sont les cellules ayant le rendement le plus élevé. Cependant,
leur fabrication requiert plus d'énergie et de temps que celle des cellules poly cristallines.
I.4.2 Cellules solaires polycristallines
Le matériau de base est du silicium ultra-pur qui est porté à fusion. Mais pour la
fabrication de cellules solaires poly cristallines, on ne cultive pas de monocristaux, mais la
fonte de silicium est refroidie de façon contrôlée dans un moule carré. Pendant le
refroidissement, les cristaux s'orientent de manière irrégulière et forment la surface
miroitante typique pour les cellules solaires polycristallines. Les blocs de silicium carrés
sont découpés en galettes de 200 à 300μm d'épaisseur. La fabrication est conclue par le
dopage, l'application des surfaces de contact et de la couche anti réflexion. La couche anti
réflexion offre à la cellule solaire sa surface bleue typique, car le bleu réfléchit le moins de
lumière et en absorbe la plus grosse quantité. Les cellules solaires polycristallines
présentent un rendement entre 13 et 16 %.
I.4.3 Cellules solaires amorphes
Le terme amorphe vient du grec (a : sans, morphé: forme) et signifie qui n'a pas de forme.
En physique, on appelle amorphes les éléments dont les atomes présentent des formes
irrégulières. Si les atomes ont une structure ordonnée, on les appelle des cristaux. Pour la
fabrication de cellules solaires amorphes, on applique le silicium sur un matériau support,
comme le verre à titre d’exemple. L'épaisseur du silicium s'élève alors à environ 0,5 à 2 μ m.
Ainsi, non seulement la quantité de silicium requise est-elle assez faible, mais le découpage
fastidieux des blocs de silicium n'est plus nécessaire. Le degré de rendement des cellules
solaires amorphes se situe seulement de 6 à 8 %.

Figure: Cellules solaires monocristallines, poly cristallines, amorphes

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Matériau de base Rendement en % Surface en m2


Cellule monocristalline 15-18 7-9
Cellule poly-cristalline 13-16 8-9
Cellule amorphe 6-8 13-20
Cellule au diséléniure de cuivre et 10-12 9-11
d'indium

Figure : Rendement des différentes technologies

I.4.5 Les cellules multi-jonctions à haut rendement.


Aujourd'hui, la plupart des cellules photovoltaïques inorganiques sont constituées d’une
simple jonction PN. Dans cette jonction, seuls les photons dont l'énergie est égale ou
supérieure à la transition énergétique d’un électronique (c.-à-d. la bande interdite du matériau
notée Eg en eV) sont capables de créer des paires électron-trou. En d'autres termes, la réponse
photovoltaïque d’une cellule simple jonction est limitée à l’énergie du photon. Seule la
proportion du spectre solaire dont l’énergie des photons est supérieure au gap d’absorption du
matériau est utile, l’énergie des photons plus faible n’est donc pas utilisable.
D’autre part, même si l’énergie des photons est suffisante, la probabilité de rencontrer un
électron est faible. Ainsi, la plupart des photons traversent le matériau sans avoir transférer
leur énergie. Une première réponse pour limiter les pertes est connue de longue date du point
de vue technologique. Il suffit d’utiliser des systèmes à plusieurs niveaux, en empilant
des jonctions possédant des gaps décroissants (Figure suivante). Ainsi il est possible
d’exploiter le spectre solaire dans sa quasi-totalité avec des rendements de conversion très
importants.

Figure : Principe de la cellule à hétérojonction.

I.5 Model de base de la cellule photovoltaïque


Pour éviter le phénomène de la recombinaison électron-trou, les cellules photovoltaïques
sont conçues sur le principe de la jonction p-n, dont le principe est rappelé en annexe. Lorsque
les photons possédant l’énergie adéquate sont absorbés, les paires d'électrons-trous se forment
et si ces porteurs de charge mobiles atteignent le voisinage de la jonction, le champ électrique
dans la région de déplétion va pousser les trous dans le côté p et les électrons dans le côté n.
Ce phénomène de conduction à travers la jonction est illustré dans la Figure I.4. Il y aura
ainsi création d’un courant pouvant être délivré à une charge [03] comme illustré sur la
Figure I.5.

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Figure I.4 : Lorsque les photons créent une paire électron-trou près de la jonction, le champ électrique dans
la région de déplétion repousse le trou dans le côté p et l'électron dans le côté n de la cellule.

Figure I.5 : Les électrons partent du contact du côté n, à travers la charge, et reviennent au contact du côté p
où ils se recombinent avec des trous. Le courant conventionnel I circule dans la direction opposée.
Sur la base de cette description, un modèle simple de circuit équivalent pour une cellule
photovoltaïque est constitué d'une diode réelle en parallèle avec une source idéale de courant
comme le montre la Figure I.6. La source idéale de courant délivre un courant proportionnel
au flux solaire à laquelle elle est exposée.

Figure I.6 : Un simple circuit équivalent pour une cellule photovoltaïque est constitué d'une source de
courant entraîné par la lumière du soleil en parallèle avec une diode réelle.
Comme le montre la Figure I.7, deux paramètres électriques particuliers caractérisent les
cellules PV réel son circuit équivalent. Il s’agit du courant de court-circuit, ISC et de la tension
à circuit ouvert, VOC.

Figure I.7 : Deux paramètres importants pour le PV qui sont le courant court-circuit ISC et la tension en
circuit ouvert VOC.

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Maintenant, nous pouvons écrire l’équation du courant pour le circuit équivalent de la
cellule PV indiqué à la Figure I.6, [07]. Soit
I = I SC  I d (1.3)
où Id est le courant de diode dans le sens de polarisation en directe (A). Id peut alors
s’écrire en considérant l’équation classique de la jonction p-n (cf annexe)

Id = ISC  I 0  e qV/kT  1  (1.4)
avec V, la tension directe aux bornes de la diode (V), I0 le courant inverse de saturation
(A), q est la charge de l'électron (1,602 × 10-19 C), k est la constante de Boltzmann (1,381 ×
10-23 J/K), et T est la température de jonction (K). La Figure I.8 représente la relation
courant-tension d'une cellule PV décrite par l’équation 2.8 avec et sans Isc, c’est à dire
lorsque la cellule est illuminée ou dans l’obscurité, respectivement.

Figure I.8 : Caractéristique photovoltaïque courant-tension pour «l'ombrage total» (pas de soleil) et
«l'illumination» (une cellule éclairée). La courbe relative à l'ombrage n'est que la courbe de la diode mais
renversée. La courbe relative à la lumière est celle de l'ombrage plus la courbe de l'ISC.
Lorsque le circuit de la cellule PV sera ouvert, I = 0 et la résolution de l’équation (1.4)
permet de déterminer la tension en circuit ouvert de VOC:

kT  I SC 
VOC = ln + 1  (1.5)
q  Io 
A 25°C, les équations (1.4) et (1.5) deviennent:

I d = I SC  I 0  e 38,9 V  1  (1.6)
et
I 
VOC = 0,0257  ln  SC + 1  (1.7)
 Io 
Dans ces deux équations, le courant de court-circuit, ISC, est directement proportionnel à
l'ensoleillement, ce qui signifie que nous pouvons maintenant assez aisément tracer des
ensembles de courbes PV courant-tension en faisant varier l'intensité d'ensoleillement. En
outre, très souvent les spécifications des laboratoires donnent les performances
photovoltaïques par cm2 de la surface de la jonction, auquel cas les courants dans les
équations ci-dessus sont écrites comme des densités de courant.

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I.5.1 Modèle complet de la cellule photovoltaïque
Il y a des applications où un circuit équivalent de la cellule PV plus complexe à celui
représenté sur la Figure I.6 est nécessaire. Par exemple, considérons l'impact de l'ombrage sur
une chaîne de cellules câblés en série (la Figure I.9 montre deux de ces cellules). Si n'importe
quelle cellule PV dans la chaîne est dans le noir (ombragée), elle ne produit pas de courant.
Dans le circuit équivalent simplifié pour la cellule ombragée, le courant traversant les cellules
de la source de courant est nul et sa diode est polarisée en inverse donc elle ne laisse passer
aucun courant autre que le faible courant inverse de saturation. Cela signifie que le circuit
équivalent simple suggère qu'aucune puissance ne sera fournie à une charge si l'une de ses
cellules est ombrée. Or, les modules photovoltaïques sont très sensibles à l'ombrage et
expérimentalement, il a été montré qu’il existait, en cas d’ombrage partiel d’un panneau PV
que celui-ci délivrait un courant non nul. Donc, nous avons besoin d'un modèle plus complexe
pour décrire les situations réelles telles que ces problèmes d'ombrages, [07].

Figure I.9 : Le circuit équivalent simple d'une chaîne de cellules en série suggère qu'aucun courant ne peut
circuler à travers la charge si une cellule est dans le noir (ombragée). Un modèle plus complexe peut traiter ce
problème.
La Figure I.10 montre un circuit équivalent PV qui comprend une certaine résistance
parallèle de fuite Rp. Dans ce cas, la source idéale de courant délivre un courant ISC à la diode,
à la résistance Rp et à la charge :

I = I SC  I d  
V
Rp (1.8)

Le terme entre parenthèses de l’équation (1.8) est le même courant que nous avions pris
pour le modèle simplifié.

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Figure I.10 : Le circuit simple d'une cellule PV auquel s'est rajouté une résistance parallèle Rp.
L’équation 2.8 montre que la résistance de fuite parallèle provoque un courant de charge
diminué par V/Rp comme le montre la Figure I.11.

Figure I.11 : Modification du circuit PV équivalent idéalisé en rajoutant une résistance parallèle qui donne
un courant, à une tension donnée, qui chute de V/RP.

Pour avoir des pertes de moins de 1% dues à la résistance parallèle de la cellule, RP doit
être supérieur à environ, [07]:
100  VOC
Rp > (1.9)
I SC

Dans ce cas, pour une cellule de grande surface, le courant de court circuit ISC peut
atteindre 7 A et avec une tension VOC d'environ 0,6 V, (pour une température de 20°C) sa
résistance parallèle équivalente est alors supérieure à 8,5 .
Un autre circuit équivalent encore plus précis comportera une résistance en série en plus
de la résistance parallèle. Avant de développer ce modèle, on considère la Figure I.12 dans
laquelle le circuit équivalent d'origine de la cellule PV a été modifié par l'addition d’une

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certaine résistance série, RS. Cette résistance représente les contacts ohmiques des fils
conducteurs et la résistance intrinsèque du semi-conducteur.

Figure I.12 : Le circuit équivalent d'une cellule PV avec prise en charge de la résistance en série.
La relation tension – courant peut être déduite du schéma de la Figure I.12
Vd = V + I  R S (1.10)
soit
  qV + I  RS   
I = I SC  I0   exp  1 (1.11)
  kT  
L'équation (1.15) correspond à la courbe I-V originale de la cellule PV avec la tension, à
un courant donné, diminuée à gauche par la différence V=I.RS comme le montre la Figure
I.13.
Pour le cas de l’exemple précédent d’une cellule ayant moins de 1% de pertes dues à la
présence d’une résistance série, la valeur de la RS devra être inférieure à environ, [07]
0,001  VOC
RS < (1.12)
I SC
Avec un courant de court-circuit ISC = 7 A et une tension à vide VOC = 0.6 V, Rs devra être
moins de 0,0009 .

Figure I.13 : Le rajout de la résistance série au circuit équivalent de la cellule PV provoque la tension à
n'importe quel courant de se déplacer vers la gauche par la quantité V=I.RS.

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Finalement, on peut généraliser le modèle du circuit équivalent d'une cellule PV en
incluant les deux résistances série et parallèle comme le montre la Figure I.14. L'équation I-V
devient

  qV + I  RS     V + I  RS 

I = I SC  I0   exp   1  
  kT    Rp  (1.13)

Figure I.14 : Un modèle complet du circuit équivalent d'une cellule PV comprend à la fois les résistances
série et parallèle. La diode noircie rappelle qu'il s'agit d'une "vraie" diode plutôt qu'une diode idéale.

Sous l'hypothèse standard de 25°C de température d'une cellule PV, l’équation (1.13)
devient:

I = I SC  I 0 e

38,8  V + I  R S   1   V + I  RS 
   Rp  (1.14)
 
Malheureusement, l’équation (1.14) est une équation complexe pour laquelle il n'existe
pas de solution explicite. La solution numérique est cependant, assez simple, permettant de
plus la représentation aisée sur un graphique de la caractéristique I-V. L'approche est basée sur
l'incrémentation des valeurs de la tension de la diode, Vd, dans le calcul (voir équation 2.10).
Pour chaque valeur de Vd, les valeurs correspondantes du courant I et de tension V peuvent
être trouvées facilement. En utilisant la convention de signes mentionnée sur la Figure I.14 et
en appliquant la loi de Kirchhoff au nœud supérieur de la diode, on peut écrire :
I SC = I + I d + I p
(1.15)
En substituant l'équation de la diode de Shockley (1.5) à 25°C et après réorganisation,
l’équation précédente s’écrit

I = I SC  I 0 e

38,8  V + I  RS   1   Vd


   R  (1.16)
 p 
avec une valeur supposée de Vd qui parte de 0 à 0,6 V avec un pas de calcul assez faible,
le courant I peut être trouvé à partir de l’équation (1.16). La tension dans une cellule
individuelle peut être trouvée à partir:
V = Vd  I  R S (1.17)
Une représentation graphique de l’équation (1.14) obtenue de la façon décrite si dessus
pour un circuit équivalent avec RS = 0,05  et RP = 1  est reportée sur la Figure I.15.

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Figure I.15 : Les résistances série et parallèle dans le circuit équivalent diminuent et la tension et le courant
délivrés. Pour améliorer les performances d'une cellule PV, une valeur élevée de RP et une basse valeur de RS
sont nécessaires
Comme on pouvait le prévoir, le graphique combine les caractéristiques des Figures I.11
et I.13.

I.6 Caractéristique U/I de la cellule solaire


Pour le spécialiste, la caractéristique d'une cellule ou d'un module est un critère
d'appréciation très important. L'illustration montre la courbe U/I typique d'une cellule PV
pour différentes intensités de rayonnement ainsi que pour différents types de matériaux.

Figure 18 : Courbes caractéristiques courant-tension d’une cellule pour différents éclairements et pour
différentes technologies.
La figure suivante montre l’allure des caractéristiques puissance-tension d’une cellule
PV. La puissance maximum qui se trouve être atteinte pour une plage restreinte du couple
(U, I) devra être recherchée à tout instant quel que soit la valeur de l’éclairement solaire.

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Figure 19 : Caractéristiques majeures d’une cellule PV

I.6.1 Effet de la température


Il est à signaler que toute l’énergie des photons n’arrivant pas à se transformer en
électricité est absorbée par le matériau et est sous forme thermique. Le matériau
constituant les capteurs PV a alors sa température interne qui augmente proportionnellement
à l’énergie solaire reçue. Le taux de conversion photon-électron est faible car un certain
nombre de conditions doivent être réuni pour que ce phénomène se produise. L’effet
thermique est donc majoritaire sur la plupart des capteurs PV, et a par voie de conséquence un
effet destructif d’autant plus les performances de ces cellules P¨V. C'est pourquoi la
température à la surface d'une cellule PV est toujours plus élevée que la température
ambiante.
I.7 Architecture des systèmes photovoltaïques
Un système PV connecté au réseau de distribution ou alimentant une installation
domestique comprend un capteur PV c’est à dire les modules, un convertisseur DC/DC
adaptant la tension délivrée par le capteur à la tension nominale d’entrée d’un onduleur qui
transforme le courant DC en courant AC avant de l’injecter au réseau de distribution, en
tension et phase adaptées. Dans une installation classique reliée au réseau, le convertisseur
DC/DC et l’onduleur sont généralement intégrés dans le même appareil. Un organe de
sécurité et de protection est utilisé par l’onduleur pour la connexion au réseau. Enfin, on peut
trouver en aval du générateur, un moyen de stockage du surplus d’énergie pour la restituer au
réseau ou à la charge en absence d’ensoleillement.
Il y a plusieurs architectures de ces systèmes PV et nous nous sommes intéressés à celles
associées aux installations de petites puissances. Pour cela plusieurs études ont été faites par
différentes configurations pour avoir des systèmes PV plus performant et plus fiables [13],
[14-15]. Nous effectuons maintenant un panorama représentatif mais non-exhaustif des
architectures des générateurs photovoltaïques étudiés au laboratoire dans le cadre de ce travail
de thèse.
I.7.1 Connexion directe du capteur photovoltaïque à la charge
Pour connexion directe de la charge sur le générateur PV, le système PV reste le moins
encombrant et le moins coûteux. La Figure I.34 montre ce type d’architecture PV. La diode
anti-retour est nécessaire dans ce type de raccordement, spécialement dans le cas de charge
dynamique.

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Figure I.34 : Structure PV de connexion directe d’une charge DC.


La puissance de fonctionnement du GPV est imposée par l’impédance de la charge. A
chaque intersection de la courbe de charge d’une courbe de charge avec la caractéristique I-V
du GPV correspond un point de fonctionnement. Pour une charge fonctionnant à tension
constante mais courant variable, le point de fonctionnement se situe à la droite du MPP (point
de puissance maximale), et symétriquement à gauche du MPP dans le cas d’une charge
fonctionnant à tension variable et courant constant. Le MPP coïncide donc à une charge
optimale utilisant le GPV à sa puissance maximale (c’est ce qu’on appelle adaptation naturelle
d’impédance).
Les applications nécessitant le plus de puissance au cours de la partie la plus ensoleillée
de la journée sont idéales pour ce type d’architecture. Le pompage d'eau pour l'irrigation ou à
pour un réservoir de stockage, la ventilation, les pompes à chaleur sont des exemples
d'applications appropriées à cette architecture de générateur. L’éclairage et autres charges qui
sont rarement utilisés au cours des heures d’irradiation maximale ne sont pas alimenté par ce
type de système PV.
Dans cette architecture, il est généralement conçu un panneau solaire adapté pour chaque
type de charge DC à alimenter, caractérisé par une puissance maximale définie par cette
dernière. Des pertes évaluées entre 5% et 30%, fonction du gisement solaire, de la
température ambiante et de l’état des charges sont généralement associées à ce type
d’architecture [15].
Pour éviter ce type de pertes en puissance, on fait recours aux étages d’adaptation
d’impédances. Le bon dimensionnement de ces étages optimise le transfert d’énergie entre la
charge et le GPV. Outre leur fonction de transfert optimum d’énergie, ces étages assurent une
régulation instantanée de l’adaptation des impédances par des commandes spéciales qui
assurent la poursuite du point de puissance maximale appelés aussi les trackers (MMPT). Les
MPPT seront traités en détail dans le chapitre 05 de cette thèse.
I.7.2 Connexion de la charge via un étage d’adaptation DC/DC
Les modules PV du commerce sont pré-dimensionnés et définis pour une puissance
nominale désirée par associations de panneaux de 12V, 24V ou 40V … en série (définissant la
tension de sortie) et/ou en parallèle (définissant l’intensité disponible). La caractéristique I-V
résultante à toujours la même allure qui présente des non-linéarités. Les changements des
paramètres d’environnement (ensoleillement en présence d’ombrage, la température ambiante
et la vitesse du vent …etc) affectent fortement cette caractéristique. Le point de puissance

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maximale est en conséquence modifié en permanence. Pour maintenir le fonctionnement du
système au point MPP, un étage d’adaptation DC/DC, DC/AC, voire une combinaison des
deux est à insérer entre la charge GPV et le DC conformément à la Figure I.35. Un étage
d’adaptation intelligent est un convertisseur doté d’une commande (analogique ou numérique)
qui assure la poursuite du MPP à temps réel. Cette manière de faire collabore assez à la
réduction des pertes d’énergie.
Le signal de commande du convertisseur est contrôlé par l’algorithme MPPT qui utilise
les paramètres courant et tension du GPV pour permettre le transfert maximum d’énergie.
Néanmoins, un compromis est à faire quant aux choix optimal du convertisseur et de sa
commande. En effet, bien que ceux-ci transfert le maximum d’énergie possible, leur
utilisation entraîne des pertes supplémentaires dans la chaîne PV.

Figure I.35 : Structure PV de connexion d’une charge DC via un étage d’adaptation DC-DC doté d’un
algorithme de commande.
Cid Pastor du laboratoire LAAS de Toulouse, [16] a fait une comparaison expérimentale
entre une connexion directe via une diode anti-retour et une structure présentant un
convertisseur DC/DC pour la même charge de type batterie. Il a ainsi montré que le
rendement d’un convertisseur avec MPPT est meilleur que celui réalisé par l’insertion d’une
simple diode anti-retour avec, en plus une indépendance de son fonctionnement avec le
niveau de tension de la batterie.
Malgré un gain en rendement de 5% à 10%, un inconvénient de ce système est le
problème d’ombrage qui condamne la production si le panneau ne contient qu’une seule diode
de dérivation et que le MPPT se cale sur un MPP quelconque en cas de présence de maxima
multiple suite à un ombrage partiel lorsque le panneau est doté de plusieurs diode de
dérivation.
I.7.3 Connexion au réseau via un étage d’adaptation DC/AC
Les décisions politiques en faveur du PV ont incité les particuliers à utiliser le
photovoltaïque raccordé au réseau de distribution et d’alimentation électrique. Grâce à
l’évolution des composants dans l’électronique de puissance, des entreprises spécialisées ont
réalisé des onduleurs conçus pour être raccordés directement au réseau de moyenne tension
AC des différents opérateurs locaux ou nationaux.
Vu que la gestion discrétisée de l’énergie PV a donné ses résultats via des solutions
modulaires ou un mixage de structures. Parmi les applications de la discrétisation est le

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véhicule hybride de l’entreprise Solar Electrical Vehicules en Californie. L’autonomie de ce
véhicule est vue en augmentation de 35km par jour [15]. Autre applications sont déjà réalisées
tels que le PV intégré au bâtiment (BIPV), le nautisme , les satellites …etc. toutes ces
applications sont gérées par des onduleurs selon une configuration réseau spéciale dont on
cite pour illustration trois cas les plus connus : les micro-onduleurs, l’onduleur central et
l’onduleur string.

 Structure à onduleur central


La Figure I.36 schématise la topologie d’un réseau PV à un seul onduleur central. C’est
la structure la plus ancienne et la plus classique dans le domaine du PV. Il s’agit de connecter
plusieurs rangées de module PVs en parallèle à un réseau de distribution via un onduleur. Ce
type de structure est également largement utilisé pour des systèmes PVs de grandes
puissances supérieure à 10 kW [15], et des installations de 20kW à 400KW [17], [18]. On
remarque l’implantation des diodes de protection anti-retour sur chaque string de modules.
Les points forts de ce montage se résument en sa simplicité de mise en œuvre, coût
d’investissement réduit et une maintenance simple. Le rendement énergétique offert par cette
structure est compris entre 95% et 97% pour les fortes puissances [19].

Figure I.36 : Schéma d'une Structure PV à onduleur central. Le schéma le plus utilisé en commerce.
Il est clair que des défauts d’ombrage partiel affectent l’exploitation optimale des
panneaux et le rendement énergétique de la chaîne complète. Du moment que l’onduleur est
doté d’un MPPT intelligent qui place toujours le point de fonctionnement au MPP mais avec
un rendement réduit en cas de présence de défaut sur n’importe quelle rangée. Néanmoins, un
défaut survenant sur l’onduleur provoque l’arrêt immédiat de la production. Additionnement,
cette topologie non évolutive présente aussi des pertes de conversion solaire et des pertes en
plus des risques dans les câbles DC [20]. Un défaut sur un panneaux fait dégrader
énormément le rendement de conversion et la structure telle quelle se présente utilise plus de
longueur de câble dans le côté DC de l’installation.

 Structure à un onduleur par rangée de modules en série


La structure à onduleur convertissant l’énergie provenant d’une série de panneaux est
montrée dans la Figure I.37, la répartition des onduleurs est effectuée sur chaque rangée de
panneau.
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Figure I.37 : Schéma d'une Structure PV à onduleur rangée (String en anglais). Le schéma le plus utilisé en
commerce.
Ces onduleurs mis en parallèle doivent être connectés à un bus AC du réseau de
distribution. Cette structure minimise les pertes introduites par les ombrages du moment que
chaque onduleur dispose de son propre algorithme de suivi du MPP. La perte de rendement
d’un module du à l’ombrage, à la saleté, ou à une défaillance influence les performances des
modules de la rangée (mais limitée à celle-ci) comme présentée dans le paragraphe présentant
l’architecture série. Néanmoins, les pertes joules dans le câblage DC sont minimisées à cause
de cette gestion à onduleur répartis. Il y a un surcoût effectif à l’installation par rapport à la
solution un seul onduleur central suite à l’insertion des onduleurs de moyenne puissance
assurant des rendements de conversion de 92% à 96%.
Dans leurs articles [21], [22], les chercheurs ont pu montrer expérimentalement que la
structure rangée est plus rentable (+1,5%) que celle à onduleur central. Néanmoins, bien que
la structure onduleur central est moins dissipative, les deux cas provoquent environs 10% de
pertes. En revanche, en [23] le fait d’introduire des sectionneurs en aval de chaque onduleur
permettra de gagner plus de 4% en énergie par rapport à la structure classique. L’article [24]
montre que dans une installation de 5,5 kW l’architecture rangée n’est pas intéressante du fait
du surcoût à l’installation et du coût élevé de la maintenance.

 Structure à onduleurs modulaires


Cette structure, qui a eu du mal à s’imposer il y a plus de 10 ans [12], semble apporter des
résultats intéressants dans la gestion discrétisée par des convertisseurs statiques de type
DC/DC. La Figure I.38 présente cette architecture ou l’on voit clairement l’association
derrière un panneau ou un groupe de panneaux montés en parallèle d’un convertisseur
DC/AC, l’installation complète étant réalisée par l’interconnexion sur le réseau des sorties des
convertisseurs. Cette architecture est préconisée dans les systèmes à injection directe dans les
réseaux de tension AC. Elle a pour principal avantage le fait de l’absence d’onduleur central
fonctionnant généralement mal aux faibles puissances. La diminution notable de la section
des conducteurs (divisée de 3 à 4) [12] en utilisant des panneaux de forte tension en sortie
limite les pertes de transport. Par ailleurs, les commandes MPPT modulaires permettent une
meilleure prise en charge des défauts d’ombrage jusqu’à offrir la possibilité d’arrêter un

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convertisseurs par programme.

Figure I.38 : Schéma d'une Structure PV à micro-onduleurs. (a) l’onduleur est alimenté par un seul module
PV, (b) l’onduleur est alimenté par la mise en parallèle de plusieurs modules PV. La configuration parallèle
des panneaux permet d’éviter la propagation de défauts.
En revanche cette solution est coûteuse à l’installation du fait de la multiplication du
nombre d’onduleurs, le nombre et la longueur de câblage nécessaire pour relier les onduleurs
au bus AC. Finalement, les installateurs réservent ces systèmes pour des installations de
puissance allant de 50W à 400W max [15]. Par ailleurs, la maintenance est également
coûteuse car en général ce type d’onduleur est directement intégré au panneau et sa
défaillance du panneau. Cet inconvénient est limité par le fait que la durée de vie des
onduleurs est normalement supérieure à celle des panneaux.

 Structure à optimiseurs-onduleur
Dans la structure représentée dans la Figure I.39.b, ou des convertisseurs DC/DC sont
associés à une rangée de panneaux en série, les optimiseurs de puissance constituent une
combinaison de la structure à étages d’adaptation DC/DC et celle à onduleur central.
L’équipement des convertisseurs DC/DC par leurs propres MPPT va diminuer énormément
les pertes en cas de défauts d’ombrage ou une défaillance. Par exemple, un défaut d’ombrage
survenant sur une rangée de panneaux va entraîner une baisse de tension qui perturbera les
autres rangées car cela obligera l’onduleur de fonctionner sur un point de puissance maximale
en dessous de celui des rangées produisant normalement. Par ailleurs, ce type de
raccordement ne permet pas de travailler avec des rangées de natures différentes sans altérer
considérablement la production.
Des études [13] et [15] ont proposé des solutions modulaires par panneau, Figure I.39.a,
dont ils ont doté chaque module PV par un convertisseur élévateurs à tension DC/DC réduite
associés à un seul onduleur qui optimise le point de fonctionnement à une tension stabilisée.

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Figure I.39 : Schéma d'une Structure PV à optimiseurs-onduleur, (a) solution rangée et (b) solution
modulaire.
Le principal inconvénient de cette architecture distribuée est son surcoût à l’installation et
en maintenance, sachant qu’en général ce type de convertisseur DC/DC est directement
intégré au panneau. Sa défaillance entraîne le remplacement ici encore le remplacement du
panneau

I.10.4. Structure DC/DC à bus HVDC


Dans le but d’optimiser le rendement énergétique d’une système de production
photovoltaïque, des équipes de recherches ont préconisé la solution de la structure à gestion
discrétisée qui repose sur une solution modulaire tel que l’indique la Figure I.40 [12-28].
Le laboratoire, le LMOPS a adopté cette solution modulaire par la conception et la
réalisation de convertisseur DC/DC à haut rendement utilisant un couplage magnétique
(ACM) capable de délivrer de la haute tension sur un bus continu MVDC à HVDC de 180V à
600V [17]. Le deuxième axe est l’optimisation du rendement de conversion PV par
l’élaboration de nouveaux algorithmes MPPT numériques ce qui sera abordé en détail dans le
chapitre 05 de cette thèse. Notre objectif a été d’équiper chaque élévateur ACM avec son
propre MPPT qui se cale instantanément au le MPP global.
Les avantages d’une telle structure sont nombreux et l’on peut citer : 1- assurer une
tension d’entrée suffisamment élevée pour que l’onduleur puisse s’enclencher rapidement afin
de délivrer de la puissance au réseau ou à la charge AC, 2- travailler à un courant faible à la
sortie du convertisseur ACM permettant de réduire énormément la section des câbles à
utiliser, 3- le convertisseur ACM haut rendement contribue à améliorer le rendement
énergétique global du système au point que l’onduleur peut être privé de la fonction MPPT du
moment qu’elle est discrétisée sur chaque ACM.

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Figure I.40 : Schéma d'une Structure PV à bus HVDC.


En contrepartie de ces avantages, la tension HVDC est dangereuse et présente des
problèmes de sécurité. Par ailleurs, le fait d’utiliser un seul onduleur pour tout le système
photovoltaïque va assurer des rendements médiocres en cas de la dégradation de la production
par les panneaux PV.

I.12. Conclusion
Le long de ce chapitre, nous avons en premier temps étudié toutes les propriétés
fonctionnelles électroniques des cellules PV. Le modèle de base est largement détaillé et a
conduit à l’étude d’un modèle complet de la cellule qui tient compte de tous les paramètres
influençant la caractéristique I-V.
En second temps, nous avons présenté d’une façon succincte différentes structures de
réseaux PV et les optimiseurs (étages d’adaptation de puissance) dédiés à l’optimisation de la
conversion d’énergie solaire.

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