Le Chamanisme Initiatique (M. Simard)

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© Éditions Véga, 2018.

ISBN : 978-2-85829-901-0

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SOMMAIRE

Préface
Avertissement par aigle bleu
Introduction

1
LE CYCLE SOLAIRE
Premier stage : Niveau 1 – L’individu
CÉRÉMONIE D’OUVERTURE
PHILOSOPHIE DES ORIGINES
L’individu au cœur du nouveau monde
La culture chamanique
Le chamanisme initiatique à privilégier
La formation de praticiens chamaniques
Les manigances de l’ombre
La lumière à l’encontre des forces de l’ombre
La relation avec la terre
PRATIQUES SPIRITUELLES INDIVIDUELLES
En unité avec la Terre-Mère
Les trois lois du chamanisme
Le lieu de pouvoir
La méditation
Purification du corps et du cœur
Les quatre directions
Prières, offrandes et danses sacrées
L’autel tortue
RITUELS PERSONNELS IMPORTANTS
Pour la protection personnelle
Pour la protection des lieux – le bâton de prière
Pour modifier ce qui ne va pas dans notre vie
Pour réaliser les œuvres qu’on entreprend
Pour stimuler l’abondance dans sa vie
Pour accompagner les âmes décédées
Pour aider une âme perdue
CONCLUSION

Deuxième stage : Niveau 3 – La famille


COMPRÉHENSION DE LA FAMILLE
Le niveau 3 de toutes nos relations
Création de l’enfant
Cercle de parole en famille
L’enfant, un être à part entière
Les deux-esprits
Le caractère divin de l’enfant
RITES DE PASSAGE
Cérémonie du premier nom
Fête des premiers pas
Rites de passage de la puberté
La quête de vision, rite de passage chez les adultes pour les hommes
La loge de lune, rite de passage chez les adultes pour la femme
Reconnaissance de la femme sacrée
Le mariage
Rite de l’aîné spirituel
Rite de passage ultime
CÉRÉMONIE DU PARDON
Histoire amérindienne révélant l’importance du pardon
Voyage vers le lac sacré des eaux bénies du pardon et du souvenir
RELATIONS FAMILIALES AVEC LA TERRE
L’étoile de la famille
Méditation du corps du diamant
AUTRES EXERCICES ACCOMPAGNANT LE CHEMINEMENT SPIRITUEL
Automassage
Danse du bâton
Prière à la fin de la journée
INTRODUCTION À LA MUSICOTHÉRAPIE AMÉRINDIENNE
Le son
Le rythme
La mélodie
L’harmonie
CONCLUSION

Troisième stage : Niveau 5 – La communauté


LA COMMUNAUTÉ ET L’ÉDUCATION DES ENFANTS
Nécessité d’une communauté aidante
Pour éveiller le potentiel de l’enfant
Un système d’éducation perverti
IMPROVISATION SUR LE MODE PENTATONIQUE
Le mode pentatonique
Toucher thérapeutique sonore et chant des esprits
CÉRÉMONIES CYCLIQUES
Solstice d’hiver
Équinoxe de printemps
Solstice d’été
Équinoxe d’automne
LES 5 ÉLÉMENTS
L’eau
Le vent
La terre
Le feu
Le son sacré
VOYAGE AU TEMPLE DE LA COMPRÉHENSION
CÉRÉMONIES DE VIGILE
LA ROUE DE MÉDECINE
Réalisation d’une roue de médecine
Activation de la roue
Bénédiction de la roue
COMPRÉHENSION DU CERCLE
Le cercle décisionnel
Le cercle de parole ou de guérison
RITUEL DU CALUMET SACRÉ
L’histoire du tabac sacré
Le calumet de paix
Le caractère sacré des offrandes de tabac
Cérémonie de la pipe sacrée
Bénédiction d’une pipe de travail ou d’une pipe personnelle
TRANSMISSION DU FEU SACRÉ
PETIT PRÉAMBULE AUX ANIMAUX TOTEMS
CONCLUSION

Récapitulatif et approfondissement
LA PHILOSOPHIE AMÉRINDIENNE
La nature au service de l’humain
Trois principes de base, trois vérités fondamentales
Cinq principes de vie, cinq éléments
Cinq rituels principaux
Sept rappels
Neuf préceptes du code des relations justes
LA MUSICOTHÉRAPIE AMÉRINDIENNE
Les trois lois fondamentales de la guérison

2
LE CYCLE LUNAIRE
Quatrième stage : Niveau 2 – Le couple
LA SEXUALITÉ SACRÉE DES ORIGINES
Dans la tradition védique russe
Dans la tradition amérindienne
Cérémonie pour trouver l’être aimé
Cercle de couple
Expériences de couple
LA GUÉRISON AVEC LES CRISTAUX (1)
Trois prérequis au travail avec les cristaux
Considérations générales sur le cristal
Purification d’un cristal
Principales utilisations des cristaux
La famille des quartz
Autres cristaux de guérison
Quelques choix recommandés de cristaux
Programmation des cristaux
Cérémonie de consécration d’un cristal
LE TOUCHER THÉRAPEUTIQUE
LA HUTTE DE SUDATION
Légende concernant la hutte de sudation
Une très ancienne cérémonie
Construction d’une hutte de sudation
La cérémonie de la hutte de sudation
CONCLUSION

Cinquième stage : Niveau 4 – Les amis


LA FAMILLE ÉTENDUE
Les vrais amis
Les amis spirituels du cercle
LA JUSTICE RÉPARATRICE
Mode de fonctionnement autochtone
Cas particuliers de pardon
LES ENSEIGNEMENTS DU 4
Terre/corps physique
Eau/corps émotionnel
Vent/corps mental
Feu/corps spirituel
Pour une approche vraie des soins de santé
VOYAGE CHAMANIQUE À LA DÉCOUVERTE DES TOTEMS VÉGÉTAUX
EXERCICE DE TÉLÉPATHIE
LA GUÉRISON AVEC LES CRISTAUX (2)
Pierre matrice ou croix de Bretagne (1)
Mohawk Walk
MÉTHODE DE LA MAIN TREMBLANTE
Les différents champs électromagnétiques
Démonstration commentée de la méthode
Étapes détaillées de la méthode de la main tremblante
CÉRÉMONIE DE GUÉRISON
Déroulement de la cérémonie
Détails sur la cérémonie de guérison
Méditation de guérison
CÉRÉMONIE DU LEVER DU SOLEIL
Déroulement commenté de la cérémonie
CONCLUSION

Sixième stage : Niveau 6 – Le clan


CONSIDÉRATIONS SUR LE 6
Le clan
Trouver son animal totémique
VOYAGE VERS L’ANIMAL TOTEM
Découverte des animaux totems par les participants
INSTRUCTIONS POUR LA FABRICATION DES COSTUMES TOTÉMIQUES
Garder la forme
L’autel tortue et les totems
Pour la fabrication des masques
Les faux-visages et les masques totémiques
Symbolique des costumes
VOYAGE CHAMANIQUE À LA RENCONTRE DES ÉLÉMENTS
CONDUITE DES HUTTES DE SUDATION
Prérequis à la conduite d’une hutte de sudation
Règles de base à observer
Autres particularités à retenir
DANSE DE LA COUVERTURE
TRAITEMENT AVEC LE CRISTAL DE QUARTZ
CONCLUSION
3
LE CYCLE DES INITIATIONS
Septième stage : Niveau 7 – La nation
CONSIDÉRATIONS SUR LA PROPHÉTIE ET LA NATION
La prophétie
L’égrégore « Créons le monde »
L’exemple des Six-Nations
Pour l’avènement d’une nation plus juste
À la conquête de sa véritable nation
Liberté et fierté d’appartenir à sa nation
VIVRE EN AMOUR AVEC LA TERRE
LA PIERRE MATRICE (2)
Être relié aux éléments
Particularité
CÉRÉMONIE AVEC UNE PLANCHE À PRIÈRE
VOYAGE DANS LE MONDE DE LA FORME IDÉALE
Recommandations particulières de l’enseignant
DANSE DU SOLEIL ET DE LA LUNE
CÉRÉMONIE DES ANIMAUX TOTEMS
CONCLUSION

Huitième stage : Niveau 8 – La planète


LA CONSCIENCE PLANÉTAIRE
La responsabilité planétaire de l’individu
Les émotions et la conscience planétaire
Les éléments à votre service
Le 8 évoque la conscience de la Terre
QUELQUES RAPPELS ET AJOUTS
Concernant les soins de guérison
Concernant les cérémonies cycliques
Concernant la roue de médecine
Les signes de la nature
DANSE AVEC LES CRISTAUX
TECHNIQUES POUR ATTEINDRE L’IMMORTALITÉ
Purification du corps
Continuité de la conscience
Conscience du temps
MÉDITATION TEMPORELLE
CONCLUSION

Neuvième stage : Niveau 9 – La conscience universelle


DU NIVEAU 1 AU NIVEAU 9
La vie extraterrestre
La pratique spirituelle quotidienne
EXERCICES PHYSIQUES AU SOL
MÉDITATIONS
VORTEX DE LUMIÈRE
RÈGNE DU « PETIT PEUPLE »
Des êtres au service de la nature
Consacrer un lieu au petit peuple
Cérémonie d’offrande au petit peuple
CÉRÉMONIE DU COUCHER DE SOLEIL
SPHÈRES DE CRISTAL ET MANCIE
ENSEIGNEMENTS DE MONGOLIE
SYNTHÈSE DES TRADITIONS

Conclusion générale
Publications de Micheline Simard
Livres, disques et CD d’Aigle Bleu
PRÉFACE

Le chamanisme intrigue, dérange ou séduit. Pourquoi s’intéresse-t-on


encore à sa pratique alors qu’elle fut longtemps réduite à une forme
d’expression primaire animiste ou à un quelconque exercice de sorcellerie ?
En quoi les enseignements d’Aigle Bleu sur le chamanisme initiatique se
distinguent-ils des offres qui surgissent, ici et là, proposant des soins ou des
séances chamaniques, des conférences ou des séminaires sur le sujet ? Car
le monde des esprits suscite un vif intérêt. Les gens se questionnent par
rapport à cet univers qui fait miroiter une manière différente d’envisager la
réalité humaine. Face à l’incertitude qu’ils perçoivent autour d’eux, certains
pseudo-chamans offrent une solution attrayante en exerçant leur pouvoir sur
les spectateurs qui assistent à leur performance. Ils agissent toutefois sans
aucune référence aux traditions ancestrales qui ont contribué à la naissance
et au développement des rituels et des cérémonies chamaniques. Pourtant,
l’histoire est claire sur ce plan : dès les débuts de l’humanité, chaque
communauté s’est organisée autour d’un être d’exception, qualifié de
« chaman » et considéré comme un chef spirituel, mais jamais comme un
chef religieux. Le chamanisme n’a jamais été et n’est pas une religion, pas
plus qu’il n’est un produit de consommation.
Aigle Bleu enseigne un chamanisme de transformation qui s’acquiert
progressivement à travers une pratique spirituelle constante. Ses
connaissances s’appuient principalement sur la sagesse ancestrale nord-
amérindienne et sur le cumul de ses expériences et de ses recherches au
cours des quarante dernières années. Pourquoi le chamanisme initiatique
nous interpellerait-il tout particulièrement ? Les témoignages ci-dessous de
chamans, d’hommes et de femmes-médecine ou de guérisseurs de traditions
différentes y répondent, chacun à sa manière, en nous présentant
Aigle Bleu, l’ami qui les inspire par son fidèle engagement au service de
l’humanité et pour la sauvegarde de la Terre.
Par Ayangat Udgun, chamane de Mongolie
Chers lecteurs,
Je suis une Udgun mongole, une femme-chamane. Mais avant d’accepter
pleinement mes racines ancestrales, je vivais égoïstement pour moi et ma
famille. Je vivais dans une grande ville où la campagne n’était pour nous
que belle nature.

Dans le régime socialiste où j’ai grandi, nous avions appris que l’esprit et
l’âme étaient inexistants. Pourtant, chaque fois qu’une mésaventure
m’arrivait, j’allais consulter un moine bouddhiste, un prêtre catholique, un
astrologue ou un chaman. Une fois, une chamane mongole me dit que je me
devais d’accepter mes racines ancestrales, car il m’était demandé de devenir
chamane. Peu après, une personne inconnue me saisit la main dans la rue en
me disant : « Ta destinée va se transformer de manière dramatique – je
m’incline devant toi. » Effrayée, je m’enfuis. Un voyant japonais avec ses
cartes de divination me dit aussi que je ferais à l’avenir un travail très
différent. Je n’acceptais pas le fait que je deviendrais chamane parce que je
croyais que les chamans étaient de vilaines personnes. Mais à la fin, je dus
accepter mes racines ancestrales. Je devins malade, je perdis un petit enfant
et je compris que cela continuerait si je n’acceptais pas mes racines
ancestrales. J’ai accepté ma mission dans une cérémonie spéciale en
comprenant que ma vie était désormais vouée au destin de l’Éternel Bleu
Tengri1.
À cette époque-là, il y avait très peu de livres sur le chamanisme et la
spiritualité, et lorsqu’il y en avait, c’était des paroles mystérieuses sur la
magie et des histoires incroyables, ainsi tout cela me paraissait bien
compliqué. Afin de comprendre, j’ai consulté mes esprits ancestraux qui
m’ont fait vivre des aventures fascinantes. Ayant acquis de l’expérience, j’ai
écrit plusieurs livres afin de partager avec les autres pour qu’ils n’aient pas
à perdre de temps dans leurs recherches.
Les esprits ancestraux m’ont expliqué que, si nous ne prenions pas soin,
avec amour, de la Terre-Mère, cette relation qui doit exister entre la nature
et les humains, nous ne pourrions continuer à exister. J’ai compris que nous
avions un travail énorme à accomplir pour la Mongolie. Mais j’ai été
enchantée de découvrir d’autres personnes partout à travers le monde qui
portaient la même mission que nous, chamans mongols. Dans bien des pays
où pareillement les cultures et les traditions étaient presque complètement
détruites, les gens avaient la passion de chercher, de découvrir qui ils
étaient, d’apprendre et de partager ce qu’ils avaient appris. De voir des
personnes qui étaient comme nous, qui avaient à cœur de s’entraider et de
se protéger des négativités de ce monde, m’a donné du courage et de la
force. J’ai pris confiance et retrouvé de l’inspiration dans le fait
qu’ensemble nous pourrions accomplir beaucoup plus en dépassant ce qu’il
y avait de meilleur en nous.
Bien que certaines personnes affirment être des chamans, la manière dont
elles utilisent leurs dons et le temps qu’elles donnent à la situation mondiale
actuelle varient. Aigle Bleu est le premier chaman canadien que j’aie
rencontré. C'était lors de sa visite en Mongolie. En conversant avec lui, j’ai
découvert que nous avions beaucoup de choses en commun. Nous avons le
même souci de protéger la Terre-Mère, pas seulement d’en parler, mais
d’agir. Une des principales discussions que nous avons eues ensemble
concernait le monde spirituel et comment notre destin nous suit de vie en
vie et comment les personnes aujourd’hui font tellement d’erreurs parce
qu’elles ne connaissent pas le monde spirituel.
Je ne regarde plus la nature comme simplement quelque chose de beau,
mais comme une entité qui possède ses propres esprits, entité avec qui nous
sommes liés. Si nous ne la protégeons pas, nous allons cesser d’exister. J’ai
décidé de dédier ma vie à la Terre-Mère en partageant avec d’autres ce que
j’ai vécu. C’était une grande opportunité pour moi de rencontrer un chaman
canadien qui avait le même cœur que moi, de voir qu’ensemble nous
pouvions joindre nos voix pour défendre la Terre-Mère, pour trouver ceux
qui, comme nous, avaient la même destinée, afin qu’ensemble nous
puissions créer et travailler pour un monde meilleur. Ce sont les souhaits
pour nous de l’Éternel Bleu Tengri2.
Les esprits existent. Comment communiquer avec eux, comment
comprendre le destin, qui est un chaman, comment devient-on chaman,
comment être prudent et en sécurité sur ce chemin et comment apprendre –
toutes ses connaissances et ses expériences, Aigle Bleu ne les garde pas
pour lui, il veut les partager avec vous tous. Cela donne une vaste somme
de connaissances ; sans doute est-ce l’Éternel Tengri Bleu lui-même qui l’a
choisi pour cette mission. Je lui souhaite tout le meilleur dans son travail et
son dévouement.
Chers lecteurs, nous espérons également que votre voix s’élèvera pour
protéger la nature et que vous ferez grandir votre vaste dévouement à la
Terre-Mère.

Sincèrement vôtre,
AYANGAT UDGUN
www.tengermongolgazar.mn (en russe)

Par Mushum, homme-médecine de la nation Innu


(Canada)
Depuis des millénaires, nos nations3 ont trois principes de base : le
respect, l’amour et la liberté. Ces principes sont intrinsèquement reliés.
C’est grâce à eux qu’on a pu découvrir la roue de la médecine et tous les
rituels reliés à notre Mère la Terre et au Père céleste. Aujourd’hui, ces
traditions sont encore plus fortes parce que notre Mère la Terre se meurt. La
seule chose qui peut nous sauver est de revenir aux anciennes traditions,
à celles des hommes-médecine, des chamans, des nouveaux chamans et de
tous les gardiens des traditions aborigènes.
Mon cheminement relié à Aigle Bleu n’a pas été de tout repos, puisque
les circonstances et les gens ont souvent bloqué notre relation. Aujourd’hui,
grâce à notre Mère la Terre et à un destin similaire, j’ai compris que le
meilleur moyen d’aider l’humanité était de rassembler toutes nos traditions
aborigènes mondiales. La grande compréhension traditionnelle, énergétique
et spirituelle qu’ont nos deux âmes nous apporte une force qui pourrait faire
bouger le monde.
J’ai rêvé du jour où les anciennes et les nouvelles traditions seraient
liées l’une à l’autre. C’est pourquoi il est important de vous dire
qu’Aigle Bleu est l’exemple vivant de l’union de ces traditions. Notre Mère
la Terre pourra revivre lorsque nous serons tous unis.
Ne voyez pas ce livre comme une lecture qui se finit, mais bien comme
un livre de référence que vous devriez feuilleter tous les jours de votre vie
afin d’intégrer l’importance de ce que vous êtes comme êtres humains face
à notre Mère la Terre, à notre Père le Ciel et à nos anciennes traditions. Que
ce soit lu et accompli !
Niaut at Amianat !
Au revoir et bénédictions de la Terre-Mère !

MUSHUM
(Marcel Gill Grondin)
www.mushum.com

Par Minthé, chamane de France


adoptée par une femme guerrière apache
Il faut que je vous raconte une histoire…
Il y a bien longtemps… j’étudiais alors la naturopathie, je pratiquais le
magnétisme, le reiki, les chants du cœur, la lecture des tarots pour aider mes
patients… mais je n’avais encore aucune notion réelle de ce qu’était ce
qu’on appelle aujourd’hui le « chamanisme amérindien »…
« Par hasard », comme on le dit parfois, en faisant quelques recherches,
je me retrouve sur le site d’un homme-médecine amérindien appelé
« Aigle Bleu ». Il m’impressionne. Je ne sais pas pourquoi. Je lis son
parcours. Je me dis : « Il me faut rencontrer cet homme ! » Mais voilà, il
habite au Québec ! Et moi je vis une petite vie tranquille, en France, avec
une famille, un bébé que j’allaite encore… et pas de gros moyens… pas
question de faire le voyage ! Il faut vous dire que je vis retirée, depuis
bientôt vingt ans maintenant, dans les montagnes ardéchoises, au milieu de
la nature sauvage…
Quelques semaines plus tard, je descends dans la vallée pour y faire mon
marché, je gare ma voiture devant la vitrine d’une librairie, et oh,
surprise !… c’est là, devant moi !!! Aigle Bleu vient faire une conférence
en Ardèche ! Pour une fois que je descends de ma montagne… je n’en crois
pas mes yeux… Je lis et relis l’affiche… Aigle Bleu en Ardèche !!! Au bout
du bout du monde, au fin fond d’une vallée oubliée… J’emmène ma
cousine, qui est en vacances à la maison, mon fils adolescent. On y va !
Aigle Bleu m’impressionne encore un peu plus… Il arrive, droit comme
un « i », en costume traditionnel. Il salue l’assistance, il s’installe, il prend
le tambour, il commence à chanter. Mon fils tombe en larmes. Bon.
Quelque chose est en train de se passer… Des mémoires remontent…
J’achète deux CD, un livre sur les cristaux, et une petite bouteille de
Chiiyaam, encens liquide, que je trouve formidable, et que j’ai toujours
dans mon sac médecine. Je vais saluer Aigle Bleu, le remercier. Il s’en va.
Fin de l’histoire. Sauf que…
Sauf que je prends, moi aussi, un chemin chamanique… non pas que
j’aime ça, non pas que j’y aspire, mais juste que ce sont les esprits qui
décident pour moi : « Toi… ici… viens là… on a besoin de toi ! »
Et ça prend un peu de temps. Mais j’avance sur ma route.
Mon nom de « Minthé », l’eau, les Aguas Unidas, la rencontre avec le
Dr Masaru Emoto, qui devient un ami et un partenaire de travail… et
d’autres rencontres, toutes plus passionnantes les unes que les autres…
puis, en 2012, devenue celle qu’on appelle la « chamane de l’eau »,
j’intègre le Cercle de sagesse de l’Union des traditions ancestrales, et
revoilà tout d’un coup Aigle Bleu sur mon chemin !
Depuis de nombreuses années, le Cercle de sagesse organise le festival
du chamanisme. Des invités prestigieux viennent du monde entier…
J’arrive en voiture sur le lieu du festival. Un coup de fil, quelqu’un veut-il
aller chercher Aigle Bleu à la gare ??? Sans réfléchir une seconde, je me
porte volontaire. On me demande si je veux une photo, pour le
reconnaître… non, non, pas besoin !… Et le voilà dans ma voiture. Il ne
parle pas beaucoup. Il me demande qui je suis. J’explique. Il a l’air de
dormir à moitié. Je n’ose pas le déranger.
Le lendemain matin, au milieu des préparatifs, je le rencontre dans
l’espace sacré. Il me demande où est la rivière. Je commence à lui expliquer
le chemin. Je sens une hésitation. Je lui demande : « Tu veux que je
t’emmène ? C’est à vingt minutes… » Il acquiesce. Et me voilà en train de
marcher à côté de lui vers l’eau, en silence, repensant à toute cette histoire
incroyable. Lorsque nous arrivons à la rivière, je veux m’éclipser, mais il
insiste pour que je reste. Il entre dans l’eau et il marche vers sa source.
Restée sur la rive, j’entre doucement dans l’eau pieds nus, je pose ma main
sur la surface, je me présente, je lui dis bonjour. Il fait un peu froid, mais je
ne peux pas faire autrement. Je l’aime cette eau… Je fais mon petit rituel
discrètement, pour ne pas déranger Aigle Bleu. Je parle tout bas, mais je
reste un peu à distance, car j’ai trop de respect pour cet homme, ce grand-
père qui m’a demandé de l’accompagner là. J’écoute les esprits de l’eau, ils
rient… J’observe Aigle Bleu de loin, il est dans un rituel à lui. Je me dis
que j’ai bien de la chance de l’accompagner au cours d’une de ses
cérémonies privées. Et que peut-être, sûrement, j’ai quelque
chose à apprendre de lui…
Il revient. Je sais que dans la tradition, on ne pose pas de questions à un
grand-père, alors j’attends. Et nous remontons le chemin. C’est lui qui me
questionne… J’apprendrai plus tard qu’il voulait savoir, en m’emmenant là,
qui j’étais vraiment… Tout en marchant, il me dit qu’il a vu les ondines se
montrer autour de moi, et que je dois absolument rencontrer
Oh Shinnah Fastwolf, qui fut son enseignante apache. Je sais qui est
Oh Shinnah. J’ai lu son nom dans le livre sur les cristaux. Et son nom vibre
en moi depuis ces dix années. Je sais que je dois la rencontrer. Mais
comment ? Il ne parle plus, il doit méditer, je crois. Nous rentrons sur le site
du festival, nous reprenons nos activités. Nous partageons quelques
moments, des repas… nous devenons des amis.
Après plusieurs semaines, mon téléphone sonne : « Allo, c’est
Aigle Bleu ! Tu es toujours d’accord pour rencontrer Oh Shinnah ? Je viens
de l’avoir au téléphone. Elle est d’accord pour te rencontrer. Tu viens chez
moi et on y va ensemble, je sais que je dois t’emmener. » Woaw ! Je n’en
crois pas mes oreilles… et pourtant je dis « oui » et on y va !
Aigle Bleu sait. Quoi ? Je ne sais pas, mais il sait.
Il sait qu’il doit m’emmener. Il a reconnu quelque chose en moi qui
résonne avec elle. Il prend l’avion avec moi parce qu’il sait qu’il faut qu’on
se rencontre. Ça semble très important.
Dans l’avion, Aigle Bleu me parle d’Oh Shinnah. C’est une femme
guerrière apache. Elle porte la 3e tresse… celle de l’initiation des guerriers,
initiation qu’elle a même passée deux fois… C’est une grand-mère
respectée par tous. C’est elle qui lui a enseigné, il y a bien longtemps, les
pratiques ancestrales pour travailler avec les cristaux. Il me parle de cette
énorme boule en cristal avec laquelle elle travaille, il me raconte des
anecdotes… Depuis l’aéroport, nous louons une voiture. Oh Shinnah nous
attend sur le seuil de sa maison. Elle est toute petite, mais impressionnante.
Aigle Bleu ne l’a pas revue depuis plusieurs années. Je lui laisse le temps de
sortir de la voiture en premier pour aller à sa rencontre. Et là, elle ouvre les
bras tout grands et serre Aigle Bleu contre son cœur. Et je me dis que j’ai
bien de la chance de voir ça.
Nous sommes restés quatre jours chez elle. Aigle Bleu, fidèle à lui-
même, dormait dehors, pratiquait ses méditations, et travaillait dans le
jardin. Moi je restais là avec elle, à parler entre femmes, elle me
questionnait, me racontait d’autres anecdotes, encore et encore… Elle me
montrait et me commentait toutes les photos qui jonchaient les murs…
Ensuite, avec Aigle Bleu pour témoin, elle m’a adoptée et donné l’initiation
de « Femme Guerrière ». Puis elle m’a dit : « Maintenant, il faut que tu lui
demandes de t’enseigner tout ce qu’il sait, tout ce que je lui ai appris sur les
cristaux, les cérémonies… parce que moi, je n’enseigne plus, et lui, c’est le
meilleur élève que j’aie eu de toute ma vie ! »
Alors, je l’ai fait.
Aigle Bleu a mis au point cette série d’enseignements qu’il a appelée
« Créons le monde ». Et j’ai suivi les cours. Cela n’a pas toujours été facile.
Je suis une élève contrariante. Et lui est très exigeant.
Aujourd’hui, je suis honorée de pouvoir dire qu’Aigle Bleu est mon ami.
Nous avons partagé des choses que seuls des amis partagent. Parfois,
comme des amis, nous ne sommes pas d’accord sur certaines choses,
parfois, je le lui dis. Mais ce que je sais, c’est qu’il est un enseignant
intègre, respectueux, qui transmet les enseignements et les cérémonies
traditionnelles à la virgule près. Et en matière de traditions ancestrales,
c’est ce qu’il y a de plus important.
C’est pourquoi je vous recommande chaudement la lecture de ce livre qui
vous apportera, j’en suis sûre, de nombreuses bénédictions.
All my relations, Amour et gratitude,

MINTHÉ
www.aguasunidas.com

Par Anja Normann, chamane nordique de Suède


Ce livre s’adresse tout d’abord aux personnes intéressées par le
chamanisme, mais je trouve qu’il mérite d’être lu par tous ceux qui veulent
vivre en harmonie, dans la joie, le respect du vivant, et par tous ceux et
toutes celles qui veulent agir au lieu de se plaindre.
Je suis une Sejdkvinna, chamane nordique, choisie par les esprits à l’âge
de 6 ans. Après des années d’apprentissage, je travaille pour la terre afin de
réveiller les consciences et d’aider les humains qui le veulent à retrouver
leur vraie place, à être entiers. Nous avons un vieux mot pour guérison en
suédois, helberedelse, qui veut dire « préparation à être entier ». Quand
nous sommes entiers, corps, âme, esprit reliés en harmonie, alors il n’y
a plus de place pour les maladies. Chez Aigle Bleu, je retrouve la même
vision. Nos traditions diffèrent, comme nos langues d’origine, mais dans le
cœur nous parlons le même langage. Depuis toujours je dis que si nous
voulons assurer l’avenir de l’humanité, il faut commencer par éduquer les
enfants, par leur apprendre à connaître la nature et à se connecter à elle. Les
enfants sont connectés dès la naissance, il leur manque simplement un
adulte pour leur dire que c’est juste. Chez Aigle Bleu, je vois le respect
pour les enfants, les suggestions pour leur ouvrir la voie de leur vraie nature
pour qu’ils puissent rester connectés et ouverts et agir dans le respect pour
tout vivant. Cela me donne un grand espoir pour le futur.
J’ai appris à connaître Aigle Bleu au fil des années. J’ai eu la joie de le
voir lors de cérémonies, de voir sa force chamanique, mais j’ai aussi
rencontré l’homme derrière le chaman quand il est venu chez moi et mon
compagnon s’asseoir à notre table. Je l’ai vu avec nos animaux, surtout les
chevaux qui, je crois bien, sont ses favoris. Je l’ai vu travailler
inlassablement pour se perfectionner au tir à l’arc. Et toujours avec le
sourire, toujours avec le cœur ouvert, toujours avec humilité et respect pour
les personnes qui l’entourent. Après un été qui manquait cruellement d’eau
et où la nature avait bien soif, il passa des heures à diriger une cérémonie
pour faire venir l’eau, sans penser à sa propre soif ou faim. Et cela sans
spectateurs, sans que personne ne le sache. Parce que c’est ce qu’il est, un
homme qui veut le meilleur pour cette terre et qui fait ce qu’il peut pour
aider. Ses prières ont été entendues, la pluie est venue, et la nature a été
comblée. Je suis fière d’être parmi ses amis.
Dans ce livre, Aigle Bleu nous offre avec générosité des méthodes qui
peuvent paraître très simples quelquefois, mais qui vous surprendront par
leur efficacité. Il y a un bon sens, bien terre à terre, qui ne peut que vous
toucher et vous faire réfléchir. Si vous voulez changer le monde, aider la
Terre et vous sentir bien sur tous les plans, alors ce livre est pour vous.
Mais si vous n’êtes pas encore touché par tout cela, alors ce livre est pour
vous…

ANJA NORMANN
www.vitkanordika.com

Par Ojasvin et Waimaania,


guérisseurs de Nouvelle-Zélande
Kia ora cher Aigle Bleu,
De notre vie si mouvementée, dans laquelle nous tentons de nous mettre
à jour en ce moment, nous t’envoyons bénédictions pour ton ouvrage.
À notre cher ami Aigle Bleu et son livre :
De notre pays entouré d’eau,
De la terre loin dessous,
De la terre du soleil levant,
De la terre de collines, montagnes, rivières et lacs, d’oiseaux chanteurs et
d’arbres anciens,
De notre place ici entourée de nature,
Avec le son grondant de la mer et le ciel plein d’étoiles,
Nous t’envoyons nos bénédictions, notre amour et notre sollicitude.

Arohanui de Aotearoa Waimaania


No te kopu nui, te tihi o rangi me te nuinga o te pono, ki te hono wairua
ki te ao tawhito, ki Io Nga Matawai me nga wai o Mu.
Kei te mahara tonu tatou.
Tihei Mauri ora !
Des profondeurs insondables, des plus hauts sommets, de la vastitude de
la vérité, de notre connexion spirituelle, de notre monde ancien et des eaux
sacrées de Io Nga Matawai et Io My – nous nous souvenons – nous
éternuons l’essence de la vie !
Arohanui !

OJASVIN et WAIMAANIA
www.grandmothershealinghaka.com

Par Tupaq Sonqo, homme-médecine


de tradition andine du Pérou
Mon frère Aigle Bleu,
Dans nos temps en pleine transformation, l’union des peuples devient une
réalité grâce à l’ouverture du cœur. L’humain est en train de retrouver la
connexion la plus essentielle avec son être intérieur, en concordance avec
l’harmonie de notre Mère Nature, selon la conscience cosmique.
Suivant la prophétie de nos ancêtres, le moment indiquant que l’être
humain est en train de se reconnecter est celui où l’aigle et le condor volent
de nouveau ensemble, pour une véritable réconciliation entre les peuples.
De toute manière, pour les peuples andins, la séparation n’existe pas, car
tous nous venons de la même essence, du cercle sacré d’où tout émerge
infiniment – force interstellaire en perpétuel mouvement.
Depuis notre profonde essence véritable, en équilibre avec les 4 points
cardinaux et les 4 éléments, nous nous syntonisons aux énergies créatrices
omniprésentes de l’aube cosmique qui alimente la vie. Tu fais partie,
hermano, de ces personnes qui contribuent à l’éveil des consciences.
Bénédictions sur ton livre et ton travail !

TUPAQ SONQO
tupaqsonqo@inkapaqcha.org

Par Angela Varela, femme-médecine


d’origine colombienne, praticienne et enseignante
en acupuncture, master en art-thérapie
C’est un grand honneur de présenter Le Chamanisme initiatique enseigné
par Aigle Bleu. Le livre se développe en 9 plans, système d’organisation
particulièrement intéressant, car le chiffre 9 dans la numérologie kogui est
aussi une représentation du cosmos, qui est composé, selon cette vision, par
9 mondes.
En accomplissant sa fonction de frère aîné, Aigle Bleu transmet aux
générations actuelles une manière d’accueillir leur place et leur
responsabilité sur la terre qui puise ses sources dans les lois originelles
transmises par les ancêtres. C’est un enseignement qui porte sur des
principes fondamentaux et qui devient un legs précieux en inspirant une
attitude favorable de l’être humain pour vivre dans l’ordre et l’harmonie.
Aigle Bleu apporte aussi des éléments pratiques pour l’application de ces
principes fondamentaux.
Puisqu’une des causes principales de la maladie et de la souffrance de
l’être humain est son style de vie, étant donné l’urgence de l’engagement
vis-à-vis de la protection de la vie sur la terre, ce livre constitue un apport
important pour la reconnaissance du sacré, de l’ordre inhérent et naturel
dans tout ce qui existe.
Ayant eu la chance de connaître Aigle Bleu par ma propre expérience
depuis plusieurs années de relation spirituelle avec lui, je témoigne de sa
droiture de parole ainsi que de ses propos, qui soutiennent et stimulent des
actions vers une amplification de notre conscience planétaire.
Que ses enseignements soient profitables pour tous, pour toutes nos
relations !

ANGELA VARELA
angelavarela@wanadoo.fr
www.escuelaneijing.org

Les témoignages précédents nous donnent un bon aperçu du rayonnement


d’Aigle Bleu au-delà des frontières culturelles et politiques. Les
enseignements qu’il transmet peuvent changer un mode de vie sans issue en
un mode de vie épanouissant.
Le Chamanisme initiatique n’est pas un verbatim des stages de la
formation des praticiens en chamanisme qu’Aigle Bleu a conçue et nommée
« Créons le monde4 ». Le livre met néanmoins en lumière les mêmes
instructions originelles amérindiennes, mais c’est à l’intention des
personnes en quête d’une manière de vivre plus saine et plus naturelle.
Aigle Bleu lève le voile sur un univers de vérités et de beautés qui,
autrement, pourraient demeurer incertaines ou inaccessibles.
Le livre ne fait pas l’analyse ou la critique du chamanisme initiatique ; il
est d’un tout autre intérêt. Les enseignements qu’il contient offrent la
possibilité, à qui le souhaite, de prendre connaissance de l’étendue et des
exigences spécifiques aux apprentissages d’une telle démarche. Chacun
pourra, par lui-même, se faire une idée du chamanisme initiatique.
La réalisation du livre a été, pour moi, l’occasion de belles découvertes.
J’ai eu le privilège d’avoir la confiance et le soutien d’Aigle Bleu tout au
long de cette aventure privilégiée. Ma tâche consistait à transcrire les
enseignements des neuf stages de la formation « Créons le monde », puis
à les mettre en texte de sorte qu’ils soient d’une lecture facile. La
transcription à partir du support audiovisuel duquel il fallait les extraire
a constitué un réel défi, rien ne pouvant être laissé au hasard ou modifié à la
légère. Rien ne pouvait également être le fruit de mon imagination puisqu’il
fallait respecter l’esprit et la teneur des enseignements. Ainsi, l’unité,
l’exactitude et la cohésion devaient être maintenues dans le texte, même s’il
fallait omettre à l’occasion des éléments importants ou les décrire
partiellement. Ce fut le cas, par exemple, de certains soins de guérison, de
certains chants, danses, méditations ou exercices physiques. Malgré ces
contraintes, le produit final offre un contenu dense qui couvre largement les
principaux champs d’intérêt individuels et collectifs d’aujourd’hui. Les
enseignements qui sont présentés ont tous été choisis et approuvés par
Aigle Bleu, le porteur de cette sagesse ancestrale, qui les a lus et relus, les
complétant et les bonifiant au besoin.
Comme je n’étais ni chamane, ni aspirante à la pratique chamanique, dès
le début de mon travail, j’avais l’impression qu’une personne qualifiée dans
le domaine aurait su effectuer le travail plus habilement. Il y avait un esprit
dans les enseignements, que je captais bien en visionnant les stages et qui
devait, me semblait-il, se retrouver aussi dans le livre. Je pensais que cela
reposait sur l’habileté de la personne devant effectuer la tâche, je sous-
estimais la puissance de l’esprit qui avait su se maintenir au cœur des
instructions originelles depuis des millénaires. En somme, l’esprit est
indissociable des enseignements. Il est donc bien présent dans les pages que
vous lirez. Même les traces de résistance qui avaient pu se glisser dans les
pages, en raison de ma réaction à certaines affirmations d’Aigle Bleu qu’il
me fallait consigner, ont disparu.

Il n’est pas nécessaire de se morfondre au travail… Il faut refuser d’agir tels des robots… Il
faut profiter de l’abondance à notre disposition… Il faut veiller à notre santé physique,
mentale, émotionnelle, spirituelle, etc.

Quand on rédige de telles phrases alors qu’on se morfond derrière un


écran d’ordinateur, leur caractère idéaliste fait rapidement germer des
graines de frustration en soi ! On perd de vue le plaisir qu’on ressentait
quelques heures plus tôt avant de se mettre au travail. Mais les
enseignements agissent en nous de toutes sortes de manières au moment où
nous en avons besoin. Ainsi, la nature avait beau m’appeler de toutes ses
forces et de tous ses rires, je demeurais, tel un robot, devant les pages que je
relisais, cherchant ad nauseam la bonne manière de dire les choses pour que
les enseignements soient bien compris. Ma frustration démontrait, en
réalité, que je n’avais pas intégré un point essentiel : un enseignement cesse
d’être utopique pour devenir concret et efficace si on le met en pratique !
Quand je l’ai compris, j’étais avancée dans la rédaction du livre. Il en
résulta tout de même une meilleure concentration et une accélération
notoire de mon travail, ce qui me permit de l’achever sans encombre après
avoir merveilleusement profité de l’été en famille.
J’éprouve une grande reconnaissance envers Aigle Bleu. S’il n’avait pas,
un jour, accepté de consacrer sa vie à l’enseignement, je serais demeurée,
comme bien d’autres, dans l’ignorance de plusieurs vérités qui font la
différence lorsqu’on désire se rapprocher de sa vraie nature humaine. Avant
que ne soit mise sur pied la formation « Créons le monde », il m’est arrivé
de suivre des ateliers et des stages avec le chaman enseignant. Cela m’a
appris à me centrer sur l’essentiel dans la vie – dans ma vie. J’ai aussi vécu
des cérémonies et des quêtes de vision sous sa conduite, qui m’ont apporté
l’éclairage et l’énergie nécessaires pour opérer des changements importants
dans mon quotidien. Je vis à présent au rythme des saisons, au cœur des
montagnes, où je deviens peu à peu l’être humain que je suis et qu’il m’a
été donné de rencontrer lors d’une hutte de sudation : Femme Faucon Doré.
Toutes ces découvertes et ces transformations surviennent au contact
d’enseignements émetteurs d’unité et de compassion. Pour y avoir accès, il
suffit d’être ouverts et réceptifs. Nous qui sommes passés maîtres dans l’art
de la perte de temps, de l’errance, de l’individualisme et de l’indifférence,
nous avons un travail considérable à entreprendre pour rétablir la paix et
retrouver la joie afin de les répandre autour de nous. Aigle Bleu enseigne
qu’il est possible de cocréer un monde où règne la paix en commençant par
l’établissement d’un domaine familial imprégné d’amour et de bonheur. En
commençant par notre propre transformation. C’est à cette œuvre que se
consacrent les praticiens certifiés en chamanisme initiatique issus de
« Créons le monde ».
Deux étudiantes, qui ont suivi les trois années de formation et qui
poursuivent leur pratique spirituelle et leur initiation de praticiennes
chamaniques, ont collaboré à la réalisation finale du Chamanisme
initiatique enseigné par Aigle Bleu. Leur relecture rigoureuse du manuscrit
a été grandement appréciée et fut très utile. Mireille, Femme Unité du
Monde, et Valérie, Femme Grâce de l’Acceptation, témoignent de leur
expérience d’apprentissage en ces termes : « Ces trois ans d’enseignements,
les cérémonies, les méditations, les huttes de sudation, la découverte de nos
animaux totems, les partages, les soins, nos loges de lune nous ont mis sur
le chemin de qui nous sommes. Nous éprouvons une profonde gratitude
pour Aigle Bleu, qui a mis l’immensité de ses connaissances et toutes ses
années de recherches et de travail au service de la guérison de notre Terre-
Mère et de l’humanité. »
Cette somme de connaissances, de recherches et d’instructions originelles
se trouve à présent entre vos mains. Prenez le temps de les découvrir à votre
rythme. Le livre est une invitation à vous abandonner à la magie d’une
démarche spirituelle inspirée du chamanisme initiatique. Permettez à cette
magie de vous surprendre.

MICHELINE SIMARD

1 Le vaste ciel éternel, principale déité créatrice du monde chez les Mongols.
2 Idem.
3 Il s’agit des Premières Nations de l’Amérique du Nord.
4 Cette formation est disponible sur abonnement à partir du site www.savoirancestral.com.
AVERTISSEMENT
PAR AIGLE BLEU

Le livre qui suit détaille la formation de praticien en chamanisme


initiatique que j’ai développée et enseignée en France et au Québec. Cette
formation est une synthèse des enseignements que j’ai reçus en suivant la
voie spirituelle des nations amérindiennes depuis plus de quarante ans.
Ce livre rend compte uniquement de la partie mentale et intellectuelle de
cette formation. Les chants, le contenu énergétique, la transmission
émotionnelle et bien d’autres aspects essentiels à cet enseignement ne
peuvent être transmis par l’écrit.
En chamanisme initiatique, le pouvoir de l’enseignant se déverse dans
l’aspirant à la manière d’un vase qui verse son eau dans un autre. Cela est
appelé la « transmission de pouvoir ».
Seule la participation à la formation sur quatre ans de « Créons le
monde » peut conduire aux habiletés chamaniques décrites ici. Cette
formation est disponible en Europe et au Québec.
Tenter de reproduire ces habiletés sans la formation, l’expérience directe
et la pratique spirituelle régulière préconisée est stérile. Cela peut même
comporter certains dangers. Les exercices et les cérémonies sont puissants ;
mal compris ou mal exécutés, ils peuvent nuire plutôt qu’aider. Tenter de
reproduire les cérémonies ici décrites sans avoir suivi la formation est
contre l’éthique traditionnelle des Premières Nations et contre celle de la
communauté « Créons le monde ». Le Cercle du chamanisme initiatique est
constitué par les praticiens chamaniques certifiés de « Créons le monde ».
Ils sont les seuls habilités à pratiquer et à transmettre les enseignements et
les cérémonies décrits dans ce livre.
Le chamanisme est une forme de spiritualité qui existe chez toutes les
ethnies autochtones de la terre. Elle est basée sur le lien avec les ancêtres.
Le système technocratique mondial a tenté d’éradiquer cette spiritualité en
tentant de civiliser les peuples aborigènes.
Ainsi, pour retrouver nos racines et nos capacités, il est essentiel qu’un
groupe soit formé et qu’il partage une expérience commune de ces
enseignements et de ces pratiques, pour l’intégration de ce corpus au
complet. L’égrégore spirituel, que la communauté des aspirants praticiens
chamaniques va constituer, servira à rétablir ce lien avec les ancêtres et
à réactiver le potentiel chamanique endormi dans la mémoire ancestrale de
ceux qui suivent la formation.
Vous comprendrez donc que ce livre ne peut, en aucun cas, constituer une
formation en soi ou se substituer à une formation en chamanisme
initiatique. Tout comme les vidéos du site « Savoir ancestral », ce livre
est une base de travail strictement individuel et un support à la
formation pour les étudiants. Il n’amène ni à une autorisation de
pratiquer avec d’autres ni à une certification.
En revanche, ces supports peuvent conduire à une meilleure
compréhension des pouvoirs innés de l’être et du développement holistique
propre à toutes les nations aborigènes.
Ils constituent également d’excellentes notes de cours pour ceux qui
suivent la formation.
Bonne lecture !

AIGLE BLEU
INTRODUCTION

Neuf ateliers de quatre jours, échelonnés sur trois ans, constituent la base
de la formation « Créons le monde ». Cela signifie trente-six jours intensifs
d’enseignements, auxquels s’ajoute une quatrième année de supervision et
de perfectionnement devant confirmer (ou non) l’aspirant dans le statut de
praticien chamanique. La réussite dépend, en très large part, de la régularité
et de la qualité de la pratique spirituelle.
Certains vont choisir de suivre la formation dans une perspective de
développement personnel. Ils n’aspirent à aucune certification en pratique
chamanique, mais ils considèrent les enseignements d’Aigle Bleu comme
étant particulièrement utiles alors que l’humanité se trouve à un moment
décisif : ou des changements majeurs sont apportés au mode de vie que
nous avons, ou nous allons continuer de périr prématurément en raison du
déséquilibre dans lequel nous évoluons en étant séparés des forces et des
pouvoirs de la nature. Car nous avons été créés pour vivre éternellement ;
nous devrions chercher à augmenter nos années de vie plutôt que d’agir de
façon à ce que la mort survienne toujours de plus en plus tôt. Les
enseignements du chamanisme initiatique rappellent, en ce sens, les
instructions originelles que nous avons oubliées et proposent, tel un code de
la route, une manière de parvenir à destination, d’atteindre le bonheur.
Le retour à la nature, que les autochtones vénèrent et respectent, s’avère
la voie incontournable pour avancer en toute sécurité. Nous sommes trop
nombreux à assister, les bras croisés, à la destruction de la biodiversité ainsi
qu’à la robotisation des hommes et des femmes sous la gouverne d’un petit
nombre d’êtres avides et ravageurs. Retrouver notre vraie nature humaine,
celle créée par le Grand Esprit, nous rapproche du paradis d’abondance que
le Créateur nous a donné sur la terre.
« Créons le monde » éveille les consciences à des vérités connues depuis
toujours par les Premières Nations, mais qui ont été délaissées même par un
bon nombre d’Amérindiens. Le Chamanisme initiatique constitue la somme
des connaissances, des expériences et des intuitions d’Aigle Bleu, qui n’a
jamais douté de l’importance de ce qu’il transmettait. Si certaines notions
développées dans le livre vous paraissent difficiles à suivre, nous vous
recommandons de lire Le Sentier de la beauté1 : la base de la sagesse
amérindienne y est présentée en détail. La série de vidéos qui a été produite
à partir des premiers stages de « Créons le monde2 », donnés en France
de 2014 à 2017, peut aussi être un précieux accompagnement dans la
compréhension du chamanisme initiatique.
Le chaman enseignant insiste souvent sur le fait que chaque stagiaire doit
demeurer lucide par rapport à ce qui lui a été transmis et par rapport à ce
qu’il transmet. Le principe vaut aussi pour les lecteurs. On n’adopte un
enseignement que s’il fait sens pour soi. Les instructions originelles ne
s’imposent pas : on les accepte ou on les refuse. Comme Aigle Bleu, le
sourire au coin des lèvres, le formule aux étudiants : « Examinez, à la loupe
de votre conscience, ce que vous entendez, voyez ou lisez avant de
l’accepter comme moteur de transformation. Jusqu’à un certain point, je
vous recommande presque d’oublier ce que je vous enseigne pour ne retenir
que ce qui vous semble bien. » C’est donc en toute confiance que vous
pouvez plonger dans cette sagesse ancestrale adaptée aux besoins
d’aujourd’hui. Vous en retirerez les bénéfices dont vous avez besoin. Vous
serez peut-être même pris par un étonnant désir de cocréer le monde, de
sorte qu’il vous apporte plus de satisfactions et de joies.
L’expérience et l’exemple étant plus convaincants que les discours sans
enracinement, Aigle Bleu, à travers ses enseignements, transmet toute son
expertise. Il parle de ce qu’il sait, de ce qui le fait vivre. Étant profondément
enraciné dans la culture chamanique amérindienne, il préconise un mode de
vie qui s’accorde à un principe fondamental d’unité avec toute la création.
L’interaction que cela suppose se comprend bien à travers la figure du
cercle. Pour la désigner plus précisément, les Cherokees parlent du « cercle
de toutes nos relations3 ».
Pour cette nation amérindienne, la numérologie permet la compréhension
des enseignements traditionnels d’après 9 plans, dont Aigle Bleu s’inspire,
parce que ce classement lui semble le plus juste qui soit. Chaque chiffre
porte un enseignement spécifique et amène à la compréhension du suivant.
On doit considérer cette numérologie non pas en ligne droite, mais de
manière circulaire :
• I – l’individu ;
• 2 – le couple ;
• 3 – la famille ;
• 4 – les amis ;
• 5 – la communauté ;
• 6 – le clan ;
• 7 – la nation ;
• 8 – la planète ;
• 9 – la conscience universelle.
Dans le cadre de « Créons le monde », l’enseignant a rajouté aux 9 plans
les spécificités des cycles solaire et lunaire, puisqu’ils interviennent
également dans le développement de « toutes nos relations ». Ils
contribuent, eux aussi, à une meilleure compréhension du monde. Le cycle
solaire se présente généralement comme étant plus difficile que le cycle
lunaire ; c’est le monde à prédominance masculine. Les trois stages de la
première année de formation relèvent du cycle solaire, chaque stage
correspondant aux chiffres impairs de la numérologie ci-dessus, soit 1, 3 et
5. La deuxième année de formation suit le cycle lunaire ; elle approfondit
les enseignements des chiffres pairs 2, 4 et 6. La troisième année
correspond au cycle des initiations et conduit à la compréhension des
chiffres 7, 8 et 9.
Afin de faciliter la tâche aux personnes qui souhaitent suivre les
enseignements à la fois dans le livre et au moyen des enregistrements
audiovisuels de « Créons le monde », nous rappelons que le livre suit
l’ordre des stages, mais que certains enseignements ont pu être déplacés ou
omis.
1 Le Sentier de la beauté, écrit par Aigle Bleu, a été réédité en 2015 par Le Dauphin Blanc.
2 Sur le site www.savoirancestral.com.
3 Le Cercle de toutes nos relations – Manuel pour une nouvelle terre est le titre d’un livre
qu’Aigle Bleu a publié en 2014 aux Éditions Le Dauphin Blanc. Il y détaille les 9 niveaux de
relations selon la compréhension amérindienne du monde.
LE CYCLE SOLAIRE
PREMIER STAGE
Niveau 1 – L’individu

Le premier stage de « Créons le monde » semblera exigeant à certains,


comme toute cette première année de formation. C’est que l’on doit
connaître plusieurs notions de base concernant les traditions et les pratiques
amérindiennes si l’on désire entreprendre une démarche spirituelle de
qualité. Il s’agit de s’initier à une culture distincte de celle des Blancs, qui
remonte à des millénaires, donc bien avant l’arrivée de ceux-ci sur l’île
Tortue – appellation donnée par les Amérindiens à leur continent,
l’Amérique du Nord.
Tout au long de la formation, nous allons approfondir les enseignements
qui seront donnés par Aigle Bleu au cours de ce premier stage consacré
à l’individu. Nous en découvrirons d’autres à chaque stage suivant, mais
nous aurons le temps de bien intégrer toutes les notions et les vérités qui
auront été transmises. C’est un voyage de trois ans. Une formation
initiatique visant l’intégration de la spiritualité et de la sagesse
amérindiennes pour en arriver à une pratique spirituelle personnelle d’une
grande puissance de transformation.
L’objectif au terme du cheminement est double : se transformer pour
sauver l’humanité et renouer son lien avec la Terre-Mère pour sauver la
planète.

CÉRÉMONIE D’OUVERTURE
Aigle Bleu amorce chaque début de journée avec une cérémonie
d’ouverture. Elle peut se dérouler de différentes manières selon les nations
amérindiennes, mais il y en a toujours une de prévue avant un événement
d’importance ou un rassemblement particulier. Avant chaque journée
d’enseignement, il y en aura une.
Par ce rituel, on invite, dans le lieu où l’on se trouve, les ancêtres, les
anges gardiens, les guides spirituels, bref, tous les êtres qui nous
accompagnent et dont nous avons besoin. C’est aussi une manière de
purifier les lieux et les personnes présentes. Celle enseignée par Aigle Bleu
provient d’une chamane guerrière apache, Oh Shinnah Fastwolf. Lorsqu’on
en a reçu l’initiation et que l’on doit diriger cette cérémonie, il est
intéressant, chaque fois, avant de commencer, d’observer l’énergie de la
salle, du groupe, ainsi que l’énergie que l’on porte soi-même, car il y a
toujours des changements qui se produisent au cours d’une telle cérémonie.
On peut ainsi noter les différences, ce qui révèle l’importance de cette
pratique et le soin qu’on doit lui apporter.
Les ancêtres réagissent rapidement à un appel sincère du cœur. C’est,
entre autres, par le « chant des ancêtres », quatre syllabes répétées quatre
fois, qu’ils entendent la voix des personnes présentes lors de la cérémonie.
Il faut donc insister auprès de celles-ci sur le fait qu’elles doivent toutes
chanter : faux ou juste, peu importe ! Une seule règle prévaut. Il n’est pas
permis de ne pas chanter ! Les ancêtres ont besoin d’entendre notre voix
pour nous reconnaître.
En outre, si la cérémonie ne se produit pas à l’extérieur, on doit s’assurer
qu’une porte ou une fenêtre est ouverte dans la pièce où l’on se trouve.
C’est nécessaire chaque fois que l’on désire purifier un endroit ou des
personnes.
Ainsi, au début de chaque séance d’enseignement, Aigle Bleu procède
à la cérémonie d’ouverture. Prenant une posture rituelle, il commence par
bénir ses mains afin qu’elles fassent un travail sacré. Puis il encode les
éléments rituels qui ont été disposés sur une natte bénie devant lui : plume
d’aigle, cristaux, sphères et figurine de tortue représentant la terre. L’encens
de sauge est allumé et des offrandes de tabac y sont déposées pour chacune
des directions, ainsi que pour la terre et le ciel. Le chant des ancêtres est
entonné avec machikoué (hochet ou maracas) et tambour. Enfin, le groupe
et la salle sont purifiés avec la fumée de sauge.
Après la cérémonie, l’enseignement commence.

PHILOSOPHIE DES ORIGINES


L’individu au cœur du nouveau monde
Le chiffre 1 symbolise l’individu. Un cheminement spirituel sérieux ne
peut éviter la considération de l’individualité caractérisant chaque être
humain en fonction de son caractère unique. Les enseignements se
rapportant à l’individu dans la tradition amérindienne visent les
comportements et les attitudes. Ils sont d’une grande importance puisqu’ils
ramènent à la responsabilité personnelle, celle qui est à la base de la
décision d’entreprendre un quelconque développement et de choisir les
moyens pour y parvenir.
Il apparaît essentiel de se connaître à fond personnellement, de connaître
ses dons et sa mission, si on veut mener une démarche spirituelle jusqu’au
bout. Tout part de chaque individu, car tout être humain est porteur d’une
parcelle de divinité. C’est ce qui nous distingue des autres êtres existant sur
la terre. Cette parcelle du Divin nous donne le pouvoir de cocréer le paradis
et, ce faisant, d’accomplir la mission qui nous est dévolue de par les
instructions originelles : faire ce que nous aimons, ce qui nous
enthousiasme, dans le total respect de notre personne, des autres et de la
nature.
L’humain est sur terre pour être heureux. La terre nourricière a été mise
à sa disposition ; il lui revient donc d’en tirer tout ce dont il a besoin. Or, les
humains sont en train de détruire la Terre-Mère. Ils ont oublié le lien qui
existe entre elle et eux. L’humanité, du coup, est en péril. Plus nous croyons
progresser grâce aux diverses technologies, plus nous dégénérons,
confondant la réalité et l’illusion. Nous désirons un monde meilleur, mais
à coups de guerres, de massacres, de pollution et d’exploitation irréfléchie
des ressources naturelles disponibles dans le monde. C’est un idéal illusoire
suggéré par les forces de l’ombre, qui ne veulent surtout pas nous voir
atteindre un état de pur bonheur.
Il faut prendre conscience de la vraie réalité pour saisir l’urgence de
changer les choses.
Deux moyens s’offrent pour sortir de cette folie : la sagesse ancestrale
des peuples amérindiens et de leurs cultures chamaniques, ainsi que la
sagesse des premiers peuples et celle d’Anastasia1, qui incarne l’être humain
tel qu’il était à l’origine, avec tous les pouvoirs chamaniques et la divinité
à l’état pur. Elle représente la perfection humaine originelle.
C’est en écoutant la nature que l’individu réussit son développement. Les
lois inscrites en son cœur et dans la nature suffisent à l’instruire. Anastasia
en témoigne.
La culture chamanique
Tout vrai chaman est un être en unité avec la nature. Le chamanisme,
sans que l’on doive nécessairement être chaman, peut ainsi être compris et
adopté comme une manière de vivre, de communier avec la nature, de
comprendre sa raison d’être en tant qu’individu pour transmettre aux
générations montantes les traditions et les sagesses permettant une vie saine
et équilibrée sur la terre.
Le chamanisme donne des clés pour saisir des choses qui ne sont pas
transmises dans la civilisation occidentale : la magie de la vie, la
communication avec les animaux, les plantes et les éléments, le voyage
dans les dimensions subtiles qui ont un effet réel sur le monde physique, la
guérison de l’esprit et du corps, les rituels et les cérémonies qui donnent un
sens à la vie et qui indiquent les meilleurs moments pour les semences et les
récoltes… Ce ne sont que des éléments, parmi bien d’autres, que transmet
la culture chamanique. Car les capacités « extra-ordinaires », qui sont une
des caractéristiques de l’humain évolué, trouvent leur place dans une vision
du monde où le chamanisme existe.
La culture chamanique est véritablement universelle ; tous les peuples
indigènes de la terre la partagent. Lorsque de nombreux chamans de
différents pays et continents se rencontrent, une des premières choses
notables est le fait qu’ils se comprennent tous, même s’ils ne parlent pas la
même langue. Ils utilisent, tous, le tambour ; ils parlent, tous, avec les
esprits ; ils sont, tous, guérisseurs à leur manière ; ils ont, tous, un très grand
respect pour la nature, les aînés et leurs communautés.
Traditionnellement, devenir chaman était réservé à un type de personne
très particulier, prêt à subir des épreuves et des expériences extrêmes
pouvant le projeter hors de son corps de manière à être capable, par la suite,
de refaire cela à volonté. Les outils les plus efficaces pour obtenir ces
résultats ont souvent été la souffrance et la mort symbolique.
La mort réelle, parfois, constituait elle-même une méthode
d’enseignement. Exactement comme dans l’expérience suivante qui a été
bien documentée par un anthropologue occidental parce qu’il en avait été
témoin : un chaman inuit avait emmené son élève sur la banquise, fait un
trou dans la glace, puis l’avait attaché sur une perche et immergé, le laissant
ainsi trois jours entiers sous l’eau. Lorsqu’il était revenu, trois jours plus
tard, il avait tiré la perche et son apprenti de l’eau ; il avait ensuite rappelé
l’esprit dans son corps, qui s’était par ailleurs très bien conservé dans l’eau
glacée. C’est l’un des dons particuliers de certains chamans que celui de
pouvoir ramener l’âme de l’autre rive – et naturellement, le corps de l’élève
immergé dans l’eau glacée s’était, lui aussi, parfaitement conservé. Le
chaman avait enfin demandé à son élève de lui raconter son voyage dans
l’autre monde. Car, pendant tout ce temps, l’élève avait voyagé dans le
monde des esprits ; ses visions allaient déterminer les pouvoirs qu’il
détiendrait et les cérémonies qu’il pratiquerait par la suite.
D’autres nations vont utiliser des substances hallucinogènes, qui sont
parfois extrêmement dangereuses, parce qu’elles plongent le candidat dans
des transes proches de la mort. D’autres vont faire des retraites prolongées
dans des lieux sombres et quelquefois complètement noirs où il n’y
a aucune lumière. C’est encore, on le voit, le même symbolisme. Le
chaman est celui qui est né deux fois : telle est la définition originelle du
mot, qui vient des peuplades autochtones de Sibérie. Parce qu’il revient de
la mort, le chaman naît deux fois. Cela se vit parfois avec des souffrances
extrêmes qui sont en mesure de projeter l’âme hors du corps. Telle est
l’initiation racontée par un chaman lakota contemporain, un des plus
puissants de cette nation à être reconnus : Leonard Crowdog a ainsi donné
108 petits morceaux de chair découpés sur toutes les parties de son corps,
pour qu’ils soient insérés dans des carrés de tissu en guise d’attaches de
prière. Ses offrandes furent ensuite fixées aux quatre coins d’un trou de
quatre pieds de profondeur, dans lequel il était entré avant que ses aînés ne
le recouvrent de branchages, puis de terre. Il était resté là quatre jours avant
d’émerger de son voyage dans le monde des esprits.
Ces expériences extrêmes par lesquelles le chaman naît une deuxième
fois ne sont pas le sort de tout un chacun. Il arrive que les événements de la
vie (accidents ou maladies) projettent un individu hors de son corps
quelques minutes ou quelques heures. Le chaman sait alors reconnaître ce
qui se passe et, s’il est présent lors du réveil de cette personne, il est en
mesure de l’aider à suivre son chemin. L’aspirant chaman, après avoir vécu
une telle situation, peut plus facilement voyager à nouveau dans les mondes
subtils, et ce, volontairement.
Ainsi, le chamanisme pur et dur traditionnel est une expérience qui passe
par la mort symbolique et parfois même réelle. Par contre, ces expériences
doivent impérativement être conduites par un chaman qui a lui-même reçu
de telles initiations et qui va, par la suite, guider l’apprenti dans la
découverte de son rôle communautaire, que ce soit dans les cérémonies, les
rituels, les guérisons ou autres techniques que pratiquent les chamans de sa
tradition.
Le chamanisme initiatique à privilégier
Une autre voie au chamanisme, plus rare, est celle du chamanisme
initiatique. Dans quelques nations, appelées parfois les « bâtisseuses de
temples », comme les Hopis, les Mayas et les Cherokees, existe une
spiritualité plus organisée et structurée. Ainsi, dès leur jeune âge, des
enfants en qui l’on reconnaît le « don » sont entraînés dans diverses sociétés
spirituelles de clans afin de cultiver les aptitudes chamaniques spécifiques
à leur clan. Ils pratiquent intensivement, sous la supervision de leurs aînés,
pendant des années, des exercices spirituels quotidiens rigoureux.
À titre indicatif, la période de formation des apprentis cherokees dure
douze ans avant que le premier niveau ne soit atteint. Ils doivent démontrer
leur maîtrise lors d’examens habituellement conduits devant toute la
communauté. La première épreuve dans le clan anigadoah des Cherokees,
où Aigle Bleu a été formé, consiste à produire de la lumière avec son corps.
Pour cela, l’expérimentation se fait la nuit, un soir sans lune ou dans un
temple sans éclairage, afin que cette lumière soit visible par tous. C’est la
première d’une série de seize initiations, qui seraient toutes considérées
comme impossibles par la société actuelle. En fait, ces initiations
démontrent que le chaman est un être possédant les aptitudes requises pour
le rôle qu’il doit jouer au sein de sa communauté.
Il importe ici de faire la différence entre le chaman et l’homme-(ou la
femme-)médecine. Ceux-ci reçoivent une formation complète de leurs
parents et grands-parents dès l’enfance. C’est une formation entamée très
jeune par les membres d’une même famille. Parmi les guérisseurs des
nations autochtones, ils sont les plus puissants et les plus efficaces. Ils
savent faire les mêmes choses que les chamans, mais ils possèdent d’autres
aptitudes qui rendent plus complètes les formes d’aide proposées. Les
chamans sont souvent spécialisés dans une forme d’aide en particulier, alors
que l’homme- ou la femme-médecine intervient de manière holistique. Les
civilisations modernes ont volontairement relégué aux oubliettes ces
connaissances essentielles, et l’on se retrouve aujourd’hui dans une
situation où l’avenir même de la planète est menacé.
Il est très rare de trouver un vrai chaman. Aigle Bleu a rencontré
beaucoup de gens qui s’autoproclamaient chamans dans la société
occidentale, mais n’a pas souvent rencontré de vrais chamans. Ce qui est
appelé « néochamanisme » dans le monde du Nouvel Âge occidental n’a
rien à voir avec les vrais chamans !
Le chaman voyage sur les plans subtils non matériels et, nous l’avons vu,
son premier voyage dans ces mondes non ordinaires consiste souvent
à traverser la mort. Certains domaines de la psychologie et de la psychiatrie
parlent d’« EMI » (NDE en anglais), soit « expérience de mort imminente »
(near death experience). Lors de tels voyages, les autochtones vont
reconnaître des éléments traditionnels des contes qu’ils connaissent, car
dans les Premières Nations, il y a toujours des conteurs et une mythologie
importante. Tous les secrets et toutes les connaissances anciennes sont
codés dans des mythes fondateurs. Ces mythes et légendes décrivent les
êtres habitant les mondes subtils et définissent le trajet par lequel le chaman
voyage. Cette codification correspond à une carte routière précise, établie
par les anciens de diverses traditions et connue par les chamans de ces
lignées. C’est pour cette raison qu’au retour d’une EMI les gens peuvent
raconter ce qu’ils ont vécu à un chaman d’expérience, car il va savoir de
quoi ils parlent et pourra déterminer si ces personnes sont aptes à assumer le
rôle de chamans. Si oui, elles commenceront leur apprentissage.
Par contre, dans le cas d’une personne qui fait l’expérience d’une EMI,
mais qui n’appartient pas à une société traditionnelle chamanique, elle
n’aura aucun souvenir de son voyage. Pourquoi ? Parce qu’elle ne sait pas
appréhender ce qu’elle voit. La réalité non ordinaire est tellement différente
de celle du monde ordinaire que le mental ne la saisit pas. La
compréhension du monde est régulée par les croyances. Aigle Bleu
a plusieurs fois constaté des phénomènes spirituels et physiques
extraordinaires alors même que les personnes près de lui ne percevaient rien
du tout. Elles ne les voyaient pas parce que leurs croyances ne leur
permettaient pas de les croire possibles. C’est pour cela que le mental les
ignore ou les rejette ; la science moderne parle en ce cas de « cécité
cognitive ».
L’appartenance à une tradition donne une force énorme. Elle ancre la
personne dans une lignée ancestrale. Un des plus gros problèmes
d’aujourd’hui est le fait que les gens sont déracinés et perdus. Ils n’ont plus
de repères pour comprendre le monde dans lequel ils vivent. C’est une
cause du grand nombre de suicides chez les jeunes – ce nouveau
phénomène affligeant les populations civilisées actuelles. En effet, sans
repères ni enseignements qui permettraient aux jeunes de trouver leur place
dans le monde, il leur est difficile de donner un sens à la vie. Ils doivent
évoluer au sein d’une société technocratique qui détruit, sans aucune
logique, le monde naturel qui donne la vie. En outre, cette société est régie
principalement par l’argent et le profit, où s’emmêlent conflits, corruption
et injustices.
La mythologie moderne, c’est Stars War et Avatar, mais ces histoires ne
sont pas trempées dans une tradition. Leur symbolisme n’a pas été purifié et
enrichi par des générations de conteurs. Au contraire, elles ont été conçues
pour faire de l’argent, seul moteur réel des activités de la société
technocratique et source de la plupart des problèmes modernes.
Le chaman évolue dans un univers multidimensionnel qui comporte une
sagesse ancestrale et une compréhension spirituelle du monde. Il a appris
les rouages psychologiques gouvernant la vie intérieure, conjugale,
familiale, communautaire et spirituelle du clan, du groupe d’humains et des
individus qu’il accompagne. Cette vision multidimensionnelle lui donne
accès à une multitude d’énergies, de concepts, d’esprits et de totems. Il
possède ainsi toujours l’outil adéquat pour aider ceux qui viennent vers lui
ou pour résoudre les problèmes rencontrés par le groupe dont il a la
responsabilité. C’est pourquoi les chamans traditionnels sont surnommés
« hommes ou femmes de pouvoir ». Ils sont véritablement puissants, mais,
en général, plutôt humbles, contrairement à ceux qui se réfèrent à un
chamanisme sans tradition.
La tradition a l’avantage d’avoir codifié les rituels et les communications
permettant à la communauté de rentrer en relation avec le chaman. Car les
chamans sont en général des personnes assez spéciales. Ils ont des
comportements qui sortent souvent de la norme. La folie sacrée du Heyoka,
ou clown sacré, ne serait pas comprise dans la société moderne, mais dans
les sociétés traditionnelles, elle suscite un fou rire libérateur qui amène
guérison et joie. De plus, elle laisse une grande place au conteur, qui s’avère
parfois être plus important que le chaman. Être en présence d’un véritable
conteur est un honneur chez les Amérindiens des Plaines où Aigle Bleu est
né ; le conteur doit toujours être abordé avec un grand respect, car il occupe
une place prépondérante du fait qu’il porte la sagesse millénaire du peuple.
La formation de praticiens chamaniques
Dans sa formation « Créons le monde », Aigle Bleu ne prétend pas
former des chamans, ce qui serait impossible dans un tel contexte. Il forme
des praticiens chamaniques, qui vont utiliser les mêmes techniques, mais
qui acquièrent leur habileté par une pratique spirituelle intense et
quotidienne. Après quelques années de pratique, des initiations confèrent
l’éveil au pouvoir chamanique. Les enseignements sont contextualisés par
des légendes, des mythes, des histoires ou des expérimentations qui donnent
les bases nécessaires à la compréhension de ce qui est transmis. Il appelle
cette approche la « voie initiatique » ; elle existe chez les peuples
amérindiens bâtisseurs de temples.
De nos jours, l’objectif des chamans traditionnels est de recréer l’unité du
monde par une meilleure compréhension de la nature et de la place de
l’humain dans la nature et l’Univers. En cela, le chamanisme peut faire
l’unité là où la science en est incapable. L’histoire des dernières décennies
a démontré que les corporations et les gouvernements déforment souvent
les données scientifiques présentées aux populations qu’elles desservent
pour servir leurs objectifs et leurs intentions inavoués. Un exemple parmi
des milliers d’autres est l’affirmation, répétée pendant des années, disant
qu’il n’existait aucune preuve des changements climatiques ; ils ne furent
reconnus qu’au moment où les faits ne pouvaient plus être niés et où les
dommages étaient irréversibles. Pourtant, les chamans des Premières
Nations ont, depuis 1969, tenté d’avertir les populations occidentales de ces
problèmes.
Le chamanisme a une compréhension innée et instinctive du rôle de tous
les êtres au sein du monde, connaissance que la science ne peut acquérir du
fait que la démarche intellectuelle des sciences est lente et incomplète. La
preuve de cette compréhension extraordinaire des chamans tient dans les
pouvoirs inexplicables qu’ils exercent dans leurs relations avec la nature et
les êtres humains : guérison spontanée, influence sur la météo,
communication avec les animaux et les plantes, modification des lois de la
physique telles que la science les comprend, etc. La liste complète
remplirait un volume entier2 ! Chaque chaman a des aptitudes distinctes de
celles de ses pairs, mais tous poursuivent le même objectif : la santé de leur
communauté et de la terre. Pour toutes ces raisons, le chamanisme est
d’actualité, comme la culture chamanique dans son ensemble.
Dans la formation de praticien chamanique, avant d’aspirer à une
rencontre dans le monde des esprits, il faut accomplir des années de
pratique spirituelle intense. Il importe aussi de fortifier son corps physique
pour être en mesure de suivre les énergies spirituelles accélérées
perceptibles partout dans le monde. En fait, dans la pratique spirituelle, il
y a trois grandes étapes à respecter :
1. Le corps est le véhicule de l’esprit. Il faut prendre soin quotidiennement
de son corps physique par des exercices, du mouvement, de l’eau pure,
une bonne alimentation, un sommeil de huit heures, du soleil et une
passion pour la vie. Le corps démontre la loi du Créateur selon laquelle
on peut tomber malade si on est en dysharmonie avec quelque élément en
soi-même (cœur, esprit ou âme) ou en lien avec le monde dans lequel on
vit.
2. La prière quotidienne par laquelle on exprime sa gratitude. Une bonne
prière n’est pas une requête ; elle consiste en un merci formulé à voix
haute ou chanté avec la spontanéité du cœur, la prière étant plus
convaincante lorsqu’elle se « matérialise » par des sons et des offrandes.
Il faut être reconnaissant de ce qui nous arrive, même des expériences
difficiles, car ce sont des occasions d’apprentissage. En outre, comme on
ne peut pas guérir un malaise si on ne l’a pas d’abord reconnu et accepté,
il faut en comprendre la raison d’être pour parvenir à l’accepter, d’où
découlera le sentiment de gratitude. Il faut aussi témoigner physiquement
de la reconnaissance pour notre vie, ce que réussit la prière chantée ou
à voix haute.
Les offrandes sont également requises dans la pratique spirituelle pour
témoigner sa gratitude. Par exemple, lors d’un repas, on met de côté un
peu de tout ce qu’on mange pour ensuite, avec reconnaissance, l’offrir
à la nature. Après l’avoir donné, on attend pour voir ce qu’il se passe
autour de soi et en soi ; on devrait minimalement ressentir de la joie.
D’autres offrandes sont possibles : tabac, farine de maïs, abstinence
d’un aliment qu’on aime pendant un certain temps, ou autre activité
que l’on abandonne comme offrande à l’esprit.
La prière active le cycle de la réciprocité. C’est une des lois de
l’Univers. Pour recevoir, il faut donner. Il est impossible de toujours
inspirer : pour recevoir l’oxygène donneur de vie, il faut commencer
par expirer. Ainsi en est-il de la prière et des offrandes : elles activent
la magie de l’Univers qui, recevant la belle énergie de notre
reconnaissance et de notre gratitude, nous la retourne au centuple.
3. Après avoir parlé au Divin pour exprimer sa gratitude, il faut en arriver
à l’écoute. La méditation, la réflexion et la contemplation quotidienne
apparaissent essentielles pour y parvenir. Divers exercices de
concentration et de visualisation mènent aussi à une disposition par
laquelle des états élevés de conscience peuvent émerger dans l’être en
éveil et à l’écoute.
Les manigances de l’ombre
Si l’on met en pratique ces trois étapes, la vie devient magique et
l’Univers nous parle constamment. On ne se sent plus seul ou faible. On
sent plutôt monter en soi une grande force, celle surgissant de la source
divine. Certains vont tenter de freiner cette puissance, parce qu’elle leur fait
peur en raison d’anciens conditionnements les amenant à penser qu’ils ne
sont que des humains, donc des êtres imparfaits et impuissants. Aussi, pour
parvenir à l’épanouissement de notre individualité, il faut nous
déconditionner sur tous les plans qui restreignent ou contraignent nos
pouvoirs et nos droits. C’est une étape incontournable.
Le plan religieux impose, à lui seul, une foule de principes limitatifs et
dévalorisants, tels que : « la souffrance est nécessaire dans la vie », « il faut
gagner son ciel », « on ne peut pas être heureux sur terre », « le paradis,
c’est au ciel », etc. C’est une supercherie des forces de l’ombre que
véhiculent les grandes religions pour détourner les croyants de leur réelle
mission en tant qu’humains. On n’a pas à différer le bonheur !
La récompense pour avoir vécu honnêtement ne viendra pas après la
mort ; le paradis n’est pas à espérer au ciel pour ceux et celles qui auront
fait le bien sur la terre. Si l’on admettait cette vérité, certains adeptes
religieux, extrémistes radicaux, dans l’impatience de recevoir la
récompense promise après leur attentat-suicide, ne seraient pas tentés de se
sacrifier en tuant les personnes qui ne suivent pas les préceptes de leur foi.
Les manigances de l’ombre font des ravages. Il faut ouvrir les yeux. La
terre nous appartient et nous appartenons à la terre. Toute vie humaine sur
terre tient dans ce principe.
Dès l’enfance, le jeune reçoit un nombre incalculable de
conditionnements qui peuvent le fixer dans un manque de confiance en lui
ou dans une orientation générale de son existence parfois très loin de ses
réels intérêts : « tu es bon si tu fais ça, sinon, tu n’es pas bon », « si tu
apprends ça, ce sera utile, sinon, tu fais fausse route », etc. Par de telles
programmations, l’enfant ne pense pas par lui-même, ne fait pas lui-même
les expériences susceptibles d’éveiller sa conscience à des choix de vie
passionnants et adaptés à sa personnalité.
Le système d’éducation s’appuie sur un mode de punition/récompense,
défini par les adultes en position d’autorité. Si l’enfant agit différemment de
ce que l’on attend de lui, au lieu de le punir, on devrait le taquiner ; cela lui
ferait comprendre, bien plus habilement, que ce qu’il a fait n’était pas
approprié. La taquinerie, ce n’est pas méchant. C’est un excellent outil
pédagogique qui stimule la transformation, au contraire de la punition, qui
éveille la révolte dans l’esprit du jeune.
Les conditionnements sont pernicieux sur un autre point : le jeune retient
que ce n’est pas lui qui est important, mais plutôt ce qu’il fait ou ne fait pas
correctement aux yeux des adultes. Le jour où il ne les satisfera pas, ce sera
la totale dévalorisation de ses capacités, de ses dons, de l’individu qu’il est.
C’est l’ouverture de la porte menant droit au suicide.
L’humain désirant mourir pour tel ou tel motif a été conditionné à croire
que la mort pourrait le soulager de son malheur. Or, la mort consiste en une
migration vers la lumière. C’est un ressourcement d’une certaine durée.
Ensuite, on revient sur terre, s’incarnant souvent dans les enfants de nos
enfants. Au moment de la mort, c’est donc à la vie que l’on doit penser, car
la mort n’est pas une fin en soi. Si l’on se suicide, on part avant d’achever
le travail que notre âme a prévu suivant les lois naturelles. On se retrouve
alors dans l’obligation de régler les problèmes non résolus dans un autre
état, soit sans le corps physique – ce qui s’avère beaucoup plus difficile.
Qu’on le veuille ou non, il faut faire son temps ! Et il vaut mieux le faire en
prenant conscience que l’on se trouve déjà au paradis, non pas en prison.
La solitude est intense pour l’être qui s’est suicidé. Il va tenter de
rapatrier parents ou amis qu’il chérissait ; c’est un phénomène bien connu.
Lorsqu’on connaît une personne qui s’est suicidée, il se peut qu’on se
retrouve soi-même aux prises avec des pensées suicidaires. Elles ne
viennent pas de nous-mêmes, elles proviennent de celui ou de celle qui s’est
enlevé la vie. Il faut vite reconnaître le fait. Au besoin, nous demandons
l’aide d’une personne en mesure de nous accompagner en pareil cas.
L’individu ignorant son importance en raison des conditionnements subis
ne peut parvenir à la joie de vivre et à la gratitude à moins de se
déprogrammer. S’il se déconditionne, il prend alors conscience de l’être
magnifique qu’il est, de la perfection humaine originelle à laquelle il peut
aspirer.
Les conditionnements et les programmations des sociétés technocratiques
actuelles contribuent à la rupture du lien avec la source divine en nous,
alors que la prise de conscience de notre mission individuelle nous relie au
Grand Esprit, à la lumière, à la paix et à l’éternité.
La lumière à l’encontre des forces de l’ombre
Depuis douze mille ans, les forces de l’ombre asservissent l’humanité
pour l’amener à la destruction. Elles manipulent les humains par un système
qui les maintient dans un état de soumission et de pauvreté. C’est une
influence extérieure qu’elles exercent sur les individus, alors que ces
derniers devraient décider par eux-mêmes, à partir de l’intérieur, de ce qui
est bon et souhaitable pour eux.
Les gens se retrouvent ainsi conditionnés, ce qui signifie « altérés » sur le
plan physique autant qu’émotionnel et mental. En outre, ayant perdu leur
endurance naturelle, ils sont confrontés à toutes sortes de peurs, dont celle
du froid, parce qu’on leur a fait croire que le corps physique ne pouvait
résister aux températures glaciales qu’avec des épaisseurs de vêtements
confectionnés à cette fin. Or, le corps sait produire sa propre chaleur ; s’il
ne le fait plus, c’est qu’il est conditionné à ne plus se protéger de cette
manière naturelle.
« Il faut travailler pour gagner sa vie », est-il injecté dans l’esprit de la
plupart très tôt dans l’existence. De ce fait, on apprend qu’il est nécessaire
de travailler « à la sueur de son front » jusqu’à la mort. Aussi, parvenus à la
retraite, un très grand nombre de travailleurs trouvent normal de continuer
à s’épuiser en travaillant dur pour avoir de quoi subsister, le coût de la vie
grimpant sans qu’ils aient la possibilité de le stopper. Ils pensent n’avoir
d’autre alternative. Ils subissent ce qui leur arrive, faute d’avoir la capacité
de changer quoi que ce soit à leur sort. C’est d’une grande tristesse.
De tels conditionnements équivalent à un contrat de labeur et de
souffrances auquel s’engagerait l’être avant de naître ! C’est un faux karma
que le « système » et ses biorobots entretiennent avec minutie pour
maintenir les humains dans un état de captivité et d’impuissance, les privant
de leurs droits au bonheur et à la liberté. Ce sont les desseins malicieux de
l’ombre. Résultat : ralentissement de la pensée, de la réflexion, entretenu
par un système d’éducation qui inculque à l’enfant l’idée qu’il ne lui est pas
utile de penser par lui-même, qu’il vaut mieux laisser d’autres l’instruire.
On le force ainsi, dès les premières années de scolarisation, à assimiler des
connaissances choisies par des adultes au lieu de l’encourager à apprendre
ce qui fait l’objet de sa curiosité et de son intérêt.
L’enfant est de nature curieuse, intrépide et ingénieuse. Devenu adulte,
cet être de spontanéité et de créativité en arrive à avoir peur de tout et de
rien. Comment cela peut-il survenir ? La réponse est simple : il
a complètement évacué la connaissance de sa force intérieure. En
conséquence, il est coupé de sa source, il vit à distance du Grand Esprit.
Chaque fois qu’il tente de fuir une peur, il s’éloigne toujours davantage de
l’être réel qu’il est, soit un être humain constitué d’un atome inaltérable de
présence divine. En raison de ses conditionnements, il ne profite nullement
de sa puissance innée. De plus, les diverses dépendances adoptées,
à l’occasion de ses fuites, le séparent du Créateur, dont il est pourtant un
représentant sur la terre.
De toute urgence, l’individu doit reprendre le contrôle de sa vie, de son
être humain divin. Il lui faut se protéger des forces de l’ombre afin de
diriger son existence comme il le désire, en fonction de son libre arbitre.
Plusieurs générations seront nécessaires avant que l’humain ne parvienne
à retrouver son état originel – la puissance cocréatrice du Grand Esprit.
Mais la race humaine est, par nature, la plus puissante de toutes les
galaxies, elle peut réussir le recouvrement de sa nature véritable. Il est vrai
qu’elle s’est autosabotée jusqu’à un certain point, elle est néanmoins
capable de renverser l’ordre des choses et d’empêcher la destruction de son
espèce et de la planète.
Quand on connaît sa nature, quand on comprend son lien étroit avec la
Terre-Mère et le Père-Ciel, on baigne dans la lumière du Grand Esprit. On
n’a pas envie qu’il y ait de nouvelles guerres mondiales ou nationales. On
ne désire que l’harmonie et l’unité avec ses pairs et entre tous les êtres créés
visibles ou invisibles.
Le développement technologique a entraîné un sous-développement
humain. On pourrait dire : son aliénation ! Car, pour subsister, il n’est pas
« naturel » de dépendre de la production d’une quelconque industrie
transformant les aliments de base au point de les dégénérer en leur ajoutant
des agents chimiques néfastes pour la santé ou en altérant leurs gènes de
manière contraire à la nature. En fait, les multiples technologies édifient des
murs entre l’humain et la nature. C’est un système bien organisé, une
« machine » tentaculaire que seule une conscience en éveil peut repérer et
déjouer.
Ce monde froid et réglementé ne laisse que peu de place à l’émotion.
Pourtant, l’émotion permet de rassembler des milliers d’informations en un
seul instant. C’est elle qui nous distingue dans la création. Si l’individu
stabilise son côté émotionnel, il récupère sa puissance. L’émotion n’est pas
à redouter. Au contraire, la vivre pleinement contribue à enrichir l’individu.
L’exprimer s’avère donc très utile, mais il faut que ce soit dans le respect de
soi et d’autrui. La colère, par exemple, au lieu de se manifester de manière
violente, peut s’exprimer par la créativité. Une émotion se danse, se chante,
se dessine, se colore, s’écrit, etc. Elle devient alors un instrument de
découverte de soi.
Les biorobots du système manquent totalement d’amour. Ils exécutent la
volonté d’un petit nombre d’êtres perfides de l’ombre que rien ne peut
satisfaire à part le malheur et la souffrance des autres sous toutes ses
formes, jusqu’à leur extermination. Les biorobots sont chargés de
contraindre les femmes et les hommes au point de leur faire accepter des
situations inacceptables, voire inhumaines. Ils ont des prothèses à la place
du cœur. Ils n’ont pas d’âme. Ils sont dangereux. Nous ne devons pas traiter
avec eux de la même manière que nous le faisons habituellement avec les
gens sur notre chemin. Il importe, par conséquent, d’apprendre à discerner
les émotions d’autrui afin de reconnaître quel type d’individu se trouve
devant nous : un pair ou un représentant du système.
On se doit d’être rigoureusement honnête, de toujours dire la vérité, de
suivre les principes d’une relation juste avec les proches. Devant un
biorobot, il en va autrement. On ne dit plus la vérité ; on dit ce qu’il désire
entendre. C’est une créature qui ne nous considère pas comme un être
humain, mais comme un élément devant appliquer, coûte que coûte, les
règlements et les lois du système. Il faut apprendre à louvoyer pour se
protéger. Il faut, en réalité, apprendre à utiliser les outils du système pour
éviter l’assimilation et parvenir à transformer le système. On doit parfois
aller jusqu’à contourner les lois établies par les grands argentiers du monde
qui ne se gênent pas pour contrecarrer les lois de la nature, étant donné
qu’ils savent très bien qu’elles sont les seules en mesure d’assurer une vie
prospère, longue et en bonne santé. C’est ce qui les amène à combattre les
personnes désireuses de se rapprocher de la nature.
Reprenant le contrôle de sa vie, l’individu réduit la puissance du
système ; beaucoup d’individus avec la même ardeur pourraient l’annihiler.
La relation avec la terre
La terre nous appartient, nous appartenons à la terre.

C’est le paradis qui a été remis à l’humain à l’origine.


Si nous vivons en harmonie avec la terre, tout nous nourrit : la lumière, la
joie, autant que les fruits, les légumes, les noix, les herbes et les algues. Il
est de notre ressort et de notre potentialité de créer un monde productif et
autonome de cette envergure. La responsabilité de retrouver la pleine
jouissance de notre héritage nous incombe. C’est la voie par laquelle nous
pouvons parvenir à une existence de passion et d’enthousiasme.
On observe le phénomène du retour à la terre comme étant quelque chose
qui se réalise « naturellement ». L’individu, seul ou avec sa famille, s’y
réinstalle comme s’il avait toujours vécu près de la nature, comme s’il ne
s’en était jamais éloigné. Les aptitudes naturelles ignorées reviennent petit
à petit dès qu’on les reconnaît et qu’on désire se les réapproprier.
Les humains gardent contact avec le Créateur en vivant en unité avec la
nature, car c’est par sa création que le Grand Esprit leur parle. Nous devons
apprendre à écouter, à voir et à comprendre les innombrables enseignements
que la nature nous donne. Nous prendrons conscience, ce faisant, de la
vision cocréatrice dont nous sommes porteurs et qui peut stopper les forces
de l’ombre. La lumière l’emporte toujours sur l’ombre.
C’est l’enseignement principal d’Anastasia. Elle nous a donné un moyen
de sortir des tentacules de l’ombre. Il s’agit de posséder un domaine
familial : un hectare de terre insaisissable, dont les biens ne sont pas
taxables et qui sera toujours transmis dans la famille et exploité en
biodiversité pour qu’il y ait abondance de nourriture, pour que tous y vivent
heureux et en bonne santé. Il est possible de nourrir sa famille
ad vitam æternam avec un seul hectare de terre. Une terre cultivée en
biodiversité produit dix fois plus qu’une terre en monoculture industrielle.
Surtout, elle est beaucoup plus saine.
Dans la mesure du possible, il faut éviter de vivre sur un lopin de terre
qui ne nous appartient pas. Il serait alors préférable d’être nomades jusqu’à
ce qu’il soit possible d’obtenir les titres de propriété d’un hectare de terre.
Autrement, on investit des énergies dans quelque chose d’éphémère, ce qui
n’est pas souhaitable.
Contre les forces de l’ombre, nous devons nous unir dans un même projet
visant à guérir la planète. Ce que l’individu ne peut réussir seul, avec des
millions d’autres individus, il le réussira. Si toutes les familles dans le
monde possèdent et exploitent un hectare de terre, la Terre sera sauvée.
Tous les problèmes menaçant l’humanité (pollution, famine, pauvreté,
épidémies, guerres, terrorisme, etc.) seront aussi réglés parce qu’on ne peut
pas être pauvre sur une terre dont on s’occupe : elle redonne généreusement
les soins qu’on lui prodigue.
Notre héritage, c’est la terre, et pour qu’elle se renouvelle, il y a de
nombreuses solutions. Souvent, elles sont fort simples et ne requièrent que
de la conviction. Ainsi, un jour, un homme, Chief Thunder Cloud, a mis sa
main au-dessus d’une tasse d’eau polluée pour la purifier parce qu’il avait
très soif et qu’il n’y avait rien d’autre disponible ; l’eau est redevenue
cristalline et saine simplement par sa bénédiction. Il révélait ainsi le pouvoir
que nous avons tous et qu’il nous faut redécouvrir.
L’individu peut réellement faire des choses incroyables s’il est en
harmonie avec la nature et la terre qui lui a été léguée. Un autre exemple est
celui accompli par des aînés amérindiens, il y a de cela quelques dizaines
d’années, lors d’une de leurs rencontres annuelles, dans les Appalaches, une
grande chaîne de montagnes du Québec et des États-Unis. Comme ils
avaient constaté que les pluies acides endommageaient de plus en plus la
cime des arbres, menaçant de détruire ainsi toute la forêt, ils ont décidé de
guérir les arbres d’un commun accord. Ils ont utilisé, pour ce faire, le
moyen qu’ils connaissaient : ils ont fait des prières et une cérémonie
ensemble pour demander l’aide des ancêtres et du Créateur. L’année
suivante, ils ont pu se réjouir en apercevant les sommets montagneux, tous
d’un vert resplendissant.
Nous sommes le Divin au sein du monde. Nous avons toutes les capacités
si nous nous identifions à l’héritage du Créateur. Il nous faut, en ce cas,
accepter la responsabilité accompagnant le legs, soit la cocréation d’un
paradis en prenant soin du lopin de terre dont nous sommes propriétaires.
Les instructions originelles nous apprennent quelle est la vraie richesse
de l’humain : Toutes les plantes naturelles pousseront pour toi, pour ta
santé et celle de ta famille. Si tu aimes le Grand Esprit et la nature, le
Grand Esprit sera à ton service. Les animaux sauvages aussi te
considéreront tel un dieu ou telle une déesse pour la Terre-Mère ; ils seront
à ton service comme le reste de la création.
Les guerres peuvent être éliminées par une existence harmonieuse et
équitable pour tous, comme les maladies éradiquées, car les plantes peuvent
nous soigner si nous le leur demandons. Elles doivent préalablement
connaître nos besoins. Il y a de nombreuses manières de donner cette
information aux légumes et aux fruits de nos jardins. Nous pouvons, par
exemple, mettre dans la bouche, avant de les semer, les graines que nous
désirons voir pousser. Notre salive va les imprégner et leur fournir des
informations sur nos besoins biologiques et ceux de la famille vivant sur le
domaine. Après une dizaine de minutes, nous prenons les graines dans les
mains, le temps d’une prière, ensuite nous les présentons au soleil pour que
les astres captent les mêmes informations. Une fois mises en terre, les
graines ne doivent pas être immédiatement arrosées. On doit leur laisser le
temps d’assimiler les informations transmises. Les plantes qui pousseront
ainsi seront, pour la famille qui habite là, des médicaments, et les graines
qu’elles donneront pourront être ressemées parce qu’elles contiendront les
mêmes informations. Les légumes qui pousseront auront aussi un goût
incomparable, unique et adapté à la famille qui a pris la responsabilité de ce
lopin de terre. Ainsi en est-il de toute la création.
Fondamentalement, l’humain est en interaction avec tout ce qui l’entoure.
Il fait partie du Grand Tout. Il doit vivre en tenant compte de cette réalité.
Dans un domaine familial, approximativement trois mille plantes
différentes assurent un excellent rendement et protègent la biodiversité
selon les saisons, car les plantes s’entraident dans la biodiversité, donc elles
poussent davantage. Jusqu’à dix fois plus que sur une terre exploitée
industriellement ! En outre, les produits biologiques sont de très haute
qualité pour la famille qui a participé à la culture. Un jour, l’humain en
viendra à ne plus avoir besoin de penser à se nourrir. Quand son corps
ressentira la faim, il mangera une herbe, un fruit, tout en pensant à des
choses plus importantes. Il mangera sans y penser, comme il respire. Son
alimentation se réalisera suivant le même principe : on n’a pas à se soucier
de respirer, on inspire et expire naturellement. Ainsi, nous nous nourrirons
sans y penser, le corps parfaitement accordé à ses besoins physiologiques et
non pas émotionnels, comme c’est le cas pour de nombreuses personnes
actuellement.
Déjà, quelques-uns parviennent à se nourrir uniquement de lumière
pendant plusieurs mois. Les substituts d’aliments sont étonnants, pourquoi
continue-t-on à manger de la viande ? À tuer pour se nourrir ? Nous ne
sommes pas faits pour être carnivores, notre denture et notre système
digestif ne sont pas adaptés aux protéines animales. De plus, on doit
prendre conscience que cette déformation est ce qui fait que les animaux
ont développé une peur des humains au point d’être sur leur défensive dès
qu’ils en aperçoivent un. C’est l’humain qui a rompu le lien d’entraide
prévu à l’origine ; c’est lui qui doit réparer l’erreur en rétablissant une
cohabitation heureuse avec les animaux, en particulier, et avec la nature, en
général.
Sur son hectare de terre, l’individu peut vivre une relation harmonieuse,
s’il le désire, avec son environnement et les êtres vivants qui y habitent. Les
minéraux, comme les arbres et les animaux, ont besoin de se faire
apprivoiser avant de renouer pleinement leur lien avec l’humain, mais si ce
dernier est persévérant, il retirera beaucoup de satisfaction de ses efforts.
Lorsque naît un enfant sur un domaine familial, il est bien de planter un
arbre pour qu’il soit dédié à l’enfant : on creuse un trou et on y dépose le
placenta dans lequel le nouveau-né a passé neuf mois. Comme le placenta
contient toutes les informations spécifiques le concernant, l’arbre s’enracine
dans cet encodage et deviendra « son » arbre – l’arbre de l’enfant, comme le
domaine familial sera un jour le sien. Chaque fois que l’enfant aura besoin
d’une écoute, d’un conseil, d’un soutien, son arbre sera là, fidèle et toujours
bien disposé envers cet être en particulier avec qui il est en lien.

PRATIQUES SPIRITUELLES INDIVIDUELLES


En unité avec la Terre-Mère
Le retour à une vie simple dans la nature est ce qui peut sauver l’humain
et la planète, si toutes les familles jouissent d’un domaine familial. Nous
venons d’en parler. Cela implique que les premières années d’installation
sur une terre peuvent exiger beaucoup d’efforts, mais par la suite, la terre
sera en mesure de répondre aux besoins des occupants du lieu. Elle
fructifiera et multipliera ses produits avec un minimum de soins. Tel est le
développement normal d’une vie harmonisée à la Terre-Mère et au monde
dans lequel on évolue.
Pour favoriser une telle harmonie, les praticiens en chamanisme doivent
être proactifs dans un esprit communautaire et interdépendant, étant donné
qu’ils ne font qu’un avec ce qui les soutient, c’est-à-dire la communauté de
tout ce qui existe dans l’Univers.
Par la voie chamanique traditionnelle, les apprentissages se réalisent
à grande vitesse, transmis par la souffrance, voire la mort. Partout dans le
monde, il existait des chamans qui transmettaient leur savoir. Il en existe
peu de nos jours, car on a tenté de les éliminer. On a voulu leur retirer les
pouvoirs qu’ils détenaient, car ils paraissaient menaçants pour une autorité
politique à dessein totalitaire. C’est ce qui s’est passé, par exemple en
Sibérie, au siècle dernier, même les tambours et les objets chamaniques
étaient détruits, mais le chamanisme n’a pas été éradiqué, il s’est poursuivi
à petite échelle dans la discrétion.
Par la voie initiatique, on apprend plus lentement, mais sûrement, le
chamanisme. Les pratiques spirituelles amènent la personne à franchir,
à son rythme, les étapes menant vers la lumière, la paix, la compassion. Sa
pratique chamanique s’inspirera de la profondeur de sa spiritualité. Les
quêtes de vision, les loges de lune, les rites de passage qu’elle aura vécus
seront des expériences marquantes d’immersion dans la nature, qu’elle
partagera avec sa communauté. Au bout du compte, celui ou celle qui
s’investit pleinement dans son désir de se transformer sur le plan personnel,
pour mieux contribuer à la transformation du monde, sera un jour en mesure
de pratiquer le chamanisme avec habileté et confiance.
Les trois lois du chamanisme
La chamane Oh Shinnah Fastwolf présentait les trois lois du
chamanisme de la manière suivante :
1. Se centrer, c’est-à-dire avoir une perception holistique plus large que
celle des cinq sens – odorat, vue, goût, ouïe, toucher ; on sollicite toutes
les facultés de l’être, soit ce qui est d’ordre spirituel, émotionnel, mental
et physique ; certains appellent cela la « perception holistique ».
2. Être vide, comme un « os » vide, une flûte que l’air peut faire chanter ; le
chaman est un passage entre les mondes, un médium : à travers lui
circulent les informations attendues en provenance de l’au-delà ou de l’en
deçà pour soigner la personne qui le consulte.
3. Permettre que cela se produise : cela signifie qu’on est un instrument et
qu’on est disponible ; on laisse donc les événements chamaniques se
produire à travers soi.
Pour que le surnaturel et l’extraordinaire redeviennent « naturels », il faut
parler aux éléments, aux animaux, aux arbres, etc. Sans se lasser, avec
attention et persévérance, jusqu’à ce que l’on entende leurs réponses. Il faut
laisser le Créateur agir à travers nous, en suivant la sagesse intérieure qu’Il
nous inspire. Ainsi, en résonance harmonique avec la nature, dans la
solitude et en silence, l’individu bien centré et vide, comme le formulent les
lois chamaniques, permet au merveilleux et au magique de se produire.
Le fait d’être centré contribue à développer les aptitudes naturelles,
holistiques de l’être, et avec l’entraînement, on parvient à voir les auras, les
champs d’énergie, le petit peuple, les ancêtres, etc. Se centrer consiste
à synchroniser les hémisphères du cerveau : la partie droite du cerveau
orientée sur la pensée circulaire, les arts, les émotions, l’imagination et la
subjectivité, avec la partie gauche d’où part la pensée linéaire, rationnelle,
cartésienne, scientifique et objective. Une bonne musique réussit l’exploit
en une vingtaine de minutes ; la méditation permet cette synchronisation
assez rapidement parce que la conscience est mise sur la respiration et que
l’objectif visé est de rester dans les instants de pause entre deux pensées, en
quelque sorte, dans le vide – hors du temps, de l’espace, des limites du
corps physique.
En anglais, il y a une expression, « conscious awareness », qui exprime
bien la compréhension subite pouvant survenir sur le plan de la conscience
si elle est centrée dans l’instant présent. C’est en quelque sorte une saisie de
ce qui échappait à la compréhension, une exclamation qui fait irruption en
nous : « Ah ! Oui, je comprends ! » Il est bon d’avoir cette « conscience
attentive » pour tout ce qui se trouve dans la création : les personnes, les
objets, les événements. C’est à partir d’un tel centrage que la magie de la
vie se manifeste dans toute son ampleur. D’ailleurs, il suffit de porter
attention aux couleurs, aux sons ou aux formes qui nous entourent, avant de
nous centrer, pour constater ensuite la différence. Tout est transformé quand
les sens sont consciemment attentifs.
Voici un exercice de centrage :
• Prenez d’abord plusieurs grandes respirations complètes (au moins trois)
afin de bien oxygéner votre organisme. Pendant une respiration complète,
vous devez sentir bouger les deux mains que vous aurez placées, une sur
le plexus solaire et l’autre sur le sternum. Si vous n’y arrivez pas, vous
devrez effectuer des exercices pour augmenter votre capacité respiratoire
afin que le ventre et le thorax prennent de l’expansion lors de
l’inspiration.
• Inspirez ensuite lentement par le nez, puis expirez lentement en émettant
un petit son de la gorge, naturellement, sans forcer. Au milieu de
l’expiration, arrêtez le son. Par le fait même, le souffle s’arrêtera aussi.
Concentrez-vous sur la gorge pendant cette suspension de votre souffle en
visualisant votre gorge ouverte et détendue. Pour ressentir ce qu’est une
gorge tendue, prenez une grande respiration, bloquez-la ! Ressentez-vous
la contraction à la base du cou ? C’est cette contraction que vous devez
éviter. Dans cette technique, votre gorge doit toujours être ouverte et
détendue, même lorsque le souffle est arrêté.
• Effectuez l’exercice d’inspiration par le nez et d’expiration par la bouche
– trois fois, et chaque fois, augmentez le temps de suspension, d’arrêt au
milieu de votre expiration, avec la sensation que la gorge est ouverte et
détendue.
Il n’est pas nécessaire de toujours faire le petit son de gorge lors de
l’expiration. Il est conseillé de faire ce bruit la première fois, c’est une
façon de vérifier si votre gorge est bien détendue. En effet, les cordes
vocales ne vibrent que lorsqu’elles sont détendues. Après trois
inspirations/expirations, vous restez en état centré environ quarante minutes
et plus.
Avec le temps, on arrive à se centrer sans effort et rapidement. Chose
certaine, avant de faire une guérison ou d’affronter une situation difficile, il
faut se préparer avec soin pour s’assurer d’être bien centré·e tout au long de
l’intervention. La pratique en chamanisme nécessite l’acquisition d’une
grande maîtrise de son être, tant des émotions, des sensations que des
pensées. La relaxation et l’ouverture au niveau de la gorge deviennent des
préalables à toute action chamanique efficace.
Pour certains, cela impliquera beaucoup d’heures, voire des années, de
méditations, de prières, d’offrandes, de chants, de danses sacrées, etc. En
somme, une pratique spirituelle rigoureuse est prérequise pour la formation
d’un praticien en chamanisme initiatique.
Le lieu de pouvoir
Il est suggéré de se trouver un lieu de pouvoir au sein de la nature, de
préférence sur son domaine ou près de chez soi, pour y effectuer ses
exercices spirituels. On peut y faire des offrandes, y rester quelques minutes
ou des heures. Il s’agit d’un endroit pour soi, dans la nature, où l’on se sent
en parfaite résonance harmonique. Il faut qu’il nous attire de quelque
manière que ce soit et qu’une fois là on s’y sente si à l’aise qu’on ait le goût
de s’asseoir ou de s’allonger sur le sol. On ne trouve pas un lieu de pouvoir
avec la tête, mais avec l’intuition, en observant comment le cœur et le corps
réagissent à cet endroit précis, découvert au cours d’une marche solitaire et
silencieuse en forêt. Quand on s’approche d’un éventuel lieu de pouvoir, on
ralentit spontanément et l’on se dirige vers l’endroit simplement pour être
là, parce qu’on s’y sent bien. C’est comme ça qu’on le reconnaît.
Le lieu de pouvoir favorise la prise de conscience. Quand on l’a trouvé, il
est utile de délimiter sa superficie et sa forme, où il commence, où il finit.
Parfois le périmètre est rond ; d’autres fois, de forme baroque. Ensuite, on
trouve le cœur du lieu, c’est-à-dire l’endroit où l’énergie est la plus forte
pour soi. On le découvre avec le ressenti ou avec les mains. On s’assoit sur
le cœur, puis on regarde le sol, la terre. On prend conscience de la réalité
tout autour, l’esprit s’en imprègne alors que le cœur et le corps se reposent.
Il est utile, également, d’identifier un arbre qui nous apparaît comme
étant le maître de l’endroit où se trouve notre lieu de pouvoir – ou qui soit
près de lui, car il n’est pas nécessaire qu’il en fasse partie. C’est tout
simplement un arbre plus communicateur que les autres et qui nous
interpelle au passage. Il sera bon de passer du temps avec lui, de s’entretenir
avec lui : comme il habite là depuis longtemps, il a beaucoup à nous
raconter !
La méditation
Il existe diverses formes de méditation, avec ou sans visualisation, avec
ou sans mantra, etc. On peut méditer seul ou en groupe ; il peut s’agir d’une
méditation dirigée ou libre.
Pour les débutants comme pour les personnes plus avancées, il est utile
d’avoir recours à des formules dont l’efficacité s’est confirmée avec le
temps. Si la méditation est dirigée, ou si l’on médite à partir d’une formule
qu’on a mémorisée, on apprend à discipliner l’esprit et le mental. Les
formes de visualisation utilisées doivent être conformes à la manière dont
les énergies se déploient afin de clarifier et de purifier l’être. Lorsque le
corps et le cœur sont clairs et que l’esprit est discipliné, nous pouvons alors
entrer en contemplation. Nous serons ainsi dans l’instant présent, dans
l’attention à ce qui se passe, et notre perception deviendra holistique. Nous
aurons accès à l’infini et à l’illimité.
Les méditations suggérées par Aigle Bleu viennent pour la plupart de la
tradition cherokee ou apache. Ce sont parfois des synthèses de différentes
traditions. Elles proposent toutes une première étape semblable, consistant
à porter son attention sur la respiration. L’inspiration et l’expiration
induisent un rythme menant à une harmonisation des activités cérébrales ;
une détente survient dès que l’on se met à suivre le mouvement respiratoire
dont on prend conscience. C’est comme si nous permettions à notre être de
se débarrasser de ce qui est superflu et encombrant. La respiration est
toujours dans l’instant présent.
La plus importante des méditations qu’Aigle Bleu propose, lors du
premier stage3, est la « méditation du cœur ». Elle devrait être faite
quotidiennement pour les bénéfices de relaxation et de clarté qu’elle
apporte. Elle se déroule à partir d’une respiration en quatre temps. Pour sa
part, la « méditation des trois soleils » équilibre les énergies et facilite
l’intégration d’une manière générale. Quant à la « méditation de base 1 »,
elle utilise les sons, les couleurs, les formes, la visualisation, la lumière et la
prière pour harmoniser les centres d’énergie. Notez ici un élément
important : il est essentiel de travailler tous les centres d’énergie en même
temps, jamais un seul isolément. La « méditation des rêves » est utile, entre
autres, avant de dormir parce qu’elle développe la lucidité et la conscience ;
elle aide celui ou celle qui recherche un état d’éveil dans le rêve.
Lorsqu’on médite, on souhaiterait rester neutre, dans l’équanimité, mais
parce qu’on est en accord avec certaines fréquences, on reçoit des pensées
en fonction d’elles. C’est tout à fait normal. Il faut simplement vérifier si
elles nous correspondent, car on doit éviter de capter ce qui ne nous va pas.
Quant aux émotions, c’est comme l’eau : si on la laisse tranquille, elle coule
et passe vite. On ne doit pas retenir une émotion, par contre, chacune est
utile, telle l’eau qui désaltère ou nettoie. Les émotions dévoilent des
éléments à l’intérieur de nous qui peuvent avoir besoin de transformation.
Il existe d’autres techniques que la méditation pour progresser. Certaines
proposent à l’individu un retour en arrière afin de récapituler sa vie, de se
libérer des vieilles mémoires traumatiques.
Voici une méditation qui produit ce résultat :
• Vous vous assoyez confortablement pour méditer et vous vous centrez en
prenant de grandes inspirations, puis vous expirez par la bouche. Vous
faites ensuite trois respirations lentes avec des moments de suspension :
1) expiration par la bouche, puis suspension ; on retient le souffle sans
effort ; 2) inspiration par le nez, puis suspension. Il s’agit d’une
amplification de la respiration normale. Si on y fait attention, on
remarque la petite pause qui se produit naturellement à la fin d’une
inspiration ou d’une expiration.
• Après ces respirations, vous visualisez un soleil doré au centre de la
poitrine. Le soleil doré, c’est votre âme : une partie de vous qui sait,
mieux que vous, ce qui est bon pour vous ! À l’inspiration, le soleil
grandit et à la pause, qui est comme une suspension du souffle, vous
ressentez de l’extase en communiant avec la source divine en vous.
À l’expiration, le soleil rayonne dans tout votre être et à la pause, c’est de
nouveau l’extase, la béatitude.
• Visualisez l’intérieur de votre être sous une forme lumineuse, comme si
vous aviez des yeux dans votre corps. Vous voyez de la lumière, mais
vous apercevez aussi quelques points ou nuages noirs ici et là. En
conscience, vous rassemblez ces petites zones d’ombre derrière le
nombril jusqu’à ce que cela fasse une masse noire compacte. Alors, vous
inspirez dans le cœur, puis expirez la masse à travers le nombril vers
l’extérieur du corps. À la pause, avant l’inspir, la masse se transforme en
toutes sortes d’étoiles arc-en-ciel ; vous les inspirez à travers le nombril
pour qu’elles se réinstallent dans votre corps avec leurs couleurs d’arc-en-
ciel.
• Vous recommencez trois fois la visualisation des petits points noirs
à rassembler en masse. Après avoir refait soigneusement toutes les étapes,
vous restez dans l’observation de votre ressenti. Vous devriez sentir du
soulagement, voire de la paix et de la joie.
Les sentiments fondateurs (joie – amour – paix) sont toujours présents en
nous. Cette méditation permet de les retrouver là où ils ont pu être écrasés
sous le poids d’émotions trop fortes.
Purification du corps et du cœur
Avant une méditation, une activité importante ou une cérémonie, il est
nécessaire de purifier son corps et son cœur pour accueillir, dans la
gratitude, ce qui viendra en termes de message ou de vision. La purification
chasse les ions positifs – les mauvais esprits qui nous agitent, les énergies
lourdes qui nous écrasent, etc. Il ne faut pas oublier, lorsque c’est approprié
de le faire, la fumigation des lieux où nous vivons ainsi que des objets
constituant notre « médecine ».
Les Amérindiens qualifient de « médecine » toute personne ou tout objet
servant d’intermédiaire entre le monde visible et le monde invisible ; ce
sont des aides, parfois des instruments de guérison. Il y a des femmes- et
des hommes-médecine : ils communiquent avec les esprits et soignent les
gens de leurs communautés. Au fil des ans, il y a aussi des objets qui se
sont révélés « notre » médecine personnelle : plumes, cristaux, plantes,
osselets, etc. Tout en nous étant spécifiques, ils nous relient à l’ensemble de
la création, à la Source qui donne un pouvoir guérisseur. Ils revêtent, par
conséquent, un caractère sacré pour nous. Il faut en prendre soin, les
protéger en les enveloppant, par exemple, dans un bout de tissu rouge
lorsqu’ils ne sont pas utilisés.
La fumigation purifie les objets de notre médecine et purifie notre être :
les pensées, les émotions et les énergies. Les Amérindiens font toujours
brûler de la sauge, du cèdre ou du foin d’odeur pour purifier. Ils le font
avant une méditation ou une réunion, avant d’aller à la chasse ou de
travailler. Pour toutes sortes d’occasions. Ils purifieront ainsi la pièce où ils
dorment pour avoir de beaux rêves, ou le champ électromagnétique de
quelqu’un avant de procéder à une guérison, etc.
Oh Shinnah a voulu vérifier cette technique de purification en
laboratoire. Elle voulait savoir pourquoi toutes les nations d’Amérique du
Nord procédaient ainsi. Elle s’aperçut que la fumée des trois herbes
traditionnellement utilisées (sauge, cèdre et foin d’odeur) avaient le
potentiel de saisir les ions positifs présents dans les molécules d’air et de les
emporter à l’extérieur. C’est pourquoi il ne faut pas oublier d’ouvrir une
fenêtre quand on fait brûler ces herbes. S’il n’y a pas d’ouverture, vous ne
pourrez pas chasser les éléments nocifs de la pièce ni en changer l’énergie,
car il n’y aura pas de passage pour qu’ils puissent s’échapper.
Dans la molécule d’air, l’ion positif est une charge électrique nocive pour
la santé. Nous le retrouvons, par exemple, dans des lieux fortement pollués
ou fermés depuis longtemps et sans aucune aération. En revanche, l’ion
négatif est bénéfique à la santé. Il se trouve en abondance après un orage
électrique. Les éclairs libèrent des milliards d’ions négatifs dans l’air. C’est
pourquoi l’air est si vivifiant après un orage. Ils sont aussi présents en
grande quantité dans les forêts de conifères, au-dessus ou près de la mer.
On trouve aujourd’hui, sur le marché, des purificateurs d’air qui génèrent
des ions négatifs. Ils ont la possibilité de diminuer la pollution. Les ions
négatifs annulent les ions positifs qui maintiennent la pollution en
suspension dans l’air et se déposent sur le sol ou les surfaces environnantes.
Nous pouvons d’ailleurs voir, autour de ces purificateurs d’air,
l’accumulation de saleté sur les murs et les objets.
L’encens amérindien (sauge, cèdre et foin d’odeur) emporte les ions
positifs et laisse la place aux ions négatifs. Il est ainsi prouvé
scientifiquement que faire brûler de la sauge, du cèdre ou du foin d’odeur
chasse les ions positifs ou les « mauvais esprits ». En effet, nous faisons
l’hypothèse que toutes les énergies de nature lourde, néfaste, maléfique ou
nocive ont besoin d’un véhicule pour se transporter, et que ce véhicule est
l’ion positif, que l’on retrouve dans la molécule d’air.
Les énergies, telles que l’envie, la jalousie, la colère, la haine, se
serviraient des ions positifs pour se propager. Il en résulte donc qu’il est très
bénéfique pour notre environnement de prendre l’habitude de faire brûler
l’encens composé de sauge, cèdre ou foin d’odeur. Nous pouvons utiliser
une seule plante ou le mélange de deux ou des trois plantes mentionnées.
Avant la méditation du matin et du soir, il est recommandé de faire brûler de
l’encens.
À chaque traitement, lors d’une consultation avec une personne, c’est la
première chose que nous faisons. Habituellement, la personne est debout et
nous faisons brûler l’encens autour d’elle, en commençant par les pieds,
pour remonter devant elle jusqu’à la tête, et poursuivre dans son dos. Ainsi,
son champ électromagnétique apparaîtra plus clair, puisque vous aurez
effectué une première purification. L’intervention en sera facilitée. Ce que
l’individu a vécu dans la journée sera éliminé et vous-même n’accumulerez
pas les énergies que le patient vient purifier et expulser en thérapie.
En Amérique du Nord, la sauge, le cèdre et le foin d’odeur sont efficaces
pour la purification. Il faut comprendre que, si vous souhaitez être heureux
et avoir du pouvoir dans vos vies, vous devez vous harmoniser avec la terre
sur laquelle vous habitez. Des conventions géographiques ont été établies
avec le monde spirituel depuis des milliers d’années. Par le fait même,
l’esprit répondra à certaines choses, en certains lieux, selon cette
convention.
Lorsque vous emménagez dans une nouvelle maison, c’est la première
chose que vous devriez faire. Les personnes y ayant demeuré avant vous ont
dégagé des pensées et des émotions que vous ne connaissez pas. Même le
bois ou la brique, lors de la confection de la maison, ont été imprégnés par
l’influence vibratoire des ouvriers. Vous devez donc procéder à la
purification des lieux en ouvrant une porte et une fenêtre, dans chaque
pièce. Pour cela, partez de la porte ouverte, en suivant le périmètre extérieur
du mur. De cette façon, vous reviendrez inévitablement au point de départ,
mais par l’autre côté.
Ne pas oublier d’utiliser cet encens en passant dans chaque coin, car
différentes énergies restent souvent prises dans les coins. Autrefois, les
maisons étaient rondes ou coniques, ce qui permettait à l’énergie de mieux
circuler, puisque la forme qu’emprunte naturellement l’énergie est la
spirale. Il ne faut pas oublier non plus les armoires, les tiroirs, les placards,
etc. Ensuite, vous pouvez refermer les fenêtres.
La fumigation représente les quatre éléments : la terre, par l’utilisation de
la sauge ; le feu, en brûlant et en laissant des cendres évoque encore la
terre ; l’air, par la fumée de l’encens qui monte de la coquille d’ormeau,
l’oreille de mer (abalone) naturelle, laquelle évoque l’eau.
Le parfum Chiiyaam4, distribué pendant plusieurs années sous le vocable
« Encens liquide », procure les mêmes bénéfices que la fumigation
traditionnelle amérindienne, mais il est sans conteste plus pratique : on peut
l’utiliser n’importe où et n’importe quand. C’était l’objectif d’Aigle Bleu au
moment où il a créé le produit. Il s’était rendu compte, à maintes occasions,
qu’il était impossible de brûler de l’encens en raison de la particularité des
lieux ou des situations (hôpital, prison), souvent parce qu’il n’y avait pas
d’ouverture dans les pièces où la purification aurait été indiquée. Ainsi,
lorsqu’on ne peut procéder à une fumigation traditionnelle, quelques
vaporisations de Chiiyaam suffisent pour purifier une personne ou un lieu.
Les quatre directions
Les Premières Nations des Amériques du Nord et du Sud ont une
affection particulière à l’égard des ancêtres, mais aussi des quatre grands-
pères que représentent les directions – les quatre points cardinaux. Ce sont
des archétypes qui ont été placés sur la planète lors de la création. Ils
veillent sur les pôles Nord, Sud, Est et Ouest. Ils nous orientent sur terre,
dans l’espace-temps, mais aussi intérieurement, car chaque grand-père porte
les enseignements spécifiques de son point cardinal. L’individu apprend
à s’orienter, d’abord physiquement, ensuite il lui faut apprendre
à reconnaître où il en est sur le plan spirituel ou psychologique pour choisir
la bonne direction qui lui convient.
Dans l’histoire des Blancs, les quatre grands-pères ont été remplacés par
une boussole. C’était la manière qu’ils avaient trouvée pour s’orienter et
retrouver leur chemin s’ils étaient perdus, mais leur invention n’a jamais
permis d’orienter un individu qui avait perdu le sens de sa vie. Ce que
réussissent les quatre directions si l’on écoute les enseignements des
grands-pères qui leur sont associés et que la tradition amérindienne
a transmis au fil des siècles. D’une nation à l’autre, le symbolisme des
directions varie quelque peu parfois, mais leur existence est une évidence
pour toutes.
Par exemple, pour Aigle Bleu, qui habite le Nord-Est canadien, les
couleurs liées aux points cardinaux ne sont pas identiques à celles des
Cherokees vivant aux États-Unis, la nation qui l’a principalement formé et
initié au chamanisme.

DIRECTION Couleurs algonquiennes Couleurs cherokees

NORD blanc bleu


EST jaune jaune

SUD rouge vert

OUEST noir rouge

Au-delà des spécificités que leur attribue chaque nation, l’importance des
directions est manifeste chez tous les peuples autochtones de l’Orient
comme de l’Occident. Leur signification puise inévitablement dans la
singularité de leur culture et de leurs traditions.
Le nord, c’est la sagesse du miroir. Il enseigne la manière de voir les
choses telles qu’elles sont, comme le fait l’enfant en toute spontanéité si
aucune autorité parentale ne le trouble. Le bison blanc est l’animal de cette
direction, parce qu’il rappelle les grands vents froids, les vastes espaces
inoccupés, l’hiver, la nuit, la vieillesse, mais aussi la sagesse des aînés.
Le grand bison blanc est un être réel pour les Amérindiens. C’est un des
quatre visages de l’oiseau-tonnerre, une énergie alimentant le champ
électromagnétique de la terre du nord au sud et lui donnant sa cohésion. Les
esprits des ancêtres ont trouvé leur demeure au nord, et grâce à la vision
claire que transmet le grand-père de cette direction, nous pouvons les
percevoir et les entendre là.
L’est évoque la sagesse de l’inspiration, par exemple, d’un projet, d’une
idée, d’une manière de vivre. C’est une lumière intérieure et extérieure qui
nous inspire et qui stimule l’action à entreprendre. Cette direction
symbolise le début de toute chose : un nouveau jour, un nouvel
apprentissage, un nouveau savoir, un nouveau printemps. L’aigle doré la
représente ; il a le jaune doré du soleil levant et il vole haut dans les airs,
comme s’il avait le pouvoir de le rejoindre. Le matin – l’aube en
particulier – s’avère le moment idéal de la journée pour exécuter des danses
sacrées ou tout autre exercice tonifiant le corps, l’esprit et l’âme. Notre
besoin de nourriture est minimal à ce moment-là.
Le sud contient l’énergie de la croissance rapide, de l’amour, de
l’innocence. C’est la sagesse qui permet de réussir les œuvres qu’on
entreprend. C’est le midi que le soleil darde ses rayons de toute sa force, et
c’est l’été que la nature déploie toute sa richesse. Le grand-père
représentant ce point cardinal porte les enseignements de la petite souris,
qui perçoit tout en détail, et ceux du coyote, qui nous rappelle de ne pas tout
prendre au sérieux, comme de ne pas nous prendre au sérieux, ce qui
constitue un excellent outil de croissance personnelle. Le rire active notre
force vitale, il fait fondre ce qui est cristallisé au fond de nous – ce qui nous
ralentit ou nous empêche d’avancer.
L’ouest, c’est la médecine de l’expérience et de la transformation, le feu,
les couleurs flamboyantes de l’automne, le soleil couchant dans tous ses
éclats. C’est la sagesse acquise à travers les expériences de la vie. L’ours
noir et l’ours brun symbolisent l’ouest ; ils ont appris aux Indiens à soigner
avec les plantes. Ils leur ont donc enseigné cette médecine plus que jamais
essentielle à la survie de tous les êtres vivants. Le grand-père de cette
direction représente la maturité. Il enseigne à affirmer l’être véritable qu’on
est sans les déséquilibres occasionnés par l’ego. Il propose de suivre un
chemin exigeant, celui de la vie éternelle.
Le centre est une direction dans la roue de médecine. Il correspond
à l’individu et à la sagesse de l’équanimité – cette égalité d’humeur de
l’individu qui ne se laisse pas agiter par les émotions, parce qu’il comprend
ce qui est important dans la vie. Il va ainsi se tenir au centre des quatre
directions, là où il peut équilibrer et nourrir ses quatre corps : spirituel
(est) ; physique (sud) ; émotionnel (ouest) et mental (nord). À partir du
centre, il comprend mieux ceux avec qui il entretient des relations ou les
situations qui surviennent. Par sa sérénité et l’harmonisation de son être, il
apparaît telle une lumière pour le monde qui l’entoure.
Pour chaque personne aspirant à la pratique chamanique, comme pour
tout individu cherchant à se connaître davantage et à progresser, il sera
avantageux de connaître sa direction fondamentale. C’est une direction qui
ne changera jamais au cours de l’existence, d’où l’intérêt de la repérer pour
intégrer les enseignements qu’elle porte. Notre direction fondamentale
personnelle révèle les forces qui sont en nous et oriente vers les trois autres
directions afin que nous développions les forces qui s’y rattachent, nous
permettant ainsi de parvenir à l’équilibre.
C’est évidemment dans la nature qu’il est préférable de chercher sa
direction fondamentale. On peut faire cette recherche dans son lieu de
pouvoir, s’il se trouve sur un site élevé et dégagé permettant de voir de loin
toutes les directions. Pour la trouver, la méthode cherokee recommande
d’exécuter neuf cycles de la « danse des quatre directions5 », puis de
continuer ensuite une danse libre, les paumes ouvertes vers les directions. Si
vous le faites, vous finirez par sentir, à un certain moment, la chaleur et
l’énergie d’une direction plus fortement en particulier. Ce sera « votre »
direction fondamentale.
La méthode apache est différente. La personne doit se tenir face à l’est,
une dizaine de minutes ; elle regarde et note dans un cahier ce qu’elle voit
et sent, ce qui se passe. Puis elle pose un bandeau sur ses yeux et, les yeux
bandés, elle est attentive à ce qui se passe. Elle enlève le bandeau et note ce
qu’elle a perçu. Elle fait ainsi pour les trois autres directions. Le lendemain,
elle relit ce qu’elle a écrit et, habituellement, elle découvre quelle est sa
direction fondamentale parce que ça lui saute aux yeux.
Si on s’applique à chercher sérieusement sa direction fondamentale, on la
trouve, quelle que soit la méthode utilisée. Il faut simplement éviter de
conclure trop rapidement. Une bonne façon de faire, c’est d’essayer les
deux méthodes. Si le résultat est le même, il n’y a plus de doute. Aussi,
vous pourriez quotidiennement vous appliquer à ressentir les directions lors
de vos prières et de vos offrandes. La direction fondamentale va vous faire
signe ; elle va vous parler jusqu’à ce que vous compreniez : les grands-
pères sont tenaces !
Prières, offrandes et danses sacrées
La plupart des prières et des danses sacrées sont en lien avec les
directions et entre-directions. Quelques suggestions de prières et
d’offrandes ont déjà été mentionnées. Ce qu’il importe de ne jamais oublier
est la disposition de gratitude qu’il faut avoir pour que notre prière ou notre
offrande nourrisse l’Univers et mette en branle la roue de la réciprocité.
Au lever du soleil et à l’extérieur, idéalement, il y a une prière apache
célébrant la grâce qu’on reçoit avec le nouveau jour qui commence. Elle est
magnifique. La voici :
• On tient de la farine de maïs dans la main droite bien refermée et on se
centre quelques instants. Puis on oriente la main en l’air vers l’est et,
à voix haute, on prie : « J’appelle ici, maintenant, l’esprit et le pouvoir de
l’est. Lumière intérieure et extérieure, illumination, Aigle Doré, viens ici
maintenant ! » Alors, on tire vers soi la main, en mettant de la tension
dans le bras, comme s’il y avait une corde tendue jusqu’à cet esprit et ce
pouvoir.
• On fait les mêmes gestes pour toutes les directions, mais les paroles des
invocations changent.
• Vers le sud, on prie à voix haute avec les mots suivants : « J’appelle ici,
maintenant, l’esprit et le pouvoir du sud, amour, confiance, innocence,
Petite Souris et Coyote, viens ici maintenant ! »
• Vers l’ouest : « J’appelle ici, maintenant, l’esprit et le pouvoir de l’ouest,
transformation, sentier de la médecine, Ours noir, Ours brun, viens ici
maintenant ! »
• Vers le nord : « J’appelle ici, maintenant, l’esprit et le pouvoir du nord,
grand vent froid qui purifie la terre et donne aux hommes force et
endurance, monde de l’esprit, terre des ancêtres, Grand Bison Blanc,
viens ici maintenant ! »
• Ensuite, on met le poing (main avec le maïs) sur la terre et on prie : « À la
très sainte Terre-Mère, pour tous tes bienfaits, toute ta beauté, toutes les
formes de vie que tu portes. » S’ensuit un silence où on ressent
intérieurement de la gratitude, un merci qu’on ne prononce toutefois pas.
• Enfin, on élève la main au-dessus de la tête, à l’intention du Grand Esprit.
On dit simplement : « Pour le Père céleste. » On tourne le poing fermé
trois fois dans le sens des aiguilles d’une montre, puis on le tire jusqu’au
cœur. On ouvre la main légèrement pour que le maïs soit encodé par la
vibration de notre voix et on prie à voix haute, disant merci pour tout ce
qu’on veut – tout ce qui nous concerne personnellement, sans oublier de
remercier pour la situation difficile qu’on vit, si c’est le cas, parce qu’elle
va nous apporter un enseignement qui sera précieux dans notre évolution.
Cette prière du matin, transmise par Oh Shinnah Fastwolf, est un moment
vivifiant qui prolongera ses effets au cours de la journée. Les quatre
directions, leurs fonctions et leurs représentations, y sont nommées et
honorées. C’est l’incontournable d’une prière amérindienne, tout comme le
fait d’avoir un autel tortue chez soi pour prier, méditer, y faire des
offrandes. C’est un espace-temps sacré qui constitue un lieu à soi et pour
soi. On le crée dans une pièce de la maison où l’on habite. S’il est bien
réalisé, il va dégager de la lumière et protéger la maison.
L’autel tortue
Il vaut la peine d’observer la luminosité d’un autel tortue, avant et après
son activation dans la maison. Cela permet de constater les changements
qui se produisent, car il y en a toujours. L’autel tortue est un lieu de prière
intime d’une puissance étonnante. Si l’on choisit de l’installer dans la
chambre à coucher, on ajoute des médecines pour le rêve, telles qu’un
cristal herkimer et/ou de l’armoise fraîche. On dépose aussi, sur l’autel, les
objets de médecine dont on se sert régulièrement pour qu’ils soient
énergisés ; on les place en dessous ou au-dessus, à sa guise.
Pour activer un autel tortue, il suffit de lui souhaiter la bienvenue,
exactement comme on accueille un vieil ami : les mains ouvertes, paumes
vers lui, avec le chant du cœur. En cas d’absence prolongée, il ne faut pas
oublier de démonter l’autel avant de partir. C’est très important. Nous
prenons simplement les offrandes de sel, de farine de maïs et d’eau, et les
portons à l’extérieur comme offrande. Nous enveloppons le cristal avec du
tissu rouge et retournons les contenants du sel, de la farine et de l’eau. On
peut alors étendre un tissu par-dessus. On réinstallera l’autel au retour.
L’autel tortue porte ce nom pour signifier la terre, car la tortue a toujours
été le symbole de la Terre-Mère pour les Premières Nations, qui appelaient
d’ailleurs leur continent la « Grande Île Tortue ». Autrefois, les gens avaient
tous un autel tortue dans leur foyer ; c’était un endroit qu’ils vouaient à leur
spiritualité. Quand nous quittons ce monde et traversons la porte de la mort,
la seule chose que nous emportons est notre cheminement spirituel. Tout le
reste est éphémère. Il est donc primordial de se donner quotidiennement un
temps pour la pratique spirituelle. La création d’un espace sacré dans sa
maison, tel l’autel tortue, prédispose à une communication régulière avec le
Grand Esprit et favorise cette saine habitude.
Sept éléments essentiels se retrouvent sur l’autel : une chandelle, de
l’eau, un cristal, du sel, de la farine de maïs, un machikoué (hochet,
maracas) et un coquillage contenant des herbes.
La chandelle, en brûlant, représente l’esprit, la lumière omnisciente,
l’essence de la terre. Elle correspond au feu central qu’on retrouvait
autrefois dans chaque tipi, wigwam, maison longue ou hogan. C’était et
cela demeure le symbole du feu de la vie.
L’eau que l’on dépose sur l’autel est offerte à l’intention de tous les êtres
et les esprits qui ont besoin d’étancher leur soif. C’est l’eau qui guérit,
rafraîchissante et apaisante. Elle représente la sagesse de l’esprit éclairé qui
voit les choses telles qu’elles sont. Elle symbolise le sang de la Terre-Mère.
Pour sa part, le cristal ou la pierre va constituer les os de la Terre-Mère –
son squelette. Le cristal reflète la perfection de la forme, de l’intention
pure. Il symbolise le potentiel qui n’est pas encore manifesté. Sa pointe,
orientée vers le nord, aligne l’autel avec les énergies telluriques.
La farine de maïs est la nourriture des esprits. Elle est offerte pour que
tous les êtres aient suffisamment à manger. Elle symbolise les bénédictions
et l’abondance que donne la Terre-Mère. S’il arrive que des esprits perdus
entre les mondes pénètrent dans notre maison, ils trouvent dans cette
offrande une nourriture spirituelle qui les conduit vers la lumière.
Le sel de mer, en tant que synthèse minérale d’éléments favorisant la vie,
symbolise la chair de la Terre-Mère. Dans la Bible, l’homme est appelé le
« sel de la terre », puisqu’il est sur terre, en principe, pour y favoriser la vie
de tous les êtres, de toutes les espèces vivantes. Le sel sur l’autel agit
comme un aimant ; il capte et conserve les vibrations négatives qui se
trouvent à proximité. Il sert de point d’ancrage afin de neutraliser les
énergies subtiles dissonantes.
Le hochet (les maracas ou le machikoué) est traditionnellement un
catalyseur de force vitale pour les Amérindiens. Il illustre notre pratique
spirituelle quotidienne, soit la volonté et le désir que nous avons de nous
donner un espace-temps sacré pour renouer avec la Source en nous.
Le coquillage avec les herbes sert à la purification. Il symbolise la pureté
de nos intentions et le désir de continuer à nous purifier afin d’être en
harmonie avec la volonté du Divin.
Tous ces éléments forment la charpente de l’autel. C’est sa plus simple
expression. Par la suite, on peut rajouter des objets personnels : photo de
notre guide ou de notre aîné spirituel, chapelet chrétien ou mala6, plume,
etc. En somme, tout ce qui fait partie de notre médecine personnelle, ayant
une grande importance ou une valeur symbolique.
Une fois l’autel installé, nous y déposons les offrandes. L’eau devra être
changée chaque jour, son bol rincé trois fois et rempli à la quatrième. La
nouvelle eau fraîche représentera la clarté de notre être, qui se nettoie
toujours davantage. De la même façon que l’eau reflète toute chose, nous
pouvons, en nous purifiant chaque jour, devenir limpides et acquérir la
sagesse du miroir, c’est-à-dire celle de voir les choses telles qu’elles sont.
Périodiquement, nous verrons à renouveler aussi le sel et le maïs. Enfin, il
sera possible de poser sur l’autel des offrandes de nourriture.
L’autel tortue devient ainsi le symbole qui bénit notre maison et la
protège. Sa présence quotidienne nous rappelle qu’il est bon de consacrer
des moments à la prière et à la méditation, parce que cela permet de nous
retrouver dans le calme. Il est si facile de nous laisser prendre par mille et
une choses et d’oublier l’essentiel. De plus, comme l’autel tortue est un lieu
de beauté que l’on se crée, il est réconfortant de se recueillir à proximité.
On plonge vite à l’intérieur de soi. Il est le reflet de notre beauté intérieure.
Sa lumière est la manifestation visible de notre propre lumière. C’est une
expérience unique.
Aigle Bleu insiste sur ce point : la lumière apparaît dans un lieu dès
qu’un autel tortue est créé, et l’énergie qui s’en dégage augmente avec le
temps. Tous ses étudiants ont pu le remarquer. On perçoit véritablement
plus de luminosité dans la pièce où il vient d’être activé.
Après avoir baigné dans la lumière de l’autel tortue, nous poursuivrons
l’expression de la beauté de la vie par le chant et la danse : ce sont des
vibrations, des mouvements, et tout mouvement démontre la vie et la santé
d’un individu. On élimine les toxines en bougeant, on multiplie les
hormones de joie en dansant et en chantant. Une des danses qui atteignent
ces objectifs est celle de forme libre, qui consiste à « danser la spirale »,
imitant ainsi le déplacement des animaux dans la nature ou le tournoiement
du vent, de l’eau, etc. Si l’on parvient à suivre le mouvement naturel de la
spirale qui existe dans le corps, on ouvre les canaux d’énergie, puisque tous
les mouvements d’énergie se déplacent en spirale.
Lorsqu’on ressent un besoin de changer d’énergie, il suffit de se mettre
spontanément à danser en spirale. L’effet est immédiat. Plus le corps
s’enroule et se déroule autour d’un axe imaginaire, plus on active l’énergie,
la joie et la créativité. On se remet ensuite à l’activité mise de côté quelques
minutes plus tôt et on s’aperçoit vite du regain de vitalité.
La danse des quatre directions, qui a déjà été évoquée, est une danse
sacrée permettant de communier avec les grands-pères. Elle utilise la spirale
à travers un agencement de mouvements et de formes successifs. On tourne
comme sur un octogone vert, face aux quatre directions et aux quatre entre-
directions. Chaque mouvement ou forme a un sens précis qu’il faut
connaître pour demeurer en contact constant avec la spirale à l’intérieur de
soi. La personne qui danse se trouve, en fait, en relation avec tout ce qui
existe autour d’elle et en elle. Elle reçoit de l’énergie et en redonne,
repousse l’ombre pour accueillir la lumière.
Les figures ou mouvements spécifiques de la danse des quatre directions
sont répétés trois fois, ou un nombre de fois multiple de 3, parce que c’est le
chiffre symbolisant la vie, la manifestation et la famille. Qu’on l’exécute
dans la solitude ou dans un groupe, cette danse fait partie des exercices
quotidiens suggérés sur le plan spirituel. On en retire d’excellents bénéfices,
surtout si on l’exécute matin et soir.
Certaines danses, toutefois, nécessitent la présence d’un groupe. Par
exemple, lorsqu’une personne désire prendre un engagement formel devant
témoins, elle va solliciter le soutien de sa communauté. En ce cas, c’est la
« danse des ancêtres » qui sera privilégiée. Le chant répétitif qui
l’accompagne sert à convier les ancêtres afin qu’ils soutiennent la personne
au moment où elle s’engage et, par la suite, pour qu’elle tienne sa promesse
jusqu’au bout.

RITUELS PERSONNELS IMPORTANTS


Pour la protection personnelle
Tout individu au début d’une pratique en chamanisme, sur le sentier
Rouge, traverse une phase qui pourrait être qualifiée de « médium », parce
qu’il possède peu de contrôle sur ce qui survient. Grâce à sa pratique
spirituelle, il commence à ressentir et à percevoir ce qui était auparavant
invisible pour lui. Mais souvent, il capte les énergies sans discrimination.
S’il passe près d’une personne qui a mal au dos, il va se retrouver avec cette
douleur ! Il mange littéralement l’énergie d’autrui à travers son deuxième
chakra. Il doit donc apprendre à le refermer. C’est essentiel pour progresser,
car il ne faut pas subir des énergies qui ne nous appartiennent pas.
La mesure s’impose pour tous, quel que soit le seuil d’avancement où
l’on se trouve : il faut être en mesure de couper immédiatement le lien avec
les autres, par exemple après le départ d’un client venu pour une
consultation. Des énergies indésirables pourraient être transmises au client
suivant ou pourraient nous affecter. Pour nous protéger, nous fermons le
deuxième centre d’énergie derrière le nombril. C’est le centre de toutes les
fonctions biologiques du corps et celui qui est dévolu à l’accumulation
d’énergie vitale.
Comment procède-t-on ? Il existe différentes techniques. En voici deux,
simples et efficaces :
1. Assis sur les pieds, on se dresse sur les genoux en contractant l’abdomen,
où se trouve le deuxième chakra, les mains jointes à la hauteur de la
bouche. On inspire en montant et on expire en descendant.
2. Main gauche sur le nombril, la droite par-dessus, une femme tourne
27 fois dans le sens opposé des aiguilles d’une montre. Ensuite, on
inverse les mains et on tourne 27 fois dans le sens contraire. Pour sa part,
l’homme doit poser sa main droite sur le nombril, la gauche par-dessus, et
tourner 27 fois dans le sens horaire. Ensuite, on inverse les mains et on
tourne 27 fois dans le sens contraire. Dans les deux cas, on garde
à l’esprit l’intention de fermer ce 2e centre.
Si on effectue régulièrement ces exercices, le corps assimile le message.
Il en vient à faire tout cela automatiquement, en coupant toute énergie
négative extérieure à lui. Alors, on n’a plus qu’à purifier les lieux avant
l’arrivée du nouveau client.
Une autre technique travaille très bien le champ énergétique entourant
chaque personne. Car nous avons cinq corps, qui forment une sorte de bulle
lumineuse autour de nous : le corps éthérique, le corps astral, le corps
mental inférieur, le corps mental supérieur et le corps spirituel. L’exercice
consiste à compacter tous ces corps, de sorte qu’ils dépassent les limites de
notre corps physique d’à peine quelques centimètres. Nous ne subirons pas
de cette manière d’énergies inutiles. C’est comme si on blindait son champ
énergétique.
Certains vont choisir de porter un collier de protection. Ça leur suffit.
Dans ce cas, il faut s’assurer de le porter sur le plexus spirituel (ou solaire).
Ce centre est à la pointe du sternum, à mi-chemin entre le plexus solaire et
le plexus cardiaque.
Pour transmuter les énergies négatives qui auraient tout de même fait leur
chemin jusqu’à soi, l’exercice suivant est recommandé et doit être répété
six fois : on inspire l’énergie qui monte dans le dos jusqu’au-dessus de la
tête, puis, à l’expiration, l’énergie passe devant le corps pour rentrer dans le
nombril et rejoindre le deuxième chakra. Cet exercice sert aussi
à transmuter les énergies sexuelles. On l’appelle la « respiration en cercle ».
Toutes ces protections ne remplacent pas la nécessaire fortification du
corps lumineux par une pratique spirituelle personnelle soutenue, ce qui
implique des exercices quotidiens, particulièrement ceux visant à accroître
la force vitale en soi. La relaxation en est un par excellence. Elle se
distingue de la méditation du fait qu’il s’agit d’un geste conscient qu’on
pose afin de parvenir à la détente. La relaxation introduit même aux trois
lois du chamanisme.
Un corps lourd et totalement détendu se détache sans peine de la matière,
et l’esprit allégé s’envole tel un nuage blanc dans le ciel. La pratique
spirituelle a avantage à inclure des pratiques régulières de relaxation qui
complètent parfaitement les autres pratiques. La relaxation a de plus le
mérite de permettre que les aptitudes extrasensorielles se manifestent
lorsque l’être est parvenu au niveau de conscience adéquat. Une personne
qui a atteint un niveau élevé pourrait d’ailleurs ne pas manifester ces
aptitudes si elle ne sait pas se relaxer ou laisser son être développer
naturellement ses habiletés.
Se relaxer, c’est se faire du bien. Il est souhaitable de s’accorder chaque
jour un tel bienfait. Quinze minutes de relaxation profonde, selon des études
sur le sujet, correspondent à deux heures de sommeil. C’est appréciable ! Le
but de la relaxation n’est pas de contempler ou de parvenir à une meilleure
concentration. C’est de ressentir pleinement la sensation merveilleuse d’un
corps et d’un esprit détendus, puis de conscientiser les effets positifs que la
relaxation produit sur la santé, tant physique, émotionnelle, mentale que
spirituelle. C’est comme si l’on se donnait de l’amour. On perçoit le côté
lumineux de son être ainsi que l’énergie et la lumière autour de soi et en soi.
C’est ce qui fait qu’on en éprouve une grande reconnaissance.
Voici un exercice quotidien de relaxation qui peut transformer votre
existence, améliorer votre santé et votre créativité :
• Vous vous allongez sur le sol, puis prenez une grande respiration (3 fois).
Vous respirez normalement en portant votre attention sur la respiration :
plus vous vous détendez, plus elle ralentit. Vous laissez votre respiration
trouver son rythme naturel.
• Vous percevez votre respiration telle une lumière bleue qui entre dans les
poumons et qui est ensuite expirée. Vous dirigez la lumière bleue d’abord
dans les pieds, pour les détendre. Puis dans les mollets, les genoux, les
cuisses, les hanches, le bas-ventre, le ventre – dans chaque organe
intérieur de l’abdomen –, ensuite les côtes, le thorax, les poumons, les
vertèbres (une à une), les clavicules (omoplates, épaules), les bras
(coudes, avant-bras, poignets, mains, doigts, un par un), la nuque, la tête
(en la sentant très lourde sur le sol), le menton, la gorge, le cou, les
mâchoires, les oreilles (extérieure et intérieure), le crâne, le cerveau, les
cheveux, la bouche, la langue, les joues, les yeux, le front.
• Si nécessaire, pour parvenir à relaxer des parties du corps demeurées
tendues, vous les contractez très fort, puis les relâchez ; cela devrait
réussir à les détendre.
• Au moment de revenir à la conscience du corps, vous commencez par
bouger les orteils et les doigts, la tête, puis tout le corps. Vous lui
permettez ensuite de s’exprimer et de s’étirer, comme il en a le désir.
Pour la protection des lieux – le bâton de prière
Lorsqu’on a l’intention de bénir un domaine familial, une fermette ou un
autre lieu important pour soi, il est indiqué de fabriquer quatre bâtons de
prière avec une extrémité pointue pour les planter dans le sol. Comme il
s’agit d’une offrande, il est important de vivre cette activité, celle de la
préparation des bâtons de prière, en lui donnant le caractère et la force d’un
rituel. Ainsi, on prend le temps de se centrer, de se purifier avec de la sauge
et de purifier les objets qui serviront à créer le bâton de prière. Le bâton lui-
même doit être cueilli sur du bois vivant avec offrandes et prières.
Ensuite, on enroule en spirale des fils de laine, ou petites cordes, autour
du bâton pour le décorer. On peut utiliser plusieurs couleurs ou une seule ;
l’important, c’est la spirale, qui doit être enroulée dans le sens horaire. Une
fois les spirales enroulées autour des quatre bâtons, on rajoute sur chacun
d’eux une attache de prière contenant soit du tabac, soit de la farine de
maïs, soit du cèdre. Ici, on tâche de respecter, pour le tissu des attaches de
prières, les couleurs rappelant les quatre directions. Les bâtons seront alors
disposés, dans la mesure du possible, dans la direction dont ils portent la
couleur. On peut ajouter des plumes ou autre décoration significative pour
soi. On va ensuite, de manière sacrée, enfoncer les bâtons aux quatre coins
du domaine, ou du territoire à bénir, pour ainsi le protéger.
Il est préférable de faire ce rituel entre 11 heures et 13 heures, en dansant
et en chantant, toujours de manière sacrée. En piquant le bâton dans le sol,
on doit avoir conscience d’être en train de le remettre à la nature vivante du
lieu. Le bâton restera là jusqu’à ce qu’il se décompose. Un autre peut être
rajouté chaque année ou lorsque vous en sentez le besoin.
Si une protection supplémentaire s’avère nécessaire, entre autres, contre
les attaques psychiques survenant dans une maison, un autre rituel
s’impose :
• Mettez du sel dans un morceau de tissu bleu, puis attachez le tissu avec
un cordon blanc. Prévoyez des pochettes de sel, fabriquées de la même
manière que les attaches de prières, pour chaque coin de la maison. Pour
la chambre à coucher des propriétaires, il en faudra aux quatre coins de la
pièce.
• Une fois les pochettes préparées, vous les déposez sur votre autel tortue et
vous priez dessus pendant quatre jours avec une intention clairement
formulée de protection pour les lieux.
• Après ces quatre jours de prière, entre 11 heures et 13 heures, vous
apposez les pochettes aux endroits désignés, dans les coins au haut des
murs. Accomplissez cette activité aussi de manière sacrée, en chantant et
en dansant (sauf, bien sûr, lorsque vous êtes sur l’escabeau !).
Cette protection a de l’effet pour au moins trois mois, parfois même
jusqu’à un an. Si cela ne suffit toujours pas, un rituel peut être fait pour une
pièce en particulier :
• Entre 11 heures et 13 heures, aux trois quarts de la hauteur des murs,
fixez un fil de laine bleue en commençant au nord et en laissant une
extrémité pendre.
• Faites ensuite le tour de la pièce avec le fil, mais il ne faut pas rejoindre le
premier bout du fil qui pend. On laisse une ouverture de quelques
centimètres entre les deux. La dernière extrémité est fixée de sorte qu’elle
pende comme la première. Comme précédemment, tout doit s’effectuer de
manière sacrée.
Selon l’expérience d’Aigle Bleu, on a rarement besoin de répéter ces
rituels ; une seule fois suffit. Les lieux, les matières et le vivant dont ils sont
peuplés possèdent une mémoire : si nous effectuons notre pratique
spirituelle sur notre domaine familial ou dans notre maison, cette pratique
activera constamment la structure informationnelle des lieux, et aucune
autre protection supplémentaire ne sera habituellement nécessaire.
Contre les cauchemars, particulièrement à l’intention des enfants, le
recours à un capteur de rêves est efficace comme protection. C’est la
médecine de Grand-Mère l’Araignée. Il ne faut pas qu’il y ait d’objet au
centre du capteur – tels que certains, en vente dans les commerces, sont
construits ! Si on veut que le capteur « capture » les mauvais rêves et laisse
passer les bons rêves, le centre doit être sans obstacle. Il est également
important d’installer le capteur devant une fenêtre où le soleil peut le
toucher. Enfin, il ne faut pas oublier d’expliquer le sens du capteur de rêves
à l’enfant pour qu’il se sente en confiance avec cette médecine. La Femme
Araignée a enseigné aux humains comment fabriquer ces capteurs pour que
les mauvais rêves soient retenus prisonniers et que les bons rêves passent.
Au matin, lorsque la lumière touche le capteur de rêves, elle dissout les
mauvais rêves qui sont pris dans la toile, et jamais plus ces rêves-là ne
dérangeront ceux qui dorment dans cette chambre-là.
Pour modifier ce qui ne va pas dans notre vie
Les praticiens en chamanisme se soucient de la santé des autres, ils leur
viennent en aide dans la mesure où ils en sont capables, mais ils ne doivent
pas négliger leur propre santé, sur les plans physique et psychique. Car nul
n’est exempt de quelques moments difficiles !
Une des manières de transformer ces situations indésirables consiste
à utiliser la « magie utilitaire », mieux connue sous l’expression anglaise
crazy wisdom – littéralement « folle sagesse ». Cela indique bien l’aspect
sous lequel cette magie se réalise. Le « magicien utilitaire » se permet le
contraire de ce que les autres attendent de lui. Il agit de manière étonnante
et désarmante.
Parce que la joie alimente et anime l’individu à travers le mouvement et
le son qu’elle inspire, la magie utilitaire demande à celle ou celui qui la
pratique de se placer au centre de sa joie. Il lui faut trouver un espace
à l’intérieur de cette émotion vivifiante pour lui donner libre cours. Car il
doit se lâcher lousse7, c’est-à-dire se laisser aller complètement, libérer
toutes ses pulsions – ce qui pourrait être interprété, par certains, comme
étant du délire ou de la folie.
Il nous arrive d’entendre dire que certains chamans agissent comme des
fous. Ils vivent en réalité la magie utilitaire. Ils la pratiquent devant un
groupe, comme s’ils se donnaient en spectacle. En réalité, ils agissent ainsi
parce qu’ils savent que la joie est communicative et vectrice de
transformation. Leurs gesticulations et leurs sons, imitant souvent les
animaux, magnifient les participants au point que la situation ayant fait
l’objet d’une demande d’intervention chamanique se transforme d’elle-
même.
Le magicien utilitaire fait en quelque sorte le clown, tel celui chargé de
distraire le taureau dans un rodéo. Il dépasse les cadres et les convenances.
Pour les praticiens en chamanisme, l’endroit idéal pour expérimenter cette
magie est le lieu de pouvoir. On s’assure de ne pas avoir de témoin pour ne
pas sentir le regard de quiconque sur soi, ce qui freinerait le relâchement
devant survenir pour atteindre l’effet magique voulu. Car la libération totale
de la joie dans les mouvements et les sons mène à une forme d’extase. Un
son, des syllabes ou des mots complets peuvent alors s’échapper
spontanément de la personne surexcitée. C’est la médecine du coyote. Ce
son ou cette phrase « magique », qu’on expulse à un moment d’euphorie
extrême, va servir à accomplir les changements désirés dans son existence.
Ce sera tel un mantra : une sorte de formule magique d’une grande
puissance ! On la répétera lorsqu’on voudra confronter le problème pour
lequel elle a été créée.
Un autre outil de magie utilitaire consiste à nous renommer pour déjouer
les schémas négatifs de notre conscience et de notre existence. Il faut, en
premier lieu, identifier une situation précise de joie venant de notre passé.
Un événement heureux dont on peut saisir clairement le souvenir et
l’émotion survenue alors. Cela permet de transmuter une situation désolante
ou dramatique, ou une personne qui nous est difficile à supporter. Ainsi,
dans un moment difficile où j’ai l’impression de ne plus avancer, je pourrais
me souvenir de ma première expérience à bicyclette, alors que je descendais
une côte, le vent dans la figure, avec un immense sentiment de liberté ; je
pourrais décider de me nommer « Celui Qui Roule Dans Le Vent ». Cela me
permettrait de sortir de la situation difficile qui m’immobilise.
Ce qui importe, c’est de nous répéter, intérieurement, le nom que nous
nous sommes donné chaque fois que des événements similaires,
circonstances et personnes de notre entourage, nous apparaissent difficiles
et ressemblent à la situation initiale.
Nous pouvons aussi renommer les autres. Devant une personne qui nous
cause des émotions négatives ou une situation qui laisse à désirer, il suffit
parfois de lui donner mentalement un nom amusant suscitant en nous une
forte émotion de joie et de rire. Si elle nous paraît amusante, cette personne
ou cette situation va obligatoirement se transformer. Il ne faut pas oublier
que l’humain est cocréateur avec le Divin du monde dans lequel il évolue.
La véritable énergie de création ne vient pas de la tristesse ou de la peine,
elle vient de la joie et de l’amour. Le bonheur est le meilleur garant de
succès et de santé.
La vraie magie a la faculté de changer le monde autour de nous et en
nous. Pour agir efficacement dans la vie des autres, s’ils nous le demandent,
comme pour effectuer des transformations nécessaires dans notre existence,
la maîtrise de la « folle sagesse » est un atout précieux. Une situation
difficile, des personnages dérangeants, une administration qui nous fait
bouillir d’impatience, tout peut être transformé en passant un peu de temps
dans l’expression libre de notre folle sagesse !
Pour réaliser les œuvres qu’on entreprend
Lorsqu’on entreprend une œuvre, on a toujours le désir de la réussir. Pour
obtenir ce succès, une cérémonie peut être conduite à cet effet. Elle est
d’une grande efficacité parce qu’elle se déroule dans le respect des lois de
la nature. Elle comporte quatre étapes, effectuées en grande partie par la
visualisation et l’imagination :
1. Phase de purification du projet – vous vous purifiez et vous vous
centrez, purifiant en profondeur l’intention poursuivie à travers ce projet
en particulier. Il faut clarifier votre pensée, c’est-à-dire vous assurer que
le projet est bon pour vous et pour le monde qui vous entoure ; autrement,
vous vous attirerez des ennuis ! Les questions à vous poser pourraient être
les suivantes : qu’est-ce que je désire obtenir par ce projet, pourquoi je le
veux, est-ce qu’il est bon pour moi, ma famille, les autres autour de moi,
etc. Modifiez intérieurement vos intentions en fonction de votre
perception de ce qui est le mieux pour vous, votre entourage et le monde
en général.
2. Phase de génération du projet – vous devez visualiser le projet. Le voir
concrètement avec l’esprit, avec le plus de précisions et de détails
possible. Pensez aux personnes qui vont aider à la réalisation du projet ;
voyez tous les dons qu’elles apportent et voyez-les en train d’exercer ces
dons dans le cadre du projet. Vous poursuivez cet exercice de
visualisation en vous imaginant les accueillir et leur faire une place
convenant à leur contribution. Par exemple, cela peut être d’imaginer que
vous rénovez un appartement pour servir de bureau au technicien
comptable dont vous avez besoin pour faire avancer votre entreprise. Plus
vous verrez des éléments précis de sa réalisation, plus votre projet
s’accomplira tel que souhaité.
3. Phase d’activation du projet – la meilleure manière de l’activer se fait
par la vibration. Chantez et dansez en présentant des offrandes au feu
sacré ; faites un don ou prenez l’engagement d’offrir du temps
bénévolement. En ce cas, souscrivez à un projet similaire au vôtre ou qui,
du moins, comporte des similitudes. Bref, il s’agit d’activer et de stimuler
le processus de cocréation par autant de méthodes que cela vous semblera
juste en offrant au monde votre énergie et vos ressources. Pour recevoir, il
faut donner !
4. Phase d’actualisation du projet – visualisez le projet accompli. Ici
encore, il importe de voir le projet accompli dans tous ses détails alors
qu’il est achevé, bien accompli, mis en place ou en fonction : il vous
revient d’actualiser sa réussite.
Il faut comprendre qu’en raison du pouvoir qu’elle détient une telle
cérémonie doit s’effectuer dans le respect et le bonheur des autres, autant
que de soi-même. C’est toujours la même règle qui se trouve à la base d’une
pratique chamanique dans la lumière : respect des autres, de soi et de la
nature. Cette règle bien suivie, d’heureuses transformations peuvent
survenir dans le monde.
Pour stimuler l’abondance dans sa vie
Les forces de l’ombre, nous l’avons vu, ont ancré dans la conscience des
gens toutes sortes de concepts, que nous appelons « programmations » ou
« conditionnements ». L’un d’entre eux concerne le cheminement en
spiritualité : « Si l’on veut avancer dans la lumière, donc sur le plan
spirituel, on doit être pauvre ! » Les prêtres catholiques font vœu de
pauvreté et les moines hindous demandent l’aumône pour se nourrir. Cette
idée répandue est fausse. La quête spirituelle ne suppose pas la misère
financière. Être dans l’abondance ne signifie pas vivre dans l’avarice, la
cupidité ou l’égocentrisme. Un individu riche peut être généreux, tout
particulièrement s’il est habité par des valeurs spirituelles.
L’idée d’associer la pauvreté à la spiritualité profite aux forces de
l’ombre. La richesse donne du pouvoir. Par conséquent, si les personnes
spirituelles détiennent du pouvoir, celles manipulées par l’ombre vont en
perdre. En liant la pauvreté et la spiritualité, l’ombre cherche donc
à favoriser la richesse de ceux qui sont prêts à tout pour l’obtenir, allant
jusqu’à entacher la réputation des personnes portant des valeurs spirituelles
sous prétexte qu’elles accumulent des ressources financières alors qu’elles
ne le devraient pas.
Combien de fois avons-nous entendu, au sujet de personnes professant
une spiritualité, qu’elles le font uniquement pour l’argent ! Pourtant, le
directeur de banque ou le chef d’entreprise le fait pour les mêmes raisons
sans être critiqué. Cela permet de voir clairement que ce genre de
programmation crée des dommages en salissant la réputation et de celles et
de ceux pour qui la spiritualité est primordiale, leur apparente abondance
financière ne faisant que manifester leur engagement soutenu.
Dans les communautés autochtones, il était considéré comme normal le
fait que la personne aidant les autres soit plus fortunée. Elle avait besoin de
plus de ressources et de moyens pour pouvoir mieux servir les membres de
sa communauté. Les gens qui venaient la consulter savaient que le temps
qu’elle prenait pour les aider réduisait le temps dont elle disposait afin de
pourvoir aux besoins de son existence : nourriture, abri, vêtements et
nécessaire aux rituels. Ainsi, ils apportaient des dons en fonction de ces
quatre éléments. L’homme- ou la femme-médecine pouvait évaluer, devant
la quantité et la qualité de ces offrandes, la volonté de guérison de la
personne qui venait consulter et la servir en fonction de cette volonté.
De ce fait, il apparaît essentiel de se déconditionner pour comprendre
qu’il revient à chaque individu de profiter de l’abondance disponible, de
gérer une richesse financière en fonction des talents mis au service d’autrui.
Cela ne veut pas dire qu’on « exploite » les autres si on leur donne le
meilleur de soi-même dans le domaine de la spiritualité ou de la santé
holistique. Si on offre des services de qualité et de sagesse, ils doivent être
rétribués par des moyens correspondant à l’importance de ce qui est offert.
Les consommateurs déboursent pour obtenir ce qu’ils désirent dans tous
les secteurs de l’existence. Pourquoi en irait-il autrement dans le domaine
spirituel ? Quel que soit le système dans lequel on évolue actuellement, il
est difficile d’éviter l’échange de services et la valeur pouvant leur être
accordée. Il y a nécessité d’avoir des revenus pour payer sa nourriture, se
loger et se vêtir. Cela doit être transformé, c’est indéniable, et c’est urgent
d’y travailler. Un autre monde se profile, plus humain et plus près de la
nature, dans lequel on pourra vivre libérés de l’argent – invention
stratégique des forces de l’ombre qui créent des disparités et des injustices
sociales de tout acabit à travers le monde.
La majorité des personnes ayant des revenus modestes gardent en tête
l’espoir d’un lendemain plus prodigue. Elles vivent dans l’attente en se
disant : « je n’aime pas mon travail, mais je dois gagner des sous, donc je
ne peux pas démissionner… », « je suis pauvre, je ne peux pas me payer ce
dont j’ai besoin, peut-être qu’un jour… » Elles languissent dans des
situations indésirables, mais ne prennent pas le temps de réfléchir à ce
qu’elles veulent changer, à ce qu’elles souhaiteraient réellement. Elles se
satisfont du fait d’en avoir « assez » pour vivre. C’est là une autre
suggestion aliénante des forces de l’ombre.
Il faut rechercher l’abondance ; nous y avons tous droit. Elle nous revient
parce qu’elle est fondamentale à l’existence même du monde. La nature est
toujours très abondante si elle reçoit l’aide de l’homme. Il n’a jamais été
dans les plans divins de n’accorder l’abondance qu’à un petit nombre de
favoris. Cependant, une chose importante à comprendre pour bien vivre
l’abondance dans sa vie tient dans la réponse à la question suivante : « Où
se trouve la véritable richesse ? » Car une des erreurs affligeant la plupart
des gens est de mettre leurs valeurs à la mauvaise place. Il faut respecter les
lois de l’Univers ; elles sont immuables et justes. C’est la nature qui détient
une richesse infinie, c’est elle qu’il nous faut désirer plutôt que de courir
après des illusions. C’est pourquoi bien des êtres sages affirment que la
véritable richesse, c’est la biodiversité de la nature.
Le nombre infini d’étoiles dans le ciel est un exemple d’abondance.
Potagers, vergers, buttes de permaculture, bosquets et jardins sur un hectare
de terre donnent bien plus qu’une famille ne peut utiliser ; le surplus peut
alors être vendu, échangé, offert aux nécessiteux ou recyclé pour enrichir la
terre. La biodiversité nous apporte la véritable richesse, la vie en
abondance.
Les aliments et médicaments dont nous avons besoin peuvent se trouver
facilement et en abondance dans tous les environnements, sauf pour
quelques rares exceptions. Il est entendu que la connaissance de la nature
doit redevenir une priorité de nos efforts d’éducation et de recherche. Non
seulement ceux qui prennent soin de la terre obtiennent nourriture et santé,
mais ils ressentent aussi une grande paix dans l’âme et dans l’esprit, car
leurs efforts favorisent la vie d’aujourd’hui et des générations futures.
L’idée de pénurie est une grande illusion. Pour attirer l’argent et les bons
collaborateurs, il faut sortir de la mentalité de pénurie et de pauvreté
inculquée depuis des siècles. Aussi, pour stimuler l’abondance dans sa vie,
faut-il opérer un changement de mentalité en soi-même. Trop d’importance
est accordée aux biens matériels : plus on en a, plus il faut s’en occuper et
travailler toujours plus fort pour en obtenir davantage, car on doit remplacer
ceux qui se brisent ou dont on se lasse.
La richesse matérielle ne satisfait pas l’individu qui la possède ; il n’est
pas heureux, parce qu’il ressent le désir d’en avoir davantage. La vraie
richesse se situe ailleurs, et qui la possède se trouve heureux d’en jouir.
Plus il y a de diversité (en termes d’arbres, de plantes, etc.) dans un
domaine familial, plus on a de ressources pour se nourrir, et plus la nature
développe d’espèces complémentaires. C’est une suprême richesse
à désirer, qui ne requiert que du temps passé à comprendre cette vérité et
à travailler ensuite au sein du paradis familial. La terre rend toujours au
centuple les efforts que l’on se donne pour la faire fructifier.
Si on éprouve un besoin légitime – dans le respect de soi, des autres et de
la nature, on doit pouvoir le satisfaire sans combat. Il arrive qu’il faille,
pour cela, passer par des changements législatifs, cela aussi fait partie des
contraintes du monde dans lequel on vit aujourd’hui.
Dans notre monde, les injustices ou les usages abusifs de la nature et des
êtres vivants sont, de fait, innombrables. Lorsqu’on est en mesure de le
faire, trois types d’action s’imposent pour réclamer et obtenir les droits
qu’on devrait détenir. Il s’agit d’une technique donnée à Aigle Bleu
directement par les ancêtres alors qu’un jour il était en train de parler au
téléphone pour aider un groupe d’autochtones aux prises avec des
injustices.
• LES TROIS BÂTONS
Lorsqu’il s’agit de défendre une cause, il est important, si nous voulons
espérer du succès, d’intervenir simultanément ou en séquence par trois
actions différentes :
• le 1er bâton consiste à entreprendre une action en justice pour défendre la
cause ; si possible, cette action peut aussi être accompagnée d’une action
politique ;
• le 2e bâton consiste à entreprendre une campagne de relations publiques
bien étudiée et bien ciblée avec des moyens importants pour informer la
population des débats et des actions entreprises ;
• le 3e bâton consiste à entreprendre une forme ou une autre de
désobéissance civile pacifique.
Si ces trois actions sont entreprises dans une même stratégie, les chances
de succès sont beaucoup plus élevées. La résistance civile pacifique attire
l’attention des médias ; comme les défenseurs de la cause ont bien sûr
préparé les informations dont les médias ont besoin, la cause est connue de
la population, qui lui devient alors sympathique, et, lorsqu’elle est entendue
en justice, le juge sera plus enclin à en tenir compte. L’abondance ici, soit le
recouvrement des droits qui reviennent aux personnes qui les ont
revendiqués, se manifeste.
Plus que tout, pour jouir de l’abondance, l’étape primordiale demeure la
dissolution, en nous-mêmes, des résistances à la richesse et à la possession
d’argent. Si l’on a de la difficulté à y arriver, on peut utiliser des mots de
pouvoir pour renforcer le nouveau positionnement à adopter. Ceux-ci
doivent être affirmatifs et sans ambiguïté, tels que : « je mérite d’être
riche », « l’argent vient à moi avec grande abondance », etc. On compose la
formule verbale correspondant à son désir et on la répète intérieurement
pour activer sa manifestation.
L’étape importante suivante est de visualiser avec clarté ce que l’on veut
obtenir : jusqu’où l’on veut être riche et ce que l’on désire faire avec cet
argent. Car être « trop » riche peut amener des problèmes. Il faut déterminer
son intention, mais il ne faut pas le faire en fonction de ce qui nous
semblerait possible ou impossible. Nous devons visualiser notre désir
d’abondance tel qu’il se présente à notre conscience, sans souci des
modalités par lesquelles la richesse nous parviendra. La seule part qui nous
revient est de travailler immédiatement, avec les moyens dont nous
disposons, à la réalisation de nos objectifs, d’où l’importance qu’ils soient
très clairs.
• FABRICATION D’UNE AMULETTE
On peut aussi fabriquer une amulette d’abondance financière. Voici
comment procéder :
• Sur un cuir naturel assez grand pour en faire une pochette, déposez des
objets symbolisant la réalisation de votre désir. Ce peut être des monnaies
nationales, des images illustrant le but visé ou autres objets symbolisant
l’abondance pour vous. S’il est impossible de vous procurer un cuir
naturel, utilisez un tissu de lin, de coton ou de chanvre. Ce dernier est le
meilleur choix, puisque le chanvre présente la plus haute énergie fractale.
• Dans l’amulette, déposez les « trois sœurs », soit les graines de semences
de maïs, de courge et de fève. Consacrez ensuite un cristal et
programmez-le pour l’abondance. Enfin, vous pouvez rajouter les autres
objets qui symbolisent l’abondance.
• À cette étape, vous ne pliez pas le tissu ou la peau. Vous devez d’abord
bénir l’objet – l’amulette préparée dans une intention d’abondance. C’est
la même cérémonie qui est utilisée pour la bénédiction des objets
constituant votre médecine personnelle.
La procédure de bénédiction de l’amulette et de tout objet sacré est la
suivante :
• L’amulette devant vous, vous prenez quelques instants pour vous centrer.
Puis vous dynamisez vos mains en les frottant l’une contre l’autre. Vous
posez vos mains, pouces et index se touchant et formant un triangle, au-
dessus de l’amulette jusqu’à ce que vous sentiez son énergie.
• Vous orientez ensuite le triangle des mains, paumes vers l’est, pour
prendre son énergie. Dès que vous sentez cette énergie, vous vous
retournez vers l’amulette pour la déposer sur elle. Vous faites ainsi avec le
sud, l’ouest et le nord.
• Après quoi, vous placez le triangle de vos mains devant le canal central
du corps et vous le levez au-dessus de la tête, puis vous descendez sur le
devant du corps, saisissant l’énergie du canal central et des roues
d’énergie pour la déposer sur l’objet. Il faut attendre que cela se dépose.
• Puis vous tournez le triangle formé par vos mains, trois fois dans le sens
horaire, avant de les séparer rapidement pour que l’énergie reste sur
l’objet. Alors vous pouvez fermer l’amulette et la présenter à toutes les
directions ; elle est bénie. Déposée enfin sur votre autel tortue, elle va
contribuer à générer des énergies pour promouvoir l’abondance
financière.
La durée d’une amulette est d’environ un an. Il est possible de la tenir
dans les mains durant une méditation, car plus on y met d’ardeur et de
clarté, plus on amplifie son pouvoir. Il faut aussi travailler, parallèlement au
travail de l’amulette, à la réalisation de son objectif. Avec confiance !
Si nous sommes convaincus de notre valeur en tant qu’humains et
connaissons nos talents, aptitudes et capacités, nous savons que nous
méritons l’abondance selon les lois de la nature et que nous l’obtiendrons.
Cela suppose que nous soyons pleinement conscients de notre nature, c’est-
à-dire que nous ne doutions pas un instant d’être des humains dotés d’une
parcelle de Divin. Il faut aussi prendre le temps de réfléchir aux divers
moyens que nous pourrions trouver pour stimuler l’abondance dans nos
vies.
Une autre technique pour obtenir la richesse est un peu plus difficile
à intégrer, parce qu’on a l’habitude de fonctionner souvent selon un schéma
de pénurie, soit « j’en ai juste assez pour vivre ». Pour aller au-delà de cette
programmation, on peut y arriver en acceptant une certaine incertitude sur
le plan financier. La déprogrammation se réalise ainsi par un don consenti
sur une base régulière, le plus souvent il s’agit de donner 10 % de ses
revenus à ce qui revêt une grande importance spirituelle à nos yeux. On fait
ce don à une source de spiritualité significative pour soi, qui représente
d’une certaine manière le Divin au sein du monde. Le développement des
domaines familiaux en est un bon exemple ; on pourrait choisir de le
soutenir financièrement afin d’attirer l’abondance dans sa vie. Le principe
de pénurie, que la peur du manque inspire, se métamorphosera alors en son
contraire, soit en principe de richesse, démontrant la totale confiance en
l’abondance. Il pourrait se formuler comme suit : « J’en ai toujours
suffisamment parce que je donne avant de vérifier s’il m’en reste assez. »
C’est une technique qui demande de faire un saut dans le vide. Elle ne
convient pas à tous, parce que la peur retient les gens, mais l’individu qui
en a l’audace reçoit, à coup sûr, l’abondance dans sa vie.
Pour accompagner les âmes décédées
C’est une responsabilité importante que celle d’accompagner une âme
décédée. La personne appuyant ses actions sur une spiritualité bien sentie
peut accomplir avec succès cet accompagnement, qui dure 49 jours.
Pour un tel rituel, on a recours à un autel tortue spécifique dédié à la
personne décédée. On l’installe à côté de celui qu’on utilise chaque jour ou,
si on préfère, dans une autre pièce. Les éléments de base demeurent les
mêmes, mais il faut changer plus souvent le sel et le maïs en se fiant à son
intuition pour déterminer à quelle fréquence le faire. Sur cet autel
spécifique, on dépose une photo de la personne ou un objet qui la rappelle,
également des images de ce qu’elle aurait aimé faire ou posséder avant de
mourir. Il s’agit de mettre sur l’autel ce dont elle rêvait par une illustration
représentant ce désir particulier. On lui fait, en quelque sorte, réaliser son
rêve, car les pensées, dans le monde spirituel, sont cent fois plus fortes que
dans le monde physique.
On doit prier devant l’autel de l’âme décédée régulièrement tout au long
des 49 jours. On y dépose des offrandes de nourriture, cela rapproche la
personne de la lumière. Se rappeler toutefois que les esprits mangent
l’odeur des aliments, mais pas la substance, puisqu’ils n’ont pas de corps
physique.
Nous pouvons aussi demander à la personne décédée de venir dans nos
rêves pour nous parler, surtout s’il reste encore des choses qui n’ont pas été
dites avant le décès. Les rêves font partie des plans subtils, c’est un
excellent moyen de voyager pour une âme.
À la 49e journée arrive le moment d’abandonner tout attachement à cette
âme. Si l’accompagnateur est un porteur de pipe, il s’en sert. Autrement, on
procède immédiatement à la dernière cérémonie sous l’empreinte de la joie.
Une grande prière est adressée aux ancêtres ; on les invoque par un chant
vibrant. Ce peut être une bonne occasion de demander à l’âme à quel
endroit elle va revenir. Car il lui faut revenir sur terre pour ne pas se perdre
dans l’éther. Les âmes qui ne reviennent pas finissent par se désagréger ;
c’est là la véritable mort de l’individualité ! Les souvenirs s’estompent au
cours des millénaires et la substance divine alors retourne à la Source. Il est
très important de comprendre que l’homme appartient à la terre et que la
terre appartient à l’homme. Il faut vivre avec cette compréhension pendant
notre vie sur terre afin d’imprimer l’amour de la terre en nous et, ainsi,
l’impératif pour l’âme d’y revenir.
Après la cérémonie, on démantèle l’autel tortue, on enterre les divers
objets qui ont servi au cours des dernières semaines. Même la bougie qui
n’aurait pas été consumée, même la cire fondue, tout doit disparaître. Les
images en papier, on les brûle ; les cendres, on les enterre avec le reste. On
se défait de tout, y compris de la tristesse de se séparer d’un être cher (si
c’est le cas). Il ne faut rien conserver. On range, pour un certain temps, les
objets servant aux cérémonies, tels que le cristal et les bols qui ont servi sur
l’autel, en les purifiant auparavant. Enfin, dans la mesure du possible, il
nous faut éviter de prononcer le nom de la personne décédée pendant une
année. Le nom contient une vibration en résonance avec la personne. Si on
l’utilise, c’est comme si on tentait de la faire revenir de la lumière. Un nom,
c’est une attache humaine à la terre. Pour l’instant, cette personne doit se
refaire, se renouveler dans le monde du Grand Esprit, avant de revenir
s’incarner sur la très belle et très sainte Terre-Mère.
Pour aider une âme perdue
Une âme perdue est celle d’un individu qui, en raison des circonstances
de sa mort, n’a pas su monter se ressourcer dans le monde de la forme
idéale. Il arrive donc qu’elle choisisse alors de retourner dans la maison où
elle a déjà habité. C’est une grande souffrance pour cette âme d’être prise
entre les mondes où personne ne la voit ni ne l’entend. Elle cherche
à prévenir de sa souffrance les gens qu’elle voit, ce qui donne lieu au
phénomène désigné dans le langage populaire comme étant une « maison
hantée » peuplée d’un esprit frappeur. En effet, avec les années, cette âme
apprend parfois à faire bouger les objets et à influencer les énergies d’un
lieu pour tenter d’alerter tout un chacun afin que l’on connaisse son
problème. Or, cela peut être très dérangeant pour les personnes qui habitent
ce lieu. C’est un grand soulagement pour elles lorsqu’un praticien
chamanique peut effectuer la cérémonie pour faire « monter » l’âme vers le
monde de la forme idéale.
Le lieu où l’on pratique la cérémonie pour éclairer une âme perdue a une
grande importance. Idéalement, c’est l’endroit même où les manifestations
se produisent.
Le rituel pour ce genre d’intervention exige une pratique intense
préparatoire de trois jours. Il est essentiel de ne pas l’entreprendre si l’on ne
s’y sent pas prêt. Il faut être dans la lumière. Si nous sommes lumineux, les
esprits ne peuvent rien contre nous. Un esprit désincarné possède moins de
pouvoir qu’un être physique. Nous n’avons donc rien à craindre des âmes
perdues. Cependant, il faut savoir que certaines sont remplies de colère et
de haine et qu’elles peuvent tenter d’attaquer ceux qui viennent pour les
aider. Cela a pu se vérifier maintes fois. Il n’y a ultimement que l’amour
pour apaiser ces esprits perdus.
Le rituel se déroule comme suit :
• Vous purifiez d’abord avec la sauge le lieu où aura lieu la cérémonie.
• Vous construisez un autel tortue sur lequel vous déposez un repas. Vous
pourriez, par exemple, faire un riz aux légumes avec du thé et des fruits
ou, si vous connaissiez cette personne et ses habitudes alimentaires
lorsqu’elle était dans son corps, vous préparez le mets qu’elle préférait et
le posez sur l’autel.
• Vous commencez la méditation de base avec une grande prière par
laquelle, en plus des remerciements habituels, vous invitez les âmes
perdues à consommer la nourriture que vous avez préparée avec amour
pour elles. Vous leur dites : « Voyez ce que nous avons préparé pour vous.
C’est un dernier repas, car il est temps maintenant de monter rencontrer le
Créateur. »
• Invoquez également les ancêtres et, si la personne était catholique ou
d’une autre allégeance religieuse, invoquez les anges ou les déités
spécifiques à ses croyances en leur demandant d’accompagner la
personne vers l’Ungawi, soit le monde de la forme idéale, les terres du
Créateur. Vous effectuez alors la méditation de base, mais au moment de
tisser les étoiles, vous commencez par la première et montez 3 par 3 vers
le haut, selon le niveau que vous avez atteint. Vous visualisez que l’âme
tourmentée et ses ancêtres utilisent ce tissage d’étoiles comme une échelle
pour monter dans l’Ungawi.
• Une fois la méditation terminée, avant de faire le chant de création, vous
purifiez avec de la sauge, cette fois, toutes les pièces de la maison en
partant en spirale à partir de l’autel tortue. Il vous sera alors utile de
chanter le chant de votre animal totem ou un chant de votre médecine
pour amplifier la purification.
• De retour devant l’autel, après la purification, vous parlez une dernière
fois à l’âme avec ces mots : « Abandonnez tout attachement et montez
vers la lumière. Dans l’amour. Les ancêtres sont là. Soyez dans la joie. »
Puis vous remerciez les ancêtres et vos totems avant de chanter, avec joie,
le chant de clôture.
Après le rituel, on procède de la même manière que lors de
l’accompagnement d’une âme décédée. On sort à l’extérieur toutes les
offrandes et la nourriture ayant servi à la cérémonie, mais notez une
différence importante : ces restes doivent être placés au pied d’un arbre, le
plus grand possible à proximité du lieu de la cérémonie. Ensuite, on lave ses
vêtements et l’on range les objets cérémoniaux après les avoir purifiés.
L’âme correspond à l’aspect mémoriel de la personnalité. L’esprit est la
partie divine qui réside en chaque individu. Il n’a aucune entrave ; à la
mort, il sort immédiatement du corps. Mais l’âme, afin de recueillir toutes
les informations mémorielles de la vie de la personne qu’elle doit conserver
et emporter pour la prochaine incarnation, informations inscrites dans toutes
les cellules du corps physique, prend habituellement trois jours pour se
défaire du corps. L’esprit demeure près du corps pendant ce temps et,
lorsque l’âme est prête, il l’encapsule et la monte vers la lumière de
l’Ungawi.
Dans nos temps modernes, comme on déplace rapidement le corps après
la mort, quand l’âme se sépare du corps, elle se retrouve parfois séparée de
l’esprit. Elle se sent alors perdue. Si l’on veille le corps pendant trois jours,
l’âme reste en présence de l’esprit – particule divine en chaque personne.
Elle n’est pas troublée à l’idée de monter vers la lumière. C’est pourquoi
autrefois, dans le monde entier, il était de coutume de veiller le corps trois
jours, idéalement là où la personne était décédée, avant de procéder aux
rites des funérailles. L’embaumement est aussi une pratique contre-
indiquée, car les informations contenues dans les cellules des organes sont
séparées du corps et sont alors plus difficiles à récupérer par l’âme.
Nous avons beaucoup évolué sur le plan technologique, mais nos
connaissances spirituelles ont fortement diminué. La sagesse traditionnelle
des peuples premiers est ignorée, et cela cause beaucoup de souffrances.
Quant au corps, il doit être retourné à la terre qui l’a nourri et aimé. En ce
sens, la crémation apparaît préférable au cimetière, puisqu’on peut disperser
les cendres sur le terrain où la personne a vécu. Les cimetières ressemblent
tellement à des fosses septiques pour humains ! Les cercueils empêchent la
substance biologique du corps de retourner à la nature. Les plaques
tombales confirment en lettres gravées sur la pierre que tel ou tel individu
est bien mort et que sa dépouille réside là. C’est ce qui fait que l’on perçoit
souvent les cimetières comme des lieux lugubres. De plus, l’âme de la
personne « partie » doit être inspirée par la vie afin de revenir s’incarner
dans les petits-enfants de sa famille. La notice de sa mort inscrite sur sa
pierre tombale ne favorise pas la vie, mais la mort ! Elle va la rappeler
à toute personne qui passe par cette allée.
La mort permet le transit d’un état de vie à un autre. La mort n’existe pas.
En fait, elle n’est qu’un changement de monde. Telle est son unique
fonction. Or, nous sommes enracinés dans une culture mortifère ; nous
avons développé une peur viscérale de la mort parce que nous croyons
qu’elle met fin à la vie, qu’elle détruit tout ce que nous avons cocréé lors de
notre séjour terrestre. Il nous faudrait plutôt, au moment de la mort, avoir en
tête que nous sommes sur le point d’effectuer un passage vers la prochaine
manifestation que prendra notre vie. L’immortalité de la conscience existe.
Les Cherokees, les Tibétains, les hindous, les taoïstes autant qu’Anastasia et
bien d’autres l’enseignent. En outre, la continuité de la conscience se
perpétue dans les familles de génération en génération. L’amour, comme la
vie, ne meurt donc pas avec la mort.
Les innombrables conditionnements entraînent les humains vers un
autosabotage pour la plus grande réjouissance des forces de l’ombre.
L’humanité actuelle croit sans réfléchir aux messages que lui envoie un
système qui la programme dans le but de détruire toute liberté et toute
autonomie hors de sa matrice. Résultat : cela peut aller jusqu’à perdre tout
intérêt pour la vie éternelle, pire, toute intuition de l’immortalité. Plusieurs
se suicident avant l’heure du transit, parce qu’ils n’en peuvent plus de
supporter une existence malheureuse. Ils ne savent pas que le paradis est
à deux pas d’eux. Il y a ainsi une foule d’âmes décédées perdues à qui les
praticiens en chamanisme doivent montrer le chemin de la lumière.

CONCLUSION
L’individu, créé dans la perfection, dispose de la terre et de tous ses
bienfaits pour établir un petit paradis pour lui-même et sa famille. Tous les
humains peuvent jouir du privilège d’être libres et heureux : ils représentent
le Divin sur terre. C’est par leur harmonisation avec ce qui vit dans la
nature qu’ils parviennent à un plein épanouissement. Leur santé exprime
celle de l’humanité habitant la terre.
Le nouveau monde est celui de la joie, du bonheur, de l’amour – qui se
développe en toute sérénité et abondance sur un domaine familial, mis à la
disposition de toutes les familles.
Le groupe, comme toute communauté spirituelle, aide à cheminer. C’est
un égrégore auquel nous nous lions pour obtenir du soutien. Le cercle,
forme symbolique du groupe, correspond à la somme des énergies des
individus qui y participent. C’est la force dont on peut se prévaloir parce
qu’elle exerce un effet exponentiel d’amplification. L’énergie d’un groupe
nous porte et nous accompagne, par exemple, tout au long de notre
démarche spirituelle. L’égrégore « Créons le monde » va permettre, à celle
ou celui qui s’engagera dans cette voie chamanique initiatique, d’aller
jusqu’au bout et de cocréer le nouveau monde.

1 Anastasia est le personnage principal des dix livres écrits par Vladimir Mégré, constituant la série
intitulée The Ringing Cedars of Russia. Nous ferons régulièrement référence à elle et à ses propos
rapportés par l’auteur russe.
2 Un tel volume existe d’ailleurs : The World We Used to Live In. Il est écrit par Vine Deloria Jr. et
publié par Fulcrum Golden, Colorado, États-Unis, 2006.
3 On peut méditer avec Aigle Bleu, après abonnement, sur le site http://www.savoirancestral.com.
Les principales formes de méditation qu’il recommande y sont enseignées.
4 Pour en apprendre davantage sur cette essence première créée par Aigle Bleu, consultez le site de
l’entreprise qui le produit : http://www.invocation.ca.
5 Cette danse est présentée par Aigle Bleu dans une vidéo sur le site http://savoirancestral.com. Il
l’enseigne également dans l’enregistrement du stage I de « Créons le monde », car elle doit faire
partie des exercices spirituels réguliers des praticiens en chamanisme.
6 Chapelet bouddhiste.
7 Expression québécoise qui signifie agir de manière débridée et libre.
DEUXIÈME STAGE
Niveau 3 – La famille

La famille est le pivot central de la guérison de la terre. Comprendre sa


valeur apparaît primordial dans le cadre d’un cheminement spirituel, autant
pour l’individu que pour la collectivité. Si le deuxième stage est consacré
à la famille, cela démontre son caractère essentiel dans la cocréation du
nouveau monde.

COMPRÉHENSION DE LA FAMILLE
Le niveau 3 de toutes nos relations
La triade est par ailleurs l’attribut de la divinité dans plusieurs grandes
religions. La religion chrétienne parle d’un Dieu trinitaire qui est Père, Fils
et Esprit-Saint ; les hindous se représentent leur divinité sous la figuration
de Brahma, Vishnou/Shiva, Shakti. Les Amérindiens vont aussi attribuer au
Créateur trois aspects dans le monde physique : volonté, amour et
intelligence ; par contre, il faut noter que, dans le monde de l’esprit, le
Divin est au-delà de toute conceptualisation.
Le triangle de la création humaine apparaît comme l’une des plus exactes
symbolisations : femme – homme – enfant. Sans cette configuration du
noyau familial de base, correspondant au chiffre 3, l’individu n’existe pas.
Cela nécessite un père et une mère. Bien sûr, il existe de nouvelles
méthodes pour « produire » un enfant : il y a le bébé-éprouvette et celui qui
est implanté dans l’utérus d’une mère porteuse, etc. Ces nouveaux-nés
produits par des techniques scientifiques risquent toutefois d’en conserver
des séquelles. Conçus en dehors des règles de la nature, ils éprouveront de
la difficulté à parvenir à l’équilibre et à la santé sur tous les plans, que ce
soit le plan physique, mental, émotionnel ou spirituel.
Si l’on considère la direction prise par certains développements
scientifiques, on peut s’en inquiéter, mais il ne serait pas utile de perdre
espoir à la vue de toutes les actions criminelles de divers ordres qui sont
posées ici et là. Dans nos esprits, l’espoir a sa place. Il se peut que ce soit
seulement un potentiel non manifesté, mais le nouveau monde, nous
sommes en train de le construire ; c’est nous qui choisissons de le
manifester ou non. Il ne faudrait pas l’oublier !
Tout au long de cette session axée sur une meilleure compréhension de la
famille, donc, sur l’approfondissement de la vie créatrice, il sera nécessaire
de vous détendre et de faire le vide pour bien saisir la problématique qui se
joue actuellement dans le monde et l’urgence d’œuvrer à sa transformation
pour le bien de toute l’humanité. Nous l’avons vu, c’est en faisant le vide
que le chaman permet aux choses de se produire. Lorsqu’il est vide, la
magie survient.
Aigle Bleu le suggère avec empressement : « Pour vous, votre famille,
vos enfants et les enfants de vos enfants, adoptez les dispositions
chamaniques : elles vont permettre la création du monde tel que nous en
avons besoin ! Et en ce début d’enseignement, centrez-vous bien avant la
cérémonie d’ouverture et la méditation de base, comme il importe de le
faire chaque jour dans le cadre de votre pratique spirituelle. Une base stable
et régulière permet l’acquisition progressive et efficace des habiletés en
chamanisme. »
La voie initiatique évite d’aller trop vite et de laisser les personnes en
formation au hasard d’expériences pouvant s’avérer risquées et auxquelles
elles n’auraient pas été préparées. C’est une voie sécurisée. On apprend
à un rythme individuel, comme l’enfant qui commence à parler et
à marcher. Il écoute, observe, puis expérimente ; ses bonnes expériences
feront en sorte qu’il gagne confiance en ses capacités.
Création de l’enfant
Quand l’individu commence à comprendre son mystère, à savoir qu’il
possède une cellule divine en lui, indestructible et inaltérable, il peut s’unir
à l’autre dont il est amoureux. Cette autre personne sera le reflet du même
mystère : la source infinie et immortelle à l’intérieur de soi qui demeure au
fil des incarnations. La « méditation du cœur » donne accès à cette
connaissance ; elle est à privilégier si l’on désire en faire l’expérience. Le
ressenti qui s’y apparente est celui éprouvé lorsqu’on se trouve dans un état
de béatitude dans la nature.
Forts de cette vérité, l’homme et la femme peuvent créer un enfant qui
saura trouver son bonheur sur la terre. C’est le sens du chiffre 3 : le bonheur
est offert ici et maintenant. Il n’est d’autre récompense à attendre que celle
de la vie ici-bas, sur terre. C’est dans cet esprit que le couple doit préparer
le lieu où son enfant va naître. La nature doit être prête à l’accueillir. Si
l’enfant n’a pas ce qu’il lui faut à la naissance, cela générera des problèmes
susceptibles de se manifester tout au long de son existence.
Idéalement, la femme enceinte demeure durant toute la grossesse sur le
domaine familial pour être entourée de la haute énergie qui s’y trouve. Le
Créateur met une énergie spéciale sur les deux parents pendant la gestation
de l’enfant. Ainsi, après l’accouchement, il est possible que la mère vive
une période de dépression, dite post-partum, précisément parce qu’elle se
retrouve coupée de l’énergie spéciale qu’elle recevait pendant qu’elle
portait son enfant. Après la naissance, le père encourra pour sa part, plus de
risques d’accident. Il lui faudra plus de vigilance, parce qu’il est lui aussi
privé de cette énergie qui lui avait été accordée pendant les neuf mois
précédents.
Au moment de la naissance, il serait important de veiller à ce qu’il n’y ait
personne d’autre que le père et la mère dans la pièce. La sage-femme
pourrait se trouver ailleurs dans la maison, au cas où son assistance serait
requise. En fait, les parents devraient demeurer seuls avec leur nouveau-né
jusqu’à son premier sourire, soit après environ 21 jours, car l’enfant doit se
lier à ses parents. Il doit accepter son incarnation. Il n’est pas un sous-être !
Quand il va commencer à sourire, cela sera le signe que son âme accepte
d’être dans son corps : « Je suis là, je suis bien là. » Alors les grands-
parents peuvent venir faire connaissance avec lui, puis le reste de la grande
famille. Quand on ne respecte pas ce délai, c’est déstabilisant pour le
nourrisson, au point que, parfois, on a l’impression d’un vide dans ses yeux.
Cela indique, en fait, qu’il n’a tout simplement pas eu assez de temps pour
accepter son incarnation et se faire accueillir de ses parents.
L’enfant est un être à part entière. Deux rituels sont souhaitables après
son arrivée dans le monde :
1. Vous récupérez un petit bout du placenta en vue de confectionner une
amulette qui sera plus tard remise à l’enfant : en forme de tortue, avec un
peu de terre du domaine familial où l’enfant est né, les trois sœurs
(graines de courge, de fève, de maïs), une herbe sacrée (sauge, armoise,
tabac ou foin d’odeur). À noter : la bénédiction de l’amulette se fait
comme enseignée au premier stage.
2. Vous enterrez ensuite le reste du placenta dans un trou, de sorte qu’il soit
sous les racines de l’arbre que vous y plantez : l’arbre fera partie de
l’enfant, il marquera son appartenance au monde, il sera irremplaçable.
Lorsque l’enfant ne sera pas au domaine familial, le parent n’aura qu’à
mettre sa main sur l’arbre de son enfant pour sentir sa présence, sentir
comment il va, etc. À noter : toute espèce d’arbre peut être utilisée pour
couvrir le placenta.
La plupart des gens vont s’adresser aux bébés en babillant, comme si
ceux-ci étaient incapables de comprendre la langue parlée dans la famille.
Or, ils viennent de s’incarner dans une famille en particulier, ils l’ont
choisie, ils la connaissent et connaissent, de ce fait, la langue avec laquelle
chacun s’exprime. Ils ne sont pas en mesure de saisir le sens de tous les
mots, mais ils peuvent en comprendre l’intention. Les parents doivent, par
conséquent, leur parler de la même manière et sur le même ton qu’ils ont
l’habitude de s’exprimer pour communiquer entre eux.
Les enfants ne sont pas des sous-êtres ! Aigle Bleu le répète et le répète
pour que cette instruction originelle finisse par être intégrée dans l’esprit de
personnes qui l’entendent. Il s’agit d’une compréhension nouvelle de
l’enfant qui échappe à une large partie des populations de la terre, toutes
origines confondues. Les enfants éprouveraient moins de difficultés
d’apprentissage si on les considérait pour ce qu’ils sont, soit des êtres
divins.
Autrefois, certains avaient coutume d’interroger le nouveau-né pour
savoir comment agir dans une situation spécifique ou ce qu’il pensait de
telle ou telle chose. Ils étaient conscients que leur enfant était plus pur
qu’eux, parce qu’il provenait directement de la source de pureté. De nos
jours, c’est l’enfant indigo qui fait prendre conscience à ses parents de cette
réalité, quand il leur dit avec autorité : « Dorénavant, vous me consulterez
avant de prendre une décision. Vous m’expliquerez pourquoi je dois faire
ceci ou cela. Ensuite, je le ferai. »
Cercle de parole en famille
Pour l’ensemble de ce qui se passe dans une maison où une famille
habite, pour toutes les grandes et petites décisions à prendre, les parents
doivent tenir compte des idées et des besoins de leurs enfants. C’est dans ce
but qu’ils vont former un conseil de famille avec eux. Même le bébé doit en
faire partie. Il ne peut certes pas s’exprimer comme les autres, mais il
entendra ce qui se dira et se sentira ainsi concerné par les affaires de sa
famille. Lorsqu’il pourra le faire, il prendra sa place en amenant des
suggestions pertinentes, car un enfant est apte à une réflexion judicieuse au
même titre qu’un adulte.
Il y a tellement plein de sagesse chez le jeune à qui l’on permet
d’exprimer librement ce qu’il veut ou ne veut pas. On le sous-estime,
malheureusement ! On ne devrait jamais imposer de sorties ou de voyages
à des enfants s’ils n’en ont pas le goût, car ils savent ce qui est bon pour
eux. En outre, l’enfant prend le rôle qu’on lui donne. Si on l’infériorise, si
on lui parle comme à un bébé, il se comportera de la sorte.
Lors du conseil de famille, on fonctionne comme pour tous les cercles :
on fait circuler un objet (plume, bâton, etc.), chacun voit qui a la parole et
qui doit être écouté. Il importe également que toutes les décisions à prendre
soient l’expression du consentement de tous les membres de la famille,
puisque tous sont les yeux et les mains du Divin au sein de ce domaine
familial, comme au sein du monde. Un enfant pourrait préférer ne pas
participer à une séance de ce conseil, mais il saurait qu’il en est membre et
qu’il y a donc sa place. Il ne douterait pas de son importance dans la
famille. Quand il le souhaiterait, il y assisterait, il serait bienvenu.
Tout enfant considéré ainsi se sent libre, concerné et responsable. Si on
doit lui permettre d’être qui il est vraiment, on en bénéficiera. Adultes ou
enfants, nous sommes des dieux et des déesses sur la terre, ce qui nous
ramène au pouvoir de cocréation du paradis relevant de notre nature même.
S’accepter dans ce que l’on est, c’est s’aimer soi-même. Si l’on ne
reconnaît pas qui l’on est, on ne s’aime pas. En ce sens, si l’on ne reconnaît
pas aux enfants les mêmes dons, on ne sait tout simplement pas les aimer
pour ce qu’ils sont. Et sans réel amour, la vie perd de sa puissance.
Si nous prenons la place qui nous revient sur la terre, tous en profitent.
Tous peuvent bénéficier de notre lumière et de notre amour si nous sommes
resplendissants et compatissants. Les animaux accourent vers les êtres
lumineux ; les arbres se penchent vers eux. C’est l’harmonie originelle qui
se recrée. Les éléments répondent aux désirs des humains remplis de
compassion. L’enfant issu de la source de lumière et de pureté doit être
considéré comme un être divin parfait. S’il ne veut pas mettre de vêtements,
on le laisse faire. On ne lui donne pas de jouets, on le laisse découvrir son
milieu par lui-même. Il est plein de créativité, d’ingéniosité et de curiosité.
Le monde à découvrir, c’est le monde qu’il crée.
La majorité d’entre nous n’ont pas reçu un tel accueil à la naissance ou
durant leur enfance. Les forces de l’ombre se sont assurées d’effacer les
coutumes amérindiennes au cours des siècles pour que se perdent les traces
des instructions originelles, qui étaient gage de stabilité et d’équilibre. Il est
toutefois possible de revivre cet accueil, cet amour et cette volonté qui
donnent naissance à un enfant heureux. L’enfant en nous a besoin de se
sentir aimé pour être heureux. Apprenons à nous donner ce bonheur.
L’enfant, un être à part entière
Pour revivre cet accueil, il faut devenir père et mère de soi-même, car on
possède ces deux polarités en soi-même. Lors des méditations quotidiennes,
il est tout particulièrement utile de prendre du temps pour revisiter les
carences qui demeurent au fond de soi depuis l’enfance. En visualisation,
on se fait, tour à tour, père et mère de l’enfant qu’on est ; on lui redonne ce
dont il a besoin et ce qu’il mérite en tant qu’être humain divin.
La polarité féminine se trouve plus du côté gauche du corps, soit dans
l’hémisphère droit du cerveau. La polarité masculine, du côté droit du
corps, donc dans l’hémisphère gauche du cerveau. En général, deux
ancêtres demeurent avec nous, soit un grand-père et une grand-mère. Si
nous les contactons, ils nous aident à refaire notre être au complet.
Dans la mesure où l’on parvient à être un père et une mère pour soi-
même, on peut le devenir aussi pour les autres, ce qui revêt beaucoup
d’importance dans un cadre chamanique, puisque le chaman doit répondre
aux besoins des autres. Il est souvent appelé à jouer le rôle qu’on lui
demande, celui du père ou de la mère. Cela suppose qu’il soit assez « vide »
pour satisfaire les attentes et assez « complet » pour redonner ce qu’il sait
s’offrir en tant que père et mère de lui-même.
Atheshnahena, c’est le Grand Esprit à l’intérieur de l’être. Il se présente
sous trois visages :
• Volonté d’être, de s’incarner : or, pour qu’il y ait ce désir en soi-même, il
faut sentir l’appel des parents. C’est l’aspect masculin de l’être.
• Amour : c’est la force de cohésion qui maintient les choses dans l’ordre
que l’on connaît. L’amour part d’une attirance. Il s’exprime aussi par la
compassion. C’est l’aspect féminin de l’être.
• Intelligence : manifestation de l’unité des deux polarités créant l’enfant.
L’intelligence est créatrice et ce qu’elle veut créer, c’est le paradis.
Tous les enfants jouent à se façonner une maison à un moment donné :
château de sable ou cachette pour se réfugier ou couverture sous laquelle ils
vont se camoufler. C’est l’expression de leur instinct de créer un paradis qui
leur soit propre.
La nature est belle partout. C’est le paradis de l’humain, qui lui permet de
communiquer avec tout ce qui existe, incluant l’Univers et le monde des
étoiles. C’est le lieu paradisiaque qu’il peut embellir à sa guise en y faisant
pousser des fleurs, des plantes et tout autre élément qui lui plaît. Il revient
à la femme et à l’homme de caractériser la beauté de leur paradis : l’eau qui
coule là où ils le désirent, les couleurs et les parfums en provenance des
plantes ou arbustes plantés là où ils les ont prévus, etc.
Il existe des rituels pouvant être vécus en famille pour donner un sens
à la vie et aider l’enfant à comprendre son environnement – le paradis que
les parents lui ont préparé. Ils ont le mérite d’être à portée de tous. Si l’on
prie ensemble avant le repas et que l’on fasse une offrande de nourriture
après avoir mangé, ce rituel devrait favoriser l’unité de la famille et lui
donner toujours plus de cohésion. Noël est une fête rituelle qui doit être
célébrée de façon à retrouver tout son sens. Car c’est une occasion par
excellence pour partager ensemble, autour d’un repas, par exemple. On
honore ce faisant l’unité et la force rassemblant les membres d’une famille.
Pour les chrétiens, Noël donne du sens à la vie parce qu’on y célèbre une
naissance, celle du divin enfant ; il donne un sens à la dimension familiale
par le rappel de la figure créatrice trinitaire : père, mère, enfant.
Parce qu’elle est essentielle à notre équilibre, nous pouvons reconstituer
cette trinité sur notre lieu de pouvoir à l’aide d’un petit exercice de magie.
À un endroit spécifique, il s’agit de déterminer de façon symbolique un
aspect féminin (mère) et un aspect masculin (père) ; l’enfant, quant à lui,
comportera les deux aspects. C’est une façon de reproduire ces rôles
à l’extérieur de soi-même qui en facilite l’intégration : on s’assoit au centre
de ces trois représentations intérieures projetées. En plaçant ces figures hors
de soi, on s’en fait une idée plus claire et, ce faisant, on saisit la nécessité ou
non d’apporter des transformations pour parvenir à une meilleure santé
physique et affective.
La « méditation des 3 soleils » s’avère très efficace pour distinguer les
trois figures en soi si l’on choisit de mettre l’accent sur la famille (père,
mère et enfant). C’est un outil qui permet d’approfondir l’unité à l’origine
de la famille et de parvenir au rayonnement de l’être que l’on est
à l’intérieur de cette triade.
Les deux-esprits
Les deux polarités (père/mère) sont comme le yin et le yang chinois.
Elles logent à l’intérieur de chacune de nos cellules. C’est une manière de
reconnaître qu’il n’y a jamais juste un côté qui est en cause, jamais juste
une perception des choses à avoir. Certes, il arrive qu’il y ait une dominante
(femme-mère ; homme-père), comme il arrive que certains individus
manifestent une polarité complémentaire dominante (femme-homme/père ;
homme-femme/mère) ; ceux-ci étaient appelés autrefois les « deux-
esprits ». Lorsqu’ils étaient chamans, ils possédaient une puissance très
grande et, surtout, une compréhension des deux sexes qui leur permettait
d’intervenir avec intuition et doigté. En outre, ces personnes sont souvent
bisexuelles.
En ce qui concerne la polygamie, les deux-esprits représentaient un
phénomène assez rare dans les communautés amérindiennes. Ils étaient
toutefois très bien acceptés et confiés souvent à leurs grands-mères dès leur
jeune âge, qui les élevaient dans la dominante sexuelle manifestée. On ne
s’opposait pas au mariage des couples amoureux du même sexe. C’était là
un phénomène rare, si on le compare à ce qui se passe à notre époque où
l’homosexualité a obtenu la reconnaissance de droits qui ont révolutionné
les mœurs en Occident, tels ceux en lien avec la paternité ou la maternité.
Il est primordial de se réconcilier avec soi-même pour en arriver
à l’acceptation de qui l’on est et de qui sont les autres. On doit accepter
pleinement l’enfant que l’on a été comme celui que l’on demeure sous
l’aspect adulte de notre sensibilité. Il faut harmoniser nos particularités, les
différents aspects de notre être, car toute dysharmonie endommage. Ce que
nous rejetons ou refusons de nous s’enregistre dans le non-conscient ; cela
peut se développer en maladie ou en une quelconque dépendance. Les
spécificités acceptées, nous assurons l’équilibre et la liberté de qui nous
sommes, car nous sommes créés parfaits.
Le caractère divin de l’enfant
La mortalité infantile était grande chez les Premières Nations, comme
dans toutes les nations aborigènes du monde, comme dans toutes les
espèces naturelles au sein de la nature. C’est une loi naturelle qui assure que
les gènes transmis de génération en génération sont de la plus haute qualité
afin d’assurer une santé et une conformation idéales. Lorsqu’un enfant
mourait en bas âge, la situation était comprise comme un effet de la nature.
Ce n’était pas un drame. On permettait à l’enfant, avec sérénité, de quitter
son enveloppe charnelle, parce qu’on faisait le constat que cela ne semblait
pas le moment opportun pour lui de s’incarner, tout particulièrement s’il
présentait une anomalie. On n’aurait jamais forcé un enfant à vivre dans des
conditions épouvantables grâce à quelque acharnement thérapeutique pour
le maintenir en vie. Ç’aurait été, pour ces peuples, agir à l’encontre de la
nature, perspective inconcevable quand on vit en harmonie avec elle. De
plus, en acceptant de faire survivre un enfant avec un grave handicap, on
estimait affaiblir ainsi la nature humaine, alors que les parents mettent au
monde un enfant pour qu’il expérimente le meilleur en raison de la
perfection qu’il est.
La situation se présente différemment aujourd’hui. Les contextes et les
mentalités ont changé. Demeure toutefois immuable la vérité originelle
attribuant à l’enfant son caractère divin. En conséquence, Aigle Bleu se
questionne sur la réelle adhésion de chacun d’entre nous à cette réalité. Il
nous force à observer de plus près nos comportements pour vérifier la
cohésion entre eux, notre conscience et nos intentions.
« Pourquoi acceptez-vous, demande-t-il, d’être un individu important uniquement pour ce que
vous réalisez ? Pour ce que vous réussissez ! Par exemple, l’examen qui vous permet
d’acquérir un diplôme ou un emploi supérieur vous valorise et augmente votre estime de vous-
même, il n’y a pas de mal à ça, mais alors pourquoi gardez-vous l’habitude de vous excuser
constamment à propos de tout et de rien ? C’est comme si vous n’acceptiez pas la moindre
possibilité de commettre une erreur, comme si cette erreur allait démontrer votre peu
d’intelligence, de maturité, de capacité, etc. Vous refusez que l’erreur soit utile. Elle ne vous
diminue en rien aux yeux des autres. Elle ne devrait pas davantage le faire à vos propres yeux.
L’erreur survient pour vous apprendre des choses. Si on ne fait pas d’erreur, on n’apprend
rien ! Si on n’apprend rien, on ne se transforme pas. On ne progresse pas. »

On accepte l’erreur comme on doit accepter les souffrances qui se


présentent, quelle que soit l’émotion suscitée, car c’est fondamentalement
à travers l’émotion qu’on apprend, l’émotion soulevée par l’erreur peut
aussi être une souffrance. Sur notre lieu de pouvoir, il est bon de prendre le
temps de vérifier les émotions qui nous habitent depuis l’enfance. Il faut
apporter des réponses honnêtes à des questions telles que : « Comment est-
ce que je perçois ma mère, mon père ? Comment cela se traduit-il dans mes
relations avec les autres ? Comment suis-je en tant que père, en tant que
mère ? » Toute réponse courageuse que nous donnons va permettre
d’améliorer les rapports avec soi et avec les autres, donc, de transformer les
liens familiaux.
Si un jour, par exemple, on m’a dit que je chantais faux et que j’en aie été
blessé, les supposées fausses notes devraient m’apprendre qu’il en existe
d’autres qui sont plus justes. Je peux ainsi améliorer mon ton si je le désire.
Il y a toujours du positif à ressortir d’une émotion négative. Ainsi, tout
enfant est en mesure de réajuster son comportement si on l’aide
à comprendre le message derrière l’erreur commise qu’on lui a fait
remarquer.
Une petite mise en garde s’impose ici : on ne doit pas utiliser la carotte et
le bâton dans notre démarche éducative. La punition et la récompense ne
sont pas des techniques d’éducation qui développent la capacité intérieure
de déterminer le bien et le mal. Voici quelques suggestions pour orienter un
enfant qui commet des actions répréhensibles :
• Dans un premier temps, détournez son attention pour qu’il ne
recommence pas. Si ça ne réussit pas et qu’il persiste dans l’erreur que
vous percevez, racontez-lui une histoire qui pourrait lui faire comprendre
à quel point il n’est pas utile de se comporter comme il le fait.
• Dans un second temps, si vos efforts n’ont servi à rien, demandez à des
amis de la famille de lui parler. C’était la pratique des Premières Nations :
le fait que ce soit des adultes autres que les parents a souvent plus
d’impact pour la prise de conscience de l’enfant. Aussi, s’il y avait des
leçons importantes qui comportaient une certaine forme d’autorité, cela
préservait la relation de confiance entre l’enfant et les parents.
• Si l’enfant continuait à répéter le même comportement qui ne s’adaptait
pas à la vie de la famille ou de la communauté, la 3e étape, chez les
Amérindiens, consistait à faire un geste radical, surprenant, qui se voulait
un réveil, une mise à l’attention. Par exemple, on pouvait verser un seau
d’eau sur la tête d’un enfant qui répétait un geste inapproprié.
• Si tous ces moyens se révélaient infructueux, on avait alors coutume
d’ignorer totalement l’enfant : plus personne ne lui répondait, plus
personne ne s’occupait de ce qu’il disait ou faisait. Il en arrivait
à comprendre qu’il n’existait plus, qu’il n’avait plus aucune importance
pour quiconque. Isolé, il se retrouvait dans l’obligation de réfléchir aux
actions qui lui valaient un tel désintérêt afin de retrouver, par un
changement d’attitude, la considération des autres. On faisait appel à la
conscience et au jugement de ce jeune être divin en croissance.
De nos jours, certains parents remarquent que les enfants ne veulent pas
spontanément leur donner un petit coup de main lorsqu’ils le leur
demandent. C’est un phénomène récent résultant d’un comportement adopté
par les parents à l’égard de leurs enfants, qui est bien facile à comprendre :
si les enfants n’ont pas été acceptés à la naissance, si on ne les a pas
accueillis comme des êtres à part entière, ils ne se sentent pas disposés
favorablement envers l’homme et la femme qui exercent une autorité
parentale vis-à-vis d’eux. Quand ces parents veulent leur imposer quelque
chose, ils se disent : « Non, merci ! Je ne le ferai pas, vous n’avez pas
accepté plus tôt que je sois qui je suis, que je m’exprime comme j’avais le
désir de le faire… »
Est-il possible de corriger la situation ? Comment établir un bon rapport
avec l’enfant qui n’a pas été accueilli comme il le faut dans la famille ?
L’important est de partir du point où on en est avec lui. On lui explique la
situation lors d’un conseil de famille. On fait ce que l’on peut pour qu’il
comprenne, et la meilleure manière est de montrer qu’à partir de cet instant,
et pour toujours, on l’accepte tel qu’il est et que l’on va cesser de lui
imposer quoi que ce soit. Un élément est présupposé pour réussir : on est
persuadé que l’enfant est doté d’un libre arbitre qui lui permet de prendre
des décisions par lui-même.
Nous sommes tous, parents ou enfants, les enfants chéris du Grand
Esprit. Nous sommes, tous, ses amis et les amis de sa création. Pour nous
percevoir tels, nous devons bien sentir l’unité existant à l’intérieur de nous
par l’harmonisation des polarités masculine et féminine. Sur notre lieu de
pouvoir, nous pourrons alors honorer dans la joie le Ciel-Père et la Terre-
Mère, dont nous sommes l’enfant, à travers une danse de forme libre et un
chant à voix haute.
En groupe, il est souhaitable de vivre à l’occasion des moments de
silence, par exemple dans l’intention d’envoyer de l’énergie aux autres.
Cela favorise l’établissement de liens forts entre les membres. Dans le
silence de son cœur, chacun s’accorde un moment de détente et
d’acceptation du moment présent, de son père-mère-enfant intérieur, de la
vie en général. On laisse agir la conscience librement dans le silence. C’est
un temps de repos et de ressourcement dans la perception de l’unité du
groupe qui s’étend bien au-delà, soit à toutes nos relations, à toutes ces
personnes qui auraient aimé participer au groupe, mais qui ne s’y trouvent
pas pour toutes sortes de raisons.
Par les liens forts qui les unissent, les membres d’un groupe ou d’une
famille s’apportent le soutien dont ils ont besoin. Tel le groupe de praticiens
en chamanisme, tel le groupe à constituer d’humains conscients de leur
divinité et de leur responsabilité planétaire.

RITES DE PASSAGE
Comme il y a des cycles dans la nature qui se répètent pour maintenir la
croissance de l’écosystème, les rites de passage chez l’humain suivent les
phases de son développement ; ils marquent ses saisons. Chaque rite
souligne le début d’une nouvelle étape dans l’évolution des personnes qui
l’expérimentent.
Les autochtones ont depuis toujours perçu comme étant nécessaire de
célébrer les saisons de la vie humaine par des rites et les saisons de la nature
par des rituels, des cérémonies, en particulier lors des équinoxes et des
solstices. Pour eux, cela favorisait une coexistence harmonieuse avec
l’environnement et les divers cycles de croissance. Cela contribuait
également à développer un lien étroit avec les éléments ; ils pouvaient leur
demander ce dont ils avaient besoin, ils obtenaient d’eux une réponse
favorable. De la même manière, la vie d’un être humain méritait d’être
accompagnée pour tisser des liens serrés unissant les membres d’une nation,
d’un clan ou d’une famille.
Les rites de passage sont des événements notoires dans l’existence. Ils
contribuent au développement maximal de l’individu s’ils sont vécus au
moment opportun. Les baptêmes religieux ou autres rituels de toute
allégeance sont parfois des rites qui sont vidés de leur sens originel et qui
sont souvent accomplis sans profondeur, alors que la célébration du rite de
passage expérimenté au bon moment contribue à la transformation de la
personne et la transforme réellement. Cela fait toute une différence ! C’est
une occasion supplémentaire de constater la sagesse traditionnelle
amérindienne et de récupérer ce que l’ombre a voulu éradiquer pour que
l’humain ne puisse croître dans la dignité et l’équilibre. On permet à la
lumière de jaillir.
Cérémonie du premier nom
Le premier rite souligne l’arrivée d’une nouvelle vie dans la famille.
Chez plusieurs nations amérindiennes, le nouveau-né recevait son nom dans
les jours suivant sa naissance. En consensus avec la mère, le père le
choisissait en s’inspirant des événements récents survenus, par exemple, au
cours de la grossesse ou de l’accouchement. Il se rendait ensuite seul dans
la forêt, la nuit tombée, pour présenter l’enfant au ciel étoilé en le nommant
au Créateur pour qu’Il le bénisse sous les étoiles. L’Univers, témoin du rite,
savait dorénavant qu’il existait, dans cette famille, un nouvel être béni du
Divin.
Le nom demeurait secret pendant 21 jours. Certains membres de la
famille pouvaient en être informés, mais pas tous. Cela donnait le temps
aux parents de vivre avec intensité le passage de l’anonymat – le fait d’être
sans nom – à l’identité que leur enfant aurait en fonction du nom qu’ils lui
avaient donné. C’était une manière d’honorer sa venue dans le monde.
Fête des premiers pas
En raison du taux de mortalité infantile, les Amérindiens ne s’attachaient
pas trop aux bébés. La perte d’un jeune est toujours un événement triste, il
était donc préférable que le moins possible de personnes y soient attachées.
Les parents s’occupaient, en général, seuls des nouveau-nés jusqu’à ce que
ces derniers soient en âge de marcher. À cet âge, la survie de l’enfant était
plutôt acquise. Aussi, quand l’événement arrivait, une cérémonie spéciale
était organisée pour officialiser l’entrée de ce nouveau membre dans la
communauté.
L’enfant était alors revêtu de ses plus beaux habits et devait accomplir un
geste symbolique. S’il s’agissait d’un garçon, il devait tirer une flèche vers
le gibier que tenait une main discrète derrière le buisson, puis aller le
chercher pour le ramener fièrement près du feu où tous se tenaient. On
demandait à une fillette qui avait commencé à marcher d’apporter du bois
dans un nimaban1 pour alimenter le feu ; elle faisait ensuite le tour du cercle
et était câlinée par chacun.
Ce rite de passage était une vraie fête. Les enfants saisissaient bien, de
cette manière, leur lien d’appartenance à une grande famille, car toute la
communauté devenait, du coup, responsable d’eux. Ils ne relèveraient plus
seulement de leurs parents. Souvent, c’était à cette occasion que les grands-
parents commençaient à s’occuper de leurs petits-enfants ; la tâche dévolue
aux parents subitement s’allégeait. Grâce à la fête des premiers pas, les
enfants héritaient d’une grande famille étendue, car maintenant, ils avaient
bien de nouveaux amis et de nouvelles familles à découvrir ; et chaque
membre de la communauté pouvait intervenir pour les aider et apporter une
contribution à leurs apprentissages.
Rites de passage de la puberté
Chez les Amérindiens, la phase de l’adolescence était inconnue ; il ne se
produisait aucune crise proprement dite d’adolescence, comme chez les
Occidentaux. Les jeunes Amérindiens, en fait, dès la puberté, se préparaient
à entrer dans le monde adulte. Il s’agissait pour eux d’un défi et d’une
fierté. Vraiment pas le temps de faire une crise ou d’exprimer quelque
révolte !
L’adolescence en contexte moderne est une période floue parce que les
jeunes n’ont plus l’exemple de la maturité autour d’eux. Les adolescents,
garçons et filles, cherchent une autre manière de vivre que celle qu’ils
observent chez les adultes. Ils pressentent que d’autres valeurs, d’autres
choix de vie sont possibles, mais ils rencontrent peu de situations qui les
interpellent.
Dans la tradition des Premières Nations, on passait de l’enfance à l’âge
adulte en quelques jours par un rite de passage différencié en fonction des
sexes. Une telle expérience se vivait dans toutes les nations autochtones du
monde, mais avec des modalités diverses. Depuis les dernières décennies,
on remet à l’avant ces rites parce que rien d’autre n’y correspond dans la
société. Rien d’autre n’amène un semblable résultat dans la prise de
conscience et dans la responsabilisation du jeune.
La quête de vision, rite de passage chez les adultes
pour les hommes
À l’origine, tout Amérindien de 13 ou 14 ans était conduit dans la
montagne pour y vivre une quête de vision devant l’amener à la
compréhension de qui il était par la confrontation de ses peurs. Il y jeûnait
pendant plusieurs jours et plusieurs nuits et devait rester éveillé tout aussi
longtemps. La privation d’eau, de nourriture et de sommeil avait pour but
de permettre au jeune de s’harmoniser avec le monde spirituel. En outre, il
ne disposait que d’une légère couverture pour se protéger contre les
animaux, les éléments et les esprits. Confronté à ses démons intérieurs, il
devait, seul, regarder avec courage les aspects en lui-même qu’il avait
à transformer.
La quête de vision est en lien avec la nature, car, dans la nature, il n’y
a rien de faux. Tout est vérité autour de soi quand on reste seul plusieurs
jours et plusieurs nuits au cœur de la nature. On commence alors à vibrer en
résonance harmonique avec la vérité et à voir plus clair en soi ; les illusions
et les faux concepts tombent, comme les feuilles à l’automne. Ce n’est donc
plus un enfant qui revient de la montagne. C’est un jeune adulte qui est
parvenu à maîtriser ses besoins essentiels et à affronter ses peurs. Pour
plusieurs jeunes, l’expérience leur apporte la révélation de leur médecine,
soit de leurs talents particuliers ; ils savent la direction à donner à leur vie
parce qu’ils se connaissent et connaissent mieux leur raison d’être sur terre.
Ce rite de passage procure une grande maturité. Les hommes, de nos
jours, vivent cette expérience à tout âge. Et à tout âge, la quête de vision
contribue à leur transformation par un éveil profond de leur conscience à la
réalité qui les entoure. Parce que le jeune homme est seul au sein la nature,
ses journées passent à appeler la vision de ses talents, de son potentiel, de sa
mission de vie, et à connaître ses totems et sa place spécifique dans la
communauté.
Après avoir expérimenté des rites de passage accordés à leur nature et
à leur âge, tout particulièrement après leur quête de vision, les jeunes
autochtones savaient très tôt et clairement ce qu’ils pouvaient apporter
à leur communauté, quel rôle ils avaient à y jouer. Les jeunes Occidentaux
ont plus d’efforts à faire pour le découvrir ! La maturité est de plus en plus
tardive chez eux, parfois elle ne se manifeste pas. Ils ont besoin, plus que
jamais, de vivre des quêtes de vision accordées à la nature autour d’eux et
à leur nature intérieure.
La loge de lune, rite de passage chez les adultes
pour la femme
Pour les Amérindiennes, le passage à la vie adulte était célébré par une
grande fête organisée après les premières lunes. Les autochtones appelaient
la période menstruelle féminine « lunes de la femme », parce que ce cycle
biologique humain suivait celui de la lune. Lorsque l’étape survenait pour la
première fois, c’était une occasion de réjouissance : elle révélait la fertilité
de la jeune fille, et c’était donc un gage d’avenir pour la nation parce que la
jeune fille serait en mesure de fonder un jour une famille.
Celles qui ont vécu un tel événement festif ont une haute estime d’elles-
mêmes, de leur féminité, du rôle essentiel et sacré qu’elles sont appelées
à assumer au sein de leur communauté. Leurs lunes mensuelles sont des
moments privilégiés permettant d’expérimenter une sorte de quête de vision
adaptée à leur nature. Elles avaient coutume de se regrouper, durant cette
période, dans une habitation appelée « loge de lune ». Elles s’y reposaient,
méditaient et partageaient entre elles. Comme elles portaient des jupes
longues, elles pouvaient offrir leur sang directement à la Terre-Mère, ce qui
avait une grande importance à leurs yeux. Car la femme autochtone
s’identifiait à la terre maternelle, que ce soit parce qu’elle était déjà mère ou
qu’elle était en puissance de le devenir un jour : la terre et elle ne faisaient
qu’un. Toutes étaient, par conséquent, très attentives aux signes qui
pouvaient surgir au cours de ces jours-là, en termes de rêves, de songes ou
de visions. Elles les interprétaient et tenaient compte du sens qu’ils
contenaient.
La loge de lune est devenue un rite de passage qui peut être vécu par les
femmes à différents moments de leur existence. Il n’est plus en lien avec
leurs lunes. C’est un rite plus doux que la quête de vision des hommes,
d’une durée de 4, 7 ou 9 jours et nuits. La femme n’a pas besoin d’autant
d’intensité pour comprendre qui elle est ; chacune de ses lunes le lui
apprend. À l’occasion de sa retraite dans la nature, elle doit se détendre au
lieu de rechercher la maîtrise de son corps et de ses besoins. Elle peut
demeurer sous une tente si elle le désire, comme il lui est permis de boire
un peu d’eau et de manger frugalement. Il lui est demandé seulement de
réfléchir à l’actuelle condition des femmes au sein du monde pour voir si
elle peut, par ses dons et ses désirs, contribuer à améliorer le sort de toutes
ses sœurs.
Reconnaissance de la femme sacrée
La plupart des femmes occidentales n’ont pas eu la chance
d’expérimenter un moment aussi grandiose de célébration de leur fertilité.
Un rituel s’est développé au cours des décennies pour celles qui
souhaitaient honorer leur nature et leur rôle dans la communauté. Il s’agit
d’un moment de reconnaissance de la « femme sacrée ». Pour se préparer
à cette cérémonie, la femme se fabrique un châle en le décorant de façon
à illustrer les symboles qui sont importants pour elle. Aussi, comme la
majorité des femmes n’ont pas reçu l’enseignement de la loge de lune
traditionnelle, celle qui se prépare devrait préalablement vivre une loge de
lune en retrait dans la nature. Elle prendrait encore davantage conscience de
la teneur sacrée de sa nature et de l’engagement communautaire qu’elle
pourrait prendre pour le bien de sa famille, de sa nation, de toute
l’humanité.
Dans une communauté autochtone traditionnelle, comme c’est encore le
cas de certaines nations de nos jours, les gens vivaient très proches parce
qu’ils vivaient en grand nombre et souvent dans un lieu très petit. Il leur
apparaissait donc essentiel, très tôt dans leur existence, d’avoir une juste
compréhension de ce qu’est une femme, de ce qu’est un homme, afin que le
quotidien se déroule sans anicroche. Les rites de passage de la puberté
y contribuaient pour une grande part.
Actuellement, ces connaissances sont parcellaires. Or, on ne peut
prétendre vivre une relation juste avec une autre personne si on n’est pas
autonome, c’est-à-dire si on ne possède pas la compréhension de qui on est,
si on n’acquiert pas la maturité permettant d’assumer sa vraie nature et les
responsabilités qui en découlent.
Le mariage
La notion d’union par les liens du mariage est plus simple chez les
autochtones que dans nos civilisations occidentales, où l’État intervient
dans le désir des époux de s’unir ou de se désunir, en rationalisant le
mariage avec un acte notarié.
La sexualité est également une notion plus naturelle chez les autochtones.
L’exploration sexuelle commençant à la puberté est perçue comme un
apprentissage de la vie, sans plus. Cela ne signifie pas que les premiers
peuples avaient des mœurs légères. Bien au contraire, respectueux de la
nature sacrée de la femme et de celle de l’homme, chaque individu
conservait une grande pudeur vis-à-vis du sexe opposé, et les relations se
vivaient dans des structures d’encadrement et suivant des conventions
déterminées.
Ce qui ressort de cette approche naturelle et saine de la sexualité est la
diminution des tabous liés au sexe, souvent sujets de frustration pouvant
entraîner le développement de toutes sortes de déviances, comme on en
connaît abondamment de nos jours. La plupart des autochtones réprouvaient
cependant l’inceste et les mariages consanguins.
La vie quotidienne était ordonnée en fonction d’une structure
principalement matriarcale, la femme prenait part aux décisions impliquant
tout ce qui concernait le quotidien au sein de la communauté, incluant les
relations de couple. Comme certains hommes-médecine, chamans et chefs
avaient parfois plusieurs épouses, c’était la première épouse qui choisissait
la deuxième afin qu’elle l’aide dans ses tâches. Ainsi, il n’y avait pas de
rivalité dans la maison.
La plupart des gens pensent qu’il faut rechercher la complémentarité
chez l’autre pour établir une relation amoureuse stable. C’est ce qu’on leur
a mis en tête, et ils se retrouvent de la sorte, très souvent, en situation de
fusion avec l’autre ou de dépendance par rapport à l’autre, faute de bien se
connaître ou de bien connaître l’autre. Tôt ou tard, risque de survenir une
désunion, et ils en sont alors complètement surpris. Pour en arriver à une
bonne compréhension des deux sexes, on doit accepter les rôles que chacun
exerce dans la communauté. Cela constitue une réelle difficulté, tout
particulièrement pour les femmes qui veulent s’affirmer en se libérant des
oppressions subies. Elles n’acceptent plus le rôle qui leur est dévolu par
nature – ce qui est compréhensible, mais regrettable, car elles ignorent
à quelles autres valeurs se raccrocher. Il y a beaucoup de confusion sur ce
point.
Auparavant, les rôles étaient clairs et bien acceptés. Même les deux-
esprits devaient choisir le rôle qu’ils privilégiaient pour l’assumer
pleinement. Quand l’un préférait une personne à une autre pour entrer dans
son existence quotidienne, le choix était celui d’un individu autonome
désireux de réaliser un projet commun avec l’autre, soit bâtir une famille et
avoir des enfants. Les séparations étaient rares, parce que les données à la
base de ces unions étaient explicites.
On comprenait aussi la nature volage des hommes d’un certain âge et on
en tenait compte sans heurts. Certaines nations avaient même établi des
règles en fonction de cette particularité, parce qu’il leur apparaissait évident
que la femme, par nature, était plus fidèle que l’homme. Un Apache, par
exemple, s’il désirait divorcer, devait d’abord convaincre sa famille du
bien-fondé de son intention. Puis il lui fallait convaincre la famille de sa
femme. Si les deux familles acceptaient les motifs qu’il avait formulés, il
devait ensuite convaincre le chaman qui les avait mariés. Cela demandait
d’avoir de très bonnes raisons de le faire. Par contre, si une femme apache
trouvait préférable de divorcer, il lui suffisait de ramasser les affaires de son
mari et de les déposer à la porte. Le message était alors clair pour ce
dernier.
Les sociétés occidentales préconisent une manière de vivre la sexualité
encore principalement basée sur un mariage monogame entre conjoints de
sexe différent ; l’ouverture faite aux couples homosexuels est récente et
timide, mais la polygamie demeure un tabou. Pourtant, dans ces sociétés, se
dénombre une pléiade de déviances sexuelles, d’adeptes de pornographie et
de prostitution, ou de manifestations de dépravation. Ne serait-on pas un
peu hypocrites ?
Afin d’avoir une juste compréhension de la manière dont elle est faite, il
est essentiel que la femme sache que son corps va rester accordé, toute sa
vie, à l’homme dont elle aura reçu les fluides pour une première fois. Ce
phénomène, appelé « télégonie », est à ce point réel qu’il arrive que
l’enfant, mis au monde par la suite avec un autre homme, ne ressemble pas
du tout au père biologique, mais au premier amant que la femme a connu
intimement. Il y a moyen d’inverser cet état de fait, et c’est souhaitable de
le faire, en particulier dans une circonstance de viol. Si une fillette de
onze ans a été ignominieusement agressée, il serait désastreux qu’elle ne
puisse se libérer du lien avec son violeur.
Le cérémonial recommandé à la femme qui se trouve dans cette situation
va effacer les traces du premier homme. Il peut être pratiqué lorsqu’elle
a choisi l’homme avec qui elle désire se marier. Le déroulement est le
suivant :
• Avant le mariage, les deux amoureux se rendent dans la nature pour
y faire un feu sacré, sous les étoiles, par une nuit claire.
• La femme raconte à son futur époux ce qui lui est arrivé et lance au feu,
ce faisant, cette expérience du passé.
• Le jeune homme, pour signifier qu’il l’accepte dans tout ce qu’elle est,
fait le vœu d’être avec elle le reste de sa vie, les étoiles pour témoins de
son engagement.
• La jeune femme fait le même vœu en toute conscience.
• Ils dorment ensuite sous les étoiles, la tête vers le feu, et les traces seront
effacées.
Notre vie n’est pas au ciel. Il importe en conséquence de se purifier de ce
qui obscurcit ou entrave notre bonheur. C’est notre responsabilité d’y
veiller. Nous devons concevoir et comprendre clairement que c’est ici et
maintenant que nous pouvons être heureux.
Rite de l’aîné spirituel
Sur le plan humain, ce rite de passage est une judicieuse manière
d’honorer les femmes et les hommes qui ont acquis de l’expérience et de la
sagesse en raison de leur âge. Il s’adresse à ceux qui ont 51 ans et plus, ou
qui sont grands-parents. C’est l’occasion de découvrir des personnes que
l’on connaît ou que l’on découvre sous des aspects insoupçonnés, parce
qu’elles sont invitées à confier à la communauté des événements ou des
anecdotes vécus sur leur chemin de vie. Cela donne souvent lieu à des
moments émouvants.
L’existence apporte à chaque humain autant de plaisirs que de déplaisirs,
de joies que de peines. L’aîné, en se racontant, peut rire de plusieurs
situations ou laisser échapper quelques larmes. Dans tous les cas, c’est un
grand enrichissement que de l’écouter. On prend conscience du fait
qu’aucune expérience n’est négative, que tout ce qu’il est donné de vivre est
le ferment qui fait avancer. On comprend, par le fait même, la différence qui
existe entre les individus et on la respecte d’autant plus que chacun évolue
dans des circonstances spécifiques et qu’il est souvent fort admirable d’être
parvenu à un âge avancé dans la sérénité qu’il démontre.
L’aîné désireux de recevoir la reconnaissance spirituelle de sa
communauté se prépare en enjolivant un vêtement de symboles afin
d’évoquer les principales étapes qui caractérisent sa vie. Lors de la
cérémonie, l’homme porte ainsi une chemise toute garnie, qu’il commente,
alors que la femme porte à la taille un tablier orné de symboles, qu’elle
explique.
Dans les nations amérindiennes, l’aîné spirituel, reconnu comme tel, a un
rôle de service important à jouer. Il n’est pas laissé pour compte, comme
dans les sociétés occidentales. Il peut participer au conseil des aînés et
contribuer à la cohésion de la communauté par son poids de sagesse et
d’expérience. En ce sens, les Occidentaux gagneraient à remettre en
question leur attitude envers les personnes âgées, laquelle entraîne une perte
de connaissances, d’expertises, de sagesse et de talents dont la société aurait
pourtant énormément besoin.
Le but de tous les rites de passage, comme du cérémonial contribuant
à purifier l’être avant ou après ces rites, consiste à accompagner les
individus afin qu’ils perpétuent la sagesse et la connaissance au sein de la
communauté dans laquelle ils évoluent. Ils leur donnent plus de maturité et
harmonisent leur être avec la nature. La personne est respectée et honorée
dans ce qu’elle est.
Rite de passage ultime
Toutes les cérémonies s’accordent aux divers âges ou étapes de
croissance d’une personne, sauf le décès, parce que c’est une phase
transitoire.
La mort est une étape importante pour tous, elle peut faire peur ou être
accueillie avec confiance. La plupart des Amérindiens la vivent dans la
sérénité parce qu’ils la perçoivent comme un moment de transition. Un
moment ultime au cours duquel la pensée doit être fixée sur la vie et non sur
la mort – sur ce paradis terrestre où l’individu, en voie de franchir son
passage vers une autre vie, désire revenir. Aigle Bleu a déjà abordé ce sujet,
et il le répète parce qu’il estime essentiel de bien l’intégrer à toutes les
circonstances.
Les personnes qui décèdent en pensant à la vie vont revenir et se
rappeler, plus facilement que d’autres, leur vie précédente. Si une personne
se souvient de sa vie précédente, elle n’a pas à recommencer à zéro tous ses
apprentissages lors de son retour sur terre. La notion d’immortalité dans la
continuité de la relation privilégiée avec certains, que nous avons
particulièrement aimés au cours de l’existence, est un fait crédible
corroboré par les individus qui retrouvent ce souvenir, ce qui confirme une
possible immortalité de l’esprit de l’humain.
La communication avec les étoiles favorise le rappel des vies antérieures.
Il arrive que ce soit tous les membres d’une famille qui se souviennent, en
même temps, par résonance télépathique, d’avoir déjà vécu ensemble. Si
l’on conserve de tels souvenirs, c’est qu’il existe bel et bien un rapport de
continuité possible au-delà de cette existence-ci. Par conséquent, la plus
grande histoire d’amour sera celle qui se poursuit éternellement, de vie en
vie. Le rite du passage ultime célèbre cette vie éternelle d’amour.
À la suite du décès d’un parent, le père ou la mère qui survit peut désirer
reconstituer une nouvelle famille, quelques années plus tard, avec une autre
personne. En pareil cas, une cérémonie peut être faite pour accepter le
nouveau parent pourvu que ce soit l’enfant lui-même qui en fasse la
demande. Il est rare qu’elle se produise lorsque le parent est encore vivant,
par exemple, après un divorce, mais c’est tout de même possible. La
cérémonie d’adoption est très puissante puisque le nouveau père ou la
nouvelle mère va dorénavant avoir le même sang que l’enfant ; leur petit
coin de paradis sur le domaine familial reprend alors tout son sens.

CÉRÉMONIE DU PARDON
La cérémonie du pardon n’est pas à proprement parler un rite de passage,
mais elle est tout aussi incontournable, car elle concerne tout le monde un
jour, soit que nous trahissions quelqu’un, soit que quelqu’un nous trahisse.
Le ressentiment que l’on garde alors à l’intérieur de soi, si on a été blessé,
devient une sorte de poison violent avec le temps. Tant qu’on ne pardonne
pas, on souffre de la situation ; on se fait donc encore plus de mal. Pire, il se
peut que l’autre qui nous a trahi ne soupçonne même pas la souffrance qu’il
a pu nous avoir causée, d’où le caractère vain d’un tel empoisonnement.
Il faut apprendre le pardon, comme on apprend à parler ou à aimer. Nous
sommes humains, nous faisons tous des erreurs, c’est ainsi qu’on se
découvre et qu’on progresse à la condition de ne conserver en soi aucun
ressentiment. Il apparaît ainsi fort important de savoir demander le pardon,
très rapidement et simplement, pour ne pas rester avec un poids lourd au
fond de soi, qui ne peut que freiner nos élans, voire notre évolution.
À l’égard de nos parents, qui sont normalement les premiers responsables
de notre éducation et témoins de notre croissance, il importe de ne pas
conserver en mémoire quelque attitude, geste ou parole parce que nous les
regrettons, qu’ils viennent de nous ou d’eux. Si on a l’impression d’avoir
commis quelque faute envers autrui, même si ça ne demeure que dans
l’énergie, il faut nettoyer la situation le plus tôt possible.
La source qui nous permet de comprendre la nécessité du pardon, de
procéder à une cérémonie par laquelle on accorde le pardon ou demande le
pardon, est illustrée par une histoire amérindienne racontée de génération en
génération, et qui mérite, encore aujourd’hui, d’être racontée. La voici.
Histoire amérindienne révélant l’importance du pardon
« Il y a très longtemps, il y avait un homme qui s’appelait Marche
La Forest. Il aimait beaucoup la forêt et connaissait tout d’elle, tout des
animaux, et les animaux le connaissaient. Il passait plus de temps dans la
forêt que dans son village, même si tous les villageois l’aimaient. C’est
qu’il adorait la forêt et qu’il était en harmonie avec elle.
Un jour, il s’était arrêté pour visiter un vieux couple du village. On lui
a alors demandé : “Toi, tu connais les animaux et, comme on commence
à avoir beaucoup de douleurs dans nos vieux os, on aurait besoin de la
vésicule biliaire d’un ours comme remède.” Marche La Forest accepta
d’aller leur chercher une vésicule biliaire, mais il est allé beaucoup plus loin
que son village, parce que tous les ours près du village, il les connaissait, et
il ne voulait pas en tuer un seul – c’étaient ses amis !
Il commença à chercher là-bas et trouva la piste d’un gros ours. Il suivit
la piste toute la journée, mais ne réussit pas à rattraper le gros ours. Il en fut
étonné parce qu’un ours ne va pas en ligne droite, il s’arrête souvent, il est
toujours en train de manger quelque part, etc. Marche La Forest aurait donc
dû pouvoir le rattraper. Le soir, il se coucha et dormit. Le lendemain, il
s’aperçut que l’ours avait dormi près de l’endroit où il se trouvait. Encore
plus surpris que l’ours ait dormi près de lui, il se posa toutes sortes de
questions, car il ne comprenait pas sa manière de faire. Ensuite, il eut
l’impression que l’ours commençait à changer sa manière d’agir, mais il le
suivit encore toute la journée en vain. Le soir venu, l’ours alla encore
dormir pas très loin de là où il se trouvait.
Le troisième jour, il commença à être exaspéré. Il courut après l’ours
parce qu’il était habitué à ses traces. Finalement, il réussit à se rapprocher
d’assez près pour tirer une première flèche, mais l’ours bougea vite lui
aussi, donc il rata le cœur et l’atteignit à la hanche. L’ours continua sa route.
Marche La Forest était donc très mal à l’aise. Il savait que l’ours devait
souffrir. Il continua à le suivre. Il parvint sur le bord d’une grande clairière
et fut très étonné parce qu’il y avait là un lac et qu’il ne l’avait jamais vu,
lui qui connaissait tout le pays. Il y avait aussi des animaux de toutes les
espèces qui étaient là, qui venaient puis s’en allaient. Là, il vit l’ours qui se
dirigeait vers l’eau du lac et qui entra ensuite dans le lac. À mesure qu’il
entrait dans le lac, il vit la flèche sortir de sa blessure, puis l’ours entrer et
sortir rajeuni sans plus aucune trace de blessure au côté.
Marche La Forest laissa tomber tous les objets qu’il avait sur lui. Il était
complètement sidéré. Il s’assit et regarda. Il vit de vieux animaux arriver
malades, sortir de l’eau rajeunis. Il ne comprenait pas. Il aperçut l’ours qui
s’en venait vers lui. L’ours vint s’asseoir pas loin de lui et commença à lui
parler. Il lui dit que, par amour pour lui, la forêt avait décidé de lui
transmettre un don, celui de connaître ce lac2. Ils avaient décidé de lui
transmettre la connaissance de ce lac parce qu’il était aimé par tous les
animaux. Alors, Marche La Forest se leva et s’en alla au lac. Il plongea, en
ressortit purifié et rajeuni, toute sa fatigue disparue – celle qu’il éprouvait
depuis le début de sa quête. Il ressortit de l’eau et s’adressa à l’ours :
“J’étais venu pour chercher une vésicule biliaire pour le vieux couple…”
L’ours lui répondit : “Prends deux touffes d’herbe sur le bord du lac.”
Marche La Forest le fit, puis repartit dans son village.
Trois jours plus tard, il alla voir les vieux et leur raconta l’histoire. Les
vieux lui dirent : “Ah ! Oui, on a déjà entendu parler de ça, il y a très
longtemps.” Ils connaissaient donc l’existence de ce lac, transmise par
d’autres vieux. Personne n’avait trouvé le lac, mais on connaissait l’histoire.
“Mais il m’a donné deux touffes d’herbe”, ajouta Marche La Forest. Il
fouilla alors dans sa besace et les deux touffes d’herbe étaient bel et bien
des vésicules biliaires. »
L’histoire de Marche La Forest, du lac magique, de l’eau bénie et sacrée
– archétype de toutes les eaux qui existent, c’est la guérison complète de
tout ce qui existe : nos douleurs, nos souffrances, notre mal, etc. Ce sont les
éléments primordiaux de la création. L’eau est celle qui pardonne, qui nous
renouvelle en nous permettant de revenir à l’essence de l’être. Tous les gens
qui utilisent des « pratiques d’immortalité » se baignent dans l’eau, deux
fois par jour, soir et matin. Le lac, c’est l’archétype de base de toute l’eau,
et l’eau, ce sont nos sentiments, nos émotions, ce qui caractérise l’être
humain.
L’émotion est aussi notre pouvoir. Aigle Bleu revient sur ce point
régulièrement parce que les forces de l’ombre font en sorte que le siècle
dans lequel nous vivons mette toute l’importance sur la logique, la
rationalité, la science, pour nous détourner de nos émotions, donc de notre
force. Or, avec le ressenti – nos émotions et nos sentiments –, nous pouvons
comprendre quasi instantanément des notions insaisissables avec l’intellect.
Sun Bear, un des mentors d’Aigle Bleu, pratiquait le ressenti avec son
frère d’une manière singulière : les yeux bandés, il tirait, juste au ressenti, la
bûche que tenait son frère à 20 mètres de distance ! Pour lui, le ressenti,
comme le sentiment, c’était précis. Beaucoup plus précis que ce que
l’intellect tourne et retourne dans tous les sens, car pour toute affirmation
mentale, on peut affirmer le contraire, et ce sera aussi vrai. Le mental
a toujours deux visages. C’est la dualité de toute réalité, tandis que le
sentiment est vrai s’il n’est pas contorsionné par le mental.
Voyage vers le lac sacré des eaux bénies
du pardon et du souvenir
À la suite de l’histoire de Marche La Forest et par la connexion avec la
force de l’eau que la cérémonie du pardon propose, il est possible de se
renouveler en vivant un voyage vers le lac magique, le lac sacré du Pardon,
tout particulièrement si on porte l’intention de rétablir le lien avec les
figures parentales qui nous ont accompagnés jusqu’à ce jour.
Beaucoup de larmes peuvent surgir lors de ce voyage, mais on les
laissera couler. Les larmes sont le bain de l’âme. Les souvenirs et tout ce
qui est incrusté en vous, en lien avec votre père et votre mère, peuvent être
nettoyés en profondeur par l’opération du pardon. À cette fin,
symboliquement, vous utiliserez l’eau contenue dans le bol placé devant
vous, au moment où il vous le sera proposé.
Aigle Bleu lance le voyage :
• Prenez une position droite. Détendez votre corps et votre esprit. Sentez
chaque partie de votre corps se relâcher, tout en gardant la position droite.
Sentez que vous êtes bien, que vous vous relâchez. Le corps est relaxé,
détendu. Le cœur aussi. Les émotions sont ouvertes, réceptives dans
l’acceptation de ce qui est. Nous allons chanter trois fois ensemble :

Eau bénie et sacrée, nous venons encore à tes berges.


Eau bénie et sacrée, nous entrons en toi afin que tu laves les pensées pesantes qui nous
éloignent de ta mer d’équanimité.
Ô Créateur, nos yeux deviennent clairs. La lumière sacrée de la sagesse brille en nos cœurs.
Puissions-nous voir, puissions-nous être ce que nous sommes afin que tous les êtres puissent
parvenir à l’unité et à l’harmonie !

• Visualisez à présent votre corps de lumière, qui est resplendissant de


beauté et de perfection. Le corps de lumière que vous êtes véritablement
dans toute cette perfection, vous le voyez et vous voyez aussi votre corps
d’ombre : ce que vous avez vécu depuis votre naissance, tous ces
enseignements qui sont si précieux. Maintenant, le corps de lumière
infuse le corps d’ombre de sa luminosité ; ils deviennent un, et s’ouvrent
les portes de l’esprit.
• Vous vous retrouvez à l’orée d’un grand bois, sur la pente qui mène à une
clairière et à un immense lac. Vous observez le lac. Vous voyez beaucoup
d’animaux et vous voyez une paix, une quiétude, une harmonie, telles que
vous n’en avez jamais vu. Vous vous sentez inspiré, en paix, dans le
calme. Vous marchez vers le lac et vous sentez une présence à votre côté.
En marchant, vous regardez qui est là, et vous voyez votre père. Vous
marchez aux côtés de votre père et vous parvenez au bord de l’eau. Et
vous vous tournez vers votre père, et il se tourne vers vous.
• Et vous exprimez à votre père tout ce que vous avez à lui pardonner et
tout ce pour quoi vous voulez lui demander pardon. Vous parlez à cœur
ouvert à votre père pour lui demander pardon et pour exprimer tout, tout
ce que vous avez à lui pardonner. Et vous en venez rapidement à la
conclusion sur ce que vous avez besoin de lui dire, sachant que vous
pourrez toujours revenir pour compléter ce que vous avez besoin de dire
à votre père. Vous en venez à la conclusion. Vous sentez que votre père
vous accorde son pardon et qu’il vous ouvre son cœur, et que vous
ouvrez, à votre tour, votre cœur à votre père, et que vous lui accordez
votre pardon.
• Et d’un commun accord, vous entrez dans l’eau. Vous entrez dans l’eau
du lac béni, le lac sacré. Le lac des eaux bénies et sacrées – des eaux du
souvenir et du pardon. Debout dans l’eau, 7 fois, vous vous immergez
complètement dans l’eau, lavant tout ce qui appartient au passé, enlevant
toutes les impuretés. Et vous mettez vos doigts dans l’eau devant vous.
Vous trempez vos doigts et, 7 fois, vous envoyez des gouttelettes derrière
vos épaules. Vous trempez vos doigts dans le bol devant vous, et, 7 fois,
vous envoyez l’eau derrière vos épaules. Vous trempez vos doigts dans le
bol d’eau devant vous et, 7 fois, vous envoyez l’eau derrière vos épaules.
• Et vous vous tournez vers la clairière, vers l’orée du bois, et vous vous
retournez tranquillement avec votre père à votre côté, mais les choses ont
changé. Le cœur est ouvert, puis il y a de la paix. Il y a beaucoup de
clarté, il y a paix, équanimité, clarté, amour et joie. Et tranquillement,
à mesure que vous marchez vers l’orée du bois, la présence du père
devient transparente et lentement disparaît. Vous arrivez près du bois et
vous vous retournez. Et vous regardez ce magnifique lac sacré et béni, et
l’appel pour encore plus de purification se fait à nouveau sentir en vous.
Et vous marchez vers le lac. Et en marchant, vous sentez une présence.
Vous vous demandez qui est là et tout en marchant, vous regardez qui est
là, et c’est votre mère qui est là. Et avec votre mère, vous arrivez au bord
de l’eau aux berges du lac sacré. Et vous vous tournez l’une vers l’autre.
L’une vers l’autre.
• Et vous exprimez à votre mère tout ce que vous avez à lui pardonner, et
tout ce pour quoi vous avez à lui demander pardon. Vous arrivez
rapidement à la conclusion de ce que vous aviez à dire à votre mère en
sachant que vous pourrez toujours revenir au lac béni et sacré. Et en
regardant votre mère, vous la voyez s’ouvrir complètement à vous et vous
offrir son pardon. Vous ouvrir complètement son cœur. Et vous aussi,
vous lui ouvrez complètement votre cœur et vous lui offrez tout votre
pardon. Tout votre pardon. Tout votre pardon.
• Et d’un commun accord, vous entrez dans le lac béni et sacré. Vous
marchez plusieurs pas jusqu’à ce que vous ayez de l’eau jusqu’à la taille
et là, vous vous immergez, 7 fois, complètement dans l’eau, lavant tout ce
qui appartient au passé, enlevant tout ce qui n’est plus nécessaire. Et vous
mettez vos doigts dans l’eau devant vous. Vous trempez vos doigts et,
7 fois, vous envoyez des gouttelettes derrière les épaules. Toute impureté
est lavée dans l’eau bénie et sacrée du pardon et du souvenir. Et vous
retournez vers le bois en marchant à côté de votre mère, mais les choses
ont changé. Il y a plus de clarté, plus d’amour, plus de joie. De plus en
plus. Les cœurs sont ouverts l’un à l’autre. Et tranquillement, en marchant
vers l’orée du bois, la présence de la mère devient plus transparente et
tranquillement disparaît.
• Et vous vous retrouvez de nouveau seul à l’orée du bois. Et vous vous
retournez pour contempler le lac magnifique des eaux bénies et sacrées du
pardon et du souvenir. Et vous sentez une fois de plus l’appel, le désir de
vous purifier encore davantage. Vous marchez vers le lac béni et sacré et
en marchant, vous sentez une présence à vos côtés, et vous regardez.
C’est vous ! Vous plus jeune. Mais c’est vous qui marchez à votre côté, et
avec vous-même, vous arrivez sur le bord de l’eau. Et vous vous tournez
vers vous-même, et vous vous dites tout ce que vous avez à vous
pardonner et à vous faire pardonner. Tout, tout, tout ce que vous avez
à vous pardonner. Tranquillement, votre entretien avec vous-même en
vient à sa conclusion en sachant que vous pourrez toujours revenir au lac
béni et sacré. Et en vous regardant, vous voyez que le cœur est ouvert,
que l’acceptation est totale, qu’il y a un pardon inconditionnel. Vous vous
pardonnez complètement et entièrement à vous-même tout ce que vous
pensez que vous avez à vous pardonner.
• Et d’un commun accord, vous et vous-même, vous entrez dans l’eau
jusqu’à la taille, là vous vous immergez complètement 7 fois, lavant tout
ce qui appartient au passé, pardonnant tout ce qui a besoin d’être nettoyé,
et 7 fois, vous trempez vos doigts dans l’eau, et 7 fois, vous envoyez l’eau
par-dessus vos épaules, lavant tout ce qui appartient au passé, et vous
marchez avec vous-même. Vous revenez, et il y a quelque chose de
changé. Il y a plus de paix et d’amour, de la joie en abondance. Le monde
est plus lumineux. Et vous marchez d’un pas plus léger. Et vous arrivez
à l’orée de la forêt. Et vous vous retournez. Vous êtes un. Vous êtes entier.
Vous êtes tout là. Vous voyez le magnifique lac béni et sacré, donné par le
Créateur à tous ses enfants, et vous dites : « Merci ! Merci ! Merci ! »
• Et vous retraversez les portes de l’esprit, et vous vous retrouvez ici,
maintenant, prenant conscience de votre corps et très lentement, ouvrant
les yeux.
Pour vous remettre des émotions qui ont pu remonter au cours de la
cérémonie, lorsque vous vous en sentez prêt, prenez le bol d’eau devant
vous et sortez à l’extérieur. Versez les « eaux bénies et sacrées » à un
endroit qui vous semble convenable. Vous resterez dehors, un certain temps,
près du « lac sacré du pardon » en train de pénétrer la Terre-Mère à vos
pieds, dans un grand calme intérieur, sachant que vous pourrez toujours
refaire ce voyage quand vous le désirerez, quand vous en ressentirez le
besoin.

RELATIONS FAMILIALES AVEC LA TERRE


L’étoile de la famille
Nous ne devons pas différer la joie de vivre en tant qu’individu ou
comme famille. Les rites de passage, comme les cérémonies vécues dans le
respect de leur caractère sacré, sont des étapes qui rappellent la grâce
accordée à travers notre vraie nature humaine, dédiée au bonheur. C’est une
des raisons pour lesquelles il est important de dormir sous les étoiles en
famille, si on peut le faire. Cela permet de se rapprocher les uns des autres
et d’établir le lien avec une étoile en particulier afin qu’elle stocke
l’information communiquée par les membres de cette famille aspirant à un
amour éternel. Lors d’un retour sur la terre, après une nouvelle incarnation,
quand la famille dort à nouveau sous les étoiles, elle retrouve spontanément
le souvenir de son ancienne vie, et l’amour se poursuit.
Bien des informations non rationnelles, non intellectuelles, sont
transmises par les étoiles. Ce sont des connaissances énergétiques qu’il est
possible d’assimiler, des compréhensions que nous ne pourrions obtenir
autrement, par exemple celles sur les plantes, qui sont encodées par les
étoiles. Certaines nations autochtones utilisent beaucoup de connaissances
en provenance des étoiles. Leur histoire le démontre : si on est en lien avec
les étoiles, cela donne un pouvoir appréciable (connaissance autant que
sagesse). La simple présence des étoiles suffit à transmettre ce pouvoir,
parce qu’elles sont en harmonie avec l’ensemble de l’Univers. C’est une
excellente manière d’entreprendre le travail de reconstruction nécessaire
pour retrouver notre vraie nature et la santé parfaite – état naturel que tout
humain devrait manifester.
Pour la guérison de la terre, le projet des domaines familiaux nous
ramène à l’origine, soit à l’harmonie totale avec la nature, alors que la mort
n’existait pas et qu’il n’y avait pas de maladies. Le projet a été accepté par
l’assemblée des êtres qui guident l’humanité à partir des plans subtils ; il est
appelé à réussir. Idéalement, plusieurs familles vivant, chacune, sur un
domaine familial s’associent pour protéger les lieux autour et s’assurer ainsi
qu’aucun développement indésirable, non écologique, ne vienne s’installer
à proximité. Elles forment une communauté de domaines familiaux, une
sorte de lieu de rassemblement, de village écologique ou d’écovillage de
150 à 200 familles. Elles constituent la base d’un avenir sain pour
l’humanité.
La télépathie, moyen de communication naturel à l’origine de la création,
gagnerait à remplacer les technologies modernes endommageant la santé
des humains autant que celle de la planète. C’est une des aptitudes
à reconquérir. C’est une question de temps, de déconditionnement et
d’harmonisation avec la nature. Il faut s’armer de patience et d’indulgence,
mais ne pas baisser les bras. Nous avons été créés parfaits ! Nous devons
retrouver notre état naturel.
La méditation du « corps du diamant » peut soutenir les personnes
œuvrant en famille au développement de leur domaine ou au sein d’une
communauté. C’est une méditation plus élaborée parce qu’elle vise
à éveiller la conscience d’être et à rendre chaque individu plus attentif à son
environnement et à la lumière des plans subtils qui guident ses pas. Après la
méditation, il ne faut pas oublier de se remercier de s’être accordé ce temps
de lumière et de beauté et, si l’on a médité en groupe, de remercier chaque
personne du groupe, car les énergies de chaque personne qui nous entoure
exercent de l’effet sur nous.
La méditation commence avec le chant de paix et une offrande de sauge
et de cèdre adressée aux quatre directions, suivie d’une courte prière de
remerciement.
Méditation du corps du diamant
• Dos bien droit comme un lien entre ciel et terre, genoux plus bas que les
hanches (Notez : on peut s’asseoir sur les genoux ou sur une chaise, mais
le dos ne doit pas être appuyé).
• Présent et conscient des expirations et inspirations, assis comme sur un
octogone vert à travers lequel monte la spirale d’énergie de la terre qui
purifie et clarifie notre être. Une autre spirale, tournant dans un autre
sens, descend du ciel ; elle purifie et clarifie notre être et ensuite
s’enfonce profondément dans la terre. Deux spirales de lumière dansent
à l’intérieur de nous et nous unissent au Père céleste et à la Terre-Mère.
• La spirale qui monte de la terre parvient au 1er centre d’énergie, situé à la
base de l’épine dorsale, au périnée, où nous visualisons un triangle
à l’intérieur duquel brillent trois feux : une flamme bleue, celle de la
volonté d’être ; une flamme rouge, celle de l’amour et de sa sagesse, ainsi
que de la compassion ; une flamme jaune, celle de l’intelligence active et
créatrice. Trois grands-pères créateurs de toute forme dans ce monde.
Nous activons ces feux et soufflons sur la braise avec le « chant de la
terre ».
• Les 3 feux brillent avec intensité et montent le long du canal central
parvenant au 2e centre d’énergie, sous le nombril, que nous visualisons
comme un anneau vert. En cet anneau vert forêt pénètrent 5 rivières de
lumière venant de la terre, un cordon ombilical arc-en-ciel venant de notre
Terre-Mère, 5 rivières d’énergie qui nourrissent les 5 systèmes d’organes :
une rivière de lumière verte nourrissant le foie, une rivière bleue
nourrissant les reins, une lumière rouge nourrissant le cœur, une lumière
orange nourrissant l’estomac, une lumière bleu-blanc nourrissant les
poumons. Nous harmonisons ce centre qui permet la manifestation d’une
santé parfaite avec le « chant des éléments ».
• La lumière monte à présent jusqu’au plexus solaire, que nous visualisons
comme un carré bleu à l’intérieur duquel brille un cercle orange, siège de
la conscience solaire, accumulateur d’énergie permettant l’autoguérison.
Ce 3e centre d’énergie permet de transmuter et de transformer les anciens
schémas de comportement initiés par les expériences non intégrées,
à l’aide d’un son qui fait sauter le diaphragme, détachant et dénouant les
nœuds émotionnels afin que la lumière de l’être puisse circuler en toute
quiétude : « Ha ». Répéter 4 fois.
• La lumière monte jusqu’au cœur, le 4e centre d’énergie, où elle rencontre
la lumière venant du ciel, et nous visualisons cette rencontre comme
2 triangles, pointe à pointe (la pointe de celui qui est en haut contre la
pointe de celui qui est en bas), et, à la jonction de ces 2 pointes, où les
énergies du ciel et de la terre se rencontrent, une grande spirale de lumière
rose qui se répand autour du cœur, dans toutes les directions, s’étendant
sans limites de temps ou d’espace ; c’est l’énergie de l’amour compassion
nous permettant d’entrer en relation avec tout ce qui existe. Une 2e spirale
jaune, tournant dans le sens horaire, naît à la même jonction des
2 pointes ; elle permet de dissoudre et de dénouer les liens qui ne sont
plus nécessaires dans notre existence. À chaque respiration, la spirale rose
s’étend toujours de plus en plus loin, se répandant sur le paysage, le pays,
le continent, bref, sur toute la terre, touchant tous les êtres qui en ont
besoin et qui sont ouverts à l’énergie de l’amour compassion. Nous
harmonisons ce 4e centre avec le « chant du cœur ».
• La lumière monte jusqu’à la gorge, au cou, où nous visualisons la lettre
« U » à l’envers, tel un profond tunnel de lumière bleu indigo avec au
centre une étoile à 5 pointes, une pointe vers le ciel tournant sur elle-
même, une étoile blanche éclatante. À mesure que nous respirons dans ce
centre, celui de la communication, de l’expression de notre potentiel pour
réaliser le plus grand bien pour tous les êtres, donc, à mesure que nous
nous concentrons sur ce centre, cette étoile se met à tourner de plus en
plus rapidement. Jaillissant des pointes de l’étoile, de plus petites étoiles
courent alors le long des méridiens dans tout le corps, clarifiant, par la
lumière de notre expression d’être, toute notre énergie et les conduits de
cette énergie, que nous harmonisons avec le son « ou » et chantons sur
trois notes différentes.
• La lumière monte à la tête, là où le cou se joint au crâne. À l’occiput,
nous visualisons une lemniscate améthyste, symbole de l’infini. L’énergie
perpétuelle qui circule entre les 2 cercles nous apporte, dans l’instant
présent, la compréhension du présent, du passé et de l’avenir, la
compréhension de la continuité de nos expériences. Au sommet de la tête,
à l’ouverture, à la fontanelle supérieure, pénètre le nectar divin recueilli
au centre de la tête par une corne de bison ouverte, qui distille l’énergie
d’en haut. Alors ces gouttes s’écoulent, goutte à goutte, dans le fond de la
gorge, portant à toutes les glandes du corps les messages d’en haut. Au
front, un triangle doré pointe vers le ciel. Vision juste des choses telles
qu’elles sont. Trois centres qui vibrent à l’unisson et que nous
harmonisons avec le son « I ».
• En ligne droite au-dessus de la tête, 7 étoiles : 7 niveaux supérieurs de
conscience, 7 paliers de plus en plus subtils de notre être. Et parmi ces
étoiles, nous tissons un vêtement de gloire, un habit de beauté, une
broderie de lumière : venant de la 7e étoile, un fil de lumière que nous
envoyons vers l’avant et qui revient ; traversant la 5e étoile, la lumière
rejaillit revient à la 6e étoile, rejaillit et revient à la 7e, tissant un premier
point dans cette broderie que nous répétons encore 3 fois. Et maintenant,
de la 5e étoile à la 3e, à la 4e, à la 5e ; nous tissons 4 fois au total cette
broderie de lumière. De la 3e à la 1re, à la 2e à la 3e.
• De la 1re étoile au-dessus de la tête, un rayon de couleur arc-en-ciel jaillit
et descend au triangle doré sur le front. Traversant le triangle doré, elle
pénètre au centre de la tête, remonte dans la corne de bison ouverte
jusqu’au centre de la fontanelle, et retourne à la 1re étoile, rattachant ainsi
notre compréhension d’exister dans de multiples dimensions (répétez
3 autres fois cette visualisation).
• Du triangle doré au front, une lumière dorée jaillit ; arquant, elle revient
et pénètre le mystère qu’est le cœur. Traversant le cœur, cette lumière
dorée devient une lumière rose et remonte le long du canal central,
traversant la gorge, le centre de la tête, puis elle revient au triangle doré,
rattachant ainsi toute cette lumière à notre corps physique (nous répétons
encore 3 autres fois cette visualisation de la lumière dorée).
• Et maintenant, les 7 étoiles descendent à l’intérieur de nous, pénétrant par
l’ouverture au sommet de la tête, descendent en nous, une étoile se
plaçant près d’un des centres que nous avons travaillés, et chaque étoile
ainsi, nous remplissant de lumière arc-en-ciel. Une autre série de 7 étoiles
descend du ciel et vient se poser au-dessus de la tête, là où étaient les
autres, chacune de ces étoiles encore plus resplendissante que les
précédentes.
• Dans cette luminosité originelle, nous comprenons clairement que nous
sommes composés de lumière, que notre conscience est lumière et que
tout est lumière. Et par cette conscience, nous observons maintenant, dans
la stabilité, l’équilibre et l’équanimité de cette luminosité, l’écoulement
de la conscience d’être, de nos pensées, de nos émotions, mais de manière
détachée, sans être influencés ni impliqués, sans jugement, simplement en
observateurs, témoins dans l’équilibre de l’équanimité stable de la
luminosité originelle que nous sommes.
AUTRES EXERCICES ACCOMPAGNANT
LE CHEMINEMENT SPIRITUEL
Dans un cheminement spirituel, il importe de se soucier tant du corps que
de l’esprit. Méditer, faire des offrandes, prier, se relaxer, faire des exercices
physiques, tout contribue à la santé de notre corps, intérieurement et
extérieurement. L’automassage est un exercice au sol qui procure un grand
bien-être et qui peut être exécuté aussi souvent qu’on le désire. Il est
d’autant plus facile de retirer des bénéfices de cet exercice qu’on a pris
l’habitude de méditer, car les visualisations à effectuer lors d’un
automassage s’y apparentent.
Automassage
• Assis sur les genoux, le dos bien droit, commencez par visualiser les
3 feux à la base de l’épine dorsale. Le feu s’intensifie à mesure que vous
portez votre conscience dessus. Plus le feu va devenir intense, plus il se
change en lumière arc-en-ciel qui monte le long de la colonne vertébrale
dans le canal central. Il monte jusqu’au sommet de la tête et sort. Ça
monte dans les étoiles au-dessus de la tête et ça retombe, comme une
pluie d’étoiles arc-en-ciel qui illuminent tous vos corps subtils et votre
corps physique.
• Ensuite, frottez vos mains vigoureusement. Tenez-les liées quelques
instants, puis ouvrez-les lentement, paume contre paume. Permettez
à l’énergie de devenir intense. Quand vous sentez la boule d’énergie
devenir bien intense, vous pouvez commencer l’automassage. (Notez :
lorsque vous vous massez, vous travaillez par multiple de 3 ou de 9, c’est
important de respecter ce nombre de fois.)
• Tapotez d’abord le crâne avec le bout des doigts, en arrière des oreilles ;
placez l’index par-dessus le majeur et claquez pour éveiller les sinus –
l’os situé à l’arrière des oreilles. Massez les oreilles, tirez sur les lobes.
• Insérez ensuite vos pouces en dessous des orbites des yeux. Massez avec
le pouce et l’index. Massez aussi à l’intérieur des yeux à la racine du nez
en formant un « U », ou une sorte de crochet avec les doigts, qui vient
s’appuyer ainsi : la première jointure droite s’appuie sur l’orbite droite, le
doigt en bas s’appuie sur l’orbite inférieure ; on va de l’intérieur vers
l’extérieur de l’orbite en massant ainsi toute l’orbite, tout l’os.
• Avec les majeurs, à la naissance des pavillons du nez, vous massez.
Tapotez les mâchoires. Massez le cou, les épaules, les bras, les mains –
chaque doigt, à l’intérieur des doigts, sur le bout du doigt. Il faut masser
aussi les côtés des doigts en joignant les mains, doigts ouverts, une fois
une main, une fois, l’autre main. (La réflexologie nous l’enseigne : on
soigne tout le corps simplement avec les mains, comme il en est avec les
pieds. Il importe donc de bien masser les mains et les doigts ; l’extrémité
des doigts concerne, entre autres, les sinus et le cerveau. C’est de grande
importance.) Ne pas oublier de masser le mont de Vénus, entre le pouce
et la main intérieure et extérieure, qui représente le muscle le plus fort de
la main. Massez aussi avec soin chaque paume, chaque poignet, avec la
main opposée, puis secouez les mains.
• Massez les clavicules, l’une après l’autre et le sternum – la pointe en
dessous des côtes, le long du diaphragme – en partant du centre de chaque
main vers l’extérieur. Massez aussi le foie, la rate, le pancréas et toutes les
émotions qui y sont prises. Il se peut que ce soit une zone très sensible,
mais on poursuit le massage parce qu’avec le temps ça va se nettoyer.
Une zone plus sensible indique que c’est là qu’il faut masser davantage.
• Vous placez ensuite les deux majeurs dans le nombril et tournez
tranquillement, dans un sens puis dans l’autre. Il est possible que vous
retrouviez, là aussi, différentes zones de sensibilité. Quand vous touchez
une telle zone, vous devez savoir qu’elle correspond à un organe de votre
corps, car tous les organes sont rattachés dans le nombril. De fait, on
masse tous les organes seulement avec le nombril. Après avoir massé
cette région, secouez un peu les mains.
• Ensuite, penchez-vous en avant et, avec les poings fermés, frappez les
hanches avec la partie la plus large du poignet, partant de l’intérieur vers
l’extérieur. Puis vous vous assoyez, les jambes allongées, pour masser les
cuisses – du haut vers le bas, une cuisse après l’autre ; vous massez les
genoux, le reste de la jambe. Ne pas oublier la région en bas du genou,
à l’extérieur ; il y a comme un trou sous le fémur qu’il est important de
masser. Beaucoup de blocages peuvent être libérés en massant ce point.
Enfin, vous massez les pieds, chaque orteil soigneusement.
L’automassage peut se faire à l’intérieur dans une pièce bien aérée, mais
il produit encore plus d’effets si on le pratique à l’extérieur, par exemple
dans l’air purifiant de la forêt près d’une source d’eau. C’est un exercice
très efficace si on le fait quelques fois par semaine, sur soi comme sur les
autres, car si on l’expérimente, on sait le bien-être qu’il procure. Aussi,
masser une autre personne qui en a besoin, c’est lui permettre d’atteindre un
semblable bien-être physique et mental. Pour cela, on ne doit toutefois pas
oublier de soigner le corps éthérique, car il est possible de le nettoyer, lui
aussi, et de le tonifier avec les maracas.
Tous ne réussissent pas à percevoir le corps éthérique. Il faut apprendre
à observer ce qui se passe autour d’une personne avec la vision floue. Cela
suppose un peu de pratique et la capacité de demeurer dans un état
extatique, c’est-à-dire dans la joie et dans l’amour divin, émotions de base
qu’apporte la relaxation.
Si on n’arrive pas à voir le corps éthérique, pour le moins, on peut le
ressentir, en avoir des sensations dans son propre corps. Il faut être attentif
pour sentir le champ d’énergie de l’autre, mais cela en vaut la peine. Notre
conscience découvre alors des éléments qui ne sont pas révélés par la
simple considération de l’aspect extérieur. On peut découvrir l’histoire
d’une personne dans son champ d’énergie tandis que son corps physique
pourrait la dissimuler ou la modifier par quelque habillement ou
maquillage.
La relaxation et l’automassage, parce qu’ils prédisposent à la perception
du corps éthérique, tout en assurant une meilleure santé physique,
apparaissent comme des atouts pour les praticiens en chamanisme. Dans un
cheminement spirituel, il ne faut rien négliger. Si la situation financière
préoccupe un individu, il ne pourra se relaxer, encore moins parvenir à se
centrer, à être vide, afin de permettre à la magie de se produire. Il faut donc
s’occuper de tous les aspects de l’existence concernant la personne elle-
même si l’on désire progresser dans la voie initiatique chamanique.
Tout comme l’automassage s’avère plus efficace si on le fait dans la
forêt, il en va de même pour les exercices de relaxation. En outre, si on les
fait régulièrement, on se détend toujours de plus en vite. Quelques minutes
peuvent suffire, ce qui est appréciable, car on doit savoir se détendre pour
l’ensemble des attitudes que l’on cherche à acquérir.
Chaque jour, des périodes doivent être réservées à des exercices
physiques. Aigle Bleu, dans sa formation, en propose une très grande
variété, car chaque exercice travaille telle ou telle partie du corps3. Durant
tous les exercices, il ne faut pas oublier de bien respirer. Avec calme et
régularité. Pour obtenir de bons résultats, il faut laisser la conscience agir.
Danse du bâton
Que le pèlerin voyage avec un bâton, c’est une coutume qui existe depuis
toujours et qui est bien connue pour son côté pratique : le bâton aide
à marcher et à nous soutenir, spécialement lorsque la fatigue commence
à ralentir nos pas ; il aide aussi à sauter par-dessus un obstacle, tel un
ruisseau ; le soir venu, il est très précieux pour tenir la toile qui nous sert
d’abri, etc.
Les praticiens en chamanisme doivent développer des habiletés avec leur
bâton de pèlerin sur le chemin Rouge. Il leur est utile à la fois pour se
centrer et faire le vide, comme pour apprendre à coordonner le mental et le
physique afin de les maîtriser. Les danses qu’Aigle Bleu leur enseigne4, au
cours desquelles un bâton est utilisé, sont une manière de parvenir, grâce
à la pratique régulière, à une maîtrise de soi enviable.
Prière à la fin de la journée
Il est bon et souhaitable de prier souvent dans une journée, mais certains
moments s’y prêtent davantage, tels que le début et la fin de la journée,
toujours dans le but de remercier pour les bienfaits reçus ou à venir. Voici la
prière qu’Aigle Bleu utilise après une riche journée d’enseignements. Elle
peut être reprise à maintes occasions, car chaque jour nouveau nous
enseigne des choses. Elle peut également servir lors d’une cérémonie pour
se centrer. En ce cas, on commencera par le chant des directions, puis on
récitera la prière d’action de grâces suivante :

Créateur, Grand Esprit, Sainte Mère divine, Père céleste et Terre-Mère, sages protecteurs des
quatre directions, esprits gardiens qui veillez sur nous, grands-pères et grands-mères, ancêtres
qui avez marché sur la terre avant nous, d’une manière sacrée, nous prions afin de dire merci
pour cette belle journée.
Nous disons merci pour les enseignements partagés et pour les gens qui viennent dans le cercle
sacré transmettre et perpétuer les enseignements des Anciens pour que nous puissions
retrouver le monde d’antan où nous étions libres, où nous étions en bonne santé, où nous
étions dans l’unité avec le monde que Tu as créé. Nous prions afin que Tu bénisses la terre, les
éléments, les règnes minéral, végétal, animal ; les jeunes, les enfants, les aînés, les animaux,
ceux qui ont quitté cette vie et ceux qui ne sont pas encore nés. Nous prions pour les
enseignements et pour notre pratique de ces enseignements afin qu’elle puisse toujours
favoriser notre santé, notre conscience, notre clarté d’esprit, afin que nous puissions créer un
monde meilleur pour les enfants à venir. Aho !

INTRODUCTION À LA MUSICOTHÉRAPIE AMÉRINDIENNE


La tradition amérindienne nord-américaine est caractérisée par deux
instruments de musique en particulier : le tambour et le machikoué (hochet
ou maracas). Ce dernier permet toutes sortes de vibrations, c’est un
« brasseur » de force vitale. Il renforce la vitalité, ouvre les sentiers
d’énergie dans le corps pour que la lumière puisse y circuler librement, car
la lumière est une octave supérieure au son ; elle est, par conséquent, une
vibration transportant l’énergie vitale et beaucoup d’autres énergies. Nous
avons besoin de la lumière sous toutes ses formes, dont celles qui
reviennent constamment, soit la lumière du soleil, de la lune, des étoiles.
Le tambour est un instrument sacré. Il représente le battement du pouls
de la Terre-Mère. Son rythme lent favorise la concentration. Il permet aussi
de retrouver son chemin si l’on s’égare dans les mondes subtils lors des
voyages chamaniques. On ne doit pas cogner avec la mailloche sur la peau
tendue du tambour, comme si on voulait le défoncer. Ce n’est pas la batterie
d’un groupe rock ! Il faut que la main tienne le bâton à 90o. Avec un simple
jeu du poignet, on le fait tourner vers le tambour. L’harmonisation de notre
force vitale avec celle de la Terre-Mère se produit sans effort.
Tous les chamans travaillent avec ces instruments. Ils connaissent la
puissance médicinale des sons. C’est une connaissance instinctive, comme
celle du nouveau-né qui pousse un cri à la naissance pour dire qu’il vient
d’entrer dans le monde et qu’il va continuer à s’exprimer, tout au long de sa
vie, avec des sons, pour assurer son existence. C’est le même instinct qui
amène la mère à chanter quelque douce mélodie, tout naturellement, pour
apaiser son enfant – ce qui représente, du reste, une des formes les plus
efficaces de musicothérapie.
En fait, la musicothérapie s’appuie sur quatre notions importantes : le
son, le rythme, la mélodie et l’harmonie. Nous allons nous attarder sur
chacune pour en saisir les nuances.
Le son
Dans toutes les spiritualités, le son est à la base de toute manifestation.
C’est l’acte créateur en soi. Une vibration puissante.
Dans la Bible, au début de l’Évangile de saint Jean, il est dit : « Au
commencement était le Verbe, et le Verbe était tourné vers Dieu, et le Verbe
était Dieu, il était au commencement tourné vers Dieu. Tout fut par lui, et
rien de ce qui fut, ne fut sans lui. En lui était la vie et la vie était la lumière
des hommes, et la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont
point comprise. » (Jean I, 1-4)
Les chrétiens croient que le son est à l’origine de tout, qu’il est porteur de
vie et de lumière. Les hindous, par l’utilisation du mot « mantra », dont le
sens littéral est « pouvoir de transformation », insistent sur la puissance
créatrice du son : « Si tu es capable de reproduire les vibrations d’un objet,
tu le crées. » Les instructions originelles amérindiennes détaillent
l’importance fondamentale du son en affirmant qu’au début il n’y avait que
le vide et que du vide est sorti un son de cinq voyelles correspondant,
chacune, à un des cinq éléments fondateurs de l’Univers, soit le feu, l’eau,
l’air, la terre et le son sacré (ou l’éther). Ainsi, toutes les traditions à leur
manière énoncent, chacune à sa manière, le caractère primordial du son.
Même la science s’est aperçue que la plus petite unité de matière, l’atome
en l’occurrence, était à 99,99 % vide, mais qu’une particule à l’intérieur se
déplaçait rapidement, donnant une fréquence. Ce serait la présence de la
fréquence dans l’absence qui créerait la matière. Ce qui suppose la non-
existence de la matière en elle-même puisque tout est vraisemblablement
composé de fréquences. L’attachement à la matière, comme les humains le
vivent depuis des siècles, est ainsi dépassé. La science moderne démontre
ce que les anciens des Premières Nations enseignaient depuis très
longtemps.
C’est tout un mode de vie axé sur la logique scientifique qui est révolu,
car il n’y a que la conscience qui prévaut. Par elle, on en vient d’ailleurs
à une nouvelle compréhension du monde : il est tel qu’on le cocrée par la
force d’amour inspirée du Créateur afin d’assurer la cohésion de tout ce qui
existe. Par le son, on travaille sur le fondement de ce qui existe. Puisque
tout est vibration, jusqu’aux atomes et aux molécules dont sont composées
les substances de ce monde, l’ensemble est créé sous l’influence de la
vibration.
Sur le chemin spirituel de « Créons le monde », chaque apprenti doit
apprendre à utiliser sa voix. Toute personne possède une voix qui lui est
particulière. Pour se faire entendre des ancêtres, il faut utiliser sa propre
voix. Les autres ne peuvent le faire à notre place ; les ancêtres ne la
reconnaîtraient pas comme nôtre. Si on pense qu’on n’a pas de voix, on est
dans l’erreur. Il y a des intonations dans le langage parlé. De ce fait, si on ne
présente pas de handicap majeur, si on réussit à parler, on sait chanter.
Bien sûr, plusieurs refusent de chanter parce qu’ils ont été brimés,
souvent durant l’enfance. Car l’enfant est très sensible. Si un adulte lui dit :
« Tu chantes faux ! Tu n’as pas de voix ! Tu ne sais pas chanter ! »,
l’information se glisse en lui et ne le quittera pas, à moins qu’il ne prenne
conscience du conditionnement dévastateur qui l’empêche de chanter et
d’exprimer son être dans toute sa beauté naturelle. Pour y remédier, la
personne doit se déprogrammer en laissant tomber l’information
mensongère, comme tombe la feuille rouge ou jaune d’un arbre automnal
pour qu’une autre feuille bien verte renaisse au printemps suivant. Elle
prendra alors conscience que la voix avec laquelle elle s’exprime pour
communiquer est la même qui chante avec ses vibrations distinctes et
uniques.
Le son brut, par exemple, d’une cloche ou des maracas, a un effet sur la
matière. On doit par contre se méfier des sons électroniques. Ils sont
artificiels et produisent des effets pernicieux, qui ne sont pas perceptibles
sur-le-champ, mais dont les séquelles ne sont pas moins visibles plus tard.
Des recherches ont aussi démontré qu’il y a une corrélation entre la
pollution sonore des grandes villes et l’augmentation des cas de problèmes
de santé mentale. La courbe d’augmentation du bruit, selon certaines
études, correspondrait de très près à celle de l’augmentation des maladies
mentales. Le cerveau humain est une matière sensible aux sons. En prendre
conscience, c’est comprendre la nécessité d’y être attentif, car le son en soi
a une influence directe sur la matière et, tout particulièrement, sur la vie.
Le rythme
Le rythme est l’organisation du son dans le temps. Là où le son crée la
matière, le rythme l’organise. Les danseurs ont une relation exacte avec le
temps et l’espace. Si vous observez la manière dont ils utilisent la musique,
vous verrez que c’est le rythme, beaucoup plus que la mélodie ou la nature
des sons qu’ils écoutent, qui compte. Si on ajoute du rythme dans le
développement d’un enfant, celui-ci apprend à marcher et à parler plus tôt.
Le rythme favorise une relation spatiotemporelle juste. Si on a un rythme
stable en ce qui a trait aux fonctions corporelles, cela apporte de l’énergie
à l’organisation de tout le corps, donc une meilleure santé.
Un rythme régulier et stable est très efficace pour libérer l’esprit, tel le
battement du tambour dans le disque d’Aigle Bleu Tambours de la Terre-
Mère. Un rythme stable sans mélodie facilite la concentration. Si les
praticiens en chamanisme apprennent à bien suivre le rythme de la Terre-
Mère sur leur propre tambour sacré, ils accorderont leur cœur à celui-là
même qui les nourrit. C’est une expérience privilégiée qu’ils peuvent faire
constamment. Tout ce qui est requis, c’est un tambour, un contact sensible
avec le rythme fondamental, une disposition de reconnaissance profonde
à l’égard de cette mère unique, qui accueille tous les humains, et à l’égard
de la nature, qui soutient les expressions de rythme de toutes les espèces
vivantes.
Le rythme de la vie sur la terre est thérapeutique. Les instruments de
musique qui s’y harmonisent opèrent une action prodigieuse à tous les
niveaux de l’être. Traditionnellement, les Amérindiens utilisaient la
musicothérapie conjointement à d’autres approches thérapeutiques, telles
que le massage ou le soin avec des plantes. Pour eux, la maladie survenait si
les lois de la nature étaient transgressées. En somme, lorsque l’individu ne
suivait plus le rythme propre à sa nature, il devait être « réaccordé » pour
guérir. C’est une telle chirurgie sans souffrance et sans entaille que
réussissent admirablement, encore aujourd’hui, les sons bien organisés.
L’efficacité actuelle des pratiques amérindiennes se vérifie. La musique
au rythme de la nature réajuste véritablement la personne malade, de sorte
qu’elle puisse retrouver une résonance harmonique, comme cela doit être.
La loi d’harmonie l’explique ainsi : les choses étant créées sur une même
fréquence (forme-pensée spirituelle), si l’une d’entre elles est mise en
mouvement, l’autre vibre par résonance harmonique ; autrement se
manifeste l’inconfort, le mal-être ou la maladie. La loi d’harmonie peut se
vérifier sur un piano en appuyant sur la première pédale, qui soulève le
tampon empêchant les cordes de résonner. Nous faisons alors sonner la note
do. Si nous regardons les cordes, nous verrons que toutes les autres cordes
accordées sur le do des octaves supérieures se sont mises à vibrer. C’est en
résonance harmonique avec le premier do. C’est une autre démonstration de
la loi d’harmonie.
La régularité du rythme est un élément qui assure la sécurité
psychologique lors d’un voyage chamanique. Comme la plupart des
chamans ont tendance à accélérer le rythme pendant leurs transes, il se peut
que la stabilité, à ce moment-là, ne suffise pas à un bon ancrage – ce qui est
néanmoins essentiel pour permettre un voyage à chaque personne présente.
Car si on écoute un battement de tambour qui n’est pas celui que nous
pourrions produire, il est important que ce rythme soit stable et ne
s’accélère pas. La maîtrise et le respect du rythme sont cruciaux dans un
cadre thérapeutique.
La mélodie
La mélodie parle directement à l’être émotionnel. Pour cette raison, on
dit que la musique est un langage universel. Quelle que soit la langue du
chanteur, on comprend l’émotion qu’il veut transmettre. Le chant s’adresse
au cœur.
Le monde actuel impose un divorce à l’être humain. Il met en avant la
pensée du cerveau gauche, soit le rationnel et la logique, au détriment des
autres facultés nécessaires à l’équilibre. De cette manière, le monde est
froid et quasi inhumain, avec ses chemins bétonnés, ses lois et ses
règlements pour, prétend-on, le bien commun et l’ordre. C’est un monde où
l’on ne trouve guère de place pour les émotions. Les gens se retrouvent en
carence émotionnelle. Il leur est donc bénéfique d’entendre chanter. Les
chansons expriment des émotions qui sont souvent fort simples et en
mesure de rejoindre la majorité. Parce qu’on se reconnaît ainsi facilement
dans l’émotion chantée, on peut s’en libérer. C’est ce qui rend la chanson
« populaire ».
Au début de sa carrière de guérisseur spirituel, Aigle Bleu a fondé une
chorale : l’Arc-en-chœur. Comme les pratiques avaient lieu en soirée, son
attention fut attirée par le fait que les choristes, qui paraissaient
extrêmement fatigués à leur arrivée, en raison de leur longue journée de
travail, semblaient légers et joyeux à leur départ. Le fait de chanter les avait
véritablement ragaillardis. À partir de cette expérience, il a pris conscience
de l’utilité et de la nécessité du chant dans l’existence. Si vous reprenez
cette expérience dans votre environnement en faisant chanter les personnes
autour de vous, quand l’occasion s’y prêtera, vous constaterez une
augmentation de leur énergie vitale. Vous noterez également que la
communication entre tous est plus juste et facile grâce à l’harmonie du cœur
et de l’esprit que le chant aura générée.
Le chant a un effet extraordinaire sur la mémoire. Si l’enfant apprend
l’alphabet en chantant l’alphabet, il le mémorisera plus vite. C’est une
pratique qui existait dans les écoles autrefois, espérons qu’elle soit en train
de revenir !
Les personnes qui travaillent ensemble ont plus de force et d’énergie si
elles chantent. C’est un phénomène documenté, entre autres, chez les
femmes hopis du Sud-Ouest américain, qui réduisaient le maïs en farine en
soulevant de lourdes pièces de bois pour écraser les graines. Elles se
regroupaient, plusieurs ensemble, et travaillaient ainsi, en rythme et en
chanson, des heures d’affilée. Parce qu’elles chantaient en travaillant, leur
synergie augmentait la productivité et la joie qu’elles éprouvaient
à effectuer leur tâche. Résultats notoires : meilleure santé individuelle sur le
plan physique et mental ; meilleure santé économique pour l’entreprise. Il
en allait de même chez les coureurs des bois au début de la colonisation : ils
parcouraient le pays en échangeant des biens contre les fourrures récoltées
par les Amérindiens. Comme les voies de transport étaient principalement
des rivières à parcourir toute la journée en avironnant vigoureusement et en
chantant, ils réussissaient ainsi à franchir d’énormes distances en un temps
record. On en conserve un très beau folklore de chansons.
Enfin, le chant nourrit la cocréation. La mélodie chantée peut contribuer
à la réalisation des désirs : si l’on visualise avec clarté des images justes de
ce que l’on désire et qu’on les chante, on les fait se matérialiser réellement.
Chanter est une force thérapeutique à la disposition de tout individu. C’est
pourquoi les catholiques québécois disent que chanter, c’est prier deux fois.
L’harmonie
L’harmonie influence le corps mental, qui est directement tributaire de
l’éducation reçue. Elle se réalise quand plusieurs sons sur des fréquences
différentes sont entendus en même temps. Ces résonances harmoniques ont
des effets positifs sur le cerveau, mais la compréhension de l’harmonie étant
une question culturelle, elle se développe au fil du temps en fonction des
traditions du pays où l’on vit. Nous pourrions ainsi écouter une pièce
musicale en provenance d’un pays différent du nôtre et trouver qu’elle est
tout à fait dissonante, alors qu’elle apparaîtrait bien harmonieuse au peuple
d’où elle provient.
Une expérience semblable se vit lorsqu’on entend de la musique
classique pour la première fois. Tous n’arrivent pas du premier coup
à percevoir l’harmonie qui s’y manifeste. C’est après plusieurs écoutes du
même morceau que la musique finit par révéler ses différentes sonorités et
que nous pouvons nous laisser emporter par des résonances vibratoires
harmoniques inhabituelles qui parviennent subitement à nous enchanter.
L’idée qu’on se fait de l’harmonie est une question d’éducation et de
culture.
Pour soigner les maladies mentales, il est utile de travailler avec
l’harmonie. Si vous agissez à titre de thérapeute auprès de cces patients,
vous devez en premier lieu gagner la confiance du vôtre. Ensuite, vous
pourrez lui proposer différentes harmonies. Il y en aura nécessairement une
ou plusieurs en mesure de réussir le raccordement guérisseur. Cette
approche de rééquilibrage par la musique ne fait pas l’unanimité, mais
beaucoup de recherches ont approfondi le rapport existant entre la maladie
et la musique. La plupart admettent l’efficacité de la musicothérapie dans le
cas des personnes en fin de vie comme chez tous les malades, parce qu’elle
les détend et, ce faisant, soulage leurs douleurs.
Si l’on se réfère à la compréhension amérindienne de la maladie, soit une
déconnexion ou un déséquilibre par rapport aux lois naturelles, les maladies
mentales n’échapperaient pas à la règle. Elles pourraient être soignées par la
musique, comme toutes les autres maladies, parce que la musique a la
propriété de rééquilibrer les énergies et les fréquences pour refaire
l’harmonie, donc elle raccorde l’être à sa résonance harmonique. Il y a
véritablement moyen, par la musique, de venir en aide aux personnes ayant
des problèmes de santé mentale. Cela suppose une grande sensibilité à leurs
difficultés, ce qui induit qu’on ressente de la compassion pour elles et le
désir de leur consacrer du temps pour qu’elles guérissent grâce à une
résonance harmonique.
Les praticiens en chamanisme doivent avoir le souci de se former en
musicothérapie. C’est une approche parmi d’autres, pouvant être combinée
à d’autres, et qui est susceptible de rendre d’énormes services. Il y a des
apprentissages préalables, certes, mais comme le sportif souhaitant devenir
un athlète, les personnes intéressées à devenir praticiennes en chamanisme
ne peuvent éviter de pratiquer régulièrement leur voix et un instrument pour
en arriver à soulager les gens grâce à la musique.

CONCLUSION
Peu importe où vous irez chez les peuples aborigènes des cinq continents,
tous les chamans que vous rencontrerez sauront chanter et jouer du tambour
et, souvent, d’autres instruments. On doit donc pratiquer avec assiduité
l’instrument qu’on a choisi pour parvenir à le faire chanter avec émotion.
On doit chanter tous les jours, seul ou en groupe, sans négliger de faire des
exercices de réchauffement de la voix avant, car elle doit être exercée
exactement comme le reste du corps pour qui les exercices de
réchauffement sont essentiels au début d’une journée ou, par exemple, avant
une danse5.
Le corps a besoin d’exercices quotidiens pour se maintenir en bonne
santé et exprimer sa perfection. La voix est un autre don pour lequel toute
personne doit éprouver de la reconnaissance et se soucier de la qualité des
vibrations thérapeutiques qu’elle peut libérer tant pour soi-même que pour
les autres.
Les familles qui prévoient, dans leur fonctionnement de base, des
périodes de musique où tous se rassemblent pour chanter, jouer d’un
instrument ou danser, augmentent leur sentiment d’appartenance au paradis,
qu’ils cocréent sur leur domaine. La joie et le plaisir de s’amuser dans la
vibration que produit la musique chantée ou jouée sont inestimables. Ils
traduisent le bonheur de vivre ensemble. La vie en est métamorphosée, et
l’appartenance à la Terre-Mère s’intensifie.
Cette joie de vivre est aussi celle de l’individu qui s’est rendu au lac
sacré du Pardon et qui s’est délesté des accumulations du passé ralentissant
ses pas. Il a retrouvé la lumière et la paix intérieures. Sa puissante nature
humaine peut rayonner sans réserve. C’est un homme ou une femme qui est
ouvert aux autres et prêt à accueillir ce que la vie lui apporte. Il fait
confiance, comme l’enfant aimé et respecté qui a le privilège de grandir au
sein de la nature en y apprenant à être libre, responsable et autonome, parce
qu’il possède cette nature humaine créée parfaite.

1 C’est une sorte de grand panier porté dans le dos et tenu par un bandeau sur le front.
2 C’est un lac qui existe réellement dans le Sud-Est américain. Si on arrive au lac et qu’on n’ait pas
la pureté qu’il faut pour l’apercevoir, on ne voit qu’une prairie.
3 Les exercices sont enseignés lors de la formation « Créons le monde ». À chaque stage, Aigle Bleu
en suggère à ses étudiants. Vous pouvez les découvrir sur le site http://www.savoirancestral.com.
4 C’est lors des stages que ces danses sont enseignées par Aigle Bleu. Les personnes qui désirent s’en
faire une idée ou les apprendre vont trouver ces enseignements sur le site de la formation mentionnée
dans la note précédente. La première danse du bâton est enseignée au deuxième stage.
5 Dans les vidéos de la formation « Créons le monde », dès le premier stage, Aigle Bleu suggère des
exercices de réchauffement de la voix et des exercices de chant. Encore une fois, les personnes
intéressées à les découvrir doivent consulter le site http://savoirancestral.com.
TROISIÈME STAGE
Niveau 5 – La communauté

Le chiffre 5 est central dans l’échelle de toutes nos relations. Il se situe


entre le 0 et le 10. C’est par lui que l’Univers s’organise. Dans la
numérologie amérindienne, il signifie la communauté originelle, celle d’où
l’humain provient autant que celle avec laquelle il est en relation. Le
troisième stage lui sera consacré, car la communauté est une réalité
inévitable que nous avons besoin de comprendre à fond.
On a déjà vu que l’être humain est cocréateur du monde en agissant selon
les lois divines et que, de ce fait, il exerce une influence directe sur la nature
et toutes les espèces naturelles (éléments, minéraux, végétaux, animaux).
En quelque sorte, tous attendent de lui une direction afin de pouvoir
s’organiser. C’est l’humain qui détient ce pouvoir quasi infini – semblable
à celui du Créateur, puisqu’il a été créé à son image, sauf que l’existence
humaine se passe sur le plan physique, là où elle s’accomplit et se réalise.
L’individu qui se joint à une communauté, c’est le 1 qui va du 3 au 5. Le
pouvoir créatif humain s’en trouve alors accru. En combinant leurs efforts,
les humains peuvent être puissants.

LA COMMUNAUTÉ ET L’ÉDUCATION DES ENFANTS


Nécessité d’une communauté aidante
Dans le sens amérindien, le mot « communauté » signifie d’abord une
région géographique limitée, c’est-à-dire qu’elle correspond à la distance
raisonnable d’une journée de marche. C’était ce qui permettait à tous de se
visiter sans peine. Cette définition s’apparente à la notion de paroisse du
monde christianisé. La paroisse suppose également une délimitation
géographique. L’esprit communautaire des paroissiens est valorisé quant
aux soins à apporter aux malades et aux démunis ; il est mis à contribution
en ce qui concerne la nécessité de prévoir un endroit pour se divertir, un lieu
pour célébrer les cérémonies, etc. Le modèle paroissial a perdu son
efficacité au cours des dernières décennies parce qu’il n’avait pas mis de
l’avant un véritable but communautaire qui aurait favorisé la libération de
l’humain plutôt que son esclavage religieux.
La communauté digne de ce nom détient la responsabilité de prendre soin
des siens et de veiller sur eux dans tous les aspects de l’existence pour
qu’ils soient toujours plus heureux. En conséquence, une des premières
choses qui lui revient est d’assurer l’éducation des enfants afin que la
compréhension et les connaissances de base de la vie puissent se perpétuer.
Ainsi, l’éducation primordiale est suscitée de l’intérieur de la personne pour
la conscientiser et la responsabiliser. Une bonne manière de saisir cette
vérité est d’observer le contraire, qui se produit dans le monde actuel, où
l’éducation, basée essentiellement sur la peur d’être (punition) ou la peur de
ne pas avoir (récompense), se fait de l’extérieur : des adultes détenteurs de
l’autorité sont responsables d’éduquer des enfants, comme si les enfants
n’avaient aucune aptitude à s’éduquer eux-mêmes. Pourtant, ce n’est pas
parce que l’on est un enfant que l’on est idiot !
Si le parent use de son autorité pour juger les actes posés par son enfant,
il lui impose sa volonté au lieu de lui apprendre à réfléchir par lui-même sur
les conséquences de ses gestes. Cela se résume à une menace sous-
entendue : « Si tu as tel comportement, j’aurai telle attitude. » Tout est axé
sur un conditionnement comportemental en fonction d’une autorité
extérieure menaçante. L’enfant va s’habituer à se comporter suivant quelque
diktat extérieur à lui, plutôt qu’à suivre la voix intérieure qui pourrait le
guider. À l’école, la situation s’aggrave.
Il suffit de penser aux examens que les jeunes doivent réussir : un même
examen pour tous, alors que chaque être humain est différent et unique. Le
message retenu, en ce cas, tient en peu de mots : « Enfant, je suis important
pour ce que je fais et non pour qui je suis. » La plupart des enfants
comprennent vite que l’école n’offre pas un milieu d’apprentissage
adéquat ; ils s’y embêtent et décrochent. En fait, l’école « ordinaire » ou
« classique », telle qu’on la connaît, ressemble davantage à une usine
servant à formater les individus pour qu’ils s’intègrent dans le système sans
réagir. En réalité, ça n’a rien à voir avec l’éducation véritable !
Pour éveiller le potentiel de l’enfant
Si le chiffre 5 est central, ce n’est pas pour rien : l’être humain est la
somme de tout ce qui existe, il possède à l’intérieur de lui toutes les
énergies de l’Univers. Parce qu’il les a toutes en lui, il a la capacité de tout
comprendre. L’éducation doit être le moyen de faire découvrir à l’enfant les
connaissances intérieures qu’il possède ; cela peut se faire de manière aussi
simple que de lui poser des questions. Ainsi obligé de fouiller en lui pour
trouver la réponse, il va découvrir son potentiel et il aura le goût de
développer ses propres aptitudes à connaître et à comprendre la vérité.
L’enfant acquiert ainsi plus de maturité que s’il doit s’en remettre à une
école qui le bombarde d’informations à mémoriser sans jamais l’inciter
à réfléchir, à penser ou à méditer.
Tout dans le système scolaire est prévu pour que l’enfant en vienne
à croire qu’il n’a pas le choix, qu’il lui faut connaître le bagage
d’informations disponibles, et toujours plus encore. Cela devient un réflexe
chez lui, un conditionnement. De retour de l’école, en fin d’après-midi, il se
questionne sur ce qu’il pourrait bien faire pour se changer les idées. Or, ses
choix alternent entre l’écran de télévision ou l’écran de son ordinateur ! Il
n’a pas appris à avoir confiance en lui et à penser par lui-même, il dépend
d’un support extérieur à tout instant. C’est une réalité désolante.
Une école devrait appartenir aux enfants, comme c’est le cas de l’école
de Tekos, en Russie qui est, d’après Aigle Bleu, la plus exemplaire de
toutes. Les enfants décident de tout dans cette école. Ce sont eux qui
construisent les bâtisses et les décorent. Tout y est artistique. Il n’y a pas un
mur qui soit semblable à un autre. Étant très impliqués aussi dans d’autres
tâches quotidiennes, par exemple le jardinage ou l’entretien ménager, les
écoliers sont occupés toute la journée, puisqu’ils touchent à tout, faisant ce
qu’ils aiment faire. De plus, ils décident eux-mêmes ce qu’ils veulent
étudier. Chants, arts martiaux et excursions à la découverte de la nature en
forêt, toutes ces activités sont considérées d’égale valeur avec les matières
généralement proposées dans un cheminement scolaire régulier.
Dans cette école modèle à suivre, les jeunes satisfont d’abord et avant
tout leurs intérêts. Tous les soirs, ils se rassemblent pour convenir de ce
qu’ils feront le lendemain. Ils s’expriment librement, sans qu’aucun
charivari ne vienne troubler les échanges. Comme il y a des enfants qui
aiment étudier avec l’aide d’un professeur, ils vont apprendre, par exemple,
la biologie, si c’est le choix retenu par tous. Ils l’étudient pendant un certain
temps, puis, quand ils ont bien compris la biologie, ils se mettent à préparer
les documents devant servir aux cours qu’ils vont donner aux autres
écoliers. Tous les élèves se rassemblent, le moment venu d’étudier la
biologie. Quel que soit l’âge de l’enfant, ils suivent tous le même cours,
offert par d’autres enfants qui ont suffisamment compris la matière pour la
leur enseigner.
Le but que poursuit cette école est d’encourager les enfants
à comprendre, et non pas seulement à accumuler les connaissances à propos
d’une science ou d’un domaine particulier. Cela donne lieu à des résultats
étonnants. Ainsi, lors du cours de biologie donné par les enfants, des
professeurs de biologie, qui leur avaient communiqué tout ce qu’ils savaient
sur ce sujet, ont compris des choses qu’ils n’avaient pas encore comprises,
et ce, grâce aux explications fournies par des enfants de 9 ans. Au bout de
trois mois, toute l’école avait ainsi parcouru onze ans de biologie !
Cela semble à peine croyable. Pourtant, si les enfants sont impliqués dans
leur éducation, si on respecte ce qu’ils désirent apprendre parce que l’idée
vient d’eux, la compréhension de la vie suivra. Actuellement, on les prépare
à assumer un rôle social programmé de l’extérieur par un système, alors
qu’ils se trouvent tout naturellement au cœur de la vie, de leur vie. Le
message qui découle d’une éducation basée sur la récompense et la
punition ne laisse pas aux jeunes la possibilité d’envisager la bonne
conduite de leur existence. On leur apprend plutôt à faire tout ce qui est mal
du moment qu’ils ne se fassent pas prendre sur le fait. Ce qui sera perçu par
le jeune comme étant « mal » le sera en référence au jugement des adultes
et non à sa propre conscience. L’adulte qu’il deviendra conservera et
développera un comportement conditionné par ce principe, ce qui explique
le fait que les prisons sont occupées à pleine capacité. On doit bâtir
constamment de nouveaux centres de détention, et il en ira ainsi aussi
longtemps que l’on continuera à éduquer la jeunesse à partir de telles
faussetés.
Les gens sont souvent incarcérés pour un problème caractériel. Les
mettre en cage n’améliore pas leur caractère. Au contraire, leur rage croît
encore plus derrière les barreaux. Au sortir de prison, ils seront dans des
dispositions pires que celles qu’ils avaient avant de se faire « prendre » par
la police parce qu’ils ont « mal » agi aux yeux de la justice. On sous-estime
le fait qu’ils se sont retrouvés en prison parmi des criminels expérimentés.
La prison est une école du crime où les aspirants sont éduqués sur le
principe acquis sur les bancs de l’école : « Fais tout ce qui est mal du
moment que tu ne te fasses pas prendre. » C’est le constat que les
éducateurs devraient admettre afin de revoir leur manière de veiller à un
sain développement des enfants.
Un système d’éducation perverti
La voie qu’encourage le système, en vérité, pervertit. Car, si on enseigne
à adopter un bon comportement en fonction de ce que l’enfant pourrait
recevoir, on le pervertit ! On le pervertit, parce qu’en accomplissant quelque
chose de bien il en ressent de la satisfaction et de la joie à l’intérieur de lui.
C’est déjà une récompense ! Par conséquent, l’enfant ou l’individu, quel
que soit son âge, se comportant correctement sans obtenir « sa »
récompense extérieure, va se dire : « Très bien ! Si c’est ainsi, si je ne
mérite pas de récompense, je ne continuerai plus ! » Telle est la nature de la
perversion qui s’insinue dans les esprits à la suite d’un système
récompensant ou punissant les actions.
Certes, certains enfants ont un comportement inadéquat à l’occasion.
Pour y remédier, Aigle Bleu rappelle les étapes à suivre, dont nous avons
déjà parlé : 1) détourner son attention pour changer d’énergie ; 2) lui
inventer une histoire à partir des circonstances qu’il connaît afin qu’il
réfléchisse ; 3) solliciter un ami de la famille, dans la communauté, afin
qu’il lui donne un avertissement ; 4) faire preuve d’humour pour le
réveiller, comme lui verser un seau d’eau sur la tête si nécessaire ; 5) faire
en sorte de l’ignorer, point qui l’accablera davantage, car toute notre
existence est en interdépendance avec les autres. Se rendre compte du fait
que les autres nous ignorent fait prendre conscience que l’on est seul au
monde, et cela devient vite une tourmente.
Avant les écoles résidentielles, les Amérindiens étaient sous-représentés
dans les prisons par rapport aux Canadiens qui fréquentaient l’école. Après
de nombreuses années passées dans ces institutions, les écoles
résidentielles, où l’on a tenté de « tuer l’Indien » en eux, ils se sont
retrouvés derrière les barreaux en grand nombre, soit quatre fois plus que
les Blancs ! Cela illustre parfaitement les effets pernicieux que produisent
les écoles, encore de nos jours, sur les diverses communautés naturelles et
sur toute la jeunesse obligée de les fréquenter ou, pour le moins, de se plier
aux matières obligatoires, qu’un parent pourrait enseigner à son enfant à la
maison.
Les écoles Montessori parviennent à compenser les lacunes importantes
du système éducatif occidental. Les écoles de Waldorf réussissent encore
mieux, mais, si on pouvait créer des écoles comme à Tekos, ce serait la
formule idéale. Un autre exemple fantastique est l’école de Summerhill, où
les enfants sont totalement libres. En fait, l’école devrait appartenir aux
enfants, qui devraient pouvoir décider par eux-mêmes ce qu’ils veulent faire
et apprendre.
Un autre exemple hors de l’ordinaire est celui d’une communauté
autochtone au nord de l’Inde qui a fondé la « maison des enfants ». Quand
la mère cessait d’allaiter son enfant, ce dernier était alors intégré à la
maison des enfants ; il était âgé d’environ 2 ou 3 ans. Car dans les
communautés naturelles, ce n’est pas la mère qui décide de sevrer l’enfant ;
l’enfant en détermine le moment et c’est quand il se met à rejeter le lait
maternel du fait qu’il ne le digère plus. Cela évite le traumatisme du
sevrage imposé de l’extérieur, alors que l’enfant se retrouve privé de tout ce
que sa mère lui donne en le nourrissant. Pour cette raison, il a besoin de
l’attention maternelle à 100 % lors de l’allaitement.
La maison des enfants était située à l’extérieur du village indien,
a raconté un jour Sun Bear, un des enseignants d’Aigle Bleu. Les adultes
n’avaient pas le droit d’y venir. Tous les soirs, les enfants dormaient en
couple et se massaient l’un l’autre, mais ils n’avaient pas le droit de dormir
avec le même trois soirs consécutifs afin d’éviter les jalousies qui
pourraient en découler. Devenus adolescents, ils sortaient de la maison,
pour y revenir une fois leurs jeux sexuels terminés. Ceux qui décidaient de
passer plus de trois nuits avec la même personne étaient considérés comme
adultes à ce moment-là, et ils devaient retourner vivre au village.
Ce genre d’organisation sociale et éducative singulière relève d’un
peuple qui a la réputation d’être le plus heureux de la terre. Tous sont
souriants et toujours de bonne humeur. Le fait de grandir en ne manquant
jamais d’affection semble un moyen sûr d’expérimenter très tôt le bonheur
et de le croire possible dans l’amour.

IMPROVISATION SUR LE MODE PENTATONIQUE


Depuis le premier stage, la démonstration de l’importance de la musique
chez les nations autochtones a été faite à plusieurs reprises, de différentes
manières : théorie, pratiques de chant et de danse, séances de
musicothérapie, etc. Aigle Bleu exige des praticiens en chamanisme qu’ils
se servent de leur voix pour chanter, que ce soit en dansant ou priant, ou
simplement pour se détendre. Les ancêtres reconnaissent la voix des leurs et
les écoutent.
Si on choisit de jouer d’un instrument de musique, en particulier du
tambour ou des maracas, il faut en jouer jusqu’à ce que l’on sente bien,
à travers la musique, une réelle union aux vibrations de l’Univers et à celles
de la Terre-Mère. Cette union entre l’instrumentiste et la musique elle-
même est nécessaire si l’on désire être musicothérapeute, d’où les efforts
à faire pour atteindre la maîtrise de l’instrument que l’on privilégie.
Tout ce qui existe dans l’Univers est fréquentiel. Nous ne sommes, donc,
que fréquences. Ce rappel introduit une notion importante des
mathématiques des sons, à savoir que certaines fréquences sont plus
accordées que d’autres à celles de l’Univers.
Le mode pentatonique
Depuis de nombreuses années, les instrumentistes accordent la note la sur
un diapason de base de 440 vibrations par seconde (Hz). Les Amérindiens,
pour leur part, s’accordent depuis toujours sur 432 vibrations par seconde.
Cela correspondrait à plusieurs mathématiques universelles des sons qui
reconnaissent en cet accord des fréquences plus semblables à celles de
l’Univers dans lequel on vit. La tendance moderne est de pousser plus haut,
jusqu’à 441, 442…, autant qu’on en est capable ! Cependant, si l’on désire
une musique thérapeutique, on doit descendre à 432 Hz.
La plupart des instruments qui sortent sur le marché sont accordés sur le
diapason de base ; si on désire un accord à 432 Hz, on doit faire accorder
ainsi l’instrument. La flûte à bec accordée sur cette fréquence donne une
vibration plus profonde. Sur le plan thérapeutique, son impact sera
également plus grand au niveau physique. La musique chinoise est souvent
accordée sur cette fréquence.
La cithare européenne sur le mode pentatonique en est un bon exemple.
Elle a été apportée par les Allemands ou les Autrichiens aux États-Unis. Les
Cherokees ont immédiatement vu et compris quels bénéfices ils pourraient
en tirer comme instrument thérapeutique en fixant les cordes en ordre de
grandeur, soit de la plus grosse à la plus petite, et en l’accordant sur le mode
pentatonique, comme toutes les musiques autochtones du monde qui
utilisent ce mode à cinq notes (do-ré-mi-sol-la).
Il est intéressant de noter que, pour les Amérindiens, les 5 notes sont en
lien avec les 5 éléments, comme le sont les directions, les couleurs, les
organes de l’être humain, ses émotions et ses sens. C’est une autre manière
de découvrir la portée du chiffre 5 à travers toutes ces correspondances.
Tout est uni, tout communie ; c’est pour le bénéfice de la communauté.
Les correspondances de la gamme pentatonique avec les éléments sont
les suivantes :

Do Ré Mi Sol La

Terre Vent Eau Son sacré Feu

On peut voir la sagesse et la cohérence sous les attitudes et les choix de


vie des Amérindiens. Rien n’est laissé au hasard. Tout participe au Tout. En
s’y intéressant à fond, voire en s’appropriant nombre de leurs connaissances
ancestrales pour les mettre en pratique, on s’enrichit sur le plan personnel
et, ce faisant, on enrichit le milieu environnant dans lequel on évolue.
On peut facilement jouer sur le mode pentatonique en utilisant
uniquement les touches noires sur un piano. La cithare européenne en mode
amérindien, c’est très harmonieux, et il est simple d’apprendre à en jouer.
Même quand on ne sait pas jouer de cet instrument et qu’on tente de le faire
vibrer, c’est beau. Alors, quand la personne sait en jouer, c’est d’un charme
fantastique. Le mode pentatonique permet à la musique de retrouver la
spirale, qui est coupée lorsque les notes dissonantes de fa et de si
interviennent. Dans un cadre thérapeutique, il est préférable de ne pas avoir
de dissonance. Toutes les notes doivent s’encourager les unes les autres,
toutes en vue de la guérison de la personne que nous soignons ainsi.
Aigle Bleu travaille constamment avec la musique. C’est une thérapie
qu’il considère comme étant abordable pour tous. La musique accompagne
et soutient efficacement la sagesse des paroles qu’un thérapeute doit ajouter
en cours de consultation afin que la personne à soigner découvre en elle-
même les réponses qui favoriseront sa guérison.
Certains enregistrements qu’il a réalisés sont basés sur la gamme
pentatonique pour les bénéfices qu’on peut en retirer. Spirits Songs1, Sons
du ciel2 et Sérénité démontrent particulièrement bien l’effet d’harmonie
auquel on peut parvenir avec un tel mode d’accord et de fréquence. Spirit
Songs, par exemple, va inspirer la personne qui l’écoute, alors que les Sons
du ciel contribuent à une profonde relaxation. Le CD Sérénité3, quant à lui,
stimule l’énergie vitale.
Comparer l’effet que produisent les différentes fréquences sur soi-même,
lorsqu’on écoute de la musique, est fort intéressant et utile. De même, un
simple exercice d’improvisation sur le mode pentatonique se révèle une
manière de sentir le mouvement de spirale que les notes produisent,
mouvement qui continue même après que la musique s’est arrêtée. C’est
une pratique recommandée aux personnes désireuses d’utiliser la
musicothérapie.
Une des habiletés à développer et à maîtriser pour chanter de manière
thérapeutique consiste à garder une voix stable. À force de pratiquer, on
y arrive. Du reste, il faut être en mesure de conserver un ton stable et neutre
lorsqu’on enseigne. Les gens ont besoin de sécurité. C’est un élément
inconscient chez la plupart, mais ça se passe à peu près ainsi dans la tête de
chacun : « Je me sens en sécurité si je ressens une stabilité dans la voix de
la personne qui me soigne. Donc, je peux m’appuyer sur elle pour guérir. »
Le Nouvel Âge parle d’une 5e dimension, d’une nécessaire ascension vers
un état supérieur. Il n’encourage pas les gens à s’ancrer dans le monde
physique. Or, si l’on a des trous sur les plans subtils, cela risque d’aller très
mal pour la suite des choses ! Il faut être imperméable aux diverses
influences qu’on rencontre et, par conséquent, être bien ancré sur le plan
physique.
Le son est la meilleure thérapie et la pire des pollutions. Il affecte les
individus sur tous les plans de l’être, dans toutes les dimensions. Le son est
une vibration dans le monde physique, mais son pouvoir se rend au-delà,
jusque dans les univers parallèles. Car il existe d’autres univers aussi
physiques que le nôtre ; on ne les voit pas parce qu’ils sont sur d’autres
fréquences.
Certaines traditions amérindiennes pensent que chaque humain existe en
22 copies, dans 22 mondes parallèles. Ces 22 êtres mèneraient, chacun, une
existence qui leur serait propre. Qu’on adhère ou non à cette hypothèse, il
n’en demeure pas moins que c’est ici, sur le plan physique, que nous devons
nous manifester en tant qu’êtres humains. Donc, nous devons nous ancrer
dans notre Terre-Mère et nous tenir droits debouts grâce au fil qui nous relie
au Père céleste.
Tout est fréquence, nous sommes fréquences. Il est même possible
d’entendre la musique des anges qui reproduisent ce que le Créateur leur
dit. Une onde porteuse de toutes les fréquences est audible. La pièce
« Prière bleue », qui se trouve sur le disque Aigle Bleu sur la guitare4, a été
créée pour évoquer cette fréquence.
Apprendre à moduler et à comprendre la musique qu’on joue, maîtriser le
chant pentatonique permettant de chanter sans fausse note sont des acquis
essentiels tant pour les soins à prodiguer avec la musicothérapie que pour le
cheminement spirituel des praticiens en chamanisme. À certains moments,
la dissonance apparaîtra bénéfique, par exemple, si l’on doit travailler
quelque chose de dissonant pour l’amener à l’harmonie. Cela implique
d’aller chercher la personne à soigner à la fréquence où elle se trouve, puis
de l’amener petit à petit à l’harmonie, en demeurant conscient que la
musique influence tous les corps : physique, émotionnel, mental et spirituel.
Donc, les soins qu’on procure par la musique se répercutent sur tous les
plans. C’est une approche globale de la santé.
Toucher thérapeutique sonore et chant des esprits
Une des techniques qu’Aigle Bleu recommande va chercher les diverses
dimensions thérapeutiques. Le chant des esprits – chant harmonique ou
dysphonique – consiste à créer d’autres sons avec la voix. En fait, on entend
plusieurs sons en même temps. Il s’agit de créer un son et de le garder
à l’intérieur. C’est le son qui fabrique des harmoniques. À ce moment, on
entend la note de base et d’autres notes suivent à partir d’elle.
Pour travailler avec le chant des esprits, comme il faut garder le son
à l’intérieur, on chante avec la langue au palais. La langue se trouve alors
soit en avant ou au milieu de la bouche, soit à l’arrière, selon ce qui vous
paraîtra plus confortable. Dans cette position-là, vous modulez les voyelles
jusqu’à ce que vous entendiez les harmoniques. Une alternative serait de
chanter la bouche fermée. Ça peut fonctionner, mais habituellement c’est
avec la langue au palais qu’on réussit le mieux.
Cette technique donne accès aux autres dimensions. On passe d’une note
à d’autres sons harmoniques. Sur le plan de la conscience, on est amené
à d’autres réalités. Le CD Mystères5 d’Aigle Bleu est élaboré là-dessus.
C’est un exemple de la puissance thérapeutique de la technique. Par elle,
tout ce qu’on désire peut être mis en vibration.
Pour illustrer le chant dysphonique et son pouvoir, Aigle Bleu procède
sur-le-champ à une expérience de toucher thérapeutique sonore devant le
groupe d’étudiants. Une volontaire se place face à lui, à l’avant de la salle.
Il commence à chanter en partant de la note la plus basse dont il est capable
et en visant la personne à ses pieds. Puis il remonte toutes les parties de son
corps de manière chromatique, demi-ton par demi-ton, afin d’écouter
attentivement ce que la note lui retourne. Quand il perçoit que la note n’est
pas complète en lui revenant, alors il travaille avec ce son-là afin de
l’harmoniser. À certains moments, il s’accompagne avec les maracas. Tout
est une question de senti et d’attention.
Au cours de son travail de guérison par le toucher sonore, Aigle Bleu
reste calme, stable et concentré. Une note correspond à une partie du corps,
il revient ainsi à la personne soignante d’établir la correspondance exacte.
De sa note la plus basse qu’il a dirigée vers les pieds, il va atteindre sa note
la plus haute lorsqu’il chantera en fixant la tête.
Si vous voulez utiliser et réussir ce genre de soin, vous devez établir une
correspondance entre votre voix et le corps de la personne devant vous.
Observez bien le champ d’énergie avant de commencer, puis celui après
votre chant. Vous vérifierez ainsi l’impact thérapeutique de votre
intervention. Une seule intention doit occuper votre esprit lors du travail
que vous effectuez en tant que praticien en chamanisme, quelle que soit la
technique que vous utilisez. C’est une intention universelle partagée par
tous ceux et celles qui désirent soigner autrui : pour aider et pour guérir.
Pour aider et pour guérir, voilà l’intention qui doit vous guider.
Il suffira parfois de placer vos mains au-dessus de la nourriture avant un
repas en ayant en tête l’intention d’aider et de guérir pour que la nourriture
devienne un « médicament » par la charge énergétique que votre intention
aura transmise. La même intention permet donc de soigner une personne
avec le chant, de purifier un environnement complet avec le son, en
particulier avec la vibration de la voix. On peut partir de n’importe quelle
note en changeant les dièses et les bémols pour faire une gamme
pentatonique, tout comme dans chaque gamme on peut ajouter une tonalité
majeure ou mineure suivant les circonstances et les besoins.
En tout temps, les praticiens en chamanisme restent ouverts à l’autre et
à ses besoins, comme aux besoins de toute la communauté. Leur vocation
est d’aider et de guérir.

CÉRÉMONIES CYCLIQUES
Dans la vie communautaire, l’existence se déroule en fonction des
rythmes de la nature. Le lever et le coucher du soleil marquent le jour et la
nuit, qu’agrémente le cycle mensuel de la lune. Les rythmes notoires
demeurent ceux basés sur le cycle des saisons, qui sont, elles-mêmes,
délimitées par les équinoxes et les solstices. C’est ce qui donne lieu à des
cérémonies cycliques empreintes de gratitude et de joie : celles du jour le
plus long ou du jour le plus court (21 juin, 21 décembre) et celles du jour
égal à la nuit (21 septembre, 21 mars).
Chaque contexte géographique a inspiré des cérémonies spécifiques. Ce
peut être en raison des récoltes qui sont plus significatives à un endroit en
particulier. Par exemple, les récoltes de maïs, céréale sacrée pour les
Amérindiens, sont cueillies puis célébrées. Comme la cueillette des fraises
des champs peut être aussi l’occasion d’une célébration. L’utilité des
cérémonies cycliques est d’accorder l’être humain avec la nature, de
rappeler le lien qui les unit.
Chaque fruit, chaque légume, chaque herbe aromatique, chaque arbre
médicinal, tout vient à maturité au moment où le corps physique en
a besoin. C’est pour cela qu’il faut, d’abord et avant tout, souligner les
espèces indigènes relevant de notre culture particulière et nous fournissant
au bon moment ce qui nous nourrit et nous soigne.
Lors des cérémonies d’équinoxe et de solstice, Aigle Bleu a remarqué
qu’il se produisait, presque toujours, une synchronicité parfaite entre le
temps qu’il faisait, ces jours-là, et ses besoins cérémoniels. Il obtenait
souvent la température idéale. Cet accord avec la température remonte au
début de son cycle de neuf années, alors qu’il célébrait les cérémonies
cycliques. Depuis, ça s’est maintenu. Il en va de même pour tous les
besoins qu’il peut avoir. Que ce soit pour un désir aussi simple que celui de
faire une promenade à quelque endroit, la température lui sera favorable.
Au fil des ans, il a aussi constaté que les personnes qui célébraient ces
cycles perdaient la tendance à attraper une grippe lors du changement de
saison, pour s’ajuster à la nouvelle saison. La cérémonie leur fournissant
l’occasion de s’accorder, elles n’ont pas besoin d’être malades pour que le
corps s’habitue au changement de saison.
Dans leur sens premier, ces célébrations sont une manière d’honorer la
nature, puisque chaque cycle correspond à des enseignements en lien avec
les directions. Elles sont essentielles à la communauté pour renforcer les
liens entre les individus et leur permettre de partager en se réjouissant des
bénédictions qu’ils reçoivent de la Terre-Mère. Les autochtones
reconnaissent bien le fait : si on sait remercier la nature, la nature donne
abondamment en retour. Il y a ainsi, au cours de ces cérémonies, des
moments où l’on reçoit quelque indice ou augure de ce qui va survenir dans
la nouvelle saison. On peut mieux se préparer à accueillir ce qui arrivera.
En général, il y a un moment spécialement consacré à la divination, entre
autres, au solstice d’hiver.
Solstice d’hiver
Lors de la fête de la lumière intérieure, le jour est le plus court de
l’année. On éprouve alors le besoin de vaincre cette obscurité envahissante.
La cérémonie du solstice d’hiver en est une à teneur plus masculine que les
autres. Le froid qui sévit à l’occasion des longues nuits d’hiver, au nord du
continent américain, fait de la veille de vingt-quatre heures que comporte la
cérémonie une prouesse en soi, puisqu’elle se déroule à l’extérieur près du
feu sacré. Elle requiert l’esprit et l’énergie du guerrier pour garder le
flambeau allumé dans ces conditions. La lumière intérieure du guerrier
brillera pour le bien de toute la communauté.
Le solstice est donc l’occasion toute désignée pour célébrer la lumière
des jours à venir, qui durera plus longtemps, et la lumière qui brille
à l’intérieur de chaque personne qui s’y accorde. C’est une fête de lumière –
celle de la lumière intérieure qui sait perdurer et vaincre l’obscurité. C’est
une célébration de la victoire de la lumière sur l’ombre que nous avons tous
à l’intérieur de nous.
Les préparatifs sont variés. Durant la journée qui précède, il faut prévoir
les réserves de bois pour le feu et préparer le festin du lendemain matin.
Chaque famille, de plus, se rend dans la forêt à la recherche d’un sapin ou
d’un autre conifère. Elle va choisir un arbre à l’image de la nouvelle année
qu’elle désire pour chacun des siens. On le veut habituellement en bonne
santé et bien proportionné, car il incarnera vraiment ce qu’on anticipe au
cours des prochains mois. Avant de couper l’arbre, on fait les offrandes et
les prières usuelles. On le coupe seulement au moment où on sent qu’il est
prêt, puis on l’apporte à la maison. Les branches du bas sont alors coupées
et ficelées ; elles vont servir à balayer l’année qui s’achève. Ce balayage
s’effectue dans la joie, avec des chants, en passant dans tous les recoins de
la maison, sur tous les murs, dans les placards, etc. Le balai de fortune est
brûlé, par la suite, dans le feu sacré pour que les anciennes énergies soient
mises en cendres. L’arbre est installé là où il sera à l’honneur et décoré avec
les intentions de chaque membre de la famille ; ces intentions se présentent
très souvent sous forme d’objets d’artisanat de grande beauté. Les
participants à la décoration font des objets qui représentent ce qu’ils
désirent dans la nouvelle année. Si l’homme désire un cheval, alors il peut
sculpter un petit cheval en bois pour décorer l’arbre.
Au soleil couchant, on laisse mourir tous les feux des poêles. Le
lendemain matin, avant de les rallumer avec les braises du feu sacré, on sort
la vieille année camouflée dans les cendres. Puis chacun accomplit la tâche
à laquelle il s’était engagé. Il y a diverses pratiques spirituelles à respecter
tout au long de la vigile. Comme il faut qu’il y ait toujours quelqu’un qui
médite devant l’autel, on prévoit des relais pour que la responsabilité ne
devienne pas trop pénible. Il en va de même pour les danseurs ; il doit
y avoir toujours une personne en train de danser. Il s’agit d’une danse
incarnant la lumière de l’esprit dans le monde physique, car là où il y a de la
lumière, il n’y a pas d’obscurité.
Les gardiens du feu sacré, pour leur part, vont demeurer toute la nuit
auprès du brasier pour l’alimenter. Le feu sacré est la première chose qui se
construit à l’occasion de toutes les cérémonies. Garder le feu vivant, c’est
garder la lumière vivante à l’intérieur de soi, cette lumière qui ne doit
jamais s’éteindre. Aucune célébration amérindienne ne peut se concevoir
sans un feu sacré. Lors du solstice d’hiver, son importance est accrue pour
symboliser la victoire de la lumière sur l’obscurité. Les gardiens sont des
guerriers attitrés à la tâche.
Chanter, prier et danser jusqu’au lever du jour. C’est un temps
d’illumination pour toute la communauté. Les braises du feu sacré vont être
récupérées après la cérémonie du Soleil levant pour rallumer les cheminées
de chaque maison. Un poêle rallumé avec ces braises est unique. On sent
une présence qui ne peut se décrire avec des mots. C’est une présence
magique concrète qui se perçoit clairement. La maison devient comme
animée par une énergie sacrée.
La fête de la lumière intérieure se termine par les réjouissances et le
festin communautaire. La célébration du solstice d’hiver est un moment
intense pour toute personne, jeune ou âgée, quel que soit le rôle qu’on y a
assumé.
Équinoxe de printemps
La quête de lumière et de transparence se poursuit à l’arrivée de la saison
suivante, celle qui correspond au renouveau de la vie. L’équinoxe de
printemps donnera lieu à une cérémonie un peu plus longue que celle
d’hiver. Est venu le temps de purifier en profondeur son corps et son esprit,
ainsi que les amitiés qu’on entretient, et cela ne peut se réaliser rapidement.
On va s’accorder le temps qu’il faut pour se débarrasser de tout ce qui a été
accumulé au cours de l’hiver et qui n’est plus utile. De tout ce qu’il n’est
pas souhaitable de conserver en soi.
Dans les communautés amérindiennes comme dans celles de partout dans
le monde, des situations de tensions, d’animosité, voire des querelles de
toutes sortes, surviennent. L’étroitesse des lieux où certaines familles
résident, la constante proximité de tout un chacun, les maisons étant très
près les unes des autres en hiver où l’on sort moins, contribuent parfois
à briser des relations fraternelles. C’est ce qui a inspiré aux Cherokees le
nom de la cérémonie de l’équinoxe du printemps, soit la fête du renouveau
des amitiés, parce que le but premier de cette célébration communautaire
est la purification de chacun et le rétablissement de l’harmonie entre tous.
Jeûne et loges à transpirer vont y contribuer efficacement. Pour nettoyer le
système digestif, on procède habituellement à une purgation, l’eau d’érable
se révélant un atout disponible et précieux à cette période de l’année.
Pour que la fête du renouveau des amitiés atteigne son objectif de
réconciliation et d’harmonisation, chaque personne vivant une inimitié doit
se rendre sur le bord de la rivière en compagnie de l’autre envers qui elle
éprouve du ressentiment afin de clarifier la situation. Tous doivent finir par
reconnaître que les éléments qui les opposent sont des facettes de leur
propre être qu’ils ont à accepter. Le fait d’exprimer à l’autre un ressenti
dans cette conscience des choses libère. C’est le chemin de la
réconciliation, qui ramène la joie au cœur parce qu’elle purifie ce qui
assombrit l’esprit.
Durant toute la journée de l’équinoxe, le feu sacré fait monter des prières
vers le Père-Ciel afin que toutes les guérisons du cœur se réalisent. Après
les purgations et la purification des amertumes de l’hiver dans les huttes de
sudation, viendra la journée de la cérémonie finale, qui commencera avec la
cérémonie du lever du soleil. Par la suite, les danses viendront célébrer la
joie et activer les forces naissantes de la fécondité de la terre qui,
tranquillement, s’éveille. Les graines et les semences, qui seront semées au
cours de la saison qui vient, seront placées près du feu pendant les danses
afin qu’elles soient activées. Lorsque viendra le festin à la fin de la journée,
c’est une communauté purifiée et joyeuse qui se rassemblera. La fête du
renouveau des amitiés aura rappelé à chaque membre de la communauté
que l’unité des cœurs et des esprits est la plus grande richesse à rechercher.
Solstice d’été
Lorsque le jour le plus long de l’année arrive, la communauté va se
préparer à vivre un autre moment de réjouissances. Ce sera la fête de la
lumière. Son nom rappelle celui du solstice d’hiver, mais lors du solstice
d’été, on ne célèbre pas la lumière intérieure triomphant sur l’obscurité,
mais l’abondance de lumière extérieure, l’amour, le grand pouvoir de vie et
de croissance rapide sur la terre.
C’est une cérémonie qui se déroule sur plusieurs jours. La préparation est
longue. Des périodes de purification dans les huttes de sudation figurent au
programme comme à chaque cérémonie. Le feu sacré est allumé dès que
s’amorcent les préparatifs de la fête, qui connaîtra son paroxysme à la fin de
la journée même du solstice.
Ce jour le plus long de l’année, le soleil se lève très tôt et se couche très
tard. La première célébration va se dérouler au lever du jour. Ceux qui
désirent y participer se réveillent très tôt, soit vers les 4 heures du matin. Le
reste de la journée, on cherchera à garder le silence lors des préparatifs de la
grande cérémonie du soir. C’est une journée imprégnée par l’esprit du
silence. On apprend ainsi à emmagasiner l’énergie, à ne pas la dilapider. Le
jour du solstice d’été offrant plus de luminosité que toutes les autres
journées qui s’écouleront par la suite, on doit accumuler cette lumière
à l’intérieur de soi. Si l’on y parvient, le fait d’être en conscience désireux
d’accumuler cette énergie produit en soi-même un effet fantastique. Le
silence renforce vraiment la conscientisation de l’action en cours.
La fête de la lumière est aussi une belle opportunité pour souligner
l’influence des animaux totems associés aux astres. C’est un enseignement
moins connu, qui a même failli se perdre complètement mais,
heureusement, il y a eu des gardiens qui les ont transmis à l’insu de
l’autorité des Blancs, qui tentaient par tous les moyens de les en empêcher.
Selon ces connaissances ancestrales, certaines constellations sont liées aux
animaux totems, et les représentations qu’on fait d’eux (autel, objet, etc.)
doivent illustrer les correspondances existantes afin de permettre que les
énergies d’en haut s’incarnent pleinement sur terre. Toute une partie de la
journée est consacrée à la préparation de ces autels-là ou de ces objets-là.
Pour ce travail, le silence favorise là encore la conscientisation requise pour
associer les astres et les totems.
Le soir venu, un deuxième feu est allumé. Le feu sacré qui brûle depuis
quelques jours va se poursuivre jusqu’à la fin de la fête de la lumière. Le
nouveau feu est plus gros ; c’est un feu de joie célébrant la vitalité. Près du
brasier, on va danser et chanter, faire une offrande de pipe. Les danses
durent habituellement jusqu’au lendemain matin
Équinoxe d’automne
La cérémonie cyclique la plus longue de l’année est celle de l’automne.
C’est alors la fête des récoltes. Comme pour les autres fêtes, tout s’amorce
avec la purification, entre autres, par des huttes de sudation, puis on se met
aux préparatifs collectifs, qui consistent à partager les diverses tâches en
lien avec les récoltes. Cela représente beaucoup de travail, mais la corvée
est agréable parce qu’elle s’effectue en groupe. Tous ceux qui sont en
mesure de le faire donnent un coup de main. On fait les foins, on ramasse
les pommes, on cueille les maïs, les courges, tous les légumes et les fruits
à maturité.
Un autel gigantesque est construit à l’extérieur. D’habitude, on le prévoit
assez reculé dans la forêt. On le construit pour qu’une personne puisse
danser dessus, car pendant toute la durée de la cérémonie, il se fera des
offrandes de danse et de chant en continuité sur l’autel, qui ne se trouve pas
au même endroit chaque année. On suit un cycle de sept années. Quand on
revient quelques années plus tard là où se trouvait un autel, de nouvelles
herbes ou plantes y ont poussé ; la vie a repris et s’est renouvelée.
À l’emplacement même de l’autel, en raison du caractère sacré des
offrandes et des prières qui y ont été faites, il arrive que l’on soit très surpris
par les découvertes que l’on fait.
La journée de l’équinoxe d’automne, il y a une procession : les gens
apportent les plus beaux spécimens de leur récolte pour les remettre à la
nature et exprimer ainsi leur gratitude. Au cours de la fête, une cérémonie
du don se tient. C’est une cérémonie commune à tous les peuples
autochtones de l’Amérique du Nord, qui peut se répéter n’importe quand
dans l’année, car tout peut en fournir le prétexte (décès, mariage, naissance,
etc.). En anglais, cette cérémonie est connue sous le vocable « Give Away ».
Elle consiste à se détacher de tout ce qui n’est plus utile et, en même temps,
à faire circuler l’abondance.
Le Give Away n’est pas un marché aux puces ! Le détachement visé par
la cérémonie du don ne se réalisera pas si l’on cherche à se délester de
vieilleries inutilisables ou si l’on fait don d’un objet acheté pour l’occasion.
Les gens doivent donner des objets qu’ils possèdent et auxquels ils sont
attachés. On ne peut prétendre se détacher de ce qui n’a pas de valeur pour
soi. Plus un objet est difficile à donner, plus le geste sera significatif et
libérera la personne qui en aura fait don.
Dans le cadre de la fête des récoltes, telle qu’elle se vivait autrefois, la
cérémonie du don avait beaucoup de sens. L’automne correspondait aussi
à la saison de la chasse. Les familles étaient à la veille de se séparer pour
cette période extrêmement risquée, puisqu’on ne savait jamais si on allait
retrouver ses parents et ses amis. On donnait alors avec joie pour que l’autre
se souvienne de soi. Mais principalement, on donnait dans un esprit de
partage. Si les récoltes étaient abondantes, on avait la générosité de donner
à ceux qui avaient été moins favorisés. Tous connaissaient le principe qui
fait qu’un don fait des heureux autant qu’il rend heureux.

LES 5 ÉLÉMENTS
Le son sacré, parce que c’est une vibration, constitue l’espace dans lequel
dansent les autres éléments (feu, terre, vent, eau). Les alchimistes européens
parlaient de l’« éther » plutôt que du « son sacré » amérindien, mais il
s’agissait du même élément. La danse des éléments est à ce point
fondamentale qu’elle crée toute manifestation de l’existence grâce à la
combinaison des éléments entre eux.
Les cinq éléments, c’est l’outil chamanique par excellence. Ce n’est pas
simplement de la matière, ce sont des entités. Il y a une entité Eau, une
entité Terre, une entité Vent, une entité Feu ; le son sacré, quant à lui, est
une entité plus immense. Tout praticien en chamanisme doit apprendre
à travailler avec les 5 entités, car il se trouve vraiment une conscience
à l’intérieur de chacun des éléments. Il faut en arriver à ressentir les
éléments. Quand on les maîtrise, on maîtrise la guérison. Il est même
possible, en travaillant avec les éléments, de reconstruire des cellules sur le
plan moléculaire. L’humain est un être doté d’un pouvoir de cocréation
inestimable s’il prend conscience de sa force naturelle.
L’eau
L’élément le plus facile à décrire et à comprendre, c’est l’eau. Peu
importe où elle est, l’eau est toujours pareille à elle-même. Elle épouse la
forme du contenant dans lequel elle se trouve. Elle s’adapte à tout, mais sa
nature ne change pas, qu’elle soit l’eau d’un lac, d’une rivière, ou qu’elle
soit contenue dans un verre à boire. Elle peut laver tout et emporter dans
son flot n’importe quoi par sa force. Il suffit de lui donner assez de temps
pour le faire, elle saura accomplir ses fonctions pleinement.
La pluie va réussir à réduire une grande montagne à la surface du sol par
l’érosion qu’elle occasionne. L’eau est un élément très puissant. Même si
elle a lavé d’innombrables polluants, même si elle s’est remplie de
nombreux débris, elle peut s’évaporer et retomber pure, comme elle était
à l’origine. En tombant du ciel, la goutte prend alors une forme sphérique
parfaite.
Comme il en va ainsi avec chaque élément, l’eau renferme en elle la
potentialité des quatre éléments : dans sa forme « eau », elle est liquide ;
dans sa forme « vent », elle est vapeur ; dans sa forme « terre », elle est
glace, et dans sa forme « feu », elle est une explosion par la combinaison
des molécules d’hydrogène et d’oxygène qui la constituent (H2O).
L’enseignement de l’eau concerne le corps émotionnel, soit les
sentiments fondateurs (paix, amour et joie) et les émotions qui sont des
déclinaisons de ces sentiments. La haine, par exemple, est une émotion qui
manifeste une altération de l’amour. Comprendre pourquoi l’eau s’adapte
à tous les environnements aide à intégrer le fait qu’il ne faut pas s’attacher
aux émotions, mais bien plutôt aux sentiments fondateurs. Cela permet de
comprendre la nature transitoire des émotions, qui demeure la même, car les
émotions, telle l’eau, s’adaptent aux circonstances qui soulèvent un émoi. Si
on laisse passer les émotions négatives au lieu de les nier, comme l’eau
s’écoule, elles vont se transformer. Elles peuvent ainsi s’exprimer d’une
manière créative et utile pour soi et pour les autres.
Le vent
Avec le vent, il y a toujours quelque chose qui arrive, qui se produit.
C’est un élément captivant et animé qui peut soulever tout sur son passage.
Il est insaisissable, venant tantôt d’une direction, tantôt d’une autre, comme
bon lui semble. Quand on travaille avec la voix, on travaille avec le vent, le
vent de l’esprit. Tous les exercices pour apprendre à bien respirer et, en
particulier, la pratique de la respiration à 4 temps qui est suggérée, entre
autres, lors de la méditation du cœur, sont très utiles pour percevoir le lien
entre l’air et soi-même. Sans air, on n’existe pas.
Il sera important d’être attentif au vent lors des cérémonies que vous
pourriez conduire, car il est difficile de se mettre en syntonie avec cet
élément. La tradition apache propose, pour y arriver, de grimper dans
l’arbre le plus haut qu’on voit et de rester là près de la cime pour sentir
l’arbre bouger. Perché sur une branche à cette hauteur, on communie avec le
vent. C’est une expérience merveilleuse par laquelle on peut aussi essayer
de surprendre les esprits du vent, les sylphes. Ils sont grands et rectilignes,
tout à fait impressionnants. On ne réussit pas souvent à les voir, mais on est
en mesure d’observer tout ce qui se passe dans le ciel sous l’effet du vent, et
là on peut être étonné de ce que l’on aperçoit.
Le vent déplace les nuages, mais il est rarement seul. Plusieurs vents sont
souvent en mouvement en simultané, et ils sont tous animés par un certain
esprit.
Une des pratiques à réaliser pour démontrer qu’on est chaman consiste
à appeler le vent, parce que le vent, c’est une présence, une entité. Il parle.
Par là, il correspond au mental, à la pensée. Il est invisible, mais son
action est perceptible : il peut être doux, rafraîchissant, calme, mais il peut
aussi être d’une si grande force qu’il détruit des communautés entières et
ravage l’environnement lorsqu’il devient ouragan ou cyclone. Nos
pensées s’apparentent au vent : elles peuvent rafraîchir, apaiser ou tout
détruire. Même si elles sont invisibles, tel le vent, nos pensées agissent sur
notre environnement et déterminent ce qui nous entoure, ce qui se trouve
dans l’espace-temps. Elles ont un effet primordial sur la vie et le monde. Il
importe, par conséquent, d’arriver à les maîtriser.
La pensée non contrôlée est semblable à un ouragan. Elle peut nous
détruire et détruire les autres. Si on n’arrive pas à tenir les rênes de notre
corps mental, on court vers un désastre. Il faut apprendre à surveiller nos
pensées, à les diriger, à travailler avec elles et, si cela s’avère nécessaire,
à utiliser un antidote. Car nous sommes humains et, à l’occasion, il nous
vient des pensées sous le coup d’une émotion forte, telle la colère. Alors on
peut se surprendre à avoir en tête des idées de ce genre : « Je le tuerais
tellement je le déteste ! » Pour que la pensée empreinte de cette émotion
négative file comme l’eau, on appelle la pensée contraire pour l’annuler.
L’antidote pourrait ressembler à ceci : « Je l’aimerai toujours même si je
n’ai pas besoin d’être ami avec lui. » Cela réussit très bien à nous libérer et
à nous apaiser.
Par contre, si nous ne sommes pas conscients de nos pensées, la pensée
enragée, tel un ouragan, risque fort bien de causer des dégâts. Elle génère
au fond de soi une montagne de ressentiments qui fera en sorte qu’un jour,
on pourrait commetre un acte regrettable. On n’a pas idée de toutes les
conséquences découlant des pensées ! Nos lendemains se fabriquent avec
celles qui nous viennent à chaque moment présent. Allez observer le vent
du haut d’un arbre, et vous en redescendrez avec la compréhension du vent
qui souffle là où il veut et là où il n’est jamais seul. Vous saurez qu’il est
impossible de le contrôler, mais vous réaliserez aussi à quel point il s’avère
primordial de maîtriser la puissance de vos pensées, qui s’enchaînent les
unes aux autres et se renforcent par le fait même.
La terre
L’enseignement de l’élément terre porte sur la fondation, le corps
physique, l’incarnation. C’est une raison qui pousse Aigle Bleu, dans le
cadre de la formation des praticiens en chamanisme, à conscientiser chaque
personne sur la nécessité de travailler son corps. Il n’a encore proposé
aucun voyage chamanique aux stagiaires, et il ne le fera pas tant qu’ils
n’auront pas un corps solide, lumineux, bien ancré. Autrement, ils
pourraient faire de mauvaises expériences du fait qu’ils n’ont pas le
contrôle de ce qu’ils vivent. On doit être incarné dans la matière avant
d’aspirer aux envols en d’autres dimensions.
« La terre nous appartient, nous appartenons à la terre », répète
l’enseignant très souvent. C’est le leitmotiv qu’il propose à la communauté
qui se forme autour de « Créons le monde ». Cette fois-ci, il le rappelle en
d’autres mots : « Nous sommes de la terre, et la terre, nous la partageons
avec tous ». La notion de partager la terre « avec tous » va de soi pour les
autochtones, c’est ce qui leur fait considérer l’individu devant eux comme
un frère ou une sœur, même s’il s’agit de purs étrangers. Si nous saisissons
la teneur de cette vérité originelle, nous comprenons notre raison d’être.
Nous ne pouvons plus alors dériver sans but ou sans désir. Nous savons que
nous sommes ici, avec une nature humaine, pour créer le paradis sur terre.
C’est notre vocation et notre aspiration première : manifester l’idéal dans le
monde physique.
Le monde d’aujourd’hui, qui vit le plus souvent dans une réalité virtuelle,
est en train d’oublier la matérialisation qui caractérise l’humain. Il y a des
jeunes qui vivent par procuration, dans leur « machine », les jeux
électroniques leur suggérant des exploits essentiellement virtuels
à accomplir, qui n’ont par ailleurs aucun lien avec la réalité concrète qui les
concerne pourtant davantage. Ils ne touchent pas terre, ils flottent entre
deux modes d’existence. S’ils n’y prennent garde, ils vont ressembler à la
représentation que certains se font des extraterrestres, soit un être avec petit
corps surmonté d’une grosse tête dotée de gros yeux exorbitants pour
s’adapter à son écran, avec une main comportant uniquement trois doigts,
pour manipuler la souris de son ordinateur…
Il faut atterrir. Toucher terre, toucher à la terre. S’incarner dans son
monde réel pour ne pas sacrifier le potentiel divin qui a été déposé dans
l’être humain à l’origine et que nous pouvons tous développer.
Le feu
L’élément feu évoque l’esprit dans la force créatrice, dans la présence. Le
feu fait tout jaillir. Sans lui, il n’y a pas de vie. Il manifeste la présence
vivante de l’Esprit, le contact direct avec le Créateur, c’est l’œil de Dieu. Il
est à l’intérieur de tout. Dans les cellules de notre corps, il produit la
chaleur. Le feu est une entité, il parle comme les autres éléments.
La différence entre le feu et le vent tient en ce que le premier concerne le
corps spirituel, tandis que le second touche le corps mental. Il s’agit d’une
mince différence dans une certaine mesure, puisque l’esprit, qui anime tout,
fait surgir la pensée, soit l’élan précurseur de toute création. Tout ce qui se
manifeste à notre conscience part d’une pensée. Même l’Univers provient
de la pensée du Grand Esprit. C’est la synergie du feu et du vent.
Le feu est éternel, il brûle sans nécessiter quelque alimentation ou
carburant. Il se consume alors à l’infini, révélant une force excédant celle
de l’humain, c’est la force de l’Esprit lui-même. Ainsi, le feu sacré est
semblable à une porte qui s’ouvre et, derrière, se trouve le Grand Esprit, le
monde des esprits, le monde de la forme idéale, l’Ungawi, soit la fondation
de la vie. C’est là qu’on trouve le « zéro », le vide précurseur de la forme. Il
n’y a pas de vide sans la forme, mais il n’y a pas de forme sans le vide.
C’est une réalité complexe qui s’appréhende avec l’esprit et non avec la
raison.
Comment réaliser un feu sacré ? Cela sera enseigné un peu plus loin.
Aigle Bleu préfère commencer par enseigner comment il est possible de
faire l’expérience d’un feu sacré à la maison, chez soi, afin d’honorer cette
présence alchimiste disponible. Car une fois le feu allumé, on s’assoit tout
près et on le regarde en silence. C’est vivant, un feu, c’est fascinant. Dès
que le brasier est enflammé, on s’amuse à repérer les salamandres, qui sont
les esprits du feu. C’est généralement facile. À la fin, on laisse le feu
s’éteindre de lui-même. On ne fait qu’égaliser les braises, puis on observe
le jeu des braises. On apprend beaucoup de choses dans les clignotements
jaunes et rouges des braises ; on doit savoir les interpréter.
Quand on n’a pas la possibilité de faire un feu sacré à l’extérieur, on en
crée un à l’intérieur. On va d’abord tracer un cercle avec 12 pierres, tel
qu’on le ferait à l’extérieur, mais les pierres sont déposées sur le plancher
d’une pièce de la maison. À l’intérieur du cercle, on place 3 bougies
blanches, de préférence en cire d’abeille. Surtout pas de paraffine !
À l’extérieur ou à l’intérieur, ce qui s’avère essentiel avec le feu sacré est
la disposition spirituelle dans laquelle on se trouve. On doit désirer
communier avec l’esprit du feu, on doit se recueillir pour ressentir la
résonance du feu à l’intérieur de soi. C’est une expérience certes un peu
plus difficile à l’intérieur, car le feu est moins spectaculaire, mais c’est
néanmoins possible d’y arriver. Un des tests démontrant qu’on a la
compréhension du feu consiste à observer la hauteur de la flamme des
bougies qu’on a allumées : si elles montent très haut, on peut considérer que
l’on se trouve en unité avec l’élément. Un autre test, pouvant celui-là être
fait à l’extérieur, consiste à prendre une braise chaude pour la déplacer avec
une main sans se brûler.
Le son sacré
L’élément le plus difficile à identifier est sans contredit le son sacré.
C’est la vibration fondamentale de l’espace, le petit son suraigu qui existe
partout, traversant même les galaxies. C’est le son porteur de la création du
monde.
Voici une belle métaphore amérindienne pour nous aider à mieux saisir
ce qu’est le son sacré. Elle présente l’Univers en ces termes : « Au centre de
tout ce qui est créé, il y a un gros cristal. De chaque coin de ce cristal
partent 7 cordes, et ces 7 cordes se divisent en 7 autres cordes, et ces
7 autres cordes se divisent en 7 autres cordes, qui se divisent aussi en
7 autres cordes, etc. » Ainsi, on évoque le maillage d’énergies qui créent
l’ensemble de tous les univers qu’on connaît. Les scientifiques sont en train
de découvrir la véracité de la « théorie des supercordes », étant donné que
les cordes et le cristal ne sont pas des solides, mais des fréquences. Une
vibration de l’Univers.
Le son sacré crée l’espace. Sans l’espace, il n’y aurait aucune
manifestation de la forme. Ce qui précède le cristal auquel on fait allusion,
c’est le vide, l’absence de tout : le zéro.
Chaque élément est une entité avec une conscience. Il dispose d’un esprit
et d’une vie qui lui sont propres. Les esprits de l’élément, appelés
« élémentaux », travaillent avec cet élément en particulier. Ce sont des
consciences différentes et séparées de la conscience de l’élément. Les
élémentaux ne sont pas des éléments, ils n’en possèdent pas les propriétés.
Toute matière étant faite des quatre éléments (terre, feu, vent et eau), on
peut, si on en a une bonne compréhension, reconstruire littéralement la
matière avec laquelle sont formées les molécules du corps humain. Le
scientifique russe Grigori Petrovich Grabovoï a développé la maîtrise d’une
telle reconstruction. Il parvient à recréer un rein à ceux qui les ont perdus. Il
ramène la conscience de notre immortalité6. Aigle Bleu accorde beaucoup
d’intérêt à ces recherches, car les gens qui ont la conscience de la capacité
humaine à l’immortalité dans la forme physique sont extrêmement rares. Il
en est venu, lui-même, à l’évidence de la non-nécessité de mourir.
Lors de la transmigration, après la mort, comme on perd souvent le
souvenir de ce que l’on a vécu, on doit recommencer à zéro, sauf si l’on
a utilisé la technique de continuité par le biais des étoiles. La mort peut
donc s’avérer une transition dommageable, d’autant plus qu’elle ne serait
pas nécessaire. Si elle s’est imposée au cours des millénaires, c’est parce
que l’être humain a perdu sa direction. Le corps pollué vieillit à présent. Tôt
ou tard, il se retrouve dans l’obligation d’abandonner sa forme pour
renaître, mais, à l’origine, il en allait autrement. On pouvait vivre des
milliers d’années avant de changer de corps, si tant est qu’il fallait en venir
à cette phase.
Éventuellement, l’humain va revenir à son immortalité. Pourquoi
faudrait-il vieillir ? L’esprit étant capable de recréer la nature, pourquoi
serions-nous incapables de recréer nos corps ? Bien sûr, on en est loin pour
l’instant. Nous pensons encore être séparés du divin parce que le Créateur
nous aurait rejetés et chassés du paradis terrestre. Mais ce n’est pas le cas,
c’est impossible d’être séparé du Divin. Il se trouve en nous une cellule qui
nous relie à lui. Malheureusement, cette perception erronée de notre origine
a amené la peur et tous les problèmes que nous rencontrons depuis.
Pourquoi notre Père-Mère, notre Créateur – la Toute-Puissance qui nous
a donné la vie – voudrait-Il que nous mourions ? Que nous soyons
malades ? Que nous souffrions ? Ce n’est pas logique ! La vérité ne peut
être de cet ordre. Le Créateur nous respecte. Pour preuve, Il nous laisse le
libre arbitre afin que nous choisissions de retrouver le bon chemin si nous le
désirons, dans l’espace qui est le nôtre, celui que crée le son sacré.

VOYAGE AU TEMPLE DE LA COMPRÉHENSION


Une communauté se bâtit avec des individus. Plus ceux-ci font preuve de
maturité et d’équilibre, plus la communauté connaît un essor et constitue
une appartenance dont tous seront très fiers. Pour œuvrer au plus grand bien
d’une communauté, comme pour devenir des guérisseurs les uns pour les
autres, Aigle Bleu propose aux stagiaires un voyage au « temple de la
compréhension ». C’est un périple intérieur qui permet d’arriver plus
rapidement à la compréhension de soi, en tant qu’individu, et à celle des
autres avec qui nous sommes en relation.
Chacun est invité à s’installer confortablement pour une méditation de
base, puisque c’est le premier pas à faire qui favorise le développement
personnel à tous les niveaux. Pour le voyage autant que pour la méditation,
un conseil est rappelé : « Plus votre visualisation est précise et que vous
pouvez vous y tenir, plus vous aurez de l’habileté dans le travail
chamanique. »
Après la méditation, Aigle Bleu donne le signal du départ :

« Nous relâchons toute conceptualisation pour quelques instants. Simplement, être bien dans
son corps, dans son souffle. Être détendu. Nous relâchons toute attente pour nous sentir en
parfaite sécurité, sans aucune tension mentale, émotionnelle, physique, simplement dans la
joie d’être et dans la joie de respirer.
(Moment de silence, puis, avec un battement lent et stable de son tambour, il poursuit.)
Nous visualisons notre corps de lumière, notre corps lumineux éternel dans sa splendeur, dans
sa perfection, dans sa toute-puissance, dans son omnipotence. Et nous visualisons le corps
d’ombre que nous sommes, ce corps physique que nous aimons et qui nous accompagne
depuis notre naissance avec toutes ses mémoires et ses expériences.
(Seulement le battement régulier très bas du tambour.)
Et le corps lumineux maintenant infuse le corps d’ombre de sa luminosité. Ils deviennent un.
Et le corps d’ombre se détend, s’endort avec confiance, attend. Et le corps lumineux, il lui
pousse des ailes. Il devient un aigle. Il lui pousse des ailes et nous étendons les ailes et, avec
un puissant mouvement, nous poussons sur le sol avec nos ailes et nous nous élevons dans le
ciel, et nous volons vers la terre pure de l’Ungawi. Le monde du Créateur. De plus en plus
haut, au-delà des nuages, au-delà des étoiles. De plus en plus haut, et nous voyons le pays
apparaître devant nous, le pays de l’Ungawi. Nous atterrissons sur le bord d’une forêt de
grands pins majestueux. Et nous reprenons notre forme humaine et entrons dans la forêt sur un
sentier. Dans la forêt, parmi ces pins majestueux, dans une tranquillité, une luminosité et une
beauté que nous n’avons jamais vues, nous voyons que le sentier donne sur une immense
clairière qui est légèrement en pente et, au-delà, il y a une région montagneuse. Au bord de la
pente, il y a un grand lac, c’est le grand lac magique où tout être retrouve la guérison, où
reposent les eaux bénies du souvenir et du pardon. Un sentier serpente dans la plaine, passe
près du lac et remonte vers la gauche, vers la montagne, vers le début de la région
montagneuse, et le long du sentier, à votre gauche, vous voyez de nombreux ancêtres. Certains
dansent, certains ne font que regarder, mais tous encouragent avec le regard votre
cheminement, votre pèlerinage vers le temple de la Compréhension.
Vous vous sentez soutenu, encouragé, enveloppé par le regard des ancêtres, peut-être
reconnaîtrez-vous le vôtre, mais vous n’arrêtez pas de marcher, et vous parvenez au premier
rocher, et là, vous voyez des marches. Il y a 16 grandes marches et, en haut de ces 16 grandes
marches, il y a un grand bâtiment fait de lumières blanches. Vous montez les marches, une par
une.
(Seize coups de tambour.)
Et là, il y a de grandes portes, et deux êtres immenses devant les portes, comme des anges
guerriers, sont là. Ils gardent la porte. Vous vous adressez à eux. Vous leur dites que vous
venez pour consulter votre livre de vie. Ils vous ouvrent la porte. Et vous entrez dans une
grande salle, avec un carrelage blanc et noir. Au fond de la salle, vous voyez briller un feu
comme dans un temple, comme une espèce de petit temple où, au fond, vous voyez un feu
extraordinaire qui brille. Vous allez vers ce feu et vous vous abaissez sur un genou, vous
baissez la tête et vous remerciez le divin de vous avoir amené devant le feu sacré du Grand
Esprit. Vous sentez une énergie que vous n’avez jamais ressentie. Chaque cellule de votre
corps lumineux est réconfortée dans ce qu’elle est.
(Battement régulier du tambour seulement.)
Vous vous relevez et vous saluez le feu, et vous vous tournez vers la gauche, et un peu plus
haut, là par où vous êtes passé, vous voyez de nombreuses portes et des êtres un peu comme
des anges, des êtres lumineux devant chaque porte. Et vous allez vers une des portes et, devant
l’être qui est là, vous dites votre nom au complet, le lieu de votre naissance et l’année de votre
naissance. Et vous lui demandez votre livre de vie. Il vous ouvre la porte, et vous voyez une
toute petite pièce avec une chaise et un bureau, une petite table. Vous vous assoyez et vous
attendez.
(Battement régulier du tambour seulement.)
Et cet être vous amène le grand livre de votre vie et le dispose sur la table. Il est devant vous,
et cet être ressort et ferme la porte.
(Battement régulier du tambour seulement.)
Il y a un nom écrit sur la couverture de ce livre, et lorsque vous ouvrez la grande couverture de
ce livre, vous voyez que chacune de vos vies y est inscrite, tout ce que vous avez fait,
accompli, cette vie-ci, et même la suggestion des vies à venir. Et alors vous regardez, vous
essayez de comprendre, vous lisez l’histoire de votre vie. De vos vies.
(Tambour et voix d’Aigle Bleu chantant presque toujours les mêmes sons pendant quelques
minutes.)
Vous pourrez toujours revenir. Il est temps de refermer le grand livre, et au moment où vous
refermez la couverture, la porte s’ouvre et d’un pas feutré, l’être de lumière entre, prend le
livre et disparaît. Vous vous levez, vous sortez et, devant vous, de l’autre côté de la salle, vous
voyez une salle de banquet. Un festin est là. Des êtres de toutes les origines après avoir
consulté le livre de leurs vies festoient ensemble, mangent quelques petits aliments divins.
Vous circulez dans la salle de banquet, vous voyez un sourire secret sur les visages des êtres
qui sont là, des êtres d’origines très diverses. Vous goûtez un ou deux des petits mets qui ont
été disposés pour vous, vous remarquez qu’aucune parole n’est échangée, mais que beaucoup
est communiqué par le petit sourire secret sur les visages de chaque être.
(Battement du tambour plus fort, saccadé.)
Le temps est maintenant venu de repartir là d’où nous sommes venus, et nous repassons dans
la pièce d’entrée au fond de laquelle brille le feu sacré du Grand Esprit. Une fois encore, nous
nous prosternons, remerciant du fond du cœur, et nous revenons vers la porte, sur le carrelage
noir et blanc. Les grandes portes d’entrée s’ouvrent et nous descendons 16 marches.
(Seize coups de tambour.)
Et nous passons sur le sentier devant les ancêtres et la plupart, maintenant, dansent. Dans leurs
regards, nous voyons une grande joie. Et nous suivons le sentier qui mène vers la forêt. Sur la
gauche, le grand lac magique des eaux bénies du pardon et du souvenir. Et nous traversons la
forêt de pins, cette merveilleuse forêt de très grands pins, et nous arrivons à l’extrémité de la
forêt. Là où le sentier se termine, c’est comme une falaise, et nous nous élançons dans le vide.
(Bref tambourinement accompagnant certaines phrases.)
Nous redevenons des aigles et nous revenons. Nous traversons la zone des nuages et nous
replongeons ici, maintenant, dans notre corps.
(Fin du tambour.)
Nous nous retrouvons dans la pièce. Maintenant. Nous étirons les doigts, les orteils, et
tranquillement permettons à notre corps de reprendre conscience et contact avec ici,
maintenant. »

CÉRÉMONIES DE VIGILE
L’objectif premier des cérémonies de vigile consiste à créer un monde
heureux.
Lorsqu’une personne entreprend une loge de lune ou une quête de vision,
la vigile est toujours entreprise dans l’intention de ramener, à la
communauté, les dons et la mission d’être qui pourrait être révélée. C’est un
des seuls moments dans l’existence où l’on va raconter à quelqu’un d’autre
ce que l’on a vu et vécu lors de son expérience. Mais ce n’est pas
à n’importe qui. C’est avec l’aîné ou le guide qui a supervisé la quête ou la
loge que nous allons partager les réflexions et les émotions qui nous
amènent à telle ou telle conclusion : « Mon chemin de vie, voilà ! Je pense
qu’il est de cette nature… »
On en parle avec précision et en toute confiance pour que le nom, que le
guide va nous attribuer, nous oriente bien sur le sentier qui est vraiment le
nôtre et pour que le nom soit ancré dans la collectivité. Cela se concrétise
lors de la « cérémonie du nom », alors que la communauté accueille dans la
joie celui ou celle qui reçoit un nouveau nom. La mission de vie est
dorénavant ancrée dans l’individu qui va, par ailleurs, conserver
intimement, toute sa vie, ce qui lui fut donné de vivre au cours de son
expérience de vigile, parce que le point de vue des autres pourrait teinter ses
souvenirs. On évite que cela se produise en le gardant pour soi.
Les gens présents n’ont aucun besoin de connaître les détails justifiant le
nom que l’on reçoit. La mission est, par ses vibrations, séquentiellement
encodée dans le nom lui-même, et de ce fait, il est généralement facile d’en
déduire le sens et son impact. Le nom reçu à la naissance provient du père
ou de la mère, ou des deux. Quand nous devenons adultes – père, mère ou
non –, nous acceptons et assumons les responsabilités qui nous incombent
de par nos engagements. Le nouveau nom va ainsi traduire cette identité.
Nous sommes les artisans de notre propre bonheur ou de notre propre
malheur. Parfois, nous n’arrivons pas à comprendre pourquoi certains
événements surviennent. Il ne faudrait pourtant pas nous tracasser avec ce
genre de questions. Cela peut découler de vies antérieures, de quelque chose
de très loin en arrière. Le livre de vie consulté lors du voyage au temple de
la Compréhension peut apporter des éclairages ; nous pouvons en tout
temps refaire ce voyage pour parfaire notre compréhension. Mais on
pourrait ramener à peu de mots la manière de s’assurer de lendemains plus
heureux : exercer le contrôle de nos pensées et agir en fonction d’elles. Le
meilleur moment pour ça, c’est le matin. Faites-en l’expérience : peu de
temps après vous être éveillé, marchez autour de votre domaine familial (ou
dans un parc au centre-ville ou dans un tout petit espace vert avec un arbre).
Cherchez à vous connecter avec un ou des éléments naturels. En marchant,
n’ayez que des pensées heureuses. Non seulement ces pensées au lever du
soleil vont vous prédisposer à vivre des moments heureux par la suite, mais
elles vont aussi influencer tout l’environnement.
C’est la responsabilité d’un praticien en chamanisme de créer un monde
heureux pour tous les humains, ce qui peut réellement influencer la nature,
car la nature attend cette directive-là, tout comme les éléments. Nous
sommes, ne l’oublions pas, les dieux et les déesses de la terre : si nous
savons donner une heureuse direction à la vie, nous la transformons, nous la
cocréons. Toutefois, si la direction que l’on donne à la vie est remplie de
malheur, d’apitoiement sur soi-même, de sentiment d’impuissance, les
conditions de vie dans lesquelles on se trouve vont ou demeurer les mêmes
ou se détériorer davantage. Après 12 000 ans de conditionnements, il faut
en arriver à se défaire du fatalisme et de la peur et à se mettre en tête que
l’on détient un pouvoir immense en tant qu’humains. La libération
commence avec la prise de conscience de cette vérité originelle. Nous
l’activons ensuite par nos pensées heureuses, le matin lors d’une promenade
ou lors des prières matinales que nous adressons au Grand Esprit. C’est la
base spirituelle solide, qui fait goûter à la plénitude de l’être.

LA ROUE DE MÉDECINE
Il y avait autrefois en Amérique du Nord près de 4 000 roues de
médecine. Avec les politiques de génocide des gouvernements canadien et
américain, presque toutes les traditions ont perdu la manière de poursuivre
ce rituel pendant très longtemps. Un des précurseurs du renouveau au
XXe siècle, qui est venu accomplir les prophéties de son peuple et de tous les
peuples aussi, se nomme Sun Bear (Ours solaire). Il appartenait à la nation
Chippewa.
Or, dans la prophétie du peuple chippewa, il était dit qu’il y aurait, un
jour, un ours qui allait percer le voile du nouveau monde avec sa langue. Tel
est ce que Sun Bear a réalisé en se rendant partout dans le monde pour
enseigner. Son message principal énonçait un état d’urgence : « Il est
impératif de renouer avec la terre. » C’est le leitmotiv qui sous-tend la
formation « Créons le monde » et les engagements d’Aigle Bleu, pour qui
Sun Bear était un mentor et un bon ami.
Un jour, sur le haut d’une montagne, ce Chippewa, natif de White Earth,
dans le Minnesota (ÉU), a eu une vision déterminante. Il voyait monter vers
lui toutes sortes d’animaux différents en procession, mais, quand ils sont
arrivés plus près, il s’est aperçu que c’étaient des hommes et des femmes
avec des costumes animaux. Ceux-ci se sont ensuite mis en cercle et, là, il
a vu que chacun d’eux portait une pierre et qu’après avoir déposé cette
pierre au sol, ils faisaient des cérémonies et dansaient. Une voix s’est
adressée à lui dans sa vision : « Il est temps maintenant de ramener les
roues de médecine. »
Bouleversé par sa vision, dès le lendemain, Sun Bear l’a partagée et a mis
en place une roue correspondant à celle qu’il avait vue alors. Par la suite, il
y eut des rassemblements à travers l’Amérique du Nord autour de cette roue
pendant de nombreuses années, et ce, jusqu’à sa mort à l’âge de 63 ans.
Au cours des dernières années, la roue de médecine est réapparue dans
bien des nations amérindiennes. Cela signifie le retour d’un lieu de pouvoir
béni, la création d’un espace-temps sacré, la présence d’un vortex d’énergie
pouvant servir de lieu de prière, de méditation, de cérémonie, de guérison.
D’ailleurs, la force d’un tel vortex augmente avec le temps si les roches
restent en place, si les ours ne les déplacent pas pour déguster les fourmis
qui se réfugient dessous… Car il faut que la géométrie du cercle soit
toujours juste.
Autour de la roue de médecine terrestre, Sun Bear a créé une sorte
d’astrologie qui n’est pas basée sur les étoiles, mais sur la terre, les plantes
et les animaux. Il a publié un livre dans lequel il développe sa théorie. Il
peut être intéressant d’en prendre connaissance si l’on désire approfondir le
sujet.
Réalisation d’une roue de médecine
On peut créer de petites roues dans une demeure avec des cristaux. Dans
tous les cas, on va sentir l’énergie qui s’en dégagera si elle a été construite
dans les règles. La première étape de création d’une roue de médecine est la
même que pour tout moment d’importance : chaque personne se purifie,
puis les lieux et les pierres sont purifiés avec la fumée de sauge. Il est même
recommandé de déposer les cendres de l’encens sur les pierres qui seront
utilisées. Car des pierres en nombre suffisant doivent avoir été rassemblées
près du carré qui, lui aussi, doit avoir été préparé pour accueillir la roue
(essouchage, désherbage, etc.). Tout au long de la réalisation de la roue, on
reste en silence pour se laisser habiter par la forme sacrée que l’on est en
train de configurer sur le sol.
Après la purification, on se met donc au travail7. On identifie le centre où
sera la roue, on y dépose la première pierre pour le Créateur. Et comme la
géométrie du cercle est cruciale pour le vortex d’énergie, Aigle Bleu utilise
une corde pour mesurer le rayon entre le centre et les pierres qui seront
déposées dans chaque direction, en fixant celle au nord en premier lieu, puis
à l’est, au sud et à l’ouest. La distance doit être la même entre la pierre du
centre et celles des directions. Suivront les pierres entre le nord et l’est :
celles de l’oie sauvage blanche, de la loutre et du cougar (puma) ; entre l’est
et le sud : celles de la buse à queue rousse, du castor et du chevreuil ; entre
le sud et l’ouest : celles du pivert, de l’esturgeon et de l’ours ; entre l’ouest
et le nord : celles du corbeau, du serpent et de l’élan.
On place ensuite en ligne, partant de la pierre du nord jusqu’au centre, les
pierres qui vont correspondre aux attributs de cette direction, soit celles de
la purification, du renouveau et de la pureté. Les attributs de l’est sont la
clarté, la sagesse et l’illumination. Ceux du sud, croissance, confiance et
amour. Ceux de l’ouest, expérience, introspection et force. À chaque
direction jusqu’au centre, on tire une ligne jalonnée par 3 pierres. En cercle
rapproché de la pierre du Créateur, on pose 7 autres pierres en cercle : pour
la très sainte Terre-Mère, le Père céleste (Soleil), grand-mère Lune, et les
clans des éléments, ceux de l’Oiseau Tonnerre (Feu), de la Grenouille
(Eau), du Papillon (Vent) et de la Tortue (Terre).
Activation de la roue
Lorsque la roue est complétée, tous prennent place à l’extérieur du cercle
qu’elle forme pour sentir l’énergie qu’elle dégage, avant qu’elle soit
activée. Puis, la roue de médecine est activée de la même manière qu’on
active un autel tortue : on accueille la roue de médecine en toute simplicité,
les paumes ouvertes vers elle. On lance le chant du cœur en invitant la roue
à se manifester en cet endroit et dans ces pierres. L’énergie, après le chant,
est généralement beaucoup plus forte. Il faut prendre le temps de la sentir.
C’est en tournant autour de la roue qu’on peut bien la détecter.
Lorsqu’on arrive près d’une roue activée, on en fait un tour complet dans
le sens horaire avant de pouvoir circuler à l’intérieur. C’est comme une
salutation empreinte de respect pour le caractère sacré qu’elle exprime. Si
on désire rentrer dans la roue, il faut emprunter un des sentiers qui se rend
au centre à partir de n’importe quelle direction, on pourra en ressortir par
n’importe quelle autre direction. Ce qui est obligatoire est de suivre les
4 sentiers de pierres. Lorsqu’on ressort de la roue, on refait un tour complet.
On recule ensuite de quelques pas en regardant la roue, puis on s’incline
pour la saluer et la remercier. On peut alors s’éloigner en marchant
normalement.
Bénédiction de la roue
Ce qui permet d’augmenter de manière qualitative l’énergie d’une roue
de médecine, c’est la bénédiction. À cette occasion, tous peuvent apporter
leurs objets de pouvoir personnels afin qu’ils soient bénis par la roue. Le
vortex augmentant, les objets de pouvoir vont en bénéficier et se recharger
d’énergie.
C’est en plaçant un crâne d’animal avec ses cornes sur la pierre centrale
qu’on stimule le vortex. Il s’agit habituellement d’un crâne de bison, mais
tout crâne de cervidé avec des cornes est un fort capteur d’énergie astrale.
On le purifie et on se purifie avant de le déposer au centre. On y met une
intention, soit de guérison, soit d’obtention de quelque chose en particulier.
Cela fortifie la bénédiction.
Les participants autour de la roue doivent également être purifiés avant
que la roue ne soit bénie. Pour ce faire, une eau énergisée est alors versée
sur la tête de la personne représentant la grande déesse mère, la Terre, afin
qu’elle bénisse chacun individuellement. Le chant des éléments est repris
jusqu’à ce que tous aient été bénis et soient ressortis à l’extérieur de la roue.
Une autre personne va compléter la bénédiction de la roue de médecine par
des prières et des incantations, bénissant tout l’espace et le lieu occupé par
la roue, ainsi que tous ceux qui sont autour avec l’énergie du Père céleste.
Après une telle bénédiction, le vortex se trouve à son plus fort et chacun
peut en bénéficier.
Comme pour le feu sacré, la roue de médecine à l’intérieur d’une maison
s’utilise de la même manière qu’à l’extérieur. On peut y déposer des objets
de médecine pour qu’ils soient rechargés. On peut mettre un verre d’eau
devant la roue, et l’eau sera bénie, puis on la boit avant de partir au travail,
etc. Il revient à chacun et chacune de découvrir avec créativité les rituels
convenant à sa mission.

COMPRÉHENSION DU CERCLE
La roue de médecine forme un cercle de pierres. Le cercle est aussi le
mode de fonctionnement au quotidien qui caractérise les Amérindiens, qui
illustre leur intention de demeurer dans l’unité. Dans un cercle, chaque
personne peut voir tous ceux qui en font partie. Chacun peut être attentif
à ce que dit quelqu’un lorsqu’il a la parole. Toutes les décisions prises dans
un cercle sont consensuelles, c’est-à-dire que tous ceux qui se trouvent en
cercle s’entendent sur les points amenant une telle prise de décision.
Que ce soit dans le cadre d’une gestion communautaire, nationale ou
internationale, le consensus apparaît comme principe unificateur, gage de
réussite harmonieuse pour tous les individus concernés.
Le cercle décisionnel
Avec la compréhension du cercle vient la compréhension des affaires. Le
cercle montre comment conduire de manière efficace les entreprises qui
nous tiennent à cœur, qu’elles soient commerciales ou communautaires. Le
cercle montre comment gérer les conseils ou les comités, comment diriger,
tout spécialement, les affaires communautaires d’une manière juste et
conforme aux lois universelles. Les décisions prises par consensus s’avèrent
plus productives, puisque chaque individu dans le cercle se sent impliqué
dans la mise en œuvre et la réalisation de la décision. Chacun perçoit qu’il
contribue réellement à la solution d’un problème ou à l’avancement d’une
situation. C’est un esprit communautaire qui mérite d’être développé là où
on l’attend le moins : dans la gestion d’un commerce. Des résultats concrets
s’ensuivent.
Les décisions qui sont supposées être démocratiques amènent très
souvent des abus, de la collusion, de l’injustice, parce qu’il y a toujours des
personnes qui ne sont pas d’accord. Au départ, si on établit un principe
selon lequel la majorité va l’emporter sur la minorité, on s’appuie sur une
prémisse inéquitable. Tous ne font pas partie de la solution ; il y a des voix,
des points de vue qui ne sont pas pris en compte. Du coup, on peut mettre
en doute le fait que ce puisse être « la » meilleure décision pour le bien de
tous.
Dans un mode de décision consensuel, il suffit qu’une personne ait
exprimé le fait qu’elle n’était pas convaincue de la pertinence de la décision
pour que celle-ci soit retardée. On admet d’emblée qu’il se pourrait bien
que cette dissidente voie plus clair que les autres dans la situation ; on se
donne par conséquent le temps de réexaminer la pertinence de la décision.
Pratiquer le consensus en toute circonstance, c’est un art de nos jours,
étant donné que, dans notre monde, des partis d’opposition siègent au
gouvernement pour surveiller de près le parti politique démocratiquement
élu détenant le pouvoir. C’est le règne de la contestation et de la
compétition. Il y a des opinions contradictoires qui circulent partout et en
tout temps, par le biais des multiples moyens de communication existants.
Ce sont des éléments impensables dans un cercle parce que tous, sans
exception, travaillent dans le même but, dans le même sens.
L’animateur du cercle, qui va transmettre le bâton de parole pour que
chacun s’exprime à tour de rôle, est habituellement la personne qui présente
le plus d’habiletés à synthétiser, après un tour de cercle, les interventions
qui ne peuvent être interrompues et auxquelles personne n’a le droit de
riposter. On émet son opinion, on verbalise sa pensée, on communique ses
émotions lorsqu’on tient le bâton de parole, ça s’arrête là, puis le bâton est
remis au voisin de gauche. Car on suit la rotation du cycle solaire.
Le bâton circule autour du cercle pour désigner qui a la parole, qui doit
être écouté. Chacun émet son avis librement, mais ce n’est pas dans une
optique d’alimenter quelque discussion que ce soit. De l’ensemble des
partages se dégage généralement une idée centrale commune. Il arrive
qu’on doive faire circuler le bâton plusieurs fois autour du cercle avant que
ne s’établisse un consensus. C’est normal. Ainsi, le consensus qui ressort
à la fin suppose parfois qu’on doive faire des concessions, des efforts
d’acceptation, donc, une certaine démarche intérieure personnelle. Mais si
on n’a pas de sérieuses objections, on finit par se ranger à l’idée des autres
pour que la situation avance. Fondamentalement, dans un cercle, on
poursuit un objectif commun. Pour cette raison, le consensus signifie, dans
tous les cas, un accord unanime, une pleine et libre adhésion de tous.
Les nations autochtones du monde fonctionnent sur la base consensuelle,
incluant les communautés desquelles est issue Anastasia. Ces dernières, non
seulement avaient adopté un mode de décision consensuel communautaire,
mais plusieurs l’avaient étendu à la nation. La communauté pour les
autochtones, on se le rappellera, circonscrit un groupement à l’intérieur
duquel les gens vivent, alors que la nation est constituée par plusieurs
groupes parlant la même langue dans une même région géographique. On
élisait par consensus une personne pour représenter la communauté au
conseil de la nation, soit le conseil national. De cette manière, tous
s’entendaient sur ce choix, et l’élue correspondait toujours à « la »
meilleure personne en mesure d’accomplir la tâche. Fait amusant, dans un
mode démocratique, on obtient souvent le contraire : l’élue est la pire des
personnes pouvant représenter la population, car elle va révéler, tôt ou tard,
qu’elle est prête à tout faire pour garder le pouvoir et en profiter
personnellement au détriment des électeurs.
Chez les communautés autochtones, il y a eu plusieurs formes de
« nations unies » qui se sont succédé, et ce, bien avant la création de
l’organisme actuel nommé « Nations unies ». Les regroupements de nations
autochtones démontraient un réel souci de justice pour tous. Aucun
« conseil de sécurité » n’était constitué, par conséquent, aucun nombre
réduit de nations imposantes ne pouvait voter contre les autres, voire les
écraser, parce qu’elles avaient plus de poids que toutes les autres nations
mises ensemble. C’est pourtant le système mis en place qui s’observe aux
Nations unies !
Si l’on regarde la loi divine, on constate que le soleil brille de la même
façon sur le dirigeant d’un pays que sur la petite fourmi. À cela, on peut
comprendre que tous sont égaux dans l’œil du Grand Esprit. Il faut
respecter sa loi. C’est ce que réalise le mode décisionnel par consensus, tant
dans les conseils communautaires que nationaux ou internationaux du
monde naturel partout sur la terre.
Un élément dont il faut tenir compte dans les cercles communautaires est
la nature de la participation. C’est encore plus important lorsqu’il s’agit
d’un conseil décisionnel. Ce n’est pas tout le monde qui y participe. En
général, ce sont les personnes activement impliquées dans la communauté.
Autrefois, c’étaient les mères ou les femmes s’occupant des enfants, ainsi
que les chasseurs, qui participaient aux décisions, parce qu’ils contribuaient
concrètement à l’avenir de la communauté. De nos jours, certains
souhaitent participer à des conseils décisionnels sans s’impliquer dans la
bonne marche de la communauté ; ils paient leur cotisation et estiment que
cela suffit. En ce cas, il peut arriver que ce soit difficile d’avancer dans un
conseil avec des membres qui sont, en quelque sorte, inactifs. Comment
pouvons-nous faire consensus sur des besoins concrets de la communauté
quand certains les ignorent ? Ces gens ne sont pas là par souci des autres, ils
sont là pour s’écouter parler. Il est possible et souhaitable de rejeter un
membre qui met ainsi la bisbille dans un cercle, si tous sont d’accord pour
le faire.
Le cercle de parole ou de guérison
Bâti sur le modèle amérindien, le cercle de parole peut être utilisé aussi
pour la guérison. Mais il faut pratiquer régulièrement le partage en cercle
afin de nous défaire des conditionnements qui entravent notre expression.
Savoir parler en cercle est un apprentissage à faire, tout comme il faut
apprendre comment se crée le consensus dans un conseil décisionnel.
Quand les gens parlent en cercle pour la première fois, ils ont
habituellement peur de parler. Ils parlent peu ou pas du tout, ou au
contraire, ils parlent trop, prenant ainsi toute la place, car ils savent qu’ils
ne seront pas interrompus. En fait, ils ne savent pas se comporter
à l’intérieur du cercle ! Ils n’ont pas compris que tous y sont égaux, que
tous y ont la même importance, que tous ont droit au même temps de
parole. C’est une simple question de respect.
Dans le cercle, on s’exprime avec le cœur, on confie ce que l’on pense
réellement. C’est le contraire de ce qui se passe dans nos sociétés où nous
apprenons que ce n’est pas toujours une bonne idée que de dire ce que l’on
pense et où les individus, depuis leur enfance, ont appris qu’il est même
préférable de mentir pour plaire, ou tout au moins, de se taire. Ils craignent
de parler avec le cœur pour ne pas se dévoiler, car d’autres pourraient
utiliser contre eux ce qu’ils ont dit. Cela ne risque pas de survenir dans un
cercle. Personne ne répète à l’extérieur ce qui a été dit à l’intérieur d’un
cercle de parole. Ce qui est dit dans le cercle reste dans le cercle.
Comme l’implication dans une communauté est essentielle selon les
préceptes amérindiens, il importe, en particulier pour ceux et celles qui
désirent être praticiens en chamanisme, de s’engager dans leurs
communautés. Tout au cours de leur formation, ils peuvent profiter de la
communauté spirituelle qui se constitue naturellement entre eux ; c’est un
égrégore qui les accompagne. Une communauté locale (groupe
géographique) est également souhaitable pour pratiquer ensemble. Si l’on
veut porter des enseignements chamaniques, tels ceux que transmet
Aigle Bleu, il faut pratiquer sans relâche. Il est alors très utile de partager
avec d’autres qui ont les mêmes pratiques. On peut parler de ce qui va bien
ou moins bien ; les autres nous soutiennent et nous motivent. Enfin, il serait
d’un grand intérêt pour tous – quel que soit votre travail – d’expérimenter la
mise sur pied d’un cercle de femmes ou d’hommes à l’endroit où vous
travaillez, en dehors des heures rémunérées… ou dans la communauté où
vous habitez.
L’esprit communautaire, le niveau 5 des bonnes relations à établir, est
difficile à acquérir pour les Occidentaux, car la différence est grande par
rapport à un esprit sociétal où l’argent définit la relation entre les individus
et les classes. La création de divers groupes communautaires, alignés sur les
lois divines, est encourageante. Cela redonne l’espoir en un monde bientôt
recréé dans l’harmonie et la joie. Certains groupes ont même des
connaissances et de l’expérience concernant le domaine familial ; ils
peuvent contribuer par leur soutien à la création de beaucoup d’autres petits
paradis terrestres.
Le cercle devient un outil de guérison si l’on s’exprime avec le cœur. On
possède à l’intérieur de soi une sagesse innée, naturelle, parce que nous
sommes les filles et les fils du Grand Esprit. Ce dont nous avons besoin
pour guérir de nos multiples tribulations consiste très souvent à simplement
pouvoir les partager en toute confiance. En les exprimant, on les voit avec
une certaine distance. À travers l’optique du groupe, cela permet de prendre
du recul vis-à-vis de ce que l’on vit. Cela permet de se guérir. Si l’on ne
partage pas, on reste pris avec ce qui nous embarrasse. Cela devient très
lourd. Si on l’exprime, cela sort de soi ; le groupe l’accueille. On n’est plus
tout seul à le porter. Notre sagesse innée peut alors entrer en action et
apporter les solutions nécessaires.
Il existe des cercles de guérison organisés à cette fin – toutes les
communautés autochtones en ont un. Cela ressemble à la dynamique des
mouvements tels ceux des Alcooliques anonymes. C’est toujours le même
principe qui est mis de l’avant, à savoir le total respect de l’intégrité d’une
personne qui peut ainsi se confier sans crainte.

RITUEL DU CALUMET SACRÉ


Le tabac est une plante sacrée pour tous les peuples amérindiens. Il est
fondamental pour le rituel du calumet sacré, qui est un des plus anciens
qu’ils pratiquent. C’est une envoyée céleste qui l’a d’abord enseigné aux
Sioux, puis toutes les nations l’ont adopté. Aigle Bleu, qui tient un ballot
dans les mains, annonce qu’il va raconter l’histoire relatant les origines du
tabac. Il estime nécessaire que chacun la connaisse pour comprendre le
caractère sacré de la plante et du calumet.
L’histoire du tabac sacré

« Avant que la Terre existe, telle que nous la connaissons, il y avait le pays merveilleux du
Grand Esprit où toute chose était parfaite. Au centre de ce monde, il y avait un arbre immense
sur lequel poussait tout ce dont les gens avaient besoin. La fille du Grand Esprit aimait
beaucoup aller jouer au pied de cet arbre et, souvent, dans son jeu, elle creusait au pied de
l’arbre parce qu’elle aimait jouer dans la terre. Un jour, elle avait tellement creusé qu’elle
a passé au travers et en dessous, elle voyait la Terre. À ce moment-là, la Terre était entièrement
couverte d’eau, et la fille du Grand Esprit trouvait très beau ce joyau qui chatoyait dans
l’espace. Donc, elle agrandissait son trou à chaque fois pour mieux regarder. Un jour, elle
s’était tellement penchée pour regarder qu’elle est tombée vers la Terre.
Le Grand Esprit qui voit toute chose a lancé une voix vers les animaux de la Terre pour qu’ils
protègent la “femme venue des étoiles”. C’est le nom qu’on lui a donné. Ce sont les outardes
(ou bernaches) qui sont montées, et chacune a pris un fil de son vêtement. Comme elles étaient
très nombreuses autour d’elle, elles ont pu ralentir la chute. Les outardes ont ensuite appelé de
leur voix très forte un autre animal qui pourrait la recueillir parce qu’elles voyaient que la
Femme venue des étoiles tombait dans l’eau. Elles ne voulaient pas qu’elle s’enfonce dans
l’eau. Une énorme tortue de mer est alors montée à la surface de l’eau. Elles ont déposé la
Femme venue des étoiles sur le dos de la tortue.
Tous les animaux se sont rassemblés autour d’elle, étonnés et vraiment très heureux de voir la
Femme venue des étoiles. À ce moment-là, celle-ci a demandé aux animaux d’aller chercher
un peu de terre au fond des eaux. Les plus orgueilleux – le cougar, l’ours – se sont offerts et
ont plongé, mais la terre était très loin sous l’eau. Ils sont remontés à bout de souffle, ils
n’avaient pas encore réussi à toucher le fond de l’eau. Après que plusieurs autres animaux,
assez grands et puissants, eurent essayé, pas un ne réussit. Ils remontaient, l’un après l’autre,
au seuil de la mort. Donc, plus un ne voulait essayer. C’est là que l’humble rat musqué a dit :
“Je vais essayer. Je suis habitué à l’eau.” Il a plongé et est demeuré plus de trente minutes dans
l’eau. Finalement, quand il est réapparu à la surface, il était mort, mais il avait réussi. Il avait,
dans ses deux pattes, recueilli de la terre. C’est pour ça que le rat musqué est encore
aujourd’hui honoré par les peuples du Nord.
La Femme venue des étoiles a pris la terre et l’a répandue sur le dos de la tortue, et la terre
s’est mise à se répandre, et à se répandre, et à se répandre, jusqu’à former la “Grande Île
Tortue”. Nous voyons encore la forme de la tortue en regardant l’Amérique du Nord sur une
carte. La tête est au pôle Nord, les deux pattes avant sont celles du Québec et de l’Alaska, les
pattes arrière, celles de la Floride et de la Californie, la queue de la tortue, c’est le Mexique.
Tous les peuples amérindiens donnaient à l’Amérique du Nord le nom de “Grande Île Tortue”.
L’histoire, ensuite, est très longue, quant à ce qui s’est passé par la suite. Ce qu’il faut retenir
est que c’est la Femme venue des étoiles qui a créé l’humanité.
Au moment de repartir vers le monde de son père, elle a demandé aux peuples (elle a eu
beaucoup d’enfants, de petits-enfants, d’arrière-arrière-petits-enfants) à être enterrée dans un
endroit très précis dans la forêt, et qu’il se passe une année avant qu’ils reviennent sur les lieux
de la sépulture. Ils l’ont enterrée et ont quitté les lieux. En revenant sur les lieux où on l’avait
enterrée un an plus tard, là où était son ventre une plante avait poussé. C’était le maïs. Il était
là pour nourrir le peuple ; tous ses besoins étaient comblés par le maïs. Là où avaient été ses
seins avaient poussé les courges et les haricots, qui donnent la force de vie, la force de
procréation à l’homme, et là où était sa tête avait poussé le tabac, qui permet à l’homme
d’établir une communication avec le monde du Grand Esprit. Pour que tous puissent rester en
lien avec la Femme venue des étoiles et son Père.
À partir de ce moment, le peuple a toujours utilisé le tabac comme « sacrement », comme
manière d’entrer en relation avec le monde d’En Haut, le monde de l’Ungawi, le monde de la
forme idéale, en offrant au feu sacré des feuilles de tabac.
Et après, l’histoire est encore plus longue. Est venu un temps où les hommes ont commencé
à oublier les enseignements de la Femme venue des étoiles, où ils ont commencé à perdre le
sentiment d’unité avec le Grand Esprit. Dans cette perte de conscience, la famine a frappé le
peuple. Il y avait une nation située dans les plaines centrales, à peu près sous la Saskatchewan
et l’Alberta, un peu plus bas que le Montana. C’était une bande de Sioux Lakotas, qui était
dans une période de famine intense.
Et ils avaient envoyé deux chasseurs en quête de gibier parce que, tous les jours, il y avait des
groupes différents qui partaient ; la bande était affamée. Les deux chasseurs avaient voyagé
pendant trois jours et, à un moment donné, ils avaient vu une forme qui venait vers eux au
loin. Au début, ils pensaient que c’était un bison, mais, à mesure que la forme se rapprochait,
ils se sont aperçus que c’était une femme. Et, comme elle se rapprochait, ils ont vu qu’elle était
tout habillée en blanc. Les peaux blanches sont extrêmement rares et longues à préparer, c’est
ce que portent les enseignants spirituels habituellement.
Plus près d’eux, les chasseurs ont pu voir que c’était une femme d’une beauté radieuse au-delà
de toute description. Ils en étaient saisis. Elle leur dit : “Retournez dans votre village et
préparez une loge de cérémonie. Dans quatre jours, je viendrai y enseigner.” Empressés, ils
sont retournés au village, ont tout raconté au chef. Le conseil s’est rassemblé, ils ont bâti une
grande loge de cérémonie et, quatre jours plus tard, la Femme venue des étoiles est apparue
avec, dans une main, un ballot, et dans l’autre, une branche de sauge. Et elle est entrée dans la
loge cérémonielle, elle en a fait quatre fois le tour en chantant, elle s’est assise à la place
d’honneur et s’est mise à enseigner pendant quatre jours.
Elle a donné des enseignements qui s’adressaient aux hommes, qui s’adressaient aux femmes,
qui s’adressaient aux enfants et, enfin, aux aînés. Et elle a transmis le calumet sacré en
donnant l’instruction au peuple qu’à partir de ce moment, il devait apprendre à prier,
à remercier, parce que tant qu’il utiliserait le calumet sacré, il ne manquerait plus de rien.
L’abondance serait toujours avec lui, et il resterait toujours en unité – cette unité qu’il avait
perdue, avec le Grand Esprit et le monde de la forme idéale lorsqu’il avait oublié de remercier
pour l’abondance de la terre.
Au moment de repartir, la Femme Bisonne Blanche a remis le ballot au peuple et a marché en
chantant et en dansant jusqu’à une certaine distance. Elle a roulé au sol, elle s’est relevée, elle
était un bison de couleur jaunâtre. Elle s’est roulée de nouveau sur le sol, elle s’est relevée, elle
était ocre. Elle s’est roulée de nouveau sur le sol, elle s’est relevée, elle est réapparue comme
un bison noir. Elle s’est roulée sur le sol, elle s’est relevée, et elle est apparue comme un bison
blanc. Puis elle a disparu au loin sous cette forme. Peu après, un grand troupeau de bisons est
apparu près du campement, et les Lakotas ont fait une bonne chasse.
C’est pourquoi, depuis ce temps, chaque fois qu’il naît un bison albinos en Amérique du Nord,
tous les Indiens viennent de partout pour témoigner de leur révérence et de leur espérance
parce qu’il est dit que c’est cette énergie-là qui, aujourd’hui, va revenir. Cette Femme Bisonne
Blanche va revenir pour donner les enseignements qui vont nous permettre de réharmoniser
l’humanité et de guérir la terre. »

Le calumet de paix
Pour Aigle Bleu, la Femme Bisonne Blanche de l’histoire est revenue,
c’est Anastasia, la femme exceptionnelle qu’on découvre dans les livres de
Vladimir Mégré. Quant au calumet décrit, l’enseignant explique qu’il existe
encore, mais qu’il est tellement fragile que les Sioux ne peuvent plus
l’utiliser et ne le sortent qu’une fois tous les sept ans. Des personnes
spéciales sont invitées pour cette occasion, et le ballot qui contient le
calumet sacré est alors ouvert. Mais depuis que cet événement a été raconté,
la médecine de la pipe sacrée s’est propagée partout à travers les nations des
Amériques du Nord, du Sud et centrale. C’est l’outil spirituel le plus
puissant qui existe sur la terre aujourd’hui. Il symbolise l’Univers et tout ce
qui existe dans l’Univers.
Aigle Bleu déballe solennellement, à ce moment-là, la pipe sacrée qu’il
a tenue avec beaucoup de fierté tout au long de son récit. Il est un porteur de
pipe, et cela est très important pour lui.
La pipe sacrée permet de faire l’unité de tous les mondes, de tous les
règnes, et de notre conscience avec celle du Créateur. Elle ouvre une porte,
établissant ainsi une communication directe avec le monde spirituel et le
monde du Grand Esprit. C’est pour cela qu’il faut toujours prendre le temps
de se purifier avant d’offrir une pipe. Rien ne peut demeurer caché
lorsqu’on partage une pipe.
Tout étant transparent pour le Grand Esprit, tout doit être droit. Pour cette
raison, les Indiens fumaient toujours un calumet avant de signer un traité.
Ils pensaient ainsi : « J’ai touché au calumet, je ne peux pas mentir, parce
que le Créateur est là, et il le sait. » Les circonstances devaient même être
terribles si l’on mentait après avoir fumé un calumet sacré. Les Blancs l’ont
surnommé « calumet de paix » parce qu’ils constataient que leurs vis-à-vis
au moment de la signature étaient résolus à respecter leurs engagements.
Rien ne nous étonnera, par conséquent, du fait que ce soient les
Occidentaux qui aient brisé, en premier, les traités conclus avec les Indiens.
Sur une centaine de traités qui ont été signés entre les Blancs et les Indiens,
les Occidentaux n’en ont respecté aucun, alors que les Indiens en ont brisé
seulement un, et ils l’ont fait après que les Blancs eurent brisé le leur.
Le climat sociopolitique actuel en Amérique du Nord ne s’améliore pas
et, vraisemblablement, ne s’améliorera pas prochainement. En fait, tout
arrive tel que les Indiens le redoutaient : des conséquences terribles
devaient survenir si l’on mentait après avoir fumé un calumet sacré ! On ne
les a pas pris au sérieux. S’accomplit la prédiction.
Le caractère sacré des offrandes de tabac
Le tabac sauvage, celui qui était utilisé pour les calumets, existe encore.
Habituellement, d’autres plantes sont mélangées avec lui, telles que l’écorce
intérieure de saule rouge, la racine d’ours, l’aubier, la molène et la menthe
(pour que ce soit plus facile à respirer). Il n’est comparable à aucune variété
de tabac disponible sur le marché. On le fait pousser chez soi si possible,
sinon il existe des tabacs sans additifs, ou même du tabac certifié
biologique.
Le tabac est fumé à titre d’offrande. On ne respire pas la fumée : on la
prend et on l’offre. On dit que c’est le souffle rendu visible. On sait tous
que le souffle, c’est la vie, c’est ainsi rappeler l’importance de cette
offrande. Si nous rendons visible notre souffle, c’est quelque chose qui
existe pour la première fois ; le rituel du calumet sacré ou de la pipe sacrée
devient, de ce fait, une expérience privilégiée. C’est, en quelque sorte, le
vent que nous voyons pour la première fois et qui disparaît aussi vite dans
le monde spirituel en emportant avec lui nos prières. Nous voyons aussi
comment le souffle se disperse tout en s’agrandissant, nous en déduisons
que ce souffle-là va se répandre sur toute la terre. Dans chacune de nos
respirations, nous respirons l’air qui a été respiré par la Femme venue des
étoiles, la Femme Bisonne Blanche, tous les saints et tous les grands
enseignants qui ont existé sur la planète – ici, là, dans l’air, en ce moment
précis, autour de nous, ils continuent de la sorte à nous être présents.
Lorsque vous prenez la fumée de la pipe et que vous la soufflez dans
l’air, c’est votre intention qui se met à voyager. C’est votre prière qui est
envoyée avec la fumée, étant donné que le canal est ouvert et que le lien est
direct avec le monde spirituel. Vous vous apercevrez, si vous êtes attentif,
que dès que les deux pièces de la pipe sont réunies, il y a comme un rayon
électrique qui se produit. On peut très bien le sentir. Aussi faut-il en tenir
compte avec soin : toute interférence dysharmonique à travers ce rayon
d’énergie serait amplifiée mille fois ! Quand on désunit la pipe, on sent
encore davantage cette énergie qui se dissipe.
Tout le monde n’est pas appelé à utiliser le tabac et la pipe sacrée. Il
s’agit d’une médecine particulière impliquant deux grandes responsabilités :
1) ceux qui prient avec la pipe ont l’obligation de ne jamais rien oublier
dans leurs prières ; 2) si vous avez une pipe de travail et qu’on vous
demande des prières, vous devez les offrir. Il faut réfléchir avant d’accepter
de porter une pipe de travail, celle qui peut être partagée avec d’autres, ce
qui est différent d’une pipe personnelle qui est toujours utilisée seule. Il faut
se demander sérieusement si l’on désire être disponible de cette manière-là
pour venir en aide aux gens, car c’est très contraignant. Il faut, de plus, se
demander si l’on pense être capable d’intégrité et de droiture à chaque
instant où la pipe sera allumée, et ce, jusqu’à la fin de la cérémonie.
La pipe personnelle est celle qu’on reçoit pour un usage strict, privé,
personnel. On la fume toujours seul. Si on veut la partager avec d’autres,
donc, si on accepte de porter une pipe de travail, on la fait bénir de nouveau
à cette fin, après avoir utilisé la pipe personnelle pendant au moins un an.
C’est le temps nécessaire pour se familiariser avec cet outil.
Dès que la pipe est bénie, elle est activée. Il faut l’envelopper, parce
qu’elle devient un objet vivant qui a besoin d’avoir sa petite maison pour se
reposer. Trois tissus sont nécessaires : un pour le fourneau, un pour le tuyau,
un pour envelopper les deux pièces ensemble. C’est ce qui forme un ballot
que l’on porte avec un sens aigu des responsabilités qui y sont associées.
Cérémonie de la pipe sacrée
Aigle Bleu se purifie et purifie avec minutie chaque pièce de la pipe qui
se trouve dans son ballot et dont il vient de retirer les tissus. Il purifie le
fourneau en le passant au-dessus de l’encens de sauge : du nord au sud, de
l’est à l’ouest, du sud au nord, de l’ouest à l’est, puis à chacune des deux
ouvertures. Il fait de même pour le tuyau.
Le fourneau de la pipe représente la Terre, l’élément féminin de
l’Univers, la grande Déesse Mère. Il représente aussi les pierres, les roches,
les cristaux, les os de la Terre-Mère. Le tuyau de la pipe représente le Ciel,
l’aspect masculin de l’Univers, le Grand Esprit, le Père céleste ; le bois dont
il est fait représente toutes les plantes et ceux qui ont toujours leurs pieds
sur le sol, qui sont toujours debout, c’est la chevelure de la Terre-Mère.
La plume d’aigle suspendue habituellement à la tige, une des 7 plumes
pouvant y être accrochées, représente les enfants de la Terre-Mère qui
nagent, volent, rampent, les quadrupèdes et les insectes. Ainsi, les
quatre règnes sont représentés, puisque c’est le règne humain qui utilise la
pipe. La plume peut provenir d’un autre oiseau que l’aigle, à l’exception
des charognards (mouette, vautour, en fait, tous ceux qui peuvent se nourrir
de bêtes qu’ils n’ont pas eux-mêmes tuées). Si vous n’êtes pas certain de la
pureté de la plume, vous la suspendez au-dessus d’un bol d’eau durant une
nuit complète, la pointe à quelques centimètres de l’eau. Si l’eau est trouble,
le lendemain, ou s’il y a des impuretés dans l’eau, vous ne pouvez pas
utiliser cette plume. Le nombre de plumes (de 1 à 7) que vous accrochez
importe peu. Ce qui est essentiel, par contre, est de respecter les consignes
suivantes : si vous faites une prière pour la guérison, la plume est attachée
près du bec. Si c’est dans l’objectif de rassembler des personnes qui ne
s’entendent pas bien, par exemple, pour négocier une entente ou faire une
thérapie de couple, la plume est mise au milieu du tuyau. Pour la sagesse, la
plume pend près du fourneau.
Ainsi, toute chose qui existe dans la création se retrouve dans la pipe,
y compris les 4 éléments : terre (fourneau), air (la plume d’aigle), feu (qui
allume le tabac) et eau (la vapeur de la fumée). L’importance d’envelopper
séparément le fourneau et le tuyau, lorsqu’on ne les utilise pas, est ainsi
facile à comprendre : la pipe non jointe n’est pas activée et est au repos.
Pour faire une offrande avec la pipe sacrée, on suit les étapes ci-
dessous :
• Après la purification, on demande la permission d’offrir la pipe en la
présentant au Ciel. La réponse vient au cœur sous la forme d’un
assentiment ou à travers une voix intérieure qui nous dit que le moment
est bien ou mal choisi. Lorsqu’on obtient la permission, les deux pièces
de la pipe sont jointes, son pouvoir est alors créé. Suit l’offrande du tabac
sacré.
• Le tabac est offert en petites pincées dans le fourneau de la pipe en
suivant la géométrie des 7 directions, en commençant toujours avec le
nord, puis l’est, le sud et l’ouest, le Ciel, la Terre et l’intérieur de soi, où
s’établit la connexion avec le Grand Esprit. Chaque offrande est ainsi
faite en se tournant vers la direction nommée, sauf la dernière,
à l’intention du Grand Esprit qui, elle, symbolise l’inclusion de tout ; elle
se fait donc dans un mouvement circulaire.
• La pipe est allumée par son porteur qui se doit d’offrir une bouffée de
fumée d’abord dans les quatre directions, au Ciel et à la Terre. Ce n’est
qu’après ces offrandes que la pipe peut être partagée avec les personnes
présentes, qui auront toutes été purifiées au début de la cérémonie.
À partir du moment où la pipe est allumée, il est souhaitable que les
battements de tambour, s’il y en a, suivent un rythme très lent et stable
pour que tous se sentent en unité de cœur et d’esprit.
• La pipe « tourne » à chaque nouvelle personne à qui elle est présentée ;
un cycle est symbolisé par un mouvement en spirale de la pipe. Si
quelqu’un préfère ne pas fumer, la pipe est alors appuyée sur l’épaule de
cette personne, ce qui signifie qu’elle est tout de même dans le cercle de
la prière qui se déroule.
Après la cérémonie, le fourneau et le tuyau sont désunis pour être
enveloppés séparément dans leur tissu, puis recouverts d’une plus grande
pièce de tissu. Les cendres du fourneau sont offertes dans un lieu naturel. Si
on fume à l’intérieur, elles sont alors conservées pour être redonnées à la
terre au moment opportun.
Durant la cérémonie, les prières d’Aigle Bleu, parce qu’il est porteur de
pipe, doivent être formulées de manière à n’oublier rien ni personne.
À l’intention des praticiens chamaniques qui accepteront d’utiliser une pipe
de travail, voici les prières qu’il a adressées au Créateur au moment où il
complétait l’étape de purification de la pipe lors de son enseignement :

Que nos prières s’élèvent dès maintenant, qu’un flot continu de prières puisse s’élever vers le
monde de la forme idéale. Que nous puissions demander, au Grand Esprit et à toutes ses aides,
qu’assistance soit apportée pour recréer le monde, pour que nous puissions créer une terre où
l’air est bon à respirer et l’eau bonne à boire, que nous puissions corriger les erreurs de
l’humanité et que nous puissions cheminer ensemble avec toutes les races de la terre vers notre
bonheur, vers notre plénitude, vers notre harmonie, vers notre santé, vers le paradis terrestre,
qui est notre héritage. Que les erreurs du passé soient pardonnées à tous et à toutes, mais que
nous puissions cheminer sans nous écarter, un seul instant, de la voie étroite vers le monde
parfait que nous devons incarner ici, sur terre.

Pour demander la permission de conduire la cérémonie de la pipe sacrée,


il s’installe face au nord et invoque les puissances spirituelles en ces
termes : « Ô Esprit des quatre directions ! Ô Grand Esprit ! Je demande la
permission d’offrir ce calumet sacré. » Immédiatement, il va tourner la pipe
et faire une offrande de tabac aux directions dans l’ordre déjà mentionné
(nord, est, sud, ouest). Il poursuit son invocation : « À l’Esprit au pouvoir
du nord (ou d’une autre direction), aidez-nous ! Soyez avec nous ! » Il dit
chaque fois qu’il offre du tabac : « Au Ciel et à la Terre, nous offrons ce
tabac sacré. »
De la même manière se poursuivent les offrandes aux éléments :
« À l’Esprit au pouvoir de l’eau, à l’Esprit au pouvoir de l’air et du vent,
à l’Esprit au pouvoir de la terre, à l’Esprit au pouvoir du feu, à l’Esprit au
pouvoir des élémentaux, soyez avec nous, venez nous aider, acceptez notre
offrande et notre prière. »
D’autres offrandes de tabac sont aussi faites :

Pour les cristaux, les métaux, les pierres et les roches, pour les légumes, les fruits, les arbres,
les herbes, les arbustes, les mousses, pour les champignons et les algues, soyez avec nous,
acceptez notre prière et notre offrande.
Pour l’esprit et le pouvoir des ancêtres de la race blanche, des ancêtres de la race jaune, des
ancêtres de la race rouge, des ancêtres de la race noire, des ancêtres de la nation Arc-en-Ciel,
soyez avec nous, acceptez notre offrande et notre prière.
Pour ceux qui volent dans les airs, pour ceux qui nagent dans les eaux, pour ceux qui rampent
sur la terre, pour les insectes et les quadrupèdes, merci, acceptez notre offrande, soyez avec
nous.
Pour les participants de la formation « Créons le monde » en Europe et au Canada, nous
offrons cette pipe : qu’ils soient protégés, qu’ils soient inspirés, qu’ils soient guéris et qu’ils
marchent fiers et droits sur le sentier de l’Esprit.
Enfin, une dernière intention est formulée en silence après qu’elle a été
adressée : « Pour le Créateur, le Grand Esprit ! »
C’est à la suite de toutes ces offrandes et de toutes ces prières que le
tabac sacré est mis dans le fourneau et que la pipe est allumée pour être
offerte aux personnes qui assistent à la cérémonie. L’intention de l’avant-
dernière offrande formulée par Aigle Bleu, « pour les participants de la
formation… », va évidemment changer en fonction du groupe présent ou de
la demande qui a été faite au porteur de pipe.
Bénédiction d’une pipe de travail ou d’une pipe personnelle
Pour la bénédiction d’une pipe de travail, on doit faire 108 attaches de
prière, soit 27 pour chaque direction, donc, de la couleur spécifique de
chaque direction. Les attaches sont offertes dans la nature autour du lieu où
la pipe aura été bénie. Pour une pipe personnelle, il est facultatif de se
préparer ainsi, mais c’est une excellente suggestion pour les aspirants
praticiens en chamanisme. Ainsi, on peut, si on le désire, souligner la
réception de sa pipe personnelle en préparant, chez soi, 108 attaches de
prière dans les 4 couleurs que l’on ira déposer dans un lieu naturel. Retenez,
toutefois, qu’au moment où une pipe personnelle est bénie et activée, il faut
minimalement faire 7 attaches de prière et les offrir dans les quatre
directions du lieu que l’on aura choisi pour l’offrande.
Pour la bénédiction des pipes personnelles lors du stage, Aigle Bleu
s’installe au centre de la roue de médecine, où il a demandé que les pipes
soient déposées. À cette occasion, il fera une longue prière solennelle sur un
ton chantant :

Créateur, Grand Esprit, d’une manière sacrée, nous offrons le calumet sacré. D’une manière
sacrée, nous prions dans le cercle sacré de nos ancêtres afin d’implorer Ta grâce. Nous
remercions pour tout ce que nous avons reçu ici, nous remercions pour les dons du calumet
sacré, nous remercions pour Sun Bear et pour toute la lignée de ceux qui ont porté la pipe
depuis des temps immémoriaux. Nous remercions infiniment pour les gens qui sont venus
puiser à la source de Ta sagesse. Nous remercions pour tous ceux qui ont contribué de près ou
de loin à cette offrande sacrée. Nous remercions pour les enseignements qui nous soutiennent
chaque jour de notre vie et qui nous permettent d’espérer des lendemains plus heureux pour
nos enfants et les enfants de nos enfants.
Regarde, comme nous faisons pitié, Créateur, ô Grand Esprit !
Regarde la destruction qui se passe sur terre et regarde les bonnes volontés des gens qui sont
ici, qui veulent aider à recréer le monde, qui ont le souci et le courage de marcher sur la voie
étroite. Je T’en prie, envoie-nous Ton aide, Créateur ! Ta protection, Ton inspiration, Ta
guérison ! Donne-nous la force de marcher sur le sentier, et la clarté, et la pureté de l’Esprit,
qui nous permettront d’avoir vraiment la pensée juste, la parole juste et l’action juste.
Nous remercions pour la Très Sainte Terre-Mère, pour les vallées, les montagnes, les plaines,
les ruisseaux, les rivières, les lacs, les océans, les nuages, la pluie, pour les vents venant des
quatre directions, les feux, les volcans, les éclairs. Nous remercions pour les cristaux, les
métaux, les pierres, les roches, les légumes, les fruits, les arbres, les herbes, les mousses, les
champignons, les plantes et les algues. Nous remercions pour ceux qui volent dans les airs, qui
nagent dans les eaux, qui rampent sur la terre, pour les quadrupèdes, les jeunes et les enfants,
les aînés, ceux qui ont quitté cette vie et ceux qui ne sont pas encore nés.
Viens, Créateur, bénir les pipes sacrées et leurs porteurs. Qu’ils puissent être protégés,
intègres, honnêtes et dévoués dans leur service à la communauté. Tanhethkumitim Gitche
Manito, O Sada, Aho.

Les calumets sacrés ne sont pas l’exclusivité des hommes. Les femmes
peuvent, elles aussi, fumer une pipe personnelle durant leurs lunes si elles le
désirent, mais elles ne peuvent pas utiliser une pipe de travail. D’ailleurs,
dans les différentes nations, les porteuses de pipe préféraient attendre leur
ménopause pour utiliser une pipe de travail. C’était plus simple, car si on
leur demandait des prières durant leurs lunes, elles ne pouvaient les faire, la
période des lunes correspondant à une cérémonie en soi de l’ordre de la
vigile. Par contre, si la vie et les circonstances les obligeaient à travailler
avec la pipe durant leurs lunes, elles devaient porter une pierre de lune dans
le nombril avec l’intention de bloquer toute réception et toute émission
pendant le temps de cette cérémonie. Immédiatement après, elles la
retiraient et la purifiaient. Une autre alternative consistait à préparer des
petites attaches de prière en coton rouge contenant du sel et à les fixer à la
taille, sous leur vêtement. Le but visé, d’une manière ou de l’autre,
consistait à bloquer l’énergie des femmes en période de lunes, parce qu’elle
est plus forte que celle des autres. C’est une énergie plus sauvage, plus
élémentaire. Elle est aussi plus difficile à contrôler ; par ailleurs, les
femmes, généralement, ne ressentent pas le désir de la contrôler.
TRANSMISSION DU FEU SACRÉ
Les enseignements d’Aigle Bleu sur le feu sacré s’inspirent de la
tradition apache. Quelques préalables essentiels pour la réalisation d’un feu
sacré sont énumérés ci-dessous :
1. Il faut déterminer, avec les mains, les lignes électromagnétiques
telluriques, c’est-à-dire les méridiens d’énergie qui courent le long de la
terre. Idéalement, on essaie de faire le feu là où il y a un croisement de
méridiens. C’est le point le plus fort – une sorte de point d’acupuncture
pour la terre.
2. Il faut bien dégager le sol. Si l’on fait un feu à un endroit où l’on n’est
pas certain de revenir ou si l’on n’a pas le contrôle du lieu, on enlève la
tourbe et on la met de côté. Quand la cérémonie du feu sacré sera
terminée, on va éparpiller les pierres et remettre en place la tourbe, après
avoir ramassé les cendres, pour qu’elle reprenne. Si vous créez un lieu
sacré, vous en avez la pleine responsabilité. Alors, si une personne est
irrespectueuse dans un lieu sacré, cela peut la rendre malade, donc, il
vous faut retirer toute la nature sacrée du lieu avant de partir.
3. On ne peut pas utiliser le feu sacré pour cuire la nourriture. Son
utilisation est strictement de nature sacrée, donc pour la prière et les
offrandes. Si l’on doit faire de la cuisson, on fait un autre feu à un autre
emplacement.
4. En déposant 12 pierres sur le sol pour former le cercle à l’intérieur
duquel le feu sacré va brûler, on ne doit pas oublier de laisser une
ouverture dans la direction où le soleil se lève au jour du solstice d’été,
donc, vers l’est-nord-est.
5. On prépare 4 fagots avec 8 bâtons, en allant en grosseur croissante.
Chaque fagot est attaché avec de la ficelle blanche. On rassemble assez
d’écorces de bouleau ou autres matériaux d’allumage pour que le feu
prenne sans peine.
Lorsque tout est prêt, on amorce l’installation du feu. En premier lieu, on
utilise un cristal que l’on réserve uniquement pour les feux sacrés. Avec ce
cristal, on fait un trou au centre du cercle de pierres. On prend du tabac pour
présenter une offrande pour le feu. C’est à la fois une demande de
permission pour faire le feu et pour bénir le lieu choisi. Cela se fait de la
façon suivante : on place la main contenant du tabac sacré sur le cœur et on
y met des sentiments de bénédiction ; ensuite, la main sur le front, avec des
pensées de bénédiction ; enfin, on y donne vie avec le souffle. Aigle Bleu,
en exécutant ce rituel, formule ainsi sa prière : « Terre sacrée, accueille ici
l’esprit et le pouvoir du feu sacré. Je demande la permission à tous les
esprits du lieu d’accueillir ici le feu sacré. » Un silence suit. Sa main
contenant du tabac sur le cœur, le front, et son souffle dessus, il reste ainsi
quelques instants, en silence, dans l’attente d’une réponse. Puis il dépose le
tabac au centre, dans le trou creusé par le cristal.
Le feu va ensuite être bâti en forme de cône et en spirale. Pour bien
illustrer la manière de le construire, Aigle Bleu va préparer le feu tel qu’il
doit être fait. Il place en premier une couverture d’allumage qui recouvre le
sol à l’intérieur des pierres. Il prend un bâton du premier fagot, et, tourné
vers l’est, il prie : « J’appelle ici, maintenant, l’esprit et le pouvoir de l’est,
lumière intérieure et extérieure, illumination, Aigle Doré. Viens ici,
maintenant, nourrir cette prière et ce feu sacré. » Il dépose le bâton au
centre du feu et prend un 2e bâton en se tournant vers le sud : « J’appelle ici,
maintenant, l’esprit et le pouvoir du sud, celui de l’amour, de la confiance,
de l’innocence, de la petite souris et du coyote. Viens ici, maintenant,
nourrir cette prière et ce feu sacré. » Il dépose le bâton au centre du feu et,
face à l’ouest, en tenant un 3e bâton, il prie : « J’appelle ici, maintenant,
l’esprit et le pouvoir de l’ouest, du sentier de la médecine, de l’ours noir et
de l’ours brun. Viens ici, maintenant, nourrir cette prière et ce feu sacré. »
Le bâton déposé, il en prend un 4e pour se tourner vers le nord et prier :
« J’appelle ici, maintenant, l’esprit et le pouvoir du nord, celui du grand
vent froid qui purifie la terre et donne aux hommes force et endurance, celui
du Grand Bison Blanc et de l’Esprit. Viens ici, maintenant, nourrir cette
prière et ce feu sacré. » Le bâton déposé, il prend les 4 bâtons qui restent
à l’intention des directions intermédiaires : « Venez ici, maintenant, nourrir
et bénir ce feu sacré. »
Il fait de même pour chaque fagot. Un petit rappel concernant la
technique déjà utilisée à d’autres occasions qui ont fait l’objet d’un
enseignement : lorsqu’on ramène le bâton de la direction, on tire fort pour
ne rien perdre de son esprit et de son pouvoir.
Certains vont trouver que c’est un rituel fastidieux. Cependant, si l’on est
bien ancré dans les gestes et les prières qui sont faits, on sent très bien
l’union toujours plus profonde qui se réalise avec chacune des sources
d’intercession à qui on s’adresse. C’est une manière de témoigner du
caractère sacré du feu avant même qu’il ne s’enflamme.
La dernière étape consiste à invoquer le feu. Plus on a une
compréhension du feu, plus on va le ressentir en l’invoquant et si on le
ressent, c’est à ce moment qu’on va l’allumer. Le gardien du feu s’installe
en position nord-est. Il ne sera disponible pour rien d’autre que le feu. Toute
son attention se portera sur le brasier pour l’alimenter au besoin. À noter :
on ne peut jamais quitter un feu sacré lorsqu’il y a de la flamme. C’est
comme si l’on recevait des invités à dîner, et qu’après les avoir installés
dans la salle à manger on les y abandonnait pour partir ailleurs. Cela
n’aurait aucun sens. Ainsi en est-il avec le feu sacré : on n’abandonne pas
son invité !
Les personnes qui sont demeurées en silence autour du cercle de pierres
pendant qu’Aigle Bleu préparait le cône de bois sont invitées à défiler, une
à une, devant le feu pour faire une offrande de farine de maïs en y mettant
leur intention personnelle. Le protocole est alors identique à celui de la roue
de médecine : on fait un tour complet du brasier dans le sens horaire, puis,
après son offrande, on recule en saluant le feu avec respect, comme si on
ramassait ses pas.
Il ne faudrait pas oublier de revenir près des cendres lorsqu’elles seront
refroidies pour prendre un peu de cendre afin de la rapporter chez soi.
Chaque fois que vous assisterez à un feu sacré, prenez-en toujours un peu.
Toutes les cendres vont se mélanger, et elles n’en seront que plus
bénéfiques. C’est surtout le frimas blanc à la surface qui est le plus puissant,
c’est comme une fine poudre. Cette cendre est la plus efficace en cas de
fièvre ou de maladie qu’on ne comprend pas. On en mélange alors une
pincée avec de l’eau et on la boit. Cela guérit presque toutes les maladies
lorsqu’il n’y a pas d’autre solution rapide à portée de main.

PETIT PRÉAMBULE AUX ANIMAUX TOTEMS


On a des gardiens dans tous les règnes. Ceux qui sont les plus aidants, ce
sont les totems animaux. Nous avons besoin plus que jamais de nous
rattacher à la nature, et les animaux apparaissent immédiatement. Les
millénaires ne les ont pas fait dévier de leur nature, au contraire de nous les
humains. Quand on parle d’un animal totem, on fait référence à l’archétype
de l’animal et non à un animal précis. Il s’agit ainsi de l’esprit du renard et
non de ce renard qu’on observe chaque jour dans le champ d’à côté.
Toutefois, si tel animal est un totem pour nous, nous allons le croiser
souvent au cours de notre vie et à chaque fois, quelque chose de spécial se
produira.
Certains animaux passent parfois dans notre existence de manière
sporadique. Ils viennent nous enseigner quelque chose de précis, alors que
l’animal totem vient dès qu’on l’appelle, dès qu’on en a besoin. C’est la
manière de le différencier des autres. Les animaux totems viennent dans les
rêves, particulièrement celui qui est à l’intérieur de nous, car nous avons
7 animaux totems : un à l’intérieur, un devant, un à l’arrière, un du côté
gauche, un du côté droit, un au-dessus, un en dessous de nous. Quand vous
pensez à un animal totem, fermez les yeux et regardez à quel endroit il se
place. Plus tard, nous en reparlerons.

CONCLUSION
Comme lors des deux premiers stages, ce troisième atelier va se terminer
chez vous. Car c’est ce que vous allez faire avec les enseignements reçus
qui compte. S’ils ne sont pas mis en pratique, ils auront été vains. Ils
montrent comment transformer sa vie, comment l’organiser de sorte que
l’on soit plus heureux, toujours plus chaque jour, en contribuant aussi au
bonheur des autres dans notre famille, dans notre communauté.
Dans la mesure où vous vous adonnez à une pratique spirituelle assidue,
vous obtiendrez des résultats susceptibles de vous surprendre par les effets
qu’ils produiront en vous et chez les personnes de votre entourage. Cela
nécessite parfois de se lever plus tôt et de se coucher plus tard, mais si vous
prenez la peine de faire un exercice de relaxation complet avant de dormir,
vous allez récupérer deux heures de sommeil. En outre, comme il arrive que
l’on s’endorme avec des tensions, le temps de récupération pour le corps est
plus long. Alors, si vous avez fait, avant d’aller au lit, une relaxation
consciente de chaque partie du corps systématiquement, vous sauvez des
heures pour cette récupération. Donc, ne négligez pas les exercices de
relaxation : ils vont vous laisser également plus de temps pour la pratique
spirituelle !

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6 En 2014, les Éditions Saint-Germain-Morya ont publié une traduction française de ses manuscrits
d’auteur qui dataient de 2000-2001. Le titre de l’œuvre traduite est La résurrection et la vie éternelle
sont désormais notre réalité.
7 Il y a différentes règles à respecter au cours des étapes de construction de la roue de médecine. Le
but est de préserver le caractère sacré de cet espace-temps qui se crée. Pour les découvrir en détail, il
faut se rapporter à la vidéo du troisième stage de la formation « Créons le monde » qui se rapporte
à la réalisation de la roue de médecine. Aigle Bleu les a enseignées aux praticiens en chamanisme.
Récapitulatif
et approfondissement

À cette étape de la formation « Créons le monde », alors que s’achève la


première année de trois stages, soit le cycle solaire au cours duquel ont été
donnés les enseignements des niveaux 1, 3 et 5 dans l’échelle des relations
à développer, Aigle Bleu tient à procéder à une longue récapitulation des
éléments fondateurs de la philosophie et de la musicothérapie
amérindiennes afin de s’assurer qu’ils soient compris avec exactitude.
Si quelques-uns ne saisissent pas les enseignements correctement, ils ne
pourront avancer dans leur pratique spirituelle. C’est une compréhension
avec le cœur, l’âme et l’esprit qui est requise, ce n’est pas l’intellect qui
peut intégrer les vérités originelles qui sont transmises. La caractéristique
principale de la voie initiatique chamanique est une marche, à petits ou
grands pas.
Pour ne pas faire de faux pas, il vaut la peine de réentendre certaines
notions fondamentales. Elles seront reprises inévitablement sous un autre
angle, puisqu’il s’agit d’une synthèse. Cela va contribuer à leur
approfondissement ou à leur éclaircissement selon la compréhension
à laquelle on est déjà parvenu.

LA PHILOSOPHIE AMÉRINDIENNE
Les principes et les vérités de cette philosophie s’inspirent des
enseignements transmis par Le Pâle, un gardien de paix venu dans les
Smokey Mountains, il y a plus de 2 000 ans, dont l’essentiel de la mission
consistait à rappeler les lois du Créateur.
La nature au service de l’humain
Cela nous amène à un élément capital de la philosophie amérindienne : la
nature reflète qui nous sommes. Nous possédons, à l’intérieur de nous,
toutes les énergies de l’Univers. Ainsi, tout ce qui est à l’extérieur est un
reflet de ce qui est en nous. En observant ce qui se produit à l’extérieur,
nous comprenons ce qui se passe en nous. Il faut donc observer
continuellement la nature et se référer à elle pour obtenir une juste
compréhension de qui nous sommes.
La nature n’a pas écrit de livres pour qu’on la comprenne. Il n’existe pas
de Bible ou de Coran de la nature ! On n’en a pas besoin. Tout est écrit dans
la nature elle-même. Les arbres, les plantes, les animaux et autres parlent
tout le temps, et ce qu’ils nous apprennent est toujours vrai. On peut
interpréter la Bible ou le Coran de mille façons différentes, mais la nature
n’a pas besoin d’être interprétée. Elle n’a qu’un sens. Elle ne peut
manifester que ce qu’elle est.
L’humain, par son libre arbitre, a la possibilité d’aller à l’encontre des
lois du Créateur, donc d’en tirer une mauvaise interprétation. S’il a reçu le
libre arbitre, ce n’était pas parce qu’il était taré à l’origine. Bien au
contraire, il recevait aussi, au même moment, la capacité de cocréation, soit
la possibilité d’aller encore plus loin avec les lois du Créateur pourvu qu’il
les respectât.
Nous avons ainsi la possibilité de faire des erreurs et d’apprendre de nos
erreurs. Toutefois, si l’on veut demeurer dans le sens du vrai, de ce qui est
bon et souhaitable pour soi et les autres, on doit regarder la nature. Une fois
le domaine familial créé, les gens se demandent souvent ce qu’ils doivent
planter. En fait, ils n’ont rien à décider. Ils doivent observer ce qui pousse
déjà sur place. Probablement qu’un quart de ce qui pousse là est
comestible ! Donc, il n’y a rien à changer, on n’a pas à toucher à quoi que
ce soit, ce qui pousse déjà là convient à cet environnement. Il se peut,
cependant, que nous ne sachions pas reconnaître ce qui pourrait être
comestible. Autrefois, c’était en observant la nature que l’on apprenait les
plantes ; ce n’était pas seulement en suivant une personne qui nous en
révèle les propriétés.
La compréhension de la nature n’a pas besoin d’être intellectualisée. Elle
survient en arrière-plan. Le simple fait d’être seul dans la nature, pendant
plusieurs jours, permet de se déconditionner, de se délester d’énormément
de choses en termes de conditionnements et de programmations. Anastasia
estime qu’en 9 jours on peut se déconditionner en profondeur, se
débarrasser de tout ce qui est faux dans ce qu’on a reçu depuis l’enfance. Si
l’on compare ces 9 journées nécessaires aux 12 000 ans de programmation,
la nature apparaît ultrapuissante et efficace.
Trois principes de base, trois vérités fondamentales
Lorsque le Divin se manifeste au sein du monde, il prend 3 attributs de
base. De même, 3 principes fondent notre nature humaine ; ils sont liés aux
3 feux primordiaux que l’on aperçoit lors des méditations :
1. La volonté d’être, c’est-à-dire le désir de créer le monde dans lequel on
vit, tel qu’on le souhaite. Pour qu’un projet se concrétise, cela suppose
qu’on en a eu auparavant l’idée ou l’intention, tout comme on a eu le
désir et la volonté d’œuvrer à sa réalisation. La volonté d’être représente
le pilier central de notre identité, l’aspect masculin de notre être. Elle est
l’énergie que l’on reçoit de notre père, le feu bleu.
2. La volonté d’être se manifeste au sein du monde. On la reconnaît dans et
par l’amour, qui assure la cohésion, la compassion et la sagesse de voir
avec discernement. Cette sagesse correspond au feu rouge, que l’on tient
de notre mère.
3. Les deux feux unis (père/mère) créent l’enfant – l’enfant que nous
sommes. C’est l’intelligence active qui reconnaît que tout être humain
possède une polarité masculine et une polarité féminine. Le feu jaune de
l’intelligence active permet la cocréation. Mais avant de cocréer, il faut
comprendre les lois du monde dans lequel on vit. Une fois qu’on les
comprend, on peut les utiliser pour créer le paradis, un monde parfait,
plus beau que celui dans lequel on évolue.
L’intelligence active est la forme primordiale qui émane du vide et qui
reflète, à son tour, 3 vérités fondamentales :
• tout émane de la puissance du Grand Esprit, tout est issu du Grand
Mystère ;
• tout est en relation, tout vient de la même source, rien n’est séparé ;
• il faut être discipliné et diligent, toujours au mieux de ce que l’on peut
être, ce qui exige du dépassement.
Quand on sait que l’on est en relation avec tout ce qui existe, le principal
enseignement que l’on retient est un enseignement de sagesse. Si l’on crée
la dysharmonie autour de soi, elle va fatalement revenir vers soi. On ne peut
vivre séparé de l’ensemble. On comprend donc pourquoi on doit entretenir
de bonnes relations sur les 9 plans principaux, soit avec l’individu que l’on
est, la personne bien-aimée, la famille, les amis, la communauté, le clan, la
nation, la planète, et la conscience universelle de tout ce qui existe.
C’est une grave erreur des sociétés actuelles que de croire qu’elles
peuvent prendre ce qu’elles veulent dans la nature sans conséquence. Il y a
toujours des conséquences aux actions posées, d’où la nécessité de
surveiller la qualité des relations que nous avons. Pour découvrir ce qu’est
une bonne relation, on observe la nature de ses pensées, surtout l’effet
qu’elles entraînent. En écoutant la résonance de nos pensées, nous pouvons
percevoir la nécessité d’en changer la dynamique si nécessaire. Le ressenti
capte l’effet de nos pensées sur le monde. Du reste, la même attention doit
être accordée aux paroles et aux actions : la manière dont nous interagissons
indique la réelle intention qui nous habite, si nous sommes assez honnêtes
pour la reconnaître.
Pour de bonnes relations, il faut donc surveiller constamment quels effets
découlent de nos gestes, de nos paroles et de nos pensées. Un exemple
illustrant l’attitude prévalant dans la société actuelle est l’habitude de
critiquer tout, de se plaindre à propos de n’importe quoi. L’effet produit
n’est nullement positif. Même chez la personne qui critique, cela crée un
court-circuit en elle, l’émotion qui l’habite peut se développer en colère et
en toutes sortes d’autres émotions ravageuses. Si nous voyons quelque
chose qui semble inapproprié, il vaut mieux se mettre un antidote en tête au
lieu d’un argument critique. Une résonance harmonique s’ensuivra plutôt
qu’une dissonance dévastatrice. Cela permet de comprendre la nécessité
d’être diligent, attentif et discipliné, comme le suggère la dernière vérité
fondamentale mentionnée plus haut. Cela permet aussi d’accélérer la venue
d’un monde plus humain fondé sur des principes de base tels que la volonté
d’être, la vision compatissante, sage et claire, ainsi que l’intelligence active.
Si nous adoptons une telle attitude, l’intelligence active en nous créera des
vagues de bonnes énergies, des vagues de grâces qui vont se répandre
jusqu’à la 7e génération suivante. Nous en bénéficierons doublement,
puisque nous avons la possibilité de renaître dans nos petits-enfants ou
arrière-petits-enfants.
Cinq principes de vie, cinq éléments
Découlant des vérités fondamentales énoncées précédemment,
5 principes de vie ressortent de la philosophie amérindienne. Ils sont
rattachés aux organes du corps et correspondent à tout ce qui nous entoure.
Ils s’inspirent des 5 éléments.
1. Son sacré – Nous avons la capacité de synthétiser de nouvelles façons
de vivre, de nouvelles manières d’être au sein du monde. En somme, de
créer quelque chose qui soit mieux à partir de notre intention, désir ou
pensée, qui se manifeste dans la forme. C’est ce qui émane du vide et
prend naissance dans l’espace. C’est pourquoi le premier principe de vie
est associé au son sacré et rattaché au foie et à la vésicule biliaire. Le foie
purifie le sang, prend différents éléments qu’il va combiner pour en
produire un nouveau. Telle est l’œuvre possible à réaliser grâce à notre
pensée créatrice, à notre volonté d’être et à notre amour de la terre.
2. Feu bâtisseur – Tout individu possède, dans les cellules de son corps,
un feu bâtisseur. Le ciel et la terre se rencontrent en son cœur ; l’énergie
reçue lui permet de se manifester à travers l’amour, la compassion et le
respect. Le cœur s’anime de ces émotions, lorsqu’il est en bonne santé,
ainsi que de courage et d’honneur. En dysharmonie, il manifeste de la
haine et de la cruauté. Pour qui comprend que l’homme se définit par ses
relations, il apparaît évident qu’il faut nourrir par-dessus tout de bonnes
relations avec la famille et les amis. Pour la bonne santé de son cœur, on
doit ainsi accorder de l’importance au feu bâtisseur des relations saines.
Le feu, c’est le grand transformateur. Il reflète la lumière du Créateur en
toute chose. De tous les éléments, il est le plus imprévisible, mais aussi le
plus puissant. C’est pourquoi il faut toujours accorder au cœur la primauté
dans nos décisions de vie.
3. Terre – C’est la fondation, notre fondation. Toutes nos activités doivent
être ancrées dans la terre. L’enracinement nous définit en tant
qu’humains ; c’est un engagement envers la terre. Nos désirs et nos
intentions deviennent manifestes par cet enracinement. Une action
réciproque se produit avec l’estomac, la rate et le pancréas.
Parce qu’elles ignoraient le caractère essentiel de la terre pour l’être
humain, la plupart des religions ont causé des dommages dans l’esprit
de leurs adeptes. Elles ne rattachaient pas l’humain à sa vie sur terre,
mais plutôt au ciel, comme devant être la récompense à espérer après
la mort. Elles donnaient, en quelque sorte, carte blanche à chacun pour
abîmer la terre impunément. Il faut être conscient de cet état des
choses pour le transformer, et le premier pas à faire consisterait
à cesser d’aspirer à quelque ascension que ce soit. On ne doit pas rêver
de monter au ciel en se désincarnant. C’est tout à fait le contraire qu’il
faut ! On doit viser la réussite de notre incarnation, ici et maintenant,
qui passe naturellement par une identification à la terre dans une pleine
conscience de notre responsabilité par rapport à elle. C’est ainsi
seulement qu’on peut en arriver à se comprendre en tant qu’être
humain vivant et à manifester qui on est pour assurer un
développement harmonieux de notre communauté, voire de l’espèce
humaine, créée parfaite à l’origine pour être heureuse sur terre.
Apprendre à bouger grâce à la danse est un moyen sûr de découvrir le
privilège de notre connexion avec la terre et l’Univers. Les mains
agissent comme des capteurs d’énergie. Et des mains qui accumulent
l’énergie peuvent guérir les autres, si l’énergie est accumulée de
manière que les circuits d’énergie du corps deviennent plus larges, plus
gros. Si nous dansons en groupe, nous nous accordons ensemble en
suivant le même rythme. Quand on est seul, on suit son rythme
personnel ou celui de l’environnement, mais, quel que soit le rythme
suivi, si l’on parvient à bien intégrer la danse, on finit par ne plus
danser, on devient la Danse.
Lorsque la matière émane du vide, elle émane sous formes
géométriques. Ces formes s’organisent, s’imbriquent ensemble et
construisent les univers. C’est ce qui explique que les formes
géométriques sont très présentes et utilisées par les autochtones.
Comme ils passent leur existence au contact de la nature, ils cherchent
continuellement à s’harmoniser à elle. En ce sens, la danse des quatre
directions est un enseignement complet sur la connexion possible et
nécessaire avec la terre et l’Univers. Quand nous dansons, les oiseaux
dansent, l’arbre danse, tout danse autour de nous. Ce n’est pas par
hasard. Nous les mettons en mouvement autant qu’ils nous mettent en
mouvement.
Au début de la danse des quatre directions, vous êtes debout sur un
octogone vert. Puis vous vous mettez à bouger à l’intérieur de cet
octogone. Vous dansez, le double tétraèdre au cœur, le triangle au
3e œil, les étoiles au-dessus de la tête. Les formes géométriques
visualisées lors des méditations sont ainsi également présentes, car
elles font partie de votre corps en mouvement. Elles sont mobiles et
correspondent entre elles comme avec le monde environnant. Or, votre
corps énergétique et votre corps éthérique ont une construction
moléculaire hexagonale. Vos formes réagissent donc avec les autres
formes de l’environnement et des personnes qui dansent avec vous (si
c’est le cas). En fait, tout est construit avec et par les mêmes formes. Il
existe ainsi de multiples relations possibles. Lors de votre danse, au
moment où vous commencez à avoir une résonance harmonique avec
votre environnement, il peut survenir des interactions étonnantes.
Soyez-y attentifs ! Vous nourrissez l’environnement et
l’environnement vous nourrit. Tout est en symbiose. Vous êtes la
Danse, et vous vous incarnez au même moment dans la terre.
Aigle Bleu raconte que, lors d’une quête de vision, il pratiquait la
danse des quatre directions dans sa formule la plus longue, quatre fois
par jour. À un moment, il s’est trouvé en parfaite unité avec la
luminosité environnante. Il ne faisait plus qu’un avec son
environnement, avec la lumière de la Terre, du Ciel, et celle
à l’intérieur de lui. Cette unité a fait qu’il n’avait plus besoin de
nourriture solide ni de sommeil pendant ces quelques jours d’unité. Il
a alors clairement perçu les défauts de fabrication qui survenaient au
tissu cellulaire humain par le fait de naître dans une société ne
respectant pas les lois de l’Univers. L’exemple du nouveau-né qu’on
sépare brusquement de sa mère, pour le porter dans une pouponnière
après lui avoir mis un produit chimique dans ses tout petits yeux, lui
apparut à ce moment, et lui apparaît encore, comme une horreur. Son
union avec le Tout contribua à le convaincre de la nécessité de
reconstruire et de ramener à la norme du Créateur le corps de l’homme
ainsi déformé.
La lumière qui se dégage dans les formes géométriques de la danse
permet de refaire l’intégrité du corps parfait voulu par le Créateur dès
l’origine de la création de l’humanité. Il n’y a rien d’irréversible. Tout
individu qui le désire peut revenir aux instructions originelles du
Créateur. Il lui suffit de travailler avec l’énergie existant autour de lui
dans la nature pour tout ramener comme à l’origine.
4. Vent – À cet élément correspondent l’intelligence d’agir, le mental et
l’esprit, qui distinguent l’être humain. L’air est toujours là, présent dans
l’instant de notre souffle. Cela nous rappelle la diligence nécessaire pour
être gardiens de nos pensées, puisque c’est avec elles que l’on crée et que
l’on s’identifie. La pensée permet d’entrer en relation avec les autres,
la nature et l’Univers. Nous reliant ainsi au monde, la pensée en favorise
la compréhension. Nous avons donc besoin d’être conscients de nos
pensées. Il est inutile de jongler avec des pensées d’hier ou de demain. On
doit surveiller celles qui surviennent, ici et maintenant, tel l’air qu’on
expire à cet instant et qu’on inspire pour rester en vie. C’est ce qui amène
à rapprocher l’élément vent des poumons et du côlon, deux organes
participant aux systèmes respiratoire et digestif et démontrant
l’intelligence en action dans le corps humain.
5. Eau – On peut toujours revenir à la Source divine pour tout guérir,
peu importent les circonstances et les émotions. L’eau nous enseigne ce
principe de vie en étant constamment en mouvement, tout en demeurant
semblable à elle-même. Sa nature ne change jamais. Elle est liée aux reins
et à la vessie, qui purifient le sang et permettent d’évacuer du corps l’eau
avec ses déchets. Parce que nous détenons ce pouvoir de transformation,
nous ne sommes pas la proie des forces de l’ombre qui tentent, depuis
des siècles, de diminuer l’être parfait que nous sommes en puissance.
Nous sommes cependant conditionnés et contaminés. Si nous revenons
à la loi divine, il nous est alors possible de rétablir l’état originel de notre
personne, que ce soit sur le plan cellulaire, moléculaire, ou au niveau des
pensées et des émotions. Un esprit éclairé suit les règles instaurées par le
Créateur. Nous retrouvons ainsi le chemin jusqu’à l’Arbre de Paix,
pourvu que notre pensée soit juste et droite, que nous soyons en harmonie
avec la Terre-Mère et le Père-Ciel.
Cinq rituels principaux
Les principes de vie présentés ci-dessus conduisent à 5 rituels principaux,
que l’on retrouve dans la plupart des spiritualités originelles ou
chamaniques.
1. Offrandes de fumée : c’est un rituel visant un double objectif, purifier et
offrir. On fait monter l’encens d’ici-bas en direction d’en haut, vers le
Créateur, comme si on voulait établir un lien entre la terre et le ciel. Les
offrandes de fumée se faisaient autrefois à l’extérieur, là où vivaient les
autochtones principalement. Les maisons étant petites (wigwam, tipi,
hogan), la majeure partie du temps se passait dehors. Du reste, utiliser
l’encens à l’intérieur peut s’avérer problématique en raison de l’exiguïté
de certains lieux ou de la nature des activités qui s’y déroulent. Dans
l’enceinte d’une église ou de quelque grand lieu de culte, cela convient
bien, mais dans un hôpital ou un centre de détention, pas du tout.
L’encens peut aussi devenir toxique à certains qui, désirant purifier leur
demeure, ne prennent pas l’habitude d’ouvrir une porte ou une fenêtre
pour chasser les ions positifs, donc pour réellement opérer une
purification des lieux.
Les Essences Premières, les parfums chamaniques créés par
Aigle Bleu, offrent une alternative intéressante. Le Chiiyaam, en
particulier, évite la toxicité de la fumée en réalisant une purification en
profondeur de la personne ou des lieux ; on peut l’utiliser comme
offrande. Mais qu’on soit à l’intérieur ou à l’extérieur, chaque offrande
de fumée doit être faite en conscience. Lors du rituel, on encode
symboliquement la fumée d’une intention, et la fumée en s’élevant
porte cette intention dans le monde spirituel. Toutes les spiritualités et
les religions du monde font des offrandes de fumée et d’encens.
2. Cérémonies de purification : dans une démarche spirituelle, la
purification constitue une étape essentielle, préparatoire à l’événement
qui suit. À l’origine, nous étions parfaits en tant qu’enfants du Grand
Esprit, nous n’avions pas besoin de nous purifier. À présent, nous devons
le faire pour enlever les couches qui masquent notre état originel. Il existe
plusieurs cérémonies de purification. La plus significative et centrale dans
la spiritualité amérindienne, c’est la hutte de sudation.
3. Cérémonie de vigile : toute vigile est différenciée en fonction des sexes
– du féminin sacré et du masculin sacré. Parmi ces cérémonies se trouvent
les loges de lune pour les femmes et les diverses quêtes possibles
à expérimenter par des hommes : quêtes de vision, de prophétie, de clan,
etc. Au moyen de ces vigiles, on apprend à être éveillé et conscient dans
l’observation de la nature. C’est une autre manière d’entrer en résonance
harmonique avec le monde, de sorte que tout ce qui n’est pas vrai
à l’intérieur de soi tombe, comme la feuille d’automne. Après une vigile,
on a l’impression d’être davantage soi-même. De s’appartenir. D’être plus
lumineux.
On parle de quête de « vision », mais en l’expérimentant, on ne
s’attend pas à une vision. Il s’agit d’une « vigile », ce qui signifie
qu’on veille, qu’on se met dans un état d’attention à tout ce qui
pourrait survenir. On est seul dans la nature, plusieurs jours. Pour les
hommes, la quête de vision se fait sans dormir et sans manger. Le but
recherché, ici, est de réfléchir dans les circonstances propices que
donne le fait d’être entouré de la vérité du monde, soit de la nature
créée par le Grand Esprit.
Il est possible de faire toutes sortes de retraites plus ou moins austères
dans la nature, toutes vont amener des effets bénéfiques sur la
conscience. Ces diverses retraites tombent, elles aussi, dans la
catégorie des cérémonies de vigile.
4. Communication avec les éléments naturels et les pouvoirs de la
nature : c’est un point sur lequel Aigle Bleu a beaucoup insisté en le
traitant sous différents angles. Les équinoxes et les solstices sont des
occasions d’honorer et de célébrer le lien qui existe entre l’humain et son
espace-temps, avec toute la création. Les pratiques en lien avec les quatre
directions et les 5 éléments figurent parmi les moyens les plus efficaces
pour communiquer avec les éléments naturels et découvrir tous les
pouvoirs dont nous disposons. Nous appartenons à la terre, et la terre
nous appartient.
5. Cérémonies communautaires basées sur les cycles lunaires et le
mouvement des étoiles : elles sont sous la responsabilité des « gardiens
du temps ». Ces derniers représentent une catégorie de praticiens
spirituels dont le rôle est de surveiller les étoiles et de compter le temps.
Les Mayas ont développé cette responsabilité de manière très poussée,
mais elle se rencontre chez tous les peuples autochtones utilisant les roues
de médecine. Car ce sont les gardiens du temps qui construisent les
grandes roues de médecine ; ils les alignent sur les équinoxes et les
solstices. Ils apparaissent donc essentiels au fonctionnement harmonieux
de la vie en général. Certaines pierres qu’ils déposent dans leur roue
correspondent à des étoiles. Pour être de bons gardiens du temps, ils
s’installent à certains endroits d’où ils surveillent le ciel avec attention et
en continuité. C’est très exigeant. Afin que leurs connaissances ne
s’oublient pas et que les changements d’époque et d’ère soient soulignés,
il y a des cérémonies communautaires spéciales qui s’organisent à ces
occasions.
Sept rappels
De ce qui a été récapitulé et approfondi de la philosophie amérindienne
se dégagent des principes et des vérités à ne jamais oublier si l’on désire
cheminer sur le sentier de la beauté.
Voici 7 rappels de ces vérités :
1. Tout est en relation et en rapport avec nos pensées. Ce qui est artificiel
ou synthétique n’est pas en conformité avec les lois du Créateur. C’est
à l’opposé de ce qui s’observe dans la nature : ce qui nage, vole ou rampe,
les montagnes, les rivières et les vallées, sont tous et toutes en relation et
en synchronicité avec nos pensées.
2. Corollaire du premier rappel : ce qui nous arrive et arrive autour de nous
est le reflet de nos pensées. Ce sont nos pensées qui créent les
circonstances de notre vie. Le monde pur de la pensée se nomme
« Ungawi ». Là existe chaque entité du monde physique dans sa forme
non physique, parfaite et lumineuse.
3. Trois principes de la conscience dont on doit tenir compte :
• La volonté de voir les choses telles qu’elles sont. La plupart portent
un regard sur le monde à travers le filtre de leurs expériences, de ce
qu’ils ont vécu, appris, ou de ce à quoi ils ont été conditionnés. Ils
voient les choses telles qu’ils les pensent ou telles qu’on leur a dit
qu’elles étaient. On doit avoir la volonté de voir les choses telles
qu’elles sont.
• L’intention de manifester sa raison d’être pour le plus grand bien de
soi et des autres. Outre une vision claire, chaque personne doit avoir
l’intention de manifester sa raison d’être pour le plus grand bien d’elle-
même et des autres. Ne pas manifester sa raison d’être, c’est nier qui
on est. Pour trouver ce que vous êtes supposé faire, il s’agit de vous en
tenir à ce que vous aimez faire, tout en étant attentif à un point : si ce
que vous aimez faire ne vous fait pas de bien, c’est probablement parce
que ce n’est pas bon pour vous de le faire.
• La volonté d’être courageux, de faire ce qui doit être fait. La bonne
chose à accomplir demande souvent du courage. Si vous faites ce que
votre conscience vous dit de faire, vous allez vous démarquer des
autres et, en devenant ainsi différent, on portera des jugements sur
votre conduite, vos paroles, votre personne. Cela demande du courage
et de la volonté d’affirmer qui l’on est, pour vivre en fonction de sa
conscience.
4. La générosité de cœur et d’action. Il faut toujours accorder le bénéfice du
doute à l’autre. Nous devons ressentir d’emblée, au fond de nous, une
telle ouverture et générosité de cœur. De cette manière, on amplifie dans
l’autre ce qui est bien et bon, au lieu de mettre l’accent sur ce que l’on
perçoit comme un défaut. Si l’on agit ainsi, on contribue à l’amélioration
des relations dans la communauté.
5. Le respect pour les aînés, pour le clan, pour la terre et la nation. Le
respect est le mot clé du comportement philosophique amérindien. Les
Amérindiens démontrent du respect pour les aînés, le clan, la
communauté, la nation, la terre et tous les êtres vivants. Ainsi, ils
conservent une communication claire et transparente avec la nature et
l’harmonie avec le monde.
6. Conséquemment au rappel de l’importance du respect, il importe de
prendre en considération les besoins de la nation afin de prendre des
décisions dont bénéficieront les gens jusqu’à la septième génération
suivante. C’est une responsabilité majeure des diverses communautés, le
niveau 5 des bonnes relations à développer.
7. Lorsqu’on n’a pas de bonnes relations, le boomerang nous revient un jour
ou l’autre. On est rattaché à tous et à tout, on ne peut pas faire
l’expérience de la vacuité de cette manière. Il faut, pour y arriver, être
totalement immobile, et cela ne signifie pas demeurer sans action ou sans
pensée. Dans l’immobilité du vide, on voit la Source, de laquelle émane
tout ce qui existe, mais, pour atteindre cette immobilité, on a besoin d’être
en bonne relation avec tous et avec tout. Faire l’expérience de la vacuité,
c’est faire l’expérience du Tout, parce que tout est issu de la vacuité. Il
n’y a pas de forme sans le vide, pas de vide sans la forme.
Le vide ne se décrit pas. Toute chose est issue, en somme, de ce que l’on
ne peut appréhender mentalement. La vacuité, c’est l’absence ; on ne peut
même pas préciser que c’est l’absence de tout ou de quoi que ce soit. Le
vide, c’est le chiffre 0, et, de chaque côté du zéro, il y a une valeur abstraite
établie : 1, 2, 3… ou – 1, – 2, – 3, et ainsi de suite. Il y a donc quelque
chose qui surgit du rien, du vide, du zéro.
On doit essayer de toucher ce qui n’est pas pour parvenir à la conscience
du zéro. C’est au moment où l’on arrive à percevoir le vide, précurseur de
toute forme, que l’on peut influer sur la forme. Nous devrions nous attacher
à penser à la vacuité, à méditer régulièrement sur ce vide, parce qu’il est
à l’origine de tout. Nous en tirerions une compréhension du monde au-delà
des mots. C’est le défi que relèvent les bouddhistes tibétains. Toute leur vie,
ils méditent sur le vide. Ce n’est peut-être pas accessible ni nécessaire
à tous, mais c’est une approche de la réalité qui permet de véritablement
comprendre la création. Une représentation physique de la vacuité en
astronomie est celle des trous noirs.
Si l’on trouve cette compréhension à l’intérieur de soi, on trouve un point
d’équilibre qui est à la source du temps et de l’espace. On s’accroche alors
à son plan de vie, désormais équilibré, parce que l’on s’appuie sur quelque
chose de solide, soit la source de tout ce qui existe. C’est donc une
expérience transformant la conscience de l’être.
La matrice est noire et invisible, mais elle donne la vie. C’est une bonne
image du vide. Ce qui émane du vide primordial le fait sous forme
géométrique. Or, sur le plan moléculaire, c’est infime. Ce sont des
vibrations qui ont une forme, et, quand il y a suffisamment de ces
vibrations/formes, des atomes se constituent, lesquels vont créer des
molécules qui, elles, vont créer des substances. Tout est issu de cette
dynamique de vie. En travaillant avec les formes géométriques, on travaille
avec la charpente du monde dans lequel on vit.
Neuf préceptes du code des relations justes
Les rappels que nous venons de faire nous amènent aux 9 préceptes pour
établir et maintenir des relations justes, tel un code de conduite par lequel
chaque individu prend conscience de sa responsabilité.
Le code fixé par Le Pâle, comme tous les autres éléments vus plus tôt, lui
est apparu comme primordial après une longue retraite de plusieurs mois
dans une grotte des Appalaches. Il faut comprendre que cet homme hors du
commun, telle la Femme Bisonne Blanche qu’Aigle Bleu reconnaît en
Anastasia, est un être qui a accepté pleinement la mission de ramener les
instructions originelles pour remettre les humains sur le bon sentier. Si l’on
suit les 9 préceptes, on se trouve en accord avec la philosophie
amérindienne :
• Dire seulement des mots de vérité.
• Parler seulement des bonnes qualités des autres.
• Être un confident, ne pas rapporter de ragots.
• Détourner le voile de la colère pour révéler la beauté inhérente en tout ce
qui est.
• Ne point gaspiller et ne pas désirer plus que le nécessaire.
• Honorer la lumière en toute chose. Ne rien comparer. Voir toute chose
telle qu’elle est.
• Respecter toute vie.
• Ne point tuer et n’abriter aucune pensée de colère, qui détruit la paix
aussi sûrement qu’un coup de feu.
• Faire maintenant ce que l’on doit faire. Si vous voyez ce qui doit être fait,
faites-le maintenant !
Ce récapitulatif détaillé livre la base d’un cheminement spirituel accordé
à la philosophie amérindienne. Les praticiens en chamanisme trouveront
utile d’y revenir à l’occasion. Plus ils y reviendront, plus les vérités,
principes, rituels et préceptes constitueront un programme de vie
harmonieux susceptible de les guider dans leur travail et dans leur vie
personnelle. Ce seront des points de repère incitatifs sollicitant le
besoin d’un réajustement, qui mèneront vers une vie équilibrée, dans la joie,
la paix et l’amour.

LA MUSICOTHÉRAPIE AMÉRINDIENNE
Nous avons démontré que la musique est la première forme de thérapie
survenue dans le monde. C’est la plus fondamentale, la plus malléable, la
plus universelle. Elle s’avère aussi la plus puissante, car en développant
notre voix, absolument nécessaire pour des praticiens en chamanisme, nous
développons la puissance de transmission du son, qui peut transmuter la
matière.
Les trois lois fondamentales de la guérison
Dans toutes les thérapies et formes de relation d’aide, incluant la
musicothérapie, il y a trois lois fondamentales :
1. L’amour est ce qui guérit réellement. On ne parle pas ici d’amour
passionnel, mais de l’amour universel qui assure la cohésion du monde.
Cet amour fait que les électrons, les neutrons, les protons gravitent autour
du noyau de l’atome et que les planètes gravitent autour du Soleil. Ils ne
s’empilent pas dans l’espace, ils tournent autour ; ils ont leur propre force,
mais ils sont toujours « attirés par… » Cette force d’attraction, cet amour,
assure la cohésion de tout ce qui existe dans l’Univers. Chaque élément
est attiré par un autre, tout en ayant chacun leur propre individualité, leur
propre trajet. Dans le cas des électrons et des planètes, leur trajet les
propulserait dans l’espace, mais ils sont attirés par le noyau de l’atome ou
par le Soleil, en conséquence, ils gravitent autour d’eux. Cette énergie
d’amour est en quantité illimitée dans l’Univers ; on la reçoit dans le cœur
par l’union du Père céleste et de la Terre-Mère. C’est elle que l’on utilise
pour soigner. Jamais on ne se sert de sa propre énergie pour les soins.
Si vous utilisez votre énergie, vous allez vous mettre à plat. Vous allez
vite manquer d’énergie, faire un burn-out ou une dépression, etc. Si
vous travaillez avec l’amour, après avoir effectué un soin, vous allez
sentir un regain d’énergie, parce que son énergie va passer à travers
vous pour rejoindre la personne à soigner, mais il va en rester un peu
en vous en passant. C’est d’ailleurs la bonne manière d’évaluer si vous
avez réussi une guérison selon les lois de l’art : après un soin, vous
devriez vous sentir chargé d’énergie.
Pour aider autrui, on commence par soi – l’individu que l’on est, le
niveau 1 de toutes les relations. Oh Shinnah Fastwolf suggérait aux
étudiants souhaitant un jour donner des soins de se réserver une
journée par semaine pour eux seuls. Leur journée de congé devait
servir à faire uniquement ce qu’ils avaient le goût de faire. À se faire
plaisir. De cette manière, le reste de la semaine, chacun aurait de la
joie au cœur en s’occupant des autres. Car il ne faut pas se leurrer :
nous cherchons tous le bonheur, les personnes qui vont vous demander
des soins au même titre que les autres. Si elles vous voient dans la joie,
elles se sentiront immédiatement à l’aise, elles auront confiance en
vous, en vos soins. Elles vont ressentir votre joie dès leur arrivée.
La joie intérieure se laisse voir ; elle exerce elle-même une certaine
force d’attraction. Alors, consciemment ou inconsciemment, chacune
des personnes vous consultant risque de penser : « C’est exactement ce
que je recherche ! Du bonheur et de la joie ! » Et c’est à ce moment-là
que la guérison va déjà commencer à frayer son chemin à l’intérieur
d’elle, sans que vous n’ayez rien fait d’autre que d’être !
Le guérisseur doit commencer par se guérir lui-même. La suggestion
faite par Oh Shinnah demeure encore pertinente, surtout si on y rajoute
une saine alimentation, un rythme de vie équilibré, donc pas trop de
travail, même si on aime ce que l’on fait. Il faut savoir dire « non ».
Savoir évaluer ses limites et s’accepter tel que l’on est. C’est déjà de
l’amour que l’on s’accorde ainsi. La méditation du cœur soutient la
vigilance que l’on doit avoir pour soi. Elle est une source inépuisable
d’énergie de guérison, et ultimement, c’est elle qui guérit.
La technique est secondaire : c’est bel et bien l’amour que vous avez
pour l’autre qui va assurer la cohésion, donc, la véritable énergie de
guérison. Incarner l’amour, tel est l’essentiel à connaître si l’on désire
prendre soin des autres, mais il faut le travailler pour parvenir à une
complète incarnation.
2. Le non-attachement aux résultats, c’est en quelque sorte l’assurance du
guérisseur. Elle lui assure une protection qui le prévient de se sentir
coupable en cas de persistance de la maladie, ou de s’enfler d’orgueil si la
personne soignée guérit. Car tel est bien le piège guettant tout thérapeute.
Toutefois, un non-attachement aux résultats lui permet d’accomplir son
travail en toute confiance. Vous ne devez pas être attaché aux résultats des
interventions que vous faites parce que c’est la personne, ultimement, qui
prend la décision de guérir ou de ne pas guérir. Tous les humains
possèdent le libre arbitre. Le libre arbitre de l’homme est universel. En
soignant, vous n’êtes qu’un vecteur de la guérison. Un guérisseur offre sa
présence ; le client accueille, ou non, ce qui lui est offert, c’est sa décision
personnelle. Certains demandent d’être soignés, mais en réalité, ils
souhaitent garder leur maladie, ils y sont attachés ; la maladie donne un
sens à leur vie, elle les définit. Ces personnes ne guériront pas, peu
importent les efforts déployés ou les techniques utilisées. Dans cette
compréhension de votre travail, si la personne venue vous consulter ne
guérit pas, vous n’avez pas à vous taper sur la tête avec un marteau pour
vous en blâmer. De même si elle guérit, vous n’avez pas à vous penser
meilleur que Dieu le Père ! Votre responsabilité en tant que praticien en
chamanisme sera toujours de faire de votre mieux, c’est tout.
3. L’intention. On peut comparer la guérison à un moteur électrique : ce
qui fait tourner le moteur, c’est la pile, la batterie (la source d’énergie),
donc, l’amour. Ce qui conduit l’amour (l’énergie) à la guérison (le
moteur), c’est l’intention (fil électrique), car l’énergie suit l’intention. Il
est primordial de garder la pensée du résultat que vous visez pendant
votre intervention. Il faut visualiser très précisément ce que vous désirez
obtenir.
Voici un exemple pour comprendre l’exactitude nécessaire à la
formulation d’une intention. Un homme vient de se blesser au genou et
vous consulte. L’intention qui pourrait alors vous venir à l’esprit serait : « Je
veux enlever son mal au genou pour que sa blessure soit guérie. » Or, cette
intention ne se réaliserait pas. La formulation faisant état d’un « mal » et
d’une « blessure » indique que votre attention est focalisée sur le problème.
Votre intention doit exprimer la guérison. Vous devez visualiser le genou
guéri, l’homme courant sans peine à travers un champ. L’énergie d’amour
va suivre votre intention, le genou va s’accorder à votre pensée créatrice.
La manière de formuler une intention est le vecteur de ce qui surviendra
à la suite de votre soin. L’outil que vous utilisez, la musicothérapie par
exemple, est la manière dont votre intention va se projeter sur la personne.
Donc, il est essentiel d’avoir une formulation explicite de votre intention
dans laquelle vous voyez la guérison établie et la personne bien en forme,
entourée de tout ce qui peut être bon et beau pour elle.

La loi d’amour et la bonne intention s’appliquent à toutes les formes de


guérison. Même le médecin au moment de donner son ordonnance, s’il
a vraiment de la compassion pour son malade et s’il voit l’effet que ce
médicament peut produire sur lui, a plus de chances de le guérir.
Lorsqu’on comprend l’amour, dont la sagesse est compassion, on sait le
reconnaître et on ne le confond pas avec la pitié, qui soulève une sorte de
malaise chez le guérisseur, puisqu’il considère « pitoyable » l’être devant
lui et qu’il cherchera des solutions aux problèmes de celui qui fait pitié pour
changer sa dynamique. Dans la compassion, le guérisseur écoute la
personne qui le consulte, il désire l’aider, mais il n’interviendra pas pour
changer la personne. Il se contente d’être attentif à ses besoins avec
compassion. Le guérisseur qui n’est pas compatissant ne peut accomplir sa
tâche correctement. Donner des soins n’est pas un travail comme un autre,
c’est une vocation. On ne peut pas et on ne doit pas soigner les autres si on
n’a pas d’amour et de compassion pour autrui, si on ne ressent pas
intérieurement cet élan qui nous pousse à vouloir aider l’autre.
Si vous avez le désir d’être guérisseur, il faut que vous soyez dans un état
de compassion, que vous soyez dans votre cœur. Cela ne signifie pas de
tomber dans la sensiblerie. À l’occasion, il faut être dur avec celui ou celle
qui demande des soins. Un enseignant d’Aigle Bleu a déjà présenté la base
d’une bonne pratique de guérisseur d’une manière fort simple : « Si une
personne vient vers toi pour la guérison, elle doit te quitter en étant une
meilleure personne qu’au moment de son arrivée. » Le mot « meilleure »
implique une transformation. C’est la guérison inspirée par l’amour
à l’œuvre.
Si on a un problème de santé, il se peut qu’on ait quelque chose
à corriger, parce que l’état normal, naturel, suppose une santé parfaite. C’est
lorsqu’on contrevient aux lois de l’Univers que la maladie survient, tel un
signal d’alarme rappelant qu’est venu le temps de se raccorder aux lois. La
maladie est en ce sens utile. Il y aura donc des choses à changer chez toutes
les personnes qui viendront vous consulter. Elles auront, toutes, besoin de
s’harmoniser de nouveau aux lois de l’Univers. Quelques-unes
n’accepteront pas cette vérité que vous leur direz, parce qu’elles sont
conditionnées par le mode de fonctionnement du système médical
populaire, qui, pour enrayer une maladie ou un problème quelconque de
santé, prévoit toujours une ordonnance, une intervention chirurgicale, un
geste quelconque venant de l’extérieur. Les individus ne croient pas
posséder en eux ce qui est nécessaire à leur guérison. Ainsi, même si vos
propos paraîtront « durs » à avaler, vous devrez les leur tenir chaque fois
que vous estimerez qu’ils en ont besoin.
Un soin de guérison, mû par l’énergie d’amour, inspire une
transformation intérieure, pas simplement physique. L’amour, c’est à la fois
l’universel et le concret.
LE CYCLE LUNAIRE
QUATRIÈME STAGE
Niveau 2 – Le couple

C’est le début d’une nouvelle année de formation, on pourrait aussi dire


d’initiation au nouveau monde dont nous avons la responsabilité en tant que
cocréateurs. Nous entreprenons notre cycle lunaire. Ce sera l’occasion de
nouveaux apprentissages et de l’acquisition de nouvelles connaissances en
vue d’intensifier votre pratique spirituelle afin qu’elle s’intègre à votre
existence, à votre être véritable.
Nous rêvons, tous, de trouver le ou la bien-aimé·e avec qui il sera
possible de partager notre vie. Pour certains, il s’agit d’un rêve difficile,
mais nous ne devons ménager aucun effort jusqu’à sa réalisation.
L’individu, le niveau 1 au centre et au départ de toutes les relations
possibles au cours d’une vie, aspire naturellement à une relation de couple
(niveau 2). Cette aspiration représente un défi, une quête exigeante du
bonheur. Il doit s’y mesurer, car l’amour dans un couple est porteur de vie ;
il donne naissance à l’enfant, fonde la famille (niveau 3). Tout est
étroitement relié.
Une des premières causes expliquant la difficulté des couples actuels
repose sur le fait que les conjoints n’ont que les amis (niveau 4) vers qui se
tourner s’ils rencontrent des difficultés de communication et de
compréhension. Les amis, c’est important, mais il se peut qu’ils prennent
parti pour l’un ou l’autre. Ils ne constituent plus alors la ressource adéquate
pour que le couple sorte de son impasse et rétablisse une entente durable.
Le couple a besoin, en réalité, du soutien d’une communauté unie et
dynamique (niveau 5).
La communauté telle qu’elle était autrefois, et qui venait réellement en
aide aux couples, est dissoute. L’offre de soutien, de nos jours, est à l’image
du monde régi par le mental dans lequel on vit ; elle est faite par les
professionnels, formés ou non en relations de couple, ce qui signifie, pour
les deux personnes dans le besoin, de recourir à un rapport froid,
scientifique ou pseudo-scientifique, relevant de l’intellect et basé sur des
principes normatifs. Autrefois, les hommes passaient la majeure partie de
leurs journées avec d’autres hommes, et les femmes avec d’autres femmes,
car c’était la meilleure façon d’accomplir le travail quotidien. Ainsi, le
couple avait un ressourcement quotidien au sein d’une confrérie ou d’une
sororité, et avait plus de plaisir à se retrouver le soir. Il pouvait ainsi se
ressourcer dans un groupe constitué de personnes confrontant leurs
difficultés respectives, néanmoins similaires dans la plupart des couples. Ce
ressourcement est absent dans le mode de vie moderne.
Les femmes et les hommes d’aujourd’hui poursuivent toutes sortes de
rêves qui occupent leur temps, leur énergie et leur esprit. S’ils vivent en
couple, ils ne s’intéressent plus vraiment à un projet commun. Souvent, ils
travaillent dans des domaines distincts et à des heures différentes,
l’harmonie dans leur vie de couple n’est pas facile à établir. Si l’on ajoute
à ce constat le nombre incalculable de conditionnements et de
programmations déterminant les réactions de l’un ou de l’autre dans le
couple, l’affaiblissement manifeste des relations conjugales actuelles
n’étonne guère.

LA SEXUALITÉ SACRÉE DES ORIGINES


Le couple est ce qui propage la vie et permet la continuation de
l’humanité. Il représente la force vive de la cocréation du paradis sur terre.
Le fondement du couple repose sur la réalisation de ce projet commun, qui
se matérialise à travers le développement d’un domaine familial où l’amour
et la vie vont fleurir dans l’abondance et la beauté uniques à ces deux
personnes. Les enseignements d’Aigle Bleu reviennent constamment à ce
projet de vie fondamental. L’être humain, selon lui, ne peut s’épanouir,
concrètement et parfaitement, qu’en suivant une telle voie.
Si nous comprenons la nature, nous savons ce que nous devons faire. La
nature reflète toutes les énergies qui se trouvent en nous. L’humain, par
ailleurs, est le seul être vivant sur la terre à détenir cette particularité. Ainsi,
pour comprendre les lois universelles, il n’a pas à chercher la clé dans des
livres écrits avec le mental. Personne ne parviendra à transcrire une
vibration avec des mots ! La compréhension des lois universelles se fait
à partir de la nature elle-même. C’est à son contact que l’on arrive
à comprendre le monde dans lequel on vit et à se comprendre soi-même.
L’homme et la femme possédant cette compréhension du monde et de leur
propre nature peuvent espérer former un couple uni et stable. L’un reconnaît
dans l’autre la présence du mystère qui réside aussi en lui, comme si la
personne devant était son miroir.
Sur le plan des relations amoureuses à travers le monde et les époques,
on trouve de tout. Il existe des communautés conduites par des hommes ;
d’autres, par des femmes. Dans certaines sociétés, les hommes ont des
harems, et ça fonctionne bien. On sait qu’il y en a d’autres où ce sont les
femmes qui s’accordent le privilège de choisir un homme différent, chaque
soir, pour satisfaire leurs désirs. La maison des enfants du nord de l’Inde,
dont nous avons déjà parlé, est une autre manière de vivre une existence
dans la plénitude affective, celle même que recherchent les êtres humains en
général. Bref, il n’y a pas de bien ou de mal dans l’Univers. Il existe des
manières multiples d’exprimer la vie en vue d’atteindre une saine harmonie.
Pour Aigle Bleu, les enseignements d’Anastasia se rapportant au couple
figurent parmi les plus justes et clairs que l’on puisse trouver. Par exemple,
elle estime qu’on ne devrait avoir qu’un seul partenaire dans la vie et fonde
son affirmation sur le fait, corroboré par le phénomène de la « télégonie »,
que la chimie de la femme s’accorde au premier homme avec qui elle va
échanger des fluides. C’est une position à contre-courant de la plupart des
mœurs qui ont cours dans les sociétés occidentales. Son point de vue est
toutefois recevable. Loin de proposer la dysharmonie et le déséquilibre des
quêtes d’amour, il met en avant la permanence et la solidité des liens.
Dans les communautés autochtones, les grandes fêtes, telles que les
équinoxes ou les solstices, étaient l’occasion, pour les jeunes gens, de faire
connaissance. Ils se rencontraient alors qu’ils célébraient les mêmes
bienfaits reçus ou à venir de la nature. De nos jours, c’est dans les bars ou
les discothèques que les jeunes se rencontrent. Ils sont grimés et habillés de
façon séduisante ou provocatrice, à partir des critères de la mode préétablis
par des intérêts financiers. Ces jeunes ne sont pas eux-mêmes ; ils sont les
produits de la mondialisation et de la commercialisation. Par conséquent,
les deux jeunes qui repartent du bar main dans la main ne se sont pas
rencontrés sous leur vrai jour ; ils ne se connaissent pas au naturel. Quand
cela surviendra, il se peut qu’ils soient déçus.
On vit aujourd’hui dans l’illusion, dans un monde encourageant
l’illusion.
Pour éviter ce genre de méprise, Anastasia recommande de conserver le
même mode vestimentaire, une fois que nous avons trouvé ce qui convient
à notre personnalité. Cela devient ainsi « ma » façon d’être et d’exister.
Lors d’une rencontre, l’autre sait à quoi s’en tenir, il ne se leurre pas sur
moi ; je n’ai pas deux ou trois visages interchangeables, je suis « moi », un
être créé parfait et unique.
Dans la tradition védique russe
Les ancêtres d’Anastasia proviennent de la tradition védique russe. Les
habitudes n’étaient pas celles d’aujourd’hui, mais certaines coutumes
gagnent à nous être présentées.
Ainsi, quand deux jeunes se choisissaient, ils se mettaient immédiatement
à la recherche de l’hectare de terre où ils pourraient établir leur domaine et
avoir des enfants. Telle était la base de l’amour d’un couple. Une fois le lieu
déniché, ils y bâtissaient une petite hutte. Ils allaient y habiter pendant une
année complète, soit le temps nécessaire pour observer leur lopin de terre et
noter les changements qui s’opéraient, saison après saison. Cela leur
permettait de planifier l’organisation du domaine en fonction de leurs désirs
(lac, animaux, cultures, maison, etc.). Grâce à leurs observations, ils
savaient où tel attrait serait préférable en raison de tel phénomène
climatique. Si le vent dominant durant l’été, dans tel secteur du domaine,
provenait d’une direction principale, ils pouvaient prévoir y faire pousser
telle fleur, plutôt qu’une autre, pour que le vent transporte son parfum lors
d’une promenade ou d’un moment de détente.
C’est aussi ça le paradis sur terre ! La possibilité de marcher sur un
sentier de son domaine familial en se laissant envahir par les parfums
naturels qui nous plaisent ou en cueillant, avec reconnaissance et émotion,
le fruit mûr et frais des arbres que l’on a plantés et que l’on a vu croître.
Même si les deux jeunes dormaient ensemble pendant cette année
préparatoire à leur installation permanente, ils n’avaient aucun échange
sexuel, en dépit du désir qu’ils pouvaient ressentir l’un pour l’autre. Ils
veillaient à accumuler cette énergie pour le bon moment, celui de la
conception de leur premier enfant. Quand ils étaient prêts pour le mariage,
ils visitaient les domaines des environs pour inviter les propriétaires voisins
à sa célébration. Tous savaient ce que cela impliquait. C’était une tradition
de l’époque : les visiteurs passaient d’un domaine à l’autre en
complimentant les gens sur ce qu’ils possédaient et qu’eux-mêmes, une fois
mariés, souhaiteraient bien voir dans un coin de leur paradis. Le jour du
mariage, les invités arrivaient avec leurs cadeaux, correspondant à ce qui
avait fait l’objet de compliments de la part du couple.
Dans la hutte qu’ils avaient occupée au cours de l’année passée, les
mariés mettaient ensemble, toutes espèces confondues, les animaux qu’on
leur donnait, car le bébé animal demeure ami pour la vie avec les autres,
même s’ils sont réputés être proies et prédateurs. Ils recevaient aussi, le jour
du mariage, bien des semences, des plants de végétaux, des arbrisseaux ou
des racines qu’ils avaient admirés lors des visites. Il leur était ainsi possible
d’établir, d’un seul coup, presque toutes les cultures de leur domaine. Puis,
pendant les vingt-quatre heures suivant le mariage, la communauté leur
demandait de s’éloigner ; ils retournaient alors, le plus souvent, au domaine
familial où ils avaient grandi. Pendant cette journée, on s’affairait à leur
bâtir une maison. Au retour, le surlendemain du mariage, dans leur nouvelle
maison, les époux concevaient leur enfant avec l’énergie accumulée depuis
les premiers instants où ils avaient ressenti le désir de former un couple
pour le reste de leur vie. C’était, donc, pleinement soutenu par la
communauté que le couple pouvait offrir un véritable lieu d’accueil et
d’amour au premier-né.
Si les liens familiaux étaient forts et s’ils souhaitaient se retrouver de vie
en vie, les védiques russes pratiquaient la même technique que les
Cherokees. Ils dormaient ensemble sous les étoiles, les admiraient ensemble
et en choisissaient une qui devenait l’étoile de la famille. Cela peut se faire
encore aujourd’hui. Si l’on désire retrouver la personne aimée, la situation
peut s’avérer plus difficile, mais eux, apparemment, y parvenaient sans
problème. En fait, ils planifiaient tout, en s’appuyant sur leur connaissance
si profonde de la nature qu’ils pouvaient prédire, avec exactitude, le temps
qu’il ferait des mois à l’avance.
Nous sommes loin d’un tel savoir ancestral, mais nous pouvons, petit
à petit, redécouvrir en nous l’intuition du bonheur. La conception judéo-
chrétienne du mal a causé et cause encore un tort épouvantable dans le
monde. D’elle proviennent bien des déviations sexuelles. Chez les
Amérindiens, le viol, les abus, la prostitution, les maladies vénériennes
n’existaient pas. Tous étaient à l’aise avec leur sexualité. C’était normal,
naturel, surtout pas un tabou.
D’après Anastasia, si les parents font l’amour avec l’intention de
concevoir un enfant, ils vivent une expérience exceptionnelle qu’ils
n’oublieront jamais. Le lien qui se crée entre les deux est si intense qu’ils ne
pourront plus se quitter. C’est parce qu’ils n’arrivent pas à une semblable
union mystique que les couples se séparent. On recherche une expérience
sexuelle par laquelle on pourrait expérimenter quelque chose hors du
commun. On aspire à une extase mystique, mais on n’y parvient pas en
raison du désir essentiellement charnel qu’on porte à l’autre. De cet échec,
on conclut que l’autre ne doit pas être la bonne personne et que l’expérience
extraordinaire recherchée doit exister dans d’autres bras. La quête de
l’Autre est sans fin et, avec de telles dispositions, l’insatisfaction grandit.
Passer d’une personne à l’autre, c’est vivre de la souffrance à chaque
fois. Lorsqu’un enfant est conçu sans être désiré – un accident résultant
parfois d’une relation non protégée –, la femme va ressentir des douleurs
à l’accouchement, la naissance n’ayant pas été planifiée selon les lois
universelles. Quand les femelles animales mettent bas, normalement elles
ne souffrent pas. Il en va de même pour la femme qui s’unit à un seul
homme pour la vie et qui fait l’amour dans un désir de fécondation. Elle ne
souffrira pas en accouchant.
On est généralement mal à l’aise en visionnant un film dans lequel un
couple fait l’amour. Si on ne l’est pas, on le devrait, car il y a quelque chose
qui cloche dans ce genre de scènes – obscènes pour une seule raison : on
expose un acte fondamentalement du ressort intime d’un couple qui doit se
vivre dans l’intention de concevoir un enfant. Les images
cinématographiques ne se rapprochent en rien de l’expérience mystique qui
se déroule, en vérité, dans cette union sacrée entre deux êtres porteurs de
vie.
Dans la tradition amérindienne
Aigle Bleu partage ces considérations exprimées par Anastasia à propos
des couples, parce qu’elles rejoignent les confidences qui ont pu lui être
faites au fil du temps. Si ces informations peuvent sauver des couples,
même si elles ne correspondent pas aux conceptions actuelles de la
sexualité, pourquoi s’en priverait-il ? De toute manière, chaque personne en
retient et en fait ce qu’elle veut. L’humanité, depuis qu’elle existe, a reçu
une multitude d’informations sur ce sujet. Beaucoup de courants sociaux,
entre autres religieux, ont introduit des règles et des barrières quant au
« bon usage » à faire de la sexualité. Le sexe ainsi devenu un tabou, une
autre porte s’est ouverte sur la frustration et la promiscuité, des expressions
sexuelles qui ne sont guère plus souhaitables.
La plupart des mœurs dans les nations autochtones étaient
traditionnellement acceptables parce qu’on demandait aux personnes de
s’harmoniser avec la nature. C’était à l’adolescence que se vivaient les
premières expériences sexuelles. Les jeunes s’apercevaient vite que d’une
femme ou d’un homme à l’autre, ça se ressemblait. Leurs expérimentations
les amenaient donc par la suite à rechercher l’autre sur le plan spirituel,
c’est-à-dire comme pouvant être la personne avec qui on se sent bien et
à laquelle on désire s’adapter pour la vie. Les mariages duraient sur cette
base, il y avait peu de séparations. S’il en survenait une, la femme n’était
pas démunie, comme le sont celles qui vivent pareille situation de nos jours.
Dans un régime matriarcal, comme celui qui était le plus répandu dans les
Premières Nations, la maison appartenait à la femme. À la suite d’une
rupture, elle lui revenait de droit, et les enfants, également, demeuraient
d’emblée avec leur mère.
Que bien des mères célibataires soient sans ressources et obligées de
travailler de manière quasi inhumaine en raison d’hommes irresponsables
est une situation inacceptable ! Cela ne se produit pas dans une
communauté où l’on se respecte et s’entraide. C’est encore une fois un
contexte révélant l’importance de la compréhension de notre véritable
nature d’homme ou de femme.
Dans un domaine familial, les deux individus formant le couple parental
poursuivent un même projet. Ils sont unis par cette intention et par
l’expérience mystique que leur amour a suscitée. Ils sont soudés l’un
à l’autre, sans être dépendants l’un de l’autre. Ils sont autonomes, en
excellente santé, en raison de la qualité de leur environnement et de la
nourriture qu’ils consomment. Les enfants grandissent au contact de la
nature, ils vivent le bonheur au quotidien. Parce qu’ils voient leurs parents
contribuer à la protection de la Terre-Mère, ils adoptent ces comportements
qui leur semblent naturels, par conséquent, sans subir de conditionnements
aliénants. La nature développe leur mental, leur physique, leur émotionnel,
leur spirituel au maximum.
L’entente et l’harmonie sont faciles sur tous les plans, quand un couple
poursuit le même projet, quand il vit au même rythme – celui de la nature.
À l’opposé, il est ardu, pour des conjoints, de s’entendre et d’être en
harmonie s’ils mènent des projets distincts. Ils disposent de peu de temps
ensemble, se retrouvant continuellement obligés par ceci ou cela, que ce
soit en raison de leur travail ou de leurs loisirs distincts. La situation peut
être corrigée par un travail d’harmonisation. Ce travail doit être fait en
profondeur. Il s’amorce quand l’individu (le 1) découvre le mystère
intérieur qui l’habite. Cela nécessite beaucoup d’introspection et de
méditation. Il serait, cependant, inutile de tenter un équilibrage du couple
(le 2) en dehors de la nature porteuse de vie (le 3). De ce fait, les rites de
passage, particulièrement les quêtes de vision et les loges de lune, parce
qu’ils favorisent le contact avec la nature, apparaissent plus que jamais
d’actualité. Ils permettent d’accéder plus vite au but.
L’enfant qui grandit au sein de la nature n’a nullement besoin de retraite
pour découvrir son mystère intérieur : la nature le lui a déjà appris. Il sait
comment être heureux. La solitude dans la nature est une manière de se
rencontrer sur le plan personnel. Elle nous fait prendre le pouls de notre
être, nous aide à devenir, en toute conscience, cet homme ou cette femme
que l’on est en réalité.
Un jour, un aîné a confié à Aigle Bleu : « Celui qui n’est pas bien avec sa
solitude n’a rien à partager avec les autres. » Il ne faut donc pas craindre la
solitude, même si l’on vit en couple. Quand on la redoute, il est essentiel de
l’affronter en se rappelant que la peur est lâche, qu’elle va céder devant
notre courage. De plus, la nature elle-même peut nous en donner les
moyens. Si l’on a besoin de la présence de l’autre pour se sentir bien, donc,
pour ne pas rester seul, la relation de couple que l’on entretient est une
relation de dépendance. Bien des couples se forment sur un tel rapport de
fusion qui se transforme, presque toujours, en un univers étouffant dans
lequel deux êtres stériles, au lieu de s’épanouir, se font mal et se rendent
malheureux. Pire encore, les deux en viennent à dépendre des souffrances et
de l’inertie qu’ils s’imposent, l’un attaché à l’autre si fortement qu’ils se
maintiennent ensemble par incapacité de changer quoi que ce soit dans leurs
habitudes. Ils ne pourraient envisager une séparation, même si c’était la
solution.
Les personnes dépendantes attendent que l’autre les complète. Puis
comme elles s’aperçoivent que ce n’est pas ce qui survient, elles se
prennent de colère contre l’autre, et la situation s’envenimera ainsi jour
après jour. Il faut prendre conscience de la manière dont on vit en couple.
Regarder honnêtement quel schéma s’est développé entre l’autre et moi,
quel projet commun nous partageons. Pour stopper toute dérive entraînant
l’un et l’autre à sa perte, la première chose qui importe est de se retrouver
soi-même. L’individu conscient se perçoit comme un être complet de
qualité. Il sait ce qu’il peut offrir à un être aimé.
Cérémonie pour trouver l’être aimé
En plus des efforts que nous devons faire pour parvenir à la
compréhension de notre véritable nature, il est possible d’avoir recours
à une cérémonie spécifique dans le but de trouver l’être qui sera,
physiquement et spirituellement, adapté à nous. Cette cérémonie prépare
l’Univers à cette rencontre, à cette union. Elle est efficace si elle est menée
à terme, soit pendant 49 jours. Même si pendant cette période la rencontre
a pu se concrétiser, on doit continuer jusqu’au quarante-neuvième jour.
Les étapes de la cérémonie sont les suivantes :
• Vous devez trouver une source « sacrée », ce peut être aussi un ruisseau
ou tout autre cours d’eau non pollué, où il y a de l’argile au fond. Parfois,
on doit creuser un peu pour prendre cette argile.
• Vous faites des rouleaux avec l’argile qui serviront à modeler deux petits
bols (conservez le restant pour la prochaine étape). Avec un rouleau, vous
préparez le fond du premier bol, puis vous en modelez les côtés, de sorte
que cela forme un bol d’environ 10 ou 15 cm. Avec un autre rouleau,
vous faites le second bol. Notez bien ceci : l’un doit être modelé dans le
sens horaire et l’autre en sens inverse. Vous déposez les bols au centre de
votre autel.
• Vous avez ensuite besoin de deux petits canots d’écorce. Vous pouvez les
fabriquer vous-même, si vous savez le faire, ou vous vous les procurez là
où l’on vend de l’artisanat amérindien. Vous les placez sur l’autel aux
deux extrémités. Vous faites une figurine d’argile vous représentant et une
autre symbolisant l’être aimé qui vient à votre rencontre. Vous déposez la
première figurine dans un canot et la seconde, dans l’autre.
• Vous déposez, également dans les canots, les éléments que vous pensez
pouvoir apporter à la personne que vous rencontrerez. Cela peut être des
objets que vous fabriquez artisanalement ou des bouts de papier sur
lesquels vous inscrivez ce que vous possédez en tant que personne
autonome et unique et que vous désirez partager avec l’autre. Laissez-
vous inspirer. Prenez du temps pour y réfléchir. Dans la solitude, dans la
nature, votre conscience sera plus claire et vous saurez quoi mettre dans
le canot. Vous déposez aussi, dans le canot de la personne dont vous ferez
la connaissance, ce que vous espérez recevoir et vivre à travers cette
relation amoureuse.
• Chaque jour, vous faites des offrandes dans les bols (nourriture, tabac,
etc.) ; chaque jour, vous rapprochez les canots l’un de l’autre. Vous
répétez ces gestes pendant 49 jours.
• Le 49e jour, les canots sont côte à côte. Vous les placez pour qu’ils soient
dans la même direction. Vous laissez les canots en place encore 24 heures.
Vous pouvez soit les disposer comme décoration sur un meuble, soit les
ranger. Les bols ayant servi pour la cérémonie devraient être enveloppés
et conservés pour des rituels de couple que vous pourriez inventer pour
votre famille plus tard. Puis il ne vous reste plus qu’à attendre l’être aimé.
Au bout de quelques mois, si vous n’avez pas encore fait la connaissance
de cette personne merveilleuse, vous recommencez la cérémonie. Il se peut
que cette rencontre nécessite plus de temps avant de se produire, mais elle
se produira. L’Univers en est témoin. N’ayez crainte : non seulement vous
trouverez la bonne personne, mais les circonstances entourant sa rencontre
vont avoir été favorablement préparées par tout ce que vous aurez mis dans
les deux canots et par tout ce que vous aurez pensé que chacun de vous
deux pourrait offrir à l’autre.
Vous créez, par cette cérémonie, la réalisation de votre souhait, pourvu
que votre intention soit claire, d’où la nécessité de réfléchir en profondeur
au désir que vous portez. La rencontre avec l’être aimé n’est pas fortuite.
C’est un acte conscient qui se prépare en fonction du projet de vie que vous
portez. Plus vous êtes conscient de la direction que vous souhaitez prendre
avec une personne aimée, plus vous évitez les illusions. Chaque fois que
vous ferez une rencontre, vous saurez si cette personne correspond à ce que
vous recherchez. Vous ne perdrez pas d’énergie et de temps.
Tout essai de rapprochement entre deux êtres implique un investissement
personnel. On doit toujours donner quelque chose à l’autre dans une
relation, quelle qu’elle soit. Pour cette raison, il vaut souvent mieux être
seul dans l’attente de la bonne personne plutôt que d’entretenir une relation
insatisfaisante. Lorsqu’on développe une relation juste, elle est féconde. Les
deux travaillent ensemble dans la même direction, avec la même intention.
Ils font des enfants ensemble, ils sont heureux ensemble, ils peuvent mourir
ensemble ou s’accompagner au moment de cette transition afin de se
retrouver, ensemble, dans d’autres vies.
Cercle de couple
Pour la résolution des tensions dans un couple, la formule du cercle
s’avère des plus appropriées. C’est le premier des recours disponibles et
efficaces auxquels un couple devrait songer. Des règles de déroulement
différentes des autres cercles s’y rattachent. Quatre consignes importantes
doivent être respectées par les conjoints s’ils désirent apporter des
améliorations dans leur existence commune :
1. Déterminer la durée du cercle : une trentaine de minutes semble
d’habitude convenir à la plupart des couples. Déterminer aussi le temps
de parole ; cinq minutes seraient l’idéal. Utiliser un chronomètre ou une
horloge, les premières fois, pour que le temps dévolu à chaque
intervention soit respecté.
2. S’exprimer au « je ». C’est une erreur qui doit être reprise si la personne
qui parle utilise le « tu ». Par exemple, au lieu d’affirmer sur un ton
accusateur : « Tu as fait ci ou ça, et je ne suis pas d’accord », on exprime
uniquement le ressenti : « Quand telle situation survient, je me sens… »
On n’accuse jamais l’autre de quoi que ce soit, mais toujours on exprime
l’émotion ressentie à tel moment en particulier. Plus l’émotion est
verbalisée, plus c’est bénéfique pour les deux. On assume la
responsabilité de ce que l’on ressent sans accuser l’autre.
3. Toujours commencer son intervention avec une première phrase positive.
Lorsqu’on reprendra la parole, on amorcera encore sa nouvelle
intervention avec une phrase positive. Si l’on parle trois fois dans la
demi-heure prévue, on amène trois éléments positifs.
4. Toujours regarder l’autre qui parle et se mettre en écoute active, c’est-à-
dire pleinement ressentir les paroles qui sont dites.
Le cercle de couple ne peut réussir sans l’observation stricte de ces
quatre règles. En fait, pour que les tensions diminuent et s’estompent dans
un couple, il ne faut jamais adopter une attitude fermée, qui se manifeste
souvent par le biais d’un jugement porté à l’endroit de l’autre. On doit, en
tout temps, conserver une ouverture de cœur. L’autre ne fait pas l’objet
d’accusations pour la simple et bonne raison qu’on demeure, même dans le
couple, entièrement responsable de soi-même. Ce n’est jamais seulement
l’autre qui se trouve en tort. Il importe donc d’exprimer les points qui nous
contrarient en commençant par un élément positif de l’autre. Cela évite une
accumulation de détails frustrants qui peut mener à la rupture. Le cercle de
couple réduit les tensions parce que chacun, à son tour, exprime son ressenti
et qu’il se trouve bien écouté.
Expériences de couple
Plusieurs basent leur expérience de couple sur ce qu’ils ont vu de leurs
parents quand ils vivaient avec eux. Aigle Bleu avoue ainsi, bien
candidement, qu’à sa première expérience de mariage, il prenait pour acquis
que son épouse allait prendre en charge tout ce qui concernerait la maison,
sans qu’il n’ait à s’en soucier. Cuisine, ménage, emplettes et autres activités
du genre apparaissaient d’emblée, pour lui, du ressort de la femme. Pendant
ce temps, lui, le mari, s’installerait confortablement à l’extérieur pour fumer
sa pipe… Évidemment, en plein féminisme, dans les années 1980 au
Québec, sa formule n’a pas connu un grand succès. Il a dû revoir ses
positions, même si ce que la vie et ses témoins crédibles lui avaient fait
découvrir ne coïncidait pas.
Lors de l’ouverture d’un pow-wow, il y a des vétérans qui ouvrent le
défilé, puis les danseurs se présentent. Si les vétérans viennent en premier,
c’est une façon, pour les Amérindiens, de montrer du respect envers ces
hommes qui ont risqué leur vie pour la patrie. Lorsqu’ils reviennent saufs,
ils sont honorés. Un jour, alors qu’Aigle Bleu se trouvait avec l’un d’entre
eux dans un tipi, il l’a observé avec attention. Le vétéran se faisait servir par
sa femme, sans qu’elle ne sourcille – un rêve pour le jeune observateur qu’il
était ! De plus, le vétéran s’adressait à elle en l’interpellant avec le vocable
« Femme », et cette dernière, loin d’en être vexée, semblait heureuse
d’acquiescer aux demandes de son mari. C’était comme si elle se disait :
« Il est revenu de la guerre, il mérite de se reposer. »
Il semblait exister un réel niveau d’égalité entre cet homme et cette
femme du fait que les deux semblaient s’être fixé des rôles avec lesquels ils
se trouvaient à l’aise. Aigle Bleu percevait nettement la dynamique, mais
cela le questionnait du fait que la même formule ne réussissait pas si lui
tentait de l’utiliser. Après avoir fait part de ses observations au vétéran, ce
dernier lui répondit, la fierté dans le regard et la voix : « Nous, les Indiens,
on a encore de vraies femmes ! » Il faisait référence au système matriarcal
dans lequel les femmes dirigeaient toutes les affaires domestiques de la
communauté, incluant les soins et l’éducation des enfants, tandis qu’aux
hommes était réservée la fonction de guerriers et de chasseurs. Les rôles
étaient délimités en fonction des sexes en tenant compte de la nature de l’un
et de l’autre.
Dans la société occidentale, les hommes sont souvent ou trop féminisés
ou trop brutaux ; leurs attitudes extérieures ne correspondent pas à leur
nature d’être humain créé parfait. Ils ne possèdent pas la maîtrise du
guerrier. Ils ne savent pas contrôler leurs pensées, encore moins se
maîtriser. Les rôles traditionnels des femmes et des hommes sont effacés.
Pour paraphraser le vétéran et comprendre bien ce qu’il voulait dire, on
pourrait ainsi ajouter : de nos jours, s’il n’y a plus de vraies femmes, il n’y
a pas davantage de vrais hommes.
Avec le féminisme, les femmes ont exprimé le désir de ne plus être
cantonnées dans le rôle que les hommes leur avaient défini. Elles ont eu
raison de s’insurger, car elles ont été fortement rabaissées. Plusieurs, en
conséquence, associent le rôle de « reine du foyer » à une fonction
subalterne, dévalorisante, peu stimulante. Selon Aigle Bleu, il n’y a pas, en
réalité, de plus beau rôle que celui consistant à s’occuper de la famille et de
l’éducation des enfants. C’est sur l’avenir de l’humanité que la femme
veille ainsi par son attention et sa sensibilité. Quand les domaines familiaux
seront répandus, son rôle sera revalorisé. L’homme saisira la précieuse
contribution de sa compagne de vie, qui sait créer et maintenir l’harmonie
dans un couple ou dans la famille, qui sait mettre de la lumière et de la
beauté dans le quotidien.
Aucune dépendance n’existe entre les deux partenaires d’un couple sain
et équilibré. L’homme et la femme sont autonomes, libres et épanouis. Les
relations dans lesquelles l’un devient le thérapeute du second sont à éviter.
Le risque de développer une relation à sens unique est grand. Si vous jouez
le thérapeute de votre partenaire, le jour où vous aurez besoin de soutien, il
se pourrait que vous ne l’obteniez pas, l’image que votre partenaire se fait
de vous étant celle d’une personne aidante et non d’une personne à aider.
Or, dans un couple, on s’entraide. C’est une de ses forces.
Beaucoup de gens, au cours de leur existence, expérimentent la trahison.
Effectivement, la parole droite qui définissait la probité de l’homme
d’autrefois n’existe plus en cette époque où les ententes sont consignées sur
papier et ne sont souvent pas respectées. Ainsi, il est difficile, avec raison,
pour les gens, aujourd’hui, de faire confiance. Leurs expériences
décevantes, vécues dans un milieu de travail, dans la famille ou à l’école, ne
les prédisposent guère au partage et à l’abandon, même avec la personne
avec qui ils vivent. Pourtant, c’est quand on partage ses fardeaux qu’ils
deviennent plus légers. La communication et le partage doivent être naturels
et sans retenue dans le couple, pour que l’existence soit agréable.
Dans les communautés autochtones, il y avait une pratique prévue pour
gérer les dynamiques de groupe. Lors de certaines rencontres
communautaires, on préparait des saynètes : des petites pièces de théâtre,
à connotation humoristique, dans lesquelles les personnes moins impliquées
dans un problème jouaient le rôle de celles vivant cette difficulté
particulière. Lors de ces représentations, tous reconnaissaient ce qui se
passait et ceux qui étaient représentés. C’était des scènes comiques, tous
étaient morts de rire. Cela permettait de voir la situation sous un jour
nouveau et amenait les personnes concernées à la transformer de façon
à résoudre le problème. Il est beaucoup plus facile de transformer une
situation avec de l’humour qu’avec beaucoup de sérieux.
Les communautés d’autrefois ne sont plus au rendez-vous pour mettre
quelques notes d’humour dans les tensions pour qu’elles s’effacent d’elles-
mêmes. Les difficultés rencontrées par certains couples n’en surviennent
pas moins. Nous possédons, tous, une ou des expériences personnelles de
relations amoureuses qui ont su, d’abord, nous réjouir le cœur pour, ensuite,
devenir insupportables. Si l’on peut trouver une personne avec qui « jouer »
à être un couple, le résultat pourrait être tout aussi appréciable que celui
d’une saynète. En pratiquant ainsi le cercle de couple avec ses règles (temps
égal de parole, prise de parole au « je » avec une première phrase toujours
positive à l’endroit de l’autre, écoute active), on se familiarise avec son
fonctionnement. On apprend à communiquer avec plus d’authenticité et de
simplicité. C’est une excellente préparation au cercle de couple que vous
ferez avec la personne qui partage votre quotidien.
Si des couples viennent vous consulter et vous demandent de les aider,
vous pouvez les conseiller de différentes manières. L’une d’entre elles
consiste à devenir l’interprète du couple. Vous mettez en place le cercle de
couple précédemment décrit et vous écoutez les deux individus s’exprimer.
Si vous percevez des difficultés de compréhension entre eux, vous devenez
leur interprète. Les deux conjoints vous parlent à tour de rôle, et vous
transmettez à l’autre ce que l’un vous a dit. C’est à vous que la personne
devra répondre pour que vous retourniez cette réponse à l’autre, et ainsi de
suite. Par ce moyen, les deux ne se parlent pas directement. Vous pouvez
bien interpréter la dynamique entre eux parce que vous l’observez. Vous
êtes un témoin de la communication réelle qui se fait dans le couple. À un
moment, les deux vont finir par désirer se parler sans intermédiaire ; ils
n’auront alors plus besoin de vous. Certaines difficultés de communication
disparaissent parfois aussi simplement.
Une autre manière, utilisée autrefois dans certaines nations autochtones,
consistait à transformer la relation de couple en l’amenant à un autre
niveau. On le faisait habituellement en fumant du cannabis avec une pipe de
travail. Le cercle de couple se déroulait avec le soutien du porteur de pipe,
qui encourageait les conjoints à parler chacun à son tour avec le cercle.
L’état second, favorisé par le cannabis, amenait l’un et l’autre à se voir sous
un nouvel angle et à retrouver des impulsions disparues ainsi que de
nouvelles façons de voir la dynamique du couple.
L’enseignement de la pratique du cercle de couple et de ses règles est la
meilleure manière de contribuer au rétablissement d’une entente entre
conjoints. La première fois, il faut le faire avec eux pour qu’ils ne
s’interrompent pas. Le dialogue s’améliore dans un couple seulement si les
deux savent vraiment s’écouter. Et, pour que le couple retrouve sa puissance
d’amour, ils doivent tous deux partager le même but, consistant à se créer
un paradis terrestre où ils pourront exprimer leur bonheur de vivre
ensemble.
En bref, peu importe le moyen privilégié pour aider les couples, il faut les
accompagner pour qu’ils identifient la communauté pouvant leur offrir du
soutien et, ce qui est encore plus essentiel, pour qu’ils retrouvent des
intérêts communs. Chaque couple doit réapprendre à passer du temps de
qualité, l’un avec l’autre, en évitant de se trouver, chaque fois que cela
pourrait survenir, le nez collé sur le téléviseur ou l’écran d’un ordinateur.
Aigle Bleu dispose d’un autre outil pour soutenir les couples, qui n’est
peut-être pas dans l’immédiat accessible à tous, mais c’est une autre
habileté pouvant être développée. Ainsi, comme il a la capacité de voir les
totems des gens qui viennent le consulter, il se sert de ce qu’il voit s’il
pressent que cela permet aux deux de mieux comprendre la dynamique de
leur couple. Car parfois, l’un et l’autre, tout en ayant un totem spécifique,
partagent le même totem. En étant prévenus de cette réalité, ils peuvent
alors opérer la guérison de leur couple plus rapidement.
Dans le chamanisme, ce qui est intéressant, c’est le fait qu’on peut aller
à la source de l’espace-temps pour voir au-delà des choses ordinaires. Il n’y
a pas de limites à ce qu’on peut percevoir, et ce que vous, vous pourrez
visualiser chez les gens de cette manière pourra les aider à guérir. En
regardant une personne d’une manière chamanique, vous serez inspiré.
Vous saurez ce dont elle a besoin. Vous pourrez lui proposer un rituel
susceptible de l’amener à résoudre le problème pour lequel elle vous aura
consulté. Parce que vous connaissez l’importance et la force du rituel, vous
êtes capable d’en créer pour des besoins spécifiques. Vous pourrez donc,
très judicieusement, intervenir aussi auprès des couples.

LA GUÉRISON AVEC LES CRISTAUX (1)


Les cristaux s’utilisent pour la guérison depuis des millénaires,
notamment pour la santé, essentielle à préserver dans un couple. On
s’intéresse aux soins des autres par un moyen spécifique, mais l’un des
préalables aux soins demeure encore la pleine conscience et connaissance
de l’être que l’on est. De l’individu que nous sommes dans nos relations
avec l’autre ou les autres.
Il est très révélateur que les nations qui ont développé les méthodes de
travail avec les cristaux soient celles qui pratiquent une voie initiatique
semblable à celle qu’enseigne Aigle Bleu. Ce sont les Cherokees, les Hopis,
les Mayas et les Apaches. Ces nations choisissaient des jeunes présentant
des dons et elles les faisaient pratiquer (méditations, prières, exercices
physiques, etc.) pendant une douzaine d’années, avant qu’ils n’aient la
possibilité d’apprendre à se servir d’un cristal.
La voie initiatique, spirituellement nourrie et intégrée, est un chemin sûr
pour parvenir au contrôle de soi préalable au travail avec les cristaux. Car le
cristal amplifie ou transforme l’énergie. Il ne fait aucun travail de guérison :
c’est la personne soignante qui détermine l’intention, donc l’énergie qu’elle
passe à travers le cristal.
Tout le monde n’est pas intéressé ou apte à travailler avec la « puissance
cristalline1 ». Surtout, tous ne sont pas prêts à s’y consacrer. Il faut
comprendre qu’il s’agit, au départ, d’une préférence personnelle qui doit
être respectée. On peut nuire à la santé des autres, voire à la sienne, en
effectuant des soins avec de mauvaises énergies, car celles-ci sont
amplifiées par le cristal utilisé à ce moment-là.
Trois prérequis au travail avec les cristaux
En premier lieu, il faut retenir que le premier cristal avec lequel on
travaille, c’est soi-même ! Prières, méditations, danses, exercices physiques,
tout ce que vous faites pour exprimer votre gratitude envers le Créateur et
solidifier votre lien avec Lui contribue à vous dévoiler le mystère de votre
être et de votre nature. Il vous revient la responsabilité, en conséquence, de
polir ce cristal que vous êtes et de prendre soin du dieu que vous êtes sur
cette Terre-Mère.
En second lieu, il faut comprendre que le cristal est un être vivant,
comme vous ! Les pierres semblent inertes et sans conscience, mais les
cristaux sont les êtres les plus évolués du règne minéral. Souvent même, ils
ont une conscience. Certains se développent ; ils « poussent » en quelque
sorte, si on a une relation spécifique avec eux, s’ils baignent dans une
ambiance propice à leur croissance. Les cristaux sont tels les dragons : ils
peuvent changer de dimension. S’ils le font très rarement, c’est parce qu’ils
n’en ont pas besoin, mais ils en ont la capacité.
En sachant que le cristal est vivant, vous prenez conscience que vous êtes
deux à entreprendre le travail de guérison auprès d’une personne qui vous le
demande. Vous formez un couple avec le cristal. Vous devez, de ce fait,
l’écouter quand il vous parle, car il a son opinion sur la situation à travailler
et il ressent des choses que vous ne ressentez peut-être pas. La manière
d’être en communication avec lui est de respecter sa forme, la vie présente
dans son apparente inertie. Si vous respectez le cristal avec qui vous faites
la paire, vous aurez une plus grande capacité de travail grâce à la
conscience cristalline qui vous assistera. Sans la compréhension qu’il est
vivant, aucune communication véritable ne s’établira entre le cristal et
vous ; l’effet amplificateur ou transformateur sera également moindre.
Le fait de dormir avec un cristal aide à mieux le comprendre. On va ainsi
constater qu’il se déplace par lui-même, se positionnant exactement là où
vous pourriez avoir besoin de sa puissance guérisseuse. C’est une manière
de se soulager des petits malaises qui nous accaparent à l’occasion.
Le troisième prérequis rappelle la nécessité d’adopter et de conserver une
attitude bénéfique à l’égard de la terre. Les cristaux sont des parties intimes
de la Terre-Mère. Ils lui servent d’organes de perception (yeux, oreilles,
nez) et sont les transmetteurs de son champ éthérique. Avant d’aspirer à les
utiliser pour des soins, on doit se soucier, en permanence, de protéger la
terre d’où ils sont tirés.
Dans une des traditions auprès desquelles Aigle Bleu a étudié, on disait
qu’il ne fallait pas acheter de cristaux parce qu’ils allaient venir à nous
lorsqu’ils seraient prêts. C’était une manière de prévenir l’attachement à des
objets en provenance de l’extérieur alors qu’ils devaient d’abord surgir de
l’intérieur, créés par la compassion éprouvée envers l’autre. Cela demeure
vrai, mais étant donné que tout va à grande vitesse dans le siècle où l’on vit,
Aigle Bleu modère cet énoncé en précisant qu’il faut parfois, pour être
efficace, se procurer le cristal dont on a besoin pour le soin particulier que
l’on doit donner. L’état actuel du monde l’exige.
Considérations générales sur le cristal
On pourrait définir le cristal comme étant une substance minérale
reflétant extérieurement la construction géométrique ordonnée de ses
molécules. Cela reviendrait à dire que l’ordre de ses molécules est reflété
dans des formes géométriques visibles à l’œil nu.
Les cristaux s’organisent selon sept formes géométriques. Les plus
faciles à reconnaître, ce sont les cristaux de quartz parce qu’ils sont
hexagonaux ; ils ont donc six côtés. Les diamants sont tous de forme
cubique. C’est ce qui fait que le cristal est agissant au niveau de l’énergie,
parce que toute énergie traversant cet ordre géométrique précis
d’ordonnance moléculaire se fait influencer par lui. Le cristal possède ainsi
la propriété de transformer toutes les formes d’énergie. Les cristaux sont
parfois translucides justement parce que leurs molécules sont organisées
dans l’espace, ce qui permet à la lumière de les traverser selon certains
angles.
De nombreux exemples le démontrent. Si l’on donne un coup de marteau
sur un cristal assez gros, on voit une étincelle sortir à sa pointe ; le cristal
aura alors transformé l’énergie mécanique en énergie électrique. C’est ainsi
que fonctionne un micro : les pulsations de la voix pèsent sur un petit cristal
à l’intérieur du micro, ce qui produit un petit courant électrique qui sera
alors amplifié et envoyé dans les enceintes acoustiques. Le contraire est
aussi possible : si l’on envoie un courant électrique dans un cristal, il va se
mettre à vibrer à un rythme très précis. C’est la transformation de l’énergie
électrique en énergie mécanique. C’est comme cela que fonctionne votre
montre à quartz. Cela s’applique à toutes les formes d’énergie. Tous les
rayonnements vont être transformés par un cristal.
Quand on parle d’énergie de guérison, on comprend l’importance que
prend le cristal. Quand on parle de l’énergie vitale de nos pensées et de nos
émotions, on comprend pourquoi le premier cristal avec lequel on travaille,
c’est soi-même. Il faut être en mesure de concentrer sa pensée sans
déviation parce que le cristal va tout amplifier. La méditation peut nous
aider à y parvenir en favorisant le contrôle des pensées et des émotions.
C’est une pratique quotidienne essentielle si l’on désire travailler avec les
cristaux. De plus, il est nécessaire de voir les énergies qui se trouvent dans
la personne qui nous consulte afin de déterminer quel soin lui donner et
quel cristal utiliser. Par conséquent, il importe de développer notre habileté
à regarder, avec le 3e œil, le champ éthérique autour du corps de la
personne.
Une autre particularité des cristaux est le fait qu’ils ont de la mémoire. Ils
enregistrent tout dans leur structure. Ils ont la capacité de retenir toutes les
énergies, tous les souvenirs d’énergies. Il y a des gens qui les utilisent
comme bibliothèque. De fait, plusieurs traditions dans le monde se servent
des scristaux comme moyen de transmission de génération en génération,
mais cela présuppose qu’on ait la capacité de les lire, ce qui n’est pas
acquis.
Toutes les substances cristallines pures sont claires, translucides ou
blanches. S’il y a des impuretés, ce qu’en gemmologie nous appelons des
« inclusions », la couleur du cristal en sera influencée et elle va influencer
l’énergie qu’il émet.
Le corindon est une forme minérale très dure qui vient en deuxième
place, en termes de dureté, après le diamant2. Avec certaines inclusions, il
devient rouge et s’appelle alors « rubis ». Avec d’autres inclusions, il
devient bleu et se nomme « saphir ». Malgré cela, c’est toujours du
corindon. Les couleurs s’apparentent aux vibrations comme le son. Tout est
fréquence, vibrations, énergie dans les cycles et les rythmes du monde. La
lumière perceptible dans les couleurs est une forme vibratoire dont la
fréquence est plus élevée et plus rapide que le son.
On a normalement besoin de très peu de cristaux parce qu’on peut les
programmer chaque fois qu’on les utilise avec l’intention spécifique requise
pour le soin à donner. Par contre, on doit chercher à bien les connaître pour
savoir quel cristal programmer, puisque chaque cristal porte une énergie
spécifique, quelle que soit sa grosseur. Les très gros cristaux restent
habituellement en place. Ce sont des générateurs. On leur donne une
intention, et ils vont générer de l’énergie pour qu’elle se réalise.
Dans les soins de guérison avec des cristaux, comme en musicothérapie,
on évite de proposer son aide lorsqu’on pressent qu’une personne en
a besoin. Si l’on veut réellement qu’elle guérisse, elle doit poser le geste
d’aller chercher sa guérison, avoir la volonté de guérir et donc d’en faire
d’elle-même la demande. Dans certaines nations autochtones, il fallait faire
trois demandes avant que le soigneur accepte de faire son travail. D’autres
nations exigeaient des soigneurs qu’ils attendent trois jours avant de donner
leur réponse. De cette sagesse ancestrale, on peut déduire l’importance
d’obtenir une requête claire de la part d’un individu avant d’intervenir, sauf
s’il s’agit de soigner un membre de sa famille immédiate.
Purification d’un cristal
La première chose à faire avec un cristal est d’enlever les mémoires qu’il
contient. Nous ne devons pas travailler avec des énergies emmagasinées
dont nous n’avons pas besoin ; les soins que nous donnerions alors
pourraient en être perturbés. Il faut aussi être précis dans les énergies
transmises, et les souvenirs millénaires du cristal ne sont pas utiles. Notre
premier vrai contact avec un nouveau cristal se fera donc à travers la
purification.
Pour cela, on prend un bol en céramique, en bois ou en verre, mais pas en
métal ou en plastique. On remplit le bol avec de l’eau de source (ou
distillée), en quantité suffisante pour que le cristal soit totalement couvert.
On y ajoute une pincée de sel de mer. Le sel gris de Bretagne efface
parfaitement les mémoires grâce à ses petits cubes cristallisés qui créent une
charge électrique dans les molécules d’eau, plus forte que la charge
électrique dans les molécules du cristal effectuant cette purification.
L’eau dans le bol peut servir durant toute la semaine au cours de laquelle
le cristal restera submergé lors d’une première purification. Car les cristaux
sont parfois très vieux, ils peuvent avoir des millions d’années. Les laisser
se purifier au moins sept jours et sept nuits, la première fois, lorsqu’on en
prend possession, est une manière de s’assurer de l’intégralité de leur
purification mémorielle. Par la suite, chaque fois qu’on les utilisera pour
des soins, il faudra aussi les purifier, mais il suffira de les laisser sous l’eau
salée de 15 à 20 minutes pour les purifier.
Quand ils sont en train de se purifier dans l’eau salée, les cristaux
peuvent se toucher. Cela ne les fait pas changer d’énergie. Par contre,
immédiatement après leur purification, on les assèche et on les enveloppe
séparément pour éviter qu’ils se touchent ; ils pourraient se briser,
s’égratigner ou échanger des informations. On les enveloppe d’abord dans
un tissu rouge. Ensuite, chaque cristal enveloppé est inséré dans un petit sac
prévu pour lui. De cette manière, aucun cristal n’en touchera un autre. On
se sert d’un tissu rouge pour protéger le cristal parce que le rouge est la
couleur la plus lente en termes de vibrations lumineuses. Elle constitue
donc, tout naturellement, une barrière énergétique de choix qui empêche les
énergies extérieures d’influencer le cristal.
Votre cristal doit ensuite être énergisé. Pour ce faire, laissez-le dans l’eau
courante (ruisseau, petite rivière, bord de mer, ou si vous êtes vraiment pris
au dépourvu, sous le robinet pourvu que l’eau qui en coule soit celle d’un
puits artésien). Prêtez attention à son énergie avant et après le trempage.
Vous allez être surpris. Vous verrez bien la différence aussi en mettant le
cristal énergisé parmi ceux qui n’auront pas subi le même bain vivifiant. Il
manifestera une lumière supérieure aux autres.
Lorsqu’il s’agit de recharger d’énergie des cristaux, il y a une erreur
à éviter qui est très répandue et qui consiste à les mettre au soleil ou sous la
lune, particulièrement lors des pleines lunes. Cela les imprègne d’une
vibration spécifique (solaire ou lunaire) qui n’est peut-être pas celle
pouvant convenir à l’utilisation que vous vous proposez d’en faire. Par
exemple, si vous avez l’intention de travailler avec les cycles lunaires de la
femme, il ne faut certainement pas charger votre cristal avec l’énergie du
soleil. En fait, la manière la plus sûre de redonner de l’énergie aux cristaux
est d’avoir recours à une énergie neutre qui n’influencera pas sa
programmation, et c’est celle de l’eau courante qui se révèle neutre et
disponible.
Principales utilisations des cristaux
Une des manières efficaces d’utiliser un cristal est d’en faire un bijou.
Bague, collier ou bracelet, le bijou permet de porter sur soi un cristal,
discrètement ou non, afin qu’il effectue son travail d’amplification ou de
transmission. On s’assure que le bijou est fabriqué avec un métal noble, tel
que le platine, l’or ou l’argent, parce que le métal sert de convecteur
d’énergie ; il amplifie le champ électromagnétique du cristal.
Les ondes lumineuses traversant le cristal de quartz sont réfractées selon
un angle de 1,55 degré. Cette caractéristique en est une parmi d’autres qui
contribuent à repousser tout ce qui est énergie lourde, dense, obscure, et
tout ce qui est contraire à votre champ d’énergie. Aigle Bleu a déjà
mentionné qu’un bijou avec un cristal de quartz représente une excellente
forme de protection à condition que le cristal pointe vers le bas et qu’il soit
porté sur le plexus spirituel. C’est le « 8e chakra », tel que le nommait
Oh Shinnah Fastwolf, qui se trouve entre le plexus solaire et le plexus
cardiaque, à la pointe du sternum ; il est aussi appelé « point de
vulnérabilité ».
Un élément à surveiller si vous vous fabriquez ou choisissez un bijou
avec un cristal dans le but de vous protéger : pour être efficace, l’autre
extrémité du cristal, celle qui vise la gorge, ne doit pas être recouverte, il lui
faut respirer sans obstacle. De plus, on doit éviter de mélanger les couleurs
des cristaux même si le bijou semblerait plus attrayant de cette manière. Si
vous associez un cristal clair avec un cristal de couleur, le clair va amplifier
la couleur. Cela ne posera aucun problème. Par contre, deux couleurs
ensemble parfois s’annulent. Il vaut mieux posséder plusieurs bijoux avec
des cristaux différents.
On peut également porter un cristal, par exemple, dans une poche d’un
vêtement que l’on porte. C’est moins efficace qu’un bijou, mais cela fait
tout de même le travail. Il est aussi possible de faire des essences ou des
teintures à partir des cristaux. Cela agit exactement, avec rapidité, comme
l’homéopathie énergétique. Chaque cristal produit son effet à sa façon et en
suivant l’intention qu’on y programme. C’est ainsi fort intéressant de
constater que nous avons accès à toutes sortes d’énergies cristallines
spéciales pour réaliser un travail de guérison. Aussi importe-t-il d’être
précis dans son intervention. Il ne faut pas penser, comme on l’entend
souvent : « Je vais t’envoyer de l’énergie, ça va aller mieux ! » Une telle
projection ne fonctionne pas ! Quelle énergie envoie-t-on de cette façon ?
Tout est énergie !
On ne change pas grand-chose chez l’autre s’il reçoit une énergie
anonyme. Par contre, si vous utilisez un cristal avec une intention
spécifique, dans un cas précis, vous orientez alors l’énergie, ce qui donne de
meilleures chances de créer un effet bénéfique.
Si l’on n’a pas en main la pierre cristalline nécessaire à un moment
donné, on peut travailler à distance en visualisant ce cristal en particulier.
Par exemple, si l’on se trouve dans une famille ou un milieu de travail où
les gens ont de la difficulté à s’entendre, pour améliorer la communication,
on peut visualiser une aigue-marine éclairant de sa puissance lumineuse les
personnes qui se trouvent dans cette situation tendue ; la visualisation d’un
cristal porteur d’une intention de paix va améliorer la communication et le
climat.
La famille des quartz
Il existe de nombreuses familles de cristaux. Nous allons étudier avec
plus d’acuité celle du quartz, qui rassemble des variétés et des couleurs
importantes pour le travail de guérison. Tous les quartz ont une forme
hexagonale, une forme parfaite caractéristique du cristal. Cette forme de
structure amplifie le champ de l’énergie vitale puisque c’est la même que
celle du champ éthérique des humains, qui est elle aussi hexagonale. Elle
est ainsi la plus adaptée aux besoins des humains. C’est aussi en raison de
cette amplification de l’énergie vitale que les abeilles font leur miel dans
des alvéoles hexagonales. La nature est prodigieuse et ne peut que nous
émerveiller de sa cohésion.
Un quartz de guérison doit avoir une seule pointe et n’être pas trop gros.
Il ne faut pas qu’il soit lourd dans la main, il ne faut pas par ailleurs qu’il
soit trop petit. On doit pouvoir facilement distinguer la face C du cristal,
soit la plus longue des faces menant à la pointe. C’est la face C qui module
l’énergie d’un cristal. On la remarque très bien quand on vérifie les côtés du
quartz avec attention. Tout cristal de quartz comporte 6 côtés menant à
6 faces triangulaires, qui mènent à la pointe.
Lorsqu’une pierre cristalline ne reflète pas extérieurement la structure
géométrique interne de ses molécules, on qualifie cette pierre de
« microcristalline ». Cela signifie que, sous la forme microscopique, elle
révèle sa forme hexagonale de cristal. Certaines ne sont pas vraiment des
cristaux, mais on les utilise pour des soins en raison de la richesse de leur
constitution : le corail rouge, par exemple, est unique, du fait qu’il participe
à trois règnes, soit végétal, minéral et animal.

Regardons de plus près les principaux cristaux de quartz.


Le quartz clair – C’est un cristal neutre parce qu’il est transparent. C’est
la forme cristalline la plus commune de la silice (SiO2, qui constitue environ
70 % de la substance minérale de la planète). Le sable sur le bord de la mer
a une prédominance de silice. D’ailleurs, comme il y en a partout, la
majorité des peuples et des chamans l’ont utilisé, mais pas de la même
manière. Seule la voie initiatique permet d’apprendre à utiliser les cristaux
d’une manière précise et organisée.
Le cristal de quartz éveille, dans l’être, la conscience de la lumière et du
feu, éléments de vie à l’intérieur des cellules. Quand on active le feu
à l’intérieur de soi, on reste jeune et en bonne santé plus longtemps. Le
système immunitaire a besoin de feu pour être fort. Le quartz va guérir les
blessures, les déchirures dans le champ éthérique. Une personne possédant
un champ éthérique fort n’attrape pas d’infection, mais s’il y a des trous
dans son champ, elle sera plus fragile, plus vulnérable aux virus et aux
infections de toutes sortes, ainsi qu’aux énergies lourdes.
Par résonance harmonique, le cristal étant en lui-même parfait met en
vibration notre propre perfection. Le fait de participer à la vie d’un cristal,
d’être son ami, va transformer l’ensemble de notre être, pas uniquement au
plan éthérique. Cependant, il ne pourra nous être bénéfique que si nous
désirons des changements dans notre vie. Nous devons rechercher la
perfection dans tout ce que l’on est. Refléter l’impeccabilité pour la terre
dont nous sommes les dieux et les déesses. Cela fait partie de nos
responsabilités humaines. Le cristal de quartz clair éveille de tels rêves de
perfection parce qu’il nous met en résonance harmonique avec notre propre
déité intérieure. Il nous permet d’accéder à des formes élevées de
réalisation, même s’il lui arrive de changer de dimension. Des êtres très
évolués existent dans chaque dimension, et le quartz nous aide en
établissant, pour nous, des relations avec ces énergies-là.
On peut programmer à peu près n’importe quoi dans un cristal de quartz.
Ultimement, un seul cristal nous suffirait, car, programmé selon le besoin
que nous en avons, il peut amplifier les propriétés des autres cristaux que
nous ne possédons pas à ce moment-là, par exemple, l’émeraude, le saphir,
etc. Un seul cristal de quartz ou deux peuvent amplement suffire. Si l’on
dispose de deux cristaux, idéalement, on devrait avoir un droitier et un
gaucher, parce qu’un travail particulier peut alors être fait. Pour les
distinguer, on trouve la face C, puis on cherche la face additionnelle, car
entre les 6 faces triangulaires menant à la pointe, il y a parfois une face
additionnelle qui n’y mène pas. Si la face additionnelle se trouve à la
gauche de la face C, c’est un cristal gaucher ; si elle est à la droite, c’est un
droitier.
Le herkimer – C’est un quartz clair qui ne doit jamais être utilisé comme
bijou. Toutefois, pour dormir ou méditer, il est des plus appropriés. Parce
qu’il pousse dans l’argile, le herkimer est un quartz plus autonome que les
autres. Il a également subi moins de traumatismes. Trapu et bi-terminé, il
sert pour les transitions en raison de ses 2 pointes. C’est comme s’il
possédait 2 portes : par l’une, on s’introduit à l’intérieur du cristal et par
l’autre, on en ressort afin d’accéder à un autre monde, celui des rêves. Il va
ainsi nous protéger durant les rêves ou les voyages conscients de nature
chamanique. On peut l’utiliser lors de la cérémonie d’accompagnement
d’une personne à la veille de mourir. Le herkimer est alors déposé sur le lit
pour faire son travail de protection. Il peut aussi aider la femme en train
d’accoucher si elle en tient un dans sa main. Un point à surveiller avec ce
cristal à 2 pointes : parce qu’il nous met dans des états seconds, il ne faut
jamais laisser un cristal herkimer qui n’est pas enveloppé dans notre auto.
Bien des choses pourraient arriver lorsque nous sommes dans des états
seconds. Il faut en être bien conscients lorsque nous conduisons une voiture.
Le quartz rose – C’est un quartz utile à notre époque alors que le monde
est devenu tellement froid et technocratique. Il agit efficacement dans le cas
des problèmes de cœur, physique ou émotionnel. Si l’on a besoin de
consoler ou d’adoucir, on se sert du quartz rose. On peut en donner un
à l’enfant qui pleure, cela l’apaisera. Il faut, bien sûr, s’assurer que la pierre
soit suffisamment grosse pour qu’il ne puisse l’avaler. Le quartz rose est
très rare en vrai cristal. C’est sous la forme microcristalline qu’on le trouve
le plus fréquemment. Si l’on désire travailler des problèmes de cœur avec
des pierres rouges, on commence avec le quartz rose, qui est un mélange de
rouge et de blanc, puis on utilise le grenat et on termine avec le rubis.
La citrine – Il en existe deux variétés : la citrine madère, au rayon
orange, et la citrine dorée, au rayon jaune. C’est la pierre du coyote, animal
symbolisant la nécessité de ne pas se prendre au sérieux, de développer la
capacité de rire de soi dans certaines circonstances. Ainsi, à cause de ses
vibrations plus élevées, la citrine va aider les gens à progresser malgré leurs
résistances. Elle est toute désignée pour les personnes avec des réalités
fixes ; elle va les amener à s’ouvrir à d’autres dimensions d’être. Elle est
aussi utile en présence de traumatismes occasionnant des lourdeurs dans le
champ d’énergie, par exemple dans le cas d’une personne qui vit un énorme
chagrin, mais qui n’arrive pas à pleurer parce que l’émotion l’en empêche.
Toutes les maladies psychosomatiques, souvent dues à des lourdeurs dans le
champ éthérique (asthme, eczéma, etc.), tirent profit des vibrations élevées
de la citrine, car elle purifie les chakras inférieurs. Il est recommandé de
commencer avec la citrine madère, puis quand on observe des
améliorations, on passe à la citrine dorée.
La cornaline – C’est une sorte d’agate, un cristal qui recharge le corps
éthérique et parvient bien à éliminer les problèmes d’élocution ou de
communication, en somme tous les blocages au niveau de la gorge qui
empêchent les gens d’exprimer leurs émotions. Il y a beaucoup de colliers
avec des cornalines pour cette raison. La cornaline doit être près de la
gorge, si c’est l’origine du trouble, afin d’obtenir les effets amplificateurs
de guérison de cette pierre. En général, on n’a pas besoin d’avoir un cristal
exactement là où se trouve le problème, puisque le champ éthérique se
charge d’amener l’énergie au bon endroit, mais la cornaline a cette
particularité dont il faut tenir compte.
L’agate – La pierre est très appréciée et connue. Elle est constituée de
toutes sortes de couches aux couleurs nuancées qui symbolisent les
différents aspects de l’être (les corps physique, émotionnel, mental,
éthérique et spirituel) à harmoniser pour qu’ils ne forment plus qu’une seule
énergie. Même si cette unification s’avère difficile, on doit la rechercher et
y travailler. L’agate nous révèle la puissante beauté de la pleine harmonie de
l’être. Certains maîtres spirituels pensent qu’on s’en va, tous, vers cette
unification : les chakras inférieurs devraient devenir un, comme les chakras
supérieurs ; seul le cœur demeurerait distinct. Peut-être ont-ils raison, peut-
être pas. Ce qui est certain, c’est que, lors d’un voyage, parce qu’on se
trouve loin de ses habitudes quotidiennes, on se sent déraciné. Recourir
alors à une agate permet de mieux intégrer les différentes facettes de son
être. Cette pierre constitue donc une bonne protection en voyage, mais pas
seulement à cette occasion. Elle est utile chaque fois que l’on a besoin
d’intégration. Par exemple, si la tête nous dit ceci tandis que le corps nous
indique cela, l’agate peut réconcilier et harmoniser notre tête avec notre
corps.
Autres cristaux de guérison
Lorsque nous sommes aux prises avec des formes de possession, des
énergies lourdes d’entités cherchant à nous influencer, il faut alors
comprendre la peur que nous avons. Aucune influence sur nous ne peut
s’exercer si nous ne l’acceptons pas. Les êtres maléfiques utilisent la peur
parce qu’elle représente la porte d’accès pour obtenir ce qu’ils désirent. Que
désirent-ils donc en harcelant certaines personnes effrayées facilement ?
Pourquoi cherchent-ils à les posséder ? La réponse est simple : comme ils
n’ont pas de corps, ils se nourrissent de la peur qu’ils suscitent chez certains
et des effets qu’elle produit. En effet, plus la personne va être apeurée par
leurs stratagèmes, plus ils auront d’emprise sur elle, plus ils provoqueront
des événements ou incidents souvent fort désagréables.
Il y a deux vraies peurs : la peur de tomber et les sursauts à la suite de
bruits forts et soudains. Toutes les autres peurs sont des créations de
l’imagination. Si vous avez peur de quelque chose, vous allez déployer
beaucoup de pensées sur cet élément en particulier, et ce faisant, vous
l’attirerez à vous parce que votre imagination va le façonner dans les termes
de votre esprit. En donnant beaucoup d’importance, par vos pensées,
à quelque chose qui n’existe pas, vous favorisez sa création, puisque la
pensée est créatrice. Si nous essayons de fuir la peur, elle nous suit comme
une ombre, si nous la regardons en face, elle s’enfuit, épouvantée !
La peur est lâche. Mise en lumière, elle disparaît.
Les personnes aux prises avec des phobies, que ce soit à la suite de
traumatismes ou non, peuvent vaincre totalement leurs peurs si elles
acceptent de les surmonter progressivement. Si l’on est incapable, par
exemple, de traverser un pont où l’on a vécu un grave accident de voiture,
on devrait commencer par tenter de le traverser à pied, en s’arrêtant
à l’endroit de l’accident afin de se le remémorer. On devrait aussi prendre le
temps de regarder en bas du pont, quelques instants, avant de finir sa
traversée. Si l’on n’y arrive pas dès la première fois, on s’y prend
à plusieurs reprises. On retente l’expérience jusqu’à ce que l’on parvienne
à traverser le pont sans être envahi par la peur et, lorsqu’on y arrive en
gardant son calme, on refait cette marche, chaque jour, pendant une
semaine. Le fait de regarder sa peur l’aura dissoute.
Autre exemple phobique répandu : les femmes qui ont peur des
araignées ! Aigle Bleu a guéri une telle phobie en laissant la personne dans
une pièce complètement noire. La première fois, elle a visualisé une petite
araignée très loin d’elle, mais elle a été capable de demeurer enfermée,
seule, avec l’objet de sa phobie. L’expérience fut reprise plusieurs fois. À la
fin, la dame avait beau visualiser une tarentule dans l’obscurité de la pièce
où elle se trouvait, cela ne lui posait plus aucun problème. La peur lâche
avait déguerpi !
Quelques choix recommandés de cristaux
L’aigue-marine – Les exorcistes utilisaient autrefois certains cristaux
pour venir en aide aux gens qui se disaient possédés par un ou des esprits
maléfiques. Ils utilisaient alors l’aigue-marine, la pierre d’eau bleue, pour
ses propriétés d’apaisement et de détente. La pierre permettait aux
personnes en train de se faire exorciser de s’exprimer avec plus de sincérité,
de dire la vérité par rapport à ce qu’elles vivaient. Comme l’esprit
envahisseur se mettait aussi à parler à un moment ou à un autre, l’exorciste
n’avait plus qu’à lui demander de partir. L’aigue-marine, comme la pierre
de lune, sert à harmoniser l’élément eau chez la personne aux prises avec
des problèmes au niveau de la vessie ou des reins.
La célestite – On l’appelle aussi « célestine ». C’est un beau cristal bleu
qui est utilisé, tout particulièrement, pour soigner les migraines. Certains
estiment que la célestite est dotée d’une vibration élevée conduisant
à l’élévation et à l’illumination.
Le péridot – Il y a deux rayons dans le péridot : le vert et le jaune, ce qui
donne la couleur lime. C’est une pierre semi-précieuse qui était utilisée par
les exorcistes. Ces derniers la portaient comme bague. Leur péridot était
monté sur de l’or, puisqu’il symbolisait la victoire du bien sur le mal, de la
lumière sur l’obscurité. Une telle bague était censée donner force et pouvoir
à la personne qui la portait. Il faudrait faire soi-même l’expérience pour en
vérifier les résultats. Il est certain, toutefois, que cette pierre est efficace
dans le cas des enfants qui font souvent des cauchemars. Il suffit de mettre
le péridot dans un petit sac en tissu que l’on attache ensuite au lit de
l’enfant. Dans le cas de la maladie de Parkinson, il sert à équilibrer et
à fortifier les neurones.
Le jaspe sanguin – La pierre est connue sous le nom de « sanguine » ou
d’« héliotrope ». Sa couleur principalement verte est tachetée de rouge,
comme s’il s’agissait de fines gouttes de sang. Le jaspe a ainsi la propriété
d’arrêter le sang s’il est appliqué directement sur l’hémorragie. Il parvient
également à retirer les poisons du corps, tels que les piqûres d’insectes ou
les morsures de serpent. Pour soigner le foie, on maintient la pierre sur
l’organe ; elle fait ensuite très bien son travail.
L’améthyste – Ce quartz aux infusions de magnésium a un rayon violet.
Il représente la pierre de transformation et de transmutation à utiliser, entre
autres, pour soigner les dépendances. Sur ce plan, il ne faudrait pas se
leurrer et croire que les dépendances ne sont que du ressort des accros à la
drogue ou à l’alcool. En raison du formatage effectué par le système,
presque tout le monde présente une ou plusieurs dépendances à soigner.
Certaines d’entre elles sont socialement encouragées : manger du sucre ou
de la viande, écouter les bulletins de nouvelles à la radio ou à la télé, etc.
Car, si l’on dépend d’une substance diminuant l’énergie vitale, ce qui est la
caractéristique d’une dépendance, l’impulsion de se réaliser soi-même
s’estompe avec la consommation.
Lorsque le désir de nous réaliser émane, nous savons qu’il nous est
propre, qu’il fait partie de notre unicité. Si nous le suivons, nous
deviendrons différents des autres, ce qui est normal lorsque nous nous
réalisons. Ce n’est pas un inconvénient. Au contraire ! La communauté s’en
trouvera enrichie. Par contre, nous ne vivons plus en communauté, mais
bien plutôt, aujourd’hui, en société, où les différences ne sont pas toujours
acceptées et peuvent à l’occasion s’avérer dangereuses pour nous-mêmes en
fonction de la réaction des autres. Ainsi, nous avons tendance à rabattre
l’énergie de la réalisation avec une activité qui diminue l’énergie vitale. La
peur disparaît alors. Il arrive même que l’activité en question donne du
plaisir même si elle nous nuit. Aussi, lorsque l’énergie de la réalisation
revient, si nous nous adonnons à la même activité pour la faire disparaître et
continuons à faire ainsi, cette activité devient avec le temps une
dépendance.
Le désir de consommer en soi n’est pas mauvais. C’est une forme
d’énergie, mais il faut diriger ce désir de manière constructive. C’est là que
l’améthyste devient utile. On met un petit morceau de ce quartz sous la
langue au moment d’un désir dont on dépend. Il va nous aider à changer
d’énergie parce qu’il se trouve en contact, de cette manière, avec toutes les
glandes de notre corps. Il pourra ainsi orienter notre désir vers un autre
objectif, vers ce qui peut être favorable à notre épanouissement (musique,
écriture, sport, lecture, etc.).
L’améthyste repousse au lieu d’attirer les mauvaises énergies grâce à son
rayon violet. Elle est, pour cette raison, plus efficace que le cristal de quartz
pour la protection. Elle est également utile pour la musicothérapie. On
a pour cela besoin d’une pierre de gros format qui amplifie les ondes
sonores. L’améthyste apaise les trois premiers chakras inférieurs et stimule
les trois chakras supérieurs. Ce quartz est apprécié pour favoriser les hautes
fonctions intellectuelles ou spirituelles, comme pour diminuer les effets de
certaines maladies psychiques (névrose, psychose). Cependant, l’améthyste
est contre-indiquée avec les trisomiques, les hyperactifs, les schizophrènes,
les autistes et les individus avec des idées fixes.
Lorsque nous parlons d’une personne « avec des idées fixes », nous
signifions qu’elle porte des œillères, refuse d’autres opinions que la sienne,
refusant de changer même si cela pourrait lui être bénéfique ou être
bénéfique aux autres. Pour ces personnes, tout particulièrement, l’améthyste
est déstabilisante et doit être évitée.
Le cristal d’améthyste agit aussi comme dépresseur d’appétit, il pourrait
s’avérer dépresseur de la vitalité. On peut le constater en projetant une
lumière violette sur des plantes : elles meurent en quelques jours. Pour cette
raison, dans certaines circonstances ou en présence de certaines personnes,
il vaut mieux s’abstenir de l’utiliser si l’effet dépresseur n’est pas voulu.
L’azurite – On peut trouver du cristal d’azurite et de l’azurite
microcristalline. C’est une excellente pierre pour soigner les tendinites et
les divers problèmes d’os ou d’articulations. On passe localement la pierre
dans un mouvement de va-et-vient dans le même sens que l’os douloureux.
Son utilisation est recommandée de concert avec le corail rouge. L’azurite
va enlever la douleur, tandis que le corail rouge va activer la guérison.
Le corail rouge – C’est la rare substance non cristalline régulièrement
utilisée lors des soins avec les cristaux. Le corail rouge symbolise la vitalité
du fait qu’il est à la fois une plante, un animal et un minéral. Parce qu’il
augmente la croissance des cellules osseuses, il est bénéfique pour tous les
problèmes en lien avec les os. Combiné à l’azurite, il contribue à guérir une
fracture, l’ostéomyélite, le cancer des os, etc. Il ne faut jamais oublier
d’harmoniser l’impact d’une pierre rouge avec une verte ou une bleue,
parce que la couleur rouge dégage une très forte énergie.
Le rubis – Le cristal de rubis est de forme hexagonale. Il sert à purifier le
sang, même les émotions négatives qui y sont encodées. Avec un rubis, on
travaille les maladies dégénératives, telles que la sclérose en plaques, la
maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer ou la démence. C’est le
rayon rouge qui traverse le cristal et atteint le malade pour réduire les
symptômes de sa maladie. Normalement, on commence un traitement avec
le grenat et, lorsqu’il y a une atténuation des malaises, on passe au rubis.
Enfin, dès que l’on observe une nette et forte amélioration, on calme les
effets avec une pierre verte ou bleue. L’aigue-marine, l’azurite ou
l’émeraude conviennent parfaitement.
Le grenat – De forme cubique, le grenat est une pierre rouge plus douce
que le rubis. Il présente une particularité importante, soit le fait qu’il doit
être poli ou taillé pour faire son travail. Une autre de ses caractéristiques est
en lien avec un certain voyage chamanique, celui de savoir passer dans les
autres dimensions. Le grenat est utilisé pour faire ce travail à des moments
précis : le matin avant qu’il fasse clair ou le soir après le coucher du soleil
pendant qu’il fait encore clair. Ce moment est celui où il se produit une
sorte de fissure dans la durée du jour qui ouvre la porte des dimensions.
C’est l’entre-temps, l’entre-deux, ce que l’enseignante apache Oh Shinnah
appelait « time in between ». Cette ouverture dans l’espace du temps
a d’ailleurs permis à un célèbre guerrier apache du nom de Geronimo de
défier l’armée américaine pendant des années et de n’être jamais capturé.
La topaze dorée – Ce cristal au rayon jaune est la pierre des créateurs.
La topaze dorée est utile pour l’élaboration des projets et la créativité
intellectuelle. Elle stimule le cerveau, le système nerveux et les yeux. On
obtient de bons résultats avec cette pierre si l’on doit soigner des problèmes
de peau. Elle possède une propriété magique : on peut passer inaperçu
lorsqu’on porte une topaze dorée dans la main gauche, qui aurait été
encodée avec cette intention.
La turquoise – C’est une pierre non cristalline, avec une forme et une
structure moléculaire amorphes. Elle a la réputation d’être une pierre du
ciel. Pour cette raison, elle est associée à la spiritualité. Les Amérindiens,
pour leur part, l’utilisaient comme pierre de protection. Bien qu’elle soit
facile à travailler, la turquoise est actuellement en dégénérescence. Sa
puissance est de plus en plus réduite. On peut très bien la remplacer par la
chrysocolle, qui est sensiblement de la même couleur.
La chrysocolle – Il y a cinquante ans à peine, la chrysocolle était une
pierre qui n’était pas suffisamment dure pour être utilisée en bijouterie. On
lui reconnaît maintenant une dureté de 6 sur l’échelle de Mohs. Elle est
donc en forte évolution et représente un bon substitut de la turquoise en
raison de sa couleur apparentée. La chrysocolle aide à dissoudre les
impuretés dans le diaphragme : les émotions, les peurs, les traumatismes,
etc. Lorsqu’elle est offerte, elle devient un bijou de protection pour celui ou
celle qui la reçoit, comme c’était le cas pour la turquoise. On disait même,
autrefois, que si la turquoise se brisait, c’était parce qu’elle avait prévenu
une attaque forte contre la personne qui la possédait. Elle était protectrice
au point de la défendre en subissant les assauts à sa place. Maintenant, c’est
la chrysocolle qui est plus dure qu’elle, qui peut donc mieux protéger et qui
est moins friable.
La chrysoprase – C’est une pierre vert pomme qui agit à travers le nerf
optique pour rattacher le cerveau à la réalité. Il faut vraiment voir la
chrysoprase, vraiment la regarder, pour qu’elle produise ses effets. Comme
bijou, elle est en bonne situation pour travailler, tant pour soi que pour les
gens qui la remarqueront. La chrysoprase est particulièrement utilisée pour
toutes les maladies psychiques, telles que névrose, psychose ou
schizophrénie.
La pierre de lune – Ce cristal constitue la pierre des femmes. Elle sait
aussi travailler les hommes misogynes pour les adoucir et les ouvrir à leur
féminin intérieur. Elle active la fécondité de la femme et harmonise son
cycle mensuel avec les énergies de la lune. Les femmes chamanes l’utilisent
lorsqu’elles donnent des soins, si c’est la période de leurs lunes, soit le
moment où leur énergie, beaucoup plus forte, pourrait se projeter sur les
personnes recevant leurs soins. La pierre de lune, mise dans le nombril de la
chamane, empêche les énergies de circuler. Cette pierre met aussi en contact
avec l’élément eau, comme l’aigue-marine. Elle peut donc aider si une
personne a des problèmes au niveau de la vessie ou des reins.
La malachite – Cette pierre non cristalline, d’un très beau vert,
communique son énergie par le toucher. On aime la toucher en raison de sa
texture particulière. On n’utilise jamais un cristal pour les cercles de parole,
mais comme la malachite est bénéfique pour la famille et qu’elle n’est pas
un cristal, on peut l’utiliser lors des cercles de famille. Elle dissout les
émotions négatives au diaphragme, comme la chrysocolle.
L’émeraude – C’est une pierre verte. La pierre de guérison par
excellence. Tous les guérisseurs de haut niveau ont beaucoup de vert dans
leur champ d’énergie, leur corps astral. La santé signifie un état d’équilibre,
et le vert représente la couleur neutre en équilibre. Ce n’est pas par hasard
que le vert est la couleur la plus répandue dans la nature et que les aliments
ou les jus verts sont si bons pour la santé ! L’émeraude travaille le cœur et
le foie.
La tourmaline verte – Comme c’est une autre pierre verte, elle procure,
dans l’ensemble, les mêmes bénéfices que l’émeraude. Elle est toutefois
spécifique pour le développement de la vision subtile, ce que certains
nomment « clairvoyance ». La tourmaline melon d’eau, une autre variété,
aide à dissoudre la radioactivité dans le corps lors d’un voyage.
La labradorite – Cette pierre stimule les capacités psychiques. Elle aide
à les développer. Si l’on a un don particulier, elle l’amplifie au moment où
on l’utilise.
D’autres cristaux peuvent être utilisés pour leurs propriétés et les
bénéfices qu’ils procurent. Aigle Bleu, par choix, n’enseigne que ceux avec
lesquels il travaille, donc, qu’il connaît très bien.
Programmation des cristaux
Programmer un cristal signifie l’encoder avec une intention susceptible
d’amener la guérison d’une personne. Cette intention suppose la
visualisation de la pleine santé et non de la correction de la maladie, du
malaise ou de la blessure. Par exemple, dans le cas d’un individu souffrant
d’arthrose au genou, on va utiliser un rayon jaune afin de dissoudre les
calcifications. Le rayon jaune de la citrine madère ou dorée va ouvrir les
terminaisons nerveuses pour que l’accumulation de douleur se dissipe. Il
sera alors nécessaire d’avoir à l’esprit une intention nous faisant voir cette
personne marchant avec souplesse. Dans le cas où la douleur se situe au
niveau du dos, nous utiliserons un rayon vert avec une intention dans
laquelle nous visualiserons la personne en train de danser.
Pour donner un soin, on programme un cristal de quartz. Les étapes de la
programmation sont simples, mais elles doivent être faites en pleine
conscience, telles qu’indiqué ci-dessous :
• Centrage : vous prenez 3 grandes respirations avec des expirations par la
bouche. Ensuite, vous inspirez et respirez lentement avec des suspensions,
également 3 fois, mais à chaque fois, la suspension est plus longue, mais
demeure sans effort de retenue. Vous devez sentir l’ouverture et la détente
au niveau de votre gorge.
• Intention : à l’inspiration suivante, vous mettez l’intention dans le cristal
et à l’expiration, vous soufflez sur le cristal pour que chaque molécule de
votre souffle soit captée dans celui-ci.
On peut effectuer plusieurs programmations dans un cristal, pourvu
qu’elles soient compatibles. Ainsi, on n’utilisera pas un rayon rouge et un
rayon vert dans un même cristal, mais on pourrait très bien le programmer
avec l’élément eau, le cycle féminin, la lune, un animal féminin, etc. En
général, la durée des programmations est d’un mois. Il est fortement
recommandé, après ce laps de temps, de reprogrammer le cristal après
l’avoir purifié.
La pensée est plus rapide que la lumière. Il n’est pas nécessaire que la
personne soit près de vous pour la soigner. Le cristal amplifie une intention
10 000 fois, est-il énoncé dans les principes des soins ayurvédiques. La
Vénérable Dhyani Ywahoo affirmait, pour sa part, qu’un cristal était aussi
puissant qu’une bombe atomique. Dans un cas comme dans l’autre, cela
montre à quel point il importe que les gens travaillant avec les cristaux
soient épurés, concentrés, en contrôle de leurs énergies, de leurs émotions et
de leurs pensées. En conséquence, les jours où ça ne va pas bien pour vous,
comprenez immédiatement que ce n’est pas le bon moment pour travailler
avec les cristaux, à moins d’utiliser un cristal déjà encodé de manière
spécifique pour le soin particulier à donner.
Cérémonie de consécration d’un cristal
Quand on vous donne un cristal dont vous ne connaissez pas l’usage ou si
vous possédez un cristal que vous souhaitez consacrer à un usage
particulier, par exemple un générateur qui aurait toujours la même
programmation, il est approprié de prévoir une cérémonie spécifique de
consécration. Cela va vous permettre d’utiliser adéquatement l’un ou l’autre
de ces cristaux.
La consécration d’un cristal se réalise à travers plusieurs étapes. Elle peut
paraître longue, mais à la fin, vous saurez avec exactitude à quoi votre
cristal peut servir :
1. Après avoir purifié le cristal, vous vous rendez près d’un ruisseau (ou
autre source d’eau à votre portée). Vous commencez par communiquer
directement avec le cristal. Vous lui demandez pourquoi il est là, pourquoi
vous l’avez reçu en cadeau, ce qu’il vient faire dans votre existence,
quelle est son utilité, etc. Il est possible qu’à ce moment vous obteniez
déjà des réponses, mais, que ce soit ou non le cas, vous poursuivez la
cérémonie.
2. Vous mettez le cristal dans l’eau courante pour qu’il se charge d’énergie,
au moins une vingtaine de minutes. C’est le moment idéal pour vous
d’entreprendre une méditation de base afin de clarifier votre être et
d’affiner vos perceptions en vue d’obtenir un message clair de la part du
cristal.
3. Vous sortez le cristal de l’eau et vous lui reposez les mêmes questions.
Les réponses peuvent être semblables à celles déjà reçues.
4. Vous asséchez le cristal, puis l’enveloppez dans un tissu rouge. Vous le
mettez dans son sac et, de retour à la maison, vous le déposez sur votre
autel tortue – sans le déballer ! Tous les soirs, pendant les 2 semaines
suivantes, vous prendrez le cristal et le mettrez sur votre cœur avec
l’intention de communiquer de cœur à cœur avec lui.
5. Après ces 2 semaines, vous le déballerez et chaque jour, pendant 2 autres
semaines, vous le tiendrez près de votre cœur, un long moment, afin de
communier avec lui.
6. Répétez la première étape auprès du ruisseau.
Au bout des 4 semaines, le cristal est consacré. La cérémonie est
l’équivalent d’une programmation permanente, mais l’effet est plus fort.
Elle consacre le cristal dans une fonction déterminée ; il sera donc toujours
utilisé à cette fin. Dans une programmation permanente, le cristal ne
participe pas à sa consécration, alors qu’il le fait tout au long de la
cérémonie spécifique le consacrant. C’est ce qui fait que la consécration est
plus puissante. Les cristaux qui ont passé par cette cérémonie sont les
meilleurs cristaux qu’on peut détenir.

LE TOUCHER THÉRAPEUTIQUE
Dolores Krieger est la personne à l’origine de la méthode de guérison
appelée « toucher thérapeutique ». L’infirmière américaine a visité des
guérisseurs partout dans le monde. Elle les a observés attentivement,
cherchant à repérer ce qu’ils avaient en commun. Elle a établi un système
rassemblant toutes ces manières de faire et elle l’a enseigné. Elle s’est alors
aperçue que toutes les personnes intéressées par ce genre de technique
pouvaient obtenir de bons résultats, comme si le toucher thérapeutique
correspondait à une manière universelle de faire l’imposition des mains de
telle sorte que la personne en retire de la détente et du soulagement.
Le toucher thérapeutique est une excellente introduction au travail de
guérison par les cristaux et à une autre technique plus avancée, qui sera
étudiée lors d’un prochain stage, soit celle de la main tremblante. Pour que
tous puissent bien comprendre la technique, Aigle Bleu l’explique à l’aide
d’une mise en situation. C’est une participante du groupe qui s’est portée
volontaire ; elle est assise sur une chaise, le dossier à sa droite, de façon que
son dos soit bien dégagé.
La technique se présente sous deux grandes phases :

Premièrement
1. Vous vous centrez, puis vous envoyez des racines de lumière à travers
vos pieds dans la terre pour vous ancrer. Vous ne capterez pas ainsi les
impuretés que la personne à soigner, qui se trouve devant vous, devrait
libérer grâce au toucher thérapeutique ; elles passeront à travers vous,
mais fileront directement dans la terre.
2. Au-dessus de vous et de la personne à soigner, vous visualisez un dôme
de lumière claire pour que les énergies puissent venir facilement. Si l’on
met un dôme d’améthyste, c’est une protection plus forte pour la
personne, mais on n’utilise pas une lumière blanche parce qu’elle est
opaque.
3. Vous vous frottez les mains, paume contre paume, rapidement, pour
qu’elles soient énergisées. Puis vous vérifiez le champ éthérique de la
personne et le replacez au besoin, avec les mains et la respiration. En
auscultant le champ, vous posez des questions à la personne sur ce qui
a trait à ses malaises et à ses symptômes. Il se peut que ses réponses ne
correspondent pas à ce que vous sentez dans son champ éthérique. Cela
n’a pas grande importance. Vous travaillez ce que vous sentez. C’est ce
que vous devez retenir comme principe élémentaire. N’oubliez pas : un
problème physique se manipule dans le champ éthérique avant de se
manifester dans le corps, donc la personne elle-même pourrait ignorer ce
qu’elle a en réalité. Lorsque vous sentirez bien les 5 rayons du 2e centre
d’énergie, vous pourrez les utiliser pour vérifier les organes :
poumon/côlon, rein/vessie, foie/vésicule biliaire, rate/estomac/pancréas,
cœur/petit intestin.
4. Vous devez maintenant trouver l’intention avec laquelle vous travaillerez,
ce qui vous indiquera aussi quel rayon et quel cristal utiliser dans votre
visualisation.

Deuxièmement
1. Vous frottez de nouveau vos mains rapidement pour qu’elles soient
énergisées. Vous faites un balayage du champ éthérique. Cela se fait en
caressant la surface du champ électromagnétique éthérique avec les deux
mains dans des gestes apaisants. Lorsque vos mains deviennent lourdes,
vous les secouez pour rejeter les ions positifs qu’elles ont réussi à dégager
du champ. Habituellement, cela produit déjà un bon effet à la personne
soignée.
2. Vous intervenez ensuite en envoyant l’énergie à travers vos mains –
l’énergie de la lumière qui a la couleur du cristal choisi en fonction des
besoins perçus. Vous visualisez une intention dans laquelle la personne
que vous soignez est heureuse et en bonne santé. Vous insistez sur les
régions où vous avez ressenti des problèmes. En général, c’est la main
droite qui envoie l’énergie et la gauche qui enlève l’excès.
3. Si vous avez perçu des trous dans le champ éthérique, vous vous en
occupez à ce moment-là. Pour boucher un trou, vous retissez le tissu du
champ avec les fils éthériques qui sortent du bout des doigts.
4. Ensuite, vous ancrez l’énergie de la personne dans la terre en mettant vos
mains sur ses pieds. Vous visualisez des racines de lumière partant de ses
pieds et allant jusque dans la terre. S’il reste un excédent à ancrer ou
à sortir, c’est à ce moment-là que cela se réalise. Aussi, prenez le temps
de bien vérifier si tout vous semble rétabli correctement.
5. À la fin, vous bénissez la personne soignée avec l’énergie du ciel. Trois
options s’offrent à vous pour cette bénédiction : mettre les mains, soit sur
les épaules, soit sur la tête, soit au-dessus de la tête.
6. Lorsque vous avez terminé, vous passez vos mains sous l’eau froide pour
neutraliser les énergies résiduelles.
Le toucher thérapeutique est un soin qui se donne assez rapidement et
son effet est immédiat. De plus, il peut se réaliser dans n’importe quelle
position. Il y a des milliers d’infirmières aux États-Unis qui pratiquent cette
technique dans les hôpitaux parce qu’on reconnaît les bienfaits qu’en
retirent les patients. Un autre atout du toucher thérapeutique est le fait que
l’on peut donner ce soin autant de fois que la personne le désire. La seule
contre-indication à respecter est de ne pas traiter une région directement
affectée par le cancer. Cela pourrait stimuler autant les cellules cancéreuses
que les cellules saines, puisque le toucher thérapeutique stimule toute forme
de vie. On doit donc éviter les régions malades. Si la personne a un cancer
généralisé, on pourra lui faire un toucher thérapeutique de manière
palliative afin de lui apporter du confort et de soulager sa douleur.

LA HUTTE DE SUDATION
Pour faire la transition entre les vertus des cristaux et les vertus du feu
purificateur, Aigle Bleu entame le récit d’une histoire qu’il a entendue, il
y a très longtemps, par un conteur métis de grand talent de la Saskatchewan,
qui fait partie des conteurs capables de soutenir l’attention pendant
plusieurs jours. Ce conteur rappelle bien la qualité d’un art populaire qui,
autrefois, était utilisé non seulement à des fins de divertissement, mais aussi
d’enseignement.
Légende concernant la hutte de sudation
Il y a très longtemps en Saskatchewan, il y avait une famille qui avait
choisi de vivre à l’écart de la communauté parce que chacun de ses
membres aimait mieux être dans le silence des bois que près des gens.
D’ailleurs, après le décès du père, la famille a préféré continuer à vivre là
où elle était installée. Ils aimaient vraiment ça.
Les garçons étaient déjà assez vieux pour chasser, l’aîné étant âgé de
17 ans et le second de 12 ou 13 ans. Sur le plan physique, comme ils
vivaient dans la nature, ces deux garçons étaient bien développés. Le
troisième fils n’avait que 9 ans, mais il pouvait aider les plus vieux. Le
quatrième enfant était une fille de 5, 6 ou 7 ans environ. Ils vivaient
heureux dans la forêt, proches de la nature en permanence.
Un jour, le plus vieux est parti à la chasse et n’est pas revenu le soir. La
famille ne s’en est pas inquiétée, supposant qu’il avait pu s’éloigner pour
tuer un gibier et qu’il avait choisi de rester là pour le rapporter le
lendemain, parce que cela impliquait plusieurs étapes de préparation du
gibier afin de pouvoir le ramener. Ils ont donc pensé qu’il avait dû camper
pour la nuit et qu’il allait revenir le lendemain, mais il n’est pas revenu le
lendemain et, le soir, ils ont décidé que le deuxième fils irait voir ce qui se
passait.
Le lendemain, le deuxième fils est donc parti avec l’instruction de revenir
avant le soleil couchant, parce qu’autrement on commencerait sérieusement
à s’inquiéter. Or, le deuxième soir, le deuxième fils n’est pas revenu. Le
troisième matin, le troisième fils est parti, à son tour, pour aller voir ce qui
se passait. Lui non plus n’est pas revenu.
À ce moment-là, la mère a vraiment paniqué. Elle a fait promettre à sa
fille de ne pas partir toute seule, mais de toute façon, seules toutes les deux,
elles ne pourraient pas survivre loin de la communauté. La fillette
comprenait bien la situation. Elle comprenait qu’il leur fallait savoir ce qui
était arrivé. Donc, elle est partie très tôt, s’étant organisée, la veille, pour
que sa mère ait à s’endormir très tard et qu’elle n’ait pas connaissance de
son départ.
Avant que le soleil soit levé, elle s’est mise en route et, dès qu’il y eut un
peu de clarté et qu’elle put apercevoir les pistes de ses frères, elle se mit
à les suivre. Elle a parcouru ainsi une bonne distance (une demi-journée de
marche) avant de s’apercevoir que la piste du plus vieux de ses frères
devenait une piste de chevreuil. Elle trouvait bien étrange de suivre les
pistes de ses deux autres frères et celle d’un chevreuil, mais elle a continué.
Un peu plus loin, la piste du deuxième frère devenait celle d’un renard et,
un peu plus loin, celle du troisième frère devenait la piste d’une envolée de
perdrix3. Donc, la piste du plus jeune disparaissait complètement. Elle
n’avait plus que les pistes de chevreuil et de renard devant elle, qui allaient
dans la même direction. Elle a continué sa route, même si elle ne
comprenait pas. Elle était un peu confuse, mais son instinct la poussait
à continuer.
Un peu plus loin, elle a vu venir vers elle une forme féminine. La femme
était habillée en blanc. Les vêtements blancs confectionnés avec des cuirs
blancs sont plus difficiles à faire, donc ils sont rares et fragiles. C’était ainsi
toujours surprenant de voir quelqu’un habillé en blanc dans le Nord
canadien. Il n’y avait, habituellement, que les guides spirituels des
communautés qui portaient des habits blancs.
Dès que la femme fut plus proche, la fille s’aperçut qu’elle avait une
beauté qui n’était pas de ce monde. Elle était trop belle. « Ça ne se peut
pas ! », pensait-elle. Alors, elle ressentit de la crainte à son approche. La
femme lui dit immédiatement : « N’aie pas peur. Je suis là pour t’aider. Je
suis Femme Étoile du matin. » Pour les Amérindiens du territoire, l’étoile
du matin symbolisait la sagesse. C’était Vénus, l’étoile de la consolation, de
la bonté, de la connaissance. Donc, Femme Étoile du matin expliqua à la
petite fille qu’il y avait un fort mauvais sort qui avait été placé sur ses frères
par le Windigo.
Il faut ici comprendre qui est Windigo. Dans la mythologie de plusieurs
peuples à travers le monde, Windigo est un être qui existe vraiment. Sa
chair est faite de terre et de pierres. Ce n’est pas un être naturel. Il s’est
formé par le mal. Il est froid, donc il a besoin de manger toute créature de
sang chaud, et il peut ainsi devenir énorme s’il n’est pas contrecarré. Si l’on
voit les yeux d’un Windigo, on tombe sous son pouvoir. Si on le regarde
dans les yeux, on perd sa volonté. En fait, les anciens disent qu’aujourd’hui
le monde entier est sous le pouvoir du Windigo parce que tout, ou presque
tout, est bâti avec de la pierre et de la terre. C’est devenu un monde froid, et
les gens qui sont sous son emprise, ce sont souvent les politiciens, parce que
leurs yeux ne clignent pas. C’est la caractéristique de la personne sous
l’emprise du Windigo : les yeux clignent très peu et, quand on les touche,
ils sont froids. Quand ils parlent, ils sont également froids, comme sans
émotion. Bref, le seul pouvoir qui est plus puissant que celui du Windigo,
c’est celui d’une jeune femme qui n’a pas eu d’enfant et qui est dans sa
lune. Il n’est pas capable de faire face à ce pouvoir-là.
Femme Étoile du matin a expliqué à la jeune fille comment elles s’y
prendraient pour libérer ses frères : « Le Windigo les a amenés dans une
caverne après les avoir enchantés sous forme animale pour pouvoir les
amener plus facilement. Il les a mis dans des cages et il est en train de faire
chauffer les pierres pour les faire cuire et les manger. » Il faut comprendre
qu’autrefois les Amérindiens faisaient des paniers d’écorce pour cuire la
nourriture si elle devait être cuite dans l’eau. Parce qu’ils étaient fabriqués
très serré, les paniers pouvaient contenir l’eau. On faisait chauffer des
pierres dans le feu, l’eau se mettait alors à bouillir. On rajoutait une autre
pierre quand l’eau refroidissait.
Femme Étoile du matin a continué de parler à la fille : « Quand on va
arriver à la caverne, tu vas te cacher à l’entrée pour voir à l’intérieur, moi, je
vais rentrer et je vais m’avancer vers le feu. Au moment où je m’avancerai
(elle lui donne alors un couteau fait d’ossements blancs), tu m’ouvriras le
ventre avec le couteau. » La fille ne voulait pas : « Vous êtes tellement
belle. Avec le désir de m’aider. Et je vous ferais mal ? Non ! Je ne peux pas
faire ça. »
Femme Étoile du matin a repris la parole : « Tu n’as pas à t’inquiéter.
C’est la magie de l’étoile du matin. Et c’est la seule manière, pour toi, de
libérer tes frères. » À force de lui parler pour la rassurer, elle a réussi à la
convaincre. Donc, lorsqu’elles sont arrivées à la caverne du Windigo, la
fille s’est faufilée à l’entrée, là où elle pouvait voir le feu et, vaguement,
elle a décelé, dans le fond, trois cages, et a entendu des grognements dans la
caverne. Femme Étoile du matin, elle, a pénétré à l’intérieur et s’est
avancée vers le feu. Aussitôt que le Windigo a senti l’odeur du bien, il est
entré dans une grande colère, une grande fureur, et s’est dirigé vers la
Femme Étoile du matin, mais plus vite que lui, la petite fille a sauté sur elle
et lui a ouvert le ventre. Son sang s’est répandu sur les pierres qui étaient
dans le feu. Une immense brume de vapeur a envahi la caverne et les
grognements ont cessé immédiatement. Cela prit un certain temps avant que
la vapeur se dissipât. Alors, la fillette s’est aperçue qu’il y avait un gros tas
de terre et de roches vertes avec des taches rouges. Depuis ce temps, ces
pierres – les sanguines, héliotropes ou jaspes sanguins – servent à guérir.
L’enchantement du Windigo était brisé et la petite sœur a vu ses trois
frères dans les cages. Avec Femme Étoile du matin, elle a pu libérer les
garçons et revenir sur le sentier pour retourner au campement. Femme
Étoile du matin n’avait aucune blessure, même sa robe était demeurée
parfaitement blanche et n’était pas déchirée. Elle leur a dit : « Vous avez été
en grande unité avec les lois de la création, vous êtes aimés par toute la
nature. Les esprits d’En Haut ont choisi, en conséquence, de vous
transmettre une cérémonie qui pourrait guérir toutes les maladies : “De telle
sorte, si le mal s’immisçait dans leur vie, tout ce qu’ils auraient à faire serait
de préparer une hutte, comme une caverne, qui symboliserait l’utérus de la
Terre-Mère, et de chauffer, dans un feu sacré, les pierres qu’ils apporteraient
à l’intérieur et sur lesquelles ils mettraient le sang de la Terre-Mère, soit
l’eau sur les pierres chaudes. Le souffle de la Terre-Mère, soit la vapeur, les
purifierait de toute forme de mal et de maladie.” »
Une très ancienne cérémonie
Telle est la légende rapportée par les communautés métisses de la
Saskatchewan ; elle vient des peuples autochtones. L’histoire de la Femme
Étoile du matin montre que la cérémonie de la hutte de sudation est très
ancienne. On la retrouve dans l’histoire de tous les peuples. La plupart ont
conservé l’aspect physique de la cérémonie, qui correspond à l’étape de la
purification par la sudation (bain sauna, hammam, bain des Japonais), mais
les nations d’Amérique du Nord sont parmi les seules à avoir conservé
l’aspect cérémoniel et spirituel.
La plus ancienne des cérémonies est certes l’offrande de fumée. Celle de
la hutte de sudation la suit de très près en termes d’ancienneté. Si elle se
poursuit encore aujourd’hui, selon diverses modalités, c’est en raison des
bénéfices que l’on en retire et et sur lesquels tout le monde est unanime. Car
la cérémonie de la hutte de sudation purifie vraiment tout : les corps
physiques, émotionnels et mentaux (pensée). Elle purifie aussi notre
relation avec le Divin et travaille à tous les niveaux, purifiant même le
territoire autour de la hutte, jusqu’à un rayon minimal d’un kilomètre. De
plus, si vous obtenez une guérison lors de la cérémonie, cela aura une
répercussion jusqu’à votre lieu de naissance.
Aigle Bleu insiste sur le caractère puissant et sacré de la cérémonie. Il
l’enseigne dans le respect des règles traditionnelles parce qu’il est
convaincu des bienfaits qu’elle procure. Souvent, la cérémonie est
l’occasion de visions et de messages de l’Esprit, pas uniquement pour les
participants qui sont à l’intérieur de la hutte, mais aussi pour ceux qui sont
à l’extérieur, tels que les gardiens du feu et les femmes dans leurs lunes.
Ces dernières ont, du reste, une affinité spéciale avec cette cérémonie : le
couteau qui a ouvert le ventre de la Femme Étoile du matin symbolise le
sang qui s’écoule de la femme dans sa lune. C’est l’une des raisons pour
lesquelles, traditionnellement, elles n’étaient pas invitées dans la hutte. On
estimait qu’elles se trouvaient déjà à l’intérieur de la caverne ; elles
n’avaient pas besoin physiquement de s’y trouver.
Les femmes dans leurs lunes, chez la majorité des nations nord-
américaines, ne participaient donc pas aux huttes de sudation, mais depuis
une vingtaine d’années, certaines femmes enseignantes les acceptent
lorsqu’elles conduisent la cérémonie. Aigle Bleu, pour sa part, maintient le
caractère traditionnel ancestral : la femme dans sa lune demeure
à l’extérieur. Elle est placée à l’est, devant le feu sacré. Elle tient la fonction
d’une mère vigilante et attentive, qui prépare les sept générations à venir
par ses visions. Près du feu sacré, elle peut recevoir des visions
mémorables, car aucune énergie négative ne traverse son champ. Elle
regarde la hutte et visualise l’idéal pour toutes ses relations, pour toutes les
relations des personnes à l’intérieur de la hutte et toutes les relations de ces
relations. C’est bénéfique pour tout le monde.
Plusieurs nations demandent un jeûne de trois jours avant la tenue de la
cérémonie. Aigle Bleu suggère, quant à lui, d’être à jeun au moins une
journée avant d’entrer dans la hutte. Le jour même, si la cérémonie a lieu en
fin d’après-midi ou en soirée, il recommande de manger le moins possible
et de boire uniquement des jus de fruits.
Construction d’une hutte de sudation
Les Lakotas mettent la porte d’une hutte de sudation à l’ouest, mais, dans
la plupart des autres traditions, elle est face au soleil levant. Par contre, la
structure des huttes se ressemble beaucoup d’une nation à l’autre. C’est la
cérémonie qui est spécifique à chacune. Aigle Bleu pratique et enseigne la
tradition des bâtisseurs de temple, donc cherokee et maya. Mais, quelle que
soit la tradition, il y a de nombreux préparatifs à envisager pour une telle
cérémonie.
Ainsi, avant même d’entreprendre la construction de la hutte, il importe
de se répartir les tâches en fonction des habiletés et des capacités des
personnes disponibles. Certaines tâches sont exigeantes sur le plan
physique. D’autres sont réservées aux femmes. C’est le cas du modelage et
de la décoration de la tortue qui servira d’autel ; cela permet d’intégrer
l’énergie féminine à la cérémonie. Quant aux mères vigilantes, aux femmes
dans leurs lunes, elles doivent travailler le moins possible ; elles sont donc
confortablement installées à un endroit d’où elles peuvent tout observer.
Pour la cérémonie, on a besoin d’environ 20 à 30 pierres. Comme elles
meurent dans la hutte après avoir été fortement rougies par le feu sacré, il
est rare qu’on puisse réutiliser des pierres ayant déjà servi. Il faut donc
ramasser une trentaine de pierres, d’un bon volume, et les apporter près de
l’emplacement où l’on préparera, plus tard, le feu sacré. On transporte,
aussi à cet endroit, les 3 ou 4 stères de bois qui vont alimenter le feu tout au
long de la cérémonie, ainsi que tous les bouts de bois, de grandeur
différente, requis pour établir la base conique du feu sacré, tel qu’il a été
enseigné.
Il faut se procurer un très grand nombre de couvertures opaques.
Idéalement, on n’utilise aucune bâche parce qu’elle empêche la respiration
de la hutte. Mais, comme il faut que la lumière extérieure soit
complètement cachée, à défaut de couvertures suffisantes, certains vont
couvrir la charpente de bois avec d’épais et grands plastiques noirs. Ils
parviennent très bien à bloquer la lumière. Comme, en règle générale,
Aigle Bleu ne recommande pas l’utilisation de produits à base de plastique
par souci écologique pour quelque usage que ce soit, il n’est vraiment pas
du nombre de ceux qui pourraient encourager l’usage des plastiques noirs
pour une hutte de sudation.
Pour la structure proprement dite de la hutte, il est nécessaire de couper
une trentaine de branches de saule dont on va retirer l’écorce et la mettre en
lieu sûr, parce qu’elle servira à attacher les branches une fois qu’elles seront
fixées dans le sol. Les propriétés médicinales de l’écorce de saule, comme
l’anti-inflammation, la baisse de fièvre et les effets astringents, sont une
valeur qui se rajoute aux bénéfices à retirer d’une hutte de sudation.
Il est évident, tout au long des diverses étapes de préparation, qu’on doit
pleinement respecter la nature. On s’adressera ainsi aux plantes de manière
sacrée en leur faisant des offrandes de farine de maïs. Par ailleurs, comme il
faut utiliser plusieurs espèces, c’est l’occasion de faire une prière à l’arbre
maître du lieu pour qu’il avertisse toutes les plantes poussant à cet endroit
que l’on pourrait avoir besoin de plusieurs d’entre elles.
L’emplacement de la hutte se prépare en aplanissant le sol. Il doit être
lisse et confortable lorsqu’on sera assis dans la hutte, ce qui suppose qu’on
l’ait nettoyé de toute roche ou de tout arbuste. On nettoie aussi le sol devant
la hutte, là où l’on prévoit la porte d’entrée, soit à l’est. Au centre de la
hutte, on creuse un trou ; ce sera le nombril de la Terre-Mère où les grands-
pères, c’est-à-dire les pierres, vont offrir leur vie pour la guérison des gens
qui seront dans la hutte. Devant ce trou, en ligne droite vers la porte
d’entrée, on fait un monticule de terre qui va passer sous la porte d’entrée et
se prolonger à l’extérieur, toujours en direction de l’est. C’est le sentier de
l’esprit par où vont voyager les pierres chauffées et qui se rend jusqu’à la
tortue, l’autel de la cérémonie. Légèrement plus loin, toujours à l’est,
brûlera le feu sacré.
Pour construire la charpente de la hutte, il faut s’assurer d’une grandeur
approximativement égale des branches de saule, qui seront arquées pour
former un dôme suffisamment haut pour qu’à l’intérieur l’on puisse se tenir
assis, le dos et la tête bien droits. Toutefois, on ne fait pas d’excès sur la
hauteur. On ne marche pas debout, on rampe dans la hutte jusqu’à ce que
l’on soit assis à sa place autour du nombril de la Terre-Mère.
Pour qu’il y ait une disposition symétrique des perches de la charpente,
on peut utiliser n’importe quelle branche de bois à laquelle on attache une
corde. On la plante temporairement dans le trou central pour délimiter la
circonférence de la hutte, donc, les distances égales entre le trou central et
les points de fixation des différentes branches qui constitueront la
charpente. Avant de fixer l’extrémité de l’une d’entre elles, on creuse un
petit trou à l’aide d’une barre en fer, puis on y dépose une offrande de farine
de maïs. Dès qu’une branche est enfoncée dans le sol, on la dirige vers le
pôle opposé en l’arquant, mais on laisse une certaine hauteur droite avant de
la courber pour le confort intérieur des participants. Plus la hutte sera basse
et petite, plus l’expérience sera chaude et puissante.
Lorsqu’elles sont solidement plantées dans la terre, on attache les
branches, deux par deux, avec l’écorce de saule. On suit le sens horaire et
les directions dans cet ordre : 2 perches à l’est, de chaque côté du
monticule, espacées suffisamment en prévision de la porte d’entrée, qui
retombent à l’ouest ; 2 autres au sud, retombant au nord. Ensuite, on en
ajoute dans les entre-directions : 2 au sud-est, retombant au nord-ouest ;
2 au sud-ouest, retombant au nord-est. Si la hutte est petite, on en met une
seule dans chaque entre-direction. Puis on fait le tour de la charpente avec
des branches plus longues. La première perche fait le tour à la base de la
hutte, soit au niveau du sol. Comme il faut laisser libre l’espace de la porte,
on attache la branche de saule, pour la solidifier, après celles déjà en place
à l’est, de chaque côté du monticule menant à l’autel tortue. La deuxième
perche peut, par contre, faire le tour complet de la charpente, puisqu’elle
passe au-dessus de la porte et, un peu plus haut, la troisième aussi fera un
tour complet. Si toutes les branches ont été mises en place correctement,
elles forment une étoile au sommet du dôme, en ligne avec le nombril de la
Terre-Mère. Une dernière perche peut alors être ajoutée pour encadrer cette
étoile.
La cérémonie de la hutte de sudation
Au moment où la cérémonie peut commencer, tous se rassemblent autour
du feu sacré. On va procéder à son allumage avec des chants et des
moments de silence. Les pierres sont déposées, une à une, sur le bûcher
dressé sous forme triangulaire, dans le total respect des pratiques
traditionnelles. Chaque pierre porte ainsi une intention particulière en lien
avec tous les niveaux de relations, partant du Divin, des astres et de tout
l’Univers pour redescendre à la Terre-Mère et aux espèces vivantes qu’elle
nourrit.
Le feu sacré allumé s’embrase rapidement. Il y aura une attente de
quelques heures avant que les pierres soient suffisamment chaudes pour
indiquer le moment où les participants doivent se préparer pour entrer dans
la hutte. Cette attente va se passer totalement dans le silence, près du feu ou
ailleurs, chaque personne pouvant se déplacer à sa guise (à l’exception des
gardiens du feu).
Il n’est pas souhaitable de mettre par écrit tout ce qui se peut se vivre
à l’intérieur lors de cette période. Ces moments n’ont d’ailleurs pas fait
l’objet d’un enregistrement dans le cadre de la formation. Il s’agit d’une
expérience intime, privilégiée et personnelle. C’est hautement confidentiel.
Le déroulement grâce auquel l’expérience se réalise sur tous les plans,
incluant le spirituel, est enseigné seulement à l’intention des praticiens en
chamanisme initiés pour conduire des huttes de sudation.
Il faut garder à l’esprit que chaque cérémonie de cette nature est unique
puisqu’elle dépend des participants, de leur nombre et de la qualité de leur
participation. Elle est aussi déterminée par la température extérieure : s’il
fait un beau soleil ou s’il pleut, par exemple, au moment de la construction
de la hutte, car le trou central rempli d’eau ne produira pas l’effet attendu
après y avoir déposé des pierres chaudes : au lieu de faire de la lumière et
de réchauffer, les pierres vont se refroidir prématurément en envahissant
tout l’espace intérieur d’une vapeur d’eau si opaque qu’on ne verra plus les
pierres suivantes rentrer… De quoi désarmer le Windigo !
Les bénéfices sont, par ailleurs, toujours là, quelles que soient les
circonstances, et se prolongeront pendant plusieurs semaines, voire des
mois.

CONCLUSION
Aigle Bleu est conscient d’exiger beaucoup de la part des stagiaires en
termes d’apprentissage et de maîtrise. Il sait très bien que cela suppose une
grande disponibilité, tant pour l’acquisition des connaissances que pour la
pratique spirituelle nécessaire pour devenir de bons praticiens en
chamanisme. Il leur rappelle que lui-même, au moment de sa formation
auprès des Cherokees et des autres nations, a mis dix ans avant de parvenir
à une certaine régularité dans sa pratique spirituelle.
La mission de l’enseignant est de transmettre les vérités qu’il porte pour
que le plus grand nombre possible de personnes en bénéficient ; le rôle de
celles qui les découvrent est de les intégrer et de les insérer dans leur
quotidien, de sorte que s’opèrent des transformations majeures bénéfiques
dans leur vie. La voie initiatique n’est pas de tout repos, mais il y a l’idéal
à atteindre et il y a ce que l’on est en mesure de fournir comme efforts.
Même si l’on ne parvient pas à trouver le temps pour toutes les pratiques,
on doit mettre son énergie à bien faire celles que l’on peut. Si les
enseignements font sens pour vous, s’ils vous font du bien, poursuivez la
démarche que vous avez entreprise avec confiance. Ne vous découragez
pas. À un moment, les divers éléments vous paraissant actuellement
difficiles vont s’éclaircir.
Si l’on vivait dans la nature, sans technologie, sans artifice, on n’aurait
pas besoin de pratique spirituelle, mais en raison du monde dans lequel on
vit, la pratique vient suppléer la nature en nous raccordant aux lois
universelles. Cela permet, tranquillement, de redevenir des êtres humains
véritables, selon la définition des Premières Nations. Donc, il faut partir de
là où l’on se trouve maintenant, puis faire le maximum que l’on peut sans
culpabilité. Le conditionnement judéo-chrétien vous a peut-être mis en tête
que, dans le cas où vous ne pourriez pas tout faire, vous devriez abandonner
ou vous sentir coupable de passer autant de temps dans une pratique
spirituelle que vous n’arrivez pas à maîtriser. C’est la voix sourde des forces
de l’ombre qui ne souhaitent pas vous voir participer à la guérison de la
planète.
Ce qui importe est d’acquérir la sagesse qui permet de travailler en
profondeur. Le monde actuel crée d’innombrables maladies. C’est lui qu’il
faut changer et c’est par la sagesse que l’on peut y arriver : la sagesse innée
qui est dissimulée sous des millénaires de conditionnements. On doit la
dépoussiérer, et c’est ce que réalise la pratique spirituelle de concert avec
les enseignements. En dépoussiérant la sagesse innée, on ramène, pour soi
et pour le monde entier, les conditions de vie propices à la santé.
Il vous faut être à l’aise avec le fait de vous situer à tel ou tel niveau de
pratique spirituelle et de connaissances. Surtout, ne cherchez pas
à repousser la culpabilité si elle se présente. C’est une autre forme de peur.
Il suffit de la regarder, de l’examiner jusqu’à ses racines souterraines, et elle
va disparaître. Ne désirez pas, coûte que coûte, parvenir à une certification
de praticiens en chamanisme. Vous ne feriez que poursuivre le jeu de
récompense/punition dont il faut vous déconditionner. C’est la récupération
de votre sagesse qui doit constituer votre idéal à atteindre.
Si vous savez ce qui est vrai, vous voudrez faire ce qui est vrai.

1 Puissance cristalline est aussi le titre de la réédition du livre d’Aigle Bleu portant sur la guérison
avec les cristaux dans la tradition amérindienne. Le livre a été publié en 2015 au Dauphin Blanc.
2 L’échelle de Mohs classe la dureté des pierres sur une échelle de dix : le diamant figure comme
étant le minéral le plus dur, qui ne peut être rayé que par un autre diamant. Il est suivi du corindon, de
la topaze, du quartz, etc. Nos ongles sont à environ 2,5 sur cette échelle.
3 Les Canadiens francophones utilisent le mot « perdrix » pour la gélinotte huppée.
CINQUIÈME STAGE
Niveau 4 – Les amis

Le chiffre 3, selon la numérologie inspirée de la sagesse cherokee,


concerne les relations avec la famille. Nous nous y sommes déjà attardés.
Le chiffre 4 nous fait passer de la famille aux amis, ce qui peut se
comprendre comme un élargissement de la cellule familiale. Les amis
constituent notre famille étendue. Le 4 nous amène ainsi à une plus grande
ouverture aux autres et à la compassion, des attitudes fondamentales
à posséder quand on porte le désir de donner des soins de guérison. Nous
allons donc découvrir, dans le présent stage, d’autres moyens de se guérir et
de guérir les autres.

LA FAMILLE ÉTENDUE
Les vrais amis
Au cours d’une vie, on établit des liens de toutes sortes avec les gens qui
nous entourent. Nous développons des relations sociales d’affaires, de
loisirs, etc. Ces relations demeurent généralement superficielles. Nous
sommes aussi en lien avec les personnes avec lesquelles nous travaillons ou
étudions. Mais ces dernières relations, bien qu’elles puissent être
conviviales et fort agréables, n’entraînent pas nécessairement que nous
y soyons très attachés.
Le niveau 4 des relations, dans la numérologie amérindienne, nous
amène à la reconnaissance de l’autre en tant qu’ami et apporte ainsi une
extension à notre famille. Étendre le lien que nous avons avec les membres
de notre famille à des personnes qui n’en font pas partie exprime
l’importance que nous leur accordons. Nous les considérons comme si nous
avions une relation de sang avec elles. Cela révèle notre compréhension de
l’amitié profonde – celle qui est rare et précieuse. Ce n’est pas pour rien
qu’on a l’habitude d’affirmer que les vrais amis se comptent sur les doigts
de la main. C’est la vérité. Les vrais amis peuvent survenir au milieu de la
nuit chez soi, ils seront accueillis à bras ouverts, écoutés et hébergés au
besoin. C’est tout comme une relation de sang.
Pour les autochtones, la plus grande richesse, c’est la famille et les amis.
S’il s’avère qu’on établit peu d’amitiés de cet ordre au cours d’une
existence, il est néanmoins possible de les poursuivre de vie en vie,
exactement comme les liens que l’on souhaite maintenir avec la personne
bien-aimée et la famille.
Les amis viennent nourrir la notion de compassion, à l’origine de l’élan
qui pousse à aider les autres. C’est l’état émotionnel lumineux du soignant,
du guérisseur, de celles et de ceux qui savent regarder un autre être humain
et l’aimer avec intensité, comme ils le font à l’égard de leur famille. Or, la
disposition à développer l’amitié et ce genre de relation compatissante vis-
à-vis de tout un chacun, quelle que soit sa différence, s’éveillent très tôt
dans la vie. Quand on est jeune, on est naturellement ouvert aux autres. Les
conditionnements et les travers qu’ils causent chez l’individu au fil des ans
n’ont pas encore ravagé l’esprit et le cœur de l’enfant en bas âge, si on ne
lui a pas retiré sa spontanéité. Il peut ainsi regarder tout autre que lui-même
et reconnaître, en cette autre personne, toute sa dignité et son importance. Il
peut percevoir la valeur de l’amitié et distinguer la vraie des fausses ; il
perçoit avec son cœur sans discrimination.
En plus d’amener à la compassion, l’amitié enseigne l’honneur, la
loyauté, la manière d’être un bon confident. Elle apprend donc à développer
les capacités d’être un bon guérisseur. L’ami·e, c’est celui ou celle en qui
nous avons pleinement confiance. Cette personne ne nous trahira jamais !
En conséquence, on a le goût d’être fidèle et loyal. L’expérience privilégiée
de tels liens fait comprendre à quel point on ne peut pas faire confiance
ainsi à tout le monde. Qui n’a pas, un jour, pensé qu’une personne présumée
être une bonne amie lui avait lancé un poignard à la première occasion ? Ce
genre de fausseté est malheureusement trop courant, ce qui ramène le
caractère précieux et rare de l’amitié à préserver.
Chez les peuples autochtones, la notion de loyauté avait une grande
valeur ; elle se démontrait à travers les gestes d’honneur d’une personne,
comme celui de donner sa parole et de la respecter. C’était d’ailleurs le fait
de respecter la parole donnée qui définissait la qualité d’un homme ou
d’une femme. Pour cette raison, on ne parlait donc pas pour rien.
Aigle Bleu, alors qu’il était plus jeune, a pu le constater. Les aînés ne
s’empressaient pas de répondre aux multiples questions dont il les
bombardait dans son envie de tout connaître. S’il restait silencieux et
patient, les énergies se mettaient en place. Le moment approprié de parler,
pour les aînés, survenait tôt ou tard ; ils livraient alors leur enseignement.
C’est en raison de ce désir d’intégrité et de loyauté que les Amérindiens
d’un certain âge ont conservé, encore aujourd’hui, cette habitude de parler
très peu. Ils parlent lorsque c’est nécessaire, lorsque ça leur semble utile et
opportun. Leur parole les définit.
En bref, dans l’amitié comme dans toutes les circonstances de la vie,
lorsque vous dites que vous allez faire quelque chose, faites-le ! C’est votre
capacité de cocréation qui est mise en cause. La qualité de votre parole, qui
révèle la nature de votre droiture en tant que personne, démontre votre réel
potentiel pour servir l’humanité.
De la part de ceux qui ont créé ce monde artificiel, il y a une volonté de
détourner l’humain des lois universelles, de tout ce qui est amour, paix et
joie. Nous en avons déjà beaucoup discuté. Nous avons un long chemin
à parcourir pour revenir aux instructions originelles, mais l’amitié nous fait
comprendre que le premier pas à poser dans la bonne direction est celui de
la confiance qu’il est impérieux de rétablir dans le monde. Avec la
confiance s’installent la compassion, l’intégrité et la loyauté. Ainsi sera-t-il
possible de ramener l’humanité et la planète au plan du Créateur, ainsi se
recréera le monde dans l’harmonie.
Les amis spirituels du cercle
Le mode de fonctionnement en cercle constitue un excellent moyen
d’expérimenter la confiance. Un des points de sa loi universelle et
immuable impose la confidentialité : ce qui est partagé dans le cercle ne
peut être rapporté aux autres. C’est le même principe qui s’impose lorsque
des amis se font des confidences.
On pourrait ainsi dire que les personnes, dans un cercle, constituent des
amis spirituels. À moins que l’autre nous en ait donné la permission, nous
ne pouvons divulguer ce qu’il a confié au moment où il avait la parole. Le
cercle se présente, donc, comme un lieu privilégié pour s’exercer aux règles
de l’amitié : l’ouverture et l’attention à l’autre, son respect à travers la
confidentialité et la loyauté. C’est l’attention qu’elle reçoit de tous les
participants du cercle qui peut contribuer à la guérison d’une personne par
cette preuve de confiance et de compassion.
On a tous une sagesse innée. Le cercle expose cette sagesse au grand
jour. En fait, une personne a rarement besoin d’aide pour se soulager de ce
qui l’accable, elle a seulement besoin d’être écoutée. Dans certains cas, il
arrive que l’animateur doive intervenir pour encourager celle ou celui qui
éprouve des difficultés à se confier, mais alors son intervention se limite
à quelques questions pour relancer le partage. C’est sa responsabilité de le
faire, mais cela ne signifie nullement qu’il lui coupe la parole ou qu’il parle
en son nom. La règle générale qui s’applique dans 99 % des situations ne
change pas : on ne doit pas interrompre qui que ce soit, on ne discute jamais
à la suite de ce qui a été dit, on parle au « je » quand vient son tour.
C’est lors d’un cercle de guérison que l’animateur doit parfois intervenir
en raison de l’émotion qui se cache derrière les mots. Certains, quand ils
parlent, semblent très au courant de ce qu’ils ont vécu, ils le rapportent avec
exactitude, mais de ce que l’événement a pu provoquer en eux, pas un mot.
C’est comme s’ils l’ignoraient. Ils paraissent dissociés de l’impact de
l’expérience vécue. Ils arrivent ainsi à raconter, sans aucune émotion, des
choses horribles ! Or, tant qu’une personne demeure coupée de ses
émotions, aucune guérison ne s’opère.
Conduire un cercle, en raison des bénéfices que chacun peut en retirer, se
révèle un art qu’il faut maîtriser en raison de son importance. On acquiert
cet art en participant à toutes sortes de cercles, pour découvrir les
particularités de chaque cercle, ou en formant des cercles que l’on anime
dans une entreprise ou tout autre milieu de travail, dans sa famille ou son
couple, à des fins de guérison, d’études ou d’enseignement. Le
fonctionnement des différents cercles demeure semblable à quelques
nuances près.
L’animateur est celui qui cadre, dès le début, les particularités du cercle
(temps alloué de parole, temps de durée de la rencontre, objectif poursuivi,
etc.). S’il intervient avec quelques brèves questions au cours du
déroulement, c’est essentiellement afin de faciliter le partage de la personne
qui tient le bâton de parole, ou la plume, ou la pierre (mais jamais un
cristal) qui fait le tour du cercle. À la fin, c’est encore lui qui doit remercier
le groupe pour les partages, dont il fait la synthèse, résumant l’ensemble de
ce qui a été dit et dans le cas d’un cercle décisionnel, énonçant la décision
qui en découle.
Si l’animateur donne un caractère sacré à l’événement « cercle », cela va
soutenir son importance et disposer favorablement les participants au
respect des règles. Le cercle s’apparentera alors à une rencontre d’amis –
d’amis spirituels. Quand des amis se retrouvent, ils ont le goût de souligner
l’événement parce qu’il a beaucoup d’importance à leurs yeux. En
proposant une purification avant de commencer un cercle, l’animateur peut
ainsi solenniser la rencontre. Il la situe d’emblée sur un autre registre que le
spatio-temporel. Il est même possible de procéder à une purification avant
de commencer le cercle et d’en faire une autre à la fin. L’animateur peut
également proposer, à l’ouverture du cercle, un chant ou un moment de
silence. Au début, deux minutes suffisent à faire toute la différence !
Si l’on en venait à l’utiliser adéquatement suivant les circonstances et les
besoins, le cercle pourrait devenir la meilleure façon de diriger un pays, un
conseil, une association, etc. En raison du respect de chacun qu’il impose et
de la responsabilité individuelle qui est sollicitée lors des décisions prises
par consensus, le cercle mérite d’être mieux connu et utilisé.

LA JUSTICE RÉPARATRICE
La loyauté protège les amitiés, elle solidifie également les liens entre tous
les humains. Si les circonstances révèlent des manquements qu’un individu
pourrait avoir eus à l’égard d’une autre personne, il lui faut réparer les torts
causés. Lorsque c’est possible, on travaille alors avec la justice réparatrice.
Cela suppose qu’on sache bien s’en servir, car elle fonctionne sur des
principes opposés au système judiciaire des sociétés démocratiques.
Mode de fonctionnement autochtone
Autrefois, la justice réparatrice faisait partie des habitudes autochtones.
Les enfants y étaient initiés dès leur jeune âge. On n’avait pas besoin de les
punir. Ils connaissaient l’un des principes importants de leur éducation :
« Si tu fais une erreur, tu dois la réparer. » Telle était la règle à suivre. On
leur enseignait du même coup à ne pas attendre de récompenses pour le
bien qu’ils feraient, le bien constituant l’unique et précieuse récompense
qu’ils recevraient et qui les rendrait heureux. Ils connaissaient la loi, inscrite
à l’intérieur d’eux, et pouvaient bâtir leur vie sur elle. Cette loi leur servait
de repère, de guide ; ils avaient confiance en elle.
La justice réparatrice nécessite la réinstallation d’un certain niveau de
confiance entre les gens et le respect de la parole donnée. On le sait
lorsqu’on fait quelque chose d’incorrect. La personne ayant subi du tort doit
pouvoir espérer qu’il y aura réparation. Le responsable du tort causé doit de
lui-même reconnaître le fait et chercher à le réparer. S’il ne le répare pas, il
va continuer à le porter intérieurement, et quand on le porte, on freine son
développement personnel. Au bout du compte, après un méfait non réparé,
il y a deux victimes.
Les manquements à l’éthique, extrêmement rares chez les Amérindiens,
étaient gérés sur le principe de réparation de la faute. Comment cela se
passait-il ? C’était simple : si quelqu’un avait fait du tort à un autre, s’il
y avait eu un manquement grave, les gens amenaient ce fait dans un cercle.
Souvent un médiateur (animateur), réputé de bon jugement, participait au
cercle. Il présentait la personne qui avait eu un manquement à l’autre
personne qui avait subi le tort et à qui il donnait la parole pour qu’elle
raconte ce qu’elle avait vécu en détail. Le fautif était obligé de l’écouter. Il
n’y avait pas d’opposition entre les deux, l’un écoutait l’autre, car le fautif
aussi avait un temps de parole pour commenter son acte. La justice
réparatrice diffère en cela totalement du système de justice à l’intérieur
duquel la victime se défend contre l’accusé et l’accusé contre la victime
pour prouver son innocence, les deux défenses se réalisant par
l’intermédiaire de procureurs de justice.
Dans la justice réparatrice, les deux en cause essaient de s’entendre ; ils
ne s’affrontent pas. Le médiateur va chercher à les aider pour qu’ils
trouvent un terrain d’entente. La personne qui exprime dans un cercle ce
qu’elle a subi se sent totalement en confiance. Elle dit ce qu’elle ressent, le
besoin de confier, comme le fera ensuite le responsable du manquement.
Les deux seront soutenus par des accompagnateurs présents dans le cercle.
Ceux-ci aussi auront un droit de parole. Tous chercheront ensemble la
manière souhaitable de corriger le manquement.
C’est cela la justice réparatrice : veiller à corriger toutes les petites
erreurs.
Dans le cas de manquements très graves, tel un meurtre, la réparation
pouvait être de remplacer la personne qui avait été tuée. Si un époux était
tué, le meurtrier, si la femme était d’accord, pouvait s’engager pour le
restant de sa vie à faire toutes les tâches qui incombaient à l’homme décédé.
Mais parfois les gestes commis étaient trop graves, comme le manque de
respect envers une femme, ce qui n’était pas toléré dans les communautés
amérindiennes, ou le refus de corriger son action malgré plusieurs cercles
de justice réparatrice le demandant. Une punition, celle qui était considérée
comme la pire de toutes les punitions, était alors envisagée. Elle consistait
en l’ostracisme. On rejetait la personne qui devait quitter à tout jamais la
communauté sans retour possible sous peine de mort ; elle ne pouvait plus
fréquenter qui que ce soit de la communauté, ni revoir sa famille, ses amis,
etc.
Cas particuliers de pardon
• Pardon à une personne ne reconnaissant pas sa faute
Il n’y a aucune possibilité d’entrer en relation juste avec une personne
qui n’admet pas ses fautes, qui n’est nullement disposée à entreprendre une
démarche de réparation. Tel l’abuseur qui ne reconnaît pas être l’auteur
d’un viol ou d’une agression. Il semble impossible de pardonner à un tel
individu, mais dans l’absolu, oui, on peut lui pardonner. On pardonne à son
âme, à la personne dans son contexte spirituel.
Dans l’invisible, on peut pardonner, mais dans le physique, on ne peut
pas accepter que cette personne-là continue à vivre dans un mensonge aussi
énorme et ignoble. C’est faire preuve de droiture que d’affirmer qu’une
chose est inacceptable, si c’est le cas. Dans l’esprit autochtone, cette
droiture entraînait même l’ostracisme ou la mort. Donc, on pardonne dans
l’absolu, dans l’invisible, mais dans le physique, on ne peut soutenir de
relations, de quelque nature que ce soit, avec un individu qui n’admet pas sa
faute, qui ne cherche donc pas à la réparer.
C’est la seule manière d’aider quelqu’un qui se comporte ainsi. Il faut
être clair avec lui : ou bien il répare, ou bien on le rejette. Si nous
n’adoptons pas une telle fermeté, nous n’aidons pas l’individu qui nous
a causé un tort ; nous ne nous aidons pas non plus.
• Résolution et dissolution des torts subis à cause d’une personne décédée
Il y a une cérémonie qui peut être faite à cette fin. Elle contribue à libérer
le cœur et l’esprit. Elle est source de guérison. En voici les étapes :
• En haut d’une feuille de papier, vous écrivez le nom de la personne
décédée qui a pu vous faire du tort. Vous séparez ensuite avec une ligne la
feuille en deux : un côté « pour » et un autre « contre ». Vous essayez
d’équilibrer les deux côtés en notant, du côté « contre », les manquements
subis et tout ce qui était inacceptable, et de l’autre côté, les points positifs
que vous reconnaissez en cette personne.
• Vous coupez, avec une paire de ciseaux, la feuille en trois : le nom, le
pour, le contre.
• Avec la partie « contre » et celle du nom, vous vous rendez dans la nature.
À un endroit qui vous convient, vous vous placez face au nord et vous
appelez la personne par son nom. Vous l’appelez trois fois. La personne
est obligée de venir, en esprit, parce que c’est un contexte sacré. Vous
lisez ensuite, à haute voix, tout ce que vous avez écrit sous le titre
« contre ». Vous voulez mettre beaucoup d’émotion, parce que vous vous
adressez à cette personne, juste à elle. Vous parlez avec le cœur, vous
videz votre sac. Quand vous avez terminé, vous chiffonnez la section
« contre » de la feuille de papier et vous la jetez par terre. Avec du sel,
vous faites un cercle autour du papier chiffonné, puis vous le brûlez.
Enfin, vous soufflez sur les cendres pour qu’elles se dispersent.
• De retour chez vous, pendant 7 jours, une fois par jour, vous lisez la
colonne « pour ». À la fin de cette période, vous déposez le papier avec le
nom à un endroit où vous allez l’oublier, par exemple dans un livre que
vous ne relirez jamais.
La cérémonie guérit, en premier lieu, la nécessité que vous pouviez
ressentir de raconter, à une personne en particulier, soit à celle qui vous
a fait du tort, le mal qu’elle vous a fait et, conséquemment, la souffrance
que vous avez alors vécue. Elle guérit, en second lieu, la relation avec cette
personne au point que vous pourrez lui pardonner. Parfois, si les torts sont
importants, il faut répéter cette cérémonie. Il faut après l’avoir effectuée
ressentir en soi l’acceptation entière de la personne. Ensuite, si vous en
ressentez le désir, vous pouvez procéder à la cérémonie du pardon.
• Résolution et dissolution des torts subis à cause d’une personne vivante
Vous pouvez faire à peu près la même cérémonie pour parvenir
à accorder votre pardon à une personne vivante ayant eu un comportement
inacceptable à votre égard, sauf qu’idéalement il est préférable de le faire en
sa présence. Dans le cas où ce serait vraiment impossible, vous reprenez les
mêmes étapes que pour une personne décédée, à la différence que vous
n’appelez pas la personne trois fois, mais seulement une fois.
Le résultat, en effectuant ce rituel de résolution sans la présence de la
personne vivante, est de ne plus rien ressentir pour elle à l’issue de la
cérémonie. Cela coupe la relation complètement. Cela enlève donc à la
personne la possibilité de corriger la situation, de réparer son erreur.
Parfois, on n’a pas le choix, il faut agir ainsi, parce que la situation nous
obsède, parce que ce qui est arrivé prend trop d’importance dans notre vie.
En ce cas, on fait la cérémonie sans la personne fautive.
• Pour accorder son pardon à une personne décédée
C’est encore, en ce cas, la même cérémonie qui est utilisée, mais sans
aucune feuille de papier dans les mains. Vous vous rendez dans la nature.
Face au nord, vous appelez, trois fois, la personne décédée, et vous lui dites
ce que vous avez à lui dire. Tout ce que vous lui reprochez. Puis vous faites
la cérémonie du pardon.
Il faut toujours réparer et pardonner. C’est une démarche de base. Ainsi,
on ne laisse pas d’ombre derrière soi. C’est parfois très exigeant, mais, si on
ne le fait pas, une pollution interne gagne de plus en plus de terrain en soi.
Il faut ramener les choses à leur point de départ. On peut se guérir de tout,
pourquoi s’en priver ? En guérissant, on revient à la loi universelle,
à l’unité, au grand arbre de la Paix.

LES ENSEIGNEMENTS DU 4
Le 4 correspond à la figure géométrique du carré. C’est le chiffre de
l’équilibre et de la voie de guérison. Le carré rappelle les 4 éléments,
lesquels sont en lien avec les 4 corps de tout être humain, qui doivent être
en équilibre pour qu’il puisse jouir d’une bonne santé. Si l’on prend soin
d’un seul des 4 corps, on connaît, un jour ou l’autre, des ennuis de santé liés
à un ou plusieurs des corps. C’est ce qui se produit si l’on se trouve
simplement dans les émotions sans la rigueur du mental, ou si l’on
développe seulement le corps physique au détriment du spirituel, ou le
spirituel sans s’occuper du corps, etc.
La santé se préserve en gardant un équilibre des 4 corps.
Un des gros problèmes de la vie actuelle est le fait que les gens
travaillent trop à cause du système. C’est bien ce qu’il veut ! Car plus les
gens sont robotisés, plus il est en mesure de les manipuler. En fait, c’est
quand on n’a pas appris autre chose que l’on adhère à une telle manière de
vivre, mais il importe d’ouvrir les yeux : être accro au travail est une autre
forme d’addiction. Certains sont parfois tellement identifiés à leur travail
qu’au moment de leur retraite, ils tombent malades et décèdent peu de
temps après.
Savoir doser (repos, loisir, travail) est un grand défi pour tous. On se sent
coupable si l’on ne travaille pas tout le temps, mais le fait d’être paresseux
n’est guère plus souhaitable. Il révèle un déséquilibre tout aussi prononcé.
Les 4 corps font référence aux 4 éléments :

TERRE corps physique

EAU corps émotionnel

VENT corps mental

FEU corps spirituel

Nous allons les considérer de plus près.


Terre/corps physique
Le corps physique concerne ce qui est dans l’ordre physique, comme la
nourriture saine, la lumière du soleil et le repos. La nourriture dite saine,
soit sans transformation, devrait être consommée crue à 80 %. N’oubliez
jamais ce point : il y a 19 millions d’espèces sur terre et une seule d’entre
elles fait cuire sa nourriture ! Cela devrait vous aider à réduire le
pourcentage de nourriture que vous faites cuire.
Quant au soleil et au repos, tout être humain en a grandement besoin. En
général, on devrait avoir 8 heures de sommeil par nuit. Cependant, certaines
personnes n’ont pas besoin de sommeil parce qu’elles arrivent à se détendre
et à se reposer à chaque respiration, demeurant ainsi conscientes à chaque
instant. Ce n’est pas la voie à privilégier pour la majorité. C’est un outil, un
exercice permettant d’atteindre, sur le plan chamanique, des états altérés de
conscience, tels ceux que peuvent expérimenter les hommes lors d’une
quête de vision. Le soleil, sa lumière surtout, est nécessaire à tout être
humain. En conséquence, le travail nocturne, à long terme, endommage le
corps physique de la personne qui y est contrainte.
Les cellules du corps humain sont éternelles. Toutes les cellules se
renouvellent continuellement. Au bout de 7 ans, elles sont toutes nouvelles.
Donc, nous détenons la capacité de rester éternels, immortels, dans notre
corps physique. Pour cela, il ne doit s’y trouver aucune accumulation de
toxines. C’est presque impossible de nos jours, mais c’est vraiment l’unique
manière de jouir d’une vie très longue. En Inde, on a déjà recensé quelques
personnes très âgées : la plus jeune avait 300 ans et la plus vieille,
2 000 ans !
Si l’on réfléchit bien, on arrive à comprendre la nature de la vie que
possède l’humain – l’enfant du Grand Esprit. On comprend alors clairement
qu’on ne peut avoir été créé pour souffrir et mourir. On a été créé avec une
possibilité de vie immortelle. Certains ont ainsi la capacité de rappeler, dans
leur propre corps, des personnes décédées et de les faire revivre de
nouveau, pas uniquement pendant une quinzaine de minutes, mais bien
pendant des années.
Pour atteindre une longue vie, la cellule doit être constamment nettoyée.
C’est cette pratique de nettoyage des cellules corporelles qui permet une vie
saine et longue. Le jeûne est ainsi très intéressant parce qu’il réalise ce
nettoyage. Par exemple, une journée par semaine ou lors d’un jeûne annuel,
tel que le carême chez les chrétiens ou le ramadan chez les musulmans. On
peut faire des petits jeûnes quotidiens en se privant d’un repas ou
d’aliments sucrés, salés, etc. Toutes les cultures du monde, toutes les
nations utilisent cette pratique. Elle a certainement sa pertinence. Souvent,
c’est la nature elle-même qui fournit l’occasion du jeûne. Chez les peuples
naturels, il y a une période dans l’année où il n’y a pas de nourriture et,
pendant ce temps, le corps se nettoie.
Pourquoi le jeûne est-il utile ? L’explication est simple : le corps ne peut
faire deux choses en même temps, telles que se purifier et recevoir des
aliments à digérer. En général, le cycle de purification du corps physique se
produit entre 4 heures et midi. Ainsi, plusieurs pratiques recommandent de
ne pas manger le matin afin de permettre au corps de se nettoyer.
Les aliments qui n’interfèrent pas avec la purification ne sont pas
nombreux. Les divers jus, parce qu’ils passent tout droit dans le sang, ne
nuisent pas au nettoyage ; les jus verts sont, entre tous, les meilleurs et
doivent être pris régulièrement. Les fruits n’interfèrent pas non plus,
puisqu’ils ne restent pas dans l’estomac, une fois avalés, car ils sont digérés
dans les intestins. C’est ce qui fait qu’on ne doit pas manger un fruit après
le repas, en guise de dessert : le fruit se retrouve alors en attente dans
l’estomac jusqu’à ce que tous les aliments soient digérés. Il a le temps de
fermenter durant cette attente. Lorsqu’il parvient enfin dans les intestins, il
irrite et cause toutes sortes d’effets désagréables. Si l’on désire manger des
fruits, l’idéal serait de le faire le matin, mais pas tous les matins. Cela
représente beaucoup de sucre.
Marcher pieds nus sur la terre permet d’éliminer les ondes
électromagnétiques qui ont été piégées par les cellules du corps. Il faudrait
le faire quelques fois par semaine. La pollution électromagnétique est
cumulative dans le corps. Si on ne l’élimine pas, elle s’accumule. On peut
ainsi devenir électrosensible. C’est donc une autre purification qu’il est
important de ne pas négliger. Dans le cas où il ne vous est pas possible
d’aller souvent dans la nature, utilisez le plancher de votre sous-sol, s’il est
en béton et si vous avez une maison avec un sous-sol ! Il vous suffit alors
d’humidifier un peu la surface avec de l’eau. À travers vos pieds nus,
lorsque vous marcherez sur le sol, toutes les vibrations dysharmonieuses
vont être évacuées parce que le béton est en communication avec la terre.
Les massages correspondent, également, à une manière d’améliorer la
santé du corps et de l’esprit. Les gens se touchent moins qu’avant. Il y a
moins de chaleur humaine qui passe d’une personne à l’autre. On n’observe
pas un réchauffement climatique entre les êtres humains, comme celui
perceptible à l’échelle de la planète. Ainsi, lorsqu’une personne reçoit un
massage, ce n’est pas seulement la peau extérieure qui est touchée. Les
massothérapeutes en font constamment l’expérience : ils massent le corps
extérieur, et au même moment ils touchent l’intérieur où sont enfouis les
émotions négatives et les désirs irréalisés. Les massages thérapeutiques
s’avèrent, de ce fait, essentiels pour soigner. C’est une technique à acquérir
si elle nous interpelle dans notre projet de guérisseur.
En bref, c’est à l’incarnation que nous devons faire attention. Il nous faut
reconnaître que l’humain se manifeste d’emblée dans le physique. Il est fait
pour manifester sa spiritualité sur le plan physique à l’encontre des religions
qui cherchent à le détourner de sa réalité physique en plaçant la récompense
ultime à obtenir après la mort, donc pas sur terre. Le manque d’ancrage est
un manque d’incarnation.
Le monde est tellement triste de nos jours que les gens souhaitent être
ailleurs que sur la terre ! Ils fuient dans les dépendances, et les
divertissements plutôt que de s’enraciner dans la Terre-Mère, qui leur offre
pourtant une réelle chance de connaître le bonheur.
Eau/corps émotionnel
Dans les cercles de parole, le fait d’apporter de l’attention à l’autre,
d’être pleinement à l’écoute de la personne qui tient le bâton de parole
favorise l’expression de ses émotions et de ses sentiments. Elle est en
confiance. Elle ouvre son cœur parce qu’elle sent que les autres
l’accueillent sans la juger. Par contre, si elle se dénigre, il est nécessaire que
l’animateur intervienne pour qu’elle ne s’enfonce pas dans ce type de
dépréciation abîmant l’estime de soi. À ce moment, une rapide intervention
évite à toutes les autres personnes participant au cercle de subir trop
longtemps un tel acte d’autodestruction. L’intervention contrecarre, ce
faisant, les programmations du système souhaitant la destruction du genre
humain.
Quand ce genre d’autoflagellation survient dans un cercle, cela peut
facilement déstabiliser ceux qui seraient plus vulnérables. L’animateur doit
corriger le tir en réorientant la personne. Il doit faire valoir la fausseté de la
perception qu’elle exprime : « Ce que tu dis n’est pas vrai. Tous les
humains, y compris toi (ou vous), sont des dieux et des déesses sur terre. La
valeur de chacun d’entre nous est donc inestimable. » En fait, la
responsabilité de l’animateur est de rétablir et, surtout, de maintenir un
climat d’harmonie, de paix et de confiance, mais, à l’occasion, il doit faire
prendre conscience aux individus des programmations insoupçonnées qu’ils
expriment.
Le cercle est un lieu de qualité, offrant des possibilités d’épanchement
émotionnel. On y travaille donc avec l’élément « eau ». Les émotions
exprimées, le cœur et l’esprit se nettoient dans le cercle, mais concrètement,
on doit aussi utiliser l’eau, par exemple, pour laver le corps, une ou deux
fois par jour, ce qui s’avère très important dans la pratique chamanique.
L’eau purifie en retirant les toxines du corps. Si vous pouvez, avec
régularité, prendre un bain sauna et faire des huttes de sudation, les
bénéfices que vous en retirerez seront inestimables. Vous vous en rendrez
vite compte.
Autre source bénéfique en lien avec l’eau : la médecine des fleurs. En
Europe, les gens sont très avancés sur ce plan. Ils cultivent des fleurs à des
fins thérapeutiques, pour leur beauté ou leur parfum ; ils décorent leur
maison de leurs couleurs et de leurs formes multiples ; ils en font des
essences ou en ajoutent dans l’un des mets qu’ils servent au cours du repas.
Tout ce qui concerne la symbolique des fleurs et les arrangements floraux
produit des effets positifs sur le corps émotionnel. Les fleurs, c’est le
langage des émotions et des sentiments. Les fleurs de Bach figurent ainsi
parmi les aides thérapeutiques très populaires. Mais pas de fleur sans eau !
Si vous parlez avec les fleurs, elles vont vous répondre. Vous parlez alors
avec les 3 rayons. Certains peuvent être sceptiques face à cette possibilité
de dialogue avec l’espèce végétale. Ils auront intérêt à utiliser un moyen
très efficace de vérifier si c’est leur imagination qui fabrique la réponse ou
si c’est bien la fleur, la plante ou l’arbre à qui ils se sont adressés. Voici
comment opérer la vérification : 1) Au cours d’une promenade dans la
nature, vous choisissez une plante que vous ne connaissez pas et qui vous
interpelle ; 2) Vous communiquez par télépathie avec cette plante pour
qu’elle vous dise qui elle est et à quoi elle peut servir ; 3) Après votre
conversation, vous retournez chez vous pour identifier cette plante, en
particulier dans un livre d’herboristerie, et prendre connaissance de la
description qu’on en donne.
Vous pouvez répéter l’expérience autant de fois que vous voulez avec
d’autres plantes, arbres ou fleurs. Cela vous indiquera, d’une part, si vous
savez communiquer par télépathie avec les végétaux et, d’autre part, si les
végétaux répondent réellement à vos questions, voire à vos besoins. De fait,
lorsqu’une plante vous révèle ses propriétés, vous savez exactement l’usage
que vous pouvez en faire, et c’est une connaissance précieuse.
En principe, sur un domaine familial, vous devriez pouvoir vous
construire un système thérapeutique avec 7 plantes. C’est ce que faisaient
les guérisseurs cherokees. Les 7 plantes sont alors comme des totems
vivants, car chaque individu possède 7 totems animaux et 7 totems
végétaux.
Sept plantes suffisent pour ceux qui sont en communication avec leurs
totems végétaux à aider et guérir toutes les maladies. Le guérisseur
cherokee parlait ainsi à ses plantes pour savoir quand les cueillir, comment
les préparer, comment elles pourraient soigner, etc. La réalisation d’un
système personnel de guérison avec les plantes est donc une voie à explorer
pour des praticiens en chamanisme. Un système de guérison à partir de
7 plantes, choisies à la suggestion des plantes elles-mêmes, présente un
grand potentiel, car lorsque l’une d’entre elles a capté votre attention tout
naturellement, c’est comme si elle vous disait : « Je suis un de tes totems !
Ensemble, nous allons travailler à la guérison de l’humanité et de la terre. »
Vent/corps mental
L’association du corps mental avec l’élément « vent » signifie que nous
apprenons à être gardiens de nos pensées. Il faut prendre conscience que les
pensées créent réellement le monde autour de nous. La vigilance est donc
requise en tout temps ; aucune pensée ne doit être laissée à elle-même. Par
exemple, s’il nous vient à un moment donné un désir très fort à l’esprit,
même si nous n’y repensons plus par la suite, la pensée continue à travailler
pour la réalisation de ce désir, et elle va le faire advenir tôt ou tard. C’est
pour cela qu’il faut être attentif à tout ce que l’on souhaite et pense. Les
pensées se matérialisent, et, quand cela se produit, il se peut que ce ne soit
plus très souhaitable de réaliser son désir.
Il existe des moyens sûrs pour clarifier les pensées. Par exemple, s’il y a
beaucoup de visualisations dans nos méditations, c’est dans le but de
discipliner la pensée. Les couleurs et les formes visualisées fortifient les
centres d’énergie, les activent et les vitalisent. Méditer est un excellent
exercice de discipline mentale. Il y en a d’autres, tels que la concentration
de sa pensée sur une main jusqu’à ce qu’elle se mette à picoter et à se
réchauffer. L’exercice démontre la puissance et l’efficacité de la maîtrise de
la pensée. Les taoïstes montrent ça : ils se concentrent sur un organe du
corps, tel le foie, et à travers leur peau, on peut observer le foie vibrer.
La concentration de la pensée bien disciplinée est aussi la meilleure
manière de soulager une douleur, de guérir une maladie. Si vous parvenez
à concentrer toute l’énergie de votre pensée sur le lieu précis d’un mal,
votre corps va immédiatement se mettre au travail et guérir. C’est parfois
plus rapide et efficace qu’un analgésique !
C’est avec une telle discipline de la pensée que vous pouvez vous
manifester en tant que cocréateur du monde. En conséquence, si vous
désirez trouver votre domaine familial, vous devez d’abord le visualiser
avec clarté. Si vous l’avez déjà trouvé et que vous désiriez savoir comment
l’aménager, visualisez vos désirs dans tous leurs détails : fruits, arbres,
oiseaux, légumes, animaux, fleurs, sources d’eau, etc. Une pensée claire et
précise donne naissance aux formes et aux couleurs voulues. Les désirs se
matérialisent à partir de visualisations bien définies. Puis, une fois l’image
du domaine familial cocréée, vous pouvez aller plus loin, c’est-à-dire
commencer à cocréer pour la communauté, le clan, la nation, la planète
Terre et d’autres planètes. Il n’y a pas de limite, mais tout commence par le
domaine familial. C’est ce qui peut guérir la terre. Vivre d’écologie est ainsi
l’unique manière de la protéger réellement. Autrement, vous ne faites que
l’endommager toujours davantage.
Pour développer sa capacité de cocréation, on a besoin du souffle. Il faut
apprendre à contrôler sa respiration, d’où l’importance des exercices de
respiration, qui contribuent à agrandir la capacité respiratoire. Lors de ces
pratiques, on ne doit pas dépasser 3 ou 4 respirations, mais on peut expulser
toujours plus d’air et en inspirer toujours plus. Si vous vous exercez tous les
jours, votre capacité respiratoire va augmenter et, du même coup, votre
créativité. Quand on est conscient que l’élément assurant la capacité
cocréatrice du mental c’est le souffle, soit le vent, on comprend l’utilité de
pratiquer ce genre de respiration régulièrement et fréquemment.
Un autre excellent exercice pour développer une clarté de pensée a déjà
été expliqué. C’est celui de la respiration 7/4 – 7/4 (expiration au compte de
sept pulsations du cœur – suspension du souffle au compte de
quatre pulsations du cœur – inspiration au compte de sept pulsations du
cœur – suspension du souffle au compte de quatre pulsations du cœur).
Aigle Bleu le rappelle parce qu’il l’estime essentiel et parce qu’il doit être
bien effectué si l’on désire en tirer des profits : « Si vous avez de la
difficulté à entendre votre cœur en suivant le pouls au poignet, mettez la
main sur votre cou. Là, vous allez sentir votre pulsation cardiaque. Alors,
vous êtes prêt à commencer l’exercice : vous inspirez en comptant jusqu’à
7, puis vous faites une rétention du souffle en comptant jusqu’à 4 ; vous
expirez en comptant aussi jusqu’à 7, puis vous faites une rétention en
comptant jusqu’à 4. Quand le rythme de cette respiration est bien pris, vous
pouvez introduire le “soleil doré” dans les suspensions, soit l’extase, la
béatitude qui vient quand on est en communion avec notre créateur.
À l’inspiration, vous pouvez ressentir comment ce soleil doré augmente en
volume et, à l’expiration, comme il rayonne de bonté, de douceur dans tout
votre être. »
La clarté de la pensée et du mental a une action directe sur le monde qui
nous entoure. Il n’existe pas d’arme plus puissante que la pensée. C’est
l’instrument de base des praticiens en chamanisme.
Feu/corps spirituel
Le simple fait d’être en présence d’un feu, de veiller avec un feu, purifie
tout l’être. C’est de la lumière vive qui pénètre à l’intérieur de soi.
Toutes les spiritualités du monde ont recours au feu et à sa symbolique.
On ne saurait imaginer un chaman n’utilisant pas le feu. C’est un être libre,
qui a du pouvoir sur sa vie, qui brûle d’un feu intérieur puissant. Être
chaman suppose donc que l’on soit capable de faire des feux alchimiques,
susceptibles de contribuer à la transformation tant extérieure qu’intérieure
des personnes. Le feu occupe ainsi une place prépondérante lors des
cérémonies chamaniques dans le monde entier depuis toujours. Il reflète
l’être spirituel de la personne qui le fait. Il permet une connexion avec le
Grand Esprit et avec les autres dimensions. Avec la pratique, il augmente la
capacité à voir au-delà du temps et de l’espace. On en vient à comprendre et
à influencer sa propre destinée, comme celle de l’environnement et celle
des nations.
Un esprit clair, c’est-à-dire nettoyé par les pratiques spirituelles, les
prières et la présence du feu, est sans limites. L’esprit du feu communique
des pensées justes au mental, qui envoie alors des pensées cocréatrices. Il
est donc utile et essentiel de faire souvent des cérémonies près d’un feu
sacré.
C’est aussi pour symboliser le feu de l’esprit que l’on met une bougie sur
tous les autels. La spiritualité, c’est la source de la vie ; c’est le feu qui
anime toutes les cellules de notre corps. Le feu représente notre capacité
d’atteindre l’immortalité dans un corps humain parce que tous les
immortels travaillent avec le feu.
Là où vous habitez, si c’est difficile pour vous de faire un feu extérieur,
vous pouvez créer l’esprit du feu avec 3 bougies. La manière de faire a déjà
été expliquée, mais un rappel : n’utilisez pas de bougies qui sont moulées
dans des petites rondelles métalliques ; elles sont en paraffine, matière qui
vient de l’industrie pétrochimique, donc toxiques. Préférez toujours celles
en cire d’abeille ou en d’autres substances non toxiques. Vous les disposez
sur une surface assez grande pour les unir toutes les trois. Une fois
allumées, les bougies vont attirer l’esprit du feu, que vous aurez invoqué.
Alors vous resterez en sa présence aussi longtemps que vous le désirez.
Dans le feu sacré, on retrouve tous les éléments. L’élément « feu » va
ainsi refléter le soleil, celui qui est emprisonné dans le bois des arbres et qui
se libère lors de la combustion des bûches, nourrie par l’élément « vent ».
La fumée correspond à l’élément « eau », parce qu’elle est un flot de prières
et de désirs qui monte vers le Créateur. Pour leur part, les cendres, une fois
les braises éteintes, représentent l’élément « terre ».
Parce qu’il transforme tout, le feu est de la lumière à l’état pur. Lorsqu’on
passe 7 jours et 7 nuits en compagnie d’un feu, comme lors d’une quête de
vision prophétique, on a tendance à devenir lumineux. On voit tout avec
plus de clarté, de lucidité, de conscience. Si on fait un mouvement, tout
semble étrange. Tout étonne. C’est comme si l’on se déplaçait sans se
déplacer. Comme si l’on avançait en demeurant immobile. La lumière du
feu rend plus léger, plus transparent, plus vrai.
Pour une approche vraie des soins de santé
Une approche holistique vraie considère les 4 aspects de l’être humain,
soit les 4 corps : physique, émotionnel, mental et spirituel. Les 4 doivent
être considérés quand on donne des soins. C’est ainsi que l’on travaille de
manière holistique.
Soigner seulement le corps physique ne suffit pas si l’on désire amener
à la guérison celui ou celle qui en a exprimé la demande. Car tout être est
constitué des 4 corps. Contribuer à l’amélioration de la santé physique peut
certes apporter du soulagement à l’individu qui souffre, mais dans la plupart
des cas, cela n’empêchera pas une possible résurgence du mal physique. La
souffrance physique est un symptôme de la dysharmonie qui règne chez une
personne et qui a permis à la maladie ou au mal-être de s’installer dans le
corps. La cause d’un mal se trouve rarement simplement dans le physique.
De nos jours, il est possible de rencontrer des personnes qui sont malades
uniquement dans leur corps physique ; en ce cas, la cause de leur mal est la
pollution. Si vous vous retrouvez dans une telle situation, vous devrez
réfléchir à la manière particulière d’intervenir.
Chaque chaman a une approche unique pour soigner. Chaque praticien en
chamanisme doit aussi développer une manière personnelle de faire, mais
pour que cette manière soit efficace, il importe d’inclure et de maîtriser des
techniques et des rituels prenant en considération tous les aspects de l’être
humain. La bonne approche des soins de guérison se soucie donc des
4 corps, sans oublier le plan spirituel, qui est trop souvent sous-estimé.
Aigle Bleu, lorsqu’il donne des soins, a l’habitude de procéder à peu près
ainsi. Au début, il permet à la personne de s’exprimer afin qu’elle puisse
bien identifier pourquoi elle est venue le rencontrer. Ensuite, il prie, chante
et invoque ses ancêtres et totems tout en regardant de manière télépathique
la personne devant lui. Il arrive alors à capter la nature du mal pour lequel
on le consulte et les réelles intentions de guérison que la personne porte.
Car certains viennent consulter, mais n’ont pas une réelle intention de
guérir, la maladie ou le malaise étant une échappatoire à la dysharmonie du
fond de l’être.
Un jour, alors qu’il regardait ainsi la personne venue le consulter,
Aigle Bleu aperçut un trou béant au-dessus de sa tête, dans le champ
éthérique. Cette personne n’avait donc aucune possibilité de communiquer
avec le monde d’En Haut, ce qui paraissait inconcevable à celui qui désirait
la soigner, car il est parmi ceux qui ne peuvent concevoir une vie sans lien
avec le Créateur – la source même de la vie. En outre, la cliente
reconnaissait ne croire ni en Dieu ni en l’existence de quelque nature
divine. Elle affirmait que toute sa famille pensait comme elle. C’était là,
pour Aigle Bleu, une aberration et, par conséquent, un énorme problème,
car il lui semblait impossible que l’on puisse vivre en ignorant qu’il existe
une force organisant le monde dans lequel on vit. Il ne voyait donc pas
comment cette personne pourrait parvenir à se donner du pouvoir,
à retrouver l’équilibre et l’harmonie de son être si elle n’était pas rattachée
à cette énergie divine, qui est plus grande qu’elle, mais à laquelle elle
appartient. Tous les humains, sans exception, participent à cette force-là.
La première démarche qu’il a entreprise a consisté à travailler sur le
corps spirituel de la personne. Il lui a donné une pratique à faire chaque
jour, et cela lui a permis de découvrir la puissance du Grand Esprit. Elle
a fini par trouver cette force-là en elle. Sa vie s’est alors transformée. Par la
suite, le chaman a travaillé sur les autres corps afin de soigner tous les
aspects qui présentaient des lacunes chez elle (alimentation saine et pure,
contrôle des émotions, pensées claires, etc.). Les résultats furent
spectaculaires. Il y avait des choses qu’elle n’avait jamais osé faire qu’elle
peut maintenant accomplir, en termes d’aspirations profondes pour elle. Elle
est en mesure de les manifester, de les réaliser. Elle est en bonne santé grâce
au premier travail effectué sur le corps spirituel.
Travailler sur les 4 corps est l’unique manière d’obtenir des résultats à la
hauteur des intentions que l’on porte en tant que soigneur.

VOYAGE CHAMANIQUE À LA DÉCOUVERTE DES TOTEMS


VÉGÉTAUX
Comme il a précédemment mentionné l’importance des plantes dans les
soins de guérison, Aigle Bleu propose un voyage chamanique à la
découverte des totems végétaux. Ce sera peut-être l’occasion, pour certains,
de faire connaissance avec une première plante ou un premier arbre
totémique.
Tous sont allongés confortablement. Aigle Bleu joue de la flûte à bec
pour favoriser la détente. Il demande à chacun de prendre une très grande
respiration et d’expirer en relâchant tout (3 fois).

« Inspirez par le nez lentement, expirez par la bouche, puis faites une suspension, gorge
ouverte et détendue. Vous répétez 2 autres fois, chaque fois avec une plus longue suspension.
Ensuite, vous respirez normalement, naturellement, sans influence, permettant au souffle de
reprendre son rythme naturel.
Nous visualisons, dans l’inspiration, une lumière bleue entrer dans les poumons. Cette lumière
bleue se répand ensuite dans notre corps en commençant par les pieds. La lumière bleue
remplit les pieds et elle détend les pieds, toutes les cellules du pied, et les orteils, le talon, la
cheville. En détendant la cheville, le pied devient très lourd et pèse sur le talon. On détend les
mollets, les genoux. Si parfois un muscle est récalcitrant à la détente, n’hésitez pas à le
contracter en le crispant, puis vous relâchez pour mieux sentir la relaxation et la détente qui
sont disponibles. On détend les cuisses, l’attache des jambes, les hanches, le bassin, les
vertèbres lombaires. Les jambes sont très lourdes maintenant et s’affaissent contre le sol. On
détend les organes du ventre, le diaphragme, les poumons, les côtes. On détend les vertèbres
jusqu’au cou, les lombaires jusqu’au cou. Vertèbre par vertèbre, on remonte. On détend
l’œsophage et les bronches, le sternum et les clavicules. On détend les épaules, les bras, les
coudes, les avant-bras, les poignets, les mains et les doigts. Les bras sont lourds et s’affaissent
contre le plancher. On détend la tête, le cou, la gorge. On détend le crâne, le front, les yeux, les
sinus, les oreilles, le pavillon externe des oreilles et l’oreille interne. On détend le nez, les
lèvres, les gencives. La mâchoire légèrement ouverte, les dents ne se touchent pas. On détend
la langue, la mâchoire. Toute la tête très détendue s’affaisse contre le sol.
Vous êtes entièrement détendu. Le corps est lourd, tellement lourd qu’il devient aussi léger
qu’un petit nuage blanc dans un grand ciel bleu.
Vous visualisez votre corps de lumière resplendissant de beauté et de perfection. Vous
visualisez le corps d’ombre que vous êtes, vos mémoires, vos souvenirs – cet être précieux qui
est aussi votre école. Maintenant, le corps de lumière infuse le corps d’ombre de sa luminosité,
et les deux corps deviennent un. Un seul corps. Unité dans la lumière, comme les ailes d’un
aigle qui vous poussent aux épaules.
(Le tambour se fait entendre.)
Vous vous élevez dans le ciel au-dessus du domaine. Vous volez toujours plus haut vers le
monde de la forme idéale. Comme sur les ailes d’un aigle, vous échappez au royaume terrestre
et même à celui du Système solaire pour atterrir dans une immense clairière au centre d’une
grande forêt. D’un côté, un ruisseau court et se jette dans une vallée. De l’autre côté, un sentier
s’ouvre et mène à une grande plaine, et cette montagne que vous avez déjà visitée est là aussi.
Il y a beaucoup de fleurs et de plantes dans cette clairière. C’est de toute beauté et à l’orée de
la clairière, des milliers d’arbres de toutes les espèces poussent. Le long du ruisseau, d’autres
plantes, et même dans le ruisseau, encore d’autres plantes poussent. La vie végétale est
foisonnante et infinie dans toutes les directions.
Vous voyez au loin des herbes très belles. Elles sont vraiment très belles. Vous sentez qu’il y a
une plante qui vous appelle. Vous sentez, comme une vibration dans l’air, comme une voix –
une voix tranquille, une voix aérienne, une voix que vous n’avez jamais entendue, qui parle
avec discrétion, mais aussi avec insistance, car elle vous appelle, elle vous parle. Et, avant
même de voir quelle est la plante, quel est l’arbre ou l’herbe qui vous parle, vous voyez son
image dans votre esprit, et cela vous indique dans quelle direction il vous faut marcher pour la
trouver. Alors, vous vous dirigez vers cette plante qui vous appelle, et vous trouvez cette
plante que vous avez vue dans votre esprit, et vous examinez ses moindres détails. Vous entrez
dans la plante. Vous êtes la plante.
(Tambour seulement pendant quelques instants.)
Vous ressortez de la plante, vous l’admirez, vous la remerciez. Vous êtes enthousiasmé par
votre expérience, votre découverte – votre grande découverte. Et vous vous sentez attiré par un
arbre, ou encore par une autre plante. Vous entendez cette voix à l’intérieur de vous qui vous
dirige et qui vous indique sa présence. Vous voyez déjà, dans votre esprit, ses feuilles, et vous
vous dirigez vers lui, et vous trouvez l’arbre qui vous parlait et vous l’admirez. Vous allez
examiner chaque détail et vous lui demandez de pouvoir partager sa vie. Et l’arbre
immédiatement acquiesce, et vous entrez dans l’arbre. Vous êtes arbre, et vous percevez
comme un arbre perçoit, comme cet arbre perçoit. Vous faites la vie de l’arbre.
(Tambour et chant quelques instants, ensuite Aigle Bleu poursuit en s’accompagnant de son
tambour.)
Vous ressortez de l’arbre et vous l’admirez, et vous le remerciez, et vous allez vers le ruisseau.
Et là, vous suivez le ruisseau en bas, en haut, en nageant. Et le ruisseau se jette dans la vallée,
devient rivière, devient fleuve et se jette dans la mer immense. Et là dans l’eau, vous voyez de
grandes algues qui poussent, vous allez vers les algues qui se balancent comme un ballet dans
les vagues de l’eau. Vous les admirez et vous devenez algues. Vous êtes algues et vous
percevez comme les algues.
(Tambour et voix quelques instants, ensuite il poursuit avec le tambour seulement.)
Et vous ressortez des algues qui se balancent doucement dans les vagues comme dans un
ballet. Et vous les remerciez, et vous remontez jusqu’au ruisseau, du fleuve à la rivière, puis au
ruisseau. Et cette fois, vous suivez le sentier jusqu’à la plaine en volant comme un aigle, et
vous arrivez dans la plaine qui est couverte de grandes herbes, de grandes graminées qui
couvrent l’horizon et qui dansent dans le vent. Vous devenez herbe, vous êtes herbe et
graminée. Vous percevez comme une herbe dans la plaine.
(Tambour et voix, puis reprise du voyage.)
Vous ressortez de l’herbe, et vous la remerciez. Le temps est venu. Vous remettez les ailes d’un
aigle et vous volez. Et vous revenez ici, vous revenez vers la terre, ce bijou dans les airs, ce
bijou de grande beauté. Vous revenez et vous vous retrouvez dans votre corps, ici,
maintenant. »

Le tambour se tait. Aigle Bleu demande à chacun de prendre le temps de


revenir ici, maintenant. De bouger les orteils, les doigts, la tête,
tranquillement. De permettre au corps de s’étirer, de faire les gestes qu’il
éprouve le besoin de faire. Il conseille aussi de rester dans l’émerveillement
du voyage, sans partager tout de suite avec d’autres. Nul, par ailleurs, n’est
obligé de rapporter ce qui s’est passé au cours de son voyage s’il n’en a pas
le désir.

EXERCICE DE TÉLÉPATHIE
La télépathie est utile pour les soins de guérison. Elle est également fort
utile si on anime un cercle : on sait quelles questions poser, quelles
interjections lancer, et à quels moments le faire. La télépathie nous souffle
discrètement les mots justes en soutien de la personne qui parle pour qu’elle
parvienne à libérer les émotions qui la retiennent. Elle nous fait voir ce qui
doit être soigné.
L’exercice que propose Aigle Bleu vise à développer les facultés
télépathiques que tous possèdent, même s’ils l’ignorent. Les praticiens en
chamanisme, comme toute personne intervenant auprès des gens, quel
qu’en soit le motif, ont grand intérêt à utiliser la télépathie pour que leur
action réussisse. Mais, pour l’utiliser adéquatement, il faut s’y exercer.
Pour l’exercice en question, le grand groupe de stagiaires se répartit en
petits cercles de 4 personnes. Une personne est désignée dans chaque cercle
pour faire 3 projections lorsque l’animateur dira que le moment est venu de
les faire : la première projection consistera en une forme géométrique ; la
seconde, en une forme géométrique avec une couleur, et la troisième, en un
souvenir joyeux. Les autres participants devront noter, par la suite, ce qu’ils
auront saisi télépathiquement. Ensuite, ce sera le tour d’une autre personne.
Quand on comprend comment les pensées peuvent se transmettre, on
acquiert vite des habiletés en télépathie. L’exercice se pratique ainsi :
• Tous sont assis, le dos bien droit. Aigle Bleu évoque rapidement les
visualisations de la méditation de base. La pensée doit visualiser d’une
manière accélérée, tout en demeurant précise et claire. Il faut être bien
ancré.
• Les images sont sommairement rappelées : « Vous sentez les deux
spirales, celle de la terre et celle du ciel, qui tournent en vous et autour de
vous en sens opposé. La spirale de la terre monte au 1er centre d’énergie.
Vous sentez l’effet puissant d’ancrage à la terre qui se produit. Vous
voyez le double tétraèdre avec, au centre, les 3 feux : rouge, jaune et bleu.
Vous voyez l’anneau vert avec les 5 rivières de couleur qui pénètrent et
nourrissent tous vos systèmes physiques avec, aussi, le poids de l’énergie
dans le fond de l’abdomen, où vous avez de la force vitale accumulée.
Cela remonte au plexus solaire. Vous voyez le cube bleu avec le soleil
orange. Le soleil doré au cœur avec, au centre, le double tétraèdre, pointe
à pointe. Vous restez un petit instant avec le cœur pour sentir la
communion avec le Tout. Au cou, à la gorge, vous voyez le fer à cheval
bleu foncé avec une étoile blanche à 5 pointes qui tourne. La lemniscate
améthyste à l’occiput. L’ouverture au sommet. La corne de bison au
centre de la tête. Le triangle doré au front et les 9 étoiles au-dessus de la
tête, en ligne droite. Très rapidement, vous les tissez : 9-7-8-9 (4 fois) ; 7-
5-6-7 (4 fois) ; 5-3-4-5 (4 fois) ; 3-1-2-3 (4 fois). De la 1re étoile au
triangle doré au front, puis au centre de la tête, le fil remonte par
l’ouverture, puis retourne à la 1re étoile (3 autres fois). Du triangle doré au
front, puis au cœur, cela remonte par le canal central, au centre de la tête,
et retourne au triangle doré (3 autres fois). La lumière dorée devient rose
quand elle transite par le cœur.
• Maintenant, vous envoyez de la 5e étoile au-dessus de la tête, au centre
des étoiles, un rayon bleu, du triangle doré au front, un rayon jaune, et du
cœur, un rayon rouge. Les 3 rayons convergent au centre de votre cercle
de 4 personnes, puis s’enfoncent au plus profond de la terre, au cristal de
la terre, et remontent, à l’inspiration, dans le dos. Et à chaque fois que
vous expirez, les 3 rayons rencontrent les autres rayons du groupe au
centre du cercle avant de descendre au cœur de la terre. Vous ressentez
bien le groupe des 4. La télépathie se communique et se reçoit sur les
3 rayons quand ils se rencontrent. Vous refaites cette respiration quelques
fois. »
• La personne désignée dans le cercle pour faire 3 projections est invitée
à faire la première, soit la forme géométrique. Aigle Bleu joue du
tambour sur un rythme régulier et stable pendant ce temps.
• L’exercice se réalise donc en 3 phases : conceptualisation, émission et
réception. Les personnes notent par la suite ce que leur esprit a capté. Les
mêmes étapes sont reprises pour les deux projections restantes, soit la
forme géométrique avec une couleur et le souvenir joyeux.
Il faut émettre et recevoir les 3 rayons si l’on désire « lire » la personne
qui vient consulter pour obtenir des soins. On les émet et les reçoit avec la
respiration. La respiration est capitale même pour cet exercice de télépathie.
À l’expiration, on émet ; à l’inspiration, on reçoit. Quand on émet, on doit
être concentré pour que la pensée ne dévie pas. C’est, en ce sens, un très
bon exercice !
La télépathie se communique et se reçoit principalement lorsque les
3 rayons se rencontrent, mais il est possible de recevoir l’information
à d’autres moments. Le moment le plus fort, le point culminant, demeure,
toutefois, celui de la pause qui survient après l’émission des rayons, donc,
avant d’inspirer.

LA GUÉRISON AVEC LES CRISTAUX (2)


Pour constituer l’autel d’une cérémonie d’ouverture, comme celle avant
de commencer une journée d’enseignement, vous pouvez ajouter différents
objets de médecine, mais il doit se trouver sur votre autel les éléments
suivants : 3 cristaux de quartz avec une pointe unique, 1 herkimer (cristal de
quartz à deux pointes de la région de Herkimer aux États-Unis), 2 sphères
de cristal (une petite et une grosse) ; une tortue en pierre, des maracas et
une plume. Il faut, au total, 6 cristaux pour cet autel, cela démontre à quel
point les cristaux sont importants.
La capacité d’amplification et de transformation des cristaux est
irremplaçable. Par contre, ce ne serait pas une bonne idée de garder des
cristaux auprès de vous qui n’auraient pas été consacrés. Ce serait du
« n’importe quoi » dans votre environnement. Sans intention ou
consécration, un cristal va tout de même exercer sa puissance de
transformation, mais il va amplifier tout ce qui se passe autour de lui sans
discrimination, le positif comme le négatif. Certains cristaux s’avèrent ainsi
nuisibles, faute d’avoir été consacrés. Il faut être prévoyant. Si le cristal
possède une programmation encodée, il amplifiera uniquement l’intention
que vous lui avez donnée. Il devient alors très utile dans les soins de
guérison.
Nous avons vu, au dernier stage, que le cristal de quartz clair qui sert
pour la guérison n’a qu’une seule pointe et qu’il doit être bien adapté à la
main. Ni trop petit ni trop lourd. Aucun autre cristal ne doit être accroché au
cristal de guérison. Ce doit être une unique pointe de quartz clair. On doit
aussi pouvoir en repérer facilement la face C. L’énergie contenue dans le
cristal de guérison est modulée à angle droit de cette face, qui est la face
triangulaire la plus longue qui mène à la pointe. C’est l’angle avec lequel il
faut travailler. En mettant la paume de la main parallèle à la face C, on sent
le faisceau de lumière qui en sort.
Avant d’entreprendre des soins avec un cristal de guérison, idéalement
consacré, on doit bien le connaître. Il doit devenir un ami. Aussi, une
première pratique peut être de danser en le tenant dans la main pour sentir
son énergie. C’est une manière de s’unir à lui, de préparer le travail
d’équipe avec lui. Vous ferez donc la danse des quatre directions et celle de
l’aigle en le tenant dans la main.
Juste avant de donner un soin, après avoir retiré le tissu rouge qui le
protège, prenez quelques instants pour palper votre cristal et le serrer en
envoyant la pensée télépathique suivante : « Réveille-toi, il est temps de
travailler. » Il sera alors prêt à commencer.
Pierre matrice ou croix de Bretagne (1)
La pierre matrice sert à amplifier les capacités psychiques. Il y a un
travail de guérison formidable qui peut être fait avec cette pierre du fait
qu’elle permet de manipuler les cellules du corps sur le plan moléculaire.
Vous pouvez faire fondre une tumeur avec la croix de Bretagne !
La pierre matrice est particulière dans la manière de l’utiliser. Nous
devons prendre encore du temps pour nous familiariser avec elle. Aussi, elle
ne doit jamais être tenue ou même vue par une autre personne une fois que
vous l’avez purifiée et avez commencé le travail de familiarisation avec
elle. Avec la pratique, vous pouvez envoyer votre conscience à travers la
pierre pour regarder à l’intérieur du corps de la personne à soigner, comme
avec un appareil de rayons X. Vous pouvez travailler en visualisation pour
faire les changements nécessaires à la guérison de la personne. La pierre
matrice va amplifier vos capacités psychiques pour faire ce travail. Ainsi,
vos visualisations sont projetées à travers la pierre vers la personne. Nous
travaillons généralement avec les éléments du feu, du vent, de la terre et de
l’eau lorsque nous travaillons avec la pierre matrice. Parfois, on travaille
avec un seul élément. Il est possible aussi de complètement reconstruire des
molécules de cellules importantes, il conviendrait alors d’utiliser les
4 éléments. Ainsi, 4 traitements seront requis.
La pierre matrice nécessite d’être purifiée une fois, une unique fois,
pendant une semaine. On n’a jamais à la purifier par la suite pour quelque
autre raison. C’est excellent pour elle de conserver les expériences qu’elle
vit avec vous. Après sa purification, vous l’enveloppez dans un sac spécial.
Le sac sera spécial puisque la pierre se trouvera dans un autre sac qui doit
être rouge lorsqu’elle n’est pas utilisée.
Idéalement, vous devriez fabriquer ce sac avec une bandoulière afin de
pouvoir suspendre à votre cou la pierre matrice qu’il contiendra. Vous
devrez aussi prévoir une ouverture sur le haut du sac, qui va permettre de
sortir discrètement la pierre lors d’un soin, si vous en avez besoin.
À l’intérieur du sac, avec la pierre matrice, vous mettez un petit morceau de
bois venant d’un arbre frappé par la foudre, mais qui est demeuré vivant. Il
est possible de rajouter d’autres objets de médecine personnelle. Aigle Bleu
a ajouté, par exemple, une jointure d’ours, parce que l’ours est son animal
clanique et aussi parce qu’il porte l’énergie de guérison.
Mohawk Walk
Le traitement appelé « Mohawk Walk », littéralement « marche
mohawk », est très puissant. Il s’amorce par l’ouverture des chakras
effectuée avec le cristal de guérison, ci-après décrite. Le soin, proprement
dit, comporte plusieurs mouvements qui se font avec les mains ; l’un
d’entre eux correspond, plus particulièrement, au nom qu’on lui donne
parce que les doigts marchent en remontant la colonne vertébrale, vertèbre
par vertèbre. C’est la marche mohawk de guérison.
La Mohawk Walk est beaucoup plus complexe que le toucher
thérapeutique. Elle est utilisée spécifiquement pour nettoyer les obstacles de
nature karmique ou des mémoires traumatiques qui seraient inscrites dans
les cellules du corps de la personne et qui l’empêchent de recouvrer la
santé. Elle doit être pratiquée 5 fois dans un cycle lunaire (27 jours), mais
jamais 2 jours consécutifs.
Pour obtenir de bons résultats, on doit respecter chaque étape du
traitement, du début jusqu’à la fin, et exécuter les mouvements avec
précision dans une intention claire de voir la personne en bonne santé et
d’éliminer tout ce qui lui nuit dans ses mémoires ou son karma. Le centrage
préalable correspond ainsi à une étape cruciale. Plus vous serez centré, plus
votre intention sera claire, plus vous porterez une énergie de compassion,
donc de guérison.
La personne à soigner, idéalement, doit être torse nu. Elle s’assoit par
terre sur un très grand tissu qui servira aussi, plus tard, à la recouvrir ; ses
jambes sont allongées (ou elle s’assoit dessus). Son dos est droit.
Voici les étapes à suivre et les connaissances que vous devez avoir pour
que le soin apporte des bénéfices à celui ou celle qui vous le demande :
• Vous vous centrez et prenez le temps de faire une rapide visualisation de
la méditation de base. Durant le chant du cœur que vous laissez sortir de
vous avec ardeur, vous envoyez les 3 rayons dans la personne, puis
jusqu’au cœur de la terre. À l’inspiration, cela remonte dans votre dos,
exactement comme dans la respiration en cercle.
• Vous visualisez des racines de lumière poussant sous vos pieds, qui vous
ancrent à la terre, et un dôme de lumière violette au-dessus de la personne
à soigner, dont vous pourrez, vous aussi, bénéficier.
• Vous terminez votre préparation par une prière silencieuse au cours de
laquelle vous formulez clairement votre intention.
• Vous prenez ensuite le cristal de guérison et après vous être déplacé un
peu à la droite de la personne, vous procédez à l’ouverture de ses centres
d’énergie, puis vous vous réinstallez derrière elle.
Pour ouvrir les centres d’énergie avec un cristal de guérison, voici ce
qu’il faut faire :
1. Placez la face C du cristal sur le point de vulnérabilité (plexus spirituel
qui se situe à la pointe du sternum) de la personne, et l’autre main dans
son dos, approximativement à 12-15 cm de distance du corps afin de
ressentir le moment où l’énergie du cristal va passer.
2. Lorsque vous sentez que l’énergie est passée, vous placez la face C sur le
front de la personne et l’autre main derrière sa tête, à la même distance
jusqu’à ce que l’énergie passe.
3. Lorsque vous sentez que l’énergie est passée, vous placez la face C sur le
dessus de la tête, à la fontanelle. À cet endroit, c’est la main tenant le
cristal qui va vous guider pour sentir l’énergie traverser le canal central
jusque dans la terre.
4. Quand l’énergie a traversé le corps, vous élevez le cristal lentement vers
le ciel et par ce geste, tous les centres d’énergie s’ouvrent.
5. Vous effectuez ensuite un bain de cristal en passant le cristal, le côté
menant à la face C parallèle au corps, partout à la surface du champ
électromagnétique éthérique.
À ce moment-là commencent les premiers mouvements de la Mohawk
Walk :
1. Vous frottez vos mains avec puissance pour leur donner le plus d’énergie
possible. Les mains énergisées, vous les placez dans le dos de la personne
près de vous. Vos doigts sont au milieu du dos, de chaque côté de la
colonne. Vous montez les mains jusqu’aux trapèzes. Là, vous serrez
tranquillement les trapèzes, avec les pouces en arrière et les autres doigts
en avant, puis vous relâchez rapidement et secouez vos mains. Vous
refaites le mouvement 3 fois, en serrant de plus en plus fort à chaque fois,
l’objectif étant de relâcher toute émotion.
2. Vous placez le majeur de votre main droite juste au-dessus de la
2e vertèbre sacrée, l’annulaire et l’index de chaque côté de la colonne.
À ce niveau du dos, des petits trous situés de chaque côté de la colonne
peuvent normalement vous indiquer que vous êtes au bon endroit. Vous
poussez lentement avec les 3 doigts et relâchez rapidement. Aussitôt que
vous sentez qu’une ouverture se fait au nerf sciatique, vous saisissez
immédiatement cette énergie et la faites monter, vertèbre par vertèbre, en
plaçant un pouce par-dessus l’autre, d’un côté à l’autre, jusqu’à la
médulle (sur l’occiput, juste au-dessus du point où le cou rejoint le crâne).
Là, à la jonction du cou et de la tête, vous appuyez le pouce contre la
médulle en retenant la tête avec le majeur de votre autre main sur le 3e œil
(au front, entre les deux yeux). Vous pesez, puis retirez rapidement les
deux mains pour que l’énergie que vous avez fait monter se dissipe
complètement. Normalement, vous devez répéter cette séquence 3 fois,
mais il arrive qu’une seule fois suffise. Les pouces qui montent le long du
dos en allant d’un côté à l’autre de la colonne induisent le mouvement
semblable à une marche qui donne son nom à ce traitement.
3. Toujours à genoux, vous appuyez contre vous le haut du corps de la
personne dans le but de mettre une pression sur son sternum. Vous passez
vos bras devant la poitrine pour mettre le majeur de votre main droite
directement sur le plexus spirituel, vos autres doigts bien étirés, votre
main gauche par-dessus la droite. Puis, vous faites vibrer les mains pour
ouvrir tout ce qui est rattaché aux souvenirs anciens du corps émotionnel.
Vous les faites vibrer jusqu’à ce que vous pensiez avoir saisi la majeure
partie des concrétisations émotionnelles liées aux événements du passé.
Alors, vous tirez les mains vers le haut dans un mouvement continu
jusqu’à la médulle, passant au-dessus des clavicules. Dans un même
mouvement, vous appuyez le majeur de la main gauche à la médulle et le
pouce, à la tempe ; l’autre pouce, pour sa part, presse le 3e œil, alors que
le majeur droit est placé sur l’autre tempe. À ce moment-là, vous tirez
vers le haut de la tête, en pesant avec les doigts en remontant le crâne
jusqu’à la fontanelle supérieure, où les 4 doigts se rejoignent. Vous
continuez à tirer les mains vers le haut, puis vous les secouez. Vous
répétez ce mouvement 3 fois.
4. Vous mettez la main droite sous le coccyx, le majeur sur la colonne et les
2 autres doigts de chaque côté, vous tirez lentement vers le haut et
emportez tout, soit toutes les informations qui ne sont plus requises par le
corps et qui viennent du passé. Vous retenez le corps de la main gauche,
à la hauteur des épaules, afin de stabiliser votre mouvement. Les trois
doigts remontent la colonne jusqu’au milieu du dos. Juste en dessous des
omoplates, le majeur toujours en place sur les vertèbres, vous inversez la
main pour avoir les doigts vers le haut et pousser jusqu’au cou sans
relâcher la colonne. À la médulle, ce sera les 5 doigts de la main droite
qui vont monter à travers les cheveux jusqu’au sommet de la tête et là,
vous allez tirer vers le haut, puis secouer votre main. Ce mouvement peut
aussi être repris 3 fois.
5. Vous vous placez du côté droit de la personne, sa tête appuyée contre
vous, votre main gauche sur son épaule gauche. Vous commencez par
harmoniser le champ éthérique avec un balayage de la main droite,
rejetant à la terre tout ce qui a été purifié, tout ce qui n’est plus nécessaire
et qui s’est dégagé dans le champ. Vous faites ce mouvement au minimum
3 fois.
6. Vous prenez la tête appuyée contre vous avec la main droite et vous la
faites vibrer tranquillement dans le but de sécuriser la personne. Quand
vous sentez que celle-ci est bien calme, vous l’aidez à s’allonger sur le
grand tissu (ou couverture) déposé sur le sol. Vous lui demandez
d’étendre les jambes pour être plus confortablement installée, puis vous la
recouvrez totalement avec le grand tissu.
7. Vous vous assoyez près de la personne recouverte et vous faites de la
musicothérapie pour qu’elle continue à se détendre. Avec les maracas,
vous pouvez secouer les énergies qui continueraient de se dégager. Il est
important, durant ce temps, de rester bien ancré à la terre, vérifiant l’état
du dôme de lumière au-dessus de la personne soignée. Tout doit être bien
en place. Vous envoyez encore une fois les 3 rayons et refaites le chant du
cœur.
8. Quand vous sentez que toutes les énergies sont bien dégagées, vous
invitez la personne à se rasseoir en retirant le tissu qui la recouvre. Vous
échangez ensuite avec elle sur son expérience : comment elle se sent, si
tout est correct, etc. À la toute fin, vous fermez les champs d’énergie avec
une plume ou avec les mains.

MÉTHODE DE LA MAIN TREMBLANTE


Le traitement avec la main tremblante, issu de la tradition cherokee, est
plus élaboré que le toucher thérapeutique. On pourrait même ajouter qu’il
est également plus complexe que la Mohawk Walk. La connaissance
prérequise pour le réussir n’est pas d’ordre anatomique, bien que toute
notion de cet ordre constitue un atout quand on désire donner des soins.
Avec la méthode de la main tremblante, on travaille le corps physique avec
les autres corps d’énergie d’une personne. Il s’agit donc d’une approche
holistique. On s’occupe des 5 principaux champs ou corps, soit l’éthérique,
l’astral, le mental inférieur, le mental supérieur et le spirituel. On situe la
guérison, dans cette méthode, comme étant un équilibre de ces divers corps.
Aucune maîtrise de quelque méthode ou technique que ce soit ne
s’acquiert en quelques instants. Cela nécessite toujours une certaine part de
mémorisation et beaucoup de pratique. Cela exige également une exacte
compréhension de l’impact possible du traitement sur l’individu ainsi
soigné. Quand tous les plans de l’être sont concernés par un traitement, tel
celui de la main tremblante, Il faut être en mesure d’accompagner la
personne tout au long de son chemin vers la guérison, si elle nous le
demande. Parfois, la guérison est immédiate et fulgurante ; d’autres fois,
elle s’enclenche et progresse lentement.
À l’intention des stagiaires, la méthode de la main tremblante est illustrée
par une pratique que fait Aigle Bleu sur une participante volontaire. Cette
démonstration lui permet d’apporter, au fur et à mesure du déroulement, les
précisions éclairant les différentes étapes de la méthode. Comme il faut
préalablement savoir distinguer les 5 corps d’énergie, on va d’abord
s’intéresser aux principaux éléments qui les déterminent.
Les différents champs électromagnétiques
• Le 1er champ, l’« éthérique-physique », s’étend de 15 à 18 cm autour du
champ physique. L’éthérique-physique correspond à l’énergie vitale d’une
personne. S’il est trop mince, ce n’est pas correct. On le perçoit comme
un halo de luminosité pouvant apparaître rosé mais surtout, clair et
transparent.
• Le 2e champ, l’« astral » ou l’« émotionnel », s’étend autour du champ
éthérique de la personne. Il a sensiblement la même largeur que le
1er champ. C’est là que l’on voit les couleurs. Ça bouge, ça change
constamment selon les émotions. Il est perçu comme des charges
électriques, des points ou des cercles de différentes couleurs entourant le
champ éthérique.
• Le 3e champ, le « mental inférieur », s’étend autour du corps astral. Il est
légèrement plus petit que les deux premiers. On le voit comme des lignes
jaunes, souvent dorées. C’est la logique, le rationnel, l’intellectuel.
• Le 4e champ, le « mental supérieur », est plus large que le précédent,
même un peu plus large que le champ éthérique. On aperçoit souvent des
nuages verts à l’intérieur. C’est l’intuition, le ressenti, la pensée circulaire,
les arts, la fantaisie, l’aspect artistique et subjectif du mental.
• Le 5e champ, le « spirituel » ou le « causal », apparaît comme des
ondulations, des lignes de couleurs (bleu foncé, violet ou améthyste) qui
passent à travers tous les champs jusque dans le corps physique. C’est le
lien avec l’éternel.
Il existe un 6e et un 7e champ, mais ils n’appartiennent pas à l’individu.
Certaines écoles spirituelles les considèrent toutefois comme des
manifestations individuelles. Aigle Bleu, quant à lui, estime que ces champs
correspondent à ceux de la réalité cosmique qui, habituellement,
apparaissent seulement autour de gens très évolués, tels que Hakaka Sapa,
Bouddha, Jésus, etc.
Démonstration commentée de la méthode
La méthode de la main tremblante est un travail énergétique qui doit être
répété 3 fois à quelques jours d’intervalle. Cela permet au corps d’entamer
de nouvelles habitudes énergétiques dans les cellules. Avant d’offrir un tel
soin, il faut informer la personne à soigner des 3 rencontres qui seront
nécessaires.
Au début de sa démonstration de la méthode de la main tremblante,
Aigle Bleu est assis devant l’autel de cérémonie et regarde la personne
devant lui. Comme on doit toujours le faire avant de donner des soins ou
d’entreprendre une activité chamanique, il se centre et s’assure de son
ancrage jusqu’au cœur de la Terre-Mère.
• Si l’on débute dans la pratique, quelle que soit la méthode ou la technique
que l’on s’apprête à suivre, on ne doit pas oublier de faire ce qui a déjà
été recommandé pour se protéger des énergies indésirables, soit contracter
le 2e centre d’énergie en tournant 27 fois avec les mains autour du nombril
dans le sens horaire et ensuite 27 fois dans le sens anti-horaire pour les
hommes et en tournant 27 fois avec les mains autour du nombril dans le
sens anti-horaire et ensuite 27 fois dans le sens horaire pour les femmes.
On verrouille ainsi le 2e chakra afin qu’il reste fermé tout au long du
traitement. Cela évite d’assimiler les énergies de la personne soignée. De
plus, avec la méthode de la main tremblante, comme il faut générer des
niveaux d’énergie très puissants, il importe de retenir, avant d’effectuer
les soins, les éléments suivants : centrage parfait, fermeture complète du
2e chakra, visualisation du dôme de lumière autour de soi et de la
personne à soigner, et ancrage solide à la terre.
Bien ancré, Aigle Bleu continue à regarder les champs énergétiques de
la personne assise devant lui, ses pieds touchant le sol, alors qu’il se
met à jouer du tambour. C’est une manière de favoriser sa
concentration, puis il se met à chanter. Le chant du cœur est celui d’un
être centré et en pleine conscience.
• Chacun doit trouver sa manière personnelle de se préparer à donner des
soins ; elle est la même qui sert dans la plupart des activités chamaniques.
Chacun doit aussi avoir découvert son code de captation énergétique avec
les mains, et savoir l’utiliser habilement. Car on ressent l’énergie au
niveau des mains, chacun à sa façon. Le code indique à quel moment on
va ressentir l’énergie, comment on reconnaît une énergie plus puissante,
un endroit à problème, une zone douloureuse, etc. Tout praticien en
chamanisme doit connaître son code de captation.
Étapes détaillées de la méthode de la main tremblante
1. Une fois centré, face à la personne à soigner, vous envoyez les 3 rayons
pour évaluer son corps, examiner l’ensemble de ce qui se passe en elle.
Grâce aux 3 rayons et à un solide ancrage, vous recevez de l’information
en provenance des différents champs de la personne. Vous prenez le
temps nécessaire pour ce faire, et vous regardez aussi l’énergie que la
personne dégage.
2. Vous vous approchez ensuite d’elle pour vérifier les observations que
vous avez faites, cette fois, avec les mains, en commençant avec le champ
éthérique-physique. S’il n’est pas en place, il est difficile d’imaginer
pouvoir travailler les autres champs qui l’entourent. Donc, après avoir
énergisé vos mains, vous palpez les contours du champ éthérique en
alignant tout ce qui vous semble déplacé. Au besoin, vous faites un
balayage pour l’équilibrer. Vous sentez les racines de lumière sous vos
pieds qui vous ancrent jusqu’au cristal de la Terre-Mère et vous
bénéficiez du dôme de lumière placé au-dessus de la personne. Dans cette
intention, vous voyez toutes ses énergies fluides bien orientées, en
excellente communication entre elles.
3. Par votre travail consciencieux pour recadrer le champ éthérique et grâce
aux 3 rayons qui sont toujours là, tout ce qui doit s’évacuer est
immédiatement évacué. Alors, comme les énergies passent souvent avec
force, vos mains vont parfois se mettre à trembler. C’est à ce moment que
vous comprenez pourquoi la méthode est dite « de la main tremblante ».
En fait, l’énergie passe surtout dans la main droite. C’est elle qui tremble
habituellement alors que la gauche enlève l’excédent. À l’occasion, c’est
la gauche qui tremble. Ici, il est intéressant de noter que vous pouvez
transmuter un peu de cette énergie qui ressort, même si elle est
discordante, en compost énergétique.
4. Le champ éthérique en place, vous pouvez ausculter les autres champs en
suivant leur position : astral, mental inférieur et mental supérieur. On ne
travaille pas le champ spirituel puisqu’il traverse tous les autres jusqu’au
corps physique. En travaillant les 4 autres champs, le spirituel se nettoie
par le fait même.
5. Lorsque vous avez bien ausculté tous les corps, vous intervenez ensuite
en soignant avec vos mains dans le même ordre, de l’éthérique vers le
mental supérieur.
6. Lorsque vous avez terminé le traitement, vous passez vos mains sous
l’eau froide, puis vous vérifiez comment se sent la personne soignée. Ce
serait un excellent moment pour ajouter une période de musicothérapie, si
vous le jugez à propos : le travail énergétique se poursuivrait et, toujours
à l’aide des 3 rayons, vous pourriez intégrer, sur un plan encore plus
subtil, les nouvelles informations que vous désirez inscrire dans les corps
subtils de la personne pour favoriser sa guérison.
7. Enfin, comme le travail s’est fait en profondeur et que tout est ouvert,
vous devez fermer la séance. Il existe différentes manières de le faire. La
plus simple consiste à balayer avec une plume les centres d’énergie
devant la personne. Une autre manière se fait avec les mains : on forme
un triangle avec les mains, la pointe vers le bas ; on le place vis-à-vis du
plexus solaire, puis on remonte les mains vers la tête, au-dessus de la tête
et à l’arrière de la tête. Ensuite, on revient en sens contraire avec
l’intention de fermer les centres d’énergie. Devant le plexus solaire, on
séparera rapidement les mains.
Tout travail énergétique, nous l’avons dit, devrait être répété au moins
3 fois, cela vaut pour le traitement avec la méthode de la main tremblante.
On peut laisser passer, entre les soins, quelques jours ou une semaine, mais
pas davantage. L’énergie doit rester en place. Lorsque la personne retourne
dans son milieu après un traitement, elle reprend ses habitudes, celles
mêmes qui peuvent être à l’origine de son problème. C’est pour que les
ajustements restent bien en place que nous devons répéter le traitement. En
général, après 3 traitements, les corps en auront bien mesuré les bienfaits et
conserveront le soin donné.

CÉRÉMONIE DE GUÉRISON
Il existe un grand nombre de cérémonies de guérison à travers le monde.
Beaucoup de chamans ont leur mode de guérison spécifique, un mode qui
leur convient, qui leur est adapté.
La cérémonie qu’accomplit Aigle Bleu utilise des plumes d’aigle et le feu
sacré, qu’il considère d’ailleurs comme le canal par excellence pour
communier avec le Grand Esprit. Le feu peut tout transformer et amener
à la guérison. La plume d’aigle du chaman enseignant porte du crin de
cheval. Elle se trouve ainsi rattachée à la terre, ce qui lui donne une plus
grande sensibilité. C’est un véritable rayon X pour Aigle Bleu. Grâce
à cette médecine, il sait toujours exactement sur quoi travailler dans le corps
ou les champs d’énergie d’une personne espérant une guérison.
Déroulement de la cérémonie
Voici comment Aigle Bleu célèbre sa cérémonie de guérison :
1. Méditation visant à aligner les participants pour que l’énergie se place et
que le travail de guérison se prépare à l’intérieur d’eux. Tous sont assis
par terre en cercle.
2. Enseignement sur la conception amérindienne de la guérison et de la
santé, spirituelle autant que physique, si c’est la première fois que les
gens vivent une telle cérémonie. Autrement, on amorce immédiatement la
cérémonie par le chant et la prière pour que chaque participant intériorise
encore un peu plus ce qui se passe en lui et qu’il identifie la guérison qu’il
souhaite obtenir.
3. Purification, avec de la sauge, d’une première personne, qui est invitée
à rentrer à l’intérieur du cercle et à se présenter devant le feu sacré pour se
débarrasser de ce dont elle n’a plus besoin. Pour ce faire, elle pose des
gestes explicites avec les mains, par lesquels le Grand Esprit et ses
puissances intermédiaires peuvent comprendre à quel point elle est
réellement disposée à se guérir de tel ou tel problème. C’est le message
que les forces d’En Haut reçoivent par cette pratique demandant de
montrer physiquement l’intensité et l’ampleur du désir de guérison qui
nous anime. Après sa session devant le feu sacré, la personne se dirige
vers Aigle Bleu, qui nettoie les mauvaises énergies qu’elle pourrait
conserver encore. Il l’ausculte avec ses plumes, en même temps qu’il lui
donne l’énergie dont elle a besoin. (Chaque participant défile ainsi à tour
de rôle pour être purifié avec la sauge, puis par la puissance du feu sacré
et l’intervention chamanique.)
4. À la fin, tous se lèvent, se prennent par la main, agrandissant leur cercle
par toute l’énergie nouvelle qui circule en chacun. Aigle Bleu fait une
prière de remerciement à l’intention du Grand Esprit pour les grâces
accordées. Elle est suivie par le chant du cœur.
Détails sur la cérémonie de guérison
L’expérience vécue par les stagiaires a été très puissante. Voici un certain
nombre d’observations sur le déroulement de la cérémonie, comme
Aigle Bleu la conduit.
• Le feu sacré est au centre du cercle formé par les participants, qui sont
assis par terre, calmes et recueillis à la suite de la méditation qu’ils
viennent de faire.
• Aigle Bleu est à proximité du feu pour présenter une offrande de fumée
aux quatre directions. Après s’être purifié et avoir purifié ses plumes, il
transmet aux stagiaires les consignes pour le déroulement de la
cérémonie, surtout, en ce qui concerne l’étape 3 décrite ci-dessus, pour
que chacun comprenne l’importance des gestes concrets qu’il doit poser
pour évoquer la guérison qu’il désire. Immédiatement après les consignes,
la cérémonie s’enclenche.
• Aigle Bleu commence à prier en chantant alors qu’il fait le tour du feu
sacré. Il tient, dans la main gauche, ses plumes d’aigle, et dans la droite,
l’offrande qu’il fera au feu après sa prière. Puis, il s’immobilise devant le
feu, face à l’est. La tête levée vers le Ciel, il se met à prier à voix haute :
« Créateur, Grand Esprit, Sainte Mère divine, Père céleste, Terre-Mère,
sages protecteurs des quatre directions, esprits gardiens qui veillez sur
nous, grands-pères, grands-mères, ancêtres qui avez marché sur la terre
avant nous, d’une manière sacrée, nous prions aujourd’hui pour dire
merci pour tout ce qui nous a été donné et tout particulièrement pour la
voie sacrée, les enseignements qui nous ont été transmis depuis tant de
générations. Malgré toutes les tribulations, parce qu’ils ont survécu
jusqu’à aujourd’hui, nous disons merci ! Et nous prions pour remercier
aussi pour la terre, pour les règnes minéral, végétal et animal, pour les
éléments de la terre, de l’eau, du feu et du vent. Nous remercions pour les
jeunes et les enfants, les vieux et les aînés. Nous prions pour ceux qui ont
quitté cette vie, afin qu’ils montent vers la lumière, et pour ceux qui ne
sont pas encore nés, afin que nous puissions contribuer à ce que l’eau soit
bonne à boire et l’air bon à respirer. Et nous prions, en ce moment sacré,
pour la guérison de tous ceux qui sont ici et pour la guérison du lieu de
leur naissance. Nous prions afin que l’énergie puisse être présente dans le
respect de tous les êtres et que je puisse être un bon véhicule pour les
énergies qui doivent être, à ce moment-ci, dans le respect de tous les
êtres. C’est notre prière. Aho ! »
• Il ajoute en jetant au feu son offrande de farine de maïs : « Que tous
puissent obtenir ce dont ils ont besoin ! » Puis, il s’assoit et recommence
à chanter en priant avec le groupe et en attendant que défilent devant lui
les personnes, une à une, après leur passage devant le feu sacré où elles se
sont libérées, avec des gestes explicites, de ce qui fait l’objet de leur désir
de guérison.
• Pendant qu’une personne vit l’étape 3, les autres participants demeurent
assis en cercle autour du feu sacré. Ils prient, particulièrement, pour la
personne qui se présente devant Aigle Bleu à ce moment-là. Ils prient
avec le « chant des éléments », qui nourrit le corps physique s’il est repris
en continu ; quelques-uns accompagnent le chant d’un battement régulier
de tambour ou exécutent la « danse des quatre directions » à l’intérieur du
cercle. Tout se fait dans l’harmonie.
• La personne est purifiée dès son entrée à l’intérieur du cercle, ensuite elle
se dirige vers le feu sacré pour faire son offrande au feu (pincée de farine
de maïs), en demandant de transformer en compost toutes les erreurs et
les souffrances du passé. Alors, avec les mains, elle prend tout ce qui lui
semble être de mauvais souvenirs ou de mauvaises pensées, et elle les
jette dans le feu. Lorsqu’elle a terminé, elle tourne une fois autour du feu,
puis se rend près d’Aigle Bleu. Ce dernier va parfaire le nettoyage avec
une grande plume d’aigle et ausculter ensuite avec une autre plume
d’aigle à laquelle sont rattachés des crins de cheval. Il fait ensuite les
ajustements, harmonisations et guérisons requises toujours à l’aide de
cette plume. Ensuite, la personne retourne s’asseoir dans le cercle et
poursuit sa prière avec le chant des éléments, qui ne cessera pas avant que
tous ne soient passés à l’intérieur du cercle.
• À la fin, tous se prennent par la main pour chanter le chant du cœur. Le
cercle est nettement plus large et énergisé, presque électrifié. Juste avant
le chant, Aigle Bleu formule une dernière prière de reconnaissance au
nom du groupe : « Créateur, Grand Esprit, Grand Mystère, nous vous
remercions infiniment pour les bénédictions que nous avons reçues, pour
les offrandes de guérison, pour ceux qui les ont acceptées, pour
l’ouverture à accepter la guérison, pour la bénédiction des éléments du
feu, de l’eau, de la terre et du vent. Merci ! Aho ! »
Méditation de guérison
La méditation est la première étape de la cérémonie de guérison. Il peut
s’agir de la méditation du corps de diamant ou d’une méditation plus
spécifique, comme celle décrite ci-dessous, mais il peut s’agir de la
méditation de base. Toutes les personnes participant à la cérémonie sont
assises par terre ; elles forment un grand cercle autour du feu sacré. C’est
dans cette position qu’elles vont méditer avec le crépitement du feu sacré.
Si la méditation s’avère importante dans le cadre de la cérémonie de
guérison, c’est qu’elle peut enclencher la guérison par la puissance
évocatrice des images, des formes géométriques et des couleurs suggérées.
L’imagination crée ce qu’elle donne à voir. La complexité des visualisations
au cours d’une méditation oblige à ouvrir son esprit, à augmenter sa
concentration, sa conscience et son cœur, donc, à s’abandonner au flot des
images ; l’ego n’est plus au contrôle de l’individu méditant.
Voici un exemple de méditation pouvant être utilisée pour une cérémonie
de guérison :
• Commençons par suivre le va-et-vient du souffle, visualisant que chaque
inspiration nous apporte énergie, vie et lumière, que chaque expiration
répand cette énergie, vie et lumière dans toutes nos cellules et qu’à
chaque suspension entre les souffles, nous sommes vie par la présence du
Grand Esprit (silence).
• Visualisons la spirale qui monte de la terre, qui tourne en nous et autour
de nous, qui monte jusqu’au ciel, purifiant et clarifiant tout notre être
(silence).
• La lumière qui monte de la terre parvient au 1er centre d’énergie, à la base
de l’épine dorsale, au périnée, où nous visualisons un double tétraèdre
à l’intérieur duquel brillent 3 feux : une flamme bleue, celle de la volonté
d’être, une flamme rouge, celle de l’amour compassion, une flamme
jaune, celle de l’intelligence active et créatrice. Nous activons les
3 grands-pères créateurs de toute forme, acceptant les dons de la grande
puissance sous le sol, et activons le feu primordial à l’intérieur de nous
avec le chant de la terre.
• Les feux brillent avec intensité et montent le long de la colonne vertébrale
ou, plutôt, au canal central, qui est juste devant la colonne vertébrale,
parvenant au 2e centre, derrière le nombril, que nous visualisons comme
un anneau vert, vert forêt, et, dans cet anneau, pénètrent 5 rivières de
lumière, nourrissant notre corps physique, tous nos systèmes d’organes,
avec les dons précieux de la Terre-Mère. Une rivière de lumière blanche
qui nourrit les poumons et le côlon ; une rivière de lumière bleu foncé qui
nourrit les reins et la vessie ; une rivière de lumière vert foncé qui nourrit
le foie et la vésicule biliaire ; une rivière de lumière rouge vif qui nourrit
le cœur et les intestins (silence). Et une lumière solaire orange et jaune,
qui se transforme – de temps à autre, elle devient orange ou jaune –, qui
nourrit la rate, le pancréas et l’estomac (silence). Nous les visualisons
maintenant simultanément, 5 rivières de lumière comme un arc-en-ciel
venant de la terre et nous permettant une santé parfaite (chant de la terre).
• La grande énergie qui continue à monter parvient au plexus solaire,
visualisé comme un carré bleu, un cube bleu, et, dans ce cube bleu, une
sphère orangée : conscience solaire, accumulateur d’énergie qui permet
l’autoguérison, et les outils habiles pour transmuter et transformer notre
relation avec les émotions afin de les épurer pour qu’elles ne soient que
paix, joie et amour, d’abord avec un son qui fait sauter le diaphragme, qui
dénoue et « décristallise ». Avec la respiration, ensuite, pour faire circuler,
transmuter et transformer tout ce compost émotionnel pour qu’il devienne
des fruits bénéfiques pour les 7 générations à venir. Compréhension de
notre nature fondamentale (chant des éléments).
• Et la lumière parvient au cœur, où elle rencontre la spirale du ciel, double
tétraèdre qui, cette fois, se touche pointe à pointe, l’une venant d’en haut,
l’autre venant d’en bas. Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. Et
la jonction de ces 2 pointes produit une grande énergie que nous
visualisons comme des spirales de lumière rose qui se répandent dans
toutes les directions – énergie de l’amour universel, de l’amour
inconditionnel, sans frontière ni barrière. À la grandeur du monde, cette
lumière se répand, apaisant et consolant tous ceux qui souffrent, inspirant
et instillant sagesse dans tous ceux qui guident, décident et mettent en
place tout ce qui est nécessaire pour le nouveau monde où l’homme est en
paix et en harmonie avec la création du Grand Mystère.
• Nous observons ainsi une 2e spirale qui est blanche, celle-ci, et qui tourne,
dans l’autre sens. La spirale rose tourne toujours dans le sens horaire, elle
est beaucoup plus grande et importante que cette 2e spirale blanche qui,
elle, dissout et décompose tout ce qui n’est plus nécessaire, qui a servi
pour un temps et qui, maintenant, doit devenir compost énergétique pour
les nouvelles constructions du nouveau monde, de la nouvelle terre
(silence), fortifiant et stabilisant et équilibrant cette énergie du cœur,
établissant une relation avec tout ce qui existe dans l’harmonie, avec le
chant du cœur.
• Et la lumière parvient à la gorge. Au cou, nous visualisons un profond
tunnel de lumière indigo, sous la forme de la lettre U à l’envers avec, au
centre, une étoile blanche à 5 pointes, qui tourne sur elle-même, une
pointe toujours vers le ciel. Nourrie par notre respiration et notre
concentration, cette étoile se met à tourner de plus en plus vite et se met
à émettre à chacune des pointes de petites étoiles blanches qui courent le
long de nos méridiens d’énergie, purifiant tous nos canaux énergétiques
afin que nous puissions bien recevoir et distribuer la vitalité (silence, puis
chant avec le son « ou »).
• La lumière monte à l’arrière de la tête, là où le cou se joint au crâne.
À l’occiput, nous visualisons une lemniscate améthyste, violette, avec
cette énergie qui circule continuellement entre les 2 cercles perpétuels qui
apportent, dans l’instant, la connaissance du passé et de l’avenir, la
compréhension de la continuité de nos expériences. Au front, un triangle
doré pointe vers le ciel, vision juste des choses telles qu’elles sont, vision
éclairée des énergies subtiles. Au sommet de la tête, une ouverture par où
descend le nectar divin recueilli au centre de la tête par une corne de
bison ouverte à l’intérieur de laquelle résident 2 petites coupes, une dorée,
une violette, qui recueillent ces énergies, les distillent et les mettent à la
pointe de la corne, qui alors s’égouttent, goutte à goutte, dans le fond de
la gorge, portant à toutes nos glandes les messages d’En Haut. Trois
centres qui vibrent à l’unisson et que nous équilibrons et fortifions avec le
son « i » (chant).
• En ligne droite au-dessus de la tête, 9 étoiles – 9 niveaux supérieurs de
notre être, 9 paliers de plus en plus subtils, 9 portes de la compréhension
divine. La 1re étoile, directement au-dessus de la tête, et les 8 autres en
ligne droite au-dessus d’elle. Parmi ces étoiles, nous tissons un vêtement
de gloire, un habit de beauté, une broderie de lumière, en prenant donc un
fil de la 9e étoile qui arque et qui revient pour traverser la 7e, qui ressort,
arque de nouveau pour revenir à la 8e étoile, qui ressort et qui arque de
nouveau pour revenir à la 9e, tissant un premier point dans cette broderie
de lumière que nous répétons 3 autres fois.
De la 7e à la 5e, à la 6e et à la 7e (4 fois).
De la 5e à la 3e, à la 4e et à la 5e (4 fois).
De la 3e à la 1re, à la 2e et à la 3e (4 fois).
• De la 1re étoile, un rayon doré jaillit et descend au triangle doré du front,
pénètre au centre de la tête, à la corne d’abondance, à la corne de bison, et
remonte par l’ouverture au sommet de la tête pour retourner à la 1re étoile,
raffermissant ainsi notre conscience d’exister dans de multiples
dimensions et toute l’énergie lumineuse que cela comporte (3 autres fois).
• Du triangle doré au front, une lumière dorée jaillit, revient, pénètre le
mystère qui est le cœur. Traversant le cœur, elle devient une lumière rose
et monte le long du canal central, traversant la gorge, remontant au centre
de la tête, revenant au triangle doré au front, rattachant toute cette lumière
au corps physique (3 autres fois).
• Les 9 étoiles descendent en nous, pénétrant par l’ouverture au sommet de
la tête, chacune des étoiles venant se placer près d’un des centres que
nous avons visualisés, les remplissant de lumière arc-en-ciel (silence). Et
un autre « 9 étoiles » descend du ciel et vient se placer au-dessus de la
tête, chacune comme une fontaine de lumière arc-en-ciel qui déborde,
lumière jaillissant partout autour de nous et en nous (silence).
• Jaillissent de la 5e étoile, au-dessus de la tête, un rayon bleu-blanc, et du
triangle doré au front, une lumière jaune, et du cœur, une lumière rouge.
Ces 3 rayons de lumière se rencontrent devant nous et descendent
jusqu’au cœur cristal au milieu de la terre. À l’inspiration, ces 3 rayons
remontent dans notre dos, à l’extérieur du dos, jusqu’au-dessus de la tête,
jusqu’aux 9 étoiles. À l’expiration, encore ces 3 rayons, rouge du cœur,
jaune du front, bleu blanc de la 5e étoile, se rencontrent devant nous et
descendent au cœur cristal de la terre. À l’inspiration, ils remontent
à l’arrière de nous, jusqu’aux 9 étoiles au-dessus de la tête. À chaque
expiration, les 3 rayons se rencontrent, descendent devant, une petite
partie de cette énergie est recueillie par le 2e centre d’énergie, qui se
contracte pour la conserver, tandis que le reste continue jusqu’au cœur
cristal de la terre. En remontant, cette énergie emporte un peu de l’énergie
du cœur cristal de la terre et remonte aux étoiles au-dessus de la tête. On
continue cette respiration quelques instants.
• Une nouvelle fois, à l’expiration, les 3 rayons sont unis ; cette fois, les
3 rayons rencontrent tous les autres rayons des membres du groupe, au
centre de la salle. Ensuite, les rayons continuent et descendent au cœur
cristal de la terre. À l’inspiration, ils remontent dans le dos ;
à l’expiration, les 3 rayons sont unis et rencontrent tous les rayons des
autres personnes. Ils rencontrent l’esprit du groupe, au milieu de la salle,
puis descendent au cœur cristal de la terre qui est au centre de la terre, et
remontent dans le dos. À mesure que l’on continue cette respiration, on
perçoit les messages et l’information qui viennent de l’esprit du groupe
(silence).
• Maintenant, nous lâchons prise sur toute conceptualisation et
visualisation, et demeurons simplement dans l’instant, dans la quiétude et
l’inspiration du moment présent, observant simplement le flot de la
conscience qui s’écoule sans intervenir (silence, puis chant de la création
avec les maracas).
CÉRÉMONIE DU LEVER DU SOLEIL
Après les grandes joies éprouvées à la suite de la cérémonie de guérison,
on ressent énormément de reconnaissance. Se lever tôt pour célébrer le jour
nouveau n’est pas un exercice exigeant ; la joie et la paix nous habitent. La
cérémonie du lever du soleil est, de fait, une excellente manière d’exprimer
sa reconnaissance, de laisser son cœur chanter tout le bonheur qu’il ressent.
Chaque nouveau jour mérite, en fait, une telle cérémonie, même si la
température est maussade, même si l’on ne se sent pas très enthousiaste
à l’idée de vivre la journée qui s’annonce pour toutes sortes de raisons
personnelles. Or, la cérémonie du lever du jour, vécue en groupe, peut
alléger l’esprit et le corps, mettre de la lumière dans les pensées sombres,
réconforter et redonner l’énergie déficiente. À un moment donné, le soleil
surgira, augurant un jour de grande luminosité sinon extérieure, tout au
moins intérieure, par la chaleur humaine des personnes qui nous entourent.
Par le feu sacré d’une famille élargie.
Comme la cérémonie se déroule aux lueurs de l’aube, alors que le soleil
n’est pas encore sorti, cela suppose qu’on ait préparé, la veille, tout ce dont
on aura besoin : l’emplacement du feu, s’il n’y en a encore jamais eu à cet
endroit, et les pierres le délimitant ; assez d’écorce de bouleau pour
l’allumage et les 4 fagots de 8 branches de grandeur différente pour
constituer le feu sacré après les invocations.
Déroulement commenté de la cérémonie
• La cérémonie commence avec la purification des lève-tôt, au moment où
ils prennent place autour de l’endroit où le feu sacré sera construit,
suivant les règles déjà enseignées qui demeurent les mêmes, quelle que
soit la cérémonie. D’ailleurs, du fait même qu’on doive répéter
exactement toutes les étapes spécifiques au feu sacré, on finit par les
mémoriser et les intégrer si parfaitement qu’elles nous deviennent
spontanées et faciles. Cela nous permet d’en arriver à une intensité
toujours plus grande dans les prières et les gestes. Tel est le but de la
régularité dans la pratique spirituelle, qu’il s’agisse de rituel, de
cérémonie, de danse ou de méditation : sentir, avec plus d’acuité et en
pleine conscience, son ancrage à la Terre-Mère et son lien avec le Grand
Esprit et les puissances disponibles à tout instant.
· Après les invocations extérieures des directions et entre-directions,
Aigle Bleu invoque le feu intérieur en jetant son offrande de farine de
maïs dans le feu sacré, qu’il allume avec une allumette de bois. Jamais
avec un briquet, ne l’oubliez pas ! Puis, il distribue de la farine de maïs
à chaque personne formant un cercle autour du feu sacré pour qu’elle
puisse mettre son intention de prière dans le feu sacré. Juste avant, pour
que ces nouvelles intentions soient favorablement accueillies, Aigle Bleu
invoque, une seconde fois, les directions, la Terre-Mère et le Ciel, dans
les mots habituels, en commençant toujours vers l’est : « Nous appelons
ici l’esprit et le pouvoir de l’est, lumière intérieure et extérieure,
illumination, Aigle doré. Viens ici, maintenant, nourrir cette prière et ce
feu sacré. » À chaque invocation spécifique, il élève la main droite tenant
l’offrande de maïs vers la direction invoquée, le corps tourné aussi vers
cette direction. Tous suivent les gestes qu’il fait, tirant leur main jusqu’au
cœur avec une forte tension dans le bras.
• Au moment de remercier la Terre-Mère, Aigle Bleu met un genou et la
main contenant le maïs sur le sol, ce que font aussi les autres, et prie avec
ces mots : « Nous offrons nos remerciements à la Très Sainte Terre,
à notre Mère, pour tous ses bienfaits, sa beauté, sa bonté, pour toutes les
formes de vie qu’elle porte. » Tous se redressent ensuite et, le bras élevé
au Ciel, s’unissent à la nouvelle invocation d’Aigle Bleu : « Pour le
Créateur ! » Ils font 3 petits cercles avec le poing fermé retenant leur
offrande, puis tirent le bras tendu jusqu’au cœur.
• La prière se poursuit : « Créateur, Grand Esprit, d’une manière sacrée
aujourd’hui, devant le feu sacré, nous accueillons le jour nouveau, nous
attendons le soleil (alors que nous voyons la lune – si c’est le cas), et nous
remercions pour tout ce qui nous a été donné en ces jours bénis où les
enseignements ont pu être partagés, où la guérison s’est effectuée, où le
lieu nous a accueillis avec une bonne énergie, où les esprits nous ont
accompagnés avec guérison, sagesse et sérénité. Nous remercions pour
tous ceux qui ont contribué à notre rencontre, de près ou de loin. Nous
remercions pour la terre qui nous accueille. Nous remercions pour les
vallées, les montagnes et les plaines de la terre, pour les ruisseaux, les
lacs, les océans, les nuages, la pluie, la neige de la terre. Nous remercions
pour les vents qui soufflent des 8 directions de la terre. Nous remercions
pour les feux, les volcans, les éclairs de la terre. Nous remercions pour les
cristaux, les métaux, les pierres et les roches de la terre. Nous remercions
pour les légumes, les fruits, les arbres, les herbes, les arbustes, les
champignons, les pousses, les plantes – la chevelure de la terre. Nous
remercions pour ceux qui volent dans les airs, qui nagent dans les eaux,
qui rampent sur la terre, les quadrupèdes et les insectes, les enfants de la
terre. Nous remercions pour les jeunes, les enfants et les bébés, les vieux,
les vieillards, les aînés, et nous prions pour tous ceux qui ont quitté cette
vie afin qu’ils retrouvent leur chemin dans la lumière et pour tous ceux
qui ne sont pas encore nés pour que nous puissions contribuer à une terre
où l’eau est bonne à boire et l’air bon à respirer. Nous prions, en ce jour,
pour tous les peuples afin qu’ils puissent retrouver le chemin de la terre,
afin qu’ils puissent comprendre que la terre est abondante et que, si nous
la cultivons avec notre famille, nous pouvons subvenir à tous nos besoins,
et qu’il n’y a pas de plus grande sagesse et de plus grand talent et de plus
grande connaissance que celle de connaître la terre. C’est notre prière.
Aho ! »
• La dernière prière reprend les principaux éléments des prières habituelles
proposées par Aigle Bleu, mais elle est spécifique au jour même où on la
fait et aux personnes en présence. Elle doit donc tenir compte du contexte,
du moment présent. Elle contient ainsi toujours un ou des éléments qui ne
figuraient pas dans la cérémonie précédente. Comme chaque jour est
différent, chaque prière au lever du jour doit être renouvelée par la
personne qui conduit la cérémonie. Elle est suivie des offrandes de maïs
de chaque participant qui exécute alors les gestes prévus, et déjà
enseignés, pour une offrande : porter, d’abord sur son front, la main
contenant la farine, ensuite, inspirer et expirer sur la main légèrement
ouverte, puis jeter l’offrande au feu. Si on le désire, on peut faire une
offrande supplémentaire, par exemple, en prononçant sa prière à voix
haute avant de jeter la pincée de farine dans le feu.
• Après l’offrande, on ne doit pas oublier de faire un tour complet du feu et
d’éviter de lui tourner le dos, alors que l’on revient à sa place dans le
cercle. On s’éloigne donc du feu sacré en marchant à reculons. Lorsque
toutes les offrandes sont terminées et que chaque personne est revenue
à sa place, Aigle Bleu fait tourner le cercle. Tous tournent lentement
autour du feu sacré, en maintenant la forme circulaire, puis se clôture la
cérémonie avec un chant de réjouissance.

CONCLUSION
Dans toutes les communautés amérindiennes, quand des enseignements
étaient donnés, c’était à l’intérieur des clans, car chaque clan portait une
médecine particulière. Aucun point de ces enseignements ne devait être
révélé en dehors du clan. On les gardait secrets parce qu’on estimait qu’ils
ne concernaient pas les autres clans. Chaque membre du clan s’engageait
ainsi à ne rien dévoiler. C’était une manière d’inculquer la loyauté,
l’intégrité et le respect de la parole donnée, valeurs qui étaient primordiales
pour les Amérindiens, car elles servaient à solidifier les liens entre eux,
dans la nation, le clan ou la communauté. Ils étaient donc liés par le sang et
la confiance qui existait inconditionnellement des uns envers les autres.
Le chiffre 4 nous a rappelé la qualité des relations que nous devons
développer avec les autres, ceux qui font partie de notre famille étendue :
les vrais amis, les amis spirituels, les personnes venant nous demander des
soins, etc. Car la compassion nous donne un élan vers autrui, elle nous
pousse vers celui ou celle qui a besoin de nous, sans discrimination de sexe,
de religion ou de race. Le 4 nous redit l’importance d’élargir toujours
davantage le rayonnement de notre cœur ouvert pour que le monde se
transforme plus rapidement.
Les soins de guérison s’élaborent aussi à partir des enseignements que
donne le 4, le nombre de l’équilibre. On a vu différentes méthodes pour
aider les autres à équilibrer leur être sur tous les plans, dans tous les corps.
Nous comprenons très bien, de ce fait, la nécessité de préserver cet
équilibre dans nos propres existences. Alors, quand les circonstances
mettent à l’épreuve notre vulnérabilité et notre fragilité, nous savons
comment rétablir, sans attendre, notre ancrage à la terre, notre lien avec le
Créateur et tous nos systèmes de guérison.
Toutes les méthodes de guérison enseignées ne nous parlent sûrement pas
de la même manière. Certaines peuvent nous paraître inintéressantes ou
inabordables. Perfectionnons celles qui nous interpellent, celles qui nous
conviennent, celles qui font sens. Il faut, avant tout, que « ça » nous parle si
l’on désire parvenir à maîtriser tel ou tel soin et ressentir joie et amour
à l’utiliser dans le but d’aider une autre personne.
SIXIÈME STAGE
Niveau 6 – Le clan

Après la cérémonie d’ouverture, Aigle Bleu demande aux stagiaires qui


ont reçu un nouveau nom, à la suite de leur loge de lune ou de leur quête de
vision de l’été précédent, de se présenter aux autres en se nommant. Le
nouveau nom revêt une grande importance parce qu’il révèle l’orientation
spirituelle et chamanique qu’une personne consent à donner à sa vie. C’est
à la fois une caractérisation de sa personnalité et un engagement qu’elle
prend, ce qui mérite d’être souligné tout particulièrement dans un égrégore,
tel que le groupe d’aspirants praticiens chamaniques de la formation
« Créons le monde ». Cela renforce les liens, comme ceux existant
à l’intérieur d’un clan – notion dont il sera question au cours des prochains
enseignements, en lien avec le chiffre 6, le niveau de relations
correspondant au clan.
Le sixième stage va servir à compléter la préparation au cycle initiatique
de la prochaine année. Nous aborderons différents sujets concernant le clan,
les soins avec les cristaux, etc. Nous apporterons des éclaircissements sur
des enseignements déjà transmis afin que chacun peaufine tant sa pratique
spirituelle que ses soins de guérison. Il y aura moins de théorie et plus de
pratique. Nous allons découvrir les animaux totems, leur signification et
leur rôle dans le cadre d’une vie vouée au chamanisme. Les textes à l’étude
recommandés figurent dans le livre d’Aigle Bleu intitulé Les Animaux
totems.
La pratique spirituelle entreprise depuis le début de la formation, si elle
est soutenue et bien sentie, permet d’arriver au chamanisme « miraculeux »,
celui grâce auquel on accomplit des miracles. Tous ceux qui pratiquent avec
intensité et régularité y parviennent, car nous sommes les fils et les filles du
Grand Esprit. Nous portons, tous, une partie de Lui à l’intérieur de nous. Si
nous développons la sagesse et les connaissances nécessaires, nous pouvons
travailler directement avec la lumière qui vient d’en haut. C’est le prérequis
pour que les miracles se produisent, pour que nous aidions ainsi le monde
en contribuant à son harmonisation avec les instructions originelles. Telle
est bien la mission des praticiens en chamanisme.

CONSIDÉRATIONS SUR LE 6
Le clan
On peut dire que le clan, c’est une famille étendue qui existe partout,
dans toutes les nations, sur le plan international. La notion se perd dans
certains lieux en raison des influences de la société moderne et des
religions, mais la famille clanique est bien réelle. Elle constitue une famille
avec les caractéristiques suivantes : on ne peut épouser quelqu’un du même
clan, ce qui peut être considéré comme une forme d’inceste, même si les
personnes n’ont aucun lien biologique ; on peut voyager dans différentes
nations et être bien accueilli partout en raison de notre appartenance au
même clan, même si les gens ne nous connaissent pas.
Aigle Bleu, par exemple, qui est du clan de l’Ours, dès qu’il arrive dans
une nouvelle nation, s’informe pour savoir où rencontrer des personnes de
son clan. Et, là où on le dirige, si c’est un vieil homme qui lui ouvre la
porte, il peut le saluer en l’appelant « grand-père », parce qu’il est
immédiatement considéré comme faisant partie de la famille. D’ailleurs,
tous les grands enseignants qu’il a eus au cours des ans sont du clan de
l’Ours. Tous ses plus grands amis aussi.
Le clan, c’est une réalité très proche de qui on est.
Au niveau des animaux totémiques, l’animal du clan est habituellement
celui qui est à l’intérieur de soi. C’est le totem qui nous identifie le plus,
à qui nous ressemblons le plus en général. Il se place en notre cœur. Il
définit aussi le type de responsabilités que nous avons par rapport aux
autres, car chaque clan, au sein de la nation, était autrefois responsable d’un
ou de plusieurs secteurs importants de la vie quotidienne. C’est ce qui
donnait une organisation harmonieuse aux communautés. Chacun savait ce
qu’il avait à faire, comme quelque chose d’inné, faisant partie de soi ou
allant de soi.
La responsabilité du clan de l’Ours consistait à aller, chaque matin, en
haut de la montagne, pour prier à la tête des eaux, parce que les eaux ont
une mémoire, et que, si nous priions là, les eaux emportaient notre prière, la
faisant ainsi voyager à travers tout le pays. Ce clan était aussi responsable
de tout ce qui concernait la médecine, les soins à donner. Il comprenait bon
nombre de guérisseurs et de gardiens de la tradition.
Certaines responsabilités attribuées à des clans se sont perdues au fil de
l’histoire des Amérindiens, qu’on a cherché à exterminer. Mais c’est aussi
le cas des autochtones sur d’autres continents. Petit à petit, elles
resurgissent toutefois, et les communautés peuvent se réorganiser en
fonction d’elles. Le clan du Loup était ainsi formé de chasseurs et de
guerriers des plus efficaces pour assurer la protection de la communauté et
former les équipes de chasse. Le clan du Castor comprenait les personnes
responsables de l’écologie. On s’adressait à cette famille, entre autres, pour
tout ce qui avait trait aux célébrations cycliques.
Chaque responsabilité servait à tous. Chaque clan était responsable
d’abord des membres qui en faisaient partie, mais aussi de la communauté,
de la nation. C’est ainsi que les traditions et les enseignements ont pu se
transmettre. Les prophéties en sont un bel exemple : elles ont été révélées,
cinq cents ans avant la venue des Européens, par une transmission secrète
à une famille dans chaque clan de chaque communauté.
Certaines nations, dont les Ojibwés, ont beaucoup de clans ou des clans
qu’on ne retrouve pas ailleurs, tels les clans avec des noms de poissons.
D’autres, dont les Hurons, n’en possèdent plus que quatre. La réalité des
clans dans les nations, aujourd’hui, est très diversifiée, mais elle est encore
bien présente.
Lors d’un séjour près de Berlin, en Allemagne, dans une petite
communauté écologique, Aigle Bleu a rencontré un ancêtre celte qui lui
a raconté qu’à cet endroit même, les clans des Celtes étaient autrefois basés
sur les arbres, mais que cette connaissance s’était complètement perdue. Un
chaman celte a pu lui confirmer, plus tard, que le deo celte était issu du
chêne, c’était chose connue, mais pour le reste, il lui a avoué qu’il peinait
à retracer le savoir traditionnel.
L’ancêtre lui a aussi confié que le langage symbolique privilégié par les
Celtes était en lien avec les fleurs. Celui des Amérindiens utilisait les
animaux : si l’on portait une plume de telle façon, cela signifiait telle chose
en particulier, ou si l’on utilisait telle partie d’animal, c’était pour indiquer
telle autre chose, etc. En Europe, comme il y a plus de diversité au niveau
de la flore qu’en Amérique du Nord, le recours aux fleurs s’avérait tout
à fait pertinent. On peut comprendre ainsi le grand intérêt qu’il y a
à communiquer avec les ancêtres pour réapprendre les spécificités propres
au territoire où l’on vit. Cela permet de retrouver ses racines. Quand on sait
qui on est vraiment, on sait comment parvenir au bonheur.
Trouver son animal totémique
Les animaux totems existaient aussi en Europe. Ils se présentaient sous
d’autres formes ou significations que celles en contexte nord-américain,
mais leurs caractéristiques principales étaient semblables, à savoir : un
totem ne change pas, on le garde pour la vie. Il importe, en ce sens, de le
distinguer des animaux qui viennent à nous de façon passagère pour
apporter un enseignement éclairant le moment présent. Cela peut être
à travers une vision, un rêve ou une rencontre au cours d’une promenade
dans la nature. Cet animal va revenir tant que l’on n’aura pas compris son
message, mais il n’est pas pour autant un totem. Si on l’appelle, il ne
viendra pas nécessairement toujours, contrairement à l’animal totem, dont
l’esprit accourt dès que l’on fait appel à lui.
Une excellente manière de rencontrer son animal totémique est de faire
un voyage chamanique à cette fin, mais dans le quotidien, on peut déjà
obtenir des indications révélatrices d’un totem en particulier.
Si, par exemple, on voit souvent le même animal, que ce soit dans la
nature ou dans un rêve, on peut soupçonner qu’il est un des 7 totems que
tout individu possède. Pour le situer, vous vous mettez dans une ambiance
ou attitude méditative. Bien centré, bien aligné, vous appelez l’animal :
« (Nom de l’animal), viens vers moi ! » Puis, vous observez où il se place :
au cœur, en avant ou en arrière de vous, du côté gauche ou droit, en dessous
de vous ou au-dessus.
Lorsque vous serez familier avec votre animal totem, vous pourrez même
voyager avec lui. Pour un voyage sur les plans subtils, cela va beaucoup
plus vite. C’est également plus sûr, parce que l’animal accède à des
informations qui ne nous sont pas accessibles autrement qu’à travers lui. On
peut voyager avec l’un ou l’autre des totems qu’on a, cela ne se restreint pas
à l’animal du clan. En fait, c’est celui qui se présente au moment où l’on
désire faire un voyage.
Il y a des dons et des aptitudes qui se rajoutent à notre personne à travers
les totems, si nous faisons appel à eux – ce qui est, par ailleurs,
indispensable dans le travail chamanique. Il est également très utile de
connaître les totems des gens avec qui l’on travaille. On peut converser
directement avec ces totems ; ils peuvent nous informer souvent mieux que
la personne à soigner ! Car le totem n’a pas de filtre ; il a accès à des
connaissances pertinentes, soit aux caractéristiques du totem de la personne
demandant un soin, dont nous pourrions avoir besoin.
On est dans un processus de retour aux racines. C’est une question de
survie. Il nous faut retrouver la sagesse primordiale qui permet d’être en
unité avec la nature. La connaissance de l’animal totem est précieuse dans
cette quête, parce que le totem nous rattache à nos vraies racines. Cela
donne une compréhension profonde et innée de la nature qui est devenue
primordiale du fait que l’on vit dans des circonstances et dans des lieux
généralement très loin de la pure nature. Il paraît, dès lors, impérieux de
connaître ses totems, comme étape préparatoire à l’affirmation de son être
véritable. Ils ne se trouvent pas tous d’un seul coup, lors d’un unique
voyage chamanique ou d’une seule promenade.
Il n’est pas nécessaire de connaître nos 7 animaux totems. Le plus
important, c’est celui du cœur, au centre de notre être. Il va de lui-même
finir par se faire voir de vous s’il ne vient pas en premier. Par contre, si un
autre totem vous apparaît, vous l’accueillez ; il vient, en premier, parce qu’il
est celui dont vous avez besoin dans l’immédiat.

VOYAGE VERS L’ANIMAL TOTEM


Une méditation avec les 7 étoiles dispose parfaitement au voyage
chamanique, car il faut être ancré dans la réalité pour voyager sur les plans
subtils. Il ne s’agit pas d’un simple exercice d’imagination. Un voyage bien
vécu a un impact sur le monde physique. Il sert à la transformation
personnelle. Quelle que soit par conséquent la préparation privilégiée, il est
indispensable d’en proposer une, si vous êtes la personne chargée de faire
vivre une telle expérience à d’autres.
Comme praticien chamanique, vous aurez aussi à voyager régulièrement
dans les mondes subtils. Pour ne pas vous perdre ou vivre de mauvaises
expériences lors de la rencontre intempestive d’entités indésirables, vous
devrez vous protéger. Le renforcement de votre propre champ de lumière
sera essentiel et incontournable, et pour ce faire, vous savez à quel point la
méditation de base peut renforcer le champ lumineux, comme toutes les
pratiques spirituelles déjà enseignées (prières, offrandes, cérémonies,
rituels, danses, etc.).
Dans la perspective du voyage spécifique à la rencontre de l’animal
totem, après leur préparation, les « voyageurs » sont invités à s’installer
confortablement. La plupart s’allongent et suivent les exercices de
respiration et de détente que propose Aigle Bleu, et qui sont
approximativement les mêmes lors de tout voyage chamanique.

« Lorsque vous êtes confortablement installé, relâchez toute conceptualisation et commencez


à vous centrer, en prenant de grandes respirations. Respirez lentement par le nez, expirez par la
bouche, puis un temps de suspension. Vous le faites 2 autres fois. Votre gorge doit être bien
ouverte.
Une autre grande respiration, et vous relâchez tout. Vous le refaites 2 autres fois. Toute
tension, toute nervosité, toute attente sortent de votre corps. Alors, vous respirez normalement,
sans concentration autre que sur le souffle.
Vous visualisez ce que le souffle vous apporte, soit une lumière bleue. À l’expiration, cette
lumière bleue qui est entrée dans vos poumons s’en va dans les pieds, dans chaque orteil, dans
la plante des pieds, les talons, les chevilles. Détendez-les bien, comme il le faut. Entièrement.
(À ce moment-là, Aigle Bleu allume une bougie, puis il reprend.)
Et vous remontez dans la jambe en détendant chaque muscle des mollets. Parfois, s’il y a un
muscle qui résiste, vous pouvez le contracter et le tendre, ensuite vous le relâchez – cela
devrait lui faire comprendre qu’il doit se détendre. Vous détendez le genou, les cuisses, les
hanches, vous détendez le ventre et tous les organes du ventre, du bas-ventre. Tout se détend,
se relâche. Vous détendez le diaphragme, ensuite vous détendez les côtes et les poumons. Vous
détendez l’œsophage et les clavicules, les épaules. Vous détendez les bras, les coudes. Vous
détendez les avant-bras, les poignets et les mains. Il est nécessaire de tendre chaque doigt pour
ensuite le relâcher encore plus totalement.
Vous détendez le dos en partant des vertèbres sacrées. Vous remontez tranquillement chaque
vertèbre en détendant complètement le dos et aussi chaque terminaison nerveuse de chaque
nerf qui sort de la colonne vertébrale – qui envoie donc des messages à toutes les parties du
corps. Vous le refaites une 2e fois. Et, quand vous remontez, c’est toujours avec cette lumière
bleue. Vous sentez la détente qui augmente exponentiellement dans votre corps avec la détente
de la colonne vertébrale.
Vous parvenez lentement au cou, et là, vous détendez la gorge, le début des bronches et
encore, l’œsophage. Vous détendez les vertèbres du cou jusqu’à la tête, aussi le visage. La tête
devient pesante contre le sol, complètement détendue. Et vous détendez le menton, la bouche,
la langue, les lèvres, les joues, le nez, tous les sinus, ceux des yeux et au front. Ensuite, vous
détendez les yeux, vous détendez le front, vous détendez les oreilles, l’oreille externe, le
pavillon, et l’oreille interne. Ensuite, vous détendez les cheveux, le cuir chevelu, chaque
cheveu est ainsi détendu, pesant sur le sol, totalement, entièrement détendu.
Vous sentez tout votre corps qui est très lourd. Les jambes sont lourdes contre le sol. Le corps
est lourd. Tellement lourd qu’il devient subitement très léger. Un petit nuage blanc dans un
grand ciel bleu. Vous visualisez votre corps de lumière resplendissant de beauté, de perfection,
le Divin en vous qui a la même forme que votre corps physique mais qui est pure lumière,
mais qui est parfait, sans aucune tare, sans aucune imperfection, avec tout pouvoir.
Vous visualisez le corps de lumière que vous êtes, et vous visualisez votre corps d’ombre – ce
corps physique qui vous permet d’apprendre, qui vous donne toutes les joies et les peines de ce
monde, qui est votre plus grand enseignant en ce monde. Vous visualisez votre corps d’ombre
et maintenant, le corps de lumière infuse le corps d’ombre de sa luminosité et ils deviennent
un. Un seul corps.
Et s’ouvrent les portes de l’esprit.
(Un battement de tambour régulier accompagne les paroles d’Aigle Bleu.)
Et vous volez, et vous vous trouvez immédiatement dans une grande clairière environnée
d’une forêt très dense. Et vous entendez beaucoup, beaucoup de chants, de bruits, de
hurlements. Tous les animaux parlent, crient, s’expriment. Tous les oiseaux, tous les animaux
sont là dans la forêt, ils vous appellent. Il y a un animal ou un oiseau qui vous appelle. Vous
entendez un chant qui se dégage des autres, alors vous allez vers ce son, vers ce chant, vers cet
animal ou cet oiseau qui vous appelle. Et là, en arrivant à l’orée de la forêt, vous le voyez. Il
est devant vous, et vous l’admirez. Il reste tranquille pour que vous puissiez l’examiner. Vous
tournez autour, vous le regardez sous tous ses aspects, sous tous les angles. Et maintenant,
vous entrez dans l’animal. Votre corps de lumière couvre bien l’animal. Vous êtes l’animal,
vous êtes l’oiseau. Vous voyez par ses yeux. Vous sentez par son nez, vous volez ou vous
courez avec ses pattes ou ses ailes, vous mangez ce qu’il mange. Vous vivez la vie de cet
animal. Vous buvez, vous êtes l’animal, l’oiseau.
(Pendant quelques minutes, il n’y a qu’un battement régulier du tambour avec un chant
vibratoire d’Aigle Bleu.)
L’animal ou l’oiseau revient vers l’orée de la clairière. Vous revenez en tant qu’animal ou
oiseau vers l’orée de la clairière.
(Aigle Bleu reprend en maintenant le battement régulier du tambour.)
Et là, vous ressortez de l’animal, et vous le remerciez profondément d’avoir partagé sa vie
avec vous. Et après avoir remercié l’animal ou l’oiseau, vous revenez vers le centre de la
clairière, à pied.
(Arrêt du tambour. Aigle Bleu termine le voyage.)
Et vous revenez ici, dans la pièce, dans votre corps. Vous bougez les doigts, les pieds, les
orteils. Vous permettez à votre corps de faire les gestes qu’il a envie de faire. »

Découverte des animaux totems par les participants


Lorsque les participants sont bien remis de leur voyage, il y a un partage
de leur expérience avec Aigle Bleu qui les écoute, l’un après l’autre, et leur
pose quelques questions, au besoin, afin de valider si l’animal rencontré
correspond à un totem ou non. Si, en plus de la description vraisemblable
qu’il fait de sa rencontre, un individu présente de par son physique ou sa
personnalité certains traits de l’animal révélé, c’est un signe de plus.
Parce qu’on les a pour la vie, il ne faut pas se tromper dans les totems.
Mieux vaut prendre le temps de faire des vérifications. Une bonne manière
consiste à se donner la peine de découvrir qui est cet animal à partir de
lectures ou de documentaires le présentant. Généralement, le totem du cœur,
c’est notre personnalité. Il correspond aussi au clan de la personne. Il doit
exister des concordances psychologiques entre l’animal et soi1.
Parfois Aigle Bleu demande à certains participants, après la description
qu’ils font de leur rencontre, de fermer les yeux et d’appeler l’animal dont il
est question. L’objectif porte sur deux points, soit valider l’existence d’un
vrai totem et déterminer la place de l’animal parmi les 7 possibles. Comme
l’animal passager ne se place pas toujours à la même place, c’est une autre
manière de le distinguer du totem.
Au cours du voyage chamanique, lorsqu’on entre dans l’animal
rencontré, on devient cet animal, on habite en lui, on est lui. Notre
personnalité disparaît au profit de la spécificité de cet animal, ce qui nous
permet d’apprendre des choses magnifiques. Le relâchement, l’abandon
à l’identification à notre ego que cela suppose, se fait souvent naturellement
à la suite d’une excellente détente. Ainsi, plus on parvient à se détendre au
début du voyage, plus la réussite de l’expérience est assurée.
Quand la personne ne parvient pas à trouver son animal totem,
Aigle Bleu se met en transe pour le trouver, mais le faire accepter à cette
personne, c’est une autre histoire. Car il arrive que le totem, s’il ne se
dévoile pas, repose sur le fait que cet individu refuse de le reconnaître
comme tel et refuse de reconnaître les caractéristiques de cet animal en lui.
Un jour, le chaman avait ainsi dit à une femme que son totem était une
mante religieuse, ce qui n’avait vraisemblablement pas paru lui plaire.
Pourtant, cela semblait lui aller à merveille… Elle avait eu trois maris et les
trois étaient morts ! Mais elle refusait son totem et rejetait la proposition qui
lui avait été faite. Le lendemain, elle choisit de ne pas suivre le groupe qui
allait faire une balade dans la nature pour communier avec les animaux
totems. Elle continuait d’être trop déçue de ne pas connaître le sien. Durant
la promenade, une personne s’approcha d’Aigle Bleu pour lui faire observer
un fait inusité : « Regarde sur ton épaule ! » L’interpellé découvrit alors, sur
son épaule gauche, une mante religieuse confortablement installée et bien
à l’aise. Il ne la dérangea pas. L’insecte demeura plus d’une heure sur son
épaule jusqu’au moment d’entrer dans la voiture où il fut rendu à son milieu
naturel.
Évidemment, plusieurs personnes s’étaient empressées de rapporter
l’événement à la femme affligée, mais cela ne sembla pas la faire changer
d’idée. Deux mois plus tard, Aigle Bleu reçut une lettre de sa part, dans
laquelle elle reconnaissait que finalement elle acceptait la mante religieuse
comme totem, car elle trouvait que ça lui permettait de réaliser plein de
choses et que, somme toute, c’était une bonne chose dans sa vie. Elle avait
compris que l’animal totem, quel qu’il soit, offrait et donnait du pouvoir.
Il est donc inutile de résister à l’identité de son animal totem. Tout animal
a son importance. Et quand l’animal nous habite, il nous donne le pouvoir
d’être qui nous sommes, donc, de connaître notre mission et notre
responsabilité au sein de la communauté, du clan, du monde. Le totem
donne aussi du pouvoir dans toutes sortes de circonstances. C’est la
proximité avec lui qui va en susciter les multiples manifestations possibles.
Les animaux, surnommés les « familiers », sont des êtres apprivoisés
bien singuliers, un peu comme on en trouve dans les contes de fées ou de
sorcières, ces dernières figurant très souvent avec un chat noir, ou comme
dans les bandes dessinées, on s’amuse avec Azraël, le chat de Gargamel,
etc. Les familiers sont des animaux sauvages ou domestiques. Ce qui les
distingue est le fait qu’ils sont en relation étroite avec nous d’une manière
« magique ». On n’a pas à leur apprendre quoi que ce soit. Ils savent tout,
ils nous apprennent plus de choses qu’on ne pourrait leur en apprendre.
Aigle Bleu a vécu avec un familier pendant plusieurs années pour
sécuriser sa conjointe qui se faisait suivre le soir dans le quartier où le
couple habitait. Il s’agissait d’un chien qu’il avait adopté tout jeune et qui
provenait de la chienne de sa sœur. C’était le chiot qui s’était avancé vers
eux en premier et qui semblait plus éveillé que les autres. Différent des
autres. Le couple s’y attacha immédiatement.
Avant même d’être revenu à la maison, le maître avait trouvé le nom de
son animal. Il l’appellerait « Louve ». Cela semblait être approprié puisque
la petite chienne accourut vers lui dès qu’il l’appela ainsi, comme si elle
était habituée à se faire appeler par ce nom. Le maître s’en est réjoui autant
qu’il s’en est étonné. Quelques jours plus tard, alors qu’il désirait lui
apprendre à s’asseoir, il lui a suffi de lui demander de s’asseoir pour qu’elle
obéisse sur-le-champ. Ou de se coucher, pour qu’elle se couche. Louve n’a
jamais eu besoin d’être dressée. Elle savait tout par elle-même.
Durant une cérémonie, Louve restait à l’extérieur du cercle. Quand les
esprits arrivaient, elle se mettait à hurler si fort que tout le monde en avait la
chair de poule, parce qu’elle avait un hurlement très spécial à ce moment-là.
Elle captait leur présence subtile. S’il s’agissait d’une cérémonie avec la
pipe sacrée, dès l’instant où celle-ci était déconnectée, Louve entrait dans le
cercle et se mettait à courir avec énergie et joie. Elle savait quand une
cérémonie commençait et quand elle se terminait.
Un familier, c’est un animal qui n’est pas comme les autres. C’est le fait
d’être « spécial » qui le caractérise et le distingue. C’est un animal qui va
bien avec les chamans. Le familier fait, en quelque sorte, partie de la magie
de ceux qui marchent sur le sentier chamanique. On vit rarement avec un tel
animal plus d’une fois dans sa vie.
INSTRUCTIONS POUR LA FABRICATION
DES COSTUMES TOTÉMIQUES
De savoir que tel animal constitue un totem pour soi ne suffit pas pour
bénéficier des informations et de l’aide qu’il peut donner. D’approfondir
notre connaissance de cet animal totémique par toutes sortes de moyens,
tels que la lecture, les documentaires, etc., ne suffit pas non plus. Ce sont
des étapes de rapprochement, mais il y a plus que ça à faire pour honorer
l’esprit gardien qui nous accompagnera toute la vie. Nous devons en arriver
à une relation plus intime avec lui afin que soit générée ainsi toute la
puissance du lien entretenu.
L’animal totémique du cœur, on s’en souvient, est celui du clan. Il
correspond donc pleinement au développement des relations que nous
devons peaufiner correspondant, dans l’échelle amérindienne, au niveau 6 –
le chiffre symbolisant le clan. Et, comme on l’a dit précédemment, le clan,
c’est une famille spéciale, qui dépasse notre environnement et notre pays.
Le clan rapproche, dans le monde entier, les personnes qui s’y identifient.
Tous les animaux totems peuvent nous soutenir, mais celui qui se place de
lui-même au cœur de notre être représente notre personnalité. C’est celui
qui nous ressemble, celui à qui nous ressemblons. Nous devons l’incarner
dans la matière pour ressentir en nous sa force et sa puissance.
Une excellente manière d’intégrer pleinement l’énergie de notre totem,
c’est la fabrication d’un costume et l’incarnation du totem. Cela fait partie
de la formation « Créons le monde ». Il y a un masque à créer et un costume
à confectionner, en y ajoutant tout ce qui peut le plus évoquer l’animal.
C’est un préalable à la cérémonie au cours de laquelle chacun incarnera
pleinement son totem dans la matière en criant et en dansant comme son
esprit gardien. Toutes les étapes préparant cette incarnation constituent un
processus spirituel d’intégration de l’esprit totémique.
Fixer les traits de son masque ou les éléments de son costume ne relève
pas du simple bricolage. On ne bavarde pas ou on ne s’esclaffe pas
bruyamment durant cette phase créatrice. Il faut adopter une attitude
réceptive susceptible de nous faire mieux comprendre la nature de notre
totem, à savoir quelles sont ses spécificités, en quoi elles nous rejoignent et
révèlent des aspects de notre personnalité, etc.
Au fur et à mesure que s’affine la compréhension du totem, nous avons
l’opportunité de nous transformer, donc, d’avancer spirituellement. Pour
que cette compréhension survienne, il faut, tout au long du processus,
s’investir totalement et garder la forme.
Garder la forme
L’expression « garder la forme » signifie qu’on nourrit l’activité qu’on
est en train d’effectuer, que notre esprit reste présent et activement impliqué
dans cette occupation. Une personne peut garder la forme pour une autre
qui accomplit une cérémonie ou une pratique de méditation. Sur le plan
spirituel, garder la forme permet à une activité de se réaliser en recevant un
soutien additionnel.
Comment garder la forme ? La pratique spirituelle comporte des
éléments qui nourrissent par leur harmonie avec les formes qui président
à la création et à la bonne réalisation de toute activité.
Il y a des formes géométriques et de nombreux symboles évoqués, par
exemple, dans la méditation de base. Si on les garde dans la conscience
durant notre activité, cela augmente la capacité de nos centres d’énergie
naturels. C’est ce que nous devrions faire chaque fois que nous devons
conduire une cérémonie ou donner un traitement. À l’occasion de toute
activité importante, notre conscience devrait être entièrement habitée de ces
images et de ces mouvements pour ainsi garder la forme et assister à la
réalisation de notre intention.
Pendant la fabrication des masques et des costumes, il y aura ainsi
toujours 2 personnes qui seront en train de méditer et de danser, chacun
d’entre vous ayant à y collaborer à tour de rôle. Au cours de cette période,
vous serez donc portés par l’énergie spirituelle forte et palpable qui
envahira la salle où le travail se fera. Cela s’appelle : garder la forme pour
l’activité qu’accomplit le groupe.
Comme il s’agit d’une activité spirituelle significative, elle va s’amorcer
avec une cérémonie d’ouverture et de purification, suivie d’une méditation
(si elle n’a pas encore eu lieu au cours de la journée). Si l’on procède à cette
activité créatrice particulière en présence d’un autel tortue, c’est parce que
sa lumière et son énergie s’avèrent également indispensables pour la
réussite du travail.
L’autel tortue et les totems
Aigle Bleu rappelle le rôle capital de l’autel tortue dans le processus
d’incarnation des totems puisqu’il symbolise la Terre-Mère sur laquelle
nous vivons. Il est ainsi indispensable si l’on désire manifester dans la
matière son esprit gardien.
L’enseignant tient à réviser les éléments de base servant à la création de
l’autel tortue. Il désire s’assurer que tous ont compris et retenu les bons
éléments, qu’ils savent les utiliser adéquatement et parviennent à créer un
espace-temps vraiment sacré, reliant au Créateur et ancrant à la Terre-Mère.
Car, lors des cérémonies ou des rituels que les praticiens en chamanisme
sont appelés à conduire, des esprits errants ou perdus entre les mondes
seront attirés par la lumière qui s’en dégagera et chercheront à se
manifester, ce qui pourrait être dérangeant pour l’activité en cours. Un autel
tortue bien fabriqué prévient ce genre de désagrément.
Voici les principaux points faisant l’objet d’une révision sommaire :
• Il faut 2 nappes (dans certains cas, 3) pour symboliser la fondation de la
Terre-Mère. Cela établit une unité pour recevoir les éléments de la terre,
une unité aussi entre tous les êtres vivants, puisque nous avons tous la
terre comme fondation.
• On place, à l’arrière de l’autel, un cristal multipointes pour symboliser les
os de la Terre-Mère ; la pointe la plus grande est orientée vers le nord,
cela aligne l’autel avec les courants telluriques.
• Au centre, on met une bougie, c’est l’esprit de la Terre-Mère qui nous
éclaire et nous réchauffe.
• Devant l’autel, on dépose du sel dans un bol, c’est la chair de la Terre-
Mère. Le sel est offert « afin que toute énergie négative puisse être ainsi
absorbée par le sel ».
• D’un côté ou de l’autre de la bougie, on dépose un bol avec de la farine
de maïs « afin que tous ceux qui ont faim puissent trouver quelque chose
à manger ». Cette offrande protège aussi des esprits errants. C’est une
nourriture spirituelle qu’ils vont manger et qui va les aider à monter dans
la lumière.
• Du côté encore libre, en ligne avec la bougie, on met un bol avec de l’eau,
qui a été rincée 3 fois avant de s’y trouver. C’est donc à la 4e fois qu’on
remplit ce bol, « afin que tous ceux qui ont soif trouvent à boire et que
nous puissions voir avec clarté la nature de notre esprit ».
• Près de l’eau ou de la farine de maïs (qui se trouve à gauche ou à droite
de la bougie), on dépose la coquille avec la sauge, symbolisant la volonté
de purification, première étape importante d’une démarche spirituelle. En
fait, nous avons déjà tout à l’intérieur de nous. La purification dont nous
avons besoin consiste à dégager les voiles qui nous empêchent de voir
cette source-là, cette essence-là en nous qui est aussi pure que le Grand
Esprit et qui possède le même pouvoir.
• De l’autre côté (près de l’eau ou de la farine de maïs), on dépose le
machikoué, le brasseur de force vitale, qui symbolise la pratique
spirituelle. Car on a beau recevoir les meilleurs enseignements du monde,
si on ne les met pas en pratique, ça ne donne strictement rien. C’est la
pratique qui permet d’accomplir et de réaliser qui on est, à la manière des
maracas : si on ne les secoue pas, ils ne font pas de bruit !
• Sur l’autel, au-dessus ou en dessous, on ajoute sa médecine personnelle
(les objets qui sont personnels, spécifiques et consacrés au travail spirituel
qu’on fait).
• Les divers éléments mis en place semblent d’abord disparates, mais dès
l’instant où nous activons l’autel avec le chant du cœur, tout se
transforme. Les bras ouverts, les paumes des mains élevées vers l’autel,
sa force d’unité nous apparaît immédiatement. Nous sentons alors la
puissante énergie qu’il transmet.
Si vous travaillez à la maison pour fabriquer votre masque ou votre
costume, c’est le même principe que vous devez suivre, c’est-à-dire
commencer par établir le lieu sacré à partir duquel l’énergie sera palpable.
L’espace-temps sacré activé, vous faites ensuite une méditation, puis vous
purifiez tous les objets qui serviront au travail, sans oublier de vous
purifier… Grâce à la purification, le travail s’effectuera avec des énergies
pures. En outre, lorsque vous travaillez, tout dépend de ce qui convient
davantage à votre personnalité, soit que vous chantonniez intérieurement,
à voix haute si vous le pouvez, soit que vous gardiez à l’esprit la médecine
que vous faites et les formes de la méditation. L’important est de garder la
forme !
Aigle Bleu, quand il purifie une maison, travaille avec l’énergie de l’ours.
C’est l’animal de son clan. C’est l’expression la plus puissante de son
énergie. L’aigle fait aussi partie de ses animaux totems ; il lui a permis de
développer son côté visionnaire, mais l’ours, c’est sa médecine. Il explique
ainsi que, lors de la purification d’une maison, il va marcher comme un ours
et grogner en chantant ; c’est l’ours en lui qui garde la forme.
Le recours à une autre personne ou à un de ses totems pour garder la
forme infuse un pouvoir énorme à l’acte sacré que l’on fait. S’il est aussi
essentiel d’être centré sur ce que nous sommes en train de faire, c’est parce
que la matière encode dans son champ électromagnétique l’intention qui
nous habite. Pour cette même raison, il est recommandé de porter un habit
cérémoniel lors des activités solennelles : les vêtements s’encodent, donc ils
deviennent toujours plus puissant et chargés d’énergie. Le simple fait de les
revêtir vous donne du pouvoir.
Pour la fabrication des masques
Une manière très simple de procéder pour se fabriquer un masque, c’est
de le faire en papier mâché. Cela suppose qu’on ait auparavant modelé la
forme du masque avec de l’argile à poterie et un peu d’eau. Le modelage
peut se réaliser sur une planche de bois ou un carton assez rigide, en fait,
sur un support d’où il sera possible, à la toute fin, de détacher le masque
sans difficulté. Ensuite, vous suivez les étapes ci-dessous :
• Une fois la forme modelée bien sèche, vous enduisez la surface de
vaseline ou d’huile végétale pour que le papier mâché ne colle pas sur
l’argile.
• Vous découpez des languettes dans le papier journal que vous trempez
dans de la colle à tapisserie. Vous collez ainsi plusieurs couches de papier
mâché sur toute la surface du masque. Cela prend une bonne épaisseur
pour que la forme donnée à votre masque soit bien visible et que le
masque soit résistant. Vous laissez sécher, au-delà d’une journée si
nécessaire.
• Le papier mâché bien sec, vous détachez le masque de l’argile. Vous
découpez les yeux et le nez pour être capable de voir et de respirer quand
vous le porterez. Vous ajoutez les couleurs appropriées à votre animal
totémique. Enfin, vous prévoyez des petits trous de chaque côté du
masque pour les attaches.
• Vous devrez aussi vernir l’intérieur du masque pour qu’il n’y ait pas de
poussière étouffante provenant du papier et pouvant contraindre votre
respiration.
Il existe d’autres manières de fabriquer des masques. En faisant des
recherches, on en trouve plusieurs. Les personnes qui les connaissent
peuvent suivre les techniques de sculpture du bois ou, si l’on désire se
fabriquer un masque en cuir, on doit s’assurer de bien mouiller le cuir afin
de le modeler. Peu importe la manière choisie, ce qui compte est la
réalisation d’un objet par lequel notre animal totem va s’incarner. Certains
même, au lieu d’un masque, vont préférer se maquiller le visage de telle
sorte qu’il présente une forte ressemblance avec leur animal. C’est correct.
Le seul ennui avec cette alternative est d’avoir à reprendre le maquillage
chaque fois que l’on souhaite manifester son totem. Mais il nous revient de
choisir la méthode qui nous convient. Par contre, la seule chose qu’il faut
à tout prix éviter est de se tromper de totem.
Si nous fabriquons un masque et un costume spécifiques à notre animal,
c’est pour le manifester extérieurement. Cela donne la possibilité de
compléter l’intégration de ce totem à l’intérieur de nous. En conséquence, si
l’on choisit mal son totem, si on ne manifeste pas le bon animal, il est
possible que l’on soit très mal orienté pour la suite de ce que nous avons
à accomplir, donc la vigilance est de mise. N’hésitez pas à vérifier et
à revérifier si l’animal qui vous est apparu est bel et bien votre totem.
N’hésitez pas à vous rendre dans la nature ou dans un zoo pour l’observer.
On doit s’imprégner de son animal totem. C’est ainsi que l’on découvre des
aspects de sa personnalité auxquels on résiste ou qu’on ignore.
Les faux-visages et les masques totémiques
Quelques esprits guérisseurs en Amérique du Nord se sont manifestés
à travers des masques appelés « faux-visages ». Il existe même une Société
de Faux-Visages ; des cérémonies se vivent en présence de personnes
portant ces masques. Les Iroquois, notamment, ont recours à ces masques,
réputés puissants, du fait qu’ils sont sculptés dans un arbre encore en vie,
donc, puisant son énergie à même la Terre-Mère. Le fait de porter un tel
masque, d’aspect terrifiant le plus souvent, donne lieu à la manifestation de
l’esprit guérisseur qui en a suggéré la représentation, généralement par le
biais d’une vision. Les faux-visages réclament des offrandes de tabac ou de
farine de maïs afin d’exercer leurs pouvoirs.
Rare est, de nos jours, le désir de fabriquer le masque de son animal
totem ! En fait, on ignore à quel point ces masques peuvent s’avérer des
aides précieuses au cours de la vie.
Aigle Bleu rapporte avoir connu un vieil homme qui en possédait
plusieurs. Et sur les masques où cet homme avait posé du crin de cheval
pour symboliser les cheveux, ceux-ci se sont mis à pousser. On pouvait le
constater réellement. La magie d’un objet sacré est étonnante !
Une de ses enseignantes lui a, pour sa part, raconté que lors d’une visite
à un homme de sa nation, elle avait été poursuivie dans la maison par un
masque. Elle avait été obligée de s’enfermer dans la salle de bains, le
masque lui courant après. « Il devait la trouver intéressante ! », s’amuse
à conclure Aigle Bleu, l’exemple n’en révélant pas moins le caractère
illimité de la magie chamanique.
La même enseignante lui avait aussi, un jour, demandé de faire un des
faux-visages, connu sous le nom de « siffleur ». Quand on sculpte et décore
ce masque, on siffle pour appeler l’esprit guérisseur. Aigle Bleu avait donc
sifflé tout le temps qu’il y avait travaillé, si bien que sa conjointe en avait
une peur bleue. À sentir le regard du siffleur sur elle, elle frissonnait ! Elle
avait l’impression que son esprit était partout dans la maison. Elle craignait
peut-être de se faire poursuivre, elle aussi, par le masque. Le sculpteur du
faux-visage avait dû se résigner à envelopper son œuvre dans un tissu rouge
pour que sa conjointe puisse dormir. Aussi avait-elle été très soulagée
lorsqu’il avait apporté le siffleur aux lieux cérémoniels.
Le faux-visage servait à manifester un esprit guérisseur qui désirait
s’incarner dans un chaman. L’animal totem, placé en notre cœur, qui est
aussi celui du clan, va y demeurer pour la vie. Lorsque nous utiliserons le
masque de ce totem, nous incarnerons l’esprit de l’animal qui nous donne
du pouvoir, entre autres parce qu’il correspond à un aspect de notre réalité.
L’incarner, c’est affirmer « qui je suis ». C’est au sortir de l’enfance que
l’on peut parvenir à bien identifier ce totem, la personnalité se déterminant
à la puberté, d’où l’importance, encore une fois, des rites de passage qui
peuvent favoriser la rencontre avec cet animal totem.
La voie du rêve ou du voyage chamanique reste la plus accessible pour
un contact direct avec l’animal totem qui serait difficile d’approche ou
d’observation autrement, tels le grizzli, le puma, etc. Or, si votre pensée est
disciplinée, vous pourrez vous rendre très loin dans l’approfondissement de
ces totems ; surtout, vous irez vérifier exactement ce que vous désirez, ce
qui vous est nécessaire de découvrir. En fixant votre pensée sur vos centres
d’énergie, non seulement vous gardez la forme, mais vous disciplinez votre
esprit. Vous ne risquerez plus de perdre le fil d’une conversation, comme
c’est le cas souvent des gens qui n’ont pas le contrôle de leurs pensées et
qui parlent d’une chose, mais passent à un autre sujet sans en avoir
conscience, pour ensuite ne plus savoir de quoi ils parlaient. Une pensée
disciplinée par la pratique spirituelle aligne la personne de sorte qu’elle
demeure, en tout temps, centrée sur ce qui fait l’objet de son attention.
L’esprit ne court pas dans toutes les directions !
Il existe différentes techniques pour favoriser la concentration de la
pensée et réaliser sa grande puissance créatrice. Nous en avons déjà
mentionné quelques-unes, par exemple l’exercice de concentration sur une
main jusqu’à ce qu’elle devienne très chaude ou celui de l’observation en
détail de tous les éléments d’une pièce de la maison, que l’on tente par la
suite de visualiser sans oublier un détail. Lorsque ces deux exercices se
réussissent facilement, l’autre technique extrêmement utile pour discipliner
sa pensée est de choisir une activité normale du quotidien et de la
chronométrer. À un autre moment, vous visualisez que vous êtes en train de
faire cette activité, mais uniquement dans votre esprit. Lorsque c’est
terminé, vous regardez le chronomètre. L’activité doit avoir pris le même
temps à être accomplie que dans la réalité.
Quand votre résultat concordera avec celui de l’activité réelle, vous
pourrez expérimenter les voyages dans votre corps de lumière, ce qui peut
offrir de nombreux avantages et intérêts. Sans que votre corps physique ne
se déplace, vous pourrez ainsi vous rendre dans d’autres lieux ! C’est votre
corps d’énergie qui se déplacera. Cela vous permettra, néanmoins, de voir
avec exactitude les lieux et les gens qui se trouvent là où vous aurez choisi
de vous rendre.
Une fois la pensée disciplinée, il faut lâcher prise et ici, cela signifie que
l’on est capable de se détendre pour établir un équilibre entre le fait, d’une
part, de faire des efforts, et d’une autre, de se laisser porter par l’esprit qui
crée la suite. En somme, on lâche prise face aux résultats, on s’en détache
après avoir fait tous les efforts possibles. On se distancie de l’attitude
occidentale programmée, qui pousse à vouloir obtenir tel résultat
immédiatement où on le désire. Le « je le veux » des noces éloigne en
réalité de l’objet du désir. Le vœu éloigne parce qu’on n’a nullement besoin
d’énergie pour que se réalise un désir. Il se réalise tout seul si notre
intention est clairement formulée dans notre esprit. Cela se passe comme
lorsqu’on apprivoise des animaux. Si vous y allez brusquement, l’animal va
fuir ; si vous restez tranquille, il va venir jusqu’à vous. Il faut donc rester
calme et laisser venir à soi l’accomplissement de nos intentions.
Symbolique des costumes
Pour atteindre un objectif tel que la réalisation des masques et des
costumes de vos animaux totems, vous savez à présent qu’il est nécessaire
de garder la forme. Vous savez qu’il en va ainsi lors de la préparation de
tous vos objets de médecine en travaillant dans un espace consacré à cette
fin. Vous savez, par conséquent, comment exécuter un travail sacré et ce qui
se passe quand vous travaillez dans cette ambiance-là. Voilà l’apprentissage
visé par cette activité d’ampleur que vous avez entreprise et qui connaîtra
son apogée lors de la cérémonie au cours de laquelle se manifesteront les
animaux totems.
Mais, dès que votre costume est achevé, il y a une observation
intéressante à faire. Cela vous démontrera l’impact du processus spirituel
respecté dans les règles. Il vous suffit de placer le costume à côté de
n’importe quel autre objet de la maison, puis de vous reculer afin de
regarder avec la vision subtile. Remarquez bien la différence. Vous allez
voir qu’il y a un champ d’énergie beaucoup plus large autour de votre
costume du fait qu’il est infusé d’un pouvoir chamanique. Votre costume est
donc réellement un objet sacré de médecine pour vous.
Il est donc essentiel de retenir ceci : que vous prépariez des objets de
médecine, des amulettes, des masques ou des costumes, tout ce qui relève
du sacré doit être fait dans le respect des règles. Si tel est le cas, tous vos
objets seront investis du caractère puissant que confère le sacré. Pour vous
faciliter la tâche, évitez de travailler un objet sacré durant la nuit, sauf si
votre totem est un animal nocturne, par exemple une chouette, un hibou,
une chauve-souris, etc. Surtout si vous préparez des objets de guérison,
travaillez de jour ! L’unique exception serait le fait que vous deviez
travailler avec le noir, soit avec l’obscurité, pour créer un objet de guérison
spécifique.
Avant d’entreprendre une activité spirituelle ou chamanique à laquelle
participent plusieurs personnes, déterminez qui pourra garder la forme.
C’est particulièrement recommandé s’il s’agit de la création d’un objet de
guérison ou si vous devez faire un traitement. Lorsqu’une personne garde la
forme pendant que vous vous adonnez à de telles occupations, vous
remarquerez que votre pouvoir de guérison en est amplifié. Échangez ce
service avec d’autres praticiens en chamanisme de votre région. Cela va
renforcer les liens entre vous.
Il existe de nombreuses preuves de la pertinence de s’unir à d’autres pour
les guérisons chamaniques, pour tous les miracles qui surviennent dans
l'étendue du monde. Sous ces résultats parfois spectaculaires, on trouve
souvent un groupe de personnes soutenant le travail de celle qui est en train
de faire des miracles. La guérison ne se fait jamais si la personne est seule.
Cela demande le soutien de sa famille, de sa communauté, de son clan.
C’est ce soutien qui favorise le miracle. Un grand guérisseur brésilien
réputé, Jean de Dieu, accomplit son œuvre précisément grâce à la présence
de personnes qui sont dans une pièce à proximité de celle où il se trouve
pendant qu’il soigne. Ces personnes gardent la forme en méditant et en
priant, en s’unissant aux intentions qu’il porte. Par leur ferveur, elles
nourrissent le pouvoir de l’esprit guérisseur qui s’incarne en lui.
Si cela vaut pour un guérisseur notoire, tel Jean de Dieu, cela convient
aussi très bien à des praticiens en chamanisme soucieux de contribuer à la
transformation du monde, à la guérison de la terre et de l’humanité. Vous
avez besoin de garder la forme en unité d’esprit avec ceux qui adhèrent à la
même pratique spirituelle que vous.

VOYAGE CHAMANIQUE
À LA RENCONTRE DES ÉLÉMENTS
La préparation est semblable à celle des autres voyages. En mémorisant
les étapes, on les fait siennes au point qu’elles finissent par se succéder sans
heurt, tout naturellement. La détente survient plus rapidement. On se laisse
emporter dans le voyage, on s’y enfonce sans résistance, on lâche prise.
Pour une pleine détente, il importe de s’installer confortablement avant
de commencer les exercices de respiration et de relaxation. Aigle Bleu le
rappelle donc dès le départ.

« Vous commencez par vous centrer en prenant de grandes respirations : inspiration par le nez,
expiration par la bouche, puis un temps de suspension (3 fois). Votre gorge doit être détendue
et bien ouverte.
Une autre très grande inspiration, suivie d’une puissante expiration jusqu’au bout des
poumons, puis vous relâchez tout (3 fois). Toute tension, toute nervosité, toute attente sortent
de votre corps. Vous recommencez ensuite à respirer normalement, sans concentration autre
que sur le souffle.
Vous visualisez ce que le souffle vous apporte, soit une lumière bleue. À l’inspiration, il y a
une lumière bleue qui entre dans les poumons et, à l’expiration, cette lumière bleue, vous la
dirigez dans vos pieds, orteils, talons, chevilles et dans la plante des pieds. Si vous sentez qu’il
y a des muscles qui résistent à la détente, vous pouvez les tendre, les crisper, puis vous les
relâchez. Détendez-les bien, comme il le faut. Entièrement.
Vous remontez avec la lumière bleue le long des jambes. Vous détendes les mollets, les
genoux, les cuisses, les hanches. Vous détendez le bas-ventre et tous les organes du ventre.
Tout se détend, se relâche. Vous détendez le diaphragme, les côtes, les poumons et les
bronches. Vous détendez l’œsophage, les clavicules, les trapèzes, les épaules. Vous détendez
les bras, les coudes, les avant-bras, les poignets et les mains. Il est nécessaire de tendre chaque
doigt pour ensuite le relâcher encore plus totalement.
Vous détendez la colonne vertébrale à partir du coccyx en remontant vertèbre par vertèbre
à travers les vertèbres sacrées. Vous ressentez les nerfs qui partent de chaque vertèbre, qui s’en
vont irradier tout le corps. Vous les sentez tous se détendre, vous sentez bien tous les organes,
les tissus, les os qui se détendent, et vous remontez ainsi vertèbre par vertèbre dans le dos.
Vous parvenez au cou. Vous détendez aussi les vertèbres du cou. Vous détendez la gorge,
encore le début des bronches et l’œsophage, les muscles du cou jusqu’à l’arrière de la tête.
Vous détendez tout le crâne ainsi que le cuir chevelu. En détendant le cuir chevelu, chaque
cheveu tombe détendu. Vous détendez le front, les arcades sourcilières, les yeux, les tempes,
les oreilles, à la fois le pavillon de l’oreille externe et l’oreille interne. Vous détendez le nez et
les sinus, les sinus des joues et dans le front. Vous détendez les joues, les mâchoires, même les
dents, la langue, la bouche et le menton ; les dents des mâchoires supérieure et inférieure ne se
touchent pas.
Vous vous sentez totalement détendu. Très lourd. Confortablement lourd et pesant. Si bien
dans votre corps que vous éprouvez un grand amour pour ce corps, complètement détendu, que
vous laissez se relâcher dans une béatitude corporelle. Il devient tellement lourd que
subitement vous êtes aussi léger qu’un petit nuage blanc dans un grand ciel bleu. Et dans cette
légèreté, vous visualisez votre corps de lumière resplendissant de beauté et de perfection, sans
aucune tare, sans aucune limitation d’aucune sorte, aussi pur qu’à l’orée de la création, au
début de toute chose. Et vous visualisez votre corps d’ombre, qui est la somme de toutes vos
expériences, de votre personnalité, de votre corps – précieux outils de votre développement, de
connaissance du monde.
Et maintenant, votre corps de lumière infuse le corps d’ombre de sa luminosité, et ils
deviennent un seul corps. S’ouvrent alors les portes de l’esprit.
(Aigle Bleu poursuit en s’accompagnant d’un battement régulier de tambour.)
Et vous vous envolez au-dessus du pays. Vous survolez l’océan vers l’Amérique. Vous êtes
rapide comme l’éclair. Et vous survolez maintenant la côte est du Canada. En continuant dans
la même direction, vous voyez les immenses forêts du Nord canadien. Et là, vers le milieu du
pays, vous voyez une petite clairière où vous avez été appelé. Un vieil homme est là. Un vieil
Indien qui semble n’avoir pas d’âge tellement il est vieux. Et vous atterrissez à côté de lui. Il
ne bouge pas, mais vous savez qu’il vous a vu. Mais il est imperturbable. Et vous voyez qu’il
a préparé un grand trou, un peu en forme de tombe. Et il tend la main ouverte vers le trou,
c’est une invitation à descendre dans le trou. Alors, vous vous allongez au fond de ce trou, qui
est environ à un mètre et demi sous la surface du sol. La terre est fraîche dans votre dos, mais
confortable. Et le vieil homme se lève, et il pousse un monticule de terre qu’il y avait à côté du
trou et qui alors tombe sur vous et vous recouvre. Une terre argileuse, c’est frais, mais c’est
confortable. Vous sentez la pesanteur de la terre et curieusement, puisque vous êtes dans un
corps de lumière, vous pouvez continuer à respirer. Et tranquillement, il vous ensevelit sous
terre. Vous êtes immobile et c’est confortable, c’est comme un tampon frais sur vous. Pourtant,
vous sentez une présence dans cette terre froide, argileuse. Des êtres l’habitent, des êtres qui
sont des gnomes. Parfois ils parlent, mais très rarement. Peut-être ont-ils un message pour
vous. Mais surtout, vous vous apercevez que votre conscience est mobile sous terre, que la
terre elle-même parle et qu’elle-même a un message pour vous. Et vous vous laissez emporter
par ces sensations, par ces messages, par ces présences. Vous explorez la terre.
(Le battement de tambour demeure le même, tandis qu’Aigle Bleu laisse sortir des sons
chamaniques pendant quelques minutes. Puis le voyage se poursuit au son du tambour.)
Dans votre tombe sous terre, vous sentez qu’il pleut. L’eau coule en fines, très fines
gouttelettes à travers les particules de terre. Et vous suivez les particules d’eau qui trouvent
une petite veine d’eau sous terre. Et là, il y a un mouvement d’eau. La petite veine en rejoint
une plus grande sous terre, c’est une artère d’eau. Vous coulez avec cette eau ; la pression
devient plus forte. Là où elle est plus forte, elle est plus puissante. Alors, par une petite veine,
vous vous engouffrez dans l’eau et vous débouchez au pied d’une montagne. Une petite source
coule dans la prairie, vous coulez avec cette eau qui joue sur les pierres et qui voit la vie qui
brille. Elle rejoint un autre ruisseau qui devient plus grand, et ce ruisseau devient une rivière,
et vous continuez à couler. Il y a maintenant des poissons et toutes sortes de vies. Et cette
rivière se jette dans un grand fleuve, le grand fleuve Saint-Laurent qui coule vers la mer – un
bras immense d’eau qui coule. Et bientôt, cette eau-là devient salée, et c’est la mer immense.
Vous explorez les consciences qu’il y a dans l’eau. Il y a toutes sortes d’esprits, ondins et
ondines de multiples formes, et vous écoutez les profonds messages. Vous communiez avec
l’eau.
(Le tambour continue avec des sons chamaniques pendant quelques minutes. Puis Aigle Bleu
recommence à parler au rythme régulier du tambour.)
Le soleil brille fort sur l’eau. Il y a un courant d’air ascendant dans l’eau qui vous amène à sa
surface. Et de l’eau s’évapore, et vous montez avec les vapeurs d’eau. Vous montez dans le
ciel très haut et là, vous devenez nuage. Vous êtes nuage. Très léger. Un grand nuage blanc qui,
paresseusement, flotte au-dessus de la terre. Les tourbillons d’air ascendant viennent précipiter
plusieurs nuages ensemble et une force électrique se bâtit à l’intérieur du nuage. Une force,
une force puissante qui électrise, qui électrise… Et un tourbillon se crée, et toutes ces fines
vapeurs deviennent gouttelettes et tombent vers la terre. Et pendant qu’elles tombent, un grand
vent les secoue, et vous abandonnez la forme eau. Et vous devenez vent – un vent puissant qui
va ici et là au-dessus de la terre, parfois vite, parfois lentement. Vivant est le vent ! Vivant est
le vent ! Très vivant est le vent ! Parfois, vous apercevez des êtres immenses, éthérés,
longilignes, très, très longs, qui sont où le vent pousse – qui sont aussi vous. Et vous vivez
dans le vent au-dessus de la terre. Vous voyez tout, vous ressentez les pensées des autres, et
vous voyagez de par la terre.
(Le battement de tambour demeure le même, accompagné de sons chamaniques. Aigle Bleu
recommence à parler après quelques minutes, tout en maintenant le battement régulier du
tambour.)
Le vent court sur la terre et vous parvenez dans une région de grandes montagnes. Et là, vous
voyez un volcan, et vous courez sur le volcan – le vent court sur le volcan. Et vous voyez la
lave qui coule, et vous frottez la lave qui coule, avec votre souffle qui devient brûlant dans la
coulée de lave. Et cette coulée de lave rencontre un arbre qui, à son contact, s’enflamme, et la
flamme, elle, vous attire. Elle vous capte, et vous devenez feu. Et là, la mouvance du feu qui
consume la masse sombre et qui ne cesse de bouger d’une manière étrange et transformatrice.
Elle transforme immédiatement tout, elle n’arrête jamais de bouger. Et il y a des êtres très
curieux qui sont là, qui apparaissent et disparaissent à la vitesse de l’éclair, qui se nomment
« salamandres ». Et vous vivez dans le feu.
(Le battement de tambour est accompagné de sons chamaniques. Après quelques minutes,
Aigle Bleu reprend, toujours avec le même battement régulier du tambour.)
Une transformation incroyable s’opère, et vous vous retrouvez sous la terre, dans une tombe au
fin fond du Canada. Et vous repoussez la terre au-dessus de vous avec les mains. Vous vous
assoyez. Vous vous levez. Vous vous hissez hors de ce trou. Le vieil homme est toujours là,
imperturbable, conscient de votre présence, mais sans réaction. Les mains jointes, vous le
saluez, vous le remerciez. Vous remerciez le monde autour de vous : la fine pluie qui tombe,
les rayons de soleil, le vent. Vous exultez de joie dans votre compréhension des éléments du
monde et dans votre compréhension qu’ils sont vivants. Que tout ça est vivant. Que vous êtes
constitué de ces éléments. Vous les ressentez dans votre corps de lumière, qui est lié à votre
corps d’ombre. Le feu, le vent, l’eau, la terre sont tous là. Vous sentez tous les éléments qui
jouent et qui créent les formes, les multiples formes de l’Univers et de toute la création.
Lorsqu’ils sont combinés ensemble, ils deviennent la vie. Vous voyez passer une libellule et
vous voyez, sur le chatoiement de ses ailes, les éléments qui jouent entre eux. Et cette libellule
se transforme et devient dragon, et tous les éléments jouent dans ses yeux qui vous regardent !
(Arrêt du tambour. Aigle Bleu termine le voyage.)
Et vous revenez dans la pièce. Vous êtes, ici, maintenant, dans votre corps. Vous bougez les
doigts, les orteils. Prenez tout votre temps ! »

CONDUITE DES HUTTES DE SUDATION


L’enseignement concernant la hutte de sudation, qui a été transmis lors
du 4e stage, portait principalement sur l’origine de la cérémonie, la manière
de s’y préparer spirituellement et de préparer les lieux afin de construire
une loge à transpirer. Depuis, vous avez pu en faire l’expérience. Vivre
l’intensité de cette cérémonie. Sa puissante efficacité n’est donc plus
à démontrer.
Nous allons nous attarder, maintenant, sur la manière de conduire la hutte
de sudation. Là où vous en êtes dans votre formation, ce nouvel
enseignement vous permettra de vous exercer à la tâche, mais vous ne
pourrez le faire qu’en présence d’autres aspirants praticiens qui suivent la
formation « Créons le monde ». Cette restriction s’impose du fait que la
conduite d’une telle cérémonie sous-tend une aptitude et une maîtrise qui
doivent d’abord être reconnues officiellement par votre enseignant.
En revanche, la planification d’une telle cérémonie dans la perspective
d’en faire l’apprentissage vous fournira un prétexte supplémentaire, si vous
en avez besoin, pour la tenue de rencontres régionales entre vous. En
gardant la forme à la demande de l’un, vous l’encouragez à développer ses
habiletés ; à une autre occasion, vous serez celui ou celle qui sera encouragé
à s’exécuter. En priant, en chantant ou en dansant ensemble, vous
intensifiez votre pratique. C’est aussi un excellent moyen de perfectionner
vos techniques. Si vous tenez compte des conseils de ceux qui vous
observaient alors que vous effectuiez telle ou telle activité, vous serez en
mesure de bonifier vos gestes ou vos paroles.
Quand on fait partie d’un égrégore, on peut être en confiance. Avoir
confiance dans les autres qui en font partie. La force d’un groupe en est
d’autant plus grande si tous sont harmonisés aux lois universelles, comme
c’est le cas de l’égrégore de « Créons le monde ». En outre, travailler
ensemble est une manière sûre de nourrir le feu intérieur de chacun. C’est
l’esprit de communauté qui alimente et garde en vie ce feu, tel le feu sacré
au cœur de la cérémonie de la hutte de sudation qui purifie l’être en
profondeur.
Prérequis à la conduite d’une hutte de sudation
Il ne suffit pas de posséder les connaissances pour conduire
adéquatement une hutte de sudation. La réelle compétence d’une personne,
en pareille situation, se démontre dans un plein contrôle de ses émotions et
de ses pensées, dans la profondeur de sa spiritualité, dans l’amour
inconditionnel qu’elle manifeste. À ces dispositions favorables s’ajoutent
une parfaite maîtrise de la méditation de base et la preuve, sans faille, que
l’on est à l’aise avec chacune des étapes de la cérémonie, que l’on en
comprend le sens et que l’on sait comment réagir en fonction de leur impact
chez les personnes qui vivent l’expérience.
Aigle Bleu insiste à nouveau : recevoir les enseignements sur la conduite
d’une loge à transpirer n’autorise personne à les utiliser en offrant une
« prétendue » cérémonie de ce type au public en général. Du reste, il n’est
pas certain que cela soit même, un jour, de votre ressort d’accomplir cette
responsabilité. Comme pour toutes les autres techniques enseignées, il
revient à chacun et à chacune de s’interroger sur l’importance de cette
activité dans sa démarche spirituelle : « Est-ce que ça me sera utile, voire
nécessaire, de conduire une hutte de sudation ? Est-ce que ça fait sens pour
moi ? Est-ce que ça me rejoint intérieurement ? » Les réponses à ces
questions sont personnelles et elles sont toutes bonnes, pour autant qu’elles
soient franches et inspirées de l’intérieur.
Que l’on ne souhaite pas perfectionner un des apprentissages enseignés
au cours de la formation ne signifie pas qu’on le rejette ou qu’on en sous-
estime l’importance. C’est simplement une manière de s’autoriser soi-même
à ceci plutôt qu’à cela, de manifester une préférence en fonction de nos
objectifs à long terme. C’est une preuve qu’on agit en suivant sa conscience
et non celle des autres. Nous sommes tous différents, gardons toujours cette
vérité à l’esprit.
L’enseignement sur la conduite des loges à transpirer doit être accueilli
comme un nouvel apprentissage que vous pourriez, éventuellement, désirer
maîtriser. Les nouvelles connaissances vont vous aider à faire un bon choix
par la suite. Du reste, comme la cérémonie transmise par Aigle Bleu se
fonde sur les 4 éléments, c’est l’occasion pour tous de réviser certains
acquis.
Entrons à présent dans la hutte…
Règles de base à observer
Si l’officiant entre en premier dans la hutte et y demeure seul quelques
instants, c’est qu’il lui faut établir les 3 rayons avant l’entrée du groupe. Les
rayons demeureront actifs durant toute la cérémonie parce qu’en tout temps,
l’officiant doit être en mesure de déterminer l’état physique et émotionnel
de chaque participant pour bien accompagner tout le monde. S’il advient
qu’une personne ressente un malaise, qu’elle soit au bout de sa résistance
à la chaleur ou à l’intensité des émotions remontant en elle, elle doit avoir la
possibilité de sortir. C’est l’officiant qui en détermine la nécessité et
prévient les situations indésirables.
La hutte de sudation est une expérience très intense qui active beaucoup
les battements du cœur et la purification de tout l’organisme. En ce sens, il
est fortement suggéré de ne pas accepter, à l’intérieur de la hutte, des
individus présentant des problèmes cardiaques, d’hypoglycémie ou de
diabète. Certaines fragilités supportent mal un tel environnement.
L’officiant fait également appel à ses animaux totems et à ses ancêtres pour
l’aider dans la conduite de la cérémonie.
Le déroulement de la cérémonie comporte 4 rondes. La personne qui
conduit la cérémonie se trouve à l’intérieur au moment où les participants
pénètrent sous la hutte. Ils commencent à rentrer dans un ordre qui a été
établi par le conducteur de la cérémonie. L’entrée se fait par le côté sud du
sentier de l’esprit qui sépare la porte en deux, reliant le centre de la hutte (le
nombril de la Terre-Mère) à l’autel tortue, près du feu sacré.
Au moment d’entrer dans la hutte, chaque participant s’agenouille et pose
son front sur la terre en prononçant les mots : « À toutes mes relations ! »
Puis, il s’avance à quatre pattes à l’intérieur, tournant dans le sens horaire
autour du centre de la hutte. L’officiant étant installé près de la porte (côté
nord), les gens prennent place à partir de lui, de gauche à droite ; la dernière
personne à entrer sera son vis-à-vis (côté sud). Celui-ci, ayant été
préalablement désigné comme gardien de la porte, aura à participer, entre
autres, à l’arrivée des pierres chaudes.
Dès que la porte de la hutte est refermée à la demande de l’officiant, la
cérémonie commence. C’est alors l’obscurité totale. Le chant de paix est
entonné comme offrande aux quatre directions. Il aide à installer un climat
de confiance disposant bien au lâcher-prise auquel chaque participant doit
parvenir s’il veut que ses objectifs de purification se réalisent.
À présent, supposons que vous êtes la personne qui conduit la cérémonie.
Voici quelques directives afin que l’expérience soit positive tant pour vous
que pour le groupe.
• PREMIÈRE RONDE : LA TERRE – sa relation avec le corps physique
Après l’entrée des premières pierres chaudes, vous introduisez le sujet
proprement dit de la première ronde. Pour placer l’énergie, vous demandez
à chacun de s’unir à vous dans un ardent chant de la terre. Vous parlez
ensuite de la Terre-Mère et de ce qu’elle signifie pour toute l’humanité. Une
fois que vous vous êtes présenté et que vous avez formulé l’intention
particulière qui vous habite dans la conduite de cette cérémonie, vous faites
circuler le bâton de parole en invitant chaque participant à se nommer pour
que les ancêtres le reconnaissent et à confier la raison qui le motive
à participer à la hutte.
Quand le bâton de parole vous revient, vous rappelez (si cela n’a pas
encore été fait) que nous sommes tous frères et sœurs, que nous avons tous
la même mère, la Terre, et le même père, le Créateur. Nous sommes dans la
hutte, en somme, comme dans une famille : on peut partager tout ce que
l’on a besoin de partager sans crainte. Tout demeurera dans la hutte parce
que personne n’aura le droit de reparler à l’extérieur de ce qui aura été dit
à l’intérieur ; c’est la règle du cercle qui prévaut. Ce qui est dit dans le
cercle reste dans le cercle.
Vous suggérez, aussi, que chacun dépose son front sur le sol pour qu’il
touche la terre. Deux objectifs sous-tendent le geste, soit communier avec la
terre et sentir la fraîcheur de la terre, si jamais on en éprouve le besoin en
raison de la chaleur intense qui gagnera plus tard la hutte. C’est une
manière de traiter l’élément « terre » avec les mots que vous inspire votre
sagesse : la fraîcheur de la terre ou sa chaleur toute maternelle, le paradis
qui est possible sur terre, la nécessaire sauvegarde de la planète, votre
incarnation sur terre et votre enracinement à la Terre-Mère, etc. Tous
entonnent alors le chant des éléments.
Après avoir laissé à chacun le temps d’exprimer une prière en lien avec la
terre, l’on crie « Amataxia ! », pour indiquer au gardien du feu qu’il doit
ouvrir la porte, que la première ronde est terminée. Cela permet de laisser
sortir un peu de vapeur et de chaleur, ce qui est généralement fort apprécié.
• DEUXIÈME RONDE : L’EAU – sa relation avec les émotions
Vous faites entrer l’eau pour boire, mais personne ne boit tout de suite.
Avant, il faut que la chaleur des grands-pères se réinstalle. Vous demandez
le nombre de pierres désiré. Vous parlez ensuite de l’eau et de sa relation
avec les émotions, donc de la nécessaire purification de tout ce que l’on
porte de négatif en soi. C’est à ce moment que l’on invoque les ancêtres, car
les gens ont besoin de leur intercession pour guérir leurs émotions
négatives. Tous entonnent le chant des ancêtres avec ferveur, suivi du son
énergique du plexus solaire.
Vous invitez chacun, à tour de rôle, à prier et à s’exprimer comme il en a
le désir pour se libérer des émotions ou sentiments qui le contraignent. Si
les gens pleurent, laissez-les faire. C’est l’eau qui coule tout naturellement.
Vous pouvez aussi asperger les gens avec de l’eau pour raviver la relation
avec l’eau de leurs émotions. Le chant du plexus solaire est entonné. Tous
terminent la ronde en priant pour bénir les eaux de la loge, puis vous
demandez l’ouverture de la porte.
• TROISIÈME RONDE : LE VENT – sa relation avec le corps mental
Les grands-pères chauffant la hutte et les personnes tout autour, vous
exprimez, après le chant du cœur, la connexion qu’il y a entre l’élément
« vent » et la pensée. Car l’un et l’autre, bien qu’ils soient invisibles,
exercent un effet tangible. Un doux vent rafraîchit et une tornade détruit.
Certaines pensées construisent, alors que d’autres détruisent. Si l’on ne
bride pas ses pensées, on peut causer du tort, voire un grand tort, sans le
vouloir. Par conséquent, afin d’éviter que cela survienne, il faut parvenir
à être gardien de ses pensées.¸
Pour le thème du vent et de sa relation avec le corps mental, comme pour
les thèmes des autres rondes, laissez votre cœur parler. S’il vous vient des
exemples, donnez-les. Il suffit parfois de quelques mots pour réveiller des
choses importantes dans l’esprit de ceux qui écoutent. Chacun est amené,
par la suite, à s’exprimer par le vent, c’est-à-dire, en chantant. Pour faciliter
cette activité, vous leur faites sortir le chant de la gorge – le son « ou » bien
étiré et sonore ; cela réchauffe les cordes vocales et ouvre la gorge. Puis,
à tour de rôle, chacun chante le plus souvent un air traduisant l’émotion qui
l’habite à ce moment-là. Ce n’est pas un exercice de virtuosité. Donnez des
consignes précises à cet effet, tel le fait de ne pas chanter trop longtemps.
Vous devez tenir compte de ceux pour qui cette forme d’expression n’est
pas spontanée et veiller à les encourager au besoin.
• QUATRIÈME RONDE : LE GRAND ESPRIT – sa relation avec le corps spirituel
C’est la ronde des visions, des messages, des signes. Le Créateur purifie
les cœurs et les esprits par le feu, sa chaleur et sa lumière. Il est présent en
chacun pour que nous transformions notre vie afin d’être toujours plus en
harmonie avec ses lois. Parce que l’intensité de l’humidité fait fondre les
résistances du corps physique, cette dernière étape est propice
à l’expression du renouvellement de notre vie spirituelle.
Après avoir proposé le chant de tête, soit le son « i » vibrant, vous
suggérez les actions suivantes, dans un ordre qui est toutefois
interchangeable :
• Tous chantent ensemble, mais chacun chante son propre chant. Et
expérience à l’appui, ce qui pourrait être cacophonique surgira, tel un
canon dans lequel chaque voix est essentielle à la franche harmonie ainsi
réalisée.
• Vous encouragez les gens à ouvrir les paumes des mains vers les pierres
chaudes pour recevoir les messages du Grand Esprit. Si vous possédez un
instrument de musique tolérant la chaleur et l’humidité (hochet, tambour
d’eau), vous pouvez l’utiliser pendant ce temps.
• Chacun à son tour est invité à prier une dernière fois. Votre prière de la
fin, parce que vous avez conduit la cérémonie, ne doit oublier personne.
Vous devez prier pour la Terre-Mère, les règnes minéral, végétal, animal ;
pour les 4 éléments et les quatre directions, les jeunes, les aînés, ceux qui
ont quitté cette vie, ceux qui ne sont pas encore nés, etc.
C’est après un ultime chant de fermeture, le chant de la création, que
chaque personne sort de la hutte à la queue leu leu, de gauche à droite.
À l’extérieur, elle est immédiatement rafraîchie avec de l’eau.
Enfin, vous devez prévoir l’animation d’un cercle, une fois les
participants ragaillardis, pour vous assurer que tout le monde va bien. C’est
en donnant la chance à chacun de partager son expérience que cela peut se
vérifier. Il est également intéressant de recevoir les observations ou
commentaires des personnes qui sont demeurées à l’extérieur de la hutte
tout au long de la cérémonie. Le partage d’un petit repas, même frugal, est
par la suite vivement recommandé. La première chose que les Amérindiens,
pour leur part, aimaient partager après une hutte de sudation, c’était des
fraises parce qu’elles sont en forme de cœur.
Une cinquième ronde est possible, mais demeure extrêmement rare. Elle
porte exclusivement sur le silence, sur le vide. Il n’y a rien qui se passe.
Tous restent en silence, en méditation profonde. Il faut que ce soit l’esprit
qui vous l’inspire. Vous devez toutefois avoir préalablement fait
l’expérience d’une telle ronde, au moins une fois, avant de la proposer et de
la conduire.
Autres particularités à retenir
1. Concernant le nombre de pierres à rentrer dans la hutte : certaines
traditions prévoient toujours le même nombre de pierres à chaque ronde,
d’autres varient. Aigle Bleu préfère que ce soit un nombre de pierres
adéquat à la saison. Pour cette raison, il y en aura plus durant l’hiver. Il
souhaite aussi que les pierres soient d’un format également adapté à la
saison, spécialement en Amérique du Nord, où l’hiver est très froid, des
pierres plus grosses vont projeter plus de chaleur. Par contre, il
recommande un nombre décroissant en lien avec les chiffres sacrés (9, 7,
4, 3, 1) ou leurs multiples (27, 18, 14, 12, etc.).
2. Concernant les objets qui rentrent dans la hutte :
• Il y a les bâtons qui servent à faire glisser les pierres jusqu’au
centre ; chacun prie, à tour de rôle, en silence, en tenant les bâtons,
pour que les pierres tombent bien au bon endroit.
• Il y a le bol contenant du cèdre (thuya) frais qui est donné aux
pierres en offrande ; chacun prie aussi avec le cèdre, comme avec les
bâtons, de sorte que leurs prières aillent sur les pierres lors des
offrandes. Avec le bol de cèdre vient aussi un petit balai qui a été
préparé avec du cèdre pour l’arrosage des pierres afin de créer
l’humidité favorisant la sudation dès que la porte de la hutte est
refermée.
• Il y a le seau d’eau pour l’arrosage des pierres et des participants,
lorsque la personne qui conduit estime à propos de les asperger ainsi.
Au moment où le seau entre, les 2 personnes de chaque côté de la porte
l’approchent du centre pour qu’il touche les pierres, puis l’officiant le
dépose près de lui. C’est l’occasion de remercier l’eau.
• Il y a les pierres rougies, les grands-pères qui donnent leur vie pour
la purification des personnes présentes. Elles doivent être accueillies
dans la gratitude. Ainsi, à l’entrée de chacune d’entre elles, le groupe
lance un souhait avec des mots innus : « Koué Nimoushum ! », ce qui
veut dire « Bienvenue, grand-père ». Et dès qu’une pierre est déposée
dans le centre, l’officiant s’empresse de mettre un peu de cèdre sur
elle.
3. Concernant la préparation à une hutte de sudation :
• Le jeûne recommandé, le jour même de la cérémonie, est de ne rien
manger au cours des 6 à 8 heures précédant l’événement, ou de s’en
tenir à quelques fruits ou jus de fruits. Par contre, lors de votre
initiation, vous devrez jeûner 3 jours avant de commencer la
cérémonie. Comme l’eau s’avère utile pour éliminer les toxines, vous
pourrez boire des jus de fruits dilués dans l’eau durant ce jeûne. Cela
contribuera à vous soutenir. Du reste, il vous faudra faire attention au
jeûne prescrit aux participants lorsque vous serez responsable d’une
hutte de sudation : si une personne a des problèmes de santé, il se peut
que ce soit contre-indiqué. Vous devrez toujours vérifier, au moment
de l’inscription, l’état de santé des personnes intéressées. Vous
pourriez vous voir dans l’obligation d’en refuser, tout au moins, de
leur proposer un jeûne moins long ou partiel.
• Durant les heures précédant la hutte, vous demandez aux participants
de préparer, en silence, soit 27, soit 108 attaches de prières aux
4 couleurs des directions. S’ils choisissent la dernière option, comme
cela requiert beaucoup de temps, ils doivent se mettre tôt à la tâche
pour que les attaches soient prêtes avant le début de la cérémonie. Il
y a 3 manières de fixer les attaches, et toutes sont également bonnes :
vous les piquez sur des bâtons fourchus dans les quatre directions ; ou
vous piquez, près du feu sacré, un seul bâton auquel sont accrochées
toutes les attaches ; ou vous mettez les attaches directement sur la
structure de la hutte avant de déposer les couvertures. Les attaches de
prière sont données au feu sacré après la cérémonie.

DANSE DE LA COUVERTURE
La manière traditionnelle de faire une levée de fonds chez les
Amérindiens consiste à danser avec une couverture. Cela s’apparente au
« chapeau » que l’on fait circuler dans une salle pour recueillir des sous ou
à celui que dépose le musicien à ses pieds pour qu’on l’encourage avec un
don.
Pour la danse amérindienne de la couverture, il faut 4 personnes, soit la
plus âgée et la plus jeune du groupe, ainsi qu’un couple. Les 4 danseurs
tiennent, chacun, un coin de la couverture et dansent autour du cercle en
chantant. Les gens jettent dans la couverture ce qu’ils peuvent donner pour
la cause justifiant cette sollicitation.

TRAITEMENT AVEC LE CRISTAL DE QUARTZ


Le traitement qui sera ici enseigné avec le cristal de quartz fait suite au
toucher thérapeutique. Comme il va plus loin, il suppose qu’on ait, d’abord,
bien pratiqué et maîtrisé le toucher thérapeutique. Aigle Bleu va démontrer
la manière d’effectuer le traitement, encore une fois, grâce à la
collaboration d’une volontaire qui accepte de recevoir le soin. Il
commentera les gestes qu’il posera tout au long du traitement.
Les principales étapes sont les suivantes :
1. Comme il s’agit d’un travail utilisant des cristaux, vous avez besoin d’un
bol d’eau salée pour les purifier. Vous le déposez un peu en retrait de
l’endroit où se trouve la personne à soigner. Puis vous commencez à vous
préparer par le centrage.
2. Lorsque c’est fait, vous frottez vos mains pour qu’elles soient bien
énergisées, envoyant des racines de lumière à partir de vos pieds dans la
terre. Vous visualisez autour de vous un dôme de lumière claire ou
améthyste.
3. Vous l’auscultez avec vos mains en les promenant, paumes ouvertes, à la
surface du champ éthérique. Vous replacez au besoin le champ éthérique.
Durant cette auscultation, vous offrez à la personne de s’exprimer sur ce
qu’elle ressent, sur ce qui fait l’objet de la consultation. Vous l’écoutez,
tout en vous permettant de vérifier l’existence éventuelle d’autres
symptômes à partir de ce que vous sentez avec vos mains.
4. Vous réfléchissez à la couleur et à la pierre associée (ou au cristal) qui
seraient appropriées à visualiser pour le traitement à partir des
observations que vous faites. Il est possible de demander à la personne de
se centrer, après l’avoir auscultée, pour qu’elle puisse retirer plus de
bénéfices du traitement. Cela suppose que vous lui montriez comment
faire.
5. Ensuite, vous procédez à l’ouverture des chakras, de la manière
enseignée : le cristal sur le plexus spirituel, à la pointe du sternum, et
votre autre main dans le dos pour sentir l’énergie passer, puis sur le front
et le dessus de la tête. N’oubliez jamais que le cristal est un amplificateur.
Par conséquent, tout le temps que vous travaillez, même à cette étape,
vous devez travailler avec une intention claire et précise.
6. Après avoir tiré le cristal lentement vers le haut pour compléter
l’ouverture des chakras, vous donnez un bain de cristal. Cela signifie que
vous orientez, sur la personne, la face menant à la face C, alors que vous
passez le quartz dans le champ éthérique. Le cristal va effectuer une
première purification, enlever tous les ions positifs et les remplacer par un
certain pourcentage d’ions négatifs. Il va équilibrer le champ éthérique, le
fortifier et disposer la personne à recevoir un traitement.
7. Vous purifiez le cristal quelques secondes dans l’eau salée pour retirer les
impuretés enlevées dans le champ éthérique. Puis, vous le programmez en
fonction de ce qui semble le plus important à soigner chez la personne. La
programmation se fait de façon à aider la guérison dans le respect de tous
les êtres. Vous visualisez la couleur qui va permettre à la personne de
rayonner de bonheur, d’effectuer des activités qu’elle se disait incapable
de faire en raison de ses problèmes.
8. Vous lui demandez de visualiser cette lumière choisie, alors que vous
tenez le cristal au-dessus de sa tête, dans le champ éthérique, la face C
orientée de manière que le rayon pénètre dans la fontanelle supérieure, au
sommet de la tête. Vous lui décrivez le processus pour faciliter sa
visualisation. À titre d’exemple, vous pourriez dire à la personne, en
supposant que vous vous adressiez à elle : « Tu vas imaginer qu’il y a une
lumière bleue vibrante, électrique, aigue-marine, qui pénètre dans ta tête,
qui remplit ton cerveau et ton visage, qui coule dans ton cou. Une lumière
bleue électrique qui coule dans tes bras jusqu’au bout des doigts, qui
coule dans ton torse, dans tes poumons, dans ton diaphragme, dans tous
tes organes, dans tes hanches, dans tes jambes, dans tes genoux, dans tes
mollets, dans tes chevilles et dans tes pieds. Tu es rempli d’une lumière
bleue électrique. »
9. Ensuite, vous gagnez le champ astral et, aux endroits où vous avez trouvé
qu’il y avait du travail à faire, vous faites, avec votre cristal, des spirales
qui sont larges. Puis, à mesure que vous vous rapprochez des sites à traiter
dans le corps, les spirales deviennent de plus en plus petites. Vous tournez
toujours dans le sens horaire. Quand vous êtes très proche, vous allez
avoir l’impression qu’il y a un hameçon ou un petit crochet ; le cristal
semble s’accrocher à quelque chose. Alors, vous tirez l’hameçon et vous
enlevez ce qui s’est décroché. C’est le travail qui peut être fait pour retirer
les « nanorobots », soit les traces de vaccins incrustées dans la tête. Ce
traitement est si efficace qu’il change la relation avec le réel qu’une
personne peut avoir.
10. Vous poursuivez le travail avec l’hameçon là où vous avez senti des
tensions, des malaises, même si la personne que vous soignez a pu vous
signifier d’autres problèmes de santé. Vous travaillez seulement là où
vous avez senti quelque chose, et vous tirez sur les petits crochets aussi
longtemps que vous sentez de la résistance. Vous ne travaillez pas
directement là où il y a un cancer. Vous tonifiez tous les nouveaux
endroits travaillés avec un bain de cristal local. Pour refermer et apaiser la
région que vous venez directement de travailler, vous tonifiez le champ
éthérique avec un autre bain de cristal localisé.
11. Lorsque vous avez terminé, vous purifiez le cristal de quartz en le
laissant tremper dans l’eau salée, environ vingt minutes, et vous fermez
les centres d’énergie de la personne en balayant avec une plume de
thérapie ou avec les mains, tel que cela vous a déjà été enseigné.
Aigle Bleu rappelle que, lors d’un traitement avec des cristaux, si on
a utilisé un rayon rouge, il faut toujours harmoniser, ensuite, avec du vert ou
du bleu. On ne doit jamais laisser partir une personne avec un rayon rouge.
C’est trop fort !
En conséquence, ou vous travaillez avec 2 cristaux programmés de
couleur différente, ou vous trempez le cristal avec une programmation de
couleur rouge dans l’eau salée pendant quelques minutes, une fois que vous
avez traité le champ éthérique, pour ensuite le reprogrammer en émeraude
ou en aigue-marine, et répéter la visualisation de la couleur dans tout le
corps. Car le rouge et le bleu ne peuvent être programmés en même temps
dans un même cristal.

CONCLUSION
La deuxième année de formation s’achève.
Le travail sacré que vous accomplissez en fabriquant le masque ou le
costume de votre animal totem se poursuit en vous et à travers vous. Les
effets de ces enseignements qui s’installent en vous ne sont peut-être pas
immédiatement perceptibles. Ce que vous apprenez n’en continue pas
moins à mûrir au-delà de vos diverses activités. C’est l’effet assuré du
travail sacré soutenu par la forme, d’où l’importance des liens à développer
avec les autres aspirants praticiens de « Créons le monde ». C’est un peu
comme si cet égrégore correspondait à celui d’un clan : si vous coupez
votre relation avec les membres du clan, vous perdrez petit à petit les
apprentissages et les acquis, mais si vous les entretenez, vous vous
enrichissez toujours plus.
Pratiquez individuellement, c’est important, mais pratiquez ensemble,
c’est essentiel. Vous devez nourrir votre esprit communautaire, c’est
l’élément fondateur de tout enseignement amérindien. De cette manière, ce
que vous apprenez va prendre plus de sens. Votre feu intérieur va
s’intensifier.
L’enseignement, c’est comme un soleil qui existe vraiment et qui est
rayonnant, sauf qu’il n’est pas matériel. Quand on est en relation juste avec
l’égrégore qui a créé le soleil, on peut avoir accès à toutes ces informations.
Dans votre cheminement, il arrivera un moment où vous accéderez
directement à ce soleil. Vous n’aurez plus besoin d’enseignant ou des autres
membres du groupe pour vous indiquer comment faire. Lorsqu’il vous
manquera une information, vous la chercherez par vos propres moyens et
vous la trouverez. Pour ça, il faut que tous, nous demeurions en relation
juste pour que l’égrégore agisse de la sorte.
La démarche intellectuelle occidentale est éloignée de la réalité.
Tellement séparée de l’émotionnel, du physique et du spirituel qu’elle en
déforme les esprits. Pas étonnant que les nations autochtones de culture
chamanique n’envoient pas à l’école leurs enfants destinés à devenir
chamans ! La sagesse qu’elles possèdent leur a fait comprendre qu’il ne faut
jamais se laisser séduire par le système et que seule la pratique spirituelle
peut sauver les humains. Être cocréateur du monde dans lequel on vit
signifie qu’il faut s’aligner sur les instructions originelles parce que c’est ce
lien qui permet d’utiliser le pouvoir de cocréation.
Appliquons-nous à cocréer le monde avec des intentions accordées aux
instructions originelles, à l’encontre de la société actuelle qui crée beaucoup
de choses, mais dont les inventions détruisent le monde. À l’opposé, nos
« créations » – et non, nos « inventions » – bien alignées sur le divin sont
porteuses de vie. Bref, n’inventons rien ! Réalisons la cocréation du monde
que le Créateur nous a donné pour notre bonheur, notre santé et celle des
générations futures !

1 Voir Les Animaux totems, Aigle Bleu, Éditions du Dauphin Blanc, Québec 2016.
LE CYCLE DES INITIATIONS
SEPTIÈME STAGE
Niveau 7 – La nation

La 3e année de formation de praticiens chamaniques s’amorce sous le


cycle des initiations propres au chamanisme qu’enseigne Aigle Bleu. C’est
l’année du perfectionnement des techniques, de l’approfondissement des
apprentissages et des initiations pour ceux et celles qui y sont prêts. Nous
découvrirons le sens du chiffre 7, niveau de relations selon la tradition
cherokee, correspondant non seulement à la nation, mais aussi à la
prophétie.

CONSIDÉRATIONS SUR LA PROPHÉTIE ET LA NATION


La prophétie
Nous allons essayer de mieux comprendre la notion de prophétie et sa
portée dans un cheminement spirituel. La prophétie a, de fait, beaucoup
plus d’impact dans notre manière de gérer le quotidien que nous ne
pourrions l’imaginer. Elle nous amène à une meilleure compréhension de la
vie sur terre. Nous allons voir comment et pourquoi.
En comprenant d’où l’on vient, on peut savoir où l’on est rendu et où l’on
s’en va. La compréhension de la prophétie à l’intérieur d’une nation est le
bagage historique qui doit amener à une réflexion consciente des
particularités de cette nation. Telle est l’importance des prophéties
amérindiennes pour une juste interprétation du contexte socio-historique, en
particulier de l’Amérique du Nord et, plus généralement, des Occidentaux1.
La prophétie se décline au présent, mais elle regarde à la fois dans le
passé et dans l’avenir, car ces deux temps (passé et futur) demeurent bien
vivants même si on a tendance à percevoir le passé comme étant figé,
immuable et le futur, comme étant non advenu. Or, on peut changer le passé
de la même manière qu’on façonne son avenir avec chaque pensée, chaque
parole et chaque action. Et c’est ce que nous enseignent les prophéties.
En tant que praticien chamanique, il vous faut ainsi savoir et comprendre
qu’il est possible de modifier le cours des choses en vue d’organiser un
avenir meilleur pour toutes vos relations. Vous devez être les déterminants
de cet avenir-là.
Vous devez influer sur les décisions qui se prennent aujourd’hui à tous les
niveaux de gouvernance et qui sont susceptibles de déterminer l’avenir
humain. Pour ce faire, vous n’avez pas besoin d’une implication politique
en actes éclatants. Durant une méditation, par des prières et des
visualisations, vous pouvez influer sur la politique. Votre responsabilité est
de féconder l’avenir avec un regard bienveillant, des pensées lumineuses et
une compréhension juste des instructions originelles de l’humanité. Des
actions éclairées découleront de cette compréhension. Vous préparez ainsi
un monde où l’air est bon à respirer, l’eau pure et bonne à boire pour les
enfants de nos enfants.
L’égrégore « Créons le monde »
Dans la compréhension de la manière dont les gouvernements et les
politiques devraient gérer, il y a la compréhension du consensus dont on
a déjà parlé, en l’occurrence, le mode de gestion en cercle. Cette forme de
gestion est difficile à introduire dans les sociétés où les individus sont
habitués à un état d’opposition et de compétition. Constamment, on discute
contre l’opinion de l’autre ou des autres ; on cherche à renverser celui ou
ceux qui détiennent le pouvoir. C’est la lutte entre les partis d’opposition
qui veulent chacun parvenir au pouvoir, mais pas toujours avec les
meilleures intentions.
Nous baignons dans un monde basé sur une dualité primaire qui ne prend
pas en compte l’ensemble des opinions. Cela nous fait perdre une énorme
richesse. Comme vous avez été initié au mode de fonctionnement en cercle,
vous saisissez l’importance du consensus pour assurer une meilleure
communication et développer de saines solidarités, que ce soit dans la
famille ou dans la communauté et, tout spécialement, dans l’égrégore des
praticiens chamaniques, qui constitue une force pour atteindre vos objectifs.
Vous percevez, par conséquent, le caractère primordial de l’instauration
d’un mode de gestion consensuel au sein d’une nation pour qu’elle demeure
dans l’unité et l’harmonie.
Partout, en toutes circonstances, c’est la même technique consensuelle
qui devrait prévaloir et qu’il serait souhaitable d’utiliser. Aigle Bleu
formule sa vision en ce qui concerne l’égrégore « Créons le monde » :

« Un jour, chacun des cercles, à quelque niveau qu’il figure actuellement, va élire un délégué
qui va rencontrer les délégués des autres cercles, afin de former un conseil d’administration
pouvant contribuer à la suite de l’évolution de “Créons le monde”, consistant à cocréer
tangiblement ce monde de lumière, plus juste et plus beau, en Europe, au Canada ou ailleurs
dans le monde, en répandant un mode de vie plus sain par les domaines familiaux. Cela doit se
réaliser de manière distincte, d’un pays à l’autre, pour que la représentation élargie rencontre
bien les besoins spécifiques à un territoire, à une nation. Pour vous aider les uns les autres,
pour améliorer les outils favorisant votre travail et pour accroître votre influence au sein du
monde, il faut que vous favorisiez le développement de cercles dans chacune de vos régions,
au sein de votre nation. Cela va vous permettre de prendre le pouls de l’évolution spirituelle
atteint, en tant que groupe de praticiens chamaniques, et de pousser toujours plus loin par la
pratique. »

L’exemple des Six-Nations


Une nation, généralement, correspond à une grande région géographique
d’une seule famille linguistique. Il y a des exceptions, la Suisse en est une.
Mais dans le monde naturel, toutes les communautés d’une nation utilisent
en règle générale la même langue.
Il arrive que la nation soit divisée en régions. Le plus souvent, elle se
divise en fonction des communautés qui la composent. Chaque
communauté élit un délégué, et ce délégué va la représenter au sein de la
nation. Autrement dit, la vision d’avenir d’Aigle Bleu s’appuie sur un mode
de vie concret et éprouvé qui a cours dans le monde naturel. Elle renferme
des millénaires d’expérimentation.
Il y a ainsi très longtemps, on créa la Ligue iroquoise des Six-Nations.
Elle fut une des premières formes de nations unies au monde. Certes, il y en
a eu d’autres, mais aucune ne fut aussi bien structurée. Chacune de ces
nations avait beaucoup de délégués et choisissait, parmi eux, ceux qui
devaient la représenter au sein de la Ligue. La bonne gouvernance de ces
nations unies avait permis d’établir une grande paix entre les peuples
habitant le nord-est du Canada, au sud du lac Ontario et du fleuve Saint-
Laurent.
La Ligue iroquoise comme chacune des Six-Nations prenait les décisions
par consensus. C’était l’unique mode opérationnel utilisé. Il s’est avéré
fécond et rassembleur parce qu’il a duré pendant plusieurs siècles et qu’il
dure encore, principalement parce qu’il écoute l’avis de chaque individu
appartenant à l’une ou l’autre de ces nations. Par ce procédé, même ceux
qui relèvent d’une petite communauté de la plus petite nation comprise dans
la Ligue sont entendus et considérés.
Par un tel dispositif, l’opinion du paysan vivant dans une région éloignée
parvient à s’exprimer sur le plan national s’il l’a amenée à l’attention de sa
communauté. Le représentant de la communauté, dès l’instant où sa
communauté trouve cette opinion valable, la présente au conseil de la
nation. Puis, le délégué de la nation va, à son tour, l’exposer au grand
conseil des nations. Donc, le point de vue du paysan parvient au bout de la
chaîne décisionnelle. Tous sont importants dans une telle gouvernance,
quels que soient la notoriété, le statut, la profession, etc.
Chaque personne est prise en compte dans un système fondé sur
l’intégrité et la reconnaissance des valeurs individuelles, tel qu’il se révèle
à travers une organisation fonctionnant en cercle et gérée à partir des
consensus. Tous sont égaux dans la nation. Tous s’impliquent pour assurer
le développement de leur territoire et l’amélioration des conditions de vie
parce qu’ils voient que leur apport est essentiel aux autres. C’est le système
tel qu’il doit revenir partout dans le monde. Chaque nation doit pouvoir
gérer ses propres préoccupations.
Pour l’avènement d’une nation plus juste
Dans l’immédiat, on voit bien que les perspectives actuelles de
mondialisation et de démocratisation nous éloignent d’un objectif répondant
avec équité aux besoins de tous les individus d’une même nation. En outre,
dès que l’on implante un système démocratique dans un pays, tôt ou tard,
on obtient un système régi par la corruption, résultant d’un mode
opérationnel basé sur la majorité. Si un plus grand nombre décide de
l’avenir des autres, cela suppose que les partis souhaitant l’emporter
s’opposent l’un à l’autre. En conséquence, les gens sont continuellement en
lutte les uns contre les autres. Lorsqu’il y a des décisions par vote, il y a
toujours une minorité d’insatisfaits.
C’est une guerre sans fin qui règne dans nos sociétés et dans nos
mentalités, à petite ou à grande échelle. Au cœur des gagnants se perçoit
l’avidité qui a su leur rapporter plus de pouvoir ou d’argent, sans vrai souci
des individus qui vivent dans des conditions difficiles, voire miséreuses.
L’âme d’un gagnant est habitée entièrement par son intérêt personnel. Or,
un système créant des gagnants et des perdants n’est pas viable. Il ne peut
développer et maintenir l’unité entre tous. Au contraire, il corrompt par les
intérêts économiques en jeu, les dirigeants prenant des décisions, d’abord et
avant tout en fonction de leur propre enrichissement plutôt qu’en vue d’un
quelconque allègement fiscal qui permettrait à la population de bien vivre
avec des revenus modestes.
Dans le système hiérarchique, ce sont les présidents et les premiers
ministres, les maires et les autres autorités supérieures qui prennent les
décisions, qui disent à la population ce à quoi elle doit se conformer. Dans
une communauté naturelle où les décisions sont prises par consensus, le
chef est celui qui exécute ce que le peuple veut et il agit plutôt comme
animateur et représentant. L’énergie ainsi circule dans l’autre sens et
conduit au respect de tous les êtres.
Dans un système fonctionnant par consensus, il semble évident de
prendre l’avis de tous, de considérer chacun avec la même importance. Lors
d’une assemblée de la Ligue des Six-Nations, on allait jusqu’à prévoir une
chaise pour le règne minéral, une deuxième pour le règne végétal et une
troisième pour le règne animal. Ces chaises demeuraient inoccupées tout au
long de la rencontre, mais elles forçaient les délégués à se rappeler qu’ils
devaient inclure, dans leurs décisions, les divers règnes dont chaque être
humain dépend. Pour les représentants, cela ne faisait pas l’ombre d’un
doute : tout ce qui existait était également considéré en raison de l’évidente
manifestation d’unité dans la création. C’était la loi à laquelle tous
obéissaient, parce qu’ils reconnaissaient sa valeur2.
Tout est relié, tous sont en interdépendance, comme dans un cercle
parfait.
Apprendre à décider par consensus est un art. Il en a déjà été question
dans un stage précédent. Il faut une mentalité différente et une longue
pratique pour amener les Occidentaux à comprendre ce mode de gestion.
C’est par la pratique du consensus dans le cercle qu’on peut développer
l’habileté à bien gérer les intérêts de tout et de tous. C’est l’unique mode de
fonctionnement en mesure d’assurer un avenir viable et heureux pour
chaque humain.
Le consensus favorise l’ouverture de la conscience individuelle. En
donnant son aval pour qu’une décision se prenne en dépit du fait qu’on
n’est pas d’accord avec ce choix, on démontre une ouverture d’esprit. Notre
conscience entend les opinions des autres et nous fait comprendre que c’est
la bonne manière pour avancer. On s’ouvre ainsi aux autres au lieu d’initier
un combat personnel contre eux. On se met au service de sa communauté
(famille, clan, groupe, nation). C’est le principe communautaire fondateur
de l’organisation des communautés autochtones, pour lesquelles la
communauté prime sur l’intérêt personnel.
Dans la société occidentale, c’est le contraire qui se produit. L’intérêt
personnel l’emporte. Ce qui permet à quelques-uns d’accumuler des
fortunes tandis que le plus grand nombre ne dispose même pas de quoi
manger. L’injustice sociale est criante dans les sociétés démocratiques
industrielles, dites « développées ». L’iniquité règne au sein de nos nations.
À la conquête de sa véritable nation
Il est primordial de comprendre que tout ce que nous avons vu jusqu’à
présent, concernant le cercle de toutes nos relations, et que nous avons
commencé à mettre en pratique, doit maintenant s’étendre sur le plan
national. Les instructions originelles doivent être connues et répandues dans
chacune de nos nations, par conséquent, dans la nation qui nous est propre.
Car une nation où il se parle deux ou trois langues n’est plus une nation de
base. C’est une structure mise en place, une structure artificielle par défaut !
Nous devons retrouver notre réelle nation en commençant par redéfinir la
notion de nation, qui semble aujourd’hui désuète ou périmée. Car vous ne
pouvez affirmer, du seul fait que vous êtes un Français, que la France est
« votre » nation, même si c’est normal de penser ainsi, parce qu’on évolue
dans un gouvernement déjà presque mondial. Or, c’est la volonté de
contrôler toute la planète qui est, en réalité, sous-jacente à ce type de
mondialisation visant l’expansion de toutes les frontières. La « communauté
européenne » en est, d’ailleurs, un excellent exemple. C’est une forte
tendance qui se manifeste aujourd’hui dans le monde : on cherche
à oblitérer les nationalités et les traditions d’un peuple pour atteindre
l’universel. Les effets sont autres que ceux prétendus. De la sorte, même sur
le plan personnel, on perd sa véritable identité.
Beaucoup de peuples luttent présentement contre la mondialisation pour,
d’une part, empêcher l’exploitation ravageuse des terres que les compagnies
font sans grand égard pour les autochtones et leur mode de vie. D’autre
part, la lutte de ces populations vise à sauver leur intégrité afin de conserver
leur identité. Les divers peuples sont fiers de qui ils sont, et ils en ont
pleinement le droit, d’autant plus qu’il s’agit de spécificités géographiques,
donc véritablement nationales.
La géographie d’un lieu influence la langue parlée. Il y a des expressions
et des mots qui sont spécifiques aux données géographiques locales et qui
font partie du langage de la population qui vit là. Ainsi, on peut déceler la
connaissance particulière de la terre qui est inscrite dans le langage
particulier à ce territoire. C’est une richesse nationale que la mondialisation
menace de faire disparaître à travers l’uniformisation amorcée.
On risque de perdre toutes les connaissances particulières et subtiles qui
font référence à l’écologie du lieu où tu habites en tant qu’individu, qui
manifestent ta réelle identification avec la terre où tu vis, identification qui
est aussi celle des personnes qui habitent le même territoire que toi, qui font
partie de ta véritable nation. On revient de cette manière à la case de
départ : « Qui suis-je en tant qu’être humain vivant dans ce coin particulier
de la terre ? »
En raison des chamboulements propres à la vie moderne, la notion de
« nation » s’est transformée. La France ne devrait pas être considérée
comme une nation, mais devrait être constituée de plusieurs nations. Il y eut
autrefois sur ce territoire, entre autres, des Celtes et des Gaulois ; cela
signifie aux moins deux nations différentes. En plus, on ne peut ignorer que
le sud du pays ne ressemble pas du tout à la Normandie. Donc,
géographiquement, il y a là un élément suffisant pour distinguer la présence
de nations distinctes. La France est en réalité un grand territoire avec des
gens qui parlent différentes langues. Il n’existe pas vraiment d’unité entre
eux. L’unité créée est purement artificielle. Les nations, n’étant plus basées
sur la géographie d’un lieu, ne correspondent plus aux paramètres d’une
communauté naturelle donnant naissance à la nation proprement dite.
Liberté et fierté d’appartenir à sa nation
Il faut une identification avec la terre où l’on habite pour prétendre
appartenir à une nation en particulier. Si on ne ressent pas d’attachement, on
n’appartient pas à cette nation. Retrouver sa nation est un travail que
chacun, chacune doit faire. Il est de première importance, parce qu’en
s’identifiant à une nation on est en mesure d’agir sur le plan politique.
Aigle Bleu le répète : nous n’avons pas à devenir des activistes pour
cocréer un monde où il fera bon vivre. Par les méditations, les prières et les
visualisations, nous pouvons contribuer à des changements majeurs sur le
plan national. En visualisant ce qui serait bénéfique pour la nation, puis en
projetant cette visualisation par télépathie aux personnes qui peuvent
l’utiliser pour en faire de bonnes choses pour tous, nous pouvons exercer
une réelle influence. Il importe donc de prendre cette possibilité afin
d’exercer le pouvoir à notre disposition. Si nous désirons changer quelque
chose dans le monde, nous devons porter cette intention avec fermeté et
constance sur le plan national.
Si vous ne tentez pas d’influencer positivement, d’autres vont continuer
à le faire, comme ils en ont déjà l’habitude, en menant les nations à leur
disparition. Si vous n’agissez pas dans le bon sens pour le bien de tous
grâce à votre ouverture de conscience et votre cheminement spirituel,
d’autres vont agir dans le mauvais sens. Vous deviendrez des témoins
passifs, des complices muets des forces de l’ombre. Or, ces forces
travaillent essentiellement dans l’ombre, c’est-à-dire dans le secret. Elles ne
sont pas actives dans la lumière. C’est ce qui fait que les pouvoirs en place
n’ont aucun intérêt à ce que les connaissances des Peuples Premiers se
répandent, parce qu’elles contribuent à libérer les humains, à les exposer
à la lumière des instructions originelles du Créateur.
Les Peuples Premiers enseignent à être libres de tout système limitant la
liberté et à être fiers de qui l’on est en tant qu’être humain. Ils répètent,
depuis des siècles, que les gouvernements ne sont pas nécessaires, que nous
n’avons pas à être esclaves de l’argent, soumis à toutes sortes de contraintes
et d’impositions. Ils témoignent du fait qu’il est possible de vivre au sein de
la nature, d’y être heureux et en bonne santé.
Le message que les autochtones partagent avec le monde occidental
concerne aussi le fait qu’on n’a nullement besoin de toutes ces technologies
qui ne cessent de se développer et de toutes ces abondances de richesses
naturelles mal utilisées qui sont en train de détruire la terre. Il ne doit pas
exister de barrières entre la nature et l’humain.

Si tu sais vivre au sein de la nature, ton corps s’habitue à elle et va s’adapter. Tu possèdes
toutes les énergies de l’Univers en toi pour t’adapter.

Pour s’épanouir au contact de la nature, pour retrouver son identification


à la terre et pour vivre dans l’unité, il y a un passage obligé à travers
plusieurs générations sur un même domaine familial. Il faut, en
conséquence, prévoir de bonnes protections pour ces différents domaines si
l’on ne veut pas qu’ils soient détruits par les systèmes en place. Des
organismes créés à cette fin apparaissent essentiels. Leur but consistera
aussi à protéger les nations autochtones vivant encore au sein de la nature.
Toutes ces considérations appartiennent à la conscience du 7 – le chiffre
de la nation et de la prophétie. Le premier pas que nous avons à faire, en
toute conscience, consiste à retrouver notre nation. Il faut que nous nous
questionnions par rapport à ce que nous vivons et où nous vivons, par
rapport au lieu où nos parents ont vécu, etc. C’est une tâche difficile et
énorme pour certains, mais, si nous n’avons pas la compréhension de la
mère patrie, il manquera toujours une dimension à notre être. Tout effort en
ce sens peut conduire à une plénitude appréciable. C’est une réflexion et
une action que chacun doit entreprendre.
Pour commencer à avoir une vision dans le temps, cette vision doit être
large. Elle doit dépasser la communauté et le clan pour se rendre jusqu’à la
nation à laquelle on s’identifie. Lorsque nous savons à quelle nation nous
appartenons, nous savons quelle est notre mission. Nous pouvons
développer notre vision.
De nos jours, nous sommes libres de nous identifier comme nous le
voulons. Les frontières sont artificielles, les langages uniformisés. Si nos
recherches et notre réflexion permettent de conclure que nous appartenons
à telle nation, nous pouvons l’assumer avec fierté et dignité en nous
réappropriant cette authentique identité.

VIVRE EN AMOUR AVEC LA TERRE


Les Amérindiens considéraient qu’ils vivaient dans un paradis. Ils
ignoraient ce qu’était la pollution ; la nature était à son meilleur en ce temp-
là, et ils se sentaient chez eux partout dans ce paradis. La terre leur
appartenait, et ils appartenaient à la terre. Ils vivaient en amour avec la
terre, ils étaient en bonne santé et heureux. Pour apprendre cet amour de la
terre qui apporte santé et joie, il faut revenir à un mode de vie plus naturel,
tel que le leur.
Aimer la terre où l’on habite, c’est le point de départ pour être heureux. Il
est facile d’y arriver si on habite sur un domaine familial. Sa grande beauté
nous émerveille parce que tout ce qui s’y trouve représente ce que l’on
a désiré et prévu en fonction de préférences tant personnelles que
familiales. Son abondance nous nourrit. Nous ne pouvons que ressentir de
la gratitude envers cette nature qui a complété chacune de nos actions afin
que la récolte des arbres, fruits, légumes, fleurs et plantes nécessaires
à notre santé soit suffisante pour toute la famille et les personnes avec qui
nous avons le goût de les partager. Ainsi, chaque année qui passe accroît,
tout naturellement, notre attachement au paradis que nous possédons.
Il faut sentir le contact avec la nature pour que les éléments répondent
à nos demandes. Au début, il est nécessaire de faire des efforts, des
offrandes, des prières, des danses, etc. Mais dès que le contact s’établit et
s’installe entre la nature et soi, on parvient à communiquer avec les
éléments plus rapidement, surtout dans l’enceinte du domaine familial.
Le second point en mesure d’assurer la vie que l’on souhaite heureuse au
contact de la nature prend en compte un besoin fondamental de l’humain :
le fait d’être aimé. Il faut pouvoir compter sur l’amour d’au moins une
personne sur terre pour connaître le plein bonheur de vivre. L’amour éclaire
le domaine familial, ouvre aux possibilités infinies qui s’offrent à chacun
d’entre nous. Lorsqu’on est amoureux, on ressent un vif désir de revenir le
plus tôt possible auprès de l’être aimé si on a dû s’absenter pendant un
certain temps. Si cette personne habite le domaine familial, l’attachement
à la terre s’en trouve intensifié.
Le troisième point permettant l’extension dans le temps de cette vie
comblée d’amour, nous en avons parlé à quelques reprises, consiste
à dormir à la belle étoile avec sa famille et avec l’être aimé, afin de choisir
l’étoile de la famille. Cette technique s’appuie sur le fait que les étoiles sont
des consciences, des êtres sidéraux. Elles nous rejoignent par leur
luminosité, leurs pensées, leurs échanges d’informations. Dormir sous les
étoiles devient une action formatrice.
Ce n’est pas l’intellect qui peut recevoir ce genre d’informations : elles
s’encodent d’elles-mêmes en nous de manière à réimprimer les circuits
déficients ou certains accords qui ne fonctionnent plus. Il y a une relation
étroite qui s’établit entre l’étoile et la famille qui l’a choisie, d’où
l’importance pour le membre de cette famille, qui serait à la veille de
mourir, de fixer sa pensée sur la vie – la vie en amour avec la terre et l’être
aimé, ou les êtres aimés. Si elle fixe sa pensée sur toute la beauté créée en
famille, à laquelle elle a contribué, son âme va revenir dans les enfants de
ses enfants après s’être renouvelée à la source de la lumière. Ce sera donc
une explosion de joie, un moment magique, lorsque tous retrouveront
simultanément, en se couchant sous les étoiles, le souvenir de leurs vies
passées par le biais de l’étoile de leur famille.
Quand on aura créé des domaines familiaux partout sur la terre, ce sera le
paradis sur l’ensemble de la planète. Les déserts seront éradiqués, toutes
nos erreurs seront réparées. Quand la terre entière sera un paradis, quand il
ne restera plus de place dans ce paradis, ce sera alors le temps d’aller porter
nos connaissances sur d’autres planètes. Nous n’aurons pas besoin d’engin
pour y aller. Nous n’aurons qu’à nous téléporter ou encore, qu’à nous
réincarner sur une autre planète. Nous n’avons pas besoin de passer des
années dans l’espace pour aller là où la vie peut se manifester en un amour
éternel, comme sur la terre.
Il n’y a rien de plus rapide que la pensée. Il suffit de penser à la tour
Eiffel, et voilà, on s’y trouve immédiatement. Dans la vitesse de pensée, il
n’y a pas de distance.
La téléportation consiste à dénouer les relations moléculaires de chaque
cellule du corps et à les reconstruire ailleurs. Cela demande une vitesse de
pensée ahurissante dont nous ne sommes pas capables pour l’instant,
à l’exception de gens très évolués et très rares. Un jour, tous y parviendront.

LA PIERRE MATRICE (2)


La pierre matrice est un amplificateur psychique. Elle amplifie toutes les
capacités psychiques. On l’utilise chaque fois que l’on a besoin d’amplifier
ses pouvoirs. Lors d’un traitement, on la prend discrètement en main car,
nous l’avons précisé dès la première fois que nous en avons parlé, la pierre
matrice ne doit être vue de personne.
Être relié aux éléments
Si l’on travaille avec une pierre matrice, c’est dans le but d’augmenter les
bénéfices d’un soin de guérison. Pour y parvenir, il faut se relier aux
éléments. Comment se relie-t-on aux éléments ? Voici quelques réponses :
• Pour se relier à l’élément « feu »
Vous devez rester à observer le feu sacré pendant des heures jusqu’à ce
que vous ne fassiez qu’un avec le feu. Avec l’esprit du feu. Quand il ne
reste plus que les braises, vous les étendez avec un bâton et vous les
observez attentivement. À chaque moment, elles se transforment et
chatoient sous le moindre souffle de vent. Vous pouvez lire les braises dans
leur chatoiement. Vous y verrez des animaux, et même d’autres éléments.
• Pour se relier à l’élément « vent »
Vous devez travailler le plus possible avec la respiration, mais plus
spécifiquement avec le vent. Trouvez un arbre très grand et, si vous êtes en
mesure de le faire en toute sécurité, grimpez le plus haut possible dans cet
arbre pour vous sentir bercé par le vent. Cherchez à voir les sylphes qui se
cachent dans les nuages à l’occasion. Ils sont géants. Pour se relier à cet
élément, ce qu’il faut plus que tout, c’est méditer sur le vent. Quand on est
dans un arbre qui bouge, on se sent vraiment dans le vent. Votre méditation
à ce moment-là sera très porteuse d’informations précieuses.
• Pour se relier à l’élément « eau »
Deux pratiques de base sont recommandées :
1. Vous donnez une offrande au ruisseau ou à la rivière, puis vous remontez
le courant (10 à 15 pas suffisent, mais vous pouvez aller plus loin si vous
le préférez). Vous vous assoyez ensuite sur une pierre, idéalement au
milieu du cours d’eau si c’est possible, sinon sur la rive tout près. Là,
vous regardez l’eau. Vous ne faites rien d’autre. Vous entendrez peut-être
les petites clochettes des ondines, si elles veulent vous indiquer leur
présence. Ce serait là une belle grâce ! Il est aussi possible d’apercevoir
des traces dans le sable près de l’eau ; c’est une autre manière pour les
ondines de montrer qu’elles sont là.
2. Vous prenez un bol en verre, totalement neutre, sans dessin. Vous le
remplissez d’eau, puis vous faites une offrande de farine de maïs à l’eau.
Vous observez ensuite ce qui se passe en diffusant votre vision par le
3e œil. Il faut que ça devienne flou. Vous ne devez pas fixer l’eau. Vous
apercevrez alors une sorte de brume monter de l’eau. C’est dans cette
brume que vous commencerez à voir et à apprendre des choses.
• Pour se relier à l’élément « terre »
Le contact avec le lieu de pouvoir est précieux pour travailler avec la
terre. Il y a une cérémonie particulière de purification qui peut être
effectuée là et qui est très puissante. Elle offre l’avantage de pouvoir être
répétée aussi souvent qu’on en ressent le besoin, mais comme il s’agit d’une
purification personnelle, elle ne se réalise pas avec d’autres.
La manière de procéder est simple. Vous choisissez un endroit dans votre
lieu de pouvoir où vous creusez un trou aux dimensions de votre visage.
Car, après vous être allongé sur le sol, vous allez mettre votre visage par-
dessus le trou. C’est dans cette position que vous allez exprimer à haute
voix tout ce que vous avez au fond de vous. Si cela vous amène à cracher
ou à vomir ou à crier à haute voix, cela peut favoriser la purification des
émotions négatives qui vous affligent. Vous priez alors la Terre-Mère afin
qu’elle puisse transformer tout cela pour que ça devienne du compost, soit
des énergies bénéfiques pour toutes nos relations.
Un autre très bon exercice d’harmonisation avec la terre, qui pourrait être
fait après la purification ci-dessus enseignée, et que vous devriez pratiquer
tous les jours, consiste à marcher pieds nus dans la nature, spécialement
dans la forêt, là où il y a beaucoup de mousse. Le couvert de mousse est un
endroit terrestre dans toute la force du mot. Là, vos pieds s’enfonceront
dans la terre en douceur et dans la fraîcheur. À ce moment-là, soyez
attentifs à tout ce qui vous entoure. Les gnomes sont difficiles à voir. De
plus, ils ne sont pas très beaux ! Si vous ne les voyez pas, ce n’est pas
grave. Vous devez par contre désirer les ressentir. Ressentez leur présence,
vos pieds nus dans la mousse. Ce sera une expérience unique.
Particularité
À la suite de ces contacts privilégiés, intenses et personnels, que vous
pouvez expérimenter avec les éléments, vous remarquerez l’amplification
accrue de votre action sur les organes et les tissus du corps de la personne
à qui vous donnerez un traitement avec la pierre matrice.
Si vous vous en souvenez bien, vous ne devez jamais travailler la partie
du corps touchée par le cancer lors d’un toucher thérapeutique, de tout
traitement avec le cristal de guérison. Mais avec la pierre matrice, vous
pouvez le faire en travaillant avec l’élément « feu » pour dissoudre la
tumeur. Procédez ainsi :
• Vous envoyez de la conscience à travers la pierre matrice, premièrement,
pour regarder dans la personne à soigner, comme si vous utilisiez un
rayon X.
• Deuxièmement, vous déterminez la partie affectée que vous désirez
travailler. Quand vous l’avez trouvée, vous devenez l’élément « feu » et
vous l’envoyez à travers la pierre matrice. Vous pouvez, à travers la
pierre, travailler la partie affectée que vous avez déterminée en faisant
fondre la tumeur avec l’élément « feu ».
Le traitement avec la pierre matrice est d’autant plus efficace que l’on
parvient à se relier aux éléments. Devant un problème nécessitant l’élément
« eau », qui serait donc en lien avec le système lymphatique, les reins, la
vessie ou autres, vous devenez « eau », puis vous exécutez le processus ci-
dessus suggéré. Pour un problème associé aux poumons ou au côlon, vous
travaillez avec l’élément « air », vous devenez « air » ou « vent ». Pour les
os, les muscles, les cheveux et autres, vous devenez « terre ».

CÉRÉMONIE AVEC UNE PLANCHE À PRIÈRE


La cérémonie utilisant la planche à prière est efficace pour la guérison
à distance, mais elle peut aussi être utilisée pour le désenvoûtement.
Il faut nécessairement une planche ou un carton solide pour procéder à la
cérémonie, et aussi 4 bougies, 4 cristaux de quartz clair, 1 cristal de
guérison, du sel et un témoin. Le témoin est un objet représentant la
personne pour laquelle on invoque la guérison. Une photo peut très bien
convenir.
Les étapes de la cérémonie s’enchaînent de la manière suivante :
1. Après vous être centré, vous mettez le témoin au milieu de la planche
à prières.
2. Vous prenez un cristal, vous tendez la main vers l’est et vous priez :
« J’appelle ici l’esprit et le pouvoir de l’est afin qu’il vienne nourrir cette
guérison et protéger cette cérémonie. » Puis vous tirez comme si vous
rameniez une corde tendue et résistante vers vous. Vous placez le cristal
à l’est, sur la planche à prières, la pointe du cristal vers le témoin. Vous
priez de cette manière avec les 3 autres cristaux en invoquant le sud,
l’ouest et le nord, et en exécutant les mêmes gestes.
3. Ensuite, avec le sel, vous faites un cercle autour des 4 cristaux pour qu’ils
soient unis dans l’intention spécifique que vous portez. Ils serviront aussi
à emprisonner toute énergie négative.
4. Les bougies vont vous permettre d’invoquer l’esprit et le pouvoir des
quatre directions. Vous priez en disant : « J’appelle ici l’esprit et le
pouvoir de l’est afin qu’il vienne bénir cette prière et nourrir cette
guérison. » Après avoir tiré, comme lors des invocations avec les cristaux,
vous déposez la 1re bougie à l’est sur la planche à l’extérieur du cercle de
sel. Vous faites de même pour les 3 autres bougies en invoquant le sud,
l’ouest et le nord. Par ces invocations, on demande la protection des
grands-pères de chaque direction.
5. Puis, vous prenez votre cristal de guérison et formulez intérieurement une
intention pour la personne. Plus votre intention sera spécifique, plus elle
sera efficace. Une fois le cristal programmé, vous tenez au-dessus du
témoin la face C – le rayon de la face C de votre cristal. Vous envoyez
alors votre intention pendant 7 minutes. Tenir une intention pendant
7 minutes est très exigeant. Cela signifie que vous maintenez votre pensée
sur cette intention sans relâche pendant toute cette durée. C’est du
travail ! Vous aurez ainsi l’occasion de vérifier votre niveau de maîtrise
de la pensée. Si vous y parvenez, votre cérémonie sera puissante.
6. Au bout de 7 minutes, vous mettez le cristal à purifier et vous éteignez,
en sens contraire, les chandelles, soit nord, ouest, sud et est. Vous rangez
la planche à prières pour la reprendre le lendemain lorsque vous serez
disposé à prier de nouveau pour cette personne représentée par le témoin.
7. Pour que la cérémonie soit complète, l’étape 5 précédente doit être faite
7 fois au cours d’une période de 28 jours. Pour être bien clair : à chaque
fois, vous allumez les bougies de l’est au nord, programmez le cristal de
guérison et tenez l’intention pendant 7 minutes ; vous mettez ensuite le
cristal à purifier, éteignez les bougies du nord à l’est et rangez la planche
à prières.
8. Après la 7e fois, vous enlevez les bougies. Vous mettez les cristaux
à purifier, vous disposez du témoin. Le sel et la cire qui restent, vous les
enterrez à l’extérieur en évitant de les toucher avec les doigts.
9. Un point à noter si vous désirez que la cérémonie serve dans un cas de
désenvoûtement : les cristaux doivent avoir la pointe vers l’extérieur, et
non vers le témoin.

VOYAGE DANS LE MONDE DE LA FORME IDÉALE


Chaque personne s’installe confortablement en prévision du voyage dans
le monde de la forme idéale. Lorsque tous ont commencé à se détendre,
Aigle Bleu procède à la purification des lieux et des personnes, après s’être
lui-même purifié et centré. Il entreprend ensuite le voyage.

« On est rassemblés pour voyager dans le monde de la forme idéale. C’est un endroit où vous
vous êtes déjà rendus à quelques reprises, mais cette fois, ce sera dans un but différent. On va
commencer comme d’habitude. Vous allez tous vous centrer et prendre de profondes
respirations.
Maintenant, vous allez détendre chaque partie de votre corps en partant des pieds. Visualisez
que, dans le souffle, il y a une lumière bleue à l’inspiration et à l’expiration, dirigez cette
lumière bleue dans votre corps. Alors, vous allez diriger cette lumière bleue dans les pieds, et
vous allez détendre les pieds. Vous allez détendre les chevilles, les mollets, les genoux.
S’il y a un muscle ou une partie du corps qui résiste à la décontraction, nous le contractons,
puis nous le relâchons. Nous voulons montrer au muscle ou à cette partie du corps dans quelle
direction nous voulons qu’ils aillent. Et nous continuons en détendant maintenant les cuisses.
Vous détendez les attaches, les articulations des jambes aux hanches et les jambes sont tout
à fait détendues. Elles sont très lourdes contre le sol. Et vous détendez le bas-ventre, le ventre
et tous les organes du ventre. Et vous détendez le diaphragme, et les côtes, et les clavicules, et
les bras. Vous détendez les épaules. Vos bras s’affaissent lourdement. Vous prenez le temps de
détendre tous les doigts de la main. Vous détendez ensuite les mains, les poignets, les avant-
bras, les coudes, le haut des bras, et de nouveau, les épaules. Les bras sont très lourds,
affaissés contre le sol.
Vous détendez les poumons, l’œsophage, les bronches et la colonne vertébrale en partant des
vertèbres lombaires. Vous remontez vertèbre par vertèbre, et à mesure que vous détendez les
vertèbres, toutes les parties du corps qui y sont connectées, c’est-à-dire l’ensemble du corps, se
détendent encore davantage. Et vous détendez le cou, les mâchoires, les dents, les joues, la
langue, la bouche, les sinus, les yeux, le front, le crâne, les oreilles, le pavillon externe et
ensuite, interne – l’oreille interne. Finalement, même vos cheveux sont détendus.
Tout votre corps est très lourd, affaissé contre le sol. Vous le sentez plus lourd parce que vous
le détendez encore davantage, dans son ensemble, une autre fois. Tellement détendu, tellement
lourd qu’il devient aussi léger qu’un petit nuage blanc dans un grand ciel bleu.
Nous visualisons le corps de lumière que nous sommes, l’être immortel et éternel, sans
substance physique, qui est parfait, lumineux, rayonnant, à l’image de la Création. Et nous
visualisons le corps d’ombre que nous sommes, ce corps de chair et tous les souvenirs
accumulés depuis la naissance. Ce merveilleux corps qui est notre école, qui nous donne
l’opportunité de la vie si précieuse. Et maintenant, le corps de lumière infuse le corps d’ombre
de sa luminosité et les deux corps deviennent un seul corps.
(Aigle Bleu poursuit en s’accompagnement d’un battement régulier de son tambour.)
Et vous sentez à ce corps de lumière pousser des ailes, et votre corps de chair reste
profondément endormi au sol. Mais votre corps de lumière s’élève et tend ses ailes, s’élance
dans l’espace. Comme un aigle, vous volez de plus en plus haut.
Vous volez de plus en plus haut, vous traversez les nuages, vous voyez toutes les étoiles, la
myriade d’étoiles, et vous montez encore plus haut, vous dépassez ce monde physique et vous
arrivez au monde de la forme idéale. Et vous voyez une falaise où pousse une grande forêt de
pins, et vous atterrissez sur le bord de la falaise à l’orée de la grande forêt de pins, et vous
marchez avec vos jambes. Vous marchez le long du sentier qui serpente à travers la forêt de
pins. Qui descend vers une plaine, une vallée, un lieu magique, un lieu que vous avez déjà
visité, car vous débouchez dans cette immense clairière au fond de laquelle brille, comme un
joyau, le lac magique des eaux bénies du souvenir et du pardon.
Vous voyez, du côté droit, une autre forêt avec des marches qui mènent au temple de la
Compréhension et dans la plaine, sous tout cela, vous voyez des êtres. Vous vous rapprochez
avec humilité, avec révérence pour ces êtres, et à mesure que vous vous rapprochez, vous
reconnaissez des ancêtres de plusieurs traditions.
Vous voyez un vieil homme, très grand, les cheveux jusqu’aux genoux avec, à ses côtés, un
couple de vieilles personnes cherokees Ani Yun Wiwa. Vous voyez mon grand-père algonquin
et ma grand-mère algonquine. Et à leurs côtés, vous voyez vos ancêtres d’il y a très longtemps,
ceux qui ont choisi de rester dans les règnes subtils pour accompagner leur descendance, et qui
sont là, et qui ont toujours été là pour vous aider.
Vous mettez un genou à terre, vous penchez la tête en signe d’humilité et de révérence, et
demandez leur bénédiction. Leurs mains s’élèvent par-dessus votre tête et vous recevez cette
bénédiction. Et vous demandez les enseignements qu’ils ont à partager avec vous. Vous sentez
l’intensité des 3 rayons qu’ils émettent rencontrer les 3 rayons que vous avez si diligemment
travaillés. Ils se joignent, communient. Vous les voyez parler. Vous les entendez en vous et
vous recevez leurs enseignements.
(Aigle Bleu ne parle pas pendant environ 15 minutes. Il n’y a plus que le battement régulier du
tambour avec des sons chamaniques. Puis il reprend en maintenant le battement du tambour.)
Sachant que vous pourrez toujours revenir au monde de la forme idéale, rencontrer vos
ancêtres, vous leur témoignez votre reconnaissance pour les messages partagés, pour la
bénédiction reçue. Ils acquiescent. Vous reculez de quelques pas, par respect, et ensuite vous
repartez, vous remontez dans la forêt de pins.
Vous prenez le sentier dans la forêt de pins, vous parvenez à la falaise, et des ailes vous
poussent. Comme un aigle, vous vous élancez dans le ciel étoilé et vous descendez en plongée.
Vous voyez la terre apparaître au loin et vous vous rapprochez rapidement. Elle grossit. Vous
traversez les nuages.
(Arrêt du tambour.)
Et vous vous retrouvez ici, maintenant, dans la salle, dans votre corps. Vous reprenez
possession fermement du corps. Vous bougez les orteils, les doigts, vous faites les gestes que
le corps a envie de faire. Vous vous étirez et quand vous sentirez que vous habitez pleinement
ce corps, vous pourrez continuer à vous détendre pendant que je vais partager quelques
enseignements avec vous. »

Recommandations particulières de l’enseignant


Aigle Bleu va profiter de ces instants supplémentaires de détente pour
transmettre des enseignements importants aux futurs praticiens
chamaniques. Il donne libre cours à sa sagesse afin d’exprimer des
recommandations qui lui sont particulièrement chères parce qu’elles sont le
fruit de ses connaissances et de son expérience. Il désire que chacun puisse
refaire ce voyage dans le monde de la forme idéale en toute sécurité, mais
surtout en pleine connaissance des bénéfices qu’il peut en retirer. Il attire
donc l’attention sur des éléments de compréhension essentiels :

« Lorsque vous aurez quelques fois visité vos ancêtres, vous aurez établi un lien qui deviendra
permanent. Vous apprendrez à garder ce contact télépathique avec eux et à les voir même dans
l’activité. Lorsque vous serez en cérémonie, en guérison, une partie de vous dansera à leurs
côtés et vous sentirez les messages et les énergies qu’ils vous envoient depuis le monde de la
forme idéale, celui de l’Ungawi.
Les ancêtres seront ainsi toujours avec vous. Et leur sagesse et leurs enseignements seront
disponibles au moment où vous en aurez besoin, même dans l’activité.
Il faut prendre l’habitude, dans certaines de vos activités spirituelles, de les voir et de voir ce
lieu où résident le temple de la Compréhension, le lac magique des eaux bénies du souvenir et
du pardon, et les ancêtres qui sont là, qui attendent de vous communiquer leur sagesse.
Selon les circonstances dans lesquelles vous serez, vous verrez qu’ils ont des attitudes
différentes. Lors de certaines grandes cérémonies, vous les verrez danser. Vous saurez qu’ils
sont en unité avec vous, qu’ils sont avec vous. Ainsi vous établirez un lien qui sera toujours là
pour vous. Ils pourront vous accompagner de leur sagesse, de leur réconfort, de leur soutien.
Sachez que le monde de la forme idéale, c’est un lieu réel, même s’il est non matériel, et que
vos ancêtres, ils sont vraiment là. Prenez l’habitude de leur rendre visite. Ils aiment cela, et
vous, ça vous rend plus entier, plus illuminé, ça restitue, ça refait, ça reconnecte des aspects de
votre être qui ont été oubliés parce qu’ils n’ont pas été utilisés. Cela permet ainsi de sentir
l’unité des instructions originelles qui sont à l’intérieur de vous et qui sont manifestes par ce
lieu.
Prenez également un moment, de temps à autre, pour présenter, dans le monde réel d’ici, des
offrandes à vos ancêtres après leur avoir demandé quelles offrandes ils aimeraient recevoir.
Cela va permettre de bien entendre ce qu’ils veulent, et, à eux, de bien voir que vous êtes
sérieux puisque vous accomplissez ce qu’ils vous ont suggéré.
Et leurs enseignements seront plus disponibles et plus facilement atteignables. Ils seront
facilement accessibles en raison de leur volonté de vous les transmettre, parce qu’ils ont vu
que vous mettez en pratique ce qu’ils vous enseignent.
Vous pouvez rester quelques minutes encore avec eux, si vous le désirez, ou simplement
continuer à vous détendre. Mais avant de trop bouger, je vous conseille de prendre des notes
sur ce que vous avez vécu au cours de votre voyage, sur les enseignements reçus de vos
ancêtres afin de les retenir. Car le monde de la forme idéale et le monde dans lequel nous
vivons sont très différents. Souvent, l’activité dans notre monde de la forme masque un peu
nos souvenirs de ce monde-là. »

DANSE DU SOLEIL ET DE LA LUNE


La danse du soleil et de la lune est aussi appelée « danse des étoiles et de
la lune ». C’est une danse qui aide à communiquer plus loin que celles que
vous avez apprises jusqu’à maintenant.
La danse des quatre directions comme celle de l’aigle sont plus près de la
terre et du vent. La danse du soleil et de la lune amène plus loin parce qu’on
fait l’oiseau, qu’on fait la lune, qu’on regarde le soleil ou le ciel étoilé. On
sent l’énergie de la terre propulsée jusqu’au ciel.
Dans cette danse, on fait la respiration en cercle, comme dans les autres
danses, mais on va intégrer un mouvement de la danse des quatre directions
en le transformant. Cette autre forme de danse permet d’activer davantage
l’énergie vitale. Elle est recommandée, tout spécialement, avant les
cérémonies de guérison.
C’est le premier mouvement de la danse du soleil et de la lune qui
s’apparente à celui de la danse des quatre directions. La principale
modification consiste à accumuler l’énergie de la terre pour la ramener dans
le 2e centre d’énergie.
Il est impossible de décrire par écrit toutes les figures de la danse du
soleil et de la lune. Il faut observer son exécution pour parvenir à la
conceptualiser. On ne peut pas, avec les mots, transmettre son caractère
aérien. Dans le 2e mouvement, par exemple, les danseurs lancent un coup de
pied à l’avant dans la direction où ils se trouvent, puis vont tirer vers
l’arrière les bras, le haut du corps et la tête, pour regarder le ciel ; dans
l’entre-direction, leur coup de pied va chercher à rejoindre leur main
tendue, puis ils vont lever le bras opposé au-dessus de la tête en penchant le
corps de côté, adoptant ainsi la forme de la lune, ce qui leur permet ensuite
de se glisser dans la forme d’un oiseau. C’est une danse dynamique,
évocatrice et radieuse.
Les personnes curieuses de découvrir la danse du soleil et de la lune
peuvent la visionner alors qu’elle est enseignée par Aigle Bleu dans le
stage 7 de la formation « Créons le monde ».
CÉRÉMONIE DES ANIMAUX TOTEMS
Tous ont revêtu les costumes et les masques qu’ils ont fabriqués afin
d’incarner leurs totems. Ils sont rassemblés en cercle près du feu sacré.
Aigle Bleu, qui a aussi revêtu le costume de son animal totem, commence la
cérémonie par une prière :

« Créateur, Grand Esprit, Grand Mystère, d’une manière sacrée, nous venons ici, aujourd’hui,
afin de communier avec l’âme de notre totem. Dans les enseignements de nos Anciens, nous
avons appris comment ils peuvent nous aider. Nous sommes reconnaissants de ce qu’ils nous
apportent tous les jours. Pour approfondir et consolider cette communication et cette
communion, nous te demandons, ainsi qu’à tous les ancêtres et qu’à tous les totems, de nous
aider à bien incarner aujourd’hui, dans la joie, dans la simplicité et dans la vérité, nos totems
afin que nous puissions mieux ressentir ce qu’ils peuvent nous apporter et comment nous
pouvons les honorer. C’est notre prière. Aho ! »

Alors, avec joie, simplicité et vérité, s’amorce le défilé des totems qui
s’avancent par catégories : ceux qui marchent, qui rampent, qui volent, etc.
Lorsqu’ils sont invités à se présenter, les stagiaires incarnent leurs totems
avec des mouvements et des sons propres à leur animal gardien. La
diversité des totems évoqués démontre la richesse et la puissance de l’aide
mise à la disposition des humains qui le désirent.
La cérémonie des totems est une communion en profondeur avec l’esprit
de notre animal protecteur. Cette incarnation, quand elle a été aussi bien
préparée, a des répercussions, par la suite, sur la manière d’être de chacun.
Elle est l’occasion de prendre pleinement conscience de qui on est.
Une fois la présentation des totems terminée, on fait une offrande au feu,
puis on se retire dans sa chambre ou dans la grande salle. Aigle Bleu
a invité chacun à se retirer en silence pour aller prendre des notes sur ce
qu’il vient de vivre. Habituellement, on reçoit des messages lors de cette
cérémonie. Consigner par écrit ce que l’on a entendu ou ressenti permet de
ne pas oublier l’essentiel de la communication avec son totem. C’est une
manière de respecter l’animal gardien et de poursuivre, avec gratitude,
l’étroite relation qui vient de se confirmer avec lui.

CONCLUSION
La communion avec notre animal totem est essentielle au même titre que
les rencontres que nous pouvons avoir avec les ancêtres vivant dans le
monde de la forme idéale. Nous ne pouvons pratiquer le chamanisme sans
la protection et la sagesse de tous ces esprits qui nous accompagnent depuis
toujours. Ils révèlent des aspects de notre personnalité que nous pouvions
ignorer. Ils nous amènent à notre réelle identité. Par-dessus tout, ils nous
rendent conscients du fait que l’on peut changer le monde. Que l’avenir sera
ce que nous choisissons d’en faire aujourd’hui.
Accompagnés par toutes ces énergies subtiles, nous pouvons accomplir
l’œuvre de cocréation qui va totalement accorder ce monde transformé aux
désirs divins.
Le niveau 7 de toutes nos relations nous a amenés à la compréhension de
la nation et de la prophétie. Nous savons quel travail il nous reste à faire et
dans quelle direction nous devons aller pour le bien de tous.

1 Dans deux enregistrements spécifiques, Aigle Bleu présente « l’histoire et les prophéties
amérindiennes » et les perspectives d’« un nouveau monde ». Ces DVD sont rassemblés dans un
coffret sous le titre Rencontres avec Aigle Bleu. Sagesse et spiritualité amérindienne. Ils ont été
produits par Invocation et Terre de l’Aigle.
2 Dans Wikipédia, on mentionne que la constitution de la Ligue iroquoise des Six-Nations était
connue au départ, en 1570, sous le nom des Cinq-Nations (Cayuga, Mohawk, Oneida, Onodaga,
Sénéca). La sixième nation (Tuscarora) se serait ajoutée en 1722, soit deux ans après la rédaction de
la Constitution de la Ligue iroquoise, appelée « Gayanashagowa » ou « grande loi d’unité ». On
précise que cette Constitution « s’est transmise pendant plusieurs siècles sous forme de maximes
récitées par cœur ». Puis on ajoute – preuve de la fécondité de ce type d’organisation politique – que
la grande loi de l’unité « préfigure les écrits constituants des Pères fondateurs de l’Amérique
moderne ». En effet, Benjamin Franklin s’est inspiré de cette Constitution pour écrire la Constitution
des États-Unis. Malheureusement, il n’avait pas compris le principe du consensus. Le Canada est
constitué de manière similaire dans une fédération de provinces et de territoires.
HUITIÈME STAGE
Niveau 8 – La planète

Initiation d’une étudiante de « Créons le monde » à la cérémonie


d’ouverture
Comme chaque matin où le groupe de formation se rassemble,
Aigle Bleu procède à une cérémonie d’ouverture. Cette fois-ci, il est
accompagné d’une stagiaire qui est prête à vivre officiellement son
initiation. Bien centrée, elle exécute les gestes que son enseignant lui
a appris et elle pose les sphères et les cristaux au même rythme que lui.
Cela donne de la solennité au moment présent du fait qu’en les observant
exécuter la cérémonie avec concentration et profondeur on pressent la
longue tradition de sagesse qui est derrière et qui s’est transmise de siècle
en siècle jusqu’à ce jour dans les différents pays du monde entier.

LA CONSCIENCE PLANÉTAIRE
La responsabilité planétaire de l’individu
La cérémonie d’ouverture précédente nous amène au niveau 8 des
relations à développer pour jouir d’une vie équilibrée et saine, le chiffre
« 8 » symbolisant la Terre-Mère pour les Amérindiens. Ces derniers se
définissent d’ailleurs comme les gardiens de la Terre. Votre travail de
praticiens chamaniques va donc prendre tout son sens et toute sa
signification si vous travaillez avec et pour la planète, puisque la relation
avec la Terre est au centre de la spiritualité amérindienne.
Or, on se trouve à une époque où l’avenir de la Terre est menacé. Il faut
de toute urgence entreprendre la recréation des conditions qui pourraient
guérir l’état actuel de conscience de l’humanité, et c’est à l’intérieur de soi
que l’opération de sauvetage doit d’abord se réaliser. Tout commence par le
« 1 », parce que c’est l’engagement de l’individu qui peut contribuer
à transformer la situation. C’est l’union de toutes les consciences
individuelles engagées dans cette transformation essentielle pour l’avenir.
Les menaces qui visent la planète sont d’autant plus immédiates qu’un
grand nombre de femmes et d’hommes ne sont nullement connectés à la
terre. Pis encore, ils ne se sentent pas du tout reliés les uns aux autres, pas
du tout reliés au projet divin auquel ils prennent néanmoins part. Parce
qu’ils ne se soucient que de leur petit univers personnel, ils prétendent
n’avoir aucune responsabilité vis-à-vis des dangers compromettant l’avenir
de la planète et de l’humanité. Leur seul bonheur les captive. Ces gens
ignorent les liens originels ; ils continuent ainsi, en toute inconscience,
à produire des toxines et des pollutions de toutes sortes, conduits par un
esprit de séparation et les appétits de consommation.
À l’opposé, chacun d’entre vous, en tant que praticien chamanique, doit
avoir à cœur de se relier pleinement à la planète et à tout ce qui est force
créative, c’est-à-dire à tout ce qui représente l’énergie du Créateur.
Dans la démarche autochtone, vous l’avez sûrement déjà remarqué,
même si les gens se connaissent, au début du cercle, ils se nomment à tour
de rôle. Ce n’est pas une affirmation de leur ego, mais bien plutôt celle de
l’individualité que chacun porte dans sa responsabilité de veiller sur la
planète. Car chaque personne est unique. Son nom la distingue des autres.
Si nous prenons la peine de nous présenter par notre nom au début d’un
cercle, ce n’est pas seulement à l’intention des personnes qui nous
entourent. Nous nous nommons surtout pour nos ancêtres et pour la Terre.
Chaque fois que je me nomme, j’affirme que je suis fille ou fils de la
Terre-Mère.
Pour que chacun intègre bien cet enseignement, Aigle Bleu propose de
faire un cercle afin que tous se nomment, bien conscients d’affirmer ainsi
leur filiation et, du même coup, leur appartenance à la même famille
planétaire.

« Rappelez-vous, en vous présentant, insiste l’enseignant, que la Terre nous appartient et que
nous appartenons à la Terre. Par conséquent, notre identité se décline dans cette relation avec
la planète. De plus, comme le Créateur nous parle par sa création, il nous parle par cette
merveilleuse planète qu’il nous a donnée. Elle est le reflet de ses lois, de ses principes, de son
autorité, de sa luminosité. Elle nous relie avec tout ce qui existe. Tout ce qui existe, existe de
par sa création. Un exemple l’illustre bien : toutes les plantes sont reliées aux étoiles et
certaines de leurs instructions originelles dépendent d’elles. C’est la raison de certaines
préparations utilisées en agriculture bio-
dynamique, qui redonnent une grande intégrité aux cultures. Les étoiles et les plantes sont
liées, comme nous sommes, nous aussi, en lien avec les étoiles. C’est une même conscience
qui existe et qui amène la manifestation de tout ce qui se trouve sur terre et dans les cieux. »

Les émotions et la conscience planétaire


En tant que porteurs de la sagesse ancestrale, vous êtes du nombre de
ceux qui sont en mesure de canaliser leur conscience planétaire afin de ne
pas s’exposer à des situations qui ne les concernent pas personnellement.
Vous devez accompagner le mouvement, le flot, tout en restant bien stable.
Il vous est utile, en conséquence, de vous visualiser fréquemment dans
l’octogone vert. C’est la représentation de la Terre sous vos pieds. Parce
qu’elle est une figure équilibrée dans toutes les directions, elle peut vous
donner la stabilité dont vous avez besoin pour laisser passer les énergies
afin qu’elles se répandent et se dispersent. Telle une dissonance qui devient
harmonieuse. Toute la musique se déroule par ailleurs ainsi : les
dissonances créées trouvent leurs résolutions en se transformant en
harmonie.
Si vous vous laissez prendre dans le mouvement avec vos émotions, vous
n’aurez plus aucun moyen d’agir. Ce sont les émotions qui vont agir
à travers vous. Certes, l’émotion est importante, mais elle doit exprimer des
sentiments de paix, de joie et d’amour. Sous toutes les émotions négatives
se dissimulent ces sentiments lumineux et bénéfiques. Ainsi, sous la colère,
en observant cette émotion sans en être atteint en profondeur, il vous est
possible de reconnaître la présence de l’amour, et ce sentiment vous permet
de transformer la situation sans être obligé de faire grand-chose. Il y a
beaucoup d’énergies à transmuter et à transformer pour que l’existence en
soit facilitée. Aigle Bleu en est convaincu : plus il avance dans le temps,
plus il s’aperçoit qu’il y a peu à faire pour que les situations indésirables
deviennent harmonieuses.
Il est vrai qu’en maintenant un lien avec la Terre on en arrive à ressentir
sa souffrance, mais il faut la laisser passer. Il ne faut pas que cela nous
décentre. Notre « centre » ne doit pas bouger. En restant en paix, dans la
joie et l’amour, nous faisons énormément de bien à la planète, puisqu’elle
a besoin de lâcher du lest afin de transmuter les polluants qui l’affectent.
Tout peut se transmuter et se transformer. Comme praticiens
chamaniques, vous détenez cette énergie de transformation et de
transmutation parce que vous la recevez directement du Créateur
à l’intérieur de vous. Or, comme toute énergie cherche à se résoudre,
à s’aplanir, à trouver son équilibre, il faut qu’elle passe quelque part ;
souvent, c’est par vous qu’elle passera. Vous accompagnerez son
mouvement sans perdre votre calme intérieur en demeurant bien centré. Dès
l’instant qu’une situation vous déséquilibre, vous n’êtes plus aidant.
L’énergie s’arrête alors pour vous préserver, mais elle va recommencer plus
tard. Si vous restez calme et stable, quelle que soit la situation à laquelle
vous faites face, l’énergie du moment et du lieu passe rapidement. Vous en
subissez moins de conséquences.
Les éléments à votre service
Vous possédez la capacité de tout transformer. Cependant, pour
transformer une situation dissonante, vous devez l’accepter telle qu’elle se
présente afin de l’accompagner dans son mouvement de résolution. Dans ce
processus, vous ne comptez pas seulement sur votre force personnelle ; les
éléments sont là pour vous aider, vous devez leur présenter votre demande
en toute confiance. Vous établissez des liens réguliers avec eux par vos
pratiques, vos offrandes et vos cérémonies, et votre engagement spirituel
exerce une influence au sein de l’environnement. Les esprits de la nature et
les ancêtres sont donc habitués à vous entendre, les éléments vont aussi
vous entendre.
La première ou la seconde fois qu’Aigle Bleu a enseigné en France,
c’était dans la région de Bordeaux. Après une dizaine de jours sous un
temps morne et gris, comme il ne trouvait vraiment pas ça agréable, il fit
une prière, accompagnée d’offrandes, avec une grande intensité, pour
obtenir du soleil. Mais vingt-quatre heures plus tard, le même temps gris se
poursuivait. Il a refait la cérémonie encore plus intensément, mais le
lendemain, c’était encore la grisaille. Le soir suivant, il fit un voyage
chamanique très puissant au cours duquel il s’est rendu dans le monde des
esprits des nuages pour voir ce qui se passait. Là, il a aperçu les nombreux
esprits des éléments. Il a compris pourquoi ils ne répondaient pas à ses
prières. Ils étaient tous endormis ! Ils dormaient parce que cela faisait
probablement des siècles que personne n’avait cherché à entrer en contact
étroit avec eux. La communication était donc rompue, ils n’entendaient plus
aucune demande de la part des humains, ils n’étaient plus habitués à ce type
de rapport. En leur rappelant l’existence de ce lien privilégié, Aigle Bleu les
a ramenés à leur véritable fonction. Au lendemain de ce voyage, c’était
plein soleil.
Il est possible que de telles situations se produisent dans votre
environnement et qu’il vous faille parler, vous aussi, avec les éléments.
Cela fait partie du travail planétaire d’un praticien en chamanisme
initiatique. Vous avez la responsabilité d’accompagner, pour les
populations, une harmonisation de la météo. Les éléments, comme tous les
autres royaumes de la nature, attendent une directive de la part de l’homme.
Cela fait partie du travail et de la mission de ceux qui ont reçu la formation
en chamanisme initiatique.
Vous ne devez pas oublier que les énergies qui se manifestent au sein des
éléments sont souvent en correspondance avec les émotions des humains.
Vous devez bien le comprendre et l’intégrer. Aigle Bleu a eu l’occasion,
quand il était jeune, de se rendre compte de la corrélation qui existait entre
les éléments et les êtres humains. Parce qu’il faisait presque toujours beau
le dimanche, il en a compris que cela ne pouvait pas être l’effet du hasard :
les gens ne travaillaient pas ce jour-là, ils allaient à la messe, priaient et
s’accordaient du bon temps en famille. Cet unique jour de congé
hebdomadaire leur fournissait la possibilité d’être en paix, dans la joie et
l’amour.
Le temps qu’il fait suit les émotions. Si une population vit de grands
bouleversements, elle est plus vulnérable à l’apparition de tempêtes
extrêmes, à la manifestation dramatique, par exemple, de tremblements de
terre, d’inondations, d’ouragans, de tornades, etc. Mais, heureusement, il est
possible d’harmoniser toutes ces dissonances majeures. C’est votre rôle en
tant que praticien chamanique. Vous êtes une force harmonisatrice au sein
de l’environnement. C’est une autre des raisons pour lesquelles vos
pratiques sont tellement importantes. Vos offrandes, le matin, avec vos
prières, vos méditations avec les éléments, tout revêt une grande
importance, et vous le comprendrez pleinement lorsque vous aurez
à intervenir pour harmoniser les énergies relatives à votre époque, à votre
environnement. Ce sera une tâche plus facile. Il n’est pas essentiel de
comprendre ce que vous faites. Par votre pratique spirituelle, vous
permettez que les changements s’opèrent, et ce sont les résultats qui
comptent.
Gardez toujours à l’esprit les trois lois fondamentales du chamanisme :
être centré – ce sur quoi vous devez travailler constamment ; être vide –
comme une flûte dans laquelle passe le souffle de l’esprit ; permettre que
les choses se produisent. Voilà l’essence du chamanisme, l’essence même
du chamanisme initiatique. Si vous maintenez une pratique complète et
stable, vous aurez, au moment requis, sans effort, les capacités requises
pour le travail que vous avez à effectuer.
Le 8 évoque la conscience de la Terre
Le symbole du 8 est celui du svastika, de la croix gammée, qui est une
croix à branches coudées. Hitler a utilisé le svastika comme symbole du
parti nazi en tournant les branches vers la droite, mais bien avant lui, et ce
depuis des millénaires, les autochtones des deux Amériques utilisaient la
lettre grecque gamma dans sa forme majuscule3. Pour eux, elle symbolisait
et symbolise encore les 8 vents, soit les 4 vents qui se déclinent lorsqu’ils se
rencontrent dans des vents intermédiaires.
L’octogone est la forme la plus stable au niveau de la manifestation. Si
l’on veut une déclinaison plus avancée que celle du 4 ou du 3, l’octogone
offre l’équilibre qui est clairement manifesté dans la danse des quatre
directions, au cours de laquelle on est en fait dans les 8 directions : les
mouvements et les gestes sont dans les quatre directions principales (nord,
est, sud, ouest) et, en même temps, dans les 4 entre-directions, qui sont
essentielles à manifester l’équilibre dans cette danse (NE, SE, SO, NO).
Un autre symbole associé au 8 est la lemniscate. Le chiffre 8 forme en
effet deux cercles rattachés l’un à l’autre mais couchés sur le côté, c’est le
symbole de l’infini. Il symbolise la compréhension du temps, la
conjugaison du passé et de l’avenir dans le moment présent.
Le 3, nous l’avons déjà vu, c’est la manifestation. Lorsqu’on travaille
avec l’abondance, c’est à partir du 3 que l’on commence à la manifester par
la création de la famille et la naissance de l’enfant. Cela prend 3 dimensions
pour que quelque chose existe dans le monde. Le 8 permet de porter
l’abondance plus loin ; il la manifeste en lui donnant une stabilité.
Quand vous ferez des cérémonies d’abondance, pensez dorénavant à les
inclure à l’intérieur d’un octogone. Vous verrez de quelle manière votre
projet d’abondance se décline dans les directions afin de lui donner une
stabilité, qui est celle de la planète. Car il n’y a rien de plus stable pour nous
que la Terre-Mère, c’est la fondation du monde dans lequel nous vivons.
Vous comprenez ainsi pourquoi la première chose qui est placée au
moment de créer un autel, c’est la nappe. La nappe est le symbole de notre
fondation ; c’est la Terre qui nous reçoit, qui nous porte. La Terre qui nous
unit. On a besoin d’elle pour vivre parce qu’on a tous cette même mère, on
a tous besoin des éléments de la terre pour vivre. Il n’y a personne sur terre
qui n’ait ce besoin, et c’est à partir de cette réalité que l’on peut parvenir
à manifester l’unité. La terre doit devenir le point rassembleur de notre
activité d’harmonisation pour instaurer la paix. Le 8 nous en inspire le
principe.
C’est pourquoi il faut transformer les croyances des religions qui placent
le but de l’être humain ailleurs que sur la terre. D’une part, cela
déresponsabilise leurs adeptes face au sort de la planète. D’autre part,
comme les religions proposent une vie de récompense dans un au-delà, les
diverses croyances initient et entretiennent des conflits entre les pratiquants
des différentes allégeances puisqu’ils ne se reconnaissent pas de la même
mission terrestre, ce qui contribue à une désunion encore plus grande et
violente entre les humains de la terre.
Dans le chamanisme, il existe une unité fondamentale. Tous les chamans
s’entendent sur ce plan partout dans le monde. Tous ont les mêmes
principes de base. Certes, les techniques changent d’une géographie
à l’autre, d’une culture à l’autre, mais les principes de base demeurent
semblables. Par exemple, ils utilisent tous le tambour, ils font tous brûler
des herbes pour la purification et les offrandes, ils communiquent tous avec
les esprits, ils ont tous une vénération pour la Terre, ils ont tous un esprit de
communauté et de partage.
Tous les chamans possèdent cette universalité de croyance. Non, le mot
n’est pas exact : tous possèdent cette universalité de la connaissance,
puisque cette connaissance prend racine dans la Terre-Mère. Cette
connaissance universelle ne peut, par conséquent, qu’être vraie.
La Terre est une conscience, c’est-à-dire que c’est un être avec qui on
peut discuter. Comme elle a une conscience, elle se révèle parfois à certains
sages qui la perçoivent, en général, comme une boule verte, une lumière
verte ronde venant discuter avec eux. Il leur arrive aussi de voir, aux côtés
de cette lumière verte, une autre luminosité qui s’y apparente mais qui ne
s’exprime pas. C’est celle représentant le Créateur qui veille sur sa création.
La Terre est le don qu’Il nous a fait. Si on apprend à la connaître, on
apprend à se connaître soi-même parce que tout ce qui existe sur terre se
trouve aussi à l’intérieur de nous.
La Terre est le reflet de notre propre vie. Elle se laisse découvrir par nos
sens. C’est pour cela que la connaissance planétaire, qui est aussi la
connaissance de la Terre, doit être vécue idéalement sur un domaine
familial. Nous ne pouvons prétendre connaître la Terre sans en faire une
expérience concrète. Au niveau de l’agriculture, par exemple, il y a une
certaine somme de connaissances qui peuvent être transmises par les
parents, les amis, les écoles, etc. C’est un savoir qui va toutefois demeurer
incomplet tant qu’il ne sera pas intégré à travers un contact direct avec la
terre.
La connaissance de la Terre se transmet par les plantes, les animaux –
tout ce qui pousse et habite sur la terre avec lequel nous avons un contact
direct. Ainsi, on ne devrait pas donner de jouets aux enfants pour qu’ils
s’amusent, mais les encourager plutôt à passer beaucoup de temps
à l’extérieur de la maison pour qu’ils jouent avec la terre, les plantes et les
insectes. Il ne faut jamais les empêcher de manger de la terre ou de goûter
les plantes s’ils le désirent. C’est par cette curiosité instinctive qu’ils vont
découvrir la richesse et la diversité de leur environnement. Pour compléter
leur apprentissage de la terre, laissez-les dormir directement sur le sol s’ils
le veulent. Ils seront ainsi sous les étoiles, ce qui est primordial pour leur
compréhension de la Terre.
Le monde actuel a été beaucoup trop influencé par une science ou un
mode d’apprentissage d’ordre mental. La planète est trop vaste, on ne peut
l’appréhender avec l’intellect. Qui plus est, la Terre est une mère, et toutes
les nations autochtones s’entendent là-dessus : elle a démontré jusqu’à ce
jour une patience infinie avec nous. Périodiquement, il lui faut se purifier,
se nettoyer, et c’est ce dont elle aurait besoin maintenant, mais elle
a accepté de ne pas entrer en purification parce que cela signifierait, pour
l’être humain, la disparition complète de l’espèce à cause de toute la
pollution accumulée, notamment dans les centrales nucléaires à travers le
monde. Si nous perdions le contrôle des centrales nucléaires, nous serions
littéralement « cuits » en tant qu’êtres vivants !
La planète est souffrante du fait qu’elle ne peut se nettoyer. Or, notre
conscience et celle de la Terre ne sont qu’une seule et même conscience,
comme notre cœur et son cœur ne sont qu’un. Nous sommes donc en
mesure, en tant qu’humanité, de canaliser et de purifier une partie de ce
qu’elle ne peut purifier et clarifier. C’est pourquoi ceux qui ne sont pas dans
la conscience de la transformation possible, c’est-à-dire une majorité de la
population mondiale actuelle, souffrent de cancers et d’autres maladies
dégénératives. L’homme agit ainsi avec la Terre ; ses maladies en sont le
reflet. Il est de la responsabilité des praticiens chamaniques d’accorder
régulièrement du temps, dans leurs cérémonies et leurs méditations, afin de
permettre que cette purification et cette transformation s’effectuent à travers
eux. Chaque individu va par ailleurs vivre cette phase purificatrice de
manière différente.

QUELQUES RAPPELS ET AJOUTS


Concernant les soins de guérison
Au départ, la personne vous demandant des soins doit se sentir à l’aise et
en confiance. C’est fondamental. Si elle n’a pas confiance en vous en tant
que guérisseur, aucun traitement ne réussira. Il vous arrivera aussi,
à l’occasion, de rencontrer un client qui a tant besoin de sa maladie – la
maladie le singularisant –, qu’il sera inutile de vouloir le soigner, car il
mettra de lui-même, automatiquement, une barrière à la guérison, la
maladie étant essentielle à son existence. Il vaut mieux discuter de la
situation avec cette personne afin de lui faire prendre conscience des
mécanismes de résistance en place.
Si la personne éprouve de la détresse, de la douleur, vous devez la
sécuriser, la rassurer, avant de la soigner. Il faut la laisser parler, prendre le
temps de l’écouter. Elle va se sentir bien accueillie si elle peut se raconter.
Lorsqu’elle exprime ce qu’elle ressent, vous n’avez pas à faire de
commentaire ou à donner de conseils. Si cela s’avère nécessaire, vous ne
faites que poser des questions afin qu’elle aille plus au fond des choses.
Pour certains, il est difficile d’aller en profondeur même s’ils le désirent.
Une autocensure s’enclenche à leur insu.
Écouter les gens peut vous fournir des informations pertinentes en vue du
soin à leur administrer, même si ce qui aura été dit ne correspond pas
pleinement à la source réelle du problème que vous allez percevoir. Car
avant tout et plus que tout, vous devez vous fier à ce que vos mains vont
vous apprendre et à ce que la télépathie va vous indiquer.
Aigle Bleu rappelle ici sa manière habituelle de procéder lors d’un
traitement. Une fois qu’il a reçu les informations de son client, il cherche
ensuite les informations dont il a besoin par ses propres moyens, et c’est
avec son tambour et son chant qu’il commence. Cet intermède musical
pourrait être qualifié comme étant thérapeutique, car cela le met dans une
disposition d’esprit d’accueil inconditionnel de l’autre. Il se trouve comme
dans une transe, dans un état favorisant la perception subtile. C’est comme
s’il se donnait un traitement avant de soigner la personne devant lui. Le son
est un outil puissant, comme le sont les cristaux pour lui. Le son le
prédispose à son intervention, mais il complète toujours cette phase
préparatoire par la prière. Il prie pour ne pas être tout seul à soigner la
personne qui le lui a demandé. Il invoque les ancêtres et les remercie. Il prie
pour la personne et pour qu’il puisse lui-même bien lui donner ce dont elle
a besoin afin que son travail convienne aux besoins exprimés et pressentis.
Enfin, il envoie les 3 rayons et continue d’observer le client en appelant ses
totems et ses guides. Il parle avec qui se présente.
La plupart du temps, ceux qui lui donnent le plus d’informations et
d’indications, ce sont les totems animaux de la personne. Curieusement,
même les plus sceptiques sont à l’aise lorsqu’on leur confie qu’un totem
animal veut leur transmettre un message. On ne perd donc pas son temps
à faire venir les totems de la personne à soigner.
C’est seulement à la suite de toutes ces étapes qu’Aigle Bleu intervient.
Parfois, une simple intervention sonore suffit, par exemple lors du toucher
thérapeutique au cours duquel, en utilisant seulement sa voix, il passe du
son très élevé aux sons harmoniques qui réussissent à impressionner
généralement beaucoup la personne soignée. Vous ne devez jamais oublier
que plus vous impressionnez, plus votre traitement aura de l’effet, parce
que, si la personne a l’impression qu’il se passe quelque chose
d’extraordinaire pour elle, il va réellement se passer quelque chose
d’extraordinaire. C’est la pensée de la personne qui conditionne tout le
processus de guérison. En ce sens, plus vous pouvez bien paraître, être bien
mis, avoir des vêtements cérémoniels, mieux vous disposez la personne
à guérir.
Si vous devez travailler avec la pierre matrice, cela signifiera des soins
pendant 4 jours consécutifs. Lors d’un traitement avec un cristal de quartz,
vous proposerez au moins 3 rencontres pour vous assurer que les bénéfices
produits demeurent bien en place. Si vous soignez avec la Mohawk Walk,
vous devez rencontrer le client 5 fois au cours du mois lunaire pour que le
traitement soit efficace. Donc, la fréquence et la répétition des rencontres de
soins dépendent du genre de traitement.
S’il y a des « voyageurs » qui ne sont pas invités lors des soins,
autrement dit, si la personne est possédée, si un mauvais sort lui a été jeté,
vous faites un travail d’exorcisme, travail qui variera en fonction de la
personne. Cela dépend de son antériorité culturelle. Les plus difficiles
à travailler sont les Africains, parce qu’ils sont souvent sous l’emprise de
mauvais sorts et qu’ils croient beaucoup à ces ensorcellements. Avec eux
comme avec tout autre client possédé, vous devez arriver avec la conviction
inébranlable d’être capable de le convaincre quand vous lui direz : « C’est
fait, on a purifié, c’est parti. » Vous devez aussi être capable de lui faire
comprendre que s’il a été affecté par ce visiteur, c’est parce qu’il lui
a ouvert la porte. Car, en raison de notre libre arbitre, nous ne pouvons être
affectés par ce genre d’énergie contre notre volonté.
Quand on regarde avec les 3 rayons et qu’il y a de mauvais sorts, on voit
comme des cordes qui rattachent la victime aux personnes qui les lui ont
jetés. C’est avec sa plume d’aigle qu’Aigle Bleu coupe les cordes en
émettant un son sec et puissant qui peut faire sursauter la personne, mais
bien vite, celle-ci va ressentir la délivrance. Ensuite, il bouche les trous du
champ éthérique pour éviter que la situation se reproduise. C’est presque
toujours parce qu’il y a des trous dans le champ éthérique que des visiteurs
indésirables parviennent à se faufiler et à prendre possession d’un individu.
Pour boucher les trous, on fait, comme à la fin du toucher thérapeutique, un
geste de tissage des fibres éthériques avec le bout des doigts des deux mains
pour bien refermer le tissu éthérique.
Le travail de purification est une des premières choses à faire quand vous
vous trouvez dans une telle situation. Dans certains cas, pensez à mettre un
peu de sel en arrière de la personne parce que certaines catégories d’êtres
vont tout de suite se laisser aspirer par le sel. Si un endroit est préparé pour
les attirer, ils vont sortir plus rapidement. À cet effet, quelques chamans
utilisent un morceau de viande ; Aigle Bleu, pour sa part, estime qu’un bol
de sel ou un bol d’eau salée fonctionne mieux. Par contre, il est très
important de ne pas toucher le sel avec les mains, une fois la purification ou
le traitement terminés. On le redonne à la terre en un lieu approprié.
Après une cérémonie comme après un soin, il doit toujours y avoir un bol
d’eau salée pour y plonger les cristaux utilisés. Aigle Bleu, sous
l’inspiration de l’esprit, a trouvé un autre usage pertinent de l’eau salée : il
la verse sur les pieds de la personne pendant qu’ils sont au sol. Cela produit
un bon effet, mais dans tous les cas, une fois le traitement donné, ce qui
importe est de vérifier comment la personne se sent. Si tout est correct pour
elle. C’est seulement quand vous en êtes convaincu que vous pouvez lancer
un dernier chant de joie en guise de reconnaissance envers les aides qui
vous auront accompagné.
Un traitement peut durer de 20 à 90 minutes. Comme il s’agit de créer un
espace-temps sacré permettant au client d’être en confiance, il faut
soigneusement délimiter le début et la fin de cette rencontre. Gardez
à l’esprit que cet espace-temps sacré doit être rempli avec des éléments, des
paroles et des gestes adéquats. La personne aura ainsi l’impression qu’il y a
vraiment une énergie particulière. Qu’il se passe vraiment quelque chose.
Que, oui, elle se trouve entre bonnes mains et peut guérir.
En bref, vous ne devez jamais oublier que la psyché de la personne
contribue à la réussite du processus de guérison. Ne vous fiez pas
simplement à votre talent, à votre empathie ou à votre habileté.
Concernant les cérémonies cycliques
Nous avons déjà vu l’importance des cérémonies cycliques dans la vie
des communautés autochtones agricoles du monde entier. Les équinoxes et
les solstices donnaient ainsi lieu à des rassemblements basés principalement
sur les cycles de la terre et, d’une certaine manière, de la lune, puisque les
cérémonies étaient toujours organisées le jour correspondant à la lune la
plus proche. Par exemple, si c’était la pleine lune qui était rapprochée de
l’équinoxe ou du solstice, on prévoyait la cérémonie ce jour-là. Si c’était la
nouvelle lune, c’était cette journée qui était privilégiée pour la célébration.
On considérait que le fait d’associer la cérémonie à la lune lui rajoutait de la
force.
Les rassemblements cycliques étaient l’occasion d’échanges de biens
(troc) dans un objectif de partage et de répartition de l’abondance. Ils
constituaient également des lieux de rencontre pour les jeunes gens d’une
même communauté ou d’autres communautés, car certaines cérémonies
devaient se dérouler à l’intérieur d’une même communauté, mais certaines
autres se vivaient en présence d’invités de l’extérieur, il s’agissait parfois de
communautés voisines.
On bénéficiait, lors de ces événements, de soirées de conte
exceptionnelles, qui ont contribué largement à la transmission de la sagesse
amérindienne, et notamment des cosmogonies chamaniques. Le conte était
perçu comme un véritable art avec de multiples niveaux d’initiation.
Les enseignements sur les cérémonies cycliques, donnés par Aigle Bleu
lors d’un stage précédent, ne sont pas exclusifs à la tradition amérindienne.
La manière dont il célèbre lui-même les solstices et les équinoxes en
Amérique du Nord est quasi universelle. Cependant, il lui importe de
prendre en compte la nation et le territoire où il se trouve pour l’occasion.
Par exemple, sur le sol français, il tient à ce que les personnes présentes
avec lui lors des cérémonies interpellent les ancêtres de leur pays, que ce
soit par des voyages chamaniques ou des exercices de télépathie, pour
parvenir à éveiller et à susciter les pratiques propres au territoire.
On appartient à une nation, on doit connaître ses spécificités pour se
connaître soi-même.
On doit contribuer dans la mesure du possible à la résurgence des
traditions caractérisant le lieu où l’on vit. C’est la responsabilité de tout
praticien chamanique de parvenir à s’identifier à sa propre sagesse
ancestrale.
Concernant la roue de médecine
Il existe de nombreuses manières de travailler avec la roue de médecine.
Vous devez utiliser votre propre intuition pour trouver de quelle manière
travailler avec elle. Par une pratique régulière, vos canaux d’énergie se
purifient de sorte que vous obtenez l’information et le pouvoir au moment
où vous en avez besoin. Vous pouvez toujours avoir confiance en vos
capacités avec une bonne pratique spirituelle.
L’énergie tellurique, c’est ce qui a construit le corps, c’est de là que
viennent les cinq ruisseaux de lumière qui nourrissent le centre énergétique
du nombril nourrissant les cinq systèmes d’organes et par eux l’ensemble
du corps physique. Les cinq éléments sont amplifiés dans la roue de
médecine. C’est donc l’outil par excellence pour travailler les problèmes
physiques.
Les problèmes émotionnels se travaillent plutôt près de l’eau, quand c’est
possible, alors qu’avec les problèmes psychiques on va privilégier la
proximité d’un feu. Un rappel important : en présence d’un cas de
schizophrénie, on doit faire attention à l’utilisation de l’élément « feu ». En
fait, tout problème mental peut se travailler dans une roue de médecine
parce que l’on va chercher à faire redescendre l’énergie mentale, si
possible, dans le ventre, sinon dans le cœur.
Voici une autre forme de cérémonie avec la roue de médecine, simple
et très utile :
• D’abord, vous vous purifiez, purifiez les lieux et les participants, et vous
prenez le temps d’établir un bon contact avec la roue de médecine. Cela
peut être en marchant à l’intérieur du cercle. Vous faites comme ça vous
vient en fonction des gens présents.
• Ensuite, les participants se placent à l’extérieur de la roue (dos à la roue)
et regardent devant eux. Vous leur demandez d’être dans le ressenti et
d’accueillir ce qui vient durant cette attente. Chacun doit rester ainsi
attentif le plus longtemps possible (un long moment de préférence).
• Puis tous se retournent et vous leur demandez de faire un cercle de parole,
autour de la roue, pour permettre à chacun d’exprimer ce qu’il a eu et vu
en relation avec ce qu’il a senti intérieurement et de faire le
rapprochement avec l’endroit de la roue où chacun était.
• Après le tour de cercle, vous faites une synthèse de ce qui a été partagé en
vous attachant à l’émotion communiquée par les personnes. Pour une
bonne synthèse, il faut être centré et écouter les gens avec attention
lorsqu’ils parlent. Il faut voir les choses dites comme une globalité,
comme un ensemble.
Les signes de la nature
Le signe se lit en fonction de l’émotion ressentie en le voyant. C’est
pourquoi il est plutôt difficile de lire un signe pour quelqu’un d’autre. On ne
peut pas ressentir ce que l’autre a ressenti au moment où cela s’est produit.
Ce que l’on parvient à interpréter, c’est ce que l’émotion transmet. Même si
l’événement est spectaculaire, cela ne signifie pas que c’est un signe. Tout
n’est pas un signe. Ce qui confirme le signe, c’est l’émotion. S’il y a une
émotion qui vient avec l’événement (vision, rêve, etc.), cela indique
habituellement la présence d’un signe. C’est dans l’émotion elle-même que
l’on interprète le sens du signe.
Une émotion rassemble des milliers d’informations différentes en un
instant. C’est ce que l’on appelle « intuition ». Elle donne des
renseignements très précis, mais on ignore pourquoi et comment on sait
telle ou telle chose, puisque la somme des informations qu’elle
a synthétisées est trop importante.
Il est prouvé par la science que l’on possède un cerveau dans la tête. Tous
en conviennent sans problème. Il existe 2 autres cerveaux, soit 1 cerveau au
cœur et 1 cerveau dans l’estomac. L’être humain possède, en fait,
3 cerveaux. Cette affirmation nous ramène à l’enseignement de la
méditation des 3 soleils. Cela fonctionne réellement ainsi. La manière de le
visualiser, c’est à travers un anneau de torus. C’est comme un vortex
d’énergie qui tourne comme un torus (360 degrés), rentre en nous pour
sortir de l’autre côté, et, cela, en continu. La terre fonctionne aussi de cette
manière. Il y a un vortex d’énergie qui sort au nord, qui fait le tour de la
Terre et rentre au pôle Sud en un mouvement continu. C’est l’image du
pouvoir en soi.
Le milieu est vide, il n’y a rien. Ce qui émerge du vide, c’est la création.
Ce qui émerge en premier ce sont des formes géométriques, puis ces formes
s’unissent et créent tout ce qui existe dans le monde. On peut donc affirmer
que tout émerge du vide et retourne au vide. Les trous noirs de l’Univers
sont des créateurs de mondes. Ils aspirent toute l’énergie autour. Qu’est-ce
qui arrive de l’autre côté ? Qu’est-ce, sinon la création d’autres univers,
étant donné que le mouvement créateur continu les reforme dans une autre
dimension.
Nous agissons un peu de cette manière, dans les 2 sens : on est un anneau
de torus pour prendre les énergies spirituelles et les manifester sur terre par
la cocréation. Par notre existence même nous sommes cocréateurs du
monde. Dans la danse des quatre directions, quand on fait le geste de lever
les mains en triangle vers le ciel, puis de les tourner au niveau du cœur pour
les redonner ensuite à la terre, c’est aussi entre le monde spirituel et le
monde terrestre qu’on agit. On active l’anneau de torus qui est au cœur pour
prendre des énergies du monde spirituel et les donner à la terre. Lorsque
l’énergie nous traverse, il en reste toujours un peu en passant.
Il n’est pas essentiel de comprendre le processus avec le mental, de
donner des explicitations sur ce qui se passe en soi au moment où l’on
exécute les mouvements de cette danse, lorsqu’on vit telle ou telle
expérience. Ce qui importe est de ressentir l’expérience spirituelle dans les
gestes et les formes. À vouloir l’expliquer, on risque de la dénaturer. C’est
comme pour l’intuition : on ne peut pas expliquer d’où nous vient
l’information que l’on a, mais on en fait l’expérience. Il en va ainsi pour les
rêves : on sait, par exemple, qu’un rêve en particulier est très important,
mais on ne sait pas très bien pourquoi. Si on essaie trop fort de l’expliquer,
on lui donne un sens qui est probablement inexact, parce qu’on est sorti de
l’émotion pour rentrer dans l’analyse, soit dans le mental. Le cerveau dans
la tête doit être au service du cerveau du cœur, et non le contraire !
Les émotions – ou plutôt les sentiments de joie, de paix et d’amour –
doivent guider notre vie. Le mental doit servir les valeurs
fondamentales qui nous habitent et que nous recherchons pour tous.
La somme totale des énergies produites par une collectivité, un groupe ou
un cercle, est plus grande que la somme des énergies individuelles de ceux
qui en font partie. Il y a une synergie qui s’installe lorsqu’on travaille
ensemble dans la même direction, avec un même objectif. Peu importe de
quelle manière on travaille. De ce fait, ce qu’une collectivité produit est
beaucoup plus important que le produit résultant d’énergies individuelles.
Le travail de la collectivité exerce un effet d’amplification semblable
à celui des cristaux. Pour obtenir une telle efficacité, pour qu’on puisse
réaliser dans la matière cette amplification, il faut être en mesure de faire la
synthèse des émotions de chaque individu. Alors, on parvient à l’unité dans
l’action, comme celle que l’on expérimente lors de la cérémonie avec la
roue de médecine. C’est une manière d’exprimer l’unité.
DANSE AVEC LES CRISTAUX
Un cristal dans chaque main, idéalement un cristal masculin et un cristal
féminin, que vous retenez avec le pouce sur la paume de la main, vous
permet d’aller chercher plus fortement l’énergie des directions et des entre-
directions au cours de la danse des quatre directions. D’aller chercher ces
énergies et de les accumuler. Pour ce faire, vos mouvements doivent être
plus amples et plus légers que ceux que vous faites habituellement dans
cette danse. Vous devez sentir que vous dansez avec l’énergie, que vous êtes
porté par elle. Les cristaux dans vos mains font le travail tandis que vous
effectuez vos mouvements avec une respiration en cercle.
Quand on fait cette danse plusieurs fois par jour, tout spécialement si l’on
se trouve dans la nature, on n’a pas besoin de manger. Elle nous nourrit.
Elle est tout particulièrement recommandée 4 fois par jour, lors des quêtes
de vision.

TECHNIQUES POUR ATTEINDRE L’IMMORTALITÉ


Purification du corps
Pour atteindre l’immortalité, deux voies s’offrent à nous : la purification
du corps et la continuité de la conscience. Voyons d’abord ce qu’il en est de
la première condition.
On doit purifier le corps plus rapidement qu’il ne s’encrasse, parce qu’il
s’encrasse tous les jours, que ce soit par la fumée de cigarette, une mauvaise
alimentation, les lieux pollués, etc. Il faut, en conséquence, avoir une
alimentation qui nettoie et par laquelle nous n’accumulerons aucune
impureté dans le corps. Les impuretés en s’accumulant alourdissent la
personne, amènent la maladie et font vieillir. Le vieillissement est le
principal obstacle à l’immortalité.
Les gens qui avancent sur la voie de l’immortalité mangent de moins en
moins. Au sujet du jeûne comme méthode de nettoyage, ils l’approuvent,
mais vont recommander la diète liquide, c’est-à-dire, la prise de jus de
légumes, notamment des jus verts, tel celui recommandé par l’Institut de
santé Hippocrate, qui est très nourrissant et qui se prépare avec du céleri, du
concombre, des pousses de pois et de tournesol. Avec un tel jus, le corps
n’accumule aucune impureté et, parce qu’il est ainsi nourri, il se purifie plus
vite que lorsqu’on jeûne. Il a plus de forces pour éliminer les toxines. Le
jeûne, une journée par semaine, demeure tout de même un moyen efficace
de purification du corps.
Au sein de la nature, Aigle Bleu a souvent fait l’expérience que le désir
ou le besoin de nourriture disparaissait, comme si l’Univers parvenait
à nourrir le corps complètement. Cela va dans le sens des affirmations
d’Anastasia selon lesquelles l’humain, à l’origine, ne pensait pas
à s’alimenter ; il mangeait comme il respirait, la main prenant par instinct
une feuille, un légume, un fruit… Le corps ne prenait jamais plus que ce
dont il avait besoin. C’est l’alimentation la plus naturelle qui soit. Lorsque
nous aurons recréé nos domaines familiaux, nous pourrons tranquillement
revenir vers ce mode alimentaire qui ne nécessite aucun effort de volonté.
Mais aujourd’hui, le corps ne sait plus ce qui est bon pour lui. Nous avons
été déformés par notre mode d’alimentation. Nous nous alimentons
beaucoup par émotion. Nous mangeons parce que nous aimons manger ceci
ou cela, parce que nous trouvons ça bon.
On mange par désir, pour satisfaire ce désir. On est dans la jouissance de
la nourriture.
Dans un des volumes où sont rapportées ses paroles, Anastasia
recommande une manière de retrouver la capacité du corps à reconnaître ce
dont il a besoin :
1. On fait une journée de jeûne au milieu de laquelle on boit un verre de jus
de betterave. Ce jus contient beaucoup de sucre naturel, il est très
nourrissant et de plus il constitue un excellent purgatif, ce qui est essentiel
si l’on désire effectuer un important nettoyage du corps. Il faut nettoyer le
foie et le côlon.
2. Le lendemain, on met toutes sortes de légumes frais et crus sur la table,
on les sent, et, quand on a faim, on prend celui qui nous tente. Le corps va
diriger le choix en fonction de ses besoins.
Pour demeurer en bonne santé, avant même d’aspirer à l’immortalité, il
faut prendre au sérieux la nécessité de nettoyer le foie et le côlon. Même si
l’on mange sainement, on développe des toxines lors de la digestion. Le
foie est soumis à une rude épreuve de nos jours. Il travaille presque tout le
temps, son rôle étant de gérer à peu près tout : toxines, métaux lourds,
pollution, aliments, etc. Si l’on désire qu’il fasse un bon travail, le côlon
doit être propre et, pour le nettoyer, il faut régulièrement procéder à de
petits lavements, par exemple une fois par semaine, en utilisant de l’eau à la
température du corps. C’est la régularité qui permet de nettoyer à fond.
Dans la poursuite de ces purifications corporelles essentielles
à l’immortalité, il est approprié d’utiliser les quatre éléments :
1. Eau : tous les immortels se baignent 2 fois par jour, à l’eau froide. De
plus, ils boivent suffisamment d’eau pure pour que le corps soit bien
hydraté. Le bain sauna à infrarouge est, de nos jours, une manière de bien
nettoyer le corps avec l’eau et le feu de la lumière.
2. Vent : il faut respirer de l’air pur. Dans les maisons, la pollution est
toujours plus grande qu’à l’extérieur. Il est souhaitable d’avoir un
purificateur d’air. Pour purifier des choses très précises, notamment le
traumatisme de la naissance, la respiration continue, appelée « rebirth »
par son créateur, Leonard Orr, s’avère également très utile. Elle consiste
à respirer sans arrêter de sorte qu’il n’y ait pas d’espace entre l’inspiration
et l’expiration. Cela fait entrer à l’intérieur de soi beaucoup d’oxygène, et
plus il y a de l’oxygène, plus il y a de purification. Les taoïstes utilisent la
respiration continue seulement après des années de pratique, mais comme
l’emphase taoïste est mise sur la forme physique, tous les immortels en
parlent. Les hindous le font par le yoga.
3. Feu : c’est l’élément le plus subtil à travailler au niveau de la
purification. Le soleil est une forme de feu. Chaque cellule du corps
humain contient du feu. Quand on vit une hutte de sudation ou que l’on
travaille avec le feu sacré, on constate la purification toute spéciale que le
feu opère. Il est difficile de le décrire, mais comme toutes les traditions
utilisent cet élément pour leurs cérémonies, le feu possède des propriétés
uniques. Les grands maîtres parviennent à toucher le feu sans se brûler,
c’est la démonstration de la maîtrise possible de l’élément à l’intérieur de
soi, que nous devrions rechercher par de petits exercices, tel celui
consistant à amener la chaleur dans une main, tandis que l’autre demeure
froide.
4. Terre : en nous incarnant sur la terre, nous avons pris forme. Notre corps
évolue dans l’espace et le temps. Notre vie éternelle est nourrie par la
Terre-Mère et le Créateur. Nous nous percevons cependant comme
mortels. Nous cherchons la mort, comme un instinct de base dont nous,
humains, serions affligés. Il n’en est pourtant rien ! Il faut tuer ce désir en
nous-mêmes de mourir. Accepter de mourir à petit feu en vieillissant,
c’est une autre manière de s’enlever la vie.
Tous les Anciens dont Aigle Bleu a entendu parler et qui avaient une
pratique spirituelle soutenue ont vécu en bonne santé, en général pendant
120-125 ans. Certains étaient tellement lumineux que, lorsqu’ils décidaient
de s’en aller (c’était leur décision consciente), ce qui restait d’eux après leur
décès, c’étaient les parties mortes de leur corps (ongles, cheveux). On peut
ainsi concevoir que la mort n’est pas inéluctable.
C’est un choix de vie ! Choix qui s’offre tout particulièrement à ceux qui
ont une pratique spirituelle quotidienne bien sentie. On peut ainsi choisir de
vivre très longtemps, avec un esprit jeune et un corps en bonne santé.
Le docteur Deepak Chopra a fait une recherche intéressante là-dessus : il
a amené un groupe de personnes dans la cinquantaine ou la soixantaine
à imaginer tout ce qu’elles avaient vécu à l’âge de 30 ans. Il leur demandait,
chaque jour, de vivre en détail ces expériences en s’imaginant qu’elles
avaient 30 ans. Au bout d’une semaine, tous avaient rajeuni, selon les
indices physiques qui pouvaient être observés et mesurés scientifiquement.
C’est manifestement dans la pensée qu’une grande partie du vieillissement
se façonne. Il y a un travail mental à réaliser à ce niveau-là si l’on désire
vivre longtemps.
Que tous les humains doivent mourir, c’est un des postulats du monde
actuel. Ce n’est pas la réalité. Grigori Petrovich Grabovoï démontre, dans
son livre La résurrection et la vie éternelle sont désormais notre réalité, que
nous sommes des êtres immortels et que nous n’avons pas besoin de mourir.
Il est même parvenu à établir la formule de l’immortalité.
Nous ne sommes peut-être pas tous rendus à ce niveau
d’approfondissement. Nous comprenons toutefois la nécessité de maintenir
la santé de notre corps physique par diverses techniques de nettoyage, mais
aussi de veiller à la santé de notre esprit pour conserver sa jeunesse et sa
motivation. La marche, en ce sens, est l’exercice physique qui est à la
portée de tous ; elle est d’autant plus efficace qu’elle est pratiquée avec des
pensées heureuses. Ce genre de pensées influent sur la nature autour de soi,
qu’il s’agisse des plantes, des animaux ou des insectes. Toutes ces créatures
sont en mesure de ressentir l’émotion de l’être humain et de tirer plus de
vitalité par résonance harmonique lorsque l’émotion captée en est une de
joie et de paix. Réciproquement, la nature nous instruit, nous enseigne les
instructions originelles du Créateur.
Avoir des pensées heureuses s’apparente à la pratique des taoïstes par
laquelle ils intègrent à l’intérieur d’eux le sourire qui se voit sur leurs lèvres
et dans leur visage. C’est le secret du sourire intérieur qu’ils portent, et qui
est aussi développé dans le qi-gong.
Chaque jour, si on alterne la marche, les danses, le travail physique
à l’extérieur en lien avec la terre, la méditation, les bains et une saine
alimentation, on prolonge son existence, on reste jeune plus longtemps.
C’est l’intégration de la spiritualité au quotidien. Quand tout ce qu’on fait
est rempli de spiritualité, la pratique devient naturelle, comme on respire et
se nourrit.
Continuité de la conscience
Plus on peut retenir sa conscience longtemps, plus on progresse dans la
lumière sur le chemin spirituel, le chemin chamanique. Et à mesure qu’on
chemine, on exerce de l’influence sur le monde dans lequel on vit. Avoir un
pouvoir sur lui est très important pour le transformer de l’intérieur, pour
qu’un nouveau monde soit cocréé.
Pour s’assurer de la continuité de sa conscience, deux conditions
principales doivent être réunies : être aimé·e par au moins une personne sur
terre et avoir de l’amour pour la terre, soit une appartenance à un endroit
précis, tel le domaine familial. Lorsque ces conditions sont réunies et que la
famille a dormi ensemble sous les étoiles, nous pouvons nous réincarner
dans les petits-enfants de nos enfants. Lors de ce « retour », lorsque la
famille dort à nouveau sous les étoiles, en lien avec l’étoile de la famille, le
souvenir de nos vies passées avec cette famille peut resurgir. Nous nous
souvenons du passé avant notre naissance. C’est cela la continuité de
conscience. Ceux qui ont vécu de tels événements racontent que toute la
famille rassemblée se souvenait ensemble du passé, simultanément et
spontanément, et que c’étaient des moments de joie intense qui liaient la
famille d’une manière indescriptible.
Conscience du temps
Le temps n’est pas linéaire, il ne va pas du passé au présent, puis
à l’avenir. Le temps est circulaire, il se déplace en spirale. Là où les
éléments du passé viennent rencontrer les éléments du présent et ceux du
futur sur une même ligne de la spirale, les patterns du temps ont tendance
à se répéter. C’est pourquoi on peut discerner des probabilités, d’où découle
la science de la prophétie, soit le discernement des probabilités à travers les
méandres du temps susceptibles de se présenter à l’avenir, surtout dans nos
propres vies, et d’être en mesure de les modifier.
Il faut ici comprendre que le temps est organique, il n’est pas figé et
mort. Il est vivant. C’est une dimension d’être qui est fluctuante et
subjective, donc, qui change selon les personnes et les circonstances. Ce
n’est pas quelque chose d’immuable. En fait, le temps compté par les
ordinateurs est mort, mais le temps vécu par les humains est vivant.
Cinq minutes apparaissent parfois comme une éternité, alors que certaines
heures, à d’autres occasions, donnent l’impression de quelques minutes. Le
temps est élastique à ce niveau-là (subjectif).
On peut arrêter le temps, comme on peut l’accélérer. Quelques personnes
ont tout particulièrement cette capacité. Elles bougent si vite qu’on ne les
voit pas. D’autres sont entrées dans un tel stade de temps ralenti qu’elles
aussi disparaissent complètement à la vue. On a réellement un contrôle sur
le temps. Très peu ont développé ce sens, mais c’est une habilité que l’être
humain possède. Un des avantages précieux de cette aptitude à contrôler le
temps est de pouvoir changer le passé, étant donné qu’il n’est pas immobile.
Le passé, faisant partie du temps, est vivant. Il est donc possible de
transformer des événements traumatiques qui se sont un jour produits, voire
des erreurs que nous avons pu commettre. La manière de faire se rapproche
de l’exercice enseigné lors d’un stage précédent, qui consiste à revisiter sa
journée avant de dormir afin de donner une autre tournure à un événement
au cours duquel on aurait mal agi. C’est une manière de travailler avec le
temps. On transmute l’événement de façon qu’il ne nous affecte plus, que
ce soit au niveau karmique ou éthérique. Dans le même sens, lorsqu’une
prophétie est donnée, c’est du futur possible, ce ne sont pas des réalités
à venir coulées dans le béton. Tout peut se changer, même le passé !
La capacité à travailler avec le temps est fortement liée à la
compréhension des étoiles. Les gens qui l’ont développée au plus haut
niveau sont ceux qui comptent le temps, non pas avec des machines, mais
en étudiant le ciel. Car le mouvement du ciel a non seulement une certaine
précision, mais aussi de la signification. C’est pourquoi on a donné
à différentes constellations des noms et des attributs, par exemple les signes
du zodiaque. On leur a aussi attribué des effets précis sur les personnes.
Pour que son enseignement sur le temps soit plus explicite, Aigle Bleu
propose aux stagiaires de faire l’expérience d’une recherche temporelle,
dans l’avenir comme dans le passé, pour qu’ils puissent percevoir et
ressentir les possibilités qui s’offrent à eux s’ils adoptent cette attitude
naturelle à l’être humain, de se servir du temps élastique et vivant, et non
statique et linéaire. Une méditation spéciale en lien avec le temps leur est
alors proposée.

MÉDITATION TEMPORELLE
Assis confortablement, bien centrés, tous commencent par observer leur
respiration. Aigle Bleu leur propose alors de visualiser tous les centres
d’énergie de la méditation habituelle : « Il y a divers chants qui vont
résonner pour vous préparer à la méditation temporelle. Laissez-vous
simplement entrer en résonance harmonique avec ces chants en visualisant
progressivement tous les centres d’énergie jusqu’aux étoiles, et ensuite,
pour le tissage des étoiles au-dessus de la tête, je vous accompagnerai. »
Immédiatement, il lance un premier chant, puis il y a alternance de chants
et de périodes de silence. Le groupe s’unit à son animateur quand il chante
avec les maracas. Puis, comme il l’avait dit, dès que les participants en sont
tous rendus aux étoiles au-dessus de la tête, il commence à les guider en
continuant de faire tinter ses maracas en douceur et avec régularité :
• Nous visualisons 9 étoiles au-dessus de la tête. De la 9e, nous prenons un
fil de lumière qui descend et traverse la 7e, et remonte et s’unit à la
8e avant de rejaillir pour revenir à la 9e, tissant un 1er point dans cette
broderie de lumière que nous répétons encore 3 autres fois.
• De la 7e à la 5e à la 6e et à la 7e (4 fois).
• De la 5e à la 3e à la 4e et à la 5e (4 fois).
• De la 3e à la 1re à la 2e et à la 3e (4 fois).
• De la 1re au triangle doré du front, ensuite le rayon va jusqu’à la médulle,
jusqu’au symbole de l’infini violet à l’arrière de la tête, et remonte à la
1re étoile. Nous le faisons 4 fois.
• Du triangle doré au front, la lumière descend au cœur et remonte, 3 autres
fois.
• Et maintenant la lumière bleu-blanc de la 5e étoile jaillit et descend à la
gorge, au 6e centre d’énergie, que nous visualisons comme un « U »
à l’envers de couleur bleu indigo, avec, au centre, une étoile blanche à
5 pointes qui tourne rapidement. La lumière bleu-blanc de l’étoile qui
a pénétré le centre qui est indigo remonte à l’occiput, à la lemniscate et là,
active la lemniscate. L’énergie dans le double cercle qui circule de
manière infinie et perpétuelle est activée.
(Arrêt des maracas au profit du tambour, avec un rythme semblable,
lent et régulier.)
• Maintenant, 4 rayons sont émis : un rayon rose venant du cœur, un rayon
bleu-noir venant de la gorge, un rayon jaune venant du front, un rayon
bleu-blanc venant de la 5e étoile. Les 4 rayons tournent en spirale
ensemble, formant un cylindre. Les 4 spirales forment un cylindre en
spirale devant nous qui s’en va en s’agrandissant et dans lequel on peut
regarder. Au bout de ce cylindre, nous voyons une porte – une porte que
nous connaissons. Cela peut être la porte de notre maison, de notre
appartement, de notre chambre ; c’est une porte que l’on voit et que l’on
reconnaît au bout de ce cylindre, au bout de ce tunnel devant nous.
• Et nous choisissons un événement dans notre passé, un événement plutôt
neutre ou joyeux. Une fois que nous avons choisi cet événement, nous
nous disons que cet événement est derrière la porte. Immédiatement, notre
corps de lumière, notre corps lumineux, ouvre la porte et fait un pas de
l’autre côté.
• Vous vous retrouvez dans l’événement du passé que vous avez choisi.
Vous observez.
(Le battement du tambour continue. À quelques reprises, il est martelé
plus fort, puis revient plus léger lorsque Aigle Bleu se remet à parler.)
• Et vous revenez, vous retraversez la porte et vous la refermez, vous
revenez à travers le cylindre, le tunnel, et là, dans votre esprit, toujours
avec ces spirales, les 4 rayons qui forment un cylindre devant vous, vous
choisissez un événement du passé qui était une erreur de votre part, ou qui
était traumatique.
(Le battement du tambour se fait plus pénétrant, plus marqué, même
lorsque Aigle Bleu se remet à parler.)
• Nous visualisons que cet événement est derrière la porte. Nous marchons
dans le cylindre, dans ce couloir formé par les 4 rayons. Nous ouvrons la
porte et nous faisons un pas de l’autre côté de la porte. Nous sommes
dans cet événement du passé. Cette fois, nous cherchons à changer
l’événement. Nous agissons consciemment pour changer l’événement
dans un sens positif.
(Il n’y a que le battement du tambour régulier et bien appuyé par
moments.)
• Et maintenant, nous revenons, nous ouvrons la porte, nous retraversons,
nous refermons la porte avec une bonne intention, nous marchons dans le
couloir.
(Battement du tambour seulement.)
• Et maintenant, vous choisissez un aspect de votre vie avec l’intention de
voir ce que cet aspect pourrait devenir dans l’avenir. Vous choisissez un
aspect de votre vie où il y a un devenir possible. Vous marchez dans le
couloir formé par les 4 rayons en spirale, vers cette porte du temps. Vous
ouvrez le temps et vous observez. Vous ouvrez la porte et vous faites un
pas de l’autre côté. Vous refermez la porte, et là, dans l’événement ou
l’aspect de votre vie que vous avez choisi, vous êtes l’observateur des
avenirs possibles. Plusieurs avenirs possibles peuvent alors se présenter.
(Battement du tambour seulement.)
• Vous les observez bien parce qu’il est parfois possible de choisir celui qui
nous convient en influençant le présent. Observez bien.
(Battement du tambour régulier et bien appuyé par moments.)
• Vous joignez les mains devant vous, peu importe où vous êtes rendu dans
votre visualisation. Vous retraversez la porte. Vous refermez avec
attention la porte. Vous retraversez le couloir, vous revenez dans votre
esprit.
(Arrêt du tambour à cet instant.)
• Vous vous installez bien confortablement dans votre corps. Vous bougez
les doigts, les orteils. Vous faites les mouvements qui vous permettent de
mieux ressentir le corps de manière bénéfique et positive.

CONCLUSION
Tout est possible. Nous appartenons à la terre et la terre nous appartient.
Nous pouvons agir sur le temps, nous n’avons pas à nous laisser dépérir
dans l’acceptation d’une mort à petit feu. Nous sommes éternels pour autant
que nous adoptons un mode de vie soutenant la santé du corps et de l’esprit
à travers une pratique spirituelle quotidienne et une meilleure
compréhension du temps, qui assure la continuité de la conscience.
Partout sur la planète, tous les humains poursuivent le désir d’être
heureux. Ils cherchent le bonheur de différentes manières, en différents
lieux, sous diverses apparences. Or, ils ne parviendront pas à trouver le
bonheur loin de la nature, c’est-à-dire en étant coupés de la communication
directe que nous pouvons avoir avec le Créateur. Sans l’alimentation et la
puissance que nous offre la Terre-Mère, sans l’inspiration et la guidance que
la nature nous offre, nous sommes privés de la vraie vie, celle qui coule
sans effort et sans peine, telle celle dans un paradis terrestre. Nous ne
pouvons vivre bien longtemps en bonne santé sans respecter les lois de la
Terre et de l’Univers.
Le niveau 8 de toutes nos relations insiste sur la responsabilité que nous
avons en tant qu’humains vis-à-vis de la Terre. Les praticiens chamaniques
ont le souci et la responsabilité d’accomplir cette mission avec plus de
détermination que quiconque. Ils devront entraîner à leur suite ceux et
celles qui demeurent dans la méconnaissance des instructions originelles,
qui ignorent les principes permettant de transmuter et de transformer
l’existence sur tous les plans, rendant ainsi possibles les rêves de bonheur.
La planète est grande. Elle est le lieu qui a été conçu et créé pour tous
sans exception. Il n’existe aucun motif de rejet, aucune raison justifiant la
naissance d’un conflit ou la pratique d’iniquités sociales. Quand la terre
sera couverte de domaines familiaux, la paix et la justice régneront dans le
monde parce que les gens seront conscients et convaincus que c’est l’unique
manière d’assurer un avenir heureux pour tous, d’assurer l’avenir de la
planète.
On ne doit pas rêver à un avenir meilleur en un ailleurs imprécis et
incertain. C’est ici, sur la terre, et dès maintenant, que l’on doit chercher
à améliorer son existence. Nous existons au présent. Le temps est vivant, ici
et maintenant. Il nous est possible de ressentir déjà une joie infinie en
participant à la cocréation de l’Univers dans lequel nous vivons, en le
cocréant tel que nous le désirons, tel qu’il nous est révélé dans la nature par
le Créateur, tout en harmonie et en liberté.

1 Le svastika est aussi le symbole sacré de l’Inde.


NEUVIÈME STAGE
Niveau 9 –
La conscience universelle

Lorsqu’un être est parvenu à intégrer la compréhension des huit premiers


niveaux de relations, il est prêt à entrer en relation avec des êtres très
différents de lui et de ceux qu’il connaît. La relation avec la Terre, la
planète qui nous porte, l’amène à entrer en vibration sur un plan beaucoup
plus élevé. La prochaine étape consistera à porter son regard sur l’ensemble
des êtres de la création, au-delà de la terre et des dimensions qui s’offrent
à un regard ordinaire.

DU NIVEAU 1 AU NIVEAU 9
La conscience universelle est l’apothéose de l’intégration de tous les
autres niveaux de nos relations qui prennent leur départ dans l’individu, le
niveau 1.
Lorsqu’un individu vibre en résonance avec l’amour et son corollaire
dans ses relations avec l’autre, le respect, il peut entrer en relation avec des
êtres qui sont différents sans sentir de menace ou d’atteinte à son intégrité.
L’amour assure la cohésion de l’être et le respect étend cette cohésion
à l’autre. Ainsi, l’autre non plus ne sentira aucune menace ou atteinte à son
intégrité. C’est alors que la communication avec des êtres différents peut
s’établir. Évidemment, elle suppose que l’individu a affiné ses capacités de
perception subtile – évolution qui se fait naturellement lorsque nous suivons
le sentier et les pratiques du chamanisme initiatique.
Bien des êtres qui existent et qui peuvent apporter beaucoup sur de
nombreux plans, ayant des connaissances et des informations auxquelles
nous n’avons pas accès, sont immatériels. Ils sont invisibles aux yeux
physiques, et leur mode de communication est télépathique. Ils sont
pourtant bien réels et importants dans nos vies. Pensons aux ancêtres, aux
esprits de la nature, aux esprits des éléments, aux hiérarchies d’êtres qui
portent diverses responsabilités spirituelles, comme ceux qui maintiennent
les musiques qui sous-tendent la création, etc.
Il y a, bien sûr, d’autres formes de vie qui existent sur d’autres planètes,
dans d’autres galaxies. D’après Anastasia, il ne s’en trouve pas d’aussi
parfaite que celle de l’humain en raison de sa capacité émotionnelle à ne
faire qu’un avec l’ensemble de tous ses corps (physique, émotionnel,
mental et spirituel). Or, dans le monde actuel, on nie l’émotivité. Ce qui
prime est la raison, la rationalité, la science. C’est donc précisément parce
que nous mettons de côté l’émotion que nous rencontrons tellement de
problèmes !
La vie extraterrestre
L’émotion est notre capacité de comprendre des milliers d’informations
en un seul instant, par intuition, c’est la capacité de l’être émotionnel
d’intégrer tous les autres corps. Lorsque l’intégration de l’émotionnel avec
les autres corps est effective, alors peut se réaliser la communication avec
d’autres formes de vie à l’extérieur de notre planète.
Il y a des familles qui sont reconnues pour leur maîtrise du 9e niveau de
relations. Aigle Bleu a ainsi demandé, un jour, à une grand-mère dans l’une
de ces familles, combien de races extraterrestres elle connaissait. Après un
instant de réflexion, elle lui avait répondu : « 13. » Elle avait même ajouté
qu’il existait « une université galactique à proximité de l’étoile Sirius où
bien des peuples de différentes planètes se rencontrent ». Selon cette
personne, Sirius est le cœur de notre galaxie.
Il est un peu enfantin après toutes ces observations d’ovnis et de contacts
avec d’autres races de la galaxie, bien documentées à travers le monde, de
continuer à prétendre que la vie extraterrestre n’existe pas. Les Amérindiens
ont toujours eu des contacts avec ces représentants d’autres planètes. Mais,
malheureusement, ils ne sont pas tous ici avec de bonnes intentions.
Certains ont endommagé leurs planètes avec leur technologie, qui est plus
avancée que la nôtre. Ils s’immiscent dans les affaires humaines puisqu’ils
nous ressemblent beaucoup. Ils ont fait des expériences avec notre ADN,
d’où les innombrables témoignages de personnes qui disent avoir été
enlevées pour un temps par ces êtres.
Il est important de savoir que la puissance de l’être humain excède de
beaucoup celle de ces êtres qui n’ont pas un corps émotionnel et spirituel
développé et intégré dans une unité fonctionnelle. C’est seulement parce
que nous avons été diminués par une civilisation mondiale répressive et
technocratique qu’ils sont en mesure aujourd’hui d’influencer négativement
la direction que prend notre empreinte sur la planète. Cette situation sera
résolue lorsque les familles auront des enfants libres sur les domaines
familiaux. Le pouvoir d’êtres humains qui vivent au sein de notre belle
planète avec une éducation adaptée à leur potentiel leur permettra de
résoudre ces problèmes.
Le 9, qui permet d’entrer en communication avec toutes les
manifestations de vie pouvant exister dans l’Univers, présuppose que nous
ayons intégré les niveaux précédents. On revient inévitablement à la base
relationnelle, soit le 1, correspondant à l’individu : on se recentre plus
modestement sur qui l’on est, sur la manière dont on vit et sur la pratique
spirituelle qu’on privilégie.
La pratique spirituelle quotidienne
Avant de développer une conscience universelle, mais aussi afin de
pouvoir y parvenir, on se ramène plus modestement à qui l’on est, à la
manière dont on vit, à la pratique spirituelle que l’on privilégie.
Alors qu’il préparait l’enseignement sur le 9, Aigle Bleu raconte qu’un
leitmotiv revenait constamment en son esprit, à savoir : ne pas oublier de
rappeler l’exigence de base du chamanisme initiatique, soit la pratique
quotidienne, et d’insister là-dessus avant de conclure la formation « Créons
le monde ». Car c’est la pratique quotidienne qui caractérise le chamanisme
initiatique et qui permet de développer les aptitudes pour en arriver à le
pratiquer. C’est la pratique qui fait le praticien !
En intégrant une synthèse des connaissances de l’humanité à l’intérieur
de la pratique quotidienne, on avance encore plus loin parce qu’on peut,
aujourd’hui, avoir accès à énormément d’enseignements de partout dans le
monde. Avec une pratique appropriée, il n’y a pas de risque à intégrer de
nouveaux éléments aux acquis obtenus après de nombreuses années. Mais
préalablement, avant d’improviser, on doit apprendre à bien faire ses
gammes.
Si vous ne connaissez pas les gammes de votre instrument de musique,
vous ne pouvez pas improviser. C’est comme ça aussi sur le plan spirituel.
Il vous faut commencer par faire des cérémonies exactement telles qu’elles
vous ont été enseignées, en respectant la tradition qui les a portées jusqu’à
vous. Vous devez agir ainsi très longtemps, en fait, jusqu’à ce que ces
cérémonies vous deviennent naturelles, automatiques. À ce moment, vous
démontrez une maîtrise des gammes de votre instrument. Vous pouvez alors
commencer à intégrer des éléments différents à votre pratique, à modifier
les enchaînements, à improviser. L’esprit restera bien ancré en vous. En
apportant quelques variantes aux cérémonies, vous obtiendrez tout de même
le même effet. C’est l’esprit qui vous habite qui vous guidera pour que le
rituel conserve tout à fait son sens.
Dans la pratique spirituelle, chaque personne développe une relation
particulière. Par exemple, Aigle Bleu a appris à communiquer avec ses
ancêtres, comme d’autres parviennent à communiquer avec les étoiles, avec
le « petit peuple » ou avec les extraterrestres. Chacun va finir par
développer un domaine personnel de communication. De même, on
développera un champ d’action particulier en travaillant le niveau 9, car
l’Univers est vaste. Il est impensable de tout faire, de tout savoir faire.
Le but de l’humanité actuelle est l’élévation de la conscience en unité
avec les lois de la création. Le respect des instructions originelles en
développant toutes les aptitudes des niveaux de relation avec les êtres
amène l’individu à pouvoir entrer en relation avec d’autres formes de vie.
C’est la pratique spirituelle qui favorise cette élévation, mais comme dans
tout autre domaine, afin de progresser dans son développement, des efforts
s’avèrent nécessaires tant pour apprendre que pour s’améliorer et se
perfectionner. Il faut bien comprendre que ce ne sont pas les enseignements
eux-mêmes qui font que la conscience va s’élever ou non. C’est la pratique
qui peut vous y amener. La théorie sans la pratique reste vide. On suppose,
bien sûr, que les enseignements reçus étaient justes et éclairants.
Considérez votre vie comme une symphonie. Chaque jour, vous en
découvrez un mouvement, une harmonie, une mélodie ou contre-mélodie
grâce à votre pratique spirituelle. Grâce à cet enchaînement d’exercices, de
danses, de prières et de méditations qui mettent de la lumière et de la beauté
dans ce que vous vivez durant une journée, cette lumière et cette beauté
vont également se répandre autour de vous. Votre vie devient alors une
vibration de beauté, une merveilleuse symphonie.

EXERCICES PHYSIQUES AU SOL


Environ 25 exercices physiques ont été enseignés lors des stages de
formation par Aigle Bleu. Ils ont tous leur importance du fait qu’ils
proposent d’améliorer la souplesse et le bon fonctionnement du corps en
général. Dans une démarche spirituelle où l’enracinement physique des
individus est la base même de la spiritualité, la pratique de ces exercices est
essentielle. Une plus grande souplesse permet d’exécuter les danses avec
plus d’aisance, de méditer plus longuement sans être indisposé par la
position assise adoptée. Le bon fonctionnement du corps facilite tout effort
physique, tels ceux qui pourraient être requis, par exemple, dans le cadre
d’un rite de passage.
Garder la forme spirituelle est plus facile lorsqu’on est physiquement en
forme.
Certaines pratiques supposent une excellente capacité physique, entre
autres au niveau de l’endurance. Chaque jour, nous devons prévoir au moins
une période d’exercices physiques. Il est souhaitable de faire des exercices
qui visent le bon état général du corps, mais aussi qui sont en lien avec des
besoins spécifiques que nous pourrions avoir.
Les exercices qui ont pour but la fortification et l’étirement de certains
muscles peuvent sembler plus exigeants. Il est en conséquence utile de les
alterner avec d’autres plus simples, qui visent tout de même l’accumulation
de l’énergie physique et qui peuvent être répétés aussi souvent que
nécessaire. L’exercice suivant est de cette catégorie :
• Vous vous tenez debout, les pieds parallèles à la largeur des épaules, les
jambes légèrement fléchies, le dos droit.
• Avec vos mains jointes devant l’abdomen à la hauteur du nombril, vous
massez le 2e centre d’énergie, comme déjà enseigné lorsqu’on veut le
fermer : les femmes posent la main gauche en premier, la droite par-
dessus, et tournent 27 fois dans le sens anti-horaire, alors que les hommes
posent la droite en premier, la gauche par-dessus, et tournent 27 fois dans
le sens horaire.
• Vous activerez la pompe sacrale en contractant les sphincters et en
maintenant la respiration en cercle – l’inspiration dans le dos et
l’expiration par devant avec les 3 rayons.
La respiration en cercle permet de transformer et d’accumuler l’énergie
activée par le massage du 2e centre, comme l’exercice ci-dessus le suggère.
Enfin, l’automassage qui a déjà été enseigné est un excellent moyen de se
procurer du bien-être physique en soulageant les tensions et les inconforts,
donc, de fortifier son état physique général.

MÉDITATIONS
Pour conserver l’efficacité des diverses visualisations et des chants de la
méditation de base et des nouvelles méditations qui doivent s’intégrer
à votre démarche spirituelle, il est essentiel de ne pas perdre de vue leur
sens. Chaque visualisation s’appuie sur des symbolismes que vous devez
connaître et reconnaître afin d’être en mesure de les utiliser adéquatement et
avec conviction. Chaque chant est choisi en fonction de l’effet qu’il peut
produire.
Un enchaînement plus précis contribue à une meilleure compréhension.
En ce sens, il peut améliorer votre pratique, mais aussi celle que vous
proposerez éventuellement à d’autres en tant que praticiens chamaniques
initiés et certifiés.
Des méditations importantes qui ont été pratiquées dans les derniers
stages n’ont toutefois pas été consignées. Aigle Bleu considérait qu’elles
étaient trop avancées pour être transmises sans guidance.
En réponse à la question formulée par plusieurs sur le « Soleil noir », qui
est mentionné dans une de ces méditations, l’enseignant explique
brièvement ce qu’il signifie : le Soleil noir représente l’origine de toute
chose. Comme il y a un début à toute chose, le Soleil noir est le guide
primordial. C’est la manière de nommer la matrice du monde. Toutes les
traditions expliquent cette vérité à leur manière, mais cela demeure une
explication de la même réalité : il n’y a pas de forme sans le vide, pas de
vide sans la forme. Les bouddhistes tibétains vont, pour leur part, admettre
l’existence du monde de la forme idéale tout en concevant l’existence d’un
monde qui lui est antérieur ; c’est le monde où il n’y a rien, le monde du
vide. L’énergie qui provient du Soleil noir est une énergie ineffable,
impossible à décrire. Aigle Bleu affirme que chaque fois qu’il capte cette
énergie primordiale, elle le traverse tel un courant électrique et le fait
trembler comme une feuille.

VORTEX DE LUMIÈRE
Comme la pipe sacrée ou le feu sacré, le vortex de lumière crée un lien
avec le monde spirituel, mais, de plus, il permet que la lumière du monde de
l’Ungawi – de la forme idéale – se déverse sur terre dans un canal qui est,
à ce moment-là, au-dessus du feu sacré.
Le but de l’ouverture d’un vortex de lumière est d’éclairer l’ombre. On le
fait à des moments spéciaux pour amener beaucoup de luminosité et
d’énergie spirituelle très élevée afin de favoriser l’incarnation de la
perfection sur le plan terrestre. On retrouve avec le vortex un peu l’intention
de la danse de l’Ungawi, mais lorsque le vortex est créé, l’effet continue
jusqu’à ce que l’on décide de le fermer. En conséquence, il ne faut jamais
partir sans fermer un vortex.
Des vortex, il y en a de toutes les sortes. Il y en a qui sortent de la terre,
d’autres qui rentrent dans la terre. C’est spécialement celui de l’Ungawi qui
amène la lumière d’En Haut sur terre. C’est celui de la perfection de la
manifestation. Si vous prenez l’habitude de bien énergiser vos mains et
d’ausculter la terre, vous allez vous apercevoir que la surface terrestre
présente des pores par où l’énergie rentre et sort.
Pour créer un vortex, des éléments précis doivent être observés :
1. La première chose à faire consiste à installer et à allumer le feu sacré.
C’est la lumière initiale qui accompagne l’événement.
2. Vous assignez ensuite 3 personnes pour danser autour du feu. Elles vont
représenter les 3 feux, les 3 aspects du Divin au sein du monde : la
flamme bleue de la volonté d’être, la flamme rouge de l’amour et de la
compassion, la flamme jaune de l’intelligence active. Chaque danseur
incarnant les feux doit idéalement porter des vêtements de la couleur qui
lui a été attribuée. Tout au moins, il faut prévoir un bandeau autour de la
tête de chacun pour évoquer le feu qu’il représente. À noter : on devrait
privilégier un homme pour la flamme bleue, une femme pour la flamme
rouge et, idéalement, une personne plus jeune pour la flamme jaune. Se
rajoute de cette manière un autre symbolisme lié non pas à la couleur
mais au chiffre 3, qui correspond à la vie créatrice personnifiée par le
père, la mère et l’enfant. Enfin, ces 3 personnes qui se tiennent autour du
feu sacré vont danser de manière statique, c’est-à-dire qu’elles vont rester
en place, cherchant à incarner l’énergie de la flamme qu’elles
représentent.
3. On doit aussi prévoir 4 personnes pour les quatre directions. Chacune
aura à incarner l’animal d’une des directions : l’aigle (est), le coyote
(sud), l’ours (ouest) et le bison blanc (nord). Ces 4 personnes, pour leur
part, vont danser de manière à évoquer l’animal qu’elles représentent
avec l’énergie de la direction à laquelle il se rattache.
4. Autour de ces danseurs incarnant les animaux, il y a le cercle formé par
les autres participants. On peut placer les 4 animaux à l’intérieur ou
à l’extérieur du cercle, cela n’a aucune influence sur le vortex. Cela
dépend uniquement de l’espace dont on dispose et de l’énergie qui est en
place. Ceux qui forment le cercle vont eux aussi danser, mais ils vont le
faire en tournant dans le sens horaire durant toute la cérémonie, et ils
feront la danse des quatre directions, la danse de l’aigle et la danse des
étoiles et de la lune.
5. La personne qui dirige la cérémonie va se tenir à l’extérieur du cercle
avec son tambour pendant la danse. Auparavant, elle fait le chant d’appel
aux quatre directions avec les offrandes ; c’est le même chant qui est
utilisé lors des huttes de sudation. Après son chant, elle fait une prière
pour l’événement spécifique qui justifie l’ouverture du vortex. C’est après
ces moments de recueillement qu’elle peut lancer les danses.
6. Comme les danseurs formant le cercle se suivent, c’est la personne à l’est
qui commence à danser, les autres vont la suivre. Donc, dès que le
premier danseur a fait son salut au début de la danse des quatre directions,
les autres vont faire de même. La personne qui dirige se trouve alors
à l’extérieur du cercle et les accompagne avec le tambour. On essaie de
faire 9 cycles au total : 3 cycles de la danse des quatre directions, suivis
par 3 cycles de la danse de l’aigle et pour finir, 3 autres cycles de la danse
des quatre directions.
7. Bien d’autres indications sur le rôle interne, intérieur et individuel, que
chaque participant doit maintenir pour que s’ouvre le vortex ont été
communiquées mais ne sont pas consignées ici.

RÈGNE DU « PETIT PEUPLE »


Des êtres au service de la nature
Il n’y a pas beaucoup de différence entre l’Europe et l’Amérique en ce
qui a trait au « petit peuple », sauf que les noms donnés à ces créatures sont
distincts.
Il existe en Amérique 2 variétés ou 2 races dans le petit peuple. C’est leur
taille qui les distingue : une race mesure environ une trentaine de
centimètres, alors que l’autre peut mesurer près de 60 centimètres. Ce sont
des êtres plus éthériques que physiques. Ils peuvent se rendre invisibles
pour n’apparaître que s’ils veulent que vous les voyiez. Ils ont alors
l’apparence des Amérindiens d’il y a 600 ou 700 ans. Ils sont habillés
comme à cette époque. Ils ont la même physionomie.
En Europe, on pourrait ainsi avancer que le petit peuple a la physionomie
de ceux qui vivaient au Moyen Âge, mais sur l’un comme sur l’autre de ces
continents, le petit peuple est de plus en plus rare.
Les élémentaux et le petit peuple sont bien différents. Le travail du petit
peuple est fondamentalement de prendre soin de la nature. Ces petits êtres
sont occupés toute la journée par leur vocation, que ce soit avec des
animaux, des plantes, des arbres, etc. Ils harmonisent la nature. Ils sont
donc actifs à tous les niveaux pour améliorer la vie naturelle autour d’eux.
S’ils vous apparaissent, une mise en garde s’impose : vous ne devez
JAMAIS manger la nourriture qu’ils pourraient vous offrir parce qu’en
acceptant de manger vous deviendrez comme eux, vous allez
tranquillement disparaître.
À ce propos, la Vénérable Dhyani Ywahoo, une des enseignantes
d’Aigle Bleu, a rapporté l’événement survenu à un de ses grands-oncles, qui
était un homme très pur et très bon. En tant que commis voyageur, il se
retrouvait sur la route constamment. Un jour, le blizzard était si dense qu’il
ne put retrouver son chemin. Seul dans son chariot au cœur de cet épais
blizzard, il reçut la visite de membres du petit peuple qui pour le sauver
l’ont amené dans leur demeure. Là, ils lui offrirent des aliments qu’il
mangea avec appétit, oubliant la mise en garde qu’il connaissait. Après le
blizzard, il reprit la route et revint chez lui. À la maison, en l’apercevant, on
se mit à crier et à pleurer parce qu’il avait commencé à disparaître. On
voyait des lambeaux de son corps. Les jours suivants, on ne le voyait plus
du tout. Il a dû retourner vivre avec le petit peuple.
La substance physique se transmute. Le petit peuple en est une parfaite
illustration.
En Europe, on trouve la légende du cordonnier qui avait beaucoup de
choses à faire et qui ne voyait pas comment en venir à bout. C’est le
lendemain, à son réveil, qu’il s’aperçoit que son travail a été fait. C’est
aussi ce que réalise le petit peuple en Amérique pour les gens bons et seuls.
Il leur donne un coup de main, ou il leur joue des tours espiègles pour les
corriger au besoin. Les gens du petit peuple sont parfois très joueurs. Ils
savent être généreux avec les personnes qui en ont besoin ou durs avec
celles qui ont des comportements inappropriés. Ils vont ainsi faire
disparaître des objets dans la maison de ceux qui ne sont pas gentils pour ne
les ramener qu’au moment où l’erreur commise a été réparée. Chaque fois
que de telles situations se présentent, on reconnaît là les agissements du
petit peuple.
Aigle Bleu a entendu beaucoup d’histoires concernant ces petits êtres
attentifs et travailleurs. De vieilles personnes vivant seules auraient ainsi
trouvé, sur le pas de leur porte, chaque fois qu’elles avaient faim, des
feuilles remplies de beignets ou de noix, sans jamais pouvoir connaître la
provenance de ces dons.
Un grand défenseur des peuples mohawks lui a aussi raconté une
anecdote qui lui est arrivée et qui implique le petit peuple. Cet ami, sans
être avocat, a su amener des causes en cour pour le peuple indien et les
a gagnées à chaque fois parce qu’il travaillait très fort pour y parvenir et
que ses causes étaient justes. On a même essayé de l’assassiner à deux
reprises parce qu’il dérangeait en raison de ses victoires et de ses écrits sur
la culture, l’histoire et la philosophie des Six-Nations. Un soir, endormi, il
entend du bruit dans la pièce où il avait l’habitude de travailler. Il va
vérifier, et ce qu’il découvre le surprend beaucoup : un représentant du petit
peuple – la plus grande des 2 races – se trouvait dans la pièce et semblait
très affairé. Il était debout sur son bureau, fort occupé à feuilleter le
volumineux document auquel le défenseur des mohawks travaillait depuis
longtemps, mais dont il n’était pas encore satisfait. Le petit être tournait les
pages après les avoir lues (lecture rapide, on s’en doute !), en approuvant de
la tête et en disant : « C’est très bien… C’est très bien… » Ne sachant quoi
penser de cette apparition, notre sage retourna se coucher. Mais il avait bien
reçu le message et les encouragements que lui témoignait le petit peuple.
Consacrer un lieu au petit peuple
Dans l’exemple ci-dessus, le petit peuple est survenu pour encourager un
homme dévoué à poursuivre son œuvre, il l’a soutenu et aidé. On doit ainsi
comprendre que ces êtres nous accompagnent même si on ne les voit pas.
Un problème actuel pour le petit peuple, c’est l’omniprésence
technologique sous toutes sortes de formes. Car le petit peuple ne supporte
pas la technologie. Il est donc souhaitable, lorsque c’est possible, dans un
écovillage ou sur un domaine familial, de réserver un emplacement au petit
peuple pour qu’il y vive en paix. On consacre un tel endroit en mettant un
cordon tout autour afin que personne n’aille piétiner le lieu.
Consacrer un lieu au petit peuple est une manière d’assurer que la nature
à cet endroit, tant la faune que la flore, pourra croître en toute liberté parce
que le petit peuple peut y accomplir son travail sans désagrément. On ne
doit pas déranger ces êtres. Ils ont besoin de leur lieu à eux pour faire leur
boulot, qui est essentiel pour la nature. Là où ils s’installent, les plantes
poussent deux fois plus vite et les potagers produisent en abondance. Ils
peuvent aussi guérir les animaux malades. Si vous avez un jour un animal
malade ou mal en point, approchez-le de l’endroit consacré au petit peuple.
Il va s’occuper de lui, soyez-en assuré !
Par contre, toute forme de technologie fait fuir ces petits êtres. Si vous
utilisez une « scie à chaîne » (tronçonneuse), un véhicule tout terrain ou un
moteur quelconque, vous les ferez déguerpir à coup sûr. Ce sont
probablement les champs électromagnétiques qui sont créés par les diverses
technologies qui les repoussent. Cette désolante situation cause leur
effacement progressif de la surface de la terre. Il en reste déjà fort peu dans
le monde, et leur disparition se poursuit avec la progression technologique.
Un espace consacré, délimité et fermé, assure au petit peuple une
intimité, un lieu où il peut vivre, où il n’y aura pas d’humains qui viendront
le déranger, pas de technologie pour le faire fuir.
Cérémonie d’offrande au petit peuple
Faire des cérémonies à l’intention du petit peuple est d’autant plus
nécessaire en cette période où ses représentants sont de plus en plus rares.
Les cérémonies nourrissent les gens du petit peuple. Ils les perçoivent
comme des témoignages d’appréciation de leur travail. Cela les stimule
pour poursuivre leur mission. Quand il s’agit de l’endroit où nous habitons,
il ne faut pas tarder à les y inviter, de même pour un endroit où nous
désirons bâtir un domaine familial.
Réservez un espace du terrain au petit peuple sans tarder, vous n’en
retirerez que des bénéfices ! Offrez-lui des offrandes régulières, il
comprendra vos bonnes dispositions envers lui, il n’en sera que plus actif.
C’est dans le lieu consacré au petit peuple que vous installez la petite
hutte pour lui faire des offrandes. Pour créer cette hutte, vous avez besoin
de branches de saule. Donc, avant de couper les branches, vous en
demandez la permission à l’arbre en lui adressant une prière spontanée
venant du cœur, comme celle d’Aigle Bleu lors de son enseignement :

« Esprit et pouvoir du saule, pour tous tes bienfaits, nous te remercions. Nous venons souvent
auprès de toi pour tes branches qui servent aux huttes de sudation, pour ton aubier qui nous
sert de tisane pour soigner nos maux de tête, pour ton bois pour divers objets que nous
fabriquons. Nous t’en remercions infiniment. Nous venons encore aujourd’hui pour te
demander un peu de ton corps afin de construire une petite hutte d’offrandes pour le petit
peuple, qui nous aide tant et que tu as sûrement déjà connu, et qui a pu aussi t’aider. Nous
t’offrons tabac et farine de maïs. Accepte nos offrandes et donne volontairement,
heureusement et joyeusement à notre petite entreprise d’offrandes pour le petit peuple
aujourd’hui. Aho ! »

Vous choisissez ensuite les quelques branches dont vous avez besoin, de
préférence celles qui sont assez droites. Après leur avoir retiré les feuilles,
vous pouvez commencer la construction de la petite hutte, comme s’il
s’agissait d’une hutte de sudation, mais sans la recouvrir. C’est le petit
peuple qui va se charger de mettre quelque chose par-dessus la structure.
La hutte mise en place dans le lieu consacré, vous déposez vos offrandes
dedans tout simplement en chantant le chant des éléments. Puis, quand tout
est placé, vous l’accueillez avec le chant du cœur, les mains levées, paumes
vers la hutte d’offrandes. Allez de temps à autre placer des offrandes pour le
petit peuple.

CÉRÉMONIE DU COUCHER DE SOLEIL


La cérémonie du coucher de soleil, qu’Aigle Bleu va à présent enseigner,
lui a été inspirée alors qu’il revenait d’une quête de vision sur les terres
cherokees. Le rite de passage, d’une grande intensité, fut pratiqué sous la
direction de Sun Bear en Caroline du Nord.
En raison de la distance, le voyage en autobus était très long. Tant pour
s’y rendre que pour en revenir, cela prenait toute une journée. Sur la route
du retour, alors que le soleil couchant donnait lieu à un spectacle fantastique
même à travers les fenêtres de l’autobus, lui est alors venu le chant
d’actions de grâces suivant :

Ô Grand-Père, nous rendons grâces,


Pour ta force et ta lumière,
Pour ce jour et pour nos vies.
Tu es le Soleil
Père de la vie sur terre
Œil du Grand Esprit
Ô Grand-Père, merci !
Ô Grand-Père, merci !
Megwech !

La cérémonie est simple du fait qu’elle est très méditative. C’est un


moment de contemplation, de reconnaissance et d’intériorisation. Elle est
inspirée des enseignements de Tlakaelell, un sage Aztèque du Mexique
qu’Aigle Bleu rencontra au début de sa formation.
Tous sont en ligne droite face au soleil couchant ; les femmes s’alignent
à la gauche du célébrant et les hommes à sa droite. Une personne passe
devant chacun pour la purification avec la sauge qui brûle dans une
coquille. Le célébrant qui fera le chant est au centre de cette ligne ; à sa
droite s’installe la personne qui tient la coquille avec l’encens et, à sa
gauche, une autre personne avec une grosse poignée de farine de maïs dans
la main.
Pendant quelques minutes, tous méditent, accompagnés par un battement
particulier de tambour. Quand le chant commence, la personne avec
l’encens présente la coquille comme une offrande au soleil couchant, tandis
que celle avec la farine de maïs va en laisser tranquillement tomber pendant
toute la durée du chant. Lorsque le chant s’achève, elle laissera tomber ce
qui reste. À ce moment, celle qui tient la sauge peut redescendre le bras.
C’est la reprise du rythme méditatif du début encore pendant quelques
instants. Tous sont profondément recueillis.

SPHÈRES DE CRISTAL ET MANCIE


Parmi les amis minéraux qu’on utilise d’habitude, les sphères de cristal
sont particulières parce qu’elles représentent l’Univers tout entier. En outre,
tout dans l’Univers a tendance à prendre la forme d’un cercle, d’une
sphère : la Terre est ronde, comme le Soleil, la Lune et les planètes. Si vous
laissez échapper une goutte d’eau et que vous l’observiez lors de sa
descente vers le sol, vous remarquerez qu’elle prend la forme ronde. Les
galaxies ont aussi tendance à être rondes. Même les oiseaux font leur nid en
rond. On trouve ce principe-là en toute chose.
La sphère représente tout ce qui existe dans l’Univers, c’est la raison
pour laquelle on ne peut programmer une sphère de cristal. On ne peut pas
lui donner une orientation spécifique, elle doit toujours représenter
l’ensemble de l’Univers. Elle est là pour clarifier notre pensée, notre
mental, et pour clarifier les énergies. Les sphères ont besoin d’être purifiées
plus souvent que les autres cristaux. Elles ont besoin d’être énergisées plus
souvent et nécessitent aussi un peu plus d’harmonisation.
Quand on reçoit un nouveau cristal, on va dormir avec lui pour se
familiariser avec son énergie. S’il s’agit d’une sphère, il faudra dormir avec
ce cristal un peu plus de nuits qu’avec les autres. Le travail avec une sphère
ne peut se faire qu’une fois que l’on s’est très bien acclimaté à elle, qu’on
l’a très bien purifiée, bien nettoyée dans l’eau courante à plusieurs reprises,
en somme, une fois qu’on a établi un excellent rapport avec elle.
C’est en la regardant attentivement que le travail avec une sphère
s’amorce. On fixe ses inclusions, les petits éclats que l’on peut remarquer,
car il y en a toujours dans une sphère. On va ensuite fixer une inclusion qui
reflète la lumière, et on diffuse la vision. C’est à ce moment-là qu’on peut
commencer à voir des choses. Cela ne vient pas tout de suite. Cela demande
de la pratique, donc, de la patience, mais il ne faut jamais regarder la sphère
de cette manière plus de 15 minutes consécutives. Cela peut abîmer le nerf
optique.
Il arrive que l’on voie des images autour ou dans le point fixé
à l’intérieur de la sphère. Chaque fois, c’est différent, c’est ce qui permet de
faire une forme de mancie. Il y a toutes sortes de mancies, par exemple la
géomancie, quand on utilise les éléments venant de la terre, ou la
cartomancie, quand on utilise les cartes, etc. Toutes les formes de mancie ne
sont que des outils, et ce n’est pas l’outil en lui-même qui est important.
C’est seulement un soutien à la clairvoyance et un moyen de trouver les
paroles et des concepts correspondant à ce que l’on fait. Les outils changent
au fur et à mesure que l’on avance dans la pratique chamanique.
Un soir, en Allemagne, lors d’un Salon de médecines douces auquel
participait Aigle Bleu, plusieurs médiums s’étaient rassemblés pour le
repas. Chacun en profitait pour vanter sa forme de médiumnité (tarot,
sphère, runes, astrologie, etc.). Chacun essayait de persuader les autres que
sa technique était la meilleure. Agacé par cette vantardise, Aigle Bleu leur
dit à un moment donné : « Je pense que vous vous trompez tous ! Ce n’est
pas l’outil qui fait la différence. Tout peut être utilisé dans l’art
divinatoire. » On le dévisagea d’un air incrédule qui ne fit que l’encourager
à aller plus loin : « Je peux vous le démontrer immédiatement. Je vais lire
vos assiettes. » Plusieurs s’esclaffèrent, mais quand il s’exécuta – quand il
se mit à « lire » les assiettes –, chacun fut surpris de la justesse de ses
observations.
Il était, à cette époque, déjà persuadé que tout peut être utilisé pour la
mancie. Aujourd’hui, il l’est encore davantage. Au début d’un cheminement
dans le domaine de la mancie, la personne a besoin d’identifier l’outil qui
lui convient le mieux. L’outil avec lequel elle est parfaitement à l’aise. Il
faut vraiment choisir un outil correspondant à sa personnalité. En tant que
praticiens chamaniques, vous serez appelés souvent à faire de la mancie.
N’utilisez pas un outil dans l’intention de ressembler à un tel que vous
connaissez ou à tel autre qui est réputé. L’outil doit vous parler d’abord et
avant tout. Vous devez, de plus, vérifier son exactitude en l’utilisant pour
vous-même avant de vous en servir officiellement avec des gens qui vous le
demandent. L’outil à privilégier est celui qui vous apporte des réponses
justes. Donc, peu importe la technique utilisée, cela demeure
essentiellement un soutien à votre propre clairvoyance.
Méfiez-vous également d’une erreur fréquente qui survient lorsqu’on
commence à travailler avec la mancie. Vous allez souvent voir l’avenir des
personnes qui vous consultent. Or, il arrive que ce ne soit pas une bonne
idée de révéler tout ce que vous voyez, en particulier si c’est négatif.
L’avenir, ce sont des possibles pouvant advenir ; les gens peuvent les
transformer par chaque pensée, chaque parole, chaque action de chaque
instant. L’avenir n’est jamais coulé dans le béton.
Si vous dites ce que vous voyez, vous risquez de fixer dans la conscience
de la personne cet avenir possible. Cela risque de la prédisposer à ce futur.
Ainsi, si vous voyez des possibles très sombres, ce n’est pas utile de les lui
révéler. Essayez plutôt de lui donner des pistes de pensées, de paroles ou
d’actions pouvant l’amener ailleurs. Vers un autre possible.
Les images qui vous viennent peuvent être importantes pour vous, elles
vous permettent de mieux comprendre la personne. Si vous voyez, par
exemple, qu’elle se destine à tel ou tel événement malheureux, vous pouvez
chercher avec elle une voie de transformation pour que son avenir prenne
une autre trajectoire à partir d’une question telle que : « Qu’est-ce qui
pourrait être transformé dans ma pensée, mes paroles, mon comportement
pour que l’avenir corresponde davantage à mes désirs ? » Vous n’avez pas
à lui indiquer le possible entrevu. Et le fait que vous lui proposiez un travail
de réflexion personnelle de ce genre ne lui paraîtra pas insolite. Au
contraire, elle comprendra que vous vous souciez d’elle. Du reste, tout
individu doit régulièrement effectuer des introspections pour que l’avenir
qu’il crée soit celui qu’il espère.
Dans les prophéties amérindiennes, on agissait ainsi. On transmettait en
donnant des solutions possibles. Par exemple, l’annonce de l’arrivée des
Européens avait été énoncée suivant deux volets : « Soit ils nous écoutent, il
y aura alors de la place pour tout le monde, soit ils ne nous écoutent pas, et
alors… » Il y avait une possibilité de transformer l’avenir prédit.

ENSEIGNEMENTS DE MONGOLIE
Le voyage en Mongolie qu’Aigle Bleu a entrepris en compagnie d’un
certain nombre de stagiaires lui a permis de constater, une fois de plus,
à quel point le chamanisme partout dans le monde développe une
conscience universelle susceptible d’aider à la survie de la terre et de
l’humanité.
Dans son enseignement du chamanisme initiatique, Aigle Bleu indique
l’importance et l’urgence du travail à accomplir. Il établit les étapes en
fonction du cercle de toutes nos relations, ce qui signifie partir de l’individu
pour monter jusqu’à la conscience universelle. L’individu, le 1, c’est
l’incarnation sur la terre, la responsabilité qui nous revient à chacun de
veiller à la qualité de notre vie, de nous assurer d’avoir un corps physique,
émotionnel, mental et spirituel en parfaite santé, comme prévu dans les
instructions originelles. La pratique spirituelle enseignée s’insère dans un
développement personnel global. Les méditations sont l’occasion de
travailler les centres d’énergie pour qu’ils s’ouvrent et s’harmonisent
à l’intérieur de soi.
En Mongolie, les centres d’énergie ont aussi une très grande importance
dans la pratique chamanique. Ils sont appelés « roues d’énergie ». Plusieurs
des exercices physiques qu’ils préconisent visent à rendre les roues
d’énergie plus efficaces. La plupart sont très exigeants quand on n’y est pas
habitué. Certains agissent sur une partie du corps, d’autres sur toutes les
fonctions et tous les organes du corps. Tout comme nous, les chamans
mongols estiment nécessaire de conserver une bonne santé physique. Aussi
est-il fort intéressant de découvrir leurs exercices et de commencer à en
pratiquer. Le fait de travailler différemment un organe ou un muscle
à travers un nouvel exercice peut produire d’excellents résultats.
Un autre aspect à remarquer dans les exercices physiques proposés au
cours du voyage en Mongolie, c’est le fait qu’on a recours à la figure du
« 8 » pour certains mouvements, comme nous l’utilisons, entre autres, dans
la danse des quatre directions ou lors des échauffements avant de faire la
danse, soit au moment où notre tête tourne en spirale en traçant une
lemniscate, de gauche à droite, de droite à gauche, formant ainsi une spirale
qui rapetisse toujours de plus en plus jusqu’à ce que nous ayons
l’impression que tout notre corps est passé dans la spirale et qu’il est
devenu cette spirale – le 8 de l’infini.
Dans chaque exercice physique proposé, on porte l’attention sur la partie
qu’on travaille. C’est un souci que nous partageons avec les enseignants de
Mongolie, car chaque fois que nous effectuons des exercices, il faut être
bien présents dans notre corps. Même au moment d’un exercice de
relaxation, on doit visualiser avec clarté et précision les moindres éléments
constituant le corps physique.
En somme, le but ultime des exercices physiques est l’élévation non
seulement du corps vers le ciel, mais celle de la pensée à travers des
conceptualisations ou des visualisations propres à mieux comprendre
l’Univers dans lequel on évolue. Or, pour vraiment comprendre les choses,
il faut devenir les choses. Alors, si vous réfléchissez à un papillon ou à une
rose, vous devez essayer de devenir un papillon ou une rose pour vous en
faire une idée précise. C’est la voie de la compréhension de tout l’Univers.
Nous en avons parlé à plusieurs reprises au cours des stages précédents. Il
faut continuellement réfléchir à tout ce qui existe pour comprendre
comment fonctionne l’Univers.

SYNTHÈSE DES TRADITIONS

« Ce que je vous transmets, explique Aigle Bleu, c’est une porte qui va vous amener à pouvoir
communiquer avec vos ancêtres de façon à pouvoir ramener les traditions de votre pays qui
ont pu être complètement oblitérées par les forces de l’ombre et le bulldozer de la
civilisation. »

Tel est le cas particulier de la France alors qu’il reste très peu de
traditions ancestrales et qu’il n’y a à peu près personne qui sache les
pratiquer véritablement. Aigle Bleu avoue qu’il n’a pas vu d’authenticité
dans les pratiques celtiques qui lui ont été présentées. En fait, les pratiques
sont appelées « celtiques », mais il n’y avait pas que les Celtes autrefois. Il
y avait les Goths, les Wisigoths, les Gaulois, etc. Il y avait plusieurs nations
avec des pratiques distinctes, qui devaient tout de même avoir des pratiques
communes. Sur ce point, Aigle Bleu se fie à l’enseignement de l’ancêtre
allemand dont il a fait mention dans un stage précédent. Les clans étaient,
à l’époque, identifiés par les arbres plutôt que par les animaux.
Cela nécessite un travail important de synthèse. Il est, d’une certaine
manière, amorcé par le travail de synthèse qu’Aigle Bleu a déjà fait et qu’il
poursuit avec le groupe de praticiens chamaniques qui s’y intéressent. Mais
comme il est maintenant possible d’accéder aux traditions du monde entier,
on doit faire une synthèse de tout ce qu’on peut découvrir afin d’améliorer
la conscience universelle dans l’être humain. De cette manière, on va créer
une synthèse de l’ensemble des sagesses universelles de la planète Terre
pour nous amener vers la guérison de l’humanité, vers la compréhension
que nous sommes tous un, que nous sommes tous unis avec la Terre, que
nous sommes tous unis avec les étoiles, que nous sommes tous unis avec
l’humanité. C’est primordial de comprendre et de réaliser cette unité-là.
Le fondamentalisme, ou l’intégrisme que l’on voit se manifester sur terre,
est destructeur. C’est d’une extrême violence. C’est ignorer que nous
sommes tous des êtres humains et que nous possédons tous une même
spiritualité de base : nous sommes tous frères et sœurs parce que nous avons
la même mère, la Terre, et le même Père céleste. Telle est la compréhension
aborigène des Peuples Premiers partout sur terre. Au début de la
colonisation, les étrangers étaient accueillis comme des frères et des sœurs
venus de très loin. C’est après des années et des années de génocide, de
violence et de racisme, qu’une espèce d’intégrisme et de racisme est née
à l’intérieur de certaines nations amérindiennes. La situation s’apparente
à ce qui se vit du côté de l’islam, qui est aussi la victime de la colonisation
et des guerres de religion, appelées « croisades ».
Depuis le Moyen Âge et les croisades, les peuples européens tapent sur la
tête des gens qui sont d’allégeance religieuse différente. Et ils s’attendent
que ces gens-là continuent d’être bien disposés envers eux ! C’est insensé.
On récolte ce que l’on sème, affirme un vieil adage. Il faut en finir avec ces
prétentions affirmant qu’une personne catholique ou chrétienne est
meilleure que les autres, ce qui lui donne le droit de taper sur la tête des
individus qui ont d’autres croyances. En Amérique, c’est ce qui s’est passé.
Le pape avait envoyé une bulle papale dans laquelle il disait que les
« Indiens » étaient des animaux, qu’ils n’avaient pas d’âme et qu’on pouvait
en disposer comme on voulait.
Ce sont des manifestations de ségrégation et de racisme que l’on doit
transcender aujourd’hui. Or, il n’y a pas de meilleure façon de transcender
que de synthétiser les sagesses du monde. Une évolution rapide peut
s’ensuivre, particulièrement si l’on privilégie les meilleures techniques
disponibles de sagesse et si on les pratique. On favorisera ainsi l’évolution
et l’épanouissement de la conscience. Car tout dépend de la conscience que
nous développons.
Le monde créé dépend de notre conscience. Nous créons le monde.
Ainsi, à mesure que nous augmentons notre conscience et que nous la
partageons, nous travaillons dans une unité spirituelle intense.
Conclusion générale

La 3e année de formation en chamanisme initiatique s’achève. Aigle Bleu


souligne l’admirable détermination et persévérance des étudiants, qui ne
sont pas laissé décourager par le caractère difficile de la poursuite d’un
engagement spirituel et de sa pratique quotidienne au regard de leurs
obligations familiales, professionnelles ou sociales.
L’enseignant est particulièrement fier du résultat. Certes, pour parfaire
leurs connaissances et leurs techniques, ceux qui en ont le désir devront
encore travailler. Un perfectionnement servira encore mieux les personnes
qui vont s’adresser à eux. C’est un choix personnel qui doit être fait en ce
sens ou non. Cependant, tout praticien en chamanisme doit garder à l’esprit
que sa pratique chamanique est avant tout une action, une préoccupation,
une disposition d’être au quotidien.
Ce qui procure le plus de joie à Aigle Bleu, c’est de voir l’esprit de
communauté qui s’est créé au fil des ans entre les stagiaires qui terminent
leur formation. C’est extraordinaire d’avoir réussi ça en si peu de temps.
C’est un exploit pour des Occidentaux habitués, depuis leur jeune âge,
à vivre dans une société très individualiste où quelques individus peuvent
accumuler de grandes richesses tandis que les autres, les plus nombreux,
sont pauvres. C’est contraire à la conception autochtone du partage, mais
c’est la manière dont les Occidentaux sont éduqués.
Le développement d’un véritable esprit communautaire d’entraide et de
partage entre vous, praticiens chamaniques, mérite d’être souligné et
honoré.
Vous avez compris et assimilé les 9 niveaux de relations qui sont le socle
de votre existence si vous désirez vivre en bonne santé physique,
émotionnelle, mentale et spirituelle. Vous savez que l’esprit de
communauté se révèle d’abord dans le rapport que vous entretenez avec
vous-même en tant qu’individu.
Tout cheminement part de qui nous sommes, de la manière dont nous
nous traitons, de l’amour compassion que nous nous accordons. Nous
pouvons ensuite, avec conviction, nous ouvrir aux autres et au monde qui
nous entoure. Ainsi, de par les 9 niveaux de relations que nous devons
développer et soutenir, nous pourrions formuler 9 sortes de communautés
à développer et à soutenir également :
• communauté avec soi-même ;
• communauté dans le couple ;
• communauté dans la famille ;
• communauté avec les amis ;
• communauté sur la terre ;
• communauté du clan ;
• communauté de la nation ;
• communauté de la terre ;
• communauté avec l’ensemble de l’Univers.
À travers la 9e communauté, on peut avoir des contacts avec toutes sortes
de consciences, partout dans l’Univers, sur la terre et dans d’autres
dimensions. L’individu que nous sommes au départ, accordé aux lois
universelles du Créateur, s’avance – lentement mais sûrement – vers des
réalités telles qu’il ne pourra qu’en éprouver de l’émerveillement. Sa
reconnaissance de pouvoir vivre sur terre, d’avoir cette vie heureuse
à mener aussi longtemps qu’il le désirera, n’en sera que plus immense et
profonde.
La cocréation du nouveau monde passe par la communauté de l’un et des
autres.
Le groupe de praticiens en chamanisme que vous avez formé constitue
une réelle force dans cette transformation et cette transmutation
incontournables pour le bien de tous. C’est une force d’intervention dans
l’environnement immédiat de chacun, mais elle sera aussi efficace pour
l’avenir de toute la planète. Comme les domaines familiaux peuvent
contribuer à la transformation du monde tant sur le plan économique que
social, la lumière et la vérité en se répandant purifient ce qui a besoin d’être
purifié, dissipent les ombres qui entravent l’évolution et le bonheur sur
terre.
Il importe d’établir certaines limites aux groupes d’appartenance que
nous avons. Ainsi, pour le groupe issu de la formation « Créons le monde »,
à un moment donné, chacun doit en arriver à voler de ses propres ailes.
Chacun doit développer la communauté avec lui-même en tant que praticien
chamanique pour devenir un bon guérisseur. C’est différent de ce qui
s’observe, par exemple, dans les regroupements sectaires où le gourou, qui
en est la tête dirigeante, va demeurer à titre d’autorité suprême, quasi
infaillible, tel le pape de l’Église catholique, jusqu’à la mort.
Aigle Bleu a transmis les enseignements qu’on lui avait transmis. Il l’a
fait en toute conscience, à sa manière, avec l’expertise acquise au fil des
décennies parallèlement aux autres connaissances des sagesses qu’il a su et
qu’il sait encore reconnaître comme agissantes dans le monde. Ce qu’il
enseigne prend son origine d’une longue tradition nord-amérindienne, mais
ne s’y confine pas. Bien accordé aux instructions originelles qu’il transmet,
l’enseignant avance en même temps que les personnes et les groupes avec
qui il partage l’essentiel de ce qu’il sait et de qui il est. Car il est ce qu’il
enseigne au point d’avoir la conviction d’avoir enseigné ainsi depuis de
nombreuses vies. Ce qui expliquerait la facilité remarquable démontrée dès
ses premiers apprentissages de la culture autochtone de l’Amérique du
Nord. Car il est né dans la société des Blancs, où l’on ignorait totalement
ses racines amérindiennes. Pourtant, le moment venu, quand on lui enseigna
un chant, une danse, une technique, ce chant, cette danse, cette technique
furent instantanément intégrés.
Le « moment venu », pour Aigle Bleu, correspond à la première visite de
ses ancêtres. Depuis cette nuit-là, son existence s’est éclairée à la lumière
de ce qu’ils lui ont confié. Il savait à présent qui il était et ce qu’il lui fallait
faire. Il a alors tout lâché pour s’embarquer dans un long et exigeant
processus d’apprentissage qui l’a initié au chamanisme et conduit jusqu’à
ce jour à pratiquer le chamanisme et à l’enseigner.
Son expérience amérindienne, doublée d’une connaissance approfondie
de la société occidentale blanche, lui fournit des atouts spéciaux qui lui
permettent d’être un bon accompagnateur dans la compréhension de base
du monde autochtone en regard de celle de la civilisation occidentale. Mais
comme les enseignements qu’il transmet sont de l’ordre de la spiritualité, il
souhaite vivement qu’ils puissent continuer à évoluer après leur
transmission, pour éviter un danger récurrent dans le domaine de la
spiritualité, soit celui de s’attacher à la forme plutôt qu’au contenu, c’est-à-
dire au sens que les rituels portent. Si l’on ne comprend pas ce que l’on fait
au cours d’une cérémonie, le pouvoir lié à cette pratique rituelle est par le
fait même diminué.
Il a insisté à maintes occasions auprès des stagiaires sur la nécessité
d’adopter une pratique spirituelle qui fasse sens pour eux. Une pratique qui
fait sens, cela signifie que l’on comprend bien chacun des gestes, chacune
des paroles de telle ou telle forme de cérémonie. Quand on conduit une
cérémonie, on doit savoir pourquoi on le fait. On doit toujours se rappeler
du symbolisme qui la sous-tend. On ne doit rien faire d’une manière
aveugle. Il faut qu’un rituel soit logique pour qu’il produise un effet sur le
monde. S’il y a un arc-en-ciel après vos cérémonies, ce ne sera pas un
hasard. Tous ceux qui seront avec vous ne pourront nier cette communion
tangible qui se sera opérée avec la nature à travers le rituel.
Une pratique spirituelle, quelle qu’elle soit, doit évoluer. Celle enseignée
par Aigle Bleu, au même titre que toute autre, est appelée à se transformer.
C’est ce qui peut arriver au contact des traditions ancestrales propres à la
France au fur et à mesure qu’elles se dévoileront. Si c’est un effort concerté
de tout le groupe des praticiens chamaniques d’aller dans cette direction, cet
avancement sera d’autant plus fondé et pertinent. Dans un mode naturel de
décision par consensus, il n’y a pas de chef, pas de dirigeant, pouvant
s’opposer aux décisions prises collectivement. Les instructions originelles
enseignées rassemblent les esprits et les êtres dans le désir commun d’une
vie terrestre heureuse pour tous.
Publications de Micheline Simard

LIVRES
Les Temps perforés, Québec, Éditions Le Loup de Gouttière, 1993 (poésie).
L’Écho sondeur, Québec, Carvelle inc., 1985 [suite du premier récit biographique d’Yvan
Boudreault].
Par le hublot de la nuit, Montréal, Héritage Plus, coll. « Vis-à-vies », 1980 [premier récit
biographique d’Yvan Boudreault] ; réédité aux éditions Carvelle inc. en 1984 et paru en feuilleton,
entre 1981 et 1983, dans le quotidien Le Soleil et plusieurs autres journaux régionaux du Québec.
Au fur et à mesure, Montréal, Héritage Plus, coll. « Vis-à-vies », 1980 [récit biographique de James
de Priest qui a donné lieu à une entrevue que j’ai réalisée pour la chaîne de télévision Radio-
Québec en 1981 dans le cadre de l’émission « Visages »].

ARTICLES ET COMMUNICATIONS
« Le sociogramme du divin dans Lucie ou un midi en novembre de Fernand Ouellette »,
communication présentée à Québec en 1998 à l’université Laval, faculté de théologie, et publiée
dans Poétique du divin sous la direction de Robert Hurley et Pierre-Marie Beaude, Les Presses de
l’université Laval, 2001.
« Marie-Luce Hermine Frémont, 1851-1873, première carmélite canadienne », article paru dans
Mémoires d’elles, fragments de vies et spiritualités de femmes, collectif sous la direction de Marie-
Andrée Roy et Agathe Lafortune, Montréal/Paris, Médiaspaul, 1999.
« L’anti-évangile d’une Québécoise : l’Euguélionne de Louky Bersianik », communication présentée
à l’université de Metz et publiée dans La Bible en littérature, Paris/Metz, Les Éditions du Cerf,
université de Metz, 1997.
« L’image de Dieu dans le roman québécois contemporain », article paru dans Québec français,
no 100, hiver 1996, [résumé d’une communication présentée lors du congrès de l’ACFAS en 1995,
à l’université du Québec à Chicoutimi, dans la catégorie « sciences religieuses », et qui a fait
l’objet d’une entrevue radiophonique sur les ondes de Radio-Canada dans le cadre de l’émission
« Religions et Sociétés » diffusée le 18 juin 1995].
« La pensée prophétique de Gabrielle Roy », article paru dans la revue Nouveau dialogue, revue du
service Incroyance et Foi, no 95, Montréal, 1993.
« L’art régénérateur » et « Parmi les formes, une forme : synthétique », articles parus dans la revue
Poésie, vol. XVIII et XIX, Québec, 1979.

RECENSIONS
Dans la revue Laval théologique et philosophique, université Laval (Québec), vol. 53, no 2,
juin 1997 : « Jean-Pierre Jossua, Pour une histoire religieuse de l’expérience littéraire. Tome III :
Dieu au XIXe et au XXe siècle. »
Dans la revue Pastoral Sciences = Sciences pastorales, université d’Ottawa (Ontario), vol. XV,
1996 : « Jacques Gauthier, Que cherchez-vous au soir tombant ? »
Dans le Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, tome VIII – « La guerre des autres de Louise
Simard et Jean-Pierre Wilhelmy » et des mêmes auteurs, recension de « De père en fille » ;
tome VII - « Au fond des yeux, 25 Québécoises », « Le messager céleste de Jean-Paul Cofsky » et
« Saint-Denys Garneau, la couleur de Dieu de Nicole Durand-Lutzy » ; tome VI – « Dieu de
Carole Massé ».
Dans la revue Québec français : plusieurs recensions entre 1994-1998 (no 93, 96, 97, 100 et 109) et
dans Poésie, entre 1976 et 1979.

AUTRES
Poèmes publiés dans la revue Estuaire, no 80-81, 1996 ; dans Les Cahiers œuvres ouvertes, no 6,
1994 ; dans L’Écrit primal, no 16, et dans la revue Poésie entre 1976 et 1979.
Éditoriaux, articles, poèmes et narrations brèves dans un mensuel québécois intitulé Le Trait
d’Union, entre 1983 et 1993.
Mémoire du grade de maître ès arts (M. A.), L’Oasis des mots, École des gradués, université Laval,
Québec, 1992.
Livres, disques et CD d’Aigle Bleu

LIVRES
Aux Éditions de Mortagne, Boucherville, QC, Canada
L’Héritage spirituel des Amérindiens
Aux Éditions du Dauphin Blanc, Québec, QC, Canda
Le Cercle de toutes nos relations
Puissance cristalline
Le Sentier de la beauté
Les Animaux totems
La Philosophie de la nature
Aux Éditions Invocations d’Aigle Bleu Inc.
Fragrances sacrées et musiques mystiques

MUSIQUE
Les disques et CD, label Invocations
Spirit Songs
Tambours de la Terre-Mère
Mystères
Les Chants du cygne
Chants dans la tradition amérindienne
Sons du ciel
Sérénité
Aigle Bleu sur la guitare
Table of Contents
Copyright
Page de titre
Sommaire
Préface
Avertissement par aigle bleu
Introduction
1. Le cycle solaire
Premier stage : Niveau 1 – L’individu
CÉRÉMONIE D’OUVERTURE
PHILOSOPHIE DES ORIGINES
L’individu au cœur du
nouveau monde
La culture chamanique
Le chamanisme
initiatique à privilégier
La formation de
praticiens chamaniques
Les manigances de
l’ombre
La lumière à l’encontre
des forces de l’ombre
La relation avec la terre
PRATIQUES SPIRITUELLES
INDIVIDUELLES
En unité avec la Terre-
Mère
Les trois lois du
chamanisme
Le lieu de pouvoir
La méditation
Purification du corps et
du cœur
Les quatre directions
Prières, offrandes et
danses sacrées
L’autel tortue
RITUELS PERSONNELS IMPORTANTS
Pour la protection
personnelle
Pour la protection des
lieux – le bâton de prière
Pour modifier ce qui ne
va pas dans notre vie
Pour réaliser les œuvres
qu’on entreprend
Pour stimuler
l’abondance dans sa vie
Pour accompagner les
âmes décédées
Pour aider une âme
perdue
CONCLUSION
Deuxième stage : Niveau 3 – La famille
COMPRÉHENSION DE LA FAMILLE
Le niveau 3 de toutes nos
relations
Création de l’enfant
Cercle de parole en
famille
L’enfant, un être à part
entière
Les deux-esprits
Le caractère divin de
l’enfant
RITES DE PASSAGE
Cérémonie du premier
nom
Fête des premiers pas
Rites de passage de la
puberté
La quête de vision, rite de
passage chez les adultes
pour les hommes
La loge de lune, rite de
passage chez les adultes
pour la femme
Reconnaissance de la
femme sacrée
Le mariage
Rite de l’aîné spirituel
Rite de passage ultime
CÉRÉMONIE DU PARDON
Histoire amérindienne
révélant l’importance du
pardon
Voyage vers le lac sacré
des eaux bénies du
pardon et du souvenir
RELATIONS FAMILIALES AVEC LA
TERRE
L’étoile de la famille
Méditation du corps du
diamant
AUTRES EXERCICES ACCOMPAGNANT
LE CHEMINEMENT SPIRITUEL
Automassage
Danse du bâton
Prière à la fin de la
journée
INTRODUCTION À LA
MUSICOTHÉRAPIE AMÉRINDIENNE
Le son
Le rythme
La mélodie
L’harmonie
CONCLUSION
Troisième stage : Niveau 5 – La communauté
LA COMMUNAUTÉ ET L’ÉDUCATION
DES ENFANTS
Nécessité d’une
communauté aidante
Pour éveiller le potentiel
de l’enfant
Un système d’éducation
perverti
IMPROVISATION SUR LE MODE
PENTATONIQUE
Le mode pentatonique
Toucher thérapeutique
sonore et chant des esprits
CÉRÉMONIES CYCLIQUES
Solstice d’hiver
Équinoxe de printemps
Solstice d’été
Équinoxe d’automne
LES 5 ÉLÉMENTS
L’eau
Le vent
La terre
Le feu
Le son sacré
VOYAGE AU TEMPLE DE LA
COMPRÉHENSION
CÉRÉMONIES DE VIGILE
LA ROUE DE MÉDECINE
Réalisation d’une roue de
médecine
Activation de la roue
Bénédiction de la roue
COMPRÉHENSION DU CERCLE
Le cercle décisionnel
Le cercle de parole ou de
guérison
RITUEL DU CALUMET SACRÉ
L’histoire du tabac sacré
Le calumet de paix
Le caractère sacré des
offrandes de tabac
Cérémonie de la pipe
sacrée
Bénédiction d’une pipe de
travail ou d’une pipe
personnelle
TRANSMISSION DU FEU SACRÉ
PETIT PRÉAMBULE AUX ANIMAUX
TOTEMS
CONCLUSION
Récapitulatif et approfondissement
LA PHILOSOPHIE AMÉRINDIENNE
La nature au service de
l’humain
Trois principes de base,
trois vérités
fondamentales
Cinq principes de vie,
cinq éléments
Cinq rituels principaux
Sept rappels
Neuf préceptes du code
des relations justes
LA MUSICOTHÉRAPIE AMÉRINDIENNE
Les trois lois
fondamentales de la
guérison
2. Le cycle lunaire
Quatrième stage : Niveau 2 – Le couple
LA SEXUALITÉ SACRÉE DES ORIGINES
Dans la tradition védique
russe
Dans la tradition
amérindienne
Cérémonie pour trouver
l’être aimé
Cercle de couple
Expériences de couple
LA GUÉRISON AVEC LES CRISTAUX (1)
Trois prérequis au travail
avec les cristaux
Considérations générales
sur le cristal
Purification d’un cristal
Principales utilisations
des cristaux
La famille des quartz
Autres cristaux de
guérison
Quelques choix
recommandés de cristaux
Programmation des
cristaux
Cérémonie de
consécration d’un cristal
LE TOUCHER THÉRAPEUTIQUE
LA HUTTE DE SUDATION
Légende concernant la
hutte de sudation
Une très ancienne
cérémonie
Construction d’une hutte
de sudation
La cérémonie de la hutte
de sudation
CONCLUSION
Cinquième stage : Niveau 4 – Les amis
LA FAMILLE ÉTENDUE
Les vrais amis
Les amis spirituels du
cercle
LA JUSTICE RÉPARATRICE
Mode de fonctionnement
autochtone
Cas particuliers de pardon
LES ENSEIGNEMENTS DU 4
Terre/corps physique
Eau/corps émotionnel
Vent/corps mental
Feu/corps spirituel
Pour une approche vraie
des soins de santé
VOYAGE CHAMANIQUE À LA
DÉCOUVERTE DES TOTEMS
VÉGÉTAUX
EXERCICE DE TÉLÉPATHIE
LA GUÉRISON AVEC LES CRISTAUX (2)
Pierre matrice ou croix de
Bretagne (1)
Mohawk Walk
MÉTHODE DE LA MAIN TREMBLANTE
Les différents champs
électromagnétiques
Démonstration
commentée de la méthode
Étapes détaillées de la
méthode de la main
tremblante
CÉRÉMONIE DE GUÉRISON
Déroulement de la
cérémonie
Détails sur la cérémonie
de guérison
Méditation de guérison
CÉRÉMONIE DU LEVER DU SOLEIL
Déroulement commenté
de la cérémonie
CONCLUSION
Sixième stage : Niveau 6 – Le clan
CONSIDÉRATIONS SUR LE 6
Le clan
Trouver son animal
totémique
VOYAGE VERS L’ANIMAL TOTEM
Découverte des animaux
totems par les participants
INSTRUCTIONS POUR LA FABRICATION
DES COSTUMES TOTÉMIQUES
Garder la forme
L’autel tortue et les
totems
Pour la fabrication des
masques
Les faux-visages et les
masques totémiques
Symbolique des costumes
VOYAGE CHAMANIQUE À LA
RENCONTRE DES ÉLÉMENTS
CONDUITE DES HUTTES DE SUDATION
Prérequis à la conduite
d’une hutte de sudation
Règles de base à observer
Autres particularités à
retenir
DANSE DE LA COUVERTURE
TRAITEMENT AVEC LE CRISTAL DE
QUARTZ
CONCLUSION
3. Le cycle des initiations
Septième stage : Niveau 7 – La nation
CONSIDÉRATIONS SUR LA PROPHÉTIE
ET LA NATION
La prophétie
L’égrégore « Créons le
monde »
L’exemple des Six-
Nations
Pour l’avènement d’une
nation plus juste
À la conquête de sa
véritable nation
Liberté et fierté
d’appartenir à sa nation
VIVRE EN AMOUR AVEC LA TERRE
LA PIERRE MATRICE (2)
Être relié aux éléments
Particularité
CÉRÉMONIE AVEC UNE PLANCHE À
PRIÈRE
VOYAGE DANS LE MONDE DE LA
FORME IDÉALE
Recommandations
particulières de
l’enseignant
DANSE DU SOLEIL ET DE LA LUNE
CÉRÉMONIE DES ANIMAUX TOTEMS
CONCLUSION
Huitième stage : Niveau 8 – La planète
LA CONSCIENCE PLANÉTAIRE
La responsabilité
planétaire de l’individu
Les émotions et la
conscience planétaire
Les éléments à votre
service
Le 8 évoque la
conscience de la Terre
QUELQUES RAPPELS ET AJOUTS
Concernant les soins de
guérison
Concernant les
cérémonies cycliques
Concernant la roue de
médecine
Les signes de la nature
DANSE AVEC LES CRISTAUX
TECHNIQUES POUR ATTEINDRE
L’IMMORTALITÉ
Purification du corps
Continuité de la
conscience
Conscience du temps
MÉDITATION TEMPORELLE
CONCLUSION
Neuvième stage : Niveau 9 – La conscience universelle
DU NIVEAU 1 AU NIVEAU 9
La vie extraterrestre
La pratique spirituelle
quotidienne
EXERCICES PHYSIQUES AU SOL
MÉDITATIONS
VORTEX DE LUMIÈRE
RÈGNE DU « PETIT PEUPLE »
Des êtres au service de la
nature
Consacrer un lieu au petit
peuple
Cérémonie d’offrande au
petit peuple
CÉRÉMONIE DU COUCHER DE SOLEIL
SPHÈRES DE CRISTAL ET MANCIE
ENSEIGNEMENTS DE MONGOLIE
SYNTHÈSE DES TRADITIONS
Conclusion générale
Publications de Micheline Simard
Livres, disques et CD d’Aigle Bleu
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