Chapitre II

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Chapitre II: Processus de gestion des risques

Section 1: Identification des risques


L'identification des risques constitue le fondement de tout processus de gestion des risques
efficace. Son objectif principal est de détecter et de documenter de manière exhaustive les
risques potentiels auxquels une organisation peut être confrontée dans la réalisation de ses
objectifs. Cette étape est essentielle car elle permet à l'organisation de prendre conscience des
menaces potentielles et des opportunités éventuelles qui pourraient avoir un impact sur ses
activités.

1. Méthodes d'identification
1.1. Analyse documentaire approfondie : Cette méthode implique l'examen minutieux de
divers documents internes et externes à l'organisation pour identifier les risques. Cela
peut inclure l'analyse des rapports précédents sur les risques, des rapports d'audit, des
politiques et procédures internes, des contrats avec les fournisseurs et les clients, ainsi
que des réglementations sectorielles pertinentes.
1.2. Entrevues avec les parties prenantes : Organiser des entretiens structurés avec les
parties prenantes clés de l'organisation, y compris les membres de la direction, les
employés, les clients, les fournisseurs et les partenaires externes. Ces discussions
permettent de recueillir des informations précieuses sur les risques perçus et les
expériences passées liées aux risques.
1.3. Évaluations de terrain et observations directes : Parfois, les risques peuvent être
identifiés en observant directement les opérations sur le terrain. Des évaluations
physiques et des observations sur site peuvent révéler des conditions de travail
dangereuses, des défauts de sécurité, des vulnérabilités de l'infrastructure, etc.
1.4. Analyse des données et des tendances : L'analyse des données historiques, des
tendances du marché, des incidents passés et des performances opérationnelles peut
aider à repérer les schémas et les indicateurs précurseurs de risques potentiels.
1.5. Utilisation de techniques spécialisées : Des méthodes analytiques spécifiques telles
que l'analyse SWOT (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces), l'analyse des modes
de défaillance et de leurs effets (AMDE), les diagrammes d'Ishikawa (ou diagrammes
de causes et effets) peuvent être employées pour une exploration approfondie des
risques.
2. Types de risques à considérer

2.1. Les risques auxquels une organisation peut être exposée sont divers et peuvent varier
en fonction de son secteur d'activité, de sa taille, de sa structure et de son
environnement opérationnel. Certains types de risques courants à considérer incluent :
2.2. Risques opérationnels : Risques liés aux processus internes de l'organisation, aux
technologies, aux ressources humaines, aux infrastructures, etc.
2.3. Risques financiers : Risques associés à la volatilité des marchés financiers, aux
fluctuations des taux de change, aux crises économiques, aux défauts de crédit, etc.
2.4. Risques de conformité : Risques liés à la non-conformité aux lois, règlements, normes
sectorielles, codes de conduite, politiques internes, etc.
2.5. Risques stratégiques : Risques découlant de la prise de décisions stratégiques, des
changements de marché, des évolutions technologiques, des fusions et acquisitions, etc.
2.6. Risques liés à la réputation : Risques associés à une mauvaise image publique, à des
scandales médiatiques, à des crises de relations publiques, etc.

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3. Documentation des résultats

Une documentation rigoureuse des résultats de l'identification des risques est essentielle pour
assurer la traçabilité et la transparence du processus. Les résultats documentés peuvent inclure
:

• Une liste détaillée des risques identifiés, avec leur description, leur source potentielle,
leur contexte opérationnel et leur probabilité d'occurrence.

• Des informations sur les parties prenantes impliquées dans l'identification des risques et
leurs contributions.

• Des données historiques pertinentes, des rapports d'incidents passés et des analyses de
tendances qui ont influencé l'identification des risques.

• Des recommandations préliminaires sur les étapes suivantes à entreprendre dans le


processus de gestion des risques.

Section 2: Analyse des risques


L'analyse des risques est une étape cruciale du processus de gestion des risques, visant à évaluer
et à comprendre en profondeur les risques identifiés. Son objectif principal est de fournir une
compréhension claire de la nature des risques, de leurs probabilités d'occurrence, de leurs
impacts potentiels et de leurs conséquences sur les objectifs de l'organisation. Cette phase
permet de prendre des décisions éclairées sur les mesures à prendre pour gérer et atténuer les
risques de manière efficace.

1. Méthodes d'analyse
1.1. Analyse qualitative : Cette approche repose sur une évaluation subjective des
risques en termes de leur gravité et de leur probabilité d'occurrence. Les risques sont
généralement évalués sur une échelle qualitative, par exemple en utilisant des niveaux
de risque comme faible, modéré et élevé. Cette méthode est souvent utilisée lorsqu'il y
a une absence de données quantitatives disponibles ou lorsque la nature du risque est
difficile à quantifier.

1.2. Analyse quantitative : Contrairement à l'approche qualitative, l'analyse


quantitative utilise des données chiffrées et des modèles mathématiques pour évaluer
les risques de manière plus précise. Cela peut inclure l'utilisation de simulations
probabilistes, de techniques d'analyse de données avancées et de modèles statistiques
pour estimer la probabilité d'occurrence des risques et leurs impacts financiers
potentiels. Cette méthode est particulièrement utile pour les risques dont les
conséquences peuvent être quantifiées.

2. Outils d'analyse

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2.1. Matrices de probabilité et d'impact : Ces matrices fournissent un moyen
visuel de croiser la probabilité d'occurrence des risques avec leur impact potentiel sur
les objectifs de l'organisation. Cela permet de prioriser les risques en fonction de leur
importance et de leur urgence, en identifiant ceux qui nécessitent une attention
immédiate.

2.2. Arbre des causes et effets (diagramme d'Ishikawa) : Cet outil permet
de visualiser les relations de cause à effet entre les différents facteurs contribuant à un
risque donné. En identifiant les causes racines des risques, les organisations peuvent
mieux comprendre les mécanismes sous-jacents et élaborer des stratégies plus efficaces
pour les gérer.

2.3. Analyse de sensibilité : Cette technique évalue la sensibilité des résultats aux
variations des paramètres clés, tels que les hypothèses de marché, les coûts de
production ou les taux de change. Cela permet d'identifier les facteurs les plus influents
sur les risques et de développer des plans d'action ciblés pour les atténuer.

Section 3: Évaluation et hiérarchisation des risques


L'évaluation et la hiérarchisation des risques visent à fournir une compréhension approfondie
des risques identifiés afin de mieux orienter les décisions en matière de gestion des risques. Les
objectifs principaux de cette phase incluent :

- Évaluer la gravité des risques en fonction de leur probabilité d'occurrence et de leur


impact potentiel.

- Hiérarchiser les risques en fonction de leur importance relative pour les objectifs de
l'organisation.

- Fournir une base solide pour la prise de décision éclairée dans le processus de gestion
des risques.

1. Critères d'évaluation
1.1. Impact sur les objectifs stratégiques : Évaluer l'impact potentiel de chaque
risque sur les objectifs stratégiques de l'organisation. Les risques qui pourraient
compromettre la réalisation des objectifs stratégiques essentiels de l'organisation sont
considérés comme prioritaires.

Exemple : Un risque qui pourrait compromettre la réputation de l'entreprise et sa capacité à


maintenir la confiance des clients serait classé comme ayant un impact élevé sur les objectifs
stratégiques.

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1.2. Probabilité d'occurrence : Évaluer la probabilité que chaque risque se produise.
Les risques ayant une probabilité élevée d'occurrence sont considérés comme plus
critiques et nécessitent une attention particulière.

Exemple : Un risque lié à une panne matériel majeure peut avoir une probabilité faible
d'occurrence si des mesures de maintenance préventive sont en place et sont régulièrement
suivies.

1.3. Degré de contrôlabilité : Évaluer dans quelle mesure chaque risque est
contrôlable ou influençable par l'organisation. Les risques sur lesquels l'organisation a
peu de contrôle direct peuvent nécessiter des mesures d'atténuation supplémentaires.

Exemple : Un risque associé à des changements réglementaires externes peut avoir un degré de
contrôlabilité faible, car l'organisation n'a pas un contrôle direct sur ces facteurs externes.

1.4. Temps de réponse requis : Évaluer le temps nécessaire pour répondre


efficacement à chaque risque en cas de survenance. Les risques nécessitant une réponse
rapide et efficace sont considérés comme plus urgents.

Exemple : Un risque lié à une cyberattaque nécessite une réponse rapide pour minimiser les
dommages potentiels et restaurer les opérations normales de l'entreprise.

1.1. Tendance d'évolution : Évaluer la tendance d'évolution de chaque risque pour


anticiper les changements futurs dans leur importance ou leur urgence. Les risques en
évolution rapide ou en augmentation de gravité peuvent nécessiter une surveillance et une
gestion plus étroites.
Exemple : Un risque lié à une tendance économique défavorable peut être évalué en
fonction de son évolution prévue au fil du temps et de son impact potentiel sur les
opérations commerciales.
2. Méthodes de hiérarchisation
2.1. Matrices de risques résiduels : Les matrices de risques résiduels permettent de
classer les risques en fonction de leur probabilité résiduelle et de leur impact résiduel après
la mise en œuvre des mesures d'atténuation. Cela permet d'identifier les risques qui restent
les plus critiques malgré les efforts d'atténuation.
Exemple : Après avoir mis en œuvre des mesures d'atténuation, une organisation utilise une
matrice de risques résiduels pour évaluer les risques restants et déterminer ceux qui
nécessitent une attention supplémentaire
2.2. Courbes de Pareto : Les courbes de Pareto, également connues sous le nom de règle
des 80/20, classent les risques en fonction de leur importance relative. Cela permet
d'identifier les quelques risques les plus importants qui contribuent le plus aux résultats
globaux de l'organisation.

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Exemple : En utilisant la règle des 80/20, une organisation identifie les 20% des risques qui
contribuent à 80% des impacts négatifs potentiels, aidant ainsi à cibler les efforts sur les
risques les plus critiques.
1.1. Analyse de scénarios : L'analyse de scénarios consiste à évaluer différents scénarios
futurs possibles en fonction de l'occurrence des risques. Cela permet d'identifier les risques
les plus critiques et les plus urgents dans chaque scénario, aidant ainsi à orienter la
planification stratégique et la prise de décision.
Exemple : Une entreprise utilise l'analyse de scénarios pour évaluer différents événements
possibles, tels que des catastrophes naturelles ou des crises économiques, et détermine les
risques les plus urgents dans chaque scénario.
En utilisant ces critères d'évaluation et ces méthodes de hiérarchisation, les organisations
peuvent identifier, prioriser et gérer efficacement les risques les plus critiques et les plus
pertinents pour leurs objectifs stratégiques et opérationnels.
Section 4: Traitement des Risques
Le traitement des risques vise à élaborer et mettre en œuvre des stratégies pour gérer les
risques de manière efficace, en minimisant leur impact potentiel sur le projet ou
l'organisation.
2. Options de Traitement des Risques :
2.1. Évitement :
L'évitement implique d'identifier les risques et de prendre des mesures pour les éliminer
complètement ou les contourner. Cela peut inclure des changements dans le planning, la
technologie utilisée, ou même l'abandon de certaines parties du projet.
Par exemple, si un projet est confronté à un risque majeur de pénurie de ressources
humaines, l'évitement pourrait impliquer l'embauche de personnel supplémentaire dès le
début du projet pour éviter tout retard potentiel.
2.2. Réduction :
La réduction des risques implique de prendre des mesures pour réduire la probabilité
d'occurrence ou l'impact potentiel des risques identifiés. Cela peut inclure des activités telles
que l'amélioration des processus, l'achat d'assurances, ou l'utilisation de technologies plus
robustes.
Par exemple, une entreprise confrontée à un risque élevé de vol de données peut investir
dans des logiciels de sécurité informatique avancés et former son personnel à l'utilisation
sécurisée des systèmes informatiques.
2.3. Transfert :
Le transfert des risques implique de transférer une partie ou la totalité des conséquences
financières d'un risque à une autre partie. Cela peut être fait par le biais de contrats

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d'assurance, de garanties contractuelles, ou même de la sous-traitance de certaines parties
du projet.
Par exemple, une entreprise de construction peut transférer le risque de dommages
matériels à une compagnie d'assurance en souscrivant une assurance tous risques chantier.
2.4. Acceptation :
L'acceptation des risques implique de reconnaître l'existence du risque et de décider de ne
pas prendre de mesures d'atténuation supplémentaires. Cela peut être approprié lorsque le
coût de la réduction des risques dépasse les bénéfices attendus, ou lorsque le risque est
considéré comme acceptable.
Par exemple, une entreprise peut choisir d'accepter le risque de fluctuations des taux de
change si elle estime que les coûts de couverture sont prohibitifs et que les fluctuations sont
dans une fourchette acceptable.
3. Développement de Plans d'Action :
Une fois les options de traitement des risques sélectionnées, il est essentiel de développer
des plans d'action détaillés pour leur mise en œuvre efficace :
3.1. Définir les Responsabilités :
Identifier clairement les parties responsables de la mise en œuvre de chaque action.
Assigner des rôles spécifiques et des responsabilités claires à chaque membre de l'équipe.
3.2. Allouer les Ressources Nécessaires :
Déterminer les ressources financières, humaines et matérielles requises pour mettre en
œuvre les actions de traitement des risques.
Assurer que ces ressources sont disponibles et accessibles au moment voulu.
3.3. Définir des Échéances et des Jalons :
Établir des échéances claires pour chaque étape du plan d'action.
Définir des jalons intermédiaires pour évaluer la progression et le succès de la mise en
œuvre.
3.4. Mettre en Place des Indicateurs de Suivi :
Identifier des indicateurs de performance clés (KPI) pour mesurer l'efficacité des actions de
traitement des risques.
Mettre en place un système de suivi régulier pour surveiller et évaluer les progrès réalisés.
Le traitement des risques est une étape cruciale dans le processus de gestion des risques,
visant à minimiser les impacts négatifs des risques identifiés sur le projet ou l'organisation.
En développant des plans d'action détaillés et en mettant en œuvre des stratégies
appropriées telles que l'évitement, la réduction, le transfert ou l'acceptation des risques, les
organisations peuvent améliorer leur capacité à gérer efficacement les incertitudes et à
atteindre leurs objectifs.

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